Les recettes fiscales, dans la plus part des pays en voie de
développement, représentent la base des ressources publiques. Les
ressources fiscales constituent alors un instrument privilégié au
service de l'Etat pour faire face à se engagements en tant que garant du
bien être social. Les recettes budgétaires proviennent soit d'une
fiscalité directe, soit des prélèvements sur les biens et
services encore appelés impôts indirects, soit enfin de taxes sur
les importations.
Suite à la grave crise financière et
économique des années 80, la République du Bénin a
assisté à une chute drastique de ces recettes fiscales. Au cours
de cette période les prélèvements opérés sur
l'économie béninoise sont passés de 59,2711 milliards
à 21,23001 milliards. Cette situation a placé l'Etat
Béninois dans l'incapacité de faire face aux dépenses de
fonctionnement et d'investissement. Les autorités politico
administratives d'alors ont réagi en adoptant le PAS (Programme
d'Ajustement Structurels) comme moyen de sortie de crise.
Ainsi en application du PAS, signé avec le FMI et la
Banque Mondiale, le gouvernement du Bénin a fait voter à
l'Assemblée Nationale la Décision-loi 89-007/ANR/CP du 13 Avril
1989, approuvée par la Loi N° 89-008 du 12 Mai 1989, chargeant la
Direction des Impôts du recouvrement des impôts, droits et taxes,
qui était autrefois de la compétence de la Direction du
Trésor et de la Comptabilité Publique.
Ce transfert de la fonction de recouvrement des impôts
et taxes a ouvert la voie de la réforme de la procédure de
recouvrement visant à son amélioration et à son
efficacité.
La mise en oeuvre de cette réforme a
nécessité l'installation effective d'un réseau comptable
à la DGID pour atteindre les objectifs fixés.
L'exercice de la fonction de recouvrement des impôts par
la DGID, depuis plus de quinze ans a eu d'énormes impacts sur
l'évolution des recettes en République du Bénin.
Il nous paraît donc nécessaire d'analyser
l'actuel système de recouvrement des impôts afin de
savoir :
-si la réforme de 1989 visant à
l'amélioration des recettes fiscales a-t-elle satisfait aux
attentes ?
- si l'administration fiscale est-t-elle dotée de
moyens matériels, financiers et humains suffisants pour
l'accomplissement de sa mission.
Cette analyse doit surtout permettre d'étudier l'impact
de la réforme sur l'évolution des recettes fiscales, d'attirer
l'attention sur les insuffisances constatées et de formuler des mesures
correctives pour renforcer les acquis de la réforme.
Tels sont les fondements du choix de notre thème qui
s'intitule :
<< LA REFORME DE LA PROCEDURE DE RECOUVREMENT DES
IMPÔTS D'ETAT EN REPUBLIQUE DU BENIN : BILAN ET PERSPECTIVE
>>
Pour ce faire, notre étude présentera :
- dans un chapitre préliminaire, le contenu et
l'application de la réforme, après un bref rappel historique de
son fondement ;
- dans un chapitre premier, l'analyse du système de
recouvrement avant et après la réforme ;
- et enfin dans un chapitre deuxième, les approches de
solutions et recommandations susceptibles de rendre optimal, l'actuel
système de recouvrement.
CHAPITRE PRELIMINAIRE
Ce présent chapitre préliminaire nous permettra
de présenter la réforme du recouvrement des impôts
intervenue en 1989 ainsi que les structures de la DGID en charge de ce
recouvrement. Ensuite il sera procéder à l'inventaire des
problèmes débouchant ainsi sur le choix de la
problématique.
SECTION 1 : Restitution des observations de
stage et ciblage de la problématique
PARAGRAPHE 1 : Etat des lieux de
base
I- Historique et présentation de la
réforme
A- Historique de la réforme
Depuis l'année 1960 où notre pays a
accédé à la souveraineté nationale jusqu'à
l'année 1989 où est entré en application, au BENIN, le
premier Programme d'Ajustement Structurel, la loi a organisé le
recouvrement des impôts sur la base de l'intervention à la
chaîne de deux directions centrales du Ministères des finances
à savoir :
n la Direction des Impôts (DI) devenue Direction
Générale des Impôts et des Domaines (DGID) qui assumait la
fonction d'assiette, c'est-à-dire d'émission des rôles,
tout en recevant à titre accessoire, les versements spontanés que
les contribuables faisaient par chèques, à ses bureaux ;
n la Direction du Trésor et de la Comptabilité
publique (DTCP) devenue Direction Générale du Trésor et de
la Comptabilité Publique (DGTCP) qui exerçait la fonction de
recouvrement des impôts mis aux rôles.
Mais, suite au diagnostic des procédures de
recouvrement des impôts, le Fonds monétaire international et la
Banque Mondiale ont recommandé que la fonction du recouvrement soit
transférée à la Direction des Impôts, jugée
techniquement plus apte à l'assumer.
Aussi, en application du Programme d'Ajustement Structurel
qu'il a signé avec ces institutions financières internationales
et dans lequel figure en bonne place l'engagement qu'il a pris de
transférer à la Direction des impôts la fonction de
recouvrement des impôts, le Gouvernement du BENIN a soumis, à cet
effet, un projet de loi à l'Assemblée Nationale qui a voté
successivement les deux textes suivants :
---- la Décision-Loi n° 89-007/ANR/CP du 13 Avril
1989 chargeant la Direction des Impôts et portant création des
Recettes des Impôts ;
---- la Loi n°89-008 du 12 Mai 1989 portant amendement et
approbation de la Décision-Loi n° 89-007/ANR/CP du 13 Avril
1989.
Dans ce contexte nouveau où le législateur et
le pouvoir exécutif ont décidé que la Direction des
Impôts exercera désormais simultanément la fonction
d'assiette et celle du recouvrement des impôts, cette Direction Centrale
du Ministère des Finances s'est organisée de sorte que soit
observé en son sein le respect du principe de la séparation des
fonctions d'ordonnateur et de comptable, la première fonction
étant assumée ses services d'assiette, et la seconde
étant exercée, de façon tout à fait autonome, par
ses recettes.
Mais comment étaient recouvrés les impôts
et quels étaient les fondements de la réforme ?
1) le système de recouvrement des
impôts avant la réforme
°Avant la réforme de 1989, les travaux d'assiette
étaient caractérisés par la mise au rôle
systématique de tous les impôts. Lorsque les services
compétents de la DI, reçoivent les déclarations, suivant
la nature d'impôt, ils procèdent à la détermination
du montant de l'impôt à charge du contribuable ; une fois ce
montant calculé, il était enrôlé et chaque article
du rôle recopié à plusieurs reprises. Après
vérification l'arrêté d'homologation était
préparé. Le rôle devient alors exécutoire et c'est
en vertu de ce titre que les services du trésor effectueront et
poursuivront le recouvrement des impôts et taxes concernés.
Exceptionnellement, en matière de contributions
indirectes, c'est le contribuable qui déclare, liquide, informe et
procède au versement des droits dus. Dans ce cas l'administration
émet des rôles de régularisation lorsque le contribuable ne
payait pas automatiquement sa cotisation dans les délais prescrits et
malgré les relances. Des rôles primitifs sont émis en cas
de défaut de déclaration ou de taxation d'office.
°Une fois toutes ces opérations effectuées,
la DTCP procède à la perception. Le processus de recouvrement est
alors enclenché dès la date de mise en recouvrement et la
réception des rôles homologués. Ces rôles sont
ensuite ventilés vers le centre de recouvrement et les autres postes
comptables. A ce niveau, une vérification est également
entreprise avant la prise en charge. Pour le comptable public, la prise en
charge est une opération juridique et comptable qui l'oblige à
recouvrer toutes les impositions inscrites sur les titres exécutoires
dont il est assignataire sous peine de rembourser sur ses fonds propres.
Suivant la législation, le contribuable s'acquitte de
sa cotisation aux caisses des comptables du trésor ou auprès de
tout agent habilité à cet effet. Mais par dérogation, la
Direction des impôts assurait le recouvrement de certains impôts et
taxes. C'est le cas des droits d'enregistrements et de timbre. Elle assurait
aussi le recouvrement à partir de 1972, des retenues mensuelles
effectués par les employeurs. L'ordonnance N° 45/PR-UPAEP du 20
Juillet 1968 a aussi chargé la DI du recouvrement des acomptes
provisionnels en matière d'impôt BIC, d'impôt sur le chiffre
d'affaire intérieur (ICAI) devenu Taxe sur la valeur ajouté et
des taxes indirectes assimilées.
L'impôt est payable en numéraire ou par
numéraire. Le contribuable qui ne se conformait pas à son
obligation de paiement dans les délais se voyait appliquer une
majoration 10%
Une fois la créance fiscale acquise par le comptable
public, il procède à l'inscription du versement au crédit
du compte du contribuable. C'est cette opération qui mettait fin
à l'ancienne procédure traditionnelle de recouvrement des
impôts et taxes.
Cette ancienne procédure avait certes des avantages
mais aussi beaucoup d'inconvénients qui nécessitaient surtout sa
réforme.
2) Les fondements de la réforme
Le principe de la séparation des fonctions
d'ordonnateur et de comptable était rigoureusement respecté dans
la mesure où la phase administrative était assurée par les
ordonnateurs qu'étaient les agents de la DI et la phase comptable par
les comptables de la DTCP. Les deux fonctions étaient incontestablement
séparées.
Compte tenu de la dualité de compétences des
administrations intervenant dans l'assiette et le recouvrement des
impôts, le contribuable devait dans un premier temps déposer sa
déclaration à la Direction des Impôts, attendre
l'avertissement et dans un second temps, aller payer sa dette fiscale au
Trésor. Vu l'écart de temps entre le dépôt de la
déclaration et la réception de l'avertissement, certains
contribuables animés d'esprit de fraude et d'incivisme, se soustraient
facilement au paiement de l'impôt.
La lenteur administrative, la mauvaise appréhension de
la base imposable, consécutive à la réticence des
contribuables à souscrire leur déclaration entraîne la
fraude et l'évasion fiscale. La procédure de taxation d'office
était alors régulièrement mise en oeuvre. En fait, il y
avait très peu d'effort de recoupement des renseignements devant
permettre d'établir des bases réalistes. Cette situation
entravait la réalisation des prévisions.
D'autre part, compte tenu du quasi inexistence de liaisons
entre la DI et la DTCP, le contrôle du respect des obligations des
contribuables faisait défaut. De ce fait, les restes à recouvrer
venaient augmenter la part des côtes irrécouvrables
déjà importantes.
L'accumulation des arriérés fiscaux et des
restes à recouvrer est un important facteur dans l'amenuisement des
ressources de l'Etat et favorise l'incivisme fiscal. Une grande
réforme du système s'imposait donc avec pour principal objectif,
l'allègement des procédures de recouvrement à travers
l'accélération des travaux préalables à la mise en
recouvrement, l'allègement des travaux de calcul des restes à
recouvrer, l'amélioration de la relance des contribuables
défaillants et surtout la simplification des formalités relatives
au paiement.
B- Présentation du contenu de la
réforme
Cette présentation se fera à travers le
fonctionnement des recettes des impôts et les documents comptables tenus
au niveau des ces institutions.
1) Fonctionnement des Recettes des
Impôts
Une Recette des Impôts comprends trois divisions
à savoir :
--- Une division Caisse
--- Une division Recouvrement
--- Une division Comptabilité
a) La division Caisse
Dirigée par un caissier placé sous
l'autorité directe du receveur, la caisse effectue des recouvrements en
espèces et par chèques, ainsi que des opérations de
transferts de recettes.
Elle comporte deux sections à savoir : la section
« Espèces » et la section
« chèques et transferts »
La Section Espèces
Le contribuable se présente directement à la
Recette des Impôts où les deux exemplaires du bordereau de
versement et sa déclaration fiscale mensuelle font l'objet d'une
vérification sommaire, en ce qui concerne leur validité.
L'agent chargé de cette vérification se borne
à chercher si les bordereaux de versement et la déclaration
fiscale ne sont pas entachés d'erreurs matérielles.
En cas d'absence d'erreur, le teneur de quittancier
établit séance tenante la quittance, et porte sur les deux
exemplaires du bordereau les références de la quittance, le
cachet et le nom du receveur ou du caissier. Le primata de la quittance est
remis au contribuable.
En fin de journée, et par cahier de transmission, un
exemplaire du bordereau de versement et la déclaration sont transmis au
services d'assiette en vue d'une vérification approfondie pouvant
conduire à l'émission d'un avis imposition individuel ou d'un ` `
registre de mise au rôle''.
Le deuxième exemplaire du bordereau de versement est
adressé à la division Recouvrement de la recette pour annotation
de la fiche compte du contribuable, tandis que les états de sommes
à verser au Trésor établis en fin de journée sont
envoyés à la division Comptabilité pour la passation des
écritures au livre journal.
Le caissier assure également le placement des valeurs
inactives et met à jour quotidiennement le calepin de caisse lors de
l'arrêt de sa caisse.
Pour les impôts faisant l'objet d'une déclaration
annuelle, les contribuables doivent continuer à déposer leur
déclaration au niveau des services d'assiette, tout en se rendant au
guichet de la Recette des Impôts pour effectuer les paiements.
La Section Chèques et
Transferts
Elle comprend deux sous sections à savoir : la
sous section chèque et la sous section transfert.
Dans la sous section chèque la différence par
rapport à la section espèce réside dans le mode de
paiement. Les bordereaux de versement et les déclarations sont
accompagnés de chèques émis à l'ordre du Directeur
Général des Impôts.
La sous section transfert
En raison du principe de l'unité de caisse, tout
contribuable peut s'acquitter de sa dette fiscale à n'importe quelle
recette des impôts.
Ainsi le propriétaire d'un immeuble sis à
Bassila par exemple, porteur d'un avis d'imposition relatif à la
contribution foncière des propriétés bâties et
résident à Cotonou, peut valablement se libérer de cet
impôt à l'une des recettes de Cotonou. Dans ce cas le Receveur de
la Recette de Cotonou, mandataire, transfère la recette à son
collègue de Bassila (assignataire) qui détient le rôle,
après inscription au registre des transferts envoyés.
A la Recette des impôts de Cotonou, après
délivrance de la quittance au contribuable, la sous section transfert
établit les documents de transfert (avis de recouvrement, bordereau de
transfert des recettes) qu'elle adresse par bordereau d'envoi hors
comptabilité à la Recette des Impôts de Bassila,
assignataire de l'impôt.
Copies des documents de transfert sont adressées
à la division ` `Comptabilité'' pour passation des
écritures au livre journal.
Quand à la Recette des Impôts de Bassila
(assignataire) à la réception des documents, la sous section ` `
transfert'' procède au contrôle et à l'inscription de ces
derniers dans le registre des transferts reçus.
Dans cette Recette assignataire le transfert est traité
en deux phases :
--- Tirage de quittance d'ordre au nom du receveur
mandataire.
--- Etablissement des états de sommes à verser
au Trésor et leur envoi à la division ` ` Comptabilité''
pour passation au livre journal.
b) La division ` ` Recouvrement''
Contrairement à l'ancienne procédure, la
nouvelle présente l'avantage de simplifier et d'accélérer
le recouvrement des impôts.
En effet, les travaux de confection, de reproduction,
d'homologation et de transfert des rôles sont sensiblement
simplifiés.
La division ` ` recouvrement'' au sein des recettes des
impôts comporte deux sections à savoir : la section des
prises en charge et des émargements et la section des poursuites et
contentieux.
La section des prises en charge et des
émargements
Les agents de cette section annotent, sur la base des
bordereaux de versement ou des registre de mis au rôle, les fiches
comptes des contribuables.
Pour les impôts payés spontanément tels
l'IPTS, l'I/BIC, la TVA, ils relancent immédiatement, après
expiration du délai de déclaration et de paiement mensuel ou
trimestriel, tous les contribuables retardataires ou défaillants. Le
recouvrement est alors poursuivi sur la base de la lettre de relance ou de
l'avis d'imposition individuel en provenance du service d'assiette.
Copies des lettres de relance adressées aux
contribuables sont acheminées aux services d'assiette.
Les dernières souches d'avis d'imposition contenues
dans le registre de mise au rôle sont émargées au fur et
à mesure des paiements effectués, et les restes à
recouvrer sont établis. Les agents de cette section doivent
vérifier les titres de recettes avant de les prendre en charge. Les
services d'assiette étant désormais chargés de
déterminer le montant global l'impôt du par le contribuable, il
revient aux agents de la section ` `prise en charge et
émargement'' :
- d'inscrire sur les avis d'imposition les acomptes
versés ;
- de déterminer les restes dus ;
- de mettre le primata des avis d'imposition dans des
enveloppes en vues de leur transmission, au contribuable concerné par la
section ` ` poursuite et contentieux'' ;
-d'envoyer le duplicata des avis d'imposition au service
d'assiette ;
-de classer les registres de mises au rôle.
Les titres de perception entachés d'erreurs
matérielles non décelées par le service des rôles
sont retournés au service émetteur.
Pour les valeurs inactives, la section saisit dans un registre
spécifique le montant de ces valeurs reçues au titre d'un
exercice.
La section ` ` Poursuites et
Contentieuses''
Les lettres de relance établies par la section ` `
Prises en charge et émargements'' et les avis d'imposition en provenance
des services d'assiette sont distribués par les agents de la section ` `
poursuites et Contentieuses'', appelés porteurs de contraintes.
En raison de l'insuffisance de moyens humains et
matériels dont disposent les Recettes des Impôts, les agents des
services d'assiette, lors des recensements peuvent aider les agents de
poursuite dans la distribution des avis d'imposition.
Les agents de cette section participent activement à la
mise en oeuvre, contre les contribuables récalcitrants, de toutes les
voies de droit à savoir :
- la mise en demeure valant sommation sans frais (mesure
préalable aux poursuites) ;
- le commandement ;
- l'avis à tiers détenteur ;
- la saisie et la vente des objets saisis.
c) La division ` `Comptabilité''
Elle effectue une vérification sur pièces des
opérations de la division ` `caisse'' et procède à leur
enregistrement au livre journal. Elle confectionne les états journaliers
de recouvrement, les relevés décadaires des encaissements, les
relevés de la décade, les bordereaux mensuels de
développement des recettes du budget national, etc.....
Elle est composée de deux sections, à
savoir : la section ` ` enregistrement'' et la section ` ` situation''.
La section ` `enregistrement''
Après vérification des pièces de
recettes, de dépenses et d'ordre, les agents de cette section
procèdent à la passation des écritures au livre journal.
Ils soumettent ensuite leur comptabilité au receveur qui les envoie
à la Direction du Trésor, service de la comptabilité
publique, division de l'apurement.
La Section ` `situation''
Elle est chargée de la production des états
journaliers, des relevés décadaires, des bordereaux mensuels de
développement des recettes du budget national, des rapports trimestriels
de gestion, ainsi que des relevés décadaires des recettes du
budget national reversées au trésor.
En somme, la nouvelle procédure de recouvrement
décharge les services d'assiette de la réception et de la
transmission des chèques ainsi que l'établissement des
rôles de régularisation et des états décadaires et
mensuels de recouvrement. Elle leur permet de se consacrer mieux que par le
passé au contrôle des déclarations et à
l'émission, dans des délais raisonnables, des rôles.
L'accélération des travaux d'assiette et de
recouvrement, leur allègement, l'amélioration de la relance des
contribuables retardataires et défaillants, la simplification des
formalités relatives au paiement des impôts sont de nature
à supprimer, du coup, l'énorme décalage qui existait entre
émission et recouvrement, et qui freinait et rendait parfois impossible
le recouvrement de certains impôts, droits et taxes.
2) Les différents documents comptables tenus
au niveau des recettes des
Impôts
Les documents comptables sont constitués d'une
variété d'actes et de dispositions légales ou
réglementaires justifiant la légalité des
opérations comptables de recettes ou de dépenses.
Comme documents comptables, nous pouvons citer : les lois
de finances, les titres de perception, les actes d'opposition et tous autres
actes de forme réglementée, justifiant le montant de
l'opération exécutée en comptabilité.
Sont également appelés documents comptables les
registres et livres relatifs à l'enregistrement chiffré des
opérations de recette ou de dépenses.
Nous présenterons, les divers documents comptables
tenus au niveau de chaque division à savoir : Caisse, Recouvrement
et Comptabilité.
a) Documents comptables ouvert à la division `
`Caisse''
Cette division tient tout en dix (10) documents comptables
à savoir :
· Journaux à souches ou
quittanciers
Tout versement en numéraire ou par chèque donne
lieu à la délivrance d'un reçu appelé quittance.
Les journaux à souche peuvent être
spécialisés. On distingue :
- le journal à souche destiné aux encaissements
en numéraire ;
- le journal à souche réservé aux
encaissements des chèques ;
- le journal à souche pair pour les journées
paires et le quittancier impair pour les journées impaires.
Les quittanciers doivent être arrêtés en
fin de journée, mais sans le report du solde de la veille.
· le calepin de caisse
C'est un carnet destiné à décrire, en fin
de chaque journée, la situation de la caisse en billets de banque,
jetons, timbres fiscaux et valeurs de caisse. Il retrace le montant en moins ou
en plus par rapport aux écritures.
· le répertoire des chèques
bancaires
Les chèques bancaires ou postaux reçus en
règlement des impôts, droits et taxes sont mentionnés dans
ce répertoire.
· les états de sommes à verser au
trésor
Il est établi un état de sommes à verser
au trésor, pour chaque nature de recette, appuyé, le cas
échéant, du relevé des parties versantes.
Chaque état de sommes à verser porte comme
éléments essentiels : les références de la
ligne d'écriture, le nom et prénoms de la partie versante, la
nature de la créance et l'article de rôle au besoin ainsi que la
mention ` `recette budgétaire'' ou ` ` hors budget''
L'état des sommes à verser au trésor est
établi en trois (03) exemplaires. Le primata est adressé à
la division Apurement du service de la comptabilité de la Direction
Générale du Trésor et de la Comptabilité (DGTCP),
le duplicata envoyé à la division ` `Recouvrement'' de la Recette
de Impôts, et le triplicata est conservé au niveau de la division
` caisse'.
· Procès-verbal de transfert de
fonds
Cette pièce de dépense permet de faire le
billetage du numéraire à transférer à la Direction
du trésor et de la comptabilité publique. Il est rempli en trois
exemplaires :
- la première copie accompagne la comptabilité
décadaire adressée à la Direction du trésor et de
la comptabilité publique ;
- la seconde est remise à la partie prenante des
fonds ;
- la troisième est gardée à la division
`caisse' de la recette des impôts.
· Bordereau récapitulatif des chèques
bancaires ou postaux
On y inscrit les mentions des chèques à
transférer aux services du Trésor. Une copie de ce bordereau est
laissée à la partie qui reçoit les chèques
(Trésor) ; une copie accompagne la comptabilité
décadaire adressée à la DGTCP et la troisième copie
reste à la Recette.
· Avis de recouvrement
Il retrace les encaissements faits par un comptable
mandataire. Il est rempli journellement en trois exemplaires répartis
comme suit :
- une copie au comptable assignataire
- une copie à la division apurement du service de la
comptabilité de la DGTCP.
- une copie à la sous-section `Transfert de la
Recette'
· Les Bordereaux de transfert de
recettes
Ils accompagnent toujours les avis de recouvrement
envoyés au comptable assignataire et à la DGTCP.
· Le registre des transferts reçus ou
envoyés
l'objet de ce registre, qui peut être
spécialisé pour les transferts reçus, d'une part, et les
transferts envoyés, d'autre part, est de suivre les prises en charge de
transferts reçus et de donner suite aux réclamations
éventuelles relatives aux transferts effectués.
La contexture doit permettre de ressortir les
références du transfert, le montant et le comptable mandataire
(registre des transferts reçus) ou assignataire (régistres des
transferts envoyés).
· Les documents justificatifs des retenues
à la source effectuées par la Direction des
Impôts
La Direction Générale de Impôts et de
Domaines retenant à la source, à l'instar d'autres Directions
techniques, ses avantages (pénalités et majorations), les
pièces de recettes et de dépenses suivantes justifient la
comptabilisation des dits avantages.
- Les états des pénalités et
majorations retenues à la source par la DGID
À l'instar des états de sommes à verser
au Trésor qui justifient les recettes du budget national ou local, les
états des pénalités et des majorations retenues à
la source par la Directions des Impôts retracent la part du produit des
pénalités d'assiette et des majorations pour paiement tardif,
réglementairement attribuée à la Direction des
Impôts, soit 50% du produit des pénalités et 50% du
produit des majorations.
- Les états récapitulatifs des
chèques adressés au Directeur des Impôts
Les chèques reçus en règlement de la part
du produit des pénalités et majorations revenant à la
Direction des Impôts doivent être transmis par état
récapitulatif, décadairement, au Directeur des Impôts.
- Les Bordereaux d'envoi des
récépissés des mandats-cartes
Chaque fois que le plafond d'encaisse de 5000F est atteint,
l'intégralité de la part des pénalités et
majorations de la Direction des Impôts perçue en numéraire
doit être reversée dans les quarante-huit heures aux guichets des
recettes de l'OPT, en vue de l'approvisionnement du compte de la Direction des
impôts ouvert au centre des chèques postaux.
Les récépissés de mandats-cartes sont
adressés au Directeur des Impôts par bordereau d'envoi. Le double
du bordereau d'envoi sert de pièces de dépenses.
b) Les documents Comptables ouverts à la Division
` Recouvrement'
- le Registre des prises en charge des titres de
perception
L'objet de ce registre est de décrire, par budget et
compte, titres de perception émis et dont le comptable est
personnellement et pécuniairement responsable du recouvrement.
- le Registre des contraintes extérieures
reçues ou envoyées
Chaque poste comptable peut ouvrir un registre pour chacune
des deux catégories de contraintes extérieures ; ce registre
permet de suivre le recouvrement des cotes contenues dans les contraintes
extérieures reçues et d'apprécier les diligences des
comptables mandataires en ce qui concerne les contraintes extérieures
envoyées.
- le Registre des oppositions et avis à tiers
détenteurs reçus ou envoyés
L'opportunité d'ouvrir ces registres est
déterminée par les mêmes préoccupations que celles
des contraintes extérieures.
- le Registre de prises en charges des valeurs
inactives
Ce registre est destiné à enregistrer, sur la
base des procès verbaux de réception des valeurs inactives, le
montant des valeurs reçues au titre d'un exercice.
Tout comme les rentrées, les sorties de valeurs
inactives doivent également être justifiées par un PV de
remise ou une décharge
- les Fiches comptes des contribuables
Elles retracent dans la partie des débits, les
impôts dus par les contribuables et dans la partie des crédits les
versements effectués et les dégrèvements ou remises
obtenues. Elles présentent un solde débiteur, créditeur ou
nul.
- les Etats des restes à recouvrer
Ces états établis périodiquement
permettent au chef du poste comptable de connaître après
émargement des titres de perception, le montant des cotes qui restent
à recouvrer, par nature d'impôt.
- la Mise en demeure ou sommation sans
frais
Cet acte tient lieu de rappel et doit, le cas
échéant, être notifié au contribuable douze jours
avant le premier acte de poursuite.
La mise en demeure n'est soumise à aucune forme
particulière.
- l'Avis à tiers détenteur et les fiches
d'opposition
Ces actes permettent d'obliger certains tiers,
dépositaires publics à effectuer des paiements au moyen des fonds
qu'ils détiennent pour le compte du contribuable.
- le Commandement
C'est un acte par lequel le débiteur est sommé
de payer sa dette à peine d'être contrainte par voie de saisie
exécution. C'est le premier acte de poursuite, au sens strict du
terme.
- le Procès- Verbal de saisie
Lorsque après trois francs, le contribuable n'a pas
obtempéré à la sommation de payer la dette objet du
commandement, le comptable peut procéder à la saisie de biens
meubles du redevable.
- le Procès- verbal de vente
La vente des objets saisis ne peut intervenir que huit jours
francs après la saisie. Elle est constatée par un procès
verbal.
c) Les documents comptables tenus au niveau de la
division `Comptabilité'
- le Relevé de la décade
On y inscrit les montants consolidés par jour et par
nature de recette. Il est établi en deux copies réparties comme
suit : une copie à la Direction du Trésor et de la
Comptabilité Publique et une copie à la division
`Comptabilité' de la Recette des Impôts.
- le Relevé décadaire des
encaissements
Il est réparti exactement comme le relevé de la
décade. On y retrace les encaissements de la décade par mode de
paiement.
- le Bordereau mensuel de développement des
recettes du budget national
Il décrit les recouvrements mensuels effectués
par le comptable, dans la forme de présentation du budget national de
fonctionnement.
Son objet est d'ordre statistique ; il doit être
régulièrement acheminé au service des Rôles et du
Recouvrement.
- les états mensuels des
pénalités et majorations retenues à la source par la
Direction des Impôts
Ces états récapitulent par mois les
pénalités et majorations retenues. Ils sont établis en
deux exemplaire répartis comme suit :
- un exemplaire est adressé à la Direction du
Trésor et de la Comptabilité Publique ;
- une copie reste à la Recette des Impôts
- le Livre journal
Le livre journal est utilisé pour la description
chronologique des opérations, tant en recette qu'en dépense.
Chaque ligne d'écriture est appuyée des pièces
justificatives de l'opération exécutée.
Les livres journaux sont spécialisés. Ainsi, on
distingue : les livres journaux de caisse et le livre journal d'ordre.
Tout livre journal est arrêté quotidiennement
avec incorporation du solde antérieur aux résultats de la
journée. Le processus de l'arrêté quotidien du livre
journal est le suivant :
Solde antérieur
+ Total des recettes de la journée
- Total des dépenses
= Solde à nouveau
L'arrêté journalier du livre journal permet de
s'assurer :
- de la concordance des écritures et des pièces
justificatives ;
- de la concordance entre le solde des écritures et
l'encaisse.
Ces contrôles journaliers sont renforcés par un
contrôle décadaire. Le processus de l'arrêté
décadaire du livre journal est le suivant :
Solde des écritures au dernier jour de la décade
précédente
+ Total des recettes de la décade
- Total des dépenses de la décade
= Solde des écritures enfin de décade
Il convient de préciser que la comptabilisation des
transferts de recettes au livre journal se fait à deux niveaux :
Chez le receveur assignataire
Une fois les documents de transfert reçus et pris en
charge, le comptable assignataire décrit au livre journal :
- une ligne de recette, imputable à un compte de la
nomenclature, justifié par un état de sommes à verser au
Trésor public
- une ligne de dépenses, du montant du bordereau de
transfert, intitulée : ` Prise en charge du bordereau de transfert
de recette n°......'
Chez le receveur mandataire
Le chef du poste mandataire, en matière de transfert de
recette, passe les écritures suivantes :
- une ligne recette du montant du bordereau de transfert qui
constitue la pièce justificative ;
- une ligne de dépense justifiée par le
procès verbal de transfert de fonds ou le bordereau récapitulatif
des chèques.
En définitive, la réforme permet d'observer au
sein de la Direction des Impôts, une séparation entre les services
d'assiette et les recettes chargées du recouvrement. Ce pendant les deux
services entretient des relations leur permettant d'échanger des
renseignements sur la situation des contribuables et de faciliter ainsi les
actions en recouvrement.
- Liaison service d'assiette et Recette des
Impôts
Cette liaison est assurée à l'aide d'un document
qui permet au chef service d'assiette d'adresser au receveur, copies des
lettres de relance pour dépôt de déclaration et pour
paiement spontané.
Les avis d'imposition individuels établis par les
services d'assiette sont adressés au Receveur pour mise en
recouvrement.
- Liaison Recette des Impôts et service
d'assiette
Les déclarations fiscales mensuelles ainsi qu'une copie
des bordereaux de versement reçus par la division `caisse' de la Recette
des Impôts sont acheminées au service d'assiette en vue d'une
vérification approfondie pouvant conduire à imposition.
Copies des lettres de relance pour paiement sont
adressées au service d'assiette. Après homologation, une copie
des avis d'imposition enliassés est envoyée par le Receveur au
service d'assiette.
II- L'exercice de la fonction de recouvrement des
impôts : la mise en oeuvre de la réforme
Il est marqué d'une part, par la création d'un
réseau comptable au sein de la Direction des Impôts. Ce qui a
profondément modifié son organigramme d'une part et a
favorisé la simplification des procédures d'assiette et de
recouvrement en d'accélérer l'action en recouvrement d'autre
part. Des réformes nouvelles ont été opérées
afin d'accomplir de façon diligente la mission qui lui a
été assignée.
A- Organisation et organigramme du réseau comptable
1) Organisation
Actuellement la DI devenue DGID dispose d'un réseau
comptable (RNI-RPI-RDI-RAI) composé de deux (02) ordres de Recettes des
Impôts :
- les recettes à compétence nationale
- les recettes à compétence locale
a) Les recettes à compétence
nationale
Il existe deux catégories : la RPI/DGE ; la
Recette des Domaines ; la RPAI
- La Recette Principale des Impôts/ DGE
Elle est chargée du recouvrement des impôts dus
par les grandes entreprises, de l'instruction de leur contentieux, de la
gestion des crédits d'impôts notamment ceux liés aux
exonérations et de l'établissement des côtes
irrécouvrables. Fiscalement est qualifié de grandes entreprises
tout contribuable appartenant à la catégorie des entreprises dont
le Chiffre d'affaire est :
-supérieur à 80 millions pour les
opérations d'achats et de ventes ;
-supérieur à 25 millions pour les prestations de
services.
La RPI/DGE est composé des divisions Caisse,
Recouvrement, Comptabilité et Recette d'ordre.
- La Recette des Domaines
Elle est chargée :
-du recouvrement des droits d'enregistrement, de timbres, de
conservation foncière des produits des domaines et taxes
annexes ;
- de l'encaissement des provisions foncières, de
l'enregistrement des cautionnement, des consignations et amendes
judiciaires ;
- de la tenue des comptes de conservations foncières,
de l'enregistrement et des travaux liés à la gestion du domaine
privé de l'Etat ;
- du paiement de certaines dépenses publiques ;
- de la tenue de la comptabilité en matière de
timbre fiscaux.
- La Recette Principale des Arriérés
d'Impôts
En application de l'art N°61 du décret
N°99/514 du 22 Novembre 1999 portant attributions, organisation et
fonctionnement du ministère des finances et de l'économie, la
RPAI est chargée du recouvrement des arriérés
d'impôts d'Etat dus par les grandes entreprises, et les rappels
d'impôts émis par la Brigade de Vérification
Générale suite aux redressements fiscaux ainsi que la gestion de
la procédure contractuelle de redressement. Signalons qu'avec les
dernières réformes, la RPAI a été supprimée
en mars 2004.
b) Les Recettes à compétence locale
Il s'agit des recettes divisionnaires des impôts (RDI)
et des Recettes Auxiliaires des impôts (RAI).
- la RDI
Elle assure le recouvrement des impôts au niveau des
départements et communes et l'instruction du contentieux y
afférent. Elle comprend également les trois divisions ci-dessus
énumérées. Elle peut avoir sous sa tutelle une ou
plusieurs RAI et est dirigé par un Receveur Divisionnaire des
Impôts.
- la RAI
Elle a les mêmes attributions que la RDI et est
dirigé par un receveur auxiliaire des impôts. Toute fois au plan
administratif, le RAI est placé sous l'autorité du RDI à
qui il rend compte périodiquement de ses activités.
Le transfert de la fonction du recouvrement à la
Direction des Impôts et des domaines a favorisé une série
de réformes. Pour ce qui concerne la gestion des impôts locaux, il
a été élaboré la réforme de la TPU et de la
TFU. Cette visait à apporter une solution à la fiscalisation des
petites entreprises. La note N°1026 bis MF/DC/DGID du 16 décembre
1994 a défini l'organisation et les attributions des centres des
impôts (CDI), structures administratives ayant pour mission
d'appréhender la catégorie contribuables exerçant à
la limite de l'informel.
Dans la recherche d'une plus grande efficacité de la
gestion des dossiers et du recouvrement des impôts, les Centres des
Impôts des Moyennes Entreprises (CIME) et les Centres des Impôts
des Petites Entreprises (CIPE) se sont substitués aux Centre des
Impôts (CDI) conformément à la note N°
100/MFE/DC/SGM/DGID/ du 20 Juillet 2000 portant attributions, organisations et
fonctionnement des structures départementales, modifiée et
complétée par les notes N° 1225/MFE/DC/SGM/DGID/DGR/SP et
N° 1226/MFE/DC/SGM/DGID/DGR/SP du 23 Juillet 2005 portant respectivement
attributions et organisations du CIME Littoral et du CIME Atlantique. Signalons
qu'une direction, la Direction des Centres des Impôts des Moyennes
Entreprises (DCIME), a été créée pour coordonner
les CIME existants. C'est une expérience qui à terme sera
progressivement étendue aux autres départements.
Toutes ces réformes intervenues au sein de la DGID,
sans oublier les récentes créations du Centre des Impôts de
Dantokpa et des Autres Marchés (CIDAM) et du Centre des Impôts du
Port et Autres Frontières (CIPAF), respectivement par les
arrêtés N° 1220/MFE/DC/SGM/DGID/DGR/SP et N°
1224/MFE/DC/SGM/DGID/DGR/SP du 23 Septembre 2005, ont contribué
à l'agrandissement et à la dynamisation du réseau
comptable de la DGID.
2) Schématisation de l'organigramme du
réseau comptable de la DGID
· La Recette Nationale des Impôts (RNI), un l'organe
centralisateur situé dans l'enceinte de la Direction
Générale des Impôts et des Domaines
RNI
RDI et RAI des DDI
RPI/DGE
Recette des Domaines des DDET
Recette des Impôts des CIME
Ensuite, au niveau des Directions Départementales, nous
avons les Recettes Divisionnaires et des Recettes Auxiliaires des Impôts
· Direction Départementale des Impôts de
l'Atlantique et du Littoral (DDI Atlantique-Littoral)
DDI-A/L
Atlantique
Littoral
RDI/CIPE (Ouidah)
RDI/CIPE (Calavi)
RDI/CIPE (Allada)
RDI/ CIPE3 Champ de foire
RDI/CIPE2 Akpakpa
RDI/CIPE Saint Michel
· RAI (Tori)
· RAI (Houégbo)
· RAI (ZÊ)
· Direction Départementale des Impôts de
l'Ouémé et du Plateau (DDI-O/P)
DDI-O/P
Plateau
Ouémé
RDI/CIPE Pobè
RDI/CIPE Sèmè-Podji
RDI/CIPE Porto-Novo 2
RDI/CIPE Porto-Novo 1
· RAI (Dangbo)
· RAI (Avrankou)
· RAI (Akpro-Missérété)
· RAI (Adjarra)
· RAI (Adjohoun)
· RAI (Bonou)
· RAI (Sakété)
· RAI (Ifangnin)
· RAI (Adja-ouérè)
· Direction Départementale des Impôts du
Mono-Couffo (DDI-C/M)
DDI-C/M
Mono
Couffo
RDI/CIPE Azovê
RDI/CIPE (Lokossa)
RDI/CIPE (Comè)
· RAI Klouékanmè
· RAI (Dogbo)
Aplahoué
Lalo
Toviklin
Djacotomey
· RAI (Bopa)
· RAI (Grand-Popo)
· RAI (Athiémé)
· RAI (Houéyogbé)
· Direction Départementale des Impôts du
Zou-Collines (DDI-Z/C)
DDI-Z/C
Collines
Zou
RDI/CIPE (Savè)
RDI/CIPE (Dassa)
RDI/CIPE (Savalou)
RDI/ CIPE (Covè)
RDI/CIPE (Abomey)
RDI/CIPE (Bohicon)
Bantè
Zakpota
Zogbodomey
Agabgninzoun
Djidja
Zangnando
RAI (Ouèssè)
Glazoué
· Direction Départementale des Impôts de
l'Atacora-Donga (DDI-A/D)
DDI-A/D
Donga
Atacora
RDI/CIPE (Tanguiéta)
RDI/CIPE (Djougou)
RDI/CIPE (Natitingou)
Copargo
Ouaké
RAI (Bassila)
Toucountouna
RAI (Kérou)
RAI (Boukoumé)
RAI (Kouandé)
RAI (Ouassa Phunco)
Kobly
RAI (Matéri)
· Direction Départementale des Impôts du
Borgou-Alibori (DDI-B/A)
DDI-B/A
Alibori
Borgou
RDI/CIPE (Malanville)
RDI/CIPE (Bembéréké)
RDI/CIPE (Parakou)
RDI/CIPE (Kandi)
RDI/CIPE (Banikoara)
RDI/CIPE (Nikki)
RAI (Kalalé)
RAI (Peréré)
RAI (Gogounou)
RAI (Sègbana)
(Karimama)
Sinandé
N'Dali
RAI (Tchaourou)
Ce réseau comptable de la DGID est animé et
contrôlé par un comptable public, le Receveur National des
Impôts qui dirige la Recette Nationale des Impôts. Cette direction
assure aussi la réédition des comptes devant la chambre des
comptes de la Cour Suprême. Mais on rencontre des receveurs
divisionnaires et des Receveurs auxiliaires dans des Directions
Départementales et dans des Communes.
Toutefois, les Receveurs divisionnaires élargissent
leur compétence jusqu'au niveau des Communes qui ne disposent pas des
Receveurs auxiliaires.
Ainsi se présente le Réseau Comptable de la
Direction Générale des Impôts et des Domaines.
A- Fonctionnement du réseau comptable de la
DGID
L'installation effective du réseau comptable de la DGID
et le nouvel organigramme qui s'en est suivi ont permis de mettre en place de
nouvelles procédures pour :
- accélérer les travaux préalables
à la mise en recouvrement ;
- alléger les travaux de calcul des restes à
recouvrer ;
- améliorer la relance des contribuables
défaillants ;
- simplifier les formalités de paiements.
Tout ceci a eu pour conséquence de raccourcir le
délai entre le fait générateur et de son
exigibilité.
Cette simplification des procédures a
concerné l'élaboration, la vérification, l'homologation et
la transmission des rôles et des avis d'impositions. Pour
accélérer la mise en recouvrement des impôts, les mesures
ci-après ont été édictées :
Au niveau de l'assiette, le DGID
conformément à la loi N° 90-011 du 31 Mars 1990 portant
LF/1990, a délégué sa signature aux Directeurs
départementaux des Impôts (DDI) pour homologuer les avis
d'imposition établis par les services d'assiettes et de contrôle
de leur ressort territorial. En effet la formalité d'homologation confie
aux titres de perception force de loi, c'est à dire force
exécutoire. Les titres de perception relatifs à la TVA
émis par les chefs de services de gestions de Cotonou sont
immédiatement exécutoires. Ils ne transitent plus par les DDI. La
procédure de mise au rôle est pratiquement supprimée pour
les impôts à déclaration et paiement mensuels. Elle est
conservée avec d'importantes simplifications pour les
impôts faisant objet d'une déclaration annuelle y compris ceux qui
sont acquittés par voie d'acomptes trimestriels ainsi que les
impôts directs locaux.
Leur rédaction est désormais limitée
à l'inscription, en une seule fois, des mentions de l'avis d'imposition
enliassé dans le registre de mise au rôle.
Après annotation des avis d'imposition, le service
d'assiette transmet les registres au service chargé d'homologuer les
rôles.
La procédure de vérification et d'homologation
est désormais déconcentrée pour accélérer la
mise en recouvrement. Dès l'achèvement des travaux et
après annotation des documents d'analyses statistiques, les registres
munis des trois exemplaires des avis d'imposition devenus exécutoires,
sont transmis à la Recette des impôts compétente. Signalons
que la réforme au niveau de l'assiette a permis l'aménagement des
taux d'imposition et l'élargissement de l'assiette fiscale.
Au service de Recouvrement
dès réception des registres de mise au
rôle, le receveur des impôts :
-complète les mentions relatives aux acomptes
déjà versés et au reste dû sur l'avis
d'imposition ;
-détache l'original de l'avis d'imposition et en assure
la transmission immédiate au contribuable concerné ;
-détache également la première copie auto
carbonée qui est retournée au service d'assiette pour classement
au dossier du contribuable ;
-annote la fiche de situation de comptes des contribuables qui
constitue un document de travail essentiel à la Recette ;
- procède au classement du registre de mise au
rôle et en assure la conservation et l'émargement au et à
mesure des versements effectués.
Pour les impôts faisant l'objet d'une
déclaration et d'un versement mensuels perçus sans
formalité de rôle, ils doivent être
acquittés spontanément lors du dépôt de la
déclaration. Celle-ci tient lieu de Bordereau de versement. Les travaux
de mise au rôle étant désormais supprimés pour ces
impôts, en cas de dépôt de déclaration non
accompagnée de paiement, la Recette adresse
immédiatement au redevable une lettre de relance avant poursuites, lui
signalant que la déclaration et le bordereau de versement
n'étaient pas accompagnés du paiement du être fait
spontanément.
A défaut de réponse dans le délai
fixé, le receveur procède sans délai à la mise en
oeuvre de l'action en recouvrement avec toute la rigueur requise sur la base
de l'avis d'imposition individuel émis par le service de gestion et de
contrôle suite à la transmission qui lui est faite de l'exemplaire
de la relance.
En cas de défaut de déclaration et de
paiement, l'avis d'imposition individuel établi par le SGC ou
service d'assiette, après la relance de la déclaration et de la
taxation d'office sont mis en recouvrement par voie d'avis d'imposition
individuels quelle que soit la nature de l'impôt concerné. Par la
suite le paiement spontané a été
généralisé tant pour les impôts d'Etat que pour les
impôts locaux.
Dès réception et prise en charge de la
créance, le receveur envoie l'original du titre de paiement individuel
au redevable reliquataire. La deuxième copie est classée au
dossier de ce dernier après annotation de la fiche de situation de
compte.
Les montants des restes à recouvrer sont alors
directement calculés par la Recette des Impôts grâce
à l'exploitation des fiches de situation de compte des contribuables.
Cette célérité dans le processus de
recouvrement se fait plus performante grâce à l'informatisation
progressive du réseau comptable.
Le suivi du recouvrement nécessite que tous les
paiements soient enregistrés. Cet enregistrement se fait à la
caisse par voie de saisie informatique et est journalier aussi
bien pour les paiements d'articles de la Recette des Impôts du lieu de
paiement que ceux d'autres Recettes.
Des dégrèvements ou décharges de cotes
sont également pris en charge pour être émargés au
rôle, sur les fiches comptes et saisis à l'ordinateur comme
paiements.
Au niveau de la comptabilité, les
montants des états statistiques de recouvrements journaliers doivent
rigoureusement correspondre aux encaisses de la journée. En cas de
discordance, la liste des paiements du jour et le brouillard de la saisie du
jour qui restitue l'image des paiements d'une journée permettent au
Receveur des impôts de déceler les sources d'éventuelles
anomalies et de les corriger immédiatement et journalière
ment.
Le réseau comptable dont l'organisation est
assurée par la Recette Nationale des Impôts constitue une
pièce maîtresse de la structure organisationnelle de la Direction
Générale des Impôts et des Domaines.
PARAGRAPHE 2 : Ciblage de la
Problématique
I- Inventaire des éléments de l'état des
lieux de base
Depuis sa mise en application, la réforme de la
procédure de recouvrement a permis d'obtenir sur le plan du rendement
une nette amélioration des recettes fiscales. Ce pendant elle n'est pas
à l'abri de toute critique parce que présentant quelques
insuffisances.
A- Inventaire des atouts
L'évolution des recettes fiscales est liée aux
performances du nouveau système de recouvrement des impôts. Au
nombre de ses performances nous avons :
- L' allègement des procédures ;
- Renforcement du control fiscal avec la
création de la DCF devenue DNVEF;
- Renforcement de l'informatisation avec l'utilisation des
logiciels tels que TAKOE, SYDONYA + + ;
- Mesures de fiscalisation progressive du secteur
informel avec la création récente du CIDAM et du CIPAF;
- La réduction des taux de l'impôt et
l'élargissement de l'assiette fiscal ;
- La constante augmentation du taux de recouvrement annuel.
B- Inventaires des faiblesses
Au nombre des faiblesses, nous pouvons
distingué :
-Les insuffisances liées au statut du
comptable public
- les insuffisances liées au délai de transfert
de documents entre services d'assiette et de recouvrement
- les difficultés d'ordre organisationnel ;
- les difficultés d'ordre procédural ;
- informatisation insuffisante de toute la chaîne du
réseau comptable de la DGID ;
- détermination de modestes prévisions de
recettes annuelles ;
- tenue manuelle de la fiche compte du contribuable ;
- insuffisance de motivation des agents de poursuite ;
- augmentation des états de cotes
irrécouvrables ;
II- Ciblage de la problématique
A- Problématique possible
Problématiques
|
Problème Général
|
Problèmes spécifiques
|
Problématique de l'exercice de la fonction de
recouvrement par la DGID
|
L'exercice de la fonction de recouvrement par la DGID
|
-transfert de la fonction de recouvrement de la DTCP à
la DGID
-lenteur administrative observée dans le transfert des
documents de liaison entre service d'assiette et de recouvrement
-tenue manuelle de la fiche conte du contribuable
|
Problématique des conditions de travail des agents du
fisc
|
Passable condition de travail
|
-ressources humaines insuffisantes
-insuffisance de motivation des agents de recouvrement
-non application du statut du constat public
|
Problématique de la détermination des objectifs
à atteindre par la DGID
|
Détermination de modeste prévision de recette
|
-taux de réalisation souvent supérieur à
100%
-accroissement des recettes MP3
-accroissement des crédits d'impôt BIC et TVA
- suppression de la RPAI
|
B- Choix de la problématique et formulation
du sujet
Les problèmes identifiés lors de l'Etat des
lieux de base ont été regroupés sous différentes
problématiques, toutes aussi importantes à résoudre. Mais
les performances et réalisations ainsi que les insuffisances
relevées à la DGID pendant notre stage sont le résultat
des incessantes réformes entreprises par la DGID ces derniers
années. Ces reformes ont eu pour point de départ, le transfert de
la fonction de recouvrement de la DGTCP à la DGID intervenu en 1989 sous
recommandation du FMI et de la Banque Mondiale.
C'est pourquoi après s'être
imprégné du contenu de la réforme nous avons axé
notre réflexion sur une problématique qui semble englobé
toutes les autres problématiques et dont le libellé se
présente comme suit : `'la problématique de l'exercice de la
fonction de recouvrement des impôts d'Etat par la DGID''.
Le problème général identifié par
rapport à cette problématique est l'exercice de la fonction de
recouvrement des impôts d'Etat par la DGID. Dans le cas de cette
problématique, les problèmes spécifiques ne sont plus des
manifestations concrètes du problème général mais
de simple concept explicatif intégré à ce
problème.
Les problèmes spécifiques sont donc les
suivants :
- Transfert de la fonction du recouvrement en vue d'un
accroissement de recette fiscal ;
- Insuffisances liées à la mise en application
de la réforme ;
- Problèmes opérationnels liés à
l'organisation et au fonctionnement des structures mises en place dans le cadre
de la réforme ;
Notre motivation est de susciter dans un premier temps
quelques pistes de réflexion à propos de l'exercice de la
fonction de recouvrement par la DGID à savoir :
- si la réforme de 1989 visant à
l'amélioration des recettes fiscales a-t-elle satisfait aux
attentes ?
- si l'administration fiscale dispose t-elle de ressources
humaines, matérielles financières et techniques pour
l'accomplissement de cette mission ?
Et dans un second temps de faire une analyse de l'application
de la réforme afin de dégager non seulement les atouts mais
surtout les insuffisances et formuler des suggestions pour un meilleur
accroissement des recettes fiscales.
Telles ont été les préoccupations qui
nous ont guidé à mener notre étude sur le
thème :
«LA REFORME DE LA PROCEDURE DE RECOUVREMENT DES
IMPOTS D'ETAT EN REPUBLIQUE DU BENIN : BILAN ET
PERSPECTIVES»
SECTION 2 : Des objectifs de l'étude
à la méthodologie adoptée
PARAGRAPHE 1 : Objectifs, hypothèses et
revue de littérature
I- Objectifs de l'étude et hypothèses de
recherche
A- Objectifs de l'étude
1- Objectif Général
L'objectif général de notre étude est de
faire le bilan de la réforme d'avril 1989 et formuler des
perspectives
2- Objectifs Spécifiques
Nous nous sommes fixés comme objectifs
spécifiques de :
- d'étudier l'impact de la réforme sur
l'évolution des recettes fiscales.
- d'identifier les problèmes et difficultés
liés de l'application de la réforme.
- formuler des suggestions pour le renforcement des aspects
positifs de la réforme et la correction des insuffisances
constatées.
A- Hypothèse de recherche
Dans le souci d'atteindre les objectifs de notre étude,
nous avons été amené à poser les hypothèses
suivantes:
1- Hypothèse Générale
L'hypothèse générale est : La
lourdeur de l'ancienne procédure de recouvrement est à la base de
la réforme de recouvrement des impôts d'Etat
2- Hypothèses Spécifiques
Les hypothèses spécifiques sont les
suivants :
- le transfert de recouvrement explique l'amélioration
du taux de recouvrement des recettes fiscales ;
- la couverture nationale du réseau comptable est
insuffisante ;
- L'informatisation de la DGID demeure encore embryonnaire.
- II - Tableau de bord de l'étude et revue de
littérature
A- Tableau de bord de l'étude
C'est un tableau qui présente une synthèse des
préoccupations et se présente comme suit :
TABLEAU DE BORD DE L'ETUDE SUR:
«LA REFORME DE LA PROCEDURE DE RECOUVREMENT DES IMPOTS D'ETAT EN
REPUBLIQUE DU BENIN : BILAN ET PERSPECTIVES»
Niveau d'analyse
|
Problèmes
|
Objectifs
|
Hypothèses
|
Niveau général
|
Problème Général
L'exercice de la fonction de recouvrement des impôts par
la DGID
|
Objectif Général
Faire le bilan de la réforme d'avril 1989 et formuler
des perspectives d'avenir
|
Hypothèse
Générale
La lourdeur de l'ancienne procédure de recouvrement est
à la base de la réforme de recouvrement des impôts
d'Etat
|
Niveaux spécifiques
|
1
|
Problème spécifique
n°1
Transfert du recouvrement en vue d'un accroissement des
recettes fiscales
|
objectif spécifique n°1
Etudier l'impact de la réforme sur l'évolution
des recettes ou faire analyse de l'application de la réforme.
|
Hypothèse spécifique
n°1
Le transfert du recouvrement est l'élément
déclencheur de l'accroissement des recettes fiscales
|
2
|
Problème spécifique
n°2
Insuffisances liées à la mise en application de
la réforme
|
objectif spécifique n°2
Identifier les problèmes et les difficultés
liés de l'application de la réforme
|
Hypothèse spécifique
n°2
L'informatisation de la DGID demeure encore embryonnaire.
|
3
|
Problème spécifique
n°3
Problèmes opérationnels liés à
l'organisation et au fonctionnement des structures mises en place dans le cadre
de la réforme
|
Objectif spécifique n°3
Formuler des suggestions pour le renforcement des aspects
positifs et la correction des insuffisances
|
Hypothèse spécifique
n°3
La couverture nationale du réseau comptable est
insuffisante
|
A- Revue de littérature
Elle nous permettra dans le cadre de notre travail, de
s'assurer au préalable de l'état des connaissances acquises sur
le thème du recouvrement. Il est donc indispensable pour nous de
recourir aux études effectuées sur notre thème.
Le recouvrement est la phase ultime du processus de
l'activité fiscale. La problématique du recouvrement des
impôts et taxes n'est pas un phénomène nouveau, des travaux
de recherche se sont penchés sur son amélioration et son
rendement.
La réalisation des opérations de recettes et de
dépenses comporte en effet, dans notre organisation financière
deux phases essentielles : une phase administrative au cours de laquelle
est prise la décision de dépenser ou de percevoir une recette, et
une phase comptable au cours de laquelle est effectuée le paiement de la
dépense ou le recouvrement de la recette.
Le problème de recouvrement ne peut donc être
évoqué, sans aborder le fameux principe du droit financier connu
sous la dénomination de `'Principe de séparation des
administrateurs et des comptables''
Contenu du principe
Dans les opérations de recettes et de dépenses,
le droit financier français dont nous avons hérité,
distingue deux fonctions différentes confiées deux corps
distincts de fonctionnaires : la décision qui
appartient aux administrateurs qu'on désigne par
ordonnateurs quand il s'agit de dépenses et
l'exécution, c'est-à-dire les opérations
de caisses, qui est effectuée par les comptables.
Application du principe
La règle de la séparation des administrateurs et
des comptables a une portée différente en matière de
dépense et en matière de recette.
En matière de dépense : le
principe est respecté dans une très large mesure sauf quelques
exceptions qui ne réduisent pas véritablement sa portée.
Les trois premières phases de l'opération dépense
(engagement, liquidation, ordonnancement) ont le caractère
administratif, seule la dernière phase, le paiement relève des
comptables.
En matière de recette : les
assouplissements de la règle sont plus nombreux. On retiendra de
manière générale que : pour les
impôts indirects, au contraire, la règle ne s'applique,
le personnel est chargé d'asseoir l'impôt et de le percevoir.
Pour les impôts directs, la règle est
respectée du fait de l'établissement d'un rôle. L'existence
du rôle met en oeuvre le principe de séparation des
administrateurs et des comptables qui se traduit par la distinction des
opérations d'assiette (confiées originellement aux fonctionnaires
des contributions) et des opérations de recouvrement (confiées
aux comptables du trésor).
Pour ce qui concerne l'Expérience
Béninoise en matière de recouvrement, on se rend compte
que toute une série de dérogations a été
apportée au principe dès les premières années de
l'indépendance. Malgré toutes ces dérogations qui ont
été apportées dans le sens de l'assouplissement du
principe, notamment en matière de recettes, le problème de
recouvrement n'a pas trouvé une solution définitive.
Selon l'exposé de M MONTEIRO Célestin
sur le thème 2 << Problématique du recouvrement des
impôts et taxes : Expérience du Bénin
>>, trois options principales étaient ouvertes aux
autorités politiques de notre pays pour résoudre dans la mesure
possible le problème de recouvrement :
- soit donner à la Direction du Trésor et de la
Comptabilité Publique les moyens nécessaires pour redynamiser les
actions en recouvrement ;
- soit opérer un transfert progressif du recouvrement
à la direction des Impôts ;
- soit transférer globalement et immédiatement
les opérations de recouvrement à la Directions des
Impôts.
Et c'est cette troisième solution qui a
été retenue par le législateur béninois.
Pour dissiper les différentes inquiétudes en ce
qui concerne le respect du principe de la séparation des administrateurs
et des comptables après ce transfert, l'exposant ajoute que ce principe
procède d'une volonté de sauvegarde des deniers publics et est
surtout important en matière de dépenses. Quand il s'agit de
recettes, et particulièrement des impôts que l'administration est
tenue d'asseoir et de recouvrer alors qu'elle n'est pas obligée de
dépenser, le principe de la distinction ne s'impose pas. Mais il est
néanmoins respecté en ce sens que la Direction des Impôts
s'est organisée de sorte que la première fonction est
assumée par les services d'assiette et la seconde fonction
exercée de façon tout a fait autonome par les Recettes des
Impôts.
La pression fiscale optimale selon
LAFFER.
On ne peut aussi aborder la question de la fiscalité
optimale au Bénin sans parler de l'élargissement de la base
imposable, un taux réduit d'imposition sur beaucoup de contribuables est
plus rentable qu'un taux d'imposition élevé sur peu de
contribuables. L'assertion principale de Arthur
LAFFER est la suivante : L'alourdissement de la pression fiscale
n'entraîne pas nécessairement une augmentation des recettes de
l'Etat. En effet, une fiscalité trop lourde modifie les prix relatifs
des facteurs (travail et capital) ; elle perturbe dès lors le
rythme de l'activité économique en pénalisant l'offre.
Selon le modèle macroéconomique de Arthur
LAFFER, il existe un niveau optimal de taxation, et s'il est
dépassé, les recettes fiscales diminuent. La courbe de LAFFER se
présente sous la forme suivante.
Graphique 5 : Courbe de LAFFER
Recettes fiscales
X Y
A
Partie de la courbe
Partie de la courbe
la plus efficace contraire
à l'efficacité
0% PF*
Pression fiscale
Tant que la pression fiscale est inférieure au niveau
PF*, il est possible d'augmenter les recettes fiscales de l'Etat en accroissant
le niveau de taxation ; mais si elle dépasse PF*, les recettes de
l'Etat diminuent car l'effet dés incitatif sur l'offre de travail
l'emporte sur l'effet de la hausse du niveau de taxation.
La courbe de LAFFER illustre bien l'adage qui veut que
« trop d'impôts tue l'impôt ». Elle part de la
constatation évidence que si le taux d'imposition est nul. Il en est de
même si le taux d'imposition est de 100% l'impôt est
également nul. Par conséquent, entre ces deux situations, il
existe un niveau de pression fiscale qui maximise les recettes fiscales.
Selon Canto, Jones et LAFFER, les autorités ont le
choix entre deux taux d'imposition qui fournissent le même montant de
recettes fiscales. Mais sur le graphique n°10, le point X est
préférable au point Y. en effet, l'Etat peut obtenir, avec un
taux faible, le montant de recettes de niveau A en allégeant la charge
des contribuables. Cela permit donc d'atteindre un même financement
public avec une économie à plus forte croissance et à plus
haut niveau d'emploi.
Paragraphe 2 : Choix de la
méthodologie de l'étude : approches empiriques et
théoriques
I- Choix de la méthodologie de
l'étude
La méthodologie est un outil de travail dont se sert le
chercheur pour mieux identifier les outils d'analyse des données et
produire des informations utiles à des analyses subséquentes.
A- Approches empiriques
L'approche empirique consistera à définir les
outils de collecte et de mobilisation des données. Cette collecte devra
s'inspirer des observations et expériences faites en matière de
recouvrement des impôts (données primaires), et des travaux de
recherches antérieures portant sur les procédures de recouvrement
des impôts à travers les propositions de solutions face aux
problèmes soulevés par le recouvrement des impôts.
B- Approche théoriques
L'approche théorique vise à déterminer
les outils d'analyses des données recueillies afin de produire des
diagnostics fiables.
II- Démarche méthodologique
Ici, nous mettrons l'accent sur la méthodologie de
travail, les outils de collectes et d'analyses de données.
A- Méthodologie de travail
La démarche méthodologique suivi à
consister à :
- observer l'exercice actuel du recouvrement par la
DGID ;
- réaliser des entrevues avec les Directeurs et agent
de recouvrement pour prendre connaissance des difficultés et
problèmes rencontrés dans l'exercice de la fonction de
recouvrement ;
- collecter les informations nécessaires pouvant nous
aider dans nos analyses et dans la vérification de nos hypothèses
de recherches ;
- analyser les données collectées grâce
aux outils d'analyses de manière à poser des diagnostics
fiables ;
- enfin formuler des suggestions utiles à
l'amélioration de l'exercice de la fonction de recouvrement des
impôts par la DGID.
Les moyens d'investigations utilisés dans le cadre de
notre recherche sont les suivants :
- les entrevues ;
- les enquêtes ;
- la recherche documentaire.
B- les outils d'analyses
Les outils d'analyses utilisés sont en
général :
- les tableaux statistiques de synthèses de
données permettant une vue et une lecture globale des informations sur
plusieurs années ;
- les schémas et graphiques permettant de
démontrer l'état statique ou dynamique de la situation
étudiée ;
- et les commentaires et critiques.
CHAPITRE PREMIER : COLLECTE ET ANALYSES DES
DONNEES
Ce chapitre sera consacré à la
présentation des données collectées, aux analyses qui en
sont faites et aux diagnostics établis.
Section 1 : Collecte et présentation des
données
Paragraphe1 : Présentation et
réalisation de la collecte
I- Préparation et réalisation de
l'enquête
Comme outils d'enquête, nous avons choisi l'entretien.
Nous avons donc établi un guide d'entretien retraçant l'ensemble
de nos préoccupations de recherche. Nous nous sommes ensuite
orientés vers les directions qui sont à même de mieux nous
édifier. Ainsi nous avons été amené à
parcourir plusieurs services et directions à savoir : La
RPI /DGE, la RNI, la DIE, la Recette des impôts du CIME Littoral, le
service d'assiette N°1 de la DGE, le service informatique de la DGE.
II- Préparation et réalisation de la
recherche documentaire
Dans le cadre de notre recherche documentaire, nous avons
ciblé les documents et revues ayant un intérêt par rapport
à notre thème de mémoire. Il s'agit des textes ayant
régis le recouvrement des impôts avant le transfert d'avril 1989,
et ceux ayant fondé l'exercice de la fonction de recouvrement par la
DGID, des manuels de procédure, des bordereaux de développement,
les relevés statistiques et les rapports d'activités.
Paragraphe 2 : Présentation et limite des
données.
I- Présentation des données.
Notre objectif étant de faire le bilan d'avril 1989,
nous nous sommes intéressés d'abord à ce qui se faisait
avant la réforme, afin de faire la comparaison avec l'actuel état
des lieux.
Les tableaux statistiques présentés feront
ressortir les émissions, les prévisions, les taux de
recouvrement, de réalisation et d'accroissement.
A- Données sur le recouvrement des impôts
avant la réforme.
La classification des impôts et taxes
dont les recettes alimentent le budget de l'Etat, se faisait en deux (02)
grands groupes d'impôt à savoir :
- les impôts déclaratifs qui regroupent les
impôts directs, les impôts indirects et taxes assimilées,
relevant respectivement de l'imposition sur les revenus et sur les
dépenses.
- les revenus domaniaux qui regroupent les droits
d'enregistrement, de timbre et de la conservation foncière.
1- Les impôts déclaratifs
a) Statistiques de recouvrement des impôts directs et
taxes assimilées de 1982 à 1989.
TABLEAU: Evolution des impôts
directs et taxes assimilées: 1982 à 1989 (en millions de FCFA)
Années
|
Prévisions
|
Emissions
|
Recouvrements
|
Taux de réalisation
|
Taux de recouvrement
|
Accroissement
|
Taux d'accroissement
|
1982
|
10.765
|
6.400,5
|
10.534,9
|
98%
|
164%
|
-
|
-
|
1983
|
10.918
|
14.804,0
|
11.124,1
|
101%
|
75%
|
+ 589,2
|
+ 5,6%
|
1984
|
11.348
|
17.605,0
|
11.774,4
|
103%
|
66%
|
+ 650,3
|
+ 5,8%
|
1985
|
11.500
|
15.794,0
|
9.178,2
|
79%
|
58%
|
- 2.596,2
|
-22,0%
|
1986
|
11.620
|
13.847,0
|
7.879,8
|
67%
|
56%
|
- 1.299,0
|
- 14,2%
|
1987
|
9.853
|
22.857,0
|
9.368,6
|
95%
|
40%
|
+ 1.488,8
|
- 18,9%
|
1988
|
10.000
|
2.627,0
|
7.040,1
|
70%
|
32%
|
- 2.528,5
|
- 24,9%
|
1989
|
6.690
|
-
|
2.640,0
|
39%
|
-
|
- 4.400,1
|
- 62,5%
|
Sources: Ministère des finances (Edition
ABM Cotonou). Services de Recettes de DTCP.
De 1982 à 1989 les recettes des impôts directs
et taxes assimilées n'ont jamais dépassé 11,775 milliards.
De 10,535 milliards en 1982 elles ont respectivement augmenté de 589
millions et 650 millions au cours des années 1983 et 1984. ces recettes
ont ensuite chuté allant jusqu'à 2,640 milliards en 1989.
Au cours de cette période, il a été
remarqué que les émissions étaient largement en
deçà des prévisions. En 1989 et 1988 par exemple, avec
respectivement des prévisions de 11,620 et 10,900 milliards, les
services d'assiette n'ont émis que 4,808 et 2,627 milliards. C'est
seulement en 1984 et en 1987 que les émissions ont dépassé
les prévisions.
b) Les statistiques de recouvrement des impôts indirects
et taxes spécifiques de 1982 à 1989
TABLEAU N° : Evolution des
impôts indirects : 1982 à 1989 (en millions de
FCFA)
Années
|
Prévisions
|
Emissions
|
Recouvrements
|
Taux de réalisation
|
Taux de recouvrement
|
Accroissement
|
Taux d'accroissement
|
1982
|
6.671,5
|
3.946,1
|
3.946,1
|
59%
|
100%
|
-
|
-
|
1983
|
6.940,0
|
4.614,3
|
4.614,3
|
66%
|
100%
|
+ 668,2
|
16,9%
|
1984
|
6.710,0
|
3.593,3
|
3.593,3
|
53%
|
100%
|
- 1.001,0
|
- 22,1%
|
1985
|
6.500,0
|
3.713,4
|
3.713.4
|
51%
|
100%
|
+ 120,1
|
+ 3,3%
|
1986
|
8.462,3
|
2.264,9
|
3.958,7
|
46%
|
174%
|
+ 265,3
|
+ 6,6%
|
1987
|
6.105,7
|
10.656,9
|
3.472,8
|
56%
|
32%
|
- 465,9
|
- 12,3%
|
1988
|
4.535,0
|
3.356,8
|
3.882,9
|
85%
|
115%
|
+ 410,1
|
+ 11,8%
|
1989
|
2.633,0
|
-
|
2.568,0
|
98%
|
-
|
-
|
-
|
Sources: Ministère des finances (Edition
ABM Cotonou). Services de Recettes de DTCP.
Les recettes des impôts indirects et
taxes spécifiques n'ont jamais dépassée 4,614 milliards
entre 1982 et 1983. Elles étaient relativement constantes et tournaient
autour de 3 milliards. Mais en 1989 elles sont tombées à 2,568
milliards.
En matière d'impôts indirects également
les émissions étaient éloignées des
prévisions. C'est seulement en 1987 que 10,657 milliards ont
été sur une prévision de 6,106 milliards.
2- Les recettes domaniales
a) Les droits d'enregistrement, de timbre et de la
conservation foncière.
TABLEAU N° : Evolution des revenus
domaniaux (en million de FCFA)
Années
|
Prévisions
|
Emissions
|
Recouvrements
|
Taux de réalisation
|
Taux de recouvrement
|
Accroissement
|
Taux d'accroissement
|
1982
|
459,Ø
|
485,3
|
485,2
|
105%
|
100%
|
-
|
-
|
1983
|
506,Ø
|
573,0
|
573,0
|
120%
|
100%
|
+ 87,7
|
- + 18,1%
|
1984
|
479,Ø
|
487,0
|
487,0
|
96%
|
100%
|
- 86,0
|
+ 15,0%
|
1985
|
608,Ø
|
538,6
|
538,6
|
89%
|
100%
|
+ 51,6
|
- 10,6%
|
1986
|
552,Ø
|
610,0
|
610,0
|
111%
|
100%
|
+ 71,4
|
+ 13,3%
|
1987
|
560,Ø
|
538,2
|
538,2
|
120%
|
100%
|
- 71,8
|
- 11,8%
|
1988
|
520,Ø
|
565,9
|
565,9
|
109%
|
100%
|
+ 27,7
|
+ 5,1%
|
1989
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Sources: Ministère des finances (Edition
ABM Cotonou). Services de Recettes de DTCP.
De 1982 à 1988, les revenus domaniaux
ont connu une augmentation plus ou moins relative. De 485,2 millions en 1982,
ils sont passés à 565,9 millions en 1988. Mais durant cette
période, les revenus domaniaux n'ont jamais pu atteindre 620 millions.
Néanmoins, il est utile de préciser qu'en 1986, les revenus
domaniaux ont apporté au budget National 610,0 millions.
Durant cette période également, les revenus des
impôts domaniaux émis ont été entièrement
recouvrés comme le montrent les taux de recouvrement. Les
prévisions ont été atteintes voir dépassées
pour la plupart sauf en 1985 où les réalisations n'ont pas pu
atteindre les prévisions. Les taux de réalisation en sont
l'illustration.
Dans l'ensemble les revenus domaniaux sont restés
stationnaires et purement marginaux. Ils n'ont pas eu un impact remarquable sur
les recettes fiscales intérieures d'Etat. Leur rendement est
demeuré à un niveau faible durant la période de 1982
à 1989.
b) Etat des arriérés d'impôts de 1983
à 1988
TABLEAU N° Etat des
arriérés d'impôts de 1983 à 1988 en millions de
FCFA
Nature d'impôts
|
1983
|
1984
|
1985
|
1986
|
1987
|
1988
|
Impôts directs
|
5212
|
6147
|
12969
|
17492
|
16811
|
26443
|
Impôts indirects
|
6428
|
10740
|
15210
|
10101
|
22642
|
30208
|
Sources : DTCP /DGID
Comme on peut le constater les arriérés
d'impôts, qu'elles soient directes ou indirectes n'ont fait que
croître d'année en année.
B- Données sur le recouvrement des impôts et
taxes après la réforme
Rappelons ici que
l'année 1989 marque le début de l'exercice de la fonction de
recouvrement par la DGID et est le point de départ de toutes les
réformes engagées en vue d'un meilleur rendement fiscal.
Il s'agira de présenter les
données à travers les tableaux statistiques sur période
allant de 1990 à 2005.
1- Statistiques de recouvrement des impôts
directs et taxes assimilées de 1990 à 2005
TABLEAU N° : Evolution des impôts
directs et taxes assimilées (en millions de F CFA)
Années
|
Prévisions
|
Recouvrement
|
Taux de réalisation
|
Accroissement
|
Taux d'accroissement
|
1990
|
9.358
|
8.685,253
|
92,81%
|
-
|
-
|
1991
|
11.650
|
10.850,079
|
93,22%
|
+ 2.175,252
|
+ 25,0%
|
1992
|
14.915
|
16.995,079
|
113,94%
|
+ 6 134,574
|
+ 56,5%
|
1993
|
18.025
|
19.343,992
|
107,31%
|
+ 2 348,913
|
+ 13,8%
|
1994
|
28.608
|
32.458,851
|
113,46%
|
+ 10.526,859
|
+ 67,8%
|
1995
|
41.239
|
42.985,533
|
104,24%
|
+ 10 526,682
|
+ 32,4%
|
1996
|
43.216
|
46.302,317
|
107,14%
|
+ 3.316,682
|
+ 7,7%
|
1997
|
43.213
|
42.737,324
|
98,90%
|
- 3 564,993
|
- 7,6%
|
1998
|
48.837
|
49.649,554
|
101,66%
|
+ 6.912,230
|
+ 16,2%
|
1999
|
55.229
|
50.619,517
|
91,65%
|
+ 0.969,963
|
+ 2%
|
2000
|
56.611
|
54.541,739
|
96,30%
|
+ 3.922,222
|
+ 7,74
|
2001
|
57.653
|
63.890,825
|
110,81%
|
9.349,086
|
17,14%
|
2002
|
65.103
|
72.953,99
|
112,05%
|
9.063,165
|
14,185%
|
2003
|
74.465
|
76.395,128
|
102,55%
|
3.441,138
|
4,71%
|
2004
|
82.408,6
|
82.288,598
|
99,85%
|
5.893,47
|
7,71%
|
2005
|
93.330
|
83.779,398
|
89,76%
|
1.490,8
|
1,81%
|
Source : DGID/RNI
Les prévisions tout comme les réalisations ont
évolué progressivement à la hausse. Les prévisions
ont été régulièrement atteintes sauf au
début de la réforme en 1990 et en 1991 et par la suite en 1997,
1999, 2000 et enfin en 2004 et 2005.
2- Statistiques de recouvrement des impôts
indirects et taxes assimilées de 1990 à 2005
TABLEAU N°: Evolution des impôts
indirects et taxes assimilées (en millions de F CFA)
Années
|
Prévisions
|
Recouvrement
|
Taux de réalisation
|
Accroissement
|
Taux d'accroissement
|
1990
|
3.585
|
4.362,649
|
121,69%
|
-
|
-
|
1991
|
5.980
|
6.625,693
|
111,80%
|
+ 2.323,044
|
+ 53,2%
|
1992
|
8.180
|
10.826,302
|
132,35%
|
+ 4.740,609
|
+ 71,5%
|
1993
|
9.820
|
12.291,268
|
125,17%
|
+ 1.464,978
|
+ 13,5%
|
1994
|
12.150
|
14.820,847
|
121,98%
|
+ 2.529,579
|
+ 20,6%
|
1995
|
15.383
|
17.777,971
|
115,58%
|
+ 2.957,123
|
+ 20,0%
|
1996
|
17.873
|
17.647,435
|
98,74%
|
- 130,535
|
- 0,7%
|
1997
|
21.466
|
23.445,858
|
109,22%
|
+ 5.798,424
|
+ 32,9%
|
1998
|
24.491
|
28.707,277
|
117,56%
|
+ 5.261,418
|
+ 22,4%
|
1999
|
32.459
|
36.996,069
|
114,00%
|
+ 8.288,792
|
+ 28,9%
|
2000
|
35.592
|
38.327,903
|
107,68%
|
+ 1.331,824
|
+ 03,19%
|
2001
|
37.530
|
41.138,297
|
109,61%
|
2.810,294
|
7,33%
|
2002
|
48.510
|
50.259,069
|
103,60%
|
9.120,772
|
922,17%
|
2003
|
48.815
|
53.766,551
|
110,14%
|
3.507,482
|
6,97%
|
2004
|
58.009
|
60.948,674
|
105,06%
|
7.182,123
|
13,35%
|
2005
|
59.024
|
63.724,599
|
107,90%
|
2.775,925
|
4,5%
|
Source : DGID/RNI
C'est seulement en 1996 que les prévisions n'ont
été atteintes. Cela montre bien la rentabilité des
impôts indirects.
3- Les revenus domaniaux
TABLEAU N° : Evolution des revenus
domaniaux : 1990-2005 (en millions de FCFA)
Années
|
Prévisions
|
Recouvrement
|
Taux de réalisation
|
Accroissement
|
Taux d'accroissement
|
1990
|
370
|
353,664
|
95,5%
|
95,5%
|
-
|
1991
|
960
|
1.233,687
|
128,50%
|
+ 880,023
|
+ 249,3%
|
1992
|
1 220
|
1.306,635
|
107,10%
|
+ 72,948
|
+ 5,9%
|
1993
|
797
|
619,111
|
78,66%
|
- 687,524
|
- 52,6%
|
1994
|
633
|
817,378
|
129,12%
|
+ 198,267
|
+ 32,0%
|
1995
|
1.174
|
1.149,825
|
97,94%
|
+ 332,447
|
+ 40,7%
|
1996
|
1.151
|
1.496,241
|
130%
|
+ 346,416
|
+ 30,1%
|
1997
|
1.975
|
2.230,127
|
112,9%1
|
+ 733,886
|
4,90%
|
1998
|
4.273
|
4.503,221
|
105,38%
|
+ 2.273,094
|
+ 102,0%
|
1999
|
3.644
|
4.416,075
|
121,18%
|
- 87,146
|
- 1,935%
|
2000
|
4.250
|
4.406,672
|
103,68%
|
- 9,403
|
- 0,21%
|
2001
|
4.225
|
4.220,629
|
100,10%
|
- 177,043
|
- 4,01%
|
2002
|
4.925
|
4.311,931
|
87,55%
|
82,302
|
1,94%
|
2003
|
4.435
|
4.962,78
|
111,9%
|
650,849
|
15,09%
|
2004
|
4.693,7
|
4.848,464
|
103,29%
|
- 114,316
|
- 2,3%
|
2005
|
6.160
|
6.561,108
|
106,51%
|
1.712,644
|
35,32%
|
Source : DGID/RNI
Les revenus domaniaux sous l'impulsion des réformes
connaissent aussi d'importantes progressions comme celles des impôts
directs et indirects.
4- Les recettes d'ordre
TABLEAU N° : Evolution des recettes
d'ordre : 2000-2005 (en millions de FCFA)
Années
|
Prévisions
|
Recouvrement
|
Taux de réalisation
|
Part des recettes d'ordre dans les recettes fiscales
|
2000
|
6.481
|
8.726,816
|
134,65
|
8%
|
2001
|
7.000
|
9.353,488
|
133,61
|
7,78%
|
2002
|
8.300
|
12.435,976
|
149,83
|
8,74%
|
2003
|
13.805
|
15.995,357
|
115,7
|
10,44%
|
2004
|
1.3858,700
|
12.689,839
|
91,57
|
4,44%
|
2005
|
14.000
|
7.286,951
|
52,05
|
7,77%
|
Source : DGID/RNI
Les recettes d'ordre sur la période
étudiée (de 2000 à 2005) constituent une part non moins
négligeable des recettes fiscales, en témoignent les pourcentages
qu'elles représentent dans les recettes globales.
II- Limite des données
A- Limite des données sur le recouvrement avant la
réforme d'Avril 1989
Les limites de ces données concernent la période
choisie, (1982-1989) à cause des contraintes liées à la
disponibilité des données et le souci de se situer juste dans la
décennie avant la réforme d'avril 1989. Les données
chiffrées étant millions de FCFA, nous avons du procéder
à des arrondis qui peuvent rendre certains résultats
approximatifs.
B- Limite des données sur le recouvrement
après la réforme d'Avril 1989
La période choisie pour faire le bilan est un peu plus
étendue et porte sur les Quinze années de la réforme. La
réforme des exonérations fut étendue à l'ensemble
des exonérations fiscales depuis 1996. Mais les données sur les
recettes d'ordre ne concernent que la période de 2000 à 2005 du
fait des contraintes de recherche.
Section 2 : Vérification des
hypothèses et établissement du diagnostic
Paragraphe 1 : Analyse des données et
vérifications des Hypothèses
A- Analyse des données sur le recouvrement des
impôts avant la réforme d'Avril1989
TABLEAU N° : Evolution des recettes
fiscales intérieures d'Etat 1982 à 1989 (en millions de F CFA)
Années
|
Prévisions
|
Emissions
|
Recouvrement
|
1982
|
17.895,5
|
10.831,9
|
14.966,3
|
1983
|
18.364
|
19.991,3
|
16.311,4
|
1984
|
18.537
|
21.685,3
|
15.854,7
|
1985
|
18.608
|
20.046
|
13.430,2
|
1986
|
20.634,3
|
16.721,9
|
12.448,5
|
1987
|
16.518,7
|
26.868
|
13.379,6
|
1988
|
15.055
|
6.549,7
|
11.488,9
|
1989
|
9.323
|
-
|
5.773,9
|
Sources : Service des recettes de la
DTCP.
Une synthèse des données montre bien la
diminution progressive des recouvrements effectués, en total discordance
avec les émissions et les prévisions.
Graphique N° : Evolution des recettes
fiscales intérieures d'Etat 1982 à 1989
Le faible rendement des recettes fiscales intérieures
de l'Etat observé durant la période allant de 1982 à 1989
est le fait de plusieurs facteurs tant au niveau des services d'assiette qu'au
niveau des services de recouvrement.
1) Dysfonctionnement au niveau des services
d'assiette
En matière de fonctionnement des services d'assiette,
il était noté une attitude passive et négligente de la
Direction des Impôts. Les travaux d'assiette se limitaient pour la plus
part du temps à une vérification formelle des
déclarations, à une des rectifications portant sur des erreurs de
calcul ou une application erronée des taux ou des dispositions en
matière d'exonération. Aussi il n'existait pas de communication
systématique de renseignements entre les services d'assiette eux
même ainsi qu'avec d'autres structures, les taxations d'offices
étaient fréquentes et rendaient l'impôt souvent
irrécouvrable.
2) Dysfonctionnement au niveau des services de
recouvrement
Dans le système en vigueur jusqu'en 1988, l'ensemble
des impôts directs était recouvré par voie de rôle.
Le service d'assiette établit les rôles régularisation,
les rôles de perception et les avertissements destinés aux
contribuables. Ces rôles sont transmis au service des rôles,
statistiques et recouvrement (SRSR) qui les vérifie et prépare
leur homologation avant de leur transmettre au trésor public. Cette
procédure était lourde et inadéquate car elle
présentait l'inconvénient d'éloigner le fait
générateur de l'impôt de son recouvrement effectif.
B- Analyse des données sur le recouvrement des
impôts après la réforme d'Avril1989
TABLEAU N° : Statistique des
réalisations de la DGID de 1990 à 2005 (en millions de F
CFA)
Année
|
Montant des prévisions
|
Montant des réalisations
|
Taux de réalisation
|
1990
|
18.778
|
18.880
|
100,50%
|
1991
|
21.055
|
22.591
|
107,29%
|
1992
|
24.615
|
30.739
|
124.87%
|
1993
|
31.346
|
32.684
|
104.26%
|
1994
|
41.713
|
48.484
|
116,23%
|
1995
|
58.460
|
62.919
|
107,62%
|
1996
|
68.306
|
71.481
|
104,64%
|
1997
|
72.411
|
75.630
|
104,44%
|
1998
|
84.112
|
90.240
|
107,28%
|
1999
|
99.193
|
93.188
|
93,94%
|
2000
|
104.084
|
107.788
|
100,65%
|
2001
|
107.970
|
120.144
|
111,27%
|
2002
|
128.970
|
142.539
|
110,52%
|
2003
|
143.000
|
153.206
|
107,17%
|
2004
|
160.162
|
163.583
|
102,14%
|
2005
|
174.310
|
164.037
|
94,11%
|
Source : DGID/RNI
En comparaison avec le niveau du recouvrement avant la
réforme, le constat ici est l'exceptionnel taux de réalisation de
plus de 100%, obtenu sur presque la totalité des quinze années de
l'exercice de la fonction de recouvrement par la DGID sauf en 1999 et en 2005,
avec un accroissement de plus de 145517 millions de FCFA, accroissement bien
illustré dans le graphique ci-dessous.
Graphique N°: Evolution des
réalisations de la DGID de 1990 à 2005 (en millions de FCFA)
Nous mènerons notre analyse en deux
points :
- les performances observées suites au transfert de la
fonction de recouvrement des impôts ;
- les insuffisances constatées depuis le début
de l'application de la réforme d'avril 1989.
1) Les performances observées suites au transfert de la
fonction de recouvrement des impôts
Nous n'allons pas revenir sur les taux de recouvrement et
d'accroissement des recettes, mais rappeler de façon plus
détaillée les éléments dont la mise en application
a contribué à cette performance observée : il s'agit
notamment de :
- l'allègement des procédures
Le mal essentiel de l'ancien système de recouvrement
était la lenteur administrative. Les procédures de recouvrement
pouvaient être engagées jusqu'à deux ans après la
date normale d'exigibilité des impôts.
Avec les nouvelles modalités, les délais sont
considérablement réduits. L'allègement de la
procédure est illustré comme suit dans le tableau
suivant :
Période
Procédure
|
Avant 1989
|
Après 1989
|
|
· Déclaration
· Contrôle
· Liquidation
· Enrôlement
· Vérification
· Homologation
· Transmission
· Vérification
· Prise en charge
· Distribution des avis d'imposition
· Recouvrement / DTCP
· Visa DI
|
· Déclaration
· Recouvrement/ DGID
· Reversement à la DGTCP
· Contrôle
|
L'un des principaux facteurs de l'accroissement des recettes
fiscales est que la créance fiscale est souvent recouvrée avant
le contrôle. Cette méthode est très profitable car
l'administration fiscale a mieux fait de recouvrer sûrement une partie de
sa créance que d'espérer la totalité sans certitude.
L'allègement des procédures fiscales passe aussi
par l'affirmation et le respect scrupuleux du principe sacro-saint de la
séparation des fonctions d'ordonnateur et de comptable au sein de la
même administration.
Ainsi, les Recettes des Impôts ont été
créées et implantées au même lieu que les services
d'assiette pour permettre aux contribuables de se libérer sans trop de
difficulté de leur dette fiscale dans leur localité
d'imposition.
Les travaux étant désormais
allégés, la relance des contribuables défaillants est
systématique grâce aux fichiers informatiques, et les actions en
recouvrement sont immédiates. Cela a permis de limiter sensiblement
l'accumulation des arriérés fiscaux. Aujourd'hui les statistiques
de recouvrement sont plus précises et permettent de faire les
prévisions budgétaires sur la base des recouvrements
effectifs.
L'allègement des procédures a aussi permis de
renforcer le contrôle fiscal.
- Renforcement du control fiscal avec la
création de la DCF devenue DNVEF
Cette direction intervient à travers deux
services : la BEF et la BVIR afin de rendre le contrôle fiscal plus
efficace. La BEF s'occupe en générale de la recherche, des
enquêtes fiscale, de la programmation des vérifications de
comptabilité et du traitement des informations de recoupement
auprès des administrations et assimilées et des opérateurs
économiques. Ces informations sont mises à la disposition des
services d'assiette et de la BVIR pour exploitation. Signalons que la BEF ne
peut notifier de redressements à la place des services d'assiette.
La BVIR quand à elle est chargée de la
vérification de comptabilité des entreprises dont les dossiers ne
sont pas gérés par les directions ayant un service de
contrôle fiscal., des interventions rapides chez les contribuables
inscrits ou non au programme de vérification.
- Renforcement de l'informatisation avec l'utilisation
des logiciels tels que :
TAKOE qui permet de connaître les
paiements effectués par chaque contribuable, de consulter la situation
du contribuable, de faire les compensations d'AF, de produire les fiches
d'instruction et les avis d'imposition ; SYDONIA qui
permet de connaître le montant global des importations effectuées
par contribuable ; GESEXO qui permet de faire le point
des marchés publics à financement extérieur ;
SYGFIP qui permet de regrouper tous les marchés en
régime intérieur ou la partie financer par le Trésor dans
les marchés publics.
Tous ces différents logiciels permettent aux services
d'assiette et de recouvrement de faire les recoupements nécessaires afin
d'appréhender l'ensemble des éléments imposables et la
situation fiscale du contribuable.
- Mesures de fiscalisation progressive du secteur
informel avec la création récente du CIDAM et du
CIPAF
Il a été crée des centres de gestions
agrées (CGA) dans le but d'être plus proche des contribuables, de
les aider à connaître leur droit et surtout leurs obligations
fiscales en tenant des comptabilités fiables. Le marché DANTOKPA
étant le nid de l'informel par excellence, la création du CIDAM
participe des mesures de fiscalisation du secteur informel au même titre
que les acomptes forfaitaires (l'AFS, le BIC détaillant, le
prélèvement de 10% sur les prestations de services etc..), quand
à la création du CIPAF, elle ne fait que raffermir la
collaboration DGID- DGDDI et permet à la DGID d'aller chercher
l'impôt à la source et de décharger la douane de cette
collecte.
- La réduction des taux de l'impôt et
l'élargissement de l'assiette fiscal
L'élargissement de l'assiette ne dépend pas
seulement d'une diminution des taux d'imposition, mais surtout de
l'environnement économique nationale. Cela favorise l'éclosion de
beaucoup d'entreprises. Une large assiette fiscale permet d'obtenir les
mêmes recettes fiscales sinon plus avec un taux moins
élevé.
2- les insuffisances constatées depuis
l'application de la réforme d'avril 1989
Les performances exceptionnelles cachent certaines
insuffisances du système. Au nombre de ses insuffisances
constatées, nous avons :
- Les insuffisances liées au statut du
comptable public
L'ordonnance n° 69-05/PR/MEF du 13 février 1969
portant statut des comptables publics oblige les comptables publics à
prêter serment et à constituer un cautionnement
proportionnellement à l'importance de leur responsabilité. En
vertu de cette ordonnance, le comptable public qui prend en charge les
rôles est rendu débiteur du montant des cotes non
recouvrées s'il n'a mené aucune diligence pour leur recouvrement.
En contrepartie de cette responsabilité le même texte
prévoit l'octroi d'une indemnité pécuniaire de risque dont
75% peuvent être retenus mensuellement pour constituer le cautionnement
au cas où les revenus et les biens de l'intéressé ne
permettraient pas de le faire. Mais cette recommandation n'est pas
respectée pour les comptables de la D.G.I.D. Ceux-ci sont
écartés de cette obligation conformément aux dispositions
de l'article 5 de la décision -loi du 20 avril 1989. Nous pensons
là que c'est une insuffisance notoire car les garanties de recouvrement
sont ainsi diminuées. Les recettes des impôts sont en fait aussi
importantes que les autres recettes. Et le cautionnement étant une
garantie pour l'Etat, il n'est pas prudent de maintenir sa suppression en ce
qui concerne les Receveurs des impôts.
- Les insuffisances liées au délai de
transfert de documents entre services d'assiette et de recouvrement
Certains documents constituent les instruments de liaison
entre les services d'assiette et de recouvrement. Il s'agit entre autres des
déclarations ou bordereaux de versement. Ils constituent le point de
départ de la majoration des liaisons entre Recettes et Service de
Gestion et Contrôle. Mais cette liaison n'est pas assez
développée. Il a été remarqué en effet que
malgré le rapprochement des services, les divers documents ne sont pas
transmis à temps. Cela empiète un temps soit peu sur le rendement
fiscal car retarde les travaux.
- Les difficultés d'ordre
organisationnel
Le réseau comptable de la DGID ne couvre pas
l'ensemble des 77 communes du territoire national. On constate en effet qu'en
dehors de Cotonou et des autres chefs lieux de département, la
compétence des receveurs auxiliaires couvre plusieurs circonscriptions
administratives. De ce fait, le receveur auxiliaire est seul à
encaisser, tenir la comptabilité et suivre la situation fiscale des
contribuables. Cela contribue à la régression du taux de
recouvrement dans les sous-préfectures éloignées.
Le manque de personnel bien formé et qualifié
constitue un frein au bon rendement du système de recouvrement des
impôts. Au service Recouvrement il y a trop de dossiers par agent de
recouvrement et l'émargement des fiches contribuables ainsi que la
distribution des avis d'imposition établis en l'absence de paiement
spontané ne sont pas systématiques. Il se pose un problème
de motivation du personnel surtout ceux des agents de poursuite qui ne
bénéficie pas d'une incitation financière
intéressante par rapport aux risques encourus sur le terrain.
Au niveau des services d'assiette, le retard qu'accuse la
Recette pour envoyer les déclarations se répercute sur les
travaux de contrôle. En effet, les bordereaux de versement ou
déclarations ne sont pas souvent transmis en fin de journée mais
plutôt à la fin des échéances. Dans ces conditions,
ils transmis en nombres important et ne sont pas tous contrôlés ou
le sont partiellement du fait du manque de personnel.
- Les difficultés d'ordre
procédural
Au niveau de la procédure, des difficultés
majeures existent quant à la mise en application de tous les principes.
L'aboutissement de la procédure de recouvrement demeure encore un
parcours de combattant pour le receveur en cas de retard ou d'absence de
paiement. Ce n'est que pendant ces dernières années qu'on a
assistées à beaucoup fermeture temporaire d'entreprises ou de
structures commerciales pour non paiement d'impôt. Mais la
procédure ne va pas souvent plus loin que ça. Les lourdeurs
administratives observées dans le domaine judicaire béninois ne
permettent pas souvent d'aller à la saisie vente des biens du
contribuable reliquataire ou même jusqu'à la contrainte par
corps.
- l'informatisation insuffisante de toute la
chaîne du réseau comptable de la DGID
Conformément à la note N° 164 du 27 avril
1990, les montants à recouvrer sont calculés directement par la
Recette des impôts qui annote les fiches de situation de compte des
contribuables, soit lors de l'envoi de l'avis d'imposition, soit lors des
paiements effectués à la caisse. Ces annotations de fiches de
situation de compte du contribuable se font de façon manuelle et rend
les restes à recouvrer difficiles à déterminer.
L'informatisation du système demeure encore embryonnaire. Le
réseau comptable est loin d'être relié en réseau
informatique. Les logiciels utilisés dans le cadre de l'automatisation
des procédures présentent quelques failles ou sont mal et sous
exploités. Par exemple les imputations des paiements effectués
n'arrivent pas à être classées et rangées par
exercice en ce qui concerne le TAKOE. Dans le cadre de la collaboration
DGID-DGDDI, le SYDONIA doit être utilisé pour l'imputation des
importations faites par les contribuables. Ce sont les douaniers qui doivent se
charger en amont de ces imputations afin de rendre ces informations disponibles
et exploitables par leurs collègues de la DGID. Mais le fait est que
des contribuables réclament des compensations d'acomptes payés au
cordon douanier qui soient n'ont pas été imputés ou qui
ont été détruits à cause de la défaillance
du système informatique. Toutes ces difficultés rendent
difficiles les recoupements pour connaître la situation fiscale
réelle du contribuable.
Ces mêmes difficultés ne permettent pas de
calculer facilement les restes à recouvrer.
Quant aux avis d'imposition, les
problèmes y afférents sont principalement le défaut de
mise à jour des dossiers de cessation d'activité et le
défaut de mise à jour des changements d'adresse.
- la suppression de la RPAI
L'un des arguments avancés lors de la suppression
était que ce sont les importants arriérés d'impôts
qui ont été à la base de l'inefficacité de
l'ancienne procédure, il n'est d'ailleurs pas concevable qu'un service
ou une Recette entière lui soit consacrée. Cela contribuerait
à encourager les contribuables à accumuler les restes
d'impôts. Il revient alors à chaque service de recouvrement des
arriérés d'impôts à son niveau. Il faut souligner
aussi que la méthode de classement des arriérés
d'impôts était mauvais car une fois qu'un impôt du au titre
d'un mois n'est pas réglé dans le même temps, il est pris
en charge par la RPAI comme arriéré d'impôts.
Mais la réalité est que, loin d'encourager les
contribuables à accumuler les arriérés d'impôts, il
aura toujours des contribuables défaillants. Créer une Recette
pour s'occuper de ces contribuables déchargerait les services de
recouvrement afin de leur permettre de se concentrer sur les recettes courantes
faciliterait la division des tâches.
- La qualité des prévisions de
recettes
Une analyse comparative de l'évolution des taux de
réalisation sur la période de 1990à 2005
révèle que les objectifs de recettes ont été
régulièrement atteints, voire même dépassés.
Ce qui constitue, a priori une bonne performance. Toutefois, il est
nécessaire de passer en revue les méthodes de prévision et
de recouvrement des impôts.
Les travaux de prévision de recettes sont l'oeuvre des
régies financières et de certains services techniques de
l'administration en charge des prévisions budgétaires.
Graphique N° Evolution des taux de
réalisation de DGID de 1990 à2005
Au niveau des régies, l'analyse des hypothèses
de projection fait ressortir qu'il s'agit, en général, de simples
prolongations des tendances observées, rectifiées pour tenir
compte des modifications du dispositif fiscal, mais sans une prise en compte
effective des modifications probables de l'activité
économique.
Au sein des services techniques (autres que les régies
financières) en charge des prévisions budgétaires, les
projections sont un exercice purement technique de nature
macroéconomique, fait avec des instruments modernes de projection. La
prévision passe essentiellement par une projection de l'activité
économique en prenant en compte l'information conjoncturelle, tant au
niveau national qu'international, des différents critères de
performances fixés au niveau régional et international.
La plupart du temps, les niveaux de recettes retenus sont
influencés par ceux prévus par les régies
financières, lesquels sont souvent minorés. Cela laisse supposer
que la prévision des recettes n'est pas un effort pour préciser
un niveau ''probable'' compte tenu de l'incertitude, mais plutôt
l'indication du montant que les régies financières s'engagent
à prélever. En effet, les régies financières
chargées du recouvrement des impôts et taxes s'engagent pour des
niveaux de recettes sous-évalués. Leur effort est donc
minimisé, ce qui leur permet de dépasser les objectifs que l'Etat
leur fixe.
Au total, malgré la progression des recettes fiscales
au cours de ces quinze dernières années, elles restent
insuffisantes, par rapport aux besoins de dépenses de l'Etat. Les
données recueillies montrent une tendance à un essoufflement des
performances en matière de mobilisation des recettes fiscales. Au
regard de cette situation, certains analystes ont tendance à mettre en
rapport le niveau des recettes fiscales avec la structure globale de
l'économie.
Ainsi la mauvaise gouvernance et la mauvaise conjoncture
économique, ne prédisposent pas citoyens au civisme fiscal. La
majorité des opérateurs économiques se plaignent de la
mauvaise conjoncture et commence surtout par se préoccuper de
l'utilisation qui est faite de leur cotisation civique au vu des nombreux cas
de malversations financières des autorités politico
administratives. Un handicap non moins important, est aussi la dette de l'Etat
Béninois envers les opérateurs économiques qui disposent
de mandats impayés depuis des mois, voire même des années.
Cet état de chose bloque le circuit économique, perturbe le
fonctionnement du mécanisme de redistribution des revenus et rend les
opérateurs économiques insolvables vis-à-vis de tous leurs
partenaires y compris l'Etat.
II- Vérification des hypothèses
A- Vérifications des hypothèses N°1 et
N°3
1) Vérifications des hypothèses
N°1
L'analyse des données recueillies nous a montré
la faiblesse du recouvrement des impôts avant le transfert, et
l'évolution croissante qu'il connaît depuis le transfert du
recouvrement des impôts de la DGTCP à DGID. Il ressort donc que
c'est ce transfert de la fonction de recouvrement qui est à l'origine
des performances de la DGID.
L'hypothèse N°1 : << Le transfert du
recouvrement est l'élément déclencheur de l'accroissement
des recettes fiscales >> se trouve vérifiée.
2) Vérifications des hypothèses
N°3
Le manque de ressources en matériels et en personnel
ne permet pas à la DGID de créer des recettes dans la
totalité du territoire fiscal béninois. Les receveurs
divisionnaires sont contraints d'intervenir au-delà de leur
localité, là où il n'existe pas de Recettes auxiliaires,
surtout à l'intérieur du Pays. Ainsi le réseau comptable
de la DGID malgré son élargissement récente ne couvre pas
tout le territoire fiscal.
L'hypothèse N°3 : << La couverture
nationale du réseau comptable est insuffisante >> est
vérifiée
B- Vérification de l'Hypothèse N°2
Beaucoup d'efforts ont été fournis dans
l'informatisation des activités de la DGID. Mais par rapport au travail
à accomplir dans ce domaine, notamment l'informatisation du
réseau comptable, l'interconnexion en réseau intranet entre les
services d'assiette et de recouvrement, le niveau d'informatisation est
insignifiant. En plus de cela, les logiciels utilisés sont mal ou sous
exploités.
L'hypothèse N°2 :<< L'informatisation
de la DGID demeure encore embryonnaire. >> est donc
vérifiée.
Paragraphe2 : Diagnostics établis :
Contenu et limites
I- Contenu des diagnostics établis
Etablir un diagnostic d'une situation, c'est déceler ou
révéler les causes réelles et profondes qui sont à
la base de cette situation. Les diagnostics que nous avons établis porte
surtout sur l'autonomie du système de recouvrement. Il est souvent
pensé que les services de recouvrement doivent se limiter à
recouvrer la totalité des impôts assis par les services
d'assiette. Or chacun des niveaux du processus fiscal se tienne. La
qualité du recouvrement est un indicateur de performance, un
baromètre pour tous les autres niveaux. Une mauvaise assiette
doublé d'un mauvais contrôle, rend le recouvrement difficile soit
parce qu'il a eu double imposition entraînant un impôt exorbitant,
soit qu'il y a eu un mauvais adressage. Ce qui naturellement débouche
sur un contentieux, qui s'il est mal négocié peut ruiner et
envoyer le contribuable dans l'informel ou aboutir à des
dégrèvements massifs.
Un autre volet de nos diagnostics a porté sur les
difficultés d'application des logiciels utilisés dans le cadre de
l'informatisation de la DGID et de ses structures. Cette informatisation est
encore au stade embryonnaire et doivent s'étendre à toutes les
structures de la DGID à travers tout le Bénin. Mais il est
déjà observé à ce stade minime des problèmes
d'exploitation. Ce qui n'est pas de nature à optimiser le rendement
fiscal.
Mais nous devons cependant apprécier favorablement les
performances réalisées par la DGID depuis le transfert de la
fonction de recouvrement même s'il est observé de plus en plus
d'insuffisance tendant à essouffler les réformes.
II- Limites
Les diagnostics établis portent sur les observations
faites dans le cadre de notre stage académique. Ces observations
concernent surtout la DGID et ses structures situées dans la Ville de
Cotonou et ses environs. Nous avons donc généralisé ces
observations à l'ensemble des structures de la DGID en ce qui concerne
les insuffisances car si elles sont observées dans Cotonou avec tous les
moyens disponibles, elles sont certainement pires à l'intérieur
du pays.
Autres limites, en tant que stagiaires, nous n'avons pas pu
avoir accès aux logiciels concernés, nous nous sommes
contentés des plaintes incessantes faites par les agents de la DGID
lors des utilisations, pour établir nos diagnostics.
CHAPITRE DEUXIEME : APPROCHE DE SOLUTIONS ET
CONDITIONS DE MISE EN OEUVRE
L'un des objectifs de notre étude est de formuler des
suggestions afin de renforcer les aspects positifs de la réforme et de
corriger les insuffisances constatées.
Ce chapitre sera donc consacré aux propositions de
solutions et à leurs conditions de mises en oeuvre.
Section1 : Approche de Solutions
Paragraphe 1 : approche de solutions aux
problèmes identifiés suite à la mise en application de la
réforme
De manière générale, les raisons qui
expliquent les difficultés de l'administration fiscale à
optimiser son rendement ont pour nom la faiblesse du système
informatique devant desservir les services d'assiette entre eux d'une part, les
services d'assiette et ceux de recouvrement d'autre part. des solutions
à ces différents problèmes devraient passer par :
- l'élargissement et la mise en réseau
informatique effective de tous ces services afin de limiter l'évasion
fiscale ;
- La détermination de l'assiette est
généralement fondée sur la base de la déclaration
spontanée du contribuable, ce qui constitue une source importante de
minoration de la matière imposable. La mise en place au sein des
services des impôts d'une équipe spécialisée de
contrôleurs fiscaux s'avère indispensable. La tâche
primordiale de cette équipe sera d'élaborer des plans
réguliers de vérification des informations fournies par les
contribuables et de proposer des actions en recouvrement ;
- la mise en place d'une commission indépendante de
suivi des plans de vérification et des actions en recouvrement ;
En ce qui concerne les prévisions de recettes, elles
devront désormais s'appuyer sur les résultats des projections
macroéconomiques des services techniques qui tiennent compte des
variations importantes qui décrivent l'état de l'économie.
Ainsi pourra-t-on remédier à la tendance de sous estimation
observée jusqu'alors dans le cadre des objectifs assignés
à la DGID.
Des mécanismes de prélèvement à la
source ont été institués, notamment au niveau du cordon
douanier, en vue d'assurer la contribution du secteur informel aux ressources
fiscales. Toutes fois, la part de l'économie populaire ne sera
effectivement appréhendée que si un mécanisme de
vérification systématique était mis en place entre les
fichiers des services de la Douane et ceux des services des impôts pour
le suivi des déclarations d'acomptes forfaitaires payés au cordon
douanier. Dans ce cadre, la connexion du système de traitement des
données de la Douane, le SYDONIA, et celui des services des
impôts, devient une priorité urgente à
réaliser ;
Afin de fiscaliser le secteur des services, les revenus des
prestations des contribuables assujettis au BIC et BNC sont soumis à un
prélèvement trimestriel de 10%. Toutes fois, l'administration
accuse du retard pour rendre ces crédits disponibles aux prestataires,
lors du paiement de leurs impôts. Il convient d'améliorer la
circulation et la fluidité de l'information entre d'une part,
l'administration et les contribuables et d'autre part, au sein de
l'administration fiscale entre les différents paliers de la
hiérarchie.
Paragraphe 2 : approche de solutions aux
problèmes opérationnels liés à l'organisation et au
fonctionnement des structures mises en place dans le cadre de la
réforme.
Il ressort que, les insuffisantes observées sont dues
en partie à la couverture insuffisante du territoire fiscal par le
réseau comptable de la DGID. Il doit alors être mis à la
disposition de la DGID des moyens matériels, financiers et surtout
humains. La pénurie de personnel actuellement constatée est du
à l'insuffisance de recrutement et au vieillissement du personnel
existant. Il faudra donc accroître les effectifs en procédant au
recrutement de personnels qualifiés et former le personnel existant.
La fraude et la corruption ambiantes laissent supposer que la
méthode de gestion des agents de l'administration fiscale ne permet pas
un rendement optimal des recettes fiscales. Le système des primes
basées sur les montants recouvrés au titre des
pénalités et majorations n'est pas motivant. Il incite
plutôt les agents à ne rechercher que l'existence d'infractions
aux obligations fiscales. Il importe donc de subordonner les primes
d'intéressement des agents concernés aux ressources fiscales
réellement recouvrées.
Il est souvent difficile aux agents de recouvrement d'aller
jusqu'au bout de la procédure de recouvrement, surtout lorsqu'elle entre
dans la phase forcé. Elle ne dépasse pas souvent l'étape
de la fermeture pour non paiement de l'impôt pour l'exécution de
la saisie vente ou même de la contrainte par corps. Une bonne
collaboration de la justice faciliterait beaucoup les actions en recouvrement
forcé.
Section 2 : Conditions de mises en oeuvres
Paragraphe 1 : Recommandations pour la mise en
oeuvre des solutions proposées
Au regard des solutions proposées, il importe de
formuler des recommandations ci- après :
Il faudra d'abord mettre à jour les textes fiscaux sans
oublier les textes relatifs au statut du comptable public. Il faut donc une
révision à la hausse du cautionnement à déposer
avant l'entrée en fonction des receveurs, ainsi que de leur
indemnité de responsabilité. Ensuite il faudra passer à
l'application effective de ces textes révisés.
Au Bénin, percevoir l'impôt n'est pas chose
facile, parce qu'il représente pour le contribuable, une dépense
sans contrepartie déterminée et immédiate. La population
Béninoise étant majoritairement analphabète, la plupart
des contribuables ne comprenne pas grand-chose au système fiscal. A cela
s'ajoute les contribuables de mauvaise foi, qui n'aiment jamais payer leur
cotisation. Informer le contribuable s'impose donc en ce sens que la base d'une
bonne relation est la communication. Ainsi, il doit être
procédé à la vulgarisation des textes fiscaux et des
activités de la DGID, à travers des séances d'informations
par les masses médias, les publications périodiques de revues
mettant en exergue les modifications introduites chaque année à
l'occasion du vote de la loi de finance. Rappelons qu'il existe
déjà une opération dénommée `' à
l'écoute du contribuable'' lancée par la DGID depuis
l'année 2002 et consiste pour chaque service central à organiser
des séances d'informations tous les vendredis en vue de donner
satisfaction aux contribuables.
Le livre de procédure est certes une avancée
dans la mise à jour des textes, mais il ne présente pas encore un
grand intérêt aux contribuables. Il s'avère donc important
de le vulgariser mais surtout de l'améliorer. Outre ces publications,
nous suggérons qu'il faut élaborer un document de synthèse
devant renseigner le contribuable sur l'ensemble de ses droits et obligations
fiscales. Les points suivants doivent être abordés dans ce
document :
-l'énumération des différentes
catégories d'impôts d'Etat et d'impôt locaux qui
existent ;
- les différentes catégories de contribuables
classés et rangés par nature d'impôts ;
- un récapitulatif des obligations de
déclarations d'impôts, de leurs échéances de leur
paiement ainsi que des sanctions encourues en cas de manquement;
- une description sommaire de la DGID et de ses structures, la
localisation des différents centres et recettes des impôts.
La suppression de la Recette Principale des
Arriérés d'Impôts (RPAI) n'a pas pour autant réduit
considérablement les arriérés d'impôts. Cela n'a
fait qu'augmenter les tâches à accomplir au niveau des Recettes
des Impôts. Nous suggérons que la RPAI reprennent ses
activités, c'est-à-dire s'occuper des arriérés
d'impôts et permettre aux autres recettes de s'occuper des recettes
courantes.
Dans le souci d'alléger les obligations de
déclarations fiscales aux contribuables, nous préconisons que
l'administration fiscale confectionne un modèle de fichier unique de
déclaration regroupant toutes déclarations d'impôts selon
les modalités de paiement. C'est-à-dire regrouper les fiches de
déclarations des impôts dans un même document
appelé `' Bordereau de déclaration'' selon que l'impôt
soit à déclaration et paiement mensuel, trimestriel, semestriel
ou annuel.
Afin de freiner l'évasion fiscale due à la
disparition subite des entreprises, nous préconisons une liaison
permanente entre la DGID et l'INSAE. Ceci permettra de suivre rigoureusement,
la création et la fermeture des entreprises dans le but de
décourager les entrepreneurs, qui pour échapper au paiement de
l'impôt procèdent à la fermeture de leur entreprise et en
créent d'autres avec des prêts noms.
Paragraphe 2 : Autres Recommandations
L'informatisation de la DGID est un chantier prioritaire qui
participera à l'automatisation des procédures.
Les autorités de tutelles doivent doter à cet effet la
DGID de moyens matériels, financiers et humains de qualité afin
de lui permettre de faire face aux missions qui lui sont assignées.
Les réalités macro économiques ont un
impact évident sur le niveau du recouvrement des impôts.
L'assainissement de l'économie nationale constitue alors une condition
nécessaire à l'amélioration des recettes fiscales. Mais le
constat aujourd'hui est l'état désastreux de l'économie
nationale Béninoise du à l'absence de vision à long terme
et à la mauvaise gouvernance. La bonne gouvernance s'impose donc
à tous les niveaux de l'appareil d'Etat comme outils de
développement de l'économie. L'Etat se doit donc de régler
ses dettes vis-à-vis des fournisseurs afin de permettre à
l'économie de mieux tourner.
CONCLUSION
Le transfert de la fonction de recouvrement des impôts
d'Etat de la DTCP à la DGID a été le point de
départ d'une série de reforme visant toujours à
l'amélioration du recouvrement des recettes fiscales. Au nombre de ses
réformes, nous pouvons citer quelques unes à savoir :
- la généralisation du paiement spontané
à toutes les catégories d'impôts ;
- la réforme de la TPU et de la TFU ;
- les créations des centres des impôts, des
moyennes entreprises, des petites entreprises, du CIDAM, du CIPAF
etc ....
Au terme de notre étude, force est de constater que
depuis le transfert de la fonction de recouvrement à la DGID, les
recettes fiscales intérieures sont en pleines croissances, mieux que
par le passé. De 1990 à 2005, les prévisions de recettes
sont passées en 1990 de 18,778 milliards à 174, 310 milliards en
2005. Les réalisations dont passées en 1990 de 18,880 milliards
à 164,037 milliards en 2005. Soit un accroissement de 145,157
milliards.
En quinze années d'exercice de la fonction de
recouvrement, la DGID a obtenu des résultats satisfaisants grâce
à la mise en oeuvre des mesures de simplification des travaux
préalables à la mise en recouvrement ; à
l'allègement des travaux de calcul des restes à recouvrer,
à l'amélioration de la relance des contribuables
défaillants, et à la simplification des formalités de
paiement.
Cependant, le constat est qu'il demeure encore beaucoup
d'insuffisances qu'il faut chercher à corriger à travers des
mesures idoines, en vue de renforcer les aspects positifs de la
réforme.
L'informatisation est l'un des chantiers prioritaires qui
permettrons une automatisation des procédures et une interconnexion
entre tous les services de la DGID.
De même les textes fiscaux doivent être
continuellement mis à jour et appliqué scrupuleusement. Il en va
de même pour ce qui concerne le statut du comptable public.
La DGID ne peut accomplir sa mission que si elle dispose des
infrastructures adéquats et sur d'un personnel bien qualifié.
L'Etat doit opter pour une politique de recrutement de personnel ayant de bon
réflexe soit en comptabilité soit en fiscalité ou les deux
à la fois. L'administration fiscale doit faire appel aux
étudiants sortis fraîchement de l'ENEAM, diplômés en
gestion des Entreprises afin de les utilisés dans le cadre des
vérifications de comptabilité, bien sur après une
formation en la matière.
Des innovations urgentes doivent être aussi
apportées dans le cadre de la fiscalisation du secteur informel tout en
mettant l'accent sur le volet information et sensibilisation du
contrôle.
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