II - L'habitat
L'habitat recèle le mode de peuplement et
d'organisation de l'espace de vie des populations. Il a été
appréhendé à travers la morphologie, le logement et
quelques éléments de confort comme l'eau et
l'électricité dans les ménages du quartier.
1 - La morphologie
Ouagou Niayes s'étend sur plus de 25,8 hectares. Il est
constitué de 39 îlots répartis dans trois unités ou
secteurs de formes irrégulières et de tailles très
inégales : O.N. 1 ; O.N. 2 et O.N. 3.
Le plan est en damier rendu irrégulier au niveau de
O.N. 1 où les rues se présentent sous forme de lignes droites
parallèles, débouchant sur Usine Benne Tally au nord et sur O.N.
2 au sud. Les rues sont bitumées dans leur grande majorité
à l'exception de celles O.N. 1 toujours où elles sont
sablonneuses.
Cette différence caractéristique du tissu de ce
quartier trouve son explication dans les opérations étatiques qui
ont consacré l'édification des O.N. 2 et 3 et les initiatives
individuelles ayant présidé à l'édification de O.N.
1.
construction de rues goudronnées et d'espaces publics
(jardins, terrains de jeux) qui sont des éléments très
importants dans le cadre de vie des populations. 0.N. 2 dispose, à ce
titre, de jardin public, de terrains de jeux et de parkings publics.
Par contre, les initiatives individuelles, même si elles
sont réussies, ne disposent pas des moyens nécessaires à
la réalisation de telles infrastructures. C'est ce qui pousse du reste
les habitants à squatter la voie publique qu'ils transforment en terrain
d'activités diverses : sport, commerce, cérémonies
familiales ou religieuses, etc. Ce phénomène très
récurrent à 0.N. 1.
2 - Le logement
Le quartier 0uagou Niayes est réservé
essentiellement à l'habitat puisque aucun espace n'est dévolu
exclusivement aux activités.
Deux types d'habitations se côtoient dans cette
localité : des bâtiments à étages et des terrasses.
La plupart des bâtiments sont en dur. Cependant, quelques baraques
restent disséminées dans le quartier. Elles sont
localisées à 0.N.1 et relèvent de deux (2) faits :
- l'incapacité financière des habitants à se
doter de logements plus décents ;
- le déficit en logement qui pousse les populations
à se saisir de n'importe quel type de toit qu'on leur propose.
Le statut d'occupation des différents ménages du
quartier est variable. En effet, 67% des ménages interrogés
déclarent être propriétaires de leurs logements ; 29% sont
locataires et 4% sont hébergés dans la maison familiale de l'un
des conjoints. Sous ce rapport aussi, la dualité entre l'ensemble
0.N.2-0.N.3 et 0.N. 1 est manifeste. Le nombre de chefs de ménage
propriétaires de leurs demeures est plus élevé à
0.N.2 et 3 qu'à 0.N.1 où l'on trouve à l'opposé
plus de chefs de ménage locataires ou hébergés.
Le nombre de pièces par logement varie entre 1 et 16
avec une moyenne de 5. Les ménages qui ont entre 3 et 5 chambres
constituent la majorité avec une proportion de 49%. Par contre, 31% des
ménages ont entre 6 et 8 chambres ; 12% ont moins de 3 chambres et 8% en
ont 9 au moins.
Toutefois, ces chiffres traduisent très mal la
réalité du terrain puisque leur examen pourrait faire croire que
le problème de logement ou d'espace de manière
générale ne se pose pas avec acuité dans ce quartier.
Aussi, même si 56% des ménages affirment n'avoir aucun
problème relatif
à leurs habitations, 32% par contre attestent souffrir de
promiscuité, 9% se plaignent de la cherté du loyer et 2% de la
non-étanchéité de leurs toits.
La promiscuité dans les ménages entraîne
un bouleversement des espaces de vie avec notamment une densification de
l'habitat et l'appropriation par les populations des espaces publics. La
construction en hauteur et les transformations ont gagné presque toute
la zone. Dans beaucoup de maisons, les espaces susceptibles d'être
transformés en chambre, pour la famille ou pour la location, le sont. Le
résultat de telles actions est l'entassement dans des espaces
réduits avec tout ce que cela comporte comme dangers : manque
d'hygiène, encombrement du domaine public, pollution de l'espace, non
respect des normes de construction, possibilité d'effondrement de
bâtiment, etc.
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