Les problèmes de la paix dans la corne de l'afrique( Télécharger le fichier original )par Sagefils Katumba N'senga Université de Lubumbashi - Licence 2008 |
Section Deuxième : LE CONFLIT SOMALIENDans la présente section, il est question de l'examen des causes du conflit somalien, de l'intervention Ethiopienne ainsi que des conséquences du conflit. III.2.1. Les causes du conflit SomalienLa vie des groupes humains subit l'influence des climats, du relief et de l'hydrographie qui déterminent le caractère de la végétation et de l'état de ressources minérales. Elle dépend des facilités de circulation plus grande par voie maritime que par voie terrestre. Elle est donc étroitement affectée par le milieu physique qui constitue, entre ces groupes humains, un facteur important de différentiation95(*). Pour cela, l'histoire des sociétés humaines , qu'il s'agisse des sociétés primitives ou des conditions géographique, doit tenir compte des influence du milieu physique qui sont presque toujours sensibles dans le comportement des peuples, dans les contacts commerciaux ou politique et dans les puissances respectives des Etats. Pour bien aborder ce paragraphe, nous tacherons de la diviser en deux. Ainsi, nous parlerons des causes socio-politiques et des causes socio-économiques. 1. Les causes socio-politiquesLa Somalie était un Etat qui pouvait se vanter d'une situation quasi-privilégiée en Afrique : elle avait une unité ethnique, une unité de culture, une seule langue, une seule religion (l'Islam). Malgré tout cela, la Somalie a sombrée dans une interminable guerre civile96(*). Les Somalis sont un unique peuple, mais divisé en clans, en sous-clans qui n'avaient jamais formé un Etat unitaire. L'Etat est arrivé avec la colonisation. Les institutions d'Etat ont une origine étrangère à leur culture traditionnelle. Suite à la colonisation, européenne (France, Grande-Bretagne et Italie) ; et à celle africaine (Ethiopie), à la fin de 1880, le peuple Somali s'est trouvé reparti en cinq réalités politiques diverses : la Somalie Italienne, le Somalilland Britannique, la côte française des Somalis, l'Ethiopie et le Kenya. En 1960, au moment de l'indépendance, la Somalie Italienne et le Somalilland britannique s'unirent pour former la « République de Somalie ». Jusqu'au moment de la colonisation, il n'y avait jamais eu d'Etat Somali unitaire. La période de la première République (1960-1969) vit la naissance de très nombreux partis, presque tous, à base clanique : l'Etat était vu comme un objet dont il fallait prendre possession pour en repartir les biens aux niveaux familiale et clanique. Suite au coup d'Etat de Mohamed Siyad Barré en 1969, s'est accentué entre les Somalis le désir de former un unique Etat, la « Grande Somalie » qui, en plus de deux parties déjà unies en 1960, aurait dû inclure aussi les zones du Kenya, de l'Ethiopie et de Djibouti habitée par les Somalis. Ce qui amena des guerres et des conflits, surtout avec l'Ethiopie97(*). Cette période socialiste de 1960 à 1991, après les quelques gestes positifs du début (introduction de la langue Somali écrite, campagne d'alphabétisation, promotion de la femme, etc.) se termina en guerre civile, parce que le dictateur, pour continuer à régner, s'appuya de plus en plus sur certains clans et en particulier le sien, en semant ainsi d'abondante divisions là où auparavant, il y avait seulement, pour une grande part, des différences claniques. Le modèle d'Etat et des gouvernants qu'ils avaient eus, incita de plus en plus les factions claniques à rechercher le pouvoir, non pas au service du bien commun de tout un peuple, mais pour servir son clan et les clans alliés, comme l'avait fait en partie Siyad Barré. Entre 1988 et 1991, dans la République Démocratique de Somalie, une rébellion contre le régime socialiste de Siyad se fait jour. Cette rébellion réussit à chasser le dictateur, mais conduisit en même temps à une destruction de l'Etat Somali et à une guerre civile entre les différentes factions, toutes à base clanique. Après dix sept ans de guerre civile, et après quatorze conférences des paix, il n'existe pas toujours d'Etat Somali, il n y a ni ordre, ni sécurité dans ce qui était auparavant la République Démocratique de la Somalie. Avec l'écroulement de l'Etat, les factions claniques les plus fortes se sont partagés dans la violence, ce qui subsistait de l'Etat : armes, constructions, ports, aéroports, zones agricoles, ponts, écoles, hôpitaux, etc. Les Somalis sont, par tradition, un peuple de pasteurs nomades, en recherche perpétuelle des puits et des pâturages. Leur histoire est pleine de conflits inter claniques pour la possession des maigres ressources qu'offre une terre en grande partie désertique ou semi désertique, avec seulement deux zones agricoles le long des fleuves Djouba et Chébéli. Ayant traité des causes du conflit Somalien, il importe maintenant de parler de l'intervention éthiopienne dans ce conflit, et cela dans la perspective d'élucider des éléments qui nous permettront d'aborder les lignes qui suivront * 95 RENOUVAIN, P. et DUROSELLE, J., Introduction à l'histoire des relations Internationales, éd. Dalloz, Paris, 1991, p.7 * 96 BRODEUR, J., « Maintient et imposition de la paix en somalie », in Cultures et Conflits, n°29-30, du 04 Décembre 2004, p.14. * 97 Idem, Op.cit., pp.14-15. |
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