REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
ECOLE NATIONALE D'ECONOMIE APPLIQUEE ET DE
MANAGEMENT
POUR L'OBTENTION
DU DIPLOME DE
TECHNICIEN SUPERIEUR
CYCLE I
OPTION : MANAGEMENT
FILIERE : GESTION DES
BANQUES
FINANCIERS
SPECIALITE : MARCHES
THEME :
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE
BANCARISATION DANS LES PAYS DE L'UEMOA :
CAS DU BENIN
Réalisé et soutenu par
:
M. José M. Jerôme LOUGBEGNON
Maître de Stage :
Directeur de Mémoire :
M. Victor ACCROMBESSI Professeur de Techniques
Bancaires et Financières à l'ENEAM
Mme Flora MADJA ZOHOUN
Chef du Service des Opérati
ons Financières et des
Systèmes de Paiement de la BCEAOBénin (Cotonou)
25ème PROMOTION Novembre
2008
ii
Jury
PRESIDENT : Dr. Pasteur AKPO
VICE PRESIDENT : M. Gildas GBINLO
MEMBRE : Mme Flora MADJA ZOHOUN
L'ECOLE NATIONALE D'ECONOMIE APPLIQUEE ET DE MANAGEMENT
N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION AUX OPINIONS EMISES DANS CE
MEMOIRE. CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES A LEUR AUTEUR.
iii
Dédicaces
Je dédie cetravail ôt. :
ma chère et tendre mère Elikaieth DEq3ELO pour
lek multiplek kacri ficekconkentikpour mon éducation ;
mon cher père Martin LOLtq3EqNON pour lekoutien
indé fectiileéprouvé ôt. toutek lek étapek de
ma vie;
toutek mek kceurk iien aiméek Chimène,
Fernande, Carine et q race pour lek nomireukek marquek d) a f fectionk mani
fektéek ;
touk mek onclek et tantek pour lek conkeilk et
encouragementk;
touk mek coukink, coukinek et ami(
e,kparticulièrement Emérance et Marcok pour leur aide et koutien
indé fectiilek-
Remerciements
Je tiens à remercier :
~ monsieur 'Victor ACCROMBESSI, _professeur de Techniques
Bancaires et financières à C'ENEAM qui n ' ménagé
aucun effort _pour m'orienter et me conseiCCer ;
~ madame yCora MADJA ZO3-rO11N, chef du Service des
O_pérations financières et des Systèmes de Paiement de Ca
BCEAO Cotonou dont Ce _professionnaCisme et Ca rigueur m'ont été
très bénéfiques ;
~ tous Ces cadres et agents de Ca BCEAO, je veux citer,
entre autres, Mme SaCimata ABDO11LA1JE, Mme Sessi 3-rO11EDE, M. Jacques
GANSI3-rO11NDE, Mme Bibiane ACAXPO-ADDRA, Mme Laurette GBAG11IDI, M. Xokou
DOSSO11, Mme 3-radiza NASSER ;
~ tous Ces _professeurs de C''ENEAM ;
~ toutes Ces _personnes qui m'ont aidé d'une
manière ou d'une autre, je veux citer Aristide MEDENO11 et
EmmanueCAXAXPO ;
~ tous Ces coCCègues stagiaires de Ca BCEAO
en_particuCier CaroCe, ACida, Enos, ACfred et Raouf.
~ tous mes amis et camarades _pour Ces joies et _peines
_partagées ensembCe.
Liste des sigles et abréviations
vi
BCEAO : Banque
Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest ;
CB-UEMOA : Commission
Bancaire de l'U.E.M.O.A ;
CIP : Centrale des
Incidents de Paiement ;
CTMI : Centre de
Traitement Monétique
Interbancaire ;
DAB : Distributeur
Automatique de Billets ; ETC
: Etablissement Teneur de
Compte ; GAB : Guichet
Automatique de Banque ; GIM
: Groupement Interbancaire
Monétique ; IMF :
Institution de MicroFinance
;
PAC : Point
d'Accès à la Compensation ;
PARMEC : Programme
d'Appui à la Réglementation des
Mutuelles d'Epargne
et de Crédit dans l'UMOA
RTGS: Real Time
Gross Settlement;
SFD : Système
Financier Décentralisé ;
SICA : Système
Interbancaire de Compensation
Automatisée ;
SOFSP : Service des
Opérations Financières et des
Systèmes de Paiement ;
STAR : Système de
Transfert Automatisé et de
Règlement ;
TPE : Terminal de
Paiement Electronique ;
UEMOA : Union
Economique et Monétique
Ouest Africaine ; UMOA :
Union Monétaire Ouest
Africaine ;
WDI : World
Development Indicator.
Liste des Tableaux
Tableau 1 : Evolution de la circulation fiduciaire et de la masse
monétaire
|
11
|
Tableau 2 : Evolution de l'utilisation au Bénin des moyens
manuels de
|
14
|
paiements scripturaux compensés dans SICA
|
Tableau 3 : Evolution du paysage bancaire
|
21
|
Tableau 4 : Regroupement des problèmes par centres
d'intérêts
|
..29
|
Tableau 5 : Tableau de Bord de l'Etude
|
.36
|
Tableau 6 : Le paysage bancaire et financier à fin 2006
|
55
|
Tableau 7 : Evolution des frontières des
possibilités d'accès
|
62
|
Tableau 8 : Description des variables retenues
|
..66
|
Tableau 9 : Signes attendus des variables
|
..67
|
Tableau 10 : Tableau de synthèse de
l'étude....
|
88
|
Liste des Figures
Figure 1 : Frontières des possibilités
d'accès 42
Figure 2 : Evolution du taux de croissance réelle
du PIB du Bénin ..49
Figure 3 : Evolution du nombre d'IMF au Bénin et
dans l'UEMOA 57
Figure 4 : Evolution du nombre des
bénéficiaires de microcrédit 58
Figure 5 : Frontières des possibilités
d'accès au compte bancaire au Bénin 62
Liste des Annexes
Annexe 1 : Organigramme de la Direction Nationale de la BCEAO
|
95
|
Annexe 2 : Données Statistiques de Base
|
.96
|
Annexe 3 : Architecture de SICA
|
.97
|
Annexe 4 : Principe de fonctionnement de STAR
|
.98
|
Annexe 5 : Architecture du CTMI
|
99
|
Annexe 6 : Dispositif organisationnel CIP
|
100
|
Annexe 7 : Schéma Global de la Réforme . .
|
101
|
Annexe 8 : Présentation du modèle
|
..102
|
Annexe 9 : Détails des tests et leurs résultats
|
104
|
Annexe 10 : Variables initiales et difficultés
rencontrées
|
107
|
Annexe 11 : Méthode d'interpolation
|
.109
|
Annexe 12 : Données des variables retenues
|
.110
|
Résumé
L'un des piliers de l'activité bancaire, les
systèmes et moyens de paiement sont en pleine mutation grâce
à la réforme initiée par les autorités
monétaires depuis 1999. Il s'agit d'une modernisation progressive et
irréversible avec l'automatisation des transferts, l'informatisation de
la compensation et la mise en place progressive d'un système de carte
bancaire sous-régionale. Mais, la pénétration de
l'activité bancaire dans l'économie reste relativement
exiguë. La faiblesse du niveau de bancarisation reste une
préoccupation toujours d'actualité. Il existe un nombre restreint
de détenteurs de compte(s) bancaire(s). La monnaie fiduciaire reste
très prisée dans les transactions au détriment de
l'utilisation des instruments scripturaux de paiement. La densité du
réseau bancaire est très faible et ne répond pas aux
normes internationales en matière d'accès des populations aux
services financiers.
Les causes de la faible bancarisation sont multiples. Il y a
des facteurs structurels tels que le niveau de développement
économique, social, institutionnel et juridique qui déterminent
l'environnement global et des facteurs particuliers au secteur bancaire comme
les conditions d'ouverture des comptes, le taux des crédits à la
clientèle, la taille des banques, etc.
Pour une amélioration de la bancarisation, il faudra
non seulement prendre des mesures d'éradication des causes se trouvant
à l'origine du problème mais aussi stimuler et soutenir
l'accès des populations au microcrédit. En effet, de par leur
proximité et la souplesse de leurs conditions, les IMF constituent pour
une grande partie de la population une véritable passerelle vers la
bancarisation.
Mots clés : bancarisation, système et moyen
de paiement, compte, service bancaire, accès, crédit bancaire,
microcrédit.
ix
Sommaire
Introduction 1
1ère Partie : DU CADRE INSTITUTIONNEL DE
L'ETUDE A LA METHODOLOGIE DE 3
RECHERCHE...
Chapitre 1 : Présentation du
cadre du stage et observations de stage 4
Section 1 : Présentation de la BCEAO, de la
Direction Nationale du Bénin et du SOFSP 5
Section 2 : Observations de stage : Etat des lieux ..
10
Chapitre 2 : Du ciblage de la
problématique à la méthodologie de recherche 26
Section 1 : Ciblage de la problématique de la
faible bancarisation 27
Section 2 : Revue de littérature et
méthodologie de recherche sur la bancarisation 37
2ème Partie : DE L'APPROCHE
ANALYTIQUE AUX CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE DES
SOLUTIONS 47
Chapitre 1 : Approche analytique de la
faible bancarisation .. 48
Section 1 : Analyse multidimensionnelle de la faible
bancarisation .. 49
Section 2 : Etude économétrique de la
faible bancarisation 64
Chapitre 2 : De l'établissement
du diagnostic aux conditions de mise en oeuvre des solutions 72
Section 1 : Etablissement du diagnostic et validation
des hypothèses 73
Section 2 : Approches de solutions et conditions de mise
en oeuvre .. 78
Tableau de synthèse de l'étude .. 88
Conclusion 89
Bibliographie . 91
Annexes . 94
Table des matières .. 110
1
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
INTRODUCTION
« Sans banquier point d'échange de richesse de
stimulant à la production, à la distribution, et à la
consommation ». C'est ainsi que Jean-Pierre DESCHANNEL
révèle la place de l'activité bancaire dans la vie
économique(1). Intermédiaire entre la population en
excédant de trésorerie et celle en besoin de financement, le
banquier collecte l'épargne et distribue le crédit. Ce statut
d'intermédiaire l'amène à une recherche permanente d'une
clientèle et des déposants de fonds en particulier. Car
contrairement aux banques classiques qui spéculaient avec leurs propres
monnaies, celles d'aujourd'hui sont tributaires de l'épargne des
particuliers autrement appelé fonds reçus du public. Sont ainsi
considérés « les fonds qu'une personne recueille d'un
tiers, notamment sous forme de dépôt avec le droit d'en disposer
pour son propre compte mais à charge pour elle de les restituer
»(2).
Toutefois, il est à noter qu'actuellement les banques
ne jouent pas pleinement leur rôle dans l'activité
économique de l'espace U.E.M.O.A (Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine). Au Bénin, le secteur financier reste relativement
exigu avec un ratio de pénétration
financière(3) qui oscille autour de 32%, contre 74,3% en
Corée du Sud et 60,7% en Afrique du Sud. Ce qui traduit un faible niveau
d'intermédiation financière par rapport à la taille de
l'économie. Cette faiblesse suscite diverses réflexions dont
l'une des plus préoccupantes est celle du niveau de bancarisation.
Définie comme « l'emprise plus ou moins grande
de l'institution bancaire sur une population donnée
»(4), la bancarisation traduit l'idée du nombre de
personnes bénéficiant des services d'une banque. Son taux se
mesure par des éléments divers et variés que sont à
savoir le nombre de guichets permanents, le nombre de personnes titulaires de
compte voire le nombre d'employés dans les banques.
Dans les pays développés, le taux de bancarisation
est d'au moins 90%. En Afrique du Sud, il ressort à 52% contre 30% au
Maroc. Dans les pays de l'UEMOA,
(1) : DESCHANEL Jean-Pierre, Droit Bancaire, DALLOZ, 1995.
(2) : Article 2 de la loi française du 24 Janv. 1984
portant réglementation bancaire.
(3) : Rapport Masse Monétaire/PIB.
(4) : Nouveau Larousse encyclopédique, Larousse VUF,
2001.
le taux de bancarisation demeure encore très faible :
la moyenne est de 3,02% contre un niveau de 4,6% au Bénin, à fin
2006. Il existe donc un véritable problème de faible niveau de
bancarisation dans l'espace UEMOA et en particulier au Bénin. Nous en
donnons ici trois manifestations concrètes.
La première manifestation est qu'il existe un nombre
restreint de détenteurs de compte(s) bancaire(s). C'est d'ailleurs cette
approche qui est utilisée pour le calcul du taux de bancarisation dans
l'Union. Au Bénin, on dénombre, à cet effet, 244.559
comptes de particuliers pour une population active de 5.334.000 habitants
à fin 2006 (CB-UEMOA, 2006).
La deuxième manifestation est qu'il y a un refus
d'utiliser les instruments de paiement scripturaux au profit d'une forte
propension à l'utilisation de la monnaie fiduciaire. La part de cette
dernière dans la masse monétaire s'établit à une
valeur de 34,8% à fin 2006 (BCEAO, 2006). Ce même rapport est de
9.05% pour la France la même année(5).
La troisième manifestation est la faible densité
du réseau bancaire au Bénin. En 2006, il existait 13
établissements de crédit (Banques et Etablissements Financiers)
en activité avec un total de 44 guichets, agences et bureaux compris
(CB-UEMOA, 2006). Avec 7,8 millions d'habitants, le Bénin a donc un taux
moyen de couverture bancaire de 177.272 habitants/guichet, soit plus de 30 fois
la norme communément admise au plan international qui est de 5.000
habitants pour un guichet(6).
C'est l'ensemble de ces trois problèmes
spécifiques que nous nous proposons d'étudier sous le
thème : « Approche analytique de la faible
bancarisation dans les pays de l'UEMOA : Cas du Bénin
».
Notre travail est structuré en deux parties comportant
chacune deux chapitres. La première partie comprend le cadre
institutionnel de l'étude, les observations de stage, la
problématique et la revue de littérature et la
méthodologie de recherche. La deuxième partie traite de l'Analyse
multidimensionnelle, de l'étude économétrique, des
approches de solutions et des conditions de mise en oeuvre de ces solutions.
(5) : Site de la Banque de France, Rubrique « Monnaie
Fiduciaire ».
(6) : Norme citée par Karim DJOUDI, ministre
algérien, délégué en charge de la réforme
financière (
www.algérie-dz.com).
3
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
PREMIERE PARTIE
DU CADRE INSTITUTIONNEL DE
L'ETUDE A LA METHODOLOGIE DE
RECHERCHE SUR LA FAIBLE
BANCARISATION
Cette première partie nous permettra de
présenter d'abord notre lieu de stage, ensuite de cibler la
problématique et enfin aboutir au cadre théorique de
l'étude après avoir élaboré un tableau de
bord.
Chapitre 1:
PRESENTA TION DU CADRE DU
STAGE ET OBSERVATIONS DE STAGE
Ce Chapitre est consacré d'abord à la
présentation générale de la BCEAO, ensuite à
l'organisation interne de la Direction Nationale de la BCEAO-Bénin et de
son SOFSP et, enfin à l'état des lieux sur les moyens et
systèmes de paiement, sur le paysage bancaire et sur les
activités du SOFSP.
5
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
SECTION 1 : PRESENTATION DU CADRE DU STAGE
Paragraphe 1 : Présentation
Générale de la BCEAO
Créé le 04 avril 1959, l'institut
d'émission des colonies françaises de l'Afrique de l'Ouest fut
transformé en banque centrale le 12 mai 1962 par le traité
instituant l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). A cette date, il
prit le nom de Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).
Ce paragraphe sera consacré à l'organisation
générale et aux missions de la BCEAO.
I. ORGANISATION GENERALE DE LA BCEAO
A. Les représentations de la BCEAO
Elles comprennent : le siège à Dakar
(Sénégal), une Direction Nationale dans chacun des Etats membres
de l'Union, une représentation à Paris auprès des
Institutions Européennes de coopérations et une
représentation à Ouagadougou auprès de la commission de
l'UEMOA. Les huit pays membres de l'Union sont : le Bénin, le
Burkina-Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le
Niger, le Sénégal et le Togo.
B. La Structure organisationnelle de la
BCEAO
Au sommet de la hiérarchie, nous avons : le Gouverneur
; les deux Vices Gouverneurs ; le Secrétaire Général ; le
Secrétaire Général-Adjoint ; le Contrôleur
Général ; les Conseillers Spéciaux du gouverneur et le
Directeur de Cabinet.
Le niveau administratif de la structure organisationnelle de la
BCEAO comporte des départements que sont :
- le Département des Etudes Economiques et de la Monnaie
;
- le Département de l'Emission, de la Comptabilité
et des Finances ;
- le Département des Projets et des Missions ;
- le Département de l'Administration
Générale et de la Formation ;
- le Département de la Sécurité et des
Affaires Juridiques.
Au niveau opérationnel, omis cinq (05) directions dont
deux (02) sont rattachées au Secrétariat Général et
trois (03) au Contrôleur Général, toutes les autres
directions sont des démembrements des cinq départements
précédemment cités.
Mais quel rôle joue la BCEAO ?
II. MISSIONS DE LA BCEAO
La BCEAO a le statut d'Institution Financière Publique
Internationale. Son capital est évalué à quatre cent
milliards de francs CFA (400.000.000.000 FCFA). Elle jouit d'une pleine
capacité juridique c'est-à-dire qu'elle peut contracter,
acquérir des biens mobiliers et immobiliers, en disposer librement et
ester en justice. Les missions qui lui sont assignées sont nombreuses
mais nous les regroupons en quatre catégories.
A. La Banque Centrale est une banque
d'émission
La banque centrale est la seule institution habilitée
à émettre les signes monétaires: billet et monnaie
métallique ayant cours légal et pouvoir libératoire dans
les Etats de l'Union. Elle effectue de nombreuses opérations notamment
celles portant sur l'or, les moyens de paiement et titres libellés en
monnaies étrangères ou définies en once ou gramme d'or.
Elle peut prêter ou emprunter des sommes en monnaie de son
émission à des banques étrangères, institutions ou
organismes monétaires étrangers ou internationaux.
B. La Banque Centrale est la banque des Etats de
l'Union
La Banque centrale peut consentir au Trésor Public des
Etats de l'Union à son taux d'escompte, des découverts en compte
courant. Elle tient sur les places où elle est installée, les
comptes des trésors des Etats de l'Union. Elle accorde son concours aux
gouvernements des Etats de l'Union. Elle intervient également dans leurs
relations avec les Institutions Internationales Financières et
Monétaires et dans les négociations qu'ils entreprennent pour les
accords financiers internationaux.
7
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
C. La Banque Centrale est « la banque des banques
» et des établissements financiers
Elle assure à ce titre la mobilisation des
crédits bancaires, c'est-à-dire qu'elle fournit aux banques qui
ont accordé des crédits, les liquidités nécessaires
pour reconstituer leurs disponibilités. Elle rend en outre divers
services aux établissements financiers notamment les transferts à
l'international. Elle assure aussi la compensation des valeurs (chèques
et effet de commerce) tirées entre Etablissements Teneurs de Compte
(ETC).
D. La Banque Centrale est une autorité
monétaire
En tant qu'autorité monétaire, la Banque
Centrale peut mener des actions délibérées sur la masse
monétaire et les actifs financiers en vue de la régulation de
l'économie à court et à moyen terme. En effet, la
politique monétaire comprend les politiques de crédit et la
politique de change. La BCEAO dispose donc de différents instruments
à savoir : les variations du taux de l'escompte, l'achat et la revente
d'effets publics sur le marché monétaire, les variations des
réserves obligatoires des banques, l'encadrement du crédit, le
contrôle administratif des taux d'intérêt.
Après cette présentation globale de la BCEAO, nous
aborderons celle de l'environnement immédiat du stage.
Paragraphe 2 : Organisation d'une Direction
Nationale et du Service des Opérations Financières et des
Systèmes de Paiement (SOFSP): Cas du Bénin
La Direction Nationale de la BCEAO au Bénin est
composée de l'Agence Principale de Cotonou et de l'Agence Auxiliaire de
Parakou. Dans ce paragraphe, nous présenterons l'Agence principale de
Cotonou et le SOFSP où s'est effectué notre stage.
I. ORGANISATION INTERNE DE L'AGENCE PRINCIPALE DE
COTONOU
L`Agence Principale de Cotonou offre un cadre convivial pour
le personnel. En effet, cinq (5) jours par semaine, 221 agents
s`attèlent à accomplir les tâches assignées à
l`Agence qui se subdivise en huit (09) services à savoir :
- le Service de la Gestion des Billets et Monnaie (SGBM) ;
- le Service de la Comptabilité (SC) ;
- le Service Informatique (SI)
- le Service de l'Administration et de la Sécurité
(SAS) ;
- le Service des Ressources Humaines (SRH) ;
- le Service des Opérations Financières et des
Systèmes de Paiement (SOFSP) ;
- le Service du Crédit et de la Microfinance (SCM)
- le Service des Etudes et Statistiques (SES)
- le Service du Contrôle de Gestion et du Budget
(SCGB).
Tous ces différents services fonctionnent sous la
supervision du Directeur de l'Agence Principale en collaboration avec cinq (05)
contrôleurs.
L'organigramme de la Direction Nationale de la
BCEAO-Bénin sera présenté en annexe 1.
II. ORGANISATION INTERNE DU SOFSP
Le SOFSP est issu de la fusion entre le Service des
Opérations Financières et le Service des Systèmes de
Paiement par la décision du 26 décembre 2006 prise par le
siège de la BCEAO portant organisation des Directions Nationales. C'est
dans ce Service que nous avons été affectés pour notre
stage.
Le SOFSP est composé de cinq (05) sections
animées par douze 12 personnes dont un chef de service, une
secrétaire, des chefs de section et des agents d'exécution. Les
sections et leurs attributions se présentent comme suit :
- la Section Encaissement de Valeurs s'occupe du
recouvrement des chèques et autres valeurs à l'encaissement.
- la Section Gestion Opérationnelle des
Systèmes de Paiements a en charge : o la gestion des systèmes
de paiement au niveau national ;
9
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
o la supervision technique et opérationnelle des
systèmes de paiement ;
o l'assistance opérationnelle aux participants aux
systèmes de paiement ;
o les relations avec les participants et les utilisateurs.
- la Section Surveillance des Systèmes de Paiement
se consacre :
o au suivi des risques liés aux systèmes de
paiement ;
o à la collecte et l'analyse des informations et
statistiques relatives aux instruments et aux systèmes de paiements ;
o à la surveillance des systèmes d'échanges
interbancaires.
- la Section Réglementation des Paiements et Centrales
des Incidents de Paiement se charge :
o du suivi de la réglementation relative aux instruments
et aux systèmes de paiement ;
o de la gestion du dispositif des incidents de paiement.
- la Section Transferts et Virements est destinée
à :
o L'exécution des opérations financières
(virements, transferts, dispositions) ;
o La gestion du contentieux relatif aux opérations
financières et aux systèmes de paiement ;
o Le suivi et l'exécution des modalités
d'application des conventions financières bilatérales et
multilatérales conclues par l'Etat.
L'Agence Principale de la BCEAO-Cotonou se compose de divers
services dont le SOFSP, notre lieu d'accueil de stage. Après la
présentation de ce cadre de stage sur le plan général et
dans son organisation interne dans la présente section, nous exposerons
dans la section suivante nos observations de stage. Notre démarche
consistera à faire la description de l'existant tout en mettant en
relief les différents constats significatifs observés.
SECTION 2 : OBSERVATIONS DE STAGE : ETAT DES
LIEUX SUR LES MOYENS ET SYSTEMES DE PAIEMENT, SUR LE PAYSAGE BANCAIRE ET
SUR LES ACTIVITES DU SOFSP.
Le SOFSP tel que présenté
précédemment, s'occupe de certaines opérations de banque
à caractère scriptural. Ces opérations concernent donc les
moyens scripturaux de règlement dont l'utilisation dépend de
l'état des systèmes de paiement. Ainsi, nos observations de stage
porteront d'abord sur la situation des moyens et systèmes de paiement,
ensuite sur le paysage bancaire de l'UEMOA et du Bénin en particulier,
et enfin sur les activités du SOFSP.
Paragraphe1 : Etat des lieux sur les moyens et
systèmes de
paiement et sur le paysage bancaire
Depuis la crise économique et financière de la
fin des années 1980 la plupart des pays de l'UEMOA ont connu un
important déclin économique causé par des politiques
macroéconomiques inefficaces et une mauvaise gestion des banques. Les
moyens et systèmes de paiement étaient alors peu fiables. Ce
n'est qu'au début des années 1990 que l'activité bancaire
reprit peu à peu.
En 1999, la BCEAO a entrepris un grand projet
rénovateur dénommé : `'la réforme des
systèmes de paiement». Commencée depuis 2004,
la mise en place de ce projet se poursuit encore jusqu'à ce jour. C'est
donc des systèmes de paiement en pleine mutation que nous
présenterons après un aperçu sur les moyens de paiement.
Nous ferons par la suite des constats sur le paysage bancaire.
I. ETAT DES LIEUX SUR LES MOYENS DE PAIEMENT
Les moyens de paiement sont sous forme fiduciaire ou simplement
des instruments de circulation de la monnaie scripturale.
11
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
A. Les paiements en espèces ou monnaie
fiduciaire
C'est l'ensemble des pièces métalliques ou
monnaies divisionnaires et des billets de banque qui sont encore appelés
« signes monétaires ». Les monnaies divisionnaires sont en
pièces de 1, 5, 10, 25, 50, 100, 200, 250 et 500 FCFA tandis que les
billets sont en coupures de 1.000, 2.000, 5.000 et 10.000 FCFA.
Très commodes pour les règlements de
faibles montants, les paiements en espèces présentent
l'avantage d'être anonymes et gratuits pour les particuliers. A l'aide du
tableau N°1 ci-dessous, nous observons une forte propension des
populations de l'UEMOA et en particulier celles du Bénin
à l'utilisation de la monnaie fiduciaire. En effet, la
part de la circulation fiduciaire dans la masse monétaire
s'établit à une valeur moyenne de 31% dans les
pays de l'UEMOA alors qu'elle est à 9,05% pour la France(7).
Les risques encourus par nos populations en raison de cette utilisation de la
monnaie fiduciaire se retrouvent au plan de la sécurité (vols,
pertes, faux billets,...), à la difficulté d'établir la
preuve des transactions effectuées en espèces et au coût
élevé d'entretien de la circulation fiduciaire.
Tableau N°1 : Evolution de la circulation
fiduciaire par rapport à la Masse Monétaire
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
|
Masse Monétaire (Mm)*
|
503
|
615
|
726
|
869
|
Circulation Fiduciaire (Cf)*
|
130
|
195
|
253
|
239
|
Dépôt en Banque, CCP et CNE*
|
373
|
420
|
473
|
630
|
Cf/Mm
|
25,8%
|
31,7%
|
34,8%
|
27,5%
|
|
Masse Monétaire (Mm')*
|
5861
|
6335
|
7095
|
8384
|
Circulation Fiduciaire (Cf')*
|
1800
|
2049
|
2280
|
2591
|
Dépôt en Banque, CCP et CNE*
|
4061
|
4286
|
4815
|
5793
|
Cf'/Mm'
|
30,7%
|
32,3%
|
32,1%
|
30,9%
|
Source : Rapport annuel BCEAO
(*) : Montant en Milliard de FCFA.
(7) : Site de la banque de France « Rubrique Monnaie
Fiduciaire ».
B. Les paiements scripturaux
L'utilisation des moyens scripturaux de paiement dans l'UEMOA
est généralement adossée à des comptes bancaires
à vue ou des comptes d'épargne. Les données statistiques
de l'annexe 2 nous permettent de remarquer qu'il existe un nombre limité
de comptes, donc un nombre restreint de détenteurs de
compte. Cela suppose une faible utilisation des instruments de
règlement scripturaux tels que le chèque, le virement, les effets
de commerce, les avis de prélèvement et la carte bancaire.
1. Le chèque
Sécurisant pour les règlements de montant
élevé, le chèque représente après la monnaie
fiduciaire, le moyen de paiement le plus utilisé dans les transactions
économiques. Les erreurs matérielles dans le
renseignement des formules de chèques, la non conformité des
signatures, la falsification et surtout l'absence de provision
sont très souvent à l'origine des craintes des
bénéficiaires de chèques. Ces phénomènes ont
renforcé l'inacceptation du chèque. Le
chèque ne joue pas son rôle de circulation de la monnaie
scripturale parce qu'il est très souvent utilisé comme un
instrument de retrait d'espèces au guichet des banques. Cette situation
est renforcée par l'émission de chèques non barrés
permettant le retrait d'espèces aux guichets des banques par des
personnes ne disposant pas de compte(s) en banque. Toutefois, des
progrès ont été réalisés en termes de
réduction des délais d'encaissement des
chèques. Le temps de règlement varie entre un (01) et
quinze (15) jours selon la nature du chèque grâce au
mécanisme actuellement mis en place. Cette réduction est
observée grâce à l'informatisation de la compensation
rendue possible avec la normalisation des instruments de paiement
scripturaux.
2. Le virement
Le virement est un moyen de paiement permettant le transfert
de fonds d'un compte vers un autre. Trois principaux types de virement sont
utilisés : le virement intra-bancaire, le virement interbancaire et les
virements internationaux.
13
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
Peu utilisé par les particuliers, le
virement est en revanche le moyen de paiement le plus usité par les
entreprises. En effet, plus de la moitié des règlements des
entreprises sont effectués par virement. Tout comme pour les
chèques, les virements connaissent des délais d'encaissement
variables suivant qu'ils sont effectués sur une même banque ou une
autre banque. Mais ils présentent l'avantage d'être à
règlement certain car il ne peut être
ordonné et exécuté qu'en l'existence au préalable
de provision suffisante.
3. Les effets de commerce :
Ce sont : la lettre de change, le billet à ordre et le
warrant. Ils présentent trois caractéristiques essentielles :
ü ils représentent une créance d'un montant
déterminé et exigible à court terme,
ü leur règlement n'est effectué que sur leur
présentation effective,
ü ils sont négociables et se transmettent par
endossement.
Malgré la progression observée entre 2001 et
2006, on remarque toujours une faible utilisation des effets de
commerce. Ils sont plus utilisés par la clientèle
commerciale des banques dans les transactions étrangères.
4. L'ordre de prélèvement :
L'ordre de prélèvement est un mandat que donne
le débiteur à son créancier l'autorisant à
débiter son compte de façon récurrente d'un montant
contenu dans un intervalle fixé d'avance. A ce jour, il est
encore quasi inexistant dans l'espace UEMOA.
Le tableau ci-dessous nous permet de constater
l'évolution croissante de l'utilisation des moyens de paiement
scripturaux. Toutefois, certains procédés de règlement
comme l'ordre de prélèvement sont totalement ignorés.
Tableau N°2: Evolution de
l'utilisation sur six semestres au Bénin des moyens manuels de paiement
scripturaux compensés dans SICA
|
Chèques
|
Virements
|
Lettre de change
|
Billet à ordre
|
Ordre de prélèvement
|
Volume
|
Valeur*
|
Volume
|
Valeur *
|
Volume
|
Valeur*
|
Volume
|
Valeur *
|
Volume
|
Valeur*
|
1er Trimestre 2007
|
55.220
|
216.400
|
3109
|
4.296
|
71
|
2.307
|
4
|
23,9
|
0
|
0
|
2ème Trimestre 2007
|
62.270
|
229.100
|
3933
|
6.058
|
63
|
1.500
|
6
|
93,75
|
0
|
0
|
3ème Trimestre 2007
|
63.494
|
217.900
|
5694
|
9.285
|
69
|
2.745
|
3
|
225
|
0
|
0
|
4ème Trimestre 2007
|
68.760
|
236.900
|
5750
|
9.180
|
89
|
4.545
|
5
|
385,5
|
0
|
0
|
1er Trimestre 2008
|
74.446
|
307.100
|
5826
|
10.430
|
75
|
5.840
|
2
|
68,92
|
0
|
0
|
2ème Trimestre 2008
|
76.768
|
275.700
|
6654
|
11.740
|
75
|
2.757
|
1
|
127
|
0
|
0
|
Source : BCEAO
(*) : Montant en millions de FCFA
5. Les cartes bancaires :
La carte bancaire est un moyen de paiement scriptural qui se
distingue des autres du point de vue technologique. Les systèmes de
cartes bancaires au sein des pays de l'UEMOA se sont développés
avec des réseaux d'émission et d'acceptation propres à
chaque établissement. Une interconnexion est toutefois offerte via les
émetteurs internationaux de cartes à un coût relativement
élevé. Cette situation a conduit les autorités de l'UEMOA
à repenser le principe d'émission et le mode d'utilisation des
cartes bancaires. C'est pour cela qu'il est prévu dans la réforme
des systèmes de paiement la mise en place d'une interconnexion
régionale permettant à la carte bancaire de jouer
pleinement sa fonction d'instrument de paiement.
II. ETAT DES LIEUX SUR LES SYSTEMES D'ECHANGE ET DE
REGLEMENT
A. Les composantes des systèmes d'échange et
de règlement :
La réforme des systèmes de paiement se traduit
par la mise en place de nouveaux circuits automatisés et
dématérialisés d'échanges et de règlements
interbancaires. A ce jour, les circuits de paiement concernent essentiellement
les réseaux intra-bancaire, les systèmes de
télécompensation, le système « STARUEMOA » pour
les règlements de montant élevé et les réseaux de
correspondants extérieurs. Dans le domaine des cartes bancaires, le
Centre de Traitement Monétique
15
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
Interbancaire de l'UEMOA (CTMI) est chargée d'assurer
l'interconnexion des systèmes monétiques privatifs actuels.
1. Réseaux intra-bancaires
Les réseaux intra-bancaires sont utilisés pour
le règlement des valeurs pour lesquelles le débiteur et le
créancier sont domiciliés dans le même groupe bancaire.
Plusieurs groupes disposent actuellement de réseaux internes de
règlement.
2. Les Transferts hors UEMOA
Empruntent ce circuit, les transferts destinés
à couvrir les soldes débiteurs des banques ainsi que les
rapatriements de leurs ressources excédentaires détenues à
l'extérieur. La couverture en FCFA des transferts en devises passant par
la BCEAO est effectuée dans STAR-UEMOA.
3. Système de Transfert Automatisé et de
Règlement dans l'UEMOA (STAR-UEMOA) (voir illustration en annexe
3)
a. Définition
Opérationnel depuis le 25 juin 2004 dans tous les pays
de l'UEMOA, STAR est un système conçu pour les transferts
interbancaires de gros montants et dans lequel chaque transaction est
réglée sur une base brute et en temps réel, le
règlement ayant lieu en même temps ou avant que l'instruction ne
soit transmise au destinataire. Il s'agit d'un système connu
sur le plan international sous l'acronyme RTGS (Real Time Gross Settlement).
b. Opérations
traitées
STAR-UEMOA traite principalement les opérations
ci-après :
ü les virements, pour compte propre de
l'établissement donneur d'ordre ou pour compte de sa clientèle
;
ü le règlement des échanges de titres
conservés à la Banque Centrale sur le marché secondaire
soit pour compte propre des banques, soit pour compte de leur clientèle
;
ü
les opérations traitées par la Banque Centrale
(Politique Monétaire, refinancement, marché primaire de titres de
créances publiques) ou par son intermédiaire (transferts
internationaux en devises) passent par le Participant BCEAO pour la couverture
en FCFA dans STAR-UEMOA ;
ü les retraits et dépôts fiduciaires dans
l'ensemble des Agences Principales ;
ü le règlement des soldes de compensation.
En tant que mécanisme de règlement en temps
réel, STAR a permis aux établissements participants
d'optimiser la gestion de leur trésorerie grâce
à la facilitation et la fluidité des
échanges interbancaires(8). On a en effet
observé une meilleure maîtrise des délais
du dénouement des opérations de transferts et virements. On est
passé d'une moyenne de trois (03) jours à moins de trois (03)
minutes. Malgré son efficacité, STAR est
encore peu connu et les volumes transigés sont encore
faibles(9).
4. Système Interbancaire de Compensation
Automatisée de l 'UEMOA (SICA- UEMOA)
a. Définition et
Participation
Le Système Interbancaire de Compensation
Automatisé dans l'UEMOA (SICA-UEMOA) est un outil automatisé
d'échange et de règlement des opérations de paiement de
petits montants, entre établissements participants aux niveaux national
et régional. Sont éligibles à ce système, les
banques, la banque centrale, la Poste et le Trésor Public.
b. Fonctionnement
SICA assure la compensation multilatérale des
transactions entre les participants et permet ainsi de : réduire
les délais d'échange et de règlement des valeurs
papier ; réduire les risques et les coûts
liés à ces délais et aux procédures manuelles de
manipulation des valeurs et de leur transport ; réduire les
besoins de
(8) : d'après le compte rendu d'une enquête
réalisée par la BCEAO contenu dans son Rapport annuel 2006
(9) : Voir données statistiques de base en annexe 2
17
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
trésorerie nécessaires aux
opérations de compensation.
Avec SICA, les ETC transmettent depuis un Point d'Accès
à la Compensation (PAC) les images des valeurs reçues de leurs
titulaires de compte et les soldes de compensation sont calculés sur la
base de ces fichiers images automatiquement disponibles dans le système.
Les traitements se font donc sur la base des fichiers numériques. Ainsi,
les séances de compensation manuelle sont supprimées mais les ETC
procèdent actuellement à l'échange de supports papier pour
vérifier, au besoin, la conformité entre les valeurs physiques et
les fichiers image. Toutefois, cette séance d'échange supports
papier est admise pour une période transitoire qui prendra fin quand les
ETC et la BCEAO le décideront.
c. Architecture et conditions de
participation.
SICA-UEMOA a été déployée
progressivement dans l'ensemble des pays de l'Union. Pour le cas du
Bénin, le système est opérationnel depuis le 09 novembre
2006. Il se compose de neuf systèmes de compensation, un système
national pour chacun des Etats membres de l'UMOA et un système de
compensation régional. Chaque Système de Compensation National
(SCN) se compose d'un Système Central installé au niveau de
l'Agence Principale et d'un ou plusieurs PAC. Une illustration du
système en annexe 4 permettra de mieux le cerner.
Pour participer à SICA-UEMOA, il faut réunir un
certain nombre de conditions et s'engager à respecter les dispositions
contenues dans la convention de compensation et ses annexes.
En ce qui concerne le règlement du solde de
compensation, il se fait dans STAR le lendemain ouvré pour permettre aux
banques d'une part, de vérifier l'authenticité des signatures et
la position des débiteurs des valeurs et d'autre part, de constituer
éventuellement des liquidités suffisantes.
5. Monétique Interbancaire
La monétique interbancaire est un système de
paiement par carte destiné à assurer l'interconnexion entre les
systèmes de cartes des différentes banques.
Contrairement aux deux mécanismes décrits
ci-dessus pilotés par la Banque Centrale, la gestion du système
monétique interbancaire a été confiée au GIM-UEMOA
(Groupement Interbancaire Monétique de l'UEMOA) qui en assure la tutelle
et au CTMI-UEMOA (Centre de Traitement Monétique Interbancaire de
l'UEMOA) qui gère les aspects opérationnels et techniques. La
Banque Centrale joue un rôle de fédérateur et d'impulsion
de l'interbancarité.
Créé sous la forme de groupement
d'intérêt économique en février 2003, le GIM-UEMOA a
pour objet d'assurer l'étude, la normalisation, la promotion et la
définition des normes de sécurité du système
interbancaire monétique régional.
Société Anonyme doté d'un capital de
2.179.000.000, le CTMI est la structure technique du système
interbancaire régionale. En d'autres termes, le CTMI assure les
prestations de services monétiques pour le compte des Etablissements
membres et non membres du GIM-UEMOA.
La monétique interbancaire est actuellement en phase de
déploiement progressif dans des pays de l'UEMOA. Cependant, nous
remarquons une faible adhésion des ETC à la
lecture d'une portion du bulletin d'information ci-dessous.
Source : Bulletin d'information Juin 2008 du GIM-UEMOA
& CTMI-UEMOA.
19
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
B. Cadre juridique et Fondations des systèmes de
paiement :
La réforme des systèmes de paiement repose sur
un cadre juridique rénové, une centralisation accrue des
incidents de paiement et un système de télécommunication
adapté.
1. Le dispositif juridique
Le cadre juridique des systèmes de paiement a
été renforcé par l'adoption de règlements, de
directives et d'instruction du Gouverneur de la Banque Centrale (BCEAO, 2006b).
Parmi ces textes, il y a:
· le règlement n°15/2002/CM/UEMOA relatif aux
systèmes de paiement de l'UEMOA (R15);
· la directive n°08/2002/CM/UEMOA portant sur les
mesures de promotion de la bancarisation et de l'utilisation des moyens de
paiements scripturaux;
· la loi relative aux instruments de paiement:
chèque de paiement et de retrait, lettre de change et billet à
ordre;
· l'instruction n°01/2003/SP du 08 mai 2003 relative
à la promotion des moyens de paiements scripturaux ;
· l'arrêté ministériel (cadre) relatif
à la fixation du montant de référence des
opérations réalisées en monnaie fiduciaire;
· l'instruction n°01/CIP du 1er février 1999
relative au dispositif de centralisation des incidents de paiement dans
l'UMOA;
· les conventions STAR-UEMOA et SICA-UEMOA et leurs
annexes.
Après lecture de ces textes, nous avons
constaté qu'il a le non respect de certaines de leurs
dispositions. Par exemple, l'arrêté ministériel
cité précédemment stipule dans son article N°3 que
tout règlement de montant supérieur ou égal à celui
de référence (100.000 FCFA) doit se faire en utilisant l'un des
moyens de paiement scripturaux. Mais force est de constater qu'un grand nombre
du public continue d'effectuer des paiements en espèces de montant
très supérieur à 100.000 FCFA. Tout cela dénote du
manque de vulgarisation et des difficultés
d'application de certaines dispositions de ces textes.
2. La Centrale des Incidents de Paiement (CIP) :
Conformément au règlement relatif aux
systèmes de paiement dans les Etats de l'UEMOA, les banques sont tenues
de déclarer les ouvertures de compte et tout incident inhérent au
fonctionnement de ces comptes à la BCEAO. A l'heure actuelle, les
déclarations ne sont pas faites en temps réel en raison du manque
d'un mécanisme adéquat. C'est pour cela qu'il est
développé une nouvelle application de gestion des Incidents de
paiement pour toute l'Union.
Le dispositif de la CIP se présente comme un
instrument de diffusion des informations relatives aux incidents sur les
instruments de paiement dans la zone. Toutes les déclarations seront
accessibles en temps réel. Il est prévu quatre modules pour la
CIP à savoir :
· un module ETC destiné aux banques et
institutions assimilées pour faire les déclarations de comptes,
de chèque, de carte et d'incidents;
· un module BCEAO permettant à la Banque
Centrale d'assurer la supervision du Système;
· un module Parquet permettant aux
différents parquets des Etats membres de saisir les décisions
judiciaires prises suite aux infractions qui leur sont soumises ;
· un module grand public ouvert aux populations
pour la vérification de la validité d'un chèque ou d'une
carte bancaire.
L'annexe 5 présente le dispositif organisationnel de la
CIP.
III. ETAT DES LIEUX SUR LE PAYSAGE BANCAIRE
Au cours de ces dernières années, le
réseau bancaire a poursuivi sa consolidation dans l'UMOA mais est
resté à un état stationnaire au Bénin. En effet,
alors qu'on est passé de 614 guichets permanents (de banques et
établissements financier) en 2005 à 701 guichets en 2007 dans
l'UMOA, le réseau bancaire du Bénin est resté pratiquement
constant avec 44 guichets permanents en moyenne. Cette situation n'est pas de
nature à résoudre le problème de la faible
densité du réseau bancaire qui prévaut.
21
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
Tableau N°3 : Paysage bancaire
|
31/12/2005
|
31/12/2006
|
31/12/2007
|
|
|
Guichets
|
|
|
Guichets
|
|
|
Guichets (*)
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
Bénin
|
12
|
2
|
45
|
0
|
12
|
1
|
44
|
00
|
12
|
1
|
44
|
0
|
UEMOA
|
92
|
22
|
614
|
44
|
95
|
21
|
626
|
44
|
98
|
21
|
701
|
44
|
Source : Rapport Annuel BCEAO.
P1 : Guichets permanents ; P2 : Guichets périodiques.
*Données Provisoires.
A fin 2006, 95 établissements de crédit (12)
sont recensés comme étant en activité dans l'UEMOA (au
Bénin) avec un total de 670 guichets (44). Avec environ 86 millions
d'habitants (7,8), l'UEMOA (le Bénin) a donc un taux moyen de couverture
bancaire de 128.358 habitants/guichet (177.272) soit plus de vingt (trente)
fois la norme communément admise au plan international qui est de 5.000
habitants/guichet(10). Le problème est plus
préoccupant si l'on tient compte de la répartition
géographique de ces guichets qui sont, pour l'essentiel,
implantés dans les grandes villes. Les villes secondaires et surtout les
zones rurales n'étant pas desservies, une partie importante de la
population est ainsi délaissée.
Paragraphe 2 : Etat des lieux sur les activités
du SOFSP
I. ACTIVITES DE GESTION ET DE SURVEILLANCE DES SYSTEMES DE
PAIEMENT
A. Elaboration d'états et comptes journaliers,
hebdomadaires et mensuels relatifs au fonctionnement de STAR-UEMOA
Tous les jours (J), des opérations financières
sont effectuées dans STAR entre les pays de l'U.E.M.O.A. La section
Surveillance des Systèmes de Paiement se charge le lendemain (J+1) de
faire un point de toutes ces opérations. Ce point comprend :
- l'état des dispositions
émises qui permet de suivre les mouvements de fonds du
Bénin vers d'autres pays de l'Union.
(10) : Norme citée par Karim DJOUDI, ministre
algérien en charge de la réforme financière (
www.Algérie-dz.com/article7643.html).
-
l'état des dispositions
reçues qui permet de suivre les mouvements de fonds
reçus par les banques béninoises d'autres banques de l'UEMOA.
- l'état des paiements qui
indique le nombre et le montant total des paiements effectués par chaque
établissement participant au Bénin.
- l'état des comptes de
règlement dont l'utilité est de résumer la
position de chaque participant à la date d'échanges J.
- l'état des comptes ordinaires
qui résume le solde au niveau des Comptes Courants Ordinaires des
banques assujetties à la réserve obligatoire.
Il est également établi des synthèses
hebdomadaires et mensuelles de ces états, qui rendent compte des
transactions entre le Bénin et les autres pays de la sous
région.
En somme, ces états nous ont permis de suivre les
mouvements de fonds et nous avons constaté qu'il y a des journées
pour lesquelles certaines banques ne font pas d'opérations. Cela
dénote du faible volume transigé.
B. Rédaction du rapport hebdomadaire de suivi de
SICA-UEMOA :
En vue de suivre le fonctionnement de SICA et
l'évolution des opérations effectuées dans ce
système, il est établi chaque semaine un rapport relatant tous
les évènements ayant trait à ce mécanisme de
règlement automatisé. Ce rapport résume :
- la participation aux échanges c'est-à-dire le
taux d'intervention dans le système des participants éligibles
;
- les échanges effectués et leur évolution
aussi bien en volume qu'en valeur ;
- la qualité de la participation aux échanges (il
s'agit de l'acceptation ou non des remises) ;
- le règlement des soldes de la compensation ;
- les principaux problèmes relevés au niveau des
participants ;
- les principaux problèmes relevés au niveau de
l'opérateur ;
- les recommandations éventuelles.
Par ailleurs, deux tableaux sont joints au rapport. Il s'agit du
:
23
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
- tableau des remises et des opérations
présentées par participant ;
- tableau des indicateurs de suivi d'activité dans le
Système de Compensation Nationale (SCN).
Les constats qui ressortent de cette activité sont :
l'amélioration des indicateurs de performance de
SICA-UEMOA et l'appropriation du système par les
participants. En effet, le système enregistre de jour en jour
une baisse considérable des pannes et une réduction non
négligeable des rejets liés à la qualité de
participation.
C. Enregistrement et suivi des incidents de paiement :
D'après l'article 114 du règlement n°
15/2002/CM/UEMOA relatif aux systèmes de paiement dans les Etats membres
de l'UEMOA « le banquier tiré qui a refusé le paiement
d'un chèque pour défaut ou insuffisance de provision doit
adresser au titulaire du compte, aux frais de ce dernier, une lettre
d'avertissement dont copie est adressée à la banque centrale qui
doit, à titre informatif, inscrire cet avertissement sur le fichier des
incidents de paiement ». C'est ainsi qu'il est enregistré
mensuellement, au regard des copies de lettre d'avertissement envoyées
par les banques, l'ensemble des incidents de paiement survenus.
Trente (30) jours après l'établissement de ce
fichier, les personnes qui n'auraient pas réglé les sommes dues
deviennent des interdits bancaires. Le banquier tiré est astreint aux
mêmes diligences en ce qui concerne, cette fois-ci, la signification
d'une lettre d'injonction.
Ici, nous avons observé une recrudescence des
incidents de paiement qui sont passés d'une moyenne de quatre
vingt huit (88) le troisième trimestre de l'année 2007 à
cent soixante huit (168) le troisième trimestre de l'année 2008.
Néanmoins le nouveau mécanisme de la CIP permettra de juguler ce
problème.
II. ACTIVITES DE LA COMPENSATION ET DU RECOUVREMENT DES
VALEURS
A. Encaissement et Recouvrement des valeurs
:
La Banque Centrale se charge pour le compte des titulaires de
compte dans ses livres (autres que les banques) du recouvrement des
chèques et effets qu'elle reçoit à ses guichets. La
section encaissement et recouvrement du SOFSP s'occupe de cette
opération et participe ainsi à la compensation.
B. Participation à la compensation :
Depuis la mise en production de SICA (Système
Interbancaire de Compensation Automatisé) au Bénin le 09 novembre
2006, la compensation a cessé d'être manuelle pour être
informatisée.
La nouvelle procédure de compensation se déroule
comme suit :
--> réception des valeurs ;
--> scannage des chèques et effets ;
--> vérification auprès du validateur BCEAO de
la prise en compte effective de toutes les opérations ;
--> impression des ESP (Echanges Support Papier) ;
--> impression des images ;
--> séance d'échange de valeurs papiers ;
--> règlement des soldes de compensation.
III. ACTIVITES DE TRANSFERT
Parmi les opérations que la BCEAO effectue dans ses
livres au profit de ses `'clients», il y a les transferts et les
dispositions. Les transferts reçus sont facilement traités, alors
que ceux qui sont émis ne le sont pas. En effet, une étude
minutieuse appelée `'arbitrage» est effectuée pour les
transferts de banque c'est-à-dire ceux mettant les banques en position
débitrice vis-à-vis de leur correspondant extérieur. Ce
n'est qu'après cela que ce type de transfert émis sera
exécuté comme les autres transferts et dispositions
émis.
25
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
A. Traitement des transferts émis :
Les autres transferts ordonnés par les titulaires de
compte(s) à la BCEAO notamment le trésor, le Centre des
Chèques Postaux (CCP), le personnel en activité et à la
retraite ne sont soumis ni au contrôle de position extérieure, ni
à l'analyse de pièces justificatives. Ils suivent simplement la
procédure d'exécution qui se résume comme suit :
o La vérification des signatures autorisées sur
les ordres ;
o La vérification de la position du compte ;
o La saisie de l'ordre dans l'application adéquate ;
o Le suivi des différents niveaux de validation ;
o Le suivi des ordres en comptabilité auxiliaire :
enregistrement dans un registre ;
o Le dépouillement des bordereaux d'envoi
conformément aux dispositions règlementaires.
B. Exécution de transferts reçus :
L'exécution consiste en :
- la réception de l'avis de crédit ;
- le remplissage des documents à envoyer à la
validation en y incluant les informations suivantes : les
références de l'opération, la date de l'exécution,
le nom et le code de la banque du bénéficiaire, le nom du donneur
d'ordre, le code du pays de provenance du transfert, le nom du
bénéficiaire accompagné de son numéro de compte et
le montant net.
Au total, l'état des lieux sur les moyens et
systèmes de paiement, sur le paysage bancaire et sur les
activités du SOFSP nous a permis de relever non seulement des forces
mais aussi des faiblesses. Ces atouts et problèmes
répertoriés suscitent en nous des réflexions nous amenant
choisir une problématique.
Chapitre 2:
DU CIBLAGE DE LA PROBLEMATIQUE
A LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE
DE L'ETUDE
Ce chapitre sera consacré d'abord au ciblage de la
problématique débouchant sur le Tableau de Bord de l'Etude,
ensuite à la revue de littérature et enfin à la
méthodologie de recherche.
27
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
SECTION 1: CIBLAGE DE LA PROBLEMATIQUE ET ELABORATION
DU TABLEAU DE BORD DE L'ETUDE
Paragraphe1 : Ciblage de la problématique
I. INVENTAIRE DES ATOUTS ET PROBLEMES
Lors de la restitution des observations de stage, nous avons
constaté des atouts et des problèmes qu'il convient de rappeler
afin de choisir une problématique.
A. Inventaire des atouts
Les atouts ressortissant de l'état des lieux sont :
1) la commodité, l'anonymat et la gratuité de la
monnaie fiduciaire ;
2) la normalisation des instruments de règlement
scripturaux ;
3) l'efficacité de certains instruments de paiement
scripturaux tels que : le chèque (la sécurité pour les
règlements de montant élevé) et le virement (la
rapidité et la certitude des règlements) ;
4) l'optimisation de la gestion de la trésorerie des
banques ;
5) la facilitation et la fluidité des échanges
interbancaires ;
6) la réduction des risques, des délais
d'encaissement et de paiement et des besoins de trésorerie ;
7) la facilitation et la célérité du
traitement des valeurs compensées ;
8) l'interconnexion régionale des réseaux de
cartes bancaires ;
9) l'appropriation des participants à l'utilisation des
systèmes de paiement ;
10) l'amélioration des indicateurs de performance de STAR
et SICA UEMOA.
B. Inventaires des problèmes
Les problèmes recensés sont :
1) le nombre restreint de détenteurs de comptes bancaires
;
2) la recrudescence des incidents de paiement ;
3) la faible utilisation des instruments de paiement scripturaux
;
4) la forte propension à l'utilisation de la monnaie
fiduciaire ;
5)
le refus du public d'utiliser les instruments de paiements
scripturaux ;
6) le coût élevé des transactions et des
opérations financières ;
7) le faible volume des opérations traitées dans
SICA-UEMOA régionale ;
8) l'ignorance des produits bancaires en général
et des moyens de paiement scripturaux en particulier ;
9) la méconnaissance de la réforme des
systèmes de paiement par le grand public;
10) le non respect de certaines dispositions des textes
régissant les moyens et systèmes de paiement ;
11) le manque de vulgarisation de ces textes ;
12) le manque de décrets d'application de ces textes ;
13) la faible densité du réseau bancaire ;
14) le faible taux d'appropriation des textes régissant
les systèmes de paiement ;
15) la faible adhésion à la monétique
interbancaire ;
En somme, dix (10) atouts ont été
recensés contre quinze (15) problèmes spécifiques que nous
regrouperons en centres d'intérêts. Ceci nous permettra de choisir
la problématique de l'étude.
II. CHOIX DE LA PROBLEMATIQUE
Dans ce paragraphe, nous allons procéder au choix et
à la spécification de la problématique puis nous
présenterons les séquences de résolution du sujet. Il
s'agit d'abord de regrouper les problèmes identifiés par centres
d'intérêt en vue de dégager les problématiques
possibles, ensuite de choisir le problème général à
résoudre et enfin de procéder à la formulation du
thème.
A. Regroupement des problèmes par centres
d'intérêts : problématiques
possibles.
O.A : CAS DU BENIN
29
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS
DE
Tableau N°4 : Regroupement des problèmes
spécifiques par centres d'intérêts.
N°
|
Centres d'intérêts
|
Problèmes spécifiques
|
Problèmes
généraux
|
Problématiques
|
1
|
Opérationnalité et adhésion au
système
|
o Faible adhésion de certains établissements de
crédit ;
o Faible volume des opérations traitées dans
SICA-UEMOA régionale;
|
Gestion non optimale de l'opérationnalité et
de l'adhésion au système
|
Problématique de la gestion optimale
de l'opérationnalité et de l'adhésion au
système
|
2
|
Accès des populations aux services bancaires et
financiers
|
o Nombre restreint de détenteurs de comptes bancaires ;
o Faible utilisation des instruments de paiement scripturaux ;
o Forte propension à l'utilisation de la monnaie
fiduciaire ;
o Le refus du public d'utiliser les instruments de paiement
scripturaux ;
o Coût élevé des transactions et
opérations financières ;
o Ignorance des produits bancaires et en particulier des
instruments scripturaux de paiement ;
o méconnaissance de la réforme ;
o Faible densité du réseau bancaire ;
|
Faible bancarisation
|
Problématique de l'amélioration de
la bancarisation
|
3
|
Cadre juridique des moyens de systèmes
de paiement
|
o Non respect de certaines dispositions des textes ;
o Manque de vulgarisation des textes ;
o Faible taux d'appropriation
appropriation des textes ;
o Manque de décrets d'application des textes ;
o Recrudescence des incidents de paiement ;
|
Gestion non efficiente du cadre juridique des moyens et
systèmes de paiement
|
Problématique de la gestion efficiente du cadre
juridique des systèmes de paiement
|
Source : Synthèse des éléments de
l'état des lieux.
~éalisé et soutenu par 9K. José 9K.
Jerôme L0`(.1gBEg9V-09V-
30
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
B. Choix de la problématique
Une analyse des différents problèmes
identifiés laisse percevoir que les centres d'intérêts
ciblés sont sujets à des problématiques auxquelles la
BCEAO devra résolument faire face en vue d'une optimisation de la
gestion et de l'utilisation des systèmes et moyens de paiement. Il
s'agit de :
--> la problématique de la gestion optimale de
l'opérationnalité et de l'adhésion au système;
--> la problématique de l'amélioration de la
bancarisation ;
--> la problématique de la gestion efficiente du cadre
juridique des systèmes de paiement.
Le choix de notre problématique est orienté non
seulement par le souci de faire des propositions utiles à la BCEAO, mais
également par la nécessité de contribuer à la
promotion de la culture bancaire.
La problématique N°1 relative à la gestion
optimale de l'opérationnalité et de l'adhésion au
système nous est moins intéressante car les problèmes
spécifiques qui y sont liés peuvent être résolus
à la suite d'une concertation entre dirigeants d'institutions
financières y compris la BCEAO.
En ce qui concerne la problématique N°3, relative
à la gestion efficiente du cadre juridique régissant les
systèmes de paiement, elle relève plus du domaine de droit que de
la finance. De plus, notre ambition est de contribuer à une promotion de
la culture financière de masse.
Au contraire, nous retenons la problématique N°2
liée à l'amélioration de la bancarisation car sa
résolution contribuera, particulièrement à une utilisation
massive des moyens de paiement entraînant un développement de la
culture financière en général. Notre étude portera
donc sur le thème « Approche analytique de la faible
bancarisation dans les pays de l'UEMOA : Cas du Bénin
».
La problématique ainsi choisie, nous procèderons
à sa spécification puis entamerons les tâches
préliminaires à l'étude proprement dite.
Paragraphe 2: De la spécification de la
problématique de la bancarisation au tableau de bord de
l'étude
I. SPECIFICATION DE LA PROBLEMATIQUE ET SEQUENCES DE
RESOLUTION
DE L'ETUDE
A. Spécification de la problématique.
Le secteur bancaire se trouve aujourd'hui confrontée
à de nombreuses difficultés dont l'une des plus
préoccupantes est la faible bancarisation. Il est donc opportun
d'apporter des solutions aux problèmes spécifiques liés
à la problématique retenue. Ces problèmes
spécifiques sont les suivants :
o le nombre restreint de détenteurs de comptes bancaires
;
o la faible utilisation des instruments de paiement scripturaux
;
o la forte propension à l'utilisation de la monnaie
fiduciaire ;
o le refus du public d'utiliser les instruments de paiement
scripturaux ;
o le coût élevé des transactions et
opérations financières ;
o l'ignorance des produits bancaires et en particulier des
instruments scripturaux de paiement ;
o la méconnaissance de la réforme des
systèmes de paiement ;
o la faible densité du réseau bancaire.
Cependant, les deux problèmes spécifiques que
sont la forte propension à l'utilisation de la monnaie fiduciaire et la
faible utilisation des instruments de paiement scripturaux sont liés et
se rapportent au problème du refus d'utiliser les instruments
scripturaux de paiement. De même, l'ignorance des produits bancaires est
la conséquence du nombre restreint de détenteurs de comptes
bancaires car le compte est le symbole des relations qu'entretiennent le
banquier et son client. Par ailleurs, nous estimons que les coûts des
opérations financières seront réduits s'il y a davantage
d'opérations bancaires initiées par un nombre plus
élevé de titulaires de compte en banque. En effet, les banques
diminueront les coûts unitaires des opérations s'ils
réalisent des économies d'échelle du fait des traitements
de masse.
32
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
Quant au problème de méconnaissance de la
réforme il peut être résolu par de simples campagnes de
sensibilisation. Il s'avère donc peu pertinent.
Il s'ensuit que notre étude va s'orienter sur les
problèmes spécifiques que sont :
ü le nombre restreint de détenteurs de comptes
bancaires ;
ü le refus du public d'utiliser les instruments de paiement
scripturaux ;
ü la faible densité du réseau bancaire.
Mais quelle démarche suivre pour mener à bien cette
étude ?
B. Séquences de résolution de la
problématique.
La résolution de cette problématique
nécessite une démarche méthodologique constituée de
onze étapes à savoir :
1. fixation des objectifs à atteindre,
2. identification des causes probables des différents
problèmes,
3. formulation des hypothèses de recherche,
4. construction du Tableau de Bord de l'Etude (TBE),
5. revue de la littérature,
6. choix des outils de mobilisation et d'analyse des
données,
7. mobilisation des données,
8. établissement du diagnostic,
9. approches de solutions,
10. conditions de mise en oeuvre des solutions,
11. construction du Tableau de Synthèse de l'Etude
(TSE).
Ainsi, nous entamerons la résolution de la
problématique de l'amélioration de la bancarisation en
commençant par la construction d'un tableau de bord. La
réalisation de ce tableau nécessite en plus des problèmes
spécifiques, la fixation des objectifs à atteindre et des
hypothèses formulées sur la base des causes supposées
être à la base des problèmes spécifiques.
II. OBJECTIFS, HYPOTHESES DE RECHERCHE ET TABLEAU DE BORD
DE L'ETUDE
A. Objectifs et hypothèses de l'étude
1. Objectifs de l'étude
Avant de fixer les objectifs à atteindre, il convient de
rappeler d'abord la problématique en étude. Il se libelle en :
v un problème général : faible
bancarisation dans l'UEMOA et en particulier au Bénin.
v des problèmes spécifiques :
> N°1 : nombre restreint de détenteurs de
compte(s) bancaire(s) ;
> N°2 : refus d'utilisation des moyens de
règlement scripturaux ;
> N°3 : faible densité du réseau
bancaire.
Les objectifs sont alors de deux ordres, à savoir :
l'objectif général et les objectifs spécifiques.
a. Objectif Général
Déterminer les facteurs explicatifs et proposer des
mesures de réduction de la faible bancarisation dans l'UEMOA et en
particulier au Bénin.
b. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques sont formulés en
fonction des trois problèmes spécifiques retenus dans le cadre de
l'étude. Il s'agira donc pour le problème spécifique :
N°1 : d'identifier les facteurs qui
limitent l'ouverture de compte(s) bancaire(s) ;
N°2 : de déterminer les raisons qui
empêche l'utilisation des moyens scripturaux de paiement ;
N°3 :d'identifier les
éléments qui restreignent l'installation de guichets de
banque.
Une fois les objectifs fixés, nous procèderons
à la formulation des hypothèses.
34
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
2. Hypothèses de l'étude
Les hypothèses sont formulées grâce aux
causes supposées être à la base des problèmes
spécifiques. Pour chaque problème spécifique nous
déterminerons donc la cause la plus probable afin de formuler
l'hypothèse de recherche le concernant.
a. Hypothèse liée au problème
spécifique n°1
Divers phénomènes expliquent le nombre restreint
de détenteurs de comptes bancaires. Nous en avons identifiés
trois :
4- les banques sont perçues comme des institutions
luxueuses ;
4- les conditions d'ouverture et d'entretien de compte en banque
sont difficiles ; 4- le grand public préfère ouvrir de compte(s)
dans les IMF.
La première cause relative au caractère luxueux
de l'institution bancaire tend à disparaître car les banques
adoptent de plus en plus une politique de proximité. Elles installent de
plus en plus des guichets pour se rapprocher de la clientèle de
particuliers. Avec ce rythme d'installation les banques ne seront plus
perçues comme des institutions luxueuses parce qu'elles ne sont plus
seulement réservées aux entreprises et leurs dirigeants.
En ce qui concerne les deux autres causes, nous pensons que
les contraintes liées à l'ouverture de compte dans les IMF sont
plus souples que celles des banques. C'est parce que les conditions d'ouverture
de compte en IMF sont plus attrayantes que le public préfère y
ouvrir de compte. Nous retenons donc les conditions d'ouverture et d'entretient
de compte comme étant à la base de la faible détention de
compte en banque.
L'hypothèse N°1 est formulée comme suit :
le nombre restreint de détenteurs de compte(s) bancaire(s) est
dû aux contraintes liées à l'ouverture et à
l'entretien de compte(s) bancaire(s).
b. Hypothèse liée au problème
spécifique n°2
Quant au refus d'utiliser les instruments de paiement scripturaux
trois causes possibles ont été identifiées. Il s'agit de
:
4- la crainte du public émanant de la recrudescence des
incidents de paiement ;
4- le faible taux d'alphabétisation dans l'UEMOA et en
particulier au Bénin ; 4- l'inadaptation des moyens de paiement
scripturaux.
Néanmoins, la mise en place de la CIP pourra permettre de
juguler les problèmes liés à la crainte du public.
En analysant les moyens de paiement scripturaux admis dans
l'UEMOA, nous remarquons qu'il faut un certain niveau intellectuel ou
d'alphabétisation avant de pouvoir les utiliser. Le taux
d'alphabétisation est donc un facteur déterminant de
l'adaptabilité de ces moyens. Nous retenons alors comme cause du
problème spécifique N°2 le faible taux
d'alphabétisation. L'hypothèse est alors : le faible taux
d'alphabétisation est à la base du refus du public d'utiliser des
moyens de paiement scripturaux.
c. Hypothèse liée au problème
spécifique n°3
La faible densité du réseau bancaire peut
s'expliquer par :
4- le faible niveau de développent des pays de l'Union
;
4- l'insuffisance d'infrastructures.
En effet, le fonctionnement d'un guichet moderne de banque
nécessite, entre autres, une connexion satellitaire et un minimum
d'électrification. Ces deux conditions primordiales sont réunies
lorsque la localité ciblée dispose au préalable
d'infrastructures dans les domaines de télécommunication et
d'électricité. Or l'amené de ces infrastructures va de
paire avec le développement économique de la localité.
Nous retenons donc le niveau de développement comme le facteur
explicatif de la faible densité du réseau bancaire.
L'hypothèse qui s'ensuit est : la faible densité du
réseau bancaire est due au faible niveau de développement des
pays de l'UEMOA.
B. Tableau de Bord de l'Etude (TBE)
La problématique choisie, les problèmes
spécifiques retenus, les objectifs fixés, les causes
supposées des problèmes spécifiques et les
hypothèses de travail ci-dessus exposées sont
résumés dans le Tableau de Bord de l'Etude (Tableau N°5)
réalisé ci- après.
O.A : CAS DU BENIN
36
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS
DE
Tableau N° 5 : Tableau de Bord de l'Etude
: « Approche analytique de la faible bancarisation dans les
pays de l'UEMOA : Cas du Bénin »
Niveau d'analyse
|
Problématiques
|
Objectifs
|
Causes supposées
|
Hypothèses
|
Niveau général
|
Problème général
: Faible bancarisation.
|
Objectif général
: Déterminer les facteurs explicatifs et proposer des
mesures de réduction de la faible bancarisation.
|
Cause générale : -
|
Hypothèse générale
: -
|
|
N I V E A U X
S
P
E C I
F I
Q U E S
|
1
|
Problème spécifique 1
: Nombre restreint de détenteurs de
compte(s) bancaire(s).
|
Objectif spécifique 1 : Identifier
les facteurs qui limitent l'ouverture de compte(s) bancaire(s).
|
Cause spécifique 1 : Les contraintes
liées à l'ouverture de compte bancaire.
|
Hypothèse spécifique 1 : Le
nombre restreint de détenteurs de compte(s) bancaire(s) est dû
aux contraintes liées à l'ouverture et à l'entretien
de compte bancaire.
|
2
|
Problème spécifique 2 : Refus
du public d'utiliser les moyens de paiement scripturaux.
|
Objectif spécifique 2
: Déterminer les raisons qui empêchent
l'utilisation des moyens scripturaux de paiement.
|
Cause spécifique 2 : Le faible
taux d'alphabétisation.
|
Hypothèse spécifique 2 : Le
faible taux d'alphabétisation est à la base du refus
d'utiliser les moyens de règlement scripturaux.
|
3
|
Problème spécifique 3
: Faible densité du réseau bancaire.
|
Objectif spécifique 3 : Identifier
les éléments qui restreignent l'installation de guichets de
banque
|
Cause spécifique 3 : Le faible
niveau de développement économique.
|
Hypothèse spécifique 3 : La
faible densité du réseau bancaire est due au faible niveau de
développement économique.
|
Source : Elaboré par nous-mêmes.
37
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
SECTION 2 : REVUE DE LITTERATURE ET
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE. Paragraphe 1 : Revue de
littérature
En économie monétaire on définit la
monnaie comme « un bien économique d'importance majeure par ces
trois fonctions d'intermédiaire des échanges, d'unité de
compte et de réserve de valeur »(11) . La forme de
la monnaie a évolué depuis sa création jusqu'à nos
jours où elle est utilisée sous les formes fiduciaire,
scripturale ou électronique. Mais la forme qui prédomine dans les
échanges varie suivant que le pays soit développé ou en
voie de développement et les risques qui en découlent ne sont pas
identiques. Le risque est dans le premier cas l'exclusion bancaire et
financière et dans le second cas la faible bancarisation.
Ce paragraphe traite des concepts et théories liés
à la bancarisation.
I. CONCEPTS FONDAMENTAUX ET USUELS
A. Le compte et les services associés
1. Le compte
Le compte se définit comme étant l'état
du patrimoine financier d'une personne physique ou morale dans une institution
spécialisée (banque, trésor public, services financiers de
la poste). D'après Jacques BRANGER « le compte en banque est la
représentation chiffrée des opérations intervenues entre
deux personnes : le banquier et son client »(12).
Ces deux définitions montrent qu'un compte
représente un solde qui peut être dans le temps négatif
(débiteur), nul (équilibré) ou positif (créditeur).
Toutefois, ces différentes positions dépendent du type de compte
et ne s'appliquent pas à toutes les formes de compte. Il existe, en
effet, plusieurs types de comptes :
compte courant : compte à vue non
rémunéré ouvert à la clientèle
professionnelle ;
(11) : Léon DEGBEY, Cours d'économie
monétaire, 2ème année Gestion des Banques/ENEAM/UAC,
2007.
(12) : Jacques BRANGER, Traité d'économie
bancaire.
v
compte de chèques ou de dépôt : compte
à vue non rémunéré ouvert à la
clientèle des particuliers ;
v compte épargne logement (CEL) : compte sur livret
permettant d'obtenir, sous certaines conditions, un prêt immobilier
à taux privilégié ;
v compte sur livret : compte d'épargne à vue dont
les dépôts sont rémunérés.
Plusieurs variantes de ces principaux types de compte existent
et permettent aux établissements de crédit d'élargir leur
gamme de produits afin de mieux satisfaire la clientèle. Ainsi ont
été créés les comptes courants ou les comptes de
chèques rémunérés, les plans épargne
logement (PEL), etc.
2. Les services bancaires et financiers
Les services bancaires et financiers regroupent l'ensemble des
services offerts
par les établissements financiers commerçants
à leur clientèle dès l'ouverture de compte dans leurs
livres. Deux principaux types de service nous intéressent dans le cas
présent. Il s'agit des instruments scripturaux de paiement et du
crédit.
a. Les instruments ou moyens scripturaux de paiement
La banque de France définit le moyen de paiement
scriptural comme « un
dispositif qui permet le transfert de fonds tenus dans
des comptes par des établissements de crédit ou institutions
assimilées suite à la remise d'un ordre de paiement
»(13). Avec l'évolution technologique et la mise en
place des systèmes modernes de paiement, les instruments de paiement
scripturaux (le chèque, les effets de commerce, le virement, le
prélèvement, la carte bancaire, etc.) sont de plus en plus
dématérialisés.
b. Le crédit Le crédit
est l'opération par laquelle un établissement de crédit
met, sous
certaines conditions, des ressources financières
à la disposition d'un agent économique qui paie des
intérêts et commissions. Les banques obtiennent l'essentiel de
leur revenu de cette activité et, innovent sans cesse pour mieux
satisfaire leur clientèle.
(13) : Site de la Banque de France, « Rubrique Moyens et
Systèmes de Paiement ».
39
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
B. La bancarisation et l'accès aux services
financiers et bancaires Avant de définir la bancarisation, il
convient de comprendre ce qu'est la banque et les pratiques bancaires.
1. La banque et les pratiques bancaires &
financières
a. La banque
Selon la loi portant réglementation bancaire au
Bénin(14), « sont considérées comme
banques, les entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds
dont il peut être disposé par chèque ou virement et
qu'elles emploient pour leur propre compte ou pour le compte d'autrui, en
opérations de crédit ou de placement ».
b. Les pratiques bancaires et
financières
Elles décrivent l'ensemble des relations qu'une
personne entretient avec sa banque dans le cadre de la consommation des
services qui lui sont proposés par cette entité. N'ont
accès à ces services que les populations bancarisées. Mais
en quoi consiste la bancarisation ?
2. La bancarisation et sa mesure
a. La bancarisation
La bancarisation se définit comme « l'emprise
plus ou moins grande de l'institution bancaire sur une population
donnée »(15). Elle traduit l'idée du nombre
de personnes bénéficiaires des services bancaires et se mesure
à l'aide d'un taux appelé taux de
bancarisation.
b. La mesure de la bancarisation
Il existe plusieurs méthodes pour mesurer le taux de
bancarisation. Nous n'en développerons que trois :
> Méthode1 :
Pc
T = Pa x 100 avec Pc : Nombre de personnes ayant un compte
bancaire.
et Pa : Taille de la population active.
(14) : Loi N°090-018 du 17 Juillet 1990 portant
Réglementaire Bancaire en République du Bénin ;
(15) : Nouveau Larousse encyclopédique, Larousse VUF,
2001.
> Méthode2 :
T = Mc x 100 avec Mc : Nombre de ménages
ayant un compte bancaire.
Mt et Mt : Nombre total de ménages.
> Méthode3 :
Pc
T = x 100 avec Nc : Nombre de comptes bancaires de
particuliers.
Pa et Pa : Taille de la population active.
C. Notion d'accès aux services bancaires et
financiers
Chamberlain et Walker (2005) définissent le mot
accès comme étant « l'habilité d'un individu
à obtenir et, sur une base soutenable, à utiliser des services
bancaires et financiers (abordables et utilisables) qui satisfont ses besoins
financiers ».
II. THEORIES ET TRAVAUX SUR LA BANCARISATION
La littérature sur la faible bancarisation n'est pas
dense car les pays développés ne sont pas confrontés
à ce problème. Néanmoins, il existe essentiellement deux
théories sur l'accès aux services bancaires et quelques
mémoires qui en ont fait cas.
A. Les théories
Deux théories sont importantes dans le domaine de la
bancarisation : la théorie des frontières des possibilités
d'accès et la théorie des barrières à
l'accès.
1. Théorie des frontières des
possibilités d'accès
Développée par Beck et De la Torre (2006), cette
théorie part du principe économique de la loi de l'offre et de la
demande et développe deux aspects à savoir : l'accès au
crédit et l'accès aux services d'épargne et de paiement.
Ici, seul le dernier aspect qui rejoint notre problématique sur la
faible bancarisation sera étudié.
a. L'offre et la demande de services de paiement et
d'épargne
L'offre de services de paiement et d'épargne
dépend des coûts de transactions fixes et des risques
systémiques (qualité des infrastructures de transport et de
communication, technologie disponible) et particuliers (style
managérial, décision d'investissement).
41
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
Quant à la demande, elle est appréciée
par des facteurs économiques (revenu, prix) et non économiques
(l'illettrisme financier, les barrières religieuses et culturelles).
b. Définition
Beck et De la Torre définissent la frontière des
possibilités d'accès des services
de paiement et d'épargne comme « la part
maximale de la population (ménage et entreprise) qui pourrait être
servie par les institutions bancaires et financiers pour un ensemble
donné de variables d'état ».
Pour décrire cette frontière, ils
définissent quatre fonctions :
Offre réelle : S= f {Coûts de
transactions, variables d'état} ;
Offre potentielle : S* qui est meilleure
à S parce que fruit d'un marché
financier efficient ;
Demande réelle : D= f {Revenu, prix,
illettrisme financier, barrières culturelle
et religieuse} ;
Demande potentielle : D* qui est meilleure
à D car ne considère pas les facteurs non économiques.
c. Hypothèses
Les deux auteurs émettent les hypothèses
suivantes:
H1: Le prix est indépendant du volume des
transactions;
H2: Les clients qui utilisent les transactions les plus
chères sont ceux qui consomment plus de transactions;
H3: Dans un intervalle de temps d'observation, la valeur et le
volume de transactions consommées par chaque agent sont fixes et
indépendants du prix.
d. Interprétations
Les points de rencontre entre les différentes courbes
d'offre et de demande
déterminent les frontières des
possibilités d'accès. La projection du point I (offre et demande
efficiente) sur l'axe horizontal donne la part de la population qui est
bancable (A) : c'est la situation optimale pour un pays donné.
Tous les trois points intérieurs illustrent de
problèmes plus ou moins importants dont la résolution permettra
d'accroître l'accessibilité.
· Premier problème d'accès : le point
III caractérise un problème de demande lié à
l'auto-exclusion qui est due à des facteurs non économiques;
· Deuxième problème d'accès
: les points II et IV caractérisent un problème de demande et
d'offre. Ils traduisent une offre peu efficiente (point II) doublée d'un
problème d'auto-exclusion des populations (point IV).
Figure 1 : Frontières de possibilités
d'accès
Source : Beck et De la Torre (2006)
Mais il existe un troisième problème qui
pourrait ressortir de la comparaison des points I de deux pays
différents ayant des niveaux économiques semblables. Ces points
peuvent varier traduisant alors des problèmes spécifiques non
économiques tels que l'insécurité ou le cadre juridique,
etc.
2. Théorie des barrières à
l'accès
La théorie des barrières à l'accès a
été développée par plusieurs auteurs qui ont
procédé à des études comparatives
concernant le niveau de pénétration des services bancaires et
financiers dans différents pays. Certaines de ces études (Caskey
(2004) ;
43
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CASDUBENIN
Chamberlain et Walker (2005) ; Honohan (2004) ; Ketley, Davis
et Truen (2005) ; Peachey et Roe (2004)) se sont limitées à une
simple analyse statistique tandis que d'autres (Beck, Demirguc-Kunt et Peria
(2005 et 2006) ; Beck et De la Torre (2004)) ont procédé à
une analyse économétrique des phénomènes
observés et en ont déduit les facteurs explicatifs principaux.
a. Définition La notion de
barrière à l'accès fait référence à
un ensemble d'obstacles
susceptibles de gêner, voire bloquer le processus de
démocratisation des services bancaires et financiers au sein des
populations. Plusieurs sortes de barrières ont été
identifiées dans la littérature.
b. Les différentes sortes de
barrières
On distingue :
ü la barrière physique relative
à la proximité d'une agence bancaire et aux
possibilités d'ouvrir un compte en effectuant plus ou
moins de déplacement ;
ü la barrière financière
ayant trait au dépôt initial minimal pour l'ouverture du compte et
aux frais d'entretient dudit compte ;
ü la barrière à
l'éligibilité correspondant aux autres conditions
d'ouverture de compte ;
ü la barrière de la
réglementation liée au cadre juridique ;
ü la barrière des services disponibles et
de leurs caractéristiques relative à
l'adaptabilité et la capacité de satisfaction procurées
par les produits bancaires et financiers ;
ü la barrière de l'information
issue de l'illettrisme financier.
B. Les autres travaux antérieurs
Christoball ADJAGBA, «
Contribution à l'amélioration de la
bancarisation au sein de l'UEMOA : cas du Bénin
»(16).
Dans ce mémoire, les propositions faites pour une
amélioration de la bancarisation sont les suivantes :
(16) : Cristoball ADJAGBA, Contribution à
l'amélioration de la bancarisation au sein de l'UEMOA : Cas du
Bénin, DTS/Gestion des Banques/ENEAM/UAC, Bénin, 2005.
-
l'adaptation des produits bancaires aux besoins réels des
populations bancarisées ou non ;
- la mise en place de guichets périodiques de banque dans
les zones reculées ;
- la démystification du métier de la banque
grâce à des sensibilisations sur les produits bancaires et des
mesures d'amélioration du taux d'analphabétisme.
Chéryle I. IDOSSOU, «
Contribution de la réforme des systèmes de paiement dans
l'UEMOA à l'amélioration du taux de bancarisation au Bénin
»(17).
Dans ce mémoire, après avoir
démontré comment la réforme des systèmes de
paiement a contribué à l'amélioration du taux de
bancarisation, les suggestions suivantes ont été faites :
- l'orientation des crédits bancaires vers le secteur
primaire qui constitue d'ailleurs la grande part de la formation du PIB ;
- l'implication des SFD et des services financiers de la poste
dans le processus de la modernisation des systèmes de paiement ;
- l'instauration de guichets périodiques ou ambulants
;
- les campagnes de sensibilisation dans toutes les langues pour
une meilleure connaissance de la réforme des systèmes de
paiement.
Agossou Jacques GANSINHOUNDE, «
Les déterminants de la faible bancarisation dans
l'UEMOA »(18).
Les recommandations faites par cet auteur sont, entre autres
:
- une meilleure redistribution du revenu globale ; le niveau du
revenu étant considéré comme un facteur d'accès aux
services bancaires ;
- la promotion de partenariat entre les banques et les SFD ;
- une meilleure application des textes relatifs aux
répressions des infractions sur les moyens de paiement d'une part, et
d'autre part, à l'allègement des conditions d'ouverture de
compte.
(17) : Chéryle I. IDOSSOU, Contribution de la
réforme des systèmes de paiement dans l'UEMOA à
l'amélioration du taux de bancarisation au Bénin, DTS/Gestion des
Banques/ENEAM/UAC, Bénin, 2006.
(18) : A. Jacques GANSINHOUNDE, Les déterminants de la
faible bancarisation dans l'UEMOA, Master Banque-Finance/UPIB, Bénin,
2007.
45
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche
Pour la réalisation du présent travail, nous
avons procédé à une collecte de données issues de
différentes sources. Ces données recensées ont servi
à étudier non seulement le problème général
mais aussi les problèmes spécifiques suivant deux approches
distinctes mais complémentaires. Nous décrirons la méthode
de collecte et les deux approches d'analyse utilisées.
I. COLLECTE DES DONNEES
Les données et informations utilisées dans
cette étude sont les fruits d'une recherche documentaire. Aucune
enquête, ni sondage, ni entretient n'a été
réalisé. Les informations sont issues essentiellement des sources
suivantes : les rapports annuels de la BCEAO, les rapports annuels de la
commission bancaire, les monographies des SFD (Systèmes Financiers
décentralisés) disponibles sur le site de la BCEAO, les WDI
(World developement Indicator) produits par la Banque Mondiale, les
différentes notes sur la réforme des systèmes de paiement
(BCEAO), les diverses notes d'informations statistiques (BCEAO), les
différents textes juridiques relatifs aux systèmes de
paiement.
La collecte des données a été
déterminante dans l'orientation de l'étude. Nous avons
été confrontés à un problème d'absence des
données sur une longue période. Ces difficultés (voir
Annexe 10 point 2) qui ont jalonnées le travail nous ont amené
à adopter deux approches d'analyse.
II. APPROCHE D'UTILISATION DES DONNEES ET
INFORMATIONS
Notre démarche a consisté dans un premier temps
à analyser les différents facteurs susceptibles de limiter
l'accès aux services bancaires et financiers. Dans un second temps, une
investigation économétrique a été effectuée
afin de confirmer la causalité de ces différents facteurs.
L'interprétation des résultats et les approches de solutions
prennent en compte les facteurs potentiels confirmés par l'étude
économétrique et ceux qui n'ont pas pu être testés
mais dont la pertinence et le sens économique sont établis dans
l'Analyse multidimensionnelle.
A.
Analyse multidimensionnelle
L'utilisation de cette approche vise l'identification des
différents fondements des problèmes d'accès aux services
bancaires et financiers à travers la mise en exergue des
caractéristiques de l'environnement global, du secteur bancaire et
financier depuis la crise des années 1980 et du secteur florissant des
IMF.
B. Etude économétrique
L'investigation économétrique est
destinée à tester les relations causales existant entre le taux
de bancarisation et ses facteurs explicatifs. Elle est construite sur des
données trimestrielles du Bénin sur une période de huit
(08) ans (1999 à 2006).
Le modèle économétrique est
utilisé pour tester cinq variables qui peuvent être
regroupées en trois différents types à savoir : une
variable d'état (le PIB par habitant), deux variables de microfinance
(la pénétration démographique des IMF et le taux de
progression de bénéficiaires de microcrédit), deux
variables bancaires (le taux de crédit à la clientèle et
la proportion de banque de petite taille). Une description plus ample du
modèle et des variables figure respectivement en annexe 10 et dans le
tableau N°8 (Page 66).
47
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
DEUXIEME PARTIE
DE L'APPROCHE ANALYTIQUE DE LA
FAIBLE BANCARISATION AUX
CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE DES
SOLUTIONS PROPOSEES
Cette deuxième partie nous permettra d'abord
d'analyser le problème de la faible bancarisation suivant deux approches
(l'analyse multidimensionnelle et l'étude économétrique),
ensuite d'en établir le diagnostic pour enfin y proposer des solutions
suivies de conditions de mise en oeuvre.
Chapitre 1: APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE
BANCARISATION
Ce chapitre est destiné premièrement
à l'analyse multidimensionnelle et deuxièmement à
l'étude économétrique de la faible bancarisation.
49
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
SECTION 1 : ANALYSE MULTIDIMENSIONNELLE
DE LA FAIBLE BANCARISATION
La présente analyse vise la détermination des
facteurs explicatifs de la faible bancarisation dans les pays de l'UEMOA et en
particulier au Bénin grâce à un aperçu de plusieurs
aspects à savoir : l'environnement socio-économique, le cadre
juridique et règlementaire ainsi que le système bancaire et
financier.
Paragraphe1 : L'environnement global, le
système bancaire et financier et les Institutions de Microfinance
I. L'ENVIRONNEMENT GLOBAL
Les traits caractéristiques de l'environnement global
concernent le cadre macroéconomique, le cadre juridique, les
infrastructures de base et l'alphabétisation.
A. L'insuffisance de la croissance économique, le
faible niveau du revenu et la prédominance du secteur
informel.
A l'instar des autres pays de l'UEMOA, le Bénin a une
croissance économique relativement instable. Pendant 18 années
(1990 à 2007), le taux de croissance du PIB réel a
évolué en dent de scie. En effet, ce taux est passé de
9,0% en 1990 à 4,6% en 2007 avec des fluctuations plus ou moins grandes
sur toute la période d'observation.
Figure N°2 :
10,0%
9,0%
8,0%
4,0%
0,0%
7,0%
6,0%
5,0%
3,0%
2,0%
1,0%
Taux de Croissance du PIB Réel du
Bénin
Source : INSAE
Commentaire : La figure N°2
montre que le taux de croissance du PIB réel du Bénin est
véritablement instable et est fréquemment faible. En dehors de
l'année 1990 où ce taux s'établit à 9,0%, il
demeure inférieur à 7% tout au long du reste de la période
d'observation (1991 à 2007) avec une hausse maximale de 6,3% en 2001.
Ce rythme d'augmentation du PIB réel dénote de
l'insuffisance de la richesse créée. Les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) fixent à 7% le taux
minimal d'une croissance soutenue pour une réduction significative de la
pauvreté à l'horizon 2015. Actuellement, la croissance
économique du Bénin ne favorise pas la réalisation de cet
objectif parce que, notamment, le taux de cette croissance prend des valeurs
fréquemment rapprochées ou inférieures au taux de
croissance de la population qui s'établit à une valeur moyenne de
3,2%. Cela se traduit, en effet, par une faible croissance ou une
décroissance du revenu par habitant.
Par ailleurs, l'économie béninoise est
dominée par le secteur informel. La preuve est que dans les capitales de
l'UEMOA dont le Bénin est membre, 80,0% environ des emplois sont
créés dans l'informel (Vescovo, Bosquier et Torelli, 2007). Dans
le même ordre d'idée, les résultats d'une
enquête(19) effectuée dans l'Union montre qu'il existe
dans chaque ménage, en zone urbaine, une unité de production
informelle. La même enquête révèle que le secteur
informel ne dispose pas d'un capital suffisant pour la croissance de sa
capacité de production. En effet, ce capital est parfois absent ou
lorsqu'il existe, il a un montant insuffisant pour les besoins de la cause.
De plus, les entreprises du secteur informel ne peuvent pas
bénéficier des crédits bancaires parce qu'elles ne
réunissent pas les conditions les plus élémentaires
(enregistrement au Registre de Commerce et de Crédit Mobilier, tenue
d'une comptabilité, etc) pour y accéder. Cela met en exergue l'un
des maux qui minent l'essor de nos économies : l'inadéquation
entre l'offre et la demande de ressources financières. Les services
offerts par le secteur bancaire et financiers de l'UEMOA ne permettent pas de
couvrir les besoins de la majorité des agents économiques.
(19) : Enquête 1-2-3 de 2001 à 2002
réalisées par les instituts nationaux de statistique des Etats
membres publiée par l'UEMOA
(www.uemoa.int/Publication/2004/RapSectInform2.pdf).
51
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
B. Une justice inefficace.
Le système judiciaire des pays francophones et en
particulier ceux de l'UEMOA a subi une forte influence de la juridiction
française. Au Bénin, d'après Bako ARIFARI, les
dispositions du code pénal datent de 1930 (en pleine période
coloniale). Serpos TIDJANI a également évoqué la faible
couverture géographique des juridictions pour montrer que l'essentiel de
celles-ci sont dans les capitales et les grandes villes. Il existe alors des
difficultés pour que les populations accèdent facilement aux
juridictions du Bénin.
Par ailleurs, Transparency International a publié en
2007 un document dans lequel il est mentionné que l'administration
publique des pays membres de l'UEMOA est profondément menacée par
une corruption à nul autre pareil qui n'épargne pas l'appareil
judiciaire, notamment. Serpos TIDJANI en a donné des exemples en 2005
pour parler du paiement de commissions indues, de l'activation et l'utilisation
des liens personnels avec le juge, du détournement de deniers publics,
de la négociation illicite des peines qui sont des maux qui minent la
justice du Bénin.
Ces insuffisances de l'environnement juridique constituent
des freins à l'initiative privée dans la mesure où les
investisseurs recherchent la sécurité des affaires qui n'est pas
véritablement assurée dans l'UEMOA. Ceci concerne
l'investissement dans tous les secteurs d'activité y compris celui
bancaire. De plus, l'activité de la banque prospère au fur et
à mesure que les affaires sont intenses.
C. Des infrastructures de base
insuffisantes.
Dans le domaine des transports, d'après le Tableau de
Bord Social 2006(20), le Bénin dispose d'un réseau de
routes bitumées de faible densité. Plusieurs localités
manquent de voie d'accès en bon état. Son réseau
ferroviaire est le plus faible et il ne dispose que d'un seul aéroport,
ce qui ne répond pas aux normes internationales.
Dans le domaine énergétique,
l'électricité est difficilement accessible et quasi- inexistant
dans certaines zones rurales. L'une des manifestations de ce problème
est
(20): Document élaboré annuellement par le
ministère chargé du développement et l'INSAE.
la crise énergétique aigüe connue au
début de ce troisième millénaire.
Dans le domaine des télécommunications,
l'évolution exponentielle de la téléphonie mobile comble
un tant soit peu, certaines insuffisances du téléphone
conventionnel. Alors qu'il existait huit (08) téléphones
conventionnels pour 1.000 habitants (Bénin Télécoms SA),
le nombre de téléphones mobiles était en 2001 de 19 pour
1000 habitants au Bénin (WDI, 2005).
Toujours dans le domaine des télécommunications,
l'internet est devenu chose très courante dans les grandes villes de
l'U.E.M.O.A. Toutefois une franche partie de la population (notamment celle
rurale) ignore tout de ce système de télécommunication. De
plus, il se pose parfois des problèmes de connexion au réseau.
Tous ces problèmes dénotent de l'insuffisance des
infrastructures dont l'existence est primordiale pour l'installation de
guichets de banque.
D. Le faible niveau d'une alphabétisation
inadaptée.
L'alphabétisation constitue l'un des défis
majeurs à relever par les pays en voie de développement et
particulièrement ceux de l'U.E.M.O.A. Au Bénin, le taux
d'alphabétisation se situait à 22,8% en 1979, 24,4% en 1992 et
32,6% en 2002 (d'après les recensements de la population). Ce même
taux s'établit au Bénin à 38,59% à fin 2005 alors
que le plus fort taux enregistré dans l'Union est celui du Togo, 58,41%
(WDI 2005). Comparativement au Japon (92%) et l'Algérie (70,2%), ce taux
demeure insuffisant. Ce problème est d'autant plus préoccupant
quand on s'intéresse à la langue dans laquelle cette
alphabétisation est faite.
L'alphabétisation est souvent faite dans les langues
locales alors que les contrats notamment celui d'ouverture de compte sont
rédigés en français (et en portugais pour la Guinée
Bissau). De plus, les personnes sachant lire et écrire le
français ne sont pas souvent outillées pour comprendre la notion
de débit/crédit. C'est de cela qu'est née l'expression :
`'illettrisme financier». Une chose est de savoir lire et
écrire dans une langue, une autre est d'avoir des notions
élémentaires en finances et/ou en gestion.
53
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
II. LE SYSTEME BANCAIRE ET FINANCIER DEPUIS LA CRISE DES
ANNEES 1980
Le système bancaire et financier béninois
après la crise des années 1980 qui l'a profondément
secoué comme ceux des autres pays membres de l'UEMOA a, au début
de 1990 opéré une réforme lui permettant d'une part,
d'améliorer les textes de sa réglementation et d'autre part, de
reconstituer progressivement son environnement interne et externe. Nous allons
aborder dans les lignes suivantes la présentation aussi bien des
faillites bancaires avec leurs inconvénients que celle des nouvelles
surveillance et orthodoxie.
A. Les faillites bancaires et leurs
inconvénients.
Selon Powo (2000), la crise est due à des politiques
macro-économiques, la réglementation bancaire et le cadre
comptable inefficaces, à la mauvaise gestion des établissements
de crédit et l'interventionnisme des Etats.
La crise généralisée s'est
manifestée par les faillites entre 1980 et 1996 de 27 banques (04) dans
l'Union (au Bénin) dont 15 (03) étaient des entreprises publiques
(BCEAO, 1996).
Avec une dégradation du portefeuille de crédit
bancaire de 80% et une disparition complète de toutes les banques de la
place, le Bénin était le pays le plus touché des pays de
l'Union par la faillite, en considérant ces critères (Caprio et
Klingebiel, 1996).
En ce qui concerne les établissements financiers, 25
faillites ont été enregistrées dans l'Union entre 1980 et
1993 (BCEAO, 1996).
Les inconvénients de la crise sont néfastes sur
les plans macro-économique et micro-économique. L'Etat
béninois a enregistré une perte financière de 95
milliards, soit 17% de son PIB d'alors. Les ménages se sont faits
déposséder du jour au lendemain de leur épargne et ont, du
coup, perdu confiance en l'institution bancaire. Powo (2000) parle de `'fuite
devant les institutions financières» pour expliquer l'impact de
cette crise sur le développement remarquable de la finance informelle et
sur le faible taux de bancarisation dans l'Union.
B. Nouvelles surveillance et orthodoxie.
1. Nouveau dispositif de surveillance bancaire
Le nouveau dispositif de l'activité bancaire est
l'oeuvre de la Banque Centrale qui, en 1989 a procédé à la
restructuration du secteur bancaire. L'objectif visé par la banque
-mère de toutes les banques- est d'une part, de redonner confiance aux
différentes clientèles des banques qui doivent être
désormais solvables, liquides et d'autre part, de désengager
progressivement l'Etat (capital, gestion des institutions financières).
Ce dispositif a connu le jour grâce aux textes qui ont servi de
fondement. Il s'agit :
- de la convention portant création de la Commission
Bancaire, entrée en application le 1er octobre 1990 ;
- de la loi cadre portant réglementation bancaire du
1er octobre 1990 ;
- du dispositif prudentiel applicable aux banques et
établissements financiers de l'UMOA ;
- des décrets relatifs au classement, à la forme
juridique et aux opérations des établissements financiers (pris
entre 1984 et 1992, selon le pays) ;
- du nouveau plan bancaire entré en vigueur le
1er janvier 1996.
Les effets remarquables de cette mesure sont l'assainissement
du paysage bancaire, la garantie de la solvabilité et la
liquidité des établissements aux fins de la
crédibilité de ces institutions face aux déposants et des
tiers sans oublier l'équilibre de leur structure financière.
La loi bancaire distingue deux catégories
d'établissements de crédit à savoir les banques et les
établissements financiers. Mais il y a trois autres types
d'établissements qui sont régis par une réglementation
spécifique. Il s'agit des caisses d'épargne, des banques
islamiques et des Systèmes Financiers Décentralisés
(SFD).
2. Nouvelle orthodoxie bancaire
Un guide du banquier de l'UMOA a été
édité par la commission bancaire pour aider les dirigeants des
établissements de crédit à prendre davantage conscience
de
55
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
leurs responsabilités au regard de la
réglementation en vigueur dans les pays membres.
L'appareil judiciaire a été renforcé (BCEAO,
1998) avec une simplification des procédures de recouvrement et un
meilleur dispositif des incidents de paiement.
Pour prévenir toute nouvelle crise et compte tenu de la
forte proportion de faillite des banques publiques, une limitation de la
participation de l'Etat (25% maximum du capital) a été
érigée en règle (BCEAO, 1998).
C. Reconstitution du paysage bancaire et financier.
Les amendements des textes relatifs au dispositif de
surveillance ont permis de reconstruire progressivement le paysage bancaire et
financier. Conformément aux prescriptions, l'emprise des pouvoirs
publics sur le secteur bancaire s'est effritée au profit des
investissements privés nationaux et surtout étrangers.
Tableau N° 6 : Le paysage bancaire et financier à
fin 2006.
Désignation
|
Nombre d'établissements agréés
|
Réseaux d'agences
|
Nombre de comptes
|
Montant du Capital (*)
|
Répartition du capital (**)
|
Nationaux
|
Non- nationaux
|
Etat
|
Privés
|
Bénin
|
13
|
76
|
282.789
|
47.910
|
6,6
|
25,3
|
68,1
|
U.E.M.O.A.
|
112
|
902
|
3.324.295
|
387.817
|
16,4
|
24,0
|
59,6
|
Source : Rapport Annuel de la CB-U.E.M.O.A. (*) : Montant
en milliards de FCFA.
(**) : Montant remplacé par des pourcentages.
L'UEMOA dispose d'un tissu bancaire et financier de 112
établissements au 31 décembre 2006. Les réseaux sont peu
densifiés avec une couverture bancaire moyenne d'un guichet pour 95.344
habitants.
La part de l'Etat dans les capitaux est faible, 6,6% pour le
Bénin et 16,4% pour l'Union. Cette faible présence
étatique a pour conséquence directe, la liberté dont
bénéficient les établissements de crédit dans la
détermination de leur politique commerciale qui n'obéit qu'au
seul critère de rentabilité économique et
financière.
Les pouvoirs publics ne peuvent imposer aucun objectif social au
secteur bancaire à moins d'en assumer le coût.
D. Le cadre des nouveaux moyens et systèmes de
paiement.
Déjà présenté dans notre
état des lieux, les nouveaux systèmes et moyens de paiement sont
nés de la volonté manifeste de la BCEAO de rendre ces outils plus
fiables et favorables à la bancarisation. Cependant certaines
caractéristiques des systèmes ne contribuent pas encore à
la démocratisation des services bancaires et financiers.
1. Le cadre juridique
Le cadre juridique de la réforme des systèmes
de paiement prévoit un allègement des conditions d'ouverture de
compte. Toute personne ayant un revenu régulier d'au moins 50.000 FCFA
devrait sur sa demande se faire ouvrir un compte bancaire. En cas de refus
d'une banque, l'intéressé doit se faire délivrer un
certificat de refus qu'il fera valoir auprès des autorités
compétentes après l'opposition constatée de trois
banquiers. Grâce à ces certificats, l'individu pourra se faire
ouvrir d'office un compte dans une banque s'il enclenche les procédures
auprès des autorités compétentes(21).
Mais cette prescription est peu connue et il n'est pas
évident qu'un banquier délivre un certificat de refus à
une personne à qui, il aurait refusé l'ouverture d'un compte. De
plus les personnes qui se trouvent dans ces situations de refus travaillent
souvent dans l'informel. Elles arrivent difficilement à justifier
l'existence d'un revenu régulier de 50.000 FCFA et ne sont pas en mesure
d'enclencher quelque démarche que ce soit auprès des
autorités compétentes.
2. Les composantes opérationnelles des nouveaux
systèmes de paiement
Bien qu'ayant atteint un taux élevé
d'appropriation, SICA n'est opérationnel qu'à Cotonou sur le
territoire Béninois alors qu'il existe des agences de banque dans
d'autres villes très éloignées de Cotonou (Bohicon,
Dassa-Zoumè, Parakou, Natitingou, etc.). La convention de compensation
prévoit que les banques viennent toujours échanger des valeurs
papier à l'Agence Principale de Cotonou.
(21) : Article 8 du règlement n°15/2002/CM/UEMOA
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION
DANS LES PAYS DE L'U.E.M.O.A
|
|
|
|
|
Beaucoup utilisé pour les opérations
interbancaires, STAR est devenu le mode de paiement
privilégié des règlements de gros montant dans l'Union.
Cepen
n'est accessible qu'à la population
bancarisée dont la majorité ignore l'existence. De
plus, certains établissements de crédit déplorent
le paiement d'une redevance annuelle de cinq millions FCFA, au
titre de leur participation au système et imput ces frais à leur
clientèle, en plus d'autres frais non clairement justifiés. Par
ailleurs, certains établissements de crédits
ainsi que des entreprises ont une faible connaissance du
système et des avantages offerts.
III. L
ES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE (IMF)
Règlementé par la loi
Parmec(22), le secteur de la microfinance connaît
depuis le début des années 1990 une expansion importante
dans les pays de l'UEMOA. Au Bénin (dans l'Union), le
nombre des IMF agréés est passé de 14 (272) en 1999
à 105 (661) en 2
006 (figure N°3) et le nombre de points de services
a atteint 563 (3.875). La pénétration
géographique s'établit donc à 13.854 habitants/guichet
(22.307). Figure N°3 :
400
700
600
500
300
200
100
0
Evolution du nombre d'IMF au Bénin
1999 2000
Source : Elaboré sur la base des
données contenues dans les monographies des SFD.
Au cours de la même période (1999 à
2006), le nombre de bénéficiaires de microcrédit
s'
est accru pour atteindre 6.373.971 (873.005) pour
l'Union (le Bénin)
(22) : La loi Parmec est la loi portant
réglementation des institutions mutualistes ou
coopératives d'épargne et de crédit. Elle a
été adoptée par le Conseil des ministres de
l'UEMOA le 17 décembre 2007.
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION
DANS LES PAYS DE L'U.E.M.O.A
|
|
|
|
|
(figure N°4). En considérant une population
active de 41.451.000 (5.334.000), ce nombre correspond
à 15,4% (16,4%) des actifs touchés par le
microcrédit.
En dépit de ses limites en
matière de financement de l'économie (Kamalan,
2006), la microfinance demeure très utile pour deux raisons
principales. La première est qu'elle permet
d'alléger la souffrance des ménages très pauvres qui
sont progressivement insérés dans le tissu
économique. La deuxième raison est quelle
constitue une `'extension» de la bancarisation des populations
(Lhériau, 2005).
Figure N°4 :
4000000
7000000
6000000
5000000
3000000
2000000
1000000
0
1999 2000
Evolution du nombre de bénéficiaires
de microcrédit au Bénin et dans l'UEMOA.
Source : Elaboré sur la base des
données contenues dans les monographies des SFD.
Paragraphe2 : Les barrières et les
frontières des possibilités
d'accès.
I. LES BARRIERES A L'ACCES
Nous déterminons les barrières au
niveau de l'environnement global, du secteur bancaire et de la
microfinance.
A. L'environnement global
D'abord, le niveau de développement est
très déterminant selon Beck (2004) qui
démontrent que, d'un pays à un autre, le taux d'utilisation des
services bancai
et financiers varie fondamentalement selon le
développement économique et institutionnel.
59
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
Ensuite, le prix (barrière financière) et le
coût de transport vers l'agence la plus proche (barrière physique
à l'accès) sont relativement élevés quand ils sont
évalués en terme de revenu (PIB par habitant). Ce dernier est
très faible au Bénin et dans la sous-région en
général. Dès lors, le faible revenu constitue un obstacle,
une barrière à la demande des services bancaires.
Par ailleurs, l'appareil judiciaire est inefficace car il ne
suscite pas l'investissement privé. C'est donc une barrière
à l'offre de produits bancaires.
En outre, le niveau précaire des infrastructures de
base est une barrière à l'installation de guichets de banque
parce que l'installation desdits guichets nécessite l'existence au
préalable de certaines infrastructures (transport, énergie
électrique, communication, etc.).
Enfin, le taux d'alphabétisation, faible aussi bien au
Bénin que dans l'U.E.M.O.A, constitue une barrière à
l'information. Il est difficile pour des populations non lettrées
d'entamer et surtout d'entretenir une relation bancaire. C'est un facteur
contraignant de la demande d'utilisation des moyens de paiement scripturaux et
des services bancaires en général. Le chèque par exemple
ne peut être utilisé que par des populations lettrées.
En résumé, l'environnement global ne favorise ni
l'ouverture de comptes bancaires ni la prolifération de guichets de
banque au Bénin et en général dans l'U.E.M.O.A.
B. Le secteur bancaire.
Il fut réformé en 1990 et depuis, les nombres de
banques, d'agences et de points de service sont en croissance.
L'avènement de la carte bancaire a entraîné l'installation
progressive de DAB, GAB, et TPE. Les barrières physiques à
l'accès sont donc en diminution.
En outre, sous l'effet de la concurrence, les conditions de
banque sont de moins en moins contraignantes. Il y a un assouplissement du
montant du dépôt minimal initial et une diminution du taux
débiteur appliqué à la clientèle des banques. Les
barrières financières sont donc en réduction. Mais
l'encadrement de coût ne permet
pas aux banques de répercuter les économies
d'échelle réalisées sur le marché. La
réduction observée est plus faible qu'elle ne devrait
l'être.
De même, la prépondérance de banques de
petites tailles (58,33% du nombre total de banques au Bénin) ne permet
pas la proposition de meilleur prix aux clients. Ce type de banque n'arrive pas
à réaliser des économies d'échelle du fait du
faible volume traité.
En résumé, il existe des caractéristiques du
secteur bancaire qui ne contribuent pas à la massification de la
bancarisation au Bénin.
C. Le secteur de la microfinance.
Les institutions de microfinance se présentent comme
des entités intermédiaires entre le secteur bancaire et le
secteur de la finance informelle. Elles se caractérisent par leur
proximité et sont créées plus facilement que les banques.
Ainsi, les IMF sont très accessibles et dispose d'un taux plus
élevé de couverture. Les barrières physiques,
d'éligibilité et de l'information sont donc moindres avec les
IMF.
Malgré leur persistance, les problèmes
d'asymétrie d'information, de sélection adverse et d'impact de
l'analphabétisation entre les populations et les IMF sont
réduits.
Bien que proposant des taux plus élevés, les IMF
offrent des services de proximité adaptés au cadre
socio-économique des pays de l'UEMOA. Les conditions d'accès
à ce secteur présentent alors moins de barrières que
celles bancaires. Il est plus favorable à la démocratisation des
services financiers non bancaires.
II. LES FRONTIERES DES POSSIBILITES D'ACCES AU COMPTE
BANCAIRE
S'inspirant des courbes de Beck et De la Torre, nous nous
proposons d'élaborer les frontières des possibilités
d'accès au compte bancaire au Bénin. Nous déterminons
seulement l'évolution des frontières (extrêmes) minimale et
optimale pour la période allant de 1999 à 2006. Le raisonnement
explicité pour l'année 2006 est identique pour les autres
années.
61
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
A. Frontière minimale
Nous considérons la frontière minimale
d'accès au compte bancaire comme étant le nombre de personnes
physiques `'bancarisées» c'est-à-dire entretenant
déjà des relations de compte(s) avec une banque. En 2006, le taux
moyen de bancarisation est évalué à 4,58%. Avec une
population active de 5.334.000 habitants, la frontière minimale (Fm) est
de 244.559.
B. Frontière optimale
En dépit des difficultés liées à
l'environnement global, il existe un nombre important de personnes physiques
capables d'accéder aux services bancaires mais qui n'y ont pas
accès pour diverses raisons. Cette part de la population constitue donc
un potentiel latent de consommation des services bancaires. Nous
déterminons ce potentiel en nous fondant sur les données
relatives aux IMF et formulons des hypothèses.
H4 : Tout bénéficiaire de microcrédit est
bancarisable.
H5 : Aucun bénéficiaire de microcrédit ne
dispose de compte en banque.
Nous déduisons de ces hypothèses que le
potentiel de bancarisation équivaut au taux moyen des
bénéficiaires de microcrédit, 16,4%. Cela correspond
à une population active de 873.005 habitants. Nous définissons la
frontière optimale comme étant la somme de la frontière
minimale et du potentiel latent de bancarisation. La frontière optimale
(Fo) est ainsi 1.117.564 pour l'année 2006 (244.559 + 873.005).
C. Evolution des frontières des possibilités
d'accès
Le tableau N°7 ci-après retrace les frontières
minimales et optimales de 1999 à 2006.
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARI
|
SATION DANS LES PAYS DE L'U.E.M.O.A
|
: CAS DU BENIN
|
|
62
|
|
|
|
|
Tableau N°7 : Evolution des
frontières des possibilités d'accès
Année
|
Frontières . .
Minimales (1)
|
Potentiels de bancarisation (2)
|
Frontières optimales (3)=(1)+(2)
|
1999
|
56191
|
446993
|
503184
|
2000
|
83101
|
494393
|
577494
|
2001
|
110011
|
513281
|
623292
|
2002
|
132251
|
611638
|
743889
|
2003
|
157636
|
690428
|
848064
|
2004
|
177321
|
751287
|
928608
|
2005
|
200556
|
812146
|
1012702
|
2006
|
244559
|
873005
|
1117564
|
Figure N°5 :
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2000
1999
Frontières des possibilités d'accès
au compte bancaire au Bénin
Frontière Minimale Potentiel de
bancarisation
Population
Source : Elaboré sur la base du tableau
précédent.
La figure N°5 mon
tre que le potentiel de bancarisation est en
perpétuelle
croissance au Bénin.
Toutefois, il est nécessaire de souligner le
caractère relativement imprécis de ce potentiel.
En effet, l'hypothèse N°4 établit que tout
bénéficiaire de microcrédit est bancaris
able. Cette hypothèse n'est pas toujours
vérifiée car les conditions de banque ne sont
pas les mêmes que celles des IMF. Les résultats trouvés
devront donc être corrigés.
En outre, l'hypothèse N°5 présume
l'existence d'un cloisonnement entre la clientèle d
es banques et les bénéficiaires de
microcrédit. Or, il existe des personnes qui disposent
de compte(s) bancaire(s) et qui bénéficient, dans le même
temps, des
63
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
microcrédits. Cette double comptabilisation devra
être corrigée dans les résultats trouvés.
En plus, notre prévision ne tient pas compte de la part
de la population qui ne bénéficie pas de microcrédit(s)
mais dispose d'un potentiel latent à consommer les services
bancaires.
Malgré les imperfections, les frontières ainsi
déterminées permettent d'apprécier les possibilités
importantes qui existent pour la démocratisation des services bancaires
au Bénin.
Au total, l'analyse multidimensionnelle nous a permis
d'identifier de façon argumentée les facteurs explicatifs de la
faible bancarisation dans l'U.E.M.O.A et en particulier au Bénin. Mais,
en vue de confirmer les relations causales qui existent entre la bancarisation
et ces facteurs, nous sommes amenés à utiliser des outils
statistiques d'analyse et d'estimation. C'est l'objet de la section 2 du
présent chapitre.
SECTION 2 : ETUDE ECONOMETRIQUE DE LA
FAIBLE BANCARISATION
La présente section est destinée à
identifier, grâce à l'utilisation d'outils quantitatifs, les
principaux facteurs susceptibles d'influencer la bancarisation au Bénin.
Elle est structurée en deux paragraphes. Le premier est consacré
à la spécification du modèle économétrique
et au choix des variables. Le deuxième comporte la validation du
modèle et l'interprétation des résultats.
Paragraphe 1 : Spécification du modèle.
La modélisation consiste à choisir un
modèle adapté aux informations à traiter sur la base d'un
ou de plusieurs modèles théoriques et des variables explicatives
retenues.
I. MODELE THEORIQUE
A. Particularités du modèle
théorique
Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006) ont étudié
la relation entre les barrières à l'accès aux services
bancaires et les caractéristiques des banques dans différents
pays du monde. Ils ont pour cela constitué un échantillon de 193
banques réparties dans 58 pays du monde entier. Le modèle de
régression suivant a été spécifié :
Fi,k = a + Bi*f + Ck*y + Ei,k où
· Fi,k est la variable endogène qui
mesure les difficultés d'accès aux services de la banque i du
pays k;
· Bi est un vecteur de variables
explicatives de la banque i ;
· Ck est un vecteur de variables
caractéristique du pays k ;
· Ei,k représente le résidu
d'explication pour la banque i du pays k ;
· f est le coefficient permettant de
mesurer la contribution des caractéristiques bancaires ;
· y est le coefficient permettant de
mesurer la contribution du facteur pays ;
· a est la constance homogène du
modèle.
65
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
L'objectif de cette étude était de
déterminer les principaux facteurs qui contribuent à
l'édification d'obstacles à l'accès aux services
financiers. En utilisant des techniques variées d'estimation, les
auteurs ont pu tester ce modèle et en ont déduit que :
- la taille des banques est la caractéristique principale
dans la création des barrières.
Les banques de taille modeste confrontées à des
coûts élevés de gestion de la clientèle offrent des
services assez chers. Par contre les grandes banques, bénéficiant
des économies d'échelle baissent leurs tarifs et rendent les
services plus abordables ; - les pays ayant des infrastructures de base
(transport, communication, énergie, ...), un cadre juridique et
contractuel assaini, un secteur bancaire concurrentiel et transparent et une
dominance de banques étatiques présentent moins d'obstacles
à l'accès aux services bancaires et financiers.
B. Différence entre notre approche et le
modèle théorique
Bien que s'inscrivant dans la dynamique de massification et de
démocratisation des services bancaires et financiers, notre étude
diffère de celle précédemment décrite en deux
points essentiels.
La première différence est relative à
l'objectif principal de l'étude. Notre objectif est de déterminer
les facteurs explicatifs de la faible bancarisation.
La deuxième différence concerne la
qualité et l'exhaustivité des données disponibles pour la
constitution de l'échantillon. Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006) ont
disposé de 193 observations. Notre étude est basée sur 32
observations (Annexe 12). Cela a un impact direct sur le choix du
modèle.
II. METHODOLOGIE D'ESTIMATION ET DESCRIPTION DES DONNEES
RETENUES
A. Méthodologie d'estimation
Pour l'élaboration du modèle, nous avons choisi
un certain nombre de variables (voir annexe 10) dont les sources sont
exposées dans notre méthodologie de recherche (voir P : 45).
Nous avons procéder par élimination progressive
des variables en utilisant la méthode de calcul de corrélation
à l'aide du logiciel STATA 8.0. Puis, cinq variables
ont été retenues pour expliquer la variable taux
de bancarisation. Mais le manque de données sur une longue
période nous a amené à rendre trimestrielles les variables
retenues pour avoir une série plus longue.
En effet, des méthodes statistiques (Annexe 11) ont
été mises à contribution pour passer de données
annuelles à des données trimestrielles sur une période de
8 ans (1999 à 2006) : cela fait un total de 32 observations. Ce sont ces
données trimestrielles qui ont servi de base à
l'élaboration du modèle.
B. Description des données retenues
L'étude économétrique est fondée
sur des données trimestrielles des variables. Nous résumons dans
le tableau N°8 ci-après les informations relatives aux
données utilisées.
Tableau N°8 : Description des variables
retenues
Type de variable
|
Variables
|
Libellé
|
Formule
|
Sources
|
Variable à expliquer
|
T_banc
|
Taux de bancarisation
|
Nombre de Comptes de particuliers
hors étrangers/Taille de la population active
|
Rapports annuels de la
Commission Bancaire pour le nombre de comptes et W.D.I pour la
taille de la population active
|
V A
R I
A
B
L E
S
E X P L I
C A
T I V E S
|
Variable d'Etat
|
Pib_hbt
|
Produit Intérieur Brut par habitant
|
Non-calculé
|
Rapports annuels de la
B.C.E.A.O. et I.N.S.A.E.
|
Variables bancaires
|
B_petit
|
Proportion de
banques de petites tailles dans le système
|
Nombre de banque de capital <50 milliards/ Nombre
total de banques
|
Rapport annuels de la
Commission Bancaire U.E.M.O.A
|
T_crd_clt
|
Taux de crédit à la clientèle
des banques
|
Non-calculé
|
Rapport annuel de la
commission bancaire
|
Variables des IMF
|
P_demo_imf
|
Pénétration démographique des
I.M.F.
|
100.000xNombre de points de services des IMF/Taille de
la Population
|
Monographie des Systèmes Financiers
Décentralisés (S.F.D) pour les points de service, Rapports
annuels B.C.E.A.O et I.N.S.A.E pour la taille de la population
|
Prog_clts_i mf
|
Taux de progression des Bénéficiaires
de microcrédit
|
(Nombre de Bénéficiaire en année n -
Nombre de Bénéficiaire en année (n-1))/ Nombre
de Bénéficiaire en année (n-1)
|
Monographies des S.F.D
(B.C.E.A.O).
|
Source : Elaboré par nous-mêmes.
67
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
III. ESTIMATION
A. Modèle empirique
S'inspirant du modèle théorique et tenant compte
des particularités de notre étude, nous choisissons un
modèle linéaire simple formulé comme suit :
T_banct = a0 + a1X1t + a2X2t + . . . . +Y
ak--kt où :
T_banct : le taux de bancarisation du
Bénin au temps t ;
X1t, X2t, . . ., Xkt : les variables
explicatives au temps t ;
a1, a2, . . ., ak : les coefficients
associés aux variables explicatives respectives X1t, X2t, . . ., Xkt
;
a0 : la constante du modèle.
B. Signes attendus des variables retenues
Tableau N°9 : Signes attendus des variables.
Type de variable
|
Variables
|
Signe attendu
|
Explication
|
Variable à explique r
|
T_banc
|
|
|
|
Pib_hbt
|
+
|
Plus il y a de création de richesse, plus il y a de
création de compte(s) bancaire(s) entraînant ainsi une
augmentation du taux de bancarisation.
|
B_petit
|
-
|
Du fait du manque d'économie d'échelle, les
coûts d'ouverture et de fermeture des comptes sont élevés
et découragent la création de compte. Ce qui entraîne une
diminution du taux de bancarisation.
|
T_crd_clt
|
-
|
Plus le taux de crédit à la clientèle des
banques est élevé, moins on est encouragé à ouvrir
de compte(s) en banque, il y a donc réduction du taux de
bancarisation.
|
P_demo_imf
|
+
|
Plus les IMF installent leurs guichets, plus les populations
s'accoutument aux services financiers et désireront
ouvrir de compte(s) bancaire(s) lorsque les IMF ne seront plus en mesure de
satisfaire leurs besoins en ces services. Il s'en suit un accroissement du taux
de bancarisation.
|
Prog_clts_i mf
|
+
|
Au fur et à mesure que s'accroit le nombre de
bénéficiaires de microcrédit, le potentiel latent de
bancarisation augmente et, à chaque fois, le besoin d'utiliser des
services bancaires est exprimé. Ce qui entraîne un accroissement
du taux de bancarisation.
|
Source : Elaboré par nous-mêmes.
Il ressort de l'Analyse multidimensionnelle que chacune des
variables explicatives ont un impact soit positif ou négatif sur le taux
de bancarisation. Cet
68
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
impact se traduit en terme de signe du coefficient associé
à chacune de ces variables. Nous récapitulons les signes attendus
dans le tableau N°9 ci-dessus.
C. Résultats de l'estimation
L'estimation du modèle de l'étude à l'aide
du logiciel Eviews a donné les résultats suivants :
Variable dépendante : t_banc
Méthode : Moindres carrés ordinaires Echantillon :
1999T1 2006T4
Observations incluses : 32
Variable
|
Coefficient
|
Erreurs t-Statistique
|
Prob.
|
c
|
-12.80525
|
0.416992 -30.70858
|
0.0000*
|
b_petit
|
0.009247
|
0.001720 5.376785
|
0.0000*
|
p_demo_imf
|
0.085718
|
0.029366 2.918962
|
0.0072*
|
pib_hbt
|
0.206822
|
0.005750 35.96617
|
0.0000*
|
prog_clts_imf
|
0.046868
|
0.006215 7.540587
|
0.0000*
|
t_crd_clt
|
-0.038438
|
0.027302 -1.407892
|
0.1710
|
R carré
|
0.997643
|
Moyenne t_banc
|
2.591997
|
R carré ajusté
|
0.997190
|
Ecart type t_banc
|
1.072034
|
Som. err. de la régression
|
0.056831
|
critère d'info. d'Akaike
|
-2.730093
|
Som. du carré des résidus
|
0.083975
|
critère de Schwarz
|
-2.455267
|
Vraissemblance
|
49.68148
|
Statistique de Ficher
|
2200.931
|
Stat. de Durbin-Watson
|
1.156630
|
Prob. de la Stat. de Ficher
|
0.000000
|
Source : Estimation sur la base des données
utilisées dans le logiciel Eviews. *
: La variable correspondante est significative au seuil de
1%.
L'équation du modèle s'écrit donc :
T_banc = -12.80 + 0.0092*B_petit + 0.0857*P_demo_imf +
0.2068*Pib_hbt + 0.0468*Prog_clts_imf - 0.0384*T_crd_clt
Paragraphe 2 : Validation du modèle et
interprétations
I. VALIDATION DU MODELE
La validation d'un modèle fait suite à son
estimation. Elle comporte trois étapes (validation économique,
validation statistique et validation économétrique) que nous
exposerons après avoir présenté les tests d'estimation.
A. Tests d'estimation
Avant d'exploiter les variables retenues, nous avons
procédé à des tests de stationnarité dont le
détail et les résultats sont présentés en annexe 9
point 2. Mais nous retenons essentiellement de ces tests que les six variables
(y compris la variable expliquée) sont stationnaires aux degrés
de différentiel 0, 1, 2 respectivement pour deux variables à
chaque degré.
B. Validation économique
En observant les résultats de l'estimation ci-dessus
on remarque que sur les cinq (05) variables explicatives, quatre (04) (PIB par
habitant, Taux de crédit à la clientèle des banques,
Pénétration démographique des IMF, Taux de progression des
bénéficiaires de microcrédit) respectent les signes
prévus, confirmant ainsi la théorie économique. Le signe,
contraire aux attentes, observé pour la variable Proportion de
banques de petites tailles dans le système peut être dû
à l'absence de profondeur temporelle dans notre échantillon.
Par ailleurs, on remarque que les variables retenues expliquent
à hauteur de 99,76% (R-carré) le taux de bancarisation.
C. Validation statistique
1. Test de significativité globale du
modèle
Le modèle est globalement significatif au seuil de 5% car
la probabilité associée à la statistique de Fisher est
inférieure à 5% (Prob(F-statistic) = 0.000000).
2. Test de significativité des coefficients des
variables
Tous les coefficients des variables sont significatifs au seuil
de 5% à l'exception
70
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
du coefficient de la variable taux de crédit à
la clientèle qui n'est significatif qu'au seuil de 20%.
D. Validation économétrique
1. Test de normalité des erreurs
Les erreurs du modèle suivent une loi normale au seuil de
5% car la statistique de Jarque Bera est inférieure
à 5,99%. (Voir annexe 9 point 3).
2. Test d'autocorrération des erreurs
Les erreurs du modèle ne sont pas
autocorrélées au seuil de 5% (prob > 5%). (Voir annexe 9 point
4).
3. Test d'homocédasticité des erreurs
Les erreurs du présent modèle sont
homocédastiques au seuil de 5% car la probabilité associée
à la statistique de White est supérieure à 5%. (Voir
annexe 9 point 5).
4. Tests de stabilité du modèle
a. Test de stabilité ponctuelle de CUSUM
carré
Le modèle est ponctuellement stable sur la période
d'étude. (Voir graphique en Annexe 9 point 6).
b. Test de stabilité structurelle de
CUSUM
L'observation du graphique en annexe 9 point 7 montre que le
modèle présente une instabilité structurelle au cours des
périodes allant du premier trimestre 2003 au quatrième trimestre
de 2005 et du deuxième au quatrième trimestre 2006. Cette
instabilité est peut être due à la réforme des
systèmes de paiement dont les textes ont commencé par entrer en
vigueur en 2002 et la mise en place a commencé en 2004.
II. INTERPRETATIONS DES RESULTATS DU MODELE
Avec un `'R-carré» de 99,76%, nous pouvons affirmer
que les variables retenues expliquent de façon très significative
le taux de bancarisation. Par ailleurs,
tous coefficients des variables sont significatifs au seuil de
5% à l'exception du taux de crédit à la clientèle
qui l'est au seuil de 20%. Mais, quatre (04) facteurs des cinq (05) facteurs
retenus répondent parfaitement aux signes attendus. Il s'agit :
- du PIB par habitant :
l'amélioration du PIB par habitant contribue de façon
significative à l'augmentation du taux de bancarisation ;
- de la pénétration
démographique des IMF : l'augmentation du nombre
d'IMF contribue de façon significative à l'accroissement du
taux de bancarisation ;
- de la progression des
bénéficiaires de microcrédit :
l'accroissement soutenu du nombre de bénéficiaires de
microcrédit contribue de façon significative à
l'augmentation du taux de bancarisation ;
- du taux de crédit à la
clientèle des banques : la hausse du taux moyen de
crédit à la clientèle des banques entraîne une
réduction significative du taux de bancarisation.
72
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
Chapitre 2:
ETABLISSEMENT DU DIAGNOSTIC DES PROBLEMES SPECIFIQUES
LIES A LA FAIBLE BANCARISATION ET APPROCHES DE SOLUTIONS
Ce chapitre est consacré premièrement
à l'établissement du diagnostic des problèmes
spécifiques liés à la faible bancarisation et
deuxièmement à la proposition de solutions visant
l'amélioration de la bancarisation.
SECTION1 : ETABLISSEMENT DU DIAGNOSTIC DES PROBLEMES
SPECIFIQUES LIES A LA FAIBLE BANCARISATION. Paragraphe1 :
Synthèse des éléments de l'analyse multidimensionnelle
et de l'étude économétrique
L'analyse multidimensionnelle et l'étude
économétrique ont permis de mettre en exergue les facteurs
susceptibles d'expliquer ou d'influencer l'accès aux services bancaires
et financiers de façon générale. Ces facteurs sont, en
effet, des traits caractéristiques de l'environnement global, du secteur
bancaire et financier et des institutions de Microfinance.
Afin de vérifier nos hypothèses de recherche, nous
choisissons d'associer à chaque problème spécifique le (ou
les) facteur(s) qui y est (sont) directement lié(s).
I. PROBLEME SPECIFIQUE N°1 :
Le problème spécifique N°1 concernant le
nombre restreint de détenteurs de compte(s) bancaire(s) constitue l'une
des préoccupations majeures en matière de bancarisation. C'est
surtout à ce problème que s'est consacré l'étude
économétrique qui en révèle les facteurs
d'influence que sont :
- le revenu (PIB par habitant) ;
- le taux de crédit à la clientèle des
banques ;
- la couverture démographique des IMF ;
- l'accroissement soutenu des clients des IMF.
Ces facteurs sont confirmés par l'étude
économétrique car l'analyse multidimensionnelle nous a permis de
les identifier, en plus d'autres facteurs que nous citons :
- la prédominance du secteur informel ;
- l'inefficacité de la justice ;
- le faible taux d'alphabétisation ;
- les conséquences psychologiques de la crise bancaire
des années 1980 ;
- les difficultés d'application du cadre juridique des
systèmes de paiement.
74
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
II. PROBLEME SPECIFIQUE N°2 :
Le refus d'utiliser des instruments de paiement scripturaux
n'a pas pu être intégré à l'étude
économétrique mais l'analyse multidimensionnelle a permis de
dégager des caractéristiques de l'environnement global et du
secteur bancaire qui l'expliquent. Il s'agit de :
- le faible niveau du revenu ;
- la prédominance du secteur informel ;
- le faible niveau d'alphabétisation ;
- les conséquences psychologiques des faillites bancaires
des années 1980 ;
- le manque de réalisation d'économies
d'échelle par les banques ;
- les résistances à l'application des textes
régissant les moyens et systèmes de paiement.
III. PROBLEME SPECIFIQUE N°3 :
La densité du réseau bancaire est
influencée par des facteurs identifiés dans l'analyse
multidimensionnelle. Il s'agit de :
- la prédominance du secteur informel ;
- la précarité des infrastructures de bases
nécessaires au fonctionnement des guichets de banque ;
- la forte concentration à Cotonou de SICA ;
- le fort taux de couverture et la proximité des IMF.
Une fois que nous avons associé à chaque
problème spécifique les facteurs déterminants, nous
pouvons à présent procéder à la validation des
hypothèses.
Paragraphe2 : Etablissement du diagnostic des
problèmes spécifiques et validations des hypothèses
associées.
I. DIAGNOSTIC DU PROBLEME SPECIFIQUE N°1 ET
VALIDATION DE L'HYPOTHESE ASSOCIEE
L'analyse multidimensionnelle et l'étude
économétrique révèlent que l'ouverture de compte(s)
bancaire(s) est influencée par plusieurs facteurs,
caractéristiques de l'environnement économique, du cadre
juridique, du niveau des
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CASDUBENIN
|
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75
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|
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infrastructures de base, de l'alphabétisation, du secteur
bancaire et du secteur de la Microfinance.
En effet, quand le niveau du revenu est faible, les
coûts des opérations financières exprimés en terme
de revenu sont élevés. Lorsqu'un salaire de faible montant est
viré par la banque, il devient davantage faible après
prélèvement des commissions et autres frais dus par le
salarié ayant domicilié son compte à la banque. Le faible
niveau du revenu fait également que les agents économiques ne
disposent pas d'une épargne substantielle qu'ils chercheront à
placer à la banque. Mais les banques ne mènent pas que
l'activité de collecte des dépôts. Une autre
activité importante de l'institution bancaire est l'octroi de
crédit. Quant à ce volet de l'activité bancaire, nous
avons trouvé à travers l'étude économétrique
que la hausse du taux de crédit à la clientèle
entraîne une baisse du nombre de détenteurs de compte(s)
bancaire(s).
En outre, les entreprises du secteur informel ne tiennent pas
de comptabilité et ne se font pas enregistrer au Registre de Commerce et
de Crédit Mobilier. Elles n'arrivent donc pas à
bénéficier des offres bancaires car elles ne remplissent pas les
conditions élémentaires pour y accéder. De plus, les
entreprises qui désirent se formaliser sont confrontées à
des difficultés liées à la lourdeur administrative et
à l'inefficacité de la justice.
Par ailleurs, il est difficile pour des personnes
illettrées d'entamer et surtout d'entretenir des relations avec une
banque.
Les conséquences psychologiques de la crise bancaire
des années 1980 et les difficultés d'application des textes du
cadre règlementaire des nouveaux moyens et systèmes de paiement
ne sont pas aussi favorables à l'ouverture de compte(s) bancaire(s).
Toutefois, d'après les résultats de l'étude
économétrique la couverture démographique des IMF et la
croissance soutenue des clients des IMF ont un effet positif sur le nombre de
détenteurs de compte(s) bancaire(s).
De façon récapitulative, le nombre restreint de
détenteurs de compte(s) bancaire(s) n'est pas seulement dû aux
conditions de banque, il existe d'autres facteurs déterminant
l'ouverture et la détention de compte(s) bancaire(s).
76
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
Il résulte de cela que l'hypothèse
N°1 n'est que partiellement
vérifiée.
II. DIAGNOSTIC DU PROBLEME SPECIFIQUE N°2 ET
VALIDATION DE
L'HYPOTHESE ASSOCIEE
L'analyse multidimensionnelle montre que le refus d'utiliser
des instruments de paiement scripturaux est dû à certaines
caractéristiques de l'environnement global et du secteur bancaire que
nous rappelons succinctement pour valider notre hypothèse N°2.
Lorsque des personnes titulaires de compte(s) en banque ont un
salaire peu élevé, il leur est difficile d'utiliser des produits
bancaires en l'occurrence des instruments de paiement scripturaux. En effet,
bien que l'utilisation du chèque soit quasiment gratuite, la
délivrance du chéquier a un coût que le banquier facture
à son client tout en prélevant sa marge. Il faut ajouter à
cela le manque d'économie d'échelle qui empêche les banques
de diminuer considérablement le coût de ces opérations.
En outre, la prédominance du secteur informel fait que
la plupart des personnes (physiques ou morales) préfèrent garder
l'anonymat lors des règlements pour ne pas tomber sous le coup des
juridictions. Elles refusent l'utilisation des instruments scripturaux de
paiement qui permettent, au fait, d'établir la traçabilité
de tout règlement effectué.
L'alphabétisation est également un facteur
explicatif de l'utilisation des instruments scripturaux de paiement. Il faut
évidemment savoir lire et écrire avant de remplir une formule de
chèque.
Par ailleurs, la recrudescence des incidents de paiement et
les conséquences psychologiques des faillites bancaires des
années 1980 constituent des freins à l'utilisation des
instruments scripturaux de paiement.
En outre, les résistances à l'application des
textes régissant les moyens et systèmes de paiement ne facilitent
pas l'utilisation des moyens scripturaux de paiement. Il en est de même
pour la forte concentration à Cotonou de SICA qui ne favorise pas
l'amélioration des délais d'encaissement des chèques et
effets de
commerce (lettres de change et billets à ordre) dont le
compte du bénéficiaire et du tireur ou l'un d'entre eux est
domicilié dans d'autres villes.
De ce qui précède, certes
l'alphabétisation détermine l'utilisation des instruments de
paiements scripturaux mais d'autres facteurs non moins pertinents expliquent
l'utilisation des instruments de paiement scripturaux.
Il s'en suit que l'hypothèse N°2
n'est que partiellement
vérifiée.
III. DIAGNOSTIC DU PROBLEME SPECIFIQUE N°3 ET
VALIDATION DE
L'HYPOTHESE ASSOCIEE
Bien qu'il existe une demande latente de services bancaires en
milieux ruraux, les banques implantent leurs points de services seulement dans
les grandes villes en raison de la nécessité d'un minimum
d'infrastructures primordiales au fonctionnement desdits points de services.
De plus, la forte concentration à Cotonou de SICA n'est
pas de nature à favoriser la prolifération des guichets de banque
parce qu'elle engendre des coûts supplémentaires aux banques
disposant d'agences dans d'autres villes.
Toutefois, la forte couverture des IMF est favorable à
la résolution du problème en étude parce que
l'étude économétrique révèle un lien de
causalité positif entre la pénétration
démographique des IMF et le taux de bancarisation.
En résumé, la densité du réseau
bancaire ne s'explique pas seulement par la précarité des
infrastructures causée par le faible niveau de développement, il
existe d'autres facteurs explicatifs cités ci-dessus.
Il en résulte que nous n'acceptons que
partiellement l'hypothèse N°3.
Une fois le diagnostic établi, nous aborderons en seconde
section du présent chapitre les approches de solutions et les conditions
de leur mise en oeuvre.
78
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
SECTION 2 : APPROCHES DE SOLUTIONS ET CONDITIONS DE MISE
EN OEUVRE.
Paragraphe1 : Les approches de solutions.
Il s'agit de proposer des mesures d'éradication des
causes qui se trouvent à l'origine des problèmes
identifiés et des conditions d'amélioration des facteurs
favorables à la bancarisation.
I. APPROCHES DE SOLUTIONS LIEES AU PROBLEME DU NOMBRE
RESTREINT
DE DETENTEURS DE COMPTES BANCAIRES
A. Résorption du secteur informel
La prédominance du secteur informel est due aux
difficultés liées à la formalisation, à la
dislocation des idées d'entreprise et au montant élevé des
tarifs fiscaux. Nous suggérons : la création d'unités de
promotion de la formalisation des petites et moyennes entreprises,
l'allègement des procédures de formalisation des petites et
moyennes entreprises, un assouplissement des tarifs fiscaux. Il serait
indiqué d'accompagner ces mesures de sensibilisation afin de montrer
l'intérêt de l'acte d'authentification des entreprises.
1. Création d'unités de promotion et de
formalisation des petites et moyennes
entreprises
Dans l'économie béninoise, on rencontre beaucoup
d'entreprises de petites tailles et qui exercent les mêmes
activités. Les chefs de ces entreprises ne cherchent pas à les
déclarer, craignant les tarifs fiscaux élevés. C'est pour
cela que nous suggérons la création d'unités de promotion
des petites et moyennes entreprises. Ces entités doivent favoriser et
faciliter la convergence d'idées de projet et l'aide à la
concrétisation des idées de projet. Il s'agira d'une part, de
regrouper les potentiels chefs d'entreprises désireux de s'associer et,
d'autre part, d'aider les potentiels chefs d'entreprise pour la mise en place
des projets jusqu'à leur formalisation. La mise en
place passe par l'élaboration proprement dite du projet et
d'un éventuel plan de financement bancable.
Le bon fonctionnement de ces unités doit être
fondé sur l'intégrité morale, sur l'expertise, sur leur
proximité et l'adaptation aux réalités du milieu.
2. L 'allègement des procédures de
formalisation des petites et moyennes
entreprises
Au Bénin, les procédures de formalisation des
entreprises sont difficiles et prennent beaucoup de temps parce que le
processus n'est pas informatisé. En dehors des travaux du
MCA(23), il faut que l'Etat prenne ses responsabilités en
informatisant les procédures de formalisation des entreprises au niveau
de chaque institution intervenant dans ce processus et en créant un
serveur central pour synchroniser les fichiers des institutions intervenant
dans la formalisation des entreprises. Une autre possibilité serait de
créer un guichet unique de formalisation des entreprises. Ce guichet
devra être en amont et en aval de l'acte de formalisation des petites et
moyennes entreprises.
3. L'assouplissement des tarifs fiscaux
L'Etat béninois ne dispose pas d'une fiscalité
de développement qui faciliterait la création et le
développement de petites et moyennes entreprises. En effet, le taux
d'imposition du Bénéfice Industriel et Commercial est de 38% pour
les sociétés alors que ce même taux s'établit
à 33,33% en France. L'impôt BIC est élevé au
Bénin en considérant son niveau de développement.
L'Etat doit revoir à la baisse les tarifs fiscaux
appliqués aux petites et moyennes entreprises.
4. Mesures de sensibilisation sur l'intérêt
de l'acte d'authentification
d'entreprises
Si les personnes se rendent compte de l'intérêt de
l'acte d'authentification des
(23) : Millenion Challenge Account : Programme américain
d'aide financière au pays pauvres dans les domaines économique et
sociale.
80
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
entreprises, nous pensons que ces personnes prendront
conscience et formaliseront leur entreprise. En effet, seules les entreprises
régulièrement crées bénéficient des
subventions et surtout des services bancaires comme le crédit, le
conseil en investissement, etc.
Une fois toutes ces mesures prises, on assistera à une
formalisation progressive des entreprises qui pourront désormais
accéder à l'ouverture de compte(s) bancaire(s) afin de
bénéficier des autres services de ces institutions.
B. L'amélioration du niveau de revenu
L'étude économétrique
révèle que le revenu est un facteur déterminant de la
bancarisation. Il est donc important, dans la réalisation de la
croissance économique, de veiller à une répartition
équitable de la richesse créée. Un revenu pour tous
à la hauteur de l'effort fourni est un minimum en la matière. Il
serait néanmoins intéressant, dès que les moyens
financiers des Etats le permettront, de penser à une politique de
redistribution horizontale d'un revenu minimal (viré dans un compte)
à toute personne active. Cela permettra de soutenir la demande globale y
compris la demande de création de compte(s) bancaire(s).
C. Amélioration du fonctionnement de l'appareil
judiciaire
Le problème de l'inefficacité de la justice
comprend l'ancienneté des textes législatifs, la faible
couverture des services juridiques et la corruption. Nous suggérons donc
une relecture de tous les textes législatifs datant de l'époque
coloniale en vue de leur mise à jour. Ensuite, il faudrait
décentraliser les services judiciaires et former des agents juridiques
intègres immédiatement exploitables. Nous pensons que la
proximité des services judiciaires facilitera l'établissement des
documents d'identification des personnes physiques et morales, condition
primordiale à l'accès au compte bancaire.
D.
Disparition progressive des conséquences
psychologiques de la crise bancaire des années 1980
Nous estimons que ce n'est qu'avec l'effet du temps que les
conséquences psychologiques de la crise bancaire des années 1980
disparaitront. Toutefois, nous proposons qu'il soit créé des
fonds de garantie des dépôts bancaires (pour juguler les
conséquences d'une éventuelle crise) dès qu'un climat
d'incertitude naîtra sur le secteur bancaire et financier dans les
années futures. Mais pour l'instant, nous suggérons une
adaptation de la réglementation bancaire pour qu'elle soit en phase avec
les réalités du marché. Certes, la priorité doit
être accordée à la protection de l'épargne, à
la surveillance des risques et au respect des normes internationales. Mais il
serait indiqué d'assouplir quelque peu les contraintes de la
réglementation pour permettre aux banques de mieux satisfaire les
besoins de la population.
E. Application effective des textes du cadre
règlementaire des nouveaux moyens et systèmes de
paiement
Les dispositions comme celles portant sur le droit au
compte(24) sont, en effet peu connues du grand public. Il urge donc
de faire des sensibilisations sur ces dispositions type pour les rendre plus
applicables. Par ailleurs, lorsque toutes les composantes de la réforme
des systèmes de paiement seront complètement mise en place, la
BCEAO pourra prendre des mesures de suivi rigoureux des textes qui les
régissent. Ensuite, une relecture de ces textes sera effectuée
pour s'assurer de leur adaptabilité.
Cependant, voyant déjà les difficultés
d'application des dispositions relatives au droit au compte, nous
suggérons l'instauration d'un « médiateur de bancarisation
» qui se substituera à la BCEAO pour régler les
problèmes liés aux difficultés d'accès au compte
bancaire. Il servira d'interface entre les populations et la Banque Centrale
à qui il reviendra toujours le pouvoir discrétionnaire sur les
banques primaires. Il ne s'agira plus forcément de `'collecter»
trois certificats de refus d'ouverture de compte avant d'entamer des
procédures. Il suffira de se présenter au `'service de la
médiation
(24) : Article N°8 du Règlement
N°15/2002/CM/UEMOA commenté à la page 56 du présent
document.
82
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
bancaire» pour qu'on étudie les conditions
d'accès au compte lorsqu'il y a opposition constatée de deux
banquiers à l'ouverture de compte.
F. La promotion de partenariat entre les IMF et les
banques
Les IMF se présentent comme des institutions
intermédiaires entre le secteur bancaire et le secteur informel. Elles
sont plus facilement accessibles que les banques parce qu'elles proposent des
conditions moins contraignantes et ont un taux de couverture plus
élevé. Or, les banques sont plus liquides et disposent de
potentiels de financement. Il y va donc de l'intérêt des deux
institutions d'établir des liens de partenariat. En effet, il ressort
d'un colloque sur la question tenu à Dakar les 02, 03 et 04 Mai
2007(25) que la démocratisation des services financiers
gagnerait beaucoup de ce type de partenariat. De plus, les résultats de
notre étude économétrique montre qu'il existe un lien de
causalité positif entre les facteurs (que sont la
pénétration démographique des IMF et la progression
soutenue des clients des IMF) et le taux de bancarisation.
G. Suivi des taux de crédit à la
clientèle
Notre étude économétrique
révèle que le taux de bancarisation est une fonction
décroissante du taux moyen de crédit à la
clientèle. Il est donc impératif de maintenir les taux de
crédit à la clientèle à un niveau pouvant permettre
à la fois aux établissements de crédit de réaliser
leur marge et à la bancarisation de s'améliorer.
II. APPROCHES DE SOLUTIONS LIEES AU PROBLEME DU REFUS
D'UTILISATION
DES INSTRUMENTS DE PAIEMENT SCRIPTURAUX
A. Mesures d'ordre général
Ces mesures visent la généralisation de
l'utilisation des instruments de paiement scripturaux.
Etant donné que l'un des obstacles à cette
utilisation est le faible taux d'alphabétisation, nous suggérons
l'instauration de cartes bancaires avec reconnaissance d'empreinte(s)
digitale(s) utilisable(s) par toutes les couches de la
(25) : Colloque organisé par le gouvernement du
Sénégal dont le thème est : « bancarisation de masse
- renforcement des banques et institution de micro finance pour une meilleure
qualité et un plus large accès aux services financiers »
population. Cette nouvelle approche de carte bancaire devra
être accompagnée de l'allègement du coût
d'utilisation et de l'exemption de tarifs fiscaux.
Pour inciter le grand public à l'utilisation de la
carte bancaire en général, on pourra organiser des tombolas dont
les gains seront constitués entre autres de porte monnaie
électronique.
Par ailleurs, il peut être instauré dans les
partenariats banques-IMF la délivrance de cartes bancaires aux clients
des IMF. Cela amènera ces clients dont le nombre est plus
élevé que celui des banques à se familiariser avec les
instruments scripturaux de paiement.
En outre pour promouvoir l'utilisation des instruments
scripturaux, des facilités fiscales peuvent être accordées
aux salariés qui ont d'abord accepté le virement de leur salaire
par compte bancaire et surtout à ceux qui utilisent
régulièrement des instruments de paiement scripturaux.
B. L'optimisation du nouveau dispositif de gestion des
incidents de paiement
Prévu pour être opérationnel au cours du
second semestre de l'année 2008, la CIP permettra la résolution
des problèmes liés à la recrudescence des incidents de
paiement. Toutefois, la mise en place de la CIP doit s'accompagner de mesures
correctives des mauvaises habitudes prises en matière d'émission
de chèques et effets. Il s'agit par exemple de rappeler
brièvement sur les nouveaux chéquiers délivrés par
les banques l'essentiel des sanctions encourues en cas d'émission de
chèque(s) sans provision ou avec provision insuffisante. Des mesures
répréhensives doivent être prises en cas d'incidents de
paiement ou de non respect sous toute autre forme de la réglementation
des nouveaux systèmes et moyens de paiement.
C. Mesures d'alphabétisation des
populations
Il est important que les mesures d'alphabétisation des
populations dernièrement entamées par les Etats de l'Union soient
poursuivies et améliorées en vue du renforcement des
capacités desdites populations. Il serait particulièrement
indiqué
84
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
que cette alphabétisation soit faite dans les langues
officielles et comporte si possible des modules de notions
élémentaires de gestion ou de finance (ou tout au moins le
remplissage et la reconnaissance de facture, de reçu, etc.).
D. Mesures relatives au montant minimal du capital social
des banques
Les coûts de certaines transactions financières
sont élevés parce qu'il existe dans le système bancaire
une part importante de banques de petites tailles qui n'arrivent pas à
réaliser des économies d'échelle. Par ailleurs, le ratio
de Cook(26) fait que le montant relativement faible de leur capital
social limite les engagements de ces banques. La BCEAO, en collaboration avec
ses structures compétentes a donc pris des instructions portant
augmentation du montant minimal du capital des banques. A la fin de
l'année 2010, toutes les banques déjà
agréées dans l'Union devront avoir un capital supérieur ou
égal à cinq milliards FCFA. L'objectif est d'atteindre
après une échéance fixée par les autorités
du système un capital minimal de dix milliards de FCFA. Toutefois, toute
nouvelle banque désireuse de s'implanter dans l'un des pays de l'Union
doit avoir un capital minimal de dix milliards.
Au-delà de cette initiative, nous souhaitons la
révision des coûts des opérations et transactions
financières pour faire profiter le grand public des économies
d'échelle qui seront réalisées par les banques dont la
taille aura moyennement augmenté.
III. APPROCHES DE SOLUTIONS LIEES AU PROBLEME SPECIFIQUE DE
LA FAIBLE
DENSITE DU RESEAU BANCAIRE
Sans reprendre des mesures citées dans les points
précédents, nous ferons des propositions visant
l'amélioration du réseau bancaire.
A. Le renforcement des infrastructures de base
La création d'une agence bancaire nécessite un
minimum d'infrastructures comme l'électricité, le
téléphone et des routes facilitant l'accessibilité de la
localité concernée. Ces pré-requis font malheureusement
défaut dans les zones rurales et dans certaines villes du Bénin.
Il appartient à l'Etat de veiller à une réalisation
progressive
(26) : Ce ratio répond à une norme internationale
en matière d'engagement des établissements de crédit selon
laquelle les engagements d'un établissement de crédit ne doivent
pas dépassé huit (08) fois les capitaux propres.
de ces infrastructures afin de permettre aux banques de se
rapprocher davantage des populations.
Mais en attendant, il serait indiqué de trouver des
solutions palliatives comme les banques ambulantes(27). Les
populations en zones rurales pourraient être visitées de
façon périodique non seulement pour la collecte des
dépôts mais aussi pour un service bancaire minimum incluant, si
possible les moyens scripturaux de paiement.
B. Déconcentration de la
télécompensation
Depuis la mise en place de SICA-UEMAO la compensation est
devenue informatisée mais les banques effectuent toujours une
séance manuelle d'échange de supports papier qui ne se
déroule qu'à Cotonou au Bénin.
Nous suggérons alors une déconcentration du
mécanisme de compensation avec l'installation à l'Agence
Auxiliaire de Parakou d'un serveur pouvant assurer la compensation des valeurs
dont le tireur et/ou le bénéficiaire ont leur compte dans une
agence située dans le Nord du pays. Ceci permettra non seulement
l'amélioration des délais d'encaissement mais aussi une
diminution des coûts engendrés aux banques qui ont des guichets
dans des villes autres que Cotonou.
Paragraphe2 : Les conditions de mise en oeuvre des
solutions.
Pour une réalisation effective et pérenne des
solutions proposées, il est nécessaire que certaines conditions
soient respectées. Ces conditions concernent l'Etat, la Banque Centrale
et ses institutions, les banques et l'APBEF, les IMF, les ménages et les
entreprises.
I. CONDITIONS RELATIVES A L'ETAT
Il revient à l'Etat d'inscrire dans son programme (les
lois de finances), d'exécuter et de suivre les mesures entrant dans son
champ d'application. Ces mesures concernent notamment :
- la formalisation des entreprises,
(27) : Le PNUD et la Australia and New Zealeand Banking Group
Limited ont lancé en octobre 2004 des services bancaires commerciaux
à destination des communautés rurales des îles Fidji.
86
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
- l'allègement des tarifs fiscaux,
- le renforcement des infrastructures de base,
- l'alphabétisation massive des populations,
- l'amélioration de l'appareil judiciaire,
- la croissance économique et la redistribution de la
richesse.
II. CONDITIONS RELATIVES A LA BANQUE CENTRALE ET SES
INSTITUTIONS
La BCEAO et ses institutions ont toujours montré leur
détermination dans les questions liées, entre autres, à
l'assainissement de nos économies, à la restauration de la
confiance du public en l'institution bancaire et spécialement à
l'accès aux services bancaires et financiers. Cependant, il leur revient
:
- de veiller à la réalisation complète et
effective des réformes entreprises,
- de veiller au suivi rigoureux des textes régissant les
moyens et systèmes de paiement,
- la promotion des partenariats banques-IMF,
- d'optimiser le nouveau dispositif de la CIP,
- de prendre en compte les préoccupations (des banques et
surtout des populations) concernant les nouveaux systèmes et moyens de
paiement.
III. CONDITIONS RELATIVES AUX BANQUES ET A L'APBEF(28)
Les banques gagnent des parts de marché au fur et
à mesure qu'il y a amélioration de la bancarisation. Elles ont
donc intérêt à faire des politiques de
démocratisation des services bancaires et financiers. Elles peuvent par
exemple procéder à :
- l'allègement des coûts des opérations
financières grâce à la répercussion des
économies d'échelle réalisées sur le
marché,
- le strict respect de la règlementation des
systèmes de paiement,
- l'adhésion effective à toutes les composantes de
la réforme des systèmes de paiement (notamment la
Monétique Interbancaire),
(28) : Association
Professionnelle des Banques et
Etablissements Financiers.
-
la création de partenariat avec les IMF,
- l'attribution à chaque type de client (lettré,
alphabétisé ou pas) le chargé de la clientèle qui
convient.
IV. CONDITIONS RELATIVES AUX IMF
Il ressort du diagnostic de nos problèmes
spécifiques que l'existence des IMF est favorable à la
démocratisation des services financiers. Il faut donc :
- la formalisation des IMF qui ne le sont pas encore,
- la création de partenariat avec les banques.
V. CONDITIONS RELATIVES AUX MENAGES ET AUX ENTREPRISES
Il revient aux ménages et aux entreprises :
- de reprendre confiance en l'institution bancaire,
- de se conformer à la réglementation des
systèmes et moyens de paiement ;
- de percevoir positivement l'utilisation des instruments de
paiement scripturaux.
O.A : CAS DU BENIN
88
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS
DE
Tableau N°10 : Tableau de synthèse de
l'étude
Niveau
|
Problématique
|
Objectifs
|
Facteurs explicatifs
|
Diagnostic de l'étude
|
Approches de solutions
|
Niveau
Généra
l
|
Problème général :
Faible bancarisation
|
Objectif général
: Déterminer les facteurs explicatifs et proposer
des mesures de réduction de la faible bancarisation
|
-
|
-
|
-
|
N I V E A U X
S
P
E C I
F I
Q U E S
|
1
|
Problème Spécifique
N°1 : Nombre restreint de
détenteurs de compte(s) bancaire(s)
|
Objectif Spécifique N°1
: Identifier les facteurs qui limitent l'ouverture
de compte(s) bancaire(s).
|
- faible niveau du revenu ;
- taux de crédit à la clientèle des banques
;
- couverture démographique et accroissement soutenu des
clients des IMF ; -prédominance du secteur informel ;
-inefficacité de la justice ;
- faible taux d'alphabétisation ;
- conséquences psychologiques de la crise des
années 1980.
|
-Les causes ci-contre sont à la base du nombre
restreint de détenteurs de compte(s) bancaire(s).
|
- des mesures de résorption du secteur informel ;
- une meilleure redistribution du revenu
issu de la croissance économique ;
- l'instauration d'un médiateur bancaire ; - le suivi des
taux de crédit à la clientèle
des banques ;
- l'instauration de cartes bancaires avec reconnaissance
d'empreinte(s) digitale(s) ;
- une amélioration du fonctionnement de l'appareil
judiciaire ;
- l'application effective des textes
régissant les systèmes de paiement ;
- l'optimisation du nouveau dispositif de la CIP ;
- la promotion de partenariat banq ues- IMF et l'utilisation
de cartes bancaires par les clients des IMF ;
- l'alphabétisation accrue des
populations ;
- la poursuite des mesures relatives au montant minimal du
capital social des banques ;
- le renforcement des infrastructures de base ;
- la déconcentration de SICA-UEMOA.
|
2
|
Problème Spécifique
N°2 : Refus d'utiliser
des instruments de paiement scripturaux
|
Objectif Spécifique N°2
: Déterminer les raisons qui empêchent l'utilisation
des moyens scripturaux de paiement.
|
-faible niveau du revenu ·
- Prédominance du secteur informel ;
- faible niveau d'alphabétisation ; -recrudescence des
incidents de paiement
- souvenirs amers des faillites bancaires des années
1980.
|
- Le refus d'utiliser des
instruments de paiement scripturaux est dû aux facteurs
ci-contre.
|
3
|
Problème
S pécifique
N°3 : Faible densité du
réseau bancaire
|
Objectif Spécifique N° 3
: Identifier les éléments qui restreignent l'installation
de guichets de banque.
|
- insuffisance des infrastructures de base ; - forte couverture
et proximité des IMF.
|
-La faible densité du réseau
bancaire est la résultante des causes ci-contre.
|
Source : Elaboré par nous-mêmes.
89
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
CONCLUSION
Cette étude s'inscrit dans un contexte de modernisation
progressive et irréversible des moyens et systèmes de paiement.
Les systèmes de transfert et de compensation ont déjà
connu une mutation complète qui les rendent plus performants et plus
usités. La Monétique Interbancaire est en mise en place
progressive. Une nouvelle application de gestion des incidents de paiement est
conçue mais n'est pas encore opérationnelle parce qu'elle demeure
tributaire de la mise à jour des informations relatives à
l'identification des personnes physiques et morales titulaires de compte(s)
bancaire(s). Dans une vision à moyen et long terme, ces innovations
créent un cadre favorable pour la démocratisation des services
bancaires et financiers.
L'objectif principal de cette étude est de
déterminer les facteurs explicatifs de la faible bancarisation et de
proposer des mesures d'amélioration du phénomène. La
spécification de la problématique nous a amenés à
identifier trois problèmes spécifiques à savoir : le
nombre restreint de détenteurs de compte(s) bancaire(s), le refus
d'utiliser des instruments de paiement scripturaux et la faible densité
du réseau bancaire.
La revue de littérature a permis d'identifier
globalement deux types de facteurs : l'environnement global et l'état du
secteur bancaire. Nous avons introduit un troisième facteur, relatif
à l'impact de la microfinance pour tenir compte de la
spécificité du Bénin et de l'UEMOA
caractérisé par la présence d'un secteur florissant des
IMF. Inspirés par la revue de littérature, nous avons
collecté des données pour utiliser deux outils d'analyse
distincts mais complémentaires. Il s'agit de l'analyse
multidimensionnelle et de l'étude économétrique
In fine, les résultats obtenus montrent que
l'environnement global ne contribue pas à la réduction de la
faible bancarisation. Il en est de même de l'état du secteur
bancaire. Par contre, il existe un potentiel de bancarisation trouvé
grâce à l'existence des IMF. Ces résultats trouvés
de façon argumentée ont été confirmé par
l'étude économétrique.
En connaissance des facteurs explicatifs ou d'influence des
problèmes en résolution, nous proposons des solutions dont la
réalisation incombe à l'Etat, la BCEAO et ses institutions, les
banques et l'APBEF, les ménages et les entreprises. Il est
impératif que la problématique de la bancarisation soit prise en
charge au niveau de chacun des Etats et au niveau des instances
sous-régionales en vue de définir des politiques d'action
globales.
Il existe dans le monde des expériences qui pourraient
servir de base à une politique de bancarisation dans l'UEMOA. Nous
pouvons citer:
o l'approche française: elle est
caractérisée par une utilisation importante des lois,
règlements et autres décrets pour amener les populations à
ouvrir un compte en banque. L'obligation du règlement des salaires en
monnaie scripturale et le droit au compte en sont les symboles ;
o l'approche américaine: elle est fondée non
sur le principe du droit au compte mais sur la facilitation de l'accès
au financement bancaire (Gloukoviezoff, 2005). Le CRA (Community Reinvestment
Act) oblige les banques à financer des activités des foyers
démunis dans leur zone d'implantation. Un système efficace de
notation permet de faire payer les banques défaillantes et de primer
celles qui jouent le jeu: c'est du «play or pay» (Hudson et Matray,
2004) ;
o l'approche sud africaine: elle est
caractérisée entre autres par la proposition d'un compte
spécifique sans frais dénommé «mzansi»
destiné aux populations pauvres du pays (Napier et Beghin, 2006 et
2006).
Mais aucune de ces approches ne saurait être
appliquée dans l'UEMOA sans tenir compte du contexte et des
spécificités locales. Il est donc important que des études
qui permettent de mieux cerner les mécanismes engendrant la faible
bancarisation et d'y apporter les solutions adéquates. A cet
égard, il serait particulièrement intéressant de
réaliser dans l'Union des travaux approfondis sur l'évolution du
taux de bancarisation et du mode de passage des clients des IMF vers les
banques.
91
APPROCHE ANALYTIQUE DE LA FAIBLE BANCARISATION DANS LES PAYS DE
L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
Bibliographie
1. BCEAO, Rapports annuels 2007, 2006, 2005, 2004, 2003, 2002,
2001, 2000, 1999, Dakar : BCEAO.
2. BCEAO, Les nouveaux systèmes de paiement de l'union
économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), Dakar :
BCEAO.
3. Bourbonnais R., Econométrie, Manuel et exercices
corrigés, 5ème édition DUNOD, Paris, 2003.
4. Commission Bancaire, Rapports annuels 2006, 2005, 2004, 2003,
2002, 2001, 2000, 1999, Dakar : BCEAO.
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bancaire, DALLOZ, 1995.
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décentralisés dans l'Union Economique et Monétaire Ouest
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Université Picardie Jules Verne, 2003.
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l'Action Publique, Tableau de Bord Social 2006.
8. Loi uniforme portant réglementation bancaire dans
l'espace UEMOA.
9. Loi N°090-018 du 17 Juillet 1990 portant
Réglementation Bancaire en République du Bénin.
10. Règlement n°15/2002/CM/UEMOA relatif aux
systèmes de paiement dans les Etats membres de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
11. Traité du 14 novembre 1973 constituant l'Union
Monétaire Ouest Africaine (UMOA).
12. Beck T., (2004), « The determinants of financing
obstacles », World Bank Policy Research Working Paper 3204, 35p.
13. Beck T., Demirguc-Kunt A. et Peria M., (2006), «
Banking Services for everyone? Barriers to bank acess aun use around the world
», World Bank Policy Research Working Paper 4079, 59p.
14. Caprio G., Klingebiel D. Jr., (1996), « Bank
insolvencies. Cross-country experience », World Bank Policy Research
Working Paper 1620, 52p.
15. Caskey J. P. et al., (2004), « The Unbanked in Mexico
and the United States », 54p.40.
16.
Chamberlain D. et Walker R. (2005), « Measuring Access to
transaction banking services in Southern Customs Union - an index approach
», version 3.0, Genesis, Johannesburg, South Africa, 41p.
17. Gloukoviezoff G., (2004), « De la bancarisation de
masse, à l'exclusion bancaire puis sociale » Revue Française
des Affaires Sociales, n°3-2004, Paris : La documentation
française, p.11-38.
18. Honohan P., (2004), « Measuring microfinance access:
bulding on existing cross- country data », prepared for the UNDP,
Worldbank and IMF Workshop, Washington DC.
19. Ketley R., Davis B. et Truen S., (2005), « An
Inter-country survey of the relative costs of Bank Accounts », Version
7.4, Genesis, Johannesburg, South Africa, 74p.
20. Napier M. et Beghin D., (2006), « Mzansi - an amazing
success so far», Press Release, FinMark Trust.
21. Peachey S. et Roe A., (2004), « Access to finance. A
study for the wordl savings banks institute», Oxford Policy Management,
78p.
22. Powo F. B., (2000), « Les déterminants des
faillites bancaires dans les pays en développement : Le cas des pays de
l'Union économique et monétaire ouest-africaine »,
Québec : Centre de recherche et développement économique,
université de Montréal.
23. Tidjani A. M., (2005), « La corruption dans la
justice au Bénin, au Niger et au Sénégal », Etudes et
travaux n° 39, Laboratoire d'études et recherches sur les
dynamiques sociales et le développement local.
24. Transparency International, (2007), « Global corruption
report 2007, corruption in judicial systems », Transparency
International.
25. Vescovo A., Bocquier P. et Torelli C., (2007), «
Mesure du secteur informel : sensibilité aux non-réponses et
validation d'une imputation probabiliste » Statéco N°102 (A
paraître).
26. YUAN L., (2003), « Nouveaux instruments de paiement:
une analyse du point de vue de la Banque Centrale », Banque Centrale du
Luxembourg, 60p.
27. Cristoball ADJAGBA, Contribution à
l'amélioration de la bancarisation au sein de l'UEMOA : Cas du
Bénin, DTS/Gestion des Banques/ENEAM/UAC, Bénin, 2005.
93
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L'U.E.M.O.A : CAS DU BENIN
28. Chéryle I. IDOSSOU, Contribution de la
réforme des systèmes de paiement dans l'UEMOA à
l'amélioration du taux de bancarisation au Bénin, DTS/Gestion des
Banques/ENEAM/UAC, Bénin, 2006.
29. A. Jacques GANSINHOUNDE, Les déterminants de la
faible bancarisation dans l'UEMOA, Master Banque-Finance/UPIB, Bénin,
2007.
30. Fall MATAR, La promotion de la bancarisation dans l'espace
UEMOA, Université Gaston Berger de Saint-Louis, Sénégal,
2005.
Sites Internet
1.
http://www.bceao.int , Site de la
BCEAO.
2. http://www.banque-france.fr/ , Site de la Banque de
France.
3.
http://www.seneweb.com/:
Assemblée générale - Fédération des
associations professionnelles des banques et établissements financiers
(Fapbef) de l'UEMOA - Relever le défi de la bancarisation.
4. www.uemoa.int/ : Site de l'UEMOA.
5.
www.transparency.org : Site de
Transparency international.
6.
www.doingbusiness.org : Des
informations sur le cadre des affaires dans 178 pays.
7.
www.wordbank.com : Site de la
Banque Mondiale.
8.
www.google.fr: Moteur de
recherche.
94
Annexes
95
Annexe1 : Organigramme de la Direction Nationale de la
BCEAO pour le Bénin
Chef Agence Auxiliaire Parakou
Contrôle de Gestion
Directeur National
Directeur Agence Principale
Assistante de Direction
Assistante de Direction
Contrôleur des Opérations
Contrôleur des Opérations
Contrôleur des Opérations
Contrôleur des Caisses
Contrôleur des Caisses
|
|
|
|
|
Service
|
Service de
|
Service de la
|
Service des
|
Service de
|
Service des
|
Service du
|
Service des
|
Service du
|
Informatique
|
la Gestion
|
Comptabilité
|
Opérations et des
|
l'Administration et
|
|
Ressources
|
|
Crédit et de la
|
Etudes et
|
Contrôle de
|
des Billets et Monnaies
|
Systèmes de Paiement
|
de la Sécurité
|
|
Humaines
|
|
Microfinance
|
Statistiques
|
Gestion et du Budget
|
|
|
|
Source : BCEAO
96
Annexe 2 : Données Statistiques de base.
2-1. Données statistiques Agrégées de
l'UEMOA.
|
Population (millions)
|
PIB à prix courant (milliard de FCFA)
|
PIB à prix courant par habitant (milliers de
FCFA)
|
Nombre de Banques
|
Nombre d'Etablissements Financiers
|
Nombre de guichets (Banques et Etablissements Financiers)
|
Nombre de comptes bancaires
|
Permanents
|
Périodiques
|
2003
|
78,6
|
21.229,86
|
270,1
|
72
|
24
|
579
|
43
|
2.544.205
|
2004
|
80,6
|
22.179,60
|
274,0
|
72
|
21
|
574
|
44
|
2.578.683
|
2005
|
86,7
|
24.184,00
|
278,9
|
92
|
22
|
614
|
44
|
3.010.353
|
2006
|
91,0
|
25.817,00
|
283,5
|
95
|
21
|
626
|
44
|
3.324.295
|
Source : BCEAO et CB-UEMOA.
2-2. Statistiques de Star et Transfert sur six semestres au
Bénin
Désignation
Période
|
Paiements dans STAR
|
Paiement dans Transfert
|
En volume
|
En Valeur (*)
|
En Volume
|
En Valeur (*)
|
1er Trimestre 2007
|
5.768
|
450.610
|
469
|
546
|
2ème Trimestre 2007
|
3.755
|
314.190
|
687
|
709
|
3ème Trimestre 2007
|
4.755
|
440.745
|
760
|
717
|
4ème Trimestre 2007
|
4.920
|
572.490
|
608
|
660
|
1er Trimestre 2008
|
4.943
|
490.020
|
602
|
513
|
2ème Trimestre 2008
|
5.222
|
714.800
|
521
|
395
|
Source : BCEAO.
97
Annexe 3 : Principes de fonctionnement de STAR.
Annexe 4 : Architecture de SICA.
|
L'architecture de SICA-UEMOA se présente comme suit:
ASO : Application de Supervision Opérationnelle ; PAC :
Point d'Accès à la Compensation ;
PACA : Point d'Accès à la Compensation en Agence
Auxiliaire ;
PACP : Point d'Accès à la Compensation en Agence
Principale ;
LAN AP : Désignation du réseau d'accès de
l'Agence Principale ;
LAN Siège : Désignation du réseau
d'accès du siège ;
SASR : Système d'Acquisition Sous Régional (point
d'accès à la compensation sous régionale au siège)
;
SCN: Système de Compensation Nationale ; SSR :
Système de compensation Sous Régionale.
|
Source : BCEAO.
99
Annexe 5 : Architecture CTMI.
TPE
DAB
TPE
HOST
HOST
HOST
Bq A FO
Bq B FO
Bq C FO
Interface Régionale
CTM-
CTM-I
Routage
Référentiel
Interface Interna- tionale
HOST
Bq D
Source : Direction des Systèmes de Paiement
BCEAO
~éalisé et soutenu par 9K. José 9K.
Jerôme L07JgBEg9V-09V-
Annexe 6 : Dispositif organisationnel de la CIP.
Source : BCEAO.
Annexe 7 : Schéma Global de la
Réforme.
Annexe 8 Présentation du Modèle
linéaire simple.
Économétrie
Si la statistique descriptive est capable de décrire
les relations existantes entre plusieurs variables et de préciser leur
niveau de corrélation, elle ne permet pas de comprendre les liens de
cause à effet qui pourraient exister entre ces variables.
L'économétrie permet de pallier cette insuffisance.
L'équation théorique de vérification de la
causalité peut se résumer comme suit : Y = a +
X.b + e où
- Y représente la variable à expliquer (ou
variable endogène ou dépendante);
- X représente une matrice de variables explicatives (ou
variables exogènes ou indépendantes);
- a : constance de l'estimation;
- b : coefficient de contribution de X à
l'explication de Y;
- e : erreur de l'estimation.
L'objectif de l'économétrie est de
déterminer la constance a, le coefficient b et
l'erreur e. Pour cela, différents modèles peuvent
être choisis suivant la nature des données et l'échantillon
constitué.
Économétrie du modèle linéaire
général
L'étude d'un phénomène
économétrique nécessite souvent l'introduction de
plusieurs variables explicatives : une variable endogène s'exprime alors
en fonction de plusieurs variables exogènes.
On dit qu'on est en présence d'un modèle
linéaire général quant on a la relation :
Yt = a1X1t
+ a2X2t + + ak Xkt
+åt Où c å t est une variable
aléatoire
u
;
centrée indépendante des variables explicatives X1
; X2 ; Xk et où a1 ; a2
ak sont des nombres réels inconnus.
Quelques commentaires sont nécessaires pour comprendre
l'introduction du
terme erreur å t .
- Les phénomènes économiques sont
caractérisés par l'interdépendance entre de nombreux
éléments. Ce qui entraine que les variables explicatives
susceptibles d'exercer une influence sur la variable expliquée
(endogène) sont très nombreuses (on ne les retient pas toutes).
Mais l'effet des variables qui ont été omises explique qu'il y
ait des écarts entre la réalité observée et le
résultat de la fonction.
- Les phénomènes économiques sont mis en
oeuvre par des individus qui n'ont pas eux-mêmes un comportement
déterminé. C'est donc leur libre arbitrage qui fait que parfois
ils n'agissent pas comme prévu et donc on n'obtient pas le
résultat escompté.
Les lois économiques sont donc vraies en moyenne. Elles
ont le caractère de lois statistiques. On a donc choisi de traduire cet
écart par le terme d'erreur St qui est une variable
aléatoire.
Annexe 9 : Détail des tests et leurs
résultats
1- Matrice de corrélation
|
pib_hbt
|
t_crd_~t
|
b_petit
|
p_demo~f prog_c~f
|
t_banc
|
pib_hbt t_crd_clt b_petit p_demo_imf prog_clts_~f t_banc
|
1.0000 -0.5085 0.0402 0.7831 -0.6787 0.9837
|
1.0000 -0.2896 -0.5682 0.7197 -0.5004
|
1.0000 0.5179 -0.0179 0.1723
|
1.0000 -0.4412 0.8607
|
1.0000
-0.5903
|
1.0000
|
2- Test de Stationnarité
Application du test ADF aux différentes variables du
modèle
L'application des tests de racine unitaire aux différentes
séries du modèle a fourni les résultats dont l'essentiel
est récapitulé dans le tableau ci-après.
|
Nombre de retards
P
|
Niveau de différence
|
Type du modèle
|
Valeur critique ADF
|
t-statistique ADF
|
probabilité
|
conclusion
|
B_Petit
|
0
|
1
|
1
|
-1.952473
|
-5.385165
|
0.0000
|
I(1)
|
P_Demo_IMF
|
0
|
1
|
1
|
-1.952473
|
-2.302512
|
0.0229
|
I(1)
|
PIB_HBT
|
3
|
2
|
1
|
-1.954414
|
-3.356703
|
0.0017
|
I(2)
|
Prog_clts_IMF
|
7
|
0
|
3
|
-3.612199
|
-17.06547
|
0.000
|
I(0)
|
T_crd_clt
|
1
|
0
|
2
|
-2.963972
|
-3.563357
|
0.0129
|
I(0)
|
T_banc
|
0
|
2
|
1
|
-1.952910
|
-5.309122
|
0.0000
|
I(2)
|
105
10
8
6
4
2
0
3- Test de normalité des erreurs
(Graphique et résultats).
Series: Residuals
Sample 1999Q1 2006Q4 Observations 32
Mean
|
-9.25e-16
|
Median
|
-0.010224
|
Maximum
|
0.136478
|
Minimum
|
-0.102051
|
Std. Dev.
|
0.052047
|
Skewness
|
0.728792
|
Kurtosis
|
4.217818
|
Jarque-Bera
|
4.810178
|
Probability
|
0.090257
|
-0.1 -0.0 0.1
Source : Résultats sur Eviews sur la base
des données des variables retenues.
4- Test d'autocorrélation des erreurs (test de
Breusch-Godfrey)
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 2.509552 Probability 0.102406
Obs*R-squared 5.534676 Probability 0.062829
Source : résultats sur Eviews
sur la base des données recueillies
5- Test d'homocédasticité des erreurs
(test de White)
White Heteroskedasticity Test:
F-statistic 1.822215 Probability 0.117382
Obs*R-squared 16.01773 Probability 0.140474
Source : résultats sur Eviews
sur la base des données recueillies
6-
Test de stabilité ponctuelle de CUSUM Carré
: Le modèle est ponctuellement stable sur toute la
période.
03Q3 04Q1 04Q3 05Q1 05Q3 06Q1 06Q3
CUSUM of Squares 5% Significance
|
|
Source : résultats sur Eviews
sur la base des données recueillies
7- Test de stabilité structurelle de CUSUM
:
L'observation du graphique ci-après montre que le
modèle présente une instabilité structurelle au cours des
périodes allant du premier trimestre 2003 au quatrième trimestre
2005 et du deuxième au quatrième trimestre 2006.
2001 2002 2003 2004 2005 2006
Source : résultats sur Eviews
sur la base des données recueillies
Annexes 10 : Variables initiales et
Difficultés rencontrées. 1- Variables initiales
Variables
|
Libellés
|
t_banc
|
Taux de bancarisation
|
pib_hbt
|
PIB par habitant
|
n_bq
|
Nombre de Banques
|
n_guich_bq
|
Nombre de guichets de banque
|
t prog_bq
|
Taux de progression du nombre de banques
|
|
créd éco
_
|
Crédit à l'économie
|
créd état
|
Crédit à l'Etat
|
n imf _
|
Nombre d'IMF
|
n_guich_imf
|
Nombre de guichets d'IMF
|
n_clts_imf
|
Nombre de clients des IMF
|
prog_clt_imf
|
Progression des Bénéficiaires de
microcrédit
|
vol_microcrédit
|
Volume de microcrédit
|
val_microcrédit
|
Valeur de microcrédit
|
t_alpha
|
Taux d'alphabétisation
|
t créd clt
_ _
|
Taux de crédit à la clientèle des banques
|
t_bb
|
Taux de base bancaire
|
n petites_bq
|
Nombre de banques de petite taille
|
|
b petit
|
Proportion de banques de petites tailles dans le
système
|
|
n_grandes_bq
|
Nombre de banques de grande taille
|
t_démo_imf
|
Pénétration démographique des IMF
|
t_géo_imf
|
Pénétration géographique des IMF
|
2- Difficultés rencontrées
Les difficultés rencontrées dans ce travail
concernent essentiellement la collecte des informations nécessaires
à une étude économétrique rigoureuse. Les sources
auxquelles nous avons eu accès sont pour l'essentiel, le WDI (World
Developement Indicator), les rapports annuels de la BCEAO, les rapports annuels
de la commission bancaire, et les monographies des Systèmes Financiers
décentralisées.
Choix de la période d'étude
Si certaines informations sur le secteur bancaire sont
disponibles sur la période allant de 1991 à 2006, il n'en est pas
de même pour les données relatives aux IMF qui ne sont disponibles
qu'à compter de 1998.
Ne pouvant faire des estimations sur une période aussi
longue de données manquantes, nous avons alors choisi la période
où s'interceptent les intervalles de temps des données
disponibles. Il s'agit de la période allant de 1999 à 2006. Mais,
il est primordial pour une étude économétrique
sérieuse que les données soient en série longue. C'est
ainsi que nous avons été amenés à rendre
trimestrielles les données retenues à l'aide de méthodes
statistiques et des calculs des progressions moyennes. Les données
trimestrielles pour les variables retenues sont présentées en
annexe ci- après.
Annexes 11 : Méthode d'interpolation
La méthode d'interpolation de données
trimestrielles à partir des données annuelles proposée par
Goldstien et Khan (1976) a été utilisée pour rendre
trimestrielles les variables qui n'ont pas pu être recueillies telles.
Cette méthode considère trois observations
annuelles consécutives d'une variable de flux x(s) ,
soit
xt - 1, xt et
xt+1 par lesquelles passe la fonction quadratique
définie par le système suivant :
1
1
(as2 + bs + c)ds
= xt-
0
2
(as2 + bs + c)ds
= xt
1
1
3
f(as2 + bs + c)ds
= x_
2
En intégrant et en résolvant le système
d'équations en a, b et c nous obtenons le résultat suivant :
a=0,5 xt-1
-1,0xt + 0,5xt+1 b=-2, 0x+ 3,
0xt - 1, 0xt+1
1
c=1, 833xt
-1,166xt + 0,333xt
Pour une année donnée(t) , les
séries trimestrielles peuvent être alors interpolées, soit
:
1,25
T1 = f as2 + bs
+ c)ds = 0, 0545xt + 0,
2346xt - 0, 0392xt
1 1,5
T2 = f (as2 + bs
+ c)ds=0, 0079xt-1 + 0,
2655xt - 0, 0234xt+1
1.25 1,75
T3 = f (as2
+ bs + c)ds =
-0.0234xt_1+ 0,2655xt + 0,
078xt+1
1,5
2
T4 = f (as2
+ bs + c)ds=-0,39 xt_1+
0,2343xt + 0, 0547xt+1
1,75
Cette méthode présente l'avantage d'avoir une marge
d'erreur faible. Celle-ci est, selon les auteurs, inférieure à 2
%
Annexes 12 : Données des variables retenues
Année
|
Trimestre
|
pib_hbt
|
t_crd_clt
|
b_petit
|
p_demo_imf
|
prog_clts_imf
|
t_banc
|
1999
|
1er Trimestre
|
61,08
|
15,00
|
60,00
|
4,98
|
13,85
|
0,87
|
2ème Trimestre
|
61,58
|
14,20
|
60,00
|
4,77
|
12,17
|
0,95
|
.
3' Trimestre
|
62,22
|
13,40
|
60,00
|
4,56
|
10,85
|
1,03
|
4ème Trimestre
|
63,00
|
12,60
|
60,00
|
4,35
|
9,79
|
1,10
|
2000
|
1er Trimestre
|
64,34
|
12,50
|
60,00
|
4,63
|
2,65
|
1,23
|
2ème Trimestre
|
65,27
|
12,40
|
60,00
|
4,90
|
2,58
|
1,37
|
.
3' Trimestre
|
66,19
|
12,30
|
60,00
|
5,16
|
2,52
|
1,50
|
4ème Trimestre
|
67,08
|
12,20
|
60,00
|
5,42
|
2,46
|
1,63
|
2001
|
1er Trimestre
|
68,21
|
12,50
|
50,00
|
5,17
|
1,01
|
1,76
|
2ème Trimestre
.
|
69,00
|
12,80
|
50,00
|
4,92
|
1,00
|
1,89
|
3' Trimestre
|
69,69
|
13,10
|
50,00
|
4,67
|
0,99
|
2,01
|
4ème Trimestre
|
70,28
|
13,40
|
50,00
|
4,42
|
0,98
|
2,14
|
2002
|
1er Trimestre
|
70,61
|
13,43
|
42,86
|
4,45
|
4,79
|
2,24
|
2ème Trimestre
|
71,08
|
13,45
|
42,86
|
4,47
|
4,57
|
2,35
|
3è me Trimestre
|
71,50
|
13,48
|
42,86
|
4,49
|
4,37
|
2,45
|
4ème Trimestre
|
71,90
|
13,50
|
42,86
|
4,51
|
4,19
|
2,55
|
2003
|
1er Trimestre
|
72,35
|
13,13
|
50,00
|
4,97
|
3,22
|
2,66
|
2ème Trimestre
|
72,66
|
12,75
|
50,00
|
5,43
|
3,12
|
2,78
|
3è me Trimestre
|
72,90
|
12,38
|
50,00
|
5,88
|
3,03
|
2,89
|
4ème Trimestre
|
73,07
|
12,00
|
50,00
|
6,32
|
2,94
|
3,01
|
2004
|
1er Trimestre
|
72,68
|
12,20
|
77,78
|
6,44
|
2,20
|
3,10
|
2ème Trimestre
|
72,95
|
12,40
|
77,78
|
6,55
|
2,16
|
3,18
|
3è me Trimestre
|
73,35
|
12,60
|
77,78
|
6,66
|
2,11
|
3,27
|
4ème Trimestre
|
73,91
|
12,80
|
77,78
|
6,76
|
2,07
|
3,36
|
2005
|
1er Trimestre
|
75,02
|
12,70
|
58,33
|
6,80
|
2,03
|
3,46
|
2ème Trimestre
|
75,71
|
12,60
|
58,33
|
6,84
|
1,98
|
3,57
|
3è me Trimestre
|
76,39
|
12,50
|
58,33
|
6,87
|
1,95
|
3,67
|
4ème Trimestre
|
77,06
|
12,40
|
58,33
|
6,91
|
1,91
|
3,78
|
2006
|
1er Trimestre
|
77,64
|
12,38
|
58,33
|
6,98
|
1,87
|
3,98
|
2ème Trimestre
|
78,33
|
12,35
|
58,33
|
7,05
|
1,84
|
4,18
|
`
3' Trimestre
|
79,04
|
12,33
|
58,33
|
7,11
|
1,81
|
4,39
|
4ème Trimestre
|
79,77
|
12,30
|
58,33
|
7,18
|
1,77
|
4,59
|
Table des matières
Page de garde N°1 i
Page d'identification du jury . ii
Déclaration d'engagement du Chercheur .. iii
Dédicaces iv
Remerciements v
Liste des sigles et abréviations vi
Liste des tableaux vii
Liste des figures . vii
Liste des annexes .. vii
Résumé viii
Sommaire ix
Introduction 1
1ère Partie : Du cadre
institutionnel de l'étude à la méthodologie de la
recherche . 3
Chapitre 1 : Présentation du cadre du
stage et observations de stage . 4
Section 1 : Présentation de la BCEAO, de la
Direction Nationale du Bénin et du SOFSP . 5
Paragraphe 1 : Présentation
Générale de la BCEAO 5
I Organisation générale de la BCEAO 5
A Les représentations de la BCEAO .. 5
B La structure organisationnelle de la BCEAO .
5
II Les missions de la BCEAO . 6
A La Banque Centrale est une banque
d'émission . 6
B La Banque Centrale est la banque des Etats de
l'Union . 7
C La Banque Centrale est la « banque des
banques » et Etablissements Financiers 7
D La Banque Centrale est une autorité
monétaire . 7 Paragraphe 2 : Organisation d'une Direction
Nationale et du SOFSP: Cas du
Bénin . 7
I Organisation interne de l'agence principale de Cotonou . 8
II Organisation interne du SOFSP .. 8
Section 2 : Observations de stage
10 Paragraphe1 : Etat des lieux sur les moyens et systèmes
de paiement et sur le
paysage bancaire 10
I Etat des lieux sur les moyens de paiement 10
A Les paiements en espèces ou monnaie
fiduciaire . 11
B Les paiements scripturaux . 12
1 Le chèque . 12
2 Le virement 12
3 Les effets de commerce 13
4 L'ordre de prélèvement . 13
5 Les cartes 14
bancaires
II Etat des lieux sur les systèmes d'échange et de
règlement 14
A Les composantes des systèmes de
paiement
1 Réseaux intra-bancaires 15
2 Les transferts hors UEMOA . 15
3 Système de Transfert Automatisé et de
Règlement dans l'UEMOA. 15
a Définition 15
b Opérations traitées . 15
4 Système Interbancaire de Compensation
Automatisée de
l'UEMOA 16
a Définition et participation .. 16
b Fonctionnement . 16
c Architecture et conditions de participation
17
5 Monétique 18
interbancaire
B Cadre juridique et fondations des
systèmes de paiement .. 19
1 Le dispositif juridique 19
2 La centrale des Incidents de Paiement (CIP) 19
III Etat des lieux sur le paysage bancaire 20
Paragraphe2 : Etat des lieux sur les activités du
SOFSP 21
I Activités de gestion et de surveillance des
systèmes de paiement 21
A Elaboration d'états et comptes relatifs
au fonctionnement de STAR-
UEMOA 22
B Rédaction du rapport hebdomadaire de
suivi de SICA-UEMOA 22
C Enregistrement et suivi des incidents de
paiement 23
II Activités de la compensation et du recouvrement des
valeurs 24
A Encaissement et recouvrement des valeurs ..
24
B Participation à la compensation 24
III Activités de transfert .. 24
A Traitement des transferts émis ..
25
B Exécution de transferts reçus
25
Chapitre 2 : du Ciblage de la
problématique à la méthodologie de recherche 26
Section 1: Ciblage de la problématique et
élaboration du tableau de bord de l'étude 27
Paragraphe1 : Ciblage de la problématique . 27
I Inventaire des atouts et problèmes 27
A Inventaire des atouts .. 27
B Inventaires des problèmes . 27
II Choix de la problématique .. 28
A Regroupement des problèmes par centres
d'intérêts 28
B Choix de la problématique 30
Paragraphe 2: De la spécification de la
problématique de la bancarisation au TBE 31
I Spécification de la problématique et
séquences de résolution de l'étude . 31
A Spécification de la
problématique . 31
B Séquences de résolution de la
problématique 32
II Objectifs, hypothèses de recherche et tableau de bord
de l'étude ... 33
A Objectifs et hypothèses de
l'étude . 33
1 Objectifs de l'étude . 33
a Objectif Général . 33
b Objectifs spécifiques . 33
2 Hypothèses de l'étude . 34
a Hypothèse liée au
problème spécifique n°1 34
b Hypothèse liée au
problème spécifique n°2 .. 34
c Hypothèse liée au
problème spécifique n°3 35
B Tableau de Bord de l'Etude (TBE) 35
Section 2 : Revue de littérature et
méthodologie de recherche 37
Paragraphe 1 : Revue de littérature .. 37
I Concepts fondamentaux et usuels 37
A Le compte et les services associés .
37
1 Le compte .. 37
2 Les services bancaires et financiers .. 38
a Les instruments ou moyens scripturaux de
paiement 38
b Le crédit . 38
B La bancarisation et l'accès aux
services financiers et bancaires 39
1 La banque et les pratiques bancaires & financières
.. 39
a La banque 39
b Les pratiques bancaires et financières
39
2 La bancarisation et sa mesure 39
a La bancarisation . 39
b La mesure de la bancarisation 39
C Notion d'accès aux services bancaires
et financiers . 40
II Théories et travaux sur la bancarisation .. 40
A Les théories ... 40
1 Théorie des frontières des possibilités
d'accès . 40
a L'offre et la demande de services de paiement
et d'épargne..... 40
b Définition 41
c Hypothèses . 41
d Interprétations 41
2 Théorie des barrières à l'accès ..
41
a Définition 42
b Les différentes sortes de
barrières . 42
B Les autres travaux antérieurs . 43
Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche 45
I Collecte des données 45
II Approche d'utilisation des données et informations
45
A Analyse multidimensionnelle 46
B Etude économétrique . 46
2ème Partie : De L'approche
analytique de la faible bancarisation aux conditions de
mise en oeuvre des solutions proposées .
47 Chapitre 3 : Analyse multidimensionnelle et étude
économétrique
de la faible bancarisation 48
Section 1 : Analyse multidimensionnelle de la faible
bancarisation 49
Paragraphe1 : L'environnement global, le système
bancaire et financier et les
Institutions de Microfinance . 49
I L'environnement global 49
A L'insuffisance de la croissance
économique, le faible niveau du revenu et
la prédominance du secteur informel 49
B Une justice inefficace 51
C Des infrastructures de base insuffisantes ..
51
D Le faible niveau d'une alphabétisation
inadaptée . 52
II Le système bancaire et financier depuis la crise des
années 80 .. 53
A Les faillites bancaires et leurs
inconvénients 53
B Nouvelles surveillance et orthodoxie 54
1 Nouveau dispositif de surveillance bancaire . 54
2 Nouvelle orthodoxie bancaire 54
C Reconstitution du paysage bancaire et
financier 55
D Le cadre des nouveaux moyens et
systèmes de paiement . 56
1 Le cadre juridique . 56
2 Les composantes opérationnelles des nouveaux
systèmes de
paiement 56
III Les institutions de Microfinance (IMF) . 57
Paragraphe 2 : Les barrières et les
frontières des possibilités d'accès 58
I Les barrières à l'accès .. 59
A L'environnement global 59
B Le secteur bancaire 59
C Le secteur de la microfinance 60
II Les frontières des possibilités d'accès
au compte bancaire 60
A Frontière minimale 61
B Frontière optimale . 61
C Evolution des frontières des possibilités
d'accès .. 61
Section 2 : Etude économétrique de la faible
bancarisation 64
Paragraphe1 : Spécification du modèle ...
64
I Modèle théorique .. 64
A Particularités du modèle
théorique 64
B Différence entre notre approche et le
modèle théorique 65
II Méthodologie d'estimation et description des
données retenues 65
A Méthodologie d'estimation 65
B Description des données retenues ..
66
III Estimation .. 67
A Modèle empirique . 67
B Signes attendus des variables retenues ..
67
C Résultats de l'estimation 68
Paragraphe2 : Validation du modèle et
interprétations 69
I Validation du Modèle 69
A Tests d'estimation . 69
B Validation économique .. 69
C Validation statistique . 69
1 Test de significativité globale du 69
modèle
2 Test de significativité des coefficients des variables
69
D Validation économétrique . 70
1 Test de normalité des erreurs 70
2 Test d'autocorrération des erreurs . 70
3 Test d'homocédasticité des erreurs 70
4 Tests de stabilité du modèle .. 70
Test de stabilité ponctuelle de CUSUM carré ..
70
Test de stabilité structurelle de CUSUM .. 70
II Interprétations des Résultats du Modèle .
70
Chapitre 4 : Etablissement du diagnostic et
approches de solutions 72
Section 1: Etablissement du diagnostic des
problèmes spécifiques .. 73
Paragraphe 1 : Synthèse des
éléments de l'Analyse multidimensionnelle et de
l'étude économétrique 73
I Problème spécifique N°1 . 73
II Problème spécifique N°2 74
III Problème spécifique N°3 .. 74
Paragraphe2 : Etablissement du diagnostic des
problèmes spécifiques et
validations des hypothèses associées 74
I Diagnostic du Problème Spécifique N°1 et
Validation de l'hypothèse 74
II Diagnostic du Problème Spécifique N°2 et
Validation de l'hypothèse . 76
III Diagnostic du Problème Spécifique N°3 et
Validation de l'hypothèse . 77
Section 2 : Approches de solutions et conditions de mise
en oeuvre 78
Paragraphe1 : Les approches de solutions 78
I Approches de solutions liées au nombre restreint de
détenteurs de comptes
bancaires 78
A Résorption du secteur informel 78
1 Création d'unités de promotion et de
formalisation des petites et moyennes entreprises 78
2 L'allègement des procédures de formalisation des
petites et
moyennes entreprises 79
3 L'assouplissement des tarifs fiscaux . 79
4 Mesures de sensibilisation sur l'intérêt de
l'acte d'authentification
d'entreprises . 79
B L'amélioration du niveau de revenu ..
80
C Amélioration du fonctionnement de
l'appareil judiciaire . 80
D Disparition progressive des
conséquences psychologiques de la crise
bancaire des années 1980 .. 81
E Application effective des textes du cadre
règlementaire des nouveaux
moyens et systèmes de paiement 81
F La promotion de partenariat entre les IMF et
les banques . 82
G Suivi des taux de crédit à la
clientèle 82
II Approches de solutions liées au problème du
refus d'utilisation des
instruments de paiement scripturaux .. 82
A Mesures d'ordre général 82
B L'optimisation du nouveau dispositif de
gestion des incidents de paiement 83
C Mesures d'alphabétisation des
populations 83
D Mesures relatives au montant minimal du
capital social des banques . 84
III Approches de solutions liées au problème
spécifique de la faible densité du
réseau bancaire 84
A Le renforcement des infrastructures de base .
84
B Déconcentration de la
télécompensation 85
Paragraphe2 : Les conditions de mise en oeuvre des
solutions 85
I Conditions relatives à l'Etat . 85
II Conditions relatives à la Banque Centrale et ses
institutions . 86
III Conditions relatives aux banques et à l'APBEF 86
IV Conditions relatives aux IMF 87
V Conditions relatives aux ménages et aux entreprises .
87
Tableau de synthèse de l'étude .. 88
Conclusion . 89
Bibliographie .. 91
Annexes .. 94
Annexe 1 : Organigramme de la Direction Nationale de la BCEAO
pour le Bénin 95
Annexe 2 : Données Statistiques de base 96
Annexe 3 : Principes de fonctionnement de STAR 97
Annexe 4 : Architecture de SICA .. 98 Annexe 5 : Architecture
du CTMI 99 Annexe 6 : Dispositif organisationnel de la CIP 100
Annexe 7 : Schéma Global de la Réforme . 101
Annexe 8 : Présentation du Modèle linaire simple
102
Annexe 9 : Détail des tests et leurs résultats ..
104
Annexe 10 : Variables initiales et Difficultés
rencontrées 107
Annexe 11 : Méthode d'interpolation .. 109
Annexe 12 : Données des variables utilisées 110
|