Pôle européen Jean Monnet
Ecole doctorale droit, science politique et
philosophie
Faculté de droit et de science politique
|
CENTRE DE RECHERCHES
EUROPEENNES (CE.D.R.E.)
Département de l'Institut de l'Ouest : Droit et
Europe
(IODE - FRE CNRS 2785)
|
LA PLACE DE LA BONNE GOUVERNANCE DANS LES RELATIONS DE L'UNION
EUROPÉENNE AVEC LES PAYS DU PROCHE-ORIENT
Mémoire pour le Diplôme de Master 2
« Droit approfondi de l'Union européenne et droit de
l'OMC »
Promotion Bronislav GEREMEK
Présenté par : Sous la direction
de :
Ali MOURAD Catherine
FLAESCH-MOUGIN
Professeur à
l'Université de Rennes 1
Directrice du CEDRE-IODE FRE
CNRS 2785
Coordinatrice du Pôle
européen Jean Monnet
Chaire européenne
Jean Monnet
Suffragant :
Christine DELCOURT
Maître de Conférences à l'Université
de Rennes 1
CEDRE-IODE FRE CNRS 2785
septembre 2005
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : UNE
RÉFÉRENCE CROISSANTE A LA BONNE GOUVERNANCE DANS LES RELATIONS
AVEC LE PROCHE-ORIENT ET NÉANMOINS INSUFFISANTE
Chapitre1- La recherche constante à la
préservation de la bonne gouvernance dans les instruments du
partenariat euro-méditerranéen.
Section 1- La déclaration de Barcelone : La
reconnaissance expresse au respect des principes de la bonne gouvernance dans
le cadre multilatéral du partenariat euro-méditerranéen
Section 2 - L'intégration de la
conditionnalité politique dans les accords d'association : Un
engagement fidèle aux caractères généraux de la
politique européenne des droits de l'homme
Section 3- Une place avancée de la bonne
gouvernance dans l'instrument financier principal (MEDA).
Chapitre 2- Des avancées achevées dans la
place de la bonne gouvernance dans les relations avec les pays du
Proche-Orient mais insuffisantes.
Section 1 - Les insuffisances liées
à des lacunes dans le contenu du cadre partenarial.
Section 2- Les déformations de la place de la
bonne gouvernance dans un cadre partenarial complexe avec une
multiplicité d'acteurs et de volets.
DEUXIÈME PARTIE : UNE
CONCRÉTISATION LABORIEUSE DE LA BONNE GOUVERNANCE AUX
CONSÉQUENCES NEFASTES : LE BILAN DÉCEVANT DU PROCESSUS DE
BARCELONE.
Chapitre 1- L'intégration prudente des principes
de la bonne gouvernance dans le dialogue politique et la coopération
malgré le besoin de soutenir le cadre partenarial.
Section 1- La présence frileuse de la bonne
gouvernance dans le dialogue politique avec les pays du Proche-Orient.
Section 2- Le soutien de l'Union à une
intégration de la bonne gouvernance au Proche-Orient à travers le
financement des programmes de coopérations.
Chapitre 2 - Un bilan insuffisant du processus de
Barcelone appelant à une nouvelle relance des alternatives
communautaires pour mieux protéger la bonne gouvernance.
Section 1- La nécessité de s'attaquer
résolument aux causes profondes du bilan négatif : la
situation de la bonne gouvernance dans les du pays Proche-Orient.
Section 2 -Les perspectives européennes dans
la région à travers la politique de voisinage: Vers
l'accentuation du partenariat ou la fin du processus de
Barcelone ?
CONCLUSION
SUMMARY
INTRODUCTION
FIRST PART: GOOD GOVERNANCE IN THE RELATIONSHIP
BETWEEN THE EUROPEAN UNION AND THE NEAR-EAST REGION: AN INCREASED ROLE BUT ONE
THAT REMAINS NEVERTHELESS INADEQUATE
Chapter 1- A steadfast tendency to preserve good
governance in euro-Mediterranean partnership instruments.
Section 1- The Barcelona Declaration: the express utility
of the principles of good governance in a multilateral context of the
euro-Mediterranean partnership.
Section 2 -The integration of political conditioning
present in the association agreements: en engagement with the respect of the
European politics for human rights.
Section 3- The increasing role of good governance in the
principal financial instrument (MEDA).
Chapter 2- The increased role of good governance in
relation with the countries of the Near-East remains inadequate.
Section 1 - Inadequateness linked to the content of
the partnership context.
Section 2- The deformations of good governance in a
complex partnership framework with a multiplicity of actors and dimensions.
PART TWO: AN ARDUOUS MATERIALISATION OF GOOD
GOVERNANCE IN THE LIGHT OF UNWANTED CONSEQUENCES: THE DISAPPOINTING OUTCOME OF
THE BARCELONA PROCESS.
Chapter 1- The cautious integration of the principles
of good governance in the political dialogue, and cooperation despite the need
to support the Barcelona processes.
Section 1- The ever-present but rather sensitive concept
of good governance in the political dialogue with Near-Eastern countries.
Section 2- The support of the European Union towards a
democratic integration in the Near-East region through relative financial
programs.
Chapter 2 - An inadequate outcome of the Barcelona
Process that calls for a restart in European alternatives for the better
protection of good governance.
Section 1- The necessity to backfire against the causes
brought about by a negative outcome: the outcome of good governance in the
Near-East countries.
Section 2 - European perspectives in the region
through `European Neighbor Politics' (ENP): Towards a partnership emphasis or
is it the end of the Barcelona Process?
CONCLUSION
« La Méditerranée, cette grande
mer intérieure au carrefour de trois continents, n'a pas fini
d'être le chaudron de tous les mélanges, de tous les
échanges, de toutes les guerres mais surtout, les ouvertures entre les
peuples qui vivent sur ses bords. »
Hareth BOUSTANY 1(*)
Il était « beau comme une prison qui
brûle... »
A la mémoire de Samir Kassir et Georges Hawi,
pour que Beyrouth reste...le printemps des Arabes.
INTRODUCTION
Les bouleversements politiques des années 90 ont
modifié les rapports de force au niveau international. La chute du mur
de Berlin a annoncé la fin du bipolarisme pour céder la place
à un monde unipolaire américain. Cette situation n'a pas
empêché l'Europe de se présenter comme une alternative
politique internationale qui essaye de prendre sa place sur la carte
géopolitique. L'Union avait déjà établit des
relations privilégiées avec les pays du Proche-Orient depuis de
longues années.
Ces changements ont été accompagnés ces
dernières années par la progression de la protection des droits
de l'homme et des principes démocratiques au niveau mondial. Cette
protection semble être une des structures essentielles des accords
proposés conclus pour l'Union avec les États tiers. A la
différence des autres organisations internationales, la démarche
de l'UE repose sur son aptitude et sa capacité à contraindre ses
États membres et les pays tiers. Suite à cette diffusion des
droits de l'homme, la notion de la bonne gouvernance apparaît comme un
nouveau Paradigme.
L'UE avait déjà engagé une
stratégie de respect des principes politiques. Le concept de la bonne
gouvernance semble aujourd'hui s'ajouter à ces principes politiques de
l'UE (section 1). Cette situation renouvelle le questionnement autour des
relations privilégiées avec les pays du Proche-Orient (Section
2).
Section 1- La bonne gouvernance
dans les relations extérieures de l'Union européenne avec les
pays tiers
L'Union avait déjà établi une politique
européenne de droit de l'homme dans ces relations avec les pays tiers.
Cette politique existait avant l'apparition même de la notion de la bonne
gouvernance aux niveaux des relations internationales. Ce concept, qui reste
toujours difficile à définir et à délimiter, semble
avoir acquis un sens au niveau communautaires (Paragraphe1). Une fois
définit, on pourra analyser le développement des principes de la
bonne gouvernance, notamment la politique des droits de l'homme dans les
relations extérieures de l'union avec les États tiers.
(Paragraphe 2)
Paragraphe1- La difficile délimitation de la notion
bonne gouvernance
Si la gouvernance est la manière dont les gouvernements
gèrent les ressources sociales et économiques de façon
équitable, honnête transparente et responsable, la bonne
gouvernance reste une notion qui n'a pas jusqu'à maintenant une
définition installée et établie. La bonne gouvernance est
une notion qui ne bénéficie pas d'un code bien incontestable. La
plupart des institutions internationales se sont dotées de leurs propres
définitions. Certaines organisations internationales ont tenté de
définir le concept. C'est le cas notamment de la Banque mondiale et
l'OCDE2(*) : On parle
alors d'encouragement des pouvoirs politiques dans le cadre de
l'administration, des ressources de la société à des fins
du développement économique et social3(*). D'autres comme le PNUD, ont une
vision plutôt large en liant la gestion du secteur public et le
développement humain durable. Quant au niveau de l'Union
européenne, la bonne gouvernance dispose d'une vision plus large en
intégrant au fur et à mesure à la bonne
gouvernance les droits de l'homme et la démocratie et l'État
de droit. Le contexte des relations avec les pays du groupe (ACP) est tout
particulièrement lié aux aspects politiques de la bonne
gouvernance. Elle concerne les principes des droits humains et libertés
fondamentales, la reconnaissance et l'application des principes
démocratiques et la consolidation de la primauté de droit4(*).
Cette nouvelle approche a été
présentée tout d'abord dans un cadre d'une « conception
gestionnaire » relative à la représentation d'un
effort de modernisation de l'action publique5(*). Elle apparaît dans le cadre des analyses des
entreprises sur la mise en valeur de procédés internes de
coordinations. La Commission européenne ne s'éloigne pas de cette
conception en considérant que le concept se présente comme
« l'ensemble des règles, processus et comportements
touchant à la qualité de l'exercice des pouvoirs au plan
européen, en particulier la responsabilité, la lisibilité,
la transparence, l'efficience et l'effectivité »6(*). Dans ce sens là, la
bonne gouvernance ne s'éloigne non plus de celle des Nations-unies qui
détermine que la bonne gouvernance comprend les éléments
de participation, consensus, équité, efficacité,
responsabilité et de vision stratégique7(*).
Face à cette conception, une autre perspective plus
idéologique a déjà commencé à prendre place.
« La gouvernance est le processus par lequel à
l'intérieur des traditions reconnues et des cadres institutionnels,
différents secteurs de la société expriment des
intérêts, des décisions sont prises et les décideurs
sont tenus responsables»8(*). Elle s'appuie sur les manières dont le pouvoir
est exercé : quels sont ceux qui ont de l'efficience, qui
décident, et comment les décideurs sont-ils tenues
responsables ? Ainsi pour mieux le dire, la bonne gouvernance se
présente comme « l'exercice politique du pouvoir de gestion des
ressources naturelles, économiques sociales et humaines d'un pays dans
des conditions optimales qui préservent durablement
l'avenir »9(*) et
qui aillent dans le sens de la démocratisation de la gestion
publique10(*). Pour cette
raison la bonne gouvernance ne se présente pas seulement comme une
innovation conceptuelle, mais aussi comme un avancement remarquable qui traduit
un lien de causalité entre plusieurs concepts qui seront indispensables
et surtout indivisibles. Tout cela se passe dans la perspective des pouvoirs
politiques qui cherchent à répondre face aux défis et aux
besoins de la société. Une bonne gouvernance pourra être un
repère conceptuel efficace pour calibrer les comportements des
autorités publiques et pour assurer une meilleure protection de
l'individu et de ses droits. Ainsi la bonne gouvernance est un concept ayant
différents niveaux d'encadrement juridiques aux niveaux
communautaires11(*). Nous
joignons l'analyse de Jean Raux lors de son analyse des principes de la bonne
gouvernance comme un principe fondamental essentiel de l'accord avec les pays
ACP de l'après Lomé IV12(*). Ainsi les principes de la bonne gouvernance se
présentent dans notre étude comme un cadre conceptuel qui
englobe :
1- Le respect des droits de l'homme et des libertés
fondamentales, et le renforcement de l'État de droit et la
démocratie. Selon Jacques Bourgault, les aspects de la bonne gouvernance
comprennent la perception de la légitimité des pouvoirs de
l'autorité publique, les citoyens au centre des préoccupations
des décideurs, un projet de société basé sur
l'écoute de la société13(*). Une bonne gouvernance n'est pas convenable que sous
une légitimité constitutionnelle, où les élections
soient libres et démocratiques permettant la participation publique. Le
livre blanc sur la gouvernance européenne indique que les principes de
la bonne gouvernance sont essentiels pour l'établissement d'une
gouvernance plus démocratique. Ils seront à la base de la
démocratie et de l'état de droit dans les États mais
s'appliquent à tous les niveaux de gouvernement qu'il soit mondial,
européen, national, régional et local14(*).
2- La position des pouvoirs publics qui gouverne le pays dans
une atmosphère de transparence administrative avec une absence de
corruption, avec la garantie de la participation et de la
responsabilité citoyenne et de l'indépendance judiciaire. La
transparence constitue l'une des exigences fondamentales qui se diffuse dans la
quasi-totalité des définitions du concept.
3- La participation active de la société civile
dans les débats publics est indispensable pour le développement
humain durable. Le livre blanc propose de recourir à des nouvelles
méthodes permettant une participation plus large des citoyens et des
organisations. Les institutions doivent cependant informer plus activement le
grand public sur les questions politiques. Ce n'est hasard de voir qu'une
grande partie du discours sur la bonne gouvernance conduit à un
partenariat entre les différents acteurs de la société et
leurs participations dans le processus décisionnel dans un cadre de
démocratie participative.
La bonne gouvernance ouvrera dès lors un nouvel espace
intellectuel. Elle fournit un concept qui nous permettra d'examiner le
rôle des pouvoirs publics dans leur gestion des affaires publiques dans
une perspective assez globale qui commence par la démocratie jusqu'au
droit des femmes en passant par la contribution de la société
civile.
Paragraphe 2- Le rôle de l'Union européenne dans
le respect des principes de la bonne gouvernance par les pays tiers
Depuis la fin des années 80 et surtout au début
des années 90, l'Union cherche à soutenir et à
défendre les droits de l'homme, les principes de la démocratie et
l'État de droit dans ses relations avec les pays tiers. Une promotion
universelle et indivisible des droits de l'homme ainsi que la démocratie
pluraliste forment les pierres angulaires de la coopération
européenne et un facteur essentiel fondant la relation de l'Union avec
les pays tiers. La bonne gouvernance est indissociable du respect de droit de
l'homme, des principes démocratiques, et de l'État de droit. Le
respect de la bonne gouvernance est donc directement concerné par la
politique européenne des droits de l'homme. On peut distinguer une
double nature de la conditionnalité politique au niveau communautaire.
On entend par la conditionnalité politique positive l'encouragement au
respect des droits de l'homme et à la démocratie. L'Union
souhaite à travers celle-ci assurer un certain niveau du respect des
droits de l'homme ainsi qu'un pilotage vers la démocratisation. La
proposition de l'Union peut se résumer par : « si vous
respectez les droits de l'homme, nos liens peuvent se resserrer
»15(*). Cette
conditionnalité positive sera posée comme l'un des
éléments essentiels assuré par un dialogue politique
commun entre l'Union et ses partenaires.
Outre la conditionnalité positive, l'action de l'Union
peut se reposer sur le recours aux mesures de sanctions en cas de violation des
principes politiques des accords conclus avec les partenaires. On peut alors
parler d'une conditionnalité négative qui se résume par
l'équation suivante : « si vous ne respectez pas les
droits de l'homme dans une certaine mesure ou bien vous ne respectez ou bien
vous rompez avec le processus démocratique, nous réduirons nos
relations »16(*). La première apparition d'une telle clause
conditionnelle dans les relations avec les pays tiers a été
observée dans la Convention de Lomé conclue en décembre
198917(*). Cette condition
a été incluse pour la première fois dans l'article 5 ou on
tient pour la première fois le lien entre la coopération et le
respect à certains principes politiques.18(*)
Cependant cette clause n'avait pas une base juridique
internationale qui permettait de suspendre un accord en cas de violations des
droits de l'homme. Notons que les Conventions de Vienne19(*) n'acceptaient pas la rupture
des engagements entre les États (sujets du droit international) qu'au
cas de « violation d'une disposition essentielle » (art.
60), ou lors « d'un changement fondamental de
circonstance » (art. 62)20(*) .
Pour cela, et depuis l'année 1992, la clause de
conditionnalité politique sera considérée comme
élément essentiel des accords et sera introduite justement pour
lui donner une base juridique internationale21(*). Cette évolution permettra le recours à
des sanctions en cas de violations de ces principes qui pourra commencer par
des mesures de restrictions, mesures appropriées jusqu'à la
suspension totale des accords. Désormais et depuis cette année
tous les accords conclus entre la Communauté et les pays tiers
contiendront une clause dite « balte » qui permet la
suspension totale en cas de violation avec un effet immédiate en cas
d'atteinte graves. Cette clause considérée comme assez
sévère, a été remplacée par une clause moins
exigeante admettant un système de conciliation sauf en cas d'urgence.
Ainsi, lors de la création du partenariat
euro-méditerranéen en 1995, ce modèle communautaire
était déjà mis en oeuvre dans tous les accords et les
relations conclus avec les pays tiers. La Communauté européenne
a inclus dans les accords d'associations conclues avec les pays de
Proche-Orient une conditionnalité politique qui fait du respect des
droits de l'homme, de la démocratie, de l'État de droit les
éléments essentiels.
Section 2- Les relations
privilégiées avec les pays du Proche-Orient confrontées
à la question de la bonne gouvernance
Bien que les premières relations entre le Nord et le
Sud de la Méditerranée datent des années 60, le processus
de Barcelone, établi en 1995, a formé un cadre régional
qui rassemble des partenaires des deux rives de la Méditerranée
afin de soutenir la mise en place des principes et intérêts
communs. Des relations ont été déjà établies
entre la Communauté et certains pays de la Méditerranée
dont la plupart des anciennes colonies ou territoires sous un mandat. Des
accords ont été conclus avec la Tunisie et le Maroc, Israël
et le Liban, qui portaient essentiellement sur les échanges commerciaux.
A l'occasion du sommet de Paris en 1972, les dirigeants européens ont
pour la première fois eue des orientations d'une politique
européenne globale22(*). Les accords de la seconde génération
ont été dénommés comme des accords de
coopération sur la base des dispositions commerciales.
Mais l'engagement à Barcelone en 1995 a ouvert une
nouvelle voie dans les relations entre l'Union européenne et les pays du
Proche-Orient dans un cadre de coopération et de dialogue
régional euro-méditerranéen. Cette déclaration a
conduit à l'installation progressive d'un cadre juridique,
institutionnel et politique qui saisit la région
méditerranéenne d'une vision globale. Même avec cette
approche globale des pays du Sud de la Méditerranée, la zone
géographique du Proche-Orient a eu toujours des
spécificités particulières impliquant une certaine
autonomie et des critères particuliers au sein du partenariat
(paragraphe 1). Cette dimension de la bonne gouvernance dans le partenariat de
l'Union semble un objet d'étude de la vigilance européenne
(paragraphe 2)
Paragraphe 1- Le Proche-Orient, une région à
caractère spécial dans le partenariat
euro-méditerranéens
Le Proche- Orient peut se présenter comme une zone
géographique qui comprend les pays du Machrek (Liban, Égypte,
Syrie, Jordanie), l'État d'Israël et l'Autorité
palestinienne. Certes, cette région présente des critères
particuliers même à l'intérieur du partenariat
euro-méditerranéen qui l'a singularisé des autres
partenaires (A) avec un intérêt en croissance du constat de la
bonne gouvernance (B).
A. La singularité du Proche-Orient dans le
partenariat et euro-méditerranéen
Malgré le lancement du processus de Barcelone, dans un
cadre d'association stratégique et de proximité, on n'exclue pas
la persistance d'un caractère hétérogène. Face
à un ensemble cohérent et structuré tel que l'UE, les
autres partenaires montrent une diversité remarquable qui aura une
influence sur la future démarche du partenariat. D'une part les pays du
Maghreb23(*)
(Algérie, Maroc, Tunisie), les pays du Machrek24(*) (Égypte, Liban, Syrie,
Jordanie) et l'Autorité palestinienne et Israël, les pays membre du
Conseil de l'Europe qui ont déjà adhéré à
l'Union (Chypre, Malte) et donc changé de statut, la Turquie qui est
engagée dans les négociations pour l'adhésion.
Même si le lexique communautaire désigne
généralement par le Moyen-Orient les principaux participants au
processus de paix : l'Égypte, la Jordanie, Le Liban, La Syrie
Israël et les Territoires palestiniennes25(*), les textes et surtout les documents en
anglais26(*) utilisent
parfois la notion de Proche-Orient. Ce terme semble plus exact et
reflète plus les réalités historiques. Sur ce point
là, on peut se référer au Georges Corm27(*) qui précise que le
Proche-Orient est « une notion géographique relevant des
modes européens de saisie de l'espace(...), qui ne se confond pas avec
le Middle-East, puis qu'elle exclue l'Iran, le Pakistan et l'Afghanistan qui
sont, en règle générale chez les anglo-saxons inclus au
moyen Orient(...) chez les géographes français, le Moyen-Orient
s'arrête aux frontières de la Turquie et de l' Iran, il
débute en général par l'Égypte, excluant de la
sorte les pays d'Afrique du Nord... »28(*).
En dépit des constats géographiques, les pays de
la région ont une relation moins conflictuelle avec les pays
européens au contraire des pays du Maghreb. Les pays du Maghreb
étaient sous la Domination française pendant des
décennies. Cette charge historique est moins importante dans les pays
les pays du Proche-Orient qui étaient sous mandat français et
anglais dès les années 20. Ce mandat signé sous
l'égide de la Société des Nations (SDN) a
été élaboré pour les régions
libérées du Proche-Orient suite à l'éclatement de
l'empire ottoman après la fin de la première guerre mondiale.
Ainsi la France a été mandatée pour diriger le Liban, la
Syrie, la Grande-Bretagne pour la Jordanie, Palestine, l'Irak.
Cependant le problème majeur vient du processus de paix
et du conflit israélo-arabe qui continue à peser sur toute la
situation politique de la région depuis la création de
l'État d'Israël, la 1ère guerre
israélo-arabe et la déclaration d'indépendance de
l'état hébreu en 1948. Le Proche-Orient vit sous le poids d'un
conflit le plus inquiétant du dernier siècle. Les pays arabes du
Proche-Orient et Israël sont liés directement au processus de paix.
B.
L'intérêt croissant du constat de la bonne gouvernance au
Proche-Orient
« L'Union européenne est à 250 Km de
Beyrouth »29(*),
annonce le jour même du dernier élargissement l'un des journaux
libanais le 5 mai 2004. Les pays du Proche-Orient sont avec cet
évènement conscient de l'importance progressive de leurs
relations avec l'Union.
L'UE actuelle n'est plus celle qui, il y a dix ans, avait
élaboré la déclaration de Barcelone. De même, les
pays du Proche-Orient de nos jours ne sont plus ceux qui ont accueilli cette
initiative. Au Moyen-Orient, la nécessité de créer un
nouveau type de rapports entre voisins, a favorisé, après le
lancement du processus de paix, la coopération régionale. Mais
ces projets ont échoué avec la rupture de processus de paix qui a
démontré de façon claire que la culture stratégique
dominante n'avait pas changé, et au sein de laquelle une politique de
puissance continuait à s'imposer30(*). L'Union européenne s'est ensuite
élargie vers l'Est et le Nord, s'éloignant ainsi du Sud.
Même si le centre de gravité stratégique s'est
éloigné des eaux de la méditerranée, la question
reste primordiale pour l'Union.
Cette région présente un intérêt
majeur au sein des relations internationales depuis le début du
siècle jusqu'à nos jours, notamment à travers les
questions politiques comme le conflit israélo-arabe, et récemment
la guerre en Iraq. La lutte contre l'extrémisme par exemple est un
objectif de l'Union qui peut être favorisé par le renforcement de
la démocratie et le respect des droits de l'homme. L'Union cherche
« à épauler la réforme politique, à
défendre les droits de l'homme et la liberté d'expression en vu
de juguler les extrémistes » 31(*) . Même au niveau
communautaire, si on espère résoudre le problème des flux
d'immigration on commence à s'intéresser aux questions politiques
dans les États d'origine ou les conflits politiques, tyrannies, carences
d'un développement durable et égalitaire favorise ces migrations
clandestines. Le Forum parlementaire euro-méditerranéen
extraordinaire le 8 novembre 2001 a marqué le consentement de tous les
participants sur l'importance de la lutte contre le terrorisme et ses causes,
et d'apporter une contribution au processus de paix.
En plus, les plus grandes réserves
pétrolières du monde dans les pays du golfe sont assez proches de
la région. Dans ce contexte régional assez délicat, la
question de la bonne gouvernance a varié et s'est accentué dans
les prochaines années. Elle sera abordée en
détail à travers sa place et son importance dans les
relations entre l'Union européenne et les pays de la région,
jusqu'à pourquoi pas devenir l'une des priorités majeures dans
les relations et les engagements réciproques.
Parallèlement, Le troisième rapport du PNUD sur
le développement humain dans le monde arabe publié le 5 avril
200532(*) fait appel
à la liberté et à la bonne gouvernance dans le monde
arabe. La question de la bonne gouvernance est au centre des discours
européens et internationaux. Les États- Unis ont
déjà commencé à discuter de leur projet pour le
« Moyen-Orient élargi »33(*). La critique sur la situation
des droits de l'homme et de la démocratisation dans la région est
une problématique qui inquiète la scène internationale
mais surtout les peuples de la région.
Enfin, notons que certains pays partenaires de l'Union se sont
empressés de rejoindre le club des États membres (Malte et
Chypre) ou ont obtenu la promesse d'une adhésion future (Turquie). Le
statut de ces trois pays ayant donc changé, il devient possible
d'affirmer que le concept de « pays méditerranéens »
est devenu synonyme de « pays arabes »34(*). Cela réaffirme de
nouveau l'importance d'une bonne gouvernance dans les relations entre les deux
rives et plus particulièrement avec le Proche-Orient.
Paragraphe 2- La dimension de la bonne gouvernance dans le
partenariat de l'Union avec les pays du Proche-Orient : Un objet
d'étude de la vigilance européenne
La Méditerranée constitue une région au
sens géographique même du terme, L'espace
méditerranéen s'exprime aussi dans la logique Nord-Sud, les pays
développés au Nord35(*) et les PED du Sud et sur les rives Sud et est. Cette
étendue régionale entraîne en principe, des engagements
pour l'UE et pour les États membres et justifie le besoin de
créer un véritable espace euro-méditerranéen. Dans
cette optique l'UE est dotée d'une politique de droit de l'homme
qu'elle applique avec les pays de la région.
L'Union européenne affirme avoir une approche
indivisible et universelle des principes des droits de l'homme. Elle a
déjà établi des relations privilégiées avec
plusieurs groupes régionaux. Dans tous ces accords le respect des
principes de la bonne gouvernance ne fait pas défaut. Chacune de ces
régions dispose de constats politiques, géographiques et
politiques différentes. Ce qui peut être fait dans la
région et ce qu'on peut faire comme dans d'autres zones. Et
pourquoi ? Y a-t-il une divergence entre la place des principes politiques
de la bonne gouvernance et entre les instruments du partenariat
euro-méditerranéen les autres accords de partenariat ou
d'association ?
L'examen des textes du partenariat nous permettra de constater
si l'appui de la bonne gouvernance dans les relations avec les pays du
Proche-Orient est fait conformément à la politique
extérieure européenne des droits de l'homme. Est-ce que les
dispositions des relations euro-méditerranéennes sont
respectées dans l'application et le quotidien du processus de
Barcelone ?
Cependant dix ans après la déclaration de
Barcelone les résultats restent mitigés. La zone de libre
échange prévu en 2010 est loin d'être mise en place, les
retards procéduraux ont paralysé le processus qui semble
marché à plusieurs vitesses36(*). En dépit de l'examen des textes même du
partenariat, la question se pose du respect des engagements. Le respect des
principes de la bonne gouvernance est loin d'être achevé. Le
respect des droits de l'homme et des critères démocratiques dans
le monde arabe et plus particulièrement au Proche-Orient reste l'un des
moins consolider au monde. L'absence du respect des principes de la bonne
gouvernance ne présente pas seulement une atteinte aux dispositions
partenariales mais aussi un obstacle majeur pour la mise en oeuvre du
processus. Le manque de démocratie et le non-respect des droits de
l'homme est responsable de la non-réussite du processus de Barcelone une
décennie après son lancement?
Face à ces constats l'Union semble obligé
à rechercher des alternatives communautaires pour dépasser ces
obstacles et relancer de nouveau les relations avec la région dans une
perspective de partenariat entre des démocraties. La nouvelle politique
européenne de voisinage vise dans ce sens à essayer de
dépasser les limitations pratiques du partenariat.
L'approche européenne de la bonne gouvernance dans les
pays du Proche-Orient s'inscrit effectivement à travers le cadre
relationnel global européen en Méditerranée. Même si
la bonne gouvernance dans les relations européennes avec le
Proche-Orient se présente comme un engagement avancé pour la
protection de la bonne gouvernance. Il reste insuffisant compte tenu du besoin
des pays de la région. (Partie 1).
Parallèlement, cet appui de l'Union européenne
à la bonne gouvernance prend sa place aussi dans les relations
installées avec les pays du proche Orient. Cette concrétisation
au quotidien s'oppose toutefois au bilan négatif de la bonne gouvernance
dans la région mais aussi au compte-rendu négatif du processus
(Partie 2).
PARTIE
1- UNE RÉFÉRENCE CROISSANTE A LA BONNE GOUVERNANCE DANS LES
RELATIONS AVEC LE PROCHE-ORIENT ET NÉANMOINS INSUFFISANTE
Lors de la première conférence
euro-méditerranéenne le 27 et 28 novembre 1995 les gouvernements
de 27 pays37(*), le
Conseil de l'Union européenne et la Commission européenne ont
lancé à travers la déclaration de Barcelone le partenariat
euro-méditerranéen38(*). Cette déclaration politique a défini
les nouveaux objectifs et les modalités essentielles du futur
partenariat vers une « association stratégique et partenarial
de proximité ». Ce partenariat a pour objectif de créer
« un espace commun de paix et stabilité, de constituer un
espace économique commun et développer un partenariat dans les
domaines social, culturel et humain »39(*). La bonne gouvernance occupe
dès lors une place remarquable et bien avancée par rapport aux
anciennes relations dominées par les accords de coopération des
premières générations des années 60 et 70 conclues
avec les pays de la région. En modifiant les rapports institutionnels
des relations du partenariat euro-méditerranéen vers un espace
partenarial, le respect des principes de la bonne gouvernance est devenu l'une
des priorités politiques majeures de l'Union. Cette déclaration
multilatérale sera suivie par la conclusion des accords d'associations
bilatéraux entre l'Union et ses états membres d'une part et
chaque pays de la région 40(*)(il reste l'accord avec la Syrie) où la
conditionnalité politique est devenue un élément essentiel
des engagements bilatéraux. En plus ces deux instruments principaux
seront suivis par l'établissement du programme (MEDA) relatif
« à des mesures d'accompagnement et techniques » qui
n'échappe pas à son tour à ce type de
conditionnalité politique.
La conditionnalité des droits de l'homme et le respect
de la démocratie sont présents dans tous les accords conclus
entre l'Union et les parties tiers. Les relations avec les pays du
Proche-Orient régies au sein du processus de Barcelone ne sortent pas de
ce cadre là. Mais la position de la bonne gouvernance dans les relations
euro-méditerranéenne pose plusieurs questions sur
l'efficacité ou l'action sérieuse. Ainsi il y a une recherche
constante de préserver l'instrument de la bonne gouvernance dans le
partenariat euro-méditerranéen (Chapitre 1). Cependant,
même si cette conditionnalité se présente comme une
innovation majeure et un tournant dans les relations entre les deux rives du
bassin, elle restera marquée par la multiplicité des acteurs et
des volets multilatéral et bilatéral paralysant ainsi la
protection efficace des principes de l à bonne gouvernance et le
développement des relations entre les partenaires. Cette
présence n'est pas, cependant suffisante pour un appui satisfaisant et
effectif. Cela pose la question des limites de la bonne gouvernance dans les
relations euro-méditerranéennes avec le Proche-Orient. (Chapitre
2).
Chapitre 1 - La recherche
constante de la préservation de la bonne gouvernance dans les
instruments du partenariat euro-méditerranéen
Le développement des relations surtout après
processus de Barcelone, a été accompagné d'un
développement remarquable de la place des principes de la bonne
gouvernance. Les acquis de Barcelone seront analysés au travers des
trois instruments partenariaux principaux. D'un point de vue
multilatéral, la déclaration de Barcelone a été
adoptée dans un objectif de faire du bassin méditerranéen
une zone de dialogue, d'échange et de coopération ou les
principes de la bonne gouvernance ne font pas défaut (Section 1). Les
accords d'associations aboutissent à l'intégration de la
conditionnalité politique dans ces accords bilatéraux
signée avec les pays du Proche-Orient (Section 2). Et enfin cette
protection de la bonne gouvernance a été mentionnée dans
le programme d'aide financier principal dans le partenariat (Section 3).
Section 1- La déclaration
de Barcelone : La reconnaissance expresse au respect des principes de la
bonne gouvernance dans le cadre multilatéral du partenariat
euro-méditerranéen
Cette déclaration politique multilatérale n'est
matériellement qu'une déclaration politique signée par les
ministres des affaires étrangères des participants41(*) et non pas une obligation
juridique communautaire formulée. Cependant elle pourra être
considérée comme le texte constituant du (PEM) dans un esprit
« à faire du bassin méditerranéen une zone
de dialogue, d'échange et de
coopération »42(*).Cela donne une valeur politique et un engagement
certain à la respecter surtout que les futures relations
euro-méditerranéennes seront basées sur cette
déclaration.
Les participants se sont engagés à respecter les
principes politiques de la bonne gouvernance tout au long du texte. Ainsi
dès le préambule les participants considèrent que
« l'objectif général consistant à faire du bassin
méditerranéen une zone de dialogue, d'échange et de
coopération qui garantisse la paix, la stabilité et la
prospérité exige le renforcement de la démocratie et le
respect des droits de l'homme, un développement économique et
social durable et équilibré, la lutte contre la pauvreté
et la promotion d'une meilleure compréhension entre les cultures, autant
d'éléments essentiels du partenariat »43(*).
Cela montre l'accroissement de la place des principes de la
bonne gouvernance dans les relations de l'Union avec le Proche-Orient où
ils sont présentés comme un facteur important garantissant la
stabilité politique et la sécurité, mais en plus, le
respect de ces principes politiques est un élément
nécessaire pour le développement même du partenariat.
La Déclaration de Barcelone comprend trois volets
mettant en oeuvre les principaux éléments d'un partenariat
politique et de sécurité, d'un partenariat économique
financier et d'un partenariat dans les domaines sociaux, culturels et humains.
Dans le premier et troisième volet, implicitement et dans une moindre
mesure dans le deuxième volet. Les références les plus
détaillées figurent dans les premiers (Paragraphe 1) et
troisième (Paragraphe 2) volets.
Paragraphe 1- Les principes en vue de définir un espace
commun de paix et de stabilité (1er volet)
Le premier volet pourra être l'atout essentiel des
protections des principes de la bonne gouvernance. L'interprétation de
ce volet conduit à classer les dix-sept points mentionnés dans
trois classements. L'engagement à agir conformément aux principes
essentiels du droit international (A), l'engagement au respect des principes
politiques de la bonne gouvernance expressément mentionnée (B),
et enfin les problématiques inscrites entre l'universalité des
droits de l'homme et la souveraineté étatique dans la
déclaration du Barcelone (C).
A. Un engagement
à agir conformément aux principes essentiels du droit
international
1. La charte et le
système des Nations-Unies
À travers la référence à la
charte des Nations-Unies, les participants s'engagent à placer leur
partenariat dans le respect du système et des institutions de l'ONU. La
charte des Nations-Unies, signée le 26 juin 1945 par 51 pays, fonde le
lien entre les droits et la sécurité internationale. Cette
considération est assez claire et rentre dans la philosophie même
du lancement du partenariat à la « sécurité et la
stabilité ... ». Elle ne peut pas être établie
qu'avec le respect de ces droits. Parmi les buts des Nations-Unies,
énoncés dans la Charte, on note l'engagement à
« maintenir la paix et la
sécurité internationale,développer
entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du
principe de l'égalité des droits des peuples et de leur droit
à disposer d'eux-mêmes,réaliser la
coopération internationale en résolvant pacifiquement les
problèmes internationaux d'ordres économiques, sociaux, culturels
et humanitaires,constituer un centre où s'harmonisent
les efforts des nations vers ces fins communes ». Les droits de
l'homme et les libertés fondamentales sont l'un des piliers de la Charte
adoptée en 1945: son préambule proclame « la foi
dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de
la personne humaine »44(*). L'article 1 proclame que les nations s'engagent
à développer et à encourager "le respect des droits de
l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de
race, de sexe, de langue ou de religion". L'Article 55, dans le chapitre
consacré à la coopération économique et sociale
internationale, précise que les nations favoriseront le "respect
universel et effectif des droits de l'homme et des libertés
fondamentales ». L'Article 76, consacré au régime
international de tutelle, souligne que les fins essentielles sont d'encourager
le respect des droits de l'homme, de développer l'interdépendance
des peuples.
Même si la charte des Nations-Unies ne lie pas les
membres de l'ONU et ne met pas des plans d'action et des mécanismes de
mise en oeuvre de ces dispositions, mais les instruments juridiques des
Nations Unis en matière de droits de l'homme pourraient constituer une
base pour la mise en oeuvre de mécanismes destinés à
assurer l'application du respect des droits de l'homme45(*). Les comités des droits
de l'homme et les rapporteurs spéciaux mettent à disposition des
outils élaborés pour analyser et rendre compte de la situation
des droits de l'homme dans différents pays. L'un des moyens de mise en
oeuvre des normes en la matière, serait de s'assurer que les pays de la
région euro-méditerranéenne respectent les recommandations
et requêtes des organes des Nations-Unies.
La Commission ne cache pas sa recherche d'un rôle plus
actif de la mise en oeuvre des résolutions et des recommandations des
Nations-unies dans le domaine des droits de l'homme dans la région. Elle
propose aux délégations de l'Union de mieux suivre les
recommandations des différents organes de l'ONU46(*).
2. La
Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH)
La déclaration internationale des droits de l'homme
(DHDH), est adoptée par l'Assemblée générale des
Nations-Unies le 10 décembre 1948.Elle est considérée
comme « l'idéal commun à atteindre entre les
peuples et toutes les nations ». Cette déclaration est
composée d'un préambule et de 30 articles qui mentionnent les
droits fondamentaux : Égalité entre les hommes (art1) droit
à la vie (art3), liberté circulation (art13), liberté de
pensé et d'expression (art19)....Les droits socio-économiques,
droit au travail (art23), droit de fonder un syndicat (art23), droits aux
congés (art24).
Ces droits et libertés ne pourront, en aucun cas,
s'exercer contrairement aux buts et aux principes des Nations Unies (art29) et
en plus « aucune disposition de la présente Déclaration
ne peut être interprétée comme impliquant pour un
État, un groupement ou un individu un droit quelconque de se livrer
à une activité ou d'accomplir un acte visant à la
destruction des droits et libertés qui y sont énoncés
(art30).
Ce texte a été complété par
l'adoption de deux pactes afin d'évoluer la garantie des principes
énoncés dans la déclaration : le pacte international
des droits politiques47(*)et le pacte international relatifs au droits
économiques, sociaux et culturels48(*).Les pays du Proche-Orient qui ont signé ou
adhéré aux deux pactes ont cité certaines réserves
liées surtout au respect de la Charria 49(*) et des « valeurs
spirituelles » et « traditions culturelles »
musulmanes50(*) Toutefois
ces deux pactes signés et ratifiés par tous les pays du
Proche-Orient et de l'Union ne sont pas mentionnés explicitement dans la
déclaration de Barcelone.
Il semble que la Commission a l'intention d'évoquer
à l'avenir cette question des réserves émises par les PTM
à propos de ces textes internationaux dans le dialogue
euro-méditerranéen. Ce dialogue est considéré par
certains membres de la Commission comme une opportunité pour renforcer
les instruments internationaux de droit de l'homme51(*).
B. L'engagement au
respect des principes politiques expressément mentionnés dans la
déclaration
1. Développer
l'État de droit et la démocratie
Les participants se sont engagés
« à développer l'état de droit et la
démocratie dans leurs systèmes politiques ». Cela est
fait sans aucune référence à une définition claire
ou précise de ces termes et de ces concepts dans la déclaration.
Il n'existe cependant pas de critère officiel internationalement reconnu
pour indiquer ce qu'est une démocratie ou un « état de
droit ».
On peut dire qu'en démocratie52(*) l'ensemble des
citoyens (sans distinction de
naissance, de
fortune ou de
capacité) détient le
pouvoir
souverain et exprime sa volonté par le
vote, selon le principe «un homme ou une femme
équivaut à une voix». D'une manière
générale, le
respect des minorités et des
droits de l'homme est une exigence démocratique
parfois difficile à faire admettre à des régimes
majoritaires, mais peut devenir paradoxalement une préoccupation
majoritaire, lorsque les citoyens dépassent leurs intérêts
propres pour envisager des intérêts partagés. Une
majorité est composée de minorités solidaires.
Le juriste autrichien Hans Kelsen, a redéfini la notion
d'État de droit d'origine allemande (Rechassât) au début du
vingtième siècle comme un État dans lequel les normes
juridiques sont hiérarchisées de telle sorte que sa puissance
s'en trouve limitée. Dans ce modèle, chaque règle
tire sa validité de sa conformité aux règles
supérieures établies dans une hiérarchie bien
structurée. C'est un État dans lequel le Droit (au sens de
justice) est écrit. Il faut pour cela un double contrôle: un
contrôle de la puissance publique et un contrôle des citoyens.
C'est un système institutionnel dans lequel la puissance publique est
soumise au droit.53(*)
Dans ce cadre, les compétences des différents organes de
l'État doivent être précisément définies et
les normes qu'ils édictent ne sont valables qu'à condition de
respecter l'ensemble des normes de droit supérieur. Au sommet de cet
ensemble pyramidal figure la
Constitution, suivie des engagements internationaux, de la
loi, puis des règlements. À la base de la pyramide figurent les
décisions administratives ou les conventions entre personnes de
droit privé.
Par contre cette reconnaissance expresse de s'engager au
développement de ces deux principes de la bonne gouvernance n'est pas
absolue et soulève certaines ambiguïtés. Les États
conservent leur droit de choisir la manière selon laquelle
« son système politique, socioculturel, économique et
judiciaire » sera développé. Cette formule s'inspire
très largement de celle utilisée dans le cadre de l'Acte de
Helsinki ou les États ont mentionné le droit de chacun de choisir
et de développer librement son système. Cette remarque sera
étudiée en détails plus tard.
2. Le respect des
droits de l'homme et des libertés fondamentales
Les 27 partenaires se sont aussi engagés à
respecter les droits de l'homme et les libertés fondamentales, mais
également à garantir « l'exercice effectif et
légitimes de ces droits ». La majorité de ces principes
mentionnés dans la déclaration universelle de droits de l'homme
(DUDH). Les libertés fondamentales ou droits fondamentaux
représentent l'ensemble des
droits subjectifs
considérés comme primordiaux pour la protection de l'
État de
droit et de la
démocratie.
Certains considérant que l'application des libertés fondamentales
serait une nouvelle génération des
droits de
l'homme, moins théorique et plus pratique.54(*) Le concept de liberté
fondamentale est très récent, par conséquent il n'y a pas
unanimité sur ses limites et même sa définition. Il sera
envisagé ici, comme une notion abstraite. Cette appellation qui reprend
la notion de
liberté
publique, la dépasse parfois. Dorénavant, le droit ne doit
pas seulement protéger l'individu contre les excès de
l'État mais aussi contre ceux des individus. Techniquement, il s'agit
d'une protection verticale (contre l'ingérence de
l'État) et horizontale (contre l'ingérence des autres
citoyens). Les participants ont pris en plus de l'engagement du respect des
droits de l'homme mais aussi d'en « assurer leur
effectif », ce qui correspond non seulement à une obligation
de moyen mais aussi à une sorte d'obligation de résultat.
Les rédacteurs de la Déclaration ont
mentionné certaines libertés en particuliers :
« la liberté d'expression, la liberté d'association
à des fins pacifiques et la liberté de pensé, de
conscience et de religion »55(*). D'une part cette qualification peut être
perçue comme une bonne chose dans la mesure où l'engagement
politique apparaît plus concret. D'autre part une telle approche peut
conduire à une réflexion d'exclusion d'autres libertés.
Toutefois certains auteurs considèrent que « les
rédacteurs ont toutefois pris soin de formuler le paragraphe de
manière à ce que la mention de ces libertés n'ait pas de
caractère exclusif56(*).
C. Entre
l'universalité des droits de l'homme et la souveraineté
étatique dans la déclaration du Barcelone
La question du débat sur l'universalité des
principes des droits de l'homme n'arrête pas de poser depuis des
années dans les relations euro-méditerranéennes. La
déclaration de Barcelone a essayé de trouver une solution voire
un compromis entre l'éternel problématique de
l'universalité de ces principes affirmé expressément dans
la déclaration et la souveraineté des États à
travers une proportionnalité entre la non-ingérence dans les
affaires d'autrui et le respect des droits de l'homme et de la
démocratie (2).
1. Le caractère
universel des principes internationaux de la déclaration
Certains considèrent que les droits de l'homme et la
démocratie reflètent un modèle occidental européen
qui et sort pas d'un cadre néocolonial57(*). D'autre vont plus loin et invoquent à
l'encontre de l'universalité le respect des textes sacrés
musulmanes. Mais, selon Robert Badinter, ce refus n'apparaît que comme
une justification idéologique du refus de l'universalité de
respecter les droits humains qui vaut pour tous et dans toutes les
sociétés58(*). Même si la déclaration ne mentionne pas
expressément le critère universel, il suffit de voir qu'elle se
réfère à la (DUDH) à qui affirme dans son
préambule l'universalité des droits de l'homme et
l'indivisibilité dans l'article 2.
2. La
proportionnalité entre « la non-ingérence dans les
affaires des autres » et le respect des droits de l'homme et de la
démocratie
Les partenaires s'engagent à développer
l'État de droit et la démocratie dans leur système
politique tout en reconnaissant dans ce cadre le droit de chacun d'entre eux de
choisir et de développer librement son système politique,
socioculturel, économique et judiciaire. Les principes de l'état
de droit et de la démocratie ont des définitions
quasi-définitives au niveau pratique et donc peuvent être
repérés à travers un certain nombre de critères
clairs et précis. Toutefois certains auteurs considèrent que
l'universalité des déclarations ne signifie pas
l'universalité des interprétations. Ainsi même si ces
principes sont définis, une certaine proportionnalité a
été adoptée dans la déclaration qui laisse le choix
au pays d'interpréter librement l'intégration des principes de
partenariat dans son système établi. Ce droit reste toujours en
harmonie avec le droit international public qui mentionne la
souveraineté étatique comme la pierre angulaire des relations
internationales ? La non-ingérence dans les affaires
intérieure d'un pays reste la conséquence directe de la
souveraineté étatique. Cependant ce dilemme ne sera pas
résolu prochainement et il aura comme on va le voir plus tard dans cette
étude, des dégâts dans le développent de la
protection de la bonne gouvernance dans le partenariat.
Paragraphe 2- Les principes en vue de développer un
partenariat social, culturel et humain (3ème volet) : L'implication
reconnue à la société civile dans le processus
Le troisième volet a pour objectif la promotion de la
compréhension mutuelle entre les peuples de la
méditerranée. La coopération dans ce domaine peut porter
sur toutes sortes de questions. « Les participants
reconnaissent que les traditions de culture et de civilisation de part et
d'autre de la Méditerranée, le dialogue entre ces cultures et les
échanges humains, scientifiques et technologiques sont une composante
essentielle du rapprochement et de la compréhension entre leurs peuples
et d'amélioration de la perception mutuelle ».
Les participants ont porté aussi une attention
particulière à la promotion des droits de l'homme et de la
démocratie mais aussi ils ont aussi envisagé la
coopération dans d'autres domaines (tel que la migration,
échanges entre jeune, la santé...). Ils reprennent le même
esprit du premier volet ou l'aboutissement d'un vrai partenariat (social,
culturel, et humain) qui doit passer par l'engagement et le respect effectif
des principes de la bonne gouvernance. Pour cela on s'est engagé
à encourager « les actions de soutien en faveur des
institutions démocratiques et du renforcement de l'État de
droit... »
Mais le plus intéressant dans ce volet sera la
reconnaissance par les participants pour la première fois de la
coopération entre les sociétés civiles qui est
considéré comme un élément essentiel de la reforme
démocratique. En effet, les participants conviennent de
reconnaître la contribution essentielle que peut apporter la
société civile dans le processus de développement du
partenariat euro-méditerranéen et en tant que facteur essentiel
d'une meilleure compréhension et d'un rapprochement entre les
peuples ». Le dialogue entre les sociétés civiles
euro-méditerranéen est toutefois une composante à part
entière des relations59(*).
L'Union va aider à la formation du « Forum
civil euro-méditerranéen » qui, précède
les conférences des ministres des affaires
étrangères60(*). Il s'agit non seulement d'une obligation de moyen
mais aussi d'une obligation de résultat, car on reconnaît
déjà que l'une des garanties de la mise en oeuvre des droits de
l'homme demeure une société civile structurée.
Dorénavant, la société civile sera présente dans
les relations euro-méditerranéennes surtout après la
création du forum civil euromed et sera considérée comme
un acteur actif dans le développement des relations
euro-méditerranéennes. Ce rôle important sera
abordé tout au long de cette étude.
Section 2 - L'intégration
de la conditionnalité politique dans les accords d'associations :
Un engagement fidèle aux caractères généraux de la
politique européenne des droits de l'homme
À partir de 1995, des accords d'association ont
ajouté aux dispositions principales relatives au libre-échange,
transposées avec quelques ajustements aux accords commerciaux de la
génération précédente, une série d'actions
plus étendue et un domaine de coopération plus large. Les
objectifs de la Déclaration de Barcelone ont été
confirmés par des accords bilatéraux conclus entre l'Union
européenne et les pays du Proche-Orient. Ces accords sont conclus sur la
base juridique de l'article 310 TCE relative aux accords d'associations, une
compétence de caractère général de l'action
extérieures de l'Union61(*) .Chacun d'eux précise que le respect des
droits de l'homme et des principes démocratiques est à la base
des politiques menées par l'état et que ledit article 2 constitue
un élément essentiel de l'accord. La mise en oeuvre des
réformes politiques et structurelles convenues dans les domaines
économiques, budgétaire et socio-économique a pour but
d'accroître les flux d'investissements vers les pays partenaires
méditerranéens et de générer une croissance
économique par le commerce.
Au niveau bilatéral, les accords d'association entre
l'UE et ses partenaires méditerranéens constituent l'outil
principal du PEM. En application de la politique générale de
l'UE, ces accords comprennent une clause relative aux droits de l'homme. On
trouvera dans ces accords la combinaison : Élément
essentiel /mesures appropriées : D'une part cette clause
précise que le respect des principes démocratiques et des droits
de l'homme constitue un « élément
essentiel » des accords (Paragraphe 1). D'autre part cette
conditionnalité est complétée par une clause en cas de
violation des éléments essentiels par une partie conduisant
à la prise des mesures appropriées par l'autre partie (Paragraphe
2).
Paragraphe 1- Le respect des principes de la bonne gouvernance
comme élément essentiel des accords d'associations
L'une des innovations majeures dans le cadre
euro-méditerranéen consiste à l'établissement d'un
dialogue politique bilatéral qui ne figurait pas dans les accords de
coopération de l'ancienne génération limités aux
échanges commerciaux sans aucune conditionnalité politique. Cette
conditionnalité constitue un « fondement même de
l'association » (A) mais aussi un élément essentiel des
accords d'associations (B).
A. L'importance des
principes politiques constituant le « fondement même de
l'association »
Dans le préambule des accords, les parties
« attachent aux principes des Nation-Unies, en particulier au
respect des droits de l'homme, des principes démocratiques et des
libertés politique et économiques, qui constituent le fondement
même des relations »62(*) .
Cette disposition reflète le souci permanent de la
Communauté de rester fidèle aux dispositions
générales de la politique extérieure en faveur du respect
universel des droits de l'homme ainsi que la consolidation de la
démocratie et de l'État de droit.63(*) Dès la communication du 23 mai 1995, la
Commission s'engage à renforcer la portée juridique du dispositif
visant à insérer dans les nouveaux projets de négociations
des accords avec les pays tiers64(*).
Cependant, cette « importance »
introductive des principes de la bonne gouvernance n'a qu'une valeur
interprétative et non-contraignante. Cette disposition est un rappel des
principes de la déclaration de Barcelone qui seront
concrétisés dans les articles suivant (surtout l'article 2) mais
permettent de réaffirmer les objectifs communs des parties et surtout
font des éléments mentionnés un sujet de
dialogue.65(*) Dès
le préambule des accords bilatéraux, tout l'édifice
associatif se pose sur ces principes fondamentaux également
mentionnés dans la Déclaration de Barcelone. Cette disposition
marque l'engagement des parties dès le préambule des accords
bilatéraux, à ce que l'engagement bilatéral se pose sur
les principes fondamentaux.
B. La
conditionnalité politique dans l'article 2 des accords d'association
1. Les principes de la
bonne gouvernance comme « élément essentiel »
des accords
L'article 2 de tous les accords conclus constitue la base
juridique de la conditionnalité politique où «les
relations entre les parties, de même que les dispositions de
l'accord lui-même, se fondent sur le respect des principes
démocratiques et des droits fondamentaux de l'homme énoncé
dans la déclaration universelle des droits de l'homme, laquelle inspire
leurs politiques internes et internationale et constitue un
élément essentiel du présent
accord ».
La constitution de ces principes est un élément
essentiel des accords et constitue la base légale expresse soumise au
droit international et donc à la possibilité de se voir opposer
des sanctions ou des mesures restrictives qui seront prises quand cet
élément essentiel ne sera pas respecté
Avec cette introduction de la clause de droit de l'homme dans
les accords conclu avec les pays de la région, la Communauté
tente d'incorporer l'existence des obligations des droits de l'homme avec ces
pays (étant des sujets du droit international). Ceci dans une
perspective qui conduira à une obligation générale du
respect de ces principes.
La source d'inspiration de la politique interne et externe des
parties par le respect des principes démocratiques et des droits de
l'homme ne permet pas de savoir si cette inspiration est une obligation de
droit international ou non. Mais cette double mention du droit interne et
externe « confirme que cette technique (...) a pour objectif, par
l'utilisation de moyens politiques, juridiques et économiques,
d'influencer les politiques internes et externes d'un État
tiers »66(*). Notons que dans d'autres accords conclus, la
conditionnalité mentionne l'économie de marché comme un
élément essentiel de l'accord67(*). Cette référence à
l'économie de marché n'est pas instaurée dans les accords
avec les pays de la région. Les éléments essentiels sont
donc seulement les principes politiques et non économiques68(*).
2. Les effets du
caractère « essentiel » de la conditionnalité
en droit international
En droit international l'existence d'une obligation
nécessite l'existence préalable d'un droit pour un autre sujet
(un autre État). Cette corrélation entre l'obligation et le droit
se trouve dans la conditionnalité politique des accords d'association.
L'existence de cette obligation du respect de droit de l'homme entre deux
sujets de droit international passe exclusivement par un droit
« subjectif » appartenant à l'autre partie69(*).
L'article 60 de la déclaration de Vienne §1
prévoit qu' « une violation substantielle d'un
traité bilatéral par l'une des parties autorise l'autre partie
à invoquer la violation comme motif pour mettre fin au traité ou
suspendre son application en totalité ou en
partie »70(*)et le paragraphe 3 du même article dispose
qu' « qu'aux fin du présent article, une violation d'une
disposition essentielle d'un traité est constitué par (...) la
violation d'une disposition pour la réalisation de l'objet ou du but du
traité ».
Pour appliquer cet article il faut que, le traité
contienne une obligation contractuelle du respect des droits de l'homme et que
cette obligation forme en même temps un élément essentiel
de l'accord. L'Union a voulu reprendre dans les accords d'associations
bilatéraux « la disposition essentielle » comme un
« élément essentiel ».71(*) Donc au cas où l'une
des parties viole l'un des éléments politiques essentiels de la
bonne gouvernance, l'autre partie pourrait suspendre ces engagements
conventionnels. Notons enfin, que « la violation d'une
disposition essentielle pour la réalisation de l'objet ou du but du
traité constitue un motif de dénonciation ou de
suspension », sous réserve du respect de modalités
procédurales prévues par la l'article 65 de la Convention.
Cet engagement majeur pris dans les accords d'association de
respecter les droits de l'homme a été bien accueilli par la
société civile euro-méditerranéenne. Le
Réseau euro-méditerranéen des droits de l'Homme (REMDH)
considère que la clause des droits de l'homme a ouvert la voie au
développement d'un mécanisme pour la promotion et la protection
des droits de l'homme dans la région
euro-méditerranéenne.
Paragraphe 2- La clause de non-exécution : La prise des
mesures appropriées lors de la violation de la
conditionnalité
La clause dite élément essentiel de l'article 2
est complétée par une clause additionnelle de
non-exécution appelée aussi « clause
bulgare »72(*).
Ces mesures appropriées sont prises comme sanction pour la violation de
la conditionnalité politique de l'article 2(A).Cette prise de mesures
appropriées nécessite le cumul de certaines conditions (B).
A. L'adoption des
mesures appropriées en cas de la violation des conditions
essentielles
Cette clause se trouve à l'article 86 de l'accord
Égypte-CE, l'article 79 de l'accord euro-israélien, l'article 70
de l'accord OLP-CE, l'article 101 de l'accord Jordanie-CE et l'article 86 de
l'accord Liban-CE. Au cas où une partie « considère
que l'autre partie n'a pas rempli une des obligations que lui impose le
présent accord, elle peut prendre des mesures
appropriées »73(*).
La notion de mesures appropriées a été
définie par la Commission européenne en 199574(*). Dans cette communication une
liste des mesures qui pourra être prise comme réponse aux
sérieuses violations ou sérieuse interruption du processus
démocratique. Ces mesures peuvent commencer par la réduction des
différents programmes de coopération (culturel, scientifique,
technique), jusqu'à l'embargo jusqu'à la suspension des contacts
diplomatiques et politiques et des ventes d'armes et de la coopération
militaire75(*). Des
réunions bilatérales de haut représentant, pourront
être suspendues et des nouveaux projets pourront être
retardés. Toutefois ces réponses possibles à toute
atteinte des éléments essentiels de l'accord doivent reposer sur
le principe de la proportionnalité des mesures à la
gravité de la situation. Il faut distinguer entre les mesures
appropriées et la suspension des accords (règle
générale du droit international76(*)) ou la rétorsion (non gouverner par le droit
international)77(*).
B. Les conditions de la prise
de mesures appropriées
Ces conditions de la prise de mesures peuvent être
considérées comme des limites à la possibilité
d'application des mesures appropriées. Ces conditions ont
été précisées directement après la
suspension de la « clause balte » considérée
comme trop sévère. L'article relatif aux mesures
appropriées dans les accords signale deux conditions pour pouvoir
prendre des mesures appropriées. En premier lieu, un rôle
préalable est accordé au Conseil d'association avant l'adoption
des mesures (1) et ensuite on conditionne que ces mesures perturbent le moins
possible le fonctionnement des accords (2).
1. Un rôle
préalable du Conseil d'association sauf en cas d'urgence
La partie qui considère que l'autre partie n'a pas
rempli une de ces obligations doit « sauf en cas d'urgence
spéciale, fournir au Conseil d'association toutes les informations
pertinentes nécessaires à un examen approfondi de la situation en
vue de rechercher une solution acceptable par les
parties »78(*)
La conditionnalité politique étant un
élément essentiel des accords, il est fondamental de respecter
les exigences de cet article. Le Conseil d'association79(*) reste en principe l'organisme
chargé de régler les différents en cas de violation ou
d'atteinte à la conditionnalité politique. Donc, la prise des
mesures au niveau unilatéral n'est applicable qu'en cas d'urgence
spéciale. Dans ce cas là, la clause ne transforme pas la nature
de l'accord mais elle permet la suspension immédiate
unilatérale80(*).
Ces mesures seront donc prises si les négociations entre les deux
parties n'aboutissent pas à une solution.
On ne peut pas nier que cette condition apparaît comme
une limitation à l'application directe en cas de violation de l'un des
principes essentiels de l'accord. Toutefois la violation de la
conditionnalité politique et plus particulièrement celle des
droits de l'homme est considérée comme un accident d'urgence
spécial81(*). Donc
en principe, en cas d'attente au droit de l'homme par l'une des parties,
l'autre pourra prendre des mesures appropriées sans avoir recours au
Conseil d'association. Cette clause paraît moins sévère
que sa précédente «la clause balte » qui
mentionnait explicitement la possibilité de suspendre l'accord en cas de
violation des droits de l'homme.
2. Les mesures
« les moins perturbantes au fonctionnement de l'accord »
Si les conciliations n'ont pas pu atteindre leur but en
permettant l'élaboration d'une solution acceptable par les parties, la
prise des mesures reste conditionnée par un choix
qui perturbent le moins le fonctionnement de l'accord. Il est
clair qu'il y a une ambiguïté dans cette disposition d'une
objectivité minime. La même mesure peut être perturbante
chez un partenaire et moins perturbante chez un autre. La justification pour
cette condition est le souci de protéger le plus possible les
intérêts des populations et de ne pas prendre des mesures qui
occasionnent un dommage chez ces citoyens. Dans ce sens là, cette clause
apparaît assez diplomatique au regard du critère essentiel de la
clause des droits de l'homme, ce qui suggère que cette cause a
été mise sans avoir une réelle utilisation
pratique82(*).
Section 3- La place avancée
des principes de la bonne gouvernance dans le programme (MEDA), l'instrument
financier principal
Le programme MEDA (acronyme pour mesures d'accompagnement) est
l'instrument principal de fourniture d'aide du PTM. Il est régi par un
premier règlement financier d'application autonome global regroupant au
sein d'un seul article budgétaire introduit par le Parlement dans le
budget 1995. Ce programme fondé sur l'ex-article 23583(*) (308 TCE) du traité de
Rome. Connu sous le nom MEDA I, a été lancé par le
règlement 1488/96 relatif aux mesures d'accompagnement financier et
technique (MEDA) à la réforme des structures économiques
et sociales dans le cadre du partenariat
euro-méditerranéen84(*). Ce règlement sera
révisé par le règlement 780/9885(*) , puis MEDA I. Après
avoir adopté le règlement 2000 il sera connu sous le nom de MEDA
II86(*). Les principes du
respect de la conditionnalité politique seront respectés dans le
programme avec un acquis remarquable des principes de la bonne gouvernance.
Dès lors, le programme reste dans le même alignement que la
déclaration de Barcelone et les accords d'association en ce qui concerne
le respect des acquis de la bonne gouvernance dans ces dispositions.
(paragraphe 1) , mais aussi les documents de stratégie par pays
(DSP) et les programmes d'indication nationale qui présentent des
nouvelles perspectives d'analyse de situation dans un objectif de
coopération bilatérale efficace au besoin du partenariat.
(pargraphe2).
Paragraphe1- Le programme MEDA et l'acquis relatif au principe
de la bonne gouvernance
Le programme MEDA reste aligné avec la politique de
l'Union qui considère que les principes politiques forment un
élément essentiel des relations avec les pays tiers. Cette
tendance a été affirmée dans les articles du
règlement surtout dans les article 3 et 16 qui reprennent la
conditionnalité de la « clause bulgare » similaire
à celle instauré dans les accords d'associations (A) comme dans
les annexes relatives à l'application de l'article 2 (B).
A. Les principes de la
démocratie et droit de l'homme comme élément fondamental
du règlement MEDA
1. La
conditionnalité politique dans le règlement 1488/96 instituant le
programme MEDA
Le Règlement MEDA, qui met en place le principal
instrument financier du soutien au processus de Barcelone est, quant
à lui, un instrument juridique unilatéral qui ne lie que
les États membres de l'Union. Les actions visées par le programme
MEDA sont gérées par la Commission par le
« Comité Med » composé des
représentants des États membres et présidé par le
représentant de la Commission. Il se fonde « sur le respect
des principes démocratiques et de l'État de droit, ainsi que des
droits de l'homme et des libertés fondamentales », qui en
constituent un «élément essentiel». Quoique l'objectif
principal de programme MEDA soit de soutenir et d'encourager les
réformes convenues avec les pays partenaires et destinés à
la transition vers le libre-échange et le marché ouvert, le
programme ne cache pas son objectif d'appuyer la promotion de la protection de
la bonne gouvernance. L'article 3 du règlement (MEDA) souligne qu'il
« se fonde sur le respect des principes démocratiques et
de l'État de droit, ainsi que des droits de l'Homme et des
libertés fondamentales, qui en constituent un
élément essentiel dont la violation justifie l'adoption
de mesures appropriées ». Cet article reprend la
conditionnalité politique. Cet article constitue une disposition
juridique contraignante unilatérale pour les institutions
communautaires. Il diffère de la conditionnalité politique des
accords d'association qui correspond à un engagement juridique
réciproque des deux parties de l'accord.
2. Les mesures
appropriées dans le règlement 780/98
Cette différence avec l'accord d'association
apparaît clairement au niveau de la procédure pour l'adoption des
mesures appropriées. Cette procédure reste désormais une
démarche communautaire ou l'autre partie n'a pas les moyens de concilier
ou négocier avec l'UE. L'article 16 du règlement 1488/96 n'a pas
déterminé la procédure pour l'adoption des mesures
appropriées en cas de violation et dispose qu'elle sera
déterminée ultérieurement. Les États membres ont
mis près de deux ans à se mettre d'accord pour décider
qu'un vote à la majorité qualifiée du Conseil suffirait
pour prendre des « mesures appropriées » dans le
cadre du Règlement MEDA en cas de violation des principes
démocratiques et des droits de l'homme par un des partenaires tiers
méditerranéens, sans pour autant définir quelles
pourraient être les « mesures appropriées » en
question; A ce jour, jamais cette disposition n'a été
invoquée à l'égard d'un pays tiers
méditerranéen pour modéliser l'aide accordée en
raison de telle ou telle atteinte aux droits de l'homme. En fait lors de la
discussion du Conseil de la proposition du règlement MEDA, un consensus
n'a pu être établi qu'avec beaucoup de difficulté. La
décision a été emportée à la
conférence interministérielle du 30 juin 1997 Le règlement
780/98 a à son tour modifié l'article 16 du règlement
initial en le remplaçant par le texte suivant :
« Lorsqu'un élément
essentiel pour la poursuite des mesures d'appui en faveur d'un partenaire
méditerranéen fait défaut, le Conseil peut, en statuant
à la majorité qualifiée sur proposition de la Commission,
décider de mesures appropriées ».
B. L'appui aux principes de la bonne
gouvernance dans les règlements MEDA dans les objectifs de l'application
de l'article 2 de l'annexe 2 du règlement
L'article 2 dispose que le programme a pour objet de
contribuer à la mise en oeuvre dans les trois volets du partenariat. Les
objectifs et les modalités de ces mesures ont été pris
dans l'annexe II du règlement. Ces objectifs restent fidèles aux
même dispositions de la déclaration de Barcelone et peuvent
être résumés par le :
· Le renforcement de la démocratie, du respect et
de la défense des droits de l'homme, notamment par
l'intermédiaire des ONG travaillant dans les pays de l'Union et dans les
pays partenaires. Le programme reste fidèle à l'aspect
général du partenariat établit à Barcelone
où il confirme le rôle essentiel de la société
civile et de ces institutions. Ils accordent l'aide à ces organisations
et les encouragent.
· Le développement de la contribution dans les
matières relatives à l'état de droit. Cela veut dire que
la coopération doit être appuyée pour garantir
l'indépendance mais aussi l'efficacité de la justice, surtout au
niveau pénal.
· La question d'égalité entre les sexes
doit être prise en considération
· L'amélioration de la capacité de
l'administration publique à élaborer ses propres politiques, de
travailler d'une façon professionnelle et objective. Cela permettra la
mise en oeuvre de ces politiques
Pour la première fois dans le partenariat une
disposition relative à la bonne gouvernance est mentionnée dans
l'un des documents du partenariat après avoir être exclue de la
déclaration de Barcelone. Il prévoit « que la bonne
gestion87(*) sera
favorisée en soutenant des institutions clés de la
société civiles(...) aidant à l'amélioration de la
capacité de l'administration publique à élaborer des
politiques et à diriger leurs mises en oeuvre »88(*).
La bonne gouvernance sera reprise dans le programme indicatif
régional où le dialogue politique va dans le sens d'encourager
« le respect des droits de l'homme et des principes
démocratiques ainsi que la bonne gouvernance constituent une base
essentielle pour ces activités » et dans le programme
MEDA-Démocratie.
Paragraphe 2 - La bonne gouvernance dans les documents de
stratégie par pays (DSP) et des programmes indicatifs nationaux
(PIN)
Le programme MEDA règle ces affaires à travers
des documents de stratégies communes par pays (DSP) et programmes
indicatifs nationaux (PIN). Nous voyons dans un premier lieu les objectifs
généraux (A) de ces documents suivis de l'étude
d'opportunité que présente ces documents pour l'analyse de la
situation dans les pays du Proche-Orient (B).
A. L'objectif de
ces programmes et documents
Conformément aux règlements MEDA (CE No
2698/2000 et CE N 1488/96), les documents de Stratégie par Pays (DSP)
décrivent les objectifs de coopération de l'UE, la réponse
politique et les domaines prioritaires de coopération, sur la base d'une
évaluation complète de l'agenda politique du pays partenaire et
de sa situation politique et socio-économique »89(*). Le Programme Indicatif
National (PIN), annexé au document de stratégie, expose plus en
détail la réponse de l'UE, mettant en exergue ses objectifs, les
résultats attendus et les conditions à respecter dans les
domaines de coopération prioritaire pour la période 2002-2004.
Les DSP couvrent la période 2000-2006 et les PIN celle
de 2002-04. Les projets ne comportaient initialement que des
références très brèves aux préoccupations en
matière de droits de l'homme, incluses soit dans l'analyse politique des
pays soit dans les actions envisagées par l'UE. Au moment de leur
publication en décembre 2001, la plupart des documents et programmes
avaient été renforcés en réaction de la
réforme en cours de la gestion de l'aide extérieure
communautaire. Ainsi, le cadre commun pour les documents de stratégie
par pays (le DSP-cadre) exige expressément que les DSP contiennent des
informations sur la participation démocratique, les droits de l'homme et
l'État de droit.90(*)
B. L'analyse des
situations dans le pays du Proche-Orient à travers les rapports des
documents de stratégies par pays (DSP)
L'analyse de la situation des droits de l'homme dans chaque
pays de la stratégie générale en programmes d'action
présente également un aspect fragmenté lié à
chaque pays à part. Certains pays n'étant concernés que
par très peu d'activités à court terme, notamment le Liban
(pas avant 2005 au plus tôt) ou la Syrie (durant les prochaines
années (...) en fonction d'une ouverture progressive». Même
dans les pays où une attention plus spécifique est portée
sur les droits de l'homme, telle la Jordanie où ils constituent une
priorité d'action, ces droits sont assimilés aux droits civils et
(dans une moindre mesure) politiques au détriment des droits
économiques et sociaux. Les rapports officiels seront publiés par
la Commission européenne qui exposera elle-même la situation
politique par pays et les actions de l'Union à ce stade là
à travers le programme MEDA. À ce stade, le PIN de la Jordanie
prévoit le renforcement du pluralisme, de la société
civile et de l'État de droit. La Jordanie est décrite comme une
«société civile active, mais fragile». Toutes les
activités seront soutenues directement par le programme MEDA et l'accent
sera mis sur « le renforcement des droits des femmes, la
protection des droits des enfants, la promotion de la liberté de
l'information, d'association et de regroupement ainsi que sur le renforcement
de la société civile en
général »91(*).
La section d'analyse politique du DSP égyptien contient
une évaluation de la situation de la société civile, dans
laquelle l'attitude du gouvernement est qualifiée de
« complexe ». La plupart des ONG sont de petite taille et
peu organisées. Les plus efficaces d'entre elles se voient attribuer un
« rôle de distributeur d'aide sociale dans un contexte de
fort favoritisme »92(*). Pour cela, le travail réalisé par la
société civile en matière de droits civils et politiques
est vu avec beaucoup de méfiance. Le DSP fait également
référence au «cadre légal et réglementaire
totalement insatisfaisant en matière d'enregistrement et de
financement». Sous la rubrique Développement social et
société civile, le PIN prévoit une assistance au
renforcement de capacités et des aides financières pour ces ONG
tout en favorisant un dialogue entre ces dernières et l'État.
L'activité la plus importante concernant la société civile
porte sur un programme destiné à améliorer la
législation93(*).
L'amélioration des droits de l'homme au Liban est une
priorité clairement affichée, mais rien de particulier n'est
mentionné à propos des activités concernant la
société civile et la promotion des droits, et aucun budget n'est
alloué à cet effet. Si l'on regarde la liste des programmes
financés par l'IEDDH avant la finalisation du DSP et du PIN, on y trouve
des projets concernant les migrants et les réfugiés, les droits
des femmes, l'éducation aux droits de l'homme et le développement
de la société civile94(*). Ces projets ne semblent pas avoir été
intégrés dans la programmation du PIN du Liban.
Le DSP de la Syrie pose comme principe fondamental
l'élargissement de la base du Partenariat
euro-méditerranéen grâce à l'implication de
différents acteurs non gouvernementaux et au rapprochement plus
poussé des autorités régionales et locales, ONG dans
l'espoir de créer un consensus plus large dans la population sur les
réformes de façon à ce que le processus de transition soit
durable. Le DSP constate qu'en raison du contexte politique peu favorable aux
initiatives en matière de droits de l'homme dans le pays, les
activités des ONG internationales et locales ont été et
sont toujours très limitées. En ce qui concerne le soutien
à l'État de droit, l'UE envisage également d'aider
à la modernisation du système judiciaire, essentiellement par la
formation et l'échange d'informations. Elle renforcera aussi la
coopération avec la Syrie dans d'autres sphères afférentes
à l'État de droit, notamment la lutte contre la drogue et le
crime organisé et la gestion des migrants et des réfugiés.
Aucun PIN et DSP n'existent pour la Cisjordanie et la Bande de
Gaza en raison de l'Intifada Al AQSA. Un projet antérieur
prévoyait un programme de fourniture de ressources humaines et physiques
supplémentaires au système judiciaire afin de réduire le
nombre des dossiers en attente.
Depuis le début du programme MEDA la Palestine a
été l'un des principaux récipiendaires de subventions
concernant des projets dans le domaine des droits civils et politiques. La
Cisjordanie et la Bande de Gaza ont récemment été choisies
comme pays cible pour les programmes de l'IEDHH, mais le processus
d'identification des projets et de programmation a été suspendu.
Les projets en cours portent sur l'éducation aux droits de l'homme, la
formation des services de sécurité, les droits des femmes, la
promotion de médias indépendants, l'enseignement juridique, etc.
Les effets escomptés du soutien aux projets en matière de droits
de l'homme en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza sont toutefois compromis par
l'incapacité de l'UE à faire jouer la clause «droits de
l'homme» contenu dans l'accord d'association conclu avec Israël.
L'UE n'a pas de document de stratégie concernant
Israël. Le pays n'étant pas éligible au programme MEDA en
raison du niveau élevé du revenu par habitant, aucun PIN n'a non
plus été élaboré. Pourtant Israël a
néanmoins été sélectionné comme l'un des
pays ciblés des programmes de l'IEDDH, mais toutes les missions de
programmation ont été suspendues pour l'instant. Les projets
portent sur des programmes concernant les droits civils de la minorité
arabo-palestinienne, l'aide juridictionnelle ainsi que l'éducation et la
sensibilisation aux droits de l'homme.
Chapitre 2 - Des avancées
achevées dans la place de la bonne gouvernance dans les relations avec
les pays du Proche-Orient mais insuffisantes.
La réorganisation institutionnelle des relations
euro-méditerranéennes résultant du processus de Barcelone
a donné lieu à un système partenarial où les
principes de la bonne gouvernance n'a pas fait défaut. Tout autour des
« acquis de Barcelone », des omissions
indépassables vont intervenir dans la gestion des relations avec la
région de manière variable. Ces lacunes vont influencer la
cohérence d'un système partenarial qui se tient au fond à
la protection de la bonne gouvernance D'une part, ces insuffisances sont
liées à des lacunes dans le contenu du cadre partenarial.
(Section 1). D'autre part, elles apparaissent face à un cadre
partenarial complexe avec la multiplicité d'acteurs et de volets
(Section 2).
Section 1 - Les
insuffisances liées à des lacunes dans le contenu du cadre
partenarial.
Ces insuffisances du cadre partenarial vont avoir des
répercussions sur le l'évolution et le déroulement du
partenariat. Elles sont notables surtout avec les omissions de la
déclaration de Barcelone (Paragraphe 1) mais aussi compte tenue de la
faible exigence quant à l'application de la clause de
conditionnalité politique (Paragraphe2).
Paragraphe 1- Les lacunes au sein de la déclaration de
Barcelone
Malgré l'importance de la déclaration dans
l'établissement d'un système partenarial entre l'Union et la
région intégrant la bonne gouvernance, on ne peut que discerner
l'absence de certaines notions qui ne pouvaient pas être adoptées
dans le texte final(A). Une large marge de liberté a été
laissée aux États pour développer des principes
adaptés à leurs systèmes. Mais cette situation
crée de nouvelles difficultés quand il s'agit de faire appliquer
les principes de la déclaration (B).
A. L'absence de
certaines notions dans la déclaration de Barcelone
1. L'absence totale
de certaines notions
Même avec l'engagement explicite des pays du
Proche-Orient dans un processus politique de partenariat où les
participants sont « convaincus que l'objectif
général (...) exige le renforcement de la démocratie et le
respect des droits de l'homme ». Cette conviction qui
était reprise tout au long du 1er et le 3ème
volet ne semble pas complète et ce manquement risque de mettre en
question l'engagement sérieux de participants.
Ce processus qui a fait des principes de la bonne gouvernance
l'un de ses fondement, a finalement écarté tout renvoi explicite
au « droit de vote » ou à « des
élections de libres »95(*). Cette absence n'est pas un simple souci de faire
fasse à un texte surcharger en détails ou une conviction des
rédacteurs que les autres termes et concepts englobent tous les autres.
Les premiers textes proposés pour le Conseil de Cannes parlent en
détail de l'engagement de chaque partenaire à développer
son système politique intérieur à travers des
« élections régulières et libres des
instances dirigeantes et de représentants, indépendantes de la
justice, avec un équilibre de pouvoir, une bonne gestion des affaires
politiques ».
Des « élections libres » avec un
« droit de vote » efficace semblent être la pierre
angulaire de tout développement de la démocratie ou du respect de
l'État de droit. Ils ne sont pas des simples détails techniques
qui pourront faire défaut sans savoir des effets. En plus le
problème dans les pays de la région n'est pas l'absence
d'élections mais le fait qu'elles ne sont ni libres ni fiables surtout
en Égypte et Syrie.96(*)
La « bonne gouvernance » comme terme
n'apparaît pas dans la déclaration de Barcelone ni dans les
accords d'associations qui ont été conclu tandis qu'elle
était présente dans le cadre des avants- projets et des rapports
du Conseil européen d'Essen en 1994 concernant les relations
envisagées avec les pays méditerranéens dans l'esprit
où le « renforcement du dialogue politique doit être
fondé sur le respect de la démocratie, de la gestion des affaires
publiques ( bonne gouvernance) et des droits de
l'homme »97(*).
« L'interdiction de la torture » n'est
pas à son tour mentionnée dans la déclaration de
Barcelone, tandis que ces traitements inhumains ont une figurent dans le
dialogue entre les partenaires et préoccupent les institutions
européennes surtout dans les territoires palestiniens98(*). En plus, et selon
Amnistie internationale, la torture et les mauvais traitements
des prisonniers se font en « totale violation avec les droits
nationaux et les traités internationaux... »99(*).
La liberté d'association n'est permise
qu'«à des fins pacifistes »100(*). Cela paraît normal et
compréhensible sauf que le « droit de
réunion » à l'article 12 de la charte européenne
n'est pas mentionnée dans la déclaration. Cette expression
reflète l'attitude des pays où la liberté d'association
est souvent très limitée notamment la liberté
d'enregistrement des associations (Liban, Égypte), et les
réunions publiques non officielles sont ou interdites (Syrie) ou ont
besoin d'une autorisation préalable (Autorité
palestinienne).101(*)
Cette démarche qui a fait tomber quelques principes,
n'est pas une ligne suivie par la Communauté où on peut voir
clairement une autre démarche dans les Conventions de Lomé et de
Cotonou. Même si la bonne gouvernance ne constitue pas un
élément essentiel de la Convention de Cotonou, elle constitue un
élément fondamental nécessaire pour la Convention car
« la bonne gouvernance est indissociable du respect de l'homme, des
principes démocratiques, et de l'État de
droit »102(*).
Dans l'esprit même des conventions conclues le groupe ACP
« le respect des droits et des libertés fondamentales est
devenu indissociable de la reconnaissance, mais aussi de l'application des
principes démocratiques de la consolidation de l'état de droit et
de la bonne gouvernance »103(*). Cet esprit là conduit à
déduire que l'organisation des élections libres constituent
(même implicitement) la première étape dans le
processus104(*). Ce
même engagement n'apparaît pas dans la déclaration de
Barcelone où les participants sont restés sur des dispositions
moins détaillées. On est resté au bord de la
reconnaissance générale sans reconnaissance réelle
matérielle.
2. Entre les libertés mentionnées dans la
déclaration de Barcelone et celles inscrites dans la Déclaration
universelle des droits de l'homme (DUDH)
Ce respect des principes et des libertés de la
déclaration universelle des droits de l'homme et des droits et
libertés fondamentales est un acquis qui parvient à favoriser la
place de la bonne gouvernance dans les relations avec le pays de la
région. Parmi ces droits de l'homme, la déclaration de Barcelone
a cité explicitement 105(*) : La liberté d'expression, la
liberté d'association, la liberté de pensée, de conscience
et de religion, la non-discrimination106(*).
La Déclaration universelle énonce « le
droit à la liberté d'opinion et d'expression » (art
19), tandis que la « liberté d'opinion » ne figure
pas dans le document de Barcelone. Apparemment elle a été
refusée par les pays du sud107(*) qui ont accepté seulement de
reconnaître la liberté d'expression. Il faut pourtant admettre que
la liberté d'expression n'a aucun sens si elle n'était pas
accompagnée par une liberté d'opinion. Autrement dit, cette
clause du respect de la liberté d'expression risquera de perdre son sens
si elle reste dans un état d'une liberté d'expression des
pouvoirs politiques et de la « propagande officielle » des
régimes établis. En plus, alors que la Déclaration de
Barcelone fait des droits de l'homme en général un engagement
majeur des partenaires, les droits de la femme sont à peine
évoqués. La (DUDH) et dans son 2ème article
exprime le principe d'égalité entre homme et femme108(*) . Même cette
participation est toujours limitée en raison des
inégalités entre hommes et femmes contenues dans la
législation de plusieurs pays (Égypte, Liban, Syrie,
Jordanie...)109(*), des
traditions et de l'état actuel des mentalités ainsi que du manque
de volonté politique de certains gouvernements.
Ces différentiations entre les principes explicitement
cités dans la déclaration de Barcelone et la (DUDH) peuvent
contribuer à plusieurs interprétations de la même
liberté. En plus il faut toujours se rappeler que plusieurs pays de la
région ont émis des réserves à cette (DUDH) lors de
sa signature. Enfin cette situation nous laisse à penser que ce
décalage n'est pas un simple oubli mais bien un choix voulu par les
partenaires.
B. Le souci du
droit des partenaires de développer librement leurs systèmes
établis
1. Un choix d'interprétation laissé aux
parties
Nous avons déjà vu que les signataires de la
Déclaration de Barcelone ont garanti une marge de liberté tout en
s'engageant à respecter les principes politiques de la bonne
gouvernance. La négociation a abouti à ce que la
déclaration de Barcelone, constate dans un cadre démocratique au
sein du-quelle les États conserveront une marge de manoeuvre. Cela est
le cas pour le respect du droit international où la souveraineté
étatique est un principe général de droit et qui doit
être respecté. Les participants tout en s'engageant à
développer certains principes politiques. Cependant ce respect est suivi
d'une reconnaissance explicite et fixe où chacun assure (seul) de
« développer librement son système politique,
socioculturel, économique et judiciaire »110(*). Cette position montre,
à nouveau la large marge de liberté laissée au pays pour
saisir et emporter les engagements méditerranéens dans leur
propre système politique. Cette formulation retenue évoque
inévitablement la souveraineté des États, et constitue
plus un démenti du cadre démocratique qu'un simple
bémol111(*).
Notons toutefois, que cette formule va dans le sens des lignes et des
expressions de l'Acte final de Helsinki où les participants garantissent
le droit de chacun d'entre eux de choisir son système, mais en plus ils
en assurent le droit à chacun pour déterminer ses lois et ses
règlements112(*).
2. Faut-il avoir
des soucis quant à une telle liberté
d'interprétation ?
Cette règle qui s'aménage avec le droit
international laisse, par contre une liberté importante
d'interprétation pour les partenaires. Les principes garantis par la
déclaration restent sous le pouvoir discrétionnaire des pays qui
ont déjà un problème de respect des principes. On est face
à des systèmes politiques qui ont déjà des soucis
de respect des principes de la bonne gouvernance, mais qui
bénéficient de tout un pouvoir discrétionnaire
d'application de leurs engagements. Comment peut-on imaginer la garantie d'un
tel engagement? Dans le même sens, on peut voir que même si la
plupart des gouvernements de la région ont signé la Convention
sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à
l'égard des femmes par exemple, ils l'ont souvent assortie de
réserves qui privent leur engagement de toute portée
juridique113(*). Et
surtout comment envisage-t-on l'exportation d'un modèle communautaire.
Ces défis persistent dans les objectifs de relations extérieures
de l'Union en général et se voient compromettre par
l'interprétation possible dont les pays feront recours. Cette
« démarche pragmatique » était incontournable
pour que les pays du sud signent. Ils étaient hostiles à un
engagement explicite d'établir un système qui respecte la bonne
gouvernance114(*).
Finalement le critère universel des principes de la bonne gouvernance
qui a été l'un des acquis de la déclaration n'a pas
été totalement respecté et voire parfois vidé de
tout sens115(*).
Paragraphe 2- Une exigence faible quant à
l'application de la clause de conditionnalité politique
Conformément au critère général de
la politique extérieure de l'Union. Une
« conditionnalité politique » est devenue une
exigence préalable pour tous accords multilatéraux ou
bilatéraux, et pour toutes les actions menées par
l'Union116(*). Pourtant
on remarque l'absence de fermeté quant à l'application de ces
conditionnalités dans les accords d'associations conclus (A) et dans le
programme d'accompagnement financier (MEDA) (B).
A. Le manque de
justesse et d'exigence dans l'application de la conditionnalité
politique des accords d'associations
Librement consentie par les deux parties contractantes, et
ratifiée par les Parlements concernés, cette forme de
conditionnalité constitue dès lors un acquis dans son principe
pour les défenseurs des principes de la bonne gouvernance. A ce jour la
mise en oeuvre de cet article 2 n'a encore connu aucune traduction effective
sur le plan des relations entre l'Union et les pays du Proche-Orient. Par
contre, il est tellement évident que ce n'était le cas pour les
accords d'association dans une perspective d'admission par exemple117(*). Avec ces pays, les
dispositions des accords d'association ont été suffisantes pour
imposer le respect des principes de la bonne gouvernance où
« les violations flagrantes des principes démocratiques et
des droits de l'homme ont été
sanctionnées »118(*). Cette attitude des institutions européennes
par l'adoption de la « clause bulgare » est l'exemple type
de la clause de conditionnalité politique119(*). Ainsi lorsque qu'il y a eu
le renversement du gouvernement hellénique, la Communauté et le
parlement ont gelé l'application de l'accord d'association et les
procédures de la demande de l'admission120(*). De même, les
relations avec la Turquie ont connu beaucoup de suspension après
l'intervention en Chypre (1974), et avec le coup d'État de
l'année 1980. Les atteintes au droit de l'homme en Égypte par
exemple121(*), en
Syrie122(*), ou en
territoires palestiniens123(*) n'ont été suivies au contraire
d'aucunes actions ou positions de la part de l'Union. Face à cette
légèreté dans l'application des engagements les demandes
pressantes du Parlement européen et de nombreuses ONG des droits de
l'homme pour qu'une « évaluation régulière,
obligatoire et transparente du respect des droits de l'homme par tous les pays
partenaires soit mis en place » et pour que la Communauté
procède à la suspension de l'accord lorsqu'un pays partenaire
continue de violer les droits de l'homme « de façon grave
et systématique »124(*). Dans le même sens un Réseau
euro-méditerranéen de droit de l'homme (REMDH) a exprimé
l'inquiétude de la société civile qui demanda de
« trouver les voies et les moyens de cette mise en oeuvre dont le
caractère incitatif devrait constituer un stimulant important pour que
l'article 2 ne soit pas réduit à une simple clause de
style »125(*). Ces demandes n'ont pas jusqu'ici été
accompagnées d'effet au niveau pratique.
B. La mise en oeuvre confuse de la procédure
d'adoption des mesures appropriées dans le programme MEDA
Durant la discussion au conseil du programme MEDA, le
consensus n'a pas pu être dégagé sur la procédure
à suivre pour l'adoption « des mesures
appropriées », ce qui a conduit le Conseil à signaler
dans l'article 16 du règlement 1488/96 MEDA I que : «La
procédure définitive pour l'adoption de mesures
appropriées, lorsqu'un élément essentiel pour la poursuite
de l'aide en faveur d'un partenaire méditerranéen fait
défaut, est déterminée avant le 30 juin
1997 ».
Il a fallu 2 ans pour que les États membres se mettent
d'accord et qu'un vote à la majorité qualifiée du Conseil
permettre de prendre des « mesures appropriées »
dans le cadre du Règlement MEDA en cas de violation des principes
démocratiques et des droits de l'homme par un des partenaires tiers
méditerranéens126(*), sans pour autant définir quelles pourraient
être les « mesures appropriées » en question.
A ce jour, jamais cette disposition n'a été invoquée
à l'égard d'un pays tiers méditerranéen pour
modéliser l'aide accordée en raison de telle ou telle atteinte
aux droits de l'homme127(*).
Si le respect des droits de l'homme et des principes
démocratiques est un élément essentiel du règlement
MEDA, les fonds du MEDA devraient être utilisés de manière
préférentielle128(*). Cette assistance financière communautaire,
représente un instrument souple qui peut être utilisé pour
soutenir les gouvernements et la société civile dans les pays
engagés dans la voie de réformes en faveur des droits de l'homme
et de la démocratie. En plus, elle n'est pas attribuée à
chaque pays partenaire en fonction de quotas fixes. Cependant, l'Union n'a pas
réussi à montrer son exigence quant à l'application des
engagements juridiques communautaires dans le programme MEDA. Ce qui est encore
plus décevant c'est que la base juridique du programme MEDA est
unilatéralement communautaire129(*) et donc n'est contraignante qu'à
l'égard des institutions communautaires. Si les dispositions de la
clause des accords d'association bilatéraux imposent tout un
système pour pouvoir prendre des mesures appropriées de
conciliation(avis du Conseil d'association) et de restriction ( des mesures qui
perturbant le moins que possible ) avec les pays du Proche-Orient à
travers le Conseil de l'association, l'Union n'a aucune excuse pour ne pas
appliquer, unilatéralement, en cas de violation, la clause du programme
MEDA faisant des principes politiques un élément essentiel. Cette
hésitation a conduit à une application faible de cette
conditionnalité. L'Union continue à financer des programmes dans
des pays qui violent toujours les principes de la bonne gouvernance. La
proposition du Parlement européen invitant la Commission à
réaliser « un bilan annuel du respect des droits de l'homme
dans les pays bénéficiaires d'un financement
communautaire »130(*) n'a toujours pas été
concrétisée.
Section 2- Les
déformations de la place de la bonne gouvernance dans un cadre
partenarial complexe avec une multiplicité d'acteurs et de volets
La déclaration de Barcelone a été
signée par les 12 pays méditerranéens131(*) et les quinze États
membres de l'Union. Cependant même si on parle de vingt-sept partenaires,
la Commission européenne et le Conseil de l'Union ont aussi signé
le document contenant le nombre à 29 signataires. Le cadre relationnel
partenarial et comme on l'a déjà vu, est réglementé
sous 2 volets multilatéraux et bilatéraux. Ce système
apparaît complexe pour l'observateur extérieur et
« n'est pas étranger à certaines lourdeurs, voire
lenteurs du processus de Barcelone »132(*). Cette multiplicité
des acteurs risque de défavoriser la place de la bonne gouvernance dans
le processus (Paragraphe 1). En plus cet aménagement des relations sous
une dualité de volet semble produire les éléments
d'ambiguïté et d'affaiblissement envers la protection de la bonne
gouvernance (Paragraphe 2).
Paragraphe 1- La multiplicité des acteurs
européens : des arrangements défavorisant la place de la
bonne gouvernance dans le processus
Aujourd'hui les relations se jouent sur le terrain des 36
parties de plein droit au niveau multilatéral133(*) et des 27 parties au niveau
bilatéral134(*).
Cette situation met le partenariat face à des nombreuses
difficultés conduisant aux divers compromis. Ces arrangements ne
passeront jamais sans avoir des conséquences négatives sur la
place de la bonne gouvernance. La multiplicité des acteurs
européens dans le processus (A) et les défiances durant les
négociations et les conclusions des accords (B) vont dans ce sens
là.
A. La
multiplicité des acteurs européens dans le processus: Un
rôle majeur persistant des États membres de l'Union
européenne
La présence des États membres de l'Union reste
forte au sein du processus du Barcelone à coté des institutions
de l'Union. Les quinze États membres ont été des
signataires à part entière dans la déclaration de
Barcelone et dans les accords bilatéraux déjà conclus
(avec la Syrie il y aura les 25 États membres). Ces accords sont
signés par les États membres et la Communauté d'une part,
et le partenaire d'autre part. Même si la Communauté
bénéficie d'une compétence au niveau de l'aspect
commercial des relations euro méditerranéennes. Mais la
compétence reste généralement partagée entre
l'Union et les États membres dans leurs relations avec les pays de la
région. Et même lorsque l'Union intervient à part
entière seule ou avec les États membres, ces derniers ne perdent
aucune opportunité de préserver et pourquoi pas accentuer leur
rôle135(*).
Le vrai problème ne se pose pas en principe quant
à la présence des États membres. En effet certains pays
méditerranéens se sont engagés en faveur d'une meilleure
émergence de l'Union dans la politique méditerranéenne au
niveau politique, économique et budgétaire. En fait, la vraie
difficulté se pose sur le véritable rôle qu'elle puisse
jouer en défaveur de la bonne gouvernance. Le poids des liens
historiques entre les États membres surtout les grands pays ont
déjà une longue histoire de relations mandataires et
diplomatiques avec les pays du Proche-Orient136(*) et cette histoire insinue parfois dans le processus
partenarial. Cette région est au centre des conflits internationaux
depuis le début du XXème siècle jusqu'à nos jours.
Être un grand acteur dans cette zone du monde est l'un des défis
majeurs pour certains États membres. Les États membres ont
déjà établi des relations privilégiées avec
ces pays avant que le 27 novembre 1995 ils ne cèdent leur place à
l'Union, et à ses revendications politiques. Ainsi comment peut-on se
convaincre d'un rôle positif de la France par exemple en faveur de
l'appui aux exigences démocratiques en Syrie compte tenu du rôle
primordial des états unis dans la région ?
Les participants au dernier forum civil Euromed du Luxembourg
ont évoqué les obstacles externes aux réformes. L'attitude
des superpuissances qui entendent par réformes la stabilisation des
pouvoirs en place (...), le double langage et la frilosité de l'Union
européenne lorsqu'il s'agit d'imposer sa voix face aux Etats-Unis,
(...), l'absence de réaction à l'égard des régimes
autoritaires, et la marginalisation des acteurs de la société
civile137(*) posent
problème.
La multiplicité des acteurs européens conduit
à des retards procéduraux et politiques dans
l'établissement des engagements. Le retard dans la conclusion des
accords correspond au retard dans la signature des accords par les partenaires
et les pays. Du coté de l'Union, la rapidité et l'avancement dans
les processus de Barcelone dépendent du niveau de sensibilisation
à ce partenariat entre les États membre. Il est normal de voir
que des EM méditerranéens sont plus engagé envers ce
partenariat que les autres. L'intensité du partenariat est plus ou moins
concrète quant à la volonté de faire avancer le
partenariat. Comme la commission l'a avoué, la procédure de
négociations et de ratifications des accords d'associations a
été plus longue que prévue138(*) . Quant au
Traité de Nice qui avait comme but la diminution le nombre de vote
à l'unanimité, n'a pas touché le fondement juridique des
accords bilatéraux de l'article 310. Le risque de blocage de la part de
l'un des EM existe toujours et ne semble pas avoir de solutions pour les
prochaines années surtout après le choc référendum
français du 29 mai.
B. Les
défiances durant les négociations et les conclusions des accords
d'association
1. Le consensus
minimal dans les dispositions de la déclaration de Barcelone
La Déclaration de Barcelone est un document politique
sans avoir été juridiquement contraignant. Une
dépêche d'AFP de novembre 1995 décrit qu'elle a
été approuvée « à l'unanimité
sans aucune réserve, après d'énormes
difficultés » selon le ministre des affaires
étrangères espagnole de l'époque Javier Solana lors d'une
conférence de presse139(*). Il ajoute que ce document obtenu par un consensus
aboutit à un point où il n'était pas nécessaire de
le signer. A ce stade là certains auteurs admettent que les ambitions
réelles de l'Union européenne font parfois défaut de la
déclaration de Barcelone. Même si la Déclaration a
prévu le suivi des engagements d'ordre politique, elle n'insiste pas en
matière de droit de l'homme et sur la question de la
démocratie140(*).
La suite de cette conférence a été limitée à
une réunion des hauts fonctionnaires pour contribuer à
l'instauration « d'une zone de paix, de stabilité et de
sécurité... ». Les participants n'ont pas pu se
mettre d'accord pour déterminer les moyens capables de traduire les
principes de la déclaration141(*).Pourtant, et même avant la réunion de
Barcelone, le Parlement européen a fait attention à des telles
situations. Dans une importante résolution de 31 juillet 1995 a
recommandait :
« ...de faire preuve de fermeté lors de
la discussion relative aux valeurs fondatrices de l'Union européenne
tels les droits de l'homme, la démocratie et l'État de droit
-tout en se montrant extrêmement attentives aux idéaux et aux
valeurs de nos futures partenaires, pour que le débat soit fructueux et
utile »142(*). Les différences
politico-culturelles ont été invoquées par les
différents auteurs. La proximité des pays de Sud de la
méditerranéen (France, Grèce, Italie et Espagne) n'est pas
forcement avantageux pour le partenaire avec les pays de la région.
D'autres pays comme le Suède, le Danemark ou l'Allemagne peuvent
être plus efficaces et plus fermes dans les relations
euro-méditerranéennes. Ce passé colonial ne s'impose pas
seulement aux pays européens, il est un obstacle pour le partenariat et
favorise le consensus. Il défavorise la bonne gouvernance sous le
prétexte de la réconciliation avec le passé. En
réalité les pays du Proche-Orient font recours au passé
colonial des pays européens pour échapper à leurs
engagements. Alors ces pays « déclaraient
reconnaître l'intérêt que représente la promotion des
droits de l'homme, estiment toutefois que cette question ne doit pas être
l'alibi pour une ingérence dans les affaires intérieures ou
atteintes à leur système de valeurs. Ainsi la souveraineté
et la spécificité culturelle constituent les deux arguments clefs
invoquées par les pays arabes qui ont par ailleurs
développé un discours alternatif sur les droits d e
l'homme »143(*).
2. La signature des accords bilatéraux avec des
États qui violent les droits fondamentaux
Un rapport du (REMDH) a considéré qu'il reste
toutefois paradoxal que l'UE signe des accords d'association, dans lesquels les
droits de l'homme constituent un élément essentiel, avec des
États qui violent ces principes. L'accord a été
signé avec l'Égypte. Il prévoit une suspension ou une
résiliation en cas de violations des droits de l'homme par un pays
partenaire. Ces accords ont néanmoins été conclus avec des
gouvernements violant gravement les droits fondamentaux. Le rapport a
émis le souhait que cette pratique ne présage pas d'une
négligence de l'application future de l'article 2 par l'UE144(*). C'est le cas lorsque le
Liban a décidé de remettre en vigueur la peine de mort
après l'avoir suspendue pendant plus que 3 ans145(*). De même, La situation
politique Syrie, dans les domaines du système politique, des droits de
l'homme et de la société civile, « demeure
extrêmement modeste».146(*) Si la conclusion de l'accord avec la Syrie
connaît du retard, on n'espère pas dépasser en pratique ce
stade. Cet accord sera signé sans pouvoir attendre un vrai changement
tantôt de la part des autorités syriennes vers une
amélioration de la situation politique, ni de la part de l'Union
européenne vers une position plus ferme face aux violations continues.
Face à ces constats, on pourra comprendre parfaitement
l'absence de références à la société civile
dans les accords d'associations signés avec les pays de la
Méditerranée. Dans les conseils d'associations composés
des représentants des gouvernements et des institutions de l'Union, on
ne prévoit pas une place pour la société civile.
Même si rien n'interdit la mise en oeuvre de groupes de travail où
la société civile et les ONG sont présents, la
création de ces groupes n'est pas établie. Les États
veulent continuer à contrôler absolument tous les axes du
partenariat, sans laisser une place pour une démocratie participative,
et donc ne pas tenir compte des dispositions de la déclaration de
Barcelone.
Paragraphe 2 - La multiplicité des dimensions
dés la Conférence de Barcelone : Le manque de
cohérence permettant l'affaiblissement de la protection de la bonne
gouvernance ?
Depuis la Conférence de Barcelone, la situation des
droits de l'homme a régulièrement donné lieu à de
graves craintes sans pour autant produire de réaction proportionnelle.
Dans le processus de Barcelone, l'approche envisagée pour utiliser la
clause « droits de l'homme » et pour mettre en oeuvre les
principes relatifs aux droits de l'homme, ne semble pas être
cohérente147(*).La Déclaration de Barcelone n'a pas
«tenu ses promesses» de 1995 en ce qui concerne la promotion et la
protection des droits de l'homme. A quelques exceptions près, la
situation des droits de l'Homme s'est détériorée, comme
par exemple à la suite du début de « La
deuxième 'Intifada »148(*) et des événements du
11 septembre.149(*)
Cependant, depuis la Conférence de Barcelone, la
situation des droits de l'homme a régulièrement donné lieu
à de graves craintes sans aboutir à une réaction
proportionnelle face à la gravité de ces atteintes. Dans le
processus de Barcelone, l'approche envisagée pour utiliser la clause
« droits de l'homme » et pour mettre en oeuvre les
principes relatifs aux droits de l'homme, ne semble pas être
cohérente150(*).
Les principes politiques conduisant à une meilleure protection de la
bonne gouvernance ne bénéficient pas toujours de la même
protection dans la mise en oeuvre de tous les instruments du partenariat.
Certains principes qui font défaut dans la déclaration de
Barcelone réapparaissent dans le programme MEDA comme la notion de
la « bonne gouvernance ». La question de la
société civile n'est pas abordée par les accords
d'associations conclus151(*). En plus la clause des droits de l'homme des
accords d'associations et le règlement MEDA, dans lequel le respect des
droits de l'homme figure comme un élément essentiel, manquent de
parallélisme. Jusqu'à présent, il n'y a pas de pratique
gouvernant la relation entre les dispositions du règlement MEDA et les
accords d'association. En effet il n'y a pas un système qui fait un lien
direct entre les mesures appropriées qui puissent être prises dans
les deux instruments et faire donc l'objet d'une approche globale. Puisque
l'aide communautaire distribuée à travers le programme MEDA n'est
pas attribué à chaque partenaire sur la base de quotas fixes,
c'est un moyen souple qui peut être utilisé selon un
système préférentiel, pour soutenir les gouvernements et
la société civile dans les pays engagés dans la voie du
respect des droits de l'homme et les réformes démocratiques.
La question de cohérence se pose aussi face aux
relations dans des domaines sectoriels entre l'Union et les pays de la
région. Le programme de travail qui a suivi la déclaration a
signalé que « des réunions se tiendront
périodiquement au niveau de ministres, de fonctionnaires ou d'experts,
selon les besoins, afin de promouvoir la coopération »
dans les domaines de l'Industrie, l'agriculture, les
transports, énergie, télécommunications
et technologie de l'information, aménagement du territoire,
tourisme, sciences et technologie, eau, pêche152(*). Plusieurs réunions
sectorielles ont eu lieu depuis le lancement du partenariat sans que ces
accords ou réunions puissent mentionner ou conditionner
expressément les principes de la bonne gouvernance. Si
l'établissement d'une zone de libre-échange conformément
aux principes énoncés dans la Déclaration de Barcelone est
un élément essentiel du partenariat
euro-méditerranéen, les principes de la bonne gouvernance le sont
aussi. Ce type d'aménagement des relations sectorielles risque de faire
sortir les relations économiques de la conditionnalité politique
pourtant élément essentiel de tous les instruments du partenariat
au profit des intérêts économiques des partenaires.
En plus, le partenariat est en proie à un dilemme
important: Comment dans le même temps démocratiser et maintenir la
stabilité? Il se base sur l'idée que l'accroissement de la
démocratie et de la stabilité sont équivalents. L'UE est
néanmoins récalcitrante quant à supporter la
démocratisation dans les cas de risque d'insécurité. Ceci
explique la tendance à privilégier la stabilité à
la démocratie surtout après les attentas du 11 septembre 2001.
Deux inquiétudes sécuritaires ont eu un impact important sur la
politique de l'UE et ont ainsi limité la pression sur les gouvernements
des pays de la région concernant les réformes
démocratiques et le respect des droits de l'homme et la liberté
d'action des organisations de la société civile. Ces deux
inquiétudes sont: la montée de l'islam militant, et
l'augmentation de l'immigration vers l'UE. Les violations des droits de l'homme
par les gouvernements des pays du Proche-Orient faites au nom de la
sécurité sont tolérées au nom du besoin de
stabilité des partenaires. La crédibilité de l'UE ainsi
que la légitimité du droit international s'en trouvent
diminuées. Cela peut également conduire à une
radicalisation de groupes d'opposition initialement non violente.
Cependant avec cette ambiguïté dans les
instruments du partenariat, tantôt au niveau des faiblesses du cadre
juridique et tantôt à travers la mauvaise application des
dispositions mises en oeuvre. On aboutit à conclure que le dernier
recours pour protéger la bonne gouvernance ne pourra passer qu'à
travers la mise en place d'un dialogue politique régulier et
« quotidien » auxquelles on consacre la deuxième
partie de cette étude.
PARTIE II- UNE
CONCRÉTISATION LABORIEUSE DE LA BONNE GOUVERNANCE AUX
CONSÉQUENCES NEFASTES : LE BILAN DÉCEVANT DU PROCESSUS DE
BARCELONE
« Pour l'instant, Barcelone est un échec. Un
échec ne signifie pas qu'il faut tout arrêter. Il faut essayer de
faire autrement »153(*).
En lançant à Barcelone, le partenariat
euro-méditerranéen, les gouvernements de 27 pays (les
Partenaires) et l'Union européenne se sont engagés à agir
conformément à la Charte des Nations Unies et la
Déclaration Universelle des Droits de l'homme. Ils se sont
accordés à développer l'état de droit et la
démocratie dans leurs systèmes politiques et de respecter les
droits de l'homme et les libertés fondamentales y compris la
liberté d'expression et la liberté d'association.
Si le cadre juridique présente comme on l'a
déjà vu dans la première partie, quelques lacunes en ce
qui concerne la protection des principes de la bonne gouvernance, cet
aménagement de la bonne gouvernance dans le dialogue politique et
coopératif sera d'une importance primordiale pour voir si l'on peut
limiter les lacunes dans les instruments politiques et juridiques du
partenariat. Entre les différents acteurs
euro-méditerranéens du Proche-Orient et les institutions
communautaires, ce dialogue se fait dans un encadrement de prudence
malgré le besoin du soutien au cadre partenarial (Chapitre 1). Si le
processus de Barcelone présente des résultats mitigés il
sera nécessaire de régler le vrai problème mais surtout
d'essayer de trouver des nouvelles relances et des alternatives communautaires
pour mieux protéger la bonne gouvernance. Dans ce sens là, le
bilan insuffisant du processus de Barcelone a fait appel à une
nouvelle recherche des alternatives communautaires. Ces nouveaux choix
communautaires vont aller dans le sens d'une meilleure protection de la bonne
gouvernance mais aussi dans le sens de la défense du processus de
Barcelone en soi (Chapitre 2).
Chapitre 1- L'intégration
prudente des principes de la bonne gouvernance dans le dialogue politique et la
coopération malgré le besoin de soutenir le cadre partenarial
Les relations privilégiées entre l'Union et les
pays du Proche-Orient sont gérées au quotidien. La question de la
bonne gouvernance se présente frileusement dans le dialogue politique
avec les pays du Proche -Orient (Section 1) mais aussi dans les programmes de
coopération. Le financement de ces programmes d'aides accompagne le
soutien de l'Union à une intégration démocratique dans les
pays du Proche-Orient (Section 2).
Section 1- La présence
frileuse de la bonne gouvernance dans le dialogue politique avec les pays du
Proche-Orient
Dans un objectif d'établir un partenariat
stratégique avec les pays de la région, le dialogue politique
entre l'Union et les pays du Proche-Orient occupe une place prioritaire. Ce
dialogue qui passe par un double aménagement reste néanmoins
au-dessous des besoins et des dispositions du partenariat. On distingue aux
seins des institutions communautaires une marge réservée à
la bonne gouvernance dans le dialogue avec la région (Paragraphe 1). Du
cadre partenarial va découler des recommandations et des propositions
visant à la mise en place d'un système de dialogue partenarial en
faveur de la bonne gouvernance (Paragraphe 2).
Paragraphe 1- Dans les propos quotidiens des institutions
communautaires
On peut distinguer l'emplacement de la bonne gouvernance dans
le dialogue avec les pays de la région entre les recommandations et les
rapports de la Commission (A), dans les propositions et les résolutions
du Parlement européen (B), et dans les conclusions du Conseil
européen (C).
A. Les
recommandations de la Commission pour un nouvel élan aux actions de
l'Union avec les partenaires méditerranéens
A travers la communication du 8 mai 2001154(*), la Commission a
essayé de recadrer l'action de l'Union et de promouvoir les principes de
la bonne gouvernance. Dès lors ces objectifs ont été
placés dans le cadre d'une approche stratégique
générale155(*) qui sera poursuivie dans les prochaines
années. La Commission européenne cherche à assurer
l'homogénéité et la cohérence entre les
différentes actions communautaires dans son traitement des questions de
la promotion aux droits de l'homme et de la démocratisation156(*). Cette approche a
été matérialisée avec les partenaires
méditerranéens dans une communication au Conseil et au Parlement
« Donner une nouvelle impulsion aux actions menées par
l'UE dans le domaine des droits de l'homme et de la démocratisation, en
coopération avec les partenaires
méditerranéens »157(*). Dans cette communication la Commission dresse ses
propositions d'orientations générales pour donner une nouvelle
impulsion à ces questions avec les partenaires
méditerranéens. Quand on entend par «une nouvelle
impulsion », cela implique que la présente situation n'est pas
à la hauteur des besoins des pays ni aux ambitions de l'UE.
Cependant, les multiples recommandations de la Commissions ne
sortent pas du cadre des « soft recommandations ».
Il s'agit pour l'Union de « veiller à l'inclusion
systématique des questions liées aux droits de l'homme et
à la démocratie dans le cadre des conseils d'associations et des
comités d'associations » ; sans avoir à expliquer
comment on aboutira à ce but ? A un certain niveau la Commission a
déjà fait suffisamment au niveau de la description de la
situation de la bonne gouvernance dans les pays du Proche-Orient dans
plusieurs documents ou communications158(*). Toutefois, on ne peut que noter le manque de prise
d'initiative de la Commission en matière de mise en oeuvre des clauses
de droits de l'homme. Le problème n'est pas limité à des
manques de documents et la solution ne sera jamais de les perfectionner. Le
vrai souci reste que la Commission ne prend pas l'initiative d'appliquer les
engagements déjà mis en place.
Même lorsque la Commission propose par exemple, de
contribuer à dresser une sorte d'« état de
lieu » dans chaque pays sur la base des critères
standards159(*), elle ne
cible pas le fond du problème. La Commission propose à ses
délégations d'élaborer des documents sur la situation des
droits de l'homme dans les pays de la région. L'essentiel a
déjà été achevé par l'Union ou par d'autres
organismes160(*).
Toutefois, le rôle des délégations sera de trouver les
moyens de pression ou de dialogue pour arriver à appliquer ce qui a
été déjà fait et non d'élaborer des nouveaux
documents. On peut toujours, exprimer des doutes quant à la
volonté de la Commission européenne de faire suivre les plans
d'actions. Les mécanismes de suivi de l'évolution de la situation
des droits de l'homme dans les pays partenaires restent désormais trop
faibles. La Commission devrait consentir à plus d'efforts pour
développer un catalogue détaillé de mesures
appropriées et agir en en cas de violation des éléments
essentiels des accords. Le problème a été soulevé
de savoir si l'UE sait réellement que faire des clauses des droits de
l'homme qu'elle a elle-même incorporé161(*).
La Commission estime toutefois qu'un dialogue à long
terme sur les droits de l'homme et la démocratisation fait partie de la
stratégie de prévention des conflits de l'Union. A un stade
avancé, les problèmes susceptibles à l'avenir de
déboucher sur les conflits violents pourront trouver leur
résolution dans ce dialogue.162(*)
B.
L'hésitation dans les positions du Parlement européen.
Même avant le lancement du processus
euro-méditerranéen une résolution du 21 avril 1994, le
Parlement européen a déjà assuré que « la
promotion des régimes les démocratiques, régis par des
lois et des institutions propres à un État de droit, garantissant
la sauvegarde des libertés fondamentales de l'individu et la protection
des droits de l'homme, sont des éléments essentiels de la
définition de la politique étrangère de
l'Union ». Le Parlement insiste sur la nécessité
de l'examen de l'article 2 des accords d'associations conclus afin
d'apprécier si les droits de l'homme, les principes démocratiques
sont respectés dans le cadre des accords. Il ne s'arrête pas
à ce stade là, il demande aussi d'établir les
mécanismes spécifiques permettant une application effective et
efficace de la clause figurant dans les accords d'associations. Le parlement
européen a estimé que la stratégie commune de l'Union
européenne arrêtée par le Conseil européen de Fiera
devait accorder la priorité à la promotion des droits de l'homme
et de la démocratie163(*). Le Parlement a adopté depuis des
années des résolutions sur la situation des droits de l'homme
dans le monde et il s'est en outre prononcé sur les thèmes
précis comme l'abolition de la peine de mort ou la création de la
Cour pénale internationale.
Cependant, le Conseil européen n'arrête pas de
garder le processus de Barcelone sous son contrôle étroit, en ne
laissant que peu d'influence au Parlement européen164(*). Le Parlement
européen ne peut pas s'exprimer sur la mise en oeuvre des accords afin
de donner aux droits de l'homme une place appropriée dans le processus
de Barcelone et de proposer la suspension d'un traité avec un pays qui
violerait les éléments essentiels d'un accord.
Malgré cela le Parlement européen a aujourd'hui
les moyens politiques d'influencer le processus de Barcelone même avec
les manques dans son pouvoir législatif. Par le biais de rapports,
d'enquêtes et de résolutions, le Parlement européen peut
influencer le Conseil des ministres et la Commission ainsi qu'établir un
ordre du jour pour des débats publics. Les actions du Parlement
européen au niveau communautaire n'expriment pas de la même
fermeté et surtout en comparant les questions communautaires avec les
questions extérieures. Le dernier blocage de la présente
Commission prouve que le Parlement manque plus de volonté que de
compétence. Même si le Parlement européen est connu pour
consacrer beaucoup d'attention aux droits de l'homme le problème reste
qu'il s'oppose, s'oppose mais ne passe pas à l'action. Rien
n'empêcher le Parlement de bloquer le budget du financement du MEDA I et
MEDA II même avec la persistance des atteintes aux engagements
partenariaux. Le règlement est très clair à ce stade en
précisant dans son article 3 une conditionnalité comme un
élément essentiel du partenariat.
Néanmoins, il paraît que le Parlement agit d'une
façon paradoxale. Lorsque la quatrième conférence
interministérielle euro-méditerranéenne a borné
à 5,35 milliards d'euros l'enveloppe budgétaire de MEDA II pour
la période 2002-2006, le Parlement l'a jugé insuffisante. Il a
contesté « le décalage inacceptable entre la
priorité absolue octroyé à l'élargissement (...) et
l'attention accordée aux processus de Barcelone, qui n'a guère
connu d'avancées significatives ces dernières
années »165(*). La réelle question se pose sur
l'efficacité de ce budget en cas de persistance des atteintes aux
principes de la bonne gouvernance que de sa quantité. La question est
d'autant plus celle de la qualité et l'efficacité du budget que
de la quantité de la somme. Le problème est qu'il pouvait
demander d'augmenter le budget et en même temps essayer de trouver les
moyens garantissant le respect les dispositions du règlement MEDA
notamment la conditionnalité politique. Ainsi des actions comme le prix
Sakharov qui a été mis en avant en tant qu'autre instrument pour
mettre en avant les questions relatives aux droits de l'homme est
nécessaire mais reste insuffisant166(*). Elles resteront des actions symboliques si elles ne
sont pas mises dans un cadre d'action global.
Pour nous, tout dépend de la volonté soutenue du
Parlement à porter toute attention aux questions de droits de l'homme.
Si le Parlement assume ses pouvoirs, personne n'empêchera les
parlementaires à devenir de plus en plus prudents quant à mettre
l'accent sur les droits de l'homme. Notons qu'il y a toujours beaucoup de
résistance à surmonter au sein du Parlement, afin d'assurer une
majorité solide qui serait en faveur d'une politique des droits de
l'homme cohérente. Le progrès dans le domaine des droits de
l'homme dépend de la profondeur de l'engagement de ceux qui travaillent
à l'intérieur mais aussi à l'extérieur du
Parlement.
Pour cela, la société civile et ses organismes
n'arrêtent pas d'exprimer leur espoir et leur confiance au Parlement
européenne167(*).
Ils espèrent toujours une prise de position plus ferme, claire et non
hésitante. En plus de cela il ne cache pas leur désir de voir une
alliance stratégique entre le Parlement européen et les ONG
consolidées. Les ONG restent toujours encouragées à
faire pression sur le Parlement européen en matière des droits de
l'homme. De ce fait, les ONG seraient en mesure de surmonter une
résistance, à mettre les droits de l'homme au premier rang des
préoccupations du Parlement. Ces arguments des ONG aident le Parlement,
dans la mesure où il s'agit d'influencer directement les
décisions du Conseil et indirectement les attitudes des
partenaires.168(*)
C. Les conclusions
du Conseil européen : La primauté des conflits politiques du
Proche-Orient sur les questions de la bonne gouvernance
Depuis la déclaration de Barcelone et
jusqu'à maintenant, le Conseil européen continue à
réaffirmer l'importance stratégique du partenariat
euro-méditerranéen et d'encourager son renforcement dans le but
de créer un espace euro-méditerranéen commun de paix, de
prospérité et de stabilité169(*). Cette affirmation
permanente et répétée dans toutes les conclusions du
Conseil européen, restait souvent limitée à ce seuil sans
franchir les véritables problématiques du partenariat.
Le processus de paix a occupé surtout dans les 5
premières années (1995-2000) une place importante dans l'approche
du Conseil dans les relations avec la région. Dans un objectif de
parvenir à une paix juste durable et globale au Moyen-Orient d'ici
à la fin du siècle170(*), le Conseil a été convaincu que cette
stabilité et l'accomplissement des principes de Barcelone passent par la
paix. Cette stratégie partenariale a été
présentée comme primordiale pour l'après processus de paix
au Moyen-Orient171(*).
Pour cette raison la question des réformes et du respect des principes
de la bonne gouvernance est moins présente que les engagements
multilatéraux et bilatéraux du partenariat. Une observation des
conclusions montre que la question de la paix dans la région
bénéficie d'un paragraphe à part dans lequel le conseil
présente son positionnement. Le Conseil recherche un rôle à
jouer dans le processus de paix et donc préfère inquiéter
le moins possible les pays de la région sur ces questions. Il reste
souvent au stade des observations vagues, et générales comme
lorsqu'il souligne par exemple « sa satisfaction du dialogue
multiforme »172(*) et à des recommandations diplomatiques comme
lorsqu'il demande aux partenaires méditerranéens de poursuivre
leurs fructueux travaux et de donner un nouvel élan au partenariat.
Depuis l'an 2000, deux événements ont
provoqué un changement dans le positionnement du Conseil. D'une part le
coup d'arrêt au processus de paix surtout après
l'éclatement de la deuxième Intifada a laissé la place au
positionnement des États sur leurs problèmes internes. D'autre
part, les événements du 11 septembre 2001 ont
déclenché la lutte mondiale contre le terrorisme. L'absence de
réformes politiques sociales et économiques reste le terrain
fertile pour tout intégrisme et extrémisme. Se rendant compte de
ces défis, le Conseil européen de Thessalonique de 19/20 2003
avait invité la Commission et le Haut représentant de la PESC
à préparer un plan de travail détaillé sur le
renforcement du partenariat avec le monde arabe173(*). Malgré la
relation entre le monde arabe et l'UE qui montre une diversité
institutionnelle174(*) ce document montre le besoin d'une approche
politique globale des relations avec les pays du monde arabe. Il souligne le
besoin des réformes politiques et invite l'Union à «
approfondir le dialogue politique en mettant l'accent sur les questions
concrètes en faveur de l'État de droit et de la bonne
gouvernance, en insistant sur la réforme juridique et les droits de
l'homme »175(*) Tout en soulignant la validité des
cadres existant et notamment le processus de Barcelone, le document souligne la
nécessité de renforcer la coordination entre les
différentes institutions afin d'assurer une approche plus centrée
sur l'objectif de la réforme dans le monde arabe. Le rapport
présente au Conseil un document qui montre l'importance des
réformes pour le renforcement des relations avec le monde arabe et par
suite avec les pays du Proche-Orient. Le Conseil commence à
développer un discours mieux avancé où la
réaffirmation de l'importance du partenariat, est suivie par le rappel
des objectifs du partenariat. Ainsi le Conseil européen de juin 2004 a
exprimé expressément l'engagement de l'Union à «
promouvoir les réformes politiques, la bonne gouvernance, la
démocratie et les droits de l'homme »176(*). En plus les derniers
événements ont été bien accueilli par le Conseil
qui a réaffirmé lors de sa dernière réunion son
attachement à un « Liban souverain indépendant et
démocratique » et a appelé le gouvernement libanais
à organiser des élections libres transparentes et
équitables177(*).Ces nouvelles positions semblent un début
d'avancée positive mais qui reste toujours en retard par rapport aux
dispositions principales du partenariat. De toute façon il faut attendre
les prochaines conclusions pour voir s'il y a un changement dans l'attitude du
Conseil ou non.
Paragraphe 2- La timidité dans le dialogue politique
euro-méditerranéen dans les conférences des ministres des
affaires étrangères
Dans la déclaration de Barcelone, les participants se
sont mis d'accord sur la création du « Comité
euro-méditerranéen du processus de Barcelone ». Ceci
est composé des représentants de l'Union et de chacun des
partenaires méditerranées avec pour objectif de « tenir
des réunions périodiques pour préparer la réunion
des ministres des affaires étrangères, faire le point et
évaluer le suivi du processus de Barcelone dans toutes ses
composantes »178(*). Jusqu'à maintenant, les conférences
formelles et informelles ont été tenues sur le sol
européen179(*)
depuis le veto libanais et syrien à la présence d'une
délégation israélienne sur le sol d'un pays arabe. Ces
conférences s'instaurent comme le sommet du partenariat chargé de
prendre des décisions et des conclusions et de dresser le bilan sur le
développement du partenariat. Les questions des droits de l'homme et de
la démocratie et des réformes politiques ont été
toujours mentionnées dans la déclaration avec un acquis que les
conclusions ne soient pas au-dessous des acquis de Barcelone (A) mais en
même temps les conclusions ne dépassent pas certaines proportions
de fermeté (B).
A. Un seuil qui ne diminue pas
Les multiples conférences régulières ou
informelles restent dans le respect d'éthique barcelonaise. Les acquis
de Barcelone sont toujours affirmés dans toutes les conclusions des
conférences méditerranéennes. Les ministres rappellent
toujours leurs priorités accordées dans le partenariat à
la protection et à la promotion des droits de l'homme et de concentrer
les activités sur les domaines prioritaires comme
« d'augmenter la participation des acteurs en dehors du
gouvernement central, de rendre le partenariat plus pragmatique et d'en
améliorer la visibilité »180(*).
A la seconde conférence de La Valette, les participants
ont exprimé leur engagement à poursuivre le dialogue sur la bonne
gouvernance (gestion des affaires publique), en accordant une attention
particulière aux relations entre la société civile et les
systèmes administratifs en vue de renforcer l'efficacité et la
fiabilité de l'administration publique181(*).
Dans le plan d'action à l'issue de la
conférence de Valence, les participants ont réaffirmé
leurs engagements politiques en faveur de la démocratie, droits de
l'homme et l'État de droit dans la région. Les participants ont
réaffirmé que le bilan n'est toujours pas suffisant dans les pays
méditerranéens partenaires182(*). L'UE exprime son inquiétude concernant les
arrestations et l'emprisonnement arbitraire, le mauvais traitement des
prisonniers, l'application de la peine de mort183(*). Pour l'ancien ministre des
affaires étrangères français au bout des cinq
années, l'on serait en droit d'attendre des résultats plus
tangibles184(*) . Les
participants à la conférence de Marseille ont
déclaré qu'ils veulent attaquer à tout sujet, en
dépit de sa nature épineuse et ont formé des promesses
voire un engagement pour élargir à d'autres thèmes, tels
que les processus de consolidation de l'État de droit, le respect des
droits de l'homme et des principes démocratiques.
B. Un seuil qui ne
le dépasse pas non plus
« La question essentielle demeure celle du
processus de paix au Proche-Orient. C'est elle qui détermine la ligne de
clivage entre les États les plus favorables au processus et ceux qui
s'en défient. C'est elle qui détermine le climat dans lequel se
déroulent les conférences
ministérielles »185(*).
Ces constatations donnent la priorité à la
question de processus de paix à un point où l'on risque de voir
retarder tout changement ou réforme pour l'après processus de
paix. Cette situation continue avec la question de sécurité et du
terrorisme qui commence à prendre la place du processus de paix
gelé depuis la deuxième Intifada en 2000. Si le processus de
Barcelone a été une « victime du processus de
paix »186(*),
les conférences ministérielles restent la manifestation expresse
de cette réalité. Ce conflit a aussi mis en question les
objectifs du processus en tant que tel. Lors de la seconde conférence le
dilemme était réel notamment à cause des
inquiétudes sur la réussite des accords suites aux
événements du conflit israélo-arabe187(*). Le ministre syrien des
affaires étrangères Farouk Al-Sharee a considéré
qu'il ne sera pas réaliste de parler d'accomplissement des objectifs
partenariaux sans prendre en considération que tout échec du
processus de paix se reflétera sur le processus de Barcelone. Les
participants se sont vus obligés à prendre en
considération que le processus de Barcelone n'avait pas vocation
à se substituer à ces initiatives et actions, mais à
contribuer à leur succès188(*).
Le conflit israélo-arabe en particulier marquera
toujours les conférences interministérielles et continuera
à se poser comme un obstacle objectif à tout développement
du dialogue politique des conférences. Les conciliations et les
négociations ayant lieu lors de ce conflit amenuisent les efforts des
parties défavorisant la question des principes de la bonne gouvernance
et le besoin primordial des réformes dans la région. Les
discussions ont une tendance à se résumer à des simples
présentations générales restant à un stade
diplomatique surtout que ces conclusions ont besoin d'un consensus de tous les
participants. Cette situation s'explique par le souci de l'Union et des EM de
mentionner toujours les questions liées aux principes de la bonne
gouvernance, par contre les pays de la région évoquent toujours
le principe du non intervention dans les affaires intérieures qui ne
relève pas d'une question de la souveraineté. La question des
principes de la bonne gouvernance relevant un engagement politique
(déclaration de Barcelone) et juridique (accord d'association).
La Commission a déjà demandé lors des
préparations des conférences des ministres
euro-méditerranéens de céder une grande importance aux
droits de l'homme, démocratie, bonne gouvernance et à
l'État de droit189(*). L'Union a donné un rôle important
à la promotion de la démocratie et des droits de l'homme
après les événements du 11 septembre 2001, et a
demandé le recours à une politique plus cohérente en ce
qui concerne ces questions là dans la coopération avec les pays
arabes implantés dans le programme MEDA. Néanmoins, des EM se
sont montrés réticents par rapport à une telle approche et
à la conférence de Naples en décembre 2003 ont soumis la
coopération sur les droits de l'homme sur une base
« volontaire et individuel ».
Ainsi l'Union continue à envoyer des signes
contradictoires pour les sociétés des pays de Proche- Orient.
D'une part elle exprime son engagement à promouvoir les principes de la
bonne gouvernance dans un dialogue politiques, sans pouvoir d'autre part
exprimer son action. D'autres part, les conclusions demeurent parfois
paradoxales et même superficielles en essayant de cacher les
réalités frappantes par des avancées minimes sans qu'elle
constitue un avancé dans le sens des reformes. Ainsi, les participants
se sont félicités dans la conférence de Stuttgart de la
contribution du Parlement européen au développement de la
dimension parlementaire du processus de Barcelone et ont notamment salué
la première réunion Forum parlementaire
euro-méditerranéen à Bruxelles en octobre 1998, ainsi que
la réunion des présidents des parlements qui s'est tenu les 7 et
8 mars 1999 à Palma de Majorque, qu'ils ont considéré
comme des manifestations. En plus dans les conclusions de la VIIème
conférence euro-méditerranéenne, l'achèvement de la
première session de l'Assemblé parlementaire
euro-méditerranéen190(*) a été salué par les
participants et a été présenté comme une
réussite à la contribution de la démocratie dans la
région. Quoique plusieurs textes et documents du Parlement, Commission
ou autres ont déjà affirmé que l'élection, si elle
existe, elle n'est pas libre dans la plupart des pays de la région et
n'est pas fiable. Notons bien que les participants se congratulent dans des
rencontres formelles entre des « parlementaires »
méditerranéenne alors que la plupart d'entre eux ont une
légitimité largement contestable.
L'UE donne la priorité au dialogue et aux mesures
positives dans sa politique de promotion des droits de l'homme dans les
conférences euro-méditerranéen. Cela semble ne pas
gêner les pays de la région qui ont arrêté de
s'inquiéter sur ce discours. Ils ont déjà pris l'habitude
de ce ton des conférences. Le dialogue et la concertation sont sans
doute, les premiers moyens de résoudre les conflits en cas violation des
principes de la bonne gouvernance. Cette formulation des conclusions a
cependant perdu son efficacité dans le processus des reformes.
Cependant, ce dialogue ne devrait pas être dépourvu d'un esprit
critique et devrait être évalué régulièrement
pour éviter le statu quo inefficace.
Section 2 - Le soutien de l'Union à une
intégration de la bonne gouvernance au Proche-Orient à travers le
financement des programmes ayant lien.
Ce soutien passe à travers des actions directes ou
indirectes menées par l'Union et qui traitent la question des principes
de la bonne gouvernance. Pour des raisons objectives et subjectives,
l'aperçu global du programme MEDA semble être moins courageux que
souhaité (Paragraphe 2). Si le programme MEDA a déjà
connu globalement des difficultés, les autres actions directes pour la
démocratie et les droits de l'homme semblent relativement plus
satisfaisantes (Paragraphe1).
Paragraphe 1- Un bilan peu courageux pour la bonne
gouvernance dans programme MEDA à cause obstacles objectifs et
subjectifs.
Le programme MEDA avait fait face à plusieurs
obstacles. Les uns sont subjectifs et résultent des lacunes dans le
règlement MEDA I surtout au niveau procédural (A) les autres,
comme l'absence du « Feed Back » d'une
amélioration de la bonne gouvernance semble mettre en cause tout les
résultats programme (B).
A. Les difficultés procédurales du MEDA I
Les partenaires sous les programmes MEDA I et MEDA II, ont
bénéficié de 9,7 milliards d'euros (3,4 pour MEDA I et 5,3
pour MEDA II) cette somme s'accroît mentant pour dépasser les 800
millions par an. A la conférence interministérielle à
Marseille en novembre 2000, les ministres ont procédé à
des discussions approfondies sur les instruments d'accompagnement du
Partenariat euro-méditerranéen, en particulier le programme MEDA.
Les premiers bilans ont été très mitigés.
L'échec n'était pas loin d'être avoué. Rappelons les
faits de cette période : Les mises en oeuvre des relations
bilatérales étaient en retard trop longues par rapport au
délai prévu mais aussi par rapport au volet multilatéral
du processus191(*).
Ce retard avait ses causes institutionnelles communautaires.
Fondé sur l'article 235192(*) (308 TCE) le règlement MEDA 1488/96 devrait
bénéficier d'une souplesse résultant du caractère
autonome et de la nature unilatérale non contractuelle. Cela
représente une différence par rapport aux anciens protocoles
bilatéraux qui étaient basés sur l'article 310 TCE et donc
possédaient une nature contractuelle. Pourtant l'unanimité de cet
article permet à chaque État membre de mettre un droit de veto
dans le cadre de la procédure de l'adoption du règlement. Ainsi
des multiples blocages ont été à l'origine du retard de
l'adoption du MEDA 1. C'était au début le cas l'opposition des
Royaume-Unis et d'autres États Membres qui soutenait au sein du
parlement que la règle d e l'unanimité soit appliquée pour
la prise de décision au sein de Conseil en cas de violation de l'un des
éléments essentiels du règlement. De nouveau, le conflit
gréco-turc a eu des conséquences sur l'adoption du
règlement, où on voit la république hellénique
s'est opposé à toute coopération financière avec la
Turquie et en soutenant la majorité qualifiée en cas de
suspension éventuelle des aides.
Pour tout cela, le règlement MEDA II était
adapté pour faire face au problème technique et procédural
qui a rencontré le programme MEDA I. Le préambule du
règlement 2698/2000 évoque la « complexité de
mise en ouvre de la politique méditerranéenne qui trouve son
origine dans certains dispositions du règlement MEDA en vigueur ainsi
que dans certains dispositions internes de la
Commission ». Certes il serait nécessaire de «
rationaliser le processus de décision aux fins d'une programmations
plus efficace ».
Le règlement MEDA II a essayé de renforcer le
processus procédural et de le simplifier sans pouvoir réussir
à atteindre effectivement ce but. Il faudra donc attendre la fin de 2006
pour voir si le programme MEDAII va réussir à sortir des
problèmes du premier règlement au niveau procédural.
Quant au fond du programme MEDA, plusieurs évaluations
de l'aide au développent de l'UE dans la région
méditerranéenne dans le programme MEDA n'était pas loin de
ce type difficultés procédurales. Le programme n'a pas
montré une grande importance au principe de la bonne gouvernance par
rapport proportionnellement aux autres financements. On peut constater
l'absence d'attention particulière aux droits de l'homme. L'une des
recommandations de la conférence de Marseille était
d'élaborer des projets en matière de la bonne gouvernance, des
droits de l'homme, de démocratisation et de migration. En plus, il
était souligné que les politiques relatives aux droits de
l'homme, à la démocratie et à la pauvreté, à
l'égalité des sexes, à l'environnement, aux
échanges commerciales et à l'ajustement structurel devaient
être liées les unes aux autres et de ne pas les laissés
contradictoires.
B. Le faible
« Feed Back » global du programme de MEDA
Malgré l'effort de la part de l'Union et l'engagement
à affecter les crédits comme prévu dans les
conférences ministérielles, la situation paraît toujours
loin d'accomplir les objectifs du programme. Les aides sont établies
dans une perspective d'atteindre des résultats précis et non
seulement dans une perspective de moyen où le résultat est
incertain. . Les capitaux accordés au pays ne sont pas tous
attribués pour les programmes des droits de l'homme et de la
démocratie. Les programmes d'aides MEDA apparaissent plus que jamais
comme axés sur les reformes économiques plutôt que sur les
principes de la bonne gouvernance. La majorité va pour des secteurs
économiques et financiers précis (industrie, eau, secteur
privé...) Mais dès le moment où la conditionnalité
politique forme un élément essentiel de ce programme, un lien de
causalité se trace entre toutes les actions du programme et les
objectives. Alors, comment peut-on parler d'une réussite si les fonds
sont dépensés avec une situation de la bonne gouvernance dans la
région qui reste loin d'être satisfaisante. Pour cela, avec ce
lien de causalité, le programme paraît loin de ses objectifs si la
conditionnalité politique est toujours violée. Ce tableau montre
concrètement que ces sommes affectés au pays à travers le
programme d'aide financier, n'aident toujours pas à l'émergence
du partenariat et à l'accomplissement des ses objectifs. Le processus de
la démocratisation semble loin, voire aller dans un sens
rétrograde. On peut clairement apercevoir le décalage entre la
générosité des moyens et la modestie des résultats.
Tableau
Le processus de Barcelone et la démocratisation dans
les pays arabes193(*)
|
Bertelsmann
Transformation
Index
High: 10
|
Some political developments since creation of the
Barcelona Process
|
The Barcelona response:
New MEDA aids ( 95-03)/
Millions Euros
|
Algeria
|
3.1
Little progress
|
Increased centralisation of presidential powers
Repression of Kabil revolt.
|
345,8
|
Morocco
|
4.5
Moderate progress
|
Imprisonments of Islamists and journalist
Consolidation of Palace holds over policy area.
|
1181,3
|
Tunisia
|
4.3
Moderate progress
|
Uncontested presidential elections,
Deterioration human rights situation.
|
734,6
|
Egypt
|
3.6
Little progress
|
Unchecked presidential powers, civil
society and political, parties restriction
|
880,5
|
Jordan
|
4.2
Moderate progress
|
Palestinian subordination, temporary dissolution
Of parliament, gerrymandering.
|
423,4
|
Lebanon
|
3.5
Little progress
|
Tightened Syrian control over political process.
|
237,7
|
Syria
|
2.3
No progress
|
No elective succession, repression of Kurds,
Reversals on civil society freedoms.
|
181,7
|
Paragraphe 1- Les actions directes de l'Union
européenne en faveur de la démocratie et des droits de l'homme
dans les pays du Proche-Orient : Des résultats plus courageux
Le programme MEDA reste l'instrument de financement principal
des relations euro- méditerranéennes. L'initiative
européenne pour la démocratie et les droits de l'homme (IEEDH)
qui précède à la création du partenariat reste en
actions dans le cadre des relations euro-méditerranéennes et sa
complémentarité avec MEDA garantie une action mieux
cohérente dans les pays de la région (B). Les actions
menées dans le programme MEDA pour la démocratie semblent plus ou
moins satisfaisantes malgré les quelques remarques sortent lors de son
évaluation. (B)
A. Le programme MEDA pour la Démocratie (PMD)
Le programme MEDA Démocratie, (PMD) insaturé en
1996 dans le cadre du parlement européen a été
conçu comme un complément à l'IEEDH préexistant.
Les projets principaux de ces programmes sont : l'appui à la
démocratie, le soutien de l'État de droit, le soutien aux
libertés d'expression et d'association et la protection, notamment les
femmes et les jeunes. La quasi-totalité (96%) des ses projets introduits
par le PMD s'oriente vers les ONG avec 4 % pour les secteurs publiques ou les
organisations internationales.
Le programme a réussi à traiter les
thèmes les plus pertinents en matière de la démocratie et
des droits de l'homme dans la région. Le bilan positif provient aussi
du fait que les projets étaient bien conçus, efficaces et
adoptés aux besoins. L'action qui se fait sur une micro-échelle
au niveau local et reste désormais bien ciblé où la
possibilité d'évaluation concrète paraît faisable
au court et moyen terme. Le PMD a aussi mis l'accent sur des thèmes
comme (activités de renforcement de l'autonomie des femmes,
handicapés, renforcement des capacités institutionnelles des ONG
locales, etc.) en considérant qu'à la longue, ces projets
favoriseraient progressivement les droits de l'homme et la
démocratisation en Syrie.
Cependant la même évaluation a permis
d'identifier des certaines insuffisances dans la mise en oeuvre du programme.
Ainsi on signale que les stratégies au niveau des droits de l'homme en
Tunisie et plus particulièrement en Syrie devraient être
complètement revues pour la modestie des résultats et la faible
coopération des autorités194(*). L'analyse de ce rapport montre enfin qu'il critique
l'insuffisance du soutien apporté à la société
civile et recommande par suite que l'attention soit accentuée sur de
stratégies ciblées « de la base au
sommet »
B. L'importance de
la complémentarité entre l'initiative européenne pour la
démocratie et les droits de l'homme (IEDDH) et le programme MEDA.
Instauré à l'instigation du Parlement
européen en 1994, chaque année environ 100 millions d'euros sont
disponibles sous le nom de l'initiative européenne de droit de l'homme
et les droits de l'homme (IEEDH)195(*). Ces actions sont basées sur les deux
règlements 975/99 et 967/99196(*) dans un objectif de soutenir les actions dans les
domaines des droits de l'homme et la démocratisation et de la
prévention des conflits qui doivent exécuter essentiellement avec
les ONG et les organisations internationales. Si les activités du
programme MEDA s'exécutent généralement par les
institutions communautaires après avoir être
négociées avec les gouvernements des partenaires, l'IEEDH permet
l'affectation directe des crédits aux acteurs de la
société civile qui restent les principaux
bénéficiaires. Cette différenciation procédurale
permet la complémentarité entre MEDA et l'IEEDH. Par exemple si
le programme MEDA a affecté des fonds bilatéraux pour le
développement des capacités de l'administration publiques avec
l'un des pays de la région, l'IEEDH peut quant à elle, renforcer
directement la capacité de la société civile à
s'engager parallèlement à ce processus en menant les actions de
sensibilisation ou de lobbying des citoyens sur ces questions là. Ainsi
le consentement du pays partenaire pour la réalisation des
activités n'est requis, ce qui permet d'éviter les blocages des
projets surtout qui visent la société civile. Malgré
l'importance du renforcement de la cohérence, nous pensons que cela
risque dans l'avenir d'éloigner surtout les initiatives de la
société civile des activités du MEDA et donc du cadre
partenarial.
Il demeure toujours nécessaire d'élaborer une
approche plus stratégique en ce qui concerne les relations avec les
instruments en général et avec MEDA en particulier,
conformément aux recommandations de la Cour des comptes197(*). La stratégie de
l'IEEDH à l'égard des partenaires méditerranéens
considère toujours que les priorités pour la région
méditerranéenne la démocratie et l'état de droit et
à rechercher les meilleurs moyens pour soutenir les
sociétés civiles locales198(*). Enfin, en plus des cadres généraux
d'actions telles que le renforcement de la démocratisation, de la bonne
gouvernance et de l'état de droit, l'IEEDH travaillera sur les actions
susceptibles soutenir l'abolition de la peine de mort et la lutte contre la
torture et le soutien de l'établissement des tribunaux
internationaux199(*).
Dans ce chapitre, on a vu que malgré les lacunes
institutionnelles du partenariat, le dialogue et l'action quotidienne n'ont pas
pu les adoucir. Nous pouvons voir clairement que le partenariat confronte
toujours des retards, des arrêts et des obstacles. Cela montre que ces
ennuis se relient et retournent souvent au même problème
d'où le besoin à s'attaquer courageusement dans le second
chapitre à ce cercle vicieux : Si l'établissement d'une
bonne gouvernance dans les pays du proche- Orient est l'un des objectifs du
partenariat, la persistante son absence aux pays du Proche-Orient menace le
partenariat tout entier et risque de tout paralyser.
Chapitre 2 - Un bilan
insuffisant du processus de Barcelone appelant à une nouvelle relance
des alternatives communautaires pour mieux protéger la bonne
gouvernance
Les objectifs du processus de Barcelone resteront ambitieux et
aventureux, par le fait même de rassembler les pays de l'Union avec les
partenaires méditerranéens au sein d'une dynamique commune et
partagée en abordant plusieurs catégories (politiques,
économiques, culturelles) dans un seul texte et une seule approche
globale. La déclaration a fixé des vastes objectifs communs dans
une région délicate. Dix ans après son lancement,
malgré les différents objectifs réalisés, de
nombreuses faiblesses et insatisfactions provoquant la déception. Ce
constat a été fait par beaucoup d'observateurs mais aussi par les
institutions euro-méditerranéennes200(*) sans pouvoir trouver une
solution à ce cercle vicieux. Ce bilan nécessite une
volonté de s'attaquer à la vraie difficulté sur la
question de la bonne gouvernance dans la région (Section1). Face
à ces conséquences quel rôle pourra jouer la nouvelle
politique européenne de voisinage ? Sera-t-elle une façon de
renouveler le partenariat ou un constat qui précède la fin du
processus de Barcelone ? (Section 2).
Section 1- La
nécessité de s'attaquer résolument aux causes profondes du
bilan négatif : La situation de la bonne gouvernance dans les pays
du Proche-Orient
L'une des principales conclusions du dernier rapport PNUD sur
le développement humain dans le monde arabe est que la liberté et
la bonne gouvernance sont insuffisantes, voire totalement lacunaires dans les
pays arabes, y compris les pays arabes du Proche-Orient. Malgré les
quelques améliorations dans certains pays, la liberté et les
droits de l'homme restent insatisfaisants et dans certains cas en
dégradation201(*). Les carences sur la question de la bonne
gouvernance ne passeront jamais sans avoir bloqué le processus de
Barcelone (Paragraphe1). Cette constatation a ouvert le débat sur le
rôle que peut jouer la société civile pour essayer donc de
sauver les objectifs du partenariat
(Paragraphe2).
Paragraphe 1- Les atteintes
flagrantes à la bonne gouvernance dans la région du Proche-Orient
bloquant le processus de Barcelone
Dans une Communication au Conseil et au Parlement, la
Commission se refera au rapport d PNUD 2002202(*) sur le développent humain dans le monde arabe
pour conclure que la poursuite que la poursuite du développement
économique et social est freinée par de sérieuses carences
des structures de gouvernance. La limite des réformes politiques par les
pays de la région forme l'un des obstacles majeurs à
l'application des objectifs du processus après 10 ans de son
lancement.
A. L'introuvable
réforme politique : Des libertés sur papiers
Les rapports du PNUD utilisent 6 indicateurs pour faire le
bilan de la gouvernance dans une région ou un pays
précis203(*). Les
pays arabe se situent nettement au-dessous de la moyenne mondiale pour la
quasi-totalité de ces indicateurs.
Ces pays refusent en effet d'accomplir les réformes
politiques, et souffrent en même temps d'une crise de
légitimité. Le soutien populaire est assez limité alors
que les constitutions de ces pays déclarent que la
légitimité repose sur la souveraineté et réside
dans le peuple ou la nation. Si les droits et les libertés sont
inscrites dans les constitutions de ces pays, le problème reste que les
réglementations effectives de ces principes sont laissées aux
pouvoirs législatif ou exécutif ordinaires « qui
n'arrêtent pas de les restreindre à travers des formes des
réglementations ».
Le dernier rapport de 2004, présente des arguments
détaillés pour que les pays arabes commencent à s'engager
dans des réformes politiques de grande largeur. Les auteurs du rapport
ont considéré que même si cet engagement n'est pas
déjà sur l'agenda des dirigeants de ces pays, les besoins
immédiats en certains domaines ne peuvent pas tarder. Ils pourront se
résumer par :
· Le respect des trois libertés
fondamentales : liberté d'opinion, d'association, et la
liberté d'expression.
· L'élimination de tous types des marginalisations
et de discriminations contre les groupes et les minorités.
· La garantie de l'indépendance du système
judiciaire et la fin des tribunaux militaires et
« exceptionnels »204(*)
· L'abolition de « l'état
d'urgence »205(*), devenu l'une des caractéristiques
permanentes de la gouvernance dans la région.
En ce qui concerne l'État d'Israël, il faut noter
qu'il présente des caractéristiques spécifiques par
rapport aux autres pays de la région. L'état hébreu est
une démocratie parlementaire bien établie, où on peut
observer la séparation des pouvoirs et un taux élevé de
participation de la société civile sur les questions politiques.
Mais le problème se pose quant aux atteintes de Tel-Aviv à
l'égard des droits de l'homme dans les territoires palestiniens
occupés et sur les droits de la minorité arabe dans un
état qui proclame son caractère juif.206(*) L'Union est
considérée par les Israéliens comme assez
sévère avec eux compte tenu du rôle de l'État
français au sein de la politique extérieure de l'Union.
L'État hébreu reste très sévèrement
critiqué par Bruxelles et l'ensemble des capitales européennes
pour sa gestion du dossier palestinien. En même temps les gouvernements
successifs d'Israël n'ont jamais réellement considéré
l'union européenne en tant qu'interlocuteur politique significatif en
estimant que leur allié américain constitue leur partenaire
géostratégique de référence.
Les participants au dernier forum civil Euromed du Luxembourg
constatent les obstacles internes à la réforme, que constituent
les atteintes aux droits de l'homme et à la démocratie, le poids
de l'héritage culturel, la fracture existant au sein même de
l'élite sur la définition de la réforme. Ces constatations
faites par les institutions onusiennes et communautaires sont contraignantes
pour les institutions européennes dans leur volonté de faire
respecter les droits internationaux. Après dix ans de leurs engagements,
les pays du Proche-Orient sont toujours loin de mettre en oeuvre certains les
principes fondateurs du partenariat. Pour nous, il semblera paradoxal que le
partenariat existe malgré ce bilan négatif de la bonne
gouvernance dans la région.
B. L'introuvable
développement durable
Dans son appel à la liberté et à la bonne
gouvernance dans le monde arabe, le rapport 2004 sur le développement
dans le monde arabe207(*) s'appuie sur le rapport mondial du
développement humain 1996.Il a montré que tous les pays qui sont
parvenues à assurer un développement humain et une croissance
économique rapide avec pour objectif le développement humain
durable. En revanche, les pays qui ont compté essentiellement sur la
croissance économique pour atteindre le point ou la croissance et
développement humain s'appuient ont échoué parce que les
carences du développement humain n'ont cessé d'entraver leur
croissance. Le développement durable et la croissance économique
paraissent donc inachevable sans une bonne gouvernance. Par contre un
fonctionnaire de la commission européenne 208(*) a exprimé qu'au
niveau économique rien ne prouve que la bonne gestion économique
a besoin d'un cadre de bonne gouvernance politique ou le respect. Il a
évoqué l'exemple de la Corée du sud, la Tunisie et du
Chili sous le régime de Pinochet. «L'éradication de la
pauvreté sans renforcement de l'autonomie n'est pas durable.
L'intégration sociale sans les droits des minorités n'est pas
imaginable. L'égalité des sexes sans les droits de la femme est
illusoire. Le plein emploi sans les droits des travailleurs ne serait qu'une
promesse d'ateliers de misère, d'exploitation et d'esclavage. La logique
des droits de l'homme dans le développement est
implacable » 209(*) .Le rapport arabe du développement du PNUD de
l'an 2002 considère que la corruption est un obstacle pour le
développement dans le Proche-Orient. Cette situation est
considérée comme l'indicateur du décline du monde
arabe210(*). La
participation des femmes dans le processus politique et économique reste
effectivement l'un des plus faible au monde. La corruption structurelle dans
les pays de la région est l'un des principaux obstacles aux
réformes politiques et économiques. Cette relation est
systématiquement utilisée pour saboter les activités
politiques et civiles et créer des minorités
d'intérêts de statu quo. Ces catégories n'ont
aucun intérêt à reformer les structures de leurs pays.
D'ici on pourra confirmer que les pays du Proche-Orient ne
respectent pas leurs engagements euro-méditerranéens
déjà approuvés dès la déclaration de
Barcelone. Il sera difficile d'imaginer une émergence du partenariat
euro-méditerranéen avec l'attitude de cette attitude des pays du
sud. Les lacunes et le dysfonctionnement des institutions politiques,
administratives et judiciaires et l'absence de toutes visions
stratégiques de réformes ne favorisent pas le
développement durable et donc n'aideront jamais à la mise en
oeuvre des objectifs du partenariat.
Paragraphe 2 - Quelle place pour un dialogue avec la
société civile face de l'émergence faible des acteurs
étatiques ?
La place avancée dont dispose la société
civile est toujours considérée comme l'un des atouts principaux
dans le partenariat. Ce rôle se renforce de plus en plus du fait de la
faiblesse des partenaires officielles. Il semble que l'activité de la
société civile est inversement proportionnelle à celle des
partenaires surtout dans les pays du sud. Ils continuent à lutter pour
défendre les objectifs du partenariat dans un contexte d'action assez
complexe (A). Avec ces constats il paraît comme incontournable que la
société civile s'organise dans des actions du lobbying et des
groupements pour pouvoir accomplir leurs missions (B).
A. Les
difficultés de la société civile du Sud dans sa lutte pour
défendre les objectifs du partenariat
Les ONG indépendantes du Sud, ont donc un rôle
décisif à jouer quant à la diffusion des informations aux
institutions européenne surtout le parlement européen. Ces ONG
indépendantes du Sud peuvent se présenter comme une source
d'information, puisqu'elles sont en contact étroit avec les besoins
spécifiques et les problèmes concrets en matière de droits
de l'homme dans leur propre pays. Les organisations indépendantes de la
société civile peuvent aussi exercer la pression sur les
États du Proche-Orient pour réformer les conditions du
développement et de la participation politique.
Les organisations de la société civile
contribuent également à la mise en place d'une réelle
compétitivité, par le biais de la création de canaux de
communication et par la facilitation de la résolution pacifique des
conflits entre les différents groupes sociaux antagonistes. Ces conflits
peuvent être un obstacle au développement et donc à la
compétitivité internationale. Les organisations de la societe
civile peuvent faciliter la résolution de ces conflits par
l'établissement des règles de négociation acceptés
par tous. Ainsi Les organisations de la société civile ont une
responsabilité importante dans la défense des droits des groupes
qu'elles représentent.
Avec les restrictions des droits de libertés
d'expressions et d'associations qui font souvent l'objet de restrictions, les
acteurs des ONG et de société civile se heurtent à de
nombreuses contraintes. L'attitude des autorités publiques oscille entre
oppositions, manipulation et liberté surveillée. Le
contrôle abusif par l'exécutif sur les activités des ONG
des engagements du 3ème volet de la déclaration de
Barcelone surtout celles qui sont orientées vers la sensibilisation
politique et la protection des droits de l'homme suscitent des
autorités211(*).
Une autre raison pour les gouvernements est de se montrer plus
sévère envers les groupes d'oppositions et la
société civile, sans s'attirer parfois le foudre de l'UE, est la
résistance de ces groupes envers les réajustements
économiques entrepris par ces états à la demande de l'UE.
Les organisations de la société civile représentent la
voix des groupes insatisfaits de ces réformes. Un tel mouvement de la
part de ces organisations peut contribuer à des réformes
économiques et un véritable développement, en rapprochant
le partenariat euro-méditerranéen et population. Pour cela la
société civile a besoin de liberté et de loi protegant son
action, c'est loin d'être le cas dans la plupart des pays du
Proche-Orient.
Souvent, beaucoup d'organisations de la société
civile ne sont pas réellement indépendantes de l'État et
sont sujettes à de nombreuses restrictions et contrôles. De plus,
la société civile ne possède pas forcement un
crédit moral qui lui permette de se différencier des autres
acteurs de la société. Le fait que des fonctionnaires participent
à la formation et à la direction de ces organisations n'est pas
rare. Certaines ONG sont intégralement corrompues et servent plus comme
protections des intérêts de leurs employées que celui des
groupes qu'elles sont censées représentées alors qu'elles
sont censées aider à combattre la corruption. La Commission
pourrait faire face à ce problème en adoptant des
critères précis les organisations de la société
civile qui doivent contribuer à l'implantation des principes de la bonne
gouvernance. Il faut qu'ils aient eux même des structures
démocratiques. Le professeur Abdel Shafi Salah212(*) indique 6 critères
qui devraient être prise en considération quant à
l'évolution de la performance de la société civile :
La séparation de pouvoir, les formes de participation, la participation
des membres au processus décisionnel, la clarté et la
transparence procédural, un bon système financier, le travail
bénévole.
Ces organisations engagées dans la question de la
démocratie et des droits de l'homme souffrent de la concurrence des
organisations islamiques, tolérées par l'État, à
partir du moment ou elles ne deviennent pas politique. Ces organisations
combinent, avec réussite, les activités caritatives avec un
message qui n'est pas tout le temps en concordance avec les valeurs de
pluralisme et de participation du partenariat. Les financements
étrangers des organisations laïques sont
régulièrement une source de critique de la part de l'état
et des autres acteurs de la société. La critique peut porter
aussi bien sur le manque de légitimité et peut aller
jusqu'à l'accusation de trahison213(*) .
B. Vers
l'institutionnalisation de la société civile
euro-méditerranéenne : L'exemple du Réseau
euro-méditerranéen des droits de l'homme (REMDH)
Le Réseau euro-méditerranéen des droits
de l'homme (REMDH) est un réseau regroupant des organisations de la
société civile euro-méditerranéenne des droits de
l'homme établi. Fondé en janvier 1997 avec pour objectifs
principaux:
· « De soutenir et de faire connaître
les principes universels des droits de l'Homme tels qu'énoncés
dans la Déclaration de Barcelone.
· De renforcer, assister et coordonner les efforts de
ses membres en vue de surveiller le respect des principes des droits de l'homme
de la Déclaration de Barcelone par les États membres.
· D'appuyer le développement d'institutions
démocratiques, de promouvoir l'État de droit, les droits de
l'homme et l'enseignement des droits de l'homme et de renforcer la
société civile dans la région
euro-méditerranéenne. » 214(*)
L'objectif général du REMDH est de contribuer
à la protection et la promotion des principes des droits de l'homme
inscrits dans la Déclaration de Barcelone de novembre 1995 et dans les
accords d'association bilatéraux conclus entre l'Union européenne
et ses partenaires méditerranéens.
Le REMDH repose sur l'idée que le processus de
Barcelone offre à la région euro-méditerranéenne
des instruments importants pour la protection et la promotion des droits de
l'homme et que la réussite de ce processus nécessite la
participation active de la société civile. La création
même des réseaux ou groupements est en lui-même l'un des
objectifs de la déclaration de Barcelone qui encourage la participation
de la société civile dans le sud de la méditerranée
en ce qui concerne l'observation et le suivi du partenariat et de donner l'avis
de la société civile dans le processus partenarial.
Les actions de tels réseaux montrent l'engagement
très avancé dans leurs suivis des documents et des actions
officielles européens qui semblent se réduire à un niveau
diplomatique. Ils tentent à diffuser les questions matérielles
très concrètes et les atteintes flagrantes aux engagements
partenariaux. Le REDHM paraît jouer le rôle d'un provocateur pour
les partenaires officielles quand il s'agit d'accomplir leurs obligations et
de rependre à leurs engagements. Les communiqués de presse
publiés par le réseau montrent ses engagements à suivre la
situation de droits de l'homme215(*) et à sensibiliser les institutions
européennes à prendre des positions.
Ces réseaux approuveront à long terme des
échanges d'informations et le développement des capacités
et reposent sur des activités concrètes. La Commission a
recommandé ces réseaux à mener les actions aux moins dans
les domaines de la liberté d'association, la bonne gouvernance, la lutte
contre la corruption et la défense des groupes
spécifiques216(*). Dans cette même perspective, le 25 avril
2005, il y eut récemment le lancement officiel de la
« Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le
dialogue entre les cultures » à Alexandrie217(*). Cette fondation est une
institution de PEM, ayant comme priorité la promotion du pluralisme
culturel dans un objectif de rapprochement entre les habitants des sociétés de la
Méditerranée. Elle se prétend aussi de relier entre les
projets emmenant de la société civile notamment par
l'établissement d'un « réseaux des
réseaux ». Cette initiative a été vue en faveur
et intérêt par de nombreux acteurs de la société
civile.
Section 2 - Les perspectives européennes dans la
région à travers la politique européenne de voisinage
(PEV): L'accentuation du partenariat ou la fin du processus de
Barcelone ?
Les responsables politiques européens ont essayé
d'adapter l'Union au prochain bouleversement majeur de l'élargissement.
Initiée en mars 2003 à travers une communication de la Commission
européenne218(*),
la politique européenne de voisinage (PEV) a été
entérinée en octobre de la même année par le Conseil
européen. Cette nouvelle politique européenne intervient non
seulement avec les pays du processus de Barcelone mais aussi pour tous les
nouveaux voisins de « l'Europe à 25 ». Comment
l'Union a envisagé de faire face aux défis de ce dernier
élargissement et à redessiner la frontière de l'union en
déplaçant le centre de l'Europe vers l'est (Paragraphe 1). L'un
des objectifs de la nouvelle politique de voisinage va permettre
d'améliorer parmi d'autres objectifs la protection de la bonne
gouvernance dans ces relations avec les pays (Paragraphe 2).
Paragraphe1- Les défis face à une
multiplicité des voisins de l'Union après le dernier
élargissement
La (PEV) est intervenue à la vielle du grand
élargissement vers l'est et le centre consacrant de nouveau l'Union
comme l'une des grandes puissances politiques internationale. L'Union a
élaboré cette politique pour pouvoir gérer un
élargissement vers des relations privilégiées et
cohérentes avec tous ces voisins.
A. La (PEV) dans un
esprit résultant de l'élargissement de l'UE du mai 2004
Le 1er mai 2004, l'Union européenne s'est
élargie à dix nouveaux membres dont 2 pays participants à
la déclaration de Barcelone. Avant l'élargissement, l'Union
européenne avait deux types de voisins, ceux du Sud, de l'autre
côté de la Méditerranée, et ceux de l'Est, anciens
satellites de l'Union soviétique. Elle avait organisé ses
relations avec les premiers à travers la signature d'accords
d'association dans le cadre du processus euro-méditerranéen,
lancé à Barcelone en 1995 ; pour les autres, elle les
traitait comme de futurs membres et les aidait à préparer leur
adhésion à l'Union. En repoussant les limites frontalières
de l'Europe, l'élargissement imposait de repenser ces relations de
voisinage.
Avec l'objectif « de partager avec les voisins
les bénéfices de l'élargissement de l'UE en mai 2004 pour
renforcer la stabilité, la sécurité et le bien être
des populations concernées » que cette nouvelle norme
répond aux besoins des objectifs poursuivis par la stratégie
européenne de sécurité219(*). Cette nouvelle stratégie a été
introduite dans le projet du trait établissant une Constitution
à travers l'article I-57 220(*) qui signale dans son premier paragraphe que :
« l'Union développe avec les pays de son voisinage des
relations privilégiées, en vue d'établir un espace de
prospérité et de bon voisinage, fondé sur les valeurs de
l'Union et caractérisé par des relations étroites et
pacifiques reposant sur la coopération». La PEV a aussi
été l'objet d'un compromis entre les pays favorables pour centrer
l'attention sur les voisins de l'est et entre ceux qui se battent pour la
priorité méditerranéenne221(*).
B. La politique du
voisinage reflète le besoin de privilégier les pays voisins sans
perspective d'adhésion
Ces dernières années les accords d'association
conclus entre l'Union et les pays tiers n'ont pas arrêté de se
multiplier et sont basés sur l'article (310) TCE. L'association qui a
d'abord concerné la Grèce et la Turquie dans la perspective d'une
adhésion, a privilégié leurs relations pour pouvoir
imposer des critères politiques. Elle s'étend aujourd'hui vers
l'Amérique du sud comme le Chili, le MERCOSUR. Ainsi les accords qui
avaient privilégié les relations avec certains pays semblent
intéressant pour l'Union et risquent de devenir le principal moyen
juridique de relations avec les pays tiers222(*). Cette situation constitue une « mini
révolution » car jusqu'à présent l'association
était un instrument utilisé avec les pays européens, les
anciennes colonies des États membres ou les pays voisins. Avec cette
« banalisation des accords d'association »223(*), l'Union a toujours
l'ambition de privilégier ses relations avec les pays voisins, elle ne
pourra plus le faire à travers les seuls accords d'associations. Cette
politique de voisinage répond donc parfaitement au besoin de
re-privilégier les relations avec les voisins sans perspective
d'adhésion.
Ces relations privilégiées seront données
dans une perspective dite : « Tout sauf
adhésion ». Les bénéficiaires de la (PEV) seront
traités comme les États membres sauf qu'ils n'auront pas le droit
d'adhérer ni de participer aux processus décisionnels politique
de l'Union. ». Selon l'ancien Président de la Commission Romano
Prodi , « l'enjeu majeur des années à venir est
pour l'Union (...) de définir une politique de voisinage dotée
d'objectifs , d'institutions et de moyens qui sans conduire à
l'adhésion à l'Union , permettent d'établir des relations
spéciales avec ces pays »224(*)
Une fois achevée, ce programme créa autour de
l'Union un « Réseau » de pays une zone de voisinage
cohérente qui évitera la création des nouveaux clivages
entre l'UE et ses voisins et par suite leur offrir la possibilité de
participer aux activités de l'Union.
Ces prérogatives seront de toute façon
compensée par une émergence du modèle communautaire autour
ces pays : « on vous donne tout, vous céder
beaucoup. Même si la diffusion du modèle européen
reste implicite, le Conseil des chefs d'État et de gouvernement
réuni à Copenhague a déclare sa volonté de
faire progresser les relations avec les pays voisins sur la base de valeurs
communes. Ces relations privilégiées seront basées
sur des engagements bilatéraux réciproques en faveur des valeurs
communes dans les domaines de l'État de droit, de la bonne
gouvernance, respect de droit de l'homme, des promotions des relations de
bon voisinage, des principes de l'économie de marché, et du
développement durable.
Paragraphe 2 : La politique de voisinage garantit un
meilleur empiétement de la bonne gouvernance dans les relations avec les
pays du Proche-Orient
La politique européenne de voisinage offre une nouvelle
perspective pour les relations avec les pays du proche orient. L'avantage de
cette politique qu'elle tente d'établir des critères plus ou
moins cohérents pour l'ensemble des voisins mais avec une forte
spécification et une interprétation très
individualisée au niveau de chacun des pays voisins. Cet objectif est
matérialisé par les plans d'action pour chacun des partenaires
(A) qui pousse l'Union face à des nouveaux défis dans ses
relations avec les pays du Proche-Orient pour les années qui viennent
(B).
A. Les plans
d'actions : Des documents harmonieux et mieux ciblés
La (PEV) qui est mise en application à partir de 2007
et aura pour base de travail un plan d'action conçu et défini par
chacun des pays tiers eux-mêmes et approuvé par la Commission
européenne. C'est ce plan d'action qui déterminera ensuite la
feuille de route de coopération et le développement des
relations.
La mise en oeuvre de la politique européenne de
voisinage repose sur un nouvel instrument: Le plan d'action. Il s'agit d'un
document bilatéral dans lequel sont énoncés les
priorités de chacun des voisins de l'Union européenne dans chacun
des domaines politique, économique, sécuritaire, etc. Ce document
est le fruit d'une négociation bilatérale avec chacun des «
voisins ». L'Union européenne fournit ainsi une coopération
« à la carte », offrant la possibilité à ceux
qui le souhaitent d'avancer plus vite que les autres. L'outil bilatéral
est toutefois complété par des politiques de coopération
régionale et sous-régionale dans certains secteurs-clés,
comme les transports ou l'énergie.
Les plans d'actions ont établi des priorités
d'engagements sur des actions spécifiques renforçant
l'adhésion à des valeurs communes dans des domaines tels que la
démocratie et l'État de droit, l'administration judiciaire et les
droits de l'homme, ainsi que sur certains objectifs dans le domaine de la
politique étrangère et de sécurité225(*).
Ils s'inscrivent dans une perspective plus ou moins longue,
selon le choix de chacun des partenaires. Bien que la négociation,
la signature et la mise en place des plans d'action soient encore une fois du
ressort et de la responsabilité des autorités politiques
officielles, la politique de voisinage laisse une grande place à la
société civile226(*). Les organisations non gouvernementales, les
associations professionnelles et les institutions non publiques sont toujours
associées aux débats engagés lors de la préparation
des plans d'action et elles sont sollicitées pour donner leurs avis
avant l'adoption définitive des accords. La défense du
consommateur, la protection de l'environnement ou l'appui aux droits des
minorités n'est plus uniquement du ressort des organismes officiels. Les
diverses associations de la société civile y sont
associées sous des formes multiples et en fonction des chapitres
abordés. C'est pourquoi ces plans tentent de diversifier les apports et
encouragent le développement de cultures et la mise en place de
pratiques civiles peu développées dans les pays signataires. Les
pays régionaux ayant présenté des plans d'action dans le
cadre des accords de la nouvelle politique de voisinage européen ont
laissé une grande part aux chapitres relatifs concernant la
participation active de la société civile. Ces documents mettent
le point sur la situation dans chaque pays concerné d'une manière
méthodologique. La Commission présente des textes qui font le
bilan de la situation globale détaillée (politiquement,
économiquement et socialement) et mettent le point sur les
réformes achevées et souhaitées. Ensuite l'Union entame
avec chaque pays un bilan des les priorités d'action avec pour objectif
de bien cibler et mieux détailler. Les libertés politiques
où tous les pays signataires s'engagent à la poursuite des
réformes législatives et l'application des dispositions
internationales en matière de droits de l'homme. Les pays montrent une
volonté de veiller à la conformité des législations
nationales avec les dispositions internationales en matière de droits de
l'homme et avec les recommandations des Nations-Unies227(*). Par contre, tous les pays
signataires prennent des engagements très fermes pour lutter contre le
développement des armes de destruction massive et contre le terrorisme
et l'intégrisme violent. Ils montrent une grande disposition à
coopérer avec les pays européens pour enrayer ces courants
très menaçants pour les sociétés locales et
européennes. L'éducation et la formation sont aussi des chapitres
sur lesquels les pays signataires promettent de gros efforts. La recherche et
le développement y sont inclus. Enfin, les réformes
administratives sont aussi en tête de liste des engagements pris par les
pays signataires et pour lesquelles ces pays appellent à l'aide l'Union
européenne.
Les aspects politiques dans les documents de la politique de
voisinage font une meilleure exposition de la situation politique dans les
pays du Proche-Orient. Les textes plus cohérents,
détaillés, ils posent clairement les problèmes et ensuite
les axes de travail basés sur les observations227(*).
Par cette nouvelle approche, l'Union européenne
désire faire évoluer le dispositif fragmenté des accords
précédents au sein du partenariat, basés sur des projets
« en bilatéral » et indépendant les uns des autres. On
espère donc pouvoir passer à une nouvelle forme de relations
avec la région laissant une simple approche de zone de
libre-échange pour une plus grande intégration et pour
l'émergence des principes communs. Mais celle-ci est proposée aux
partenaires méditerranéens en contrepartie de progrès
concrets dans les domaines du respect des valeurs communes et de la mise en
oeuvre des réformes politiques, économiques et institutionnelles
satisfaisantes.228(*)
B. Quel avenir de
la Politique européenne de voisinage (PEV) dans les relations avec les
pays du Proche-Orient ?
Jusqu'alors, les relations avec les pays du Proche-Orient
géré au sein du processus de Barcelone reposaient sur une double
dimension. D'une part une relation multilatérale formant une
véritable politique régionale euro-méditerranéenne.
D'autre part, les accords d'associations classiques qui concernent chaque pays.
Cependant la PEV ne pose pas une dimension multilatérale dans sa
relation avec la région. Si personne ne l'a affirmé ce retour
vers le bilatéralisme ( association et voisinage) prendra la place de la
dimension multilatérale, spécificité majeurs du
partenariat avec des plans d'action très personnalisés et
adoptés au rythme décidé par les pays signataires.
La réussite de la Politique européenne de
voisinage, doit passer par le renforcement de la coopération entre
l'Union et les pays du Proche-Orient et doit consacrer les réformes
internes. Il sera très important pour les peuples de la région de
bénéficier de la politique de voisinage élaborée
par l'Union européenne dans le cadre d'une vision qui semble
destinée à compléter le partenariat de Barcelone. Si la
politique de voisinage envisage de dépasser les difficultés qui
ont fait obstacle au processus de Barcelone, les réelles ambitions des
populations et de la société civile de la région. Les
participations à la cinquième conférence
ministérielle euro-méditerranéenne à Luxembourg ont
avoué le besoin d'accentuer les activités du partenariat, tout en
prenant compte des nouvelles opportunités de la PEV dans un objectif de
s'approcher d e plus en plus au population. La société civile
devrait être associée à la préparation des
décisions ministérielles. Les organisations de la
société civile devraient accorder leurs actions et mettre en
place un plan d'action avec la communauté européenne.
Ainsi dans le cadre de la participation active de la
société civile à la réflexion sur la politique
européenne de voisinage et sur l'élaboration d'un plan d'action
pour le Liban, trois groupes de jeunes universitaires de l'Université
libanaise, de l'Université américaine de Beyrouth et de
l'Université Saint-Joseph229(*) ont tenté de définir les
priorités qui selon eux doivent soutenir l'appui de l'Union pour leur
pays. Les jeunes ont mis l'accent en priorité sur la
préservation de la souveraineté et de la solidarité
nationale, le renforcement de la démocratie et le respect des droits de
l'homme, sans oublier la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et
les réformes administratives. Un soutien devrait être
accordé aux personnes exclues ou fragilisées, et ce dans le souci
d'une meilleure intégration sociale et pour plus d'équité.
Disons enfin que pour que la politique européenne de voisinage
réussisse, il faut « sortir des incantations bureaucratiques et
trouver un réel souffle politique» 230(*) pour ne pas tomber de
nouveau dans les obstacles à la « barcelonaise ».
CONCLUSION
Les derniers événements dans certains pays du
Proche-Orient vont dans le sens du changement en faveur d'une bonne gouvernance
en imposant les réformes espérées. En, dépit de
leurs résultats, les élections égyptiennes ont permis une
action au sein de la société civile égyptienne surtout
avec le mouvement « Kifaya »231(*), refusant la
réélection du Président Moubarak ou celle de son fils.
L'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri a
déclenché un soulèvement pacifique inédit de la
société libanaise conduisant, avec la pression de la
société internationale au retrait des forces armées
syriennes des territoires libanais après 30ans de tutelle232(*). Le retrait israélien
de la bande de Gaza va permettre la reconstitution de la société
palestinienne après plus de 35 ans d'occupation israélienne.
Face à des incidents pareils, la réaction de
l'Union européenne sera attendue. S'il y ait une leçon que nous
pouvons tirer de Barcelone et qui nous permettra de bénéficier de
la nouvelle politique de voisinage à l'avenir, c'est bien qu'il faille
tout d'abord consacrer les réformes politiques et constitutionnelles. La
réduction des obstacles et conflits politiques mènera à la
diminution des tensions intérieures qu'ira en fait, dans le sens d'une
meilleure émergence du partenariat. Ces réformes sont comme on
l'a déjà vu indispensables pour tout développement de la
coopération entre les deux rives méditerranéennes.
Les objectifs de la Déclaration de Barcelone ont
été déjà confirmés par des accords
bilatéraux conclus entre l'Union européenne et la
quasi-totalité des pays du Proche-Orient. . L'article 2 de chacun de ces
accords qui précise que le respect des droits de l'homme et des
principes démocratiques est à la base des politiques
menées par l'état. Cette clause qui constitue un
élément essentiel des accords bilatéraux, restera
l'engagement le plus explicite, clair et efficace à la protection des
principes de la bonne gouvernance. Ceci a par ailleurs été
confirmé dans les stratégies d'adhésion à l'Union
européenne adoptées par trois partenaires
méditerranéens européens (Turquie, Chypre et Malte) de
l'Union sur le fondement des Critères de Copenhague. Quand il y a eu la
volonté pour accomplir les objectifs de la déclaration chez ces
partenaires233(*), cette
base juridique a été suffisante pour contribuer à leur
adhésion à l'Union. Ainsi peut-être aura-t-on besoin des
« critères méditerranéens de
Copenhague » conduisant au respect des principes de la bonne
gouvernance présent dans le cadre partenarial.
Ce type de gestion des relations entre l'Union
européenne et les pays du Proche-Orient risquera de faire perdre les
nouveaux atouts de la politique européenne de voisinage en faveur de la
protection d'une bonne gouvernance. Le respect des principes de la bonne
gouvernance resterait bloqué entre l'absence de volonté chez des
pays du Proche-Orient et la carence de fermeté chez l'Union et de ces
pays membres.
DOCUMENTS OFFICIELS DES COMMUNAUTES EUROPENNES ET
DE L'UNION EUROPEENNE
TRAITES
- Traité instituant la Communauté
européenne adoptée le 25 mars 1957, entrée en vigueur le
14 juillet 1958
- Traité sur l'Union européenne adoptée
le 7 février 1992, entrée en vigueur le 1 novembre 1993.
- Projet de Traité établissant une Constitution
pour l'Europe, JOUE n°C 310/131 du 16 décembre 2004.
CONSEIL DE L'UNION
1) Actes conventionnels
- Accord d'association euro-méditerranéen
établissant une association entre les Communautés
européennes et leurs Etats membres, d'une part, et La Jordanie, JO L
129,15 mai 2002.
- Accord d'association euro-méditerranéen
établissant une association entre les Communautés
européennes et leurs Etats membres, d'une part, et Le Liban, COM(2002)
170.
- Accord d'association euro-méditerranéen
établissant une association entre les Communautés
européennes et leurs Etats membres, d'une part, et L'Égypte JO
L, 30 septembre 2004
- Accord d'association euro-méditerranéen
établissant une association entre les Communautés
européennes et leurs Etats membres, d'une part, et Israël, JO L
147, 21 juin 2000.
- Accord d'association euro-méditerranéen
établissant une association entre les Communautés
européennes et leurs Etats membres, d'une part, l'OLP JO L 187, 16
juillet 1997.
2) Actes unilatéraux
- Règlement (CE) n°975/1999 du Conseil du 29 avril
1999 fixant les exigences pour la mise en oeuvre des actions de
coopérations au développement qui contribuent à l'objectif
général du développement et de la consolidation de la
démocratie et de l'état de droit ainsi qu'à celui du
respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, JO L 120 du
8.5.1999, p.1.
- Règlement (CE) N° 1488/96 du 23 juillet 1996
relatif aux mesures d'accompagnement financières et techniques (MEDA)
à la reformes des structures économiques et sociales dans le
cadre du partenariat euro-méditerranéen.
- Règlement (CE) N° 780/98 du 7 avril 1998
modifiant le règlement (CE) n° 1488/96 en ce qui concerne la
procédure à suivre pour adopter les mesures
appropriées lorsqu'un élément essentiel pour la
poursuite des mesures d'appui en faveur d'un partenariat
méditerranéen.
- Règlement (CE) N° 2698/2000 du conseil du 27
novembre 200 modifiant le règlement (CE) n° 1488/96 relatif
à des mesures d'accompagnement financières et techniques à
la reformes des structures économiques et sociales dans le cadre du
partenariat euro-méditerranéen.
3) Rapports
- Rapport annuel de l'Union européen sur les droits de
l'homme dans le monde, Bull.10-2002, point 1.2.1
- Rapport annuel de l'Union européen sur les droits de
l'homme dans le monde, Bull. 10-1999, point 1.2.2
COMMISSIONS DES COMMUNAUTES EUROPEENNES
1) Rapports généraux sur l'activité
des Communautés européennes. (1995 à 2003).
- Droit de l'homme et libertés fondamentales,
section : action à l'extérieur de l'Union
européenne.
- Relations avec le pays de la Méditerranée du
Sud et du Moyen-Orient.
2) Bulletins des Communautés européennes
( 1995 à 2004)
3) Communications et propositions de la Commission
européenne.
- Communication de la Commission, « Donner une
nouvelle impulsion aux actions menées par l'UE dans le domaine de droit
de l'homme et de la démocratisation, en coopération avec les
partenaires méditerranéens- Orientations
stratégiques », COM(2003) 294 final.
- Communication de la Commission, « Le dialogue UE-
Afrique », COM(2003) 316 final.
- Communication de la Commission,« Livre blanc
sur la Gouvernance », COM(2001) 428, juillet 2001.
- Communication de la Commission, « Le
rôle de l'Union européenne dans la promotion des droits de l'homme
et de la démocratisation dans les pays tiers », COM(2001)
252 final.
- Communication de la Commission, « Le
rôle de l'UE à la promotion des droits de l'homme et de la
démocratisation dans les pays tiers », , COM(2001)
252.
- Communication de la Commission, « Un nouvel
élan pour le processus de Barcelone », COM(2000) 497
final,6 septembre 2000.
- Communication de la Commission, « La prise en
compte des principes démocratiques et des droits de l'homme dans les
accords entre la Communauté européenne et les pays
tiers », COM(1995) 567.
- Communication de la Commission, « L'Europe
élargie- Voisinage ; un nouveau cadre pour les relations avec nos
voisins de l'Est et du Sud », , COM(2003) 104 final.
- Documents de travail des services de la Commission,
Politique européenne de Voisinage, Rapport sur la Jordanie, , COM(2004)
373 final, Sec (2004) 564.
- Documents de travail des services de la Commission, Rapport
sur l'Autorité palestinienne Politique européenne de Voisinage,
COM(2004) 373, SEC(2004) 565.
- Communication de la Commission, « Politique
européenne de Voisinage, Document d'orientations », ,
COM(2004) 373 final, SEC(2004) 564-570.
PARLEMENT EUROPEEN
- Résolution du Parlement européen sur
l'initiative visant à donner une nouvelle impulsion aux actions
menées par l'UE dans le domaine des droits de l'homme et de la
démocratisation, en coopération avec les partenaires
méditerranéens, P5_TA_PROV(2004)0099.
- Résolution du Parlement européen sur la
violation de droits de l'homme en Egypte, Bull, 9-2003, point 1.2.2.
- Résolution du Parlement sur les droits de l'homme en
2002 et la politique de l'UE en matière de droit de l'homme, Bull.
9-2003, point 1.2.4.
- Résolution du Parlement européen sur les
droits de l'homme en 2000 et la politique de l'UE en matière de droit de
l'homme, Bull.7/8-2001, point 1.2.4
- Résolution du Parlement européen sur la
stratégie commune de l'UE arrêté par le conseil
européen de Feira le 19 juin 2000 à l'égard de la
région méditerranéenne, 2000/2247 (COS).
- Résolution du Parlement européen
sur « la situation de droits de l'homme en
Syrie », JO C 104 du 6.4.1998
- Résolution du Parlement européen sur
« la situation de droit de l'homme, dans le monde en
1997-1998 », Bull. 12-1998
- Résolution du Parlement sur « les
droits de l'homme en 1995 et 1996 et la politique de l'UE en matière de
droit de l'homme », JO C 20 de 20.1.1997.
- Résolution sur « la prise en compte du
respect des principes démocratique et de droit de l'homme dans les
accords entres les Communautés et les pays tiers », JO C
320 du 28.10.1997.
- Résolution sur « la politique
méditerranéenne de l'union européenne dans les
perspectives de la conférence de Barcelone », Commission
des affaires étrangères, de la sécurité et de la
politique de défense, 31 juillet 1995, COM (94) 0427 final.
AUTRES DOCUMENTS
C. Conclusion des Conseils européens
- Conclusion de la Présidence du Conseil
européen de Santa Maria de Fiera, 19 et 20 2000 relatives à
l'adaptation d'une stratégie commune de l'Union européenne
à l'égard de la région méditerranéenne
- Conclusion de l a Présidence du Conseil
européen de Barcelone, 15 et 16 mars 2002
- Conclusion de l a Présidence du Conseil
européen de Copenhague, 12 et 13 décembre 2002
- Conclusion de la Présidence du Conseil
européen de Thessalonique, 19 et 20 juin 2003
- Conclusion de la Présidence du Conseil
européen de Bruxelles, 16 et 17 octobre 2003
- Conclusion de la Présidence du Conseil
européen de Bruxelles, 12 et 13 décembre 2003.
- Conclusion de la Présidence du Conseil
européen de Bruxelles, 25 et 26 mars 2004.
- Conclusion de la Présidence du Conseil
européen de Bruxelles, 17 et 18 juin 2004
- Conclusion de la Présidence du Conseil
européen de Bruxelles, 16 et 17 décembre 2004.
D. Conférence euro-méditerranéennes des
Ministres des Affaires étrangères
- Conclusion de la Première conférence
ministérielle euro-méditerranéenne de Barcelone, 27 et 28
novembre 1995. déclaration de Barcelone et programme de travail.
- Conclusion de la Deuxième conférence
ministérielle euro-méditerranéenne de malte, 15 et 16
avril 1997.
- Conclusion de la Troisième conférence
ministérielle euro-méditerranéenne de Stuttgart, 15 et 16
avril 1999.
- Conclusion de la Quatrième conférence
ministérielle euro-méditerranéenne de Marseille, 15 et 16
novembre 2000.
- Conclusion de la Cinquième conférence
ministérielle euro-méditerranéenne de Valence 22 et 23
avril 2002.
- Conclusion de la Sixième conférence
ministérielle euro-méditerranéenne de Naples, 2 et 3
décembre 2003.
- Conclusion de la Conférence
euro-méditerranéenne des Ministre des Affaires
étrangères de La Haye, 29 et 30 novembre 2004.
- Conclusion de la Septième Conférence
euro-méditerranéenne des Ministre des Affaires
étrangères du Luxembourg , mai 2005
3) Autres
- « Renforcement du partenariat entre l'UE et le
monde arabe », présenté par la Haut
représentant de la PESC Javier SOLANA , le Président de la
Commission Romano PRODI et le membre de la Commission européenne
Christopher PATTEN au Conseil européen de Thessalonique( 19/20 juin
2003), D( 2003) 10318.
- « Le processus de Barcelone- 5 ans »,
Commission européenne, 1995-2000.
- « Le processus de Barcelone, le partenariat
euro-méditerranéen, synthèse 2001 ».
E. DOCTRINE
OUVRAGES
1- Ouvrages spécialisés
- Marc MARESCEAU and Erwan LANNON, «The EU's Enlargement
and Mediterranean Strategies- A Comprehensive Analysis»., Ed. Palgrave,
2001, 403 pages
- François LABOUZ, (sous la direction), Actes de
séminaires ( 4.12.1998- 18.06.1999), Ed Bruylant, 2000, 354 pages.
- · Is the Barcelona Process Working· Philip
Morris Institute, Colloque Athènes 2-3/04/98, 1998, 45 pages.
- « L'Union européenne dans un monde e
transformation »Acte du Colloque, Bruxelles, ( 19-20 septembre 1996),
Ed O.P.OC.E., Luxembourg, 1998, 786 pages.
- « La Méditerranée- espace de
Coopération ? », Actes du Colloque d'Aix-en-Provence, 2
et 3 juillet 1993, en honneur de FLORY Maurice, Centre d'Etudes et de
Recherches International et communautaires, Université d'Aix Marseille
III ;
- Coopération et développement, coll.
Dirigée par BOURRINET Jacques, Ed Economica , 1994, 372 pages.
- Bishara KAHDER, « L'Europe et le monde arabes-
cousins, voisins », Ed. Published, Quorum, Ceremac, 1992, 254
pages.
- « Le partenariat euro-méditerranéen,
La dynamique de l'intégration régionale » p.168,
Commissariat Générale du Plan, Juillet 2000
- « L'Europe et la
Méditerranée », Texte réunis par Michel DUMOULIN
et Geneviève DUCHENNE Acte de la VI Chaire GLAVERBEL d'études
européennes 2001-2002, PIE-Peter Lang, Bruxelles 2001.
2- Ouvrages collectives
- Catherine FLAESCH-MOUGIN « Les Acteurs des
relations euro-méditerranéennes », Mélanges
en hommage à Guy ISSAC « 50 ans de droit communautaire »,
Presse de l'Université des Sciences Sociales, 2002 Tome 1
- Jean REAUX « Le respect des droits de l'homme,
des principes démocratiques et de l'État de
droit », sous le signe de « la bonne
gouvernance », principe fondamental « essentiel »
de l'après Lomé IV, in Liber amicorum, en l'honneur du recteur
Jacques Georgel, « La liberté dans tous ces
états », Apogée Rennes, 1998, pp, 409-425.
- Joël RIDEAU « Les clauses de
conditionnalité droits de l'homme dans les accords d'association avec la
communauté européenne », « le concept
d'association dans les accords prouvé par la Communauté, Essai de
clarification », ss la direction de M.F Christophe
TACHAKLOF, Actes de colloques, 15 05 98/Paris, ED. Brylant ,1999. p.
139-197.
- Marc BLANQUET « Le système
communautaire à l'épreuve de la gouvernance européenne,
pour une nouvelle gouvernance raisonnée »,
Mélanges en hommage à Guy ISSAC « 50 ans de droit
communautaire », Presse de l'Université des Sciences Sociales,
2002 Tome 1
- Fabrice BELAICH, « La Conditionnalité
politique dans partenariat euro-méditerranéens »,
le Partenariat de l'UE avec les pays tiers-Conflits et
convergences », dd la dir. de M.Fr.Labouz, Actes de séminaires
(4.12.1998_18.06.1999), ED. Bruylant, 2000, pp.354, pp 92-102
- Daniel GADBIN « Les principes de bonne
gouvernance européenne »,Mélanges en hommage
à Guy ISSAC « 50 ans de droit communautaire », Presse de
l'Université des Sciences Sociales, 2002 Tome 2
- Catherine FLAESCH-MOUGIN. « La procédure de
conclusion des accords d'association », « Le concept
d'association dans les accords prouvé par la Communauté, Essai de
clarification », ss la direction de M.F Christophe
TACHAKLOF, Actes de colloques, 15 05 98/Paris, ED. Brylant ,1999. p.197-227.
- Mielle BULTRMAN, Human rights in the treaty relations of
the European community, School of human rights research series-
Intersentia-Hart2001.
- Elena FIERRO, «The EU's approach to human rights
conditionality in practice», Martinus Nijhoff Publishers, 2003. pp
226-228.
- Abdel Wahab BIAD, « La dimension humaine de la
sécurité dans le partenariat
euro-méditerranéen »,« le Partenariat de
l'UE avec les pays tiers-Conflits et convergences », dd la dir. de
M.Fr.Labouz, Actes de séminaires (4.12.1998 et 18.06.1999), ED.
Bruylant, 2000, pp 354. p 73-87
- Jean RAUX « Association et perspectives
partenariales », « Le concept d'association dans les accords
prouvé par la Communauté, Essai de clarification »,
ss la direction de M.F Christophe TACHAKLOF, Actes de colloques, 15 05
98/Paris, ED. Brylant ,1999. p.197-227.
MEMOIRES ET THESES
1- Thèses
- Erwan LANNON « La Politique
Méditerranéenne de L'Union européenne ; ·Pour
une Politique euro-méditerranéenne Commune Fondée sur une
Géopolitique de Proximité Pan-
euro-méditerranéenne ». Thèse pour le
doctorat de troisième cycle en droit communautaire, Centre de
Documentation et de Recherches de Rennes , Université de Rennes 1, mars
2002, 863 pages.
- Isabelle THOMAS, « La Politique
euro-méditerranéenne, contribution au droit international du
développement », Thèse pour le doctorat du
troisième cycle, Diffusion ANRT
2- Mémoires
- Jamel KASMI, « Quel partenariat entre l'Union
européenne et les états de Maghreb- Quel
avenir ? » , Mémoire pour le DEA de Droit
Communautaire, Centre de Documentation et de Recherches de Rennes,
Université de Rennes 1. 307 pages.
- Carole MANCEL, « Le partenariat
euro-méditerranéen » Mémoire pour le DEA de
Droit Communautaire, Centre de Documentation et de Recherches de Rennes,
Université de Rennes 1. 182 pages.
- Erwan LANNON, « La rénovation de la
politique méditerranéenne de la
Communauté », Mémoire pour le DEA de Droit
Communautaire, Centre de Documentation et de Recherches de Rennes,
Université de Rennes 1. 213 pages.
CONTRIBUTIONS A DES REVUES
COLLECTIFS
1- Juris-Classeur Europe
- Jean RAUX, « Les compétences expresses
de caractère général,les associations »
Fasc.2204-2002.
- Jean RAUX, « Capacité internationale de
la communauté européenne et droit de l'Union
européenne »/Fasc.2200-2202.
- Jean RAUX, « Relations avec les pays
méditerranéens :Textes ». Fasc.2235-1995.
2- European Foreign Affairs Review ( EFFAR)
- PHILIPPART Eric, The Euro-Mediterranean
Partnership: A critical Evaluation of an Ambitious Scheme. (Vol 9 -
Iss 2 - Summer 2003).
- WHITE Brian, Understanding European Foreign Policy
( Vol 6- Iss 4- Winter 2001).
- YOUNGS Richard, European Union democracy
Promotion Policies: Ten Years On ( Vol 6- Iss 3- Autumn 2001)
- TOVIAS Alfred ,On the External Relations of the
EU21: The Case of the Mediterranean Periphery ( Vol 6- Iss 3- Autumn 2001).
- STRAVRIDIS Stelios and HUTCHENCE Justin,
Mediterranean Challenges to the EU's Foreign Policy,. ( Vol 5- Iss 1-
Spring 2000).
- PIERROS Filippos and MEUNIER Jacob and ABRAMS Stan
, Bridges and Barriers: The European Union's Mediterranean Policy.
( Vol 5- Iss 2- Summer 2000).
- HAKURA Fadi , The European Union and the
Mediterranean: Closer Relations in the Wider Context, ( Vol 4- Iss 2- Summer
1999).
3- Revue de Marché Commun
- Massimo SILVESTRO, « Le partenariat
Euro-Méditerranéen », n° 456, mars 2002
- Marco LOPRIORE « Les prochains
défis de l'Europe : Méditerranée, pays de l'est et
élargissement », par n° 434 Jan 2000.
- Bernard PETIT « Le nouvel accord de
partenariat ACP-UE » ( n°437 Avril 2000).
- « De la compétence de l'UE en
matière de défense et de promotion de droit de
l'homme » (Avril 95).
- « Le parlement européen et les doits de
l'homme » ( Janvier 96).
- « La déclaration
interministérielle de Barcelone, acte fondateur de partenariat
euro-méditerranéen » ( Mai 96).
4- Répertoire Dalloz- Droit
Communautaire
- CHEVALIER et KEBANDJIAN, L'Euro méditerranée
RAUX Jean, Convention de Lomé (Accord de Maurice) 1998.
- Jean RAUX, Afrique- Caraïbe- Pacifique (Partenariat)
2003.
- RIDEAU Joël, Accords Internationaux 2000.
- Jean RAUX, Convention de Lomé ( Accord de Maurice),
Répertoire communautaire Dalloz, mai 1998.
5- Revue Maghreb- Machrek
- Entre mondialisation et régionalisation ;
numéro Hors-série décembre 1997.
- BEN NEFISSA Sara, Citoyenneté et participation en
Egypte, Trimestriel n°167 Janvier-Février 2000.
- Conférence de Barcelone, la nouvelle politique
euro-méditerranéenne, Trimestriel n°153 juillet-septembre
1996.
- AUGE, BOCCO et DUCLOS, les élections du 4 novembre
1997 en Jordanie : contexte et prétexte d'une normalisation
politique, Trimestriel n°160 avril-juin 1998.
- SCHMIID Dorothée, Les programmes MEDA : une
expérience européenne de coopération
décentralisée, Trimestriel n°153 juillet-septembre 1996.
- ROUGIER Bernard, Liban : les élections
législatives de l'été 1996, Trimestriel n°155
janvier-février 1997.
- PICARD Elizabeth, La Syrie de l'après-guerre
froide : permanence et changement, Trimestriel n°158
octobre-décembre 1997.
6-Revue trimestrielle des droits de l'homme
- Antoine MEKINDA BENG « Les droits des peuples
à disposer d'eux même dans la conjoncture institutionnelle
actuelle des États du tiers-monde en mutation », n °
58,2004.
- Mercedes CANDELA SORIDANOC, « L'Union
européenne et la protection des droits de l'homme dans la
coopération au développement : Le rôle de la
conditionnalité politique », n°52, 2002.
III- Sites Internet
- www.undp.org/rbas/ahdr
-
http://www.lorient-lejour.com
- www.europa.eu.int
-
http://www.euromedrights.net
- http://www.euromesco.net
-
www.fride.org
IV- Autres Documents
- La Charte fondamentale des Nations-unies de La Charte des
nations unies, 26 juin 1945.
- La Déclaration Universelles des Droits de l'Homme (
DUDH) de Adoptée par l'assemblée générale dans sa
résolution 217 A (III) du 10 décembre 1948.
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
1
Section 1- La bonne gouvernance dans les relations
extérieures de l'Union européenne avec les pays tiers
1
Paragraphe1- La difficile délimitation de la
notion bonne gouvernance
1
Paragraphe 2- Le rôle de l'Union
européenne dans le respect des principes de la bonne gouvernance par les
pays tiers
4
Section 2- Les relations privilégiées
avec les pays du Proche-Orient confrontées à la question de la
bonne gouvernance
6
Paragraphe 1- Le Proche-Orient, une région
à caractère spécial dans le partenariat
euro-méditerranéens
6
A.La singularité du Proche-Orient dans le
partenariat et euro-méditerranéen
7
B.L'intérêt croissant du constat de
la bonne gouvernance au Proche-Orient
8
Paragraphe 2- La dimension de la bonne gouvernance
dans le partenariat de l'Union avec les pays du Proche-Orient : Un objet
d'étude de la vigilance européenne
9
PARTIE 1- UNE RÉFÉRENCE
CROISSANTE A LA BONNE GOUVERNANCE DANS LES RELATIONS AVEC LE PROCHE-ORIENT ET
NÉANMOINS INSUFFISANTE
11
Chapitre 1 - La recherche constante de
la préservation de la bonne gouvernance dans les instruments du
partenariat euro-méditerranéen
12
Section 1- La déclaration de
Barcelone : La reconnaissance expresse au respect des principes de la
bonne gouvernance dans le cadre multilatéral du partenariat
euro-méditerranéen
12
Paragraphe 1- Les principes en vue de
définir un espace commun de paix et de stabilité ( 1er
volet)
13
A.Un engagement à agir conformément
aux principes essentiels du droit international
13
1.La charte et le système des
Nations-Unies
13
2.La Déclaration universelle des droits de
l'homme (DUDH)
14
B.L'engagement au respect des principes politiques
expressément mentionnés dans la déclaration...
15
1.Développer l'État de droit et la
démocratie
15
2.Le respect des droits de l'homme et des
libertés fondamentales
16
C.Entre l'universalité des droits de l'homme
et la souveraineté étatique dans la déclaration du
Barcelone...
17
1.Le caractère universel des principes
internationaux de la déclaration
18
2.La proportionnalité entre « la
non-ingérence dans les affaires des autres » et le respect des
droits de l'homme et de la démocratie
18
Paragraphe 2- Les principes en vue de
développer un partenariat social, culturel et humain (
3ème volet) : L'implication reconnue à la
société civile dans le processus
18
Section 2 - L'intégration de la
conditionnalité politique dans les accords d'associations : Un
engagement fidèle aux caractères généraux de la
politique européenne des droits de l'homme
19
Paragraphe 1- Le respect des principes de la bonne
gouvernance comme élément essentiel des accords
d'associations
20
A.L'importance des principes politiques constituant
le « fondement même de l'association »
20
B.La conditionnalité politique dans
l'article 2 des accords d'association
21
1.Les principes de la bonne gouvernance comme
« élément essentiel » des accords
21
2.Les effets du caractère
« essentiel » de la conditionnalité en droit
international
22
Paragraphe 2- La clause de non-exécution :
La prise des mesures appropriées lors de la violation de la
conditionnalité
23
A.L'adoption des mesures appropriées en cas
de la violation des conditions essentielles
23
B.Les conditions de la prise de mesures
appropriées
24
1.Un rôle préalable du Conseil
d'association sauf en cas d'urgence
24
2.Les mesures « les moins perturbantes au
fonctionnement de l'accord »
25
Section 3- La place avancée des principes de
la bonne gouvernance dans le programme (MEDA), l'instrument financier
principal
25
Paragraphe1- Le programme MEDA et l'acquis relatif
au principe de la bonne gouvernance
26
A.Les principes de la démocratie et droit de
l'homme comme élément fondamental du règlement MEDA
26
1.La conditionnalité politique dans le
règlement 1488/96 instituant le programme MEDA
26
2.Les mesures appropriées dans le
règlement 780/98
27
B.L'appui aux principes de la bonne gouvernance
dans les règlements MEDA dans les objectifs de l'application de
l'article 2 de l'annexe 2 du règlement
27
Paragraphe 2 - La bonne gouvernance dans les
documents de stratégie par pays ( DSP) et des programmes indicatifs
nationaux ( PIN )
28
A.L'objectif de ces programmes et documents
28
B.L'analyse des situations dans le pays du
Proche-Orient à travers les rapports des documents de stratégies
par pays ( DSP)
29
Chapitre 2 - Des avancées
achevées dans la place de la bonne gouvernance dans les relations avec
les pays du Proche-Orient mais insuffisantes.
31
Section 1 - Les insuffisances liées
à des lacunes dans le contenu du cadre partenarial.
31
Paragraphe 1- Les lacunes au sein de la
déclaration de Barcelone
31
A.L'absence de certaines notions dans la
déclaration de Barcelone
32
1.L'absence totale de certaines notions
32
2.Entre les libertés mentionnées dans
la déclaration de Barcelone et celles inscrites dans la
Déclaration universelle des droits de l'homme ( DUDH)
34
B.Le souci du droit des partenaires de
développer librement leurs systèmes établis
35
1.Un choix d'interprétation laissé
aux parties
35
2.Faut-il avoir des soucis quant à une telle
liberté d'interprétation ?
35
Paragraphe 2- Une exigence faible quant à
l'application de la clause de conditionnalité politique
36
A.Le manque de justesse et d'exigence dans
l'application de la conditionnalité politique des accords
d'associations
36
B.La mise en oeuvre confuse de la procédure
d'adoption des mesures appropriées dans le programme MEDA
37
Section 2- Les déformations de la place
de la bonne gouvernance dans un cadre partenarial complexe avec une
multiplicité d'acteurs et de volets
38
Paragraphe 1- La multiplicité des acteurs
européens : des arrangements défavorisant la place de la
bonne gouvernance dans le processus
39
A.La multiplicité des acteurs
européens dans le processus: Un rôle majeur persistant des
États membres de l'Union européenne
39
B.Les défiances durant les
négociations et les conclusions des accords d'associations
40
1.Le consensus minimal dans les dispositions de la
déclaration de Barcelone
41
2.La signature des accords bilatéraux avec
des États qui violent les droits fondamentaux
42
Paragraphe 2 - La multiplicité des
dimensions dés la Conférence de Barcelone : Le manque de
cohérence permettant l'affaiblissement de la protection de la bonne
gouvernance ?
42
PARTIE II- UNE CONCRÉTISATION
LABORIEUSE DE LA BONNE GOUVERNANCE AUX CONSÉQUENCES NEFASTES : LE
BILAN DÉCEVANT DU PROCESSUS DE BARCELONE
45
Chapitre 1- L'intégration prudente
des principes de la bonne gouvernance dans le dialogue politique et la
coopération malgré le besoin de soutenir le cadre partenarial
45
Section 1- La présence frileuse de la bonne
gouvernance dans le dialogue politique avec les pays du Proche-Orient
46
Paragraphe 1- Dans les propos quotidiens des
institutions communautaires
46
A.Les recommandations de la Commission pour un
nouvel élan aux actions de l'Union avec les partenaires
méditerranéens
46
B.L'hésitation dans les positions du
Parlement européen.
48
C.Les conclusions du Conseil européen :
La primauté des conflits politiques du Proche-Orient sur les questions
de la bonne gouvernance
50
Paragraphe 2- La timidité dans le dialogue
politique euro-méditerranéen dans les conférences des
ministres des affaires étrangères
51
A.Un seuil qui ne diminue pas
52
B.Un seuil qui ne le dépasse pas non
plus
53
Section 2 - Le soutien de l'Union à une
intégration de la bonne gouvernance au Proche-Orient à travers le
financement des programmes ayant lien.
55
Paragraphe 1- Un bilan peu courageux pour la bonne
gouvernance dans programme MEDA à cause obstacles objectifs et
subjectifs.
55
A.Les difficultés procédurales du
MEDA I
55
B.Le faible « Feed
Back » global du programme de MEDA
57
Paragraphe 1- Les actions directes de l'Union
européenne en faveur de la démocratie et des droits de l'homme
dans les pays du Proche-Orient : Des résultats plus courageux
58
A.Le programme MEDA pour la Démocratie
(PMD)
59
B.L'importance de la complémentarité
entre l'initiative européenne pour la démocratie et les droits de
l'homme (IEDDH) et le programme MEDA.
59
Chapitre 2 - Un bilan insuffisant du
processus de Barcelone appelant à une nouvelle relance des alternatives
communautaires pour mieux protéger la bonne gouvernance
61
Section 1- La nécessité de s'attaquer
résolument aux causes profondes du bilan négatif : La
situation de la bonne gouvernance dans les pays du Proche-Orient
61
Paragraphe 1- Les atteintes flagrantes à la
bonne gouvernance dans la région du Proche-Orient bloquant le processus
de Barcelone
61
A.L'introuvable réforme politique : Des
libertés sur papiers
62
B.L'introuvable
développement durable
63
Paragraphe 2 - Quelle place pour un dialogue avec
la société civile face de l'émergence faible des acteurs
étatiques ?
64
A.Les difficultés de la
société civile du Sud dans sa lutte pour défendre les
objectifs du partenariat...
64
B.Vers l'institutionnalisation de la
société civile euro-méditerranéenne :
L'exemple du Réseau euro-méditerranéen des droits de
l'homme (REMDH)
66
Section 2 - Les perspectives
européennes dans la région à travers la politique
européenne de voisinage (PEV): L'accentuation du partenariat ou la
fin du processus de Barcelone ?
68
Paragraphe1- Les défis face à une
multiplicité des voisins de l'Union après le dernier
élargissement
68
A.La (PEV) dans un esprit résultant de
l'élargissement de l'UE du mai 2004
68
B.La politique du voisinage reflète le
besoin de privilégier les pays voisins sans perspective
d'adhésion...
69
Paragraphe 2 : La politique de voisinage
garantit un meilleur empiétement de la bonne gouvernance dans les
relations avec les pays du Proche-Orient
70
A.Les plans d'actions : Des documents
harmonieux et mieux ciblés
70
B.Quel avenir de la Politique européenne de
voisinage ( PEV) dans les relations avec les pays du Proche-Orient ?
72
CONCLUSION
74
BIBLIOGRAPHIE
75
TABLE DES MATIERES
84
* 1 Historien libanais.
* 2 OCDE : Organisation
de Coopération et de Développement Économiques.
* 3 « The good
governance is to encourage the governments to create a legal and institutional
framework for transparency and competence in the conduct of public affairs and
the management of economic development (...) with the contribution they make to
social and economic development », World Bank , Managing
Development-Good Governance, 1994, Washington D.C.
* 4 Article 5, paragraphe 1
alinéa 2de l'accord.
* 5 Marc BLANQUET
« Le système communautaire à l'épreuve de la
gouvernance européenne, pour une nouvelle gouvernance
raisonnée », Mélanges en hommage à Guy ISSAC
« 50 ans de droit communautaire », Presse de
l'Université des Sciences Sociales, 2002 Tome1.
* 6 Programme de travail pour
l'élaboration du livre blanc sur la bonne gouvernance
européenne, doc. SEC (2000) 1547/7 final, 11/10/2000, p.4
* 7 « La bonne
gouvernance : vers une redéfinition du concept », Agence
canadienne de développement internationale (ACDI),
www.acdi.com
* 8 Louis Fréchette, Vice
secrétaire général des Nations Unies. Allocations
prononcé à la conférence mondiales sur la gouvernance,
Manille 31 mai 99.
* 9 Jean RAUX,
« Le respect des droits de l'homme, des principes
démocratiques et de l'État de droit », sous le signe de
« la bonne gouvernance », principe fondamental
« essentiel » de l'après Lomé
IV », in Liber amicorum, en l'honneur du recteur
Jacques George, « La liberté dans tous ces
états », Apogée Rennes, 1998, p 422.
* 10 Marc BLANQUET
« Le système communautaire à l'épreuve de la
gouvernance européenne, pour une nouvelle gouvernance
raisonnée » op.cit p.241
* 11 Par exemple, la
« bonne gouvernance » qui se trouve dans les accords
conclus avec les pays ACP, n'est pas mentionné dans la
déclaration de Barcelone.
* 12 Jean RAUX,
« Le respect des droits de l'homme, des principes
démocratiques et de l'État de droit », sous le signe de
« la bonne gouvernance », principe fondamental
« essentiel » de l'après Lomé IV,
précité, 412
* 13 Jacques BOURGAULT,« Les
implications de la bonne gouvernance » , Bonne gouvernance :
concepts et application, Conkery Joan (ed.) avec le groupe de travail de
l'IISA, Institut international des sciences administratifs (Bruxelles 99)
p.173
* 14 « Livre blanc
sur la Gouvernance », COM(2001) 428, juillet 2001, p.12
* 15 Fabrice BELAICH,
« La Conditionnalité politique dans partenariat
euro-méditerranéens », « le Partenariat de
l'UE avec les pays tiers-Conflits et convergences », dd la dir. de
M.Fr.Labouz, Actes de séminaires (4.12.1998 et 18.06.1999), ED.
Bruylant, 2000, p.91
* 16 id p.96
* 17 Jean RAUX,
« Convention de Lomé (Accord de Maurice), Répertoire
communautaire Dalloz,mai 1998, pp 8-9.
* 18 « La
coopération vise un développement centré sur l'homme, son
acteur est le bénéficiaire principal et postule donc le respect
et la promotion de l'ensemble des droits de celui-ci. Les sanctions de
coopération s'inscrivent dans le respect des droits de l'homme
et sont reconnues comme un facteur fondamental d'un véritable
développement et d'une contribution à la promotion de ces
droits.
Dans une telle perspective, la politique de
coopération et la coopération sont étroitement
liées au respect et à la jouissance des droits et libertés
fondamentales (...) En conséquence, les parties réitèrent
leur profond attachement à la dignité et aux droits de l'homme
qui constituent des aspirations légitimes des individus et des peuples.
Les droits ainsi visés sont l'ensemble des droits de l'homme,
les diverses catégories de ceux-ci étant indivisibles et
interdépendantes, chacun ayant sa propre
légitimité (..) ».
* 19 Les conventions de
Vienne de 1969 et de 1986 sur le droit des traités.
* 20 Mercedes CANDELA
SORIDANOC, « L'Union européenne et la protection des droits
de l'homme dans la coopération au développement : Le
rôle de la conditionnalité politique », n°52,
2002.
* 21 Accords conclus avec le
Brésil, les pays du Pacte andin, les États baltes et
l'Albanie.
* 22 Marilyne FIASCHI, Le
programme MEDA dans une perspective de longue durée,
« L'Europe et la Méditerranée »,
Texte réunis par Michel DUMOULIN et Geneviève DUCHENNE Acte de
la VI Chaire GLAVERBEL d'études européennes 2001-2002, PIE-Peter
Lang, Bruxelles 2001, p. 51
* 23 Le mot Maghreb en arabe
signifie l'Ouest où le soleil se couche.
* 24 Le mot Machrek en arabe
signifie l'Est où le soleil se lève.
* 25 Notamment la
décision 94/276/PESC du Conseil du 19 avril 1994 « Concernant
une action commune, adopté par le Conseil et sur la base de l'art J 3
du Traité sur l'Union européenne, à l'appui du processus
de paix au Moyen-Orient », JOCE n° L 119 du 7 mai 1994, p.1,
COM( 93) 458 final du final du 29 septembre 1993 « Soutien de la
Communauté au processus de paix au Moyen-Orient », COM(93) 357
final du 8 septembre 1993, « l'avenir des relations et de la
coopération entre la Communauté et le Moyen-Orient »
* 26 id
* 27 Écrivain
libanais, ministre de finance générale 1998-2000
* 28 Georges CORM,
« Dynamiques identitaires et géopolitiques dans les relations
entre le Monde rabe et l'Europe »,
www.cidob.org/castellano/Publicaciones/afers/43-44-fr-corm.html
* 29 Le Journal libanais
Assafir, 2 mai 2004,
www.assafir.com
* 30 La Communication de
Gamal Soltan, « Divergences et convergences autour de la
Méditerranée sur le PEM », conférence annuelle
d'Euromesco, Londres, 1998.
* 31 Fabrice BELAICH,
« La Conditionnalité politique dans partenariat
euro-méditerranéens », op.cit, p.90
* 32 À voir :
www.undp.org/rbas/ahdr
* 33 Le projet
américain concerne le Moyen-Orient qui ne concerne pas seulement le
Proche-Orient, mais aussi la Turquie, Iran, Afghanistan, Pakistan.
* 34 À l'exception
faite d'Israël.
* 35 À l'exception
de l'Albanie et de l'ex-Yougoslavie.
* 36 En 2001, Une
cohabitation entre des accords d'associations signées avec certains
pays ( Maroc, Tunisie, OLP..), et d'autres qui datent des années 70 (
Liban , Égypte...).
* 37 Il s'agit des trois
pays du Maghreb : Algérie, Maroc, Tunisie, de quatre États
du Machrek : Égypte, Jordanie, Liban, Syrie ; d'Israël
des Territoires palestiniens, de Chypre et de la Turquie, de Malte. La Libye
occupe un statut d'observateur depuis la conférence de Stuttgart
d'avril 1999.
* 38 Déclaration de
Barcelone adopté lors de la conférence
euro-méditerranéenne ( 27/28 novembre 1995), Europe Documents,
Bulletin Quotidien Europe n° 1964, 6 décembre 1995.
* 39 Préambule de la
déclaration de Barcelone, annexe 1.
* 40 Accord d'association
euro-méditerranéen établissant une association entre les
Communautés européennes et leurs États membres, d'une
part, et Israël, JO L 147, 21 juin 2000, l'OLP JO L 187, 16 juillet
1997,la Jordanie, JO L 129,15 mai 2002, et Le Liban, COM(2002) 170,et
L'Égypte JO L, 30 septembre 2004.
* 41 L'autorité
palestinienne a été présentée par Yasser Arafat,
le président de l'autorité palestinienne et de l'OLP
* 42 Le préambule de
la déclaration de Barcelone, annexe 1
* 43 id,
* 44 id
* 45 Frederik THUESEN,
« Semaine de réflexion sur Le rôle des droits de l'homme
dans la politique méditerranéenne de l'UE: La mise en oeuvre de
l'article 2 », rapport du Réseau
euro-méditerranéen des droits de l'Homme (REMDH),
www.euromedrights.com, p.
26
* 46Communication de la
Commission Politique européenne de Voisinage, Document d'orientations,
COM(2004) 373 final, SEC(2004) 564-570, p.14
* 47 Entré en vigueur
le 23 mars 1976.
* 48 Entré en vigueur
le 3 janvier 1976
* 49 Le mot Charria
signifie en arabe la loi ou les règles mentionnés dans le
Coran ou dans Sunna (les discours du prophète Mohammed
).
* 50 Les resserves
émises par l'Égypte à la Convention sur
l'élimination de toutes formes de discrimination à l'égard
des femmes,Égypte 12/11/1993.CCPR/C/SR.1246 du comité des droits
de l'Homme, Palais des Nations Unies, Genève.
* 51 Erwan LANNON,
« La rénovation de la politique
méditerranéenne de la Communauté »,
Mémoire pour le DEA de Droit Communautaire, Centre de Documentation et
de Recherches de Rennes, Université de Rennes 1. page 91.
* 52 Dans son sens originel
(dans la Cité-État d'Athènes du Ve
siècle ACN), la démocratie du grec dèmokratia,
« gouvernement du peuple » (de dèmos,
« peuple » et kratos, puissance,
«souveraineté ) est un
régime politique ou
organisation
sociale, où le
peuple détient le pouvoir. Il s'agit donc du
pouvoir direct pour et par le peuple. Mais cependant, seulement six mille
citoyens sur trente à quarante mille Athéniens se
réunissaient pour décider, Article de Wikipédia,
l'encyclopédie libre,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil
* 53 id
* 54 Les libertés
fondamentales un article de Wikipédia, encyclopédie libre,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil
* 55 Voir annexe 1
* 56 Les libertés
mentionnées explicitement sont : La liberté d'expression,
la liberté d'association, la liberté de pensée, de
conscience et de religion, la non-discrimination
* 57 cf. Erwan LANNON
« La déclaration interministérielle de Barcelone, acte
fondateur du partenariat euro-méditerranéen » RMCUE,
mai 1996, p. 360
* 58 Robert BADINTER, ,
Président de la Mission française pour la
célébration du 50e anniversaire de la DUDH, recueillit par Samuel
Huntington , « Le choc des civilisations » p.213
* 59 Erwan LANNON
« La Politique Méditerranéenne de L'Union
européenne ; ·Pour une Politique
euro-méditerranéenne Commune Fondée sur une
Géopolitique de Proximité Pan-
euro-méditerranéenne ». Thèse pour le doctorat
de troisième cycle en droit communautaire, Centre de Documentation et de
Recherches de Rennes , Université de Rennes 1, mars 2002, 863 pages,
p628.
* 60 Le processus de
Barcelone, 5 ans après, Commission européenne, Office de
publication de la Communauté européenne, p 14, disponible aussi
sur le site
www.europa.eu.int .
* 61 L'accord
euro-palestinien n'est pas fondé sur l'article 310 mais sur les anciens
articles 130 Y et 113 est établit sur le fait d'établir un
accord intérimaire avec l'OLP (agissant pour le compte de
l'Autorité palestinienne de la Cisjordanie et de bande de Gaza) ne
résulte pas de la pratique d'anticiper les dispositions commerciales,
mais des obligations de mise en conformité de la mise en
conformité des accords israélo-palestinien.
* 62 Dans l'accord
signé avec l'OLP, il s'agit du « fondement même de
leurs relations » et non pas du « fondement même de
l'association ».
* 63 Rapport
général 1997,Action extérieurs de l'Union, point 15 et
16.
* 64 Communication de la
Commission sue « la prise en compte des principes
démocratiques et des droits de l'homme dans les accords entre la
Communauté et les pays tiers ». COM(95) 567.
* 65 Erwan LANNON,
« La rénovation de la politique
méditerranéenne de la Communauté »,
Mémoire de DEA de Droit Communautaire, Centre de Documentation et de
Recherches de Rennes, Université de Rennes 1.p157
* 66 Erwan LANNON,
« La rénovation de la politique
méditerranéenne de la
Communauté »,op.cit .p.158
* 67«
L'importance capitale de l'État de droit et du respect des droits de
l'homme, notamment (...) la libéralisation économique visant
à instaurer une économie de marché », L'accord
avec la Fédération de Russie JOCE, n°L 327 du 28 novembre
1997.
* 68 Pourtant
mentionnés dans le préambule sans bénéficier d'une
force contraignante.
* 69 Pour plus de detail,
Mielle BULTRMAN, Human rights in the treaty relations of the European
community, School of human rights research series- INTERSENTIA-HART 2001, p.
67
* 70 D.ALLAND, Justice
privé et ordre juridique international : Étude
théorique des contre-mesures en droit international public, Paris,
Pedone, 1994, pp 231-239
* 71Fabrice BELAICH,
« La Conditionnalité politique dans partenariat
euro-méditerranéens ».op.cit , pp 98-99
* 72 Cette clause a
été introduite pour la première fois, dans l'accord
conclue avec la Bulgarie, (1993 JO L 347/2 ).Cet accord contenait un
préambule qui faisait référence aux droits de l'homme,
clause d'élément essentiel (art 6) et la clause
de non exécution dite clause bulgare (art
118). Cette clause sera nommée dorénavant clause bulgare. Cette
clause est plus souple que la clause de suspension explicite directe (dite
clause balte). La clause balte a été abandonnée rapidement
laissant la place à la clause bulgare pour plus de détail, voir
Elena FIERRO, The EU's approach to human rights conditionality in practice,
Martinus Nijhoff Publishers, 2003. pp 226-228.
* 73 L'article 101 de
l'accord Jordanie-CE , annexe 2
* 74 COM ( 95) 216 du 23 mai
1995, « Communication de la Commission sur la prise en compte du
respect des principes démocratiques et des droits de l'homme dans les
accords entre la Communauté et les pays tiers »
* 75 id, annexe 2,
p 17
* 76 Article 60 de la
déclaration de Vienne.
* 77 Mielle BULTRMAN, Human
rights in the treaty relations of the European community, School of human
rights research series- INTERSENTIA-HART 2001. p.245
* 78 Voir annexe 2
* 79 Notons que l'accord
conclut avec l'OLP ne contient pas un Conseil d'association mais un
comité mixte qui remplit fonction du Conseil. ( article 70)
* 80 Erwan LANNON
« La Politique Méditerranéenne de L'Union
européenne », op.cit. p.159
* 81 Mielle BULTRMAN, Human
rights in the treaty relations of the European community, op.cit
p.222
* 82 «The phrasing of
the Bulgarian clause remains very diplomatic with the underlying suggestion
that it is actually made in order not be used».
* 83L'article 308 :
« Si une action apparaît nécessaire pour réaliser
dans le fonctionnement du marché commun, l'un des objets de la
Communauté, sans que le présent traité ait prévu
les pouvoirs d'action requis à cet effet , le Conseil, statuant
à l'unanimité sur proposition de la commission et après
consultation du Parlement européen, prend les dispositions
appropriés ».
* 84 Règlement (CE)
N° 1488/96 du 23 juillet 1996 relatif aux mesures d'accompagnement
financier et techniques (MEDA) à la reformes des structures
économiques et sociales dans le cadre du partenariat
euro-méditerranéen.
* 85 Règlement (CE)
N° 780/98 du 7 avril 1998 modifiant le règlement (CE) n°
1488/96 en ce qui concerne la procédure à suivre pour adopter les
mesures appropriées lorsqu'un élément essentiel pour la
poursuite des mesures d'appui en faveur d'un partenariat
méditerranéen
* 86 Règlement (CE)
N° 2698/2000 du conseil du 27 novembre 200 modifiant le règlement
(CE) n° 1488/96 relatif à des mesures d'accompagnement
financières et techniques à la reformes des structures
économiques et sociales dans le cadre du partenariat
euro-méditerranéen.
* 87 La version anglaise
parle de « Good Governance ».
* 88 Le point IV du
préambule des accords d'associations euro-med, voir annexe 2.
* 89Document de
Stratégie 2002-2006 et Programme Indicatif National 2002-2004 du
Liban
http://europa.eu.int/comm/external_relations/lebanon/csp/index.htm
* 90
http://europa.eu.int/comm/external_relations/reform
* 91 PIN Jordanie p.9
* 92 PIN Égypte,
p.23
* 93 id
* 94 Commission
européenne, « Les projets recevant un financement de
l'IEDDH au Moyen-Orient », Bruxelles 2002.
* 95 Erwan LANNON
« La Politique Méditerranéenne de l'Union
européenne »,op.cit ,p 96
* 96 « Fairy
free elections have been held in Algeria, Morocco, Palestinian authority.
Tunisia has only one party and President Ben Ali reelections scores clause to
99 percent, similar to President Bashar Assad in Syria and Mubarak in Egypt.
The elections in Egypt are widely been reported. The elections in Lebanon 1996
were not flawless but less than in Egypt», MEDA Democracy Evaluation,
final-report 96-97-98 ,
http://europa.eu.int/comm/europeaid/evaluation/reports/med/951460.pdf
* 97 Conclusion de la
présidence du Conseil européen d'Essen, Annexe V.
* 98 Dans ce sens là,
MEDA Democracy Evaluation, final-report 96-98.
* 99 Erwan LANNON
« La Politique Méditerranéenne de l'Union
européenne »,op.cit p.112
* 100 Annexe 1
* 101 MEDA Democracy
Evaluation, final rapport 96-98.
* 102 Jean RAUX
« Le respect des droits de l'homme, des principes
démocratiques et de l'État de droit », op.cit,
p.421
* 103 Jean RAUX, Convention
de Lomé ( Accord de Maurice), Répertoire communautaire Dalloz,
mai 1998, p 8.
* 104 id.
* 105 Déclaration de
Barcelone, 1er volet, § 3, annexe 1
* 106 Voir annexe1,
1er volet.
* 107 Abdelwahab BIAD, « La
dimension humaine de la sécurité dans le partenariat
euro-méditerranéen », Abdel Wahab BIAD, « La
dimension humaine de la sécurité dans le partenariat
euro-méditerranéen »,« le Partenariat de l'UE
avec les pays tiers-Conflits et convergences », dd la dir. de
M.Fr.Labouz, Actes de séminaires (4.12.1998 et 18.06.1999), ED.
Bruylant, 2000, 354 p 76
* 108 Article 2 de la
DUDH : «Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de
toutes les libertés proclamés dans la présente
Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de
sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion,
d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre
situation ».
* 109 Rapport de PNUD 2002,
p.3
* 110 Déclaration de
Barcelone, 1er volet, 3ème paragraphe, annexe1
* 111 cf. Erwan LANNON , La
déclaration interministérielle de Barcelone , acte fondateur du
partenariat euro-méditerranéen » RMCUE, mai 1996, p.361
« Ce dernier bémol, qui a été introduit
à la suite de la demande de plusieurs PTM, traduit autant le soucis de
ces derniers à préserver la souveraineté que la
difficulté d'exporter le modèle communautaire en
Méditerranée ».
* 112 Erwan LANNON
« La Politique Méditerranéenne de l'Union
européenne » op.cit. p 95
* 113 Le plan d'action du
Réseau euro-méditerranéen des Droits de
l'homme
adopté lors de la 4ème assemblée
Générale, en novembre 2000,
http://www.euromedrights.net
* 114 Erwan LANNON
« La Politique Méditerranéenne de L'Union
européenne » op.cit p 95
* 115 On peut remarquer que
parallèlement, à chaque droit donné il y a eut un
« contre-poids » qui diminuera l'efficacité de
l'acquis.
* 116En plus du programme
MEDA il y en a le programmes PHARE ( pour les pays d'Europe Centrale et
Orientale), TACIS ( pour l'ancienne Union soviétique et la Mongolie),
http://www.europa.eu.int/comm/external_relations/human_rights/intro/index.htm
* 117 Jean RAUX,
« Les compétences expresses de caractère
général-Accords d'associations » Fasc.2204-2002.
Juris-Classeur Europe-2002, p 6.
* 118 id, p 10
* 119 Accord signé
l 8 mars 1993 ( JO L 347/2 1993) et entré en vigueur le 1er
février 1995.
* 120 Voir la
résolution du Parlement le 11 mai 1967 : JOCE n° L 2 juin
1967, p 2058.
* 121 Bull. UE 6/2001 point
1.26.
* 122Même avec les
graves violations en Syrie et au Liban, les négociations de
l'accord de l'association se sont continuer en 2004 !
* 123 « Les
affrontements israélo-palestiniennes au mépris des droits de
l'homme dans les territoires occupés pourrait appeler une
réaction de l4UE à l'égard de l'État d'Israël)
Jean RAUX, « Les compétences expresses de
caractère général » Fasc.2204-2002.
Juris-Classeur Europe-2002, p 19.
* 124 Voir le rapport du
REMDH: Le rôle des droits de l'homme dans la politique
méditerranéenne de l'UE : La mise en oeuvre de l'article 2,
Copenhague 2000.
* 125 id
* 126 L'article premier
Règlement (CE) N° 780/98 du 7 avril 1998 modifiant le
règlement (CE) n° 1488/96 en ce qui concerne la procédure
à suivre pour adopter les mesures appropriées lorsqu'un
élément essentiel pour la poursuite des mesures d'appui en faveur
d'un partenariat méditerranéen
*
127« L'incidence de Programme MEDA sur les droits de
l'homme »,
http://www.euromedrights.net/francais/main.html
* 128 Frederik THUESEN,
« Semaine de réflexion sur Le rôle des droits de l'homme
dans la politique méditerranéenne de l'UE: La mise en oeuvre de
l'article 2 », op.cit ,p.27
* 129 La base parvient des
règlements du Conseil européen.
* 130 Rapport Roubatis, PE
(A4-0409/98), 4 septembre 1998.
* 131 Les 6 pays du
Proche-Orient, du Maghreb, Turquie, chypre et Malte
* 132 Catherine
FLAESCH-MOUGIN « Les Acteurs des relations
euro-méditerranéennes », Mélanges en
hommage à Guy ISSAC « 50 ans de droit
communautaire », Presse de l'Université des Sciences Sociales,
2002 Tome 1 p.3
* 133 Avec 9 les pays
arabes méditerranéens du sud, les 25 États membres la
Commission européenne et le Conseil de l'Union européen (
signataire de la déclaration de Barcelone).
* 134 Avec les 25
États membres, la Commission européenne et le pays
méditerranéen partenaire.
* 135 « On
conçoit que la volonté des États d'influencer sur la
politique méditerranéenne les amenés à rechercher
divers moyens de limiter les transferts de
compétences... », id p 7
* 136 La France a
été mandataire en Syrie et au Liban, la Grande-Bretagne a
été en Palestine ( Israël ), Jordanie et elle avait
occupé l'Égypte.
* 137 Conclusion du forum
civil euromed du Luxembourg mai 2005, p.6,
www.euromedrights.com
* 138 « Un
nouvel élan pour le processus de Barcelone »,
Communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen en
vue de préparer la IV ème réunion des ministres
euro-méditerranéens des affaires étrangères, p.3
* 139 AFP, 28 septembre
1995
* 140 Fabrice BELAICH,
« La conditionnalité politique dans le partenariat
euro-méditerranéen.», op.cit , p.95
* 141 id,p.96
* 142 Parlement
européen, Commission des affaires étrangères, de la
sécurité et de la politique de défense, Résolution
sur la politique méditerranéenne de l'union européenne
dans les perspectives de la conférence de Barcelone, 31 juillet 1995,
COM (94) 0427 final.
* 143 Abdelwahab
BIAD,« La dimension humaine de la sécurité dans le
partenariat euro-méditerranéen »,op.cit p
80
* 144 Frederik THUESEN,
« Semaine de réflexion sur Le rôle des droits de l'homme
dans la politique méditerranéenne de l'UE: La mise en oeuvre de
l'article 2 », op.cit p.25.
* 145 Face aux pressions
européennes sur le gouvernement libanais, le Premier ministre libanais a
refusé de signé le règlement de l'exécution de la
peine en 2000, mais elle s'est arrêter pour reprendre en 2004 en
exécutant 4 personnes.
* 146 DSP 2000-2006 de la
Syrie, p. 3.
* 147Frederik THUESEN,
« Semaine de réflexion sur Le rôle des droits de l'homme
dans la politique méditerranéenne de l'UE: La mise en oeuvre de
l'article 2 », op.cit ,p.22
* 148 Après
l'échec des négociation de Camp David au États-Unies entre
l'état herbeux et l'Autorité palestinienne et la visite de Ariel
Sharon au Mosquée de l'Aqsa (Jérusalem),la situation
s'est éclatée en septembre 2000 dans les territoires
palestiniens.
* 149 Livre blanc: 8
ONG internationales font le bilan de cinq années de partenariat
euro-méditerranéen, 15 novembre 2000, et Rapport de la
5ème assemblée générale du REMDH, juin
2002.
* 150 Frederik THUESEN,
« Semaine de réflexion sur Le rôle des droits de l'homme
dans la politique méditerranéenne de l'UE: La mise en oeuvre de
l'article 2 », op.cit p.56
* 151 Catherine
FLAESCH-MOUGIN « Les Acteurs des relations
euro-méditerranéennes », Mélanges en
hommage à Guy ISSAC « 50 ans de droit
communautaire », Presse de l'Université des Sciences Sociales,
2002 Tome 1 p 17
* 152Annexe, programme de
travail de la Déclaration de Barcelone, paragraphe IV,
précité.
* 153 Jean-Paul
Chagnollaud, directeur de la revue Confluences-Méditerranée,
Propos recueillis à Paris par Sybille RIZK, « Les cahiers
euromed »,
http://www.lorientlejour.com,
le 28 mai 2005.
* 154 « Le
rôle de l'Union européenne dans la promotion des droits de l'homme
et de la démocratisation dans les pays tiers », COM(2001) 252
final.
* 155 Politique
européenne de Voisinage, Document d'orientations, communication de la
Commission, COM(2004) 373 final, SEC(2004) 564-570, p.2
* 156 « La
cohérence doit être mise entre les politiques de la
Communauté européenne, mais aussi celles-ci et les autres actions
menées par l'Union européenne, notamment dans le cadre du PESC
(...)et entre l'UE et les États membres (...) en ce sui concerne la
promotion et l'intégration dans l'aide au développement et
d'autres aides officielles »
* 157 Communication de la
Commission au Conseil et au Parlement européen, « Donner
une nouvelle impulsion aux actions menées par l'UE dans le domaine de
droit de l'homme et de la démocratisation, en coopération avec
les partenaires méditerranéens-Orientations
stratégiques ». COM(2003) 294 final.
* 158 Surtout maintenant
avec les publications des plans d'action par pays dans la PEV
* 159 Communication de la
Commission au Conseil et au Parlement européen, « Donner
une nouvelle impulsion aux actions menées par l'UE dans le domaine de
droit de l'homme et de la démocratisation, en coopération avec
les partenaires méditerranéens-Orientations
stratégiques ». précité p.13
* 160 Ces informations
peuvent toujours être recueillies à travers la
société civile du Sud, et les rapports des institutions
onusiennes.
* 161 Frederik THUESEN,
« Semaine de réflexion sur Le rôle des droits de l'homme
dans la politique méditerranéenne de l'UE: La mise en oeuvre de
l'article 2 », op.cit, p.36.
* 162 Communication sur la
prévention des conflits du 11 avril 2001 COM(2001) 211.
* 163 JO L du 22 juillet
2000.
* 164 Frederik THUESEN,
« Semaine de réflexion sur Le rôle des droits de l'homme
dans la politique méditerranéenne de l'UE: La mise en oeuvre de
l'article 2 », op.cit p.32
* 165 Résolution
adopté par le Parlement européen le 1/2/2001 (
DOC.A5-0009/2001).
* 166 Le prix annuel des
droits de l'homme du Parlement européen.
* 167 Frederik THUESEN,
« Semaine de réflexion sur Le rôle des droits de l'homme
dans la politique méditerranéenne de l'UE: La mise en oeuvre de
l'article 2 », op.cit p.36.
* 168 Frederik THUESEN,
« Semaine de réflexion sur Le rôle des droits de l'homme
dans la politique méditerranéenne de l'UE: La mise en oeuvre de
l'article 2 », op.cit ,p.24.
* 169 Conseil
européen d'Amsterdam
* 170 Luxembourg 12 et 13
décembre 1997
* 171 Massimo SILVESTRO,
« Le partenariat Euro-Méditerranéen »,
n° 456, mars 2002, p.183
* 172 Conseil de Viennes
11et 12 décembre 98, point 17.
* 173
« Renforcement du partenariat avec le monde arabe »,
Bruxelles 4 décembre 2003, D (2003) 10318
* 174 A part les pays
arabes méditerranés, les relations avec les pays du Conseil de
coopération du Golf (CCG) se basent sur les accords d'associations, les
relations Yémen, Comores, Djibouti, Mauritanie, Somalie, Soudan rentrent
sous le cadre des accords ACP.
*
175« Renforcement du partenariat avec le monde
arabe », précité, p.8
* 176 Conseil
européen de Bruxelles du 17 et 18 juin 2004 point 67.
* 177 Conseil de Bruxelles
le 22 et 23 mars 2005 ; point 1.13 51 53
* 178 Actuellement le
Comité se réunit périodiquement 4 fois par ans. Il est
présidé par la Présidence de l'Union et composé de
la Troïka, des représentants des 12 pays tiers
méditerranéens, secréterait du Conseil et de
représentant de la Commission.
* 179 La Deuxième
conférence ministérielle euro-méditerranéenne de
malte avril 1997, la Troisième conférence ministérielle
euro-méditerranéenne de Stuttgart avril 1999,la Quatrième
conférence ministérielle euro-méditerranéenne de
Marseille novembre 2000,la Cinquième conférence
ministérielle euro-méditerranéenne de Valence avril
2002,la Sixième conférence ministérielle
euro-méditerranéenne de Naples décembre 2003,la
Conférence euro-méditerranéenne des Ministre des Affaires
étrangères de La Haye, 29 et 30 novembre 2004,la Septième
Conférence euro-méditerranéenne des Ministre des Affaires
étrangères du Luxembourg , mai 2005
* 180 Conclusions de la
Conférence de Stuttgart point 30.
* 181 Conclusions de la
Conférence de Valette page 11.
* 182 À l'exception
de Chypre et du Malte
* 183 Communication de
Valence, SEC(2002) 159 final,
* 184 Notons qu'en 2000 ,
le fonctionnement du programme MEDA par exemple avait souffert du nombre
faibles des accords d'associations en vigueur.
* 185 Rapport d'information
de l'assemblé nationale française n°1737 sue le partenariat
euro-méditerranéen, déposé par la Commission des
Affaires étrangères et présenté par Michel
Vauzelle, 23 juin 1999
* 186 Erwan LANNON,
« La rénovation de la politique
méditerranéenne de la Communauté »,
op.cit. p.120
* 187« It is
neither realistic nor objective to speak about political aspects if we ignore
the fate of the peace processes in the Middle-East, the collapse of witch may
well lead to a probable collapse of the Barcelona processes» . Discours
à la Conférence de La Valettes.
* 188 La Déclaration
de Barcelone avait quand même précisé expressément
que ce processus devaient être considéré comme étant
complémentaire pour le processus de paix et pour toute autre initiative
dans la région.
* 189 Communication de la
Commission Politique européenne de Voisinage, Document d'orientations,
COM(2004) 373 final, SEC(2004) 564-570,p.19
* 190 Le 12-15 mars 2005 en
Caire, Égypte
* 191 Erwan LANNON,
« La Politique Méditerranéenne de L'Union
européenne » , « La mise en oeuvre
concerté et concomitante d e l'ensemble des instruments
nécessaires à la coopération financière
bilatérale ( accords euro-méditerranéen, règlement
MEDA I, conve,ntion de financement) n'a tout simplement pas eu lieu entre 1995
et 1999 à l'exception (...) de la Tunisie qui a mis en oeuvre l'accord
euro-méditerranéen de manière anticipée et conclu
rapidement sa convention cadre de financement ». op.cit
p.609.
* 192 l'article 235 stipule
que « si une action apparaît nécessaire pour
réaliser dans le fonctionnement du marché commun, l'un des objets
de la Communauté, sans que le présent traité ait
prévu les pouvoirs d'actions à cet effet, le Conseil, statuant
à l'unanimité sur proposition de la Commission
et après consultation du Parlement européen, prend les
dispositions appropriées »
* 193 Ten years of the
Barcelona Process: a model for supporting Arab reform, working paper 2, January
2005, p 6, Fundacion para las Relationes y Internacionales y et Dialogo
Exterior (FRIDE) 2004,
www.fride.org
* 194 Voir Rapport final
sur l'évaluation de programme MEDA pour la démocratie , Bruxelles
mars 1999.
* 195 Communication de la
Commission, « Le rôle de l'Union européenne dans la
promotion des droits de l'homme et de la démocratisation dans les pays
tiers », précité p.14.
* 196 Règlements
(CE) n°975 et 967 du Conseil du 29 avril 1999, JO L du 8 mai 1999.
* 197 Communication de la
Commission, « Le rôle de l'Union européenne dans la
promotion des droits de l'homme et de la démocratisation dans les pays
tiers », précité p.16.
* 198 id, p.14.
* 199 Communication de la
Commission Politique européenne de Voisinage, Document d'orientations,
COM(2004) 373 final, SEC(2004) 564-570, p.19
* 200 Les Conclusions de la
VIIème conférence, (Luxembourg 30 et 31 mai 2005) effectuent d'un
point de vue officiel les réalisations mais aussi les faiblesses du PEM.
* 201 Rapport PNUD 2002,
p.2
* 202 Rapport PNUD 2004
sur le développement humain dans le monde arabe
www.undp.org/rbas/ahdr
* 203 Ces indicateurs
sont : qualité des institutions, corruption, respect de
l'état de droit, poids de réglementation, efficacité du
gouvernement, instabilité politique.
* 204 « La Cour
suprême de sûreté » en Syrie et en
Égypte.
* 205 L'état
d'urgence est déclaré en Syrie depuis l'arrivée au
pouvoir du parti Bass en 1964, en Égypte depuis l'assassinat de
président Sadate le 6 octobre 1981.
* 206 Communication de la
Commission au Conseil et au Parlement européen « Donner
une nouvelle impulsion aux actions menées par l'UE dans le domaine de
droit de l'homme et de la démocratisation, en coopération avec
les partenaires méditerranéens- Orientations
stratégiques ». Précité, p. 5
* 207 Les rapports UNDP
sur le développement humain dans le monde arabe se trouvent sur
ligne :
www.undp.org/rbas/ahdr
* 208 Lors d'un entretien
au durant la semaine d'étude à Bruxelles.
* 209 Mary Robinson, Haut
Commissaire aux droits de l'Homme des Nations unies, recueilli sur
http://www.unhchr.ch/development/
* 210 Intervention de M.
Mahdi Abdul Hadi sur la corruption au Proche-Orient, le journal libanais
« Assafir », cahiers euromed 26/4/2005,
www.assafir.com
* 211 Communication de la
Commission au Conseil et au Parlement européen, « Donner une
nouvelle impulsion aux actions menées par l'UE dans le domaine de droit
de l'homme et de la démocratisation, en coopération avec les
partenaires méditerranéens »,
précité p.5
* 212 Salah ABDEL SHAFI,
Civil society and Political Elites in Palestine and the Role of
International Donors: A Palestinian View, Euromesco Paper 33, July 2004,
http://www.euromesco.net/euromesco/matriz.asp
* 213 Le cas du Centre
«Ibn Khaldoun» dirigé par le professeur Saeddinne Ibrahim en
Égypte accusé d'avoir reçu de financement des
organisations européennes et américaines.
* 214 Les objectifs du
REMDH,
http://www.euromedrights.net
* 215 Le communiqué
de presse concernant le procès inéquitable contre le
défenseur des droits de l'homme syrien Aktham Naissé,
* 216 Communication de la
Commission, « Donner une nouvelle impulsion aux actions menées
par l'UE dans le domaine de droit de l'homme et de la démocratisation,
en coopération avec les partenaires méditerranéens-
Orientations stratégiques », précité,
p.20
* 217
www.euromedalex.org
* 218 Communication de la
Commission au Conseil et au Parlement européen, « L'Europe
élargie-Voisinage ; un nouveau cadre pour les relations avec nos
voisins de l'Est et du Sud », COM(2003) 104 final.
* 219 Id,
* 220 Article I-57 sous le
titre de l'Union et son environnement proche, Projet de Traité
établissant une Constitution pour l'Europe, JOUE n° C 310/131 du 16
décembre 2004.
* 221 FRIDE
* 222 Parallèlement
au titre de l'article 310 TCE accord sur l'EEE signé en 1992. Il ne
concerne plus que l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein.
* 223 Catherine FLAESCH
MOUGOIN, Cours « Relations Extérieures de
l'UE », Master 2, droit de l'Union européenne,
Université de Rennes1.
* 224 R.PRODI des relations
euro-med conclus à Bruges le 12 novembre 2001.
* 225 Communication de
presse de la Commission Politique européenne de voisinage:
Égypte, IP/05/240 le 02/03/2005.
* 226 Ten years of the
Barcelona Process: a model for supporting Arab reform, working paper 2, January
2005, p 6, Fundacion para las Relationes y Internacionales y et Dialogo
Exterior (FRIDE) 2004,
www.fride.org , p 9
* 227 On peut voir que dans
les aspects politiques des documents de travail de la commission, les
principes de la bonne gouvernance, la démocratie, État de droit,
droits de l'homme et libertés fondamentales, justice et affaires
intérieures.
* 228 Panorama du
partenariat en Méditerranée : Succès mitigés,
« Les cahiers Euromed », op.cit.,
http://www.lorientlejour.com
* 229 Témoigne Karim
Makdissi, professeur assistant au département de sciences politiques et
d'administration publique de l'AUB, propos recueillis avec le journal quotidien
libanais « Assafir », le 30/4/2005
www.assafir.com
* 230
« Malgré l'engagement fort de certains fonctionnaires
européens des délégations, le processus
euro-méditerranéen se heurte à trop de contraintes. Au
ministère français des Affaires étrangères, dans un
pays censé considérer la Méditerranée comme une
priorité, qui s'occupe de la politique
euro-méditerranéenne ? Un ambassadeur pratiquement seul dans un
bureau au fond d'un couloir. En face, côté
méditerranéen, le blocage vient des pouvoirs en place qui
refusent le changement, leur objectif implicite étant de durer et de
préserver les intérêts des classes qui les soutiennent
».Jean-Paul Chagnollaud, directeur de la revue
Confluences-Méditerranée, Propos recueillis à Paris par
Sibille RIZK, « Les cahiers Euromed », op.cit, le
28 mai 2005.
* 231
« Kifaya » veut dire en dialecte arabe
égyptienne « Ca suffit », sous le slogan
« Non au renouvellement, non à la succession
familiale ». Ce mouvement est formé de différents
courants politiques, des ONG des indépendants, artistes. Son importance
réside dans la formation d'une plate-forme politique qui dépasse
pour la première fois les divergences idéologiques, politiques
vers un espace collectif de travail politique. Pour plus de détails voir
le site du mouvement,
http://www.harakamasria.net
* 232 L'assassinat de
l'ancien Premier ministre libanais le 14 février 2005 a conduit à
l'explosion de l' « Intifada de
l'indépendance » déclaré par
l'opposition libanaise. Le 14 mars 2005, et pour la première fois dans
l'histoire de ce pays ; une foule énorme de plus qu'un million de
libanais de tous les clivages politiques traditionnels et les
communautés religieuses se sont réunis au centre-ville de
Beyrouth pour demander l'indépendance et la souveraineté en
s'opposant à la tutelle du régime syrien.
* 233 Rappelons que la
Turquie est toujours en phase de négociations.