8.3. Le degré d'engagement
des citoyens
La gestion des ressources naturelles ne se
conçoit plus sans une participation active de la population.
L'échec des politiques environnementales classiques est
généralement lié à un déficit de
communication. L'Etat a compris que l'adhésion aux changements
proposés implique un dialogue, une négociation avec la
population. Ce qui revient à parler d'un échange de pratiques de
savoirs de techniques entre les deux parties. Ce projet contribue à
instaurer un climat de confiance entre les différents acteurs et permet
de recueillir et de valoriser les traditions, les coutumes et les savoirs
populaires qui sont le plus souvent ignorés ou négligés
dans le domaine de la gestion des ressources environnementales.
Pour ce faire, différents types de
communication ont été mis en place à la fois par les
institutions et par les associatifs.
8.3.1. La communication de
masse
S'adressant à un public vaste et divers, ce
type de communication permet d'informer de sensibiliser ou développer la
communication interactive. Elle fait appel aux moyens de communication de masse
mobilisable à l'échelle nationale, régionale et
locale : radio, télévision, presse écrite, etc. Son
but est de répondre à des objectifs d'information
générale destinée au grand public par l'organisation de
campagnes de sensibilisation aux enjeux environnementaux. Cependant, elle
n'entre pas proprement dit dans le cycle d'une approche participative. Elle
n'en est qu'un moyen d'accompagnement. (Exemple voir annexe).
8.3.2. La communication de
proximité
Son objectif est d'accompagner et de renforcer
chacune des étapes et des phases de la démarche participative
à travers un certain nombre d'outils d'information, d'analyse, de
dialogue, de formation, de gestion et de suivi. Ces outils et méthodes
sont généralement utilisés par les agents ayant une
fonction d'appui, d'animation ou d'encadrement des communautés
villageoises : agents forestiers, vulgarisateurs, enseignants, animateurs
d'ONG ou de projet...Ils s'agit de supports audio-scripto-visuels : album
de photos villageois, vidéo, diaporamas ou films fixes, cassettes
audio...
8.3.3. La communication
traditionnelle
D'une manière générale, les
outils et réseaux de communication traditionnelle ont un fort impact sur
la population. Généralement, ce type de communication est
très vivant en milieu rural et joue un rôle important dans les
dynamiques villageoises. Les manifestations les plus courantes de cette forme
de communication sont les assemblées villageoises , le
théâtre , les représentations des marionnettes, les
chansons, les proverbes, les devinettes, les récits, les contes, les
visites inter villageoises ...
Dans une démarche participative, les
communautés villageoises doivent mobiliser leurs propres outils de
communication tout en conservant leur contrôle sur la conception et la
diffusion du message véhiculé. Elle se présente dès
lors comme des partenaires à part entière dans les processus de
négociation.
En général, les lieux choisis pour
ces différents types de communication sont :
-le marché : contrairement à la vision
occidentale, le marché au Sénégal est aussi un lieu de
rencontres, d'échanges, de débat, de médiation autour de
différents sujets, en l'occurrence celui de l'environnement. De plus,
l'expression dans ce lieu est plus personnelle et libre car les passants
(hommes, femmes et enfants) peuvent poser des questions qu'ils n'oseraient pas
poser dans les assemblées de village.
-Les places publiques : appelées en
général « arbre à palabre » sont des
endroits ou se réunissent souvent les hommes pour débattre sur
divers sujets. Ce sont des lieux privilégiés de rencontre avec
des leaders d'opinion, généralement des hommes.
-Les jardins publics : ce sont des lieux de
divertissement ou il est plus probable de rencontrer un public jeune.
|