3.3. Étude du
régime alimentaire
Les techniques appliquées ont été
largement inspirées de celles mises au point pour l'étude du
martin pêcheur d'Europe (Alcedo atthis) par Hallet-Libois (1985)
pour les aspects alimentaires et la croissance des jeunes. Il est à
noter que leur transfert à des espèces africaines est tout
à fait possible puisqu'il a été réalisé avec
succès au Bénin sur le martin-pêcheur pie et sur le petit
martin-pêcheur huppé (Laudelout & Libois, 2003 ;
Libois& Laudelout, 2004).
3.3.1. Choix et fondement de la
méthode
Le régime alimentaire d'un animal peut s'étudier
de plusieurs manières. La méthode idéale est celle qui
permet un grand nombre d'observations sans pour autant mettre en danger
l'espèce étudiée surtout si cette dernière est peu
fréquente.
En général, l'observation directe est
malaisée et, dans le cas du martin-pêcheur, elle s'avère
impraticable en raison de la vélocité de l'oiseau et de la
petitesse de ses proies.
L'analyse systématique des contenus stomacaux se
révèle peu intéressante car elle ne permet qu'un nombre
fort restreint d'observations et surtout parce qu'elle est incompatible avec la
protection d'espèces peu abondantes.
La détermination des restes de proies contenus dans les
réjecta (fèces ou pelotes de réjection) a retenu notre
attention. Cette technique a été utilisée avec
succès chez des mammifères et chez de nombreux oiseaux tels les
martins-pêcheurs (Hallet-Libois, 1985), les cormorans (Vanderlinden,
2005) etc...
3.3.2.
Prélèvement et traitement des échantillons
Les pelotes de réjection des martins-pêcheurs et
des martins-chasseurs sont essentiellement constituées des restes non
digérés de leurs proies, os de poissons et d'autres petits
vertébrés, débris d'insectes ou de crustacés. Une
fois émises, elles se désagrègent rapidement et les
constituants s'éparpillent. Une étude quantitative et qualitative
précise implique cependant une récolte complète de toutes
les pelotes émises par un nombre connu d'individus pendant une
période déterminée. Cela s'avère possible pendant
la nidification car, à ce moment, les pelotes sont
régurgitées dans le terrier et s'accumulent au niveau de la
chambre du nid.
Pour atteindre cette chambre, il est nécessaire de
creuser un accès indépendant du tunnel d'envol à l'aide
d'une pelle appropriée. L'accès est pratiqué, soit
latéralement, soit derrière le nid en fonction de la disposition
des lieux. Les opérations une fois terminées, il est
soigneusement rebouché de manière à ne pas attirer
l'attention d'éventuels curieux ou de prédateurs.
Au cours de notre étude, une poignée de pelotes
a été récoltée dans le nid avant chaque
manipulation des jeunes de l'éclosion jusqu'à l'envol. Ces
pelotes proviennent des poussins mais aussi, selon toute vraisemblance, des
adultes, du moins tant qu'ils couvrent les jeunes une partie du
nycthémère au moins, soit jusqu'au moment où ces derniers
atteignent l'âge de 8 -10 jours.
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