d) Le fractionnement des
petites exploitations agricoles
La nature des exploitations agricoles, qui sont non seulement
petites mais dispersées en de multiples lopins de terre,
représente un autre handicap.
Le morcellement des terres issu du partage des grandes
propriétés laissées en héritage par les grands
parents explique en partie la structure agraire. Les exploitations varient de
0.5 à 1.8 ha/1.4 carreau. Ceci explique en grande partie le
déboisement et la tendance des petits exploitants à produire
surtout des vivres au détriment des denrées.
Tableau 7: Superficie et distribution des
propriétés
Groupe
|
%
|
Moy. (ha)
|
Moyen
|
Etendue en hectares
|
Etendue en carreaux
|
1
|
21
|
0.3
|
0.2
|
0.13-0.39
|
0.10-0.30
|
2
|
20
|
0.6
|
0.5
|
0.40-0.71
|
0.31-0.55
|
3
|
16
|
1.0
|
0.7
|
0.71-1.28
|
0.55-0.99
|
4
|
23
|
1.6
|
1.2
|
1.29-2.26
|
1.00-1.75
|
5
|
20
|
5.4
|
4.3
|
2.26-65.79
|
1.75-51.00
|
Total
|
100
|
1.8
|
1.4
|
|
|
Source: ECVH, VOL II, p.262
Le petit paysan vit essentiellement des produits de son
domaine familial, mais la taille de son exploitation est tellement
insignifiante que, dans la plupart des cas, elle ne suffit pas à
l'entretien de sa famille, qui comprend en moyenne cinq membres.
En règle générale, le paysan montre une
certaine répugnance à révéler - même
approximativement - la superficie de ses terres.
Par ailleurs, les informations fiables sur la tenure des
terres dans la commune, qui sont occupées soit par des
propriétaires, des fermiers, des métayers ou des locataires des
terres de l'Etat, ne sont pas disponibles.
e) Les effets indirects de la
modernisation et la technicisation de l'agriculture
Aux problèmes sus-mentionnés, il faut tenir
compte également du caractère archaïque de l'agriculture.
Dans le domaine de l'outillage, l'indigence technique se manifeste au plus haut
point dans les localités rurales de la commune. Pour cultiver leur
terre, les paysans utilisent jusqu'à présent les outils oratoires
traditionnels comme la houe, la serpette, la machette, etc... Dans certains cas
les travaux sont effectués à mains nues.
Par ailleurs, la pratique du brûlis est très
répandue, malgré sa prohibition par les agronomes. La charrue et
tout autre instrument de trait sont rarement utilisés. Il en est de
même des semences et des plants sélectionnés, du
bétail amélioré, du fumier de ferme, d'engrais et de
pesticides. Les insectes nuisibles et les maladies des plantes ne sont
guère contrôlés.
Abandonné à sa seule routine, le paysan ne
possède aucune des précieuses notions qui lui permettraient de
tirer meilleur parti du sol, en l'amendant selon les exigences de sa
constitution, en y ajoutant telle variété d'engrais, tels
éléments chimiques ou autres, que telle culture spéciale
rend souvent nécessaires.
En fait, le paysan rural généralement
illettré n'a aucune aide technique. Il ne reçoit aucune
formation, aucune orientation susceptibles d'améliorer son savoir-faire.
Bien entendu, il existe des agronomes, des techniciens et des agents agricoles
à travers la commune, mais leur impact sur l'amélioration des
techniques de production est négligeable, eu égard à
l'insignifiance de leur nombre. De plus, ils n'arrivent même pas à
couvrir toutes les sections communales. Les habitants sont obligés de
les rencontrer dans leur base pour un simple conseil. De ce fait, la formation
des paysans est loin d'être une réalité.
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