DERKAOUI MOHAMED ZAKARIA
DEVELOPPEMENT DU CAPITAL
INVESTISSEMENT EN TANT QUE SOLUTION DE FINANCEMENT DU CYCLE DE VIE DE
L'ENTREPRISE
CAS DU MAROC
Mémoire dirigé par : M
SAID YOUSSEF
Année :
2008
Executive Summary
Cette étude, réalisée à base des
revues de la littérature existantes abordant le thème du Capital
Investissement, a pour objet d'évaluer le développement de cette
industrie au Maroc.
Le capital investissement est un agent de changement qui fait
évoluer les mentalités, le management et développe
l'entreprenariat. C'est un acteur stimulateur de la croissance et non seulement
une source de financement parmi d'autres.
Après une quinzaine d'années d'existence, Le
Capital Investissement au Maroc a récemment pris de l'ampleur face aux
besoins grandissant d'une économie en transformation, confrontée
chaque jour aux défis de la mondialisation et à une ouverture
plus grande de ses marchés.
La contribution du Private Equity au financement du tissu
économique national ; constitué en majorité de
petites et moyennes entreprises PME/PMI ; est encore modeste. Plusieurs
contraintes freinent la croissance de ce secteur.
Tout au long de l'étude, il sera question d'approcher
les différents acteurs qui interviennent dans le cycle du financement
par Capital Investissement, de déduire les éléments nous
permettant d'apporter une réponse claire à notre principale
problématique à savoir pourquoi les PME n'ont pas recours au CI
et inversement, pourquoi le CI n'est pas intéressé par le
financement de certains types de PME, et de proposer en fin de compte des axes
d'efforts susceptibles de booster le secteur tout en rapprochant les visions
et les intérêts mutuels.
REMERCIEMENTS
Nous tenons en premier lieu à remercier notre
professeur Saïd Youssef ; qui a dirigé
notre mémoire ; pour ses précieux conseils et son
encadrement enthousiaste.
Nous adressons aussi nos plus vifs remerciements à tous
les professionnels qui nous ont aidés à réaliser ce
mémoire et nous ont donné de leur temps pour orienter nos
recherches, guider notre réflexion et corriger nos idées fausses
:
· Arafan Abderrahmane : Chef du
Département Valorisation du Patrimoine OCP SA Maroc
· Derkaoui Loubna : Responsable Portefeuilles
Entreprises à Attijariwafa Maroc
· Derkaoui Yassine : Chargé d'affaire
à Aforge Finance France
Ils ont eu la gentillesse de nous lire et pris le temps pour
nous apporter toute l'assistance nécessaire en matière de
recherche bibliographique et répondre à nos questions, nous
permettant d'obtenir différents éclairages, tous précieux,
sur notre sujet.
Mes remerciements vont également à mon
épouse et mes parents pour leur soutien inconditionnel tout au long de
l'élaboration de ce travail.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
GENERALE...............................................................................................................................................5
Chapitre 1 : INTRODUCTION A L'INDUSTRIE DU CAPITAL
INVESTISSEMENT AU MAROC.............8
INTRODUCTION................................................................................................................8
Section 1 : CAPITAL INVESTISSEMENT &
ECONOMIE..........................................................................................8
1-1 TYPOLOGIE DES FONDS
D'INVESTISSEMENT......................................................................9
1-2 ACTEURS DU CAPITAL
INVESTISSEMENT........................................................................10
1-3 VEHICULES DU CAPITAL
INVESTISSEMENT.....................................................................10
Section 2 : PROCESSUS
D'INVESTISSEMENT.........................................................................12
2-1 DECISION
D'INVESTISSEMENT........................................................................................12
2-2 MONTAGE DE L'OPERATION &
CLOSING..........................................................................12
2-3 CYCLE DE VIE D'UN FONDS
D'INVESTISSEMENT...............................................................13
CONCLUSION..................................................................................................................14
Chapitre 2 : CAPITAL INVESTISSEMENT AU MAROC :
ETAT DES
LIEUX....................................................15
INTRODUCTION...............................................................................................................15
Section 1 : CADRE
REGLEMENTAIRE....................................................................................16
1-1 DEFINITION DE L'ACTIVITE DE CAPITAL
INVESTISSEMENT................................................16
1-2 LES VEHICULES SCR &
FCPR...........................................................................................17
1-3 SOCIETES DE
GESTION...................................................................................................18
1-4 POUVOUR DE CONTROLE CONFIE AU
CDVM....................................................................19
1-5 FISCALITE DES
OPCR......................................................................................................19
Section 2 : SECTEUR BANCAIRE &
MARCHES FINANCIERS MAROCAINS..................................20
2-1 ACTIVITES BANCAIRES AU
MAROC...................................................................................21
2-2 PREDOMINANCE DE L'ECONOMIE
D'ENDETTEMENT........................................................22
2-3 FREINS DU SECTEUR
BANCAIRE......................................................................................22
2-4 LES MARCHES FINANCIERS AU
MAROC...........................................................................25
Section 3 : ACTIVITES DU CAPITAL
INVESTISSEMENT AU MAROC..........................................27
3-1 GENESE DU
METIER.......................................................................................................27
3-2 CROISSANCE DU CI AU
MAROC.......................................................................................30
3-3 CROISSANCE MODEREE DES
IPO......................................................................................32
CONCLUSION..................................................................................................................33
Chapitre 3 : FACTEURS RESTRICTIFS ET INCITATIFS POUR
LE CI AU MAROC...................................35
INTRODUCTION...............................................................................................................35
Section 1 : INVESTISSEURS &
INTERET POUR LES PAYS
EMERGENTS....................................36
1-1 OPPORTUNITES POUR LE
MAROC.......................................................................................37
1-2 REUSSIR LE PARI DE DEVELOPPEMENT DU
SECTEUR.......................................................38
Section 2 : SOCIETES DE GESTION EN
CI..............................................................................39
2-1 NIVEAU DES PRATIQUES CI AU
MAROC...........................................................................40
2-2 DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES FONDS DE
GESTION.................................................41
Section 3 : ETAT MAROCAIN ET
PROCESSUS DE
REFORME...................................................42
3-1 CONTEXTE
COMMERCIAL...............................................................................................42
3-2 CADRE REGLEMENTAIRE & INCITATIONS
FISCALES.........................................................43
3-3 INTERVENTION DE L'ETAT DANS L'ACTIVITE DU
CI.........................................................44
Section 4 : L'ENTREPRISE FACE AU
DEFI DE LA MISE A
NIVEAU.................................................45
4-1 PROCESSUS DE REMISE A NIVEAU DE LA PME
MAROCAINE...............................................46
4-2 CAPITAL INVESTISSEMENT ET LA PME
MAROCAINE.........................................................48
4-3 FINANCEMENT DES
START-UP........................................................................................51
CONCLUSION..................................................................................................................52
CONCLUSION
GENERALE.................................................................................................54
ANNEXES
.........................................................................................................................57
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................68TABLE
DES
MATIERES.......................................................................................................70
INTRODUCTION GENERALE
« Développement du Capital
Investissement en tant que solution de financement du cycle de vie de
l'entreprise : Cas du Maroc » : le sujet de ce
mémoire ; et c'est bien la raison pour laquelle il nous a
séduit; pourrait être une question d'actualité ou le titre
d'un article de journal financier. Le phénomène semble, à
première vue, extrêmement récent et novateur. Après
un démarrage timide au début des années 90 ; le
Capital Investissement n'a connu sa vraie expansion qu'en 2005.Les perspectives
de croissance s'avèrent très prometteuses.
L'apport de cet instrument ; dont les avantages sur la
croissance des entreprises ne sont plus à démontrer ; est
relativement faible. Plusieurs obstacles entravent sa contribution dans la mise
à niveau du tissu économique national.
Il semble aussi un peu paradoxal à savoir pourquoi nos
entreprises n'ont pas recours au Capital Investissement malgré leur
besoin grandissant en financement et inversement, pourquoi le Capital
Investissement n'est pas intéressé par le financement de certains
types d'entreprises nationales.
L'attrait, et la sensibilité, d'un tel sujet tient
à ce que la littérature spécialisée et les
communications traitant le cas du Maroc n'abondent pas : le taux des
entreprises ayant fait appel à ce mode de financement est très
faible. Est-ce donc là un champ méconnu encore vierge qui est en
train de se développer sous nos yeux, ou finalement, n'est-ce qu'un
phénomène anecdotique destiné à demeurer
l'exception ?
L'enjeu de ce travail est donc de caractériser le
Capital Investissement marocain tout en cherchant d'identifier les
éléments nous permettant de dévoiler l'énigme de sa
contribution limitée dans l'économie nationale.
De plus, derrière ce sujet qui semble assez univoque,
se cache les vrais raisons qui freinent encore le décollage de tout un
pays sur les plans économique et social malgré son inscription
volontaire dans un processus global de reforme et de modernisation.
Ce fut sans doute un des aspects les plus intéressants
de notre travail que d'établir, au fil de nos recherches et de notre
réflexion, une approche par acteur intervenant dans le cycle du Capital
Investissement que nous espérons exhaustive. Les atouts et les
faiblesses ; une fois identifiés ; nous ont permis d'avancer
des propositions d'amélioration qui en majorité ont donné
des résultats concluants dans d'autres benchmarks régionaux.
Un autre enjeu majeur de ce sujet a été de
mettre en valeur le rôle très significatif que peut jouer les
instituts académiques et de formation dans la vulgarisation du Capital
Investissement et dans la formation de nouvelles générations de
managers imprégnés de cette culture. Des formes de collaborations
éventuelles peuvent être envisagés avec les institutionnels
du secteur pour développer d'avantage cette vision.
Enfin, nous avions pour ambition que ce travail ne se contente
pas de lister les performances du Capital Investissement et les restrictions
qui freinent son développement au Maroc ; nous souhaitions
également ouvrir le débat sur l'entreprise marocaine et la
relance de sa mise à niveau qui n'est plus un choix stratégique
mais un élément incontournable pour gagner le pari du
développement.
Notre démarche a consisté à aborder le
sujet selon trois volets :
· Définition du Capital Investissement : un
premier chapitre conceptuel permet au lecteur d'approcher le sujet et d'avoir
une vision globale de la typologie des fonds, des acteurs, des véhicules
utilisés, du processus d'investissement, et du cycle de vie du Capital
Investissement.
· Ce travail préliminaire nous a permis de cibler
les vrais indicateurs permettant de caractériser la situation du Capital
Investissement au Maroc. Ainsi le deuxième chapitre de notre
mémoire a traité dans un premier temps le cadre
réglementaire, juridique et fiscal régissant
l'activité.
Dans un deuxième temps, on a donné un
aperçu succinct du secteur bancaire et marchés financiers au
Maroc afin de situer l'activité dans son contexte économique. La
dernière partie de ce chapitre a été consacrée
à la genèse de l'activité du Capital Investissement au
Maroc, sa croissance et son expansion. On a jugé principal de traiter le
point relatif à la sortie des fonds étant donnée que la
décision d'investissement est régie en premier lieu par la
pertinence des scénarii de sortie initialement
préétablis.
· Le traité des facteurs restrictifs et incitatifs
pour le Capital Investissement au Maroc selon une approche par acteur
influençant le processus. Une grande partie de ce troisième
chapitre a été consacrée à l'entreprise marocaine
et l'enjeu de la mise à niveau face aux défis concurrentiel.
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION A L'INDUSTRIE DU
CAPITAL INVESTISSEMENT
INTRODUCTION
Le terme «Capital Investissement» (CI) (Private
Equity) est utilisé pour faire référence au processus
d'investissement de portefeuille dans les entreprises. Le CI peut être
défini comme une technique structurée destinée à
fournir du capital aux entreprises émergentes à croissance
élevée. Selon la définition de l'association
Française des Investisseurs en Capital (AFIC) « C'est un
financement en vrais fonds propres », c'est-à-dire
exposé aux risques de l'entreprise ; sans garantie ni de
l'entrepreneur ni de la société ; sous forme de prise de
participation en capital souvent minoritaire pour une durée
limitée de 3, 5 ou 7 ans le plus généralement.
SECTION 1 : CAPITAL INVESTISSEMENT &
ECONOMIE
Le Capital Investissement joue un rôle majeur dans
l'économie. Il représente un soutien fondamental de l'entreprise
non cotée tout au long de son existence. Il contribue directement
à la création d'entreprises, à la promotion de
l'innovation et de nouvelles technologies, à la croissance, à
l'emploi et au renouvellement du tissu économique. Le Capital
Investissement permet de subvenir aux besoins en fonds propres des entreprises,
allouer les ressources et les moyens les plus adaptés pour la croissance
et la performance, participer à la définition d'une
stratégie claire et à long terme, préparer les relais de
croissance interne ou externe, et orienter intelligemment les fonds des
institutions financières vers les entreprises.
Du coté investisseur, le Capital Investissement
constitue un placement alternatif à long terme qui offre une
opportunité de diversification caractérisée par un couple
risque/espérance de rendement élevé par rapport à
la plupart des autres classes d'actifs, un certain degré de
décorrélation par rapport aux indices des marchés
boursiers, et une liquidité et volatilité différentes de
celles des actifs côtés.
Dans ce qui va suivre de cette section, on passera en revue
les différents types des fonds, les acteurs ; les véhicules,
et le cycle de vie d'un fonds de CI.
1-1 TYPOLOGIE DES FONDS D'INVESTISSEMENT
En général, les fonds n'interviennent pas dans
tous les domaines. La plupart se spécialise dans un secteur
d'activité ou sur un type d'intervention. Chaque segment de
marché correspond à des profils ou des situations
spécifiques de sociétés, fait appel à des montages
financiers différents et se distingue par des durées de
détention des participations et des statistiques de performance
déliées les unes des autres. Les fonds se distinguent
également par le montant des fonds gérés qui conditionnent
la taille de leurs opérations, et définissent le profil des
entreprises visées.
Le Private Equity s'exerce sur quatre segments : le Capital
Risque, le Capital Développement, le Capital Transmission / LBO et le
Capital Retournement. Il intervient sur les différents cycles de vie de
l'entreprise, au moment de la création d'entreprises pour le financement
de l'innovation, des nouvelles technologies et des biotechnologies, grâce
au Capital Risque, à l'occasion d'un projet de
développement pour les entreprises à fort potentiel de
croissance, grâce au Capital Développement, pour
l'acquisition, la transmission ou la cession d'entreprises, avec le
Capital Transmission / LBO, et enfin en cas de
difficultés, grâce au Capital Retournement.
1-2 ACTEURS DU CAPITAL INVESTISSEMENT
On distingue quatre intervenants qui sont mis en relation dans
chaque opération de Capital Investissement :
- Les apporteurs de capitaux : ce sont
les investisseurs qui détiennent des ressources à long terme,
gérant des actifs et doivent les faire fructifier. Ils attendent des TRI
(Taux de rendement interne) importants voisinant 20 % à 25 %.Ce sont les
institutionnels, compagnies d'assurances, caisses de retraites, banques et
grands groupes industriels.
- Les capital-investisseurs : ce sont
les sociétés de gestion. Ils exercent l'intermédiation en
prospectant les sociétés cibles et étudiant leurs projets
d'une part, et en investissant les capitaux confiés par les apporteurs
d'autre part. Leur présence est indispensable du fait du niveau de
risque élevé que revêt ce type de financement ce qui
nécessite des études approfondies et un niveau de
compétence des gérants soutenu.
- Les entrepreneurs : ce sont les chefs
d'entreprises en quête de financement permettant d'assurer la croissance
de leur affaire.
- Les acheteurs : ce sont les nouveaux
entrant après la sortie du Capital Investissement ; ils peuvent
être les industriels, les managers, le marché financier en cas
d'introduction en bourse, ou même un autre fonds d'investissement
spécialisé dans un autre segment de CI.
1-3 VEHICULES DU CAPITAL INVESTISSEMENT
Le FCPR (Fonds Commun de Placement à Risque) constitue
le véhicule d'investissement le plus couramment utilisé. C'est
une copropriété de valeurs mobilières n'ayant pas la
personnalité juridique et administrée par une
société de gestion.
Un autre véhicule du CI prend la forme d'une
société SCR (Société de Capital risque), cette
forme bénéficie d'un régime fiscal spécifique et
dont son tour de table est constituée par les apporteurs des
capitaux.
Les sociétés de Capital Investissement sont
généralement organisées comme des sociétés
anonymes ou en commandite dans laquelle les associés commanditaires
fournissent certaines compétences alors que le bailleur de fonds ou
associé passif réalise un investissement financier. Ces
sociétés agissent en tant qu'observateurs extrêmement
attentifs à la gestion (hands on/hands off), et cherchent à
rendre la valeur de l'entreprise significative.
Les fonds d'investissement ont deux sources de revenus :
le produit des participations qui secrètent des dividendes (actions) ou
intérêts (obligations convertibles), et les plus values
réalisées lors de la cession des participations. Les fonds
disponibles non investis sont placés en général dans des
SICAV (Société d'investissement en capital variable).
Société de gestion
Management fees
+ carried Interest
Investisseurs
Capital
final
+ Dividendes
Capital initial
FOND 1
|
|
FOND 2
|
..........
|
FOND n
|
Dividendes +plus value
capital+dette
Conseil & Accompagnement
Société 1
|
|
Société 2
|
.........
|
Société m
|
Synergie
FLUX FINANCIERS ET DE SERVICES
SECTION 2 : PROCESSUS
D'INVESTISSEMENT
Plusieurs étapes sont à affranchir avant la
concrétisation d'une opération de prise de participation d'un
fond de private equity au sein d'une entreprise. On distingue deux grandes
étapes :
- Etape 1 : Décision d'investissement
- Etape 2 : Montage de l'opération & Closing
Un Processus d'investissement nécessite en moyenne une
durée de 6 à 10 mois pour aboutir à ces fins.
2-1 DECISION
D'INVESTISSEMENT
Cette étape est déclenchée par une
évaluation rapide de l'affaire à la base du business plan. On
vérifie essentiellement l'adéquation du projet avec la
stratégie d'investissement du fonds, la taille du marché, la
nature du produit, le scénario de sortie, et la
crédibilité de l'équipe des dirigeants.
On passe par la suite à une analyse plus approfondie du
dossier. Plusieurs visites sont effectuées à l'entreprise avec
des prises de contact très élaborées avec les dirigeants,
et l'organisation des Data room.
Au terme de cette étape, les résultats de toutes
ces investigations sont soumis au comité d'investissement pour
décision sur l'opportunité d'investissement.
2-2 MONTAGE DE L'OPERATION &
CLOSING
L'aval du comité d'investissement permet le passage
à la deuxième étape. Une phase qui se lance cruciale
étant donné qu'il sera question de lancer les négociations
pour la valorisation de la cible, la définition du montage financier
approprié, la constitution du tour de table, et la composition du
conseil d'administration. L'accord sur ces différents points permet la
définition des principaux termes du contrat et la signature d'un term
sheet.
Une phase de due diligence est ensuite obligatoire du fait
qu'elle permet la vérification des éléments de natures
juridiques, comptables et fiscaux ayant trait à la
société. Cette vérification peut donner lieu à un
réajustement de la valeur de la cible et à la rédaction
d'un pacte d'actionnaire permettant de sauvegarder les intérêts
des différentes parties prenantes dans l'affaire.
La fin de cette étape est couronnée par la
signature du contrat (closing) et le versement des fonds.
Le processus d'investissement ne se limite pas à ces
deux étapes, il prend d'autres dimensions par la suite vu le rôle
des gestionnaires dans le suivi et l'accompagnement de l'entreprise. Il sera
question un peu plus tard à la fin du processus de préparer la
sortie du fonds.
Evaluation Analyse
Décision du comité Négociations Montage
Due Closing et Suivi Sortie
rapide du dossier approfondie d'investissement
Term sheet diligence versement
3 à 4 mois
3 à 6 mois 3 à 8 ans
PROCESSUS D'INVESTISSEMENT
2-3 CYCLE DE VIE D'UN FONDS
D'INVESTISSEMENT
Après la levée des fonds, la
société de gestion prospecte les opportunités et
génère un flux d'affaires correspondant à la
stratégie d'investissement du fonds. Les critères de choix de la
cible sont le rendement de l'investissement, l'horizon et les perspectives de
sorties, la structure managériale, et l'actionnariat de la
société cible.
Comme dans tout processus à durée
déterminée, une opération de CI est marquée par un
début et une fin, appelée dans le jargon financier «
entrée » et « sortie ». L'entrée est le
moment où l'investisseur prend part au capital de l'entreprise, son
droit à la gestion lui permet de contribuer à la création
de la valeur par ses actions et ses conseils auprès des dirigeants.
LEVEE DES FONDS
GESTION DES PARTICIPATIONS
INVESTISSEMENT
SORTIE &
DISTRIBUTION AUX INVESTISSEURS
CYCLE DE VIE D'UN FONDS DE CAPITAL
INVESTISSEMENT
La sortie correspond au désengagement des fonds, et
marque ainsi l'un des moments clés de l'investissement. L'investisseur
envisage les possibilités de sortie avant même son engagement dans
le capital de la cible.
Les différents modes de sortie du CI sont :
l'Introduction en bourse IPO (Initial Public Offering) ; la Cession
Industrielle ; la Cession à un autre acteur de Private
Equity ; et la Cession aux Managers (opération MBO).
Le cycle prend sa fin avec la distribution des fonds sur les
investisseurs. La rémunération de la société de
gestion comprend une commission annuelle (management fees) proportionnelle aux
montants des souscriptions des fonds, et un intéressement
(carried-interest) déduit du montant de la plus value de la cession.
CONCLUSION
Le Capital Investissement est un concept qui dépasse la
dimension d'un simple mode de financement des entreprises. C'est un outil
incontournable de développement des nouvelles activités à
forte valeur ajoutée. Les investissements ainsi opérés par
les capital-investisseurs représentent pour le pays non seulement un
enjeu économique et social, mais aussi politique du fait que le soutient
de l'initiative privée et de l'entreprenariat, constitue un facteur
d'égalité des chances et de liberté politique pour les
citoyens.
CHAPITRE 2: CAPITAL INVESTISSEMENT AU
MAROC :
ETAT DES LIEUX
INTRODUCTION
Le financement considéré souvent sous un angle
étroit comme étant un simple facteur de production, se trouve
aujourd'hui au centre des préoccupations au Maroc,
particulièrement pour aborder les secteurs des activités
liées à la nouvelle économie et l'entrepreneuriat des PME
(petites et moyennes Entreprises).
Considéré comme un moyen d'encouragement de
l'investissement et de redéploiement du système financier, le
financement constitue une condition essentielle à l'impulsion de toute
dynamique de croissance.
Le Capital investissement au Maroc a récemment pris de
l'ampleur face aux besoins d'une économie en transformation,
confrontée chaque jour aux défis de la mondialisation et à
une ouverture plus grande de ses marchés.
L'intérêt que représente ce secteur
financier au Maroc réside dans le réseau d'affaires qu'il
entretient avec l'industrie locale et sa capacité à juger
à leur juste valeur les projets ne relevant pas des secteurs
traditionnels que privilégient d'habitude les banques dans leur
ensemble.
Pour mieux comprendre le développement du CI au Maroc,
on consacrera le début de ce chapitre pour introduire cette industrie,
puis on s'intéressera par la suite au cadre réglementaire qui la
régie au Maroc. Nous jugeons également indispensable de survoler
le secteur bancaire et marchés financiers marocains afin de situer le CI
dans le contexte économique national.
SECTION 1 : CADRE REGLEMENTAIRE
Le Dahir n° 1-06-13 portant promulgation de la
loi n° 41-05 relative aux organismes de placement
en capital-risque ("OPCR") en date du 14
février 2006 (la "Loi sur les
OPCR") vise à soutenir le secteur en pleine
expansion du capital-risque marocain. Cette loi nouvelle
précise les modalités juridiques de constitution
des OPCR et entérine le principe dualiste de
séparation entre les investisseurs et l'organe de
gestion de l'OPCR. Elle vient plus généralement
préciser les conditions d'exercice de l'activité
des OPCR, qui est désormais soumise à la
supervision du Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières
("CDVM")*.
1-1 DEFINITION DE L'ACTIVITE DE CAPITAL
INVESTISSEMENT
La Loi sur les OPCR définit l'activité de
capital risque comme le financement de petites et moyennes entreprises
("PME") sous forme de capital, de titres de créances
convertibles ou non en titres de capital ainsi qu'en avances en comptes
courants d'associés.
Pour être éligibles au régime du
capital-risque, les PME faisant l'objet du financement doivent répondre
à certaines conditions restrictives. En particulier:
- elles doivent avoir la qualité de PME au sens de la
Loi n° 53-00 formant charte de la petite et moyenne entreprise.
- elles doivent être constituées sous la forme de
sociétés de droit marocain.
- elles doivent ne pas être cotées en bourse, ou
l'être depuis moins de cinq ans au troisième compartiment de la
cote de la bourse des valeurs.
- le cumul des participations dans leur capital
détenues par des entreprises n'ayant pas la qualité de PME doit
être inférieur à 40 % des droits de vote, exclusion faite
des participations de l'OPCR.
*Voir Annexe I : « Note de présentation de
la circulaire du CDVM n° 03/07 relative à l'agrément des
sociétés de gestion d'organismes de placement en capital risque
(OPCR) »
- leurs dirigeants ne doivent pas détenir, directement
ou indirectement, une participation de plus de 20 % du capital social de la SCR
ou des parts émises par le FCPR (sur les notions de SCR et de FCPR, cf.
ci-dessous).
La situation nette comptable d'un OPCR doit être
représentée à 50% au moins de fonds propres
ou quasi-fonds propres de PME.
De plus, l'actif d'un OPCR ne peut comprendre
que des fonds propres ou quasi- fonds propres de PME
et des liquidités (fonds déposés à vue ou
pour une durée n'excédant pas deux ans et
placements sous forme d'avances en compte courant
d'associés à vue ou bloqués pour une
période n'excédant pas deux ans).
Toutes les participations prises en compte pour l'affectation
minimale de 50 % ne doivent pas conférer, directement ou indirectement,
à un OPCR, ou à l'un de ses actionnaires ou porteur de parts,
directs ou indirects, 40% ou plus des droits de vote au sein des
assemblées générales des PME concernées, à
l'exception des PME constituées depuis moins de trois ans à la
date de calcul des droits de vote de l'OPCR.
En outre, afin de préserver leur liquidité et
leur solvabilité, les OPCR sont tenus de respecter des règles
prudentielles fixées par le CDVM et comprenant notamment des proportions
à respecter :
- entre le montant des risques encourus sur une même
société ou un groupe de sociétés et tout ou partie
des actifs.
- entre les éléments de l'actif et l'ensemble ou
certains éléments du passif.
- entre tout ou partie des actifs et les participations
classées en fonction de la maturité, du secteur d'activité
ou du niveau de risque financier de chaque participation.
1-2 LES VEHICULES SCR et FCPR
La Loi sur les OPCR prévoit que les OPCR comprennent
les sociétés de capital-risque ("SCR") et les
fonds communs de placement à risques ("FCPR"). Les SCR
sont des sociétés par actions auxquelles a été
attribuée la qualité de SCR. Elles demeurent donc régies,
nonobstant les dispositions de la Loi sur les OPCR, par les lois
régissant la société anonyme et la société
en commandite par actions, selon la forme adoptée. Toute
société par actions existante peut acquérir la
qualité de SCR en se mettant en conformité avec la
législation relative aux SCR.
Quant aux FCPR, ils ont la nature d'une
copropriété de valeurs mobilières et de liquidités
(les parts qu'ils émettent y sont assimilées). Ils n'ont pas la
personnalité morale.
1-3 SOCIETES DE GESTION
Tout OPCR est tenu d'avoir une société de
gestion unique, une société de gestion pouvant gérer
plusieurs OPCR. Toute société de gestion doit être
agréée par l'administration marocaine pour l'exercice de son
activité. Le Ministre des Finances, après avis du CDVM, donne
agrément à la société de gestion au vu de son
organisation humaine et matérielle et de son expérience
professionnelle.
La Loi sur les OPCR a fixé à un an à
compter de son entrée en vigueur le délai ouvert aux
sociétés qui souhaitent gérer des OPCR pour solliciter un
agrément. L'activité des sociétés de gestion est
limitée exclusivement à la promotion et la gestion d'un ou
plusieurs OPCR et aux opérations s'y rapportant.
Les relations entre une SCR et sa société de
gestion sont déterminées par un mandat de gestion conclu entre
les deux entités. Les modalités de gestion d'un FCPR par sa
société de gestion sont, quant à elles, fixées par
le règlement de gestion du FCPR. Les sociétés de gestion
d'OPCR sont tenues d'adhérer à l'Association Marocaine des
Investisseurs en Capital ("AMIC"). L'AMIC est un
intermédiaire entre ses membres (professionnels de l'investissement) et
les pouvoirs publics. Elle a pour mission de sensibiliser les premiers à
la législation qui leur est applicable, et de transmettre aux seconds
les informations concernant tout manquement dont elle aurait connaissance dans
ce domaine, ainsi que les rapports annuels d'activité des OPCR transmis
par les sociétés de gestion.
1-4 POUVOUR DE CONTROL CONFIE AU CDVM
On l'a vu, le CDVM se voit confier par la Loi sur les OPCR de
larges pouvoirs en matière prudentielle et d'agrément des
sociétés de gestion. Par ailleurs, avant la constitution d'un
OPCR, la société de gestion doit soumettre au CDVM, en plus des
statuts, du règlement de gestion ou du mandat de gestion, un document
d'information établi conformément à un modèle type
(ainsi que toute modification y afférente).
Cette obligation ne dispense pas de la rédaction d'une
note d'information lorsque l'OPCR a recours à l'appel public à
l'épargne.
Le CDVM exerce un contrôle permanent du respect des
dispositions légales et réglementaires et de la
pérennité des conditions ayant présidé à
l'octroi de l'agrément.
Il informe les SCR et les porteurs de parts de FCPR des
irrégularités commises par les sociétés de gestion.
Les OPCR sont assujettis au paiement d'une commission annuelle au profit du
CDVM. Cette commission est calculée sur la base de l'actif net des OPCR,
selon les modalités précisées par l'administration, sur
proposition du CDVM. Le taux de cette commission est de un pour mille.
1-5 FISCALITE DES OPCR
Afin d'assurer le succès de la Loi sur les OPCR, la loi
marocaine de finances pour 2006 a prévu des avantages fiscaux
significatifs en faveur des OPCR. En particulier :
- les OPCR sont totalement exonérés
d'impôt sur les sociétés pour les bénéfices
réalisés dans le cadre de leur objet légal, dès
lors que ces organismes détiennent dans leur portefeuille titres au
moins 50 % d'actions de sociétés marocaines non cotées en
bourse dont le chiffre d'affaires, hors taxe sur la valeur ajoutée, est
inférieur à 50 millions MAD et qu'ils tiennent une
comptabilité spécifique .
- le taux de l'impôt sur le revenu est réduit
à 10% pour les profits résultant des cessions de titres d'OPCR
répondant aux critères énoncés et dont l'actif est
investi en permanence à hauteur d'au moins 60 % en actions et autres
titres de capital (le taux applicable étant de 15% lorsque ce ratio de
60% n'est pas respecté).
- les dividendes perçus par les OPCR sont
exonérés de retenue à la source.
- les actes relatifs aux variations du capital et aux
modifications des statuts ou des règlements de gestion des OPCR sont
exonérés de droits d'enregistrement.
Il apparaît en définitive que le dispositif mis
en place par la Loi sur les OPCR vise plus à soutenir le secteur des
petites et moyennes entreprises qu'à créer un outil universel de
capital-risque. En particulier, la Loi sur les OPCR limite par principe le
bénéfice du régime des OPCR à la prise de
participations minoritaires dans des PME. Ce régime est par ailleurs
assorti de contraintes certaines (obligations de représentation,
obligations prudentielles, contrôle du CDVM, etc.).
Le dispositif mérite toutefois d'être pris en
considération au regard des avantages fiscaux significatifs qui
l'accompagnent et qui le rendent particulièrement attractif.
En tout état de cause, l'ensemble des acteurs marocains
du Capital Investissement dont la stratégie d'investissement n'est pas
exclusivement tournée vers les PME, au sens de la Loi sur les OPCR, ne
sont pas tenus par les dispositions de cette loi. En pratique, et en l'absence
de tout autre régime spécifique applicable aux métiers du
CI au Maroc, les promoteurs de fonds continueront le plus souvent de faire le
choix de structures juridiques plus classiques qui, une fois
constituées, ne bénéficient pas d'avantages juridiques ou
fiscaux particuliers.
SECTION 2 : SECTEUR BANCAIRE & MARCHES
FINANCIERS MAROCAINS
Il n'y a pas si longtemps, l'activité bancaire
s'exerçait dans un environnement stable, particulièrement
protégé, et ce dans le cadre d'un environnement
réglementaire hétéroclite, incomplet, voire
dépassé. Cependant, ces dernières années, en raison
de la mondialisation, de la révolution technologique et de la
déréglementation, le monde de la banque a connu de profondes
mutations.
Une nouvelle aire pour le secteur des banques au Maroc a vu le
jour avec la loi bancaire instaurée depuis 1993 et qui a introduit un
concept nouveau, largement inspiré de l'expérience
internationale, celui de la banque universelle. En vertu de cette loi, les
banques peuvent exercer et commercialiser l'ensemble des produits et services
bancaires1.
Cette notion annule la spécialisation établie
jusque là entre les banques commerciales et les organismes financiers
spécialisés.
Outre les réformes directement liées à
l'activité bancaire, il y a lieu de souligner que la modernisation de la
bourse des valeurs et du marché monétaire, ainsi que la
création d'un nouveau marché des changes et l'instauration d'un
marché hypothécaire, sont autant de mesures qui affectent la
communauté bancaire et lui imposent de nouvelles règles du
jeu.
2-1 ACTIVITES BANCAIRES AU MAROC
De 21 banques en 2000, le Maroc n'en compte plus que 16 en
2006, l'apparition de la concurrence en 1998 ayant créé une
dynamique de concentration des établissements financiers se
matérialisant par la prédominance des plus grandes banques en
termes de parts de marché.
Les banques publiques spécialisées, qui ont
bénéficié d'une restructuration par les autorités
de tutelle depuis 2000, ont pu dégager des résultats
significatifs en 2006. Les banques généralistes commerciales ont
également connu une rentabilité et une situation prudentielle
satisfaisantes, facilitant leur adaptation au dispositif de Bale II
entré en vigueur début 2007. L'année 2006 a
été marquée par l'entrée en vigueur de la
réforme de la loi bancaire et des statuts de la Banque centrale
consacrant son autonomie.
1-Prêts bancaires :
Le système financier marocain met à la
disposition des investisseurs marocains une panoplie de lignes de financement
adaptée à leurs besoins. Les taux d'intérêt
applicables aux opérateurs de crédit sont librement
négociés entre les banques et leurs clients. Les prêts
bancaires sont :
· Les crédits à court, à moyen et
à long terme finançant jusqu'à 80% des besoins de
l'entreprise
· Les lignes de crédits spécifiques mises
en oeuvre, dans le cadre du programme de mise à niveau, pour soutenir
les PME dans leur processus de restructuration.
· Le crédit-bail mobilisé pour
l'acquisition de biens d'équipement et le crédit-bail immobilier
à usage professionnel.
Le secteur bancaire au Maroc est "essentiellement
privatisé" et les quelques banques publiques qui restent sont en cours
de privatisation. Une présence remarquable des banques
étrangères s'illustre à travers leur prise de
participation dans les grandes banques privées du royaume et leur
implication dans la gestion.
2-2 PREDOMINANCE DE L'ECONOMIE
D'ENDETTEMENT
La structure des emplois des banques montre une
prédominance d'une économie d'endettement ou le rôle
d'intermédiation de la banque est prépondérant. L'ensemble
des concours des établissements de crédits s'élève
à 352 Md DH en 2006, dont 85% sont accordés par les banques.
Les sociétés bénéficient de 58,6%
de l'encours des concours distribués par les établissements de
crédits, les particuliers et les entrepreneurs individuels de 33,2% et
de 5%, et les collectivités locales de 3,2%.
Il est à signaler l'innovation majeure apportée
à ce système en matière d'introduction de produits
alternatifs, autrement dit des produits bancaires respectant les règles
de la Chariâa islamique. Le principe général est le partage
des risques, des pertes et des bénéfices entre la banque et
l'acteur du projet. Cette mesure favoriserait ainsi la bancarisation du pays et
consoliderait les flux d'investissements en provenance des pays du Golfe qui
peuvent souhaiter que leurs fonds soient gérés selon ces
règles.
2-3 FREINS DU SECTEUR BANCAIRE
Globalement, l'exercice de l'activité bancaire se
heurte à quatre principales contraintes:
-1- Les contraintes réglementaires:
certes, la nouvelle réglementation vise à éviter tout
risque systémique, en assurant les conditions d'un fonctionnement sain
du secteur bancaire en renforçant sa stabilité, sa
sécurité, sa solvabilité et surtout sa
pérennité. La réalisation de ses objectifs exige des
banques une gestion assez rigoureuse mais surtout prudente de l'ensemble des
opérations du bilan et celle hors bilan. Cette rigueur passe par une
bonne maîtrise des risques, mais essentiellement par le renforcement de
leurs fonds propres.
-2- Les contraintes de la concurrence: dans
le cadre du nouvel environnement financier, on assiste à une structure
concurrentielle multipolaire qui s'organise autour de la compétition
entre les banques, entre les banques et les autres institutions
financières (sociétés de financement, assurances,
sociétés de crédits-bails), et entre ces dernières
et les marchés de la finance directe. A ces configurations
concurrentielles, on doit ajouter les pressions de la concurrence
internationale. Ce phénomène de la concurrence se traduit par un
ralentissement et une limitation des activités d'intermédiation
classique ainsi que par une érosion des marges y afférentes.
-3- Les contraintes de l'évolution
technologique: avec les progrès technologiques on assiste non seulement
à une réduction des coûts d'un certain nombre de facteurs
d'exploitation bancaires (coût de collecte, de traitement, de stockage et
de transmission des données) mais aussi à une rénovation
de la gamme des produits et services à leur distribution à la
clientèle y compris le self-service. La révolution technologique
qui est à l'origine de l'apparition des innovations financières
de la transformation spatio-temporelle des marchés des capitaux à
l'échelle globale, présente des opportunités et de
nouvelles méthodes de travail, ce qui impose aux banques une culture de
changement et d'adaptation.
-4- Les contraintes des ressources humaines:
les mutations financières et l'usage des NTI (Nouvelles Technologies
d'Information) ont entraîné une évolution des
métiers de la finance. Ceux-ci sont devenus de plus en plus complexes,
spécialisés et nécessitent des profils ayant à la
fois des compétences techniques (savoir-faire financier), des
qualités relationnelles, et des capacités d'analyse. Face
à l'évolution de la profession, les enjeux de la formation ne
sont plus seulement d'ordre économique mais aussi d'ordre social. Les
contraintes de la gestion et la formation du personnel sont à la fois
quantitatifs et qualitatifs.
Devant toutes ces contraintes et afin d'aborder la situation
dans de meilleures conditions, chaque banque se voit confrontée à
une réflexion profonde sur sa position par rapport à son
environnement, et la définition d'une stratégie plus
appropriée dans l'amélioration de sa position concurrentielle.
Face aux défis des nouvelles conditions d'exercice de
ses activités, la restructuration de l'industrie bancaire marocaine est
déjà bien engagée. La reconfiguration du système
bancaire passe par des fusions ou des rapprochements, mais aussi par des
stratégies de diversification ou de recentrage sur certains
métiers.
Sur le plan des métiers, on assiste aux mêmes
attitudes, puisque toutes les banques ont établi une stratégie
fondée sur la diversification des produits et un positionnement sur les
nouveaux métiers. Tous les établissements de crédit ont
créé leurs propres OPCVM (Organismes de Placement Collectifs en
Valeurs Mobilières), SICAV (Société d'Investissement
à Capital Variable), Fonds Communs de Placement, produits d'assurance,
et diversifié leur produit d'épargne et de crédit. Ces
comportements témoignent qu'au Maroc les établissements de
crédit adoptent une approche globale de l'activité bancaire qui
correspond au concept de la banque "universelle", banque présente dans
l'ensemble des compartiments des marchés de capitaux.
Bien que les établissements bancaires marocains
adoptent une stratégie de diversification par leur positionnement sur
divers produits et marchés, ceci n'empêche pas de constater la
nouvelle tendance stratégique qui est la multi-spécialisation et
ce, à travers la constitution d'un groupe d'institutions
spécialisées chacune dans un champ spécifique.
On peut conclure que la configuration du système
bancaire marocain s'oriente vers la confirmation du caractère oligopole
du secteur et ce, par la constitution de quatre principaux groupes bancaires de
taille. Quoiqu'il en soit, il y a lieu de souligner que malgré leurs
efforts, leurs stratégies et leurs moyens mis en oeuvre, la mission des
banques marocaines demeure entachée d'insuffisances et ce, au moins,
pour trois raisons à savoir :
· Le faible taux de bancarisation du Maroc. Seulement 20%
de la population marocaine détient un compte bancaire.
· Les institutions bancaires sont dotées de fortes
capacités d'investissement grâce au capital qu'elles
détiennent des sociétés ou d'investisseurs
institutionnels; cependant, elles demeurent très conservatrices,
privilégiant les secteurs traditionnels ou de rente (immobilier,
agriculture), créant un sérieux déficit pour les secteurs
industriels ou de nouvelles technologies (start-up).
· Le faible intérêt accordé à
la PME, bien que prépondérante dans le tissu économique
national (+95%).Ces entreprises restent moins encadrées et marginalement
soutenues par le secteur bancaire.
2-4 LES MARCHES FINANCIERS AU MAROC
S'agissant de la réforme du marché des capitaux,
il y a lieu de souligner que celle-ci a été graduelle. Elle s'est
attelée en 1993 à la modernisation de la bourse de Casablanca, la
création de sociétés de bourse et des organismes de
placements collectifs en valeurs mobilières, ainsi que l'instauration
d'une entité de contrôle, le Conseil Déontologique des
Valeurs Mobilières (CDVM).La réforme de la bourse a
foisonné en 1996 avec l'informatisation du système de cotation,
la dématérialisation des titres et la création d'un
dépositaire central (MAROCLEAR), ainsi que la création d'un fonds
de garantie pour les clients. En 2006 et 2007, les réformes introduites
visent le renforcement de la transparence des OPCVM, les pouvoirs de
contrôle du CDVM et l'accroissement du système de
sécurité des transactions.
Les marchés financiers restent une source de
financement marginale pour les entreprises marocaines : en 2006, ont
été émis 0,9 MM DH au titre des billets de
trésorerie, et 2,9 MM DH au titre des émissions obligataires.
Le marché financier est essentiellement un
marché de la dette publique. Les valeurs du Trésor, dont
l'encours atteint 52% du PIB, bénéficient en effet d'une gestion
modernisée qui permet d'absorber les excédents de
liquidité. Les possibilités de levée de fonds vont
d'ailleurs être étendues avec l'émission de bons à
30 ans. Le rôle du marché obligataire privé reste encore
modeste. La publication du texte sur le capital risque et l'ouverture prochaine
du marché à terme permettront d'élargir les
possibilités d'investissements sur les marchés financiers.
Les introductions se sont succédées tout au long
de l'année 2006, et fait nouveau, ce sont des sociétés de
technologies qui ont fait leur apparition sur le marché ; on peut citer
les grands distributeurs de matériels et logiciels informatiques,
MATEL-PC MARKET et DISTISOFT, ainsi que les SSII INVOLYS
et HPS.
Ces quatre entreprises ont un point commun. Nous ne parlons
pas ici du domaine d'activité, il est vrai qu'elles évoluent
toutes dans le secteur de l'informatique, mais d'un tout autre aspect
lié à l'actionnariat. Les quatre entreprises ont en effet
été accompagnées par des capital-investisseurs qui sont
sortis du capital, totalement ou partiellement, à l'occasion de
l'introduction en Bourse (la voie royale).Ces sorties par la bourse font partie
des premières opérations du genre enregistrées depuis le
lancement de ce métier au Maroc.
A la fin de 2007, la Bourse de Casablanca compte 72
entreprises cotées (En moyenne annuelle de 10 entreprises font leur
entrée en bourse) pour une capitalisation représentant 55% du
PIB.
En conclusion, nos entreprises marocaines sont heurtées
à la problématique chronique de l'accès au financement
idoine, ce qui entrave leur croissance.
Pour des considérations structurelles et
réglementaires, les marchés financiers profitent peu à ces
entreprises. Pour ce qui est du système bancaire, l'application des
mesures prudentielles a freiné la capacité des banques nationales
et étrangères à prêter à des PME à
risque plus élevé.
C'est pourquoi se multiplient des dispositifs de mise à
niveau dont l'objectif est d'améliorer la transparence comptable des
PME, et des dispositifs de garantie dédiés à la PME afin
d'abaisser les exigences des banques en matière de taux appliqués
et de garanties réelles.
Ces PME ne peuvent prospérer sans attirer vers elles
des investisseurs locaux et internationaux ; d'où le rôle du
Capital Investissement qui collecte ces fonds et investit dans ces entreprises.
Ce mode de financement n'a pas la vocation de substituer au financement
traditionnel, il vient en tant que complément de l'activité
bancaire classique. C'est un produit qui permet de disposer de structures
bilancielles plus équilibrées afin de rendre
éventuellement les projets bancables.
SECTION 3 : ACTIVITES DU CAPITAL
INVESTISSEMENT AU MAROC:
Le Capital Investissement, au Maroc est un
phénomène qui n'a pas dix sept ans. Après un
démarrage timide en 1991, mais réellement opérationnel en
1993, avec la création de Moussahama filiale du Groupe Banque Populaire
BCP, ce secteur semble entamer une phase de développement soutenu. Les
fonds et les sociétés spécialisées se multiplient
et la demande va grandissant. L'ouverture des marchés et la
mondialisation soutiennent, les entreprises, notamment à valeur
ajoutée et non spéculative, à attirer de plus en plus des
investisseurs actifs. Outre les fonds propres, ces actionnaires apportent
expérience, savoir-faire et valeur ajoutée.
Généralement, il s'agit de fonds internationaux ou
d'opérateurs étrangers du métier. Leur présence
dans le tour de table signifie une assistance commerciale via leur
réseau relationnel. Ceci en plus du conseil stratégique et
financier.
3-1 GENESE DU METIER
Moussahama a été pendant longtemps le seul
opérateur sur le marché. Ce n'est que plusieurs années
plus tard qu'il fut rejoint par Asma Invest, Proparco (Agence Française
de Développement), Upline, Somed, Fayçal Finance (Groupe Dar Al
Mal), Casablanca Finance Group Capital et Capital Invest de la BMCE Capital. La
Banque Européenne d'Investissement (BEI) et dans une certaine mesure la
Proparco et Siparex ont contribué à la mise sur pied de tels
instruments au Maroc.
Ces professionnels se sont réunis en 2000 autour d'une
association : L'AMIC (Association Marocaine des Investisseurs en Capital).
L'état intervient indirectement dans le secteur via la
Caisse de dépôt et de Gestion CDG. Estimant le marché
potentiellement important, la CDG s'est intéressée à ce
créneau en créant des structures plus ou moins grandes.
Acteur majeur du développement du capital structurel,
la CDG tire sa force et sa légitimité de son utilité
collective. Ses interventions dans le Capital Investissement s'inscrivent dans
sa mission d'investisseur institutionnel et découlent de son
positionnement unique entre l'Etat et le marché. De par son double
rôle d'investisseur financier qui cherche la meilleure performance pour
les fonds qu'elle gère, et d'institution ayant pour vocation d'appuyer
le développement et la modernisation du tissu productif au Maroc, la CDG
a fait du métier de capital investissement un axe important de sa
politique d'investissement. Bien que son activité dans ce domaine soit
très récente, la Caisse est présente dans deux fonds de
capital-développement (Up line Technologies et Accès Capital
atlantique), elle est également co-fondatrice du premier fonds
d'amorçage au Maroc (Sindibad). Les fonds dans lesquels la CDG est
présente détiennent une part de marché d'environ 25%.En
2007, la CDG a mis en place le premier fonds Mezzanine au Maroc en partenariat
avec la BEI, et projette la création de nouveaux fonds ciblant
l'investissement dans les secteurs touristique et immobilier.
Outre la CDG, les établissements bancaires ont
été séduits par les potentialités de
l'activité et ont créé, les uns après les autres,
leurs propres fonds de Capital Investissement, on en dénombre
aujourd'hui une quinzaine gérant plus de 18 fonds
spécialisées dans diverses phases d'investissement et industries.
Le montant global des capitaux levés à fin 2007 est
évalué à 846 millions US $. (Hors les fonds
destinés au pays du Maghreb).
PERIODE
|
DE 1990 A 1999
|
DE 2000 A 2004
|
DE 2005 A 2008
|
TOTAL
|
NOMBRE DES FONDS CREES
|
1
|
4
|
13
|
18
|
EVOLUTION DES FONDS CREES AU MAROC
Source ANIMA Investment Network Notes et Documents
N°6 Avril/2008
Le marché marocain du Capital Investissement a connu
trois phases2 une première de 1993-1999 marquée par
une timide pénétration du marché, et une deuxième
amorcée depuis l'année 2000 caractérisée par une
hausse importante des fonds sous gestion et des volumes investis. La
troisième phase qui a débuté en 2003 est
caractérisée par des fonds de seconde
génération.
U=En Millions €
Evolution du marché du Capital Investissement
au Maroc
période 1996-2003
Source AMIC 2005
La hausse des montants investis a été
principalement soutenue par la croissance du capital
développement. Les fonds sous gestion3
frôlent les 150 Millions d'Euros et ont été investis
à hauteur de 85% à fin 2004. La hausse des montants investis a
été principalement soutenue par la croissance du capital
développement. La majorité des fonds investissent essentiellement
dans des sociétés existantes déjà et voulant se
développer.
2-Présentation de l'AMIC, octobre 2006.
3-INDUSTRIE DU CAPITAL INVESTISSEMENT AU MAROC :
Exposé M Mehdi TAHIRI Président AMIC et DG Capital Invest
à LYON le Jeudi 26 Mai 2005.
Plus de la moitié des entreprises financées par
le CI ont plus de 4 ans d'existence. L'activité de capital risque
restant vraiment marginale. Pour l'investisseur, le fait que la
société ait déjà un historique lui permet de se
faire une meilleure idée de son potentiel de développement et
ainsi d'avoir une meilleure visibilité sur son TRI (Taux de
rentabilité interne).
En dehors des segments du capital-risque et du
capital-développement qui s'adressent aux entreprises en création
ou en croissance, le métier du Capital-investissement est enrichi avec
le développement d'un nouveau segment de marché qui est celui du
capital-transmission -dit LBO (Leverage Buy-Out). Ce segment de marché
permet d'apporter une alternative à la problématique de
transmission et/ou de succession des entreprises et de diversification de
patrimoine.
U=En Millions €
EVOLUTION DES CAPITAUX INVESTIS PAR
SEGMENT
PERIODE 1998-2003
SOURCE AMIC 2005
3-2 CROISSANCE DU CI AU MAROC
Le secteur du CI contribue actuellement à 0.3 % du PIB
du Maroc. Ce taux de pénétration est le plus faible par rapport
aux autres pays de la région. Les tendances croissantes des besoins en
capitaux pour les opérations de développement et transmission/LBO
devraient améliorer sensiblement ce taux dans les années à
venir.
Nous jugeons primordial de signaler la carence des
informations quantitatives sur le secteur ce qui n'offre pas une
visibilité claire sur les perspectives de développement du CI au
Maroc. D'ou l'obligation de redynamiser le rôle de l'AMIC pour
améliorer la vulgarisation et la promotion du secteur.
Les Fonds sous gestion par zone géographique
en % du PIB
SOURCE AMIC 2005
Le métier de CI est certes encore jeune,
néanmoins, son trend est ascendant. La taille moyenne des fonds a
passé de 220 millions de DH en 2001 à plus de 430 millions de DH
en 2006. Les mises opérées par entreprise sont en moyenne de 13
millions de DH. La croissance annuelle du secteur oscille au tour de
4%4.
Les sinistres, pour leur part, concernent 7 projets sur un
total de plus de 60 entreprises avec un taux avoisinant les 11,6%, et 5,8% du
montant total des investissements.
Les mises opérées dans les entreprises ont
été essentiellement sous forme de prises de participation dans le
capital, ou encore des souscriptions d'obligations convertibles en actions des
entreprises. L'apport de financements à travers des prêts
participatifs ou le compte courant d'associés ne sont pratiquement pas
utilisés par les fonds.
4-C'est la première fois que des données
quantitatives sur le secteur du capital-risque sont rendues publiques. Les
«éléments d'analyse du capital-investissement au Maroc»
présentés par la CDG lors de la 4e conférence sur le
capital-risque africain
Ce sont toujours les mêmes investisseurs qui prennent
part dans les tours de table des fonds locaux. Variant entre 4 à 9
souscripteurs, avec une moyenne de 6 par fonds, ce sont dans la majorité
des institutionnels nationaux et internationaux. Par rapport aux autres
catégories d'actionnaires, ils représentent près de 83% du
total.
L'implication des investisseurs étrangers
(essentiellement des agences de développement et des fonds
d'investissement publics) dans les fonds de CI marocains est au même
niveau que celle des locaux, soit respectivement aux alentours de 51 et 49%.
Les investissements dans les secteurs de l'industrie et
services représentent plus de 70% des montants investis. Les secteurs du
tourisme et de l'immobilier se sont transformés ses deux
dernières années en cibles très attractives des
investissements étrangers en particulier arabes provenant des pays du
Golf.
Source AMIC
3-3 CROISSANCE MODEREE DES IPO
L'existence d'une variété de possibilités
de sortie est importante pour les gestionnaires de fonds de CI. Habituellement,
une sortie peut se faire sous la forme d'une vente commerciale à une
entreprise qui souhaite réaliser une acquisition stratégique, une
vente à un groupe cherchant à atteindre un contrôle de la
direction de l'entreprise (dont un rachat de direction) ou par un appel
à l'épargne publique (IPO).
Alors que les ventes commerciales sont presque toujours et
presque partout plus importantes en termes de volume, les IPO sont utiles pour
établir une estimation aussi bien pour les entreprises cotées que
pour celles non cotées. Les IPO sont également importantes pour
établir des normes auxquelles les entreprises émergentes peuvent
aspirer, étant donné que beaucoup d'entreprises rencontrant une
forte réussite sont cotées en bourse. Au Maroc, dans 66% des cas,
la sortie est réalisée par le biais d'une vente au principal
actionnaire (c'est à dire l'entrepreneur) et dans 17% des cas par un
rachat, le reste se réalise au moyen de cotation publique.
CONCLUSION
Après avoir connu une longue période de
stagnation en raison du manque de maturité du marché et un
environnement législatif peu favorable, l'activité du Capital
Investissement a pris de l'ampleur à une cadence soutenue. Les prises de
participations se multiplient et le secteur attire de plus en plus de banques
et d'institutions financières nationales et internationales. L'industrie
marocaine du capital-investissement ne s'est pas seulement
développée, mais a également changé en termes de
stratégie de fonds, et du type d'entreprises ciblées par ces
fonds. La première génération de fonds au Maroc
était initialement composée de fonds de capitaux
généralistes qui habituellement finançaient des
entreprises de taille moyenne surtout des entreprises industrielles
(distribution, transport, etc.).La seconde génération
était partagée entre les fonds généralistes et ceux
spécialisés dans des secteurs spécifiques. La nouvelle
cible des fonds spécialisés dans les industries va des industries
traditionnelles aux industries du secteur des nouvelles technologies.
Aujourd'hui, on peut trouver des fonds qui se spécialisent aussi bien au
niveau du secteur, qu'au niveau de la taille des entreprises ciblées. Ce
mélange de fonds de capitaux spécialisés et
généralistes résulte d'une progression relativement
importante de l'intervention du capital-investissement dans l'économie
marocaine.
Il est à signaler que toutes les opérations de
Capital Investissement se font dans le plus grand secret malgré que la
communication sur ce genre de partenariat soit le moyen le plus efficace d'une
part pour la vulgarisation de ce mode de financement et d'autre part pour que
la cible gagne en notoriété sur la marché.
Le cadre réglementaire ne satisfait pas les attentes
des opérateurs du secteur, du fait que les incitations fiscales sont
tributaires à la part réservée du fonds au profit de la
PME/PMI marocaine.
Malgré toute la dynamique que connait le secteur, les
fonds de capital investissement ne contribuent pas sensiblement à la
mise à niveau des entreprises marocaines en raison des participations
minoritaires qui se limitent au volet financier et n'interviennent pas
efficacement dans le management.
Alors que les parties précédentes de cette
étude introduisait le Capital Investissement et son développement
au Maroc, la partie suivante explorera la question du financement des
entreprises par ce mode de financement et tentera d'avancer
quelques hypothèses de réponse à la question de savoir
pourquoi il n'est pas utilisé plus
fréquemment ?
CHAPITRTE 3 : FACTEURS RESTRICTIFS ET
INCITATIFS POUR LE CAPITAL INVESTISSEMENT AU MAROC
INTRODUCTION
Les fonds de Private Equity ciblent généralement
les pays qui poursuivent une politique de réformes économiques
avec des taux de croissance soutenus. Ces pays doivent aussi jouir d'un climat
d'affaires transparent. La disponibilité des ressources naturelles bien
que n'étant pas nécessaire peut forcer la décision de
l'investisseur, tout comme la présence d'une classe d'entrepreneurs
dynamiques et d'un marché de capitaux pouvant faciliter les
opérations de sortie.
La croissance de l'industrie du CI au Maroc a
été conditionnée par la volonté d'ouverture de
l'économie nationale aux investissements étrangers
associée aux efforts de restructuration et de remise à niveau des
entreprises en quête d'améliorer leur
compétitivité.
Dans ce chapitre, il sera question d'analyser les facteurs
restrictifs et incitatifs pour le développement de l'activité du
CI au Maroc. Nous nous sommes basés sur une approche par acteur
intervenant dans le processus de ce mode de financement. Nous entendons par
acteur :
· Les investissements étrangers :
et leur intérêt ascendant pour les pays
émergents.
· Les sociétés de
gestion : et leur capacité à rentabiliser les
capitaux engagés tout en contribuant aux efforts de mise à niveau
des entreprises.
· L'état : et les efforts
préconisés pour l'instauration d'un climat propice aux
investissements et à la levée des fonds de Capital
Investissement.
· L'entreprise
marocaine : face au défi de la concurrence et les
efforts de remise à niveau pour améliorer sa
compétitivité et gagner en notoriété.
Les conclusions dégagées à partir de
cette analyse nous conduiront à proposer des actions
d'amélioration permettant de rapprocher les intérêts des
différentes parties.
SECTION 1 : INVESTISSEURS & INTERET POUR
LES PAYS EMERGENTS
Un réel regain d'intérêt parmi les
investisseurs privés internationaux pour les marchés
émergeants, et particulièrement pour les fonds de Capital
Investissement. Selon une enquête globale d'EMPEA5
(Emerging Markets Private Equity Association), il a été
constaté que les fonds levés pour les marchés
émergeants ont plus que triplé entre 2004 et 2005 de 5,8 à
22,2 milliards USD. La catégorie Moyen Orient et Afrique a vu une forte
croissance de 397% passant de 545 millions USD en 2004 à 2,7 milliards
USD en 2005. Cette conjoncture a tendance à perdurer pour les
années à venir.
5-Perspectives sur le développement du Capital
Investissement et Capital Risque dans le Royaume du Maroc : Enquête
EMPEA : William C. Fellows le 24 novembre 2006
1-1 OPPORTUNITES POUR LE MAROC
Une telle situation représente une réelle
opportunité pour le Maroc. L'attraction de ces flux permet d'alimenter
les fonds, booster le cursus de reforme économique, et gagner le pari de
la remise à niveau de l'entreprise nationale. En effet, le Maroc peut
réellement attirer les investisseurs internationaux privés qui
cherchent à placer leurs capitaux dans les fonds de Capital
Investissement des marchés émergeants. Pour un observateur
étranger, le secteur présente des perspectives globalement
positives pour l'avenir et à fort potentiel comme :
- Des acteurs sérieux et institutionnalisés avec
des équipes professionnelles.
- Un historique qui n'est peut-être pas parfait mais qui
indique un travail sérieux.
- Une économie qui présente des
opportunités pour une forte croissance pas encore réalisée
et qui donne tous les signes d'amélioration du climat d'investissement
(voir discussion « Doing Business » de la Banque Mondiale).
Cependant le Maroc n'est pas le seul pays dans la
région à vouloir profiter pleinement de cette
opportunité6. Pour se démarquer de ces concurrents
régionaux potentiels en l'occurrence la Tunisie et l'Égypte, le
Maroc doit être en mesure d'instaurer un climat de confiance capable de
répondre aux attentes majeures des investisseurs (institutionnels
privés, fonds de grandes familles, fondations, etc.) en fonds de Capital
Investissement internationaux à savoir :
§ Confiance en la Comptabilité et
la Gouvernance des sociétés investis et les
fonds/gestionnaires
§ Confiance en la Politique Economique
des gouvernements dans les pays ciblés
§ Meilleures Perspectives sur les
Sorties et liquidité améliorée
§ Standards de Reporting et
Standards d'Evaluation des fonds
6-Thème du premier Euromed Capital Forum
organisé par SIPAREX SIGEFI PRIVATE EQUITY
à Lyon le 26 et le 27 mai 2005
§ Meilleure perspective sur les
Rendements possibles par comparaison aux fonds historiques dans les
marchés émergeants
En résumé les investisseurs étrangers en
Capital Investissement sont intéressés par l'amélioration
de la politique économique des gouvernements, du climat des affaires au
niveau de la gouvernance des sociétés investis aussi bien que des
gérants de fonds.
1-2 REUSSIR LE PARI DE DEVELOPPEMENT DU
SECTEUR
Comment répondre aux attentes exprimées et
réussir à stimuler le développement de cet outil ?
Le Maroc peut s'inspirer des expériences des
marchés internationaux comme les États-Unis (berceau de cette
idée), le Canada, le Royaume Uni, etc. En effet leur réussite a
été tributaire à :
- L'instauration d'un environnement réglementaire,
légal et fiscal favorable aux investissements. La souplesse
légale favorise la création rapide des outils répondant
à l'évolution du marché. Une fiscalité efficace
pour la gestion des portefeuilles et transparence fiscale afin d'éviter
la double taxation et encourager la prise de risque.
- Sociétés de gestion bien
structurées : Les équipes qui ont compris des managers
opérationnels qui savent dans quoi ils investissent et pas seulement des
financiers.
- Intéressement direct des équipes de gestion en
tant qu'associés et non uniquement des salariés.
- Sensibilisation du marché : le CI est compris
comme moteur de croissance pour les sociétés avec une forte
perspective sur la croissance.
- Une meilleure exploitation du système permettant au
Maroc de se transformer en vraie plate forme régionale de l'industrie du
Capital Investissement.
Nous notons au terme de cette partie, que l'implication des
investisseurs étrangers dans les fonds de CI marocains est au même
niveau que celle des locaux, soit respectivement aux alentours de 51 et 49%.
Le rôle de ces organismes internationaux de financement
est «d'amorcer la pompe» ; ils ne peuvent durablement se
substituer à l'épargne privée. De leur côté,
les compagnies d'assurances marocaines qui disposent d'importants fonds
qu'elles souhaitent mieux rémunérées en les plaçant
dans cette nouvelle classe d'actifs qui procure de bons rendements sont
freinées par le cadre règlementaire qui régie leurs
placements. Du coup, celles d'entre elles qui investissent dans les fonds le
font en puisant dans leurs capitaux propres tout en sachant qu'elles sont
tenues au respect scrupuleux de règles prudentielles du secteur. Un
assouplissement de la réglementation permettant l'admission d'une partie
de leurs engagements faciliterait la levée d'importants fonds par le CI.
SECTION 2 : SOCIETES DE GESTION EN
CI
Les sociétés de gestion en CI sont
agréées par l'administration marocaine pour l'exercice de
l'activité. Cet agrément tient compte de l'organisation humaine
et matérielle et de l'expérience professionnelle des
équipes*.
L'activité des sociétés de gestion est
limitée exclusivement à la promotion et la gestion d'un ou
plusieurs OPCR et aux opérations s'y rapportant. Toutes les
sociétés de gestion sont adhérentes à l'Association
Marocaine des Investisseurs en Capital ("AMIC").
La mission des équipes de gestion se résume dans
un premier temps à prospecter et sélectionner les meilleures
entreprises et les meilleurs entrepreneurs. Dans un deuxième temps,
à un travail de proximité de suivi et d'accompagnement
auprès des entreprises investies en CI.
*Voir Annexe II : « CIRCULAIRE N° 03/07
RELATIVE A L'AGREMENT DES SOCIETES DE GESTION DES ORGANISMES DE PLACEMENT EN
CAPITAL RISQUE »
Vient par la suite le moment crucial dans la vie d'un fond
à savoir la réalisation de la bonne sortie en temps opportun
permettant ainsi de générer la meilleure rentabilité
attendue par les investisseurs.
DATE CREATION
|
ORIGINE
|
NOM
|
MANAGER
|
CIBLE
|
SPECIALITE
|
CAPITAUX LEVES en M$
|
1993
|
MAROC
|
Moussahama I
|
Châabi moussahama
|
MAROC
|
GENERALISTE
|
19
|
2000
|
MAROC
|
Capital Maroc
|
CapitalInvest
|
MAROC
|
GENERALISTE
|
25
|
2000
|
MAROC
|
Maghreb Private Equity Fund I
|
Maghreb Managment Limited
|
MAGHREB
|
GENERALISTE
|
23
|
2000
|
MAROC
|
Up line Technologies
|
Up line Investments
|
MAROC
|
TIC & INNOVATION
|
7
|
2001
|
MAROC
|
Accès Capital Atlantique Maroc SA
|
Accès Capital Atlantique
|
MAROC
|
GENERALISTE
|
18
|
2002
|
MAROC
|
Sindibad
|
Accès Capital Atlantique
|
MAROC
|
TIC & INNOVATION
|
4
|
2005
|
MAROC
|
Actif capital I
|
Actif Invest
|
MAROC
|
BTP
|
13
|
2005
|
MAROC
|
AM Invest Maroc
|
Altamed
|
MAROC
|
GENERALISTE
|
22
|
2006
|
MAROC
|
Capital North Africa Venture Fund
|
CapitalInvest
|
MAGHREB
|
GENERALISTE
|
55
|
2006
|
MAROC
|
Agram Invest
|
Agram Gestion
|
MAGHREB
|
BIEN DE CONSOMMATION
|
26
|
2006
|
MAROC
|
Maghreb Private Equity Fund II
|
Tuninvest limited
|
MAGHREB
|
GENERALISTE
|
179
|
2006
|
MAROC
|
Igrane
|
Régional gestion
|
MAROC
|
GENERALISTE
|
17
|
2007
|
MAROC
|
Moroccan Infrastructure Fund
|
Maroc Infrastructure management
|
MAROC
|
GENERALISTE
|
106
|
2007
|
MAROC
|
Ardim
|
Ardim S.A
|
MAROC
|
BTP
|
145
|
2007
|
MAROC
|
Mdaef
|
CDG Développement
|
MAROC
|
BTP
|
93
|
2007
|
MAROC
|
Cap Mezzanine SA
|
Accès Capital Atlantique
|
MAROC
|
GENERALISTE
|
40
|
2007
|
MAROC
|
H partners
|
H partners Gestion
|
MAROC
|
SERVICES
|
185
|
2007
|
MAROC
|
Moussahama II
|
Châabi moussahama
|
MAROC
|
GENERALISTE
|
26
|
2007
|
MAROC
|
Up line Investment
|
Up line Investments
|
MAROC
|
GENERALISTE
|
26
|
2008
|
FRANCE
|
OLEA Capital
|
SGAM Alternative Investments
|
MAROC
|
BIEN DE CONSOMMATION
|
75
|
2008
|
MAROC
|
maghreb Siyaha Fund
|
Actif Invest
|
MAGHREB
|
SERVICES
|
159
|
EN PREPA
|
MAROC
|
Dayam
|
Saham Group
|
MAROC
|
GENERALISTE
|
-
|
PANORAMA DES SOCIETES DE CAPITAL INVESTISSEMENT AU
MAROC
Source ANIMA Investment Network Notes et Documents
N°6 Avril/2008
2-1 NIVEAU DES PRATIQUES CI AU MAROC
Des efforts importants sont déployés par les
sociétés de gestion pour la hausse du niveau de compétence
de ces équipes aux standards internationaux .Nous citons dans ce
contexte les partenariats établis entre les sociétés de
gestion avec des organismes experts à l'échelle internationale
(EX : Coopération entre Moussahama et le Financial Services
Volunteer Corps (FSVC) initiée en 2004), (Siparex & Morocco Capital
Invest).Le but est de confronter les pratiques des équipes de gestion
avec celles des professionnels du capital investissement disposant d'une
expérience dans des environnements émergents similaires
à celui du Maroc. Le benchmark réalisé a
révélé que les pratiques au Maroc ne sont pas si
éloignées des standards américains et de ceux de certains
pays émergents asiatiques tels que l'Inde ou la Corée du
Sud.
2-2 DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES FONDS DE
GESTION
Les difficultés du capital investisseur marocain sont
surtout liées à la jeunesse du métier et aux
impératifs d'ajustement de sa pratique aux spécificités de
notre culture entrepreneuriale et notre mode de gouvernance. Consciente de son
potentiel de développement du marché national, la profession
s'adapte et affine ses modes d'intervention pour coller au mieux aux
réalités de notre environnement.
En ce qui concerne les difficultés, la
première est celle liée à la recherche de
dossiers répondant aux critères du capital investisseur. Les flux
de bonnes affaires sont difficiles à générer pour diverses
raisons. La principale est liée à l'effet de la taille
réduite des équipes des sociétés. Celles-ci sont
souvent accaparées par le suivi et l'accompagnement au détriment
de la prospection commerciale des entreprises éligibles au concours du
capital investisseur. Une refonte du fonctionnement du back office est en cours
chez certaines structures pour dédier une partie des ressources humaines
au suivi et permettre ainsi aux chargés d'affaires de réaffecter
une partie de leur temps à la prospection active. Enfin le deal flow
doit être dynamisé par un meilleur marketing du produit Capital
Investissement qui demeure encore un produit méconnu.
La deuxième difficulté est
"La" difficulté classique du capital investisseur sous
tous les cieux, celle de la sortie. Pour le capital investisseur, signalons
qu'il y a quatre possibilités de sortie. D'abord, la sortie royale est
celle sur le marché boursier qui représente 17%. Ensuite, il y a
la sortie sur un deuxième capital investisseur. Ce mode de sortie est
appelé à se développer du fait de l'apparition d'un
début timide de segmentation de l'offre de capital investissement
par stade de vie de l'entreprise.
En effet, la majorité des acteurs du secteur sont
positionnés sur le Capital Développement, ce qui leur laisse de
faibles perspectives de sortie sur un autre opérateur. Puis la
cession de sa participation à un groupe industriel ou financier
(17% des sorties) commence à se développer actuellement, mais de
manière encore timide. Dans ce cas, le plus souvent c'est toute
l'entreprise qui est cédée au groupe acquéreur. Enfin, il
y a la sortie, la moins glorieuse, sur le promoteur (66% des sorties). A
travers cette sortie, et à l'issue de l'échéance
partenariale, le ou les partenaires rachètent les actions du capital
investisseur. C'est peut-être le cas le plus fréquent mais
également la sortie la plus difficile à réaliser en ce
sens qu'elle implique un fort développement de l'entreprise et un niveau
de performances à même de générer assez de cash pour
financer la distribution et partant le financement total ou partiel du rachat
des actions du capital- investisseur.
SECTION 3 : ETAT MAROCAIN ET PROCESSUS DE
REFORME
Depuis 1996 le Maroc a entrepris un vaste chantier de
réformes économiques qui ont concerné la promotion de
l'investissement, le développement du secteur financier,
l'intégration de l'économie mondiale, la poursuite du
désengagement de l'Etat et la promotion des secteurs sociaux.
3-1 CONTEXTE COMMERCIAL
Parallèlement à la libéralisation de la
politique commerciale le Maroc s'est employé à renforcer et
diversifier ses relations commerciales .Ainsi, l'état marocain a
établi des accords de libres échanges ALE avec ses principaux
partenaires à savoir : l'Union Européen UE (Signature en
Février 1996 de l'accord d'association Maroc-UE, entré en vigueur
en Mars 2000) ; la Turquie (Accords préférentiels de libres
échange signé en 2004),les partenaires arabes (Zone de Libre
échange arabe et la Zone de libre échange
Arabo-méditerranéenne « Accord d'Agadir »),et
dernièrement ALE avec les Etats Unis.
A travers cette trame d'accords de libre échange, le
Maroc oeuvre a émerger progressivement, en Méditerranée
Occidentale, en plate-forme régionale de production,
d'investissements7 et d'échanges, ouverte sur les espaces
européen, arabo-méditerranéen, atlantique et africain.
3-2 CADRE REGLEMENTAIRE & INCITATIONS FISCALES
Sur le plan réglementaire, comme il a été
avancé lors du deuxième chapitre de cette étude, la
loi n° 41-05 relative aux organismes de placement
en CI a visé la mise en place d'un cadre global qui
organise le secteur tout en favorisant le développement et la remise
à niveau de l'entreprise marocaine. Il convient dans ce contexte de
noter que les objectifs des sociétés de CI et ceux du
gouvernement marocain semblent être légèrement
divergents8. Selon la perspective du gouvernement, la politique se
focalise sur l'octroi de financement des PME. Du point de vue des
sociétés elles-mêmes, l'objectif est de trouver des PME qui
répondent aux critères en termes de performance
financière, de transparence et de stabilité.
En effet, le cadre réglementaire des OPCR,
particulièrement l'article 6 oblige les fonds de capital risque à
respecter le principe d'un ratio d'investissement minimum de 50 % de l'actif du
fonds dans des PME limitant ainsi la marge de manoeuvre de ces
sociétés.
Ensuite, et pour nombre de professionnels, le cadre juridique
des sociétés du secteur est jugé rigide et
inadapté. Par ailleurs, l'aspect fiscal est peu incitatif même si
le principe de «transparence fiscale» est acquis.
7-Le Maroc a développé une stratégie
d'attraction des IDE qui repose sur trois volets principaux: un cadre
institutionnel et légal plus incitatif vis-à-vis des
investisseurs internationaux, une stratégie régionale de
promotion des IDE, et une stratégie sectorielle centrée notamment
sur l'attraction des délocalisations.
8-Atelier sur le Programme National de Réforme de
l'Investissement pour le Royaume du Maroc Présentation Séance
IVMs. Alissa Koldertsova
OCDE, Paris
Le secteur du CI souhaite des incitations fiscales
spécifiques pour les fonds, des taux préférentiels
d'imposition sur les bénéfices des entreprises qui font appel au
capital risque et une exonération de TVA sur les frais de gestion des
sociétés du secteur.
Notons qu'en Tunisie, les souscripteurs peuvent
bénéficier des dégrèvements fiscaux compris entre
35 % et 100 % et les sociétés d'investissement jouissent des
exonérations sur les dividendes et les plus values
réalisées.
Toutefois, les fonds sont tenus à investir au moins 30
% de leurs ressources dans des domaines jugés prioritaires (zone de
développement régional, entreprises en difficultés, mise
à niveau, projets nouveaux promoteurs et secteurs technologiques) et les
investisseurs obligés à bloquer leurs participations pendant 5
ans.
3-3 INTERVENTION DE L'ETAT DANS L'ACTIVITE DU CI
La participation directe et indirecte du secteur public dans
l'industrie du CI a pour objectif de stimuler la croissance du secteur en
général et de rectifier les carences de financement
spécifiques dans le continuum du financement des entreprises. Via la
CDG, l'état engage des mesures de soutien politique public moyennant la
prise de participation dans des fonds de partenariat en Private Equity avec
d'autres parties privées (principe des fonds « hybride »). De
tels schémas sont souvent destinés aux sociétés de
CI ; se trouvant à une phase précoce de
développement, et rencontrent des difficultés pour
attirer des capitaux privés. Ces programmes ne devront plus
être nécessaires au Maroc lorsque les
sociétés de capital-investissement locales
sembleront capables de lever le capital nécessaire.
Un deuxième volet d'intervention du secteur public
concernant l'industrie du CI se situe dans les programmes de garantie. En effet
ces programmes doivent être appliqués sans toucher au principe
fondamental qui est le principe de risque partagé. L'intervention du
gouvernement ne devrait pas altérer la nature fondamentale du CI qui est
que les entrepreneurs doivent persuader les investisseurs d'accepter le risque
élevé dans l'espoir d'obtenir un retour conséquent.
L'État devra s'abstenir d'offrir des garanties ou des projets de
cofinancement qui n'atteindront pas les objectifs souhaités de politique
sociale ou qui ne stimuleront pas les secteurs prioritaires (comme le souligne
le Programme `Emergence' par exemple). De même, les projets qui ne
semblent pas viables ne devraient pas être financés par les fonds
publics.
Les pouvoirs publics devraient également
considérer un appui à des associations existantes, dont l'AMIC,
qui peuvent aider à l'amélioration des compétences de
l'industrie et peuvent mener à bien d'importants projets dans le domaine
de l'éducation ou l'adoption de lignes directives d'évaluation
reconnues à l'échelle internationale.
A la fin, nous insistons sur le fait que même si
l'industrie est soutenue par des programmes du secteur public, les limites du
financement par capital-investissement devront être comprises clairement.
Dans aucun pays, même ceux où l'industrie du
capital-investissement est bien développée, le financement en
capital-investissement ne représente un pourcentage important du
financement des PME. Les moyens principaux de financement restent ceux
usuellement connus. En outre, les sociétés de
capital-investissement sont plus intéressées par le financement
à un stade plus avancé en opposition à des
opérations au stade de démarrage.
SECTION 4 : L'ENTREPRISE FACE AU DEFI DE
LA MISE A NIVEAU
Bien que prépondérantes numériquement
dans le tissu productif marocain (plus de 95 % des entreprises marocaines)
9, les PME-PMI ne représentent que 50 % des emplois
privés. La part des PME dans les exportations marocaines et
les investissements privés nationaux est située respectivement
à 30% et 40%.
Alors qu'elles contribuent à près de 40% de la
production, les PME ne participent qu'à hauteur de 10% à la
valeur ajoutée. Elles constituent néanmoins un facteur
déterminant de la croissance économique du Maroc au cours des
années à venir. Celles-ci sont, notamment, essentielles dans la
problématique de l'emploi.
9-La loi formant charte de la PME définit la PME comme
une entreprise gérée et/ou administrée directement par les
personnes physiques qui en sont les propriétaires,
copropriétaires ou actionnaires, dont le capital n'est pas détenu
directement ou indirectement à plus de 25% par une personne morale ou un
fonds collectif d'investissement, et qui répond aux conditions suivantes
:
- pour les entreprises existantes, avoir un effectif permanent
ne dépassant pas 200 personnes, avoir réalisé au cours des
deux derniers exercices, soit un chiffre d'affaires hors taxes inférieur
à 7,5 M€, soit un total de bilan inférieur à 5
M€,
- pour les entreprises nouvellement créées (qui
ont moins de deux années d'existence), engager un programme
d'investissement initial inférieur à 2,5 M€ et respecter un
ratio d'investissement par emploi inférieur à 25 K€.
4-1 PROCESSUS DE REMISE A NIVEAU DE LA PME
MAROCAINE
Appelées à jouer un rôle de moteur de la
croissance, et avec l'ouverture ascendante de l'économie
nationale ; les PME-PMI marocaines se trouvent confrontées à
la concurrence étrangère, en particulier dans le cadre de
l'accord d'association Maroc-UE.
Le développement de ces entreprises dans cet
environnement agressif est freiné suite aux nombreuses
contraintes :
- Large sous-capitalisation et recours massif à
l'autofinancement.
- Lourdeurs administratives et opacités
réglementaires
- Gestion complexe et coûteuse des régimes
fiscaux
- Insécurité juridique et judiciaire
- Accès aux marchés publics difficile et
risqué pour les PME
- Difficultés d'accès au financement (coût
du crédit, garanties exigées)
- Faible productivité
- Obsolescence de l'outil de production
- Faiblesse de l'investissement en R&D et dans
l'amélioration de la qualité
- Manque de visibilité et absence de vision
stratégique des dirigeants
- Manque de préparation et d'ouverture à
l'international des dirigeants
- Obstacles culturels à l'amélioration de la
compétitivité (forte centralisation du pouvoir
décisionnel, faible taux d'encadrement, culture orale des affaires,
absence de comptabilité rigoureuse)
Il est difficile d'évoquer l'impact sur
l'économie marocaine de la mise en place des zones de libre
échange Maroc-UE et Maroc-Etats-Unis ainsi que des négociations
multilatérales de l'OMC, sans aborder la question essentielle de la mise
à niveau des entreprises, et tout particulièrement des PME.
Malgré l'existence de structures
spécialisées, qui profitent aux entreprises les plus
avancées, la grande majorité des entreprises du pays n'a pas
engagé de processus de mise à niveau de fond. Au premier rang de
ces dernières, on trouve tout particulièrement les unités
de petite taille. D'une manière générale, le Royaume se
caractérise aujourd'hui par une mise à niveau des entreprises
annoncée et amorcée mais qui demeure dans les faits relativement
limitée. Les principales actions concernant les PME conduites par les
autorités dans le cadre du comité de mise à niveau
résident dans la création de l'Agence Nationale pour la Promotion
de la PME (ANPME), avec pour objectifs rendre les financements plus accessibles
et améliorer la compétitivité des entreprises.
Pour leur mise à niveau, outre l'ANPME, les
entrepreneurs peuvent également s'appuyer sur les centres techniques
existants et les chambres professionnelles. De même, ils peuvent recourir
aux Centre régionaux d'investissement (CRI), dont la création est
effective depuis fin 2002.Ces CRI constitue une avancée majeure devant
induire un allègement substantiel des procédures administratives
encore trop pénalisantes et avoir un impact positif sur l'investissement
au Maroc.
Parmi les faiblesses du dispositif marocain se trouve la
question du financement. Le système bancaire exige des garanties souvent
rédhibitoires pour les PME caractérisées par des fonds
propres faibles. D'une manière générale, une cause
importante de la lenteur du processus de mise à niveau est
également la sous-bancarisation des PME, une culture financière
insuffisante, un manque de transparence des comptes et d'information sur les
dispositifs d'aide. Enfin, ni le secteur bancaire privé, ni le secteur
public ne sont à ce stade encouragés et prêts à
partager véritablement le risque de l'investissement des PME.
La mise en place en juillet 2003 du Fonds national de mise
à niveau des entreprises (FOMAN) ; fond doté d'un budget de
400 M DH, et financé conjointement par des contributions égales
de l'Etat marocain et de l'Union européenne. Ce fond a été
crée en complément des lignes de crédit et fonds de
garantie ; vise, d'une part, à financer partiellement des
prestations de conseil et d'assistance technique réalisées par
des consultants nationaux au profit des entreprises privées du secteur
industriel ou des services liés à l'industrie et, d'autre part,
à cofinancer avec le secteur bancaire les investissements en biens
d'équipement.
Si, d'une manière générale, ces
différentes mesures témoignent de la mise en route
concrète et effective du processus de mise à niveau des
entreprises, il reste qu'à ce jour seule une minorité
d'entre-elles a sollicité les divers instruments mis à leur
disposition.
Outre le remaniement des instruments de financement, les
organisations patronales représentant les PME-PMI marocaines
réclament d'autres mesures de relance10. Celles-ci
concernent, notamment, le relâchement des pressions fiscales et sociales,
la levée des contraintes des marchés, ainsi que la simplification
de l'accès au foncier.
4-2 CAPITAL INVESTISSEMENT ET LA PME
MAROCAINE
Le développement économique des pays
émergents passe par la remise à niveau des PME/PMI. Au Maroc, les
PME/PMI sont souvent des entreprises familiales, introverties, sous
capitalisées et très peu transparentes.
Pour son financement, sa création ou son
développement, le capital investissement qui n'a ni la vocation ni la
prétention d'offrir un produit de substitution au financement classique,
vient en tant que supplément de l'activité bancaire classique.
C'est un produit complémentaire qui permet de disposer de structures
bilancielles plus équilibrées afin de rendre
éventuellement les projets bancables.
Le besoin croissant de financement des PME marocaines
couplé aux difficultés d'accès aux modes de financement
classique représente une importante opportunité pour le
financement par capital-investissement. Bien que le financement par
Capital-Investissement ait effectivement connu une croissance relativement
soutenue courant la dernière décennie (comme indiqué dans
le chapitre 1), son niveau de performance est en développement.
10- Voir rapport sur le Capital Investissement établi
par le CGEM et la Commission PME-PMI rendu public le 24/11/2006
Les sociétés de Capital-Investissement se
spécialisent dans le financement des premières phases et couvrent
un large éventail de secteurs.
Par ailleurs, le financement par Capital-Investissement des
PME a été faible considérant les besoins et le potentiel.
Seulement 7% des PME qui étaient candidates au financement par CI ont
utilisé cette méthode.
Une évaluation du Ministère des finances et de
la privatisation a conclu que « La prédominance d'une
moyenne entreprise fragile et la rigidité des conditions
d'éligibilité applicables font du capital-risque un dispositif
peu utilisé comme moyen d'appui au développement
de la PME ».
Il est important de comprendre pourquoi les PME n'ont pas
recours au CI et inversement, pourquoi le CI n'est pas intéressé
par le financement de certains types de PME. Les deux questions sont
d'égale importance. Trois pistes importantes de réponse peuvent
être proposées afin d'expliquer cette tendance:
a. La concurrence du CI avec d'autres outils de
financement
Généralement, l'investissement en
Capital-Investissement peut être considéré comme
étant en concurrence avec d'autres outils de financement. Les
différences concernant les coûts, les implications relatives
à la propriété, la participation d'une tierce partie dans
les questions de gestion, et les objectifs de l'entrepreneur sont tous des
éléments clés déterminant son choix entre le
financement par CI ou d'autres options disponibles. La disponibilité des
autres outils de financement est évidemment un autre facteur.
Le déclin de ces dernières années de la
disponibilité du crédit de banque aux PME peut être
considéré comme une des variables expliquant l'augmentation de
l'activité de CI. En effet, les entrepreneurs intéressés
par l'examen de cette méthode de financement avaient vu une
première demande rejetée par les banques. D'autres craignent de
fournir d'importants gages de garanties, et de ce fait préfèrent
recourir au financement par capital-investissement.
Néanmoins, ce même déclin du crédit
de banque et du système d'aide de financement public pourrait
également avoir un impact négatif sur le « flux de
transactions » pour les sociétés de CI en réduisant
le nombre d'entreprises viables financièrement et potentiellement
intéressantes pour les investisseurs en capital-investissement.
b. Préoccupation des entrepreneurs concernant
la perte de contrôle
La participation en capital-investissement, par essence,
implique la perte d'un certain degré de contrôle au profit d'une
société de Capital-Investissement, ce qui peut entraîner
une participation extérieure pendant des périodes substantielles.
Selon l'analyse de l'AMIC, il existe des conditions favorables des
marchés pour les transactions de rachat d'entreprise puisque les
entreprises familiales sont confrontées à des questions
concernant la succession et la diversification des actifs.
La volonté des propriétaires d'affaires
familiales d'accepter une tierce partie dans la propriété et la
gestion de leur entreprise, est difficile à confirmer étant
donné la perception des entrepreneurs marocains. Cependant, étant
donné que la structure de contrôle familial prévaut dans
beaucoup de PME marocaines, la réticence des propriétaires
à l'égard d'une participation extérieure dans la gestion
de leur entreprise est probablement un problème central. Concernant le
financement, ceci est certainement un élément clé
déterminant le choix d'un entrepreneur entre le CI et d'autres moyens de
financement. Donc, cela pourrait être une préoccupation qui
devrait être abordée par l'industrie du CI.
Etant donné son mandat d'éducateur, l'AMIC
semble être bien placée pour remplir le rôle de formateur et
devrait envisager des programmes de formation en coopération avec la
Confédération Générale des Entreprises du Maroc
(CGEM) et avec l'Agence Nationale Pour la Promotion de la Petite et Moyenne
Entreprise (ANPME).
Dans le même contexte, et pour renforcer durablement sa
croissance, la PME marocaine peut améliorer considérablement sa
capacité de financement moyennant l'ouverture du capital aux
salariés. Leur implication est une des conditions clés du
succès d'une opération de Capital Investissement, elle constitue
un accélérateur et stimulant de la croissance et des
performances.
c. Manque d'information
La faiblesse du niveau de vulgarisation sur les financements
en capital investissement est un problème clé qui devrait
être abordé. Pallier à cette carence pourrait être le
rôle de l'ANPME par exemple, qui fournit déjà des
informations substantielles sur les outils de financement pour les PME en
général et sur le CI en particulier. A nouveau, l'AMIC pourrait
également participer à ces activités. D'autres moyens de
diffuser l'information, tels que des incubateurs d'affaires
gérées par l'état pourraient être également
envisagés. Dans le cadre de ce projet, les entrepreneurs doivent
également être conscients des bénéfices du
financement en CI, des exigences d'information dont les sociétés
de CI ont besoin, et de l'intérêt de la comparaison du financement
par CI par rapport à d'autres options11.
4-3 FINANCEMENT DES START-UP
Généralement, les problèmes pour obtenir
un financement en Capital-Investissement sont spécialement aigus dans le
cas des entreprises à croissance rapide, les start-up et les
sociétés de technologies de haute technologie. Cela tend à
être similaire au Maroc, car ces entreprises représentent le
risque le plus important étant donné leur stock d'actifs
intangibles difficile à évaluer.
L'incertitude associée au secteur suite au fiasco de la
bulle technologique de 2001 est également un facteur dommageable. Des
carences concernant le financement dans des secteurs spécifiques
vis-à-vis de leur potentiel devraient être évaluées
par le gouvernement marocain pour mieux définir leur politique de
soutien.
Par ailleurs, l'évolution de l'activité du
secteur est orientée massivement vers les opérations de
développement des entreprises avec des tickets minimum à 10 MDH.
La prise de conscience de l'importance de ce moyen de financement s'est
accompagnée dernièrement par la création de fonds
régionaux et de fonds sectoriels. Cependant, il n'existe qu'un seul
fonds de création d'entreprise pour les petits porteurs de projets
(besoin inférieur à 10 MDH) et il est spécialisé en
innovation.
11- OECD Global Conference on Better Financing for
Entrepreneurship and SME Growth, OECD Keynote paper, March 27-30 2006.
Il conviendrait, pour mieux combler la demande de la
majorité des porteurs de projets, de créer un ou plusieurs fonds
généralistes spécialisés dans la création de
PME avec des tickets compris entre 5 - 10 MDH.
CONCLUSION
Le nombre croissant de fonds et la croissance de leur montant
témoigne de l'expansion de l'industrie du Capital Investissement au
Maroc. Son potentiel pour une croissance supplémentaire est
souligné par les facteurs suivants:
- Un changement de mentalité parmi les entrepreneurs en
faveur d'une autorisation de contrôle d'une partie extérieure
à la famille afin d'améliorer la compétitivité de
leurs entreprises.
- La libéralisation du régime de
l'investissement, qui exige des petites entreprises de se consolider et
d'atteindre une plus grande efficacité.
- La dynamique de l'AMIC dans la vulgarisation de
l'activité du CI, le renforcement de l'industrie, ainsi que la formation
et la sensibilisation des entrepreneurs.
- L'établissement de Marché de Fonds
qui permettrait la cotation d'Organismes de Placement en Capital
Investissement, facilitant ainsi la sortie des fonds12.
- Stimuler le financement sous forme de Capital Risque
à travers des mesures alternatives (en dehors du cadre légal
actuel) comme le développement des garanties, et prendre en
considération cette approche sur la base de modèles
adoptés par des pays émergents de la région.
- La mise en place d'un second marché visant à
encourager les sociétés investies en CI de taille moyenne
à s'introduire en bourse.
- Renforcement de la capacité de canalisation des
projets d'entreprise.
- La simplification des démarches administratives
nécessaires à la création d'une entreprise et la mise en
place de structures encourageant l'esprit d'initiative chez les jeunes
marocains.
12-N'est pas encore opérationnel dû à
un manque de demande
- Adosser le capital risque à un fonds de garantie
étatique ou étranger pour encourager l'émergence des
Start-up marocaines dans les métiers d'avenir.
- Créer un cadre fiscal incitatif aux PME en
général et plus particulièrement aux Start up investissant
dans les métiers d'avenir.
CONCLUSION GENERALE
Malgré toutes les reformes engagées par le
gouvernement, la relance de l'économie marocaine demeure tributaire de
la constitution d'un tissu d'entreprises performantes, travaillant aux
standards internationaux, refusant le développement par le
«surendettement» qui met en cause leur pérennité. La
remise à niveau de la PME ; prépondérante
numériquement dans le tissu productif marocain ; en particulier sur
les plans : Gouvernance et modalités de financement de la
croissance s'avère ainsi vitale spécialement avec l'entrée
en vigueur des accords de libre échange susceptibles de sanctionner
sévèrement la faiblesse de la capacité concurrentielle
chez nos entreprises.
Les changements réglementaires locaux tels que
l'introduction de Bâle II a induit la réduction conséquente
du rôle des banques en tant que fournisseurs de financement pour les PME
à risque élevé. Ces PME ne peuvent prospérer sans
attirer vers elles des investisseurs locaux et internationaux ;
d'où le rôle du Capital Investissement qui collecte ces fonds et
investit dans ces entreprises.
L'accompagnement de l'entreprise par le CI permet à la
fin du cycle de disposer de structures bilancielles plus
équilibrées et bancables.
L'industrie du Capital-Investissement au Maroc acquiert une
importance grandissante, comme l'a démontré l'arrivée de
fonds internationaux d'investissement et une augmentation du montant des
capitaux d'investissement levés. L'intérêt des
investisseurs privés internationaux pour les marchés
émergeants, et particulièrement pour les fonds de Capital
Investissement est conditionné par l'amélioration de la politique
économique des gouvernements, du climat des affaires au niveau de la
gouvernance des sociétés investis aussi bien que des
gérants de fonds.
Le Capital-Investissement marocain ne s'est pas seulement
développé, mais a également changé en termes de
stratégie de fonds, et du type d'entreprises ciblées par ces
fonds.
Le nombre croissant de fonds et la croissance de leur montant
souligne également l'expansion de l'industrie. Néanmoins ce fort
potentiel de croissance se heurte à la prédominance d'une moyenne
entreprise fragile et à la rigidité des conditions
d'éligibilité applicables. La concurrence du CI avec les autres
outils de financement classiques, la préoccupation des entrepreneurs
concernant la perte de contrôle, et la faiblesse du niveau de
vulgarisation sur les financements en Capital Investissement font de ce mode de
financement un dispositif peu utilisé comme moyen d'appui au
développement de la PME.
Plusieurs mesures sont susceptibles de booster le secteur tout
en réussissant le pari de la mise à niveau de nos PME à
savoir :
- L'environnement réglementaire, légal et fiscal
actuel nécessite d'être reconsidéré. Des amendements
à la loi N°45-05 sont susceptibles d'inciter la participation des
investisseurs tout en garantissant le financement idoine à nos
entreprises. Le dispositif mérite toutefois d'être pris en
considération au regard des avantages fiscaux significatifs qui
l'accompagnent et qui le rendent particulièrement attractif.
- Un changement de mentalité parmi les entrepreneurs en
faveur d'une autorisation de contrôle d'une partie extérieure
à la famille afin d'améliorer la compétitivité de
leurs entreprises.
- La libéralisation du régime de
l'investissement, qui exige des petites entreprises de se consolider et
d'atteindre une plus grande efficacité.
- La dynamique de l'AMIC dans la vulgarisation de
l'activité du CI, le renforcement de l'industrie, ainsi que la formation
et la sensibilisation des entrepreneurs.
- L'amélioration de la capacité de canalisation
des projets d'entreprise. Ce rôle devant être rempli par les
chambres de commerce, les CRI et l'ANPME. L'orientation des créateurs
vers les capital-risqueurs permettra d'assurer le « deal-flow
» nécessaire pour le développement de leur
activité.
- Stimuler le financement sous forme de Capital Risque
à travers des mesures alternatives (en dehors des cadres légal et
fiscal actuels) comme le développement des garanties, et prendre en
considération cette approche sur la base de modèles
adoptés par des pays émergents de la région. Cette
initiative permettrait d'encourager l'émergence des Start-up marocaines
dans les métiers d'avenir.
- La simplification des démarches administratives
nécessaires à la création d'une entreprise et la mise en
place de structures encourageant l'esprit d'initiative chez les jeunes
marocains.
- L'établissement de Marché de Fonds
qui permettrait la cotation d'Organismes de Placement en Capital
Investissement.
- La mise en place d'un second marché visant à
encourager l'introduction en bourse des sociétés de taille
moyenne investies en CI facilitant ainsi la sortie des bailleurs de fonds.
Finalement, il n'y a pas de recettes miraculeuses, le secret
réside dans notre tissu économique et la capacité des
différents acteurs à le faire vivre .Les maîtres mots
sont anticipation et valeur ajoutée.
Il est ainsi capital de regarder le Monde tel qu'il tourne,
s'y adapter, l'influencer et ne pas s'en isoler.
ANNEXE N°1
Rabat, le 5 octobre 2007
Note de présentation de la circulaire du CDVM
n° 03/07 relative à l'agrément des sociétés de
gestion d'organismes de placement en capital risque (OPCR) :
Aux termes de l'article 26 de la loi 41-05 relative aux
organismes de placement en capital risque, le CDVM fixe le contenu des dossiers
de demande d'agrément des sociétés de gestion d'OPCR et
assure l'instruction des dossiers dont il est saisi. A cet effet, la
présente circulaire a pour objet de définir la démarche
aboutissant à l'agrément desdites sociétés. Les
principaux objectifs visés sont les suivants :
Standardiser le processus d'agrément afin
de fluidifier le processus
Afin d'assurer la fluidité du processus, tout en
réduisant les délais de préparation des dossiers par les
requérants et leur instruction par le CDVM, la circulaire a prévu
une définition précise des informations et documents requis et
l'élaboration d'un modèle-type standard pour le dossier
d'agrément. Grâce à cette standardisation, le montage des
dossiers sera simplifié pour les requérants, et l'instruction des
dossiers par le CDVM sera facilitée, ce qui permettra de fluidifier le
processus et donc de raccourcir le délai de traitement.
Hisser la pratique collective vers les meilleurs
standards
La circulaire a intégré la pratique et
l'expérience capitalisée en matière d'agrément
d'autres entités soumises au contrôle du CDVM. La standardisation
de la démarche à travers la définition d'un dossier type
d'agrément offre ainsi un support permettant de partager l'expertise
avec les professionnels, tout en leur offrant l'occasion de contribuer à
son amélioration, afin de hisser la pratique collective vers les
meilleurs standards.
Examen approfondi de l'organisation et des moyens
mis en place
L'instruction des dossiers prévoit l'analyse
approfondie de l'organisation et des moyens mis en place et l'examen de leur
adéquation avec l'activité prévue. A cet effet, la
circulaire a prévu un ou plusieurs entretiens, lorsqu'il s'agit d'une
société à créer, et une inspection sur place,
lorsqu'il s'agit d'une société existante. Lorsqu'à l'issue
de l'inspection, il apparaît nécessaire de modifier ou
compléter l'organisation et les moyens, un plan d'action est
arrêté avec la société requérante,
récapitulant l'ensemble des mesures correctives et préventives et
leur calendrier de mise en oeuvre.
Par ailleurs, la circulaire a prévu les mesures visant
à prévenir les différents conflits
d'intérêts, en exigeant, dans le dossier de demande
d'agrément, que la société de gestion met en place les
procédures adéquates et adopte une organisation respectant le
principe de séparation des tâches et visant l'intérêt
exclusif des actionnaires.
Comme prévu par les dispositions légales en
vigueur, le projet de circulaire a fait l'objet d'une large consultation
auprès de l'ensemble des professionnels concernés, avant examen
par les administrateurs du CDVM.
La date d'entrée en vigueur de la circulaire a
été fixée au 1er novembre 2007.
ANNEXE N°2
Rabat, le 1er octobre 2007
CIRCULAIRE N° 03/07
RELATIVE A L'AGREMENT DES SOCIETES DE GESTION DES
ORGANISMES
DE PLACEMENT EN CAPITAL RISQUE
En vertu de l'article 4-2 du Dahir portant loi n°
1-93-212 du 4 Rabia II 1414 (21 septembre 1993) relatif au CDVM et aux
informations exigées des personnes morales faisant appel public à
l'épargne tel que modifié et complété, le CDVM peut
édicter des circulaires qui précisent les modalités
d'application des dispositions législatives ou réglementaires
applicables aux organismes qu'il est amené à contrôler.
En application des articles 26, 29 et 32 du dahir
n°1-06-13 portant loi n°41-05, la présente circulaire
détermine la liste des informations et documents à communiquer au
CDVM par les sociétés de gestion d'organismes de placement en
capital risque (OPCR) pour l'obtention de l'agrément. Elle
précise également les modalités de l'octroi de
l'agrément des sociétés de gestion d'OPCR, de son
renouvellement et de son retrait.
Article 1: Demande d'agrément
1.1 L'agrément d'une société de gestion
d'OPCR peut être demandé par une société existante
ou en cours de constitution.
1.2 La demande d'agrément doit être
adressée par les fondateurs de la société en cours de
constitution ou les actionnaires principaux de la société de
gestion existante au CDVM pour instruction.
Article 2 : Contenu du dossier
d'agrément
2.1 La demande d'agrément doit être
accompagnée d'un dossier comprenant les documents et informations
fixés par le CDVM.
2.2 Pour une société en cours de constitution,
ce dossier comprend les documents et informations suivants :
- une copie du projet des statuts ;
- le montant et la répartition du capital social ;
- l'identité des dirigeants et actionnaires, ainsi que
la présentation de leur expérience professionnelle
- la description de l'organisation envisagée pour
l'exercice de l'activité.
- tout autre document demandé par le CDVM, qui serait
nécessaire à l'instruction de la demande.
2.3 Pour une société déjà
existante, le dossier comprend les mêmes documents que pour une
société en cours de constitution, en plus de l'organigramme
détaillé, du manuel de procédures et des documents et
informations suivants, portant sur les cinq dernières années
d'activité de la société (ou depuis sa création si
elle a démarré depuis moins de cinq années) :
- Les comptes certifiés
- Les éléments relatifs à l'historique
des investissements
- Les procès-verbaux des assemblées
générales et réunions du conseil d'administration ou
conseil de surveillance
- Les rapports d'activité.
2.4 Le contenu détaillé du dossier-type figure
en annexe 1 de la présente circulaire.
Article 3 : Utilisation du dossier-type
d'agrément
3.1 Toutes les rubriques du dossier doivent être
renseignées et l'ensemble des documents requis joints, sous peine que le
dossier soit considéré comme incomplet.
3.2 Le requérant peut toutefois, communiquer tout autre
document supplémentaire qu'il estime nécessaire et adapter, au
besoin, le format ou le contenu de certaines informations demandées.
Article 4 : Enregistrement et instruction de la
demande
4.1 A la réception du dossier d'agrément
initial, le CDVM vérifie sa conformité au modèle
prévu à l'annexe 1 de la présente circulaire et qu'il
comporte l'ensemble des informations et pièces mentionnées.
4.2 Lorsque le dossier déposé est incomplet ou
ne respecte pas le format indiqué, le CDVM adresse au requérant
une demande de complément d'informations dans un délai de dix
jours ouvrés où lui retourne le dossier.
4.3 Le CDVM se réserve le droit d'exiger du
requérant la communication de toute information complémentaire
qu'il juge utile pour l'instruction de la demande d'agrément.
4.4 Le délai accordé pour la transmission
d'informations complémentaires est de dix jours ouvrés. Si ce
délai ne peut être respecté par le requérant, un
courrier justificatif précisant la date de transmission des informations
demandées devra être adressé au CDVM, et ce dans ledit
délai.
4.5 Lorsque l'ensemble des documents requis est transmis, le
CDVM délivre un récépissé dûment daté
et signé attestant du dépôt du dossier complet.
4.6 L'instruction du dossier par le CDVM est effectuée
dans un délai ne pouvant excéder deux mois à compter du
dépôt d'un dossier complet. La demande d'informations
complémentaires suspend ledit délai.
4.7 L'instruction du dossier comprend l'analyse des
informations et documents transmis, complétée par :
- Un ou plusieurs entretiens d'agrément, lorsqu'il
s'agit d'une société en cours de constitution;
- Une inspection, lorsqu'il s'agit d'une société
existante.
4.8 L'entretien d'agrément a pour objectif de
recueillir davantage d'informations ou de précisions auprès du
requérant, au sujet des points soulevés lors de l'analyse des
informations et documents transmis.
4.9 L'inspection est effectuée dans les locaux de la
société requérante, pour une durée de 5 à 10
jours ouvrables. Cette inspection intègre :
- Une réunion avec le management, au cours de laquelle
sont présentés les objectifs de la mission, son étendue et
sa démarche.
- Des entretiens avec le personnel de la
société, portant sur les tâches assignées, ainsi que
les documents et procédures utilisés.
- L'examen de l'organisation mise en place, des moyens humains
et techniques disponibles, ainsi que le suivi du déroulement complet de
certains dossiers d'investissement.
- Des contrôles de différentes natures sont
opérés visant à apprécier l'adéquation des
moyens mis en place et à vérifier la fiabilité des
informations transmises dans le dossier.
- Une réunion de clôture, au cours de laquelle
les résultats de la mission sont présentés et
discutés avec le personnel de la société, afin de
convenir, le cas échéant, d'un plan d'actions correctives des
irrégularités et des zones de risque relevées.
- Si à l'issue de l'inspection, des actions correctives
sont considérées nécessaires, selon leur nature et leur
importance, le CDVM décidera soit de suspendre l'instruction du dossier
jusqu'à ce que les actions soient réalisées, soit de
poursuive l'instruction du dossier, sous réserve de l'engagement de la
société requérante de mettre en place les mesures retenues
dans le plan d'action selon le calendrier arrêté.
4.10 Tout dossier d'agrément est provisoirement
suspendu lorsque des documents ou informations n'ont pas été
complétés après 3 mois calendaires. Si au bout de 3 mois
de suspension le dossier n'a toujours pas été
complété, il est considéré par le CDVM comme
étant définitivement arrêté. Une nouvelle demande
d'agrément devra en conséquence être déposée
par le requérant.
Article 5 : Notification de la
décision
5.1 A l'issue de l'instruction du dossier, le CDVM communique
au Ministre chargé des finances son avis relatif à la demande
d'agrément.
5.2 Le Ministre chargé des finances informe le
requérant de l'octroi ou du refus d'agrément par lettre
recommandée avec accusé de réception. Le refus
d'agrément est motivé.
Article 6 : Formalités
post-agrément
6.1 Lorsque la société agréée est
en constitution, celle-ci transmet au CDVM un dossier juridique composé
des statuts définitifs et tout autre document et publication, dans un
délai de 90 jours calendaires à compter de la date de
notification de l'agrément.
6.2 Lorsque la société agréée
existe déjà, celle-ci transmet au CDVM, le cas
échéant, la preuve de réalisation du plan d'action
arrêté lors du processus d'agrément.
6.3 Toute société de gestion
agréée est tenue d'adhérer à l'Association
professionnelle des investisseurs en capital (AMIC) et doit communiquer au CDVM
les documents attestant de son adhésion à l'association
suscitée, dans un délai de 30 jours calendaires à compter
de la date de notification de l'agrément.
Article 7 : Renouvellement de
l'agrément
7.1 Les modifications qui affectent l'une des conditions ayant
présidé à l'octroi de l'agrément de la
société de gestion telles que définies par l'article 25 de
la loi précitée sont subordonnées à l'octroi d'un
nouvel agrément, lequel est délivré dans les mêmes
conditions et formes que l'agrément initial.
7.2 Toutefois, en cas de changements ne nécessitant pas
un renouvellement d'agrément, la société de gestion doit
informer, sans délai, le CDVM des changements opérés et
doit lui transmettre les documents mis à jour.
Article 8 : Retrait d'agrément
8.1 Le retrait d'agrément est prononcé par le
Ministre chargé des finances, sur proposition du CDVM dans les cas
suivants :
- lorsque la société de gestion ne remplit plus
les conditions de l'article 25 de la loi précitée au vu
desquelles l'agrément lui a été octroyé ;
- à titre de sanction disciplinaire à l'encontre
de la société de gestion, notamment lorsque celle-ci n'a pas mis
en place, le cas échéant, le plan d'action arrêté
lors de son agrément.
8.2 La société de gestion ayant fait l'objet
d'un retrait d'agrément est tenue de prendre toutes les mesures
nécessaires à la préservation des intérêts
des porteurs de parts tant qu'une nouvelle société de gestion
n'est pas désignée.
8.3 Préalablement à l'émission de toute
proposition de retrait d'agrément, le CDVM notifie à la
société de gestion les éléments susceptibles
d'entraîner ladite proposition. Les dirigeants de la
société de gestion sont convoqués par le CDVM afin
d'être entendus.
8.4 Sauf urgence et dans la mesure où les
décisions nécessaires commencent à être prises en
compte, le CDVM pourra octroyer un délai supplémentaire qui ne
peut excéder 3 mois à compter de la date de l'entretien.
8.5 Le retrait d'agrément est notifié dans les
mêmes conditions et formes que l'octroi d'agrément et
entraîne la radiation de la liste des sociétés de gestion
établie et mise à jour par le CDVM.
Article 9 : Rappel des sanctions
9.1 Selon les dispositions de l'article 43 de la loi 41-05
« Sans préjudice des sanctions pénales prévues aux
articles 44 à 46 ci-après, le CDVM peut prononcer des sanctions
disciplinaires, telles que mise en demeure, avertissement ou blâme,
à l'encontre des
OPCR et de leur société de gestion qui ne
respectent pas les obligations prévues par les articles 4, 5, 12, 13,
15, 37, 38 et 49 de la présente loi.
Lorsque les sanctions disciplinaires prévues ci-dessus
sont demeurées sans effet, le CDVM peut proposer à
l'administration :
- soit d'interdire ou de restreindre l'exercice de certaines
opérations par la société de gestion de l'OPCR ;
- soit de retirer l'agrément à la
société de gestion de l'OPCR.»
9.2 Selon les dispositions de l'article 44 de la loi 41-05 :
« Est punie d'un emprisonnement de trois mois à un an et d'une
amende de 5.000 à 100.000 dirhams, ou de l'une de ces peines seulement,
toute personne qui, agissant pour son compte ou pour le compte d'autrui,
utilise indûment une dénomination commerciale, une raison sociale,
une publicité et, de manière générale, toute
expression faisant croire qu'elle est agréée en tant que
société de gestion d'OPCR, ou entretient sciemment dans l'esprit
du public une confusion sur la régularité de l'exercice de son
activité.
Dans ce cas, le tribunal ordonne la fermeture de
l'établissement de la personne responsable de l'infraction commise. Il
ordonne, également, la publication du jugement dans les journaux qu'il
désigne, aux frais du condamné. »
9.3 Selon les dispositions de l'article 45 de la loi 41-05 :
« Est punie d'un emprisonnement de 3 mois à un an et d'une amende
de 50.000 à 500.000 dirhams ou de l'une de ces peines seulement,
quiconque enfreint les interdictions prévues à l'article 42
ci-dessus. »
9.4 Selon les dispositions de l'article 46 de la loi 41-05:
« Les membres des organes d'administration, de direction et de gestion et
le personnel de la société de gestion et des
SCR sont tenus au secret professionnel pour toutes affaires
dont ils ont à connaître à quelque titre que ce soit, sous
peine des sanctions prévues à l'article 446 du Code pénal.
»
9.5 Selon les dispositions de l'article 47 de la loi 41-05 :
« Le CDVM saisit le procureur du Roi compétent des infractions aux
dispositions de la présente loi qu'il aura relevées ou dont il
aura pris connaissance. »
Article 10 : Date d'effet
Les dispositions de la présente circulaire prennent
effet à compter du 1er novembre 2007.
ANNEXE N°3
DOSSIER TYPE D'AGREMENT D'UNE SOCIETE DE GESTION
D'OPCR
Dénomination de la société pour
laquelle l'agrément est requis
Requérant1
Nom : Titre/ fonction :
N° de téléphone : N° de
télécopie :
Adresse électronique :
Personne chargée de la préparation du
dossier d'agrément
Nom : Titre/ fonction :
N° de téléphone : N° de
télécopie :
Adresse électronique :
Nature de la demande (cocher la case
correspondante)
Agrément initial d'une société de
gestion
Nouvel agrément2 d'une société
de gestion.
1 Dahir n° 1-06-13, Art. 26 : La demande
d'agrément doit être adressée par les fondateurs de la
société au CDVM aux fins d'instruction.
2 Dahir n° 1-06-13, Art. 29 : Les modifications qui
affectent l'une des conditions ayant présidé à l'octroi de
l'agrément de la société de gestion [...] sont
subordonnées à l'octroi d'un nouvel agrément [...].
I. FICHE DE PRESENTATION DE LA DEMANDE
1. Identité
§ Société : Constituée/En cours de
constitution
Si la société est constituée, indiquer la
date d'immatriculation au RC:
§ Dénomination sociale :
§ Forme juridique
Indiquer la forme juridique de la société de
gestion :
Joindre une copie du projet de statuts. Pour une
société anonyme (SA), cocher le mode de direction : Directoire et
conseil de surveillance/Conseil d'administration
§ Exercice social
Date de fin de l'exercice : Le cas échéant,
préciser la durée et la date de clôture du premier
exercice:
§ Adresse de la société
Siège social :
Siège administratif :
2. Actionnariat
§ Capital social
Montant : Selon l'art. 25 du Dahir n° 1-06-13, le capital
social est entièrement libéré lors de la constitution et
ne peut être inférieur à un million (1.000.000) de
dirhams.
En cas d'augmentation prévue du capital social,
préciser :
*le montant du capital après l'augmentation :
* le calendrier de réalisation de l'augmentation de
capital.
§ Répartition du capital
§ Pièces d'identité des actionnaires
II. CARATERISTIQUES DE LA SOCIETE
Joindre pour chaque actionnaire :
*Personne physique : copie CIN
* Personne morale : copie RC, en plus d'une note
présentant les activités d'investissement de l'actionnaire, son
organigramme, ses indicateurs financiers, etc.
3. Dirigeants, fondateurs, membres du conseil
d'administration, directoire, conseil de surveillance
Joindre pour chaque dirigeant :
*Un CV détaillé, faisant ressortir
l'expérience professionnelle
* Copie CIN
* Extrait du casier judiciaire
Joindre pour chaque fondateur, membre du conseil
d'administration, directoire ou conseil de surveillance :
* Une copie CIN
* Un extrait du casier judiciaire
Préciser, les modalités de prévention des
conflits d'intérêts découlant de l'exercice par les
dirigeants de fonctions en dehors de la société de gestion.
4. Adhésion à l'AMIC et aux autres
associations professionnelles
5. Activité principale
§ Détails des OPCR que la société
détient ou prévoit de lancer:
§ Préciser les critères retenus par la
société de gestion pour la sélection des entreprises
cibles : L'équipe dirigeante-Le produit ou le service-Le
marché-Chiffre d'affaires-Montant d'investissement Autres (à
préciser)
6. Historique des investissements/
désinvestissements
Décrire les investissements &
désinvestissements effectués au cours des 5 dernières
années.
7. Activités accessoires
Si la société prévoit la fourniture de
prestations en relation avec son activité principale, préciser la
nature de celles-ci.
III. ACTIVITE
8. Organisation & moyens humains
Fournir les documents suivants :
§ CV des salariés-§ Contrats de
travail-§ Fiches de poste-§ Organigramme détaillé
précisant l'identité, la fonction et le rattachement
hiérarchique des employés-§ Présentation du
fonctionnement prévu, en particulier :
*les sources du flux de dossiers d'investissement
potentiels
* la compétence juridique (rédaction des
contrats, etc...).
* la compétence en analyse financière,
élaboration de business plan, valorisation
* la compétence en études de marché/
secteur
§ Manuel des procédures de base : Les
procédures mises en place doivent respecter le principe
d'indépendance et viser le seul intérêt des
actionnaires.
*Processus d'investissement/ désinvestissement
*Suivi des investissements
*Valorisation des investissements
§ Procès verbaux des assemblées
générales et conseils d'administration
§ Rapports d'activité sur les 5 derniers
exercices, le cas échéant.
9. Moyens techniques
§ Décrire le matériel (nombre,
caractéristiques) & logiciels utilisés
§ Décrire le dispositif de sécurité/
confidentialité
§ Décrire les modalités de classement et de
conservation des informations (périodicité, forme, lieu,
durée)
10. Locaux professionnels
§ Indiquer si la société est
propriétaire des locaux ou communiquer un exemplaire de son contrat de
bail.
§ Préciser si ces locaux sont ou non
partagés avec d'autres sociétés.
11. Moyens financiers
Pour les sociétés en cours de constitution, le
dossier comporte :
§ Les éléments prévisionnels sur 5
exercices de l'activité de la société de gestion
§ La justification des éléments
prévisionnels retenus (hypothèses effectuées).
Pour les sociétés existantes : le bilan et le
compte de résultat certifiés des 5 exercices
précédents.
12. Commissariat aux comptes
Nom :
Adresse :
BIBLIOGRAPHIE
1. La lettre du Capital Investissement de
l'Association Française des Investisseurs en Capital Avril 2007.
www.AFIC.asso.fr
2. Fiche thématique : les
propositions de l'Afic pour les PME N° 32 Avril 2007
3. Présentation de M BOUCHEDOR
MOHAMMED du CDVM à Alger-Novembre
2007 : « L'environnement réglementaire du
Capital développement au Maroc »
4. « Avantages et Inconvénients de la
cotation en bourse des fonds de Private Equity » - Mai 2007
Mémoire de fin d'étude réalisé par
Guillaume BRIAN & Vincent GONDARD de HEC Paris
5. « Private Equity : Acquisition, IPO et
Performance» - Année 2005/2006 Mémoire
de recherche réalisé par Guillaume
Friedel de HEC Paris
6. MED FUND : Panorama du Capital
Investissement dans la région MEDA (Notes et documents n°26 Avril
2008) : ANIMA INVESTMENT NETWORK 2eme forum EUROMED du Capital
Investissement.
www.anima.coop
7. Document de Cadrage
« Atelier Entreprenariat &
Investissements » Première Rencontre des
Compétences Marocaines à l'Etranger 25 et 26 mai 2007 Casablanca
réalisé par les organismes suivants : Ministère des
Affaires Economiques et Générales-Confédération
Générale des Entreprises au Maroc (CGEM)- Institut de Caisse de
Dépôt et de Gestion CDG- Ministère de l'Industrie du
Commerce et de la Mise à Niveau de l'Economie
8. Note de synthèse de l'atelier
organisé par le Programme MENA - OCDE et le Ministère des
Affaires Économiques et Générales sous le thème
« Programme National de Réforme de
l'Investissement », Rabat les 23-24 Novembre 2006
9. Missions économiques : fiche
de synthèse du 08/08/2007 « Le secteur bancaire
au Maroc »
10. Missions économiques : fiche
de synthèse du 24/01/2007 « Situation
économique et financière »
11. Missions économiques : fiche
de synthèse du 18/08/2004 « Les PME-PMI
marocaines face au défi de la mise à
niveau »
12. LE CAPITAL INVESTISSEMENT Guide juridique
et fiscal François-Denis Poitrinal 3e édition
13. La lettre N°3 Novembre 2006
« MAROC » GIDE LOYRETTE NOUEL
14. La nouvelle
Tribune : « Articles
Finance » Capital Investissement au Maroc entre 2005-2007
15. « Les ficelles du Capital
Investissement » article extrait de [m] MAGAZINE
N°Octobre 2007
16. Présentation synthétique
d'Alter Med « Viveris MANAGEMENT » du 28
septembre 2006 sous le thème « Un investissement
diversifié dans l'euro-méditerranéen sur le
marché du capital investissement faiblement
concurrentiel et à fort potentiel des Small caps »
Marseille, le 28 septembre 2006
17. Morocco National Investment Reform
Agenda : Programme MENA - l'OCDE Pour
Investissement «AMÉLIORATION DE LA
CAPACITÉ DU SECTEUR CAPITAL-RISQUE » Novembre
2006.
18. Les Echos Le Quotidien de l'Economie
« Le Private Equity dans la zone
Euro-méditerranéen » P28 Finance du
26/05/2005
19. Factiva 2008 Articles Divers sur Le Maroc
et les Investissements au Maroc
20. Présentation « Perspectives sur
le développement du Capital Investissement et Capital
Risque dans le Royaume du Maroc » William C. Fellows
le 24 novembre 2006
21. Les Afriques : Le journal de la
finance africaine « LE CAPITAL RISQUE MAROCAIN
ENCORE ENTRAVÉ » 2006
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
GENERALE...............................................................................................................................................5
Chapitre 1 : INTRODUCTION A L'INDUSTRIE DU CAPITAL
INVESTISSEMENT AU MAROC.............8
INTRODUCTION................................................................................................................8
Section 1 : CAPITAL INVESTISSEMENT &
ECONOMIE..........................................................................................8
Section 2 : PROCESSUS
D'INVESTISSEMENT.........................................................................12
CONCLUSION..................................................................................................................14
Chapitre 2 : CAPITAL INVESTISSEMENT AU MAROC :
ETAT DES
LIEUX....................................................15
INTRODUCTION...............................................................................................................15
Section 1 : CADRE
REGLEMENTAIRE....................................................................................16
Section 2 : SECTEUR BANCAIRE &
MARCHES FINANCIERS MAROCAINS..................................20
Section 3 : ACTIVITES DU CAPITAL
INVESTISSEMENT AU MAROC..........................................27
CONCLUSION..................................................................................................................33
Chapitre 3 : FACTEURS RESTRICTIFS ET INCITATIFS POUR
LE CI AU MAROC...................................35
INTRODUCTION...............................................................................................................35
Section 1 : INVESTISSEURS &
INTERET POUR LES PAYS
EMERGENTS....................................36
Section 2 : SOCIETES DE GESTION EN
CI..............................................................................39
Section 3 : ETAT MAROCAIN ET
PROCESSUS DE
REFORME...................................................42
Section 4 : L'ENTREPRISE FACE AU
DEFI DE LA MISE A
NIVEAU.................................................45
CONCLUSION..................................................................................................................52
CONCLUSION
GENERALE.................................................................................................54
ANNEXES
.........................................................................................................................57
BIBLIOGRAPHIE................................................................................................................68
TABLE DES
MATIERES.......................................................................................................70
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