UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
(UAC)
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
(FSA)
DEPARTEMENT D'ECONOMIE, DE SOCIO ANTHROPOLOGIE ET
DE COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT RURAL
(DESAC)
Rentabilité financière et
économique des systèmes de productions maraîchères
au Sud-Bénin : Cas de la Tomate (Lycopersicum esculentum) et du
chou pommé (Brassica oleracea).
THESE
Pour l'obtention du diplôme d'ingénieur
agronome
OPTION : Economie,
Socio-Anthropologie et Communication pour le développement rural
Présentée et soutenue par
Landry Sehomi G. P. FANOU
Le 17 Décembre 2008
Superviseur: Dr. Ir. Anselme
A. ADEGBIDI
Co-Superviseur: Dr. Ousmane N.
COULIBALY
Composition du Jury
Président: Prof.
Bonaventure AHOHUENDO
Rapporteur: Dr. Ir. Anselme A.
ADEGBIDI
Examinateur : Dr. Ousmane
N. COULIBALY
Examinateur : Dr. Ir.
Iréné B. ABOUDOU
UNIVERSITY OF ABOMEY-CALAVI
FACULTY OF AGRONOMY SCIENCES
DEPARTMENT OF ECONOMY, SOCIO-ANTHROPOLOGY AND
COMMUNICATION FOR THE RURAL DEVELOPMENT
Social and private profitability of market
gardening production systems of South-Benin: Case of Tomato (Lycopersicum
esculentum) and
Cabbage (Brassica oleracea)
THESIS
Submitted to the requirement of Agricultural
Engineer degree
OPTION: Economy,
Socio-Anthropology and Communication for rural development
Presented and defended by:
Landry Sehomi G. P. FANOU
landryfanou@yahoo.fr
December, the 17th
2008
Supervisor: Dr. Ir. Anselme A.
ADEGBIDI
Co-Supervisor: Dr. Ousmane N. COULIBALY
Jury composition
President: Prof. Bonaventure
AHOHUENDO
Rapporter: Dr. Ir. Anselme A.
ADEGBIDI
Examinator: Dr. Ousmane N. COULIBALY
Examinator: Dr. Ir. Iréné B.
ABOUDOU
Dédicace
A mes parents,
Pour tous vos efforts.
Remerciements
Je bénis le seigneur Dieu pour sa
grâce.
Ce travail a été possible grâce au
concours fort appréciable de personnes et d'organismes qui n'ont
ménagé aucun effort pour sa réalisation.
A tous ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué à la réalisation de ce travail, nous tenons
à leur adresser nos sincères et chaleureux remerciements. Ces
remerciements vont en particulier :
v à l'Agence Autrichienne de Développement
(ADA), pour le soutien financier nécessaire pour la réalisation
du présent travail ;
v au Dr. ir. Anselme ADEGBIDI, Professeur à la FSA et
au Dr. Ousmane COULIBALY, Economiste principal de l'IITA, nos maîtres de
thèse.
v à, Razack ADEOTI doctorant et associé de
recherche du Dr. Ousmane COULIBALY, nous le remercions pour la
disponibilité dont il a fait preuve tout au long de ce travail.
v aux associés de recherche de la section
socio-économie de l'IITA-Bénin, en particulier à
Moïse DJADE, Sounkoura SIDIBE ADETONAH, Casimir AITCHEDJI pour leur
franche collaboration ;
v à tous les maraîchers du Sud-Bénin pour
avoir accepté de se mettre à notre service au cours de nos
enquêtes.
v au corps professoral et aux équipes décanales
successives de la Faculté des Sciences Agronomiques de
l'Université d'Abomey-Calavi pour leur contribution à notre
formation ;
v à nos oncles et tantes pour les multiples aides et
conseils qu'ils ont prodigués durant toute notre formation ;
v à tous nos collègues de la
32ème promotion, particulièrement à ceux de
l'option Economie, Socio-Anthropologie et Communication pour l'ambiance
conviviale qui a régné entre nous tout au long de notre cursus
académique ;
v à tous ceux qui nous ont soutenus de diverses
manières et dont nous n'avons pas pu citer les noms ici et à qui
nous présentons toutes nos excuses. Que le Dieu Tout - Puissant les
comble de toutes ses grâces !
Résumé
La tomate et le chou sont des cultures
maraîchères cultivées en zone urbaine et
péri-urbaine du Sud-Bénin. Elles contribuent à la
sécurité alimentaire et constituent une source importante
d'emplois et de revenus. Cependant l'usage excessif des pesticides chimiques de
synthèse, et de l'eau pour l'irrigation, engendre de nombreux
problèmes sanitaires, environnementaux et économiques. Les
structures de recherches ont développé et introduit en milieu
paysan, des variétés améliorées et des
biopesticides comme méthodes alternatives de lutte contre les ravageurs
et l'irrigation motorisée qui optimisent la production tout en
économisant l'eau et en minimisant les risques liés à ces
pratiques sur l'homme et l'environnement. L'objectif principal de
cette étude est d'évaluer la rentabilité financière
et économique des technologies améliorées de production de
tomate et de chou, et de mesurer l'impact des politiques agricoles sur cette
rentabilité. Une enquête formelle a été conduite
auprès de 38 producteurs de tomate et 28 producteurs de chou
sélectionnés suivant la variété cultivée, la
méthode de lutte utilisée et le mode d'irrigation adoptée.
La Matrice d'Analyse des Politiques (MAP) développée par Monke et
Pearson (1989) est utilisée comme outil d'analyse. Les résultats
montrent que les systèmes de production utilisant les technologies
améliorées sont financièrement et économiquement
rentables. Les systèmes de production de tomate de la zone de bas-fonds
composés de variété locale traitée avec
l'insecticide coton sont plus rentables. Ils sont suivis sur la côte des
systèmes de production utilisant l'irrigation motorisée,
l'insecticide coton et les variétés améliorées.
Pour le chou en zone urbaine, les systèmes de production les plus
efficaces sont ceux qui appliquent l'extrait aqueux de neem et l'irrigation
motorisée. Les technologies améliorées n'améliorent
donc pas de façon générale la rentabilité des
systèmes de production maraîchers. Quant à
l'évaluation de l'impact des politiques agricoles, la subvention des
principaux intrants importés est négligeable et n'affecte pas
significativement la rentabilité des systèmes de production. La
sensibilisation des paysans sur les risques liés à l'utilisation
des insecticides coton, la promotion des produits maraîchers sains, la
sécurisation du foncier, l'amélioration de l'accès au
crédit agricole, et la facilitation de l'accès aux marchés
des intrants spécifiques au maraîchage, sont des actions
garantissant le développement durable de la production
maraîchère au Sud-Bénin.
Mots clés : Tomate,
Chou, technologies améliorées, rentabilité, subvention des
intrants importés.
Abstract
Tomato and cabbage are vegetable crops that are widely
produced in peri-urban and urban zones in southern Benin. They contribute
significantly to food security and constitute an important source of employment
and income generation. However, excessive use of synthetic pesticides and poor
irrigation techniques generate environmental, health and economic problems. To
promote market gardening production on a larger scale and in a healthy
environment, improved technologies (e.g. improved varieties, aqueous extracts
of neem and motorized irrigation) was developed and introduced in on-farm by
research structures. The objective of the study is to assess the financial and
economic profitability of improved technologies of tomato and cabbage, and
evaluate the likely impact of policy interventions on the profitability. A
formal survey was carried-out with a sample of 38 tomato farmers and 28 cabbage
farmers selected on the basis of variety use, pest and disease control methods,
and irrigation techniques used, in southern Benin. This study applies Policy
Analysis Matrix (PAM), developed by Monke and Pearson (1989) as the analytical
tool. This study indicates that tomato and cabbage production systems using
improved technologies are economically and financially profitable. Inland
valley systems of tomato production composed of local variety treated with
cotton pesticide are the most profitable. Coastal systems of tomato production
which use improved variety, motorized irrigation, and cotton pesticide come
after. With respect to cabbage, urban production systems composed of improved
variety; botanical extracts and motorized irrigation are the most profitable.
In general, improved technologies don't improve the vegetable production
systems. However, cotton pesticide use must be prohibited. Awareness campaigns
on the risk of cotton pesticide use, organic market gardening promotion, secure
land ownership, agricultural access to credit, and facilitation of specific
tradable input market access are suggested actions, which will ensure a
sustainable development of vegetable production in southern Benin.
Key words: Tomato, cabbage,
improved technologies, Profitability, Subsidy of tradable input.
Table des matières
Dédicace
i
Remerciements
ii
Résumé
iii
Abstract
iv
Liste des tableaux
viii
Liste des figures
ix
Liste des photos
ix
Liste des annexes
x
Liste des sigles et abréviations
xi
Introduction générale
13
Introduction
13
Objectifs de Recherche
17
Hypothèses de recherches
17
Plan d'ensemble
17
Chapitre 1 : Revue de
littérature
18
1.1. Cadre conceptuel
18
1.1.1. Concept d'agriculture urbaine et
péri-urbaine
18
1.1.2. Exploitation agricole et système de
production agricole
19
1.1.3. Concept de système
irrigué
20
1.1.4. Concept de maraîchage.
21
1.1.5. Technologie
améliorée
22
1.1.6. Concept de produit maraîchers
sains
23
1.2. Rentabilité des cultures
maraîchères
24
1.3. Le concept de rentabilité et
modèle empirique d'analyse.
26
1.4. Modèle théorique d'analyse
de la rentabilité.
27
1.4.1. La Matrice d'Analyse des Politiques
(MAP)
27
1.4.2. Les indicateurs de l'avantage
comparatif.
28
1.4.3. Principaux indicateurs des effets des
politiques
29
CHAPITRE 2 : Zone d'étude et
méthodologie
31
2.1. Présentation de la zone
d'étude
31
2.1.1. Localisation
31
2.1.2. Caractéristiques physiques
33
2.1.2.1. Caractéristiques
générales de la zone des terres de barre
33
2.1.2.2. Caractéristiques
générales de la zone des pêcheries.
34
2.1.3. Caractéristiques
socio-démographiques et économiques.
35
2.2. Cadre méthodologique
38
2.2.1. Phases de l'étude
38
2.2.1.1. Revue documentaire
38
2.2.1.2. Phase exploratoire
39
2.2.1.3. Enquête approfondie sur le
terrain
39
2.2.2. Echantillonnage, choix des
spéculations et des unités à enquêter.
40
2.2.2.1. Choix des villages et sites
d'études
40
2.2.2.2. Choix des exploitations
maraîchères
42
2.2.2.3. Choix des spéculations.
46
2.2.3. Nature et méthode de collecte des
données
47
2.2.3.1. Nature des données
47
2.2.3.2. Méthode d'estimation des
quantités physiques et des prix des intrants
47
2.2.4. Méthode et outils d'analyse des
données
50
2.2.5. Limites de la recherche
52
Chapitre 3 : Production de la Tomate et
du Chou au Sud-Bénin
53
3.1. Caractéristiques
démographiques et socio-économiques des exploitants
maraîchers
53
3.1.1. Caractéristiques
démographiques des exploitants maraîchers
53
3.1.2. Caractéristiques
socio-économiques des exploitants maraîchers
54
3.2. Typologie des systèmes de
production de la tomate et du chou au
Sud-Bénin
56
3.2.1. Facteurs de production
56
3.2.2. Techniques culturales
61
3.3. Commercialisation de la tomate et du
chou
69
3.4. L'organisation du maraîchage au
Sud Bénin
71
3.4.1. Organisations de producteurs
71
3.4.2. Encadrement technique des
producteurs
71
3.5. Contraintes et opportunités
liées à la production de tomate et de chou au
Sud-Bénin.
73
Chapitre 4 : Analyse de la
rentabilité financière et économique
74
4.1. Rentabilité financière des
systèmes de production de tomate et de chou.
74
4.1.1. Résultats de l'analyse
financière des systèmes de production de tomate.
74
4.1.2. Résultats de l'analyse
financière des systèmes de production de chou.
81
4.2. Rentabilité économique des
systèmes de production de tomate et de chou.
84
4.2.1. Présentation de l'évaluation
économique des systèmes de production de tomate.
84
4.2.2 Présentation de l'évaluation
économique des systèmes de production de chou.
87
Chapitre 5 : Analyse des effets des
politiques agricoles.
91
5.1. La production de tomate.
91
5.2. La production de chou
94
Conclusion Générale
97
Validation des hypothèses
97
Principales conclusions
98
Recommandations en termes de politiques agricoles
100
Implications futures pour la recherche
101
Références Bibliographiques
102
Liste des tableaux
Pages
Tableau N°1 : Matrice d'analyse des
Politiques 16
Tableau N°2 : Répartition des
unités de recherche par zone et par village ou site
31
Tableau N°3a : Types de variables et
modalités 32
Tableau N°3b : Répartition de
l'échantillon par système de production de tomate
33
Tableau N°4a : Types de variables et
modalités 34
Tableau N°4b : Répartition de
l'échantillon par système de production de chou
34
Tableau N°5 : Répartition des chefs
d'exploitations selon le groupe socioculturel 42
Tableau N°6 : Répartition de l'âge
des chefs d'exploitations 43
Tableau N°7 : Caractéristiques
socio-économiques des chefs d'exploitations 44
Tableau N°8 : Superficies exploitées
suivant les zones de production maraîchère
45
Tableau N°9a : Superficie de la tomate dans
l'assolement 47
Tableau N°9b : Superficie du chou dans
l'assolement 47
Tableau N°10 : Résultats de l'analyse
financière des systèmes de production de tomate au
Sud-Bénin 64
Tableau N°11 : Budget financier des
systèmes de production de tomate sous le scénario (4)
69
Tableau N°12 : Les indicateurs de l'avantage
comparatif des systèmes de production de tomate au Sud-Bénin
71
Tableau N°13 : Résultat de l'analyse
financière des systèmes de production de chou au Sud-Bénin
74
Tableau N°14 : Budget économique des
systèmes de production de tomate sous le scénario (4)
76
Tableau N°15 : Analyse de l'Avantage Comparatif :
Coût des Ressources Locales (CRL) et Ratio
Coût/Bénéfice (RCB) 77
Tableau N°16 : Coefficient
de Protection Effective des systèmes de production de tomate 80
Tableau N°17 : Indicateurs
des effets de politiques agricoles pour le scénario (0) 82
Tableau N°18 : Coefficient de Protection
Effective des systèmes de production de chou 83
Tableau N°19 : Indicateurs des effets de
politiques agricoles pour le scénario (0) 84
Liste des figures
Pages
Figure N°1 : Carte de la zone
d'étude 21
Figure N°2 : Superficie
emblavée par les spéculations dans les différentes
communes étudiées 35
Figure N°3 : Répartition
des exploitations suivant le mode de faire-valoir 46
Figure N°4 : Répartition
des exploitations suivant les modes d'irrigation 52
Figure N°5 : Intensité
d'utilisation des techniques de protection phytosanitaires
57
Figure N°6 : Evolution du prix
de la tomate sur le marché de Comè et d'Azowlissè
58
Figure N°7 : Répartition
des exploitations maraîchères selon le degré
d'encadrement 61
Liste des photos
Pages
Photo N°1 : Motopompe thermique
49
Photo N°2 : Motopompe
électrique 49
Photo N°3 : Irrigation
motorisée à Grand- Popo 52
Photo N°4 : Fiente de volaille
en vrac 54
Photo N°5 : Fiente de volaille
en sac de 50 kg 54
Photo N°6 : Insecticide
recommandé 56
Photo N°7 : Insecticide non
recommandé 56
Liste des annexes
Pages
Annexe N°1 : Quantités
physiques, prix financiers et prix économiques des facteurs de
production de la tomate I
Annexe N°2 : Matrice D'analyse
des politiques des systèmes de production de tomate III
Annexe N°3 : Indicateurs de
l'avantage comparatif et de l'effet des politiques agricoles VII
Annexe N°4 : Quantités
physiques, prix financiers et prix économiques des facteurs de
production de la tomate VIII
Annexe N°5 : Matrice D'analyse
des politiques des systèmes de production de chou X
Annexe N°6 : Indicateurs de
l'avantage comparatif et de l'effet des politiques agricoles XI
Annexe N°7 : Produits chimiques
utilisés par les maraîchers au Bénin XII
Annexe N°8 : Pesticides
recommandés sur le maraîchage XII
Annexe N°9 : Structure du prix
de l'engrais XVII
Annexe N°10 : Structure du prix
de l'insecticide Coton XVIII
Annexe N°11 : Prix
économique des Pesticides et Semences importés XIX
Annexe N°12 : Evolution du prix
CAF et du Prix à la Pompe de l'essence ordinaire XX
Annexe N°13 : Prix
économique de l'essence ordinaire au Bénin XXI
Annexe N°14 : Prix financier et
prix économique le l'huile à moteur XXII
Annexe N°15 : Prix financier et
économique des pulvérisateurs XXII
Annexe N°16 : Prix financier,
prix économiques de la plomberie XXIII
Annexe N°17 : Prix financier,
prix économique de la tuyauterie flexible et des motopompes
XXIII
Liste des sigles et
abréviations
AIC :
|
Association Interprofessionnelle du Coton
|
AUP :
|
Agriculture Urbaine et Péri-urbaine
|
BM :
|
Banque Mondiale
|
BPI :
|
Bonne Pratique d'Irrigation
|
CAF :
|
Coût Assurance Fret
|
CeCPA :
|
Centre Communal de Promotion Agricole
|
CeRPA :
|
Centre Régional de promotion Agricole
|
CFD :
|
Coût des Facteurs Domestiques
|
CFE :
|
Coût des Facteurs Echangeables
|
CPE :
|
Coefficient de Protection Effective
|
CPN :
|
Coefficient de Protection Nominal
|
CRL :
|
Coût des Ressources Locales
|
CRDI:
|
Centre de Recherche pour le Développement
International
|
DSCRP:
|
Document de la Stratégie de Croissance et de
Réduction de la Pauvreté
|
EMICOV:
|
Enquête Modulaire Intégrée sur les
Conditions de Vie des ménages
|
FAO:
|
Food and Agriculture Organization
|
FSA:
|
Faculté des Sciences Agronomiques
|
HTS:
|
Hors Taxes et Subventions
|
IITA:
|
International Institute of Tropical Agriculture
|
INRAB:
|
Institut National pour la Recherche Agricole au
Bénin
|
INSAE:
|
Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
|
ISBA:
|
Institut des Sciences Biomédicales Appliquées
|
LARES:
|
Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise
Sociale
|
MAEP:
|
Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la
Pêche
|
MAP:
|
Matrice d'Analyse des Politiques
|
MEPN:
|
Ministère de l'Environnement et de la Protection de la
Nature
|
OBEPAB:
|
Organisation Béninoise pour la Promotion de
l'Agriculture Biologique
|
OMS:
|
Organisation Mondiale de la Santé
|
ONASA:
|
Office National d'Appui à la Sécurité
Alimentaire
|
ONG:
|
Organisation Non Gouvernementale
|
ONS :
|
Office National de Soutien des revenus agricoles
|
ONU
|
Organisation des Nations Unies
|
PADAP :
|
Programme d'Appui au Développement de l'Agriculture
Périurbaine au Sud du Bénin
|
PAN :
|
Pesticide Action Network
|
PAS :
|
Programme d'Ajustement Structurel
|
PNUD :
|
Programme des Nations Unies pour le Développement
|
PPN :
|
Profitabilité Privée Nette
|
PSN :
|
Profitabilité Sociale Nette
|
PVD :
|
Pays en Voie de Développement
|
RCB :
|
Ratio Coût/Bénéfice
|
RGPH :
|
Recensement Général de la Population et de
l'Habitat
|
SBEE :
|
Société Béninoise Energie Electrique
|
SPV :
|
Service Protection des Végétaux
|
UAC :
|
Université d'Abomey-Calavi
|
UCOMAC :
|
Union Communale des Maraîchers de Cotonou
|
UCP :
|
Union Communale des Producteurs
|
UMALGA :
|
Union des Maraîchers du Littoral de Grand - Popo et
d'Agoué
|
Introduction générale
Introduction
L'Agriculture Urbaine et
Périurbaine (AUP) constitue un des sous-secteurs clés de
l'agriculture au Bénin. Elle a connu un
développement important à la suite d'une forte croissance
démographique induisant un accroissement des besoins alimentaires dans
les centres urbains (Assogba-Komlan et al., 2007).
Les cultures maraîchères sont devenues une
activité répondant de façon efficace à la demande
alimentaire urbaine (Singbo et al., 2004). Elles jouent un rôle
sociologiquement et économiquement important au sein de la population
béninoise (Adorgloh-Hessou, 2006).
En effet, l'Enquête Modulaire Intégrée sur
les Conditions de Vie des ménages (INSAE, 2007) montre que l'incidence
de la pauvreté monétaire en milieu urbain s'est aggravée.
Elle est passée de 17,7% en 2002 à 22,1% en 2006. Il s'est
avéré que le maraîchage représente aujourd'hui, une
source importante de revenu et d'emploi (Adorgloh-Hessou, 2006). A
Cotonou, sur 263 ha de superficies cultivées en l'an 2000, le
maraîchage a rapporté pour l'ensemble des producteurs plus de
trois cents (300) millions de francs CFA de marge brute Hounkpodoté et
Tossou (2001).
Le maraichage a également un fort potentiel
en gain de devises. Selon le document de la Stratégie de Croissance pour
la Réduction de la Pauvreté (SCRP, 2007-2009) au Bénin
l'économie béninoise est vulnérable aux chocs externes car
elle est essentiellement basée sur le coton (40 % des recettes
d'exportation). La diversification des cultures d'exportation est alors un
volet qui pourrait réduire progressivement cette
vulnérabilité. Compte tenu de ce qui précède, les
cultures maraîchères ont été identifiées
comme filières prioritaires à promouvoir.
Cependant, plusieurs contraintes limitent la production
maraîchère au Sud-Bénin: la pénurie
foncière ; les difficultés d'approvisionnement en intrants
agricoles spécifiques ; les attaques parasitaires ; la
maîtrise de l'eau (quantité et qualité) et l'absence de
crédit (Adorgloh-Hessou, op cit.). Pour faire face à ces
défis, les maraîchers produisent en utilisant des techniques qui
vont des plus archaïques et peu recommandées à celles
modernes respectueuses de l'environnement et de la santé publique
Assogba (2007).
Tenant compte du caractère multidimensionnel que
revêt la filière « culture
maraîchère » nous voulons à travers
cette étude appréhender de façon quantitative le surplus
financier et économique que génèrent les exploitations
maraîchères sous différents systèmes de
production.
Problématique et Justification.
La production maraîchère constitue une composante
importante de l'AUP dans les villes du Sud Bénin (Agossou et al, 2001).
Elle contribue à la sécurité alimentaire des villes
(Adéoti, 2003). La production des villes de Cotonou, Porto Novo,
Sèmé Kpodji et Grand Popo représente en moyenne pour
certains légumes (chou, gboma, laitue, tomate, poivron, carotte et
concombre) 64% de la consommation annuelle de ces villes (Adorgloh-Hessou,
2006). Sans cette activité de nombreux citadins seraient dans
l'incapacité de se procurer certains légumes dont la consommation
régulière permet de limiter les carences nutritionnelles graves
(Gandonou et al, 2007).
Le maraîchage est également une activité
rémunératrice principalement pour les groupes vulnérables
ou marginalisés de la population urbaine (Gerstl, 2001). Au Sud du
Bénin, d'après le PADAP (2003), les exploitations axées
sur le maraîchage sont porteuses de plus de 60.000 emplois directs (chefs
d'exploitation, actifs familiaux, salariés et main d'oeuvre temporaire)
et 25.000 emplois indirects (commerçants, éboueurs etc.) en amont
et en aval de la filière.
Cependant, malgré les contributions positives
(sécurité alimentaire et nutritionnelle, recyclage des
déchets urbains, source de revenus et d'emplois), les systèmes de
productions maraîchères présentent des risques sanitaires
et environnementaux très élevés. Ces risques sont
liés à l'utilisation inadéquate des engrais et produits
phytosanitaires, aux pratiques d'irrigation inefficaces (FAO, 2003), à
la pollution de la nappe phréatique et à la santé des
consommateurs du fait de la présence des résidus dans les
légumes (Amoussougbo, 1993).
Assogba (2007), souligne que différentes
méthodes sont utilisées pour la protection des cultures
maraîchères contre les maladies et ravageurs. Au nombre de ces
méthodes, la lutte chimique est la plus utilisée.
Malheureusement, il s'agit aussi bien des pesticides chimiques
recommandés et non recommandés (insecticides coton). Les
maraîchers appliquent des doses inadéquates sans tenir compte de
leur rémanence (Vodouhè, 2007). L'utilisation de ces pesticides
non recommandés engendre, beaucoup de risques pour la santé
humaine et pour l'environnement (Pesticides news, 1999). Le
phénomène devient plus préoccupant quand, nous savons que
certains de ces légumes sont consommés à l'état
frais, sans aucune transformation préalable. Une étude de dosage
de résidus de pesticides dans le lait maternel réalisée
par le Service de Protection des Végétaux (SPV) à
Agonli-Lowé situé dans la vallée de l'Ouémé,
et dans trois villages du Zou, a montré que certains de ces laits
étaient contaminés, avec des teneurs au-delà des normes
autorisées par la FAO et par l'OMS (Adjé, 2004). D'autres
méthodes de lutte présentant moins de risques sont les extraits
de plantes comme Azadirachta indica, Hyptis suaveolens et Carica
papaya, de fabrication artisanale (Assogba, op cit.). Elles sont
économiques, efficaces, saines, respectueuses de l'environnement et de
la santé humaine. Elles permettent de valoriser également au
mieux les ressources locales, d'améliorer la qualité des
produits, de réduire les coûts de production et favorisent
l'augmentation de la productivité, et par conséquent,
l'amélioration des revenus des producteurs (Adétonah, 2007).
Cependant, force est de constater que les maraîchers continuent
d'utiliser à grande échelle, les pesticides chimiques
prohibés (Zossou, 2004).
L'APU étant essentiellement une agriculture de
contre-saison, elle fait usage de quantités importantes d'eau pour
l'irrigation. Mais les pratiques observées dans ce domaine sont rarement
conformes aux normes (Gandonou et al, 2007). L'adoption des Bonnes Pratiques
d'Irrigation (BPI) s'avère nécessaire. Les BPI sont
définies comme des pratiques qui permettent d'optimiser la production
tout en économisant l'eau et en minimisant les risques liés
à ces pratiques sur l'homme et l'environnement, de satisfaire les
besoins actuels et d'améliorer les moyens d'existence (FAO, 2003). Les
BPI doivent assurer un rendement maximal sur tous les plans :
économique, agronomique, social et environnemental,
Zella et Smadhi (2007). Selon Atidégla
(2006), le système d'irrigation utilisant la technique d'exhaure
mécanisée ou motorisée (utilisation de pompe manuelle,
motopompe ou pompe électrique) et la technique d'arrosage
modernisée (utilisation de tuyauterie flexible plus pomme d'arrosage)
est considérée comme le plus innovant. L'auteur précise
que ce système permet une application efficace de l'eau d'irrigation et
contribue à réduire sensiblement le gaspillage des ressources en
eau. Autrement dit, il démontre que la mise en application de ce
système est un important facteur pour assurer la durabilité
environnementale de l'APU. Elle est adoptée en AUP, pour réduire
la pénibilité et le temps de travail et utiliser toute
l'année les superficies cultivées, ceci en réponse
à la pression foncière de plus en plus remarqué au sein
des systèmes de production maraîchers au Sud-Bénin
Hounkponou, K. (2003).
C'est donc dans le but d'augmenter la productivité et
la qualité des produits maraîchers tout en sauvegardant la
santé et le cadre de vie des populations urbaines et
péri-urbaines que les variétés améliorées,
les Bonnes Pratiques Phytosanitaires (BPP) et les Bonnes Pratiques d'Irrigation
(BPI) ont été diffusées par les programmes de
vulgarisation et institutions tant nationales qu'internationales tels que
l'IITA, la FAO, la SPV les CeRPA etc.;
Mais, la politique agricole au Bénin a aussi
conditionné les pratiques de protection phytosanitaires et d'irrigation
au sein des systèmes de productions maraîchers au
Sud-Bénin. En effet depuis 1994 où les prix des intrants sont
passés du simple au double à cause de la dévaluation du
FCFA, le gouvernement, sur décision du conseil des Ministres,
Relevé n° 36/SGG/REL du 15 septembre 1994, exonèrent les
intrants agricole (engrais minéraux et produits phytosanitaires), les
semences et appareils phytosanitaires. Ces mesures sont actuellement en vigueur
en témoigne les articles 6 et 7 de la Loi n°2007-33 portant loi de
finances pour la gestion 2008, PASP (2008). Cependant L'application du
régime d'exonération pour les intrants est en
réalité très sélective; en plus, elle se fait dans
une certaine confusion et les procédures sont aussi fastidieuses. Ce
sont les intrants destinés à la filière Coton qui dans la
pratique sont exonérés Adégbidi et al. (2000).
Ceci explique le coût relatif faible des insecticides cotons
utilisés au sein des systèmes de production maraîchers et
donc l'accessibilité facile, relativement aux pesticides chimiques
recommandés pour le maraîchage qui sont taxés
Vodouhè (2007). Cependant, Il est important de noter que les
exonérations actuellement concédées ne sont pas
prévues par la loi. Elles sont donc conjoncturelles et devrait
être relevé en vue d'être en conformité au Tarif
Extérieur Commun en vigueur dans la zone UEMOA. Pour la campagne
2007-2008, objet de cette étude, les semences améliorées
des cultures maraîchères, les pesticides chimiques
recommandés pour le maraîchage et le matériel d'irrigation
(pompe, tuyauterie) n'ont pas bénéficié
d'exonération de droits et taxes Simeni Tchuinte (2008).
Même si l'augmentation du revenu des maraîchers
passe nécessairement par la mise en application de ces technologies
améliorées, force est de constater que le niveau d'adoption reste
faible (Assogba, op cit et Vodouhè, op cit). La
production maraîchère sous ces technologies
améliorées n'est elle pas en réalité rentable pour
les producteurs ? Les mesures fiscales actuelles ont elles une
incidence négative sur la rentabilité des systèmes de
productions maraîchers ayant recours aux technologies
améliorées de production ? Tels sont les
préoccupations essentielles de cette étude portant sur
la rentabilité financière et
économique des systèmes de production
maraîchère au Sud-Bénin. Elle inclut d'une
part la détermination des coûts et avantages liés à
l'adoption ou non de ces technologies améliorées de production
autant pour le producteur que pour la collectivité. Et d'autre part
l'évaluation de l'effet des subventions agricoles sur cette
rentabilité. Nous nous proposons de le faire en concentrant nos efforts
sur deux spéculations maraîchères : la tomate
(Lycopersicum esculentum) et le chou pommé (Brassica
oleracea capitata).
Objectifs de Recherche
L'objectif principal de cette étude est
d'évaluer et d'analyser la rentabilité financière et
économique des technologies améliorées de production de
tomate et de chou, et de mesurer l'effet des politiques agricoles sur la
rentabilité de ces systèmes de production au Sud-Bénin.
Pour aboutir à cet objectif principal, les objectifs
spécifiques (Os) suivants doivent être atteints :
Os 1: Evaluer la rentabilité
financière des différents systèmes de production de tomate
et de chou au Sud-Bénin.
Os 2 : Evaluer la rentabilité
économique des différents systèmes de production de
tomate et de chou au Sud-Bénin
Os 3 : Evaluer l'effet des politiques de
subventions agricoles sur la rentabilité des systèmes de
production de tomate et de chou au Sud-Bénin.
Hypothèses de recherches
Les hypothèses (Ho) associées
respectivement à ces objectifs spécifiques sont:
HO1 : Les systèmes de
production de tomate et de chou utilisant les technologies
améliorées sont financièrement rentables.
HO2 : Les systèmes de
production de tomate et de chou utilisant les technologies
améliorées sont économiquement rentables.
HO3: La subvention des principaux
intrants importés affecte positivement la rentabilité des
systèmes de production de tomate et de chou.
Plan d'ensemble
Le présent document est structuré en trois
points essentiels.
- La première partie (chapitre 1) traite de
l'introduction générale et de la revue bibliographique sur
l'agriculture urbaine et périurbaine.
- La seconde partie du document (chapitre 2) présente
d'une part, la zone d'étude (Sud-Bénin). Elle présente
d'autre part, la méthodologie adoptée pour l'étude.
- La troisième partie (chapitres 3, 4 et 5) de ce
document présente les résultats et discussions de même que
la conclusion générale.
Chapitre 1 : Revue de
littérature
1.1. Cadre conceptuel
1.1.1. Concept d'agriculture urbaine et
péri-urbaine
D'après Moustier et Mbaye (1999), l'agriculture
péri-urbaine -- correspondant à l'agriculture urbaine selon la
terminologie anglo-saxonne -- est considérée comme l'agriculture
localisée dans la ville et à sa périphérie, dont
les produits sont destinés à la ville et pour laquelle il existe
une alternative entre usages agricoles d'une part et non agricoles d'autre part
des ressources ; l'alternative débouche sur des concurrences, mais
également sur des complémentarités entre ces usages :
- foncier bâti et foncier agricole ;
- eau destinée aux besoins des villes et eau
d'irrigation ;
- travail non agricole et travail agricole ;
- déchets ménagers et industriels et intrants
agricoles ;
- coexistence en ville d'une multiplicité de
savoir-faire dus à des migrations, cohabitation d'activités
agricoles et urbaines génératrices d'externalités
négatives (vols, nuisances) et positives (espaces verts).
Selon Fleury et Donnadieu (1997), l'agriculture
péri-urbaine, au strict sens étymologique, est celle qui se
trouve à la périphérie de la ville, quelle que soit la
nature de ses systèmes de production. Avec la ville, cette agriculture
peut soit n'avoir que des rapports de mitoyenneté, soit entretenir des
rapports fonctionnels réciproques. Dans ce dernier cas, elle devient
urbaine et c'est ensemble qu'espaces cultivés et espaces bâtis
participent au processus d'urbanisation et forment le territoire de la
ville.
Les interactions entre la ville et l'agriculture, en termes de
flux de ressources et de produits, sont au coeur de l'identité de
l'agriculture urbaine. Ainsi pour Doucouré et Fleury (2004), cette
agriculture contribue à plusieurs titres à la gestion de la ville
:
- en participant à l'approvisionnement, surtout en
produits frais ;
- en créant des emplois et des revenus, qui contribuent
à l'équilibre social ;
- en améliorant l'environnement par une gestion
spécifique des déchets ;
- en occupant des terrains qui font office de coupures vertes
dans le tissu urbain et en participant ainsi à l'aménagement des
espaces verts et à l'amélioration de la qualité de l'air.
Cependant, elle est également source
d'externalité négative. Nous avons à ce titre les
pollutions agricoles liées aux apports d'engrais (concentration de
nitrates), aux pesticides et aux déchets et effluents d'élevage,
à la proximité des bas-fonds cultivés, parfois
considérée par les citadins comme source d'insalubrité et
de paludisme (pullulation des moustiques). (Moustier et Salam, 2004).
Outre sa dimension strictement agronomique, l'agriculture
urbaine permet de résoudre certaines questions sociales graves en jouant
un rôle d'intégration (migration des ruraux, chômage
endémique). Nous emploierons dans ce document le terme agriculture
urbaine pour désigner à la fois l'agriculture intra et
péri-urbaine.
1.1.2. Exploitation agricole et système de
production agricole
Dans le langage courant, une exploitation agricole est un
ensemble de terres, de bâtiments et de cheptels vifs et morts (Chombart
et al., 1969). Pour les auteurs, il s'agit d'une définition purement
descriptive. L'exploitation agricole implique avant tout, un centre de
décision, une unité de production, une organisation, et un
ensemble d'interactions entre les différentes composantes (Assogba,
2007).
Rethore et Riquier (1989), identifient l'exploitation agricole
à un centre de décision. Pour faire fonctionner, en augmentant
son profit, l'unité économique, que constitue l'exploitation
agricole, l'agriculteur prend des décisions de nature très
différentes. (Chombart, op cit.).
Adégbidi (1994), insiste sur la dimension
organisationnelle de l'exploitation. Il définit l'exploitation agricole
comme la forme d'organisation technico-économique et sociale de la
production agricole. C'est un cadre organisationnel que l'on peut
repérer à partir d'un ensemble de personnes dont les
décisions vont déterminer une production agricole, des moyens de
production et les résultats réalisés.
Chombart (op cit.) propose alors l'une des
définitions les plus élaborées de cette notion.
« L'exploitation agricole est une unité économique dans
laquelle l'agriculteur pratique un système de production en vue
d'augmenter son profit. Le système de production est la combinaison de
productions et de facteurs de production (capital foncier, travail et capital
d'exploitation) dans l'exploitation agricole ».
Dans le cadre de notre étude, l'exploitation
maraîchère est une exploitation agricole où se pratique le
maraîchage. C'est une unité économique dans laquelle le
maraîcher réalise des combinaisons plus ou moins complexes de
productions et de facteurs de production (terre, travail, capital) en vue de
produire des biens alimentaires (légumes), destinés pour une
grande part au marché et en vue d'augmenter son profit.
La notion de système de production est quant à
elle très ancienne et essentielle pour les agronomes et les
économistes. Elle a évolué dans le temps et est
diversement appréciée par les chercheurs qui lui confèrent
des contenus variés.
Pour Reboul (1976), le système de production
désigne le mode de combinaison des facteurs comme la terre, la force et
les moyens de travail à des fins de production végétale ou
animale.
Jouve cité par Daane et al., (1989), définit le
système de production comme un ensemble structuré de moyens de
production (force de travail, terre, équipement, etc.) combinés
entre eux pour assurer une production végétale et ou animale en
vue de satisfaire les objectifs des responsables de l'exploitation agricole.
Adégbidi (op cit.), définit le
système de production comme un ensemble organisé et
combiné de sous-systèmes de culture et d'élevage, et des
ressources en terre, en moyens de production et en force de travail, permettant
la mise en oeuvre de ces sous-systèmes. Le système de culture
quant à lui, se définit comme une surface de terrain
traitée de manière homogène par des cultures avec leur
ordre de succession, et par les itinéraires techniques qui leur sont
appliqués. Le système de production se réfère
à l'organisation de la production au niveau de toute l'exploitation
alors que le système de culture est pertinent pour le niveau de la
parcelle.
Etant données que les exploitations
maraîchères sont essentiellement orientées vers la
production végétale, le système de production
maraîchère sera identifié dans notre cas au
sous-système de cultures maraîchères en considérant
le système de production tel que défini par Jouve.
Par ailleurs Carloni (2001) a défini quinze (15)
grandes catégories de systèmes de production agricole en Afrique
subsaharienne parmi lesquels nous avons le système irrigué.
D'après cet auteur, le système irrigué possède un
potentiel élevé de croissance en agriculture et dans la
réduction de la pauvreté. Les projections de la FAO pour
l'année 2030 indiquent que dans les trente prochaines années, la
production provenant des terres irriguées pourrait s'accroître de
100 à 200 %. Les systèmes de production maraîchère
étant par excellence des systèmes irrigués, nous avions
jugé important de définir ce qu'est un système
irrigué.
1.1.3. Concept de système
irrigué
En principe, toutes les cultures peuvent être mises en
valeur par un système irrigué. Mais, d'une manière
générale, la culture irriguée par excellence est le riz.
Les cultures maraîchères étant des cultures de marais,
elles nécessitent un approvisionnement permanent en eau pour leur
production. L'eau constitue en conséquence un intrant au même
titre que l'engrais, les pesticides et les semences. Ainsi, les productions
maraîchères peuvent être assimilées à des
cultures irriguées d'où l'importance de préciser les
caractéristiques de ce système.
Selon Ruthenberg (1980), l'irrigation décrit les
pratiques qui sont adoptées pour approvisionner en eau une surface
où les cultures sont installées afin de réduire la
longueur et la fréquence des périodes au cours desquelles,
l'absence de l'eau dans le sol est le principal facteur limitant de la
croissance de la plante. Comparés aux systèmes non
irrigués, les systèmes irrigués se caractérisent
d'après cet auteur par :
- les rendements élevés par hectare pour une
culture donnée ;
- la possibilité de réaliser plusieurs
récoltes par an ;
- un processus continu de production à cause de
l'utilisation permanente de la terre ;
- la réduction des fluctuations entre les rendements
d'une année à l'autre ;
- leur adaptabilité relative selon le type et
l'intensité de la production ;
- l'emploi productif d'un nombre relativement
élevé de travailleurs par hectare.
Cependant, malgré ces avantages, le système
irrigué requiert des investissements importants, donc des coûts
élevés :
- il nécessite un niveau d'investissement
élevé pour l'approvisionnement en eau, la préparation du
sol et la répartition des activités. Ces investissements
élevés se ressentent surtout au niveau des coûts fixes;
- le système offre des possibilités
élevées de production mais un certain niveau de connaissances est
nécessaire s'il veut être pleinement exploité ;
- il est évident que pour exploiter les
potentialités du système irrigué, les rendements
élevés, les cultures multiples doivent être
accompagnées par une utilisation intensive d'engrais et par des efforts
destinés à éviter la salinité.
Dans le système irrigué, les techniques
traditionnelles de fertilisation qui sont très exigeantes en temps de
travail ont été largement complétées ou même
substituées par les engrais minéraux. De faibles quantités
d'engrais minéral sont utilisées de préférence sur
les terres irriguées, parce que les rendements par unité d'input
sont plus élevés et plus efficaces.
1.1.4. Concept de maraîchage.
Dérivé du mot latin mariscus relatif aux lacs et
marais, le terme maraîchage s'est d'abord appliqué aux cultures de
légumes effectuées dans les marais. Ce terme a connu des
évolutions dans le temps et est devenu une branche de l'horticulture
orientée vers la culture intensive et professionnelle des légumes
(Habault, 1983). L'horticulture est définie comme une branche de
l'agriculture comprenant la culture des légumes, des petits fruits, des
fleurs, des arbres et arbustes d'ornement (Petit Larousse, 2003).
Le maraîchage est une forme d'agriculture urbaine et
péri-urbaine orientée vers la production des légumes pour
la vente dans les villes (Lavoisier, 1977). Le Petit Larousse (2003) signale
que le maraîchage est la culture intensive des légumes et de
certains fruits, en plein air ou sous abris. Selon Assogba (2007) cette
définition est plutôt généraliste et ne prend pas en
compte les spécificités africaines en général et
béninoises en particulier.
Ainsi, selon Gonroudobou (1985), le maraîchage est une
activité complexe qui se caractérise par la mise en valeur de
superficies très réduites et par la production d'une multitude de
spéculations. Il s'agit alors d'une production intensive et continue.
Une série d'opérations (le labour et le dressage des planches, le
repiquage, l'arrosage, la récolte, la vente etc.) occupe la
journée du maraîcher. Cette définition se borne au
système moderne, occultant une bonne partie des exploitations, en
l'occurrence les systèmes de décrue. Assogba (2007),
précise que les systèmes de décrue sont une composante non
moins importante du maraîchage au Sud-Bénin qui est d'ailleurs
assez fournie en bas fonds exploitables périodiquement.
Le concept de maraîchage sera compris ici, à
l'instar de Tiamiyou (2002), comme la culture intensive, continue ou
saisonnière de légumes et de certains fruits, pratiquée
sur différents types de sols, en saison des pluies ou en saison
sèche, dans les villes ou en zone rurale, en plein champ ou sur un
périmètre préalablement délimité et
aménagé ou non.
1.1.5. Technologie
améliorée
Les technologies améliorées de production
maraîchère ont été élaborées dans le
but d'accroître le revenu des producteurs tout en préservant
l'environnement et en garantissant aux consommateurs des produits d'une
qualité sanitaire irréprochable. Cependant, elles connaissent
pour la plupart un faible taux d'adoption (Assogba, 2007 ; Vodouhè,
2007). Les contraintes liées à l'utilisation de ces technologies
améliorées sont pour la plupart : la précarité
du foncier, les attaques parasitaires, la maîtrise de l'eau, les
difficultés d'approvisionnement en intrants (engrais et pesticides),
l'accès au crédit agricole, le mode de gestion des exploitations
et le manque d'information du prix de vente de produits sur le marché.
Cependant suivant les objectifs de notre étude, nous allons nous
limité seulement à trois technologies
améliorées : les semences améliorées, les
pesticides botaniques et le système d'irrigation motorisé.
- Semences
améliorées : il s'agit essentiellement dans le
cadre de notre étude des variétés améliorées
adaptées aux zones tropicales de basse altitude. S'agissant de la
tomate, les variétés améliorées (Mongal, Petromech)
se distinguent des variétés locales (Tounvi, Akikon et Gbogan)
par leur adaptation à la température (Aptitude à nouer
sous des températures élevées), et leur résistance
au flétrissement bactérien. Les variétés KK cross
et Cabus pour le chou sont quant à elles résistantes à la
fusariose et tolèrent également mieux la chaleur. La
variété cabus est la plus utilisé actuellement ; elle
a un cycle court et résiste beaucoup plus aux parasites et à la
chaleur que la variété KK cross.
- Extraits de plantes : ils
sont obtenus à partir des feuilles de neem (Azadirachta
indica), de papayer (Carica papaya) ou d'autres plantes à
effet insecticide ou insectifuge connu telles que les feuilles de tabac, les
feuilles de Hyptis suavolens. Ces insecticides, utilisés pour
lutter contre les nuisibles du chou et de la tomate, sont obtenus à
partir d'extraits de ces feuilles. Le principe d'obtention consiste à
piler 1,5 kg de feuilles de neem à laquelle on ajoute 1litre d'eau ou
500 g de graines de neem dans 10 litres d'eau plus un peu de savon afin de
permettre à la solution obtenue d'être adhésive ; pour
les feuilles de papayer, il faut 12 à 15 feuilles dans 1 litre d'eau. Le
mélange obtenu est laissé pendant douze (12) heures environ.
Ensuite, l'on procède au filtrage. Ce filtrat est automatiquement
utilisé pour traiter les plants de tomate et de chou à l'aide
d'un pulvérisateur à la dose de 10L/ha et par traitement
(Adorgloh Hessou, 2006).
- Système d'irrigation
motorisée : au sein de ce système, la
technique d'exhaure est motorisée (utilisation de motopompe ou pompe
électrique) et la technique d'irrigation est `modernisée'
(utilisation de tuyauterie flexible plus pompe d'arrosage). Il se distingue du
système d'irrigation semi-motorisé et manuel par son
efficacité dans l'application de l'eau d'irrigation, sa contribution
à réduire sensiblement le gaspillage des ressources en eau et le
gain de temps. La mise en application de ce système est un important
facteur pour assurer la durabilité environnementale de l'agriculture
urbaine et péri-urbaine.
1.1.6. Concept de produit maraîchers sains
Selon Adéoti (2003) plusieurs
définitions ont été données selon que l'on parle
d'agriculture biologique ou d'agriculture organique.
D'après le Codex Alimentarius (1999), l'agriculture
biologique est un système de gestion holistique de la production qui
favorise la santé de l'agro système, y compris la
biodiversité, les cycles biologiques et les activités biologiques
des sols. Elle privilégie les pratiques de gestion plutôt que les
méthodes de production d'origine extérieure. Dans cette optique,
des méthodes culturales, biologiques et mécaniques sont, dans la
mesure du possible, utilisées de préférence aux produits
de synthèse, pour remplir toutes les fonctions spécifiques du
système.
L'agriculture organique est donc considérée
comme une option intéressante pour une agriculture durable au sein des
pays sous développés. Elle offre une combinaison de technologies
à faible input extérieur, une préservation de
l'environnement et une efficience input/output. Elle permet également
l'obtention d'un prix premium à travers la labellisation. Beaucoup d'ONG
et de paysans adoptent les techniques de l'agriculture organique comme
méthode d'amélioration de la productivité et de la
sécurité alimentaire (Scialabba, 2007).
Au Sud-Bénin, les pratiques des producteurs ne nous
permettent pas de justifier l'existence de produit biologique. En effet,
Assogba (2007), a travers son étude sur la production
maraîchère à montré que peu de producteurs (24%)
enquêtés au Sud-Bénin utilisent les biopesticides et les
extraits aqueux des végétaux, mais cela n'exclut pas par exemple
l'utilisation d'engrais minéral, et surtout l'inexistence d'une
certification officielle. Il nous faudra donc faire recours à un autre
concept qui valorise l'utilisation des biopesticides et des extraits botaniques
tout en ne se substituant pas au concept de produits biologiques : les
produits maraîchers sains.
Moustier (2003) définissent les légumes sains
comme les légumes issus d'une technique de production traditionnelle
dont l'utilisation des insecticides est contrôlée, l'eau
utilisée est propre et l'environnement de production n'est pas
pollué. Ils concluent en disant que les légumes sains
représentent toutes les plantes potagères dont les graines, les
feuilles, les tiges ou les racines ne présentent aucune atteinte
pathologique ou anomalie et dont la consommation est favorable à la
santé et ne présentent aucun danger. Lorsque les maraîchers
utilisent les biopesticides pour traiter leurs cultures, ils ne polluent pas
l'environnement, évitent les pathologies ou anomalies aux plantes et la
consommation de ces légumes ne présente aucun danger pour la
santé du consommateur.
Nous identifierons donc dans le cadre de notre étude,
ce type de production maraîchère saine à l'utilisation de
pesticides chimiques recommandés, de biopesticides et d'extraits aqueux
botaniques dans le système de production.
1.2. Rentabilité des cultures
maraîchères
Singbo et al., (2004) ont réalisé une
étude financière qui a porté sur l'évaluation de la
rentabilité des légumes au Sud-Bénin. L'utilisation du
taux marginal de rentabilité a montré que c'est la tomate qui
procure la meilleure rentabilité dans la vallée de
l'Ouémé et dans les villages de Gnito et Sazoué de la
Commune de Grand-Popo. Les principales cultures dans ce système sont la
tomate, le piment et la grande morelle. Dans la zone côtière
(Communes de Grand-Popo, de Sèmé-Kpodji et de Ouidah) c'est
l'oignon qui représente par contre la culture la plus rentable pour les
maraîchers à l'instar de la tomate dans la basse vallée de
l'Ouémé. Enfin, pour ce qui est des systèmes très
intensifs des zones urbaines de Cotonou et Porto- Novo, la laitue et la grande
morelle apparaissent comme étant les cultures les plus importantes et
dans une moindre mesure l'amarante. L'amarante est plus rentable que les deux
autres cultures.
Coste et al., (2004) se sont appuyés sur une analyse de
la compétitivité prix, des coûts de revient (coûts de
production et coûts de commercialisation) des filières tomate et
pomme de terre au Bénin, au Niger et au Nigéria pour montrer que
les coûts de production de tomate augmentent fortement au Bénin en
contre-saison. Dans le bassin de Lalo, la technique d'arrosage avec de l'eau
achetée à l'ex-Société Béninoise
d'Electricité et d'Eau (SBEE) est très coûteuse ; à
Natitingou, l'augmentation des coûts provient de la faiblesse des
rendements de cette période, due à l'absence d'un système
performant d'irrigation ; à Guéné, la culture de
contre-saison implique l'utilisation de la motopompe qui représente
alors 75% du coût de production et le fait augmenter de plus de 60% par
rapport à la saison pluviale. En saison des pluies, le prix de revient
de la tomate béninoise est plus bas que ceux des produits provenant des
bassins concurrents. Pour ce qui est de la pomme de terre, celles en provenance
du Nigéria sont plus compétitives que celles originaires du
Bénin.
La Matrice d'Analyse de Politique (MAP) a été
utilisée par l'IITA (2002b) pour déterminer la
compétitivité des systèmes de production de la tomate et
du chou au Bénin et au Ghana. Les résultats obtenus montrent que
le système de production de chou le plus rentable au Bénin est
celui qui utilise la motopompe pour l'irrigation et assure les traitements
phytosanitaires par un biopesticide (Dipel ou biotit). Au Bénin, la
tomate produite dans un système utilisant les pesticides chimiques et
les engrais est la plus rentable ; mais ses coûts sont aussi les plus
élevés.
Dans le cas des recherches localisées au Bénin,
Ando (1985) a effectué dans la basse vallée du fleuve
Ouémé, une étude sur le problème de l'allocation
rationnelle des facteurs de production dans les systèmes de production
maraîchère en rapport avec les autres cultures vivrières.
L'approche de programmation linéaire a été
utilisée. Ce modèle a révélé que les
productions de piment et de gombo ne sont suffisantes que pour
l'autoconsommation ; seule la tomate permettrait de réaliser un surplus
commercialisable, le gombo procurant les revenus marginaux les plus faibles. Au
même moment, la détermination des marges a montré que le
piment représentait 40% du revenu total par hectare et la tomate 36%.
D'autre part, les enquêtes ont établi que le piment avait la
préférence des paysans. Ces derniers résultats ont
été confirmés par Singbo et al., (2004).
1.3. Le concept de rentabilité et modèle
empirique d'analyse.
Pour survivre de façon durable, une entreprise doit
optimiser ses facteurs de production et en tirer des excédents et des
avantages. La rentabilité est la première condition
nécessaire, mais non suffisante de sa survie. La notion de
rentabilité paraît en première analyse très simple :
le capital génère un profit, et donc le rapport entre le capital
et le profit se traduit par un taux de rentabilité. Elle traduit donc le
rapport entre le revenu obtenu ou prévu et les ressources
employées pour l'obtenir. La notion s'applique notamment aux entreprises
mais aussi à tout autre investissement. La rentabilité
représente alors l'évaluation de la performance de ressources
investies par des investisseurs.
Cependant la décision au sujet de l'utilisation d'une
technologie améliorée dépend de son avantage en termes de
rapport coût-bénéfice. Il s'en suit que la mesure de
l'impact d'une technologie améliorée sur la rentabilité
d'une entreprise adoptante est un critère important pour prédire
ex-ante ou justifier ex-post l'acceptation de cette technologie par les
adoptants potentiels. L'évaluation de la rentabilité d'une
technologie peut être approchée à deux niveaux
d'observation: celui de l'exploitation agricole et celui de la
collectivité.
Du point de vue du paysan individuel ou de l'exploitation
agricole, l'analyse de la rentabilité faite est de nature
financière. L'analyse financière utilise les prix directement
payés ou reçus par le producteur. Cette analyse permet de
déterminer le profit réel du paysan en vue d'apprécier la
compétitivité de son activité.
En ce qui concerne la collectivité, l'analyse de la
rentabilité est essentiellement économique. Elle utilise des prix
et des coûts qui reflètent les objectifs, les ressources et les
contraintes de la société entière. Elle illustre une
situation idéale de l'économie internationale où tout
fonctionne normalement. Contrairement à l'analyse financière,
l'analyse économique prend en compte les effets exercés par des
décisions de politique générale sur des individus,
l'environnement et l'économie de la localité, et aussi les effets
secondaires et indirects des investissements.
Pour faire l'analyse économique, les prix des intrants
et des produits sont corrigés des distorsions introduites dans
l'économie par les politiques gouvernementales (subvention sur intrants,
taxation, taux de change, crédit intrant) et le mauvais fonctionnement
des marchés (pratiques monopolistiques). La Matrice d'Analyse des
Politiques (MAP) est le modèle théorique d'analyse qui sera
utilisé pour mesurer la rentabilité des systèmes de
production dans notre étude.
1.4. Modèle théorique d'analyse de la
rentabilité.
1.4.1. La Matrice d'Analyse des Politiques
(MAP)
La mesure de la rentabilité financière et
économique se fera grâce à la Matrice d'Analyse des
Politiques (MAP). Elle est développée pour analyser la
rentabilité des systèmes et l'impact des politiques agricoles sur
cette rentabilité.
Elle est composée de deux types de budgets: un budget
évalué aux prix du marché ou prix financiers (budget
financier) et l'autre aux coûts d'opportunité social ou prix
économique (budget économique). Les prix financiers sont ceux que
les paysans paient ou reçoivent tandis que les prix économiques
reflètent le coût de l'économie ou de la
société ; ce sont les coûts qui n'ont subi aucune
distorsion. Ensuite, les divergences entre le budget financier et le budget
économique sont également calculées. Le budget est
construit pour chaque système de production qui contribue aux
ressources. Avant la conception du budget, tous les intrants de la production
maraîchère seront classés en biens échangeables et
en ressources locales. Les facteurs échangeables ou commercialisables
(pesticide chimique, engrais, semences etc.) sont ceux qui peuvent être
théoriquement importés ou exportés et
évalués aux prix du marché international, tandis que les
produits non-échangeables ou facteurs locaux (terre, main d'oeuvre,
capital etc.) sont ceux qui ne sont pas normalement commercialisables sur le
marché international. Le tableau N°1 ci-dessous donne une
synthèse des grandes étapes du modèle de la MAP.
Tableau N°1: Matrice
d'Analyse des Politiques (MAP)
|
Revenus
|
Coûts
|
Profits
|
|
|
Intrants échangeables
|
Facteurs locaux
|
|
Budget Financier
|
A = Pf.Qf
|
B = Pt.Qt
|
C = Pn.Qn
|
D (1)
|
Budget Economique
|
E = Pe.Qe
|
F = Pi.Qi
|
G = Pd.Qd
|
H (2)
|
Divergences
|
I (3)
|
J(4)
|
K(5)
|
L(6)
|
Source : Monke, E. A. et Pearson,
S. R. (1989)
A, B, C et D sont les éléments du budget
financier; et E, F, G et H ceux du budget économique,
représentés respectivement par les vecteurs de prix et de
quantités physiques des sorties (Pf, Qf) et
(Pe, Qe), des entrées échangeables
(Pt, Qt) et (Pi, Qi), et des
facteurs locaux non échangeables (Pn, Qn) et
(Pd, Qd). I, J, K et L sont les différences entre
le budget financier et le budget économique.
(1) = Profit financier ; D=A-B-C. D mesure la
compétitivité du système de production. D est
appelé le Profit Financier Net (PFN). Si PFN > 0, il implique que le
système de production considéré est financièrement
rentable.
(2) = Profit économique ; H=E-F-G. H mesure
l'avantage comparatif. H est appelé le Profit Economique Net (PEN). Si
PEN > 1, l'activité considérée présente un
avantage comparatif statique.
(3) = Transferts de revenus; I=A-E.
(4) =Transferts des intrants échangeables ;
J=B-F.
(5) =Transferts des facteurs domestiques ; K=C-G.
(6) = Transferts nets; L=D-H=I-J-K.
Plusieurs indicateurs d'analyse des effets des politiques ont
été développés par Monke et Pearson
(1989) :
1.4.2. Les indicateurs de l'avantage
comparatif.
Les principaux indicateurs de l'avantage comparatif
calculés à partir de la MAP sont : le Profit Economique Net
(PEN), le Coût des Ressources Locales (CRL), le Ratio Coût
Bénéfice (RCB).
1.4.2.1. Le Coût des Ressources Locales
(CRL)
Il est mesuré par le rapport du coût social des
facteurs locaux et de la valeur ajoutée aux prix sociaux soit :
CRL = G/(E-F) = (Pd . Qd)/ (Pe . Qe - Pi.
Qi)
Il est utilisé pour mesurer l'avantage comparatif ou la
compétitivité internationale d'un produit. Il est
interprété comme le coût d'opportunité des
ressources locales puisqu'il mesure le coût d'opportunité de la
production d'une unité de produit en employant les ressources
locales.
0 < CRL < 1 signifie que la production à base de
la technologie considérée a un avantage comparatif. Autrement
dit, l'activité de production est économiquement efficace. Il est
moins coûteux en ressources locales de produire localement le bien
considéré que de l'importer.
CRL > 1 signifie que la production à base de la
technologie considérée n'a pas un avantage comparatif dans la
production du bien considéré. Il n'est pas rentable pour le
paysan de produire localement le bien considéré; il vaut mieux
pour lui de l'importer.
CRL = 1 traduit un cas d'indifférence;
c'est-à-dire que le paysan ne réalise ni bénéfice
ni perte en produisant localement ou en important le bien
considéré.
1.4.2.2. Le Ratio Coût/Bénéfice
(RCB)
Le Ratio Coût/Bénéfice économique
est le rapport des coûts totaux (coûts des facteurs
échangeables et locaux) et des revenus bruts (Gross Revenue). Ces
coûts et revenus sont valorisés aux prix économiques.
RCB = (F+G)/E
Si RCB < 1, l'activité de production
considérée est économiquement rentable. Par contre, si RCB
> 1 l'activité de production n'est pas économiquement
rentable. Enfin, lorsque RCB est égal à 1, l'activité de
production n'engendre ni perte ni profit.
On peut également estimer à partir de la MAP, un
coefficient de protection environnementale dans la mesure des avantages
économiques. Mais, nous n'avons pas pris en compte les coûts
environnementaux dans la présente étude. Vu l'importance et
l'envergure de la question, cet aspect peut faire l'objet d'une étude
future.
1.4.3. Principaux indicateurs des effets des
politiques
Les principaux indicateurs des effets des politiques sont le
Coefficient de Protection nominale (CPN) ou "Nominal Protection
Coefficient" et le Coefficient de Protection Effective (CPE).
1.4.3.1. Coefficient de Protection
Nominale (CPN)
Ce ratio est égal au rapport du prix financier du bien
considéré et de son prix économique.
CPN = A/E = Pf.Qf / Pe.Qe
CPN = 1 traduit l'équilibre ou le niveau optimum de la
compétitivité des échanges entre le marché national
et international. La structure de protection est neutre. Les producteurs ne
sont ni favorisés ni défavorisés.
CPN > 1 signifie que le bien bénéficie d'une
protection par rapport au bien importé ou exporté. Les
producteurs profitent d'une subvention due à l'intervention d'une
structure de protection (protection positive).
CPN < 1 signifie que le pays ne protège pas son
marché. Les producteurs sont taxés, défavorisés
(protection négative).
1.4.3.2. Coefficient de Protection Effective
(CPE)
Ce ratio est égal au rapport de la valeur
ajoutée évaluée aux prix domestiques et de la valeur
ajoutée évaluée aux prix sociaux (ou rapport de la
différence entre le revenu brut financier et le coût financier des
facteurs échangeables par celle entre le revenu brut économique
et le coût économique des intrants échangeables). Ce
coefficient indique l'effet combiné des politiques de prix des produits
et des intrants échangeables sur les incitations à la production
agricole.
CPE = (A-B)/(E-F) = (Pf.Qf - Pt.Qt) / (Pe.Qe -
Pi.Qi)
CPE > 1, indique que les acteurs de la branche
d'activité considérée gagnent plus de revenus qu'ils ne
gagneraient sans distorsion de prix. Les producteurs bénéficient
d'une subvention implicite sur les intrants et/ou d'une protection du prix du
produit.
CPE = 1 traduit l'équilibre ou le niveau optimum de la
compétitivité des échanges entre le marché national
et international. La structure de protection est neutre. Les producteurs ne
sont ni favorisés, ni défavorisés.
CPE < 1 signifie que le pays ne protège pas son
marché. Le produit est implicitement taxé. Les producteurs
gagneraient un meilleur revenu s'ils achètent et vendent aux prix
économiques, définis comme étant les prix sur le
marché international. Ils sont donc défavorisés sur le
marché interne.
La technique présente un intérêt
indubitable du fait de sa simplicité et de son intelligibilité.
Elle ne requiert des décideurs, aucune connaissance experte pour
conforter des choix, et permet aux analystes d'obtenir des résultats
rapides dans un contexte d'urgence (Randolph, 1997).
La MAP permet aussi d'effectuer des simulations pour
prévoir l'impact d'une mesure de politique agricole susceptible de
modifier le système de prix sur les gains ou pertes potentielles de
revenus pour les agriculteurs et la collectivité. Elle constitue donc un
outil d'aide à la décision et de prévision pour les
planificateurs.
CHAPITRE 2 : Zone
d'étude et méthodologie
2.1. Présentation de la zone
d'étude
2.1.1. Localisation
La présente étude s'est déroulée
dans la partie Sud du Bénin, comprise entre 6°10 et 6°45 de
latitude Nord, et 1°34 et 2°48 de longitude Est. Selon le zonage
agro-climatique du Bénin réalisé par le MAEP, la zone
d'étude couvre la zone des terres de barre (zone VI), et la zone des
pêcheries (zone VIII). Les enquêtes ont été
menées à Porto Novo (département de
l'Ouémé), dans la sixième zone agro-climatique et dans les
communes d'Adjohoun (vallée de l'Ouémé), de
Sèmè-Kpodji (département de l'Ouémé), de
Grand Popo (département du Mono), et de Cotonou (département du
Littoral), toutes situées dans la huitième zone agro-climatique.
La figure N°1 présente les détails de la zone
d'étude.
Figure N°1: Carte de la zone
d'étude
Source : Assogba (2007)
2.1.2.
Caractéristiques physiques
2.1.2.1. Caractéristiques générales
de la zone des terres de barre
Elle couvre l'ensemble de la zone géologique des
"terres de barre" et regroupe les sept (7) plateaux du sud-Bénin (Bopa,
Allada, Aplahoué, Zagnanado, Abomey, Sakété et
Kétou). Elle a une superficie de 6.391 km² et connaît un
climat soudano-guinéen à quatre saisons ; deux saisons
pluvieuses (la principale de mi-Mars à mi-Juillet et la mineure
mi-septembre à mi-novembre) et deux saisons sèches (la
mineure de mi-juillet à mi-septembre et la principale de mi-novembre
à mi-mars) ; MEPN (2008).
La pluviométrie annuelle varie de 1.000 à 1.400
mm. La période de croissance végétale est d'environ 240
jours/an. La forêt dense semi-décidue a laissé place
à une végétation anthropique de palmiers et de
graminées. Les principales cultures sont le palmier à huile, le
maïs, le manioc et l'arachide. Les sols sont ferralitiques (appelés
« terre de barre ») et représentent 7 % de la
superficie totale du pays, mais concentrent le tiers de la population totale.
La densité de population rurale par km² de terre cultivable est la
plus élevée, 185 habitants/km² et indique une très
forte pression démographique sur les terres, raison primordiale de leur
dégradation. La ville de Porto Novo qui a servi de cadre pour cette
étude, se retrouve dans cette zone ; Assogba (2007).
Elle est située à 30 km de Cotonou, et est
localisée entre 6°30 de latitude nord et 3°30 de longitude
Est. Elle couvre une superficie de 52 km² soit 0,05% du territoire
national. La municipalité de Porto-Novo a un relief très peu
accidenté. D'une altitude de moins de 60m, le relief présente par
endroit des entailles ; ce sont de petites et moyennes dépressions
aux pentes très peu marquées. Elle dispose de trois (03) types de
sols : les sols des plateaux (sols ferralitiques, de couleur rouge et à
texture sablo-argileuse), les sols de bas de pente (sols de coloration brune
claire, à texture sableuse, se situant en bordures des bas-fonds
marécageux, soit dans des dépressions fermées) et les sols
des bas-fonds (sols hydromorphes argileux, riches en matières
organiques, situés dans les zones inondables). Les cultures
maraîchères couvrent d'après les statistiques du CeRPA
environ 24% des superficies cultivées dans cette municipalité, et
se pratiquent surtout sur les sols de bas de pente et de bas-fonds ;
Gandonou (2006).
2.1.2.2. Caractéristiques générales
de la zone des pêcheries.
Elle couvre 3.280 km² et regroupe la bande sableuse
côtière et les alluvions fluviales et lacustres du Mono, de
l'Ouémé et de l'Atlantique. Elle jouit d'un climat de type
subéquatorial. La pluviométrie annuelle (1.400 mm à l'Est
et 900 mm à l'Ouest) et sa répartition autorise une
période de croissance des végétaux de 240 j/an. Les
températures varient peu (25 à 30 °C). Le relief est
uniforme et peu marqué, la bande sableuse est une plaine alors que les
vallées se présentent sous forme de dépressions ouvertes
ou encaissées. On y retrouve des sols d'origine alluviale ou colluviale.
Les sols hydromorphes sont fertiles mais inondables par les crues des fleuves,
tandis que les sols sableux sont peu fertiles et favorables aux plantations de
cocotiers et de filao. Les principales formations végétales
sont : la savane herbeuse, le fourré arbustif et les prairies. Les
principales cultures sont : le maïs, le niébé, le
manioc, le palmier à huile et le cocotier. La densité de
population rurale par km² de superficie cultivable est de 174
habitants/km². Les communes de Sèmé-Kpodji, Adjohoun, Grand
Popo et la ville de Cotonou qui ont servi de cadre pour cette étude se
retrouvent dans cette zone ; Assogba (2007)
La commune de Sèmé-Kpodji est située au
Sud-est de la République du Bénin, entre les parallèles
6°22' et 6°28' de latitude Nord et les méridiens 2°28' et
2°43 de longitude Est. Elle s'étend sur une superficie de 250
Km² ; elle est une plaine côtière encastrée dans
un complexe de plans d'eau (océan Atlantique, lagune de Porto-novo et
lac Nokoué). Le relief est très bas et varie par endroit entre 0
et 6m d'altitude. Elle est majoritairement composée de
marécages, de sables fins inaptes aux activités agricoles et de
plans d'eau. La superficie cultivable est de 39,5%. Les sols sont pour la
plupart hydromorphes et peu évolués. On distingue plusieurs types
de sols : des sols argileux, des sables jaunes, des sables marins, des
sables noirs, des tourbes et des marécages Les principales
spéculations agricoles de la commune sont les cultures vivrières
(manioc, maïs, patate douce, riz, niébé et arachide), les
cultures maraîchères (tomate, piment, gombo, légume) et les
cultures de rente (canne à sucre, cocotiers) ; Kora (2006).
La commune d'Adjohoun quant à elle, est située
au centre du Département de l'Ouémé, dans la vallée
et à 32 km au Nord de Porto-Novo. Sa superficie totale est d'environ 308
km2. Il existe deux types de sols à Adjohoun: les sols de
bas-fonds (environ le tiers de la superficie totale de la Commune), riches et
propices pour la culture du riz et de certaines cultures de contre saisons
(maïs, niébé, manioc et produits maraîchers) et
les sols ferralitiques (terres de barre) très pauvres et à faible
rendement. Les cultures maraîchères (tomate et piment) occupent 18
% des superficies emblavées (Tchegnon, 2006).
La Commune de Grand Popo est située au Sud-Ouest du
département du Mono et s'étend sur une superficie de 289
km². Le relief de la commune de Grand-Popo se compose de trois (03)
ensembles à savoir : la côte qui est un cordon littoral
sablonneux (fluvio-marin) dont l'altitude ne dépasse pas 5m au-dessus du
niveau de la mer ; les zones de bas-fonds et les zones inondables qui
couvrent la plus grande partie des terres et enfin le plateau continental
terminal qui recouvre des formations fines, sableuses ou sablo-argileuses
souvent ferrugineuses. Les cultures maraîchères sont surtout
pratiquées sur le cordon littoral qui fait 3,5% de la superficie de
Grand-Popo et dans les plaines inondables (culture de décrue) qui font
61% de la superficie de la municipalité. En 2005, d'après
Capo-chichi (2006) elles occupent près de 50% des superficies
emblavées en cultures vivrières, soit 1185 ha ; Capo-Chichi
(2006).
La commune de Cotonou est située sur le cordon littoral
qui s'étend entre le lac Nokoué et l'Océan Atlantique Elle
couvre une superficie de 79 km2, dont 70% sont situés à l'Ouest
du chenal. Le relief de la commune est peu accidenté avec des
marécages. La commune de Cotonou qui se situe dans la plaine
côtière, possède des sols sableux qui sont
généralement pauvres en matière organique avec une faible
capacité d'échange et un faible pouvoir de rétention en
eau. D'après Akomagni (2006) les superficies agricoles dans la commune
de Cotonou sont surtout réduites au maraîchage ; Akomagny
(2006).
2.1.3. Caractéristiques
socio-démographiques et économiques.
La population de la commune d'Adjohoun est estimée en
2002, à environ 60.955 habitants, avec une densité globale de
189,9 habitants/km² (RGPH3). Elle est composée de 48% d'hommes et
52% de femmes. La population est très jeune, avec plus de 80 % de
personnes âgées de moins de 40 ans. Les quatre (04) ethnies
essentielles sont par ordre d'importance : les Wémés, les
Fons, les Yorubas et les Adjas. Les religions importantes pratiquées
sont : l'animisme et le christianisme. On observe cependant le
développement de l'Islam dans la Commune et un foisonnement
d'églises. L'homogénéité linguistique constitue un
fait remarquable et devrait constituer un levain pour le fonctionnement de la
solidarité (Assogba op cit).
Au plan économique, l'agriculture est la principale
activité qui occupe environ 80 % de la population. Les principales
cultures sont : le maïs, le manioc, l'arachide, le palmier à huile,
les cultures maraîchères et le niébé. D'autres
activités telles que le commerce, les transformations agro-alimentaires,
les petits métiers, la pisciculture, le petit élevage,
l'élevage de porcs, la production de plantes ornementales et l'artisanat
constituent après l'agriculture, les occupations des populations
(Tchégnon op cit).
Par ailleurs, les résultats du RGPH3 indiquent que la
ville de Porto-Novo compte environ 223.552 habitants répartis sur 52,5
km², contre 179.138 habitants en 1992. La population de Porto-Novo est
très jeune. Les jeunes (0 à 49 ans) représentent 90, 46%
alors que les vieux (Plus de 50 ans) ne représentent que 9, 54%. (INSAE,
2002). Les groupes socioculturels dominants sont les Goun (46 %) et les
Yoruba (33 %). La religion chrétienne est la plus pratiquée
(45,70%). Elle est suivie par la religion traditionnelle (29,20%) et l'Islam
(25,10%) ; Vodouhè (2007).
Le commerce représente la principale activité de
la population de la ville de Porto-Novo. Il porte sur les produits agricoles et
les produits manufacturés pour la plupart importés du Nigeria.
L'industrie est peu développée. En ce qui concerne le secteur
primaire, en dehors de la pêche qui est pratiquée sur la lagune de
Porto-Novo, il se développe sur les sols marécageux bordant la
lagune, une agriculture urbaine qui offre aux populations, une diversité
de produits maraîchers (Gandonou op cit).
En ce qui concerne la commune de Sèmé-Kpodji, la
population est estimée en 2002 à environ 115.238 habitants contre
65.016 habitants en 1992 (INSAE, 2003). Cette population est aussi
caractérisée par la forte dominance de la population jeune (63%
de la population a moins de 25ans alors que celle âgée de plus de
55ans ne représente que 5,16 %). La diversité socio-culturelle
à Sèmé-Kpodji est assez remarquable. Plusieurs ethnies
habitent aujourd'hui la commune de Sèmé-Kpodji, mais les plus
dominantes sont : les Xwla, les Goun, les Tori, les Yoruba et les Fons.
Trois principales religions cohabitent dans presque tous les arrondissements de
la commune. L'animisme ou la religion traditionnelle fut la toute
première religion pratiquée par les populations. Cette religion
est de plus en plus délaissée au profit des religions
importées que sont : le christianisme et l'islam. Parmi celles-ci,
le Christianisme est la religion la plus répandue à travers ses
différentes congrégations (Catholique, Protestante,
Céleste, etc.), L'Islam est par contre minoritaire et surtout
pratiqué par les immigrants (Kora op cit).
L'économie de la commune de Sèmé-Kpodji
est assez diversifiée avec cependant, une prédominance
remarquable des secteurs primaire et tertiaire. Le secteur primaire occupe
environ 30 % des actifs dans l'agriculture, la pêche et l'élevage.
Quant au secteur tertiaire, il occupe environ 53 % des actifs. Les
activités commerciales et celles de transit sont les deux pôles
essentiels de ce secteur. Il est peu développé et surtout
informel (Vodouhè 2007).
Cotonou représente la première ville
béninoise, en termes d'importance démographique. Sa population
est estimée à 665.100 habitants (RGPH3, 2003). On dénombre
dans cette population 94,5 hommes pour 100 femmes. Son poids
démographique est de 9,82 % de la population du pays avec une
densité de 8.419 habitants au km². Les groupes socio-culturels
majoritaires sont: les Fon (32,9 %), les Goun (15,2 %). On trouve
également les Mina et les Yoruba pour respectivement 5,9 % et 5,5 %. La
population de Cotonou est également jeune avec une forte proportion de
la population de 15-59 ans (62,7 %). A Cotonou, le christianisme est la
religion la plus pratiquée avec 57.8% de Catholiques, 5.7% de
Protestants, 4.4% de Célestes et 7.8% d'autres chrétiens. L'Islam
vient en seconde position avec 14.2% suivi du Vodoun avec 2.3%.
Les activités économiques pratiquées
à Cotonou sont multiples et tournent autour de quelques industries
manufacturières, de la pêche, de l'élevage, du
maraîchage et surtout du commerce. Dans le domaine de l'industrie,
Cotonou concentre le plus grand nombre d'usines au plan national. Les
activités artisanales sont assez diversifiées et le secteur
moderne est plus développé. Sur le plan commercial, Cotonou
abrite des marchés d'envergure locale, nationale et internationale. Plus
de 90 % des échanges commerciaux du Bénin avec l'extérieur
se font à partir de Cotonou. Le port, poumon de l'économie
nationale, offre une ouverture sur la mer aux pays de l'hinterland (Niger,
Burkina-Faso, Mali).
Le secteur primaire est représenté par la
pêche et l'élevage. La pêche est relativement
développée et mobilise beaucoup de personnes, des nationaux comme
des étrangers, dans les nombreux plans d'eau (lacs et lagunes).
L'agriculture se résume essentiellement à la production
maraîchère qui se développe dans les marécages et
sur le littoral. Environ 40 hectares de terres, répartis en plusieurs
sites, sont exploités par les maraîchers. C'est une ville à
grande consommation de produits maraîchers (Akomagni op cit).
La population de la Commune de Grand-Popo a été
évaluée en 2002 à 40.335 habitants, soit une
densité moyenne de 140 habitants/km². Elle compte environ 9.633
ménages avec une taille moyenne de 4,2 individus. La répartition
spatiale de la population est peu homogène, avec près de 45% de
la population concentrée dans les deux arrondissements urbains de la
Commune (Grand Popo et Agoué). En 2002, le rapport de masculinité
était de 100 femmes pour 92,7 hommes. La répartition par
âge indique que plus de 50% de la population appartiennent à la
tranche d'âge de 0 à 9 ans. Suivant le RGPH2, la religion
traditionnelle mobilisait 62,9 % de la population de Grand Popo en 1992, suivie
de la religion catholique (24,6 %), suivie de loin par les religions
protestante (2,1 %), musulmane (2, 0 %) et des autres (8,3 %).Le peuplement de
Grand Popo s'est construit autour des groupes socio-culturels majoritaires que
sont : les Xwla, les Xwéda et les Mina, tous dérivant du
grand groupe socio-culturel Adja (Vodouhè, op cit).
Les principales activités économiques
pratiquées à Grand Popo sont : l'agriculture, la
pêche, l'élevage, la transformation des produits agricoles,
l'artisanat et le commerce. On y pratique aussi du petit élevage, une
intense activité de commercialisation des produits agricoles, des
activités artisanales de transformation des produits agricoles.Le
secteur agricole occupe plus de 40 % des ménages. Le domaine de
production concerne les céréales (maïs, riz), les cultures
maraîchères (oignon, tomate, carotte, piment, légumes
feuilles), les légumineuses (niébé, arachide) les
tubercules (manioc) et les cultures industrielles (canne à sucre,
palmier à huile, etc.). L'essentiel de la production
maraîchère est exportée vers Cotonou (Capo-chichi op
cit).
2.2. Cadre méthodologique
2.2.1. Phases de l'étude
L'étude s'est déroulée en trois phases
séquentielles à savoir : la phase de la revue documentaire,
la phase exploratoire et la phase de l'enquête proprement dite.
2.2.1.1. Revue documentaire
La revue documentaire constitue la base de toute étude
scientifique. Elle s'est déroulée tout au long de
l'étude ; de la phase d'élaboration du protocole de
recherche à celle de la rédaction complète de la
thèse. Elle a consisté en la consultation d'ouvrages, d'articles
publiés, d'études de cas. Les résultats de cette phase ont
permis de faire le point des études antérieures sur le
maraîchage en zones périurbaines et urbaines au Bénin en
général et au Sud-Bénin en particulier. Elle a permis
d'identifier les différentes zones de production
maraîchère, les différents types de systèmes de
production maraîchère existants au Sud-Bénin, les
différentes innovations de production appliquées (mode de
protection phytosanitaire et mode d'irrigation), les produits maraîchers
faisant l'objet de transaction commerciale dans la sous région
ouest-africaine, etc. Elle a permis aussi de mieux appréhender notre
sujet de recherche, de fixer les objectifs et d'en cerner les différents
contours. Elle a été enfin d'une grande utilité dans
l'analyse et l'interprétation des résultats. Pour ce faire, nous
avons collecté les informations dans les bibliothèques et
centres de documentation des institutions présentes au Bénin. Au
nombre de ceux ci nous pouvons citer : les bibliothèques de la
Faculté des Sciences Agronomiques (FSA), de l'Institut International
d'Agriculture Tropicale (IITA), du Ministère de l'Agriculture, de
l'Elevage et de la Pêche (MAEP), du Ministère de l'Environnement
et de la Protection de la Nature (MEPN), de l'Institut National pour
la Recherche Agricole au Bénin (INRAB) ; les centres de
documentation des Centres Communaux pour la Promotion Agricole (CeCPA), de
l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE), de
l'Institut des Sciences Biomédicales Appliquées (ISBA) ; de
l'Association Interprofessionnelle du Coton (AIC), de l'Office National de
Soutien des revenus agricoles (ONS), et de Office National d'Appui à la
Sécurité Alimentaire (O.N.A.S.A.).
2.2.1.2. Phase
exploratoire
Elle a duré quinze (15) jours. Au cours de cette phase,
les principaux sites de production maraîchère du Sud-Bénin
ont été visités. Des entretiens de groupe ont
été organisés avec les maraîchers des
différents villages et sites visités, afin de recueillir des
informations générales sur les sites de production (superficie
totale du site, nombre d'exploitants, principales spéculations, les
contraintes, les modes d'irrigation, les différentes méthodes de
lutte utilisées contre les ravageurs et maladies des légumes,
etc). Elle a également permis d'identifier les producteurs de tomate et
de chou issus de la base de donnée ayant servi à des
études antérieurs sur l'adoption des extraits botaniques
Vodouhè (2007) et le dimensionnement des exploitations
maraîchères Assogba (2007) au Sud du Bénin. Au total 90
producteurs de tomate et de chou ont été identifiés sur le
terrain. Les critères qui ont conduit au choix des sites, des
producteurs et des spéculations sont décrites au point 4.2 de ce
chapitre. Des entretiens individuels avec les maraîchers ont permis de
tester le pré-questionnaire afin de mieux l'affiner pour la phase
d'enquête fine. Les structures d'encadrement (CeRPA, CeCPA, ONG etc.) ont
été, elles aussi, sillonnées pendant cette phase.
2.2.1.3. Enquête approfondie sur le
terrain
Elle s'est déroulée du 24 juillet au 04
septembre. L'objectif est de collecter les données au niveau des
unités d'enquête des villages et sites de production du Sud
Bénin retenus. Il s'agit ici d'informations qualitatives et
quantitatives, collectées auprès des maraîchers
individuels.
Les méthodes utilisées regroupent les entretiens
structurés avec comme outil principal le questionnaire; les entretiens
semi-structurés et enfin, les observations participantes lors de la
mesure des superficies.
Les principales informations recueillies ont été
relatives :
- Aux caractéristiques socioéconomiques et
culturelles des producteurs (sexe, âge, ethnie, origine, nombre de
personnes par ménage, nombre d'actifs agricoles, niveau d'instruction,
nombre d'années d'expérience) ;
- Aux caractéristiques des différentes
exploitations (techniques culturales) ;
- A l'estimation des coûts des intrants agricoles
(semences ; engrais minéraux: urée, NPK ; engrais
organiques : bouse de vache, fientes de volaille; pesticides). La
quantité de chaque intrant est spécifiée par
système de production et par unité de surface, les prix relatifs
aux intrants ont également été collectés ;
- A l'estimation de la quantité et du type de main
d'oeuvre utilisée dans le champ par activité
(défrichement, préparation des planches, semis ou repiquage,
sarclage/binage, traitement phytosanitaire, fertilisation, irrigation,
récolte et vente) La quantité de travail effectuée a
été évaluée en nombre de jours utilisés pour
l'ensemble des activités considérées puis convertie en
homme-jour ;
- A l'estimation du capital (coût et mode d'acquisition
de la terre, coût d'achat de tout le matériel utilisé au
champ et la durée de vie de ce matériel pour le calcul des
amortissements) ;
- A l'estimation des recettes brutes issues de la vente des
produits maraîchers ;
- Aux contraintes liées à la production de
tomate et de chou.
Il faut noter que l'estimation des superficies
exploitées par culture a été faite à l'aide d'un
métrage et des unités de mesure locale. Cette phase a abouti au
traitement des données collectées, puis à l'analyse des
résultats obtenus utilisés pour la rédaction de ce
rapport.
2.2.2. Echantillonnage, choix des spéculations
et des unités à enquêter.
2.2.2.1. Choix des villages et sites
d'études
Le choix des villages et sites d'études au
Sud-Bénin a été raisonné. Les études
antérieures sur le maraîchage au Sud-Bénin (PADAP,
2003 ; Assogba-Komlan et al, 2007 ; Assogba 2007 ;
Vodouhè 2007), distinguent globalement trois grandes zones de production
maraîchère en se basant sur des critères tels que le
site agro-écologique, les caractéristiques
socio-économiques du milieu et les principales spéculations
développées, etc. Ces zones constitueront le point de
départ de notre échantillonnage. Nous avons :
- la zone de bas-fonds (ZB) : elle
regroupe la Vallée de l'Ouémé qui rassemble les communes
de Dangbo et d'Adjohoun (Département de l'Ouémé) et la
partie rurale de la commune de Grand-Popo (Département du Mono). Singbo
et al., (2004), précisent que les systèmes de production
de la Vallée de l'Ouémé sont basés sur des
activités saisonnières. La culture maraîchère repose
presque exclusivement sur les légumes locaux (piment, tomate, Gboma et
Gombo). Ces cultures se pratiquent une seule fois dans l'année au cours
de la période de décrue qui correspond au mois de novembre
à juillet (période de basses eaux).
- la zone
côtière (ZC): située dans la
première zone agro-écologique, elle regroupe les communes de
Sèmé-Kpodji et la partie sableuse de Grand-Popo. L'oignon, le
piment, la tomate, et la carotte sont au coeur des différents
systèmes de production dans cette zone. La carotte et le chou
constituent les cultures secondaires.
- La zone
intra-urbaine (ZIU): elle regroupe la ville de
Cotonou dans la première zone agro-écologique et celle de
Porto-Novo dans la troisième zone agro-écologique. Cette zone
charnière entre les deux premières a été retenue
pour ses spécificités (urbanisation et poids démographique
de ces villes qui sont respectivement capitale économique et capitale
politico-administrative du Bénin). Cette zone est
caractérisée par une diversité de légumes locaux et
exotiques. La production est réalisée sur de petites surfaces qui
sont occupées toute l'année.
Ensuite, le choix des sites et villages s'est basé sur
les études de recherche effectuée par l'IITA en collaboration
avec la FSA en 2007, dont les objectifs principaux étaient d'analyser
d'une part, les perceptions des maraîchers sur l'utilisation des
biopesticides, et d'autre part, les facteurs déterminant le choix et le
dimensionnement des spéculations sur les exploitations
maraîchères au Sud-Bénin. Trois principaux critères
ont régi nos choix :
- la zone de production : ce critère
répond à la nécessité de représentation des
catégories retenues à l'issue du découpage. Il offre une
garantie suffisante de fiabilité et de validité des
résultats.
- l'importance relative du maraîchage au
niveau des villages ou des sites : cette importance est
appréciée à partir de la combinaison de deux
paramètres à savoir les superficies exploitées et le
nombre d'exploitations maraîchères.
- la distance et l'accessibilité du
village ou du site pendant la période
d'étude : ce critère qui se veut réaliste,
permet d'éviter les pertes de temps, de ressources et les risques
inutiles.
Ainsi, les communes d'Adjohoun, de Sèmé-Kpodji,
de Grand Popo, la ville de Cotonou et de Porto-Novo ont servi de cadre pour
cette étude. Au total, dix (10) sites ou villages ont été
retenus (Voir Tableau N°2).
2.2.2.2. Choix des exploitations
maraîchères
Le choix des exploitations maraîchères a
également été raisonné. L'échantillon
d'exploitations maraîchères a été tiré de la
base de données de 136 producteurs constituée dans le cadre des
études de recherches préliminaires. Ces études ont
porté sur le choix et le dimensionnement des spéculations
maraîchères d'une part, et sur la perception et l'adoption des
biopesticides par les maraîchers en zones urbaine et péri-urbaine
du Sud-bénin. Seuls les producteurs de chou et de tomate ont
été sélectionnés dans le cadre de la
présente étude. La tomate et le chou sont classés parmi
les principales spéculations pratiquées sur leur exploitation ou
rapportant plus de revenus. Au total, 95 producteurs dont 60 producteurs de
tomate et 35 producteurs de chou ont été identifiés. Cet
échantillon a servi à l'enquête approfondie liée
à la description générale de la production de tomate et de
chou au Sud-Bénin. A l'issue de la phase d'enquête, au total 89
producteurs dont 59 producteurs de tomate et 30 producteurs de chou ont
été enquêtés dans les trois zones de production
sus-indiquées. Le tableau N°2 ci-dessous présente la
répartition de l'échantillon suivant les localités
retenues.
Tableau N°2: Répartition des
unités de recherche par zone et par village ou site
Zones de production
|
Communes
|
Villages ou sites
|
Nombre réalisé
|
Zone de bas-fonds
|
Grand Popo
|
Gnito
|
8
|
Adjohoun
|
Agonlin-Lowé
|
6
|
Dannou
|
7
|
Sous-total dans la zone de bas-fonds
|
21
|
Zone côtière
|
Sèmé Kpodji
|
VIMAS
|
23
|
Grand Popo
(littorale)
|
Grand Popo
|
18
|
Agoué
|
4
|
Sous-total dans la zone
côtière
|
45
|
zone intra-urbaine
|
Cotonou
|
Houéyiho
|
13
|
Akogbato
|
6
|
Porto-Novo
|
Akron
|
2
|
Sokomey
|
2
|
Sous-total zone intra-urbaine
|
23
|
Total
|
89
|
Source : Données de
l'enquête, juillet- septembre 2008
Echantillonnage des producteurs de tomate par
systèmes de production.
Dans un premier temps, il a été
réalisé une typologie des 59 producteurs de tomate suivant les
critères : localisation de l'exploitation (L), superficie
cultivée en tomate (S), et taille de la main d'oeuvre disponible (T).
Les différentes modalités sont codées comme suit :
Tableau N°3a:
Types de variables et modalités
Variables
|
Types
|
Modalités
|
Localisation (L)
|
Nominale
|
- L1 = Adjohoun
- L2 = Sèmé-Kpodji
- L3 = Grand-Popo Littoral
- L4 = Grand-Popo rural.
|
Superficie cultivée en tomate (S)
|
Ordinale
|
- S1 = Grande superficie (S > 0.4 ha)
- S2 = Superficie Moyenne (0,3 ha = S =0,4 ha)
- S3 = Petite superficie (S < 0, 3 ha).
|
Taille de la main d'oeuvre disponible (T)
|
Ordinale
|
- T1 = Grande taille (T>5)
- T2 = Taille moyenne (3=T=5)
- T3 = Petite taille (T<3)
|
Source : Données de
l'enquête, juillet- septembre 2008
Cette typologie a permis d'obtenir les différentes
catégories possibles de producteurs. Au total, 27 types de producteurs
sont identifiés (33). Mais en réalité, tous ces
types de producteurs n'existent pas dans la zone d'étude. Les types les
plus représentatifs sont retenus et ensuite, sont subdivisés
selon les systèmes de production. Ceci a permis de présenter des
budgets moyens par système de production tenant compte des
différentes catégories de producteurs.
Dans un second temps, la liste des différents types de
systèmes de production de tomate a été constituée.
Les technologies combinées sont les variétés
améliorées, les variétés locales, les pesticides
chimiques non recommandés (Insecticide Coton), les pesticides chimiques
recommandés (Insecticides pour les cultures maraîchères),
les extraits botaniques (Extrait aqueux de neem), l'irrigation motorisée
(Motopompe + tuyauterie flexible + pomme d'arrosoir), l'irrigation
semi-motorisée (Motopompe + Bassin + arrosoir), l'irrigation manuelle
(arrosoir), l'absence d'irrigation (Agriculture pluviale).
Nous avons ensuite classé les unités de
production par système de production correspondant. Il a
été remarqué l'existence des systèmes de production
fictifs qui ont été simplement supprimés. Au total, 12
systèmes de production sont identifiés dans la base de
l'échantillon pour lesquels nous avons pu obtenir les données
nécessaires à l'application de la MAP. Un nombre de producteurs
(1 à 9) a été retenu par système, en tenant compte
de l'effectif de producteurs présents dans chaque système
identifié. Enfin la taille de l'échantillon est de 38 producteurs
de tomate (Cf. Tableau N°3). Un tel échantillon a été
retenu, parce que les éléments de coût varient très
peu d'un paysan à l'autre au sein d'une même zone agro
écologique. Ainsi, avec un échantillon représentatif de
petite taille, bien déterminé, nous pouvons obtenir les
informations nécessaires à l'étude.
Systèmes de
production
|
Effectifs
(N =38)
|
Numéros
|
Technologie appliquée
|
1
|
V.A. + Chimique Rec + Motopompe & Tuyau flexible
|
9
|
2
|
V.A. + Chimique non Rec + Motopompe & Tuyau flexible
|
8
|
3
|
V.A. + ext.aq. de neem + Motopompe & Tuyau flexible
|
1
|
4
|
V.A. + Chimique Rec + motopompe& bassin & arrosoir
|
1
|
5
|
V.A. + Chimique non Rec + motopompe& bassin & arrosoir
|
1
|
6
|
V.A. + ext.aq. de neem + motopompe& bassin & arrosoir
|
1
|
7
|
V.A. + Chimique Rec + arrosoir
|
1
|
8
|
V.A. + Chimique non Rec + arrosoir
|
1
|
9
|
V.A. + ext.aq. de neem + arrosoir
|
1
|
10
|
V.L. + Chimique non Rec + pluvial
|
6
|
11
|
V.L. + ext.aq. de neem + pluvial
|
5
|
12
|
V.L. + aucun traitement + pluvial
|
3
|
Tableau N°3b :
Répartition de l'échantillon par système de production de
tomate
Source : Données de
l'enquête, juillet- septembre 2008
Echantillonnage des producteurs de chou par système
de production.
La même méthode d'échantillonnage
présentée ci-dessus pour les producteurs de tomate a
été suivie pour les producteurs de chou. Toutefois, notons que
les modalités des variables ayant servi à la typologie des
producteurs de chou sont différentes, puisque ces producteurs se
retrouvent essentiellement en zone intra-urbaine. Les variables et
modalités utilisées dans ce cas sont présentées
dans le tableau n°4a suivant :
Tableau N°4a: Types de variables et
modalités
Variables
|
Types
|
Modalités
|
Localisation (L)
|
Nominale
|
- L1 = VIMAS
- L2 = Houéyiho
- L3 = Akogbato
- L4 = Porto-Novo
|
Superficie cultivée en tomate (S)
|
Ordinale
|
- S1 = Grande superficie (S > 0.04 ha)
- S2 = Superficie Moyenne (0,03 ha = S =0,04 ha)
- S3 = Petite superficie (S < 0, 03 ha).
|
Taille de la main d'oeuvre disponible (T)
|
Ordinale
|
- T1 = Grande taille (T>4)
- T2 = Taille moyenne (2=T=4)
- T3 = Petite taille (T<2)
|
Source : Données de
l'enquête, juillet- septembre 2008
Le même mode de classification des unités de
production par système de production correspondant a été
suivi. Au total, cinq (5) systèmes de production sont identifiés
pour l'application de la MAP. Un nombre de producteurs (2 à 10) par
système a été ensuite retenu en tenant compte de
l'effectif et des catégories de producteurs présents dans chaque
système ; la taille de l'échantillon est de 28 producteurs
de chou (Cf. Tableau N°4b)
Systèmes de production
|
Effectifs
(N =28)
|
Numéros
|
Technologie appliquée
|
1
|
V.A. + Chimique non Rec + Motopompe & Tuyau flexible
|
2
|
2
|
V.A. + Chimique Rec + Motopompe & Tuyau flexible
|
5
|
3
|
V.A. + ext.aq. de neem + Motopompe & Tuyau flexible
|
4
|
4
|
V.A. + Chimique non Rec + arrosoir
|
10
|
5
|
V.A. + Chimique Rec + arrosoir
|
7
|
Tableau N°4b :
Répartition de l'échantillon par système de
production de chou
Source : Données de
l'enquête, juillet- septembre 2008
2.2.2.3. Choix des
spéculations.
Singbo et al (2004), en caractérisant les
principales zones de productions maraîchères au Sud-Bénin,
ont identifié en même temps les spéculations qui sont les
plus représentatives de ces zones. Ainsi la tomate, le piment et les
légumes feuilles locales font partie des principales spéculations
enregistrées dans ces zones.
Une analyse comparative des statistiques du CeRPA 2005-2006
montre la prédominance en superficie emblavée de la tomate (44%)
du piment (40%) et de l'oignon (8%) au Sud-Bénin. Voir figure N°2
ci-dessous.
Figure N°2 :
Superficie emblavée par les spéculations dans la zone
d'étude.
Source : Nos calculs à
partir des données DPP/ MAEP (2005-2006)
De plus, la tomate fait l'objet de commerce transfrontalier.
Il s'agit là, d'un critère très important dans le choix
des spéculations à prendre en compte, dans la mesure où
cette étude se déroule dans le cadre d'un programme
d'intégration sous régionale. Selon le LARES (2004), le
Bénin exporte et importe de la tomate avec le Togo, le Ghana, le
Nigéria, le Niger et le Burkina-Faso pour combler le déficit
saisonnier observé au niveau de l'offre ou pour écouler le
surplus en période d'abondance.
Pour des raisons liées au programme dans le cadre
duquel s'inscrit cette étude, le choix est porté également
sur le chou comme deuxième spéculation à étudier.
En effet, elle fait partie des premières spéculations
maraîchères sur lesquelles les biopesticides ont été
testés au Bénin par l'IITA. Mieux, le chou est le produit
maraîcher rapportant plus de revenus aux producteurs et fait objet
d'échange entre les pays de la sous région. Il est
également un produit facilement conservable (Adorghloh-hessou, 2006).
2.2.3. Nature et méthode de
collecte des données
2.2.3.1. Nature des données
Ce sont essentiellement des données primaires. Elles
concernent les quantités et les prix des intrants (inputs) et produits
maraîchers (outputs) de la campagne 2007-2008. (Septembre 2007 à
Juin 2008). Les données comme l'âge, le genre, la
nationalité, l'expérience, et le statut social des
maraîchers, les modes de faire-valoir ont été
collectées par producteur et par champ en vue de faciliter leur analyse.
Quelques données secondaires telles que les caractéristiques de
la zone d'étude, les coûts de transport des inputs et outputs, les
tarifs douaniers, et les subventions étatiques ont été
également collectées. Elles ont été obtenues
à partir de la documentation existante, du service des douanes, des
CeRPA, le secteur privé (entreprises de commercialisation de divers
intrants) et d'autres institutions.
2.2.3.2. Méthode d'estimation des
quantités physiques et des prix des intrants
Les coûts de production ont été obtenus
à partir des quantités physiques des différents inputs et
de leurs prix. Les différents éléments entrant en ligne de
compte pour l'estimation du coût de production sont : la main
d'oeuvre, la terre, les semences, les engrais minéraux et organiques,
les produits phytosanitaires, le carburant, les équipements et petits
matériels, le capital financier.
Les quantités physiques
L'attention sera portée à ce niveau sur
l'évaluation de la quantité de main d'oeuvre, et de la superficie
emblavée. Les quantités physiques des autres intrants
considérés pour les calculs sont celles directement obtenues
auprès des producteurs suivant l'itinéraire technique,
extrapolées à l'hectare.
Estimation de la quantité de main
d'oeuvre :
Quatre types de main d'oeuvre sont utilisés: la main
d'oeuvre familiale, la main d'oeuvre salariée temporaire, la main
d'oeuvre salariée permanente et la main d'oeuvre d'entraide et d'aide.
De façon générale, le travail a été
quantifié en heures, puis converti en homme-jour à partir de la
méthode de conversion élaborée par Norman (1973
cité par Kinkingninhoun 2003).
Pour chaque opération culturale, les quantités
de main d'oeuvre ont été estimées grâce au
questionnaire. La fiche d'enquête utilisée à cet effet, a
permis d'avoir le nombre de personnes et la durée de travail par
opération culturale. Pour la détermination de la durée de
travail réalisée, l'effectif total des travailleurs a
été calculé pour chaque type de main d'oeuvre. L'effectif
total (ET) des travailleurs en équivalent-homme est donné par la
formule suivante:
ET = (nombre d'hommes) + 0,75*(nombre de femmes) +
0,5*(nombre d'enfants de 6 à 12 ans).
Pour la conversion en homme-jour (hj), l'effectif total (ET) a
été multiplié par la durée totale (DT) de
l'opération culturale estimée en heure divisée par huit
(8). Dans le contexte de l'étude, l'unité de travail
équivalent à un homme-jour, est le travail qu'aurait accompli
pendant une journée de (08 heures) un homme adulte. La formule peut
s'écrire:
La main d'oeuvre totale (MOT) pour une opération
culturale est donc égale à la somme de la main d'oeuvre familiale
(MOF), de la main d'oeuvre salariale (MOS) et de l'entraide. Pour la production
d'une spéculation, la main d'oeuvre totale est la somme de la main
d'oeuvre des différentes opérations culturales effectuées
durant le cycle de production.
Estimation des superficies
emblavées :
La production maraîchère se réalise sur
des planches ou sur des billons. Pour connaître la superficie
emblavée par spéculation et par an, il a été
collecté auprès de chaque producteur, le nombre de cycles
culturaux effectués au cours de la campagne, le nombre de planche par
cycle cultural, et la dimension des planches. Dans le cas où la culture
se pratique sur des billons il a fallut partir de l'unité de mesure
locale, que l'on a convertie en unité internationale (ha).
Prix des inputs
La main d'oeuvre : En ce qui
concerne l'estimation du coût de la main d'oeuvre, les donnés ont
été collectées sur la rémunération de la
main d'oeuvre salariée utilisée par opération dans chaque
cycle de production et/ou sur la rémunération de la main d'oeuvre
salariée permanent. Le coût de la préparation des extraits
aqueux et de la pulvérisation a été estimé à
partir du temps mis pour effectuer ces opérations et du coût
d'opportunité de la main d'oeuvre familiale. Le coût
d'opportunité de la main d'oeuvre familiale est égal à son
prix de marché. Cette question donne lieu à de nombreuses
discussions entre économistes. Selon Fabre (1994), le choix du prix de
marché a pour avantages : la clarté, la faisabilité
surtout en l'absence de solutions pratiques universellement admises.
Les intrants :
- coût financier: Le prix financier des
intrants utilisés dans la production maraîchère est le prix
courant, c'est à dire le prix sur le marché. Il a
été directement considéré pour l'évaluation
du budget financier.
- coût économique:
d'après Diarra (2003), le prix économique ou prix de
parité à l'importation des intrants échangeables
(matériels et équipements, produits phytosanitaires et engrais
importés) est déterminé à partir du
prix-frontière CAF (Coût, Assurance, Fret) de ceux-ci, auquel nous
ajoutons toutes les dépenses (hors taxes et subventions) de mise
à disposition, de transformation éventuelle et de
commercialisation intervenant entre le point d'entrée dans le pays et le
lieu de consommation :
Prix de parité import = Coût CAF +
Coûts d'approche (HTS)
Le Coûts d'approche = coûts des opérations
portuaires, stockage, transport, transformation ou conditionnement et
commercialisation.
Matériels et
équipements agricoles:
Les matériels et équipements utilisés
pour les activités agricoles ont été identifiés.
Leur amortissement a été comptabilisé. La méthode
de calcul utilisée est celle de l'amortissement constant. Pour chaque
équipement, il a été estimé le nombre, la
durée de vie, et le prix unitaire. L'annuité par type
d'équipement a été calculée à partir de la
formule suivante :
Avec :
Ami : l'annuité de l'équipement
considéré chez l'individu i,
Ni : le nombre de cet équipement qu'il
possède,
Pui : le prix unitaire et
Di : la durée de vie du même
équipement chez l'individu i,
Le prix (financier) des outils utilisés, de même
que leur durée d'utilisation ont été directement obtenus
auprès des producteurs. Le montant total de l'amortissement
(Ami) a été ensuite divisé par
le nombre de spéculations pour lesquelles les mêmes
matériels et équipements ont été utilisés.
La part des charges à mettre au compte de la spéculation
étudiée est ainsi obtenue.
La terre
Le prix de la terre introduit dans le budget financier est le
coût annuel de location, ou la rente foncière que le producteur
cède au propriétaire.
Le prix économique de la terre sera le coût
d'opportunité de la terre. Selon Gittinger (op cit.), c'est la
valeur nette de la production abandonnée au profit de la culture
maraîchère. D'après Vercueil et al., cités
par Diarra (2003), `' en pratique, on sait fort mal
évaluer la productivité marginale des facteurs de production,
faute de savoir à quoi ils seraient employés alternativement,
faute de savoir estimer leur contribution marginale à la production,
etc., sans recourir à des modèles détaillés (les
modèles grossiers se sont avérés inutiles dans ce
domaine). On accepte donc, faute de mieux, de considérer que la
productivité marginale des facteurs est égale à leur prix
de marché''.
Prix des Outputs
Le prix financier est le prix que le maraîcher a
effectivement encaissé. La période de vente étant
pratiquement la même pour tous les producteurs dans une même zone
agro écologique, et la quantité produite variant d'un producteur
à l'autre, le prix du produit considéré (Tomate ou Chou)
sera le prix moyen pondéré. Il a été
calculé à partir du prix enregistré au niveau de chaque
exploitation. Il a été également considéré
comme le prix économique bord champ du produit.
Généralement, la cession des produits maraîchers par les
producteurs s'effectue sur l'exploitation.
2.2.4. Méthode et outils d'analyse des
données
Les données collectées sont qualitatives et
quantitatives. La méthode quantitative a été
utilisée pour la statistique descriptive telle que le calcul des
fréquences, les paramètres de position et de dispersion. Elle est
également utilisée à travers les tableaux de
fréquences destinés à caractériser les variables
relatives aux producteurs et à leurs exploitations. Enfin elle a permis
l'estimation de la production et du revenu de chaque unité de
production. La méthode qualitative nous a permis de mieux comprendre les
constats observés au niveau des analyses.
Les données ont été traitées avec
le logiciel SPSS 16. La Matrice d'Analyse des Politiques et tous les
indicateurs qui y sont liés ont été calculés sous
le tableur Excel 2007.
L'analyse financière et économique a
été faite sous plusieurs scénarii, conçus-en
fonction des changements de politiques économiques et agricoles, et des
caractéristiques de la zone d'étude. Plusieurs cas de figure
d'organisation de l'activité de production de la tomate et du chou ont
été observés. A partir des situations réelles, nous
avons fait quelques simulations afin de faire ressortir, par exemple, l'effet
de la subvention des principaux intrants importés (engrais, insecticides
chimiques), l'effet du coût d'opportunité du capital et l'effet du
prix de cession du produit sur la rentabilité des technologies
améliorées. Le présent document ne montre que quatre (4)
scénarii pour la tomate et trois (3) scénarii pour le chou. Ils
se définissent de la manière suivante :
Scénario (1): L'engrais et les
insecticides coton ne sont pas subventionnés
Il s'agit sous ce scénario de voir si les subventions
de l'état ont un effet sur la rentabilité des systèmes de
production. Autrement dit les exploitations maraîchères sont elles
rentables sans aucune actions incitatives de la part de l'Etat ?
Scénario (2) : l'engrais et les
insecticides coton ne sont pas subventionnés, et le coût
d'opportunité du capital est de 50%
En effet 11% des producteurs enquêtés ont recours
au secteur financier informel où les taux d'intérêt
relevés varient de 5% à 20% le mois. Le cycle de production
s'étendant au maximum sur quatre mois (105 jours pour le chou et 120
jours pour la tomate), le taux d'intérêt moyen de 50% pour la
campagne a été choisi. Il s'agit d'évaluer à quel
point les systèmes de production peuvent être rentable s'ils
devraient emprunter de l'argent pour mener leurs activités.
Scénario (3): l'engrais et les
insecticides coton ne sont pas subventionnés, le coût
d'opportunité du capital est de 50%, et bas prix aux producteurs.
Nous réalisons ici une analyse de sensibilité
des prix en présentant la rentabilité des systèmes de
productions étudiés si les maraîchers devraient vendre la
production au prix le plus bas rencontré au cours de notre
enquête. Nous voulons montrer à travers ce scénario
l'impact que peut avoir la mauvaise organisation de la filière
(garantissant des prix aux producteurs élevés) sur l'adoption des
technologies innovantes de production.
Scénario (4) : l'engrais et les
insecticides coton ne sont pas subventionnés, le coût
d'opportunité du capital est de 50%, et augmentation du prix de la
tomate traitée aux extraits aqueux de neem de 25%.
Ce scénario a été effectué
seulement au niveau de la tomate. Face à la mauvaise performance des
systèmes de production de tomate saine, une prime de 25% a
été accordée sur le prix de cession moyen de cette
qualité de tomate. Ceci a permis de mesurer l'effet d'une
amélioration du prix au producteur sur la rentabilité de ce
système de production de tomate.
Il est à noter que, avant de passer aux simulations
sous les quatre scénarii sus décrits, les résultats de
l'application de la MAP sur les systèmes de production de tomate et de
chou dans la situation actuelle ont été présentés.
Les résultats issus de ces budgets ont permis d'apprécier de
façon réelle la rentabilité des systèmes de
production sous les différentes technologies qui les
caractérisent. Cette situation s'identifie sous le vocable de
`'Scénario (0) `'afin de faciliter l'analyse.
2.2.5. Limites de la recherche
Les difficultés rencontrées lors de ce travail
sont de plusieurs ordres. Au niveau des données collectées, la
contrainte majeure a été celle liée à la nature des
données. Elles sont essentiellement quantitatives et demandent de la
mémoire pour se souvenir des prix et des différents niveaux
d'intrants utilisés lors de la campagne agricole
précédente (2007-2008). Cet effort de mémoire de la part
des maraîchers pourrait affecter la fiabilité des données.
Afin de réduire cette marge d'erreur, les interviews ont
été reprises au niveau de certains paysans chez qui les
données semblent être douteuses.
Au niveau du modèle théorique d'analyse: la
Matrice d'Analyse des Politiques (MAP), nous permet de faire des analyses
statiques. Elle ne nous permet pas de généraliser les
résultats dans le temps. Elle exige aussi des données
précises qui ne sont pas faciles à obtenir dans notre contexte et
surtout par rapport aux spéculations choisies. Néanmoins, elle
demeure un outil puissant en termes de conseil de gestion et d'analyse des
politiques étatiques.
Chapitre 3 : Production de la Tomate et du Chou au
Sud-Bénin
3.1. Caractéristiques démographiques et
socio-économiques des exploitants maraîchers
3.1.1. Caractéristiques démographiques des
exploitants maraîchers
Les maraîchers des différentes zones
visitées sont essentiellement des hommes, soit 79% de
l'échantillon pour 21% de femmes. Cette situation n'est pas
limitée au seul cas de l'activité maraîchère, mais
s'observe dans l'agriculture en général. Les femmes
exerçant ces activités se retrouvent pour la plupart en zone du
cordon littoral (10%) et en zone de bas-fonds (8%).
La plupart des chefs d'exploitation maraîchers (93%)
rencontrés sont natifs de la zone où ils exercent leurs
activités. Les allochtones (7%) sont rencontrés beaucoup plus au
niveau de la zone du cordon littoral et dans une moindre mesure au niveau de la
zone des bas-fonds. Ceci est certainement le fait de la migration des
maraîchers de Cotonou vers le site de Sèmé-Kpodji (VIMAS)
et de celle des Togolais et Ghanéens à Grand-Popo. C'est ainsi
que nous notons une grande diversification des groupes socioculturels
rencontrés (Voir tableau ci-dessous)
Tableau N°5 :
Répartition des chefs d'exploitation selon le groupe socio-culturel
Zones de production
|
Fon
|
Goun
|
Mina
|
Xwla
|
Wémé
|
Kotafon
|
Autre
|
Total (%)
|
ZB
|
1
|
7
|
1
|
0
|
8
|
7
|
0
|
24
|
ZIU
|
18
|
6
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
26
|
ZC
|
11
|
10
|
7
|
9
|
1
|
0
|
12
|
51
|
Total (%)
|
30
|
22
|
9
|
9
|
9
|
7
|
13
|
100
|
Source : Données de
l'enquête, juillet- septembre 2008
NB : ZB= Zone de Bas-fonds ;
ZIU= Zone Intra Urbaine ; ZC= Zone Côtière
Le groupe socio-culturel dominant est celui des Fon (30%),
suivie des Goun (22%). Les autres groupes socioculturels sont les Ewé,
Yoruba, Aïzo, Mahi et Sahoué représentés en
très faible proportion (0 à 2%).
Les chefs d'exploitation enquêtés appartiennent
aux tranches d'âges considérées dans la présente
étude. Ceci se justifie par le tableau N°6 qui suit:
Tableau
N°6: Répartition de l'âge des chefs
d'exploitation
|
Adolescents
25
|
Jeunes
25-50 ans
|
Agés
50
|
Zone de bas-fonds
|
0
|
15
|
6
|
Zone intra urbaine
|
3
|
14
|
6
|
Zone côtière
|
2
|
37
|
6
|
Total (%)
|
5,6
|
74,2
|
20,2
|
Source :
Données de l'enquête, juillet- septembre 2008
La majorité des chefs d'exploitation sont relativement
jeunes, car 74,2% de l'échantillon appartient à la tranche
d'âge de 25 à 50 ans. Cette forte proportion de jeunes
impliqués dans le maraîchage s'expliquerait en partie par les
crises de chômage que traverse le pays ces dernières
années. Ces observations confirment également les
résultats de Hounkpotodé et de Tossou (2001) qui indiquaient que
la production maraîchère est principalement l'occupation des
jeunes sans emplois et autres fonctionnaires à bas salaires, pour qui
l'activité constitue un appoint non négligeable pour le revenu et
l'alimentation Néanmoins, une proportion non négligeable des
personnes âgées (20,2%) est constituée essentiellement de
vieux agriculteurs et de fonctionnaires retraités. Les adolescents
rencontrés (5,6%) sont pour la plupart des collégiens et des
ouvriers agricoles.
Quant aux groupes socioculturels il a été
constaté en zone de bas-fonds, la prédominance des Goun,
Wémè et Kotafon. Ceci est normal d'autant plus que ces groupes
sont les plus importants des localités visités
(Agonlin-lowé, Dannou, et Gnito). Ce fait reste inchangé dans les
autres zones de production, surtout qu'il a été noté plus
haut que la majorité des producteurs sont natifs de leur zone. Ainsi, en
zone côtière, ce sont plutôt les Goun et les Fon à
Sèmé Kpodji ; les Mina et les Xwla à Grand-Popo.
Enfin, en zone intra-urbaine les Fon et les Goun dominent les exploitations.
3.1.2. Caractéristiques socio-économiques
des exploitants maraîchers
Les statistiques relatives aux caractéristiques
socio-économiques des exploitants maraîchers sont
résumées dans le tableau N°7 suivant.
Tableau N°7:
Caractéristiques socio-économiques des chefs
d'exploitation
Caractéristiques
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Effectif
|
70
|
19
|
89
|
Pourcentage (%)
|
79
|
21
|
100
|
Situation matrimoniale (%)
|
Marié (e)
|
72
|
21
|
93
|
Célibataire
|
7
|
0
|
7
|
Veuf (ve)
|
0
|
0
|
0
|
Total (%)
|
79
|
21
|
100
|
Niveau d'instruction (%)
|
Non instruit
|
11
|
15
|
26
|
Faible < CEP
|
29
|
4
|
34
|
Moyen < BAC
|
27
|
2
|
29
|
Elevé > BAC
|
11
|
0
|
11
|
Total (%)
|
79
|
21
|
100
|
Nombre d'années d'expérience
(ans)
|
10
|
29
|
12
|
42
|
>10
|
49
|
9
|
58
|
Total (%)
|
79
|
21
|
100
|
Activités secondaires
|
Agriculture
|
8
|
0
|
8
|
Elevage
|
3
|
0
|
3
|
Commerce
|
1
|
15
|
11
|
Pêche
|
7
|
0
|
7
|
Transformation
|
2
|
2
|
4
|
Fonctionnaire
|
0
|
0
|
0
|
Autres
|
20
|
0
|
20
|
Aucune
|
37
|
4
|
31
|
Total (%)
|
79
|
21
|
100
|
Source : Données de
l'enquête, juillet- septembre 2008
Malgré la jeunesse des chefs d'exploitation
rencontrés, la majorité (34%) a un faible niveau
d'éducation. Très peu de femmes (6%) sont instruites, contre 67 %
pour les hommes. Il ressort également de ce tableau que la
majorité des chefs d'exploitation (93%) est mariée contre 7 % de
célibataires. 89% des exploitants maraîchers sont
chrétiens. Seulement 10% sont animistes et 1% musulmans.
L'ancienneté des chefs d'exploitation rencontrés est
moyenne ; 58% de l'échantillon ont plus de 10 années
d'expérience dans le maraîchage. Le maraîchage ne constitue
pas la seule source de revenus pour la majorité des exploitants
maraîchers. 69% de l'échantillon ont une activité
secondaire. L'agriculture céréalière, l'élevage et
la pêche sont celles pratiquées par la majorité des hommes
tandis que le commerce et la transformation sont effectués par les
femmes. Quelques maraîchers sont aussi, surtout en zone
intra-urbaine : fleuristes, menuisiers, gardiens et conducteurs de
taxi-moto. Ils sont regroupés au sein de la catégorie `'autres
activités secondaire'' du tableau N°5 ci-dessus.
3.2. Typologie des
systèmes de production de la tomate et du chou
au Sud-Bénin
3.2.1. Facteurs de
production
3.2.1.1. La terre
La terre constitue le facteur primordial en agriculture. La
production maraîchère se développe au Sud-Bénin sur
divers types de sols. Il a été distingué :
- Le maraîchage dans la zone de bas-fonds qui se
pratique sur les sols alluviaux à caractère vertique et à
texture argileuse ou sablo-argileuse, et les sols hydromorphes à
texture limono-argileuse
- Le maraîchage sur sable qui se développe sur le
cordon littoral.
Les superficies exploitées sont très variables.
Voir le tableau N°8 ci-dessous.
Tableau
N°8 : Superficies exploitées suivant les zones de
production maraîchère
Zones
|
Superficie minimum (en ha)
|
Superficie moyenne (en ha)
|
Superficie maximum (en ha)
|
Bas-fonds
|
0,04
|
0,98 #177; 0,80
|
3
|
Zone Côtière
|
0 ,06
|
0,84 #177; 0,44
|
3 ,5
|
Zone intra- urbaine
|
0,02
|
0,10 #177; 0,05
|
0,42
|
Source : Données
de l'enquête, juillet- septembre 2008
Il faut remarquer que, les exploitations en zone
côtière et surtout urbaine sont plus petites que celles en zones
de bas-fonds. Ceci peut se justifier par la figure N° 3, qui
présente la répartition des exploitations suivant les modes de
faire-valoir.
Figure n°3:
Répartition des exploitations suivant le mode de
faire-valoir
Source : Données de
l'enquête, Juillet - Septembre 2008
En zone urbaine, où les superficies sont très
réduites, le mode de faire-valoir prédominant est l'emprunt suivi
de la location. Les exploitants sont en situation d'insécurité
foncière quasi-permanente. Ceci est la conséquence de la
politique de développement des zones urbanisées qui
privilégie le foncier bâti au détriment des espaces verts
à vocation économique et de l'augmentation des actifs
maraîchers qui considèrent ce secteur comme une porte de sortie du
chômage et de la paupérisation. Ce climat
d'insécurité maintient une psychose qui ne rassure pas les
financiers et n'encourage pas les producteurs à investir dans
l'acquisition d'outils et de matériels d'irrigation modernes et
durables, ce qui explique en partie les difficultés de maîtrise de
l'eau (Déguénon, 2005 ; Tokanou et al., 2007).
En zone côtière, la location constitue la base
des transactions foncières pour le maraîchage. Les terres
appartiennent à des collectivités ou des individus qui les louent
à des exploitants sans document formel. A Grand Popo, nous avons
observé le développement de la spéculation foncière
qui aboutit à convertir des terrains agricoles en des terrains à
bâtir. Actuellement, les surfaces exploitées par le
maraîchage sont morcelées et vendues à des citadins pour
des constructions. De plus, les autorités communales privilégient
le développement du tourisme sur le front de mer au détriment de
la promotion du maraîchage. Mais la majorité des
maraîchers, en dépit du fait qu'ils ont une situation
d'insécurité foncière, réalisent des
investissements productifs. Selon les maraîchers, seuls les bassins ne
sont plus réalisés sur des sites non sécurisés, car
impossible à déplacer en cas de délocalisation.
A VIMAS, le principal mode de faire-valoir qui régie
les transactions foncières est l'occupation sur autorisation officielle
de l'Etat. Cependant, ce site a vu sa superficie
passer de 400 ha en 2003 à 47 ha en 2007, soit moins du
1/8ème de la superficie initiale. Selon Tokanou et
al., (2007), les raisons de cette réduction drastique sont
multiples : faible occupation de l'espace par les maraîchers, octroi
de la même zone aux sinistrés de Cotonou et morcellement de 350 ha
en parcelles d'habitation, délimitation de 3 ha pour le marché de
Bétail de Cotonou et certaines religions chrétiennes à qui
on a attribué des sites de pèlerinage.
Seuls les maraîchers, membres du VIMAS, peuvent
prétendre à un lopin de terre dans la bande des 47 ha contre une
redevance annuelle de 2.500 FCFA pour le quart d'ha octroyé.
En zone de bas-fonds, les maraîchers ne se sentent pas
encore en insécurité foncière. Les modes de faire-valoir
directs (Achat et Héritage) sont prédominants. Accessoirement la
location et le don sont pratiqués.
Quant à la place de la tomate et du chou dans
l'assolement, 49% des superficies des exploitants sont consacrées
à la production de tomate en zone côtière contre 16 % en
zone de bas-fonds. (cf. Tableau N°9a). Le chou occupe 53 % des superficies
des unités enquêtées en zone urbaine contre 8 % en zone
côtière. (cf. Tableau N° 9b)
Tableau N°9a : Superficie de
la tomate dans l'assolement.
|
Zone côtière
|
zone de bas-fonds
|
superficie de tomate en (ha)
|
16,03
(49%)
|
3,33
(16%)
|
superficie des autres spéculations
(ha)
|
16,53
(51%)
|
17,3
(84%)
|
Totale (ha)
|
32,56
(100%)
|
20,63
(100%)
|
Source : Données de
l'enquête, Juillet - Septembre 2008
Tableau N°9b :
Superficie du chou dans l'assolement
|
Zone côtière
|
zone intra-urbaine
|
superficie de chou en (ha)
|
0,37
(8%)
|
1,23
(53%)
|
superficie des autres spéculations
(ha)
|
4,38
(92%)
|
1,1
(47%)
|
Totale (ha)
|
4,75
(100%)
|
2,33
(100%)
|
Source : Données de
l'enquête, Juillet - Septembre 2008
3.2.1.2. Le travail
La main d'oeuvre familiale, la main d'oeuvre salariale
permanente et la main d'oeuvre salariale occasionnelle sont les trois types de
main d'oeuvre utilisés sur les exploitations enquêtées.
En zone de bas-fonds, la main d'oeuvre familiale (100%) et la
main d'oeuvre salariale occasionnelle (86%) sont les types les plus
exploités pour la production maraîchère.
Par contre, en zone côtière, les trois types de
main d'oeuvre ont été observés. La main d'oeuvre salariale
occasionnelle (9%) est surtout utilisée pour les travaux
pénibles, en l'occurrence le labour et le défrichage. La main
d'oeuvre familiale est utilisée par 38 % des maraîchers contre 87%
pour la main d'oeuvre salariale permanente.
En zone intra-urbaine, deux types de main d'oeuvre sont
utilisés par les exploitants, la main d'oeuvre salariale permanente (78
%) et la main d'oeuvre occasionnelle (30%).
3.2.1.3. Equipements de production
La production de tomate et de chou se fait au Sud-Bénin
avec une diversité de matériels qui part du petit outillage de
champ à des équipements d'irrigation et de traitement
phytosanitaire très performants.
Le petit outillage (houe, coupe-coupe) commun à tout
producteur agricole est recensé dans toutes les exploitations
visitées. Un autre lot de petit outillage spécifique au
maraîchage (binettes, râteaux, arrosoirs) a été
également rencontré.
Mais, il faut remarquer une évolution du niveau
d'équipement de bon nombre de systèmes de production, et
notamment en zone côtière et dans une moindre mesure en zone
intra-urbaine. Il s'agit bien évidemment des avancées dans le
système d'irrigation et de traitement phytosanitaire. 85 % des
maraîchers de la zone côtière enquêtés
possèdent au moins un pulvérisateur et 68 % disposent d'une
motopompe thermique (Photo N°1) et 7% de pompe électrique (Photo
N°2). Ce matériel d'exhaure est souvent accompagné d'un
système de canalisation qui permet l'arrosage sur tout le champ
grâce à la tuyauterie flexible où quelquefois
combiné avec des bassins pour un arrosage manuel.
En zone de bas-fonds, les exploitations
maraîchères disposent pour tout équipement, du petit
outillage manuel utilisé sur les exploitations agricoles
traditionnelles. Notons que le mode d'irrigation a été un
critère utilisé pour la typologie des systèmes de
production de tomate et de chou étudiés.
Photo N°1 : Motopompe
thermique
Photo N°2 : Motopompe
électrique
Source : Données de
l'enquête, Juillet - Septembre 2008
3.2.1.4. Capital financier
Les maraîchers ont un accès très
limité au crédit agricole pour l'extension et
l'amélioration du rendement de leur exploitation. Au sein de
l'échantillon, seulement 18% des producteurs de tomate et de chou ont
déclaré avoir obtenu du crédit auprès des
structures de micro-finance formelles (CLCAM, PADME, PAPME etc.) et d'une
banque (BRS) pour le financement des activités ; 11% ont recours
aux secteurs financiers informels (Usuriers, Commerçants) et 40 %
pratiquent la tontine qui constitue une sorte d'épargne traditionnelle
qui aide beaucoup les maraîchers surtout dans les moments où ils
ont des problèmes financiers. Plusieurs raisons évoquées
par les producteurs expliquent ces contraintes liées aux crédits.
Il s'agit : du taux d'intérêt élevé (13%
à 22% l'an), de la garantie personnelle trop contraignante (convention
d'achat de carrés, montant de la garantie supérieure au moins
à trois fois le montant du crédit), du faible crédit
octroyé (généralement 50.000 francs CFA en moyenne) et du
délai court de remboursement du crédit (deux mois à un
an).
Assogba (2007) notifiait que le taux d'intérêt
est le paramètre le plus contraignant de l'accès au crédit
agricole en production maraîchère. Pourtant, beaucoup
d'expériences d'octroi de crédits à taux réduits
ont été identifiées au cours de cette étude. Une
des plus importantes et remarquée aussi par Tokanou et al.,
(2007) est l'ouverture auprès de certaines IMF (UNACREP, ID.PECHE) d'une
ligne de crédit d'un montant global de 4 milliards par les projets
PADMOC et PADRO couvrant toutes leurs zones d'intervention (Mono-Couffo et
Ouémé-Plateau). Pour accéder à ces crédits,
le producteur formule un projet qu'il soumet aux IMF en partenariat avec les
projets. Après analyse et validation, ces IMF envoient le projet au
Cadre Général de Gestion des lignes de Crédits (CGGC) du
MMFEJF. En effet, le CGGC est une structure mise en place pour gérer les
fonds des projets de la BAD (PADMOC, PADRO,) qui impose deux conditions aux IMF
en partenariat : un taux d'intérêt de 10 % pour les
crédits à court terme (crédits de campagne) et 8,5 % pour
les crédits moyen et long terme (crédits d'investissement, de
création ou extension de ferme agricole) ; l'allègement des
garanties physiques (titre foncier) exigées par les structures
partenaires aux producteurs par l'acceptation de la possession d'Etat du
promoteur de projet.
Cependant, au vu des statistiques, le taux de consommation de
ces lignes de crédit ouvertes reste faible. Ceci s'expliquerait surtout
par l'incapacité des maraîchers à monter des dossiers
de faisabilité recevables. Mais, certaines autres garanties
exigées par ces IMF demeurent contraignantes. Notamment, la
maîtrise technique à travers la tenue des exploitations qui
inspirent confiance, la maîtrise des comptes d'exploitations
(Capacité de solvabilité) et la couverture de risques.
C'est ainsi que malgré ces multiples efforts de la part
de l'Etat, des ONG et des partenaires au développement, les producteurs
(11% de l'échantillon enquêté) ont recours au secteur
financier informel où les conditions d'accès sont moins
contraignantes et où d'après Rouighi (2007) les taux
d'intérêt sont prohibitifs. Les taux d'intérêt
révélés par les producteurs varient
généralement de 5% à 20% le mois et confirment donc les
propos de l'auteur. En définitive,
les principaux problèmes de crédits auxquels sont
confrontés les maraîchers peuvent se résumer comme
suit :
- Taux d'intérêt élevés ;
- Délais de remboursement insuffisants ;
- Dossiers de demande mal montés ;
- Conditions d'accès (garantie physique) trop rigides
(titre foncier par exemple) ;
- Modalités de remboursement
(périodicité, différé) non adaptées au
maraîchage.
A ce titre, les actions du programme Millenium Challenge
Account (MCA/Bénin), notamment dans le domaine de l'accès au
foncier et de l'accès au crédit sont à encourager.
3.2.2. Techniques culturales
3.2.2.1. Mode de préparation du sol
Outre le défrichement de la parcelle qui reste commun
à toutes les exploitations au Sud-Bénin, diverses pratiques sont
utilisées pour préparer le sol par les producteurs. Ainsi si en
zone de bas-fonds, les producteurs de tomate ont recours au labour à
plat, en zone côtière et intra urbaine la tomate et le chou sont
essentiellement produits sur des planches.
Les planches sont de dimensions variables. En zone
intra-urbaine (Cotonou et Porto Novo) où la pression foncière est
très forte du fait de l'urbanisation et du poids démographique,
et où les exploitations présentent les plus faibles superficies
(superficie moyenne inférieure à 1000 m²), les planches sont
de superficie très petite (3,5 et 7,2 m²). Elles sont largement
plus grandes sur la côte 9,6 à 45 m², où la pression
foncière est relativement moindre, et où les exploitations sont
plus grandes en termes de superficie exploitée.
3.2.2.2. Mode d'irrigation des cultures.
L'irrigation représente un facteur important
d'intensification de la production maraîchère. Si en zone de
bas-fonds la pratique de l'irrigation est rare, divers modes sont par contre
utilisés sur les exploitations maraîchères
côtières et urbaines. Ces modes impliquent des niveaux
d'équipement de plus en plus élevés. En combinant les
différents types de techniques d'exhaure avec les techniques
d'irrigation pratiquées, on a pu inférer quatre principaux modes
d'irrigation :
- Mode 1 : c'est le mode le plus
archaïque. La technique d'exhaure est manuelle (Utilisation de bassine).
La technique d'irrigation l'est aussi (Bassine plus boîte trouée).
Il est le plus pratiqué en zone de bas-fonds, et se limite
généralement à la pépinière de tomate. 21%
des enquêtés y ont recours. Les cultures sont donc
considérées comme pluviales en zone de bas-fonds.
- Mode 2 : la technique d'exhaure est
manuelle (utilisation d'arrosoirs ou de seaux plus corde) et la technique
d'irrigation est aussi manuelle (utilisation d'arrosoirs). C'est le
système le plus répandu en zone intra-urbaine. Il est
pratiqué par 23% des maraîchers enquêtés.
- Mode 3 : La technique d'exhaure est
motorisée (utilisation de motopompe) et la technique d'irrigation est
manuelle (utilisation d'arrosoirs).En général, l'eau est
stockée dans un bassin. Ce système est pratiqué par 3 %
des maraîchers enquêtés. Il a été surtout
observé en zone côtière pour la production de la tomate.
- Mode 4 : la technique d'exhaure est
motorisée (motopompe ou pompe électrique) et la technique
d'irrigation est `modernisée' (utilisation de tuyauterie flexible plus
pomme d'arrosage). Ce mode est pratiqué par 43% des
enquêtés et se rencontre surtout en zone côtière et
quelque peu en zone intra-urbaine.
La figure N°4, présente la répartition des
exploitations maraîchères suivant les modes d'irrigation, dans les
différentes zones de production.
Figure N°4:
Répartition des exploitations suivant les modes
d'irrigation
Source : Données de
l'enquête, Juillet - Septembre 2008
D'après Atidégla (2006) le système
d'irrigation basé sur la mécanisation est une bonne pratique en
APU car elle économe en temps et en énergie. Le mode 4 (Photo
N°3) est donc considéré comme le plus efficient
rencontré au sein des exploitations.
Photo N°3 : Irrigation
motorisée à Grand-Popo
Source : Données
de l'enquête, Juillet - Septembre 2008
Son faible niveau d'adoption en zone intra-urbaine semble
confirmer les résultats de Gandonou et al (2007). En effet, ce dernier a
rapporté qu'une minorité de maraîchers en zone urbaine et
intra-urbaine, utilisent l'irrigation mécanisée, qui constitue
pourtant un important moyen pour protéger les ressources en eau. Il a
démontré que c'est probablement parce que l'effet sur les revenus
des paysans ou la rentabilité financière de cette pratique est
faible. Nous sommes alors quelque peu surpris de la
généralisation de cette pratique en zone côtière.
La faiblesse des investissements dans les systèmes
d'irrigation plus performants sur les périmètres d'irrigation de
la zone urbaine est liée à deux raisons fondamentales qui sont
étroitement corrélées :
- La taille réduite des superficies
cultivées : il est difficile, voire impossible d'amortir un
système avec motopompe et accessoires sur des surfaces d'à peine
1/10 ha ;
- La précarité du foncier : les
maraîchers, bien qu'exploitant des surfaces publiques pour la plupart
n'ont pas le sentiment d'être en sécurité foncière
et ne peuvent donc investir dans des équipements durables sur des
parcelles qu'ils seront condamnés à abandonner à plus ou
moins court terme ;
A Sèmé-Kpodji, ce système est
généralisé. En effet, le statut foncier de la terre
sécurise les producteurs, et la superficie par actif maraîcher
permet de rentabiliser les investissements d'irrigation (il faut 600.000 FCFA
pour installer un tel système sur 0,5 ha). C'est également le cas
à Grand-Popo en dépit du statut des terres (essentiellement
exploitées en location) et de l'avenir incertain du maraîchage
dans la zone bordant la route Inter-Etat Cotonou (Bénin) - Lomé
(Togo). Les maraîchers ont confié qu'ils ne pouvaient faire
autrement, vu la taille de leurs exploitations. Selon eux, seuls les bassins ne
sont plus réalisés sur des sites non sécurisés car
impossible à déplacer en cas de délocalisation. Il devient
alors très important de faire une étude, permettant de trancher
effectivement sur les déterminants des Bonnes Pratiques d'Irrigation
dans le maraîchage au Sud-Bénin.
3.2.2.3. Gestion de la fertilité des
sols
Si en zone de bas-fonds, les producteurs n'ont pas recours
à la fumure (fertilité naturelle des sols), ce n'est pas le cas
pour la conduite de leurs cultures en zone côtière et urbaine. Les
fumures utilisées par les maraîchers sont de deux types : la
fumure organique et la fumure minérale.
Les fientes de volaille (Photos N°4 et N°5) seraient
la forme d'engrais organique la plus utilisée par les maraîchers
de la zone urbaine (100%) et ceux de la zone côtière (56%). Elle
est généralement appliquée en fumure d'entretien. Cette
préférence pour les fientes de volaille s'expliquerait par le
fort degré de minéralisation de la fiente, produisant ainsi sur
les cultures, un « coup de fouet » rapide notamment pour le chou
et la tomate (Tokanou et Quenum, 2007). Cependant, les multiples arrosages
favorisent le lessivage accéléré des
éléments minéraux en profondeur. L'apport en fientes de
volaille est en moyenne de 16,91 t/ha (#177; 8,06 t/ha) pour la tomate en zone
côtière et de 32, 39 t/ha (#177; 15,35 t/ha) en moyenne pour le
chou. Le prix du sac de 50 kg de fientes de volaille varie de 1000 FCFA
à 1200 FCFA.
L'apport de bouse de vache (matière organique à
décomposition plus lente) en fumure de fond a certes une action plus
tardive, mais a un effet plus durable. Elle se pratique uniquement à
Grand-Popo (44% des maraîchers de la zone côtière). La dose
est de 12,94 t/ha (#177;5,07 t/ha) pour les exploitations de tomates
enquêtées. Elle coûte moins chère (500 FCFA le sac de
50 kg) et permet d'apporter des éléments minéraux
progressivement assimilables par la plante, d'améliorer la structure du
sol et d'augmenter la capacité de rétention en eau du sol,
réduisant ainsi les pertes par infiltration et évaporation.
Toutefois, les maraîchers lui reprochent d'être une source
d'adventices (du fait des graines consommées par les bovins) et
d'attirer certains insectes ravageurs de cultures (PADAP, 2003).
Photo N°4 : Fiente de
volaille en vrac Photo N°5 :
Fiente de volaille en sac de 50 kg
Source : Données de
l'enquête, Juillet - Septembre 2008
La disponibilité de ces produits constitue une
contrainte majeure. Cette contrainte se pose en terme d'accessibilité de
ces produits (fermes situées à plusieurs dizaines de km) et de
transport, ce qui augmente le coût de revient du produit. De plus, le
prix étant régi par la loi de l'offre et la demande, les fermes
pratiquent fréquemment de la surenchère face à la demande
de plus en plus croissante des maraîchers. Certaines stratégies
comme des commandes groupées ou l'achat par camion (ou un autre
véhicule) sont utilisées par les maraîchers pour
réduire le coût d'acquisition de ces engrais organiques.
La fumure minérale quant à elle, est uniquement
pratiquée en zone côtière et urbaine. Deux formules sont
essentiellement utilisées : l'Urée et le NPK de formulation
variable (10 - 20 - 20 ou 15 - 15 - 15 ou 14 - 23 - 14). Ces formulations,
plus utilisées par les maraîchers sont en fait destinées
à la culture du coton. Parfois, les maraîchers utilisent des
engrais dont ils ne maîtrisent pas la formulation. Il est fréquent
que les sacs d'engrais ne portent aucune indication sur le type d'engrais
minéral et la composition en éléments minéraux.
Les doses moyennes apportées sont de 0,84 t/ha (#177;
0,53 t/ha) pour le NPK, 0,29 t/ha (#177;0,24 t/ha) pour l'urée et de
0,12 t/ha (#177; 0,06 t/ha) pour la potasse en culture de tomate. Elles sont
par contre en moyenne de 0,53 t/ha (#177; 0,25 t/ha) de NPK et 0,65 t/ha (#177;
0,39 t/ha) d'urée en culture de chou.
Par ailleurs, il n'existerait pas d'engrais spécifiques
maraîchers disponibles sur le marché. Une investigation
auprès de la société SDI montre une volonté de
mettre au point une formulation spécifique aux cultures
maraîchères. Il s'agit de l'engrais NPK maraîcher
12N + 11P + 18K + 20 SO3 + 2,7 MgO + 0,015 B + 0,02 Zn + 0,2 Fe + 0,02
Mn conditionné en sac de 25 kg et vendu à 8.500 F
CFA/sac. Cependant, l'absence de demande (contrat de commandes) des
maraîchers en ce produit limite sa disponibilité sur le
marché.
D'autre part, nous avons constaté que
l'approvisionnement en engrais varie d'une zone à l'autre et même
d'une commune à l'autre.
A Sèmé Kpodji, les producteurs s'approvisionnent
souvent dans les magasins de Cotonou, ou de la société SDI, qui
vend de l'engrais non exonéré de droits et taxes à
17 500 FCFA le sac de 50 kg de NPK et 16 000 FCFA le sac de 50 kg
d'Urée. Le coût de revient bord champ est
généralement prohibitif variant de 15000 à 21000 FCFA le
sac. En effet, quelques maraîchers arrivent à avoir à
travers le circuit informel de l'engrais destiné au coton dont le prix
de cession aux producteurs de coton était fixé pour cette
campagne à 11 500 FCFA le sac de 50kg.
A Grand-Popo, l'achat se fait généralement
individuellement au Togo voisin et parfois au CeCPA et à l'UCP. La
préférence pour le marché togolais s'expliquerait par la
disponibilité en tout temps des intrants, même si le produit
revient plus cher (entre 13.500 et 15.000 F CFA/sac de 50 kg).
A Cotonou et Porto-Novo, l'approvisionnement se fait
essentiellement auprès des vendeurs ambulants, de façon
individuelle et souvent en détail au prix de 350 F CFA par kg. Si les
maraîchers arrivent à faire la distinction entre l'urée et
le NPK conditionné en sachet de 1 kg, ils ne peuvent pas connaître
la composition des engrais acquis. Toutefois, certaines coopératives
maraîchères de Cotonou s'approvisionnent auprès des
distributeurs d'intrants et les revendent à leurs membres afin de
faciliter l'accès des membres de leur association à des engrais
plus sûrs.
Les maraîchers s'approvisionnent donc là
où ils peuvent sans trop s'attacher à la
spécificité des produits qu'ils acquièrent. Il n'existe
aucun circuit formel d'approvisionnement en engrais maraîchers. Ceci pose
le problème de la qualité des intrants utilisés sur les
cultures maraîchères et de l'impact de leur utilisation sur les
sols et l'eau.
Par ailleurs, la plupart des maraîchers applique mal les
engrais. Cette utilisation non raisonnée des engrais n'est pas seulement
due au manque de connaissances de nombreux maraîchers sur les besoins des
cultures pratiquées, mais également au manque de moyens
financiers et aux fréquentes ruptures de stocks d'engrais auprès
des sources d'approvisionnement. Cette non maîtrise de la qualité
des engrais acquis essentiellement auprès des sources informelles
conjuguée à une utilisation mal raisonnée des engrais
minéraux (surdoses des apports) peut causer une dégradation des
sols (acidification, salinisation, déstabilisation structurale), une
pollution de la nappe phréatique, une intoxication des plantes et une
perte de qualité des productions. Toutefois, les initiatives
d'approvisionnement en engrais des UCP (Grand-Popo, Cotonou, Sèmé
Kpodji) et des associations de maraîchers (UMALGA à Grand-Popo,
UCOMAC à Cotonou) en collaboration avec les CeCPA des différentes
communes sont encourageantes et sans aucun doute, à consolider. Elles
pourraient faire davantage si leur autonomie financière était
renforcée.
3.2.2.4. Protection phytosanitaire des
cultures
La lutte chimique est la méthode de lutte la plus
pratiquée (82% des maraîchers enquêtés). Il s'agit
d'une utilisation exclusive des produits chimiques de synthèse (surtout
les insecticides et dans une moindre mesure les fongicides et les
nématicides).
Photo N°6 : Insecticide
recommandé Photo N°7 :
Insecticide non recommandé
Source : Données de
l'enquête, Juillet - Septembre 2008
Face aux nombreuses pertes occasionnées par les
dégâts des parasites et maladies, les maraîchers
n'hésitent pas à utiliser n'importe quel type de pesticides
chimiques. Ils ne se limitent plus aux pesticides recommandés en
maraîchage (Photo N°6), ni aux doses recommandées. C'est
ainsi que 47% des maraîchers font recours aux pesticides chimiques non
recommandés (insecticides coton ; Photo N°7) tandis que 35%
appliquent ceux recommandés pour le maraîchage.
Une autre méthode présentant moins de risques et
cependant moins utilisée par les maraîchers, est l'utilisation des
extraits aqueux des végétaux (de fabrication artisanale, suivant
un processus souvent jugé très harassant). Environ 13 % des
enquêtés y ont recours. Si cette méthode est
pratiquée par des maraîchers convaincus de son efficacité
en zone urbaine et côtière, elle se fait à défaut de
rien en zone de bas fonds (Gnito). Les producteurs de tomate de ce site ont
confié que c'est dû à l'indisponibilité des
pesticides chimiques qu'ils se rabattent sur l'utilisation des extraits de
neem. De plus, c'est dans ce même village qu'il a été
rencontré des producteurs, déclarant n'avoir utilisé aucun
produit pour le traitement phytosanitaire. La figure N°5 présente
l'intensité d'utilisation des différentes méthodes de
protection phytosanitaire, en production maraîchère au
Sud-Bénin.
Figure N°5: Intensité
d'utilisation des techniques de protection phytosanitaire
Source : Données de
l'enquête, Juillet - Septembre 2008
NB : Biopest= Biopesticide ;
Pesch= Pesticides chimiques non recommandés ; Pesch R= Pesticides
chimiques recommandés
A travers cette figure, les pesticides chimiques non
recommandés sont nettement plus utilisés en zone de bas-fonds et
en zone urbaine que les pesticides chimiques recommandés, beaucoup plus
utilisés en zone côtière. L'utilisation des extraits aqueux
des végétaux est beaucoup plus remarquée en zone de bas
fonds. Ce recours anarchique à la lutte chimique pourrait s'expliquer
par une valorisation inexistante ou du moins insuffisante de ces produits, leur
efficacité et surtout la disponibilité aléatoire des
produits recommandés (biopesticides synthétiques et extraits
aqueux botaniques).
Ce fait pose le problème de la qualité
sanitaire des produits (tomate et chou) au Sud-Bénin. En effet, les
maraîchers devraient adopter les techniques de protection phytosanitaire
saines pour assurer une compétitivité à ces cultures sur
les marchés sous régionaux voire internationaux. L'accent doit
être mis sur la promotion de ces méthodes respectueuses de
l'environnement.
Il est présenté en annexe N°7 et N°8,
la liste des pesticides utilisés dans la production
maraîchère de même que la liste des pesticides
recommandés pour le maraîchage au Sud-Bénin.
3.3. Commercialisation de la tomate et du chou
La commercialisation de ces deux spéculations
maraîchères passe par plusieurs voies. En général,
les producteurs livrent leurs produits à des commerçantes qui les
convoient vers les marchés urbains. Mais, selon la zone de production,
la tomate et le chou sont, soit vendus aux commerçants et parfois aux
consommateurs directement sur les exploitations (zones intra-urbaines et
côtières), soit vendus dans les marchés régionaux
(zones de bas-fonds). Les marchés d'Azowlissè dans la
vallée de l'Ouémé, de Comè dans le Mono et de
Dantokpa à Cotonou constituent les plus importants reconnus par les
producteurs rencontrés. L'évolution du prix de la tomate de
janvier 2007 à juillet 2008 sur le marché de Comè et
d'Azowlissè se présente comme suit. L'évolution du prix de
la tomate à Dantokpa n'a pas pu être obtenue, puisqu'il n'est pas
suivi par l'ONASA, au cours de cette période.
Figure n°6 : Evolution du
prix de la tomate sur le marché de Comè et d'Azowlissè
Source : Rapports LISA-SAR/ONASA
2007 à 2008
Au niveau du producteur, diverses unités de mesure sont
utilisées pour la vente des produits maraîchers. La tomate se
commercialise généralement au Sud-Bénin en panier de
contenance variable (20 à 30 kg). Le chou se vend par planche ou par
unité. La récolte est généralement à la
charge de la commerçante qui sollicite alors les services de quelques
ouvriers pour la cueillette de la tomate et l'arrachage du chou.
Si le mode de commercialisation du chou en zone urbaine se
fait avec les petites commerçantes de Cotonou et de Porto-Novo, celui de
la tomate se fait à l'intérieur d'un réseau beaucoup plus
étendu. La tomate achetée par les grossistes aux abords des
champs est transportée par les voitures bâchées ou camions
et certaines fois par les taxis motos au lieu de ventes en gros. Le coût
de transport varie généralement entre 300 Fcfa et 500 Fcfa le
panier de tomate. Le commerçant paye également au niveau du poste
de péage d'Ahozon ou d'Epkè 1000 Fcfa de frais de
reconditionnement. Les transporteurs rencontrés sur les lieux de
collecte ont révélé qu'ils se sont
spécialisés dans le transport des produits maraîchers.
Le prix de vente de la tomate et du chou par les producteurs
fait l'objet de négociations, suivant l'aspect extérieur des
tomates et des pommes, les prix sur les marchés locaux qui ne sont
connus en général que des commerçantes et aussi les prix
pratiqués par les maraîchers de Lomé. Il faut remarquer que
les commerçantes ont en général une bonne connaissance des
calendriers de production des spéculations et des volumes d'offre des
principales zones de production, tant à l'échelle nationale
qu'à l'échelle des localités frontalières des pays
voisins. En revanche, on peut noter la relative absence de stratégies
d'écoulement de leurs productions chez la majorité des
producteurs, particulièrement les petits maraîchers.
L'offre intérieure en produits de grande consommation
(tomate) est fortement concurrencée par les productions des pays
voisins. La quantité de la production locale très moyenne dans la
période de décembre à mai en est la principale cause. Des
entretiens avec les commerçantes de tomate révèlent que le
marché de Cotonou apparaît comme le plus dépendant du
marché régional, puisque les tomates d'origine
étrangère (nigérianes et ghanéennes) sont
présentes tout au long de l'année. Celles originaires du Togo ne
sont commercialisées à Cotonou que pendant cinq mois (mai
à septembre). C'est donc durant toute l'année que les tomates
béninoises se trouvent en compétition avec les tomates
ghanéennes et nigérianes sur le marché de Cotonou. Une
analyse plus approfondie du système de commercialisation de la tomate
entre le Ghana, le Togo, le Bénin, le Burkina Faso et le Nigéria
permettra de maîtriser les flux de tomates entre ces différents
pays. Cet aspect de l'étude n'a pas pu se réaliser, faute de
moyens et de temps.
En dehors de la quantité, il y a la qualité des
productions qui est peu valorisée. Ceci pourrait être lié
au fait de l'absence d'une culture d'organisation par les petits producteurs
maraîchers et du comportement des consommateurs. Les périodes
d'abondance de la tomate au Sud-Bénin correspondent
généralement à la période de juillet à
novembre ; celle du chou pommée à la période
d'août à décembre.
3.4. L'organisation du maraîchage au Sud
Bénin
Nous parlons essentiellement des organisations de producteurs
et de leur relation avec les structures d'intervention.
3.4.1. Organisations de producteurs
Contrairement aux maraîchers des zones intra-urbaines et
côtières, les maraîchers des zones de bas-fonds pour qui la
production de légumes reste généralement une
activité secondaire, sont rarement constitués en groupements.
Dans les centres urbains et périurbains et même ruraux de
maraîchage visités, il y a l'existence de petits groupements de
maraîchers. Dans ces groupements, il y a souvent huit (8) à vingt
(20) maraîchers qui travaillent sur un même site. Chacun a sa
parcelle et chacun achète son petit matériel de culture et le
lien qui les relie souvent, c'est l'entente, l'échange d'idées
des problèmes fonciers et la recherche du crédit si l'occasion le
permet pour l'approvisionnement de certains intrants et semences. Ils sont en
groupements, mais en service libre. Il arrive que ces groupements aient leur
bureau exécutif interne sans législation ou non, mais en groupes
d'amis faisant la même activité. La plupart de ces groupements ont
été créés sous l'incitation des CeRPA, afin de
faciliter aux maraîchers, l'accès au crédit agricole. Ils
sont rapidement montés et installés de toutes pièces afin
de bénéficier de divers avantages liés au démarrage
de projets d'agriculture urbaine. Mieux, elles disparaissent purement et
simplement dès que leurs objectifs sont atteints ou lorsque lesdits
projets arrivent à terme.
En dehors des groupements de maraîchers à la
base, il existe des structures faîtières, à l'image de
l'UCOMAC à Cotonou et l'UCMG à Grand Popo. L'Union Communale des
Maraîchers de Cotonou (UCOMAC) créée depuis Février
2006 regroupe 21 groupements de base et près de 700 maraîchers
répartis sur les 16 sites de la ville. L'Union Communale des
Maraîchers de Grand Popo (UCMG), regroupant les maraîchers de la
commune sert d'intermédiaire entre les maraîchers et les
structures d'intervention.
3.4.2. Encadrement technique des
producteurs
Diverses structures assurent l'encadrement des
maraîchers au Sud-Bénin. Au nombre de ces structures, figurent les
Centres Régionaux de Promotion Agricoles (CeRPA). Ce sont les
principales structures chargées d'assurer l'encadrement technique des
exploitants agricoles au Bénin ; 85,4 % des producteurs
enquêtés ont déclaré avoir eu un contact avec les
agents de ces centres. Les visites mensuelles et occasionnelles sont les plus
pratiquées au sein du groupe de producteurs enquêté. En
dehors du CeRPA, les structures telles que l'lITA, l'INRAB, le SPV et plusieurs
ONG (Oxfam Quebec, Ecosanté etc.), interviennent dans l'encadrement
technique des exploitations maraîchères au Sud-Bénin.
Cependant, le degré d'encadrement varie d'une zone
à une autre. La figure N°7 ci dessous, montre par zone de
production, la répartition des exploitations maraîchères
selon le degré d'encadrement.
Figure N°7 : Répartition
des exploitations maraîchères selon le degré
d'encadrement
Source : Données de
l'enquête, Juillet - Septembre 2008
De l'analyse de ce graphe, il ressort qu'en zone de bas-fonds,
l'encadrement des maraîchers est globalement faible. La majorité
des exploitants reçoit la visite des agents de façon
occasionnelle. On y note également une forte proportion d'exploitations
ne bénéficiant pas des services du CeRPA.
En zone côtière, et intra urbaine par contre, le
degré d'encadrement des maraîchers est nettement meilleur par
rapport aux exploitations des zones de bas-fonds. Les exploitations
reçoivent pour la plupart, la visite des agents du CeRPA suivant une
périodicité mensuelle. Cependant, une proportion non
négligeable reçoit de façon hebdomadaire la visite des
agents.
Le niveau d'encadrement est donc insatisfaisant en
général. Il doit être renforcé, surtout en zone de
bas-fond, afin d'assurer un appui technique réel aux producteurs.
3.5. Contraintes et opportunités liées
à la production de tomate et de chou au Sud-Bénin.
La production de tomate et de chou au Sud-Bénin est
confrontée à plusieurs contraintes. Elles sont à la fois
communes au secteur du maraîchage et spécifiques aux cultures
faisant l'objet de notre étude. Parmi ces contraintes, on peut
citer :
- les problèmes liés aux domaines
exploités (pénurie et insécurité
foncière) ;
- les difficultés d'approvisionnement en intrants,
surtout les intrants spécifiques au maraîchage (produits
phytosanitaires, fertilisants, semences) ;
- la forte pression parasitaire liée en partie aux
conditions agro-climatiques ;
- le faible niveau d'équipement des exploitations,
et le problème de maîtrise de l'eau ;
- la faible organisation des maraîchers, et de la
filière en générale ;
- les difficultés de commercialisation ;
- les difficultés d'accès au crédit
agricole.
A côté de ces contraintes, il existe au
Sud-Bénin, des opportunités à la production de tomate et
de chou. Au nombre de ces opportunités, on peut citer :
- le maraîchage retenu par l'Etat béninois, comme
filière prioritaire à promouvoir ;
- l'existence de zones favorables au développement du
maraîchage (bas-fonds, sable côtier) ;
- la proximité de la demande provenant surtout des
centres urbains ;
- la possibilité d'approvisionnement en intrants
agricoles dans les pays voisins (Togo, Ghana, Nigéria) ;
- la possibilité d'écouler la tomate et le chou
à l'extérieur (Togo, Ghana, Burkina Faso, Nigéria) ;
- l'existence de structures d'encadrements et de formations
techniques, et de projets d'appui aux maraîchers ;
- l'existence de produits biologiques développés
par la recherche (biopesticides et extraits aqueux botaniques) pour le
contrôle des ravageurs des cultures ;
- l'existence d'un marché sous-régional dans le
cadre de l'intégration économique sous-régionale
(UEMOA).
Chapitre 4 : Analyse de la rentabilité
financière et économique
4.1. Rentabilité financière des
systèmes de production de tomate et de chou.
Les résultats de l'évaluation financière
des systèmes de production de tomate et de chou à partir de
l'application de la MAP sont abordés.
4.1.1. Résultats de l'analyse financière
des systèmes de production de tomate.
Dans cette section le tableau N°10 récapitulatif
de l'analyse financière est présenté. Il montre à
la fois les budgets financiers des systèmes de production de tomate et
les résultats obtenus sous les scénarii étudiés.
Dans le but de faciliter l'analyse, il sera présenté au sein de
chaque groupe suivant les modes d'irrigation, les deux systèmes les plus
rentables ; les valeurs sont exprimées en FCFA/m2. Le
principal indicateur qui permet de juger de la rentabilité
financière des systèmes de production est le Profit Financier Net
(PFN).
Scénario (0) : Situation au
moment de l'enquête
L'analyse financière montre que tous les
systèmes de production de tomate, tant en zone côtière
qu'en zone de bas-fonds, sont financièrement rentables (PFN>0 ;
Voir tableau N°10). Les systèmes de production
N°11(Variété locale + Insecticide non recommandé
+ Pluvial), N°1(Variété améliorée +
insecticide non recommandé + motopompe & tuyau flexible), et
N°12 (Variété locale + extraits aqueux de neem +
pluvial) sont les plus rentables. Ce résultat montre que les
systèmes de production de tomate utilisant les pesticides chimiques non
recommandés sont les plus rentables. Il n'est pas différent des
résultats de Vodouhè (2007) qui, à travers la
réalisation d'un budget partiel, a montré que les systèmes
de production utilisant les pesticides chimiques sont plus rentables que ceux
utilisant les biopesticides. De plus, l'IITA (2002b) a montré qu'au
Bénin, la tomate produite dans un système utilisant les
pesticides chimiques et les engrais, est la plus rentable.
Tableau N°10 :
Résultats de l'analyse financière des systèmes de
production de tomate au Sud-Bénin.
|
|
BUDGETS FINANCIERS
|
|
Systèmes de Productions
|
Scénario (0)
|
Scénario (1)
|
Scénario(2)
|
Scénario (3)
|
N°
|
Technologies
|
Rev
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
Rev
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
1
|
Variété améliorée +
Chimique non Rec + Motopompe & Tuyau flexible
|
436
|
105
|
46
|
285
|
112
|
46
|
278
|
168
|
70
|
199
|
235
|
168
|
70
|
-3
|
3
|
Variété améliorés + ext.aq. de
neem + Motopompe & Tuyau flexible
|
367
|
92
|
49
|
226
|
98
|
49
|
221
|
146
|
73
|
148
|
202
|
167
|
69
|
-35
|
4
|
Variété améliorée+ Chimique non
Rec + motopompe& bassin & arrosoir
|
365
|
79
|
52
|
234
|
84
|
52
|
229
|
126
|
78
|
160
|
197
|
146
|
73
|
-22
|
6
|
Variété améliorée + ext.aq. de
neem + motopompe& bassin & arrosoir
|
315
|
72
|
53
|
191
|
78
|
53
|
185
|
117
|
79
|
119
|
170
|
117
|
79
|
- 27
|
7
|
Variété améliorée + Chimique non
Rec + arrosoir
|
331
|
54
|
55
|
222
|
60
|
55
|
216
|
90
|
82
|
159
|
178
|
90
|
82
|
6
|
8
|
Variété améliorée+ Chimique Rec
+ arrosoir
|
301
|
54
|
55
|
192
|
60
|
55
|
186
|
90
|
83
|
128
|
162
|
90
|
83
|
- 11
|
11
|
Variété locale+ Chimique non Rec +
pluvial
|
428
|
16
|
27
|
385
|
17
|
27
|
384
|
25
|
40
|
362
|
90
|
25
|
40
|
25
|
12
|
Variété locale + ext.aq. de
neem + pluvial
|
286
|
-
|
27
|
259
|
-
|
27
|
259
|
-
|
41
|
245
|
60
|
-
|
41
|
19
|
Source :
Données enquêtes Juillet - Septembre 2008.
NB : Rev = Revenu
; CFE= Coût des Facteurs Echangeables ; CFL = Coût
des Facteurs Locaux ; PFN = Profit Financier Net.
Suivant la zone de production, le PFN en zone de bas-fonds
(217 FCFA/m2) est en moyenne supérieure au PFN en zone
côtière (206 FCFA/m2). Ceci est dû au fait que
les producteurs de la zone de bas-fonds supportent des coûts de
production1(*) relativement
moins élevés que ceux de la zone côtière. De plus,
ils ont des rendements qui sont en moyenne beaucoup plus élevés.
Les exploitations les plus performantes de la zone de bas-fonds font un
rendement de 22,5 t/ha contre 15,13 t/ha pour les meilleures exploitations de
la zone côtière. En effet, les systèmes de la zone de
bas-fonds, sont épargnés des problèmes d'irrigation et
jouissent en plus d'une fertilité naturelle des sols. Ceci réduit
considérablement le coût de production. La seule contrainte
technique pour avoir un bon rendement est donc la protection phytosanitaire.
Quant à l'influence du type de semence sur la
rentabilité financière, il faut remarquer que les systèmes
de production utilisant les variétés locales sont plus rentables
que ceux utilisant les variétés améliorées. Ce
résultat est inattendu ; en effet, les variétés
améliorées de tomates (288 Fcfa/Kg) sont vendues beaucoup plus
chèrement que les variétés locales de tomate (190
Fcfa/Kg). En effet la plupart des variétés locales produisent des
petits fruits ou des fruits moyens issus des semences qui ne sont souvent pas
renouvelées. Les semences sont donc très
dégénérées. On obtient alors des fruits remplis
d'eau, contenant beaucoup de graines, de saveur acide et pourrissant
très vite. Ce sont des caractéristiques qui ne plaisent pas
souvent aux commerçant(e)s. Il faut également noter que ces
productions locales sont achetées par les commerçantes lorsque
les variétés améliorées ne sont pas disponibles en
quantités suffisantes. Ils préfèrent
généralement des tomates à fruits moyens et gros, pas
acides et qui mûrs, peuvent se conserver trois semaines sans
pourrir ; caractéristiques qu'offrent les variétés
améliorées (Mongal, Petromech) de tomate. L'efficacité
financière des systèmes à variétés locales
n'est donc pas liée au prix de cession de celles-ci. Cependant, il faut
remarquer que dans le cadre de l'étude, les systèmes de
production utilisant les variétés locales sont conduits en zone
de bas-fonds, tandis que ceux utilisant les variétés
améliorées sont conduits en zone côtière. Les
rendements élevés en zone de bas-fonds associés aux
coûts de production faibles font que financièrement ces
systèmes de production à variétés locales sont plus
rentables que ceux à variétés
améliorées ; le revenu le plus élevé
étant obtenu au sein du système de production N°1
(Variété améliorée + Pesticide chimique non
recommandé + motopompe et tuyau flexible). De plus, il faut noter
un déficit probable dans l'application des itinéraires techniques
nécessaires pour donner aux variétés
améliorées, la capacité d'exprimer leurs
potentialités en zone côtière. En effet, ces
variétés améliorées sont adaptées aux
saisons chaudes et humides, résistantes au flétrissement
bactérien et peuvent atteindre des rendements moyens de 30 T/ha (Caburet
et al., 2002).
En fixant le mode d'irrigation, les systèmes de
production qui ont recours au mode d'irrigation motorisée (N°1, 2,
3) sont les plus rentables. Ils sont suivis des exploitations ayant un mode
d'irrigation semi-motorisée (N°4, 5, 6) et enfin ceux du mode
d'irrigation manuelle (N°7, 8,9) voir tableau N°10. Ces
résultats ne sont pas totalement conformes à ceux obtenus par
Gandonou et al., (2007) dans l'étude de la durabilité
environnementale et économique des pratiques d'irrigation en agriculture
périurbaine et urbaine (APU) à Cotonou et sa
périphérie. En effet, s'ils ont montré à travers
une analyse bivariée que le système de production à
irrigation motorisée est le plus rentable, contrairement à nos
résultats, ce sont les systèmes à irrigation manuelle qui
se positionnent en deuxième position. Ceux à irrigation
semi-motorisée sont les moins rentables. Mais cette étude
à l'aide de l'analyse de régression multivariée a
montré que la corrélation entre l'irrigation motorisée et
la performance économique n'est pas significative sur les
périmètres maraîchers enquêtés. Ceci ne permet
pas, même si les résultats empiriques le montrent, d'affirmer de
façon générale, qu'il existe une corrélation
positive entre la performance économique des systèmes de
production et le mode d'irrigation. Des efforts de recherche devront donc
être faits à ce niveau. Néanmoins Verolet et al.,
(2001) précisent que l'alimentation en eau est primordiale ; les
irrigations mal conduites provoquent la nécrose apicale. Le manque d'eau
régulier diminue le calibre des fruits. Ils recommandent donc des
irrigations légères et fréquentes.
Enfin, dans chaque groupe de producteurs utilisant les
mêmes modes d'irrigation, les systèmes utilisant les insecticides
coton sont les plus rentables. Ce constat est dû au fait que les
rendements dans ces systèmes sont les plus élevés de leur
groupe. Les systèmes utilisant les extraits aqueux de neem viennent en
seconde position sauf au niveau du groupe des exploitations à irrigation
manuelle où elles sont en troisième position (Voir tableau
N°10 ci-dessus).Cette performance économique des systèmes
utilisant les extraits de neem n'est pas liée aux revenus donc au
rendement, elle est liée plutôt au coût de production qui
est relativement moins élevé par rapport à ceux utilisant
les pesticides chimiques recommandés. Ces résultats peuvent
s'expliquer. En effet, Vodouhè (2007) a montré que les
maraîchers soutiennent unanimement que les extraits aqueux botaniques ont
un large spectre d'actions sur les ravageurs des plantes. Mais ils ont, selon
la perception des producteurs, une action relativement plus lente que celle des
pesticides chimiques de synthèse, puisque l'efficacité de ces
produits naturels sur les ravageurs n'est constatée que 72 heures
après le traitement, alors que celle de leurs concurrents chimiques est
quasi immédiate, c'est-à-dire beaucoup plus rapide. Ces faits
peuvent expliquer les rendements moins élevés au niveau de ces
systèmes, surtout que les maraîchers ne pratiquent pas la lutte
préventive.
Une dernière remarque dans ce volet, est que le
système de production n'utilisant aucun mode de protection
phytosanitaire, présente le plus petit PFN des systèmes de
production étudiés. Ceci est normal et montre l'importance de la
protection phytosanitaire dans la production agricole. Ces exploitants ont
avancé pour raisons, l'inaccessibilité aux insecticides et la
méconnaissance de l'utilisation des extraits botaniques.
Scénario (1) : l'engrais et
l'insecticide coton ne sont pas subventionnés.
Sous le scénario (1) où les subventions de
l'Etat ont été supprimé, les systèmes de
productions de tomate demeurent tous rentables (Tableau N°10). Mais le PFN
a baissé pour tous les systèmes de production côtiers
(Système N°1 à 9). Ceci montre que, même si elles ne
tiennent qu'à un fil, les subventions de l'Etat ont un impact sur la
rentabilité des systèmes de production de tomate en zone
côtière. Cependant, cet effet n'est pas assez large pour justifier
de l'efficacité de cette politique sur la rentabilité des
systèmes de production. En effet, les producteurs maraîchers ne
profitent pas effectivement des subventions de l'Etat. Même si la loi de
finance subventionne l'engrais et les insecticides destinés à la
production agricole en général, seuls les producteurs de coton
bénéficient effectivement de cette subvention. Ces mêmes
engrais et insecticides sont revendus aux maraîchers beaucoup plus chers.
Ainsi le litre d'insecticide coton vendu officiellement à 4100 Fcfa bord
champ est acquis par le maraîcher à 5000 FCFA en moyenne.
L'engrais qui doit être cédé à 235 Fcfa/kg est
revendu au maraîcher à 310 Fcfa/kg en moyenne.
Scénario (2) & (3):
(Respectivement) sans subvention de l'engrais et l'insecticide coton et
coût d'opportunité du capital 50% (Tableau n° annexe), sans
subvention de l'engrais et l'insecticide de coton, coût
d'opportunité du capital 50% et bas prix aux producteurs .
En appliquant un coût d'opportunité de 50% au
capital, tous les systèmes présentent un PFN positif sauf le
système N°10 (Tableau N°10). Les systèmes de production
de tomate de contre saison et de décrue peuvent donc supporter des
prêts à un taux d'intérêt 50%. Les actions à
mener en vue de faciliter l'accès au crédit formel est alors
d'une grande importance. Mais à cela, doit être associé
l'encadrement technique; il faut noter, les mauvaises performances des
systèmes ne pratiquant pas la protection phytosanitaire.
Lorsque l'on applique aux systèmes
enquêtés, les prix les plus faibles rencontrés au cours de
la campagne (155 FCFA/kg en zone côtière et 40 FCFA/kg en zone de
bas-fonds) seulement trois systèmes de production ont un PFN positif
(Tableau N°10). Par ordre de rentabilité décroissante, nous
avons le système N°11 (Variété locale, + chimique
non recommandé + pluvial), le système N°12
(Variété locale + extrait aqueux de neem +pluvial), le
système N°7 (Variété améliorée +
chimique non recommandé + arrosoir).
Plusieurs remarques méritent d'être faites. Les
cultures de décrue sont celles qui supportent le mieux ce
scénario. En effet, elles sont moins coûteuses en intrants. Elles
se révèlent être dans le cadre de notre étude, une
activité hautement profitable. Les systèmes de production
utilisant les extraits aqueux de neem ne sont pas financièrement plus
efficaces que ceux utilisant les insecticides coton suivant les zones de
production étudiées. En se basant sur le mode d'irrigation, les
pertes les moins considérables sont enregistrées au niveau des
systèmes utilisant l'arrosoir (Tableau N°10). Les systèmes
de production à irrigation motorisée et semi-motorisée
sont donc défavorisés. En effet, ils supportent des coûts
de production très élevés. L'adoption des Bonnes Pratiques
d'Irrigation devra donc être accompagnée de l'organisation de la
filière, tant en amont qu'en aval, afin d'offrir aux producteurs, des
prix élevés et équitables.
Cependant cette mauvaise performance des systèmes de
production utilisant les extraits aqueux de neem nous amène à
faire une autre étude de sensibilité des prix. Une prime de 25%
est accordée sur le prix de cession moyen de la tomate traitée
aux extraits botaniques. En effet, Adegbola et al., (2006) montrent
que les consommateurs de légumes de Cotonou et Porto-Novo sont
disposés à accorder une prime moyenne égale à 111,
218, 372 et 1024 FCFA2(*)
respectivement pour éviter les malaises, l'intoxication, les maladies
chroniques et la mort à terme due à l'utilisation des
insecticides coton dans la production maraîchère. Remarquez que,
rien que pour éviter les malaises, les consommateurs sont prêts
à accorder une prime de plus de 50% sur le prix de
référence. Aïtchédji (2001) a quant à lui,
appliqué une augmentation de 20% et 25% sur le prix de cession, en
restant dans la fourchette annuelle de l'évolution des prix du
niébé. Dans le contexte de l'étude, les prix moyens
obtenus sont déjà élevés, car relevés au
cours de la période de contre saison. Une prime de 50% rendrait le prix
de cession de la tomate saine inaccessible aux consommateurs. Une prime de 25%
à partir du scénario (2) est appliquée sur le prix de la
tomate traitée avec les extraits aqueux de neem. Ce scénario est
désigné sous le vocable de scénario (4). Les
résultats (Tableau N°11) se présentent comme suit :
Tableau N°11: Budget financier
des systèmes de production de tomate sous le scénario (4)
|
Systèmes de productions
|
Budget Financier
|
N°
|
Technologies
|
Rev
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
1
|
Variété améliorée + Chimique non Rec
+ Motopompe & Tuyau flexible
|
436
|
168
|
70
|
199
|
3
|
Variété améliorée + ext.aq.
de neem + Motopompe & Tuyau flexible
|
459
|
146
|
73
|
240
|
4
|
Variété améliorée + Chimique non
Rec + motopompe& bassin & arrosoir
|
365
|
126
|
78
|
160
|
6
|
Variété améliorée + ext.aq.
de neem + motopompe& bassin & arrosoir
|
394
|
117
|
79
|
198
|
7
|
Variété améliorée + Chimique non Rec
+ arrosoir
|
331
|
90
|
82
|
159
|
9
|
Variété améliorée + ext.aq.
de neem + arrosoir
|
304
|
83
|
84
|
137
|
11
|
Variété locale + Chimique non Rec + pluvial
|
428
|
25
|
40
|
362
|
12
|
Variété locale + ext.aq. de neem +
pluvial
|
358
|
-
|
41
|
317
|
Source : Données
enquêtes Juillet - Septembre 2008
L'augmentation de 25% du prix de cession de la tomate
traitée aux extraits botaniques, entraîne une modification dans la
structure du tableau. Dans un premier temps, les systèmes de production
de tomates saines sont en tête dans le groupe des systèmes
à irrigation motorisée et semi-motorisée. En second lieu,
le départ du système N°8 (Variété
améliorée + chimique recommandé + arrosoir) et
l'arrivée du système N°9 (Variété
améliorée + extrait aqueux de neem + arrosoir) a
été remarqué. Cependant, les systèmes utilisant les
insecticides coton demeurent en tête au sein du groupe à
irrigation manuelle et du groupe des systèmes de production de la zone
de bas-fonds.
Deux conclusions s'imposent. Un premium de 25% sur la tomate
saine entraîne une efficacité des systèmes à
irrigation motorisée et semi-motorisée : la segmentation du
marché et la promotion des produits maraîchers sains pourraient
faciliter à la fois l'adoption des Bonnes Pratiques d'Irrigation et des
techniques de protection phytosanitaire respectueuses de l'environnement.
Cependant, ce fait n'est pas observé en zone de bas-fonds. Il a
été montré dans le chapitre 5 que l'encadrement technique
en zone de bas-fonds est insatisfaisant. Ce fait pourrait expliquer le grand
écart au niveau du rendement entre le système
N°11(Variété locale+ chimique non recommandé +
pluvial) et le système N°12 (Variété locale
+ extraits aqueux de neem + pluvial). L'encadrement technique doit donc
accompagner de façon effective, l'introduction d'innovations
technologiques afin de faciliter l'adoption au niveau des producteurs.
4.1.2. Résultats de l'analyse financière
des systèmes de production de chou.
Dans cette section, le tableau récapitulatif de
l'analyse financière est montré. Le tableau N°12
présente les budgets financiers des systèmes de production de
chou sous les différents scénarii étudiés. Les
données de ces colonnes sont estimées en FCFA/ m2 dans
le but de faciliter l'analyse.
Sous le scénario (0), tous les systèmes de
production de chou sont financièrement rentables. Le système de
production le plus rentable est le système N°3 utilisant la
motopompe et le tuyau flexible comme mode d'irrigation et les extraits de neem
comme mode de traitement phytosanitaire. Ces résultats sont conformes
à ceux de l'IITA (2002b). Il avait obtenu en utilisant la MAP, que le
système de production de chou le plus rentable au Bénin est celui
qui utilise la motopompe pour l'irrigation et assure les traitements
phytosanitaires par un biopesticide (Dipel ou biotit). Mais il faut noter que
les producteurs utilisant les extraits de neem, l'associent
généralement avec deux fongicides (Manèbe et Topsin.M).
Suivant le mode d'irrigation, les systèmes de
production N°1 (Variété améliorée +
Pesticides chimiques non recommandés +Motopompe et tuyau
flexible) ; N°2(Variété
améliorée + Pesticides chimiques recommandés + Motopompe
et tuyau flexible) et N°3(Variété
améliorée + extrait aqueux de neem + Motopompe et tuyau
flexible), sont financièrement plus rentables que les
systèmes N°4(Variété améliorée +
Pesticides chimiques non recommandés +Arrosoir) et
N°5(Variété améliorée + Pesticides
chimiques recommandés +Arrosoir ), qui font recours à
l'irrigation manuelle. En effet, les pertes de récolte sont plus
élevées au sein des systèmes de production utilisant
l'arrosoir (23% en moyenne). Au niveau de ceux utilisant la motopompe, 9% de la
récolte est perdue en moyenne. En effet le stade le plus critique au
cours du cycle de culture du chou est le stade de pommaison, où
l'alimentation en eau et le suivi phytosanitaire sont les plus importants.
Apparemment, les producteurs utilisant l'arrosoir, n'arrivent pas à
concilier ces deux exigences mieux que ceux qui utilisent le mode d'irrigation
motorisée. D'après le Mémento de l'Agronome (2002), les
besoins en eau doivent être essentiellement satisfaits au cours de cette
période. Nous pourrions supposer que ces pertes en cultures sont
liées en partie à la non maîtrise de l'irrigation au sein
des systèmes N°4 et N°5.
Tableau N°12: Résultat
de l'analyse financière des systèmes de production de chou au
Sud-Bénin
|
|
BUDGETS FINANCIERS
|
|
Systèmes de Production
|
Scénario (0)
|
Scénario (1)
|
Scénario (2)
|
Scénario (3)
|
N°
|
Technologies
|
Rev
|
CFE
|
CFD
|
PFN
|
CFE
|
CFD
|
PFN
|
CFE
|
CFD
|
PFN
|
Rev
|
CFE
|
CFD
|
PFN
|
1
|
Variété améliorée +
Chimique non rec + Motopompe & Tuyau flexible
|
852
|
164
|
143
|
545
|
169
|
143
|
539
|
254
|
215
|
383
|
374
|
254
|
215
|
-95
|
2
|
Variété améliorée +
Chimique rec + Motopompe & Tuyau flexible
|
850
|
168
|
143
|
540
|
172
|
142
|
535
|
258
|
213
|
378
|
372
|
258
|
213
|
-100
|
3
|
Variété améliorée +
Extrait de neem + Motopompe & Tuyau flexible
|
849
|
150
|
146
|
555
|
155
|
142
|
551
|
232
|
213
|
402
|
371
|
232
|
213
|
-75
|
4
|
Variété améliorée +
Chimique non rec + Arrosoir
|
722
|
64
|
185
|
472
|
69
|
186
|
466
|
104
|
280
|
338
|
361
|
104
|
280
|
-23
|
5
|
Variété améliorée +
Chimique rec + Arrosoir
|
720
|
68
|
186
|
466
|
77
|
186
|
457
|
115
|
279
|
326
|
315
|
115
|
279
|
-79
|
Source : Données de
l'enquête, juillet- septembre 2008
NB : Chimique rec = pesticides
chimiques recommandés, Chimique non rec = pesticides chimiques non
recommandés (Insecticides coton), CFE = Coût des Facteurs
Echangeables, CFD = Coût des Facteurs Domestiques, PFN =
Profitabilité Privée Nette.En passant du mode d'irrigation au
mode de traitement phytosanitaire, les systèmes de production utilisant
les extraits de neem sont plus rentables que ceux utilisant les pesticides
chimiques. Cette efficacité financière du système de
production N°3(Variété améliorée +
extrait aqueux de neem + Motopompe et tuyau flexible) est
essentiellement liée à son coût de production relativement
faible. En effet, en analysant la colonne des revenus du scénario (0) on
constate au sein du groupe des systèmes de production à
irrigation motorisée (N°1, N°2, N°3), que le
système N°3 dégage le plus petit revenu.
D'autre part, les systèmes de production utilisant les
pesticides chimiques recommandés (système N°2 et N°5)
sont financièrement moins rentables que ceux qui utilisent les
insecticides coton (système N°1 et N°4). De l'analyse des
budgets financiers, deux raisons expliquent ce résultat. La
première se remarque au niveau des coûts de production. En effet,
le traitement phytosanitaire à l'insecticide coton est relativement
moins couteux. La seconde se remarque au niveau des revenus. Les
systèmes utilisant les insecticides recommandés ont des revenus
inférieurs par rapport à ceux utilisant les insecticides coton.
Les rendements seraient donc meilleurs au sein des exploitations utilisant les
insecticides coton. Notifions que Adorgloh (2006) a remarqué
l'inexistence des pesticides chimiques recommandés efficaces de lutte
contre les ravageurs surtout pour le chou dont la production a constamment
baissé. Ce fait a été constaté au cours de nos
enquêtes et constitue une véritable contrainte de production.
Sous le scénario (1) où les subventions ont
été supprimées sur l'engrais et les pesticides chimiques,
il a été constaté une baisse relative du Profit Financier
Net au niveau de tous les systèmes de culture. Mais cela n'a eu aucune
influence sur l'ordre de rentabilité financière constaté
au niveau du scénario (1). Tous les systèmes sont aussi
financièrement rentables.
L'analyse financière sous le scénario (2),
montre que tous les systèmes de production sont financièrement
rentables (PFN>0). Cela suppose qu'en prenant en compte le coût
d'opportunité du capital (Augmentation du coût de production de
50%), la production du chou reste rentable en zones urbaine et intra urbaine.
Même si le PFN s'est réduite (ce qui est normal), le
système de production N°3 demeure dans ce contexte le plus
rentable.
Sous le scénario (3) où un bas prix au
producteur a été appliqué (3500 FCFA a été
le prix le plus bas de la planche enregistré au cours de notre
enquête), aucun système n'est financièrement rentable
(PFN<0). En effet, le coût de production du chou en zone urbaine et
péri-urbaine est élevé. Le producteur ne doit donc pas
vendre à ce prix. L'information sur les marchés, l'assistance
technique aux producteurs et l'accessibilité au crédit sont donc
importants pour améliorer le revenu des producteurs. Néanmoins,
le système de production qui enregistre le moins de perte dans le
contexte du scénario (3) est celui utilisant les insecticides coton et
l'arrosoir comme mode d'irrigation. En effet, il présente le plus petit
coût de production. L'adoption des innovations technologiques, surtout au
niveau du mode d'irrigation est conditionné par un prix au producteur
élevé et stable.
4.2. Rentabilité économique des
systèmes de production de tomate et de chou.
Ce volet traite des
résultats de l'évaluation économique des systèmes
de production de tomate et de chou au Sud-Bénin.
4.2.1. Présentation de l'évaluation
économique des systèmes de production de tomate.
Le tableau N°13 qui suit, présente les
résultats récapitulatifs de l'analyse économique des
systèmes de production de tomate, de même que ceux obtenus sous
les trois scénarii décrits plus haut.
Scénarii (0) & (1):
Suivant les valeurs calculées du CRL (Tableau
N°13), le système de production N°11(Variété
locale + insecticide non recommandé + pluvial) présente le
meilleur avantage comparatif (CRL=0,06). Il est suivi du système
N°12 (Variété locale +insecticide non recommandé
+ pluvial ; CRL=0,10) et en troisième position du
système N°1 (Variété améliorée +
insecticide non recommandé+ motopompe et tuyau flexible ;
CRL=0,14). Ces trois systèmes sont en effet les plus
compétitifs de la zone d'étude.
Les valeurs du Ratio Coût/Bénéfice (RCB)
sont également toutes inférieures à l'unité (1).
L'activité de production de tomate de décrue et de contre-saison
est donc économiquement rentable sous les scénarii (0) et(1). En
examinant les valeurs prises par le RCB au sein des systèmes de
production côtiers, les systèmes utilisant l'irrigation manuelle
(Systèmes N°7 et 8) sont économiquement les plus rentables.
Ils sont suivis des systèmes utilisant le mode d'irrigation
semi-motorisée (Système N°4 et 6) puis, enfin de ceux
utilisant un mode d'irrigation motorisée (système N°1 et 3).
C'est ainsi que, au sein des exploitations côtières, le
système de production N°7 (Variété
améliorée + pesticide chimique non recommandé +
arrosoir) est suivant le RCB le plus efficace (RCB = 0,31). Mais suivant
les valeurs prises par le PEN et le CRL, c'est plutôt le système
de production N°1 (Variété améliorée +
pesticide chimique non recommandé + motopompe et tuyau flexible)
qui présente le meilleur avantage comparatif (Voir tableau
N°13).
Tableau N° 13: Les
indicateurs de l'avantage comparatif des systèmes de production de
tomate au Sud-Bénin
|
Systèmes de Productions
|
Scénarii (0) & (1)
|
Scénario (2)
|
Scénario (3)
|
N°
|
Technologies
|
PEN
|
CRL
|
RCB
|
PEN
|
CRL
|
RCB
|
PEN
|
CRL
|
RCB
|
1
|
Variété améliorée +
Chimique non Rec + Motopompe & Tuyau flexible
|
274
|
0,14
|
0,37
|
192
|
0,27
|
0,56
|
- 9
|
1,16
|
1,04
|
3
|
Variété améliorée + ext.aq. de
neem + Motopompe & Tuyau flexible
|
216
|
0,18
|
0,41
|
140
|
0,34
|
0,62
|
-30
|
1,70
|
1,15
|
4
|
Variété améliorée + Chimique non
Rec + motopompe& bassin & arrosoir
|
246
|
0,17
|
0,33
|
187
|
0,29
|
0,49
|
18
|
0,81
|
0,91
|
6
|
Variété améliorée + ext.aq. de
neem + motopompe& bassin & arrosoir
|
201
|
0,21
|
0,36
|
144
|
0,36
|
0,54
|
- 2
|
1,03
|
1,01
|
7
|
Variété améliorée+ Chimique non
Rec + arrosoir
|
230
|
0,19
|
0,31
|
179
|
0,31
|
0,46
|
26
|
0,76
|
0,86
|
8
|
Variété améliorée + Chimique Rec
+ arrosoir
|
200
|
0,22
|
0,34
|
150
|
0,36
|
0,50
|
10
|
0,89
|
0,94
|
11
|
Variété locale + Chimique non Rec +
pluvial
|
387
|
0,06
|
0,10
|
366
|
0,10
|
0,14
|
29
|
0,58
|
0,68
|
12
|
Variété locale + ext.aq. de neem +
pluvial
|
259
|
0,10
|
0,10
|
245
|
0,14
|
0,14
|
19
|
0,68
|
0,68
|
Source : Données
enquêtes Juillet - Septembre 2008
Ces résultats montrent que,
même s'ils dégagent les meilleurs profits économiques, les
exploitations de la zone côtière pratiquant l'irrigation
motorisée, supportent les coûts de production les plus
élevés. Ceux à irrigation manuelle rentabilisent mieux une
unité monétaire (FCFA) investie que les systèmes à
irrigation motorisée et semi-motorisée. Cependant, il a
été notifié, au niveau du chapitre 5 que le mode
d'irrigation motorisée est celui le plus pratiqué par les
producteurs. En effet, la pénibilité de l'irrigation manuelle
(Superficies cultivées plus grandes) et la précarité du
foncier (les bassins sont difficilement déplaçables en cas de
déguerpissement) seraient les facteurs qui déterminent beaucoup
plus l'adoption de cette pratique en zone côtière.
En considérant uniquement le critère du mode
d'irrigation, les systèmes utilisant les insecticides coton
présentent le meilleur avantage comparatif. Ils sont en
général suivis de ceux utilisant les extraits botaniques. En
effet, nous constatons que les valeurs prises par le CRL et le RCB des
systèmes utilisant l'extrait de neem, sont supérieures à
celles prises par les mêmes indicateurs pour les systèmes
utilisant les insecticides réservés au coton.
Notez ici que l'efficacité économique des
systèmes de production utilisant les pesticides chimiques non
recommandés, ne saurait justifier la pratique. Ils ont en
réalité un coût économique très
élevé, qui pourrait si on en tenait compte, les rendre
économiquement pas rentables ; les effets ne sont pas perçus
immédiatement par les producteurs. Vodouhè (2007) montre que les
dépenses liées aux conséquences des pesticides chimiques
de synthèse sur la santé sont les coûts directs tels que
l'achat des médicaments et les soins faits dans les hôpitaux suite
aux intoxications alimentaires et corporelles; et les coûts indirects
tels que l'hospitalisation, l'immobilisation, le temps perdu et l'assistance
(garde malade). En plus de ces coûts liés à la santé
des producteurs, il y a également des coûts liés à
la destruction d'autres composantes de l'environnement. Au nombre de celles-ci,
il faut citer la contamination de la nappe phréatique, Amoussougbo
cité par Singbo (2002), la destruction de la faune et de la flore et la
destruction de la fertilité naturelle des sols herock et krall
cité par Aïtchédji(2001). Il s'agit là, de
problèmes écologiques et de santé publique qui ne
sauraient être minimisés.
Scénarii (2) et (3):
Sous le scénario (2), seul le système
n'utilisant pas de pesticides (Système de production N°10) n'est
pas économiquement rentable. La valeur prise par le CRL et le RCB est
supérieure à l'unité. De façon globale et
relativement aux scénarii précédents, l'avantage
comparatif des systèmes a baissé. Mais tous les autres
systèmes demeurent économiquement rentables.
Sous le scénario (3), en zone côtière tous
les systèmes à irrigation motorisée (systèmes
N°1, 2, et 3) ne sont pas rentables (RCB>1). Seul le système
N°4 à irrigation semi-motorisée et les systèmes
N°7 et N°8 à irrigation manuelle sont économiquement
rentables (RCB<1). Le mauvais résultat observé au niveau des
systèmes à irrigation motorisée est dû aux
coûts de production assez élevés supportés par ces
systèmes. les conclusions au niveau des scénarii (0) et (1) sont
donc confirmées.
Scénario (4) :
Les résultats de l'évaluation économique
sous le scénario (4) où un premium de 25% sur le prix de la
tomate traitée aux extraits de neem est appliqué, ne sont pas
différents de ceux de l'évaluation financière (voir
Tableau N°14 qui suit). On abouti donc aux mêmes conclusions.
Tableau N°14 : Budget
économique des systèmes de production de tomate sous le
scénario (4)
|
Systèmes de production
|
Budget Financier
|
N°
|
Technologies
|
Rev
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
1
|
Variété améliorée + Chimique non Rec
+ Motopompe & Tuyau flexible
|
436
|
174
|
70
|
192
|
3
|
Variété améliorée + ext.aq.
de neem + Motopompe & Tuyau flexible
|
459
|
155
|
73
|
231
|
4
|
Variété améliorée + Chimique non
Rec + motopompe& bassin & arrosoir
|
365
|
100
|
78
|
187
|
6
|
Variété améliorée + ext.aq.
de neem + motopompe& bassin & arrosoir
|
394
|
92
|
79
|
222
|
7
|
Variété améliorée + Chimique non Rec
+ arrosoir
|
331
|
70
|
82
|
179
|
9
|
Variété améliorée + ext.aq.
de neem + arrosoir
|
304
|
67
|
84
|
154
|
11
|
Variété locale + Chimique non Rec + pluvial
|
428
|
21
|
40
|
366
|
12
|
Variété locale + ext.aq.
de neem + pluvial
|
358
|
-
|
41
|
317
|
Source : Données
enquêtes Juillet - Septembre 2008.
4.2.2 Présentation de
l'évaluation économique des systèmes de production de
chou.
Le tableau N°15 qui suit, présente
la synthèse des résultats de l'analyse économique faite
des trois scénarii et de la situation au moment de l'enquête.
Tableau N°15: Analyse de
l'Avantage Comparatif : Coût des Ressources Locales
(CRL) et Ratio Coût/Bénéfice (RCB)
Systèmes de Production
|
Scénario (0) & (1)
|
Scénario (2)
|
Scénario (3)
|
N°
|
Technologies
|
PEN
|
RCB
|
PEN
|
RCB
|
PEN
|
RCB
|
1
|
Variété améliorée + Chimique non
rec + Motopompe & Tuyau flexible
|
505
|
0,407
|
331
|
0,611
|
-146
|
1,221
|
2
|
Variété améliorée + Chimique rec
+ Motopompe & Tuyau flexible
|
506
|
0,405
|
334
|
0,607
|
-144
|
1,388
|
3
|
Variété améliorée +
Extrait de neem + Motopompe & Tuyau flexible
|
516
|
0,392
|
349
|
0,589
|
-128
|
1,346
|
4
|
Variété améliorée + Chimique non
rec + Arrosoir
|
491
|
0,319
|
376
|
0,478
|
16
|
0,957
|
5
|
Variété améliorée +
Chimique rec + Arrosoir
|
492
|
0,317
|
378
|
0,475
|
-27
|
1,086
|
Source : Données de
l'enquête, et juillet- septembre 2008.
Sous les scénarii (0) et (1), l'analyse de la
rentabilité économique de la production de chou montre que tous
les systèmes sont économiquement rentables. Leur Profit
Economique Net est positive (PEN>0). Dans l'ordre de meilleure
rentabilité économique, on a : le système N°3
(Variété améliorée + Extraits aqueux de neem +
motopompe et tuyau flexible), le système N°2
(Variété améliorée + pesticide chimique
recommandé + motopompe et tuyau flexible), le système
N°1 (Variété améliorée + pesticide
chimique non recommandé + motopompe et tuyau flexible) le
Système N°5 (Variété améliorée +
pesticide chimique recommandé + Arrosoir) et enfin le système
N°4 (Variété améliorée + pesticide
chimique non recommandé + Arrosoir). Deux importantes remarques
sont à faire :
La première remarque est que le système
utilisant les extraits aqueux de neem et la motopompe + tuyau flexible comme
système d'irrigation est économiquement le plus rentable de tous
les systèmes de production étudiés.
La deuxième remarque est que en fixant le mode
d'irrigation, les systèmes de production utilisant les pesticides
chimiques recommandés sont dans ce cas, économiquement plus
rentables que ceux utilisant les insecticides coton.
Les valeurs du Ratio Coût/Bénéfice (RCB)
sont tous inférieures à l'unité (1). Ceci confirme les
résultats présentés ci-dessus. Tous les systèmes de
production de chou sont économiquement rentables sous les
scénarii (0) et (1). Mais remarquons qu'à travers les valeurs du
RCB, le système de production N°5 est en tête (RCB=0,317),
puis suivent les systèmes de production N°4 (RCB =0,319), N°3
(RCB=0,392), N°2 (RCB=0,405) et N°1 (RCB=0,407). En effet, le RCB
mesure le rapport entre le coût de production et le revenu
évalué au prix économique. Les valeurs prises donc par le
RCB montrent qu'une unité monétaire (franc CFA) investie dans
les systèmes de production à irrigation manuelle rapporte plus
que dans les systèmes à irrigation motorisée. Autrement
dit, les systèmes à irrigation manuelle ont un meilleur taux
marginal de rentabilité.
Il est important de noter que l'efficacité
économique des systèmes de production N°1
(Variété améliorée + Chimique non
recommandé + Motopompe et tuyau flexible) et N° 4
(Variété améliorée + Chimique non
recommandé + Arrosoir), ne constitue pas un élément
stimulateur à l'utilisation des insecticides coton dans la production de
chou. Il suffirait d'incorporer les coûts environnementaux et sanitaires
liés à l'utilisation de ces produits prohibés, pour voir
une augmentation du coût de production et donc une augmentation du RCB.
Le bénéfice économique se réduit et rend donc ces
systèmes moins compétitifs.
Adegbola (2006), dans une étude sur l'évaluation
des perceptions des consommateurs sur les biopesticides à Cotonou et
Porto-Novo, a montré que la majorité des consommateurs
enquêtés attache une grande importance à la
disponibilité du légume et se préoccupe des résidus
de pesticides dans les légumes qui peuvent affecter leur
santé.
L'utilisation des insecticides coton dans la production de
chou est prohibée et ne doit être encouragée de quelque
manière que ce soit. Selon Herock et Krall, cités par
Aïtchédji (2001) les coûts économiques de la lutte
chimique (non directement évaluables en terme monétaire)
sont : dommages à l'environnement (destruction de la flore et
de la faune), destruction de la fertilité naturelle des sols et risques
ou danger pour la santé publique.
Sous le scénario (2), tous les systèmes de
production de chou sont également économiquement rentables. Sauf
qu'ils sont moins rentables que les systèmes de production sous les
scénarii (0) et (1). Ceci est normal, puisque l'augmentation du
coût de production de 50%, réduit le PEN. Il ressort de cette
analyse, que la rentabilité économique des systèmes de
production de chou est sensible au coût d'opportunité du capital
investi. Plus les coûts sont élevés, moins les
systèmes sont rentables. La stabilité de la rentabilité
économique des systèmes de production est donc mise en exergue.
Une autre remarque non moins importante, est que les systèmes de
production utilisant l'arrosoir comme mode d'irrigation, sont
économiquement plus rentables que ceux utilisant la motopompe et les
tuyaux flexibles. L'augmentation du coût d'opportunité du capital
favoriserait donc une technologie beaucoup plus archaïque (l'arrosoir).
Nous retrouvons ici, une confirmation des résultats liés aux
valeurs prises par le RCB au sein des scénarii (0) et (1).
Le scénario (3) vient conforter les résultats
présentés ci-dessus, car en appliquant un bas prix au producteur,
seul le système N°4 utilisant l'arrosoir reste
économiquement rentable. Il va de ce fait, que les nouvelles techniques
d'irrigation seraient comparativement moins avantageuses, si le niveau des prix
sur le marché baisse et si le producteur fait recours à un
capital dont le coût d'opportunité est de 50%. Ce résultat
peut expliquer un temps soit peu, le faible niveau d'adoption de ce
système d'irrigation beaucoup plus innovant en zone intra et
périurbaine. D'après Gandonou et al., (2007), pour
adopter une innovation technique, les producteurs, surtout les moins nantis, se
basent en premier lieu sur son impact sur l'augmentation de la
production ; il faut que l'innovation technique induise, par exemple, avec
certitude un revenu supérieur à celui obtenu habituellement
à partir des technologies conventionnelles. Ce résultat vient
soulever donc, un autre aspect de la problématique, lié à
l'adoption des Bonnes Pratiques d'Irrigation en zones urbaine et intra
urbaine.
Chapitre 5 : Analyse
des effets des politiques agricoles.
5.1. La production de tomate.
Le tableau N°16 qui suit, présente le Coefficient
de Protection Effective (CPE) des douze (12) systèmes de production de
tomate sous les scénarii étudiés. Le Coefficient de
Protection Nominal (CPN) n'a pas été présenté,
parce qu'il est égale à l'unité (1) pour tous les
systèmes sous tous les scénarii. En effet, au niveau de tous les
scénarii, les transferts de revenus sont nuls (prix économique de
la tomate égal au prix financier reçu par le producteur).
Généralement, la cession de la tomate par les producteurs
s'effectue sur l'exploitation et la commercialisation de la tomate vers les
grands centres urbains n'est pas taxée.
Tableau N°16 : Coefficient
de Protection Effective des systèmes de production de tomate.
|
Systèmes de Production
|
Coefficient de Protection Effective
|
N°
|
Technologies
|
Scénario
(0)
|
Scénario
(1)
|
Scénario
(2)
|
Scénario
(3)
|
1
|
Variété améliorée +
Chimique non Recommandé + Motopompe & Tuyau flexible
|
1,03
|
1,01
|
1,02
|
1,11
|
2
|
Variété améliorée +
Chimique Rec + Motopompe & Tuyau flexible
|
1,03
|
1,01
|
1,02
|
1,20
|
3
|
Variété améliorée +
ext.aq. de neem + Motopompe & Tuyau flexible
|
1,04
|
1,02
|
1,03
|
1,19
|
4
|
Variété améliorée. + Chimique non
Rec + motopompe& bassin & arrosoir
|
0,95
|
0,94
|
0,90
|
0,72
|
5
|
Variété améliorée. + Chimique Rec
+ motopompe& bassin & arrosoir
|
0,93
|
0,90
|
0,83
|
0,38
|
6
|
Variété améliorée. + ext.aq. de
neem + motopompe& bassin & arrosoir
|
0,95
|
0,93
|
0,89
|
0,68
|
7
|
Variété améliorée. + Chimique non
Rec + arrosoir
|
0,97
|
0,95
|
0,92
|
0,81
|
8
|
Variété améliorée + Chimique Rec
+ arrosoir
|
0,96
|
0,94
|
0,90
|
0,77
|
9
|
Variété améliorée. + extrait
.aqueux. de neem + arrosoir
|
0,97
|
0,94
|
0,90
|
0,74
|
10
|
Variété locale. + aucun traitement + pluvial
|
1,00
|
1,00
|
1,00
|
1,00
|
11
|
Variété locale. + Chimique non Rec + pluvial
|
0,99
|
0,99
|
0,99
|
0,94
|
12
|
Variété locale+ ext.aq. de neem + pluvial
|
1,00
|
1,00
|
1,00
|
1,00
|
Source : Données
enquêtes Juillet - Septembre 2008
Le CPE est supérieur à l'unité (1) pour
tous les systèmes de production à irrigation motorisée.
Ceci montre que les effets nets sont largement positifs pour les producteurs
appartenant à ces systèmes. Ces producteurs sont donc
subventionnés de façon globale. Ce résultat est contraire
aux attentes, puisque ces producteurs font recours à l'utilisation
d'engrais, de pesticides et de matériels d'irrigation importés
qui sont fortement taxés au Bénin. Mais une analyse
détaillée des coûts de production montre que le carburant
qui, dans ces systèmes, devient un intrant d'une importance capitale a
un coût financier inférieur au coût économique. Ceci
est dû à la contrebande de l'essence frelatée depuis le
Nigéria pays voisin. Ce fait subventionne en effet le producteur ;
le prix financier est alors inférieur au prix économique du
produit, si le producteur devrait l'importer par le marché
international.
Il est par contre égal à l'unité (1)
pour les systèmes N°10 et N°12 sous les quatre scénarii
étudiés. Les producteurs de ces systèmes ne sont donc, ni
favorisés ni défavorisés. Deux raisons expliquent ce
résultat : les producteurs utilisant les extraits de neem
(système de production N°12) et n'appliquant aucun traitement
phytosanitaire (système de production N°10) en zone de bas-fonds
n'ont pas recours à des intrants importés pour réaliser
leurs productions ; et les prix financiers et économiques des
intrants locaux sont égaux dans le cadre de notre étude.
Les systèmes de production de tomate à
irrigations semi-motorisée et manuelle en zone côtière et
le système de production utilisant les insecticides coton en zone de
bas-fonds ont un CPE inférieur à l'unité (1) sous les
quatre scénarii étudiés. Ils sont donc taxés.
Même si l'engrais et les pesticides sont subventionnés par
l'état béninois, elle n'est pas ressentie au niveau des
systèmes de production maraîchers. Ceci est dû au fait que
le dispositif fiscal béninois exonère de droit et taxe l'engrais
et certains pesticides destinés uniquement à la culture de coton.
Les intrants destinés aux maraîchers sont taxés, ou s'ils
viennent de la filière coton, beaucoup plus chers.
Supposons un instant, que les producteurs utilisant la
motopompe et les tuyaux flexibles s'approvisionnent en carburant et huile
à moteur auprès des structures agréées par l'Etat
béninois. Dans le budget financier, le prix moyen de l'essence
frelatée qui était de 405 FCFA/L est remplacé par le prix
moyen officiel à la pompe qui est de 476 FCFA/L, subvention de l'Etat
comprise. Le prix moyen de l'huile à moteur qui est de 800 FCFA/L est
également remplacé par celui pratiqué par les stations qui
est de 1200 FCFA le litre. Le Coefficient de Protection Effective des
systèmes utilisant l'essence comme intrant sous le premier
scénario se présente dans le Tableau N°17.
Tableau N°17 : Indicateurs
des effets de politiques agricoles pour le scénario (0).
|
Systèmes de production
|
CPE
|
N°
|
Technologies
|
Scénario (0)
|
1
|
Variété améliorée. + Chimique non
Recommandé + Motopompe & Tuyau flexible
|
0,996
|
2
|
Variété améliorée. + Chimique
Recommandé + Motopompe & Tuyau flexible
|
0,993
|
3
|
Variété améliorée. + extrait.
aqueux. de neem + Motopompe & Tuyau flexible
|
0,999
|
4
|
Variété améliorée + Chimique non
Recommandé + motopompe& bassin & arrosoir
|
0,934
|
5
|
Variété améliorée. + Chimique
Recommandé + motopompe& bassin & arrosoir
|
0,895
|
6
|
Variété améliorée. + extrait.
aqueux de neem + motopompe& bassin & arrosoir
|
0,927
|
Source : Données enquêtes Juillet -
Septembre 2008
Il ressort de ce tableau que tous les trois systèmes
qui étaient subventionnés au départ, sous ce
scénario, présentent un CPE <1. Les subventions et
exonérations de droit et taxe que l'Etat béninois applique sur
l'engrais, les pesticides et l'essence ordinaire ne se répercutent donc
effectivement pas sur la rentabilité des systèmes de production
de tomate. Autrement dit l'effet global des taxes appliquées sur
certains facteurs de production (les semences, les pesticides
spécifiques au maraîchage, le matériel d'irrigation et
l'huile à moteur) l'emporte sur l'effet global des subventions de
l'état. Les producteurs des systèmes N°1, 2, et 3
bénéficient en réalité d'une subvention qui n'est
pas due à la politique de l'Etat. Elle est plutôt liée au
marché informel des produits pétroliers due à la
proximité du Nigéria et à la perméabilité de
nos frontières.
En résumé, les producteurs exerçant
l'activité de production de tomate en zone de bas-fonds et en zone
côtière du Sud-Bénin sont taxés. Les subventions
observées au niveau des systèmes de production utilisant la
motopompe et les tuyaux flexibles comme mode d'irrigation ne sont pas dues
à la politique de l'Etat béninois. Elles résident
plutôt à l'approvisionnement des maraîchers sur le
marché noir en produit pétrolier. Ceci est donc une subvention
conjoncturelle qui pourrait disparaître dès que la contrebande
d'essence frelatée s'arrêtera au Bénin. Le producteur de
tomate ne bénéficie donc d'aucune protection de la part de l'Etat
sur le marché des intrants commercialisables tant en zone
côtière qu'en zone de bas-fonds. Il est globalement taxé.
5.2. La production de
chou
Le tableau ci-dessous présente le CPE des cinq
systèmes de production de chou sous les scénarii
étudiés. Le CPN n'a pas été présenté
parcequ'il est égal à l'unité (revenu financier
égale à revenu économique) pour tous les systèmes,
sous tous les scénarii. En effet, les producteurs des zones urbaine et
intra-urbaine produisent le chou sur de petites superficies. Les
quantités produites sont vendues à de petites
commerçantes, qui généralement transportent le chou par
taxi-moto du périmètre au marché. Elles sont
également vendues directement aux consommateurs. Beaucoup de producteurs
ont confié avoir un contrat avec les maquis, les restaurants et les
hôtels. Entre le champ et le marché ou le maquis, le produit ne
subit aucune taxation étatique. C'est la raison pour laquelle, il a
été supposé dans ce travail, que le prix financier bord
champ obtenu par le producteur est le même que le prix économique.
Il ressort donc de cette analyse que le revenu financier au niveau de chaque
système de production et chaque scénario est égal au
revenu économique. Les transferts de revenus sont donc nuls.
Tableau N°18: Coefficient de
Protection Effective des systèmes de production de chou.
|
Systèmes de Production
|
Coefficient de Protection Effective
|
N°
|
Technologies
|
Scénario
(0)
|
Scénario
(1)
|
Scénario
(2)
|
Scénario
(3)
|
1
|
Variété améliorée +
Chimique non recommandé + Motopompe & Tuyau
flexible
|
1,06
|
1,053
|
1,095
|
1,428
|
2
|
Variété améliorée +
Chimique recommandé + Motopompe & Tuyau flexible
|
1,05
|
1,045
|
1,081
|
1,639
|
3
|
Variété améliorée +
Extrait de neem + Motopompe & Tuyau flexible
|
1,06
|
1,054
|
1,095
|
1,631
|
4
|
Variété améliorée + Chimique non
recommandé + Arrosoir
|
0,97
|
0,963
|
0,942
|
0,871
|
5
|
Variété améliorée + Chimique
recommandé + Arrosoir
|
0,96
|
0,949
|
0,921
|
0,794
|
Source :
Données enquête, juillet- septembre 2008
Le CPE est supérieur à l'unité (1) pour
les systèmes de production N°1, N°2 et N°3 qui font
recours à l'irrigation motorisée. Ces producteurs sont donc
subventionnés de façon globale. Il est par contre
inférieur à l'unité (1) pour les systèmes de
production N°4 et N°5 sous les scénarii
étudiés. Les producteurs de ces systèmes qui font recours
à l'irrigation manuelle sont globalement taxés. (Voir tableau
N° 19 ci-dessus).
Supposons, que les producteurs utilisant la motopompe et les
tuyaux flexibles s'approvisionnent en carburant et huile à moteur
auprès des structures agréées par l'Etat béninois.
Il a été remplacé dans le budget financier, le prix moyen
de l'essence frelatée qui était de 325 FCFA/L par le prix moyen
officiel à la pompe 476 FCFA/L, subvention de l'Etat comprise ; et
le prix moyen de l'huile à moteur qui est de 800 FCFA/L par celui
pratiqué par les stations qui est de 1200 FCFA/L. Le CPE des
systèmes faisant recours à l'essence sous le scénario (0)
se présente de la manière suivante:
Tableau N°19 : Indicateurs
des effets de politiques agricoles pour le scénario (0)
|
Systèmes de production
|
Coefficient de Protection Effective
|
N°
|
Technologies
|
Scénario (0)
|
1
|
Variété améliorée + Chimique non
recommandé + Motopompe & Tuyau flexible
|
0,994
|
2
|
Variété améliorée + Chimique
recommandé + Motopompe & Tuyau flexible
|
0,985
|
3
|
Variété améliorée + Extrait de neem
+ Motopompe & Tuyau flexible
|
0,994
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Tous les systèmes de production sous ce scénario
présentent un CPE <1. La contrebande des produits frelatés qui
est aujourd'hui un fait de société que l'Etat béninois
désire formaliser favoriserait donc les exploitations utilisant la
technique d'irrigation la plus innovante. Une fois que l'approvisionnement en
produit pétrolier sera régularisé, les producteurs
appartenant aux systèmes N°1, N°2 et N°3 seront
taxés.
Les subventions et exonérations de droits et taxes, que
l'Etat béninois appliquent sur l'engrais, les pesticides et l'essence
ordinaire ne se répercutent donc pas de façon globale sur la
rentabilité des systèmes de production de chou. Si l'Etat
béninois malgré ses multiples efforts à travers les lois
de finances allant de 2005 à 2008 exonère de droit et taxe les
intrants et matériels destinés à l'agriculture, force est
de constater que ces mesures n'ont aucun effet sur la production.
Adégbidi et al., (2002) notifiaient que la plupart des
techniciens du Ministère des Finances ne sont pas favorables au
régime des exonérations parce qu'ils créeraient beaucoup
de distorsions sur le marché et en plus, c'est un régime
très difficile à gérer qui donne lieu à des
malversations, surtout dans le contexte institutionnel complètement
délabré du Bénin. Les partisans des exonérations
l'exigent au nom de l'équité sociale, mais les opposants estiment
que les exonérations ne profitent presque jamais aux couches
ciblées. Ce propos trouve donc sa justification à travers nos
résultats.
En résumé, les producteurs exerçant
l'activité de production de chou en zones urbaine et péri-urbaine
du Sud-Bénin à l'instar des producteurs de tomate sont
également taxés. Les subventions observées au niveau des
systèmes de production utilisant la motopompe et les tuyaux flexibles
comme mode d'irrigation ne sont pas dues à la politique de subvention de
l'Etat béninois. Elles sont plutôt dues à
l'approvisionnement des maraîchers sur le marché informel en
produits pétroliers. C'est donc une subvention conjoncturelle qui
disparaîtra dès que la contrebande d'essence frelatée
s'arrêtera au Bénin. Le producteur de chou ne
bénéficie donc d'aucune protection de la part de l'Etat sur le
marché des intrants commercialisables.
Conclusion Générale
Validation des hypothèses
Première
hypothèse :
La première hypothèse du présent travail
suppose que les systèmes de production de tomate et de chou utilisant
les technologies améliorées de production, sont
financièrement rentables.
L'analyse financière à partir du modèle
MAP, a permis de constater que tous les systèmes de production de tomate
et de chou utilisant les technologies améliorées sont
financièrement rentables. Elle est donc vérifiée.
Cependant, en considérant le type de
variété utilisé au sein des systèmes de production
de tomate, les résultats montrent que les systèmes à
variétés locales sont financièrement plus rentables que
celles à variétés améliorées.
Par rapport à la culture de tomate en zone de bas-fonds
il a été constaté que les systèmes utilisant les
technologies améliorées de production (extraits de neem) ont une
PFN inférieur à ceux utilisant les technologies traditionnelles
(insecticides coton) de production sous tous les scénarii.
Par contre lorsqu'il s'agit de la production de tomate de
contre saison en zone côtière, l'étude montre que d'une
part, les systèmes ayant adopté une technique d'irrigation
motorisée sont financièrement plus rentables que ceux optant pour
une irrigation semi-motorisée et manuelle. D'autre part, les
systèmes utilisant les extraits de neem ne sont pas
financièrement plus rentables que ceux utilisant les insecticides coton.
S'agissant de la culture de chou en zones urbaine et
périurbaine, nous avons constaté que le système utilisant
un mode d'irrigation motorisée et les extraits aqueux est
financièrement le plus rentable.
Les systèmes de production de tomate et de chou
utilisant les technologies améliorées ne sont pas tous
financièrement plus efficaces que les systèmes sans technologies
améliorées.
Deuxième
hypothèse :
La deuxième hypothèse suppose que les
systèmes de production de chou et de tomate utilisant les technologies
améliorées sont économiquement rentables. Tous les
systèmes de production de chou et de tomate utilisant les technologies
améliorées sont économiquement rentables
l'hypothèse 2 est donc vérifiée.
Les systèmes de production de tomate utilisant les
variétés améliorées d'une part et les extraits
botaniques d'autre part, ne sont pas économiquement plus rentables que
ceux utilisant les variétés locales et les insecticides coton. En
zone côtière par contre, les systèmes faisant recours
à l'irrigation motorisée sont économiquement plus
rentables que ceux utilisant l'arrosoir ; mais leur productivité
reste faible par rapport au mode d'irrigation manuelle.
Les systèmes de production de chou utilisant les
extraits botaniques et l'irrigation motorisée ont un avantage comparatif
supérieur aux systèmes utilisant le mode d'irrigation manuelle et
les insecticides chimiques de synthèse.
Les systèmes de production de tomate et de chou
utilisant les technologies améliorés n'ont pas tous un avantage
comparatif sur ceux utilisant les technologies traditionnelles.
Troisième
hypothèse :
La troisième hypothèse suppose que les
subventions des principaux intrants affectent positivement la
rentabilité des systèmes de production de tomate et de chou.
L'analyse des coefficients de protection (CPN et CPE), a montré que les
maraîchers producteurs de tomate et de chou sont taxés,
malgré les subventions qu'ils reçoivent indirectement sur
l'engrais et l'insecticide. Seuls les systèmes utilisant le mode
d'irrigation motorisé sont subventionnés. Mais cette subvention
n'est pas liée à la politique de l'Etat, elle est due à
l'achat de produit pétrolier à prix bas sur le marché
noir. La troisième hypothèse n'est donc pas
vérifiée pour les deux cultures au Sud-Bénin.
Principales conclusions
Les systèmes de production de tomate et de chou avec
les technologies améliorées sont financièrement et
économiquement rentables. Ces technologies sont essentiellement les
variétés améliorées de tomate, la technique
d'irrigation motorisée, les extraits aqueux de neem. Cependant, leur
efficacité en termes de compétitivité financière et
d'avantages comparatifs pose problème. En effet, si nous avons
constaté que les systèmes de production utilisant la technique
d'irrigation motorisée sont financièrement et
économiquement plus rentables que ceux utilisant la technique
d'irrigation semi-motorisée et manuelle, ce résultat n'est pas
uniforme pour le mode de traitement phytosanitaire. De plus, à travers
les simulations, la productivité des systèmes ayant adopté
la technique d'irrigation motorisée est plus faible que ceux utilisant
les techniques d'irrigation manuelle et semi-motorisée. Enfin les
systèmes de production utilisant les semences locales de tomate sont
plus efficaces que ceux utilisant les variétés
améliorés importés.
Ces résultats justifient le recul observé dans
l'adoption de ces technologies améliorées au sein des
exploitations sur le terrain. Les technologies améliorées sont
nécessaires afin d'aider les producteurs à s'adapter aux
circonstances changeantes, et augmenter leur productivité et leurs
revenus en termes réels (Masters, 1996). Adégbidi (1992) a
rapporté que toute innovation ou technologie doit pouvoir lever les
contraintes réelles du milieu pour lequel elle est destinée. Mais
qu'elle a été le constat : l'adoption des
variétés améliorés n'a pas amélioré
le rendement au niveau de la tomate par rapport aux variétés
locales ; l'adoption de l'irrigation motorisée quoique
améliorant le rendement, ne gagne pas en productivité ;
l'adoption des extraits botaniques n'améliore pas le revenu des
producteurs.
S'agissant des types de semences, il faut reconnaître
que, si elles ont été adoptées à 100% au sein des
systèmes de production de contre-saison de la zone côtière,
c'est parcequ' elles sont plus aptes à s'adapter à des
températures élevées et qu'elles résistent mieux au
flétrissement bactérien. Leur taille, leur forme et la
fermeté de leur épicarpe sont également des
caractères qui leur donnent de la valeur. Cependant, nous devons
émettre une réserve à ce résultat. En effet, nous
n'avons pas pu observer comment les variétés locales se
comportent en contre saison en zone côtière. Des études
futures pourront combler cette insuffisance.
S'agissant du mode d'irrigation, bon nombre de producteurs
rêvent d'utiliser la motopompe et le tuyau flexible, mais faute de
moyens, ils n'y arrivent pas. En effet, ils reconnaissent que l'irrigation
à l'arrosoir est très pénible et revient plus chère
en terme de main d'oeuvre. La précarité du foncier et
l'accès difficile au crédit agricole n'encouragent
également pas l'adoption de cette technique d'irrigation au sein des
exploitations.
S'agissant enfin des extraits botaniques, ces producteurs
reconnaissent l'importance de produire sain. Mais, à ce niveau en plus
des pertes de rendements liées à l'adoption de ces technologies,
les producteurs ont confié que les consommateurs ne font pas une
différence entre les produits traités aux extraits botaniques et
ceux traités aux insecticides de synthèse. Ce fait ne les
encourage donc pas. En plus de cela, la pénibilité de
préparation des extraits botaniques, l'indisponibilité à
proximité des exploitations des plants n'encouragent guère ces
producteurs à adopter cette technologie. L'encadrement technique devrait
être également renforcé. Ceci permettra d'améliorer
les rendements au sein de ces systèmes de production. Cependant la
performance positive des systèmes qui ont recours aux insecticides coton
ne saurait encourager en aucune manière la pratique. Si nous devons
prendre en compte les coûts implicites des dommages causés
à l'environnement (Flore et faune) et la santé des populations
ces systèmes ne sauraient être les plus rentables.
Actuellement, la production de tomate et de chou ne
bénéficie d'aucune protection de la part des politiques
gouvernementales sur le marché des intrants commercialisables. Il faut,
cependant, remarquer que ces produits ne sont pas taxés du champ au
marché de gros.
Recommandations en termes de politiques
agricoles
L'agriculture urbaine et périurbaine est une
activité d'une importance économique capitale à deux
titres : elle contribue de façon efficace à réduire
la pauvreté à travers sa forte valeur ajoutée et à
assurer en partie, l'autosuffisance alimentaire en zone urbaine. Cependant,
elle doit être suivie pour être mieux mise au service du
développement. Pour ce faire, les actions concrètes de tous les
intervenants dans la filière (Etat, ONG, Commerçants, Organismes
Internationaux, Chercheurs, bailleurs de fonds...) sont nécessaires. En
vue d'améliorer les stratégies pour une meilleure diffusion des
technologies améliorées, quelques recommandations fondées
sur les résultats issus de cette étude sont formulées
à la suite de cette section.
Il a été montré que les systèmes
de production de tomate utilisant les pesticides botaniques ne sont pas plus
efficaces que ceux utilisant les insecticides coton. De plus les
résultats montrent que la majorité des producteurs ont plus
recours à ces pesticides chimiques dans la production. De ce fait,
l'état et les ONG doivent sensibiliser les paysans sur les risques
sanitaire et environnementaux liés à l'utilisation des
insecticides coton sur les cultures vivrières, notamment les cultures
maraîchères, et sur les avantages des technologies
améliorées de lutte phytosanitaire (extraits aqueux de neem et de
papayer).
Les producteurs ont soulevé comme raison liée
à l'utilisation des pesticides chimiques prohibés, la non
disponibilité et la pénibilité de préparation des
extrait botaniques. La promotion des biopesticides à travers la
transformation semi industrielle des extraits aqueux de neem et de papayer est
donc nécessaire. Cette activité doit être portée par
le secteur privée mais soutenu par l'Etat.
S'agissant de l'adoption des Bonnes Pratiques d' Irrigation,
il a été montré que l'insécurité
foncière, et l'inaccessibilité au crédit sont les
facteurs clés qui freinent l'intégration de l'irrigation
motorisée au sein des systèmes de production. L'Etat devra
régulariser le foncier et faciliter l'accès au crédit afin
de permettre l'adoption des bonnes pratiques d'irrigations. Les bailleurs de
fond peuvent également accompagner l'état dans ce domaine. A ce
titre il faut encourager les efforts du programme Millenium Challenge Account
(MCA) au Bénin à travers ses projets « Accès au
foncier » et « Accès au
crédit ».
Le prémium de prix accordé sur la tomate saine,
a entraîné l'efficacité financière et
économique des systèmes de production adoptant les Bonnes
Pratiques d'Irrigation et l'extrait botanique. Développer la promotion
des produits maraîchers sains auprès des consommateurs à
travers des sensibilisations sur l'importance de la qualité sanitaire
des produits pour leur santé de même que l'amélioration de
l'encadrement technique réelle des producteurs qui décident de
s'engager dans ce type de production faciliterait l'intégration de ces
technologies améliorées au sein des exploitations
maraîchères. Cette activité doit être
réalisée par l'état en collaboration avec les ONG à
la base ; éventuellement avec le soutien financier d'organisations
internationales comme l'OMS.
Les situations de baisse des prix aux producteurs suscitent
l'intervention de l'état. Il doit élaborer des politiques
relatives au bon fonctionnement des marchés. A cet effet, il devra
améliorer les systèmes d'information des marchés vivriers,
faciliter la transparence du marché à travers l'harmonisation des
unités de mesure. Les actions de l'ONASA sont à ce titre
à encourager et à renforcer.
Les valeurs prises par le CPE ont montré que les
producteurs sont globalement taxés.
Il faudra faciliter l'accès des paysans aux
marchés d'intrants et de matériels agricoles en réduisant
les taxes douanières liées à l'importation des semences,
des pesticides chimiques recommandés et du matériel
d'irrigation. Il faudra également faciliter l'accès des paysans
aux crédits intrants vivriers susceptibles de réduire les
coûts d'opportunités liés à l'adoption de ces
nouvelles technologies.
Implications futures pour la recherche
Cette étude sur la rentabilité financière
et économique des systèmes de production maraîchère
au Sud-Bénin nous a permis de constater que les technologies
améliorées de production ne sont pas encore bien
assimilées au sein des systèmes dans lesquels elles sont
intégrées. Cependant, une limite non moins importante de cette
étude, réside dans le fait que les coûts environnementaux
liés aux mauvaises pratiques d'irrigation et de protection
phytosanitaire n'ont pas pu être évalués en termes
monétaires. Ceci est dû à la nature des
éléments à considérer (pollution et
dégradation de la biodiversité, disparation de certaines
espèces animales et végétales rares, réduction de
la fertilité naturelle des sols, maladies et pertes en vie humaine). Ces
aspects non encore explorés par la présente étude offrent,
alors des perspectives pour les recherches futures. Il conviendrait par exemple
de faire la lumière sur :
- Les coûts environnementaux de l'utilisation des
extraits botaniques d'une part, et des insecticides de synthèse d'autre
part.
- Les marchés potentiels de produits maraîchers
(Tomate et Chou) au Bénin et dans la sous région dans le contexte
de l'UEMOA.
- L'impact socio-économique d'une intégration
totale des technologies améliorées dans les systèmes de
production des exploitations agricoles urbaines et périurbaines.
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Contribution du genre dans la production de légumes
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agriculture and food availability. In: International
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|
Systèmes de productions
|
Activités
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
Défrichement
|
36
|
36
|
36
|
36
|
36
|
36
|
36
|
36
|
36
|
42
|
42
|
42
|
Pépinière
|
6
|
6
|
6
|
6
|
6
|
6
|
6
|
6
|
6
|
6
|
6
|
6
|
Prépa Planche
|
54
|
54
|
54
|
54
|
54
|
54
|
54
|
54
|
54
|
65
|
65
|
65
|
Repiquage
|
12
|
12
|
12
|
12
|
12
|
12
|
12
|
12
|
12
|
10
|
10
|
10
|
Arrosage
|
65
|
65
|
65
|
140
|
140
|
140
|
195
|
195
|
195
|
-
|
-
|
-
|
Sarclo-Binage
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
30
|
30
|
30
|
Fertilisation
|
46
|
46
|
46
|
46
|
46
|
46
|
46
|
46
|
46
|
-
|
-
|
-
|
Traitement Phytosanitaire
|
45
|
45
|
45
|
45
|
45
|
45
|
45
|
45
|
45
|
-
|
45
|
45
|
Préparation extrait botaniques
|
-
|
-
|
15
|
-
|
-
|
15
|
-
|
-
|
15
|
-
|
-
|
15
|
Récolte
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
100
|
100
|
100
|
TOTAL
|
324
|
324
|
339
|
399
|
399
|
414
|
454
|
454
|
469
|
253
|
298
|
313
|
Annexe
N°1 : Quantités physiques, prix financiers et
prix économiques des facteurs de production de la tomate.
Tableau N°1 : Temps des
travaux en homme-jour/ ha pour la production de tomate
Source : Données enquête, juillet-
septembre 2008
Tableau N°2 : Budget des
quantités physiques (Unités /ha)
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Tableau N ° 3: Budget des prix
financiers des divers facteurs de production et de la tomate au Sud
-Bénin (FCFA/Unité)
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Tableau N°4: Budget des prix
économiques des divers facteurs de production et de la tomate au
Sud-Bénin
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Annexe N°2 : Matrice D'analyse
des politiques des systèmes de production de tomate
Tableau N°1 : Matrice
d'analyse des politiques des systèmes de production de tomate sous le
scénario (0)
Système de
production
|
Budget Financier
|
Budget Economique
|
Divergences
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PEN
|
(I)
|
(J)
|
(K)
|
(L)
|
1
|
4 364 405
|
1 049 226
|
463 710
|
2 851 469
|
4 364 405
|
1 162 787
|
463 710
|
2 737 908
|
-
|
- 113 561
|
-
|
113 561
|
2
|
3 755 605
|
1 064 604
|
462 810
|
2 228 192
|
3 755 605
|
1 154 768
|
462 810
|
2 138 027
|
-
|
- 90 165
|
-
|
90 165
|
3
|
3 674 016
|
924 150
|
485 010
|
2 264 856
|
3 674 016
|
1 030 667
|
485 010
|
2 158 338
|
-
|
- 106 517
|
-
|
106 517
|
4
|
3 648 284
|
788 035
|
519 610
|
2 340 639
|
3 648 284
|
667 237
|
519 610
|
2 461 437
|
-
|
120 798
|
-
|
- 120 798
|
5
|
2 742 554
|
808 835
|
519 610
|
1 414 109
|
2 742 554
|
663 896
|
519 610
|
1 559 048
|
-
|
144 939
|
-
|
- 144 939
|
6
|
3 154 624
|
718 735
|
529 510
|
1 906 379
|
3 154 624
|
615 317
|
529 510
|
2 009 797
|
-
|
103 418
|
-
|
- 103 418
|
7
|
3 312 081
|
539 940
|
547 910
|
2 224 231
|
3 312 081
|
467 386
|
547 910
|
2 296 784
|
-
|
72 554
|
-
|
- 72 554
|
8
|
3 014 978
|
543 390
|
550 460
|
1 921 128
|
3 014 978
|
462 296
|
550 460
|
2 002 222
|
-
|
81 094
|
-
|
- 81 094
|
9
|
2 438 080
|
501 190
|
560 360
|
1 376 530
|
2 438 080
|
444 592
|
560 360
|
1 433 129
|
-
|
56 598
|
-
|
- 56 598
|
10
|
316 252
|
-
|
224 625
|
91 627
|
316 252
|
-
|
224 625
|
91 627
|
-
|
-
|
-
|
-
|
11
|
4 275 344
|
163 875
|
267 164
|
3 844 305
|
4 275 344
|
141 869
|
267 164
|
3 866 311
|
-
|
22 006
|
-
|
- 22 006
|
12
|
2 863 802
|
-
|
274 888
|
2 588 914
|
2 863 802
|
-
|
274 888
|
2 588 914
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Tableau N°2 : Matrice d'analyse
des politiques des systèmes de production de tomate sous le
scénario (1)
Système de production
|
Budget Financier
|
Budget Economique
|
Divergences
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PEN
|
(I)
|
(J)
|
(K)
|
(L)
|
1
|
4 364 405
|
1 117 228
|
463 710
|
2 783 467
|
4 364 405
|
1 162 787
|
463 710
|
2 737 908
|
-
|
- 45 559
|
-
|
45 559
|
2
|
3 755 605
|
1 115 454
|
462 810
|
2 177 342
|
3 755 605
|
1 154 768
|
462 810
|
2 138 027
|
-
|
- 39 315
|
-
|
39 315
|
3
|
3 674 016
|
975 000
|
485 010
|
2 214 006
|
3 674 016
|
1 030 667
|
485 010
|
2 158 338
|
-
|
-55 667
|
-
|
55 667
|
4
|
3 648 284
|
842 745
|
519 610
|
2 285 929
|
3 648 284
|
667 237
|
519 610
|
2 461 437
|
-
|
175 508
|
-
|
- 175 508
|
5
|
2 742 554
|
859 685
|
519 610
|
1 363 259
|
2 742 554
|
663 896
|
519 610
|
1 559 048
|
-
|
195 789
|
-
|
- 195 789
|
6
|
3 154 624
|
778 285
|
529 510
|
1 846 829
|
3 154 624
|
615 317
|
529 510
|
2 009 797
|
-
|
162 968
|
-
|
- 162 968
|
7
|
3 312 081
|
601 034
|
547 910
|
2 163 137
|
3 312 081
|
467 386
|
547 910
|
2 296 784
|
-
|
133 648
|
-
|
- 133 648
|
8
|
3 014 978
|
602 940
|
550 460
|
1 861 578
|
3 014 978
|
462 296
|
550 460
|
2 002 222
|
-
|
140 644
|
-
|
- 140 644
|
9
|
2 438 080
|
552 040
|
560 360
|
1 325 680
|
2 438 080
|
444 592
|
560 360
|
1 433 129
|
-
|
107 448
|
-
|
-107 448
|
10
|
316 252
|
-
|
224 625
|
91 627
|
316 252
|
-
|
224 625
|
91 627
|
-
|
-
|
-
|
-
|
11
|
4 275 344
|
167 349
|
267 164
|
3 840 831
|
4 275 344
|
141 869
|
267 164
|
3 866 311
|
-
|
25 480
|
-
|
- 25 480
|
12
|
2 863 802
|
-
|
274 888
|
2 588 914
|
2 863 802
|
-
|
274 888
|
2 588 914
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Tableau N°3 :
Matrice d'analyse des politiques des systèmes de production de tomate
sous le scénario (2)
Système de production
|
Budget Financier
|
Budget Economique
|
Divergences
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PEN
|
(I)
|
(J)
|
(K)
|
(L)
|
1
|
4 364 405
|
1 675 842
|
695 565
|
1 992 998
|
4 364 405
|
1 744 180
|
695 565
|
1 924 659
|
-
|
- 68 338
|
-
|
68 338
|
2
|
3 755 605
|
1 673 180
|
694 215
|
1 388 210
|
3 755 605
|
1 732 152
|
694 215
|
1 329 238
|
-
|
- 58 972
|
-
|
58 972
|
3
|
3 674 016
|
1 462 500
|
727 515
|
1 484 001
|
3 674 016
|
1 546 001
|
727 515
|
1 400 500
|
-
|
- 83 501
|
-
|
83 501
|
4
|
3 648 284
|
1 264 118
|
779 415
|
1 604 751
|
3 648 284
|
1 000 856
|
779 415
|
1 868 013
|
-
|
263 262
|
-
|
- 263 262
|
5
|
2 742 554
|
1 289 528
|
779 415
|
673 612
|
2 742 554
|
995 844
|
779 415
|
967 295
|
-
|
293 683
|
-
|
- 293 683
|
6
|
3 154 624
|
1 167 428
|
794 265
|
1 192 932
|
3 154 624
|
922 976
|
794 265
|
1 437 383
|
-
|
244 452
|
-
|
- 244 452
|
7
|
3 312 081
|
901 551
|
821 865
|
1 588 665
|
3 312 081
|
701 079
|
821 865
|
1 789 136
|
-
|
200 472
|
-
|
- 200 472
|
8
|
3 014 978
|
904 410
|
825 690
|
1 284 878
|
3 014 978
|
693 444
|
825 690
|
1 495 844
|
-
|
210 966
|
-
|
- 210 966
|
9
|
2 438 080
|
828 060
|
840 540
|
769 480
|
2 438 080
|
666 888
|
840 540
|
930 653
|
-
|
161 172
|
-
|
- 161 172
|
10
|
316 252
|
-
|
336 938
|
- 20 686
|
316 252
|
-
|
336 938
|
- 20 686
|
-
|
-
|
-
|
-
|
11
|
4 275 344
|
251 024
|
400 746
|
3 623 574
|
4 275 344
|
212 804
|
400 746
|
3 661 794
|
-
|
38 220
|
-
|
- 38 220
|
12
|
2 863 802
|
-
|
412 332
|
2 451 470
|
2 863 802
|
-
|
412 332
|
2 451 470
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Tableau N° 4: Matrice d'analyse
des politiques des systèmes de production de tomate sous le
scénario (3)
Système de production
|
Budget Financier
|
Budget Economique
|
Divergences
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PEN
|
(I)
|
(J)
|
(K)
|
(L)
|
1
|
2 345 243
|
1 675 842
|
695 565
|
- 26 165
|
2 345 243
|
1 744 180
|
695 565
|
- 94 503
|
-
|
- 68 338
|
-
|
68 338
|
2
|
2 018 100
|
1 673 180
|
694 215
|
- 349 295
|
2 018 100
|
1 732 152
|
694 215
|
- 408 267
|
-
|
- 58 972
|
-
|
58 972
|
3
|
1 974 257
|
1 462 500
|
727 515
|
- 215 758
|
1 974 257
|
1 546 001
|
727 515
|
-299 259
|
-
|
- 83 501
|
-
|
83 501
|
4
|
1 960 430
|
1 264 118
|
779 415
|
- 83 102
|
1 960 430
|
1 000 856
|
779 415
|
180 159
|
-
|
263 262
|
-
|
- 263262
|
5
|
1 473 730
|
1 289 528
|
779 415
|
- 595 212
|
1 473 730
|
995 844
|
779 415
|
-301 529
|
-
|
293 683
|
-
|
-293 683
|
6
|
1 695 159
|
1 167 428
|
794 265
|
- 266 534
|
1 695 159
|
922 976
|
794 265
|
- 22 082
|
-
|
244 452
|
-
|
-244 452
|
7
|
1 779 769
|
901 551
|
821 865
|
56 353
|
1 779 769
|
701 079
|
821 865
|
256 825
|
-
|
200 472
|
-
|
- 200472
|
8
|
1 620 119
|
904 410
|
825 690
|
- 109 981
|
1 620 119
|
693 444
|
825 690
|
100 985
|
-
|
210 966
|
-
|
- 210966
|
9
|
1 310 119
|
828 060
|
840 540
|
- 358 481
|
1 310 119
|
666 888
|
840 540
|
- 197 309
|
-
|
161 172
|
-
|
-161 172
|
10
|
66 574
|
-
|
336 938
|
- 270 364
|
66 574
|
-
|
336 938
|
-270 364
|
-
|
-
|
-
|
-
|
11
|
900 000
|
251 024
|
400 746
|
248 230
|
900 000
|
212 804
|
400 746
|
286 450
|
-
|
38 220
|
-
|
- 38 220
|
12
|
602 857
|
-
|
412 332
|
190 525
|
602 857
|
-
|
412 332
|
190 525
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Annexe N°3 : Indicateurs de
l'avantage comparatif
Système de production
|
Scénario (0)&(1)
|
Scénario
(2)
|
Scénario
(3)
|
CRL
|
RCB
|
CRL
|
RCB
|
CRL
|
RCB
|
1
|
0,14
|
0,37
|
0,27
|
0,56
|
1,16
|
1,04
|
2
|
0,18
|
0,43
|
0,34
|
0,65
|
2,43
|
1,20
|
3
|
0,18
|
0,41
|
0,34
|
0,62
|
1,70
|
1,15
|
4
|
0,17
|
0,33
|
0,29
|
0,49
|
0,81
|
0,91
|
5
|
0,25
|
0,43
|
0,45
|
0,65
|
1,63
|
1,20
|
6
|
0,21
|
0,36
|
0,36
|
0,54
|
1,03
|
1,01
|
7
|
0,19
|
0,31
|
0,31
|
0,46
|
0,76
|
0,86
|
8
|
0,22
|
0,34
|
0,36
|
0,50
|
0,89
|
0,94
|
9
|
0,28
|
0,41
|
0,47
|
0,62
|
1,31
|
1,15
|
10
|
0,71
|
0,71
|
1,07
|
1,07
|
5,06
|
5,06
|
11
|
0,06
|
0,10
|
0,10
|
0,14
|
0,58
|
0,68
|
12
|
0,10
|
0,10
|
0,14
|
0,14
|
0,68
|
0,68
|
Source : Données
enquête, juillet-septembre 2008
Annexe N°4 : Quantités
physiques, prix financiers et prix économiques des facteurs de
production de la tomate.
Tableau N°1 : Temps de travaux
(Homme-Jour/120 Planches)
|
Systèmes de cultures
|
Activités
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Défrichement
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Pépinière
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Préparation Planche
|
8
|
8
|
8
|
8
|
8
|
Repiquage
|
3
|
3
|
3
|
3
|
3
|
Arrosage
|
50
|
50
|
50
|
125
|
125
|
Sarclo-Binage
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
Fertilisation
|
3
|
3
|
3
|
3
|
3
|
Traitement Phytosanitaire
|
45
|
45
|
45
|
45
|
45
|
Préparation extrait botanique
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
TOTAL
|
115
|
115
|
117
|
190
|
190
|
Homme-jour/ha
|
1 121
|
1 121
|
1 141
|
1 853
|
1 853
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Tableau N°2 : Quantités
physiques par hectare
|
Systèmes de Production
|
Intrants (unités/ha)
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Semence (Sachets)
|
10
|
10
|
10
|
10
|
10
|
NPK (Kg)
|
415
|
418
|
384
|
449
|
459
|
Urée (Kg)
|
509
|
514
|
533
|
555
|
521
|
Topsin M (Sachet)
|
-
|
-
|
2
|
2,0
|
1,0
|
Manèbe (L)
|
-
|
-
|
2
|
-
|
0,5
|
Laser 480 SC (Sachet)
|
-
|
48,0
|
-
|
-
|
24,0
|
TALSTAR (L)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
12,0
|
Cypercal (L)
|
-
|
-
|
-
|
28,0
|
-
|
Super Homaï (L)
|
29,0
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Carburant (L)
|
2 800,0
|
2 800,0
|
2 800,0
|
-
|
-
|
Huile à moteur (L)
|
35
|
35
|
35
|
0
|
0
|
Fiente de Volaille (sacs)
|
695
|
685
|
670
|
710
|
704
|
Neem (Kg)
|
0
|
0
|
115
|
0
|
0
|
Main d'oeuvre (hoe-jour)
|
1 121
|
1 121
|
1 141
|
1 853
|
1 853
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Tableau N°3 : Prix financier
des intrants utilisés dans la production de chou
|
Systèmes de culture
|
Intrants (FCFA/Unités)
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Semence (Sachets)
|
2 700
|
2 700
|
2 700
|
2 700
|
2 700
|
NPK (Kg)
|
350
|
364
|
373
|
324
|
322
|
Urée (Kg)
|
650
|
644
|
645
|
566
|
591
|
Topsin M (Sachet)
|
2 550
|
2 550
|
2 550
|
2 550
|
2 550
|
Manèbe (L)
|
4 550
|
4 550
|
4 550
|
4 550
|
4 550
|
Laser 480 SC (Sachet)
|
3 750
|
3 750
|
3 750
|
3 750
|
3 750
|
TALSTAR (L)
|
8 000
|
8 000
|
8 000
|
8 000
|
8 000
|
Cypercal (L)
|
5 000
|
5 000
|
5 000
|
5 000
|
5 000
|
Super Homaï (L)
|
5 000
|
5 000
|
5 000
|
5 000
|
5 000
|
Carburant (L)
|
325
|
325
|
325
|
325
|
325
|
Huile à moteur (L)
|
800
|
800
|
800
|
800
|
800
|
Fiente de Volaille (sacs)
|
1 100
|
1 100
|
1 100
|
1 100
|
1 100
|
Neem (Kg)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Main d'oeuvre (hoe-jour)
|
580
|
580
|
580
|
580
|
580
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Tableau N°4 : Prix
économique des intrants utilisés dans la production de
chou
|
Systèmes de culture
|
Intrants (FCFA/Unités)
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Semence (Sachets)
|
1 670
|
1 670
|
1 670
|
1 670
|
1 670
|
NPK (Kg)
|
289
|
289
|
289
|
289
|
289
|
Urée (Kg)
|
289
|
289
|
289
|
289
|
289
|
Topsin M (Sachet)
|
1 690
|
1 690
|
1 690
|
1 690
|
1 690
|
Manèbe (L)
|
2 850
|
2 850
|
2 850
|
2 850
|
2 850
|
Laser 480 SC (Sachet)
|
2 245
|
2 245
|
2 245
|
2 245
|
2 245
|
TALSTAR (L)
|
5 175
|
5 175
|
5 175
|
5 175
|
5 175
|
Cypercal (L)
|
4 446
|
4 446
|
4 446
|
4 446
|
4 446
|
Super Homaï (L)
|
4 446
|
4 446
|
4 446
|
4 446
|
4 446
|
Carburant (L)
|
555
|
555
|
555
|
555
|
555
|
Huile à moteur (L)
|
890
|
890
|
890
|
890
|
890
|
Fiente de Volaille (sacs )
|
1 100
|
1 100
|
1 100
|
1 100
|
1 100
|
Neem (Kg)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Main d'oeuvre (hoe-jour)
|
580
|
580
|
580
|
580
|
580
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Annexe N°5 : Matrice D'analyse
des politiques des systèmes de production de chou
Tableau N°1 : Matrice d'analyse
des politiques des systèmes de production de chou sous le
scénario (0)
Système de production
|
Budget Financier
|
Budget Economique
|
Divergence
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PEN
|
(I)
|
(J)
|
(K)
|
(L)
|
1
|
8517600
|
1 638 461
|
1 433 595
|
5 445 544
|
8517600
|
2 036 173
|
1 433 595
|
5 047 832
|
-
|
- 397712
|
-
|
397 712
|
2
|
8498880
|
1 680 899
|
1 422 595
|
5 395 386
|
8498880
|
2 017 505
|
1 422 595
|
5 058 780
|
-
|
- 336 606
|
-
|
336 606
|
3
|
8489520
|
1 518 614
|
1 417 405
|
5 553 501
|
8489520
|
1 914 411
|
1 417 405
|
5 157 704
|
-
|
- 395 798
|
-
|
395 798
|
4
|
7216560
|
635 167
|
1 864 870
|
4 716 523
|
7216560
|
437 086
|
1 864 870
|
4 914 604
|
-
|
198 081
|
-
|
- 198081
|
5
|
7197840
|
676 422
|
1 858 270
|
4 663 148
|
7197840
|
421 190
|
1 858 270
|
4 918 380
|
-
|
255 233
|
-
|
- 255 233
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Tableau N°2 : Matrice d'analyse
des politiques des systèmes de production de chou sous le
scénario (1)
Système de Production
|
Budget Financier
|
Budget Economique
|
Divergence
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PEN
|
(I)
|
(J)
|
(K)
|
(L)
|
1
|
8 517 600
|
1 691 215
|
1 433 595
|
5 392 790
|
8517600
|
2 036 173
|
1 433 595
|
5 047 832
|
-
|
- 344 958
|
-
|
344 958
|
2
|
8 498 880
|
1 722 850
|
1 422 595
|
5 353 435
|
8498880
|
2 017 505
|
1 422 595
|
5 058 780
|
-
|
- 294 655
|
-
|
294 655
|
3
|
8 489 520
|
1 560 068
|
1 417 405
|
5 512 047
|
8489520
|
1 914 411
|
1 417 405
|
5 157 704
|
-
|
- 354 343
|
-
|
354 343
|
4
|
7 216 560
|
691 149
|
1 864 870
|
4 660 541
|
7216560
|
437 086
|
1 864 870
|
4 914 604
|
-
|
254 063
|
-
|
-254063
|
5
|
7 197 840
|
766 506
|
1 858 270
|
4 573 064
|
7197840
|
421 190
|
1 858 270
|
4 918 380
|
-
|
345 317
|
-
|
- 345 317
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Tableau N°3 : Matrice d'analyse
des politiques des systèmes de production de chou sous le
scénario (2)
Système de production
|
Budget Financier
|
Budget Economique
|
Divergences
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PEN
|
(I)
|
(J)
|
(K)
|
(L)
|
1
|
8 517 600
|
2 536 823
|
2 150 393
|
3 830 385
|
8 517600
|
3 054 260
|
2 150 393
|
3 312 948
|
-
|
- 517 437
|
-
|
517 437
|
2
|
8 498 880
|
2 584 275
|
2 133 893
|
3 780 713
|
8 498880
|
3 026 258
|
2 133 893
|
3 338 730
|
-
|
- 441 983
|
-
|
441 983
|
3
|
8 489 520
|
2 340 102
|
2 126 108
|
4 023 310
|
8 489520
|
2 871 617
|
2 126 108
|
3 491 795
|
-
|
- 531 515
|
-
|
531 515
|
4
|
7 216 560
|
1 036 724
|
2 797 305
|
3 382 531
|
7 216560
|
655 630
|
2 797 305
|
3 763 625
|
-
|
381 094
|
-
|
- 381 094
|
5
|
7 197 840
|
1 149 759
|
2 787 405
|
3 260 676
|
7 197840
|
631 784
|
2 787 405
|
3 778 651
|
-
|
517 975
|
-
|
- 517 975
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Tableau N°4 : Matrice d'analyse
des politiques des systèmes de production de chou sous le
scénario (3)
Système de production
|
Budget Financier
|
Budget Economique
|
Divergences
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PFN
|
Revenus
|
CFE
|
CFL
|
PEN
|
(I)
|
(J)
|
(K)
|
(L)
|
1
|
3 738 735
|
2 536 823
|
2 150 393
|
- 948 480
|
3 738735
|
3 054 260
|
2 150 393
|
- 1 465 917
|
-
|
- 517 437
|
-
|
517 437
|
2
|
3 718 260
|
2 584 275
|
2 133 893
|
-999 907
|
3 718260
|
3 026 258
|
2 133 893
|
- 1 441 890
|
-
|
- 441 983
|
-
|
441 983
|
3
|
3 714 165
|
2 340 102
|
2 126 108
|
-752 045
|
3 714165
|
2 871 617
|
2 126 108
|
- 1 283 560
|
-
|
- 531 515
|
-
|
531 515
|
4
|
3 608 280
|
1 036 724
|
2 797 305
|
-225 749
|
3 608280
|
655 630
|
2 797 305
|
155 345
|
-
|
381 094
|
-
|
- 381 094
|
5
|
3 149 055
|
1 149 759
|
2 787 405
|
- 788 109
|
3 149055
|
631 784
|
2 787 405
|
- 270 134
|
-
|
517 975
|
-
|
- 517 975
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Annexe N°6 : Indicateurs de
l'avantage comparatif et de l'effet des politiques agricoles
Système de production
|
Scénario (0) & (1)
|
Scénario (2)
|
Scénario (3)
|
CRL
|
RCB
|
CRL
|
RCB
|
CRL
|
RCB
|
1
|
0,22
|
0,41
|
0,39
|
0,61
|
3,14
|
1,39
|
2
|
0,22
|
0,40
|
0,39
|
0,61
|
3,08
|
1,39
|
3
|
0,22
|
0,39
|
0,38
|
0,59
|
2,52
|
1,35
|
4
|
0,28
|
0,32
|
0,43
|
0,48
|
0,95
|
0,96
|
5
|
0,27
|
0,32
|
0,42
|
0,48
|
1,11
|
1,09
|
Source : Données
enquête, juillet- septembre 2008
Annexe N°7 : Produits
chimiques utilisés par les maraîchers au Bénin
Nom Commercial
|
Matière active
|
Nature du pesticide
|
Triazophos
|
Hostalthion
|
-
|
Décis
|
Deltaméthrine
|
Insecticide coton
|
Cypercal
|
Cyperméthrine Isoxathion
|
Insecticide coton
|
Malathion
|
Malathion
|
Insecticide
|
Manate
|
Manèbe
|
Fongicide
|
Dipel
|
Bacillus thuringensis
|
Biopesticide
|
Fastac
|
-
|
-
|
Diphonate
|
Fononfos
|
-
|
Califère
|
-
|
-
|
Topsin-M
|
Thiphonate - méthyl
|
Fongicide
|
Talstar
|
Bifenthrine
|
-
|
Orthène
|
Acéphate
|
Biopesticide
|
Biobite
|
-
|
-
|
Bionex
|
-
|
-
|
Oncol
|
Benfurancarbe
|
-
|
Furadan
|
Carbofuran
|
-
|
Karaté
|
Lambdacyhalothrine
|
-
|
Mancozèbe
|
Mancozèbe
|
Fongicide
|
Coccide
|
Lindane
|
-
|
Dursban
|
Clorpyrifos
|
Insecticide coton
|
Ditane
|
-
|
-
|
Kini-Kini
|
Cyfluthrine + Malathion
|
Insecticide
|
Deltaphos
|
-
|
-
|
Conquest plus
|
Acétamiprid + cyperméthrinne + Triazophos
|
Insecticide coton
|
Calathion
|
-
|
-
|
Phaser
|
Endoisulfan
|
Insecticide coton
|
Coltam
|
Lambdacyhalothrine
|
Insecticide coton
|
Ditane
|
-
|
-
|
Rugbis
|
-
|
-
|
Alphacol
|
Alpha - cypaerméthrine 18 g/l, profénofos 200 g/l
|
Insecticide coton
|
Coathrine
|
-
|
-
|
Diodan
|
-
|
-
|
Cotalm
|
Lambdacyhalothrine
|
Insecticide
|
Décis Dan 510
|
Deltaméthrine 10 g/l Endosulfan 500 g/l
|
Insecticide coton
|
Sherdiphos-280 EC OU CYDIM
|
Cypaerméthrine + Diméthoate
|
Insecticide coton
|
Deltaphos
|
-
|
-
|
Calliope
|
-
|
-
|
Super-Homaï
|
Thiphonate-méthyl + Thirame + Diazinion
|
Insecticide coton
|
Prophénophos
|
Prophénophos
|
Insecticide
|
Endoulfan
|
Endosulfan
|
-
|
Sumicidine 6% EC
|
Fenvalérate
|
-
|
Akito
|
-
|
Insecticide nématicide
|
Clorpyrifos
|
-
|
-
|
Carbofuran
|
-
|
-
|
Proporsur
|
-
|
-
|
Diafuran
|
-
|
-
|
Sherphos-280EC
|
-
|
-
|
Melchemie Holland
|
-
|
-
|
Melsert
|
-
|
-
|
Codrive
|
-
|
-
|
Source : Zossou, 2004
Annexe N°8 : Pesticides
recommandés sur le maraîchage
Matière active
|
Nom commercial (formulation)
|
% m.a.
|
Mode d'action
|
Utiliser pour lutter contre :
|
Dose (pour 10 L)
|
Persistance d'action rémanence
|
Insecticides
|
Acéphate
|
Orthène (P.M.)
|
50
|
S+E, Co, Ig
|
Chenilles, vers des fruits, thrips, jassides, pucerons, mouches
blanches, coléoptères
|
15g
|
12 jours
|
Bacillus thuringiensis
|
Bactospeine (P.M.)
Dipel (P.M.)
Thuricide (P.M.)
|
|
Ig, insecticide biologique
|
Chenille
|
15g
|
|
Bromophos
|
Nexion (C.L.)
|
25
|
E, Eo, Ig
|
Thrips, jassides
|
20 ml
|
15 jours
|
Carbaryl
|
Sevin (P.M.)
|
85
|
E, Co, Ig
|
Chenilles, jassides appâtes
|
18g
|
14-21 jours
|
Carbofuran
|
Furadan (M.G.) (voir nématicides)
|
10
5
3
|
S+E, Co, Ig, Ih
|
Mouches, insectes du sol, pucerons, chenilles, nématodes
|
2,5 à 4g/m2 ou 25g pour 10 m sur la ligne 5 à 8
g/m2 8 à 12 g/m2
|
50 jours
|
Carbosulfan
|
Marshal (M.G.)
(C.L.)
|
5
25
|
S+E, Co, Ig,
|
Insectes du sol, pucerons, mineuse, chenilles, insectes du sol
|
2-6 g/m2 30 ml
|
50 jours
|
Clorpyriphos- éthyl
|
Dursban 5 G (M.G.)
|
5
|
E, Co, Ig, Ih
|
Insectes du sol
|
8g/m2
|
90 jours
|
Cyfluthrine
|
Baythroïd (C.L.)
|
5
|
E, Co, Ig
|
Chenilles, vers des fruits
Thrips, coléoptères
|
5ml
|
Longue rémanence
|
Cyperméthrine
|
Cymbush (C.L.)
Arrivo (C.L.)
|
10
1,5
|
E, Co, Ig
|
Chenilles, vers des fruits
Thrips, coléoptères
|
10ml
30ml
|
14-21 jours
|
Deltamétrhine
|
Décis (C.L.)
K-Othrine (C.L.)
|
1,25
2,5
0,5
1,25
2,5
0,5
|
E, Co, Ig
|
Chenilles, vers des fruits
Thrips, coléoptères
|
10ml
5ml
25ml
|
14-24 jours
|
Diazinon
|
Basudine (M.G.) (C.L.)
|
10
60
|
E, Co, Ig
|
Insectes du sol, acariens, thrips, croquets
|
10g/m2
10 ml
|
8-21 jours
|
Diméthoate
|
Asthoate (C.L.)
Daphène fort (C.L.)
Perfektion (C.L.)
Systoate (C.L.)
Caludium
|
40
|
S+E, Co, Ig,
|
Jassides, thrips, pucerons
Cochenilles, mouches, coléoptères, acariens
|
10g/m2
10 ml
|
14-21 jours
|
Endosulfan
|
Thimul 35 (C.L.)
Thiodan 35 (C.L.)
|
35
35
|
E, Co, Ig,
|
Chenilles, jassides, coléoptères, pucerons,
acariens
|
30 ml
|
7 jours
|
Fenthion
|
Lebaycid (C.L.)
|
50
|
E, Co, Ig, Ih
|
Pucerons, mouches des fruits
|
10 ml
|
20 jours
|
Fenvalérate
|
Sumicidine (C.L.)
|
7,5
|
E, Co, Ig,
|
Chenilles, coléoptères
|
10 ml
|
21-28 jours
|
Fonos
|
Dyphonate (M.G.)
|
5
|
E, Co, Ig,
|
Insectes du sol
|
8g/m2
|
60-90 jours
|
Isophénphos
|
Oftanol (M.G.)
|
10
|
E+S, Co, Ig
|
Insectes du sol
|
2,4 m2
|
Longue rémanence
|
Malathion
|
Cérathion (C.L.)
Zithiol (C.L.)
|
50
|
E, Co, Ig, Ih
|
Mouches, thrips, pucerons, mouches des cucurbitaceae, acariens
|
20 ml
|
8 jours
|
Méthamidophos
|
Tamaron (C.L.)
|
60
|
E+S, Co, Ig
|
Chenilles, pucerons, ouches blanches, thrips, acariens
|
15-20 ml
|
14-21 jours
|
Méthidathion
|
Ultracide (P.M.)
(C.L.)
|
60
|
E+S, Co, Ig
|
Cochenilles, pucerons
|
20 g
20 ml
|
14-21 jours
|
Ométhoate
|
Folimate (C.L.)
|
80
|
E+S, Co, Ig
|
Jassides, pucerons, mouches blanches, thrips, cochenille,
acariens, coléoptères
|
12 ml
|
Longue rémanence
|
Pyrimicarbe
|
Pirimor (P.M.)
|
50
|
E, Co, Ih Sélectif pour de nombreux prédateurs
|
Pucerons
|
5g
|
15 jours
|
Propoxur
|
Undène (P.P.)
|
2
|
E, Co, Ig
|
Pucerons, chenilles, mouches, thrips, criquets, appâtes
|
250g pour 100 m2 de culture, en appât 3,5 kg pour 100 g
|
3 jours
|
Trichlorfon
|
Dipterex (P.M.)
|
80
|
E+S, Co, Ig
|
Mouches des fruits mouches, chenilles, appâts
|
10-15 g
|
10-15 jours
|
Fongicides
|
|
|
|
|
|
|
Benimyl
|
Benlate (P.M.)
|
50
|
S (prev. + cur)
|
Cercospriose, anthracnose, septoriose
|
8g
|
Longue
|
Captafol
|
Difolatan (P.M.)
|
80
|
Co (prev. +cur )
|
Alternariose, mildiou stemphyliose, rhizoctoniose, pythium
|
25g
|
10 jours
|
Chinométhionate
|
Morestan (C.L.)
(P.M.)
|
30
50
|
Co (prev.)
|
Blan, acariens
|
2,5 ml
3-5 g
|
14-21 jours
|
Carbendazine
|
Bavistine (P.M.)
Delvesne (P.M.)
|
50
75
|
8 (prev? + cur)
|
Cercosporiose, rhizoctoniose (trempace des semences de pomme de
terre)
|
20 g
13 g
|
14-21 jours
|
Chlorothalonil
|
Daconil (P.M.)
|
75
|
Co (prev )
|
Alternarios, mildion, septoriose, cladosporiose, (stemphyliose),
galle bactérienne
|
20g
|
5-10 jours
|
Cuivre
|
Cuprosan (P.M.)
Callimix (P.M.)
|
30
37
|
Co (prev)
|
Galle bactérienne
|
50 g
|
|
Fenarimol
|
Rubigan (C.L.)
|
4
|
S (prev. + cur)
|
Blanc
|
6 ml
|
|
Iprodione
|
Rovral (P.M.)
|
50
|
Co (prev.)
|
Alternariose, Stemphyliose, rhizoctoniose
|
15 g
|
|
Mancozèbe
|
Dithane (P.M.)
|
80
|
Co (prev)
|
Alternariose, cercosporiose, cladosporiose, mildiou, rouille,
septoriose, stemphyliose,
|
20-25 g
|
|
Manèbe
|
Mancosant (P.M.)
Manesan (P.M.)
|
70
80
|
Co (prev.)
|
Alternariose, cercosporiose, cladosporiose, mildiou, rouille,
septoriose, stemphyliose,
|
25g
|
|
Métane-sodium
|
Vapam (C.L.)
Maposol (C.L.)
|
48
48
|
Co (F) (cur.)
|
Maladies du sol, (Fusarium, Pythium), nématodes, insecte
du sol
|
100 ml/m2
|
60 jours
|
Métalaxyl
|
Ridomil (P.M.)
|
25
|
S (prev + cur)
|
Mildiou, Pythium
|
10 g
|
|
Métriame zine
|
Polyram (P.M.)
|
80
|
Co (prev)
|
Alternariose, mildiou
|
25 g
|
|
Pencycuron
|
Monceren (P.M.)
(P.P.)
|
25
12,5
|
Co (prev)
|
Rhizoctoniose (traitement des tubercules de pomme de terre)
|
32-60 / 100 m2 20g/100 kg tubercules
|
Longue rémanence
|
Phosethyl-Al
|
Aliette (P.M.)
|
80
|
S (prev. + cur)
|
Mildou
|
20 g
|
|
Propinebe
|
Antracol (P.M.)
|
70
|
Co (prev)
|
Mildou alternariose
|
25 g
|
Longue rémanence
|
Pyrazophos
|
Afugan (C.L.)
|
30
|
S, Co (prev. + cur)
|
Blanc
|
5 ml
|
|
Soufre
|
Cosan (P.M.)
Sufril (P.M.)
Soufre microlux (P.M.)
|
90
|
Co (prev)
|
Blanc, acariens
|
50g
|
|
Thiabendazole
|
Tebuzate (C.L.)
|
60
|
S (prev. + cur)
|
Rhizoctoniose (trempage des semences de pomme de terre)
|
20 ml
|
|
Thiophanate-méthyl
|
Pelt 44 (P.M.)
|
70
|
S (prev. + cur)
|
Blanc, cercosporiose, rhizoctoniose
|
10g
|
|
Thiarame
|
Thirasan (P.M.)
|
80
|
Co (prev)
|
Traitement des semences
|
2g/kg de semences
|
|
Triadimefon
|
Bayleton (P.M.)
(C.L.)
|
25
25
|
S (prev. + cur)
|
Blanc
|
12,5 g
2,5 ml
|
|
Triforine
|
Saprol (C.L.)
|
19
|
S (prev. + cur)
Co (prev)
|
Blanc
|
15 ml
|
|
Zinèbe
|
Zinozar (P.M.)
|
80
|
Co (prev)
|
Mildiou, alternariose, cladosporiose, Septoriose
|
25 g
|
|
Nématicides
|
|
|
|
|
|
|
Carbofuran
|
Furadan (M.G.)
|
10
|
S + E, Co, Ig
|
Nématodes, mouches, insects du sol
|
2,5-4 kg/m2 ou 25g/10m sur ligne
|
|
Dazomet
|
Basamid (M.G.)
|
98
|
Co, F
|
Nématodes, champignons, insectes du sol
|
8 - 12/m2 50 g/m2
|
|
Dichloropropane
|
DD (C.L.)
|
100
|
Co, F
|
Nématodes du sold
|
300 ml/10 m2
|
|
Dichloropropène
|
Telone (C.L.)
|
100
|
Co, F
|
Nématodes
|
|
|
Ethoprophos
|
Mocap (M.G.)
|
10
|
Co
|
Nématodes
|
200 ml/10 m2
|
|
Métam-sodium
|
Vapam (C.L.)
Maposol (C.L.)
|
48
48
|
Co, F
|
Nématodes, insectes du sol
|
10-12 g/m2 100 ml/m2
|
|
Phénamiphos
|
Némacurt (M.G.)
|
10
|
S
|
Nématode du sol, insectes du sol
|
3-6g/m2
|
60 jours
|
Divers
|
|
|
|
|
|
|
Mouillant
|
Adhesol (C.L.)
Etaldyne (C.L.)
|
-
|
-
|
-
|
4ml
|
|
Azocyclotin
|
Peropal (C.L.)
|
20
|
E, Co, Ig
|
Acariens
|
6-10 g
|
Action résiduelle assez longue
|
Bensoximate
|
|
20
|
E, Co, Ig
|
Acariens
|
20 ml
|
Action résiduelle assez longue
|
Bromopropylate
|
Néoron (C.L)
|
20
|
E, Co, Ov
|
Acariens
|
10 ml
|
Action progressive
|
Chinométhionate
|
Morestan (C.L.)
(voir fongicides) (P.M.)
|
50
25
|
E, Co, Ov
|
Blanc, Acariens
|
2,5 ml
3-5 g
|
14-21 jours
|
Cyhexatin
|
Pictran (P.M.)
(C.L.)
|
80
60
|
E, Co
|
Acariens
|
3g
5ml
|
60 jours
|
Diazinon
|
Basudine (C.L.)
|
60
|
E, Co, Ig
|
Acariens, thrips, criquets
|
10 ml
|
8-21 jours
|
Diméthoate
|
Systoate (C.L.) (voir insecticides)
|
40
|
E + S, Co, Ig
|
Jassides, thrips, pucerons, coxhenilles, mouches,
coléoptères, acariens
|
10 ml
|
14-21 jours
|
Malathion
|
Zithiol (C.I.)
(voir insecticides)
|
50
|
E, Co, Ih, Ig
|
Mouches, thrips, pucerons, mouches des cururbitacées,
acariens
|
20 ml
|
8 jours
|
Fenbutatin oxyde
|
Torque (P.M.)
|
50
|
E, Co, Ig
|
Acariens
|
5g
|
Action progressive
|
Ométhoate
|
Folimate (C.L.) (voir insecticides)
|
80
|
E + C, Co, Ig
|
Jassides, pucerons, thrips, mouches blanches, cochenilles,
coléoptères, acariens
|
12 ml
|
Longue rémanence
|
Source : Zossou, 2004
|
Prix financier
|
Prix économique
|
Engrais
|
AS
|
SS
|
|
PRIX CAF MOYEN AJUSTE
|
189,17
|
189,17
|
189,17
|
Frais intermédiaires
|
41,58
|
41,58
|
41,58
|
FRAIS DE TRANSIT
|
7,00
|
7,00
|
7,00
|
FRAIS DE TRANSPORT
|
29,87
|
29,87
|
29,87
|
MANUTENTION & MAGASIN
|
2,00
|
2,00
|
2,00
|
TAXES, SURTAXES & SURESTAXES
|
-
|
-
|
-
|
FRAIS D'ANALYSE
|
0,31
|
0,31
|
0,31
|
FRAIS D'EXPERTISE MARITIME
|
0,40
|
0,40
|
0,40
|
FRAIS DU PERSONNEL & AUTRES FRAIS GENERAUX
|
2,00
|
2,00
|
2,00
|
REDEVANCE STATISTIQUE
|
-
|
-
|
-
|
Coût de revient licite
|
230,75
|
230,75
|
230,75
|
MARGE BENEFICIAIRE (3%)
|
6,92
|
6,92
|
6,92
|
FRAIS BANCAIRES D'IMPORTATION
|
9,36
|
9,36
|
9,36
|
FRAIS BANCAIRES DE MISE PLACE
|
2,70
|
2,70
|
2,70
|
COMMISSION CSPR
|
-
|
-
|
-
|
COMMISSION USPP
|
2,50
|
2,50
|
2,50
|
DROIT D'ENREGISTREMENT
|
-
|
-
|
-
|
PRIX CESSION COMMANDE
|
252,23
|
252,23
|
252,23
|
MANUTENTION & MAGASIN
|
2,00
|
2,00
|
2,00
|
COUT FINANC STOCK
|
24,32
|
24,32
|
24,32
|
VAL. ACTUELLE. STOCK
|
278,55
|
278,55
|
278,55
|
SUBVENTION (15,63%)
|
43,55
|
-
|
-
|
FRAIS DE TRANSPORT
|
10,00
|
10,00
|
10,00
|
Prix financier calcule
|
245,00
|
288,55
|
288,55
|
Annexe N°9 : Structure du prix
de l'engrais
Source : Association
Interprofessionnel du Coton et nos calculs
Annexe N°10 : Structure du prix
de l'insecticide Coton
|
Prix financier
|
Prix économique
|
|
AS
|
SS
|
|
PRIX CAF MOYEN AJUSTE
|
3850
|
3850
|
3850
|
Frais intermédiaires
|
505,69
|
505,69
|
505,69
|
FRAIS DE TRANSIT
|
72,34
|
72,34
|
72,34
|
FRAIS DE TRANSPORT
|
20,13
|
20,13
|
20,13
|
MANUTENTION & MAGASIN
|
1,52
|
1,52
|
1,52
|
TAXES, SURTAXES, & SURESTAXE
|
0
|
0
|
0
|
FRAIS D'ANALYSE
|
0,35
|
0,35
|
0,35
|
FRAIS D'EXPERTISE MARITIME
|
0,4
|
0,4
|
0,4
|
FRAIS DU PERSONNEL & AUTRES FRAIS GENERAUX
|
40
|
40
|
40
|
PERTE SUR INTRANT
|
0
|
0
|
0
|
FRAIS BANCAIRES D'IMPORTATION
|
278,63
|
278,63
|
278,63
|
FRAIS BANCAIRES DE MISE PLACE
|
24,32
|
24,32
|
24,32
|
COMMISSION SONAPRA
|
22
|
22
|
22
|
COMMISSION USPP
|
5
|
5
|
5
|
FRAIS CAUTION SONAPRA
|
41
|
41
|
41
|
CREANCE IRRECOUVR.
|
0
|
0
|
0
|
Cout de revient
|
4355,69
|
4355,69
|
4355,69
|
MARGE BENEFICIAIRE (3%)
|
130,6707
|
130,6707
|
130,6707
|
DROIT D'ENREGISTREMENT (5/1000)
|
0
|
0
|
0
|
Prix de cession calcule
|
4486,3607
|
4486,3607
|
4486,3607
|
SUBVENTION (8,61%)
|
-386,3607
|
0
|
0
|
FRAIS DE TRANSPORT
|
10
|
10
|
10
|
Prix financier calculé
|
4110
|
4496,3607
|
4496,3607
|
Source : Association
Interprofessionnel du Coton et nos calculs
NB : AS = Avec Subvention, SS = Sans
Subvention
Intrants
|
Prix de revient
|
DD
|
PHT
|
MT
|
PE
|
Topsin M
|
2 100
|
914
|
1 187
|
550
|
1 737
|
Manèbe
|
3 800
|
1 653
|
2 147
|
750
|
2 897
|
Kinikini
|
4 900
|
2 107
|
2 793
|
1 100
|
3 893
|
Carbofuran
|
1 500
|
-
|
1 500
|
300
|
1 800
|
Némacurt
|
3 800
|
1 634
|
2 166
|
700
|
2 866
|
Cydim
|
4 300
|
1 849
|
2 451
|
700
|
3 151
|
Cyperdicote
|
7 800
|
3 354
|
4 446
|
1 200
|
5 646
|
Phénitrocim
|
6 200
|
2 666
|
3 534
|
800
|
4 334
|
Cotalazine
|
4 900
|
2 107
|
2 793
|
1 100
|
3 893
|
Ométhoate
|
3 800
|
1 634
|
2 166
|
300
|
2 466
|
Faucaud
|
4 700
|
2 021
|
2 679
|
800
|
3 479
|
Tectapez
|
3 800
|
1 634
|
2 166
|
700
|
2 866
|
Topsin M
|
2 100
|
903
|
1 197
|
490
|
1 687
|
Manèbe
|
4 000
|
1 720
|
2 280
|
570
|
2 850
|
Laser 480 SC
|
3 500
|
1 505
|
1 995
|
250
|
2 245
|
TALSTAR
|
6 500
|
2 795
|
3 705
|
1 470
|
5 175
|
Semence tomate
|
4 800
|
1 584
|
3 216
|
1 720
|
4 936
|
Semence chou
|
2 370
|
1 031
|
1 339
|
340
|
1 670
|
Annexe N°11 : Prix
économique des Pesticides et Semences importés
Sources : Structures de
commercialisation (Accueil paysans, SOGICOM, TROPICASEM) et nos calculs
NB :
DD = Droit de douane
DD = 43% pour les pesticides
DD = 33 % pour les semences
PHT = Prix Hors Taxe
MT = Marge de Commercialisation et de transport Moyen
Annexe N°12: Evolution du prix CAF
et du Prix à la Pompe de l'essence ordinaire.
DATE
|
Prix CAF (FCFA/L)
|
Prix à la Pompe (FCFA/L)
|
16/07/2008
|
382,57
|
650
|
01/07/2008
|
382,57
|
500
|
01/06/2008
|
357,20
|
475
|
01/05/2008
|
317,44
|
560
|
01/04/2008
|
301,68
|
475
|
01/03/2008
|
301,68
|
475
|
01/02/2008
|
301,68
|
475
|
01/12/2007
|
301,68
|
475
|
01/11/2008
|
263,94
|
475
|
01/10/2007
|
263,94
|
475
|
01/09/2007
|
263,94
|
475
|
01/08/2007
|
285,24
|
480
|
01/07/2007
|
301,60
|
480
|
01/06/2007
|
301,60
|
480
|
01/05/2007
|
276,88
|
445
|
01/04/2007
|
249,01
|
415
|
01/03/2007
|
223,37
|
415
|
01/02/2007
|
210,93
|
400
|
01/01/2007
|
221,62
|
415
|
MOYENNE
|
289,92
|
476
|
Source : Service Consommateurs de la
SONACOP SA.
Annexe N°13 : Prix
économique de l'essence ordinaire au Bénin
|
RUBRIQUE
|
Coût (FCFA/unités)
|
1 -
|
COEFFICIENT DE CORRECTION
|
99,00
|
2 -
|
DENSITE
|
0,86
|
3 -
|
CAF FOURNISSEUR (HL)
|
48 992,00
|
4 -
|
CAF FOURNISSEUR (L)
|
489,92
|
5 -
|
BASE D'EVALUATION FISCALE ET DOUANIERE
|
490
|
6 -
|
VOLUME REEL POUR 01 TM (L)
|
1 151,16
|
7 -
|
VOLUME REEL POUR 01 TM (HL)
|
11,51
|
8 -
|
TAXE DE PORT PAR TM
|
400,00
|
9 -
|
TAXE DE PORT PAR HL
|
34,75
|
10 -
|
TAXE PASSAGE PORT PAR TM
|
1 900,00
|
11 -
|
TAXE PASSAGE PORT PAR HL
|
165,05
|
12 -
|
TVA PORTS =0%(7+9)
|
0,00
|
13 -
|
CAF NON DEDOUANE (HL)
|
49 191,80
|
14 -
|
CAF NON DEDOUANE (L)
|
491,92
|
FRAIS PAYES CORDON DOUANIER
|
|
15 -
|
DROIT FISCAL = 10% x (5)
|
0,00
|
16 -
|
PCS(0%), PC(0,5%),RED(1%) = 1,5% x (5)
|
0,00
|
17 -
|
TVA CORDON DOUANIER = 18%[(5)+(15)+(16)]
|
0,00
|
18 -
|
CREDIT D'ENLEVEMENT = 0,3%[(15)+(16)+(17)]
|
0,00
|
CHARGES LIEES AU PASSAGE
|
|
19 -
|
FRAIS DE PASSAGE = 8 FCFA
|
8,00
|
20 -
|
TVA/FRAIS DE PASSAGE =1,44
|
0,00
|
MARGE
|
|
|
21 -
|
MARGE PETROLIER = 27 FCFA
|
27,00
|
22 -
|
REMISE
|
|
AUTRES
|
|
|
23 -
|
DIFFERENTIEL TRANSPORT = 9 F
|
11,00
|
24 -
|
TOTAL HT SUR ASSIETTE DOUANIERE ET FISCALE
|
537,92
|
25 -
|
TOTAL HORS TAXES
|
537,92
|
26 -
|
TAXES SPECIFIQUES = 0,5%
|
0,00
|
27 -
|
TVA PRIX DE CESSION = 18%[(25)+(26)]
|
0,00
|
28 -
|
SOUTIEN AU PETROLE ET GPL
|
0,00
|
29 -
|
AJUSTEMENT ET ASSAINISSEMENT = 1F
|
1,00
|
30 -
|
STOCK DE SECURITE = 2 F
|
2,00
|
32 -
|
PRIX CESSION REVENDEUR
|
540,92
|
33 -
|
MARGE DETAILLANTS = 12 FCFA
|
12,00
|
34 -
|
PRIX TTC UNITAIRE ESSENCE A LA POMPE
|
552,92
|
Source : Service Consommateur
SONACOP SA et nos Calculs
Annexe N°14 : Prix financier et
prix économique le l'huile à moteur
PRODUIT
|
EXTRA HD 40
|
POIDS (Kg)
|
185
|
|
|
|
VOLUME (L)
|
231,25
|
|
|
|
|
PRIX HT
|
TVA
|
PRIX TTC
|
PRIX ECONOMIQUE
|
PRIX CAF
|
151 246
|
|
|
|
FRAIS DE TRANSIT (15,20F/Kg)
|
2 812
|
503
|
|
|
Autres frais d'importation (21,21F/Kg)
|
3 924
|
72
|
|
|
TAXE VOIRIE (0,15%)
|
227
|
|
|
|
Montant sous douane
|
158 209
|
575
|
|
158 209
|
DOUANE (10%)
|
15 125
|
|
|
|
Autres frais de douanes (RS:1%;PC:0,5%; PCS:1%)
|
3 781
|
30 627
|
|
|
Coût d'acquisition (a)
|
177 114
|
31 202
|
|
158 209
|
Marge coût de revient consommateur (30%) (b)
|
53 134
|
|
|
47 463
|
TSH 2%(a+b)
|
4 605
|
|
|
-
|
MONTANT HT
|
234 854
|
|
|
205 671
|
TVA (18%)
|
|
42 274
|
|
|
Prix de vente consommateur
|
234 854
|
|
277 127
|
205 671
|
Prix de vente consommateur (FCFA/L)
|
1 016
|
|
1 198
|
889
|
Source : Service aux Consommateurs
SONACOP SA et nos calculs
Annexe N°15: Prix financier et
économique des pulvérisateurs
Pulvérisateurs
|
Prix financier
|
Prix économique
|
Prix Hors taxe
|
19 250
|
19 250
|
Droit de douane (21%)
|
4 043
|
-
|
Transport
|
1 182
|
1 182
|
Prix de Revient
|
24 475
|
20 432
|
marge bénéficiaire
|
3 025
|
3 025
|
PRIX FINANCIER
|
27 500
|
23 457
|
TVA (18%)
|
4 950
|
-
|
TRANSPORT
|
500
|
500
|
Total
|
32 950
|
23 957
|
Source : Entreprises privés
(CTPS, PMB, PISAD) et nos calculs
Annexe N°16 : Prix financier,
prix économiques de la plomberie
Plomberie
|
Tuyau de 75
|
Tuyau de 50
|
Coude de 50
|
T de 75
|
Tuyau Pression de 25
|
Tuyau Pression de 32
|
Prix financier
|
2300
|
1700
|
400
|
1200
|
1900
|
2850
|
Prix de revient TTC
|
2025
|
1500
|
250
|
1000
|
1400
|
2650
|
TSS (TVA +PC +REND = 19,5%)
|
394,9
|
292,5
|
48,8
|
195,0
|
273,0
|
516,8
|
Prix HT
|
1630,1
|
1207,5
|
201,3
|
805,0
|
1127,0
|
2133,3
|
Prix économique
|
1905
|
1408
|
351
|
1005
|
1627
|
2333
|
Source : Entreprises privés
(CTPS, PMB PISAD) et nos calculs
Annexe N°17 : Prix financier,
prix économique de la tuyauterie flexible et des motopompes
Matériel
|
Raccord flexible
|
Motopompe
|
Prix financier
|
32 300
|
148750
|
Prix de revient TTC
|
28747
|
132387,5
|
DD (21%)
|
6036,87
|
27801,375
|
Prix HT
|
22710,13
|
104586,125
|
Prix économique
|
26263
|
120949
|
Source : Entreprises privés
(CTPS, PMB PISAD) et nos calculs
* 1Les producteurs de la zone de
bas-fond pratique des cultures de décrue, et n'utilisent pas les engrais
minéraux et organiques.
* 2 Ces primes moyennes
correspondent à la différence entre le prix moyen consenti
à payer pour cette caractéristique et le prix de base ou de
référence ici égale à 200FCFA (exemple :
111=311-200)
|
|