1
MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE, SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
*******************
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
**************
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE
EN SCIENCES HUMAINES (UFR/SH)
**************
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
(OPTION URBAINE)
|
|
MEMOIRE DE MAITRISE THEME :
LE MONTAGE DES DEUX ROUES MOTORISEES A OUAGADOUGOU :
CONCURRENCE ET PERSPECTIVES
|
Présenté par Sous la direction
de
OUEDRAOGO COMPAORE Georges
R. Ulysse Emmanuel Maître Assistant
2 DEDICACE
A ma Famille
A Wend-Yam Clarisse
A la mémoire de Papa Moussa OUATTARA
3 REMERCIEMENTS
Nos sincères remerciements s'adressent
particulièrement au Docteur Georges COMPAORE, notre Directeur
de mémoire qui, en dépit de ses diverses activités, n'a
ménagé aucun effort pour diriger notre travail. Par sa pertinente
méthode de travail, ses précieux conseils, sa patience et son
sens élevé de la responsabilité, il nous a donné le
goût du travail bien fait. Il nous a ainsi guidé sur la voie de
l'excellence.
Nos remerciements vont également au corps enseignant du
Département de Géographie de l'Université de
OUAGADOUGOU, pour son dynamisme, sa compétence, pour la
qualité de l'enseignement et pour les sacrifices consentis pour notre
formation universitaire et ceci pour la vie professionnelle. Nous remercions en
particulier le Professeur Tanga Pierre ZOUNGRANA, pour ses recommandations et
ses multiples conseils.
Enfin, nous remercions tous les directeurs de services et toutes
les personnes qui ont contribué à ce que le présent
mémoire voit le jour.
Que tous ceux qui nous ont soutenus d'une façon ou d'une
autre veuillent bien trouver dans ces lignes, l'expression de notre profonde
gratitude.
Dédicace 02
Remerciements 03
Résumé 06
Liste des sigles et abréviations 07
Liste des Tableaux 08
Introduction 10
Problématique 11
Hypothèses 12
Objectifs 12
Méthodologie 13
Difficultés rencontrées 16
Définition de Quelques concepts 17
Première Partie : ATOUTS ET OPPORTUNITES AU
19 DEVELOPPEMENT DES ENTREPRISES DE MONTAGE DES DEUX
ROUES A MOTEUR A OUAGADOUGOU
Chapitre 1 : Ouagadougou, une agglomération dynamique
21
1.1- la situation géographique 21
1.2- La croissance urbaine de la ville de Ouagadougou
24
1.2-1-la croissance démographique 24
1.2-2-Les fonctions urbaines 26
1.2-3-Les activités socio-économiques
29
1.2-4-L'expansion urbaine 30
1.3-La naissance et l'évolution des entreprises de montage
31
1.3-1-l'historique de la création des entreprises de
montage 31
1.3-2- Les entreprises montage de deux roues motorisées
32
1.3-2-1-La Société Industrielle du Faso (SIFA)
32
1.3-2-2- Les autres sociétés de montage de
vélomoteurs à 34
Ouagadougou
Chapitre 2 : Le marché des deux roues motorisées
40
2.1-La législation sur la concurrence
40
2.2 Les facteurs favorables au marché des deux roues
motorisées 43
2.2-1-Des transports collectifs inadaptés
43
2.2-2-Une diversité de consommateurs à Ouagadougou
45
2.2- Les productions des entreprises de montage de deux roues
48
motorisées
2.2-1-Les facteurs de productions 48
2.2-2-Importance de la production 52
Conclusion partielle 56
Deuxième partie : LES ASPECTS DE LA CONCURRENCE
57
Chapitre 3 La manifestation de la concurrence
59
3.1 Les institutions de régulation de la concurrence
59
3.2- Les stratégies de marketing et d'attraction de la
clientèle 61
3.2-1-La publicité 61
3.2-2-Les ventes promotionnelles de vélomoteur
65
3.2-3- La diversité des marques des entreprises
67
3.2-4 Le sponsoring et la présentation du lieu de vente
68
3.3-Les stratégies d'écoulement des produits
70
3.3-1 La création des divers relais de vente
70
3.3-2-La fixation des prix 73
3.4-Les entreprises d'importation de vélomoteurs
75
Chapitre 4 : Les retombées de la concurrence entre les
entreprises de 78
montage des deux roues à moteur
4.1- Les avantages liés à la concurrence
78
4.1-1 Le développement du secteur informel
78
4.1-1-1 Les artisans mécaniciens 79
4.1-1-2 Les laveurs de vélomoteurs 81
4.1-1-3 Les vendeurs de pièces détachées
82
4.1-1-4- Les gérants de parking 83
4.1-2- La création des sociétés
d'hydrocarbures 85
4.1-3- La facilité de l'accès aux deux roues
à moteur 87
4.2-Les limites à la concurrence 87
4.2-1-La fraude et contrefaçon massive
87
4.3- Les sanctions des pratiques anti-concurrentielles
89
4.4- Les conséquences de la concurrence
90
4.4-1- La mévente 90
4.4-2- Les accidents de la circulation routière
91
4.5-Perspectives 93
Conclusion partielle 95
Conclusion générale 96
Bibliographie 98
Annexes 102
RESUME
Le développement des entreprises de montage de deux
roues à moteur dans la ville de Ouagadougou s'explique par plusieurs
facteurs. On peut citer les facteurs géographiques, les facteurs
industriels et le potentiel humain.
Le marché des deux roues à moteur est
animé par la présence des produits des entreprises de montage que
sont la SIFA, et les groupes MEGAMONDE, WATAM, DIACFA. On y trouve aussi les
produits provenant de l'importation . Ces entreprises font le jeu de la
concurrence et se partagent l'essentiel du marché relativement
étroit des deux roues à moteur au Burkina Faso.
Sur le marché, il existe des vélomoteurs
dotés de qualités techniques et esthétiques
variées. La concurrence entre ces entreprises est rude. Elle repose sur
les stratégies de marketing, les stratégies d'écoulement
des produits.
Une telle situation entraîne une baisse du prix des deux
roues à moteur, à cause de l'inondation du marché par une
grande variété de vélomoteurs. Elle entraîne aussi
une création d'activités économiques en amont ou en aval
du marché. Cette concurrence est limitée par des facteurs comme
la fraude, la contrefaçon, le coût des facteurs
énergétiques.
La concurrence est importante pour toutes ces entreprises, car
elle leur permet d'innover, de perfectionner leurs produits, et de
générer des bénéfices.
Mots clés :
Burkina Faso - Ouagadougou -Entreprises de montage des deux
roues- SIFA- WATAM -MEGAMONDE- DIACFA- Concurrence - Avantages et obstacles
7 LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
B.N.S.P.M : Brigade Nationale des Sapeurs
Pompiers Militaires C.C.V.A : Centre de Contrôle de Véhicules
Automobiles C.N.L.F : Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude D.G.A :
Direction Générale de l'Artisanat
D.G.D : Direction Générale des Douanes
D.G.D.I : Direction Générale du
Développement Industriel D.G.I : Direction
Générale des Impôts
D.G.T.T.M : Direction Générale des
Transports Terrestres et Maritimes DIACFA : Diffusion Industrielle, Automobile
et Commerciale du Faso DSGU : Direction des Statistiques et de la Gestion
Urbaine
FESPACO : Festival Panafricain du Cinéma
et de la Télévision de Ouagadougou I.N.S.D : Institut National de
la Statistique et de la Démographie
O.M.S : Organisation Mondiale de la santé
O.N.E.A : Office National de l'Eau et de l'Assainissement O.NATEL
: Office National des Télécommunications
R.G.P.H : Recensement Général de la Population et
de l'Habitation SIFA : Société Industrielle du Faso
SONABEL : Société Nationale d'Electricité du
Burkina WATAM: West African Trading and Manufacturing
LISTE DES TABLEAUX
Tableau N°1 : Les types de vélomoteurs produits par
la DIACFA 36
Tableau N°2 : Les types de vélomoteurs produits par
le groupe WATAM 38
Tableau N°3: Dépenses de quelques
sociétés de montage de
cyclomoteur pour la diffusion de Spot à la
Télévision Nationale du 64
Burkina. (De Octobre 2006 à Octobre 2007)
Tableau N°4 : le prix de vente des deux roues à
moteur 74
Tableau N°5: Recettes moyennes des artisans
mécaniciens 80
Tableau N°6: Imposition de taxe annuelle selon la recette
journalière 84
LISTE DES FIGURES
Figure N°1 : Situation géographique de la province du
Kadiogo et de la 22
ville de Ouagadougou
Figure N°2: Carte administrative de la ville de Ouagadougou
23
Figure N°3 : Pyramide des âges de la ville de
Ouagadougou en 1996 25
Figure N°4 : Points de vente des vélomoteurs
28
Figure N°5 : Pays fournisseurs de vélomoteurs au
Burkina Faso 51
LISTE DES PLANCHES PHOTOGRAPHQUES
Photographie N°1 : Les produits de la SIFA
33
Photographie N°2 : Les produits du groupe MEGAMONDE
35
Photographie N°3 : Les produits de la DIACFA
37
Photographie N°4 : Les produits de WATAM KAIZER
39
Photographie N°5 : Des utilisateurs de vélomoteurs
47
Photographie N°6 : la soudure et la peinture des
béquilles 53
Photographie N°7 : l'assemblage des pièces d'un
vélomoteur 53
Photographie N°8 : le contrôle du montage
54
Photographie N°9 : Une annonce publicitaire publiée
dans un quotidien 62
Photographie N°10 : Des artisans mécaniciens
81
Photographie N°11 : Un laveur de vélomoteur au grand
marché de 82
Ouagadougou
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique N°1 : Importations des pièces d'assemblage
de vélomoteurs 48
Graphique N°2 : Evolution des importations des pièces
d'assemblage de 49
vélomoteurs au Burkina Faso de 2003 à Juin 2007
Graphique N°3 : Production nationale de cyclomoteurs et
motocyclettes 55
de 2001 à 2005
Graphique N°4 : Organigramme de l'écoulement d'un
vélomoteur 72
Graphique N°5 : Accidents de la circulation routière
en 2006 et 2007 92
Graphique N°6 : Evolution des accidents de la circulation et
des décès. 93
De 1995 à 2006 dans la ville de Ouagadougou
INTRODUCTION
La recherche du gain ou du bénéfice a
occupé, de tout temps, une place importante dans toute entreprise
qu'elle soit industrielle, commerciale ou prestataire de services.
L'accroissement du profit qui est indispensable à la survie, au
développement économique et durable de l'entreprise se traduit
généralement par une évolution positive de son chiffre
d'affaires, gage d'une croissance stable et harmonieuse.
De par le monde, les objectifs des entreprises évoluant
sur des marchés de monopole ou sur des marchés fortement
concurrencés ont toujours été les mêmes, à
savoir : faire des profits, gagner de l'argent, produire un excédent de
trésorerie, maximiser l'utilité sociale, innover pour
conquérir ou pour survivre ; en d'autres termes, améliorer la
situation de l'entreprise. Pour ce faire, elles doivent planifier et mettre en
oeuvre un ensemble de politiques de tarification, de communication et de
distribution de leurs produits et faire des options stratégiques.
Les entreprises de montage des deux roues motorisées
constituées essentiellement par la Société Industrielle du
Faso (SIFA), la Société Industrielle de Montage de Motocyclettes
-MEGAMONDE (MEGAMONDE SA), le groupe West African Trading And Manufacturing
(WATAM) et le groupe Diffusion Industrielle, Automobile et Commerciale du Faso
DIACFA-industrie sur lesquelles portera cette étude sont
spécialisées dans le montage et la commercialisation des
cylindrées de 50 Cm3 à 125 Cm3 .Elles
approvisionnent tant le marché local que national de leurs produits.
Elles vivent dans un environnement concurrentiel et sont confrontées
à des problèmes économiques et techniques.
En effet, depuis quelques années l'industrie des deux
roues à moteur a enregistré un dynamisme considérable avec
une multitude de produits sur le marché. Afin d'apporter une
contribution significative à l'analyse de la vie des entreprises de
montage des deux roues à moteur localisées dans la ville de
Ouagadougou, et pour mieux cerner les impacts socio économiques
liés à leurs créations, et à la compétition
entre elles, il est apparu nécessaire d'orienter cette étude sur
le thème : « Le montage des deux roues motorisées
à Ouagadougou : Concurrence et perspectives »
1. Problématique
Une entreprise est une structure économique et sociale
dont la vie dépend de chacune de ses composantes fonctionnelles. Une
gestion mal menée de ces dernières peut entraîner une
baisse du rendement ou des performances et peut même conduire
l'entreprise à la faillite. De ce fait, il s'avère alors
nécessaire qu'une gestion saine, efficace et efficiente de toutes les
fonctions de l'entreprise soient assurées afin de lui permettre
d'atteindre les objectifs qu'elle s'est assignée. Parmi les fonctions de
première importance dans la vie d'une entreprise industrielle et
commerciale, figure en bonne place la fonction Marketing car une fois la
production terminée, celle-ci doit trouver un marché sur lequel
elle écoule ses produits.
Avec la mondialisation, toutes les entreprises font face
à certaines difficultés telles la fraude, l'étroitesse du
marché et la concurrence. La concurrence se définit comme une
forme de compétition entre les opérateurs qui se partagent un
marché selon des règles édictées de façon
générale comme la rencontre de l'offre et de la demande. Elle
repose sur l'autonomie de décision des opérateurs
économiques; l'absence de barrière à l'entrée sur
le marché de nouveaux concurrents.
Pour exister dans un environnement concurrentiel, les
entreprises que sont la Société Industrielle de Montage de
Motocyclettes MEGAMONDE (MEGAMONDE SA), le groupe West African Trading And
Manufacturing (WATAM), le groupe DIACFA-industrie et la Société
Industrielle du Faso (SIFA), doivent satisfaire leurs clients et
générer un profit ou un bénéfice, c'est à
dire un chiffre d'affaires supérieur à la somme de ses
coûts de production et de fonctionnement (salaires et charges, achats,
frais de conditionnement, amortissements des investissements, impôts et
taxes, etc.)
La concurrence entre ces entreprises repose sur la marque
utilisée, le prix et la qualité des vélomoteurs, les spots
publicitaires, le sponsoring, les boutiques de vente de engins motorisés
et les ventes promotionnelles. La compétition entre ces entreprises a
entraîné aussi une baisse du prix des vélomoteurs, une
diversité de plusieurs vélomoteurs sur le marché, une
création d'activités économiques en amont ou en aval du
marché des deux roues à moteur. L'analyse de la concurrence vise
donc à déterminer les méthodes et pratiques
adoptées par chaque entreprise pour satisfaire la clientèle et
générer un bénéfice. Elle a pour but
d'étudier aussi les impacts socio économiques qui
découlent de la création de ces entreprises.
L'intérêt de cette étude réside,
non seulement dans son actualité et sa pertinence, mais aussi et surtout
dans l'éclairage qu'elle apporte dans un secteur éminemment
porteur de l'économie burkinabé. Ce constat suscite quelques
interrogations :
-Quelle est la contribution des entreprises de montage des deux
roues à moteur au développement socio-économique du
Burkina Faso ?
- Quelle sont les facteurs favorables à la concurrence
?
-Quelles sont les raisons qui justifient la création de
ces entreprises au Burkina Faso ?
2-Hypothèses de travail
Nous formulons l'hypothèse principale selon laquelle,
la concurrence repose sur la qualité, la publicité et la
différence de prix. De cette hypothèse principale
découlent trois hypothèses spécifiques :
- l'industrie des deux roues à moteur est encore
embryonnaire au Burkina Faso
- l'accroissement du nombre des entreprises de montage des deux
roues à moteur stimule la concurrence
- cette concurrence occasionne la présence de plusieurs
produits sur le marché et est limitée par la fraude, la
contrefaçon.
3- Objectifs
Ce travail a pour objectif d'analyser les aspects de la
concurrence entre les entreprises de montage des deux roues à moteur
à Ouagadougou.
Pour ce faire trois objectifs spécifiques ont
été énoncés :
- inventorier et répertorier les entreprises de montage
des deux roues à moteur à Ouagadougou
- déterminer les facteurs favorables à la
concurrence,
-analyser les avantages de cette concurrence et les obstacles
à cette concurrence.
4- Méthodologie
Notre approche méthodologique s'articule autour de
trois parties : d'abord la recherche documentaire, ensuite les travaux de
terrain puis l'échantillonnage et enfin le traitement et l'analyse des
données.
4-1 La revue documentaire
Elle a consisté au choix et à la lecture
d'ouvrages généraux, de mémoires, de rapports et
d'articles se rapportant à notre thème. Cette recherche a
été effectuée aussi bien dans les bibliothèques
universitaires (Bibliothèque Centrale Universitaire (BUC),
Bibliothèque scientifique) que dans les centres de documentation de
certains instituts et services (Bibliothèque du Centre d'Information sur
la Recherche et le Développement (CIRD), la bibliothèque du
C.N.R.S.T, les centres de documentation de la D.G.D.I ; de la D.G.C). De
même elle nous a conduit à naviguer sur le Net en vue de tirer le
maximum de données. En somme elle nous a permis de réunir un
certain nombre de documents, d'informations relatives à notre
thème.
Plusieurs auteurs se sont intéressés à
l'étude de la concurrence entre les entreprises. Ainsi, certains d'entre
eux ont porté leurs études sur les textes règlementant la
concurrence, l'état de la concurrence dans un domaine spécifique,
et les stratégies pour faire face au jeu de la concurrence. Nous pouvons
citer : La Commission Nationale de la Concurrence et de la Consommation
(C.N.C.C, mai 2006), qui propose un recueil sur le droit de la concurrence et
de la publicité au Burkina Faso. Ensuite PORTER M. (Octobre 1983), qui
présente un ensemble complet de techniques d'analyse du secteur de
l'activité industriel et du comportement des concurrents. Il propose
aussi des stratégies pour faire face au jeu de la concurrence. En plus,
TAO A. (2003), qui fait une analyse sur la multiplication des entreprises de
montage depuis l'an 2000 au Burkina Faso. Il présente l'état de
la concurrence dans le secteur des deux roues motorisées. Il analyse
enfin les contraintes liées à la création de ces
entreprises. Enfin, nous avons NANA A et Al (1993), qui à travers leur
étude, montre l'état de l'industrie burkinabé face
à la concurrence internationale. Ils présentent les
difficultés que rencontrent quelques entreprises manufacturières.
Ils font des recommandations pour un secteur économique performant.
D'autres auteurs au contraire, se sont
intéressés aux stratégies de marketing
développées par les entreprises du Burkina pour faire face
à la concurrence et aux obstacles à la concurrence. C'est le cas
de :
OUEDRAOGO K. (1990), qui pour sa part apporte une contribution
à l'étude sur l'écoulement des produits de la SIFA. A
travers son étude, li décrit les stratégies de marketing
et les circuits de relais que cette entreprise de montage emploie pour
écouler ses produits. Ensuite SIDIANE O (1988), fait une étude
sur les stratégies de marketings employées par les entreprises de
montage de vélomoteurs pour écouler leurs produits. Dans cette
étude, il analyse aussi les comportements des consommateurs face
à ces stratégies. Enfin SAWADOGO V. (2006), à travers son
article, montre l'état de la fraude dans le secteur des deux roues
motorisées. Il émet des inquiétudes sur les
éventuels fautifs, les accusations dans ce secteur, et la survie de
cette activité économique.
A travers cette recherche documentaire, nous avons pu nous
imprégner des questions traitées ou occultées sur la
concurrence en général et celles du marché des
vélomoteurs en particulier. C'est ainsi que nous avons pu nous rendre
compte que notre thème n'a pas fait l'objet de beaucoup d'écrits.
En effet, les études qui l'ont abordé se sont contentées
de traiter des sujets relatifs aux capacités de production et
d'écoulement des entreprises de montage des vélomoteurs, aux
stratégies de marketing pour accroître la
représentativité des entreprises de montage de deux roues
à moteur ainsi qu'au rendement de ces sociétés. Les
résultats de cette recherche documentaire ont permis d'établir
notre bibliographie et d'élargir le champ de la compréhension sur
la question.
4-2- La collecte des données
-Le cadre spatial
L'étude a été menée dans la ville
de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. A la faveur de son rôle de
capitale politique, administrative, celle ci a bénéficié
de diverses infrastructures et d'un potentiel humain important. Elle est le
pôle démographique le plus élevé du pays avec une
population de 1 181 702 habitants1. Mais plus que le statut de
1 Données provisoires R.G.P.H, 2006
capitale, c'est la croissance spatiale et
démographique, la concentration des entreprises individuelles, et la
présence du quasi totalité des industries de vélomoteurs
qui nous ont guidés dans le choix de ce site.
-L'échantillonnage
démographique
Pour la collecte des données, les interlocuteurs ont
été repartis en plusieurs groupes en fonction du niveau
d'implication dans la gestion des activités de montage et de
commercialisation des vélomoteurs. Nous nous sommes
intéressés aux responsables des entreprises de montage de
vélomoteurs. Aussi, nous avons administré des questionnaires
à certains acteurs du secteur informel. Ces acteurs, pour la plupart en
situation de concurrence, sont les artisans mécaniciens, les
gérants de parkings, les laveurs de vélomoteurs, les revendeurs
des vélomoteurs et les importateurs de vélomoteurs. Enfin nous
avons administré un questionnaire à certains clients.
Le premier groupe concerne les responsables des entreprises de
montage des vélomoteurs. Notre échantillon a concerné les
quatre responsables d'entreprises (SIFA, WATAM, MEGAMONDE, DIACFA) étant
donné que certaines sociétés enregistrées à
la chambre de commerce du Burkina ont cessé leurs activités de
montage de vélomoteurs ou se sont orientées vers d'autres
secteurs d'activités.
Le second groupe concerne 25 artisans mécaniciens, 25
gérants de parkings, 10 laveurs de vélomoteurs, 30 revendeurs des
vélomoteurs et 25 importateurs de vélomoteurs.
Le troisième groupe concerne 250 clients repartis comme
suit: 50 élèves et étudiants, 75 agents de la fonction
publique et 125 acteurs du secteur informel.
Les entretiens ont concerné les responsables de
structures spécifiques comme la Coordination Nationale de Lutte contre
la Fraude (C.N.L.F), la Commission Nationale de la Concurrence et de la
Consommation (C.N.C.C.)
Tout cela nous a permis de réunir le maximum de
données nécessaires à la rédaction du
mémoire.
4-3- Le traitement et l'analyse des
données
Les données collectées ont fait l'objet d'un
dépouillement manuel. Aussi, l'outil informatique nous a
été d'un grand apport. Le logiciel de base Microsoft Word fut
utilisé pour la saisie et le traitement de texte, Excel pour les
graphiques et tableaux. ArcView GIS 3.1a et 3.2a pour les cartes.
Ainsi, ce mémoire comprend quatre chapitres
regroupés en deux grandes parties. La première porte sur les
facteurs propices au développement industriel à Ouagadougou et
sur les entreprises de montage des deux roues à moteur. La seconde
partie, quant à elle s'intéresse à la concurrence entre
les entreprises de montage des deux roues à moteur, et aux
retombées économiques et sociales que ces entreprises
occasionnent.
5. Difficultés rencontrées
Au cours de cette étude, nous avons été
confrontés à certaines difficultés. En plus du manque et
de l'inaccessibilité des documents écrits, il nous faut ajouter
la réticence de certains acteurs pour donner des réponses
à nos questions. C'est le cas de certains revendeurs, importateurs de
vélomoteurs qui nous soupçonnaient d'être des agents des
impôts. De plus il faut noter la rétention d'informations
jugées confidentielles par les responsables des entreprises de montage
de vélomoteurs.
Enfin, la faiblesse de nos moyens financiers nous a
imposé le choix d'un
échantillon relativement modeste.
6-Définition de concepts
L'étude de la concurrence entre les entreprises de montage
des deux roues motorisées fait appel à un certain nombre de
terminologies qui se doivent d'être définies. Ainsi nous avons
:
Bicyclette : véhicule à deux roues d'égal
diamètre, dont la roue arrière est actionnée par un
système de pédales agissant sur une chaîne.
Concurrence : elle se définit comme une forme de
compétition entre les opérateurs qui se partagent un
marché selon des règles édictées de façon
générale comme la rencontre de l'offre et de la demande. Elle
repose sur : l'autonomie de décision des opérateurs
économiques; l'absence de barrière à l'entrée sur
le marché de nouveaux concurrents.
Sous l'angle économique, la concurrence apparaît
comme un mécanisme permettant, sur un marché
déterminé, la formation des prix par le simple jeu de l'offre et
de la demande émanant de vendeurs isolés les uns des autres. Elle
est considérée comme parfaite, lorsque le commerçant
(industriel) peut s'approvisionner librement chez les fournisseurs de son
choix, obtenir de ces derniers des conditions identiques à celles
consenties à ses concurrents et déterminer librement ses propres
conditions de vente.
Cycle : Nom générique des véhicules
à deux roues comme la bicyclette, le vélomoteur, le cyclomoteur,
ou à trois roues comme le tricycle. Il désigne dans la
réalité tout véhicule à deux ou trois roues
mû par des pieds sur des pédales.
Cyclomoteur : Véhicule à deux roues pourvu d'un
moteur d'un cylindre maximal de 50 cm3 et dont la vitesse ne
dépasse pas 45km/h.
Vélomoteur : Motocyclette légère d'une
cylindrée comprise entre 50 et 125 cm3.
Motocyclette : Véhicule à deux roues
actionné par un moteur à explosion de plus de 125
cm3
Facteurs fixes : Il s'agit des facteurs dont la
quantité ne peut être modifié lorsque les conditions du
marché indiquent qu'une variation immédiate de la production est
souhaitable. En d'autres termes, il s'agit du terrain, des bâtiments, du
matériel de
transport, des outillages et meubles de bureau, des
installations, etc.
Facteur variable : Un facteur est dit variable lorsqu'on peut
modifier la quantité presque immédiatement pour répondre
à des variations souhaitables de production. Il s'agit donc des
matières premières finies ou semi finies et des services du
travail
Société Anonyme : une société
à capital, dans laquelle les associés ne sont responsables des
dettes sociales qu'à concurrence de leurs apports. Toute personne peut
faire partie de la société. Elle ne se différencie de la
Société à Responsabilité Limitée (S.A.R.L)
que par le volume des capitaux.
Secteur Informel : ensemble des unités de productions
dépourvues de numéro d'identification fiscal et/ou de
comptabilité écrite officielle.
Première partie
ATOUTS ET OPPORTUNITES AU DEVELOPPEMENT DES ENTREPRISES
DE MONTAGE DES DEUX ROUES A MOTEUR A OUAGADOUGOU
|
L'importance de la ville de Ouagadougou se traduit non
seulement par son poids démographique mais aussi par el dynamisme des
activités économiques. L'activité industrielle et
spécifiquement celle du montage des deux roues à moteur est
très développée dans cette cité. Le dynamisme des
entreprises de montage de deux roues à moteur s'explique par un certain
nombre de facteurs non moins négligeables.
Cette première partie, à travers ces deux
chapitres, se consacre à une étude sur la ville de Ouagadougou et
au marché des deux roues motorisées. Ainsi, dans le chapitre
premier, nous localiserons la ville puis nous traiterons de l'accroissement
spatial et démographique. Ensuite nous donnerons l'historique de la
création des entreprises de montage. Le chapitre second quant à
lui s'intéresse à la législation sur la concurrence, aux
facteurs favorables au marché des deux roues motorisées et aux
produits des différentes sociétés.
Chapitre 1 : Ouagadougou, une agglomération
dynamique
La ville de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso est le
centre industriel le plus développé du pays. Elle concentre en
effet la majorité des unités industrielles et se présente
comme le second centre économique du Burkina Faso après la ville
de Bobo- Dioulasso.
1.1-La situation géographique
La commune de Ouagadougou couvre une superficie de 37 950
hectares2 et se situe au centre de la province du Kadiogo dont elle
est le chef lieu. La province est limitée au nord-est et au nord-ouest
par la province de l'Oubritenga et au sud-ouest par la province du Bazega. La
ville de Ouagadougou est aussi la capitale de la région du Centre qui
concentre le plus fort taux d'urbanisation du Burkina soit 77,5%.
La ville de Ouagadougou compte 30 secteurs communaux et 17
villages. La situation géographique est présentée dans la
figure N°1. Ouagadougou appartient à la zone climatique soudano
sahélienne, marquée par une pluviométrie moyenne de 750 mm
d'eau recueillie par an. La saison sèche commence à partir
d'octobre jusqu'en mai. De novembre à février, Ouagadougou est
sous l'influence d'un régime de vent appelé l'harmattan, vent sec
venant du nord nord-est.
Fondé au 11ème siècle par les
Nyonyosé, Ouagadougou a joué le rôle de capitale du Burkina
depuis le début de l'emprise Mossi et ce, jusqu'à nos jours.
Devenue la résidence du Mogho Naba en 1461, Ouagadougou
présentait l'aspect d'une simple bourgade, formée d'habitat
éparpillé en petits groupements, sur un rayon de plus de huit
kilomètres autour du palais du Mogho Naba.
La colonisation du Burkina Faso en 1896, s'est faite avec
l'installation d'un poste militaire puis de l'administration de la colonie de
Haute Volta, créée en 1919. Elle s'est accompagnée par
l'implantation de fonctions supérieures de l'administration et
d'équipements. Ouagadougou, devient ainsi un lieu d'attraction
exercée par les occasions d'emploi.
2 Direction Générale de L'Urbanisme,
2002
Figure 1 : Situation Géographique de la province
du Kadiogo et de la
ville de Ouagadougou
Aujourd'hui la métamorphose que la ville de Ouagadougou
connaît lui donne un
visage moderne. Cette modernisation est partie du
marché central " Rood Woko " autour duquel se trouvent les immeubles et
autres édifices qui abritent les commerces, les services et les lieux de
distractions.
Aux quatre coins de la ville, à l'initiative du
président Thomas SANKARA se dressent des cités : les cités
An II, An III, et An IV ; des cités SOCOGIB ; la cité de l'Avenir
; la cité 1200 logements ; la cité Songtaaba etc... " Ouaga 2000
" est une cité récente à architectures diverses et
futuristes. Ouagadougou a une végétation relativement dense. Une
forêt classée s'étend sur une grande partie de la ville.
Trois petits barrages donnent à la ville son charme.
Figure 2 : Carte administrative de la Ville de
Ouagadougou
1.2- La croissance urbaine de la ville de
Ouagadougou
L'accroissement démographique et la spéculation
foncière et immobilière sont les causes de l'extension anarchique
pour la plus part des villes africaines. Les pouvoirs publics sont contraints
dans al gestion administrative de tenir compte de cet accroissement spatial et
démographique.
1.2-1- la croissance démographique
La ville de Ouagadougou se distingue des autres centres
urbains du Burkina Faso par sa population. Cette population a sensiblement
évolué passant de 59 126 habitants en 1960 à 709 736
habitants en 1996. De nos jours la population de la ville est estimée
à 1 181.702 habitants (RGPH 2006).
L'observation par grands groupes d'âge montre que la
population de la ville de Ouagadougou en 1996 était jeune (figure
N°3). En effet, les moins de 20 ans représentaient 39% des
habitants, tandis que 3% avaient plus de 60 ans.
Cette jeunesse de la population s'explique par une croissance
naturelle soutenue, accentuée par une forte immigration. La ville de
Ouagadougou se distingue aussi par son taux élevé d'actifs. Elle
comptait respectivement en 2003 et en 2005, 58 % et 60% d'actifs ; (I.N.S.D,
2007).
Cette concentration de la population constitue une main
d'oeuvre pour les industries et pour les activités du secteur informel.
Les informations obtenues à partir de nos enquêtes montrent que
cette main d'oeuvre est moins qualifiée et est le plus souvent
utilisée par les entreprises de montage des deux roues à moteur
comme des ouvriers dans la chaîne de montage. Cette concentration de la
population à majorité jeune apparaît aussi comme la frange
principale des consommateurs des produits des entreprises de montage de
vélomoteurs. Elle utilise en effet les deux roues motorisées de
ces sociétés pour leurs besoins de déplacement. Cette
concentration de jeunes dans la ville de Ouagadougou permet ainsi
l'écoulement des produits des acteurs du marché des
vélomoteurs. Ainsi le marché des vélomoteurs évolue
étroitement avec la croissance démographique et la
présence des jeunes. Le choix dans cette catégorie varie en
fonction de l'âge, du lieu de résidence, et de l'activité
économique pratiquée.
1.2-2- Les fonctions urbaines
Ouagadougou est le centre du pouvoir politique et
administratif du pays. Elle concentre en effet l'essentiel des services
administratifs et la totalité des ministères. Elle est le
siège de l'administration centrale. Toutes les décisions
politiques et administratives y sont prises et communiquées aux autres
centres urbains. La fonction de responsabilité est engendrée par
la multiplication des services et quartiers d'affaires, où s'accumulent
bureaux, sièges sociaux des entreprises industrielles et commerciales,
et des établissements financiers, etc.
Ensuite, elle exerce un rôle culturel fondamental en
regroupant un nombre considérable d'établissements scolaires et
une vingtaine d'établissements universitaires3. Elle
concentre les plus grands centres de santé et aussi les
équipements artistiques et culturels. On y trouve par exemple les
musées, les maisons de la culture, les centres de loisirs.
L'administration concentre dans la ville un effectif important d'agents qui
consomment les produits des entreprises de montage des vélomoteurs et
contribuent ainsi à entretenir la concurrence.
L'industrie et le commerce engendrent essentiellement des flux
monétaires. L'industrie reste un facteur important dans la croissance
urbaine. Elle favorise des déplacements de populations en provenance de
l'intérieur du pays à la quête d'un emploi
rémunéré. La délocalisation de certaines industries
jadis installées à Bobo Dioulasso au profit de Ouagadougou a fait
de la ville un principal pôle industriel du pays. Les zones industrielles
de Kossodo et de Gounghin sont les sièges de plusieurs usines de
transformation : brasseries, assemblage de cycles et fabriques diverses.
En ce qui concerne le commerce, la ville de Ouagadougou est un
centre de regroupement et d'éclatement des grands flux de marchandises
à destination des provinces. Enorme marché de consommation, la
ville importe des quantités massives de denrées agricoles, de
produits de l'élevage, de produits énergétiques, et de
matériaux de construction. Elle est aussi un marché florissant
pour les deux roues surtout motorisées. La commercialisation des deux
roues motorisées contribue au renforcement de l'économie du pays
et singulièrement de al commune. De nos jours la commercialisation
des
3 Faso Emploi, N°06 du 05 Septembre au 05 Octobre
2008
27 vélomoteurs (50 000 engins / an)4 est
si important que l'Etat et la commune ont aménagé
des espaces spécifiques pour l'écoulement des
vélomoteurs. Il s'agit du marché des cycles ou
"théâtre populaire" situé au secteur 7 de la vile
de Ouagadougou. Dans ce marché on trouve plusieurs types de
vélomoteurs en fonction de la cylindrée ou de la qualité.
On y trouve aussi des pièces détachées de
vélomoteurs et autres pièces de seconde qualité pour ceux
qui ne disposent pas de revenus financiers importants. A côté de
ce marché, on retrouve dans la ville plusieurs points de vente,
où les clients peuvent acheter les engins de leur choix. Ces
différents points de ventes sont représentés sur la figure
n°4. La fonction commerciale apparaît comme une des activités
les plus enrichissantes qui soit.
29
La fonction de transport symbolise la vitalité de
l'économie de la ville de Ouagadougou. Elle se traduit par des
migrations alternantes de travail, des flux de déplacements à
l'intérieur de la ville, et un trafic de plus en plus dense avec un taux
élevé des deux roues motorisées. Cete
fonction contribue souvent à créer d'autres centres
périphériques.
1.2-3-Les activités
socio-économiques
Les activités économiques dans la ville de
Ouagadougou, caractérisées par trois grands systèmes de
production, sont essentiellement marquées par une prédominance du
secteur informel :5
Il y a le système économique moderne,
présentant un bon niveau d'équipement avec un personnel
relativement qualifié et le salariat comme mode de
rémunération.
Ensuite nous avons le système économique
informel, marqué par une instabilité. C'est un système de
subsistance relevant de la petite production marchande et utilisant parfois le
travail salarié et non salarié. Le commerce traditionnel est
fortement pratiqué et est localisé autour des marchés, le
long des principales voies de circulation, dans les quartiers sous forme de
points de vente.
Enfin il y a le système économique traditionnel qui
est, quant à lui caractérisé par le travail familial. Ce
système est encore dominant eu égard au nombre de personnes qui
en vivent.
L'activité économique dans la ville est
dominée par le secteur tertiaire constitué des services marchands
que sont le commerce et les banques, les bars restaurants et hôtels, le
transport et des services non marchands qui concernent esentiellement
l'administration.
Le secteur secondaire est principalement
représenté dans la capitale par l'industrie et l'artisanat.
Plusieurs activités industrielles sont pratiquées dans les zones
industrielles de Kossodo et de Gounghin. En 2003, on dénombrait 63
industries extractives, 4 industries de montage des deux roues à moteur
et 320 industries manufacturières.6 L'artisanat fait partie
de la micro-entreprise et est important dans l'économie du pays et
singulièrement de la commune de Ouagadougou. L'artisanat présente
deux variantes à savoir l'artisanat de service et l'artisanat d'art.
5 Commune de Ouagadougou. Ville carrefour dans une
dynamique de développement urbain durable 2004, pages 136- 139
6 Ibidem
Dans la ville de Ouagadougou, certaines activités
rurales sont toujours pratiquées. Il s'agit notamment de l'agriculture,
l'élevage, le maraîchage, la sylviculture, etc. Ces
activités sont menées par beaucoup de personnes.
La pratique de ces différentes activités est
génératrice de revenus. Ainsi, dans la ville de Ouagadougou, il y
a une possibilité d'obtenir de l'argent. En effet, 68% des consommateurs
que nous avons enquêtés ont un revenu mensuel supérieur
à 50 000 F CFA. Tandis que 32% vivent avec un revenu mensuel
inférieur à ce même montant. .
Même si les revenus sont modestes, ils permettent aux
habitants d'améliorer leurs conditions de vie. Après les besoins
en logement et en restauration, les citadins s'intéressent aux besoins
de déplacement. Il y a un passage de la marche à pied à la
bicyclette, de la bicyclette au vélomoteur puis du vélomoteur
à la voiture. Le passage à ces différentes étapes
nécessite une épargne d'argent pendant une période
donnée et se matérialise par l'achat de la bicyclette, du
vélomoteur et enfin de l'automobile.
La voiture n'étant pas accessible à tous, une
grande partie de la population se contente du vélomoteur. Ce moyen de
déplacement est plus commode et rapide que la bicyclette.
1.2-4-L'expansion urbaine
Sur le plan spatial, l'extension de l'espace a
évolué de pair avec la croissance démographique. Selon la
Direction générale de l'urbanisme, elle est passée de 2000
hectares en 1957 à 37 950 hectares en 2002. En 45 ans l'espace urbain de
Ouagadougou s'est multiplié par 18, soit une augmentation moyenne
annuele de 799 hectares. L'extension de la ville s'est faite d'une
manière accélérée et anarchique. De 1960 à
1980, pendant que les pouvoirs publics, par des efforts de lotissement,
aménageaient 1040 hectares de terrain, les quartiers spontanés
(non lotis) occupaient anarchiquement sans aucun contrôle de
l'administration, 4200 hectares.
31 ajouter la faiblesse de revenu d'une grande partie de la
population qui, ne pouvant pas
accéder aux terrains aménagés à cause
du coût élevé, préfère acquérir une
portion de terre non aménagée pour se loger.
Cette prolifération de quartiers spontanés a
conduit à une extension peu maîtrisée de l'espace urbain.
Elle a pour conséquence l'éloignement des zones
d'activités et de production, posant avec acuité le
problème de déplacement dans la ville de Ouagadougou. Ce
problème pourrait se résoudre avec les produits des
différentes entreprises de montage de vélomoteurs.
1.3-Naissance et évolution des entreprises de
montage
Les premières unités de montage de
vélomoteurs ont vu le jour à partir de 1963. Elles étaient
dirigées par des européens. Comment a été donc
l'évolution dans ce secteur spécifique des deux roues
motorisées ?
1.3-1-L'historique de la création des entreprises
de montage
Des sociétés à capitaux marseillais se
sont implantées dans les centres de Bobo- Dioulasso et de Banfora avant
1960. Elles approvisionnaient le marché par des importations de produits
français et allemands. Il s'agit de la Compagnie Française
d'Afrique Occidentale (CFAO) et de la Société Commerciale et
Industrielle de la Côte d'Afrique (CICA). A celles-ci, peut s'ajouter le
Comptoir de l'Automobile, du Matériel Industriel, du Cycle et de
l'Outillage (CAMICO) fondée en 1950 par le négociant
Français Hilarion Angles. Cette entreprise se chargeait du montage de
cycles et cyclomoteurs de marque MOTOBECANE.7
En 1963 et 1971, nous avons assisté aux
créations successives de l'Industrie Voltaïque du Cycle (IVOLCY) et
de la Société Voltaïque du Crédit Automobile. Elles
deviendront respectivement à partir de 1984 la Société
Industrielle du Faso (SIFA), avec pour objectif le montage de cycles et
cyclomoteurs de marque Peugeot et la Société Burkinabé de
Crédit Automobile (SOBCA) avec pour objectif l'octroie des
crédits pour l'acquisition des deux roues et des automobiles. En 1974,
nous aurons la création de la SAP-OLYMPIC (Société
Africaine de Pneumatique), chargée de la fabrication et de la
7 BAMAS S (1995), Deux roues et transports collectifs
à Ouagadougou. Thèse de Doctorat.
distribution des pneumatiques pour cycles et cyclomoteurs.
En 1976, la Compagnie de Distribution Automobile et de
Matériel (CODIAM) vit le jour. Elle avait pour objectif de la vente des
véhicules de marque CITROEN et du montage des motocyclettes de marque
YAMAHA. Enfin en 1980, la Société des Artisans Voltaïques
des Cycles et Cyclomoteurs (SAVCC) vit le jour et deviendra 5 ans plus tard la
Société Artisanale de Manufacture du Faso (SAMFA). Elle
commercialisait les pièces de rechange pour cycles et faisait aussi le
montage des cyclomoteurs.8
1.3-2-Les entreprises de montage des deux roues
motorisées
Une entreprise de montage est une société qui ne
fabrique pas d'engins. Elle monte les engins à partir des pièces
fabriquées au Burkina Faso ou à l'étranger. En plus de
l'assemblage, elle fait des points de soudure, la peinture, l' « habillage
esthétique » et la pose de la marque. Au Burkina Faso, il existe
quatre entreprises de montage de vélomoteurs.
1.3-2-1-La Société Industrielle du Faso
(SIFA)
La position de ville économique a permis à
Bobo-Dioulasso d'abriter au début de l'indépendance, les
unités industrielles du pays. C'est ainsi que le siège sociale de
la Société Industrielle du Faso (SIFA), ex IVOLCY (Industrie
Voltaïque du Cycle) est une société anonyme
créée en 1963 s'y trouve. A l'origine, elle avait pour objectif
de fournir des moyens de déplacement (bicyclettes et cyclomoteurs) aux
expatriés travaillant dans les plantations des pays voisins9.
De nos jours la SIFA se présente comme une industrie de montage de
plusieurs types de vélomoteurs, de bicyclettes et de fabrication de
pièces détachées.
En 2007, le capital de la SIFA était de 822 millions de
F CFA repartie comme suit : CFAO : 53%, Burkina Moto : 20%, Etat
burkinabé : 17 %, Particuliers : 4%. Elle emploie de nos jours 106
personnes dont seulement 06 femmes.10L'usine de montage de la
SIFA
8BAMAS S (1995), Deux roues et transports collectifs
à Ouagadougou. Thèse de Doctorat.
9 Source : Direction Commerciale de la SIFA
10 Ibidem
est localisée à Bobo-Dioulasso. Dans la ville de
Ouagadougou, nous avons l'agence commerciale située dans la zone
industrielle de Gounghin au secteur 9.
L'usine reçoit les matières premières et
les pièces d'assemblage du Japon, pour la marque YAMAHA et SUZUKI, et de
la France pour les pièces de la marque PEUGEOT. De nos jours, les
productions de la SIFA ne concernent uniquement que les produits de la marque
PEUGEOT. Les vélomoteurs de marques YAMAHA et SUZUKI sont de nos jours
montés par le groupe CFAO. Depuis 5 ans, elle produit 23 000
vélomoteurs par an. Cette production regroupe plusieurs types d'engins,
on retrouve ainsi la P50E, la P50 Junior, la NINJA, la DELTA, la GALAXY. Elle
détient le monopole de ce type de cylindrée. Elle vient de lancer
récemment ses derniers produits, la CHARMIDE et la SUPRA X pour
compétir convenablement avec les autres entreprises nouvellement
crées et qui ne montent surtout que des vélomoteurs de 110 et 125
cm3
Pour améliorer son image de marque, la SIFA, s'investit
dans la sécurité routière. Ainsi, elle sponsorise une
émission télévisuelle intitulée « la
sécurité routière », diffusée sur la
chaîne Canal 3.
Photographie N° 1 : Les produits de la
SIFA
A : Un Cyclomoteur P 50 Junior B : Un Vélomoteur
Charmide
SIFA, Décembre 2007
Les clichés ci-dessus présentent quelques
produits de la SIFA. Nous avons les cyclomoteurs qui sont prisés
à cause de la facilité de l'entretien. A cela, Il faut ajouter
les vélomoteurs qui sont les dernières productions de
l'entreprise pour faire face à la concurrence et répondre aux
attentes des consommateurs.
1.3-2-2- Les autres sociétés de montage de
vélomoteurs à Ouagadougou
Il s'agit du groupe MEGAMONDE, du groupe DIACFA et du groupe
WATAM, proposant à la clientèle une gamme variée de
produits. Ces entreprises animent le marché des deux roues à
moteur et rendent le secteur industriel des vélomoteurs plus
dynamique.
- Le groupe MEGAMONDE
Les établissements BASMA et Frères furent
crées en 1995 et faisaient de l'importation des vélomoteurs. En
1998, ils deviendront le groupe MEGAMONDE SA qui est une société
anonyme dont le capital est de 250 000 000 FCFA. Le siège social du
groupe MEGAMONDE est à Ouagadougou au secteur 5.
La totalité des capitaux du groupe MEGAMONDE SA, est
détenue par des actionnaires nationaux. En plus du montage des
vélomoteurs, Le groupe oriente aussi ses activités dans le
secteur de la climatisation, de la commercialisation de
téléphones portables. Toutefois, le montage des
vélomoteurs reste son activité principale. Le groupe est
détenteur de la marque J.C. qu'il a lancée depuis l'an 2000. Il
produit annuellement 25 000 vélomoteurs et propose à la
clientèle des vélomoteurs comme la JC Classic, la JC Evergreen,
la Citi, la JC Megastar Z, la Ranger, la JC Best comme l'illustre la
photographie 3. Il propose aussi à sa clientèle une gamme
variée de produits de 125 cm3 comme la JC Super, JC Harley,
à 250 cm3 comme JC 250-6 et JC QUAD ATV 250cc. Il monte et
commercialise aussi des tricycles motorisées pour les personnes
handicapées.
Il emploie 212 personnes avec seulement 20
femmes.11 Il emploie à lui seul 49,4% de l'effectif des
employés des entreprises de montage des deux roues à moteur. Il
dispose enfin d'une unité industrielle de montage basée dans la
zone industrielle de Kossodo où il fait l'assemblage des motocyclettes
et des représentations dans les villes de Bobo - Dioulasso et de
Dori.
Le groupe MEGAMONDE a orienté ses productions vers les
vélomoteurs de 110 et 125 cm3. Ainsi, couramment, il met sur
le marché des nouveaux produits de 110 cm3. Ces
11 Direction Commerciale de MEGAMONDE
innovations de productions sont fréquentes.
Photographie N°2 : Les produits de
MEGAMONDE
A B
C D
Le groupe MEGAMONDE propose une gamme variée de
vélomoteurs. La JC Best est le vélomoteur le plus vendu. Ce
groupe propose aussi des produits tels que les vélomoteurs pour
personnes handicapées.
- Le groupe Diffusion Industrielle, Automobile et
Commerciale du Faso (DIACFA)
Créé sur l'initiative de Mr. Huang en 1955, l'ex
CAMICO (Comptoir africain du Mobilier, de l'Industrie, de la Construction et de
l'Outillage) devient en 1984 la SOCIFA (Société de Commerce et
d'Industrie du Faso) gérée par le groupe FADOUL. La
dénomination actuelle de l'entreprise est la Diffusion Industrielle,
Automobile et Commerciale du Faso (DIACFA).
Le groupe DIACFA est présent dans le domaine du montage
des vélomoteurs depuis plus de trente (30) ans. L'objectif du groupe,
demeure le même. C'est à dire produire et écouler à
un prix abordable une grande quantité de vélomoteurs pour les
clients. Après les vélomoteurs comme la Honda Foker C70, Honda CG
125, le groupe commercialise de nos jours des vélomoteurs de marque
Jianshe CY 80, La Xtrème, la Wave X qui sont de vélomoteurs de
110 cm3, la Tiger, etc. Le tableau N°1 et la photographie 3
indiquent respectivement les types de vélomoteurs et leurs
variétés.
Tableau N°1 : Les types de
vélomoteurs produits par la DIACFA
Type de cylindre
|
Produits
|
80 cm3
|
CY 80
|
110 cm3
|
Wave-Xtrème Xrès
|
125 cm3
|
JS 125 GY-4-JS 125-7 JS 125-14
|
Source : DIACFA, 2007
Le groupe DIACFA a un capital de 469 830 000F CFA détenu
par des actionnaires nationaux et des expatriés. Il emploie 61 personnes
dont 58 hommes et 03 femmes. 12
Il importe ses matières premières de la Chine et
est la filiale de JIANSHE au Burkina Faso. Il fait l'assemblage de ses produits
dans la zone industrielle de Gounghin et dispose d'un magasin commercial
situé au secteur 1 dans la zone commerciale pour l'écoulement de
ses produits et des pièces détachées.
12 Direction commerciale de la DIACFA, 2007
Photographie N° 3 : Les produits de la
DIACFA
Source : DIACFA/ Décembre 2007
Le groupe DIA CFA, présent dans le secteur des
cycles depuis plusieurs années propose à la clientèle des
produits d'origine asiatique. Parmi ses produits, la JS 11017 et la CY 80 sont
les vélomoteurs les plus commercialisés. Ses vélomoteurs
de 125 cm3 sont assez prisés par les habitants de la
région de l'est et du Nord
-Le groupe West African Trading and Manufacturing
(WATAM)
Le groupe WATAM est le dernier venu dans le domaine du montage
de vélomoteurs. Il a été créé el 19
septembre 2005 et est localisé dans la ville de Ouagadougou au secteur
7.
L'objectif du groupe est de mettre sur le marché des
vélomoteurs à des prix variés et accessibles. La
commercialisation de leurs vélomoteurs se fait à un prix
abordable en tenant compte du revenu modeste des populations du Burkina. Le
groupe a un capital de 10 millions reparti en 1000 actions de 10 000 FCFA
détenu totalement par des actionnaires nationaux.
L'assemblage de ses produits est fait dans son usine de
montage située dans la zone industrielle de Kossodo. Les points de vente
de ses produits sont disséminés dans la ville. Le groupe
s'oriente maintenant vers les marchés des autres centres urbains du pays
et les marchés sous régionaux. Il importe ses matières
premières de la Chine et propose à la clientèle des engins
de marque KAIZER selon plusieurs séries. On a ainsi la KAIZER Smart X,
la KAIZER Spark Z, la KAIZER Tornado, etc. comme l'illustre la photographie 4.
Le groupe WATAM emploie 50 personnes avec seulement 10 femmes et s'investit
aussi dans la climatisation.13
Tableau N°2 : Les types de
vélomoteurs produits par le groupe WATAM
Type de
cylindre
|
Produits
|
Type de
cylindre
|
Produits
|
80 cm3
|
CY 80 KAIZER KAIZER KZ 80
|
125 cm3
|
KAIZER Y B 100- Tornado
Jinhao 125-5
|
110 cm3
|
Spark Z-Smart X X-1
|
150 cm3
|
KZ Cross 100-
Jinhao 150-6
|
Source: WATAM KAIZER, 2007
13 Direction Générale de WATAM
Il constitue actuellement un sérieux concurrent pour ses
prédécesseurs dans le
domaine du montage des vélomoteurs. Pour
améliorer son image de marque, le groupe WATAM sponsorise des
activités culturelles et réalise des investissements pour la
commune de Ouagadougou. Le dernier venu dans le domaine des vélomoteurs
a su imposer ses produits grâce à la force de sa publicité
et à ses ventes promotionnelles. Il propose à la clientèle
des vélomoteurs de 80, 110 à 125 cm3. Il vient aussi
de lancer des motocyclettes de 150 cm3. Ce type de cylindrée
s'écoule facilement de nos jours avec l'effet de la mode.
Photographie N 4 : Les produits de WATAM
KAIZER
Source : WATAM KAIZER/ Décembre 2007
Le groupe WATAM propose des vélomoteurs de marque
KAIZER à la clientèle. Il commercialise plus les
vélomoteurs X-1, la Spark, et la Tornado (125cm3). Il propose
des produits qui sont couramment achetés à cause du coût
accessible Le Vélomoteur Tornado est surtout utilisé par les
commerçants qui s'approvisionnent dans les marchés
périphériques.
À l'équilibre, le prix est donc égal au
coût marginal. A court et moyen terme, s'il y a un secteur
économique bénéficiaire ( ), des entreprises vont entrer
sur ce secteur : l'offre va augmenter et les prix vont baisser. Les profits
des entreprises sur ce marché vont
A partir des propriétés de cette concurrence, il
est possible de démontrer dans un cadre théorique
néoclassique que le prix en concurrence parfaite est égal au
coût marginal ( ) et qu'à long terme, le profit économique
est nul. On introduit pour cela l'hypothèse supplémentaire que
chaque entreprise a pour objectif de maximiser son profit,
, défini comme la différence entre la recette
totale (ou chiffre d'affaires) et le
coût total . Chaque entreprise peut jouer sur la
quantité produite mais elle est
« preneuse » du prix de vente .
Mathématiquement, trouver le maximum d'une fonction correspond à
annuler la dérivée de la fonction de profit :
Chapitre 2 : Le marché des deux roues
motorisées
La ville de Ouagadougou, capitale politique, et administrative
concentre le maximum des entreprises industrielles du pays. En son sein il y a
presque la totalité des entreprises de deux roues à moteur. La
création de nouvelles entreprises a favorisé la diversité
des produits et contribue ainsi au développement du secteur industriel
et commercial.
2.1- la législation sur la concurrence
Sur le plan économique et industriel, nous avons deux
formes de concurrence. Il s'agit de la concurrence parfaite et de la
concurrence imparfaite.
La concurrence parfaite est un marché qui satisfait 5
conditions : une atomicité d'acheteurs et de vendeurs, une
homogénéité des produits, une transparence du
marché, une libre entrée et libre sortie des concurrents et une
libre circulation des facteurs de production. Il s'agit donc d'un cadre
très contraignant.
41 diminuer jusqu'à s'annuler.14 A
l'opposé, de cette concurrence, nous avons la concurrence
imparfaite.
La concurrence imparfaite désigne toutes les situations
où les conditions de la concurrence parfaite ne sont pas
respectées. C'est celle de tous les jours, celle où les acteurs
peuvent développer des stratégies de façon à
maximiser leurs gains. Ce champ est actuellement l'objet de recherche intense.
Elle est celle en vigueur dans presque toutes les
économies.15
Dans cette concurrence, le principe suppose des conditions
d"égale compétition. Ceci implique entre autre la non
ingérence des collectivités publiques. L'action économique
est réservée à l'initiative privée. L'esprit est
d'éviter que l'interventionnisme de l'Etat ne fausse pas le libre jeu
des forces du marché. Ce principe a une double portée. D'une
part, il suppose le droit pour toute entreprise d'utiliser les moyens qu'elle
juge propres à elle pour attirer la clientèle. On peut citer la
campagne promotionnelle, la baisse de prix, les innovations techniques.
D'autres part, il en résulte que le dommage concurrentiel n'est pas en
soi illicite. Par exemple le seul fait de détourner la clientèle
d'une autre entreprise n'est pas une faute car la compétitivité
est libre.
Comme l'a si bien souligné l'économiste BRAULT
(D) ,1987 "une politique qui se bornerait à libérer une
concurence effective sans contrôler la puissance
économique ressemblerait à une centrale nucléaire
conçue pour provoquer des phénomènes. ". C'est
là toute la difficulté de la concurrence. On prône "le
laisser-faire" mais certains profitent de cette situation pour adopter des
pratiques anticoncurrentielles. Il appartient donc à l'Etat de
créer des conditions de saine concurrence. Dans ce souci, l'Etat du
Burkinabé a élaboré la loi du 05 mai 1994 portant
organisation de la concurrence qui a introduit en droit burkinabé le
principe de la liberté des prix en posant toutefois des limites. Elle
prohibe certaines pratiques telles les ententes et les abus de position
dominante, les pratiques anticoncurrentielles. Cette loi sur la concurrence qui
doit être respectée par tous les acteurs, protège aussi le
consommateur.
14
Fr.wikipedia.org/wiki/concurrence_economique-153k
15 Ibidem
Le législateur a libéralisé la fixation
des prix qui était soumise à la procédure d'homologation
par le pouvoir administratif. En effet, les prix sont déterminés
par le seul jeu de la concurrence. C'est une innovation fondamentale même
si le gouvernement se réserve une possibilité d'intervention. Le
principe de la liberté des prix est énoncé à
l'article 1, alinéa 1 de la loi du 5 mai 1994 aux termes duquel "les
prix des produits, des biens et services sont libres sur toute l'étendue
du territoire et déterminés par le jeu de la concurrence".
Notons que de nos jours, la concurrence par les prix n'est pas la seule
modalité pour la conquête de la clientèle. Il en existe
d'autres, telle la concurrence par la qualité des produits et services.
Toutefois, il faut constater que le prix reste cependant
l'élément essentiel de la concurrence que le consommateur peut
utiliser pour le choix de son vélomoteur sur le marché.
Cette liberté des prix connaît cependant des
limites. Certains produits sont toujours soumis à un contrôle soit
parce qu'ils sont des produits de première nécessité, soit
des produits de grande consommation à l'image du riz, des produits
pétroliers, des médicaments essentiels, des articles scolaires.
La loi prévoit aussi des exceptions à ce principe de
liberté des prix.
La loi réserve deux possibilités de
réglementation. La première possibilité concerne les
secteurs d'activités économiques où la concurrence ne peut
jouer son rôle de régulateur en raison d'une situation de monopole
ou de difficultés durables d'approvisionnement. Dans ce cas, le ministre
chargé du commerce peut réglementer les prix dans des conditions
fixées par décret. Il s'agit des circonstances structurelles.
Quant à la seconde possibilité, elle vise l'hypothèse
d'une hausse excessive de prix dans un secteur économique; il s'agit des
circonstances conjoncturelles. Dans une telle situation, des mesures
temporaires (six mois) peuvent être prises lorsqu'elles sont
motivées par une situation de crise, de circonstances exceptionnelles,
ou d'une situation anormale du marché dans un secteur économique
donné. On peut citer par exemple le cas de la crise alimentaire ou
économique qui sévit de nos jours sur le plan international.
La loi prohibe certaines pratiques comme les atouts et abus de
position dominante par certains concurrents, et les pratiques restrictives de
la concurrence. En effet, certains opérateurs économiques usent
de la liberté qui leur est reconnue pour se livrer à des
pratiques restrictives de la concurrence (fraude, sous facturation,
contrefaçon, etc.). De telles pratiques qui sont prohibées
affectent le fonctionnement du marché. En somme, ce sont les abus qui
sont répréhensibles et non la domination et l'état de
dépendance en tant que tel et cela parce que les abus peuvent aggraver
des situations d'inégalité dans la
43 concurrence. La loi prévoit en sus, des
dispositions pour assurer la transparence du
marché et la protection du consommateur.
Les clauses de la transparence du marché, exigent que
le client soit informé sur le prix des ventes. Cette information lui
permet de négocier convenablement pour obtenir son vélomoteur
à un prix abordable. Il doit aussi être à même de
connaître les conditions habituelles pratiquées par son
contractant. Il doit enfin recevoir une facture après tout achat ou
prestation de service de la part du commerçant ou du prestataire. De nos
jours avec le droit de la consommation, le client (consommateur) peut saisir
toute structure compétente pour toute plainte sur la qualité du
vélomoteur. C'est en vue de défendre les intérêts
des clients que des associations ont été mises en place. Au
nombre de ces associations figure la ligue des consommateurs du Burkina Faso
(L.C.B) créée depuis 1992. Telle est la législation en
vigueur dans le domaine de la concurrence. Quels sont donc les facteurs qui
favorisent le marché des deux roues motorisées ?
2.2- Les facteurs favorables au marché des deux
roues motorisées
Les facteurs favorables au développement des
entreprises de montage de deux roues à moteur sont : les limites du
secteur des transports collectifs, la diversité et la jeunesse des
consommateurs et la présence des entreprises de montage dans la
ville.
2.2-1- Des transports collectifs
inadaptés
Dans la ville de Ouagadougou, nous constatons que certains
domaines sont restés à la traîne du développement
observé d'une manière générale. Le domaine du
transport public en est un exemple. En ce qui concerne la mise en place d'un
réseau de transport en commun urbain, nous avons La RNTC X9 qui
était un Établissement Public à caractère
Industriel et Commercial (EPIC). Elle avait pour objet l'exploitation du
transport en commun urbain (dans les villes de Ouagadougou et de
Bobo-Dioulasso), interurbain et international. Le réseau urbain de
Ouagadougou comportait au démarrage de ses activités, 7 lignes.
On notera que l'arrivée des bus urbains de la RNTC X9 en 1984 n'a pas
entraîné une transformation radicale du système de
transport à Ouagadougou. 16
16
www.sotraco.bf/historique.htm
En juin 1994, face à certaines difficultés que
connaissait al RNTC X9 (déficit d'exploitation de plus en plus
croissant, insuffisance des moyens pour financer l'entretien des
véhicules en partie immobilisés, dégradation de la
qualité et du nombre des services etc.), le gouvernement entamera le
processus de privatisation de l'entreprise publique de transport en commun.
Ainsi la Société de Transport Alpha Oméga (SOTRAO) fut
crée. Elle démarre ses activités en décembre 1996
avec une exclusivité du droit d'exploitation des transports collectifs
de voyageurs sur le réseau de base de la RNTC X9.
En 2000, l'aventure de la SOTRAO s'arrêtera sous le
poids d'énormes difficultés financières. En 2003, le
gouvernement décidera d'encourager la création par des
partenaires privés en association avec la commune de Ouagadougou, d'une
nouvelle société de transport en commun pour faire face au
dysfonctionnement continu du système des transports urbains de la
capitale (croissance continue des dépenses des ménages pour les
déplacements urbains, congestion du trafic, insécurité
routière, dégradation de l'environnement, pollution
atmosphérique etc.).Ainsi, la Société de Transport en
Commun de Ouagadougou (SOTRACO-SA) fut créée en juillet
2003.17
Nous pouvons aussi ajouter que depuis 1989, l'offre de
transports urbains a connu une nouvelle dimension avec l'apparition grâce
à un hôtelier restaurateur, des 11 premiers taxis à
compteurs reliés par radio. La société exploitante
disparaîtra en 1992 pour diverses raisons. Aujourd'hui on dénombre
une quarantaine de `'taxis radio» à compteurs exploités par
quatre entreprises privées. On observe aussi une consolidation de la
place du taxi dans l'offre des transports urbains. 18
Les transports urbains en commun existent et font face
à un essor remarquable des deux-roues (notamment des deux roues
motorisées). En effet la présence des entreprises de montage de
vélomoteurs permet l'achat des vélomoteurs sur le marché
national. La préférence de ce mode de transport s'explique par la
praticabilité, la maniabilité, la rapidité (par rapport
à la marche à pieds et à la bicyclette), la
facilité d'entretien des deux roues à moteur. A cela il faut
ajouter les raisons défavorables aux transports publics : l'absence
d'une ponctualité favorisant de longues attentes aux arrêts, les
retards chroniques causés par les arrêts successifs, l'absence de
décentralisation des réseaux du fait que les arrêts
17
www.sotraco.bf/historique.htm
18 Ibidem
soient éloignés des lieux d'habitations.
L'échec des transports collectifs à un temps soit peu
favorisé le développement des entreprises de montage de
vélomoteurs qui animent le secteur des transports individuels souples et
rapides. En plus de l'échec des transports collectifs, on peut noter
l'existence de facteurs industriels, avec la création des structures
d'accompagnement. A cela il faut ajouter l'élaboration d'une politique
industrielle avec un assouplissement des procédures pour créer
une entreprise industrielle. Ces facteurs ont contribué à
développer l'industrie du cycle au Burkina.
2.2-2-Une diversité de consommateurs à
Ouagadougou
Le marché des deux roues à moteur
intéresse toutes les couches sociales de la ville de Ouagadougou.
L'utilisation du vélomoteur dépend du niveau de vie et du niveau
de statut social.
-Les élèves et les étudiants,
représentent 20% des enquêtés. Le vélomoteur
s'impose pour eux comme un moyen de déplacement pour rejoindre les
établissements scolaires ou universitaires. Ils choisissent leurs engins
en fonction de la mode. Ils préfèrent des vélomoteurs
alliant vitesse, performance et esthétique (JC Best, Charmide, SmartX,
etc.). Ainsi, un enquêté, justifie le choix de son
vélomoteur par cette assertion :" j'ai choisi ce vélomoteur
parce qu'il est à la mode, avec celui-ci j'ai une bonne
considération". On note aussi que certains dans cette
catégorie de consommateurs préfèrent les engins de
50cm3 compte tenu de leur pouvoir d'achat et aussi parce qu'ils
trouvent son entretien facile et moins coûteux. :" J'ai choisi ce
cyclomoteur parce qu'il est économique et son entretien est facile, avec
300F CFA je peux prendre de l'essence et me déplacer sans
problème". Tel est le point de vue d'un consommateur pour justifier
le choix de son cyclomoteur.
Parmi ces consommateurs nous avons ceux qui ont eu leurs
vélomoteurs comme un cadeau suite à leur réussite
scolaire. Il y a aussi ceux qui ont bénéficié d'un soutien
financier pour l'achat de leur engin. La catégorie des
élèves et étudiants préfère des
vélomoteurs de 50 et 110 cm3.
-Les agents de la fonction publique quant à eux
représentent 30% de nos enquêtés. Ils
préfèrent des vélomoteurs résistants et
économiques. Ils ont une préférence pour les
cylindrées de 50, 80 cm3, 110 cm3 et 125
cm3. Toutefois chacun de ces agents choisit son vélomoteur en
fonction de son pouvoir d'achat. Ils les acquièrent à des prix
très élevés
dans l'optique qu'ils ne seront point amortis avant une
période de 7 ans. Le vélomoteur est leur principal moyen de
déplacement. L'achat peut se faire soit au comptant soit à
crédit. Mr DIARRA agent au ministère de la santé ayant eu
recours au « crédit Moto » donne cette affirmation :
« Je veux un vélomoteur résistant, économique mais je
ne puis me l'offrir avec mon salaire. Ainsi pour combler mon désir j'ai
eu recours au crédit et ainsi je rembourse mensuellement et dans 3 mois
j'aurai fini de payer mes dettes ».
Ces agents de la fonction publique ont une
préférence pour la P 50, Yamaha V 80, les vélomoteurs J.C
Best, Charmide, Smart X, etc. Les jeunes recrutés de la fonction
publique ont recours le plus souvent au « crédit Moto » pour
l'achat de leur vélomoteur. Ils préfèrent les
vélomoteurs de 110 cm3 (JC Best, X-1, Megastar, Crypton,
etc).
- Les acteurs du secteur informel représentent 50% de
nos enquêtés. Ils payent des vélomoteurs résistants
et économiques. Le vélomoteur pour eux est un outil de travail,
il leur permet de se déplacer dans la ville et vers les autres centres
périphériques. Le vélomoteur est utilisé pour le
transport des animaux, des produits céréaliers, etc. Les acteurs
du secteur informel ont payé leur engin au comptant après avoir
fait des économies pendant plusieurs années. Dans cette
catégorie il y a aussi ceux qui paient généralement des
vélomoteurs de seconde main faute de moyens financiers suffisants. Les
acteurs du secteur informel préfèrent des vélomoteurs
comme la P 50, la Yamaha V 80, la Yamaha 100, la KAIZER Tornado et la J.C Super
de 125 cm3.
Nous pouvons dire à partir de nos enquêtes que
les facteurs comme la résistance, la faible consommation de carburant,
le pouvoir d'achat sont déterminants dans le choix des
vélomoteurs. Ainsi 75% de nos interlocuteurs se basent sur la
résistance et la consommation moindre du vélomoteur en carburant.
Les usagers des vélomoteurs de 110 cm3 justifient leur choix
par la faible consommation en carburant, la vitesse et l'esthétique du
vélomoteur. Quant à ceux qui préfèrent la P50, ils
justifient leur choix par la résistance et la facilité
d'entretien du cyclomoteur.
Le prix du vélomoteur sur le marché local varie
entre 300 000FCFA et 1 500 000 FCFA. A ce prix, il n'est pas accessible
à tous. Même si le prix d'un vélomoteur est
élevé, chaque consommateur veut dans la mesure du possible le
vélomoteur de son rêve. Ainsi, la préférence des
consommateurs est pour les vélomoteurs de 110 cm3 (J.C Best,
Megastar, Charmide, Smart X, Crypton, etc.). Les consommateurs
préfèrent ces
47 vélomoteurs parce qu'ils sont esthétiques,
économiques, résistants et peu coûteux. Nos
enquêtes montrent aussi que 80% des interlocuteurs sont
satisfaits de leur choix. Photographie N° 5 : Des utilisateurs de
vélomoteurs
A B
Sur les clichés A et B, nous avons deux clients.
Ils sont tous des étudiants et ont respectivement pour
vélomoteur, une « J.C Best » du groupe MEGAMONDE, et une
« Best ACCESS » du groupe O.BOU.F.
C D
Source : Cliché OUEDRAOGO. E, Juin
2008
Le cliché C montre des utilisateurs des produits de
la SIFA à un arrêt de la circulation. Le cliché D quant
à lui montre des utilisateurs de cyclomoteurs (P 50) et de
vélomoteurs (Yamaha V80) à un arrêt de la
circulation.
La diversité des consommateurs, et des entreprises de
montage de deux roues à moteur ont contribué à animer le
marché des deux roues motorisées au Burkina Faso. Quels sont les
produits de ces entreprises ? Quelle est la quantité nationale de
production des vélomoteurs au Burkina Faso ?
2.3- Les productions des entreprises de montage de deux
roues motorisées
Le concept de la production dans le cas spécifique des
biens distingue les facteurs de production et identifie la qualité ou la
quantité du produit donné. La production d'un vélomoteur
englobe des facteurs fixes et variables. Il y a aussi les facteurs de travail
et facteurs énergétiques.
2.3-1-Les facteurs de production
Les pièces d'assemblage des vélomoteurs sont les
matières premières pour les entreprises de montage de
vélomoteurs. Le coût de l'importation de ces pièces est
très élevé et occupe une part importante des charges
variables pour les différentes entreprises. A titre d'exemple, au cours
de la période de août 2004 à septembre 2006, les
entreprises de montage de vélomoteur ont importé des
pièces destinées au montage de 50 998 vélomoteurs. Les
quantités des importations varient selon les entreprises comme nous
montre le graphique N° 1 :
Graphique N° 1 :
Importations des pièces d'assemblage de
vélomoteurs
25000 20000
|
|
|
|
|
15000 10000
|
|
S IFA MEGAMONDE D IAC FA
|
|
5000
0
|
|
|
|
1
|
|
|
|
Source : COTECNA, 2006
Les importations des pièces de vélomoteurs vers le
Burkina se font donc par voie
terrestre. Les pays de transit sont le Togo, le Ghana, la
Côte d'Ivoire. Les villes de destination quant à elles sont
Ouagadougou et Bobo Dioulasso. Tout au long de ce parcours il arrive qu'il y
ait des dommages sur certaines pièces des vélomoteurs.
L'importation par voie aérienne est rarement utilisée car trop
coûteuse. Elle est utilisée comme dernier recours pour acheminer
les produits ou les pièces détachées dans les
délais requis.
Au cours de cette même période, nous avons une
croissance des importations des pièces de vélomoteurs comme le
présente le graphique N°2.
Graphique N°2 : Evolution des
importations de pièces d'assemblage de vélomoteurs au Burkina
Faso de 2003 à Juin 2007
30000000
25000000
20000000
15000000
10000000
5000000
0
|
|
|
|
2003 2004 2005 2006
1er Trimestre de 2007
|
|
|
Source Direction Générale des Douanes,
2007
L'analyse du graphique N°2, montre une
légère baisse des importations entre 2003 et 2004 suivie d'une
hausse progressive du volume des importations. Le plus grand nombre
d'importation de pièces pour l'assemblage des vélomoteurs a
été constaté en 2006. Ces importations sont en croissance
et sont assez bénéfiques pour les entreprises de montage.
L'augmentation de la quantité d'importation s'explique par la baisse du
prix des matières premières dans les usines de production,
auxquels il faut ajouter les exonérations sur les importations de grande
quantité obtenues par les sociétés de montage du
vélomoteur et les importateurs auprès des sociétés
productrices.
Les deux roues à moteur sont importées en
pièces disséquées. On dit alors qu'elles sont
importées en C.K.D en vue d'un assemblage. Les importations englobent
tant les pièces des cyclomoteurs de 50 cm3 que celles des
vélomoteurs de 125 cm3. Chaque usine importe un type
spécifique en fonction de ses besoins. Ainsi la SIFA, importe les
pièces pour les cyclomoteurs de 50 cm3. Elle importe aussi
des pièces pour le montage de vélomoteurs de cylindre de 110
cm3 et 125 cm3. La DIACFA et les groupes MEGAMONDE et
WATAM importent des pièces pour le montage des vélomoteurs
compris entre 80 cm3, 110 cm3 et 125 cm3.
Ces importations sont énormes et les fournisseurs du
Burkina sont répartis sur presque tous les continents comme nous montre
la figure N° 5. On constate que le continent asiatique s'avère
être le plus grand fournisseur du Burkina Faso. Cela est dû aux
coûts avantageux des matériaux et des facteurs de production.
51
L'énergie
Elle est l'élément indispensable pour le
fonctionnement des industries. Elle est fournie par la Société
Nationale d'Electricité du Burkina (SONABEL). La production
énergétique en 2006 était de 467 728 921 KWH en production
thermique et de 80 668 551 KWH en production hydroélectrique. En vue
d'améliorer sa productivité et de faire face à la demande
sans cesse croissante en électricité, la SONABEL a mis en place
une nouvelle tarification depuis septembre 2006.
Selon cette nouvelle tarification, les entreprises de montage
sont invitées à produire aux heures pleines. Les heures pleines
vont de 0h à 14h, de 14 h à 16h et de 9 h à 10h A ces
moments, la demande générale est faible ainsi que le prix du KWH.
Il est de 75F CFA en basse tension et de 54F CFA en moyenne tension. Par
contre, pendant les heures de pointe qui vont de 10 h à 14 h et de 16 h
à 19 h, la demande en énergie est forte. Ce qui oblige la SONABEL
à utiliser tous ses moyens de production. Pendant cette période,
le prix du KWH devient 140F CFA en basse tension et 118F CFA en moyenne
tension. Cette tarification demande des réajustements au niveau des
entreprises de montage afin d'économiser sur la consommation
énergétique et sur les frais des factures.
2.3-2-Importance de la production
Les entreprises de montage de deux roues à moteur sont
équipées des matériaux de haute technologie pour
l'assemblage des vélomoteurs. Ainsi, la production journalière
est en moyenne de 75 vélomoteurs pour les entreprises comme la SIFA et
le groupe MEGAMONDE.
Le montage d'un vélomoteur comprend plusieurs
étapes. La première consiste à souder et à peindre
les différentes pièces métalliques. Cette soudure
permettra d'obtenir la béquille centrale. C'est à partir de
celle-ci que seront montées les autres pièces du
vélomoteur. Les clichés ci-dessous nous montrent la soudure et la
peinture dans une entreprise.
Photographie N° 6 : la soudure et la peinture
des béquilles
A B
Source : Megamonde, 2007
Les photographies ci-dessus présentent
l'étape 1 dans le montage d'un vélomoteur. Nous avons la soudure
des principales pièces dans le cliché A. Dans le cliché B
nous avons la peinture des béquilles et la mise en séchage de
celles-ci.
La seconde étape consiste à assembler et
à monter le bloc moteur, les pneus et les accessoires
esthétiques. Cette étape est importante et requiert une grande
précision et une attention particulière. Cet assemblage est fait
manuellement ou est parfois facilité avec les outils technologiques.
Photographie N° 7 : l'assemblage des
pièces d'un vélomoteur A B
Source : Megamonde, 2007
Les photographies ci-dessus présentent
l'étape 2 dans le montage d'un vélomoteur. Nous avons
l'assemblage des différentes pièces (cadre, bloc moteur, etc.) et
le montage des pneus dans le cliché A. Dans le cliché B nous
avons le montage des accessoires ou « l'habillage esthétique
»
La dernière étape consiste à faire un
contrôle du montage. Ceci dans le but de d'assurer que le
vélomoteur a été monté parfaitement et est
prêt pour usage.
Photographie N° 8 : le contrôle du
montage
Source : Megamonde, 2007
La photographie ci-dessus présente l'étape 3
dans le montage d'un vélomoteur. Nous avons le contrôle du montage
à l'aide des appareils technologiques. Ce contrôle vise à
s'assurer que le vélomoteur est prêt pour usage.
Le prix d'un vélomoteur inclue tous les frais de
production. Ces frais sont les frais d'achat des pièces du
vélomoteur, les frais d'importation, les frais de prise en charge du
personnel et les taxes douanières. Le prix est estimé entre 300
000FCFA et 600 000FCFA, un prix relativement modeste pour encourager les
consommateurs.
Le graphique N°3, ci-dessous montre que
l'évolution de la production annuelle de vélomoteurs se
présente en deux phases. Une phase où la production est
ascendante présentant une production qui passe de 22 492
vélomoteurs en 2001 à 31951 vélomoteurs en 2003 soit une
hausse de production de 12,05 %. Pendant la seconde phase,la production
connaîtra une baisse allant de la période de 2003 à 2005,
elle passe en effet de 31 951 vélomoteurs à 26 856
vélomoteurs, soit une baisse de production de 15,94%. Cette baisse
s'explique non seulement par le coût élevé des facteurs de
production, la mévente, la création de nouvelles entreprises
d'importation de vélomoteurs mais aussi par la baisse du pouvoir d'achat
des consommateurs et le renchérissement du coût de la vie.
55 Graphique N° 3 : Production nationale de
cyclomoteurs et de motocyclettes
de 2001 à 2005
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
2001 2002 2003 2004 2005
cyclomoteur motocyclette total
Source : Direction Générale du
Développement Industriel, 2007
L'observation de ce graphique permet aussi de suivre
l'évolution de la production des autres séries d'engins dont les
cyclomoteurs et les motocyclettes. La production des cyclomoteurs
principalement assurée par la SIFA connaît une hausse de
production de 29 % passant de 20 962 Cyclomoteurs en 2001 à 26 851
cyclomoteurs en 2003.
La production de cyclomoteurs, accuse ensuite une baisse
notamment avec l'arrivée de nouvelles société qui
proposent des motocycletes à des prix très
avantageux. La production de motocyclettes connaît quant à elle
une phase de croissance passant de 1 530 motocyclettes en 2001 à 13 068
motocyclettes en 2005.
56 Conclusion Partielle
Le développement des entreprises de montage de deux
roues à moteur dans la ville de Ouagadougou s'explique par plusieurs
facteurs parmi lesquels on peut citer la situation géographique et la
présence d'une population à majorité jeune, des transports
collectifs en difficulté, la présence d'une politique favorable
qui accompagne la création des quelques entreprises de montage des deux
roues motorisées.
Ainsi, nous avons dans la ville de Ouagadougou, presque la
totalité des entreprises de montage de vélomoteurs que sont la
SIFA, le groupe DIACFA, le groupe WATAM et le groupe MEGAMONDE. Ces entreprises
importent des pièces de deux roues à moteur de plusieurs
continents pour le montage. Les productions des vélomoteurs sont en
hausse tandis que celle des cyclomoteurs évolue en dents de scies. Les
différentes entreprises de montage se caractérisent par la
spécificité de leurs produits et de leur marque. Elles proposent
à la clientèle de vélomoteurs de cylindrée comprise
entre 50 et 125 cm3.
La création de ces différentes entreprises de
montage de deux roues motorisées contribue à faire de Ouagadougou
le lieu de prédominance des deux roues motorisées Elles
participent aussi au développement du pays et singulièrement de
la ville. Les différentes entreprises de montage animent la concurrence
dans le secteur industriel des deux roues motorisées.
Quels sont donc les aspects de la concurrence entre les
entreprises de montage de vélomoteurs ? Quelles sont aussi les
retombées qui découlent de cette concurrence ?
Deuxième Partie LES ASPECTS DE LA
CONCURRENCE
|
La création des quelques entreprises oeuvrant dans le
domaine du montage des deux roues à moteur facilite el
déplacement à Ouagadougou, caractérisée par sa
croissance spatiale importante. Les entreprises de montage de
vélomoteurs proposent des cylindrées comprises entre 50 et 125
cm3.
Les entreprises de montage des deux roues à moteur
écoulent leurs produits sur le marché intérieur national
qui est de plus en plus caractérisé par son étroitesse.
Cette situation nous interpelle sur les préoccupations essentielles
liées à la vie de ces entreprises ; comment en effet, et par
quelles stratégies arrivent-elles à écouler leurs produits
? Compte tenu du nombre et de la similitude de leurs produits, comment les
entreprises de montage de vélomoteurs vivent-elle la concurrence ? Quels
sont les impacts de cette concurrence sur le plan socio économique. La
réponse à ces questions fera l'objet de notre deuxième
partie.
Dans les chapitres qui suivent nous ferons une analyse des
diverses stratégies employées par ces entreprises pour attirer la
clientèle et pour écouler leurs produits. Ensuite nous nous
appesantirons sur l'analyse des retombées de la concurrence sur le plan
social, économique, et les limites à la concurrence.
Chapitre 3 : La manifestation de la concurrence
Les entreprises de montage de deux roues à moteur et
les entreprises d'importations de vélomoteurs utilisent plusieurs
stratégies pour écouler leurs produits. La compétition est
rude et parfois certaines d'entre elles usent de certaines pratiques
anticoncurrentielles. La concurrence d'une manière spécifique a
fait l'objet d'une réglementation au Burkina Faso. Ainsi dans les lignes
suivantes nous nous attarderons sur les institutions qui régulent cette
concurrence.
3.1- Les institutions de régulation de la
concurrence
Les institutions qui régulent la concurrence au Burkina
Faso sont le Ministère du Commerce, de l'Artisanat et de la Promotion de
l'Entreprise et de l'Artisanat (MCPEA), la Commission Nationale de la
Concurrence et de la Consommation (CNCC), la structure de contrôle de
l'importation (COTECNA), l'Inspection Générale des Affaires
Economiques (IGAE), et la Direction Générale des Douanes
(DGD).
Le Ministère en charge du commerce joue un rôle
important dans la régulation de la concurrence au Burkina Faso. Il est
chargé de l'exécution de tous les décrets pris en
matière de concurrence. Il dispose du droit de transaction prévu
à l'article 49 de la loi 15/94/ ADP. Mais il peut par
arrêté déléguer certains pouvoirs à
l'Inspection Générale des Affaires Economiques (I.G.A.E).
Le ministère, au cours des transactions peut
sanctionner un délinquant conformément à la loi sur la
concurrence. Ses compétences sont complétées par celles
des autres ministres. En effet il incombe à tout ministre d'exercer dans
les domaines qui concernent son administration, le contrôle des pratiques
anticoncurrentielles. Dans le cas de telles pratiques, le ministre, dans le
domaine duquel s'exerce la pratique mise en cause, doit saisir le ministre du
commerce qui détient le pouvoir de transaction.
La Commission Nationale de la Concurrence et de la
Consommation a été instituée par la loi du 05 mai 1994 et
modifiée par la loi 33-2001 du 4 décembre 2001. Elle est
chargée de la réglementation de la concurrence et de la
consommation. Elle est constituée de 10 commissaires aux
compétences différentes et a une double mission. L'une de ces
missions est justement d'observer la concurrence avec l'obligation
d'établir
chaque année un rapport sur l'état de la
concurrence et de la consommation au Burkina Faso. La seconde mission, est une
mission de conseil lui permettant de donner son avis sur la concurrence et la
consommation au Burkina Faso. Ces missions s'accompagnent d'un pouvoir de
sanction lui permettant de sanctionner pécuniairement les
sociétés fautives. Ces sanctions sont d'application
immédiate, surtout dans le cas d'inexécution d'une injonction.
La COTECNA est une structure ayant un contrat avec le
Gouvernement du Burkina Faso. Elle est chargée depuis 2004 de contribuer
à l'amélioration des recettes douanières, de
contrôler la qualité et la quantité des produits
importés. Elle est aussi chargée d'appuyer les services
techniques de l'administration douanière et ceux du commerce.
Après contrôle, elle délivre l'attestation
de vérification (A.V) qui est différente de la déclaration
préalable d'importation (D.P.I) fournie par les services de la Direction
Générale du Commerce. L'attestation de vérification est le
document qui sera pris en compte par l'administration douanière.
L'Inspection Générale des Affaires Economiques
est un service administratif du département du commerce ayant pour
mission de faire respecter les règles de concurrence et de
contrôler la qualité des produits et services.
Elle se compose de plusieurs services dont certains sont
spécialisés dans la réglementation de la concurrence. On
peut citer :
- l'inspection régionale des affaires économiques
de Ouagadougou
- l'inspection régionale des affaires économiques
de Bobo-Dioulasso
- l'inspection de la concurrence, de la qualité et de la
métrologie
Les trois inspections, à travers leurs services
contrôlent de la même manière l'état de la
concurrence. Les services de contrôle proposent aux chefs d'inspection
des plans de sorties prenant en compte, la réglementation dont
l'application doit être vérifiée, la ou les entreprises
à contrôler, les moyens humains ou matériels à
mettre en oeuvre. Après les sorties de terrain, les agents de
contrôle rédigent un compte rendu à l'intention du chef de
service chargé des contrôles qui, à son tour rend compte
à l'inspecteur. En fonction des infractions relevées, des
instructions sont données pour instruire le dossier.
La Direction Générale des Douanes est l'une des
administrations les plus anciennes du Ministère de l'Economie et des
Finances. Elle assure plusieurs missions sur l'étendue du territoire
national (mission fiscale, économique, de sécurité,
d'assistance à d'autres services).
En matière de commerce elle contribue à la
création d'un environnement légal, d'une réglementation
favorable à l'épanouissement de l'industrie nationale. Elle
assure aussi la protection de l'économie nationale contre les pratiques
déloyales (contrebande, fraude, concurrence déloyale). Elle fait
respecter le libre jeu de la concurrence et de la transparence.
L'arrêté N° 2003-0198/MFB/SG/DGD du 28 mai
2003 portant organisation et fonctionnement de la Direction
Générale des Douanes distingue des services centraux. Ce sont la
Direction de la législation et de la réglementation, la Direction
de la valeur et des enquêtes, la Direction des statistiques et de
l'information, et des services extérieurs. La Direction de la valeur et
des enquêtes est chargée des questions relatives à la
valeur en douane. Elle contrôle la qualité et la quantité
des pièces de vélomoteurs importées. Elle recherche et
réprime aussi les fautifs en fraude commerciale.
Parmi les stratégies de marketing utilisées par
les entreprises de montage de vélomoteurs pour écouler leurs
produits et générer un bénéfice, la
publicité et les ventes promotionnelles sont les plus utilisées.
En existe t-il d'autres ?
3.2- Les stratégies de marketing
et d'attraction de la clientèle
Les entreprises de montage de deux roues à moteur
utilisent plusieurs stratégies pour écouler leurs produits. Ces
stratégies sont multiples, et on peut retenir la publicité, la
vente promotionnelle de vélomoteurs, le sponsoring et la
présentation des lieux de vente des engins motorisés.
3.2-1-La publicité
La publicité est une technique de communication dont
l'objectif est de modifier l'attitude et/ou le comportement des consommateurs
à l'égard d'un produit. On dit alors qu'elle cherche à
« attirer » le consommateur vers le produit. Elle se modernise et
se
développe vers 1830. Cette date lie donc le
développement de la publicité à celui de
l'industrialisation et à l'essor des marchés de grande
consommation. Elle utilise des outils qui se résument aux médias
que sont la radio, la télévision, la presse et qui constituent
les principaux canaux d'information.
Les sociétés de montage de vélomoteurs
utilisent la publicité pour faire connaître leurs produits. Pour
cela elles utilisent les radios, les chaînes de télévision,
les affiches sur des panneaux et la presse écrite (Sidwaya, le Pays,
l'Observateur, etc.), les enseignes et tout autre support assimilé.
Elles confectionnent quelquefois des tee-shirts, des calendriers, et autres
gadgets portant leur effigie pour faire connaître leurs produits.
Les sociétés de montage doivent rédiger
leur message conformément aux prescriptions du code de bonne conduite,
régie par la loi 25-2001 AN du 25 octobre 2001 portant code de la
publicité au Burkina Faso.
Photographie N°9 : une annonce publicitaire
publiée dans un quotidien
Source : Quotidien Le pays, 22 juin 2007
Cette annonce publicitaire présente les avantages
préférentiels qui accompagnent la vente des produits. Elle est
publiée par le groupe MEGAMONDE dans le quotidien Le pays.
La publicité est un outil de communication couramment
utilisé par les entreprises de montage de vélomoteurs pour se
révéler au public et présenter leurs produits.
Le but de la publicité est d'attirer l'attention d'une
population visée (consommateur, utilisateur, usager, électeur,
etc.) pour l'inciter à adopter un comportement souhaité. Ce
comportement peut être l'achat d'un produit, l'élection d'une
personnalité politique, etc . L'effet de la publicité peut
être compris par cette anecdote :
-Vos annonces publicitaires vous donnent-elles des
résultats ?
-Assurément ! La semaine dernière, nous avons
passé une annonce pour un veilleur de nuit et le lendemain de cette
annonce, nous étions cambriolés".19
En fait la publicité a pour objet d'accroître la
probabilité d'une réponse favorable de l'acheteur à
l'égard du vélomoteur. Pour avoir la confiance et
"l'adhésion de l'acheteur à leur marque, à leur produit"
les entreprises de montage mettent un accent particulier sur les messages et
les spots publicitaires.20 Ces messages présentent les
qualités de la société de montage et du vélomoteur.
A titre d'exemple, le spot publicitaire du groupe MEGAMONDE présente les
qualités du vélomoteur « J.C Best ». Le spot
du groupe WATAM a pendant longtemps incité les
téléspectateurs au choix et à la préférence
de leur produit : le message du spot était le suivant : Qui
préfères tu ? Jean Charles, Omar, Salif, ou Kader ? Les
spécialistes en communication faisaient un rapprochement et une
comparaison avec les produits des différentes entreprises de
montage. Jean Charles pour la marque J. C de MEGAMONDE, Omar pour les
produits de la marque Omaha et Salif pour les produits de la marque SIFA.
Les spots publicitaires sont souvent aussi incompris par les
téléspectateurs. A titre d'exemple le spot sur le produit KAIZER
TORNADO produit de WATAM met en exergue l'efficacité du système
de freinage et la maniabilité de l'engin. Tandis que certains clients
pensent que cette annonce publicitaire vise à montrer
l'efficacité, la vitesse et la résistance de l'engin.
19 SIDIANE (O). 1988, Approche marketing du
marché burkinabé des cyclomoteurs : analyse des comportements des
consommateurs et stratégies de marketing des constructeurs,
mémoire de maîtrise
20
www.eur-export.com/francais/apptheo/marketing/produit/marque.htm
- 33k -
Les messages publicitaires au niveau de la
Télévision Nationale du Burkina ont une
longueur variable entre 10 et 70 secondes. Pour que les
téléspectateurs aient une idée sur leurs
différentes annonces publicitaires, les entreprises de montage de
vélomoteurs choisissent la tranche avant ou après le journal
télévisé de 20 heures.
En fonction de la durée du spot, elles dépensent
des sommes colossales comme nous le montre le tableau ci-dessous. Les deux
importantes entreprises de montage qui intègrent la publicité
dans leurs stratégies de commercialisation sont les groupes WATAM et
MEGAMONDE
Tableau N°3: Dépenses liées
à la diffusion de Spot à la Télévision Nationale du
Burkina de Octobre 2006 à Octobre 2007
Sociétés
|
Nombre de diffusion
(annuelle)
|
Durée du spot (en secondes)
|
Valeur en CFA
|
WATAM
|
1150
|
70
|
172.500.000
|
MEGAMONDE
|
240
|
45
|
21.360.000
|
SIFA
|
20
|
45
|
1.780.000
|
Source : Télévision Nationale du Burkina
,2007
A côté de ces sociétés, il existe
celles pour qui la publicité n'a pas une grande place. Il s'agit de la
SIFA et de la DIACFA. Les responsables de la SIFA trouvent les frais de la
publicité élevés, ce qui limite le nombre de diffusions de
leurs spots publicitaires. En effet, au cours de la même période
de octobre 2006 à octobre 2007, la SIFA n'a diffusé que 20 spots
à la Télévision Nationale. Les responsables de la DIACFA
eux ont choisi délibérément de ne point s'investir dans la
publicité. Et cela a une incidence négative sur leur vente.
Nous pouvons soutenir donc que la publicité contribue
pour beaucoup au choix des marques, des produits des entreprises de montage de
vélomoteurs. Elle contribue aussi à accroître les chiffres
d'affaires des entreprises de montage. Nous pouvons aussi dire que c'est
à cause des annonces publicitaires publiées par ses concurrents
que la SIFA a perdu une part importante de son marché. La
publicité a permis au groupe MEGAMONDE de
supplanter la SIFA entre 2002 et 2005 et d'imposer ses
produits sur le marché burkinabé. C'est aussi à travers
ses planches publicitaires à répétition, que le groupe
WATAM s'installe de nos jours et concurrence ses prédécesseurs
dans le domaine du vélomoteur au Burkina Faso.
3.2-2-Les ventes promotionnelles de
vélomoteur
La promotion des ventes est un ensemble de techniques
provoquant une augmentation rapide mais provisoire des ventes, par
l'attribution d'un avantage exceptionnel aux distributeurs et aux consommateurs
d'un bien ou d'un service. Si la publicité a pour but d'attirer le
consommateur au produit, la vente promotionnelle quant à elle pousse le
produit vers le consommateur.
La promotion des ventes se distingue nettement par ses
objectifs, par sa durée et ses procédés des autres
éléments de la politique de communication. Les objectifs sont de
plusieurs ordres. Ils découlent d'une part des objectifs de marketing et
d'autre part de la situation commerciale de l'entreprise de montage au moment
où elle les fixe. Les objectifs sont fixés pour des
périodes à court terme.
On distingue la promotion pour le distributeur et la promotion
pour le consommateur. La première a pour but d'accélérer
la rotation des stocks, de renforcer la fidélité de la marque,
d'établir de bonnes relations avec les distributeurs, d'améliorer
l'image de la société et d'attirer le public vers les points de
vente. Quant à la promotion pour le consommateur, elle s'efforce de
provoquer un premier achat chez le non consommateur. Son but est de faire
acheter le produit. Généralement on réduit les prix des
différents produits afin de favoriser les achats en quantité.
Les ventes promotionnelles pour les consommateurs sont les
plus perceptibles. Ainsi nous avons des ventes promotionnelles à
certaines périodes de l'année civile. Il s'agit de la
période de juillet à septembre qui coïncide avec la
préparation des rentrées scolaires. C'est la "promo
rentrée scolaire". Pendant cette période il y a la
réduction du prix de vente, la distribution de gadgets et l'offre de
bourses scolaires. La prochaine période s'étend de
décembre à janvier qui coïncide avec la période des
fêtes de fin d'année. Les ventes au cours de cette période
connaissent une baisse des prix et chaque
vélomoteur acheté est accompagné de
gadgets spécifiques : portables, animaux, tenues,
téléviseurs, etc. Certaines entreprises ont aussi des ventes
promotionnelles en dehors de ces grandes périodes. C'est le cas du
groupe WATAM qui a organisé avec le marqueteur PETROFA, une vente
promotionnelle pendant les vacances scolaires 2007-2008. Pendant cette
période, il commercialisait son produit SMART X à 360 000 F CFA
avec un bon de carburant pour 100 jours. Ce bon permettait aux usagers d'avoir
2 litres de carburant par jour, soit 200 litres pour la période de
validité du bon. Il y eut aussi pour cette entreprise la «
Promo-Lingri » qui permettait à tout acheteur d'un
vélomoteur KAIZER TORNADO, d'obtenir un vélo à panier.
Pendant cette même période, le groupe MEGAMONDE a baissé de
20 000 à 30 000F CFA, le prix de ses vélomoteurs, il offrait
aussi une possibilité à tout acheteur de participer à un
jeu pouvant obtenir une villa équipée, et d'autres gadgets. Ces
ventes promotionnelles permettent l'écoulement à grande
quantité des vélomoteurs. Tout comme la publicité, la
promotion joue un rôle important dans la vie des entreprises. Qu'elles
sont les autres actions de promotion que les entreprises de montage des deux
roues à moteur utilisent ?
Les participations des entreprises de montage à des
expositions, à des jeux constituent des moyens de promotion. On peut
ainsi citer, la participation de ces entreprises aux deux dernières
éditions de la foire du cycle. Ces foires se sont tenues en
décembre 2007 et du 22 novembre au 06 décembre 2008. Au cours de
ces manifestations, les différents vélomoteurs sont
exposés dans des stands où des représentants expliquent
aux consommateurs les performances et les qualités des produits de leur
entreprise. Certaines sociétés ou associations en collaboration
avec les entreprises de vélomoteurs utilisent les vélomoteurs
comme récompense lors des jeux ou concours.
Les actions promotionnelles pour le vélomoteur sont
limitées parce qu'on ne peut pas distribuer des échantillons, ni
faire des cadeaux. Les entreprises de montage pour pousser les
vélomoteurs vers le consommateur utilisent quelques actions de marketing
que sont l'octroi de casque, d'assurance, de bon de révision, la
distribution des gadgets de la société etc.
Tout comme la publicité, les ventes promotionnelles de
vélomoteurs constituent un des aspects de la concurrence. Elles
permettent ainsi l'écoulement des produits et l'augmentation des ventes
des vélomoteurs pendant une période donnée
3.2-3- La diversité des marques des
entreprises
La marque, d'un produit, est un signe matériel qui peut
être représenté graphiquement. La marque peut prendre la
forme d'un signe verbal qui peut s'écrire ou se prononcer ou d'un signe
figuratif qui s'adresse seulement à l'oeil comme un dessin, un
emblème, une étiquette, une figure abstraite ou
représentative. Du fait de ses nombreuses fonctions, le choix de la
marque est une composante essentielle de la stratégie de
commercialisation du produit. 21
La marque permet à l'acheteur d'identifier, de
repérer et de distinguer le produit d'une entreprise parmi les produits
concurrents. La marque est donc un élément de
différenciation du produit mais aussi un moyen de structurer et de
segmenter l'offre. La marque Peugeot, JC et KAIZER véhicule l'image des
entreprises SIFA, MEGAMONE et WATAM. Elle contribue à la construction de
la reconnaissance du nom des entreprises de montage des deux roues à
moteur sur les marchés étrangers. La marque est un
élément de base de sa réputation et permet de
personnaliser le produit et de positionner l'entreprise sur le marché en
véhiculant des éléments distinctifs. Elle est aussi un
gage de qualité, une sorte de garantie donnée par l'entreprise de
la qualité de son produit. Ainsi, dans ses annonces, la SIFA qui produit
les cyclomoteurs et vélomoteurs "Peugeot" donne une idée
de robustesse dans ses annonces publicitaires. En effet ils assimilent leurs
produits à" la force du lion". Le groupe MEGAMONDE quant à lui
donne l'idée de la finesse, de l'élégance pour ses
produits "J.C". Enfin le groupe WATAM dans ses messages donne une
idée de perfection, de finesse et de maniabilité pour ses
produits de marque" KAIZER".
Le consommateur en achetant un vélomoteur de marque,
voudrait une assurance sur la qualité de son vélomoteur. La
marque facilite et guide le choix des consommateurs. La marque, qui
apparaît sur l'emballage, active la mémoire du consommateur au
moment où celui-ci effectue un achat et lui permet de fonder son choix
sur une expérience passée personnelle ou non ; la marque est un
instrument de ralliement et de fidélisation de la clientèle aux
produits de l'entreprise. La marque permet l'écoulement des
vélomoteurs et la fidélisation des consommateurs à une
gamme de produits. Elle permet en outre d'augmenter la valeur du produit aux
yeux des consommateurs et donc, pour le fabriquant,
21
www.eur-export.com/francais/apptheo/marketing/produit/marque.htm
- 33k
de vendre à un prix acceptable.
L'image de marque d'un produit agit sur le comportement des
consommateurs en s'intégrant dans sa personnalité au fur et
à mesure de ses expériences ou habitudes. A chaque type de
vélomoteur est associée une image en fonction des valeurs propres
à chaque consommateur et qui constituent des mobiles d'achat.
3.2-4 Le sponsoring et la présentation des lieux
de vente
Les entreprises de montage des deux roues à moteur
n'utilisent pas le sponsoring pour remplacer la publicité, les relations
publiques ou les campagnes de promotion des ventes. Elles utilisent le
sponsoring pour accroître leur visibilité, modifier les attitudes
des consommateurs, montrer un engagement par rapport à une position
particulière. 22Elles utilisent enfin le sponsoring comme une
vitrine pour les produits et pour développer les ventes.
Lorsqu'elles s'engagent dans le sponsoring culturel, ou
sportif par exemple, le but est d'en tirer un bénéfice direct,
d'améliorer leur notoriété et leur image de marque. Pour
cela le plus intéressant et le moins coûteux pour une marque est
d'associer son nom à un événement prestigieux, qui fait
rêver. Dans ce sponsoring, les entreprises donnent un vélomoteur
avec d'autres avantages préférentiels au lauréat.
L'événement sponsorisé doit véhiculer des valeurs
positives proche des idéaux des différentes entreprises de
montage. Ainsi, on peut citer à titre d'exemple, le sponsoring du Tour
du Faso en 1987 et 1988 par la SIFA, le sponsoring du marathon Ouagadougou-
Laye en 2008 par le groupe WATAM, le sponsoring de la nuit de l'étudiant
en 2005 par le groupe MEGAMONDE.
Mais aujourd'hui, face à la compétition
exacerbée à laquelle se livrent les acteurs des deux roues
à moteur et face à l'infidélité des clients qui
suivent une mode en perpétuel changement, toutes ces entreprises
cherchent à se démarquer encore plus, les unes des autres et
à rechercher l'originalité. Cette tendance touchera
également les actions de sponsoring. Ainsi al marque de l'entreprise de
montage des deux roues motorisées ne se contente pas de publier son nom
pour un événement, elle devient un partenaire quasi fusionnel en
faisant des annonces sur l'événement auquel elle participe
dans ses points de vente et utilise les relations publiques
afin de le médiatiser au maximum. En plus du sponsoring, la situation et
la présentation du lieu de vente sont capitales dans la politique
d'attraction de la clientèle.
Le lieu de vente est une place stratégique et reste le
seul "interlocuteur" du consommateur avec sa marque. La promotion d'une marque
passe aussi par son point de vente. Par conséquent, les entreprises des
deux roues à moteur ont su s'adapter pour susciter le désir chez
les nouveaux clients.
De l'extérieur, la seule vision que le consommateur
peut avoir de la boutique reste la vitrine. Elle doit être
étudiée pour susciter l'entrée dans l'espace de vente. Les
différentes entreprises de montage ont une vitrine qui met en exergue
leurs produits. La vision des vitrines suscite une curiosité et donne
l'envie d'une visite. L'enseigne, la disposition de l'entrée sont aussi
des variables à intégrer dans les plans de promotion.
Comme évoqué précédemment, la
boutique est le reflet de l'âme de la marque. Son univers est retranscrit
à travers l'ambiance (musique, couleur) et l'agencement du magasin.
Ce dernier est spécialement étudié pour
mettre en avant chaque vélomoteur afin que le consommateur puisse avoir
une vision maximum de la gamme. L'objectif premier reste la croissance du
chiffre d'affaires. En effet, les conceptions de boutiques sont toujours
étudiées avec un panel de consommateurs et des bureaux
d'études. La boutique à elle seule, est un support de
communication. La façon dont sont rangés les vélomoteurs,
l'ambiance et l'accueil, participe de l'évaluation de la marque par le
consommateur. Si la présentation du lieu de vente de l'entreprise de
montage des deux roues motorisées plaît à ce client, il en
parlera à ses amis et se placera en position de prescripteur.
L'entreprise touche ainsi un groupe d'ami si le premier client donne un avis
favorable sur sa marque.
3.3-Les stratégies d'écoulement des
produits
Les entreprises de montage des deux roues à moteur
écoulent leurs produits à travers les différents
réseaux de points de vente et la révision fréquente des
prix et des avantages préférentiels.
3.3-1 La création et la diversification des relais
de vente
Pour les entreprises de montage, il ne s'agit pas seulement de
produire, mais d'arriver à écouler. La distribution est donc une
étape importante et regroupe l'ensemble des procédés qui
concourent à l'acheminement des produits des usines vers les lieux de
commercialisation. Les entreprises de montage des deux roues à moteur
écoulent leurs produits grâce aux trois relais qu'elles
créent, à savoir : les agences commerciales, les grossistes, et
les revendeurs. Après la production, les vélomoteurs sont
acheminés vers les agences commerciales où ils seront
stockés. C'est à travers ces relais que les vélomoteurs
sont écoulés :
- l'écoulement par le biais des grossistes qui
représentent le maillon important du marché des
vélomoteurs. Ils s'approvisionnent auprès des agences
commerciales pour desservir les petits commerçants. Ce sont d'importants
clients des sociétés de montage. Ils achètent de grandes
quantités de vélomoteurs (100 à 300 vélomoteurs)
à des prix préférentiels. Ces grossistes obtiennent
souvent des agréments de vente ou des attestations de reconnaissance.
C'est le cas des Etablissements NARE et Frères (ENAF), des
Etablissements KABRE François (EKAF), de Burkina Moto, des
Etablissements Basga et Zoundou SAWADOGO Joachim, et des Etablissements
ZOUNGRANA Issa (EZIF). Tous ces revendeurs des engins motorisés sont
enregistrés à la chambre de commerce du Burkina Faso comme des
entreprises individuelles. A l'exception de l'entreprise Burkina Moto qui ne
commercialise seulement que des produits de la SIFA, les autres revendeurs
d'engins motorisés commercialisent les différents produits
provenant des entreprises de montage ou des entreprises d'importation.
- l'écoulement par le biais des "petits
commerçants "qui exercent à titre personnel ou en relation avec
les entreprises de montage ci-dessus citées. Ils ont une
réduction à l'achat des cyclomoteurs et/ou vélomoteurs et
écoulent parfois les produits des grossistes et se présentent en
ce moment comme des semi grossistes. Ces commerçants sont aussi en
relation avec les entreprises de montage. Ils achètent entre 5 et 10
vélomoteurs pour la revente. Dans leurs magasins nous ne trouvons pas
plus de 20 vélomoteurs de différentes
marques. Les stands des petits commerçants se trouvent
à proximité des lieux d'habitation des clients et dans des
marchés déterminés. Ainsi, le client peut faire le tour
des points de vente pour avoir une idée des prix avant de faire son
choix.
- La vente dans les agences commerciales. Cette
stratégie d'écoulement est assurée par des agents
commerciaux des diférentes entreprises de montage qui
commercialisent leurs produits.
Les grossistes stockent les vélomoteurs achetés
dans leurs magasins. Ils écoulent par le biais de leurs structures
commerciales localisées dans diverses localités du pays
(régions, provinces, secteurs), ou commercialisent directement les
produits sur place dans leurs magasins de vente. Les "petits
commerçants" eux, sont les derniers relais auprès de la
clientèle .Ils sont en effet proches des lieux d'habitation et souvent
se tournent vers les grossistes ou les agences commerciales pour satisfaire
leur clientèle s'ils ont une rupture de stock. Entre ces
différents niveaux d'écoulement il y a une augmentation
progressive du prix. Ces augmentations influent sur le prix de vente et
permettent aux grossistes et aux petits commerçants d'obtenir de quoi
honorer leurs différentes charges. Ces charges sont entre autres les
frais de location de magasins qui varient de 25 000 F CFA à 100 000F
CFA, le paiement de taxes et des factures, le salaire des ouvriers. La
distribution à toutes les échelles prend en compte l'octroi de
casques, de contrat d'assurances, de bons de révisions pendant une
période donnée, des gadgets, etc. Certains revendeurs suppriment
ces avantages, conduisant ainsi les clients vers les agences commerciales de
vente des entreprises de montage.
Graphique N°4 : Organigramme sur
l'écoulement d'un vélomoteur
Production
Usine extérieure : (produits
semi-finis) + Pièces de rechange
Usine locale : (montage + finition)
Représentation ou agence commerciale
Distribution
Grossistes
Revendeurs simples
Consommation
Clients
Source : OUEDRAOGO E, 2007
Il est difficile d'avoir le nombre exact de revendeurs de
vélomoteurs. Dans la zone commerciale du grand marché Rood-woko,
nous avons une cinquantaine de stands de vente de vélomoteurs. C'est
dans cette même zone que l'on retrouve presque la totalité des
grossistes. A côté de ces revendeurs qui ne vendent que des
vélomoteurs à l'état neuf, il y a ceux qui commercialisent
des vélomoteurs de «seconde main ». Ces revendeurs sont
surtout localisés au marché de cycles du secteur 7 à
proximité du théâtre populaire.
3.3-2-La fixation des prix
Les entreprises de montage fixent leur prix par rapport
à la concurrence. On parle ainsi de marché oligopolistique. Une
situation d'oligopole se rencontre lorsque sur le marché il y a un
nombre très faible d'offreurs (vendeurs) et un nombre important de
demandeurs (clients).On peut distinguer 3 attitudes dans la fixation des prix
en fonction de la concurrence.
D'abord, les entreprises fixent leur prix au niveau du prix
moyen du marché. Elles s'alignent sur le prix pratiqué par leurs
concurrents qui dominent afin d'éviter une confrontation sur les prix.
Cette méthode est utilisée lorsque les coûts sont mal
connus, la rentabilité procurée par le prix moyen du
marché est insuffisante.
Ensuite il y a une fixation à un prix bas pour
accroître leur part de marché ou maintenir un prix
élevé pour accroître leur profit. Cette fixation est faite
par les entreprises leaders, qui sont en position de force sur le marché
décident d'un prix inférieur ou supérieur à celui
du marché. Elles choisissent un prix bas pour accroître leur part
de marché ou maintiennent un prix élevé pour
accroître leur profit.
Enfin, nous avons une fixation à un prix plus
élevé que la moyenne car elles pensent que le consommateur
acceptera de payer ce prix pour leurs produits.23
Au Burkina Faso, les entreprises de montage de
vélomoteurs sont des acteurs sur le marché oligopolistique. En
effet il y a que 4 entreprises de montage que sont la SIFA, le groupe WATAM, le
groupe DIACFA et le groupe MEGAMONDE. Chacune de ces entreprises propose
différentes offres plus ou moins intéressantes aux clients pour
arriver à se différencier de leurs concurrents, faire le plus
grand bénéfice et détenir la meilleure place sur le
marché.
La fixation des prix se fait par sondage auprès d'un
échantillon de consommateurs et des autres entreprises de montage
Tableau N °4 : le prix de vente des deux
roues à moteur
|
|
SIFA
|
DIA CFA
|
MEGAMONDE
|
WATAM
|
|
Prix
|
Prix en F CFA
|
Prix en F CFA
|
Prix en F CFA
|
Prix en F CFA
|
Types Cylindrées
|
de
|
Marque
|
|
|
|
|
|
|
|
|
50 cm3
|
|
P 50E
|
430
|
000
|
|
|
|
|
|
|
P 50 Junior
|
460
|
000
|
Delta
|
460
|
000
|
Ninja
|
499
|
500
|
80 cm3
|
|
CY 80
|
|
|
410
|
000
|
|
|
|
|
K Z 80
|
|
|
|
|
410
|
.000
|
100 cm3
|
|
Evergreen
|
|
|
|
|
110 cm3
|
|
Charmide
|
450
|
000
|
Wave
|
|
|
450
|
.000
|
Xtrème
|
Xrès
|
J C Best
|
|
|
|
425
|
000
|
J C
Megastar
|
J C Mega X
|
J C Citi
|
J C M-1
|
Smart X
|
|
|
|
|
|
|
415
|
000
|
X-1
|
|
|
|
|
|
|
350
|
000
|
Spark Z
|
|
|
|
|
|
|
375
|
000
|
Crystal
|
|
|
|
|
|
|
500
|
000
|
125 cm3
|
|
Supra X
|
575
|
000
|
|
|
|
|
|
|
J S 125 G Y-4
|
|
|
650
|
000
|
|
|
J C Super
|
|
|
475
|
000
|
J C Harley
|
|
|
Tornado
|
|
|
|
|
415
|
000
|
OUEDRAOGO. E, Septembre 2007
Cette réduction du prix par certaines entreprises pose
des problèmes de crédibilité. En effet, au regard des
coûts d'importation et des taxes à payer, des interrogations se
posent sur l'origine et la qualité des pièces de
vélomoteurs. Sur le marché, il existe des accusations de fraude
menées par certaines entreprises de montage.
Les avantages préférentiels sont
constitués de bon de révision du vélomoteur, de don de
gadgets à l'effigie de la société, de don de casque et une
assurance pendant une période donnée. Ces avantages qui
accompagnent la vente des vélomoteurs ont le même objectif. Ils
visent à susciter et à créer une fidélité
chez le client. La sécurité du consommateur est primordiale pour
les entreprises. Car pour elles, en plus de la commercialisation, elles veulent
préserver la santé du consommateur en cas d'accident de la
circulation, c'est dans cette optique que le casque et l'assurance annuelle
sont donnés à l'achat de tout vélomoteur. Il faut noter
cependant que ces stratégies de marketing n'attirent pas les clients car
les ventes se font en deçà des attentes des différentes
entreprises de montage.
Les entreprises de montage des engins motorisés
développent plusieurs stratégies pour écouler leurs
produits. Toutefois, elles entrent en concurrence avec les entreprises
d'importation de vélomoteurs qui animent elles aussi le marché
des vélomoteurs au Burkina Faso et principalement à
Ouagadougou.
3.4-Les entreprises d'importation de
vélomoteurs
Les importateurs de vélomoteurs sont des entreprises
individuelles avec un capital moyen de 20 millions. Ils ont des relations
d'affaires avec des usines étrangères de production de
pièces de vélomoteurs. Par leur statut juridique, les entreprises
d'importation diffèrent des entreprises de montage. En plus de leur
capital peu élevé, les entreprises d'importation importent des
quantités moyennes et ne disposent pas d'usine. Ils importent des
pièces de vélomoteurs déjà assemblées
à 50% (bloc moteur, cadre, etc.). Dans leurs ateliers il n y a pas de
soudure, ni de plateau technique équipé. De nos jours, les
entreprises d'importation importent les pièces des vélomoteurs de
110 cm3, 125 cm3, et des pièces pour des
motocyclettes de 150 cm3. Le choix de ces types de cylindrées
s'explique essentiellement par la préférence de la
clientèle.
Au cours des années 2003-2005, la Chambre de Commerce
et d'Industrie du Burkina a enregistré 69 entreprises d'importation.
Toutefois, beaucoup de ces structures ont réorienté leurs
activités commerciales vers d'autres secteurs. Les principales sont au
nombre de quatre. Ce sont les établissements OUEDRAOGO Boureima et
Frères, les établissements BAYALA Anatole et Frères, le
groupe SANILI et le groupe WORLD BUSINESS. Ces entreprises d'importation
à l'instar des entreprises de montage des vélomoteurs
s'approvisionnent à partir de la France, de l'Inde, de la Chine, etc.
L'observation faite sur le terain montre que
le nombre des importateurs de vélomoteurs est difficilement
dénombrable du fait de la création ou de la fermeture
fréquente des ces sociétés d'importation. Ainsi, à
côté des sociétés reconnues et exerçant en
conformité avec les règles d'importation établies par le
Ministère du Commerce, de l'Artisanat et de la Promotion de l'Entreprise
et de l'Artisanat (MCPEA), nous avons un nombre important de petites structures
d'importation. Ces petites structures font des importations de faibles
quantités et agissent parfois dans l'anonymat car n'étant pas en
conformité avec les textes régissant la profession.
Toutes ces entreprises d'importation proposent leurs produits
à des prix modiques. Elles se posent en concurrents sérieux des
entreprises de montage des deux roues à moteur puisque leurs magasins
sont à proximité des lieux d'habitations des consommateurs.
Les entreprises d'importation de vélomoteurs sont
dirigées par un directeur général qui est le
propriétaire de l'entreprise et le principal actionnaire. Les quatre
principaux importateurs de vélomoteurs sont :
-les établissements OUEDRAOGO Boureima et Frères
qui importent et commercialisent les vélomoteurs de marque ACCESS selon
plusieurs modèles. L'entreprise est localisée au secteur 1, non
loin du grand marché Rood-Woko
-les établissements BAYALA Anatole et Frères,
localisés aussi au secteur 1, ils investissent dans l'importation et la
commercialisation des vélomoteurs d'origine Japonaise, Européenne
et surtout des vélomoteurs de marque YAMAHA.
-le groupe SANILI, il est localisé au secteur 12 et
représente la marque SANILI au Burkina Faso. Ainsi propose-t-il des
modèles de vélomoteurs de cette marque.
-le groupe WORLD BUSINESS est el représentant de la marque
JINCHENG. Il est localisé au secteur 5 et propose une gamme
variée de vélomoteurs de cette marque.
Ces différentes entreprises d'importation ont des
succursales de commercialisation dans d'autres centres urbains du Burkina Faso.
Elles importent annuellement des pièces pouvant assembler tout au plus
20 000 vélomoteurs, soit 5 000 vélomoteurs par
société. L'importation se fait après l'écoulement
du stock existant à hauteur de 70 %. Par exemple, le groupe World
Business au dernier trimestre de l'an 2007 a importé 1000
vélomoteurs. Elle a lancé sa seconde commande courant le mois de
mai 2008 après avoir écoulé 700 vélomoteurs. Cette
stratégie d'importation vise à éviter une rupture de
stock. Le prix d'importation d'un vélomoteur qui inclut la commande au
niveau de l'usine de montage, les frais de transport et les frais de douane
équivaut en moyenne à 375 000F CFA. Le vélomoteur est
vendu tout au plus à 410 000F CFA. Les entreprises d'importation
disposent de magasins de stockage où sont effectués aussi les
travaux de finition et les éventuelles réparations.
Le recrutement du personnel dans ces entreprises se fait par
des relations amicales ou familiales. Les entreprises d'importation sont
pourvoyeuses d'emplois, contribuant ainsi à la réduction du
chômage urbain et au développement économique de la ville
de Ouagadougou. Les quatre principales entreprises ci-dessus citées
emploient près de 100 personnes à des tâches variées
: gardiennage, mécanique, vente, etc.
Les entreprises de montage de deux roues et les importateurs
de vélomoteurs, utilisent plusieurs stratégies pour obtenir le
maximum de clients et faire ainsi un bénéfice. Cette
compétition entraîne des conséquences sur le plan social et
économique. Quelles sont donc les retombées de la concurrence
entre les entreprises de montage des deux roues à moteur ?
Chapitre 4 : Les retombées de la concurrence
entre
les entreprises de montage de deux roues à
moteur
Au Burkina Faso, la possession d'un vélomoteur permet
de se déplacer avec une certaine aisance, une certaine
indépendance et d'être ponctuel à certains rendez-vous. La
place importante du vélomoteur dans la vie des habitants peut être
justifiée par cet article. « Le fétichisme des deux roues
» : "Rares sont les familles au Burkina Faso qui ne disposeraient pas
de moyen de locomotion, en l'occurrence la bicyclette, le vélomoteur ou
la motocyclette. Dans les centres urbains et semi urbains, les salariés,
les commerçants, de façon générale ceux qui ont les
« moyens » ont pour première préoccupation de s'acheter
un moyen de déplacement. Ces engins à « deux roues »
qui apparaissent comme « l'uniforme national » des burkinabé
sont essentiellement de marque française et Japonaise. Pour se rendre au
lieu de travail ou pour la petite virée du week-end le Burkinabé
enfourche son « char avec fierté »"24
4.1- Les avantages liés à la
concurrence
Les entreprises de montage de deux roues à moteur
facilitent non seulement le déplacement des habitants par leurs
produits, mais aussi elles créent des emplois et contribuent ainsi
à la réduction du taux de chômage à Ouagadougou.
Elles emploient 439 personnes. A cet effectif, nous pouvons ajouter environ 100
personnes employées par les entreprises d'importation de
vélomoteurs. Aussi, faut-il noter que la masse salariale
libérée annuellement par les entreprises de montage de
vélomoteurs dépasse le milliard. En plus de ces avantages
liés la création des entreprises de montage de deux roues
à moteur, quels sont ceux qui découlent de leur
compétition ?
4.1-1 Le développement du secteur
informel
La production et les ventes des vélomoteurs ont
favorisé le développement du secteur informel. Ce secteur occupe
une place importante dans la vie économique du Burkina. Il est toutefois
difficile d'avoir le montant de ses recettes.
24 Quotidien Le Pays N° 112 du 13 Mars 1992
4.1-1-1 Les artisans mécaniciens
Le métier de la mécanique est classé dans
la corporation des métiers des services de la réparation et de la
maintenance. Il est réglementé par le ZATU N°AN VII0048/FP/PRES
du 25 juillet 1990.
Il existe très peu de données concernant les
artisans mécaniciens et des ateliers de mécanique à
l'intérieur du pays et de la ville de Ouagadougou. Selon la Direction
Générale de l'Artisanat l'effectif des artisans
mécaniciens au niveau du Burkina Faso était de 20.404 personnes
dont 119 femmes en 1996, à raison de 4 personnes en moyenne par
atelier25. Au total 81.616 personnes travaillent dans ce secteur. Il
existe plusieurs types d'ateliers, et nous pouvons distinguer :
-les réparateurs des petites unités dont
l'activité se résume à de petites opérations telles
que le collage d'une rustine sur une chambre à air, le nettoyage d'une
bougie, etc. Ils s'installent généralement le long des
principales artères en plein air ou sous un arbre. Leur
équipement est sommaire et constitué de quelques clés
essentielles et de quelques pièces de rechange souvent usagées.
Ils constituent la majorité des artisans mécaniciens26
et disparaissent aussi spontanément qu'ils se sont installés. Les
meilleurs d'entre eux peuvent évoluer positivement passant au stade de
l'unité moyenne.
-les réparateurs d'unités moyennes sont mieux
installés que les précédents. Ils sont sous un hangar ou
dans un abri fermé. S'ils ne disposent pas d'un équipement
complet, ils possèdent tout au moins l'outillage indispensable pour
réparer les pannes courantes (décalaminage, changement de
pièces défectueuses, etc.). Ils travaillent souvent avec l'aide
d'apprentis.
-les réparateurs des grandes unités : anciens
dans le métier de la mécanique, ils sont
expérimentés dans l'entretien - réparation des engins. Ils
disposent d'un équipement important et emploient plusieurs apprentis.
-les réparateurs, vendeurs de cycles d'occasion : ils
sont situés dans la zone commerciale de Rood-Woko ou dans le
marché de vélomoteur du secteur 7. Ils achètent les
vélomoteurs déjà usagés, les réparent, puis
les revendent. Certains de ces réparateurs payent des vélomoteurs
volés ou d'origine douteuse.
25 INSD 1996, données définitives du
RGPH
26 Source : Direction Générale de
l'Artisanat
La répartition des artisans mécaniciens dans la
ville de Ouagadougou répond à des logiques spatiales : ils
s'installent généralement à proximité des
établissements générateurs de déplacements
(lycées, universités, centres médicaux, marchés),
le long des axes à forte circulation. Le nombre des ateliers est plus
important au centre ville qu'en périphérie et répond
à la division spatiale de la ville en deux sous systèmes : le
centre et la périphérie.27
Il ressort aussi de nos enquêtes que les
réparations vont du gonflage de la chambre à air, du nettoyage de
la bougie à la révision et au changement des pièces
défectueuses. Le prix de la réparation varie de 25 FCFA (gonflage
de la chambre à air) à 1500F CFA (révision de l'engin).
Les montants de réparation sont directement reversés
auprès du chef d'atelier et les recettes diffèrent selon les
ateliers et en fonction des jours. La recette peut atteindre 5 000F CFA la
journée. On peut ainsi évaluer les recettes mensuelles selon le
tableau ci-dessous 28
Tableau N°5 : Recettes moyennes des artisans
mécaniciens
Recettes journalières en F CFA
|
Recettes mensuelles en F CFA
|
Moins de 500
|
Moins de 13 000
|
500F à 1 500
|
13000F à 39 000
|
1500F à 3 000
|
39 000F à 78 000
|
3000F à 4 500
|
78 000F à 117 000
|
4500 à 6 000
|
117 000F à 156 000
|
Plus de 6 000
|
Plus de 156 000
|
OUEDRAOGO.E, Décembre 2007
27 BAMAS S (1995), Deux roues et transports collectifs
à Ouagadougou. Thèse de Doctorat.
28 Calcul sur la base de 26 jours de travail dans le
mois, la majorité des artisans mécaniciens ne travaillant pas les
dimanches
Photographie N°10 : Des
artisans mécaniciens en réparation
Source : cliché OUEDRAOGO. E, Janvier
2008
Nous apercevons ici deux types d'ateliers de
réparateurs de petites unités. Un atelier où on ne
répare que de vélomoteurs de 110 et 125 cm3. Un autre
atelier où on répare des vélomoteurs de 50 à 80
cm3. Les sites sont à proximité du grand marché
et ne sont pas clôturés.
4.1-1-2 Les laveurs de vélomoteurs
Les laveurs de vélomoteurs ont aussi leur rôle
à jouer dans l'entretien des vélomoteurs. Souvent situés
non loin des ateliers de réparation, ils ont pour mission de laver le
bloc moteur avec de l'essence ou du pétrole pour le débarrasser
des stocks de graisse accumulés. Ensuite ils lavent l'engin avec de
l'eau savonneuse avant de le rincer.
Ces laveurs disposent d'outils de travail pour démonter
les pièces, de seaux, d'éponges et de pinceaux, d'un fût
pour stocker une quantité suffisante d'eau. L'atelier du laveur comprend
2 à 3 personnes et est dirigé par le propriétaire des
outils de travail. Le prix du lavage varie de 250F CFA à 500F CFA. Le
prix est fonction du type d'engin et de son degré de salubrité.
La précaution supplémentaire que requiert le lavage des
vélomoteurs de 80 cm3 justifie le coût
élevé de ce service (500F CFA). En effet en cas de cassure des
pièces en plastique, le remboursement est à la charge du laveur.
Il faut noter aussi qu'en plus des vélomoteurs, les laveurs assurent
parfois le nettoyage et le lavage des voitures.
Photographie N° 11 : Un laveur de
vélomoteur au grand marché de Ouagadougou
Source : cliché OUEDRAOGO. E, Janvier
2008
Sur cette photographie, nous apercevons un laveur qui
après le lavage du bloc moteur est en train de laver au savon un
vélomoteur de 80 cm3 de marque Yamaha produit du groupe CFAO
MOTORS.
4.1-1-3 Les vendeurs de pièces
détachées
On distingue deux principales filières
d'approvisionnement, celles des pièces dites d'origine, provenant des
constructeurs de cycles basés en Europe (France, Allemagne, etc.) ou en
Asie (Chine, Japon, etc.). L'autre filière et qui est la plus
importante, est celle des pièces dites adaptables. Les pièces
adaptables proviennent du Nigeria et transitent par les pays comme la
Côte d'Ivoire, le Togo. Les importations de ces pièces sont
souvent illicites.
Du fait de la fraude le marché burkinabé est
inondé des pièces adaptables. Ces pièces sont moins
coûteuses que celles dites d'origine. Par exemple, un piston
importé du Nigeria coûte 2000F CFA alors que celui provenant de la
France se vend à 4500F CFA.
Il faut remarquer que de nos jours certains vendeurs avec la
complicité des artisans mécaniciens proposent aux clients des
pièces de mauvaise qualité avec des emballages provenant des
constructeurs de cycles. Le commerce des pièces détachées
profite peu aux consommateurs puisque celles-ci se détériorent
vite. En effet 60% de nos enquêtés doutent de la qualité
des pièces et s'interrogent sur la bonne foi des artisans
mécaniciens.
Tout comme pour les artisans mécaniciens, le nombre de
vendeurs de pièces détachées est difficile à
évaluer. Nombreuses sont les boutiques de vente des pièces
détachées disséminées à travers la ville.
Nous notons aussi une augmentation du nombre des gérants de parking qui
assurent la garde des engins.
4.1-1-4 Les gérants de parking
La gestion des parkings remonte à 1980, période
où on notait une recrudescence des vols de cycles et cyclomoteurs. Ces
gérants de parkings sont des personnes oeuvrant dans le secteur
informel. Pour créer un parking dans la ville de Ouagadougou, il faut
une demande adressée aux Maires des arrondissements. Mais, certains ne
respectent pas les règles en la matière. La création des
parkings à proximité des bars, des restaurants, et des
écoles se fait souvent avec l'accord des responsables des
établissements ci-dessus cités. Ces créations
parallèles ne sont pas prises en compte par l'association des
gérants de parking reconnue par l'arrête N°91-105 du
Ministère de l'Administration Territoriale et qui contrôle cette
activité de gardiennage des engins.
Les parkings sont situés presque partout dans la ville
de Ouagadougou surtout à proximité de quelques lieux de
fréquentation quotidienne. Ce sont par exemple les banques, les magasins
de commerce, les marchés, les salles de cinéma, les centres de
santé, les bars, les hôtels, les restaurants, les
établissements scolaires et universitaires.
En ce qui concerne le fonctionnement des parkings, on peut
dire que le client qui arrive au parking reçoit un ticket portant un
numéro et estampillé avec le nom et l'adresse du parking. Le
double du ticket est accroché à l'engin ; dans certains parkings
nous avons des plaquettes en bois ou en fer avec les numéros. Les prix
de gardiennage vont de 25F CFA à 200F CFA en fonction de la
période et des manifestations culturelles ou sportives. En effet pour le
parking de nuit, lors des manifestations comme le SIAO, le FESPACO, les matchs
de football le prix de gardiennage est de 200F CFA. La recette
journalière varie en fonction du site ; certains gérants gagnent
à la fin de la journée 2000 F CFA tandis que d'autres
comptabilisent 30 000F CFA.
Les gérants de parking et les autres acteurs du secteur
informel payent la taxe annuelle en fonction de la recette journalière.
L'imposition annuelle de cette activité est régie par les lois de
1996 et 2002. Ces lois distinguent six classes qui payent entre 20 00F
84 CFA et 100 000F CFA comme taxe annuelle au titre de la
contribution du secteur informel
au développement du pays. La grille de paiement pour les
catégories du secteur informel se présente comme suit :
Tableau N°6 : Imposition de taxe annuelle
selon la recette journalière
Classe
|
Recette
journalière en
CFA
|
Montant de la taxe annuelle en
CFA
|
|
1996
|
2002
|
1
|
[30.000-42.000]
|
100.000
|
500.000
|
2
|
[22.500-30.000[
|
90.000
|
400.000
|
3
|
[1 5.000-22.500[
|
70.000
|
300.000
|
4
|
[4.500-15.000[
|
50.000
|
200.000
|
6
|
=4.500
|
20.000
|
75.000
|
Source : Direction Générale des
Impôts, 2007
Il faut noter que beaucoup d'acteurs ci-dessus cités ne
payent pas les taxes sous prétexte que le montant à payer est
excessif. C'est ainsi que la direction générale des impôts
a suspendu l'application de la loi de 2002. En attendant l'élaboration
d'une nouvelle grille de recouvrement des impôts, celle qui est toujours
en vigueur date de 1996.
Photographie 12 : Un parking d'ordre artisanal
à l'université
Source : cliché OUEDRAOGO. E, Janvier
2008
Sur cette Photographie nous observons un parking
monté au sein de l'université de Ouagadougou avec des
matériaux rudimentaires : Il y a des piquets en bois reliés avec
des cordes avec une ouverture servant de porte d'entrée et de sortie du
parking. Elle présente un cas spécifique de parking qui n'est pas
aménagé. Les vélomoteurs sont rangés en fonction du
type de cylindrée.
Les activités des artisans mécaniciens, des
laveurs de vélomoteurs, des vendeurs de pièces
détachées, des gérants de parking découlent de la
concurrence dans le secteur industriel des deux roues à moteur. Ces
activités sont indirectement liées à celles des
entreprises de montage des deux roues motorisées. Cette concurrence a
favorisé aussi la création et le développement des
sociétés d'hydrocarbures
4.1-2- La création des sociétés
d'hydrocarbures
Les deux roues à moteur consomment différents
types d'énergie : les cyclomoteurs consomment de l'essence
mélange 2 temps, alors que les vélomoteurs et motocyclettes
fonctionnent avec de l'essence ordinaire ou du super 91 comme les
véhicules. Mais il est courant de voir des usagers de vélomoteurs
prendre de l'essence mélange 2 temps, soit parce que leurs engins sont
amortis, soit parce que les propriétaires ne sont plus à mesure
d'acheter de l'essence ordinaire ou super. Ils modifient alors le boc moteur et
font des réadaptations. Le prix du litre de carburant fluctue de nos
jours en fonction du cours du marché mondial du
pétrole.29
Nous distinguons quatre structures de vente pour la
distribution des hydrocarbures : - la station service qui commercialise cinq
types de carburant : le super 91, essence ordinaire, essence mélange 2
temps, gazole et pétrole. Elle est aussi équipée d'une
installation d'air comprimé, d'une aire de lavage et de graissage de
véhicules ;
-le « filing service » ne sert que les cinq types de
carburants et n'est pas équipé pour le lavage et le graissage des
véhicules ;
-le point de vente qui commercialise soit l'essence ordinaire,
soit le mélange 2 temps et le pétrole, soit le mélange et
le pétrole ;
-enfin la pompe mélangeur qui ne distribue que du
mélange 2 temps.
29 Ministère du Commerce, de l'Artisanat et de
la Promotion de l'Entreprise et de l'Artisanat (MCPEA)
Chaque station, filing service ou point de vente est
rattachée à l'une des sociétés
pétrolières appelées marqueteurs : Total, Burkina
&Shell, Petrofa, Plub, SOGEL-B, etc.30
Au cours de notre travail de terrain, nous avons
dénombré plus de 300 stations reparties dans la ville de
Ouagadougou. L'augmentation du nombre de stations démontre que le
commerce des hydrocarbures évolue parallèlement avec celui des
deux roues. En effet, il y avait en mars 1993, 138 pompes mélangeurs
fonctionnelles et 59 stations et filings services.31
Photographie N°13 : Des stations
services
Source : cliché OUEDRAOGO. E / Juin
2008
Sur ces Photographies nous avons au niveau de la station
service Shel de Dassasgho, et de celle du groupe SOGEL-B des
rangs de consommateurs qui attendent pour pouvoir s'acheter de l'essence
mélange 2 temps. Nous observons plusieurs types de
cylindrée.
En plus du développement du secteur informel et des
sociétés d'hydrocarbures, la concurrence crée une
facilité d'accès des consommateurs aux deux roues à
moteur.
30 BAMAS S (1995), Deux roues et transports collectifs
à Ouagadougou. Thèse de Doctorat.
31 Ibidem
4.1-3- La facilité de l'accès aux deux
roues à moteur
La concurrence apparaît comme un facteur
permetant d'avoir sur le marché plusieurs produits qui
se différencient selon la qualité et le prix. Cette
différence de prix permet à un chacun de payer son
vélomoteur en fonction de son revenu. De même qu'il y a des engins
coûtant plus du million et qui ne sont pas à la portée de
tous, on retrouve également sur le marché des engins de 200.000F
CFA à 300.000FCFA même s'ils ont une" origine douteuse". Cette
possibilité d'avoir un cyclomoteur en fonction de sa bourse est
appréciée par certains consommateurs sous cette affirmation :
« J'ai choisi cet engin, parce que je ne peux pas payer un autre, car
mon revenu est faible et j'ai beaucoup de dépenses». La
concurrence permet donc l'épanouissement d'une certaine catégorie
de la population.
Avec la concurrence nous avons constaté que la SIFA n'a
plus le monopole dans le domaine du montage des vélomoteurs sur le
marché intérieur burkinabé qui consomme 50.000 engins par
an. 32Nous avons plusieurs vélomoteurs qui sont
importés ou qui proviennent de la production des entreprises de montage
localisées sur le territoire national.
Le développement du secteur informel, la
création et la multiplication des sociétés
d'hydrocarbures, la facilité de l'accès aux engins
motorisés sont les avantages liés à la concurrence. Elle
est toutefois limitée par certaines pratiques.
4.2-Les limites à la concurrence
La concurrence est limitée par un certain nombre de
pratiques parmi lesquelles nous avons la fraude, la contrefaçon, le
coût des facteurs de production, etc
4.2-1-La fraude et contrefaçon massive
-La fraude
Selon les responsables de la Coordination Nationale de Lutte
contre la Fraude
32 SIDWAYA N° 5533 du 23-02-2006
(C.N.L.F), la fraude est une tromperie sur la nature,
l'origine, la qualité ou la quantité des vélomoteurs
importés. Elle est sensible et difficilement quantifiable au Burkina
Faso. Elle cause de sérieux dommages à l'économie
Burkinabé.
Sur le territoire burkinabé on rencontre plusieurs formes
de fraude dans le secteur des vélomoteurs. Ce sont :
-une sous facturation à l'entrée des
vélomoteurs qui consiste à présenter de faux reçus
de paiement pour avoir une réduction des frais de douanes.
-une sous estimation des quantités qui consiste à
mettre plusieurs engins dans un seul carton. Cette pratique trompe les
douaniers qui établiront une fausse déclaration.
-la contrebande ou l'importation frauduleuse de
vélomoteurs par les pistes. Cette pratique consiste à faire
entrer par vagues successives, des engins qui ne seront pas
dédouanés. Ces vélomoteurs sont en nombre important sur le
territoire et sont dépourvus de plaque d'immatriculation.
-une délivrance de faux papiers, cette pratique consiste
à délivrer de fausses cartes grises et de fausses plaques
d'immatriculation.
Un exemple de pratique frauduleuse nous est donné par
l'article de presse de Hervé D'AFRICK33
-la contrefaçon
La contrefaçon est une reproduction, un usage, une
apposition ou imitation d'une marque identique ou similaire à celle
désignée dans l'enregistrement, sans l'autorisation du
propriétaire ou du bénéficiaire du droit exclusif
d'exploitation. C'est aussi toute copie, importation où vente d'une
invention nouvelle, sans le consentement du titulaire du brevet. Enfin elle
désigne toute reproduction, totale ou partielle d'un dessin ou
modèle, sans autorisation de l'auteur.34
Tout comme la fraude, la contrefaçon a une grande
ampleur dans le domaine des vélomoteurs au Burkina. Elle est
réalisée par certains opérateurs économiques ou
commerçants qui font des imitations frauduleuses. Ces imitations violent
les droits de la
33 D'AFRICK Hervé. Journal LE PAYS N° 3786 du 12 janvier
2007, page 9
34 Direction Générale du
Développement Industriel. 2004, Rapport sur l'industrie au Burkina Faso,
période 2000-2002, page 15
propriété intellectuelle. La pratique de la
contrefaçon se manifeste de la façon suivante : le
vélomoteur est importé frauduleusement et une fois sur le sol
Burkinabé les contrefacteurs collent sur les engins de fausses
étiquettes sur la marque ou le lieu de production.
Cette pratique trompe la vigilance des consommateurs.
Les champs de la contrefaçon sont vastes et touchent
presque tous les secteurs économiques ; leurs conséquences sont
souvent désastreuses pour l'économie nationale. On note surtout
la perte de revenus fiscaux pour l'Etat Burkinabé. Pour les entreprises
de montage, la contrefaçon entraîne des pertes de parts de
marché pour celles qui en sont victimes et affecte également
l'image de marque des produits authentiques. Les entreprises sont, ainsi
spoliées. Elles n'obtiennent pas les bénéfices de leurs
efforts d'investissements. C'est pour lutter contres ces pratiques
anticoncurrentielles que les structures comme la Coordination Nationale de
Lutte contre la Fraude (C.N.L.F), la D.G.D et la COTECNA font des sorties et
contrôles inopinés. Au cours de ces sorties, les produits
fraudés ou contrefaits sont saisis ainsi que les responsables de ces
délits.35
Les éventuels faussaires interpellés sont
condamnés au paiement d'une amende de 1 000 000F CFA à 6 000 000F
CFA, ou à des peines d'emprisonnement.
4.3- La sanction des pratiques
anti-concurrentielles
A l'image des pratiques qui sont diversifiées, nous
avons une diversité de sanctions. Mais toutes les pratiques
anticoncurrentielles ne sont pas sanctionnées. En effet certaines
d'entres elles bénéficient d'exemptions. Notre étude sera
donc consacrée aux peines prévues par la loi n°15/94/ADP
pour les pratiques anti-concurrentielles.
En fonction de la gravité de l'acte produit, la loi
prévoit des sanctions administratives qui relèvent de la
compétence du ministère chargé du commerce. Le
prononcé de ces sanctions peut se faire après consultation de la
commission de la concurrence ; ensuite il y a les sanctions judiciaires. Elles
sont composées de sanctions pénales et civiles. Pour ce qui est
des sanctions pénales la loi prévoit à l'article 53 et
suivants des peines d'emprisonnement allant de 1 mois à 2 ans et d'une
amende de 5
35 D'AFRICK Hervé. Journal LE PAYS N° 3786 du
12 janvier 2007, page 9.
000F CFA à 25 000 000F CFA. En ce qui concerne les
sanctions civiles, le législateur Burkinabé prévoit d'une
part le retrait des produits frauduleux ou contrefaits, la fermeture de
l'entreprise responsable et d'autre part la mise en oeuvre de l'action en
réparation ; enfin nous avons les sanctions arbitrales. Les arbitres
peuvent annuler totalement ou partiellement des conventions. Ils peuvent
condamner aussi les faussaires à des dommages et intérêts.
Cependant ils ne peuvent appliquer des sanctions pénales aux infractions
dont ils ont tiré un principe de responsabilité civile. Ils ne
peuvent non plus prononcer des sanctions administratives pécuniaires
dont sont assorties les pratiques anticoncurrentielles qu'ils ont
constatées.
La concurrence dans le domaine des deux roues à moteur,
entraîne des conséquences positives. Toutefois, elle n'est pas
sans conséquences négatives.
4.4- Les conséquences négatives de la
concurrence
La concurrence entre les entreprises de montage des deux roues
à moteur favorise l'obtention de plusieurs produits sur le marché
provoquant une mévente. Les produits de ces entreprises sont
impliqués dans les accidents de la circulation routière.
4.4-1 - La mévente
Le marché des vélomoteurs est devenu important
dans la ville de Ouagadougou. Ainsi il existe un nombre important
d'opérateurs économiques qui font entrer des vélomoteurs
dans la ville. A ce nombre, il faut ajouter les productions des
différentes entreprises de montage des deux roues à moteur
implantées sur le territoire national. Nous avons ainsi plusieurs
personnes qui assurent la vente des vélomoteurs. Il est de nos jours
facile de se procurer un vélomoteur à moindre coût.
La SIFA a fait partie des 12 premières
sociétés les plus rentables à être
privatisées en 1994. Ses problèmes vont commencer en 2000 avec la
levée de l'avantage qui lui était octroyée de fonctionner
sous le régime TVA sur la marge. Cela s'est ressenti avec la chute du
chiffre d'affaires qui est passé de 15 milliards en 1999 à 9
milliards en 2000. Cette situation va s'empirer à partir de 2004 avec
l'ouverture des marchés, et la création des nouvelles entreprises
de montage de vélomoteurs. Il y a aussi, la diminution des
volumes de production. Les volumes étaient de 10 500
cyclomoteurs et 1 187 motocyclettes en 2006. Il y a enfin la diminution du
personnel avec un effectif de 106 permanents de nos jours.
Dans un contexte de vie chère, les vélomoteurs
ne s'écoulent pas aussi aisément. Il y a ainsi une grande
quantité de vélomoteurs dans les magasins des revendeurs de
vélomoteurs. Cette assertion se vérifie par ce témoignage
de Patrice NANA, revendeur de vélomoteur au grand marché
Rood-Wooko : « cela fait un mois que je n'ai pas vendu un
vélomoteur, cela s'explique par le nombre de revendeurs et aussi par la
faiblesse de revenus des populations ».
Le marché des vélomoteurs de nos jours est
marqué par une mévente. Cette situation ne permet pas aux
entreprises de montage de vélomoteurs de rentabiliser les frais de
production.
Les produits des entreprises sont impliqués dans les
accidents de la circulation routière. Les mauvais comportements des
usagers ternissent souvent l'image d'une marque. Ainsi, force est de constater
que les vélomoteurs de 110 cm3 sont plus impliqués
dans les accidents au niveau de la ville de Ouagadougou.
4.4-2-Les accidents de la circulation
routière
Les accidents de la circulation routière ont plusieurs
causes. On peut ainsi noter les causes humaines, techniques, etc. Parmi les
causes des accidents de la circulation, celles relatives à l'homme
représentent une part importante.
Les défaillances techniques des moyens de transport
sont aussi source d'accidents de la circulation. Ces défaillances se
résument à un problème d'éclairage, de freinage, ou
de direction pour les véhicules. On peut par exemple constater une
défaillance au niveau du système de freinage avec la rupture du
câble. Ce constat est notoire dans la circulation avec des usagers qui
usent de plusieurs stratégies pour s'arrêter au niveau des
panneaux « stop ».
Les deux roues motorisées n'ont pas de contraintes
liées à la visite technique, de ce fait, les visites pour
l'entretien ne sont que délibérées. Au cours de notre
enquête 32% de nos interlocuteurs ont affirmé qu'ils n'effectuent
leur révision que tous les deux mois
faute de moyens financiers ; 50% des enquêtés
effectuent quant à eux des contrôles mensuels tandis que 18% font
un contrôle toutes les deux semaines pour un entretien fréquent de
l'engin. Tous ces consommateurs reconnaissent que les contrôles
fréquents et le qualité de l'essence sont importants pour
éviter un temps d'amortissement réduit.
Dans la ville de Ouagadougou, le nombre des accidents est en
hausse et implique une grande partie des deux roues et surtout les deux roues
à moteur. En effet sur 4227 et 4608 cas d'accidents respectivement
constatés par les agents du Commissariat central de Police de
Ouagadougou en 2006 et 2007, l'implication des deux roues étaient
successivement de 64,30% et 60,39%36. Le graphique N°5, ci
dessous présente les parties en cause dans les accidents de la
circulation routière au cours de la période de 2006 et 2007. Les
données obtenues ne distinguent pas les deux roues motorisées et
les bicyclettes. La conclusion qui découle de l'analyse de ce graphique
révèle que les accidents entre les deux roues et les quatre roues
sont les plus importantes, puis viennent les accidents entre les deux roues
entre elles. L'année 2007, sera aussi marquée par la hausse des
accidents entre les deux roues et les piétons, et enfin les deux roues
entre elles.
Graphique N° 5 : Accidents de la circulation
routière en 2006 et 2007
Accidents de la circulation en 2006
2RouesxPiétons
4Rouesx2Roues 2Rouesx2Roues
Accidents de la circulation en 2007
4Rouesx2roues 2Rouesx2Roues
2Roues x Piétons
Source : Commissariat Central de Police de Ouagadougou, Janvier
2008
Les conséquences des accidents sont nombreuses. Ainsi,
il y a des conséquences d'ordre sanitaire et des conséquences
d'ordre économique et sociale. Les accidents de la circulation
contribuent à augmenter le taux de mortalité de la ville de
Ouagadougou. On enregistre en moyenne 4000 cas d'accidents par an dont 110
décès comme nous le
36 Commissariat Central de Police de Ouagadougou,
section des accidents
93 montre le graphique N°6. Ces chiffres (qui
concernent les accidents ayant nécessité une
évacuation vers une structure sanitaire et /ou les
victimes sont décédées sur place ou pendant le transport)
peuvent s'accroître si l'on considère les cas où on a
recours à la médecine traditionnelle, ou si l'on tient compte des
victimes qui succombent après quelques jours d'hospitalisation.
Graphique N° 6: Evolution
des accidents de la circulation et des décès
De 1995 à 2006 dans la ville de
Ouagadougou
Source : B.N.S.P, 2006
4000
7000
6000
5000
3000
2000
1000
0
Nombre d'accidents Nombre de décès
250
200
50
0
150
100
4.5-Les perspectives
La crise économique persistante et les nouvelles
politiques de transport ont contribué au désengagement de
l'état dans la gestion des transports urbains. Les entreprises de
transport en commun rencontrent ainsi des difficultés qui se
résument comme suit : déficit d'exploitation de plus en plus
croissant, insuffisance des moyens pour financer l'entretien des
véhicules en partie immobilisés, dégradation de la
qualité et du nombre des services, difficulté de gestion. Ces
difficultés ont permises la disparition de la majorité des
entreprises de transport en commun et la régression de celles qui
subsistent.
Cette situation a favorisé la création des
entreprises de montage de vélomoteurs qui proposent un moyen de
déplacement souple, rapide et commodes. Les facteurs favorables
permettent ainsi l'arrivée de nouvelles entreprises sur le
marché. C'est le cas
de la création récente de l'entreprise LIFAN
Motors.
L'état Burkinabé devrait aussi adopter une
nouvelle politique afin de protéger les entreprises de montage contre
les pratiques anti-concurrentielles. Ces mesures permettront aux entreprises de
toujours contribuer au développement du pays à travers les
investissements, la réduction du chômage, etc.
L'augmentation du nombre des entreprises de montage des deux
roues à moteur permettra d'obtenir une gamme variée de
vélomoteurs sur le marché. Ces vélomoteurs se
différencieront du point de vue de la qualité et du prix. Elle
permettra ainsi aux consommateurs de faire le choix en fonction de leur
revenu.
Cette augmentation aura pour conséquences un
accroissement du nombre des usagers. Il se posera ainsi un problème de
circulation à cause de l'étroitesse des voies de circulation. Une
nécessité s'impose pour la commune de Ouagadougou d'investir dans
la gestion de la voirie en vue d'améliorer la fluidité.
En plus de la congestion du trafic, il se posera un
problème de dégradation de l'environnement et de pollution. En
effet, l'augmentation du nombre des engins motorisés aura un impact sur
la qualité de l'air. Cette situation occasionnera une pollution
atmosphérique locale. Avec les effets dus au changement climatique, il
serait donc nécessaire de libéraliser le marché des
vélomoteurs et de penser aussi à la préservation de
l'écosystème.
Enfin, il faut noter que l'importance des flux de transport
dans la ville de Ouagadougou occasionnera aussi un problème
d'insécurité routière. Ce qui provoquera une hausse du
nombre des accidents. Ces accidents impliqueront en grande partie les deux
roues à moteur. La commune de Ouagadougou devrait, en plus de la
politique nationale sur la sécurité routière, adopter une
politique communale en vue de préserver la santé des citadins, et
de réduire les coûts et nuisances qui découlent du
système de mobilité urbaine.
Conclusion partielle
Les entreprises de montage de deux roues à moteur font
l'assemblage des pièces des vélomoteurs dans leurs usines de
montage et commercialisent leurs produits avec l'aide des grossistes et de
petits commerçants. Leurs productions sont énormes mais
orientées vers un marché intérieur qui est étroit
et où les revenus des clients sont modestes.
Les entreprises de montage de deux roues à moteur
contribuent par les emplois qu'elles génèrent à la
diminution du taux de chômage urbain. Les habitants utilisent leurs
produits pour se déplacer aussi bien à l'intérieur
qu'à l'extérieur de la ville de Ouagadougou. La concurrence entre
ces entreprises favorise aussi la création et le développement du
secteur informel, la création et le développement des
sociétés de commercialisation des hydrocarbures. Toutefois, les
deux roues motorisées sont parfois impliquées dans les accidents
de la circulation routière et occasionnent au pire des cas des pertes en
vie humaine.
La concurrence est perceptible à travers la
publicité, les actions promotionnelles, la différence des prix de
vente. En plus, la situation de concurrence offre de nombreux avantages aux
consommateurs. Il est important de noter à cet effet le
développement du secteur informel, l'accès facile aux engins
motorisés et la création des entreprises d'importation des deux
roues à moteur. La concurrence est toutefois limitée par
certaines pratiques comme la fraude, la contrefaçon et le coût des
facteurs énergétiques. Les inconvénients qui surviennent
avec cette concurrence se ressentent au niveau des entreprises à travers
une baisse du chiffre d'affaires, une compression du personnel, etc.
96 Conclusion générale
A la fin d'une telle étude dans une ville enclavée
comme Ouagadougou, nous tirons les conclusions suivantes :
Le secteur de l'industrie des deux roues à moteur est
encore embryonnaire au Burkina Faso. En effet, il n'existe jusque là que
4 entreprises de montage d'engins motorisés au Burkina Faso dont 3 sont
localisées à Ouagadougou et 1 à Bobo Dioulasso. Ces
entreprises n'arrivent pas à satisfaire la demande locale, voire
nationale. Aussi elles ne font aussi que l'assemblage, car les pièces
constitutives des vélomoteurs sont pour la plupart importées.
Dans le contexte de la mondialisation, le Burkina Faso a
travaillé à la promotion du secteur industriel à travers
l'application de plusieurs mesures qui ont eu pour effet de susciter la
création de nouvelles entreprises. Il s'agit de la DIACFA, du groupe
MEGAMONDE, et du groupe WATAM. Dans le domaine des deux roues
motorisées, l'arrivée de ces nouvelles structures a remis en
cause la position dominante de la SIFA, pionnière des deux roues
motorisées. La compétition devient rude et les stratégies
commerciales multiples, stimulant ainsi le marché et la concurrence dans
ce domaine. Aussi il ne fait pas de doute que l'accroissement du nombre des
entreprises de montage des deux roues à moteur stimule la concurrence
à la grande satisfaction des consommateurs.
En effet la compétition entre ces entreprises
entraîne une baisse du prix des deux roues à moteur, du fait de
l'inondation du marché par une gamme variée de
vélomoteurs. Nous avons ainsi la présence sur le marché de
plusieurs vélomoteurs de marque J.C, KAIZER, PEUGEOT, ACCESS, SANILI,
JIANSHE provenant des entreprises de montage et des sociétés
d'importation. Tout cela s'accompagne de la création d'activités
économiques en amont ou en aval du marché des deux roues à
moteur et les habitants surtout les « Ouagalais », en fonction de
leurs revenus peuvent se procurer le vélomoteur
de leur choix.
Toutefois, dans une contrée où la recherche du
gain facile prend de l'ampleur, certains acteurs n'hésitent pas à
se lancer dans des pratiques anticoncurrentielles faussant ainsi le libre jeu
de la concurrence.
Enfin, notons que ces entreprises qui sont implantées
ou représentées à Ouagadougou, bénéficient
ainsi des infrastructures et des énormes possibilités d'affaires
qu'offre la capitale. Pour faire face au jeu de la concurrence, les entreprises
développent des stratégies d'écoulement et de marketing
qui se résument à la diminution des prix, à l'augmentation
des tranches publicitaires au niveau des médias. Elles utilisent des
techniques de productions appropriées pour proposer des
vélomoteurs de qualité à la clientèle. Le facteur
qualité reste aussi donc important dans le jeu de la concurrence.
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fétichisme des deux roues » N° 112 du 13 Mars 1992
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féroce au sommet sur fond d'accusations de fraude », in journal
SIDWAYA n?5520 du 08 février 2006, pages 18-20.
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au Burkina : la fraude a de beaux jours devant elle », journal SIDWAYA
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arrêtée à la SIFA », journal SIDWAYA n?5986 du 30
août 2007, pages 18-19
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», journal LE PAYS n?3028du 22 décembre 2003, pages 11.
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née des motos YAMAHA. Nouveau char cherche pilote » journal
L'Observateur N° 6833 du 23 au 25 Février 2007, page 11.
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à Ouagadougou : Les motos sans plaque d'immatriculation saisies, »
journal SIDWAYA n?6056 du 23 novembre 2007, page 7
Décrets, Actes et Lois
43- Acte 02/2002/CM UEMOA du 23 mai 2002 relatif
aux pratiques anticoncurrentielles à l'intérieur de
l'U.E.M.O.A
44-Décret N° 96/062/PRES/PM/MCIA fixant
les modalités d'application de la loi 15/94/ADP du 5 mai 1994
45- Directive 02/2002/CM/UEMOA relative
à la coopération entre la commission et les structures nationales
de concurrence des Etats membres pour l'application des articles 88,89et 90 du
traité de l'U.E.M.O.A
46-Loi 15/94/ADP du 5 mai 1994 portant
organisation de la concurrence au Burkina Faso
47-Loi 25-2001 AN du 25 octobre 2001 portant
code de la publicité au Burkina Faso.
48-Loi 033-2001/AN portant modification de la
loi 15/94/ADP du 5 mai 1994 portant organisation de la concurrence au Burkina
Faso
49-ZATU N°AN VII-0048/FP/PRES du 25 juillet 1990
réglementant la profession de mécanicien au Burkina Faso
Adresses électroniques
50-http ://www. me moi reon li ne
.com/02/08/948/m_analyse-facteurs-determi nantscroissance-ca-i nd ustrie-beni
noise-corps-g ras5. html
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- 33k -
52-www.sotraco.bf/historique.htm
53-Fr.wikipedia.org/wiki/concurrence_economique-153k
WWW.forummarketing.com/La_stratégie_de_fixation_du_prix_en_fonction_de_la_concurr
ence-t-21 091-0 html-39k
QUESTIONNAIRE 1
(Adressé aux
sociétés)
A- Historique
1-Quelle est la date de création de votre
société ?
2-Quand-a-t-elle été reconnue par les institutions
de tutelle ?
3-Quelles ont été les raisons qui vous ont
poussé à créer cette société ? 4-Quels sont
vos objectifs visés ?
5-A combien se chiffre votre capital ? 6-Comment votre capital
est-il reparti ? 7-Où est localisée votre société
?
B- Production
1-Quelles sont les matières premières
utilisées dans la production ? 2-Quelles sont les quantités de
chaque matière première ?
3-Quel est le coût de chaque matière première
?
4-Quel est le lieu de provenance des matières
premières ?
Burkina Faso Quelle région
Etranger Quel pays
5-Comment se fait l'approvisionnement en matière
première ?
Terrestre Aérien
6-A combien s'élève le coût de
l'approvisionnement des matières premières ? 7- Quelle est
l'énergie électrique employée ?
....
SONABEL Autre
8-Quelle est la quantité d'énergie consommée
par an ?
9-Quelle est sa valeur ?
10-D'où provient l'eau utilisée par la
société ?
ONEA Autre
11-Quelle est la quantité utilisée par an ? Et sa
valeur ? 12-Quelle est la valeur de votre consommation en
téléphone? 13-Quelle gamme de produit fabrique votre
société ?
50 cm3 50-74 cm3 75-124
cm3
+125 cm3
14-Quell est votre capacité de production
journalière/produit ?
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
50 cm3
|
|
|
|
|
|
|
|
50-74 cm3
|
|
|
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|
|
|
|
75-124
cm3
|
|
|
|
|
|
|
|
+125 cm3
|
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
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|
|
|
|
16-Quelle possibilité technique offrez vous pour obtenir
des produits de qualité ? C- Emploi/
Salaire
1-Quel est le nombre d'employés de votre
société ?. 2-Quelle est la répartition des
employés ?
Bureaux Manoeuvres .
Cadres .Fabrication
Nationaux Expatriés
Hommes Femmes
3-Quelle est la qualification du personnel ?
Bureaux Fabrication
Cadres Manoeuvres
4-Comment se fait le recrutement du personnel ?
5- quel est le montant total de salaire versé par an ?
6-Les employés à la fabrication ont-ils été
formés ?
Oui Non Si Oui par votre société
Personnellement
7-les employés à la fabrication
bénéficient-ils de formations périodiques ? 8-Quel est le
statut des employés ? Fonctionnaires Contractuels 9-Quelle est
l'évolution du nombre d'emploi au cours des dernières
années ?
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
employés
|
|
|
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|
|
|
|
cadres
|
|
|
|
|
|
|
|
bureaux
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|
|
|
|
|
|
|
fabrication
|
|
|
|
|
|
|
|
manoeuvre
|
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
|
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|
|
|
|
D- Commercialisation
1-Comment se compose votre clientèle ? 2-Quel est le prix
de vente par produit ?
Prix
50 cm3
|
|
50-74 cm3
|
75-124 cm3
|
+125 cm3
|
Total
|
3-Quelle est la quantité annuelle de
vente au cours des dernières années ?
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
50 cm3
|
|
|
|
|
|
|
|
50-74 cm3
|
|
|
|
|
|
|
|
75-124 cm3
|
|
|
|
|
|
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Total
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4-Quel est votre chiffre d'affaires et quelle fut son
évolution ?
5-Comment écoulez-vous vos produits ?
6-Quelle est la stratégie que vous avez
développé pour écouler vos produits ?
7-Quelle est votre circuit de distribution ? 8-Quelle est
l'étendue de votre marché ?
Local National International
9-Comment analysez- vous les rapports : Offre- prix
et Demande- offre- prix
10-Quelle est la situation financière de votre
société ?
11- Quels avantages/services offrez-vous après la vente de
vos produits ?
E- Concurrence
1-Quel avantage préférentiel accompagne la vente
de vos produits ?
2-Quelle sont la réputation et la popularité de
vos produits sur le marché ?
3-Qui sont vos principaux concurrents ?
4-Quelle analyse faites vous de la concurrence ?
5-Quelles sont les domaines dans lesquels vous
compétissez avec vos concurrents pour la conquête du marché
?
6-Quelle stratégie développez vous pour faire face
à la vos concurrents ?
7-Quelles sont les forces de votre société ?
8-Quelles conséquences entraîne cette concurrence
?
9-Quels sont les avantages et les inconvénients
qu'entraîne cette concurrence ? 10-Selon vous qu'est ce qui fausse la
concurrence ?
11-Quel est l'impact de la fraude sur la concurrence ?
12-Quelles recommandations pouvez vous faire pour une
concurrence loyale ?
F- Charges
1-Quel est le statut juridique de votre société,
2-Quelle est la législation favorable à votre
société ?
3-Bénéficiez vous de certains avantages fiscaux ?
Si oui lesquels ?
4-Etes vous satisfait de la politique fiscale,
5-Quelle est la valeur totale de taxes que vous reversez à
: *Etat
*Commune de Ouagadougou
6-Quelles réalisations avez-vous fait pour la commune de
Ouagadougou ?
7-Quels sont les problèmes que votre société
rencontre ?
QUESTIONNAIRE 2
(Revendeur)
1-Nom
2-Prénom
3-Age
4-Localisation
5-Depuis quelle année exercez vous ce métier ?
6-Avez-vous des agréments de vente, oui non
si oui de quelles sociétés
7-Quelle est la période propice de vente ?
8-Quelle est la quantité de vente annuelle de
vélomoteur ?
8-Quel est le prix d'achat des vélomoteurs et à
combien le revendez vous ? 9-Quel est votre chiffre d'affaires ?
10-Quel est le montant de taxe que vous reversez à la
commune de Ouagadougou ? 11-Selon vous quel est le vélomoteur
préféré et pourquoi ?
12-Quel est l'impact de la fraude dans votre métier ?
13-Quel type de vélomoteur écoulez vous ?
14-Comment analysez vous la concurrence dans le domaine ?
15-Quels problèmes rencontrés vous dans ce
métier ?
QUESTIONNAIRE 3
(Client)
1-Nom
2-Prénom
3-Age
4-Profession
5-Quel est votre moyen de déplacement le plus couramment
utilisé ?
6-Possedez vous un vélomoteur ?
7-Comment l'avez-vous acquis ?
Achat Don
8-Où l'avez-vous payé ?
9-Pourquoi avez-vous choisi ce vélomoteur ?
10-Avez-vous eu certains avantages à l'achat de votre
cyclomoteur ?
Si oui lesquels Casque Bon de révision
Assurance périodique Gadget
11-Utilisez vous couramment le casque ? Oui Non
Pourquoi
12-Quelle est la périodicité de la révision
pour votre vélomoteur ?
13-Dans quelle station vous prenez l'essence pour votre
vélomoteur ?
Pourquoi ?
14-Combien a coûté votre vélomoteur ?
15-Quelle appréciation faites vous du prix de vente de
votre cyclomoteur ? Abordable Excessif
16-Avez-vous été guidé dans votre choix :
oui Non
Si oui par Publicité
Promotion Autres
1 7-Etes vous satisfaits du choix de votre vélomoteur ?
18-Avez-vous confiance aux pièces de rechange que vous
achetez ?
19-Selon vous existe-il une concurrence dans le domaine des
vélomoteur ? Et comment est-elle perceptible ?
20-Que pensez vous de la qualité des pièces de
rechange ?
21-quelle analyse pouvez vous faire de cette concurrence ?
22-Avez-vous des recommandations à faire ?
QUESTIONNAIRE 4
(Acteur du secteur informel)
1-Nom
2-Prénom
3-Age
4-Profession mécanicien laveur de moto
Gérant de parking 5-Localisation de l'atelier
6-Etes vous en location Oui Non
Si Oui combien de francs
7-Quelle est votre recette journalière
8- Combien de personnes avez vous dans votre atelier
9-payez vous vos taxes Si oui combien annuellement
10-Quelle appréciation faites vous du coût des taxes
qui vous sont imposées
QUESTIONNAIRE 5
(Importateur)
1-Quelle est la date de création de votre
société ?
2-Où est elle localisée ?
3-Quel est l'effectif de votre société et sa
répartition ?
4-Quel est votre capital, et comment est il reparti ?
5-D'où importez vous vos vélomoteurs ?
Afrique Europe Asie
6-Quel type de vélomoteurs importez vous ? Comment
importez vous vos vélomoteurs ?
Terre Mer Air
7-Quelle est la quantité annuelle d'importation par type
de vélomoteur ?
8-Quel est le coût annuel d'importation par type de
vélomoteur ?
9-De quels avantages fiscaux bénéficiez vous ?
10-Quel est le prix de vente d'un vélomoteur ?
11-Quelle est l'étendue de votre marché ?
Local National International
12-Quelle est la valeur totale des taxes que vous reversez
à la commune de Ouagadougou ?
13-Quelle observation faites vous de la fraude et quel est son
impact sur votre société ? 14-Quelle observation faites vous de
la concurrence ?
15-Quelle stratégie développez vous pour faire face
à la concurrence ?
16-Une fois le vélomoteur importé, quel service
effectué vous avant de mettre le produit sur le marché ?
Guide d'entretien
Adressé aux responsables de la Commission
Nationale De la Concurrence et de la Consommation (C.N.C.C)
1-Date de création de votre institution ?
2- Quels sont vos objectifs ?
3-Recevez vous des plaintes, si oui de quel ordre ?
4-Quelles actions avez-vous entreprises pour les résoudre
?
5-Quelles difficultés rencontrez vous dans la
résolution des plaintes que vous recevez ? 6-Selon vous quels sont les
facteurs de développement de l'industrie au Burkina ?
7-Quel avis avez vous sur la concurrence d'une manière
générale et sur celle des les entreprise de montage de
vélomoteur en particulier ?
8-Quels sont les facteurs qui limitent la concurrence ?
9-Qu'est ce qui entrave la concurrence au niveau du domaine des
cyclomoteurs 10- Quelle recommandation avez-vous à faire ?
Guide d'entretien
Adressé aux responsables du Comité
Nationale
De Lutte contre la Fraude
1-Date de création de votre institution ?
2- Quels sont vos objectifs ?
3-Quelles sont les formes d'importation illégales ?
4-Qu'est ce que la fraude et quels sont les types de fraude ?
5-Quel est l'impact de la fraude de la concurrence ?
6-Quel est l'impact de la fraude sur la concurrence dans le
domaine des cyclomoteurs 7-Quelles sont les stratégies de lutte contre
la fraude ?
115 "Une société
épinglée"
«La CTI Central trading
international a trouvé des stratégies peu orthodoxes
pour "dribbler" COTECNA, la société de vérification des
importations. Elle a fait venir de la Chine populaire environ 3332
motocyclettes d'une valeur totale de 515 millions de F CFA sans se soumettre au
contrôle de cette structure. Pourtant, la réglementation en
vigueur l'oblige à passer par là. Elle aurait même
usé de manigances pour "minimiser ses frais de douane". Ses produits
sont, de ce fait, moins chers et donc prisés par les consommateurs. La
Coordination nationale de lutte contre la fraude est catégorique: de
telles pratiques sont "graves" et doivent, par conséquent, être
"sanctionnées". Car, même lorsque la douane a découvert le
pot aux roses et a décidé de relever les frais à payer, la
société aurait exprimé son désaccord. Selon la
Coordination nationale de lutte contre la fraude, toute marchandise "d'une
valeur de 300 000 F CFA au moins doit être soumise au contrôle de
COTECNA". Ce que la "Central trading international" n'a pas fait.
Selon nos informations, la société aurait
commandé 30 000 motocyclettes à une société
chinoise. Au regard de la quantité, la valeur d'achat de la moto aurait
été fixée à environ 70 000 F CFA. Mais les
investigations de la Coordination de lutte contre la fraude ont permis de
découvrir que cet argument avait du mal à s'inscrire dans le
champ de la vérité. Un opérateur chinois aurait même
déclaré qu'il fallait "être vraiment fou pour livrer
à ce prix des motos, quelle que soit la quantité
commandée. Aucun exportateur chinois n'acceptera de faire ça". En
tout cas, selon les "enquêtes minutieusement menées" par la
Coordination, CTI ne joue pas franc jeu. Et elle ne ménage pas ses mots
: "Si vous travaillez au Burkina Faso, vous devez vous soumettre à la
réglementation en vigueur. La "Central trading international" CTI OP ne
doit pas être au-dessus de la loi". Pour avoir enfreint les
règles, la société doit payer une somme de 103 millions de
F CFA à la Coordination de lutte contre la fraude, qui doit ensuite
reverser cet argent au Trésor public. Mais le problème, c'est que
CTI "affirme ne pas pouvoir ou vouloir payer cette somme". Sans pour autant
avoir apporté à la Coordination, dit-on, les preuves de son
éventuelle innocence. Et on susurre, dans le milieu des affaires, que
cette société bénéficie du "soutien de certaines
personnes influentes". Mais sur ce point, la Coordination nationale de lutte
contre la fraude est formelle : "Si elle refuse de s'exécuter, l'affaire
sera traduite en justice." Un autre dossier est en suspens : depuis 2003,
l'affaire OMA Senisot attend d'être jugée. Chef d'accusation :
motocyclettes importées sans être
déclarées»37
37 D'AFRICK Hervé. Journal LE PAYS N° 3786 du
12 janvier 2007, page 9.
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