UNIVERSITE DE DOUALA
Faculté des
Sciences E conomiques et de Gestion
Appliquée
Ecole doctorale en sciences
économiques
Unité de formation et de recherche
:
Economie et Applications
L'ANALYSE DES DETERMINANTS DE
L'INVESTISSEMENT
DIRECT ETRANGER AU
CAMEROUN
Mémoire de D.E.A
Spécialité : Economie
Industrielle
Présenté et soutenu le 03 Avril
2009
Par
NJOUM NGUENIN MARTIAL
Maître ès Sciences
Economiques
Option : Economie Mathématique
et Econométrie
Sous la Supervision de :
BLAISE MUKOKO
Maître de
conférences à l'Université de Douala
Et la direction de :
GEORGES BERTRAND TAMOKWE
PIAPTIE
Chargé de cours à l'université de
douala
GRETA : Groupe de Recherche en Economie
Théorique et Appliquée
Année académique
: 2006 / 2007
« L'université de Douala n'entend donner
aucune approbation ou improbation aux opinions contenues dans ce
mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme
étant propres à leurs auteurs ».
Dédicace
A tous mes proches défunts,
particulièrement :
Mon père, TCHOGNIA NJO UM SIMON ;
Mon
oncle, NEKAM JONAS ;
Mon frère COLDA Y PATRICK ;
REMERCIEMENTS.
Je saisi l'occasion qui m'est offerte pour remercier vivement
Le professeur Blaise MUKOKO pour avoir accepté de
superviser ce travail, mon directeur de mémoire le Docteur
Georges Bertrand TAMOKWE PIAPTIE qui, en dépit de ses
multiples occupations, a accepté de tout coeur m'encadrer dans ce
travail de recherche et surtout m'enseigner la rigueur du travail intellectuel.
Qu'il soit rassuré de ma profonde gratitude.
Je tiens à remercier également :
Le docteur d'Etat Georges Dieudonné MBONDO
pour la patience, l'intérêt et pour les conseils
précieux dont il m'a nourri tout au long de mon travail.
Le professeur Marie Thérèse UM,
doyen de la faculté de sciences économiques et de gestion
appliquée à l'université de Douala pour ses conseils;
Le professeur Lucien Kombou, ancien doyen de la
faculté de sciences économiques et de gestion appliquée
à l'université de Douala pour ses conseils;
Tous les enseignants de DEA- Economie, pour la qualité de
la formation;
Tous mes camarades de promotion dont les discussions et
échanges ont contribué à la compréhension de notre
sujet;
Ma mère, veuve MARTINA NJOUM pour son
soutien moral et matériel inestimable ainsi que les efforts consentis
pour l'éducation et l'instruction de ses enfants;
Mes frères et soeurs pour le climat détressant
qu'ils ont fourni dans l'élaboration de cette recherché;
Tous les membres de ma famille pour leurs soutiens, en
particulier Belise Chekam, Val Djeugmo, Méd Tchuente, Pagess
Njoum, Cédric Nekam, Bertrand Tchognia, J Bidid, Fabrice Kom, Christ
Nguetchung, Jersey Ngounoue, Clément Nguetchung, Rosine Chegmie,
Noé Djega, Joël Kuitchui , Sigiela Wakam ;
Mes amis, particulièrement:
La famille Tassing;
Virgile Nguemaleu ;
Je ne puis terminer sans adresser mes sincères
remerciements à tous ceux qui, de près ou de loin ont
contribué à l'élaboration de cette recherche
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LE CADRE
THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE L'ETUDE
CHAPITRE UN : LA THEORIE DE L'INVESTISSEMENT DIRECT
ETRANGER
SECTION 1- Définitions et
déterminants théoriques de l'IDE SECTION 2- Les
stratégies des IDE
CHAPITRE DEUX: L'ANALYSE DES FLUX D'IDE ET LE CADRE
D'INVESTISSEMENT AU CAMEROUN
SECTION 1- L'Analyse des flux des IDE
SECTION 2- Environnement des IDE au Cameroun
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : L'EVALUATION DES DETERMINANTS DES IDE
AU CAMEROUN
CHAPITRE TROIS : UNE MODELISATION DES FACTEURS
EXPLICATIFS DES IDE AU CAMEROUN
SECTION 1- la spécification du
modèle de base
SECTION 2 - les sources des
données et détermination de la méthode d'estimation
CHAPITRE QUATRE : L'ANALYSE DES RESULTATS ET
RECOMMANDATIONS SECTION 1 - La présentation et l'analyse
critique des résultats d'estimation SECTION 2 -
L'impact de l'investissement direct étranger sur
l'économie
Camerounaise et les recommandations de politiques
économiques
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
1) PAS : Programme d'Ajustement Structurel
2) PVD : Pays en Voie de
Développement
3) BM : Banque Mondiale
4) FMI : Fonds Monétaire
International
5) WIR : World Investment Report
6) PPTE : Pays Pauvre Très
Endetté
7) GICAM : Groupement Inter Patronal du
Cameroun
8) CGD : Code d'Investissement du
Cameroun.
9) RZFI : Régime de la Zone Franche
Industrielle
10) PFI : Point Franc Industriel
11) ONZFI : Office Nationale de la Zone Franche
Industriel
12) PAZF : Pays Africains de la zone Franc
13) PIB : Produit Intérieur Brut
14) CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
15) IDE : Investissement Direct Etranger
16) (R&D) : Recherche et
Développement
17) MCO : Moindre Carré Ordinaire
18) FMN : Firme Multinationale
LISTE DES GRAPHIQUES ET DES FIGURES
1) Graphique 1 : Répartition des IDE
dans le monde en 2004 (en millions de dollars) 37
2) Graphique 2 : Flux d'IDE en % du PIB dans la
CEMAC en 2004 ..39
3) Graphique 3 : Flux d'IDE entrant dans la
CEMAC ..39
4) Figure1 : Evolution des flux d'entrée
d'IDE au Cameroun de 1970 à 2006 (US$Courant) .49
5) Figure 2 : Evolution du taux de croissance
annuelle du PIB au Cameroun de 1970 à 2006 (%) .50
6) Figure 3 : Evolution comparative des flux
d'IDE au Cameroun et en Côte d'Ivoire 52
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Pourcentage des IDE mondiaux et
français vers la CEMAC en 2004 38 Tableau 2 :
Montant des IDE mondiaux vers la CEMAC entre 2000
|
et 2005 en millions de dollars US
|
..38
|
Tableau 3 : Présentation des variables
|
..65
|
Tableau4 : résultat des tests de
stationnarité sur les variables
|
..69
|
Tableau 5 : résultats de l'estimation du
modèle de long terme
|
77
|
Tableau 6 : les résultats des tests ADF
sur les résidus estimés
|
.79
|
Tableau 7 : les résultats de l'estimation
de la relation de court terme ...81
RESUME
Ce travail propose une contribution à
l'identification des atouts du Cameroun dans la concurrence internationale pour
attirer des IDE. Son objet est de mettre en lumière des critères
objectifs d'évaluation de l'attractivité de ce pays. A l'aide
d'un modèle de régression linéaire mettant en relation les
flux net des IDE (considéré comme variable dépendante)
avec un ensemble de variables indépendantes nécessaires à
l'attractivité du Cameroun, il montre que les déterminants
majeurs de l'attractivité de ce pays sont la qualité de la main
d'oeuvre et l'ouverture au commerce.
INTRODUCTION GENERALE
La participation du continent africain à
l'économie mondiale a diminué au cours des 50 dernières
années aussi bien du point de vue de son produit intérieur brut
(PIB), de ses exportations que de ses influx d'investissements internationaux
(Ocde, 2002). Le seul domaine dans lequel l'Afrique a prospéré,
est sa population en raison d'une croissance démographique qui s'est
accélérée au cours du vingtième siècle.
Cette démographie, forte sur l'ensemble du continent, constitue un
sérieux handicap à la croissance et au développement
humain, de même qu'elle va impliquer à long terme des changements
profonds dans les conditions d'activités économiques en
Afrique.
En termes économiques, la part de l'Afrique dans le
Produit intérieur brut mondial exprimée en parité de
pouvoir d'achat a diminué d'un tiers environ entre 1950 et 2000 et sa
part dans les exportations mondiales a été divisée par
trois (Cnuced, 2002)1. L'évolution des termes de
l'échange est un des facteurs explicatifs de cette tendance.
La déconnexion de l'Afrique de l'économie
mondiale s'explique également par ses évolutions internes. Ainsi,
la faible croissance de l'Afrique par rapport au reste du monde peut en elle
même expliquer la diminution de son poids dans le commerce mondial. De
plus, la transformation des capacités de production en capacités
d'exportation est plus difficile en Afrique que dans le reste du monde en
raison des faiblesses de la chaîne de commercialisation et de transport.
En bref, on a lieu de se demander si «l'Afrique ne va-t-elle pas vers une
diminution de ses avantages comparatifs» (Bekolo, 2000).
Dans un contexte économique où l'épargne
domestique est faible et où il est pratiquement impossible
d'accéder aux marchés financiers internationaux, le Cameroun,
comme la plupart des autres pays africains recourt à certains modes de
financement extérieur tels que l'aide publique au développement
et l'emprunt extérieur dans le but de poursuivre ses objectifs de
développement socio-économique. Or, les prêts en faveur des
pays africains en général ont diminué ces dernières
années pour passer à 3,8% en 2001 contre 6% du PIB en 1990. En
plus, l'aide extérieure par tête a
1 Cnuced signifie: Conférence des Nations Unies
sur le commerce et le développement
baissé pour atteindre la moyenne de 35 dollars entre
1989 et 1992 à 28 dollars entre 1993 et 2001 (Banque Mondiale, 2003),
d'où la nécessité pour l'Afrique et plus
particulièrement le Cameroun, de compenser le déficit de
l'assistance extérieure en favorisant l'investissement direct
étranger (IDE).
En effet, depuis une décennie, on remarque une
croissance importante des flux d'IDE dans le monde. Ils sont passés de
198 milliards de dollars en 1990 à 321 milliards de dollars en 1995, et
ont atteint 1050 milliards de dollars en 2003 selon les estimations World
Investment Report (WIR 2005).
Cependant, la distribution géographique de ces
investissements révèle une répartition
inégalitaire. Par exemple, concernant les investissements directs
étrangers pour l'année 2003, on note que les pays
développés à économie de marché ont
bénéficié de 985 milliards de dollars, les « pays et
territoires en développement» ont reçu 210 milliards de
dollars, alors que les pays d'Europe Orientale ont enregistré 20
milliards de dollars. Cette répartition ne révèle pas la
part des investissements étrangers destinés à l'Afrique
qui fait partie de la région « pays et territoires en
développement ». En effet, dans cette région, l'Asie en
développement attire à elle seule 133 milliards de dollars, 46
milliards pour l'Amérique Latine et le reste revient à l'Afrique,
soit 10,5 milliards de dollars.
En Afrique, la dotation en IDE varie fortement d'un pays
à un autre. L'Afrique du Sud, le Nigeria et la Côte d'Ivoire sont
les pays qui ont le plus attiré l'IDE dans les années 1990.
Comparativement au Cameroun, la Côte d'Ivoire a attiré huit fois
plus d'IDE entre 1989 et 2003 (Cnuced, 2003). En plus, fort est de constater
que la part de l'Afrique dans les investissements directs internationaux a
connu une chute spectaculaire. Elle a baissé de moitié entre 1970
et 1980. A partir de cette date, et jusqu'à dans les années 1990,
elle a encore diminué de moitié. Dans les années 1970, les
pays pétroliers d'Afrique recevaient une proportion significative des
investissements directs étrangers dans le monde. Par la suite, les flux
d'investissements à destination de l'Afrique ont progressé
lentement en valeur dans les années 1980 et ont repris vigoureusement
dans les années 1990. Malgré cette reprise, la. Part de l'Afrique
reste insignifiant par rapport à la croissance des investissements
internationaux reçus par l'ensemble du monde. Le Cameroun fait partie
des pays qui n'ont pas bénéficié de ces influx
d'investissements directs étrangers. Il ne compte en
flux comme en stocks, que pour 1% de l'investissement mondial
en Afrique (Cnuced, 2003).
En effet, depuis la dévaluation de janvier 94, le taux
de croissance de l'économie camerounaise se situe en moyenne autour de
5%2 avec un accroissement du PIB par habitant compris entre 1,5% et
2,7%. L'agriculture étant le secteur le plus important, contribue aux
recettes d'exportation à hauteur de 40%(Beac 2003) bien qu'elle fait
face à la baisse des cours internationaux. Le secteur secondaire a aussi
connu une croissance en 2003, liée à la reprise de
l'investissement public et à la remise à niveau de la
consommation. C'est cependant le secteur tertiaire qui a apporté la
contribution la plus significative à la croissance du PIB en 2003, soit
4,65%.
Pourtant sa situation géographique entre l'Afrique
occidentale et l'Afrique centrale lui assure une position stratégique
unique en matière d'échanges commerciaux en plus de ses
nombreuses ressources naturelles et agricoles3 .
Le Cameroun dispose d'un tissu industriel diversifié et
en expansion, présentant un réseau permanent de sous-traitance et
également d'une main-d'oeuvre abondante et qualifiée, bon
marché et douée d'une grande capacité d'adaptation et
d'initiative indispensable au développement des entreprises. Son cadre
législatif et réglementaire consacre la liberté d'investir
et le libre transfert des bénéfices industriels et commerciaux
ainsi que des salaires.
Sur le plan macro-économique, le Cameroun, comme
l'ensemble des pays de la communauté économique et
monétaire de l'Afrique centrale (Cemac), présente un taux de
change fixe par rapport à l'euro4. La taxe sur le chiffre
d'affaires (Tca) introduite par la reforme fiscale et douanière
de 1993 est remplacée par la taxe sur la valeur ajoutée (Tva) en
1999. La tension inflationniste est maîtrisée et fluctue autour de
2% (Beac, 2003)5
En terme de financement, le Cameroun, qui pendant longtemps, a
bénéficié des aides publiques au développement et
des prêts concessionnels, est classé aujourd'hui parmi les pays
les plus pauvres très endettés car ayant accumulé une
dette extérieure
2 Notons tous de même que ces quatre
dernières années, le taux de croissance du Cameroun était
de 3.5%
3 Les ressources naturelles sont entre autres : le
pétrole, le gaz, la bauxite, le fer, le nickel, le bois...et les
ressources agricoles : le cacao, le café, le coton, la banana,
l'hévéa, l'huile de palme, l'ananas...
4 L'euro est la monnaie unique européenne.
5 BEAC signifie : banque des états de l'Afrique
centrale
Très importante dans les années 1980 au moment
de la chute drastique des prix du pétrole.
Sur le plan structurel, un vaste programme de privatisations a
été initié en 1994 et prévoit la
libéralisation des principaux secteurs de l'économie. Le niveau
de développement des infrastructures routières, ferroviaire,
portuaire s'est également amélioré malgré quelques
insuffisances dans leurs entretiens.
Sur le plan politique, le Cameroun connaît une
stabilité depuis les années 1990 et ses institutions sont
démocratiques.
Au regard de cette analyse, il apparaît que, le
Cameroun, dans le cadre de la globalisation, peut bénéficier de
l'interconnexion croissante des marchés en s'intégrant à
l'économie mondiale. L'investissement direct étranger, par le
biais de cette ouverture, peut ainsi contribuer à promouvoir Le
développement économique du Cameroun.
Or, malgré l'engagement du gouvernement camerounais
dans la mise en oeuvre des politiques d'ajustement et des reformes structurels
proposés par le Fonds Monétaire International (Fmi) et la Banque
Mondiale (BM), malgré la multiplication des partenariats dans le cadre
des coopérations bilatérale et multilatérale et
malgré ses atouts naturels, le constat est que le Cameroun attire
.davantage moins d'investissements directs étrangers
caractérisés par une présence moins importante des firmes
multinationales (FMN)6 sur le territoire.
Le véritable problème qui se pose alors
est celui de savoir pourquoi le Cameroun, malgré ses divers avantages
mentionnés précédemment ne réussit toujours pas
à attirer suffisamment d'investisseurs étrangers.
L'objet de notre étude sera de rechercher les variables
pertinentes qui expliquent les flux entrants d'investissements directs
étrangers au Cameroun afin de proposer des mesures de politiques
économiques susceptibles d'améliorer l'attractivité de
l'environnement économique du pays. Le cadre méthodologique
repose sur l'estimation de la fonction d'attractivité par les moindres
carrés ordinaires (MCO). Aussi, il conviendra de s'assurer de la
stationnarité des séries observées car, lorsque les
variables ne sont pas stationnaires, l'estimation par les MCO et les tests
usuels des
6 Une multinationale (entreprises ou firme) est une
entité qui réalise des opérations de production dans au
moins dans deux pays. Elle est constituée d'une société
mère (résidente d'un pays) et d'au moins une filiale
(résidente d'un autre pays). Est filiale toute société
dont le capital social est contrôlé par une entité.
t-student et f- fisher ne sont pas valides. Ceci dit, les
coefficients estimés ne convergeront pas vers leurs vraies valeurs et on
dira que les régressions sont fallacieuses. Nous utiliserons ainsi les
tests de Dickey-Fuller augmenté (ADF) pour rendre compte de la
stationnarité de ces séries.
Pour répondre à notre question centrale, notre
travail sera organisé en quatre chapitres ; nous aborderons dans le
premier chapitre les différentes théories qui ont
étudié l'Investissement Direct Etranger. Ensuite, dans le
deuxième chapitre nous allons nous intéresser à l'analyse
des flux IDE et le cadre d'investissements au Cameroun.
Dans le chapitre trois, nous modéliserons les facteurs
explicatifs des investissements directs étrangers, puis nous
présenterons une analyse et les propositions de politiques
économiques seront faite ceci au chapitre quatre.
PREMIERE PARTIE :
LE CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
DE
L'ETUDE.
Depuis le début des années 70 le Cameroun
accorde une importance capitale aux investissements directs étrangers
(IDE) comme moyen de développement économique ; Cette
volonté c'est accentué dans les années 90 et 2006.
L'attraction des IDE a été pendant longtemps dans la pointe de
mire des stratégies économiques nationales.
La littérature étant abondante sur la question,
propose des déterminants et des théories économiques des
IDE. La plus exhaustive date de 1992 [The determinants of foreign Direct
Investment: Asurvey of the evidence, publication des Nations -Unies]. La
majorité des auteurs s'accordent à souligner le rôle
important des fondamentaux (niveau d'endettement externe, croissance
économique, etc), du marché et des infrastructures. Aujourd'hui
avec la mondialisation, les économistes [Nunnenkamp &Spatz (2002)]
et Dunning (2002) mettent en avant de nouveaux déterminants non
traditionnels axés plutôt sur le climat d'investissement. Pour
Stern (2005), il s'agit d'une approche qui s'intéresse à la
gouvernance et à l'environnement économique et institutionnel
dans lequel les agents économiques prennent leurs décisions.
Nous constatons ainsi le manque de consensus de la
littérature et les divergences de vue des auteurs en ce qui concerne les
déterminants des IDE.
Pour cela, dans cette première partie, nous trouvons
judicieux non seulement de clarifier les concepts utilisés, de faire une
revue des théories économiques sur les IDE Au Chapitre 1, puis au
chapitre 2 une illustration des flux des IDE et le cadre d'investissements au
Cameroun sera faite.
CHAPITRE 1 : LA THEORIE DES INVESTISSEMENTS
DIRECTS
ETRANGERS
INTRODUCTION
L'influence des firmes multinationales sur la
spécialisation et l'intégration dans l'économie mondiale
n'est plus à démontrer : le développement de
l'investissement direct étranger a imposé un abandon de la
théorie classique et libérale de la spécialisation
internationale fondée sur l'immobilité des facteurs de production
(capital, travail, technologie), et a fait naître aujourd'hui un nouveau
cours d'hypothèses assis sur le caractère désormais
mondial de l'attractivité économique.
En conséquence, le cadre de l'économie
internationale tend à être remis en cause pour adopter celui des
théories de l'économie mondiale.
A côté des formes traditionnelles
d'investissements directs d'intégration verticale internationale et de
conquête des marchés étrangers, on trouve de plus en plus
d'investissements relevant des schémas de la division internationale du
travail : les firmes multinationales tendent davantage à organiser leur
production à l'échelle mondiale par l'intégration des
fabrications et des lignes de produits, laquelle s'accompagne non seulement de
flux de marchandises, mais de plus en plus de transferts de technologies.
Après une analyse historique et détaillée
des théories classiques du commerce, du capital et de la firme,
explicatives de l'investissement direct étranger, l'internationalisation
des entreprises ou de la production est intégrée à la
théorie de l'organisation industrielle : celle-ci explicite dans quelles
conditions, des marchés donnés sont approvisionnés par des
filiales étrangères de production qui y sont établie, en
se fondant sur l'interaction entre les structures de marché et les
conduites ou stratégies des firmes , notamment le concept de «
réaction oligopolistique » au plan international. Ainsi
plusieurs champs économiques ont traité l'investissement direct
étranger : de la théorie de la firme, du commerce international,
de localisation ou encore de l'économie industrielle,
chacun cherche à expliquer ce phénomène
de son propre angle de vision. Dans ce chapitre nous essayerons justement, de
grouper, analyser et expliciter ces théories et d'en sortir les
principaux déterminants des IDE dans le monde, ce qui nous permettra de
mieux appréhender l'analyse empirique.
SECTION 1 : DEFINITIONS ET DETERMINANTS
THEORIQUES DES IDE
Le sujet des investissements directs étranger a
été traité dans plusieurs disciplines économiques.
Les diverses théories existantes s'accordent à donner leur
définition propre, y joignant des éléments susceptibles de
préciser le champ d'application d'une telle notion.
Ce champ s'applique aux déterminants de
l'investissement, à ses modalités de financement, à ses
critères d'efficience et des incitations offertes par le pays hôte
aux investisseurs potentiels. En ce sens l'investissement international se
comprend à travers deux points de vue : celui du pays hôte, pour
lequel l'investissement direct offre des opportunités de
développement et celui du pays investisseur, l'investissement direct
permettant de délocaliser des activités devenues coûteuses
dans le pays d'origine et d'obtenir d'autres avantages d'ordre
législatif, fiscal et financier. Ainsi les trois principaux acteurs de
l'investissement direct sont : les entreprises privés
multinationales, les investisseurs nationaux et internationaux et les banques
commerciales et financières.
Dans la section qui suit nous allons faire le tour des
théories qui se sont intéressées aux IDE en mettant en
évidence leurs évolutions dans le temps. Cette manière de
traiter le sujet est le résultat de l'observation du fait que les IDE
ont pris plusieurs formes depuis le début du siècle et que les
théories relatives s'y sont adaptées.
A : Revue générales des théories sur
les IDE
Plusieurs théories ont traité les IDE, les plus
récentes sont celle de Dunning (1993) et de Caves (1996). Par ailleurs,
on peut remarquer que les théories les plus importantes sont
basées sur l'économie industrielle.
Dans sa thèse de Doctorat, Hymer (1960) a
distingué entre l'investissement de portefeuille et l'investissement
direct. Il montre que les hypothèses d'arbitrage sur le capital
expliquant les mouvements internationaux de capital, sont en contradictions
avec le comportement des multinationales et sont, ainsi, incapables d'expliquer
les causes des IDE et ce pour trois raisons.
· Premièrement : une
fois que le risque, l'incertitude, la volatilité des taux de change, et
les coûts d'acquisitions des informations sont incorporés dans la
théorie de l'arbitrage de portefeuille, plusieurs des prévisions
économiques restent, tout de même, invalides. En fait, ceci est
dû aux imperfections du marché qui affectent les performances des
firmes, et en particulier leurs stratégies sur les marchés
étrangers.
· Deuxièmement : les
IDE permettent non seulement le transfert de ressources (capital), mais aussi
de technologies, d'expériences managériales et de savoir- faire.
D'où l'existence de rentes économiques importantes et d'effets
d'externalité positifs, qui peuvent être aussi importants que les
effets directs des déplacements de capitaux et des investissements
étrangers.
· Troisièmement : les IDE n'ouvrent
pas la possibilité de changement de possession (ownership), de
ressources ou des droits.
Hymer explique la distribution des IDE entre les
marchés, par les théories micro-économiques. En appliquant
les théories d'économie industrielle, Hymer pense que les FMN
sont identiques aux firmes locales. Le fait d'investir à
l'étranger englobe certaines difficultés : communication,
transport, barrières de langues...
Cependant les FMN doivent posséder des avantages
spécifiques de localisation : technologie, économie
d'échelle qui permet de dépasser les barrières locales et
d'être compétitive face aux entreprises locales.
Des recherches ont été menées par
Kindleberger (1958), Caves (1983) et Dunning afin d'identifier, les avantages
de délocalisation tel que : la capacité technologique,
l'expérience, la structure industrielle, la différenciation des
produits, les connaissances du marché, et les compétences
organisationnelles.
Dans l'approche de Vernon (1966), il explique les IDE selon
le cycle de vie du produit. Au début le produit est conçu dans le
pays d'origine avec des technologies innovatrices, et il est aussi produit pour
le marché local. Après, arrivé à un autre stade du
cycle de vie, une certaine croissance et connaissance du marché, de
synergie, le produit est exporté vers d'autres pays ayant des
caractéristiques similaires au pays d'origine. Lorsque le produit
devient standard et mature, les coûts de travail deviennent très
importants dans le processus de production, c'est à ce moment là
que les firmes délocalisent à la recherche de coûts de
production bas. Le cycle de vie du produit était, ainsi, la
première interprétation dynamique des déterminants des IDE
et de leurs relations avec le commerce international.
Dans les années soixante dix, quelques
économistes, en particulier Buckley (1991) et Casson (1976), Lundgren
(1977), et Swedenborg (1979), ont proposé l'application de la
théorie d'internationalisation afin d'expliquer la croissance des FMN
basées sur la théorie des coûts de transactions. En effet,
le choix entre servir un marché extérieur par l'exportation ou
par le franchisage et d'y investir, dépend de certains coûts, tel
que les coûts d'opportunité, d'installation ou encore des
coûts de maintenance... tant que ces coûts existent la FMN
préfère s'installer elle-même à proximité du
marché en question, ou bien elle peut opter pour le franchisage. Ce
dernier semble être le cas de plusieurs multinationales, notamment
`Coca-cola' qui a élaboré un système de franchise à
l'échelle internationale lui permettant d'être présente sur
tous les marchés.
En analysant cette théorie (approche
d'internationalisation), on retrouve très clairement l'idée
d'existence d'imperfections sur le marché, développé au
début des années soixante par Hymer. Ainsi, afin de minimiser les
coûts de transactions et d'améliorer l'efficience de la
production, les FMN décident de délocaliser leurs productions. Il
faut noter, néanmoins, que cette vision des IDE néglige les
spécifications internes de localisation. Par spécifications
internes de localisation on entend les données économiques,
sociales et politiques du pays hôte et qui jouent un rôle
prépondérant à la fois dans la décision de
délocalisation et du choix du pays d'accueil.
De même, les travaux de Mayer et Mucchielli
(1999) se sont intéressés à la localisation
à l'étranger des firmes multinationales et en ont déduit
quatre facteurs déterminants : la demande du marché des biens, le
coût des facteurs de production, le nombre d'entreprises locales et
étrangères déjà installées sur place et la
synthèse des différentes politiques d'attraction menées
par les autorités locales. En d'autres termes, les entreprises
recherchent les lieux où la demande est importante et là
où les coûts de production sont faibles.
Plus tard en 1998, Wilhelms et Witter ont
créé le concept d'adaptation institutionnelle
à l'IDE, publié dans l'ouvrage intitulé « Foreign
Direct Investment and its Determinants in Developping Countries ». La
théorie élaborée intègre des variables
microéconomiques (concernant l'investisseur), macroéconomiques
(couvrant les caractéristiques de l'économie réceptrice de
l'IDE) et des variables méso économiques (représentant les
institutions liant l'investisseur et le pays hôte tel que les agences du
gouvernement qui publient les politiques concernant l'investissement direct).
Un des points qui distinguent cette conception des autres est qu'elle accorde
plus d'importance aux variables dites "méso". Le concept d'adaptation
institutionnelle à l'IDE ainsi développé par ces auteurs,
met en corrélation quatre concepts dans le modèle suivant :
IDE = á0 + á1 G + á2 M +
á3 E + á4 S.
G : symbolisant le concept d'adaptation du
gouvernement à l'IDE, M : celui du marché,
E : celui de l'éducation,
S : pour le concept d'adaptation de la
réalité socioculturelle.
Ces quatre concepts constituent ce que les auteurs appellent
le concept d'adaptation institutionnelle à l'IDE, et illustrent la
capacité d'un pays d'attirer, d'absorber et de préserver les
IDE.
Enfin, les travaux de Morisset et Neso
(2002) ont montré quant à eux que les procédures
administratives complexes, nécessaires à l'établissement
et au fonctionnement des affaires, découragent l'entrée des flux
d'IDE.
B. Définitions opérationnelles des
Investissements Directs Etrangers
Selon Jacquemot (1990), l'investissement international
(notion plus large que l'investissement direct) est formellement défini
comme l'emploi des ressources financières qu'un pays fait à
l'étranger. C'est ainsi qu'en termes de flux, l'investissement
correspond à trois éléments essentiels de la balance des
paiements :
· L'investissement à long terme du secteur non
monétaire.
· Les transferts unilatéraux privés et
publics.
· Le solde des revenus des capitaux à
l'extérieur.
Les sorties de capitaux enregistrés dans les balances
de paiements donnent une vision tronquée des investissements directs
réalisés. Ces investissements peuvent croître sans sorties
de capitaux, grâce aux réinvestissements des profits des filiales
des FMN et grâce à leur appel aux marchés financiers non
comptabilisés dans les balances de paiements. Ce qui biaise l'estimation
des flux réels d'IDE.
En terme de patrimoine, l'investissement direct correspond
à l'ensemble des avoirs en biens et créances que
détiennent les investisseurs d'un pays et qu'ils ont accumulé
à l'étranger dans des périodes passées.
Par opposition au prêt et à l'investissement de
placement, l'investissement direct implique le fait de contrôler une
entreprise localisée en dehors du pays d'origine. En tant que
catégorie de flux financiers, il correspond au souci de tenir compte,
dans la mesure du possible, de la stratégie de l'investisseur.
Selon l'OCDE, « un investissement direct est
effectué en vue d'établir des liens économiques durables
avec une entreprise, tel que notamment, les investissements qui donnent la
possibilité d'exercer une influence sur la gestion de la dite entreprise
au moyen :
- De la création ou de l'extension d'une entreprise ou
d'une succursale appartenant exclusivement au bailleur de fonds.
- De l'acquisition intégrale d'une entreprise
existante.
- D'une participation à une entreprise nouvelle ou
existante.
- D'un prêt à long terme (5 ans et plus).
La notion de prise de contrôle est
interprétée de la façon suivante : il y a
présomption d'investissement direct au sens de l'OCDE s'il y a
contrôle de 20% ou plus des actions ordinaires, « à moins
qu'il puisse être établie que cela ne permet pas à
l'investisseur d'avoir un pouvoir de décision effectif dans la gestion
de l'entreprise » (W. Andreff).
Le manuel de la balance de paiement du Fonds Monétaire
International (4ème édition 1977) donne une autre
définition des investissements directs : « les investissements
effectués dans une entreprise exerçant ses activités sur
le territoire d'une économie autre que celle de l'investisseur, le but
de ce dernier étant d'avoir un pouvoir de décision effectif dans
la gestion de l'entreprise. Les entités ou les groupes d'entités
associés non-résidentes qui effectuent les investissements sont
appelés « investisseurs directs » et les entreprises,
érigées ou non en société (respectivement filiales
ou succursales) dans lesquelles ces investissements directs ont
été effectués, sont distinguées par le terme
`entreprises d'investissement direct' ».
Selon Hugonnier (1984), les pays de l'OCDE se divisent en deux
catégories. La première est constituée de pays qui ont
pensé que le moyen le plus sûr de déterminer si
l'investissement étranger détenait un tel pouvoir sur
l'entreprise était d'établir un certain seuil de
propriété (actions ou actions assorties d'un pouvoir de vote). Ce
seuil va de 10 à 100%. Il est par exemple de 10% pour de Danemark, les
USA, la Turquie, de 20% pour la France, de 25% pour l'Allemagne et la Grande
Bretagne, de 50% pour l'Autriche et de 100% pour les Pays-Bas.
La seconde catégorie est constitué de pays qui
ne retiennent pas un seuil de propriété minimum pour
définir un pouvoir de décision effectif et considère
simplement que dès lors qu'une participation
étrangère est prise dans une entreprise nationale et que les
liens économiques les unissent, l'entreprise locale devient une
entreprise d'investissement direct (exp. Portugal).
En fait, c'est selon ces seuils de participation que chaque
Etat contrôle les flux d'IDE et définie leurs propres
caractère de participation. Ainsi, au Gabon le seuil minimal de prise de
participation est de 70%, au Bénin de 80%, en Arabie Saoudite de 75%, en
Indonésie, Malaisie, Chili, Irak, et en Libye de 49%. En Inde, aux
philippines, au Nigeria de 40%, et au Cameroun il est de 51%.
On voit bien à travers, ce tour des définitions
que les firmes multinationales jouent un rôle très important dans
l'analyse du phénomène. Elles représentent le premier
acteur majeur de la décision d'investissement. Ce qui nous mène
à poser la question quant à la définition du terme
« Firme Multinationale »
C. La firme multinationale
Dans son avant-propos, Frank (1981) explique que les
entreprises multinationales ont joué un rôle
particulièrement important dans le développement des Pays en Voie
de Développement. Il définit une multinationale comme
étant « une société qui opère dans
plusieurs pays étrangers au travers de filiales qui sont soumises
à un certain degré de contrôle central ».
Les Nations-Unis tendent à utiliser le terme de
transnationale de préférence au terme multinational, lorsqu'elles
veulent indiquer qu'il s'agit d'une société mère
basée dans un pays avec des filiales dans un certain nombre de pays
étrangers. Le terme multinational signifierait alors qu'il s'agit d'une
société détenue par plusieurs nations, qu'elle ait ou non
des filiales dans d'autres pays.
Pour Aharoni (1971), le terme de « firme multinationale
» a été utilisé pour la première fois par
Lillientthal (1960), qui définit ce type de firme comme étant
« une entreprise qui a son siège dans son pays d'origine mais
qui opère et vit sous les lois et les devoirs d'autres pays ».
Steiner (1966) ajoute «qu'une firme multinationale obéit
à deux critères : d'abord, elle opère dans deux ou plus de
deux pays, dans lesquelles elle a des bénéfices et des
perspectives de croissance,
puis dans un second temps elle prend des décisions
multinationale, c'est à dire des décisions applicables dans
plusieurs pays ».
Pour investir à l'étranger, une entreprise est
dans l'obligation de déployer d'importants efforts, aussi bien
financiers qu'humains. Une question légitime se pose alors : pourquoi
les entreprises qui s'intéressent à un marché
international, ne déploie- t- elle pas toute sa compétence pour
produire dans son pays et exporter, ou bien concéder des licences
à des entreprises étrangères pour l'exploitation de sa
technologie ?
La réponse à cette question réside dans les
circonstances qui font de l'entreprise multinationale ce qu'elle est :
- Premièrement, les actifs de l'entreprise peuvent
être exploités d'une manière plus rentable à une
échelle plus large. Nous entendons, par actif : la
propriété technologique (technologie et noms de marques),
l'organisation, la gestion et le réseau de distribution.
- Deuxièmement, il s'avère plus rentable de
produire avec ces actifs dans
plusieurs pays que de produire dans le pays d'origine et
d'exporter.
- Troisièmement, l'octroi de licences à des
entreprises étrangères semble moins
rémunérateur que d'exploiter le potentiel des
actifs de l'entreprise à l'étranger.
En résumé, la définition de firme
multinationale diffère selon les personnes et la définition
propre varie selon la situation dans laquelle le chercheur se trouve.
Selon Aharoni, s'il s'agit de la relation existant entre la
firme et le pays hôte, la définition de la FMN doit se rapporter
au type d'opérations accomplies dans le pays. Si en revanche, il s'agit
du processus de prise de décision à l'intérieur de la
firme mère et ses effets sur la `multi- nationalité' des
opérations, alors il y aura autant de définitions de la FMN que
de décisions d'investir à l'étranger.
D. La théorie O.L.I
Dunning (1977, 1980, 1993 ...) a synthétisé les
éléments les plus importants dans l'explication des IDE. Il
propose ainsi trois conditions exigées pour que la firme fasse des
investissements à l'étranger. Ces conditions sont : les avantages
de possessions « Ownerships adavanatges »,
les avantages de localisation « Location advantages
» et les avantages d'internationalisation «
Internalisation advantages ». Dunning groupe ainsi
la plupart des théories sur les IDE en ce qu'il appelle la
théorie « OLI ».
- Les avantages de possession peuvent être un produit,
ou un processus de production que les autres firmes n'ont pas accès. Ils
peuvent aussi être des éléments dont la firme a la
possession et qu'elle gagnerait à les exploiter à
l'étranger. Des nouvelles technologies, des informations exclusives, des
expériences managériales, en sont l'illustration et l'exemple de
ces avantages. Les « ownership advantages » confèrent
des positions de forces sur le marché vis à vis de la demande
mais aussi de la concurrence interne. Ils donnent à la firme une marge
de manoeuvre importante sur le marché extérieur lui permettant de
surmonter les coûts d'installation et de localisation, d'écraser
la concurrence interne (si elle est existante) et de se comporter en leader.
Bien entendu, ces avantages sont spécifiques à la firme et sont
reliés directement à ses caractéristiques technologiques
et managériales.
- Les avantages de localisation n'incluent pas seulement les
dotations en ressources naturelles, mais aussi les facteurs économiques
et sociaux tel que la taille du marché, les infrastructures, le
degré de développement, la culture, les réglementations,
les institutions politiques et environnementales et le système politique
en générale (stabilité, démocratie, degré de
corruption...)
- Les avantages d'internalisation : selon cette
théorie, une firme ayant un avantage dans le processus de production ou
dans la propriété du produit, aurait éventuellement
intérêt à s'installer dans le pays hôte qu'à
exporter. Bien évidemment, elle peut procéder par franchise ou
vente de licence de production à une entreprise locale, mais dans ce cas
elle ne pourra pas maîtriser le marché ni l'exploiter
directement.
C'est ainsi que plus le pays hôte procure des avantages
répondant aux critères suscités, plus il attirera des IDE.
Cette vision des déterminants des IDE est une vision dynamique,
puisqu'elle évolue au fur et à mesure de l'évolution de
l'attractivité du pays et des avantages spécifiques de la firme
multinationale. Les implications de la théorie OLI sont très
importantes pour cette étude. En effet, on peut diviser les
déterminants des IDE en deux catégories : les facteurs d'offre
« supply-side factors » et dans lesquels on retrouve les
avantages de possessions et d'internalisation ; et les facteurs de demande
« demand side factors » relatifs aux avantages de
localisation.
1. Les facteurs d'offre
Sur le plan de l'offre le potentiel d'investissement des
entreprises est déterminé par la nature et le degré de
leurs avantages de possession, mais aussi par les incitations d'internalisation
de la production. Cependant, ceci est dépendant des
caractéristiques du pays hôte sur le plan technologique et des
capacités d'adaptation et d'innovation. C'est ainsi que selon les
caractéristiques du pays hôte, les avantages de possession vont
différer d'un pays à l'autre. Plus l'investissement est intensif
en technologie et en innovation plus les avantages de possession sont
importants. Par conséquent, il vaudrait mieux internaliser la production
et, ainsi, la mieux contrôler. Les firmes des pays
développés, ayant des capacités managériales et
technologiques très importantes, ont plus intérêt à
internaliser leurs activités que celles des pays en voies de
développement.
2. Les facteurs de demande
Sur le plan de la demande, l'attractivité du pays
hôte dépendra des caractéristiques géographiques. En
effet, étant donné, que les ressources ne sont pas les
mêmes pour tous les pays, que les facteurs économiques et sociaux
diffèrent et de même pour les politiques de gouvernance,
l'attractivité du pays hôte est aussi aléatoire. Cette
dernière est intimement liée à la valeur que donnent les
FMN aux pays. L'objectif est devenu, telles être présent sur la
« short list » des investisseurs, une sorte de classement et
de notes attribuée aux pays selon leurs attractivités. Les
avantages de localisation sont bien évidemment celles
reliés directement aux IDE orientés demande. En
essayant d'approfondir dans leur étude on aperçoit qu'on
distingue deux formes : les IDE orientés marché et les IDE
orientés export.
- Les IDE orientés marché ont pour but de
satisfaire la demande locale. Ils
sont présents à titre d'exploiter des
marchés existants ou de créer de nouveaux marché en
répondant à des besoins existants mais insatisfaits. Le plus
souvent ce sont les barrières douanières qui incitent les firmes
à s'installer et éviter ainsi d'être surtaxées.
Cependant, les études de Caves (1971, 1974) ont montré que les
IDE orientés marché sont caractérisés par une
importante différenciation, des coûts fixes élevés
(barrières à l'entrée), des économies
d'échelle importants et des exigences entrepreneuriales importantes. De
ce fait, la taille du marché, sa croissance et le degré de
développement du pays hôte sont des facteurs très
déterminants dans le choix d'investissement.
- Les IDE orientés export ont pour but d'utiliser des
ressources
particulières et/ou spécifiques (coûts) et
d'exporter le produit fini au pays d'origine ou vers le reste du monde. Les
dotations en ressources naturelles sont donc prépondérantes. En
général, l'explication de ce type d'IDE se trouve dans les
extensions des théories du commerce international. Selon ces
théories, le commerce est basé sur l'avantage comparatif,
lui-même basé sur les dotations en ressources. Néanmoins,
ces dotations ne doivent pas être considérées comme rigides
spécialement dans les pays en voie de développement. Plusieurs
études ont montré que l'avantage comparatif d'un pays change au
fur et à mesure de l'avancement de son processus économique de
développement, lui-même dépendant de ses performances en
terme de capital physique et humain (évolution de la main d'oeuvre
qualifiée...) par rapport aux autres pays, cette idée a
été développée surtout par Leamer (1984). Dans ce
sens plusieurs facteurs entrent en jeu. Certes, la productivité
élevée corrélée avec des salaires bas est un
facteur incitatif à l'investissement (cas des pays du sud-est asiatique
et plus précisément la
Chine). Mais, d'autres facteurs `naturels' ont aussi leurs
impacts sur l'investissement étranger, à titre d'exemple on peut
citer : la culture, la langue, l'éloignement par rapport au reste du
monde, la stabilité politique...
Enfin, on peut conclure que parmi toutes les théories
étudiées précédemment, la théorie OLI semble
être la plus complète, compréhensible et applicable
à la réalité. Elle englobe les différents modes
d'investissement et permet par conséquent de mieux appréhender le
sujet sur toutes ses facettes. La théorie OLI explique les
déterminants des IDE de façon à inclure les
différents motifs de délocalisation. En effet, puisque les IDE
ont plusieurs aspects et plusieurs objectifs, il convient de les analyser une
par une.
SECTION 2 :
LES STRATE GIES DES INVESTISSEMENTS
DIRECTS
ETRANGERS.
Les IDE ont plusieurs stratégies d'implantation, ce qui
se traduit, bien évidemment, par des déterminants de localisation
et de délocalisations différents. Ainsi, on peut distinguer trois
stratégies d'investissement des FMN :
· Une stratégie d'accès aux ressources
naturelles du sol et du sous sol ;
· Une stratégie de marché dite «
Horizontale »
· Une stratégie de minimisation des coûts ou
« Verticale »
Dans la section ci-après nous allons expliquer les
déterminants des IDE selon les stratégies adaptées.
A. La stratégie d'accès aux ressources du sol
et du sous-sol.
La stratégie d'accès aux ressources naturelles
était la première raison d'attraction des IDE. Son
évolution et son ampleur étaient déjà existant
dés le XVIème siècle. Elle n'est pas une
caractéristique de l'économie multinationale ou globale
puisqu'elle est apparue avant même l'évolution du concept «
Globalisation ».
Dans ce cadre d'analyse les ressources naturelles sont
exploitées à l'étranger pour des raisons climatologiques
ou géologiques qui sont peu abondantes voir inexistantes dans le pays
d'origine, ou que le pays disposant de ces ressources naturelles est incapable
de les exploiter ou de les commercialiser sans investissement international,
tel est le cas pour les exploitations de terrains pétrolier et miniers
par exemple.
Néanmoins, l'importance relative des ressources s'est
considérablement modifiée au cours de l'histoire. Aujourd'hui les
métaux précieux ont été supplantés par le
pétrole ou les minerais servant aux alliages, mais fondamentalement il
s'agit toujours d'exploiter des ressources naturelles afin de
les transformer et de les exporter vers le pays d'origine ou vers
le reste du monde, et en faire ainsi une « vache à lait ».
Cet aspect des IDE est le plus simple à comprendre et
le plus évident à expliquer. Son déterminant principal est
en fait l'existence des ressources naturelles dans le pays hôte.
Cependant, ce dernier doit avoir un minimum de caractéristiques
économiques et politiques qui lui permettront d'accueillir
convenablement les IDE. Dans plusieurs études
économétriques portant sur les déterminants des IDE ; des
variables comme l'infrastructure, la corruption et la stabilité
politiques paraissent toujours significatifs et ayant une influence sur les
flux d'IDE et ce, quelle que soit la stratégie adoptée par les
FMN.
Au delà de cet état de fait, et en absence de
variables macro-économiques, politiques ou de bonne infrastructure,
encourageantes dans le pays hôte, on peut dire que c'est une sorte de
phénomène d'arbitrage qui s'installe pour les décideurs
des firmes multinationales intéressées par l'exploitation des
ressources naturelles existantes. En effet, si le risque d'instabilité
touche directement l'activité de l'entreprise et que le gain potentiel
de l'exploitation n'arrive pas à couvrir ce risque, il est
évident qu'il y aura moins d'IDE et inversement.
B. La stratégie Horizontale
La stratégie `Horizontale' ou de marché
s'applique aux décisions d'investissements à l'étranger
qui visent, d'une part, à produire pour le marché local
d'implantation et, d'autres parts, qui sont effectuées dans des pays qui
ont un niveau de développement équivalent. La stratégie
peut donc être qualifiée d'horizontale car elle concerne les flux
d'investissements croisés Nord- Nord qui se développent entre les
Etats-Unis, l'Europe et le Japon, c'est à dire au sein de la triade. Ces
flux constituent les deux tiers du montant total des investissements directs,
de même que les flux commerciaux intra- branche Nord- Nord constituent
une forte majorité du commerce international. Cependant, afin d'admettre
le parallèle entre les flux d'investissements et les flux commerciaux,
il faut mettre entre parenthèse l'asymétrie qui
caractérise les flux d'investissement direct à la sortie et
à l'entrée dans le cas du Japon par rapport à
la situation de quasi- équilibre qui règne dans
ceux des Etats-Unis ou de l'Europe : le Japon est un investisseur net à
l'étranger selon un ratio de dix à un.
Ses investissements horizontaux sont donc basés
essentiellement sur la théorie du commerce et de l'investissement
intra-branche développé par Krugman (1996) et du modèle
Heckscher-Ohlin. Dans cette théorie, le commerce intra -industriel joue
un rôle particulièrement important et principalement dans le
commerce des bien manufacturés entre nations industrielles
avancées. En effet, au fil du temps les pays industriels sont devenus de
plus en plus semblables dans leur niveau de technologie et leurs
disponibilités en capital et travail qualifié. Comme les nations
commerçantes les plus importantes sont devenus similaires par leurs
ressources et leur technologie, on ne trouve généralement plus
d'avantage comparatifs clair pour une industrie : une grande part du commerce
mondial prend ainsi la forme d'échanges à double sens au sein des
mêmes secteurs industriels, probablement sous l'influence des
économies d'échelle pour la majeur partie, plutôt que la
forme d'une spécialisation industrielle basée sur les avantages
comparatifs. Au fur et à mesure de l'avancement du processus du commerce
intra- branche entre les pays développés, les multinationales se
sont aperçues qu'il y aurait éventuellement avantage à
investir dans les pays à niveau de développement
équivalent, afin de les satisfaire tout en étant à
proximité du marché local.
Certes, le commerce intra branche permet de dépasser
les notions d'avantage comparatifs, et permet aux firmes de
bénéficier de marchés plus vastes, et par suite
d'économies d'échelles importantes, mais la localisation directe
sur le marché permet aussi d'aller au-delà des économies
d'échelles et d'assurer une proximité irrévocable sur le
marché tout en bénéficiant de qualité et de
coûts de main d'oeuvres équivalent au pays d'origine. Ce qui
permet un produit de qualité optimale.
L'investissement horizontal, est alors principalement une
stratégie commerciale. Il correspond, en fait, à un processus
d'internalisation de la production par « substitution d'exportation
». Il s'agit de FMN qui opère une véritable
réimportation de la production, par l'implantation de `filiales-
relais'.
Néanmoins, leur extension mondiale s'effectue par
l'exploitation de marchés locaux. Leur localisation est donc
dépendante de la demande effective ou potentielle. Bien entendue, dans
ce cas on ne peut parler de délocalisation, concept sur lequel on
reviendra ultérieurement.
Ainsi, on peut comprendre que les IDE horizontaux sont
très spécifiques et leur déterminant principal est
l'existence d'un marché intérieur porteur. Il implique un
engagement durable vis à vis du pays hôte. Par ailleurs,
l'investisseur est intéressé non seulement par le
développement du marché pour son produit particulier, mais aussi
par le développement de l'économie du pays hôte en
général. Le facteur prépondérant pour la
réalisation de ce type d'investissement est l'existence de main d'oeuvre
qualifié et d'infrastructure adéquate. Les pays en voie de
développement se trouvent, bien évidemment, à la marge de
ce type d'investissement.
La stratégie horizontale est actuellement la plus
répandue. Les investissements directs qui en résultent
représentent à l'heure actuelle au moins les deux tiers des flux
totaux ; en termes de stock, la proportion est encore plus
élevée.
C. La stratégie verticale.
C'est la stratégie d'investissement qui
intéresse le plus notre étude. Inversement à la
stratégie horizontale, cette dernière intéresse les flux
d'investissements dirigés Nord-Sud exclusivement. Les pays les moins
développés n'investissent pas dans les pays de la triade, et on
n'est plus dans un cadre de flux à double sens. Selon la théorie
du commerce international, cette stratégie est basée
principalement sur le commerce inter- branche. Les différences de
dotation en facteurs (capital, travail), et les avantages comparatifs des pays
jouent un rôle très important dans l'explication des IDE
verticaux. Les filiales de production sont étroitement
spécialisées. Le choix de leur localisation visant à faire
coïncider leur fonction de production avec les dotations factorielles des
pays d'accueils et un niveau acceptable des institutions. C'est le cas des
entreprises qui cherchent à réduire au minimum ses coûts de
productions. Elles profitent, ainsi, des différences de coûts des
facteurs, et essentiellement des coûts
de main d'oeuvre. Elles placent la partie de la chaîne
de production qui soit relativement intensive en facteur travail dans les pays
où les coûts de main d'oeuvre sont relativement faibles. La
qualification de cette main d'oeuvre a évolué dans le temps.
Avant on cherchait une main d'oeuvre non qualifiée à coûts
insignifiants. Actuellement les multinationales exigent au-delà d'un
certain degré de qualification minimum, une certaine stabilité
politique et institutionnelle. Les pays offrant le meilleur rapport
qualification/ coûts et stabilité politique seront dés
lors, les plus convoités.
.
Enfin, il est à signaler que c'est cette stratégie
qui correspond le plus au concept d'IDE qu'on aura l'occasion par la suite
d'analyser profondément
CONCLUSION.
Dans ce chapitre, nous avons d'une part fait le tour des
définitions des IDE proposées par plusieurs auteurs tels :
Jacquemot, qui définie l'IDE comme l'emploi des ressources
financières qu'un pays fait à l'étranger.
Pour l'OCDE, un investissement direct est effectué en
vue d'établir des liens économiques durables avec une entreprise.
Par contre, le FMI donne une autre définition des investissements
directs : les investissements effectués dans une entreprise
exerçant ses activités sur le territoire d'une économie
autre que celle de l'investisseur.
D'autre part, nous nous sommes intéressés aux
différentes théories économiques sur les investissements
directs étrangers ;
En mettant en lumière les théories, de la firme,
de l'internalisation et la théorie de l'organisation industrielle qui
aborde les éléments déterminant l'IDE sous l'angle de la
firme et ensuite aux théories néoclassiques et celle du
marché qui examinent l'IDE sous l'angle du libre échange. Puis
par la suite nous avons définie le concept d'adaptation
institutionnelle, qui éclaire le point de vue du pays hôte.
Ce chapitre s'est également penché sur les
différentes stratégies des IDE, qui sont ici confondues à
celle des firmes transnationales qui sont : les stratégies
d'accès aux ressources du sol et du sous sol, à la
stratégie horizontale et à la stratégie verticale.
La stratégie verticale est celle qui est
analysée dans ce travail ; puisque les IDE sont considérés
par plusieurs auteurs comme l'arme de développement des nations, quant
est-il de sa répartition à travers le globe ?
CHAPITRE 2 : L'ANALYSE DES FLUX D'IDE ET LE
CADRE
D'INVESTISSEMENTS AU CAMEROUN
INTRODUCTION
L'évolution des flux d'IDE dans un pays ou une
région donnée est fonction de Plusieurs paramètres dont la
stabilité politique et économique, le dynamisme des populations
et leurs savoir-faire, et sans oublier une certaine dotation factorielle en
ressources naturelles pour ce qui est des PVD. D'une manière
générale, le continent africain attire peu d'IDE même si
quelques pays constituent des exceptions. De tous les flux d'IDE, seuls 40%
sont allés vers les PVD en 2005 et seulement 0,48% vers l'Afrique
Centrale (zone CEMAC). Il est donc clair qu'en termes de volume de flux, la
part de l'Afrique Centrale et du Cameroun (leader de la zone cemac) reste
marginale au niveau mondial. Pourtant, ces flux rapportés aux poids
économiques de ces Etats représentent une manne
considérable.
La mise en place du programme d'ajustement structurel (PAS)
par la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire International (FMI) au
début des années 1980 a été le point de
départ d'une large ouverture des économies d'Afrique.
D'importants investissements directs étrangers, notamment, ont
financé l'exploration et la production des ressources naturelles
(particulièrement les hydrocarbures, le bois et le gaz) en Afrique.
Les firmes multinationales spécialisées dans le
domaine des hydrocarbures sont venues remplacer les anciennes firmes coloniales
qui jadis investissaient dans l'agriculture, lesquelles ont
délaissé ce secteur soit à cause de la
détérioration des termes de l'échange, soit à cause
de la non compétitivité des produits primaires de cette
région. Pour mieux appréhender la valeur des flux d'IDE entrant
dans cette région, nous consacrons la première section de ce
chapitre à l'examen des montants des IDE qui entrent en Afrique, plus
particulièrement dans la zone CEMAC ; la section deux quant a elle
analysera l'environnement des investissements au Cameroun.
SECTION 1 : L'ANALYSE DES FLUX D'IDE
L'IDE vers l'Afrique est très volatile et d'un poids
insignifiant au niveau mondial. Pourtant, cet investissement peut
représenter beaucoup pour ces pays qui tirent pour la plupart leur
revenu soit des taxes des entreprises multinationales, soit des revenus
générés dans l'exploitation des ressources produites par
ces firmes. Depuis le boom des IDE dans le monde, peu d'études ont
été effectuées en Afrique, encore moins en Afrique
Centrale, pire encore au Cameroun. Nous donnons ici un aperçu global des
flux d'IDE entrant dans les pays en Développement jusqu'à 2006,
puis la part des flux IDE vers l'Afrique et vers la CEMAC
A- Les flux d'IDE entrant dans les pays en
développement
Les flux d'investissements directs étrangers dans le
monde ont connu une hausse graduelle entre 1980 et 1990. A partir de la
première moitié des années 1990, ils ont connu une forte
accélération, puis une baisse jusqu'en 2003, date à
laquelle le montant d'IDE était de 1050 milliards de $. En 2004 les IDE
dans le monde ont connu une légère hausse de 2% par rapport
à sa valeur de 2003, passant ainsi à 1200 milliards de dollars
selon les estimations du World Investment Report (WIR 2005).
Les IDE dans les PVD ont connu la même tendance que les
IDE mondiaux, c'est-à- dire une hausse graduelle jusqu'en 1990, puis une
légère baisse dans la première moitié des
années 1990 et ensuite une forte accélération jusqu'en
2000 avec un montant d'environ 66 milliards de $. A partir de 2004, les IDE des
PVD ont connu une hausse graduelle jusqu'en 2006, atteignant presque le montant
record de l'année 2000 (WIR, 2005). Les pays d'Asie (la Chine notamment)
et de l'Océanie se sont taillés la part du lion avec 80% du
montant total d'IDE vers les PVD. La part de l'Afrique est restée
stable, mais à un niveau élevé par rapport aux
années antérieures.
Graphique 1 : La répartition des IDE dans le
monde en 2004 (en millions de $US)
Source : division des statistiques des Nations Unies.
B - Les flux d'IDE vers l'Afrique et vers la CEMAC
- Vers l'Afrique
La part de la région dans l'IDE mondial reste faible,
atteignant 3% en 2005. Une augmentation de la rentabilité des
entreprises et le niveau élevé du prix des produits de base, en
2004 et 2005, ont amené un taux de croissance de 78% des entrées
d'IDE dans la région. L'Afrique du Sud est le principal pays africain
bénéficiaire en 2005 : ses entrées d'IDE sont brusquement
passées de 0,8 milliards de dollars en 2004 à 6,4 milliards, ce
qui représente environ 21% du total de la région. Cela est
principalement dû à l'acquisition de l'Amalgamated Bank of Sud
Africa par la Barclays Bank (Royaume-Uni) pour 5,5 milliards de dollars. Les
dix premiers pays africains bénéficiaires (Afrique du Sud,
Egypte, Nigeria, Maroc, Soudan, Guinée Equatoriale, République
Démocratique du Congo, Algérie, Tunisie et Tchad),
représentent près de 86% de l'IDE total de la région. Dans
huit de ces pays, les entrées d'IDE ont été
supérieures à un milliard de dollars (plus de 3 milliards pour
l'Egypte, le Nigeria et l'Afrique du Sud en particulier), et deux de ces dix
pays sont en Afrique Centrale
- Vers la CEMAC
Les montants d'IDE de la CEMAC sont insignifiants
comparés aux flux d'IDE entrant dans le monde : les flux d'IDE de la
CEMAC ne représentent que 0.48% des flux d'IDE mondiaux (voir graphique
1). Les IDE vers l'Afrique Centrale ont connu une augmentation graduelle
après 1991, et a ensuite réalisé un boom sans
précédent à partir de 1999 grâce à la
construction du pipe-line Tchad- Cameroun. L'Afrique Centrale, a ainsi
reçu 20% des flux d'IDE mondiaux en Afrique en 2004, soit 80% des IDE
mondiaux dans la zone Franc et 46% des IDE français en Afrique
(représentant 82% des IDE français en zone franc)
(Voir tableau 1).
Tableau 1 : Pourcentage des IDE mondiaux
et français vers la CEMAC en 2004
Origine
Destination
|
IDE mondiaux (en%)
|
Part de la
cemac (en%)
|
IDE Français
|
Part de la cemac
(en%)
|
Afrique
|
3
|
20
|
4.9%(ASS)*
|
46
|
Zone franc
|
1
|
80
|
1%
|
82
|
*Afrique au Sud du Sahara. Source : Afristat.
Tableau 2 : Montant des IDE mondiaux vers la CEMAC entre
2000 et 2005 en millions de dollars US
Années
Montants
|
2000
|
2005
|
Accroissement en valeur
|
taux de croissance
|
Flux d'IDE
|
Stock d'IDE
|
Flux d'IDE
|
Stock d'IDE
|
Flux d'IDE
|
Stock d'IDE
|
Flux d'IDE
|
Stock d'IDE
|
CEMAC
|
378
|
4727
|
3285
|
13143
|
2907
|
8616
|
769%
|
190.3%
|
Source : Institut de la zone franc (IZF) et UNCTAD (2005)
Le montant total des IDE entrant dans la CEMAC est passé
de 378 à 3285
millions de dollars US, entre 2000 et 2005 soit une
augmentation de 2769%. En même
temps, le stock d'IDE est passé
de 4527 à 13143 millions de dollars, soit une
38
augmentation de 190% (voir tableau 2). Par rapport à la
formation brute de capital fixe, les IDE sont passés de 19.3% en 2000
à 93.6% en 2004
Graphique 2
Flux d'IDE en % du PIB dans la CEMAC en 2004
Source : BEAC
Graphique 3
Flux d'IDE entrant dans la CEMAC
Source : CNUCED
Les IDE restent fortement concentrés dans quelques pays
exportateurs du pétrole. La CEMAC en particulier a souffert et continue
à souffrir des maux tels l'instabilité macroéconomique, la
corruption, lesquelles limite les entrées d'IDE. De plus, les
problèmes d'intégration de la région ont des
conséquences néfastes sur le développement de ces pays
à cause d'un marché domestique réduit, des infrastructures
à la traîne, et des coûts de production
élevés. Pourtant, le boom récent des IDE dans la CEMAC
s'est accompagné d'une augmentation de la part des IDE dans le PIB de
cette région qui passe de 4% en 2000 à plus de 19% et à
40% en 2005. Toutefois, l'économie camerounaise qui à elle seule
pèse pour près de 40% du PIB de la CEMAC ne reçoit qu'une
infime partie des IDE vers cette région (voir graphique 2).
SECTION 2 : ENVIRONNEMENTS DES
INVESTISSEMENTS
DIRECTS ETRANGERS AU
CAMEROUN
Pays en développement, largement dépendant des
capitaux étrangers et peu apte à trouver localement les
financements nécessaires à sa croissance retrouvée depuis
environ huit ans, le Cameroun mène une politique ouverte
vis-à-vis de l'investissement direct étranger.
En effet, le Cameroun connaît depuis 1994 une croissance
annuelle de l'ordre de 4% à 5%7, largement soutenue par
l'investissement direct étranger. L'appel aux capitaux étrangers
est fortement sollicité dans le cadre du programme de privatisation
initié en 1994. En plus de cette action, les autorités
camerounaises multiplient des partenariats avec des promoteurs
d'investissements privés étrangers tout en optimisant le
marketing des institutions nationales.
Ces engagements du gouvernement vis à vis des
investissements étrangers laissent croire que l'évolution des
flux d'IDE devrait suivre une évolution régulière à
la hausse. Est-ce alors le cas ? Ainsi, afin de rendre compte de
l'évolution des flux d'IDE au Cameroun, il convient de tirer une
leçon des politiques d'incitation d'IDE menées par les
autorités camerounaises et ce malgré ses insuffisances.
7 Précision tout de même que ces quatre
dernières années, le taux de croissance au Cameroun est de
3,5%
A- L'attractivité de l'investissement direct
étranger au Cameroun.
Dans un monde de plus en plus intégré,
l'attractivité de l'investissement direct étranger est devenue
une préoccupation centrale aussi bien dans les pays
développés que dans les pays en développement.
Depuis le milieu des années 80, les investissements
directs étrangers connaissent une croissance sans
précédent. Plus encore, les IDE sont affectés en la
création d'unités de production à l'étranger ou en
l'acquisition d'unités existantes, ont atteint ces dernières
années des montants sans cesse record.
Au Cameroun, si les créations d'unités de
production ont toujours constitué la principale modalité
d'implantation comme partout dans les pays en développement, les
acquisitions ont augmenté ces dernières décennies en
raison des privatisations d'entreprises et des dérégulations des
certains secteurs d'activité.
Dorénavant, le Cameroun dispose d'une
réglementation très favorable aux IDE. Selon la Cnuced, entre
1991 et 2000, 1185 modifications au total ont été
apportées aux régimes nationaux dans le monde réglementant
les IDE, dont 1121 (soit 95%) visaient à faciliter ces investissements
(Levasseur, 2002).
Attirer les investissements étrangers ou les maintenir
sur le territoire constitue en effet une préoccupation pour les
autorités camerounaises, compte tenu de leur impact sur des variables
économiques clés comme l'emploi, l'investissement et par
conséquent la croissance. La question que l'on se pose alors est celle
de savoir si les mesures engagées par les autorités permettent
d'attirer suffisamment les IDE sur le territoire camerounais.
Dans cette partie, il sera ainsi question d'exposer les
différentes politiques engagées par le gouvernement camerounais
en vue d'attirer les investissements directs étrangers sur le territoire
et aussi de faire allusion aux insuffisances des conditions d'
attractivité.
1- Les politiques d'incitations à l'investissement
direct étranger au Cameroun.
Les politiques d'incitations concernent les mesures à
entreprendre afin d'attirer et d'encourager les investisseurs à
s'installer sur un territoire. C'est ainsi qu'au
Cameroun, le gouvernement a opté pour une politique
d'incitations générales et spécifiques.
a- Les politiques d'incitations
générales.
Les incitations générales s'illustrent d'abord
par les reformes structurelles et institutionnelles entreprirent par le
gouvernement camerounais à partir des années 1990.
En effet, dans le cadre de la libéralisation et afin de
rendre plus performante l'économie camerounaise, les pouvoirs publics se
sont engagés à restructurer, tous les secteurs d'activités
de l'économie avec un accent particulier sur la bonne gouvernance. C'est
ainsi que, le secteur bancaire a été réhabilité et
un programme de privatisation des entreprises publiques et parapubliques mis
à jour. Sur le plan social, l'éducation de Base est devenue
accessible à tous et sous l'initiative PPTE, un programme de lutte
contre la pauvreté est mis en place et fonctionne depuis 2000.
Aussi, il est institué trois autres types d'incitations
générales comprenant la promotion, la facilitation et le soutien
(Charte des Investissements en République du Cameroun, 2002).
La promotion consiste notamment en l'organisation des
manifestations et missions localement ou à l'étranger, le
partenariat actif, la gestion d'un portefeuille des opportunités, ainsi
que le marketing des potentialités du pays.
La facilitation consiste quant à elle en l'assistance
et la célérité dans l'accomplissement des
formalités, la transparence dans les conditions de traitement des
dossiers. Elle s'illustre par la création du guichet unique de Douala et
dont la mission est de créer un environnement favorable aux entreprises
étrangères ou locales.
Le soutien enfin consiste en l'appui technique ou financier
à la création et à la reprise d'entreprise, et au
développement des exportations par le concours des institutions
financières nationales telles que les organismes publics ou semi-publics
de crédit, les banques d'Etat, de la Société Nationale
d'Investissement, etc.
Pour assurer la promotion et la facilitation des
investissements et des exportations, sont prévus: le Conseil de
Régulation et de Compétitivité, l'Agence de Promotion des
Investissements et l'Agence de Promotion des Exportations. A la date
d'aujourd'hui, ces fonctions sont pratiquement assurées par le
Groupement Inter
patronal du Cameroun (Gicam) et la Cellule de Gestion du Code
d'Investissement du Cameroun (Cgd).
b- Les politiques d'incitations
spécifiques.
Les politiques d'incitations spécifiques quant à
elles se rapportent aux avantages qu'offrent le code des investissements du
Cameroun et le régime de la zone franche.
Au lendemain de leurs indépendances, la plupart des
pays de l'Afrique subsaharien ont adopté des codes d'investissements
afin d'encourager et d'attirer les capitaux étrangers. Le Cameroun ne
fait pas exception à la règle et se dote d'un code des
investissements visant à favoriser et à promouvoir les
investissements productifs. Le code camerounais des investissements
reformé de 1990 résulte du code de 1960 modifié en 1984
pour sa lourdeur et son caractère arbitraire. Ce code prévoit
ainsi cinq régimes spéciaux et présente des avantages
à la fois fiscaux et non fiscaux.
Les avantages fiscaux se traduisent par l'existence d'un cadre
incitatif qui prévoit des taux modérés sur les
équipements de production et ainsi que les matières
premières qui entrent directement dans la fabrication des produits
finis. De façon générale, les entreprises
agréées bénéficient soit des taux réduits ou
nuls des droits et taxes soit des durées d'exonération des taxes
sur les importations, les exportations, les exploitations des ressources
naturelles ou les bénéfices industriels et commerciaux.
Les entreprises agréées
bénéficient également de la possibilité de
réduction de la taxe intérieure à la production et de la
taxe unique Cemac pendant les trois premières années
d'exploitation.
Quant aux avantages non fiscaux du code des investissements,
ceux-ci comprennent essentiellement les avantages juridiques,
économiques et sociaux.
Les avantages juridiques sont essentiellement la protection de
toutes les entreprises agréées du droit camerounais.
Il peut aussi s'agir de la liberté de transfert des
bénéfices, des capitaux, dans le cadre de la
réglementation des changes.
Les avantages sociaux dont bénéficient les
entreprises agréées ne sont pas négligeables. Ils sont
relatifs au recrutement de la main d'oeuvre nationale et du personnel
étranger, à l'orientation et à la formation de cette main
d'oeuvre.
En effet, le code des investissements camerounais
prévoit des facilités dans le recrutement de la main d'oeuvre
locale. Ces facilités concernent la mise à la
disponibilité des investisseurs des organismes de recrutement à
l'instar du Fonds National de l'Emploi.
En plus de cet avantage de recrutement, autres mesures
sociales visent à l'amélioration de la qualification de la main
d'oeuvre locale recrutée par l'entreprise agréée. Ainsi,
certains établissements d'enseignement technique et professionnel font
bénéficier aux entreprises de la formation complémentaire
de la main d'oeuvre nationale susceptible d'être utilisée par
celles-ci.
Enfin, les mesures de garantie sociale permettent aux
entreprises d'introduire et d'employer à leur guise un personnel
étranger au cas où les besoins de l'entreprise ne sont pas
satisfaits en qualité ou en quantité par le marché
national du travail, notamment en ce qui concerne les cadres techniques
supérieurs.
Pour ce qui est du Régime de la Zone Franche
Industrielle (RZFI) ou Point Franc Industriel (PFI) géré par
l'Office Nationale de la Zone Franche Industriel (ONZFI), il englobe aussi des
avantages commerciaux, fiscaux, douaniers et ainsi que des incitations et
facilités diverses prévues par l'ordonnance n° 90 / 001 du
29 janvier. 1990.
En plus des avantages prévus par le code des
investissements et le Régime de la Zone Franche Industrielle, le
gouvernement camerounais se déploie en vue d'améliorer ces
mesures d'incitation. Nous faisons ainsi allusion à la promulgation de
la loi sur la Charte des investissements du 9 avril 2002.
Les domaines d'interventions concernent :
> L'amélioration de l'environnement des affaires,
> l'amélioration de la qualité des
infrastructures
> le renforcement des capacités scientifiques.
S'agissant de l'environnement des affaires, des
stratégies de lutte contre la corruption sont développées
dans le cadre du Programme National de Gouvernance, plusieurs réformes
sont envisagées et visent la mise en place d'une administration publique
de plus en plus performante, citoyenne et au service du développement,
la mise en oeuvre progressive du processus de décentralisation des
institutions afin de promouvoir la démocratie, l'élaboration et
la mise en oeuvre de la reforme judiciaire.
Quant aux infrastructures, des investissements importants en
matière de télécommunications, de transports et de
l'énergie sont engagés afin d'étendre les réseaux
sur toute l'étendue du territoire national.
En matière de recherche et développement, des
chercheurs camerounais sont intégrés dans des réseaux
mondiaux de recherche.
Malgré les efforts déployés par les
autorités camerounaises en vue de créer un cadre plus incitatif
en matière d'IDE, les conditions d'attraction restent toujours
insuffisantes.
2- Les insuffisances des conditions d'attraction de l'IDE
au Cameroun.
Les choix de localisation des firmes multinationales se basent
sur divers critères regroupant des conditions de stabilité et de
performance des territoires d'accueil. Dans ce domaine, le Cameroun souffre de
quelques insuffisances qui révèlent une attractivité
médiocre sur la scène internationale. Celles ci sont liées
à la défaillance de l'environnement institutionnel et à
des politiques publiques insuffisamment adaptées.
a- La défaillance de l'environnement
institutionnel camerounais.
La stabilité économique et politique suppose un
cadre juridique et réglementaire stable, transparent et fiable. Lorsque
l'environnement légal et réglementaire est sans cesse
modifié de manière arbitraire, et qu'il n'existe pas des
juridictions capables d'en assurer le respect, les firmes sont amenées
à limiter voir à suspendre leurs engagements financiers. Au
Cameroun, l'environnement juridique des IDE est caractérisé par
des textes d'orientation relativement satisfaisants, des textes d'application
généralement incohérents et une mise en oeuvre du droit
des affaires peu rassurante.
En effet, l'examen du droit camerounais des affaires
relève d'un droit commun obsolète et insuffisant. Le code de
commerce, la loi du 24 juillet 1867 et le décret du 14 mai 1930 qui
forment le code du droit commun des affaires au Cameroun datent et sont
inadaptés à une économie moderne. Quelque soit la forme
qu'adopte l'IDE, ces textes ne leur proposent pas des solutions adaptées
en cas de problèmes et sont totalement dépassés. De
même, l'incohérence des textes d'application est perçue par
les
opérateurs économiques comme un véritable
handicap à la concrétisation des grands principes posés
par les textes d'orientation en matière économique.
Dans le domaine des affaires, les agents économiques
sont confrontés à une multiplicité de textes
réglementaires dont le nombre et la complexité découragent
toute initiative. En plus l'administration camerounaise se caractérise
par une bureaucratie écrasante. Le traitement des dossiers des
agréments et autorisations nécessaires à l'exercice de
certaines activités fait intervenir plusieurs services
administratifs.
Par exemple, selon les statistiques de la Banque Mondiale
(2005), le nombre total de procédures pour créer une entreprise
au Cameroun était de 12 contre 11 par rapport à la moyenne pour
les pays de l'Afrique au sud du Sahara; la durée des procédures
était de 37 jours contre 64 et le coût, 1250 dollars
américain contre 804.
Cette lourdeur à la fois bureaucratique et
financière hypothèque souvent la réalisation de nombreux
projets d'IDE. Confrontés à ces difficultés, certains
investisseurs sont contraints à l'abandon de leurs projets.
En ce qui concerne la mise en oeuvre du droit des affaires,
celle ci impose souvent le recours à la justice pour régler les
différends qui naissent entre les opérateurs économiques
et l'Etat ou entre les opérateurs économiques entre eux. Or la
justice camerounaise s'illustre par les lenteurs judiciaires, le coût
élevé des procédures et la difficile exécution des
décisions de justice.
Ces maux dénoncés contre la justice
amènent certains opérateurs économiques à adopter
des solutions empiriques leur permettant de régler leurs litiges en
dehors de la justice, d'où l'intensification de la corruption.
Toutefois, signalons que l'environnement juridique des affaires S'enrichit de
plus en plus des textes bien conçus dans les domaines du droit de
travail, du droit des affaires et de la reforme foncière.
b- Les politiques publiques insuffisantes.
Quant aux politiques publiques, elles ont également
montré certaines insuffisances dans le domaine du financement des
infrastructures et de la formation. En termes d'infrastructures de transport,
leur niveau était relativement alarmant en 1995 au moment de la
privatisation de la Camrail. Le chemin de fer souffrait d'un niveau
d'activités très bas. De même, les infrastructures
routières sont en mauvais états
2005
2005
Source: Banque Mondiale
et plus particulièrement dans la ville de Douala où
se concentre la presque totalité du tissu industriel.
Le système de télécommunication est
également inefficient. Sur 1000 habitants, 8 en moyenne ont une ligne
dans la téléphonie fixe en 2006 (Banque Mondiale, 2007). En terme
de formation, le Cameroun fait état en général de niveaux
de capital humain, de compétences stratégiques et
organisationnelles trop peu développés, alors que les
théories de la croissance endogène ont placé le capital
humain au coeur du processus de développement.
Quant à l'environnement des marchés, il est peu
concurrentiel. De manière générale, le Cameroun se
caractérise par un poids particulièrement important de l'Etat
dans la société. La liberté de circulation n'est pas
totale sur les différents marchés et les dispositifs
légaux sont peu appliqués.
Concernant le marché financier, le Cameroun
présente une condition inadaptée aux exigences mondiales. La
mobilité de capital semble largement insuffisante du fait de
l'inexistence d'un marché financier, la bourse des valeurs de Douala
tardant à démarrer véritablement.
Le marché du travail quant à lui fait
état d'un fonctionnement dual, avec d'une part des emplois soumis
à des réglementations rigides, et d'autre part à des
emplois précaires qui y échappent totalement. Il y a aussi lieu
de mentionner l'étroitesse de la taille du marché. Si, le
Cameroun semble susciter un attrait certain pour les IDE destinés aux
réexportations vers l'Union Européenne notamment, le
marché intérieur apparaît en revanche peu attractif. Or, la
taille et le dynamisme du marché d'accueil deviennent des facteurs
prépondérants d'attractivité des IDE comme l'a
prouvé le cas des pays d'Asie disposant d'un marché large, dense,
et en forte expansion.
De manière générale, l'environnement
économique des affaires dans lequel opèrent les entreprises
établies au Cameroun est biaisé au niveau de sa structure. Les
mesures de libéralisation engagées dans le cadre du Plan
d'Ajustement Structurel (Pas) rencontrent des difficultés certaines dans
leur mise en oeuvre.
B- L'évolution des flux d'investissements directs
étrangers au Cameroun de 1970 à 2006.
Du moment où la polarisation sectorielle des IDE
reflète assez largement le niveau de développement des pays en
voie de développement, de manière générale, les
réformes structurelles engagées au cours des dernières
années ont accentué la concentration de ces IDE au profit de
quelques activités. Ces activités concernent principalement les
industries énergétiques et exportatrices avec pour corollaire des
impacts limités sur les industries locales. Si, au Cameroun, l'appel aux
capitaux étrangers est fortement sollicité dans le cadre du
programme de privatisation initié en 1994 et que les principaux secteurs
de l'activité économique ont été
réhabilités, il y a lieu de se poser la question de savoir si les
flux d'IDE ont connu une évolution particulière au cours de cette
période. Dans un premier temps, nous menons une analyse critique de
l'évolution de l'IDE pour la période de 1970 à 2006 au
Cameroun, et dans un deuxième temps nous faisons une analyse comparative
des évolutions des flux d'IDE au niveau de la zone franc.
1- L'analyse critique de l'évolution des flux
d'investissements directs étrangers au Cameroun pour la période
1970 à 2006.
Bien que les données sectorielles soient rares, on
estime qu'au Cameroun, environ 70 % des IDE sont liés à
l'exploitation des ressources naturelles, en particulier
pétrolières. La France demeure le principal investisseur
étranger dans le pays. Le poids de la France étant estimé
à près de 40% du stock total des IDE dans les pays Africains de
la zone franc (PAZF), soit 3,49 milliards de dollars en début 2002.
A travers le graphique suivant (Figure 2) nous menons ainsi une analyse
dynamique de l'évolution des flux nets d'IDE entrant au Cameroun pour la
période 1970 à 2006. C'est ainsi que nous
considérons deux sous périodes: la sous période 1970
à 1990 et celle de 1991 à 2006.
Figure1 : Evolution des flux d'entrée d'IDE au
Cameroun de 1970 à 2006 (US$ Courant).
Source: Base des données de la Banque Mondiale.
- La sous période 1970 - 1994.
Bien que les conditions d'investissement soient relativement
favorables au Cameroun, les IDE y restent modestes. D'après le graphique
ci dessus, les flux d'IDE entrant au Cameroun ont connu une évolution
régulière dans les années 1970 et ceci jusqu'à la
moitié des années 1980 avec une montée spectaculaire pour
les années 1980, 1981, 1982 et 1985 où l'on enregistre
respectivement 129,8 ; 135,4 ; 111,4 et 516,2 millions de dollars US. La
situation commence à se dégrader vers la moitié des
années 1980 et se poursuit jusqu'à la moitié des
années 1990 où le Cameroun enregistre des
désinvestissements massifs de l'ordre de 87, 113 et 15 millions de
dollars US respectivement en 1989, 1990 et 1991.
La situation favorable peut ainsi s'expliquer dans un premier
temps par la croissance économique enregistrée dans les
années 1970 et ceci jusqu'à la moitié des années
1980. Cette croissance économique a permis à l'Etat de s'engager
dans les projets d'investissements favorisant ainsi les conditions de vie des
camerounais. En effet, le produit intérieur brut (PIB) a
été d'environ 7,6 milliards de dollars en 1985 et le produit
intérieur brut par habitant est resté l'un des plus
élevés de l'Afrique au sud du Sahara, soient 890 dollars en 1982
(Banque Mondiale, 2000). Ces situations s'illustrent par l'évolution de
la croissance annuelle du PIB d'après le graphique suivant (Figure 3).
Par comparaison avec la courbe des flux d'entrée d'IDE, on constate
qu'il Y a une
évolution similaire à la hausse avec la courbe
de l'évolution de la croissance du PIB. La période où l'on
enregistre une évolution favorable des flux d'entrée d'IDE
correspond la phase d'expansion de la croissance du PIB.
Figure 2 : Evolution du taux de croissance annuelle du PIB
au Cameroun de 1970 à 2006 (%)
Sur la période allant de 1985 à 1994, où
les flux d'IDE se situent en moyenne à 23 millions de dollars US, on
peut dire que cette situation est la conséquence des séquelles de
la crise économique qu'a connue le Cameroun entre 1986 et 1994.
Elle s'illustre également par le graphique
représentant la courbe d'évolution du taux de croissance du PIB
(Figure 3).
Il faut aussi dire que les séquelles de la crise
économique se manifestent surtout par la dégradation de
l'environnement des affaires qui perturbent l'exercice des opérations
économiques et commerciales et des investissements.
- La sous période 1995-2006
D'après la figure 2, les flux d'IDE entrant au Cameroun
atteignent 377 millions de dollars US en 2001 et baissent à 220 millions
de dollars US en 2006 tout en connaissant une hausse spectaculaire en 2002,
soit 602 millions de dollars US. Entre 1996 et 2000, les flux oscillent entre
30 et 50 millions de dollars US. Globalement, ces évolutions
correspondent à la mise en oeuvre du processus de privatisation qui a
donné
lieu à des investissements lourds de la part des
sociétés étrangères et aux effets de la croissance
retrouvée depuis 1994.
Les flux des années 2001 et 2002 sont
particulièrement alimentés par la construction de
l'oléoduc Tchad Cameroun.
Malgré le fait que le Cameroun ait enregistré
une évolution à la hausse ces dernières années, il
reste tout de même un des pays d'accueille les moins sollicité par
les investisseurs internationaux. En plus, le Cameroun est pour sa part un
investisseur insignifiant sur le plan mondial avec des flux compris entre un
million et 7 millions de dollars US depuis 1997 et 3 millions de dollars US
annuels en 2001, 2002 et 2003. Le montant des stocks d'IDE du Cameroun à
l'étranger connaît une progression régulière,
passant de 150 millions de dollars US en 1990 à 255 millions de dollars
US en 2000 et 264 millions de dollars US en 2003 (Cnuced, 2004).
2- L'analyse comparative de l'évolution des flux
d'investissements directs étrangers
A l'échelle du continent africain, la performance est tout
aussi faible, le Cameroun ne reçoit que 0.004%, des flux d'ID E
mondiaux réalisés en Afrique et 0,008% du stock d'IDE en Afrique,
alors que les flux d'IDE mondiaux en 2002 vers l'Afrique doublent par rapport
à l'année 2000, passant de 8,6 à 17, 1 milliard de dollars
US, certes orientés vers les pays à potentiel
pétrolier.
A titre de comparaison, les flux d'IDE au Nigeria sont 14 fois
supérieurs à celui du Cameroun, tandis que les stocks sont 16
fois supérieurs sur la période 2000 à 2006.
Au sein de la zone franc, plus de la moitié des stocks
d'IDE était localisé en 2001 en Côte d'Ivoire (3,4
milliards de dollars US, soit 27% du stock d'IDE de la zone), en Guinée
Equatoriale (2 milliards de dollars US) et au Cameroun (1,3 milliards de
dollars US). Suivent le Sénégal (859 millions de dollars US) et
le Bénin (632 millions de dollars US) (Cnuced, 2002)
En comparaison avec la Côte d'Ivoire, les flux d'IDE
entrant au Cameroun ont connu une légère augmentation dans les
années 1980 alors que ceux de la Côte d'Ivoire sont restés
stables. La situation se renverse durant toutes les années 1990
où la Côte d'Ivoire enregistre des flux d'entrées d'IDE
plus importants que ceux du Cameroun.
L'instabilité qui prévaut en Côte d'Ivoire
depuis presque une décennie reste l'une des causes de la chute des flux
enregistrés à partir de 2002 où les flux entrant sont
évalués à 273, 214, 102, 1200 et 210 millions de dollars
US alors qu'ils sont de 372, 739, 215, 225 et 309 millions de dollars US au
Cameroun respectivement pour les années 2002, 2003, 2004, 2005 et 2006
(Figure 4).
Figure 3 : Evolution comparative des flux d'IDE
au Cameroun et en Côte d'Ivoire
2005
Source: Base des données de la Banque Mondiale
CONCLUSION.
Ce chapitre analyse les flux d'IDE et le cadre d'investissement
au Cameroun.
> S'agissant de l'analyse des flux d'IDE, nous nous somme
intéressés :
aux flux d'investissements entrants dans les pays en
développements, au flux d'IDE entrant vers l'Afrique et vers la
Cemac.
Au cours de cette analyse, nous avons constaté une
hausse des IDE vers les pays en développements mais la grande part soit
80% du montant total des IDE sont orientés vers l'Asie (la Chine
notamment) et vers l'Océanie délaissant ainsi l'Afrique.
Les flux d'IDE restent faibles en Afrique ; néanmoins,
quelques pays ont pu attirer assez d'investisseurs comme, l'Afrique du Sud qui
a à elle seule a attiré 21% d'IDE en direction de l'Afrique en
2005.
La part de la Cemac dans la répartition des IDE en
Afrique est insignifiante comparée aux flux d'IDE entrant dans le monde.
Il ne représente que 0.48% des flux d'IDE. Néanmoins grâce
à la construction du pipe-line Tchad-Cameroun, l'Afrique centrale a
reçu 20% des flux mondiaux en Afrique en 2004.
> S'agissant de l'environnement des IDE au Cameroun, nous
constatons depuis deux décennies que le pays mène une politique
ouverte vis-à-vis des IDE ceci à travers son dispositif
réglementaire à même d'attirer les IDE.
Le Cameroun dans sa quête d'attrait des IDE mène des
politiques d'incitations à la fois générales et
spécifiques ;
Pour ce qui est des politiques d'incitations
générales, elles se rapportent à la promotion, à la
facilitation et au soutient développé au cours du chapitre.
Pour ce qui est des politiques d'incitations spécifiques,
elles concernent les avantages qu'offrent le code des investissements du
Cameroun et le régime la zone franche.
Au vu de tout ce qui précède, vu l'importance de
l'IDE dans le processus du développement économique et vu les
diverses possibilités que le Cameroun présente, il est
impérieux de redynamiser l'entrée des Investissements directs
étrangers.
A cet effet, il serait intéressant de rechercher les
éléments sinon les réalités de l'économie
Camerounaise qui expliquent l'arrivée des IDE.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
L'étude menée dans cette partie nous a permis de
prendre connaissance du cadre théorique et empirique des IDE au
Cameroun.
Grâce à la littérature disponible, nous
avons non seulement fait le tour des définitions des IDE ensuite, nous
avons présenté les fondements théoriques et empiriques
relatifs aux investissements directs étrangers.
De cette littérature, il ressort que plusieurs
catégories de facteurs sont susceptibles d'influencer les IDE. Nous
pouvons citer essentiellement des facteurs d'ordre économiques, des
facteurs institutionnels, politiques et sociaux.
En plus, nous avons mis en lumière les flux d'IDE
entrant vers les pays en développements, vers l'Afrique, vers la cemac
et vers le Cameroun puis ; en ce qui concerne le Cameroun (rappelons qu'il n'a
reçu que 0,004%, des flux d'IDE mondiaux réalisés en
Afrique) nous avons dégagé son attractivité à l'IDE
à travers les différentes politiques d'incitations tant
générales que spécifiques.
Ensuite, après avoir présenté les
diverses possibilités que présente le Cameroun pour ce qui est de
l'attrait des IDE, une interrogation se dégage, celle de savoir s'il
n'est pas impérieux de redynamiser l'entrée des Investissements
directs étrangers ?
A cet effet, ne serait-il pas intéressant de rechercher
les éléments sinon les données de l'économie
Camerounaise à même expliquer l'arrivée des IDE ?
DEUXIEME PARTIE :
L'EVALUATION DES DETERMINANTS DES
IDE AU
CAMEROUN.
Après la phase
d'investigation théorique menée
à la première partie,
il est intéressant et
nécessaire de procéder à une
évaluation empirique
des
déterminants des IDE
au Cameroun.
Pour cela, à partir
des outils
statistiques
et de théories
économiques, nous
procéderons dans un premier temps à la
modélisation des facteurs
explicatifs des flux
d'IDE puis nous clôturerons par les
résultats du modèle aux fins de
recommandations de politiques
économiques au Cameroun.
CHAPITRE 3 : UNE MODELISATION DES
FACTEURS
EXPLICATIFS DES IDE AU CAMEROUN
Les déterminants des IDE dans les pays en
développement font l'objet de nombreuses études. Des auteurs
comme Assiedu (2001), stiglitz (2002), Dupuch (2004), mold (2004), Catin et Van
Huffel (2004) et surtout Dunning (2001) y ont largement contribué.
Plusieurs études économétriques ont
essayé de modéliser l'investissement direct étranger et
les facteurs motivant les investisseurs. Nous avons principalement deux
facteurs :
- Les facteurs d'ordre économique
(tels que : la taille du marché, les politiques
monétaires et fiscales, les ressources naturelles, etc.) soutenus par
les auteurs comme Aisenman (1992), Froot et Stein (1991), Klein et Rosengen
(1994), Cushman (1988), Pindyck (1994), Darby et al. (1999).
- les facteurs d'ordres institutionnels (tels
que : la bonne gouvernance, la stabilité politique le
climat des investissements (reformes) et la corruption etc.) soutenus par les
auteurs tels que Lucas (1993) Globerman et Shapiro J. Morisset et O. Lumenga
Neso(1999) (2002), et Wilhelms (1998). Ces auteurs sont tous unanime, en ce qui
concerne le rôle des institutions sur l'attractivité des IDE dans
les pays en développement. Car, le niveau de développement
économique d'un pays s'explique presque intégralement par ses
institutions (Levine). En ce qui concerne le Cameroun, nous pensons
également que son niveau de développement économique
s'explique par la qualité de ses institutions ; Ainsi, les flux d'IDE
entrants sont davantage fonctions de la bonne marche de ses institutions
(c'est-à-dire des variables d'ordres institutionnelles). Pour cela,
notre étude s'inspire des travaux de Wilhelms8 (voir chap.
1), qui stipule que l'IDE est essentiellement déterminé par les
variables institutionnelles susceptibles d'apporter des changements dans la
politique, les lois et leurs applications. Pour tester le concept, il utilise
un modèle économétrique de panel. Le résultat qu'il
obtient montre que les variables « gouvernement » et
« marché » sont les déterminants les
plus significatifs des IDE entrants.
8 Wilhelms (1998) analyse les déterminants des
IDE entrants dans les économies
émergentes entre 1978 et 1995. Pour cela, il utilise un
concept novateur appelé « institutional fitness » lequel
trouve ses fondements dans la théorie intégrationniste des IDE et
qui stipule
que l'IDE est essentiellement déterminé par les
variables institutionnelles susceptibles d'apporter des changements dans la
politique, les lois et leurs applications.
Dans ce chapitre, il est question de modéliser les
déterminants des IDE au Cameroun. Pour cela, deux sections sont
présentées : la première porte sur la présentation
du modèle, La deuxième section quant-a elle présente la
source des données et détermine la méthode
d'estimation.
SECTION 1 : LA SPECIFICATION DU
MODELE DE BASE
C'est la phase de formulation des hypothèses de bases.
Elle permet la description mathématique du phénomène
étudié en passant par l'identification des variables explicatives
et la détermination de la forme mathématique du modèle.
A) Le modèle de base
En suggérant que les influx d'IDE dépendent de
la façon dont les pays d'accueil s'adaptent aux institutions, la
théorie de l'adaptation institutionnelle (voir chapitre 1)
considère comme variables explicatives le capital politique, les
marchés, le capital humain et le capital socio culturel.
a) Présentation et définition des
différentes variables du modèle de
base
Les variables qui relèvent de la théorie
originale de l'adaptation institutionnelle sont spécifiées comme
suivant pour les variables explicatives (la variable expliquée
étant les flux d'IDE entrant dans le pays).
> En appliquant le concept d'adaptation gouvernementale qui
reflète le
capital politique au pouvoir législatif, un
degré élevé d'adaptation du gouvernement signifie que les
prises de décisions et les procédures d'adoption des lois par le
pouvoir législatif sont transparentes, efficaces et raisonnablement
démocratiques. Les groupes de la société qui devront
soutenir et appliquer ces politiques participent au processus de prise de
décision du gouvernement, ce qui facilitera l'application de ces
politiques.
- En appliquant le concept au pouvoir exécutif, une
adaptation gouvernementale élevée signifie que les
décisions politiques sont appliquées de façon
transparente,
efficace et suivie pour garantir que tous les citoyens seront
également traités dans le cadre de la loi.
- Lorsque le concept est appliqué au pouvoir
judiciaire, l'adaptation élevée du gouvernement signifie que ce
pouvoir est transparent, fiable, indépendant et équitable, ce qui
garantit un degré d'adaptation élevé des pouvoirs
législatif et exécutif. On peut s'attendre à ce qu'un
degré d'adaptation élevé du gouvernement augmente l'IDE en
diminuant l'instabilité et par la suite l'élément risque
de l'investissement.
Comme l'expriment les auteurs du Guide International de Risque
- Pays (ICRG), «un pays avec une tradition établie de respect de la
loi, possède des institutions politiques saines, un système
judiciaire solide, et des dispositions pour garantir une transmission
ordonnée du pouvoir. L'indicateur reflète la mesure dans laquelle
les citoyens d'un pays acceptent le fait que les institutions établies
promulguent et appliquent les lois et règlent les litiges... »
L'évaluation du Guide de Risque Pays International
(ICRG) repose sur 22 variables classées dans trois
sous-catégories de risque : risque politique, risque financier et risque
économique.
Le risque économique comprend cinq variables, à
savoir : l'Inflation, le service de la dette en % des exportations des biens et
des services, le ratio de liquidité internationale, le niveau
d'insertion dans le commerce extérieur, le solde des paiements courants
en % de la valeur des exportations des biens et des services, l'indicateur de
taux de change parallèle.
Le risque financier comprend également cinq variables :
Le défaut de paiement ou restructuration de prêt, le paiement
retardé des crédits fournisseurs, la résiliation des
contrats par les gouvernements, les pertes liées au contrôle des
changes, le risque d'expropriation.
Pour ce qui est du risque politique, les responsables de la
publication de L'ICRG en distinguent 12 variables à savoir : Le
réalisme des prévisions économiques, la qualité de
la direction politique, le conflit extérieur, la corruption au sein du
gouvernement, l'implications des militaires dans la politique, l'implication
des organisations religieuses dans la politique, la tradition de respect
de la loi et l'état de droit, les tensions nationales et
raciales, le terrorisme politique, la guerre civile, le développement
des partis politiques, la qualité de la bureaucratie.
Certaines variables indiquant l'adaptation des gouvernements,
en particulier l'adaptation juridique sont choisies parce qu'elles ont un
intérêt très particulier aux yeux des investisseurs. Parmi
les douze variables relatives aux risques politiques, celles qui auront une
significativité la plus importante avec l'IDE sont celles qui auront
l'impact le plus direct sur les opérations de cet investissement,
à savoir la corruption et l'Etat de droit (Kamel, 2005).
La corruption est liée à la qualité de la
fonction publique. Par contre, l'Etat de droit implique que la
probabilité de résiliation des contrats ou d'expropriation par le
gouvernement est particulièrement basse et que les droits de
l'investisseur seront vigoureusement protégés par le
système judiciaire.
La corruption est souvent considérée comme
étant une menace à l'investissement étranger pour
plusieurs raisons: elle déforme l'environnement
économique et financier, elle réduit l'efficacité du
gouvernement et des entreprises en permettant à des personnes
d'accéder à des positions de force en utilisant le patronage
plutôt que le mérite.
Nous mesurons l'effet capital politique à travers le
niveau de démocratie stabilité (DS) qui sera perçu comme
une variable indicatrice (nous considérons pour cette variable la valeur
de 0 pour la période allant de 1970 à 1989 et 1 pour la
période allant de 1990 à 2006 ; cette distinction est faite car
nous considérons l'avenue du multipartisme au Cameroun comme le
début de la démocratie). Plusieurs études faites dans le
domaine permettent de penser qu'un degré élevé de
démocratie et de stabilité est un attrait à
l'investissement direct étranger.
> Un degré élevé d'adaptation du
marché signifie que le marché local et le
marché international des biens, des services et du
capital sont bien développés et liés l'un à
l'autre. Le concept explicatif de l'adaptation du marché est
mesuré par les variables suivantes : le produit
national brut par tête, la population totale, la population urbaine, la
densité de la population des zones rurales, le commerce
extérieur, les recettes fiscales et le crédit
local.
Le produit national brut (PNBHBT) par tête est un
indicateur du développement économique ainsi que de l'efficience
et de la productivité de l'économie. Ainsi, plus le PNB par
tête dans un pays est élevé plus il devient attractif.
La population totale (POP) est un reflet de la dimension du
marché. Et comme la population change lentement avec le temps, elle est
considérée comme une variable immuable. Selon les théories
de l'IDE, la dimension du marché est un sujet de préoccupation
pour les investisseurs directs étrangers parce que les grands
marchés ont une offre d'intrants et une demande de produits accrues et
permettent les économies d'échelle. Ceci voudrait dire qu'une
taille élevée du marché d'accueil est favorable à
l'IDE.
La population urbaine est considérée comme
étant un indicateur de l'urbanisation. La capacité des
institutions d'appuyer la population d'un pays peut être mesurée
en utilisant des variables de population qui sont plus spécifiques que
la population totale. La population urbaine en pourcentage de la population
totale reflète le degré d'urbanisation, les institutions urbaines
et les effets de l'agglomération. Comme l'IDE se concentre souvent dans
les zones urbaines, on prévoit qu'aux yeux des investisseurs
étrangers, les effets positifs de l'agglomération, l'accès
aux institutions politiques et financières, une meilleure
infrastructure, un réservoir de main-d'oeuvre plus large et plus
varié, des citoyens plus exposés aux influences
étrangères ; seront plus forts que les effets négatifs
telles que la congestion et la pollution.
La densité de population des zones rurales quant
à elle est utilisée comme indicateur de l'infrastructure. Etant
donné que les zones de population rurale épouse le risque de
souffrir de graves défauts d'infrastructures et d'une population active
peu nombreuse, une densité de population rurale élevée
devrait encourager l'IDE.
Il convient de noter que l'urbanisation et la densité
de la population rurale sont étroitement liées au capital humain
et à l'éducation. En fait, ces deux variables pourraient aussi
être regroupées dans le sous concept de l'adaptation en
matière d'éducation. La raison en est que les citadins sont plus
exposés aux influences internationales et ont un meilleur accès
aux institutions, en particulier à l'éducation. De plus, les deux
variables peuvent aussi servir de variables de substitution au capital
humain selon Kamel (2005).
Le commerce extérieur en tant qu'indicateur du volume
du commerce, un volume de commerce élevé indique que de nombreux
biens soient importés et exportés et cela suggère que les
barrières commerciales soient relativement basses.
Les recettes fiscales comme indicateur du niveau de taxation
du secteur privé, un niveau de taxation élevé pèse
sur les opérations du secteur privé. Ainsi, dans les pays en voie
de développement, des recettes fiscales élevées signifient
des taxes commerciales élevées, qui affectent
particulièrement les investisseurs étrangers directs, lesquels
dépendent des importations et des exportations. Même lorsque les
importations liées à l'IDE sont hors taxes, une taxation
élevée se traduit par des tensions administratives et
financières plus élevées sur les opérations
d'IDE.
Le crédit local fourni par le secteur bancaire est
quant à lui un indicateur de l'existence du crédit et de
l'intermédiation financière. Fournir du crédit est une des
fonctions les plus importantes de l'intermédiation financière. Un
système financier qui fournit du crédit devrait avoir une
influence positive sur le comportement d'IDE, parce qu'une augmentation du
capital disponible stimule l'activité économique et les
affaires.
> Un degré élevé d'adaptation pour
l'éducation signifie que la main-d'oeuvre d'un pays est
compétitive sur le plan international. On s'attend donc à ce
qu'un degré d'adaptation élevé en éducation
augmente les influx d'IDE.
Le concept explicatif de l'adaptation en matière
d'éducation est mesuré par les variables telles que:
l'inscription à l'école primaire et le nombre de lignes
téléphoniques pour mille habitants. On considère
l'inscription à l'école primaire comme un indicateur de
l'instruction de base. La présence d'une main-d'oeuvre bien
éduquée dans les secteurs privé et public facilite ainsi
l'IDE. Parmi les variables d'éducation existantes, celles qui mesurent
le niveau de l'instruction telles que savoir lire et compter ont plus de valeur
que de simples mesures de la fréquentation scolaire. Toutefois,
l'inscription à l'école primaire n'est pas un indicateur
suffisant de l'éducation parce qu'elle n'indique pas si les
élèves vont réellement à l'école, ou s'ils
savent lire et compter ou alors s'ils ont acquis d'autres qualités
professionnelles recherchées par les investisseurs privés. Quant
aux nombres de lignes téléphoniques pour mille habitants
considérés comme étant un indicateur du niveau de la
télécommunication, cette dernière semble être un
élément déterminant important de l'IDE
Les téléphones sont le premier moyen de
communication et le moyen le plus vital que les investisseurs potentiels
recherchent lorsqu'ils prospectent pour un site futur d'IDE. Les lignes
téléphoniques doivent être disponibles à tout moment
et le signal performant. Au niveau des standards de l'ensemble des services
administratifs, le personnel doit être à mesure de recevoir les
messages et de les transmettre à qui de droit. Dans ce contexte, on doit
examiner non seulement la présence d'une infrastructure technique de
communication mais aussi celle de la communication humaine et surtout les
facteurs liés à l'instruction, tels que lire et écrire,
parler couramment la langue officielle et pouvoir comprendre différents
accents.
> Une adaptation socioculturelle élevée signifie
quant à elle qu'un pays est
souple et ouvert à l'IDE et aux tendances du
marché international. Cela ne signifie pas qu'il adopte les valeurs
étrangères, mais qu'il s'adapte aux développements et aux
pratiques d'affaires du marché global. La variable de l'adaptation
socioculturelle ne porte pas de jugement de valeur sur le milieu socioculturel
d'un pays, mais plutôt il capte les attitudes et comportements locaux qui
affecteraient l'entrée de l'IDE. On prévoit qu'un degré
d'adaptation socioculturelle élevé à l'IDE augmentera
l'influx de l'IDE.
b- Le choix des variables retenues pour notre
modèle
Compte tenu de la contrainte des disponibilités des
données, nous considérons pour notre étude comme variable
dépendante, les flux nets d'IDE entrant au Cameroun, Les variables
indépendantes considérées sont entre autres le produit
national brut par tête, la population totale, la densité de la
population rurale, l'ouverture par la commerce extérieur, le
crédit bancaire, le niveau d'éducation et de démocratie
stabilité.
La définition des variables du modèle étant
faite, nous présentons sa forme fonctionnelle,
B- La forme fonctionnelle du modèle.
L'attractivité des IDE étant une question
d'adaptation institutionnelle, la relation qui lie les variables se
présente de la manière suivante:
IDE = f (Mar, Hum, cap) (1)
Où IDE représente les flux nets d'entrée
d'IDE au Cameroun;
Mar = f (PNBHBT, POP, DEN, OUV, CR) le capital marché,
avec: PNBHBT, le produit national brut par habitant mesurant le niveau de
développement économique du pays;
POP, la population totale utilisée comme mesure de la
dimension du marché; DEN, la densité de la population rurale qui
mesure le niveau d'infrastructures et les liens ruraux;
OUV, représente le commerce extérieur et mesure le
degré d'ouverture du pays; CR, représente le crédit local
et mesure l'existence de crédit dans l'économie. Hum = f (ANAL)
le capital humain. Il est fonction du taux d'analphabétisation de la
population âgée de 15 et plus.
Cap = f (DS) le capital politique. Il est fonction du niveau de
démocratie stabilité
En vue de tester la théorie de l'adaptation à
l'IDE de la façon la plus objective possible, nous examinons ici la
performance de la théorie dans une analyse de régression
économétrique destinée à tester les variables :
capital marché, capital humain et capital politique.
Les régressions porteront ainsi sur la transformation
log-linéaire de la variable IDE, notre modèle sera donc
écrit sous la forme log-linéarisée. Car, L'un des
avantages de l'utilisation de la forme logarithmique linéaire est
qu'elle permet d'exprimer les résultats en termes de pourcentage, dans
lesquels une augmentation de 1% d'une des variables indépendantes
conduit à un certain changement de pourcentage de la variable
dépendante.
Nous estimons pour cette étude une équation
à k variables exogènes en fonction de la disponibilité des
données de la forme suivante:
k
lnIDEt = â0 + ln?âiXt + t (2)
i=1
Avec âo une constante et tt; le terme
d'erreur;
âi, (i = 1 ... k) représente les différents
paramètres du modèle et k le nombre de ces paramètres;
X représente les différentes variables
indépendantes du modèle; t est le temps; ln est l'expression du
logarithme népérien.
Dans notre cas, l'équation prend la forme suivante.
InIDEt = Po+ P1lnPNBHBTt + P2InPO Pt+ P3lnOUVt+
P4lnANALt+ P5InDENt+ P6lnCRt + P7DS + t (3)
Où PNBHBT, OUV, DEN, POP et CR sont les variables du
capital marché, ANAL représentant la variable du capital
humain.
DS représente la variable capital politique
La variable capital socioculturel n'est pas
spécifié dans le modèle du fait du manque de
donnée.
Les hypothèses du modèle
D'après la théorie de l'adaptation
institutionnelle à l'IDE, ce sont les institutions, leurs politiques et
l'application de ces politiques qui déterminent de façon
prédominante les flux d'IDE. On s'attend donc à ce que
l'estimation du modèle d'adaptation Institutionnelle à l'IDE
trouve une significativité entre les influx d'IDE et les variables
institutionnelles sujettes à des changements de politique.
Théoriquement, les signes attendus des coefficients
âi sont soit positifs soit négatifs.
En effet, une taille élevée du marché
mesurée par la population totale (POP) et un niveau de
développement d'un pays mesuré par le produit national brut par
tête (PNBHBT) influencent favorablement l'IDE. De même, l'ouverture
du pays mesurée par le rapport importations + exportations sur le
produit intérieur brut (PIB) favorise l'implantation des IDE, le niveau
des infrastructures mesuré par la densité de la population (DEN)
et la disponibilité de financement mesurée par la quantité
de crédits fournie par le système bancaire au secteur
privé (CR) influent favorablement sur le comportement des investisseurs.
Toutes ces variables ont chacune un coefficient de signe positif.
Quant au niveau d'éducation mesuré en termes de
taux d'analphabétisation (ANAL), cette variable influence
négativement sur le comportement d'IDE. Son coefficient est de signe
négatif.
Pour ce qui est de la variable démocratie
stabilité, un niveau élevé du capital politique influence
positivement les IDE.
Le tableau suivant illustre la répartition des variables
considérées.
Tableau 3 : Présentation des variables
VARIABLES
|
NOM VARIABLES
|
signe attendu
|
PNBHBT
|
produit national brut par tête
|
+
|
OUV
|
taux d'ouverture
|
+
|
CR
|
crédit à l'économie
|
+
|
DEN
|
densité
|
+
|
Pop
|
population
|
+
|
ANAL
|
taux d'analphabétisation
|
-
|
DS
|
Démocratie stabilité
|
+
|
Vu la période d'étude qui va de 1970 à
2006, celle ci capte les effets des programmes d'ajustement structurel qui ont
été lancés au Cameroun dans les années 1990 et les
effets du code des investissements révisé en novembre 1990. Cette
approximation de la réalité repose sur l'hypothèse selon
laquelle les projets d'IDE ont une période d'incubation de 12 a 36 mois
qui vont depuis leur conception jusqu'à l'enregistrement ou le
fonctionnement.
Lorsqu'ils pensent monter un projet d'IDE, les investisseurs
potentiels examinent les données des dernières années du
pays soit 3 à 5 ans, et il y a donc un écart de temps entre les
variables explicatives et la variable dépendante.
Notons que le rythme auquel les reformes se font
dépendent de leur nature. Les reformes des lois sur l'investissement
pourraient indiquer une amélioration de l'IDE en l'espace de quelques
mois parce qu'elles affectent directement les investisseurs étrangers
directs, alors qu'il faut parfois des années pour appliquer des
reformes
économiques et changer l'environnement de
l'investissement de façon significative. Un décalage d'un an
entre la variable dépendante et les variables indépendantes sera
pris en compte dans notre équation à estimer.
L'équation sera alors réécrite de la
façon suivante:
k
lnIDEt = â0 + ln?âiXt-1 + tt (4)
i=1
Les variables du modèle ainsi spécifiées
et les hypothèses émises, on se demande maintenant si toutes les
variables explicatives sont significatives pour expliquer l'attractivité
de l'IDE au Cameroun. Nous tenterons d'apporter des éléments de
réponse à cette question dans le chapitre destiné à
l'estimation du modèle. Avant d'en arriver, présentons les
sources des données et la méthode d'estimation de celle-ci.
SECTION 2 : LES SOURCES DES DONNEES ET
LA DETERMINATION DE LA
METHODE
D'ESTIMATION
A) Sources des données et
échantillon
L'indisponibilité des données est un
problème qui limite généralement le nombre de variables
pouvant expliquer correctement un phénomène économique. Ce
problème reste encore accentué dans les pays au sud du Sahara par
rapport aux pays développés ; ceci est une explication de la
littérature peu abondante sur les IDE dans ces pays (notamment en
Afrique subsaharien). Dans le cadre de notre étude, les données
utilisées proviennent d'un ensemble de publication de la banque mondiale
(WORLD DEELOPPEMENT INDICATORS, Global Economie prospect, global developpement
finance, 2005) regroupée dans un CD-ROM de la banque mondiale(2005) et
d'un ensemble de publications du FMI. A cause du problème de limitation
de données, l'échantillon que nous avons pu construire a une
taille de 36 observations datant de 1970 à 2006. Ces données sont
ensuite compilées dans Excel, et analysées en utilisant le
logiciel Econometric Views (Eviews 3.0). Une fois les données
recueillies, il convient maintenant de les traitées.
B) Traitement des données
Les variables économiques et financières
étant rarement des réalisations de processus stationnaire, et que
la non stationnarité à des conséquences fondamentales sur
le plan économétrique, il conviendra alors pour nous de
procéder aux tests de stationnarité des différentes
séries à étudier.
Pour cela, plusieurs méthodes de détection sont
possibles on a entre autre la méthode graphique (graphique de la
série et de la fonction d'autocorrection) et les tests de
stationnarités spécifiques (les tests de racine unitaires). En ce
qui concerne notre travail, nous nous intéresserons uniquement ici au
test de stationnarité spécifiques car les graphes ne fournissent
qu'une indication quant à la stationnarité ou non d'une
série. Une fois, les tests de stationnarité effectués, il
restera alors le problème du choix de la méthode d'estimation.
Si les tests indiquent une non stationnarité pour
toutes les séries et qu'en les différenciant une fois, elles
deviennent stationnaires, les techniques de co-intégration seront
appliquées. Dans le cas contraire, il sera procédé
à l'estimation par la méthode des MCO usuelle.
a) Les tests de stationnarité.
Avant de procéder à l'estimation du
modèle, il convient de s'assurer de la stationnarité des
séries observées, car lorsque les variables ne sont pas
stationnaires, l'estimation des coefficients par la méthode des moindres
carrés ordinaires (MCO) et les tests usuels des t-Students et f-Fisher
ne sont pas valides. Ceci dit, les coefficients estimés
ne convergeront pas vers leur vraie valeur. On dira ainsi que les
régressions sont fallacieuses.
Les méthodes graphiques de détection de la
stationnarité ou non des séries n'étant pas fiables, nous
utilisons des tests plus rigoureux: les tests de racine
unitaire.
Une question reste posée quant à la nature du
modèle à estimer compte tenu de la stationnarité ou non
des séries. Les différents tests nous permettront alors de faire
le choix du modèle approprié9 pour l'estimation de
notre équation d'attractivité.
Avant de présenter les résultats des tests de
stationnarité, nous présentons le cadre méthodologique
dans lequel ils sont effectués.
9 Nous faisons ici allusion au modèle total ou
modèle avec constante et avec tendance, le modèle fixe ou
modèle avec constante et sans tendance et le modèle
aléatoire ou modèle sans constante ni tendance
- Le cadre méthodologique des tests de racine
unitaire.
Parmi les tests de racine unitaire existants, nous utilisons
le test de Dickey Fuller augmenté, élaboré en 1979 et en
1981 par Dickey et Fuller. Ces tests sont les plus utilisés en raison de
leur simplicité, mais souffrent également d'un certain nombre de
critiques
Rappelons que le test de de Dickey Fuller augmenté
(ADF) considère trois modèles à la base pour une
série Xt, t = 1. ..,T (T étant le nombre total d'observations).
Nous avons ainsi le modèle sans constance ni tendance
déterministe que nous notons (1), modèle avec constance sans
tendance déterministe (2) et le modèle avec constance et tendance
déterministe noté (3).
Nous commençons par tester 1 'hypothèse nulle
Ho: de non stationnarité
contre l'hypothèse alternative
H1: de stationnarité
En se référant aux valeurs tablées par
Fuller en 1976 et Dickey et Fuller en 1979
et 1981. Il est à noter que le test de Dickey Fuller
augmenté se fait de façon
séquentielle en trois grandes étapes en allant du
modèle (3) au modèle (1). A
chaque fois, on commencera par tester la
significativité de la tendance du modèle (3) en se
référant aux tables de Dickey-Fuller. Si la tendance n'est pas
significative, on passe au modèle (2), et si plutôt la tendance
est significative alors on teste l'hypothèse nulle de racine unitaire
selon les modalités présentées précédemment.
S'il apparaît que la série est non stationnaire il faut la
différencier et recommencer la procédure de test sur la
série en différence première. Dans ce cas, la
procédure de test s'arrête et l'on peut travailler directement sur
la série Xt.
A l'étape 2 où on estime le modèle (2),
on commence par tester la significativité de la constante. Si la
tendance n'est pas significative, on passe au modèle (1) de
l'étape 3. Si par contre la constante est significative, on teste
également 1 'hypothèse nulle de racine unitaire et on
procède de la même façon qu'à la première
étape.
A l'étape 3, on teste directement l'hypothèse nulle
de racine unitaire.
Tout comme dans le cas du test ADF, trois modèles sont
aussi distingués dans le du test DF: le modèle sans constante ni
tendance déterministe (1 '); le modèle avec constante sans
tendance déterministe (2') et le modèle avec tendance
déterministe et
constante (3'). La mise en oeuvre du test DF est similaire
à celle du test de ADF, les statistiques du test sont aussi les
mêmes et seules les tables statistiques diffèrent.
Les résultats des différents tests de
stationnarité (au seuil de 5%) sont consignés dans le tableau ci
après.
Tableau4 : résultat des tests de
stationnarité sur les variables
VARIABLE
|
ADF en niveau
|
ADF en différence première
|
ADF CV
|
ADF CV
|
LANAL
|
3,7942
|
-1,9507*
|
-3,9955
|
-1,9507
|
LCR
|
-0,3062
|
-1,9507*
|
-3,6437
|
-1,9507
|
LDEN
|
1,0974
|
-1,9507*
|
-6,1625
|
-1,9507
|
LIDE
|
1,2202
|
-1,9583*
|
-3,6539
|
-1,9614
|
LOUV
|
2,6112
|
-1,9507*
|
-6,7557
|
-1,9507
|
LPNBHBT
|
2,1236
|
-1,9507*
|
-3,5164
|
-1,9507
|
LPOP
|
4,4944
|
-1,9507*
|
-3,7809
|
-1,9507
|
DS
|
-2.0737
|
-3.5426
|
-4.0000
|
-1.9510
|
Source : construction de l'auteur à partir des
résultats de Eview ( * ) Non stationnarité de la variable
Il ressort de ce tableau que toutes les séries sont non
stationnaires en niveau. Nous les savons ainsi rendus stationnaires en
différence première, notons tous de même que ces
séries sont toutes stationnaire avec le modèle (1)
c'est-à-dire, le modèle sans tendance ni constante.
Les tests de stationnarité que nous venons de faire
rassurent que toutes les séries utilisées sont bel et bien
stationnaire en différence première donc intégré
d'ordre un, ce qui nous amène alors à utiliser la méthode
d'estimation en deux étapes proposée par Engle et Granger.
Une question fondamentale reste posée : celle de savoir
si l'estimation de la relation de long terme conduit automatiquement à
l'estimation de la dynamique de court terme. Le test de racine unitaire sur le
résidu estimé nous permettra de confirmer ou non la relation de
co-intégration avant de passée à l'estimation du
modèle à correction d'erreur.
Dans la suite, il s'agira tout simplement de présenter
les cadres méthodologiques de l'estimation de la relation de long terme
et de l'estimation du modèle à correction, d'erreur.
b) Les tests de co-intégrations
Le point de départ de la théorie de la
co-intégration réside dans le fait que de nombreuses
séries macro-économiques et financières sont non
stationnaires. Or, si l'on applique les méthodes habituelles
d'estimation, deux principaux problèmes surgissent: le problème
des régressions fallacieuses ou spirious regressions mis en avant par
Granger et Newbold (1974) et le problème de la non validité de
certaines lois asymptotiques. Par exemple, les statistiques des tests de
Dickey-Fuller ne suivent plus une loi habituelle.
La théorie de la co-intégration permet ainsi
d'étudier des séries non stationnaires et dont une combinaison
linéaire est stationnaire. Elle permet ainsi de spécifier des
relations stables à long terme tout en analysant conjointement la
dynamique de court terme des variables considérées que nous
verrons dans la deuxième partie de cette section.
1) Le cadre méthodologique de l'estimation de la
relation de long terme.
Le cadre méthodologique de l'estimation de la relation de
long terme est celui proposé par Engle et Granger (voir en Annexe A0 le
test de Granger).
Selon Engle et Granger, deux séries non stationnaires
sont co-intégrées lorsque, leur combinaison linéaire suit
un sentier d'équilibre sans jamais s'éloigner pendant longtemps
de sa moyenne même si elles présentent des évolutions
divergentes. Autrement dit, qu'il existe une évolution stable à
long terme entre ces séries. La relation à estimer prend la forme
suivante:
Vt = â'Ft + Zt (5)
Où Vt est la variable expliquée, â' le
vecteur des coefficients des variables explicatives, Ft le vecteur des
variables explicatives et Zt le terme d'erreur. Zt peut s'écrire comme
une combinaison linéaire â'Ft normalisée par rapport
à Vt et peut prendre la forme suivante:
Zt= Vt- â'Ft (6)
La relation (6) n'est ainsi valable que si Ft et Vt sont
co-intégrées, c'est-à-dire que Zt stationnaire.
Engle et Granger (1987), Engle et Y00 (1987) proposent de
déterminer les relations de co-intégration existant dans un
système par une méthode en deux étapes.
Dans une première étape, on régresse par
les MCO les variables en niveau et l'on regarde si le résidu de cette
régression est stationnaire dans une seconde étape. Ceci dit,
pour le test de relation de co-intégration entre processus
intégrés d'ordre 1, on estime par les MCO une régression
statique de long terme entre les niveaux des variables et puis on applique les
tests de racine unité sur le résidu estimé
2) Les limites de l'estimation par la méthode de
Engle et Granger.
Bien que la méthode d'Engle et Granger fournît un
certain nombre de tests faciles à mettre en oeuvre, elle ne permet
néanmoins pas de distinguer plusieurs vecteurs de co-intégration.
Ceci pose alors un problème lorsqu'on veut étudier
simultanément N variables, avec (N > 2).
Afin de pallier cette difficulté, Johansen en 1988 a
proposé de tester directement dans le cadre d'un VAR en niveau les
relations de co-intégration. Cette approche permet par la méthode
de maximum de vraisemblance, d'obtenir tous les vecteurs de
co-intégration contrairement à l'approche d'Engle-Granger qui ne
tient compte que d'une seule relation de co-intégration, dans un cadre
multivarié. Et de ce fait, elle apparaît plus attrayante lorsqu'on
veut tester la co-intégration dans un système de plusieurs
variables.
L'approche de Johansen est basée sur deux tests sur les
valeurs propres du système à N variables. Le premier est
appelé statistique de la trace et teste qu'il existe
au moins r vecteurs de co-intégration dans un
système comportant N > r variables et le second dénommé
statistique de la valeur propre maximale qui teste qu'il existe exactement r
vecteurs de co-intégration contre l'alternative de r+1 vecteurs. Les
valeurs critiques de ces deux statistiques ont été
tabulées notamment par Johansen (1988) et Johansen et Juselius
(1990).
c) L'estimation de la relation de court terme: le
modèle à correction d'erreur.
En général, les modèles à
correction d'erreur permettent de modéliser les ajustements qui
conduisent à une situation d'équilibre de long terme. Ce sont en
fait des modèles dynamiques qui intègrent à la fois les
évolutions de court terme et de long terme des variables. Avant de
procéder à l'estimation du modèle à correction
d'erreur proprement dite au chapitre suivant, présentons tout d'abord
son cadre méthodologique.
1) Le cadre méthodologique de l'estimation du
modèle à correction d'erreur.
Le modèle à correction d'erreur décrit un
processus d'ajustement et combine deux types de variables: les variables en
différence première qui représentent les fluctuations de
court terme et des variables en niveau représentées par Zt.
combinaison linéaire stationnaire des variables non stationnaires, qui
assure la prise en compte du long terme. Soit donc la forme du
modèle:
p p P
AVt = y AZt-l + ?f31jAF1t-j +? f32jAF2t-j +...+
.?f3njAFnt-j + d(L).iyt (7)
J=O J=O J=O
OÙ : uyt est un vecteur bruit blanc, Zt = Vt - f3 'Ft est
le résidu de la relation de cointégration entre Vt et
FT, d est un vecteur polynôme fini en L.
Le modèle permet ainsi d'intégrer les fluctuations
de court terme représentées par les variables en
différence première autour de l'équilibre de long tenue
donné par la
relation de co-intégration où le coefficient y (y
< 0) appelé élasticité d'ajustement représente
la force de rappel vers la cible de long terme.
L'estimation de la relation (7) se fait par les moindres
carrés ordinaires. Les tests usuels de type fisher ou student sont
utilisés pour définir la significativité des
paramètres caractérisant la dynamique de court terme et ceci du
fait que toutes les variables du modèle sont intégrées
d'ordre zéro ou 1(0).
2) Les conditions d'estimation du modèle à
correction d'erreur.
Engle et Granger en proposant une méthode d'estimation
en deux étapes, enseignent qu'elle n'est valable que pour les
séries co-intégrées d'ordre (1,1). Ainsi, au cours de la
première étape de la méthode d'estimation, il est
important de vérifier que les séries sont bien
co-intégrées, c'est à dire que les résidus de la
relation de long terme sont bien stationnaires. En conséquence, si le
résidu n'est pas stationnaire, la relation de long terme est une
régression fallacieuse, il n'existe donc pas de relation de
cointégration entre les variable
CONCLUSION
Après avoir mis en lumière les différentes
études empiriques sur les
investissements directs étrangers, nous avons ensuite
analysé les caractéristiques statistiques des variables et les
cadres méthodologiques d'estimations du modèle. Les tests de
racines unitaires montrent que toutes les séries sont
intégrées d'ordre un, et que l'application d'un filtre aux
différences a permis de les rendre stationnaires.
D'après l'analyse de la stationnarité (tests ADF
au seuil de 5%) effectuée, les résultats montrent plus
spécifiquement que l'ensemble de nos variables sont stationnaire en
différence première pour le modèle un c'est-à-dire
le modèle sans tendance ni constante ;
Cette analyse nous a permis aussi de faire le choix des
méthodes d'estimations : la co-intégration et la méthode
à correction d'erreurs. Leurs cadres méthodologiques nous ont
permis de déceler néanmoins quelque limites dans leurs mises en
oeuvres, Ces limites sont liées aux conditions d'estimations.
Globalement, les résultats statistiques des variables
du modèle sont satisfaisants pour que les estimations des relations de
longs termes et de courts termes soient effectuées. Nous
présenterons les résultats de ces estimations dans le chapitre
suivant.
CHAPITRE 4 : LES RESULTATS DU MODELE ET
LES
RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES
ECONOMIQUES
En vue de confronter la théorie de l'adaptation
institutionnelle à l'IDE à la réalité camerounaise,
nous examinons ici sa performance dans une analyse de régression
économétrique. Le modèle théorique
développé dans le chapitre précédent nous permet de
construire une relation de long terme et de court terme entre les flux d'IDE et
certains éléments fondamentaux constituant ses
déterminants. Il permet ainsi de construire à partir des
séries temporelles, une équation d'attractivité.
Notons que, l'estimation de cette équation se fait par
la technique de la cointégration lorsqu'il s'agit de définir la
relation de long terme entre les flux d'IDE et ces éléments. Une
fois cette dernière vérifiée, il est alors possible
d'utiliser les modèles à correction d'erreur, pour définir
l'évolution de court terme et de long terme entre la variable
dépendante (IDE) et les variables indépendantes (ces
déterminants). Ces procédures supposent au préalable que
les variables choisies dans la construction de modèle soient
stationnaires ; ce qui a été vérifié au chapitre
précédent.
Si on suppose que les différentes estimations du
modèle approprié ont été normalement
effectuée, leurs résultats nous permettent t-ils de dire qu'il
existe une relation significative entre les flux d'IDE et l'ensemble des
éléments les déterminants d'une part et d'autre part entre
les flux d'IDE et ces éléments pris individuellement ?
A ces deux questions fondamentales, nous apportons non
seulement des réponses pour expliquer la significativité des
variables, mais également nous parviendrons à l'objectif de
recherche : celui d'avoir ciblé les déterminants des
investissements directs étrangers au Cameroun compte tenu des variables
préalablement choisies.
Nous procédons dans ce chapitre à la
présentation et à l'analyse des résultats d'estimations
à la première section. Puis à la deuxième section,
à l'impact des flux d'entrée d'investissements directs
étrangers sur l'économie Camerounaise aux fins des
recommandations de politiques économiques.
SECTION 1 : LA PRESENTATION ET L'ANALYSE CRITIQUE DES
RESULTATS D'ESTIMATION
Il s'agit en fait de présenter les résultats de
la relation de long terme et ceux de l'estimation de la relation de court
terme. Ces résultats sont issus d'un traitement sur Eviews 3.0 et
concernent les données choisies au préalable et compilées
en excel. Nos attentes sont que les résultats de ces estimations
corroborent les énoncés de la théorie d'adaptation
institutionnelle à l'investissement direct étranger et aussi dans
une moindre mesure certains résultats des travaux antérieurs sur
les déterminants de l'investissement directs étrangers surtout
dans les pays en voie de développement.
La première partie de cette section est ainsi
consacrée à l'estimation de la relation de long terme et la
deuxième partie à celle de l'estimation de la relation de court
terme.
A- L'estimation de la relation de long terme.
Nous analysons la co-intégration avec l'approche
proposée par ENGELE et GRANGER. L'analyse commence par tester la
normalité des variables à partir du test de Jarque et Bera (J-B).
On accepte la normalité si la statistique de J-B<X2 (2)
(soit, 5.99). À partir de ce test effectué sur Eviews 3, on
constate que l'ensemble des variables suivent la loi normale (résultats
en Annexe A1), ce qui autorise l'estimation par la méthode des moindres
carrés ordinaires (Frikha, 2005). De même, nous proposons en
annexe (AnnexeA2) les résultats du test du ratio de vraisemblance de
Johannsen pour la détermination du rang de co-intégration du
système.
D'après ces résultats, on peut rejeter le seuil de
5% qu'il existe au plus cinq relations de co-intégrations, Pour
l'estimation de notre modèle.
La stationnarité et la normalité des variables
étant confirmées il est alors possible d'établir la
relation de long terme entre les influx D'IDE et ses déterminants.
1-La présentation des
résultats.
Le tableau ci-après regroupe les résultats des
estimations du modèle de long terme
Tableau 5 :
résultats de l'estimation du modèle de long terme.
Dependent Variable: LIDE Method: Least Squares Date: 02/22/09
Time: 10:47 Sam ple: 1970 2006
Included observations: 31
Excluded observations: 6
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-11.25882
|
14.86291 -0.757511
|
0.4564
|
DS
|
-2.123351
|
0.873640 -2.430466
|
0.0233
|
LANAL
|
-2.583617
|
1.251421 2.064547
|
0.0004
|
LCR
|
-1.102586
|
0.560616 -2.966740
|
0.0414
|
LDEN
|
-3.034692
|
3.451673 -2.879195
|
0.0024
|
LOUV
|
2.979366
|
0.948872 3.139902
|
0.0046
|
LPNBHBT
|
0.605342
|
0.391261 1.547155
|
0.1355
|
LPOP
|
13.09822
|
3.590818 1.647697
|
0.0813
|
R-squared
|
0.852873
|
Mean dependent var
|
3.934295
|
Adjusted R-squared
|
0.677660
|
S.D. dependent var
|
1.572589
|
S.E. of regression
|
0.892837
|
Akaike info criterion
|
2.828811
|
Sum squared resid
|
18.33464
|
Schwarz criterion
|
3.198872
|
Log likelihood
|
-35.84657
|
F-statistic
|
10.00993
|
Durbin-Watson stat
|
2.195268
|
Prob(F-statistic)
|
0.000011
|
2-L' analyse critique des résultats.
D' après les résultats de cette estimation
présentés ci- dessus, nous pouvons dire que l'influence des
variables explicatives sur le comportement d'IDE est bien significative, la
probabilité de Fisher (F-Statistic=0.00001 1) étant
statistiquement différente de zéro. Le Durbin-Watson égal
à 2.19 montre l'absence d'une éventuelle auto corrélation
des erreurs.
Les valeurs de R2 (0.85) et de R2
ajusté (0.67) montrent que l'ensemble
des variables explicatives
choisies du modèle théorique a bien une influence sur la
77
variable expliquée. Les valeurs entre parenthèses
représentent la significativité des coefficients estimés
(voir ci dessus).
Ces résultats expliquent le fait que le modèle est
globalement satisfaisant.
Pris individuellement, les coefficients de certaines variables
sont significatifs alors que d'autre ne le sont pas. Il en est de même
des signes attendus de ceux-ci. En effet, les résultats montrent que,
les variables densité (LDEN), analphabétisation (LANAL),
démocratie stabilité (DS), crédits à
l'économie (LCR) et ouverture (LOUV) ont bien une influence
significative sur la variable L'IDE.
Toute fois, les variables démocratie stabilité
(-2.12), crédit (-1.10) et densité (-3.03) n'ont pas les signes
conformes à l'énoncé théorique selon lequel un
niveau élevé de démocratie stabilité influence
positivement les IDE. De même, la disponibilité du crédit
dans le secteur bancaire et le niveau des infrastructures jouent positivement
dans l'attrait des investisseurs étrangers. Bien qu'au Cameroun, un
niveau élevé de démocratie stabilité, la
disponibilité du crédit et le niveau des infrastructures
influencent le comportement des investisseurs étranger, il ressort de
ces résultats que des faiblesses persistent dans ces secteurs.
Les variables LOUV (2.97) et Analphabétisation (-2.58)
ont des signes attendus. D'après la théorie de l'adaptation
institutionnelle à l'IDE, l'ouverture des frontières au commerce
extérieur joue favorablement dans l'attrait des investissements
étrangers. En ce qui concerne le taux d'analphabétisation, son
signe reflète l'intérêt que les investisseurs
étrangers ont pour le Cameroun en ce qui concerne sa main d'oeuvre
adaptée au marché de l'emploi.
Le taux d'ouverture et d'analphabétisation se
justifient au Cameroun pour le commerce, par l'ouverture de son économie
dans les années 1990 et pour l'analphabétisme, par l'engagement
du gouvernement Cameroun à réduire le taux d'analphabète
dans la population totale. Ce dernier cas s'illustre davantage par la
gratuité de l'éducation de base pour tous instauré il y a
une décennie.
Enfin, la population et le produit national brut par
tête ne sont pas significatifs pour expliquer le comportement de l'IDE au
Cameroun, d'après les résultats de nos estimations bien que la
variable population ait le signe attendu. C'est à
dire que la taille du marché est un facteur non
négligeable pour attirer les investisseurs au Cameroun, de même
que son niveau de développement.
Après avoir ainsi montré l'influence de chacune
des variables sur le comportement d'IDE, il convient de déduire de
l'estimation de cette relation de long terme définie, la série
des résidus et de montrer que ces derniers sont stationnaires. S'ils ne
le sont pas, la relation estimée est une régression fallacieuse.
Dans le cas contraire, la relation de co-intégration est
confirmée. Nous appliquons le test ADF sur les résidus de la
relation estimée.
Tableau 6 : les résultats des tests ADF sur les
résidus estimés.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(RESID01 ,2)
Method: Least Squares
Date: 02/23/09 Time: 11:18
Sample(adjusted): 1973 2006
Included observations: 18
Excluded observations: 16 after adjusting endpoints
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
D(RESID01(-1))
|
-1.788405
|
0.407537 -4.388325
|
0.0005
|
D(RESID01(-1),2)
|
0.229827
|
0.253030 0.908298
|
0.3772
|
R-squared
|
0.722653
|
Mean dependent var
|
0.108458
|
Adjusted R-squared
|
0.705319
|
S.D. dependent var
|
1.969742
|
S.E. of regression
|
1.069266
|
Akaike info criterion
|
3.076260
|
Sum squared resid
|
18.29326
|
Schwarz criterion
|
3.175191
|
Log likelihood
|
-25.68634
|
F-statistic
|
41.68943
|
Durbin-Watson stat
|
2.274537
|
Prob(F-statistic)
|
0.000008
|
ADF Test Statistic
|
-4.388325
|
1% Critical Value*
|
-2.7057
|
|
|
5% Critical Value
|
-1 .9614
|
|
|
10% Critical Value
|
-1 .6257
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit
root.
Les résultats issus de l'application du test ADF sur
les résidus (voir en Annexe3, le test de normalité) de la
relation entre l'IDE et ses déterminants reportés dans le tableau
4 montrent qu'ils sont stationnaires (car, ADF calculé (-4.3 8) <
critical
value. Par conséquent, la relation définie est une
relation de co-intégration. Il est alors possible d'estimer le
modèle à correction d'erreur.
B- L'estimation de la relation de court terme.
Les modèles à correction d'erreur permettent
généralement de modéliser les ajustements qui conduisent
à une situation d'équilibre de long terme. Ce sont en fait des
modèles dynamiques qui intègrent à la fois les
évolutions de court et de long terme des variables.
Nous présenterons ainsi les résultats avant de
passer à leurs interprétations.
1- La présentation des
résultats.
Les résultats de l'estimation du modèle à
correction d'erreur sont présentés dans le tableau suivant.
Tableau 7 : les résultats de l'estimation de la
relation de court terme.
Dependent Variable: D(LIDE)
Method: Least Squares
Date: 02/23/09 Time: 13:16
Sample(adjusted): 1971 2006
Included observations: 26
Excluded observations: 10 after adjusting endpoints
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-0.757424
|
17.02831 -0.044480
|
0.9650
|
RESID01 (-1)
|
-0.767818
|
0.249973 -5.031276
|
0.0000
|
D(DS)
|
-3.199478
|
1.131835 -2.826805
|
0.0016
|
D(LANAL)
|
-0.793018
|
1.598361 -0.496144
|
0.6261
|
D(LCR)
|
-0.393372
|
0.744214 3.528573
|
0.0039
|
D(LDEN)
|
-1 .820087
|
3.759281 -0.484158
|
0.6345
|
D(LOUV)
|
1.474286
|
1.319426 2.117369
|
0.0294
|
D(LPNBHBT)
|
-0.388548
|
0.41 7450 -0.930767
|
0.3650
|
D(LPOP)
|
7.186018
|
4.405257 1.631237
|
0.1212
|
R-squared
|
0.877154
|
Mean dependent var
|
4.002110
|
Adjusted R-squared
|
0.672286
|
S.D. dependent var
|
1.630806
|
S.E. of regression
|
0.933577
|
Akaike info criterion
|
2.967837
|
Sum squared resid
|
14.81661
|
Schwarz criterion
|
3.403332
|
Log likelihood
|
-29.58188
|
F-statistic
|
7.410751
|
Durbin-Watson stat
|
2.170698
|
Prob(F-statistic)
|
0.000282
|
2. L'analyse critique des résultats.
D'après les résultats de cette estimation, on
constate que le coefficient associé à la force de rappel est
négatif (-0.76) et significativement différents de zéro au
seuil de 5% (son t-Student est supérieur à 1.96 en valeur
absolue). En d'autres termes, les chocs sur les variables LIDE se corrigent
à 76%. Bref, un choc constaté au cours d'une période d'une
année donnée est également résorbé au cours
de la même période. Cela signifie qu'il existe bel et bien un
mécanisme à correction d'erreur : à long terme les
déséquilibres entre les flux d'IDE et ses déterminants se
compensent.
On constate en outre que le taux d'ouverture et le taux
d'analphabétisation ont les signes attendus et corroborent les
résultats de la relation de co-intégration. Toute fois, bien que
le coefficient de la variable ANAL ait le signe attendu, il n'est
pas significatif dans la relation de court terme, pourtant
significatif dans la relation de long terme. Parmi les autres variables qui ont
des coefficients significatifs, nous avons la démocratie
stabilité, le crédit du secteur bancaire et le taux
d'ouverture.
Non seulement le taux d'ouverture est significatif mais il a
aussi le signe attendu. Cette influence positive indique que les investisseurs
considèrent le Cameroun comme une plate forme d'exportation.
Quant au crédit bancaire, son coefficient
négatif est en opposition aux arguments théoriques, il s'explique
par l'insuffisance au Cameroun d'un système financier crédible
aux yeux des investisseurs.
La variable démocratie stabilité est
significative bien que son signe soit contraire aux énoncés
théoriques ; ce signe négatif traduit le fait que des efforts
reste encore a faire sur le plan socio politique (notamment en matière
de démocratie et de stabilité) au Cameroun en vu d'attirer
davantage les investissements.
La densité de la population rurale, la population
totale et le produit national brut par habitant n'influencent par
significativement sur l'IDE et leurs coefficients n'ont pas des signes
escomptés (en ce qui concerne produit national brut par habitant et la
densité). Malgré que la variable LPOP soit de signe attendu, elle
n'est pas significative.
Cette situation explique tout simplement par le fait que, ni
le niveau des infrastructures et la taille du marché, ni le niveau de
développement économique du Cameroun n'explique
l'attractivité de l'IDE.
De manière générale, le modèle
estimé semble intéressant. La probabilité de Fisher est
statistiquement différent de zéro, le coefficient de
détermination indique que le modèle explique les variations des
flux de l'IDE à 87% (R2=0.87) à court terme, la
statistique de Durbin Watson est supérieur à 2 (DW=2. 17) montre
que les erreurs ne sont pas auto corrélées. (Voir en Annexe 4 le
test de normalité des erreurs).
SECTION 2 : L'IMPACT DE L'IDE SUR
L'ECONOMIE
CAMEROUNAISE ET LES RECOMMANDATIONS DE
POLITIQUES
ECONOMIQUES.
Les objectifs prioritaires des pays en développement
sont notamment :
> parvenir à une croissance économique
soutenue en renforçant l'investissement, les moyens et compétence
techniques et la compétitivité de leurs exportations sur les
marchés mondiaux ;
> repartir équitablement les fruits de la croissance
en élargissant et améliorant les possibilités d'emploi
;
> ménager et protéger l'environnement dans
l'intérêt des générations futures.
La libéralisation et la mondialisation de
l'activité économique avivent la concurrence et leurs imposent
ainsi de valoriser leurs ressources et leurs capacités pour pouvoir
atteindre ces objectifs. Il semble aujourd'hui clair que les IDE constituent
également un moyen pour le développement de ces pays en
développement et le Cameroun en particulier.
La section précédente nous a permis de
déceler pour le Cameroun, les éléments qui
déterminent de façon significative l'attrait des IDE, mais ne
nous a pas renseignés suffisamment quant aux conséquences de ces
derniers sur l'économie Camerounaise.
Toutefois, si certains éléments sont
significatifs quant à l'attrait des IDE d' après les
résultats de nos estimations, d'autres ne le sont pas et parfois, ont le
coefficient de signe contraire aux hypothèses émises au
départ. A partir donc de ces résultats nous nous posons la
question de savoir si l'IDE peut favoriser ou non le développement au
Cameroun.
Il sera question dans cette section d'analyser l'impact de
l'IDE sur l'économie camerounaise et de faire des recommandations de
politiques économique pour une meilleure attractivité de
l'investissement direct étranger au Cameroun.
A- L'impact des flux d'investissements directs
étrangers sur l'économie
camerounaise
Bien qu'il semble clair que les IDE constituent pour le pays
d'accueil un réel potentiel de développement, les politiques
d'ouverture peuvent générées des difficultés sur le
plan budgétaire, soumettre les firmes locales a une trop forte
concurrence et à une adaptation technologique délicate à
réaliser. Nous présentons dans cette section les
conséquences à la fois positives et négatives de la
présence des IDE sur les pays d'accueils en général et le
Cameroun en particulier.
1- Les conséquences positives des flux d'IDE sur
l'économie
camerounaise.
Nous analyserons les conséquences à la fois sur la
structure de l'économie, sur le budget de l'Etat et les revenus des
agents.
a- L'incidence sur la structure de l'économie
camerounaise.
Le Cameroun comme la plupart des pays en développements
considère les IDE comme un moyen important de se procurer des ressources
même lorsqu'il est presque impossible de mesurer avec précision
ces effets économiques. L'IDE comprend ainsi plusieurs types d'actifs
dont certains appartiennent en propre à l'investisseur. Les actifs
exclusifs, qui, conférant des avantages aux sociétés
transnationales, ne peuvent être obtenus que des entreprises qui les ont
créés. Les ressources qui ne sont pas exclusives telles que les
capitaux, des biens d'équipements, les produits intermédiaires,
peuvent généralement être obtenues sur le marché.
Les autres sont notamment les marques déposées, les
compétences spécialisées, la capacité d'organiser
et d'intégrer la production à l'échelle internationale et
de créer des réseaux de commercialisations, ou l'accès
privilégié aux marchés d'actifs non exclusifs.
Globalement, ces avantages donnent aux sociétés
transnationales la possibilité de contribuer beaucoup plus au
développement économique du pays hôte et à la
condition qu'il arrive à les convaincre à transférer leurs
ressources sous des formes appropriées et sache en faire bon usage. Les
actifs incorporés à l'IDE sont ainsi entre
autre : les capitaux, la technologie, les compétences
et techniques de gestion, et l'environnement.
L'IDE, en apportant des ressources financières aux pays
d'accueil est plus stables et plus facile à gérer que les
emprunts aux conditions du marché, d'autant plus que les
sociétés transnationales investissent généralement
dans les projets à long termes, à la différence des autres
bailleurs de fonds.
Les sociétés transnationales apportent avec
l'IDE des techniques modernes dont certaines ne sont pas disponibles autrement,
et contribuent à une meilleure utilisation des techniques existantes.
Elles adaptent la technologie aux conditions locales, en mettant à
profit l'expérience qu'elles ont acquise dans d'autres pays en
développement. Dans certains cas, créent sur place des
installations de recherches. Comptent tenu des innovations et la transformation
des modes de consommation, elles sont amenées à moderniser les
techniques, Les firmes stimulent également l'efficacité ou
l'évolution technique des entreprises locales en intensifiant la
concurrence.
Quant aux compétences et techniques de gestion, les
firmes multinationales font appel dans le monde entier aux services des
personnes possédants des connaissances et des compétences
spécialisées et transfèrent ces connaissances et
compétences à leurs filiales étrangères
implantées sur places grâce à l'envoi des experts et
à l'utilisation des moyens de formations ultramodernes. Le
perfectionnement et l'adoption des compétences ainsi que le recours
à des nouvelles méthodes d'organisation et de gestion accroissent
la compétitivité des entreprises locales et contribuent à
soutenir l'emploi.
Aussi, les firmes multinationales sont à l'avant-garde
dans le domaine des techniques économiques et des systèmes
modernes de gestion de l'environnement. Elles les utilisent avec un effet
d'entraînement sur les entreprises locales oeuvrant dans les mêmes
secteurs que leurs filiales étrangères.
Dans le cadre des théories de la croissance
endogène qui, souligne l'importance de l'accumulation du capital humain
et du progrès technique dans le processus de développement, L'IDE
est désormais perçu comme un vecteur potentiellement puissant de
transfert des connaissances dans les pays en développement comme le
Cameroun .Bref, la recherche et développement (R&D),
l'accumulation du capital humain et certaines externalités
apparaissent comme des ingrédients-clés de la croissance,
auxquels le Cameroun peut accéder grâce aux IDE.
b- L'incidence sur les recettes budgétaires et
revenus privés camerounais.
Les investissements directs étrangers contribuent de
façon significative au budget de l'Etat. Les droits de port ou taxes
douanières d'entrée et de sortie constituent une part importante
des ressources fiscales globales dans le pays d'accueil.
Quant aux revenus privés camerounais, les firmes
multinationales emploient pour la plus part des cas la main d'oeuvre locale
à qui elle verse un salaire. Les avantages des IDE conçus comme
moyen d'équilibre financier et économique portent en
eux-mêmes les facteurs qui atténuent considérablement leur
efficience.
Malheureusement, nous ne disposons pas des données sur
l'emploi au Cameroun nous permettant de faire une analyse comparative dans le
temps avec l'évolution des flux d'entrée d'IDE. Toutes fois, les
rapports ECAM10 indiquent qu'en 2001 le taux de chômage au
Cameroun était de 7,5% contre 8,1% en 1996. Le constat permet de dire
qu'entre 1996 et 2001, la tendance est à la baisse alors que les flux
d'IDE connaissent également une hausse à cette période.
Toutes fois, il faut reconnaître que Ies IDE n'apportent
pas que des avantages aux pays d'accueil, mais aussi, engendrent des
inconvénients.
2- Les inconvénients des flux d'entrée des
investissements direct étranger sur l'économie
camerounaise.
Les inconvénients concernent aussi bien la
fiscalité que la structure de l'économie. Nous examinons dans un
premier temps les inconvénients des flux d'investissements directs
étrangers sur les budgets de l'Etat et dans un deuxième temps,
ses conséquences néfastes sur la structure économique du
pays.
10 « Le terme ECAM désigne « enquête
camerounaise auprès des ménages ». ce type d'enquête a
été réalisé au Cameroun en 1996 et 2001 par
l'institut national de la statistique
a- Les conséquences budgétaires
lourdes.
Les conséquences des politiques d'ouverture sont
lourdes en termes de baisse des recettes douanières, incitant l'Etat
à mettre en place des politiques de contrôle budgétaire. En
cas de réduction de dépenses publiques, les dépenses
d'investissement risquent d'être sacrifiées, aux dépens de
la constitution d'une offre compétitive et du développement des
exportations. Les prélèvements nécessaires par la hausse
de la TVA notamment, pour compenser le manque à gagner risque
d'être trop importants. En plus, l'effet positif que le Cameroun attend
de la fiscalité est contrecarré par une série de facteurs
négatifs allant des exonérations exorbitantes à la fraude
fiscale généralisée. Les rapatriements des
bénéfices par les promoteurs d'IDE constituent également
un manque à gagner sur le budget de l'Etat.
b -Les conséquences sur la structure de
l'économie camerounaise.
Elles concernent les aspects concurrentiels et l'acquisition
de la technologie. Il est reconnu que, la création d'une capacité
d'initiative de potentiels inventifs et réactifs de la part des
industriels locaux est un facteur d'attractivité plus puissant que ne le
sont les aides fiscales et territoriales caractéristiques des zones
franches (Huffel, 2001). Mais aussi, il faut reconnaître que les risques
de l'impact d'une ouverture croissante de l'économie camerounaise sur le
tissu industriel préexistant ne sont pas négligeables. En effet,
bien que les IDE soient profitables du fait qu'ils permettent de réduire
les coûts et d augmenter les profits, la concurrence accrue devient fatal
pour bon nombre de firmes locales qui sont pour la plupart contrainte de
fermer.
Sur le plan technologique, la présence d'investisseurs
au sien du territoire national peut ainsi sous certaines conditions se
révéler très bénéfique comme nous venons de
le mentionner, mais il est apparu que l'intensité des transferts de
technologie est directement corrélé avec le dynamisme des
systèmes d'innovation propres à chaque pays récepteur
d'IDE (Huffel, 2001). Du moment où les pays en développement en
général et le Cameroun en particulier n'ont pour la plupart qu'un
faible niveau de développement d'infrastructures, de recherche et
développement (R&D), ceux-ci ne peuvent que de façon
négligeable bénéficier de l'apport technologique.
De manière générale, une analyse
empirique en termes de causalité nous a permis de conclure que l'IDE n'a
pas une influence significative sur le niveau de développement
économique du Cameroun lorsque nous avons choisi le PNB par tête
comme indicateur de mesure de développement économique.
L'analyse de l'impact d'IDE sur l'économie camerounaise
faite, la deuxième partie de cette section sera consacrée aux
recommandations de politiques économiques pour une meilleure
attractivité des IDE sur le territoire national.
Il est alors fort probable que, si des mesures
préconisées pour une meilleure attractivité des IDE
atteignent leurs objectifs, elles auront également sans doute des effets
positifs sur le niveau de développement économique du
Cameroun.
B -Les recommandations de politiques
économiques.
L'impact de L'IDE sur le niveau de développement
économique d'après notre analyse reste à la fois difficile
à évaluer et très variable. Les effets
bénéfiques attendus de l'IDE sur l'économie
dépendent largement des stratégies de développement
adoptées par les autorités du pays. Selon la théorie de
l'adaptation institutionnelle, la qualité des infrastructures, une main
d'oeuvre qualifiée, le niveau de financement de l'économie,
l'ouverture au commerce extérieure et la taille du marché sont en
fait quelques un des facteurs qui favorisent l'IDE.
D'après les résultats de nos estimations, les
variables : ouverture (OUV), crédits à l'économie (CR),
population (POP), analphabétisation (ANAL) et démocratie
stabilité (DS) sont significatifs pour expliquer l'attractivité
des IDE au cameroun. D'autre, non seulement ne sont pas significatifs mais ont
des signes contraires à l'énoncer théorique, ce qui rend
difficile de saisir véritablement les déterminants des IDE au
Cameroun. Néanmoins, nous nous demandons si les mesures de politiques
économiques bien menées ne sont pas susceptibles de produire les
effets d'entraînement sur le développement via la croissance. Il
est alors important de s'assurer de la stabilité des coefficients des
variables dans le temps avant de passer aux recommandations de politiques
économiques.
1- Tests de stabilité des coefficients du
modèle.
L'estimation d'un modèle requiert des
propriétés très importantes dont l'une d'elle est que
l'estimation puisse rester valable pour des données autres que celle qui
ont été utilisées lors de l'estimation (Dinardo et
johnston (1999)). Cette propriété est celle de la constance des
paramètres.
On comprend donc que la stabilité des coefficients d'un
modèle joue un rôle fondamental, surtout lorsqu'on cherche
à comprendre les mécanismes économiques et à
réaliser des prévisions. L'instabilité des coefficients
peut refléter des phénomènes ponctuels dans le temps
comme, entre autres, un choc pétrolier, une dévaluation, de
nouvelles réglementions, etc. (Doucouré, 2005)
La propriété de constance des paramètres
d'un modèle peut être étudiée de plusieurs
manières dont l'une des plus utiles est le test sur la qualité de
la prédiction. Cette qualité de la prédiction peut
être étudiée à partir de plusieurs tests. Nous
exposons ici le test de Cusum carré qui est celui sur lequel va
s'appuyer notre étude, et qui présente l'avantage
d'étudier la stabilité des coefficients d'un modèle sans
définir à priori la date à la quelle les changements
structurelles dans les coefficients interviennent.
- Le test cusum carré.
Les tests cusum en général sont des tests
fondés sur la dynamique de l'erreur de prévision et qui
permettent de détecter les instabilités structurelles des
équations d'un modèle au cours du temps. L'idée
sous-jacente est que lorsque les coefficients d'un modèle sont stables,
les prévisions hors échantillon auront des probabilités
déterminées de se trouver à l'intérieur
d'intervalles déterminés à partir des données
d'échantillonnage.
Le test de cusum carré est fondé sur la somme
cumulée des carrés des résidus
récursifs11.
Soit Vt le résidu récursif au temps t. a partir de
ce résidu, on calcule la statistique du CUSUM carré :
11 On appelle résidus récursifs la
succession d'erreur de prévision calculée en t-1 pour t
Mémoire de DEA- thème : L'analyse des
déterminants de l'investissement direct étranger au Cameroun.
t n
St = Óvt2 /
Óvt2 avec t=k+1.k+2 ; et 0<St
<1
J= k+1 J= k+1
Sous l'hypothèse de base de stabilité des
coefficients, les carrées des résidus récursifs sont des
variables indépendantes suivant des lois de X2(1) (Dinardo et johnston
(1999)). La droite des valeurs espérées, qui donne la valeur
espérée approximative de la statistique du CUSUM sous
l'hypothèse de base : est E (Vt) = (t-k) / (n-k). Sa valeur
augmentée de zéro en t = k jusqu'à 1 en t = n. on
détermine si l'écart par rapport à la droite des valeurs
espérées est significatif en le comparant aux deux droites
tracées parallèlement au dessus et en dessous de E (Vt), à
une distance C.
En clair, si les coefficients sont stables au cours du temps,
alors les résidus récursifs carrés doivent rester dans
l'intervalle défini
Par [#177;C (t-k) / (n-k)] .où C est la statistique de
Kolmogorov-Smirrrov.
Le test de stabilité (annexeA5) montre que les
résidus récursifs carrés sont inscrits dans l'intervalle
défini par les deux droites parallèles. Par ailleurs, la courbe
ne coupe pas le corridor. Les coefficients du modèle sont donc
stables.
2-Les recommandations
L'état actuel de la littérature sur les
déterminants de l 'IDE permet de dire qu'il est difficile de
déterminer un comportement uniforme chez les investisseurs
étrangers en ce qui concerne la stratégie et le lieu
d'implantation des unités de productions.
Dans le cas du Cameroun, proposer les pistes de
recommandations de politiques économiques n'est pas aussi chose
aisée. Toutefois, l'analyse de l'environnement de l'IDE au Cameroun et
les résultats des estimations économétriques nous
permettent de dire que les investisseurs cherchent une structure
financière efficace dans un environnement de libre circulation de biens
et de capitaux. Ainsi les politiques économiques doivent s'orienter
davantage vers l'ouverture des barrières au commerce extérieur et
la création d'un marché
financier. L'urgence est donc à l'effectivité du
fonctionnement de la bourse des valeurs de douala.
Parallèlement, les politiques économiques doivent
s'orienter vers une formation massive de la population et la lutte contre
l'analphabétisme.
Compte tenu du fait que, l'adaptation gouvernementale et
particulièrement l'adaptation juridique a un intérêt
particulier aux yeux des investisseurs (KAMEL 2005), a court terme, l'Etat doit
assainir l'environnement des affaires tout en améliorant la
qualité de la fonction publique. Un effort intensif doit s'opérer
davantage pour lutte contre la corruption et l'instauration d'un Etat de droit
non faillible.
En plus, les institutions internationales telles que la banque
mondiale et le fonds monétaire international peuvent jouer
également un rôle important pour la promotion de bonnes
institution et une stabilité macro-économique dans les pays
africains.
CONCLUSION
Le présent chapitre, nous a permis de confronter la
théorie de l'adaptation institutionnelle à l'IDE à la
réalité Camerounaise, à travers une analyse de
régression économétrique.
L'équation spécifier précédemment
a été construite à partir des séries temporelles
liant la variable expliquée (LIDE) aux variables explicatives prises
comme éléments déterminant l'IDE.
Les résultats issus des estimations de long terme et du
modèle à correction d'erreur, pour expliquer l'influence de
certaines variables de la théorie sur le comportement des IDE au
Cameroun, couvrant la période 1970-2006 sont globalement satisfaisants.
Spécifiquement pour les variables LIDE, LCR, LANAL, DS et LOUV, celle-ci
sont significatives pour expliquer le comportement des IDE au Cameroun à
long terme. A court terme, seules les variables LOUV et LCR l'expliquent
significativement.
Ces résultats nous conduit à mener une analyse
en terme d'impact d'IDE sur l'économie camerounaise (conséquences
à la fois positives et négatives) et de dire qu'il est important
de mener une politique d'attractivité des flux d'entrée d'IDE au
Cameroun à travers les recommandations de politiques
économiques.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
L'étude menée dans cette deuxième partie
avait pour but d'évaluer la contribution des déterminants
identifiés à l'attrait des IDE au Cameroun.
Pour atteindre cet objectif, nous avons d'abord
présenté et développé la méthodologie de
l'étude. De cette méthodologie, il ressort que les variables
utilisées dans le modèle sont intégrées d'ordre 1
et co-intégrées. Cette information statistique importante nous a
conduits à estimer un modèle à correction d'erreur suivant
la méthode d'Engle et Granger.
Les résultats d'estimation du modèle à
long et court terme sont présentés et analysés.
Ces résultats sont satisfaisants et témoignent
de l'efficacité de nos estimations. En effet, le résidu
d'estimation du modèle de long terme est stationnaire. Par ailleurs, les
tests sur les résidus du modèle de long et court terme sont
satisfaisants et les coefficients estimés sont stables au court du
temps.
L'interprétation économétrique et
économique qui a été faite révèle d'une
manière globale que les résultats issus des estimations de long
terme et du modèle à correction d'erreur, pour expliquer
l'influence de certaines variables de la théorie sur le comportement des
IDE au Cameroun, couvrant la période 1970-2006 sont globalement
satisfaisants. Spécifiquement pour les variables LIDE, LCR, LANAL, DS et
LOUV, celle-ci sont significatives pour expliquer le comportement des IDE au
Cameroun à long terme. A court terme, seules les variables LOUV et LCR
l'expliquent significativement.
CONCLUSION GENERALE
L'IDE représente un enjeu majeur pour le Cameroun au
moment où l'aide publique au développement et l'octroi des
prêts aux pays en développement tendent à
décroître.
Dans les pays qui ont jusque là
bénéficiés davantage de l'implantation des investisseurs
étrangers, l'entrée des capitaux y est une condition pas de
moindre importance à un financement stable de la balance courante. De
façon plus spécifique, l'IDE joue dans ces pays, un rôle
déterminant dans le processus de reforme structurelle, en terme de
mondialisation des économies et de stimulation de la croissance.
Pour le Cameroun, en raison de la poursuite du processus de
privatisation, les positions ne sont pas figées et il y a lieu
d'espérer d'éventuelles opportunités d'implantations, et
ce, moyennant encore quelque reformes politique pour assurer la
crédibilité de leurs engagements. Ces reformes devraient
être rapides et centrée autours des problèmes de corruption
et de centralisation.
Ces déclarations relèvent du fait que, en menant
notre étude sur la problématique de l'attractivité du
Cameroun vis à vis des investisseurs étrangers, il ressort qu'il
s'agit d'un problème d'insuffisances institutionnelles lorsqu'il a fallu
étudier l'environnement des affaires et l'évolution des flux
d'IDE dans le temps (1970 à 2006). En effet, malgré les
politiques d'incitations à l'IDE, les problèmes liés
à l'environnement institutionnel persistent du fait des politiques
publiques insuffisamment adaptées.
L'analyse empirique nous a tout de même permis de
définir pour le Cameroun, les éléments fondamentaux
déterminants l'implantation étrangère malgré les
limites du modèle construit pour la fonction d'attractivité. Il
faut le rappeler, ces limites partent du choix des variables qui relève
de l'intuition personnels du chercheur et de l'intérêt qu'il a du
sujet à traiter, à l'interprétation de l'impact de la
variable explicative sur la variable expliquée qui se fait ex post et
qui relève d'un jugement subjectif puisqu'il s'agit d'une mesure sans
théorie.
Des facteurs préalablement choisis comme
déterminant de l'IDE, nous avons entre-autres : le niveau de
développement du pays (LPNBHBT), le niveau de démocratie et de
stabilité (DS), l'ouverture au commerce extérieur (LOUV), le
niveau
de développement des infrastructures (DEN), la
disponibilité des crédits des secteurs bancaires (LCR), la
qualité de la main d'oeuvre (LANAL) et la taille du marché
(LPOP).
Ainsi, d'après les résultats de l'estimation de
la relation de longue période, il ressort que les variables liées
au commerce extérieur et la qualité de la main d'oeuvre sont
significatives et les signes de leurs coefficients sont conformes à la
théorie. Toutefois, les variables mesurent la disponibilité des
crédits et le niveau des infrastructures bien que significatives, les
signes de leurs coefficients ne sont pas ceux escomptés.
Les résultats de l'estimation de la dynamique de court
terme différent de ceux de la relation de longue période. Ici,
seule l'ouverture au commerce est significative et son coefficient a le signe
attendu. La disponibilité du crédit bancaire est un facteur
également significatif mais le signe de son coefficient est contraire
à l'énoncé théorique.
De manière générale, ces résultats
s'expliquent par l'importance de la libéralisation de l'économie
camerounaise facilitant ainsi l'entrée des inputs et l'exportation des
produits des investisseurs étrangers. Des efforts restent à faire
dans le domaine financier.
Au terme de notre étude, il y a lieu de mentionner que,
malgré quelques imperfections liées au choix des variables et
ceci du fait de l'indisponibilité de la plupart des données
relevant de la théorie de l'adaptation institutionnelle, nos attentes
sont tout de même comblées. Notre apport étant celui
d'avoir proposé une contribution à l'identification des atouts du
Cameroun dans la concurrence internationale pour attirer les IDE.
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ANNEXES
TEST DE CAUSALITE AU SENS DE
GRANGER
ANNEXEA0
Pairwise Granger Causality Tests Date: 02/25/09 Time: 11:19 Sam
ple: 1970 2006
Lags: 2
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
LIDE does not Granger Cause LPOP
|
35
|
0.57487
|
0.56885
|
LPOP does not Granger Cause LIDE
|
|
0.83 140
|
0.44523
|
LIDE does not Granger Cause LPNBHBT
|
35
|
1.20440
|
0.31 396
|
LPNBHBT does not Granger Cause LIDE
|
|
0.65417
|
0.52713
|
LIDE does not Granger Cause LOUV
|
35
|
0.93977
|
0.00092
|
LOUV does not Granger Cause LIDE
|
|
0.82043
|
0.44988
|
LDEN does not Granger Cause LIDE
|
35
|
0.10018
|
0.90498
|
LIDE does not Granger Cause LDEN
|
|
0.09065
|
0.91 359
|
LCR does not Granger Cause LIDE
|
35
|
1.58851
|
0.22093
|
LIDE does not Granger Cause LCR
|
|
0.14722
|
0.00073
|
LANAL does not Granger Cause LIDE
|
35
|
3.77987
|
0.03435
|
LIDE does not Granger Cause LANAL
|
|
0.34693
|
0.70965
|
DS does not Granger Cause LIDE
|
35
|
1.12793
|
0.33705
|
LIDE does not Granger Cause DS
|
|
1.98444
|
0.00210
|
ANNEXE 1 : TEST DE NORMALITE SUR ENSEMBLE DES
VARIABLES
|
DS
|
LPOP
|
LPNBHBT
|
LOUV
|
LIDE
|
LDEN
|
LCR
|
Mean
|
0.419355
|
2.432598
|
6.376786
|
-0.702294
|
3.934295
|
4.720614
|
-1 .6987
|
Median
|
0.000000
|
2.397895
|
6.470800
|
-0.693 147
|
4.356709
|
4.699998
|
-1.6094
|
Maximum
|
1.000000
|
2.890372
|
7.363280
|
-0.356675
|
6.400257
|
4.879995
|
-1.2039
|
Minimum
|
0.000000
|
1.945910
|
5.111988
|
-1.139434
|
0.693147
|
4.579996
|
-2.5257
|
Std. Dev.
|
0.501610
|
0.313679
|
0.542277
|
0.205758
|
1.572589
|
0.112269
|
0.3634
|
Skewness
|
0.326860
|
-0.037987
|
-0.902414
|
-0.292044
|
-0.527454
|
0.159205
|
-0.7261
|
Kurtosis
|
1.106838
|
1.624918
|
3.200687
|
2.581052
|
2.203461
|
1.410792
|
2.4130
|
Jarque-Bera
|
5.181410
|
2.449804
|
4.259502
|
0.667375
|
2.256937
|
3.393167
|
3.1690
|
Probability
|
0.074967
|
0.293787
|
0.118867
|
0.716278
|
0.323528
|
0.183309
|
0.2050
|
Observations
|
31
|
31
|
31
|
31
|
31
|
31
|
31
|
|
LANAL
|
|
|
|
|
|
|
Mean
|
-2.010765
|
|
|
|
|
|
|
Median
|
-2.040221
|
|
|
|
|
|
|
Maximum
|
-0.820981
|
|
|
|
|
|
|
Minimum
|
-3.506558
|
|
|
|
|
|
|
Std. Dev.
|
0.785833
|
|
|
|
|
|
|
Skewness
|
-0.146548
|
|
|
|
|
|
|
Kurtosis
|
1.840012
|
|
|
|
|
|
|
Jarque-Bera
|
2.206859
|
|
|
|
|
|
|
Probability
|
0.331731
|
|
|
|
|
|
|
Observations
|
37
|
|
|
|
|
|
|
ANNEXE 2 : TEST DE LA TRACE DE JOHANSEN
Date: 02/25/09 Time: 10:51
Sam ple: 1970 2006
Included observations: 35
Test
assum ption:
No
determ inistic
trend in the
data
Series: LIDE LPOP LPNBHBT LOUV LDEN LCR LANAL DS Lags interval: 1
to 1
Eigenvalue
|
Likelihood Ratio
|
5 Percent Critical Value
|
1 Percent Critical Value
|
Hypothesized No. of CE(s)
|
0.983721
|
312.5192
|
141.20
|
152.32
|
None **
|
0.801818
|
168.3934
|
109.99
|
119.80
|
At most 1 **
|
0.638840
|
111.7434
|
82.49
|
90.45
|
At most 2 **
|
0.594830
|
76.09818
|
59.46
|
66.52
|
At most 3 **
|
0.467625
|
44.47747
|
39.89
|
45.58
|
At most 4 *
|
0.348052
|
22.41321
|
24.31
|
29.75
|
At most 5
|
0.184338
|
7.440540
|
12.53
|
16.31
|
At most 6
|
0.008793
|
0.309105
|
3.84
|
6.51
|
At most 7
|
*(**) denotes rejection of the hpothesis at 5% (1%)
level
LR. Test indicates 5 cointegrating equation(s) at 5%
significance level
TESTS SUR LES RESIDUS DU MODELE DE LONG
TERME.
ANNEXES 3 : TEST DE NORMALITE
-1 .5 -1 .0 - 0.5 0.0 0.5 1 .0 1 .5
8
6
4
2
0
Series: RESID01
Sample 1970 2006
Observations 31
Mean -2.55E-15
Median 0.171695
Maximum 1.434842
Minimum -1.546716
Std. Dev. 0.781764
Skewness -0.486240
Kurtosis 2.442249
Jarque-Bera 1.623371
Probability 0.444109
Source : Résultats obtenu sur Eviews
TESTS SUR LES RESIDUS DU MODELE DE COURT
TERME.
ANNEXES 4 : TEST DE NORMALITE
8
6
4
2
0
-8.0E-13 -4.0E-1 3 -1.3E-28 4.0E-1 3
Seies: RESID02
Sample 1971 2006
Observations 30
Mean -5.23E-15
Median 2.65E-14
Maximum 5.42E-13
Minimum -8.75E-13
Std. Dev. 2.96E-13
Skewness -0.722792
Kurtosis 4.014703
Jarque-Bera 3.899169
Probability 0.142333
Source : Résultats obtenu sur Eviews
TABLES DES MATIERES
AVERTISSEMENT
|
2
|
DEDICACE
|
.3
|
REMERCIEMENTS
|
4
|
SOMMAIRE
|
5
|
LISTE DES SIGLES ET ABRVIATIONS
|
. 6
|
LISTE DES GRAPHIQUES ET DES FIGURES
|
7
|
LISTE DES TABLEAUX
|
8
|
RESUME
|
..9
|
INTRODUCTION GENERALE
|
10
|
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE
L'ETUDE....15
CHAPITRE 1 : THEORIE DES IDE
|
16
|
SECTION 1- Définition et
déterminants théoriques de l'ide
|
17
|
A : Revue générales des théories sur les IDE
|
17
|
B : Définitions opérationnelles des Investissements
Directs Etrangers
|
21
|
C : La firme multinationale
|
23
|
D : La théorie O.L.I
|
.25
|
1-Les facteurs d'offre 26
2- Les facteurs de demande 26
SECTION 2- Les stratégies des ides
|
.29
|
A : La stratégie d'accès aux ressources du
sol et du sous-sol
|
29
|
B : La stratégie Horizontale...... ...... ... ......
|
.......... .....30
|
C : La stratégie verticale
|
32
|
CHAPITRE 2 : L'ANALYSE DES FLUX D'IDE ET CADRE
D'INVESTISSEMENT
AU CAMEROUN 35
SECTION1 - Analyse des flux des IDE
36
A-les flux d'IDE entrant dans les pays en
développement 36
B-les flux d'IDE vers l'Afrique et vers la CEMAC . .37
SECTION 2 - Environnement des ides au Cameroun
..40
A-L'attractivité de l'investissement direct
étranger au Cameroun 41
1- Les politiques d'incitations à l'investissement direct
étranger au
Cameroun 41
a- Les politiques d'incitations générales 42
b- Les politiques d'incitations spécifiques ..43
2- Les insuffisances des conditions d'attraction de l'IDE au
Cameroun 45
a-La défaillance de l'environnement institutionnel
camerounais .45
b- Les politiques publiques insuffisantes 46
B-L'évolution des flux d'investissements directs
étrangers au Cameroun de 1970 à
2006 48
1- L'analyse critique de l'évolution des flux
d'investissements directs étrangers au Cameroun pour la période
1970 à
2006 ..48
2- L'analyse comparative de l'évolution des flux
d'investissements directs étrangers .51
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE 54
DEUXIEME PARTIE : EVALUATION DES DETERMINANTS DES IDE AU
CAMEROUN 55
CHAPITRE 3 : UNE MODELISATION DES FACTEURS EXPLICATIFS
DES IDE
AU CAMEROUN ..56
SECTION 1- SPECIFICATION DU MODELE DE BASE
57
A) le modèle de base . 57
a) Présentation et définition des
différentes variables du modèle de base .57
b) Le choix des variables retenues pour notre modèle
.62
B) La forme fonctionnelle du modèle 62
SECTION 2 - SOURCE DES DONNEE ET DETERMINANTION
DE LA METHODE ESTIMATION ...66
A) source des données et échantillon 66
B) Traitement des données . ..66
a-Les tests de stationnarité 67
b-Les tests de co-intégrations 70
1- Le cadre méthodologique de l'estimation de la relation
de long terme 70
2-Les limites de l'estimation par la méthode de Engle et
Granger 71
c-L'estimation de la relation de court terme: le modèle
à correction d'erreur 72
1-Le cadre méthodologique de l'estimation du modèle
à correction d'erreur 72
2) Les conditions d'estimation du modèle à
correction
d'erreur 73
CHAPITRE 4 : LES RESULTATS DES MODELE
ET
LES RECOMMANDATIONS 75
SECTION 1 - La présentation et l'analyse
critique des résultats d'estimation 76
A-l'estimation de la relation de long terme
|
..76
|
1-la présentation des résultats
|
.77
|
2-L' analyse critique des résultats
|
77
|
B-l'estimation de la relation de court terme .
|
.80
|
1-la présentation des résultats
|
80
|
2- l'analyse critique des résultats
|
81
|
|
107
|
SECTION 2 - L'impact de l'investissement direct
étranger sur l'économie .83
Camerounaise et les recommandations de politiques
économiques A) l'impact des flux d'investissements directs
étrangers sur
L'économie camerounaise 84
1) les conséquences positives des flux d'IDE sur
l'économie camerounaise 84
A-l'incidence sur la structure de l'économie
camerounaise 84
b- l'incidence sur les recettes
budgétaires et revenus privés
camerounais ..86
2) les inconvénients des flux d'entrée des
investissements direct étranger sur
l'économie camerounaise 86
a- Les conséquences budgétaires lourdes 87
b-Les conséquences sur la structure de
l'économie
camerounaise 87
B-les recommandations de politiques économiques .88
1) tests de stabilité des coefficients du modèle
89
2-les recommandations 90
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE .93
CONCLUSION GENERALE .94
BIBIOGRAPHIE .96
ANNEXE .100
TABLE DES MATIERES 105