INTRODUCTION
La partie introductive de ce travail débutera par la
probléma tique que présente le problème de la gestion des
eaux transfrontalières. Ensuite, des réponses provisoires ou des
hypothèses seront émises. Nous démontrerons par la suite
l'intérêt du sujet, le délimiterons dans le temps et dans
l'espace, en passant par la définition des concepts clés du
thème. Cette partie s'achèvera par l'indication des
méthodes de recherche et des techniques que nous avons utilisées
durant la collecte des données, des difficultés
rencontrées, et l'annonce du plan sommaire de travail.
Toutefois, le domaine de la gestion des eaux étant un
domaine technique, il est de notre devoir de tenter de définir certains
mots clés qui constituent l'intitulé du thème pour
permettre ou faciliter la compréhension de ce travail. Il s'agit, en
fait, de définir ces concepts et mots dans le sens et le cadre du
travail en étude : apports, organisation sous - régionale,
développement et CICOS.
· Apport : action d'apporter
quelque chose, ou ensemble de biens et
des capitaux que l'on apporte dans une société
en contrepartie des parts sociales ou d'actions ; c'est aussi, et au sens
figuré, ce qui est apporté, participation, contribution1(*).
Dans le cadre de cette étude, le mot apport doit
être entendu dans son sens dernier car il s'agit, en fait, d'examiner la
participation de la CICOS aux efforts que déploie la RDC en vue
d'assurer son développement. Cet apport sera examiné notamment
dans les domaines de la gestion des eaux et de l'environnement.
· Organisation sous -
régionale : Le mot organisation revêt plusieurs
sens. Dans le cadre de ce travail, il faut entendre par
organisation, un (re)groupement composé d'Etats, à vocation
universelle, continentale, régionale, sous régionale2(*) etc., le sens d'organisation
internationale.
Pour définir une organisation internationale, le
Professeur Jean Lucien KITIMA propose la combinaison ordonnée des
composantes ci-dessous3(*) :
1. sujet de droit international c'est-à-dire une
collectivité interétatique ou une entité juridique, une
institution interétatique ou ne association d'Etats,
considérée à juste tire comme personne morale
internationale ;
2. créé (e) c'est-à-dire qu'elle est
institué(e) par voie de traité négocié,
signé et ratifié ;
3. conforme, selon la volonté des Etats souverains
membres ;
4. doté (e) d'une charte, d'un acte constitutif, d'une
constitution (contenant les buts, les organes, la compétence, les
pouvoirs,...) et régi (e) par un statut particulier et soumis (e)
à l'ordre juridique international ;
5. constitué (e) d'organes permanents propres
(autonomes) c'est-à-dire pourvue de structures communes
appropriées (pour un fonctionnement continu et institutionnel) et
possédant une personnalité juridique ;
6. en vue de, entre termes, dans le but d'atteindre les buts
collectifs
déterminés lui assignés, de poursuivre
les intérêts communs ;
Une organisation internationale, en sigle OI, est, donc, une
association d'Etats, établie par accord entre ses membres et
dotée d'un appareil permanent d'organes, chargée de poursuivre la
réalisation d'objectifs communs par une coopération entre
eux4(*). Ce sont des
organisations qui regroupent des personnes morales afin de coordonner des
actions touchant plusieurs pays5(*).
Les organisations internationales ont notamment pour objet la
sécurité collective des Etats et la promotion de la condition
humaine dans la communauté considérée. Elles sont
créées pour satisfaire un besoin d'intérêt
général au profit des membres ; il s'agit d'une
activité qui vise la satisfaction d'un besoin commun à tous les
membres de l'organisation.
Ce sont des centres de coopération par excellence entre
Etats.
Elles ont une personnalité juridique propre, distincte
de celle des Etats qui les créent. La personnalité juridique fait
qu'elles ont une identité juridique de laquelle découlent une
volonté propre, un patrimoine propre ainsi que des droits et obligations
sur le plan international. Elles sont donc des sujets dérivés du
droit international, ayant une autonomie financière, jouissant de
privilèges et immunités6(*) et assumant la responsabilité internationale en
cas de violation du droit.
Il sied de préciser aussi que les organisations
internationales n'existent juridiquement que par la conclusion d'un
traité multilatéral, considéré à juste titre
comme l'acte de naissance dans lequel les initiateurs, c'est-à-dire les
Etats, y expriment leur consentement à être liés.
Toute constitution d'une organisation internationale doit
préciser, à l'image d'une Constitution pour un
Etat, les différents services de l'organisation concernée, leur
fonctionnement ainsi que la manière dont ils sont administrés.
L'Afrique étant une région du monde, ses
subdivisions sont donc
des sous régions.
· Développement : tout comme
le mot organisation, le concept
développement a une infinité de sens. Dans cette
étude le mot développement est employé dans le sens de
combler l'écart type entre ce qui est et ce qui devrait
être7(*), dans son
sens économique pour signifier une amélioration qualitative
durable d'une économie et de son fonctionnement, veillant au respect de
l'environnement par une utilisation raisonnée des ressources naturelles
afin de les ménager à long terme8(*), c'est-à-dire le sens de développement
durable.
Le développement durable se veut un processus de
développement qui concilie l'écologique, l'économique et
le social et établit un cercle vertueux entre ces trois pôles :
c'est un développement, économiquement efficace, socialement
équitable et écologiquement soutenable. Il est respectueux des
ressources naturelles et des écosystèmes, support de vie sur
Terre, qui garantit l'efficacité économique, sans perdre de vue
les finalités sociales du développement que sont la lutte contre
la pauvreté, les inégalités, et l'exclusion et la
recherche de l'équité9(*).
Une stratégie de développement durable doit
être gagnante du triple point de vue : économique, social et
écologique. Le développement durable suppose que les
décisions et comportements humains parviennent à concilier ce qui
semble pour beaucoup inconciliable, parviennent à élargir leur
vision : il impose d'ouvrir notre horizon temporel sur le long terme, celui des
générations futures, et notre horizon spatial, en prenant en
compte le bien-être de chacun, qu'il soit habitant d'un pays du Sud ou du
Nord, d'une région proche, de la ville ou du quartier voisin. Le
développement durable se fonde sur la recherche d'intégration et
de mise en cohérence des politiques sectorielles et impose un traitement
conjoint des effets économiques, sociaux et environnementaux de toute
politique ou action humaine.
Le développement durable est enfin une expression dont
la définition la plus explicite demeure notre capacité à
satisfaire nos besoins présents sans compromettre ceux des
générations futures, ceci à l'échelle mondiale.
I. Problématique
L'eau partagée recèle toujours un
certain potentiel de concurrence.
Pour comprendre le problème que pose la gestion de
eaux transfrontalières, il faut partir de la langue française qui
l'illustre très bien par le terme rival. Ce mot vient du latin
rivalis, qui signifie «qui tire son eau du même cours d'eau qu'un
autre10(*)». Ce qui
sous entend que les pays riverains sont souvent rivaux à l'égard
de l'eau qu'ils partagent. Compte tenu de l'importance de l'eau pour le
développement national, chaque pays peut avoir son propre programme
national sur l'utilisation d'un cours d'eau international, d'où, il se
pose un problème de rivalités. Comment résoudre ce
problème, comment satisfaire les intérêts de chacun sans
déranger les intérêts communs et comment ce problème
se résout dans le cadre du bassin du Congo ?
Le point de départ de toute réflexion
sur la portée de la coopération doit être la reconnaissance
du fait que des pays souverains ont des programmes évidents, rationnels
et légitimes leur permettant de retirer un maximum de
bénéfices de l'eau. A l'intérieur d'un pays, on le sait
très bien, l'usage de l'eau est régi par les institutions, les
lois et les normes issues des processus politiques dont la transparence est
variable. Les institutions, lois et normes régissant l'eau
transfrontalière sont bien moins définies.
En raison de la sensibilité politique exacerbée
que suscite la question de l'eau, il ne serait pas réaliste de supposer
qu'une nouvelle philosophie internationaliste transformera la gouvernance de
l'eau dans les années à venir. La perception de
l'intérêt national continuera de peser lourd dans la balance. Mais
il est possible de poursuivre l'intérêt national de façon
plus ou moins éclairée à travers des cadres de gouvernance
multilatérale plus larges et à l'échelle du bassin.
L'accord11(*) de Brazzaville du 06 Novembre 1999, créant la
CICOS se place dans la tradition de la coopération en matière
d'utilisation fleuves internationaux inaugurée par le traité de
vienne du 09 Juin 1915. On retiendra, selon le Professeur NGUYANDILA, que
« les fleuves internationaux sont des cours d'eau qui
séparent des Etats (fleuve contigu), ou traversent les territoires de
plusieurs Etats (fleuve successif) et servent dans leur partie navigable, avant
tout à la navigation commerciale12(*) ». Mais de nos jours les fleuves se
prêtent à des usages industriels, notamment
hydro-électriques et constituent des enjeux importants.
L'administration du fleuve international est faite par les
Etats riverains, dans le cadre des accords bilatéraux sous
réserve de respecter les principes13(*) sacrés de liberté et
d'égalité de traitement, entre eux. Mais dans d'autres cas, le
fleuve internationalisé a été placé sous la gestion
d'une structure internationale appelée Commission en charge de
navigation. Ce sont ces commissions que nous appelons ici organisation de
gestion des eaux transfrontalières (ou des eaux partagées ou
encore des eaux internationales).
Ces commissions en charge de la navigation ont des
attributions très variées allant du contrôle technique et
du contrôle de l'application de la réglementation à de
véritables compétences de la réglementation. Elles ont, en
effet, reçu comme mission la coordination des activités des Etats
riverains, l'établissement des règles sur la navigation, le
contrôle de leur application, le règlement obligatoire des
différends entre Etats riverains, la détermination des travaux,
la fixation des dépenses, etc. Certaines commissions jouent à la
fois le rôle d'organe d'enquête, organe administratif et organe
arbitral, tel est le cas de la CICOS.
La coopération au niveau du bassin est donc un acquis
dans la région d'Afrique Centrale, avec la création de la
structure institutionnelle permanente, la CICOS, qui garantit une interaction
régulière des gouvernements.
Cependant, la gestion coopérative montre clairement le
potentiel de création de bénéfices au-delà du
fleuve, notamment la politique de bon voisinage qui garantit les aspects
sécuritaires.
Un assez grand nombre de traités sur l'eau
transfrontalière comportent des clauses dépassant le cadre
limité de la gestion de l'eau partagée. Ils intègrent de
clauses relatives aux investissements, tel que le financement des projets
d'énergie hydro-électrique c'est-à-dire le commerce de
ressources énergétiques et des clauses relatives au partage de
données (les informations étant un élément
essentiel de la gestion intégrée des ressources en eau au niveau
du bassin).
Ils faut ajouter aussi des clauses relatives aux connexions
politiques dans le cadre général des pourparlers de paix, car les
accords sur l'eau peuvent contribuer à des négociations
politiques de plus grande envergure14(*).
Par ailleurs, certaines initiatives autour du bassin
hydrographique pourraient avoir des retombées bénéfiques
considérables en termes de développement humain dans les
Etats-membres.
De tout ce qui précède, qu'est-ce que la
coopération intergouvernementale autour du Bassin Congo-Oubangui-Sangha
(COS) a apporté aux Etats membres, en général, et en
particulier à la République Démocratique du
Congo ?
A cette question principale, il convient d'ajouter d'autres
questions subsidiaires :
· Quelles sont les réalisations de la CICOS en
matière de promotion de la gestion intégrée des
ressources en eau, de la prévention contre les dommages à
l'environnement et sur le plan de la sécurité de la
navigation ?
· Etant donné que les approches
coopératives des réseaux fluviaux entraînent des avantages
politiques car ces relations ont le potentiel de déclencher une
réaction en chaîne dont découlent d'autres avantages, quel
est l'apport de la CICOS sur l'évolution et la stabilité des
relations politiques inter Etats - membres ?
· En matière d'intégration
économique par voie des eaux partagées. Qu'est-ce que la
CICOS a réalisé en faveur des communautés du Bassin
?
· Enfin, comment juridiquement la CICOS a-t-elle
unifié les différents régimes juridiques étatiques
pour produire celui applicable aux Etats membres ?
Les questions soulevées ici appellent quelques
hypothèses à émettre.
II. Les Hypothèses
Le plaidoyer en faveur de la coopération ainsi que les
mécanismes permettant de la mettre en oeuvre sont valables entre les
différents dispositifs internationaux sur l'eau partagée. A la
base, la coopération implique des actions réduisant au minimum
les conséquences néfastes des prétentions concurrentes,
tout en optimisant les avantages potentiels de solutions partagées.
Partant du principe selon lequel les Etats cherchent avant
tout à promouvoir leurs propres intérêts rationnels et
légitimes, la coopération n'est valable que si les avantages
prévisibles sont supérieurs au coût de la non
coopération. Un intérêt personnel éclairé
peut permettre au chercheur d'identifier et d'élargir l'éventail
des avantages potentiels que cette coopération offre aux Etats
membres.
Un cadre de réflexion sur la gouvernance des eaux
transfrontalières, en l'occurrence la présente étude, va
permettre de répondre provisoirement aux questions soulevées dans
la problématique en identifiant plusieurs niveaux d'avantages potentiels
découlant de la coopération sur les eaux partagées, dont
les principaux sont avancés ici :
· Les avantages pour le fleuve ;
· Les avantages issus du fleuve ;
· Les avantages au-delà du fleuve ;
1. Les avantages pour le fleuve
Si les fleuves sont conservés, bien
protégés et développés, il y aura un impact positif
sur tous les usagers car la prévention ou l'inversion des
problèmes tels que la dégradation des bassins versant d'amont et
l'épuisement des eaux souterraines exposant les usagers en aval à
des risques d'inondations ou de pénurie d'eau ont été
maîtrisés15(*).
Les investissements dans les fleuves en tant que biens publics
sous - régionaux sont assurés car ceux-ci (les fleuves) sont et
créent un lien entre les hommes et les moyens de subsistance,
par-delà les frontières nationales ; et quand ils (les
fleuves) sont propres, ils sont un bien public ; pollués, ils
sont vecteurs de la transmission transfrontalière des méfaits
publics16(*).
2. Les avantages issus du fleuve
Si la gestion du bassin hydrographique est
développée afin d'accroître les bénéfices de
tous, l'utilisation de l'eau sera optimisée pour stimuler et
accroître la production d'énergie et assurer les avantages pour
l'environnement.
Au niveau du bassin, la coopération va promouvoir des
techniques efficaces de distribution de l'eau, contribuant à
réguler le débit, à produire de l'énergie
hydro-électrique, et à construire divers ouvrages au bien de
tous17(*)
3. Les avantages au-delà du
fleuve
Si les avantages issus du fleuve sont accrus et les
coûts qui
en découlent sensiblement réduits, il en
résultera un vaste potentiel de développement humain, de
croissance économique et de coopération sous régionale.
Ainsi, les approches coopératives du réseau
fluvial COS entraîneront également des avantages politiques
certains18(*) et ces
derniers ont le potentiel de déclencher une réaction en
chaîne dont découleront d'autres avantages19(*).
Ce sont-là autant d'hypothèses, des
réponses anticipées, à affirmer ou à infirmer
relativement aux avantages qu'apporte la coopération autour de la
gestion des eaux partagées du bassin COS ;
III. Choix et Intérêt du sujet
1. Dans tous les pays du monde, l'eau est un
élément central de l'interdépendance humaine - une
ressource partagée, utilisée par l'agriculture, les
ménages et l'environnement. La gouvernance de l'eau nationale consiste
à trouver un équilibre entre ces utilisations concurrentes. Or,
l'eau est aussi la ressource fugitive ultime. Les pays peuvent
légiférer sur l'eau en tant que ressource nationale, mais
la ressource elle-même fait fi des frontières politiques
qu'elle franchit sans passeport ni visa, sous la forme de cours d'eau, des lacs
ou d'aquifères.
Les eaux transfrontalières accroissent
l'interdépendance hydrologique au-delà des frontières
nationales, associant les usagers de l'eau des pays voisins au sein d'un
système partagé. La gestion de cette interdépendance est
l'un des grands défis auxquels la communauté internationale est
confrontée dans le cadre du développement humain.20(*)
Par ailleurs, la gestion des eaux partagées peut
être un atout dans le sens de la paix et du progrès
économique, par la construction d'ouvrages par exemple.
Voilà qui justifie le choix du sujet d'étude
portant sur la contribution de la CICOS, organe chargé de la gestion des
eaux transfrontalières de l'Afrique centrale.
2. À l'intérieur d'un même pays, la
concurrence pour l'eau peut être une source de conflits, mettant les
décideurs politiques face à des choix qui auront une incidence
sur le développement humain et la réduction de la
pauvreté. Les institutions nationales et les organes législatifs
prévoient des mécanismes d'études de ces choix. Dans le
cas de l'eau transfrontalière, il n'existe aucune structure
institutionnelle équivalente, et ceci a des implications sur la gestion
de la concurrence.
Devant l'amoindrissement des ressources en eau par rapport
à la demande des Etats pour répondre à leurs besoins
nationaux : agriculture, élevage, ménages, industries et
environnement, la concurrence transfrontalière pour les cours d'eau
internationaux et les autres ressources en eaux va s'intensifier. Faute de
mécanismes institutionnels pour résoudre ces problèmes, il
est possible que cette concurrence soit source de conflits21(*).
Le spectre d'une concurrence pour l'eau exacerbée entre
les Etats a donné lieu à des débats publics,
polarisés sur la manière de gérer les eaux
partagées. Certains prédisent un avenir marqué par
« des guerres de l'eau » si les Etats affichent des
prétentions rivales. D'autres soulignent qu'il n'y a jamais eu de guerre
de l'eau, qu'il n'y en aura jamais et que la concurrence
transfrontalière pour l'eau a généralement donné
jour à la coopération plutôt qu'à des conflits.
Cette perspective plus optimiste voit une concurrence accrue comme le
catalyseur d'une coopération plus intense à l'avenir22(*).
Il est donc évident que l'eau a le potentiel
d'alimenter des conflits de plus grandes envergures mais également de
servir de vecteur de coopération. La gestion de l'eau partagée
est donc un atout dans le sens de la paix comme de la guerre mais c'est la
politique qui décidera de l'orientation à lui donner23(*).
Ainsi, pour la RDC, une étude scientifique
consacrée au régime juridique des eaux partagées
africaines et aux organismes chargés de leur gestion ne peut être
que d'un intérêt scientifique certain, à la fois sur le
plan théorique et sur le plan pratique. En effet, c'est de son fleuve
que proviendra la prospérité de la République
Démocratique du Congo.24(*)
Effectivement, l'approche de la coopération repose sur
un ensemble d'avantages, notamment la réduction des coûts de la
non coopération lors de la construction d'ouvrages importants. Elle est
bien plus qu'un cadre analytique. Elle aide les Etats à voir
au-delà des objectifs limités de l'auto - suffisance en eau et
offre aux leaders politiques assez d'opportunités sur le plan politique,
économique et social. Elle permet en outre de gérer les
ressources financières, de développer l'ampleur de la
coopération et d'établir de nouvelles connexions au-delà
de l'eau.
L'intérêt de ce sujet est donc
multiple :
· Sur le plan théorique
D'abord, l'étude permettra de retracer l'historique des
organisations de gestion des eaux et leur base juridique.
Ensuite, elle donnera l'occasion de connaître les
instruments juridiques internationaux, interrégionaux et sous
régionaux applicables en la matière.
Elle permettra aussi de connaître, l'organisation sous
régionale commise à la gestion de notre majestueux fleuve Congo
et de s'intéresser de près à ses activités.
Elle constitue, enfin, un outil précieux de
référence pour ceux des étudiants de l'Université
Libre de Kinshasa (ULK) et d'ailleurs, qui aimeraient aborder leurs recherches
dans le domaine des organisations de gestion des eaux
transfrontalières.
· Sur le plan pratique, l'étude permettra de
constater l'utilité
de la CICOS, dans ses actions en faveur des Etats membres et
notamment de :
1. Renforcer la coopération entre les Etats riverains
du fleuve Congo et les peuples de la Sous Région dans l'esprit de bon
voisinage ;
2. D'évoluer dans un cadre à la fois durable et
évolutif à la communauté des intérêts entre
les Etats riverains du Fleuve Congo et ses affluents et de garantir à
chaque Etat et à chaque usager du fleuve et de ses affluents un avantage
raisonnable et équitable de l'utilisation des eaux conformément
au principe d'égalité de traitement régissant le droit des
eaux partagées ;
3. Elle permettra aussi de mettre à la disposition des
décideurs congolais un outil permettant d'évaluer la
participation de la CICOS au développement de la République
Démocratique du Congo et partant, de déterminer son impact
dans la vie nationale de la communauté congolaise ;
3. Elle permettra également à la CICOS
d'apprécier par elle- même la valeur de ses prestations en
faveur des Etats membres et de réorienter, le cas
échéant, la politique intérieure de son
fonctionnement ;
4. Elle permettra, enfin, aux autorités administratives
de la République démocratique du Congo de juger de
l'opportunité de continuer à soutenir la CICOS, à
créer, à encourager la création, à adhérer
ou à soutenir les organismes inter sous - régionaux dans
quelques domaines que ce soient.
IV. La Délimitation du sujet
Délimiter son champ d'action ne signifie pas
restreindre ce dernier. L'objectif poursuivi est la concision, la clarté
et la pertinence. Ainsi, cette étude a été limitée
dans l'espace, à la CICOS, et dans le temps, depuis sa création
en 1999 jusqu'en 2008. Sur le plan de la matière, l'étude portera
sur les avantages potentiels résultant de la coopération en
matière des eaux partagées dans le cadre de la CICOS en faveur de
la RDC.
Le choix d'une telle limitation a été
motivé par plusieurs raisons :
- sur le plan spatial : la Commission internationale du
bassin Congo-Oubangui-Sangha, la CICOS, est la seule organisation sous
régionale de gestion des eaux transfrontalières.
L'intérêt est grand de déterminer l'apport de CICOS par
rapport aux hypothèses émises.
- sur le plan temporal, l'étude s'intéressera
à la première décennie du fonctionnement de la CICOS,
c'est-à-dire de 1999 à 2008, et à ses réalisations,
lesquelles ont eu un impact positif, visible, tant sur le fleuve que sur
l'environnement humain et l'écosystème en R.D.C.
A présent que le sujet d'étude est
délimité, son intérêt ayant été
démontré tant sur le plan théorique que sur le plan
pratique, nous pouvons présenter les méthodes et les techniques
utilisées pendant nos recherches, lesquelles nous ont permis de bien
cerner le sujet et le comprendre.
V. Méthodes de travail utilisées
Il est vrai que toute recherche scientifique doit être
menée de façon à ce que la collecte, l'analyse et
l'interprétation des données soient faites avec le maximum
d'objectivité. Toutefois, cette recherche doit être
systématique ou méthodique car les investigations menées
au hasard peuvent donner lieu à des résultats inexacts et non
pertinents.
Ainsi, l'approche méthodique aide à
éviter de répéter inutilement ou d'omettre des
données importantes.25(*)
D'ailleurs, Pinto et Grawitz définissent la
méthode26(*) comme
un ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie27(*). Cela est d'autant vrai car tout travail scientifique
exige une certaine démarche rationnelle de l'esprit pour arriver
à la conquête de la connaissance ou à la
démonstration d'une vérité devant aboutir à une
conclusion vraie. Comme le dit COHEDET (MA) : l'utilisation d'une bonne
méthode a pour objet de mettre en valeur la qualité de la
réflexion.28(*)
Ainsi donc, tenant compte de la nature et la complexité
du sujet
sous examen, nous avons été amenés
à recourir à une approche méthodique pluridisciplinaire,
combinant et mettant à contribution trois méthodes à la
fois : la méthode juridique, sociologique et historique, auxquelles
nous avons associé les techniques documentaires et les interviews.
1. Les méthodes
1.1. La méthode
juridique : L'approche juridique consiste à analyser
et à exposer les textes de loi et divers documents relatifs à la
matière traitée en recherchant sans cesse le droit applicable au
cas d'espèce.29(*)
En effet, le Juriste ne peut que s'intéresser à
la précision de la norme juridique et à l'observation de la
manière dont la règle est appliquée.
Ainsi, dans le cadre de notre étude, la méthode
juridique nous a permis d'analyser et de préciser les instruments
juridiques disponibles qui régissent la matière des eaux
partagées d'une manière générale, et plus
spécialement la manière dont les textes ont créé et
organisé la CICOS.
Etant donné que le fonctionnement des institutions n'a
jamais été parfaitement conforme aux règles
institutionnelles, il y a toujours, à divers degrés, un
décalage entre le droit et les faits. Par voie de conséquence, la
méthode juridique a été complétée par les
méthodes sociologique et historique.
1.2 La méthode sociologique :
Elle consiste à faire appel à l'observation pure et
simple. Elle est tributaire des faits et se propose moins de les
apprécier que de les expliquer.30(*)
La méthode sociologique nous a ainsi permis d'observer
et de discerner, à travers les différents textes, les intentions
et les comportements des Etats vis - à -vis de la question des eaux
transfrontalières et de la coopération interétatique
à partir des eaux. Elle nous a été également utile
pour observer les aptitudes et les comportements de quelques acteurs de la
CICOS.
1.3 La méthode
historique : elle nous a permis d'interroger le passé
humain et d'y découvrir, de manière synchronique, qu'au fil des
ans, plusieurs forums internationaux ont été organisés au
tour de la question des eaux transfrontalières, et, de manière
anachronique, elle nous a permis de porter notre regard exclusivement sur la
CICOS et ses activités en faveur des Etats membres, dont la RDC.
2. Les techniques
Les techniques documentaires et les interviews nous ont
été aussi d'une grande utilité.
2.1. La technique documentaire nous
a permis d'identifier, de rassembler et d'exploiter efficacement les
différents ouvrages et d'autres documents disponibles relatifs au sujet
d'étude.
Elle nous a permis aussi, par un jeu de questionnaire,
d'analyser les différentes réponses fournies par les responsables
de la CICOS.
2.2 . La technique des interviews,
nous a permis de compléter les déficits d'informations que nous
avions pour bien cerner tous les aspects sous-jacents de l'étude.
Ainsi, une approche à la fois juridique, sociologique
et historique nous a permis d'avoir un éclairage sur les
différents textes régissant les eaux partagées et
instituant la CICOS, et appuyée par les techniques documentaires et les
interviews, d'observer et d'apprécier, à travers ses
réalisations, la participation de la CICOS dans le développement
de la République Démocratique du Congo.
VI. Difficultés rencontrées
Les recherches pour la collecte des données en vue
d'élaborer le présent travail ont été
menées avec mille difficultés : un retard a
été enregistré au niveau du ramassage, regroupement et
transmission des données par la CICOS, des suites à de nombreuses
occupations des uns et des autres ; indisponibilité d'ouvrages
traitant du droit des eaux dans des bibliothèques de la ville,
coût très élevé de navigation sur les sites
web ; perturbations dues à l'instabilité du courant
provoquant régulièrement la perte des données
saisies ; des perturbations de transport (bouchon, pannes véhicule)
pour accéder aux bibliothèques, etc.
VII. Plan sommaire
Hormis l'introduction et la conclusion, le présent
travail est subdivisé en deux parties :
- La première intitulée « La CICOS et
la gestion des eaux transfrontalières en Afrique centrale »,
comportera deux chapitres dont le premier présentera la CICOS, son
historique et ses missions et le second étudiera son cadre juridique,
avec l'uniformisation des régimes applicables aux cours d'eau des Etats
membres et l'intégration économiques de ces mêmes Etats par
voies des eaux. Chaque chapitre aura deux sections.
- La deuxième partie intitulée
« L'action de la CICOS en faveur de la RDC » comportera
également deux chapitres dont le premier sera consacré à
l'apport de la Commission au développement de la République
Démocratique du Congo, ses réalisations issues du fleuve, pour le
fleuve et au-delà du fleuve et s'achèvera par une
évaluation - critique et des perspectives d'avenir.
A présent que la partie introductive est terminée,
nous pouvons aborder le premier titre de notre travail.
PREMIER TITRE :
LA CICOS ET LA GESTION
DES EAUX
TRANSFRONTALIERES
EN AFRIQUE CENTRALE
Le premier titre de ce travail sera consacré à
l'étude descriptive de la Commission internationale du Bassin
Congo-Oubangui-Sangha, en abréviation CICOS. Il comprend deux chapitres
de deux sections chacun. Le premier intitulé :
« Présentation de la CICOS », donnera un aperçu
historique de cette organisation internationale à caractère sous
régional, ses missions et son cadre institutionnel. Le deuxième
intitulé : « Cadre juridique de la CICOS », traitera
des aspects juridiques, notamment l'uniformisation des régimes
juridiques applicables aux cours d'eau du bassin COS et parlera de
l'intégration économique intercommunautaire par voie des eaux
partagées.
Chapitre premier : PRESENTATION DE LA CICOS
Les symboles de la CICOS
Le logo de la CICOS se présente comme
suit :
· Un cercle représente la situation
géographique de la CICOS sur le continent ;
· Une couleur verte symbolise l'environnement forestier
dans lequel coule les voies d'eau de la CICOS ;
· Trois voies d'eau représentent le fleuve Congo
et ses deux affluents l'Oubangui et la Sangha et la connexion multimodale des
terminaux des voies de la CICOS à la route et au rail.
Le bassin de la CICOS est le 2ème bassin
hydrologique du monde avec pour épine dorsale le fleuve Congo dont le
débit est de 42.000 m3/s en haute saison et 38.000 m3/s en saison
sèche31(*). Les
voies navigables du bassin CICOS constituent un paramètre important
d'intégration régionale et donnent des indications très
édifiantes sur le rôle que joue ce réseau dans la vie
économique de l'Afrique centrale.
Ce bassin représente un véritable maillon de la
chaîne transport multimodal où la complémentarité
rail-route - voies d'eau met en évidence l'interdépendance des
modes de transport et le renforcement de la solidarité entre les Etats
de la sous région.
Par ailleurs, il ressort de l'examen de ce réseau que
tous les principaux terminaux du réseau de navigation intérieure
de la CICOS constituent en même temps les interfaces d'intégration
du réseau32(*)
à :
- la CEDEAO, par l'axe Bangui - Douala vers le
Nigeria ;
- la Commission du bassin du lac Tchad par la route Bangui -
Ndjaména ;
- l'est du continent par le tronçon Kisangani -
Mombasa.
SECTION 1ère : APERCU HISTORIQUE
L'Afrique centrale a fait des efforts considérables
pour l'unification du droit commercial et du droit des transports au moyen des
conventions33(*). Ces
conventions sont d'un intérêt particulier en ce sens qu'elles
modifient les relations applicables entre transporteurs et chargeurs qui sont
des rapports de droit privé, alors que de nombreuses autres conventions
sont davantage tournées vers l'administration publique, des corridors et
axes de trafic, la police, les procédures douanières etc., toutes
étant des matières de droit public.
De ces conventions a résulté un accord34(*) pour mettre en valeur le vaste
bassin fluvial du Congo, Oubangui et la Sangha et pour répondre
à la nécessité de développer leur capital et leur
potentiel dans l'intérêt commun des pays traversés.
Après les indépendances, l'intérêt
d'exploiter les ressources en eau du fleuve Congo est devenu vital. Les accords
inter-Etats de l'Union douanière et économique de l'Afrique
Centrale (UDEAC) et la République Démocratique du Congo
matérialisent la convergence d'intérêts économiques
vitaux et le besoin de concertation en la matière s'est fait ressentir.
Les Etats s'inspirent des cadres de coopération et d'expériences
hérités des puissances coloniales et développent d'autres
mécanismes de coopération bilatérale (Congo -
République Centrafricaine ; Congo - République
Démocratique du Congo) et multilatéral (Congo - République
Centrafricaine - République Démocratique du Congo). Les
mesures adoptées concernent généralement :
· Les modalités d'entretien des voies
navigables ;
· La coordination des travaux et de transports de
surface ;
· La mise en place des commissions mixtes de transport et
commissions tripartites ;
· La création d'un bureau commun
d'affrètement ;
· L'assistance mutuelle des unités fluviales
navigant sur le fleuve Congo et l'Oubangui.
L'examen des accords de coopération et des structures
organisationnelles susmentionnées, malgré leur importance, ont
montré des limites dont les principales sont :
- Les termes peu contraignants utilisés qui ne
permettaient pas d'engager la responsabilité de l'une ou de l'autre
partie contractante en cas de non exécution de ses obligations ;
- Le manque de moyens d'intervention appropriés,
notamment des groupes de travail spécifiques correctement
constitués, l'activité des commissions se limitant à
l'examen des problèmes ponctuels ;
- Les préoccupations à caractère
permanent sont souvent traitées superficiellement. Il s'agit
particulièrement des préoccupations relatives aux conditions
d'exploitation des voies navigables communes, aux domaines techniques se
rapportant à la flotte, à la réparation et à la
construction navales, aux aspects commerciaux ainsi qu'aux questions relatives
à la gestion des ports et des voies navigables communes
(réglementation et police portuaires, tarification, manoeuvre,
etc) ;
- L'inexistence de structure chargée de veiller
à la mise en application effective des décisions prises ;
- Les mandats respectifs de structures
organisationnelles limités uniquement à la formulation des
recommandations aux Etats (organes consultatifs) ne leur permettent pas
d'intervenir efficacement pour promouvoir une gestion rationnelle des
activités de la navigation intérieure, en particulier la gestion
efficace de la réglementation harmonieuse.
Toujours dans le souci de renforcer les liens de
solidarité séculaire entre les peuples riverains du fleuve et de
promouvoir entre les Etats la coopération en matière de la
navigation fluviale, les Experts de la CEMAC et ceux de la République
démocratique du Congo ont, avec l'appui technique et financier de la
CEA, élaboré le code commun de la navigation intérieure
CEMAC/RDC qui a été adopté par les Etats en 1999. Ils ont
aussi approuvé la proposition de la CEA de mettre en place un organe
chargé de contrôler l'application du code et de gérer le
Bassin, à l'instar du Rhin, et du Mékong.
C'est ainsi que les Experts de la Communauté
économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC) et ceux de
la République démocratique du Congo, avec le concours technique
de la CEA et de la Commission du Rhin, se sont réunis à trois
reprises à Bangui en avril 1998, à Kinshasa en avril 1999 et en
novembre 1999 à Brazzaville pour poursuivre la coopération
commencée il y a plus d'un demi siècle et affirmée dans de
nombreux textes officiels, en l'occurrence :
- L'Acte général de la Conférence de
Berlin du 26 février 1885, tel que modifié par la Convention de
Saint Germain en Laye, de 1919 qui révise l'Acte général
de Berlin sur le régime du fleuve Congo ;
- L'Acte final du Congrès de Vienne du 19 juin 1815 qui
inaugura la coopération en matière d'utilisation des fleuves
internationaux, et enfin,
- Les accords Franco - Belge relatifs à la navigation
intérieure sur le fleuve et créant la Commission internationale
Franco - Belge.
La Commission a été mise en place le 06 novembre
1999, suite à la signature de l'Accord35(*) instituant un régime fluvial uniforme par les
Chefs d'Etats des pays suivants : la République du Cameroun, la
République Centrafricaine, la République du Congo et la
République démocratique du Congo ;
Cet accord constitue également un moyen d'ouvrir la
voie à une révision du protocole existant entre la
République centrafricaine et la République du Congo sur
l'entretien des voies navigables par l'organisme inter - états dit
« Service commun d'entretien des voies
navigables »36(*).
La création de la CICOS s'inscrit donc dans
l'évolution d'une coopération de gestion du bassin
débutée il y a un siècle, et affirmée à
travers les traités internationaux, les conventions et accords
multilatéraux ou tripartites, et intègre l'évolution du
droit fluvial international dont les principes généraux ont
été affirmés dans l'Acte final du Congrès de
Viennes su 19 juin 1815, un document de 300 pages, et dans l'Acte
général de Berlin du 26 février 1885 tel que
modifié par la Convention de Saint Germain en Laye du 10 septembre
1919.
L'avènement de la CICOS cent ans après Berlin,
est par conséquent la solution aux limites des mécanismes de
coopération initiées antérieurement. La CICOS est l'organe
intergouvernemental intervenant au niveau supranational dont la mission
principale est la gestion durable et rationnelle du bassin.
Son siège est situé à Kinshasa, capitale
de la R.D.C.
SECTION 2 : MISSIONS ET CADRE INSTITUTIONNEL DE
LA
CICOS37(*)
2.1. Missions :
Les missions dévolues à l'organisation sous
régionale de l'Afrique
centrale chargée de la gestion des eaux
partagées des fleuves Congo-Oubangui-Sangha, organisation
interétatique créée en novembre 1999, regroupant quatre
pays : la République du Cameroun, la République
centrafricaine, la République du Congo et la République
démocratique du Congo, sont multiples et sont à considérer
sur plusieurs plans, notamment dans le temps, à court, moyen et à
long terme et dans l'espace, au plan national des Etats membres et au plan du
réseau inter - Etats.
A. Missions à la création :
A sa création, la CICOS en tant qu'instrument sous
régional de coopération avait pour missions :
· Assister les Etats pour la tenue et la mise à
jour des unités opérant sur les voies navigables du bassin
Congo-Oubangui- Sangha ;
· Contrôler la mise en application des dispositions
du code de la navigation intérieure CEMAC/RDC sur l'immatriculation,
le jaugeage, la signalisation et la délivrance des certificats de
navigabilité ainsi que des permis de navigation ;
· Définir et faire appliquer les mesures
appropriées à prendre pour réduire, sinon
éliminer, les incidents qui se produisent sur les voies navigables de
la CICOS ;
· décrire les routes de navigation (état,
capacité des voies navigables et données concernant les voies
fluviales ;
· Elaborer un album de navigation type sur le
réseau suivant les dispositions de code CEMAC/RDC ;
· Mettre en place un réseau radiophonique pour la
publication des airs urgents aux navigateurs.
B. Missions à court, moyen et long
terme
1. Au plan national des Etats, la mission de
la CICOS est d'assister chacun des Etats concernées à garantir de
la façon la plus efficace l'usage de ces voies de désenclavement,
par l'entretien et l'aménagement.
2. Au plan du réseau inter - Etats, la
mission première de la Commission consiste à accorder toute son
attention au tronçon de base du réseau ; elle intervient
sur :
- les données hydrologiques, hydrographiques et sur la
dynamique de la sédimentation lesquelles sont primordiales à la
gestion du réseau, c'est-à-dire :
· La détermination de la capacité, et du
type du matériel flottant (modèle) en vue d'établir les
relations existantes entre le trafic d'une part, et le matériel
nécessaire à effectuer ce trafic, d'autre part ;
· La mise en place d'un réseau
géodésique de référence pour une meilleure
interprétation et analyse des données hydrologiques et
hydrographiques ;
· L'élaboration des études dans un contexte
géographique « CICOS » pour la gestion des
ressources naturelles à savoir : ressources en eaux, qualité
des eaux, ressources halieutiques, cycle de l'eau et ses usages etc.
· Donner des avis relatifs à l'aménagement
des ouvrages hydrauliques ainsi qu'à la dérivation des eaux du
bassin en dehors de celui-ci ;
· Déterminer la méthode
d'amélioration de la navigabilité des passes
réputées difficiles et entretenir des profondeurs au niveau des
ports.
- La recherche du financement nécessaire à la
mise en oeuvre du programme commun y relatif, la coordination et
l'harmonisation des procédés de collecte, de traitement,
d'analyse, d'exploitation et de diffusion de ces données ;
- Le contrôle, en étroite collaboration avec
les institutions nationales qu'elle (la CICOS) assistera dans
l'exécution des travaux de maintenance du réseau,
conformément aux normes techniques définies par la classification
du réseau telle que fixée par le code de la navigation
intérieure CEMAC/RDC ;
- Concevoir et réaliser les programmes de
préservation de l'environnement du réseau, notamment par des
programmes de lutte contre les végétaux aquatiques ;
- Concevoir et négocier une politique d'usage
adéquate et équilibrée de deux axes classiques de
désenclavement du réseau du bassin et étudier les
possibilités de diversification et de désenclavement du
réseau inter - Etats pour en assurer une meilleure
viabilité ;
3. Au niveau des réseaux de desserte et
d'intégration régionale à long terme : la
Commission devra engager des négociations nécessaires à
l'élargissement des réseaux inter - Etats afin d'inclure les
deux tronçons de la RDC devant le compléter, à
savoir : le tronçon allant de Kisangani au confluent du Fleuve
Congo avec l'Oubangui et le tronçon de la rivière partant d'Ilebo
jusqu'au confluent du Fleuve Congo ainsi que le réseau lacustre.
Après cet examen des missions dévolues à
la CICOS, nous pouvons, a présent, aborder l'étude de son cadre
institutionnel.
2.2. Cadre institutionnel de la CICOS
:
L'organisation institutionnelle de la CICOS
est de type classique c'est-à-dire composée de trois organes,
consultatif, décisionnel et d'exécution.
L'article 18 de l'Accord de Brazzaville tel que
complété par les articles 16 et 17 de l'Additif38(*) stipule que les organes de la
Commission Internationale sont :
· Le Comité des Ministres,
(organe décisionnel) : composé des Ministres chargés
de la navigation intérieure et des Ministres en charge de la gestion des
ressources en eau et qui a pour mission de définir la politique
d'aménagement et d'exploitation des cours d'eau du Bassin ;
· Le Comité de Direction (Organe
d'avis) : chargé de préparer les délibérations
du Comité des Ministres. Le Comité de Direction comprend les
représentants des Etats dont un responsable de l'administration des
transports fluviaux, un responsable des exploitants fluviaux et un expert en
eau ;
· Le Secrétariat
Général (Organe d'exécution) est chargé de
la mise en oeuvre des politiques destinées à assurer la
sécurité de la navigation et la protection de l'environnement,
élaborées par le Comité des Ministres.
· Le Secrétariat Général est
dirigé par un Secrétaire Général, assisté
par quatre Directeurs. Le Secrétaire Général anime une
équipe, composée de treize (13) cadres permanents et d'un
personnel d'appui, tous, recrutés selon les procédures en vigueur
dans les organismes internationaux en tenant compte des équilibres
géographiques des Etats membres.
Nous décrivons ci-dessous en détails les
attributions de chaque organe :
· Le Comité des
Ministres a pour missions de :
- Définir la politique d'aménagement et
d'exploitation des cours d'eau du bassin ;
- Fixer les grandes orientations de la Commission ;
- Adopter le budget et approuver les comptes de la
Commission ;
- Approuver le programme du Comité de
Direction ;
- Nommer le Secrétaire Général ;
- Arbitrer les différends entre les Etats
contractants ;
- Examiner et approuver les propositions de révision du
présent Accord et en
- Interpréter les dispositions.
· Le Comité de Direction
a pour missions de :
- Examiner le rapport d'activités du Secrétaire
Général ;
- Examiner toutes les plaintes et le règlement de
procédures aux quelles donne lieu l'Accord ;
- Préparer les délibérations du
Comité des Ministres.
Le Comité de Direction est composé de deux
représentants par Etat, dont un représentant de l'Administration
des transports fluviaux et un représentant des exploitants fluviaux.
· Le Secrétariat
Général a pour attributions de :
- Veiller à la bonne application du présent
Accord ;
- Elaborer les règlements communs destinés
à assurer la sécurité de la navigation et d'assurer la
protection de l'environnement ;
- Préparer et soumettre le projet de budget au
Comité de Direction et au Comité des Ministres ;
- Exécuter le budget ;
- Nommer les Directeurs après avis du Comité de
Direction ;
- Recruter et nommer aux autres emplois dans la limite des
postes budgétaires ouverts ;
- Promouvoir, favoriser et soutenir la coopération et
la coordination des activités et projets d'intérêts communs
de développement durable, d'utilisation, de conservation des voies
navigables de ce bassin ;
- Etablir des programmes d'assistance financière et
technique et si nécessaire, inviter les donateurs à coordonner
leur soutien au sein d'un groupe consultatif de donateurs ;
- Coordonner les travaux d'aménagement et
d'entretien ;
- Coordonner la mise en oeuvre de l'ouverture à la
navigation internationale des voies d'eau intérieures au fur et à
mesure des besoins d'intégration ;
- Etablir des relations avec toute Organisation privée
ou publique, de caractère national ou international en vue de
l'accomplissement de sa mission ;
- Etablir un rapport des relations avec toute organisation
qu'il soumet, assorti de l'avis du Comité de Direction au Comité
des Ministres ;
- Assurer la diffusion de toutes informations et
données relatives à la gestion et l'exploitation du
Bassin ;
- Proposer à l'adoption du Comité des Ministres
l'organisation des services du Secrétariat Général.
Maintenant que nous avons terminé avec le premier
chapitre, abordons l'étude du cadre juridique de la CICOS, qui constitue
le second et le dernier chapitre du premier titre.
Chapitre II : CADRE JURIDIQUE DE LA CICOS
Dans ce chapitre, l'étude aborde la question des
textes officiels exprimant et réaffirmant, à travers les temps et
les époques, la volonté des Etats à coopérer en
matière de gestion des eaux transfrontalières ;
l'étude abordera aussi l'Acte d'uniformisation des régimes
juridiques applicables aux cours d'eau inter - réseau CICOS. Enfin, le
chapitre s'achèvera par l'examen de la question relative à
l'intégration économique par voie des eaux partagées.
SECTION 1ère : L'UNIFORMISATION DES REGIMES
JURIDIQUES
APPLICABLES AUX COURS D'EAU
DES ETATS
MEMBRES
La coopération en matière de l'eau a
été réaffirmée dans de nombreux textes officiels,
dont les textes officiels généraux et les textes officiels
particuliers.
1.1. Les textes officiels généraux
sont :
A. Acte général de la Conférence de
Berlin du 2 février 1885 :
Dans ce texte, les Nations expriment clairement leur
volonté et leur intention de coopérer pour une utilisation
rationnelle des eaux partagées
Après avoir évoqué les identités
des personnalités présentes aux assises, lesquelles
étaient munies de pleins pouvoirs qui ont été
établis en bonne et due forme, l'Acte stipule, en ses pages 29 et 30, au
nom de Dieu Tout Puissant, que ces personnalités ont successivement
discuté et adopté, entre autres, les points suivants :
1° Une déclaration relative à la
liberté du commerce dans le bassin du Congo et son embouchure par les
pays circonvoisins, et relative à certaines dispositions
connexes ;
2° Une déclaration relative à la
neutralité des territoires compris dans le bassin conventionnel du
Congo ;
3° Un acte de navigation du Congo, qui, en tenant compte
des circonstances locales, étend à ce fleuve, à ses
affluents et aux eaux qui leur sont assimilées, les principes
généraux énoncés dans les articles 108 et 116 de
l'Acte final du Congrès de Vienne et destinés à
régler, entre les puissances signataires de cet Acte, la libre
navigation des cours d'eau navigables (...).
On peut également lire dans la partie préambule,
entre autres buts recherchés par la Conférence, que :
« voulant régler, dans un esprit de bonne entente mutuelle,
les conditions les plus favorables au développement du commerce et de la
civilisation dans certaines régions d'Afrique, et assurer à tous
les peuples les avantages de la libre navigation sur les deux principaux
fleuves africains qui se déversent dans l'Océan Atlantique
(.....) ».
B. La Charte de l'Organisation des Nations Unies du 26
juin 1945 : la Charte des Nations Unies, en son chapitre IX
intitulé : Coopération économique et sociale
internationales, en son article 55, pose les principes de création
d'accords permettant le développement économique des Etats.
L'article susmentionné stipule : « En vue de créer
les conditions de stabilité et de bien-être nécessaires
pour assurer entre les nations des relations pacifiques et amicales
fondées sur le respect du principe de l'égalité des droits
des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, les Nations
Unies favorisent :
a) le relèvement de niveau de vie, le plein emploi et
des conditions
de progrès et de développement dans l'ordre
économique et social ;
b) la solution des problèmes internationaux
dans les domaines économique, social, de santé publique, et
autres problèmes connexes, et la coopération internationale dans
les domaines de la culture intellectuelle et de l'éducation ;
L'article 56 de la Charte ajoute que les membres s'engagent,
en vue d'atteindre les buts énoncés à l'article 55,
à agir tant conjointement que séparément, en
coopération avec l'organisation.
C. Agenda 21 des Nations Unies de 1992 :
l'accord de Brazzaville instituant un régime uniforme et créant
la CICOS, s'appui aussi juridiquement sur l'Agenda 21 des Nations Unies de
1992. En effet, l'Action 21 des Nations Unies, au chapitre 18
intitulé : Protection des ressources en eau douce et de leur
qualité : application d'approches intégrées de la
mise en valeur, de la gestion et de l'utilisation des ressources en eau, en ses
points 3 et 4 stipule :
« La rareté généralisée
des ressources en eau douce, leur destruction progressive et leur pollution
croissante que l'on constate dans de nombreuses régions du monde ainsi
que l'intrusion graduelle d'activités incompatibles exigent une
intégration de la planification et de la gestion des ressources en eau.
Cette coopération doit couvrir toutes les étendues d'eau de
surface et les eaux souterraines, et tenir dûment compte des aspects
quantitatifs et qualitatifs. Il est nécessaire de reconnaître la
dimension multisectorielle de la mise en valeur des ressources en eau dans le
contexte du développement socio-économique ainsi que les
utilisations multiples de l'eau : approvisionnement et assainissement,
agriculture, industrie, urbanisation, hydroélectricité,
pisciculture en eau douce, transports, activités de loisir, gestions des
basses terres et autres.
Dans les plans rationnels de mise en valeur des eaux de
surface, les eaux souterraines et d'autres sources possibles doivent être
appuyés en même temps des mesures de protection des eaux et de
limitation maximale du gaspillage. Il faut cependant, accorder priorité
aux mesures destinées à prévenir les crues et lutter
contre les inondations ainsi qu'au contrôle des alluvionnements, le cas
échéant », (art.18, alinéa 3).
« Les eaux transfrontalières et leur
exploitation revêtent une grande importance pour les Etats riverains.
Dans ce contexte, il serait peut-être souhaitable qu'une
coopération s'instaure entre ces Etats conformément aux accords
en vigueur et/ou à d'autres arrangements applicables, compte tenu des
intérêts de tous les Etats riverains concernés »,
(art.18 alinéa 4)
D. Traité instituant la CEMAC du 16 mars 1994
et son protocole additif : l'esprit du Traité instituant
la CEMAC incarné dans les articles 37 et 39 de son additif a
également inspiré l'Accord de Brazzaville.
En effet, les articles précités
stipulent :
· Article 37 : la Communauté participe aux
efforts d'intégration entrepris dans le cadre de la Communauté
économique africaine (CEA) et, en particulier à ceux relatifs
à la création d'organisations communes dotées de
compétences propres en vue d'actions coordonnées dans de domaines
spécifiques (...).
· Article 39 : Tout Etat africain peut être
associé à une ou plusieurs politiques de la Communauté
(...).
E. Acte constitutif de l'Union
africaine : dans son article 3 relatif aux objectifs de l'Union
africaine, l'Acte constitutif de cette organisation panafricaine stipule que,
les objectifs de l'Union sont, entre autres :
· Alinéa j : promouvoir le
développement durable aux plans économique, social et culturel
ainsi que l'intégration des économies africaines ;
· Alinéa k : promouvoir la
coopération et le développement dans tous les domaines de
l'activité humaine en vue de relever le niveau de vie des peuples.
Ainsi, la création de la CICOS rentre dans la ligne
droite des objectifs de l'Union africaine tels que réaffirmés
dans l'Acte constitutif de Lomé au Togo du 11 juillet 1999 et son
Additif.
1.2. Les textes officiels particuliers
sont : l'Accord de Brazzaville du 06 novembre 1999 et son
Additif, qui constituent la base juridique de la CICOS et qui sont
examinés en détail dans les pages qui suivent.
L'Organisation internationale de gestion du bassin du Congo
est
l'aboutissement d'un long processus entamé pour la
maîtrise et l'exploitation rationnelle des ressources du bassin COS. Elle
jouit de la personnalité juridique lui permettant de contracter pour
l'exécution des travaux et leur financement. Les Etats membres ont
signé deux conventions qui constituent les textes de base
régissant les activités relatives à l'aménagement,
à l'exploitation du réseau et à la mise en valeur des
ressources que recèle le bassin. Ces deux Conventions font l'objet du
premier paragraphe ci-dessous. Cependant, la CICOS a signé un
certain nombre d'autres conventions pour la réalisation de ses objectifs
statutaires ; elles font l'objet d'un examen sommaire au paragraphe deux.
A. Accord de Brazzaville du 06 novembre 1999
instituant un régime fluvial uniforme et créant CICOS, accord
unifiant les quatre régimes juridiques régissant les eaux
partagées, ratifié par les quatre Etats contractants. la
République du Cameroun, la République centrafricaine, la
République du Congo et la République démocratique du
Congo, comprend trente cinq (35) articles repartis dans huit (8)
chapitres ; nous les analysons ci-dessous :
Chapitre 1er : Définition et
objet - Ce chapitre comprend deux articles, les articles premier et
deuxième, de l'Accord. Le 1er article définit quelques
concepts de base relatifs à l'Accord, notamment les termes : Etats
riverains, Autorité compétente, bassin, fleuve etc. et le
deuxième donne l'objet de l'Accord qui consiste à instituer un
régime fluvial uniforme de navigation sur la base des principes de la
liberté et d'égalité de traitement, aménager et
exploiter le fleuve et les cours d'eau du bassin dans le respect des principes
de la liberté et d'égalité de traitement des usagers, du
droit de participation équitable et raisonnable aux avantages
tirés de l'utilisation durable des eaux et instituer à cette fin
une Commission internationale du bassin du Congo-Oubangui-Sangha.
Chapitre 2 : Principes fondamentaux -
C'est le plus long chapitre de l'Accord après le chapitre 6 ; il
contient 6 articles, allant de l'article 4 à 9. Les six articles
affirment les principes fondamentaux qui régissent les Etats
contractants :
- Article 4 : Liberté de navigation ;
- Article 5 : Droit de transport ;
- Article 6 : Droits et taxes de navigation ;
- Article 7 : Obligations d'entretien et
d'amélioration des voies
Navigables ;
- Article 8 : Travaux et ouvrages :
- Article 9 : Facilitation.
Chapitre 4 : Dispositions
particulières au régimes des eaux- L'article unique de
ce chapitre, l'article 10, régulation des eaux, donne la ligne de
conduite relative à la construction et à l'utilisation des
ouvrages hydrauliques. L'article règlemente aussi tout autre usage fait
des eaux des voies navigables définies à l'article 3.
Chapitre 5 : Dispositions spéciales - Le
chapitre V contient 5
articles qui vont de l'article 11 à l'article 15. Ils
traitent des dispositions spéciales applicables aux contractants, dans
certaines circonstances :
- Article 11 : Cas d'urgence ;
- Article 12 : Mise en oeuvre des mesures ;
- Article 13 : Le fleuve et ses dépendances en
période de conflit armé ;
- Article 14 : Non discrimination (recours)
- Article 15 : Solidarité
Chapitre 6 : La Commission
internationale - Avec ses 12 articles consacrés à la
création et à l'organisation de la CICOS (allant de l'article 16
à l'article 27), le chapitre 6 est le plus long de tout
l'accord :
- Article 16 : En vue de la réalisation des
objectifs énumérés à l'article 2 du présent
accord, les Etats contractants créent une Institution inter-Etats
dénommée : Commission Internationale du Bassin Congo -
Oubangui - Sangha, en sigle CICOS, c'est cette article qui institue la CICOS.
- Article 17 : il décrit le rôle de la
CICOS, dès sa mise en place, à court, moyen et à long
terme ;
- Article 18 : décrit les organes de la
Commission : le Comité des Ministres, le Comité de Direction
et le Secrétariat Général ;
- Articles 19 - 24: Sont consacrés au
Comité des Ministres, sa composition, l'organisation de ses sessions, la
présidence, les pouvoirs etc. ;
- Article 25 : est consacré au Comité de
Direction, ses attributions, sa présidence, sa composition etc.
Articles 26 - 27 : sont consacrés à
l'organe exécutif de la Commission, à savoir le
Secrétariat Général, notamment ses attributions ;
Chapitre 7 : Ressources de la Commission -
L'article unique du
chapitre 7, l'article 28, est consacré à la
détermination de différentes sources financières pour la
commission et des obligations des Etats contractants à cet effet.
Chapitre 8 : Dispositions diverses et
finales : Les 7 derniers
articles de l'Accord, les articles 29 à 35, abordent
des questions relatives au siège de la Commission (article 29), à
la langue de travail (article 30), au Statut, aux privilèges et
immunités de la Commission en tant que personne morale (article 31),
à l'amendement de l'Accord (article 32), à l'adhésion
à l'Accord (article 33), aux dispositions relatives à l'additif
(article 34) et enfin, à l'entrée en vigueur de l'Accord (article
35).
B. L'Additif - L'Additif à l'Accord,
comporte, outre le préambule, 7 titres qui sont :
- Titre I : Définitions.
- Titre II : Objet et champs d'application.
- Titre III : Principes et modalités d'utilisation
des eaux.
- Titre IV : Protection et Préservation de
l'environnement.
- Titre V : Dispositions institutionnelles.
-Titre VI : Modalités d'examen et d'approbation
des grands projets.
-Titre VII: Dispositions finales.
Titre Ier : Définitions -
Le titre 1er comporte un seul article qui donne, de la page
5 à la page 7, la définition des 17 principaux concepts contenus
dans l'Accord ;
Titre II : Objet et champs d'application
- Ce titre contient deux articles qui nous fournissent des renseignements
respectivement sur l'objet de l'additif et l'étendu de ses
compétences qui s'étendent de la page 8 à la page 9.
L'objet de l'Additif est de promouvoir la gestion intégrée des
ressources en eau et il s'applique sur le territoire de compétence de la
commission.
Titre III : Principes et modalités
d'utilisation des eaux - Ce titre comprend 10 articles, allant de
l'article 4 à l'article 13, de la page 10 à la page 17.
Les principes de liberté et
d'équité qui régissent les eaux partagées sont
réaffirmés en faveur des Etats contractants. L'additif donne les
modalités d'utilisation des eaux par les Etats, modalités qui
s'apprécient en fonction de la situation, de la disponibilité de
la ressource, et du régime général d'autorisation ou de
déclaration relatifs aux installations d'ouvrages, travaux et
activités qui ont des effets importants sur la ressource en eau et les
écosystèmes aquatiques.
Titre IV : Protection et préservation de
l'environnement Le titre 4 part de la page 18 à la page 21 et
comporte 3 articles : articles 14, 15, et 16, et présente
l'engagement des Etats contractants à gérer la ressource dans le
respect des équilibres naturels, et la prévention contre tout ce
qui risque de causer un dommage aux Etats contractants, à
l'environnement du fleuve, à la santé, ou à la
sécurité de l'homme.
Titre V : Dispositions institutionnelles
- Ce titre est composé de deux articles, articles 17 et 18, qui
complètent les dispositions des articles 19, 21 et 22 de l'Accord
relatives au cadre institutionnel devant gérer les ressources en eaux,
notamment la composition du Comité des Ministres et celle du
Comité de Direction dans une seule page, la page 22.
Titre VI : Modalités d'examen et
d'approbation des Grands Projets -L'article unique du titre VI, va de
la page 23 à la page 24, et rappelle aux Etats contractant leur
obligation relative aux travaux et ouvrages susceptibles de modifier de
manière significative les caractéristiques des eaux
partagées.
Titre VII : Dispositions finales - Les 4
derniers articles de l'Additif sous le titre VII, prévoient
l'entrée en vigueur de l'Additif, posent les principes
d'aménagement et la modalité de règlement des
différends notamment le règlement à l'amiable.
Après cette analyse détaillée des
principaux documents juridiques de la CICOS, examinons maintenant d'autres
conventions utilisées par cette institution communautaire.
1.3 Au nombre d'autres conventions
signées par la CICOS pour la réalisation de ses objectifs
statutaires, examinons sommairement deux instruments.
A. Accord de siège entre la RDC et la CICOS.
C'est un accord de 42 articles, signé à
Kinshasa, le 24 septembre 2004, entre la République démocratique
du Congo, représentée par le Professeur MBWINGA BILA, Vice
Ministre aux Affaires étrangères et la Commission
internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha, représentée par
Monsieur Benjamin NDALA, Secrétaire Général, accord
relatif au siège de l'Institution et aux droits, privilèges et
immunités accordés aux locaux du siège et aux
fonctionnaires de la CICOCS.
B. Accord de jumelage entre l'ABN et la CICOS
- C'est un accord de 7 articles, signé à Mexico, le 20
mars 2006, entre Messieurs Ide BANA et Benjamin NDALA, représentant
respectivement l'Autorité du bassin du Niger (ABN) et la Commission
internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha, accord ayant pour objet de
collaborer, d'échanger les expériences respectives et d'organiser
des actions d'intérêt commun concernant les aspects
institutionnels, techniques et sociaux relatifs à l'utilisation,
à la gestion et à la protection des ressources en eau sous toutes
les formes ; et s'articulant essentiellement autour des trois domaines
suivants : l'échange de données et d'informations, la
collaboration entre Experts et le renforcement des capacités.
Après l'analyse des instruments juridiques
régissant le fonctionnement et les activités de la CICOS, nous
pouvons à présent aborder la manière dont cette
institution accomplit son rôle intégrateur.
SECTION 2 : L'INTEGRATION ECONOMIQUE PAR VOIE DES
EAUX
Le transport par voie des eaux intérieures de la sous -
région d'Afrique centrale est un mode de transport aux
potentialités naturelles d'intégration physique exceptionnelles
mais très peu exploitées.
En effet, la région recèle d'importantes
potentialités en voies d'eaux intérieures navigables tant
nationales c'est-à-dire à l'intérieur des pays,
qu'internationales c'est-à-dire quand elles déterminent les
frontières. Ces potentialités constituées notamment par le
fleuve Congo et les principaux affluents : le Kasaï, l'Oubangui, la
Sangha et l'Alima, le fleuve Ogaui, le lac Kivu et le lac Tanganyika.
Le système des voies d'eau intérieure
comprenant le fleuve Congo et ses affluents en rive droite l'Oubangui et la
Sangha, est communément appelé la trans-équatoriale. Elle
a toujours été une voie d'intégration physique et
d'échanges pour le Cameroun, le Congo, la R.C.A, la R.D.C et même
le Tchad, un pays riverain du fleuve Congo. Dans la zone hors CEMAC, le lac
Tanganyika entre la RDC, le Burundi et le Rwanda joue également un
rôle similaire pour ces trois pays. Aujourd'hui on évolue à
plus de 3.100 Km la longueur des voies navigables internationales du
réseau CICOS39(*)
et leurs conditions de navigabilité sont viables. Les voies d'eau
intérieur représentent pour la sous région de l'Afrique
centrale des possibilités naturelles d'intégration physique
encore insuffisamment exploitées.
Avec l'avènement de la CICOS et la mise sur pied du
code de navigation intérieur commun à tous les pays membres de la
CEMAC et à la RCD, le processus d'intégration régionale
par voie des eaux se trouve accélérée.
Il faut donc souligner que l'intégration par voie d'eau
intérieure doit être plus valorisée que par voies
routières et ferroviaires car elle (intégration par voie d'eau
intérieure) est en mesure de contribuer durablement et de manière
économique à l'intégration physique en Afrique centrale.
En effet, le réseau routier est très peu bitumé, avec
seulement 15% des 147.314 Km,40(*) et les cinq réseaux ferroviaires existants
(Angola, Cameroun, Congo, Gabon, RDC) ne sont pas interconnectés.
Le système de navigation sur les voies d'eau
intérieure offre une grande opportunité d'intégration
à faible coût. Malheureusement, celui-ci a subi les contrecoups de
crises politico-militaires qui ont secoué la sous région durant
les 15 dernières années, avec un cortège d'aléas:
arrêts prolongé de trafic, manque d'entretien et de balisage des
voies, infrastructures portuaires et équipements des opérations
de transport en mauvais état, insécurité
récurrente.
Cependant, malgré un environnement difficile,
l'intégration sous
régionale par les eaux est devenue une
réalité. Notons quelques éléments suivants :
1. Les barrières physiques et non physiques
susceptibles d'entraver la fluidité du trafic fluvial sur les
réseaux et sur le transport et sur le transit interétatique ont
été éliminés.
2. Un plan d'action stratégique pour la promotion de la
navigation intérieure dans le bassin a été
élaboré avec comme objectif la modernisation d'infrastructure
portuaire et des voies de la navigation.
3. Un centre de formation sous régional pour le
personnel navigant a été mis sur pied avec siège à
Kinshasa.
4. Pour la synergie pour l'intégration
régionale, les Hycos vont être installées sur le bassin du
Congo, sur le territoire de la RDC, avec objectifs d'améliorer les
connaissances de la ressource en eau et le système d'alerte; bref
améliorer la gestion de l'eau dans le bassin41(*).
Par ailleurs, il ressort de l'examen du réseau CICOS
que tous les
principaux terminaux de ce réseau de navigation
intérieure constituent en même temps les interfaces
d'intégration du réseau à tout point :
- A la CEDEAO, par l'axe Bangui - Douala vers le
Nigeria ;
- A la Commission du bassin du lac Tchad par la route Bangui -
Ndjaména,
- A l'est du continent par le tronçon Kisangani -
Mombasa.
DEUXIEME TITRE :
L'ACTION DE LA CICOS EN FAVEUR DE LA REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
Le deuxième titre de ce travail sera consacré
à l'examen de l'action de la Commission internationale du Bassin
Congo-Oubangui-Sangha, en sigle, CICOS, en faveur de la République
Démocratique du Congo. Il comprendra deux chapitres de deux sections
chacun. Le premier chapitre intitulé : « Apport de la
CICOS au développement de la RDC », donnera un aperçu
des réalisations de cette organisation internationale à
caractère sous régional en faveur de la RDC, réalisations
issues du fleuve, réalisation pour le fleuve et réalisations
au-delà du fleuve. Le chapitre intitulé :
« Evaluation - critique et perspectives d'avenir »,
consistera en un regard critique sur l'apport de la CICOS en RDC et formulera
quelques suggestions pour les perspectives d'avenir de la CICOS.
CHAPITRE 1ER : L'APPORT DE LA CICOS AU
DEVELOPPEMENT
DE LA RDC
Nous à présent commencer l'examen de
différents avantages que la coopération autour du bassin apporte
tant aux fleuves qu'aux pays membres.
SECTION 1ère : LES
RÉALISATIONS ISSUES DU FLEUVE
Il est certain que la coopération autour des eaux
partagées offre des avantages réels issus des bassins, dont le
bassin du Congo. Signalons que la gestion des ressources en eau constitue un
processus, car elle se réalise par pallier, par étape. Il faut
du temps pour que des structures coopératives et des institutions de ce
type se développent42(*).
Pour sa part, la CICOS poursuit le processus de gestion du
bassin du Congo et les étapes suivantes ont été
franchies :
· Le diagnostic, établi en 2005, a consisté
à identifier les principaux obstacles à la gestion du bassin,
problèmes liés à la conservation, protection et
aménagement du bassin ;
· Le programme d'action annonçant les grandes
priorités (2005/2007) a été élaboré et la
recherche de financement effectué ;
· La mise en oeuvre d'un plan d'actions suivant
priorité 2008/2009. S'agissant du fleuve, les priorités suivantes
ont été retenues :
- La navigation intérieure : il a
été retenu en priorité, de réduire les
tracasseries, de construire un centre régional de formation du personnel
naviguant, bref la réhabilitation du réseau du bassin ;
- Le développement de la gestion
intégrée des ressources en eaux (GIRE), dont la mise en oeuvre
est planifiée pour 2010 ;
- Ajoutons que le Service Mobilisation et Valorisation de la
Ressource (SMVR), dans le cadre du plan d'action 2009/2010, va poursuivre le
développement d'une approche systémique dans l'inventaire des
ressources en eaux, la connaissance des besoins en eaux et l'affectation des
ressources identifiées pour répondre au besoin en place.
- Avec l'appui technique et financier de la GTZ, un registre
de la flotte des unités opérant sur le bassin du Congo a
été réalisé. Ce registre informatisé est
disponible dans le site web43(*) de la CICOS et est, accessible à
tous ;
- Un système d'information sur le Bassin du Congo
(SIBCO) a été mise en place et sera alimenté par des
données sur les ressources en eau, l'état des voies navigables,
la flotte, la biodiversité etc.
En effet, comme nous l'avons dit plus haut,
l'utilisation optimale de l'eau peut permettre la production d'énergie
et les avantages pour l'environnement44(*). En ce qui concerne la CICOS, les réalisations
octroyant des avantages coopératifs issus du fleuve sont encore
embryonnaires. Cependant, des études réalisées et les
projets retenus dans plan d'actions stratégique annoncent des avantages
certains issus du fleuve qui atteindront les populations des pays du bassin,
d'ici à 2010 ; signalons, entre autres :
- Des études de faisabilité d'un barrage
à Palambo en vue d'améliorer les conditions de
navigabilité sur le fleuve Oubangui et de produire de
l'électricité ; la réalisation de ce barrage sera
sans doute avantageuse ;
- L'environnement fluvial se trouve amélioré par
la réalisation de la campagne contre les tracasseries de navigation et
par la mise en place d'un observatoire régional ;
- Le Centre de formation régional de navigation
intérieure est installé à Kinshasa, en RDC, et constitue
un avantage à la fois issus du fleuve et au-delà de
celui-ci ;
- Les projets de balisage, des travaux hydrographiques et de
renflouement des épaves permettront d'améliorer l'environnement
fluvial du bassin. Cela constitue aussi un avantage à la fois pour le
fleuve et issus du fleuve ;
Il faudra également noter que la réalisation du
projet »Appuis aux
populations riveraines pour le commerce fluvial »,
améliorera les conditions de commerce local par voie des eaux et
constituera un avantage énorme issu du fleuve et en raison de
celui-ci.
S'agissant toujours des avantages issus du fleuve pour
l'environnement fluvial, signalons que la réalisation des projets
« Réhabilitation des ports, quais et ports secondaires et
Etudes hydrosédimentologique du Pool Malebo »
améliorera les conditions de travail et de la navigation
intérieure et celle du Pool Malebo.
SECTION 2ère : Les autres réalisations
Les avantages issus du fleuve, tels que
décrits à la première section vont permettre à
l'hydrographie du bassin d'être développée et
réduira sensiblement les coûts de l'exploitation et de la
navigation intérieure, par l'amélioration des conditions de
navigabilité et la réduction des échouements sur rocs et
autres dangers fluviaux.
Cependant, l'approche coopérative autour de la CICOS a
ouvert la voie à une série d'avantages tant pour le fleuve, qu'en
raison du fleuve et au-delà du fleuve c'est-à-dire tant sur les
plans politique et économique de chaque Etat qu'en matière
d'intégration.
Relevons ici :
1. Les avantages pour le fleuve
Nous avons dit plus haut que la préservation de
l'intégrité des réseaux fluviaux peut avoir un impact
positif important sur les moyens de subsistance ; d'où la
nécessité de prévenir des problèmes tels que la
dégradation des bassins. C'est dans ce but que la CICOS a mis en place
et développé certaines actions en faveur du Bassin Congo
-Oubangui-Sangha.
La Commission a notamment :
- Installé 4 stations d'observation du cycle
hydrologique du bassin du Congo qui acquiert des données hydrologiques
pour le développement du système d'information ;
- Développé un service de suivi des hauteurs
d'eau et du cycle de l'eau à partir des stations de réception
satellitaires, un avantage certain pour le bassin ;
- Prévu de réaliser le projet HYCOS, dans le
même but e maîtriser les données hydrographiques du
bassin ;
- Mis sur pied un code de la navigation intérieure,
véritable outil d'uniformisation des règles juridiques des Etats
en matière de navigation intérieure.
- En ce qui concerne l'environnement, le plan d'action
stratégique de gestion durable des ressources en eau du bassin du Congo
(PAS), en cours d'élaboration, présentera une vue
générale des ressources en eau du bassin, leurs utilisations et
leur gestion, et proposera un cadre d'intervention pour la gestion durable du
bassin. Ensuite, des systèmes d'aide à la prise des
décisions environnementales basées sur l'observation de la terre
pour la gestion des ressources en eau seront développés. La
conséquence en est que le Bassin du Congo bénéficiera d'un
travail en réseau de partenaires qui recevront des données
satellitaires relatives à la hauteur d'eau, aux précipitations,
et la couverture végétale, pour mieux suivre l'état des
ressources en eau, et donc, pouvoir les gérer. (AMESD).
2. Les avantages en raison du fleuve
Nous pouvons inclure dans les avantages issus de la
coopération autour du bassin, les coûts évités
grâce à la réduction des tensions et des différends
de voisinage comme ceux existant jadis entre les deux Congo réclamant la
propriété du fleuve Congo. Ce genre de tensions à propos
de la gestion des eaux transfrontalières avait perturbé
momentanément la coopération entre les deux pays ; et cet
état de chose est susceptible d'inhiber la coopération
régionale sur un large front, et notamment les domaines du commerce, des
transports, des télécommunications et même des
marchés d'emploi. Grâce à l'équilibre
créé par la CICOS dans l'espace du bassin, les avantages certains
(avantages en raison du fleuve) ont été enregistrés,
surtout en matière de rapprochement des pays riverains ; mais de
part la nature de ce genre d'avantages, ils sont difficiles à être
quantifiés.
3. Les avantages au-delà du fleuve
Nous avons relevé que la coopération autour des
réseaux fluviaux entraîne souvent des avantages
politiques45(*)car lorsque
les Etats riverains cherchent à passer d'une coopération minimale
(comme celle relative à l'exploitation du Pool Malebo par les deux
Congo) à des stratégies optimales, on assiste
inévitablement à une interaction politique dynamique entre la
gouvernance de l'eau et la coopération politique. Ceci explique le fait
qu'à travers la coopération autour du bassin du Congo, les
relations politiques, économiques et diplomatiques entre les pays
membres de la CICOS se trouvent raffermies et redynamisées.
Par exemple :
- La création du Centre de formation régional de
navigation intérieure, un avantage au-delà du fleuve, rentre
dans le cadre de l'intégration régionale de l'Afrique centrale et
touche à la coopération technique relative à
l'enseignement professionnel ;
- La publication de l'annuaire des ports fluviaux : un
recueil de 200 ports recensés dans le but de permettre aux Etats
l'échange de la technologie ; c'est un avantage au-delà du
fleuve ;
- L'installation des locaux du siège de la CICOS en RDC
illustre l'excellence des relations politiques existant entre ce pays et les
pays - membres de la CEMAC.
Maintenant que nous avons terminé à indiquer
l'apport de la CICOS au développement tant de la RDC que du Bassin du
Congo, quel jugement apportons-nous personnellement à cet apport ?
Cette question trouvera sa réponse pendant que nous abordons l'examen du
dernier chapitre de cette étude.
CHAPITRE II : EVALUATION- critique et perspectives
D'AVENIR.
Cette partie du travail sera consacrée à une
appréciation personnelle de l'auteur sur la participation de la CICOS,
par ses réalisations, au développement de la RDC. Elle se
terminera par des suggestions pertinentes formulées à l'attention
des décideurs congolais, en passant par une brève
énonciation des perspectives d'avenir de cette institution
intergouvernementale qu'est la CICOS.
SECTION 1ère :
EVALUATION - CRITIQUE
Il n'est pas toujours facile d'évaluer les
activités d'une institution en processus d'installation. Bien que
créée il y a 10 ans, cette institution spécialisée
de la CEMAC est restée tributaire des conflits récurrents qui ont
mis en désarroi la région « Afrique
centrale ». Une évaluation objective ne peut se faire que par
rapport à ses missions, ses programmes, ses plans d'actions et au regard
des réalisations effectives. Rappelons qu'à ce jour, les missions
principales46(*) de la
CICOS sont globalement :
· de faciliter la concertation entre les pays membres
pour une gestion durable des ressources en eau du bassin du Congo ;
· d'élaborer les règlements communs
destinés à assurer la sécurité de la
navigation ;
· d'harmoniser les législations nationales
relative à l'eau et à l'environnement ;
· de faciliter le transport inter - Etats par voie
d'eau ;
· de contrôler la mise en oeuvre du code de la
navigation intérieure CEMAC/RDC ;
· de coordonner et contrôler les travaux
d'entretien sur les voies navigables ;
· de développer un système
d'échanges de données dans le bassin.
Nous relevons que quelques réalisations en rapport avec
le bassin ont été faites, notamment, l'exploitation de la flotte
fluviale qui est sécurisée, un registre opérationnel de la
flotte accessible maintenant sur l'Internet, un annuaire portuaire est
déjà publié, le système de surveillance du bassin
est mis en place, ainsi que le code CEMAC/RDC, véritable instrument
juridique d'unification des règles de navigation intérieure
édité, publié et en application.
Relativement à l'environnement, un effort visible a
été également fourni. Nous retiendrons que le Plan
d'action stratégique pour la gestion durable des ressources en eau est
en cours d'élaboration. Il intègre tout l'aspect hydrique,
hydrologique, hydrographique et halieutique du bassin ainsi que de
l'écosystème et la biodiversité.
Enfin, les systèmes d'aide à la décision
environnementale basée sur l'observation de la terre à travers
les données satellitaires sont en train d'être mis en place.
De manière assez particulière, la
République démocratique du Congo bénéficie
et bénéficiera encore, de la présence de la CICOS sur son
territoire. En effet, l'installation d'une organisation internationale sur le
territoire d'un Etat constitue, pour ce dernier, un avantage certain et
recherché.47(*) En
sa qualité d'Etat de siège, la RDC bénéficie d'un
cadre de proximité idéal pour des contacts permanents avec
l'institution, ce qui lui donne l'avantage de la primauté d'information.
Un personnel local est recruté pour différents postes, ce qui
résout, tant soit peu, sur le plan socio-économique,
l'épineux problème de chômage classé en ordre utile
dans les cinq chantiers du gouvernement congolais. Les bâtiments et
locaux occupés par l'institution ont été innovés et
rénovés, ce qui a un impact visible sur l'environnement tant
humain qu'écologique. La création d'un centre régional de
formation du personnel naviguant ouvrira la voie à une
amélioration qualitative de la main d'oeuvre congolaise, contribuera,
d'une manière ou d'une autre à résorber tant soit peu le
chômage par des engagements locaux et partant, à réduire,
de manière modeste, la pauvreté en RDC.
Nous pouvons ainsi constater que la CICOS contribue au
développement de la RDC et le fera encore plus dans l'avenir ; ce
qui confirme nos hypothèses. Cependant, nous attendons davantage encore
de la CICOS pour être un véritable moteur d'intégration
régionale pour l'Afrique centrale et un partenaire réellement
actif au développement de la RDC.
SECTION 2 : DIFFICULTES ET PERSPECTIVES D'AVENIR
2.1. A propos des difficultés
rencontrées, nous l'avons dit plus haut, institution naissante,
la CICOS a commencé son programme d'activités par
l'identification des problèmes qui se posent au niveau du bassin dont
les principaux étaient48(*) :
· l'insuffisance de balisage et d'entretien des voies
navigables ;
· l'ensablement des ports, des chenaux et des passes de
navigation ;
· les nombreuses tracasseries le long des voies
navigables ;
· l'exploitation des bateaux sans respect des normes de
sécurité de la navigation ;
· l'invasion des végétaux aquatiques
nuisibles dans les eaux du bassin ;
· le faible développement des ressources en eaux
du bassin ;
· la réduction du plan d'eau sur les affluents de
l'hémisphère nord du bassin ;
· la faible connaissance du bassin (faible densité
de stations hydrométriques, séries incomplètes de
données hydrologiques et hydrogéologiques, données
socio-économiques insuffisantes, etc.
Il a fallu aux responsables de la CICOS du courage et de la
ferme
détermination pour venir à bout de toutes
ces difficultés ; c'est ce qui a permis à la CICOS d'amorcer
le processus de gestion du bassin.
2.2. Au sujet des perspectives d'avenir nous
pouvons entrevoir à l'horizon un avenir radieux pour la CICOS, à
son bassin ainsi qu'aux pays membres et particulièrement aux populations
riveraines du bassin.
Les différents projets de la CICOS en cours de
réalisation, et ceux
à réaliser donnent un aperçu clair qui
laisse penser que la vision de la CICOS deviendra une réalité,
à savoir : la durabilité des ressources en eau du bassin du
Congo pour le bien-être des populations.49(*)
Pour nous en convaincre, relevons quelques projets :
A. Projets en cours de réalisation50(*) :
· Projet sur la Gestion transfrontalière de l'eau
du Bassin du Congo, GETRACO, programme envisagé en trois ans
(2007-2009), et ayant pour objectif global, l'amélioration de la
coopération entre les Etats membres de la CICOS dans le secteur de la
navigation intérieure et de gestion des ressources hydriques ; ce
programme a comme composante : la promotion de la navigation
intérieure, le Centre régional de formation à la
navigation intérieure, la réorganisation du cadre
institutionnel de la CICOS, et le système d'information du bassin du
Congo (SIBCO).
· Programme de surveillance de l'environnement en
Afrique pour un développement durable (AMESD). Programme en 4 ans
(2007-2011) qui a pour objectif global d'aider les pays de la CEMAC,
élargis à la RDC à mieux prendre en compte les
données d'observation de l'environnement par l'imagerie satellitaire,
notamment pour la définition et le suivi de leurs politiques de gestion
des ressources en eau et de leurs usages ; avec comme composante l'action
thématique sur la gestion des ressources en eau en Afrique
centrale ;
· Projet d'amélioration des capacités de la
CICOS pour la gestion de l'information et des connaissances sur les ressources
en eau du bassin du Congo, avec comme objectif l'amélioration des
connaissances sur les ressources du bassin ; le programme comprend trois
composantes : l'installation de 4 stations d'observation du cycle
hydrologique du bassin du Congo, l'acquisition des données
socio-économiques et les questions de genre des populations riverains,
et la collecte des données et le développement d'un site
web ;
· Plan d'action stratégique pour la gestion
intégrée des ressources en eau du bassin du Congo (PAS/GIRE) qui
a comme objectif global d'assurer une gestion durable du bassin du Congo.
B. Projets non encore
réaliser51(*) (projets dont la recherche
de financement est en cours :
· Appui aux populations riveraines pour le commerce
fluvial ;
· Etude de marché sur le transport
fluvial ;
· Transport des marchandises et de passagers ;
· Construction de petites embarcations ;
· Système de communication radiophonique pour
améliorer la sécurité de la navigation
intérieure;
· Réhabilitation des ports, quais et ports
secondaires ;
· Etude hydrosédimentologique du Pool
Malebo ;
· Etude sur l'impact du transfert d'eau Oubangui -
Tchad ;
· Etude de faisabilité d'un barrage à
Pambo ;
· Schéma directeur d'aménagement en micro
hydroélectricité etc.
CONCLUSION
Le présent travail scientifique aura eu le
mérite de présenter la CICOS, institution interétatique
spécialisée de la CEMAC/RDC, commise à la gestion des
ressources en eau du bassin du Congo et d'évaluer ses actions en faveur,
et du bassin et des Etats membres en général, et en particulier
en faveur de la RDC.
Nous avons, notamment, précisé le cadre
juridique et institutionnel de la CICOS, en tant qu'organisation internationale
dotée de la personnalité morale.
Nous avons indiqué à travers les
hypothèses qu'il existe pour les Etats des avantages certains de
coopération autour des eaux transfrontalières, avantages issus du
fleuve, pour le fleuve et au-delà du fleuve.
Nous avons constaté, après analyse et
évaluation, que la CICOS a réalisé, dans une certaine
mesure, ou elle est en train de réaliser et réalisera encore
à l'avenir de nombreux avantages pour le bien - être du bassin,
des Etats membres ainsi que de leurs populations.
Nous avons noté, en dépit des
difficultés rencontrées et des défis nombreux à
relever, la ferme détermination des autorités de la CICOS
à travailler avec diligence pour réaliser une totale
intégration physique des Etats de l'Afrique centrale, par voie des eaux.
Cette ferme volonté a été manifestée à
travers les projets et programmes en cours de réalisation et ceux
à réaliser.
Nous pouvons ainsi constaté que la CICOS se trouve sur
le chemin de la concrétisation de sa vision sur la durabilité des
ressources en eau pour le bien-être des populations du bassin ; mais
pour que cette vision devienne une réalité, il est plus que
nécessaire que les Etats membres participent pleinement à sa
réalisation en pourvoyant à l'organisation des moyens financiers
conséquents, en fournissant un appui qualitatif à la recherche
des partenaires en développement diversifiés.
Pour notre part, nous invitons les autorités de la RDC
à s'impliquer totalement dans les programmes et le processus de
développement envisagés par cette institution. L'Etat doit penser
à la qualité de l'eau et de toute chose pouvant influer sur la
qualité de vie de sa population52(*).
Nous sommes convaincus, que c'est du fleuve que proviendra la
prospérité de la RDC.
Nous suggérons aux autorités de la RDC de
confier à la CICOS la gestion des ouvrages, tels que le Barrage d'Inga.
Et pour cela, des pourparlers peuvent être entamés entre la
CICOS, agissant au nom de la CEMAC et la RDC afin que la gestion de ces
ouvrages hydroélectriques soit confiée à la CICOS. Le
coût d'entretien et de maintenance de ces ouvrages devenant ainsi
à la charge communautaire de toute l'Afrique centrale, un
bénéfice réel issu du fleuve atteindra la population de la
RDC, qui pourra, par exemple, bénéficier de la gratuité
d'un courant électrique fiable, élément moteur du
développement d'un Etat.
Par ailleurs, nous sollicitons de la part des
autorités gouvernementales de la RDC, particulièrement celles qui
ont l'environnement et le transport dans leurs attributions de soutenir le
Centre de formation régional de navigation intérieure (CFRNI),
qui pourra devenir un jour, c'est notre souhait, une académie
régionale des sciences et des techniques fluviales, en prenant des
dispositions pratiques au niveau interne pour son bon fonctionnement ; par
exemple, en incitant tous les usagers des routes, autoroutes fluviales et
lacustres à appliquer promptement et sans failles les règles
communautaires de navigation intérieure, car une organisation
internationale d'intégration a le potentiel de prendre des
décisions et de les imposer aux Etats-membres ;
l'immédiateté d'application des règles communautaires est
une des caractéristiques de ces institutions.53(*)
Dans le cadre des projets de la CICOS visant
l'aménagement et la modernisation d'infrastructures portuaires, la RDC,
disposant du plus vaste réseau portuaire du bassin, (plus de 100 ports
fluviaux54(*)), devra, en
synergie à la CICOS, rechercher les financements nécessaires.
Comme nous l'avons dit plus haut, les modes de transports
autres que les voies d'eau (aérien, terrestre et ferroviaire) sont
utiles, eux aussi pour la sous - région, mais en termes
d'économie des coûts et d'utilité sociale pour les Etats,
les voies d'eau restent et resteront encore pour longtemps l'unique voie
d'intégration physique sous - régionale. Par voie de
conséquence, investir en eau et dans les eaux transfrontalières
devra être pour les Etats de la CEMAC et la RDC la priorité des
priorités. Nous suggérons aux autorités de ces pays
d'inciter le développement de leurs Etats à partir des
populations riveraines en cherchant des voies et moyens d'exploiter au maximum
ces autoroutes naturelles.
Enfin, nous avons longuement parlé de la CICOS, ses
problèmes, ses réalisations et ses perspectives d'avenir. Nous
avons démontré l'aspect communautaire des règles de
navigation intérieure dont la finalité est l'intégration
sous-régionale. Nous avons rappelé dans ce travail l'intention
séculière des nations à vouloir coopérer en
matière des eaux transfrontalières à cause des avantages
certains que cette coopération procure à la navigation
intérieure. Cette oeuvre scientifique est une oeuvre humaine, et donc
sujette aux imperfections. Aussi, des remarques et des suggestions,
désobligeantes soient-elles, formulées dans le sens de son
amélioration seront accueillies avec bienveillance et reconnaissance.
Bibliographie
I. Instruments juridiques
1. Convention d'exploitation du Pool Malebo entre la RDC et la
République du Congo
2. Protocole Additif à l'Accord instituant un
régime uniforme et créant la CICOS
3. Additif au Traité de la CEMAC relatif au
Système institutionnel de la communauté ;
4. Acte additionnel de la Cours de Justice de la
CEMAC ;
5. Acte constitutif de l'Union africaine ;
6. Accord instituant un régime fluvial uniforme et
créant la CICOS ;
7. Charte des Nations Unies signé à San
Francisco, le 26 juin 1945 ;
8. Acte général de la Conférence
africaine, signé à Belin, le 26 février 1885 ;
9. Accord de siège, signé à Kinshasa, le
24 septembre 2004, entre la République démocratique du Congo et
la CICOS
10. Accord de jumelage entre l'Autorité du Bassin du
Nil et la
CICOS, signé à Mexico, le 20 mars 2006 ;
II. Doctrine
A. Ouvrages
1. CICOS, Annuaire des ports fluviaux, 2007, 170
pages ;
2. LESSEDJINA (I.I), Droit maritime et
éléments de droit fluvial, PUC, 2003, 288 pages ;
3. NGUYANDILA (M), Droit public international, Domaine public
international, 1ère édition, les Editions Issa Blaise
multimédia, 2006, 292 pages ;
B. Articles
1. Nations Unies : Protection des ressources en eau douce
et de leur qualité : application d'approches
intégrées de la mise en valeur , de la gestion et de
l'utilisation des ressources en eau, Agenda 21 des Nations Unies, chapitre
18 ;
2. UEMOA, Intégration monétaire africaine
étouffée par la souveraineté, actualités africaines
de vendredi, 13 mai2009 ;
3. Nations Unies : Notre eau bien-aimée,
malmenée in L'eau dans un monde qui change, Rapport mondiale des
Nations Unies sur l'évaluation des ressources en eau ;
2009 ;
4. GrosDidier de Maton(J), Facilitation des transports et des
échanges en Afrique subsaharienne - Recueil des instruments juridiques
internationaux, document de travail SSATP n° 73F, 178 pages ;
5. MAKOSSO (D.C), Cadre juridique des eaux partagées,
session de restitution du séminaire sur le Cadre juridique des
ressources hydriques, Kinshasa, le 25 août 2006 ;
6. NDALA (B), Présentation de la CICOS,
7. CICOS - Plan d'actions 2009-2010, mars 2009
C. Cours
1. BASWE (K), cours, Les Organisations internationales,
L.1, Faculté de Droit, ULK, 2007-2008 ;
2. BOONGI (E), Théories des relations
internationales, cous, L.2, Faculté de Droit, ULK,
2008-2009 ;
3. IMBAMBO (L.N), Droit Constitutionnel congolais,
cours, 3e Graduat, Faculté de Droit, ULK, 2005-2006 ;
4. KITIMA (K), Déontologie de la Fonction publique
internationale, cours, L2, Faculté de Droit, ULK,
2008-2009 ;
5. NDESHO (R), Droit communautaire et économique
africaine, cours, L.2, Faculté de Droit, ULK, 2008-2009 ;
6. YOLO (N), Psychologie, cours, 3e Graduat,
Faculté de Droit, ULK, 2005-2006 ;
D. Mémoires
1. TSHAMALA (B), Intégration
européennes : Attribut négatif aux souverainetés
nationales ? TFC, UNIKIN, 2004-2005 ;
2. Mémoire.online, Le Pacte de stabilité, de
croissance et de solidarité entre les Etats-membres de l'UEMOA -
Instrument juridique de renforcement du dispositif de surveillance
multilatérale ;
E. Sites Web
1. http:/www.beac.int/textes/beac/adcemac
2. http:/www.un.org/french/envent
3. http:/www.cicos.org
4. http:/www.cicos.info
5. http:/www.twinbassin.org
6.
http://www.actu-environnement.com
LES A N N E X E S
A N N E X E 1
« Accord instituant un
régime fluvial uniforme et créant la Commission internationale du
Bassin Congo-Ouangoui-Sangha
« C.I.C.O.S »
A N N E X E 2
« Additif à l'Accord instituant un
régime fluvial uniforme et créant la Commission internationale du
Bassin Congo-Ouangoui-Sangha
A N N E X E S 3
La CICOS EN IMAGES
TABLE DES MATIÈRES PAGE
Dédicace.................................................................................
I
Epigraphe..............................................................................
.II
Remerciements......................................................................
III
Abréviations et sigles
utilisés...................................................IV
INTRODUCTION......................................................................1
Problématique..........................................................................5
Les
Hypothèses........................................................................8
Les avantages pour le
fleuve.....................................................8
Les avantages issus du
fleuve...................................................9
Les avantages au-delà du
fleuve................................................9
Choix et Intérêt du
sujet.........................................................10
3
La Délimitation du
sujet.........................................................13
Méthodes et techniques
utilisées.............................................13
Méthodes...............................................................................14
Méthode
juridique..................................................................14
Méthode
sociologique..............................................................15
Méthode
historique.................................................................15
Techniques............................................................................15
Technique
documentaire.........................................................15
Les
interviews........................................................................15
Plan
sommaire.......................................................................16
Difficultés
rencontrées............................................................16
PREMIER TITRE : CICOS ET LA GESTION DESEAUX
TRANSFRONTALIERES EN
AFRIQUE CENTRALE.........................17
Chapitre premier : PRESENTATION DE LA
CICOS....................19
SECTION 1ère : APERCU
HISTORIQUE................................20
SECTION 2 : MISSIONS ET CADRE
INSTITUTIONNEL DE
LA CICOS
.................................................23
Missions à la
création.............................................................23
Missions à court, moyen, long
terme........................................23
Cadre institutionnel de la
CICOS............................................26
Organisation
institutionnelle..................................................26
Le Comité des
Ministres.........................................................26
Le Comité de
Direction...........................................................26
Le Secrétariat
Général............................................................26
Chapitre II : CADRE JURIDIQUE DE LA
CICOS..............29
SECTION 1ère :
L'UNIFORMISATION DES REGIMES
JURIDIQUES APPLICABLES AUX COURS
D'EAU DES ETATS MEMBRES...................29
Les textes
généraux................................................................29
Acte général
..........................................................................30
Charte de l'organisation des Nations
Unies...............................30
Agenda 21 des Nations Unies de
192.......................................30
Traité instituant la
CEMAC.....................................................31
Traité instituant la l'Union
africaine........................................31
Textes officiels
particuliers......................................................32
Accord de Brazzaville du 06 novembre
1999....................................32
L'Additif à
l'Accord.........................................................................34
D'autres conventions signées par la CICOS
.....................................35
Accord de siège entre la RDC et la
CICOS........................................36
Accord de jumelage entre l'ABN et la
CICOS....................................36
SECTION 2 : L'INTEGRATION ECONOMIQUE PAR VOIE
DES
EAUX.................................................37
DEUXIEME TITRE : L'ACTION DE LA CICOS EN
FAVEUR DE LA REPULIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO...39
CHAPITRE 1ER : L'APPORT DE LA
CICOS DANS LE
DÉVELOPPEMENT DE LA RDC...............41
SECTION 1ère : LES REALISATIONS ISSUES
DU FLEUVE..................41
SECTION 2 : LES AUTRES
RÉALISATIONS..............................43
Les réalisations pour le
fleuve.................................................43
Les réalisations en raison du
fleuve........................................44
Les réalisations au-delà du
fleuve............................................44
CHAPITRE II : EVALUATION - CRITIQUE ET PERSPECTIVES
D'AVENIR......................................................46
Section 1ère : Evaluation -
critique...............................46
SECTION 2 : DIFFICULTES ET PERSPECTIVES D'AVENIR..
.....48
A propos des difficultés
rencontrées.........................................48
Au sujet des perspectives
d'avenir.......................................................48
Projets en cours de
réalisation ...................................................49
Projets non encore
réalisés.........................................................49
Conclusion...............................................................................51
Bibliographie..............................................................................54
Annexes.................................................................................56
Table des
matières..................................................................60
* 1 Petit Larousse,
édition 2004
* 2 idem
* 3 Professeur Jean
Lucien KITIMA KASENDWE, Cours de Déontologie de la Fonction publique
internationale, L2 Droit, ULK, 2008-2009 ;
* 4 M. Virally, Droit
international public, Cours 3e année de licence,
Faculté de Droit, Fouillole, Paris ;
* 5 Définition du
web, fr.wikipédia.org
* 6 Les immunités
consistent à soustraire les organisations internationales
établies sur un Etat membre de l'influence de l'application des
règles relatives à l'entrée, au début et à
la circulation sur le territoire de la réglementation, sur les moyens de
transmission et de communication,l'influence de l'application des dispositions
des lois relatives aux instructions ou de la capacité des personnes
morales, Professeur BASUE KAZADI Greg, Les organisations
internationales, Cours, L.2, Droit, ULK, 2009
* 7 Professeur J L KITIMA
KASENDWE, op. cit.
* 8 Petit Larousse,
édition 2004
* 9
http://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/dd/dd_definitions_1.php4
* 10 Rapport mondial sur
le développement humain, 2006, La gestion des eaux
transfrontalières, p.215
* 11 Un accord
international est un engagement écrit entre personnes juridiques de
droit public soit souveraines comme les Etats, soit indépendantes, ou
autonomes, comme les organisations internationales, ayant pour objet de
produire des effets de droit entre les parties. Ces effets (droits ou
obligation) sont soumis au droit international dans les rapports entre les
parties à l'accord - Ch. ROUSSEAU, Droit international public,
Sirey, Paris, 1960, p.126, cité par Jean GrosDidier des Matons, in
Facilitation des transports et des échanges en Afrique subsaharienne
- recueil des instruments juridiques internationaux, traités,
conventions, protocoles, décisions, directives, p.1, point
1a ;
* 12 Nguyandila Malengana
Célestin, Droit international public, Domaine public
international, éditions Issa Multimédia, 1ère
édition 2006, p.47, point 2.
* 13 Ces principes
concernent la libre circulation des personnes et des biens appartenant à
chaque Etat, et la
réciprocité d'avantages des les domaines de
coopération
* 14 Par exemple, l'Accord
Israélo - jordanien sur l'eau a fait partie intégrante de
l'Accord de paix conclu entre les
deux pays en 1994
* 15 Les inondations de
2000 et 2001 du LIMPOPO et du SAVE ont frappé durement les populations
pauvres vivant dans les zones les plus vulnérables des plaines
inondables du MOZAMBIQUE, inondations aggravées par l'érosion du
sol, les disparitions des couverts végétales sur les pentes et
l'utilisation excessive de l'eau en amont-
* 16 En Europe,
par exemple, le Programme d'action du Rhin, lancé en 1987 et marquant
l'apogée de plus d'un demi siècle de changement progressif,
constitue la dernière phase de la coopération visant à
promouvoir la qualité du fleuve dans l'intérêt de tous les
usagers,
* 17 Par
exemples : - Au tour du fleuve Sénégal, le Mali, la
Mauritanie et le Sénégal coopèrent afin de réguler
le débit du fleuve et produire de l'énergie
hydro-électrique au moyen d'une infrastructure commune.
- En Afrique australe, le Lesotho et l'Afrique du Sud
collaborent à la construction d'une infrastructure sur le fleuve Orange
dans le cadre du projet de mise en valeur des ressources en eau du Lesotho, qui
fournit de l'eau à moindre coût à l'Afrique du Sud et est
une source de financement au Lesotho lui permettant d'entretenir ces bassins
versants.
* 18 Par exemple,
l'initiative pour le bassin du Nil associe l'Egypte aux pays pauvres d
l'Afrique subsaharienne
tant sur le plan économique que politique
* 19 A titre
d'exemple, le statut politique acquis par l'Egypte grâce à
l'initiative pour le bassin du Nil pourrait
renforcer son émergence en tant que partenaire
privilégié de l'Afrique auprès de l'O.M..C
* 20 Rapport
mondial sur le développement humain 2006 : la gestion des eaux
transfrontalières, p.203
* 21 Rapport mondial sur
le développement humain 2006 : la gestion des eaux
transfrontalières, p.203
* 22 idem, p.208
* 23 Idem,
* 24 TAMBWE wa
LUMBALA, Directeur honoraire du Département des PTF/ONATRA, in Discours
d'inauguration du 1er convoi fluvial, Kinshasa
- Kisangani, post conflit, prononcé le 27 octobre 2006 au Port
public de l'ONATRA, inédit
* 25 A.F WITI,
cité par YOLO NK'ESE, Cours de Psychologie,
3e Graduat, ULK, 2004-2005, p.12
* 26 Le Dictionnaire de la
langue française définit la méthode comme, une
démarche organisée rationnellement pour aboutir à un
résultat
* 27 PINTO et
GRAWITZ, cités par SHOMBA KUYUNSA, Méthodologie de recherche
scientifique, PUK, Kinshasa 2002, cité par TSHZMZLZ BANUNGA
Christian, in Intégration européenne : attribut
négatif aux souverainetés nationales ?, TFC, UNIKIN,
2004-2005, p.11, inédit
* 28 COHEDET (MA),
Méthodes de travail, Droit public, Paris, Montchrestien, 1988,
cité par Professeur IMBAMBO-la-NGANYA, in Droit constitutionnel
congolais, Cours, 3e Graduat, ULK 2005-2006, p.2
* 29 KITETE
KEKIMBA, Autonomie politique et constitutionnelle du Zaïre, Essai de
solution d'inadéquation institutionnelle, Thèse de doctorat
d'Etat, Paris II. Sorbonne 1990, p.3 cité par Professeur
IMBAMBO-la-NGANYA, op. cit.
* 30 JEANNEAU (B),
Droit constitutionnel et Institutions publiques, Paris, LGDJ, Paris,
1972 cité par Professeur IMBAMBO-la-NGANYA, op. cit. p.6 ;
* 31 CICOS - Document de
présentation de la CICOS, brochure, p. 2
* 32 CICOS -idem
* 33 Plusieurs conventions
ont été signées par les colonisateurs et
hérités par les Etats, qui, soit les ont adopter, soit les ont
rejetés, voir GrosDidier des Maton, op. cit.
* 34 Un accord
international est un engagement écrit entre personnes juridiques de
droit public, soit souveraines, comme des Etats, soit indépendantes ou
autonomes comme les organisations internationales, ayant pour objet de produire
des effets de droit entre les parties. Ces effets (droits ou obligations) sont
soumis au droit international dans les rapports entre les parties à
l'accord - Ch. ROUSSEAU, Droit international public. Paris, Sirey, 1960,
p. 126-132, cité par Jean Gros Didier de Matons, in Facilitation des
transports et échanges entre Afrique subsaharienne - recueil des
instruments juridiques internationaux, traités, conventions, protocoles,
décisions, directives p.1, point 1A
* 35 Cet accord
n'apparaît pas dans les séries des traités car il ne semble
pas avoir été enregistré au Secrétariat des Nations
Unies
* 36 Jean Gros Didier des
Matons, op. cit p. 1
* 37 Présentation de
la CICOS, op. cit. p. 7
* 38 C'est le document qui
complète le traité créant CICOS et élargissant son
champ d'action et ses compétences
* 39 Prospectus sur
l'état de l'intégration en Afrique Centrale 2007 & 2008,
cité par MBILONGO Junior, l'infrastructures de transport en Afrique
Centrale : l'enjeu de la bonne mobilité des personnes et des
biens
* 40 Prospectus sur
l'état de l'intégration en Afrique Centrale 2007 & 2008,
cité par MBILONGO Junior, l'infrastructures de transport en Afrique
Centrale : l'enjeu de la bonne mobilité des personnes et des
biens.
* 41 Benjamin NDALA, S.G
CICOS, Discours à l'occasion de la 5e session ordinaire du
Comité des Ministres de la CICOS
* 42 Expérience
européenne de la gestion des bassins hydrographiques du Rhin et de la
Daube - Rapport mondial, op. cit.
* 43 Site web
http:/www.cicos.info
* 44 Avantages issus du
fleuve - Rapport mondial op. cit.
* 45 Par exemple,
l'Initiative du bassin du Nil associe l'Egypte aux pays pauvres de l'Afrique
subsaharienne tant sur le plan politique qu'économique - Rapport
mondial, op. cit.
* 46 CICOS -
dépliant publicitaire p.2
* 47 Professeur Jean
Lucien KITIMA KASENDWE, Déontologie de la Fonction publique
internationale, Cours L2, Droit, ULK 2008-2009.
* 48 CICOS -
Dépliant de publicité, op. cit.
* 49 CICOS -Dépliant
de publicité, op. cit
* 50 Plan d'Action CICOS
2009-2010, p.32, point 5.
* 51 Plan d'Action CICOS
2009-2010, op. cit.
* 52 CC. Rolly LUVUMBU,
Droit international humanitaire, Cours L2 Droit, ULK, 2008-2009
* 53 Professeur Oswald
NDESHO RIRUHOSE, Droit communautaire et économique africaine,
Cours, L.2 Droit, ULK, 2008-2009.
* 54 CICOS -
Annuaire des ports fluviaux, op. cit.