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Le montage des deux roues motorisés à  Ouagadougou: Concurrence et perspectives

( Télécharger le fichier original )
par R Ulysse Emmanuel OUEDRAOGO
Université de Ouagadougou - Maà®trise 2008
  

Disponible en mode multipage

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1

MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE, SUPERIEUR

ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

*******************

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

**************

UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE

EN SCIENCES HUMAINES (UFR/SH)

**************

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE

(OPTION URBAINE)

 

MEMOIRE DE MAITRISE
THEME :

LE MONTAGE DES DEUX ROUES MOTORISEES
A OUAGADOUGOU : CONCURRENCE ET PERSPECTIVES

Présenté par Sous la direction de

OUEDRAOGO COMPAORE Georges

R. Ulysse Emmanuel Maître Assistant

2
DEDICACE

A ma Famille

A Wend-Yam Clarisse

A la mémoire de Papa Moussa OUATTARA

3
REMERCIEMENTS

Nos sincères remerciements s'adressent particulièrement au Docteur Georges COMPAORE, notre Directeur de mémoire qui, en dépit de ses diverses activités, n'a ménagé aucun effort pour diriger notre travail. Par sa pertinente méthode de travail, ses précieux conseils, sa patience et son sens élevé de la responsabilité, il nous a donné le goût du travail bien fait. Il nous a ainsi guidé sur la voie de l'excellence.

Nos remerciements vont également au corps enseignant du Département de Géographie de l'Université de OUAGADOUGOU, pour son dynamisme, sa compétence, pour la qualité de l'enseignement et pour les sacrifices consentis pour notre formation universitaire et ceci pour la vie professionnelle. Nous remercions en particulier le Professeur Tanga Pierre ZOUNGRANA, pour ses recommandations et ses multiples conseils.

Enfin, nous remercions tous les directeurs de services et toutes les personnes qui ont contribué à ce que le présent mémoire voit le jour.

Que tous ceux qui nous ont soutenus d'une façon ou d'une autre veuillent bien trouver dans ces lignes, l'expression de notre profonde gratitude.

Dédicace 02

Remerciements 03

Résumé 06

Liste des sigles et abréviations 07

Liste des Tableaux 08

Introduction 10

Problématique 11

Hypothèses 12

Objectifs 12

Méthodologie 13

Difficultés rencontrées 16

Définition de Quelques concepts 17

Première Partie : ATOUTS ET OPPORTUNITES AU 19
DEVELOPPEMENT DES ENTREPRISES DE MONTAGE DES DEUX

ROUES A MOTEUR A OUAGADOUGOU

Chapitre 1 : Ouagadougou, une agglomération dynamique 21

1.1- la situation géographique 21

1.2- La croissance urbaine de la ville de Ouagadougou 24

1.2-1-la croissance démographique 24

1.2-2-Les fonctions urbaines 26

1.2-3-Les activités socio-économiques 29

1.2-4-L'expansion urbaine 30

1.3-La naissance et l'évolution des entreprises de montage 31

1.3-1-l'historique de la création des entreprises de montage 31

1.3-2- Les entreprises montage de deux roues motorisées 32

1.3-2-1-La Société Industrielle du Faso (SIFA) 32

1.3-2-2- Les autres sociétés de montage de vélomoteurs à 34

Ouagadougou

Chapitre 2 : Le marché des deux roues motorisées 40

2.1-La législation sur la concurrence 40

2.2 Les facteurs favorables au marché des deux roues motorisées 43

2.2-1-Des transports collectifs inadaptés 43

2.2-2-Une diversité de consommateurs à Ouagadougou 45

2.2- Les productions des entreprises de montage de deux roues 48

motorisées

2.2-1-Les facteurs de productions 48

2.2-2-Importance de la production 52

Conclusion partielle 56

Deuxième partie : LES ASPECTS DE LA CONCURRENCE 57

Chapitre 3 La manifestation de la concurrence 59

3.1 Les institutions de régulation de la concurrence 59

3.2- Les stratégies de marketing et d'attraction de la clientèle 61

3.2-1-La publicité 61

3.2-2-Les ventes promotionnelles de vélomoteur 65

3.2-3- La diversité des marques des entreprises 67

3.2-4 Le sponsoring et la présentation du lieu de vente 68

3.3-Les stratégies d'écoulement des produits 70

3.3-1 La création des divers relais de vente 70

3.3-2-La fixation des prix 73

3.4-Les entreprises d'importation de vélomoteurs 75

Chapitre 4 : Les retombées de la concurrence entre les entreprises de 78

montage des deux roues à moteur

4.1- Les avantages liés à la concurrence 78

4.1-1 Le développement du secteur informel 78

4.1-1-1 Les artisans mécaniciens 79

4.1-1-2 Les laveurs de vélomoteurs 81

4.1-1-3 Les vendeurs de pièces détachées 82

4.1-1-4- Les gérants de parking 83

4.1-2- La création des sociétés d'hydrocarbures 85

4.1-3- La facilité de l'accès aux deux roues à moteur 87

4.2-Les limites à la concurrence 87

4.2-1-La fraude et contrefaçon massive 87

4.3- Les sanctions des pratiques anti-concurrentielles 89

4.4- Les conséquences de la concurrence 90

4.4-1- La mévente 90

4.4-2- Les accidents de la circulation routière 91

4.5-Perspectives 93

Conclusion partielle 95

Conclusion générale 96

Bibliographie 98

Annexes 102

RESUME

Le développement des entreprises de montage de deux roues à moteur dans la ville de Ouagadougou s'explique par plusieurs facteurs. On peut citer les facteurs géographiques, les facteurs industriels et le potentiel humain.

Le marché des deux roues à moteur est animé par la présence des produits des entreprises de montage que sont la SIFA, et les groupes MEGAMONDE, WATAM, DIACFA. On y trouve aussi les produits provenant de l'importation . Ces entreprises font le jeu de la concurrence et se partagent l'essentiel du marché relativement étroit des deux roues à moteur au Burkina Faso.

Sur le marché, il existe des vélomoteurs dotés de qualités techniques et esthétiques variées. La concurrence entre ces entreprises est rude. Elle repose sur les stratégies de marketing, les stratégies d'écoulement des produits.

Une telle situation entraîne une baisse du prix des deux roues à moteur, à cause de l'inondation du marché par une grande variété de vélomoteurs. Elle entraîne aussi une création d'activités économiques en amont ou en aval du marché. Cette concurrence est limitée par des facteurs comme la fraude, la contrefaçon, le coût des facteurs énergétiques.

La concurrence est importante pour toutes ces entreprises, car elle leur permet d'innover, de perfectionner leurs produits, et de générer des bénéfices.

Mots clés :

Burkina Faso - Ouagadougou -Entreprises de montage des deux roues- SIFA- WATAM -MEGAMONDE- DIACFA- Concurrence - Avantages et obstacles

7
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

B.N.S.P.M : Brigade Nationale des Sapeurs Pompiers Militaires C.C.V.A : Centre de Contrôle de Véhicules Automobiles C.N.L.F : Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude D.G.A : Direction Générale de l'Artisanat

D.G.D : Direction Générale des Douanes

D.G.D.I : Direction Générale du Développement Industriel D.G.I : Direction Générale des Impôts

D.G.T.T.M : Direction Générale des Transports Terrestres et Maritimes DIACFA : Diffusion Industrielle, Automobile et Commerciale du Faso DSGU : Direction des Statistiques et de la Gestion Urbaine

FESPACO : Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou I.N.S.D : Institut National de la Statistique et de la Démographie

O.M.S : Organisation Mondiale de la santé

O.N.E.A : Office National de l'Eau et de l'Assainissement O.NATEL : Office National des Télécommunications

R.G.P.H : Recensement Général de la Population et de l'Habitation SIFA : Société Industrielle du Faso

SONABEL : Société Nationale d'Electricité du Burkina WATAM: West African Trading and Manufacturing

LISTE DES TABLEAUX

Tableau N°1 : Les types de vélomoteurs produits par la DIACFA 36

Tableau N°2 : Les types de vélomoteurs produits par le groupe WATAM 38

Tableau N°3: Dépenses de quelques sociétés de montage de

cyclomoteur pour la diffusion de Spot à la Télévision Nationale du 64

Burkina. (De Octobre 2006 à Octobre 2007)

Tableau N°4 : le prix de vente des deux roues à moteur 74

Tableau N°5: Recettes moyennes des artisans mécaniciens 80

Tableau N°6: Imposition de taxe annuelle selon la recette journalière 84

LISTE DES FIGURES

Figure N°1 : Situation géographique de la province du Kadiogo et de la 22

ville de Ouagadougou

Figure N°2: Carte administrative de la ville de Ouagadougou 23

Figure N°3 : Pyramide des âges de la ville de Ouagadougou en 1996 25

Figure N°4 : Points de vente des vélomoteurs 28

Figure N°5 : Pays fournisseurs de vélomoteurs au Burkina Faso 51

LISTE DES PLANCHES PHOTOGRAPHQUES

Photographie N°1 : Les produits de la SIFA 33

Photographie N°2 : Les produits du groupe MEGAMONDE 35

Photographie N°3 : Les produits de la DIACFA 37

Photographie N°4 : Les produits de WATAM KAIZER 39

Photographie N°5 : Des utilisateurs de vélomoteurs 47

Photographie N°6 : la soudure et la peinture des béquilles 53

Photographie N°7 : l'assemblage des pièces d'un vélomoteur 53

Photographie N°8 : le contrôle du montage 54

Photographie N°9 : Une annonce publicitaire publiée dans un quotidien 62

Photographie N°10 : Des artisans mécaniciens 81

Photographie N°11 : Un laveur de vélomoteur au grand marché de 82

Ouagadougou

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique N°1 : Importations des pièces d'assemblage de vélomoteurs 48

Graphique N°2 : Evolution des importations des pièces d'assemblage de 49

vélomoteurs au Burkina Faso de 2003 à Juin 2007

Graphique N°3 : Production nationale de cyclomoteurs et motocyclettes 55

de 2001 à 2005

Graphique N°4 : Organigramme de l'écoulement d'un vélomoteur 72

Graphique N°5 : Accidents de la circulation routière en 2006 et 2007 92

Graphique N°6 : Evolution des accidents de la circulation et des décès. 93

De 1995 à 2006 dans la ville de Ouagadougou

INTRODUCTION

La recherche du gain ou du bénéfice a occupé, de tout temps, une place importante dans toute entreprise qu'elle soit industrielle, commerciale ou prestataire de services. L'accroissement du profit qui est indispensable à la survie, au développement économique et durable de l'entreprise se traduit généralement par une évolution positive de son chiffre d'affaires, gage d'une croissance stable et harmonieuse.

De par le monde, les objectifs des entreprises évoluant sur des marchés de monopole ou sur des marchés fortement concurrencés ont toujours été les mêmes, à savoir : faire des profits, gagner de l'argent, produire un excédent de trésorerie, maximiser l'utilité sociale, innover pour conquérir ou pour survivre ; en d'autres termes, améliorer la situation de l'entreprise. Pour ce faire, elles doivent planifier et mettre en oeuvre un ensemble de politiques de tarification, de communication et de distribution de leurs produits et faire des options stratégiques.

Les entreprises de montage des deux roues motorisées constituées essentiellement par la Société Industrielle du Faso (SIFA), la Société Industrielle de Montage de Motocyclettes -MEGAMONDE (MEGAMONDE SA), le groupe West African Trading And Manufacturing (WATAM) et le groupe Diffusion Industrielle, Automobile et Commerciale du Faso DIACFA-industrie sur lesquelles portera cette étude sont spécialisées dans le montage et la commercialisation des cylindrées de 50 Cm3 à 125 Cm3 .Elles approvisionnent tant le marché local que national de leurs produits. Elles vivent dans un environnement concurrentiel et sont confrontées à des problèmes économiques et techniques.

En effet, depuis quelques années l'industrie des deux roues à moteur a enregistré un dynamisme considérable avec une multitude de produits sur le marché. Afin d'apporter une contribution significative à l'analyse de la vie des entreprises de montage des deux roues à moteur localisées dans la ville de Ouagadougou, et pour mieux cerner les impacts socio économiques liés à leurs créations, et à la compétition entre elles, il est apparu nécessaire d'orienter cette étude sur le thème : « Le montage des deux roues motorisées à Ouagadougou : Concurrence et perspectives »

1. Problématique

Une entreprise est une structure économique et sociale dont la vie dépend de chacune de ses composantes fonctionnelles. Une gestion mal menée de ces dernières peut entraîner une baisse du rendement ou des performances et peut même conduire l'entreprise à la faillite. De ce fait, il s'avère alors nécessaire qu'une gestion saine, efficace et efficiente de toutes les fonctions de l'entreprise soient assurées afin de lui permettre d'atteindre les objectifs qu'elle s'est assignée. Parmi les fonctions de première importance dans la vie d'une entreprise industrielle et commerciale, figure en bonne place la fonction Marketing car une fois la production terminée, celle-ci doit trouver un marché sur lequel elle écoule ses produits.

Avec la mondialisation, toutes les entreprises font face à certaines difficultés telles la fraude, l'étroitesse du marché et la concurrence. La concurrence se définit comme une forme de compétition entre les opérateurs qui se partagent un marché selon des règles édictées de façon générale comme la rencontre de l'offre et de la demande. Elle repose sur l'autonomie de décision des opérateurs économiques; l'absence de barrière à l'entrée sur le marché de nouveaux concurrents.

Pour exister dans un environnement concurrentiel, les entreprises que sont la Société Industrielle de Montage de Motocyclettes MEGAMONDE (MEGAMONDE SA), le groupe West African Trading And Manufacturing (WATAM), le groupe DIACFA-industrie et la Société Industrielle du Faso (SIFA), doivent satisfaire leurs clients et générer un profit ou un bénéfice, c'est à dire un chiffre d'affaires supérieur à la somme de ses coûts de production et de fonctionnement (salaires et charges, achats, frais de conditionnement, amortissements des investissements, impôts et taxes, etc.)

La concurrence entre ces entreprises repose sur la marque utilisée, le prix et la qualité des vélomoteurs, les spots publicitaires, le sponsoring, les boutiques de vente de engins motorisés et les ventes promotionnelles. La compétition entre ces entreprises a entraîné aussi une baisse du prix des vélomoteurs, une diversité de plusieurs vélomoteurs sur le marché, une création d'activités économiques en amont ou en aval du marché des deux roues à moteur. L'analyse de la concurrence vise donc à déterminer les méthodes et pratiques adoptées par chaque entreprise pour satisfaire la clientèle et générer un bénéfice. Elle a pour but d'étudier aussi les impacts socio économiques qui découlent de la création de ces entreprises.

L'intérêt de cette étude réside, non seulement dans son actualité et sa pertinence, mais aussi et surtout dans l'éclairage qu'elle apporte dans un secteur éminemment porteur de l'économie burkinabé. Ce constat suscite quelques interrogations :

-Quelle est la contribution des entreprises de montage des deux roues à moteur au développement socio-économique du Burkina Faso ?

- Quelle sont les facteurs favorables à la concurrence ?

-Quelles sont les raisons qui justifient la création de ces entreprises au Burkina Faso ?

2-Hypothèses de travail

Nous formulons l'hypothèse principale selon laquelle, la concurrence repose sur la qualité, la publicité et la différence de prix. De cette hypothèse principale découlent trois hypothèses spécifiques :

- l'industrie des deux roues à moteur est encore embryonnaire au Burkina Faso

- l'accroissement du nombre des entreprises de montage des deux roues à moteur stimule la concurrence

- cette concurrence occasionne la présence de plusieurs produits sur le marché et est limitée par la fraude, la contrefaçon.

3- Objectifs

Ce travail a pour objectif d'analyser les aspects de la concurrence entre les entreprises de montage des deux roues à moteur à Ouagadougou.

Pour ce faire trois objectifs spécifiques ont été énoncés :

- inventorier et répertorier les entreprises de montage des deux roues à moteur à Ouagadougou

- déterminer les facteurs favorables à la concurrence,

-analyser les avantages de cette concurrence et les obstacles à cette concurrence.

4- Méthodologie

Notre approche méthodologique s'articule autour de trois parties : d'abord la recherche documentaire, ensuite les travaux de terrain puis l'échantillonnage et enfin le traitement et l'analyse des données.

4-1 La revue documentaire

Elle a consisté au choix et à la lecture d'ouvrages généraux, de mémoires, de rapports et d'articles se rapportant à notre thème. Cette recherche a été effectuée aussi bien dans les bibliothèques universitaires (Bibliothèque Centrale Universitaire (BUC), Bibliothèque scientifique) que dans les centres de documentation de certains instituts et services (Bibliothèque du Centre d'Information sur la Recherche et le Développement (CIRD), la bibliothèque du C.N.R.S.T, les centres de documentation de la D.G.D.I ; de la D.G.C). De même elle nous a conduit à naviguer sur le Net en vue de tirer le maximum de données. En somme elle nous a permis de réunir un certain nombre de documents, d'informations relatives à notre thème.

Plusieurs auteurs se sont intéressés à l'étude de la concurrence entre les entreprises. Ainsi, certains d'entre eux ont porté leurs études sur les textes règlementant la concurrence, l'état de la concurrence dans un domaine spécifique, et les stratégies pour faire face au jeu de la concurrence. Nous pouvons citer : La Commission Nationale de la Concurrence et de la Consommation (C.N.C.C, mai 2006), qui propose un recueil sur le droit de la concurrence et de la publicité au Burkina Faso. Ensuite PORTER M. (Octobre 1983), qui présente un ensemble complet de techniques d'analyse du secteur de l'activité industriel et du comportement des concurrents. Il propose aussi des stratégies pour faire face au jeu de la concurrence. En plus, TAO A. (2003), qui fait une analyse sur la multiplication des entreprises de montage depuis l'an 2000 au Burkina Faso. Il présente l'état de la concurrence dans le secteur des deux roues motorisées. Il analyse enfin les contraintes liées à la création de ces entreprises. Enfin, nous avons NANA A et Al (1993), qui à travers leur étude, montre l'état de l'industrie burkinabé face à la concurrence internationale. Ils présentent les difficultés que rencontrent quelques entreprises manufacturières. Ils font des recommandations pour un secteur économique performant.

D'autres auteurs au contraire, se sont intéressés aux stratégies de marketing développées par les entreprises du Burkina pour faire face à la concurrence et aux obstacles à la concurrence. C'est le cas de :

OUEDRAOGO K. (1990), qui pour sa part apporte une contribution à l'étude sur l'écoulement des produits de la SIFA. A travers son étude, li décrit les stratégies de marketing et les circuits de relais que cette entreprise de montage emploie pour écouler ses produits. Ensuite SIDIANE O (1988), fait une étude sur les stratégies de marketings employées par les entreprises de montage de vélomoteurs pour écouler leurs produits. Dans cette étude, il analyse aussi les comportements des consommateurs face à ces stratégies. Enfin SAWADOGO V. (2006), à travers son article, montre l'état de la fraude dans le secteur des deux roues motorisées. Il émet des inquiétudes sur les éventuels fautifs, les accusations dans ce secteur, et la survie de cette activité économique.

A travers cette recherche documentaire, nous avons pu nous imprégner des questions traitées ou occultées sur la concurrence en général et celles du marché des vélomoteurs en particulier. C'est ainsi que nous avons pu nous rendre compte que notre thème n'a pas fait l'objet de beaucoup d'écrits. En effet, les études qui l'ont abordé se sont contentées de traiter des sujets relatifs aux capacités de production et d'écoulement des entreprises de montage des vélomoteurs, aux stratégies de marketing pour accroître la représentativité des entreprises de montage de deux roues à moteur ainsi qu'au rendement de ces sociétés. Les résultats de cette recherche documentaire ont permis d'établir notre bibliographie et d'élargir le champ de la compréhension sur la question.

4-2- La collecte des données

-Le cadre spatial

L'étude a été menée dans la ville de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso.
A la faveur de son rôle de capitale politique, administrative, celle ci a bénéficié de diverses
infrastructures et d'un potentiel humain important. Elle est le pôle démographique le plus
élevé du pays avec une population de 1 181 702 habitants1. Mais plus que le statut de

1 Données provisoires R.G.P.H, 2006

capitale, c'est la croissance spatiale et démographique, la concentration des entreprises individuelles, et la présence du quasi totalité des industries de vélomoteurs qui nous ont guidés dans le choix de ce site.

-L'échantillonnage démographique

Pour la collecte des données, les interlocuteurs ont été repartis en plusieurs groupes en fonction du niveau d'implication dans la gestion des activités de montage et de commercialisation des vélomoteurs. Nous nous sommes intéressés aux responsables des entreprises de montage de vélomoteurs. Aussi, nous avons administré des questionnaires à certains acteurs du secteur informel. Ces acteurs, pour la plupart en situation de concurrence, sont les artisans mécaniciens, les gérants de parkings, les laveurs de vélomoteurs, les revendeurs des vélomoteurs et les importateurs de vélomoteurs. Enfin nous avons administré un questionnaire à certains clients.

Le premier groupe concerne les responsables des entreprises de montage des vélomoteurs. Notre échantillon a concerné les quatre responsables d'entreprises (SIFA, WATAM, MEGAMONDE, DIACFA) étant donné que certaines sociétés enregistrées à la chambre de commerce du Burkina ont cessé leurs activités de montage de vélomoteurs ou se sont orientées vers d'autres secteurs d'activités.

Le second groupe concerne 25 artisans mécaniciens, 25 gérants de parkings, 10 laveurs de vélomoteurs, 30 revendeurs des vélomoteurs et 25 importateurs de vélomoteurs.

Le troisième groupe concerne 250 clients repartis comme suit: 50 élèves et étudiants, 75 agents de la fonction publique et 125 acteurs du secteur informel.

Les entretiens ont concerné les responsables de structures spécifiques comme la Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude (C.N.L.F), la Commission Nationale de la Concurrence et de la Consommation (C.N.C.C.)

Tout cela nous a permis de réunir le maximum de données nécessaires à la rédaction du mémoire.

4-3- Le traitement et l'analyse des données

Les données collectées ont fait l'objet d'un dépouillement manuel. Aussi, l'outil informatique nous a été d'un grand apport. Le logiciel de base Microsoft Word fut utilisé pour la saisie et le traitement de texte, Excel pour les graphiques et tableaux. ArcView GIS 3.1a et 3.2a pour les cartes.

Ainsi, ce mémoire comprend quatre chapitres regroupés en deux grandes parties. La première porte sur les facteurs propices au développement industriel à Ouagadougou et sur les entreprises de montage des deux roues à moteur. La seconde partie, quant à elle s'intéresse à la concurrence entre les entreprises de montage des deux roues à moteur, et aux retombées économiques et sociales que ces entreprises occasionnent.

5. Difficultés rencontrées

Au cours de cette étude, nous avons été confrontés à certaines difficultés. En plus du manque et de l'inaccessibilité des documents écrits, il nous faut ajouter la réticence de certains acteurs pour donner des réponses à nos questions. C'est le cas de certains revendeurs, importateurs de vélomoteurs qui nous soupçonnaient d'être des agents des impôts. De plus il faut noter la rétention d'informations jugées confidentielles par les responsables des entreprises de montage de vélomoteurs.

Enfin, la faiblesse de nos moyens financiers nous a imposé le choix d'un

échantillon relativement modeste.

6-Définition de concepts

L'étude de la concurrence entre les entreprises de montage des deux roues motorisées fait appel à un certain nombre de terminologies qui se doivent d'être définies. Ainsi nous avons :

Bicyclette : véhicule à deux roues d'égal diamètre, dont la roue arrière est actionnée par un système de pédales agissant sur une chaîne.

Concurrence : elle se définit comme une forme de compétition entre les opérateurs qui se partagent un marché selon des règles édictées de façon générale comme la rencontre de l'offre et de la demande. Elle repose sur : l'autonomie de décision des opérateurs économiques; l'absence de barrière à l'entrée sur le marché de nouveaux concurrents.

Sous l'angle économique, la concurrence apparaît comme un mécanisme permettant, sur un marché déterminé, la formation des prix par le simple jeu de l'offre et de la demande émanant de vendeurs isolés les uns des autres. Elle est considérée comme parfaite, lorsque le commerçant (industriel) peut s'approvisionner librement chez les fournisseurs de son choix, obtenir de ces derniers des conditions identiques à celles consenties à ses concurrents et déterminer librement ses propres conditions de vente.

Cycle : Nom générique des véhicules à deux roues comme la bicyclette, le vélomoteur, le cyclomoteur, ou à trois roues comme le tricycle. Il désigne dans la réalité tout véhicule à deux ou trois roues mû par des pieds sur des pédales.

Cyclomoteur : Véhicule à deux roues pourvu d'un moteur d'un cylindre maximal de 50 cm3 et dont la vitesse ne dépasse pas 45km/h.

Vélomoteur : Motocyclette légère d'une cylindrée comprise entre 50 et 125 cm3.

Motocyclette : Véhicule à deux roues actionné par un moteur à explosion de plus de 125 cm3

Facteurs fixes : Il s'agit des facteurs dont la quantité ne peut être modifié lorsque les conditions du marché indiquent qu'une variation immédiate de la production est souhaitable. En d'autres termes, il s'agit du terrain, des bâtiments, du matériel de

transport, des outillages et meubles de bureau, des installations, etc.

Facteur variable : Un facteur est dit variable lorsqu'on peut modifier la quantité presque immédiatement pour répondre à des variations souhaitables de production. Il s'agit donc des matières premières finies ou semi finies et des services du travail

Société Anonyme : une société à capital, dans laquelle les associés ne sont responsables des dettes sociales qu'à concurrence de leurs apports. Toute personne peut faire partie de la société. Elle ne se différencie de la Société à Responsabilité Limitée (S.A.R.L) que par le volume des capitaux.

Secteur Informel : ensemble des unités de productions dépourvues de numéro d'identification fiscal et/ou de comptabilité écrite officielle.

Première partie

ATOUTS ET OPPORTUNITES AU DEVELOPPEMENT DES ENTREPRISES DE MONTAGE DES DEUX ROUES A MOTEUR A OUAGADOUGOU

L'importance de la ville de Ouagadougou se traduit non seulement par son poids démographique mais aussi par el dynamisme des activités économiques. L'activité industrielle et spécifiquement celle du montage des deux roues à moteur est très développée dans cette cité. Le dynamisme des entreprises de montage de deux roues à moteur s'explique par un certain nombre de facteurs non moins négligeables.

Cette première partie, à travers ces deux chapitres, se consacre à une étude sur la ville de Ouagadougou et au marché des deux roues motorisées. Ainsi, dans le chapitre premier, nous localiserons la ville puis nous traiterons de l'accroissement spatial et démographique. Ensuite nous donnerons l'historique de la création des entreprises de montage. Le chapitre second quant à lui s'intéresse à la législation sur la concurrence, aux facteurs favorables au marché des deux roues motorisées et aux produits des différentes sociétés.

Chapitre 1 : Ouagadougou, une agglomération dynamique

La ville de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso est le centre industriel le plus développé du pays. Elle concentre en effet la majorité des unités industrielles et se présente comme le second centre économique du Burkina Faso après la ville de Bobo- Dioulasso.

1.1-La situation géographique

La commune de Ouagadougou couvre une superficie de 37 950 hectares2 et se situe au centre de la province du Kadiogo dont elle est le chef lieu. La province est limitée au nord-est et au nord-ouest par la province de l'Oubritenga et au sud-ouest par la province du Bazega. La ville de Ouagadougou est aussi la capitale de la région du Centre qui concentre le plus fort taux d'urbanisation du Burkina soit 77,5%.

La ville de Ouagadougou compte 30 secteurs communaux et 17 villages. La situation géographique est présentée dans la figure N°1. Ouagadougou appartient à la zone climatique soudano sahélienne, marquée par une pluviométrie moyenne de 750 mm d'eau recueillie par an. La saison sèche commence à partir d'octobre jusqu'en mai. De novembre à février, Ouagadougou est sous l'influence d'un régime de vent appelé l'harmattan, vent sec venant du nord nord-est.

Fondé au 11ème siècle par les Nyonyosé, Ouagadougou a joué le rôle de capitale du Burkina depuis le début de l'emprise Mossi et ce, jusqu'à nos jours.

Devenue la résidence du Mogho Naba en 1461, Ouagadougou présentait l'aspect d'une simple bourgade, formée d'habitat éparpillé en petits groupements, sur un rayon de plus de huit kilomètres autour du palais du Mogho Naba.

La colonisation du Burkina Faso en 1896, s'est faite avec l'installation d'un poste militaire puis de l'administration de la colonie de Haute Volta, créée en 1919. Elle s'est accompagnée par l'implantation de fonctions supérieures de l'administration et d'équipements. Ouagadougou, devient ainsi un lieu d'attraction exercée par les occasions d'emploi.

2 Direction Générale de L'Urbanisme, 2002

Figure 1 : Situation Géographique de la province du Kadiogo et de la

ville de Ouagadougou

Aujourd'hui la métamorphose que la ville de Ouagadougou connaît lui donne un

visage moderne. Cette modernisation est partie du marché central " Rood Woko " autour duquel se trouvent les immeubles et autres édifices qui abritent les commerces, les services et les lieux de distractions.

Aux quatre coins de la ville, à l'initiative du président Thomas SANKARA se dressent des cités : les cités An II, An III, et An IV ; des cités SOCOGIB ; la cité de l'Avenir ; la cité 1200 logements ; la cité Songtaaba etc... " Ouaga 2000 " est une cité récente à architectures diverses et futuristes. Ouagadougou a une végétation relativement dense. Une forêt classée s'étend sur une grande partie de la ville. Trois petits barrages donnent à la ville son charme.

Figure 2 : Carte administrative de la Ville de Ouagadougou

1.2- La croissance urbaine de la ville de Ouagadougou

L'accroissement démographique et la spéculation foncière et immobilière sont les causes de l'extension anarchique pour la plus part des villes africaines. Les pouvoirs publics sont contraints dans al gestion administrative de tenir compte de cet accroissement spatial et démographique.

1.2-1- la croissance démographique

La ville de Ouagadougou se distingue des autres centres urbains du Burkina Faso par sa population. Cette population a sensiblement évolué passant de 59 126 habitants en 1960 à 709 736 habitants en 1996. De nos jours la population de la ville est estimée à 1 181.702 habitants (RGPH 2006).

L'observation par grands groupes d'âge montre que la population de la ville de Ouagadougou en 1996 était jeune (figure N°3). En effet, les moins de 20 ans représentaient 39% des habitants, tandis que 3% avaient plus de 60 ans.

Cette jeunesse de la population s'explique par une croissance naturelle soutenue, accentuée par une forte immigration. La ville de Ouagadougou se distingue aussi par son taux élevé d'actifs. Elle comptait respectivement en 2003 et en 2005, 58 % et 60% d'actifs ; (I.N.S.D, 2007).

Cette concentration de la population constitue une main d'oeuvre pour les industries et pour les activités du secteur informel. Les informations obtenues à partir de nos enquêtes montrent que cette main d'oeuvre est moins qualifiée et est le plus souvent utilisée par les entreprises de montage des deux roues à moteur comme des ouvriers dans la chaîne de montage. Cette concentration de la population à majorité jeune apparaît aussi comme la frange principale des consommateurs des produits des entreprises de montage de vélomoteurs. Elle utilise en effet les deux roues motorisées de ces sociétés pour leurs besoins de déplacement. Cette concentration de jeunes dans la ville de Ouagadougou permet ainsi l'écoulement des produits des acteurs du marché des vélomoteurs. Ainsi le marché des vélomoteurs évolue étroitement avec la croissance démographique et la présence des jeunes. Le choix dans cette catégorie varie en fonction de l'âge, du lieu de résidence, et de l'activité économique pratiquée.

1.2-2- Les fonctions urbaines

Ouagadougou est le centre du pouvoir politique et administratif du pays. Elle concentre en effet l'essentiel des services administratifs et la totalité des ministères. Elle est le siège de l'administration centrale. Toutes les décisions politiques et administratives y sont prises et communiquées aux autres centres urbains. La fonction de responsabilité est engendrée par la multiplication des services et quartiers d'affaires, où s'accumulent bureaux, sièges sociaux des entreprises industrielles et commerciales, et des établissements financiers, etc.

Ensuite, elle exerce un rôle culturel fondamental en regroupant un nombre considérable d'établissements scolaires et une vingtaine d'établissements universitaires3. Elle concentre les plus grands centres de santé et aussi les équipements artistiques et culturels. On y trouve par exemple les musées, les maisons de la culture, les centres de loisirs. L'administration concentre dans la ville un effectif important d'agents qui consomment les produits des entreprises de montage des vélomoteurs et contribuent ainsi à entretenir la concurrence.

L'industrie et le commerce engendrent essentiellement des flux monétaires. L'industrie reste un facteur important dans la croissance urbaine. Elle favorise des déplacements de populations en provenance de l'intérieur du pays à la quête d'un emploi rémunéré. La délocalisation de certaines industries jadis installées à Bobo Dioulasso au profit de Ouagadougou a fait de la ville un principal pôle industriel du pays. Les zones industrielles de Kossodo et de Gounghin sont les sièges de plusieurs usines de transformation : brasseries, assemblage de cycles et fabriques diverses.

En ce qui concerne le commerce, la ville de Ouagadougou est un centre de regroupement et d'éclatement des grands flux de marchandises à destination des provinces. Enorme marché de consommation, la ville importe des quantités massives de denrées agricoles, de produits de l'élevage, de produits énergétiques, et de matériaux de construction. Elle est aussi un marché florissant pour les deux roues surtout motorisées. La commercialisation des deux roues motorisées contribue au renforcement de l'économie du pays et singulièrement de al commune. De nos jours la commercialisation des

3 Faso Emploi, N°06 du 05 Septembre au 05 Octobre 2008

27
vélomoteurs (50 000 engins / an)4 est si important que l'Etat et la commune ont aménagé

des espaces spécifiques pour l'écoulement des vélomoteurs. Il s'agit du marché des cycles ou "théâtre populaire" situé au secteur 7 de la vile de Ouagadougou. Dans ce marché on trouve plusieurs types de vélomoteurs en fonction de la cylindrée ou de la qualité. On y trouve aussi des pièces détachées de vélomoteurs et autres pièces de seconde qualité pour ceux qui ne disposent pas de revenus financiers importants. A côté de ce marché, on retrouve dans la ville plusieurs points de vente, où les clients peuvent acheter les engins de leur choix. Ces différents points de ventes sont représentés sur la figure n°4. La fonction commerciale apparaît comme une des activités les plus enrichissantes qui soit.

29

La fonction de transport symbolise la vitalité de l'économie de la ville de Ouagadougou. Elle se traduit par des migrations alternantes de travail, des flux de déplacements à l'intérieur de la ville, et un trafic de plus en plus dense avec un taux élevé des deux roues motorisées. Cete fonction contribue souvent à créer d'autres centres périphériques.

1.2-3-Les activités socio-économiques

Les activités économiques dans la ville de Ouagadougou, caractérisées par trois grands systèmes de production, sont essentiellement marquées par une prédominance du secteur informel :5

Il y a le système économique moderne, présentant un bon niveau d'équipement avec un personnel relativement qualifié et le salariat comme mode de rémunération.

Ensuite nous avons le système économique informel, marqué par une instabilité. C'est un système de subsistance relevant de la petite production marchande et utilisant parfois le travail salarié et non salarié. Le commerce traditionnel est fortement pratiqué et est localisé autour des marchés, le long des principales voies de circulation, dans les quartiers sous forme de points de vente.

Enfin il y a le système économique traditionnel qui est, quant à lui caractérisé par le travail familial. Ce système est encore dominant eu égard au nombre de personnes qui en vivent.

L'activité économique dans la ville est dominée par le secteur tertiaire constitué des services marchands que sont le commerce et les banques, les bars restaurants et hôtels, le transport et des services non marchands qui concernent esentiellement l'administration.

Le secteur secondaire est principalement représenté dans la capitale par l'industrie et l'artisanat. Plusieurs activités industrielles sont pratiquées dans les zones industrielles de Kossodo et de Gounghin. En 2003, on dénombrait 63 industries extractives, 4 industries de montage des deux roues à moteur et 320 industries manufacturières.6 L'artisanat fait partie de la micro-entreprise et est important dans l'économie du pays et singulièrement de la commune de Ouagadougou. L'artisanat présente deux variantes à savoir l'artisanat de service et l'artisanat d'art.

5 Commune de Ouagadougou. Ville carrefour dans une dynamique de développement urbain durable 2004, pages 136- 139

6 Ibidem

Dans la ville de Ouagadougou, certaines activités rurales sont toujours pratiquées. Il s'agit notamment de l'agriculture, l'élevage, le maraîchage, la sylviculture, etc. Ces activités sont menées par beaucoup de personnes.

La pratique de ces différentes activités est génératrice de revenus. Ainsi, dans la ville de Ouagadougou, il y a une possibilité d'obtenir de l'argent. En effet, 68% des consommateurs que nous avons enquêtés ont un revenu mensuel supérieur à 50 000 F CFA. Tandis que 32% vivent avec un revenu mensuel inférieur à ce même montant. .

Même si les revenus sont modestes, ils permettent aux habitants d'améliorer leurs conditions de vie. Après les besoins en logement et en restauration, les citadins s'intéressent aux besoins de déplacement. Il y a un passage de la marche à pied à la bicyclette, de la bicyclette au vélomoteur puis du vélomoteur à la voiture. Le passage à ces différentes étapes nécessite une épargne d'argent pendant une période donnée et se matérialise par l'achat de la bicyclette, du vélomoteur et enfin de l'automobile.

La voiture n'étant pas accessible à tous, une grande partie de la population se contente du vélomoteur. Ce moyen de déplacement est plus commode et rapide que la bicyclette.

1.2-4-L'expansion urbaine

Sur le plan spatial, l'extension de l'espace a évolué de pair avec la croissance démographique. Selon la Direction générale de l'urbanisme, elle est passée de 2000 hectares en 1957 à 37 950 hectares en 2002. En 45 ans l'espace urbain de Ouagadougou s'est multiplié par 18, soit une augmentation moyenne annuele de 799 hectares. L'extension de la ville s'est faite d'une manière accélérée et anarchique. De 1960 à 1980, pendant que les pouvoirs publics, par des efforts de lotissement, aménageaient 1040 hectares de terrain, les quartiers spontanés (non lotis) occupaient anarchiquement sans aucun contrôle de l'administration, 4200 hectares.

31
ajouter la faiblesse de revenu d'une grande partie de la population qui, ne pouvant pas

accéder aux terrains aménagés à cause du coût élevé, préfère acquérir une portion de terre non aménagée pour se loger.

Cette prolifération de quartiers spontanés a conduit à une extension peu maîtrisée de l'espace urbain. Elle a pour conséquence l'éloignement des zones d'activités et de production, posant avec acuité le problème de déplacement dans la ville de Ouagadougou. Ce problème pourrait se résoudre avec les produits des différentes entreprises de montage de vélomoteurs.

1.3-Naissance et évolution des entreprises de montage

Les premières unités de montage de vélomoteurs ont vu le jour à partir de 1963. Elles étaient dirigées par des européens. Comment a été donc l'évolution dans ce secteur spécifique des deux roues motorisées ?

1.3-1-L'historique de la création des entreprises de montage

Des sociétés à capitaux marseillais se sont implantées dans les centres de Bobo- Dioulasso et de Banfora avant 1960. Elles approvisionnaient le marché par des importations de produits français et allemands. Il s'agit de la Compagnie Française d'Afrique Occidentale (CFAO) et de la Société Commerciale et Industrielle de la Côte d'Afrique (CICA). A celles-ci, peut s'ajouter le Comptoir de l'Automobile, du Matériel Industriel, du Cycle et de l'Outillage (CAMICO) fondée en 1950 par le négociant Français Hilarion Angles. Cette entreprise se chargeait du montage de cycles et cyclomoteurs de marque MOTOBECANE.7

En 1963 et 1971, nous avons assisté aux créations successives de l'Industrie Voltaïque du Cycle (IVOLCY) et de la Société Voltaïque du Crédit Automobile. Elles deviendront respectivement à partir de 1984 la Société Industrielle du Faso (SIFA), avec pour objectif le montage de cycles et cyclomoteurs de marque Peugeot et la Société Burkinabé de Crédit Automobile (SOBCA) avec pour objectif l'octroie des crédits pour l'acquisition des deux roues et des automobiles. En 1974, nous aurons la création de la SAP-OLYMPIC (Société Africaine de Pneumatique), chargée de la fabrication et de la

7 BAMAS S (1995), Deux roues et transports collectifs à Ouagadougou. Thèse de Doctorat.

distribution des pneumatiques pour cycles et cyclomoteurs.

En 1976, la Compagnie de Distribution Automobile et de Matériel (CODIAM) vit le jour. Elle avait pour objectif de la vente des véhicules de marque CITROEN et du montage des motocyclettes de marque YAMAHA. Enfin en 1980, la Société des Artisans Voltaïques des Cycles et Cyclomoteurs (SAVCC) vit le jour et deviendra 5 ans plus tard la Société Artisanale de Manufacture du Faso (SAMFA). Elle commercialisait les pièces de rechange pour cycles et faisait aussi le montage des cyclomoteurs.8

1.3-2-Les entreprises de montage des deux roues motorisées

Une entreprise de montage est une société qui ne fabrique pas d'engins. Elle monte les engins à partir des pièces fabriquées au Burkina Faso ou à l'étranger. En plus de l'assemblage, elle fait des points de soudure, la peinture, l' « habillage esthétique » et la pose de la marque. Au Burkina Faso, il existe quatre entreprises de montage de vélomoteurs.

1.3-2-1-La Société Industrielle du Faso (SIFA)

La position de ville économique a permis à Bobo-Dioulasso d'abriter au début de l'indépendance, les unités industrielles du pays. C'est ainsi que le siège sociale de la Société Industrielle du Faso (SIFA), ex IVOLCY (Industrie Voltaïque du Cycle) est une société anonyme créée en 1963 s'y trouve. A l'origine, elle avait pour objectif de fournir des moyens de déplacement (bicyclettes et cyclomoteurs) aux expatriés travaillant dans les plantations des pays voisins9. De nos jours la SIFA se présente comme une industrie de montage de plusieurs types de vélomoteurs, de bicyclettes et de fabrication de pièces détachées.

En 2007, le capital de la SIFA était de 822 millions de F CFA repartie comme suit : CFAO : 53%, Burkina Moto : 20%, Etat burkinabé : 17 %, Particuliers : 4%. Elle emploie de nos jours 106 personnes dont seulement 06 femmes.10L'usine de montage de la SIFA

8BAMAS S (1995), Deux roues et transports collectifs à Ouagadougou. Thèse de Doctorat.

9 Source : Direction Commerciale de la SIFA

10 Ibidem

est localisée à Bobo-Dioulasso. Dans la ville de Ouagadougou, nous avons l'agence commerciale située dans la zone industrielle de Gounghin au secteur 9.

L'usine reçoit les matières premières et les pièces d'assemblage du Japon, pour la marque YAMAHA et SUZUKI, et de la France pour les pièces de la marque PEUGEOT. De nos jours, les productions de la SIFA ne concernent uniquement que les produits de la marque PEUGEOT. Les vélomoteurs de marques YAMAHA et SUZUKI sont de nos jours montés par le groupe CFAO. Depuis 5 ans, elle produit 23 000 vélomoteurs par an. Cette production regroupe plusieurs types d'engins, on retrouve ainsi la P50E, la P50 Junior, la NINJA, la DELTA, la GALAXY. Elle détient le monopole de ce type de cylindrée. Elle vient de lancer récemment ses derniers produits, la CHARMIDE et la SUPRA X pour compétir convenablement avec les autres entreprises nouvellement crées et qui ne montent surtout que des vélomoteurs de 110 et 125 cm3

Pour améliorer son image de marque, la SIFA, s'investit dans la sécurité routière. Ainsi, elle sponsorise une émission télévisuelle intitulée « la sécurité routière », diffusée sur la chaîne Canal 3.

Photographie N° 1 : Les produits de la SIFA

A : Un Cyclomoteur P 50 Junior B : Un Vélomoteur Charmide

SIFA, Décembre 2007

Les clichés ci-dessus présentent quelques produits de la SIFA. Nous avons les cyclomoteurs qui sont prisés à cause de la facilité de l'entretien. A cela, Il faut ajouter les vélomoteurs qui sont les dernières productions de l'entreprise pour faire face à la concurrence et répondre aux attentes des consommateurs.

1.3-2-2- Les autres sociétés de montage de vélomoteurs à Ouagadougou

Il s'agit du groupe MEGAMONDE, du groupe DIACFA et du groupe WATAM, proposant à la clientèle une gamme variée de produits. Ces entreprises animent le marché des deux roues à moteur et rendent le secteur industriel des vélomoteurs plus dynamique.

- Le groupe MEGAMONDE

Les établissements BASMA et Frères furent crées en 1995 et faisaient de l'importation des vélomoteurs. En 1998, ils deviendront le groupe MEGAMONDE SA qui est une société anonyme dont le capital est de 250 000 000 FCFA. Le siège social du groupe MEGAMONDE est à Ouagadougou au secteur 5.

La totalité des capitaux du groupe MEGAMONDE SA, est détenue par des actionnaires nationaux. En plus du montage des vélomoteurs, Le groupe oriente aussi ses activités dans le secteur de la climatisation, de la commercialisation de téléphones portables. Toutefois, le montage des vélomoteurs reste son activité principale. Le groupe est détenteur de la marque J.C. qu'il a lancée depuis l'an 2000. Il produit annuellement 25 000 vélomoteurs et propose à la clientèle des vélomoteurs comme la JC Classic, la JC Evergreen, la Citi, la JC Megastar Z, la Ranger, la JC Best comme l'illustre la photographie 3. Il propose aussi à sa clientèle une gamme variée de produits de 125 cm3 comme la JC Super, JC Harley, à 250 cm3 comme JC 250-6 et JC QUAD ATV 250cc. Il monte et commercialise aussi des tricycles motorisées pour les personnes handicapées.

Il emploie 212 personnes avec seulement 20 femmes.11 Il emploie à lui seul 49,4% de l'effectif des employés des entreprises de montage des deux roues à moteur. Il dispose enfin d'une unité industrielle de montage basée dans la zone industrielle de Kossodo où il fait l'assemblage des motocyclettes et des représentations dans les villes de Bobo - Dioulasso et de Dori.

Le groupe MEGAMONDE a orienté ses productions vers les vélomoteurs de 110 et 125 cm3. Ainsi, couramment, il met sur le marché des nouveaux produits de 110 cm3. Ces

11 Direction Commerciale de MEGAMONDE

innovations de productions sont fréquentes.

Photographie N°2 : Les produits de MEGAMONDE

A B

C D

Le groupe MEGAMONDE propose une gamme variée de vélomoteurs. La JC Best est le vélomoteur le plus vendu. Ce groupe propose aussi des produits tels que les vélomoteurs pour personnes handicapées.

- Le groupe Diffusion Industrielle, Automobile et Commerciale du Faso (DIACFA)

Créé sur l'initiative de Mr. Huang en 1955, l'ex CAMICO (Comptoir africain du Mobilier, de l'Industrie, de la Construction et de l'Outillage) devient en 1984 la SOCIFA (Société de Commerce et d'Industrie du Faso) gérée par le groupe FADOUL. La dénomination actuelle de l'entreprise est la Diffusion Industrielle, Automobile et Commerciale du Faso (DIACFA).

Le groupe DIACFA est présent dans le domaine du montage des vélomoteurs depuis plus de trente (30) ans. L'objectif du groupe, demeure le même. C'est à dire produire et écouler à un prix abordable une grande quantité de vélomoteurs pour les clients. Après les vélomoteurs comme la Honda Foker C70, Honda CG 125, le groupe commercialise de nos jours des vélomoteurs de marque Jianshe CY 80, La Xtrème, la Wave X qui sont de vélomoteurs de 110 cm3, la Tiger, etc. Le tableau N°1 et la photographie 3 indiquent respectivement les types de vélomoteurs et leurs variétés.

Tableau N°1 : Les types de vélomoteurs produits par la DIACFA

Type de cylindre

Produits

80 cm3

CY 80

110 cm3

Wave-Xtrème Xrès

125 cm3

JS 125 GY-4-JS 125-7 JS 125-14

Source : DIACFA, 2007

Le groupe DIACFA a un capital de 469 830 000F CFA détenu par des actionnaires nationaux et des expatriés. Il emploie 61 personnes dont 58 hommes et 03 femmes. 12

Il importe ses matières premières de la Chine et est la filiale de JIANSHE au Burkina Faso. Il fait l'assemblage de ses produits dans la zone industrielle de Gounghin et dispose d'un magasin commercial situé au secteur 1 dans la zone commerciale pour l'écoulement de ses produits et des pièces détachées.

12 Direction commerciale de la DIACFA, 2007

Photographie N° 3 : Les produits de la DIACFA

Source : DIACFA/ Décembre 2007

Le groupe DIA CFA, présent dans le secteur des cycles depuis plusieurs années propose à la clientèle des produits d'origine asiatique. Parmi ses produits, la JS 11017 et la CY 80 sont les vélomoteurs les plus commercialisés. Ses vélomoteurs de 125 cm3 sont assez prisés par les habitants de la région de l'est et du Nord

-Le groupe West African Trading and Manufacturing (WATAM)

Le groupe WATAM est le dernier venu dans le domaine du montage de vélomoteurs. Il a été créé el 19 septembre 2005 et est localisé dans la ville de Ouagadougou au secteur 7.

L'objectif du groupe est de mettre sur le marché des vélomoteurs à des prix variés et accessibles. La commercialisation de leurs vélomoteurs se fait à un prix abordable en tenant compte du revenu modeste des populations du Burkina. Le groupe a un capital de 10 millions reparti en 1000 actions de 10 000 FCFA détenu totalement par des actionnaires nationaux.

L'assemblage de ses produits est fait dans son usine de montage située dans la zone industrielle de Kossodo. Les points de vente de ses produits sont disséminés dans la ville. Le groupe s'oriente maintenant vers les marchés des autres centres urbains du pays et les marchés sous régionaux. Il importe ses matières premières de la Chine et propose à la clientèle des engins de marque KAIZER selon plusieurs séries. On a ainsi la KAIZER Smart X, la KAIZER Spark Z, la KAIZER Tornado, etc. comme l'illustre la photographie 4. Le groupe WATAM emploie 50 personnes avec seulement 10 femmes et s'investit aussi dans la climatisation.13

Tableau N°2 : Les types de vélomoteurs produits par le groupe WATAM

Type de

cylindre

Produits

Type de

cylindre

Produits

80 cm3

CY 80 KAIZER
KAIZER KZ 80

125 cm3

KAIZER Y B 100- Tornado

Jinhao 125-5

110 cm3

Spark Z-Smart X X-1

150 cm3

KZ Cross 100-

Jinhao 150-6

Source: WATAM KAIZER, 2007

13 Direction Générale de WATAM

Il constitue actuellement un sérieux concurrent pour ses prédécesseurs dans le

domaine du montage des vélomoteurs. Pour améliorer son image de marque, le groupe WATAM sponsorise des activités culturelles et réalise des investissements pour la commune de Ouagadougou. Le dernier venu dans le domaine des vélomoteurs a su imposer ses produits grâce à la force de sa publicité et à ses ventes promotionnelles. Il propose à la clientèle des vélomoteurs de 80, 110 à 125 cm3. Il vient aussi de lancer des motocyclettes de 150 cm3. Ce type de cylindrée s'écoule facilement de nos jours avec l'effet de la mode.

Photographie N 4 : Les produits de WATAM KAIZER

Source : WATAM KAIZER/ Décembre 2007

Le groupe WATAM propose des vélomoteurs de marque KAIZER à la clientèle. Il commercialise plus les vélomoteurs X-1, la Spark, et la Tornado (125cm3). Il propose des produits qui sont couramment achetés à cause du coût accessible Le Vélomoteur Tornado est surtout utilisé par les commerçants qui s'approvisionnent dans les marchés périphériques.

À l'équilibre, le prix est donc égal au coût marginal. A court et moyen terme, s'il y a un
secteur économique bénéficiaire ( ), des entreprises vont entrer sur ce secteur :
l'offre va augmenter et les prix vont baisser. Les profits des entreprises sur ce marché vont

A partir des propriétés de cette concurrence, il est possible de démontrer dans un cadre théorique néoclassique que le prix en concurrence parfaite est égal au coût marginal ( ) et qu'à long terme, le profit économique est nul. On introduit pour cela l'hypothèse supplémentaire que chaque entreprise a pour objectif de maximiser son profit,

, défini comme la différence entre la recette totale (ou chiffre d'affaires) et le

coût total . Chaque entreprise peut jouer sur la quantité produite mais elle est

« preneuse » du prix de vente . Mathématiquement, trouver le maximum d'une fonction correspond à annuler la dérivée de la fonction de profit :

Chapitre 2 : Le marché des deux roues motorisées

La ville de Ouagadougou, capitale politique, et administrative concentre le maximum des entreprises industrielles du pays. En son sein il y a presque la totalité des entreprises de deux roues à moteur. La création de nouvelles entreprises a favorisé la diversité des produits et contribue ainsi au développement du secteur industriel et commercial.

2.1- la législation sur la concurrence

Sur le plan économique et industriel, nous avons deux formes de concurrence. Il s'agit de la concurrence parfaite et de la concurrence imparfaite.

La concurrence parfaite est un marché qui satisfait 5 conditions : une atomicité d'acheteurs et de vendeurs, une homogénéité des produits, une transparence du marché, une libre entrée et libre sortie des concurrents et une libre circulation des facteurs de production. Il s'agit donc d'un cadre très contraignant.

41
diminuer jusqu'à s'annuler.14 A l'opposé, de cette concurrence, nous avons la concurrence

imparfaite.

La concurrence imparfaite désigne toutes les situations où les conditions de la concurrence parfaite ne sont pas respectées. C'est celle de tous les jours, celle où les acteurs peuvent développer des stratégies de façon à maximiser leurs gains. Ce champ est actuellement l'objet de recherche intense. Elle est celle en vigueur dans presque toutes les économies.15

Dans cette concurrence, le principe suppose des conditions d"égale compétition. Ceci implique entre autre la non ingérence des collectivités publiques. L'action économique est réservée à l'initiative privée. L'esprit est d'éviter que l'interventionnisme de l'Etat ne fausse pas le libre jeu des forces du marché. Ce principe a une double portée. D'une part, il suppose le droit pour toute entreprise d'utiliser les moyens qu'elle juge propres à elle pour attirer la clientèle. On peut citer la campagne promotionnelle, la baisse de prix, les innovations techniques. D'autres part, il en résulte que le dommage concurrentiel n'est pas en soi illicite. Par exemple le seul fait de détourner la clientèle d'une autre entreprise n'est pas une faute car la compétitivité est libre.

Comme l'a si bien souligné l'économiste BRAULT (D) ,1987 "une politique qui se bornerait à libérer une concurence effective sans contrôler la puissance économique ressemblerait à une centrale nucléaire conçue pour provoquer des phénomènes. ". C'est là toute la difficulté de la concurrence. On prône "le laisser-faire" mais certains profitent de cette situation pour adopter des pratiques anticoncurrentielles. Il appartient donc à l'Etat de créer des conditions de saine concurrence. Dans ce souci, l'Etat du Burkinabé a élaboré la loi du 05 mai 1994 portant organisation de la concurrence qui a introduit en droit burkinabé le principe de la liberté des prix en posant toutefois des limites. Elle prohibe certaines pratiques telles les ententes et les abus de position dominante, les pratiques anticoncurrentielles. Cette loi sur la concurrence qui doit être respectée par tous les acteurs, protège aussi le consommateur.

14 Fr.wikipedia.org/wiki/concurrence_economique-153k

15 Ibidem

Le législateur a libéralisé la fixation des prix qui était soumise à la procédure d'homologation par le pouvoir administratif. En effet, les prix sont déterminés par le seul jeu de la concurrence. C'est une innovation fondamentale même si le gouvernement se réserve une possibilité d'intervention. Le principe de la liberté des prix est énoncé à l'article 1, alinéa 1 de la loi du 5 mai 1994 aux termes duquel "les prix des produits, des biens et services sont libres sur toute l'étendue du territoire et déterminés par le jeu de la concurrence". Notons que de nos jours, la concurrence par les prix n'est pas la seule modalité pour la conquête de la clientèle. Il en existe d'autres, telle la concurrence par la qualité des produits et services. Toutefois, il faut constater que le prix reste cependant l'élément essentiel de la concurrence que le consommateur peut utiliser pour le choix de son vélomoteur sur le marché.

Cette liberté des prix connaît cependant des limites. Certains produits sont toujours soumis à un contrôle soit parce qu'ils sont des produits de première nécessité, soit des produits de grande consommation à l'image du riz, des produits pétroliers, des médicaments essentiels, des articles scolaires. La loi prévoit aussi des exceptions à ce principe de liberté des prix.

La loi réserve deux possibilités de réglementation. La première possibilité concerne les secteurs d'activités économiques où la concurrence ne peut jouer son rôle de régulateur en raison d'une situation de monopole ou de difficultés durables d'approvisionnement. Dans ce cas, le ministre chargé du commerce peut réglementer les prix dans des conditions fixées par décret. Il s'agit des circonstances structurelles. Quant à la seconde possibilité, elle vise l'hypothèse d'une hausse excessive de prix dans un secteur économique; il s'agit des circonstances conjoncturelles. Dans une telle situation, des mesures temporaires (six mois) peuvent être prises lorsqu'elles sont motivées par une situation de crise, de circonstances exceptionnelles, ou d'une situation anormale du marché dans un secteur économique donné. On peut citer par exemple le cas de la crise alimentaire ou économique qui sévit de nos jours sur le plan international.

La loi prohibe certaines pratiques comme les atouts et abus de position dominante par certains concurrents, et les pratiques restrictives de la concurrence. En effet, certains opérateurs économiques usent de la liberté qui leur est reconnue pour se livrer à des pratiques restrictives de la concurrence (fraude, sous facturation, contrefaçon, etc.). De telles pratiques qui sont prohibées affectent le fonctionnement du marché. En somme, ce sont les abus qui sont répréhensibles et non la domination et l'état de dépendance en tant que tel et cela parce que les abus peuvent aggraver des situations d'inégalité dans la

43
concurrence. La loi prévoit en sus, des dispositions pour assurer la transparence du

marché et la protection du consommateur.

Les clauses de la transparence du marché, exigent que le client soit informé sur le prix des ventes. Cette information lui permet de négocier convenablement pour obtenir son vélomoteur à un prix abordable. Il doit aussi être à même de connaître les conditions habituelles pratiquées par son contractant. Il doit enfin recevoir une facture après tout achat ou prestation de service de la part du commerçant ou du prestataire. De nos jours avec le droit de la consommation, le client (consommateur) peut saisir toute structure compétente pour toute plainte sur la qualité du vélomoteur. C'est en vue de défendre les intérêts des clients que des associations ont été mises en place. Au nombre de ces associations figure la ligue des consommateurs du Burkina Faso (L.C.B) créée depuis 1992. Telle est la législation en vigueur dans le domaine de la concurrence. Quels sont donc les facteurs qui favorisent le marché des deux roues motorisées ?

2.2- Les facteurs favorables au marché des deux roues motorisées

Les facteurs favorables au développement des entreprises de montage de deux roues à moteur sont : les limites du secteur des transports collectifs, la diversité et la jeunesse des consommateurs et la présence des entreprises de montage dans la ville.

2.2-1- Des transports collectifs inadaptés

Dans la ville de Ouagadougou, nous constatons que certains domaines sont restés à la traîne du développement observé d'une manière générale. Le domaine du transport public en est un exemple. En ce qui concerne la mise en place d'un réseau de transport en commun urbain, nous avons La RNTC X9 qui était un Établissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC). Elle avait pour objet l'exploitation du transport en commun urbain (dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso), interurbain et international. Le réseau urbain de Ouagadougou comportait au démarrage de ses activités, 7 lignes. On notera que l'arrivée des bus urbains de la RNTC X9 en 1984 n'a pas entraîné une transformation radicale du système de transport à Ouagadougou. 16

16 www.sotraco.bf/historique.htm

En juin 1994, face à certaines difficultés que connaissait al RNTC X9 (déficit d'exploitation de plus en plus croissant, insuffisance des moyens pour financer l'entretien des véhicules en partie immobilisés, dégradation de la qualité et du nombre des services etc.), le gouvernement entamera le processus de privatisation de l'entreprise publique de transport en commun. Ainsi la Société de Transport Alpha Oméga (SOTRAO) fut crée. Elle démarre ses activités en décembre 1996 avec une exclusivité du droit d'exploitation des transports collectifs de voyageurs sur le réseau de base de la RNTC X9.

En 2000, l'aventure de la SOTRAO s'arrêtera sous le poids d'énormes difficultés financières. En 2003, le gouvernement décidera d'encourager la création par des partenaires privés en association avec la commune de Ouagadougou, d'une nouvelle société de transport en commun pour faire face au dysfonctionnement continu du système des transports urbains de la capitale (croissance continue des dépenses des ménages pour les déplacements urbains, congestion du trafic, insécurité routière, dégradation de l'environnement, pollution atmosphérique etc.).Ainsi, la Société de Transport en Commun de Ouagadougou (SOTRACO-SA) fut créée en juillet 2003.17

Nous pouvons aussi ajouter que depuis 1989, l'offre de transports urbains a connu une nouvelle dimension avec l'apparition grâce à un hôtelier restaurateur, des 11 premiers taxis à compteurs reliés par radio. La société exploitante disparaîtra en 1992 pour diverses raisons. Aujourd'hui on dénombre une quarantaine de `'taxis radio» à compteurs exploités par quatre entreprises privées. On observe aussi une consolidation de la place du taxi dans l'offre des transports urbains. 18

Les transports urbains en commun existent et font face à un essor remarquable des deux-roues (notamment des deux roues motorisées). En effet la présence des entreprises de montage de vélomoteurs permet l'achat des vélomoteurs sur le marché national. La préférence de ce mode de transport s'explique par la praticabilité, la maniabilité, la rapidité (par rapport à la marche à pieds et à la bicyclette), la facilité d'entretien des deux roues à moteur. A cela il faut ajouter les raisons défavorables aux transports publics : l'absence d'une ponctualité favorisant de longues attentes aux arrêts, les retards chroniques causés par les arrêts successifs, l'absence de décentralisation des réseaux du fait que les arrêts

17 www.sotraco.bf/historique.htm

18 Ibidem

soient éloignés des lieux d'habitations. L'échec des transports collectifs à un temps soit peu favorisé le développement des entreprises de montage de vélomoteurs qui animent le secteur des transports individuels souples et rapides. En plus de l'échec des transports collectifs, on peut noter l'existence de facteurs industriels, avec la création des structures d'accompagnement. A cela il faut ajouter l'élaboration d'une politique industrielle avec un assouplissement des procédures pour créer une entreprise industrielle. Ces facteurs ont contribué à développer l'industrie du cycle au Burkina.

2.2-2-Une diversité de consommateurs à Ouagadougou

Le marché des deux roues à moteur intéresse toutes les couches sociales de la ville de Ouagadougou. L'utilisation du vélomoteur dépend du niveau de vie et du niveau de statut social.

-Les élèves et les étudiants, représentent 20% des enquêtés. Le vélomoteur s'impose pour eux comme un moyen de déplacement pour rejoindre les établissements scolaires ou universitaires. Ils choisissent leurs engins en fonction de la mode. Ils préfèrent des vélomoteurs alliant vitesse, performance et esthétique (JC Best, Charmide, SmartX, etc.). Ainsi, un enquêté, justifie le choix de son vélomoteur par cette assertion :" j'ai choisi ce vélomoteur parce qu'il est à la mode, avec celui-ci j'ai une bonne considération". On note aussi que certains dans cette catégorie de consommateurs préfèrent les engins de 50cm3 compte tenu de leur pouvoir d'achat et aussi parce qu'ils trouvent son entretien facile et moins coûteux. :" J'ai choisi ce cyclomoteur parce qu'il est économique et son entretien est facile, avec 300F CFA je peux prendre de l'essence et me déplacer sans problème". Tel est le point de vue d'un consommateur pour justifier le choix de son cyclomoteur.

Parmi ces consommateurs nous avons ceux qui ont eu leurs vélomoteurs comme un cadeau suite à leur réussite scolaire. Il y a aussi ceux qui ont bénéficié d'un soutien financier pour l'achat de leur engin. La catégorie des élèves et étudiants préfère des vélomoteurs de 50 et 110 cm3.

-Les agents de la fonction publique quant à eux représentent 30% de nos enquêtés. Ils préfèrent des vélomoteurs résistants et économiques. Ils ont une préférence pour les cylindrées de 50, 80 cm3, 110 cm3 et 125 cm3. Toutefois chacun de ces agents choisit son vélomoteur en fonction de son pouvoir d'achat. Ils les acquièrent à des prix très élevés

dans l'optique qu'ils ne seront point amortis avant une période de 7 ans. Le vélomoteur est leur principal moyen de déplacement. L'achat peut se faire soit au comptant soit à crédit. Mr DIARRA agent au ministère de la santé ayant eu recours au « crédit Moto » donne cette affirmation : « Je veux un vélomoteur résistant, économique mais je ne puis me l'offrir avec mon salaire. Ainsi pour combler mon désir j'ai eu recours au crédit et ainsi je rembourse mensuellement et dans 3 mois j'aurai fini de payer mes dettes ».

Ces agents de la fonction publique ont une préférence pour la P 50, Yamaha V 80, les vélomoteurs J.C Best, Charmide, Smart X, etc. Les jeunes recrutés de la fonction publique ont recours le plus souvent au « crédit Moto » pour l'achat de leur vélomoteur. Ils préfèrent les vélomoteurs de 110 cm3 (JC Best, X-1, Megastar, Crypton, etc).

- Les acteurs du secteur informel représentent 50% de nos enquêtés. Ils payent des vélomoteurs résistants et économiques. Le vélomoteur pour eux est un outil de travail, il leur permet de se déplacer dans la ville et vers les autres centres périphériques. Le vélomoteur est utilisé pour le transport des animaux, des produits céréaliers, etc. Les acteurs du secteur informel ont payé leur engin au comptant après avoir fait des économies pendant plusieurs années. Dans cette catégorie il y a aussi ceux qui paient généralement des vélomoteurs de seconde main faute de moyens financiers suffisants. Les acteurs du secteur informel préfèrent des vélomoteurs comme la P 50, la Yamaha V 80, la Yamaha 100, la KAIZER Tornado et la J.C Super de 125 cm3.

Nous pouvons dire à partir de nos enquêtes que les facteurs comme la résistance, la faible consommation de carburant, le pouvoir d'achat sont déterminants dans le choix des vélomoteurs. Ainsi 75% de nos interlocuteurs se basent sur la résistance et la consommation moindre du vélomoteur en carburant. Les usagers des vélomoteurs de 110 cm3 justifient leur choix par la faible consommation en carburant, la vitesse et l'esthétique du vélomoteur. Quant à ceux qui préfèrent la P50, ils justifient leur choix par la résistance et la facilité d'entretien du cyclomoteur.

Le prix du vélomoteur sur le marché local varie entre 300 000FCFA et 1 500 000 FCFA. A ce prix, il n'est pas accessible à tous. Même si le prix d'un vélomoteur est élevé, chaque consommateur veut dans la mesure du possible le vélomoteur de son rêve. Ainsi, la préférence des consommateurs est pour les vélomoteurs de 110 cm3 (J.C Best, Megastar, Charmide, Smart X, Crypton, etc.). Les consommateurs préfèrent ces

47
vélomoteurs parce qu'ils sont esthétiques, économiques, résistants et peu coûteux. Nos

enquêtes montrent aussi que 80% des interlocuteurs sont satisfaits de leur choix. Photographie N° 5 : Des utilisateurs de vélomoteurs

A B

Sur les clichés A et B, nous avons deux clients. Ils sont tous des étudiants et ont respectivement pour vélomoteur, une « J.C Best » du groupe MEGAMONDE, et une « Best ACCESS » du groupe O.BOU.F.

C D

Source : Cliché OUEDRAOGO. E, Juin 2008

Le cliché C montre des utilisateurs des produits de la SIFA à un arrêt de la circulation. Le cliché D quant à lui montre des utilisateurs de cyclomoteurs (P 50) et de vélomoteurs (Yamaha V80) à un arrêt de la circulation.

La diversité des consommateurs, et des entreprises de montage de deux roues à moteur ont contribué à animer le marché des deux roues motorisées au Burkina Faso. Quels sont les produits de ces entreprises ? Quelle est la quantité nationale de production des vélomoteurs au Burkina Faso ?

2.3- Les productions des entreprises de montage de deux roues motorisées

Le concept de la production dans le cas spécifique des biens distingue les facteurs de production et identifie la qualité ou la quantité du produit donné. La production d'un vélomoteur englobe des facteurs fixes et variables. Il y a aussi les facteurs de travail et facteurs énergétiques.

2.3-1-Les facteurs de production

Les pièces d'assemblage des vélomoteurs sont les matières premières pour les entreprises de montage de vélomoteurs. Le coût de l'importation de ces pièces est très élevé et occupe une part importante des charges variables pour les différentes entreprises. A titre d'exemple, au cours de la période de août 2004 à septembre 2006, les entreprises de montage de vélomoteur ont importé des pièces destinées au montage de 50 998 vélomoteurs. Les quantités des importations varient selon les entreprises comme nous montre le graphique N° 1 :

Graphique N° 1 :

Importations des pièces d'assemblage de vélomoteurs

25000
20000

 
 
 
 

15000
10000

 

S IFA MEGAMONDE D IAC FA

 

5000

0

 
 
 

1

 
 
 

Source : COTECNA, 2006

Les importations des pièces de vélomoteurs vers le Burkina se font donc par voie

terrestre. Les pays de transit sont le Togo, le Ghana, la Côte d'Ivoire. Les villes de destination quant à elles sont Ouagadougou et Bobo Dioulasso. Tout au long de ce parcours il arrive qu'il y ait des dommages sur certaines pièces des vélomoteurs. L'importation par voie aérienne est rarement utilisée car trop coûteuse. Elle est utilisée comme dernier recours pour acheminer les produits ou les pièces détachées dans les délais requis.

Au cours de cette même période, nous avons une croissance des importations des pièces de vélomoteurs comme le présente le graphique N°2.

Graphique N°2 : Evolution des importations de pièces d'assemblage de vélomoteurs
au Burkina Faso de 2003 à Juin 2007

30000000

25000000

20000000

15000000

10000000

5000000

0

 
 
 
 

2003 2004 2005 2006

1er Trimestre de 2007

 
 

Source Direction Générale des Douanes, 2007

L'analyse du graphique N°2, montre une légère baisse des importations entre 2003 et 2004 suivie d'une hausse progressive du volume des importations. Le plus grand nombre d'importation de pièces pour l'assemblage des vélomoteurs a été constaté en 2006. Ces importations sont en croissance et sont assez bénéfiques pour les entreprises de montage. L'augmentation de la quantité d'importation s'explique par la baisse du prix des matières premières dans les usines de production, auxquels il faut ajouter les exonérations sur les importations de grande quantité obtenues par les sociétés de montage du vélomoteur et les importateurs auprès des sociétés productrices.

Les deux roues à moteur sont importées en pièces disséquées. On dit alors qu'elles sont importées en C.K.D en vue d'un assemblage. Les importations englobent tant les pièces des cyclomoteurs de 50 cm3 que celles des vélomoteurs de 125 cm3. Chaque usine importe un type spécifique en fonction de ses besoins. Ainsi la SIFA, importe les pièces pour les cyclomoteurs de 50 cm3. Elle importe aussi des pièces pour le montage de vélomoteurs de cylindre de 110 cm3 et 125 cm3. La DIACFA et les groupes MEGAMONDE et WATAM importent des pièces pour le montage des vélomoteurs compris entre 80 cm3, 110 cm3 et 125 cm3.

Ces importations sont énormes et les fournisseurs du Burkina sont répartis sur presque tous les continents comme nous montre la figure N° 5. On constate que le continent asiatique s'avère être le plus grand fournisseur du Burkina Faso. Cela est dû aux coûts avantageux des matériaux et des facteurs de production.

51

L'énergie

Elle est l'élément indispensable pour le fonctionnement des industries. Elle est fournie par la Société Nationale d'Electricité du Burkina (SONABEL). La production énergétique en 2006 était de 467 728 921 KWH en production thermique et de 80 668 551 KWH en production hydroélectrique. En vue d'améliorer sa productivité et de faire face à la demande sans cesse croissante en électricité, la SONABEL a mis en place une nouvelle tarification depuis septembre 2006.

Selon cette nouvelle tarification, les entreprises de montage sont invitées à produire aux heures pleines. Les heures pleines vont de 0h à 14h, de 14 h à 16h et de 9 h à 10h A ces moments, la demande générale est faible ainsi que le prix du KWH. Il est de 75F CFA en basse tension et de 54F CFA en moyenne tension. Par contre, pendant les heures de pointe qui vont de 10 h à 14 h et de 16 h à 19 h, la demande en énergie est forte. Ce qui oblige la SONABEL à utiliser tous ses moyens de production. Pendant cette période, le prix du KWH devient 140F CFA en basse tension et 118F CFA en moyenne tension. Cette tarification demande des réajustements au niveau des entreprises de montage afin d'économiser sur la consommation énergétique et sur les frais des factures.

2.3-2-Importance de la production

Les entreprises de montage de deux roues à moteur sont équipées des matériaux de haute technologie pour l'assemblage des vélomoteurs. Ainsi, la production journalière est en moyenne de 75 vélomoteurs pour les entreprises comme la SIFA et le groupe MEGAMONDE.

Le montage d'un vélomoteur comprend plusieurs étapes. La première consiste à souder et à peindre les différentes pièces métalliques. Cette soudure permettra d'obtenir la béquille centrale. C'est à partir de celle-ci que seront montées les autres pièces du vélomoteur. Les clichés ci-dessous nous montrent la soudure et la peinture dans une entreprise.

Photographie N° 6 : la soudure et la peinture des béquilles

A B

Source : Megamonde, 2007

Les photographies ci-dessus présentent l'étape 1 dans le montage d'un vélomoteur. Nous avons la soudure des principales pièces dans le cliché A. Dans le cliché B nous avons la peinture des béquilles et la mise en séchage de celles-ci.

La seconde étape consiste à assembler et à monter le bloc moteur, les pneus et les accessoires esthétiques. Cette étape est importante et requiert une grande précision et une attention particulière. Cet assemblage est fait manuellement ou est parfois facilité avec les outils technologiques.

Photographie N° 7 : l'assemblage des pièces d'un vélomoteur A B

Source : Megamonde, 2007

Les photographies ci-dessus présentent l'étape 2 dans le montage d'un vélomoteur. Nous avons l'assemblage des différentes pièces (cadre, bloc moteur, etc.) et le montage des pneus dans le cliché A. Dans le cliché B nous avons le montage des accessoires ou « l'habillage esthétique »

La dernière étape consiste à faire un contrôle du montage. Ceci dans le but de d'assurer que le vélomoteur a été monté parfaitement et est prêt pour usage.

Photographie N° 8 : le contrôle du montage

Source : Megamonde, 2007

La photographie ci-dessus présente l'étape 3 dans le montage d'un vélomoteur. Nous avons le contrôle du montage à l'aide des appareils technologiques. Ce contrôle vise à s'assurer que le vélomoteur est prêt pour usage.

Le prix d'un vélomoteur inclue tous les frais de production. Ces frais sont les frais d'achat des pièces du vélomoteur, les frais d'importation, les frais de prise en charge du personnel et les taxes douanières. Le prix est estimé entre 300 000FCFA et 600 000FCFA, un prix relativement modeste pour encourager les consommateurs.

Le graphique N°3, ci-dessous montre que l'évolution de la production annuelle de vélomoteurs se présente en deux phases. Une phase où la production est ascendante présentant une production qui passe de 22 492 vélomoteurs en 2001 à 31951 vélomoteurs en 2003 soit une hausse de production de 12,05 %. Pendant la seconde phase,la production connaîtra une baisse allant de la période de 2003 à 2005, elle passe en effet de 31 951 vélomoteurs à 26 856 vélomoteurs, soit une baisse de production de 15,94%. Cette baisse s'explique non seulement par le coût élevé des facteurs de production, la mévente, la création de nouvelles entreprises d'importation de vélomoteurs mais aussi par la baisse du pouvoir d'achat des consommateurs et le renchérissement du coût de la vie.

55
Graphique N° 3 : Production nationale de cyclomoteurs et de motocyclettes

de 2001 à 2005

30 000

25 000

20 000

15 000

10 000

5 000

0

2001 2002 2003 2004 2005

cyclomoteur motocyclette total

Source : Direction Générale du Développement Industriel, 2007

L'observation de ce graphique permet aussi de suivre l'évolution de la production des autres séries d'engins dont les cyclomoteurs et les motocyclettes. La production des cyclomoteurs principalement assurée par la SIFA connaît une hausse de production de 29 % passant de 20 962 Cyclomoteurs en 2001 à 26 851 cyclomoteurs en 2003.

La production de cyclomoteurs, accuse ensuite une baisse notamment avec l'arrivée de nouvelles société qui proposent des motocycletes à des prix très avantageux. La production de motocyclettes connaît quant à elle une phase de croissance passant de 1 530 motocyclettes en 2001 à 13 068 motocyclettes en 2005.

56
Conclusion Partielle

Le développement des entreprises de montage de deux roues à moteur dans la ville de Ouagadougou s'explique par plusieurs facteurs parmi lesquels on peut citer la situation géographique et la présence d'une population à majorité jeune, des transports collectifs en difficulté, la présence d'une politique favorable qui accompagne la création des quelques entreprises de montage des deux roues motorisées.

Ainsi, nous avons dans la ville de Ouagadougou, presque la totalité des entreprises de montage de vélomoteurs que sont la SIFA, le groupe DIACFA, le groupe WATAM et le groupe MEGAMONDE. Ces entreprises importent des pièces de deux roues à moteur de plusieurs continents pour le montage. Les productions des vélomoteurs sont en hausse tandis que celle des cyclomoteurs évolue en dents de scies. Les différentes entreprises de montage se caractérisent par la spécificité de leurs produits et de leur marque. Elles proposent à la clientèle de vélomoteurs de cylindrée comprise entre 50 et 125 cm3.

La création de ces différentes entreprises de montage de deux roues motorisées contribue à faire de Ouagadougou le lieu de prédominance des deux roues motorisées Elles participent aussi au développement du pays et singulièrement de la ville. Les différentes entreprises de montage animent la concurrence dans le secteur industriel des deux roues motorisées.

Quels sont donc les aspects de la concurrence entre les entreprises de montage de vélomoteurs ? Quelles sont aussi les retombées qui découlent de cette concurrence ?

Deuxième Partie
LES ASPECTS DE LA CONCURRENCE

La création des quelques entreprises oeuvrant dans le domaine du montage des deux roues à moteur facilite el déplacement à Ouagadougou, caractérisée par sa croissance spatiale importante. Les entreprises de montage de vélomoteurs proposent des cylindrées comprises entre 50 et 125 cm3.

Les entreprises de montage des deux roues à moteur écoulent leurs produits sur le marché intérieur national qui est de plus en plus caractérisé par son étroitesse. Cette situation nous interpelle sur les préoccupations essentielles liées à la vie de ces entreprises ; comment en effet, et par quelles stratégies arrivent-elles à écouler leurs produits ? Compte tenu du nombre et de la similitude de leurs produits, comment les entreprises de montage de vélomoteurs vivent-elle la concurrence ? Quels sont les impacts de cette concurrence sur le plan socio économique. La réponse à ces questions fera l'objet de notre deuxième partie.

Dans les chapitres qui suivent nous ferons une analyse des diverses stratégies employées par ces entreprises pour attirer la clientèle et pour écouler leurs produits. Ensuite nous nous appesantirons sur l'analyse des retombées de la concurrence sur le plan social, économique, et les limites à la concurrence.

Chapitre 3 : La manifestation de la concurrence

Les entreprises de montage de deux roues à moteur et les entreprises d'importations de vélomoteurs utilisent plusieurs stratégies pour écouler leurs produits. La compétition est rude et parfois certaines d'entre elles usent de certaines pratiques anticoncurrentielles. La concurrence d'une manière spécifique a fait l'objet d'une réglementation au Burkina Faso. Ainsi dans les lignes suivantes nous nous attarderons sur les institutions qui régulent cette concurrence.

3.1- Les institutions de régulation de la concurrence

Les institutions qui régulent la concurrence au Burkina Faso sont le Ministère du Commerce, de l'Artisanat et de la Promotion de l'Entreprise et de l'Artisanat (MCPEA), la Commission Nationale de la Concurrence et de la Consommation (CNCC), la structure de contrôle de l'importation (COTECNA), l'Inspection Générale des Affaires Economiques (IGAE), et la Direction Générale des Douanes (DGD).

Le Ministère en charge du commerce joue un rôle important dans la régulation de la concurrence au Burkina Faso. Il est chargé de l'exécution de tous les décrets pris en matière de concurrence. Il dispose du droit de transaction prévu à l'article 49 de la loi 15/94/ ADP. Mais il peut par arrêté déléguer certains pouvoirs à l'Inspection Générale des Affaires Economiques (I.G.A.E).

Le ministère, au cours des transactions peut sanctionner un délinquant conformément à la loi sur la concurrence. Ses compétences sont complétées par celles des autres ministres. En effet il incombe à tout ministre d'exercer dans les domaines qui concernent son administration, le contrôle des pratiques anticoncurrentielles. Dans le cas de telles pratiques, le ministre, dans le domaine duquel s'exerce la pratique mise en cause, doit saisir le ministre du commerce qui détient le pouvoir de transaction.

La Commission Nationale de la Concurrence et de la Consommation a été instituée par la loi du 05 mai 1994 et modifiée par la loi 33-2001 du 4 décembre 2001. Elle est chargée de la réglementation de la concurrence et de la consommation. Elle est constituée de 10 commissaires aux compétences différentes et a une double mission. L'une de ces missions est justement d'observer la concurrence avec l'obligation d'établir

chaque année un rapport sur l'état de la concurrence et de la consommation au Burkina Faso. La seconde mission, est une mission de conseil lui permettant de donner son avis sur la concurrence et la consommation au Burkina Faso. Ces missions s'accompagnent d'un pouvoir de sanction lui permettant de sanctionner pécuniairement les sociétés fautives. Ces sanctions sont d'application immédiate, surtout dans le cas d'inexécution d'une injonction.

La COTECNA est une structure ayant un contrat avec le Gouvernement du Burkina Faso. Elle est chargée depuis 2004 de contribuer à l'amélioration des recettes douanières, de contrôler la qualité et la quantité des produits importés. Elle est aussi chargée d'appuyer les services techniques de l'administration douanière et ceux du commerce.

Après contrôle, elle délivre l'attestation de vérification (A.V) qui est différente de la déclaration préalable d'importation (D.P.I) fournie par les services de la Direction Générale du Commerce. L'attestation de vérification est le document qui sera pris en compte par l'administration douanière.

L'Inspection Générale des Affaires Economiques est un service administratif du département du commerce ayant pour mission de faire respecter les règles de concurrence et de contrôler la qualité des produits et services.

Elle se compose de plusieurs services dont certains sont spécialisés dans la réglementation de la concurrence. On peut citer :

- l'inspection régionale des affaires économiques de Ouagadougou

- l'inspection régionale des affaires économiques de Bobo-Dioulasso

- l'inspection de la concurrence, de la qualité et de la métrologie

Les trois inspections, à travers leurs services contrôlent de la même manière l'état de la concurrence. Les services de contrôle proposent aux chefs d'inspection des plans de sorties prenant en compte, la réglementation dont l'application doit être vérifiée, la ou les entreprises à contrôler, les moyens humains ou matériels à mettre en oeuvre. Après les sorties de terrain, les agents de contrôle rédigent un compte rendu à l'intention du chef de service chargé des contrôles qui, à son tour rend compte à l'inspecteur. En fonction des infractions relevées, des instructions sont données pour instruire le dossier.

La Direction Générale des Douanes est l'une des administrations les plus anciennes du Ministère de l'Economie et des Finances. Elle assure plusieurs missions sur l'étendue du territoire national (mission fiscale, économique, de sécurité, d'assistance à d'autres services).

En matière de commerce elle contribue à la création d'un environnement légal, d'une réglementation favorable à l'épanouissement de l'industrie nationale. Elle assure aussi la protection de l'économie nationale contre les pratiques déloyales (contrebande, fraude, concurrence déloyale). Elle fait respecter le libre jeu de la concurrence et de la transparence.

L'arrêté N° 2003-0198/MFB/SG/DGD du 28 mai 2003 portant organisation et fonctionnement de la Direction Générale des Douanes distingue des services centraux. Ce sont la Direction de la législation et de la réglementation, la Direction de la valeur et des enquêtes, la Direction des statistiques et de l'information, et des services extérieurs. La Direction de la valeur et des enquêtes est chargée des questions relatives à la valeur en douane. Elle contrôle la qualité et la quantité des pièces de vélomoteurs importées. Elle recherche et réprime aussi les fautifs en fraude commerciale.

Parmi les stratégies de marketing utilisées par les entreprises de montage de vélomoteurs pour écouler leurs produits et générer un bénéfice, la publicité et les ventes promotionnelles sont les plus utilisées. En existe t-il d'autres ?

3.2- Les stratégies de marketing et d'attraction de la clientèle

Les entreprises de montage de deux roues à moteur utilisent plusieurs stratégies pour écouler leurs produits. Ces stratégies sont multiples, et on peut retenir la publicité, la vente promotionnelle de vélomoteurs, le sponsoring et la présentation des lieux de vente des engins motorisés.

3.2-1-La publicité

La publicité est une technique de communication dont l'objectif est de modifier l'attitude et/ou le comportement des consommateurs à l'égard d'un produit. On dit alors qu'elle cherche à « attirer » le consommateur vers le produit. Elle se modernise et se

développe vers 1830. Cette date lie donc le développement de la publicité à celui de l'industrialisation et à l'essor des marchés de grande consommation. Elle utilise des outils qui se résument aux médias que sont la radio, la télévision, la presse et qui constituent les principaux canaux d'information.

Les sociétés de montage de vélomoteurs utilisent la publicité pour faire connaître leurs produits. Pour cela elles utilisent les radios, les chaînes de télévision, les affiches sur des panneaux et la presse écrite (Sidwaya, le Pays, l'Observateur, etc.), les enseignes et tout autre support assimilé. Elles confectionnent quelquefois des tee-shirts, des calendriers, et autres gadgets portant leur effigie pour faire connaître leurs produits.

Les sociétés de montage doivent rédiger leur message conformément aux prescriptions du code de bonne conduite, régie par la loi 25-2001 AN du 25 octobre 2001 portant code de la publicité au Burkina Faso.

Photographie N°9 : une annonce publicitaire publiée dans un quotidien

Source : Quotidien Le pays, 22 juin 2007

Cette annonce publicitaire présente les avantages préférentiels qui accompagnent la vente des produits. Elle est publiée par le groupe MEGAMONDE dans le quotidien Le pays.

La publicité est un outil de communication couramment utilisé par les entreprises de montage de vélomoteurs pour se révéler au public et présenter leurs produits.

Le but de la publicité est d'attirer l'attention d'une population visée (consommateur, utilisateur, usager, électeur, etc.) pour l'inciter à adopter un comportement souhaité. Ce comportement peut être l'achat d'un produit, l'élection d'une personnalité politique, etc . L'effet de la publicité peut être compris par cette anecdote :

-Vos annonces publicitaires vous donnent-elles des résultats ?

-Assurément ! La semaine dernière, nous avons passé une annonce pour un veilleur de nuit et le lendemain de cette annonce, nous étions cambriolés".19

En fait la publicité a pour objet d'accroître la probabilité d'une réponse favorable de l'acheteur à l'égard du vélomoteur. Pour avoir la confiance et "l'adhésion de l'acheteur à leur marque, à leur produit" les entreprises de montage mettent un accent particulier sur les messages et les spots publicitaires.20 Ces messages présentent les qualités de la société de montage et du vélomoteur. A titre d'exemple, le spot publicitaire du groupe MEGAMONDE présente les qualités du vélomoteur « J.C Best ». Le spot du groupe WATAM a pendant longtemps incité les téléspectateurs au choix et à la préférence de leur produit : le message du spot était le suivant : Qui préfères tu ? Jean Charles, Omar, Salif, ou Kader ? Les spécialistes en communication faisaient un rapprochement et une comparaison avec les produits des différentes entreprises de montage. Jean Charles pour la marque J. C de MEGAMONDE, Omar pour les produits de la marque Omaha et Salif pour les produits de la marque SIFA. Les spots publicitaires sont souvent aussi incompris par les téléspectateurs. A titre d'exemple le spot sur le produit KAIZER TORNADO produit de WATAM met en exergue l'efficacité du système de freinage et la maniabilité de l'engin. Tandis que certains clients pensent que cette annonce publicitaire vise à montrer l'efficacité, la vitesse et la résistance de l'engin.

19 SIDIANE (O). 1988, Approche marketing du marché burkinabé des cyclomoteurs : analyse des comportements des consommateurs et stratégies de marketing des constructeurs, mémoire de maîtrise

20 www.eur-export.com/francais/apptheo/marketing/produit/marque.htm - 33k -

Les messages publicitaires au niveau de la Télévision Nationale du Burkina ont une

longueur variable entre 10 et 70 secondes. Pour que les téléspectateurs aient une idée sur leurs différentes annonces publicitaires, les entreprises de montage de vélomoteurs choisissent la tranche avant ou après le journal télévisé de 20 heures.

En fonction de la durée du spot, elles dépensent des sommes colossales comme nous le montre le tableau ci-dessous. Les deux importantes entreprises de montage qui intègrent la publicité dans leurs stratégies de commercialisation sont les groupes WATAM et MEGAMONDE

Tableau N°3: Dépenses liées à la diffusion de Spot à la Télévision Nationale du Burkina de Octobre 2006 à Octobre 2007

Sociétés

Nombre de diffusion

(annuelle)

Durée du spot (en secondes)

Valeur en CFA

WATAM

1150

70

172.500.000

MEGAMONDE

240

45

21.360.000

SIFA

20

45

1.780.000

Source : Télévision Nationale du Burkina ,2007

A côté de ces sociétés, il existe celles pour qui la publicité n'a pas une grande place. Il s'agit de la SIFA et de la DIACFA. Les responsables de la SIFA trouvent les frais de la publicité élevés, ce qui limite le nombre de diffusions de leurs spots publicitaires. En effet, au cours de la même période de octobre 2006 à octobre 2007, la SIFA n'a diffusé que 20 spots à la Télévision Nationale. Les responsables de la DIACFA eux ont choisi délibérément de ne point s'investir dans la publicité. Et cela a une incidence négative sur leur vente.

Nous pouvons soutenir donc que la publicité contribue pour beaucoup au choix des marques, des produits des entreprises de montage de vélomoteurs. Elle contribue aussi à accroître les chiffres d'affaires des entreprises de montage. Nous pouvons aussi dire que c'est à cause des annonces publicitaires publiées par ses concurrents que la SIFA a perdu une part importante de son marché. La publicité a permis au groupe MEGAMONDE de

supplanter la SIFA entre 2002 et 2005 et d'imposer ses produits sur le marché burkinabé. C'est aussi à travers ses planches publicitaires à répétition, que le groupe WATAM s'installe de nos jours et concurrence ses prédécesseurs dans le domaine du vélomoteur au Burkina Faso.

3.2-2-Les ventes promotionnelles de vélomoteur

La promotion des ventes est un ensemble de techniques provoquant une augmentation rapide mais provisoire des ventes, par l'attribution d'un avantage exceptionnel aux distributeurs et aux consommateurs d'un bien ou d'un service. Si la publicité a pour but d'attirer le consommateur au produit, la vente promotionnelle quant à elle pousse le produit vers le consommateur.

La promotion des ventes se distingue nettement par ses objectifs, par sa durée et ses procédés des autres éléments de la politique de communication. Les objectifs sont de plusieurs ordres. Ils découlent d'une part des objectifs de marketing et d'autre part de la situation commerciale de l'entreprise de montage au moment où elle les fixe. Les objectifs sont fixés pour des périodes à court terme.

On distingue la promotion pour le distributeur et la promotion pour le consommateur. La première a pour but d'accélérer la rotation des stocks, de renforcer la fidélité de la marque, d'établir de bonnes relations avec les distributeurs, d'améliorer l'image de la société et d'attirer le public vers les points de vente. Quant à la promotion pour le consommateur, elle s'efforce de provoquer un premier achat chez le non consommateur. Son but est de faire acheter le produit. Généralement on réduit les prix des différents produits afin de favoriser les achats en quantité.

Les ventes promotionnelles pour les consommateurs sont les plus perceptibles. Ainsi nous avons des ventes promotionnelles à certaines périodes de l'année civile. Il s'agit de la période de juillet à septembre qui coïncide avec la préparation des rentrées scolaires. C'est la "promo rentrée scolaire". Pendant cette période il y a la réduction du prix de vente, la distribution de gadgets et l'offre de bourses scolaires. La prochaine période s'étend de décembre à janvier qui coïncide avec la période des fêtes de fin d'année. Les ventes au cours de cette période connaissent une baisse des prix et chaque

vélomoteur acheté est accompagné de gadgets spécifiques : portables, animaux, tenues, téléviseurs, etc. Certaines entreprises ont aussi des ventes promotionnelles en dehors de ces grandes périodes. C'est le cas du groupe WATAM qui a organisé avec le marqueteur PETROFA, une vente promotionnelle pendant les vacances scolaires 2007-2008. Pendant cette période, il commercialisait son produit SMART X à 360 000 F CFA avec un bon de carburant pour 100 jours. Ce bon permettait aux usagers d'avoir 2 litres de carburant par jour, soit 200 litres pour la période de validité du bon. Il y eut aussi pour cette entreprise la « Promo-Lingri » qui permettait à tout acheteur d'un vélomoteur KAIZER TORNADO, d'obtenir un vélo à panier. Pendant cette même période, le groupe MEGAMONDE a baissé de 20 000 à 30 000F CFA, le prix de ses vélomoteurs, il offrait aussi une possibilité à tout acheteur de participer à un jeu pouvant obtenir une villa équipée, et d'autres gadgets. Ces ventes promotionnelles permettent l'écoulement à grande quantité des vélomoteurs. Tout comme la publicité, la promotion joue un rôle important dans la vie des entreprises. Qu'elles sont les autres actions de promotion que les entreprises de montage des deux roues à moteur utilisent ?

Les participations des entreprises de montage à des expositions, à des jeux constituent des moyens de promotion. On peut ainsi citer, la participation de ces entreprises aux deux dernières éditions de la foire du cycle. Ces foires se sont tenues en décembre 2007 et du 22 novembre au 06 décembre 2008. Au cours de ces manifestations, les différents vélomoteurs sont exposés dans des stands où des représentants expliquent aux consommateurs les performances et les qualités des produits de leur entreprise. Certaines sociétés ou associations en collaboration avec les entreprises de vélomoteurs utilisent les vélomoteurs comme récompense lors des jeux ou concours.

Les actions promotionnelles pour le vélomoteur sont limitées parce qu'on ne peut pas distribuer des échantillons, ni faire des cadeaux. Les entreprises de montage pour pousser les vélomoteurs vers le consommateur utilisent quelques actions de marketing que sont l'octroi de casque, d'assurance, de bon de révision, la distribution des gadgets de la société etc.

Tout comme la publicité, les ventes promotionnelles de vélomoteurs constituent un des aspects de la concurrence. Elles permettent ainsi l'écoulement des produits et l'augmentation des ventes des vélomoteurs pendant une période donnée

3.2-3- La diversité des marques des entreprises

La marque, d'un produit, est un signe matériel qui peut être représenté graphiquement. La marque peut prendre la forme d'un signe verbal qui peut s'écrire ou se prononcer ou d'un signe figuratif qui s'adresse seulement à l'oeil comme un dessin, un emblème, une étiquette, une figure abstraite ou représentative. Du fait de ses nombreuses fonctions, le choix de la marque est une composante essentielle de la stratégie de commercialisation du produit. 21

La marque permet à l'acheteur d'identifier, de repérer et de distinguer le produit d'une entreprise parmi les produits concurrents. La marque est donc un élément de différenciation du produit mais aussi un moyen de structurer et de segmenter l'offre. La marque Peugeot, JC et KAIZER véhicule l'image des entreprises SIFA, MEGAMONE et WATAM. Elle contribue à la construction de la reconnaissance du nom des entreprises de montage des deux roues à moteur sur les marchés étrangers. La marque est un élément de base de sa réputation et permet de personnaliser le produit et de positionner l'entreprise sur le marché en véhiculant des éléments distinctifs. Elle est aussi un gage de qualité, une sorte de garantie donnée par l'entreprise de la qualité de son produit. Ainsi, dans ses annonces, la SIFA qui produit les cyclomoteurs et vélomoteurs "Peugeot" donne une idée de robustesse dans ses annonces publicitaires. En effet ils assimilent leurs produits à" la force du lion". Le groupe MEGAMONDE quant à lui donne l'idée de la finesse, de l'élégance pour ses produits "J.C". Enfin le groupe WATAM dans ses messages donne une idée de perfection, de finesse et de maniabilité pour ses produits de marque" KAIZER".

Le consommateur en achetant un vélomoteur de marque, voudrait une assurance sur la qualité de son vélomoteur. La marque facilite et guide le choix des consommateurs. La marque, qui apparaît sur l'emballage, active la mémoire du consommateur au moment où celui-ci effectue un achat et lui permet de fonder son choix sur une expérience passée personnelle ou non ; la marque est un instrument de ralliement et de fidélisation de la clientèle aux produits de l'entreprise. La marque permet l'écoulement des vélomoteurs et la fidélisation des consommateurs à une gamme de produits. Elle permet en outre d'augmenter la valeur du produit aux yeux des consommateurs et donc, pour le fabriquant,

21 www.eur-export.com/francais/apptheo/marketing/produit/marque.htm - 33k

de vendre à un prix acceptable.

L'image de marque d'un produit agit sur le comportement des consommateurs en s'intégrant dans sa personnalité au fur et à mesure de ses expériences ou habitudes. A chaque type de vélomoteur est associée une image en fonction des valeurs propres à chaque consommateur et qui constituent des mobiles d'achat.

3.2-4 Le sponsoring et la présentation des lieux de vente

Les entreprises de montage des deux roues à moteur n'utilisent pas le sponsoring pour remplacer la publicité, les relations publiques ou les campagnes de promotion des ventes. Elles utilisent le sponsoring pour accroître leur visibilité, modifier les attitudes des consommateurs, montrer un engagement par rapport à une position particulière. 22Elles utilisent enfin le sponsoring comme une vitrine pour les produits et pour développer les ventes.

Lorsqu'elles s'engagent dans le sponsoring culturel, ou sportif par exemple, le but est d'en tirer un bénéfice direct, d'améliorer leur notoriété et leur image de marque. Pour cela le plus intéressant et le moins coûteux pour une marque est d'associer son nom à un événement prestigieux, qui fait rêver. Dans ce sponsoring, les entreprises donnent un vélomoteur avec d'autres avantages préférentiels au lauréat. L'événement sponsorisé doit véhiculer des valeurs positives proche des idéaux des différentes entreprises de montage. Ainsi, on peut citer à titre d'exemple, le sponsoring du Tour du Faso en 1987 et 1988 par la SIFA, le sponsoring du marathon Ouagadougou- Laye en 2008 par le groupe WATAM, le sponsoring de la nuit de l'étudiant en 2005 par le groupe MEGAMONDE.

Mais aujourd'hui, face à la compétition exacerbée à laquelle se livrent les acteurs des deux roues à moteur et face à l'infidélité des clients qui suivent une mode en perpétuel changement, toutes ces entreprises cherchent à se démarquer encore plus, les unes des autres et à rechercher l'originalité. Cette tendance touchera également les actions de sponsoring. Ainsi al marque de l'entreprise de montage des deux roues motorisées ne se contente pas de publier son nom pour un événement, elle devient un partenaire quasi fusionnel en faisant des annonces sur l'événement auquel elle participe

dans ses points de vente et utilise les relations publiques afin de le médiatiser au maximum. En plus du sponsoring, la situation et la présentation du lieu de vente sont capitales dans la politique d'attraction de la clientèle.

Le lieu de vente est une place stratégique et reste le seul "interlocuteur" du consommateur avec sa marque. La promotion d'une marque passe aussi par son point de vente. Par conséquent, les entreprises des deux roues à moteur ont su s'adapter pour susciter le désir chez les nouveaux clients.

De l'extérieur, la seule vision que le consommateur peut avoir de la boutique reste la vitrine. Elle doit être étudiée pour susciter l'entrée dans l'espace de vente. Les différentes entreprises de montage ont une vitrine qui met en exergue leurs produits. La vision des vitrines suscite une curiosité et donne l'envie d'une visite. L'enseigne, la disposition de l'entrée sont aussi des variables à intégrer dans les plans de promotion.

Comme évoqué précédemment, la boutique est le reflet de l'âme de la marque. Son univers est retranscrit à travers l'ambiance (musique, couleur) et l'agencement du magasin.

Ce dernier est spécialement étudié pour mettre en avant chaque vélomoteur afin que le consommateur puisse avoir une vision maximum de la gamme. L'objectif premier reste la croissance du chiffre d'affaires. En effet, les conceptions de boutiques sont toujours étudiées avec un panel de consommateurs et des bureaux d'études. La boutique à elle seule, est un support de communication. La façon dont sont rangés les vélomoteurs, l'ambiance et l'accueil, participe de l'évaluation de la marque par le consommateur. Si la présentation du lieu de vente de l'entreprise de montage des deux roues motorisées plaît à ce client, il en parlera à ses amis et se placera en position de prescripteur. L'entreprise touche ainsi un groupe d'ami si le premier client donne un avis favorable sur sa marque.

3.3-Les stratégies d'écoulement des produits

Les entreprises de montage des deux roues à moteur écoulent leurs produits à travers les différents réseaux de points de vente et la révision fréquente des prix et des avantages préférentiels.

3.3-1 La création et la diversification des relais de vente

Pour les entreprises de montage, il ne s'agit pas seulement de produire, mais d'arriver à écouler. La distribution est donc une étape importante et regroupe l'ensemble des procédés qui concourent à l'acheminement des produits des usines vers les lieux de commercialisation. Les entreprises de montage des deux roues à moteur écoulent leurs produits grâce aux trois relais qu'elles créent, à savoir : les agences commerciales, les grossistes, et les revendeurs. Après la production, les vélomoteurs sont acheminés vers les agences commerciales où ils seront stockés. C'est à travers ces relais que les vélomoteurs sont écoulés :

- l'écoulement par le biais des grossistes qui représentent le maillon important du marché des vélomoteurs. Ils s'approvisionnent auprès des agences commerciales pour desservir les petits commerçants. Ce sont d'importants clients des sociétés de montage. Ils achètent de grandes quantités de vélomoteurs (100 à 300 vélomoteurs) à des prix préférentiels. Ces grossistes obtiennent souvent des agréments de vente ou des attestations de reconnaissance. C'est le cas des Etablissements NARE et Frères (ENAF), des Etablissements KABRE François (EKAF), de Burkina Moto, des Etablissements Basga et Zoundou SAWADOGO Joachim, et des Etablissements ZOUNGRANA Issa (EZIF). Tous ces revendeurs des engins motorisés sont enregistrés à la chambre de commerce du Burkina Faso comme des entreprises individuelles. A l'exception de l'entreprise Burkina Moto qui ne commercialise seulement que des produits de la SIFA, les autres revendeurs d'engins motorisés commercialisent les différents produits provenant des entreprises de montage ou des entreprises d'importation.

- l'écoulement par le biais des "petits commerçants "qui exercent à titre personnel ou en relation avec les entreprises de montage ci-dessus citées. Ils ont une réduction à l'achat des cyclomoteurs et/ou vélomoteurs et écoulent parfois les produits des grossistes et se présentent en ce moment comme des semi grossistes. Ces commerçants sont aussi en relation avec les entreprises de montage. Ils achètent entre 5 et 10 vélomoteurs pour la revente. Dans leurs magasins nous ne trouvons pas plus de 20 vélomoteurs de différentes

marques. Les stands des petits commerçants se trouvent à proximité des lieux d'habitation des clients et dans des marchés déterminés. Ainsi, le client peut faire le tour des points de vente pour avoir une idée des prix avant de faire son choix.

- La vente dans les agences commerciales. Cette stratégie d'écoulement est assurée par des agents commerciaux des diférentes entreprises de montage qui commercialisent leurs produits.

Les grossistes stockent les vélomoteurs achetés dans leurs magasins. Ils écoulent par le biais de leurs structures commerciales localisées dans diverses localités du pays (régions, provinces, secteurs), ou commercialisent directement les produits sur place dans leurs magasins de vente. Les "petits commerçants" eux, sont les derniers relais auprès de la clientèle .Ils sont en effet proches des lieux d'habitation et souvent se tournent vers les grossistes ou les agences commerciales pour satisfaire leur clientèle s'ils ont une rupture de stock. Entre ces différents niveaux d'écoulement il y a une augmentation progressive du prix. Ces augmentations influent sur le prix de vente et permettent aux grossistes et aux petits commerçants d'obtenir de quoi honorer leurs différentes charges. Ces charges sont entre autres les frais de location de magasins qui varient de 25 000 F CFA à 100 000F CFA, le paiement de taxes et des factures, le salaire des ouvriers. La distribution à toutes les échelles prend en compte l'octroi de casques, de contrat d'assurances, de bons de révisions pendant une période donnée, des gadgets, etc. Certains revendeurs suppriment ces avantages, conduisant ainsi les clients vers les agences commerciales de vente des entreprises de montage.

Graphique N°4 : Organigramme sur l'écoulement d'un vélomoteur

Production

Usine extérieure : (produits semi-finis)
+
Pièces de rechange

Usine locale : (montage + finition)

Représentation ou agence commerciale

Distribution

Grossistes

Revendeurs simples

Succursales de vente

Consommation

Clients

Source : OUEDRAOGO E, 2007

Il est difficile d'avoir le nombre exact de revendeurs de vélomoteurs. Dans la zone commerciale du grand marché Rood-woko, nous avons une cinquantaine de stands de vente de vélomoteurs. C'est dans cette même zone que l'on retrouve presque la totalité des grossistes. A côté de ces revendeurs qui ne vendent que des vélomoteurs à l'état neuf, il y a ceux qui commercialisent des vélomoteurs de «seconde main ». Ces revendeurs sont surtout localisés au marché de cycles du secteur 7 à proximité du théâtre populaire.

3.3-2-La fixation des prix

Les entreprises de montage fixent leur prix par rapport à la concurrence. On parle ainsi de marché oligopolistique. Une situation d'oligopole se rencontre lorsque sur le marché il y a un nombre très faible d'offreurs (vendeurs) et un nombre important de demandeurs (clients).On peut distinguer 3 attitudes dans la fixation des prix en fonction de la concurrence.

D'abord, les entreprises fixent leur prix au niveau du prix moyen du marché. Elles s'alignent sur le prix pratiqué par leurs concurrents qui dominent afin d'éviter une confrontation sur les prix. Cette méthode est utilisée lorsque les coûts sont mal connus, la rentabilité procurée par le prix moyen du marché est insuffisante.

Ensuite il y a une fixation à un prix bas pour accroître leur part de marché ou maintenir un prix élevé pour accroître leur profit. Cette fixation est faite par les entreprises leaders, qui sont en position de force sur le marché décident d'un prix inférieur ou supérieur à celui du marché. Elles choisissent un prix bas pour accroître leur part de marché ou maintiennent un prix élevé pour accroître leur profit.

Enfin, nous avons une fixation à un prix plus élevé que la moyenne car elles pensent que le consommateur acceptera de payer ce prix pour leurs produits.23

Au Burkina Faso, les entreprises de montage de vélomoteurs sont des acteurs sur le marché oligopolistique. En effet il y a que 4 entreprises de montage que sont la SIFA, le groupe WATAM, le groupe DIACFA et le groupe MEGAMONDE. Chacune de ces entreprises propose différentes offres plus ou moins intéressantes aux clients pour arriver à se différencier de leurs concurrents, faire le plus grand bénéfice et détenir la meilleure place sur le marché.

La fixation des prix se fait par sondage auprès d'un échantillon de consommateurs et des autres entreprises de montage

Tableau N °4 : le prix de vente des deux roues à moteur

 
 

SIFA

DIA CFA

MEGAMONDE

WATAM

 

Prix

Prix en F CFA

Prix en F CFA

Prix en F CFA

Prix en F CFA

Types Cylindrées

de

Marque

 
 
 
 
 
 
 
 

50 cm3

 

P 50E

430

000

 
 
 
 
 
 

P 50 Junior

460

000

Delta

460

000

Ninja

499

500

80 cm3

 

CY 80

 
 

410

000

 
 
 
 

K Z 80

 
 
 
 

410

.000

100 cm3

 

Evergreen

 
 
 
 

110 cm3

 

Charmide

450

000

Wave

 
 

450

.000

Xtrème

Xrès

J C Best

 
 
 

425

000

J C

Megastar

J C Mega X

J C Citi

J C M-1

Smart X

 
 
 
 
 
 

415

000

X-1

 
 
 
 
 
 

350

000

Spark Z

 
 
 
 
 
 

375

000

Crystal

 
 
 
 
 
 

500

000

125 cm3

 

Supra X

575

000

 
 
 
 
 
 

J S 125 G Y-4

 
 

650

000

 
 

J C Super

 
 

475

000

J C Harley

 
 

Tornado

 
 
 
 

415

000

OUEDRAOGO. E, Septembre 2007

Cette réduction du prix par certaines entreprises pose des problèmes de crédibilité. En effet, au regard des coûts d'importation et des taxes à payer, des interrogations se posent sur l'origine et la qualité des pièces de vélomoteurs. Sur le marché, il existe des accusations de fraude menées par certaines entreprises de montage.

Les avantages préférentiels sont constitués de bon de révision du vélomoteur, de don de gadgets à l'effigie de la société, de don de casque et une assurance pendant une période donnée. Ces avantages qui accompagnent la vente des vélomoteurs ont le même objectif. Ils visent à susciter et à créer une fidélité chez le client. La sécurité du consommateur est primordiale pour les entreprises. Car pour elles, en plus de la commercialisation, elles veulent préserver la santé du consommateur en cas d'accident de la circulation, c'est dans cette optique que le casque et l'assurance annuelle sont donnés à l'achat de tout vélomoteur. Il faut noter cependant que ces stratégies de marketing n'attirent pas les clients car les ventes se font en deçà des attentes des différentes entreprises de montage.

Les entreprises de montage des engins motorisés développent plusieurs stratégies pour écouler leurs produits. Toutefois, elles entrent en concurrence avec les entreprises d'importation de vélomoteurs qui animent elles aussi le marché des vélomoteurs au Burkina Faso et principalement à Ouagadougou.

3.4-Les entreprises d'importation de vélomoteurs

Les importateurs de vélomoteurs sont des entreprises individuelles avec un capital moyen de 20 millions. Ils ont des relations d'affaires avec des usines étrangères de production de pièces de vélomoteurs. Par leur statut juridique, les entreprises d'importation diffèrent des entreprises de montage. En plus de leur capital peu élevé, les entreprises d'importation importent des quantités moyennes et ne disposent pas d'usine. Ils importent des pièces de vélomoteurs déjà assemblées à 50% (bloc moteur, cadre, etc.). Dans leurs ateliers il n y a pas de soudure, ni de plateau technique équipé. De nos jours, les entreprises d'importation importent les pièces des vélomoteurs de 110 cm3, 125 cm3, et des pièces pour des motocyclettes de 150 cm3. Le choix de ces types de cylindrées s'explique essentiellement par la préférence de la clientèle.

Au cours des années 2003-2005, la Chambre de Commerce et d'Industrie du Burkina a enregistré 69 entreprises d'importation. Toutefois, beaucoup de ces structures ont réorienté leurs activités commerciales vers d'autres secteurs. Les principales sont au nombre de quatre. Ce sont les établissements OUEDRAOGO Boureima et Frères, les établissements BAYALA Anatole et Frères, le groupe SANILI et le groupe WORLD BUSINESS. Ces entreprises d'importation à l'instar des entreprises de montage des vélomoteurs s'approvisionnent à partir de la France, de l'Inde, de la Chine, etc.

L'observation faite sur le terain montre que le nombre des importateurs de vélomoteurs est difficilement dénombrable du fait de la création ou de la fermeture fréquente des ces sociétés d'importation. Ainsi, à côté des sociétés reconnues et exerçant en conformité avec les règles d'importation établies par le Ministère du Commerce, de l'Artisanat et de la Promotion de l'Entreprise et de l'Artisanat (MCPEA), nous avons un nombre important de petites structures d'importation. Ces petites structures font des importations de faibles quantités et agissent parfois dans l'anonymat car n'étant pas en conformité avec les textes régissant la profession.

Toutes ces entreprises d'importation proposent leurs produits à des prix modiques. Elles se posent en concurrents sérieux des entreprises de montage des deux roues à moteur puisque leurs magasins sont à proximité des lieux d'habitations des consommateurs.

Les entreprises d'importation de vélomoteurs sont dirigées par un directeur général qui est le propriétaire de l'entreprise et le principal actionnaire. Les quatre principaux importateurs de vélomoteurs sont :

-les établissements OUEDRAOGO Boureima et Frères qui importent et commercialisent les vélomoteurs de marque ACCESS selon plusieurs modèles. L'entreprise est localisée au secteur 1, non loin du grand marché Rood-Woko

-les établissements BAYALA Anatole et Frères, localisés aussi au secteur 1, ils investissent dans l'importation et la commercialisation des vélomoteurs d'origine Japonaise, Européenne et surtout des vélomoteurs de marque YAMAHA.

-le groupe SANILI, il est localisé au secteur 12 et représente la marque SANILI au Burkina Faso. Ainsi propose-t-il des modèles de vélomoteurs de cette marque.

-le groupe WORLD BUSINESS est el représentant de la marque JINCHENG. Il est localisé au secteur 5 et propose une gamme variée de vélomoteurs de cette marque.

Ces différentes entreprises d'importation ont des succursales de commercialisation dans d'autres centres urbains du Burkina Faso. Elles importent annuellement des pièces pouvant assembler tout au plus 20 000 vélomoteurs, soit 5 000 vélomoteurs par société. L'importation se fait après l'écoulement du stock existant à hauteur de 70 %. Par exemple, le groupe World Business au dernier trimestre de l'an 2007 a importé 1000 vélomoteurs. Elle a lancé sa seconde commande courant le mois de mai 2008 après avoir écoulé 700 vélomoteurs. Cette stratégie d'importation vise à éviter une rupture de stock. Le prix d'importation d'un vélomoteur qui inclut la commande au niveau de l'usine de montage, les frais de transport et les frais de douane équivaut en moyenne à 375 000F CFA. Le vélomoteur est vendu tout au plus à 410 000F CFA. Les entreprises d'importation disposent de magasins de stockage où sont effectués aussi les travaux de finition et les éventuelles réparations.

Le recrutement du personnel dans ces entreprises se fait par des relations amicales ou familiales. Les entreprises d'importation sont pourvoyeuses d'emplois, contribuant ainsi à la réduction du chômage urbain et au développement économique de la ville de Ouagadougou. Les quatre principales entreprises ci-dessus citées emploient près de 100 personnes à des tâches variées : gardiennage, mécanique, vente, etc.

Les entreprises de montage de deux roues et les importateurs de vélomoteurs, utilisent plusieurs stratégies pour obtenir le maximum de clients et faire ainsi un bénéfice. Cette compétition entraîne des conséquences sur le plan social et économique. Quelles sont donc les retombées de la concurrence entre les entreprises de montage des deux roues à moteur ?

Chapitre 4 : Les retombées de la concurrence entre

les entreprises de montage de deux roues à moteur

Au Burkina Faso, la possession d'un vélomoteur permet de se déplacer avec une certaine aisance, une certaine indépendance et d'être ponctuel à certains rendez-vous. La place importante du vélomoteur dans la vie des habitants peut être justifiée par cet article. « Le fétichisme des deux roues » : "Rares sont les familles au Burkina Faso qui ne disposeraient pas de moyen de locomotion, en l'occurrence la bicyclette, le vélomoteur ou la motocyclette. Dans les centres urbains et semi urbains, les salariés, les commerçants, de façon générale ceux qui ont les « moyens » ont pour première préoccupation de s'acheter un moyen de déplacement. Ces engins à « deux roues » qui apparaissent comme « l'uniforme national » des burkinabé sont essentiellement de marque française et Japonaise. Pour se rendre au lieu de travail ou pour la petite virée du week-end le Burkinabé enfourche son « char avec fierté »"24

4.1- Les avantages liés à la concurrence

Les entreprises de montage de deux roues à moteur facilitent non seulement le déplacement des habitants par leurs produits, mais aussi elles créent des emplois et contribuent ainsi à la réduction du taux de chômage à Ouagadougou. Elles emploient 439 personnes. A cet effectif, nous pouvons ajouter environ 100 personnes employées par les entreprises d'importation de vélomoteurs. Aussi, faut-il noter que la masse salariale libérée annuellement par les entreprises de montage de vélomoteurs dépasse le milliard. En plus de ces avantages liés la création des entreprises de montage de deux roues à moteur, quels sont ceux qui découlent de leur compétition ?

4.1-1 Le développement du secteur informel

La production et les ventes des vélomoteurs ont favorisé le développement du secteur informel. Ce secteur occupe une place importante dans la vie économique du Burkina. Il est toutefois difficile d'avoir le montant de ses recettes.

24 Quotidien Le Pays N° 112 du 13 Mars 1992

4.1-1-1 Les artisans mécaniciens

Le métier de la mécanique est classé dans la corporation des métiers des services de la réparation et de la maintenance. Il est réglementé par le ZATU N°AN VII0048/FP/PRES du 25 juillet 1990.

Il existe très peu de données concernant les artisans mécaniciens et des ateliers de mécanique à l'intérieur du pays et de la ville de Ouagadougou. Selon la Direction Générale de l'Artisanat l'effectif des artisans mécaniciens au niveau du Burkina Faso était de 20.404 personnes dont 119 femmes en 1996, à raison de 4 personnes en moyenne par atelier25. Au total 81.616 personnes travaillent dans ce secteur. Il existe plusieurs types d'ateliers, et nous pouvons distinguer :

-les réparateurs des petites unités dont l'activité se résume à de petites opérations telles que le collage d'une rustine sur une chambre à air, le nettoyage d'une bougie, etc. Ils s'installent généralement le long des principales artères en plein air ou sous un arbre. Leur équipement est sommaire et constitué de quelques clés essentielles et de quelques pièces de rechange souvent usagées. Ils constituent la majorité des artisans mécaniciens26 et disparaissent aussi spontanément qu'ils se sont installés. Les meilleurs d'entre eux peuvent évoluer positivement passant au stade de l'unité moyenne.

-les réparateurs d'unités moyennes sont mieux installés que les précédents. Ils sont sous un hangar ou dans un abri fermé. S'ils ne disposent pas d'un équipement complet, ils possèdent tout au moins l'outillage indispensable pour réparer les pannes courantes (décalaminage, changement de pièces défectueuses, etc.). Ils travaillent souvent avec l'aide d'apprentis.

-les réparateurs des grandes unités : anciens dans le métier de la mécanique, ils sont expérimentés dans l'entretien - réparation des engins. Ils disposent d'un équipement important et emploient plusieurs apprentis.

-les réparateurs, vendeurs de cycles d'occasion : ils sont situés dans la zone commerciale de Rood-Woko ou dans le marché de vélomoteur du secteur 7. Ils achètent les vélomoteurs déjà usagés, les réparent, puis les revendent. Certains de ces réparateurs payent des vélomoteurs volés ou d'origine douteuse.

25 INSD 1996, données définitives du RGPH

26 Source : Direction Générale de l'Artisanat

La répartition des artisans mécaniciens dans la ville de Ouagadougou répond à des logiques spatiales : ils s'installent généralement à proximité des établissements générateurs de déplacements (lycées, universités, centres médicaux, marchés), le long des axes à forte circulation. Le nombre des ateliers est plus important au centre ville qu'en périphérie et répond à la division spatiale de la ville en deux sous systèmes : le centre et la périphérie.27

Il ressort aussi de nos enquêtes que les réparations vont du gonflage de la chambre à air, du nettoyage de la bougie à la révision et au changement des pièces défectueuses. Le prix de la réparation varie de 25 FCFA (gonflage de la chambre à air) à 1500F CFA (révision de l'engin). Les montants de réparation sont directement reversés auprès du chef d'atelier et les recettes diffèrent selon les ateliers et en fonction des jours. La recette peut atteindre 5 000F CFA la journée. On peut ainsi évaluer les recettes mensuelles selon le tableau ci-dessous 28

Tableau N°5 : Recettes moyennes des artisans mécaniciens

Recettes journalières en F CFA

Recettes mensuelles en F CFA

Moins de 500

Moins de 13 000

500F à 1 500

13000F à 39 000

1500F à 3 000

39 000F à 78 000

3000F à 4 500

78 000F à 117 000

4500 à 6 000

117 000F à 156 000

Plus de 6 000

Plus de 156 000

OUEDRAOGO.E, Décembre 2007

27 BAMAS S (1995), Deux roues et transports collectifs à Ouagadougou. Thèse de Doctorat.

28 Calcul sur la base de 26 jours de travail dans le mois, la majorité des artisans mécaniciens ne travaillant pas les dimanches

Photographie N°10 : Des artisans mécaniciens en réparation

Source : cliché OUEDRAOGO. E, Janvier 2008

Nous apercevons ici deux types d'ateliers de réparateurs de petites unités. Un atelier où on ne répare que de vélomoteurs de 110 et 125 cm3. Un autre atelier où on répare des vélomoteurs de 50 à 80 cm3. Les sites sont à proximité du grand marché et ne sont pas clôturés.

4.1-1-2 Les laveurs de vélomoteurs

Les laveurs de vélomoteurs ont aussi leur rôle à jouer dans l'entretien des vélomoteurs. Souvent situés non loin des ateliers de réparation, ils ont pour mission de laver le bloc moteur avec de l'essence ou du pétrole pour le débarrasser des stocks de graisse accumulés. Ensuite ils lavent l'engin avec de l'eau savonneuse avant de le rincer.

Ces laveurs disposent d'outils de travail pour démonter les pièces, de seaux, d'éponges et de pinceaux, d'un fût pour stocker une quantité suffisante d'eau. L'atelier du laveur comprend 2 à 3 personnes et est dirigé par le propriétaire des outils de travail. Le prix du lavage varie de 250F CFA à 500F CFA. Le prix est fonction du type d'engin et de son degré de salubrité. La précaution supplémentaire que requiert le lavage des vélomoteurs de 80 cm3 justifie le coût élevé de ce service (500F CFA). En effet en cas de cassure des pièces en plastique, le remboursement est à la charge du laveur. Il faut noter aussi qu'en plus des vélomoteurs, les laveurs assurent parfois le nettoyage et le lavage des voitures.

Photographie N° 11 : Un laveur de vélomoteur au grand marché de Ouagadougou

Source : cliché OUEDRAOGO. E, Janvier 2008

Sur cette photographie, nous apercevons un laveur qui après le lavage du bloc moteur est en train de laver au savon un vélomoteur de 80 cm3 de marque Yamaha produit du groupe CFAO MOTORS.

4.1-1-3 Les vendeurs de pièces détachées

On distingue deux principales filières d'approvisionnement, celles des pièces dites d'origine, provenant des constructeurs de cycles basés en Europe (France, Allemagne, etc.) ou en Asie (Chine, Japon, etc.). L'autre filière et qui est la plus importante, est celle des pièces dites adaptables. Les pièces adaptables proviennent du Nigeria et transitent par les pays comme la Côte d'Ivoire, le Togo. Les importations de ces pièces sont souvent illicites.

Du fait de la fraude le marché burkinabé est inondé des pièces adaptables. Ces pièces sont moins coûteuses que celles dites d'origine. Par exemple, un piston importé du Nigeria coûte 2000F CFA alors que celui provenant de la France se vend à 4500F CFA.

Il faut remarquer que de nos jours certains vendeurs avec la complicité des artisans mécaniciens proposent aux clients des pièces de mauvaise qualité avec des emballages provenant des constructeurs de cycles. Le commerce des pièces détachées profite peu aux consommateurs puisque celles-ci se détériorent vite. En effet 60% de nos enquêtés doutent de la qualité des pièces et s'interrogent sur la bonne foi des artisans mécaniciens.

Tout comme pour les artisans mécaniciens, le nombre de vendeurs de pièces détachées est difficile à évaluer. Nombreuses sont les boutiques de vente des pièces détachées disséminées à travers la ville. Nous notons aussi une augmentation du nombre des gérants de parking qui assurent la garde des engins.

4.1-1-4 Les gérants de parking

La gestion des parkings remonte à 1980, période où on notait une recrudescence des vols de cycles et cyclomoteurs. Ces gérants de parkings sont des personnes oeuvrant dans le secteur informel. Pour créer un parking dans la ville de Ouagadougou, il faut une demande adressée aux Maires des arrondissements. Mais, certains ne respectent pas les règles en la matière. La création des parkings à proximité des bars, des restaurants, et des écoles se fait souvent avec l'accord des responsables des établissements ci-dessus cités. Ces créations parallèles ne sont pas prises en compte par l'association des gérants de parking reconnue par l'arrête N°91-105 du Ministère de l'Administration Territoriale et qui contrôle cette activité de gardiennage des engins.

Les parkings sont situés presque partout dans la ville de Ouagadougou surtout à proximité de quelques lieux de fréquentation quotidienne. Ce sont par exemple les banques, les magasins de commerce, les marchés, les salles de cinéma, les centres de santé, les bars, les hôtels, les restaurants, les établissements scolaires et universitaires.

En ce qui concerne le fonctionnement des parkings, on peut dire que le client qui arrive au parking reçoit un ticket portant un numéro et estampillé avec le nom et l'adresse du parking. Le double du ticket est accroché à l'engin ; dans certains parkings nous avons des plaquettes en bois ou en fer avec les numéros. Les prix de gardiennage vont de 25F CFA à 200F CFA en fonction de la période et des manifestations culturelles ou sportives. En effet pour le parking de nuit, lors des manifestations comme le SIAO, le FESPACO, les matchs de football le prix de gardiennage est de 200F CFA. La recette journalière varie en fonction du site ; certains gérants gagnent à la fin de la journée 2000 F CFA tandis que d'autres comptabilisent 30 000F CFA.

Les gérants de parking et les autres acteurs du secteur informel payent la taxe annuelle en fonction de la recette journalière. L'imposition annuelle de cette activité est régie par les lois de 1996 et 2002. Ces lois distinguent six classes qui payent entre 20 00F

84
CFA et 100 000F CFA comme taxe annuelle au titre de la contribution du secteur informel

au développement du pays. La grille de paiement pour les catégories du secteur informel se présente comme suit :

Tableau N°6 : Imposition de taxe annuelle selon la recette journalière

Classe

Recette

journalière en

CFA

Montant de la taxe annuelle en

CFA

 

1996

2002

1

[30.000-42.000]

100.000

500.000

2

[22.500-30.000[

90.000

400.000

3

[1 5.000-22.500[

70.000

300.000

4

[4.500-15.000[

50.000

200.000

6

=4.500

20.000

75.000

Source : Direction Générale des Impôts, 2007

Il faut noter que beaucoup d'acteurs ci-dessus cités ne payent pas les taxes sous prétexte que le montant à payer est excessif. C'est ainsi que la direction générale des impôts a suspendu l'application de la loi de 2002. En attendant l'élaboration d'une nouvelle grille de recouvrement des impôts, celle qui est toujours en vigueur date de 1996.

Photographie 12 : Un parking d'ordre artisanal à l'université

Source : cliché OUEDRAOGO. E, Janvier 2008

Sur cette Photographie nous observons un parking monté au sein de l'université de Ouagadougou avec des matériaux rudimentaires : Il y a des piquets en bois reliés avec des cordes avec une ouverture servant de porte d'entrée et de sortie du parking. Elle présente un cas spécifique de parking qui n'est pas aménagé. Les vélomoteurs sont rangés en fonction du type de cylindrée.

Les activités des artisans mécaniciens, des laveurs de vélomoteurs, des vendeurs de pièces détachées, des gérants de parking découlent de la concurrence dans le secteur industriel des deux roues à moteur. Ces activités sont indirectement liées à celles des entreprises de montage des deux roues motorisées. Cette concurrence a favorisé aussi la création et le développement des sociétés d'hydrocarbures

4.1-2- La création des sociétés d'hydrocarbures

Les deux roues à moteur consomment différents types d'énergie : les cyclomoteurs consomment de l'essence mélange 2 temps, alors que les vélomoteurs et motocyclettes fonctionnent avec de l'essence ordinaire ou du super 91 comme les véhicules. Mais il est courant de voir des usagers de vélomoteurs prendre de l'essence mélange 2 temps, soit parce que leurs engins sont amortis, soit parce que les propriétaires ne sont plus à mesure d'acheter de l'essence ordinaire ou super. Ils modifient alors le boc moteur et font des réadaptations. Le prix du litre de carburant fluctue de nos jours en fonction du cours du marché mondial du pétrole.29

Nous distinguons quatre structures de vente pour la distribution des hydrocarbures : - la station service qui commercialise cinq types de carburant : le super 91, essence ordinaire, essence mélange 2 temps, gazole et pétrole. Elle est aussi équipée d'une installation d'air comprimé, d'une aire de lavage et de graissage de véhicules ;

-le « filing service » ne sert que les cinq types de carburants et n'est pas équipé pour le lavage et le graissage des véhicules ;

-le point de vente qui commercialise soit l'essence ordinaire, soit le mélange 2 temps et le pétrole, soit le mélange et le pétrole ;

-enfin la pompe mélangeur qui ne distribue que du mélange 2 temps.

29 Ministère du Commerce, de l'Artisanat et de la Promotion de l'Entreprise et de l'Artisanat (MCPEA)

Chaque station, filing service ou point de vente est rattachée à l'une des sociétés pétrolières appelées marqueteurs : Total, Burkina &Shell, Petrofa, Plub, SOGEL-B, etc.30

Au cours de notre travail de terrain, nous avons dénombré plus de 300 stations reparties dans la ville de Ouagadougou. L'augmentation du nombre de stations démontre que le commerce des hydrocarbures évolue parallèlement avec celui des deux roues. En effet, il y avait en mars 1993, 138 pompes mélangeurs fonctionnelles et 59 stations et filings services.31

Photographie N°13 : Des stations services

Source : cliché OUEDRAOGO. E / Juin 2008

Sur ces Photographies nous avons au niveau de la station service Shel de Dassasgho, et de celle du groupe SOGEL-B des rangs de consommateurs qui attendent pour pouvoir s'acheter de l'essence mélange 2 temps. Nous observons plusieurs types de cylindrée.

En plus du développement du secteur informel et des sociétés d'hydrocarbures, la concurrence crée une facilité d'accès des consommateurs aux deux roues à moteur.

30 BAMAS S (1995), Deux roues et transports collectifs à Ouagadougou. Thèse de Doctorat.

31 Ibidem

4.1-3- La facilité de l'accès aux deux roues à moteur

La concurrence apparaît comme un facteur permetant d'avoir sur le marché plusieurs produits qui se différencient selon la qualité et le prix. Cette différence de prix permet à un chacun de payer son vélomoteur en fonction de son revenu. De même qu'il y a des engins coûtant plus du million et qui ne sont pas à la portée de tous, on retrouve également sur le marché des engins de 200.000F CFA à 300.000FCFA même s'ils ont une" origine douteuse". Cette possibilité d'avoir un cyclomoteur en fonction de sa bourse est appréciée par certains consommateurs sous cette affirmation : « J'ai choisi cet engin, parce que je ne peux pas payer un autre, car mon revenu est faible et j'ai beaucoup de dépenses». La concurrence permet donc l'épanouissement d'une certaine catégorie de la population.

Avec la concurrence nous avons constaté que la SIFA n'a plus le monopole dans le domaine du montage des vélomoteurs sur le marché intérieur burkinabé qui consomme 50.000 engins par an. 32Nous avons plusieurs vélomoteurs qui sont importés ou qui proviennent de la production des entreprises de montage localisées sur le territoire national.

Le développement du secteur informel, la création et la multiplication des sociétés d'hydrocarbures, la facilité de l'accès aux engins motorisés sont les avantages liés à la concurrence. Elle est toutefois limitée par certaines pratiques.

4.2-Les limites à la concurrence

La concurrence est limitée par un certain nombre de pratiques parmi lesquelles nous avons la fraude, la contrefaçon, le coût des facteurs de production, etc

4.2-1-La fraude et contrefaçon massive

-La fraude

Selon les responsables de la Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude

32 SIDWAYA N° 5533 du 23-02-2006

(C.N.L.F), la fraude est une tromperie sur la nature, l'origine, la qualité ou la quantité des vélomoteurs importés. Elle est sensible et difficilement quantifiable au Burkina Faso. Elle cause de sérieux dommages à l'économie Burkinabé.

Sur le territoire burkinabé on rencontre plusieurs formes de fraude dans le secteur des vélomoteurs. Ce sont :

-une sous facturation à l'entrée des vélomoteurs qui consiste à présenter de faux reçus de paiement pour avoir une réduction des frais de douanes.

-une sous estimation des quantités qui consiste à mettre plusieurs engins dans un seul carton. Cette pratique trompe les douaniers qui établiront une fausse déclaration.

-la contrebande ou l'importation frauduleuse de vélomoteurs par les pistes. Cette pratique consiste à faire entrer par vagues successives, des engins qui ne seront pas dédouanés. Ces vélomoteurs sont en nombre important sur le territoire et sont dépourvus de plaque d'immatriculation.

-une délivrance de faux papiers, cette pratique consiste à délivrer de fausses cartes grises et de fausses plaques d'immatriculation.

Un exemple de pratique frauduleuse nous est donné par l'article de presse de Hervé D'AFRICK33

-la contrefaçon

La contrefaçon est une reproduction, un usage, une apposition ou imitation d'une marque identique ou similaire à celle désignée dans l'enregistrement, sans l'autorisation du propriétaire ou du bénéficiaire du droit exclusif d'exploitation. C'est aussi toute copie, importation où vente d'une invention nouvelle, sans le consentement du titulaire du brevet. Enfin elle désigne toute reproduction, totale ou partielle d'un dessin ou modèle, sans autorisation de l'auteur.34

Tout comme la fraude, la contrefaçon a une grande ampleur dans le domaine des vélomoteurs au Burkina. Elle est réalisée par certains opérateurs économiques ou commerçants qui font des imitations frauduleuses. Ces imitations violent les droits de la

33 D'AFRICK Hervé. Journal LE PAYS N° 3786 du 12 janvier 2007, page 9

34 Direction Générale du Développement Industriel. 2004, Rapport sur l'industrie au Burkina Faso, période 2000-2002, page 15

propriété intellectuelle. La pratique de la contrefaçon se manifeste de la façon suivante : le vélomoteur est importé frauduleusement et une fois sur le sol Burkinabé les contrefacteurs collent sur les engins de fausses étiquettes sur la marque ou le lieu de production.

Cette pratique trompe la vigilance des consommateurs.

Les champs de la contrefaçon sont vastes et touchent presque tous les secteurs économiques ; leurs conséquences sont souvent désastreuses pour l'économie nationale. On note surtout la perte de revenus fiscaux pour l'Etat Burkinabé. Pour les entreprises de montage, la contrefaçon entraîne des pertes de parts de marché pour celles qui en sont victimes et affecte également l'image de marque des produits authentiques. Les entreprises sont, ainsi spoliées. Elles n'obtiennent pas les bénéfices de leurs efforts d'investissements. C'est pour lutter contres ces pratiques anticoncurrentielles que les structures comme la Coordination Nationale de Lutte contre la Fraude (C.N.L.F), la D.G.D et la COTECNA font des sorties et contrôles inopinés. Au cours de ces sorties, les produits fraudés ou contrefaits sont saisis ainsi que les responsables de ces délits.35

Les éventuels faussaires interpellés sont condamnés au paiement d'une amende de 1 000 000F CFA à 6 000 000F CFA, ou à des peines d'emprisonnement.

4.3- La sanction des pratiques anti-concurrentielles

A l'image des pratiques qui sont diversifiées, nous avons une diversité de sanctions. Mais toutes les pratiques anticoncurrentielles ne sont pas sanctionnées. En effet certaines d'entres elles bénéficient d'exemptions. Notre étude sera donc consacrée aux peines prévues par la loi n°15/94/ADP pour les pratiques anti-concurrentielles.

En fonction de la gravité de l'acte produit, la loi prévoit des sanctions administratives qui relèvent de la compétence du ministère chargé du commerce. Le prononcé de ces sanctions peut se faire après consultation de la commission de la concurrence ; ensuite il y a les sanctions judiciaires. Elles sont composées de sanctions pénales et civiles. Pour ce qui est des sanctions pénales la loi prévoit à l'article 53 et suivants des peines d'emprisonnement allant de 1 mois à 2 ans et d'une amende de 5

35 D'AFRICK Hervé. Journal LE PAYS N° 3786 du 12 janvier 2007, page 9.

000F CFA à 25 000 000F CFA. En ce qui concerne les sanctions civiles, le législateur Burkinabé prévoit d'une part le retrait des produits frauduleux ou contrefaits, la fermeture de l'entreprise responsable et d'autre part la mise en oeuvre de l'action en réparation ; enfin nous avons les sanctions arbitrales. Les arbitres peuvent annuler totalement ou partiellement des conventions. Ils peuvent condamner aussi les faussaires à des dommages et intérêts. Cependant ils ne peuvent appliquer des sanctions pénales aux infractions dont ils ont tiré un principe de responsabilité civile. Ils ne peuvent non plus prononcer des sanctions administratives pécuniaires dont sont assorties les pratiques anticoncurrentielles qu'ils ont constatées.

La concurrence dans le domaine des deux roues à moteur, entraîne des conséquences positives. Toutefois, elle n'est pas sans conséquences négatives.

4.4- Les conséquences négatives de la concurrence

La concurrence entre les entreprises de montage des deux roues à moteur favorise l'obtention de plusieurs produits sur le marché provoquant une mévente. Les produits de ces entreprises sont impliqués dans les accidents de la circulation routière.

4.4-1 - La mévente

Le marché des vélomoteurs est devenu important dans la ville de Ouagadougou. Ainsi il existe un nombre important d'opérateurs économiques qui font entrer des vélomoteurs dans la ville. A ce nombre, il faut ajouter les productions des différentes entreprises de montage des deux roues à moteur implantées sur le territoire national. Nous avons ainsi plusieurs personnes qui assurent la vente des vélomoteurs. Il est de nos jours facile de se procurer un vélomoteur à moindre coût.

La SIFA a fait partie des 12 premières sociétés les plus rentables à être privatisées en 1994. Ses problèmes vont commencer en 2000 avec la levée de l'avantage qui lui était octroyée de fonctionner sous le régime TVA sur la marge. Cela s'est ressenti avec la chute du chiffre d'affaires qui est passé de 15 milliards en 1999 à 9 milliards en 2000. Cette situation va s'empirer à partir de 2004 avec l'ouverture des marchés, et la création des nouvelles entreprises de montage de vélomoteurs. Il y a aussi, la diminution des

volumes de production. Les volumes étaient de 10 500 cyclomoteurs et 1 187 motocyclettes en 2006. Il y a enfin la diminution du personnel avec un effectif de 106 permanents de nos jours.

Dans un contexte de vie chère, les vélomoteurs ne s'écoulent pas aussi aisément. Il y a ainsi une grande quantité de vélomoteurs dans les magasins des revendeurs de vélomoteurs. Cette assertion se vérifie par ce témoignage de Patrice NANA, revendeur de vélomoteur au grand marché Rood-Wooko : « cela fait un mois que je n'ai pas vendu un vélomoteur, cela s'explique par le nombre de revendeurs et aussi par la faiblesse de revenus des populations ».

Le marché des vélomoteurs de nos jours est marqué par une mévente. Cette situation ne permet pas aux entreprises de montage de vélomoteurs de rentabiliser les frais de production.

Les produits des entreprises sont impliqués dans les accidents de la circulation routière. Les mauvais comportements des usagers ternissent souvent l'image d'une marque. Ainsi, force est de constater que les vélomoteurs de 110 cm3 sont plus impliqués dans les accidents au niveau de la ville de Ouagadougou.

4.4-2-Les accidents de la circulation routière

Les accidents de la circulation routière ont plusieurs causes. On peut ainsi noter les causes humaines, techniques, etc. Parmi les causes des accidents de la circulation, celles relatives à l'homme représentent une part importante.

Les défaillances techniques des moyens de transport sont aussi source d'accidents de la circulation. Ces défaillances se résument à un problème d'éclairage, de freinage, ou de direction pour les véhicules. On peut par exemple constater une défaillance au niveau du système de freinage avec la rupture du câble. Ce constat est notoire dans la circulation avec des usagers qui usent de plusieurs stratégies pour s'arrêter au niveau des panneaux « stop ».

Les deux roues motorisées n'ont pas de contraintes liées à la visite technique, de ce fait, les visites pour l'entretien ne sont que délibérées. Au cours de notre enquête 32% de nos interlocuteurs ont affirmé qu'ils n'effectuent leur révision que tous les deux mois

faute de moyens financiers ; 50% des enquêtés effectuent quant à eux des contrôles mensuels tandis que 18% font un contrôle toutes les deux semaines pour un entretien fréquent de l'engin. Tous ces consommateurs reconnaissent que les contrôles fréquents et le qualité de l'essence sont importants pour éviter un temps d'amortissement réduit.

Dans la ville de Ouagadougou, le nombre des accidents est en hausse et implique une grande partie des deux roues et surtout les deux roues à moteur. En effet sur 4227 et 4608 cas d'accidents respectivement constatés par les agents du Commissariat central de Police de Ouagadougou en 2006 et 2007, l'implication des deux roues étaient successivement de 64,30% et 60,39%36. Le graphique N°5, ci dessous présente les parties en cause dans les accidents de la circulation routière au cours de la période de 2006 et 2007. Les données obtenues ne distinguent pas les deux roues motorisées et les bicyclettes. La conclusion qui découle de l'analyse de ce graphique révèle que les accidents entre les deux roues et les quatre roues sont les plus importantes, puis viennent les accidents entre les deux roues entre elles. L'année 2007, sera aussi marquée par la hausse des accidents entre les deux roues et les piétons, et enfin les deux roues entre elles.

Graphique N° 5 : Accidents de la circulation routière en 2006 et 2007

Accidents de la circulation en 2006

2RouesxPiétons

4Rouesx2Roues 2Rouesx2Roues

Accidents de la circulation en 2007

4Rouesx2roues 2Rouesx2Roues

2Roues x Piétons

Source : Commissariat Central de Police de Ouagadougou, Janvier 2008

Les conséquences des accidents sont nombreuses. Ainsi, il y a des conséquences d'ordre sanitaire et des conséquences d'ordre économique et sociale. Les accidents de la circulation contribuent à augmenter le taux de mortalité de la ville de Ouagadougou. On enregistre en moyenne 4000 cas d'accidents par an dont 110 décès comme nous le

36 Commissariat Central de Police de Ouagadougou, section des accidents

93
montre le graphique N°6. Ces chiffres (qui concernent les accidents ayant nécessité une

évacuation vers une structure sanitaire et /ou les victimes sont décédées sur place ou pendant le transport) peuvent s'accroître si l'on considère les cas où on a recours à la médecine traditionnelle, ou si l'on tient compte des victimes qui succombent après quelques jours d'hospitalisation.

Graphique N° 6: Evolution des accidents de la circulation et des décès

De 1995 à 2006 dans la ville de Ouagadougou

Source : B.N.S.P, 2006

4000

7000

6000

5000

3000

2000

1000

0

Nombre d'accidents Nombre de décès

250

200

50

0

150

100

4.5-Les perspectives

La crise économique persistante et les nouvelles politiques de transport ont contribué au désengagement de l'état dans la gestion des transports urbains. Les entreprises de transport en commun rencontrent ainsi des difficultés qui se résument comme suit : déficit d'exploitation de plus en plus croissant, insuffisance des moyens pour financer l'entretien des véhicules en partie immobilisés, dégradation de la qualité et du nombre des services, difficulté de gestion. Ces difficultés ont permises la disparition de la majorité des entreprises de transport en commun et la régression de celles qui subsistent.

Cette situation a favorisé la création des entreprises de montage de vélomoteurs qui proposent un moyen de déplacement souple, rapide et commodes. Les facteurs favorables permettent ainsi l'arrivée de nouvelles entreprises sur le marché. C'est le cas

de la création récente de l'entreprise LIFAN Motors.

L'état Burkinabé devrait aussi adopter une nouvelle politique afin de protéger les entreprises de montage contre les pratiques anti-concurrentielles. Ces mesures permettront aux entreprises de toujours contribuer au développement du pays à travers les investissements, la réduction du chômage, etc.

L'augmentation du nombre des entreprises de montage des deux roues à moteur permettra d'obtenir une gamme variée de vélomoteurs sur le marché. Ces vélomoteurs se différencieront du point de vue de la qualité et du prix. Elle permettra ainsi aux consommateurs de faire le choix en fonction de leur revenu.

Cette augmentation aura pour conséquences un accroissement du nombre des usagers. Il se posera ainsi un problème de circulation à cause de l'étroitesse des voies de circulation. Une nécessité s'impose pour la commune de Ouagadougou d'investir dans la gestion de la voirie en vue d'améliorer la fluidité.

En plus de la congestion du trafic, il se posera un problème de dégradation de l'environnement et de pollution. En effet, l'augmentation du nombre des engins motorisés aura un impact sur la qualité de l'air. Cette situation occasionnera une pollution atmosphérique locale. Avec les effets dus au changement climatique, il serait donc nécessaire de libéraliser le marché des vélomoteurs et de penser aussi à la préservation de l'écosystème.

Enfin, il faut noter que l'importance des flux de transport dans la ville de Ouagadougou occasionnera aussi un problème d'insécurité routière. Ce qui provoquera une hausse du nombre des accidents. Ces accidents impliqueront en grande partie les deux roues à moteur. La commune de Ouagadougou devrait, en plus de la politique nationale sur la sécurité routière, adopter une politique communale en vue de préserver la santé des citadins, et de réduire les coûts et nuisances qui découlent du système de mobilité urbaine.

Conclusion partielle

Les entreprises de montage de deux roues à moteur font l'assemblage des pièces des vélomoteurs dans leurs usines de montage et commercialisent leurs produits avec l'aide des grossistes et de petits commerçants. Leurs productions sont énormes mais orientées vers un marché intérieur qui est étroit et où les revenus des clients sont modestes.

Les entreprises de montage de deux roues à moteur contribuent par les emplois qu'elles génèrent à la diminution du taux de chômage urbain. Les habitants utilisent leurs produits pour se déplacer aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la ville de Ouagadougou. La concurrence entre ces entreprises favorise aussi la création et le développement du secteur informel, la création et le développement des sociétés de commercialisation des hydrocarbures. Toutefois, les deux roues motorisées sont parfois impliquées dans les accidents de la circulation routière et occasionnent au pire des cas des pertes en vie humaine.

La concurrence est perceptible à travers la publicité, les actions promotionnelles, la différence des prix de vente. En plus, la situation de concurrence offre de nombreux avantages aux consommateurs. Il est important de noter à cet effet le développement du secteur informel, l'accès facile aux engins motorisés et la création des entreprises d'importation des deux roues à moteur. La concurrence est toutefois limitée par certaines pratiques comme la fraude, la contrefaçon et le coût des facteurs énergétiques. Les inconvénients qui surviennent avec cette concurrence se ressentent au niveau des entreprises à travers une baisse du chiffre d'affaires, une compression du personnel, etc.

96
Conclusion générale

A la fin d'une telle étude dans une ville enclavée comme Ouagadougou, nous tirons les conclusions suivantes :

Le secteur de l'industrie des deux roues à moteur est encore embryonnaire au Burkina Faso. En effet, il n'existe jusque là que 4 entreprises de montage d'engins motorisés au Burkina Faso dont 3 sont localisées à Ouagadougou et 1 à Bobo Dioulasso. Ces entreprises n'arrivent pas à satisfaire la demande locale, voire nationale. Aussi elles ne font aussi que l'assemblage, car les pièces constitutives des vélomoteurs sont pour la plupart importées.

Dans le contexte de la mondialisation, le Burkina Faso a travaillé à la promotion du secteur industriel à travers l'application de plusieurs mesures qui ont eu pour effet de susciter la création de nouvelles entreprises. Il s'agit de la DIACFA, du groupe MEGAMONDE, et du groupe WATAM. Dans le domaine des deux roues motorisées, l'arrivée de ces nouvelles structures a remis en cause la position dominante de la SIFA, pionnière des deux roues motorisées. La compétition devient rude et les stratégies commerciales multiples, stimulant ainsi le marché et la concurrence dans ce domaine. Aussi il ne fait pas de doute que l'accroissement du nombre des entreprises de montage des deux roues à moteur stimule la concurrence à la grande satisfaction des consommateurs.

En effet la compétition entre ces entreprises entraîne une baisse du prix des deux roues à moteur, du fait de l'inondation du marché par une gamme variée de vélomoteurs. Nous avons ainsi la présence sur le marché de plusieurs vélomoteurs de marque J.C, KAIZER, PEUGEOT, ACCESS, SANILI, JIANSHE provenant des entreprises de montage et des sociétés d'importation. Tout cela s'accompagne de la création d'activités économiques en amont ou en aval du marché des deux roues à moteur et les habitants surtout les « Ouagalais », en fonction de leurs revenus peuvent se procurer le vélomoteur

de leur choix.

Toutefois, dans une contrée où la recherche du gain facile prend de l'ampleur, certains acteurs n'hésitent pas à se lancer dans des pratiques anticoncurrentielles faussant ainsi le libre jeu de la concurrence.

Enfin, notons que ces entreprises qui sont implantées ou représentées à Ouagadougou, bénéficient ainsi des infrastructures et des énormes possibilités d'affaires qu'offre la capitale. Pour faire face au jeu de la concurrence, les entreprises développent des stratégies d'écoulement et de marketing qui se résument à la diminution des prix, à l'augmentation des tranches publicitaires au niveau des médias. Elles utilisent des techniques de productions appropriées pour proposer des vélomoteurs de qualité à la clientèle. Le facteur qualité reste aussi donc important dans le jeu de la concurrence.

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10-Institut National de la Statistique et de la Démographie.1998, 5ème recensement industriel et commercial, répertoire- fichier des entreprises du Burkina Faso ,453 pages. 11-KRELLE (W).1970, Théorie de la production, théorie de l'utilité production prix demande, volume I, Paris Gauthier, 250 pages.

12-LE MAIRE (J.F).1975, Les accidents de la route, PUF, Paris, 120 pages.

13-LEVEQUE (B).2000, Les accidents de la circulation chez les adolescents :un risque croissant pour leur santé,Centre d'Information pour les Préventions des accidents des enfants (CI PRAE), Paris, Pages 245-247

14-Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI). décembre1980, Directives pour la création de domaines industriels dans les pays en développement, Australie, 1 07pages.

15-Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel

(ONUDI).décembre 1974, Organisation de la commercialisation et stratégies à appliquer en la matière dans les pays en voie de développement, rapport d'une réunion d'experts, Vienne ,47 pages.

16-PORTER (M) .Octobre 1983, Choix stratégique et concurrence : technique d'analyse des secteurs et de la concurrence, France ,389 pages +annexes.

Thèses, Mémoires et Rapports

17-BAMAS (S).1995, Deux roues et transports collectifs à OUAGADOUGOU : à la recherche d'une articulation, thèse de doctorat, nouveau régime, UFR de Géographie et de Gestion des Espaces, Université de Bordeaux III, 280 pages.

18-BAYOULOU (E).1990, L'industrie et le marché des poids lourds dans les pays en développement, mémoire de fin d'étude en travaux publics, 106 pages.

19-COMPAORE (G).1984, L'industrialisation de la Haute Volta, thèse de doctorat 3ème cycle, UER Géographie et écologie tropicale, Université de Bordeaux III, 272 pages. 20-DAIBRE (Z).1996, La liberté du commerce et de l'industrie au Burkina Faso, mémoire de maîtrise, Faculté de droit et de science politique, Université de Ouagadougou,96 pages.

21-KAFANDO (Y).2006, Transport urbain et santé de la population : la cas de Ouagadougou (Burkina Faso), mémoire de DEA, Université d'Abomey Calavi (UAC), 95pages+annexes.

22-NANA (A) et OUATTARA (A).1993, L'industrie burkinabé face à la concurrence internationale : une analyse de la compétitivité de quelques unités manufacturières, mémoire de maîtrise, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), université de Ouagadougou, 120 pages

23-OUEDRAOGO (K).1990, Les produits de la SIFA et le marché des cycles et cyclomoteurs, mémoire de fin de cycle, IUT, Ouagadougou, 52 pages.

24-SARAMBE (B.E).2003, La problématique de la sécurité routière à Ouagadougou, mémoire de fin de cycles, Ecole Nationale de la Police, Ouagadougou, 90pages. 25-SIDIANE (O).1987-1 988, Approche marketing du marché burkinabé des cyclomoteurs : analyse des comportements des consommateurs et stratégies de marketing des constructeurs, mémoire de maîtrise, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), université de Ouagadougou, 97 pages.

26-SORE (O).2004, La problématique des accidents de la circulation à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, département de Géographie, Université de Ouagadougou, 94pages.

27-SORGO (H).1999, Les pratiques anti-concurrentielles, mémoire de maîtrise, département des sciences Juridiques et politiques, Université de Ouagadougou, 130 pages.

28-TRAORE (B).2003, Les industries alimentaires à Ouagadougou, mémoire de maîtrise, département de Géographie, Université de Ouagadougou, 105 pages.

29-ZAGRE (M.M).1 994, Les activités industrielles à Ouagadougou, mémoire de maîtrise en Géographie, FLASH, Université de Ouagadougou, 11 5pages

30-YRA (A).2001, L'extension spatiale de Ouagadougou : un défi à l'aménagement et à l'équipement de la ville, mémoire de fin de cycle, IPD/AOS, 165 pages.

31-ZANGO (S).2004, La question de la concurence sur le marché des réseaux et services de communication électroniques, mémoire de maîtrise, département des sciences Juridiques et politiques, Université de Ouagadougou, 50 pages.

Articles de presse

32-BAMA (L). « Marché de cycles à Ouagadougou :les deals du théâtre populaire », journal LE PAYS n? 3972 du 10 Octobre 2007, pages 29-31.

33-BONKIAN (J.L). « Lutte contre la fraude : les travailleurs des industries s'engagent », in journal SIDWAYA N°5277 du 22 avril 2005, page 23.

34-D'AFRICK (H). « Importation frauduleuse de motos, une société épinglée », in journal LE PAYS N° 3786 du 12 janvier 2007, page 9.

35-Jeune Afrique Economie. Juin 1993, spécial Burkina, « Comment investir au Burkina » n?168, Paris, pages 87-88.

36-Quotidien Le Pays. « Le fétichisme des deux roues » N° 112 du 13 Mars 1992 37-SAWADOGO (V). « Marché des motos : lutte féroce au sommet sur fond d'accusations de fraude », in journal SIDWAYA n?5520 du 08 février 2006, pages 18-20.

38-SAWADOGO (V). « Marché de la moto au Burkina : la fraude a de beaux jours devant elle », journal SIDWAYA n?5533 du 23 février 2006, pages 18-20.

39-SAWADOGO (V). « Yamaha V80 la production arrêtée à la SIFA », journal SIDWAYA n?5986 du 30 août 2007, pages 18-19

40-TAO (A). « Marché des motos », journal LE PAYS n?3028du 22 décembre 2003, pages 11.

41-TRAORE (K). « Mio, la dernière née des motos YAMAHA. Nouveau char cherche pilote » journal L'Observateur N° 6833 du 23 au 25 Février 2007, page 11.

42-YAMEOGO (J). « Contrôle douanier à Ouagadougou : Les motos sans plaque d'immatriculation saisies, » journal SIDWAYA n?6056 du 23 novembre 2007, page 7

Décrets, Actes et Lois

43- Acte 02/2002/CM UEMOA du 23 mai 2002 relatif aux pratiques anticoncurrentielles à l'intérieur de l'U.E.M.O.A

44-Décret N° 96/062/PRES/PM/MCIA fixant les modalités d'application de la loi 15/94/ADP du 5 mai 1994

45- Directive 02/2002/CM/UEMOA relative à la coopération entre la commission et les structures nationales de concurrence des Etats membres pour l'application des articles 88,89et 90 du traité de l'U.E.M.O.A

46-Loi 15/94/ADP du 5 mai 1994 portant organisation de la concurrence au Burkina Faso

47-Loi 25-2001 AN du 25 octobre 2001 portant code de la publicité au Burkina Faso.

48-Loi 033-2001/AN portant modification de la loi 15/94/ADP du 5 mai 1994 portant organisation de la concurrence au Burkina Faso

49-ZATU N°AN VII-0048/FP/PRES du 25 juillet 1990 réglementant la profession de mécanicien au Burkina Faso

Adresses électroniques

50-http ://www. me moi reon li ne .com/02/08/948/m_analyse-facteurs-determi nantscroissance-ca-i nd ustrie-beni noise-corps-g ras5. html

51-www.eur-export.com/francais/apptheo/marketing/produit/marque.htm - 33k - 52-www.sotraco.bf/historique.htm

53-Fr.wikipedia.org/wiki/concurrence_economique-153k

WWW.forummarketing.com/La_stratégie_de_fixation_du_prix_en_fonction_de_la_concurr ence-t-21 091-0 html-39k

QUESTIONNAIRE 1

(Adressé aux sociétés)

A- Historique

1-Quelle est la date de création de votre société ?

2-Quand-a-t-elle été reconnue par les institutions de tutelle ?

3-Quelles ont été les raisons qui vous ont poussé à créer cette société ? 4-Quels sont vos objectifs visés ?

5-A combien se chiffre votre capital ? 6-Comment votre capital est-il reparti ? 7-Où est localisée votre société ?

B- Production

1-Quelles sont les matières premières utilisées dans la production ? 2-Quelles sont les quantités de chaque matière première ?

3-Quel est le coût de chaque matière première ?

4-Quel est le lieu de provenance des matières premières ?

Burkina Faso Quelle région

Etranger Quel pays

5-Comment se fait l'approvisionnement en matière première ?

Terrestre Aérien

6-A combien s'élève le coût de l'approvisionnement des matières premières ? 7- Quelle est l'énergie électrique employée ?

....

SONABEL Autre

8-Quelle est la quantité d'énergie consommée par an ?

9-Quelle est sa valeur ?

10-D'où provient l'eau utilisée par la société ?

ONEA Autre

11-Quelle est la quantité utilisée par an ? Et sa valeur ? 12-Quelle est la valeur de votre consommation en téléphone? 13-Quelle gamme de produit fabrique votre société ?

50 cm3 50-74 cm3 75-124 cm3

+125 cm3

14-Quell est votre capacité de production journalière/produit ?

 

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

50 cm3

 
 
 
 
 
 
 

50-74 cm3

 
 
 
 
 
 
 

75-124

cm3

 
 
 
 
 
 
 

+125 cm3

 
 
 
 
 
 
 

Total

 
 
 
 
 
 
 

16-Quelle possibilité technique offrez vous pour obtenir des produits de qualité ? C- Emploi/ Salaire

1-Quel est le nombre d'employés de votre société ?. 2-Quelle est la répartition des employés ?

Bureaux Manoeuvres .

Cadres .Fabrication

Nationaux Expatriés

Hommes Femmes

3-Quelle est la qualification du personnel ?

Bureaux Fabrication

Cadres Manoeuvres

4-Comment se fait le recrutement du personnel ?

5- quel est le montant total de salaire versé par an ? 6-Les employés à la fabrication ont-ils été formés ?

Oui Non
Si Oui par votre société

Personnellement

7-les employés à la fabrication bénéficient-ils de formations périodiques ? 8-Quel est le statut des employés ? Fonctionnaires Contractuels
9-Quelle est l'évolution du nombre d'emploi au cours des dernières années ?

 

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

employés

 
 
 
 
 
 
 

cadres

 
 
 
 
 
 
 

bureaux

 
 
 
 
 
 
 

fabrication

 
 
 
 
 
 
 

manoeuvre

 
 
 
 
 
 
 

TOTAL

 
 
 
 
 
 
 

D- Commercialisation

1-Comment se compose votre clientèle ? 2-Quel est le prix de vente par produit ?

Prix

50 cm3

 

50-74 cm3

75-124 cm3

+125 cm3

Total

3-Quelle est la quantité annuelle de vente au cours des dernières années ?

 

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

50 cm3

 
 
 
 
 
 
 

50-74 cm3

 
 
 
 
 
 
 

75-124 cm3

 
 
 
 
 
 
 

+125 cm3

 
 
 
 
 
 
 

Total

 
 
 
 
 
 
 

4-Quel est votre chiffre d'affaires et quelle fut son évolution ?

5-Comment écoulez-vous vos produits ?

6-Quelle est la stratégie que vous avez développé pour écouler vos produits ?

7-Quelle est votre circuit de distribution ? 8-Quelle est l'étendue de votre marché ?

Local National International

9-Comment analysez- vous les rapports : Offre- prix et
Demande- offre- prix

10-Quelle est la situation financière de votre société ?

11- Quels avantages/services offrez-vous après la vente de vos produits ?

E- Concurrence

1-Quel avantage préférentiel accompagne la vente de vos produits ?

2-Quelle sont la réputation et la popularité de vos produits sur le marché ?

3-Qui sont vos principaux concurrents ?

4-Quelle analyse faites vous de la concurrence ?

5-Quelles sont les domaines dans lesquels vous compétissez avec vos concurrents pour la conquête du marché ?

6-Quelle stratégie développez vous pour faire face à la vos concurrents ?

7-Quelles sont les forces de votre société ?

8-Quelles conséquences entraîne cette concurrence ?

9-Quels sont les avantages et les inconvénients qu'entraîne cette concurrence ? 10-Selon vous qu'est ce qui fausse la concurrence ?

11-Quel est l'impact de la fraude sur la concurrence ?

12-Quelles recommandations pouvez vous faire pour une concurrence loyale ?

F- Charges

1-Quel est le statut juridique de votre société, 2-Quelle est la législation favorable à votre société ?

3-Bénéficiez vous de certains avantages fiscaux ? Si oui lesquels ?

4-Etes vous satisfait de la politique fiscale,

5-Quelle est la valeur totale de taxes que vous reversez à : *Etat

*Commune de Ouagadougou

6-Quelles réalisations avez-vous fait pour la commune de Ouagadougou ?

7-Quels sont les problèmes que votre société rencontre ?

QUESTIONNAIRE 2

(Revendeur)

1-Nom

2-Prénom

3-Age

4-Localisation

5-Depuis quelle année exercez vous ce métier ?

6-Avez-vous des agréments de vente, oui non

si oui de quelles sociétés

7-Quelle est la période propice de vente ?

8-Quelle est la quantité de vente annuelle de vélomoteur ?

8-Quel est le prix d'achat des vélomoteurs et à combien le revendez vous ? 9-Quel est votre chiffre d'affaires ?

10-Quel est le montant de taxe que vous reversez à la commune de Ouagadougou ? 11-Selon vous quel est le vélomoteur préféré et pourquoi ?

12-Quel est l'impact de la fraude dans votre métier ?

13-Quel type de vélomoteur écoulez vous ?

14-Comment analysez vous la concurrence dans le domaine ?

15-Quels problèmes rencontrés vous dans ce métier ?

QUESTIONNAIRE 3

(Client)

1-Nom

2-Prénom

3-Age

4-Profession

5-Quel est votre moyen de déplacement le plus couramment utilisé ?

6-Possedez vous un vélomoteur ?

7-Comment l'avez-vous acquis ?

Achat Don

8-Où l'avez-vous payé ?

9-Pourquoi avez-vous choisi ce vélomoteur ?

10-Avez-vous eu certains avantages à l'achat de votre cyclomoteur ?

Si oui lesquels Casque Bon de révision

Assurance périodique Gadget

11-Utilisez vous couramment le casque ? Oui Non

Pourquoi

12-Quelle est la périodicité de la révision pour votre vélomoteur ?

13-Dans quelle station vous prenez l'essence pour votre vélomoteur ?

Pourquoi ?

14-Combien a coûté votre vélomoteur ?

15-Quelle appréciation faites vous du prix de vente de votre cyclomoteur ? Abordable Excessif

16-Avez-vous été guidé dans votre choix : oui Non

Si oui par Publicité

Promotion Autres

1 7-Etes vous satisfaits du choix de votre vélomoteur ?

18-Avez-vous confiance aux pièces de rechange que vous achetez ?

19-Selon vous existe-il une concurrence dans le domaine des vélomoteur ? Et comment est-elle perceptible ?

20-Que pensez vous de la qualité des pièces de rechange ?

21-quelle analyse pouvez vous faire de cette concurrence ?

22-Avez-vous des recommandations à faire ?

QUESTIONNAIRE 4

(Acteur du secteur informel)

1-Nom

2-Prénom

3-Age

4-Profession mécanicien laveur de moto

Gérant de parking 5-Localisation de l'atelier

6-Etes vous en location Oui Non

Si Oui combien de francs

7-Quelle est votre recette journalière

8- Combien de personnes avez vous dans votre atelier

9-payez vous vos taxes Si oui combien annuellement

10-Quelle appréciation faites vous du coût des taxes qui vous sont imposées

QUESTIONNAIRE 5

(Importateur)

1-Quelle est la date de création de votre société ?

2-Où est elle localisée ?

3-Quel est l'effectif de votre société et sa répartition ?

4-Quel est votre capital, et comment est il reparti ?

5-D'où importez vous vos vélomoteurs ?

Afrique Europe Asie

6-Quel type de vélomoteurs importez vous ? Comment importez vous vos vélomoteurs ?

Terre Mer Air

7-Quelle est la quantité annuelle d'importation par type de vélomoteur ?

8-Quel est le coût annuel d'importation par type de vélomoteur ?

9-De quels avantages fiscaux bénéficiez vous ?

10-Quel est le prix de vente d'un vélomoteur ?

11-Quelle est l'étendue de votre marché ?

Local National International

12-Quelle est la valeur totale des taxes que vous reversez à la commune de Ouagadougou ?

13-Quelle observation faites vous de la fraude et quel est son impact sur votre société ? 14-Quelle observation faites vous de la concurrence ?

15-Quelle stratégie développez vous pour faire face à la concurrence ?

16-Une fois le vélomoteur importé, quel service effectué vous avant de mettre le produit sur le marché ?

Guide d'entretien

Adressé aux responsables de la Commission Nationale
De la Concurrence et de la Consommation (C.N.C.C)

1-Date de création de votre institution ?

2- Quels sont vos objectifs ?

3-Recevez vous des plaintes, si oui de quel ordre ?

4-Quelles actions avez-vous entreprises pour les résoudre ?

5-Quelles difficultés rencontrez vous dans la résolution des plaintes que vous recevez ? 6-Selon vous quels sont les facteurs de développement de l'industrie au Burkina ?

7-Quel avis avez vous sur la concurrence d'une manière générale et sur celle des les entreprise de montage de vélomoteur en particulier ?

8-Quels sont les facteurs qui limitent la concurrence ?

9-Qu'est ce qui entrave la concurrence au niveau du domaine des cyclomoteurs 10- Quelle recommandation avez-vous à faire ?

Guide d'entretien

Adressé aux responsables du Comité Nationale

De Lutte contre la Fraude

1-Date de création de votre institution ?

2- Quels sont vos objectifs ?

3-Quelles sont les formes d'importation illégales ?

4-Qu'est ce que la fraude et quels sont les types de fraude ? 5-Quel est l'impact de la fraude de la concurrence ?

6-Quel est l'impact de la fraude sur la concurrence dans le domaine des cyclomoteurs 7-Quelles sont les stratégies de lutte contre la fraude ?

115
"Une société épinglée"

«La CTI Central trading international a trouvé des stratégies peu orthodoxes pour "dribbler" COTECNA, la société de vérification des importations. Elle a fait venir de la Chine populaire environ 3332 motocyclettes d'une valeur totale de 515 millions de F CFA sans se soumettre au contrôle de cette structure. Pourtant, la réglementation en vigueur l'oblige à passer par là. Elle aurait même usé de manigances pour "minimiser ses frais de douane". Ses produits sont, de ce fait, moins chers et donc prisés par les consommateurs. La Coordination nationale de lutte contre la fraude est catégorique: de telles pratiques sont "graves" et doivent, par conséquent, être "sanctionnées". Car, même lorsque la douane a découvert le pot aux roses et a décidé de relever les frais à payer, la société aurait exprimé son désaccord. Selon la Coordination nationale de lutte contre la fraude, toute marchandise "d'une valeur de 300 000 F CFA au moins doit être soumise au contrôle de COTECNA". Ce que la "Central trading international" n'a pas fait.

Selon nos informations, la société aurait commandé 30 000 motocyclettes à une société chinoise. Au regard de la quantité, la valeur d'achat de la moto aurait été fixée à environ 70 000 F CFA. Mais les investigations de la Coordination de lutte contre la fraude ont permis de découvrir que cet argument avait du mal à s'inscrire dans le champ de la vérité. Un opérateur chinois aurait même déclaré qu'il fallait "être vraiment fou pour livrer à ce prix des motos, quelle que soit la quantité commandée. Aucun exportateur chinois n'acceptera de faire ça". En tout cas, selon les "enquêtes minutieusement menées" par la Coordination, CTI ne joue pas franc jeu. Et elle ne ménage pas ses mots : "Si vous travaillez au Burkina Faso, vous devez vous soumettre à la réglementation en vigueur. La "Central trading international" CTI OP ne doit pas être au-dessus de la loi". Pour avoir enfreint les règles, la société doit payer une somme de 103 millions de F CFA à la Coordination de lutte contre la fraude, qui doit ensuite reverser cet argent au Trésor public. Mais le problème, c'est que CTI "affirme ne pas pouvoir ou vouloir payer cette somme". Sans pour autant avoir apporté à la Coordination, dit-on, les preuves de son éventuelle innocence. Et on susurre, dans le milieu des affaires, que cette société bénéficie du "soutien de certaines personnes influentes". Mais sur ce point, la Coordination nationale de lutte contre la fraude est formelle : "Si elle refuse de s'exécuter, l'affaire sera traduite en justice." Un autre dossier est en suspens : depuis 2003, l'affaire OMA Senisot attend d'être jugée. Chef d'accusation : motocyclettes importées sans être déclarées»37

37 D'AFRICK Hervé. Journal LE PAYS N° 3786 du 12 janvier 2007, page 9.






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984