LE ROMAN POLICIER FRANÇAIS :
ILLUSTRATION ET STATEGIE COMMERCIALE
1 Le roman policier français de 1900 à
1940
1.1 L'éclosion d'un genre
Le début du XXe siècle est favorable
à l'éclosion du roman policier français. Alors que des
craintes anciennes développées dans la dernière
moitié du siècle précédent s'atténuent, un
regain d'insécurité renaît ; la peur s'empare de la
France1(*), peur que la
presse s'empresse de dramatiser au profit d'une stratégie commerciale
lucrative. Les faits divers sont monnaie courante et quotidienne, crimes,
cambriolages, meurtres en série, alimentent l'angoisse collective. Dans
le même temps, un engouement pour les récits de crimes se
développe, selon les attentes d'un lectorat qui appartiendra
bientôt à toutes les couches sociales. Dans ce contexte, le roman
policier, fait son apparition, dans le sillage des journaux qui se sont
spécialisés dans le crime. L'illustration est un
élément essentiel d'une stratégie éditoriale encore
balbutiante mais qui a tôt fait de s'adapter au contexte.
1.1.1 Climat
d'insécurité
Dans La petite République datée du 27
septembre 1907, on peut lire, sous la plume d'un reporter peu soucieux
d'atténuer les angoisses persistantes,
« l'insécurité est à la mode, c'est un
fait2(*) ». En
effet, si la vague anarchiste semblait terrassée en 1894, suite au vote
de la dernière des lois appelées
« scélérates », l'apaisement devait
être de courte durée. La peur qui s'estompait en milieu urbain,
fut réactivée très tôt dans les campagnes, avec
notamment, l'affaire Vacher en 1897, premier tueur en série3(*) français. Joseph Vacher,
vagabond vivant d'expédients, avait sillonné les campagnes en
commettant les crimes les plus odieux. Ces crimes réalimentèrent
une crainte qui s'atténuait tout juste. Dès lors, on eut de
nouveau peur des vagabonds, des colporteurs, catégories
considérés dans leur ensemble comme des criminels en puissance,
à l'instar de Joseph Vacher. Cette peur renaissante en milieu rural, ne
tarde pas à gagner les villes, par contagion. En décembre 1900,
Paris est le théâtre de rafles à grande
échelle4(*) et la
question de la délinquance urbaine est à nouveau
d'actualité.
1.1.2 L'engouement pour les récits de crimes
D'abord relaté dans les « canards5(*) » du XIXe
siècle, le crime est l'apanage des « faits divers6(*) ». Le terme s'impose
sous le second empire7(*).
Dans les années 1900, le crime se propage avec ampleur, et,
parallèlement au phénomène, on voit apparaître
très vite, des journaux qui se spécialisent dans le récit
du fait divers. La matière est importante et la conjonction de facteurs
sociaux tels que l'école laïque, obligatoire et gratuite, avait
favorisé l'apprentissage de la lecture. L'engouement pour les
récits de crime s'envole donc, stimulé par les grandes affaires
criminelles de l'époque. Le Petit Journal sera longtemps le
lieu privilégié où s'afficheront les
histoires les plus terribles. La bande des « Apaches » qui
sévira dans Paris au début du siècle, est source de
fantasmes et alimente les premières pages du quotidien. L'illustration
est primordiale ; elle attire l'oeil et focalise la peur ambiante qui
fascine un lectorat issu d'abord des couches populaires, et fait bien
évidemment partie de la stratégie de vente. Mais la demande est
forte et, bientôt, d'autres journaux entreront dans la course au
récit de crime. Le plus important d'entre eux, qui supplante en
matière de tirage Le petit Journal, est le Petit Parisien.
Ce dernier est, en 1900 le premier quotidien du pays8(*). La stratégie
éditoriale s'adapte très vite au contexte social,
puisque les récits de faits divers augmentent du double
en vingt ans9(*). Les
affaires retentissantes - l'affaire Vacher déjà citée -,
ou les méfaits de bandits désormais motorisés -la bande
à Bonnot - favorisent cette éclatante ascension des quotidiens.
Tous mettent en exergue l'illustration qui doit marquer les esprits. Cette
illustration est souvent en rapport avec le fait du scandale ou le
fait qui terrorise. Véritable mise en scène ou rien
n'est laissé au hasard, témoin le supplément
illustré du Petit Journal, daté du 20 octobre 1907,
« le chemineau est la plaie des plaines ». Le chemineau au
second plan jette un regard à ses prochaines ou éventuelles
victimes. Petite fille apeurée, femme sans défense, et le chien
lui-même semble interdit... L'illustration peut représenter le
crime dans l'action, tel un instantané, où le lecteur devient
voyeur, assis au premier rang d'un spectacle d'autant plus terrifiant qu'il est
réel. L'image fait office de catharsis : le lecteur refoule sa peur
dans la représentation fidèle du crime. Cet autre exemple du
Petit Parisien, daté du 15 juin 1914, au sujet de l'affaire
Valley et dont le titre « la baronne de Valley
étranglée », est symptomatique de cette volonté
de montrer le crime en flagrance. En médaillon, en haut à gauche,
le portrait de la baronne, dans une pause innocente, est destinée
à émouvoir. Le crime est représenté sur le
fait : l'image transmet plusieurs informations ; il s'agit d'un crime
crapuleux, sans aucun doute, puisque, au second plan, un homme s'empare de
l'argent, derrière lui, une armoire est ouverte et l'on devine qu'elle a
été fouillée, tandis qu'au premier plan, le meurtre est
montré dans tout sa crudité.
Ce genre de presse suscite bientôt des vocations et des
feuilles spécialisées dans le fait divers font leur apparition.
La première d'entre elles, Le Passe-partout, qui voit le jour
en 190710(*), innove dans
deux domaines. Tout d'abord, elle insère dans ses pages des feuilletons
policiers « pouvant être lus par tous11(*) ». Puis, au niveau
de l'illustration, elle adopte l'oeil pinkertonien du nom d'un fameux
détective américain, Allan Pinkerton (1819-1884), qui symbolise
toute investigation policière12(*). Ce logo perdurera dans l'oeil de la police
qui supplante Le passe partout en 1908. La stratégie de
l'illustration est celle développée dans les journaux à
grand tirage : le choix de représenter le moment du crime,
l'instantané, avec en plus, cet oeil qui ajoute au mystère et
à l'épouvante. Le titre, dans un cartouche en haut au centre, se
détache parfaitement et le lexique choisi ajoute à l'horreur,
comme ce numéro 1 de 1908, « éventrée par son
mari ». Le terme « éventré » est
censé évoquer la brutalité du crime. En haut, à
gauche, on note la présence du même médaillon
inspiré du Petit Journal, qui représente la victime dans
son quotidien : le fait divers ne concerne plus les baronnes et autres
notables : il concerne tout à chacun, sans distinction de classe
sociale. La peur est d'autant palpable que la victime ressemble à
n'importe quel quidam. L'image montre une ménagère - le tablier
l'atteste -, poignardé consciencieusement par son mari. L'illustration
est très proche du Petit Journal.
La presse profite donc d'un contexte social troublé
pour élaborer une stratégie commerciale qui ne changera
guère désormais. L'image reste primordiale ; c'est elle qui
attire et qui fait vendre. La frénésie qui entoure les faits
divers, la demande grandissante de récits ou de reportages, favorisent
l'apparition du roman policier moderne qui, nous allons le voir, reprendra dans
ses choix d'illustration, les grands principes inventés par les
quotidiens.
1.1.3 La Belle Epoque du roman policier
C'est dans ce contexte que naissent les premières
productions typiquement policières. La demande, de plus en plus forte
des récits de crimes, dépasse le simple cadre des quotidiens. Un
genre assez proche du policier avait vu le jour après le déclin
du romantisme. Les nouvelles donnes de l'édition, vers le milieu du
XIXe siècle avaient, en effet, favorisé l'apparition
d'une littérature populaire dont le crime était le fond de
commerce inévitable. L'abondante production des feuilletons tout
d'abord, dont Eugène Sue fut l'un des premiers à entrevoir les
avantages, avec Les mystères de Paris en 1842, relataient
déjà les faits divers - ou les « Faits Paris13(*) » -, puis le roman
judiciaire dont Emile Gaboriau peut être considéré comme
l'inventeur avec son roman L'affaire Lerouge en 1866. Il s'agit cette
fois de relater la progression d'une enquête, qui doit mener au coupable.
Cependant, le genre du « roman judiciaire » s'essouffle au
début des années 1900 : en effet, bon nombre d'auteurs
s'étaient engouffrés à la suite de Gaboriau dans des
récits, compliqués, aux digressions multiples, qui avaient peu
à peu découragé les lecteurs. Les premiers romans
policiers apparaissent sous forme de feuilletons dans la presse quotidienne ou
dans des revues. Le Matin est le principal support des productions
policières. Gaston Leroux y publiera ainsi ses premiers romans.
Maurice Leblanc donne les débuts d'Arsène Lupin (1905) dans la
revue Je sais tout. Le succès du genre est tel que,
bientôt, les romans de police intéressent les éditeurs et
les premières collections spécialisées voient le jour dans
la première décennie du siècle. Les plus connus sont
Fayard qui signe avec Gaston Leroux et Souvestre - Fantômas
(1907) - qui s'engage à livrer vingt quatre « romans
policiers (...) dont dans tous les épisodes seront reliés par
des personnages principaux qui devront figurer dans chacun d'eux14(*) »,
Calmann-Lévy, Albin Michel, et Pierre Laffitte, éditeur de la
série Arsène Lupin. L'affaire Lerouge15(*) est inspirée d'un fait
divers, le meurtre de la veuve Célestin Lerouge, égorgée
dans son lit à la fin du second empire, et dont on ne retrouva jamais le
meurtrier. Loin cependant des illustrations sensationnelles des
suppléments du Petit Parisien, ou de L'oeil de la
police, l'illustrateur choisit ici, de rendre palpable l'atmosphère
oppressante du roman. Le bandeau jaune, en haut, contient le titre du livre et
le nom de
l'auteur. Dans ce même bandeau, on remarque la lame
d'une guillotine et, au pied, le condamné. L'homme dans le lit semble
effrayé, traqué. L'illustration se présente comme un
condensé de l'intrigue : faux coupable, victime d'une erreur
judiciaire qui risque sa tête, un homme - le vrai coupable ? -,
traqué par la police ou par ses propres remords, le tout baignant dans
une atmosphère inquiétante, rendue par l'opposition des couleurs
et le poids menaçant des ombres. On ne montre pas le crime et l'image
n'est pas en relation immédiate avec un épisode du texte. Le
livre s'adresse aux classes populaires comme la collection l'indique.
Choix différent pour Arsène Lupin et pour
cause : Lupin débute ses aventure dans un périodique
à vocation bourgeoise Je sais tout. Le lectorat n'est donc pas
le même et l'illustration, plus sobre, diffuse un mystère
« bon chic bon genre ». La menace est encore perceptible
avec au premier plan une mystérieuse main qui menace le personnage
éponyme. La couverture monochrome avec un liseré noir
témoigne de la préciosité de l'objet. Le choix de la
police de caractère dégage encore une impression d'euphuisme avec
des références précises sur la maison d'édition,
références garantes de la qualité de l'oeuvre. La
couverture, premier lien entre l'oeuvre et le lecteur, s'adapte en fonction de
ce dernier. Le « roman judiciaire16(*) » touche donc toutes les couches de la
société de la belle époque. Témoin encore de la
savante composition des illustrations en fonction de lectorat que l'on veut
toucher, les aventures de Fantômas publiées à
partir de 1910 chez Fayard. Le titre d'abord, n'est pas sans rappeler l'affaire
qui a plongé Paris dans l'inquiétude quelques années
auparavant. Notons les similitudes entre les illustrations de L'affaire
Lerouge et du Policier apache : en haut de la couverture,
même bandeau jaune où s'inscrit le titre en lettres
foncées, même utilisation des couleurs, l'opposition entre
lumière et ombre. Le titre éponyme de la série se
détache en lettres rouges, bien visible donc, et enserre le titre du
nouvel opus. La scène représente un moment du texte ;
l'illustrateur, Gino Starage (1859-1950) choisit de représenter un
moment dramatique de l'épisode. Rappelons que Fantômas
est le génie du mal, un fou sanguinaire, et qu'il fait partie à
ce titre, de toute une génération de criminels délirants
qui fleurissent au début du siècle. Une vieille femme est
à genoux au centre de l'image, en pleine lumière, au milieu de
ses agresseurs : elle leur donne ce qui doit être de l'argent.
Notons la tache bleue du tablier de la femme, exactement au centre de la
composition, qui suppose que la victime est une ménagère, une
femme ordinaire du peuple, semblable au lectorat des aventures de
Fantômas. Le lecteur ou la lectrice se posera donc, d'autant
plus facilement en victime potentielle. La scène se passe dans un
cimetière et l'on assiste à la profanation d'une tombe. L'image
se sert de son pouvoir cathartique ; représenter l'horreur, c'est
à la fois entretenir le climat ambiant de crainte, mais c'est aussi une
façon pour le lecteur qui s'identifie aux victimes, de purger ses
fantasmes, ses peurs.
Ces collections policières seront bientôt
concurrencées par un genre venu des Etats-Unis. La mode est
lancée par Eichler, un éditeur allemand, qui inonde le
marché de productions semblables aux Dime-novel17(*), à bas prix, et
qui suscitent un nouvel engouement. Le sujet de ces productions est
hétéroclite, mais ce sont surtout les westerns et les intrigues
policières qui attirent les jeunes lecteurs.
Deux exemples de Dime-novel :
illustrations colorées, en rapport avec l'action
Les Dime-novel ne font que préfigurer une tendance qui,
de 1920 à 1940, éclipsera le roman policier français. En
effet, le modèle qui s'impose alors est anglo-saxon18(*), avec le Detective Novel.
Le roman policier français tente pourtant de se libérer de
l'emprise du roman problème anglo-saxon, aux environ des années
trente, mais le genre ne pourra cependant pas occulter une influence, surtout
américaine, après la fin de la deuxième guerre
mondiale.
2 Le genre
policier français de l'après guerre
La deuxième guerre mondiale avait privé les
lecteurs français des productions anglo-saxonnes pendant quatre
années. Si bien que la paix provoque un nouvel engouement pour
l'Amérique, un « besoin de consommer américain19(*) ». La violence, le
sexe font leur apparition outre-atlantique. D'abord dans les
Détective Magazines, puis dans les collections
spécialisées, l'illustration reste un enjeu capital au service de
la stratégie commerciale.
2.1 L'influence du roman populaire
américain
2.1.1 Les Detective Magazines
C'est au début du XIXe siècle que
s'originent les Détective Magazines20(*). Les évolutions de l'imprimerie -
production d'imprimés à bas coût -, coïncident avec
une vague de crimes qui provoque l'engouement de lecteur. L'ancêtre du
genre est le National Police Gazette, quotidien dont les colonnes
relatent, nombreuses illustrations à l'appui, « des meurtres,
des agressions sexuelles, des actes violents, inconvenants, de
débauches, de vulgarité, d'histoires de maison de passe, et de
toute la vie crapuleuse que sécrète la ville moderne21(*)... ». Ce genre de
presse s'adressait à un lectorat populaire et, s'il était besoin
de démontrer l'importance de l'image dans la démarche
commerciale, il suffit de revenir sur la déclaration de Richard K. Fox
qui prit la direction du journal à partir de 1876 : « S'ils ne
savent pas lire, bombardez-les d'images22(*) ! ». Le succès de la
Gazette, s'il s'explique par son contenu sulfureux, vient aussi de
l'image ; pour la première fois, on montre ce qui était
jusqu'alors prohibé, comme des « comptes-rendus très
crus d'aventures galantes, d'adultères et autres
indiscrétions23(*) ». S'engouffrant dans la voie ouverte par
Le national
police gazette, les Detective Magazines,
illustrés spécialisés dans les récits de vices et
autres affaires sensationnelles voient le jour dans les années vingt. Le
succès est immédiat et repose sur leur capacité à
réunir tous les vices humains et, de ce fait, ils sont le lieu ou chacun
peut assouvir ses fantasmes. L'illustration est primordiale ; plus encore,
elle est la raison d'être de ces publications. Le but est de montrer,
d'assouvir les pulsions voyeuristes d'un lectorat toujours populaire. A ce
titre, les Detective Magazines sont des objets hybrides puisqu'ils
n'étaient à proprement dit, ni des magazines érotiques, ni
des magazines d'horreur mais les deux à la fois. Socialement reconnus,
ils trônaient dans les kiosques à journaux à
côté de Look et de Life24(*). Au début des
années quarante, un nouveau tournant s'amorce ; un
fait divers relance les ventes25(*) qui déclinent et fait de chaque affaire
criminelle, une affaire à
connotation sexuelle. C'est l'apparition dans les
Détective magasines, des pin-up et autres filles
lascives aux postures aguichantes. La femme devient la cible des
Détective Magasines, souvent comme l'initiatrice diabolique de
crime. C'est ce que les illustrations suggèrent en premier lieu. Femme
fatale à deux titres ; objet de désir, auquel il est
difficile de résister, femme manipulatrice et provocatrice :
l'illustration est un condensé de l'idée véhiculée
alors. Dévêtue, ou présentée dans des tenues
suggestives, elle est souvent affichée avec une cigarette, et pour le
lecteur d'alors « une femme cigarettes aux lèvres était
l'incarnation du mal26(*) ». En outre, elle s'affiche souvent avec
l'arme du crime. Est-il besoin d'attirer l'attention sur les titres plus
qu'évocateurs ? Le dessin est toujours réaliste, proche de
l'image photographique. La pin-up symbolise l'Amérique du vice. Nous
verrons que dans le contexte d'après-guerre, où l'Amérique
héroïque et victorieuse, est l'objet de tous les fantasmes de
réussite, l'engouement pour tout ce qui vient de
« là-bas » est à l'origine d'un nouvel
âge du roman noir français. Les auteurs américains seront
d'abord privilégiés dans les collections françaises
notamment dans la « Série Noire » chez Gallimard.
2.1.2 Les auteurs anglo-saxons traduits dans les collections
françaises.
Le besoin de consommer américain, après la fin
de la deuxième guerre mondiale, se matérialise entre autres dans
l'apparition des premières oeuvres d'auteurs américains traduites
dans des collections françaises. Déjà dans les
années trente, certains auteurs noirs américains sont
publiés chez Gallimard dans la collection « Chefs-d'oeuvre du
roman d'Aventure ». Ainsi, en 1932, Dashiell Hammett avait
publié The glass key, dont l'illustration est
influencée par le style des Detective magazines. Proche du
genre « faits divers illustrés », on montre en gros
plan, dans un cercle formé par la tête d'une clé, une femme
terrorisée. Ceci s'inscrivant dans le contexte de violence et de peur
généré notamment par l'épisode de la prohibition.
Il est intéressant de mettre en parallèle illustration originale,
marquée par le contexte américain et sa réappropriation
dans l'édition française chez Gallimard. Plus sobre,
l'édition française se contente de suggérer l'orientation
du texte en disposant des indices en première de couverture. La
clé est toujours présente, dont on devine qu'elle est un
élément important du roman et le serpent, qui ne figurait pas
dans l'édition originale. Notons le passage à la photographie,
dans les deux cas, dans un souci de réalisme.
Plus généralement, les collections
françaises vont privilégier les auteurs dont le nom évoque
l'Amérique. Toujours chez Gallimard, la « Série
Noire » est crée en 1945 et ne publiera pendant longtemps que
des auteurs anglo-saxons. Notons que dans le domaine de l'illustration de
couverture, la tendance française est à l'édulcoration,
quand l'édition originale est trop stigmatisée par le contexte.
Voyons d'abord l'exemple d'un roman de Peter Cheyney, Sinister errand,
publié en 1946 par les Presses de la cité. La similitude entre
l'édition originale et l'édition française est frappante.
Dans les deux cas, le titre en lettres blanches se détache sur fond
noir ; le choix de la police est le même. L'illustration, assez
sobre, ne donne aucune indication au lecteur. Pas de modification, car pas de
stigmatisation. Mais dans cet autre exemple, le célébrissime
roman de James Hadley Chase, No orchids for miss Blandish, 1938,
l'illustration de couverture est radicalement modifiée par
« la série noire ». S'inscrivant dans la mouvance de
l'engouement pour tout ce qui vient d'Amérique, le livre est
inspiré du contexte de violence américain. L'illustration de
l'édition anglaise rappelle immanquablement les illustrations des
Detective Magazine. L'histoire, celle d'une jeune
héritière milliardaire, enlevée la veille de son mariage,
dont la vie bascule en enfer, pourrait d'ailleurs faire la une des journaux
spécialisés américains. L'illustration originale montre
une jeune femme légèrement vêtue sur fond noir dans une
pose alanguie. L'expression du visage est ambiguë, entre souffrance et
invitation au plaisir ; comme dans les Detective Magazines, la
femme n'est jamais tout à fait une victime, mais un être a double
visage. La stratégie commerciale du roman de Chase reprend donc celle
des éditeurs américains. L'image a elle seule annonce le
texte qui bascule dans un univers de violence et de sexe. Publié
dans la « Série Noire » en 1946, le traitement de
l'illustration est tout à fait différent. Très sobre -
nous verrons que la stratégie de Gallimard s'inscrit dans une
démarche différente -, la couverture du roman de Chase se limite
à un fond noir sur lequel se détache en haut, police blanche, le
nom de la collection, le nom de l'auteur, et le titre tranche en jaune, dans
une police plus large. Plus d'image chez Gallimard. Ceci n'est pas un hasard ou
une négligence ; les collections françaises on joué
une importance capitale dans le développement du roman noir
français et la démarche commerciale de chacune repose sur
l'illustration des couvertures.
2.1.3 Les collections françaises et les auteurs
français
Les collections françaises joueront donc la carte
américaine. Crée en 1941 par Georges Ventillard et Louis
Chavance, la collection Minuit, publie des romans dont les auteurs,
Franck Harding, Irving Ford ou encore Norbert Taylor, ont la
particularité d'être tous français. « Ces faux
américains de la collection Minuit27(*) » se plient donc à la mode
américaine sous l'impulsion de Georges Ventillard. Franck Harding, alias
Léo Malet publie en 1947, Le dé de Jade, et
Recherché pour meurtre, en 1948. Les illustrations de ces deux
livres rappellent les choix des quotidiens du début du
siècle : effet instantané de l'image et des détails
très réalistes. Les couleurs vives tranchent avec la noirceur des
couvertures des éditions anglo-saxonnes originales et celles de la
série noire. L'illustrateur, Robert Dansler (1900-1972) est surtout
connu pour ses créations dans la bande dessinée à partir
des années trente-quarante. Les couvertures de
« Minuit » rappellent d'ailleurs le style BD et font
exception dans le paysage éditorial ambiant. Car, le roman noir
français naît de la volonté d'imiter les auteurs
anglo-saxons. En 1947, Boris Vian alias Vernon Sullivan crée le scandale
avec J'irai cracher sur vos tombes, premier roman pastiche d'une
série de quatre. Publiée aux Editions du Scorpion, la couverture
originale du roman est relativement neutre par rapport aux modèles
américains. Seule constante dans les choix d'illustrations entre
l'Amérique et la France, la couleur (excepté chez
« minuit »), la palette chromatique réduite a des
tons foncés dominants sur lesquels tranchent des couleurs vives, le plus
souvent rouges, jaunes ou blanches. Ici, le fond rouge sur lequel se
détache le titre provocateur, fait penser à un éclat qu'on
ne peut que mettre en relation avec le scandale que suscitera le roman à
sa sortie. Le rouge évoque la violence, omniprésente dans le
texte.
Les choix d'illustrations diffèrent selon les
collections car le lectorat visé n'est pas le même. Nous avons
évoqué les couvertures austères de la
« Série Noire », qui convoquent plus
particulièrement des lecteurs « sérieux » et
attirent les intellectuels. Le premier auteur français publié
dans la collection, Albert Simonin, avec Touchez pas au
grisbi ! , sera préfacé par Pierre Mac
Orlan28(*). Loin du style
tapageur des Detective Magasines, les couvertures de la
« Série Noire » affichent une image soignée
et sérieuse pour lecteurs lettrés. Deux autres collections
principales se partagent le marché du genre. Avec, nous allons le voir,
des démarches différentes. La collection
« spécial Police » aux éditions Fleuve Noir,
créée en 1949 par Armand de Caro et Guy Krill29(*), publie le premier roman de
Jean Bruce Tu parles d'une ingénue, l'année de sa
création, peu de temps avant Priez pour elles, de Michel
Audiard. Fleuve Noir est la collection qui privilégie les auteurs
français et vise un public populaire. Les illustrations des
premières éditions sont directement inspirées des
Detective Magazines et montrent des filles pulpeuses, style
pin-up, et des hommes virils au physique inspiré par les acteurs de
cinéma. Les couleurs sont attrayantes et le dessin soigné.
L'illustration est sans rapport avec le texte : elle est destinée
à attirer un lectorat évidemment masculin..., stratégie de
vente oblige ! Autres collections d'importance, « Un
mystère » créée aux Presses de la cité
par un danois, Sven Nielsen dont les publications sont éclectiques.
Largement influencées par les Detective Magazines, les
couvertures sont colorées et reconnaissables au logo qui
représente un éléphant, en haut à gauche30(*). Il est utile de citer
également « le bandeau noir », ou l'illustration
consiste en de savantes mises en perspective de la scène du crime.
Collection
« Spécial Police » Fleuve noir
Collection « Un
mystère » Collection « Le
bandeau noir »
Cette liste des collections françaises est loin
d'être exhaustive. Le contexte favorise quantité de publications
et ce bref aperçu des principales collections montre que le genre
policier français ne peut être appréhendé sans
considérer la production anglo-saxonne qui dynamise le roman noir
français. On ne peut non plus faire abstraction des productions hors
littérature, en considérant les autres domaines impliqués
dans le genre, comme le cinéma. En effet, en France, dès les
années trente, le grand écran prépare les spectateurs au
roman policier de la « Série Noire » et du
« Fleuve Noir ». Pépé le Moko
réalisé par Julien Duvivier en 1936 est considéré
comme le prototype du film noir français. L'atmosphère
des Detective Magazine est déjà présente dans
l'illustration de l'affiche du film. Pépé raconte
l'histoire d'un truand en fuite, épris de Gaby, et repris suite à
la trahison d'une femme jalouse, Inès. Le thème, n'est pas s'en
rappeler celui de la femme fatale des Detective magazines. L'affiche
présente en fait, un résumé de l'histoire, avec les
protagonistes essentiels et la traîtresse, en haut à droite, dans
l'ombre, qui menace le couple. Les adaptations des romans policiers font le
succès d'auteurs comme Albert Simonin et Auguste Le Breton. C'est que
peu à peu, les auteurs se libèrent de l'influence
américaine et la volonté de parler de la France, de faire
connaître le « milieu » aux
« caves » s'expriment dans des oeuvres comme Touchez
pas au Grisbi ! ou Du rififi chez les hommes31(*). À la suite des
traductions de Duhamel des romans noirs américains de la
« Série Noire », des auteurs comme Michel Audiard
notamment, introduisent un style nouveau et enlevé, l'argot, dans un
souci de réalisme. Les éditions du Fleuve noir réussiront
l'amalgame parfait entre cinéma, argot et illustration, témoin
l'affiche du film Massacre en dentelles, réalisé en 1951
par André Hunebelle et l'illustration du livre au Fleuve Noir,
publié l'année suivante en 1952. C'est le cinéma qui
entraîne le spectateur vers la littérature. La similitude est
frappante dans ce cas précis.
Le film d'Hunebelle
Le livre d'Audiard au Fleuve Noir
L'illustration a toujours été au coeur de la
stratégie éditoriale, depuis les quotidiens de la Belle Epoque,
en passant par les influences des Detective Magazines et du roman noir
anglo-saxon, l'image est conçue pour attirer, et surtout pour faire
vendre. Elle s'adapte aux fluctuations des contextes sociaux. Elle s'approprie
les peurs, les scandales, elle manipule ou provoque le lecteur. Pour illustrer
ces fluctuations de l'image, au grè des modes et contextes sociaux,
l'exemple de San Antonio est assez remarquable. La longévité de
la série, nous allons le voir, s'appuie entre autres, sur le
renouvellement de l'illustration toujours en adéquation avec les
attentes d'un lectorat ciblé.
3 San Antonio
soigne son image
3.1 Naissance et contexte
La première apparition du commissaire San Antonio est
datée de 1949, dans un livre publié aux éditions Jacquier
au titre accrocheur Réglez-lui son compte sous le pseudonyme
« Kill Him ». La démarche s'inscrit d'emblée
dans le contexte imposé par les collections françaises : le
pastiche du roman noir anglo-saxon. Pour Frédéric Dard, il s'agit
de parodier Peter Cheyney édité dans « La Série
Noire ». De fait, l'illustration évoque la production des
auteurs anglo-saxons et s'inspire des réappropriations des collections
française : violence, en rapport avec l'action, titre argotique
inspiré des traduction de Duhamel, couleurs sombres. Le deuxième
et troisième opus de la série sont publiés chez Fleuve
Noir en 1950, Laissez tomber la fille et Les souris on la peau
tendre en 1951. Changement radical dans le choix de l'illustration ;
Fleuve noir crée la collection « Spécial
police » s'adresse à un lectorat populaire et, comme pour les
Detective magazines, c'est la pin-up ou femme fatale qui est
convoquée dans une posture aguichante et provocante. Le noir domine, le
titre se détache en grandes lettres rouges et le dessin est sans rapport
avec l'action. Ce choix d'illustrer ou non un moment du texte est une constante
dans l'histoire de San Antonio. Au début, la stratégie est
d'attirer un nouveau public ; la pin-up est tout indiquée et ne
peut laisser indifférent un lectorat essentiellement masculin... le
choix de l'illustrateur est particulièrement important car c'est lui qui
insuffle, dès le premier contact avec le lecteur éventuel,
l'esprit de l'oeuvre.
3.2 Evolution des couvertures
Comme souvent, un succès est la conjonction de
plusieurs facteurs. L'illustrateur de San Antonio participe à
l'engouement pour les aventures de la série. Michel Gourdon est ainsi
inséparable des aventures du commissaire. Choisi dès le
début pour illustrer les couvertures, il sera l'illustrateur
attitré de l'oeuvre, jusqu'au début des années soixante
dix, date à laquelle les choix seront radicalement différents.
Gourdon est né à Bordeaux en 192532(*). Après des études aux Beaux Arts, il
rentre au Fleuve Noir dont il devient l'illustrateur principal. Ce n'est pas un
hasard si Armand de Caro et de Guy Krill font ce choix : Gourdon est
spécialisé dans le dessin féminin érotique.
Dessinateur de pin-up plus particulièrement, ses dessins participent
grandement aux succès éditoriaux de la maison Fleuve Noir. La
pin-up est le moteur des ventes, et les premières couvertures de San
Antonio se fondent dans le contexte américanisé de l'après
guerre. Gourdon est un peu plus qu'un simple illustrateur ; il est celui
qui a donné un visage au commissaire, dont les traits sont
inspirés par un comédien en vogue du moment, Gérard
Barret33(*). Les
couvertures sont de véritables oeuvres à part entière,
dont la mise en scène évolue peu à peu. Ainsi, de la
pin-up aguichante, prise en flagrant délit de provocation, Michel
Gourdon évolue vers une illustration plus en rapport avec l'action qui
rappelle sans conteste les affiches des grands films noirs du moment. Avec
l'évolution de l'image, c'est l'horizon d'attente du lecteur qui change.
L'histoire devient essentielle, comme au cinéma. L'importance de la
femme fatale, style Detective Magazines, s'estompe, les
mentalités changent et le travail de Gourdon montre bien cette
évolution. La place de la femme y est moindre ;
reléguée d'abord au second plan, elle disparaît dans la
deuxième moitié des années cinquante. Ce changement de cap
correspond à la volonté des auteurs français, de se
libérer du joug américain. Voici quelques exemples de cette
évolution :
1952
1953 1957
1958
La similitude avec les affiches de cinéma est
également remarquable. Dans l'exemple suivant, la ressemblance entre le
commissaire San Antonio et l'acteur principal de Touchez pas au grisbi
est assez frappante. La composition de l'image est tout aussi
ressemblante : le héros est au second plan, et des indices en
rapport avec le texte sont dispersés au premier plan.
La longévité de la série est imputable
à l'auteur, sans aucun doute. Mais la volonté de Gourdon de
vouloir inscrire son travail en fonction des attentes d'un lectorat qui change,
qui touche toutes les générations, est essentielle. La question
de la représentation du commissaire est un des éléments
majeur et garant de cette longévité. Inspirée au
début par des acteurs de cinéma, l'image de San Antonio
évolue en fonction d'une conception collective et
idéalisée du héro, jusqu'au début des années
Soixante dix :
1955 1965
1970
Le
héro est le reflet de la société : sa
représentation doit être en adéquation avec la
pensée collective. Dans les années cinquante, c'est un homme
mûr, viril, puis dans les années soixante, il rajeunit, semble
avoir perdu de sa virilité, pour redevenir au début des
années soixante dix, l'homme réconfortant, au regard
assuré, en un mot ; le sauveur.
Gourdon
a donc imprimé un style et le succès de ses couvertures ne se
dément pas : il suffit de consulter les sites des collectionneurs
pour en prendre conscience. La fin de sa collaboration avec Fleuve noir
coïncide avec la création de la collection « San
Antonio » au début des années soixante dix. Les choix
concernant le renouveau du style des couvertures est hésitant et les
illustrateurs se succèdent. Il faut citer Carlo Jacono34(*) qui succède à
Gourdon et qui opère un étrange retour aux débuts de San
Antonio avec des illustrations ou réapparaît la femme en premier
plan avec en arrière plan, une scène en rapport avec le texte.
Carlo Jacono réalise une couverture originale et Huit
rééditions pour San Antonio et laisse sa place à Carlo
Bren dont le travail rappelle celui de Michel Gourdon avec des illustrations
toujours en rapport avec l'action. Les lecteurs cependant ne retrouvent pas
l'esprit Gourdon et la stratégie adoptée par Fleuve Noir est
radicale. Fin 1972, en effet, un changement d'importance bouleverse l'univers
de San Antonio : la photographie, dans un souci de modernisation fait son
apparition sur les couvertures de la série. Il s'agit d'un revirement
essentiel qui s'amorce, puisque le montage photographique qui fait office
d'illustration désormais est sans rapport avec l'action. Mais
au-delà, l'esprit de l'oeuvre change également ; le travail
de l'auteur sur la langue a pris le pas sur l'intrigue, et le texte
privilégie la farce, voire la dérision. Cette tendance s'accentue
dans les années quatre vingt dix où l'on note toutefois un retour
au dessin mais la stratégie adoptée pour l'illustration
délaisse toujours toute relation avec le texte. Le titre volontairement
grivois attire un nouveau lectorat et l'illustration s'adapte.
1972 1989
1991 1995
La
fluctuation des illustrations, les changements successifs sont
décidemment parlants lorsqu'on s'arrête sur les multiples
rééditions qui jalonnent la carrière de San Antonio. De
l'influence anglo-saxonne et du cinéma noir des années cinquante,
aux dessins humoristiques et grivois de la fin du siècle, les choix se
font toujours en fonction du contexte social et s'accordent pour
répondre aux exigences d'un lectorat qui est lui-même en constante
mutation. Voici un exemple très explicite de ces évolutions
successives :
1950
1962
1975
1984 1993
2005
Les choix et stratégie d'édition ne cessent d'évoluer
depuis la Belle Epoque jusqu'à nos jours. Ils évoluent mais ne
changent pas radicalement. L'illustration demeure primordiale et tout repose
sur elle en terme de commercialisation. Le genre policier est à ce titre
un exemple tout recommandé pour comprendre les enjeux économiques
et esthétiques de l'illustration. L'image a le pouvoir de montrer ;
que ce soit nos peurs, comme le quotidiens de la Belle Epoque, ou nos vices
refoulés dans les magazines policiers américains. En montrant,
l'image use de son pouvoir cathartique, elle attire par la fascination qu'elle
exerce sur chacun de nous.
BIBLIOGRAPHIE
Corpus primaire :
- Breton (jacques), les collections policières en
France au tournant des années 90, Paris, Editions du cercle de la
librairie, 1992.
- Tourteau (Jean-Jacques), D'Arsène Lupin à
San Antonio, Tours, Mame, 1970
- Schweighaeuser (Jean-Paul), Le roman noir
français, Paris, Presses universitaires de France, 1984.
- Couégnas (David), Introduction à la
paralittérature, Paris, Edition du Seuil, 1992.
- Bossuat (Gérard), L'Europe occidentale à
l'heure américaine : le plan Marshall et l'unité
européenne, Bruxelles, Edition Complexe,
- Rivière (François), Frédéric
Dard ou la vie privée de San Antonio, Paris, Fleuve Noir, 1999.
- Autres ouvrages
consultés :
- Prédal (René), 50 ans de cinéma
français, Paris, Editions Nathan, 1996.
- Seguin (Jean-Pierre), Nouvelles à sensation, les
canards du XIXe siècle, Maisonneuve et Larose, 1964
- Kalifa (Dominique), Glassin (Jean Michel) dir.,
Dictionnaire des termes littéraires, fasc. VII, Berne, Francke,
1995.
- Dupuy (Michel), Le petit parisien, le plus fort tirage
des journaux du monde, Plon, 1989.
- Chevrier (Olivier), Crime ou folie : un cas de
tueur en série au XIXe siècle. L'affaire joseph Vacher,
L'Harmattan, 2006.
- Quemada (Bernard), Datation et documents
lexicographiques, 2ième série, 22,
CNRS/Kliencksieck, 1983.
Sites Internet :
Sur le polar :
-
http://www.polar.org
Sur San Antonio (principaux) :
- http://www.francois.kersulec.free/FK/SA/HTML/
-
http://www.commissaire.org/
- http://dard.si2v.com
-
http://sanantonio.zanzaman.com/index2Html
Sur Michel Gourdon:
-
http://www.cerclenoir.com/portrait.html
-
http://briabrac.perso.cegetel.net/gourdon-fnv.html
Sur Carlo Jacono
-
http://www.carlojacono.com
Resources images:
- http://www.image.google.fr
Sur les collections « Série
Noire » :
-
http://wanted-rare-books.com
-
http://www.christian.vergez.free.fr
Sur la collection « Un Mystère »
-
http://www.polars.org/spip.php?article225
Sur San Antonio :
- http://www.comissaire.org
-
http://www.francois.kersulec.free.fr
Sur la collection « Minuit »
-
http://www.editionoriginale.fr/CollectionMINUIT.html
Illustration couverture : Le petit journal, 10
janvier 1899
« Le réveil de Vacher »
Collection particulière.
.
* 1 D. Kalifa, L'encre et le
sang, Fayard, 1995, p.19.
* 2 Ibid., p.235.
* 3 Sur Vacher, voir :
Chevrier Olivier, Crime ou folie : un cas de tueur en série au
XIXe siècle. L'affaire Joseph Vacher, L'Harmattan,
2006.
* 4 D. Kalifa, op.cit.,
p.2.
* 5 J-P. Seguin, Nouvelles
à sensation, les canards du XIXe siècle,
Maisonneuve et Larose, 1964
* 6 Sur l'apparition du terme,
voir : D. Kalifa, in J-M Grassin (dir.), Dictionnaire international
des termes littéraires, fasc. VII, Berne, Francke, 1995.
* 7 B. Quemada, Datation et
documents lexicographiques, 2e série, 22,
CNRS/Klincksieck, 1983, p.120.
* 8 M. Dupuy, Le Petit
Parisien, Le plus fort tirage des journaux du monde entier, Plon, 1989
* 9 D. Kalifa, op.cit.,
p.2.
* 10 Kalifa Dominique,
Op.Cit.
* 11 Ibid., p.27.
* 12 Idem.
* 13 Voir note 1, p.1.
* 14 Cité dans
Europe, 590-591, 1978, p.49-51.
* 15 E. Gaboriau, L'affaire
Lerouge, Fayard, 1866
* 16 L'expression est de
l'éditeur Dentu, citée dans Kalifa Dominique, Op. Cit.
p. 30.
* 17 D. Kalifa, Op. Cit.
p. 38.
* 18 J.-J. Tourteau,
D'Arsène Lupin à San Antonio, Tours, Mame, 1970, p.
107.
* 19 J.-P. Schweighaeuser,
Le roman noir français, Paris, Presses universitaires de
France, 1984, p. 15.
* 20 E.Gotland, True
Crime ; detective magazines 1924-1969, Los Angeles, Dian
Hanson, 2008, p. 32-33
* 21 Ibid.
* 22 Ibid.
* 23 Ibid.
* 24 Ibid, p.
35-36.
* 25 Voir à ce sujet,
Ellroy James, Le Dahlia noir, (trad. Freddy Michalski), Paris,
Editions Rivages, 1988.
* 26 E. Godtland, Op.
Cit., p. 15
* 27J.P. Schweighauser, Op.
Cit.
* 28 J.J Tourteau, Op.
Cit, p. 189.
* 29 F. Rivière,
Frédéric Dard ou la vie privée de San Antonio,
Paris, Fleuve Noir, 1999, p. 115.
* 30
www.polars.org/spip.php?article225
consulté le 16 février 2009
* 31 A. Simonin, Du rififi
chez les hommes, Paris, Gallimard, « Série
Noire », 1954.
* 32 Sur Michel Gourdon :
www.cerclenoir.com/portarait.htm.
Consulté le 24 février 2009
* 33 Ibid.
* 34 Sur Jacono, voir :
www.carlojacono.com.
Consulté le 25 février 2009.
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