La contribution du mouvement olympique dans la lutte contre la discrimination en sport( Télécharger le fichier original )par Alain Clotaire FEZE Universite de Dschang - DESS en droits de l'Homme 2006 |
II- DEFINITION DES CONCEPTSMouvement Olympique : C'est un ensemble de structures, organes et acteurs, individus, qui concourent au développement et à la promotion de l'idéal olympique. Idéal olympique : ensemble de convictions et de principes à dimension universelle contenus dans les règlements, la politique et les missions du Mouvement Olympique International. Olympisme : C'est « une philosophie de la vie, exaltant et combinant en un ensemble équilibré les qualités du corps, de la volonté et de l'esprit. Alliant le sport à la culture et à l'éducation, l'olympisme se veut créateur d'un style de vie fondé sur la joie dans l'effort, la valeur éducative du bon exemple et le respect des principes éthiques fondamentaux universels. »4(*) De COUBERTIN dit, en 1918, que « c'est la religion de l'énergie, le culte de la volonté intensive développé par la pratique des sports virils s'appuyant sur l'hygiène et le civisme et s'entourant d'art de pensée. »5(*) Sport : C'est un ensemble d'exercices physiques pouvant s'organiser en jeux individuels ou collectifs obéissant à des règles spécifiques. Discrimination : C'est le fait de réduire « une personne à une position dans laquelle la totalité de son potentiel et de sa différence est fortement mise en danger. »6(*) C'est la dénégation des droits fondamentaux et universellement acceptés de tous les êtres humains à des personnes qui sont exclus. III- PROBLEMATIQUELa Charte olympique énonce parmi ses principes fondamentaux que : « la pratique sportive est un droit de l'homme. Tout individu doit avoir la possibilité de pratiquer le sport selon ses besoins. » Le sport et les droits de l'homme sont universels. La pratique sportive permet de niveler les individus de générations, cultures et origines socioéconomiques différentes. Le sport et les droits de l'homme sont donc deux domaines qui représentent et prônent la probité et l'équité. Le sport constitue un modèle d'égalité et représente de ce fait un moyen pratique et efficace permettant d'enseigner aux individus la notion de droits et de devoirs. Le sport, réduit par le passé à un « rôle modeste et médiocre »7(*) dans lequel il constituait un moyen de recréation et de passe-temps, est aujourd'hui une activité enseignée qui attire les foules, suscite des convoitises et génère d'énorme quantité d'argent. Si l'on tient compte des fortes connotations émotionnelles du sport et des énormes investissements monétaires réalisés dans ce domaine, on ne trouvera rien de surprenant à ce qu'il développe aussi certains maux telle la discrimination. Dans sa vision lointaine, le Baron Pierre De COUBERTIN avait déjà érigé en principe la non discrimination. En effet, la Charte Olympique énonce que : Toute forme de discrimination à l'égard d'un pays ou d'une personne, qu'elle soit pour des raisons raciales, religieuses, politiques, de sexe ou autres, est incompatible avec l'appartenant au Mouvement olympique. Le Mouvement Olympique fait donc de la lutte contre la discrimination un de ses principaux chevaux de bataille. Diverses formes de discrimination sont présentes dans le monde sportif et parfois même, « elle détermine la base sur laquelle sont prises de nombreuses décisions à caractère sportif »8(*). En vertu du pouvoir dont ils disposent, certains groupes peuvent décider des traditions, des règles et des rituels importants, ainsi que de ceux qui doivent être marginalisés. Cette situation entraîne un certain nombre de questions. Peut-être sommes-nous tous égaux sur la ligne de départ, mais les moyens politiques, économiques et culturels dont disposent les individus et les obstacles qu'ils doivent franchir pour y parvenir sont fondamentalement inégaux. N'y a-t-il pas, depuis quelques années, un problème important avec le développement des groupes plus ou moins racistes dans le sillage du monde sportif ? Ces dernières années, se sont développées des ONG telles que « Never again » en Pologne, « My friend is a foreigner » en Allemagne ou encore « Show racism the red card » en Norvège. A ces associations de lutte contre la discrimination raciale en sport s'ajoutent les groupes de lutte contre toute discrimination faite aux femmes et aux enfants. Le Mouvement Olympique, conscient de cette menace, a fait sienne la lutte contre la discrimination. Fort de tout ceci, nous nous trouvons en droit de nous poser la question qui suit, et qui constituera le point focal de notre recherche. * 4 Charte olympique, Préambule, 2004. * 5 CIO, Pierre De COUBERTIN, Textes choisis, T. II, Olympisme, sous la direction du Pr. Norbert Muller, Zurich, 1986, p. 16. * 6 BHUVANENDRA (T.A.), op. cit, p. 23. * 7 BHUVANENDRA (TA), op. cit, p. 16. * 8 ISSA HAYATOU, « Le racisme dans le sport, pas de complicité » in Revue Olympique, oct.-nov. 01, p. 27. |
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