CONCLUSION GENERALE
L'IDE représente un enjeu majeur pour le Cameroun au
moment où l'aide publique au développement et l'octroi des
prêts aux pays en développement tendent à
décroître.
Dans les pays qui ont jusque là
bénéficiés davantage de l'implantation des investisseurs
étrangers, l'entrée des capitaux y est une condition pas de
moindre importance à un financement stable de la balance courante. De
façon plus spécifique, l'IDE joue dans ces pays, un rôle
déterminant dans le processus de reforme structurelle, en terme de
mondialisation des économies et de stimulation de la croissance.
Pour le Cameroun, en raison de la poursuite du processus de
privatisation, les positions ne sont pas figées et il y a lieu
d'espérer d'éventuelles opportunités d'implantations, et
ce, moyennant encore quelque reformes politique pour assurer la
crédibilité de leurs engagements. Ces reformes devraient
être rapides et centrée autours des problèmes de corruption
et de centralisation.
Ces déclarations relèvent du fait que, en menant
notre étude sur la problématique de l'attractivité du
Cameroun vis à vis des investisseurs étrangers, il ressort qu'il
s'agit d'un problème d'insuffisances institutionnelles lorsqu'il a fallu
étudier l'environnement des affaires et l'évolution des flux
d'IDE dans le temps (1970 à 2006). En effet, malgré les
politiques d'incitations à l'IDE, les problèmes liés
à l'environnement institutionnel persistent du fait des politiques
publiques insuffisamment adaptées.
L'analyse empirique nous a tout de même permis de
définir pour le Cameroun, les éléments fondamentaux
déterminants l'implantation étrangère malgré les
limites du modèle construit pour la fonction d'attractivité. Il
faut le rappeler, ces limites partent du choix des variables qui relève
de l'intuition personnels du chercheur et de l'intérêt qu'il a du
sujet à traiter, à l'interprétation de l'impact de la
variable explicative sur la variable expliquée qui se fait ex post et
qui relève d'un jugement subjectif puisqu'il s'agit d'une mesure sans
théorie.
Des facteurs préalablement choisis comme
déterminant de l'IDE, nous avons entre-autres : le niveau de
développement du pays (LPNBHBT), le niveau de démocratie et de
stabilité (DS), l'ouverture au commerce extérieur (LOUV), le
niveau
de développement des infrastructures (DEN), la
disponibilité des crédits des secteurs bancaires (LCR), la
qualité de la main d'oeuvre (LANAL) et la taille du marché
(LPOP).
Ainsi, d'après les résultats de l'estimation de
la relation de longue période, il ressort que les variables liées
au commerce extérieur et la qualité de la main d'oeuvre sont
significatives et les signes de leurs coefficients sont conformes à la
théorie. Toutefois, les variables mesurent la disponibilité des
crédits et le niveau des infrastructures bien que significatives, les
signes de leurs coefficients ne sont pas ceux escomptés.
Les résultats de l'estimation de la dynamique de court
terme différent de ceux de la relation de longue période. Ici,
seule l'ouverture au commerce est significative et son coefficient a le signe
attendu. La disponibilité du crédit bancaire est un facteur
également significatif mais le signe de son coefficient est contraire
à l'énoncé théorique.
De manière générale, ces résultats
s'expliquent par l'importance de la libéralisation de l'économie
camerounaise facilitant ainsi l'entrée des inputs et l'exportation des
produits des investisseurs étrangers. Des efforts restent à faire
dans le domaine financier.
Au terme de notre étude, il y a lieu de mentionner que,
malgré quelques imperfections liées au choix des variables et
ceci du fait de l'indisponibilité de la plupart des données
relevant de la théorie de l'adaptation institutionnelle, nos attentes
sont tout de même comblées. Notre apport étant celui
d'avoir proposé une contribution à l'identification des atouts du
Cameroun dans la concurrence internationale pour attirer les IDE.
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