Les problèmes de la paix dans la corne de l'afrique( Télécharger le fichier original )par Sagefils Katumba N'senga Université de Lubumbashi - Licence 2008 |
III.3.2. Le terrorisme dans la Corne de l'AfriqueL'actualité est là pour nous rappeler qu'aucune région de la planète n'est à l'abri du terrorisme international et, les pays de la Corne de l'Afrique ne dérogent pas à la règle. C'est d'ailleurs pour cette raison que les USA ont implanté une de leurs bases en Djibouti. De ce petit pays à la position hautement stratégique, partent discrètement des nombreuses missions de reconnaissance, mais également des opérations destinée à éliminer, purement et simplement, des terroristes présumés d'Al Qaida110(*). C'est sur des telles accusations que se serait basée l'Ethiopie pour lancer une vaste opération armée sur le territoire de son voisin somalien. Cela faisait des mois que Washington accusait les Tribunaux Islamiques Somaliens, en passe de contrôler l'ensemble du territoire, d'être liés d'une manière ou d'une autre, à la nébuleuse terroriste. Plusieurs semaines après l'intervention Ethiopienne, on cherche encore des présumés membres d'Al Qaida et les combattants étrangers venus en renfort. Depuis la reprise du contrôle de la quasi-totalité du territoire somalien par les forces loyaliste, fortement soutenues par l'armée Ethiopienne, on dénombre très peu d'incidents confirmant leur présence dans ce pays. Seuls les américains ont indiqué avoir localisé des membres présumés de la nébuleuse terroriste, notamment dans la région de Ras Kamboni, dans le Sud de la Somalie, un secteur qui a fait l'objet de plusieurs frappes américaines, faisant des nombreuses victimes parmi les nomades et leurs troupeaux. Cependant, Washington a annoncé avoir éliminé des « terroristes présumés » et notamment Fazul Abdullah Mohamed et Abou Taha Al-Sudani. Tous deux seraient impliqués dans les attentats de 1998, contre les Ambassades Américaines au Kenya et en Tanzanie111(*). De son coté, la Somalie focalise, elle aussi, l'attention d'un bon nombre de services de renseignement. Ces pays d'où auraient été organisés les attentats de 1998 contre les Ambassades américaines de Nairobi et de Dar Es-Salam, abritent différents mouvements islamistes proches d'Al Qaida. De plus, l'anarchie qui y prévôt depuis plus de seize ans tend à faire de la Corne, un sanctuaire pour terroristes de tout poil. L'insécurité y est telle que le tout nouveau gouvernement de transition ne peut même pas siéger dans la capitale, Mogadiscio, et que le Premier Ministre avait échappé le 06 Juin 2006, à un second attentat. Encore plus inquiétant, le pas franchi le 05 Novembre 2007 par les pirates maritimes qui écument les côtes somaliennes. Si ceux-ci avait pris l'habitude de détourner les cargos ou autres navires de pêche y croisant, et de kidnapper leurs équipages contre rançons, n'oublions pas que bon nombre de ces chefs pirates sont considérés comme proches de Ben Laden. De plus, cet accroissement des actes terroristes survient au moment où apparaissent en Somalie et notamment à Mogadiscio et sa région, des Mouvements Islamiques appelés « les cours islamiques »112(*). Dans ce contexte, on est en droit d'imaginer que cette attaque pourrait faire partie d'une nouvelle stratégie d'Al Qaida, ou tout du moins, de ses sympathisants qui auraient trouvé un nouveau moyen pour frapper les ressortissants occidentaux, Américains ou alliés des USA. Le Bureau Maritime International (BMI) avait pourtant de quoi se réjouir. Durant les neufs premiers mois de l'année, les cas de piraterie maritime avaient sensiblement baissés puisque l'on avait enregistré qu'un total de 205 agressions, alors que durant la même période, en 2004, 251 attaques étaient déjà référencées. Si c'est effectivement le cas à l'échelle planétaire, les cotes somaliennes ont, pour leur part, vu le phénomène considérablement augmenter, pour devenir la région la moins sûre, détrônant les côtes indonésiennes jusqu'alors en tête. Ces groupes de pirates seraient composés en majorité, d'anciens membres de la marine somalienne, accompagnés des pêcheurs reconvertis dans la piraterie maritime. Tous biens sûrs, obéissent à des chefs de guerre dont certains sont connus comme étant proches d'Al Qaida. Lourdement armés (mitrailleuses lourdes et lance-roquettes), ils opèrent à partir des petites unités rapidement dans lesquelles ils sont rarement plus de quatre ou cinq. Très bien organisés, leurs actions seraient coordonnées par un navire amiral de plus grande taille. IL est inquiétant de constater que ces pirates puissent agir impunément dans les eaux sensées être surveillés de très près par les marins occidentaux, principalement américaines, dans le cadre de la guerre contre le terrorisme international. Devant l'importance des moyens déployés par Washington et ses alliés, que ce soit sur le plan maritime, aérien ou encore satellitaire, il parait pour le moins surprenant que ce(ou ces) fameux bateau (x) amiral(s) n'ai(en)t pu être localisé(s). Si tel était le cas, on a du mal à imaginer comment une telle force serait à même d'intercepter les présumés militants d'Al Qaida qui naviguent entre l'Afghanistan et la Somalie. Le paragraphe suivant retiendra notre attention sur la menace d'embrasement de la Corne de l'Afrique. * 110 CHARRET, A., « Terrorisme dans la corne de l'Afrique : Une nouvelle stratégie d'Al-Qaida ? », in Le Pays, n°21, du Décembre 2007, p.42. * 111 JOANNIDIS, M., « Corne de l'Afrique et terrorisme » in Le Reporteur, du janvier 2007 * 112 CHARRET, A., Art.cit., p.44. |
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