Généricité et représentation
de l'histoire chez Volodine
Le projet d'écriture d'Antoine Volodine, dont l'oeuvre,
publiée depuis 1985, ne cesse d'interroger. Ses premiers romans
questionnent sur la nature de l'oeuvre : publiée dans une
collection réservée originellement à la science
fiction1(*), le premier
texte qui se présente comme « roman », est la pierre
angulaire d'un vaste projet, le post-exotisme, dont les enjeux sont avant tout
politiques, avec ce questionnement essentiel : comment la
littérature peut-elle dire l'Histoire, ou comment exprimer les drames du
XXe siècle ? Il s'agit d'un thème récurent
de la dernière décennie du siècle2(*), où les Arts et la
Littérature en particulier, reviennent sur les traumatismes des guerres,
des camps et l'échec des révolutions. La problématique
soulevée par le besoin d'écrire cette Histoire traumatisante
avait bien débuté avant cela, avec la découverte des camps
staliniens, puis de la shoah. Témoignages, récits, romans,
poésie, se sont essayés à la représentation de
l'inimaginable, avec plus ou moins de succès, et avec surtout une
impression d'inabouti et d'inachevé. Un paradoxe est né entre le
besoin obsessionnel de raconter et la conscience que l'acte d'écriture
n'était guère efficient, incapable d'approcher une
réalité que même les auteurs des récits de camps ne
pouvaient appréhender que dans l'imaginaire, comme devait
l'écrire Robert Antelme :
Cette disposition entre l'expérience que nous avions
vécue et le récit qu'il était impossible d'en faire ne fit
que se confirmer par la suite. Nous avions donc bien à faire à
l'une de ces réalités qui font dire qu'elles dépassent
l'imagination. Il était clair désormais que c'était
seulement par le choix, c'est à dire encore par l'imagination que nous
pouvions essayer d'en dire quelque chose3(*).
Comme Antelme, Primo Levi évoque, quand il s'agit de
témoigner de l'horreur, un vide, une impasse ; les
auteurs-rescapés font part de leur incapacité d'approcher une
réalité qu'ils n'ont fait en fait, qu'effleurer :
Avec le recul des années on peut affirmer aujourd'hui
que l'histoire des Lager a été écrite presque
exclusivement par ceux qui, comme moi-même, n'en ont pas sondé le
fond. Ceux qui l'on fait ne sont pas revenus, ou bien leur incapacité
d'observation était paralysée par la souffrance et par
l'incompréhension4(*).
La question générique est convoquée quant
il s'agit de référencer ce genres de textes. L'espèce
humaine, ou Si c'est un homme5(*) sont présentés, en effet, sans
référent générique, ces textes étant
inclassables dans les cases traditionnelles des genres littéraires. Ils
sont livrés tel quel, à l'appréhension du lecteur. Sans
précision générique en première de couverture
(roman ? Récit ? Autobiographie ?), pas d'horizon
d'attente, notion développée dans les années soixante par
Jauss et Iser6(*) et qui
fait « du lecteur le protagoniste essentiel de l'actualisation des
oeuvres et de l'agencement du sens7(*) ». L'événement dépasse
le simple cadre d'une taxinomie générique. Il exige de nouveaux
cadres de représentation. La volonté de déplacer une
réalité hors norme vers un référent fictionnel, de
réaliser une « dérive
référentielle8(*) », est au centre de l'oeuvre d'Antoine
Volodine et épouse les préoccupations que nous venons
d'évoquer brièvement.
Le projet post exotique
Là où des textes contemporains affrontent
l'Histoire de face, à la recherche d'une vérité qui semble
définitivement vouée à l'échec, Volodine choisit
une posture particulière, et refuse toute référence au
réel. Le concept d'une littérature post-exotique ou
d'écrivains post-exotiques questionne d'abord sur son origine. Comment
considérer le post-exotisme ? Doit-on en faire un genre
littéraire, une case remplie uniquement des oeuvres de Volodine ?
Et dans ce cas, puisque par définition le genre littéraire n'est
pas une propriété privée, peut-on imaginer que d'autres
auteurs - des auteurs bien réels - s'approprient le genre et
écrivent des oeuvres post-exotiques ?
Il convient d'interroger l'origine du terme
« post-exotique ». Dans un entretien publié dans
Le matricule des Anges, Volodine déclarait à propos de
la naissance du terme même :
Au départ un terme en -isme a
été choisi, à peu près au hasard pour affirmer que
je ne me situais pas dans les catégories littéraires où
l'on voulait, tant bien que mal, me faire rentrer9(*).
Volodine, inclassable selon une taxinomie
générique traditionnelle, s'autoproclame,
« écrivain post-exotique » afin d'échapper
à un étiquetage qu'il refuse. Cependant, la volonté de
regrouper ses oeuvres sous un terme générique est bien
présente ; vouloir échapper au classement traditionnel, ne
veut pas dire, refuser une étiquette. Volodine, non
étiqueté conventionnellement, est associé tout de
même à un genre, ou du moins à ce qui ressemble à un
genre : il est bien question d'auteurs post-exotiques et de
littérature post-exotique. Voici ce qu'il déclare en 2001,
à l'occasion d'un colloque à Bari :
J'ai inventé ce nom qui sonne très bien, qui
sonne scientifique (...) j'ai été conduit à rassembler mes
romans sous une étiquette fantaisiste qui avait l'avantage d'être
vide et de pouvoir être remplie par des textes qui allaient lui donner un
sens10(*).
Ce sont donc les textes qui font le genre. C'est une
façon d'échapper à la tyrannie taxinomique de la
généricité évoquée par Marielle
Macé :
La réticence des jeunes écrivains vient de ce
qu'ils prennent les genres comme des ensembles d'injonctions qui font recette,
un manuel aux mains des auteurs. (...) Il existe en effet une pression
des genres sur les oeuvres qui s'écrivent11(*) (...)
Sur le terme et une définition éventuelle du
post-exotisme, la définition du Robert donne ceci :
« ce qui n'appartient pas à nos civilisations de
l'occident ». Comme le souligne Dominique Viart, « la
concaténation du préfixe et du radical opère un croisement
des catégories temporelles (post-) et spatiale
(exotiques)12(*).
La notion de post-exotisme dépasse la simple question
générique. Nous avons vu que les textes font le
« genre », et qu'ils sont par conséquent, la partie
visible d'un univers fictionnel dont la finalité est d'écrire
l'Histoire du XXe siècle. L'oeuvre de Volodine ne peut
être appréhendée que dans son ensemble, en tant que projet
expérimental d'un nouveau cadre de représentation de l'Histoire,
obsédée par une mémoire traumatique. Sur ces
traumatismes du siècle, Volodine évoque l'impossible
capacité de l'humain pour endiguer un processus d'autodestruction. Le
post-exotisme se construit sur les espoirs avortés des
révolutions successives :
J'appartiens à une génération en Europe,
en France marquée par les échos de la guerre d'Indochine, de
Corée, d'Algérie, du Viêt-nam. J'appartiens à la
génération qui a découvert les abominations de
l'Holocauste (...) Tout cela je le porte dans ma vision du monde. C'est le
monde d'aujourd'hui, absolument pas stabilisé, avec un
élément nouveau qui est l'absence d'espoir. Cette
déchirure permanente que vit l'humanité, c'est quelque chose qui
me hante, qui a rapport avec cette volonté d'écrire, de crier, de
créer quelque chose, hors de tout ça13(*).
Le projet est affiché : « créer
quelque chose, hors de tout ça ». Le Post- exotisme naît
avant tout d'un refus, d'une exclusion. Un univers où cohabite mensonge
et réalité. Il s'agit de convoquer la mémoire collective
dans un univers fictionnel, délirant :
Je souhaite décrire des mondes intérieurs, des
zones où se rencontrent la pensée consciente, le fantasme et
l'inconscient sous sa double forme : l'inconscient individuel et
l'inconscient collectif. (...) Je veux déplacer tout cela à une
mémoire qui soit commune à tous les individus quel que soit leur
oirigine, et, en gros, à tout être humain connaissant l'histoire
de l'humanité au XXe siècle14(*).
La question de la référence aux genres
littéraires établis est convoquée. Nous l'avons
souligné, les premiers oeuvres de Volodine ont été
publiées dans des collections réservées à la
science fiction. L'auteur, s'il refuse tout estampillage
traditionnel, sait toutefois convoquer des références
génériques traditionnelles, même s'il refuse
l'étiquette d'un choix éditorial. A cet égard, le genre
« science- fiction » avec lequel Antoine Volodine
entretient des rapports ambigus, permet la dérive
référentielle déjà évoquée.
Fictionnaliser l'Histoire permet une réécriture de celle-ci comme
le souligne Lionel Ruffel15(*) : « (...) la science fiction
apparaît sous un nouveau jour : un simulacre, qui permet de
transmettre un sens peut-être inacceptable, sans doute une
réécriture de l'histoire. Volodine s'en sert, tout comme il la
conteste, pour élaborer un fantastique spécifiquement
post-exotique (...).
Le post-exotisme : genre ou littérature
parallèle ?
Si Volodine récuse toute idée de
« genre post-exotique », c'est qu'il inscrit son projet
d'écriture en dehors du champ littéraire officiel. Or, inscrire
une oeuvre hors d'un univers romanesque traditionnel, impose une remise en
question de la généricité, la réfutation qu'il
puisse exister un déterminisme propre à chaque genre. C'est
à la limite, renier toute idée de genre littéraire ou tout
au moins réfléchir sur l'idée de vacuité du genre.
Le post-exotisme ne se reconnaît pas dans la taxinomie
générique, pas plus qu'il ne revendique la notion
d'avant-gardisme. Le projet consiste à brouiller les pistes,
dérouter par son étrangeté qui fascine. La fascination
qu'exerce l'oeuvre sur le lecteur est à la hauteur de son
incompréhension. Volodine s'en amuse lui-même : l'apparente
désinvolture qu'il affiche quand il s'agit de s'exprimer sur le
post-exotisme est déroutante. « Ni un genre, ni un
style16(*) selon lui,
mais, comme le souligne Joëlle Gleze17(*), une étiquette commode pour répondre
aux journalistes qui n'en demeure pas moins la pierre angulaire du projet
volodinien, son « label d'origine ». La volonté de
sortir de la littérature conventionnelle, d'une culture romanesque
stigmatisée par le XIXe siècle et le
« roman balzacien », s'accompagne paradoxalement d'un
besoin « d'étiquetage ». Dire que le post-exotisme
n'est pas un style peut paraître inexact ; celui qui
pénètre dans l'univers de Volodine est justement frappé
par un monde fait « d'ingrédients
volodiniens » : êtres protéiformes, monde de
l'au-delà, ou non-monde peuplé d'êtres, errant
entre vie et mort, une écriture influencée par la chamanisme,
tout un univers, donc, dont le livre est, comme Lionel Ruffel le propose,
« la partie apparente de l'iceberg18(*) ». Pas un genre, certes, mais plutôt
un univers virtuel parasité par autant d'éléments
perturbateurs, dérangeants, car ils font référence
à la mémoire collective et mettent le lecteur face à la
réalité implacable d'un monde non-viable. Pas un genre mais,
comme le précise Volodine, un « xénogenre »,
ou genre étranger dont on peut penser qu'il reste au final, un
type où s'imbrique une multiplicité
générique :
Mettre en place des xénogenres est un jeu
schizophrène du post-exotisme avec lui-même, plutôt
indifférent aux conséquences que cela peut avoir dans
« l'arène officielle19(*) ».
Cette multiplicité générique comme
déterminisme du post-exotisme est une piste possible,
évoquée par Lionel Ruffel qui parle de collusion des
genres :
Le travail sur les genres est semblable à celui sur
les lieux ou sur les temporalité. Ils sont dans le même temps
exposés et déformés, notamment dans leur collusion,
jusqu'à ce qu'ils ne fassent plus signe vers l'extérieur mais au
contraire apparaissent comme une caractéristique du post-exotisme. Les
fictions de Volodine relèvent tout à la fois de la science
fiction, du roman terroriste, du réalisme socialiste, du réalisme
magique, du roman politique sans qu'aucune de ces références ne
parvienne à les définir20(*).
Les référents génériques
traditionnels sont présents de façon sous-jacente ; Lionel
Ruffel en donne des exemples, mais le post-exotisme ne se contente pas d'une
simple multiplicité ou d'une interpénétration des genres :
ils sont « travaillés », c'est à dire
déformés, mais pas assez cependant pour ne pas évoquer le
référent originel. C'est ce travail de déstructuration en
amont qui fait le post-exotisme. C'est pourquoi la notion de genre
interrogée ici est caduque. Elever l'oeuvre de Volodine au rang de
littérature à l'intérieur des cadres traditionnels, est
impossible : il faut évoquer plutôt le concept d'une
littérature parallèle autonome, avec ses propres cadres et ses
propres références littéraires. C'est la
« fictionnalisation du paratexte » qu'évoque Lionel
Ruffel21(*), que Le
post-exotisme en dix leçons, leçon onze22(*), matérialise sous
la forme d'un manuel théorique à l'attention des lecteurs
extérieurs à l'univers post-exotique :
Aucun auteur n'oublie que des lecteurs extérieurs au
post-exotisme, extérieurs au quartier de haute sécurité,
que des sympathisants de toute espèce peuvent s'aventurer dans la
sphère du post-exotisme. C'est pour eux un voyage périlleux, sans
tenue de sauvetage, au milieu de hantises et de hontes qu'aucune de leurs
certitudes de départ ne les aide à surmonter. On s'arrange pour
qu'ils soient accueillis dans l'univers fermé du texte et qu'ils
apprennent à le visiter23(*).
Plutôt que « genre », le manuel
propose le terme « support » quand il s'agit de
théoriser les formes d'écriture du post-exotisme : ces
formes s'expriment au travers de néologismes : romance,
Shagga, narrats, novelles ou
entrevoûtes, autant de textes d'auteurs post-exotiques, textes
théorisés dans des cadres stricts et précis, qu'il est
difficile d'apparenter aux genres traditionnels, bien que les
néologismes ne sont pas sans rappeler certaines formes
littéraires conventionnelles : comme pour les
références historiques, les noms de lieu ou de personnes, les
genres sont dépossédés de leur essence originelle, et
l'ensemble participe à la dérive référentielle
déjà évoquée. Les supports du post-exotisme
évoquent des genres mais il est impossible de les identifier
positivement, d'autant qu'il existe interpénétration entre
d'autres supports éventuels. Ainsi dans la théorisation des
novelles ou entrevoûtes, sont évoquées la magie,
et la musique, mais une musique elle-même déstructurée dans
le rêve :
Avec la romance et la shagga, les novelles offrent au
post-exotisme un troisième type de support original, aussi puissant que
les précédents et aussi couramment utilisés. (...) Le
terme d'entrevoûte est un terme heureux. Il suggère des pratiques
magiques, un envoûtement et, en même temps, une intimité
musicale, faite d'onirisme entrecroisé, de réciprocité et
de partage 24(*)(...)
Pareillement, la quatrième de couverture des Anges
mineurs, présente les narrats comme des
« instantanés romanesques », désignant
l'interpénétration du texte et de la photographie, non pas un
mélange des deux « supports », mais la fusion des
deux :
J'appelle narrats des textes post-exotiques à cent pour
cent, j'appelle narrats des instantanés romanesques qui fixent une
situation, des émotions, un conflit vibrant entre mémoire et
réalité, entre imaginaire et souvenir. C'est une séquence
poétique à partir de quoi toute rêverie est
possible25(*).
L'union des deux termes « instantanés
romanesques », proche de l'oxymore, révèle
l'ambiguïté de la démarche et perturbe l'horizon d'attente
du lecteur. Le post-exotisme s'affiche en tant que littérature
parallèle et à ce titre, elle est autonome. La
métatextualité qui caractérise Le post-exotisme en dix
leçons, leçon onze, confirme l'impression d'une
littérature qui vit en « vase clos », le
paratexte est fictionnalisé notamment à la leçon dix, que
constitue la rubrique « du même auteur, dans la même
collection » qui présente, non pas les autres oeuvres de
Volodine, mais celles d'auteurs post-exotiques. A noter que dans cette
rubrique, on retrouve des oeuvres de Volodine attribuées à
d'autres auteurs post-exotiques, comme la Biographie comparée de
Jorian Murgrave présentée comme un texte de Iakoub
Khadjbakiro26(*) ou
Rituel du mépris, attribué à Julio
Sternhagen27(*). Seules
les dates de parution reste référentielles. La frontière
entre auteur réel et auteurs fictionnels est étrangement poreuse,
Volodine brouillant les pistes, toujours dans son projet de dérive
fictionnelle.
La question de genre en ce qui concerne le post-exotique reste
toutefois complexe. L'interpénétration entre
référentiel et fictionnel, dans la mesure où Volodine
emprunte à l'histoire, tout en déformant les
éléments qui permettent un ancrage dans le réel - si bien
qu'il y a toujours un doute quant à la réception de l'oeuvre -
semble se corréler avec la notion générique. En effet,
comme le souligne Jean-Marie Schaeffer, « les termes
génériques ont un statut bâtard28(*) », et les noms de
genres ont des frontières poreuses tout comme celles qui séparent
fiction et réalité dans le post-exotisme. Toujours selon
Jean-Marie Schaeffer, les termes génériques ne font pas
référence à l'essence d'un texte, mais dépendent
« d'époques diverses à des textes divers, par des
auteurs, des éditeurs et des critiques divers29(*). L'autoproclamation
d'appartenance au post-exotisme relève de la
généricité auctorial : elle peut paraître
arbitraire, voire superflue ; l'auteur décide du genre de son
texte, mais reste dépendant d'un choix éditorial. Lors de la
publication du premier livre de Volodine, Biographie comparée de
Jorian Murgrave, en 1985, après lecture du manuscrit, il s'est
avéré impossible d'édité le texte dans le sillage
de la littérature générale ; le genre science-fiction
s'est révélé être le seul choix possible car il
existait indéniablement des analogies avec ce genre30(*) ; l'étiquetage
générique fait partie d'une stratégie commerciale car il
doit répondre aux horizons d'attente du lecteur. De même, il est
difficile d'échapper aux références
littéraires : pour Volodine, on a parlé du Nouveau Roman, de
Robbe-grillet, ou bien de Pessoa et Kafka. L'univers Post-exotique,
farouchement opposé à tout ancrage dans la littérature
officielle, n'en demeure pas moins autopsié afin de lui trouver des
liens de parenté dans la taxinomie traditionnelle. De même, que la
post-modernité cherche à déstructurer la théorie de
la généricité, sans vraiment y parvenir (on ne peut parler
d'autofiction sans se référer au genre autobiographique, par
exemple), l'écriture post-exotique ne peut s'appréhender hors
conception générique, pas plus qu'elle ne peut entrer
véritablement dans une logique de classement dans un genre particulier.
Dès lors, la notion de genre post-exotique est-elle viable, au
même titre que le réalisme ou le
romantisme ? Peut-on imaginer qu'un auteur pénètre
l'univers volodinien et qu'il fasse de l'Art post-exotique ? La rencontre
entre Volodine et le compositeur Denis Frajerman va dans ce sens ; elle a
donné lieu à des oratorios post-exotiques et à des
cantopéra31(*). Le
post-exotisme n'est pas loin d'un mouvement artistique, réappropriable,
malgré le déni de son auteur.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :
- Ruffel (Lionel), Volodine post-exotique, Edition
Cécile Defaut, Nantes, 2007, 331 p.
- Ecritures contemporaines n°8 : Antoine
Volodine fictions du politique, Roche Anne (dir.), Caen, Lettres Modernes
Minard, 2006, 277 p.
- Schaeffer (Jean-Marie), Qu'est-ce qu'un genre
littéraire ?, Paris, Seuil,
coll. « Poétique », 1989.
- Le genre littéraire. Textes choisis et
présentés par Marielle Macé, GF Flammarion, coll.
« corpus », 2004.
- Volodine (Antoine), Biographie comparée de Jorian
Murgrave, Paris, Denoël, coll. « présence du
futur », 1985.
- Volodine (Antoine), Le post-exotisme en dix
leçons, leçon onze, Paris, Gallimard, 1998.
- Volodine (Antoine), Des anges mineurs, Paris,
Seuil, coll. « Fiction & Cie », 1999.
Sites web :
- La notion de genre : cours d'Antoine Compagnon,
http://www.fabula.org/compagnon/genre.php.
Consulté le 27 février 2009.
- Les genres littéraire : cours de Laurent
Jenny,
-
http://www.unig.ch/lettres/framo/enseignements/methodes/genres/index.html
Consulté le 15 février 2009.
Illustration : Fabien Chevrier, Le fou du roi,
2004
Collection particulière.
* 1 A. Volodine, Biographie
comparée de Jorian Murgrave, Paris, Denoël,
« Présence du futur », 1985.
* 2 L. Ruffel, Volodine,
post-exotique, Nantes, Editions Cécile Defaut, 2007, p. 47.
* 3 R. Antelme,
L'espèce humaine, Paris, Gallimard, 1957, p. 9.
* 4 P. Levi, Les
naufragés et les rescapés : quarante ans après
Auschwitz, Paris, Gallimard, p. 17.
* 5 P. Levi, Si c'est un
homme, Paris, Julliard, 1987.
* 6 Jauss, Pour une
herméneutique littéraire, Paris, Gallimard, 1988, p.
280-284.
* 7 M. Macé, Le genre
littéraire, Paris, Flammarion, Coll. Corpus, 2002, p.
132.
* 8 L. Ruffel, Op. Cit.,
p. 52.
* 9 A. Volodine/P. Savary,
« L'écriture une posture militante », Le
Matricule des Ange, n°20, juil.-août 1997, p. 20-22.
* 10 A. Volodine/S. Bonomo,
« Le goût du roman », Ed. Matteo Marjorano, 2002, p.
243-54.
* 11 M. Macé, op.
cit., p. 18.
* 12 D. Viart,
« Situer Volodine ? Fiction du politique, esprit de l'histoire
et anthropologie littéraire du post-exotique », Ecritures
contemporaines, n°8 : Antoine Volodine : fictions du
politique, Caen, Minard, 2006, p. 54.
* 13A.Volodine/P. Savary,
Op.Cit. p. 43.
* 14 A. Volodine,
« Ecrire en français une littérature
étrangère », chaoïd n°6,
« International », p.6. www. Chaoïd.com.
Consulté le 20 février 2009.
* 15 L. Ruffel, op. cit.,
p. 31.
* 16 A. Volodine/J-C. Millois,
Prétexte, n°16, hiver 1998, p. 39-45.
* 17 J. Gleize,
« Pour une meilleure transparence de la désinformation :
commentaire-fiction d'Antoine Volodine », Ecriture
contemporaine, n°8, Caen, Minard, 2006, p. 71.
* 18 L. Ruffel, Op. Cit.,
83.
* 19 Ibid., p. 81.
* 20 Ibid., p. 74.
* 21 Ibid., p. 83.
* 22 A. Volodine, Le
post-exotisme en dix leçons, leçon onze. Paris, Gallimard,
1998.
* 23 Ibid., p. 43.
* 24Ibid., p.
54-55.
* 25 A. Volodine, Des anges
mineurs, Paris, Editions du Seuil, 1999, p. 7.
* 26 A. Volodine, Le
post-exotisme en dix leçons, leçon onze, op. cit., p. 88.
* 27 Ibid., p. 89.
* 28 J.-M. Schaeffer,
Qu'est-ce qu'un genre littéraire ?, Paris, Edition du
Seuil, (coll. « Poétique »), 1989, p. 65.
* 29 Ibid.
* 30 J.-D. Wagneur,
« on recommence tout... entretien avec A. Volodine »,
Ecritures contemporaines, n°8, Caen, Minard, 2006, p. 232.
* 31 Voir le site de Frajerman,
http:/www.rumbatraciens.com/frajerman/
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