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Agriculture et croissance économique au Cameroun

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par Hervé BELLA
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Ingénieur d'Application de la Statistique 2009
  

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1.2.2 Agriculture et réserves de changes

Tout comme KUZNETS ou encore MELLOR, de nombreux économistes du développement s'accordent sur l'effet positif que peut avoir le secteur agricole sur la détention de devises étrangères. Si l'on considère les cinq étapes du développement présentées par ROSTOW13(*), à savoir :

· la société traditionnelle ;

· mise en place des conditions préalables au décollage ;

· décollage ;

· marche vers la maturité ;

· ère de la consommation de masse.

Lorsque les premières étapes du développement sont franchies, il devient opportun de disposer des biens de capital nécessaires à une industrialisation en rapide expansion. De même, la demande en biens de consommation importés, de meilleure qualité se fait plus importante. Comme le souligne MELLOR (1970)14(*), l'effet conjoint de ces types de besoins exerce une pression sur la demande de devises étrangères.

L'agriculture peut contribuer de façon importante aux recettes nettes en devises étrangères. D'une part en se substituant aux importations présentes et potentielles, et d'autre part en produisant plus pour l'exportation. MELLOR (1970)15(*) en offre un exposé plus détaillé de cette contribution. D'après lui, la réduction des importations peut prendre deux formes :

· substitution des produits agricoles importés par des produits nationaux. Cela nécessite tout de même que cette production agricole soit plus rentable que les importations ;

· réduction des importations non agricoles, ceci consécutivement à une modification des structures de consommation au profit des produits alimentaires nationaux.

Concernant les exportations agricoles, sauf dans le cas des pays riches en ressources naturelles (pétrole, minerais, etc.), elles constituent l'essentiel des exportations lors des premières phases de développement. Il est donc bénéfique de se spécialiser dans la production de produits spécifiques destinés à l'exportation. Les ressources doivent être affectées au produit qui assurera aux investissements les rendements les plus élevés comparativement à d'autres utilisations possibles des ressources. Cette spécialisation en un produit agricole peut avoir des avantages tels que présentés par MELLOR (1970). Notamment l'évolution de la maîtrise technique qui accompagne généralement toute spécialisation. Toutefois, une telle spécialisation peut avoir des conséquences à long terme particulièrement la détérioration des termes de l'échange. Malgré cet inconvénient, l'histoire présente des exemples de pays qui ont su bénéficier des mouvements à la hausse de certains produits de base pour réaliser des investissements dans l'industrie.

* 13 ROSTOW W. W., Les étapes de la croissance économique. Un manifeste non communiste, 3e édition, économica, Paris, 1997, p. 47.

* 14 MELLOR J. (1970), p. 75

* 15 Op. cit. pp 75-78

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault