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La banque rwandaise de developpement (brd) et son role dans le developpement economique et sociale au rwanda (1968-1990)

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par Thomas Munyaneza
Universite Nationale du Rwanda. Faculte des Lettres et Sciences Humaines . Departement d'Histoire - Licence en Histoire 2009
  

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4. Objectifs du travail

Les objectifs de ce travail consistent à :

· Décrire les activités de la B.R.D. dans une perspective historique ;

· Analyser le niveau de contribution des interventions de la B.R.D. dans différents secteurs de la vie économique et sociale du pays ;

· Relever à travers une enquête auprès de la B.R.D. et des promoteurs des projets, les difficultés rencontrées et les solutions trouvées au cours de leur exécution.

5. Limites du sujet

Sur le plan spatial, notre travail a porté spécifiquement sur les projets financés par la B.R.D. qui se trouvaient dans la ville de Kigali et les environs (Kigali rural). Sur le plan temporel, il a été effectué sur la période allant de 1968, année au cours de laquelle ladite banque a commencé ses activités jusqu'en 1990 où elle a traversé des moments critiques, caractérisés par les difficultés de recouvrement et la baisse des opérations d'investissements.

5. Cadre méthodologique

Il est toujours impérieux de faire un bon choix des méthodes et techniques afin de pouvoir réaliser un travail scientifique. Selon M. GRAWITZ la méthode est définie comme « l'ensemble des opérations sciemment coordonnées par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie. »6(*)

En effet, grâce à la méthode historique, nous avons pu démontré l'évolution des interventions de la B.R.D. dans le développement économique et social du Rwanda. Aussi la méthode statistique nous a été utile dans la présentation graphique de différentes données quantitatives pour la détermination de tendance d'évolution.

Nous nous sommes également servi des techniques suivantes :

- La technique documentaire nous a permis de collecter et d'exploiter la documentation écrite en rapport avec notre sujet ; il s'agit de mémoires, des rapports, des revues et des articles.

- La technique d'enquête orale  nous a aidé à recueillir les informations auprès des employés de la B.R.D. et des bénéficiaires de ses crédits en guise de complément à la documentation écrite.

7. Difficultés rencontrées

La principale difficulté butée est l'indifférence des agents de la B.R.D. ; l'autre difficulté est simplement le manque de classement d'archives surtout chez les promoteurs des projets. La troisième difficulté était d'ordre financier pour la réalisation de ce travail. Néanmoins, nous les avons surmontées grâce à notre qualité d'intrépidité, de patience, de courtoisie et d'écoute.

8. Structure du travail

Notre travail dispose de trois chapitres hormis l'introduction et la conclusion : le premier chapitre traite les définitions des concepts fondamentaux. Ce chapitre défini au sens large les concepts banque, développement ainsi que les banques de développement. Le deuxième chapitre fait état de lieu de l'environnement économique du Rwanda et présentation de la BRD. Comme ce titre l'énonce, ce chapitre donne les réalités dans différents secteurs de l'économie du Rwanda quelques années avant la création de la BRD et montre les raisons qui ont milité à la création de cette institution financière de développement. Ce chapitre décrit la B.R.D. à sa création et parle de son mode de fonctionnement, de ses interventions auprès des projets de développement économique et social du pays et des facteurs limitatifs de l'accélération du rythme d'accroissement des interventions de cette banque. Enfin le troisième fait l'analyse des performances des certains projets financés par la B.R.D. de 1986 à 1990. Ce chapitre montre clairement les projets de développement économique et social et leurs résultats.

CHAP.I. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DU RWANDA ET

PRESENTATION DE LA B.R.D

Les termes «Développement» et «banque de développement» méritent aussi d'être définis au commencement de ce premier chapitre afin de bien harmoniser notre sujet.

1.1.2. Définition du mot «Développement »

La fréquence des débats actuels sur le concept «développement» témoigne d'une grande diversité des définitions données à ce phénomène par différents auteurs et théoriciens, en fonction du courant dont ils relèvent ou de l'opinion personnelle de chacun d'eux. Plusieurs théoriciens cherchent à circonscrire le phénomène du développement grâce à des «indicateurs» qu'ils jugent significatifs tandis que d'autres remettent en cause la pertinence de ces mêmes indicateurs.

Nombreux sont ceux qui, à l'exemple de ROSTOW « pense que le processus de développement est «unilinéaire» et par conséquent, tous les pays doivent nécessairement suivre le cheminement qui a permis aux pays industrialisés d'accélérer leur croissance économique. » 7(*) 

Ce courant a largement inspiré les politiques de développement adoptées par la plupart des pays du tiers monde, lors de leur accession à l'indépendance au cours des années soixante. Les maigres résultats atteints par ces politiques incitent les analystes du développement à discréditer l'approche théorique qui les a inspirée. Le principal reproche adressé à ces modèles de développement est de ne pas être endogènes mais plutôt tournés vers les intérêts des anciennes métropoles.

D'après A.MUGESERA le développement endogène pourrait être perçu comme « un modèle qui serait décidé et réalisé par l'ensemble de la population, à partir de son environnement propre, libérant de toute domination intérieure et extérieure, répondant essentiellement à ses propres besoins tels qu' elle les exprime, inventant dans toute la mesure du possible ses solutions propres, réalisant une évolution de sa culture selon son propre mouvement et intégrant les apports extérieurs techniques et autres, en fonction de ses propres exigences. » 8(*)

Nombre des théoriciens présentent le développement endogène ou autocentré comme un modèle de remplacement de stratégies traditionnelles d'industrialisation, fondées sur la promotion des exportations et des industries d'import-substitution. Mais, qu'il soit endogène ou non, le développement reste un concept dont la signification est très complexe. Pour les uns, le concept «développement» a pour principale expression la «croissance économique». Pour A. HIGGINS, le développement est « un accroissement manifeste dans le revenu moyen par tête, diffusé largement parmi les groupes professionnels et sociaux (occupation and income groups), qui dure au moins deux générations et devient cumulatif. »9(*) Tandis que d'autres insistent plutôt sur le caractère global de ce phénomène car, comme le signale I. SACHS, « la seule croissance économique, même rapide n'apporte pas des solutions aux problèmes sociaux, n'élimine pas la misère et le chômage. » 10(*)

Le terme «développement» a souvent de similitude avec celui de «croissance» et certains auteurs mettent des relations d'interdépendance entre ces deux concepts au point qu'un lecteur non avisé risquerait de confondre les deux notions.

S.KUZNETS  « reconnaît également que certains changements structurels des institutions économiques mais aussi des institutions sociales, et des croyances sont nécessaires car sans cela, la croissance économique moderne serait impossible. » 11(*)

Moshe SYRIQUIN présente le développement comme « un ensemble interdépendant des processus de transformation structurelle de longue haleine qui accompagne la croissance. Pour lui, la croissance à long terme s'associe à une transformation de la structure économique, elle-même nécessaire à la poursuite de la croissance de plus, le processus de la croissance économique moderne englobe les changements qui surviennent au sein des institutions et entraînent des changements structurels. » 12(*)

Au regard de ces définitions, nous pouvons dire que la croissance est l'enrichissement d'un pays sur le plan économique tandis que le développement est une appréciation qualitative, sur le plan humain, de l'amélioration des conditions de vie d'une population.

Le développement n'est pas la croissance dans la mesure où il se fixe d'autres objectifs que la simple augmentation du PIB. Dans plusieurs pays en développement, les taux de croissance annuel sont souvent supérieurs à 50 %. Or, dans ces pays de nombreuses couches de la population connaissent une forte dégradation de leur niveau de vie. Il peut donc exister une croissance sans développement.

Le problème qui se pose pour comprendre la notion de développement est que toutes les sociétés ne poursuivent pas les mêmes valeurs. Pour certaines, la croissance est le principal moteur du développement, pour d'autres elle en est l'aboutissement. Pour d'autres enfin, la croissance économique n'est que partie intégrante du processus de développement dont la finalité est la promotion du bien-être de la population concernée. Ce point de vue se retrouve chez F.PERROUX qui définit le développement comme « la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement son produit réel global. »13(*)

Définition des banques de développement

Financer le développement consiste, d'après l'Institut d'Etudes Bancaire et Financière  « à financer le processus qui engendre l'expansion au moyen d'opérations commerciales à court terme et à financer la création des structures nouvelles par les opérations financières à moyen et à long terme14(*) De cela, les banques de développement sont définies par MARCEL SPIRO comme « des institutions financières autonomes, organisées dans les pays en voie de développement avec l'appui d'organisations étrangères d'assistance financière, avec l'objectif de prêter leurs fonds dans tout projet du secteur privé jugé désirable 15(*)

Le terme clé de cette définition est «la désirabilité» qui montre que toutes les institutions financières ont comme objectif de favoriser la production à travers des investissements.

Pour ROBERT BAUDOUIN, les banques de développement sont  « celles dont l'activité principale est la prise de participation dans les affaires existantes ou en formation et l'ouverture de crédits sans limitation de durées aux entreprises publiques ou privées bénéficient, ont bénéficié ou doivent bénéficier de dites participations.» 16(*)

En définitive, si l'on considère les objectifs d'une banque de développement, on pourrait essayer d'élaborer une définition plus générale et qui cadre bien avec la mission de notre banque de développement.

Une banque de développement est un organisme financier autonome qui se propose de financer, de favoriser et d'aider toute activité économique susceptible d'accroître directement ou indirectement les revenus et le niveau de vie la population.

De ces définitions, la constatation suivante s'impose : toute banque de développement est une institution financière de développement mais toute institution financière de développement n'est pas une banque de développement.

Cependant, les activités jugées prioritaires ne sont pas les mêmes dans tous les pays. En effet, le sous-développement auxquels les banques de développement veulent faire face est différemment analysé par les pays comme nous l'apprend bien GUILLAUMONT qui définit le sous-développement comme « une situation dans laquelle involontairement les besoins fondamentaux de l'homme ne peuvent être satisfaits [...] c'est le fait que tout ou partie de la population n'accède pas au minimum vital ou encore que les coûts de l'homme ne sont pas couverts 17(*)

Les besoins fondamentaux sont ceux qui sont communs aux hommes de différentes cultures et civilisations : se nourrir, se soigner, connaître mais aussi agir. En un mot besoin de vivre. Ce sont les besoins physiques (santé, nourriture...) et psychiques (connaissance), qui peuvent être satisfaits selon des modalités économiques extrêmement variées. D'après la politique de l'Etat rwandais, la création de la BRD était perçue comme la solution majeure pour résoudre tous ces besoins de la population considérés comme essentiels.

La doctrine de l'aide au développement est née sur l'initiative du Président américain John F. Kennedy et fut entérinée par la résolution 1710 de l'Assemblée Générale de Nations Unies votée à l'unanimité le 19.12.1961 ; cette résolution déclarait  « les années soixante (1961-1970) première décennie du développement [...] l'idée principale était de concentrer les efforts sur les Etats nouvellement indépendants dont on venait de découvrir des besoins urgents après des décennies de colonisation et d'exploitation. Le «sous-développement» de nouveaux Etats fut considéré comme un facteur de désordre, d'insécurité voir de conflits. » 18(*)

Afin de réduire les inégalités internationales, on reconnut la nécessité d'aide des pays industrialisés envers les pays «sous-développés.» Ce fut le début de ce qu'on a appelé « la Doctrine de Coopération Internationale au Développement. [...] Selon cette doctrine, les Nations Unies demandaient aux pays riches de consacrer 1% de leur revenus national à l'aide au développement des pays pauvres. » 19(*)

Les années soixante furent marquées par l'accession massive des pays d'Afrique à l'indépendance. A côté des problèmes habituels que connaissaient les jeunes pays indépendants (inadaptation et inefficacité des structures politiques et administratives, manque de personnel qualifié ...) la situation globale du «Tiers Monde» en matière de financement du développement était peu enviable.

Toutefois, les pressions exercées par les pays en voie de développement ont poussé les pays riches à créer plusieurs organismes internationaux d'aide au développement. Nous pouvons citer entre autre l'Association Internationale de Développement (A.I.D) et le Programme de Nations Unies pour le Développement (PNUD). C'est dans ce contexte que furent créées les banques de développement ayant comme but « l'utilisation des lignes de crédits ouvertes par les bailleurs de fonds étrangers pour financer les infrastructures nécessaires au développement économique et social. Ces banques de développement ont été créées pour lutter contre deux maux qui sont d'une part, l'insuffisance d'épargne et le climat inflationniste qui attire l'épargne existante vers des placements spéculatifs et, d'autre part, la faible rentabilité des capitaux placés dans les activités économiques primaire et secondaire due à des méthodes de production peu rationnelle. » 20(*)

L'insatisfaction affichée par les pays en voie de développement à l'égard des aides de la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), des organismes bilatéraux et multilatéraux de développement face à la conviction toujours grandissante qu'avaient ces derniers pour les aider efficacement, entraînèrent la nécessité de créer des institutions régionales propres aux Etats du Tiers- Monde. Ces institutions visaient à la fois à démultiplier l'action du groupe de la banque mondiale en la régionalisant et pour ces pays eux-mêmes de disposer des flux financiers. C'est dans ce contexte estimons-nous, qu'il faudrait placer la création des banques continentales, régionales et nationales de développement.

Au niveau continental, on pourrait citer la Banque Interaméricaine de Développement créée le 9 avril 1959, la Banque Asiatique de Développement créée le 22 août 1966 et la Banque Africaine de Développement créée le 1er juillet 1966.

Au niveau régional, la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique créée en janvier 1971, la Banque Islamique de Développement créée en août 1974 et enfin, la Banque de Développement des Etats de Grands Lacs créée le 9 septembre 1977. Au niveau national et plus particulièrement dans les Etats Africains, on peut mentionner la Banque Nationale pour le Développement Economique de Maroc créée en 1959, la Banque Camerounaise de Développement créée en 1961 et la Banque Rwandaise de Développement créée le 5 août 1967 qui fait l'objet de notre travail.

Les banques de développement dont fait partie la BRD ont un rôle à jouer sur le développement économique et social d'un pays. Ce rôle se résume en ses termes : 21(*)d'abord canaliser un certain montant d'épargne qui peut être d'origine nationale ou étrangère. Ensuite, distribuer les fonds aux producteurs sous forme de prise de participation au capital social d'entreprises ou encore, de prêts en tenant compte de la rentabilité de l'investissement à réaliser. Elles ont aussi le rôle de promotion, c'est-à-dire qu'elles doivent former les entrepreneurs à bien gérer les crédits. Elles doivent effectuer un suivi qui permet d'éviter le détournement de la destination du crédit vers la production des biens ou des services qui ne participent guère à l'accroissement du revenu national. Enfin, les banques de développement ont le devoir de s'assurer que les investissements auxquels elles participent se traduiront par un accroissement effectif de la production, de la productivité et bien entendu, du revenu national.

1.1. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DU RWANDA (1962-1968)

Lors de son accession à l'indépendance, le Rwanda avait des problèmes de structure économique et sociale à savoir :

les handicaps géographiques ou climatiques majeurs (absence de littoral, sécheresse, inondation etc.) ;

la très forte proportion de la population vivant en économie de subsistance ;

le fort accroissement démographique par rapport aux surfaces cultivées ;

la productivité agricole extrêmement faible et carence du soutien à l'agriculture, en particulier à l'agriculture vivrière et à la production animale ;

le développement très limité de l'artisanat et de l'industrie ;

la faiblesse des ressources financières internes du pays, eu égard aux impératifs d'une politique de transformation de structure économique et sociale ;

le cheptel trop mal exploité ;

l'importance accordée à la culture bananière dont le rendement économique et social était faible ;

un enseignement inadapté aux besoins du pays. 22(*)

Depuis 1962, le gouvernement de l'époque n'avait alors d'autre choix que de se donner de forts moyens d'intervention afin de relever ces défis et satisfaire au mieux les besoins fondamentaux de la population.

Durant les cinq premières années de l'indépendance (1962-1967), l'intervention de l'Etat dans l'économie fut cependant minimale. Comme l'a noté P. BIMENYIMANA « le Rwanda était préoccupé par l'action politique sans une politique économique précise. Le gouvernement de l'époque est, en effet, accaparé par des problèmes de paix intérieure et par des impératifs d'asseoir les institutions de la république [...] les activités économiques étaient davantage inspirées par la conjoncture du moment plutôt que par une politique de développement bien étudiée. » 23(*)

Dès 1966, cependant, l'économie du Rwanda va occuper une place importante dans la politique du gouvernement. Ceci se traduit par l'adoption du premier plan quinquennal de développement du Rwanda appelé «Etude de Développement Plan Intérimaire d'Urgence» portant sur la période de 1966 à 1970. Selon ce plan, la politique du développement économique et sociale devait s'orienter vers trois objectifs :

préparer l'indépendance économique ;

faire face à la croissance démographique et 

assurer la promotion humaine. 24(*)

Le programme avait prévu que ce plan soit financé par des ressources internes à raison de 31 % et par des ressources externes à raison de 69 %. Par ailleurs, à cause de nombreux facteurs d'incertitude et de l'absence d'informations statistiques satisfaisantes, le premier plan intérimaire d'urgence n'a pas pu dégagé des résultats positifs, comme le dit P. ZIGIRANYIRAZO « le Rwanda est un pays unitaire qui connaît des pratiques centralisatrices [...] les objectifs visés par le plan intérimaire d'urgence, couvrant la période de 1962 à 1970, n'ont été réalisés que partiellement et, parmi les raisons qui justifient cette faible performance, la connaissance insuffisante des réalités locales ne peuvent être négligées.» 25(*)

A côté de ce premier plan intérimaire d'urgence, le Président Grégoire KAYIBANDA n'a pas cessé d'exprimer, à travers des discours politiques, sa volonté de promouvoir l'économie nationale. Le jour de l'indépendance, le 1er juillet 1962, le Président Grégoire KAYIBANDA déclara « notre économie sera sociale suivant la loi fondamentale que nous nous sommes fixée à savoir le relèvement démocratique et harmonisé du niveau de vie des masses populaires. » 26(*)

Le 1er juillet 1963, le Président Grégoire KAYIBANDA, reprit le thème du développement et fixa l'option à prendre en ce domaine « c'est en premier lieu le développement démocratique de la vie socio-économique du pays. Le gouvernement rwandais pense réaliser un développement économique et social démocratique, c'est-à-dire libérateur des masses. » 27(*)

Jusqu'à cette date, Frederic GATERA a constaté que le Président Grégoire KAYIBANDA n'avait pas pu afficher clairement sa position à l'égard du socialisme ou du capitalisme « à cette époque, il fallait étaler ses convictions et choisir entre le capitalisme et le socialisme car la qualité et le volume des aides extérieures en dépendaient. » 28(*)

Ce n'est que le 1er mai 1965 que le Président Grégoire KAYIBANDA se prononça pour le socialisme. Il déclara  « nous devons accepter une seule voie, la voie socialiste, c'est-à-dire la voie démocratique fraternelle. La démagogie capitaliste et bourgeoise détourne cette voie par le moyen de la corruption mais ne surmonte pas les exigences de l'avenir. Nous devons ensuite orienter sans énervement toutes les organisations sociales dans l'unique et même sens de développement démocratique, pacifique et fraternel du pays. » 29(*)

Vu l'effondrement de l'économie du pays face à la croissance démographie élevée, accentué par la réalisation tardive des projets inscrits au plan intérimaire d'urgence 1966 - 1970, une série des mesures fut mise en application pour palier à cette situation . A ce sujet, le Président Grégoire KAYIBANDA déclara « vous n'ignorez pas l'importance que revêtent pour notre pays la création et le développement d'une industrie vraiment nationale ainsi que la nécessité pour le gouvernement de disposer d'organismes nationaux de financement propres à faciliter le démarrage de nos projets industriels. »30(*)  L'idée du Président à ce propos, était de disposer des organismes nationaux de financement susceptibles d'aider le gouvernement de l'époque à créer et développer l'industrie afin de sortir le pays de la misère. Mais la politique du développement économique exposé par le Président Grégoire KAYIBANDA a hérité des contraintes qui ont empêché ce dernier à réaliser ses rêves. F. GATERA l'explique en ces termes  « en réalité, tout au long de son pouvoir, on remarqua un décalage entre la pensée et la vision aigue de ce que devait être le développement réussi d'une part, la réponse réservée par les proches collaborateurs et la population d'autre part [...] la sensibilisation de l'élite rwandaise a été faible voire absente sur terrain et la population n'a pas été mobilisée pour son propre terrain la quasi destruction de l'infrastructure de lutte anti- érosive à travers tous le pays, l'absence d'opérations immobilières, le monopole du commerce extérieur et du transport international par des étrangers. Les conséquences de ce courant furent la baisse de l'encadrement de la population pour le développement, la baisse du rendement des services gouvernementaux, la désorganisation des activités économiques et la dégradation situation sociale et politique et enfin l'appauvrissement de la population.»31(*)

En date du 11 mai 1966, le gouvernement rwandais a chargé un groupe d'experts d'examiner les problèmes et les modalités de création d'une banque de développement susceptible de contribuer grandement au succès de la politique nationale. Selon P. RENARD « la mise en oeuvre des ressources potentielles du Rwanda exigeait la réalisation d'investissements considérables que l'économie rwandaise n'était pas en mesure de financer avant des longues années par un effort d'épargne interne. Le recours à des capitaux extérieurs importants et considérables même comparés au rythme annuel des investissements ou encore au montant du revenu national s'imposait pendant longtemps. Il était, au surplus indispensable d'accélérer très fortement le rythme des investissements en vue d'apporter, sur le plan économique, une réponse valable à la croissance démographique extrêmement rapide du Rwanda32(*)

La naissance de la BRD avait comme finalité de relever les défis majeurs du développement économique au Rwanda à travers différents secteurs économiques notamment les secteurs primaire, secondaire et tertiaire, la situation financière, le système monétaire et les investissements.

Jusqu'en 1968 l'économie du Rwanda comprenait :

un secteur primaire constitué essentiellement par l'agriculture et l'élevage mais qui comprenait aussi l'extraction des ressources minières ;

un secteur secondaire embryonnaire comprenant quelques industries de transformation (agro-industrie) et quelques activités artisanales ;

un secteur des services largement dominé par les emplois de l'administration centrale (fonction publique).

2.1.1. Evolution du secteur primaire

L'économie rwandaise était dominée par l'agriculture. Non seulement celle-ci occupait 93 % de la population active mais elle contribuait beaucoup à la satisfaction des besoins alimentaires et l'apport des cultures d'exportation représentaient près de 60 % des devises étrangères.

L'agriculture rwandaise présentait une structure duale : les cultures vivrières destinées essentiellement à l'autoconsommation dans les ménages et les cultures de rente destinées aux marchés et à l'exportation. Malgré l'objectif de l'autosuffisance alimentaire, plusieurs fois exprimé par les dirigeants de l'époque, en raison d'une population très dense et d'une raréfaction des terrains cultivable, l'agriculture au Rwanda resta caractériser par un système de petite exploitation du type traditionnelle. La production agricole ne couvrait pas entièrement les besoins de la population. Pendant longtemps les légumineuses (haricots, petit pois etc.), les céréales (sorgho) ont constitué la principale alimentation des rwandais. Cet aspect n'était pas du ressort de la banque mais des services de promotion agricole du gouvernement. Toutefois la BRD pouvait intervenir indirectement en développant une production nationale d'engrais et en finançant la construction de moyens de stockage de vivres. La jonction entre les différentes récoltes étaient difficile et donnait lieu à des spéculations sur le cours des produits, qu'une régularisation des marchés pouvait été réalisée par des organismes ad hoc. La figure suivante montre l'évolution de la production agricole vivrière de 1959 à 1968.

Source : Diagramme dressé par l'auteur à partir des données recueillies des archives de

République Rwandaise : Secrétariat d'Etat au Plan National de Développement : Le produit intérieur brut du Rwanda 1959-1968, novembre 1969, p. 1-7.

Aussi, l'annexe n°4  nous montre l'évolution de la production agricole vivrière de 1959

à 1968.

Considérant l'évolution de la production vivrière de la figure ci-dessus et les données chiffrées dont nous disposons à l'annexe n°4, on constate que depuis 1959 jusqu'à 1968 les céréales (les sorgho et le mais) n'ont jamais dépassé la production annuelle de 200 tonnes soit 9 % ; il en est de même pour les légumineuses, contrairement à la production de bananes qui a battu le record, car sa production a doublé de 849.550 T en 1959 à 1.615.800 T en 1968 soit 45 % au total. Cette croissance s'explique par l'avantage que cette culture présentait car liée à tenir les terrains contre l'érosion. Mais l'extension continue de la culture bananière a aggravé la situation économique et sociale du pays.33(*) En effet, la production n'avait pas des débouchés extérieurs, elle était entièrement consommée dans le pays pour sa plus grande partie sous forme de bière de fabrication familiale, ce qui a diminué sensiblement la valeur nutritive de ce produit.

Néanmoins, cette évolution de la production agricole vivrière n'était pas égale dans toutes les Provinces et n'allait pas de pair avec la croissance démographique de la population. Les cultures industrielles et d'exportation étaient la principale préoccupation de la BRD. Elles étaient composées pour la grande partie du café, du pyrèthre, du quinquina et du thé. Ces cultures ont accaparé presque toutes les meilleures terres et ont bénéficié d'un support technique plus intense de la part de l'Etat au détriment des cultures vivrières.

L'organisation de la production, du traitement et de la commercialisation du café paraissaient suffisante et ne semblait pas requérir l'intervention de la BRD dans un proche avenir tout au moins. Ceci ne voulait pas dire que rien ne devait pas être mis en oeuvre pour développer cette culture qui restera longtemps encore le principal soutien de l'économie et de la balance de paiements du Rwanda. Il était utile de veiller notamment à ce que la capacité de stockage des récoltes soit suffisante.

La BRD devait s'intéresser par priorité à la culture du thé parce qu'elle offrait à la fois des brillantes possibilités d'une gestion très stricte des plantations, de la récolte, de l'usinage et de la commercialisation du produit. Le système utilisé, bâti sur la dispersion des compétences et des responsabilités et sur la budgétisation des recettes et des dépenses paraissait extrêmement dangereux et pouvait mener à la perte de dizaine de millions de francs rwandais qui avaient été investis. La banque pourrait promouvoir la création d'un seul organisme qui assurerait la responsabilité de toutes les opérations depuis la création des plantations jusqu'à leur exploitation à tous les stades, tout en faisant appel au besoin à des tiers pour certains travaux de sous- traitance.

La banque pourrait s'intéresser au développement de la culture du riz en entretenant certains marais à l'extension et à assurer l'encadrement des planteurs faute d'une tradition relative à cette exploitation et pendant une période transitoire d'une durée suffisante.

Il pourrait être aussi du domaine de la banque d'encadrer les cultivateurs et de consolider le mécanisme de gestion des activités du coton, d'arachides, du pyrèthre, des fruits et des légumes d'origine européenne sans oublier l'assèchement des marais.

Le graphique ci-`dessous montre l'évolution sur l'exportation des produits agricoles pour la dernière décennie avant la naissance de la BRD.

Source : Graphique dressé par l'auteur à partir des données recueillies des archives

ci-après :

(1) Revue du Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage, janvier 1968

(2) Revue de la Commission Economique pour l'Afrique n°29, 15 février 1971

Ce graphique indique que durant la première décennie de l'indépendance, le thé était la deuxième culture de l'exportation après le café. Sa production qui était de 100 tonnes en 1959 a atteint 830 tonnes en 1968. Cette croissance théicole s'explique par un vigoureux programme d'investissement public dans l'extension de l'exploitation des produits industriels.

Quant au café, sa production qui était de 13.758 t en 1959 était tombée à 11.980 t en 1968. PATERNOSTRE DE LA MAIRIEU nous donne les causes de cette chute spectaculaire du café « [...] circonstances climatiques défavorables, relâchement des soins culturaux, baisse progressive des prix aux producteurs, accroissement d'exportation en fraude et désaffectation populaire à l'égard de cette culture naguère obligatoire. » 34(*)

L'agriculture d'exportation a été aussi frappée par les problèmes des prix en baisse et fixés au niveau des marchés extérieurs sur lesquels le pays n'exerçait aucune influence. En général, les produits agricoles d'exportation ont connu une forte diminution jusqu'en 1963. E. GAPYISI nous explique le pourquoi de cette dégradation en ces termes « certaines désaffections de la population pour les cultures industrielles depuis 1959, dû au fait que l'administration indirecte utilisait les cadres féodaux pour imposer et promouvoir ces cultures [...], d'autres causes ont été à l'origine de cette baisse : le manque de cadre agricole nécessaire après le départ des belges, la situation politique et sociale constamment troublée par des «Inyenzi», le rétrécissement du marché extérieur qui a résulté de cette situation politique35(*)

PATERNOSTRE DE LA MAIRIEU donne également les causes profondes de la dégradation de la culture de l'exportation en ces termes « [...] le gouvernement rwandais avait été confronté pour la réalisation de ses programmes d'économie rurale à un double problème. Celui des cadres d'abord, car plusieurs agents tutsi avaient quitté les rangs de l'administration et n'avaient pu être remplacés. Celui des méthodes d'action ensuite, car le nouveau régime démocratique ne voulait plus recourir à la contrainte et aux amendes pour inciter les paysans à étendre ou perfectionner leurs activités : le temps n'était plus à l'obligation, mais à l'animation.»36(*)

La baisse des cours mondiaux des matières premières n'a pas affecté uniquement la production agricole mais les activités d'exploitation minière qui, dans les années soixante, fournissaient au pays près de 40 % des recettes d'exportation en devises étrangères et à la population des possibilités d'emploi et de revenus monétaire.

Les exportations de produits miniers étaient l'un des soutiens importants de la balance des paiements du Rwanda. La présence de la BRD aura un rôle de rapprochement entre les sociétés minières, le gouvernement rwandais et les organismes internationaux afin de mettre en exploitation des gisements filoniens et faciliter ainsi la mobilisation des capitaux très importants que ces activités minières pourraient requérir.

Le graphique suivant visualise l'évolution de la production des minerais de 1964 à 1968 avant la création de la BRD.

Source : Dressé par l'auteur à partir des données tirées des archives du Ministère de

l'industrie, de mine et de l'artisanat : rapport d'activité, Kigali, août 1970

Ce graphique nous montre que l'exploitation de la cassitérite a beaucoup progressé par rapport à d'autres minerais. Sa production a atteint son paroxysme en 1967, avec 2.006 tonnes mais en 1968 elle a connu une baisse de 259 tonnes due, selon PATERNOSTRE DE LA MAIRIEU « [...] aux problèmes de l'actualisation des droits de recherches et d'exploitation minières concédés en vertu de la législation antérieure à l'indépendance. [...] la fraude des minerais vers l'Ouganda et la Tanzanie et le vol des minerais sur les chantiers, l'épuisement des gisements superficiels et détritiques exploités par les sociétés37(*)

2.1.2. Evolution du secteur secondaire

La période coloniale n'a pas favorisé le développement de l'industrie au Rwanda. La Belgique, alors puissance coloniale, a adopté un plan de développement économique et social de dix ans (1951-1960) qui couvrait le Burundi, le Rwanda et le Congo Belge. Dans cet ensemble constituant l'essentiel du marché industriel, il avait été décidé d'installer la plupart de ces projets sur le territoire du Burundi et du Congo Belge pendant que le Rwanda recevait l'essentiel des ressources affectées à l'exploration et à l'exploitation minière. Les résultats de cette politique furent que le développement de l'industrie rwandaise a été négligé au cours de cette période si bien qu'à l'indépendance le Rwanda n'avait pratiquement aucune base industrielle.

Selon les estimations de la banque mondiale « le secteur industriel et agro industriel rwandais totalisaient en 1962 une valeur ajoutée de 150 millions de francs rwandais, ce qui représentait moins de 3 % du PIB. »38(*)

Après l'indépendance quelques entreprises industrielles ont vu le jour. Elles étaient orientées vers les marchés intérieurs qu'elles approvisionnaient en produits de base tels que le savon, la peinture, l'huile, la couverture, etc. Quand on fait le bilan de l'évolution de l'industrie au Rwanda après 1964, on remarque une évolution positive. A. MUGESERA décrit cette évolution quantitative « au moment de l'indépendance en 1962, la république rwandaise a hérité d'une douzaine d'entreprises industrielles organisées : l'entreprise de la bière industrielle (Gisenyi), une minoterie (Ruhengeri), une entreprise de fabrication des meubles métalliques (Kigali), une entreprise des produits en aluminium (Cyangugu) et une imprimerie (Gitarama) ainsi que quelques menuiseries appartenant aux missions religieuses. Il y avait en plus, neuf sociétés minières et cinq entreprises de décorticage du café.» 39(*)

Si on fait l'analyse de cette évolution, on constate que ce n'était pas une industrie au sens moderne du terme. C'était plutôt des ateliers de fabrication artisanale à caractère industriel. A ce propos, lisons encore A MUGESERA « il ne s'agit pas non plus d'une industrie de transformation, les Rwandais ne font que le conditionnement et non les produits finis. »40(*) 

C'est en 1964 que fut publié le Code des Investissements contenant des avantages pour les investisseurs étrangers : exonération fiscale temporaire, exemption des taxes à l'importation et à l'exportation, liberté de transfert des revenus et concession de terrain. Malgré cette facilité aux investissements, très peu d'investisseurs ont répondu à cet appel du gouvernement. Force est de remarquer cependant que le premier plan quinquennal (1966-1970) n'avait prévu pour l'industrie aucune stratégie particulière et s'est contenté de confier son développement à l'initiative privée. En revanche, l'Etat s'est chargé de créer avec les crédits F.E.D., une zone industrielle pouvant accueillir trente unités de production industrielle.

Les principaux blocages de l'évolution du secteur secondaire étaient :

- la pénurie du personnel qualifié qui handicapait fortement la planification,

l'exécution et la gestion des projets industriels ;

- l'agriculture rwandaise qui était incapable de produire des excédents pouvant être traités dans des industries locales et générer des revenus ruraux ayant pour effet l'accroissement de la demande des biens industriels ;

- Le marché intérieur fort étroit et le faible pouvoir d'achat de la population qui limitaient considérablement les possibilités des investissements industriels ;

- L'enclavement qui était la principale cause des grosses difficultés de transport.

La naissance de la BRD aura l'avantage de créer et de gérer des usines de traitement indépendante des produits agricoles et des industries manufacturières malgré l'étroitesse du marché intérieur.

2.1.3. Evolution du secteur tertiaire


Le secteur des services au Rwanda est resté relativement peu développé par rapport aux autres secteurs. Ce secteur relevait pratiquement de deux secteurs distincts mais complémentaires d'une part  le secteur formel comprenant les emplois au sein de la fonction publique ou des entreprises privées et d'autre part, le secteur dit informel regroupant plusieurs activités essentielles pour la collectivité mais non comptabilisées dans l'économie officielle. Contrairement au secteur formel dont l'emploi était pratiquement comblé, les activités non formelles semblaient comporter les possibilités d'emploi non encore exploitées ou sous-exploitées notamment dans le domaine de l'artisanat.

Après l'indépendance, les trois catégories de services ont connu un développement remarquable. D'abord, les banques à savoir : BNR, BCR,BK, BRD, etc. Ensuite, le transport aérien s'est développé par la construction de l'aéroport de Kanombe (Kigali) et l'aménagement des autres aéroports dans les préfectures du pays (Butare, Ruhengeri, Gisenyi, et Cyangugu) et enfin, le développement du tourisme a rendu possible l'existence des hôtels.

L'apparition de la BRD devait provoquer l'activité la plus large pour que le pays puisse disposer d'infrastructures hôtelières et de transport. Il s'agira d'étudier les projets sous leurs aspects technique et financier, de recherche, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur du pays, les concours susceptibles de favoriser leur mise en oeuvre, de promouvoir et surveiller leur réalisation, de veiller enfin et surtout à assurer la gestion de ces réalisations. Cependant, les routes, les écoles, les dispensaires ont été construits mais tout ceci n'a pas généralement contribué à l'amélioration de condition de vie de la population rwandaise.

2.1.4. La situation financière du Rwanda (1962-1968)

Jusqu'à l'indépendance du Congo belge, le 30 juin 1960, l'activité financière du Rwanda était régie par la Banque Centrale du Congo et du Ruanda-Urundi dont le siège se trouvait à Bruxelles. Le 4 août 1960, suite à la séparation du Ruanda- Urundi et du Congo belge, la banque d'émission du Ruanda-Urundi devait voir le jour. « [...] durant cette période, le Rwanda devait se doter d'une monnaie autonome dont la valeur égale à celle du franc belge pourtant, devant les difficultés continuelles de trésorerie, cette monnaie rwandaise devait être dévaluée de la moitié et sa valeur réduite à 0,5 francs belge

(= 0.001dollar américain).» 41(*)

En comparant les dépenses et les recettes durant la période de 1964-1970, le constat est que les finances publiques rwandaise ont été déficitaires.

La commission économique pour l'Afrique nous brosse un tableau montrant précisément l'évolution des finances publiques comme suit :

Tableau n° 1 : Evolution des finances publiques : chiffres en millions des francs

rwandais (1964-1970)

Années

1964

1965

1966

1967

1968

1969

1970

Recettes

535.0

619.2

1.170.1

1.251.2

1.322.6

1.636.6

1.659.0

Dépenses

659.6

837.2

1.321.8

1.375.3

1507.1

1.664.7

1.6990.4

Solde

- 124.6

- 218

- 151.7

- 124.1

- 184.5

- 28.1

- 31.4

Source : Archives de la BRD : Rapport d'activités 1970, p. 6.

Le tableau ci-dessus montre que le pays était en difficulté totale de pouvoir financer les activités du développement économique. Notons également que ce jeune Etat bénéficiait des fonds provenant de l'extérieur, pour couvrir ses dépenses parce que les montants budgétaires consacrés au développement du pays dans tous ses secteurs économiques étaient insuffisants. Les domaines prioritaires étaient le domaine des affaires intérieures, la garde nationale, la santé, l'éducation nationale comme nous le montre le tableau qui suit.

Tableau n° 2 : La part du budget consacré au développement (1966-1968)

Dépenses de développement

1966

1967

1968

Montant

%

Montant

%

Montant

%

Agriculture

15.0

14.7

3.0

3.8

3.1

4.6

Routes

24.8

24.2

24.8

31.1

2.3

3.4

Télécommunications

21.9

21.4

18.9

23.7

2.2

3.3

Aérodromes

3.7

3.6

1.7

2.1

-

-

Bâtiments

28.8

28.3

20.1

25.2

20.9

31.3

Autres dépenses

8.1

7.8

11.3

14.1

38.2

57.3

TOTAL

102.3

100

79.8

100

66.7

100

Dépenses

Montant

%

Montant

%

Montant

%

- Affaires intérieures

99.3

10.7

101.8

10.8

107.7

10.7

- Santé

80.8

8.7

102.3

10.9

112.4

11.2

- Education

287.7

30.9

356.4

37.9

380.1

37.9

- Garde nationale

462.8

49.7

378.7

40.4

408.4

40.8

TOTAL

930.6

100

939.2

100

1.002.6

100

Source : Archive Bulletin de la Commission Economique pour l'Afrique, n°29,15

février 1971, p.12.

Ce tableau nous révèle qu'avant la création de la BRD, une grande partie des dépenses de l'ordre de 462.8 millions de francs rwandais en 1966 soit 49,7 % et de 408.4 millions de francs rwandais en 1968 soit 40,8 %,  était consacrée à l'armée alors que l'agriculture était visiblement négligée car ses dépenses étaient de 15.0 millions de francs rwandais en 1966 soit 14,7 % et une diminution de ses dépenses à 3.1 millions des francs rwandais en 1968 soit 4,6 %. La seule raison de ces dépenses affectées à la Garde Nationale était que le gouvernement de l'époque se préoccupait des attaques des Inyenzi comme nous l'explique PATERNOSTRE DE LA MAIRIEU « un autre handicap enfin, et non le moindre, fut le terrorisme Inyenzi42(*)

Quant aux échanges commerciaux, l'économie de subsistance l'emportant sur l'économie de marché, les transactions se faisaient entièrement par troc. A titre indicatif, le produit intérieur brut s'élevait en 1964 à 2.163 millions de francs rwandais alors que le produit monétaire était 866 millions de frw. Cette situation a beaucoup affecté la constitution d'une structure financière puisqu'il n'y avait aucune ressource pouvant stimuler l'activité des banques. 42(*)

Au sujet des institutions financières, leur nombre était très réduit. En général, le système bancaire et financier du Rwanda souffrait du manque de réserves et surtout du manque du personnel qualifié. En effet, le nombre réduit des banques commerciales et la concurrence qui en résultait avaient entraîné un monopole pour ceux qui avait trait aux crédits commerciaux. La Caisse d'Epargne du Rwanda ne finançait les activités commerciales que supplétivement par attachement à sa mission principale.

Tous les crédits consentis finançaient uniquement les opérations spéculatives à rentabilité immédiate telles que les constructions des maisons. Les opérations de consommation, d'importation et d'exportation se trouvaient ainsi privilégiées par rapport aux opérations de production.

2.1.5. Evolution monétaire (1964 - 1968) 43(*)

Le système monétaire commun entre le Rwanda et le Burundi a duré jusque le 12 avril 1966 (date de la promulgation de la reforme monétaire au Rwanda). Ce système permettait à la fois deux taux de change pour la monnaie nationale. Avec ce système, aucun taux de change n'était fixé et la BNR appliquait pour des opérations autorisées, le cours officiel à la parité avec le franc belge soit 50 frw pour 1 $ USA 44(*). Il existait deux marchés de change : un marché officiel et un marché libre. Les opérations au taux officiel se limitaient aux transactions du gouvernement, achat des devises cédées obligatoirement à la BNR et provenant des exportations. Diverses transactions s'opéraient sur le marché libre qui était licite et autorisé. Il s'en suivait naturellement un accroissement continu de l'écart entre le cours officiel et le cours libre qui était de 97 frw pour 1 $ USA au mois de mars 1965.

Ce système décourageait en outre les exportateurs qui constataient qu'ils récoltaient seulement la moitié de la valeur réelle de leurs produits exportés.

En effet, les étrangers pouvaient échanger les devises sur le marché libre à un taux relativement supérieur et la monnaie rwandaise ainsi acquise était échangée au marché officiel à un taux relativement bas.

Tableau n° 3 : Evolution de la valeur du Franc Rwandais (Cours de change)

1964-1968

Années

Cours moyen officiel Frw/USD

Cours moyen libre Frw/USD

Ecart de change

en %

1964

100 Frw/1 $

103 Frw/ 1 $

- 1.5

1965

95 Frw/ 1 $

97 Frw/1 $

- 1

1966

99 Frw / 1 $

101 Frw / 1 $

- 1

1967

105 Frw / 1 $

110 Frw / 1 $

- 4.3

1968

103 Frw / 1 $

107 Frw / 1 $

- 1.9

Source : BNR, Rapport annuel 1964-1971, p. 13.

2.1.6. Evolution des investissements (1964-1968)

Durant la période de 1964 à 1968, la politique économique d'encouragement aux investisseurs étrangers et nationaux n'était pas encore mise en application. Notons que les investisseurs étrangers étaient moins nombreux que les investisseurs nationaux. Et l'Etat n'avait pas réuni toutes les conditions exigées pour stimuler les investisseurs tant nationaux qu'étrangers.

A titre d'exemple, à la veille de la création de la BRD en 1968, le total des investissements publics et privés réalisés au Rwanda était estimé à 7.008,546 Millions de francs Rwandais.

Tableau n° 4 : Les investissements globaux pour l'année 1968

Investissements

Valeur en M. de Frw

%

Production

3.064,180

47,72

Infrastructure économique

2.114,332

30,16

Infrastructure sociale et administrative

1.830,034

26,11

Total

7.008,546

100

Source : République Rwandaise, Premier Plan Quinquennal de Développement

Economique et Social 1966 - 1970, p. 22 - 23.

Le volume global des investissements se ventile dans le diagramme ci-dessous :

Source : Elaboré par l'auteur à partir des données recueillies dans le Premier Plan Quinquennal de Développement Economique et Social 1966 - 1970, pp. 22 - 23

Source : Elaboré par l'auteur à partir des données recueillies dans le Premier Plan Quinquennal de Développement Economique et Social 1966 - 1970, pp. 22 - 23

Les figures 4 et 5 montrent que les investissements publics représentaient 57,28 % et les investissements privés 42,72 %. Alors que les investissements monétaires faisaient 82,25 % et 17,75 % des investissements par épargne travail.

Compte tenu de cette situation, A. HATEGEKIMANA signale que « les investisseurs privés étrangers ont été freinés par l'Etat qui n'a pas créé un climat favorable à ces derniers. [...] des considérations économiques ne sont pas satisfaisantes comme par exemple l'insuffisance de la main d'oeuvre qualifiée et des ressources naturelles [...] qu'ils soient étrangers ou nationaux, les investisseurs choisissent les domaines qui les intéressent mais jugés prioritaires par le Plan Economique et Social. En choisissant tel ou tel domaine, ces investisseurs peuvent donc se sentir liés au gouvernement qui leur offre diverses incitations »45(*)

Quant aux investisseurs nationaux, le même auteur continue « ils sont limités par le fait qu'ils n'ont pas des capitaux suffisants à investir et par la mentalité des hommes d'affaires rwandais de vouloir faire cavalier seul [...] le manque d'entrepreneurs et d'individus ayant les compétences suffisantes et les connaissances techniques. »

Par ailleurs, il est déplorable que même certains investisseurs qui ont pu supporter tous risques et investir leurs capitaux dans le pays, leur contribution au développement économique ait restée insignifiante. A ce propos NTAKIRUTIMANA dit que « les investisseurs étrangers se sont établis en ville sauf bien sûr, quand son investissement consistait à une exploitation des minerais. Par conséquent, l'agriculteur et l'éleveur ne vont pas bénéficier de ces investissements [...] cette concentration des investissements en ville a créé des emplois que les paysans s'empressaient d'occuper. Mais l'afflux est tellement massif que le nombre d'emplois créés devient vite insignifiant pour le nombre de candidats.» 46(*)

Disons que les investissements réalisés sur terrain n'ont pas tenu en considération l'aspiration au bien-être socio-économique de l'ensemble de la population, nous explique encore HATEGEKIMANA « les investisseurs étrangers surtout, préoccupés prioritairement par la maximisation de leurs profits ont investis dans les domaines qui ne profitent pas à la totalité du peuple rwandais : ils ont privilégié deux secteurs : l'industrie légère (exemple : une biscuiterie, une limonaderie) et l'exploitation des matières premières.»47(*)

2.2. PRESENTATION DE LA B.R.D.

Nous venons de brosser au point précèdent un tableau bien sombre de la situation économique du Rwanda après l'indépendance couvrant la période allant de 1962 jusqu'en 1968. Tous les problèmes évoqués requéraient des solutions urgentes et appropriées. L'une de ces solutions était pour le gouvernement de l'époque, de créer une banque d'investissements communément appelée la Banque Rwandaise de Développement dont l'objectif essentiel était de réunir l'épargne nécessaire, aussi bien nationale qu'étrangère en vue de promouvoir les activités industrielles, artisanales et agricoles pour un développement accéléré dans tous les secteurs clés de l'économie nationale.

2.2.1. Création de la BRD

C'est après l'éclatement de l'union monétaire entre le Burundi et le Rwanda que les entreprises sises dans la capitale Bujumbura ont été invitées à faire des transactions sur le territoire du Rwanda. Ce principe de décentralisation et de souveraineté favorisa vite la création des institutions financières au Rwanda dont la BRD le 5 août 1967.

L'idée de créer la BRD date de 1966, année pendant laquelle les problèmes économiques commençaient à occuper une place importante dans la politique gouvernementale. Celle-ci était alors conçue comme un moyen d'intervention directe et efficace du gouvernement dans la lutte pour le progrès national. Elle était aussi considérée comme une cellule nouvelle de gestion économique et financière capable d'assurer aux bailleurs de fonds des garanties de bon fonctionnement.

2.2.2. Les statuts juridiques de la BRD

2.2.2.1. La B.R.D. société par action 48(*)

Créée par la loi du 5 août 1967, la BRD n'a commencé ses activités qu'au mois de septembre 1968. Les statuts ont été successivement modifiés par plusieurs décrets et lois, notamment le décret loi du 8 octobre 1974, du 27 mars 1977 et du 19 juin 1982 qui ont porté sur l'augmentation du capital social et du nombre des administrateurs. Cette banque, qui est constituée sous forme d'une S.A.R.L., est régie par la loi susmentionnée, par la législation relative aux sociétés à responsabilité limitée, ainsi que par le décret-loi n°7/81 du 28 avril 1981 portant règlementation des institutions financières.

La B.R.D. présente une originalité par rapport aux autres institutions financières publiques parce que celles-ci sont constituées essentiellement de capitaux publics. Cette banque a la particularité de permettre une association financière, administrative et technique d'établissements publics ou des collectivités publiques et de personnes physiques ou morales de droit privé dans un but d'intérêt général.

Cette association est très ouverte dans la mesure où elle admet toute personne de droit international. La B.R.D. est marquée par le rôle prépondérant accordé à l'Etat qui est son principal actionnaire. La qualité d'actionnaire principal ne constitue pas à elle seule l'étendue du pouvoir que l'Etat exerce sur la B.R.D. Cette qualité est en outre justifiée par le fait que, la B.R.D. est une création du pouvoir de législatif `qui peut à tout moment modifier ces statuts et par l'intervention du pouvoir exécutif dans la nomination des organes de la banque. Ainsi, le président du CA de la banque est désigné par le Président de la République parmi les administrateurs élus, et le DG est nommé par le Président de la République sur proposition du CA de la banque.

2.2.2.2. La B.R.D. banque d'investissement 49(*)

Plusieurs critères ont été utilisés pour classer les banques. La B.R.D. est une banque suis generis en raison de son caractère semi public et semi privé. Elle n'est ni un organisme d'épargne ni une banque de dépôt, ni une banque de crédit à court terme. Elle est plutôt à la fois une banque d'investissement et une banque de développement. La B.R.D. est une banque d'investissement car elle prête son concours aux entreprises, non seulement pour les besoins de trésorerie, mais aussi pour les crédits d'équipement. Elle est également une banque de développement en premier lieu, de part la volonté du législateur. En second lieu, parce qu'elle est une institution financière au service de l'intérêt général chargée de réunir et de perfectionner les conditions de démarrage et du progrès de l'économie nationale.

Pour dégager les particularités de la BRD en tant qu'une banque d'investissements, nous pouvons nous référer au décret loi n° 07/81 du 28 avril 1991 portant réglementation des institutions financières au Rwanda. Toutefois les particularités de la BRD par rapport aux autres institutions financières ne découlent pas du décret loi qui doit les régir, mais plutôt de ses statuts et de la politique bancaire. Ainsi donc, la BRD qui est en principe régie par les droits de la société n'a pas dû requérir l'agrément préalable de la B.N.R., formalité à laquelle sont normalement astreintes toutes les autres banques non publiques.

2.2.3. Cadre institutionnel

2.2.3.1. Mission de la B.R.D.

La B.R.D. joue le rôle de conseiller auprès du pouvoir public. Conformément à l'article 2 de la loi portant création de la banque, celle-ci a pour mission 50(*):

d'étudier les projets de développement du secteur public et en donner avis au gouvernement ;

de participer à la préparation du budget de développement ;

d'examiner les projets d'investissements présentés dans le cadre du code des investissements et en donner avis au gouvernement ;

de faire pour elle-même ou pour les comptes de tiers toutes opérations susceptibles de favoriser le développement des entreprises de toute nature au Rwanda.

Dans la pratique, cette mission s'est avérée lourde pour être pleinement assumée. La banque s'est surtout concentrée sur les opérations susceptibles de favoriser les entreprises de toute nature dans le pays.

2.2.3.2. Opérations de la B.R.D.

Pour atteindre sa mission, la banque effectue les opérations ci-après tant pour son propre compte, pour le compte de l'Etat et les établissements publics que pour les comptes privés51(*) :

de s'intéresser à la création et au développement des entreprises par voie de participation au capital direct ou indirect, des souscriptions d'obligations, de bon de caisse ou autres titres et l'octroi de crédit à long terme ;

d'effectuer ou de faire effectuer tous travaux de recherche ou d'études lui permettant d'apprécier la rentabilité des entreprises qu'elle se propose de financer ;

de procéder à des mises en valeur agronomique, minière ou autre, sauf à en faire apport ou cession ou à les donner en location à des sociétés ou à des tiers chargés de l'exploitation ;

de recevoir des dépôts des entreprises au capital ou à la gestion desquelles elle participe, d'effectuer ou de garantir à ces entreprises toutes opérations de crédits à court et à moyen terme ;

de gérer tous fonds spécialisés ou non publics ou, privés ;

d'émettre des bons de caisse, de conclure des emprunts, des obligations ou autres ;

d'accepter des avances ou subventions de l'Etat ou organismes publics nationaux et étrangers ou internationaux ;

de faire toutes les opérations propres à faciliter directement ou indirectement sa mission.

2.2.3.3. Objectifs et opérations définis par le Conseil d'Administration

En vue de remplir cette mission, le CA de la B.R.D. définit au point deux de la motion de la politique générale, les objectifs principaux de la banque comme suit52(*) :

encourager la naissance et le développement des entreprises publiques et privées à caractère industriel, artisanal, commercial et touristique en attachant une importance particulière à la promotion des coopératives ;

diversifier la structure économique du pays, assurer un équilibre régional des investissements et promouvoir les projets à l'intérieur du pays ;

promouvoir le développement des PME, plus particulièrement dans les domaines manufacturiers et agricoles ;

étudier le financement de l'entreprise nouvelle et provoquer un afflux d'investissement étranger au Rwanda ;

donner une formation professionnelle et technique à des nationaux rwandais pour qu'ils puissent assumer la responsabilité de chaque position dans la hiérarchie de la banque ;

Aider les promoteurs des projets à élaborer et à préparer des dossiers bancables.

A cette fin, le CA détermine comme suit les opérations bancaires à faire au point 7 de la motion de la politique générale :

faire tout prêt à moyen et à long terme ;

souscrire, acheter et autrement acquérir, détenir, vendre et placer des actions ;

donner son aval et sa caution ;

participer au placement, à l'émission et à la distribution des actions et autres titres et valeurs de toute nature ;

participer à la réalisation des activités commerciales et généralement toute opération propre à faciliter, favoriser ou développer sa mission.

2.2.4. Les ressources de la B.R.D.

2.2.4.1. Le capital social

Au terme de l'article 5 de la loi cadre, le capital est représenté par deux groupes d'actions : les actions «A» qui ne peuvent appartenir qu'aux actionnaires «publics», c'est-à-dire l'Etat Rwandais et les organismes, établissements ou offices publics ou semi-publics rwandais et les actions «B» qui peuvent appartenir aux actionnaires «privés», c'est-à-dire les personnes physiques ou morales de droits privés et les organisations internationales ou étrangers. Pour marquer la prépondérance du secteur public, l'article 8 de la loi cadre prescrit que la part des actions «A» ne peut être inférieur à 55 %.

La BRD a commencé ses activités avec un capital modeste de 50 millions de frw. Ce capital était représenté par 50.000 actions d'une valeur nominale de 1000 frw chacune, dont 55 % ont été souscrites par le gouvernement rwandais et 45 % par le secteur privé reparti comme suit : 20 % ont été souscrites par les banques commerciales locales, 10 % par une banque japonaise et 15 % par les particuliers et des entreprises privées. Le diagramme ci-bas nous montre la structure du capital initial au 15 septembre 1968.

Source : Elaboré par l'auteur sur base des données recueillies auprès de service d'investissements de la B.R.D.

La structure détaillée du capital initial au 15 septembre 1968 est reprise en annexe n° 5 .

De 1973 à 1984, en raison d'un afflux des demandes émanant de nouveaux actionnaires tant du secteur public que privé, les actionnaires avaient décidé de porter le capital de 50 à 349 millions de frw avec effet au 1er janvier 1973 par émission au pair de 299.000 nouvelles actions, pour une valeur nominale de 1000 frw souscrite à concurrence de 105.000 actions par les actionnaires du secteur public et à concurrence de 194.000 actions par les actionnaires du secteur privé.

Le tableau qui suit montre l'augmentation du capital social par l'adhésion de nouveaux actionnaires.

Tableau n° 5 : Nouveaux actionnaires de la BRD de 1973 à 1983

Actionnaires

Date

Nonbre d'actions

Montants

Participation %

Secteur public

OCIR-Café

OCIR-Thé

C.S.R.

SONARWA

1.1.1973

1.9.1978

1.1.1973

1.11.1980

105.000

25.000

5.000

25.000

50.000

105.000.000

25.000.000

5.000.000

25.000.000

50.000.000

10,6 %

1,02 %

10,6 %

5 %

Secteur privé

D.E.G. (R.F.A.)

C.C.C.E. (France)

Etat Belge

F.M.O (Pays-Bas)

1.1.1974

1.1.1974

1.11.1980

26.9.1983

194.000

19.000

19.000

60.000

96.000

194.000.000

19.000.000

19.000.000

60.000.000

96.000.000

9 %

9 %

6 %

8,57 %

Total des actions

 

299.000

299.000.000

 

Source : Elaboré par l'auteur sur base des données recueillies auprès du service

d'investissement de la BRD.

La banque a connu ensuite une autre augmentation issue de l'accroissement des actions des anciens actionnaires par rapport au contrat initial qui a porté sont capital de 349 millions pour atteindre 1.120 milliards de frw au 31.12. 1990.

Le tableau ci après montre l'augmentation des actions des anciens actionnaires de la BRD.

Tableau n° 6 : Augmentation des parts des anciens actionnaires de la BRD

(1983-1990)

Actionnaires

Augmentation

Total des actions

Participation en %

Etat Rwandais

B.C.R.

B.K.

BRALIRWA

SOMIRWA

La Rwandaise

Transintra

RWANDEX

D.E.G.

C.C.C.E.

OCIR-CAFE

OCIR-THE

Sulfo Rwanda

511.237

16.988

16.975

4.600

7.378

500

265

1.329

72.068

73.378

10.000

5.000

1.041

526.296

30.000

30.000

9.000

12.700

896

844

1.800

98.000

100.000

44.571

10.095

1.400

46,99 %

2,68 %

2,68 %

6.81 %

1,13 %

0,08 %

0,06 %

0,16 %

8,79 %

8,93 %

3,98 %

0,90 %

0,73 %

Source : Elaboré par l'auteur sur base des données recueillies auprès du

service d'investissements de la BRD

Notons que les parts souscrites par les actionnaires peuvent être totalement, partiellement libérées ou n'est pas être libérées. C'est la raison par laquelle les chiffres ne correspondent pas.

Le graphique qui suit montre la structure du capital social après l'augmentation au 31 décembre 1990 en milliard de francs rwandais.

Source : Dressé par l'auteur sur base des données recueillies auprès du service d'investissements de la B.RD.

La structure du capital social au 31 décembre 1990 se trouve détaillée en annexe n° 6

.

2.2.4.2. Les ressources financières 53(*)

L'évolution des fonds propres est fort appréciable comme nous venons de le voir au capital social. La politique de la BRD en matière de la gestion financière a été orientée essentiellement vers l'élargissement de sa surface financière en vue de renforcer sa capacité d'intervention.

De 1968 à 1987, la BRD a contracté différents emprunts à court, moyen et long terme en monnaie locale et en devise et leur encours est passé de 60 millions de frw en 1969 à 1.664.7 millions de frw en 1987. Cet encours de 1987 concernait uniquement les emprunts à long terme, les autres ayant intégralement été remboursés. Une faible part de ce montant, soit environ 107 millions de frw, concernait les emprunts en monnaie locale accordés par l'Etat rwandais et la B.N.R. Le reste correspondait au tirage sur des lignes de crédits extérieurs dont les principaux bailleurs de fonds étaient la KFW (Kreditanstalt Fûr Wederaufbau, Frankfort, République Fédérale d'Allemagne, la CCCE (Caisse Centrale de Coopération Economique, Paris, France), l'IDA (Association Internationale du Développement du Groupe de la Banque mondiale), le FAD (Fonds Africain de Développement), le FED (Fonds Européen de Développement), la BED (Banque Européenne de Développement) et le gouvernement Suisse . La banque recourait à ces lignes de crédits extérieurs depuis 1974 et cela en vue du développement de ses activités.

La banque a également fait recours à certains emprunts à court et moyen terme spécialement en monnaie locale. Il s'agissait d'abord de deux crédits de développement d'environ 130 millions de frw octroyés par la BNR. Il est important de noter que les emprunts de la banque coûtaient relativement chers, certains prêts ont été accordés à des taux allant jusqu'à 8 % alors qu'à son tour la BRD était obligée de prêter à des taux variant entre 9 et 12 %, ce qui lui a laissé une marge faible. En outre, certaines lignes de crédits ont été assorties de conditions particulières et contraignantes, notamment l'utilisation des ressources pour le financement des domaines spécifiés par les bailleurs de fonds.

2.2.4.3. Les fonds spécialisés 54(*)

Les fonds spécialisés, dont le montant total s'élevait à 19 millions de frw en 1987, ont été constitués par le fonds d'investissements de la KFW et le Fonds Spécial d'Investissements du Gouvernement Rwandais. Le fonds d'investissements de la KFW a été institué en 1976 lors de la négociation du deuxième prêt de cette institution. Les ressources négociées auprès de la KFW portaient intérêts dont seulement une partie a été transférée à la KFW tandis que l'autre partie, a été versée au fonds d'investissements dont l'utilisation a été convenue de commun accord entre la KFW et la BRD pour le financement des projets présentant un intérêt du point de vue de la politique nationale de développement. Jusqu'en 1989 ce fonds était utilisé pour alimenter le «Fonds de Garantie BRD pour les PME » mis en place en 1982 dans le cadre du programme de la promotion de PME pour garantir les promoteurs sans sûretés suffisantes.

Le Fonds Spécial d'Investissements «Gouvernement Rwandais» a été créé sur base d'un accord de 1980 entre le Gouvernement Suisse et le Gouvernement Rwandais. Au terme de cet accord, le Gouvernement Suisse a accordé à titre de dons au Gouvernement Rwandais une aide financière de 7 millions de FS. Celui-ci devait les rétrocéder à la coopérative TRAFIPRO sous forme des prêts portant intérêt de 2.5 %. Les remboursements du prêt ainsi que des intérêts ont été versés sur le fonds d'investissements utilisé pour financer les actions de développement décidées par le Gouvernement Rwandais de commun accord avec le Gouvernement Suisse.

D'autres ressources financières sont notamment :

l'augmentation du capital par incorporation des réserves,

les effets des actes de souscriptions,

le remboursement des prêts,

les intérêts perçus sur opérations des prêts, sur des placements et des commissions diverses ou sur la participation au capital des autres entreprises.

2.2.5. Organisation de la B.R.D.55(*)

Dans les premières années de sa constitution, la BRD était dotée d'une organisation modeste et comptait surtout sur l'assistance administrative de la BNR. En effet, au terme d'une convention de coopération conclue le 2 mai 1969 entre la BRD et la BNR, celle-ci d'une part, se chargeait de l'exécution pour le compte et au nom de la BRD des opérations bancaires, de caisse et de comptabilité et d'autre part, mettait à sa disposition, à titre gratuit une légère redistribution, la prestation des services ainsi que l'approvisionnement en tout ce qui était nécessaire pour sa gestion journalière. Il était également convenu sur demande de la BRD, que la BNR pouvait également lui détacher une partie de son personnel.

Plus tard la BRD a déménagé dans ses propres locaux et a commencé progressivement à recruter son personnel et adopter son organigramme afin de remplir pleinement sa mission.

2.2.5.1. Les organes de la B.R.D.

En raison des lacunes de la législation Rwandaise en la matière, l'organigramme que nous avons de dressé tel qu'il ressort des statuts de la banque était inspiré dans sa plus grande partie des doctrines et usages commerciaux en application en France. La structure de la BRD a connu plusieurs organes :

L'Assemblée Générale ;

Le Conseil d'Administration ;

Les Commissaires aux Comptes ;

La Direction Générale ;

Le Comité D'Etudes et ;

Le Fonds de Développement.

2.2.5.2. La structure administrative de la B.R.D.

2.2.5.2.1 Organigramme de la B.R.D.

Jusqu'au 31 décembre 1990, la structure administrative de la BRD comprenait :

La Direction Générale ;

La Direction des Investissements ;

La Direction Administrative et Financière.

A cette date, la BRD était organisée et fonctionnée comme une institution autonome, son organigramme est reproduit en annexe n° 7.

2.2.5.2.2. Moyens et types humains de la BRD

De 1968 à 1971, la B.R.D. n'avait pas de personnel propre hormis le personnel de direction parce qu'il bénéficiait de l'assistance administrative de la BNR. Elle a commencé à recruter son personnel en 1982 et s'est progressivement étoffée au fur et à mesure que ses activités se développaient. Ainsi l'effectif des agents est passé de 14 en 1972 à 116 en 1990.

Le tableau ci-après illustre l'effectif des agents de la B.R.D. de 1972 à 1990.

Tableau n° 7 : Evolution de l'effectif du personnel de la B.R.D.

de 1972 à 1990 par catégories professionnelles

Année

Hors catégorie.

Cadres Supérieurs

Cardes Moyens

Agents d'exploitation.

Personnel Auxiliaire

TOTAL

1972

2

.-

.-

6

6

14

1973

3

2

1

4

9

19

1974

3

2

2

5

9

21

1975

3

2

4

8

8

25

1976

4

3

2

11

11

31

1977

4

3

5

14

18

44

1978

4

3

6

16

23

52

1979

4

3

8

19

26

60

1980

5

3

8

20

26

62

1981

5

5

13

18

24

65

1982

5

15

5

20

26

71

1983

2

15

9

22

33

81

1984

4

15

10

29

32

90

1985

4

16

13

31

29

93

1986

4

16

10

37

30

97

1987

6

16

14

34

30

100

1988

4

20

14

45

25

108

1989

2

21

16

38

32

109

1990

2

19

21

42

32

116

Source : Elaboré par l'auteur sur base des archives de service du personnel et de

l'intendance de la B.R.D

Compte tenu des problèmes en rapport avec l'étude de faisabilité des projets, un accent particulier a été mis sur le personnel du département des investissements pour son rôle moteur dans l'approbation et le suivi des projets.

Le tableau qui suit nous établi la répartition de l'effectif du personnel du DI d'après leur formation et leur ancienneté :

Tableau n° 8 : Formation et ancienneté du personnel professionnel du département

des investissements au 31.07.1990.

Service

Formation

Effectif

Ancienneté â la Banque

 

 
 

0-2 ans

3-5 ans

.+ 5 ans

D.I.

Economiste

1

.-

.-

1

Grands projets

Economistes

4

.-

1

3

(+ moyens)

Ing.électroméc.

2

2

.-

.-

 

 

7

2

1

4

PME

Economistes

4

2

1

1

(petits projets)

Agronomes

3

2

1

.-

 

Bachelière

1

.-

1

.-

 

 

8

4

3

1

Contrôle et Assistance

Economistes

3

3

.-

.-

aux Entreprises (C.A.E.)

Bachelier

1

1

.-

.-

 

Humanistes

1

.-

.-

1

 

 

5

4

.-

1

Bureau d'identification

Economiste

1

.-

1

.-

des projets (B.I.P.)

Bachelier

1

.-

.-

1

 

 

2

.-

1

1

Bureau Régional de

Economiste

4

3

1

.-

Gikongoro

Humanistes

6

3

3

.-

 

 

10

6

4

.-

RECAPITULATION

Economistes

17

8

4

5

 

Ing.électroméc.

2

2

.-

.-

 

Agronomes

3

2

1

.-

 

Bachelier

3

1

1

1

 

Humanistes

7

3

3

1

 

TOTAL

32

16

9

7

 

% TOTAL

100%

50%

28,1 %

21,9 %

Source : Dressé par l'auteur sur base des archives de service du

personnel et de l'intendance de la B.R.D.

Par rapport à l'effectif total de 119 en 1990, le département des investissements comptait seulement 32 soit 26,9 % de cet effectif. Ces derniers malgré leur formation professionnelle et leur ancienneté comme le montre le tableau ci-haut n'avaient pas fourni un bon rendement quant aux résultats attendus.

Considérant les attributions et le volume de travail du service des investissements, ce nombre était minime. Notons que dans l'ensemble le personnel de la B.R.D. n'avait pas beaucoup d'expérience. La répartition du personnel entre différents services et bureaux ne tenait pas compte de la formation ni de l'expérience acquise. Des nouvelles recrues se voyaient confier des responsabilités élevées au sein de la banque. Par exemple, le personnel chargé des projets était en grande majorité de formation économiste et même, les deux ingénieurs électro-mécaniciens avaient pour tâche de faire le même travail que les économistes.

L'ancienneté était encore l'un des facteurs qui a rendu moins bonne la qualité du travail de la B.R.D. parce que la plupart des agents avaient une ancienneté variant entre 0 et 2 ans. Presque 50 % du personnel du service des investissements chargés d'évaluer les projets à financer étaient des stagiaires.

Le service de contrôle et d'assistance aux entreprises ne disposait pas des cadres expérimentés ni des compétences en matières technique, de gestion et organisation d'économie et de marché. La quasi inexistence d'agronomes au sein du département d'investissements composé essentiellement d'économistes n'a pas permis aux projets agricoles de bénéficier le financement de la banque.

La formation moyenne du personnel du secrétariat faisait que les évaluateurs collectionnaient eux-mêmes les notes d'évaluation. Leur travail devenait lourd au moment où ils travaillaient manuellement dans un système non informatisé. L'évaluation des projets au lieu d'être effectué par le bureau de Gikongoro devait revenir au siège à Kigali qui disposait le plus des moyens.

2.2.6. Nature des crédits accordés par la BRD

La Banque Rwandaise de Développement classe les crédits d'après leur destination et leur durée 56(*)

D'après leur destination, on distingue le crédit à la production et le crédit à la consommation. Le crédit à la production est sollicité dans le but d'acquérir des biens de production. Le crédit à la consommation est un crédit accordé aux consommateurs pour leur permettre d'acheter des biens de consommation au moment où leurs ressources sont insuffisantes.

Selon leur durée, on distingue les crédits à court terme, les crédits à moyen terme et les crédits à long terme.

Les crédits à court terme sont des crédits qui sont accordés aux entreprises pour donner au cycle commercial la souplesse désirable. Traditionnellement, le crédit à court terme va de quelques jours à plusieurs mois, rarement au-delà d'une année. Au Rwanda, les entreprises préfèrent ce genre de crédit pour leurs besoins de trésorerie en raison de sa flexibilité et pour réaliser une opération d'exploitation qui, une fois terminée, servira à rembourser à son banquier.

Les crédits à moyen terme constituent les prêts bancaires accordés aux personnes physiques ou morales pour une durée comprise entre deux et sept ans et destinés à parfaire le financement d'un programme d'investissement.

Les crédits à long terme sont des crédits qui financent les investissements dont les conséquences bénéfiques apparaîtront progressivement et ne seront totales qu'après un certain nombre d'années.

2.2.7. Procédure d'intervention de la B.R.D.57(*)

Après réception et enregistrement au service de la banque, toutes les demandes des prêts passaient successivement aux registres du courrier du Département d'Investissements et à celui du service de l'Identification des projets, en faisait une première instruction.

Les critères de recevabilité étaient au nombre de trois. Le premier était lié à la nature du projet, autrement dit aux domaines d'intervention de la banque. Le deuxième se rapportait à la rentabilité sectorielle du projet et le troisième était relatif au montant sollicité.

Un projet était recevable lorsqu'il appartenait à un secteur de l'économie jugé prioritaire pour le développement du pays et reconnu comme tel dans le plan quinquennal de développement. La banque finançait des projets du secteur primaire, secondaire et tertiaire. Notons qu'elle n'accordait pas les crédits de caisse, les crédits de consolidation, les crédits à la consommation et les crédits à l'habitat. Toutefois après la déspécialisation bancaire instituée en 1987, les modifications des statuts de la BRD ont permis à cette dernière conformément de la loi du 20 avril 1990, d'intervenir dans les domaines ci -haut indiqués.

Les critères de la rentabilité sectorielle des projets permettaient d'exclure du champ d'intervention de la banque les secteurs identifiés d'office comme non rentables ou comme saturés. Le montant du prêt ne devait pas être inférieur à 200.000 frw. Mais pour mieux adapter ses interventions aux spécificités du milieu rural, la BRD pouvait revoir à la baisse ce montant plancher. Concernant les grands et moyens projets, c'est -à- dire les projets dont les coûts dépassaient 15 millions de frw, les demandes devaient être accompagnées d'une étude de faisabilité.

Pour ceux dont les coûts étaient inférieurs ou égal à 15 millions de frw, les demandeurs de financement recevaient une note explicative sur les domaines et les conditions d'intervention de la banque ainsi que sur les modalités de remboursement des crédits. Ils recevaient également une fiche d'identification relative à la collecte des renseignements sur le promoteur et sur les projets qu'ils remplissaient avec l'assistance du personnel technique du service d'identification des projets. Quand la fiche d'identification n'était pas complétée endéans trois mois, le promoteur devait être officiellement avisé dans un délai ne dépassant pas deux semaines. S'il n'y avait pas de réponse après trois mois, la lettre de mise en demeure relative à la clôture du dossier était envoyée au promoteur.

Outre les critères de recevabilité, le service d'identification devait aussi examiner les projets selon des critères dits «critères de présélection». Ces criteres se rapportaient essentiellement à l'honorabilité du promoteur, à son expérience, à sa surface financière, à sa capacité de gestion et aux garanties.

Le demandeur d'un financement devait être intègre et honorable. Il ne devait ni être reconnu comme escroc ou tireur de chèques sans provisions, ni avoir des crédits bancaires en souffrance.

Suivant la motion de politique générale, les emprunteurs devaient être expérimentés. A cet effet, la banque veillait à ce que le promoteur du projet eût pratiqué personnellement le projet ou s'assurait des services expérimentés en ce domaine.

Les demandeurs d'un crédit devaient disposer d'un apport propre minimum. Celui-ci variait selon la taille du projet. Fixé à 30 % pour les petits projets, 40 % pour les moyens et 50 % pour les grands. Les demandeurs devaient être capables de gérer les projets ou alors de disposer de quelqu'un d'autre qui assumerait cette responsabilité. Cela requérait la possession des connaissances suffisantes en matière technique et de gestion. En cas de connaissance insuffisante, le gestionnaire du projet devait s'entourer d'un encadrement technique ou administratif ou d'une personne expérimentée. La banque pouvait subordonner le déboursement des fonds ou recruter une personne compétente pour diriger le projet en cours d'exécution et / ou de fonctionnement.

La BRD cherchait à s'entourer la sécurité réelle ou personnelle, solide en gage des prêts qu'elle allait accorder. Les garanties habituellement exigées étaient constituées par des cautions réelles et personnelles des hypothèques sur des biens immeubles, les gages du fonds de commerce, la vente à tempérament des biens d'équipement, l'aval de l'Etat, l'aval du fonds spécial de garantie et /ou du fonds de garantie BRD pour les PME, l'assurance contre accident corporelle et l'assurance contre incendie.

Quand les dossiers étaient transmis à la banque, ils étaient en ordre sur tous leurs aspects. Dès que les renseignements étaient complets, l'identificateur faisait une note au comité de présélection qui décidait après délibération, de la transmission du dossier au service d'évaluation pour y être achevé. En cas d'étude incomplète, l'évaluateur du dossier en question écrivait au promoteur pour lui demander les informations supplémentaires. S'il n'y avait pas de réponse pendant six mois, une lettre de mise en demeure relative à la clôture du dossier était adressée au promoteur. La décision de rejet était communiquée aux initiateurs respectifs endéans une semaine.

Le service d'identification préparait un rapport trimestriel à l'intention du Conseil Administration afin de l'informer du nombre des projets acceptés ou rejetés. Les causes de rejet des dossiers devaient être spécifiés. Le CA avait le plein pouvoir de demander au comité de revoir certaines de ces décisions.

Les projets retenus par le comité de présélection étaient remis avec leurs comptes rendus au service d'évaluation qui les distribuaient selon les secteurs d'évaluation ; secteur primaire, secondaire et tertiaire. Les évaluateurs des grands et moyens projets vérifiaient les renseignements nécessaires suivant les critères fixés relatifs à chaque aspect. Au cours de l'évaluation, l'analyste établissait le contact permanent avec le promoteur. Les grands et moyens projets dont l'étude de faisabilité était satisfaisant, trois ou quatre semaines d'évaluation suffisaient. Au cas où un complément d'étude exigeait un délai plus long, le promoteur en était avisé.

Les notes de présentation des projets étaient d'abord adressées au comité des projets qui se réunissait chaque fois qu'il y avait matière à traiter sous la convocation et la présidence du DG. Ce comité était chargé de donner à l'organe d'approbation les avis technique, financier, juridique et économique sur les dossiers à financer. L'avis du comité des projets permettait au DG de décider de l'acceptation ou du rejet des projets dont les montants de financement sollicités n'étaient pas supérieurs à dix millions de frw. Pour de dossiers pareils, les notes d'information au conseil d'administration étaient établies chaque trimestre. Les projets dont les montants de prêts dépassaient dix millions de frw étaient accompagnés de comptes rendus du comité des projets et soumis à l'approbation du CA.

Pour les PME, après l'approbation des instances habilitées de la banque, une demande était adressait au Fonds Spécial de Garantie en cas d'absence ou d'insuffisance de garantie. Une autre demande était envoyée au bailleur des fonds pour requérir l'accord de refinancement. Normalement, l'accord d'aval ne dépassait pas deux mois tandis que celui de refinancement prenait deux à trois mois.

Ce n'était que lorsque l'accord d'aval et / ou celui de refinancement était disponible, que l'évaluateur des projets pouvait adresser au promoteur une lettre de notification des crédits qui l'informait du montant de prêt accordé et des conditions à remplir avant la signature du contrat. La lettre était remise au client une semaine plus tard après réception de l'accord ou de deux accords selon le cas. Quant aux crédits dont les garanties étaient des biens hypothécaires, le refinancement était un préalable à la notification des crédits. Les copies de la lettre de notification étaient également remises au service du portefeuille et au service de suivi.

Le service du portefeuille qui à son tour attendait que les conditions spécifiés comme devant être remplies à la signature du contrat le fussent pour préparer le contrat et le faire signer par les deux parties : la DG et le client.

Le contrat était signé par les deux parties devant le notaire. Le promoteur recevait un document qui détaillait les dispositions à prendre pour obtenir le déblocage. A la réception de la lettre de demande de déblocage du promoteur, un agent de service de suivi était désigné pour visiter le projet et s'assurer si les conditions de déblocage étaient remplies. La visite devait être effectuée dans l'intervalle de deux semaines. Après la visite, l'agent dressait un rapport concluant ou non le respect des conditions. Si les rapports étaient concluants, le chef de service de suivi proposait le déblocage à la commission du déblocage des crédits présidée par le DG ou son préposé.

Un programme trimestriel de visite des projets était établi pour tous les projets. Etant donné les faibles moyens humains dont disposait la banque, chaque petit projet était supposé être visité au moins deux fois par an. Les grands et moyens projets étaient visités au moins une fois par an. Les visites étaient normalement annoncées au moins deux semaines à l'avance.

Sur une lettre de demande du promoteur, la procédure d'obtenir des prêts complémentaires s'appliquait comme à l'évaluation. La seule particularité était que l'évaluation se confirmait par la réalité sur terrain. Ceci n'était qu'en fait une réévaluation du projet initial.

Notons que jusqu'en 1990, il n'y avait pas de schéma standard propre au réaménagement ou au rééchelonnement de remboursement. La banque misait seulement sur les difficultés comme le retard dans l'importation des équipements, les dégâts matériels, les calamites naturelles, éprouvées par le promoteur lors de l'installation ou de l'exploitation du projet.

2.3. EXAMEN RETROSPECTIF DES INTERVENTIONS DE LA BRD

(1968-1990)

2.3.1. Evolution de grandes périodes

Au cours de la période qui cadre avec notre travail, l'évolution des interventions de la banque a été globalement ascendante mais fort irrégulière. Quatre périodes d'évolution peuvent être distinguées selon le tableau ci après :

Tableau n° 9 : Les caractéristiques des grandes périodes (1969-1990)

Période

Durée

Inter-

ventions

en

(M. frw)

Montant annuel moyen

(M. frw)

Taux de croissance moyen annuel en %

Nombre moyen d'inter-

ventions

1969 - 1973

5 ans

289.1

57.8

- 4.5

20

1974 - 1980

7 ans

2.308.5

329.79

20.8

20

1981 - 1988

8 ans

5.772.7

721.59

12.13

48

1989 - 1990

2 ans

789.92

394.96

.- 15.9

54

Source : Archive B.R.D. Programme opérationnel 1987-1991, Novembre 1987, pp.13 - 15

L'annexe n° 8 établit les données de chaque année.

La période de démarrage de 1967 à 1973 s'est caractérisée par des interventions annuelles de faibles montants. Elles se sont élevées à 289.1 millions soit une moyenne annuelle de 57.8 millions. Elles ont aussi subi des fluctuations irrégulières d'une année à l'autre, à tel point que le taux de croissance annuelle moyen était de - 4,5 %

Après les difficultés de démarrage, la banque entrait depuis 1974 jusqu'à 1980 dans une période d'expansion où la moyenne d'interventions faisait un total de 329.79 millions, soit près de six fois celle de la période précédente. Et la moyenne du nombre d'interventions est restée la même parce que le financement par projet était devenu plus important. Le taux de croissance annuel moyen était de 20,8 %. C'était pour la banque une période de prospérité.

La période de stabilité 1981-1988 a été marquée par la stabilité dans son mode initial de financement et une ouverture vers les petites et moyennes entreprises tout en maintenant sa politique consistant à financer essentiellement des projets de grande envergure. La banque avait mis en oeuvre depuis 1982 un programme de promotion des PME. Ceci s'explique par le nombre élevé de 48 projets financés en moyenne par an. La moyenne annuelle du volume de financement a atteint son maximum au cours de la période de stabilité et le taux moyen de croissance annuel était de 12,13 %. Cette stabilité était due au financement du PNUD/BIT et du Gouvernement Rwandais d'une importante somme d'argent à la BRD.

Pendant la Période de perte de vitesse 1989-1990, les interventions de la banque ont diminué sensiblement en passant de 5.772,7 millions de frw en 1989 à 789,92 millions de frw en 1990. Mais sur la période de deux ans, il y eût chute, à tel enseigne que le taux de croissance est arrivé à - 15.9 %. Cette situation a poussé le CA de la BRD de prendre une décision en vue de mener une mission d'audit dans le but d'évaluer l'efficacité de ses interventions. Au cours de cette période, beaucoup des dossiers des projets au financement avaient été rejetés.

Le graphique suivant nous illustre l'évolution de chaque année.

Source : Confectionné par nous même sur base des archives des services

d'investissement de la B.R.D. (1966-1990)

2.3.2. Répartition géographique des interventions de la B.R.D. (1968-1990)

Depuis sa création jusqu'au 31 décembre 1990, la banque a effectué dans le pays 499 interventions correspondant à un financement de 7.052,09 millions de frw. Elle a en plus participé au capital de la B.D.E.G.L (Banque de Développement des Etats de Grands Lacs) pour un montant de 10 millions de frw, ce qui portait à 500 le total de ces interventions pour la période considérée.

La figure ici-bas montre l'évolution du nombre d'interventions selon les préfectures et les montants d'interventions en pourcentage.

Source : Elaboré par l'auteur sur base des archives de la BRD, Rapport annuel 1990, p. 20

Source : Elaboré par l'auteur sur base des archives de la BRD, Rapport annuel 1990, p. 20

Il ressort des figures 9 et 10 qu'aussi bien en nombre qu'en valeur, les interventions de la BRD ont été concentrées dans la préfecture de Kigali qui comptait 46 % du nombre total des projets soit 82.4 % du montant des interventions. Ce phénomène s'explique par les facilités offertes par la ville de Kigali en particulier pour les grands projets industriels. Elle disposait en effet des meilleures infrastructures d'accueil, des plus grands moyens d'approvisionnement, de plus de potentialité des marchés et d'un environnement d'affaires qu'on ne trouvait pas ailleurs dans le pays.

En vue d'atteindre une répartition géographique plus équilibrée et pour être plus près des projets, la BRD avait initié en 1989 une politique d'installation des succursales à travers le pays. Le bureau régional de Gikongoro, d'autres bureaux ont été crées à Gisenyi et à Butare sans oublier Cyangugu, Ruhengeri et Gitarama.

2.3.3. Secteurs d'interventions de la BRD (1968-1990)

La banque a financé des projets relevant de tous les secteurs de l'économie nationale. Force est de constater cependant que les prêts ont surtout financés le secteur secondaire qui représentait à lui seul 74,50 % tandis que le secteur primaire et tertiaire ont accaparé respectivement 11,30 % et 14,20 % des interventions sur la période 1969 - 1990. Les données relatives à la répartition selon la taille des projets se trouvent sur la figure suivante :

Source : Dressé par nous même sur base des archives du service des investissements

de la B.R.D (1969-1987).

Pour la période 1968-1990, les interventions de la banque en nombre des projets s'élevait à 500 au total, dont 97 grands projets, 39 projets moyens et 364 petits projets, soit respectivement 24,60 %, 8,30 % et 67,10 %.

L'importance du nombre des petits projets tenait sur deux facteurs essentiels :

le financement du véhicule utilitaire en 1971, en 1974 et en 1975 et,

la mise en oeuvre du programme de la promotion des PME depuis 1982.

Le diagramme ci-dessous nous donne la répartition en nombre d'interventions par taille.

Source : Dressé par l'auteur sur base des archives du service des

investissements de la B.R.D (1969-1987).

2.3.4. Réalisations de la BRD dans le cadre de l'exécution du programme de

promotion des PME 1975-1981

Depuis 1975, la banque finançait essentiellement les projets d'une grande importance ayant des effets tangibles sur le plan macro-économique et, présentant moins des problèmes de suivi et moins de risques. Notons que des relations au niveau des PME existaient mais elles étaient insignifiantes comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous.

Tableau n° 10 : Projets PME financés par la B.R.D. (1975-1981)

Années

Nombre des projets

Total des investissements

(Millions de frw)

Total des prêts

(millions de frw)

 

Total

Non agricoles

Agricoles

 

1975

4

3

1

39,9

23.0

1976

7

6

1

46.3

23.8

1977

4

3

1

52.4

21.8

1978

7

5

2

53.2

32.2

1979

11

8

3

53.4

28.9

1980

5

5

-

50.6

33.0

1981

4

3

1

18.7

10.1

TOTAL

42

33

9

309.5

172.9

Source : Archive BRD, Rapport annuelle 1982, p 10.

Outre ces 42 projets, en 1975, la BRD avait réalisé un financement du programme prioritaire PME. C'est-à-dire le financement de 38 véhicules utilitaires destinés essentiellement aux services de transport à l'intérieur du pays.

Par ailleurs, le tableau ci-dessus nous montre une faiblesse des interventions accordées au secteur agricole malgré son importance pour le pays. Seulement 9 projets agricoles avaient été financés sur 7 ans.

Le total des investissements de la BRD entre 1975 et 1981 dans les secteurs de PME se présentait donc comme suit :

Tableau n° 11 : Total des investissements PME de la BRD 1975-1981

Interventions

Nombre des projets

Total des investis.

(M de frw)

Total des prêts

(M de frw)

Quote part financée par la BRD

§ Financement des projets

42

309,5

172,9

56 %

§ Financement de programme

38

70,0

53,8

77 %

Total des interventions

80

379,5

226,7

60 %

Source : Archive BRD, Rapport annuel 1982, p 15.

Ce tableau nous révèle que pour cette période le financement des programmes a devancé celui de projets ; soit 77 % contre 56 % pour cause du programme proposé par le gouvernement à la BRD de financer les projets sans garanties.

2.3.5. Programme de promotion des PME mis en oeuvre par la banque à partir de

1982

Une analyse des demandes des prêts adressées à la banque avait montré qu'il existait un potentiel d'investissement et de financement non satisfait dans le secteur des petites et moyennes entreprises.

Bien qu'entre 1975 et 1981, 56 % du nombre total des prêts avec 77 % du montant des interventions aient été accordés aux PME, les moyens institutionnels et les méthodes d'instruction des dossiers, n'avaient pas permis à la banque de consacrer une partie plus importante de ses interventions à ce sous-secteur. Par ailleurs, contrairement à beaucoup d'autres pays d'Afrique, les institutions ou les instruments particuliers de promotion des PME n'existaient pratiquement pas au Rwanda.

Afin de pouvoir augmenter ses interventions des prêts et mieux satisfaire les besoins des crédits de ce secteur de l'économie rwandaise encore peu développé, la banque avait mis au point en mars 1982 un programme de promotion des PME.

2.3.5.1. Interventions réalisées par la BRD dans le cadre de l'exécution du

programme de promotion des PME entre 1982-1990

Les projets du sous-secteur des PME financés durant la période de 1982 à 1990 sont repris dans le tableau ci après :

Tableau n° 12 : Evolution des interventions de la BRD dans les PME (1982-1990)

Année

Nombre de PME

Coût total d'investissement en Millions de frw

Prêts BRD

Apport propre

Montant

%

Montant

%

1982

16

81,1

41,8

52

39,3

48

1983

54

192,2

164,1

85,4

28,1

14,6

1984

43

163,3

102,9

63

60,4

37

1985

33

337,4

223,0

66

114,4

34

1986

23

269,4

119,4

44

150,0

56

1987

36

230,1

150,7

65

79,4

35

1988

117

874,1

775,4

88,7

98,7

11,3

1989

169

560

313,1

55,9

246,9

44,1

1990

122

436,6

289,4

66,3

147,2

33,7

Total

613

3.144,2

2.179,8

69,3

964,4

30,7

Source : Archive BRD, Rapports annuels 1982 à 1990, Novembre 1982, p. 15.

Ainsi, les figures 13 et 14 nous indiquent clairement combien la politique de la banque dans la promotion des PME commençait à porter des fruits en ce qui concerne les crédits accordés aux PME en fonction de leur nombre et du montant des prêts.

Sources : Confectionnés par l'auteur sur base des archives du service des

investissements

Cependant, cet accroissement n'a pas été régulier, il a plutôt connu des hauts et des bas. Un cadre de la BRD nous a expliqué que « Sans la mise en place du fonds de garantie BRD/PME, la banque n'aurait pas pu réaliser le nombre élevé des PME depuis 1982. La modicité des interventions de la banque dans le sous secteur de PME en 1982 s'explique par le fait que le programme de promotion n'a démarré que durant le mois de juin de cette année.» 58(*)

Les dépassements importants enregistrés pour les années 1983 et 1985 s'expliquent quant à eux par un nombre assez important d'interventions réalisées dans le secteur des projets d'importance moyenne (programme d'investissement supérieur à 15 millions). Ceux-ci s'expliquent par un programme de financement des projets des moulins (27) en 1984 et (12) en 1985. Le taux d'intervention en faveur des PME a continué à baisser jusqu'en 1986. Cela était une mesure de prudence prise par la banque face au problème qui se manifestait déjà chez les promoteurs qui avaient bénéficié des crédits de la BRD.

Les approbations des grands projets provenaient essentiellement des secteurs secondaire et tertiaire. Le premier étant beaucoup influencé par les industries manufacturières, le second par les constructions d'hôtels. Il est toutefois à remarquer que le secteur tertiaire a enregistré une baisse très sensible en 1985 passant de 327 millions de frw à 55 millions de frw, suite à la diminution des demandes des prêts dans ce secteur.

Quant au secteur primaire, le record a été battu en 1983 avec 54 approbations des projets. Ceci s'est justifié par le manque des promoteurs et des demandes des prêts introduites auprès de la BRD.

Pendant les années 1982 et 1983, le secteur tertiaire a été plus performant que les deux autres secteurs à cause de beaucoup des projets de garages et de restaurants moyens financés par la BRD.

En 1985 le nombre total des projets traités a été élevé. D'après J.P. RUBULIKA « cela résulte des dossiers raisonnables qui avaient afflués à la banque en réponse à un communiqué lancé par la radio Rwanda informant le public que la banque accordait aux PME des prêts dont elle finançait gratuitement les études de faisabilité. Cette aide provenait de la banque européenne d'investissement. On a alors enregistré les demandes qui dépassaient le cadre d'intervention de la banque et ces projets étaient vite rejetés après un très bref examen. » 59(*)

Le total sous forme des prêts de la banque dans les PME pendant la période de 8 ans (1982-1990) se chiffre à 246,9 millions de frw pour 169 PME. La BRD a pu diversifié ses interventions pour la production primaire dans les cultures d'exportation, l'élevage, l'extraction minière et les autres ; pour la production manufacturière dans l'agro-industries comme le café, le thé, divers et autres industries, dans l'énergie et l'eau, dans les bâtiments et travaux publics ; et pour les services dans le commerce, les hôtels et restaurants, le transport et le stockage et autres services a travers tout le pays.

Concluons que la part des crédits de la banque en faveur des PME orientée vers le milieu rural était peu significative tandis qu'une grande partie d'intervention de la BRD était accordée aux activités en milieu urbain (stations d'essence, garages, boulangeries, restaurants, hôtels, etc.) en raison des potentialités régionales comme un cadre de la B.R.D. le précise « les potentialités régionales influençaient la répartition régionale des projets. En effet, toutes les préfectures n'avaient pas les mêmes moyens qu'il  fallait ou n'avaient pas des conditions suffisantes de viabilité60(*)

2.3.5.2. Demandes des prêts rejetés par catégories des projets aux PME

1984-1990 (en Millions frw).

Les demandes de financement jugées non satisfaisantes étaient carrément rejetées par le service de présélection. A titre indicatif, nous avons ciblé celles des PME rangées par taille des prêts et secteur d'activité.

Le tableau qui suit nous montre le nombre des projets rejetés par taille et secteur.

Tableau n° 13 : Taille des projets rejetés par secteur d'activité des PME : 1984 - 1990

Secteur Taille

AGRICOLE

ELEVAGE

ARTISANAT

Autres secteurs

Total

%

Moins de 200.000 Frw

52

13

11

13

89

9.8

Entre 200.001 et 1.000.000 Frw

41

59

159

27

286

31.4

Entre 1.000.001 et 3.000.000 Frw

54

71

44

70

239

26.2

Entre 3.000.001 et 5.000.000 Frw

9

24

21

17

71

7.8

Entre 5.000.001 et 10.000.000 Frw

4

16

10

11

41

4.5

Entre 10.000.001 et 15.000.000 Frw

.-

.-

8

6

14

1.5

Plus de 15.000.000 Frw

1

.-

.-

2

3

0.3

Montant non déterminé

38

41

60

29

168

18.4

Total

199

224

313

175

911

100

%

21.8

24.6

34.4

19.2

100

.-

Dont : - Milieu urbain

.-

15

61

49

125

13.7

- Milieu rural

199

209

252

126

786

86.3

Total

199

224

313

175

911

100

%

21.8

24.6

34.4

19.2

100

.-

Source : Archive B.R.D. : Etude sur l'utilisation de fonds américains et la possibilité d'amélioration de la capacité d'intervention de la banque dans le secteur des PME, Kigali, avril 1991, p. 68.

Au cours de la période 1984-1990, les demandes des prêts rejetés s'élevaient à 911 dont 199 pour les projets de l'agriculture, 224 pour les projets d'élevage, 313 pour les projets du secteur de l'artisanat et 175 pour les projets d'autres secteurs. Ces projets appartenaient 86.3 % au milieu rural et 13.7 % au milieu urbain.

Environ 57,6 % de l'ensemble des projets rejetés demandaient un financement allant de 200.000 à 3.000.000 frw. Certains projets présélectionnés étaient rejetés au cours de leur évaluation pour divers motifs dont les plus fréquents étaient les suivants :

l'inconsistance des demandes introduites ;

le projet se rapportant à un secteur saturé ;

le projet dont la viabilité était comprise par des prix non rémunérateurs ;

le projet dont la rentabilité était comprise par des coûts d'investissement ou d'exploitation excessive ;

l'honorabilité du promoteur ;

la situation d'endettement excessif du promoteur ;

la non disponibilité du promoteur pour mener à bien les activités envisagées ;

la non disposition du promoteur pour remplir certaines exigences de la banque ;

le projet se rapportant à un domaine exclu du financement de la banque.

2.3.6. Situation de créances par nombre de projets suivant le secteur d'activité

(1987-1990)

Le tableau ci-après repartit les créances par nombre des projets suivant les secteurs d'activités :

Tableau n°14 : Créances par nombre des projets suivant le secteur d'activité

Nature/

Secteur

Normale

Douteuse sans demande

Douteuse avec demande

Introduites en justice

Jugées sans copie

Jugement exécu

tion

Total

1. Agricole

69

9

5

20

25

44

172

2. Minier

-

-

-

-

-

1

1

3. Industriel

38

4

5

13

4

17

81

4. Service

19

1

-

7

4

10

41

5. Divers

3

-

-

-

-

-

-

Total

129

14

10

40

33

72

298

Source : Archive B.R.D. : Données fournies par le service d'investissements

Le but de cette répartition est de mesurer la part des difficultés de non paiement de chaque secteur. Ainsi ressort-il de ce tableau, que sur 172 projets agricoles financés en une année, 69 seulement soit 40,12 % du nombre total des projets agricoles ont payé régulièrement le montant dû à la banque et que 59,88 % du nombre total des projets agricoles ne respectaient pas leur échéance.

Quant au secteur industriel, 38 projets soit 46.91 % du nombre total des projets industriels avaient honorés leurs engagements envers la banque, tandis que plus de 53,09 % des projets avaient des difficultés des paiements. Cette situation était le résultat des difficultés qu'avaient rencontrées les promoteurs des projets industriels dans la mise en application des programmes d'investissement.

Le secteur des services présentait 46,34 % des projets à paiement régulier

et 53,65 % des projets en difficultés de paiement. Cette répartition montre combien la viabilité des projets financés par la BRD dans tous les secteurs était vraiment précaire.

2.3.7. Contribution des interventions de la BRD sur le tissu socio-économique du

pays

La BRD avait le principe de base qui devait la guider dans son champs d'activité qui était que seuls les investissements rentables pourraient l'intéresser. Elle avait à s'assurer que les fonds qu'elle avait investis seraient récupérables en une période plus ou moins longue et qu'un rendement, même modeste, pourrait être prévu pour ces capitaux. Malgré l'influence de l'Etat dans le choix des programmes prioritaires d'intervention au profit du développement économique et social du pays, nombre des difficultés se sont manifestées, d'une part, dans le fonctionnement de la banque et d'autre part, dans l'exécution des projets financés par celle-ci. Toutefois, la contribution des interventions de la BRD sur le tissu socio-économique du pays a été indéniable.

A titre d'exemple, le tableau suivant nous montre l'évolution des crédits à l'économie rwandaise accordés par la B.R.D. par rapport à l'ensemble d'encours par branche d'activité de 1988 à 1990 (en millions de frw)

Tableau n°15 : Les crédits accordés par la BRD par branches d'activité de

1988 à 1990 (Encours en Millions de Frw)

Année

1988

1989

1990

Branches d'activité

BRD

Ensemble

BRD

Ensemble

BRD

Ensemble

Crédit

%

Crédit

%

Crédit

%

Crédit

%

Crédit

%

Crédit

%

Agriculture & Elevage

794,2

32,3

6.067,1

36,7

1.238,0

34,0

7.021,9

33,8 34,6

475,1

31,5

5.201,0

38,0

Industrie

1.015,2

41,2

1.797,9

10,9

1.690,2

46,5

3.259,0

16,0

729,6

48,4

1.342,2

9,8

Extraction minière

2,5

0,1

2,5

-

2,5

-

3,1

-

-

-

-

-

Commerce

153,0

6,2

4.286,2

26,0

238,7

6,6

4.697,4

23,1

81,8

5,4

3.496,0

25,6

Services

417,3

17,0

782,2

4,7

315,3

8,7

649,5

3,2

179,4

11,9

633,5

4,6

Particuliers

79,6

3,3

3.575,9

21,7

154,1

4,2

4.686,1

23,1

43,0

2,8

3.009.1

22,0

Total

2.461,8

100,0

16.511,8

100,0

3.638,8

100,0

20.317,0

100,0

1.508,9

100.0

13.681,8

100,0

Source : Dressé par l'auteur sur base de archives de la BNR (1988-1990)

Au niveau des projets de l'agriculture et de l'élevage, les interventions de la BRD ont concerné les crédits à moyen ou à court terme. Il ressort du tableau ci-dessus que les encours accordés par cette banque dans l'ensemble des encours pour les années 1988, 1989 et 1990 étaient de 2.507,3 millions de francs rwandais soit une moyenne de 32,6 %.

Pour l'agriculture ces crédits à court terme ont contribué à l'acquisition des intrants agricoles nécessaires pour la culture de la pomme de terre, pour l'introduction de nouvelles variétés de sorgho, pour l'intensification des cultures industrielles d'exportation et pour la commercialisation de certains produit (le riz, la canne à sucre, le café etc.). Les crédits à long terme ont contribué au développement des cultures de substitution aux importations comme le blé, le riz, le sucre et le tabac, au développement de la culture du manioc et la commercialisation de la pomme de terre, au développement de la culture du haricot volubile et celle du mais, à la promotion des cultures oléagineuses comme l'arachides, le soja et le tournesol ainsi qu'au développement et la commercialisation des fruits et légumes.

Pour l'élevage, les interventions à moyen terme ou à court terme de la BRD ont contribué à la multiplication des fermes modernes d'élevage de bovin laitier et le développement de l'élevage du petit bétail en vue de l'augmentation de la production de viande et d'oeufs, à l'installation des étangs piscicoles et à l'acquisition des bateaux et de matériel de pêche dans le lac Kivu et au développement de l'apiculture pour l'installations modernes.

Comme le tableau ci-haut le montre, la contribution de la BRD dans le domaine de l'extraction minière a été insignifiante avec 5 millions de francs rwandais pour les années 1988 et 1989. Ces crédits étaient à court terme pour servir à la commercialisation des minerais et à moyen ou à long terme pour l'exploitation minière.

Au sujet des industries manufacturières, le même tableau montre que la contribution de la BRD pour les trois années était de 3.435,0 millions de francs rwandais soit la moyenne de 45,4 % de l'ensemble d'encours de l'industrie. Ces prêts à long terme ont contribué à l'installation des nouvelles unités et au développement d'entreprises existantes. Les prêts à court ou à moyen terme ont servi pour financer le fonds de roulement d'exploitation des industries existantes, rentables et bien organisées, dans le cadre de leur assainissement financier ou du redressement de leur exploitation. Ces crédits ont également servi au développement de l'artisanat.

Dans la filière carnée, la BRD a financé les abattoirs, le stockage de viande, la charcuterie, les unités de traitement ou de conservation du lait, des tanneries. Dans la filière huile et sucre, celle-ci a financé l'acquisition des presses à huile, l'installation ou l'extension de sucrerie. Dans la filière produits vivriers, la banque a contribué à l'installation des unités de conditionnement ou de transformation, des presses mécaniques pour les bananes, les séchoirs de manioc, etc. Dans la filière céréalière, elle a servi à la poursuite de l'installation des moulins, à l'installation d'égreneuse pour le traitement des récoltes, les batteuses à pédales. Dans la filière fruits et légumes, la banque a contribué à l'installation de conserveries ou d'unités de conditionnement. Dans la filière bois elle a servi dans la fabrication de caissettes de bois (emballage), et la production du charbon de bois.

Concernant le commerce au cours des années 1988, 1989 et 1990, la contribution de la BRD a été de 473,5 millions de francs rwandais soit 6,1 % de l'ensemble des prêts accordés à ce secteur. Les crédits accordés par la BRD au commerce étaient des crédits de trésorerie et des découverts aux commerçants ou aux entreprises de gros ou de détail (commerce de gros local et commerce général).

Les crédits BRD à long terme ont financé aussi les hôtels et les restaurants. Pour les transports et les entrepôts, l'octroi des prêts à moyen terme de la BRD ont contribué au désenclavement du pays et à une meilleure articulation de l'économie nationale et au financement de moyen de transport terrestre et lacustre. Ces prêts ont favorisé la création ou l'extension d'entrepôts notamment des marchandises ou de produits stratégiques comme les dépôts de carburants, les entrepôts de produits vivriers etc.

De 1988 à 1990, le total des prêts accordés par la BRD au secteur des services était de 912,0 millions de francs rwandais soit 12,5 % de l'ensemble des prêts. Ces prêts à moyen ou à long terme ont contribué à l'acquisition des équipements professionnels, à l'installation des services médicaux et vétérinaires, à promouvoir les services récréatifs comme les salles de cinéma, de vidéo et de jeu et aussi les services éducationnels comme la construction d'écoles privées.

A titre exemplatif le diagramme qui suit montre l'évolution du volume des crédits distribués à l'économie de 1984 à 1990.

Source : Dressé par l'auteur sur base des archives : rapport annuel de la BRD 1990

Comme nous l'indique la figure n° 15, après avoir progressé de 25,7 % en 1988, le volume des crédits distribués par la BRD a connu une baisse de10,7 % en 1989 pour ensuite descendre à - 15 % en 1990.

Cette diminution du volume des crédits distribués s'est traduite par une baisse des prêts accordés aux secteurs productifs, surtout les industries manufacturières, qui ont vu leur part diminuer de 55 % en passant de 5.178,6 millions de frw en 1990 contre 10.680,4 millions de frw l'année précédente.

Partant du tableau ci-dessous, nous pouvons situer la part des interventions de la BRD dans l'ensemble des encours des prêts à long et moyen terme distribués par les institutions financières pour le redressement de l'économie du pays.

Tableau n° 16 : Evolution des encours des prêts à long et moyen terme

(1980 - 1990) en millions de frw.

Années

Encours pour toutes les institutions financières nationales

Total des encours Moyen et Long termes

Encours de prêts B.R.D

Part des Encours de prêts B.R.D. dans l'ensemble des Encours MT et LT (en %)

 

Total des encours

Moyen terme

Long terme

 
 
 

1980

7.426,8

1.111, 7

1.264,0

2.375,7

1.015,8

42,8

1981

9.169,2

1.189,5

1.534,0

2.723,5

1.171,8

43,0

1982

9.968,6

1.214,1

2.047,7

3.261,8

1.487,0

45,6

1983

11.131,0

1.206,4

2.468,1

3.674,5

1.750,6

47,6

1984

12.913,9

1.464,3

2.712,3

4.176,6

1.960,6

47

1985

16.277,7

2.340,8

2.982,1

5.322,9

2.070,0

38,9

1986

16.337,0

2.712,2

3.182,7

5.894,9

1.971,7

33,4

1987

17.010,7

9.197,5

3.789,4

6.986,9

2.398,4

34,3

1988

16.888,3

2.499,3

3.644,6

6.143,9

1.908,2

31,1

1989

17.179,1

3.768,7

2.179,2

5.947,9

2.271,6

38,2

1990

15.646,4

3.211,8

2.001.3

5.213,1

1.811.0

34,7

Source : Archive, Rapport d'audit de la BRD de l'année 1991,p 12

Vu ce tableau, il est vrai que pour la période considérée, les encours de la BRD représentaient une part très appréciable dans l'ensemble des encours de toutes les institutions financières du pays en ce qui concerne le moyen et le long terme. Néanmoins nous remarquons que les années 1983 et 1984 ont été les plus marquants avec respectivement 47,6 % et 47 % d'encours octroyées bien que l'évolution a été normale les trois premières années avant de connaître une dégradation au cours de trois dernières années suite au non respect de délai d'échéance de remboursement des prêts des projets financés par la B.R.D.

La qualité du portefeuille de la banque et les performances de ses clients ont montré sa contribution à la création des valeurs ajoutées indirectement par le biais de ses participations et prêts. Ces participations et prêts ont été approuvés aussi bien dans le secteur primaire, secondaire que tertiaire.

D'une façon générale, les projets B.R.D. generaient moins de valeur ajoutée que les structures existantes, en raison très probablement du poids de la consommation du capital fixe très importante dans une entreprise en cours de création. Le tableau ci après établi la contribution des interventions de la B.R.D. à la valeur ajoutée.

Tableau n°17 : Contribution des interventions de la B.R.D à la valeur ajoutée

(1986-1990)

 

Nombre de projets financés

Coût total des investis. MFRW

Montant des interventions B.R.D. MFRW

Production Attendue

Valeur ajoutée attendue MFRW

Emplois créés

Secteur I

1986

1987

1988

1989

1990

11111111

16

22

68

34

17

80

72

404

143

31

51

49

241

98

19

68

69

542

151

30

55

12

235

66

12

583

318

1.082

411

234

Secteur II

1986

1987

1988

1989

1990

13

15

38

23

8

1.280

2.005

3.443

468

41

832

729

1.724

194

22

1.555

12.566

5.665

582

46

543

2634

2066

212

15

301

301

1.335

457

139

Secteur III

1986

1987

1988

1989

1990

1988

1

11

18

13

13

13

210

226

521

147

8

122

145

263

74

18

229

1.277

499

149

6

115

259

186

78

13

118

103

141

125

Source : Archive, Rapport d'audit de la BRD de l'année 1990, p. 18

La B.R.D. prenant en compte les effets socio-économiques lors de la constitution et de l'analyse des dossiers des projets, il est intéressant de faire une comparaison sur la part de la valeur ajoutée dans la production des projets financés par la B.R.D. par rapport aux structures de production de l'ensemble de l'économie.

Sur le plan du coût des emplois, s'il est impossible d'établir des comparaison avec le reste de l'économie, il convient de retenir que le coût des emplois créés par les entreprises financés par la B.R.D. dans le secteur secondaire est environ deux fois plus élevé que dans les secteurs primaire et tertiaire. Or, c'est dans ce secteur que se concentraient les approbations de la banque. Il convient toutefois de ne pas négliger les emplois induits par chaque création de l'entreprise. Cette assistance financière aux projets a aussi contribué à la lutte contre le cercle vicieux par la création d'emploi.

A titre d'exemple, les investissements financés au cours de l'exercice 1990 ont créé 412 emplois dont 168 pour le secteur primaire, 130 pour le secteur secondaire et 114 pour le secteur tertiaire. Le coût moyen par emploi créé était de 0,46 millions de frw pour le secteur primaire, 0,92 millions pour le secteur secondaire, 3,10 millions pour le secteur tertiaire et 1,34 millions de francs rwandais tous les secteurs confondus. Il est à préciser qu'une seule intervention de la banque permettait de créer en moyenne onze emplois. Dans l'ensemble, cette moyenne était de 10 pour le secteur primaire, 16 pour le secteur secondaire et 9 pour le secteur tertiaire.

Le tableau ci-dessous fait état du nombre d'emplois créés par l'intervention de la BRD en 1990.

Le tableau n°18 : Nombre d'emplois créés par l'intervention de la BRD en 1990.

Secteur

Nbre des projets

Totaux investis. en

(M. frw)

Nbre d'emplois créés

Coût/emploi créé en M.frw

Nbre d'emplois créés par investis.

Primaire

17

77,78

168

0,46

10

Secondaire

8

120,31

130

0,92

16

Tertiaire

13

353,61

114

3,10

9

Total

38

551,73

412

1,34

11

Source : Rapport d'audit de la BRD de l'année 1990, p.56

Les interventions de la B.R.D. de 1968 à 1990 ont contribué à solidifier la structure économique et sociale du pays grâce notamment à leurs effets appréciables tels que l'économie des devises, la contribution aux finances publiques, la sensibilisation de la population à la technique moderne de production et la création d'emploi rémunérée.

Pour la sensibilisation de la population à la technique moderne de production, la BRD a engagé des négociations avec les services administratifs, les organismes non gouvernementaux et les projets de développements oeuvrant en milieu rural en vue d'instaurer un cadre de collaboration visant à accroître les interventions de la banque en milieu rural. Ceci a été concrétisé par des accords signés entre la banque et le Service d'Appui au Développement Industriel (SERDI), la Régie Sucrière de Kabuye (RSK), le Projet de Développement Rural de Byumba (DRB), le Programme National pour l'Amélioration de la Pomme de Terre (PNAP) et le Bureau Micro-Réalisation (BMR)

2.3.7.1 La situation monétaire (1985 - 1990)

L'analyse du tableau ci-dessous montre que la masse monétaire (monnaie plus quasi-monnaie) a connu une augmentation de 6 % en 1990 contre une diminution de 8 % en 1989. Le total des engagements a progressé de 4 % en 1990 contre 3 % l'année précédente.

Tableau n° 19 : Evolution de la situation monétaire 1985-1990 (en millions de frw)

Année

1985

1986

1987

1988

1989

1990

Variation en %

Désignation

 
 
 
 
 
 

1989/1988

1990/1989

Avoirs extérieurs (nets)

11.046

13.622

12.154

9.177

6.112

2.759

- 37

- 55

Crédit intérieur (net)

17.743

17.438

21.462

28.544

30.765

35.488

16

15

- Créances net sur l'Etat

2.975

2.718

6.781

8.476

10.549

17.535

24

66

- Créances sur Entr. Publ.

678

643

688

853

1.533

2.533

88

65

- Créances net.sur Sec.Priv.

13.407

13.430

13.580

16493

17.776

14.773

8

- 17

- Créances net. sur les AIF

682

640

413

723

908

646

25

- 29

Avoirs = Engagements

28.807

31.061

33.616

35.721

36.876

38.247

3

4

Monnaie

14.577

17.206

17.669

18.210

15.721

16.724

- 14

6

Quasi-monnaie

8.731

9.274

11.549

13.159

14.132

15.020

- 7

6

Fonds fiduciaire

939

721

503

285

67

12

- 76

- 82

Autre postes

4.560

3.860

3.896

4.067

6.957

6.491

71

-7

Source : Elaboré par l'auteur sur base des archives de la BRD 1990

En ce qui concerne la contre partie de la masse monétaire, l'année 1990 a été marquée par une chute prononcée de 55 % des avoirs extérieurs nets qui sont passés à 2.759 millions de frw en 1989. Le crédit intérieur net s'est relevé de 15 % en 1990 au profit du secteur public dont l'endettement n'a cessé d'augmenter. Les créances sur le reste de l'économie ont fortement diminué avec un taux de 17 % pour le secteur privé et 29 % pour les autres institutions financières (AIF).

2.3.7.2 La situation financière 1984 - 1990

Les finances publiques ont accusé un déficit budgétaire permanent depuis 1987, avec une situation extrêmement critique en 1990 comme permet de le constater le tableau ci après :

Tableau n° 20 : Evolution du budget ordinaire et du budget de développement

1984 - 1990 (en millions de Frw)

Année

Budget ordinaire

Budget de développement

Soldes

Solde global

Recettes

Dépenses

Recettes

Dépenses

B.O

B.D

1984

16.649

17.367

2.619

2.525

- 718

+ 94

- 624

1985

19.232

18.493

3.227

3.108

+ 739

+ 119

+ 858

1986

21.851

22.077

3.687

3.263

- 226

+ 424

+ 198

1987

20.711

23.227

4.356

3.695

-2.516

+ 661

- 1.855

1988

21.354

23.130

4.632

4.279

- 1.776

+ 353

- 1.423

1989

21.255

23.585

4.324

3.400

- 2.330

+ 924

- 1.406

1990

18.772

29.573

3.003

2.875

- 10.800

+ 128

- 10.672

Source : Elaboré par l'auteur sur base des archives de la BRD 1990.

L'examen de l'évolution du budget ordinaire et du budget de développement témoigne d'un déficit global de 10.672 millions de Frw en 1990, contre 1.406 millions de Frw en 1989, ce qui représente une détérioration d'environ 7 fois par rapport à l'année précédente.

Cette augmentation du déficit budgétaire était surtout imputable à l'accroissement des dépenses du budget ordinaire qui ont progressé de 25,4 % alors que les recettes ordinaires d'investissements continuaient à baisser.

2.3.7.3. La balance des paiements (1985-1990)

Le tableau suivant permet de constater l'évolution de la balance des paiements de 1985 à 1990 en millions de francs rwandais.

Tableau n° 21 : Evolution de la balance des paiements 1985 - 1990

(en millions de Frw)

Année

1985

1986

1987

1988

1988

1990

Rubrique

 
 
 
 
 
 

Exportations

12.769

16.138

9.675

9.011

8.377

8.429

Importations

22.210

22.717

21.271

21.296

20.323

18.824

A. Balance commerciale

- 9.441

- 6.579

- 11.596

- 12.285

- 11.946

- 10.395

B. Services nets

- 8.832

- 10.357

- 9.150

- 8.268

- 7.180

- 8.034

C. Total des transferts sans C/P

11.787

10.868

10.042

11.455

10.966

10.805

D. Balance courante

- 6.486

- 6.068

- 10.704

- 9.098

- 8.160

- 7.624

E. Balance des capitaux

6.536

8.889

9.522

6.313

5.235

2.656

F. Contrepartie des réévaluation

- 395

- 234

- 281

- 221

- 79

1.575

G. Erreurs et Omissions

39

85

119

29

- 62

-

H. Balance globale

- 384

2.676

- 1.334

- 2.977

-3.066

- 3.393

Source : Elaboré par l'auteur à l'aide des archives de la BNR 1990.

Il ressort de ce tableau que la balance des paiements a été dégradée de 10,7 % en passant d'un déficit de 3.066 millions de frw en 1989 à 3.393 millions de frw en 1990. L'augmentation du déficit de la balance des paiements était due à la détérioration de la balance des services et à une forte baisse de la balance des capitaux dont le solde est passé de 5.235 millions en 1989 à 2.656 millions de frw en 1990, soit une diminution de 49,3 %.

2.3.8. Les facteurs limitatifs de l'accélération du rythme d'accroissement

des interventions de la BRD

2.3.8.1. Les facteurs externes à la banque

Le volume des interventions de la banque dépendait dans une large mesure d'une série des facteurs externes sans possibilité d'influence de la part de la banque. Parmi ces facteurs signalons l'action de l'Etat, celui des bailleurs de fonds et l'effet du sous-développement du marché des capitaux dans la constitution des ressources financières de la B.R.D. qui se répercutent dans la mise en application de ces moyens. Dans ce contexte, l'intervention de l'Etat se manifeste au niveau de la nomination du Directeur Général de la Banque et au niveau de l'orientation du crédit. D'autres facteurs étaient principalement de nature économique et concernaient :

Le manque des ressources naturelles ;

la situation géographique du pays par rapport au marché extérieur ;

l'absence des ressources humaines et technologiques ;

l'absence des revenus et le pouvoir d'achat de la population ;

le niveau relativement bas du développement de l'économie nationale et de ses différents secteurs.

- le climat d'investissement en général qui était malsain;

- la politique monétaire et de crédit non développé ;

- l'absence d'une politique d'encouragement des investisseurs étrangers ;

- le manque des mesures promotionnelles sectorielles.

- l'instabilité des prix ;

- l'absence de la demande des consommateurs.

2.3.8.2. Les facteurs internes à la banque

Les demandes des prêts adressées à la B.R.D. étaient donc déterminées largement par la situation et le développement économique du pays en général tout en étant responsable de l'évolution de ses activités, de ses faiblesses et des fluctuations conjoncturelles ci-haut énumérées. L'organisation interne de la BRD surtout au niveau du DI a été l'une des facteurs limitant la performance de la banque à ses interventions et ayant un impact direct à l'échec constaté des projets financés par celle-ci.

L'identification consistait à rechercher les projets nouveaux en exploitant les plans de développement, les données statistiques disponibles et les informations extérieures relatives aux technologies et à d'autres projets comparables réalisés.

Ce service informait le public sur les activités de la banque, créait le climat de collaboration avec d'autres services pouvant aider la banque dans ses activités et organisait des conférences et séminaires. Cependant, sans aucunement mettre en cause le principe de la création de ce bureau, il revient à signaler que :

- le bureau de la promotion avait été très passif voir même non opérationnel ;

- certains promoteurs de projets avaient dénoncé le fait d'obtenir des crédits auprès de la banque sans pour autant avoir rempli les conditions d'obtention des prêts ;

- pire encore, d'autres promoteurs avaient signé aveuglement les contrats d'octroi des crédits sans les avoir lus ;

- la corruption avait émaillé les services d'investissement ;

- les clients accédaient à l'information avec retard ;

- la BRD a commis une erreur d'agir isolément ;

- acceptation des dossiers des promoteurs inexpérimentés dans le domaine du projet ;

L'évaluation des grands et moyens projets, était basée en principe sur l'étude de faisabilité présentée par les promoteurs. Par étude de faisabilité, on entend une étude qui vise à prouver que le choix technique et économique est viable. En examinant la procédure d'évaluation, on s'est rendu compte que la phase d'évaluation a été laxiste. Beaucoup des promoteurs de la banque n'étaient pas capables eux mêmes de faire une étude bancaire suite à un niveau d'étude très réduit et au manque d'information en la matière. C'est ainsi que les agents des services d'évaluation étaient obligés de le faire à leur place.

Même si la réussite d'un projet dépend de beaucoup d'autres facteurs, la personnalité du dirigeant jouait encore une plus grande importance. En effet, les connaissances d'un promoteur et sa moralité pouvaient influencer la bonne marche de ses affaires. Selon les informations recueillies lors de notre enquête, une grande partie des crédits octroyée par la BRD surtout dans le domaine des PME était basée sur la personnalité du promoteur. Cet élément était à la base d'un bon nombre des projets rejetés.

On ne peut également passer sous silence le fait que le ver ethnique et régional61(*) n'a pas épargné la B.R.D. en matière d'octroi des crédits ; ce qui handicapait bien entendu les performances de la BRD.

Après avoir recueilli les renseignements nécessaires sur le promoteur et le projet à financer, l'évaluateur devait préparer une note d'évaluation, discuter avec le comité des projets pour la prise de décisions. Etant donné que l'évaluateur élaborait à la place du promoteur une étude de faisabilité, cette note d'évaluation était en réalité un bon projet de la part de l'évaluateur. Sur ce point RUBULIKA dit « ce phénomène modifie beaucoup les idées du promoteur et ce dernier se retrouve financé pour un projet assez différent de celui qu'il avait lui-même conçu. L'évaluateur informe évidemment le promoteur mais l'avis de ce dernier n'a qu'une valeur consultative [...] le promoteur considère que l'évaluateur connaît les éléments qu'il faut mettre pour que le dossier soit acceptable au niveau de la banque. En d'autre mot, le promoteur laissait l'évaluateur arranger le dossier comme il l'attend pourvu qu'il soit approuvé. Le dossier s'en trouve trop modifier par rapport à l'idée initial du promoteur et pourtant la banque ne réserve pas un exemplaire à ce dernier qui exécutera le projet. »62(*)

Beaucoup des projets financés ont été handicapé par la règle de la banque prévoyant que cette dernière n'intervenait que dans un projet ne dépassant pas 80 % du coût total de petites entreprises et 65 % pour les entreprises moyennes. La banque considérait que le promoteur qui engageait beaucoup des fonds propres dans un projet était plus motivé pour ce qui était du suivi de gestion. Par ailleurs, la banque ignorait aussi les dépenses inhérentes du promoteur au moment de la négociation du crédit ; par exemple le déplacement du promoteur, ses journées du travail perdues, etc. RUBULIKA décrit cette situation en ces termes « beaucoup des promoteurs sont obligés d'emprunter auprès de leurs amis pour faire face à tous les frais encourus dans la négociation des crédits et pour réunir l'apport propre exigée par la banque. Ces dettes sont remboursées à même le crédit accordé et par conséquent le programme d'investissement tel que prévu par la banque n'est pas bouclé. De tels projets doivent inévitablement échoués pendant la phase de démarrage.» 63(*)

Pour bien estimer les coûts d'investissement, la banque devait exiger et vérifier la matérialisation de l'apport propre avant le déblocage des fonds et prévoir anticipativement, en concertation avec le promoteur, l'origine des financements additionnels en cas de dépassement des coûts prévisionnels d'investissement.

Les évaluateurs devaient exiger des renseignements détaillés et précis pour les éléments qui entrent dans les coûts d'investissement, faire une analyse de sensibilité faisant intervenir les coûts d'investissement et établir un plan de financement qui puisse permettre à la B.R.D. de vérifier la quote-part du promoteur. Finalement ce dernier devait respecter les délais et la planification du programme d'investissement.

Pour bien faire les prévisions des charges et des produits d'exploitation, la juste estimation des charges d'exploitation devait passer par une information complète sur les coûts réels des matières et fournitures et une capacité de traiter cette information pour dégager la tendance évolutive de différents prix. Aussi il aurait fallu associer étroitement les promoteurs à l'évaluation de son projet, faire l'évaluation de la production, des charges et des prix.

Concernant le réaménagement du calendrier de remboursement. Il était recommandable de :

- s'assurer que le réaménagement permettait de redresser effectivement le projet, pour cela il a fallu diagnostiquer l'origine et les difficultés avant toute action ;

- réexaminer l'honorabilité des promoteurs et gérants et s'assurer de leur honnêteté avant d'envisager l'accord de réaménagement ;

- envisager dans le texte contractuel une légère augmentation du taux d'intérêt ou une commission donnée pour rémunérer les services complémentaires et freiner la demande de facilité de réaménagement.

Lors de l'évaluation du projet, l'évaluateur étudiait si le promoteur connaissait le marché, ses possibilités d'expansion, ses limites, etc. Il déterminait également les demandes potentielles, offres existantes et en déduisait les demandes satisfaites. Il devait donc savoir ajouter l'offre à la demande. Ce qui n'était pas le cas pour les évaluateurs de la B.R.D. Parmi les projets financés par la banque, certains ont été victimes d'une mauvaise étude du marché et de la concurrence sauvage. Selon P. RUBULIKA « la production de la pomme de terre a connu une régression si bien que les prix ont passé de 10 frw le kilo à 1 frw le Kilo. Si on avait essayé de faire une analyse concurrentielle dans le secteur, on aurait probablement pu prévoir cette évolution de la production. La banque a financé beaucoup d'agriculteurs dans ce secteur alors que beaucoup d'autres y investissaient par autofinancement et ce fut une régression qui provoqua une chute de prix [...] La B.R.D. n'a pas suffisamment approfondi l'étude du marché pour les projets dont elle a financés alors que le marché est un facteur important pour la réussite d'un projet. »64(*)

Pour atténuer le problème du marché la BRD devait exigé pour les projets des grands investissements des études de marché assez approfondies et réaliser périodiquement des études sectorielles permettant de cerner la taille du marché à l'avance.

En outre, les évaluateurs de la BRD auraient dû adopter des scénarios moins optimistes dans la détermination du marché cible.

Le promoteur devait aussi faire preuve de maturité : éviter les investissements de prestige, diversifier les débouchés et évaluer en permanence la viabilité de chaque débouché, choisir un équipement adapté à ce marché quitte à faire des extensions après, etc.

Restant la seule banque au Rwanda jusqu'en 1990 habilitée à octroyer des crédits à long terme pour un montant assez élevé (plus de 200.000 frw par projet), la B.R.D. n'a pas pu contrôler ses clients en matière d'utilisation de fonds accordés parce qu' elle ne disposait pas d'un service chargé de la sensibilisation de ses clients en ce qui concerne l'utilisation des crédits avant de débloquer le montant demandé. Les visites sur terrains ont été aussi superficielles. RUBULIKA donne la lumière sur ce sujet « la plupart des clients de la B.R.D., surtout les propriétaires des PME, n'avaient jamais, sinon très rarement, géré plus d'une centaine des milliers de frw avant le soutien de la B.R.D. Lorsque celle-ci leur a avancé quelques millions de frw en liquidité, ils se sont sentis débordés [...] certains ont construits des maisons d'habitation, d'autres les ont améliorées. Il y en a même qui ont acquis des nouvelles propriétés foncières pour recevoir une deuxième femme.» 65(*)

Pour éviter les détournements des prêts, il aurait fallu non seulement sensibiliser le promoteur sur le mal fondé d'une telle pratique et sur ses effets maléfiques de la rentabilité du projet, mais aussi prévoir dans les textes contractuelles des mesures de répression  à l'aide de blocage, dénonciation, remboursement forcé, etc.

Pour les détournements criants et importants, il y avait lieu aussi de négocier auprès des autorités monétaires des pénalisations additionnelles comme la suspension d'accès au crédits et aux autres facilités auprès des institutions bancaires. Dans la mesure du possible, la BRD devait éviter de débloquer des fonds directement au promoteur,  par exemple, elle pouvait payer au fournisseur et non au promoteur pour ses achats.

Avant de connaître une suite favorable, chaque dossier de demande de crédit devait passer au moins 5 étapes : recevabilité, présélection, évaluation, comité des projets, parfois conseils d'administration, négociations des droits de tirages. Au cas où le dossier devait passer au conseil d'administration, il devait bien entendu rester dans les tiroirs aussi longtemps que le conseil ne s'était pas tenu et se prononcer là dessus.

Après l'avis favorable du conseil d'administration, le dernier mot revenait aux bailleurs des fonds. Ces derniers pouvaient rejeter un dossier qui ne répondait pas à leur souhait.

Par ailleurs, certains projets supportaient plus difficilement le retard que d'autres. C'est le cas des projets agricoles. Selon P. FURAHA « certains projets agricoles se sont vus attribuer des crédits au milieu de la saison culturale ou même à la fin [...] souvent même la récolte de cette saison avait été considérée par la banque dans les prévisions des recettes et, par conséquent, par prévision du tableau des ressources et emplois, tous les calendriers de remboursement étaient donc battus sur une erreur et c'est le client qui avait à payer (difficulté de remboursement, intérêts de retard, paralysie des activités etc.)»66(*) Selon I. FITOUSSI, « la banque a pour caractéristique l'incapacité d'une prise de décision rapide, les banquiers ne sont donc pas les managers confrontés à la nécessité de maîtriser jour après jour une entreprise» 67(*)

Afin de permettre aux projets démarrer les investissements et l' exploitation à temps il aurait donc fallu que la BRD puisse accorder des délais de grâce suffisamment longs.

Au niveau du service de contrôle et d'assistance aux entreprises, en raison de faibles connaissances sur les projets financés par la banque et du nombre croissant des projets à visiter sans oublier le manque du personnel qualifié, le service SAE se limitait le plus souvent lors de la visite des projets aux seules visites de déblocage. Par conséquent, les agents de ce service fournissaient des renseignements non fiables sur les problèmes de gestion, de production, de commercialisation sans oublier les lacunes comptables et financières des projets.

Pour un meilleur encadrement et une gestion technique acceptable du projet, il aurait fallu que la B.R.D. n'accepte plus le projet de l'encadrement par le promoteur ou une autre personne compétente, la BRD ne devait pas avoir une confiance aveugle en certains promoteurs, sous prétexte qu'ils occupent de hautes fonctions administratives ou politiques. En outre, les gestionnaires directes des projets devaient être recyclés par l'intermédiaire des centres comme le Centre de Formation et de Recherches Coopératives (IWACU Kabusunzu).

De son côté, la B.R.D. devait faire un effort pour améliorer la qualité de suivi des prêts en actualisant les données d'évaluation en vue de mesurer l'écart entre les prévisions et les réalisations. En effet, à la lumière des contenus de la plupart des dossiers consultés, les informations chiffrées ou qualitatives disponibles sur le niveau d'exploitation des projets étaient insuffisantes voire inexistantes.

Dans la mise en application de ses objectifs, La BRD a heurté les problèmes à tous les niveaux. L'inadaptation des services des investissements dans la viabilité des projets à financer, le plan de financement déséquilibré, le contrôle superficiel de l'affectation des fonds et le manque de rapidité dans l'octroi des crédits sont autant des facteurs qui ont handicapé le fonctionnement interne de la banque. Le pouvoir de l'Etat rwandais et de bailleurs des fonds dans la prise de décisions sur l'orientation des crédits mais aussi leur influence dans la constitution des ressources financières de la B.R.D. y compris les structures économiques défavorables, ont constitué un obstacle de la mise en oeuvre du programme de la BRD. Les résultats de tous ces facteurs négatifs se sont révélés même sur l'environnement économique et social du pays pour la période de 1968 à 1990 par un déficit de la balance des paiements, d'une situation financière et monétaire dégradante. Visiblement la BRD n'est pas tout à fait parvenue aux résultats escomptés malgré sa contribution dans divers domaines de l'économie nationale.

CHAP. III. ANALYSE DES PERFORMANCES DE CERTAINS

PROJETS FINANCES PAR LA BRD (1986-1990)

3.1 ANALYSE DES CERTAINS PROJETS CIBLES

Les objectifs de notre travail étaient de décrire les activités de la BRD dans une perspective historique, mesurer le niveau des interventions de la BRD dans différents secteurs de la vie économique et sociale du pays et enfin relever à travers la revue documentaire de la BRD et des promoteurs des projets, toutes les difficultés éventuelles rencontrées au cours de leur exécution.

La procédure nous a conduit à scruter différents services du côté des promoteurs des projets et de l'autre de la B.R.D, des employés de cette banque pendant la période de notre travail au moyen des entretiens, de la correspondance échangée entre les promoteurs ainsi que la consultation des documents internes.

En total 305 projets ont été financés par la B.R.D. pour un montant total de 4.029,7 millions de frw au cours de la période 1986-1990. De ce nombre, nous avons constitué pour notre échantillonnage 36 projets de la ville de Kigali et de la province de Kigali rural parce que celles -ci possédaient le plus grand nombre des projets qui ont bénéficié des crédit sde la BRD et selon l'importance de leur enveloppe de financement par secteur pour l'ensemble des secteurs qui ont fait l'objet de notre travail. Ces projets sélectionnés étaient aussi les seuls qui offraient la possibilité d'avoir des données fiables. Un questionnaire guide d'entretien a été élaboré à ce sujet que nous plaçons en annexe.

Le tableau ci-dessous montre les projets ciblés.

Tableau n° 22 : Les projets ciblés

Noms des promoteurs

Domaine d'activité

Montant du crédit en frw

Coût d'investis.

Nombre d'emploi

Commune/

Perfecture

1

KABAYIZA Michel

Agriculture

17,000,000

17,796,000

20

Kanombe/Kigali Rural

2

HABIMANA Epimaque

Agriculture

1,000,000

874,985

12

Rutongo/Kigali Rural

3

KALISA Aloys

Agriculture

3,000,000

4,355,000

15

Rutongo/Kigali rural

4

RUGEMA Daniel

Agriculture

1,000,000

637,702

7

Rutongo/Kigali rural

5

HAKIZIMANA Eric

Agriculture

2,000,000

10,386,000

13

Rutongo/Kigali rural

6

GASAGARA Venant

Agriculture

1,050,000

728,000

12

Rutongo/Kigali rural

7

MBARUSHIMANA Joël

Agriculture

2,000,000

1,186,000

8

Rutongo/Kigali rural

8

HATEGEKIMANA Joseph

Elevage

2,800,000

3,351,814

10

Bicumbi/Kigali rural

9

MBAGUTA J.M.Vianney

Elevage

2,400,000

2,868,200

8

Bicumbi/Kigali rural

10

MUNYANEZA Joachim

Elevage

2,550,000

2,516,290

11

Tare/Kigali rural

11

KALIMUNDA Leodomir

Elevage

1,200,000

1,500,000

9

Kanombe/Kigali rural

12

NDAYIZEYE Joachim

Elevage

2,300,000

3,057,315

3

Kanombe/Kigali rural

13

BANGAMWABO Stanislas

Elevage

2,300,000

4,071,000

4

Kanombe/Kigali rural

14

GASHUGI Michel

Elevage

1,200,000

1,675,626

2

Bicumbi/Kigali rural

15

KABERA Athanase

Elevage

1,500,000

1,992,000

5

Bicumbi/Kigali rural

16

SEYANZI Dominique

Menuiserie

2,000,000

2,600,000

7

Tare/Kigali-rural

17

KABERA Josias

Menuiserie

4,270,000

8,357,000

12

Nyarugenge/Kiglai-ville

18

NGIRABAKUNZI Jacques

Construction métallique

12,000,000

53,776,000

10

Nyarugenge/Kigali-ville

19

BUSHAYIJA Leonard

Construction métallique

15,400,000

27,725,000

11

Nyarugenge/Kigali-ville

20

IMPRIMERIE de Kigali

Imprimerie

44,000,000

86,274,510

39

Nyarugenge/Kigali-vile

21

SOREVERWA

Garage

10,000,000

18,610,400

18

Kicukiro /Kigali-ville

22

NSENGIMANA Déo

Garage

8,300,000

11,392,012

10

Kicukiro/Kigali-ville

23

AHORUKOMEYE Théophile

Hôtel-Restaurant

43,500,000

51,493,000

19

Nyarugenge/Kigali-ville

24

SERUYANGE Siméon

Hôtel-Restaurant

6,020,000

18,562,000

13

Nyarugenge/Kigali-ville

25

Dr. HABIMANA Jean

Cabinet médical

3,000,000

7,062,078

5

Kicukiro/Kigali-ville

26

Dr. NIYITEGEKA Vincent

Cabinet médical

7,480,000

10,000,000

6

Nyarugenge/Kigali-ville

Noms des promoteurs

Domaine d'activité

Montant du crédit en frw

Coût d'investis.

Nombre d'emploi

Commune/

Perfecture

27

ZEM INDUSTRIE

Fabrication de fils et câbles électrique et téléphonique

70,000,000

135,000,000

45

Kicukiroo/Kigali-ville

28

OVIBAR

Fabrication de vins, jus et liqueur de banane

120,000,000

250,000,000

55

Kicukiro/Kigali-ville

29

SORWATOM

Fabrication de concentrés de tomates

65,000,000

150,500,000

51

Kicukiro/Kigali-ville

30

SRB

Fabrication des piles électrique

174,000,000

412,624,717

54

Kicukiro/Kigali-ville

31

SIEVA

Fabrication d'emballages imprimés en cartons

60,000,000

159,893,415

53

Kicukiro/Kigali-ville

32

PROMETAL

Fabrication de treillis et clous

40,000,000

49,976,250

50

Kicukiro/Kigali-ville

33

SOPAB

Projet de fabrications d'aliments pour bétail

66,000,000

109,292,826

69

Rubirizi/Kigali-ville

34

CERAGIS

Projet de fabrication des objets en céramique

24,500,000

69,870,000

57

Gikondo/Kigali-ville

35

BASIMBIZI Emmanuel

Fabrication de lampes fluorescentes

1,200,000

2,930,000

49

Kicukiro/Kigali-ville

36

COTRACO

Fabrication des produits en béton

25,000,000

87,786,312

48

Kicukiro/Kigali-ville

 

TOTAL

844,970,000

1,780,721,452

820

 

3.1.1. Les projets agricoles

Sept projets agricoles au total ont été visités (annexe n°9). Ils avaient reçu de la BRD un prêt total de 27,05 millions de frw dont 37% pour la canne à sucre et 63 % pour les cultures maraîchères. Chaque projet employait à plein temps un personnel comprise entre 8 et 20 dont un agronome et des ouvriers. Six projets de canne à sucre étaient de petite taille et un seul était de taille moyenne68(*) :  celui de cultures maraîchères. Le taux interne de rentabilité prévisionnel était compris entre 11 % et 38 % pour la culture de la canne à sucre et il était de 32 % pour les cultures maraîchères.

Ces projets ont assez bien respecté leur programme d'investissement, puisque le dépassement était compris entre -4 % et 11 % seulement pour cinq de ces projets. Un projet de canne à sucre était réalisé avec un dépassement de 37 % du programme initial d'investissement et pour le projet de cultures maraîchères, le dépassement s'élevaient à 32 % ; la différence entre les prévisions et les réalisations était due à une sous-estimation des coûts d'aménagement des champs dans les marais, coûts augmentés par les inondations qui ont été fréquentes sur la période considérée.

Quant à l'exploitation, elle a été en deçà des prévisions au départ optimistes. Ainsi, pour les cultures maraîchères, seulement 45 % du chiffre d'affaires prévu pour la première année a été réalisé hypothéquant du coup les chances de cash-flow positif pour pouvoir honorer les engagements du projet. Les difficultés ont été telles que le promoteur a été contraint de demander à sa banque le réaménagement de l'échéancier de remboursement. Ces difficultés avaient pour origine les inondations qui ont affaibli la qualité et la quantité de la production, sans oublier les produits phytosanitaires achetés à grands frais. En outre, la concurrence ne l'a pas épargné, vu que le secteur était au départ jugé rentable par l'opinion publique.

De même, aucun de ces six projets de cultures de canne à sucre n'a pu réaliser des résultats satisfaisants. Non seulement les inondations mais encore le manque des débouchés ont été à l'origine des difficultés pour la canne à sucre. En effet, il existait à Kigali un seul acheteur de canne à sucre qui était la régie sucrière de Kabuye dont les travaux d'extension empêchaient d'usiner la totalité de la production des cannes.

3.1.2. Les projets d'élevage

En somme huit projets d'élevage ont été enquêtés (annexe n°10). Pour ces projets, la B.R.D. a financé  trois de bovins laitier, un de porcins, deux de volailles et deux des abeilles. Tous ces projets étaient de petite taille. Ils employaient plus de huit personnes à temps plein pour les bovins et les porcins, et deux à quatre personnes pour les autres. La rentabilité était assez élevée, puisque le TIRF avoisinait 26 % pour les bovins, 37 % pour les porcins, 19 % pour la volaille et 17 % pour les abeilles. Les difficultés étaient différentes selon la nature de l'élevage.

Par l'élevage de bovin les montants d'investissement réalisés dépassés de 11 % celui des prévisions en moyenne. Cette différence était due au retard de réalisation des investissements suivi par une hausse des prix entre les deux périodes. Elle résultait également du changement des programmes d'investissement réalisation d'investissements non prévus, changement d'origine des importations des vaches etc. Ainsi une vache de race frisonne en provenance du Kivu (au Zaïre) ou de l'Uganda coûtait 60.000 frw alors qu'elle coûtait 80.000 francs au Zimbabwe. Pour les trois projets, l'achat du cheptel explique 50 % de l'augmentation des coûts d'investissement et les constructions de 162 %69(*)

L'exploitation de l'élevage bovin n'avait pas permis d'atteindre les performances espérées, puisque les trois projets avaient seulement réalisés respectivement 24.9 %, 39 % et 30 % des chiffres d'affaires prévus. Cela résultait des plusieurs facteurs, baisse de la production laitière due à la sécheresse qui a endommagé les fermes grasses et à la pénurie des nourritures concentrées à cause de la guerre. Mévente de ce peu de lait à cause de la limitation des déplacements, etc.

L'optimisme affiché au départ par les projets de l'élevage de porcins fut un rêve dans ces débuts. En effet, il était conçu pour avoir un TIRF le plus élevé (37 %), une valeur ajoutée de 675 millions pour un investissement de 1.5 millions et un chiffre d'affaires d'environs 1 millions de frw dès 1986. Mais jusqu'en 1988, il connut des difficultés d'exploitation comme le montre le tableau ci-dessous :

Tableau n° 23 : Exploitation d'un élevage porcin (en milliers de frw)

 

1986

1987

1988

1990

Prév.

Real.

Prév.

Real.

Prév.

Real.

Prév.

Real.

Chiffres d'affaires

1.000

540

1.000

495

750

594

1.000

2.166

Valeurs ajoutée

675

216

663

105

487

233

636

1.302

Résultat net

448

-084

466

-178

365

-92

450

875

Cash-flow net

543

10

561

-83

436

2

553

928

Source : Elaboré par l'auteur sur base des archives des promoteurs et de la BRD

Jusqu'en 1988, l'exploitation du projet était déficitaire et ne permettait en aucun cas le remboursement du prêt. Ce problème était lié à la chute des prix du porc, à l'incapacité du promoteur à trouver la nourriture appropriée et aux maladies qu'il ne maîtrisait pas. Mais depuis 1989, la BRD a accepté le réaménagement de l'échéancier de remboursement et le projet a été sauvé comme le montre le résultat de 1990.

Deux petits projets d'élevage avicole ont été enquêtés, mais un seul avait déjà atteint la phase d'exploitation. Le programme d'investissement a été globalement respecté, puisque les réalisations ne dépassaient les prévisions que de 20 % pour l'un des projets et 6 % pour l'autre. La rentabilité supposée de l'élevage avicole était assez élevée (TIRF de 19 %), mais au vu des résultats, le projet a failli être dénoncé seulement 3 ans après son démarrage. En effet suite à la non disponibilité du promoteur et à la défaillance de la gestion technique (fréquence des maladies, mauvaise alimentation,etc), l'exploitation a été catastrophique en 1989 et en 1990. Ainsi le chiffre d'affaires a atteint seulement 78 % de celui prévu et la valeur ajoutée a accusée une différence de - 41 % par rapport aux prévisions. Ce qui a incité le promoteur à solliciter le réaménagement du calendrier de remboursement pour pouvoir remplacer ces poulets.

Deux petits projets de l'élevage apicole ont fait l'objet de notre attention. Commencés en 1988, ils devaient entrer dans la phase de production dès 1989. Jusqu'en 1990, l'un d'eux fonctionnait très difficilement. Il employait deux ouvriers au lieu de cinq comme prévu, sa rentabilité était douteuse alors que le TIRF prévisionnel était de 17 %, son chiffre d'affaire annuel n'atteignait même pas 60 % de celui prévu et son cash-flow ne permettait pas de rembourser le prêt de la BRD. Ces problèmes avaient pour origine la défaillance de la gestion technique, le désintérêt du promoteur qui faisait de l'élevage apicole comme une activité secondaire et les aléas climatiques. Le second projet a été abandonné et a été présenté en justice pour poursuite judiciaire. Outre les problèmes évoqués ci-dessus il a subi les méfaits d'un site inapproprié pour l'élevage apicole : le boisement trop jeune, de faibles étendue et sans fleurs. Le prêt a été également emporté par le promoteur.

3.1.3. Les projets artisanaux

Il s'agit de deux menuiseries modernes et de deux ateliers de soudure et de fabrication métallique (annexe n°11). L'investissement total de ces quatre unités s'élevait à 92,46 millions de frw et la BRD a contribué au financement en concurrence de 33.67 millions de frw, soit 36 % de l'investissement.

Selon une étude réalisée en 1988, les projets de menuiserie étaient en général rentables, le promoteur fût sérieux. Cela se vérifie sur les deux projets sous examen. L'un a échoué suite à la mauvaise gestion du promoteur ; l'autre évoluait bien et dégageait du cash-flow pour rembourser le prêt.

Pour le premier projet, les problèmes ont commencé au moment de l'investissement ; les réalisations ont dépassé de 30 % les prévisions, l'écart provenait essentiellement des constructions ayant coûté plus cher que prévu. L'exploitation du projet a été aussi déficitaire, parce que le promoteur avait surestimé son marché potentiel et sous-estimé la concurrence, par manque d'informations et par optimisme exagéré ; il avait mal ciblé sa clientèle. Il avait placé un atelier moderne en milieu rural où les matières premières lui coûtait très chères et où la population ne pouvait pas absorber la totalité de la production.

Aussi n'avait-il atteint que 60 % du chiffre d'affaire prévu, les consommations intermédiaires représentaient 80 % du chiffre d'affaires alors qu'il avait prévu 48 % seulement. Ce qui a fait qu'au lieu de dégager un cash-flow de 548.000 frw en 1990 comme prévu le projet n'avait enregistré qu'un cash-flow négatif de - 129.000 frw insuffisant ne fut-ce que pour supporter les frais financiers. Le projet a été donc dénoncé. Pour l'autre projet, l'investissement a été entièrement réalisé et à moindre coûts, ce qui était plutôt rare : les réalisations représentaient 99.6 % des prévisions, même les prévisions pour les différents postes ont été en gros respectés. Son exploitation en 1990 avait donné aussi satisfaction : les résultats étaient positifs, ce qui a permis à ce projet d'honorer ses engagements envers son créancier.

Deux projets de taille moyenne ont été examinés. Ils totalisaient un investissement de 89 millions de frw. Les études avaient prévu 81 millions : l'écart était donc de près de 10 % de prévisions. Ce dernier était dû au retard de réalisation du programme d'investissement qui avait occasionné la cherté des équipements de production, surtout pour le deuxième promoteur : l'écart était de 47 % contre 12 % pour le premier. Le retard était dû à l'enclavement du pays, aggravé par la situation qui a prévalu depuis le dernier trimestre de 1990. Malgré ce problème, l'exploitation de deux projets était satisfaisante et le cash-flow était suffisant pour le remboursement des prêts respectifs. Les prévisions de rentabilités et d'emplois ont été globalement atteintes (voir annexe n°13). Cela était dû à la compétence technique de deux promoteurs, à leur disponibilité et à l'organisation adaptée à la taille respective de leurs entreprises. Les quelques problèmes de marché rencontrés étaient communs à tous les secteurs et provenaient des facteurs externes à leurs projets.

3.1.4. Les services

Les projets sous études étaient : un imprimerie et deux garages, deux homes d'accueilles et deux cabinets médicaux (annexe n°12). Les prêts de la BRD se chiffraient à 122.3 millions de frw pour un investissement total de 203.4 millions de frw, soit une contribution de 61 %.

La BRD a financé en 1990 l'imprimerie à concurrence de 44 millions de frw, soit 51 % de l'investissement total. Le programme d'investissement a été globalement suivi et l'exploitation enregistrée des résultats satisfaisants, vu la conjoncture économique défavorable que traversait le pays en 1990. En effet, malgré les résultats d'exploitation qui n'avaient atteints que 47 %, cette imprimerie a dégagé un cash-flow suffisant pour rembourser le prêt, conformément aux prévisions.

Les prêts de la BRD aux deux garages observés s'élevaient à 18.3 millions de frw, ce qui représentait 39 % de leurs investissements total.

L'exploitation de deux garages avait également connu beaucoup des difficultés. Cela était imputable à la concurrence et à la conjoncture économique du pays. Les petits garages tels ces deux- ci obtenaient difficilement des licences d'importation des pièces de rechange et subissaient alors la concurrence des garages des grandes tailles dont la clientèle était régulière.

Deux projets de construction des maisons d'hébergement ont fait l'objet de notre recherche. Il s'agit d'un projet de taille moyenne et d'un petit projet que la BRD a financé pour 49.52 millions de frw, soit 71 % du total d'investissements. Pour les projets de taille moyenne le programme d'investissement a été dépassé, suite à l'augmentation des prix de certains matériaux de construction et au changement de plan de construction (voir le tableau ci-dessous) ce qui a poussé le promoteur, qui avait reçu un premier prêt de 32.7 millions de frw à solliciter un prêt supplémentaire de 10.8 millions.

Tableau n° 24 : Projet hôtelier de taille moyenne : investissement

Poste

Prévision

Réalisation

Ecart (%)

Frais immobilisé

4.816.000

10.368.355

115

Constructions

35.494.000

54.346.940

53

Mobilier

3.763.000

563.000

- 85

Autres équipements

1.203.000

114.000

- 91

Fonds de roulement

3.539.000

2.745.000

- 22

Divers et imprévus

2.678.000

-

- 100

Total

51.493.000

68.137.295

32

Source : Elaboré par l'auteur à partir des archives des promoteurs et de la BRD

Pour le petit projet, le coût prévu de l'investissement était de 12.781.000 frw. La BRD avait contribué pour 5 millions au départ, soit 39 % destinés à l'achat d'un immeuble. Mais, comme le montre le tableau ci-dessous, ce programme n'a pas été respecté car le promoteur n'avait pas libéré la totalité de son apport propre. Aussi le prêt n'avait pas permis au projet de démarrer son activité. Un prêt supplémentaire de 1.02 millions lui a été accordé.

Tableau n° 25 : Programme d'investissement pour les petits projets

Poste

Prévisions

Réalisations

Promoteur

BRD

Promoteur

BRD

Achat maisons

3.000.000

5.000.000

3.977.000

5.000.000

Equipements

2.787.000

-

1.057.000

-

Total

5.787.000

5.000.000

5.034.000

5.000.000

Source : Elaboré par l'auteur à partir des archives des promoteurs et de la BRD

Aucun de deux cabinets médicaux n'avaient réalisé des résultats satisfaisants. Bien que leurs programmes respectifs d'investissement fussent réalisés selon les prévisions, des difficultés s'étaient fait sentir au niveau de l'exploitation. En effet pour le premier projet le coût d'investissement s'élevait à 6.6 millions de frw et dont le financement BRD était de 3 millions. Mais tout porte à faire croire que seulement jusqu'en 1990, le projet dégageait des cash-flows importants et le remboursement se faisait alors régulièrement. Mais depuis lors, la concurrence dans ce domaine était devenue farouche et la clientèle avait fortement baissée passant de 20 patients par jour à environ deux en moyenne. Cela était aussi le résultat du manque de publicité. Elle était interdite pour les cabinets médicaux autour du projet. Néanmoins le promoteur remboursait régulièrement le prêt, puisant sans doute sur d'autres ressources. Pour le second projet, le programme d'investissement a été également respecté, un dépassement de 9 % seulement de prévision a été observé. Il était dû à l'augmentation des prix du matériel médical de près de 32 %. Cependant à la lumière des résultats d'exploitation en 1990, le projet fonctionnait avec beaucoup des difficultés : les produits représentaient 36 % seulement des prévisions. Le niveau de recettes était faible. L'écart entre les prévisions et les réalisations résultaient des erreurs d'appréciation du marché qui était surestimé. Par la suite, le projet n'a pas pu honorer ses engagements envers la BRD et il a été dénoncé.

3.1.5. L'industrie

Dix projets industriels ont fait l'objet de notre préoccupation (annexe n°13). Leurs investissements total étaient de 1.427.873.520 frw. La B.R.D. a contribué au financement en concurrence de 645.7 millions de frw, soit 42 % du total des investissements. Elles avaient globalement 531 employés.

ZEM industries était un projet de fabrication de fils, câbles électrique et téléphonique. Les prêts de la BRD s'élevaient à 70 millions de frw, ce qui représentait 46 % de l'investissement total. L'investissement avait été réalisé conformément au programme (+ 3 %), l'écart que nous remarquons était dû à la cherté des équipements de production et du mobilier.,

L'exploitation a été étouffée par le fait que le débouché n'était constitué que d'un seul consommateur (ELETROGAZ).

Un projet de fabrication de vins, jus et luqueurs de banane (Ovibar) avec un investissement de 250 millions de frw. En 1989 la B.R.D. lui a octroyé un prêt de 120 millions de frw représentant 48 % de l'investissement, pour réhabiliter l'usine de traitement de la banane. Nous n'avons pas pu trouver les chiffres, mais selon les informations recueillies le programme de réhabilitation a été perturbé à la suite de la dévaluation du franc rwandais.

Sorwatom, un projet de fabrication de concentrés de tomates dont l'investissement en 1988 était de 150.5 millions de frw. Le financement de la B.R.D. s'élevait à 65 millions de frw. Soit 43 % du montant de l'investissement. Au départ, la société a rencontré des problèmes de production ; les équipements avaient été endommagés, ce qui a occasionné des pertes énormes. A cela se sont ajoutés des problèmes ponctuels liés aux sources d'approvisionnement et les effets de la guerre.

SRB était un projet de fabrication de piles électriques. Son investissement s'élevait à 412.624.717 frw et la B.R.D. est intervenu au financement en concurrence de 174 millions de frw, soit 42 % de l'investissement. Les dépassements du programme d'investissement ont été supportés par d'autres crédits bancaires et l'apport propre. Ils étaient dus à la montée du cours du $, à la constitution du stock de démarrage non prévu et au retard de décaissement du crédit. Quant à l'exploitation, l'entreprise a réalisé en 1990 un chiffre d'affaires de 267.085.750 frw, soit 82 % de celui prévu, la différence étant due à la montée du coût des matières premières importées.

La fabrication d'emballages imprimés en cartons (Sieva) était l'activité de ce projet dont l'investissement était évalué à 159.893.415 frw et le prêt de la B.R.D. pour financer ce projet avait la somme de 60 millions de frw représentant 37.5 % de l'investissement.

Le programme d'investissement a été bien suivi ; quant à l'exploitation, nous n'avons pu avoir les chiffres. Mais les remboursements à la BRD se sont effectués normalement.

Prometal était un projet dont l'activité était la fabrication de treillis et clous. L'investissement de celui-ci était de 49.976.250 frw ; la B.R.D. est intervenu au financement avec un prêt de 40 millions de frw, soit 80 % du total d'investissement.

Le programme d'investissement est terminé et a été suivi rigoureusement ;

quant à l'exploitation, nous n'avons pas pu avoir les chiffres ; mais en 4 mois de production et de ventes, le chiffre d'affaire représentait 49.3 % du

CA prévisionnel de la 1ere année, ce qui présageait une bonne performance.

Sopab était un projet de fabrication d'aliments pour bétail dont l'investissement était de 109.292.826 frw. La contribution de la B.R.D. au financement était de 66 millions de frw valant 60 % de l'investissement. Le démarrage de la construction de l'usine avait connu un retard d'une année, suite à la non disponibilité des garanties. Suite à l'étroitesse du marché, l'unité ne fonctionnait qu'à 50 % de sa capacité par conséquent les prévisions n'avaient donc été pas atteintes.

Ceragis était un projet de fabrication des objets en céramique. Son programme d'investissement s'élevait à 69.87 millions de frw. Le financement de la BRD en faveur du projet était de 24,5 millions de frw, soit 36 % du montant d'investissement.

Suite à la mauvaise prévision de l'investissement, le projet a sollicité et reçu un prêt supplémentaire de 8 millions de frw.

Le projet de fabrication de lampes fluorescentes Basimbizi Emmanuel avait un investissement de 2.93 millions de frw et avait reçu de la B.R.D. un prêt de 1.2 millions de frw en guise de financement. Ceci représentait 41 % de l'investissement. Les frais non prévus provenaient de l'apport propre du promoteur et d'une subvention du « Programme Spécial Energie / GTZ ». En ce qui concerne l'exploitation, nous n'avons pas pu avoir les chiffres sur les réalisations.

L'activité du projet Cotraco était la fabrication des produits en béton. Pour un investissement de 87.786.312 frw, il avait bénéficié de la B.R.D. un prêt de 25 millions de frw, soit 28 % d'investissement. Après, le promoteur a demandé un prêt supplémentaire de 10 millions de frw car il avait sous-estimé ses besoins, surtout que le programme d'investissement n'avait pas été réalisé à temps parce que le promoteur était incapable de réunir tout le capital social.

A l'issue de notre analyse, ces projets se caractérisaient par un investissement conforme au programme initial. Les dépassements que nous venons de remarquer étaient dus aux problèmes inventoriés au tableau ci-dessous :

Tableau n° 26 : Problèmes qui retardaient ou renchérissaient les investissements

industriels

Type

Nombre de projets

Recherche non encore au point

1

Licence d'importation accordée tardivement

2

Dévaluation du franc rwandais

9

Vétusté des équipements importés

1

Mauvaise emplacement du projet

1

Guerre

10

Sous-estimation des besoins

1

Insuffisance de l'apport propre

1

Garantie non disponible

1

Source : Elaboré par l'auteur à partir des interviews auprès des promoteurs de

projets

Comme l'indique le tableau, les problèmes communs à tous les projets industriels étaient la dévaluation et la guerre. Considérant ces deux causes comme passagères, notons que les projets industriels étaient les plus sérieux dans la réalisation du programme d'investissement. Quant à l'exploitation, les données dont nous disposons ne nous ont pas permis de dégager les résultats pour l'ensemble du secteur.

D'autres problèmes organisationnels existaient aussi au sein de ces industries, entre autres :

§ Au niveau d'administration général

la centralisation de l'autorité et de la prise de décisions au niveau de l'Administrateur Délégué ;

l'insatisfaction des cadres face à leurs fonctions et responsabilités mal définies ;

l'insatisfaction de cadres face à la perte de crédibilité et d'autorité aux yeux de leurs subalternes suite au style de gestion de la direction ;

le manque de communication et de rigueur administrative ;

le manque de communication et de consultation entre la direction et les cadres

§ Au niveau des finances, du contrôle et de la comptabilité

le manque de coordination de l'équipe de comptabilité et de compétence technique limitée ;

l'absence de comptabilité analytique et de contrôle de coûts ;

l'absence des responsabilités spécifiquement en charge du contrôle ;

l'inexistence des prévisions financières et d'analyse des résultats ;

le manque de suivi du compte client ;

le niveau d'endettement très élevé ;

l'insuffisance des fonds pour une opération bien encadrée.

§ Au niveau des ventes et du marketing

le manque de coordination et de supervision pour les activités du service commercial non structuré, ce qui résultait d' un manque de publicité commerciale auprès des grands marchés et auprès des grands revendeurs de la sous région à l'extérieur du Rwanda ;

la compétence limitée de l'équipe de commercialisation ;

le manque d'informations sur le marché local et celui d'exportation, de même que sur la concurrence ;

le système de distribution insuffisant au niveau des entrepôts et de la représentation régionale ;

le manque de moyen de motivation pour l'équipe de vente ;

l'absence de prévisions de vente et des stratégies commerciales ;

l'insuffisance dans les activités concrètes de promotion et de publicité ;

la difficulté de fournir régulièrement ses clients suite à des ruptures des stocks.

§ Au niveau de production

les fréquentes ruptures de stocks des matières premières ;

le fonctionnement irrégulier de l'entreprise affectant la productivité des opérations ;

le contrôle et le suivi des coûts quasi inexistants au sein de l'usine ;

le manque de tableau de bord comme outil de gestion qualitative et quantitative du responsable de l'usine ;

les ruptures fréquentes dans l'approvisionnement de l'usine, d'où l'arrêt de fabrication et chômage technique des employés ;

le manque des laboratoires faisant des analyses.

§ Au niveau des ressources humaines

le manque de ressources humaines spécifiquement affecté au service commercial et au service financier ;

la subordination des compétences professionnelles aux relations familiales, ce qui a été une conséquence de deux faits :

les actionnaires voulaient aussi occuper ou placer un cousin et ou une connaissance ;

la confiance pour un personnel ne faisant pas partie de la famille semblait être limitée.

- l'organisation globale et l'attribution floue conduisant aux désordres dans la gestion et aux conflits interprofessionnels ;

- l'insuffisance des programmes de formation autant dans l'usine que dans les

bureaux ;

- les conflits internes entre personnel à cause du favoritisme et de régionalisme

3.2. ANALYSE DE L'ORIGINE DES ÉCHECS ET DIFFICULTES DES

PROJETS FINANCES PAR LA BRD

Les résultats de nos recherches nous ont amené à distinguer les causes communes à tous les projets des causes spécifiques qui étaient sources des difficultés enregistrées :

3.2.1. Les causes communes

La mauvaise estimation du marché se manifestait lors de l'évaluation des projets car des signes apparaissaient au cours de l'exploitation :

l'incapacité de remboursement des crédits aux échéances prévues ;

les faibles recettes d'exploitation ;

les difficultés de couvrir toutes les charges d'exploitation du projet.

Les promoteurs des projets pouvaient aussi volontairement surestimer le marché dans le but d'exhiber un niveau de rentabilité élevé pour bénéficier du prêt.

La concurrence provenait du fait que lors de l'évaluation on tenait compte des unités concurrentes existantes dans l'environnement d'installation des projets oubliant par contre de prévoir les unités nouvelles pouvant s'installer au moment ou même après l'exploitation des projets. La mauvaise estimation de la concurrence était aussi la cause de la surestimation du marché.

Les débouchés ou sources d'approvisionnement étaient en nombre très réduit. Ce problème n'était pas fréquent, mais il revêtait un aspect particulier, car lorsqu'on dépendait d'un seul débouché pour l'écoulement de ses produits, le danger de disparition de l'unité absorbé était très grand.

La sous estimation des coûts d'investissement. Ceci résultait de l'information incomplète des éléments détaillés et nécessaires à la mise en place des projets (équipement, travaux, etc.), de leurs prix exacts et des procédures à l'intérieur comme à l'extérieur du pays. Elle résultait également de l'insuffisance des fonds affectables aux imprévus ou à la lenteur d'exécution du programme d'investissement. Ce problème provoquait des dépassements du programme d'investissement et retardait le début d'exploitation du projet, obligeant le promoteur à chercher les financements additionnels et à réévaluer la rentabilité du projet.

La sous estimation des charges d'exploitation. Elle résultait d'informations incomplètes sur les coûts réels des matières et fournitures et sur la tendance d'évolution de leurs prix. Le promoteur pouvait aussi sous estimer volontairement les prix des matières premières et autres intrants pour présenter un projet rentable et donc bancable.

La surestimation du prix de vente. Pour beaucoup des dossiers, les résultats d'exploitations prévisionnels avaient été établis sur base d'un prix de vente optimiste et évoluant favorablement sur la période d'exploitation.

L'insuffisance du fonds de roulement. Cette situation pouvait s'expliquer par plusieurs facteurs :

une mauvaise évaluation des besoins à couvrir ;

le dépassement des coûts des autres postes d'investissements prévus ;

l'insuffisance de l'apport propre du promoteur ;

la nécessité de constituer des stocks stratégiques ;

les fluctuations des prix aux problèmes conjoncturels du marché.

L'utilisation irrationnelle du prêt se manifestait par l'utilisation des fonds prêtés à des fins sans rapport avec la réalisation du projet. Il se manifestait aussi par le non respect du programme d'investissement convenu.

L'absence de la comptabilité ne permettait pas d'avoir toutes les informations désirables : niveau des recettes, des dépenses, .... Par ailleurs, certains promoteurs exerçaient plusieurs activités et ne tenaient pas une comptabilité séparée, si bien qu'il était difficile, voire impossible pour eux et pour la banque, de savoir si l'activité financée était rentable ou pas.

L'absence d'encadrement du projet et faiblesse de gestion technique. C'était un cas très fréquent surtout pour les projets agricoles et d'élevage qui se traduisaient par :

- confier la gestion du projet à une tierce personne sans compétence voire sans intérêt pour le projet ;

- faibles connaissances techniques du promoteur ;

- suivi à distance même non permanent alors qu'une bonne gestion exigeait une présence permanente et des actions rapides à un problème posé.

La conjoncture économique défavorable a été à l'origine d'échecs de plusieurs entreprises. Elles se manifestaient par :

- la diminution de la demande intérieure causée par une diminution du revenu ;

- la chute de cours mondiaux de certains produits d'exploitation ;

- l'accroissement continue du prix des matières premières ;

- l'accroissement du déséquilibre extérieur et l'insuffisance du moyen de paiement extérieur, ce qui a conduit au rationnement des licences d'importation.

La désaffectation de cash-flow. Plusieurs indicateurs ont montré que le cash-flow engendré par les projets avait été utilisé d'une manière abusive :

- non remboursement aux échéances convenues ;

- activité importante visible ou camouflée en dehors du projet ;

- absence d'explication fondée sur les retards de paiement, et traduisant la mauvaise fois ;

- extension du projet ou diversification des activités sans consulter la BRD.

3.2.2. Les causes spécifiques aux projets industriels

Les équipements de production non performants. Dans beaucoup des unités de production, les équipements étaient vraiment coûteux par rapport à la production attendue et une faible utilisation de la capacité de production installée.

La mauvaise présentation des produits offerts sur le marché et la faible qualité des produits fabriqués dans pas mal d'unités installées dans notre pays. Ceci a été l'effet :

- d'une mauvaise qualité des matières premières utilisées ;

- de l'équipement non approprié ;

- des études techniques insuffisantes, etc.

Le retard dans l'acquisition et l'installation des équipements et des machines de production. Cette situation résultait de plusieurs facteurs :

- une longue procédure administrative ;

- la contrainte et les formalités bancaires ;

- la difficulté d'obtention des moyens de paiement extérieur ;

- le choix des fournisseurs et délais de livraison.

Les difficultés liées à l'importation dues au nantissement des licences d'importation, elles étaient particulièrement paralysantes quand elles touchaient l'achat des matières premières ou des pièces de rechange.

Les délais d'approvisionnement trop longs ou approvisionnement irrégulier. Ces retards freinaient la production et provenaient des défaillances au niveau des fournisseurs ou des transitaires dans l'approvisionnement de divers matériels et fournitures.

Les pannes importantes et usure des machines et équipements étaient accidentelles, mais également elles provenaient d'un entretien non approprié ou de la surcharge des équipements de production.

3.2.3. Les causes spécifiques aux projets agricole et d'élevage

Les causes d'échecs pour les projets agricoles financés par la banque étaient nombreuses on peut citer :

- la faible productivité du sol suite à l'inadaptation de ce dernier ;

- la mauvaise qualité de semences ;

- l'insuffisance du fumier ;

- la méconnaissance ou non application des méthodes culturales ;

- l'inondation et sécheresse ;

- le non respect du calendrier cultural ;

- la réaction ou action lente face aux maladies ;

- la destruction des cultures par diverses calamites (grêle, grèves populaires...).

Les causes aux projets d'élevage étaient spécifiques selon chaque type d'élevage (bovins, porcins, volaille, lapins, apiculture.), d'autres étaient communes à tous.

Bon nombre des promoteurs ont réagi lentement ou tardait à réagir aux pestes qui ravageaient les troupeaux. Ils n'avaient jamais fait un suivi régulier et attentif à la manifestation d'une maladie.

Quelques projets ont échoué suite à un approvisionnement difficile. Au moment de l'évaluation on ne prévoyait pas les moyens et circuits d'approvisionnement.

Le manque d'assistance des agents spécialisés dans le domaine (techniciens, vétérinaires, vulgarisateurs, encadreurs...) ; en vue d'apprendre aux promoteurs des projets les techniques d'élevage modernes pouvant leur permettre d'obtenir un rendement optimal. La réalité avait montré que ces agents faisaient défaut et même souvent s'ils étaient là, ne s'acquittaient pas bien de leurs devoirs.

La mauvaise gestion technique était l'apanage de l'ignorance des techniques scientifiques et pratiqués par un élevage donné mais provenait également du surdimensionnement de la taille des projets.

Une alimentation équilibrée devait fournir à l'animal tous les éléments nutritifs dont il avait besoin. Ces éléments ne pouvaient pas provenir d'un seul aliment. On devait faire un mélange de plusieurs produits alimentaires dans les proportions bien calculées. Ces proportions variaient suivant l'âge, la fonction et l'état physiologique de l'animal.

Les promoteurs éleveurs servaient à l'animal le produit qui était disponible dans le stock sans tenir compte de son apport énergétique ni de sa capacité à satisfaire les besoins azotes, minéraux et vitaminiques. Cet état de chose a entraîné les déséquilibres nutritionnels se traduisant par l'amaigrissement et la sensibilité aux maladies. Certains animaux étaient morts, d'autres étaient vendus à perte à cause de leur mauvais état de santé.

Les projets d'élevage bovin en général étaient des projets dont les produits d'exploitation étaient surestimés. En dessous de 20 têtes de bétail, la rentabilité de ces projets restait toujours négative lorsqu'une camionnette était incorporée dans le projet pour divers transports.

Le problème fréquent dans l'élevage de volaille était l'incapacité d'encadrement technique et de gestion. En effet, la fréquence des maladies non maîtrisées par les promoteurs ou l'insuffisance et/ou la mauvaise alimentation ont handicapé le rentabilité des volailles.

Les interventions de la BRD dans élevage apicole ont été soldé par un échec total car c'était vraiment un élevage non encore maîtrisé dans le pays de façon qu'on ait dû suspendre purement et simplement les interventions dans ce domaine.

3.2.4. Les causes spécifiques aux projets d'artisanat, de services et

des petites industries

Le problème particulier à la mouture était l'étroitesse de marché. Les projets des moulins financés par la banque ont connu des échecs et des difficultés dans des régions à faible production des céréales à moudre.

Les difficultés des projets miniers ont été causées par la faillite de la SOMIRWA de façon que la banque ait due marcher prudemment dans le financement de ces projets.

Les difficultés fréquentes dans les ateliers de couture, de soudure, de menuiserie et des boulangeries étaient :

- la faiblesse du pouvoir d'achat surtout en milieu rural ;

- la concurrence des petits artisans installés ça et là dans les centres urbains.

Le problème déterminant pour les imprimeries était celui de l'étroitesse du marché surtout pour les imprimeries installées à Kigali. Ce domaine souffrait d'une concurrence atroce et du manque d'études des recherches profondes sur les marchés.

Le principal problème du domaine hôtelier était l'incapacité de gestion au départ et les coûts très élevés des investissements relatifs aux constructions.

Le problème majeur des garages financés par la BRD était la concurrence due à l'existence des petits garages installés dans le pays. Leurs coûts de construction étaient également très élevés.

Ces difficultés de tous genres rencontrées par les projets sont des signes visualisant les contraintes faisant que la BRD n'a pas favorablement répondu à sa mission. Non seulement, certains projets ne parvenaient pas à rembourser les prêts consentis mais d'autres encore disparaissaient. Dans l'intérêt collectif, les projets devaient rembourser les prêts et continuer à générer la valeur ajoutée.

CONCLUSION GENERALE

Le rôle de la Banque Rwandaise de Développement dans le développement économique et social au Rwanda est un sujet très vaste. Nous reconnaissons avoir abordé une petite partie seulement de celui-ci. Néanmoins, à travers différents chapitres qui constituent ce travail, nous avons essayé de décrire les activités de la BRD dans l'intervalle d'une période donnée de l'histoire (1968-1990) , nous avons également fait une analyse sur l'impact des interventions de cette banque dans différents secteurs socio-économique du pays et enfin, nous avons interprété les données collectées lors d'une enquête auprès de la BRD et des promoteurs des projets en vue de relever les sources d'échecs et difficultés subis par les projets bénéficiaires de son financement au cours de cette période.

En qualité d'institution financière, la B.R.D. avait pour objectif essentiel de réunir l'épargne nécessaire, aussi bien nationale qu'étrangère afin de promouvoir et financer les activités industrielles, artisanales et agricoles ainsi que divers services d'appui à la production pour un développement accéléré dans tous les secteurs clés de la vie sociale et économique suivant le programme de l'Etat. En plus, elle avait le rôle de former les promoteurs à bien gérer les crédits et d'effectuer un suivi afin d'éviter le détournement de la destination du crédit.

La banque dans l'accomplissement de sa mission, a financé des projets relevant de tous les secteurs de l'économie nationale dont la préférence était donnée aux gros investissements, des affaires de substitution des importations mais ne tenait pas compte de financer les secteurs prioritaires comme la création d'industries et l'agriculture. La majeure partie des financements revenait au secteur secondaire puisque celui-ci présentait moins des problèmes de suivi et moins de risques tandis que ses interventions aux secteurs primaire et tertiaire étaient minime. Ceci a fait que le coût des emplois créé par les projets financés par la B.R.D. dans le premier secteur soit environ deux fois plus élevé que dans les deux derniers.

Les interventions de la banque dépendaient de plusieurs facteurs internes et externes sans possibilité d'influence de celle-ci. Ses interventions en valeur et en nombre étaient plus concentrées dans la ville de Kigali et la province de Kigali rurale. Malgré l'influence de l'Etat dans le choix de programmes prioritaires d'intervention au profit du développement économique et social du pays, nombre des difficultés se sont manifestées d'une part, dans le fonctionnement de la banque et d'autre, dans l'exécution des projets financés par celle-ci. Les projets B.R.D. gêneraient moins de valeur ajoutée.

Le sous-développement de l'agriculture était aussi la responsabilité des agriculteurs qui avaient seulement présenté très peu des projets agricoles afin de bénéficier le financement au sein de la BRD.

Quoi que la B.R.D. n'ait parfaitement pas répondu à toutes les demandes d'intervention, certains projets financés par celle-ci ont trouvé des problèmes de remboursement des crédits suite aux multiples facteurs énoncés le long de notre étude. Des lacunes graves affectant les échecs des projets avaient été relevées au niveau de la conception, de la réalisation du programme d'investissement et de la gestion journalière des projets, en plus du mauvais fonctionnement du système bancaire.

Cela étant, les difficultés des projets financés ne devraient pas être un obstacle au respect de la mission de la B.R.D, ou au contraire elles devraient servir des leçons sur la patience et la prudence dont devrait faire preuve une banque de développement.

Nous souhaitons que notre contribution si minime soit-elle, puisse être utile à la B.R.D et par la suite aux projets financés et inciter celle-ci à la recherche et à l'actualisation des données d'exploitation de ces projets afin de faire des analyses appropriées qui détermineront l'orientation et la position à prendre aussi bien pour les projets actuellement en portefeuilles que pour les projets nouveaux qui seront admis par la banque.

BIBLIOGRAPHIE

I. Outils de référence

1. LAROUSSE, Encyclopédie général, Tome 1, Librairie Larousse, Paris, 1967, 589 p.

2. YVES, B, et al. Dictionnaire économique et financier ,5e éd, Seuil, Paris, 1989, 699 p.

II. SOURCES

2.1 Sources orales (voir annexe 3) : liste des employés de la BRD

(Voir tableau n° 22) : liste des promoteurs de la BRD

2.2 Sources écrites

2.2.1. Sources officielles

2.2.1.1. Sources officielles publiées

1. BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DEVOLOPPEMENT : Rapport annuel, 1970, Washington D.C, 12 p.

2. BNR, Rapport d'activités 1964-1971, Kigali, Novembre 1971, 14-15 pp.

3. .BNR, Rapport d'activités 1972-1980, Kigali, Novembre 1980, 12 p.

4. BRD, Etude sur la constitution d'un fonds de promotion agricole et de l'artisanat, Kigali, 1987, 74 p.

5. BRD, Audit de la stratégie perspective à moyen terme, Kigali, 1989, 6-8 pp.

6. BRD, Manuel des procédures : Notes au Conseil d' Administration, Kigali, Novembre 1991, 11-30 pp.

7. BRD, Etude sur l'utilisation des fonds américains et la possibilité d'amélioration de la capacité des interventions de la banque dans les secteurs de PME, Kigali, Avril 1986, 18-20 pp.

8. BRD, Rapport d'audit de la BRD de l'année 1989-1990, 18-19 pp.

9. BRD, Rapport annuel 1970, Kigali, Novembre 1970, 10-30 pp.

10. BRD, Rapport annuel 1976, Kigali, Novembre 1970, 23-25 pp.

11. BRD, Rapport annuel 1982, Kigali, Novembre 1970, 31-36 pp.

12. BRD, Rapport d'activités : Bilans et Perspectives :1968-1988, Kigali, Décembre, 1988, 32-33 pp.

13. BRD, Rapport annuel : Programme Opérationnel, 1987-1991, Kigali, Novembre 1987, 26-85 pp.

14. BDR, Rapport annuel : Exercice 89, Kigali, juin 1989, 90 p.

15. BRD, Rapport annuel : Exercice 90, Kigali, décembre, 96 p.

16. MINISTERE DU PLAN, Secrétariat d'Etat au plan national du développement :

Rapport d'exécution du 1er plan quinquennal du

développement économique et social au Rwanda

(1966-1970), Secrétariat du MINIPLAN, Kigali, 1971, 485 pp.

17. MINISTERE DU PLAN, Comptes économiques internationaux, (1967-1970), Kigali, Août 1970, 6 pp.

2.2.1.2. Source officielles inédites

1. RENARD, P. Création d'une banque de développement au Rwanda, Ministère de la Coopération de la République Française, Paris, Août 1964, 12-16 pp.

III. TRAVAUX

3.1. Ouvrages

3.1.1. Ouvrages généraux

1. BAUDOUIN, R, Les banques de développement en Afrique, PUF, Paris, 1964, 31 p.

2. GRAWITZ, M., Méthodes des Sciences Sociales, .DALLOZ, Paris, 1990, 344 p.

3. GUILLOMONT, P., Economie de développement : le sous - développement, The Institute Of Econimic Affairs, London, 1985, 50 p.

4. HIGGINS, P., Economic development, The Institute of Economic Affairs, London, 1983, 39 p.

5. HUGON, P., L'impact des politiques d'ajustement sur les circuits financier informels Africains, A Pedone, Paris, 1990, 327 p.

6. INSTITUT D' ETUDE BANCAIRE ET FINANCIERE, Les Banques de Développement dans le Monde,Tom 1 , Dunod, Paris, 1968, 15 p.

7. KUZNETS, S., Economic Growth of Nations: total output and production structure, Harvard University Press, Mass, 1989, 135 p.

10. ORSINGER, R., Les Banque dans le Monde,PUF, Paris, 1964, 86 p.

11. PERROUX, F., L'Economie du XXe siècle, PUF, Paris, 1969, 51 p.

12. ROSTOW, W., Les étapes de la croissance économique,Le Seuil, Paris, 1963, 183 p.

13. SACHS, I., Pour une économie politique de développement. Etudes de planification, Flammarion, Paris, 1977, 307 p.

14. SPIRO, M., Les Banques de Développement et les crédits auxPetitsProducteurs en Afrique Noire et en Amérique du Sud, Economica, Paris, 1976, 16 p.

3.1.2. Ouvrages spécifiques sur le Rwanda

1. PATERNOSTRE DE LA MAIRIEU, L e Rwanda. Son effort du développement, DE BOECK, Bruxelles, 1983, 323 pp.

2. ZIGIRANYIRAZO, P., Elément de stratégie de décentralisation administrative

au Rwanda, ENAP, QUEBEC, 1987, 1 p.

3.2. Mémoires

1. BIMENYIMANA,P., Evolution du système économique au Rwanda 1990-1994, du

collectivisme rwandais au capitalisme du type occidental,

Mémoire ,histoire, UNR, Butare, 1999, 71 p.

2. HATEGEKIMANA,A ,Effet comparé des subventions directes et du code des

investissements sur l' équilibre budgétaire et les

investissements privés au Rwanda, Mémoire,

UNR, BUTARE, 1987, 69 pp.

3. RUBURIKA, P., Analyse de la politique de la Banque Rwandaise de

Développement en matière de prêts aux PME, Mémoire, SESG,

UNR, Butare, 1989, 35- 50 pp.

3.3. Articles de revues

1. « L'évolution de l'économie Rwandaise depuis 1962» in Bulletin de la commission économique pour l'Afrique, No 29 ,15 Février 1971, 12-16 pp.

2. GATERA, F., « Stratégie de développement sous les deux Républiques » in Cahier du centre de gestion des conflit : Rwanda, Identité et Citoyenneté, Université Nationale du Rwanda, Butare, 2003, 172-173 p.

3. GAPYISI, E., «Perspective de l'économie rwandaise », in Dialogue, N 83, Février,

1980, 31 p.

4. MUGESERA, A., «Le sous -développement n'est pas ce que l'on croit » in LE

COOPERATEUR TRAFIPRO, No 157, Juillet- Août, 1981,

174-175 pp.

5. MUGESERA, A., «L'économie coloniale et post coloniale » in Rapport de synthèse

du séminaire sur l'histoire du Rwanda, Département d'Histoire,

Butare, décembre, 1998, 11-13 pp.

6. NTAKIRUTIMANA, J.D., «Vingt ans de développement » in Dialogue, No 92,

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7. SYRIQUIN, M., «Croissance économique, changement structurel en Colombie : une

comparaison internationale » in Revue Tiers - Monde, No 115,

juillet, septembre, 1988, 481-492 pp.

ANNEXES

Annexe n° 1

QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX EMPLOYES DE LA B.R.D.

CONSIGNES :

Veuillez répondre à la place réservée pour les questions ouvertes ;

Pour les tableaux, veuillez mentionner les réponses à la place correspondante.

1. Quand et pourquoi est- ce- que la BRD a-t-elle été créée ?

...................................................................................................

................................................................................................... ................................................................................................... ...................................................................................................

2. Quel était l'objectif principal de la création de la BRD ?

..................................................................................................

...................................................................................................

...................................................................................................

...................................................................................................

3. Indiquez dans le tableau ci-dessous la provenance des ressources qui ont constitué

le capital initial à la création de la BRD (en nombre de parts et en valeur en frw)?

Provenance des ressources

Nombre de parts

Valeur en frw

1.

 
 

2.

 
 

3.

 
 

4.

 
 

5.

 
 

6.

 
 

4. Grâce au tableau suivant montrez l'évolution du capital pour la période

(1968-1990) ?

Provenance des ressources

Nombre de parts

Valeur en frw

1.

 
 

2.

 
 

3.

 
 

4.

 
 

5.

 
 

6.

 
 

5. Comment l'institution procédait-elle pour réaliser sa mission ?

.................................................................................................

.................................................................................................

............................................................................................................................................................................................................

6. Quelles étaient les conditions que la banque exigeait pour octroyer un crédit ?

...................................................................................................

...................................................................................................

7. Quels types des crédits et, à qui la BRD accordait ces crédits ?

Réponse a). : les types crédits accordés ...................................................

......................................................................................................

Réponse b) : Les personnes bénéficiaires des crédits ...................................

......................................................................................................

8. Quels étaient les secteurs socio-économiques pour lesquels la BRD accordait plus des

priorités dans le financement, selon ses objectifs d'abord, puis selon ses réalisations

statistiques ?

.......................................................................................................................................................................................................................

9. Comment s'effectuait le processus de demande de crédit depuis l'introduction du

dossier jusqu'à l'accord ou au le rejet du dossier...........................................................

..........................................................................................................

..........................................................................................................

..........................................................................................................

10. Quelles étaient les principales difficultés rencontrées par les projets d'après vos analyses ?

................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

11.Avez-vous d'autres informations à ajouter à notre enquête au sujet des interventions de

la BRD en faveur des projets pour la période (1968-1990)

................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Annexe n° 2

 

QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX PROMOTEURS DES PROJETS

1. Nom du promoteur :..............................................

.

2. Adresse :............................................................

3. Domaine d'activité

A. Agricole :...................

B. Elevage :..................

C. Artisanat :..................

D. Service :..................

E. Industrie :..................

F. Autres (précisez) :..................

4. Lieu de l'implantation du projet : ................................................................

5. Date de début de réalisation du projet : .........................................................

6. Date de début d'exploitation du projet :.........................................................

7. Combien de fois la B.R.D. est-elle- intervenu au financement de votre projet ?..............

8. Précisez la somme totale du financement de la B.R.D. en faveur de votre projet ?

.........................................................................................................

9. a) Coût d'investissement prévisionnel annuel :

Coût d'investissement réalisé annuel :

b) Qu'est-ce qui a expliqué l'écart entre les prévisions et les réalisations ?

(laisser le promoteur répondre)

................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

10. Selon vous, le processus d'approbation de votre dossier d'investissement par la B.R.D.

avait -il été rapide ?

a) Absolument pas d'accord ......................

b) Pas d'accord .....................

c) Neutre .....................

d) D'accord ......................

e) Tout a fait d'accord .....................

11. Quel était le taux intérieur de rentabilité financé (TIRF) : ...............................

12. Si vous aviez souhaité l'assistance de la BRD auriez-vous préféré qu'elle intervînt

dans quel domaine ?

a) Technique (Production) ...............

b) Gestion ...................................

c) Autres (préciser) ........................

13. Les causes de difficultés de votre projet étaient surtout dues aux éléments suivants

que vous avez à classer par ordre d'importance :

a) La mauvaise gestion par les promoteurs ....................................

b) L'insuffisance du marché .....................................

c) Programme d'investissement non bouclé faute

d'apport propre suffisant .....................................

d) Une mauvaise évaluation par la B.R.D. ......................................

e) Surestimation du programme de production ......................................

f) Les calamites naturelles (aléas climatiques) ......................................

g) Autres (spécifiés) .....................................

........................................................................................................................................................................................................................

14. Quel était votre chiffre d'affaires annuel ? ...................................................

Quel était votre résultat annuel ...............................................................

15.Comment avez-vous trouvé la qualité de l'intervention de la B.R.D. dans votre projet ?

a) Excellente .......................

b) Très bonne .....................

c) Bonne ..........................

d) Mauvaise ......................

e) Médiocre ......................

16. Teniez-vous une comptabilité régulière dans votre projet ?

Oui :.....................

Non :.....................

Si oui, montrez - nous vos archives comptables (classement des documents)

......................................................................................................

.......................................................................................................

Si non, pourquoi ? ......................................................................................

.........................................................................................................

..........................................................................................................

Annexe n° 3

Liste des employés de la B.R.D. interviewés

No

Noms

Service occupé

Fonction occupée avant 1990

Fonction occupée après 1990

Ancien-

neté

Date d'inter-

viewés

Locali-

sation

1

FURAHA Pascal

Investis-

sement

Evaluateur

Unité services et autres industries

13 ans

12.09.2006

Nyarugenge

2

RUTAGANYIRWA Ali

Investis-

sement

Evaluateur

Analyste

13 ans

21.09.2006

Nyarugenge

3

HATUNGINEZA François

Personnel

Personnel

-

6 ans

18.09.2006

Kicukiro

4

RUKEMANGANIZI Jean

Investis-

sement

Contrôle et Suivi

-

5 ans

10.10.2006

Kicukiri

5

MUKASINE Béatrice

Direction Générale

Secrétariat

-

5 ans

5.11.2006

Musanze

6

RUBULIKA Jean Pierre

Investis-

sement

Evaluateur

-

10 ans

26.11.2006

Kanombe

7

MPONGEMPAMBE Laurent

Investis-

sement

Evaluateur

-

6 ans

21.12.2006

Kanombe

8

NTAGANDA

Emmanuel

Direction de Finance

Comptable

-

6 ans

14.12.2006

Gasabo

9

MUNYABITARE

Investis-

sement

Identification

-

5 ans

9.12.2006

Nyarugange

10

BAREBA Isai

Investis

sement

Identification

-

10 ans

4.12.2006

Nyarugange

Annexe n° 4

Evolution de la production agricole vivrière (en tonnes)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Produits/Années

1959

1961

1962

1963

1964

1965

1966

1967

1968

Sorgho

130,525

100,525

167,769

126,959

147,231

130,673

143,904

145,200

130,000

Mais

39,464

128,434

68,774

71,843

21,311

43,998

48,897

53,200

40,000

Autres Céréales

7,203

4,024

4,498

3,888

1,528

2,604

1,903

1,707

1,800

Pommes de terre

83,645

96,500

73,512

66,209

33,400

43,257

57,205

107,250

78,750

Patates douces

487,519

452,002

656,616

421,274

238,767

203,238

257,109

360,000

367,500

Manioc

170,264

125,144

134,262

47,513

174,188

177,696

198,201

230,000

233,300

Haricots

96,675

86,575

92,320

169,320

69,914

87,451

130,705

131,750

115,000

Petits poids

39,076

29,006

40,300

38,915

27,887

39,054

59,698

51,600

40,000

Arachides

2,467

18,335

1,305

2,208

4,936

19,843

4,464

15,750

9,600

Bananes

849,550

986,976

1,471,830

879,180

1,033,343

1,202,250

1,216,872

1,560,000

1,615,800

TOTAL

1,206,388

2,027,523

2,711,186

1,827,309

1,752,505

1,950,064

2,118,958

2,656,457

2,631,750

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Ce tableau a été dressé grâce aux données recueillies dans :

 
 
 
 
 

.-Rwanda Carrefour d'Afrique n° 42 de Mars 1965 p. 12 et - Bulletin de la Commission. Économique. Pour l'Afrique n° 29,

15 février 1971

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Annexe n° 5

Structure du capital social initial au 15.09.1968

 
 
 
 

Actionnaires

Nombre d'actions

Montant (frw)

%

Détenteur d'actions "A"

 

 

 

Etat Rwandais

27,500

27,500,000

55.0

Total des actions "A"

27,500

27,500,000

55.0

Détenteur d'actions "B"

 

 

 

 

 

 

 

Institutions financières

10,000

10,000,000

20.0

nationales

 

 

 

 

 

 

 

Banque Commerciale

 

 

 

du Rwanda

5,000

5,000,000

10.0

Banque de Kigali

5,000

5,000,000

10.0

Institution financière

 

 

 

étrangère

5,000

5,000,000

10.0

Bank of Tokyo

5,000

5,000,000

10.0

Autres actionnaires privés

7,500

7,500,000

15.0

Brasserie et Limonaderie

 

 

 

du Rwanda

2,000

2,000,000

4.0

SOMUKI

1,300

1,300,000

2.6

MINETAIN

1,300

1,300,000

2.6

Murri-Frères

300

300,000

0.6

Philips

200

200,000

0.4

La Rwandaise

200

200,000

0.4

ENGECO

200

200,000

0.4

Esmail et Fils

200

200,000

0.4

 

200

200,000

0.4

Rajans

200

200,000

0.4

Israël Frères

200

200,000

0.4

SIRWA

200

200,000

0.4

TRANSINTRA-RWANDA

 

 

 

Marchal Robert

300

300,000

0.6

RWANDEX

250

250,000

0.5

Benatar-Alhadeff et Co

250

250,000

0.5

Agence Maritime

 

 

 

Internationale

200

200,000

0.4

Total des actions "B"

22,500

22,500,000

45.0

Total des actions "A" et "B'

50,000

50,000,000

100.0

Annexe n ° 6

Structure du capital social au 31.12.1990

 
 
 
 

Actionnaires

Capital social après augmentation

 

 

Détenteurs d'actions "A"

Nombre d'actions

Montant (frw)

Participation%

Etat Rwandais

526,296

526, 296,000

46.99

Offices des Cafés

44,571

44, 571,000

3.98

Office du Thé

10,095

10, 095,000

0.90

Caisse Sociale du Rwanda

36,008

36, 008,000

3.22

Total des actions "A"

616,970

616, 970,000

55.09

Détenteurs d'actions "B"

 

 

 

 

 

 

 

Société Nationale d'Assurance

 

 

 

du Rwanda S.A.R.L.

50,000

50, 000,000

4.46

Banque Commerciale

 

 

 

du Rwanda S.A.R.L.

30,000

30, 000,000

2.68

Banque de Kigali S.A.R.L.

30,000

30, 000,000

2.68

Société des Mines du Rwanda

 

 

 

S.A.R.L.

12,700

12, 700,000

1.13

Brasserie et Limonaderie

 

 

 

du Rwanda S.A.R.L.

9,022

9, 022,000

0.81

RWANDEX S.A.R.L.

1,800

1, 800,000

0.16

Tajdin Jaffer

1,400

1, 400,000

0.13

La Rwandaise S.A.R.L

896

896,000

0.08

TRANSINTRA

644

644,000

0.06

Murri-Frères

536

536,000

0.05

Benatar-Alhadeff et Co

446

446,000

0.04

Agence Maritime

 

 

 

International S.A.R.L.

359

359,000

0.03

ENGECO

359

359,000

0.03

Esmail et Fils

359

359,000

0.03

N.A.H.V. - RWANDA S.A.R.L

359

359,000

0.03

Rajans

359

359,000

0.03

SIRWA S..A.R.L.

359

359,000

0.03

Caisse Centrale de Coopé-

 

 

 

ration Economique (CCCE)

100,000

100,000,000

8.93

Société Allemande de Finan-

 

 

 

cement d'Investissement (DEG)

98,500

98,500,000

8.79

Société Financière Néerlandaise

 

 

 

(FMO)

96,000

96,000,000

8.57

Etat Belge par voie de l'AGCD

60,000

60,000,000

5.36

The Bank of Tokyo L.T.D.

8,932

8,932,000

0.8

Total des actions "B"

503,030

503,030,000

44.91

Total des actions "A" et "B'

1,120,000

1,120,000,000

100.00

Annexe 7

Organigramme de laB.R.D. au 31.12.1990

COMMISAIRES AUX COMPTES

ASSEMBLEE

GENERALE

CONSEIL

D'ADMINISTRATION

DIRECTION

GENERALE

COMITE DE COORDINATION

COMITE DES PROJETS

COMITE DU PERSONNEL

ETUDES &

DEVELOPPEMENT

INSPECTION

GENERALE

CONSEIL

JURUDIQUE

SECRETARIAT DE LA BANQUE

DIRECTION INVESTISSEMENTS

DIRECTION FINANCE

PERSONNEL & INTENDANCE

BUREAU REGIONAL

EVALUATION

IDENTIFICATION

COMITE DE PRESELECTION

SUIVI

ACCUEIL

PROMOTION

SECTEUR PRIMAIRE

SECTEUR SECONDAIRE

SECTEUR TERTAIRE

COMPTABILITE

BUDGETS &

TRESORERIE

PORTEFEUILLE

PERSONNEL

INTENDANCE

Annexe n° 8

Evolution des prêts et des participations approuvés par la

B.R.D. depuis sa création jusqu'au 31.12.1990

(Montant en millions de frw)

Année

prêts

Participation

Total

 

Montants

Nombre

Montants

Nombre

Montants

Nombre

1969

9.7

3.0

55.0

1.0

64.7

4.0

1970

68.0

8.0

15.0

1.0

83.0

9.0

1971

53.8

70.0

.-

.-

53.8

70.0

1972

22.1

9.0

.-

.-

22.1

9.0

1973

65.5

6.0

.-

.-

65.5

6.0

1974

136.2

23.0

22.5

3.0

185.7

26.0

1975

201.4

45.0

36.8

4.0

238.2

49.0

1976

228.8

10.0

13.1

3.0

241.9

13.0

1977

318.8

7.0

.-

.-

318.8

7.0

1978

367.5

12.0

.-

.-

367.5

12.0

1979

297.6

17.0

4.8

1.0

302.4

18.0

1980

624.0

11.0

30.0

2.0

654.0

13.0

1981

427.1

8.0

.-

.-

427.1

8.0

1982

266.8

18.0

10.0

1.0

276.8

19.0

1983

478.2

61.0

65.0

2.0

543.2

63.0

1984

616.0

51.0

.-

.-

616.0

51.0

1985

575.0

37.0

5.0

1.0

580.0

38.0

1986

616.4

26.0

20.0

3.0

636.4

29.0

1987

899.7

48.0

40.0

1.0

939.7

49.0

1988

1,723.7

124.0

.-

.-

1,723.7

124.0

1989

569.9

69.0

6.0

1.0

575.9

70.0

1990

220.0

38.0

.-

.-

220.0

38.0

TOTAL

16,836.5

1,295.0

640.4

47.0

17,476.0

1,342.0

Source :

Annexe n° 9 : Les projets agricoles

Les informations ci-dessous ont été recueillies à partir des archives des projets financés par la BRD lors de nos enquêtes auprès des promoteurs des projets.

9.1. KABAYIZA Michel : Projet de culture maraîchère

Lieu du Projet : Kanombe/Kigali-rural

Début de réalisation : 1986

Début d'exploitation : 1988

TRIF prévisionnel : 32 %

Emploi : 20

Investissement : 17.796.000

Prêt BRD : 17.000.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisés

919.500

957.007

+ 4

Construction digue

5.318.000

7.599.780

+ 43

Construction hangar

220.000

-

-

Aménagement champs

5.327.400

8.488.545

+ 59

Matériel agricole

324.000

683.462

+ 111

Camionnette

1.250.000

1.430.412

+ 14

Elevage

-

114.000

-

Equipement

90.000

619.080

+ 588

Fond de roulement

3.284.543

3.665.883

+ 12

Divers et imprévu

1.062.557

-

-

Total

17.796.000

23.558.169

+ 32

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des archives projets agricoles des promoteurs et

de la B.R.D.

B. Exploitation : 1988

Chiffres d'affaires : prévu : 15.450.000

Réalisées : 6.880.000

Cons.interm. : prévues : 4.376.000

Réalisées : 1.380.000

Valeur ajoutée : prévue : 11.074.000

Réalisée : 5.500.000

9.2 HABIMANA Epimaque : Projet de culture de canne à sucre n° 1

Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-Rural

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : 11 %

Emploi : 12

Investissement : 874..985

Prêt BRD : 1.000.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Poste

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisé

77.000

97.110

+ 26

Aménagement terrain

334.000

811.550

+ 143

Plantation

37.000

133.800

+ 261

Fond de roulement

326.985

109.560

- 66

Divers et imprévu

100.000

50.000

- 50

Total

874.985

1.202.020

+ 37

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des archives du projet de culture de canne à

sucre des promoteurs et de la B.R.D.

B. Exploitation : 1990

Chiffres d'affaires : prévu :

Réalisés :

Cons.interm. : prévues :

Réalisées :

Valeur ajoutée : prévue :

Réalisée :

9.3 KALISA Aloys : Projet de culture de canne à sucre n° 2

Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-rural

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : 21 %

Emploi : 15

Investissement : 4.355.000

Prêt BRD : 3.000.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Poste

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisés

592.000

285.000

- 52

Aménagement terrain

1.820.000

3.032.646

+ 67

Plantation

192.000

273.800

+ 43

Matériel agricole

108.000

.227.800

+ 111

Fond de roulement

1.490.000

1.016.954

- 32

Divers et imprévu

.153.000

-

- 100

Total

4.355.000

4.837.000

+ 11

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des archives du projet de culture de canne à

sucre des promoteurs et de la B.R.D.

B. Exploitation 1990

Chiffres d'affaires : prévu :

Réalisées :

Cons.interm. : prévues :

Réalisées :

Valeur ajoutée : prévue :

Réalisée :

9.4. RUGEMA Daniel : Projet de culture de canne à sucre n° 3

Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-rurale

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : 38 %

Emploi : 7

Investissement : 637.702

Prêt BRD : 1.000.000

A Programme d'investissement (en frw)

Prévisions : 637.702

Réalisations : 650.000

Ecart (%) : + 1.9 %

B. Exploitation : 1990

Chiffres d'affaires : prévu :

Réalisés :

Cons.interm. : prévues :

Réalisées :

Valeur ajoutée : prévue :

Réalisée :

9.5. HAKIZIMANA Eric Projet de culture de canne à sucre n° 4

Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-rurale

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : 22 %

Emploi : 13

Investissement : 10.386.000

Prêt BRD : 2.000.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Prévisions : 10.386.000

Réalisations : 9.957.734

Ecart (%) : - 4 %

B. Exploitation : 1990

Chiffres d'affaires : prévu  : 4.410.000

Réalisés  :

Cons.interm. : prévues : 642.000

Réalisées :

Valeur ajoutée : prévue : 3.268.000

Réalisée :

9.6. GASAGARA Venant : Projet de culture de canne à sucre n° 5

Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-rurale

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : 23 %

Emploi : 12

Investissement : 728.000

Prêt BRD : 1.050.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Prévisions : 728.000

Réalisations : 807.880

Ecart (%) : + 11 %

B. Exploitation :1990

Chiffres d'affaires : prévu : 756.000

Réalisés :

Cons.interm. : prévues : 284.000

Réalisées :

Valeur ajoutée : prévue : 472.000

Réalisée :

9.7. MBARUSHIMANA Joël : Projet de culture de canne à sucre n° 6

Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-rurale

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : 24 %

Emploi : 8

Investissement : 1.186.000

Prêt BRD : 2.000.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Prévisions : 1.186.000

Réalisations : 1.183.700

Ecart (%) : - 0.2 %

B. Exploitation : 1990

Chiffres d'affaires : prévu : 786.000

Réalisés :

Cons.interm. : prévues : 257.000

Réalisées :

Valeur ajoutée : prévue : 499.000

Réalisée :

Annexe n ° 10 : Les projets d'élevage

Les Informations ci-dessous ont été recueillies à partir des archives des projets financés par la BRD lors de nos enquêtes auprès des promoteurs des projets.

10.1. HATEGEKIMANA Joseph : Projet de bovins laitiers n° 1

Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-rural

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : 26 %

Emploi : 10

Investissement : 3.351.814

Prêt BRD : 2.800.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisés

357.275

338.525

- 5

Constructions

576.000

1.159.490

+ 101

Achat cheptel

1.345.000

1.525.000

+ 13

Vélo

30.000

-

-

Culture fourragère

40.000

257.839

- 36

Frigos

125.000

125.000

-

Réservoir d'eau

40.000

117.000

+ 193

Fond de roulement

350.000

183.850

- 47

Divers et imprévu

128.539

-

-

Total

3.351.814

3.706.704

+ 11

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des archives du projet d'élevage de bovins

laitiers des promoteurs et de la B.R.D.

B. Exploitation : 1990

Chiffres d'affaires : prévu : 1.524.000

Réalisées : 1.144.624

Cons.interm. : prévues : 451.333

Réalisées : 132.360

Valeur ajoutée : prévue : 1.072.667

Réalisée : 1.012.264

10.2. MBAGUTA J,M,V : Projet de bovins laitiers n° 2

Lieu du Projet : ....................../Kigali-rurale

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : 25 %

Emploi : 8

Investissement : 2.868.200

Prêt BRD : 2.400.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Prévisions : 2.868.200

Réalisations : 2.552.698

(Ecarts) : - 11 %

B. Exploitation : 1990

Chiffres d'affaires : prévu : 1.347.666

Réalisés : 822.076

Cons.interm. : prévues :

Réalisées :

Valeur ajoutée : prévue :

Réalisée :

10.3. MUNYANEZA Joachim : Projet de bovins laitiers n° 3

Lieu du Projet : Tare./Kigali-rurale

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : 24 %

Emploi : 11

Investissement : 2.516.290

Prêt BRD : 2.550.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Prévisions : 2.516.290

Réalisations : 2.239.498

(Ecart) : - 11 %

B. Exploitation : 1990

Chiffres d'affaires : prévu : 866.000

Réalisés : 259.800

Cons.interm. : prévues : 585.000

Réalisées :

Valeur ajoutée : prévue : 281.000

Réalisée :

10.4. KARIMUNDA Leodemir : Projet d'élevage porcins

Lieu du Projet : ......Kanombe./Kigali-rural

Début de réalisation : 1985

Début d'exploitation : 1986

TRIF prévisionnel : 37 %

Emploi : 9

Investissement : 1.500.000

Prêt BRD : 1.200.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Prévisions : 1.500.000

Réalisations : -

B. Exploitation : 1990

Chiffres d'affaires : prévu : 1.000.000

Réalisés : 2.166.455

Cons.interm. : prévues : 364.200

Réalisées : 864.365

Valeur ajoutée : prévue : 635.800

Réalisée : 1.302.090

10.5. NDAYIZEYE Joachim: Projet d'élevage des volailles n° 1

Lieu du Projet : ............Kanombe./Kigali-rurale

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : 19 %

Emploi : 3

Investissement : 3.057.315

Prêt BRD : 2.300.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Prévisions : 3.057.315

Réalisations  : 3.663.019

B. Exploitation :1990

Chiffres d'affaires  : prévu :

Réalisés :

Cons.interm. : prévues :

Réalisées :

Valeur ajoutée : prévue :

Réalisée :

10.6. BANGAMWABO Stanislas : Projet d'élevage de volaille n° 2

Lieu du Projet : ...Kanombe./Kigali-rurale

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : 19 %

Emploi : 4

Investissement : 4.071.000

Prêt BRD : 2.300.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisés

263.000

302.293

+ 15

Constructions

1.600.000

1.192.735

- 25

Equipement

242.120

273.620

+ 13

Matériel roulant

400.000

400.000

 

Fond de roulement

1.439.506

2.156.561

+50

Divers et imprévu

126.374

-

-

Total

4.071.000

4.325.209

+ 6

 
 
 
 

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des archives du projet d'élevage de volaille des promoteurs et de la B.R.D.

B. Exploitation : 1990

Chiffres d'affaires : prévu : 6.856.000

Réalisées : 5.355.981

Cons.interm. : prévues : 3.371.000

Réalisées : 3.288.823

Valeur ajoutée : prévue : 3.485.000

Réalisée : 2.067.158

Cash-flow net : prévu : 2.910.643

Réalisé : 1.684.515

10.7. GASHUGI Michel : Projet d'élevage apicole n° 1

Lieu du Projet : ...Bicumbi /Kigali-rurale

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : 17 %

Emploi : 2

Investissement : 1.675.626

Prêt BRD : 1.200.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Prévisions : 1.675.626

Réalisations : 1.637.346

B. Exploitation : 1989

Chiffres d'affaires : prévu : 120.000

Réalisés : 60.000

Cons.interm. : prévues : 37.500

Réalisées : 25.000

Valeur ajoutée : prévue : 82.500

Réalisée : 35.000

10.8. KABERA Athanas : Projet d'élevage apicole n° 2

Lieu du Projet : ...Bicumbi/Kigali-rurale

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : 17 %

Emploi : 5

Investissement : 1.992.000

Prêt BRD : 1.500.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisés

122.000

59.840

- 51

Constructions

880.000

696.050

- 21

Achat ruches

530.000

481.900

- 9

Equipement

25.000

25.000

-

Matériel et outillage

117.000

45.850

- 61

Fond de roulement

218.500

119.300

- 45

Divers et imprévu

99.500

-

 

Total

1.992.000

1.427.940

- 28

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

B. Exploitation : données non disponibles

Annexe n° 11

Les projets d'artisanat

Les Informations ci-dessous ont été recueillies à partir des archives des projets financés par la BRD lors de nos enquêtes auprès des promoteurs des projets.

11.1. SEYANZE Dominique Projet de menuiserie n°1

Lieu du Projet : Tare /Kigali-Rurale

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : 27 %

Emploi : 7

Investissement : 2.600.000

Prêt BRD : 2.000.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisés

162.922

171.926

+ 6

Constructions

400.000

699.416

+ 75

Matériel de bureau

80.000

26.628

+ 67

Equipement

1.500.000

2.069.825

+ 38

Matériel et outillage

140.000

258.425

+ 85

Fond de roulement

200.000

162.079

- 19

Divers et imprévu

117.078

.-

-

Total

2.600.000

3.388.299

+ 30

. Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

B. Exploitation : 1989

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Chiffres d'affaire

2.200.000

1.317.000

- 40

Cons. Intermédiaire

1.061.000

1.059.000

- 0.2

Valeur ajoutée

1.139.000

258.000

- 77

Autres charges de gestion

442.000

216.000

- 51

Cash-flow brut

697.000

42.000

-94

Atres charges d'exploitation

499.000

503.000

+ 0.80

Résultat d'exploitation

248.000

- 461.000

-286

Cash-flow net

548.000

- 129.000

-124

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

11.2. KABERA Josias : Projet de menuiserie n°2

Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-Ville

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : 29 %

Emploi : 12

Investissement : 8.357.000

Prêt BRD : 4.270.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisés

240.000

240.760

+ 0.3

Terrains

226.000

193.775

- 14

Constructions

2.310.000

2.431.575

+ 5

Matériel et mobilier

100.000

191.775

+ 92

Equipement de production

1.760.000

1.851.775

+ 5

Fond de roulement

3.570.000

3.411.775

- 4

Divers et imprévu

151.000

-

-

Total

8.357.000

8.331.435

- 0.4

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

B. Exploitation :1990

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Chiffres d'affaire

13.919.000

23.428.000

+ 68

Cons. Intermédiaire

9.206.000

18.026.000

+96

Valeur ajoutée

4.713.000

5.402.000

+ 15

Autres charges de gestion

850.000

1.816.000

+ 114

Cash-flow brut

2.471.000

2.956.000

+ 19

Résultat avant impôt

2.471.000

1.140.000

- 53

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

11.3 NGIRABAKUNZI Jacques: Projet de construction métallique n°1

Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : 24 %

Emploi : 10

Investissement : 53.776.000

Prêt BRD : 12.000.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisés

711.000

793.520

+ 11

Matériel roulant

4.275.000

4.345.000

+ 2

Constructions

24.700.000

25.588.441

+ 4

Mobilier de bureau

289.000

289.000

0

Equipement de production

7.676.000

8.623.301

+ 12

Fond de roulement

16.125.000

17.675.000

+ 28

Total

53.776.000

57.314.262

+ 7

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

B. Exploitation : 1989

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Chiffres d'affaire

26238284

 
 

Cons. Intermédiaire

20136776

 
 

Valeur ajoutée

6191508

 
 

Charge d'exploitation

3646482

 
 

Résultat brut d'exploitation

2545026

 
 

Résultat net

2545026

 
 

Amortissements

56820

 
 

Cash-flow net

261846

 
 

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

11.4. BUSHAYIJA Léonard : Projet de construction métallique n°2

Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : 20 %

Emploi : 11

Investissement : 27.725.000

Prêt BRD : 15.400.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisés

1.732.000

2.507.000

+ 45

Terrain

60.000

60.000

0

Constructions

9.662.000

9.662.000

0

Mobilier

153.000

153.000

0

Equipement de production

7.026.000

10.330.000

+ 47

Fond de roulement

8.676.000

8.676.000

0

Divers et imprévus

116.000

116.000

0

Total

27.725.000

31.804.000

+ 92

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

B. Exploitation : 1989

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Chiffres d'affaire

83.580.000

41.306.000

- 50

Cons. Intermédiaire

69.893.000

31.770.000

- 54

Valeur ajoutée

13.687.000

9.536.000

- 30

Autres charges d'exploitation

2.554.000

4.393.000

+ 72

Cash-flow brut

11.133.000

5.143.000

- 54

Autre charges de gestion.

3.148.000

2.911.000

- 75

Résultat net avant impôt

7.985.000

2.232.000

- 72

Résultat net

4.277.000

1.401.000

- 67

Cash-flow net

6.362.000

2.958.000

- 53

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

Annexe n° 12 

Les services

Les Informations ci-dessous ont été recueillies à partir des archives des projets financés par la BRD lors de nos enquêtes auprès des promoteurs des projets.

12.1. IMPRIMERIE DE KIGALI : Projet d'imprimerie

Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 39

Investissement : 86.274.510 -

Prêt BRD : 44.000.000

B. Exploitation : 1990 (en milliers de frw)

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Chiffres d'affaire

69.066

31.152

- 55

Cons. Intermédiaire

17.175

3.538

- 79

Valeur ajoutée

51.891

27.614

- 47

Résultat brut

12.680

6.666

- 47

Cashflow net

11.460

11.368

- 1

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

12.2. SOREVERWA : Projets de garage n° 1

Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 18

Investissement : 18.610.400

Prêt BRD : 10.000.000

12.3. NSENGIMANA Déo: Projets de garage n° 2

Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 10

Investissement : 11.392.012

Prêt BRD : 8.300.000

12.4. Dr. HABIMANA Jean : Cabinet médical n° 1

Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 5

Investissement : 7.062.078

Prêt BRD : 3.000.000

A. Programme d'investissement

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Construction

5.245.850

4.622.596

- 12

Equipement de labo

454.000

754.000

+ 66

Fonds de roulement

1.099.936

1.255.909

+ 14

Divers

262.292

-

-

Total

7.062.078

6.632.505

- 5

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

12.5. Dr. NIYITEGEKA Vincent : Cabinet medical n° 2

Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 6

Investissement : 10.000.000

Prêt BRD : 7.480.000

A. Programme d'investissement

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisés

1.363.000

821.972

- 40

Constructions

5.300.000

6.621.232

+ 24

Matériel

1.127.000

1.494.151

+ 32

Matériel roulant

1.054.000

1.241.526

+ 17

Fonds de roulement

850.000

789.858

- 8

Divers

306.000

-

-

Total

10.000.000

10.968.739

+ 9

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

B. Exploitation : 1990 (en milliers de frw)

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Produits

4.175

1.523

- 64

Cons. Intermédiaires

381

.107

- 0.3

Valeur ajoutée

3.794

1.416

- 63

Autres charges de gestion

1.294

1.429

+ 10

Cash-flow brut

2.500

- 15

- 100

Autres charges d'exploitation

2.212

1.917

- 13

Résultat d'exploitation

288

-1.930

- 770

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

Annexe n° 13

L'industrie

Les Informations ci-dessous ont été recueillies à partir des archives des projets financés par la BRD lors de nos enquêtes auprès des promoteurs des projets.

13.1. ZEM Industries : Projet de fabrication de fils électriques

Lieu du Projet : Gikondo/Kigali-ville

Début de réalisation : 1989

Début d'exploitation : 1990

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 45

Investissement : 153.000.000

Prêt BRD : 70.000.000

A. Programme d'investissement

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisés

8.500.000

9.306.796

+ 9

Constructions

51.000.000

53.496.250

+ 5

Matériel de production

50.000.000

57.794.317

+ 16

Matériel roulant

7.000.000

1.925.500

- 72

Mobilier

2.000.000

6.733.341

+ 236

Fonds de roulement

30.150.000

27.754.863

- 8

Divers

6.350.000

-

-

Total

153.000.000

157.008.067

+ 3

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

B. Exploitation : 1990 (en milliers de frw)

Postes

Prévisions

Réalisations

Produits

 

151.178.847

Cons. Intermédiaires

 

128.077.107

Valeur ajoutée

 

23.101.740

Charges et pertes diverses

 

.959.414

Résultat brut

 

- 10.638.860

Résultat net

 

- 10.020.191

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

13.2. OVIBAR : fabrication de vins, jus et luqueurs de banane

Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 55

Investissement : 250.000.000

Prêt BRD : 120.000.000

.

13.3. SORWATOM : fabrication de concentrés de tomates

Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 51

Investissement : 150.500.000

Prêt BRD : 65.000.000

13.4 : SRB : Fabrication de piles électriques

Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 54

Investissement : 412.624.717

Prêt BRD : 174.000.00

A.Programme d'investissement

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisés

31.775.000

59.657.961

+ 88

Constructions

125.075.500

126.962.117

+ 2

Equipement

149.184.702

155.981.940

+4

Outillage

6.150.000

866.600

- 86

Matériel roulant

11.400.000

14.020.287

- 23

Mat.& Mob de bureau

2.600.000

2.301.115

- 12

Mobilier d'habitation

.-

1.740.742

+ 100

Fonds de roulement

75.168.953

14.017.426

- + 100

Divers

11.270.512

.-

-

Total

412.624.717

501.521.188

+ 22

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

13.5. SIEVA : fabrication d'emballages imprimes en cartons

Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 53

Investissement : 159.893.415

Prêt BRD : 60.000.000

A. Programme d'investissement

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Constructions

47.791.007

47.791.007

0

Equipements

65.227.216

65.227.216

0

Matériel roulant

1.869.472

1.869.472

0

Fonds de roulement

43.779.466

43.336.490

- 1

Divers et imprévu

1.226.254

1.683.454

+ 37

Total

159.893.415

159.907.639

+ 0.01

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

13.6. PROMETAL : fabrication de treillis et clous

Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 50

Investissement : 49.976.250

Prêt BRD : 40.000.000

A. Programme d'investissement

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecarts %

Frais immobilisés

3.050.000

3.050.250

+ 0.008

Constructions

20.000.000

22.947.848

+ 14

Equipements

18.218.000

18.218.000

-

Matériel et mobilier

100.000

150.000

+ 50

Fonds de roulement

6.658.000

6.658.000

-

Divers et imprévu

1.950.000

-

-

Total

49.976.000

51.024.098

2.1

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

13.7. SOPABU : Projet de fabrication d'aliments pour bétail

Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 69

Investissement : 109.292.826

Prêt BRD : 66.000.000

13.8. CERAGIS : Projet de fabrication des objets en céramique

Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : -

Emploi  : 57

Investissement : 69.870.000

Prêt BRD : 24.500.000

A. Programme d'investissement

Postes

Prév. initiales

Nouvelles prévisions

Frais immobilisés

6.081.860

24.195.771

Terrains & constr.

11.667.200

10.735.476

Equipements

40.182.000

63.040.493

Mobilier et outillage

4.053.000

3.378.000

Matériel roulant

1.600.000

2.000.000

Fonds de roulement

2.247.007

2.893.163

Divers et imprévu

3.295.553

-

Total

69.870.000

106.242.903

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

13.9. BASIMBIZI Emmanuel : Fabrication de lampes fluorescentes

Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 49

Investissement : 2.930.000

Prêt BRD : 1.200.000

A. Programme d'investissement (en frw)

Postes

Prévisions

Réalisations

Ecart (%)

Frais immobilisés

1.670.000

1.890.802

+ 13

Constructions

 
 
 

Equipements

170.000

418.801

+ 146

Mobilier et materiel de bureau

200.000

54.500

- 73

Fonds de roulement

855.000

5.317.016

+ 521

Divers

35.000

-

- 100

Total

2.930.000

7.559.070

+ 158

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

B. Exploitation

Chiffre d'affaires prévu  : 5.997.000

Cons. Intermédiaire : 5.555.082

Valeur ajoutée prévue : 440.918

13.10. COTRACO : Projet de fabrication des produits en béton

Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville

Début de réalisation : 1988

Début d'exploitation : 1989

TRIF prévisionnel : -

Emploi : 48

Investissement : 87.786.312

Prêt BRD : 25.000.000

A. Programme d'investissement (en milliers de frw)

Postes

Prévu. initiales

Nouvelles prévisions

Frais immobilisés

4.063

8.793

Terrain

403

3.320

Constructions

39.710

42.715

Equipements

26.654

31.513

Matériel de manutention

1.000

1.000

Matériel roulant

1.999

1.999

Mobilier de bureau

383

383

Fonds de roulement

10.773

14.573

Divers et imprévu

6.651

1.354

Total

87.786

105.650

Source : Tableau dressé par l'auteur à partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.

* 6 GRAWITZ, M, Méthodes des sciences sociales, Edition DALLOZ, Paris, 1990, p. 344.

* 7 ROSTOW, W., les étapes de la croissance économique, Le Seuil, Paris, 1963, p. 183.

* 8 MUGESERA A ., Le sous développement n'est pas ce que l'on croit « in LE COOPERATEUR TRAFIPRO, Kigali, 1981, pp. 174-175.

* 9 HIGGINS, A., Economic development, the institute of Economic Affairs, London, 1983, p. 39.

* 10 SACHS, I., Pour une économie politique du développement. Etude de planification traduit de

l'anglais par B. Bronstein Vinaver, Frammarion, Paris, 1977, p. 307.

* 11 KUZNETS, S., Economic Growth of Nations : Total output and production structure, Harvard University Press, Mass, 1989, p. 135.

* 12 SYRIQUIN, M., «Croissance économique, changement structurel en Colombie : une comparaison

International » in Revue Tiers-monde, N° 115, juillet - septembre, 1988, pp. 481- 492

* 13 PERROUX, F., L'Economie du XX e siècle, PUF, Paris, 1969, p. 51.

* 14 I.E.B.F., Les banques de développement dans le monde, Tom 1, Dunod, Paris, 1968, p. 15.

* 15 SPIRO, M., Les banques de développement et les crédits aux petits producteurs en Afrique noire et en

Amérique du Sud, Economica, Paris, 1967, p. 16.

* 16 BAUDOUIN, R., Les banques de développement en Afrique, PUF, Paris, 1964, p. 31.

* 17 GUILLOMONT, P., Economie du développement : le sous-développement, PUF, Paris, 1985, p. 50.

* 18 ORSINGER, R. , Les banques dans le monde, Layot, Paris, 1964, p. 86.

* 19 ORSINGER, R., op. cit, p. 96.

* 20 I.B.R..D., Rapport annuel 1970, Washington D.C., p. 12.

* 21 Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE , Rapport du Président du

C.A.D. ; Paris, 1977, p. 106.

* 22 B.R.D., Op. cit , pp. 5 -6.

* 23 BIMENYIMANA, P., Evolution du système économique au Rwanda 1900-1994, du collectivisme

Rwandais au capitalisme du type occidental, Mémoire, Histoire, UNR, Butare,

Novembre 1999, p. 71.

* 24 BANQUE NATIONALE DU RWANDA, Rapport d'activités, 1972 - 1980, p 12.

* 25 ZIGIRANYIRAZO, P., Eléments de stratégie de décentralisation administrative au Rwanda, ENAP,

QUEBEC, 1987, p. 1.

* 26 Président KAYIBANDA Grégoire, Discours du 1er juillet 1962 tiré de GATERA, F., Stratégie de

Développement sous les deux Républiques in Cahiers du centre de gestion des conflits : Rwanda,

Identité et Citoyenneté, série n° 7, UNR, Butare, 2003, p. 172.

* 27 Ex Président KAYIBANDA Grégoire, Discours du 1er juillet 1963 tiré de GATERA, F., op cit, p. 172.

* 28 GATERA, F., Stratégie de développement sous les deux Républiques in Cahiers du Centre de Gestion

des Conflits : Rwanda, Identité et Citoyenneté, série n° 7, UNR, Butare, 2003, p. 172.

* 29 Président KAYIBANDA Grégoire, Discours du 1er mai 1965 tiré de GATERA, F., op cit., p. 172.

* 30 Président KAYIBANDA Grégoire, Discours du 15 avril 1966 tiré de GATERA, F., op cit., p. 173.

* 31 GATERA, F., op cit., p. 177.

* 32 RENARD, P ; Création d'une banque de développement au Rwanda, Ministère de la Coopération de la

République Française, Paris, août, 1964, p.12

* 33 MNISTERE DU PLAN : Secrétariat d'Etat au plan national de développement : rapport d'exécution

du premier plan quinquennal du développement économique et social du

Rwanda (1966-1970), secrétariat du MINIPLAN, Kigali, 1971, p. 4.

* 34 PATERNOSTRE DE LA MAIRIEU, LE RWANDA, son effort de développement, A-DEBOECK,

Bruxelles, 1983, p. 323.

* 35 GAPYISI,E «Perspective de l'Economie Rwandaise», in Dialogue n°83, de février 1980, p. 31.

* 36 PATERNOSTRE DE LA MAIRIEU, op cit, p. 318.

* 37 PATERNOSTRE DE LA MAIRIEU, op cit, pp 330-331

* 38 BANQUE MONDIALE , Les besoins financiers de l'ajustement dans la croissance en Afrique

Subsaharienne, 1970-1980, p.160 cité par BRD, Rapport d'activité 1970,

Kigali, p. 10.

* 39 MUGASERA, A., L'économie coloniale et post colonial, in Rapport de synthèse du séminaire sur

l'histoire du Rwanda, Département d'histoire, Butare, Décembre 1998, p. 11.

* 40 MUGESERA, A. op. cit., p.13.

* 41 MINISTERE DU PLAN, Comptes économiques internationaux, 1967-1970, Kigali, août 1970, p. 6.

* 42 MNISTERE DU PLAN , Rapport d'exécution du premier plan quinquennal du développement

économique et social du Rwanda (1966-1970), secrétariat du MINIPLAN,

Kigali, 1971, p. 485.

* 43 BANQUE NATIONALE DU RWANDA, Rapport d'activités 1964-1971, p. 14.

* 44 République Rwandaise, Etude de Développement, Plan intérimaire d'Urgence, Ministère du plan,

Kigali, p.19.

* 45 HATEGEKIMANA, A., Effet compare des subventions directes et du code des investissements sur

L'équilibre budgétaire et les investissements prives au Rwanda, Mémoire,

UNR, Butare, 1987, p. 69.

* 46 NTAKIRUTIMANA, J.D., « Vingt ans de développement », in Dialogue, n° 92, mai - juin, 1982,

p. 120.

* 47 HATEGEKIMANA, A ; op. cit p. 86.

* 48 B.R.D., Rapport d'activité : Bilans et Perspectives 1968-1987, décembre 1988, p. 10.

* 49 B.R.D., op. cit., p. 12.

* 50 BRD, Audit de la stratégie et perspective à moyen terme, Kigali, octobre 1989, p. 6.

* 51 BRD, Op Cit .p. 7.

* 52 BRD, Audit de la stratégie et perspective à moyen terme ,.op cit , p 8

* 53 BRD, Rapport d'activités 1970, décembre 1970, p. 30.

* 54 BRD, Rapport d'activités : Bilans et Perspectives :1968- 1988, décembre 1988, pp. 32-33.

* 55 B.R.D., Rapport d'activités 1969, décembre 1969, p 10.

* 56 B.R.D., Rapport annuel, programme opérationnel 1987-1991, Kigali, Novembre 1987, p.26

* 57 B.R.D. Rapport d'Activités : Bilans et perspectives 1968-1987, Décembre 1988, pp.36-38

* 58 Informteur n° 6

* 59 RUBULIKA, J,P., Analyse de la politique de la Banque Rwandaise de Développement en matière de

prêts eux PME, Mémoire,SESG, UNR, Burare, Septembre, 1989, P.35

* 60 Informateur n° 9

* 61 Informateur n°10 de la B.R.D.

* 62 RUBULIKA, J P, op cit p 71

* 63 Idem,p 72

* 64 RUBIRIKA. P, op cit, p78

* 65RUBULIKA, J P, op cit, p. 80.

* 66 Informateur n°1

* 67 FITOUSSI, I., PME face à sa banque, Performant, Paris 1987, p. 98, cité par RUBULIKA, JP, op cit

p. 81.

* 68 Petit projet : dont l'investissement était inférieur à 15 millions de frw

Projet moyen : dont l'investissement était compris entre 15 millions et 75 millions de frw.

* 69 Certains postes faisaient baissées les investissements, d'autres les faisaient augmenter, d'où une variation pouvant être négative ou dépasser 100 %

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