Etude de l'aide publique au développement de la france au mali: cas de l'éducation( Télécharger le fichier original )par Aboubacar Keita Université de Bamako - Maitrise 2009 |
Chapitre 1 : Etat des lieux du secteur éducatif au MaliI°) La structure du secteur : Le développement du secteur éducatif malien s'inscrit dans la mise en oeuvre du Programme décennal du développement du secteur de l'éducation, décliné en un programme d'investissement sectoriel de l'éducation dont la deuxième était en cours sur la période (2006- 2008). Le programme est piloté par le Ministère de l'Education Nationale et ses services déconcentrés (Académies d'enseignement, Centres d'animation pédagogique CAP) ; une part croissante de la gestion des établissements est déléguée aux collectivités territoriales dans le cadre de la décentralisation. Le système éducatif comporte six niveaux au Mali : a°) l'enseignement préscolaire ; b°) l'enseignement fondamental, qui se divise en deux cycles : 1°) le premier cycle de l'enseignement fondamental (EF1) d'une durée de six ans dont l'âge théorique de fréquentation est 6-12 ans (effectifs en 2005, 1505059 élèves); 2°) le second cycle de l'enseignement fondamental (EF2) d'une durée de trois années dont l'âge théorique de fréquentation est 13-15 ans (317009 élèves, en 2005) ; c°) L'enseignement secondaire général d'une durée de trois ans (70000 élèves, en 2005) ; d°) l'enseignement technique et professionnel où sont dispensés les cours des formations de niveau secondaire (39669 élèves, en2005) ; e°) l'enseignement normal, destiné largement à la formation des maîtres (9428 élèves-maîtres, en 2005) ; f°) l'enseignement supérieur (facultés, grandes écoles) (32600 étudiants, en 2004) ; g°) l'éducation non formelle, qui concerne principalement les Centres d'Alphabétisation Fonctionnelle (CAF) et les Centres d'Education pour le Développement (CED) (207020 apprenants, en 2003) (source : RESEN) . Tableau 1 : Système scolaire primaire et secondaire au Mali et dans d'autres pays africains ou francophones
Source : Annuaire statistique du Mali, 2000, DNSI, cité par le site des Nations Unies au Mali II°) Le contexte et politique de développement du secteur au Mali : 1°) Les contextes :
a°) Contexte de l'étude : Ce mémoire a été rédigé dans le cadre d'un programme interuniversitaire entre la France et le Mali. Le siège se trouve à la FLASH et qui a nécessité un stage de formation de 2 mois en France du 24 octobre au 24 décembre à Paris à l'IUT (institut universitaire de technologie)4(*). Le programme nommé « Regards Croisés » donne la chance chaque année à deux étudiants maliens dans le cadre d'une bourse d'aller faire un stage de formation en France. b°) Contexte général : En 2005, un diagnostic a été élaboré par le pole de Dakar faisant largement recours à l'expertise française. Il a décrit la situation du secteur éducatif malien et les enjeux auxquels celui-ci est confronté. Le pays, bien qu'ayant réalisé des progrès en matière de taux brut de scolarisation (de 56°/° à 71°/° entre 1999 et 2005), l'expertise montre que le pays éprouve comme d'ailleurs d'autres pays de la sous- région des difficultés à gérer et développer son système éducatif. Ces difficultés sont quantitatives : (rapport élèves/maîtres, forte augmentation des effectifs à partir du collège, écarts des résultats scolaires selon le genre, l'origine urbaine ou rurale et entre riche et pauvre, faiblesse du pilotage stratégique et de la gestion des ressources) et qualitatives : (seulement 51°/° des adultes sont durablement alphabétisés après les six premières années de scolarité, difficultés de mise en application de la reforme curriculaire et son impact incertain sur la qualité des apprentissages). La forte dégradation et l'utilisation du français comme langue vivante par les formateurs et les apprenants, est un des points névralgiques de l'enseignement. Ceci se répercute de manière systématique sur l'ensemble des apprentissages à tous les niveaux de la formation scolaire du fondamental à l'université. Face à cette situation scolaire dégradante, le pays a adopté des politiques de développement pour améliorer le système. 2°) Politiques de développement : a°) Politique de développement national : Le cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP)5(*) adopté par le pays en 2002 est la stratégie de développement national. Cette politique qui s'appelle de nos jours le cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP) est appuyée par les partenaires dans sa mise en oeuvre. L'élaboration et la mise en oeuvre des politiques de coopération internationale reposent sur trois axes prioritaires : - le développement humain et le renforcement de l'accès aux services sociaux de base, en particulier la santé, l'éducation et l'alphabétisation, mais aussi l'amélioration du niveau sanitaire des populations (nutrition, accès à l'eau potable et assainissement, salubrité de l'habitat...) ; - le développement institutionnel et l'amélioration de la gouvernance : consolidation du processus de décentralisation, renforcement de l'Etat de droit, amélioration du système judiciaire, reforme de l'Etat... ; - le développement des infrastructures et l'appui aux secteurs productifs : amélioration de l'environnement productif pour un emploi optimal des facteurs de production afin de renforcer la croissance économique et d'assurer la sécurité alimentaire. b°) Politique de développement du secteur : Pour le secteur concerné, depuis 1998, le gouvernement a mis en place un programme décennal de développement de l'éducation (PRODEC). Ce programme est opérationnalisé par un autre programme d'investissement sectoriel de l'éducation (PISE). Ce PISE est reparti en trois phases dont le PISE (I) qui fonctionnait sur la période (2001-2005) a été évalué conduisant à la deuxième phase qui a été signé en Avril 2006. Le pays a fait de l'enseignement fondamental et de l'enseignement technique et professionnel les deux priorités de ce deuxième programme d'investissement. Le PRODEC à trois objectifs généraux : - améliorer la qualité de l'éducation par une politique de formation et de développement des curricula, - améliorer ou augmenter le taux de scolarisation, - et enfin déconcentrer et décentraliser le système éducatif * 4 Institut Universitaire de technologie à Paris Sud, * 5 Les pays en voie de développement fixent leurs priorités en matière de développement économique et sociale et de réduction de la pauvreté et les inscrivent dans un cadre stratégique de lutte contre la pauvreté. Les bailleurs sont invités à s'aligner sur les priorités retenues. |
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