La contribution du mouvement olympique dans la lutte contre la discrimination en sport( Télécharger le fichier original )par Alain Clotaire FEZE Universite de Dschang - DESS en droits de l'Homme 2006 |
B- Une politique plus précise dans la lutte contre la discrimination envers la femmeDe plus en plus, les femmes s'imposent dans le milieu olympique. Néanmoins, beaucoup restent encore à faire et passe par une revalorisation de la femme (1), par un recul des barrières culturelles (2) et par les médias (3). 1- La revalorisation de la femmeLa revalorisation du rôle de la femme passe par un encouragement des jeunes filles et de jeunes femmes à pratiquer du sport. On pourra aussi les aider par des moyens ou programmes appropriés au sin des CNO et des fédérations internationales. L'aide des gouvernements ici demeure incontournable. Il est fondamental que les institutions inter et non gouvernementales chargées du sport et de l'activité physique renforcent leur coopération et encouragent une participation active et une reconnaissance des femmes dans le sport. Il pourrait par exemple s'inspirer du modèle américain de 1972 intitulé « Title IX ». Ce système interdisait toute action de discrimination sexuelle dans les établissements scolaires sous peine de privation des subventions fédérales. Suite à cette loi, on a constaté 25 ans après que le nombre de filles pratiquant des sports de haut niveau est passé de 1 sur 27 à 1 sur 3 dans le secondaire, et de 16% à 38% dans les universités30(*). De plus, les budgets sportifs destinés aux jeunes filles et aux femmes ont connu une croissance spectaculaire. Aujourd'hui, plus de 55 millions de femmes pratiquent régulièrement un sport ou une activité physique. 31 millions de jeunes filles pratiquent un sport d'équipe. Elles représentent 55% de l'ensemble des volleyeurs, 43% de l'ensemble des coureurs à pied et 41% de l'ensemble des footballeurs31(*). L'on comprend alors pourquoi les américaines sont les premières dans les disciplines d'athlétisme, et dans les jeux sportifs collectifs (football, basket-ball, beach volley, soft-ball, etc.). L'autre aspect qui peut être développé vient des primes à attribuer aux athlètes. En effet, l'on doit penser à récompenser nos championnes afin de les encourager. Elles doivent être citées en exemple afin de susciter chez les autres filles un intérêt pour la chose. Au Cameroun par exemple, la championne du monde Françoise MBANGO, après avoir reçu plusieurs cadeaux, a été faite Ambassadrice des Synergies Africaines contre le SIDA et les Souffrances. Mais ces actions doivent s'accompagner des idées en vue de faire reculer les barrières culturelles. 2- Le recul des barrières culturellesCette action passe par l'accentuation de la politique d'information et de sensibilisation de la masse féminine sur les préjugés qu'elle développe. Par exemple, pour celles qui pensent que sport de haut niveau rime avec impossibilité de procréer, on peut prendre des exemples pour prouver le contraire. On citera par exemple le cas de SARAH ETONGUE qui a gagné la course du Mont Cameroun et qui est mère de 7 enfants ; ou le cas de la française Christine AARON qui a fait de la compétition puis a mis au monde un enfant tout en continuant la compétition. En ce qui concerne les croyances religieuses, cela peut paraître bête, mais puisqu'elles paraissent encore bien ancrées dans les mentalités et que le jour où l'on verra une iranienne en short sur un stade est encore loin, on pourrait penser à la création des jeux musulmans. On pourrait commencer par là et peut être que par la suite, les opinions pourront changer. Mais il faudra que les médias apportent leur contribution. * 30 LOPIANO (DA), « Les femmes et le sport moderne », in Revue olympique n°XXVII-30, janv.-fév. 2005, p. 54. * 31 LOPIANO (DA), Ibid., p. 55. |
|