REALISATION DU LOT II (PATTE D'OIE - PIKINE) DE
L'AUTOROUTE A PEAGE DANS LA ZONE DE DALIFORT: DIFFICULTES MAJEURES RENCONTREES
ET METHODOLOGIE D'EXECUTION.
INTRODUCTION GENERALE
5
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE
D'ETUDE ET DU PROJET
7
CHAPITRE 0:LES EXIGENCES TECHNIQUES DU PROJET
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE
D'ETUDE
7
I.1. Contexte géographique
7
I.2. Contexte géologique
8
I.3. Cadre hydrogéologique
9
I.4. Cadre géomorphologique
11
CHAPITRE II : PRESENTATION GENERALE DU
PROJET
12
Introduction
12
II.1. Les intervenants du projet
12
II.1.1. Maître d'ouvrage
délégué,
12
II.1.2. Maître d'oeuvre
13
II.1.3. Entreprise en charge des travaux (Moniz da
Maia, Serra e Fortunato - Empreiteiros s.a - MSF)
13
II.1.4. Le bureau de contrôle
extérieur,
13
II.2. Consistance des travaux
13
II.3. Caracteristiques financieres des travaux
13
II.4. Les différentes phases du projet
15
II.5. Modifications apportées au projet
20
DEUXIEME PARTIE : DIFFICULTES MAJEURES
RENCONTREES EN COURS DE TRAVAUX ET METHODOLOGIES D'EXECUTION
22
Introduction
22
I. Travaux de démolition des maisons
22
I.1. Les moyens matériels
22
I.2. La procédure d'exécution de la
tâche
22
II. Abattage des arbres
23
II.1. Les moyens matériels
23
II.2. La méthodologie de résolution
de la tâche
23
III. Décapage de l'emprise (les travaux de
purge)
24
III.1. Les moyens matériels
24
III.2. La procédure de résolution
24
IV. Remblai des zones de purge
25
IV.1. Préparation des terrains sous
remblai
26
IV.2. Compactage des terrains sous remblai
26
IV.3. Réalisation des remblais
27
V. Travaux de comblement des fosses sceptiques, des
puits et des séanes
28
V.1. Les moyens matériels
28
V.2. La procédure d'exécution
28
VI. Le dévoiement des réseaux des
concessionnaires
30
VI.1. Réseau de la SDE
30
VI.2. Réseau de l'ONAS
31
VI.3. Réseau de la SENELEC
32
VI.4. Réseau de la SONATEL
32
VII. Travaux de la zone Elton
32
VIII. Encombrement de la zone des travaux
34
TROISIEME PARTIE : METHODOLOGIE D'EXECUTION DU
LOT II DEL'AUTOROUTE A PEAGE ENTRE PATTE D'OIE ET PIKINE
36
Introduction
36
I. Plateforme de la chaussée
36
I.1. Définition
36
I.2. Caractéristiques de la plateforme
36
I.3. Procédure d'exécution de la
plateforme
38
Chapitre II : PROCEDURE D'EXECUTION DES
COUCHES D'ASSISES DU LOT II
48
Introduction
48
II.1. La couche de forme ou sous-couche de
fondation en grave latéritique
48
II.2. La couche de fondation en grave
latéritique traitée au ciment
51
II.3. La couche d'imprégnation
55
II.4. La couche de base en grave bitume
57
II.5. Exécution de la couche de roulement en
béton bitumineux
63
CONCLUSION GENERALE
65
RECOMMANDATIONS
67
INTRODUCTION GENERALE
Le projet de l'autoroute à péage reliera le
centre ville de Dakar à Diamniadio sur une distance de 34 km.
Actuellement, la forte circulation occasionne des pertes de temps
énormes, sans oublier les répercutions sur le confort et la
sécurité des automobilistes et des piétons, ainsi que sur
les coûts d'exploitation des entreprises locales.
Aujourd'hui, il faut jusqu'à 1h pour parcourir les 34
km s'étendant de Patte d'Oie à Diamniadio et ce temps de parcours
peut doubler durant les heures de pointe. Sans amélioration du
réseau routier dans ce secteur et compte tenu de la croissance
prévue en terme de véhicules (70.000 véhicules/jour), ce
temps de parcours atteindra 90 mn en moyenne d'ici 2018 et le double en
période de pointe soit 180 mn (Autoroute à péage
Dakar-Diamniadio, Campagne de comptage, 2001) entre Dakar et la proche
banlieue.
Avec la nouvelle autoroute à péage, les
déplacements seront 3 fois beaucoup plus rapides.
Le projet est subdivisé en 3 tronçons :
- le premier tronçon (lot I) réalisé par
l'entreprise Jean Le Febvre Sénégal (JLS), a débuté
au carrefour de Malick Sy jusqu'à l'échangeur de la Patte d'Oie.
Il est long de 7,5 km,
- à partir de l'échangeur de la Patte d'Oie, en
direction Est, débute le lot II qui s'étend jusqu'à
Pikine. Il est long de 4,5 km et est réalisée par une entreprise
portugaise (MSF),
- enfin le lot III qui partira de Pikine jusqu'à
Diamniadio, sur une longueur de 22 km, ce tronçon n'a pas encore
débuté.
La réalisation du lot II qui s'étend de Patte
d'Oie à Pikine est prévue dans une zone à occupation
mixte, ou le tracé croisait des résidences, de petites et
moyennes entreprises, l'ancienne station service ELTON, des réseaux des
concessionnaires, des fosses septiques, des puits et séanes.
Tout cela a suscité d'énormes difficultés
avec des démolitions, des déplacements et d'importants travaux
afin de libérer l'emprise du lot II. En plus, la structure de la
chaussée est très différente de celle adaptée
jusqu'ici au Sénégal, du point de vue de l'exécution de la
plateforme. En dehors de cette dernière, l'épaisseur totale de la
chaussée est de 77 cm.
Tout projet de construction nécessite une étude
sociologique, géographique, géologique et géotechnique qui
permet de surmonter les éventuelles difficultés de
réalisation pour garantir la qualité de l'ouvrage, son
fonctionnement à long terme, ainsi que sa pérennité.
Ainsi MSF en collaboration avec l'Institut des Sciences de la
Terre nous a proposé de travailler sur la résolution des
difficultés majeures rencontrées en cours de travaux et sur la
méthodologie d'exécution du lot II de l'autoroute à
péage entre Patte d'Oie et Pikine.
Ce rapport rappellera dans un premier temps la localisation de
la zone d'étude et présentera le projet dans sa
globalité.
La deuxième partie du mémoire traitera les
difficultés majeures rencontrées en cours de travaux et leur
procédure de résolution.
La troisième partie du travail traitera de la
méthodologie d'exécution du lot II de l'autoroute à
péage en revisitant successivement les différentes couches
réalisées.
PREMIERE PARTIE :
PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE ET DU PROJET
CHAPITRE I :
PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
I.1. CONTEXTE
GÉOGRAPHIQUE
Notre zone d'étude (Patte d'Oie - Pikine) est
située dans la partie Est de Dakar. Elle est située dans un
secteur urbanisé et est proche du centre de Dakar. Le tronçon II
débute au niveau de l'échangeur de la Patte d'Oie et
s'étend vers l'Est. Il est situé au Sud de la route nationale 1
(RN1) et lui est presque parallèle. L'échangeur de la Patte d'Oie
permet des mouvements directs en direction (Sud-Ouest), vers l'Autoroute Malick
Sy (Sud), ou vers l'Aéroport Léopold Sédar Senghor
(Ouest). Dans la direction Est, un branchement qui part de l'échangeur
de la Patte d'Oie donne accès à l'autoroute. Cet échangeur
fait partie du lot I (Malick SY - Patte d'Oie). Le tracé du lot II
traversait une zone d'occupation mixte à usage résidentiel,
commercial et industriel. Le tronçon croise plusieurs axes routiers
importants dont la route de Cambérène, la route de la Roseraie
à Pikine Est, la route de la cité Lobat FALL à Pikine
Ouest et le croisement RN1 - voie ferrée (Figure 1).
Dans ce secteur, les altitudes varient de 0 à 30 m et
une bonne partie des travaux a été réalisée dans la
zone où la nappe est sub- affleurante (zone des Niayes) et dans la zone
Elton, qui présente une dépression (Evaluation du projet, volume
1, 2005). Ces endroits ont mérité une attention
particulière lors de la réalisation de la chaussée pour
éviter la dégradation rapide de la route et les problèmes
d'inondations lors de la phase d'exploitation (APIX, 2006).
Figure 1. Carte de localisation du lot II dans le tracé
de l'autoroute Dakar - Diamniadio (APIX, 2006)
I.2. CONTEXTE GÉOLOGIQUE
La zone d'étude appartient à la presqu'île
du Cap Vert et constitue la limite de la partie occidentale du bassin
sénégalo-mauritanien. Elle présente plusieurs
caractères originaux qui la différencient du reste du pays. Cet
éperon étroit, avancé dans l'atlantique (Figure 2), est
constitué d'accumulations sableuses Quaternaire qui soudent une
tête rocheuse d'origine volcanique et des bas plateaux
façonnés dans les marnes et les calcaires, et accolés au
massif cuirassé de Dias (Michel et Sall, 1983 modifié). Entre ces
deux zones, on retrouve les dépressions humides au fond desquelles
apparaissent généralement des mares et des lacs liés aux
fluctuations de la nappe phréatique, ce qui fonde l'originalité
de cette région. La zone du projet se situe dans la zone des Niayes,
également appelée la zone des dépressions inter dunaires
où affleurent des sables humifères que l'on retrouve sous les
sables de Cambérène, dans les forages et les puits des jardins
maraîchères de Thiaroye. Dans la zone de Pikine, nous avons des
dunes rouges correspondant à des sables à grains de quartz
cimentés par de l'oxyde de fer et qui constituent l'erg de Pikine
(Evaluation du projet, volume 1, 2005).
Figure 2. Carte géologique de la région de Dakar
(Michel et Sall, 1983 modifié)
I.3. CADRE
HYDROGÉOLOGIQUE
La région de Dakar, à part la mer qui la
ceinture au Nord, à l'Ouest et au Sud, ne dispose presque pas de
réseau hydrographique. On y trouve tout simplement quelques lacs et
marigots situés dans les Niayes. De nos jours, bon nombre de ces lacs et
marigots ont perdu de leur envergure et de leur importance du fait des
pressions anthropiques et des mauvaises conditions climatiques. La
dégradation persistante des conditions climatiques explique le fait que
les écoulements de surface deviennent de plus en plus rares (hormis
quelques situations exceptionnelles) ; ce qui explique aujourd'hui les
eaux de surfaces dans la zone des Niayes proviennent essentiellement de la
nappe phréatique des sables quaternaires qui caractérisent ce
milieu. En effet, exposé à une évaporation intense, la
présence des eaux de surfaces dans certaines dépressions
situées en hauteur ne dépasse pas 5 mois à cause de la
baisse du niveau de la nappe (Martin. A., 1970). Cependant les zones les plus
basses continuent à contenir, de manière pérenne, une lame
d'eau relativement satisfaisante pour envisager la protection des Niayes ou
leur aménagement. Ces zones sont situées à
proximité du rond point de la Patte d'Oie jusqu'aux environs de l'ex
SERAS.
Les eaux souterraines qui existent dans la région de
Dakar sont celles des sables Quaternaire. Elles proviennent d'un
écoulement souterrain des eaux infiltrées pendant la saison des
pluies. C'est une nappe d'eau située à faible profondeur, donc
sub-affleurante surtout dans la zone des Niayes. Elle inonde le centre des
dépressions inter dunaires en saison des pluies ; ce qui provoque
parfois de gros ennuis pour la mobilité urbaine. Parmi les nappes
souterraines existantes dans la région, on peut citer la nappe infra
basaltique située au Nord de la presqu'île du Cap Vert et celle de
Thiaroye qui date du Quaternaire. La nappe des sables quaternaires est d'une
importance capitale pour ces multiples usagés. En effet, elle est
utilisée pour l'alimentation en eau de la population riveraine,
particulièrement celle de la ville de Dakar et pour les besoins
agricoles, ce qui confère à la région des Niayes toute son
importance (BRGM, 1989).
Dans la zone d'étude, des mesures de niveaux de la
profondeur de la nappe ont été effectuées à l'aide
de piézomètres. Les résultats sont consignés dans
le tableau 1.
Tableau 1. Relevés des niveaux d'eau par des
piézomètres dans la zone d'étude
|
Patte d'Oie (PSP1)
|
Cambérène
|
Pikine
|
Numéro des piézomètres
|
1
|
2
|
3
|
Coordonnées
|
X
|
56125,66
|
56739,17
|
58306,07
|
Y
|
51239,67
|
51379,17
|
51575,16
|
Z
|
3,384
|
4,792
|
4,757
|
Niveau de la nappe /
Terrain
naturel
|
17
|
Octobre 2007
|
0,85
|
2,57
|
---
|
19
|
0,85
|
2,57
|
3,15
|
20
|
0,85
|
2,57
|
3,15
|
30
|
1,00
|
2,60
|
3,30
|
05
|
Novembre 2007
|
1,00
|
2,60
|
3,30
|
12
|
1,05
|
2,60
|
3,32
|
19
|
1,08
|
2,94
|
3,33
|
26
|
1,08
|
2,94
|
3,33
|
03
|
Décembre 2007
|
1,08
|
2,98
|
3,33
|
10
|
1,08
|
3,06
|
3,38
|
17
|
|
1,08
|
3,10
|
3,38
|
L'analyse du tableau 1 montre que pour le
piézomètre 1, la nappe est atteinte à partir de 0,85 m de
profondeur ; 2,57 m dans le piézomètre 2 et 3,15 m dans
le piézomètre 3. La figure 3 donne une idée du plan d'eau
dans le secteur au mois d'Octobre. On note cependant que le plan d'eau remonte
légèrement au mois de novembre puis en décembre.
Il en résulte que la remontée d'eau est beaucoup
plus importante à Patte d'Oie (PK 0+330) qu'à
Cambérène et Pikine. Ainsi cette zone située à la
Patte d'Oie nécessitera beaucoup d'attention et devrait être bien
remblayée après pompage.
Pikine
Patte d'Oie
Nord
Figure 3. Plan d'eau de la nappe phréatique sous le
tracé du lot II Patte d'Oie - Pikine
I.4. CADRE
GÉOMORPHOLOGIQUE
La zone d'étude appartient à la presqu'île
du Cap-Vert, caractérisée par un relief très peu
accidenté. Du point de vue géomorphologique, elle se
caractérise de manière schématique par deux dômes
correspondants à des horsts que sont les horsts de Dakar à
l'Ouest et de Dias à l'Est, séparés par une zone
déprimée dunaire qu'on appelle le graben de Rufisque - Sangalkam
(Michel et Sall, 1983).
Topographiquement, la région peut être
subdivisée en 3 zones : une partie occidentale formant la
tête de la presqu'île, une partie intermédiaire formant le
col, une partie orientale élevée (Evaluation du projet, Volume1,
2005).
Conclusion partielle
Le tracé du lot 2 situé entre la Patte d`Oie et
Pikine traversait une zone a occupation mixte ou l`axe croise plusieurs
résidences, ce qui peut ralentir le projet. En plus, dans la zone de
la Patte d`Oie la nappe affleure a 0,85m, ce qui nécessiterait de
prêter beaucoup d`attention et de renforcer les opérations de
remblais. On note, cependant une remontée moins importante (3,15m) a
Pikine.CHAPITRE II : PRESENTATION GENERALE DU
PROJET
INTRODUCTION
Le projet, situé dans la zone Patte d'Oie - Pikine,
consiste en une construction d'une autoroute à péage entre les
échangeurs de la Patte d'Oie et de Pikine dans le but de faciliter la
mobilité urbaine mais également de simplifier les entrées
et sorties de la capitale par voie routière. Il permettra de
réduire considérablement le temps de transport des usagers
à leurs lieux de convergence, mais aussi de renforcer la RN1 qui sera
rehaussée et mise hors d'eau.
Echangeur de Cambérène
Figure 4. Vue aérienne du tracé de l'autoroute
à péage entre Patte d'Oie et Pikine
II.1. LES INTERVENANTS DU PROJET
L'acte d'étudier et de construire un ouvrage est devenu
très complexe. Il concerne certaines personnes physiques ou morales qui
à des titres divers y participent directement ou indirectement, en
totalité ou partiellement. Les différents intervenants du projet
sont :
II.1.1. MAÎTRE D'OUVRAGE
DÉLÉGUÉ,
Il détermine les caractéristiques
générales du projet, choisit le site, finance les études
et la construction puis demeure propriétaire de l'ouvrage ou bien le
vend. Dans notre cas d'étude, le maître d'ouvrage est l'Etat du
Sénégal qui est représenté par l'agence nationale
chargé de la promotion et de l'investissement des grands travaux
(APIX).
II.1.2. MAÎTRE
D'oeUVRE
Il étudie le projet, supervise les travaux et assure la
bonne exécution des travaux pour le compte du maître d'ouvrage.
C'est la société qui approuve les résultats de tous les
travaux réalisés dans ce cadre. Ces résultats seront
soumis au maître d'ouvrage au besoin. Dans notre projet, le maître
d'oeuvre est la société Egisroute.
L'entreprise en charge des travaux est la
société anonyme portugaise MSF.
II.1.4. LE BUREAU DE
CONTRÔLE EXTÉRIEUR,
Il est composé du groupe ICA (Ingénieurs
Consultants Associés) et Rincent BTP. Ce bureau est chargé de
contrôler les travaux réalisés par l'entreprise
conformément aux exigences de qualité.
II.2. CONSISTANCE DES
TRAVAUX
Cette phase comprend plusieurs étapes dont les plus
importantes sont le dégagement des
emprises, les terrassements généraux, réalisation des
ouvrages d'arts, des ouvrages hydrauliques et de drainages, réalisation
de la chaussée proprement dite, des accotements, des dépendances,
de la signalisation finale, de l'éclairage et de
l'aménagement.
II.2.1. Dégagement des emprises
Ces travaux comprennent :
- l'arrachage et l'enlèvement d'arbres, de taillis et
de broussailles,
- l'extraction et l'enlèvement des anciennes souches
mises à jour,
- la démolition des constructions, l'enlèvement
ou la mise en remblais des matériaux résultant de cette
opération, après recyclage.
- la démolition éventuelle de chaussée
existante et bordures,
- la dépose de la signalisation existante,
- la fourniture, la pose et le repli de clôtures
provisoires, pour délimiter les zones présentant un danger
potentiel pour l'usager,
- la dépose de barrières en béton type
(GBA) en vue de leur réutilisation,
- les levés topographiques et géotechniques
complémentaires,
- la localisation et la protection en cours des travaux des
réseaux (réseaux ONAS, SDE. SENELEC).
II.2.2. Terrassements
généraux
Ces travaux comprennent le sciage et l'exécution des
déblais en décaissement de la chaussée existante, le
décapage dans les zones de terrain avec mise en stock de la terre
végétale et l'exécution des déblais ou remblais.
II.2.3. Ouvrages d'art
Dans la section Patte d'Oie -Pikine de l'autoroute à
péage, quatre ouvrages d'art ont été réalisé
à Cambérène (PK 0+712), à Pikine (PK 2+310),
à la rue de la Roseraie (PK 3+109) et au croisement de la voie
ferrée avec la RN1 (PK 4+100 au 4+200) qui marque la fin du lot II.
Ils sont constitués d'échangeurs qui assurent le
franchissement de l'autoroute et offrent des passages supérieurs et
inférieurs. Par contre l'ouvrage d'art de la Roseraie est un viaduc
où la partie inférieure est l'autoroute et la partie
supérieure assure la liaison Yarakh - Pikine.
Chaque ouvrage est constitue de 4 travées de 9,00 m,
12,00 m, 12,00 m et 9,00 m de portée droite. Transversalement, ils sont
conçus pour supporter une chaussée à 2×3 voies de
circulation de 50 m dans chaque sens. Chaque tablier supporte une bande
dérasée de gauche de 1m, une bande d'arrêt d'urgence de 3
m, des dispositifs de retenue de type glissière de
sécurité et barrière normale (BN4).
II.2.4. Ouvrages
hydrauliques et de drainage
Ces travaux comprennent :
- les ouvrages transversaux situés dans la plateforme ou
en bordure de celle-ci, tels que des collecteurs que sont les buses, les
regards de visites et les regards à grilles,
- les fossés latéraux en déblai ou en pied
des talus,
II.2.5. les travaux de la
chaussée
Ces travaux comprennent la fourniture, le stockage la mise en
oeuvre des différentes couches qui constituent la chaussée et les
accotements tels qu'elles sont définies dans les plans de profils en
travers types à savoir :
- Sous-couche de fondation en grave latéritique non
traitée (GL) d'une épaisseur de 30 cm,
- Couche de fondation en grave latéritique
traitée au ciment (GLC) d'une épaisseur de 25 cm,
- Couche de base en grave bitume (GB) d'une épaisseur
de 15 cm.
- Couche de roulement en béton bitumineux
épaisse de 7 cm.
II.2.6. Accotements et
dépendances
Les accotements sont constitués par de la grave
latéritique mis en place en deux couches, revêtue d'une
imprégnation.
Les trottoirs sont constitués par de la grave
latéritique revêtue de pavés autobloquant.
II.2.7. La Signalisation
finale
Ces travaux comprennent la réalisation des
signalisations horizontales et verticales et des équipements de
sécurité :
- le marquage au sol complet de l'ensemble des routes et
voiries comprises dans l'aménagement;
- la signalisation verticale comprenant les portiques,
panneaux de police et les panneaux directionnels,
- les équipements de sécurité
constitués de glissières de sécurité sont
implantés conformément aux normes du dossier technique.
II.3. CARACTÉRISTIQUES
FINANCIERES DES TRAVAUX
Le montant de base du marché du lot II entre la Patte
d'Oie et Pikine est fixé à 23.987.795.653 FCFA (hors TVA). Le
délai d'exécution était de 24 mois avec un délai
partiel de 12 mois (1 an) pour les travaux de l'autoroute. Le début des
travaux était fixé le 24 novembre 2006, mais vue les
difficultés rencontrées sur le terrain, la rareté des
matériaux de bonne qualité, l'éloignement des
carrières par rapport à la zone d'exécution, le
dégagement de l'emprise, une prolongation sera nécessaire pour
l'achèvement des travaux (Présentation autoroute Patte d'Oie -
Pikine, 2008). Il faut noter que les lots I et II sont financés par des
ressources publiques (Autoroute à péage Dakar - Diamniadio,
www.investinsenegal.com ).
Ainsi le montant definitif est de 35 milliards FCFA, et les travaux de
l`Autoroute du lot 2 devront etre acheves en Juillet 2009.
II.4. LES DIFFÉRENTES
PHASES DU PROJET
Le projet du lot II comprend 2 phases : la
réalisation du tronçon entre la Patte d'Oie et Pikine, qui
s'étend sur 4,5 km et la réhabilitation et le rehaussement de la
RN1 entre la Patte d'Oie et la route de Rufisque sur une distance de 4,7 km.
Notre étude se limitera uniquement à la réalisation du lot
II de l'autoroute à péage qui comprend :
· la réalisation des terrassements et du corps de
chaussée,
· la mise en oeuvre des perrés
maçonnés et des murs fleuris,
· construction des ouvrages linéaires de drainage
(5 au total aux Pk 0+025 ; 0+150 ; 1+363 ; 2+040 et 3+235),
· construction des échangeurs (4 au total aux PK
0+950 ; 2+550 ; 3+350 ; 4+100 au 4+200 de la RN1) respectivement
à Cambérène, Pikine, Roseraie, Croisement seven up).
· construction des passerelles franchissant l'autoroute
qui peuvent être inférieures (PK 1+210) ou supérieures
notamment au (PK 0+095, 1+720).
· les dispositifs d'étanchement à l'amont
et de soutènement à l'aval de la RN1,
· la réalisation de l'éclairage publique de
l'autoroute,
· réalisation des dalots.
II.4.1. Caractéristiques des ouvrages de
drainage
Cette section de l'autoroute comporte cinq ouvrages
hydrauliques de type dalot à une ou trois alvéoles. Les deux
premiers assurent l'équilibre de la zone inondable de l'origine du
projet. Ils sont situés aux PK 0+025 et au PK 0+15O. Les deux autres
ouvrages sont implantés aux PK 1+363 et au PK 2+040 de l'autoroute. Ils
ont des sections respectives de 3x2 m2 et 3x2, 5 m2. Le
cinquième est un dalot 1x1 m2 franchissant la route nationale
au voisinage de la rue de la Roseraie.
Sable pour
remblai
Eau de
la nappe
Photo1.
Ouvrage de drainage au PK 1+363
II.4.2. Caractéristiques des passages
inférieurs (PI)
Un passage inférieur pour piéton sous
l'autoroute de type cadre fermé est projeté au PK 1+210 (Photo
2). L'ouvrage offre un passage de 4,00x2, 50 m2. Il est muni de
dalles de transition et d'une ouverture au niveau du TPC pour aération
et éclairage.
Ouverture
Photo
2. Passage piéton inférieur au PK 1+210
II.4.3. Caractéristiques des passages
supérieures pour piéton
Deux passerelles sont projetées au PK 0+095 (PSPP1) et
au PK 1+720 (PSPP2). Il s'agit de tabliers à poutres
préfabriquées isostatiques en béton armé, jointives
et surmontées d'un hourdis. Une couche d'étanchéité
en monocouche est mise en place sur le hourdis et surmontée d'un
revêtement en sable asphalte. La largeur de la voie piétonne est
de 3 m. La première passerelle comporte 3 travées de
portées 25,4 m ; 18,85 m et 16,25 m, tandis que la deuxième
en comporte quatre de portées 3x24.09 et 16,75m. Les deux passerelles
franchissent la RN1 et les deux demi chaussées de l'autoroute. La
hauteur des poutres est fixée à 1,10 m pour toutes les
travées.
Des rampes aux extrémités de l'ouvrage,
également en dalle de béton armé, permettent
l'accès aux passerelles de part et d'autre de l'autoroute. Ces rampes
ont une pente maximale de 7%.
Les appuis intermédiaires et de rive sont des piles de
type voile surmonté d'un chevêtre. Les appuis pour les rampes sont
constitués par des poteaux de section circulaire de 60 cm de
diamètre surmonté d'un chevêtre d'appui. Tous les appuis
reposent sur des fondations superficielles. Les semelles sont appuyées
sur du gros béton dont les épaisseurs varient en fonction de la
nature des sols en surface.
Système en plat
plat
Système en rampe
Poteau
Photo
3. Passage supérieur pour piéton au PK 1+720
II.4.4. Caractéristiques des
échangeurs
Ces échangeurs sont en forme de pont, construits en
béton armé et composés de deux tabliers juxtaposés
et séparés par un caillebotis de 1 m de largeur. Les deux
tabliers sont séparés par un vide central de 2,00 m comprenant
deux longrines de 0,50 m de largeur portant des glissières de
sécurité et un caillebotis sur une largeur de 1,00 m.
Les appuis sont constitués de piles doubles de type
voiles simples et par des culées (Photo 4).
Vide
Pile
Culée
Passage inférieur
Photo
4. Passage inférieur de l'échangeur de Cambérène
(PK 0+950)
Tous les ouvrages sont fondés sur des semelles
superficielles (ces fondations permettent de transmettre les charges provenant
des piles et des culées). Les semelles reposent sur un massif de gros
béton selon une profondeur minimale de 3 m jusqu'à atteindre la
meilleure formation géologique (sable dans notre étude). Pour
apprécier la qualité du terrain d'assise des ouvrages, des essais
de pénétromètre dynamique ont été
effectué. Les résultats obtenus au niveau du PSPP3 dans la zone
de Cambérène donnent une illustration.
v Le pénétromètre dynamique
C'est une méthode qui permet d'apprécier le
degré de portance du terrain et de voir les différentes
formations rencontrées. Elle consiste avec un mouton à taper sur
l'enclume (située sur la partie inférieure) pour enfoncer la tige
de longueur 1 m. La tige est graduée par 20 cm, donc chaque tige donnera
5 mesures. Le nombre de coups est obtenu à chaque enfoncement de la tige
de 20 cm. Les résultats sont consignés dans la figure 5.
Formations
rencontrées
Sables gris a beige a debris coquilles
|
Sable dur ,noiratre
|
Sables limoneux a legerement limoneux (plus fin)
|
Sables silteux
|
Figure 5. Résultats de l'essai
pénétromètre obtenus au niveau du PSPP3 dans la zone de
Cambérène
L'analyse de cette figure montre que les meilleures formations
sont obtenues à 3 m, entre 6 et 7 m et enfin entre 13 et 15 m, car
présentant un nombre de coup élevé variant de 14 à
19.
Ces zones qui présentent un nombre de coups
élevé sont très compactes. Par contre celles
présentant un nombre de coups faible engendrent une faible
compacité d'où une chute brutale de l'outil.
II.5. MODIFICATIONS
APPORTÉES AU PROJET
II.5.1. Modifications au stade d'avant projet
Ce stade permettait de bien planifier les travaux, de
connaître les caractéristiques du terrain. Ainsi les modifications
suivantes ont été notées :
· le projet est passé de 4 voies (22 voies)
à voies 6 voies (23 voies) pour la plateforme de l'autoroute,
· abaissement du profil en long de l'autoroute pour
économiser sur le volume des terrassements,
· transformation de l'ouvrage d'art de la rue de la
Roseraie en un viaduc,
· raccordement de l'autoroute à la RN1 au niveau
de l'échangeur de la Patte d'Oie au PK 0+000, de Cambérène
PK 0+950 (RN1) et de Pikine PK 2+550 (RN1).
II.5.2. Modifications au stade projet
détaillé
Le projet détaillé consiste à
exécuter les travaux énumérés dans l'avant projet.
Les modifications apportées sont les suivantes :
· construction d'un passage piéton au niveau de la
Patte d'Oie au PK 0+000 (PSPP0) qui sera le point de raccordement entre les
lots I et II de l'autoroute,
· construction d'un passage piéton
supplémentaire sur l'autoroute au PK 0+330 (PSPP1),
· construction d'un passage piéton
supplémentaire sur la RN1 après sa mise hors d'eau (PSPP3) au PK
1+380.
II.5.3. Les travaux supplémentaires dans
l'exécution des travaux
A la suite des modifications apportées au projet
d'exécution, des travaux supplémentaires viennent s'ajouter aux
travaux déjà décrits dans le dit projet
détaillé de l'autoroute. Ces travaux supplémentaires
concernent :
· des travaux de démolition pour la
libération définitive de l'emprise,
· mise en place d'un tapis drainant (géotextile)
à certains endroits notamment entre les PK 1+525 et 2+025 et les PK
2+050 à 2+275,
· les travaux de construction des passerelles PSPP0,
PSPP1 et PSPP3,
· les travaux de dévoiement des conduites d'eau et
des réseaux téléphoniques.
Conclusion
La zone d'emprise du projet est très proche de la
nappe, donc sensible à la remontée des eaux, ceci
nécessite de prêter beaucoup d'attention dans certaines zones du
projet (Patte d'Oie), d'ou la mise en place du tapis drainant à certains
endroits.
De façon générale, l'étude des
différentes phases du projet et la consistance ont permis de mieux
comprendre le futur tronçon de l'autoroute à péage qui va
de Dakar à Diamniadio et spécifiquement le lot II Patte d'Oie -
Pikine, comprenant :
- la réalisation de 3 ouvrages d'art et d'un viaduc
respectivement à Cambérène, à Pikine, au croisement
Seven Up, et à la Roseraie,
- des ouvrages hydrauliques dans les zones critiques du projet
pour la protection de la chaussée en saison des pluies (5 au total)
notamment aux PK 0+025 ; 0+150 ; 1+363 ; 2+040 et 2+400,
- des passages supérieurs pour piétons
construits sous forme de plats et de rampes pour favoriser le passage des
piétons et des porteurs de charges lourdes, au PK 0+000 ;
0+330 ; 1+720 ,
- des passages inférieurs pour les personnes à
mobilité réduite au PK 1+210,
- des bandes d'arrêt d'urgence, d'une zone de
péage s'étendant des PK 1+525 au PK 1+575.
Vue les différentes modifications apportées au
projet, à savoir l'augmentation du nombre de voies, le
déplacement des réseaux des concessionnaires, une durée de
prolongation des travaux a été demandée à l'APIX
pour l'achèvement des travaux.
Toujours dans le cadre de la libération de l'emprise et
de la délimitation du tracé du lot II, des procédures ont
été adoptées pour résoudre les difficultés
majeures rencontrées sur le terrain.
DEUXIEME PARTIE :
DIFFICULTES MAJEURES RENCONTREES EN COURS DE TRAVAUX ET METHODOLOGIES
D'EXECUTION
INTRODUCTION
Construite sur une zone déjà urbanisée,
la libération de l'emprise du projet du lot II de l'autoroute à
péage qui englobait des habitations, des petites et moyennes entreprises
(PME), des réseaux de concessionnaires, une station service (Elton), des
puits et des séanes, a posé d'énormes difficultés
à l'entreprise. Il s'y ajoute également que la zone d'emprise de
l'autoroute engendre des zones où la nappe est sub-affleurante, ce qui
facilite la remontée des eaux en saison des pluies. En plus, une bonne
partie de la zone d'emprise de la future autoroute est effectivement
située par endroits dans des zones très basses. Ainsi les
principales difficultés rencontrées ont été les
suivantes.
I. TRAVAUX DE
DÉMOLITION DES MAISONS
Ceci a fait l'objet de réunions entre les
représentants de la Banque Mondiale en Afrique et les principaux
concernés à savoir l'APIX, MSF, EGISROUTE mais aussi les
propriétaires et les autorités de la commune de Dalifort. Tous
les propriétaires ont été indemnisés après
de longues négociations.
L'objectif est de décrire les moyens matériels
mis en oeuvre et la procédure d'exécution de la tâche.
Etant entendu que toutes ces opérations se font avec d'importants moyens
humains.
I.1. LES MOYENS
MATÉRIELS
Le matériel utilisé a été un
bulldozer, une tractopelle, une pelle mécanique, des camions, des
chargeurs et marteaux piqueurs etc.
I.2. LA PROCÉDURE
D'EXÉCUTION DE LA TÂCHE
Elle est effectuée de manière à assurer
la sécurité des usagers de la route et des riverains. Elle a
consisté à faire :
· le bilan des constructions, trottoirs et îlots
à démolir dans le cadre d'une visite préalable
d'identification en rapport avec la mission de contrôle et la gouvernance
de Dakar,
· la reconnaissance des constructions démolies
réalisée par un topographe,
· délimitation des constructions par des rubans
réflectorisés de couleur rouge et blanc pour la
sécurité,
· démolition des constructions,
· récupération des matériaux de
démolitions en vue de leur utilisation dans les travaux à
réaliser à savoir les remblais ou leur dépôt comme
ordures dans des sites agréés,
· faire un nettoyage de la zone et une évacuation
des gravats dans la zone d'emprise,
· enfin combler les fouilles et prévoir des
excavations.
Tractopelle
Maison
en démolition
Photo
5. Démolition de maisons sur l'emprise du projet de l'autoroute
II. ABATTAGE DES ARBRES
Cette opération sera réalisée dans le
cadre d'une réunion organisée sur le site entre le service des
eaux et forêts (SEF), la MDS et l'Entreprise pour marquer les arbres
à abattre et obtenir l'accord du SEF avant le début des travaux.
L'objectif est de décrire les moyens matériels
mis en oeuvre et de dresser une méthodologie de résolution de la
tâche.
II.1. LES MOYENS
MATÉRIELS
Ces moyens sont constitués de bulldozers, de chargeurs,
de tronçonneuses, de camions bennes.
II.2. LA MÉTHODOLOGIE
DE RÉSOLUTION DE LA TÂCHE
L'opération consiste à opérer avec la MDS
un inventaire des arbres à dessoucher sur l'emprise du projet.
Elle consiste à :
· s'assurer de la sécurité des lieux en
clôturant les zones présentant des arbres et de surveiller le
passage des piétons par rapport au point d'impact de la chute,
· creuser avec le Bulldozer autour de l'arbre pour
faciliter le dessouchage du coté programmé de la chute,
· attacher un câble en hauteur pour orienter la
chute dans la direction souhaitée afin d'éviter que les branches
pendant la chute de l'arbre ne touchent les réseaux des
concessionnaires,
· exercer avec le bulldozer une poussée normale
par coup de façon à assouplir l'ancrage au sol puis faire une
poussée en continue jusqu'à la chute de l'arbre,
· découper le tronc de l'arbre à la
tronçonneuse pour l'évacuation si nécessaire,
· utiliser la terre avoisinante pour combler les vides
créés par le dessouchage,
· repérer et soumettre à l'approbation de
la mission de contrôle des sites pour accueillir les produits de
dessouchage (les branches, les feuilles, les racines) avec un plan de mise en
dépôt,
· enfin charger les produits dans les camions bennes et
les évacuer dans les lieux de dépôt conformément aux
plans.
III. DÉCAPAGE DE
L'EMPRISE (LES TRAVAUX DE PURGE)
Il s'agit d'enlever la terre végétale, les
arbres, les matériaux gênants dans l'emprise du projet. L'objectif
est de décrire les moyens matériels qui seront utilisés
dans le cadre des travaux et de trouver une méthodologie
d'exécution.
III.1. LES MOYENS
MATÉRIELS
Ce sont une station totale, le petit matériel
topographique (mires, trépieds pour cannes, chaînes, etc.), un
bulldozer, un chargeur, une niveleuse, un dumper, une pelle mécanique et
un gamma densimètre pour le contrôle in situ de la teneur en eau
et de la compacité du fond de fouille.
III.2. LA PROCÉDURE DE
RÉSOLUTION
Les travaux se sont déroulés comme suit :
· un levé topographique est effectué pour
déterminer les caractéristiques géométriques des
zones à purger,
· ensuite, il sera effectué une extraction de
matériaux impropres et boueux dans les zones de purges jusqu'à la
profondeur fixée (photo 6) par la mission de supervision,
· mise en oeuvre des moyens d'évacuation des eaux
par un système de pompage et de drainage,
· réception du fond de fouille de la zone
purgée par essai de densité in situ pour connaître la
compacité et la teneur en eau. Certains résultats sont
consignés dans le tableau 2,
· apport de matériaux d'emprunt constitué
de sable de dune pour rétablir la côte théorique des
déblais,
· les remblais de sable de dune sont effectués par
compactage de couches successives de 30 cm au maximum sur toute la largeur de
la zone de purge,
· enfin, des réceptions visuelles,
géotechniques et topographiques seront réalisées par le
contrôle.
Tableau
2. Résultats des compacités des fonds de fouille des zones
purgées
PK
|
Compacités
des fonds de fouille
|
Compacité requise
|
1+775 au 1+825
|
98,3
|
97,9
|
> 95%
|
1+925 au 1+975
|
96,4
|
100,7
|
D'après les exigences sur les fonds de fouille, les
résultats en terme de compacité sont largement satisfaisants
(compacité > 95%).
Eau de la nappe
Matériau
boueux à
purger
Bulldozer
Photo
6. Travaux de purge de la zone s'étendant du PK 0+100 au 0+575
IV. REMBLAI DES ZONES DE
PURGE
Cette phase intervient après les opérations de
dessouchage des arbres, d'enlèvement de la terre végétale,
de purge et de dégagement de l'emprise.
IV.1. PRÉPARATION DES
TERRAINS SOUS REMBLAI
Dans les zones ou la plus grande pente du terrain naturel
était supérieure à 15 cm par m (15%), il sera
exécutée sur la surface d'appui des futurs remblais, des redans,
ou des sillons sensiblement horizontaux, qui présenteront une profondeur
moyenne de 20 cm et seront espacés de 2 m au maximum.
IV.2. COMPACTAGE DES TERRAINS
SOUS REMBLAI
Après exécution des travaux de finitions, les
surfaces devant recevoir les remblais seront compactées selon les
prescriptions définies dans le tableau 3.
Tableau
3. Spécifications des compactages des remblais
Nature des matériaux
|
|
CARACTERISTIQUES DES ESSAIS
|
|
Désignation
|
Mode opératoire
|
Résultats exigés
|
Cadence des essais
|
Plate-forme terrassée en déblai
|
Densité en place et teneur en eau
|
Densitomètre à membrane et
Dessiccation
|
Densité supérieure à 95% de la
densité sèche maximale du Proctor modifié pour 95% des
mesures
|
1 essai tous les 1500 m2
(au moins 1 essai par zone).
|
Essai Proctor
modifié (PM)
|
LCPC
|
W = WOPM 2%
|
1 essai Proctor
/ 1500 m²
|
CBR en place
|
LCPC
|
CBR > 15
|
au moins 1 essai / 15000 m2
|
Surfaces destinées à être
remblayées
|
Densité en place et teneur en eau
|
Densitomètre à membrane et dessiccation
|
Densité supérieure à 90% de d
du Proctor modifié (y compris à l'emplacement des trous
rebouchés) pour 95% des mesures
|
1 essai / 1500 m2
|
CBR en place
|
LCPC
|
CBR > 10
|
1 essai / 15000 m2
|
Corps de remblai sauf couche supérieure de 0,50 m
|
Densité en place et teneur en eau
|
Densitomètre à membrane et dessiccation
|
Densité supérieure à 95% de la
densité sèche maximale du PROCTOR modifié pour 95% des
mesures
|
1 essai / 500 m2
|
Essai CBR
|
LCPC
|
CBR > 10
|
1 essai / 5000 m3
|
Couche supérieure de remblai sur
0,50 m
d'épaisseur
|
Densité en place et teneur en eau
|
Densitomètre à membrane et dessiccation
|
Densité supérieure à 98% de la
densité sèche maximale PROCTOR modifié pour 98% des
mesures
|
1 essai / 500 m2
|
Essai PROCTOR modifié
|
LCPC
|
CBR à 95 % de l'OPM après 4 jours d'imbibition
> 15
|
1 essai PROCTOR modifié / 5000 m3
|
IV.3. RÉALISATION DES
REMBLAIS
L'objectif est de décrire les moyens matériels
mis en oeuvre et de mettre en évidence la procédure
d'exécution de la tâche.
IV.3.1. Les moyens matériels
Ils sont constitués d'une station totale, d'un niveau,
du petit matériel topographique, d'un bulldozer, d'un chargeur, de
citernes, de compacteurs, d'une niveleuse, de pelle mécanique et de
camions bennes.
IV.3.2. La procédure d'exécution
Les travaux sont réalisés comme suit :
ü implantation des piquets par une équipe
topographique délimitant le tracé des zones de purges,
ü les matériaux de remblai sont transportés
des lieux d'emprunts vers le lieu d'exécution par des camions bennes,
ils subiront des prélèvements par l'équipe du laboratoire
sous les directives de la mission de contrôle en vue de déterminer
les paramètres de contrôle et de conformité,
ü après contrôle de l'assiette support des
remblais, la surface de la zone de purge est chargée de matériaux
d'apport (30 cm d'épaisseur maximum foisonnée) sur toute la
largeur du remblai,
ü s'assurer que pour la dernière couche de
remblai, le chargement s'effectuera de manière conforme sur une
épaisseur inférieure ou égale à 30 cm,
ü le corps des remblais sera constitué de sable de
dune et au niveau des bandes latérales extérieures de la plate
forme (talus), on approvisionne du sable argileux (mélange de 70 % de
sable de dune amélioré à 30 % d'argile),
ü après étalage et épandage du
matériau de remblai sur toute la zone de purge, on procède
à un arrosage avec la citerne d'eau, suivi d'un compactage avec le
compacteur vibrant,
ü l'opération de compactage terminée, les
topographes vont réimplanter les piquets, il sera suivi d'un
contrôle de la compacité,
ü des essais de densitomètre au carottier, de
teneur en eau et de Proctor modifié seront effectués (tableau 3),
ü la dernière couche de remblai, à savoir
la plateforme de terrassement, fera l'objet d'un réglage fin avec la
niveleuse et sera compactée suivant les exigences du CCTP (tableau
4).
Tableau 4. Exigences du CCTP pour la dernière couche de
remblai
CBR
|
Compacité sable de dune
|
Compacité sable
amélioré
|
> 15
|
> 95 %
|
> 98 %
|
V. TRAVAUX DE COMBLEMENT
DES FOSSES SCEPTIQUES, DES PUITS ET DES SÉANES
Après le dégagement des emprises y compris la
démolition des maisons, le dessouchage des arbres et les travaux de
purge de la zone, on a procédé au comblement des fosses
septiques, des puits et des séanes. La méthodologie
adoptée consiste à décrire les moyens matériels mis
en oeuvre et la procédure d'exécution.
V.1. LES MOYENS
MATÉRIELS
Ils sont constitués d'une station totale, d'un niveau,
de petits matériels topographiques (mires, trépieds pour cannes,
chaîne, etc.), d'un bulldozer, d'un chargeur, d'une niveleuse, d'un
dumper et d'une pelle mécanique.
V.2. LA PROCÉDURE
D'EXÉCUTION
Elle consiste à :
· identifier les fosses septiques, les puits et les
séanes se trouvant au niveau de l'emprise,
· procéder à la vidange des fosses
septiques par des sous-traitants, aux pompages des séanes et des puits.
Les produits issus de cette vidange seront évacués vers la
station d'épuration de Cambérène.
L'eau des puits, des séanes pourra être
utilisée lors de l'arrosage des matériaux de remblai, pour le
bétonnage. Mais il faut vérifier que l'eau des puits ne soit pas
trop acide (pH < 7), le cas échéant elle peut attaquer le
matériau et le rendre vulnérable à long terme. A et effet,
des analyses d'eau ont été effectuées à
différentes zones par le Groupe Laboratoire d'Analyse (GLA) pour
évaluer la matière organique dans l'eau enfin de quantifier le
coefficient d'oxydabilité des eaux, conformément à la
règle analytique qui compare les oxydabilités en milieu basique
et en milieu acide (Tableau 5), déterminer le degré de pollution,
le pH (Tableau 6).
Le milieu acide renseigne sur la putréfaction
végétale et le milieu basique renseigne sur la
putréfaction animale plus redoutée et indésirable.
Tableau 5. Résultats des oxydabilités en milieu
acide et basique
Echantillon
|
Milieu acide
(mg d'O2 /l)
|
Milieu basique
(mg d'O2 /l)
|
Séane du PK 2+400)
|
6,00
|
5,30
|
Technopôle
|
4,00
|
2,60
|
Hann Mariste
|
4,00
|
3,50
|
L'analyse du tableau 5 montre que la teneur en O2
est beaucoup plus importante en milieu acide qu'en milieu basique dans toutes
les zones soumises à l'essai. Il en résulte que
l'oxydabilité en milieu acide est supérieure au milieu basique,
d'où une putréfaction végétale due à la
forte couverture végétale dans ce secteur.
Tableau 6. Résultats des analyses d'eau de la
séane Elton
Eléments
|
Eau Séane Elton
|
pH
|
7,5
|
Cl- (mg/l)
|
924,00
|
SO42- (mg/l)
|
30,72
|
Au vue des résultats obtenus de pH = 7,5 combiné
à la teneur en chlore de 924,00 mg/l et celle des sulfates de 30,72
mg/l, il n'est pas prévisible à moyen et à long terme la
création de piles chimiques (H+/Cl-) ou
(2H+/SO42-) au contact avec l'eau, car
l'étude ne révèle pas la présence
d'hydrogène (H+).
Pour l'utilisation de l'eau dans la confection des
bétons, les exigences sont consignées dans le tableau 7.
Tableau 7. Valeurs limites de sulfates et de chlorures
exigées pour l'usage de l'eau dans le béton
Eléments
|
Concentration limite (mg/l)
|
SO42-
|
Tous les types de béton
|
2000
|
Cl-
|
Béton précontraint
|
500
|
Béton armé
|
1000
|
Béton non armé
|
4500
|
Le tableau 6 comparé au tableau 7, montre que la teneur
en sulfate (30,72 mg/l) est admissible pour tous les types de bétons
alors que la teneur en chlore (924,00 mg/l) ne remplie pas les conditions
d'utilisation pour un béton précontraint ou un coulis.
· Après la vidange, on passe au nettoyage des
zones ciblées (les fosses, les puits et séanes). Les
matériaux contaminés par ces fosses seront évacués
dans des zones autorisées pour éviter qu'ils constituent une
brèche de dégradation de la chaussée,
· Après l'approbation de ces zones par la MDS, on
procède à une levée topographique pour déterminer
les caractéristiques géométriques des fosses, des puits et
séanes (diamètres, profondeurs).
· Ensuite on passe au comblement de ces compartiments
gênants qui seront remblayés par du sable de dune, puis il s'en
suit un compactage hydraulique.
· Enfin les différentes parties ciblées
sont comblées et une réception visuelle par la MDS sera
réalisée. Cette dernière pourra demander à
l'entreprise d'effectuer les essais de compacité et de teneur en eau
supplémentaires pour des vérifications.
VI. LE DÉVOIEMENT
DES RÉSEAUX DES CONCESSIONNAIRES
La présence de certains réseaux de
concessionnaires sur l'emprise du projet n'était pas prise en compte
dans le projet de base. C'est ainsi que beaucoup de temps a été
consacré aux repérages des réseaux de différents
concessionnaires dont certains n'ont pas maîtrisés leur
réseau. Des sondages ont été réalisés pour
leur identification. Des solutions sécuritaires ont été
apportées afin d'assurer leur déplacement et leur protection. Il
s'agissait des réseaux des concessionnaires suivants :
VI.1. RÉSEAU DE LA
SDE
La présence d'une conduite DN 700 au croisement de
Cambérène (PK 1+020) sur l'axe de l'autoroute, d'une longueur de
151 m, a nécessité un déplacement pour pouvoir
démarrer l'ouvrage d'art de Cambérène. Des investigations
et études ont été réalisées durant des mois
avec le service concerné pour son dévoiement et sa protection.
Des galeries pouvant accueillir des conduites de DN 1000 et DN 1200 ont
été réalisées. Les caractéristiques de ces
dernières
sont donnés dans le tableau 8.
Tableau 8. Caractéristiques
des galeries de la SDE
Galeries
de la SDE
|
DN 1000 (sur l'axe
de l'autoroute)
|
DN 1200
(sur la RN 1)
|
PK
|
4+100
|
4+410
|
Section (m2)
|
2,20×2
|
2,4×2
|
Longueur (m)
|
100,06
|
44,44
|
Diamètre (mm)
|
1000
|
1200
|
Photo
7. Galerie SDE (DN 1200) au PK 4+410 de la RN1
VI.2. RÉSEAU DE
L'ONAS
Une conduite de diamètre 315 mm a été
repérée sur la traversée de l'autoroute et de la RN1 au PK
0+681. L'option d'une galerie de 2,702 m2 de section et de 81,57 m
de long a été retenue pour sa protection afin de permettre le
futur passage d'une conduite de 500 mm de diamètre pour l'assainissement
des quartiers environnants.
D'autres galeries concernant l'assainissement ont
été réalisées au niveau de la route de la Roseraie,
à BONNA sur l'axe de l'autoroute. Le tableau 9 donne leurs
caractéristiques.
Tableau
9. Caractéristiques des galeries ONAS
Types de galeries
|
Conduite du PK 0+681
|
Galerie ONAS Roseraie
|
Galerie BONNA
|
PK
|
0+681
|
3+329
|
0+728
|
Section (m2)
|
2,702 m2
|
(2×2 m2)
|
(2×2 m2)
|
Longueur (m)
|
81,57 m
|
50 m
|
90,35 m
|
VI.3. RÉSEAU DE LA
SENELEC
Suite au repérage de câbles électriques
par des sondages, un appel d'offre a été lancé pour la
sélection d'une entreprise chargée de déplacer une partie
du réseau de la SENELEC se situant au niveau de l'emprise des
terrassements pour une plus grande sécurité. Ces câbles ont
été repérés aux PK 3+325 et 3+350 sur l'axe de
l'autoroute.
Cables en suspension
Cables électriques
Photo
8. Câbles électriques en suspension aux PK 3+325 et 3+350
VI.4. RÉSEAU DE LA
SONATEL
Des sondages ont été effectués et des
galeries réalisées pour assurer la protection des fibres optiques
situés sur l'emprise du projet notamment aux PK 2+040 à 2+290
avant l'échangeur de Pikine.
VII. TRAVAUX DE LA ZONE
ELTON
La zone dite de ELTON est celle où était
l'ancienne station service ELTON. Elle constitue le point de raccordement entre
les lots I et II. C'est le point le plus critique du projet vue sa
structuration, sa position par rapport à la nappe (nappe affleurante).
Elle constitue le point de départ de notre projet (PK 0+000).
La procédure d'exécution de cette zone comprend
plusieurs parties dont les plus importantes sont :
ü les travaux de démolition et d'abattage des
arbres,
ü les travaux de purge de la zone,
ü les travaux de pompage de la nappe,
ü les travaux de comblement des puits et
séanes,
ü les travaux de remblai de la zone.
C'est une zone marécageuse où s'est
développée une forte végétation arbustive à
cause de la nappe qui affleurait.
Le traitement consistait d'abord à :
ü enlever la végétation arbustive,
ü purger toute l'étendue de la zone en
procédant en même temps au pompage de l'eau qui constituait une
gêne pour les engins,
ü faire des levées topographiques pour
déterminer les dépressions et les crêtes afin de
déterminer le volume des remblais,
ü remblayer la zone par du matériau basaltique
100/300mm. Cette opération sera réalisée par des camions
chargés de matériau à l'aide de pelles
mécaniques,
ü remblayer la zone par du sable de dune jusqu'à
une épaisseur de 50 cm pour des bandes de 3 à 4 m de largeur. Ce
procédé rend efficace le compactage des matériaux
basaltiques (Photo 9),
ü exécuter un second remblai de sable de 50 cm
d'épaisseur afin de combler tous les interstices laissés par les
matériaux basaltiques puis procéder à l'arrosage,
ü mettre en place une couche de réglage pour avoir
une surface plane (arase),
ü mise en place d'un géotextile sur l'arase pour
empêcher les remontées d'eau par capillarité,
ü verser du sable sur le géotextile jusqu'à
l'obtention d'une surface plane, la couche de sable doit être très
épaisse (50 cm) et couvrir toute l'étendue du géotextile
(Photos 10 et 11).
Sable de dune
Matériau
basaltique
100/300mm
Photo
9. Remblai de matériau basaltique 100/300 mm et de sable dans la zone de
Elton
Géotextile
Photo
10. Mise en place du géotextile aux environs du PK 0+575
Géotextile drainant
Sable de
remblai
Photo11. Remblai de sable sur le géotextile aux
environs du PK 0+575
VIII. ENCOMBREMENT DE LA
ZONE DES TRAVAUX
C'est la difficulté d'accéder à l'emprise
des travaux de la dite autoroute à péage. La zone des travaux du
lot II entre la Patte d'Oie et Pikine étant très proche de la
RN1, la circulation a été très difficile au niveau des
points de sortie du chantier ce qui a valu à l'entreprise de former en
collaboration avec la gendarmerie des facilitateurs de circulation pour
fluidifier le trafic.
La proximité des habitations a également
causé pas mal d'ennuis avec la traversée de l'emprise par les
riverains par manque de passerelles préalables au déroulement des
travaux. Ceci a causé des problèmes de mobilités des
engins et de sécurité pour les piétons. Ainsi des
déviations ont été effectuées et
réactualisées avec l'avancement des travaux, en collaboration
avec les autorités municipales de la commune de Dalifort. Vue
l'étroitesse des rues du quartier, d'importantes mesures de
sécurité (arrosage des ruelles, alerte par les forces de l'ordre,
mobilisation des facilitateurs etc.) ont été prises lors du
bétonnage des ouvrages d'art. Le bétonnage occupe un espace assez
importante et l'accès des engins dans l'emprise va prendre un temps
énorme ce qui peut amener une prise du ciment. Pour palier à ce
problème, des mesures sécuritaires ont été prises
avec des ajouts d'adjuvants du fait que le béton est de type B40, pour
augmenter le temps de prise du ciment et éviter la baisse des
résistances mécaniques du béton à l'air libre.
Conclusion partielle
Les difficultés rencontrées sur le terrain ont
retardé la durée des travaux, mais leurs résolutions de
façon graduelle ont contribué au bon fonctionnement des travaux.
La majeure partie des difficultés rencontrées a été
résolue à 100%. Le seul point critique des travaux noté
est la zone Elton où les études préalables à sa
réalisation ont été faussées au stade d'avant
projet. A ce propos, l'exécution du traitement de la zone Elton, devait
se faire de la manière suivante :
- remblayer la zone par couches successives, c'est à
dire à chaque fois qu'on met une couche de matériau 100/300mm, on
comblera les vides avec une couche de sable de dune,
- l'opération sera répétée
à plusieurs reprises jusqu`à l'obtention de la hauteur
demandée. Cela a pour avantage de combler les interstices entre les
matériaux 100/300mm au fur et à mesure et d'éviter les
infiltrations d'eau,
- mettre en place une couche de réglage en sable de
dune dans le but d'obtenir une arase, - enfin le géotextile sera mis en
place sur l'arase et couvert par une épaisse couche de sable.
Les études de niveau d'eau menées dans cette
zone (PK 0+330) ont permis de situer la nappe par rapport au terrain naturel
qui se situait à 0,85 m d'où un pompage important dans ce
secteur.
La résolution de ces difficultés
rencontrées sur le terrain permettait une bonne exécution du lot
II de l'autoroute et d'augmenter la résistance des couches par apport de
matériau traité.
TROISIEME PARTIE :
METHODOLOGIE D'EXECUTION DU LOT II DE L'AUTOROUTE A PEAGE ENTRE PATTE D'OIE ET
PIKINE
INTRODUCTION
Dans le projet du lot II, la procédure
d'exécution de la couche de plateforme est différente de celle
adoptée par les entreprises sénégalaises.
Le lot II est situé dans une zone très basse
où la nappe affleure en surface. Ceci nécessite de remblayer la
zone pour ne pas avoir l'influence de la nappe, afin d'éviter la
remontée de l'eau en surface. Ce qui pourrait dégrader la
chaussée à long terme, surtout en saison des pluies.
C'est ainsi qu'on a songé à remblayer la
plateforme de la chaussée par du matériau très grossier
(sable de dune), allant même jusqu'à améliorer ce sable par
de l'argile toujours dans le but de consolider la plateforme devant recevoir
les couches de chaussées.
La coupe de la plateforme de forme trapézoïdale
est divisée en 2 parties : le noyau et les talus. Ce
procédé constitue une première au Sénégal.
Le matériau peut être stabilisé par la pose d'un
anti-contaminant de type géotextile comme c'est le cas dans notre
projet.
I. PLATEFORME DE LA
CHAUSSÉE
I.1. DÉFINITION
La plateforme de la chaussée représente le sol
support, elle correspond au terrain occupant les parties supérieures des
terrassements (30 à 100 cm). (Mbow B.M., n° 115, 2002). Sa portance
influe pour une grande part sur l'épaisseur des couches de
chaussée. Sa largeur peut atteindre 35 m (Georges R., 1998).
I.2. CARACTÉRISTIQUES DE
LA PLATEFORME
La plateforme d'une chaussée doit supporter les charges
transmises par les autres couches de la chaussée sans subir de dommages.
Elle doit être rigide pour permettre aux couches sus-jacentes
d'être stables par rapport au terrain d'assise. La plupart des
plateformes au Sénégal est constituée à 70 % par du
sable limoneux avec un CBR variant entre 10 et 35 (Ndiaye L., n° 189,
2008). Ainsi à différents PK, les CBR effectués sur la
plateforme ont donné les résultats consignés dans le
tableau 10.
Tableau 10. Résultats de CBR
obtenus au niveau de la plateforme
PK
|
CBR
|
0+725
|
16
|
0+825
|
16
|
0+925
|
19
|
1+550
|
18
|
1+650
|
16
|
1+750
|
20
|
2+100
|
18
|
Nous
noterons que les valeurs obtenues sont toutes supérieures à 10.
Le tableau 11 illustre les différents types de plateformes en fonction
de leur CBR.
Tableau 11. Classification des différents types de
plateformes en fonction du CBR (LCPC-SETRA, 2003)
Type
|
Examen visuel
(essieu de 13 t)
|
Indice portant
CBR
|
Type de sol
|
P0
|
circulation impossible sol inapte très
déformable
|
CBR = 3
|
Argiles fines saturées,
sols tourbeux, faible densité sèche, sol
contenant des matières organiques, etc.
|
P1
|
|
3 = CBR = 6
|
Limons plastiques,
argileux et argilo plastiques,
argiles à silex,
alluvions grossières, très sensibles à
l'eau
|
P2 ou PF1
|
Déformable
|
6 = CBR = 10
|
Sables alluvionnaires,
argileux ou fins limoneux,
graves argileuses ou limoneuses,
sols marneux contenant moins de 35% de fines
|
P3 ou PF2
|
Peu déformable
|
10 = CBR = 20
|
Sables alluvionnaires
propres avec fines < 5%,
graves argileuses ou limoneuses avec fines < 12%
|
P4 ou PF3
|
Très peu déformable
|
20 = CBR = 50
|
Matériaux insensibles à l'eau,
sables et graves propres
|
P5 ou PF4
|
Très peu déformable
|
CBR > 50
|
Matériaux rocheux saints, etc.,
chaussées existantes
|
D'après le tableau 11, notre plateforme de
chaussée présentant un CBR compris entre 10 et 20 est de classe
P3 ou PF2 (plateforme de type 2). De plus, par examen visuel avec l'essieu de
13 tonnes, notre terrain est peu déformable et le sol est de type sable
alluvionnaire propre avec un pourcentage de fin inférieur à
5%.
I.3. PROCÉDURE
D'EXÉCUTION DE LA PLATEFORME
La couche de plateforme est la dernière couche de
remblai après les travaux de terrassements. C'est une couche de
transition qui remplie deux fonctions :
- un rôle intermédiaire entre la couche de sol
et la couche supérieure (la couche de forme)
- participation au fonctionnement mécanique de la
chaussée.
La procédure d'exécution est la
suivante :
Ø purger toute la zone devant recevoir les couches de
la chaussée,
Ø poser un tapis drainant si nécessaire,
Ø modeler la couche de façon à avoir un
noyau en sable de dune, les talus et la couche supérieure en sable
amélioré à l'argile.
I.3.1. Les travaux de purge
Certaines zones du projet, vue leur structuration, leur
comportement à long terme sont obligatoirement soumises à des
travaux de purge de la zone. Il s'agit par là, d'enlever tout le
matériau situé sur l'assise du terrain de fondation de la
chaussée et jugé non utilisable comme matériau de remblai.
C'est le cas des compartiments qui sont proches de la nappe et
présentant une accumulation élevée en matière
organique (reconnue par l'aspect noirâtre du sol).
Des études topographiques ont permis de localiser ces
zones d'après leurs PK (Tableau 12).
Tableau
12. Différentes zones de purge
PK
|
Zones
|
0+100 au 0+375
|
Après l'échangeur de la Patte d'Oie
|
0+375 au 0+575
|
Cambérène
|
1+525 au 2+025
|
Dalifort
|
1+625 au 2+025
|
Dalifort
|
2+050 au 2+275
|
Dalifort
|
Il faut signaler que l'eau issue des zones de purge, si elle
ne présente pas les qualités d'une eau apte à être
utilisée dans les travaux, sera déversée dans les Niayes
après pompage.
Certains matériaux de déblai seront
utilisés pour remblayer les zones de purge, c'est le cas de ceux
présentant un CBR > 10. Dans le cas contraire, le matériau de
déblai sera purgé et dégagé de l'emprise.
Les opérations de purge terminées, les zones
sont remblayées. Il sera suivi d'un réglage du terrain pour
obtenir la côte demandée puis le compactage requis. Il a
été procédé à la pose d'un tapis drainant
(géotextile) dans certaines zones pour drainer les eaux
latéralement mais également consolider la plateforme de
chaussée.
I.3.2. L'exécution du tapis drainant
Le géotextile appartient à la famille des
géosynthétiques, terme désignant un produit dont au moins
l'un des constituants est à base de polymère synthétique
ou naturel. Il se présente sous forme de feuilles de bandelettes ou
d'une structure tridimensionnelle, utilisée en contact avec le sol ou
d'autres matériaux dans les domaines de la géotechnique et du
géni civil (Photo 12).
Rouleaux de géotextile
Photo12. Rouleaux de géotextile
a. Caractéristiques des géotextiles :
Ils possèdent plusieurs caractéristiques
permettant de les utiliser pour :
ü la séparation afin d'éviter le
mélange de 2 sols ou matériaux de remblai de nature
différente.
ü la filtration car il peut maintenir le sol et permettre
le passage de fluide à travers ou dans son plan.
ü le drainage, il collecte et transporte les eaux
pluviales, souterraines et/ou d'autres fluides dans son plan.
ü la protection, en empêchant ou en limitant les
endommagements localisés,
ü le renforcement, il a la capacité de
résister pour améliorer les propriétés
mécaniques du sol ou d'autres matériaux de construction,
ü la lutte contre l'érosion des surfaces en limitant
ou en évitant les mouvements du sol principalement sur une surface
inclinée.
Dans notre étude, le géotextile est
utilisé pour drainer l'eau de la nappe, protéger la couche de
plateforme contre les eaux de pluie et les remontées capillaires.
b. Mise en oeuvre du tapis drainant
Le nom détermine son rôle, il sert à
drainer l'eau se trouvant dans le sol. La mise en place du tapis drainant a
nécessité d'abord :
- le compactage de la couche jusqu'à l'obtention d'une
compacité > 95% de l'OPM,
- un nettoyage de la zone pour faire disparaître les
éléments métalliques et les matériaux qui
n'assureraient pas l'adhérence entre le sol et le géotextile,
- combler tous les vides par du sable de dune, afin d'obtenir
une surface plane,
- passer à la pose du géotextile,
- mettre en oeuvre le matériau drainant (le sable de
dune) sur une épaisseur de 70 cm au dessus du géotextile, suivi
aussitôt d'arrosage et de compactage pour ne pas perdre l'humidité
du sol,
Il faut noter que le matériau sableux ne doit pas
être très grossier pour éviter la
détérioration du géotextile, pour cela du sable fin a
été utilisé.
Les parties où la pose de tapis drainant a
été effectuée correspondent en général aux
zones où la nappe affleurait (tableau 13).
Tableau
13. Zones soumises à la pose du géotextile
PK
|
Zones
|
0+375 au 0+575
|
Cambérène
|
1+525 au 2+025
|
Dalifort
|
2+050 au 2+275
|
Dalifort
|
I.3.3. Procédure d'exécution des
remblais
Les remblais sont exécutés de deux
manières, la première consiste à approvisionner le corps
de la chaussée par du sable de dune, la deuxième à
remblayer les accotements par du sable argileux. La couche au dessus du noyau
est en sable argileux.
La méthodologie adaptée est la
suivante :
Ø les camions en provenance des emprunts (Keur Massar,
NDiakhirate, Keur Ndiaye LÔ pour le sable de dune et Dougar Peuhl pour
l'argile) déchargent le matériau au niveau de la plateforme de la
chaussée,
Ø il s'en suit une identification complète de
ces derniers au laboratoire et leur validation par la MDS,
Ø l'assiette des remblais préalablement
préparée recevra les couches de sable comme suit :
- Le corps de la chaussée sera approvisionné en
sable de dune par couches successives de 30 cm d'épaisseur, il faut
s'assurer que la dernière couche en sable de dune soit uniforme sur une
épaisseur inférieure ou égale à 30 cm, ceci pour ne
pas dépasser la côte théorique demandée .
- la mise en place du sable amélioré au niveau
des bandes latérales se fera après plusieurs études au
laboratoire sur le mélange sable de dune et argile, finalement les
meilleures compacités (CBR variant entre 10 et 15 %) sont obtenues avec
le mélange de 70% de sable et 30% d'argile. Ce qui permettra de
réaliser le mélange sur le chantier.
Le sable amélioré étant un
matériau peu plastique est utilisé pour l'épaulement de la
chaussée, pour la stabilité des talus. L'eau de pluie peut ainsi
ruisseler sur les pentes et les talus sont protégés du
ruissellement par l'argile qui présente une perméabilité
très faible.
L'entreprise voulant toujours faire de la qualité et
pour une chaussée durable et rigide la dernière couche de
plateforme sera remblayée par du sable amélioré avec
l'argile, car plus la couche de plateforme est importante, plus la
chaussée est rigide. La dernière couche à une
épaisseur de 30 cm, elle sera arrosée et compactée selon
les prescriptions techniques (Figure 6).
Figure 6. Coupe de la plateforme et des couches de la
chaussée
I.3.3.1. Rappels des essais effectués sur le
sable et sur l'argile
a. L'essai Proctor (NF P 94-093)
Il a pour but de déterminer la teneur en eau à
laquelle doit être compactée un sol pour obtenir sa densité
sèche maximale.
b. L'essai CBR (NF P 94-078) ou indice portant CBR
C'est un essai qui pour but de déterminer la portance
du matériau et de voir comment il se comporte au contact des charges.
c. L'essai granulométrique (NF P94-056)
Elle consiste à faire passer à travers un
échantillon représentatif de granulats à travers une
colonne de tamis dont les ouvertures vont en décroissant du haut vers le
bas. Il a pour but de déterminer le diamètre des grains, ainsi
que les différentes fractions granulaires (cailloux > 20 mm,
graviers > 2 mm, sables > 0,2mm).
d. Limites d'Atterberg (NF P94-051)
Ce sont des teneurs en eau conventionnelles qui fixent un
état du sol. On les mesure sur la fraction des terres passant au tamis
0,5 mm. Les paramètres mesurés sont la limite de liquidité
(Wl), la limite de plasticité (Wp) et l'indice de
plasticité (Ip) qui est la différence entre
Wl et Wp. Il permet de définir le degré de
plasticité d'un sol.
I.3.3.2. Présentation des résultats
Après la réalisation des différents
essais au laboratoire sur les différents types de sables, les
résultats sont consignés dans les tableaux 14, 15 et 16.
Tableau
14. Récapitulatifs des essais d'identification sur le sable de Keur
Ndiaye LÔ
Proctor
|
Granulométrie
|
Propreté des éléments
fins
|
ES
|
CBR
|
Yd max (g/cm3)
|
1,725
|
% > 20mm
|
% < 2mm
|
% < 0,08
|
1
|
73
|
95 % opm
|
Gonflement
|
W opm
|
13,3
|
0
|
100
|
1,27
|
10
|
0
|
Photo
13. Sable de Keur Ndiaye LÔ
Classification LCPC : D1, sables alluvionnaires
propres, sables de dunes (pourcentage inférieur à 2 mm >
70%)
Tableau
15. Récapitulatifs des essais d'identification sur le sable de
Ndiakhirate
Proctor
|
Granulométrie
|
Propreté des éléments
fins
|
ES
|
CBR
|
Yd max (g.cm-3)
|
1,742
|
% > 20 mm
|
% < 2 mm
|
% < 0,08
|
3,2
|
85
|
95 % opm
|
gonflement
|
W opm
|
12,7
|
0
|
99,82
|
0,70
|
20
|
0
|
Photo14. Sable de Ndiakhirate
LCPC, D1 : sables alluvionnaires propres, sables de
dunes.
Tableau
16. Récapitulatifs des essais d'identification sur le sable de Keur
Massar
Proctor
|
Granulométrie
|
Propreté
des éléments fins
|
ES
|
CBR
|
Yd max (g.cm-3)
|
1,775
|
% >
20 mm
|
% <
2mm
|
% <
0,08mm
|
1,3
|
17
|
95% opm
|
gonflement
|
W opm
|
13,0
|
0
|
100
|
0,7
|
25
|
0
|
Photo15. Sable de Keur Massar
LCPC, D1 : sables alluvionnaires propres, sables de
dunes
I.3.3.3. Analyse des résultats
IL faut noter que ces trois types de sables montrent des
résultats satisfaisants, en terme de CBR, les valeurs acquises sont
conformes au CCTP (CBR > 10%) pour la couche de plateforme en sable de dune,
mais toutefois ils présentent des différences en terme de
compacité à travers les densités in situ au carottier
illustrés dans le tableau 17.
Tableau17. Résultats des essais de
densités in situ sur les différents sables
Sable roux de Keur Massar
|
Sable blanchâtre de Ndiakhirate et Ndiaye
LÔ
|
PK
|
Compacités
|
PK
|
Compacités
|
1+500
|
100,5
|
1+363
|
95,0
|
2+725
|
100,5
|
1+900
|
96,1
|
2+775
|
100,0
|
2+025
|
99,0
|
3+349
|
100,5
|
2+050
|
98,6
|
3+350
|
101,8
|
2+775
|
96,6
|
Le tableau 17 montre que le meilleur sable est le sable roux
de Keur Massar car étant plus grossier ; l'eau s'infiltre
facilement et la couche est facile à compacter mais il n'est pas propre
pour le béton car présentant un ES de 17 alors que la valeur de
l'ES contractuelle pour le béton doit être supérieure
à 80. Par contre pour le sable blanchâtre de Ndiakhirate et de
Keur Ndiaye LÔ, la couche est très difficile à humidifier
car l'eau ne s'infiltre pas intégralement à cause de sa faible
porosité. Ces sables présentent une bonne propreté pour
faire du béton car présentant des ES de 73 et 85.
Toutefois les compacités obtenues sur ces
matériaux sont toutes conformes au CCTP (> 95%)
I.3.3.4. Caractérisation de l'argile
Les résultats des essais effectués sur l'argile
sont résumés dans le tableau 18.
Tableau
18. Résultats des essais d'identification effectués sur
l'argile
Proctor
|
Granulométrie a l'eau
|
Limites d'Atterberg
|
CBR
|
Yd max (g.cm-3)
|
1,980
|
% >
20 mm
|
% <
2 mm
|
% < 0,08mm
|
LL
|
35
|
95% opm
|
7
|
LP
|
17
|
W opm
|
11,1
|
0
|
99,7
|
63,80
|
IP
|
18
|
Gonflement (mm)
|
0,8
|
Photo
16. Matériau argileux
LCPC/GTR, A2 : sables fins argileux, limons,
argiles et marnes peu plastiques, arènes
(12 = IP < 25), argile moyennement plastique.
I.3.3.5. Caractérisation du mélange de
70% sable de dune et 30% d'argile
Le mélange sable de dune et argile effectué avec
les proportions énumérées ci-dessus a subi des essais de
caractérisation et d'identification mais également des essais de
densité in situ. Les résultats sont consignés dans les
tableaux 19 et 20).
Tableau
19. Résultats des essais de caractérisation et d'identification
du mélange argile - sable de dune
Proctor modifié
|
Granulométrie
|
ES
|
Limites d'Atterberg
|
CBR
|
Yd max (g.cm3)
|
1,9
|
% > 20 mm
|
% < 2 mm
|
% < 0,08 mm
|
18
|
LL
|
34,5
|
95% opm
|
Gonflement
|
LP
|
17,2
|
W opm
|
10,3
|
0
|
82,84
|
1,52
|
IP
|
17,3
|
21
|
0
|
Tableau
20. Résultats des essais de densité in situ sur le
mélange
PK
|
Compacités
|
1+175
|
96,4
|
2+625
|
100,2
|
1+450
|
99,0
|
2+675
|
98,6
|
Les compacités obtenues satisfaites les exigences
techniques (compacité > 95%), mais pour la dernière couche de
sable amélioré une valeur supérieure à 98% est
requise. Toutefois on ne note pas de gonflement dans le cas du
mélange.
Photo
17. Sable amélioré à l'argile
LCPC/GTR, A2 : sables fins argileux, limons,
argiles et marnes peu plastiques (IP = 17,3).
I.3.3.6. Conclusion partielle
Vue la valeur du CBR du mélange (CBR > 10), son
comportement peu plastique, l'absence de gonflement, l'utilisation de ce
matériau comme couche de plateforme peut s'avérer
nécessaire pour une plus grande résistance du terrain
d'assise.
Chapitre II :
PROCEDURE D'EXECUTION DES COUCHES D'ASSISES DU LOT II
INTRODUCTION
Après l'exécution de la plateforme, la
succession des couches de chaussée est la suivante :
- sous-couche de fondation en latérite crue,
- couche de fondation en latérite
améliorée au ciment,
- couche de base en grave bitume,
- revêtement en béton bitumineux.
Cette disposition participe à une bonne dissipation des
pressions et augmentation considérable de la résistance de la
chaussée aux charges verticales.
II.1. LA COUCHE DE FORME OU
SOUS-COUCHE DE FONDATION EN GRAVE LATÉRITIQUE
Après l'exécution de la dernière couche
de la plateforme en sable amélioré, on a procédé
à une pose d'une sous-couche de fondation en latérite crue. Il
s'agit donc d'une couche de transition entre la dernière couche de la
plateforme (sable amélioré) et la couche de fondation en
latérite améliorée au ciment. Elle doit être d'une
résistance et d'une épaisseur suffisante pour participer au
fonctionnement mécanique de la chaussée et pour pouvoir supporter
les pressions résultantes des charges verticales sur la chaussée
(Figure 7).
A long terme, cette couche doit procurer une portance
homogène, être peu sensible aux fluctuations de l'état
hydrique du sol, contribuer au drainage de la chaussée (Direction des
routes, 1985). Pour répondre à tous ces critères,
l'épaisseur de la couche doit être significative. Dans le cas de
notre projet du lot II, elle est de 30 cm.
Figure 7. Principales exigences auxquelles doit répondre
une couche de fondation (Fall, 1993)
II.1.1. Description du matériau
utilisé
La latérite provient du village de Syndia. Elle est
classée dans le groupe I, d'après la classification des
carrières latéritiques (Fall et al, 1994). Cette classification
montre que la latérite de Syndia a un CBR > 80 ce qui remplie les
conditions techniques du projet (tableau 21).
Photo 18. Latérite crue de Syndia
Tableau 21. Classification des graveleux latéritiques
(Fall et al 1994)
Groupe I
|
Groupe II
|
Groupe III
|
CBR > 80 ?
|
30? < CBR = 80?
|
CBR < 30?
|
II.1.2. Caractérisation de la latérite
crue
La latérite en provenance de Syndia a été
soigneusement prélevée pour une identification complète.
Après homogénéisation et quartage, le matériau est
séché à l'étuve. Les résultats des essais
effectués sont compilés dans les tableaux 22, 23 et 24.
Tableau
22. Granulométrie et limites avant CBR
Echantillons
|
Granulométrie (mm)
|
Limites (%)
|
Classification
GTR
|
Ø > 20
|
20 > Ø > 2
|
Ø < 0,08
|
LL
|
LP
|
IP
|
Latérite crue
|
6,83
|
26,50
|
16,56
|
30
|
16,1
|
14
|
B6
|
Selon le GTR 2004, la latérite étudiée
avant CBR appartient à la classe B6 qui sont des sables et des graves
argileux à très argileux, il s'agit d'un sol peu plastique car
son IP est inférieur à > 12.
Tableau
23. Résultats des essais Proctor et CBR
Echantillons
|
Proctor
|
CBR
|
äd max. (g.cm-3)
|
opm. (%)
|
95% OPM (%)
|
Gonflement. (mm)
|
Latérite crue
|
2,030
|
12,3
|
94
|
00
|
Tableau
24. Granulométrie et limites après CBR
Echantillons
|
Granulométrie (mm)
|
Limites (%)
|
Classification
GTR
|
Ø > 20
|
20 > Ø > 2
|
Ø < 0,08
|
LL
|
LP
|
IP
|
Latérite crue
|
0
|
55,56
|
21,33
|
27
|
15,9
|
11
|
B5
|
Après CBR, la latérite est de classe B5 avec un
IP inférieur à 12, il s'agit de sables et de graves très
silteux. Les valeurs de CBR obtenues sont supérieures à la valeur
demandée (80), le matériau est apte à être
utilisée en couche de forme.
L'observation des résultats montre que les essais
après CBR montrent un pourcentage d'éléments
inférieurs à 80 mm important ce qui fait que le matériau
devient faiblement plastique et passe d'un état argileux à un
état silteux (GTR, 2004).
II.1.3. Méthodologie d'exécution de la
couche
La méthodologie adaptée pour l'exécution
de la couche est la suivante :
ü la mise en place de la latérite non
traitée sera faite par la niveleuse pour une épaisseur
supérieure à 30 cm,
ü l'équipe topographique procède à
l'implantation des piquets pour indiquer la côte finie de la fondation
augmentée de la marge de tassement,
ü la surface est réglée et mise en forme
conformément au profil demandé, suivi d'un débordement sur
la largeur pour prévoir les talus,
ü des prélèvements de matériaux sont
effectués pour déterminer la valeur du Proctor de
référence de la couche,
ü le matériau est humidifié par
arrosage,
ü il s'en suit un réglage final avec la niveleuse,
puis on passe au compactage avec le compacteur à pneu pour 8 passes,
suivi du compacteur vibrant pour 5 passes,
ü enfin, on passe à l'autocontrôle pour des
corrections éventuelles, puis réception finale sous le
contrôle de la MDS.
Les résultats sont admis lorsque la compacité
est = 98%.
II.2. LA COUCHE DE FONDATION
EN GRAVE LATÉRITIQUE TRAITÉE AU CIMENT
Après l'exécution de la latérite crue
comme sous-couche de fondation, on a jugé nécessaire de mettre
dessus une couche fondation en latérite traitée avec le ciment.
L'épaisseur finie de cette couche est de 25 cm. Elle consiste à
améliorer les caractéristiques mécaniques de la
chaussée (LCPC, 1975).
II. 2.1. Etude de la formulation de la latérite
ciment
Le ciment provient de la cimenterie Sococim Industries
(Rufisque). Il s'agit d'un ciment de type CEMII ou CPA 32,5. Une étape
importante de l'étude du mélange latérite - ciment est sa
formulation. Celle-ci doit aboutir à la détermination du dosage
en ciment optimum permettant d'atteindre la résistance
recherchée. Le seul critère retenu est le CBR qui doit
répondre aux prescriptions du CCTP. Il doit être supérieur
à 160.
II.2.2.1. Présentation des résultats de
formulation
Plusieurs essais ont été effectués sur la
latérite - ciment pour la détermination de la formule de travail
en couche de fondation.
Tableau 25. Résultats des essais Proctor et CBR de la
latérite améliorée au ciment
DESIGNATIONS
|
Proctor
|
CBR
|
äd max. (g.cm-3)
|
w opm. (%)
|
95% opm
|
Latérite + 3% de ciment
|
2,031
|
12,4
|
167
|
Latérite crue + 3,5% de ciment
|
2,026
|
12,2
|
182
|
Latérite crue + 4% de ciment
|
2,040
|
12,3
|
223
|
L'analyse du tableau 25 montre que les valeurs de CBR, avec
une amélioration de 3% ; 3,5% et 4% sont tous supérieures
à 160, elles sont respectivement 167%, 183%, 223%. Donc les exigences
techniques sont obtenues à la suite des essais CBR et Proctor. Les
meilleures valeurs sont obtenues avec 4%.
II.2.2.2. La résistance à la compression
et à la traction
Des éprouvettes d'élancement (H/D) 2 sont
confectionnées avec les différents pourcentages de ciment
précités pour réaliser des essais de compression simple.
Les cures sont faites à 3 jours à l'air, 7 jours à l'air,
14 jours à l'air et à l`eau...etc.). La photo 19 montre des
éprouvettes de latérite-ciment curées à l'eau et
à l'air.
B
A
Eprouvettes
à l'air
Eprouvettes
dans l'eau
Comparateur
Photo19. Eprouvettes sol ciment avec une cure dans
l'eau (a) et à l'air (b)
L'éprouvette est écrasée dans le
sens de sa hauteur pour la résistance à la compression simple ou
dans le sens de son diamètre pour la résistance à la
traction. La photo 20 montre des illustrations.
B
A
Eprouvette en RC
Eprouvette en RT
Photo 20. Positions d'écrasement des éprouvettes
(A : RC et B : RT)
II.2.2.3. Présentation des
résultats de compression et de traction
Les essais de compression et de traction effectués sur
les différentes éprouvettes confectionnées ont
donné les résultats qui sont consignés dans la
Figure.L'analyse des valeurs Rt et Rc avec les différents pourcentages
de ciment montre qu'elles sont toutes conformes aux prescriptions du CCTP avec
les âges définis, seul l'amélioration à 3% de ciment
donne des résultats qui sont non conformes, mais à 28 jours air,
la valeur de RT est supérieure à 2. Nous retenons qu'à 3,5
% et 4% les résultats sont satisfaisants à 100%. Les meilleurs
résultats sont obtenus à 4% de ciment parce qu'avec 3 et 3,5%, on
a une insuffisance de ciment combinée à l'effet du vent. Le
dosage en poids du ciment devient faible. Ainsi une planche d'essai a
été réalisée avec 4% de ciment.
II. 2.3. Procédure d'exécution de la
planche d'essai
Une longueur de 100 m a été
aménagée pour recevoir deux bandes traitées à 4% de
ciment. La procédure est la suivante :
Ø mise en place de la latérite crue qui sera
étalée par le rouleau à pied de mouton afin
d'écraser les gros blocs de latérite,
Ø scarification et désagrégation de la
latérite crue jusqu'au sommet de la couche de fondation
(épaisseur de 25 cm) dans le souci d'éliminer les mottes de
latérite,
Ø épandage du ciment de façon uniforme et
pondérée sur toute la couche concernée,
Ø malaxage de la latérite - ciment par la
recycleuse sur des largeurs de 2 m pour éviter la formation de joints si
les intervalles sont grands,
Ø compactage initial juste après le
mélange avec le compacteur à rouleau lisse sur 3 passes,
Ø nivellement de la surface compactée avec la
niveleuse pour être à la côte demandée,
Ø compactage à nouveau avec le compacteur
vibrant sur 3 passes,
Ø Enfin on passe à la réception finale de
la couche considérée.
II.2.3.1. Présentation des résultats de
la planche d'essai
Des essais Proctor, CBR, de Rt et de Rc sont effectués.
Il faut noter que seules les valeurs de CBR données au tableau 27
suffisent pour apprécier la qualité de la planche
expérimentale.
Tableau
27. Valeurs de CBR de la planche d'essai réalisée
Bandes / Echantillon
|
CBR
|
95% opm (%)
|
1ère bande
|
160
|
2éme bande
|
155
|
Etude labo MSF
|
205
|
Etude labo ICA
|
290
|
L'analyse des résultats montre que les valeurs de CBR
obtenus sont conformes aux prescriptions du marché, sauf pour la
deuxième bande qui donne une valeur CBR de 155%, valeur
inférieure à celle demandée (160%). Cela s'explique par
les conditions du terrain ou l'homogénéisation est très
difficile, car l'étude effectuée sur la planche d'essai dans les
conditions de laboratoire a donné d'excellents résultats (CBR
=205 pour MSF, et 290 pour ICA).
Le traitement de la couche de fondation à 4% de ciment
en poids est meilleur et a été utilisé pour le reste de la
chaussée.
II.2.3.2. Conclusion partielle
Le dosage optimal en ciment est celui qui permet d'obtenir sur
des éprouvettes confectionnées au laboratoire un CBR au moins
égale à 160. Le choix d'un indice CBR au moins égale
à 160 est basé sur le fait qu'une couche de base après sa
mise en oeuvre doit avoir un CBR au moins égal à 80%. Les
mélanges étant réalisés dans des conditions souvent
mieux contrôlées au laboratoire qu'au chantier, il convient
d'affecter les résultats obtenus sur le chantier d'un coefficient de
sécurité. Selon Liautaud 1975, en prenant une valeur de
coefficient de sécurité égale à 2, on espère
obtenir sur le chantier un CBR de 80%. En plus, vue les résultats
obtenus sur les essais Proctor, CBR, Rt et Rc qui sont conformes à 100%
avec le pourcentage optimum de 4% en poids, nous adapterons la méthode
d'amélioration de la couche de fondation en latérite crue
à 4% de ciment en poids avec la teneur en eau optimal ( opm
#177; 2%), avec la même procédure définie ci-dessus tout en
évitant de faire passer le compacteur à pneu lisse ou le pied de
mouton en premier pour éviter le feuilletage (figure 8) ou les stries
sur la couche sol - ciment (GTR, 2000).
Fissures
Caractére feuilleté
Comportement avec le pied de mouton en premier
Figure 8. Effets des compacteurs à pneu lisse sur la
couche de la latérite traitée au ciment (GTR, 2000)
II.3. LA COUCHE
D'IMPRÉGNATION
II.3.1. Définition
C'est une couche de protection qui repose sur la couche de
latérite - ciment dont le rôle est de contribuer à
l'amélioration de la chaussée et renforce la protection
mécanique, thermique et hydraulique par imperméabilisation
(LÔ M. , n° 180, 2007).
II.3.2. Composition
Dans le cas de notre étude, l'imprégnation est
constituée par du bitume fluidifié (cut-back 0/1) avec les
compositions définies dans le tableau 28.
Tableau
28. Caractéristiques du cut-back utilisé
Bitume
|
60%
|
Kérogène (pétrole)
|
40%
|
Température (°C)
|
125
|
Il faut noter que le kérogène bien qu'entrant
dans la composition, ne demeure pas dans la couche, il s'évapore
rapidement après sa mise en oeuvre. Son rôle est de fluidifier le
bitume pour diminuer sa viscosité (DRCR, 1983).
II.3.3. Procédure d'exécution
Cette
procédure consiste après réception de la couche de
fondation de :
- balayer cette dernière avec une balayeuse
mécanique, de façon à éliminer tout matériau
roulant ou toute poussière résiduelle,
- arroser légèrement la surface de la couche de
fondation par la citerne d'eau pour humidifier la couche,
- enfin, épandre le cut-back 0/1 sur la couche de
fondation.
Le dosage du bitume fluidifié utilisé est
donné dans le tableau 29.
Tableau
29. Dosage du cut-back 0/1 en couche d'imprégnation
Dosage en poids (kg.m-2)
|
1,2 à 1,3
|
Dosage en volume (l.m-2)
|
4 à 5
|
II.3.4. Comportement des planches
imprégnées
A la suite de l'imprégnation, les comportements sur la
couche de fondation sont illustrés dans les figures 9 et 10.
Partie sous dosée
Partie sur dosée
Pneus des engins
Figure 9. Couche de fondation 24h après
I'imprégnation avec du cut-back 0/1
Fissures en surface
Craquelures
Figure 10. Couche de fondation 48h après
l'imprégnation avec du cut-back 0/1
On remarque que le cut-back à un comportement bien
connu, à savoir une infiltration de facto du mélange bitume -
kérogène. Dans la figure 9, le phénomène de
ressuage est bien visible, l'observation montre
l'hétérogénéité du liant qui se traduit par
2 compartiments : une partie haute sous-dosée et une partie basse
sur-dosée, entraînant l'accumulation du bitume qui favorise le
ressuage.
La figure 10 montre une fissure de la couche en superficie,
elle s'explique par le caractère ferme de la couche (compacité
élevée, porosité faible).
Conclusion partielle
Le cut-back 0/1 imprègne bien la couche de fondation,
il assure le lien entre cette dernière et la couche sus-jacente (couche
de base) car une bonne pénétration du produit hydrocarboné
a été observée le terrain, malgré l'apparition de
phénomènes de ressuage et de fissuration.
II.4. LA COUCHE DE BASE EN
GRAVE BITUME
II.4.1. Définition
C'est la couche située en dessous de la couche de
roulement, reposant sur la couche de fondation. Son épaisseur est de 15
cm. Elle subit plus les contraintes verticales que la couche de fondation et
des efforts de cisaillement d'autant plus importants que la couche de surface
est mince. Si la couche de base possède une rigidité
élevée, comme dans le cas des couches stabilisées, il se
produit un effet de dalle et des contraintes de traction se développent
à sa base (Fall, 1993). Cette couche présente un certain nombre
d'exigences (Figure 11).
Figure
11. Principales exigences d'une couche de base (Fall, 1993)
II.4.2. Les composants de la grave bitume
Elle
est composée d'un mélange d'agrégats et de bitume.
II.4.2.1. Caractéristiques des
agrégats
Ils sont produits par la Société
Gécamines (région de Thiès) et se présentent sous
les classes granulaires 0/3 mm, 3/8 mm, 8/16 mm et 16/25 mm.
a. Etude expérimentale
Les pourcentages granulométriques du mélange des
agrégats sont donnés dans le tableau 30.
Tableau
30. Différentes proportions du mélange granulaire
Agrégats
|
Pourcentage
|
Basale 0/3mm
|
42%
|
Basalte 3/8mm
|
15%
|
Basalte 8/16mm
|
33%
|
Basalte 16/25
|
10%
|
b. Les essais réalisés sur les
agrégats
Les agrégats ont subi plusieurs essais d'identification
que sont :
- Essai Los Angeles (NF P18-573) qui permet
de déterminer la résistance à la fragmentation par chocs
des éléments d'un échantillon de granulats. Plus le
matériau est dur, plus son coefficient de Los Angeles est faible.
- Essai de propreté superficielle (NF P18-591)
qui s'applique sur les granulats passants au tamis de mailles
supérieures à 2mm. Il permet de décrire et d'identifier un
sol afin de le classer.
- Essai Equivalent de sable (NF P18-598) qui
permet de mesurer la propreté d'un matériau. Il est
effectué sur la fraction des éléments passants au tamis 5
mm.
- Coefficient d'aplatissement ou de forme (NF P18-561)
caractérisant la forme du granulat, un coefficient de forme
faible correspond à un granulat présentant un certain nombre de
plats.
c. Présentation des résultats
Les résultats des essais réalisés sur
les agrégats sont consignés dans les tableaux 31 et 32.
Tableau
31. Résultats des essais du mélange du sable granulaire
Coefficient Los Angeles
|
Equivalent de sable sur 0/2 du 0/6
|
Coefficient. d'Aplatissent
|
Propreté
superficielle
|
10%
|
72%
|
18,8%
|
0,33%
|
Tableau
32. Exigences du CCTP pour le mélange granulaire
Coefficient Los Angeles
|
Equivalent de sable
|
Coefficient Aplatissement
|
Propreté superficielle
|
< 25%
|
> 40%
|
= 15%
|
< 1%
|
Le tableau 31 comparé au tableau 32 montre que seul
l'essai de forme donne une valeur non conforme au CCTP, cela peut être
dû au manque d'homogénéisation lors du
prélèvement des granulats mais également à la
nature de la roche mère (basaltique) qui se forme en domaine
océanique.
II.4.2.2. Caractéristiques du mélange
bitumineux
Le bitume utilisé est de type 40/50 fourni par la
Société ERES. La moyenne des essais de
pénétrabilité a donnée 42, ce qui permet de classer
le liant hydrocarboné dans la classe 40/50.
a. Etude expérimentale
Différents pourcentage de bitume (3 ; 3,5 ;
4 ; 4,5 ; 5 et 5,5) ont été utilisés pour la
confection des éprouvettes. Trois éprouvettes ont
été réalisées pour chaque pourcentage de bitume
avec le mélange granulaire défini ci-dessus. L'essai Marshall a
été réalisé sur chaque éprouvette
confectionnée.
b. L'essai Marshall (NF P98-251-2)
Il a pour but de déterminer, pour un compactage
donné, la stabilité Marshall et le fluage Marshall d'une
éprouvette de dimension déterminée. Il est applicable sur
les enrobés à chaud. Le moule contenant l'enrobé est
soumis à l'essai de compression simple.
ü L'effort enregistré correspond à la
stabilité Marshall,
ü la valeur en 1/10 mm de l'affaissement de
l'éprouvette au moment de la rupture correspond au fluage Marshall.
c. Présentation des résultats
Le mélange bitumineux a donné les
résultats consignés dans le tableau 33.
Tableau
33. Résultats des essais des éprouvettes confectionnées
Pourcentage Bitume
|
Densité
(g.cm-3)
|
Force de rupture (kgf)
|
Fluage (mm)
|
% vides
|
% VMG
|
Degré de saturation
|
3
|
2,51
|
1119
|
3,3
|
8,6
|
15,9
|
46,0
|
3,5
|
2,54
|
1292
|
3,5
|
6,8
|
15,4
|
55,9
|
4
|
2,56
|
1381
|
3,6
|
5,2
|
15,2
|
65,6
|
4,5
|
2,57
|
1442
|
3,7
|
3,8
|
15,1
|
74,7
|
5
|
2,55
|
1373
|
4
|
3,8
|
16,2
|
76,7
|
5,5
|
2,53
|
1117
|
4,2
|
3,7
|
17,2
|
78,6
|
Le
tableau 34 donne les spécifications techniques du mélange
bitumineux
Tableau
34. Spécifications du CCTP pour le mélange bitumineux
Désignations
|
Valeurs admises
|
Nombre de coups par face
|
75
|
Stabilité Marshall (kgf)
|
> 1000
|
Fluage Marshall (mm)
|
= 4
|
Pourcentage des vides
|
3 - 6
|
Degré de saturation en bitume (%)
|
70 - 80
|
Adhésivité
|
= 75
|
Pourcentage du VMG
|
= 13
|
Relation filer / bitume
|
1,1 - 1,5
|
En comparant les tableaux 33 et 34, nous constatons
qu'à 3% et à 3,5%, le pourcentage de vides dépasse la
valeur admise. Cela est dû à un manque
d'homogénéisation lors du mélange ou les fines n'ont pas
été bien dispersées dans le moule et les grossiers ont
été majoritaires, d'ou la présence d'un nombre important
de vides.
II.4.3. Exploitation des résultats
Les résultats du mélange bitumineux ont permis
de tracer les courbes des différents paramètres
(stabilité, fluage, VMG, vides, densité, degré de
saturation) en fonction des pourcentages de bitume définis dans le
mélange (Figure 12).
Figure
12. Evolution des paramètres du mélange bitumineux en fonction du
pourcentage de bitume
De l'analyse de ces courbes, il en découle que le
pourcentage optimal de bitume est de 4,4% correspondant à une teneur en
liant de 4,62 après extraction, ce qui donne un module de richesse de K
égal 2,926 (quantite de liant qu'il faut pour enrober chaque grain d'une
pellicule de bitume). Cette valeur est supérieure à la valeur
demandée pour les chaussées à trafic intense (K =
2,750).
II.4.3.1. Résultats avec le pourcentage optimum
de bitume (4,4%)
Après, l'obtention du pourcentage optimal de bitume,
des essais ont été réalisés, les résultats
sont consignés dans le tableau 35.
Tableau 35. Résultats des essais du mélange
bitumineux avec l'optimum de pourcentage en bitume
Désignations
|
Résultats
|
Nombre de cou`s par face
|
75
|
Stabilite Marshall (kgf)
|
1423
|
Fluage Marshall (mm)
|
3,7
|
Pourcenpage des vides (%)
|
4
|
Degré de saturation en bitume (%)
|
73,2
|
Adh(c)sivité
|
85
|
Vides du mélange granulaire (VMG)
|
15
|
Relation filep / bitume
|
1,3
|
Les résultats obtenus avec le pouraentage optimal de
bitume ront conformes aux exigences techniques. L'apport de filler contribue
à augmenter la résistance mécanique des granulats, et
diminue le nombre de vides, ce qui confère au matériau une bonne
stabilité.
D'après les résultats obtenus, la formulation
adéquate pour la couche de base en grave bitume est donnée dans
le tableau 36.
Tableau 36. Formulation de travail pour l'exécution de
la couche de base
Agrégats
|
Pourcentage (%)
|
0/3
|
40,2
|
3/8
|
14,3
|
8/16
|
31,5
|
16/25
|
9,6
|
Bitume 40/50
|
4,4
|
Total
|
100
|
II.5. EXECUTION DE LA COUCHE
DE ROULEMENT EN BETON BITUMINEUX
II. 5.1. Définition
C'est la couche supérieure de la structure
routière sur laquelle s'exercent directement les agressions
conjuguées du climat et du trafic. Elle est en contact direct avec les
roues des véhicules. C'est donc la couche la plus sollicitée,
elle doit résister à la fois aux intempéries et à
l'usure produite par le frottement des pneus.
La couche de roulement doit avoir une bonne
l'adhérence, un bon uni, permettre un bon drainage, (SETRA-LCPC, 1969).
La figure 13 illustre quelques exigences d'une couche de roulement.
Figure 13. Principales exigences d'une couche de surface (Fall
, 1993).
II.5.2. La procédure d'exécution de la
couche
Après avoir exécuté la couche de grave
bitume, il sera suivi la mise en place de la dernière couche de la
chaussée en béton bitumineux :
Ø l'épaisseur de la couche est de 7 cm, dans le
cas de notre projet,
Ø la mise en oeuvre sera réalisée
après l'exécution d'une planche d'essai pour maîtriser les
conditions de travail sur le terrain,
Ø la planche s'effectuera sur un tronçon de 6 m
de large et 100 m de long.
Ø en premier lieu, on procède à
l'épandage d'une couche d'accrochage par une émulsion de bitume
(400/600) sur la couche de grave bitume, avant la mise en place du béton
bitumineux,
Ø il s'en suit le chargement du béton bitumineux
par des camions bennes métalliques propres au niveau de la centrale
d'enrobage en évitant au maximum la ségrégation des
granulats et une diminution de la température (Tableau 37),
Ø le matériau transporté par les camions
sera vidé au niveau du finisseur de façon à éviter
les irrégularités sur le profil en long du tapis et éviter
le décollement de la couche d'accrochage au contact des pneus des
camions,
Ø la mise en place du béton bitumineux (sur la
largeur définie, 6m) se fera par le finisseur avec une
répartition homogène, sans ségrégation,
Ø pour éviter l'alignement des joints
longitudinaux et pour un meilleur traitement de la couche, la mise en place se
fera en une seule étape,
Ø Les irrégularités de surfaces seront
rectifiées par le finisseur qui est muni de 2 règles de 8 m de
longueur avec 4 sondeurs sur chaque règle, permettant de faire un
nivellement automatique,
Ø compactage immédiat après
épandage du béton bitumineux, d'abord le compacteur à pneu
derrière le finisseur ensuite vient le compacteur à cylindre
lisse,
Ø enfin lors du compactage pour un bon uni de la
couche de roulement, veiller à ce qu'il n'y ait pas de joints
latéraux.
Tableau
37. Températures d'exécution du béton bitumineux
Températures d'épandage du BB
(°C)
|
Temps chaud
|
Temps froid
|
130 /140
|
140 /150
|
II.5.3. Conclusion partielle
· Le béton bitumineux utilisé est de type
0/14 à caractère semi-grenu et facile à mettre en oeuvre
car riche en sable.
· Cette épaisseur relativement importante (7 cm)
permet à la couche d'avoir une bonne maniabilité pendant toute la
phase de compactage.
· Les granulats utilisés pour la couche de
roulement sont durs très durs et résistants au polissage (bon
coefficient de Los Angeles), car ils sont directement au contact des pneus. Ils
doivent avoir une bonne forme pour ne pas se coucher à plat et
suffisamment anguleux, car les arrêtes vives contribuent à
l'adhérence.
CONCLUSION GENERALE
La réalisation du lot II entre la Patte d'Oie et Pikine
constitue une étape importante dans la finalisation de l'autoroute
à péage vue sa position géographique. Ainsi cette position
fait que beaucoup de difficultés ont été
rencontrées. Elles sont essentiellement liées au passage du
tracé qui s'est heurté à une nappe phréatique
sub-affleurante (0,85 m de profondeur) par endroits, des démolitions
d'habitations, des travaux de dévoiement de réseaux de
concessionnaires, à la proximité avec la RN1, des travaux de
purge etc. Cette position de la nappe ajoutée aux travaux
supplémentaires et de modifications du projet ont retardé les
travaux. A cela se s'ajoutent les difficultés rencontrées en
cours d'exécution.
La réalisation et la mise à mise à jour
des procédures d'exécution demandées et approuvées
par le maître d'ouvrage ont permis de surmonter la quasi-totalité
des contraintes majeures. Cependant, celle concernant les travaux de traitement
de la zone Elton devrait être révisée pour assurer la
protection de la chaussée contre la remontée des eaux.
La réalisation de cette tranche de l'autoroute
permettra aux populations de se déplacer beaucoup plus facilement
(grâce à la réalisation des ouvrages d'art de
Cambérène, de Pikine, de la Roseraie et du croisement seven up),
de favoriser la mobilité urbaine dans ce secteur (Pikine,
Cambérène, Yarakh, Patte d'Oie).
En plus, la méthodologie d'exécution du lot II
de l'autoroute à péage entre Patte d'Oie et Pikine est d'une
nouveauté au Sénégal du point de vue de la structure de la
plateforme de chaussée constituée par un coeur en noyau de sable
de dune et d'une enveloppe supérieure en sable amélioré
à l'argile.
L'épaisseur de la chaussée proprement dite est
de 77 cm, largement suffisante pour se protéger contre les eaux de
pluies. L'expérimentation menée sur les différentes
couches a montré le rôle non négligeable du ciment comme
filler d'apport, du bitume comme liant de protection de la couche de fondation
et de la couche de grave bitume et de l'argile comme matériau d'apport
également. En effet, le sable de dune amélioré à
l'argile a donné les meilleures compacités avec un mélange
de 30% de sable de dune et 70% d'argile. Ainsi pour un meilleur traitement de
la plateforme de la chaussée, le mélange a été
approvisionné au niveau de la dernière couche de plateforme et au
niveau des talus, ceci pour lutter contre les eaux de pluies (infiltration et
ruissellement) et pour le talutage vue la hauteur des remblais.
Les études de formulation menées sur la
latérite ciment et sur la grave bitume ont donné des
résultats conformes au dossier technique avec des dosages de 4% de
ciment en poids et de 4,4% en bitume respectivement (CBR = 160% pour la
latérite ciment, stabilité Marshall = 1000 Kgf pour la grave
bitume). Les faibles valeurs de CBR enregistrées pour la latérite
ciment s'expliquent par une homogénéisation très difficile
de la couche du fait que le ciment se durcit rapidement, mais aussi par la
procédure d'exécution de la couche, surtout la
méthodologie de compactage.
Ainsi le choix de formulation de la grave bitume à 4,4
% réside du pourcentage des vides enregistrés qui est
égale à 4 et qui confère à la couche une bonne
cohésion des agrégats et facilite la mise en oeuvre de la couche
d'accrochage.
Toujours dans l'amélioration de la chaussée et
pour une route en qualité, un traitement de la couche de roulement avec
du ciment à 1% serait prépondérant car le ciment diminue
le pourcentage de vides et accroît la stabilité (Camara A. ,
N° 194, 2007).
Enfin, il faut souligner que la latérite
mélangée avec le ciment reste de loin le matériau le plus
utilisé en renforcement de structures routières au
Sénégal.
Ainsi, il faut songer à une étude très
poussée pour la substitution de la latérite-ciment par le
calcaire amélioré au ciment et à ses conditions
d'utilisation.
Enfin, nous espérons que ce document pour imparfait
qu'il soit, nous a permis de connaître les principales contraintes
rencontrées dans la réalisation du lot II de l' autoroute
à péage entre la Patte d'Oie et Pikine et la méthodologie
d'exécution des différentes tâches.
RECOMMANDATIONS
A l'issue de ces travaux, nous suggérons les
recommandations suivantes :
- faire nécessairement des sondages de reconnaissances
(pénétromètre dynamique), pour apprécier le
degré de portance du terrain au niveau de la zone Elton, après
l'exécution de la couche de plateforme,
- effectuer un suivi des zones qui présentent de
faibles compacités, notamment les zones de purge,
- éviter la latérite trop fine, car après
compactage elle présente des fissurations qui facilitent la
remontée d'eau ou de boue ce qui peut entraîner la
dégradation de la chaussée,
- compacter la couche traitée au ciment durant le
délai de maniabilité du mélange et avant la prise du
ciment,
- insister sur l'homogénéisation des
mélanges latérite - ciment en évitant les
traînées de ciment non incorporées dans la
latérite,
- sabler le passage des camions qui déversent le
matériau au niveau du finisseur pour éviter le décollement
de la couche d'imprégnation lors de l'exécution de la couche de
base en grave bitume,
- utiliser le sable roux comme matériau de remblai, car
étant plus grossier et facile à humidifier,
- nous recommandons fortement aux autorités de bien
veiller aux études d'avant projet. Elles constituent une étape
importante pour éviter la plupart des problèmes
rencontrés. De bonnes études seraient garant d'un gain
considérable de temps mais d'économie également.
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