Approche analytique de la faible bancarisation dans les pays de l'UEMOA: Cas du Bénin( Télécharger le fichier original )par Makpindo José Michaleck Jerôme LOUGBEGNON Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management du Bénin (ENEAM-UAC) - Diplôme de Technicien Supérieur en Gestion des Banques - Marchés Financiers 2008 |
INTRODUCTION« Sans banquier point d'échange de richesse de stimulant à la production, à la distribution, et à la consommation ». C'est ainsi que Jean-Pierre DESCHANNEL révèle la place de l'activité bancaire dans la vie économique(1). Intermédiaire entre la population en excédant de trésorerie et celle en besoin de financement, le banquier collecte l'épargne et distribue le crédit. Ce statut d'intermédiaire l'amène à une recherche permanente d'une clientèle et des déposants de fonds en particulier. Car contrairement aux banques classiques qui spéculaient avec leurs propres monnaies, celles d'aujourd'hui sont tributaires de l'épargne des particuliers autrement appelé fonds reçus du public. Sont ainsi considérés « les fonds qu'une personne recueille d'un tiers, notamment sous forme de dépôt avec le droit d'en disposer pour son propre compte mais à charge pour elle de les restituer »(2). Toutefois, il est à noter qu'actuellement les banques ne jouent pas pleinement leur rôle dans l'activité économique de l'espace U.E.M.O.A (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine). Au Bénin, le secteur financier reste relativement exigu avec un ratio de pénétration financière(3) qui oscille autour de 32%, contre 74,3% en Corée du Sud et 60,7% en Afrique du Sud. Ce qui traduit un faible niveau d'intermédiation financière par rapport à la taille de l'économie. Cette faiblesse suscite diverses réflexions dont l'une des plus préoccupantes est celle du niveau de bancarisation. Définie comme « l'emprise plus ou moins grande de l'institution bancaire sur une population donnée »(4), la bancarisation traduit l'idée du nombre de personnes bénéficiant des services d'une banque. Son taux se mesure par des éléments divers et variés que sont à savoir le nombre de guichets permanents, le nombre de personnes titulaires de compte voire le nombre d'employés dans les banques. Dans les pays développés, le taux de bancarisation est d'au moins 90%. En Afrique du Sud, il ressort à 52% contre 30% au Maroc. Dans les pays de l'UEMOA,
le taux de bancarisation demeure encore très faible : la moyenne est de 3,02% contre un niveau de 4,6% au Bénin, à fin 2006. Il existe donc un véritable problème de faible niveau de bancarisation dans l'espace UEMOA et en particulier au Bénin. Nous en donnons ici trois manifestations concrètes. La première manifestation est qu'il existe un nombre restreint de détenteurs de compte(s) bancaire(s). C'est d'ailleurs cette approche qui est utilisée pour le calcul du taux de bancarisation dans l'Union. Au Bénin, on dénombre, à cet effet, 244.559 comptes de particuliers pour une population active de 5.334.000 habitants à fin 2006 (CB-UEMOA, 2006). La deuxième manifestation est qu'il y a un refus d'utiliser les instruments de paiement scripturaux au profit d'une forte propension à l'utilisation de la monnaie fiduciaire. La part de cette dernière dans la masse monétaire s'établit à une valeur de 34,8% à fin 2006 (BCEAO, 2006). Ce même rapport est de 9.05% pour la France la même année(5). La troisième manifestation est la faible densité du réseau bancaire au Bénin. En 2006, il existait 13 établissements de crédit (Banques et Etablissements Financiers) en activité avec un total de 44 guichets, agences et bureaux compris (CB-UEMOA, 2006). Avec 7,8 millions d'habitants, le Bénin a donc un taux moyen de couverture bancaire de 177.272 habitants/guichet, soit plus de 30 fois la norme communément admise au plan international qui est de 5.000 habitants pour un guichet(6). C'est l'ensemble de ces trois problèmes spécifiques que nous nous proposons d'étudier sous le thème : « Approche analytique de la faible bancarisation dans les pays de l'UEMOA : Cas du Bénin ». Notre travail est structuré en deux parties comportant chacune deux chapitres. La première partie comprend le cadre institutionnel de l'étude, les observations de stage, la problématique et la revue de littérature et la méthodologie de recherche. La deuxième partie traite de l'Analyse multidimensionnelle, de l'étude économétrique, des approches de solutions et des conditions de mise en oeuvre de ces solutions.
3 APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN PREMIERE PARTIE DU CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE A LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE SUR LA FAIBLE BANCARISATION Cette première partie nous permettra de présenter d'abord notre lieu de stage, ensuite de cibler la problématique et enfin aboutir au cadre théorique de l'étude après avoir élaboré un tableau de bord. |
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