UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES POLITIQUES
ET ADMINISTRATIVES
Département des Relations
Internationales
Année Académique
2007-2008
Les problèmes de la paix dans la corne de
l'Afrique
Par katumba n'senga
Sagefils
Mémoire présenté et
défendu
en vue de l'obtention de grade de
Licencié en Relations Internationales
Dirigé par :
Professeur NSABUA TSHIABUKOLE
José
EPIGRAPHE
« S'il pourra rester
quelque chose de moi dans ce monde, ce sera bien plus la trace du travail que
j'ai écrit plutôt que le souvenir de ce que j'aurais
fait. »
Alexis de Tocqueville
« Il n'y a pas de bonheur sans
liberté, ni de liberté sans
vaillance »
Thucydide
DEDICACE
A toi Eternel mon Dieu, le Dieu de toute grâce
et source intarissable du souffle de ma vie. Tu as su me protéger durant
tout ce parcours académique.
A mon père Augustin TSHIBANGU NTAMBWA, fontaine
de mon inspiration et à ma mère Béa-Christine MWAMBA
NZAMBI, germe de cette vie scientifique, pour tous ces sacrifices, ô
combien louables ;
A mes frères et soeurs Séraphin
NKONGOLO, Eugénie META, Mimie MBOMBO, micheline LUSAMBA, Nadine NGALULA,
Richard MBUYAMBA, Godefroid BEBUL, Dieudonné TSHIBANGU, Ruffin NGOYI,
Carole MULANGA, Steve KALOMBO, Caleb MBUYI, Ruth KABANGA, Dorcas KALUBI. Que ce
travail soit pour vous signe d'un amour fraternel que vous avez eu en mon
égard ;
A mes neveux et nièces Lumière BEA,
Light TSHIBANGU, Macla, Beni et Live NTABALA, Nathan
TSHIBANGU ;
A mes grands-parents MBOMBO WA NDAMBA, MPWEKELA,
LUSAMBA MWA KALOMBO ;
A mes oncles et tantes Raphaël KALOMBO, Pius
Mozart TSHIBANGU Jules NGOYI, Agnès MULANGA, Thérèse
BAMONA, Rachel KANJINGA ;
A mes cousins et cousines Marcel MUTANDA, Jean-Joli
BEBUL,Vicky MPWEKELA, Tyty KALOMBO, Bobette KALOMBO, Zénon KALOMBO,
Falonne KALOMBO, Aimée WETU, Jeff KAZABA, Tina MBOMBO, Madeleine MESU,
Marlène MUSAU, Paul MUTOMBO, Sylvie MWIKA, Pauline NGANDU, Tantine
KANJINGA ;
A mes beaux-frères et belles-soeurs Jean-Marie
MASSAMBA, Rolling KAMBOYA, Symphorien, Rebecca YEMB.
A vous tous qui, de près ou de loin, avez
contribué à la rédaction de ce travail.
AVANT-PROPOS
Arrivé aux termes de ce deuxième cycle de
nos études universitaires, qu'il nous soit donc permis de
réitérer notre gratitude aux personnes qui d'une manière
ou d'une autre, ont participé à l'élaboration de ce
travail.
Notre profonde gratitude s'adresse au Professeur Docteur
NSABUA TSHIABUKOLE, qui nous a fait l'honneur de diriger ce travail, en
dépit de ces multiples responsabilités.
Nous remercions ensuite les Professeurs Pierres MASHALA,
MWAYILA TSHIYEMBE, NGOIE NDOMBE, KADONY NGUWAY KPALAINGU, Félicien
MULAMBA, Jean MBAYO, WENU Becker, les chefs des travaux Jean Bosco ESAMBU, Papy
BANGBELU, les assistants Chrispin KATAMB, Emmanuel KAYEMBE et mes compagnons
Popaul FALA MAYU MULEEL, Médiat KABANGE, Nanou MULAJ A SULU, Jacques
MBEMBELE, Jowell KINKINKA et Franklin BUANA.
Pour avoir passé ensemble les moments douloureux et
ceux de joie pendant notre vie scientifique, nous pensons aux amis Teddy
TSHALA, Patricia, Patrick MULUMBA, Philippe MBAZ, Tina MPOYI, Jules BUSHIRI,
Adolphe MUSULWA, Oscar KALONJI, Daniel LUKUSA, Marie BUASA, Sylvie KANDEY,
Clarisse MBUYI, Honorine TSHIBITSHABU, Paulin LUKONGO, Sandra KIBIKIABO, Doll's
MUYAYA, Darryl KOBA, Gédéon MUNAMIRE, Alex BITUMWE, Tony ALIMASI,
Clarisse PUNGU, Diane LUBABA, Idi AMISI, Gabriel KENGE, Larry NASSOR, Victor
WEMBO, Edouard AKILIMALI, John KAZADI, Augustin NTAMBWE, Véridien
MUBATAMBAI SHEBA.
Nos remerciements les plus sincères s'adressent
à Gloria Dei KALUMBA, aux familles KALONJI, SANGWA SHAMWANGE, aux
pasteurs et à tous les choristes de la chorale
« CHORECO » de l'Eglise
Méthodiste Unies pour leur soutien moral, spirituel et
encouragement.
Nous remercions cordialement tous ceux dont par
inadvertance, leurs noms ne sont pas repris dans ces pages.
Sagefils KATUMBA N'SENGA
INTRODUCTION GENERALE
I. ETAT DE LA QUESTION
L'analyse que nous allons faire concerne une étude
des différents problèmes ayant marqués la Corne de
l'Afrique, cette région stratégique de l'Afrique, allant des
causes des conflits, en passant par leur évolution pour acheminer enfin,
vers une lecture explicative des problèmes de la paix dans la Corne de
l'Afrique.
Cette pointe avancée du continent Africain dans
l'océan Indien, au Sud de la péninsule arabique, regroupe du Nord
au Sud quatre pays dont l'Ethiopie, l'Érythrée, la Somalie et le
Djibouti. A ce quatre pays, on ajoute d'une manière
générale quatre autres qui sont : le Soudan, le Kenya, la
Tanzanie le et Yémen.
En effet, la Corne de l'Afrique a connu depuis 1989 des
bouleversements radicaux. En Juin 1989, une junte islamiste prenait le pouvoir
à Khartoum. Deux ans plus tard, les régimes somaliens puis
éthiopiens étaient renversés. Djibouti voyait
l'autoritarisme de son gouvernement contesté, les armes à la
main. Enfin, après deux années d'indifférence, les
Etats-Unis pilotaient en Décembre 1992
l'opération « Restore Hope » dans le Sud de la
Somalie, affinant après la guerre du golfe, un nouveau mode
d'intervention1(*).
Notre travail s'ajoute aux nombreux travaux qui traitent
différents aspects des conflits armés en Afrique, plus
précisément dans la Corne de l'Afrique :
Dans leur ouvrage intitulé : «Les
chemins de la guerre et de la paix : Somalie, la normalisation
malgré tout2(*) », Roland MARCHAL et Christine MESSIANT nous
parlent de la stratification complexe des histoires des groupes combattants, de
la libération au chaos et enfin, ils terminent sur quelques causes de
l'échec international. Ici, il a différencié les acteurs
lorsqu'il considère combien l'intervention internationale aura confondu
clans, factions, combattants et Seigneurs de guerre.
WEMBA KIMBWAKA Michel, dans son mémoire ayant pour
titre : « Les rôles des forces armées dans
les interventions humanitaires des Nations Unies3(*) », il pose la
problématique de savoir quels étaient le rôle et la place
des forces armées dans le maintien de la paix en Somalie, lesquelles
étaient inclues dans une dimension humanitaire, pour répondre en
guise d'hypothèse, que dans les interventions humanitaires, les forces
armées de l'ONU auraient eu pour fonction de protéger les secours
humanitaires.
MULOKO WA MUSUMAKA, dans son
travail : « La problématique de la restauration
de l'Etat Somalien4(*) », pose deux problématiques à
savoir si la restauration de l'Etat Somalien et l'action de l'ONU en Somalie
avaient-elles eu lieu à la demande de ce pays (Somalie). IL
répond que la restauration de l'Etat est un attribut du pouvoir aux
actuels nations en Afrique, et l'intervention Onusienne n'étaient pas
à la demande de la Somalie, il n'y avait pas d'autorité
centrale.
Quant à NKITABUNGI NDAYE Zacharie, dans son
mémoire : « L'Union Africaine et la
résolution du conflit Erythrée-Ethiopie5(*) », veut savoir quelles
sont les mesures prises par l'union africaine pour résoudre le conflit
qui oppose l'Erythrée à l'Éthiopie. L'hypothèse est
que l'Union Africaine recommande aux belligérants de cesser les
hostilités et de se mettre autour d'une table de
négociation.
Enfin, KABONGO KUMWIMBA Paguy, dans son
mémoire : « Le rôle de l'ONU dans la
gestion du conflit Erythréo-Ethiopien6(*) », pose la problématique
suivante : quel est le rôle da l'ONU dans la gestion du conflit
Erythréo-Ethiopien ? L'hypothèse à cette question est
que l'action de l'ONU avait favorisé aux antagonistes d'avoir un Accord.
Les deux pays s'engagent à permettre la libre circulation dans la zone
libre de 25 Km, et c'est la force internationale Onusienne
dénommée MINUEE qui observera le retrait des troupes et restera
sur place jusqu'à la démarcation précise d'une
frontière par les experts de l'ONU.
Plusieurs auteurs ont traité bien avant nous des
conflits dans la Corne de l'Afrique. Ici, nous avons présenté les
travaux les plus significatifs au rapprochement de notre étude. Nous
avons évoqué ce qui séparait ces études de la
nôtre afin d'en établir l'originalité pour éviter de
tomber dans le plagiat et les redites.
IL est cependant important de retenir que
l'originalité de notre étude réside dans le fait que nous
nous efforçons d'examiner les problèmes de la paix dans la Corne
de l'Afrique, à travers ses zones de tensions.
II. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE
A. Problématique
La problématique est, selon Quivy et Luc van
Compen, l' « ensemble des questions ou interrogations majeurs
que se pose un chercheur à propos d'une recherche
scientifique »7(*).
Les conflits qui se déroulent dans la Corne de
l'Afrique constituent assurément le défi majeur à relever
en ce début de millénaire. Ceux-ci ne pouvant se résoudre
par la force, il convient d'indiquer aux Etats d'autres voies.
A la lumière de cette pensée, nous nous
sommes posé la question suivante :
Quelles sont les stratégies de gestion et
résolution des conflits dans la Corne de l'Afrique ?
B. Hypothèse
L'hypothèse de la recherche est définie par
Rongère comme : « la proposition de réponses
aux questions que l'on se pose à propos de l'objet de la recherche,
formulée en des termes tels que l'observation et l'analyse puissent
donner une réponse »8(*).
A la suite de Madeleine Grawitz, elle
est « la proposition de réponse à la question
posée. Elle tend à formuler une relation entre des faits
significatifs »9(*).
Même plus ou moins précise, elle aide
à sélectionner les faits observés. Ceux-ci
rassemblés, elle permet de les interpréter, de leur donner une
signification qui, vérifiée, constituera un élément
possible de début de théorie.
Ainsi définie conformément à notre
champ d'investigation, nous répondons en guise d'hypothèse que
dans le souci de restaurer la paix, la communauté internationale a
appliqué tous les moyens et stratégies pouvant amener une paix
durable dans la Corne de l'Afrique.
IL y a eu des négociations diplomatiques, des bons
offices et des médiations.
Ceux-ci n'ayant débouché à aucun
résultat palpable, il y a eu recours aux organismes et Accords
bilatéraux et multilatéraux régionaux.
III. CHOIX ET INTERET DU SUJET
A. Choix
Le choix d'un sujet n'étant pas un fait du hasard,
ce sujet a attiré notre désir scientifique à analyser les
crises et les conflits que connaît la Corne de l'Afrique, et de ce fait,
ouvrir les horizons pour les futurs chercheurs qui se lanceront dans les
investigations ayant trait à l'étude de la Corne de
l'Afrique.
B. Intérêt
Sur le plan personnel, ce sujet est une
découverte des situations conflictuelles que connaît la
quasi-totalité de pays de la Corne de l'Afrique, leurs causes et
conséquences, ainsi que l'attitude de la Communauté
Internationale face à ces crises.
Sur le plan scientifique, en tant
qu'étudiants en Relations Internationales, analyste des enjeux
diplomatiques et des faits internationaux, la Corne de l'Afrique nous est parue
intéressante de part sa position stratégique à l'Est du
continent, une géopolitique nous permettant de confronter la
réalité aux théories acquises.
Sur le plan sociétal,
l'intérêt de ce sujet n'en dit pas moins aussi. Composée de
plus d'une dizaine d'ethnies ayant, chacune, une position particulière,
nous cherchons à comprendre l'influence que pourrait avoir une ethnie
dans le déroulement des événements marquant la naissance,
l'apogée ainsi que l'effondrement d'une nation.
IV. DELIMITATION DU SUJET
Toute analyse requiert des contours précis pour une
harmonie nous permettant d'éviter les égarements inutiles,
pouvant ainsi nous éloigner de la réalité de notre sujet.
Ainsi, notre délimitation concerne deux dimensions : temporelle et
spatiale.
A. Dans le temps
Toute délimitation temporelle ayant toujours deux
bornes, l'une inférieure, et l'autre supérieure, la
période sur laquelle nous nous pencherons de façon plus
explicite, recouvre les efforts de la Communauté internationale pour
mettre un terme aux conflits dans la Corne de l'Afrique.
Elle s'ouvre en 1992 par la résolution 733 de l'ONU
qui appelle au cessez-le-feu et pose, en vertu du chapitre VII de la charte de
l'ONU, un embargo sur l'envoi d'armes à destination de la Corne de
l'Afrique, de la Somalie en particulier.
Elle se termine en 2007 avec l`autorisation du Conseil de
Sécurité le 20 Février, à l'Union Africaine
d'établir une mission en Somalie (AMISOM).
B. Dans l'espace
Notre délimitation spatiale est la Corne de
l'Afrique parce que celle-ci nous permettra d'éviter les
égarements pouvant nous détourner du cadre de notre sujet
d'étude.
V. METHODE DU TRAVAIL
Toute recherche ou application de caractère
scientifique en Sciences Sociales comme dans les sciences en
générale, doit comporter l'utilisation des procédés
opératoires rigoureux, bien définis, transmissibles, susceptibles
d'être appliqué à nouveau dans les mêmes conditions,
adaptés au genre des problèmes et des phénomènes en
cause. Ce sont des méthodes et techniques.
A. Méthode de travail
Etymologiquement, méthode
signifie « cheminement »,
« chemin », « poursuite »,
« voie ». On y trouve donc l'idée d'un cheminement
pour arriver à certains résultats10(*).
Une méthode est essentiellement une démarche
intellectuelle qui vise, d'un côté à établir
rigoureusement un objet des science, et de l'autre, à amener le
raisonnement portant sur cet objet de la manière la plus rigoureuse
possible11(*).
En ce qui nous concerne, et concernant la nature de
l'objet et du cadre de notre travail, nous avons opté pour la
méthode historique.
La méthode historique est
axées sur l'histoire qui, sans être explicative par
elle-même, rend possible l'explication dans la mesure où d'une
part, en replaçant les institutions dans le milieu social où
elles ont pris naissance, parmi leurs conditions concomitantes, elle nous offre
le tableau de leurs conditions d'existence ; et d'autre part, elle permet
la comparaison12(*).
La méthode historique s'efforce de reconstituer les
événements jusqu'au fait générateur ou fait
initial.
B. Technique
Les techniques sont des instruments,
procédés opératoire pour récolter les
données sur le terrain. Elles sont l'ensemble de moyens et de
procédés qui permettent à un chercheur de rassembler les
informations originales ou de seconde main sur un sujet donné.
Ce sont des instruments pour arriver à un
résultat escompté en Sciences Sociales.
ILs sont donc les outils mis à la disposition de la
recherche et organisés par la méthode, dans ce but13(*).
Nous avons utilisé la technique
documentaire qui nous a permis d'étudier, d'analyser les
documents écrits pour arriver à déterminer, avec
exactitude, les faits ayant concouru aux événements qui se
déroulent dans la Corne de l'Afrique.
VI. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL
Hormis l'introduction et la conclusion
générale, notre travail est subdivisé en deux
parties :
La première traitera des considérations
théoriques générales. Cette partie est constituée
de deux chapitres :
Le premier chapitre sera consacré à la
présentation des Etats de la Corne de l'Afrique, le deuxième
tablera sur les notions de paix, de conflit et de
sécurité.
La deuxième partie qui est le cadre pratique, aura
à son tour deux chapitres :
Dans le troisième chapitre, nous analyserons les
conflits dans la Corne de l'Afrique, et le quatrième sera
consacré à la restauration de la paix dans la Corne de
l'Afrique.
Enfin, une conclusion générale va
clôturer notre travail.
PREMIERE PARTIE
CONSIDERATION THEORIQUE GENERALES
la Corne de l'Afrique est l'ensemble géopolitique
de l'Afrique comprenant la Somalie (formée de la Somalia et du
Somalilland dont l'indépendance n'est pas reconnue par la
Communauté Internationale), Djibouti, l'Ethiopie au Sud de la ligne de
fracture joignant le lac Turkana (Kenya) au golfe de Tadjourah (Djibouti) et
l'Erythrée.
La Corne de l'Afrique couvre les régions parcourues
par les nomades Somalis ou habitées par les Afars et les Oromos.
Le terme « Corne de l'Afrique » a
été formulé au début du XXème
siècle pour évoquer l'ensemble de problèmes
géopolitiques résultant de l'expansion des Somalis dans cette
région. La forme rappelle celle de la corne du rhinocéros qui a
autrefois fait l'objet d'un important commerce en direction du Yémen
(étui du poignard)14(*).
Cette première partie sera consacrée
à la présentation des Etats de la Corne de l'Afrique, des notions
de paix, de conflit et de sécurité.
Chapitre
Premier :
LES
ETATS DE LA CORNE DE L'AFRIQUE
Dans ce chapitre, il sera question de présenter les
Etats de la Corne de l'Afrique à savoir : l'Ethiopie,
l'Erythrée, la Somalie et le Djibouti.
Section Première : L'ÉTHIOPIE
Dans cette section, nous présenterons la
géographie, l'histoire et la situation économico-politique de
l'Ethiopie.
I.1.1
Géographie physique et humaine de l'Ethiopie
L'Ethiopie est l'un des pays de l'Afrique orientale,
limitée au Nord par la Mer Rouge et l'Erythrée, à l'Est
par la Somalie, au Sud par le Kenya et à l'Ouest par le Soudan15(*).
C'est l'ancienne Abyssinie, située sur la Mer
Rouge. L'Ethiopie a une superficie de 1.222.000 Km2. sa
densité s'élève à 77,3 millions d'habitants. Sa
capitale est Addis-Abeba est la langue est l'Amharique.
Le massif montagneux qui couvre une grande partie du pays
est prolongé au Sud-est par un plateau, tandis qu'au Nord-Est, la plaine
de Danakil s'ouvre par la Mer Rouge. Le climat dominant en Ethiopie est
généralement humide sur les montagnes. La température
très élevée dans la vallée diminue avec l'altitude.
Mais le reste du pays est sec et la plaine de Don-Okil est une des
régions les plus chaudes du monde.
La population variée est composée d'Abyssins
qui constituent les peuples Chrétiens coptes, des Gallas (musulmans) et
des noirs généralement animistes.
Les grands troupeaux nomades des ovins et des chameaux
parcourent les régions sèches tandis que dans les montagnes, les
cultures s'étayent en fonction de la température. Au dessous de
1.800m, la forêt cède parfois la place à des plantations de
coton et du tabac. La zone la plus riche se situe de 1.800m à 2.500m,
c'est là que vit la majeure partie de la population, on y pratique des
cultures de millet, de maïs, de fruit, de légume et du café
qui est le principal article d'exportation.
I.1.2.
L'histoire de l'Ethiopie
Historiquement, c'est au début de l'ère
chrétienne que fut créé un royaume d'Ethiopie, avec Axoum
comme capitale. IL fut évangélisé au
IVème siècle par l'Eglise égyptienne, qu'il
suivit dans l'hérésie monophysite.
Au Moyen Age, l'Ethiopie, terre chrétienne dans le
Monde Arabe, était connue sous le nom de royaume du prêtre Jean.
Les attaques nombreuses au XVIè siècle, furent
repoussées avec l'aide portugaise16(*).
L'Ethiopie moderne date de Théodore II (1855 et
1868). Ménélik qui avait signé avec l'Italie le
Traité d'Ucciali en 1889, repoussa ensuite les prétentions
italiennes au protectorat et vainquit les Italiens à Adoua en 1896. Mais
ceux-ci reprirent leur offensive en 1935.
L'Ethiopie, en 1936, constitua avec l'Erythrée et
la Somalie, l'Afrique Orientale Italienne. Elle fut libérée par
les Anglais en 1941 et adhéra à l'ONU en 1945. Elle a joué
un rôle très important dans l'organisation de l'Afrique
contemporaine sous le règne de l'empereur HAILE SELASSIE Ier
en 1930.
L'Erythrée fut réintégrée
à l'Ethiopie qui accéda ainsi à la mer Rouge en 1962.
Cette situation engendra les mouvements séparatistes qui aboutiront plus
tard à la sécession de l'Erythrée.
En 1963, après la création de l'OUA,
Addis-Abeba, capitale éthiopienne, devint le siège de la nouvelle
organisation. 250.000 personnes périrent, des réfugiés
envahissaient les villes, l'inflation et la corruption se donnaient libre cours
et les autorités étaient pratiquement réduites à
l'impuissance.
IL est à noter que l'Éthiopie est le seul
pays africain à avoir échapper à la direction coloniale
effective, à l'exception de l'occupation temporaire par l'Italie de 1935
à 194117(*).
Ce pays fut dirigé pendant longtemps par un
empereur qui avait des allures dictatoriales : il s'agissait de l'empereur
Hailé Mariam SELASSIE. Ce dernier fut déposé en 1974. En
1977, un mouvement de libération radicale,
le « DERG » créé par le Colonel
Mengistu, plonge le pays dans la révolution et surtout le conduit
à rejeter l'aide des Etats-Unis et se tourner vers l'Union
Soviétique. L'Éthiopie est le seul pays qui ait adopté la
voie marxiste. Ce pays vaste et peuplé occupe une position
stratégique dans la Corne de l'Afrique.
Après le régime de Ménélik II
qui développa le noyau chrétien de langue Amharique et asservit
un grand nombre de ses voisins, vint Hailé Selassié
couronné empereur, qui inaugura l'ère moderne. IL dut se
réfugier en Angleterre quand l'Italie envahit l'Ethiopie en 1936.
Pendant la seconde Guerre Mondiale, les britanniques et les alliés du
Commonwealth, aidés par les patriotes éthiopiens, reconquirent
l'Ethiopie, l'Erythrée et la somalie. Les anciennes colonies italiennes
furent finalement démembrées et l'Ethiopie reçut
l'Érythrée en partage.
En principe, les deux pays devaient constituer une
fédération centralisée, dominée par le gouvernement
éthiopien qui vit le jour. En dépit d'une tentative
avortée de putsch en 1960, et d'une révolution larvée en
Erythrée au début de la même décennie, l'Ethiopie ne
se départit pas de sa politique ultraconservatrice, par l'élite
Amharicophone.
I.1.3.
La situation économico-politique de l'Ethiopie
A. Situation économique
Signalons avant-tout que toutes situations politique et
économique, qu'elles soient croissantes ou décroissantes, restent
toujours dépendantes. Ainsi remarque-t-on que tout pays qui
connaît un développement politique accuse aussi un
développement économique, ceci entraînant également
un changement positif sur les autres structures de ce pays notamment les
structures politique, sociale, mentale et éducationnelle.
Cependant, il est difficile d'observer un
développement économique dans un pays en crise politique, ou de
parler d'une stabilité politique dans un pays dont le tissus
économique est délabré, car, comme le confirmait Karl
Marx, les phénomènes politiques sont les délivrés
des phénomènes économiques18(*).
L'Ethiopie n'était pas un pays
économiquement enclavé car il avait l'accès à la
Mer Rouge et utilisait la façade maritime. IL avait le privilège
sur le grand port d'Assab où transitaient 75% de ces produits
commerciaux avant d'arriver à la Mer Rouge. Mais à
l'arrivée de la conquête italienne sur l'ensemble de l'Afrique
orientale, l'Ethiopie qui n'échappa pas à des ambitions
séparatistes de Mussolini se vit perdre non seulement son pouvoir sur
l'Erythrée, mais aussi son pouvoir d'accès facile à la Mer
Rouge. C'est le début de la paralysie économique19(*).
Ainsi, l'Ethiopie a un PNB de 11,14 milliards de dollars,
et le PNB par habitant s'élève à 156 dollars. Son PIB est
de 6 milliards d dollars, tandis que son PIB par habitant s'élève
à 84 dollars.
B. La situation politique
La politique coloniale a laissé le grand
préjudice à l'économie qu'à la politique
Ethiopienne. La guerre actuelle qu'on appelle conflit
Erythréo-Ethiopien, est une conséquence grave de cette politique
sur l'économie et la politique de l'Ethiopie, qui est actuellement
enclavée et utilise le port de Djibouti pour contourner cet
enclavement.
Le premier ministre Ethiopien Mêlez ZENAWI,
intellectuel et ancien étudiant en médecine de
l'université d'Addis-Abeba, est un cousin éloigné du
président érythréen Issaias AFEWORKI. Mais à cause
des séquelles de la politique séparatiste italienne, les deux
frères sont appelés à s'opposer politiquement,
économiquement et militairement20(*).
A partir de la révolution en 1977, l'Ethiopie
rejeta l'aide et l'appui des Etats-unis et de tourner vers l'Union
Soviétique. Dès lors, il devenait un pays à la politique
socialiste. Mais à partir de 1990, lors de l'effondrement de l'URSS et
du vent de la démocratie, le pays se vit aussi contraint de s'imposer
dans ce processus. C'est la politique qui aboutira à
l'indépendance de l'Erythrée en 199321(*).
Le fonctionnement des institutions Ethiopiennes est
codifié par le texte constitutionnel ratifié en Décembre
1994, entré en vigueur le 22 Août 1995.
L'Ethiopie a un régime parlementaire qui repose sur
deux assemblées (bicaméralisme) qui représente le pouvoir
législatif.
Ainsi, passons à la présentation de
l'Erythrée dans la section ci-dessous.
Section Deuxième : L'ERYTHREE
IL sera question de ressortir la géographie,
l'histoire et la situation économico-politique de
l'Erythrée.
I.2.1.
Géographie physique et humaine
L'Erythrée est un Etat de la Corne de l'Afrique
limité à l'Ouest et au Nord par le Soudan, au Sud par l'Ethiopie
et Djibouti et à l'Est par la Mer Rouge22(*).
L' Erythrée a une superficie de 124.300
Km2, sa population est estimée à 4.300.000 habitants
(estimation 2001), et a pour capitale Asmara.
Bordant la mer Rouge, l' Erythrée est
constituée d'une étroite plaine côtière faiblement
arrosée par les pluie en hiver et d'un plateau d'origine volcanique
s'élevant à près de 2.600 m. le rebord du plateau est
occupé, entre 400 et 1.200 m, par une forêt d'arbre à
feuille caduque, grâce à des pluies modérées toute
l'année.
Les langues officielles sont les Tigrinya et l'Arabe. Les
principales autres langues pratiquées sont le Tigré, l'Afar,
l'Issa et le Bilin.
La population Erythréenne se repartit entre
musulmans, chrétiens et animistes. La plaine côtière est
parcourue par des nomades musulmans : les Sahos et les Afars. Le plateau
est peuplé des chrétiens Tigrés et Tigrinya. Dans la zone
frontalière avec le Soudan, on rencontre des populations nomades
musulmanes qui ont fait la guerre (500.000 déplacés).
I.2.2.
L'histoire de l' Erythrée
A. L'histoire ancienne
L' Erythrée appartenait autrefois, à
l'empire d'Axoum puis à l'Ethiopie dont elle était
l'indispensable débouché vers la mer Rouge.
En 1885, les Italiens occupèrent la région
qui leur servit de base pour l'invasion de l'Ethiopie en 1896 puis à
1936. Après la libération de l'Ethiopie par les forces
alliées en 1941, l' Erythrée fut placée sous
contrôle britannique23(*).
B.
L'histoire contemporaine
En 1950, sur la réclamation de Hailé
Sellassié, l'Erythrée fut fédérée à
l'Ethiopie. En 1962, elle lui fut entièrement intégrée.
Aussitôt, le FLE (Front de Libération de l' Erythrée)
déclencha la lutte armée24(*).
Dans les années 1980, le mouvement se divisa en FLE
et FLPE (Front de Libération du peuple érythréen)
d'obédience musulmane.
Allié aux autres mouvements indépendantistes
Ethiopiens, le FLPE prit le contrôle d'Addis-Abeba après la chute
de Mengistu en 1991. Le referendum de 1993 confirma à 99,8%
l'indépendance de l Erythrée, prononcée le 24 Mai 1993.
Issaias AFEWORKI, ancien leader de FLPE devint le Président de la
République. En Mai 1998, la guerre reprit avec l'Ethiopie25(*).
I.2.3.
La situation économico-politique
A. La situation économique
L' Erythrée est appelée pays
asphyxié, du fait de sa position géographique. Elle doit
dépendre en grande partie de l'Ethiopie pour son
économie.
A ce propos, l'observation de BAPUWA MWAMBA peut nous
servir à mieux comprendre les raisons de cette subordination
économique.
En effet l'observateur affirme que l' Erythrée qui
n'exporte que du sel marin pour toutes ses richesses nationales, dépend
presque totalement de l'Ethiopie pour tous ses produits vivriers. De cette
situation résulte une flambée de prix incontrôlable et
l'inflation atteignant 100%.
Voulant assumer leur émancipation
économique, totale face à l'Ethiopie, les Erythréens se
sont empressés de créer leur propre monnaie, le NAFKA
avec la dépendance au système de BIRR, qui est la
monnaie éthiopienne. Malheureusement, ils l'ont fait sans en mesure les
conséquences qui ont abouti à la perturbation de tout le commerce
avec l'Ethiopie après le refus de cette dernière d'admettre la
parité de sa monnaie avec le NAFKA26(*).
Ainsi, l' Erythrée a un PNB de 0,97 milliards de
dollars et le PNB par habitant est de 220 dollars. Son PIB est de 0,66
milliards de dollars et son PIB par habitant s'élève à 150
dollars.
B. La situation politique
L'aspect économique de l'Erythrée
n'entraîne pas seulement l'asphyxie de ce pays sur le plan
économique, mais il fait aussi que les hommes politiques de ces pays
comptent sur l'appui extérieur pour défendre leur
souveraineté.
L'actuel Président érythréen Issias
Afeworki, bénéficie de l'aide chinoise pour opposer
résistance militaire en Ethiopie et contenir le mécontentement de
sa population. C'est un brillant militaire et stratège Erythréen
formé en Chine27(*).
Toute la politique actuelle de l'Erythrée
dépend en grande partie de son histoire caractérisée par
la révolution qui date de très longtemps. A l'époque de
fédération de l'Ethiopie, l' Erythrée qui en faisait
partie, appliquait également la politique Ethiopienne. Mais après
son détachement de l'empire Ethiopien, l' Erythrée devient
politiquement comme économiquement, tributaire de puissances
protectrices.
L' Erythrée a un régime présidentiel
à parti unique où le président est à la fois chef
de l'Etat et chef du gouvernement28(*).
Passons à la section suivante pour présenter
la Somalie et le Djibouti.
Section Troisième : LA SOMALIE ET LE DJIBOUTI
Comme dans les sections précédentes, nous
présenterons, dans cette section, la géographie, l'histoire et la
situation économico-politique de la Somalie et de djibouti.
I.3.1.
LA SOMALIE
1. Géographie physique et humaine
La Somalie est l'Etat de la Corne de l'Afrique
limité au Nord par le golfe d'Aden, au Nord-Ouest par Djibouti, à
l'Ouest par le Kenya, à l'est par l'océan Indien29(*).
Elle a une superficie de 635.000 Km2, une
population qui s'estime à 8.700.000 habitants, ainsi qu'une capitale
appelée MOGADISCIO.
A l'exception des montagnes à la côte Nord,
la Somalie est un vaste plateau semi-aride se tournant vers la mer. La
côte bordée des récifs se déroule vers 2.800 Km le
long du golfe d'Aden au Nord, et de l'océan Indien à l'Est. Le
Sud a une pluviométrie moyenne de 600 mm par année, le reste du
pays est semi-aride (2.500 à 400 mm de pluie).la
végétation persistante se trouve en bordure des fleuves Djouba et
Chébéli. Le reste du pays est recouvert d'une steppe
arborée d'acacias.
La langue officielle est le Somalie (langue afro-asiatique
du groupe couchitique) qui comprend plusieurs dialectes. Les Somaliens sont des
musulmans sunnites (98,8%). La population est essentiellement composée
des Somalis (98,36%). La guerre et la famine ont provoqué l'exode de
nombreux Somaliens, soit 250.000 au Kenya30(*).
2. L'histoire de la Somalie
La Somalie a autrefois été un carrefour des
peuples de culture et haut lieu de commerce, reliant l'Afrique subsaharienne et
l'Asie. Cette situation privilégiée explique l'intense
métissage des peuples qui l'habitent aujourd'hui.
La Somalie fut confrontée aux expansionnismes
successifs de ses voisins : de l'empire arabe tout d'abord, de l'Ethiopie
ensuite, de l'empire Ottomans, du Sultanat de Zanzibar et de l'Egypte, du
17ème au 19ème siècle31(*).
En 1893, le Somalilland britannique fut
détaché de la compagnie des Indes orientales et, à partir
de 1905, directement administré par la Grande-Bretagne. L'Italie confia
l'exploitation de la Somalia à une compagnie à Charte, la
société Rubatino, puis en reprit l'administration directe en
1897.
En 1940, l'Italie attaqua la Somalilland et perdit la
totalité de ses colonies d'Afrique subsaharienne en 1941. Les deux
Somalies furent coiffées par une administration militaire britannique.
En 1949, l'ONU plaça la Somalie sous tutelle italienne pour une
période de dix ans. La Somalie britannique reçut une
administration civile. Dès les années 1940, le nationalisme
somalien prit son essor sous l'égide de la SYL (Somali Youth League).
Les deux Somalies accédèrent à l'indépendance le 26
Juin 1960 et se réunifièrent le 29 Juillet pour ne plus former
qu'un seul pays.
3. La situation économico-politique de la Somalie
A. La situation économique
La somalie est un Etat asphyxié à cause de
l'embargo sur ses exportations de bétail, du blocage du fonds de la
diaspora et de l'aide internationale qui est suspendue.
La guerre civile a bloqué le développement
économique du pays. Sa principale zone d'activité reste
l'agriculture. Les mines de sel représentent également une
ressource complémentaire non négligeable32(*).
Du point de vue des échanges extérieurs, les
exportations remportent 119 millions de dollars, et des importations sont
supérieures, soit 285 millions de dollars.
Ainsi, la Somalie a un PNB de 1,12 milliards de dollars et
la PNB par habitant est 136 dollars. Le PIB vaut 830 millions de dollars et le
PIB par habitant vaut 88 dollars.
B. La
situation politique
De 1960 à 1969, et sous la Présidence d'Aden
Abdullah Osmar Daar, la somalie tente d'instaurer un gouvernement
démocratique mais des luttes claniques entre le Nord et le Sud du pays,
les relations tendues avec les pays limitrophes, font de ces années une
période instable33(*).
En 1969, à la suite d'un coup d'Etat, Mohamed Syad
BARRE prend la tête du conseil révolutionnaire suprême. La
guerre de l'Ogaden (1978-1979) contribue à affaiblir le pouvoir de
Barré et favorise l'installation d'une famine endémique dont le
paroxysme est atteint en 1984, car à cette époque, les citoyens
des pays industrialisés sont invités à faire des
dons :on parle de donner « du riz pour les
Somaliens ». Pour continuer à gouverner, Barré est
amené à durcir son régime. Les émeutes de 1990 le
contraignent à l'abandon34(*).
En 1991, le Nord du pays déclare son
indépendance et prend le nom de SOMALILLAND, où les
Issak, un des cinq grands clans sont majoritaires. Syad Barré est
finalement destitué le 26 janvier 1991. Ali MAHDI Muhammad lui
succède jusqu'en Novembre 1991, sans jamais réussir à
s'imposer politiquement et militairement sur l'ensemble du territoire.
Déchirée par des luttes entre divers clans,
la Somalie a sombré dans l'anarchie en 1991. Auparavant, au terme de la
constitution de 1979, elle était une république
présidentielle à parti unique.
En absence d'un gouvernement établi, la
constitution de 1979 n'est pas appliquée.
I.3.2.
LE DJIBOUTI
1. La géographie physique et humaine
La République de Djibouti est un Etat de la Corne
de l'Afrique limité au Nord-Ouest par l'Erythrée, à
l'Ouest et au Sud-est par la Somalie, à l'est par la mer Rouge et le
golfe d'Aden35(*).
Le Djibouti a une superficie de 23.200 Km2, la
population s'estime à 630.000 habitants et sa capitale est le
DJIBOUTI36(*).
Le Djibouti est un territoire désertique au relief
tourmenté offrant à l'Ouest, une chaîne culminant à
1.703 m, la dépression du lac Assal ( -155m), le plateau de Weima et la
vallée de l'Arta-Dikhil. A la charnière des grands rifts,
Djibouti garde le détroit de Bab El-Mandeb entre la mer Rouge et le
golfe d'Aden.
Djibouti a un climat aride avec une saison chaude de Mai
à Septembre (35°c) et une saison fraîche d'Octobre à
Avril (25°c). La végétation se compose d'arbustes et de
buissons d'épineux.
Les langues officielles sont le français et
l'Arabe. Las langues usuelles sont l'Afar et l'Issa (Somali). La population est
majoritairement composée des musulmans Sunnites (96%).
Le groupe Somali se repartit entre les Issa et les
Gallaboussi. Les Afars parlent une langue couchitique. On compte une
minorité arabe.
2. L'histoire de Djibouti
Djibouti constitua une enclave de peuples (les Afars et
les Issa) dans une région dominée par les Ethiopien, les
Egyptiens, les Arabes et les Turcs Ottomans. Des 1839, des explorateurs
français parcourent la région. En 1862, ils signèrent des
traités de protectorat avec des chefs locaux et en 1888, Djibouti fut
fondé. En 1898, le territoire devint une colonie française sous
le nom de côte française des Somalis. En s'appuyant tantôt
sur les Afars, tantôt sur les Issa, la colonisation a attisé des
rivalités entre les deux peuples. En 1946, la colonie devint Territoire
d'Outre Mer (TOM). Au referendum constitutionnel de 1958, le maintien du statut
de TOM prôné par Hassan GOULED l'emporta.
En mars 1967, les électeurs se prononcèrent
par referendum pour le maintien de Djibouti au sein de la France et le
territoire prit le nom de Territoire Français des Afars et des Issa. Le
08 Mai 1977, lors d'un nouveau referendum, ils optèrent en faveur de
l'indépendance à 98,8%.
Le 27 Juin 1977, le nouvel Etat accède à
l'indépendance sous le nom de République de Djibouti. Entre un
Président Issa, Hassan GOULED, et un premier ministre Afar, Ahmed DINI,
l'équilibre entre les ethnies était précaire, mais la
volonté du Président de le maintenir permis au pays d'être
stable.
En 1992, le Président Gouled mit fin au
régime de parti unique instauré en 1981. Des élections
pluralistes, en 1992(législatives), et en 1993 (présidentielles),
confirmèrent le pouvoir en place, mais cristallisèrent
l'opposition des Afars. En Mai 1999, le dauphin désigné du
Président Gouled, Ismaël Omar Guelleh, a été
élu à la tête de l'Etat. Allié de l'Ethiopie, le
nouveau Président s'efforce de faire transiter par Djibouti, le commerce
extérieur de son voisin37(*).
3. La situation économico-politique de Djibouti
A. La situation économique
L'économie djiboutienne est largement
dépendante de son secteur tertiaire (82% du PIB), l'Etat est le
principal employeur dans le pays38(*).
Le pays est pauvre en industrie et surtout en agriculture,
ce qui contribue à un fort taux de chômage. Djibouti
s'approvisionne en biens, auprès de ces voisins Ethiopiens, Somaliens et
Yéménites ; et dans une moindre mesure, de la France. Le
pays connaît cependant, ce dernier temps, un changement de conjoncture
économique dû à des facteurs exogènes dont la venue
des soldats américains qui participent à la création
d'emplois, mais également à l'arrivée des nouvelles
Banques.
Ainsi, le Djibouti a un PNB de 0,6 milliards de dollars et
un PNB par habitant de 756 dollars. Le PIB est de 0,81 milliards de dollars
avec un PIB par habitant de 1.020 dollars.
B. La situation politique.
Djibouti est une République depuis son
indépendance acquise à la France en 1977, elle organise ses
premières élections législatives et présidentielles
en 1981.
Il suit le principe de séparation des
pouvoirs : législatif, exécutif, judiciaire39(*).
CONCLUSION PARTIELLE
A titre conclusif, nous disons que ce chapitre
intéressé à la présentation des Etats de la Corne
de l'Afrique a permis de cerner le contour de cette région en ce qui
concerne, notamment la géographie physique et humaine, l'histoire, ainsi
que la situation économico-politique des Etats qui font partie de cette
région dont l'Ethiopie, l'Erythrée, la Somalie et le
Djibouti.
En effet, l'Ethiopie, l'Erythrée,la Somalie et le
Djibouti sont, parmi les plus pauvres du monde, victimes des guerres ethniques
ou religieuses, alimentées par les marchands d'armes et de la
mort.
L'actualité conflictuelle dans cette région
est non seulement conditionnée par son histoire et sa composition
ethnique, mais aussi par sa position stratégique à l'Est du
continent africain.
Chapitre Deuxième :
LES
NOTIONS DE PAIX, DE CONFLIT ET DE SECURITE
Les problèmes de la paix, le conflit et la
sécurité hantent l'humanité depuis l'origine des temps. Au
20ème siècle, experts, diplomates, stratèges et
hommes politique, ont imaginé et expérimenté plusieurs
techniques pour établir durablement la sécurité entre les
peuples et les nations40(*).
Les conflits armés en Afrique, apportent des
souffrances immenses à la population, détruisent tous les efforts
économiques et exposent, de ce fait, tout le continent à un
cataclysme humanitaire suite aux déplacés des guerres.
C'est ainsi que dans les signes qui suivent, nous allons
dégager les notions de paix, de conflit et de
sécurité.
Section Première : LA NOTION DE PAIX
Dans cette section, il sera question de définir la
paix, de parler de la paix au plan individuel et au plan collectif, et enfin,
du maintien de la paix.
II.1.1. Définition du concept
La paix peut se définir comme « une
situation dans laquelle les conflits se jouent sans recours direct aux armes.
Cette paix se réduit à l'absence de guerre, elle résulte
soit du triomphe du droit sur la force, soit de l'équilibre entre les
forces en présence ; soit encore de la domination sans partage,
exercée par une force sur toutes les autres41(*).
Le dictionnaire Larousse définit à son tour
la paix comme étant « l'état d'un pays qui n'est
pas en guerre, cessation des hostilités ; état de concorde,
d'accord entre les membres d'un groupe42(*).
Pour Boutros Boutros GHALI, la paix a pour fondement, le
développement, l'action humanitaire et le droit de l'Homme43(*).
Quant à nous, la paix peut être perçue
comme étant la stabilité sur le plan politique et
sécuritaire entre les Etats d'une même région ;
l'absence de guerre, d'affrontement entre les forces militaires ou les Etats
d'un même continent.
II.1.2. La paix au plan individuel et au plan collectif
Au plan individuel, un Etat d'esprit personnel, exempte de
colère, de crainte, et plus généralement des sentiments
négatifs. Elle est donc souhaitée pour soi-même et
éventuellement pour les autres, au point de devenir une salutation (la
paix soit sur toi, Salam Alei Kum en Arabe, Shalom en hébreu) ou but de
la vie44(*).
Au plan collectif, la paix désigne également
l'absence de violence ou de guerre entre groupes humains. En ce sens, la paix
entre les nations est l'objectif des nombreux hommes et organisations comme la
défunte SDN ou l'actuelle ONU.
Dans cette conception, certaines idéologies comme
le nazisme, reprouve la paix qui amollit les hommes, et au contraire, exaltent
la guerre. Un bon contre-exemple en est le village de la paix, «De
Neve Shalom-Wahat as Salam » qui oeuvre pour la paix entre
Israéliens et Palestiniens45(*).
L'articulation entre la paix et son opposé (guerre,
violence, conflit, colère...) est une des clés des nombreuses
doctrines, religieuses ou politiques, clé fondamentale bien que non
explicite.
Dans la YI KING, l'un des cinq livres
classiques chinois, constituant essentiellement un manuel de divination,
l'hexagramme opposé à celui de la paix est celui de la
stagnation. Symboliquement, cela signifie que la paix n'est pas un absolu, mais
une recherche permanente. Et que le conflit n'est pas l'opposé de la
paix. Il convient dans une démarche de la paix, de transformer le
conflit, non pas de le supprimer. Les démarches non-violentes incarnent
cette démarche et transformation pacifique du conflit.
II.1.3. Le maintien de la paix et la naissance des
idées sur la paix
A. Le maintien de la paix
Une mission de maintien de la paix est une action
militaire ou de police entreprise par l'ONU, par un ou plusieurs pays en
réponse à une crise régionale dont ils ne sont pas les
protagonistes. Lorsque cette mission est entreprise directement par l'ONU,
celle-ci demande à ses pays membres une participation en troupe (casques
bleus et/ou observateurs)46(*).
Le chapitre VII de la charte des Nations Unies relatif
à l' « action en cas de menace contre la paix, de rupture
de la paix et d'acte d'agression », stipule que c'est au Conseil de
Sécurité des Nations Unies (CSNU) de décider s'il y a lieu
de créer une opération de maintien de la paix (OMP).
L'ONU peut également confier une telle mission
à une Organisation Internationale (OTAN, UE, UA...) ou à un pays
dirigeant une force multinationale, qu'elle mandate alors par une
résolution prise en Conseil de Sécurité des Nations
Unies.
Stricto sensu, le maintien de la paix est une mission de
prévention d'un conflit. La force déployée a, en
général, pour objectif :
- Observer un cessez-le-feu et les mouvements des
troupes ;
- Engager des opérations de désarmement,
de démobilisation, de réinsertion et de
rapatriement ;
- Appuyer les opérations
humanitaires ;
- Soutenir un processus de paix ;
- Donner une assistance dans le domaine de droit de
l'homme ;
- Assurer l'ordre public.
Elle n'a en général pas de vocation
offensive et ne doit pas ouvrir le feu autrement qu'en cas de légitime
défense. Ces missions ne suffisent généralement pas
à instaurer une paix solide.
Une opération sous mandat peut recevoir une mission
plus intrusive, on parle alors de rétablissement de la paix (PEACE
MAKING) ou d'imposition de la paix (PEACE ENFORCEMENT)47(*).
B. La naissance des idées sur la paix
Les idées sur la paix qui ont conduit à la
Société Des Nations en 1919, puis à l'ONU en 1945, sont
nées dans un climat difficile et n'ont jamais proposé d'analyse
théorique sérieuse48(*).
Les propositions pour organiser la Société
Internationale de manière à éviter la guerre se sont
développées du 15ème au 18ème
siècle. Le fameux « Projet pour rendre la paix
perpétuelle en Europe », de l'Abbé de Saint
Pierre, date de 1713, et le « Projet philosophique de paix
perpétuelle » de Kant est de 1795. Mais ils n'ont pas
été suivis au 19ème siècle par des
recherches ou des oeuvres de quelque valeur.
Alors que Clausewitz écrit, entre 1820 et 1830 des
thèses brillantes sur la guerre, sur la manière de la conduire et
d'en faire un élément fondamental de la politique, rien n'est
produit sur les techniques qui pourraient permettre d'établir la paix.
Les rêves de paix ne séduisent au surplus pas les foules. IL n'y a
que très peu d'esprit qui osent penser que les guerres, pourtant de plus
en plus destructrices et meurtrières, pourraient, dans certains cas,
être évitées. La politique est faite par les hommes, et la
guerre permet de manifester sa virilité.
Ainsi, passons à la section suivante pour examiner
la notion de conflit qui est l'opposé de la paix.
Section Deuxième : LA NOTION DE CONFLIT
Le conflit est une composante de la nature humaine et de
la vie des sociétés. Il habite l'individualité de part en
part, agite constamment les collectivités humaines et s'affirme
même comme moteur de l'histoire et du devenir. Le conflit ballote en
permanence les sociétés humaines et hypothèque sans cesse
la dynamique de l'intersubjectivité ; attise la violence
inter-individuelle, l'affrontement inter-ethnique et la guerre
inter-Etatique.
Dans cette section nous tenterons de définir le
concept « conflit », de dégager sa typologie et
comment procède-t-on au règlement des conflits.
II.2.1. Définition du concept
Une analyse approfondie de la notion de conflit fait voir
que celui-ci n'est pas univoque. IL prend plusieurs sens selon les points de
vue adoptés.
De ce fait, le conflit peut se définir suivant
plusieurs approches. Ainsi, il peut se définir comme une relation
antagonique entre deux ou plusieurs unités d'action dont l'une au moins
tend à dominer le champ social de leur rapport49(*).
Le dictionnaire Hachette définit le mot conflit
comme étant un choc, un combat, une lutte, un antagonisme50(*).
K. Boulding le définit comme «une
situation de concurrence dans laquelle les parties sont conscientes de
l'incompatibilité de positions futures potentielle et dans laquelle
chaque partie désire occuper une position qui est incompatible avec les
désir de l'autre51(*).
Julien Freud définit quant à lui le terme
conflit comme étant : « un affrontement ou heurt
intentionnel entre deux êtres ou groupes de même espèce qui
manifestent, les uns envers les autres, une intention hostile ; en
général à propos d'un droit, et que pour maintenir,
affirmer ou rétablir le droit, essaient de briser le résistance
de l'autre éventuellement par le recours à la violence, laquelle
peut, le cas échéant, tendre à l'anéantissement
physique de l'autre »52(*).
Le conflit peut également se définir comme
un désaccord, une opposition, une contradiction entre deux ou plusieurs
acteurs des relations internationales. IL permet parfois de résoudre le
dualisme divergent, c'est-à-dire du point de vue des Relations
Internationales
Cornu définit le conflit comme « toute
opposition de vue entre les Etats, d'une ampleur telle que la recherche de sa
solution puisse déboucher sur l'emploi de force »53(*).
Pour Zartman, un conflit est considéré
comme « un litige que sous-tend les heurts entre les
intéressés. IL s'agit en clair, d'une opposition
d'intérêt entre les acteurs des Relations Internationales,
laquelle opposition s'exprime sous forme de guerre »54(*).
Deux conceptions permettent d'appréhender le
conflit. IL s'agit de la conception objective, et de la conception
subjective.
Dans la conception objective, le conflit peut être
défini comme une situation de compétition dans laquelle les
parties sont conscientes de l'incompatibilité des positions dans
laquelle chaque partie veut occuper une place qui est incompatible avec celle
de l'autre partie ;
Dans la conception subjective, le conflit est
attribué à une perception erronée d'une situation
subjective. C'est une situation d'incompatibilité ou
d'intérêt complémentaire qui vient d'en être
perçue en termes de situation d'incompatibilité. Dans ce cas, le
conflit est subjectivement subjectif. IL y a incompatibilité des
positions lorsque la réalisation simultanée de deux
intérêts est matériellement impossible55(*).
Dans le cadre de notre travail, nous retiendrons que le
concept « conflit » se définit par la combinaison de
ces trois termes à savoir : l'intérêt, la solution et
la guerre, c'est-à-dire, il y a conflit lorsqu'on assiste à une
opposition d'intérêts, et que la solution aux litiges passe par
les armes ou la guerre.
Nous dégagerons les typologies et les causes de
conflit dans le paragraphe suivant.
II.2.2.Typologie et cause de conflit
Les nouveautés des conflits contemporains tient
à l'autonomie des acteurs collectifs par rapport au système
Etatique, et à leur hétérogénéité,
à la plus grande importance accordée au statut et aux valeurs
plutôt qu'aux possessions matérielles, et que superposant à
tout cela, à l'influence accrue du transnationalisme.
La combinaison de tous ces éléments,
introduit sur la Scène Internationale une forme de rationalité
belligène à laquelle les stratèges de la Guerre Froide
n'étaient pas préparés56(*).
Les conflits qui concernent l'éclatement et le
déroulement du processus d'affrontement des intérêts, nous
les appelons des « conflits exploités ». Ceux qui
concernent les subversions et les structures de l'affrontement avant que
celui-ci éclate, nous les qualifions des « conflits
latents »57(*).
A. Type des conflits
En relations internationales, il existe plusieurs types
des conflits tenant à l'espace, à l'intérêt
poursuivi et au domaine ou la forme.
1. Du point de vue forme
a. Le conflit armé
Le conflit armé international s'appréhende
comme l'hypothèse d'une guerre déclarée, ou tout autre
conflit armé surgissant entre deux ou plusieurs parties contractantes,
même si l'état de guerre n'est pas reconnu par l'une d'entre elle
et même si toute les parties contestent l'état de guerre58(*).
b. Conflit non armé
Dans ce cadre, nous faisons recours à Jean Barrea,
qui définit le conflit non armé comme une situation de
compétition dans laquelle chaque partie veut occuper l'autre
partie59(*).
Cette définition permet ainsi de comprendre le
conflit couramment appelé « lutte
d'intérêt » qui eut à opposer les USA à
l'URSS dès la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'à la chute
de l'empire soviétique par la Perestroïka.
Cette lutte d'intérêt opposant les
soviétiques aux américains ne fut jamais sanglante entre eux
directement, mais plutôt, a emprunté des formes diverses, telles
que la guerre de poulet, la guerre informatique, la guerre industrielle,
etc.
2. Du point de vue domaine
De ce point de vue, nous avons une multitude des conflits
selon les domaines dans lesquelles s'effectuent des Relations Internationales.
D'où cette énumération non exhaustive :
a. Conflit économique
IL ne se constate que dans le cadre des rapports
internationaux liés à l'exercice de l'activité
économique.
b. Conflit politique
Ce conflit se caractérise par une lutte dans le
domaine de la direction et la gestion d'un Etat, plus particulièrement
au sein des institutions du pouvoir, perturbant ainsi la bonne marche de la
chose publique. Mais ceci peut se constater entre deux ou plusieurs
formes : conflits idéologiques, conflit frontalier, conflit de
sécurité, etc.
Le premier type de conflit d'intérêt
politique en Afrique allait de paire avec la problématique de la
colonisation. Il y eut tout d'abord, la lutte pour le pouvoir qui
succéda ou accompagna la problématique de la
décolonisation.
Après la lutte pour l'indépendance, il y eut
différents conflits relatifs aux territoires et aux frontières,
et à la stabilisation de l'indépendance chèrement acquise.
Mais la majeure partie des conflits politiques sont issus de l'insatisfaction
par rapport aux institutions politiques et à l'Etat. Il s'agit ici de la
perte de légitimité suite à la corruption ou à une
politique déficiente et au passage à une participation à
la décision politique.
A la base de presque tous les conflits, on retrouve la
discrimination politique et le stress éprouvés par les groupes
défavorisés. Cette discrimination peut être liée
à un accès insuffisant à des positions de pouvoirs
politiques au niveau national ou régional ; au recrutement au sein
de l'appareil policier ou militaire, à l'administration, au droit de
veto, au droit de s'organiser librement et au droit pour tous à la
protection juridique60(*).
D'autre part, on ne peut davantage parler du conflit
lorsque les éléments du système sont en tension les uns
avec les autres en raison de la différentiation des statuts et des
rôles à l'intérieur de tout système complexe. Le
conflit n'apparaît que si le thème de pouvoir est
introduit.
c. Conflit juridique
Dans la plupart de temps, celui-ci se constate dans le
domaine de droit international public par des conflits des lois, des
juridictions, des compétences61(*).
Dans le même ordre d'idées, il est plus
question d'une opposition née dans le cadre d'une application de deux
lois, soit de la prise en compte d'une affaire par deux juridictions, soit
reconnu à deux ou plusieurs juridictions de se saisir d'un
litige.
3. Du point de vue de l'intérêt poursuivi
Nous avons deux types de conflits, dans cette optique,
à savoir : le conflit d'intérêt de puissance et le
conflit d'intérêt humanitaire.
a. Le conflit d'intérêt de puissance
Lorsque le conflit est généré, il ne
poursuit que la suprématie d'une partie au détriment de l'autre
ou des autres parties nonobstant les forces en présence. Cette
suprématie peut être d'ordre économique,
idéologique, politique et d'ordre militaire.
Ce type de visée est d'ailleurs équivalent
de l'impérialisme qui se définit comme étant la politique
d'un pays visant à réduire d'autres Etats sous sa
dépendance politique ou économique62(*).
b. Le conflit d'intérêt humanitaire
A ce niveau, on parle d'ailleurs du droit
d'ingérence humanitaire pour la simple raison que l'action de l'Etat
interventionniste se réalise dans le seul but de sauvegarder et de
protéger la vie et l'intégrité physique des nationaux d'un
autre Etat.
Dans cet ordre d'idées, il naît un conflit
lorsque l'Etat actif agit sans ordre ou accord de l'Etat passif, car l'Etat
actif agit en violation de l'intégrité territoriale et de la
souveraineté de l'Etat passif. D'où, l'origine du
conflit63(*).
4. Du point de vue de l'espace
De ce point de vue, nous avons des conflits locaux et
régionaux ; mondiaux ou mieux des conflits internes ou encore
nationaux, et des conflits internationaux.
A ce niveau, il est question de l'espace au sein duquel se
réalise le conflit nonobstant toute autre considération de forme
d'intérêt ou de domaine.
Ainsi, dans le cadre des conflits internes, nous avons le
conflit rwandais, ougandais, etc. alors qu'au niveau international, nous
pouvons prendre comme exemple le conflit Irak-USA, Libye-Tchad, etc.
Mais l'exemple le plus marquant des conflits
internationaux se trouve être la Guerre Froide qui, dans un passé
récent opposait les USA contre l'URSS, sur le plan
idéologique.
a. Le conflit interne
IL est une opposition violente, matérielle ou
encore morale que se réalise au sein des institutions du pouvoir, soit
entre divers groupes de personnes ressortissants d'un même pays, dans le
but d'acquérir et de conserver le pouvoir.
Les conflits internes ont la particularité de se
réaliser dans les limites territoriales d'un Etat et les
différents protagonistes possèdent la même
nationalité. L'objectif principal d'un conflit interne est la
conquête, la prise et la conservation du pouvoir. Les conflits internes
sont dans la plupart des temps qualifiés
des « Guerre Civile », de
« Soulèvement », de « Guerre
de libération », etc.
b. Le conflit international
IL est toute opposition violente, matérielle et
morale qui naît dans le cadre des rapports interétatiques quel
qu'en soit le domaine. Il a la particularité de transgresser le principe
du respect de l'intangibilité des frontières nationales des
Etats64(*).
Les conflits internationaux peuvent prendre diverses
dimensions et diverses appellations qui sont : agression, invasion,
guerre, etc. toutefois ils peuvent aussi être non belliqueux.
L'agression, sur le plan étymologique,
dérive du verbe latin « Agridi » signifiant
« Marcher » ou plus exactement du verbe
« Ogridi » qui veut dire
« Marcher vers », le participe
passé est « Agressum » d'où
découle le substantif « Agressio »traduit
en français par « Agression ».
Dans la pratique, le terme
« agression » est retenu comme l'action d'aller
vers quelqu'un pour lui faire du mal, c'est l'action de déclencher un
conflit d'une façon brutale et soudaine. L'exemple type, c'est l'acte
d'agression Ougando-Burundo-Rwandaise.
La meilleure définition du conflit est l'effort
fait par la résolution 3314(XXIX) de Décembre 1979 de
l'Assemblée Générale de l'ONU qui stipule que
« l'agression est l'emploi de la force armée par un Etat
contre la souveraineté, l'intégrité territoriale ou
l'indépendance politique d'un autre Etat ou de toute autre
manière incompatible avec la Charte de Nations Unies65(*).
Edem KODJO, nous rappelle que cette assertion reste d'une
étonnante actualité. La guerre dans son acceptation la plus
large, est perçue en tant que relation permanente entre peuple et
nations luttant, par Etats interposés pour leur survie, et selon la
formule de Clausewitz : « la continuation de la politique
avec l'appoint d'autres moyens »66(*).
B. Les causes de conflits
Pour bien appréhender les causes des conflits
armés dans la Corne de l'Afrique, nous avons fait appel à Kenneth
WALTZ. Cette façon d'aborder les causes de conflits nous aidera à
dégager une approche susceptible de comprendre les causes de conflits
armés dans la Corne de l'Afrique.
Kenneth a fourni le point de départ le plus utile
pour l'analyse des conflits. Dans son livre : Man, the State and
war, il, met en évidence trois « images »
ou séries d'explications différentes de l'éclatement des
conflits. La première image situe les causes principales du conflit
à l'intérieur de l'Homme lui-même. La seconde concentre son
attention sur la nature de chaque Etat, et, pour la troisième, la cause
de la guerre ne se trouve ni dans l'homme, ni dans l'Etat, mais dans la nature
même du système des Etats-Nations67(*).
1. L'explication qui relève de la première
image, repose sur l'idée que les causes de la guerre sont à
rechercher dans la nature et le comportement de l'homme.
Ainsi, SPINOZA, expliquait la violence par les
imperfections de l'homme. Celles-ci entraînant que la passion remplace la
raison. IL soutien que, dans leur propre intérêt, les hommes
devraient coopérer, mais qu'au lieu de le faire, ils s'engagent dans la
querelle meurtrière. Et John Milton considère la guerre comme
inévitable parce que les hommes sont irrémédiablement
mauvais.
Le point de vue de Bertrand RUSELLE entre dans la
même catégorie, car il rejette de la faute sur les insuffisances
des dirigeants.
2. Les analyses des conflits internationaux qui
relèvent de la seconde image sont fondées sur l'idée que
la guerre dépend du type de gouvernement ou du caractère de la
société, d'un pays.
3. Pour une étude fructueuse des causes de la
guerre, il faut donc tourner vers la troisième image, celle qui se situe
au niveau du système international. L'idée essentielle de la
troisième image est la cause profonde de la guerre qui est liée
à la situation même dans laquelle se trouve le système
international et que Waltz et bien d'autres ont défini comme un
état d'anarchie internationale. C'est-à-dire que les Etats vivent
dans un milieu international qui ne dispose d'aucun moyen efficace de
résoudre pacifiquement les conflits du fait de l'absence de
l'autorité suprême reconnue ou d'un sens communautaire.
Dans le paragraphe suivant, nous passerons en revue les
moyens ou voies pacifiques pour résoudre les conflits qui
surgissent.
II.3.2. Règlement des conflits
Les conflits internationaux ne pouvant se
résoudre par la force, il convient d'indiquer aux Etats d'autres moyens,
d'autres voies. Comme celles-ci excluent l'usage de la force, elles portent
l'épithète de « pacifiques ».
La pratique internationale indique les moyens
suivants : les négociations diplomatiques, les bons offices, la
médiation, l'enquête, la conciliation, l'arbitrage, le
règlement judiciaire. L'article 33 de la Charte de l'ONU prévoit,
en outre, le recours aux Organisations ou Accords régionaux68(*).
1. Négociation
C'est le mode de règlement le plus courant et le
plus élémentaire. IL consiste, selon le dictionnaire de la
terminologie du droit international, en « un examen en commun par les
représentants qualifiés de deux ou plusieurs Etats, au moyen de
pourparlers oraux ou de communications écrites d'un différend
à régler »69(*).
Ici, les différends se règlent par des
contacts et ententes directs.
2. Les Bons offices
On entend par bons offices :
l '« action d'un Etat tiers qui, spontanément ou sur
demande, cherche par des moyens diplomatiques, à reprocher deux Etats
entre lesquels existe un différend ou a éclaté un conflit,
et à les amener à entamer ou à reprendre des
négociations ; ou à recourir à quelque autres
méthodes de règlement pacifique en vue de mettre fin à ce
différend ou à ce conflit »70(*).
L'Etat tiers, par son action, se limite à ramener
les parties autant que faire se peut, à reprendre les
négociations.
3. La Médiation
Selon le dictionnaire de la terminologie du droit
international, la médiation est l' « action d'un ou de
plusieurs Etats tiers, d'un organe international, exceptionnellement d'une
personne privée qui, à la demande ou au consentement des Etats en
cause, cherche, par voie de persuasion, d'abord à rapprocher des Etats
entre lesquels existe un différend ou a éclaté un conflit,
à les ramener à entreprendre ou à reprendre des
négociations en suggérant une base d'entente ou des solutions
propres à concilier les intérêts opposés, sans
chercher à imposer telle ou telle solution »71(*).
Le médiateur joue un rôle plus actif que dans
le cas des bons offices. Il suit l'évolution des négociations
jusqu'au règlement du conflit.
4. L'Enquête
C'est la procédure par laquelle les parties au
litige désignent des personnalités généralement
indépendantes en vue d'établir la matérialité des
faits. Le rôle des enquêteurs se limite en principe, à
consigner objectivement les faits dans un rapport. Cette procédure
présente l'avantage de répondre au souci de dépolitiser
les conflits
L'enquête peut aussi être décidé
par un tribunal international ou tout autre organe international72(*).
5. La Conciliation
La conciliation est un mode de règlement par lequel
une commission constituée des personnes nommées par les parties
soit à titre permanent, soit à l'occasion et à raison d'un
différend, procède à un examen impartial de ce dernier et
s'efforce de définir les termes d'un arrangement susceptible
d'être accepté par elles ou de prêter aux parties en vue de
règlement, tout concours qui lui aurait été
demandé.
Les propositions de la commission ne viennent obligatoires
qu'après acceptation par les parties.
6. L'Arbitrage
C'est un mode de règlement pacifique des
différends par lequel les parties soumettent leurs différends
à une ou plusieurs personnes en vue de son règlement
définitif. A moins que les parties n'en décident autrement,
l'arbitrage se clos par une sentence ayant un caractère obligatoire,
dite sentence arbitrale.
La pratique arbitrale enregistre trois différentes
formes d'arbitrage :
Ø Un arbitre
unique : nommé de commun accord par les
parties ;
Ø Une commission
mixte : cette forme d'arbitrage comprend
généralement un nombre égal des membres
désignés par les parties parmi leurs ressortissants respectifs.
Pour les départager, les parties peuvent leur adjoindre un surarbitre,
ressortissant d'un Etat tiers ;
Ø Un tribunal arbitral
mixte : il s'agit d'une
dénomination adopté pour designer les tribunaux institués
par le Traités de paix de 1919 et de 192073(*).
7. Le Règlement Judiciaire
C'est le recours à l'organe juridictionnel
permanent, en l'occurrence la C.I.J.
8. Recours aux organismes ou Accords régionaux
Il s'agit d'une voie de règlement pacifique des
différends consistant à recourir aux organisations
régionales (OEA, UA, Ligue Arabe) par les Etats membres d'une telle
organisation. C'est ainsi que, beaucoup de conflits frontaliers en Afrique ont
été soumis à l'OUA74(*).
Omniprésent et multiforme, le conflit menace
l'homme et la société à la fois, du dedans et du dehors.
C'est surtout sous la forme de la violence qu'il se manifeste, prospère
et se répand ; violence qui se vend dangereusement bien sur notre
planète, déstabilise le monde et surtout le tiers-monde ;
endeuille cruellement l'Afrique et traumatise particulièrement en ce
moment nos différentes régions75(*).
Après avoir jeté un regard minutieux sur la
notion de conflit, il convient d'aborder la troisième section qui
traitera de la notion de sécurité.
Section Troisième : LA NOTION DE SECURITE
Contrairement à la relation de puissance, relation
de guerre, la relation de sécurité est une relation de puissance
négative. Car, alors que la politique de puissance s'entretient par
l'hypothèse toujours permanente de la guerre par laquelle s'obtient la
paix, la politique de sécurité, elle, s'efforce de rendre la
guerre improbable. C'est la politique de l'ordre international qui poursuit des
objectifs du milieu plutôt que ceux égoïstes de
conquête ou d'expansion.
Dans cette section, nous définirons la
sécurité, nous parlerons, ensuite, des stratégies majeures
de la sécurité internationale et enfin, des théories de la
sécurité par la défense et la sécurité
collective.
II.3.1. Définition du concept
Le dictionnaire Larousse définit la
sécurité comme « une confiance, tranquillité
d'esprit résultant de la pensée qu'il y a pas de péril
à redouter »76(*).
La sécurité peut socialement signifier
« l'ensemble des législations qui ont pour objet de garantir
les individus ou les familles contre certains risques sociaux »
d'où l'expression « sécurité
sociale ».
La sécurité est par sa nature, aussi bien
que par son caractère, la condition essentielle de l'autonomie des pays,
de leurs actions indépendantes sur le plan international, de leur
existence en tant que sujets autonomes des Relations Internationales77(*).
Pour notre part, la notion de sécurité
étant le projet de la naissance de la discipline des Relations
Internationales, celle- ci s'explique par la renonciation à la guerre
comme instrument de la politique nationale, le désarmement ainsi que la
paix par le droit international et l'influence modératrice des opinions
publiques.
Ainsi, la notion de sécurité s'agira d'une
opposition à tout agression et à tout auteur de rupture de la
paix, quel qu'il soit.
II.3.2. Les stratégies majeures de la
sécurité internationale
Les théories de sécurité
internationales procèdent ainsi des politiques susceptibles d'annihiler
les causes d'insécurité ou de la guerre. Ces causes
d'insécurité sont constituées par des menaces à la
sécurité de l'Etat. Celles-ci peuvent être 78(*):
1. Nature diplomatique
soit l'hostilité (H)
qui résulte de la contradiction d'intérêt ;
2. Nature militaire, soit
la force (F) par détention des moyens de guerre
(armements) ;
3. Nature conjoncturelle,
soit l'occasion (O) de mettre en oeuvre sa force. Cette
conjoncture favorable se déduit du rapport de forces.
Ce faisant, la sécurité s'obtient par la
combinaison de l'hostilité (H), avec
la force (F) et avec
l'occasion (O) : H x F x
O. Cette combinaison donne lieu à trois stratégies
majeures de sécurité, notamment : la stratégie de
sécurité par accommodement, la stratégie
de sécurité par le désarmement et la
stratégie de sécurité par la dissuasion
nucléaire.
La sécurité dans chaque stratégie
s'obtient par une action contre l'un des éléments constitutifs de
la combinaison. En d'autres termes, puisque la combinaison HXFXO donne lieu
à une politique de puissance, la politique de sécurité se
construit par la suppression d'un des éléments de
l'équation. Concrètement, la stratégie de
sécurité par accommodement annule (supprime)
l'élément (hostilité) ;
Tandis que la stratégie de sécurité
par le désarmement annule l'élément (force), et la
stratégie de sécurité par la dissuasion nucléaire,
annule l'élément (occasion)79(*).
L'élément commun à toutes ces
stratégies reste le principe de la dissuasion. Celui-ci consiste
à rendre rationnel l'emploi de la force. C'est à ce titre, du
reste, que la dissuasion nucléaire est aujourd'hui la stratégie
la plus en vue parce qu'elle vise seulement à empêcher qu'il soit
fait usage d'une capacité de violence dont l'existence même n'est
pas mise en cause. IL s'en suit un équilibre des forces humoristiquement
appelé « équilibre de la
terreur » et celui-ci en rendant irrationnel l'emploi de la
force au regard du rapport coût-efficacité, stabilise les Relation
Internationales.
De ce trois stratégies de sécurité,
deux sont maximales : la stratégie par accommodement et la
stratégie par désarmement. La stratégie par accommodement
privilégie la négociation. Ici, c'est la décision
conjointe qui est l'outil de la sécurité. Le désarmement
aussi ne peut être qu'un résultat de la négociation. IL
faut dire que ces deux stratégies de sécurité sont
marginales et rares. Car, vouloir dissocier la poudre de l'étincelle,
soit dissocier l'hostilité de la force peut sembler n'être qu'une
vue de l'esprit. Mais en tant qu'aspiration, ces stratégies maximales
auraient un avantage diplomatique.
Il reste donc une stratégie minimale de
sécurité essentielle de la réclamation de
sécurité réaliste. De composantes essentiellement
militaires, la politique minimale de sécurité vise à
neutraliser la force de l'adversaire en lui privant de l'occasion de mettre en
oeuvre sa force. La sécurité dans ce cas résulte à
la fois du caractère rationnel de l'adversaire et du rapport des forces,
parce que, c'est ce rapport de force qui crée la dissuasion.
Les stratégies de sécurité des Etats
oscillent ainsi entre la dissuasion (fréquente mais non optimale) et
l'accommodement (optimal mais rare). Ceci veut dire que si les Etats ne voient
pas la possibilité de changer l'intention d'un agresseur potentiel et
n'ont pas l'intention de capituler devant cette agression, ils sont
réduits à chercher de prévenir celle-ci. Ce qui signifie
s'engager dans une politique connue sous le nom de dissuasion.
La sécurité par la dissuasion est celle qui
prend son parti de la conjoncture opérée entre l'hostilité
et la force. En effet, placé devant un fait accompli, l'adversaire n'a
plus qu'à jouer sa sécurité sur O en ôtant
l'occasion à l'ennemi de recourir rationnellement à ses
forces : S=080(*).
La dissuasion nucléaire a pour fonction d'effrayer
l'adversaire et de le faire hésiter ou douter de son propre calcul en
confirmant de mettre en exécution l'intention de combattre. Les
intentions de combattre ne changent pas, ni les moyens de passer à
l'action encore moins le conflit sous-jacent entre les adversaires. En agissant
de la sorte, la préoccupation des Etats dans leurs politiques
étrangère ou dans leurs stratégies de paix est de
consolider et de stabiliser la paix. La consolidation de la paix requiert de
l'accommodement au sens le plus large du terme ; la préservation de
la paix quant à elle, s'obtient par la dissuasion.
Les fondements psychologiques et matériels de la
sécurité par dissuasion, sont donc, respectivement, la
rationalité de l'adversaire et l'existence d'un rapport de force propre
à dissuader.
Le paragraphe suivant fera l'objet des théories de
la sécurité par la défense et la sécurité
collective.
II.3.3. Les théories de la sécurité par
la défense et la sécurité collective
IL existe plusieurs théories de la
sécurité internationale, mais dans le cadre de notre
étude, nous avons opté pour ces deux théories.
1. La sécurité par la défense
La notion complexe d'équilibre de forces implique
le concept élémentaire de force nationale. Tandis que la violence
est une épreuve de force (mise en oeuvre des moyens de contrainte), les
moyens en eux-mêmes sont les divers éléments d'une force
nationale. La sécurité par la défense consiste à
doter une nation d'une posture d'invulnérabilité. Elle concerne
essentiellement la protection par la force nationale. Les
éléments matériels de la force nationale
sont :81(*)
Ø La position
stratégique ;
Ø Les ressources nationales ;
Ø Le potentiel militaire ;
Ø La qualité de la
diplomatie ;
Ø La qualité du
gouvernement ;
Ø Le moral de la population.
D'où la formule FP= (MC+E+M) x (D+V). Cette
équation se lit ainsi : la force perçue à la somme
des facteurs matériels que sont la masse critique (Territoire,
population) additionnée des facteurs économiques (E) et de la
puissance militaire (M) ; et à la somme des facteurs
immatériels que sont la diplomatie cohérente (D) et la
volonté de mettre en oeuvre (V), ces deux sommes étant en
relation sous mode du produit. La notion du produit vise à souligner la
dépendance des facteurs intangibles : une diplomatie de valeur
nulle aurait pour effet d'annuler la totalité, c'est-à-dire la
force nationale elle-même, en des valeurs positives attribuées aux
éléments matériels.
2. La sécurité collective
La notion de sécurité collective,
indépendamment de toutes les controverses que peut susciter son
organisation concrète, est fort simple : il s'agit d'opposer
à tout agresseur ou à tout auteur de rupture de la paix, quel
qu'il soit, une réaction collective, une force plus puissante que la
sienne, née de la solidarité du reste de la communauté
internationale. Si donc dans le cas d'une alliance particulière, l'union
fait la force semble mettre en bref, l'esprit de la sécurité
collective, aucun Etat membre n'est cependant à priori exclu de cette
union, autrement dit, la coalition ne se fait pas ici contre un Etat
donné, aucun adversaire n'est désigné d'avance soit
directement par sa participation à une action ennemie82(*).
Tout système de sécurité doit
prévoir les moyens adéquats pour arriver à la suppression
des causes d'insécurité (Cause de guerre, cas de guerre, menace
de guerre, etc.) et à la garantie collective contre la guerre. C'est
donc l'engagement pris par la collectivité des Etats de se liguer contre
un quelconque Etat agresseur, en même temps que les actes accomplis pour
remplir cette obligation, si besoin est, c'est l'existence d'une garantie
internationale, celle-ci intervenant en cas d'agression comme moyen
répressif, mais joue également comme moyen préventif, car
son existence est cette certitude de punition pour l'agresseur éventuel.
Pour ces deux raisons, elle est créatrice de
sécurité83(*).
La sécurité collective renferme deux
idées essentielles : d'abord que l'usage de la guerre, le recours
à la force dans les rapports internationaux, est déclaré
comme hors la loi ou connaît tout au moins des fortes limitations,
ensuite que tout Etat qui violerait cette interdiction se verrait opposer la
riposte du reste de la Communauté Internationale organisée pour
le contraindre à la bonne conduite.
La sécurité collective conserve le
système des Etats indépendants et se maintient dans le cadre de
la sécurité par dissuasion (HXFXO) où la force est tenue
en respect par la force elle-même. La séparation d'avec la
doctrine concurrente de l'équilibre de force ne s'oppose pas à ce
niveau là ; elle intervient au plan type de rapport des forces mis
en place afin de dissuader.
La sécurité collective fonde la paix
internationale sur une structure de déséquilibre des forces qui
favorise tout agresseur potentiel quel qu'il soit.
La problématique spécifique de la
sécurité collective, c'est pour asseoir la paix sur la
sécurité maximale (Que confère la
supériorité des forces) et en étendre le
bénéfice (Comme dans l'équilibre des forces) à tous
les Etats ; c'est-à-dire, additionner l'efficacité de la
dissuasion par la supériorité des forces. Elle est la seule
structure de sécurité par dissuasion qui, par la
supériorité écrasante des forces due à la
mobilisation de la collectivité internationale tout entière,
confère une sécurité maximale à tous les
Etats84(*).
IL est revident que la sécurité, qu'elle
soit nationale ou régionale, est un phénomène global. Elle
implique la mobilisation des forces productives (Capacité de
progrès et de survie), des forces culturelles (Capacité de
cohésion), des forces militaires (Capacité d'action), en vue de
réaliser des projets vitaux d'intérêt commun à une
ou à plusieurs nations, tant dans leurs relations internes (Soutien
politique) que dans celles avec l'extérieur (soutien
diplomatique)85(*).
CONCLUSION PARTIELLE
De tout ce qui précède, le deuxième
chapitre de cette première partie nous a permis d'analyser les notions
de paix, de conflit et de sécurité internationales, et cela pour
bien asseoir nos idées afin de donner une explication judicieuse nous
permettant de bien comprendre le troisième chapitre qui se
réclame l'analyse des conflits dans la Corne de l'Afrique.
DEUXIEME PARTIE
LE
CADRE PRATIQUE
Durant la décennie 1990-2000, les multiples
conflits qui se sont développés en Afrique subsaharienne ont
été marqués par une évolution contrastée.
Celle-ci pourrait se résumer à la divergence de plus en plus
forte entre trois types de conflits :
§ La guerre d'Etats classique sous forme
d'affrontements lourds entre armées régulières, qui peut
faire place à une paix sous contrôle international
(Erythrée-Ethiopie) ;
§ Le conflit interne impliquant des rebellions
multiples appuyés de l'extérieur, mais sans intervention
militaire directe d'un ancien colonisateur, et qui s'enlisent durablement (RDC,
ex-Zaïre) ou au contraire, se terminent par une victoire brutale et
décisive (Angola) ;
§ Ainsi que la guerre civile où, à
rebours, l'ancien colonisateur intervient directement et à laquelle se
substitue une paix au niveau national, sans apaiser toutefois la tension
régionale environnante (Sierra Léone).
C'est ainsi que cette seconde partie de notre travail
portera sur l'analyse des conflits dans la Corne de l'Afrique.
Chapitre Troisième :
LES
CONFLITS DANS LA CORNE DE L'AFRIQUE
Parmi les conflits qui rythment l'évolution de
l'Afrique à intervalle plus ou moins régulier, les guerres
constituent assurément le défi majeur à relever en ce
début de millénaire. Nombreux sont en effet, les conflits qui
déchirent le continent. Les fondements de ces guerres restent à
des degrés variables, les mêmes un peu partout : une mainmise
totale sur la pouvoir politico-économique par des groupes ethniques. Les
conséquences majeures en seront la violence comme mode d'alternance
politique et l'effondrement des Etats.
Dans le présent chapitre, il sera question de
l'examen minutieux du conflit Erythréo-Ethiopien, du conflit Somalien,
de leurs causes ainsi que de leurs conséquences dans la Corne de
l'Afrique.
Section Première : LE CONFLIT
ERYTHREO-ETHIOPIEN
Nous allons, dans cette section, voir les causes
lointaines, immédiates et les conséquences du conflit
Erythréo-Ethiopien.
III.1.1. Les causes lointaines
Les causes lointaines sont à chercher dans la
profondeur de l'histoire de ces deux pays, elles se sont profilées
à l'horizon de l'histoire de ces deux pays depuis le temps
anciens.
Les belligérants de la Corne de l'Afrique sont
très souvent présentés à juste titre, comme des
frères d'armes devenus ennemis. C'est que les deux dirigeants actuels
ont écrit ensemble une partie de l'histoire de leurs pays avant de se
brouiller et de se vouer une haine profonde86(*).
C'est d'abord le passé Ethiopien, seul pays
d'Afrique à n'avoir jamais subi la colonisation, excepté une
courte occupation par l'Italie à partir de 1935, avant d'être
libérée par la Grande-Bretagne en 1941. Cet empire
exerçait une véritable fascination sur l'occident à cause
de ses origines légendaires qui remonteraient au fils de la Reine de
Saba et du roi Salomon. En outre il était considéré comme
un « Bastion » de la chrétienté au milieu des
peuples animistes ou musulmans ; donc, un Etat
« Civilisé » aux yeux des Européens du
19e Siècle.
L'histoire de l'Erythrée, de son côté,
s'est longtemps confondue avec celle de l'Ethiopie. Jusqu'à la fin du
19e Siècle, rien ne permettait de séparer les deux
pays, tant au plan géographique qu'humain. Ce passé nous apprend
que l'Erythrée, ancienne dépendance du royaume copte d'Axoum
jusqu'à sa destruction, était intégré à
l'empire Ethiopien. Annexée par l'Italie fasciste en 1935, qui
souhaitait en faire sa vitrine de l'Outre-Mer, elle resta sous occupation
jusqu'à ce que l'Italie perde ses colonies africaines en 194587(*).
Objet des convoitises entre puissances, l'Erythrée
se retrouvent fédérée à l'Ethiopie avec un statut
d'entité autonome, conformément à la résolution 390
de Décembre 1950 de l'Assemblée générale des
Nations Unies.
Cette décision ambiguë des Nations Unies
octroyait aux érythréens un statut singulier
de « peuple reconnu titulaire de droit mais non sujet de
droit ». Dans le même temps, elle ne reconnaissait pas
l'indépendance, ni d'ailleurs l'annexion du pays, se contentant de poser
le principe d'une « étroite association politique et
économique avec l'Ethiopie, qui assure aux habitants de
l'Erythrée le respect et la sauvegarde de leurs institutions, de leurs
traditions, de leurs religions ou de leurs langues88(*).
Enfin, la résolution 390 de l'Assemblée
Générale mentionnait expressément les notions de
constitution, d'administration, d'Assemblée érythréenne,
autant d'attribut d'une souveraineté mais uniquement conçues pour
renforcer l'autonomie. Ce statut, savamment élaboré, ne survivra
pas à la volonté Ethiopienne qui n'hésita pas à le
remettre en cause.
Rien ne semblait donc s'opposer à l'annexion de
l'Erythrée devenue en 1962, la quatorzième province
éthiopienne. Les germes d'une future crise étaient posés
avec les débuts d'une guérilla, prélude à une
guerre de libération, en ce début des années 1960, ou
nombre de pays africains accédaient à la
souveraineté.
Conjuguant leurs efforts avec ceux des membres du Front de
Libération du Tigré (FPLT), les érythréens
contribuèrent à la chute du régime de Mengistu
Hailé Mariam en 1991. Dans la foulée, le Premier Ministre
Ethiopien Melez Zenawi organisa un referendum d'autodétermination, qui
abouti à l'indépendance de l'Erythrée, le 24 Mai
1993.
Dans son principe même, le referendum semblait aller
à l'encontre d'un fondement majeur de la charte de l'Organisation de
l'Unité Africaine (OUA) : celui de l'intangibilité des
frontières héritées de la colonisation. Cette consultation
pouvait faire craindre l'émergence d'une jurisprudence tirée du
cas érythréen, ouvrant la voie à d'éventuelles
tentatives de remise en cause des frontières, dans un continent
marqué par une multitude d'ethnies éparpillées au
gré des conquêtes coloniales. L'Erythrée devenait ainsi le
52ème Etat d'Afrique avec comme Président Issaias
AFEWORKI, ancien chef de guerre charismatique et ambitieux pour son
pays89(*).
Le paragraphe suivant traitera des causes
immédiates du conflit Erythréo-Ethiopien.
III.1.2. Les causes immédiates
L'Erythrée a accédé à la
souveraineté internationale en 1993. Elle doit s'assumer politiquement
sur la scène internationale et dans le concert des nations. En Juin
1993, lors de son indépendance, les rapports sont fraternels et amicaux
entre elle et l'Ethiopie. Cependant, cette indépendance a laissé
des sérieux clivages occultés par la culture commune, les
amitiés des décennies de combats et les moules
idéologique.
L'indépendance de l'Erythree était
rapidement suivie de la conclusion avec l'Ethiopie, en Juillet 1993, d'un
Accord d'amitié et de coopération, d'un Accord de défense
et de protocole établissant une garantie de libre accès de
l'Ethiopie au port d'Assab et de Massawa90(*).
Pour les dirigeants d'Asmara, le rêve était
d'édifier un Etat sur le modèle de
Singapour « version africaine », basé sur un
libéralisme et des gros investissements pour favoriser
l'exportation.
Sans mettre un terme aux relations de bon voisinage avec
l'Ethiopie, l'Erythrée n'en continuait pas moins de cultiver une
volonté d'émancipation de plus en plus affichée. C'est
dans ce cadre que s'inscrivait la décision d'Asmara de changer de devise
en Novembre 1997, le Nafka succédant au Birr jusqu'ici monnaie commune
avec l'Ethiopie. Le nouveau nom choisi pour la nouvelle monnaie ne semblait pas
innocent, car il symbolisait à la fois ce haut lieu de la
résistance érythréenne jamais tombé entre les mains
des troupes de Mengistu, mais aussi l'opposition aux Amhara
Face à la remise en cause du projet de
libre-échange entre les deux pays, et surtout la perte de la
suprématie monétaire, l'Ethiopie répliqua en
décidant que désormais toutes les transactions bilatérales
s'effectueraient en dollars américains. Ce à quoi Asmara
répondait encore une fois en imposant des taxes de passage
supplémentaires, irritant l'Ethiopie déjà privée de
débouché maritimes depuis l'indépendance de
l'Erythrée.
Cette dernière situation sera mise à profit
par Djibouti dont le port a doublé son importance dans la mesure
où, selon les estimations, de 20% du commerce maritime Ethiopien qui
transitaient par ce port, on est passé à 100% après
l'éclatement du conflit.
Une autre conséquence de cette tension
économico-financière, fut l'instauration d'une
« frontière » entre l'Ethiopie et la région
du Tigré au Nord de l'Ethiopie, la plus riche du pays et dans laquelle
populations et marchandises circulaient librement91(*).
La flambée des prix et la tension dans cette zone
habitée par les mêmes ethnies ramèneront au premier plan le
différend entre leaders animés par des aspirations
fondamentalement contradictoires.
D'un coté Melez Zenawi qui rêvait d'une
grande Ethiopie s'étendant des confins de la mer Rouge aux rives de
l'océan Indien reprenant ainsi l'aspiration inachevée de
Ménélik, Hailé Sellassié et Mengistu. De l'autre,
Issaias Afeworki, semble-t-il, nourrissait la même ambition pour
l'Erythrée. Se fondant sur une carte qui datait de 1937, il
édifia son voisin Ethiopien en occupant une partie de son territoire au
Nord, remettant ainsi en cause la frontière coloniale.
Or, cette dernière est l'une des plus anciennes
d'Afrique datant des Accords d'Addis-Abeba (1896), confirmés par les
traités signés entre l'Ethiopie, l'Italie et la Grande-Bretagne
en 1900, 1902 et 1908 et enfin par la Société des Nations. Plus
tard, après la seconde Guerre Mondiale et dès le mandat
britannique sur l'Erythrée, les Nations Unies allaient rétablir
l'Ethiopie dans ces frontières internationalement reconnues, celles de
1896. Vouloir les modifier, serait un acte autodestructeur pour
l'Erythrée puisque le jeune Etat tire sa légitimité du
principe d'intangibilité des frontières coloniales92(*).
Pour autant subsistaient toujours des « zones
contestées », théâtres d'escarmouches
régulières entre les forces de deux pays, et la création
d'un comité chargé d'aplanir les tensions ne donnera pas des
résultats probants, se contentant de maintenir un certain statu quo.
Celui-ci prévaudra jusqu'à l'incident dit de Badmé, dans
la zone portant le nom d'une plaine traversée par la frontière et
d'ailleurs là aussi théâtre jadis d'affrontement en 1976 et
1981 entre le FLE et le FPLT.
Cette zone que les tigréens considéraient
comme leur, mais jusqu'ici provisoirement laissée de coté car
figée par l'OUA et l'ONU comme tracé
« colonial » des frontières, refait surface. C'est
donc de ce lieu que débuta le conflit à l'initiative de
l'Erythrée le 6 Mai 1998, et dura deux ans.
Les causes lointaines et immédiates du conflit
Erythréo-Ethiopien étant dégagées, il est ainsi
opportun de traiter les, conséquences y afférentes.
III.1.3. Les conséquences du conflit
Erythréo-Ethiopien
En Mars 2000, on estimait que plus de 370.000
érythréens et environ 350.000 éthiopiens avaient
été touchés par la guerre. La situation humanitaire dans
certaines parties de l'Éthiopie a été exacerbée par
la grave sécheresse qui a provoqué une crise alimentaire majeure
touchant près de 8 millions de personnes. Les agences humanitaires des
Nations Unies ont préparé pour les deux pays, des programmes
visant à mobiliser des ressources internationales pour des interventions
d'urgence dans divers secteurs.
Le 31 Mars 2000, le Secrétaire
Général, Koffi Annan, a annoncé, le 7 Avril, la
création d'une équipe spéciale chargée d'organiser
l'intervention des Nations Unies face aux besoins alimentaires d'urgence et
à long terme dans la Corne de l'Afrique. L'équipe spéciale
pour l'action des Nations Unies en faveur de la sécurité
alimentaire à long terme, du développement agricole et des
questions connexes dans la Corne de l'Afrique était
présidée par FAO. Les cinq domaines prioritaires étaient
l'eau, les soins médicaux de base, l'aide alimentaire, la
sécurité et l'aide technique dans le domaine des transports,
ainsi que l'infrastructure nécessaire à la distribution de
l'aide93(*).
Au plan économique, la situation de conflit a rendu
difficile le retour à la réalité. La guerre qui les oppose
ne permet pas aux investisseurs étrangers d'y accourir,
l'industrialisation est à ses balbutiements ; d'énormes
efforts telle la restauration du chemin de fer, aboutissent à peut de
résultats.
L'Erythrée dépend totalement de l'Ethiopie
pour ses produits vivriers, d'où la flambée des prix et
l'inflation qui atteignit 100%. Quant à l'Ethiopie, elle est
enclavée et asphyxiée aussi longtemps que l'Erythrée
constitue une ouverture économique par le fait de l'accessibilité
à la mer.
Ce conflit a fait qu'il y ait baisse de la cours de la
monnaie du 7,91 pour 1$ U.S à 7,08 comme parité. La chute
était due surtout aux cours du café sur le marché mondial
des exportations Ethiopienne. L'absence de la paix en Ethiopie comme en
Erythrée, a empêché cependant certains investissements et
aides venant de l'étranger.
Depuis son indépendance, l'Erythrée
était la partie la plus industrialisée du territoire. Elle
représentait près de 40% de la production industrielle totale de
l'Ethiopie : cuirs, boissons, textiles et peaux, alimentation et chimie.
Mais l'outil industriel a vieilli et tourne en-dessous de ces capacités.
L'industrie ne représentant que 18% du PIB, ne se limite aujourd'hui
qu'à des petites entreprises de transformation94(*).
L'Ethiopie, lors de ces campagnes militaires, s'est
attaqué à la centrale électrique de Massawa, un de deux
principaux ports sur la mer Rouge qui devait alimenter prochainement 70% de
l'Erythrée, et qui a coûté 120 millions de dollars. Les
causes et conséquences du conflit Erythréo-Ethiopien étant
relevées, la section suivante va nous éclairer à son tour,
sur le conflit somalien.
Section Deuxième : LE CONFLIT SOMALIEN
Dans la présente section, il est question de
l'examen des causes du conflit somalien, de l'intervention Ethiopienne ainsi
que des conséquences du conflit.
III.2.1. Les causes du conflit Somalien
La vie des groupes humains subit l'influence des climats,
du relief et de l'hydrographie qui déterminent le caractère de la
végétation et de l'état de ressources minérales.
Elle dépend des facilités de circulation plus grande par voie
maritime que par voie terrestre. Elle est donc étroitement
affectée par le milieu physique qui constitue, entre ces groupes
humains, un facteur important de différentiation95(*).
Pour cela, l'histoire des sociétés humaines
, qu'il s'agisse des sociétés primitives ou des conditions
géographique, doit tenir compte des influence du milieu physique qui
sont presque toujours sensibles dans le comportement des peuples, dans les
contacts commerciaux ou politique et dans les puissances respectives des
Etats.
Pour bien aborder ce paragraphe, nous tacherons de la
diviser en deux. Ainsi, nous parlerons des causes socio-politiques et des
causes socio-économiques.
1. Les causes socio-politiques
La Somalie était un Etat qui pouvait se vanter
d'une situation quasi-privilégiée en Afrique : elle avait
une unité ethnique, une unité de culture, une seule langue, une
seule religion (l'Islam). Malgré tout cela, la Somalie a sombrée
dans une interminable guerre civile96(*).
Les Somalis sont un unique peuple, mais divisé en
clans, en sous-clans qui n'avaient jamais formé un Etat unitaire. L'Etat
est arrivé avec la colonisation. Les institutions d'Etat ont une origine
étrangère à leur culture traditionnelle. Suite à la
colonisation, européenne (France, Grande-Bretagne et Italie) ; et
à celle africaine (Ethiopie), à la fin de 1880, le peuple Somali
s'est trouvé reparti en cinq réalités politiques
diverses : la Somalie Italienne, le Somalilland Britannique, la côte
française des Somalis, l'Ethiopie et le Kenya.
En 1960, au moment de l'indépendance, la Somalie
Italienne et le Somalilland britannique s'unirent pour former la
« République de Somalie ». Jusqu'au moment de la
colonisation, il n'y avait jamais eu d'Etat Somali unitaire.
La période de la première République
(1960-1969) vit la naissance de très nombreux partis, presque tous,
à base clanique : l'Etat était vu comme un objet dont il
fallait prendre possession pour en repartir les biens aux niveaux familiale et
clanique.
Suite au coup d'Etat de Mohamed Siyad Barré en
1969, s'est accentué entre les Somalis le désir de former un
unique Etat, la « Grande Somalie » qui, en plus de deux
parties déjà unies en 1960, aurait dû inclure aussi les
zones du Kenya, de l'Ethiopie et de Djibouti habitée par les Somalis. Ce
qui amena des guerres et des conflits, surtout avec l'Ethiopie97(*).
Cette période socialiste de 1960 à 1991,
après les quelques gestes positifs du début (introduction de la
langue Somali écrite, campagne d'alphabétisation, promotion de la
femme, etc.) se termina en guerre civile, parce que le dictateur, pour
continuer à régner, s'appuya de plus en plus sur certains clans
et en particulier le sien, en semant ainsi d'abondante divisions là
où auparavant, il y avait seulement, pour une grande part, des
différences claniques. Le modèle d'Etat et des gouvernants qu'ils
avaient eus, incita de plus en plus les factions claniques à rechercher
le pouvoir, non pas au service du bien commun de tout un peuple, mais pour
servir son clan et les clans alliés, comme l'avait fait en partie Siyad
Barré.
Entre 1988 et 1991, dans la République
Démocratique de Somalie, une rébellion contre le
régime socialiste de Siyad se fait jour. Cette rébellion
réussit à chasser le dictateur, mais conduisit en même
temps à une destruction de l'Etat Somali et à une guerre civile
entre les différentes factions, toutes à base clanique.
Après dix sept ans de guerre civile, et
après quatorze conférences des paix, il n'existe pas toujours
d'Etat Somali, il n y a ni ordre, ni sécurité dans ce qui
était auparavant la République Démocratique de la Somalie.
Avec l'écroulement de l'Etat, les factions claniques les plus fortes se
sont partagés dans la violence, ce qui subsistait de l'Etat :
armes, constructions, ports, aéroports, zones agricoles, ponts,
écoles, hôpitaux, etc.
Les Somalis sont, par tradition, un peuple de pasteurs
nomades, en recherche perpétuelle des puits et des pâturages. Leur
histoire est pleine de conflits inter claniques pour la possession des maigres
ressources qu'offre une terre en grande partie désertique ou semi
désertique, avec seulement deux zones agricoles le long des fleuves
Djouba et Chébéli.
Ayant traité des causes du conflit Somalien, il
importe maintenant de parler de l'intervention éthiopienne dans ce
conflit, et cela dans la perspective d'élucider des
éléments qui nous permettront d'aborder les lignes qui
suivront
III.2.2. L'intervention éthiopienne
Depuis la chute du dictateur Siyad Barré et son
gouvernement, un certain nombre de groupes islamistes ont fait apparition en
Somalie et se sont rassemblés en formant l'Union des Tribunaux
islamiques.
L'Islam auquel appartient la totalité de la
population Somali, n'a pas réussi à vaincre la logique des clans
et des factions.
Cela se produit parce qu'à coté d'un
islamisme traditionnel relativement tolérant, des groupes
fondamentalistes terroristes se sont infiltrés. Ceux-ci, s'ils
souhaitaient rétablir l'unité de la Somalie sous l'égide
de la Charia, de fait, se sont mis à agir contre la liberté dont
jouissaient déjà en partie les Somaliens et contre le respect des
droits de l'homme auxquels aspiraient de plus en plus les jeunes
générations, surtout celles des villes98(*).
Formée d'anciens chefs militaires et de leurs
factions, l'union des tribunaux islamiques s'oppose au gouvernement Somalien.
Le régime actuel s'est vu divisé en raison des querelles internes
et des désaccords concernant notamment la présence des forces de
maintien de la paix étrangères sur le sol Somalien.
Craignant une contagion de l'islam fondamentaliste dans la
Corne de l'Afrique, et redoutant l'arrivé d'un Etat islamiste radical
à ses frontières, l'armée Ethiopienne a
procédé à sa première offensive contre les milices
islamistes en Décembre 2006, mettant en fuite les tribunaux islamiques.
L'Ethiopie prend ainsi le contrôle de la majeure partie du pays et le
gouvernement de transition se déclare le gouvernement « De
facto » du pays99(*).
Avant que l'Ethiopie n'intervienne en Somalie, l'Union
Européenne avait tenté une médiation afin de prolonger et
légitimer le contrôle sur le pays, de l'union des tribunaux
islamiques. Quand l'action fut engagée, Louis MICHEL, médiateur
de l'Union Européenne a condamné l'Ethiopie et a appelé
à une cessation immédiate des hostilités. L'Organisation
de la Conférence Islamique (OCI) et la Ligue Arabe ont, elles aussi,
appelé à un retrait des troupes Ethiopiennes.
Considérés par Washington comme la menace
terroriste, le 08 janvier 2008, un AC-130 de l'armée Américaine
est intervenu en Somalie pour Bombarder ce qu'il désigne comme un
bastion de terrorisme affilié à Al-Qaida. Washington a reconnu
officiellement cette première intervention sur le territoire Somalien
depuis son départ de 1993. Celle-ci visait des combattants islamistes
soupçonnés d'avoir participé aux attentats contre les
ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie en 1998.
Il faut noter que les islamistes bénéficient
d'un certain soutien auprès de la population Somalienne, en raison de
leur efficacité quand il s'agit du maintien de l'ordre. Il est difficile
d'établir si les islamistes représentent une réelle menace
terroriste. Selon l'ONG « International Crisis Group », une
grande majorité des groupes islamistes sont
« non-violents » et s'opposent à un fondamentalisme
idéologique100(*).
Le troisième paragraphe traitera des
conséquences du conflit Somalien.
III.2.3. Les conséquences du conflit en Somalie
La crise en Somalie a des conséquences
néfastes sur divers plans dont notamment sur le plan économique,
politique et social. Ainsi, il sera question dans ce paragraphe, de traiter des
conséquences politiques, économiques et sociales de la crise en
Somalie.
1. Les conséquences politiques
La vie politique ne peut être opérationnel
que dans un climat de sécurité et de paix. Face à
l'explosion de la crise en Somalie, la situation politique tourne à
l'avantage des uns et au désavantage des autres.
En effet, la Somalie est dans les grands mouvements de la
crise qui rend son économie dépendante. La crise impose un
nouveau rythme de vie politique et physique, conséquences
découlant immédiatement de cette vie. La plus grande
conséquence économique que provoque cette crise sur le plan
politique est la mauvaise gestion de l'administration publique. Pour
sauvegarder leur vie, les dirigeants préfèrent voler les avoirs
de l'Etat qu'ils auront à revendre plus tard afin de prévenir
cette situation de crise101(*).
Par ailleurs, la population démunie cherche aussi
les voies et moyens pour sortir du trou géant dans lequel elle est
plongée. Elle résigne à se réfugier dans d'autres
pays avoisinant où elle espère mieux vivre et prospérer.
Le déplacement de la population vide le pays de la main d'oeuvre et de
sa population. Le mouvement migratoire participe vivement à
l'éclatement du pays. La population Somalienne quitte le pays vers
d'autres terres où il fait beau vivre.
La communauté internationale a elle aussi
contribué et contribue aux rivalités inter-Somaliennes. Les
différents Etats colonisateurs ont souvent appuyé un clan contre
l'autre, ont favorisé et récompensé les uns au
désavantage des autres pour arriver à leurs propres fins.
Durant l'époque de la guerre froide, tantôt
les peuples occidentaux, tantôt les pays du bloc communiste, ont
favorisé le régime du Syiad Barré, en fermant les yeux sur
les abus en terme de droits de l'homme commis par son régime.
Les Etats limitrophes de la Somalie, l'un plus, l'autre
moins, contribuent à brouiller les cartes entre divers factions
Somaliennes en soutenant tantôt l'une et tantôt l'autre faction,
car ils sont convaincus qu'un peuple continuellement divisé et en lutte
est préférable à un peuple uni102(*).
2. Les conséquences économiques
Les conséquences de la crise en somalie
étant nombreuses, nous nous efforcerons de présenter quelques
unes qui semblent être importantes.
En effet, la migration est l'une des conséquences
majeure des conflits, nombreuses personnes ont dû quitter la Somalie vers
d'autres pays pour chercher une voie stable. Le déplacement massif de la
population a vidé la Somalie de sa main-d'oeuvre de production voir
même de développement.
Suite au déplacement massif de la population vers
l'extérieur, bon nombre des entreprises de production Somalienne ont
dû fermer leurs portes et tomber en faillite. Se trouvant dans une
difficulté de production, la Somalie a connu une régression sur
le plan économique, régression qui ne lui permet pas de se situer
et de participer à l'intégration économique de
l'Afrique103(*).
Le trafic international d'arme et de drogue, et
peut-être aussi de déchets toxiques, qui s'unit à un
commerce sans barrières et sans scrupules, continue à favoriser
la désunion entre les différents clans Somalis et leurs factions,
qui restent prisonniers de leurs intérêts particuliers et vont
ainsi contre le bien commun104(*).
Le conflit a causé d'énormes
préjudices empêchant ainsi le développement de la
Somalie.
3. Les conséquences sociales
Sur le plan social, le conflit a eu pour
conséquence néfaste, la mort de la population Somalienne. A cause
des conflits, la population Somalienne a vécue et continue à
vivre dans une misère infernale. Le conflit est à l'origine d'une
détérioration sensible des conditions sanitaires et de la
santé humaine.
En effet, le conflit a vidé la Somalie de des
hommes, enfant et femmes ; faisant depuis la chute du gouvernement du
dictateur Syiad Barré en 1991, plus de 300.000 victimes105(*).
La famine est aussi l'une des conséquences du
conflit en Somalie. De ce point de vue, deux aspects majeurs
caractérisent la Somalie : le premier est relatif au
déséquilibre de plus en plus grand entre la production
alimentaire et l'accroissement de la population, déséquilibre du
fait que la population n'a pas pu suivre l'accroissement démographique
au cours de ces quelques vingt derniers années. Le deuxième
aspect est la baisse considérable de la production alimentaire qui a
souvent abouti à des très graves pénuries qui ont
entraîné des souffrances extrêmes et même la mort
d'une grande partie de la population Somalienne.
Les deux caractéristiques de la situation
alimentaire en Somalie sont l'insuffisance alimentaire et
l'insécurité. La mort et la détérioration de
l'état de santé de la population, sont les conséquences
sociales les plus cruels et les plus tristes de la crise alimentaire en
Somalie106(*).
Ainsi terminée, ce deuxième paragraphe nous
envoie à la troisième pour relever les conséquences de la
crise dans l'ensemble de la Corne de l'Afrique.
Section Troisième : LES CONSEQUENCES DE LA CRISE
DANS LA CORNE DE L'AFRIQUE
Dans cette section, il sera question des
conséquences humanitaires, du terrorisme et de la menace d'embrasement
dans la Corne de l'Afrique.
III.3.1. Les conséquences humanitaires
La situation humanitaire s'est considérablement
dégradée dans la Corne de l'Afrique, plus particulièrement
dans les zones en conflit, appelées zones grises, territoire sans droit,
où évoluent des bandes armées ; où des guerres
ethniques et des guerres de frontières frappent les populations les plus
fragiles. Dans ces zones, les pouvoirs empêchent leurs peuples de
s'exprimer et de s'organiser librement107(*).
Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des
affaires humanitaires (OCHA), le statut nutritionnel de la population va
rapidement s'aggraver si les produits alimentaires continuent de n'être
disponibles qu'en quantité limitée108(*).
Human Right Watch (HRW) a indiqué, dans une
déclaration à l'adresse du comité des affaires
étrangères de la chambre des députés
américains, que le gouvernement était tout aussi responsable que
les rebelles des atrocités commises dans cette région
reculée.
Human Right Watch avait recensé divers cas de
violence graves commises à l'encontre des civils, et notamment des
exécutions sommaires perpétrées par les FNLO.
L'armée Ethiopienne a elle aussi commit des atrocités et
violé les règles élémentaires de la guerre de
manière systématique.
Selon HRW, les civils de l'Ogaden sont volontairement pris
pour cibles et les villages délibérément incendiés
dans le cadre d'une campagne de sanction collective. Quant aux
exécutions publiques, aux violences sexuelles, aux arrestations
arbitraires et à la torture d'individus détenus par
l'armée, elles sont monnaie courante, et obligent des centaines de
milliers de personnes à fuir.
En Ethiopie, la situation humanitaire et les droits
humains suscitent des préoccupations de plus en plus vives dans la
région Somali, où 1,8 millions de personnes risquent d'être
touchés pas la crise à moins que les mesures ne soient prisent
rapidement pour y remédier, selon les Nations Unies.
La Corne de l'Afrique traverse une grave crise
provoquée par une sécheresse qui menace quelques 1,5 millions
d'enfants de moins de cinq ans, a déclaré l'UNICEF le 07
Février 2006.
A cause de la sécheresse, environ 8 millions des
personnes ont besoin d'une aide d'urgence en Ethiopie, au Kenya, en Somalie et
en Djibouti.
Le Sud de l'Ethiopie, le nord du Kenya, le centre et le
Sud de la Somalie souffrent de cette sécheresse depuis plusieurs mois.
IL ne pleut pratiquement plus, et cela entraîne la mort du bétail,
la faillite des récoltes et la disparition des sources
d'approvisionnement en eau.
La faillite de récoltes et la mort du bétail
contribuent de manière significative à l'aggravation de la
malnutrition chez les enfants. Ceux-ci affaiblis par la malnutrition risquent
d'être infectés et la rougeole peut se propager rapidement au sein
de la population109(*).
De concert avec les gouvernements, le Programme
Alimentaire Mondiale et des ONGs partenaires dans les pays touchés,
l'UNICEF soutient déjà des programmes d'alimentation en Somalie
et en Ethiopie. Au cours des prochains mois, l'UNICEF prévoit de
renforcer ses programmes d'alimentation thérapeutique, y compris
à Djibouti, d'accélérer ses campagnes de vaccination et de
distribution de vitamine A, d'offrir de l'eau et des services d'assainissement
et de diminuer les risques de sévices et d'exploitation provoqués
par la perte des revenus, le déplacement des populations et les vives
disputes pour des ressources très limitées au-delà des
frontières.
Les conséquences humanitaires étant
dégagées, le deuxième paragraphe traitera du terrorisme,
un risque majeur du conflit dans la Corne de l'Afrique.
III.3.2. Le terrorisme dans la Corne de l'Afrique
L'actualité est là pour nous rappeler
qu'aucune région de la planète n'est à l'abri du
terrorisme international et, les pays de la Corne de l'Afrique ne
dérogent pas à la règle.
C'est d'ailleurs pour cette raison que les USA ont
implanté une de leurs bases en Djibouti. De ce petit pays à la
position hautement stratégique, partent discrètement des
nombreuses missions de reconnaissance, mais également des
opérations destinée à éliminer, purement et
simplement, des terroristes présumés d'Al Qaida110(*).
C'est sur des telles accusations que se serait
basée l'Ethiopie pour lancer une vaste opération armée sur
le territoire de son voisin somalien. Cela faisait des mois que Washington
accusait les Tribunaux Islamiques Somaliens, en passe de contrôler
l'ensemble du territoire, d'être liés d'une manière ou
d'une autre, à la nébuleuse terroriste.
Plusieurs semaines après l'intervention
Ethiopienne, on cherche encore des présumés membres d'Al Qaida et
les combattants étrangers venus en renfort. Depuis la reprise du
contrôle de la quasi-totalité du territoire somalien par les
forces loyaliste, fortement soutenues par l'armée Ethiopienne, on
dénombre très peu d'incidents confirmant leur présence
dans ce pays.
Seuls les américains ont indiqué avoir
localisé des membres présumés de la nébuleuse
terroriste, notamment dans la région de Ras Kamboni, dans le Sud de la
Somalie, un secteur qui a fait l'objet de plusieurs frappes américaines,
faisant des nombreuses victimes parmi les nomades et leurs troupeaux.
Cependant, Washington a annoncé avoir éliminé des
« terroristes présumés » et notamment Fazul
Abdullah Mohamed et Abou Taha Al-Sudani. Tous deux seraient impliqués
dans les attentats de 1998, contre les Ambassades Américaines au Kenya
et en Tanzanie111(*).
De son coté, la Somalie focalise, elle aussi,
l'attention d'un bon nombre de services de renseignement. Ces pays d'où
auraient été organisés les attentats de 1998 contre les
Ambassades américaines de Nairobi et de Dar Es-Salam, abritent
différents mouvements islamistes proches d'Al Qaida. De plus, l'anarchie
qui y prévôt depuis plus de seize ans tend à faire de la
Corne, un sanctuaire pour terroristes de tout poil. L'insécurité
y est telle que le tout nouveau gouvernement de transition ne peut même
pas siéger dans la capitale, Mogadiscio, et que le Premier Ministre
avait échappé le 06 Juin 2006, à un second
attentat.
Encore plus inquiétant, le pas franchi le 05
Novembre 2007 par les pirates maritimes qui écument les côtes
somaliennes. Si ceux-ci avait pris l'habitude de détourner les cargos ou
autres navires de pêche y croisant, et de kidnapper leurs
équipages contre rançons, n'oublions pas que bon nombre de ces
chefs pirates sont considérés comme proches de Ben Laden. De
plus, cet accroissement des actes terroristes survient au moment où
apparaissent en Somalie et notamment à Mogadiscio et sa région,
des Mouvements Islamiques appelés « les cours
islamiques »112(*).
Dans ce contexte, on est en droit d'imaginer que cette
attaque pourrait faire partie d'une nouvelle stratégie d'Al Qaida, ou
tout du moins, de ses sympathisants qui auraient trouvé un nouveau moyen
pour frapper les ressortissants occidentaux, Américains ou alliés
des USA.
Le Bureau Maritime International (BMI) avait pourtant de
quoi se réjouir. Durant les neufs premiers mois de l'année, les
cas de piraterie maritime avaient sensiblement baissés puisque l'on
avait enregistré qu'un total de 205 agressions, alors que durant la
même période, en 2004, 251 attaques étaient
déjà référencées. Si c'est effectivement le
cas à l'échelle planétaire, les cotes somaliennes ont,
pour leur part, vu le phénomène considérablement
augmenter, pour devenir la région la moins sûre,
détrônant les côtes indonésiennes jusqu'alors en
tête.
Ces groupes de pirates seraient composés en
majorité, d'anciens membres de la marine somalienne, accompagnés
des pêcheurs reconvertis dans la piraterie maritime. Tous biens
sûrs, obéissent à des chefs de guerre dont certains sont
connus comme étant proches d'Al Qaida.
Lourdement armés (mitrailleuses lourdes et
lance-roquettes), ils opèrent à partir des petites unités
rapidement dans lesquelles ils sont rarement plus de quatre ou cinq.
Très bien organisés, leurs actions seraient coordonnées
par un navire amiral de plus grande taille.
IL est inquiétant de constater que ces pirates
puissent agir impunément dans les eaux sensées être
surveillés de très près par les marins occidentaux,
principalement américaines, dans le cadre de la guerre contre le
terrorisme international. Devant l'importance des moyens déployés
par Washington et ses alliés, que ce soit sur le plan maritime,
aérien ou encore satellitaire, il parait pour le moins surprenant que
ce(ou ces) fameux bateau (x) amiral(s) n'ai(en)t pu être
localisé(s). Si tel était le cas, on a du mal à imaginer
comment une telle force serait à même d'intercepter les
présumés militants d'Al Qaida qui naviguent entre l'Afghanistan
et la Somalie.
Le paragraphe suivant retiendra notre attention sur la
menace d'embrasement de la Corne de l'Afrique.
III.3.3. La menace d'embrasement dans la Corne de
l'Afrique
Le gouvernement somalien de transition, dirigé par
Ali Mohamed Dedi, est de plus affaibli. Depuis juin 2006, les islamistes ne
cessent d'étendre leur influence dans le pays, en guerre civile depuis
dix-sept ans. ILs contrôlent environ un tiers de ses dix-huit
régions, notamment Bananir qui englobe la capitale Mogadiscio. Incapable
de maintenir l'ordre, les institutions politiques sont soutenues par le
régime Ethiopien dont l'éventuelle ingérence risque
d'embraser toute la Corne113(*).
IL y a trop de similitudes entre les interventions
américaines en IraK, et Ethiopienne en Somalie. Le mode
opératoire, la fulgurance et la victoire, les fondements
idéologico-religieux, l'impuissance des organisations telle l'Union
Africaine. Bref, tout, de la guerre que livre l'Ethiopie aux Tribunaux
Islamiques somalien, rappelle, à quelques exceptions près, la
triomphale entrée américaine dans Bagdad en 2003.
A quelques détails près, car dans cette
Somalie sous la férule des seigneurs de guerre depuis plus de quinze
ans, il ne s'agit pas de chasser un dictateur sanguinaire ou de dénicher
les armes de destruction massive. Ici, la situation est rendue encore plus
complexe par des considérations à la fois bilatérales,
régionales et internationales114(*).
A travers la Somalie, c'est une guerre indirecte que
l'Ethiopie fait à sa vieille ennemie, l'Erythrée qu'elle accuse
du reste, de soutenir des tribunaux islamiques. Addis-abeba et Asmara se vouent
une haine qui, de temps en temps, prend l'allure de bruit de bottes aux
frontières. Depuis leur guerre de 1998 et 2000, les deux pays n'ont
jamais fumé le calumet de la paix. Et la Somalie, maillon faible et
ventre mou de la région, est utilisé pour se déstabiliser
mutuellement. C'est à cette bataille à distance que l'on assiste
actuellement, par la Somalie interposée.
Une Ethiopie « chrétienne » et
une Somalie « musulmane », telle est la conclusion à
laquelle certains sont parvenus. Exactement comme en Irak où, de la
croisade lancée par Bush, a répliqué une coalition des
forces à la fois patriotiques et confessionnelles. Tout devient
compliqué dès lors qu'un groupe armé ou un pays est
attaqué sur la base de sa croyance religieuse. Le cas irakien nous
renseigne que même la plus puissante armée ne peut rien contre un
peuple qui estime que l'on veut le coloniser en lui imposant certaines valeurs.
Ce fut aussi le cas pour d'autres puissances, à travers le
temps.
L'Ethiopie va-elle échapper au scénario
irakien alors que toutes les conditions d'un tel syndrome sont
réunies ?
Les miliciens des Tribunaux Islamiques disent en effet
s'être repliés pour livrer une guerre d'usure contre
l'armée Ethiopienne considérée à tort ou à
raison comme armée d'occupation. ILs ont, en outre, appelé tous
les commandements islamistes du monde à se rallier à leur lutte.
L'implication des Etats-Unis est un motif suffisant pour les
« Djihadistes » de tout acabit d'accourir en Somalie pour
livrer bataille.
Le plus surprenant est donc le peu, voire l'absence de
résistance de ces milices islamistes prétendument
surarmées et surentraînées. D'autant que le dernier rapport
de l'ONU relatif aux violations de l'embargo sur les ventes d'armes à la
Somalie, publié début Novembre et largement repris par la presse
internationale, insistait sur l'envoi aux islamistes d'armes toujours plus
sophistiquées. Pas moins de sept Etats y sont accusés d'avoir
fourni des armes à l'Union des Tribunaux Islamiques (Djibouti, Egypte,
Erythrée, Iran, Libye, Syrie, Arabie Saoudite)115(*).
La Syrie et l'Iran auraient livré des armes aux
islamistes somaliens pour les remercier d'avoir envoyé plusieurs
centaines de leurs combattants au Sud Liban, pour aider le Hezbollah à
repousser la dernière offensive israélienne. D'autre part, le
rapport souligne la présence de deux ressortissants iraniens dans la
région de Dhusamareeb. Téhéran aurait obtenu, en
échange de la fourniture d'armes, l'autorisation de mener des
opérations de prospection visant à vérifier la
présence d'uranium dans le sous-sol.
L'internationalisation du conflit dans la Corne de
l'Afrique, même si elle est encore contenue, est d'ores et
déjà une réalité : l'Ethiopie est
engagée, l'Erythrée aussi, si on en croit un rapport de l'ONU,
les pays du golfe aident les Tribunaux Islamiques.
CONCLUSION PARTIELLE
Le troisième chapitre traitant des conflits dans la
Corne de l'Afrique est subdivisé en trois sections qui, à leur
tour, ont instruit notre compréhension sur le conflit
Erythréo-Ethiopien, le conflit somalien et sur les conséquences
de ces conflits dans cette région.
Les conflits, dans la Corne de l'Afrique, datent de
très longtemps et trouvent leur racine dans la naissance même des
Etats qui en font partie, Malgré que le contexte actuel est
teinté d'ambiguïté qui ne cesse de harceler l'élite
de la société contemporaine.
Au-delà des déclarations aux relents des
islamistes, il y a lieu de craindre l'installation du conflit dans la
durée. IL est à redouter que les pays ne s'enlisent dans un
conflit et une instabilité accrus, ce qui serait désastreux pour
la Corne de l'Afrique, et aurait des conséquences graves pour toute la
région.
Chapitre Quatrième :
LA
RESTAURATION DE LA PAIX DANS LA CORNE DE L'AFRIQUE
Depuis quelques années, un certain nombre de
conflits armés dans le tiers-monde, et notamment en Afrique, semble
s'engager dans la voie de règlement caractérisés,
malgré leur grande variété, moins par une victoire
militaire que par un Accord politique entre les protagonistes, accord qui est
plus souvent garanti par une médiation internationale relativement
active.
Dans la perspective d'une normalisation intérieure,
toutes ces négociations font implicitement mention de la
nécessité de procéder à un désarmement et
à une forte réduction des effectifs combattants de tous bords.
Ces conditions sont souvent perçues par des nombreux observateurs comme
des préliminaires purement techniques à la constitution d'un
nouveau champ politique qui serait en quelque sorte
« pacifique ».
De façon plus précise, le présent
chapitre va mettre l'accent sur l'implication de la communauté
internationale dans les conflits de la Corne de l'Afrique ; des Accords
bilatéraux et multilatéraux régionaux signés en vue
de la recomposition de l'appareil Etat ; et enfin, notre contribution
consistera au dégagement des mérites et limites de la
restauration de la paix ainsi que des perspectives.
Section Première : L'IMPLICATION DE LA COMMUNAUTE
INTERNATIONALE
La présente section propose l'étude de
l'implication de la communauté internationale dans le conflit
Erythréo-Ethiopien et dans le conflit somalien.
IV.1.1. Dans le conflit Erythréo-Ethiopien
Nous allons, dans ce paragraphe, démonter l'apport
de l'organisation des Nations Unies (ONU) ainsi que celui de l'OUA.
1. L'ONU dans le conflit Erythréo-Ethiopien
Des combats motivés par un différend
frontalier, ont éclatés entre l'Erythrée et l'Ethiopie en
Mai 1998. Le Secrétaire Général a pris
immédiatement contact avec les dirigeants de deux parties, les conjurant
de faire preuve de modérations et offrant son assistance pour
résoudre pacifiquement le conflit. Koffi Anaan a demandé à
l'Ambassadeur Mohamed Sahnoun (Algérie), son Envoyé
spécial en Afrique, d'appuyer les efforts de médiation de
l'OUA116(*).
Dans son rapport du mois de Juin 2000(s/2000/643)
adressé au conseil de Sécurité, le Secrétaire
Général a décrit L'accord de cessation des
hostilités comme étant un premier pas crucial vers la
restauration de la paix entre les deux pays. IL a fait part au Conseil de son
intention de repartir un nombre approprié d'officiers de liaison dans
chaque capitale puis de déployer un groupe d'observateurs militaires. Il
a été envisagé que l'on déploierait progressivement
dans chaque pays jusqu'à 100 observateurs militaires des Nations Unies
au cours du mois de juillet et Août, en attendant la création
d'une opération de maintien de la paix.
A.
Etablissement d'une mission des Nations Unies (MINUEE)
Le 31 Juillet 2000, le conseil de sécurité
décidera, par sa résolution 1312(2000), de créer la
Mission des Nations Unies en Ethiopie et en Erythrée (MINUEE) qui serait
composée au maximum de 100 observateurs militaires et du personnel
d'appui civil nécessaire, en prévision d'une opération de
maintien de la paix qui devra être autorisée par le
Conseil.
La mission serait chargée du mandat
suivant :
a. Etablir et maintenir une liaison avec les
parties ;
b. Se rendre au quartier général
militaire de chaque partie et auprès d'autres unités, dans toutes
les régions d'opération de la Mission, en fonction de ce qui sera
jugé nécessaire par le Secrétaire
Général ;
c. Mettre en place et faire fonctionner le
mécanisme qui permettra de vérifier la cessation des
hostilités ;
d. Préparer la création de la mission
militaire de coordination prévue par l'Accord de cessation des
hostilités ; et
e. Faciliter, au besoin, la planification d'une future
opération de maintien de la paix117(*).
IL a été demandé au Secrétaire
Général de continuer à planifier une opération de
maintien de la paix et de recommencer de prendre les mesures administratives
nécessaire pour la mettre en place, sous réserve de
l'autorisation du conseil de sécurité.
Présentant le 09 Août 2000 son rapport au
conseil de sécurité, le Secrétaire général a
exposé des propositions concernant le mandat élargi de la MINUEE
et a recommandé de mettre en place une force militaire de 4.200 hommes,
dont 220 observateurs militaires, trois bataillons d'infanterie et les
unités d'appuies voulues afin de superviser le respect du cessez-le-feu
et le processus de délimitation et de démarcation de la
frontière entre l'Ethiopie et l'Erythrée.
La MINUEE serait formée de diverses composantes
spécialisées dans le domaine politique, militaires, de
l'information, du déminage et administratif ainsi que d'un
mécanisme de coordination avec les activités menées par
les organismes humanitaires. La mission serait dirigée par un
représentant spécial du Secrétaire Général
dont l'autorité s'étendrait sur les activités de la
mission et de l'ensemble du système des Nations Unies dans la zone de
sécurité temporaire et des régions adjacentes.
Le représentant spécial établirait
des contacts étroits avec les dirigeants politiques et militaires des
gouvernements éthiopien et érythréen, l'OUA et les
équipes de pays de l'ONU dans les deux pays.
Le conseil a accueilli avec satisfaction le rapport du
Secrétaire Général et autorisé le
déploiement dans le cadre de la MINUEE d'un maximum de 4.200 hommes,
dont 220 observateurs militaires, jusqu'au 15 Mars 2001.
2. L'OUA dans le conflit Erythréo-Ethiopien
En Juin 2000, après deux ans de combats
motivés par un différend frontalier, l'Ethiopie et
l'Erythrée ont signé l'Accord de cessation des hostilités
au terme de pourparlers organisés sous les auspices de l'Algérie
et de l'OUA, actuelle Union Africaine.
Au sommet de l'OUA tenu à Alger en Juillet 1999,
les deux parties ont accepté les modalités d'application de
l'Accord-cadre de l'OUA. Dans ce document, l'Erythrée s'engageait
à redéployer ses forces à l'extérieur des
territoires qu'elles avaient occupés après le 06 Mai 1998.
L'Ethiopie de son coté s'engageait à redéployer ses forces
en abandonnant les positions qu'elles avaient occupées après le
06 Février 1999 et qui n'étaient pas sous administration
éthiopienne avant le 06 Mai 1998.
Apres des nouvelles consultations avec les parties
concernées, Mr. Ahmed Ouyahia, Envoyé spécial du
Président en service de l'OUA, l'Ambassadeur Mohamed Sahnoun et Mr.
Antony LAKE, représentant des États-Unis, ont
étudié et parachevé un document
intitulé : « arrangement technique en vue de
l'application de l'Accord-cadre de l'OUA et de ses
modalités ». Ce document prévoyait la création
d'une commission neutre pour déterminer exactement les zones à
l'extérieur desquelles les deux parties devaient se redéployer.
Les arrangements techniques stipulaient entre autre que les observateurs
militaires vérifieraient le redéploiement. Le document demandait
aussi la démilitarisation et la délimitation de toute la
frontière commune entre les deux pays118(*).
L'Erythrée a annoncé qu'elle acceptait ce
document. L'Ethiopie a émis certaines réserves et a
demandé des clarifications, tout en réaffirmant sa volonté
d'oeuvrer à, un règlement pacifique du conflit. Les efforts
internationaux de médiation se sont poursuivis. La tension le long de la
frontière restait très forte et on a craint que les
hostilités ne reprennent et peut-être même ne
s'étendent, décimant des nouvelles populations qui n'avaient pas
jusqu'ici été touchées directement par le conflit.
Apres avoir parlé de l'implication de la
communauté internationale dans le conflit Erythréo-Ethiopien,
essayons, par le paragraphe suivant, de dégager celle de la
communauté internationale dans les dix-sept ans du conflit
Somalien.
IV.1.2. Dans le conflit Somalien
Comme dans le conflit Erythréo-Ethiopien, nous
allons démontrer dans ce paragraphe, l'intervention de l'ONU, de l'UA,
ainsi que de l'Autorité intergouvernementale pour le
développement (IGAD).
1. L'ONU dans le conflit Somalien
L'ONU est intervenue à la suite de
l'opération « Restore Hope »
entreprise par les Américains avec la participation d'autres pays comme
le Canada, la France, le Pakistan en 1992. C'est l'opération des Nations
Unies en Somalie (ONUSOM), qui sera remplacée par une autre
opération du même genre , en 1993, appelée ONUSOM
II119(*).
A. L'ONUSOM I
L'ONUSOM I a été créée le 24
avril 1992 par la résolution 751 du conseil de sécurité.
Elle avait pour mandat :
a. De surveiller le respect du cessez-le-feu à
Mogadiscio, capitale de la somalie ;
b. Assurer la protection du personnel, des
installations et du matériel de l'ONU dans les ports et aéroports
à Mogadiscio ; et
c. Escorter l'acheminement de l'aide humanitaire
jusqu'aux centres de distribution de la capitale et de ses environs
immédiats.
En Août 1992, le mandat et l'effectif d'ONUSOM ont
été élargis de manière à lui permettre de
protéger les convois humanitaires et les centres de distribution dans
l'ensemble de la Somalie.
En Décembre 1992, après une nouvelle
détérioration de la situation en Somalie, le Conseil de
sécurité a autorisé les Etats membres de créer la
force d'intervention unifiée (UNITAF) afin de garantir un environnement
sûr pour l'acheminement de l'assistance humanitaire. La force a
travaillé en coordination avec ONUSOM I pour assurer la
sécurité des principales zones habitées et faire en sorte
que l'aide humanitaire soit acheminée et distribuée120(*).
L'ONUSOM I avait pour Représentants
spéciaux : Mohamed SAHNOUN (1992), Ismat KITTANI (1992-1993),
Jonathan HOWE (1993) ; et les chefs des observateurs militaires :
Général Ismiaz SHAHEEN. Elle avait, enfin, comme effectif :
4.469 membres du personnel, dont 50 observateurs militaires, 3.500 personnes
chargées de la sécurité, 719 personnes chargées du
soutien logistique et environ 200 membres du personnel civil international. Le
coût de la Mission avait comme montant net de 42,9 millions de
dollars.
B. L'ONUSOM II
L'ONUSOM II avait pour Mission de préparer les
activités de la force d'intervention unifiée, force
multinationale organisée et dirigée par les États-Unis
qui, en Décembre 1992, avait été autorisée à
employer « tous les moyens nécessaire » pour
restaurer les conditions de sécurité pour les opérations
de secours humanitaire en Somalie121(*).
Le mandat de l'ONUSOM II consistait à prendre les
dispositions appropriées, y compris des mesures de coercition, pour
instaurer dans toute la Somalie des conditions de sécurité pour
les opérations de secours humanitaires.
A cette fin, ONUSOM s'est efforcée de terminer,
grâce au désarmement et à la réconciliation, la
tache commencée par la force d'intervention unifiée en vue du
rétablissement de la paix, de la stabilité et de l'ordre public.
Elle était chargée notamment de contrôler la cessation des
hostilités, de prévenir la reprise de la violence, de saisir les
armes de petit calibre non autorisées, d'assurer la
sécurité dans les ports, aéroports et sur les voies de
communication nécessaires pour l'acheminement de l'assistance
humanitaire, de poursuivre le déminage et de faciliter le rapatriement
des réfugiés en Somalie.
L'ONUSOM II a également été
chargée d'aider le peuple Somalien à reconstruire
l'économie et la vie sociale du pays, à remettre en état
les structures institutionnelles, à assurer la réconciliation
politique nationale, à reconstituer un Etat Somalien fondé sur un
régime démocratique et à réorganiser
l'économie et l'infrastructure du pays.
En Février 2004, après plusieurs incidents
violents et agression contre des soldats des nations unies, le conseil de
sécurité a révisé le mandat d'ONUSOM II pour
exclure l'utilisation des méthodes de coercition. ONUSOM II s'est
retirée au début du mois de Mars 1995.
L'ONUSOM avait son quartier général à
Mogadiscio, son effectif : 28.000 militaires et policiers ;
également prévus 2.800 civils (personnel international et un
agent local). Le coût de la mission s'élevait à 1,6
milliards de dollars.
2. L'UA dans le conflit Somalien
Le Conseil de Sécurité, agissant en vertu du
chapitre VII de la Charte des Nations Unies, a autorisé le 20
Février 2007 l'UA a établir, pour une période de six mois,
une Mission en Somalie (AMISOM) dont le rôle consistera à
permettre d'assurer la liberté de mouvement, les déplacement et
la protection des participants au Congrès de réconciliation
nationale prévue dans ce pays122(*).
Par sa résolution 1744(2007) adoptée
à l'unanimité, le conseil a prié par ailleurs le
Secrétaire Général de l'ONU, Ban Ki-Moon, de
dépêcher dès que possible une Mission d'évacuation
technique.
Cette Mission sera chargée de faire rapport sur la
situation politique et sur la possibilité d'une opération de la
paix des Nations Unies consécutive au déploiement de la Mission
de l'Union Africaine. L'AMISOM devra, dans le cadre de son mandat, aider
à la mise en oeuvre du plan national de sécurité et de
stabilisation, ainsi qu'au rétablissement et à la formation des
forces de sécurité somaliennes. La Mission de l'Union Africaine
devra aussi appuyer les efforts de désarmement et de
stabilisation.
Dans sa résolution 1744(2007), le conseil de
sécurité a par ailleurs salué le retrait des troupes
éthiopienne et exhorté les Etats membres de l'union Africaine
à apporter leur soutient à l'AMISOM afin de créer les
conditions nécessaires au retrait des toutes les forces
étrangères de Somalie.
3. L'Autorité Intergouvernementale pour le
Développement (IGAD)
L'IGAD a été créée en 1986
avec un mandat restreint concernant les questions de sécheresse et de
désertification. Depuis lors, ses missions se sont sensiblement
élargies, s'orientant sur des questions de politique de
sécurité régionale et la mise en en place d'un dispositif
purement africain de maintien de la paix avec, notamment, le projet de
création d'une brigade de l'Afrique orientale123(*).
L'IGAD comprend sept Etats membres dont Djibouti, Somalie,
Erythrée, Soudan, Ethiopie, Ouganda et Kenya.
Une des motivations principales pour la revitalisation de
l'IGAD était l'existence de plusieurs problèmes d'organisation et
de structure qui nuisaient à la mise en place efficace de ces buts et
principes. Les chefs d'Etats et des gouvernements se sont rencontrés
lors du Sommet extraordinaire qui s'est déroulé le 18 Avril 1995
à Addis-Abeba, ont pris la résolution de revitaliser
d'autorité ainsi que d'élargir la coopération
régionale. Les chefs d'Etats et des gouvernements, lors du
deuxième sommet extraordinaire qui s'est tenu le 21 Mars 1996 à
Nairobi au Kenya, ont approuvé et adopté un Accord
établissant l'autorité Intergouvernementale pour le
Développement (IGAD).
IGAD propose de développer la coopération
régionale, augmenter la dépendance des Etats les uns envers les
autres, et de promouvoir le principe de paix et de stabilité dans le
pays afin de parvenir à la sécurité alimentaire, et
à la gestion et au développement d'un environnement
durable.
Les objectifs de l'IGAD sont d'atteindre un
développement économique durable pour les Etats membres. Un
effort particulier porte sur la coopération économique et
l'intégration est la priorité à long terme, en vue de
promouvoir une autosuffisance collective et un développement
économique intégré. Les principes directifs de la
stratégie de l'IGAD sont spécifiés dans l'Accord de sa
création et prennent aussi en compte la charte des Nations Unies et
l'acte constitutif de l'UA.
Apres les recommandations faites lors du sommet des chefs
d'Etats et des gouvernements en avril 1996, le Conseil des ministres de l' IGAD
a identifié trois objectifs prioritaires de
coopération 124(*):
· La prévention, la gestion, le
règlement de conflit et les questions humanitaires ;
· Le développement des infrastructures
(transport et communication) ; et
· La sécurité alimentaire et la
protection de l'environnement.
IGAD a été identifiée comme un des
piliers de la Communauté Economique Africaine (AEC). Suivant les termes
de cette dernière, IGAD a signé le protocole concernant les
relations avec la AEC et les communautés économiques
régionales le 25 Février 1998. IGAD a collaboré avec la
COMESA et la communauté de l'Afrique de l'Est en vue de coordonner et
d'harmoniser les projets pour éviter une duplication et ne pas contacter
les mêmes donateurs avec les mêmes projets.
A. La Résolution de conflit en Somalie
En ce qui concerne la Somalie, l'IGAD et l'UA ont
chargé la Premier Ministre de la République
Fédérale et Démocratique de l'Ethiopie, Mr. Melez ZENAWI,
de coordonner les dialogues pour la paix et le processus de médiation.
Les Etats membres et partenaires de l'IGAD se sont réunis lors d'une
conférence de deux jours qui a eu lieu à Rome les 19 et 20
janvier 1998. Les partisans se sont mis d'accord pour établir un
comité en vue d'aider les efforts de paix et de réconciliation en
ce qui concerne la crise en Somalie125(*).
Le sixième Sommet et la Réunion des
Ministres de l' IGAD se sont ténus à Djibouti entre les 14 et 16
Mars 1998, la question principale étant la Somalie. Une
déclaration exprimant le souci quant à la prolifération
d'initiatives concernant la Somalie par l'intermédiaire de l'IGAD, a
été adoptée et on a prié tous les partenaires
concernés de canaliser l'aide à la Somalie.
Sous les auspices de l'IGAD, l'Ethiopie a organisé
une conférence internationale d'une journée, en octobre 1998, sur
la question de la Somalie. Lors de la conférence, il a été
décidé de créer un comité de 15 membres pour mener
un nouvel effort de paix et de réconciliation en somalie, sous le nom de
« comité technique des Etats frontaliers avec la
Somalie ». Ce comité était composé des
délégués provenant de sept Etats membres de l'IGAD, de l'
UA et de la ligue arabe.
Le comité a organisé une conférence
pour la réconciliation nationale en Somalie. Cette conférence a
été ouverte le 15 octobre 2002 à Eldoret au kenya. La
déclaration sur la cessation des hostilités à partir du 27
Octobre, en présence de près de 800
délégués.
Cette déclaration acceptait, entre autre, la
cessation des hostilités à partir du 27 octobre, et la
création de structure de gouvernance fédérale pour la
Somalie. En 2003, au mois d'octobre, lors du sommet des chefs d'Etats et des
gouvernements, on a demandé à l'UA d'assister l'IGAD, pour
reprendre les processus de réconciliation en Somalie.
B. La mission de soutien de la paix en somalie :
IGASOM
Dans le cadre de son implication en Somalie, le conseil de
paix et de sécurité de l' UA a avalisé, lors du sommet
d'Abuja, du 24 au 31 Janvier 2005, la décision de confier à l'
IGAD le soin d'organiser le déploiement d'une force de paix en Somalie,
afin de soutenir les institutions fédérales de transition du pays
et d'aider à la réinstallation du gouvernement à
Mogadiscio, la capitale.
Le 07 Février 2005, le conseil de paix et de la
sécurité de l'UA a autorisé effectivement l'IGAD à
déployer une mission d'appui à la paix en Somalie, en attendant
le déploiement d'une mission de l'UA. La Mission de soutien de la paix
de l'IGAD en Somalie (IGASOM) est décidée par l'autorité
en Avril 2005 et l'UA a autorisé sa première phase le 12 Mai
2005.
Même si l'IGAD ne compte que sept Etats, elle
coordonne l'action de treize pays, dans le cadre de la Force Africaine.
L'implication de la communauté internationale
étant dégagée, la section suivante nous propose d'examiner
les accords bilatéraux et multilatéraux régionaux.
Section Deuxième : LES ACCORDS BILATERAUX ET
MULTILATERAUX INTERNATIONAUX
La restauration de la paix s'articule aussi bien dans les
accords bilatéraux que multilatéraux selon que les
différends peuvent inclure deux ou plusieurs Etats. Dans cette section,
il convient de ressortir ces Accords dans le conflit Erythréo-Ethiopien
et le conflit Somalien.
IV.2.1. Dans le conflit Erythréo-Ethiopien
Dans le conflit Erythréo-Ethiopien, nous
retiendrons deux Accords visant à rétablir la paix.
1. Accord de cessation des hostilités du 18 Juin
2000
Le 18 Juin 2000, un Accord de cessation des
hostilités a été signé entre l'Ethiopie et
l'Erythrée par le Ministre des affaires étrangère des deux
pays, sous les auspices du Président de l'Algérie, Mr. Abdelaziz
BOUTEFLIKA, en sa qualité du Président en exercice de
l'OUA126(*).
Cet accord fut précédé des
pourparlers du 30 Mai, organisés avec l'aide de l'Envoyé
personnel du Président de l'Union Européenne, M. RINOSERRI, et du
Représentant du Président des États-Unis, Mr. Antony
LAKE.
2. L'ACCORD de paix d'Alger du 12 Décembre 2000
Les parties ayant poursuivi leurs négociations en
vue de parvenir à un règlement définitif et global, les
pourparlers, pour lesquels le Président Bouteflika (Algérie) a
servi de faciliter, sont parvenus à la signature, le 12 Décembre
à Alger d'un Accord de paix entre l'Ethiopie et
l'Erythrée.
Prenant la parole lors de la cérémonie, le
Secrétaire Général a accueilli cet Accord avec
satisfaction saluant une victoire pour la voie de la raison, le pouvoir de la
diplomatie et la reconnaissance du fait qu'aucun de ces deux pays, ni
même le continent dans son ensemble, ne peuvent se permettre une
décennie, une année, un jour de conflit
supplémentaire.
L'Accord de paix du 12 Décembre 2000 stipule le
règlement du conflit à travers la délimitation et la
démarcation de la frontière, conformément au principe de
l'OUA sur l'intangibilité des frontières héritées
de la colonisation et sur la base des dispositions de l'Accord-cadre. Dans
cette optique, l'Art.4 al.2 de l'Accord stipule que « les parties
s'accordent sur le fait qu'une commission neutre de la frontière
composée de cinq membres, sera établie avec mandat de
délimiter et de démarquer la frontière en se fondant sur
les traités coloniaux pertinents (1900, 1902 et 1908) et la Loi
International applicable.
L'accord pose aussi (Art.4 al.7) que le cartographe des
Nations Unies servira de « Secrétaire de la
commission » auquel les parties fourniront leurs réclamations
et preuves relevant du mandat de la commission (Art.4 al.8). Les autres points
importants de l'Accord de paix portent sur les modalités d'investigation
concernant l'origine du conflit(Art.3) ; la création d'une
commission des réclamations pour perte, dommage ou préjudice d'un
gouvernement contre l'autre, et des ressortissants (incluant à la fois
des personnes privées ou morales), d'une partie ou des entités
appartenant ou contrôlées par l'autre partie qui sont
reliées au conflit et qui ont fait l'objet de l'Accord-cadre ; des
modalités d'application et de l'Accord de cessation des
hostilités127(*).
Apres avoir examiné les Accords dans le conflit
Erythréo-Ethiopien, examinons aussi ceux du conflit Somalien.
IV.2.2. Dans le conflit Somalien
Le 29 Janvier 2004, les dirigeants des groupes somaliens
ont signé un accord à Nairobi, au Kenya, pour faire entrer les
discutions dans la phase finale et préparer la voie pour l'adoption
d'une Charte fédérale transitionnelle. La charte donne un cadre
légal pour une période de cinq ans pour la Somalie, et a
été annoncée le 13 Mars lors de la réunion du
Conseil des ministres de l' IGAD128(*).
Le 04 Septembre 2006, un accord provisoire a
été trouvé en Somalie après trois jours de
négociation à Khartoum (Soudan), sous l'égide de la Ligue
Arabe. Les tribunaux islamiques de Somalie, qui contrôlent la capitale
Mogadiscio et le Sud, et le gouvernement fédéral de transition
ont signé un accord de paix provisoire en quatre points129(*).
Cet accord prévoit la formation d'une armée
nationale et d'une force de police qui intégreraient des milices
islamiques, le gouvernement de transition et les autres milices.
Les parties s'engagent également à ne pas
soutenir les seigneurs de guerre, à ne pas se combattre, ni se
réarmer. Elles ont également affirmé leur volonté
de coexister pacifiquement avec les pays voisins et de demander aux Etats de la
région de respecter l'intégrité territoriale de la
Somalie.
Ce dernier point était le plus épineux. Le
gouvernement de transition, soutenu par l'Union Africaine et l' IGAD,
réclamait le déploiement d'une force de paix internationale en
Somalie, un pays ravagé par quinze ans de guerre civile entre seigneurs
de guerre.
Les islamistes s'étaient opposés au
déploiement d'une telle force et semblent avoir obtenu gain de cause
dans l'Accord provisoire. De même sont-ils satisfaits par l'avertissement
donné aux Etats voisins. Cet accord avait ouvert la voie à la
pacification de la Somali.
C'est ainsi que la troisième et dernière
section pose les mérites, et limites de la restauration de la paix,
ainsi que des perspectives.
Section Troisième : MERITES ET LIMITES DE LA
RESTAURATION DE LA PAIX
Dans cette section, il convient de ressortir les
mérites et limites de l'implication de la communauté
internationale ; et ceux des accords conclus.
IV.3.1. Les mérites de la restauration de la paix
L'implication de la communauté internationale et
les accords conclus en vue de restaurer la paix dans la Corne de l'Afrique,
malgré les incertitudes, constituent sans aucun doute une avancée
significative dans le processus visant à restaurer l'entente entre les
ex-belligérants.
Ces progrès n'ont pu être
réalisés que grâce au concours des Nations Unies apportant
leur caution internationale. Avec la paix entretenue entre l'Ethiopie et
l'Erythrée, l'ONU trouve ici l'occasion de redorer son blason et de
célébrer la réussite d'une action de coopération
avec une organisation régionale130(*).
L'arrivée, le déploiement des soldats de
l'Opération des Nations Unies en Somalie (ONUSOM) et la création
de l' AMISOM ont contribué à réduire l'ampleur de la
guerre ouverte entre les clans et de l'exode de réfugiés dans le
Sud de la Somalie.
Pour l'Union Africaine, c'est l'aboutissement des
nombreuses consultations politico-diplomatiques, pour convaincre les
« frères ennemis » de s'asseoir autour d'une table
et trouver une issue à leur aventure suicidaire. En obtenant les
signatures d'Accords de paix mettant fin aux conflits, l'Organisation africaine
a réussi une sorte de prouesse. En effet, cela faisait bien longtemps
qu'elle déployait inlassablement des efforts pour éteindre les
nombreux incendies sur le théâtre continental.
Pour les Nations Unies, le voeux du Secrétaire
Général semblait en partie de voir à terme les conflits en
Afrique se terminer, sinon de réduire en suscitant chez les africains
comme chez les non africains la volonté d'agir lorsque l'action est de
toute évidence nécessaire.
IL s'agissait pour les nations unies d'apporter leur
caution aux efforts de paix et faciliter l'application des accords, de
répondre aux souhaits des Etats en collaboration avec l'OUA, en mettant
en oeuvre une opération de maintien de la paix.
Les mérites de la restauration de la paix
étant examinés, examinons-en les limites, au paragraphe
suivant.
IV.3.2. Les limites de la restauration de la paix
Six ans après la signature par l'Ethiopie et
l'Erythrée de l'accord d'Alger, qui a mis fin au conflit frontalier
sanglant qui les a opposé de 1998 à 2000, ces deux nations de la
corne de l'Afrique restent bloquées dans une impasse apparemment sans
issue. L'Ethiopie continue à faire obstruction à la mise en
oeuvre de la décision de la commission frontalière
indépendante, qui a attribué la ville de Badmé à
l'Erythrée131(*).
De son côté, l'Erythrée
considère la présence continue des troupes éthiopiennes
sur un territoire qui lui a été attribué par ladite
décision comme une violation de sa souveraineté, à
laquelle la mission des Nations Unies en Ethiopie et en Erythrée
(MINUEE) collaborent involontairement.
A la fin de l'année 2005, frustré par la
réticence de la communauté internationale à appliquer la
pression suffisante sur l'Ethiopie pour que celle-ci accepte la décision
de la commission frontalière, l'Erythrée a restreint les
opérations des casques bleus de l'ONU le long de sa frontière
avec l'Ethiopie et expulsé le personnel de la MINUEE appartenant
à certains pays en violation d'une série des résolutions
du Conseil de Sécurité de l'ONU.
Les deux parties ont gêné les efforts de la
communauté Internationale pour résoudre ces litiges et les
tensions restent fortes à la frontière.
En Mai 2006, les effectifs de la MINUEE ont
été réduits suite à l'inaction des deux
pays.
Malgré la bonne volonté
réaffirmée par toutes les parties, la phase de bornage de la
frontière s'éternise, en partie à cause des demandes
répétées de l'Ethiopie. Cette dernière a encore
exprimées regrets quant à la récente décision de la
commission du tracé de la frontière entre les deux pays, de
rejeter ses réclamations.
Au-delà des interrogations, des non-dits du conflit
et de façon générale de l'avenir final de l'Accord
d'Alger, il faut noter qu'il continue de tenir malgré les aléas.
Ces derniers semblent néanmoins se multiplier et la guerre menace de
reprendre entre l'Ethiopie et l'Erythrée. Les indices en ce sens se
multiplient.
La tension se cristallise toujours sur la localité
de Badmé, bourgade charnière entre les deux pays que la
commission d'arbitrage a attribué à Asmara et qu'Addis-Abeba
refuse toujours d'abandonner.
Si la question de la délimitation a
été dans l'ensemble bien menée, celle concernant la
démarcation reste toujours bloquée par le refus éthiopien
de renoncer à Badmé perçu comme un symbole
national132(*).
Devant cette situation, l'ONU faute de prendre une
sanction pour faire appliquer la décision sur la ville objet de
convoitise, s'est borné à prolonger jusqu'au 15 Mars 2004, le
mandat de la MINUEE par la résolution 1507 en date du 12 Septembre
2003.
Suite à cette résolution, l'ONU a
nommé un nouveau Médiateur en la personne de l'ancien Ministre
canadien des Affaires Etrangères, Mr. Lloyd AXWORTHY. Cette nomination,
qui semblait s'inscrire dans la volonté de relancer le processus de
négociation, est perçue différemment par les deux
parties.
En effet, si Addis-Abeba accueille favorablement celle-ci,
Asmara fait part de ses réticences, voyant dans cette décision,
la volonté de réclamer un mécanisme de démarcation
de la frontière. Les tensions sur le terrain sont encore accrues par les
entraves à la liberté des manoeuvres de la MINUEE dans les
régions soumises à autorisation de l'Erythrée, entraves
vainement dénoncées par le Conseil de
Sécurité.
L'Accord de paix d'Alger semblait être une victoire
à inscrire au crédit de l'Afrique qui a su une fois n'est pas
coutume, établir et maintenir la paix, fut-elle précaire, sur le
continant, aidé en cela par l'ONU dont la compétence en
matière de rétablissement de la paix, semblait remise en cause en
Afrique. Les deux organisations avec toutes les réserves qui s'imposent
trouvent un regain de crédibilité dans un domaine sensible de
leur responsabilité.
Quant à la Somalie, on s'entend
généralement à penser que les interventions de l'ONU se
sont soldées par un échec, qu'elles se soient
déroulées sous le commandement direct de l'ONU (ONUSOM I et II)
ou sous celui des États-Unis opérant en conformité avec
des résolutions de l'ONU (United Task Force-unitaf)133(*).
Hirsch et Oakley considèrent que la Somalie a
constitué pour les opérations sous la responsabilité
médiate de l'ONU, « un Pays-laboratoire pour
l'application des nouvelles théories en matière de maintient de
la paix »134(*).
A l'égard du recours à la force, l'action de
l'ONU en somalie traverse le spectre entier des options disponibles à
cette Organisation Internationale :
a. L'opération ONUSOM I a reposé, bien
que de façon ambiguë, sur le chapitre VI de la Charte des Nation
Unies qui concerne le règlement pacifique des
conflits ;
b. L'UNITAF fut autorisé en vertu du chapitre
VII de la charte, diversement interprété par les
États-Unis (recours essentiellement défensif à la force
armée) et les plus hautes instances de l'ONU (recours plus libre
à la force) ;
c. L'opération ONUSOM II fut également
fondée sur ce même chapitre VII, interprété cette
fois de façon plus offensive quant au recours à la force
armée.
L'ONUSOM I s'en remit pour l'essentiel aux moyens
traditionnel de la diplomatie et fut critiquée par son
impuissance.
L'UNITAF tenta de préserver un équilibre
précaire entre le maintien et imposition de la paix ; son action
fut marquée par un certain nombre des violations très
sérieuses de droits de la personne, de la part en particulier des
contingents Belge et Canadien.
L'ONUSOM II fut caractérisé par son usage
intempérant de la force armée et il en résulta une guerre
en règle entre les forces de l'ONU et les factions somaliennes.
L'un des principaux problèmes que pose la somme de
ces opérations diverses, est celui de la possibilité de recourir
de façon normalisée (régie par des règles
explicites et contraignantes) à l'usage de la force dans une situation
de conflit. Ce problème n'a pas été résolu lors des
opérations en Somalie, qui ont dérivé d'une diplomatie
plus tardive vers un affrontement indûment
précipité.
Malgré son implication, par la médiation
notamment dans les conflits en Somalie, les efforts de l'IGAD sont moins
développés que ceux de la CEDEAO ou de la SADC par exemple en
matière de mécanismes institutionnels de coopération pour
la paix et la sécurité ou d'éventuelles interventions
militaires. Son potentiel reste très négligeable.
Apres les mérites et les limites de la restauration
de la paix dans la corne de l'Afrique, il convient, dans le paragraphe suivant,
de dégager les perspectives.
IV.3.3. Les perspectives
Ce paragraphe est consacré à proposer une
analyse et des perspectives sur des questions de paix relatives à la
médiation des conflits et au maintien de la paix.
Les problèmes de la paix dans la Corne de l'Afrique
étant africain, il ressort que la nature de l'insécurité
dans cette partie de l'Afrique avec l'existence des acteurs
infra-étatiques, on doit concevoir d'autres mécanismes permettant
de contrôler cette réalité. C'est pourquoi les Nations
Unies et toute la communauté Internationale devraient coopérer
avec l'Union Africaine pour l'aider à la restauration de la paix dans la
Corne de l'Afrique.
En effet, cette coopération devra aller dans le
sens du renforcement de l'efficacité de l'Union Africaine dans les
domaines politique, économique, militaire, technologique, etc.
C'est pour cette raison que nous proposons les
perspectives relatives à la médiation des conflits et au maintien
de la paix, dans le cadre de l'Union Africaine.
1. La médiation des conflits africains
L'Union Africaine, dans le cadre permanent de la
prévention des conflits ou de la médiation des conflits, doit
utiliser tous les moyens pacifiques imposant soit pour dissuader ou encore
persuader les parties en cause pour soit décourager les
velléités belliqueuses ou les abus du pouvoir au moyen d'une
diplomatie coercitive.
Ces missions de médiation de conflits
relèvent du Conseil de Paix et de Sécurité dont les
résolutions doivent s'imposer aux Etats. Cette mission pourra se faire
aussi par l'envoi des émissaires crédibles tels que les membres
du Mécanisme Africain de Médiation par les Pairs (MAEP)
composé des anciens chefs d'Etats Africains, dans le cadre de la
diplomatie secrète (discrète) par le Président de l'UA,
par le Président de la commission, par les chefs d'Etats au pouvoir ou
d'autres personnalités africaines dont la renommée dépasse
le frontières africaines.
2. Les missions militaires
L'Union Africaine dispose actuellement des plusieurs
missions militaires à travers le continent africain par son souci,
combien louable, d'instaurer une société pacifique entre ses
membres.
Ces missions de maintien de paix sont souvent
butées à des problèmes logistiques et de financement qui
ont, loin sans faut, empêché les troupes de l'Union de contenir la
violence car mal équipées et sous-financées.
En termes de perspectives, il s'avère
impérieux que l'armée africaine fonctionne comme les casques
bleus de l'ONU. Ses contingents, jusque-là d'origine Ougandaise,
Rwandaise, Sud-africaine, Nigériane et Sénégalaise,
doivent être renforcés par les troupes en provenance d'autres pays
membres de l'Union.
Par une mission militaire bien organisée, il existe
la trilogie économique des forces, unité et liberté
d'action, déterminée par le moment propice où l'on
applique la théorie du fort au faible.
En effet, tous les germes de la trilogie concourent au
même but qui est la destruction des forces négatives ennemies. Les
uns préconisent une action décisive sur le gros de forces
adverses ; d'autres, l'usure consécutive à des destructions
partielles répétées.
La loi du plus fort au faible veut que le plus fort gagne.
Il faut donc pour l'armée commune africaine de frapper fort au faible,
et le but de la manoeuvre stratégique pour le corps
expéditionnaire africain sera de se retrouver le plus fort au moment et
au point voulus, même si l'on dispose, dans l'ensemble, des forces
inférieures.
La bonne application de ces principes et trilogie
nécessite une prévision, une préparation et une
exécution135(*) :
a) La Prévision
Fondée sur la connaissance des moyens de deux camps
et des conditions diverses du conflit, conduit à l'élaboration
des plans d'opération conçue à l'avance ;
b) La Préparation
Comprend les mesures de renforcement, de
sûreté, de mobilisation, etc. et enfin, la concentration des
forces de telle sorte qu'elles puissent être maniées en temps
voulu conformément au plan ;
c) L'Exécution
Consiste d'abord dans le déploiement qui est la
mise en place et la marche des forces vers la bataille, puis dans les diverses
manoeuvres d'ensemble, pendant et après celle-ci.
Pour une meilleure exécution et une
efficacité bien orientées, il faudra que les trois armées
(terrestre, maritime, de l'air) coordonnent l'ensemble de leurs
opérations. Et pour cela, elles doivent se compléter, se soutenir
mutuellement soit directement, c'est-à-dire coordonnées de haut
(Etat-major), soit indirectement au cours d'opérations.
CONCLUSION PARTIELLE
De tout ce qui précède, il convient de noter
que l'implication de la Communauté Internationale dans les conflits qui
se déroulent dans la corne de l'Afrique a sans doute produit une
avancée significative dans le processus visant à restaurer
l'entente entre les ex-belligérants.
Les accords bilatéraux et multilatéraux
régionaux n'en reflètent pas moins.
Malgré toutes les démarches entreprises, les
nations de la Corne restent bloquées dans une impasse apparemment sans
issue. Sur le front de bataille, la Communauté Internationale est
incapable ou réticente à ramener la paix et la stabilité,
soit pour des raisons politiques, soit pour des raisons logistiques.
CONCLUSION GENERALE
Tout au long de cette analyse, notre souci majeur a
été consacré à l'examen des problèmes de la
paix dans la corne de l'Afrique.
Dans notre étude qui a porté sur
« Les problèmes de la paix dans la
corne de l'Afrique », nous avons
cherché de répondre à la question suivante : Quelles
sont les stratégies de gestion et résolution des conflits dans la
Corne de l'Afrique ?
Pour bien cerner l'analyse du sujet de notre recherche,
nous avons divisé notre travail en quatre chapitres :
Dans le premier chapitre, nous avons tablé sur la
présentation des Etats de la Corne de l'Afrique :
L'Éthiopie, l'Erythrée, la Somalie et le
Djibouti sont, parmi les plus pauvres du monde, victimes des guerres ethniques
ou religieuses alimentées par les marchands d'armes et de la mort.
L'actualité conflictuelle dans cette région est non seulement
conditionnée par son histoire et par sa composition ethnique, mais aussi
par sa position stratégique à l'Est du continent
africain.
Dans le deuxième chapitre, nous avons
analysé les notions de paix, de conflit et de sécurité
internationale, cela pour bien asseoir nos idées afin de donner une
explication judicieuse nous permettant de comprendre le troisième
chapitre.
Au troisième chapitre, nous avons mis en exergue
les zones de conflit dans la Corne de l'Afrique. IL s'agit du conflit
Erythréo-Ethiopien et du conflit Somalien, ainsi que les
conséquences de ces crises.
Au-delà des déclarations aux relents
islamistes, il y a lieu de craindre l'installation du conflit dans la
durée. IL est à redouter que les pays ne s'enlisent dans un
conflit et une instabilité accrus, ce qui serait désastreux pour
la Corne de l'Afrique, et aurait des retombées sur toute la
région.
Et dans le quatrième chapitre, nous avons
abordé la restauration de la paix dans la Corne de l'Afrique en
démontrant l'implication de la communauté internationale par les
accords bilatéraux et multilatéraux régionaux.
Pour ce faire, notre hypothèse a été
formulée de la manière suivante :
Dans le souci de restaurer la paix, la communauté
internationale a appliqué tous les moyens et stratégies pouvant
amener une paix durable dans la Corne de l'Afrique : il y a eu des
négociations diplomatiques, des bons offices et des
médiations.
Ceux-ci n'ayant débouché à aucun
résultat palpable, il fallait s'en remettre pour l'essentiel, aux moyens
traditionnels de la diplomatie. C'est pourquoi, il y a eu recours aux
organismes et Accords bilatéraux et multilatéraux
régionaux.
Malgré toutes les démarches entreprises, les
nations de la Corne de l'Afrique demeurent dans une impasse sans issue. Sur le
front de bataille, la Communauté internationale est incapable ou
réticente à ramener la paix et la stabilité, soit pour des
raisons politiques, soit pour des raisons logistiques.
A tort ou à raison, l'Union Africaine doit adopter
la position selon laquelle les problèmes africains doivent être
résolus par les Africains eux-mêmes, non par les
étrangers.
C'est pourquoi, dans le cadre permanent de la
prévention et la médiation des conflits, l'Union Africaine doit
utiliser tous les moyens pacifiques imposant soit pour dissuader ou encore
persuader les parties en cause pour soit décourager les
velléités belliqueuses ou les abus du pouvoir au moyen d'une
diplomatie coercitive.
Suite à l'importance du sujet que nous avons
tenté d'analyser, il peut être constaté des insuffisances
dues à nos faiblesses matérielles et scientifiques. Nous
souhaitons pour notre part que celles-ci puissent constituer des nouvelles
bases pour que d'autres recherches plus élaborées parviennent
à les exploiter en vue de réaliser ou de créer des
théories plus solides en matière de la restauration de la paix en
Afrique, et plus particulièrement dans la Corne de l'Afrique.
BIBLIOGRAPHIE
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24. ROLAND MARCHAL (Coll.), Etat du monde 2000,
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25. ROLAND MARCHAL et CHRISTINE MESSIANT, Les chemins de
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normalisation malgré tout,
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26. ZARTEMAN WILLIAM, La dimension des conflits en
Afrique, éd. L'harmattan,
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1990
II. REVUES ET ARTICLES
1. ALAIN CHARRET, « Terrorisme dans la corne de
l'Afrique : Une nouvelle
stratégie
d'Al-Qaïda ? », in Le Pays, n°21, du
Décembre
2007.
2. ANN TALBOT, « Les États-Unis soutiennent
l'invasion de la somalie par
l'Ethiopie », in
Diplomate Magazine du 29 Décembre 2006.
3. BAPUWA MWAMBA, « Frontière entre
Ethiopie-Erythrée », in Jeune Afrique
Economique,
12au 18 Juin, 1998.
4. BAPUWA MWAMBA,
« Ethiopie-Erythrée », in Jeune Afrique
Economique,
Du13 au 16 Mai
1999.
5. BOUTROS BOUTROS GALLI, « Relever les nouveaux
défis, Rapport Annuel
de l'ONU, New York, 1995.
6. JACQUES BRODEUR, « Maintient et imposition de la
paix en somalie », in
Cultures et
Conflits, n°29-30, du 04 Décembre 2004.
7. MARIE JOANNIDIS, « Corne de l'Afrique et
terrorisme » in Le Reporteur,
du janvier
2007
8. JEAN LOUIS PENINOU,
« Erythrée-ethiopie : Une guerre absurde », in
Le
Monde
Diplomatique, n°336 du juin 1998,
9. ROLAND MARCHAL, « Conflits et recomposition
d'un ordre régional dans la
Corne de
l'Afrique », in Etudes Internationales, Vol.22,
n°2, juin,
1991.
III. DOCUMENTS OFFICIELS,
DICTIONNAIRES ET ENCYCLOPEDIES
1. Rapport OCHA du 05 Octobre 2007.
2. Rapport de UNICEF du 07 Février 2007
3. Charte de l'organisation des Nation Unies, Art.33.
4. Dictionnaire universel Larousse, éd. Larousse,
Paris, 1973.
5. Dictionnaire encyclopédique Larousse, éd.
Larousse, 1979.
6. Dictionnaire universel Hachette, éd. Hachette,
Paris, 2002.
7. Dictionnaire universel Hachette, éd. Larousse
2è éd., Paris, 1996-1997.
8. Dictionnaire de la terminologie du droit
international
9. Encyclopaedia Universallis, Corpus 4, 1980.
10. Encyclopaedia Universallis, Corpus 4, 1977.
IV. WEBOGRAPHIE
1. http://fr.wikipedia.org/ERY
2. http://fr.wikipedia.org/SOM
3. http://fr.wikipedia.org/DJI
4.
http://www.operationspaix.net/-ONUSOM-1-
5.
http://www.operationspaix.net/-ONUSOM-2-
6.
http://www.operationspaix.net/-AMISOM-2007-
7.
http://www.iss.co.za/AF/regOrg/unity-to-union/pdfs/IGADPrfileFr.pdf
8.
http://www.iss.co.za/AF/regOrg/unity-to-union/pdfs/IGADPrfileFr.pdf
9. http://www.igad.dj/index.html
10.
http://www.imarabe.org/portail/main.php...year=2006.month=9
11.
http://lenouvelles.org/10magazine/13chroTerro/014.html.
12.
http://www.un.org/french/peace/cu_mission/unmee/body_unmee.html
13.
http://www.icrc.org/web/free/sitefre0.nsf/iwplist165/97431
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
I
DEDICACE
II
AVANT-PROPOS
III
INTRODUCTION GENERALE
1
I. ETAT DE LA QUESTION
1
II. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESE
3
A. Problématique
3
B. Hypothèse
3
III. CHOIX ET INTERET DU SUJET
4
A. Choix
4
B. Intérêt
4
IV. DELIMITATION DU SUJET
5
A. Dans le temps
5
B. Dans l'espace
5
V. METHODE DU TRAVAIL
5
A. Méthode de travail
6
B. Technique
6
VI. PLAN SOMMAIRE DU TRAVAIL
7
PREMIERE PARTIE
8
CONSIDERATION THEORIQUE GENERALES
8
CHAPITRE PREMIER :
9
LES ETATS DE LA CORNE DE L'AFRIQUE
9
SECTION PREMIÈRE :
L'ÉTHIOPIE
9
I.1.1 Géographie physique et humaine
de l'Ethiopie
9
I.1.2. L'histoire de
l'Ethiopie
10
I.1.3. La situation
économico-politique de l'Ethiopie
11
SECTION DEUXIÈME :
L'ERYTHREE
13
I.2.1. Géographie physique et
humaine
13
I.2.2. L'histoire de l'
Erythrée
14
A. L'histoire ancienne
14
B. L'histoire contemporaine
14
I.2.3. La situation
économico-politique
14
SECTION TROISIÈME : LA SOMALIE ET
LE DJIBOUTI
16
I.3.1. LA SOMALIE
16
I.3.2. LE DJIBOUTI
19
CONCLUSION PARTIELLE
21
CHAPITRE DEUXIEME :
22
LES NOTIONS DE PAIX, DE CONFLIT ET DE
SECURITE
22
SECTION PREMIÈRE : LA NOTION DE
PAIX
22
II.1.1. Définition du
concept
22
II.1.2. La paix au plan individuel et au
plan collectif
23
II.1.3. Le maintien de la paix et la
naissance des idées sur la paix
24
SECTION DEUXIÈME : LA NOTION DE
CONFLIT
25
II.2.1. Définition du
concept
26
II.2.2.Typologie et cause de
conflit
28
II.3.2. Règlement des
conflits
34
SECTION TROISIÈME : LA NOTION DE
SECURITE
37
II.3.1. Définition du
concept
37
II.3.2. Les stratégies majeures de
la sécurité internationale
38
II.3.3. Les théories de la
sécurité par la défense et la sécurité
collective
40
CONCLUSION PARTIELLE
43
DEUXIEME PARTIE
44
LE CADRE PRATIQUE
44
CHAPITRE TROISIEME :
45
LES CONFLITS DANS LA CORNE DE
L'AFRIQUE
45
SECTION PREMIÈRE : LE CONFLIT
ERYTHREO-ETHIOPIEN
45
III.1.1. Les causes lointaines
45
III.1.2. Les causes
immédiates
47
III.1.3. Les conséquences du conflit
Erythréo-Ethiopien
50
SECTION DEUXIÈME : LE CONFLIT
SOMALIEN
51
III.2.1. Les causes du conflit
Somalien
51
III.2.2. L'intervention
éthiopienne
53
III.2.3. Les conséquences du conflit
en Somalie
55
SECTION TROISIÈME : LES
CONSEQUENCES DE LA CRISE DANS
LA CORNE DE
L'AFRIQUE..................................
58
III.3.1. Les conséquences
humanitaires
58
III.3.2. Le terrorisme dans la Corne de
l'Afrique
60
III.3.3. La menace d'embrasement dans la
Corne de l'Afrique
62
CONCLUSION PARTIELLE
64
CHAPITRE QUATRIEME :
65
LA RESTAURATION DE LA PAIX DANS LA CORNE DE
L'AFRIQUE
65
SECTION PREMIÈRE : L'IMPLICATION DE
LA COMMUNAUTE
INTERNATIONALE.......................................
65
IV.1.1. Dans le conflit
Erythréo-Ethiopien
65
IV.1.2. Dans le conflit
Somalien
68
SECTION DEUXIÈME : LES ACCORDS
BILATERAUX ET MULTILATERAUX
INTERNATIONAUX................................................
74
IV.2.1. Dans le conflit
Erythréo-Ethiopien
75
IV.2.2. Dans le conflit
Somalien
76
SECTION TROISIEME : MERITES ET LIMITES DE
LA RESTAURATION DE LA
PAIX...............................................................
77
IV.3.1. Les mérites de la
restauration de la paix
77
IV.3.2. Les limites de la restauration de
la paix
78
IV.3.3. Les perspectives
82
CONCLUSION PARTIELLE
84
CONCLUSION GENERALE
85
BIBLIOGRAPHIE
87
TABLE DES MATIERES
91
* 1 MARCHAL,
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la Corne de l'Afrique », in Etudes
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