CONTRIBUTION A L'ETUDE DE L'EFFICACITE DE L'EPURATION
DES EAUX USEES DANS LA VILLE DE SIDI BEL ABBES
(VILLE DU NORD -OUST DE L'ALGERIE)
BENSALEM Mohamed Bachir*, BEKHTI Nabila** et HAMEL
Laid***.
Résumé :
L'Algérie face à des problèmes
d'alimentation en eau qui s'accentuent par l'explosion démographique, le
développement industriel et agricole ainsi que la sécheresse,
l'épuration des eaux usées ne constitue pas une priorité,
de ce fait plusieurs stations existantes sont très mal
gérées et peu efficace.
A la différence des divers phénomènes de
pollution de l'eau, cela constitue une menace potentielle susceptible
d'affecter à l'avenir les activités humaines.
Notre travail concerne d'une part, la caractérisation
microbiologique et physico-chimique de la pollution via les eaux usées
déversées dans l'Oued Makerra qui traverse la ville de Sidi Bel
Abbés (ville du Nord -Oust de l'Algérie), où les
dernières statistiques (2007) donnent une augmentation de plus de 50% du
taux de maladies à transmission hydriques et d'autre part, l'utilisation
du procédé biologique dans l'épuration des eaux
usées et leur valorisation (réutilisation en agriculture par
exemple). Pour cela, 04 principaux sites de rejets des eaux usées
situés à des endroits différents de la ville ont
été choisis. La détermination des paramètres
chimiques, de la DCO et de la DBO5 montre que l'eau usée d'un des sites
est de nature industrielle. En ce qui concerne la recherche
bactériologique, la présence de coliformes fécaux, E.coli,
streptocoques fécaux, et clostridium sulfitoréducteurs
caractérisent les 04 sites étudiés.
Mots clés :
Eaux usées, Oued Makerra, Pollution,
Epuration, Caractérisation, Sidi Bel Abbés.
INTRODUCTION
L'eau dans le monde à un impact fondamental sur
l'économie, elle est au centre des intérêts
stratégiques, elle est indispensable à l'être humain et
c'est aussi un élément de production de richesse, elle devient un
facteur de déstabilisation pour les pays des régions
déshéritées.
La question de l'approvisionnement en eau de vient chaque jour
plus préoccupante et cela pour plusieurs raisons : la
démographie galopante et la sécheresse qui s'est accrue sont
parmi les raisons de ce problème.
Cependant en 2002, 1,5 milliards d'être humains n'ont
pas accès à l'eau potable et 2,5 milliards d'individus dans le
monde ne bénéficier d'aucun service d'assainissement
(SIE, 2002).
La disponibilité annuelle de l'eau en Algérie
est de 600 m3/habitant/an, donc l'Algérie se situe dans la
catégorie des pays pauvres en ressources hydriques au regard du seuil de
rareté fixé par la banque mondiale qui est de l'ordre de
1000m3/hab/an.
L'Algérie dispose de 53 barrages qui offrent une
capacité de 5,8 milliards de m3 et seulement 2,56 milliards
de volume régularisé annuellement.
Cet apport non négligeable reste insuffisant par
rapport aux besoins croissants. Les nappes phréatiques sont
exploitées à plus de 90%, alors que les ressources superficielles
ne sont mobilisées qu'à 32%, soit 2,28 milliards et les pertes
dues essentiellement à la vétusté des réseaux et
à la mauvaise gestion de la distribution sont évaluées
à 45% (Agence national des barrages, 2001).
La wilaya de Sidi Bel Abbés, située à 80
km à vol d'oiseau de la wilaya d'Oran et à 600 km de la capitale
Alger, a une dépendance exclusive de la ressource en eau d'origine
souterraine et subit de ce fait les pervers des précipitations. Les eaux
souterraines sont évaluées entre 30 et 35 millions de
mètres cube et restent insuffisantes pour répondre aux besoins
sans cesse croissant qui sont de l'ordre de 40 millions m3. La
ressource mobilisée n'est que de 28,26 millions m3 où
20 millions sont utilisées pour l'alimentation en eau potable
(DHW. 2006).
La rareté et les difficultés d'approvisionnement
en eau fraîches se font déjà sentir même dans les
régions ou la pluviométrie est sensiblement bonne.
(Benabdeli. K ,1999).
Le déficit est remarquable et impose une politique de
mobilisation, de récupération et de recyclage des eaux
usées des procès de l'industrie pour faire face à ce
manque à gagner.
Dans le cadre de ce travail, nous nous sommes proposé
d'étudier une ressource d'eau naturelle ; traversant la ville de
Sidi Bel Abbés, il s'agit de l'Oued Makerra, le cours d'eau
affecté par des pollutions ponctuelles et chroniques. Ces atteintes
résultent pour l'essentiel de l'activité des industries, des
exploitations agricoles, des collectivités ou des transports.
Figure 01: Localisation des 04 stations de
prélèvement dans la ville de Sidi Bel Abbés
1. l'assainissement de la ville de Sidi Bel
Abbés:
Le taux de raccordement moyen des
habitations au réseau d'assainissement est estimé à 80%
totalisant une longueur de 620Km. Ce taux semble assez élevé au
regard de déversement dans la nature des eaux usées, l'oued
Makerra qui traverse le chef lieu de la wilaya reçoit des eaux
usées de 47 rejets répartis sur toute sa longueur (ONA,
2007).
Les rejets quotidiens d'eau usée domestique sont
évalués à prés de 30000 m3/jours, seule une partie
est pompée vers La station d'épuration de la ville de sidi bel
Abbés, l'autre est déversé dans l'oued Makerra.
Tous le réseau connait des problèmes
d'évacuation engendrés par le faible débit et la faiblesse
de diamètre utilisé.
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