L'enseignement au Congo - Brazzaville : entre crise identitaire
et refondation socio-culturelle
Docteur Claude - Ernest KIAMBA1(*)
Introduction
Avec la libéralisation du jeu politique à partir
de 1990, le Congo avait été classé parmi les bons
élèves de la démocratie en Afrique : « Le Congo
est l'un des 16 pays qui ont connu une transition démocratique conclue
par des élections et l'alternance au pouvoir : un nouveau parti et
un nouveau président. Ces seuls critères lui permettent de
figurer dans la catégorie avantageuse des expériences
achevées où il se trouve en compagnie de pays tels que le
Bénin et la Zambie, ou encore le Mali et le Malawi »2(*). Mais cette transition avait
connu des difficultés : « L'achèvement relativement
précoce de la transition congolaise ne doit pas conduire à
négliger le caractère profondément conflictuel et
éclaté du champ politique. Il en découle une contrepartie
structurelle qui est la difficulté des grands hommes à imposer
durablement leur autorité sans recourir à la coercition, qu'ils
soient au pouvoir ou dans l'opposition »3(*). Ces problèmes avaient eu
des effets directs sur différents secteurs sociaux, dont
l'éducation4(*).
L'Etat avait pris l'engagement de le réformer en tenant compte aussi
bien de son adaptation au contexte socioculturel local, des recommandations de
la Conférence Nationale Souveraine (C.N.S) de 1991 que des
différentes lois d'orientation scolaire, dont la loi n°25-95 du 17
novembre 1995 modifiant celle n°008/90 du 6 septembre 1990.
Cette étude portera, d'abord, sur la situation de
l'enseignement et la question de sa neutralité politique (1). Il
s'agira, ensuite, de l'exigence de sa restructuration face à la
persistance de la crise socio-économique (2). Enfin, on analysera la
réhabilitation de l'enseignement et les difficultés
d'appropriation des réformes (3).
1. L'enseignement et le nouveau contexte
socio-culturel et politique
La dépolitisation de l'enseignement au Congo,
considérée comme un sujet tabou à l'époque du Parti
Congolais du Travail (P.C.T), avait fait l'objet de multiples débats
pendant la C. N.S. Cette dépolitisation était liée, d'une
part, à la nécessité de redynamiser le système
éducatif ainsi qu'à l'urgence de son arrimage avec les nouvelles
réalités culturelles et économiques nationales; d'autre
part, elle marquait la fin d'une époque où l'initiative
privée avait été soumise à la seule raison
d'État. Pour saisir ces enjeux, il faut étudier l'impact de ces
mutations sur le corps social. L'analyse des facteurs ayant contribué
à la revalorisation des initiatives autonomes de la jeunesse permet d'en
rendre compte. L'analyse des raisons ayant conduit à la fermeture de
l'École Supérieure du Parti explique aussi ces mutations.
1.1. La libération de la jeunesse du poids des
structures idéologiques du Parti unique
Au début de l'année 1990, la situation politique
au Congo avait été caractérisée par la remise en
cause du régime socialiste en inadéquation avec les
réalités culturelles congolaises. Grâce aux tensions
sociales, la libéralisation du jeu politique avait été
enclenchée et le moment le plus important fut celui de l'organisation
par la Confédération Syndicale Congolaise (C.S.C), du 7 au 11
septembre 1990, de son VIIIè Congrès au cours duquel
l'idée de la C.N.S avait été émise. C'était
le moment de la rupture des évidences politiques et culturelles, avec la
déclaration d'indépendance du syndicat vis-à-vis du P. C.
T, l'exercice de la démocratie intégrale, le retrait du projet de
loi sur l'abaissement de l'âge de la retraire à 50 ans, le
déblocage des avancements, des reclassements, la révision de la
situation administrative avec des effets financiers, la négociation des
conventions collectives. Réticents au départ, les acteurs
politiques avaient cédé sous la pression des syndicalistes. Ce
qui montre que la grève est un moyen essentiel pour la remise en cause
de l'ordre politique, car elle permet l'inversion symbolique du rapport
politique ordinaire et met en scène des acteurs dans différents
champs. Ainsi, la direction du P.C.T avait fait volte face et s'était
réunie en session extraordinaire du 28 au 30 septembre 1990, en
décidant d'instaurer le multipartisme et de dissoudre ses cellules
idéologiques au sein des établissements scolaires.
Le rôle assigné à la jeunesse, longtemps
considérée comme une avant-garde idéologique au sein du
parti, a été remis en cause. Ce qui avait permis aux
élèves et étudiants de recouvrer le droit d'adhérer
à n'importe quel mouvement politique, sans être
inquiétés par la culture de répression naguère
utilisée comme un moyen d'intimidation des masses populaires. Avec ces
mutations, le statut de l'école avait changé au point où
elle n'était plus considérée comme un simple outil servant
à la glorification des « héros » du parti. On
passait ainsi de « l'École du Peuple »
uniformisante, populaire et gratuite à l'école
démocratique de l'ajustement structurel, ouverte et payante. Les
associations d'élèves et étudiants, au même titre
que les syndicats affiliés à la C.S.C, avaient joué un
rôle de catalyseur dans la lutte pour la libéralisation politique
au Congo. A l'université Marien Ngouabi, par exemple, cette
époque avait été marquée par la récurrence
des grèves des étudiants et des enseignants. Ce qui
démontre que les mobilisations des enseignants et des étudiants
présentent quelques caractéristiques que l'on retrouve rarement
dans d'autres groupes sociaux. Les enseignants et étudiants ont des
revendications claires et leurs mouvements sont souvent bien structurés.
Aussi, l'enseignement supérieur au Congo a toujours évolué
dans un contexte très politisé. Mais ces caractéristiques
ne suffisent pas ici à expliquer la crise de l'enseignement. Il y a
également la paupérisation des enseignants et des
étudiants liée aux facteurs économiques.
1.2. La fermeture de l'École du Parti et la
dépolitisation de l'enseignement
La réforme de l'université au Congo a longtemps
été différée à cause de la
prééminence de l'École du Parti qui avait pour mission de
former les cadres dont le P.C.T avait besoin pour sa propre survie. La
réforme de l'enseignement était d'autant plus urgente que la
coexistence de ces deux structures de formation avait contribué à
une véritable confusion dans la manière de gérer
l'enseignement au niveau du supérieur. La réforme était
nécessaire car, selon le Président Marien Ngouabi,
« L'université de Brazzaville devra nécessairement
refléter notre option : voilà pourquoi dans les meilleurs
délais, le marxisme-léninisme sera enseigné dans toutes
les facultés sans exception »5(*). Cette coexistence posait le problème de
leadership entre ces deux institutions, car les cadres politiques
formés6(*) à
l'École Supérieure du Parti avaient plus de considération
que les autres cadres justifiant d'un cursus universitaire conforme aux normes
académiques.
La décision de fermer l'École Supérieure
du parti prise au moment de la Conférence Nationale Souveraine
était, par ailleurs, liée à la nécessité de
doter l'administration publique de cadres suffisamment formés capables
de relever le défi de la construction nationale conformément aux
réalités sociales et culturelles locales, sachant que
l'idéologie marxiste-léniniste avait été en
déphasage avec les réalités congolaises. La formation des
compétences initiée par le P.C.T avait été
préjudiciable, car la gestion partisane de l'État avait non
seulement réduit les possibilités d'un réel
développement socio-culturel et économique, mais aussi
contribué à la frustration de nombreux cadres dont le seul moyen
d'échapper à la politique de répression était soit
de s'exiler, soit d'épouser les idées du parti en
intégrant les sphères idéologiques de la domination. Les
mutations de cette époque avaient permis de relancer le débat au
sujet de la réforme de l'Enseignement supérieur et de son
adaptation aux besoins de développement du pays.
1.3. L'émergence de nouveaux réseaux de
co-gestion des politiques de l'enseignement
Avant l'indépendance, le système éducatif
congolais comprenait l'enseignement public et l'enseignement privé.
Mais, avec l'adoption de la loi 32-65 du 12 décembre 1965 sur la
nationalisation de l'enseignement, l'école avait été
placé sous le contrôle du Parti et de l'État,
réduisant ainsi la participation du secteur privé à la
formation des cadres. L'État devenait le seul acteur décisionnel
et ses gestionnaires furent considérés comme étant des
techniciens qui travaillaient d'autant mieux qu'ils étaient
coupés des citoyens. Trois décennies après, l'État
était incapable de résoudre les problèmes qui minent
l'enseignement : le problème d'adaptabilité de
l'enseignement aux réalités culturelles locales, l'augmentation
des effectifs scolaires, la baisse du niveau des élèves,
l'insuffisante qualification des enseignants, la dégradation des
infrastructures et l'affaiblissement des financements, voire
l'inadéquation entre les programmes et les contenus des enseignements
aux réalités congolaises. D'où la nécessité
de décentraliser ce secteur en insistant sur le partage7(*) du pouvoir décisionnel
avec les partenaires sociaux8(*) et la revalorisation du patrimoine national. La
responsabilisation des acteurs sociaux implique une flexibilité au
niveau des programmes. Ce qui justifie la mise en place de nouveaux cadres
éducatifs adaptés aux cultures locales, donc
généralisables avec les moyens propres au pays, et pertinents par
rapport aux réponses à donner aux exigences de la
société, variables selon son évolution. Le corollaire de
cette responsabilisation est la tendance à la différenciation des
modèles de développement de l'éducation en rupture avec le
dirigisme étatique prôné par le P.C.T. La revalorisation du
partenariat public-privé assure l'autonomisation des citoyens et permet
d'accroître les performances du système éducatif en termes
d'accès, d'équité, de qualité et de pertinence. La
décision de dénationaliser9(*) l'enseignement constituait la preuve de
l'essoufflement de l'État.
Les statistiques de la Direction des Études et de la
Planification Scolaire et Universitaire (DEPSU) de 1997 chiffrent le nombre de
structures d'enseignement privé au Congo à 39510(*). L'église catholique,
par exemple, avait pu récupérer ses écoles même si
la signature de l'accord avec l'État ne s'était faite qu'à
partir du 5 janvier 2000. Pour 2000-2001, la Commission Épiscopale pour
l'Éducation Catholique indique : « Le diocèse de
Pointe-Noire a crée 5 écoles, celui de Nkayi 3, celui de Kinkala
s'est vu redonner 2 écoles ; le diocèse de Brazzaville a
retrouvé 4 écoles et en a crée 33, le diocèse
d'Owando a retrouvé 10 écoles et en a crée 3 ; le
diocèse de Ouesso a crée 1 école, la Préfecture
Apostolique de Likouala a crée 2 écoles »11(*). Ce désengagement
progressif de l'État du secteur de l'éducation s'était
accompagné d'un «nouvel engagement des citoyens»12(*) pour reprendre John Clayton
Thomas. Car tous ceux qui oeuvraient dans la clandestinité par crainte
des représailles du P.C.T travaillaient, désormais, à la
gestion de l'enseignement dans l'intérêt de tous13(*). Mais cette association, si
elle n'est pas bien préparée, constitue une menace pour la
démocratie : « Malgré les
résultats patents obtenus par les groupes de citoyens dans certains
secteurs de l'action publique, un ensemble croissant de données vient
confirmer l'idée selon laquelle une participation du public automatique,
sans limites et irréfléchie peut entraîner de dangereux
dysfonctionnements dans les rouages politiques et
administratifs »14(*).
Il faut noter que la réforme de l'enseignement
privé avait suscité d'autres problèmes, dont le non
respect de la législation15(*) en vigueur. Certains établissements sont
logés dans des maisons de fortune16(*) et le coût élevé des droits
scolaires est tel que les enfants des familles pauvres n'ont pas facilement
accès à ces structures. Le manque de statistiques fiables ne
permet pas aussi de maîtriser la situation de l'enseignement privé
au Congo. Il y a eu une sorte d'«anarchie organisée »,
car certaines écoles privées appartiennent soit aux hommes
d'affaires bénéficiant de la complicité de certains
dirigeants, soit à ces derniers.
2. La restructuration de l'enseignement face à la
persistance de la crise économique
Face à la persistance de la crise économique qui
avait remis en cause les efforts de redynamisation de l'économie
nationale et, compte tenu des pressions exercées par les bailleurs de
fonds, l'Etat congolais était contraint d'adopter d'autres politiques
adaptées aux besoins de la construction nationale. La
nécessité d'une bonne gouvernance était plus perceptible
dans le secteur de l'enseignement. Les raisons de l'adoption de nouvelles lois
d'orientation scolaire en 1990 et les débats17(*) sur la réhabilitation
de l'enseignement organisés lors du Forum sur la Réconciliation
Nationale de 1998 permettent d'élucider cette situation.
2.1. La réforme de l'enseignement et les nouvelles
exigences socio-économiques
Si le bilan établi lors de la Conférence
Nationale Souveraine avait permis d'évaluer le système
éducatif, on remarque que les stratégies adoptées pour
corriger ces incertitudes n'avaient pas été idoines au regard de
la persistance des tensions politiques et économiques. Il y a
inadéquation entre les politiques de l'éducation et les
capacités de l'État à satisfaire les attentes du peuple.
Les réformes devant allier l'éducation et le développement
n'avaient pas tenu compte des capacités de l'État à
résorber les flux de produits formés18(*). L'Etat avait ainsi
décidé de fabriquer d'autres programmes de relance
économique et sociale : le Programme d'Actions Économiques
et Sociales (PAES 1990-1994); le Programme d'Action et de Relance
Économique et Sociale (PARESO)19(*) en janvier 1994; le Mémorandum de politique
Économique et Financière en avril 1995; le Programme de
Renforcement des Capacités de Gestion (PROGES) en novembre 1996; le
Programme d'Action Sociale d'Urgence (PASU) en novembre 1996; le Programme
Intérimaire Post-conflit (PIPC 2000-2002). Ces programmes concernaient
aussi l'enseignement :
(...) le gouvernement s'est fixé un objectif :
accroître la qualité de l'enseignement, tout en garantissant un
accès plus large à l'éducation, en particulier pour les
jeunes filles, les déshérités et les étudiants dans
les régions rurales. La stratégie consiste à corriger les
déséquilibres entre les dépenses de salaires et
l'expansion des installations physiques (...) pour atteindre la norme de 50
élèves par classe, en utilisant le système des classes
alternées. A cette fin, le gouvernement a décidé
d'établir à partir du budget 1997 des objectifs de
dépenses graduelles20(*).
Le deuxième programme21(*) adopté au moment de la dévaluation du
franc CFA avait permis de relancer les négociations avec les bailleurs
de fonds à la suite de la lettre d'intention adressée par le
gouvernement congolais au Directeur Général du F.M.I en mai 1994
: « En proie à une crise économique et
financière profonde depuis le milieu des années 1980,
l'économie congolaise commençait à connaître une
légère reprise entre 1995 et 1996 avec la mise en oeuvre des
programmes de réformes économiques avec les principaux bailleurs
de fonds tant multilatéraux que bilatéraux (F.M.I; B.M, U.E),
Coopération française, G.T.Z, Système des Nations Unies
(...) »22(*). Ce
programme visait l'ouverture du marché intérieur et le
désengagement progressif de l'État des activités de
production. L'enseignement devait intégrer ce nouveau contexte. Ces
nouvelles exigences devaient mettre l'accent sur l'apprentissage des
connaissances pratiques, afin de répondre aux besoins
développement de l'État. Mais cette dynamique de revalorisation
de l'enseignement avait peu de chance de réussir à cause de la
persistance d'une conjoncture socio-politique très critique.
2.2. Une administration scolaire bloquée23(*)
L'enseignement n'échappe pas aux problèmes qui
minent les institutions publiques à divers niveaux : d'abord, la
question de l'autonomisation des collectivités locales. Ensuite, celle
de la répartition des tâches entre l'administration centrale et
ces collectivités. A ce stade, des mesures politiques avaient
été prises pour leur implication dans la gestion de
l'enseignement. La loi24(*) n°014/79 du 10 mai 1979 donne des pouvoirs
clairs aux collectivités locales : assurer le contrôle effectif du
système éducatif dans leurs localités; prendre en main la
gestion et la protection des personnels, du matériel et des autres
moyens mis à leur disposition pour l'éducation des jeunes;
participer à l'amélioration des rendements scolaires; veiller au
développement harmonieux de l'école dans la localité.
Mais, seulement, l'on note une confusion entre les notions de
« décentralisation » et de
« déconcentration ». Enfin, il y a le
problème des infrastructures, dont l'analyse révèle une
vraie démission de l'État.
On peut, toutefois, se demander si ces pouvoirs locaux
participaient réellement à la prise de décisions au regard
du poids de l'administration centrale. A dire vrai, ces pouvoirs
n'étaient que des relais par lesquels transitaient les idées du
parti en direction du monde de l'éducation. Le document sur la
Décentralisation et ses problèmes déposé
au Cabinet du Directeur Général de l'Enseignement le 24
août 1976 indique : « Dans certaines régions, on a
constaté que les Présidents des Comités Exécutifs
ont trop tendance à vouloir se substituer au Directeur Régional
de l'Enseignement dans la résolution des situations scolaires,
particulièrement, dans l'implantation des nouvelles écoles et la
construction des salles de classe, la gestion des crédits, le mouvement
du personnel ». La logique de décentralisation s'était
muée en une simple idéologie de la déconcentration :
« Conformément à l'organigramme du Ministère de
l'Enseignement Primaire et Secondaire, il y a trois sources de
décisions : le Ministre et son Cabinet; le Directeur
Général de l'Enseignement et ses Directions centrales; le
Directeur Régional de l'Enseignement et ses Services régionaux
(...) Mais, malheureusement, nous constatons que le phénomène de
la décentralisation est battu en brèche par les Directeurs
centraux qui veulent que les services régionaux dépendent
directement d'eux, ce qui est une inconséquence ».
Financièrement, les directions régionales n'étaient pas
autonomes, le parti conservait le monopole de l'allocation des ressources.
3. L'enseignement supérieur et les
difficultés d'appropriation des réformes
L'université de Brazzaville est composée de
cinq facultés et de cinq Instituts. Malgré cette organisation
elle connaît de sérieux problèmes tant dans sa gestion que
dans son fonctionnement. Il s'agit, dans cette section, d'étudier les
différents problèmes qui se sont toujours posés à
cette institution et les stratégies déployées pour les
résoudre.
3.1. Les états généraux25(*) et l'audit de l'enseignement
supérieur
La décision d'organiser les états
généraux de l'université au Congo était le fruit
d'un large consensus national dans le but de « faire participer les
universitaires eux-mêmes et leurs partenaires au processus de prise de
décision par le gouvernement de transition, processus devant conduire
à transformer l'université en un haut lieu de la culture, de la
science et de la technologie adapté et intégré au
régime de démocratie pluraliste débarrassé des
tares léguées par le système
monolithique »26(*). Ces assises devaient traduire en actes les
résolutions de la C. N. S relatives à la réhabilitation de
l'université. La préparation à l'attention du gouvernement
de transition des textes spécifiant le statut, le rôle de
l'université, la réflexion sur la création de
l'Académie Congolaise des Sciences et des Beaux Arts, l'aboutissement
à la loi d'orientation et de programmation pour la recherche et le
développement technologique, figuraient aussi parmi ces réformes.
Certains universitaires, victimes des pratiques discriminatoires du P.C.T,
s'étaient organisés en cercles d'études et en associations
comme le Mouvement pour les Libertés et la Démocratie (MO.LI.DE)
ou le Forum pour la Démocratie et la République (F.D.R) afin de
revendiquer le renouvellement de la classe politique, voire
l'amélioration de leurs conditions de travail. L'un des cercles
puissants à cette époque était « La
Cause », inspiré du Journal « La Cause du
Peuple » animé par le philosophe français Jean Paul
Sartre.
Ces associations publiaient secrètement des tracts et
animaient à côté des partis politiques des Commissions
ad hoc créées pendant la C. N. S. Suivant le calendrier de
départ, les états généraux devaient se tenir un ou
deux mois après cette conférence. Mais, vue la dégradation
des structures éducationnelles, leur tenue exigeait d'abord un vrai
audit : « L'état embryonnaire chronique de l'université
conduit à organiser un audit pour permettre au gouvernement de la
République de disposer d'éléments objectifs afin de
concevoir une stratégie d'un développement de cette institution
qui soit cohérent et adapté à la démocratisation du
pays et intégré à l'ensemble du système national de
la science et de la technologie ainsi qu'aux autres secteurs du
développement national»27(*). L'audit devait spécifier le rôle de
l'université dans la société, car cette dernière
s'appuie sur la première pour son développement grâce
à la formation que les gens y reçoivent28(*). Il visait une formulation
explicite des idées en vue d'adapter l'université aux cultures
locales et de la transformer en un véritable moteur du
développement national.
Finalement, qu'en était-il de ces états
généraux ? Avec son accession au pouvoir suprême,
Pascal Lissouba s'était engagé à les organiser à
partir de l'année 1996, mais l'instabilité politique avait
plutôt orienté l'attention des acteurs politiques vers la lutte
pour le pouvoir. La réforme de l'université avait simplement
été différée29(*). A la place de ces assises le gouvernement avait
proposé de simples aménagements30(*) au niveau de l'université concernant
l'amélioration des horaires de travail des enseignants, les
modalités de recrutement des personnels et leur avancement, les moyens
de revalorisation de leur situation salariale comme le dit encore Martial
Vincent de Paul Ikounga : « Il vaut mieux tenir cette
réunion avec des personnes qui ne vivent pas dans des conditions
délicates. Quand tout le monde a mangé, on peut parler d'avenir,
et autrement que lorsqu'on a faim. Et peut-on parler de grandes réformes
d'avenir alors qu'à tout moment un enfant peut venir vous demander
pourquoi vous n'êtes pas en mesure de mettre des tables et des bancs dans
chaque salle de classe ? ». Ce qui démontre le peu
d'importance accordée à la formation des cadres, en dépit
des discours31(*)
politiques sur la réforme de l'université comme le disait le
Ministre de l'enseignement supérieur, Henri Ossebi, à la
Télévision nationale congolaise le 31 janvier 2004 :
« Les états généraux de l'université
Marien Ngouabi vont se tenir cette année ».
3.2. Le rôle de l'enseignement supérieur dans
une société congolaise en pleine mutation
La problématique concernant le rôle de
l'enseignement supérieur dans la société congolaise
nécessite, comme l'indique le titre, de réfléchir sur la
place de l'université dans le développement local. En tant
qu'institution sociale majeure dans la formation des compétences
qualifiées, l'université au Congo doit pouvoir jouer son
rôle de catalyseur du développement en tenant compte aussi bien de
l'évolution de la vie sociale et économique que des mutations
politiques et culturelles qui s'opèrent au plan national. Or, à
l'image de bien d'autres institutions universitaires au niveau africain,
l'université au Congo éprouve plusieurs difficultés
à s'imposer comme une institution dont le rôle majeur est de
soutenir le développement national à travers les produits humains
qu'elle contribue à façonner. L'université, dans un pays,
doit être le reflet des réalités sociales et culturelles
locales au risque de se conformer aux idéologies importées qui
pervertissent sa vraie nature ou son identité réelle. Nonobstant
des déclarations politiques sur les réformes de l'enseignement
supérieur au Congo, les choses sont demeurées intactes, et ce
depuis la fin des guerres civiles de 1993 et 1993. L'université et les
universitaires continuent de subir les effets des mauvaises politiques
implémentées par les pouvoirs publics. Au-delà des aspects
typiquement financiers et économiques, l'enseignement supérieur
soufre d'un manque avéré des infrastructures modernes capables de
soutenir les activités de recherche proprement dites. Il n'existe
presque pas de laboratoires répondant aux normes qualités en
matière de recherche université dans le contexte actuel de la
mondialisation et de la concurrence. Ce qui conduit à la
démotivation des enseignants et des chercheurs, obligés de
chercher d'autres voies et moyens de survie.
A l'université, la recherche constitue le parent pauvre
des politiques éducatives comme le disait le Secrétaire du
Comité Central du P.C.T, Jean François Obembé :
«La recherche scientifique à l'université Marien Ngouabi se
présente aujourd'hui comme la cinquième roue de la charrette.
Elle est en effet diluée dans les affaires académiques au lieu
d'être un département indépendant »32(*). Ceci est vrai car les
structures qui existaient, jadis, dans certaines facultés comme celle
des Sciences Économiques avaient été détruites lors
des guerres civiles : « Les structures d'accueil sont insuffisantes
et concentrées à Brazzaville; elles ont subi d'importants
dégâts suite aux différentes guerres et ont
été vidées de leur contenu »33(*). Ce qui constitue un calvaire
pour les chercheurs. Conscients de ce qu'aucun pays au monde ne peut se
développer sans une base solide dans le secteur de la recherche, les
politiques avaient décidé de faire de la science et de la
technologie un moteur du développement au Congo. Mais l'illusion avait
été de taille, car l'avenir aura démontré que
c'était juste l'effet des annonces.
Conclusion
En définitive, grâce à l'engagement du
Congo sur la voie de la démocratie à partir de l'année
1990, plusieurs projets de développement politique et
socio-économique avaient été mis en place par l'Etat pour
résoudre l'épineux problème de la construction de
l'État, conformément, aux recommandations de la Conférence
Nationale Souveraine. Et, parmi ces problèmes, figurait en bonne place
la crise du système éducatif. Des décisions politiques
avaient été prises afin de mettre en oeuvre des réformes
capables de corriger ces décalages et d'arrimer l'enseignement aux
réalités locales congolaises, notamment, la loi d'orientation
scolaire de 1995 abrogeant celle de 1990. Si la C. N. S avait permis de
dénationaliser l'enseignement, il reste que des interrogations sur sa
gouvernance demeurèrent en suspens. Au-delà de la volonté
affichée par les dirigeants politiques pour redresser le système
éducatif, le Congo continuait de faire face à des
difficultés socio-économiques. L'étude a
démontré que les réformes des structures, le financement
de l'éducation, la revitalisation de la recherche, la promotion de la
science et de la technologie n'avaient pas produit de résultats. Avec
l'arrivée au pouvoir de Pascal Lissouba, l'idée de la
réhabilitation de l'enseignement était encore d'actualité.
Mais son pouvoir avait été confronté à deux guerres
civiles ayant causé plusieurs dégâts, surtout, dans le
secteur de l'enseignement.
Cette situation n'avait pas permis à
l'université de jouer son rôle de catalyseur du
développement. Les décisions politiques visant à faire
d'elle un haut lieu de la science et de la technologie étaient
demeurées sans effets. La recherche constitue toujours le parent pauvre
des politiques d'éducation, car l'université de Brazzaville ne
dispose pas de laboratoires favorisant l'éclosion des travaux de
recherche approfondis. Ce qui explique la migration des chercheurs vers
d'autres horizons pouvant leur garantir des lendemains meilleurs. A cela il
faut ajouter les dysfonctionnements dans la gestion de l'université, car
l'évolution de la démographie estudiantine n'a pas
été suivie dans les faits par la volonté politique
d'adapter cette institution aux nouveaux impératifs du
développement économique national et aux réalités
locales.
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* 1 Chargé de Cours et
Coordonnateur du Premier Cycle à la Faculté de Sciences Sociales
et de Gestion, Université catholique d'Afrique centrale / Institut
catholique de Yaoundé, e-mail :
ckiamba@yahoo.fr.
* 2 Quantin (P.),
« Congo : on achève bien les transitions », in
Revue Camerounaise de Science Politique, Vol., 6, n°2, 1998,
p8.
* 3 Idem, p.9.
* 4 Le Ministre Martial
Vincent de Paul Ikounga disait à Fréderic Dorce au sujet de
l'Enseignement supérieur au Congo: « Lorsque je suis
arrivé à la tête du Ministère de l'Éducation
Nationale, qui regroupait alors plusieurs départements, en janvier 1995,
l'école était totalement en panne. Dans les quartiers entiers
comme à Bacongo, les cours n'avaient pas encore commencé.
Parfois, l'école avait repris, mais la fréquentation était
faible. En revanche, les revendications étaient nombreuses, sur le plan
salarial notamment. Il y avait aussi l'inconscience de ceux qui pensaient qu'on
pourrait politiser l'école » (Cf. « Congo. Cap sur
l'an 2000 », in Marchés Nouveaux, n°1, mars
1997, p.370).
* 5 Ngouabi (M.),
« A société nouvelle, université
nouvelle », in Vers la construction d'une société
socialiste en Afrique, Présence Africaine, Paris, 1975, p.170.
* 6 Il faut dire que la
majorité des «Camarades membres» du Parti qui avaient
été formés à l'École Supérieure du
Parti ne possédaient pas de compétences requises pour assumer
valablement des tâches qu'on leur assignait au sein de l'administration
publique. Nombreux étaient ceux qui avaient été
cooptés soit à cause de leur degré de militantisme, soit
par clientélisme. Ce qui avait conduit à une perte de temps au
regard des attentes des populations en matière de
développement.
* 7 Dans l'article Des
vertus du volontarisme politique, N'doye pense que la volonté
d'associer les populations à la gestion de l'enseignement se justifie
par ceci que « Dans plusieurs des pays faiblement scolarisés
d'Afrique, les gouvernements ont de plus en plus conscience de la
nécessité de cette alliance avec la société civile
(...) Les partenariats se bâtissent par le dialogue à toutes les
étapes du processus : définition, formulation,
planification, mise en oeuvre et évaluation. Ils supposent que
l'État adopte des stratégies participatives
concrétisées par la mise en place d'instruments paritaires de
concertation et d'action commune (...) Les organisations de parents et
d'enseignants, les communautés, les organisations non gouvernementales
et le secteur privé représentent des partenaires
privilégiés » (Cf. « Au Sud, les enjeux de
l'éducation pour tous », in Le Monde Diplomatique,
décembre 2000, [Supplément], I.
* 8 « Le
développement de l'éducation a entraîné des
problèmes nouveaux que l'État seul ne peut plus résoudre.
L'éducation est aussi bien un droit humain fondamental et
inaliénable qu'un vecteur de développement. C'est pourquoi il est
du devoir des gouvernements d'assurer l'éducation pour tous. Mais la
charge financière que cela implique dépasse aujourd'hui la
capacité des pouvoirs publics qui tendent à développer un
partage des coûts avec les populations et la communauté
éducative. Au Congo, les associations des Parents d'Élèves
(A.P.E), les Organisations Non Gouvernementales du secteur de
l'éducation jouent un rôle important dans la résolution des
différents problèmes qui se posent au système
éducatif. L'action la plus déterminante de ces différents
organismes est l'apport financier des A.P.E dans la construction des
infrastructures scolaires et le fonctionnement des établissements
scolaires » (Cf. Ministère de l'Enseignement primaire,
secondaire et supérieur chargé de la recherche scientifique,
Le développement de l'éducation, Brazzaville, 2001,
p.16).
* 9 La loi n°008-90 du 6
septembre 1990 précitée avait aussi permis la
dépolitisation de l'enseignement. L'article 3 de cette loi stipule :
« L'enseignement est dispensé par les Établissements
publics et par les Établissements privés ».
L'Enseignement privé vient compléter l'Enseignement public. Mais,
il avait fallu attendre le décret 96-221 du 13 mai 1996 pour que
l'exercice de cet enseignement soit réglementé. Ainsi, bien que
de manière encore timide, la problématique de la privatisation de
l'enseignement figurait déjà parmi les principaux
problèmes sur lesquels portaient les débats au colloque - bilan
de 1988. Le point n°7 traité lors de ces assises le démontre
bien.
* 10 Cf. PNUD, Rapport
national sur le développement humain. Guerres, et
après?, Brazzaville, 2002, p.22.
* 11
« Congo-Brazza : L'Église et
l'éducation », in
http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/Archives/2001,
p.2.
* 12 Cf. Action publique
et participation des citoyens. Pour une gestion démocratique et
revitalisée, Paris, Nouveaux Horizons, 1995, p.1.
* 13 Dans le Rapport sur
l'état de l'éducation en Afrique de 1995, Graw dit :
« les politiciens ne constituent en réalité qu'un des
groupes impliqués dans le processus de transformation de
l'éducation et la volonté politique n'est qu'une des conditions
probables à un réel changement » (Bureau
Régional de l'UNESCO pour l'Éducation en Afrique,
Stratégies éducatives pour les années 90 :
Orientations et réalisations, septembre, 1995, p.76).
* 14 Cupps (D.-S.),
« Emerging problems of citizen participation », in
Public Administration Review, 37, 1977, p.478.
* 15 Alors que la
durée de la scolarité officielle est de 6 ans, certaines
écoles privées ont adopté le modèle français
et ramené cette durée à 5 ans. Par souci
d'efficacité et des besoins de compétitivité, certains
programmes français ont été copiés à la
lettre au point d'aboutir à un système éducatif à
deux vitesses au Congo.
* 16 Dans le but de faire
respecter la réglementation en vigueur en matière de
création d'écoles privées et dans le but de corriger des
désordres, l'État avait ordonné, en 2004, la fermeture de
près de 200 écoles privées ne répondant pas aux
normes dans des quartiers de Brazzaville comme Talangai, Mikalou, Mfilou.
* 17 Ces débats
intervenaient dans un contexte particulier de fortes tensions sociales et
politiques, car le Congo venait de sortir des guerres civiles ayant
occasionné la destruction de plusieursinfrs structures
éducationnelles.
* 18 « S'il est un
domaine que les Congolais de toutes tendances politiques s'accordent à
reconnaître comme étant primordial dans la bataille pour le
développement et la démocratisation, c'est bien
l'éducation. Et pour cause : l'état de délabrement
actuel du système éducatif est tel que chacun accepte volontiers
que le gouvernement lui accorde la priorité. Dans un monde qui se
construit de plus en plus sur le savoir et la connaissance, les performances du
Congo sont loin d'être satisfaisantes. Résultat : les heureux
élus qui parviennent à franchir le cap des écoles et des
lycées se retrouvent souvent sans possibilité réelle de
trouver un emploi ou de poursuivre le cursus universitaire de leur
choix » (« Congo. Cap sur l'an 2000 », in
Marchés Nouveaux, n°1, mars 1997, p.362).
* 19 Ce Programme avait
permis au gouvernement congolais d'esquisser un plan stratégique
à moyen terme, dont l'objectif était de redynamiser et de
crédibiliser l'éducation.
* 20 Cf. « Congo.
Cap sur l'an 2000 », op. cit, p.362.
* 21 Ce programme avait pour
objectif principal de restaurer les équilibres budgétaires par
une gestion saine des finances publiques; de relancer les activités
économiques et commerciales par une diversification de
l'économie, stimulée et financée par les investissements
privés et les aides bi et multilatérales; améliorer la
qualité de vie en assurant aux populations un accès
équitable à l'enseignement et aux soins médicaux.
* 22 Cf. PNUD, op.
cit., p.57.
* 23 Cette expression est
utilisée en référence à l'oeuvre de Crozier qui
porte sur l'analyse du fonctionnement de la société
française : La Société bloquée,
Paris, Seuil, 1970.
* 24 Cf.
3è Congrès Ordinaire du Parti Congolais du
Travail, p.348.
* 25 Avec l'amorce du
processus de démocratisation à partir de l'année 1990,
certains pays africains comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Nigeria,
la République centrafricaine et le Tchad avaient accepté
d'organiser les états généraux de l'Enseignement, dont
l'importance s'était justifiée à travers leur
capacité de mobilisation des partenaires sociaux oeuvrant dans le
domaine de l'éducation : « Le fait marquant de ces
assises est qu'elles interpellent la conscience de tous les partenaires de
l'éducation, qu'elles se donnent comme objectif de diagnostiquer les
maux de tout le système scolaire et qu'elles tentent de formuler, de
manière consensuelle, les recommandations générales de la
politique éducative ». Ces assises étaient d'autant
plus nécessaires qu'elles avaient permis à ces pays
d'étudier en profondeur les problèmes qui minent le
fonctionnement de leurs systèmes éducatifs et de mettre en place
de nouvelles stratégies pour les résoudre.
* 26 Cf. Conférence
Nationale Souveraine, op. cit, p.74.
* 27Conférence
Nationale Souveraine, « Rapport de la Commission
Éducation », p.73.
* 28 Cf. Ministère de
l'Enseignement Primaire et Secondaire chargé de
l'alphabétisation : « Les enjeux innovants des programmes
scolaires de l'Enseignement primaire au Congo », INRAP, 2004.
* 29 L'interview du Ministre
de l'Enseignement Supérieur et Technique Martial Vincent de Paul Ikounga
à Marchés nouveaux est explicite : « Nous devions
tenir les états généraux de l'Université. J'ai
organisé une réunion fin 1996 avec les enseignants. Nous avons
constaté que le terme états généraux avait une
connotation peu claire; c'est un terme trop important pour ce qu'il recouvre
réellement. Et puis nous nous sommes dits qu'il ne fallait pas se
leurrer. Tenir des états généraux en février 1997?
A cette date, nous n'aurons pas tout à fait l'esprit aux états
généraux; les gens auront plutôt le regard rivé sur
juillet 1997 et l'échéance présidentielle» (Cf.
« Marchés nouveaux », op. cit, p.377).
* 30 L'analyse de Jean
Obambi dans une édition du journal de 20 heures à la
télévision congolaise, le samedi 31 janvier 2004, est
claire : « Rappelons que les états généraux
de l'Université Marien Ngouabi avaient été ouverts en 1996
par le Président Pascal Lissouba et ils sont restés
stockés dans les tiroirs ».
* 31 Les états
généraux de l'université Marien Ngouabi devaient
commencé en fin 2003. Des travaux préparatoires y avaient
été organisés et les conclusions validées par la
mission d'expertise de Makhoumy Fall. Ils devaient se tenir en cinq
jours : « Les états généraux se
dérouleront pendant cinq jours. Ce sera l'occasion de faire le
diagnostic du système éducatif national et de proposer la
thérapeutique. Les cadres du secteur public et les partenaires sociaux
trouveront des solutions aux problèmes qui minent l'éducation
nationale » (Cf. Le Site Officiel d'Information et de Conseil sur le
Congo, « Tenue en perspective des états généraux
de l'éducation nationale», 2002-2003).
* 32 Cf. Mweti,
n°1499 (9è année), du mardi 24 mars 1987,
p.1.
* 33 Cf. Ministère de
l'Enseignement Primaire, Secondaire et Supérieur chargé de la
recherche scientifique, Le développement de l'éducation,
Brazzaville, 2001, p.12.
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