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Etude des déterminants de la forte incidence des IST dans le district sanitaire de koupéla.

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par Eloi SILGA
Ecole Nationale de Santé Publique de Ouagadougou - Attaché de santé en épidémiologie 2008
  

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CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE

1.1: Exposé du problème

Les IST sont parmi les causes les plus fréquentes de morbidité dans le monde. Avant l'apparition des premiers cas de SIDA en 1981, les IST étaient considérées comme un problème de santé publique mais de préoccupation secondaire pour les services de santé dans les pays en développement [3]. Depuis l'avènement du SIDA, et après l'établissement du rôle des IST comme facteurs de risque importants dans les infections à VIH et l'apparition des cas de SIDA maladie, les IST sont devenues des maladies qui préoccupent le monde entier au plus haut degré [2]. Leur propagation au sein des populations humaines est importante. En 2002, l'OMS estimait à environ 685000 personnes le nombre de personnes infectées par une IST chaque jour dans le monde [2]. Selon le même auteur en 2006 on estimait à plus de 340 millions le nombre de nouveaux cas d'infections sexuellement transmissibles courantes, bactériennes et à protozoaires (syphilis, gonococcies, infections génitales à Chlamydia et trichomonases) chez les hommes et les femmes de 15 à 49 ans partout dans le monde [4].

Les infections sexuellement transmissibles peuvent avoir des conséquences graves à long terme (stérilité, grossesse extra-utérine, maladie chronique et décès prématuré, par exemple). Avant la naissance et chez le nouveau-né, les chlamydioses, les gonococcies et la syphilis peuvent être à l'origine d'infections graves et parfois fatales (maladie congénitale ou pneumonie) ainsi que d'une insuffisance pondérale à la naissance. L'infection due au papillomavirus humain accroît la probabilité d'un cancer ultérieure du col de l'utérus (la deuxième cause de mortalité par cancer chez la femme dans le monde), provoquant quelque 240 000 décès annuels [3].

L'incidence est particulièrement élevée dans les pays en développement où les services de santé et la prise en charge sont moins accessibles. L'Afrique reste le continent le plus touché par la morbidité due aux IST. En effet l'incidence de la gonorrhée par exemple se situe entre 1 et 15%. Cette incidence est différente selon l'âge, le sexe, le groupe de population, le secteur urbain ou rural [3].

La situation des IST au Burkina Faso est aussi bien préoccupante. Selon l'annuaire statistique de la DEP, en 2002, 50.3 habitants pour 10000 ont été affectés par ces I S T au plan national. Parmi les syndromes IST identifiés, les cas d'écoulement vaginal étaient les plus nombreux avec une proportion de 25.4%. Dans la région du centre-est l'incidence cumulée des IST était de 30.6 pour dix mille. Celle relative au district sanitaire de Koupéla était de 23,2 pour dix mille habitants [6].

Ces résultats montrent que les IST constituent depuis un problème de santé publique.

Dans le district de Koupéla, la situation des IST a préoccupé les autorités sanitaires qui se sont alors engagés dans un certain nombre d'actions pour réduire le phénomène. Au nombre de ces actions on peut citer:

§ Le dépistage et la prise en charge des cas.

§ La prise de mesures préventives telles que l'I E C sur les IST, la promotion de l'utilisation des préservatifs,

§ la surveillance épidémiologique des IST.

Dans le cadre des activités du projet SIDA 3 qui visaient les districts situés sur les grands axes routiers et sur les grands carrefours internationaux, les actions de lutte contre les I S T se sont vues renforcées. Ce sont notamment:

§ Le renforcement de la prise en charge des cas par la formation du personnel, la dotation des formations sanitaires en support d'IEC, la subvention des kits IST à faible coût.

§ le renforcement de la lutte à l'endroit des groupes les plus exposés tels que les travailleurs de sexe, les routiers et les élèves.

§ Le renforcement de la surveillance épidémiologique.

Plusieurs années après la mise en oeuvre de ces actions de lutte dans le district de Koupéla, on a noté une augmentation assez remarquable de l'incidence: En effet, en 2007 l'incidence cumulée des IST était de 76,84 cas pour 10000 habitants, soit une augmentation de 53,64 cas pour 10000 habitants entre 2002 et 2007 [7]. La situation peut être qualifiée d'anormale au regard de la grande différence constatée entre 2002 et 2007. Les IST restent donc toujours un problème de santé publique dans le district sanitaire de Koupéla malgré les différents efforts de lutte.

L'une des conséquences les plus inquiétantes est la facilitation de la propagation du VIH dans la communauté. Elles continueront à influencer négativement la santé de la population et plus particulièrement à handicaper fortement la lutte contre les VIH/SIDA si des mesures supplémentaires et efficaces ne sont pas entreprises. C'est pourquoi nous allons nous intéressés particulièrement à l'étude des déterminants de l'augmentation de l'incidence des IST dans le but de contribuer à sa réduction.

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