SOMMAIRE
DEDICACE
I
REMERCIEMENTS
II
SIGLES ET ABREVIATIONS
III
INTRODUCTION
1
PREMIÈRE PARTIE : LE
MOUVEMENT OLYMPIQUE, STRUCTURE DE PROTECTION DES DROITS DE
L'HOMME 8
Chapitre I : PRÉSENTATION
DU MOUVEMENT OLYMPIQUE 9
SECTION I : SON ORGANISATION 9
SECTION II : LES SYMBOLES ET LES OBJECTIFS DU
MOUVEMENT OLYMPIQUE 13
Chapitre II :
PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL ET DÉROULEMENT DU
STAGE 18
SECTION I : LE COMITÉ NATIONAL
OLYMPIQUE ET SPORTIF CAMEROUNAIS (CNOSC) 18
SECTION II : DÉROULEMENT DU
STAGE 23
DEUXIÈME PARTIE : LA MARQUE
CONCRETE DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LA
DISCRIMINATION 27
Chapitre III : STRATEGIES DU
MOUVEMENT OLYMPIQUE POUR LUTTER CONTRE LA
DISCRIMINATION 28
SECTION I : L'ACTION DU COMITÉ
INTERNATIONAL OLYMPIQUE 28
SECTION II : L'ACTION DES AUTRES COMPOSANTES
DU MOUVEMENT OLYMPIQUE 37
Chapitre IV : ACTIONS A
ENTREPRENDRE POUR AMELIORER LE COMPORTEMENT DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS SA
LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION
43
SECTION I : LES LIMITES DE LA LUTTE CONTRE LA
DISCRIMINATION PAR LE MOUVEMENT OLYMPIQUE 43
SECTION II : PROPOSITIONS POUR UNE
AMELIORATION DE L'ACTION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LA
DISCRIMINATION 48
CONCLUSION 55
BIBLIOGRAPHIE 56
ANNEXES 58
TABLE DES MATIERES 59
DEDICACE
Je dédie ce travail à :
v Ma grand-mère MANGOUA Marie
v Mes parents FEZE Justin et FEZE Odette
v Mon épouse FEZE Harlette née
GOUANGWO
v Mes grands frères FESSI Serge, DZALI Alfred, NGOMPE
Raoul et toutes leurs familles.
v Mes petits frères NGANDJOUONG Cyrille, TCHOUANTCHOM
Ludovic et NYOUBI Douglas.
REMERCIEMENTS
Que ceux qui ont contribué de près ou de loin
à la réalisation de ce travail trouvent ici l'expression de notre
profonde gratitude. Nous pensons notamment :
Ø Aux Pr. ANOUKAHA et Pr. LE GUYADER pour avoir
instauré le DESS en Droit de l'Homme à l'Université de
Dschang.
Ø Au Dr MIENDJIEM Isidore Léopold qui,
malgré ses obligations, a accepté de diriger ce travail. Il nous
a marqué par son sens de rigueur et du travail bien fait.
Ø A tout le personnel enseignant à la
Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l'Université de
Dschang.
Ø Au Colonel KALKABAR MALBOUM, Président du CNO
et à toute son administration pour avoir répondu favorablement
à notre demande de stage. Nous leur sommes infiniment reconnaissant.
Ø A Me ABOLO BIWOLE pour le soutien qu'il nous a
toujours apporté.
Ø A M. MAMAT BOUKAR ALIPHA dont les encouragements et
les corrections apportées à ce document nous ont
été d'un grand secours.
Ø A Mme MBOLO Alicia et Mlle KHADIDJA respectivement
Directrice adjointe du Musée olympique et Assistante de direction au
Cabinet du Président du CNOSC pour leur disponibilité.
Ø A tout le personnel en service à la Division
des Affaires Sportives et Associatives de l'Université de Dschang.
Ø A M. NDE Philippe pour toute l'assistance qu'il nous
a apportée pendant notre formation.
Ø A Mlle MBANG Célia, documentaliste et
étudiante à l'ESSTIC, pour l'aide qu'elle nous a apportée
au sein de la bibliothèque du CNOSC.
Ø A la promotion DESS Droit de l'Homme 2004-2005.
Ø Aux judokas de l'Université de Dschang.
Ø A M. Armand MEULA pour la disponibilité dont
il a fait preuve pendant la rédaction de ce travail.
SIGLES ET ABREVIATIONS
ACNO : Association des Comités
Nationaux Olympiques.
ACNOA : Association des Comités
Nationaux Olympiques d'Afrique.
APS : Activités Sportives et
Associatives.
CIO : Comité International
Olympique.
CNO : Comités Nationaux
Olympiques.
CNOSC : Comité National Olympique
et Sportif Camerounais.
COC : Comité Olympique
Camerounais.
COJO : Comité d'Organisation des
Jeux Olympiques.
ESSTIC : Ecole Supérieure des
Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication.
FAO : Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation.
FIFA : Fédération
internationale du Football Association.
HCR : Haut Commissariat aux
Réfugiés.
JO : Jeux Olympiques.
MINSEP : Ministère des Sports et de
l'Education Physique.
NU : Nations Unies.
ONG : Organisation Non Gouvernementale.
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement.
UE : Union Européenne.
UNESCO : Organisation des Nations Unies
pour l'Education, la Science et la Culture.
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance
INTRODUCTION
I- JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
La société subit, au jour le jour, de nombreuses
mutations dont certaines se sont produites de manière fulgurante. Il en
va de même du sport.
Le sport est pratiqué par des millions de personnes. Il
constitue donc une force importante qui ne manque pas d'influencer tous les
niveaux de la société. Au cours de ces dernières
années, les disciplines sportives ont subi des changements majeurs.
L'amateurisme a disparu, cédant la place au sport professionnel. Le sens
de la victoire a, du même coup, pris une autre dimension. De simple
symbole, elle s'est transformée en enjeu financier, commercial et
politique. Le sport, « bien qu'en apparence futile et
dérisoire », est une composante moyenne de la
société internationale. De nos jours, on peut le
considérer comme une « futilité » magnifique
liant les peuples du monde entier. Il apparaît comme « un
modèle d'égalitarisme et représente, de ce fait, un moyen
pratique d'enseigner aux individus des droits et des
devoirs. »1(*) Il n'est le domaine réservé de
personne.
Malgré son universalité, l'on constate que, de
nos jours, le problème de discrimination est de plus en plus
présent dans le sport, alors que la Charte Olympique stipule que
« toute forme de discrimination (...) est incompatible avec
l'appartenance au Mouvement Olympique »2(*).Plusieurs éléments
nous permette de défendre cette affirmation. Lors des jeux de Munich en
1936 par exemple le président Hitler refusa le vainqueur noir des 100 m
Jesse OWENS à cause de sa couleur peau. Cette permanence de la
discrimination3(*) sur
toutes ses formes dans le monde en général, et dans le milieu du
sport en particulier, est la principale justification du choix de notre sujet.
Avant d'atteindre notre problématique, nous procèderons d'abord
à un essai définitionnel des principaux termes de note sujet.
II- DEFINITION DES CONCEPTS
Mouvement Olympique : C'est un
ensemble de structures, organes et acteurs, individus, qui concourent au
développement et à la promotion de l'idéal olympique.
Idéal olympique :
ensemble de convictions et de principes à dimension universelle contenus
dans les règlements, la politique et les missions du Mouvement Olympique
International.
Olympisme : C'est
« une philosophie de la vie, exaltant et combinant en un ensemble
équilibré les qualités du corps, de la volonté et
de l'esprit. Alliant le sport à la culture et à
l'éducation, l'olympisme se veut créateur d'un style de vie
fondé sur la joie dans l'effort, la valeur éducative du bon
exemple et le respect des principes éthiques fondamentaux
universels. »4(*)
De COUBERTIN dit, en 1918, que « c'est la
religion de l'énergie, le culte de la volonté intensive
développé par la pratique des sports virils s'appuyant sur
l'hygiène et le civisme et s'entourant d'art de
pensée. »5(*)
Sport : C'est un ensemble
d'exercices physiques pouvant s'organiser en jeux individuels ou collectifs
obéissant à des règles spécifiques.
Discrimination : C'est le fait
de réduire « une personne à une position dans
laquelle la totalité de son potentiel et de sa différence est
fortement mise en danger. »6(*)
C'est la dénégation des droits fondamentaux et
universellement acceptés de tous les êtres humains à des
personnes qui sont exclus.
III- PROBLEMATIQUE
La Charte olympique énonce parmi ses principes
fondamentaux que : « la pratique sportive est un droit de
l'homme. Tout individu doit avoir la possibilité de pratiquer le sport
selon ses besoins. » Le sport et les droits de l'homme sont
universels. La pratique sportive permet de niveler les individus de
générations, cultures et origines socioéconomiques
différentes. Le sport et les droits de l'homme sont donc deux domaines
qui représentent et prônent la probité et
l'équité. Le sport constitue un modèle
d'égalité et représente de ce fait un moyen pratique et
efficace permettant d'enseigner aux individus la notion de droits et de
devoirs.
Le sport, réduit par le passé à un
« rôle modeste et médiocre »7(*) dans lequel il constituait un
moyen de recréation et de passe-temps, est aujourd'hui une
activité enseignée qui attire les foules, suscite des convoitises
et génère d'énorme quantité d'argent.
Si l'on tient compte des fortes connotations
émotionnelles du sport et des énormes investissements
monétaires réalisés dans ce domaine, on ne trouvera rien
de surprenant à ce qu'il développe aussi certains maux telle la
discrimination. Dans sa vision lointaine, le Baron Pierre De COUBERTIN avait
déjà érigé en principe la non discrimination. En
effet, la Charte Olympique énonce que :
Toute forme de discrimination à l'égard d'un
pays ou d'une personne, qu'elle soit pour des raisons raciales, religieuses,
politiques, de sexe ou autres, est incompatible avec l'appartenant au Mouvement
olympique.
Le Mouvement Olympique fait donc de la lutte contre la
discrimination un de ses principaux chevaux de bataille. Diverses formes de
discrimination sont présentes dans le monde sportif et parfois
même, « elle détermine la base sur laquelle sont
prises de nombreuses décisions à caractère
sportif »8(*). En vertu du pouvoir dont ils disposent, certains
groupes peuvent décider des traditions, des règles et des rituels
importants, ainsi que de ceux qui doivent être marginalisés. Cette
situation entraîne un certain nombre de questions. Peut-être
sommes-nous tous égaux sur la ligne de départ, mais les moyens
politiques, économiques et culturels dont disposent les individus et les
obstacles qu'ils doivent franchir pour y parvenir sont fondamentalement
inégaux. N'y a-t-il pas, depuis quelques années, un
problème important avec le développement des groupes plus ou
moins racistes dans le sillage du monde sportif ? Ces dernières
années, se sont développées des ONG telles que
« Never again » en Pologne, « My friend is a
foreigner » en Allemagne ou encore « Show racism the red
card » en Norvège. A ces associations de lutte contre la
discrimination raciale en sport s'ajoutent les groupes de lutte contre toute
discrimination faite aux femmes et aux enfants.
Le Mouvement Olympique, conscient de cette menace, a fait
sienne la lutte contre la discrimination. Fort de tout ceci, nous nous trouvons
en droit de nous poser la question qui suit, et qui constituera le point focal
de notre recherche.
IV- QUESTION DE RECHERCHE
Quelles sont les actions conduites ou entreprises par le MO
pour lutter efficacement contre toute forme de discrimination dans le monde du
sport ?
V- HYPOTHESE DE RECHERCHE
Pour répondre à cette question, nous sommes
parti d'une idée principale (hypothèse principale) à
laquelle se sont greffées des idées secondaires
(hypothèses secondaires).
V-1-
Hypothèse principale
Les actions du Mouvement Olympique sont portées vers la
promotion de l'égalité et la protection des couches pouvant
être sujettes à discrimination.
V-2-
Hypothèses secondaires
- La Charte olympique fait de la non discrimination un de ses
principes fondamentaux.
- La pratique du sport est un Droit de l'Homme.
- Le Mouvement Olympique a plusieurs commissions
spécialisées pour renforcer la lutte contre toute forme de
discrimination.
VI- INTERET DE L'ETUDE
Nous ferons ressortir ici à la fois
l'intérêt scientifique et l'intérêt pratique.
VI-1- Au plan scientifique
L'étude que nous avons menée est une
contribution à la vision du Mouvement Olympique, comme structure de
défense des droits de l'Homme.
Nous voulons montrer que les textes du Mouvement Olympique et
les valeurs qu'il défend sont des normes propres dont la promotion, la
diffusion et l'application protègent le sportif de toute
discrimination.
VI-2- Au plan pratique
Sur un plan plus pratique, la contribution que nous apportons
ici peut situer les uns et les autres sur le fait que le Mouvement olympique
est aussi une structure de défense des droits de l'Homme.
Tout sportif peut saisir les commissions
spécialisées du Mouvement Olympique pour toute forme de
discrimination dont il a été victime.
VII- OBJECTIFS DE L'ETUDE
Les objectifs que nous poursuivons ici peuvent se situer
à plusieurs niveaux :
- Faire ressortir ce que le Mouvement Olympique fait pour
éradiquer la pratique discriminatoire en milieu sportif ;
- Intégrer le Mouvement Olympique dans le monde des
droits de l'Homme ;
- Rappeler que la pratique du sport est un droit de
l'Homme ;
- Montrer aussi, le cas échéant, les limites
pouvant freiner l'action du Mouvement Olympique et, par la suite, faire des
propositions pour améliorer cette situation.
VIII- DELIMITATION DU SUJET
Mener une étude sur l'action du Mouvement olympique
dans la lutte contre la discrimination en sport est une entreprise bien
difficile et longue. C'est pourquoi une recherche qui se veut précise
doit être circonscrite et compréhensible. Ainsi, compte tenu du
fait que la notion de discrimination renvoie à plusieurs formes
d'atteintes, nous allons concentrer nos efforts sur la discrimination raciale
et la discrimination envers les femmes.
IX- METHODOLOGIE GENERALE
Pour notre étude, l'utilisation d'une méthode de
travail est importante car, sa finalité est d'aider à comprendre
au sens large non seulement les résultats de la recherche, mais le
processus de la recherche lui-même. De plus, la méthode
éclaire les hypothèses et détermine les conclusions.
IX-1- Population cible
Nous avons fait une étude de type qualitative. Notre
population cible a été constituée essentiellement par les
membres du bureau exécutif du CNO ; avec qui nous avons eu des
entretiens.
IX-2- Outils de collecte des données
L'entretien et la collecte documentaire nous ont aidé
tout au long de notre recherche.
- La collecte documentaire, qui s'est effectuée au sein
de la bibliothèque du CNOSC, de l'ACNOA et du CSSA, nous a permis de
mieux situer notre étude en ayant des informations
complémentaires et une diversification d'éclairage.
- L'entretien a donné à notre recherche une
extension plus grande. Il nous a permis de vérifier jusqu'à quel
point sont généralisables les informations et les
hypothèses préalablement constituées.
Les entretiens associés aux extraits documentaires nous
ont permis de vérifier nos hypothèses de recherches. Nous avons
eu des entretiens uniquement avec les membres du bureau exécutif. Nous
nous sommes rendus compte après nos différentes investigations
que les hypothèses formulées au départ se sont
vérifiées par la suite.
IX-3- Méthodes de traitement des données
Pour traiter nos informations, nous avons eu recours à
la méthode analytique et à la méthode
systémique.
La méthode analytique est une méthode qui permet
de discerner les diverses parties d'un tout. Elle consiste à
dégager, selon les normes scientifiques, le sens d'un texte.
La recherche systémique a pour but, comme le dit
Madeleine GRAWITZ, de construire un modèle ou un cadre théorique
adapté à l'analyse du système socioculturel.9(*)
Elle nous a permis, dans un premier temps, de dégager
les relations entre la pratique sportive et les droits de l'Homme ; dans
un second temps, elle nous a permis d'avoir une technique pour étudier
la structure d'accueil en ce qui concerne ses buts, ses missions, son
organisation et son fonctionnement.
X- PRESENTATION DU PLAN
Pour faire le tour de la question qui nous interpelle, nous
dirons, dans un premier temps, que le Mouvement Olympique est une structure de
défense des droits de l'Homme (première partie) ; dans un
second temps, nous montrerons que sa présence est effective dans le
champ de la lutte contre la discrimination en sport (deuxième
partie).
Première
Partie :
LE MOUVEMENT OLYMPIQUE, STRUCTURE DE PROTECTION
DES DROITS DE L'HOMME
Le sujet que nous abordons ici va sûrement susciter
beaucoup d'interrogations. En effet, l'on se demandera sûrement ce que
vient faire le Mouvement Olympique dans la sphère des droits de l'Homme.
Mais, si de telles interrogations peuvent être légitimes, voire
pertinentes, il est aussi évident qu'elles sont, dans le fond, largement
tributaires de la vision que l'on a du Mouvement Olympique. Fort de ce qui
précède, nous allons, dans un premier temps faire une
présentation du Mouvement olympique (chapitre I) et dans un second, nous
ferons une présentation de notre structure d'accueil et du
déroulement du stage (chapitre II).
Chapitre I :
PRÉSENTATION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE
Nous verrons tour à tour son organisation (section I),
ses symboles et ses buts (section II).
Section I : SON
ORGANISATION
Avant d'aborder l'organisation du Mouvement olympique
(paragraphe I), nous ferons d'abord un bref rappel de son historique
(paragraphe II)
§ I : BREF RAPPEL HISTORIQUE DU MOUVEMENT
OLYMPIQUE
Nous partirons ici des Jeux olympiques de l'Antiquité
(A) aux jeux olympiques de l'ère moderne impulsée par le Baron de
Pierre De COUBERTIN (B).
A-
Les Jeux antiques
Pendant les Jeux de l'Antiquité, les
délégations officielles venaient de tous les coins du monde grec
pour prouver leur influence et leur prestige. Le site antique des jeux à
Olympie se trouvait dans un sanctuaire religieux. Pour les historiens, le
sanctuaire le plus ancien était probablement un autel
dédié à Rhéa, la Déesse Mère. Pour
les jeunes garçons de la première course aux flambeaux, la
compétition consistait à arriver avant les autres pour allumer la
flamme sacrée.10(*)
D'autres épreuves se greffèrent ensuite à
cette fête religieuse qui était organisée tous les quatre
ans. Les Jeux antiques duraient 5 jours. En l'an 600 avant Jésus Christ,
les Jeux comprenaient des courses de chevaux, des sports de combat (boxe, lutte
et pancrace), des courses à pied et le pentathlon (saut en longueur,
lancer du javelot et du disque, course à pied et lutte).
L'ancien stade d'Olympie, qui pouvait accueillir plus de
40 000 personnes, attirait des spectateurs et des participants de toutes
les villes et de toutes les colonies grecques du bassin
méditerranéen. Les femmes, à l'exception de la
prêtresse de Déméter, ne pouvaient ni participer, ni
assister aux Jeux, car certains généraux grecs pensaient qu'elles
pouvaient jeter des sorts aux athlètes.
Les vainqueurs des Jeux olympiques recevaient une couronne de
branches d'olivier et étaient reçus comme des héros dans
leur ville natale.
C'est sous le règne d'Alexandre Le Grand et au cours de
l'empire romain que le côté sensationnel, le mercantilisme et
l'exigence par les athlètes de récompenses de plus en plus
importantes, érodèrent le système de valeurs et la
signification religieuse des premiers Jeux.
En 393, les Jeux furent interdits sur ordre de Théodose
1er. En 426, Théodose II fit détruire les
bâtiments du stade d'Olympie. Les ruines, qui avaient aussi
été secouées par des tremblements de terre, ne furent
remises à jour qu'au XIXe siècle. Les Jeux antiques ont
donné naissance aux Jeux olympiques modernes, sous l'impulsion d'un
homme : le Baron Pierre De COUBERTIN.
B-
Le Baron Pierre De COUBERTIN
Pierre De COUBERTIN naquit à Paris en 1863 d'une
famille noble et riche. L'idée de créer une grande rencontre
sportive internationale vint de plusieurs horizons :
- La léthargie et le manque de condition physique de
ses contemporains l'ennuyaient profondément.
- Il fut impressionné par les programmes
d'athlétisme des écoles pour garçons en Angleterre.
- La passion qu'il avait pour la philosophie et le mode de vie
de l'Antiquité grecque.
Il se mit à réfléchir et, en 1894
à un congrès sur « le principe de
l'amateurisme », il proposa que l'on mette à l'ordre du jour
« la possibilité de rétablir les Jeux
olympiques ». Cette idée fascina les participants (79
délégués venus de 15 pays) et les Jeux olympiques modernes
eurent lieu à Athènes en 1896.
Il créa la Charte olympique, le serment olympique et le
symbole olympique. Il assura la direction du CIO jusqu'en 1925. Il mourut en
1937 à Genève. Son coeur est inhumé à Olympie
où un petit monument a été érigé pour
commémorer son engagement à l'esprit et à l'idéal
olympiques.
La dynamique qu'il imprégna à l'olympisme donne
au Mouvement olympique une constitution particulière.
§ II : LA CONSTITUTION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE
Le Mouvement olympique est constitué du Comité
International Olympique qui est son organe suprême (A) et de plusieurs
autres structures qui désirent promouvoir les Jeux et l'idéal
olympiques (B).
A-
Le Comité International Olympique
Le Comité International Olympique est crée par
le congrès de Paris le 2 juin 1894. C'est l'autorité
suprême du Mouvement olympique. Il détient les droits concernant
le symbole, le drapeau, la devise, l'hymne et les Jeux olympiques. Son
siège est à Lausanne en Suisse. Nous nous intéresserons
particulièrement à ses misions (1), ses sessions (2) et son
administration (3).
1- Les missions du CIO
On les retrouve dans le paragraphe II du Chapitre 1 de la
Charte Olympique.
Le CIO participe aux actions en faveur de la paix, agit en
faveur de la protection des droits des membres du Mouvement olympique.
Il agit contre toute forme de discrimination. Il veille, par
tous les moyens appropriés, à la promotion de la femme dans le
sport à tous les niveaux, dans toutes les structures, notamment au
niveau exécutif des organisations sportives nationales et
internationales en vue de l'application stricte du principe de
l'égalité des sexes.
Il soutient et encourage la promotion de l'éthique
sportive.
Il consacre ses efforts à veiller à ce que
l'esprit de Fair-play règne dans les sports et à ce que la
violence soit bannie.
Il dirige la lutte contre le dopage dans le sport et participe
à la lutte internationale contre la drogue.
2- Ses sessions
La session est l'assemblée générale. Elle
se réunit au moins une fois par an. Une session extraordinaire peut
être convoquée à l'initiative du Président ou
à la demande écrite d'au moins 1/3 de membres.
Elle adopte, modifie et interprète la
« Charte olympique ». Ses décisions sont
définitives. Sur propositions de la Commission Exécutive du
Comité International Olympique, elle élit les membres du CIO.
Elle peut déléguer des pouvoirs à la Commission
Exécutive qui s'occupe de l'administration.
3- Son administration
L'administration du CIO est placée sous la
responsabilité d'un Directeur Général qui, sous
l'autorité d'un Président, en assure la direction avec
l'assistance du Secrétaire Général et des Directeurs.
Ses missions sont, entre autres, la proposition,
l'exécution et le suivi de tous les travaux de toutes les commissions.
Elle est en liaison permanente avec les Fédérations
Internationales, les Comités Nationaux Olympiques (CNO), les
Comités d'Organisation des Jeux Olympiques (COJO), qui sont toutes des
structures du Mouvement olympique.
B-
Les autres composantes du Mouvement olympique
En dehors du Comité International Olympique, le
Mouvement olympique comprend les Fédérations Internationales, les
Comités Nationaux Olympiques (CNO), Les Associations des Comités
Nationaux Olympiques (ACNO), les Fédérations Nationales (FN), les
clubs et les athlètes.
Nous nous intéresserons ici aux
Fédérations Internationales (1) et aux Comités Nationaux
Olympique (2).
1- Les Fédérations Internationales
Ce sont des organisations internationales non gouvernementales
qui administrent un ou plusieurs sports sur le plan mondial. Elles regroupent
des organisations nationales administrant les mêmes sports et qui sont
reconnues par le CIO.
Tout en conservant son indépendance et son autonomie
dans l'administration de son sport, chaque Fédération
Internationale sportive doit, pour être reconnue, avoir des statuts, des
pratiques et des activités conformes à la « Charte
olympique ».
Les Fédérations Internationales assurent la
responsabilité du contrôle et de la direction technique de leur
sport aux Jeux olympiques. Elles fournissent une assistance technique pour la
mise en oeuvre pratique des programmes de la solidarité olympique. Elles
sont composées par une association de plusieurs
Fédérations Nationales. Ces Fédérations doivent
être affiliées à un Comité National Olympique pour
être reconnues par le CIO.
2- Les Comités Nationaux Olympiques (CNO)
Ils propagent les principes fondamentaux de l'olympisme. Nous
verrons plus tard un cas précis avec le Comité National Olympique
et Sportif (CNOSC) qui nous a accueilli pendant notre stage.
Il faut retenir que toutes les structures sus citées
doivent fonctionner en respectant les principes, les symboles et les buts du
Mouvement olympique.
Section II : LES SYMBOLES ET
LES OBJECTIFS DU MOUVEMENT OLYMPIQUE
Nous verrons tour à tour les symboles (paragraphe 1) et
les objectifs du Mouvement olympique (paragraphe II).
§ I : SYMBOLES DU MOUVEMENT OLYMPIQUE
L'étude des symboles (B) passe, au préalable,
par l'étude des principes qui régissent dans le monde l'olympisme
(A).
A-
Les principes de l'olympisme
L'olympisme est le culte de la volonté intensive
développée par la pratique des sports virils s'appuyant sur
l'hygiène et le civisme.
A cet égard, De COUBERTIN va affirmer :
L'important dans la vie, ce n'est point le triomphe,
mais le combat ; l'essentiel n'est pas d'avoir vaincu, mais de
s'être battu11(*).
L'olympisme, comme une idéologie, appelle à une
intégration des principes humanistes. « Il est au-dessus
de tout type d'absolutisme dogmatique à l'encontre des autres croyances
et conditions sociales »12(*).
Le Mouvement olympique cherche à créer un monde
où règne la joie de l'effort et le respect mutuel. Son
indépendance a été affirmé par De COUBERTIN
lui-même lorsqu'il dit de l'olympisme qu'
il n'est point un système, c'est un
état d'esprit. Les formules les plus diverses peuvent s'en
pénétrer et il n'appartient ni à une race ni à une
époque de s'en attribuer le monopole exclusif13(*).
L'égalité, pour Pierre De COUBERTIN, signifie
que les personnes et les disciplines participants aux Jeux doivent avoir le
même rang. Il affirme, à cet effet, que :
rien n'autorise qui que ce soit à opérer une
distinction discriminatoire entre les concours qui composent l'olympiade. Ils
sont tous sur le même rang et l'on ne voit pas pour quel motif la
gymnastique, les sports nautiques et l'escrime devraient baisser le pavillon
devant la course à pied et être considéré comme des
exercices d'un ordre inférieur.
Le Mouvement olympique prône la solidarité. Les
nations nanties doivent venir en aide aux moins nanties. A cet effet a
été créé au sein du CIO un fonds de
solidarité olympique. Il soutient les CNO reconnus par le CIO, en
particulier ceux qui en ont le plus besoin. Cette aide prend la forme de
programme élaboré en commun par le CIO et le CNO, avec
l'assistance technique, si nécessaire, des Fédérations
Internationales. Administrée par la Commission pour la Solidarité
Olympique, elle contribue à la promotion des principes fondamentaux du
Mouvement, au développement de certaines techniques sportives des
athlètes et des entraîneurs, à l'amélioration du
niveau technique de ces derniers grâces à des bourses.
La pratique sportive est un droit de l'Homme et toute personne
a le droit de pratiquer le sport de son choix.
A la suite de ces principes, le Mouvement a défini ses
symboles et ses buts.
B-
Le symbole et les emblèmes
Le symbole du Mouvement olympique est représenté
par cinq anneaux. Les cinq anneaux font ressortir l'union des cinq continents
et la rencontre, à l'occasion des Jeux olympiques, d'athlètes
venus du monde entier pour mesurer leurs talents sportifs selon l'idéal
défini par l'idéal olympique.
Les couleurs bleu, noir, jaune, vert et rouge sur fond blanc
ne représente pas les continents mais on en retrouve au moins une sur le
drapeau de chaque pays du monde.
A côté de ce symbole, plusieurs emblèmes
existent à savoir :
- La devise : « Citius, Altius,
Fortius » (plus vite, plus haut, plus fort). Elle fut
énoncée par le Père Henri DIDON, ami de P. DE
COUBERTIN.
- Le drapeau : long de 3 x 2 mètres, il apparut
officiellement en 1914 et fut hissé pour la première fois aux
Jeux d'Anvers en 1920.
- L'hymne olympique : il a été
approuvé par le CIO à sa 55e session en 1958 et la
partition est déposée au siège du CIO.
- La charte olympique : elle est la codification des
principes fondamentaux, des règles et des textes adoptés par le
CIO.
- Le flamme olympique qui est rallumée à
Olympie en Grèce et transférée jusqu'au site des Jeux
à l'aide du flambeau olympique.
- Les médailles olympiques symbolisent l'excellence des
athlètes.
Le symbole et les emblèmes sont la
propriété du Mouvement olympique dont les objectifs
méritent d'être précisés.
§ II : LES OBJECTIFS DU MOUVEMENT OLYMPIQUE
Ils sont regroupés dans les principes fondamentaux de
la Charte Olympique.
Principe fondamental 3 de la Charte Olympique : le
Mouvement olympique s'est donné une mission éducative et morale
qui dépasse de beaucoup les épreuves quadriennales des Jeux
olympiques.
Principe fondamental 4 de la Charte Olympique : il
contribue à bâtir un monde pacifique et meilleur en
éduquant la jeunesse par le moyen du sport pratiqué sans
discrimination d'aucune sorte et dans l'esprit olympique qui exige la
compréhension mutuelle, l'esprit d'amitié, la solidarité
et le Fair-play.)
Principe fondamental 2 de la Charte olympique :le
Mouvement olympique doit mettre partout le sport au service du
développement harmonieux de l'homme, en vue d'encourager
l'établissement d'une société pacifique, soucieux de
préserver la dignité humaine.
Principe fondamental 5 de la Charte olympique : Il veille
à la santé des athlètes et encourage la promotion de
l'éthique sportive, toute forme de discrimination à
l'égard d'un pays ou d'une personne fondée sur des
considérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autres est
incompatible avec l'appartenance au Mouvement Olympique
Le Mouvement olympique obéit donc à une
politique précise et bien définie. Mais que serait le Mouvement
si on lui amputait ses éléments de coopération tels les
Comités Nationaux Olympiques (CNO) par exemple ?
Chapitre II :
PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL ET DÉROULEMENT
DU STAGE
Les Comités Nationaux Olympiques (CNO) sont
alliés au Mouvement olympique et sont régis selon des principes
constitutionnels formulés par le CIO. Le Comité National
Olympique et Sportif Camerounais (CNOSC) qui nous a accueilli pendant notre
stage ne fait pas exception à ce principe. Après avoir fait une
présentation du CNOSC (section I), nous présenterons le
déroulement de notre stage (section II).
Section I : LE COMITÉ
NATIONAL OLYMPIQUE ET SPORTIF CAMEROUNAIS (CNOSC)
Nous porterons notre attention ici sur sa situation
géographique et historique (paragraphe I) puis nous verrons comment il
fonctionne (paragraphe II).
§ I : SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET HISTORIQUE DU
CNOSC
L'étude de la situation géographique de notre
structure d'accueil (A) va précéder son historique (B).
A-
Situation géographique du CNOSC
Le CNOSC est situé à Yaoundé, dans le
quartier Nkoleton. Il a pour principal voisin le bâtiment abritant les
services de l'Organisation International du Travail (OIT), avec qui il partage
la même enceinte. D'accès facile, on y arrive en passant soit par
le marché de Nkoleton, soit en longeant la barrière du
Lycée de Nkoleton.
Le CNOSC comme le CIO a aussi une histoire.
B-
Historique du CNOSC
L'histoire du CNOSC commence avant l'indépendance du
Cameroun. Bien que non reconnu, le Cameroun sollicite et participe aux Jeux
olympiques de Rome de 1960. Mais le 8 septembre 1959, le CIO s'oppose à
la participation des athlètes camerounais aux 17e Jeux
olympiques en application de l'article 24 des statuts du CIO qui stipule que
seul les CNO reconnus par lui ont compétence pour participer aux
JO14(*).
En 1962, le CIO envoie, sous la demande du Haut Commissaire de
la Jeunesse aux Sports et à l'Éducation Populaire, les
modalités de création du CNO. C'est ainsi que, le 25 mai 1963,
est créé au Cameroun le Comité Olympique Camerounais (COC)
dirigé par Ernest WAMKO.
En 1972, le COC a son deuxième président en la
personne de Réné ESSOMBA.
En juillet 1972, le COC devient CNOC (Comité National
Olympique Camerounais).
Le 23 juin 2000, sous l'impulsion de son nouveau
Président le Colonel KALKABAR MALBOUM, le CNOC devient CNOSC.
Ce dernier changement de dénomination a
été fait pour répondre aux missions assignées par
la Loi n°96/09 du 5 août 1996 fixant la Charte des APS au Cameroun.
Ses statuts, élaborés conformément aux prescriptions du
CIO, précise son organisation et son fonctionnement.
§ II : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU CNOSC
On verra son organisation (A) et son fonctionnement (B)
A-
L'organisation du CNOSC
Nous nous intéresserons d'abord à son cadre
juridique (1), puis nous verrons sa mission et ses buts (2).
1- Le cadre juridique du CNOSC
Le CNOSC est une association apolitique, à but non
lucratif et dotée de la personnalité juridique. Il a une
durée illimitée et son siège est fixé à
Yaoundé.
Le CNOSC est, bien évidemment, régi par la
Charte Olympique et par les lois et règlements en vigueur au Cameroun.
Il fonctionne en respectant ses principaux textes constitutifs qui datent du 23
juin 2000. Ces textes sont : le statut et le règlement
intérieur.
Le statut fait ressortir l'ossature de la structure, tandis
que le règlement intérieur fait état de son organisation,
notamment ses buts et sa mission.
2- La mission et les buts du CNOSC
Sa mission est de développer et protéger le
Mouvement olympique conformément à la Charte olympique.
Pour remplir cette mission, il coopère avec les
organismes gouvernementaux ou non gouvernementaux. Il ne peut cependant
s'associer à une activité quelconque qui va en contradiction avec
la Charte olympique.
Il fait sien les principes fondamentaux de l'olympisme. A cet
effet :
- il regroupe tous les organes de caractère national
régissant les activités physiques ou sportives
régulièrement déclarés et régis par la
Charte des APS ;
- il fait directement ou indirectement tout ce qui sera
nécessaire au développement de la pratique sportive ;
- il agit contre toute forme de discrimination raciale,
religieuse, politique, de sexe ou autre et de violence dans le sport ;
- il lutte contre l'usage des substances et des
procédés interdits par le CIO et les Fédérations
Internationales ;
- il contribue à la diffusion de l'olympisme dans le
pays ;
- il représente le mouvement sportif camerounais pour
toutes questions d'intérêt
général auprès des pouvoirs publics et organismes
officiels tant au Cameroun qu'à l'étranger ;
- il aide à la préparation des cadres
sportifs.
L'organisation du CNOSC sus évoquée influence
son fonctionnement.
B-
Le fonctionnement du CNOSC
L'administration du CNOSC (1) que nous allons aborder ici de
même que ses ressources (2) sont précisées par le
règlement intérieur.
1- Son administration
Le CNOSC est administré par plusieurs catégories
de membre (a) que l'on retrouve dans les organes qui le constituent (b).
a- Les membres du CNOSC
Le CNOSC est constitué :
- des membres du CIO de nationalité
camerounaise ;
- de toutes les fédérations affiliées aux
Fédérations Internationales reconnues par le CIO ;
- des organisations à vocation sportive reconnues par
le CNOSC ;
- des fédérations scolaires et
universitaires ;
- des fédérations multisports reconnues par la
législation en vigueur ;
- des membres associés ;
- des personnalités de nationalité camerounaise
des Fédérations Internationales.
b- Les organes du CNOSC (voir
annexe)
Le CNOSC est constitué par une Assemblée
générale, un Conseil d'administration, des Comités
régionaux olympiques et sportifs, des Commissions permanentes, de la
Chambre de conciliation et d'arbitrage.
- L'Assemblée
générale
C'est l'organe suprême du CNOSC. Elle définit
l'orientation politique du CNOSC. Elle délibère et adopte toutes
les résolutions conformément à l'esprit et aux buts du
CNOSC et de la Charte olympique. A ce niveau, nous avons :
· L'assemblée générale ordinaire qui
se réunit une fois par an au cours du premier trimestre de
l'année civile pour entendre le rapport d'activité
présenté par le Conseil d'administration.
· L'assemblée générale
extraordinaire qui peut être convoquée par le Président sur
son initiative personnelle, à la demande écrite des 2/3 des
membres de l'Assemblée et à la demande des 2/3 des membres du
Conseil.
· L'assemblée générale quadriennale
se réunit tous les 4 ans en session ordinaire dans le trimestre qui suit
la clôture des JO. Au cours de cette assemblée, sont élus
le Président, le Secrétaire général et les membres
du Conseil d'administration.
- Le Conseil
d'administration
C'est l'organe de direction du CNOSC. Il est élu au
scrutin de liste pour une durée de 4 ans renouvelable. Il est
composé de 30 membres dont un représentant par
fédération sportive régissant les sports inscrits aux
JO.
Il met en oeuvre les décisions prises par
l'Assemblée générale.
- Le Bureau Exécutif
C'est l'organe de gestion avec un Président, un
Trésorier général, un Secrétaire
général, un Trésorier général adjoint et un
Secrétaire général adjoint.
Il met en application les décisions du Conseil
d'administration et gère les affaires courantes par
délégation du Conseil d'administration.
- Les Comités
régionaux olympiques et sportifs
Ce sont des instances locales qui permettent de couvrir une ou
plusieurs circonscriptions administratives.
- Les Commissions permanents et ad
hoc
Elles sont constituées par le Président chaque
fois que cela s'avère nécessaire. Il fixe les missions et en
désigne les membres.
Le CNOSC, bien qu'étant à but non lucratif, a
besoin de ressources pour fonctionner.
2- Les ressources du CNOSC
Le CNOSC fonctionne essentiellement avec :
- les subventions du CIO ;
- les cotisations et souscriptions de ses membres ;
- le produit de l'ensemble des droits relatifs à la
commercialisation pour un usage déterminé et sous contrôle
de l'emblème du CIO ;
- des droits réservés à l'occasion de la
retransmission des manifestations sportives de toutes natures par les
sociétés de radiodiffusion et de
télévision ;
- des revenus de biens mobiliers et immobiliers ;
- du produit de toute opération promotionnelle
liée à l'organisation des Jeux olympiques, internationaux,
continentaux ou nationaux ;
- du produit de toute autre opération de marketing et
de sponsoring.
Le Président du CNOSC est l'ordonnateur du budget. A
cet effet, il assure sous son autorité, le recouvrement des ressources
et l'ordonnancement des dépenses qu'il engage dans les limites du
budget.
Après cette présentation de notre structure
d'accueil, nous allons passer au déroulement de notre stage.
Section II :
DÉROULEMENT DU STAGE
Dans le souci de faire une présentation globale du
déroulement de notre stage, nous parlerons dans un premier temps de la
prise de contact (paragraphe I) et, dans un second temps, de la tâche qui
était la nôtre dans la structure d'accueil (paragraphe II).
§ I : LA PRISE DE
CONTACT
Nous évoquerons ici la rencontre avec les dirigeants du
CNOSC (A) et la visite du lieu de stage (B).
A- La rencontre avec les
autorités du CNOSC
Dès notre arrivée au CNOSC, nous avons
rencontré le Directeur Technique. Ce dernier nous a immédiatement
conduit chez le Secrétaire Général.
Nous avons chaleureusement été accueilli par M.
HONGA SIEGFRIED, S.G. du CNOSC. Il n'a pas hésité à
manifester son intérêt pour la recherche que nous effectuions.
Tout au long de cette entrevue, il nous a signalé que les chercheurs sur
l'olympisme auront toujours le soutien du Mouvement olympique. Il nous a fait
comprendre que M. KALKABAR MALBOUM, Président du CNOSC absent pour des
raisons de service sera rentré de son voyage en Finlande le 20
août 2005.
A la fin de l'entrevue, il nous a confié à M.
MAMAT BOUKAR, Directeur Exécutif, afin que ce dernier nous fasse une
présentation des lieux et coordonne notre action pendant la durée
de notre stage.
B- Entrevue avec le Directeur
Exécutif et visite des lieux
Nous parlerons tour à tour de notre entretien avec le
Directeur Exécutif (1) et de la visite des lieux du stage (2).
1- L'entrevue avec le
Directeur Exécutif
La première question qu'il nous a posée
était celle de savoir ce qu'étaient nos attentes par rapport
à leur structure. Après notre réponse, il nous a fait
comprendre que le CNOSC nous offrait un stage pour notre étude et nos
recherches. De plus, il a précisé que conformément aux
sollicitations de notre université, le stage aura une durée d'un
mois, et ira du 1er au 31 août 2005. M. MAMAT BOUKAR nous a
rappelé que compte tenu de notre statut de chercheurs, nous ne serons
pas obligé de respecter à la lettre les heures de travail. Au
CNOSC, les heures de travail vont de 8h à 13h et de 13h30 à 16h.
Une pause de 30 minutes est prévue entre 13h et 13h30. Après
cette entrevue, nous sommes passé à la visite des lieux.
2- La visite des lieux
Sitôt l'entrevue terminée, M. MAMAT BOUKAR a pris
soin de nous faire faire le tour de l'établissement. Nous avons
visité les bureaux du Secrétaire Général, du
Trésorier, le Secrétariat, la grande salle de conférence
et la bibliothèque. Au cours de la journée, nous avons eu le
plaisir de faire la connaissance d'une bonne partie du personnel en service au
Comité National Olympique et Sportif Camerounais. Dès la fin de
la visite, nous avons pris congé afin de revenir le lendemain pour un
début effectif de notre stage.
§ II : Notre
action dans la structure d'accueil
Au cours de notre stage, nous n'avons pas eu une tâche
précise à faire. Nous avons essentiellement passé notre
temps à la bibliothèque. Nous avons été très
heureux de nous rendre compte du fait que cette dernière contient
plusieurs documents qui ont des ramifications avec notre sujet d'étude.
Lors de notre recherche documentaire, notre tâche a été
facilitée par Mlle Célia MBANG, stagiaire et étudiante en
3e année Documentation à l'ESSTIC de Yaoundé.
Nous avons ensuite eu le plaisir d'assister à deux
séances de travail de la commission « femmes et
sport ». Les femmes de ladite commission, après avoir
apprécié notre recherche, nous ont parlé de leurs
problèmes dans le sport au Cameroun. Elles ont demandé que de
notre travail naissent plusieurs propositions pratiques afin que le sport
féminin au Cameroun suscite le même engouement que le sport
masculin.
Nous avons eu une série d'entretiens avec les
dirigeants du CNOSC. Ces derniers nous ont aidé dans la
compréhension de notre sujet et surtout dans la réponse à
apporter à notre question de recherche. Nous avons
apprécié l'apport de Me ABOLO BIWOLE, Directeur Technique, pour
toutes les connaissances qu'il a du Mouvement olympique et qu'il a mises
à notre disposition. En allant dans le même sens, nous avons
apprécié l'apport de M. MAMAT BOUKAR Alipha, Directeur
Exécutif, qui a fortement contribué à l'évolution
de notre recherche. Inquiet de ne pouvoir rencontré le Président
du CNOSC toujours à Helsinki en Finlande, nous avons été
très heureux que le Colonel KALKABAR MALBOUM rentre de son voyage
quelques jours avant la fin de notre stage. Dès que nous lui avons
été présenté, il a nous encouragé, mais a,
par la suite, exprimé sa désolation puisqu'il devait de nouveau
partir pour l'étranger.
Notre stage s'est achevé le 31 août 2005. Bien
que réduit dans le temps, il nous a permis d'approfondir nos
connaissances dans un premier temps ; dans un second temps, il nous a
permis de comprendre que le Mouvement olympique, structure de défense
des droits de l'Homme, a déjà entrepris plusieurs actions
concrètes pour lutter contre la discrimination dans le monde du
sport.
Deuxième Partie :
LA MARQUE
CONCRETE DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LA
DISCRIMINATION
Le but du Mouvement olympique est de bâtir un monde
pacifique et meilleur en éduquant la jeunesse par le moyen du sport
pratiqué sans discrimination d'aucune sorte. Toutes ses
précisions sur la lutte pour la préservation des droits de
l'Homme figure dans sa structure. Dans les lignes qui vont suivre, nous ferons
ressortir les stratégies mises sur pied par le Mouvement olympique pour
contrecarrer la discrimination (chapitre III). Conscient du fait que la lutte
pour le respect des droits de l'Homme est un combat de tous les jours, nous
essayerons d'apporter notre contribution afin d'améliorer l'action du
Mouvement olympique (chapitre IV).
Chapitre III :
STRATEGIES DU MOUVEMENT
OLYMPIQUE POUR LUTTER CONTRE LA DISCRIMINATION
Toutes les composantes du
Mouvement olympique participent à la lutte contre la discrimination en
sport. Nous aborderons ici le cas du CIO (section I) et le cas des autres
composantes du Mouvement olympique (section II).
Section I : L'ACTION DU COMITÉ INTERNATIONAL
OLYMPIQUE
En tant qu'autorité suprême du Mouvement
olympique dont le premier objectif est de promouvoir l'olympisme et de
développer le sport à travers le monde, le CIO a posé
plusieurs actions en faveur de la lutte contre toute forme de discrimination.
Nous montrerons d'abord ce qu'il a fait sur le plan de la pratique sportive
(paragraphe I) et ensuite sur le plan administratif (paragraphe II).
§ I : SUR LE PLAN DE LA PRATIQUE SPORTIVE
Tout au long de son histoire, le CIO s'est toujours battu pour
organiser des JO de plus en plus justes pour la femme (A) tout en luttant aussi
contre la discrimination raciale (B).
A-
L'organisation des JO de plus en plus justes pour la femme
Afin de faciliter la compréhension de notre
argumentation, il serait judicieux de faire d'abord un bref historique de
l'évolution de la femme dans le milieu olympique (1) avant de
présenter la situation actuelle (2).
1- Historique des athlètes féminins dans les
Jeux olympiques
Dans la Grèce antique, les femmes étaient
considérées comme porteuses de malheur. Elles ne participaient
pas aux JO. En 1896, deux femmes revendiquent leur droit de mettre les pas dans
ceux de PHEIDIPPIDE, le mythique messager du marathon. En février 1896,
MELPOMENE défie les hommes en faisant, elle aussi, son marathon. Elle
sera suivie deux mois plus tard par une autre, STAMTHIA ROVITMI.
L'ascension des femmes dans le Mouvement olympique n'a pas
été facile, et Pierre De COUBERTIN s'y est toujours
opposé. Il déclare à cet effet que :
Je n'approuve pas personnellement la participation des
femmes au concours publics, ce qui ne signifie pas qu'elles doivent s'abstenir
de pratiquer un grand nombre de sports, mais sans se donner en spectacle. Aux
Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout comme aux anciens
tournois, de couronner les vainqueurs15(*).
Durant toute sa vie, il resta l'opposant inconditionnel de la
participation des femmes aux programmes des Jeux. De COUBERTIN était,
à l'évidence, si enthousiasmé par les rites des Jeux
antiques qui interdisaient l'accès au stade pour les femmes même
comme spectatrices, qu'il dût les vivre jusqu'au bout.
Cette situation exaspéra les femmes et, en 1912, sous
l'impulsion d'une femme, Alice MILLIAT, une association dénommée
« Femina sport » vit le jour. Alice MILLIAT,
soutenue par son organisation, organisa, en 1921 à Monaco, l'olympiade
féminine à laquelle participèrent cinq nations. La
même année, elle provoqua la création de la
Fédération Sportive Féminine Internationale (FSFI). Cette
organisation avait pour objectif principal vaincre la réticence du Baron
Pierre De COUBERTIN sur la participation des femmes aux JO.
Face à cette pression de plus en plus grandissante, le
CIO accepte la participation des femmes à quelques disciplines aux JO en
1908 à Londres. Ce n'est qu'en 1928 que, officiellement, les femmes
entrent dans les Jeux avec cinq disciplines : le 400 m, le 800 m, le saut
en hauteur, le lancer du disque et le 4x100 m. Malgré cela, De COUBERTIN
resta cantonné sur sa position et fera la déclaration suivante
sur l'admission des femmes : « Quant à la
participation des femmes aux Jeux, je demeure hostile. C'est contre mon
gré qu'elles ont été admises à un nombre
grandissant d'épreuves »16(*).
De COUBERTIN disait du sport au féminin qu'il
était inintéressant, inesthétique et inconvenant. L'on est
en droit de se demander ce qu'il penserait s'il savait que 90145 personnes ont
payé pour voir l'équipe américaine de football remporter
la coupe du monde en 199917(*).
Malgré cette intégration, plusieurs
problèmes se faisaient encore sentir. Les tribunaux ont même eu
à rendre des décisions sur la question. C'est ainsi qu'en 1984,
dans l'affaire MARTIN c/ CIO, deux organisations de coureurs féminins et
82 femmes de 27 pays assignaient le CIO (et une demi-douzaine d'autres
défendeurs dont le CNO des USA, le COJO de Los Angeles) devant une Cour
fédérale à Los Angeles, l'accusant de discrimination
contre les femmes à cause de l'absence des courses de 5 000 et
10 000 m comme chez les hommes. Elles soutenaient que cette omission
constituait une violation des lois californiennes et fédérales
ainsi que des dispositions de la constitution américaine et du droit
international, et demandaient à la cour d'ordonner que le CIO et ses
membres organisent ces courses. Leur cause fut entendue par l'American Civil
Liberties Union. Le Tribunal de Première Instance jugea que les
demandeurs n'avaient pas établi la preuve d'une quelconque
discrimination délibérée. La Cour d'Appel
Fédérale pour le Neuvième Circuit, juridiction hautement
respectée, confirma cette décision et refusa de modifier la
décision du premier Tribunal selon laquelle le CIO s'était
conformé à la Charte Olympique et n'avait pas violé le
droit américain. (Ar. Martin c/ CIO, Message Olympique, 11 sept.
1989)
Heureusement, aujourd'hui, les choses ont bien
changé.
2- Situation actuelle sur la question
Le CIO, sous l'impulsion d'un de ses anciens Présidents
à savoir Juan Antonio SAMARANCH, s'est efforcé à
promouvoir la participation des femmes aux JO et dans la pratique sportive. Le
programme féminin aux JO a été élargi en
coopération avec les Fédérations Internationales. Le CIO a
exigé de tous les sports qui souhaitent être inclus au programme
olympique qu'ils prévoient obligatoirement des épreuves
féminines.
On note une prise de conscience sur la contribution de la
pratique sportive au bien être de la femme. Durant ces dernières
années, on a assisté à la création des clubs,
organisations et structures sportives féminines. Au niveau des JO, nous
remarquons une évolution constante car de plus en plus, les femmes sont
admises à des disciplines autrefois réservées uniquement
aux hommes. C'est le cas du judo en 1992, du football en 1996, du soft-ball en
1996. A Atlanta en 1996, les femmes ont pu concourir dans 40% de l'ensemble des
épreuves de la XXVIe olympiade, jeux du centenaire. Elles
représentaient alors environ 34% du total des athlètes
participant aux jeux. Aux jeux de la XXVIIe olympiade à
Sydney, les femmes ont été admises à 4 nouveaux sports,
soit 24 nouvelles épreuves. Elles ont pris part à 25 sports et
à 132 épreuves, soit environ 44% de l'ensemble des
épreuves. En 2000 à Athènes, la lutte féminine a
été introduite aux jeux olympiques. La boxe est le seul sport
où les femmes ne sont pas encore admises18(*).
B-
Une lutte acharnée contre la discrimination raciale
L'une des plus grandes actions du CIO contre la discrimination
raciale a été remarquée dans la lutte contre la politique
d'apartheid en Afrique du Sud. L'apartheid était une politique de
séparation légalisée de races, qui s'est traduit par la
domination des noirs majoritaires par les blancs minoritaires.
Les premières actions du CIO contre l'apartheid
apparaissent en 195519(*).
En 1960, le CIO condamne le gouvernement sud-africain pour avoir refusé
que l'équipe néo-zélandaise de rugby qui jouait en Afrique
du Sud évolue avec ses joueurs Maoris (non blancs). Les sportifs
sud-africains se voient alors totalement interdire de participer aux
rassemblements sportifs organisés ou reconnus par le CIO. Le 21 juin
1988, lors des états généraux de Lausanne contre
l'apartheid, la « Commission Olympique et Apartheid » est
créée. Cette Commission, avec en son sein M. KEBA MBAYE, tint
plusieurs réunions avec les autorités sud-africaines pour un
éventuel retour de leur pays sur la scène olympique. Mais
plusieurs membres de la Commission étaient inflexibles. M. GANGA, alors
Président de l'ACNOA, déclara :
Le sport ne peut être un havre d'harmonie, de paix
et d'amitié dans un océan de discrimination raciale (...) Nous ne
cèderons pas (à l'insertion de l'Afrique du Sud) tant que les
dirigeants sud-africains n'auront pas accepté le fait qu'en sport, les
êtres sont égaux quelle que soit la couleur de leur
peau.20(*)
Il faut attendre le début des années 1990 pour
que l'Afrique du Sud, après avoir modifié ses lois et ses
pratiques se voit autorisée à retourner sur les stades. En 1992,
elle est de nouveau admise dans le Mouvement olympique. Le Mouvement olympique
est parmi les premières organisations sociales à mettre en
pratique le principe de l'égalité des chances. NELSON MANDELA va
déclarer, à cet effet dans un témoignage :
Pendant toutes les années que j'étais en
détention, je suivais de près toutes les campagnes menées
à travers le monde contre l'ignoble politique d'apartheid (...). Le plus
entreprenant de ces mouvements, et qui a contribué pour une part
essentielle à l'abolition de l'apartheid, est sans doute le Mouvement
olympique21(*).
L'action du CIO s'étend aussi sur le plan
administratif.
§ II : Action sur le plan administratif
L'action du CIO s'est opérée ici à
plusieurs niveaux : une alliance avec plusieurs organisations
internationales de défense des droits de l'Homme (A), une modification
du contenu de la Charte olympique (B), une sensibilisation et une promotion
à une participation accrue des femmes dans le monde olympique (C).
A-
Une alliance avec plusieurs organisations de protection des droits de
l'Homme
La lutte contre toute forme de discrimination s'est
réalisée dans un contexte social, culturel et politique pas
toujours favorable. Des textes de référence tels que la
convention sur l'élimination de toute forme de discrimination envers les
femmes, la Déclaration de Pékin et sa plateforme d'action, la
Charte européenne du sport, la Déclaration de Brighton ont
particulièrement contribué à une prise de conscience en la
matière et en l'adoption des mesures à travers le monde.
Le CIO a noué des accords avec certaines organisations
internationales. En 1965, l'ONU approuve avec le CIO la Déclaration
concernant la promotion parmi les jeunes des idéaux de paix. De plus,
1985 a été proclamée par l'ONU année internationale
de la jeunesse. En 1998, le forum jeunesse de Nagano (Japon) qui
précédait le XXIIIe JO s'adresse dans sa déclaration
à la communauté mondiale par le truchement des CNO et de l'ONU et
vise à créer une société plus juste sans
distinction de nationalité, de culture, de langue, de sexe ou de
croyance religieuse.
En 1994, l'Assemblée Générale proclame
l'année internationale du sport et de l'idéal olympique. En
outre, l'ONU adopte avec le CIO une résolution visant à
bâtir un monde pacifique et meilleur au moyen du sport. Il faut noter que
c'est sur le Président JUAN ANTONIO SAMARANCH que cette
coopération a atteint son niveau élevé avec de nombreux
accords de coopération signés entre les NU et le CIO. Des accords
ont été passés avec le PNUD, le FAO, l'OIT, le PNUCID,
l'UNESCO, l'UNICEF, le HCR, l'OMS, Amnesty Internatonal, concernant la
pauvreté, la paix, la lutte contre le racisme, la discrimination
liée au sexe etc.22(*)
Plusieurs conférences et séminaires de formation
ont été organisés par le CIO et l'ONU dans le monde pour
lutter contre la discrimination. C'est le cas du Congrès du centenaire
olympique : « Congrès de l'unité », qui s'est
déroulé à Paris en 1994 avec pour thème principal
« Le rôle des femmes dans le Mouvement olympique ».
Il y a eu aussi la conférence sur « La femme et le
sport » en 1994 à Brighton (Grande Bretagne) où la
Déclaration de Brighton fut adoptée (voir annexe).
C'est pour reconnaître le travail effectué par le
Mouvement olympique que l'Assemblée Générale de l'ONU va
déclarer 1994 « Année internationale du sport et de
l'idéal olympique ». En novembre 1999, pour la première
fois de l'histoire, l'ONU a consacré un jour et demi à
l'idéal olympique. BOUTROS BOUTROS GHALI dira à cet effet
que :
L'idéal olympique est un hymne à la
tolérance et à la compréhension entre les peuples et les
cultures. Il invite à la compétition, mais à la
compétition dans le respect d'autrui. A sa manière l'olympisme
est une école de démocratie. C'est-à-dire qu'il existe un
lien naturel entre l'éthique des Jeux olympiques et les principes
fondamentaux de l'ONU23(*).
Pour apporter plus de poids à son action, le CIO n'a
pas hésité à modifier sa Charte.
B-
Une modification du contenu de la Charte olympique
Le CIO pour rendre effectif son action contre toute
discrimination n'a pas hésité à apporter des modifications
à son texte fondamental. C'est ainsi qu'après le Congrès
de Paris en 1994 dit « Congrès Olympique du Centenaire -
Congrès de l'unité », la session a adopté, en
1996 à Atlanta, la disposition suivante : « la
pratique du sport est un droit de l'Homme. Tout individu doit avoir la
possibilité de pratiquer le sport selon ses
besoins »24(*).
A l'issue de ce Congrès du Centenaire Olympique de
Paris, la Charte olympique a été modifiée pour inclure un
des propos visant la promotion de la femme. L'article 2 du paragraphe 5 stipule
que :
(...) le CIO veille, par tous moyens appropriés,
à la promotion des femmes dans le sport à tous les niveaux et
dans toutes les structures et notamment dans les organes exécutifs des
organisations sportives nationales internationales en vue de l'application
stricte du principe de l'égalité des sexes.
Toutes ces modifications ont été
complétées par l'augmentation du nombre de femmes dans le
Mouvement olympique.
C-
Une augmentation du nombre de femmes au sein du Mouvement olympique
Les actions du CIO ne portent cependant pas uniquement sur la
pratique sportive par les femmes. Le CIO est également très
soucieux de l'engagement des femmes dans les structures décisionnelles
des organisations sportives. C'est ainsi qu'en 1996, le CIO a adopté une
décision selon laquelle tous les CNO et les Fédérations
internationales devront d'ici la fin de l'an 2000 réservés au
moins 10% des postes dans leurs structures décisionnelle à des
femmes. Ce pourcentage devrait passer à au moins 20% avant 2005. En 2004
la Commission « femmes et sport » fêtait 10 ans, et
pour ANITA DE FRANTZ (vice-Présidente du CIO) les objectifs par rapport
à la participation des femmes aux JO est presque atteint. En effet,
seule la boxe n'est encore permise qu'aux hommes. De nombreux progrès
ont été faits dans l'administration (exemple : pour la
première fois, on a eu une femme vice-présidente du CIO ;
à Athènes en 2004, le COJO était dirigé par une
femme à savoir Mme ANGELOPOULOS KASKALAKI).
Plusieurs autres actions ont été
posées :
- Depuis 2000, le CIO décerne un prix « femme
et sport » (un continental et un mondial) à une femme, un
homme ou une institution en témoignage de reconnaissance pour sa
contribution remarquable au développement et au renforcement de la
participation des femmes dans le sport et dans toute structure administrative
du monde. En 2004, Mme KASKALAKI a été élu par le CIO
« Femme de l'année 2004 ».
- Une section de la promotion de la femme dans le sport a
également été créée au sein du
département de la coopération internationale du CIO.
- Le CIO a en outre établi depuis 1996 un programme de
séminaires régionaux d'information destinés aux femmes
dirigeantes, journalistes, entraîneurs du mouvement sportif national et
international pour :
* encourager l'identification et la mise en oeuvre d'un plan
d'action prioritaire pour chaque CNO
* fournir aux femmes des informations actualisées sur
leur droit à travers des documents adoptés au niveau
régional et international (loi, décret, décisions).
- Le CIO organise également tous les quatre ans une
conférence mondiale sur la femme et le sport dans le but
d'évaluer les progrès effectués en la matière. Ce
travail permet d'identifier les priorités nécessaires pour
améliorer la situation.
La promotion de la femme au sein du Mouvement olympique ne se
fait pas seulement au CIO. Son action est complétée par les
autres organes du Mouvement.
Section II : L'ACTION DES
AUTRES COMPOSANTES DU MOUVEMENT OLYMPIQUE
Comme nous l'avons évoqué plus haut, le
Mouvement olympique, en plus du CIO a plusieurs autres structures. Nous
évoquerons ici le cas des CNO (paragraphe II) et le cas des
athlètes (paragraphe III).
§ I : Les Comités nationaux olympiques.
Exemple : le CNOSC
Les CNO fonctionnement comme le CIO dont ils font leur les
principes. Ils se doivent d'agir contre toute forme de discrimination dans le
sport. A cet effet, pour répondre aux attentes du Mouvement olympique
qui exigeait que les CNO réservent 10% de postes dans leur structure aux
femmes avant 2000 et 20% avant 2005, le CNOSC a fait un grand pas même si
beaucoup restent à faire.
Dans les postes électifs par exemple, la
trésorière adjointe est assurée par une femme. Dans les
postes nominatifs, nous noterons que les postes de Directeur adjoint du
Musée olympique et d'adjointe au Chargé de la communication sont
tenus par des femmes. Il s'agit respectivement de Mme MBOLO Alicia et de
Mlle KHADIDJA
Une commission « femme et sport » a
été mise sur pied. Elle est dirigée par les femmes. Elle
s'intéresse à la promotion, à l'action des femmes dans le
sport. Dans les CNO des pays en voie de développement comme le Cameroun,
elle a pour mission d'amener le maximum de femmes à pratiquer le sport.
Elle se doit de mettre sur pied toutes les stratégies pour lutter contre
la discrimination dont peut être victime la femme sportive dans la
sphère du sport. La commission « femme et sport »,
sous la houlette de sa présidente actuelle, Mme Ruth EBONGUE est
composée de professionnelles de la chose sportive, des enseignantes, des
juristes, des médecins, etc.
Ces femmes tiennent régulièrement leurs
réunions les après-midi dans la salle de conférence du
CNOSC. Plusieurs fois, elles ont organisé des conférences sur la
femme et le sport, sur les avantages de la pratique du sport chez la jeune
fille. Elles ont participé à la création des clubs
olympiques dans les établissements scolaires et universitaires avec en
leur sein des commissions « filles et sport ».
Elle lutte pour la reconnaissance des droits de la femme dans
le sport. Elle utilise les championnes comme modèles pour les jeunes
filles. De plus en plus, de champions olympiques et de grands sportifs de
renommée mondiale, du fait de leur célébrité et de
leur audience, sont investis par les organisations étatiques
internationales ou régionales comme ambassadeurs de bonne
volonté. Nous pouvons citer à ce propos le cas de la championne
olympique du Triple saut Françoise MBANGO ETONE qui a été
faite Ambassadrice des Synergies Africaines contre le SIDA et les
souffrances.
Mais beaucoup reste à faire car le CNOSC est encore
loin de l'opération 20% de femmes dans les postes décisionnels du
CNOSC. Pour Me ABOLE (Directeur Technique du CNOSC), on ne peut contraindre les
femmes à s'intéresser au sport. Le souhait du CNOSC est d'arriver
à attirer le maximum de femmes, mais il faut que ces dernières
aient de l'engouement pour la chose sportive. Pour ce dernier, il sera
difficile d'aller chercher des femmes pour leur confier des postes si
elles-mêmes ne manifestent pas une certaine envie. Pour appuyer son
propos, il mentionnera qu'aucune fédération sportive au Cameroun
n'est dirigée par une femme. Mme MOUKOURI Yvette qui a dirigé la
Fédération Camerounaise de Gymnastique de 2000 à 2004 a
été battues aux élections en 2004.
Le CNOSC a participé à toutes les commissions
menées par l'ACNOA pour lutter contre la discrimination raciale en
Afrique du Sud. Il a participé au vote sanction qui écartait
l'Afrique du Sud des Jeux olympiques. De nos jours, chaque fois qu'elle en a
l'occasion, elle apporte sa contribution à la lutte contre la
discrimination raciale dans le sport. Elle collabore avec les
fédérations internationales de sport.
§ II : Les fédérations
internationales. Exemple : la FIFA
Depuis la résurgence du fascisme, du nationalisme
agressif, de l'ethnocentrisme, de l'extrémisme et du terrorisme sur
toutes ses formes, les stades de football sont devenus les lieux de
prédilection de jeunes racistes. La FIFA a adopté un certain
nombre de textes pour lutter contre ce fléau (A). Sur un autre plan, la
lutte pour la promotion des droits de la femme s'est assez bien
développée dans le domaine du football (B).
A-
La FIFA et la lutte contre la discrimination raciale
Le racisme se manifeste sous de nombreuses formes mais surtout
sur la base de la couleur de la peau. Le problème s'est aggravé
avec la grande mobilité que connaissent les joueurs aujourd'hui.
A la conférence contre le racisme qui s'est tenue
à Buenos Aires le 7 juillet 2001, elle a, pour la première fois
de son histoire, pris clairement position pour lutter contre ce
problème. Elle a exhorté les peuples et les structures du monde
à partager leur expérience afin de trouver des solutions
efficaces. Elle a fait des alliances avec des ONG telle « Kick it
out » en Grande Bretagne, « Never again » en
Pologne, « Buendnis Aktiver Fussball Fans » en Allemagne,
« Fair play » en Autriche, « Progetto
ultra » en Italie qui luttent toutes contre la discrimination raciale
en sport. Elle s'est rapprochée de plusieurs organisations
internationales telles l'ONU, l'UE, l'Observatoire Européen des
Phénomènes Racistes et Xénophobes dans le sport.
Après la conférence de Buenos Aires les
exigences suivantes ont été faites :
- Que les entraîneurs et les officiels des clubs
imposent des sanctions effectives aux joueurs nourrissant ou tolérant
toute forme de comportement racial dans le terrain, dans la vie privée
ou publique.
- Que les arbitres soient de plus en plus vigilants en ce qui
concerne les gestes ou les offenses verbales de nature raciste entre joueurs,
arbitres et supporters.
- Que les instances du Football à tous les niveaux
assurent une équité raciale dans l'engagement ou la
sélection des individus dans les secteurs d'activité liés
au football.
- Que les gouvernements collaborent avec les organisateurs et
les autorités du football et leur apporte un soutien sans faille dans
leur effort.
- Que les supports du football soutiennent les organisateurs
et les autorités civiles dans leurs efforts d'identification et
d'éradication d'éléments raciaux infiltrés dans le
football.
Protection des valeurs humaines, la FIFA a aussi agit dans le
sens de la protection des droits de la femme.
B-
La FIFA et la lutte contre la discrimination envers les femmes
La FIFA soutient le développement du football
féminin. Il s'est officiellement engagé pour la première
fois en 1986. Les objectifs de la FIFA sont multiples. Nous citerons entre
autres :
- la promotion active des investissements dans le
développement du football féminin au sein des associations
membres de la FIFA ;
- la promotion et l'accroissement des possibilités de
participation des femmes à des postes techniques et de direction dans le
domaine du football, notamment dans l'arbitrage, l'entraînement et
l'administration ;
- l'analyse et le contrôle du développement
technique du jeu féminin ;
- l'accroissement de la participation des femmes et des filles
au niveau des débutants, des amateurs, à l'école et dans
le football d'élite.
Ayant pris conscience que le football féminin a
été négligé pendant longtemps, la FIFA a
lancé le championnat du monde féminin. Lors du 3e
symposium de la FIFA sur le football féminin tenu à Long Beach
aux Etats-Unis les 9 et 10 octobre 2001 (Annexe), la FIFA décida de
débattre des questions liées à la promotion du football
féminin. Lors dudit symposium, la FIFA décida de porter à
10% le pourcentage de l'aide financière accordée au football
féminin.
§ III : L'action des sportifs
Les sportifs, organe du Mouvement olympique, ne sont pas
restés inactifs. Lors des Jeux de Munich en 1936, l'Américain
noir Jesse OWENS et l'Allemand LUZ LONG étaient ex-aequo dans
l'épreuve de saut en longueur avec un bond de 7,87 mètres. LUZ
LONG donna à Jesse, son adversaire, quelques conseils à propos de
sa course d'élan, ce qui permit à ce dernier de remporter le
concours avec un saut à 8,06 mètres. Les deux restèrent
amis jusqu'à ce que la deuxième guerre mondiale les
séparât, mais ne détruisit point leur
amitié25(*).
Que Jesse soit noir n'a en soi qu'une importance relative.
Mais que son triomphe se situe à Berlin devant le maître d'une
Allemagne bercée par les théories de la suprématie
allemande et des races inférieures constitue le plus étonnant
symbole que l'on puisse opposer aux spéculations du nazisme.
Au cours de ces mêmes jeux, OWENS gagna quatre titres.
HITLER, malgré l'opposition du protocole olympique, avait pour habitude
de saluer les champions. Le jour où OWENS triompha, le Reich quitta
précipitamment la tribune d'honneur. Les historiens olympiques pensent
que c'était pour ne pas avoir à saluer le champion
américain noir26(*).
En 1968 aux JO de Mexico, les athlètes noirs
américains arrivent derniers au village olympique. Ils portent sur le
revers de leur veston ou sur leur chapeau un macaron portant l'inscription
« Projet olympique pour les droits humains ». Il s'agissait
là d'une protestation pacifique contre le racisme. En 2000 aux JO de
Sydney en Australie, Kathy FREEMANN, championne olympique du 400m profite de
cette occasion pour revendiquer la reconnaissance des droits des
aborigènes, tribu dont elle fait partie.
Plusieurs footballeurs se sont aussi engagés dans cette
lutte. C'est le cas du joueur de l'équipe de France Thierry Henri qui a
été fait ambassadeur UNICEF pour la paix, de Basile BOLI, ancien
joueur de l'équipe de France, du footballeur mythique Pelé et de
bien d'autres encore. Pour EDSON ARANTES DO NACSIMENTO (dit
Pélé), « il n'existe aucun motif valable justifiant
le racisme. Il ne s'agit en fait que l'ignorance, de préjugé, de
peur de la différence. Le racisme est un acte de lâcheté et
la lâcheté naît de la peur »27(*).
Dans la même Revue, Lilian THURAM (joueur de
l'équipe de France et de la Juventus de Turin en Italie) dit :
Je suis persuadé que le mot race doit
disparaître de nos vocabulaires car je pense que nous sommes de
communauté différente mais sûrement pas de race
différente car nous faisons tous partie de la race humaine.
Toutes le stratégies entreprises par le Mouvement
olympique ont contribué à la lutte contre la discrimination en
sport. Néanmoins, nous pensons que des améliorations doivent
être faites pour donner une meilleure orientation à ce combat.
Chapitre IV :
ACTIONS A ENTREPRENDRE POUR
AMELIORER LE COMPORTEMENT DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS SA LUTTE CONTRE LA
DISCRIMINATION
Avant de faire des propositions concrètes sur la
manière par laquelle le Mouvement olympique peut améliorer sa
politique (section I), nous présenterons les limites à la lutte
contre la discrimination (section II).
Section I : LES LIMITES DE LA LUTTE CONTRE LA
DISCRIMINATION PAR LE MOUVEMENT OLYMPIQUE
Comme nous l'avons vu plus haut, les efforts effectués
par le Mouvement olympique contre la politique discriminatoire que l'on
rencontre en sport sont énormes. Mais cette politique connaît des
limites. Certaines sont liées au Mouvement olympique et d'autres
à la société toute entière. Nos recherches nous ont
permis de nous rendre compte qu'on pouvait les ranger en deux grandes
catégories : celles ayant un caractère socioculturel
(paragraphe I), et celles liées à l'instrumentalisation du sport
(paragraphe II).
§ I : LIMITES A
CARACTERE SOCIOCULTUREL
Nous aborderons tour à tour celles liées
à la culture et aux traditions (A) et celles liées à la
femme elle-même (B).
A- La culture et les traditions
comme freins à la lutte contre la discrimination en sport
Cet obstacle se rencontre surtout dans la discrimination faite
aux femmes. Le sport n'est pas toujours une évidence pour toutes les
femmes. Dans des conditions précaires, il n'est guère aisé
pour une jeune fille de 13-17 ans d'abandonner ses effets après les
cours pour aller s'entraîner. La pression sociale, les interdits et les
contraintes sont nombreux. Ils proviennent d'une société
où la jeune fille n'est pas celle-là qui doit faire de la
pratique sportive un exercice quotidien. Pour plusieurs sociétés,
la jeune fille sportive n'est pas en phase avec les normes de la
société. Ceci n'est pas une situation à vivre pour ce
dernier car les réflexions et les comportements sont injustes et
intolérables.
Pour beaucoup, les disciplines sportives féminines ne
sont pas aussi importantes que les disciplines sportives masculines. Cet
état des choses encore ancré dans les mentalités des pays
sous-développés et même développés est un
facteur de complication additionnelle pour la pratique sportive
féminine. Les parents auront plus de facilité à financer
l'admission de leur garçon dans une école de formation pour
footballeur. La jeune fille aura difficilement droit à cet avantage.
Le problème paraît plus grave encore avec la
religion. Alors que le nombre de femmes pratiquant le sport ne cesse de
croître dans les pays développés, les femmes des pays
arabes et du Proche-Orient continuent de s'opposer à la participation
des femmes dans le mouvement sportif. Dans certains pays comme l'Iran, l'Arabie
Saoudite et bien d'autres, la femme n'a pas accès à la pratique
sportive. Dans ces pays en effet, les femmes n'ont pas le droit de porter des
pantalons ou des shorts. Le moment où l'on verra une femme sans son
voile et son « Tchador » paraît encore bien loin. La
pression sociale et religieuse paraît si forte que les femmes
désireuses de faire du sport abandonnent très vite cette
idée.
La société fait donc peser un poids
énorme sur la femme mais celle-ci par moment contribue ou alors donne
aux autres des arguments qui militent contre elle.
B- La femme comme un frein
à la lutte contre la discrimination en sport
Les femmes ont souvent une vision péjorative de la
chose sportive. Beaucoup d'entre elles ne s'y intéressent pas ou alors
préfèrent l'observer de
loin. Le mythe selon lequel le sport reste l'affaire des
hommes existe encore de nos jours.
Les femmes qui s'intéressent à l'administration
du sport sont peu nombreuses. La conséquence de ceci est que plusieurs
CNO utilisent cet argument pour justifier l'absence des femmes au sein de leur
structure décisionnelle. Ainsi, l'opération 20% de femme en 2005
dans le CIO et les CNO sera difficilement atteinte.
On remarquera aussi que les femmes ont développé
plusieurs pensées négatives qui ne sont pas justifiées. En
effet, beaucoup de femmes pensent que :
- la participation à une activité physique peut
avoir des répercussions négatives sur la
procréation ;
- les organes de reproduction ou les seins de la femme
risquent d'être endommagés lors de la pratique d'une
activité sportive ;
- la structure osseuse de la femme est plus fragile que celle
de l'homme. Par conséquent, le risque de blessure est plus
élevé chez la femme ;
- les muscles des sportives deviennent bombés, ce qui
leur donne un aspect peu attractif ;
- les femmes qui pratiquent une activité sportive
intense présentent des troubles menstruels ;
- les femmes qui pratiquement un sport de contact A (judo,
karaté, etc.) nécessitant une certaine agressivité perdent
leur féminité.
Tous ces préjugés développés par
la femme et par quelques scientifiques peu avertis sur les vertus du sport et
de l'activité physique freinent l'intervention de celle-ci dans les
milieux sportifs.
§ II : LIMITES
LIEES A L'INSTRUMENTALISATION DU SPORT
Lorsqu'on jette un regard sur les éléments qui
constituent le Mouvement olympique, on constate que s'y trouvent le CIO qui
organise les JO, les fédérations internationales telles la FIFA
qui organise la coupe du monde de football. L'organisation de
compétitions sportives internationales demande de gros moyens
financiers. L'importance de plus en plus grandissante de l'argent dans le sport
limite l'action du Mouvement olympique (A). De plus par son caractère
international la transformation du champ sportif en instrument d'expression
politique contribue à un ralentissement de l'action du Mouvement (B).
A- L'importance prise par les
intérêts financiers sur le sport
Il est désormais difficile de séparer le sport
et le monde des affaires. Le nombre de spectateurs et de
téléspectateurs regardant les JO augmente de plus en plus. Pour
organiser les compétitions, les organisations telles le CIO, la FIFA et
bien d'autres fonctionnent essentiellement avec des fonds provenant des pays
membres, des sponsors, des droits de retransmission télévisuelle
des compétitions. Le CIO par exemple a des revenus qui proviennent
à 51% des droits de transmission télé et 36% venant des
commandites (sponsors)28(*). Quand on voit les sommes qui sont injectés
dans toutes ces manifestations (1,331 milliards de dollar par la chaîne
NBC pour la diffusion des jeux d'été à Sydney en l'an 2000
et plus de 600 millions par les sponsors en 2004)29(*), on s'interroge sur
l'existence d'une protection des droits de l'Homme. A titre d'exemple, une
grande polémique est née avec l'attribution des JO de 2008
à Pékin (Chine). Sur la scène internationale, la Chine
apparaît comme un pays non démocratique où les droits de
l'Homme ne sont pas respectés. Comment peut-on attribuer l'organisation
des JO à un pays qui a des pratiques allant à l'encontre des
idéaux olympiques ? Cela peut paraître absurde. Mais
n'oublions pas que la Chine est un géant économique, que c'est
plus d'un milliard de personnes. Le CIO n'a-t-il pas cédé face
à la pression de ceux qui le financent ? Le monde des affaires est
rarement animé par un esprit social. Tout ce qui l'intéresse, ce
sont les revenus qu'ils peuvent avoir. La pression de plus en plus grandissante
de l'argent lie parfois les mains des organisations internationales. A ceci
vient s'ajouter la politisation du domaine sportif.
B- La transformation du domaine
sportif en instrument d'expression politique
Les lieux de compétition, les stades, les gymnases,
etc. sont devenus, après la rue, des lieux où les jeunes ou les
partis politiques viennent s'exprimer. Le déplacement des hooligans
mobilise à présent des centaines de policiers. Les supporteurs de
tendance raciste, qui répandent des idées reposant sur la haine
raciale sont de plus en plus présents dans les stades. Ils sont en
général sympathisants des partis politiques d'extrême
droite qui s'attaquent aux joueurs noirs. Les joueurs des grands clubs, qu'ils
soient champions de monde, qu'ils soient les vedettes de grands clubs (ETO'O
Fils en Espagne) ou qu'ils aient la nationalité qu'il faut avoir (LILIAN
Thuram à l'équipe de France) sont aujourd'hui victimes de racisme
à cause de la couleur de leur peau.
Dans un tout autre plan, les hommes politiques aiment bien se
servir des sportifs pour vanter le succès de leur administration. Le
constat qui se dégage ici est que chaque fois qu'une équipe
rentre d'une compétition internationale avec des médailles, les
autorités des pays concernés organisent une grande
réception après avoir fait un tapage médiatique
énorme. Cette récupération du sport faite par la politique
ne facilite pas l'action du Mouvement olympique.
En chine, le sport est d'autant une affaire d'idéologie
et de propagande que de physiologie et d'exercice. Les aspirants
athlètes sont sélectionnés dès leur plus jeune
âge et enrôlés dans une des 3000 écoles
réservées aux talents. Chaque fois qu'un athlète gagne une
médaille à une compétition internationale pour la Chine
c'est un point marqué par le communisme sur le capitalisme.
Malgré tout ceci, nous pensons que beaucoup de choses
peuvent être faites pour améliorer la lutte du Mouvement olympique
contre la discrimination.
Section II : PROPOSITIONS POUR UNE AMELIORATION DE
L'ACTION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION
Le Mouvement olympique est une structure qui lutte pour la
promotion et la sauvegarde des droits de l'Homme. Les propositions que nous
ferons auront un caractère d'abord général (paragraphe I)
ensuite spécifique (paragraphe II).
§ I :
Propositions pour une protection contre toute forme de discrimination
Nous pensons que, pour mieux lutter contre toute forme de
discrimination dans le monde du sport, le Mouvement olympique gagnerait
à se doter d'une unité spéciale pour les droits de l'Homme
(A). Elle doit ensuite améliorer ou alors donner une autre orientation
à certains de ses organes (B).
A- Création d'une
unité spéciale pour les droits de l'Homme
De plus en plus, l'on observe des violations des droits de
l'Homme que l'on ignore volontairement ou qui passe inaperçue pour des
raisons de priorité ou par manque d'accords spécifiques. Nous
avons constaté que bien que le CIO dispose de commissions
spéciales pour le développement et la protection de l'action des
femmes, pour le droit, pour l'environnement, il n'a pas une commission pour les
droits de l'Homme. C'est pourquoi nous pensons que le CIO, organe suprême
du Mouvement olympique, gagnerait à créer au sein de la
Commission droit ou alors comme structure autonome une unité
spéciale pour les droits de l'Homme. Cette unité aura pour
rôle d'évaluer tous les aspects de violation des droits de l'Homme
dans le sport. Elle pourra aussi vérifier le degré
d'évolution et d'intégration de la notion de droits de l'Homme au
sein du CIO, dans les CNO, les fédérations internationales et
dans toutes les autres composantes du Mouvement olympique.
Cette structure pourra être placée sous la
direction d'un Rapporteur spécial. Ce dernier, élu ou
nommé par le Président du CIO, devra être impartial, juste
et objectif dans son appréciation. Pour promouvoir, renforcer son
efficacité et maximiser sa reconnaissance, il pourrait se voir
conférer un statut supérieur au CIO. Il devrat, pour mieux
asseoir sa politique, recevoir mensuellement, trimestriellement ou annuellement
un rapport des unités spéciales installées dans les CNO.
A la suite de la création de cette unité
spéciale, le Mouvement olympique devra améliorer l'action de
certains organes qui la composent.
B- Une amélioration de
l'action de certains organes du Mouvement olympique
La discrimination est un phénomène ancien et
bien ancrée dans la mentalité des hommes. Dans notre
exposé sur les limites de la lutte contre le phénomène de
discrimination, nous avons évoqué les limites culturelles et
traditionnelles. Fort de tout ceci, nous pensons que le Mouvement olympique
doit renforcer le rôle de la solidarité olympique. En effet, parmi
les objectifs de la solidarité olympique se trouve celui de la promotion
des principes fondamentaux du Mouvement olympique.
La solidarité olympique de concert avec
l'Académie International Olympique et les CNO ont mis sur pied une
politique réelle d'information des masses. Il faudra alors attaquer le
problème à la base en créant depuis les écoles
primaires des clubs olympiques. Cette action aura aussi pour but d'amener les
citoyens à prendre conscience que la lutte contre la discrimination
nécessite la contribution de tout le monde.
L'éducation et l'information sont extrêmement
importantes. Plus on persuadera les jeunes en particulier de l'importance de
respecter les droits et la dignité des autres, plus nous parviendrons
à combattre les préjugés. Ces structures doivent
concentrer leurs efforts sur l'éducation tant au niveau national
qu'international.
Le CNOSC est déjà bien avancé dans ce
sens puisque des clubs olympiques ont été créés
dans les lycées et dans les universités. Afin d'éviter que
ces clubs ne meurent ou qu'ils ne remplissent pleinement leur rôle, le
CNOSC devra faire l'effort d'assister ces derniers. Cette assistance pourra
être faite sous forme de supports documentaire, d'affiches, de photos, de
séminaires ; elle pourra être aussi financière. De
plus, il faudra que le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) sanctionne
sévèrement toutes les atteintes aux droits de l'Homme qui lui
sont soumises.
Ces améliorations applicables à la protection
des droits de l'Homme en général n'empêchent pas que l'on
s'intéresse aussi aux améliorations sur un plan
spécifique.
§ II :
PROPOSITIONS A CARACTERE SPECIFIQUE
Pour ralentir l'avancée de la discrimination ou alors
pour l'anéantir complètement, le Mouvement olympique devra mettre
sur pied une politique plus sévère contre la discrimination
raciale (A) et être plus précis dans sa lutte contre la
discrimination envers les femmes (B).
A- Une politique plus
sévère contre la discrimination raciale
Les peuples victimes de la discrimination raciale ont parfois
l'impression que le Mouvement n'est pas équitable dans la sanction en ce
qui concerne la discrimination raciale. Comme nous l'avons vu plus haut, on
constate par moment une certaine indifférence envers les grandes
puissances (gros pourvoyeurs de moyens financiers). Le Mouvement se doit de
réorienter sa politique en étant plus juste et plus
sévère contre les fautifs.
L'intervention du Mouvement olympique peut se faire à
trois niveaux : au niveau législatif (1), au niveau des stades (2)
et au niveau international (3).
1- Au niveau
législatif
Plusieurs actions peuvent être entreprises :
- Bien qu'il existe des dispositions constitutionnelles et des
lois interdisant toutes sortes de discrimination, nous pensons que des mesures
législatives particulières qui traitent du racisme dans le sport
doivent être prises.
- Le Mouvement olympique peut amener les gouvernements
à insérer une loi spécifique au sport dans l'arsenal
législatif existant (le code pénal).
- La législation devrait prévoir des peines
sévères dans le cas d'un acte raciste commis dans une enceinte
sportive. En outre, d'autres sanctions administratives telles que l'exclusion
et l'interdiction des stades devraient être prévues.
- Il faut procéder à une révision des
dispositions et des lois de certains sports qui favorisent une situation
discriminatoire. Dans certains pays européens, des quotas
d'étranger sont imposés au sein des clubs de football ; ceci
empêche aux jeunes issus de l'immigration de jouer dans les
équipes sportives évoluant dans la ligue officielle du pays.
2- Au niveau des enceintes
sportives
Il est question d'inciter les organisations sportives et les
clubs à adopter un certain nombre d'attitudes à savoir :
- Prendre des mesures efficaces pour inculquer aux joueurs,
athlètes, entraîneurs, etc. une morale d'esprit sportif ;
- Prendre des mesures pratiques à l'intérieur et
aux alentours des stades tels que faire des annonces publicitaires pendant le
jeu ; interdire et empêcher la vente ou la distribution des tracts,
affiches, autocollants racistes ; enlever immédiatement les
graffitis racistes ;
- Indiquer clairement, dans leurs règlements et dans
ceux des stades, l'interdiction des slogans, symboles, gestes et chants
racistes dans et aux alentours de stades ainsi que les sanctions prévues
contre les spectateurs (exclusion des stades, annulation d'éventuels
abonnements et interdiction d'accès à l'avenir, suspension de
stades et événements à huis clos). Il conviendrait de
prévoir également la possibilité de suspendre les
rencontres sportives au cours desquelles les supporters exhibent des pancartes
proclamant des propos racistes.
3- Au niveau
international
Les actions à entreprendre ici concernent les
gouvernements, les organisations internationales et toutes les associations
internationales. Il est question :
- d'amener les organisations sportives à réviser
leurs règlements et supprimer les dispositions qui créent et
favorisent une situation discriminatoire entre les différents groupes
nationaux ethniques ;
- de mettre sur pied une politique d'égalité des
chances, y compris une formation et une sensibilisation sur la diversité
culturelle et ethnique dans les clubs, associations, etc. ;
- de soutenir et d'accorder des subventions aux organisations
non gouvernementales et aux associations luttant contre le raciste ;
- de sanctionner les média qui publient des images, des
interviews ou des propos pouvant choquer ou inciter les autres à la
révolte ;
- de créer un observatoire contre le racisme dans le
monde du sport. Cet observatoire devra faire preuve d'une extrême
vigilance. Il devra relever puis sanctionner sportivement toute attitude ou
tout comportement, individuel ou collectif, emprunt au racisme, quel qu'en soit
l'auteur (ou les auteurs) et ceci en conformité avec l'esprit de la
Charte olympique.
Toutes ces mesures, si elles sont prises, peuvent
améliorer la lutte contre la discrimination ; mais en ce qui
concerne la discrimination envers la femme, il faut une technique d'approche
plus précise.
B- Une politique plus
précise dans la lutte contre la discrimination envers la femme
De plus en plus, les femmes s'imposent dans le milieu
olympique. Néanmoins, beaucoup restent encore à faire et passe
par une revalorisation de la femme (1), par un recul des barrières
culturelles (2) et par les médias (3).
1- La revalorisation de la
femme
La revalorisation du rôle de la femme passe par un
encouragement des jeunes filles et de jeunes femmes à pratiquer du
sport. On pourra aussi les aider par des moyens ou programmes appropriés
au sin des CNO et des fédérations internationales. L'aide des
gouvernements ici demeure incontournable. Il est fondamental que les
institutions inter et non gouvernementales chargées du sport et de
l'activité physique renforcent leur coopération et encouragent
une participation active et une reconnaissance des femmes dans le sport. Il
pourrait par exemple s'inspirer du modèle américain de 1972
intitulé « Title IX ».
Ce système interdisait toute action de discrimination
sexuelle dans les établissements scolaires sous peine de privation des
subventions fédérales. Suite à cette loi, on a
constaté 25 ans après que le nombre de filles pratiquant des
sports de haut niveau est passé de 1 sur 27 à 1 sur 3 dans le
secondaire, et de 16% à 38% dans les universités30(*). De plus, les budgets sportifs
destinés aux jeunes filles et aux femmes ont connu une croissance
spectaculaire. Aujourd'hui, plus de 55 millions de femmes pratiquent
régulièrement un sport ou une activité physique. 31
millions de jeunes filles pratiquent un sport d'équipe. Elles
représentent 55% de l'ensemble des volleyeurs, 43% de l'ensemble des
coureurs à pied et 41% de l'ensemble des footballeurs31(*). L'on comprend alors pourquoi
les américaines sont les premières dans les disciplines
d'athlétisme, et dans les jeux sportifs collectifs (football,
basket-ball, beach volley, soft-ball, etc.).
L'autre aspect qui peut être développé
vient des primes à attribuer aux athlètes. En effet, l'on doit
penser à récompenser nos championnes afin de les encourager.
Elles doivent être citées en exemple afin de susciter chez les
autres filles un intérêt pour la chose. Au Cameroun par exemple,
la championne du monde Françoise MBANGO, après avoir reçu
plusieurs cadeaux, a été faite Ambassadrice des Synergies
Africaines contre le SIDA et les Souffrances.
Mais ces actions doivent s'accompagner des idées en vue
de faire reculer les barrières culturelles.
2- Le recul des
barrières culturelles
Cette action passe par l'accentuation de la politique
d'information et de sensibilisation de la masse féminine sur les
préjugés qu'elle développe. Par exemple, pour celles qui
pensent que sport de haut niveau rime avec impossibilité de
procréer, on peut prendre des exemples pour prouver le contraire. On
citera par exemple le cas de SARAH ETONGUE qui a gagné la course du Mont
Cameroun et qui est mère de 7 enfants ; ou le cas de la
française Christine AARON qui a fait de la compétition puis a mis
au monde un enfant tout en continuant la compétition.
En ce qui concerne les croyances religieuses, cela peut
paraître bête, mais puisqu'elles paraissent encore bien
ancrées dans les mentalités et que le jour où l'on verra
une iranienne en short sur un stade est encore loin, on pourrait penser
à la création des jeux musulmans. On pourrait commencer par
là et peut être que par la suite, les opinions pourront changer.
Mais il faudra que les médias apportent leur contribution.
3- Les médias
Le plus grand reproche fait aux médias à ce
niveau est que la couverture médiatique du sport féminin est
moins importante que celle du sport masculin. En effet, lorsque les
médias parlent des femmes sportives, elles ont tendance à
minimiser leurs performances et à renforcer les préjugés
sur les rôles typiquement féminins et masculins. Ces
inégalités ont pour effet de retarder le développement du
sport féminin et contribuent à maintenir la domination masculine.
Nous appelons donc à une prise de conscience par les médias et
les annonceurs publicitaires que le sport féminin a un public et qu'il
fait vendre.
CONCLUSION
Au terme de notre étude, il paraît judicieux de
faire un rappel de son objet. Tout au long de notre travail il a
été question de montrer quelles sont les actions entreprises par
le mouvement olympique pour lutter contre la discrimination en sport. Compte
tenu du fait que la discrimination renvoie à plusieurs formes
d'atteinte nous avons limité notre étude à la
discrimination envers les Femmes et à la discrimination raciale.
Pour cerner les contours de notre question nous avons
effectué un stage académique au Comité National Olympique
et Sportif Camerounais. Conformément aux prescriptions du cycle DESS des
droits de l'Homme - Droit pénal international et Droit international
humanitaire notre stage a duré un mois du 1er Août 2005
au 30 Août 2005.
Nous avons fait appel à la méthode analytique et
à la méthode systémique. Nous avons associé
à ces méthodes la technique de l'entretien. L'objectif de notre
guide d'entretien était de faire ressortir tout ce qui a
été déjà fait par le mouvement olympique pour
lutter contre la discrimination en sport.
A l'issue de notre stage et de nos recherches nous avons
constaté que comme énoncé dans notre hypothèse
principale, les actions du mouvement olympique sont portées vers la
promotion de l'égalité et la protection des couches pouvant
être sujettes de discrimination.
Ce constat découle de deux aspects principaux, d'une
part que le mouvement olympique est une structure de protection des droits de
l'Homme, d'autre part que ce soit au niveau du Comité International
Olympique ou des autres composantes du mouvement olympique (CNO, FI etc....)
une multitude de stratégies ont été
élaborées pour mettre fin à la discrimination en sport.
Cependant nous avons remarqué que les stratégies
élaborées par le mouvement olympique contenaient des limites. Ces
limites sont liées au milieu socioculturel où la pratique
sportive se déroule et à
« l'instrumentalisation » que connaît le sport
aujourd'hui.
Face à ces limites nous avons pensé que
l'amélioration de l'action du mouvement olympique passerait par une
politique plus sévère contre la discrimination raciale et par une
politique plus précise contre la discrimination envers les Femmes. De
manière générale la lutte contre toute forme de
discrimination pourrait passer par la création d'une unité
spéciale pour les droits de l'Homme et par l'amélioration de
l'action de certaines de ses organes (solidarité olympique, CNO).
Le mouvement olympique gagnerait à faire en sorte
que le caractère de droit de l'Homme reconnu à la pratique
sportive ne soit pas seulement un énoncé mais plutôt un
droit reconnu et respecté par tous.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES
1- BEAUD (M.), L'art de la
thèse, Paris, La Découverte, 1993.
2- BROHM (J.M.), Sociologie politique du
sport, Nancy, PUN, 1992.
3- CIO, Le Mouvement olympique,
Lausanne, Solidarité olympique, 1993.
4- CIO, Manuel d'administration
sportive, Lausanne, Solidarité olympique, 2001.
5- CIO, Pierre De COUBERTIN, Textes
choisis, sous la direction du Pr. Norbert MULLER, CIO, Zurich, 1986.
6- De COUBERTIN
(P.), Mémoires olympiques,
réimprimé par le CIO en 1997.
7- GRAWITZ (M.),
méthode en sciences sociales, Paris, Dalloz, 11e
éd., 2001.
8- KEBA MBAYE, Le CIO et
l'Afrique du Sud : analyse et illustration d'une politique sportive
humaniste, CIO, Lausanne, 1995.
9- LATTY (F.), Le CIO et
le droit international, Paris, Montchrestien, 2001.
10- PARIENTE (R.) et
LAGORGE (G.), La fabuleuse histoire des Jeux
olympiques, Pairs, Nathan, 1982.
11- SAM RAMSAMY, le racisme en politique
et l'égalité du 1/3 monde, Académie olympique,
1987.
ARTICLES ET REVUES
- CIO, Messages olympiques, n°11, sept.
85 ; n°12, déc. 85.
- KEBA MBAYE,
« L'idéal olympique, le code de l'éthique et les droits
de l'Homme » in COUBERTIN et l'olympisme, question pour
l'avenir : le Havre 1897-1997, CIO, 1997, pp. 21-26.
- KIDD (B.) et
DONNELLY (P.), « Les droits de l'Homme dans le
sport » in Revue international de sociologie du sport,
Londres, 2000, pp. 131-148.
- PETTITI, « Droits, sports et
Convention européenne des droits de l'Homme » in
Panagiotopoulos, procédure des sciences du droit du sport :
sport international et international, centre de recherche sur le droit du
sport, Athènes 1993, pp. 231-264.
- Revues olympiques n°278, déc.
90, oct.-nov. 95 ; n°XXVI-24, déc. 98-janv.99 ;
n°XXVI-31, fév.-mars 2000 ; n°XXVI-41, oct.-nov.
2001 ; sept. 2004 ; n°XXVII-30, janv.-fév. 2005.
MEMOIRES
- FEZE (A C) , « la pratique des
sports de combats et les dispositions du code pénal Camerounais sur la
violence »,Mémoire rédigé en vue de l'obtention
du C A P E P S II, INJS ,2003
- MAMAT BOUKAR (A.), « La
contribution du Cameroun au développement au Mouvement olympique
international », Mémoire de 3e cycle du DESS en Relations
Internationales, option Diplomatie, IRIC, UY II, 2003-2004.
TEXTES, LOIS ET CODES
- BREILLAT (JC), LAGARDE (F) et
KARAQUILLO (JP), Code du sport, Paris, Dalloz, 2001.
- Charte de l'Education Physique et du Sport, UNESCO, 21 nov.
1978.
- Charte olympique
- Convention internationale contre l'Apartheid dans le sport,
ONU, 1985.
- Convention internationale pour l'élimination de
toutes formes de discrimination raciale, 1965.
- Décision n°349 fixant les modalités de
fonctionnement de la Chambre de Conciliation et d'Arbitrage du CNOSC.
- Déclaration de Brighton, 1944.
- Déclaration des principes de coopération
culturelle, UNESCO, 4 novembre 1966.
- Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et du
Citoyen, 19/12/1948.
- Loi n° 96/09 du 5 août 1996 fixant la Charte des
activités physiques et sportives.
- Statuts et règlement intérieur du CNOSC du
23/6/2003.
- Convention sur l'élimination et la répression
du crime d'apartheid du 30 novembre 1973.
- Convention sur l'élimination de toute sorte de
discrimination à l'égard des femmes du 18 décembre
1979.
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
I
DEDICACE
II
REMERCIEMENTS
III
SIGLES ET ABREVIATIONS
IV
INTRODUCTION
1
I- JUSTIFICATION DU CHOIX DU SUJET
1
II- DEFINITION DES CONCEPTS
2
III- PROBLEMATIQUE
3
IV- QUESTION DE RECHERCHE
4
V- HYPOTHESE DE RECHERCHE
4
V-1- Hypothèse principale
4
V-2- Hypothèses secondaires
5
VI- INTERET DE L'ETUDE
5
VI-1- Au plan scientifique
5
VI-2- Au plan pratique
5
VII- OBJECTIFS DE L'ETUDE
5
VIII- DELIMITATION DU SUJET
6
IX- METHODOLOGIE GENERALE
6
IX-1- Population cible
6
IX-2- Outils de collecte des données
6
IX-3- Méthodes de traitement des
données
7
X- PRESENTATION DU PLAN
7
PREMIÈRE PARTIE : LE
MOUVEMENT OLYMPIQUE, STRUCTURE DE PROTECTION DES DROITS DE L'HOMME
8
Chapitre I : PRÉSENTATION
DU MOUVEMENT OLYMPIQUE
9
SECTION I : SON ORGANISATION
9
§ I : BREF RAPPEL HISTORIQUE DU MOUVEMENT
OLYMPIQUE
9
A- Les Jeux antiques
9
B- Le Baron Pierre De COUBERTIN
10
§ II : LA CONSTITUTION DU MOUVEMENT
OLYMPIQUE
11
A- Le Comité International Olympique
11
1- Les missions du CIO
11
2- Ses sessions
12
3- Son administration
12
B- Les autres composantes du Mouvement
olympique
12
1- Les Fédérations
Internationales
13
2- Les Comités Nationaux Olympiques
(CNO)
13
SECTION II : LES SYMBOLES ET LES OBJECTIFS DU
MOUVEMENT OLYMPIQUE
13
§ I : SYMBOLES DU MOUVEMENT OLYMPIQUE
14
A- Les principes de l'olympisme
14
B- Le symbole et les emblèmes
15
§ II : LES OBJECTIFS DU MOUVEMENT
OLYMPIQUE
16
Chapitre II :
PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL ET DÉROULEMENT DU
STAGE
18
SECTION I : LE COMITÉ NATIONAL
OLYMPIQUE ET SPORTIF CAMEROUNAIS (CNOSC)
18
§ I : SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET
HISTORIQUE DU CNOSC
18
A- Situation géographique du CNOSC
18
B- Historique du CNOSC
19
§ II : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DU
CNOSC
19
A- L'organisation du CNOSC
19
1- Le cadre juridique du CNOSC
20
2- La mission et les buts du CNOSC
20
B- Le fonctionnement du CNOSC
21
1- Son administration
21
a- Les membres du CNOSC
21
b- Les organes du CNOSC
21
2- Les ressources du CNOSC
23
SECTION II : DÉROULEMENT DU STAGE
23
§ I : LA PRISE DE CONTACT
23
A- La rencontre avec les autorités du
CNOSC
24
B- Entrevue avec le Directeur Exécutif
et visite des lieux
24
1- L'entrevue avec le Directeur Exécutif
24
2- La visite des lieux
25
§ II : Notre action dans la structure
d'accueil
25
DEUXIÈME PARTIE : LA MARQUE
CONCRETE DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION
27
Chapitre III : STRATEGIES DU
MOUVEMENT OLYMPIQUE POUR LUTTER CONTRE LA DISCRIMINATION
28
SECTION I : L'ACTION DU COMITÉ
INTERNATIONAL OLYMPIQUE
28
§ I : SUR LE PLAN DE LA PRATIQUE
SPORTIVE
28
A- L'organisation des JO de plus en plus justes
pour la femme
28
1- Historique des athlètes féminins
dans les Jeux olympiques
28
2- Situation actuelle sur la question
31
B- Une lutte acharnée contre la
discrimination raciale
31
§ II : Action sur le plan
administratif 33
A- Une alliance avec plusieurs organisations de
protection des droits de l'Homme 33
B- Une modification du contenu de la Charte
olympique
35
C- Une augmentation du nombre de femmes au sein
du Mouvement olympique
35
SECTION II : L'ACTION DES AUTRES COMPOSANTES
DU MOUVEMENT OLYMPIQUE
37
§ I : Les Comités nationaux
olympiques. Exemple : le CNOSC
37
§ II : Les fédérations
internationales. Exemple : la FIFA
39
A- La FIFA et la lutte contre la discrimination
raciale
39
B- La FIFA et la lutte contre la discrimination
envers les femmes 40
§ III : L'action des sportifs
41
Chapitre IV : ACTIONS A
ENTREPRENDRE POUR AMELIORER LE COMPORTEMENT DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS SA
LUTTE CONTRE LA DISCRIMINATION 43
SECTION I : LES LIMITES DE LA LUTTE CONTRE LA
DISCRIMINATION PAR LE MOUVEMENT OLYMPIQUE 43
§ I : LIMITES A CARACTERE
SOCIOCULTUREL 43
A- La culture et les traditions comme freins
à la lutte contre la discrimination en sport 43
B- La femme comme un frein à la lutte
contre la discrimination en sport 43
§ II : LIMITES LIEES A
L'INSTRUMENTALISATION DU SPORT 44
A- L'importance prise par les
intérêts financiers sur le sport 45
B- La transformation du domaine sportif en
instrument d'expression politique 46
SECTION II : PROPOSITIONS POUR UNE
AMELIORATION DE L'ACTION DU MOUVEMENT OLYMPIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LA
DISCRIMINATION 47
§ I : Propositions pour une protection
contre toute forme de discrimination 48
A- Création d'une unité
spéciale pour les droits de l'Homme 48
B- Une amélioration de l'action de
certains organes du Mouvement olympique 49
§ II : PROPOSITIONS A CARACTERE
SPECIFIQUE 50
A- Une politique plus sévère
contre la discrimination raciale 50
1- Au niveau législatif 50
2- Au niveau des enceintes sportives 50
3- Au niveau international 51
B- Une politique plus précise dans la
lutte contre la discrimination envers la femme 52
1- La revalorisation de la femme 52
2- Le recul des barrières culturelles
53
3- Les médias 54
CONCLUSION 55
BIBLIOGRAPHIE 56
ANNEXES 58
TABLE DES MATIERES 59
* 1 BHUVANENDRA (T.A.),
« Les droits de l'homme dans le sport », in Revue
olympique, n° 2, XXVI-24, déc. 98-Janv. 99, p. 16.
* 2 Charte Olympique, Chap.
1-3-2, 2004.
* 3 BHUVANENDRA (T.A.), op.
cit.
* 4 Charte olympique,
Préambule, 2004.
* 5 CIO, Pierre De COUBERTIN,
Textes choisis, T. II, Olympisme, sous la direction du Pr. Norbert Muller,
Zurich, 1986, p. 16.
* 6 BHUVANENDRA (T.A.), op. cit,
p. 23.
* 7 BHUVANENDRA (TA), op. cit,
p. 16.
* 8 ISSA HAYATOU, « Le
racisme dans le sport, pas de complicité » in Revue Olympique,
oct.-nov. 01, p. 27.
* 9 GRAWITZ (M.), Les
méthodes en sciences sociales, Paris, Dalloz, 2000, p. 440.
* 10 Sources : CIO, Le
Mouvement Olympique, 1993.
* 11 CIO, De COUBERTIN (P.),
Textes choisis, Tome II, S,O, Zurich, 1986, p. 76.
* 12 MAMAT BOUKAR (A.),
« La contribution du Cameroun au développement du Mouvement
olympique international », Mémoire de DESS en Relations
Internationales, IRIC, UY II, 2003-2004, p. 31.
* 13 CIO, Le Mouvement
olympique, Olympisme, 1993, p. 8.
* 14 MAMAT BOUKAR (A.), op.
cit., p. 46.
* 15 De COUBERTIN par BOULONGNE
(P.Y.), « Les femmes et le Mouvement olympique » in Revue
olympique n°XXVI-3, fév.-mars 2001, p. 24.
* 16 De COUBERTIN, Bull. CIO,
3e année, 1928, p. 11.
* 17 WOLF LYBERG, La
participation des femmes aux Jeux olympiques, Revue olympique
n°XXVI-31, fév.-mars 2000, p. 48.
* 18 ANITA DE FRANTZ,
« La femme et le sport moderne » in Revue olympique
n°XXVII-30, janv.-fév. 2005.
* 19 KEBA MBAYE, Le
Comité International Olympique et l'Afrique du Sud. Analyse et
illustration d'une politique sportive humaniste, CIO, Lausanne, 1995, p.
121.
* 20 GANGA par KEBA MBAYE, op.
cit., p. 25.
* 21 NELSON MANDELA par KEBA
MBAYE, op. cit. p. 11.
* 22 BHUVANENDRA (T.A.), op.
cit., p. 34.
* 23 BOUTROS BOUTROS GHALI,
l'ONU et le CIO, discours à l'occasion du 50e anniversaire de
l'ONU et du centenaire du CIO, New York, 1994 in Revue olympique n° XXV-5,
oct.-nov., 1996, p. 23.
* 24 CIO, Charte olympique,
principes fondamentaux 8.
* 25 CIO, « Manuel
d'administration sportive », Lausanne, S-O, 2001, p. 12
* 26 PARIENTE ® et LAGORGE
(G), La fabuleuse histoire des JO, Nathan, Paris, 1982, p. 166.
* 27 EDSON ARANTES DO
NACSIMENTO (Pélé), « Un acte de lâcheté in
Revue olympique » n° XXVI-31, Fév.-mars 2001, p. 4.
* 28 CIO, Manuel
d'administration sportive, op. cit., p. 247.
* 29 CIO, Manuel
d'administration sportive, op. cit., p. 249.
* 30 LOPIANO (DA),
« Les femmes et le sport moderne », in Revue olympique
n°XXVII-30, janv.-fév. 2005, p. 54.
* 31 LOPIANO (DA), Ibid., p.
55.
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