INTRODUCTION GENERALE
1. Problématique
La majorité des personnes, surtout dans les pays en
voie de développement, n'arrivent pas encore à comprendre
l'utilité des institutions financières tant au niveau
d'intérêt général qu'individuel. Dans le souci de
rendre plus compréhensible le sens profond de notre sujet, il convient
d'en expliquer les termes clés.
1.1. 1. Définition du concept
«Banque»
La banque, d'après le dictionnaire économique et
financier « est une entreprise qui fait profession habituelle de
recevoir du public, sous forme de dépôts ou autrement, des fonds
qu'elle emploie pour son propre compte en opérations d'escomptes, en
opérations de crédits ou en opérations financières.
» 1(*)
La B.R.D. a défini les banques comme étant
« les institutions financières qui reçoivent
habituellement des fonds du public dont ils peuvent être disposés
par chèque ou virement.»2(*)
On notera que dans l'ensemble, parmi les institutions
financières qualifiées de «banque» quelques
établissements ne répondent pas exactement à cette
définition ; c'est le cas de la banque centrale qui ne
reçoit pas de fonds du public, ni même des banques d'une
manière générale ainsi que de certaines banques de
développement qui ne reçoivent pas non plus, de fonds du
public.
Pour être plus précis, notre sujet nous
amène à faire encore une nette distinction entre le terme
«banque» que nous venons de définir ci-haut et
«institution financière ».
B. YVES et J.C. COLLI définissent les institutions
financières comme étant « les agents dont la
fonction principale est d'effectuer des opérations avec les agents dont
la fonction principale est de produire ou de consommer. » 3(*) Autrement dit, ce sont les
intermédiaires financiers dont la fonction principale n'est pas de
créer la monnaie mais de consentir des crédits à moyen et
long terme et de financer les investissements.
La B.R.D. a essayé aussi de définir les
institutions financières en ces termes : « sont
considérées comme institutions financières, toutes les
personnes physiques ou morales qui effectuent habituellement des
opérations de crédits, quel qu'en soit le terme notamment sous
forme de prêts, d'avances, de garanties, de prises en pension ou
d'escompte d'effets publics ou de commerce, de financement de ventes à
crédit et de crédit-bail ou ; qui reçoivent
habituellement du public des fonds sous forme de dépôts, de
prêts ou autrement à charge de les restituer.» 4(*)
En effet, certains langages tentent de parler d'institutions
financières bancaires soit, en termes précis «des
banques» ou institutions monétaires et, d'institutions
financières non bancaires soit « les institutions
financières » au sens strict défini ci-dessus.
Enfin, à la lumière de ce qui
précède, la banque de développement s'inscrit dans le
cadre d'une institution financière.
Voilà pourquoi l'on peut remarquer, à
première vue, que les institutions financières
s'intéressent uniquement aux opérateurs économiques et
ignorent la part importante des paysans agriculteurs-éleveurs. Pourtant
la contribution de ces derniers au développement est
prépondérante dans un pays où l'économie est
basée sur l'agriculture et l'élevage comme c'est le cas pour le
Rwanda.
Ainsi, au lendemain de l'approbation légale, le 4
août 1967, du premier plan de développement dénommé
«Etude de développement plan intérimaire
d'urgence» portant sur la période de 1966 à 1970, fut
créée la Banque Rwandaise de Développement (B.R.D.)
conçue comme un instrument de mise en oeuvre de la politique
gouvernementale en la matière. La B.R.D. focalise son action dans les
secteurs prioritaires du développement national, plus
particulièrement l'industrie, le commerce, l'agriculture,
l'élevage, l'artisanat, l'hôtellerie, le tourisme et divers
services d'appui à la production.
Cependant, certains écrivains mettent en
évidence, de façon explicite, l'inadaptation des banques de
développement en général face au système de
développement économique et social attendu. Selon P. HUGON «
les banques de développement avec des lignes de crédit qui
leur sont ouvertes par les bailleurs de fonds étrangers pour financer
les investissements du secteur privé, accusent une dégradation de
leur situation financière et des opérations non conformes
à leur vocation. [...] de plus, leur expérience sur le
terrain de la déspécialisation, en adoptant le statut de banque
universelle, a été des plus décevantes.
»5(*)
Depuis 1969, la B.R.D. a financé beaucoup des projets,
et pour des montants considérables. La plupart ont bien
fonctionné et dégagé des bénéfices
importants et sont parvenus à rembourser les prêts consentis.
Mais aussi certains d'entre eux ont rencontré des difficultés qui
les ont conduits à l'abandon suite à l'incapacité de
remboursement des prêts.
Eu égard à ces constatations, nous pouvons nous
poser la question de savoir si la B.R.D. est parvenue à accomplir sa
mission en répondant favorablement à toutes les demandes
d'intervention. Si oui, d'où sont provenus alors les échecs des
projets financés par cette banque ? Les prêts consentis
ont-ils été utilisés rationnellement et suivant une bonne
étude de faisabilité ?
Tels sont les genres de questions que se pose toute
institution bancaire qui désire naturellement rendre un service maximum
à ses clients et récupérer tous les fonds
prêtés. Elles constituent également la base de notre
travail : « La B.R.D et son .rôle dans le
développement économique et social au Rwanda ».
2. Hypothèse du travail
La pertinence de questions évoquées ci-dessus
nous obligera de vérifier les probabilités suivantes :
§ Les échecs des projets financés par la
B.R.D. résultaient du mauvais fonctionnement des services de cette
banque ;
§ La mauvaise élaboration d'études de
faisabilité et l'utilisation abusive des prêts accordés par
la B.R.D. étaient le résultat des écarts entre les
prévisions et les réalisations des projets financés.
3. Choix et intérêt du travail
Le choix de ce thème n'est pas un fait du hasard.
Notre ambition était, d'abord de mettre en pratique nos connaissances
théoriques et surtout d'acquérir une base économique plus
ou moins solide qui nous permettra au cours de notre vie de pouvoir
interpréter et analyser sous l'angle historique des questions d'ordre
économique et social que notre pays a connues.
Ensuite, grâce à ce travail, nous avons voulu
nous rendre compte si la B.R.D est parvenue à réaliser ses
objectifs.
Enfin, ce travail est une contribution pour la population
rwandaise en général et plus particulièrement pour les
anciens et nouveaux promoteurs des projets de la B.R.D., reflétant les
difficultés rencontrées par les projets qui ont été
financés par celle-ci.
4. Objectifs du travail
Les objectifs de ce travail consistent à :
· Décrire les activités de la B.R.D. dans
une perspective historique ;
· Analyser le niveau de contribution des interventions de
la B.R.D. dans différents secteurs de la vie économique et
sociale du pays ;
· Relever à travers une enquête
auprès de la B.R.D. et des promoteurs des projets, les
difficultés rencontrées et les solutions trouvées au cours
de leur exécution.
5. Limites du sujet
Sur le plan spatial, notre travail a porté
spécifiquement sur les projets financés par la B.R.D. qui se
trouvaient dans la ville de Kigali et les environs (Kigali rural). Sur le plan
temporel, il a été effectué sur la période allant
de 1968, année au cours de laquelle ladite banque a commencé ses
activités jusqu'en 1990 où elle a traversé des moments
critiques, caractérisés par les difficultés de
recouvrement et la baisse des opérations d'investissements.
5. Cadre méthodologique
Il est toujours impérieux de faire un bon choix des
méthodes et techniques afin de pouvoir réaliser un travail
scientifique. Selon M. GRAWITZ la méthode est définie
comme « l'ensemble des opérations sciemment
coordonnées par lesquelles une discipline cherche à atteindre les
vérités qu'elle poursuit, les démontre et les
vérifie. »6(*)
En effet, grâce à la méthode historique,
nous avons pu démontré l'évolution des interventions de la
B.R.D. dans le développement économique et social du Rwanda.
Aussi la méthode statistique nous a été utile dans la
présentation graphique de différentes données
quantitatives pour la détermination de tendance d'évolution.
Nous nous sommes également servi des techniques
suivantes :
- La technique documentaire nous a permis de collecter et
d'exploiter la documentation écrite en rapport avec notre sujet ;
il s'agit de mémoires, des rapports, des revues et des articles.
- La technique d'enquête orale nous a aidé
à recueillir les informations auprès des employés de la
B.R.D. et des bénéficiaires de ses crédits en guise de
complément à la documentation écrite.
7. Difficultés rencontrées
La principale difficulté butée est
l'indifférence des agents de la B.R.D. ; l'autre difficulté est
simplement le manque de classement d'archives surtout chez les promoteurs des
projets. La troisième difficulté était d'ordre financier
pour la réalisation de ce travail. Néanmoins, nous les avons
surmontées grâce à notre qualité
d'intrépidité, de patience, de courtoisie et d'écoute.
8. Structure du travail
Notre travail dispose de trois chapitres hormis l'introduction
et la conclusion : le premier chapitre traite les définitions des
concepts fondamentaux. Ce chapitre défini au sens large les concepts
banque, développement ainsi que les banques de développement.
Le deuxième chapitre fait état de lieu de l'environnement
économique du Rwanda et présentation de la BRD. Comme ce titre
l'énonce, ce chapitre donne les réalités dans
différents secteurs de l'économie du Rwanda quelques
années avant la création de la BRD et montre les raisons qui ont
milité à la création de cette institution
financière de développement. Ce chapitre décrit la B.R.D.
à sa création et parle de son mode de fonctionnement, de ses
interventions auprès des projets de développement
économique et social du pays et des facteurs limitatifs de
l'accélération du rythme d'accroissement des interventions de
cette banque. Enfin le troisième fait l'analyse des performances des
certains projets financés par la B.R.D. de 1986 à 1990. Ce
chapitre montre clairement les projets de développement
économique et social et leurs résultats.
CHAP.I. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DU RWANDA
ET
PRESENTATION DE LA B.R.D
Les termes «Développement»
et «banque de développement» méritent
aussi d'être définis au commencement de ce premier chapitre afin
de bien harmoniser notre sujet.
1.1.2. Définition du mot
«Développement »
La fréquence des débats actuels sur le concept
«développement» témoigne d'une grande
diversité des définitions données à ce
phénomène par différents auteurs et théoriciens, en
fonction du courant dont ils relèvent ou de l'opinion personnelle de
chacun d'eux. Plusieurs théoriciens cherchent à circonscrire le
phénomène du développement grâce à des
«indicateurs» qu'ils jugent significatifs tandis que
d'autres remettent en cause la pertinence de ces mêmes indicateurs.
Nombreux sont ceux qui, à l'exemple de ROSTOW «
pense que le processus de développement est
«unilinéaire» et par conséquent, tous les pays doivent
nécessairement suivre le cheminement qui a permis aux pays
industrialisés d'accélérer leur croissance
économique. » 7(*)
Ce courant a largement inspiré les politiques de
développement adoptées par la plupart des pays du tiers monde,
lors de leur accession à l'indépendance au cours des
années soixante. Les maigres résultats atteints par ces
politiques incitent les analystes du développement à
discréditer l'approche théorique qui les a inspirée. Le
principal reproche adressé à ces modèles de
développement est de ne pas être endogènes mais
plutôt tournés vers les intérêts des anciennes
métropoles.
D'après A.MUGESERA le développement
endogène pourrait être perçu comme « un
modèle qui serait décidé et réalisé par
l'ensemble de la population, à partir de son environnement propre,
libérant de toute domination intérieure et extérieure,
répondant essentiellement à ses propres besoins tels qu' elle les
exprime, inventant dans toute la mesure du possible ses solutions propres,
réalisant une évolution de sa culture selon son propre mouvement
et intégrant les apports extérieurs techniques et autres, en
fonction de ses propres exigences. » 8(*)
Nombre des théoriciens présentent le
développement endogène ou autocentré comme un
modèle de remplacement de stratégies traditionnelles
d'industrialisation, fondées sur la promotion des exportations et des
industries d'import-substitution. Mais, qu'il soit endogène ou non, le
développement reste un concept dont la signification est très
complexe. Pour les uns, le concept «développement» a
pour principale expression la «croissance
économique». Pour A. HIGGINS, le développement est
« un accroissement manifeste dans le revenu moyen par tête,
diffusé largement parmi les groupes professionnels et sociaux
(occupation and income groups), qui dure au moins deux
générations et devient cumulatif. »9(*) Tandis que d'autres
insistent plutôt sur le caractère global de ce
phénomène car, comme le signale I. SACHS, « la seule
croissance économique, même rapide n'apporte pas des solutions aux
problèmes sociaux, n'élimine pas la misère et le
chômage. » 10(*)
Le terme «développement» a souvent
de similitude avec celui de «croissance» et certains auteurs
mettent des relations d'interdépendance entre ces deux concepts au point
qu'un lecteur non avisé risquerait de confondre les deux notions.
S.KUZNETS « reconnaît également
que certains changements structurels des institutions économiques mais
aussi des institutions sociales, et des croyances sont nécessaires car
sans cela, la croissance économique moderne serait impossible.
» 11(*)
Moshe SYRIQUIN présente le développement
comme « un ensemble interdépendant des processus de
transformation structurelle de longue haleine qui accompagne la croissance.
Pour lui, la croissance à long terme s'associe à une
transformation de la structure économique, elle-même
nécessaire à la poursuite de la croissance de plus, le
processus de la croissance économique moderne englobe les changements
qui surviennent au sein des institutions et entraînent des changements
structurels. » 12(*)
Au regard de ces définitions, nous pouvons dire que la
croissance est l'enrichissement d'un pays sur le plan économique tandis
que le développement est une appréciation qualitative, sur le
plan humain, de l'amélioration des conditions de vie d'une
population.
Le développement n'est pas la croissance dans la mesure
où il se fixe d'autres objectifs que la simple augmentation du PIB.
Dans plusieurs pays en développement, les taux de croissance annuel sont
souvent supérieurs à 50 %. Or, dans ces pays de nombreuses
couches de la population connaissent une forte dégradation de leur
niveau de vie. Il peut donc exister une croissance sans
développement.
Le problème qui se pose pour comprendre la notion de
développement est que toutes les sociétés ne poursuivent
pas les mêmes valeurs. Pour certaines, la croissance est le principal
moteur du développement, pour d'autres elle en est l'aboutissement.
Pour d'autres enfin, la croissance économique n'est que partie
intégrante du processus de développement dont la finalité
est la promotion du bien-être de la population concernée. Ce
point de vue se retrouve chez F.PERROUX qui définit le
développement comme « la combinaison des changements
mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire
croître, cumulativement et durablement son produit réel
global. »13(*)
Définition des banques de développement
Financer le développement consiste, d'après
l'Institut d'Etudes Bancaire et Financière « à
financer le processus qui engendre l'expansion au moyen d'opérations
commerciales à court terme et à financer la création des
structures nouvelles par les opérations financières à
moyen et à long terme.»14(*) De cela, les banques de développement sont
définies par MARCEL SPIRO comme « des institutions
financières autonomes, organisées dans les pays en voie de
développement avec l'appui d'organisations étrangères
d'assistance financière, avec l'objectif de prêter leurs fonds
dans tout projet du secteur privé jugé
désirable.» 15(*)
Le terme clé de cette définition est
«la désirabilité» qui montre que toutes les
institutions financières ont comme objectif de favoriser la production
à travers des investissements.
Pour ROBERT BAUDOUIN, les banques de développement
sont « celles dont l'activité principale est la prise de
participation dans les affaires existantes ou en formation et l'ouverture de
crédits sans limitation de durées aux entreprises publiques ou
privées bénéficient, ont bénéficié ou
doivent bénéficier de dites participations.» 16(*)
En définitive, si l'on considère les objectifs
d'une banque de développement, on pourrait essayer d'élaborer une
définition plus générale et qui cadre bien avec la mission
de notre banque de développement.
Une banque de développement est un organisme financier
autonome qui se propose de financer, de favoriser et d'aider toute
activité économique susceptible d'accroître directement ou
indirectement les revenus et le niveau de vie la population.
De ces définitions, la constatation suivante
s'impose : toute banque de développement est une institution
financière de développement mais toute institution
financière de développement n'est pas une banque de
développement.
Cependant, les activités jugées prioritaires ne
sont pas les mêmes dans tous les pays. En effet, le
sous-développement auxquels les banques de développement veulent
faire face est différemment analysé par les pays comme nous
l'apprend bien GUILLAUMONT qui définit le sous-développement
comme « une situation dans laquelle involontairement les besoins
fondamentaux de l'homme ne peuvent être satisfaits [...] c'est
le fait que tout ou partie de la population n'accède pas au minimum
vital ou encore que les coûts de l'homme ne sont pas
couverts.» 17(*)
Les besoins fondamentaux sont ceux qui sont communs aux hommes
de différentes cultures et civilisations : se nourrir, se soigner,
connaître mais aussi agir. En un mot besoin de vivre. Ce sont les
besoins physiques (santé, nourriture...) et psychiques (connaissance),
qui peuvent être satisfaits selon des modalités économiques
extrêmement variées. D'après la politique de l'Etat
rwandais, la création de la BRD était perçue comme la
solution majeure pour résoudre tous ces besoins de la population
considérés comme essentiels.
La doctrine de l'aide au développement est née
sur l'initiative du Président américain John F. Kennedy et fut
entérinée par la résolution 1710 de l'Assemblée
Générale de Nations Unies votée à
l'unanimité le 19.12.1961 ; cette résolution
déclarait « les années soixante (1961-1970)
première décennie du développement [...]
l'idée principale était de concentrer les efforts sur les
Etats nouvellement indépendants dont on venait de découvrir des
besoins urgents après des décennies de colonisation et
d'exploitation. Le «sous-développement» de nouveaux Etats fut
considéré comme un facteur de désordre,
d'insécurité voir de conflits. » 18(*)
Afin de réduire les inégalités
internationales, on reconnut la nécessité d'aide des pays
industrialisés envers les pays
«sous-développés.» Ce fut le début de
ce qu'on a appelé « la Doctrine de Coopération
Internationale au Développement. [...] Selon cette doctrine,
les Nations Unies demandaient aux pays riches de consacrer 1% de leur revenus
national à l'aide au développement des pays pauvres. »
19(*)
Les années soixante furent marquées par
l'accession massive des pays d'Afrique à l'indépendance. A
côté des problèmes habituels que connaissaient les jeunes
pays indépendants (inadaptation et inefficacité des structures
politiques et administratives, manque de personnel qualifié ...) la
situation globale du «Tiers Monde» en matière de financement
du développement était peu enviable.
Toutefois, les pressions exercées par les pays en voie
de développement ont poussé les pays riches à créer
plusieurs organismes internationaux d'aide au développement. Nous
pouvons citer entre autre l'Association Internationale de Développement
(A.I.D) et le Programme de Nations Unies pour le Développement (PNUD).
C'est dans ce contexte que furent créées les banques de
développement ayant comme but « l'utilisation des lignes
de crédits ouvertes par les bailleurs de fonds étrangers pour
financer les infrastructures nécessaires au développement
économique et social. Ces banques de développement ont
été créées pour lutter contre deux maux qui sont
d'une part, l'insuffisance d'épargne et le climat inflationniste qui
attire l'épargne existante vers des placements spéculatifs et,
d'autre part, la faible rentabilité des capitaux placés dans les
activités économiques primaire et secondaire due à des
méthodes de production peu rationnelle. » 20(*)
L'insatisfaction affichée par les pays en voie de
développement à l'égard des aides de la Banque
Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), des
organismes bilatéraux et multilatéraux de développement
face à la conviction toujours grandissante qu'avaient ces derniers pour
les aider efficacement, entraînèrent la nécessité
de créer des institutions régionales propres aux Etats du Tiers-
Monde. Ces institutions visaient à la fois à démultiplier
l'action du groupe de la banque mondiale en la régionalisant et pour ces
pays eux-mêmes de disposer des flux financiers. C'est dans ce contexte
estimons-nous, qu'il faudrait placer la création des banques
continentales, régionales et nationales de développement.
Au niveau continental, on pourrait citer la Banque
Interaméricaine de Développement créée le 9 avril
1959, la Banque Asiatique de Développement créée le 22
août 1966 et la Banque Africaine de Développement
créée le 1er juillet 1966.
Au niveau régional, la Banque Arabe pour le
Développement Economique en Afrique créée en janvier 1971,
la Banque Islamique de Développement créée en août
1974 et enfin, la Banque de Développement des Etats de Grands Lacs
créée le 9 septembre 1977. Au niveau national et plus
particulièrement dans les Etats Africains, on peut mentionner la Banque
Nationale pour le Développement Economique de Maroc créée
en 1959, la Banque Camerounaise de Développement créée en
1961 et la Banque Rwandaise de Développement créée le 5
août 1967 qui fait l'objet de notre travail.
Les banques de développement dont fait partie la BRD
ont un rôle à jouer sur le développement économique
et social d'un pays. Ce rôle se résume en ses termes :
21(*)d'abord canaliser un
certain montant d'épargne qui peut être d'origine nationale ou
étrangère. Ensuite, distribuer les fonds aux producteurs sous
forme de prise de participation au capital social d'entreprises ou encore, de
prêts en tenant compte de la rentabilité de l'investissement
à réaliser. Elles ont aussi le rôle de promotion,
c'est-à-dire qu'elles doivent former les entrepreneurs à bien
gérer les crédits. Elles doivent effectuer un suivi qui permet
d'éviter le détournement de la destination du crédit vers
la production des biens ou des services qui ne participent guère
à l'accroissement du revenu national. Enfin, les banques de
développement ont le devoir de s'assurer que les investissements
auxquels elles participent se traduiront par un accroissement effectif de la
production, de la productivité et bien entendu, du revenu
national.
1.1. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DU RWANDA
(1962-1968)
Lors de son accession à l'indépendance, le
Rwanda avait des problèmes de structure économique et sociale
à savoir :
les handicaps géographiques ou climatiques majeurs
(absence de littoral, sécheresse, inondation etc.) ;
la très forte proportion de la population vivant en
économie de subsistance ;
le fort accroissement démographique par rapport aux
surfaces cultivées ;
la productivité agricole extrêmement faible et
carence du soutien à l'agriculture, en particulier à
l'agriculture vivrière et à la production animale ;
le développement très limité de
l'artisanat et de l'industrie ;
la faiblesse des ressources financières internes du
pays, eu égard aux impératifs d'une politique de transformation
de structure économique et sociale ;
le cheptel trop mal exploité ;
l'importance accordée à la culture
bananière dont le rendement économique et social était
faible ;
un enseignement inadapté aux besoins du pays.
22(*)
Depuis 1962, le gouvernement de l'époque n'avait alors
d'autre choix que de se donner de forts moyens d'intervention afin de relever
ces défis et satisfaire au mieux les besoins fondamentaux de la
population.
Durant les cinq premières années de
l'indépendance (1962-1967), l'intervention de l'Etat dans
l'économie fut cependant minimale. Comme l'a noté P.
BIMENYIMANA « le Rwanda était préoccupé par
l'action politique sans une politique économique précise. Le
gouvernement de l'époque est, en effet, accaparé par des
problèmes de paix intérieure et par des impératifs
d'asseoir les institutions de la république [...] les
activités économiques étaient davantage
inspirées par la conjoncture du moment plutôt que par une
politique de développement bien étudiée. »
23(*)
Dès 1966, cependant, l'économie du Rwanda va
occuper une place importante dans la politique du gouvernement. Ceci se
traduit par l'adoption du premier plan quinquennal de développement du
Rwanda appelé «Etude de Développement Plan
Intérimaire d'Urgence» portant sur la période de 1966
à 1970. Selon ce plan, la politique du développement
économique et sociale devait s'orienter vers trois objectifs :
préparer l'indépendance
économique ;
faire face à la croissance démographique
et
assurer la promotion humaine. 24(*)
Le programme avait prévu que ce plan soit
financé par des ressources internes à raison de 31 % et par des
ressources externes à raison de 69 %. Par ailleurs, à cause de
nombreux facteurs d'incertitude et de l'absence d'informations statistiques
satisfaisantes, le premier plan intérimaire d'urgence n'a pas pu
dégagé des résultats positifs, comme le dit P.
ZIGIRANYIRAZO « le Rwanda est un pays unitaire qui connaît
des pratiques centralisatrices [...] les objectifs visés par le
plan intérimaire d'urgence, couvrant la période de 1962 à
1970, n'ont été réalisés que partiellement et,
parmi les raisons qui justifient cette faible performance, la connaissance
insuffisante des réalités locales ne peuvent être
négligées.» 25(*)
A côté de ce premier plan intérimaire
d'urgence, le Président Grégoire KAYIBANDA n'a pas cessé
d'exprimer, à travers des discours politiques, sa volonté de
promouvoir l'économie nationale. Le jour de l'indépendance, le
1er juillet 1962, le Président Grégoire KAYIBANDA
déclara « notre économie sera sociale suivant la
loi fondamentale que nous nous sommes fixée à savoir le
relèvement démocratique et harmonisé du niveau de vie des
masses populaires. » 26(*)
Le 1er juillet 1963, le Président
Grégoire KAYIBANDA, reprit le thème du développement et
fixa l'option à prendre en ce domaine « c'est en premier
lieu le développement démocratique de la vie
socio-économique du pays. Le gouvernement rwandais pense
réaliser un développement économique et social
démocratique, c'est-à-dire libérateur des masses.
» 27(*)
Jusqu'à cette date, Frederic GATERA a constaté
que le Président Grégoire KAYIBANDA n'avait pas pu afficher
clairement sa position à l'égard du socialisme ou du
capitalisme « à cette époque, il fallait
étaler ses convictions et choisir entre le capitalisme et le socialisme
car la qualité et le volume des aides extérieures en
dépendaient. » 28(*)
Ce n'est que le 1er mai 1965 que le
Président Grégoire KAYIBANDA se prononça pour le
socialisme. Il déclara « nous devons accepter une seule
voie, la voie socialiste, c'est-à-dire la voie démocratique
fraternelle. La démagogie capitaliste et bourgeoise détourne
cette voie par le moyen de la corruption mais ne surmonte pas les exigences de
l'avenir. Nous devons ensuite orienter sans énervement toutes les
organisations sociales dans l'unique et même sens de développement
démocratique, pacifique et fraternel du pays. » 29(*)
Vu l'effondrement de l'économie du pays face à
la croissance démographie élevée, accentué par la
réalisation tardive des projets inscrits au plan intérimaire
d'urgence 1966 - 1970, une série des mesures fut mise en application
pour palier à cette situation . A ce sujet, le Président
Grégoire KAYIBANDA déclara « vous n'ignorez pas
l'importance que revêtent pour notre pays la création et le
développement d'une industrie vraiment nationale ainsi que la
nécessité pour le gouvernement de disposer d'organismes nationaux
de financement propres à faciliter le démarrage de nos projets
industriels. »30(*) L'idée du Président à ce
propos, était de disposer des organismes nationaux de financement
susceptibles d'aider le gouvernement de l'époque à créer
et développer l'industrie afin de sortir le pays de la misère.
Mais la politique du développement économique exposé par
le Président Grégoire KAYIBANDA a hérité des
contraintes qui ont empêché ce dernier à réaliser
ses rêves. F. GATERA l'explique en ces termes « en
réalité, tout au long de son pouvoir, on remarqua un
décalage entre la pensée et la vision aigue de ce que devait
être le développement réussi d'une part, la réponse
réservée par les proches collaborateurs et la population d'autre
part [...] la sensibilisation de l'élite rwandaise a
été faible voire absente sur terrain et la population n'a pas
été mobilisée pour son propre terrain la quasi destruction
de l'infrastructure de lutte anti- érosive à travers tous le
pays, l'absence d'opérations immobilières, le monopole du
commerce extérieur et du transport international par des
étrangers. Les conséquences de ce courant furent la
baisse de l'encadrement de la population pour le développement, la
baisse du rendement des services gouvernementaux, la désorganisation des
activités économiques et la dégradation situation sociale
et politique et enfin l'appauvrissement de la population.»31(*)
En date du 11 mai 1966, le gouvernement rwandais a
chargé un groupe d'experts d'examiner les problèmes et les
modalités de création d'une banque de développement
susceptible de contribuer grandement au succès de la politique
nationale. Selon P. RENARD « la mise en oeuvre des ressources
potentielles du Rwanda exigeait la réalisation d'investissements
considérables que l'économie rwandaise n'était pas en
mesure de financer avant des longues années par un effort
d'épargne interne. Le recours à des capitaux extérieurs
importants et considérables même comparés au rythme annuel
des investissements ou encore au montant du revenu national s'imposait pendant
longtemps. Il était, au surplus indispensable d'accélérer
très fortement le rythme des investissements en vue d'apporter, sur le
plan économique, une réponse valable à la croissance
démographique extrêmement rapide du Rwanda.» 32(*)
La naissance de la BRD avait comme finalité de relever
les défis majeurs du développement économique au Rwanda
à travers différents secteurs économiques notamment les
secteurs primaire, secondaire et tertiaire, la situation financière, le
système monétaire et les investissements.
Jusqu'en 1968 l'économie du Rwanda comprenait :
un secteur primaire constitué essentiellement par
l'agriculture et l'élevage mais qui comprenait aussi l'extraction des
ressources minières ;
un secteur secondaire embryonnaire comprenant quelques
industries de transformation (agro-industrie) et quelques activités
artisanales ;
un secteur des services largement dominé par les
emplois de l'administration centrale (fonction publique).
2.1.1. Evolution du secteur primaire
L'économie rwandaise était dominée par
l'agriculture. Non seulement celle-ci occupait 93 % de la population active
mais elle contribuait beaucoup à la satisfaction des besoins
alimentaires et l'apport des cultures d'exportation représentaient
près de 60 % des devises étrangères.
L'agriculture rwandaise présentait une structure
duale : les cultures vivrières destinées essentiellement
à l'autoconsommation dans les ménages et les cultures de rente
destinées aux marchés et à l'exportation. Malgré
l'objectif de l'autosuffisance alimentaire, plusieurs fois exprimé par
les dirigeants de l'époque, en raison d'une population très dense
et d'une raréfaction des terrains cultivable, l'agriculture au Rwanda
resta caractériser par un système de petite exploitation du type
traditionnelle. La production agricole ne couvrait pas entièrement les
besoins de la population. Pendant longtemps les légumineuses
(haricots, petit pois etc.), les céréales (sorgho) ont
constitué la principale alimentation des rwandais. Cet aspect
n'était pas du ressort de la banque mais des services de promotion
agricole du gouvernement. Toutefois la BRD pouvait intervenir indirectement en
développant une production nationale d'engrais et en finançant la
construction de moyens de stockage de vivres. La jonction entre les
différentes récoltes étaient difficile et donnait lieu
à des spéculations sur le cours des produits, qu'une
régularisation des marchés pouvait été
réalisée par des organismes ad hoc. La figure suivante montre
l'évolution de la production agricole vivrière de 1959 à
1968.
Source : Diagramme dressé par l'auteur à
partir des données recueillies des archives de
République Rwandaise : Secrétariat d'Etat
au Plan National de Développement : Le produit intérieur
brut du Rwanda 1959-1968, novembre 1969, p. 1-7.
Aussi, l'annexe n°4 nous montre l'évolution
de la production agricole vivrière de 1959
à 1968.
Considérant l'évolution de la production
vivrière de la figure ci-dessus et les données chiffrées
dont nous disposons à l'annexe n°4, on constate que depuis 1959
jusqu'à 1968 les céréales (les sorgho et le mais) n'ont
jamais dépassé la production annuelle de 200 tonnes soit 9
% ; il en est de même pour les légumineuses, contrairement
à la production de bananes qui a battu le record, car sa production a
doublé de 849.550 T en 1959 à 1.615.800 T en 1968 soit 45 % au
total. Cette croissance s'explique par l'avantage que cette culture
présentait car liée à tenir les terrains contre
l'érosion. Mais l'extension continue de la culture bananière a
aggravé la situation économique et sociale du pays.33(*) En effet, la production
n'avait pas des débouchés extérieurs, elle était
entièrement consommée dans le pays pour sa plus grande partie
sous forme de bière de fabrication familiale, ce qui a diminué
sensiblement la valeur nutritive de ce produit.
Néanmoins, cette évolution de la production
agricole vivrière n'était pas égale dans toutes les
Provinces et n'allait pas de pair avec la croissance démographique de la
population. Les cultures industrielles et d'exportation étaient la
principale préoccupation de la BRD. Elles étaient
composées pour la grande partie du café, du pyrèthre, du
quinquina et du thé. Ces cultures ont accaparé presque toutes
les meilleures terres et ont bénéficié d'un support
technique plus intense de la part de l'Etat au détriment des cultures
vivrières.
L'organisation de la production, du traitement et de la
commercialisation du café paraissaient suffisante et ne semblait pas
requérir l'intervention de la BRD dans un proche avenir tout au moins.
Ceci ne voulait pas dire que rien ne devait pas être mis en oeuvre pour
développer cette culture qui restera longtemps encore le principal
soutien de l'économie et de la balance de paiements du Rwanda. Il
était utile de veiller notamment à ce que la capacité de
stockage des récoltes soit suffisante.
La BRD devait s'intéresser par priorité
à la culture du thé parce qu'elle offrait à la fois des
brillantes possibilités d'une gestion très stricte des
plantations, de la récolte, de l'usinage et de la commercialisation du
produit. Le système utilisé, bâti sur la dispersion des
compétences et des responsabilités et sur la budgétisation
des recettes et des dépenses paraissait extrêmement dangereux et
pouvait mener à la perte de dizaine de millions de francs rwandais qui
avaient été investis. La banque pourrait promouvoir la
création d'un seul organisme qui assurerait la responsabilité de
toutes les opérations depuis la création des plantations
jusqu'à leur exploitation à tous les stades, tout en faisant
appel au besoin à des tiers pour certains travaux de sous- traitance.
La banque pourrait s'intéresser au développement
de la culture du riz en entretenant certains marais à l'extension et
à assurer l'encadrement des planteurs faute d'une tradition relative
à cette exploitation et pendant une période transitoire d'une
durée suffisante.
Il pourrait être aussi du domaine de la banque
d'encadrer les cultivateurs et de consolider le mécanisme de gestion des
activités du coton, d'arachides, du pyrèthre, des fruits et des
légumes d'origine européenne sans oublier l'assèchement
des marais.
Le graphique ci-`dessous montre l'évolution sur
l'exportation des produits agricoles pour la dernière décennie
avant la naissance de la BRD.
Source : Graphique dressé par l'auteur à
partir des données recueillies des archives
ci-après :
(1) Revue du Ministère de l'Agriculture
et de l'Elevage, janvier 1968
(2) Revue de la Commission Economique pour l'Afrique
n°29, 15 février 1971
Ce graphique indique que durant la première
décennie de l'indépendance, le thé était la
deuxième culture de l'exportation après le café. Sa
production qui était de 100 tonnes en 1959 a atteint 830 tonnes en 1968.
Cette croissance théicole s'explique par un vigoureux programme
d'investissement public dans l'extension de l'exploitation des produits
industriels.
Quant au café, sa production qui était de 13.758
t en 1959 était tombée à 11.980 t en 1968. PATERNOSTRE DE
LA MAIRIEU nous donne les causes de cette chute spectaculaire du café
« [...] circonstances climatiques défavorables,
relâchement des soins culturaux, baisse progressive des prix aux
producteurs, accroissement d'exportation en fraude et désaffectation
populaire à l'égard de cette culture naguère
obligatoire. » 34(*)
L'agriculture d'exportation a été aussi
frappée par les problèmes des prix en baisse et fixés au
niveau des marchés extérieurs sur lesquels le pays
n'exerçait aucune influence. En général, les produits
agricoles d'exportation ont connu une forte diminution jusqu'en 1963. E.
GAPYISI nous explique le pourquoi de cette dégradation en ces
termes « certaines désaffections de la population pour les
cultures industrielles depuis 1959, dû au fait que l'administration
indirecte utilisait les cadres féodaux pour imposer et
promouvoir ces cultures [...], d'autres causes ont été à
l'origine de cette baisse : le manque de cadre agricole nécessaire
après le départ des belges, la situation politique et sociale
constamment troublée par des «Inyenzi», le
rétrécissement du marché extérieur qui a
résulté de cette situation politique.»35(*)
PATERNOSTRE DE LA MAIRIEU donne également les causes
profondes de la dégradation de la culture de l'exportation en ces
termes « [...] le gouvernement rwandais avait
été confronté pour la réalisation de ses programmes
d'économie rurale à un double problème. Celui des cadres
d'abord, car plusieurs agents tutsi avaient quitté les rangs de
l'administration et n'avaient pu être remplacés. Celui des
méthodes d'action ensuite, car le nouveau régime
démocratique ne voulait plus recourir à la contrainte et aux
amendes pour inciter les paysans à étendre ou perfectionner leurs
activités : le temps n'était plus à l'obligation,
mais à l'animation.»36(*)
La baisse des cours mondiaux des matières
premières n'a pas affecté uniquement la production agricole mais
les activités d'exploitation minière qui, dans les années
soixante, fournissaient au pays près de 40 % des recettes d'exportation
en devises étrangères et à la population des
possibilités d'emploi et de revenus monétaire.
Les exportations de produits miniers étaient l'un des
soutiens importants de la balance des paiements du Rwanda. La présence
de la BRD aura un rôle de rapprochement entre les sociétés
minières, le gouvernement rwandais et les organismes internationaux afin
de mettre en exploitation des gisements filoniens et faciliter ainsi la
mobilisation des capitaux très importants que ces activités
minières pourraient requérir.
Le graphique suivant visualise l'évolution de la
production des minerais de 1964 à 1968 avant la création de la
BRD.
Source : Dressé par l'auteur à partir des
données tirées des archives du Ministère de
l'industrie, de mine et de l'artisanat :
rapport d'activité, Kigali, août 1970
Ce graphique nous montre que l'exploitation de la
cassitérite a beaucoup progressé par rapport à d'autres
minerais. Sa production a atteint son paroxysme en 1967, avec 2.006 tonnes mais
en 1968 elle a connu une baisse de 259 tonnes due, selon PATERNOSTRE DE LA
MAIRIEU « [...] aux problèmes de l'actualisation des
droits de recherches et d'exploitation minières concédés
en vertu de la législation antérieure à
l'indépendance. [...] la fraude des minerais vers l'Ouganda et
la Tanzanie et le vol des minerais sur les chantiers,
l'épuisement des gisements superficiels et détritiques
exploités par les sociétés.»37(*)
2.1.2. Evolution du secteur
secondaire
La période coloniale n'a pas favorisé le
développement de l'industrie au Rwanda. La Belgique, alors puissance
coloniale, a adopté un plan de développement économique et
social de dix ans (1951-1960) qui couvrait le Burundi, le Rwanda et le Congo
Belge. Dans cet ensemble constituant l'essentiel du marché industriel,
il avait été décidé d'installer la plupart de ces
projets sur le territoire du Burundi et du Congo Belge pendant que le Rwanda
recevait l'essentiel des ressources affectées à l'exploration et
à l'exploitation minière. Les résultats de cette
politique furent que le développement de l'industrie rwandaise a
été négligé au cours de cette période si
bien qu'à l'indépendance le Rwanda n'avait pratiquement aucune
base industrielle.
Selon les estimations de la banque mondiale « le
secteur industriel et agro industriel rwandais totalisaient en 1962 une valeur
ajoutée de 150 millions de francs rwandais, ce qui représentait
moins de 3 % du PIB. »38(*)
Après l'indépendance quelques entreprises
industrielles ont vu le jour. Elles étaient orientées vers les
marchés intérieurs qu'elles approvisionnaient en produits de base
tels que le savon, la peinture, l'huile, la couverture, etc. Quand on fait le
bilan de l'évolution de l'industrie au Rwanda après 1964, on
remarque une évolution positive. A. MUGESERA décrit cette
évolution quantitative « au moment de l'indépendance en
1962, la république rwandaise a hérité d'une douzaine
d'entreprises industrielles organisées : l'entreprise de la
bière industrielle (Gisenyi), une minoterie (Ruhengeri), une entreprise
de fabrication des meubles métalliques (Kigali), une entreprise des
produits en aluminium (Cyangugu) et une imprimerie (Gitarama) ainsi que
quelques menuiseries appartenant aux missions religieuses. Il y avait en plus,
neuf sociétés minières et cinq entreprises de
décorticage du café.» 39(*)
Si on fait l'analyse de cette évolution, on constate
que ce n'était pas une industrie au sens moderne du terme.
C'était plutôt des ateliers de fabrication artisanale à
caractère industriel. A ce propos, lisons encore A MUGESERA «
il ne s'agit pas non plus d'une industrie de transformation, les Rwandais
ne font que le conditionnement et non les produits finis. »40(*)
C'est en 1964 que fut publié le Code des
Investissements contenant des avantages pour les investisseurs
étrangers : exonération fiscale temporaire, exemption des
taxes à l'importation et à l'exportation, liberté de
transfert des revenus et concession de terrain. Malgré cette
facilité aux investissements, très peu d'investisseurs ont
répondu à cet appel du gouvernement. Force est de remarquer
cependant que le premier plan quinquennal (1966-1970) n'avait prévu
pour l'industrie aucune stratégie particulière et s'est
contenté de confier son développement à l'initiative
privée. En revanche, l'Etat s'est chargé de créer avec
les crédits F.E.D., une zone industrielle pouvant accueillir trente
unités de production industrielle.
Les principaux blocages de l'évolution du secteur
secondaire étaient :
- la pénurie du personnel qualifié qui
handicapait fortement la planification,
l'exécution et la gestion des projets
industriels ;
- l'agriculture rwandaise qui était incapable de
produire des excédents pouvant être traités dans des
industries locales et générer des revenus ruraux ayant pour effet
l'accroissement de la demande des biens industriels ;
- Le marché intérieur fort étroit et le
faible pouvoir d'achat de la population qui limitaient considérablement
les possibilités des investissements industriels ;
- L'enclavement qui était la principale cause des
grosses difficultés de transport.
La naissance de la BRD aura l'avantage de créer et de
gérer des usines de traitement indépendante des produits
agricoles et des industries manufacturières malgré
l'étroitesse du marché intérieur.
2.1.3. Evolution du secteur tertiaire
Le secteur des
services au Rwanda est resté relativement peu développé
par rapport aux autres secteurs. Ce secteur relevait pratiquement de deux
secteurs distincts mais complémentaires d'une part le secteur
formel comprenant les emplois au sein de la fonction publique ou des
entreprises privées et d'autre part, le secteur dit informel regroupant
plusieurs activités essentielles pour la collectivité mais non
comptabilisées dans l'économie officielle. Contrairement au
secteur formel dont l'emploi était pratiquement comblé, les
activités non formelles semblaient comporter les possibilités
d'emploi non encore exploitées ou sous-exploitées notamment dans
le domaine de l'artisanat.
Après l'indépendance, les trois
catégories de services ont connu un développement remarquable.
D'abord, les banques à savoir : BNR, BCR,BK, BRD, etc. Ensuite, le
transport aérien s'est développé par la construction de
l'aéroport de Kanombe (Kigali) et l'aménagement des autres
aéroports dans les préfectures du pays (Butare, Ruhengeri,
Gisenyi, et Cyangugu) et enfin, le développement du tourisme a rendu
possible l'existence des hôtels.
L'apparition de la BRD devait provoquer l'activité la
plus large pour que le pays puisse disposer d'infrastructures
hôtelières et de transport. Il s'agira d'étudier les
projets sous leurs aspects technique et financier, de recherche, tant à
l'extérieur qu'à l'intérieur du pays, les concours
susceptibles de favoriser leur mise en oeuvre, de promouvoir et surveiller leur
réalisation, de veiller enfin et surtout à assurer la gestion de
ces réalisations. Cependant, les routes, les écoles, les
dispensaires ont été construits mais tout ceci n'a pas
généralement contribué à l'amélioration de
condition de vie de la population rwandaise.
2.1.4. La situation financière du Rwanda
(1962-1968)
Jusqu'à l'indépendance du Congo belge, le 30
juin 1960, l'activité financière du Rwanda était
régie par la Banque Centrale du Congo et du Ruanda-Urundi dont le
siège se trouvait à Bruxelles. Le 4 août 1960, suite
à la séparation du Ruanda- Urundi et du Congo belge, la banque
d'émission du Ruanda-Urundi devait voir le jour. « [...] durant
cette période, le Rwanda devait se doter d'une monnaie autonome dont la
valeur égale à celle du franc belge pourtant, devant les
difficultés continuelles de trésorerie, cette monnaie rwandaise
devait être dévaluée de la moitié et sa valeur
réduite à 0,5 francs belge
(= 0.001dollar américain).» 41(*)
En comparant les dépenses et les recettes durant la
période de 1964-1970, le constat est que les finances publiques
rwandaise ont été déficitaires.
La commission économique pour l'Afrique nous brosse un
tableau montrant précisément l'évolution des finances
publiques comme suit :
Tableau n° 1 : Evolution des finances
publiques : chiffres en millions des francs
rwandais
(1964-1970)
Années
|
1964
|
1965
|
1966
|
1967
|
1968
|
1969
|
1970
|
Recettes
|
535.0
|
619.2
|
1.170.1
|
1.251.2
|
1.322.6
|
1.636.6
|
1.659.0
|
Dépenses
|
659.6
|
837.2
|
1.321.8
|
1.375.3
|
1507.1
|
1.664.7
|
1.6990.4
|
Solde
|
- 124.6
|
- 218
|
- 151.7
|
- 124.1
|
- 184.5
|
- 28.1
|
- 31.4
|
Source : Archives de la BRD : Rapport
d'activités 1970, p. 6.
Le tableau ci-dessus montre que le pays était en
difficulté totale de pouvoir financer les activités du
développement économique. Notons également que ce jeune
Etat bénéficiait des fonds provenant de l'extérieur, pour
couvrir ses dépenses parce que les montants budgétaires
consacrés au développement du pays dans tous ses secteurs
économiques étaient insuffisants. Les domaines prioritaires
étaient le domaine des affaires intérieures, la garde
nationale, la santé, l'éducation nationale comme nous le montre
le tableau qui suit.
Tableau n° 2 : La part du budget
consacré au développement (1966-1968)
Dépenses de développement
|
1966
|
1967
|
1968
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Agriculture
|
15.0
|
14.7
|
3.0
|
3.8
|
3.1
|
4.6
|
Routes
|
24.8
|
24.2
|
24.8
|
31.1
|
2.3
|
3.4
|
Télécommunications
|
21.9
|
21.4
|
18.9
|
23.7
|
2.2
|
3.3
|
Aérodromes
|
3.7
|
3.6
|
1.7
|
2.1
|
-
|
-
|
Bâtiments
|
28.8
|
28.3
|
20.1
|
25.2
|
20.9
|
31.3
|
Autres dépenses
|
8.1
|
7.8
|
11.3
|
14.1
|
38.2
|
57.3
|
TOTAL
|
102.3
|
100
|
79.8
|
100
|
66.7
|
100
|
Dépenses
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
- Affaires intérieures
|
99.3
|
10.7
|
101.8
|
10.8
|
107.7
|
10.7
|
- Santé
|
80.8
|
8.7
|
102.3
|
10.9
|
112.4
|
11.2
|
- Education
|
287.7
|
30.9
|
356.4
|
37.9
|
380.1
|
37.9
|
- Garde nationale
|
462.8
|
49.7
|
378.7
|
40.4
|
408.4
|
40.8
|
TOTAL
|
930.6
|
100
|
939.2
|
100
|
1.002.6
|
100
|
Source : Archive Bulletin de la Commission
Economique pour l'Afrique, n°29,15
février 1971, p.12.
Ce tableau nous révèle qu'avant la
création de la BRD, une grande partie des dépenses de l'ordre de
462.8 millions de francs rwandais en 1966 soit 49,7 % et de 408.4 millions de
francs rwandais en 1968 soit 40,8 %, était consacrée
à l'armée alors que l'agriculture était visiblement
négligée car ses dépenses étaient de 15.0 millions
de francs rwandais en 1966 soit 14,7 % et une diminution de ses dépenses
à 3.1 millions des francs rwandais en 1968 soit 4,6 %. La seule raison
de ces dépenses affectées à la Garde Nationale
était que le gouvernement de l'époque se préoccupait des
attaques des Inyenzi comme nous l'explique PATERNOSTRE DE LA MAIRIEU «
un autre handicap enfin, et non le moindre, fut le terrorisme
Inyenzi.»42(*)
Quant aux échanges commerciaux, l'économie de
subsistance l'emportant sur l'économie de marché, les
transactions se faisaient entièrement par troc. A titre indicatif, le
produit intérieur brut s'élevait en 1964 à 2.163 millions
de francs rwandais alors que le produit monétaire était 866
millions de frw. Cette situation a beaucoup affecté la constitution
d'une structure financière puisqu'il n'y avait aucune ressource pouvant
stimuler l'activité des banques. 42(*)
Au sujet des institutions financières, leur nombre
était très réduit. En général, le
système bancaire et financier du Rwanda souffrait du manque de
réserves et surtout du manque du personnel qualifié. En effet,
le nombre réduit des banques commerciales et la concurrence qui en
résultait avaient entraîné un monopole pour ceux qui avait
trait aux crédits commerciaux. La Caisse d'Epargne du Rwanda ne
finançait les activités commerciales que supplétivement
par attachement à sa mission principale.
Tous les crédits consentis finançaient
uniquement les opérations spéculatives à
rentabilité immédiate telles que les constructions des maisons.
Les opérations de consommation, d'importation et d'exportation se
trouvaient ainsi privilégiées par rapport aux opérations
de production.
2.1.5. Evolution monétaire (1964 - 1968)
43(*)
Le système monétaire commun entre le Rwanda et
le Burundi a duré jusque le 12 avril 1966 (date de la promulgation de la
reforme monétaire au Rwanda). Ce système permettait à la
fois deux taux de change pour la monnaie nationale. Avec ce système,
aucun taux de change n'était fixé et la BNR appliquait pour des
opérations autorisées, le cours officiel à la
parité avec le franc belge soit 50 frw pour 1 $ USA 44(*). Il existait deux
marchés de change : un marché officiel et un marché
libre. Les opérations au taux officiel se limitaient aux transactions
du gouvernement, achat des devises cédées obligatoirement
à la BNR et provenant des exportations. Diverses transactions
s'opéraient sur le marché libre qui était licite et
autorisé. Il s'en suivait naturellement un accroissement continu de
l'écart entre le cours officiel et le cours libre qui était de 97
frw pour 1 $ USA au mois de mars 1965.
Ce système décourageait en outre les
exportateurs qui constataient qu'ils récoltaient seulement la
moitié de la valeur réelle de leurs produits exportés.
En effet, les étrangers pouvaient échanger les
devises sur le marché libre à un taux relativement
supérieur et la monnaie rwandaise ainsi acquise était
échangée au marché officiel à un taux relativement
bas.
Tableau n° 3 : Evolution de la valeur du Franc
Rwandais (Cours de change)
1964-1968
Années
|
Cours moyen officiel Frw/USD
|
Cours moyen libre Frw/USD
|
Ecart de change
en %
|
1964
|
100 Frw/1 $
|
103 Frw/ 1 $
|
- 1.5
|
1965
|
95 Frw/ 1 $
|
97 Frw/1 $
|
- 1
|
1966
|
99 Frw / 1 $
|
101 Frw / 1 $
|
- 1
|
1967
|
105 Frw / 1 $
|
110 Frw / 1 $
|
- 4.3
|
1968
|
103 Frw / 1 $
|
107 Frw / 1 $
|
- 1.9
|
Source : BNR, Rapport annuel 1964-1971, p. 13.
2.1.6. Evolution des investissements
(1964-1968)
Durant la période de 1964 à 1968, la politique
économique d'encouragement aux investisseurs étrangers et
nationaux n'était pas encore mise en application. Notons que les
investisseurs étrangers étaient moins nombreux que les
investisseurs nationaux. Et l'Etat n'avait pas réuni toutes les
conditions exigées pour stimuler les investisseurs tant nationaux
qu'étrangers.
A titre d'exemple, à la veille de la création de
la BRD en 1968, le total des investissements publics et privés
réalisés au Rwanda était estimé à 7.008,546
Millions de francs Rwandais.
Tableau n° 4 : Les investissements globaux
pour l'année 1968
Investissements
|
Valeur en M. de Frw
|
%
|
Production
|
3.064,180
|
47,72
|
Infrastructure économique
|
2.114,332
|
30,16
|
Infrastructure sociale et administrative
|
1.830,034
|
26,11
|
Total
|
7.008,546
|
100
|
Source : République Rwandaise, Premier Plan
Quinquennal de Développement
Economique et Social 1966 - 1970, p. 22 - 23.
Le volume global des investissements se ventile dans le
diagramme ci-dessous :
Source : Elaboré par l'auteur à partir des
données recueillies dans le Premier Plan Quinquennal de
Développement Economique et Social 1966 - 1970, pp. 22 - 23
Source : Elaboré par l'auteur à partir des
données recueillies dans le Premier Plan Quinquennal de
Développement Economique et Social 1966 - 1970, pp. 22 - 23
Les figures 4 et 5 montrent que les investissements publics
représentaient 57,28 % et les investissements privés 42,72 %.
Alors que les investissements monétaires faisaient 82,25 % et 17,75 %
des investissements par épargne travail.
Compte tenu de cette situation, A. HATEGEKIMANA signale que
« les investisseurs privés étrangers ont
été freinés par l'Etat qui n'a pas créé un
climat favorable à ces derniers. [...] des
considérations économiques ne sont pas
satisfaisantes comme par exemple l'insuffisance de la main d'oeuvre
qualifiée et des ressources naturelles [...] qu'ils soient
étrangers ou nationaux, les investisseurs choisissent les domaines qui
les intéressent mais jugés prioritaires par le Plan Economique et
Social. En choisissant tel ou tel domaine, ces investisseurs peuvent donc se
sentir liés au gouvernement qui leur offre diverses incitations
»45(*)
Quant aux investisseurs nationaux, le même auteur
continue « ils sont limités par le fait qu'ils n'ont pas
des capitaux suffisants à investir et par la mentalité des hommes
d'affaires rwandais de vouloir faire cavalier seul [...] le manque
d'entrepreneurs et d'individus ayant les compétences suffisantes et les
connaissances techniques. »
Par ailleurs, il est déplorable que même certains
investisseurs qui ont pu supporter tous risques et investir leurs capitaux dans
le pays, leur contribution au développement économique ait
restée insignifiante. A ce propos NTAKIRUTIMANA dit que «
les investisseurs étrangers se sont établis en ville sauf
bien sûr, quand son investissement consistait à une exploitation
des minerais. Par conséquent, l'agriculteur et l'éleveur ne vont
pas bénéficier de ces investissements [...] cette
concentration des investissements en ville a créé des emplois que
les paysans s'empressaient d'occuper. Mais l'afflux est tellement massif que
le nombre d'emplois créés devient vite insignifiant pour le
nombre de candidats.» 46(*)
Disons que les investissements réalisés sur
terrain n'ont pas tenu en considération l'aspiration au bien-être
socio-économique de l'ensemble de la population, nous explique encore
HATEGEKIMANA « les investisseurs étrangers surtout,
préoccupés prioritairement par la maximisation de leurs profits
ont investis dans les domaines qui ne profitent pas à la totalité
du peuple rwandais : ils ont privilégié deux secteurs :
l'industrie légère (exemple : une biscuiterie, une
limonaderie) et l'exploitation des matières
premières.»47(*)
2.2. PRESENTATION DE LA B.R.D.
Nous venons de brosser au point précèdent un
tableau bien sombre de la situation économique du Rwanda après
l'indépendance couvrant la période allant de 1962 jusqu'en 1968.
Tous les problèmes évoqués requéraient des
solutions urgentes et appropriées. L'une de ces solutions était
pour le gouvernement de l'époque, de créer une banque
d'investissements communément appelée la Banque Rwandaise de
Développement dont l'objectif essentiel était de réunir
l'épargne nécessaire, aussi bien nationale
qu'étrangère en vue de promouvoir les activités
industrielles, artisanales et agricoles pour un développement
accéléré dans tous les secteurs clés de
l'économie nationale.
2.2.1. Création de la BRD
C'est après l'éclatement de l'union
monétaire entre le Burundi et le Rwanda que les entreprises sises dans
la capitale Bujumbura ont été invitées à faire des
transactions sur le territoire du Rwanda. Ce principe de
décentralisation et de souveraineté favorisa vite la
création des institutions financières au Rwanda dont la BRD le 5
août 1967.
L'idée de créer la BRD date de 1966,
année pendant laquelle les problèmes économiques
commençaient à occuper une place importante dans la politique
gouvernementale. Celle-ci était alors conçue comme un moyen
d'intervention directe et efficace du gouvernement dans la lutte pour le
progrès national. Elle était aussi considérée
comme une cellule nouvelle de gestion économique et financière
capable d'assurer aux bailleurs de fonds des garanties de bon
fonctionnement.
2.2.2. Les statuts juridiques de la BRD
2.2.2.1. La B.R.D. société par action
48(*)
Créée par la loi du 5 août 1967, la BRD
n'a commencé ses activités qu'au mois de septembre 1968. Les
statuts ont été successivement modifiés par plusieurs
décrets et lois, notamment le décret loi du 8 octobre 1974,
du 27 mars 1977 et du 19 juin 1982 qui ont porté sur l'augmentation du
capital social et du nombre des administrateurs. Cette banque, qui est
constituée sous forme d'une S.A.R.L., est régie par la loi
susmentionnée, par la législation relative aux
sociétés à responsabilité limitée, ainsi que
par le décret-loi n°7/81 du 28 avril 1981 portant
règlementation des institutions financières.
La B.R.D. présente une originalité par rapport
aux autres institutions financières publiques parce que celles-ci sont
constituées essentiellement de capitaux publics. Cette banque a la
particularité de permettre une association financière,
administrative et technique d'établissements publics ou des
collectivités publiques et de personnes physiques ou morales de droit
privé dans un but d'intérêt général.
Cette association est très ouverte dans la mesure
où elle admet toute personne de droit international. La B.R.D. est
marquée par le rôle prépondérant accordé
à l'Etat qui est son principal actionnaire. La qualité
d'actionnaire principal ne constitue pas à elle seule l'étendue
du pouvoir que l'Etat exerce sur la B.R.D. Cette qualité est en outre
justifiée par le fait que, la B.R.D. est une création du pouvoir
de législatif `qui peut à tout moment modifier ces statuts et par
l'intervention du pouvoir exécutif dans la nomination des organes de la
banque. Ainsi, le président du CA de la banque est
désigné par le Président de la République parmi les
administrateurs élus, et le DG est nommé par le Président
de la République sur proposition du CA de la banque.
2.2.2.2. La B.R.D. banque d'investissement 49(*)
Plusieurs critères ont été
utilisés pour classer les banques. La B.R.D. est une banque suis
generis en raison de son caractère semi public et semi privé.
Elle n'est ni un organisme d'épargne ni une banque de
dépôt, ni une banque de crédit à court terme. Elle
est plutôt à la fois une banque d'investissement et une banque de
développement. La B.R.D. est une banque d'investissement car elle
prête son concours aux entreprises, non seulement pour les besoins de
trésorerie, mais aussi pour les crédits d'équipement.
Elle est également une banque de développement en premier lieu,
de part la volonté du législateur. En second lieu, parce qu'elle
est une institution financière au service de l'intérêt
général chargée de réunir et de perfectionner les
conditions de démarrage et du progrès de l'économie
nationale.
Pour dégager les particularités de la BRD en
tant qu'une banque d'investissements, nous pouvons nous référer
au décret loi n° 07/81 du 28 avril 1991 portant
réglementation des institutions financières au Rwanda. Toutefois
les particularités de la BRD par rapport aux autres institutions
financières ne découlent pas du décret loi qui doit les
régir, mais plutôt de ses statuts et de la politique bancaire.
Ainsi donc, la BRD qui est en principe régie par les droits de la
société n'a pas dû requérir l'agrément
préalable de la B.N.R., formalité à laquelle sont
normalement astreintes toutes les autres banques non publiques.
2.2.3. Cadre institutionnel
2.2.3.1. Mission de la B.R.D.
La B.R.D. joue le rôle de conseiller auprès du
pouvoir public. Conformément à l'article 2 de la loi portant
création de la banque, celle-ci a pour mission 50(*):
d'étudier les projets de développement du
secteur public et en donner avis au gouvernement ;
de participer à la préparation du budget de
développement ;
d'examiner les projets d'investissements
présentés dans le cadre du code des investissements et en donner
avis au gouvernement ;
de faire pour elle-même ou pour les comptes de tiers
toutes opérations susceptibles de favoriser le développement des
entreprises de toute nature au Rwanda.
Dans la pratique, cette mission s'est avérée
lourde pour être pleinement assumée. La banque s'est surtout
concentrée sur les opérations susceptibles de favoriser les
entreprises de toute nature dans le pays.
2.2.3.2. Opérations de la B.R.D.
Pour atteindre sa mission, la banque effectue les
opérations ci-après tant pour son propre compte, pour le compte
de l'Etat et les établissements publics que pour les comptes
privés51(*) :
de s'intéresser à la création et au
développement des entreprises par voie de participation au capital
direct ou indirect, des souscriptions d'obligations, de bon de caisse ou autres
titres et l'octroi de crédit à long terme ;
d'effectuer ou de faire effectuer tous travaux de recherche
ou d'études lui permettant d'apprécier la rentabilité des
entreprises qu'elle se propose de financer ;
de procéder à des mises en valeur agronomique,
minière ou autre, sauf à en faire apport ou cession ou à
les donner en location à des sociétés ou à des
tiers chargés de l'exploitation ;
de recevoir des dépôts des entreprises au
capital ou à la gestion desquelles elle participe, d'effectuer ou de
garantir à ces entreprises toutes opérations de crédits
à court et à moyen terme ;
de gérer tous fonds spécialisés ou non
publics ou, privés ;
d'émettre des bons de caisse, de conclure des
emprunts, des obligations ou autres ;
d'accepter des avances ou subventions de l'Etat ou organismes
publics nationaux et étrangers ou internationaux ;
de faire toutes les opérations propres à
faciliter directement ou indirectement sa mission.
2.2.3.3. Objectifs et opérations
définis par le Conseil d'Administration
En vue de remplir cette mission, le CA de la B.R.D.
définit au point deux de la motion de la politique
générale, les objectifs principaux de la banque comme
suit52(*) :
encourager la naissance et le développement des
entreprises publiques et privées à caractère industriel,
artisanal, commercial et touristique en attachant une importance
particulière à la promotion des coopératives ;
diversifier la structure économique du pays, assurer
un équilibre régional des investissements et promouvoir les
projets à l'intérieur du pays ;
promouvoir le développement des PME, plus
particulièrement dans les domaines manufacturiers et agricoles ;
étudier le financement de l'entreprise nouvelle et
provoquer un afflux d'investissement étranger au Rwanda ;
donner une formation professionnelle et technique à
des nationaux rwandais pour qu'ils puissent assumer la responsabilité de
chaque position dans la hiérarchie de la banque ;
Aider les promoteurs des projets à élaborer et
à préparer des dossiers bancables.
A cette fin, le CA détermine comme suit les
opérations bancaires à faire au point 7 de la motion de la
politique générale :
faire tout prêt à moyen et à long
terme ;
souscrire, acheter et autrement acquérir,
détenir, vendre et placer des actions ;
donner son aval et sa caution ;
participer au placement, à l'émission et
à la distribution des actions et autres titres et valeurs de toute
nature ;
participer à la réalisation des
activités commerciales et généralement toute
opération propre à faciliter, favoriser ou développer sa
mission.
2.2.4. Les ressources de la B.R.D.
2.2.4.1. Le capital social
Au terme de l'article 5 de la loi cadre, le capital est
représenté par deux groupes d'actions : les actions
«A» qui ne peuvent appartenir qu'aux actionnaires
«publics», c'est-à-dire l'Etat Rwandais et les organismes,
établissements ou offices publics ou semi-publics rwandais et les
actions «B» qui peuvent appartenir aux actionnaires
«privés», c'est-à-dire les personnes physiques ou
morales de droits privés et les organisations internationales ou
étrangers. Pour marquer la prépondérance du secteur
public, l'article 8 de la loi cadre prescrit que la part des actions
«A» ne peut être inférieur à 55 %.
La BRD a commencé ses activités avec un capital
modeste de 50 millions de frw. Ce capital était
représenté par 50.000 actions d'une valeur nominale de 1000 frw
chacune, dont 55 % ont été souscrites par le gouvernement
rwandais et 45 % par le secteur privé reparti comme suit : 20 % ont
été souscrites par les banques commerciales locales, 10 % par une
banque japonaise et 15 % par les particuliers et des entreprises
privées. Le diagramme ci-bas nous montre la structure du capital
initial au 15 septembre 1968.
Source : Elaboré par l'auteur sur base des
données recueillies auprès de service d'investissements de la
B.R.D.
La structure détaillée du capital initial au 15
septembre 1968 est reprise en annexe n° 5 .
De 1973 à 1984, en raison d'un afflux des demandes
émanant de nouveaux actionnaires tant du secteur public que
privé, les actionnaires avaient décidé de porter le
capital de 50 à 349 millions de frw avec effet au 1er janvier
1973 par émission au pair de 299.000 nouvelles actions, pour une valeur
nominale de 1000 frw souscrite à concurrence de 105.000 actions par les
actionnaires du secteur public et à concurrence de 194.000 actions par
les actionnaires du secteur privé.
Le tableau qui suit montre l'augmentation du capital social
par l'adhésion de nouveaux actionnaires.
Tableau n° 5 : Nouveaux actionnaires de la
BRD de 1973 à 1983
Actionnaires
|
Date
|
Nonbre d'actions
|
Montants
|
Participation %
|
Secteur public
OCIR-Café
OCIR-Thé
C.S.R.
SONARWA
|
1.1.1973
1.9.1978
1.1.1973
1.11.1980
|
105.000
25.000
5.000
25.000
50.000
|
105.000.000
25.000.000
5.000.000
25.000.000
50.000.000
|
10,6 %
1,02 %
10,6 %
5 %
|
Secteur privé
D.E.G. (R.F.A.)
C.C.C.E. (France)
Etat Belge
F.M.O (Pays-Bas)
|
1.1.1974
1.1.1974
1.11.1980
26.9.1983
|
194.000
19.000
19.000
60.000
96.000
|
194.000.000
19.000.000
19.000.000
60.000.000
96.000.000
|
9 %
9 %
6 %
8,57 %
|
Total des actions
|
|
299.000
|
299.000.000
|
|
Source : Elaboré par l'auteur sur base des
données recueillies auprès du service
d'investissement de la BRD.
La banque a connu ensuite une autre augmentation issue de
l'accroissement des actions des anciens actionnaires par rapport au contrat
initial qui a porté sont capital de 349 millions pour atteindre 1.120
milliards de frw au 31.12. 1990.
Le tableau ci après montre l'augmentation des actions
des anciens actionnaires de la BRD.
Tableau n° 6 : Augmentation des
parts des anciens actionnaires de la BRD
(1983-1990)
Actionnaires
|
Augmentation
|
Total des actions
|
Participation en %
|
Etat Rwandais
B.C.R.
B.K.
BRALIRWA
SOMIRWA
La Rwandaise
Transintra
RWANDEX
D.E.G.
C.C.C.E.
OCIR-CAFE
OCIR-THE
Sulfo Rwanda
|
511.237
16.988
16.975
4.600
7.378
500
265
1.329
72.068
73.378
10.000
5.000
1.041
|
526.296
30.000
30.000
9.000
12.700
896
844
1.800
98.000
100.000
44.571
10.095
1.400
|
46,99 %
2,68 %
2,68 %
6.81 %
1,13 %
0,08 %
0,06 %
0,16 %
8,79 %
8,93 %
3,98 %
0,90 %
0,73 %
|
Source :
Elaboré par l'auteur sur base des données recueillies
auprès du
service d'investissements de la
BRD
Notons que les parts souscrites par les actionnaires peuvent
être totalement, partiellement libérées ou n'est pas
être libérées. C'est la raison par laquelle les chiffres
ne correspondent pas.
Le graphique qui suit montre la structure du capital social
après l'augmentation au 31 décembre 1990 en milliard de francs
rwandais.
Source : Dressé par l'auteur sur base des
données recueillies auprès du service d'investissements de la
B.RD.
La structure du capital social au 31 décembre 1990 se
trouve détaillée en annexe n° 6
.
2.2.4.2. Les ressources financières 53(*)
L'évolution des fonds propres est fort
appréciable comme nous venons de le voir au capital social. La
politique de la BRD en matière de la gestion financière a
été orientée essentiellement vers l'élargissement
de sa surface financière en vue de renforcer sa capacité
d'intervention.
De 1968 à 1987, la BRD a contracté
différents emprunts à court, moyen et long terme en monnaie
locale et en devise et leur encours est passé de 60 millions de frw en
1969 à 1.664.7 millions de frw en 1987. Cet encours de 1987 concernait
uniquement les emprunts à long terme, les autres ayant
intégralement été remboursés. Une faible part de
ce montant, soit environ 107 millions de frw, concernait les emprunts en
monnaie locale accordés par l'Etat rwandais et la B.N.R. Le reste
correspondait au tirage sur des lignes de crédits extérieurs dont
les principaux bailleurs de fonds étaient la KFW (Kreditanstalt
Fûr Wederaufbau, Frankfort, République Fédérale
d'Allemagne, la CCCE (Caisse Centrale de Coopération Economique, Paris,
France), l'IDA (Association Internationale du Développement du Groupe de
la Banque mondiale), le FAD (Fonds Africain de Développement), le FED
(Fonds Européen de Développement), la BED (Banque
Européenne de Développement) et le gouvernement Suisse . La
banque recourait à ces lignes de crédits extérieurs depuis
1974 et cela en vue du développement de ses activités.
La banque a également fait recours à certains
emprunts à court et moyen terme spécialement en monnaie locale.
Il s'agissait d'abord de deux crédits de développement d'environ
130 millions de frw octroyés par la BNR. Il est important de noter que
les emprunts de la banque coûtaient relativement chers, certains
prêts ont été accordés à des taux allant
jusqu'à 8 % alors qu'à son tour la BRD était
obligée de prêter à des taux variant entre 9 et 12 %, ce
qui lui a laissé une marge faible. En outre, certaines lignes de
crédits ont été assorties de conditions
particulières et contraignantes, notamment l'utilisation des ressources
pour le financement des domaines spécifiés par les bailleurs de
fonds.
2.2.4.3. Les fonds spécialisés
54(*)
Les fonds spécialisés, dont le montant total
s'élevait à 19 millions de frw en 1987, ont été
constitués par le fonds d'investissements de la KFW et le Fonds
Spécial d'Investissements du Gouvernement Rwandais. Le fonds
d'investissements de la KFW a été institué en 1976 lors de
la négociation du deuxième prêt de cette institution. Les
ressources négociées auprès de la KFW portaient
intérêts dont seulement une partie a été
transférée à la KFW tandis que l'autre partie, a
été versée au fonds d'investissements dont l'utilisation a
été convenue de commun accord entre la KFW et la BRD pour le
financement des projets présentant un intérêt du point de
vue de la politique nationale de développement. Jusqu'en 1989 ce fonds
était utilisé pour alimenter le «Fonds de Garantie BRD pour
les PME » mis en place en 1982 dans le cadre du programme de la promotion
de PME pour garantir les promoteurs sans sûretés suffisantes.
Le Fonds Spécial d'Investissements «Gouvernement
Rwandais» a été créé sur base d'un accord de
1980 entre le Gouvernement Suisse et le Gouvernement Rwandais. Au terme de cet
accord, le Gouvernement Suisse a accordé à titre de dons au
Gouvernement Rwandais une aide financière de 7 millions de FS. Celui-ci
devait les rétrocéder à la coopérative TRAFIPRO
sous forme des prêts portant intérêt de 2.5 %. Les
remboursements du prêt ainsi que des intérêts ont
été versés sur le fonds d'investissements utilisé
pour financer les actions de développement décidées par le
Gouvernement Rwandais de commun accord avec le Gouvernement Suisse.
D'autres ressources financières sont
notamment :
l'augmentation du capital par incorporation des
réserves,
les effets des actes de souscriptions,
le remboursement des prêts,
les intérêts perçus sur opérations
des prêts, sur des placements et des commissions diverses ou sur la
participation au capital des autres entreprises.
2.2.5. Organisation de la B.R.D.55(*)
Dans les premières années de sa constitution, la
BRD était dotée d'une organisation modeste et comptait surtout
sur l'assistance administrative de la BNR. En effet, au terme d'une convention
de coopération conclue le 2 mai 1969 entre la BRD et la BNR, celle-ci
d'une part, se chargeait de l'exécution pour le compte et au nom de la
BRD des opérations bancaires, de caisse et de comptabilité et
d'autre part, mettait à sa disposition, à titre gratuit une
légère redistribution, la prestation des services ainsi que
l'approvisionnement en tout ce qui était nécessaire pour sa
gestion journalière. Il était également convenu sur
demande de la BRD, que la BNR pouvait également lui détacher une
partie de son personnel.
Plus tard la BRD a déménagé dans ses
propres locaux et a commencé progressivement à recruter son
personnel et adopter son organigramme afin de remplir pleinement sa mission.
2.2.5.1. Les organes de la B.R.D.
En raison des lacunes de la législation Rwandaise en la
matière, l'organigramme que nous avons de dressé tel qu'il
ressort des statuts de la banque était inspiré dans sa plus
grande partie des doctrines et usages commerciaux en application en France. La
structure de la BRD a connu plusieurs organes :
L'Assemblée Générale ;
Le Conseil d'Administration ;
Les Commissaires aux Comptes ;
La Direction Générale ;
Le Comité D'Etudes et ;
Le Fonds de Développement.
2.2.5.2. La structure administrative de la
B.R.D.
2.2.5.2.1 Organigramme de la B.R.D.
Jusqu'au 31 décembre 1990, la structure administrative
de la BRD comprenait :
La Direction Générale ;
La Direction des Investissements ;
La Direction Administrative et Financière.
A cette date, la BRD était organisée et
fonctionnée comme une institution autonome, son organigramme est
reproduit en annexe n° 7.
2.2.5.2.2. Moyens et types humains de la
BRD
De 1968 à 1971, la B.R.D. n'avait pas de personnel
propre hormis le personnel de direction parce qu'il bénéficiait
de l'assistance administrative de la BNR. Elle a commencé à
recruter son personnel en 1982 et s'est progressivement étoffée
au fur et à mesure que ses activités se développaient.
Ainsi l'effectif des agents est passé de 14 en 1972 à 116 en
1990.
Le tableau ci-après illustre l'effectif des agents de
la B.R.D. de 1972 à 1990.
Tableau n° 7 : Evolution de l'effectif du
personnel de la B.R.D.
de 1972 à 1990 par
catégories professionnelles
Année
|
Hors catégorie.
|
Cadres Supérieurs
|
Cardes Moyens
|
Agents d'exploitation.
|
Personnel Auxiliaire
|
TOTAL
|
1972
|
2
|
.-
|
.-
|
6
|
6
|
14
|
1973
|
3
|
2
|
1
|
4
|
9
|
19
|
1974
|
3
|
2
|
2
|
5
|
9
|
21
|
1975
|
3
|
2
|
4
|
8
|
8
|
25
|
1976
|
4
|
3
|
2
|
11
|
11
|
31
|
1977
|
4
|
3
|
5
|
14
|
18
|
44
|
1978
|
4
|
3
|
6
|
16
|
23
|
52
|
1979
|
4
|
3
|
8
|
19
|
26
|
60
|
1980
|
5
|
3
|
8
|
20
|
26
|
62
|
1981
|
5
|
5
|
13
|
18
|
24
|
65
|
1982
|
5
|
15
|
5
|
20
|
26
|
71
|
1983
|
2
|
15
|
9
|
22
|
33
|
81
|
1984
|
4
|
15
|
10
|
29
|
32
|
90
|
1985
|
4
|
16
|
13
|
31
|
29
|
93
|
1986
|
4
|
16
|
10
|
37
|
30
|
97
|
1987
|
6
|
16
|
14
|
34
|
30
|
100
|
1988
|
4
|
20
|
14
|
45
|
25
|
108
|
1989
|
2
|
21
|
16
|
38
|
32
|
109
|
1990
|
2
|
19
|
21
|
42
|
32
|
116
|
Source : Elaboré par l'auteur sur base des
archives de service du personnel et de
l'intendance de la B.R.D
Compte tenu des problèmes en rapport avec
l'étude de faisabilité des projets, un accent particulier a
été mis sur le personnel du département des
investissements pour son rôle moteur dans l'approbation et le suivi des
projets.
Le tableau qui suit nous établi la répartition
de l'effectif du personnel du DI d'après leur formation et leur
ancienneté :
Tableau n° 8 : Formation et
ancienneté du personnel professionnel du département
des investissements au
31.07.1990.
Service
|
Formation
|
Effectif
|
Ancienneté â la Banque
|
|
|
|
0-2 ans
|
3-5 ans
|
.+ 5 ans
|
D.I.
|
Economiste
|
1
|
.-
|
.-
|
1
|
Grands projets
|
Economistes
|
4
|
.-
|
1
|
3
|
(+ moyens)
|
Ing.électroméc.
|
2
|
2
|
.-
|
.-
|
|
|
7
|
2
|
1
|
4
|
PME
|
Economistes
|
4
|
2
|
1
|
1
|
(petits projets)
|
Agronomes
|
3
|
2
|
1
|
.-
|
|
Bachelière
|
1
|
.-
|
1
|
.-
|
|
|
8
|
4
|
3
|
1
|
Contrôle et Assistance
|
Economistes
|
3
|
3
|
.-
|
.-
|
aux Entreprises (C.A.E.)
|
Bachelier
|
1
|
1
|
.-
|
.-
|
|
Humanistes
|
1
|
.-
|
.-
|
1
|
|
|
5
|
4
|
.-
|
1
|
Bureau d'identification
|
Economiste
|
1
|
.-
|
1
|
.-
|
des projets (B.I.P.)
|
Bachelier
|
1
|
.-
|
.-
|
1
|
|
|
2
|
.-
|
1
|
1
|
Bureau Régional de
|
Economiste
|
4
|
3
|
1
|
.-
|
Gikongoro
|
Humanistes
|
6
|
3
|
3
|
.-
|
|
|
10
|
6
|
4
|
.-
|
RECAPITULATION
|
Economistes
|
17
|
8
|
4
|
5
|
|
Ing.électroméc.
|
2
|
2
|
.-
|
.-
|
|
Agronomes
|
3
|
2
|
1
|
.-
|
|
Bachelier
|
3
|
1
|
1
|
1
|
|
Humanistes
|
7
|
3
|
3
|
1
|
|
TOTAL
|
32
|
16
|
9
|
7
|
|
% TOTAL
|
100%
|
50%
|
28,1 %
|
21,9 %
|
Source : Dressé par l'auteur sur base des archives
de service du
personnel et de l'intendance de la B.R.D.
Par rapport à l'effectif total de 119 en 1990, le
département des investissements comptait seulement 32 soit 26,9 % de
cet effectif. Ces derniers malgré leur formation professionnelle et
leur ancienneté comme le montre le tableau ci-haut n'avaient pas fourni
un bon rendement quant aux résultats attendus.
Considérant les attributions et le volume de travail
du service des investissements, ce nombre était minime. Notons que
dans l'ensemble le personnel de la B.R.D. n'avait pas beaucoup
d'expérience. La répartition du personnel entre
différents services et bureaux ne tenait pas compte de la formation ni
de l'expérience acquise. Des nouvelles recrues se voyaient confier des
responsabilités élevées au sein de la banque. Par
exemple, le personnel chargé des projets était en grande
majorité de formation économiste et même, les deux
ingénieurs électro-mécaniciens avaient pour tâche de
faire le même travail que les économistes.
L'ancienneté était encore l'un des facteurs qui
a rendu moins bonne la qualité du travail de la B.R.D. parce que la
plupart des agents avaient une ancienneté variant entre 0 et 2 ans.
Presque 50 % du personnel du service des investissements chargés
d'évaluer les projets à financer étaient des stagiaires.
Le service de contrôle et d'assistance aux entreprises
ne disposait pas des cadres expérimentés ni des
compétences en matières technique, de gestion et organisation
d'économie et de marché. La quasi inexistence d'agronomes au
sein du département d'investissements composé essentiellement
d'économistes n'a pas permis aux projets agricoles de
bénéficier le financement de la banque.
La formation moyenne du personnel du secrétariat
faisait que les évaluateurs collectionnaient eux-mêmes les notes
d'évaluation. Leur travail devenait lourd au moment où ils
travaillaient manuellement dans un système non informatisé.
L'évaluation des projets au lieu d'être effectué par le
bureau de Gikongoro devait revenir au siège à Kigali qui
disposait le plus des moyens.
2.2.6. Nature des
crédits accordés par la BRD
La Banque Rwandaise de Développement classe les
crédits d'après leur destination et leur durée 56(*)
D'après leur destination, on distingue le crédit
à la production et le crédit à la consommation. Le
crédit à la production est sollicité dans le but
d'acquérir des biens de production. Le crédit à la
consommation est un crédit accordé aux consommateurs pour leur
permettre d'acheter des biens de consommation au moment où leurs
ressources sont insuffisantes.
Selon leur durée, on distingue les crédits
à court terme, les crédits à moyen terme et les
crédits à long terme.
Les crédits à court terme sont des
crédits qui sont accordés aux entreprises pour donner au cycle
commercial la souplesse désirable. Traditionnellement, le crédit
à court terme va de quelques jours à plusieurs mois, rarement
au-delà d'une année. Au Rwanda, les entreprises
préfèrent ce genre de crédit pour leurs besoins de
trésorerie en raison de sa flexibilité et pour réaliser
une opération d'exploitation qui, une fois terminée, servira
à rembourser à son banquier.
Les crédits à moyen terme
constituent les prêts bancaires accordés aux personnes
physiques ou morales pour une durée comprise entre deux et sept ans et
destinés à parfaire le financement d'un programme
d'investissement.
Les crédits à long terme sont des crédits
qui financent les investissements dont les conséquences
bénéfiques apparaîtront progressivement et ne seront
totales qu'après un certain nombre d'années.
2.2.7. Procédure d'intervention de la
B.R.D.57(*)
Après réception et enregistrement au service de
la banque, toutes les demandes des prêts passaient successivement aux
registres du courrier du Département d'Investissements et à celui
du service de l'Identification des projets, en faisait une première
instruction.
Les critères de recevabilité étaient au
nombre de trois. Le premier était lié à la nature du
projet, autrement dit aux domaines d'intervention de la banque. Le
deuxième se rapportait à la rentabilité sectorielle du
projet et le troisième était relatif au montant
sollicité.
Un projet était recevable lorsqu'il appartenait
à un secteur de l'économie jugé prioritaire pour le
développement du pays et reconnu comme tel dans le plan quinquennal de
développement. La banque finançait des projets du secteur
primaire, secondaire et tertiaire. Notons qu'elle n'accordait pas les
crédits de caisse, les crédits de consolidation, les
crédits à la consommation et les crédits à
l'habitat. Toutefois après la déspécialisation bancaire
instituée en 1987, les modifications des statuts de la BRD ont permis
à cette dernière conformément de la loi du 20 avril 1990,
d'intervenir dans les domaines ci -haut indiqués.
Les critères de la rentabilité sectorielle des
projets permettaient d'exclure du champ d'intervention de la banque les
secteurs identifiés d'office comme non rentables ou comme
saturés. Le montant du prêt ne devait pas être
inférieur à 200.000 frw. Mais pour mieux adapter ses
interventions aux spécificités du milieu rural, la BRD pouvait
revoir à la baisse ce montant plancher. Concernant les grands et moyens
projets, c'est -à- dire les projets dont les coûts
dépassaient 15 millions de frw, les demandes devaient être
accompagnées d'une étude de faisabilité.
Pour ceux dont les coûts étaient
inférieurs ou égal à 15 millions de frw, les demandeurs de
financement recevaient une note explicative sur les domaines et les conditions
d'intervention de la banque ainsi que sur les modalités de remboursement
des crédits. Ils recevaient également une fiche d'identification
relative à la collecte des renseignements sur le promoteur et sur les
projets qu'ils remplissaient avec l'assistance du personnel technique du
service d'identification des projets. Quand la fiche d'identification
n'était pas complétée endéans trois mois, le
promoteur devait être officiellement avisé dans un délai ne
dépassant pas deux semaines. S'il n'y avait pas de réponse
après trois mois, la lettre de mise en demeure relative à la
clôture du dossier était envoyée au promoteur.
Outre les critères de recevabilité, le service
d'identification devait aussi examiner les projets selon des critères
dits «critères de présélection». Ces
criteres se rapportaient essentiellement à l'honorabilité du
promoteur, à son expérience, à sa surface
financière, à sa capacité de gestion et aux garanties.
Le demandeur d'un financement devait être intègre
et honorable. Il ne devait ni être reconnu comme escroc ou tireur de
chèques sans provisions, ni avoir des crédits bancaires en
souffrance.
Suivant la motion de politique générale, les
emprunteurs devaient être expérimentés. A cet effet, la
banque veillait à ce que le promoteur du projet eût
pratiqué personnellement le projet ou s'assurait des services
expérimentés en ce domaine.
Les demandeurs d'un crédit devaient disposer d'un
apport propre minimum. Celui-ci variait selon la taille du projet.
Fixé à 30 % pour les petits projets, 40 % pour les moyens et 50 %
pour les grands. Les demandeurs devaient être capables de gérer
les projets ou alors de disposer de quelqu'un d'autre qui assumerait cette
responsabilité. Cela requérait la possession des connaissances
suffisantes en matière technique et de gestion. En cas de connaissance
insuffisante, le gestionnaire du projet devait s'entourer d'un encadrement
technique ou administratif ou d'une personne expérimentée. La
banque pouvait subordonner le déboursement des fonds ou recruter une
personne compétente pour diriger le projet en cours d'exécution
et / ou de fonctionnement.
La BRD cherchait à s'entourer la sécurité
réelle ou personnelle, solide en gage des prêts qu'elle allait
accorder. Les garanties habituellement exigées étaient
constituées par des cautions réelles et personnelles des
hypothèques sur des biens immeubles, les gages du fonds de commerce, la
vente à tempérament des biens d'équipement, l'aval de
l'Etat, l'aval du fonds spécial de garantie et /ou du fonds de garantie
BRD pour les PME, l'assurance contre accident corporelle et l'assurance contre
incendie.
Quand les dossiers étaient transmis à la banque,
ils étaient en ordre sur tous leurs aspects. Dès que les
renseignements étaient complets, l'identificateur faisait une note au
comité de présélection qui décidait après
délibération, de la transmission du dossier au service
d'évaluation pour y être achevé. En cas d'étude
incomplète, l'évaluateur du dossier en question écrivait
au promoteur pour lui demander les informations supplémentaires. S'il
n'y avait pas de réponse pendant six mois, une lettre de mise en demeure
relative à la clôture du dossier était adressée au
promoteur. La décision de rejet était communiquée aux
initiateurs respectifs endéans une semaine.
Le service d'identification préparait un rapport
trimestriel à l'intention du Conseil Administration afin de l'informer
du nombre des projets acceptés ou rejetés. Les causes de rejet
des dossiers devaient être spécifiés. Le CA avait le plein
pouvoir de demander au comité de revoir certaines de ces
décisions.
Les projets retenus par le comité de
présélection étaient remis avec leurs comptes rendus au
service d'évaluation qui les distribuaient selon les secteurs
d'évaluation ; secteur primaire, secondaire et tertiaire. Les
évaluateurs des grands et moyens projets vérifiaient les
renseignements nécessaires suivant les critères fixés
relatifs à chaque aspect. Au cours de l'évaluation, l'analyste
établissait le contact permanent avec le promoteur. Les grands et
moyens projets dont l'étude de faisabilité était
satisfaisant, trois ou quatre semaines d'évaluation suffisaient. Au cas
où un complément d'étude exigeait un délai plus
long, le promoteur en était avisé.
Les notes de présentation des projets étaient
d'abord adressées au comité des projets qui se réunissait
chaque fois qu'il y avait matière à traiter sous la convocation
et la présidence du DG. Ce comité était chargé de
donner à l'organe d'approbation les avis technique, financier, juridique
et économique sur les dossiers à financer. L'avis du
comité des projets permettait au DG de décider de l'acceptation
ou du rejet des projets dont les montants de financement sollicités
n'étaient pas supérieurs à dix millions de frw. Pour de
dossiers pareils, les notes d'information au conseil d'administration
étaient établies chaque trimestre. Les projets dont les montants
de prêts dépassaient dix millions de frw étaient
accompagnés de comptes rendus du comité des projets et soumis
à l'approbation du CA.
Pour les PME, après l'approbation des instances
habilitées de la banque, une demande était adressait au Fonds
Spécial de Garantie en cas d'absence ou d'insuffisance de garantie. Une
autre demande était envoyée au bailleur des fonds pour
requérir l'accord de refinancement. Normalement, l'accord d'aval ne
dépassait pas deux mois tandis que celui de refinancement prenait deux
à trois mois.
Ce n'était que lorsque l'accord d'aval et / ou celui de
refinancement était disponible, que l'évaluateur des projets
pouvait adresser au promoteur une lettre de notification des crédits qui
l'informait du montant de prêt accordé et des conditions à
remplir avant la signature du contrat. La lettre était remise au client
une semaine plus tard après réception de l'accord ou de deux
accords selon le cas. Quant aux crédits dont les garanties
étaient des biens hypothécaires, le refinancement était un
préalable à la notification des crédits. Les copies de la
lettre de notification étaient également remises au service du
portefeuille et au service de suivi.
Le service du portefeuille qui à son tour attendait que
les conditions spécifiés comme devant être remplies
à la signature du contrat le fussent pour préparer le contrat et
le faire signer par les deux parties : la DG et le client.
Le contrat était signé par les deux parties
devant le notaire. Le promoteur recevait un document qui détaillait les
dispositions à prendre pour obtenir le déblocage. A la
réception de la lettre de demande de déblocage du promoteur, un
agent de service de suivi était désigné pour visiter le
projet et s'assurer si les conditions de déblocage étaient
remplies. La visite devait être effectuée dans l'intervalle de
deux semaines. Après la visite, l'agent dressait un rapport concluant
ou non le respect des conditions. Si les rapports étaient concluants, le
chef de service de suivi proposait le déblocage à la commission
du déblocage des crédits présidée par le DG ou son
préposé.
Un programme trimestriel de visite des projets était
établi pour tous les projets. Etant donné les faibles moyens
humains dont disposait la banque, chaque petit projet était
supposé être visité au moins deux fois par an. Les grands
et moyens projets étaient visités au moins une fois par an. Les
visites étaient normalement annoncées au moins deux semaines
à l'avance.
Sur une lettre de demande du promoteur, la procédure
d'obtenir des prêts complémentaires s'appliquait comme à
l'évaluation. La seule particularité était que
l'évaluation se confirmait par la réalité sur terrain.
Ceci n'était qu'en fait une réévaluation du projet
initial.
Notons que jusqu'en 1990, il n'y avait pas de schéma
standard propre au réaménagement ou au
rééchelonnement de remboursement. La banque misait seulement sur
les difficultés comme le retard dans l'importation des
équipements, les dégâts matériels, les calamites
naturelles, éprouvées par le promoteur lors de l'installation ou
de l'exploitation du projet.
2.3. EXAMEN RETROSPECTIF DES INTERVENTIONS DE LA BRD
(1968-1990)
2.3.1. Evolution de grandes
périodes
Au cours de la période qui cadre avec notre travail,
l'évolution des interventions de la banque a été
globalement ascendante mais fort irrégulière. Quatre
périodes d'évolution peuvent être distinguées selon
le tableau ci après :
Tableau n° 9 : Les caractéristiques
des grandes périodes (1969-1990)
Période
|
Durée
|
Inter-
ventions
en
(M. frw)
|
Montant annuel moyen
(M. frw)
|
Taux de croissance moyen annuel en %
|
Nombre moyen d'inter-
ventions
|
1969 - 1973
|
5 ans
|
289.1
|
57.8
|
- 4.5
|
20
|
1974 - 1980
|
7 ans
|
2.308.5
|
329.79
|
20.8
|
20
|
1981 - 1988
|
8 ans
|
5.772.7
|
721.59
|
12.13
|
48
|
1989 - 1990
|
2 ans
|
789.92
|
394.96
|
.- 15.9
|
54
|
Source : Archive B.R.D. Programme opérationnel
1987-1991, Novembre 1987, pp.13 - 15
L'annexe n° 8 établit les données de
chaque année.
La période de démarrage de 1967 à 1973
s'est caractérisée par des interventions annuelles de faibles
montants. Elles se sont élevées à 289.1 millions soit une
moyenne annuelle de 57.8 millions. Elles ont aussi subi des fluctuations
irrégulières d'une année à l'autre, à tel
point que le taux de croissance annuelle moyen était de - 4,5 %
Après les difficultés de démarrage, la
banque entrait depuis 1974 jusqu'à 1980 dans une période
d'expansion où la moyenne d'interventions faisait un total de 329.79
millions, soit près de six fois celle de la période
précédente. Et la moyenne du nombre d'interventions est
restée la même parce que le financement par projet était
devenu plus important. Le taux de croissance annuel moyen était de 20,8
%. C'était pour la banque une période de
prospérité.
La période de stabilité 1981-1988 a
été marquée par la stabilité dans son mode initial
de financement et une ouverture vers les petites et moyennes entreprises tout
en maintenant sa politique consistant à financer essentiellement des
projets de grande envergure. La banque avait mis en oeuvre depuis 1982 un
programme de promotion des PME. Ceci s'explique par le nombre
élevé de 48 projets financés en moyenne par an. La
moyenne annuelle du volume de financement a atteint son maximum au cours de la
période de stabilité et le taux moyen de croissance annuel
était de 12,13 %. Cette stabilité était due au financement
du PNUD/BIT et du Gouvernement Rwandais d'une importante somme d'argent
à la BRD.
Pendant la Période de perte de vitesse 1989-1990,
les interventions de la banque ont diminué sensiblement en passant de
5.772,7 millions de frw en 1989 à 789,92 millions de frw en 1990. Mais
sur la période de deux ans, il y eût chute, à tel enseigne
que le taux de croissance est arrivé à - 15.9 %. Cette situation
a poussé le CA de la BRD de prendre une décision en vue de mener
une mission d'audit dans le but d'évaluer l'efficacité de ses
interventions. Au cours de cette période, beaucoup des dossiers des
projets au financement avaient été rejetés.
Le graphique suivant nous illustre l'évolution de
chaque année.
Source : Confectionné par nous même sur base
des archives des services
d'investissement de la B.R.D. (1966-1990)
2.3.2. Répartition géographique des
interventions de la B.R.D. (1968-1990)
Depuis sa création jusqu'au 31 décembre 1990, la
banque a effectué dans le pays 499 interventions correspondant à
un financement de 7.052,09 millions de frw. Elle a en plus participé au
capital de la B.D.E.G.L (Banque de Développement des Etats de Grands
Lacs) pour un montant de 10 millions de frw, ce qui portait à 500 le
total de ces interventions pour la période considérée.
La figure ici-bas montre l'évolution du nombre
d'interventions selon les préfectures et les montants d'interventions
en pourcentage.
Source : Elaboré par l'auteur sur base des
archives de la BRD, Rapport annuel 1990, p. 20
Source : Elaboré par l'auteur sur base des
archives de la BRD, Rapport annuel 1990, p. 20
Il ressort des figures 9 et 10 qu'aussi bien en nombre qu'en
valeur, les interventions de la BRD ont été concentrées
dans la préfecture de Kigali qui comptait 46 % du nombre total des
projets soit 82.4 % du montant des interventions. Ce phénomène
s'explique par les facilités offertes par la ville de Kigali en
particulier pour les grands projets industriels. Elle disposait en effet des
meilleures infrastructures d'accueil, des plus grands moyens
d'approvisionnement, de plus de potentialité des marchés et d'un
environnement d'affaires qu'on ne trouvait pas ailleurs dans le pays.
En vue d'atteindre une répartition géographique
plus équilibrée et pour être plus près des projets,
la BRD avait initié en 1989 une politique d'installation des succursales
à travers le pays. Le bureau régional de Gikongoro, d'autres
bureaux ont été crées à Gisenyi et à Butare
sans oublier Cyangugu, Ruhengeri et Gitarama.
2.3.3. Secteurs d'interventions de la BRD
(1968-1990)
La banque a financé des projets relevant de tous les
secteurs de l'économie nationale. Force est de constater cependant que
les prêts ont surtout financés le secteur secondaire qui
représentait à lui seul 74,50 % tandis que le secteur primaire et
tertiaire ont accaparé respectivement 11,30 % et 14,20 % des
interventions sur la période 1969 - 1990. Les données relatives
à la répartition selon la taille des projets se trouvent sur la
figure suivante :
Source : Dressé par nous même sur base des
archives du service des investissements
de la B.R.D (1969-1987).
Pour la période 1968-1990, les interventions de la
banque en nombre des projets s'élevait à 500 au total, dont 97
grands projets, 39 projets moyens et 364 petits projets, soit respectivement
24,60 %, 8,30 % et 67,10 %.
L'importance du nombre des petits projets tenait sur deux
facteurs essentiels :
le financement du véhicule utilitaire en 1971, en 1974
et en 1975 et,
la mise en oeuvre du programme de la promotion des PME depuis
1982.
Le diagramme ci-dessous nous donne la répartition en
nombre d'interventions par taille.
Source : Dressé par l'auteur sur base des archives du
service des
investissements de la B.R.D (1969-1987).
2.3.4. Réalisations de la BRD dans le cadre de
l'exécution du programme de
promotion des PME 1975-1981
Depuis 1975, la banque finançait essentiellement les
projets d'une grande importance ayant des effets tangibles sur le plan
macro-économique et, présentant moins des problèmes de
suivi et moins de risques. Notons que des relations au niveau des PME
existaient mais elles étaient insignifiantes comme on peut le voir dans
le tableau ci-dessous.
Tableau n° 10 : Projets PME financés
par la B.R.D. (1975-1981)
Années
|
Nombre des projets
|
Total des investissements
(Millions de frw)
|
Total des prêts
(millions de frw)
|
|
Total
|
Non agricoles
|
Agricoles
|
|
1975
|
4
|
3
|
1
|
39,9
|
23.0
|
1976
|
7
|
6
|
1
|
46.3
|
23.8
|
1977
|
4
|
3
|
1
|
52.4
|
21.8
|
1978
|
7
|
5
|
2
|
53.2
|
32.2
|
1979
|
11
|
8
|
3
|
53.4
|
28.9
|
1980
|
5
|
5
|
-
|
50.6
|
33.0
|
1981
|
4
|
3
|
1
|
18.7
|
10.1
|
TOTAL
|
42
|
33
|
9
|
309.5
|
172.9
|
Source : Archive BRD, Rapport annuelle 1982, p 10.
Outre ces 42 projets, en 1975, la BRD avait
réalisé un financement du programme prioritaire PME.
C'est-à-dire le financement de 38 véhicules utilitaires
destinés essentiellement aux services de transport à
l'intérieur du pays.
Par ailleurs, le tableau ci-dessus nous montre une faiblesse
des interventions accordées au secteur agricole malgré son
importance pour le pays. Seulement 9 projets agricoles avaient
été financés sur 7 ans.
Le total des investissements de la BRD entre 1975 et 1981 dans
les secteurs de PME se présentait donc comme suit :
Tableau n° 11 : Total des investissements
PME de la BRD 1975-1981
Interventions
|
Nombre des projets
|
Total des investis.
(M de frw)
|
Total des prêts
(M de frw)
|
Quote part financée par la BRD
|
§ Financement des projets
|
42
|
309,5
|
172,9
|
56 %
|
§ Financement de programme
|
38
|
70,0
|
53,8
|
77 %
|
Total des interventions
|
80
|
379,5
|
226,7
|
60 %
|
Source : Archive BRD, Rapport annuel 1982, p 15.
Ce tableau nous révèle que pour cette
période le financement des programmes a devancé celui de
projets ; soit 77 % contre 56 % pour cause du programme proposé par
le gouvernement à la BRD de financer les projets sans garanties.
2.3.5. Programme de promotion des PME mis en oeuvre
par la banque à partir de
1982
Une analyse des demandes des prêts adressées
à la banque avait montré qu'il existait un potentiel
d'investissement et de financement non satisfait dans le secteur des petites et
moyennes entreprises.
Bien qu'entre 1975 et 1981, 56 % du nombre total des
prêts avec 77 % du montant des interventions aient été
accordés aux PME, les moyens institutionnels et les méthodes
d'instruction des dossiers, n'avaient pas permis à la banque de
consacrer une partie plus importante de ses interventions à ce
sous-secteur. Par ailleurs, contrairement à beaucoup d'autres pays
d'Afrique, les institutions ou les instruments particuliers de promotion des
PME n'existaient pratiquement pas au Rwanda.
Afin de pouvoir augmenter ses interventions des prêts et
mieux satisfaire les besoins des crédits de ce secteur de
l'économie rwandaise encore peu développé, la banque avait
mis au point en mars 1982 un programme de promotion des PME.
2.3.5.1. Interventions réalisées par la
BRD dans le cadre de l'exécution du
programme de promotion des PME entre
1982-1990
Les projets du sous-secteur des PME financés durant la
période de 1982 à 1990 sont repris dans le tableau ci
après :
Tableau n° 12 : Evolution
des interventions de la BRD dans les PME (1982-1990)
Année
|
Nombre de PME
Coût total
d'investissement en Millions de frw
|
Prêts BRD
|
Apport propre
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
1982
|
16
|
81,1
|
41,8
|
52
|
39,3
|
48
|
1983
|
54
|
192,2
|
164,1
|
85,4
|
28,1
|
14,6
|
1984
|
43
|
163,3
|
102,9
|
63
|
60,4
|
37
|
1985
|
33
|
337,4
|
223,0
|
66
|
114,4
|
34
|
1986
|
23
|
269,4
|
119,4
|
44
|
150,0
|
56
|
1987
|
36
|
230,1
|
150,7
|
65
|
79,4
|
35
|
1988
|
117
|
874,1
|
775,4
|
88,7
|
98,7
|
11,3
|
1989
|
169
|
560
|
313,1
|
55,9
|
246,9
|
44,1
|
1990
|
122
|
436,6
|
289,4
|
66,3
|
147,2
|
33,7
|
Total
|
613
|
3.144,2
|
2.179,8
|
69,3
|
964,4
|
30,7
|
Source : Archive BRD, Rapports annuels 1982 à
1990, Novembre 1982, p. 15.
Ainsi, les figures 13 et 14 nous indiquent clairement combien
la politique de la banque dans la promotion des PME commençait à
porter des fruits en ce qui concerne les crédits accordés aux PME
en fonction de leur nombre et du montant des prêts.
Sources : Confectionnés par l'auteur sur base des
archives du service des
investissements
Cependant, cet accroissement n'a pas été
régulier, il a plutôt connu des hauts et des bas. Un cadre de la
BRD nous a expliqué que « Sans la mise en place du fonds
de garantie BRD/PME, la banque n'aurait pas pu réaliser le nombre
élevé des PME depuis 1982. La modicité des interventions
de la banque dans le sous secteur de PME en 1982 s'explique par le fait que le
programme de promotion n'a démarré que durant le mois de juin de
cette année.» 58(*)
Les dépassements importants enregistrés pour les
années 1983 et 1985 s'expliquent quant à eux par un nombre assez
important d'interventions réalisées dans le secteur des projets
d'importance moyenne (programme d'investissement supérieur à 15
millions). Ceux-ci s'expliquent par un programme de financement des projets
des moulins (27) en 1984 et (12) en 1985. Le taux d'intervention en faveur des
PME a continué à baisser jusqu'en 1986. Cela était une
mesure de prudence prise par la banque face au problème qui se
manifestait déjà chez les promoteurs qui avaient
bénéficié des crédits de la BRD.
Les approbations des grands projets provenaient
essentiellement des secteurs secondaire et tertiaire. Le premier
étant beaucoup influencé par les industries
manufacturières, le second par les constructions d'hôtels. Il est
toutefois à remarquer que le secteur tertiaire a enregistré une
baisse très sensible en 1985 passant de 327 millions de frw à 55
millions de frw, suite à la diminution des demandes des prêts dans
ce secteur.
Quant au secteur primaire, le record a été battu
en 1983 avec 54 approbations des projets. Ceci s'est justifié par le
manque des promoteurs et des demandes des prêts introduites auprès
de la BRD.
Pendant les années 1982 et 1983, le secteur tertiaire
a été plus performant que les deux autres secteurs à
cause de beaucoup des projets de garages et de restaurants moyens
financés par la BRD.
En 1985 le nombre total des projets traités a
été élevé. D'après J.P. RUBULIKA «
cela résulte des dossiers raisonnables qui avaient afflués
à la banque en réponse à un communiqué lancé
par la radio Rwanda informant le public que la banque accordait aux PME des
prêts dont elle finançait gratuitement les études de
faisabilité. Cette aide provenait de la banque européenne
d'investissement. On a alors enregistré les demandes qui
dépassaient le cadre d'intervention de la banque et ces projets
étaient vite rejetés après un très bref
examen. » 59(*)
Le total sous forme des prêts de la banque dans les PME
pendant la période de 8 ans (1982-1990) se chiffre à 246,9
millions de frw pour 169 PME. La BRD a pu diversifié ses interventions
pour la production primaire dans les cultures d'exportation, l'élevage,
l'extraction minière et les autres ; pour la production
manufacturière dans l'agro-industries comme le café, le
thé, divers et autres industries, dans l'énergie et l'eau, dans
les bâtiments et travaux publics ; et pour les services dans le commerce,
les hôtels et restaurants, le transport et le stockage et autres services
a travers tout le pays.
Concluons que la part des crédits de la banque en
faveur des PME orientée vers le milieu rural était peu
significative tandis qu'une grande partie d'intervention de la BRD était
accordée aux activités en milieu urbain (stations d'essence,
garages, boulangeries, restaurants, hôtels, etc.) en raison des
potentialités régionales comme un cadre de la B.R.D. le
précise « les potentialités régionales
influençaient la répartition régionale des projets. En
effet, toutes les préfectures n'avaient pas les mêmes moyens
qu'il fallait ou n'avaient pas des conditions suffisantes de
viabilité.» 60(*)
2.3.5.2. Demandes des prêts rejetés par
catégories des projets aux PME
1984-1990
(en Millions frw).
Les demandes de financement jugées non satisfaisantes
étaient carrément rejetées par le service de
présélection. A titre indicatif, nous avons ciblé celles
des PME rangées par taille des prêts et secteur
d'activité.
Le tableau qui suit nous montre le nombre des projets
rejetés par taille et secteur.
Tableau n° 13 : Taille des projets rejetés
par secteur d'activité des PME : 1984 - 1990
Secteur
Taille
|
AGRICOLE
|
ELEVAGE
|
ARTISANAT
|
Autres secteurs
|
Total
|
%
|
Moins de 200.000 Frw
|
52
|
13
|
11
|
13
|
89
|
9.8
|
Entre 200.001 et 1.000.000 Frw
|
41
|
59
|
159
|
27
|
286
|
31.4
|
Entre 1.000.001 et 3.000.000 Frw
|
54
|
71
|
44
|
70
|
239
|
26.2
|
Entre 3.000.001 et 5.000.000 Frw
|
9
|
24
|
21
|
17
|
71
|
7.8
|
Entre 5.000.001 et 10.000.000 Frw
|
4
|
16
|
10
|
11
|
41
|
4.5
|
Entre 10.000.001 et 15.000.000 Frw
|
.-
|
.-
|
8
|
6
|
14
|
1.5
|
Plus de 15.000.000 Frw
|
1
|
.-
|
.-
|
2
|
3
|
0.3
|
Montant non déterminé
|
38
|
41
|
60
|
29
|
168
|
18.4
|
Total
|
199
|
224
|
313
|
175
|
911
|
100
|
%
|
21.8
|
24.6
|
34.4
|
19.2
|
100
|
.-
|
Dont : - Milieu urbain
|
.-
|
15
|
61
|
49
|
125
|
13.7
|
- Milieu rural
|
199
|
209
|
252
|
126
|
786
|
86.3
|
Total
|
199
|
224
|
313
|
175
|
911
|
100
|
%
|
21.8
|
24.6
|
34.4
|
19.2
|
100
|
.-
|
Source : Archive B.R.D. : Etude sur l'utilisation de
fonds américains et la possibilité
d'amélioration de la capacité d'intervention de la banque dans
le secteur des PME, Kigali, avril 1991, p. 68.
Au cours de la période 1984-1990, les demandes des
prêts rejetés s'élevaient à 911 dont 199 pour les
projets de l'agriculture, 224 pour les projets d'élevage, 313 pour les
projets du secteur de l'artisanat et 175 pour les projets d'autres secteurs.
Ces projets appartenaient 86.3 % au milieu rural et 13.7 % au milieu urbain.
Environ 57,6 % de l'ensemble des projets rejetés
demandaient un financement allant de 200.000 à 3.000.000 frw. Certains
projets présélectionnés étaient rejetés au
cours de leur évaluation pour divers motifs dont les plus
fréquents étaient les suivants :
l'inconsistance des demandes introduites ;
le projet se rapportant à un secteur
saturé ;
le projet dont la viabilité était comprise par
des prix non rémunérateurs ;
le projet dont la rentabilité était comprise
par des coûts d'investissement ou d'exploitation excessive ;
l'honorabilité du promoteur ;
la situation d'endettement excessif du promoteur ;
la non disponibilité du promoteur pour mener à
bien les activités envisagées ;
la non disposition du promoteur pour remplir certaines
exigences de la banque ;
le projet se rapportant à un domaine exclu du
financement de la banque.
2.3.6. Situation de créances par nombre de
projets suivant le secteur d'activité
(1987-1990)
Le tableau ci-après repartit les créances par
nombre des projets suivant les secteurs d'activités :
Tableau n°14 : Créances par nombre
des projets suivant le secteur d'activité
Nature/
Secteur
|
Normale
|
Douteuse sans demande
|
Douteuse avec demande
|
Introduites en justice
|
Jugées sans copie
|
Jugement exécu
tion
|
Total
|
1. Agricole
|
69
|
9
|
5
|
20
|
25
|
44
|
172
|
2. Minier
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1
|
1
|
3. Industriel
|
38
|
4
|
5
|
13
|
4
|
17
|
81
|
4. Service
|
19
|
1
|
-
|
7
|
4
|
10
|
41
|
5. Divers
|
3
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Total
|
129
|
14
|
10
|
40
|
33
|
72
|
298
|
Source : Archive B.R.D. : Données fournies
par le service d'investissements
Le but de cette répartition est de mesurer la part des
difficultés de non paiement de chaque secteur. Ainsi ressort-il de ce
tableau, que sur 172 projets agricoles financés en une année, 69
seulement soit 40,12 % du nombre total des projets agricoles ont payé
régulièrement le montant dû à la banque et que 59,88
% du nombre total des projets agricoles ne respectaient pas leur
échéance.
Quant au secteur industriel, 38 projets soit 46.91 % du nombre
total des projets industriels avaient honorés leurs engagements envers
la banque, tandis que plus de 53,09 % des projets avaient des
difficultés des paiements. Cette situation était le
résultat des difficultés qu'avaient rencontrées les
promoteurs des projets industriels dans la mise en application des programmes
d'investissement.
Le secteur des services présentait 46,34 % des projets
à paiement régulier
et 53,65 % des projets en difficultés de paiement.
Cette répartition montre combien la viabilité des projets
financés par la BRD dans tous les secteurs était vraiment
précaire.
2.3.7. Contribution des interventions de la BRD sur le
tissu socio-économique du
pays
La BRD avait le principe de base qui devait la guider dans
son champs d'activité qui était que seuls les investissements
rentables pourraient l'intéresser. Elle avait à s'assurer que
les fonds qu'elle avait investis seraient récupérables en une
période plus ou moins longue et qu'un rendement, même modeste,
pourrait être prévu pour ces capitaux. Malgré l'influence
de l'Etat dans le choix des programmes prioritaires d'intervention au profit du
développement économique et social du pays, nombre des
difficultés se sont manifestées, d'une part, dans le
fonctionnement de la banque et d'autre part, dans l'exécution des
projets financés par celle-ci. Toutefois, la contribution des
interventions de la BRD sur le tissu socio-économique du pays a
été indéniable.
A titre d'exemple, le tableau suivant nous montre
l'évolution des crédits à l'économie rwandaise
accordés par la B.R.D. par rapport à l'ensemble d'encours par
branche d'activité de 1988 à 1990 (en millions de frw)
Tableau n°15 : Les crédits accordés
par la BRD par branches d'activité de
1988
à 1990 (Encours en Millions de Frw)
Année
|
1988
|
1989
|
1990
|
Branches d'activité
|
BRD
|
Ensemble
|
BRD
|
Ensemble
|
BRD
|
Ensemble
|
Crédit
|
%
|
Crédit
|
%
|
Crédit
|
%
|
Crédit
|
%
|
Crédit
|
%
|
Crédit
|
%
|
Agriculture & Elevage
|
794,2
|
32,3
|
6.067,1
|
36,7
|
1.238,0
|
34,0
|
7.021,9
|
33,8 34,6
|
475,1
|
31,5
|
5.201,0
|
38,0
|
Industrie
|
1.015,2
|
41,2
|
1.797,9
|
10,9
|
1.690,2
|
46,5
|
3.259,0
|
16,0
|
729,6
|
48,4
|
1.342,2
|
9,8
|
Extraction minière
|
2,5
|
0,1
|
2,5
|
-
|
2,5
|
-
|
3,1
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Commerce
|
153,0
|
6,2
|
4.286,2
|
26,0
|
238,7
|
6,6
|
4.697,4
|
23,1
|
81,8
|
5,4
|
3.496,0
|
25,6
|
Services
|
417,3
|
17,0
|
782,2
|
4,7
|
315,3
|
8,7
|
649,5
|
3,2
|
179,4
|
11,9
|
633,5
|
4,6
|
Particuliers
|
79,6
|
3,3
|
3.575,9
|
21,7
|
154,1
|
4,2
|
4.686,1
|
23,1
|
43,0
|
2,8
|
3.009.1
|
22,0
|
Total
|
2.461,8
|
100,0
|
16.511,8
|
100,0
|
3.638,8
|
100,0
|
20.317,0
|
100,0
|
1.508,9
|
100.0
|
13.681,8
|
100,0
|
Source : Dressé par l'auteur sur base de archives de
la BNR (1988-1990)
Au niveau des projets de l'agriculture et de l'élevage,
les interventions de la BRD ont concerné les crédits à
moyen ou à court terme. Il ressort du tableau ci-dessus que les encours
accordés par cette banque dans l'ensemble des encours pour les
années 1988, 1989 et 1990 étaient de 2.507,3 millions de francs
rwandais soit une moyenne de 32,6 %.
Pour l'agriculture ces crédits à court terme ont
contribué à l'acquisition des intrants agricoles
nécessaires pour la culture de la pomme de terre, pour l'introduction de
nouvelles variétés de sorgho, pour l'intensification des cultures
industrielles d'exportation et pour la commercialisation de certains produit
(le riz, la canne à sucre, le café etc.). Les crédits
à long terme ont contribué au développement des cultures
de substitution aux importations comme le blé, le riz, le sucre et le
tabac, au développement de la culture du manioc et la commercialisation
de la pomme de terre, au développement de la culture du haricot volubile
et celle du mais, à la promotion des cultures oléagineuses comme
l'arachides, le soja et le tournesol ainsi qu'au développement et la
commercialisation des fruits et légumes.
Pour l'élevage, les interventions à moyen terme
ou à court terme de la BRD ont contribué à la
multiplication des fermes modernes d'élevage de bovin laitier et le
développement de l'élevage du petit bétail en vue de
l'augmentation de la production de viande et d'oeufs, à l'installation
des étangs piscicoles et à l'acquisition des bateaux et de
matériel de pêche dans le lac Kivu et au développement de
l'apiculture pour l'installations modernes.
Comme le tableau ci-haut le montre, la contribution de la BRD
dans le domaine de l'extraction minière a été
insignifiante avec 5 millions de francs rwandais pour les années 1988 et
1989. Ces crédits étaient à court terme pour servir
à la commercialisation des minerais et à moyen ou à long
terme pour l'exploitation minière.
Au sujet des industries manufacturières, le même
tableau montre que la contribution de la BRD pour les trois années
était de 3.435,0 millions de francs rwandais soit la moyenne de 45,4 %
de l'ensemble d'encours de l'industrie. Ces prêts à long terme
ont contribué à l'installation des nouvelles unités et au
développement d'entreprises existantes. Les prêts à court
ou à moyen terme ont servi pour financer le fonds de roulement
d'exploitation des industries existantes, rentables et bien organisées,
dans le cadre de leur assainissement financier ou du redressement de leur
exploitation. Ces crédits ont également servi au
développement de l'artisanat.
Dans la filière carnée, la BRD a financé
les abattoirs, le stockage de viande, la charcuterie, les unités de
traitement ou de conservation du lait, des tanneries. Dans la filière
huile et sucre, celle-ci a financé l'acquisition des presses à
huile, l'installation ou l'extension de sucrerie. Dans la filière
produits vivriers, la banque a contribué à l'installation des
unités de conditionnement ou de transformation, des presses
mécaniques pour les bananes, les séchoirs de manioc, etc. Dans
la filière céréalière, elle a servi à la
poursuite de l'installation des moulins, à l'installation
d'égreneuse pour le traitement des récoltes, les batteuses
à pédales. Dans la filière fruits et légumes, la
banque a contribué à l'installation de conserveries ou
d'unités de conditionnement. Dans la filière bois elle a servi
dans la fabrication de caissettes de bois (emballage), et la production du
charbon de bois.
Concernant le commerce au cours des années 1988, 1989
et 1990, la contribution de la BRD a été de 473,5 millions de
francs rwandais soit 6,1 % de l'ensemble des prêts accordés
à ce secteur. Les crédits accordés par la BRD au commerce
étaient des crédits de trésorerie et des découverts
aux commerçants ou aux entreprises de gros ou de détail (commerce
de gros local et commerce général).
Les crédits BRD à long terme ont financé
aussi les hôtels et les restaurants. Pour les transports et les
entrepôts, l'octroi des prêts à moyen terme de la BRD ont
contribué au désenclavement du pays et à une meilleure
articulation de l'économie nationale et au financement de moyen de
transport terrestre et lacustre. Ces prêts ont favorisé la
création ou l'extension d'entrepôts notamment des marchandises ou
de produits stratégiques comme les dépôts de carburants,
les entrepôts de produits vivriers etc.
De 1988 à 1990, le total des prêts
accordés par la BRD au secteur des services était de 912,0
millions de francs rwandais soit 12,5 % de l'ensemble des prêts. Ces
prêts à moyen ou à long terme ont contribué à
l'acquisition des équipements professionnels, à l'installation
des services médicaux et vétérinaires, à promouvoir
les services récréatifs comme les salles de cinéma, de
vidéo et de jeu et aussi les services éducationnels comme la
construction d'écoles privées.
A titre exemplatif le diagramme qui suit montre
l'évolution du volume des crédits distribués à
l'économie de 1984 à 1990.
Source : Dressé par l'auteur sur base des
archives : rapport annuel de la BRD 1990
Comme nous l'indique la figure n° 15, après avoir
progressé de 25,7 % en 1988, le volume des crédits
distribués par la BRD a connu une baisse de10,7 % en 1989 pour ensuite
descendre à - 15 % en 1990.
Cette diminution du volume des crédits
distribués s'est traduite par une baisse des prêts accordés
aux secteurs productifs, surtout les industries manufacturières, qui ont
vu leur part diminuer de 55 % en passant de 5.178,6 millions de frw en 1990
contre 10.680,4 millions de frw l'année précédente.
Partant du tableau ci-dessous, nous pouvons situer la part des
interventions de la BRD dans l'ensemble des encours des prêts à
long et moyen terme distribués par les institutions financières
pour le redressement de l'économie du pays.
Tableau n° 16 : Evolution des encours des
prêts à long et moyen terme
(1980 - 1990)
en millions de frw.
Années
|
Encours pour toutes les institutions financières
nationales
|
Total des encours Moyen et Long termes
|
Encours de prêts B.R.D
|
Part des Encours de prêts B.R.D. dans l'ensemble
des Encours MT et LT (en %)
|
|
Total des encours
|
Moyen terme
|
Long terme
|
|
|
|
1980
|
7.426,8
|
1.111, 7
|
1.264,0
|
2.375,7
|
1.015,8
|
42,8
|
1981
|
9.169,2
|
1.189,5
|
1.534,0
|
2.723,5
|
1.171,8
|
43,0
|
1982
|
9.968,6
|
1.214,1
|
2.047,7
|
3.261,8
|
1.487,0
|
45,6
|
1983
|
11.131,0
|
1.206,4
|
2.468,1
|
3.674,5
|
1.750,6
|
47,6
|
1984
|
12.913,9
|
1.464,3
|
2.712,3
|
4.176,6
|
1.960,6
|
47
|
1985
|
16.277,7
|
2.340,8
|
2.982,1
|
5.322,9
|
2.070,0
|
38,9
|
1986
|
16.337,0
|
2.712,2
|
3.182,7
|
5.894,9
|
1.971,7
|
33,4
|
1987
|
17.010,7
|
9.197,5
|
3.789,4
|
6.986,9
|
2.398,4
|
34,3
|
1988
|
16.888,3
|
2.499,3
|
3.644,6
|
6.143,9
|
1.908,2
|
31,1
|
1989
|
17.179,1
|
3.768,7
|
2.179,2
|
5.947,9
|
2.271,6
|
38,2
|
1990
|
15.646,4
|
3.211,8
|
2.001.3
|
5.213,1
|
1.811.0
|
34,7
|
Source : Archive, Rapport d'audit de la BRD de
l'année 1991,p 12
Vu ce tableau, il est vrai que pour la période
considérée, les encours de la BRD représentaient une part
très appréciable dans l'ensemble des encours de toutes les
institutions financières du pays en ce qui concerne le moyen et le long
terme. Néanmoins nous remarquons que les années 1983 et 1984 ont
été les plus marquants avec respectivement 47,6 % et 47 %
d'encours octroyées bien que l'évolution a été
normale les trois premières années avant de connaître une
dégradation au cours de trois dernières années suite au
non respect de délai d'échéance de remboursement des
prêts des projets financés par la B.R.D.
La qualité du portefeuille de la banque et les
performances de ses clients ont montré sa contribution à la
création des valeurs ajoutées indirectement
par le biais de ses participations et prêts. Ces
participations et prêts ont été approuvés aussi bien
dans le secteur primaire, secondaire que tertiaire.
D'une façon générale, les projets B.R.D.
generaient moins de valeur ajoutée que les structures existantes, en
raison très probablement du poids de la consommation du capital fixe
très importante dans une entreprise en cours de création. Le
tableau ci après établi la contribution des interventions de la
B.R.D. à la valeur ajoutée.
Tableau n°17 : Contribution des
interventions de la B.R.D à la valeur ajoutée
(1986-1990)
|
Nombre de projets financés
|
Coût total des investis. MFRW
|
Montant des interventions B.R.D. MFRW
|
Production Attendue
|
Valeur ajoutée attendue MFRW
|
Emplois créés
|
Secteur I
1986
1987
1988
1989
1990
11111111
|
16
22
68
34
17
|
80
72
404
143
31
|
51
49
241
98
19
|
68
69
542
151
30
|
55
12
235
66
12
|
583
318
1.082
411
234
|
Secteur II
1986
1987
1988
1989
1990
|
13
15
38
23
8
|
1.280
2.005
3.443
468
41
|
832
729
1.724
194
22
|
1.555
12.566
5.665
582
46
|
543
2634
2066
212
15
|
301
301
1.335
457
139
|
Secteur III
1986
1987
1988
1989
1990
1988
|
1
11
18
13
13
|
13
210
226
521
147
|
8
122
145
263
74
|
18
229
1.277
499
149
|
6
115
259
186
78
|
13
118
103
141
125
|
Source : Archive, Rapport d'audit de la BRD de
l'année 1990, p. 18
La B.R.D. prenant en compte les effets
socio-économiques lors de la constitution et de l'analyse des dossiers
des projets, il est intéressant de faire une comparaison sur la part de
la valeur ajoutée dans la production des projets financés par la
B.R.D. par rapport aux structures de production de l'ensemble de
l'économie.
Sur le plan du coût des emplois, s'il est impossible
d'établir des comparaison avec le reste de l'économie, il
convient de retenir que le coût des emplois créés par les
entreprises financés par la B.R.D. dans le secteur secondaire est
environ deux fois plus élevé que dans les secteurs primaire et
tertiaire. Or, c'est dans ce secteur que se concentraient les approbations de
la banque. Il convient toutefois de ne pas négliger les emplois induits
par chaque création de l'entreprise. Cette assistance financière
aux projets a aussi contribué à la lutte contre le cercle vicieux
par la création d'emploi.
A titre d'exemple, les investissements financés au
cours de l'exercice 1990 ont créé 412 emplois dont 168 pour le
secteur primaire, 130 pour le secteur secondaire et 114 pour le secteur
tertiaire. Le coût moyen par emploi créé était de
0,46 millions de frw pour le secteur primaire, 0,92 millions pour le secteur
secondaire, 3,10 millions pour le secteur tertiaire et 1,34 millions de francs
rwandais tous les secteurs confondus. Il est à préciser qu'une
seule intervention de la banque permettait de créer en moyenne onze
emplois. Dans l'ensemble, cette moyenne était de 10 pour le secteur
primaire, 16 pour le secteur secondaire et 9 pour le secteur tertiaire.
Le tableau ci-dessous fait état du nombre d'emplois
créés par l'intervention de la BRD en 1990.
Le tableau n°18 : Nombre d'emplois
créés par l'intervention de la BRD en 1990.
Secteur
|
Nbre des projets
|
Totaux investis. en
(M. frw)
|
Nbre d'emplois créés
|
Coût/emploi créé en
M.frw
|
Nbre d'emplois créés par
investis.
|
Primaire
|
17
|
77,78
|
168
|
0,46
|
10
|
Secondaire
|
8
|
120,31
|
130
|
0,92
|
16
|
Tertiaire
|
13
|
353,61
|
114
|
3,10
|
9
|
Total
|
38
|
551,73
|
412
|
1,34
|
11
|
Source : Rapport d'audit de la BRD de l'année
1990, p.56
Les interventions de la B.R.D. de 1968 à 1990 ont
contribué à solidifier la structure économique et sociale
du pays grâce notamment à leurs effets appréciables tels
que l'économie des devises, la contribution aux finances publiques, la
sensibilisation de la population à la technique moderne de production et
la création d'emploi rémunérée.
Pour la sensibilisation de la population à la technique
moderne de production, la BRD a engagé des négociations avec les
services administratifs, les organismes non gouvernementaux et les projets de
développements oeuvrant en milieu rural en vue d'instaurer un cadre de
collaboration visant à accroître les interventions de la banque en
milieu rural. Ceci a été concrétisé par des
accords signés entre la banque et le Service d'Appui au
Développement Industriel (SERDI), la Régie Sucrière de
Kabuye (RSK), le Projet de Développement Rural de Byumba (DRB), le
Programme National pour l'Amélioration de la Pomme de Terre (PNAP) et le
Bureau Micro-Réalisation (BMR)
2.3.7.1 La situation monétaire (1985 -
1990)
L'analyse du tableau ci-dessous montre que la masse
monétaire (monnaie plus quasi-monnaie) a connu une augmentation de 6 %
en 1990 contre une diminution de 8 % en 1989. Le total des engagements a
progressé de 4 % en 1990 contre 3 % l'année
précédente.
Tableau n° 19 : Evolution de la situation
monétaire 1985-1990 (en millions de frw)
Année
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
1989
|
1990
|
Variation en %
|
Désignation
|
|
|
|
|
|
|
1989/1988
|
1990/1989
|
Avoirs extérieurs (nets)
|
11.046
|
13.622
|
12.154
|
9.177
|
6.112
|
2.759
|
- 37
|
- 55
|
Crédit intérieur (net)
|
17.743
|
17.438
|
21.462
|
28.544
|
30.765
|
35.488
|
16
|
15
|
- Créances net sur l'Etat
|
2.975
|
2.718
|
6.781
|
8.476
|
10.549
|
17.535
|
24
|
66
|
- Créances sur Entr. Publ.
|
678
|
643
|
688
|
853
|
1.533
|
2.533
|
88
|
65
|
- Créances net.sur Sec.Priv.
|
13.407
|
13.430
|
13.580
|
16493
|
17.776
|
14.773
|
8
|
- 17
|
- Créances net. sur les AIF
|
682
|
640
|
413
|
723
|
908
|
646
|
25
|
- 29
|
Avoirs = Engagements
|
28.807
|
31.061
|
33.616
|
35.721
|
36.876
|
38.247
|
3
|
4
|
Monnaie
|
14.577
|
17.206
|
17.669
|
18.210
|
15.721
|
16.724
|
- 14
|
6
|
Quasi-monnaie
|
8.731
|
9.274
|
11.549
|
13.159
|
14.132
|
15.020
|
- 7
|
6
|
Fonds fiduciaire
|
939
|
721
|
503
|
285
|
67
|
12
|
- 76
|
- 82
|
Autre postes
|
4.560
|
3.860
|
3.896
|
4.067
|
6.957
|
6.491
|
71
|
-7
|
Source : Elaboré par l'auteur sur base des
archives de la BRD 1990
En ce qui concerne la contre partie de la masse
monétaire, l'année 1990 a été marquée par
une chute prononcée de 55 % des avoirs extérieurs nets qui sont
passés à 2.759 millions de frw en 1989. Le crédit
intérieur net s'est relevé de 15 % en 1990 au profit du secteur
public dont l'endettement n'a cessé d'augmenter. Les créances
sur le reste de l'économie ont fortement diminué avec un taux de
17 % pour le secteur privé et 29 % pour les autres institutions
financières (AIF).
2.3.7.2 La situation financière 1984 -
1990
Les finances publiques ont accusé un déficit
budgétaire permanent depuis 1987, avec une situation extrêmement
critique en 1990 comme permet de le constater le tableau ci
après :
Tableau n° 20 : Evolution du budget ordinaire et
du budget de développement
1984 - 1990 (en millions de Frw)
Année
|
Budget ordinaire
|
Budget de développement
|
Soldes
|
Solde global
|
Recettes
|
Dépenses
|
Recettes
|
Dépenses
|
B.O
|
B.D
|
1984
|
16.649
|
17.367
|
2.619
|
2.525
|
- 718
|
+ 94
|
- 624
|
1985
|
19.232
|
18.493
|
3.227
|
3.108
|
+ 739
|
+ 119
|
+ 858
|
1986
|
21.851
|
22.077
|
3.687
|
3.263
|
- 226
|
+ 424
|
+ 198
|
1987
|
20.711
|
23.227
|
4.356
|
3.695
|
-2.516
|
+ 661
|
- 1.855
|
1988
|
21.354
|
23.130
|
4.632
|
4.279
|
- 1.776
|
+ 353
|
- 1.423
|
1989
|
21.255
|
23.585
|
4.324
|
3.400
|
- 2.330
|
+ 924
|
- 1.406
|
1990
|
18.772
|
29.573
|
3.003
|
2.875
|
- 10.800
|
+ 128
|
- 10.672
|
Source : Elaboré par l'auteur sur base des
archives de la BRD 1990.
L'examen de l'évolution du budget ordinaire et du
budget de développement témoigne d'un déficit global de
10.672 millions de Frw en 1990, contre 1.406 millions de Frw en 1989, ce qui
représente une détérioration d'environ 7 fois par rapport
à l'année précédente.
Cette augmentation du déficit budgétaire
était surtout imputable à l'accroissement des dépenses du
budget ordinaire qui ont progressé de 25,4 % alors que les recettes
ordinaires d'investissements continuaient à baisser.
2.3.7.3. La balance des paiements
(1985-1990)
Le tableau suivant permet de constater l'évolution de
la balance des paiements de 1985 à 1990 en millions de francs
rwandais.
Tableau n° 21 : Evolution de la balance des
paiements 1985 - 1990
(en millions de Frw)
Année
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
1988
|
1990
|
Rubrique
|
|
|
|
|
|
|
Exportations
|
12.769
|
16.138
|
9.675
|
9.011
|
8.377
|
8.429
|
Importations
|
22.210
|
22.717
|
21.271
|
21.296
|
20.323
|
18.824
|
A. Balance commerciale
|
- 9.441
|
- 6.579
|
- 11.596
|
- 12.285
|
- 11.946
|
- 10.395
|
B. Services nets
|
- 8.832
|
- 10.357
|
- 9.150
|
- 8.268
|
- 7.180
|
- 8.034
|
C. Total des transferts sans C/P
|
11.787
|
10.868
|
10.042
|
11.455
|
10.966
|
10.805
|
D. Balance courante
|
- 6.486
|
- 6.068
|
- 10.704
|
- 9.098
|
- 8.160
|
- 7.624
|
E. Balance des capitaux
|
6.536
|
8.889
|
9.522
|
6.313
|
5.235
|
2.656
|
F. Contrepartie des réévaluation
|
- 395
|
- 234
|
- 281
|
- 221
|
- 79
|
1.575
|
G. Erreurs et Omissions
|
39
|
85
|
119
|
29
|
- 62
|
-
|
H. Balance globale
|
- 384
|
2.676
|
- 1.334
|
- 2.977
|
-3.066
|
- 3.393
|
Source : Elaboré par l'auteur à l'aide des
archives de la BNR 1990.
Il ressort de ce tableau que la balance des paiements a
été dégradée de 10,7 % en passant d'un
déficit de 3.066 millions de frw en 1989 à 3.393 millions de frw
en 1990. L'augmentation du déficit de la balance des paiements
était due à la détérioration de la balance des
services et à une forte baisse de la balance des capitaux dont le solde
est passé de 5.235 millions en 1989 à 2.656 millions de frw en
1990, soit une diminution de 49,3 %.
2.3.8. Les facteurs limitatifs de
l'accélération du rythme d'accroissement
des
interventions de la BRD
2.3.8.1. Les facteurs externes à la
banque
Le volume des interventions de la banque dépendait dans
une large mesure d'une série des facteurs externes sans
possibilité d'influence de la part de la banque. Parmi ces facteurs
signalons l'action de l'Etat, celui des bailleurs de fonds et l'effet du
sous-développement du marché des capitaux dans la constitution
des ressources financières de la B.R.D. qui se répercutent dans
la mise en application de ces moyens. Dans ce contexte, l'intervention de
l'Etat se manifeste au niveau de la nomination du Directeur
Général de la Banque et au niveau de l'orientation du
crédit. D'autres facteurs étaient principalement de nature
économique et concernaient :
Le manque des ressources naturelles ;
la situation géographique du pays par rapport au
marché extérieur ;
l'absence des ressources humaines et technologiques ;
l'absence des revenus et le pouvoir d'achat de la
population ;
le niveau relativement bas du développement de
l'économie nationale et de ses différents secteurs.
- le climat d'investissement en général qui
était malsain;
- la politique monétaire et de crédit non
développé ;
- l'absence d'une politique d'encouragement des investisseurs
étrangers ;
- le manque des mesures promotionnelles sectorielles.
- l'instabilité des prix ;
- l'absence de la demande des consommateurs.
2.3.8.2. Les facteurs internes à la
banque
Les demandes des prêts adressées à la
B.R.D. étaient donc déterminées largement par la situation
et le développement économique du pays en général
tout en étant responsable de l'évolution de ses activités,
de ses faiblesses et des fluctuations conjoncturelles ci-haut
énumérées. L'organisation interne de la BRD surtout au
niveau du DI a été l'une des facteurs limitant la performance de
la banque à ses interventions et ayant un impact direct à
l'échec constaté des projets financés par celle-ci.
L'identification consistait à rechercher les projets
nouveaux en exploitant les plans de développement, les données
statistiques disponibles et les informations extérieures relatives aux
technologies et à d'autres projets comparables réalisés.
Ce service informait le public sur les activités de la
banque, créait le climat de collaboration avec d'autres services pouvant
aider la banque dans ses activités et organisait des conférences
et séminaires. Cependant, sans aucunement mettre en cause le principe
de la création de ce bureau, il revient à signaler que :
- le bureau de la promotion avait été
très passif voir même non opérationnel ;
- certains promoteurs de projets avaient dénoncé
le fait d'obtenir des crédits auprès de la banque sans pour
autant avoir rempli les conditions d'obtention des prêts ;
- pire encore, d'autres promoteurs avaient signé
aveuglement les contrats d'octroi des crédits sans les avoir
lus ;
- la corruption avait émaillé les services
d'investissement ;
- les clients accédaient à l'information avec
retard ;
- la BRD a commis une erreur d'agir isolément ;
- acceptation des dossiers des promoteurs
inexpérimentés dans le domaine du projet ;
L'évaluation des grands et moyens projets, était
basée en principe sur l'étude de faisabilité
présentée par les promoteurs. Par étude de
faisabilité, on entend une étude qui vise à prouver que le
choix technique et économique est viable. En examinant la
procédure d'évaluation, on s'est rendu compte que la phase
d'évaluation a été laxiste. Beaucoup des promoteurs de la
banque n'étaient pas capables eux mêmes de faire une étude
bancaire suite à un niveau d'étude très réduit et
au manque d'information en la matière. C'est ainsi que les agents des
services d'évaluation étaient obligés de le faire à
leur place.
Même si la réussite d'un projet dépend de
beaucoup d'autres facteurs, la personnalité du dirigeant jouait encore
une plus grande importance. En effet, les connaissances d'un promoteur et sa
moralité pouvaient influencer la bonne marche de ses affaires. Selon les
informations recueillies lors de notre enquête, une grande partie des
crédits octroyée par la BRD surtout dans le domaine des PME
était basée sur la personnalité du promoteur. Cet
élément était à la base d'un bon nombre des projets
rejetés.
On ne peut également passer sous silence le fait que le
ver ethnique et régional61(*) n'a pas épargné la B.R.D. en
matière d'octroi des crédits ; ce qui handicapait bien
entendu les performances de la BRD.
Après avoir recueilli les renseignements
nécessaires sur le promoteur et le projet à financer,
l'évaluateur devait préparer une note d'évaluation,
discuter avec le comité des projets pour la prise de décisions.
Etant donné que l'évaluateur élaborait à la place
du promoteur une étude de faisabilité, cette note
d'évaluation était en réalité un bon projet de la
part de l'évaluateur. Sur ce point RUBULIKA dit « ce
phénomène modifie beaucoup les idées du promoteur et ce
dernier se retrouve financé pour un projet assez différent de
celui qu'il avait lui-même conçu. L'évaluateur informe
évidemment le promoteur mais l'avis de ce dernier n'a qu'une valeur
consultative [...] le promoteur considère que
l'évaluateur connaît les éléments qu'il faut mettre
pour que le dossier soit acceptable au niveau de la banque. En d'autre mot, le
promoteur laissait l'évaluateur arranger le dossier comme il l'attend
pourvu qu'il soit approuvé. Le dossier s'en trouve trop modifier par
rapport à l'idée initial du promoteur et pourtant la banque ne
réserve pas un exemplaire à ce dernier qui exécutera le
projet. »62(*)
Beaucoup des projets financés ont été
handicapé par la règle de la banque prévoyant que cette
dernière n'intervenait que dans un projet ne dépassant pas 80 %
du coût total de petites entreprises et 65 % pour les entreprises
moyennes. La banque considérait que le promoteur qui engageait beaucoup
des fonds propres dans un projet était plus motivé pour ce qui
était du suivi de gestion. Par ailleurs, la banque ignorait aussi les
dépenses inhérentes du promoteur au moment de la
négociation du crédit ; par exemple le déplacement du
promoteur, ses journées du travail perdues, etc. RUBULIKA décrit
cette situation en ces termes « beaucoup des promoteurs sont
obligés d'emprunter auprès de leurs amis pour faire face à
tous les frais encourus dans la négociation des crédits et pour
réunir l'apport propre exigée par la banque. Ces dettes sont
remboursées à même le crédit accordé et par
conséquent le programme d'investissement tel que prévu par la
banque n'est pas bouclé. De tels projets doivent inévitablement
échoués pendant la phase de démarrage.»
63(*)
Pour bien estimer les coûts d'investissement, la banque
devait exiger et vérifier la matérialisation de l'apport propre
avant le déblocage des fonds et prévoir anticipativement, en
concertation avec le promoteur, l'origine des financements additionnels en cas
de dépassement des coûts prévisionnels d'investissement.
Les évaluateurs devaient exiger des renseignements
détaillés et précis pour les éléments qui
entrent dans les coûts d'investissement, faire une analyse de
sensibilité faisant intervenir les coûts d'investissement et
établir un plan de financement qui puisse permettre à la B.R.D.
de vérifier la quote-part du promoteur. Finalement ce dernier devait
respecter les délais et la planification du programme
d'investissement.
Pour bien faire les prévisions des charges et des
produits d'exploitation, la juste estimation des charges d'exploitation devait
passer par une information complète sur les coûts réels des
matières et fournitures et une capacité de traiter cette
information pour dégager la tendance évolutive de
différents prix. Aussi il aurait fallu associer étroitement les
promoteurs à l'évaluation de son projet, faire
l'évaluation de la production, des charges et des prix.
Concernant le réaménagement du calendrier de
remboursement. Il était recommandable de :
- s'assurer que le réaménagement permettait de
redresser effectivement le projet, pour cela il a fallu diagnostiquer l'origine
et les difficultés avant toute action ;
- réexaminer l'honorabilité des promoteurs et
gérants et s'assurer de leur honnêteté avant d'envisager
l'accord de réaménagement ;
- envisager dans le texte contractuel une légère
augmentation du taux d'intérêt ou une commission donnée
pour rémunérer les services complémentaires et freiner la
demande de facilité de réaménagement.
Lors de l'évaluation du projet, l'évaluateur
étudiait si le promoteur connaissait le marché, ses
possibilités d'expansion, ses limites, etc. Il déterminait
également les demandes potentielles, offres existantes et en
déduisait les demandes satisfaites. Il devait donc savoir ajouter
l'offre à la demande. Ce qui n'était pas le cas pour les
évaluateurs de la B.R.D. Parmi les projets financés par la
banque, certains ont été victimes d'une mauvaise étude du
marché et de la concurrence sauvage. Selon P. RUBULIKA « la
production de la pomme de terre a connu une régression si bien que les
prix ont passé de 10 frw le kilo à 1 frw le Kilo. Si on avait
essayé de faire une analyse concurrentielle dans le secteur, on aurait
probablement pu prévoir cette évolution de la production. La
banque a financé beaucoup d'agriculteurs dans ce secteur alors que
beaucoup d'autres y investissaient par autofinancement et ce fut une
régression qui provoqua une chute de prix [...] La B.R.D. n'a
pas suffisamment approfondi l'étude du marché pour les projets
dont elle a financés alors que le marché est un facteur important
pour la réussite d'un projet. »64(*)
Pour atténuer le problème du marché la
BRD devait exigé pour les projets des grands investissements des
études de marché assez approfondies et réaliser
périodiquement des études sectorielles permettant de cerner la
taille du marché à l'avance.
En outre, les évaluateurs de la BRD auraient dû
adopter des scénarios moins optimistes dans la détermination du
marché cible.
Le promoteur devait aussi faire preuve de
maturité : éviter les investissements de prestige,
diversifier les débouchés et évaluer en permanence la
viabilité de chaque débouché, choisir un équipement
adapté à ce marché quitte à faire des extensions
après, etc.
Restant la seule banque au Rwanda jusqu'en 1990
habilitée à octroyer des crédits à long terme pour
un montant assez élevé (plus de 200.000 frw par projet), la
B.R.D. n'a pas pu contrôler ses clients en matière d'utilisation
de fonds accordés parce qu' elle ne disposait pas d'un service
chargé de la sensibilisation de ses clients en ce qui concerne
l'utilisation des crédits avant de débloquer le montant
demandé. Les visites sur terrains ont été aussi
superficielles. RUBULIKA donne la lumière sur ce sujet « la
plupart des clients de la B.R.D., surtout les propriétaires des PME,
n'avaient jamais, sinon très rarement, géré plus d'une
centaine des milliers de frw avant le soutien de la B.R.D. Lorsque celle-ci
leur a avancé quelques millions de frw en liquidité, ils se sont
sentis débordés [...] certains ont construits des
maisons d'habitation, d'autres les ont améliorées. Il y en a
même qui ont acquis des nouvelles propriétés
foncières pour recevoir une deuxième femme.» 65(*)
Pour éviter les détournements des prêts,
il aurait fallu non seulement sensibiliser le promoteur sur le mal fondé
d'une telle pratique et sur ses effets maléfiques de la
rentabilité du projet, mais aussi prévoir dans les textes
contractuelles des mesures de répression à l'aide de
blocage, dénonciation, remboursement forcé, etc.
Pour les détournements criants et importants, il y
avait lieu aussi de négocier auprès des autorités
monétaires des pénalisations additionnelles comme la suspension
d'accès au crédits et aux autres facilités auprès
des institutions bancaires. Dans la mesure du possible, la BRD devait
éviter de débloquer des fonds directement au promoteur, par
exemple, elle pouvait payer au fournisseur et non au promoteur pour ses
achats.
Avant de connaître une suite favorable, chaque dossier
de demande de crédit devait passer au moins 5 étapes :
recevabilité, présélection, évaluation,
comité des projets, parfois conseils d'administration,
négociations des droits de tirages. Au cas où le dossier devait
passer au conseil d'administration, il devait bien entendu rester dans les
tiroirs aussi longtemps que le conseil ne s'était pas tenu et se
prononcer là dessus.
Après l'avis favorable du conseil d'administration, le
dernier mot revenait aux bailleurs des fonds. Ces derniers pouvaient rejeter
un dossier qui ne répondait pas à leur souhait.
Par ailleurs, certains projets supportaient plus difficilement
le retard que d'autres. C'est le cas des projets agricoles. Selon P. FURAHA
« certains projets agricoles se sont vus attribuer des crédits
au milieu de la saison culturale ou même à la fin [...]
souvent même la récolte de cette saison avait
été considérée par la banque dans les
prévisions des recettes et, par conséquent, par prévision
du tableau des ressources et emplois, tous les calendriers de
remboursement étaient donc battus sur une erreur et c'est le client qui
avait à payer (difficulté de remboursement, intérêts
de retard, paralysie des activités etc.)»66(*) Selon I.
FITOUSSI, « la banque a pour caractéristique
l'incapacité d'une prise de décision rapide, les banquiers ne
sont donc pas les managers confrontés à la
nécessité de maîtriser jour après jour une
entreprise» 67(*)
Afin de permettre aux projets démarrer les
investissements et l' exploitation à temps il aurait donc fallu que la
BRD puisse accorder des délais de grâce suffisamment longs.
Au niveau du service de contrôle et d'assistance aux
entreprises, en raison de faibles connaissances sur les projets financés
par la banque et du nombre croissant des projets à visiter sans oublier
le manque du personnel qualifié, le service SAE se limitait le plus
souvent lors de la visite des projets aux seules visites de déblocage.
Par conséquent, les agents de ce service fournissaient des
renseignements non fiables sur les problèmes de gestion, de production,
de commercialisation sans oublier les lacunes comptables et financières
des projets.
Pour un meilleur encadrement et une gestion technique
acceptable du projet, il aurait fallu que la B.R.D. n'accepte plus le projet de
l'encadrement par le promoteur ou une autre personne compétente, la BRD
ne devait pas avoir une confiance aveugle en certains promoteurs, sous
prétexte qu'ils occupent de hautes fonctions administratives ou
politiques. En outre, les gestionnaires directes des projets devaient
être recyclés par l'intermédiaire des centres comme le
Centre de Formation et de Recherches Coopératives (IWACU Kabusunzu).
De son côté, la B.R.D. devait faire un effort
pour améliorer la qualité de suivi des prêts en actualisant
les données d'évaluation en vue de mesurer l'écart entre
les prévisions et les réalisations. En effet, à la
lumière des contenus de la plupart des dossiers consultés, les
informations chiffrées ou qualitatives disponibles sur le niveau
d'exploitation des projets étaient insuffisantes voire inexistantes.
Dans la mise en application de ses objectifs, La BRD a
heurté les problèmes à tous les niveaux. L'inadaptation
des services des investissements dans la viabilité des projets à
financer, le plan de financement déséquilibré, le
contrôle superficiel de l'affectation des fonds et le manque de
rapidité dans l'octroi des crédits sont autant des facteurs qui
ont handicapé le fonctionnement interne de la banque. Le pouvoir de
l'Etat rwandais et de bailleurs des fonds dans la prise de décisions sur
l'orientation des crédits mais aussi leur influence dans la constitution
des ressources financières de la B.R.D. y compris les structures
économiques défavorables, ont constitué un obstacle de la
mise en oeuvre du programme de la BRD. Les résultats de tous ces
facteurs négatifs se sont révélés même sur
l'environnement économique et social du pays pour la période de
1968 à 1990 par un déficit de la balance des paiements, d'une
situation financière et monétaire dégradante. Visiblement
la BRD n'est pas tout à fait parvenue aux résultats
escomptés malgré sa contribution dans divers domaines de
l'économie nationale.
CHAP. III. ANALYSE DES PERFORMANCES DE
CERTAINS
PROJETS FINANCES PAR LA BRD (1986-1990)
3.1 ANALYSE DES CERTAINS PROJETS CIBLES
Les objectifs de notre travail étaient de
décrire les activités de la BRD dans une perspective historique,
mesurer le niveau des interventions de la BRD dans différents secteurs
de la vie économique et sociale du pays et enfin relever à
travers la revue documentaire de la BRD et des promoteurs des projets, toutes
les difficultés éventuelles rencontrées au cours de leur
exécution.
La procédure nous a conduit à scruter
différents services du côté des promoteurs des projets et
de l'autre de la B.R.D, des employés de cette banque pendant la
période de notre travail au moyen des entretiens, de la correspondance
échangée entre les promoteurs ainsi que la consultation des
documents internes.
En total 305 projets ont été financés par
la B.R.D. pour un montant total de 4.029,7 millions de frw au cours de la
période 1986-1990. De ce nombre, nous avons constitué pour
notre échantillonnage 36 projets de la ville de Kigali et de la province
de Kigali rural parce que celles -ci possédaient le plus grand nombre
des projets qui ont bénéficié des crédit sde la BRD
et selon l'importance de leur enveloppe de financement par secteur pour
l'ensemble des secteurs qui ont fait l'objet de notre travail. Ces projets
sélectionnés étaient aussi les seuls qui offraient la
possibilité d'avoir des données fiables. Un questionnaire guide
d'entretien a été élaboré à ce sujet que
nous plaçons en annexe.
Le tableau ci-dessous montre les projets ciblés.
Tableau n° 22 : Les projets
ciblés
N°
|
Noms des promoteurs
|
Domaine d'activité
|
Montant du crédit en frw
|
Coût d'investis.
|
Nombre d'emploi
|
Commune/
|
Perfecture
|
1
|
KABAYIZA Michel
|
Agriculture
|
17,000,000
|
17,796,000
|
20
|
Kanombe/Kigali Rural
|
2
|
HABIMANA Epimaque
|
Agriculture
|
1,000,000
|
874,985
|
12
|
Rutongo/Kigali Rural
|
3
|
KALISA Aloys
|
Agriculture
|
3,000,000
|
4,355,000
|
15
|
Rutongo/Kigali rural
|
4
|
RUGEMA Daniel
|
Agriculture
|
1,000,000
|
637,702
|
7
|
Rutongo/Kigali rural
|
5
|
HAKIZIMANA Eric
|
Agriculture
|
2,000,000
|
10,386,000
|
13
|
Rutongo/Kigali rural
|
6
|
GASAGARA Venant
|
Agriculture
|
1,050,000
|
728,000
|
12
|
Rutongo/Kigali rural
|
7
|
MBARUSHIMANA Joël
|
Agriculture
|
2,000,000
|
1,186,000
|
8
|
Rutongo/Kigali rural
|
8
|
HATEGEKIMANA Joseph
|
Elevage
|
2,800,000
|
3,351,814
|
10
|
Bicumbi/Kigali rural
|
9
|
MBAGUTA J.M.Vianney
|
Elevage
|
2,400,000
|
2,868,200
|
8
|
Bicumbi/Kigali rural
|
10
|
MUNYANEZA Joachim
|
Elevage
|
2,550,000
|
2,516,290
|
11
|
Tare/Kigali rural
|
11
|
KALIMUNDA Leodomir
|
Elevage
|
1,200,000
|
1,500,000
|
9
|
Kanombe/Kigali rural
|
12
|
NDAYIZEYE Joachim
|
Elevage
|
2,300,000
|
3,057,315
|
3
|
Kanombe/Kigali rural
|
13
|
BANGAMWABO Stanislas
|
Elevage
|
2,300,000
|
4,071,000
|
4
|
Kanombe/Kigali rural
|
14
|
GASHUGI Michel
|
Elevage
|
1,200,000
|
1,675,626
|
2
|
Bicumbi/Kigali rural
|
15
|
KABERA Athanase
|
Elevage
|
1,500,000
|
1,992,000
|
5
|
Bicumbi/Kigali rural
|
16
|
SEYANZI Dominique
|
Menuiserie
|
2,000,000
|
2,600,000
|
7
|
Tare/Kigali-rural
|
17
|
KABERA Josias
|
Menuiserie
|
4,270,000
|
8,357,000
|
12
|
Nyarugenge/Kiglai-ville
|
18
|
NGIRABAKUNZI Jacques
|
Construction métallique
|
12,000,000
|
53,776,000
|
10
|
Nyarugenge/Kigali-ville
|
19
|
BUSHAYIJA Leonard
|
Construction métallique
|
15,400,000
|
27,725,000
|
11
|
Nyarugenge/Kigali-ville
|
20
|
IMPRIMERIE de Kigali
|
Imprimerie
|
44,000,000
|
86,274,510
|
39
|
Nyarugenge/Kigali-vile
|
21
|
SOREVERWA
|
Garage
|
10,000,000
|
18,610,400
|
18
|
Kicukiro /Kigali-ville
|
22
|
NSENGIMANA Déo
|
Garage
|
8,300,000
|
11,392,012
|
10
|
Kicukiro/Kigali-ville
|
23
|
AHORUKOMEYE Théophile
|
Hôtel-Restaurant
|
43,500,000
|
51,493,000
|
19
|
Nyarugenge/Kigali-ville
|
24
|
SERUYANGE Siméon
|
Hôtel-Restaurant
|
6,020,000
|
18,562,000
|
13
|
Nyarugenge/Kigali-ville
|
25
|
Dr. HABIMANA Jean
|
Cabinet médical
|
3,000,000
|
7,062,078
|
5
|
Kicukiro/Kigali-ville
|
26
|
Dr. NIYITEGEKA Vincent
|
Cabinet médical
|
7,480,000
|
10,000,000
|
6
|
Nyarugenge/Kigali-ville
|
N°
|
Noms des promoteurs
|
Domaine d'activité
|
Montant du crédit en frw
|
Coût d'investis.
|
Nombre d'emploi
|
Commune/
|
Perfecture
|
27
|
ZEM INDUSTRIE
|
Fabrication de fils et câbles électrique et
téléphonique
|
70,000,000
|
135,000,000
|
45
|
Kicukiroo/Kigali-ville
|
28
|
OVIBAR
|
Fabrication de vins, jus et liqueur de banane
|
120,000,000
|
250,000,000
|
55
|
Kicukiro/Kigali-ville
|
29
|
SORWATOM
|
Fabrication de concentrés de tomates
|
65,000,000
|
150,500,000
|
51
|
Kicukiro/Kigali-ville
|
30
|
SRB
|
Fabrication des piles électrique
|
174,000,000
|
412,624,717
|
54
|
Kicukiro/Kigali-ville
|
31
|
SIEVA
|
Fabrication d'emballages imprimés en cartons
|
60,000,000
|
159,893,415
|
53
|
Kicukiro/Kigali-ville
|
32
|
PROMETAL
|
Fabrication de treillis et clous
|
40,000,000
|
49,976,250
|
50
|
Kicukiro/Kigali-ville
|
33
|
SOPAB
|
Projet de fabrications d'aliments pour bétail
|
66,000,000
|
109,292,826
|
69
|
Rubirizi/Kigali-ville
|
34
|
CERAGIS
|
Projet de fabrication des objets en céramique
|
24,500,000
|
69,870,000
|
57
|
Gikondo/Kigali-ville
|
35
|
BASIMBIZI Emmanuel
|
Fabrication de lampes fluorescentes
|
1,200,000
|
2,930,000
|
49
|
Kicukiro/Kigali-ville
|
36
|
COTRACO
|
Fabrication des produits en béton
|
25,000,000
|
87,786,312
|
48
|
Kicukiro/Kigali-ville
|
|
TOTAL
|
844,970,000
|
1,780,721,452
|
820
|
|
3.1.1. Les projets agricoles
Sept projets agricoles au total ont été
visités (annexe n°9). Ils avaient reçu de la BRD un
prêt total de 27,05 millions de frw dont 37% pour la canne à sucre
et 63 % pour les cultures maraîchères. Chaque projet employait
à plein temps un personnel comprise entre 8 et 20 dont un agronome et
des ouvriers. Six projets de canne à sucre étaient de petite
taille et un seul était de taille moyenne68(*) : celui de
cultures maraîchères. Le taux interne de rentabilité
prévisionnel était compris entre 11 % et 38 % pour la culture de
la canne à sucre et il était de 32 % pour les cultures
maraîchères.
Ces projets ont assez bien respecté leur programme
d'investissement, puisque le dépassement était compris entre -4 %
et 11 % seulement pour cinq de ces projets. Un projet de canne à sucre
était réalisé avec un dépassement de 37 % du
programme initial d'investissement et pour le projet de cultures
maraîchères, le dépassement s'élevaient à 32
% ; la différence entre les prévisions et les
réalisations était due à une sous-estimation des
coûts d'aménagement des champs dans les marais, coûts
augmentés par les inondations qui ont été
fréquentes sur la période considérée.
Quant à l'exploitation, elle a été en
deçà des prévisions au départ optimistes. Ainsi,
pour les cultures maraîchères, seulement 45 % du chiffre
d'affaires prévu pour la première année a
été réalisé hypothéquant du coup les chances
de cash-flow positif pour pouvoir honorer les engagements du projet. Les
difficultés ont été telles que le promoteur a
été contraint de demander à sa banque le
réaménagement de l'échéancier de remboursement.
Ces difficultés avaient pour origine les inondations qui ont affaibli la
qualité et la quantité de la production, sans oublier les
produits phytosanitaires achetés à grands frais. En outre, la
concurrence ne l'a pas épargné, vu que le secteur était au
départ jugé rentable par l'opinion publique.
De même, aucun de ces six projets de cultures de canne
à sucre n'a pu réaliser des résultats satisfaisants. Non
seulement les inondations mais encore le manque des débouchés
ont été à l'origine des difficultés pour la canne
à sucre. En effet, il existait à Kigali un seul acheteur de
canne à sucre qui était la régie sucrière de Kabuye
dont les travaux d'extension empêchaient d'usiner la totalité de
la production des cannes.
3.1.2. Les projets d'élevage
En somme huit projets d'élevage ont été
enquêtés (annexe n°10). Pour ces projets, la B.R.D. a
financé trois de bovins laitier, un de porcins, deux de volailles
et deux des abeilles. Tous ces projets étaient de petite taille. Ils
employaient plus de huit personnes à temps plein pour les bovins et les
porcins, et deux à quatre personnes pour les autres. La
rentabilité était assez élevée, puisque le TIRF
avoisinait 26 % pour les bovins, 37 % pour les porcins, 19 % pour la volaille
et 17 % pour les abeilles. Les difficultés étaient
différentes selon la nature de l'élevage.
Par l'élevage de bovin les montants d'investissement
réalisés dépassés de 11 % celui des
prévisions en moyenne. Cette différence était due au
retard de réalisation des investissements suivi par une hausse des prix
entre les deux périodes. Elle résultait également du
changement des programmes d'investissement réalisation
d'investissements non prévus, changement d'origine des importations des
vaches etc. Ainsi une vache de race frisonne en provenance du Kivu (au
Zaïre) ou de l'Uganda coûtait 60.000 frw alors qu'elle coûtait
80.000 francs au Zimbabwe. Pour les trois projets, l'achat du cheptel explique
50 % de l'augmentation des coûts d'investissement et les constructions de
162 %69(*)
L'exploitation de l'élevage bovin n'avait pas permis
d'atteindre les performances espérées, puisque les trois projets
avaient seulement réalisés respectivement 24.9 %, 39 % et 30 %
des chiffres d'affaires prévus. Cela résultait des plusieurs
facteurs, baisse de la production laitière due à la
sécheresse qui a endommagé les fermes grasses et à la
pénurie des nourritures concentrées à cause de la guerre.
Mévente de ce peu de lait à cause de la limitation des
déplacements, etc.
L'optimisme affiché au départ par les projets de
l'élevage de porcins fut un rêve dans ces débuts. En
effet, il était conçu pour avoir un TIRF le plus
élevé (37 %), une valeur ajoutée de 675 millions pour un
investissement de 1.5 millions et un chiffre d'affaires d'environs 1 millions
de frw dès 1986. Mais jusqu'en 1988, il connut des difficultés
d'exploitation comme le montre le tableau ci-dessous :
Tableau n° 23 : Exploitation d'un
élevage porcin (en milliers de frw)
|
1986
|
1987
|
1988
|
1990
|
Prév.
|
Real.
|
Prév.
|
Real.
|
Prév.
|
Real.
|
Prév.
|
Real.
|
Chiffres d'affaires
|
1.000
|
540
|
1.000
|
495
|
750
|
594
|
1.000
|
2.166
|
Valeurs ajoutée
|
675
|
216
|
663
|
105
|
487
|
233
|
636
|
1.302
|
Résultat net
|
448
|
-084
|
466
|
-178
|
365
|
-92
|
450
|
875
|
Cash-flow net
|
543
|
10
|
561
|
-83
|
436
|
2
|
553
|
928
|
Source : Elaboré par l'auteur sur base des
archives des promoteurs et de la BRD
Jusqu'en 1988, l'exploitation du projet était
déficitaire et ne permettait en aucun cas le remboursement du
prêt. Ce problème était lié à la chute des
prix du porc, à l'incapacité du promoteur à trouver la
nourriture appropriée et aux maladies qu'il ne maîtrisait pas.
Mais depuis 1989, la BRD a accepté le réaménagement de
l'échéancier de remboursement et le projet a été
sauvé comme le montre le résultat de 1990.
Deux petits projets d'élevage avicole ont
été enquêtés, mais un seul avait déjà
atteint la phase d'exploitation. Le programme d'investissement a
été globalement respecté, puisque les réalisations
ne dépassaient les prévisions que de 20 % pour l'un des projets
et 6 % pour l'autre. La rentabilité supposée de l'élevage
avicole était assez élevée (TIRF de 19 %), mais au vu des
résultats, le projet a failli être dénoncé seulement
3 ans après son démarrage. En effet suite à la non
disponibilité du promoteur et à la défaillance de la
gestion technique (fréquence des maladies, mauvaise alimentation,etc),
l'exploitation a été catastrophique en 1989 et en 1990. Ainsi le
chiffre d'affaires a atteint seulement 78 % de celui prévu et la valeur
ajoutée a accusée une différence de - 41 % par rapport aux
prévisions. Ce qui a incité le promoteur à solliciter le
réaménagement du calendrier de remboursement pour pouvoir
remplacer ces poulets.
Deux petits projets de l'élevage apicole ont fait
l'objet de notre attention. Commencés en 1988, ils devaient entrer dans
la phase de production dès 1989. Jusqu'en 1990, l'un d'eux fonctionnait
très difficilement. Il employait deux ouvriers au lieu de cinq comme
prévu, sa rentabilité était douteuse alors que le TIRF
prévisionnel était de 17 %, son chiffre d'affaire annuel
n'atteignait même pas 60 % de celui prévu et son cash-flow ne
permettait pas de rembourser le prêt de la BRD. Ces problèmes
avaient pour origine la défaillance de la gestion technique, le
désintérêt du promoteur qui faisait de l'élevage
apicole comme une activité secondaire et les aléas climatiques.
Le second projet a été abandonné et a été
présenté en justice pour poursuite judiciaire. Outre les
problèmes évoqués ci-dessus il a subi les méfaits
d'un site inapproprié pour l'élevage apicole : le boisement
trop jeune, de faibles étendue et sans fleurs. Le prêt a
été également emporté par le promoteur.
3.1.3. Les projets artisanaux
Il s'agit de deux menuiseries modernes et de deux ateliers de
soudure et de fabrication métallique (annexe n°11).
L'investissement total de ces quatre unités s'élevait à
92,46 millions de frw et la BRD a contribué au financement en
concurrence de 33.67 millions de frw, soit 36 % de l'investissement.
Selon une étude réalisée en 1988, les
projets de menuiserie étaient en général rentables, le
promoteur fût sérieux. Cela se vérifie sur les deux
projets sous examen. L'un a échoué suite à la mauvaise
gestion du promoteur ; l'autre évoluait bien et dégageait du
cash-flow pour rembourser le prêt.
Pour le premier projet, les problèmes ont
commencé au moment de l'investissement ; les réalisations
ont dépassé de 30 % les prévisions, l'écart
provenait essentiellement des constructions ayant coûté plus cher
que prévu. L'exploitation du projet a été aussi
déficitaire, parce que le promoteur avait surestimé son
marché potentiel et sous-estimé la concurrence, par manque
d'informations et par optimisme exagéré ; il avait mal
ciblé sa clientèle. Il avait placé un atelier moderne en
milieu rural où les matières premières lui coûtait
très chères et où la population ne pouvait pas absorber la
totalité de la production.
Aussi n'avait-il atteint que 60 % du chiffre d'affaire
prévu, les consommations intermédiaires représentaient 80
% du chiffre d'affaires alors qu'il avait prévu 48 % seulement. Ce qui
a fait qu'au lieu de dégager un cash-flow de 548.000 frw en 1990 comme
prévu le projet n'avait enregistré qu'un cash-flow négatif
de - 129.000 frw insuffisant ne fut-ce que pour supporter les frais financiers.
Le projet a été donc dénoncé. Pour l'autre
projet, l'investissement a été entièrement
réalisé et à moindre coûts, ce qui était
plutôt rare : les réalisations représentaient 99.6 %
des prévisions, même les prévisions pour les
différents postes ont été en gros respectés. Son
exploitation en 1990 avait donné aussi satisfaction : les
résultats étaient positifs, ce qui a permis à ce projet
d'honorer ses engagements envers son créancier.
Deux projets de taille moyenne ont été
examinés. Ils totalisaient un investissement de 89 millions de frw.
Les études avaient prévu 81 millions : l'écart
était donc de près de 10 % de prévisions. Ce dernier
était dû au retard de réalisation du programme
d'investissement qui avait occasionné la cherté des
équipements de production, surtout pour le deuxième
promoteur : l'écart était de 47 % contre 12 % pour le
premier. Le retard était dû à l'enclavement du pays,
aggravé par la situation qui a prévalu depuis le dernier
trimestre de 1990. Malgré ce problème, l'exploitation de deux
projets était satisfaisante et le cash-flow était suffisant pour
le remboursement des prêts respectifs. Les prévisions de
rentabilités et d'emplois ont été globalement atteintes
(voir annexe n°13). Cela était dû à la
compétence technique de deux promoteurs, à leur
disponibilité et à l'organisation adaptée à la
taille respective de leurs entreprises. Les quelques problèmes de
marché rencontrés étaient communs à tous les
secteurs et provenaient des facteurs externes à leurs projets.
3.1.4. Les services
Les projets sous études étaient : un
imprimerie et deux garages, deux homes d'accueilles et deux cabinets
médicaux (annexe n°12). Les prêts de la BRD se chiffraient
à 122.3 millions de frw pour un investissement total de 203.4 millions
de frw, soit une contribution de 61 %.
La BRD a financé en 1990 l'imprimerie à
concurrence de 44 millions de frw, soit 51 % de l'investissement total. Le
programme d'investissement a été globalement suivi et
l'exploitation enregistrée des résultats satisfaisants, vu la
conjoncture économique défavorable que traversait le pays en
1990. En effet, malgré les résultats d'exploitation qui n'avaient
atteints que 47 %, cette imprimerie a dégagé un cash-flow
suffisant pour rembourser le prêt, conformément aux
prévisions.
Les prêts de la BRD aux deux garages observés
s'élevaient à 18.3 millions de frw, ce qui représentait 39
% de leurs investissements total.
L'exploitation de deux garages avait également connu
beaucoup des difficultés. Cela était imputable à la
concurrence et à la conjoncture économique du pays. Les petits
garages tels ces deux- ci obtenaient difficilement des licences d'importation
des pièces de rechange et subissaient alors la concurrence des garages
des grandes tailles dont la clientèle était
régulière.
Deux projets de construction des maisons d'hébergement
ont fait l'objet de notre recherche. Il s'agit d'un projet de taille moyenne
et d'un petit projet que la BRD a financé pour 49.52 millions de frw,
soit 71 % du total d'investissements. Pour les projets de taille moyenne le
programme d'investissement a été dépassé, suite
à l'augmentation des prix de certains matériaux de construction
et au changement de plan de construction (voir le tableau ci-dessous) ce qui a
poussé le promoteur, qui avait reçu un premier prêt de 32.7
millions de frw à solliciter un prêt supplémentaire de 10.8
millions.
Tableau n° 24 : Projet hôtelier de
taille moyenne : investissement
Poste
|
Prévision
|
Réalisation
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisé
|
4.816.000
|
10.368.355
|
115
|
Constructions
|
35.494.000
|
54.346.940
|
53
|
Mobilier
|
3.763.000
|
563.000
|
- 85
|
Autres équipements
|
1.203.000
|
114.000
|
- 91
|
Fonds de roulement
|
3.539.000
|
2.745.000
|
- 22
|
Divers et imprévus
|
2.678.000
|
-
|
- 100
|
Total
|
51.493.000
|
68.137.295
|
32
|
Source : Elaboré par l'auteur à
partir des archives des promoteurs et de la BRD
Pour le petit projet, le coût prévu de
l'investissement était de 12.781.000 frw. La BRD avait contribué
pour 5 millions au départ, soit 39 % destinés à l'achat
d'un immeuble. Mais, comme le montre le tableau ci-dessous, ce programme n'a
pas été respecté car le promoteur n'avait pas
libéré la totalité de son apport propre. Aussi le
prêt n'avait pas permis au projet de démarrer son activité.
Un prêt supplémentaire de 1.02 millions lui a été
accordé.
Tableau n° 25 : Programme
d'investissement pour les petits projets
Poste
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Promoteur
|
BRD
|
Promoteur
|
BRD
|
Achat maisons
|
3.000.000
|
5.000.000
|
3.977.000
|
5.000.000
|
Equipements
|
2.787.000
|
-
|
1.057.000
|
-
|
Total
|
5.787.000
|
5.000.000
|
5.034.000
|
5.000.000
|
Source : Elaboré par l'auteur à partir des
archives des promoteurs et de la BRD
Aucun de deux cabinets médicaux n'avaient
réalisé des résultats satisfaisants. Bien que leurs
programmes respectifs d'investissement fussent réalisés selon les
prévisions, des difficultés s'étaient fait sentir au
niveau de l'exploitation. En effet pour le premier projet le coût
d'investissement s'élevait à 6.6 millions de frw et dont le
financement BRD était de 3 millions. Mais tout porte à faire
croire que seulement jusqu'en 1990, le projet dégageait des cash-flows
importants et le remboursement se faisait alors régulièrement.
Mais depuis lors, la concurrence dans ce domaine était devenue farouche
et la clientèle avait fortement baissée passant de 20 patients
par jour à environ deux en moyenne. Cela était aussi le
résultat du manque de publicité. Elle était interdite pour
les cabinets médicaux autour du projet. Néanmoins le promoteur
remboursait régulièrement le prêt, puisant sans doute sur
d'autres ressources. Pour le second projet, le programme d'investissement a
été également respecté, un dépassement de 9
% seulement de prévision a été observé. Il
était dû à l'augmentation des prix du matériel
médical de près de 32 %. Cependant à la lumière
des résultats d'exploitation en 1990, le projet fonctionnait avec
beaucoup des difficultés : les produits représentaient 36 %
seulement des prévisions. Le niveau de recettes était faible.
L'écart entre les prévisions et les réalisations
résultaient des erreurs d'appréciation du marché qui
était surestimé. Par la suite, le projet n'a pas pu honorer ses
engagements envers la BRD et il a été dénoncé.
3.1.5. L'industrie
Dix projets industriels ont fait l'objet de notre
préoccupation (annexe n°13). Leurs investissements total
étaient de 1.427.873.520 frw. La B.R.D. a contribué au
financement en concurrence de 645.7 millions de frw, soit 42 % du total des
investissements. Elles avaient globalement 531 employés.
ZEM industries était un projet de fabrication de fils,
câbles électrique et téléphonique. Les prêts
de la BRD s'élevaient à 70 millions de frw, ce qui
représentait 46 % de l'investissement total. L'investissement avait
été réalisé conformément au programme (+ 3
%), l'écart que nous remarquons était dû à la
cherté des équipements de production et du mobilier.,
L'exploitation a été étouffée par
le fait que le débouché n'était constitué que d'un
seul consommateur (ELETROGAZ).
Un projet de fabrication de vins, jus et luqueurs de banane
(Ovibar) avec un investissement de 250 millions de frw. En 1989 la B.R.D. lui
a octroyé un prêt de 120 millions de frw représentant 48 %
de l'investissement, pour réhabiliter l'usine de traitement de la
banane. Nous n'avons pas pu trouver les chiffres, mais selon les informations
recueillies le programme de réhabilitation a été
perturbé à la suite de la dévaluation du franc
rwandais.
Sorwatom, un projet de fabrication de concentrés de
tomates dont l'investissement en 1988 était de 150.5 millions de frw.
Le financement de la B.R.D. s'élevait à 65 millions de frw. Soit
43 % du montant de l'investissement. Au départ, la
société a rencontré des problèmes de
production ; les équipements avaient été
endommagés, ce qui a occasionné des pertes énormes. A
cela se sont ajoutés des problèmes ponctuels liés aux
sources d'approvisionnement et les effets de la guerre.
SRB était un projet de fabrication de piles
électriques. Son investissement s'élevait à 412.624.717
frw et la B.R.D. est intervenu au financement en concurrence de 174 millions de
frw, soit 42 % de l'investissement. Les dépassements du programme
d'investissement ont été supportés par d'autres
crédits bancaires et l'apport propre. Ils étaient dus à la
montée du cours du $, à la constitution du stock de
démarrage non prévu et au retard de décaissement du
crédit. Quant à l'exploitation, l'entreprise a
réalisé en 1990 un chiffre d'affaires de 267.085.750 frw, soit
82 % de celui prévu, la différence étant due à la
montée du coût des matières premières
importées.
La fabrication d'emballages imprimés en cartons (Sieva)
était l'activité de ce projet dont l'investissement était
évalué à 159.893.415 frw et le prêt de la B.R.D.
pour financer ce projet avait la somme de 60 millions de frw
représentant 37.5 % de l'investissement.
Le programme d'investissement a été bien
suivi ; quant à l'exploitation, nous n'avons pu avoir les chiffres.
Mais les remboursements à la BRD se sont effectués
normalement.
Prometal était un projet dont l'activité
était la fabrication de treillis et clous. L'investissement de celui-ci
était de 49.976.250 frw ; la B.R.D. est intervenu au financement
avec un prêt de 40 millions de frw, soit 80 % du total
d'investissement.
Le programme d'investissement est terminé et a
été suivi rigoureusement ;
quant à l'exploitation, nous n'avons pas pu avoir les
chiffres ; mais en 4 mois de production et de ventes, le chiffre d'affaire
représentait 49.3 % du
CA prévisionnel de la 1ere année, ce qui
présageait une bonne performance.
Sopab était un projet de fabrication d'aliments pour
bétail dont l'investissement était de 109.292.826 frw. La
contribution de la B.R.D. au financement était de 66 millions de frw
valant 60 % de l'investissement. Le démarrage de la construction de
l'usine avait connu un retard d'une année, suite à la non
disponibilité des garanties. Suite à l'étroitesse du
marché, l'unité ne fonctionnait qu'à 50 % de sa
capacité par conséquent les prévisions n'avaient donc
été pas atteintes.
Ceragis était un projet de fabrication des objets en
céramique. Son programme d'investissement s'élevait à
69.87 millions de frw. Le financement de la BRD en faveur du projet
était de 24,5 millions de frw, soit 36 % du montant d'investissement.
Suite à la mauvaise prévision de
l'investissement, le projet a sollicité et reçu un prêt
supplémentaire de 8 millions de frw.
Le projet de fabrication de lampes fluorescentes Basimbizi
Emmanuel avait un investissement de 2.93 millions de frw et avait reçu
de la B.R.D. un prêt de 1.2 millions de frw en guise de financement.
Ceci représentait 41 % de l'investissement. Les frais non prévus
provenaient de l'apport propre du promoteur et d'une subvention du «
Programme Spécial Energie / GTZ ». En ce qui concerne
l'exploitation, nous n'avons pas pu avoir les chiffres sur les
réalisations.
L'activité du projet Cotraco était la
fabrication des produits en béton. Pour un investissement de 87.786.312
frw, il avait bénéficié de la B.R.D. un prêt de 25
millions de frw, soit 28 % d'investissement. Après, le promoteur a
demandé un prêt supplémentaire de 10 millions de frw car il
avait sous-estimé ses besoins, surtout que le programme d'investissement
n'avait pas été réalisé à temps parce que le
promoteur était incapable de réunir tout le capital social.
A l'issue de notre analyse, ces projets se
caractérisaient par un investissement conforme au programme initial.
Les dépassements que nous venons de remarquer étaient dus aux
problèmes inventoriés au tableau ci-dessous :
Tableau n° 26 : Problèmes qui
retardaient ou renchérissaient les investissements
industriels
Type
|
Nombre de projets
|
Recherche non encore au point
|
1
|
Licence d'importation accordée tardivement
|
2
|
Dévaluation du franc rwandais
|
9
|
Vétusté des équipements importés
|
1
|
Mauvaise emplacement du projet
|
1
|
Guerre
|
10
|
Sous-estimation des besoins
|
1
|
Insuffisance de l'apport propre
|
1
|
Garantie non disponible
|
1
|
Source : Elaboré par l'auteur à partir des
interviews auprès des promoteurs de
projets
Comme l'indique le tableau, les problèmes communs
à tous les projets industriels étaient la dévaluation et
la guerre. Considérant ces deux causes comme passagères, notons
que les projets industriels étaient les plus sérieux dans la
réalisation du programme d'investissement. Quant à
l'exploitation, les données dont nous disposons ne nous ont pas permis
de dégager les résultats pour l'ensemble du secteur.
D'autres problèmes organisationnels existaient aussi au
sein de ces industries, entre autres :
§ Au niveau d'administration
général
la centralisation de l'autorité et de la prise de
décisions au niveau de l'Administrateur
Délégué ;
l'insatisfaction des cadres face à leurs fonctions et
responsabilités mal définies ;
l'insatisfaction de cadres face à la perte de
crédibilité et d'autorité aux yeux de leurs subalternes
suite au style de gestion de la direction ;
le manque de communication et de rigueur
administrative ;
le manque de communication et de consultation entre la
direction et les cadres
§ Au niveau des finances, du contrôle et de
la comptabilité
le manque de coordination de l'équipe de
comptabilité et de compétence technique limitée ;
l'absence de comptabilité analytique et de
contrôle de coûts ;
l'absence des responsabilités spécifiquement en
charge du contrôle ;
l'inexistence des prévisions financières et
d'analyse des résultats ;
le manque de suivi du compte client ;
le niveau d'endettement très
élevé ;
l'insuffisance des fonds pour une opération bien
encadrée.
§ Au niveau des ventes et du
marketing
le manque de coordination et de supervision pour les
activités du service commercial non structuré, ce qui
résultait d' un manque de publicité commerciale auprès des
grands marchés et auprès des grands revendeurs de la sous
région à l'extérieur du Rwanda ;
la compétence limitée de l'équipe de
commercialisation ;
le manque d'informations sur le marché local et celui
d'exportation, de même que sur la concurrence ;
le système de distribution insuffisant au niveau des
entrepôts et de la représentation régionale ;
le manque de moyen de motivation pour l'équipe de
vente ;
l'absence de prévisions de vente et des
stratégies commerciales ;
l'insuffisance dans les activités concrètes de
promotion et de publicité ;
la difficulté de fournir régulièrement
ses clients suite à des ruptures des stocks.
§ Au niveau de production
les fréquentes ruptures de stocks des matières
premières ;
le fonctionnement irrégulier de l'entreprise affectant
la productivité des opérations ;
le contrôle et le suivi des coûts quasi
inexistants au sein de l'usine ;
le manque de tableau de bord comme outil de gestion
qualitative et quantitative du responsable de l'usine ;
les ruptures fréquentes dans l'approvisionnement de
l'usine, d'où l'arrêt de fabrication et chômage technique
des employés ;
le manque des laboratoires faisant des analyses.
§ Au niveau des ressources humaines
le manque de ressources humaines spécifiquement
affecté au service commercial et au service financier ;
la subordination des compétences professionnelles aux
relations familiales, ce qui a été une conséquence de deux
faits :
les actionnaires voulaient aussi occuper ou placer un cousin
et ou une connaissance ;
la confiance pour un personnel ne faisant pas partie de la
famille semblait être limitée.
- l'organisation globale et l'attribution floue conduisant aux
désordres dans la gestion et aux conflits interprofessionnels ;
- l'insuffisance des programmes de formation autant dans
l'usine que dans les
bureaux ;
- les conflits internes entre personnel à cause du
favoritisme et de régionalisme
3.2. ANALYSE DE L'ORIGINE DES ÉCHECS ET
DIFFICULTES DES
PROJETS FINANCES PAR
LA BRD
Les résultats de nos recherches nous ont amené
à distinguer les causes communes à tous les projets des causes
spécifiques qui étaient sources des difficultés
enregistrées :
3.2.1. Les causes communes
La mauvaise estimation du marché se manifestait lors de
l'évaluation des projets car des signes apparaissaient au cours de
l'exploitation :
l'incapacité de remboursement des crédits aux
échéances prévues ;
les faibles recettes d'exploitation ;
les difficultés de couvrir toutes les charges
d'exploitation du projet.
Les promoteurs des projets pouvaient aussi volontairement
surestimer le marché dans le but d'exhiber un niveau de
rentabilité élevé pour bénéficier du
prêt.
La concurrence provenait du fait que lors de
l'évaluation on tenait compte des unités concurrentes existantes
dans l'environnement d'installation des projets oubliant par contre de
prévoir les unités nouvelles pouvant s'installer au moment ou
même après l'exploitation des projets. La mauvaise estimation de
la concurrence était aussi la cause de la surestimation du
marché.
Les débouchés ou sources d'approvisionnement
étaient en nombre très réduit. Ce problème
n'était pas fréquent, mais il revêtait un aspect
particulier, car lorsqu'on dépendait d'un seul débouché
pour l'écoulement de ses produits, le danger de disparition de
l'unité absorbé était très grand.
La sous estimation des coûts d'investissement. Ceci
résultait de l'information incomplète des éléments
détaillés et nécessaires à la mise en place des
projets (équipement, travaux, etc.), de leurs prix exacts et des
procédures à l'intérieur comme à l'extérieur
du pays. Elle résultait également de l'insuffisance des fonds
affectables aux imprévus ou à la lenteur d'exécution du
programme d'investissement. Ce problème provoquait des
dépassements du programme d'investissement et retardait le début
d'exploitation du projet, obligeant le promoteur à chercher les
financements additionnels et à réévaluer la
rentabilité du projet.
La sous estimation des charges d'exploitation. Elle
résultait d'informations incomplètes sur les coûts
réels des matières et fournitures et sur la tendance
d'évolution de leurs prix. Le promoteur pouvait aussi sous estimer
volontairement les prix des matières premières et autres intrants
pour présenter un projet rentable et donc bancable.
La surestimation du prix de vente. Pour beaucoup des
dossiers, les résultats d'exploitations prévisionnels avaient
été établis sur base d'un prix de vente optimiste et
évoluant favorablement sur la période d'exploitation.
L'insuffisance du fonds de roulement. Cette situation pouvait
s'expliquer par plusieurs facteurs :
une mauvaise évaluation des besoins à
couvrir ;
le dépassement des coûts des autres postes
d'investissements prévus ;
l'insuffisance de l'apport propre du promoteur ;
la nécessité de constituer des stocks
stratégiques ;
les fluctuations des prix aux problèmes conjoncturels
du marché.
L'utilisation irrationnelle du prêt se manifestait par
l'utilisation des fonds prêtés à des fins sans rapport avec
la réalisation du projet. Il se manifestait aussi par le non respect du
programme d'investissement convenu.
L'absence de la comptabilité ne permettait pas d'avoir
toutes les informations désirables : niveau des recettes, des
dépenses, .... Par ailleurs, certains promoteurs exerçaient
plusieurs activités et ne tenaient pas une comptabilité
séparée, si bien qu'il était difficile, voire impossible
pour eux et pour la banque, de savoir si l'activité financée
était rentable ou pas.
L'absence d'encadrement du projet et faiblesse de gestion
technique. C'était un cas très fréquent surtout pour les
projets agricoles et d'élevage qui se traduisaient par :
- confier la gestion du projet à une tierce personne
sans compétence voire sans intérêt pour le projet ;
- faibles connaissances techniques du promoteur ;
- suivi à distance même non permanent alors
qu'une bonne gestion exigeait une présence permanente et des actions
rapides à un problème posé.
La conjoncture économique défavorable a
été à l'origine d'échecs de plusieurs entreprises.
Elles se manifestaient par :
- la diminution de la demande intérieure causée
par une diminution du revenu ;
- la chute de cours mondiaux de certains produits
d'exploitation ;
- l'accroissement continue du prix des matières
premières ;
- l'accroissement du déséquilibre
extérieur et l'insuffisance du moyen de paiement extérieur, ce
qui a conduit au rationnement des licences d'importation.
La désaffectation de cash-flow. Plusieurs indicateurs
ont montré que le cash-flow engendré par les projets avait
été utilisé d'une manière abusive :
- non remboursement aux échéances
convenues ;
- activité importante visible ou camouflée en
dehors du projet ;
- absence d'explication fondée sur les retards de
paiement, et traduisant la mauvaise fois ;
- extension du projet ou diversification des activités
sans consulter la BRD.
3.2.2. Les causes spécifiques aux projets
industriels
Les équipements de production non performants. Dans
beaucoup des unités de production, les équipements étaient
vraiment coûteux par rapport à la production attendue et une
faible utilisation de la capacité de production installée.
La mauvaise présentation des produits offerts sur le
marché et la faible qualité des produits fabriqués dans
pas mal d'unités installées dans notre pays. Ceci a
été l'effet :
- d'une mauvaise qualité des matières
premières utilisées ;
- de l'équipement non approprié ;
- des études techniques insuffisantes, etc.
Le retard dans l'acquisition et l'installation des
équipements et des machines de production. Cette situation
résultait de plusieurs facteurs :
- une longue procédure administrative ;
- la contrainte et les formalités bancaires ;
- la difficulté d'obtention des moyens de paiement
extérieur ;
- le choix des fournisseurs et délais de livraison.
Les difficultés liées à l'importation
dues au nantissement des licences d'importation, elles étaient
particulièrement paralysantes quand elles touchaient l'achat des
matières premières ou des pièces de rechange.
Les délais d'approvisionnement trop longs ou
approvisionnement irrégulier. Ces retards freinaient la production et
provenaient des défaillances au niveau des fournisseurs ou des
transitaires dans l'approvisionnement de divers matériels et
fournitures.
Les pannes importantes et usure des machines et
équipements étaient accidentelles, mais également elles
provenaient d'un entretien non approprié ou de la surcharge des
équipements de production.
3.2.3. Les causes spécifiques aux projets
agricole et d'élevage
Les causes d'échecs pour les projets agricoles
financés par la banque étaient nombreuses on peut citer :
- la faible productivité du sol suite à
l'inadaptation de ce dernier ;
- la mauvaise qualité de semences ;
- l'insuffisance du fumier ;
- la méconnaissance ou non application des
méthodes culturales ;
- l'inondation et sécheresse ;
- le non respect du calendrier cultural ;
- la réaction ou action lente face aux
maladies ;
- la destruction des cultures par diverses calamites
(grêle, grèves populaires...).
Les causes aux projets d'élevage étaient
spécifiques selon chaque type d'élevage (bovins, porcins,
volaille, lapins, apiculture.), d'autres étaient communes à tous.
Bon nombre des promoteurs ont réagi lentement ou
tardait à réagir aux pestes qui ravageaient les troupeaux. Ils
n'avaient jamais fait un suivi régulier et attentif à la
manifestation d'une maladie.
Quelques projets ont échoué suite à un
approvisionnement difficile. Au moment de l'évaluation on ne
prévoyait pas les moyens et circuits d'approvisionnement.
Le manque d'assistance des agents spécialisés
dans le domaine (techniciens, vétérinaires, vulgarisateurs,
encadreurs...) ; en vue d'apprendre aux promoteurs des projets les
techniques d'élevage modernes pouvant leur permettre d'obtenir un
rendement optimal. La réalité avait montré que ces agents
faisaient défaut et même souvent s'ils étaient là,
ne s'acquittaient pas bien de leurs devoirs.
La mauvaise gestion technique était l'apanage de
l'ignorance des techniques scientifiques et pratiqués par un
élevage donné mais provenait également du
surdimensionnement de la taille des projets.
Une alimentation équilibrée devait fournir
à l'animal tous les éléments nutritifs dont il avait
besoin. Ces éléments ne pouvaient pas provenir d'un seul
aliment. On devait faire un mélange de plusieurs produits alimentaires
dans les proportions bien calculées. Ces proportions variaient suivant
l'âge, la fonction et l'état physiologique de l'animal.
Les promoteurs éleveurs servaient à l'animal le
produit qui était disponible dans le stock sans tenir compte de son
apport énergétique ni de sa capacité à satisfaire
les besoins azotes, minéraux et vitaminiques. Cet état de chose
a entraîné les déséquilibres nutritionnels se
traduisant par l'amaigrissement et la sensibilité aux maladies.
Certains animaux étaient morts, d'autres étaient vendus à
perte à cause de leur mauvais état de santé.
Les projets d'élevage bovin en général
étaient des projets dont les produits d'exploitation étaient
surestimés. En dessous de 20 têtes de bétail, la
rentabilité de ces projets restait toujours négative lorsqu'une
camionnette était incorporée dans le projet pour divers
transports.
Le problème fréquent dans l'élevage de
volaille était l'incapacité d'encadrement technique et de
gestion. En effet, la fréquence des maladies non
maîtrisées par les promoteurs ou l'insuffisance et/ou la mauvaise
alimentation ont handicapé le rentabilité des volailles.
Les interventions de la BRD dans élevage apicole ont
été soldé par un échec total car c'était
vraiment un élevage non encore maîtrisé dans le pays de
façon qu'on ait dû suspendre purement et simplement les
interventions dans ce domaine.
3.2.4. Les causes spécifiques aux projets
d'artisanat, de services et
des petites
industries
Le problème particulier à la mouture
était l'étroitesse de marché. Les projets des moulins
financés par la banque ont connu des échecs et des
difficultés dans des régions à faible production des
céréales à moudre.
Les difficultés des projets miniers ont
été causées par la faillite de la SOMIRWA de façon
que la banque ait due marcher prudemment dans le financement de ces projets.
Les difficultés fréquentes dans les ateliers de
couture, de soudure, de menuiserie et des boulangeries étaient :
- la faiblesse du pouvoir d'achat surtout en milieu
rural ;
- la concurrence des petits artisans installés
ça et là dans les centres urbains.
Le problème déterminant pour les imprimeries
était celui de l'étroitesse du marché surtout pour les
imprimeries installées à Kigali. Ce domaine souffrait d'une
concurrence atroce et du manque d'études des recherches profondes sur
les marchés.
Le principal problème du domaine hôtelier
était l'incapacité de gestion au départ et les coûts
très élevés des investissements relatifs aux
constructions.
Le problème majeur des garages financés par la
BRD était la concurrence due à l'existence des petits garages
installés dans le pays. Leurs coûts de construction
étaient également très élevés.
Ces difficultés de tous genres rencontrées par
les projets sont des signes visualisant les contraintes faisant que la BRD n'a
pas favorablement répondu à sa mission. Non seulement, certains
projets ne parvenaient pas à rembourser les prêts consentis mais
d'autres encore disparaissaient. Dans l'intérêt collectif, les
projets devaient rembourser les prêts et continuer à
générer la valeur ajoutée.
CONCLUSION GENERALE
Le rôle de la Banque Rwandaise de Développement
dans le développement économique et social au Rwanda est un sujet
très vaste. Nous reconnaissons avoir abordé une petite partie
seulement de celui-ci. Néanmoins, à travers différents
chapitres qui constituent ce travail, nous avons essayé de
décrire les activités de la BRD dans l'intervalle d'une
période donnée de l'histoire (1968-1990) , nous avons
également fait une analyse sur l'impact des interventions de cette
banque dans différents secteurs socio-économique du pays et
enfin, nous avons interprété les données collectées
lors d'une enquête auprès de la BRD et des promoteurs des projets
en vue de relever les sources d'échecs et difficultés subis par
les projets bénéficiaires de son financement au cours de cette
période.
En qualité d'institution financière, la B.R.D.
avait pour objectif essentiel de réunir l'épargne
nécessaire, aussi bien nationale qu'étrangère afin de
promouvoir et financer les activités industrielles, artisanales et
agricoles ainsi que divers services d'appui à la production pour un
développement accéléré dans tous les secteurs
clés de la vie sociale et économique suivant le programme de
l'Etat. En plus, elle avait le rôle de former les promoteurs à
bien gérer les crédits et d'effectuer un suivi afin
d'éviter le détournement de la destination du crédit.
La banque dans l'accomplissement de sa mission, a
financé des projets relevant de tous les secteurs de l'économie
nationale dont la préférence était donnée aux
gros investissements, des affaires de substitution des importations
mais ne tenait pas compte de financer les secteurs prioritaires comme la
création d'industries et l'agriculture. La majeure partie des
financements revenait au secteur secondaire puisque celui-ci présentait
moins des problèmes de suivi et moins de risques tandis que ses
interventions aux secteurs primaire et tertiaire étaient minime. Ceci a
fait que le coût des emplois créé par les projets
financés par la B.R.D. dans le premier secteur soit environ deux fois
plus élevé que dans les deux derniers.
Les interventions de la banque dépendaient de
plusieurs facteurs internes et externes sans possibilité d'influence de
celle-ci. Ses interventions en valeur et en nombre étaient plus
concentrées dans la ville de Kigali et la province de Kigali rurale.
Malgré l'influence de l'Etat dans le choix de programmes prioritaires
d'intervention au profit du développement économique et social du
pays, nombre des difficultés se sont manifestées d'une part, dans
le fonctionnement de la banque et d'autre, dans l'exécution des projets
financés par celle-ci. Les projets B.R.D. gêneraient moins de
valeur ajoutée.
Le sous-développement de l'agriculture était
aussi la responsabilité des agriculteurs qui avaient seulement
présenté très peu des projets agricoles afin de
bénéficier le financement au sein de la BRD.
Quoi que la B.R.D. n'ait parfaitement pas répondu
à toutes les demandes d'intervention, certains projets financés
par celle-ci ont trouvé des problèmes de remboursement des
crédits suite aux multiples facteurs énoncés le long de
notre étude. Des lacunes graves affectant les échecs des projets
avaient été relevées au niveau de la conception, de la
réalisation du programme d'investissement et de la gestion
journalière des projets, en plus du mauvais fonctionnement du
système bancaire.
Cela étant, les difficultés des projets
financés ne devraient pas être un obstacle au respect de la
mission de la B.R.D, ou au contraire elles devraient servir des leçons
sur la patience et la prudence dont devrait faire preuve une banque de
développement.
Nous souhaitons que notre contribution si minime soit-elle,
puisse être utile à la B.R.D et par la suite aux projets
financés et inciter celle-ci à la recherche et à
l'actualisation des données d'exploitation de ces projets afin de faire
des analyses appropriées qui détermineront l'orientation et la
position à prendre aussi bien pour les projets actuellement en
portefeuilles que pour les projets nouveaux qui seront admis par la banque.
BIBLIOGRAPHIE
I. Outils de référence
1. LAROUSSE, Encyclopédie général, Tome
1, Librairie Larousse, Paris, 1967, 589 p.
2. YVES, B, et al. Dictionnaire économique et financier
,5e éd, Seuil, Paris, 1989, 699 p.
II. SOURCES
2.1 Sources orales (voir annexe 3) : liste
des employés de la BRD
(Voir tableau n°
22) : liste des promoteurs de la BRD
2.2 Sources écrites
2.2.1. Sources officielles
2.2.1.1. Sources officielles publiées
1. BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE
DEVOLOPPEMENT : Rapport annuel, 1970, Washington D.C, 12 p.
2. BNR, Rapport d'activités 1964-1971,
Kigali, Novembre 1971, 14-15 pp.
3. .BNR, Rapport d'activités 1972-1980,
Kigali, Novembre 1980, 12 p.
4. BRD, Etude sur la constitution d'un fonds de
promotion agricole et de l'artisanat, Kigali, 1987, 74 p.
5. BRD, Audit de la stratégie perspective
à moyen terme, Kigali, 1989, 6-8 pp.
6. BRD, Manuel des procédures : Notes au
Conseil d' Administration, Kigali, Novembre 1991, 11-30 pp.
7. BRD, Etude sur l'utilisation des fonds
américains et la possibilité d'amélioration de la
capacité des interventions de la banque dans les secteurs de
PME, Kigali, Avril 1986, 18-20 pp.
8. BRD, Rapport d'audit de la BRD de l'année
1989-1990, 18-19 pp.
9. BRD, Rapport annuel 1970, Kigali, Novembre 1970,
10-30 pp.
10. BRD, Rapport annuel 1976, Kigali, Novembre 1970,
23-25 pp.
11. BRD, Rapport annuel 1982, Kigali, Novembre 1970,
31-36 pp.
12. BRD, Rapport d'activités : Bilans et
Perspectives :1968-1988, Kigali, Décembre, 1988,
32-33 pp.
13. BRD, Rapport annuel : Programme
Opérationnel, 1987-1991, Kigali, Novembre 1987, 26-85
pp.
14. BDR, Rapport annuel : Exercice 89, Kigali,
juin 1989, 90 p.
15. BRD, Rapport annuel : Exercice 90, Kigali,
décembre, 96 p.
16. MINISTERE DU PLAN, Secrétariat d'Etat au plan
national du développement :
Rapport d'exécution du 1er plan
quinquennal du
développement économique et social au
Rwanda
(1966-1970), Secrétariat du MINIPLAN, Kigali,
1971, 485 pp.
17. MINISTERE DU PLAN, Comptes économiques
internationaux, (1967-1970), Kigali,
Août 1970, 6 pp.
2.2.1.2. Source officielles
inédites
1. RENARD, P. Création d'une banque de
développement au Rwanda, Ministère de la Coopération
de la République Française, Paris, Août 1964, 12-16
pp.
III. TRAVAUX
3.1. Ouvrages
3.1.1. Ouvrages généraux
1. BAUDOUIN, R, Les banques de développement en
Afrique, PUF, Paris, 1964, 31 p.
2. GRAWITZ, M., Méthodes des Sciences
Sociales, .DALLOZ, Paris, 1990, 344 p.
3. GUILLOMONT, P., Economie de développement
: le sous - développement, The Institute Of Econimic Affairs,
London, 1985, 50 p.
4. HIGGINS, P., Economic development, The Institute
of Economic Affairs, London, 1983, 39 p.
5. HUGON, P., L'impact des politiques d'ajustement sur les
circuits financier informels Africains, A Pedone, Paris, 1990, 327
p.
6. INSTITUT D' ETUDE BANCAIRE ET FINANCIERE, Les Banques
de Développement dans le Monde,Tom 1 , Dunod, Paris, 1968, 15 p.
7. KUZNETS, S., Economic Growth of Nations: total output
and production structure, Harvard University Press, Mass, 1989,
135 p.
10. ORSINGER, R., Les Banque dans le Monde,PUF,
Paris, 1964, 86 p.
11. PERROUX, F., L'Economie du XXe siècle, PUF, Paris,
1969, 51 p.
12. ROSTOW, W., Les étapes de la croissance
économique,Le Seuil, Paris, 1963, 183 p.
13. SACHS, I., Pour une économie politique de
développement. Etudes de planification, Flammarion, Paris,
1977, 307 p.
14. SPIRO, M., Les Banques de Développement et les
crédits auxPetitsProducteurs en Afrique Noire et en Amérique du
Sud, Economica, Paris, 1976, 16 p.
3.1.2. Ouvrages spécifiques sur le
Rwanda
1. PATERNOSTRE DE LA MAIRIEU, L e Rwanda. Son effort du
développement, DE BOECK, Bruxelles, 1983, 323 pp.
2. ZIGIRANYIRAZO, P., Elément de stratégie
de décentralisation administrative
au Rwanda, ENAP, QUEBEC, 1987, 1 p.
3.2. Mémoires
1. BIMENYIMANA,P., Evolution du système
économique au Rwanda 1990-1994, du
collectivisme rwandais au capitalisme du type
occidental,
Mémoire ,histoire, UNR, Butare, 1999, 71
p.
2. HATEGEKIMANA,A ,Effet comparé des subventions
directes et du code des
investissements sur l' équilibre
budgétaire et les
investissements privés au Rwanda,
Mémoire,
UNR, BUTARE, 1987, 69 pp.
3. RUBURIKA, P., Analyse de la politique de la Banque
Rwandaise de
Développement en
matière de prêts aux PME, Mémoire, SESG,
UNR, Butare, 1989,
35- 50 pp.
3.3. Articles de revues
1. « L'évolution de l'économie Rwandaise
depuis 1962» in Bulletin de la commission économique pour
l'Afrique, No 29 ,15 Février 1971, 12-16 pp.
2. GATERA, F., « Stratégie de développement
sous les deux Républiques » in Cahier du centre de
gestion des conflit : Rwanda, Identité et
Citoyenneté, Université Nationale du Rwanda,
Butare, 2003, 172-173 p.
3. GAPYISI, E., «Perspective de l'économie
rwandaise », in Dialogue, N 83, Février,
1980, 31 p.
4. MUGESERA, A., «Le sous -développement n'est pas
ce que l'on croit » in LE
COOPERATEUR TRAFIPRO, No 157,
Juillet- Août, 1981,
174-175 pp.
5. MUGESERA, A., «L'économie coloniale et post
coloniale » in Rapport de synthèse
du séminaire sur l'histoire du Rwanda,
Département d'Histoire,
Butare, décembre, 1998, 11-13 pp.
6. NTAKIRUTIMANA, J.D., «Vingt ans de
développement » in Dialogue, No 92,
Mai - Juin 1982, 120 p.
7. SYRIQUIN, M., «Croissance économique,
changement structurel en Colombie : une
comparaison internationale
» in Revue Tiers - Monde, No 115,
juillet, septembre, 1988, 481-492 pp.
ANNEXES
Annexe n° 1
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX EMPLOYES DE LA B.R.D.
CONSIGNES :
Veuillez répondre à la place
réservée pour les questions ouvertes ;
Pour les tableaux, veuillez mentionner les réponses
à la place correspondante.
1. Quand et pourquoi est- ce- que la BRD a-t-elle
été créée ?
...................................................................................................
...................................................................................................
...................................................................................................
...................................................................................................
2. Quel était l'objectif principal de la création
de la BRD ?
..................................................................................................
...................................................................................................
...................................................................................................
...................................................................................................
3. Indiquez dans le tableau ci-dessous la provenance des
ressources qui ont constitué
le capital initial à la création de la BRD (en
nombre de parts et en valeur en frw)?
Provenance des ressources
|
Nombre de parts
|
Valeur en frw
|
1.
|
|
|
2.
|
|
|
3.
|
|
|
4.
|
|
|
5.
|
|
|
6.
|
|
|
4. Grâce au tableau suivant montrez l'évolution du
capital pour la période
(1968-1990) ?
Provenance des ressources
|
Nombre de parts
|
Valeur en frw
|
1.
|
|
|
2.
|
|
|
3.
|
|
|
4.
|
|
|
5.
|
|
|
6.
|
|
|
5. Comment l'institution procédait-elle pour
réaliser sa mission ?
.................................................................................................
.................................................................................................
............................................................................................................................................................................................................
6. Quelles étaient les conditions que la banque exigeait
pour octroyer un crédit ?
...................................................................................................
...................................................................................................
7. Quels types des crédits et, à qui la BRD
accordait ces crédits ?
Réponse a). : les types crédits
accordés ...................................................
......................................................................................................
Réponse b) : Les personnes
bénéficiaires des crédits
...................................
......................................................................................................
8. Quels étaient les secteurs socio-économiques
pour lesquels la BRD accordait plus des
priorités dans le financement, selon ses objectifs
d'abord, puis selon ses réalisations
statistiques ?
.......................................................................................................................................................................................................................
9. Comment s'effectuait le processus de demande de crédit
depuis l'introduction du
dossier jusqu'à l'accord ou au le rejet du
dossier...........................................................
..........................................................................................................
..........................................................................................................
..........................................................................................................
10. Quelles étaient les principales difficultés
rencontrées par les projets d'après vos analyses ?
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
11.Avez-vous d'autres informations à ajouter à
notre enquête au sujet des interventions de
la BRD en faveur des projets pour la période
(1968-1990)
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Annexe n° 2
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX PROMOTEURS DES
PROJETS
1. Nom du
promoteur :..............................................
.
2.
Adresse :............................................................
3. Domaine d'activité
A. Agricole :...................
B. Elevage :..................
C. Artisanat :..................
D. Service :..................
E. Industrie :..................
F. Autres (précisez) :..................
4. Lieu de l'implantation du projet :
................................................................
5. Date de début de réalisation du projet :
.........................................................
6. Date de début d'exploitation du
projet :.........................................................
7. Combien de fois la B.R.D. est-elle- intervenu au financement
de votre projet ?..............
8. Précisez la somme totale du financement de la B.R.D. en
faveur de votre projet ?
.........................................................................................................
9. a) Coût d'investissement prévisionnel
annuel :
Coût d'investissement réalisé
annuel :
b) Qu'est-ce qui a expliqué l'écart entre les
prévisions et les réalisations ?
(laisser le promoteur répondre)
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
10. Selon vous, le processus d'approbation de votre dossier
d'investissement par la B.R.D.
avait -il été rapide ?
a) Absolument pas d'accord ......................
b) Pas d'accord .....................
c) Neutre
.....................
d) D'accord ......................
e) Tout a fait d'accord .....................
11. Quel était le taux intérieur de
rentabilité financé (TIRF) :
...............................
12. Si vous aviez souhaité l'assistance de la BRD
auriez-vous préféré qu'elle intervînt
dans quel domaine ?
a) Technique (Production) ...............
b) Gestion ...................................
c) Autres (préciser) ........................
13. Les causes de difficultés de votre projet
étaient surtout dues aux éléments suivants
que vous avez à classer par ordre
d'importance :
a) La mauvaise gestion par les promoteurs
....................................
b) L'insuffisance du marché
.....................................
c) Programme d'investissement non bouclé faute
d'apport propre suffisant
.....................................
d) Une mauvaise évaluation par la B.R.D.
......................................
e) Surestimation du programme de production
......................................
f) Les calamites naturelles (aléas climatiques)
......................................
g) Autres (spécifiés)
.....................................
........................................................................................................................................................................................................................
14. Quel était votre chiffre d'affaires annuel ?
...................................................
Quel était votre résultat annuel
...............................................................
15.Comment avez-vous trouvé la qualité de
l'intervention de la B.R.D. dans votre projet ?
a) Excellente .......................
b) Très bonne .....................
c) Bonne ..........................
d) Mauvaise ......................
e) Médiocre ......................
16. Teniez-vous une comptabilité régulière
dans votre projet ?
Oui :.....................
Non :.....................
Si oui, montrez - nous vos archives comptables (classement
des documents)
......................................................................................................
.......................................................................................................
Si non, pourquoi ?
......................................................................................
.........................................................................................................
..........................................................................................................
Annexe
n° 3
Liste des
employés de la B.R.D. interviewés
No
|
Noms
|
Service occupé
|
Fonction occupée avant 1990
|
Fonction occupée après 1990
|
Ancien-
neté
|
Date d'inter-
viewés
|
Locali-
sation
|
1
|
FURAHA Pascal
|
Investis-
sement
|
Evaluateur
|
Unité services et autres industries
|
13 ans
|
12.09.2006
|
Nyarugenge
|
2
|
RUTAGANYIRWA Ali
|
Investis-
sement
|
Evaluateur
|
Analyste
|
13 ans
|
21.09.2006
|
Nyarugenge
|
3
|
HATUNGINEZA François
|
Personnel
|
Personnel
|
-
|
6 ans
|
18.09.2006
|
Kicukiro
|
4
|
RUKEMANGANIZI Jean
|
Investis-
sement
|
Contrôle et Suivi
|
-
|
5 ans
|
10.10.2006
|
Kicukiri
|
5
|
MUKASINE Béatrice
|
Direction Générale
|
Secrétariat
|
-
|
5 ans
|
5.11.2006
|
Musanze
|
6
|
RUBULIKA Jean Pierre
|
Investis-
sement
|
Evaluateur
|
-
|
10 ans
|
26.11.2006
|
Kanombe
|
7
|
MPONGEMPAMBE Laurent
|
Investis-
sement
|
Evaluateur
|
-
|
6 ans
|
21.12.2006
|
Kanombe
|
8
|
NTAGANDA
Emmanuel
|
Direction de Finance
|
Comptable
|
-
|
6 ans
|
14.12.2006
|
Gasabo
|
9
|
MUNYABITARE
|
Investis-
sement
|
Identification
|
-
|
5 ans
|
9.12.2006
|
Nyarugange
|
10
|
BAREBA Isai
|
Investis
sement
|
Identification
|
-
|
10 ans
|
4.12.2006
|
Nyarugange
|
Annexe n° 4
Evolution de la production agricole vivrière
(en tonnes)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Produits/Années
|
1959
|
1961
|
1962
|
1963
|
1964
|
1965
|
1966
|
1967
|
1968
|
Sorgho
|
130,525
|
100,525
|
167,769
|
126,959
|
147,231
|
130,673
|
143,904
|
145,200
|
130,000
|
Mais
|
39,464
|
128,434
|
68,774
|
71,843
|
21,311
|
43,998
|
48,897
|
53,200
|
40,000
|
Autres Céréales
|
7,203
|
4,024
|
4,498
|
3,888
|
1,528
|
2,604
|
1,903
|
1,707
|
1,800
|
Pommes de terre
|
83,645
|
96,500
|
73,512
|
66,209
|
33,400
|
43,257
|
57,205
|
107,250
|
78,750
|
Patates douces
|
487,519
|
452,002
|
656,616
|
421,274
|
238,767
|
203,238
|
257,109
|
360,000
|
367,500
|
Manioc
|
170,264
|
125,144
|
134,262
|
47,513
|
174,188
|
177,696
|
198,201
|
230,000
|
233,300
|
Haricots
|
96,675
|
86,575
|
92,320
|
169,320
|
69,914
|
87,451
|
130,705
|
131,750
|
115,000
|
Petits poids
|
39,076
|
29,006
|
40,300
|
38,915
|
27,887
|
39,054
|
59,698
|
51,600
|
40,000
|
Arachides
|
2,467
|
18,335
|
1,305
|
2,208
|
4,936
|
19,843
|
4,464
|
15,750
|
9,600
|
Bananes
|
849,550
|
986,976
|
1,471,830
|
879,180
|
1,033,343
|
1,202,250
|
1,216,872
|
1,560,000
|
1,615,800
|
TOTAL
|
1,206,388
|
2,027,523
|
2,711,186
|
1,827,309
|
1,752,505
|
1,950,064
|
2,118,958
|
2,656,457
|
2,631,750
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Ce tableau a été dressé grâce aux
données recueillies dans :
|
|
|
|
|
|
.-Rwanda Carrefour d'Afrique n° 42 de Mars 1965 p.
12 et - Bulletin de la Commission. Économique. Pour l'Afrique n°
29,
|
15 février 1971
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe n° 5
Structure du capital social initial au
15.09.1968
|
|
|
|
|
Actionnaires
|
Nombre d'actions
|
Montant (frw)
|
%
|
Détenteur d'actions "A"
|
|
|
|
Etat Rwandais
|
27,500
|
27,500,000
|
55.0
|
Total des actions "A"
|
27,500
|
27,500,000
|
55.0
|
Détenteur d'actions "B"
|
|
|
|
|
|
|
|
Institutions financières
|
10,000
|
10,000,000
|
20.0
|
nationales
|
|
|
|
|
|
|
|
Banque Commerciale
|
|
|
|
du Rwanda
|
5,000
|
5,000,000
|
10.0
|
Banque de Kigali
|
5,000
|
5,000,000
|
10.0
|
Institution financière
|
|
|
|
étrangère
|
5,000
|
5,000,000
|
10.0
|
Bank of Tokyo
|
5,000
|
5,000,000
|
10.0
|
Autres actionnaires privés
|
7,500
|
7,500,000
|
15.0
|
Brasserie et Limonaderie
|
|
|
|
du Rwanda
|
2,000
|
2,000,000
|
4.0
|
SOMUKI
|
1,300
|
1,300,000
|
2.6
|
MINETAIN
|
1,300
|
1,300,000
|
2.6
|
Murri-Frères
|
300
|
300,000
|
0.6
|
Philips
|
200
|
200,000
|
0.4
|
La Rwandaise
|
200
|
200,000
|
0.4
|
ENGECO
|
200
|
200,000
|
0.4
|
Esmail et Fils
|
200
|
200,000
|
0.4
|
|
200
|
200,000
|
0.4
|
Rajans
|
200
|
200,000
|
0.4
|
Israël Frères
|
200
|
200,000
|
0.4
|
SIRWA
|
200
|
200,000
|
0.4
|
TRANSINTRA-RWANDA
|
|
|
|
Marchal Robert
|
300
|
300,000
|
0.6
|
RWANDEX
|
250
|
250,000
|
0.5
|
Benatar-Alhadeff et Co
|
250
|
250,000
|
0.5
|
Agence Maritime
|
|
|
|
Internationale
|
200
|
200,000
|
0.4
|
Total des actions "B"
|
22,500
|
22,500,000
|
45.0
|
Total des actions "A" et "B'
|
50,000
|
50,000,000
|
100.0
|
Annexe n ° 6
Structure du capital
social au 31.12.1990
|
|
|
|
|
Actionnaires
|
Capital social après augmentation
|
|
|
Détenteurs d'actions "A"
|
Nombre d'actions
|
Montant (frw)
|
Participation%
|
Etat Rwandais
|
526,296
|
526, 296,000
|
46.99
|
Offices des Cafés
|
44,571
|
44, 571,000
|
3.98
|
Office du Thé
|
10,095
|
10, 095,000
|
0.90
|
Caisse Sociale du Rwanda
|
36,008
|
36, 008,000
|
3.22
|
Total des actions "A"
|
616,970
|
616, 970,000
|
55.09
|
Détenteurs d'actions "B"
|
|
|
|
|
|
|
|
Société Nationale d'Assurance
|
|
|
|
du Rwanda S.A.R.L.
|
50,000
|
50, 000,000
|
4.46
|
Banque Commerciale
|
|
|
|
du Rwanda S.A.R.L.
|
30,000
|
30, 000,000
|
2.68
|
Banque de Kigali S.A.R.L.
|
30,000
|
30, 000,000
|
2.68
|
Société des Mines du Rwanda
|
|
|
|
S.A.R.L.
|
12,700
|
12, 700,000
|
1.13
|
Brasserie et Limonaderie
|
|
|
|
du Rwanda S.A.R.L.
|
9,022
|
9, 022,000
|
0.81
|
RWANDEX S.A.R.L.
|
1,800
|
1, 800,000
|
0.16
|
Tajdin Jaffer
|
1,400
|
1, 400,000
|
0.13
|
La Rwandaise S.A.R.L
|
896
|
896,000
|
0.08
|
TRANSINTRA
|
644
|
644,000
|
0.06
|
Murri-Frères
|
536
|
536,000
|
0.05
|
Benatar-Alhadeff et Co
|
446
|
446,000
|
0.04
|
Agence Maritime
|
|
|
|
International S.A.R.L.
|
359
|
359,000
|
0.03
|
ENGECO
|
359
|
359,000
|
0.03
|
Esmail et Fils
|
359
|
359,000
|
0.03
|
N.A.H.V. - RWANDA S.A.R.L
|
359
|
359,000
|
0.03
|
Rajans
|
359
|
359,000
|
0.03
|
SIRWA S..A.R.L.
|
359
|
359,000
|
0.03
|
Caisse Centrale de Coopé-
|
|
|
|
ration Economique (CCCE)
|
100,000
|
100,000,000
|
8.93
|
Société Allemande de Finan-
|
|
|
|
cement d'Investissement (DEG)
|
98,500
|
98,500,000
|
8.79
|
Société Financière Néerlandaise
|
|
|
|
(FMO)
|
96,000
|
96,000,000
|
8.57
|
Etat Belge par voie de l'AGCD
|
60,000
|
60,000,000
|
5.36
|
The Bank of Tokyo L.T.D.
|
8,932
|
8,932,000
|
0.8
|
Total des actions "B"
|
503,030
|
503,030,000
|
44.91
|
Total des actions "A" et "B'
|
1,120,000
|
1,120,000,000
|
100.00
|
Annexe 7
Organigramme de laB.R.D. au 31.12.1990
COMMISAIRES AUX COMPTES
ASSEMBLEE
GENERALE
CONSEIL
D'ADMINISTRATION
DIRECTION
GENERALE
COMITE DE COORDINATION
COMITE DES PROJETS
COMITE DU PERSONNEL
ETUDES &
DEVELOPPEMENT
INSPECTION
GENERALE
CONSEIL
JURUDIQUE
SECRETARIAT DE LA BANQUE
DIRECTION INVESTISSEMENTS
DIRECTION FINANCE
PERSONNEL & INTENDANCE
BUREAU REGIONAL
EVALUATION
IDENTIFICATION
COMITE DE PRESELECTION
SUIVI
ACCUEIL
PROMOTION
SECTEUR PRIMAIRE
SECTEUR SECONDAIRE
SECTEUR TERTAIRE
COMPTABILITE
BUDGETS &
TRESORERIE
PORTEFEUILLE
PERSONNEL
INTENDANCE
Annexe n° 8
Evolution des prêts et des
participations approuvés par la
B.R.D. depuis sa
création jusqu'au 31.12.1990
(Montant en millions de
frw)
|
Année
|
prêts
|
Participation
|
Total
|
|
Montants
|
Nombre
|
Montants
|
Nombre
|
Montants
|
Nombre
|
1969
|
9.7
|
3.0
|
55.0
|
1.0
|
64.7
|
4.0
|
1970
|
68.0
|
8.0
|
15.0
|
1.0
|
83.0
|
9.0
|
1971
|
53.8
|
70.0
|
.-
|
.-
|
53.8
|
70.0
|
1972
|
22.1
|
9.0
|
.-
|
.-
|
22.1
|
9.0
|
1973
|
65.5
|
6.0
|
.-
|
.-
|
65.5
|
6.0
|
1974
|
136.2
|
23.0
|
22.5
|
3.0
|
185.7
|
26.0
|
1975
|
201.4
|
45.0
|
36.8
|
4.0
|
238.2
|
49.0
|
1976
|
228.8
|
10.0
|
13.1
|
3.0
|
241.9
|
13.0
|
1977
|
318.8
|
7.0
|
.-
|
.-
|
318.8
|
7.0
|
1978
|
367.5
|
12.0
|
.-
|
.-
|
367.5
|
12.0
|
1979
|
297.6
|
17.0
|
4.8
|
1.0
|
302.4
|
18.0
|
1980
|
624.0
|
11.0
|
30.0
|
2.0
|
654.0
|
13.0
|
1981
|
427.1
|
8.0
|
.-
|
.-
|
427.1
|
8.0
|
1982
|
266.8
|
18.0
|
10.0
|
1.0
|
276.8
|
19.0
|
1983
|
478.2
|
61.0
|
65.0
|
2.0
|
543.2
|
63.0
|
1984
|
616.0
|
51.0
|
.-
|
.-
|
616.0
|
51.0
|
1985
|
575.0
|
37.0
|
5.0
|
1.0
|
580.0
|
38.0
|
1986
|
616.4
|
26.0
|
20.0
|
3.0
|
636.4
|
29.0
|
1987
|
899.7
|
48.0
|
40.0
|
1.0
|
939.7
|
49.0
|
1988
|
1,723.7
|
124.0
|
.-
|
.-
|
1,723.7
|
124.0
|
1989
|
569.9
|
69.0
|
6.0
|
1.0
|
575.9
|
70.0
|
1990
|
220.0
|
38.0
|
.-
|
.-
|
220.0
|
38.0
|
TOTAL
|
16,836.5
|
1,295.0
|
640.4
|
47.0
|
17,476.0
|
1,342.0
|
Source :
Annexe n° 9 : Les projets
agricoles
Les informations ci-dessous ont été recueillies
à partir des archives des projets financés par la BRD lors de nos
enquêtes auprès des promoteurs des projets.
9.1. KABAYIZA Michel : Projet de culture
maraîchère
Lieu du Projet : Kanombe/Kigali-rural
Début de réalisation : 1986
Début d'exploitation : 1988
TRIF prévisionnel : 32 %
Emploi : 20
Investissement : 17.796.000
Prêt BRD : 17.000.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisés
|
919.500
|
957.007
|
+ 4
|
Construction digue
|
5.318.000
|
7.599.780
|
+ 43
|
Construction hangar
|
220.000
|
-
|
-
|
Aménagement champs
|
5.327.400
|
8.488.545
|
+ 59
|
Matériel agricole
|
324.000
|
683.462
|
+ 111
|
Camionnette
|
1.250.000
|
1.430.412
|
+ 14
|
Elevage
|
-
|
114.000
|
-
|
Equipement
|
90.000
|
619.080
|
+ 588
|
Fond de roulement
|
3.284.543
|
3.665.883
|
+ 12
|
Divers et imprévu
|
1.062.557
|
-
|
-
|
Total
|
17.796.000
|
23.558.169
|
+ 32
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des archives projets agricoles des promoteurs et
de la B.R.D.
B. Exploitation : 1988
Chiffres d'affaires : prévu : 15.450.000
Réalisées :
6.880.000
Cons.interm. : prévues : 4.376.000
Réalisées :
1.380.000
Valeur ajoutée : prévue : 11.074.000
Réalisée :
5.500.000
9.2 HABIMANA Epimaque : Projet de culture de canne
à sucre n° 1
Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-Rural
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : 11 %
Emploi : 12
Investissement : 874..985
Prêt BRD : 1.000.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Poste
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisé
|
77.000
|
97.110
|
+ 26
|
Aménagement terrain
|
334.000
|
811.550
|
+ 143
|
Plantation
|
37.000
|
133.800
|
+ 261
|
Fond de roulement
|
326.985
|
109.560
|
- 66
|
Divers et imprévu
|
100.000
|
50.000
|
- 50
|
Total
|
874.985
|
1.202.020
|
+ 37
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des archives du projet de culture de canne à
sucre des promoteurs et de la B.R.D.
B. Exploitation : 1990
Chiffres d'affaires : prévu :
Réalisés :
Cons.interm. : prévues :
Réalisées :
Valeur ajoutée : prévue :
Réalisée :
9.3 KALISA Aloys : Projet de culture de canne à
sucre n° 2
Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-rural
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : 21 %
Emploi : 15
Investissement : 4.355.000
Prêt BRD : 3.000.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Poste
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisés
|
592.000
|
285.000
|
- 52
|
Aménagement terrain
|
1.820.000
|
3.032.646
|
+ 67
|
Plantation
|
192.000
|
273.800
|
+ 43
|
Matériel agricole
|
108.000
|
.227.800
|
+ 111
|
Fond de roulement
|
1.490.000
|
1.016.954
|
- 32
|
Divers et imprévu
|
.153.000
|
-
|
- 100
|
Total
|
4.355.000
|
4.837.000
|
+ 11
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des archives du projet de culture de canne à
sucre des promoteurs et de la B.R.D.
B. Exploitation 1990
Chiffres d'affaires : prévu :
Réalisées :
Cons.interm. : prévues :
Réalisées :
Valeur ajoutée : prévue :
Réalisée :
9.4. RUGEMA Daniel : Projet de culture de canne à
sucre n° 3
Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-rurale
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : 38 %
Emploi : 7
Investissement : 637.702
Prêt BRD : 1.000.000
A Programme d'investissement (en frw)
Prévisions : 637.702
Réalisations : 650.000
Ecart (%) : + 1.9 %
B. Exploitation : 1990
Chiffres d'affaires : prévu :
Réalisés :
Cons.interm. : prévues :
Réalisées :
Valeur ajoutée : prévue :
Réalisée :
9.5. HAKIZIMANA Eric Projet de culture de canne
à sucre n° 4
Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-rurale
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : 22 %
Emploi : 13
Investissement : 10.386.000
Prêt BRD : 2.000.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Prévisions : 10.386.000
Réalisations : 9.957.734
Ecart (%) : - 4 %
B. Exploitation : 1990
Chiffres d'affaires : prévu : 4.410.000
Réalisés :
Cons.interm. : prévues : 642.000
Réalisées :
Valeur ajoutée : prévue : 3.268.000
Réalisée :
9.6. GASAGARA Venant : Projet de
culture de canne à sucre n° 5
Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-rurale
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : 23 %
Emploi : 12
Investissement : 728.000
Prêt BRD : 1.050.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Prévisions : 728.000
Réalisations : 807.880
Ecart (%) : + 11 %
B. Exploitation :1990
Chiffres d'affaires : prévu : 756.000
Réalisés :
Cons.interm. : prévues : 284.000
Réalisées :
Valeur ajoutée : prévue : 472.000
Réalisée :
9.7. MBARUSHIMANA Joël : Projet de culture de
canne à sucre n° 6
Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-rurale
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : 24 %
Emploi : 8
Investissement : 1.186.000
Prêt BRD : 2.000.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Prévisions : 1.186.000
Réalisations : 1.183.700
Ecart (%) : - 0.2 %
B. Exploitation : 1990
Chiffres d'affaires : prévu : 786.000
Réalisés :
Cons.interm. : prévues : 257.000
Réalisées :
Valeur ajoutée : prévue : 499.000
Réalisée :
Annexe n ° 10 : Les projets
d'élevage
Les Informations ci-dessous ont été recueillies
à partir des archives des projets financés par la BRD lors de nos
enquêtes auprès des promoteurs des projets.
10.1. HATEGEKIMANA Joseph : Projet de bovins laitiers
n° 1
Lieu du Projet : Rutongo./Kigali-rural
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : 26 %
Emploi : 10
Investissement : 3.351.814
Prêt BRD : 2.800.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisés
|
357.275
|
338.525
|
- 5
|
Constructions
|
576.000
|
1.159.490
|
+ 101
|
Achat cheptel
|
1.345.000
|
1.525.000
|
+ 13
|
Vélo
|
30.000
|
-
|
-
|
Culture fourragère
|
40.000
|
257.839
|
- 36
|
Frigos
|
125.000
|
125.000
|
-
|
Réservoir d'eau
|
40.000
|
117.000
|
+ 193
|
Fond de roulement
|
350.000
|
183.850
|
- 47
|
Divers et imprévu
|
128.539
|
-
|
-
|
Total
|
3.351.814
|
3.706.704
|
+ 11
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des archives du projet d'élevage de bovins
laitiers des promoteurs et de la B.R.D.
B. Exploitation : 1990
Chiffres d'affaires : prévu : 1.524.000
Réalisées :
1.144.624
Cons.interm. : prévues : 451.333
Réalisées :
132.360
Valeur ajoutée : prévue : 1.072.667
Réalisée : 1.012.264
10.2. MBAGUTA J,M,V : Projet de bovins laitiers n°
2
Lieu du Projet : ....................../Kigali-rurale
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : 25 %
Emploi : 8
Investissement : 2.868.200
Prêt BRD : 2.400.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Prévisions : 2.868.200
Réalisations : 2.552.698
(Ecarts) : - 11 %
B. Exploitation : 1990
Chiffres d'affaires : prévu : 1.347.666
Réalisés :
822.076
Cons.interm. : prévues :
Réalisées :
Valeur ajoutée : prévue :
Réalisée :
10.3. MUNYANEZA Joachim : Projet de bovins
laitiers n° 3
Lieu du Projet : Tare./Kigali-rurale
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : 24 %
Emploi : 11
Investissement : 2.516.290
Prêt BRD : 2.550.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Prévisions : 2.516.290
Réalisations : 2.239.498
(Ecart) : - 11 %
B. Exploitation : 1990
Chiffres d'affaires : prévu : 866.000
Réalisés : 259.800
Cons.interm. : prévues : 585.000
Réalisées :
Valeur ajoutée : prévue : 281.000
Réalisée :
10.4. KARIMUNDA Leodemir : Projet d'élevage
porcins
Lieu du Projet : ......Kanombe./Kigali-rural
Début de réalisation : 1985
Début d'exploitation : 1986
TRIF prévisionnel : 37 %
Emploi : 9
Investissement : 1.500.000
Prêt BRD : 1.200.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Prévisions : 1.500.000
Réalisations : -
B. Exploitation : 1990
Chiffres d'affaires : prévu : 1.000.000
Réalisés : 2.166.455
Cons.interm. : prévues : 364.200
Réalisées :
864.365
Valeur ajoutée : prévue : 635.800
Réalisée :
1.302.090
10.5. NDAYIZEYE Joachim: Projet d'élevage des
volailles n° 1
Lieu du Projet : ............Kanombe./Kigali-rurale
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : 19 %
Emploi : 3
Investissement : 3.057.315
Prêt BRD : 2.300.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Prévisions : 3.057.315
Réalisations : 3.663.019
B. Exploitation :1990
Chiffres d'affaires : prévu :
Réalisés :
Cons.interm. : prévues :
Réalisées :
Valeur ajoutée : prévue :
Réalisée :
10.6. BANGAMWABO Stanislas : Projet d'élevage de
volaille n° 2
Lieu du Projet : ...Kanombe./Kigali-rurale
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : 19 %
Emploi : 4
Investissement : 4.071.000
Prêt BRD : 2.300.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisés
|
263.000
|
302.293
|
+ 15
|
Constructions
|
1.600.000
|
1.192.735
|
- 25
|
Equipement
|
242.120
|
273.620
|
+ 13
|
Matériel roulant
|
400.000
|
400.000
|
|
Fond de roulement
|
1.439.506
|
2.156.561
|
+50
|
Divers et imprévu
|
126.374
|
-
|
-
|
Total
|
4.071.000
|
4.325.209
|
+ 6
|
|
|
|
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à
partir des archives du projet d'élevage de volaille des promoteurs et
de la B.R.D.
B. Exploitation : 1990
Chiffres d'affaires : prévu : 6.856.000
Réalisées :
5.355.981
Cons.interm. : prévues : 3.371.000
Réalisées :
3.288.823
Valeur ajoutée : prévue : 3.485.000
Réalisée : 2.067.158
Cash-flow net : prévu : 2.910.643
Réalisé : 1.684.515
10.7. GASHUGI Michel : Projet d'élevage
apicole n° 1
Lieu du Projet : ...Bicumbi /Kigali-rurale
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : 17 %
Emploi : 2
Investissement : 1.675.626
Prêt BRD : 1.200.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Prévisions : 1.675.626
Réalisations : 1.637.346
B. Exploitation : 1989
Chiffres d'affaires : prévu : 120.000
Réalisés : 60.000
Cons.interm. : prévues : 37.500
Réalisées :
25.000
Valeur ajoutée : prévue : 82.500
Réalisée : 35.000
10.8. KABERA Athanas : Projet d'élevage
apicole n° 2
Lieu du Projet : ...Bicumbi/Kigali-rurale
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : 17 %
Emploi : 5
Investissement : 1.992.000
Prêt BRD : 1.500.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisés
|
122.000
|
59.840
|
- 51
|
Constructions
|
880.000
|
696.050
|
- 21
|
Achat ruches
|
530.000
|
481.900
|
- 9
|
Equipement
|
25.000
|
25.000
|
-
|
Matériel et outillage
|
117.000
|
45.850
|
- 61
|
Fond de roulement
|
218.500
|
119.300
|
- 45
|
Divers et imprévu
|
99.500
|
-
|
|
Total
|
1.992.000
|
1.427.940
|
- 28
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
B. Exploitation : données non
disponibles
Annexe n° 11
Les projets d'artisanat
Les Informations ci-dessous ont été recueillies
à partir des archives des projets financés par la BRD lors de nos
enquêtes auprès des promoteurs des projets.
11.1. SEYANZE Dominique Projet de menuiserie
n°1
Lieu du Projet : Tare /Kigali-Rurale
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : 27 %
Emploi : 7
Investissement : 2.600.000
Prêt BRD : 2.000.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisés
|
162.922
|
171.926
|
+ 6
|
Constructions
|
400.000
|
699.416
|
+ 75
|
Matériel de bureau
|
80.000
|
26.628
|
+ 67
|
Equipement
|
1.500.000
|
2.069.825
|
+ 38
|
Matériel et outillage
|
140.000
|
258.425
|
+ 85
|
Fond de roulement
|
200.000
|
162.079
|
- 19
|
Divers et imprévu
|
117.078
|
.-
|
-
|
Total
|
2.600.000
|
3.388.299
|
+ 30
|
. Source : Tableau dressé par l'auteur à
partir des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
B. Exploitation : 1989
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Chiffres d'affaire
|
2.200.000
|
1.317.000
|
- 40
|
Cons. Intermédiaire
|
1.061.000
|
1.059.000
|
- 0.2
|
Valeur ajoutée
|
1.139.000
|
258.000
|
- 77
|
Autres charges de gestion
|
442.000
|
216.000
|
- 51
|
Cash-flow brut
|
697.000
|
42.000
|
-94
|
Atres charges d'exploitation
|
499.000
|
503.000
|
+ 0.80
|
Résultat d'exploitation
|
248.000
|
- 461.000
|
-286
|
Cash-flow net
|
548.000
|
- 129.000
|
-124
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
11.2. KABERA Josias : Projet de menuiserie
n°2
Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-Ville
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : 29 %
Emploi : 12
Investissement : 8.357.000
Prêt BRD : 4.270.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisés
|
240.000
|
240.760
|
+ 0.3
|
Terrains
|
226.000
|
193.775
|
- 14
|
Constructions
|
2.310.000
|
2.431.575
|
+ 5
|
Matériel et mobilier
|
100.000
|
191.775
|
+ 92
|
Equipement de production
|
1.760.000
|
1.851.775
|
+ 5
|
Fond de roulement
|
3.570.000
|
3.411.775
|
- 4
|
Divers et imprévu
|
151.000
|
-
|
-
|
Total
|
8.357.000
|
8.331.435
|
- 0.4
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
B. Exploitation :1990
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Chiffres d'affaire
|
13.919.000
|
23.428.000
|
+ 68
|
Cons. Intermédiaire
|
9.206.000
|
18.026.000
|
+96
|
Valeur ajoutée
|
4.713.000
|
5.402.000
|
+ 15
|
Autres charges de gestion
|
850.000
|
1.816.000
|
+ 114
|
Cash-flow brut
|
2.471.000
|
2.956.000
|
+ 19
|
Résultat avant impôt
|
2.471.000
|
1.140.000
|
- 53
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
11.3 NGIRABAKUNZI Jacques: Projet de construction
métallique n°1
Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : 24 %
Emploi : 10
Investissement : 53.776.000
Prêt BRD : 12.000.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisés
|
711.000
|
793.520
|
+ 11
|
Matériel roulant
|
4.275.000
|
4.345.000
|
+ 2
|
Constructions
|
24.700.000
|
25.588.441
|
+ 4
|
Mobilier de bureau
|
289.000
|
289.000
|
0
|
Equipement de production
|
7.676.000
|
8.623.301
|
+ 12
|
Fond de roulement
|
16.125.000
|
17.675.000
|
+ 28
|
Total
|
53.776.000
|
57.314.262
|
+ 7
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
B. Exploitation : 1989
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Chiffres d'affaire
|
26238284
|
|
|
Cons. Intermédiaire
|
20136776
|
|
|
Valeur ajoutée
|
6191508
|
|
|
Charge d'exploitation
|
3646482
|
|
|
Résultat brut d'exploitation
|
2545026
|
|
|
Résultat net
|
2545026
|
|
|
Amortissements
|
56820
|
|
|
Cash-flow net
|
261846
|
|
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
11.4. BUSHAYIJA Léonard : Projet de
construction métallique n°2
Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : 20 %
Emploi : 11
Investissement : 27.725.000
Prêt BRD : 15.400.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisés
|
1.732.000
|
2.507.000
|
+ 45
|
Terrain
|
60.000
|
60.000
|
0
|
Constructions
|
9.662.000
|
9.662.000
|
0
|
Mobilier
|
153.000
|
153.000
|
0
|
Equipement de production
|
7.026.000
|
10.330.000
|
+ 47
|
Fond de roulement
|
8.676.000
|
8.676.000
|
0
|
Divers et imprévus
|
116.000
|
116.000
|
0
|
Total
|
27.725.000
|
31.804.000
|
+ 92
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
B. Exploitation : 1989
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Chiffres d'affaire
|
83.580.000
|
41.306.000
|
- 50
|
Cons. Intermédiaire
|
69.893.000
|
31.770.000
|
- 54
|
Valeur ajoutée
|
13.687.000
|
9.536.000
|
- 30
|
Autres charges d'exploitation
|
2.554.000
|
4.393.000
|
+ 72
|
Cash-flow brut
|
11.133.000
|
5.143.000
|
- 54
|
Autre charges de gestion.
|
3.148.000
|
2.911.000
|
- 75
|
Résultat net avant impôt
|
7.985.000
|
2.232.000
|
- 72
|
Résultat net
|
4.277.000
|
1.401.000
|
- 67
|
Cash-flow net
|
6.362.000
|
2.958.000
|
- 53
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
Annexe n° 12
Les services
Les Informations ci-dessous ont été recueillies
à partir des archives des projets financés par la BRD lors de nos
enquêtes auprès des promoteurs des projets.
12.1. IMPRIMERIE DE KIGALI : Projet
d'imprimerie
Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 39
Investissement : 86.274.510 -
Prêt BRD : 44.000.000
B. Exploitation : 1990 (en milliers de
frw)
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Chiffres d'affaire
|
69.066
|
31.152
|
- 55
|
Cons. Intermédiaire
|
17.175
|
3.538
|
- 79
|
Valeur ajoutée
|
51.891
|
27.614
|
- 47
|
Résultat brut
|
12.680
|
6.666
|
- 47
|
Cashflow net
|
11.460
|
11.368
|
- 1
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
12.2. SOREVERWA : Projets de garage n°
1
Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 18
Investissement : 18.610.400
Prêt BRD : 10.000.000
12.3. NSENGIMANA Déo: Projets de garage n°
2
Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 10
Investissement : 11.392.012
Prêt BRD : 8.300.000
12.4. Dr. HABIMANA Jean : Cabinet médical
n° 1
Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 5
Investissement : 7.062.078
Prêt BRD : 3.000.000
A. Programme d'investissement
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Construction
|
5.245.850
|
4.622.596
|
- 12
|
Equipement de labo
|
454.000
|
754.000
|
+ 66
|
Fonds de roulement
|
1.099.936
|
1.255.909
|
+ 14
|
Divers
|
262.292
|
-
|
-
|
Total
|
7.062.078
|
6.632.505
|
- 5
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
12.5. Dr. NIYITEGEKA Vincent : Cabinet medical
n° 2
Lieu du Projet : Nyarugenge/Kigali-ville
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 6
Investissement : 10.000.000
Prêt BRD : 7.480.000
A. Programme d'investissement
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisés
|
1.363.000
|
821.972
|
- 40
|
Constructions
|
5.300.000
|
6.621.232
|
+ 24
|
Matériel
|
1.127.000
|
1.494.151
|
+ 32
|
Matériel roulant
|
1.054.000
|
1.241.526
|
+ 17
|
Fonds de roulement
|
850.000
|
789.858
|
- 8
|
Divers
|
306.000
|
-
|
-
|
Total
|
10.000.000
|
10.968.739
|
+ 9
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
B. Exploitation : 1990 (en milliers de
frw)
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Produits
|
4.175
|
1.523
|
- 64
|
Cons. Intermédiaires
|
381
|
.107
|
- 0.3
|
Valeur ajoutée
|
3.794
|
1.416
|
- 63
|
Autres charges de gestion
|
1.294
|
1.429
|
+ 10
|
Cash-flow brut
|
2.500
|
- 15
|
- 100
|
Autres charges d'exploitation
|
2.212
|
1.917
|
- 13
|
Résultat d'exploitation
|
288
|
-1.930
|
- 770
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
Annexe n° 13
L'industrie
Les Informations ci-dessous ont été recueillies
à partir des archives des projets financés par la BRD lors de nos
enquêtes auprès des promoteurs des projets.
13.1. ZEM Industries : Projet de fabrication de fils
électriques
Lieu du Projet : Gikondo/Kigali-ville
Début de réalisation : 1989
Début d'exploitation : 1990
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 45
Investissement : 153.000.000
Prêt BRD : 70.000.000
A. Programme d'investissement
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisés
|
8.500.000
|
9.306.796
|
+ 9
|
Constructions
|
51.000.000
|
53.496.250
|
+ 5
|
Matériel de production
|
50.000.000
|
57.794.317
|
+ 16
|
Matériel roulant
|
7.000.000
|
1.925.500
|
- 72
|
Mobilier
|
2.000.000
|
6.733.341
|
+ 236
|
Fonds de roulement
|
30.150.000
|
27.754.863
|
- 8
|
Divers
|
6.350.000
|
-
|
-
|
Total
|
153.000.000
|
157.008.067
|
+ 3
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
B. Exploitation : 1990 (en milliers de
frw)
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Produits
|
|
151.178.847
|
Cons. Intermédiaires
|
|
128.077.107
|
Valeur ajoutée
|
|
23.101.740
|
Charges et pertes diverses
|
|
.959.414
|
Résultat brut
|
|
- 10.638.860
|
Résultat net
|
|
- 10.020.191
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
13.2. OVIBAR : fabrication de vins, jus et luqueurs
de banane
Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 55
Investissement : 250.000.000
Prêt BRD : 120.000.000
.
13.3. SORWATOM : fabrication de concentrés
de tomates
Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 51
Investissement : 150.500.000
Prêt BRD : 65.000.000
13.4 : SRB : Fabrication de piles
électriques
Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 54
Investissement : 412.624.717
Prêt BRD : 174.000.00
A.Programme d'investissement
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisés
|
31.775.000
|
59.657.961
|
+ 88
|
Constructions
|
125.075.500
|
126.962.117
|
+ 2
|
Equipement
|
149.184.702
|
155.981.940
|
+4
|
Outillage
|
6.150.000
|
866.600
|
- 86
|
Matériel roulant
|
11.400.000
|
14.020.287
|
- 23
|
Mat.& Mob de bureau
|
2.600.000
|
2.301.115
|
- 12
|
Mobilier d'habitation
|
.-
|
1.740.742
|
+ 100
|
Fonds de roulement
|
75.168.953
|
14.017.426
|
- + 100
|
Divers
|
11.270.512
|
.-
|
-
|
Total
|
412.624.717
|
501.521.188
|
+ 22
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
13.5. SIEVA : fabrication d'emballages imprimes en
cartons
Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 53
Investissement : 159.893.415
Prêt BRD : 60.000.000
A. Programme d'investissement
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Constructions
|
47.791.007
|
47.791.007
|
0
|
Equipements
|
65.227.216
|
65.227.216
|
0
|
Matériel roulant
|
1.869.472
|
1.869.472
|
0
|
Fonds de roulement
|
43.779.466
|
43.336.490
|
- 1
|
Divers et imprévu
|
1.226.254
|
1.683.454
|
+ 37
|
Total
|
159.893.415
|
159.907.639
|
+ 0.01
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
13.6. PROMETAL : fabrication de treillis et
clous
Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 50
Investissement : 49.976.250
Prêt BRD : 40.000.000
A. Programme d'investissement
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecarts %
|
Frais immobilisés
|
3.050.000
|
3.050.250
|
+ 0.008
|
Constructions
|
20.000.000
|
22.947.848
|
+ 14
|
Equipements
|
18.218.000
|
18.218.000
|
-
|
Matériel et mobilier
|
100.000
|
150.000
|
+ 50
|
Fonds de roulement
|
6.658.000
|
6.658.000
|
-
|
Divers et imprévu
|
1.950.000
|
-
|
-
|
Total
|
49.976.000
|
51.024.098
|
2.1
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
13.7. SOPABU : Projet de fabrication d'aliments
pour bétail
Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 69
Investissement : 109.292.826
Prêt BRD : 66.000.000
13.8. CERAGIS : Projet de fabrication des objets en
céramique
Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 57
Investissement : 69.870.000
Prêt BRD : 24.500.000
A. Programme d'investissement
Postes
|
Prév. initiales
|
Nouvelles prévisions
|
Frais immobilisés
|
6.081.860
|
24.195.771
|
Terrains & constr.
|
11.667.200
|
10.735.476
|
Equipements
|
40.182.000
|
63.040.493
|
Mobilier et outillage
|
4.053.000
|
3.378.000
|
Matériel roulant
|
1.600.000
|
2.000.000
|
Fonds de roulement
|
2.247.007
|
2.893.163
|
Divers et imprévu
|
3.295.553
|
-
|
Total
|
69.870.000
|
106.242.903
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
13.9. BASIMBIZI Emmanuel : Fabrication de lampes
fluorescentes
Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 49
Investissement : 2.930.000
Prêt BRD : 1.200.000
A. Programme d'investissement (en frw)
Postes
|
Prévisions
|
Réalisations
|
Ecart (%)
|
Frais immobilisés
|
1.670.000
|
1.890.802
|
+ 13
|
Constructions
|
|
|
|
Equipements
|
170.000
|
418.801
|
+ 146
|
Mobilier et materiel de bureau
|
200.000
|
54.500
|
- 73
|
Fonds de roulement
|
855.000
|
5.317.016
|
+ 521
|
Divers
|
35.000
|
-
|
- 100
|
Total
|
2.930.000
|
7.559.070
|
+ 158
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
B. Exploitation
Chiffre d'affaires prévu : 5.997.000
Cons. Intermédiaire : 5.555.082
Valeur ajoutée prévue : 440.918
13.10. COTRACO : Projet de fabrication des produits
en béton
Lieu du Projet : Kicukiro/Kigali-ville
Début de réalisation : 1988
Début d'exploitation : 1989
TRIF prévisionnel : -
Emploi : 48
Investissement : 87.786.312
Prêt BRD : 25.000.000
A. Programme d'investissement (en milliers de
frw)
Postes
|
Prévu. initiales
|
Nouvelles prévisions
|
Frais immobilisés
|
4.063
|
8.793
|
Terrain
|
403
|
3.320
|
Constructions
|
39.710
|
42.715
|
Equipements
|
26.654
|
31.513
|
Matériel de manutention
|
1.000
|
1.000
|
Matériel roulant
|
1.999
|
1.999
|
Mobilier de bureau
|
383
|
383
|
Fonds de roulement
|
10.773
|
14.573
|
Divers et imprévu
|
6.651
|
1.354
|
Total
|
87.786
|
105.650
|
Source : Tableau dressé par l'auteur à partir
des données des archives des promoteurs et de la B.R.D.
* 1 YVES B, et COLLI, J.C.,
Dictionnaire Economique et Financier, Le Seuil, Paris, 1989, p. 699.
* 2 B.R.D., Etude sur la
constitution d'un fonds de promotion agricole et de l'artisanat, Kigali,
1987, p. 74.
* 3 YVES B, et COLLI, J.C., OP.
cit. p. 357.
* 4 B.R.D., op cit, 1987, p.
74.
* 5 HUGON, P., L'impact des
politiques d'ajustement sur les circuits financiers informels africains,
éd. A
Pedone, Paris, 1990, p 327.
* 6 GRAWITZ, M,
Méthodes des sciences sociales, Edition DALLOZ, Paris, 1990, p.
344.
* 7 ROSTOW, W., les
étapes de la croissance économique, Le Seuil, Paris,
1963, p. 183.
* 8 MUGESERA A ., Le sous
développement n'est pas ce que l'on croit « in LE
COOPERATEUR TRAFIPRO, Kigali, 1981, pp. 174-175.
* 9 HIGGINS, A., Economic
development, the institute of Economic Affairs, London, 1983, p. 39.
* 10 SACHS, I., Pour une
économie politique du développement. Etude de planification
traduit de
l'anglais par B. Bronstein Vinaver, Frammarion, Paris,
1977, p. 307.
* 11 KUZNETS, S., Economic
Growth of Nations : Total output and production structure, Harvard
University Press, Mass, 1989, p. 135.
* 12 SYRIQUIN, M.,
«Croissance économique, changement structurel en Colombie :
une comparaison
International » in Revue Tiers-monde, N°
115, juillet - septembre, 1988, pp. 481- 492
* 13 PERROUX, F.,
L'Economie du XX e siècle, PUF, Paris, 1969, p. 51.
* 14 I.E.B.F., Les banques
de développement dans le monde, Tom 1, Dunod, Paris, 1968, p.
15.
* 15 SPIRO, M., Les banques
de développement et les crédits aux petits producteurs en Afrique
noire et en
Amérique du Sud,
Economica, Paris, 1967, p. 16.
* 16 BAUDOUIN, R., Les
banques de développement en Afrique, PUF, Paris, 1964, p.
31.
* 17 GUILLOMONT, P.,
Economie du développement : le sous-développement, PUF,
Paris, 1985, p. 50.
* 18 ORSINGER, R. , Les
banques dans le monde, Layot, Paris, 1964, p. 86.
* 19 ORSINGER, R., op. cit,
p. 96.
* 20 I.B.R..D., Rapport
annuel 1970, Washington D.C., p. 12.
* 21 Organisation pour la
Coopération et le Développement Economique (OCDE , Rapport du
Président du
C.A.D. ; Paris, 1977, p. 106.
* 22 B.R.D., Op. cit , pp. 5
-6.
* 23 BIMENYIMANA, P.,
Evolution du système économique au Rwanda 1900-1994, du
collectivisme
Rwandais au
capitalisme du type occidental, Mémoire, Histoire, UNR, Butare,
Novembre 1999, p.
71.
* 24 BANQUE NATIONALE DU
RWANDA, Rapport d'activités, 1972 - 1980, p 12.
* 25 ZIGIRANYIRAZO, P.,
Eléments de stratégie de décentralisation
administrative au Rwanda, ENAP,
QUEBEC, 1987, p.
1.
* 26 Président
KAYIBANDA Grégoire, Discours du 1er juillet 1962 tiré
de GATERA, F., Stratégie de
Développement sous les deux Républiques in
Cahiers du centre de gestion des conflits : Rwanda,
Identité et Citoyenneté, série
n° 7, UNR, Butare, 2003, p. 172.
* 27 Ex Président
KAYIBANDA Grégoire, Discours du 1er juillet 1963 tiré
de GATERA, F., op cit, p. 172.
* 28 GATERA, F.,
Stratégie de développement sous les deux Républiques in
Cahiers du Centre de Gestion
des Conflits : Rwanda, Identité et
Citoyenneté, série n° 7, UNR, Butare, 2003, p. 172.
* 29 Président
KAYIBANDA Grégoire, Discours du 1er mai 1965 tiré de
GATERA, F., op cit., p. 172.
* 30 Président
KAYIBANDA Grégoire, Discours du 15 avril 1966 tiré de GATERA, F.,
op cit., p. 173.
* 31 GATERA, F., op cit., p.
177.
* 32 RENARD, P ;
Création d'une banque de développement au Rwanda,
Ministère de la Coopération de la
République Française,
Paris, août, 1964, p.12
* 33 MNISTERE DU PLAN :
Secrétariat d'Etat au plan national de développement :
rapport d'exécution
du premier plan quinquennal du développement
économique et social du
Rwanda (1966-1970), secrétariat du MINIPLAN,
Kigali, 1971, p. 4.
* 34 PATERNOSTRE DE LA MAIRIEU,
LE RWANDA, son effort de développement, A-DEBOECK,
Bruxelles, 1983, p. 323.
* 35
GAPYISI,E «Perspective de l'Economie Rwandaise», in
Dialogue n°83, de février 1980, p. 31.
* 36 PATERNOSTRE DE LA
MAIRIEU, op cit, p. 318.
* 37 PATERNOSTRE DE LA
MAIRIEU, op cit, pp 330-331
* 38 BANQUE MONDIALE , Les
besoins financiers de l'ajustement dans la croissance en Afrique
Subsaharienne,
1970-1980, p.160 cité par BRD, Rapport d'activité 1970,
Kigali, p. 10.
* 39 MUGASERA, A.,
L'économie coloniale et post colonial, in Rapport de synthèse
du séminaire sur
l'histoire du Rwanda,
Département d'histoire, Butare, Décembre 1998, p. 11.
* 40 MUGESERA, A. op. cit.,
p.13.
* 41 MINISTERE DU PLAN,
Comptes économiques internationaux, 1967-1970, Kigali,
août 1970, p. 6.
* 42 MNISTERE DU PLAN ,
Rapport d'exécution du premier plan quinquennal du
développement
économique
et social du Rwanda (1966-1970), secrétariat du MINIPLAN,
Kigali, 1971, p.
485.
* 43 BANQUE NATIONALE DU
RWANDA, Rapport d'activités 1964-1971, p. 14.
* 44 République
Rwandaise, Etude de Développement, Plan intérimaire
d'Urgence, Ministère du plan,
Kigali, p.19.
* 45 HATEGEKIMANA, A.,
Effet compare des subventions directes et du code des investissements sur
L'équilibre
budgétaire et les investissements prives au Rwanda, Mémoire,
UNR, Butare, 1987, p.
69.
* 46 NTAKIRUTIMANA, J.D.,
« Vingt ans de développement », in Dialogue, n°
92, mai - juin, 1982,
p. 120.
* 47 HATEGEKIMANA, A ; op.
cit p. 86.
* 48 B.R.D., Rapport
d'activité : Bilans et Perspectives 1968-1987,
décembre 1988, p. 10.
* 49 B.R.D., op. cit., p.
12.
* 50 BRD, Audit de la
stratégie et perspective à moyen terme, Kigali, octobre
1989, p. 6.
* 51 BRD, Op Cit .p. 7.
* 52 BRD, Audit de la
stratégie et perspective à moyen terme ,.op cit , p 8
* 53 BRD, Rapport
d'activités 1970, décembre 1970, p. 30.
* 54 BRD, Rapport
d'activités : Bilans et Perspectives :1968- 1988,
décembre 1988, pp. 32-33.
* 55 B.R.D., Rapport
d'activités 1969, décembre 1969, p 10.
* 56 B.R.D., Rapport annuel,
programme opérationnel 1987-1991, Kigali, Novembre 1987, p.26
* 57 B.R.D. Rapport
d'Activités : Bilans et perspectives 1968-1987, Décembre
1988, pp.36-38
* 58 Informteur n° 6
* 59 RUBULIKA, J,P.,
Analyse de la politique de la Banque Rwandaise de Développement en
matière de
prêts eux PME,
Mémoire,SESG, UNR, Burare, Septembre, 1989, P.35
* 60 Informateur n° 9
* 61 Informateur n°10 de
la B.R.D.
* 62 RUBULIKA, J P, op cit p
71
* 63 Idem,p 72
* 64 RUBIRIKA. P, op cit,
p78
* 65RUBULIKA, J P, op cit, p.
80.
* 66 Informateur n°1
* 67 FITOUSSI, I., PME
face à sa banque, Performant, Paris 1987, p. 98, cité par
RUBULIKA, JP, op cit
p. 81.
* 68 Petit projet : dont
l'investissement était inférieur à 15 millions de frw
Projet moyen : dont l'investissement était
compris entre 15 millions et 75 millions de frw.
* 69 Certains postes faisaient
baissées les investissements, d'autres les faisaient augmenter,
d'où une variation pouvant être négative ou dépasser
100 %
|