REPUBLIQUE DU TCHAD UNITE - TRAVAIL -
PROGRES
°°°°°°°
°°°°°°°°
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
°°°°°°°
ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION
ET DE MAGISTRATURE
°°°°°°°°°
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
DU SECOND CYCLE
Filière : Administration-Gestion
des Services de Santé
Présenté et soutenu par :
Sous la Direction de :
NOUBARAMADJE MOISE Dr DJIMRANGAR NGARDOUEL
Sylvain
Dr en Médecine
Responsable National de la Surveillance
Epidémiologique Intégrée
Promotion : 2006-2008
SOMMAIRE
Page
DEDICACE
....................................................................
4
REMERCIEMENTS
........................................................... 5
LISTE DES
ABREVIATIONS............................................. 7
AVANT - PROPOS
.......................................................... 11
INTRODUCTION GENERALE
........................................... 12
PREMIERE PARTIE: Système National de
Santé au Tchad........ 15
Chapitre premier : LA POLITIQUE ET SYSTEME
DE SANTE AU
TCHAD............................................................................
20
Section 1 : La
Politique Nationale de Santé (PNS)..........................
20
Section 2 : Le
Système National de Santé
(SNS) ........................... 21
Section 3 :
Déterminants de santé au
Tchad................................. 23
I. Les facteurs politiques et institutionnels
........................ 23
II. Les facteurs
socioculturels............................................ 23
III. Les facteurs politiques et
socio-économiques.................. 24
IV. Les facteurs
environnementaux..................................... 24
V. Les facteurs liés au fonctionnement du
système de santé
publique...................................................................
25
VI. Les facteurs favorisants et contraintes du SNS
................ 25
Chapitre deuxième : LES PROBLEMES DU
SYSTEME DE SANTE AU
TCHAD......................................................................
27
Section 1 : Les
problèmes liés à l'organisation, au fonctionnement et
à la gestion du secteur
public .......................................................
27
I. Niveau central
....................................................... 27
II. Niveau intermédiaire
.............................................. 27
III.Niveau périphérique
.............................................. 28
Section 2 : Les
problèmes liés à l'offre de
soins .............................. 28
Section 3 : Les
problèmes liés au développement des ressources humaines..
29
Section 4 : Les
problèmes liés aux
médicaments ............................
29
Section 5 : Les
problèmes liés au financement de la santé ................
31
Chapitre troisième : LE FINANCEMENT
DU SYSTEME DE SANTE AU TCHAD
........................................................ 32
Section 1 :
Financement de l'Etat dans le Système de Santé au Tchad..
32
Section 2 : Les
différents Partenaires sur le système de santé au Tchad..
33
DEUXIEME PARTIE: BILANS DU PROJET SANTE
8e FED...... 43
Chapitre premier: LES DEVIS
PROGRAMMES....................... 43
Section 1 : Le Devis
Programme N°1.........................................
43
Section 2 : Le Devis
Programme N°2.........................................
47
Section 3 : Le
Devis Programme N°3..........................................
58
Section 4 : Le Devis
Programme N°4..........................................
66
Section 5 : Le Devis
Programme N°5......................................... 82
Chapitre deuxième : LE BILAN
GENERAL............................. 86
Section 1 : Les
résultats obtenus...............................................
86
Section 2 : Les
états d'exécution des
budgets ................................ 88
Section 3 : Les
problèmes rencontrés..........................................
88
TROISIEME PARTIE: LES PERSPECTIVES
D'AVENIR.......... 91
Chapitre premier : LES
RECOMMANDATIONS.................... 91
Chapitre troisième : LES
ORIENTATIONS ET SUGGESTIONS ....97
CONCLUSION
.................................................................
99
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LISTES DES ANNEXES
DEDICACE
Je dédie ce mémoire à toute ma famille,
plus particulièrement à :
Mon Père MARABAYE Jacques et
ma chère Mère, MODJINSEDE Elisabeth,
qui m'ont fait accéder à la vie et ont tout donné
pour nous leurs enfants, malgré la vie paysanne difficile.
A eux toutes mes affections et mes gratitudes.
A ma grande soeur, Feue TARYAM
LOUISE qui nous a quitté à fleur de l'âge.
Elle qui était plein d'énergie et d'intelligence, qu'elle sache
que je reste très attaché à elle malgré notre
séparation physique.
A mon, Petit frère KLAMADJI
MARABAYE et ma Grande Soeur MARIAM
NATABE, qui ont toujours été à mes
cotés et qui m'ont encouragé dans les moments difficiles. Merci
pour leur amour et leur soutien.
A mon collègue, feu HANDAM
NDEGALANG, qui nous a quitté précocement avant la
fin de la formation, Paix à son âme.
A tous mes frères et soeurs, merci pour leur soutien
morale, financier et matériel.
A tous ceux qui me sont chers, sans oublier toutes les
connaissances et tous les condisciples de la promotion pour l'entente cordiale
et l'esprit de confraternité qui a régné durant toute la
formation.
REMERCIEMENTS
Il m'est agréable à la fin de ce modeste
travail, d'adresser mes sincères remerciements à mon Seigneur
d'avoir guidé ma vie estudiantine et à tous ceux et toutes celles
qui de près ou de loin, m'ont soutenu matériellement,
financièrement et spirituellement avant et pendant ce cursus
universitaire.
Ce mémoire est le fruit conjugué de plusieurs
efforts intellectuels.
Après deux années d'études assidues au
second cycle de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM),
nous sommes arrivés à cette oeuvre qui est le mémoire. De
ce fait je tiens à adresser mes sincères remerciements :
- Au Ministère de la Santé Publique et au Projet
Santé 8e FED pour l'importance qu'ils accordent à la
formation et au perfectionnement des professionnels de santé en
matière d'administration et de gestion des services de
santé ;
- Aux responsables de l'Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature (ENAM) du Tchad pour leur volonté de relever le défi
de la formation des Administrateurs et gestionnaires des services de
santé sur place ;
- Au Docteur DJIMRANGAR NGARDOUEL
Sylvain, mon Directeur de mémoire, qui malgré ses
multiples occupations a accepté de m'encadrer pour la rédaction
de ce mémoire. Que Dieu lui donne longue vie ;
- Aux personnes ressources :
· M. MOUNDONAN Ernest,
Directeur des Ressources Humaines et de Formation au MSP ;
· M. Saleh MAHAREB, Chef de
Division Formation au MSP ;
· Dr ALI SOUMAINE Baggar, DSR
du Batha ;
· M. ABDOULAYE ABAKAR,
Secrétaire Général du Ministère de la Fonction
Publique et du Travail ;
· Docteur SANGARE MOULAYE, MCT
de la Délégation Sanitaire Régionale du Batha et du
BET ;
· M. TAHER MAOULOUT, Comptable
Principal du PS8e FED ;
· Dr MAHAMAT ANNOUR WADAK, Chef
de Projet Santé 8e FED ;
· M. YOUSSOUF DOUNGOUS,
Directeur de CEFOPAD.
Pour leurs précieux conseils et
contributions à ce travail.
- A tous les membres du jury qui ont accepté consacrer
un peu de leur temps malgré leurs lourdes responsabilités pour
apprécier et enrichir ce travail ;
- A tout le corps enseignant qui n'a pas ménagé
ses efforts pour donner une formation de qualité.
LISTE DES ABREVIATIONS
|
|
|
|
ABN : Autorité du Bassin du Niger
|
ACP : Afrique Caraïbe et Pacifique
|
ACTION : Appui et Conseil Technique et
Institutionnel à l'Ordonnateur National
|
AERP : Approche d'Equipe pour la
Résolution des Problèmes
|
AFD : Agence Française de
Développement
|
AT : Assistant Technique
|
ATS : Agent Technique de la
Santé
|
BACSI : Bureau d'Appui, de Coordination et
de Suivi Informatique
|
BAD : Banque Africaine de
Développement
|
BASE : Bureau d'Appui à la
Santé
|
BCE : Bureau de Coordination et
d'Etudes
|
BELACD : Bureau d'Etudes et de Liaison des
Activités Caritatives et de Développement
|
BET : Borkou Ennedi Tibesti
|
CBLT : Commisssion du Bassin du Lac Tchad
|
CCP : Compte des Chèques Postaux
|
CDF : Chaine de Froid
|
CDMT : Cadre des Dépenses à
Moyen Terme
|
CE : Communauté
Européenne
|
CEEAC : Communauté Economique des Etats
de l'Afrique Centrale
|
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale
|
CENSAD: Communauté des Etats
Sahelo-Sahariens
|
CFA : Coopération
Financière d'Afrique
|
CGP : Cellule de Gestion du Projet
|
COGES : Comité de Gestion
|
CPA : Centrale Pharmaceutique d'Achat
|
CS : Centre de Santé
|
|
CSSI-ITS : Centre de Support en Santé
Internationale de l'Institut Tropical Suisse au Tchad
|
CT : Conseiller Technique
|
DAO : Dossier d'Appel d'Offres
|
DG : Direction Générale
|
DOSS : Direction d'Organisation des Services
Sanitaires
|
DP : Devis Programme
|
DRF : Direction des Ressources et de
Formation
|
DS : District Sanitaire
|
DSIS : Division du Système
d'Information Sanitaire
|
DSR : Délégation Sanitaire
Régionale ou Délégué Sanitaire Régional
|
ECD : Equipe Cadre du District
|
ECDRS : Equipe Cadre de
Délégation Régionale Sanitaire
|
ECDS : Equipe Cadre du District
Sanitaire
|
EDED : Coopération Allemande pour
le Développement
|
EDST : Enquête Démographique
et de Santé du Tchad
|
EEMET : Entente des Eglises et Missions
Evangéliques au Tchad
|
ENAM : Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature
|
ENASS : Ecole Nationale des Agents Sociaux et
Sanitaires
|
FC : Formation Continue
|
FED : Fonds Européen pour le
Développement
|
FID : Formation Initiale
Décentralisée
|
FMI : Fonds Monétaire
International
|
HCR : Haut Conseil des Réfugiers
|
HD : Hôpital de District
|
HGRN : Hôpital Général de
Référence Nationale
|
IDE : Infirmier Diplômé
d'Etat
|
IDH : Indicateur de Développement
Humain
|
IEC :
Information-Education-Communication
|
IST : Infection Sexuellement
Transmissible
|
Km2 :
Kilomètre carré
|
|
MCD : Médecin-chef de District
|
MCH : Médecin-chef de
l'hôpital
|
MCT : Médecin Conseiller
Technique
|
MEG : Médicaments
Génériques Essentiels
|
MSF : Médecins Sans
Frontière
|
MSP : Ministère de la
Santé Publique
|
NV : Naissance Vivante
|
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
|
ON : Ordonnateur National
|
ONG : Organisation Non Gouvernementale
|
PA : Plan d'Action
|
|
PAM : Programme Alimentaire Mondial
|
PAO : Plan d'Action Opérationnel
|
PASS : Projet d'Appui au Secteur de la
Santé
|
PCA : Paquet Complémentaire
d'Activités
|
PDH : Projet de Développement
Hospitalier
|
PEH : Projet d'Etablissement
Hospitalier
|
PEV : Programme Elargi de Vaccination
|
PM : Pour Mémoire
|
|
PMA : Paquet Minimum d'Activités
|
PNB : Produit National Brut
|
PNLS : Programme National de Lutte contre le
Sida
|
PNS : Politique Nationale de
Santé
|
PNSR : Programme National de
Santé de Reproduction
|
PNUD : Programme de Nations Unies pour le
Développement
|
POM : Paquet Organisationnel Minimum
|
PPTE : Pays Pauvres Très
Endettés
|
PRA : Pharmacie Régionale
d'Approvisionnement
|
PS8eFED: Projet Santé 8ème Fonds
Européen pour le Développement
|
PSMSR : Projet Santé Maternité
Sans Risque
|
PTOM : Pays et Territoires d'Outre Mer
|
RCS : Responsable de Centre de
Santé
|
RDC : Recouvrement de Coûts
|
SIDA : Syndrome d'Immuno Déficience
Acquise
|
SNBG : Stratégie Nationale de Bonne
Gouvernance
|
SNRP : Stratégie Nationale de
Réduction de la Pauvreté
|
SNS : Système National de
Santé
|
SSP : Soins de Santé Primaire
|
TS : Transfusion Sanguine
|
UE : Union Européenne
|
UNFPA : Fonds des Nations Unies pour la
Population
|
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance
|
VIH : Virus Immuno Déficience
Acquise
|
ZR : Zone de
Responsabilité
|
AVANT PROPOS
Il est de coutume pour les étudiants de l'Ecole
Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) de couronner leurs
études par un mémoire de fin de formation sur un thème
choisi par l'élève et faire la soutenance devant un jury en vue
de l'obtention du diplôme de fin de formation. C'est ainsi que notre
choix est porté sur le thème : « LE
SYSTEME DE SANTE AU TCHAD ET L'APPUI DU PROJET SANTE 8ème
FED : BILANS ET PERSPECTIVES ».
Le choix porté sur ce thème a été
motivé par certaines difficultés constatées dans le
financement du système national de santé au Tchad par le Projet
Santé 8ème FED. Sur ce, dans la phase pratique des
recherches et de la rédaction, des difficultés de tout genre
n'ont pas manqué de jalonner ce circuit.
En effet, il nous a été difficile
d'accéder à certaines informations capitales pour notre
étude, surtout l'accès à la documentation de
l'institution.
Ces difficultés ont eu sans nul doute de
répercussions sur notre travail, nous en sommes conscients. Mais comme
toute oeuvre humaine ne pouvant être parfaite, elle sera appelée
à être complétée et organisée par d'autres
personnes. C'est pourquoi nous demandons l'indulgence de tous ceux qui vont en
faire usage, de tous ceux qui auront à lire.
INTRODUCTION GENERALE
Un système de santé, c'est l'ensemble des
organisations, des institutions et des ressources dont le but principal est
d'améliorer la santé.
Pour fonctionner, un système de santé a besoin
de ressources humaines et financières, d'informations, de fournitures,
de moyens de transport et de communication, et d'une orientation globale. Il
doit assurer des services répondant aux besoins et financièrement
justes et toujours veiller à traiter les gens décemment.
La notion de « stewardship », ou administration
générale des systèmes de santé, parfois
appelée, de manière plus restrictive, « gouvernance »,
désigne l'ensemble des fonctions assumées par les pouvoirs
publics en vue d'atteindre les objectifs nationaux de santé. Ces
objectifs, qui tendent tous à l'amélioration de l'état de
santé global de la population, concernent généralement
l'équité, la couverture, l'accès, la qualité et les
droits des patients. La politique nationale peut aussi préciser les
rôles et responsabilités respectifs des secteurs publics,
privés et bénévoles et ceux de la société
civile dans la prestation et le financement des soins de santé.
Il s'agit d'un processus politique qui consiste à
trouver un équilibre entre des influences et des exigences
contradictoires. Il implique d'élaborer et de mettre en oeuvre des
politiques en maintenant toujours la même orientation stratégique,
de repérer et de corriger les évolutions non souhaitées et
les distorsions, de défendre la place de la santé dans le
développement national, d'édicter des règles auxquelles
seront soumis les différents acteurs concernés de ceux qui
financent les soins à ceux qui les dispensent et de créer des
mécanismes favorisant la transparence. Plus largement, l'administration
générale du système de santé exige de veiller
à ce que les politiques et la législation adoptées par les
pouvoirs dans d'autres domaines favorisent la santé, ou du moins ne la
compromettent pas. Dans les pays qui reçoivent de fortes sommes d'argent
au titre de l'aide au développement, il faudra gérer les
ressources de manière à promouvoir l'exercice des
responsabilités nationales, contribuer à la réalisation
des objectifs politiques convenus et renforcer les systèmes nationaux de
gestion.
Dans de nombreux pays comme le Tchad, il faut renforcer les
capacités pour que les différentes fonctions relatives à
l'administration des systèmes de santé soient efficacement
exécutées. Cela demande de mieux cerner quelles sont les
meilleures pratiques s'agissant de la gestion des systèmes de
santé et du développement des responsabilités
nationales.
Or durant ces années d'appui du FED à la
Politique Nationale de Santé au Tchad, nous avons constaté assez
de problèmes, incohérences, difficultés et contraintes
dans l'exécution de ses budgets.
Ainsi les questions suivantes nous permettent d'analyser la
situation :
Quel est l'appui réel du Projet Santé
8e FED au Système National de Santé au Tchad ?
Quelles sont les faiblesses, les contraintes et les points
forts enregistrés ?
Quelles sont les perspectives d'avenir ?
C'est pour répondre à de telles questions que
nous avions retenu ce thème « SYSTEME DE SANTE AU
TCHAD ET L'APPUI DU PROJET SANTE 8e FED : BILANS ET
PERSPECTIVES » pour tenter d'analyser, proposer des
solutions aux points faibles, failles et difficultés ensuite essayer
d'apporter des orientations si possible pour les années à venir.
Ce qui conduira les prochains partenaires de ne pas tomber dans ces erreurs et
permettre au Pays de mieux négocier prochainement avec les autres
bailleurs de santé.
Notre étude porte uniquement sur l'appui du Projet
Santé 8e FED au Système National de Santé. Le
FED intervient aussi dans les autres secteurs et beaucoup d'autres partenaires
interviennent dans le secteur de santé.
Mais pour notre étude les autres partenaires et autres
secteurs ne feront pas partie.
Notre objectif principal est de faire améliorer l'appui
des partenaires au système national de santé au Tchad, surtout le
cas du Projet Santé 8e FED.
La méthodologie utilisée est celle descriptive
et d'exploitation des documentations existantes (archives, textes,...).
Ainsi nous allons structurer notre rédaction en deux
parties de la manière suivante :
Dans la première partie nous allons faire ressortir
sous forme synthétique la construction du Système National de
Santé au Tchad et ensuite présenter l'impact de l'appui du Projet
Santé 8e FED sur ce Système National de Santé
en analysant les différents bilans des cinq (05) Devis programmes.
Cette première partie renferme six (06) chapitres qui
présentent le Système National de Santé ainsi que la
Politique Nationale de Santé au Tchad, annoncent aussi les bilans du
premier au cinquième devis programme du Projet Santé
8e FED et traitent également les budgets, les outils de
gestion et certaines difficultés.
Dans la seconde partie, nous aurons à présenter
les perspectives. Elle comporte trois (03) chapitres étudiant les points
faibles, les points forts ainsi que les orientations et suggestions pour les
années à venir.
Enfin une conclusion annoncera la fin de notre analyse.
SYSTEME NATIONAL DE SANTE AU TCHAD
Vaste pays d'Afrique Centrale (1.284.000 km2), peuplé
de 9 564 400 habitants en 2006, avec un taux d'accroissement de
3,1%(1) situé au confluent des civilisations bantoue et
arabo-musulmane, et néo-producteur de pétrole depuis octobre
2003, le Tchad est caractérisé par son enclavement
intérieur et extérieur, sa diversité linguistique,
culturelle et ethnique, son espace (moitié en zone désertique,
40% en zone sahélienne et 10% en zone soudanienne avec 50% de la
population), une agriculture diversifiée dans le Sud et une grande
pauvreté : près des deux tiers des habitants vivent en
dessous du seuil de pauvreté et le Tchad est classé au rang 171
(2) sur 177.
L'environnement tchadien se caractérise par un milieu
naturel fragile, soumis à des aléas climatiques et conjoncturels
et à une pression anthropique non maîtrisée
(épuisement des sols, utilisation non rationnelle des ressources,
destruction de la grande faune, transhumance non régulée dans un
contexte de conflits ethniques).
Dans ce contexte, l'agriculture de faible rentabilité
est le plus souvent de subsistance, mobilisant 80% de la population (37% du PIB
dont 17% pour l'élevage qui est après le pétrole le
2ème poste d'exportation devant le coton et la gomme
arabique)(2).
La pauvreté du Tchad tient aussi aux séquelles
de plus de deux décennies de guerre civile et au fait que l'utilisation
de la « manne » pétrolière, limitée en
volume, est très encadrée et tarde à avoir des effets
concrets pour les populations.
____________________________________________________________
(1) Enquête Démographique et de Santé
du Tchad I
(2) Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD) et la seconde enquête sur la consommation et
le secteur informel de 2006
Le Tchad n'est en outre pas épargné par les
crises, telle celle du Darfour avec l'afflux de plus de 200.000
réfugiés sur son sol (on compte aussi 45.000
réfugiés centrafricains au Sud), et par les fléaux
récurrents (choléra, rougeole, méningite ou invasion de
criquets pèlerins).
La réalité du pays est de fait très
liée à son histoire récente, aux guerres qui ont
ébranlé les notions d'Etat et de civisme ainsi que les
capacités des institutions, créant une situation favorable
à la corruption, à l'iniquité fiscale et la justice
partisane. Le sentiment d'impunité et l'insécurité sont
favorisés par l'extrême pauvreté, le chômage et
l'analphabétisme. Sont touchés plus particulièrement les
sociétés rurales et les quartiers populaires en
périphérie urbaine, avec une inégalité
d'accès aux soins de santé ou à l'éducation et une
grande insuffisance d'équipements et de services essentiels de
proximité (eau, énergie, assainissement, sécurité,
social). La situation générale est très défavorable
à la création d'emplois, sans pour autant provoquer une migration
forte, celle-ci étant pour l'essentiel orientée sur la Libye, le
Soudan, l'Egypte et l'Arabie Saoudite.
Le Tchad souffre donc de handicaps structurels qu'une
administration insuffisamment organisée et peu motivée n'est pas
en mesure de résoudre à court terme, compte tenu du
déficit en formation et moyens et du manque de renouvellement
combiné à une trop grande mobilité des effectifs. C'est
ainsi que la situation s'est progressivement dégradée pour la
population dans des secteurs aussi stratégiques que le coton qui
concerne près de 2 millions de personnes, l'éducation (les
écoles communautaires prolifèrent dans des conditions souvent
très précaires), la santé (à titre d'exemple
l'hôpital général de référence n'a pas
reçu de subvention pendant plus des années), l'énergie et
l'approvisionnement en eau potable, pour ne citer que ces exemples
particulièrement graves.
Le Tchad a pourtant accompli de réels efforts depuis la
Table Ronde de Genève IV en octobre 1998, étant en programme avec
le FMI depuis novembre 1998 et disposant d'une Stratégie Nationale de
Bonne Gouvernance (SNBG) et d'une Stratégie Nationale de
Réduction de la Pauvreté (SNRP) élaborée à
partir de 2000, adoptée en juin 2003 et comportant les cinq objectifs
suivants : promouvoir la bonne gouvernance, assurer une croissance
économique forte et soutenue, améliorer le capital humain,
améliorer les conditions de vie des groupes vulnérables et enfin
restaurer et sauvegarder les écosystèmes.
Le Tchad appartient à la Zone Franc, à la CEMAC
et à la CEEAC (communauté économique des Etats d'Afrique
Centrale). Mais en raison notamment de l'enclavement du pays, la
coopération régionale reste embryonnaire, même si le Tchad
appartient à d'autres ensembles économiques et institutions
sous-régionales, telles que le CENSAD (communauté des Etats
sahélo-sahariens), la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT),
l'Autorité du Bassin du Niger (ABN), le Comité International de
Lutte Contre la Sécheresse au Sahel (CILSS).
Du fait des liens historiques, francophones et militaires, le
Tchad conserve une relation très privilégiée avec la
France, pays considéré comme le partenaire le plus proche et le
plus conséquent, et ce malgré une certaine baisse des moyens
d'intervention depuis quelques années.
C'est dans le contexte favorable des suites de la Table ronde
de Genève IV, de l'accord avec le FMI et de l'élaboration de la
stratégie nationale de réduction de la pauvreté, qu'avait
pu être organisée la 7ème session de la Commission mixte
les 30 et 31 octobre 2002, mettant en avant trois axes stratégiques pour
la coopération civile : le domaine social, la bonne gouvernance et
la croissance économique. Cet exercice avait associé les
représentants du secteur privé, les ONG et les
coopérations décentralisées.
Pays d'Afrique centrale entièrement enclavé, le
Tchad est situé entre les 7ème et 24ème
degrés Nord et les 13ème et
24ème degrés de longitude Est. Il est le
cinquième pays le plus vaste d'Afrique après le Soudan,
l'Algérie, la république Démocratique du Congo et la
Libye. Il est limité au Sud par la République Centrafricaine,
à l'Est par le Soudan, à l'Ouest par le Cameroun, le
Nigéria et le Niger. L'immensité du pays et l'absence de cotes
maritimes posent des problèmes de transport, de communication et
d'accessibilités à l'extérieur.
Le pays est découpé en trois (03) zones
climatiques :
· Au Nord, une zone saharienne au climat
désertique (pluviométrie inférieure à 200 mm de
pluies par an) ;
· Au sud, une zone soudanienne assez fortement pluvieuse
(pluviométrie entre 800 et 1200 mm de pluies par an), rendant certaines
régions quasiment inaccessibles pendant la saison des pluies ;
· Entre les deux, une zone sahélienne avec une
pluviométrie comprise entre 200 et 800 mm : N'Djamena, la capitale,
est située dans cette zone.
Comme dans d'autres pays du Sahel, cette diversité de
zones climatiques est fortement liée à certains aléas
climatiques, faisant baisser la production agricole et, partant,
l'économie nationale encore fortement dépendante du secteur
primaire. Les déficits alimentaires ainsi occasionnés entrainent
des problèmes nutritionnels importants, notamment pour certains groupes
vulnérables de la population comme les enfants et les femmes enceintes.
Environ 256 groupes ethniques composent cette population,
inégalement répartis sur l'ensemble du territoire. La
densité moyenne est de 6,81 habitants/km². L'espérance de
vie à la naissance est estimée à 50,3 années
(1).
Des centaines de dialectes sont parlés au Tchad. Le
français et l'arabe tchadien sont les deux langues officielles. Les
religions pratiquées au Tchad sont l'Islam, le Christianisme et les
religions traditionnelles.
____________________________________________________________
(1) Enquête Démographique et de
Santé du Tchad II
Le taux d'inactivité chez les jeunes est très
élevé du fait de la faiblesse du marché du travail,
induisant ainsi des problèmes sociaux importants (délinquance,
alcoolisme, drogue,...)
Le Produit Intérieur Brut (PIB) réel par
habitant s'élevait à 700$ en 1997 (1). En 2005, le
PIB/hbt avait été estimé à 636,54$ (2).
Selon le calcul de l'IDH du PNUD, le produit National Brut (PNB) par habitant
n'est que 180$.
La pression de l'environnement socioéconomique et
épidémiologique a introduit un changement dans l'organisation, la
gestion et le financement du système de santé du Tchad. Le
système national de santé du Tchad a connu une évolution
rapide, passant d'un système centralisé avec les interventions
verticales concentrées pour la plupart dans des hôpitaux autour
des grandes agglomérations vers un système plus ou moins
déconcentré à partir de 1991 avec pour priorités,
l'amélioration de l'accès aux soins de santé et la
continuité des soins.
Cependant, quand on compare les indicateurs de santé
avec ceux des pays ayant un niveau de PIB équivalent, ceux du Tchad
restent quand même inférieurs. La mortalité infantile et
infanto juvénile reste élevé et n'a pas beaucoup
diminué depuis plus de 10 ans : 102/1000 Naissances Vivantes
(NV)(2) tandis que les indicateurs de la mortalité maternelle
se sont au contraire dégradés : 827/100 000 NV
(3).
(1). Selon la Parité des Pouvoirs
d'Achats
(2). Institut Supérieur des Etudes
Economiques et Démographiques (INSEED)
(3). Selon l'Enquête Démocratique de
Santé du Tchad (EDST),
Chapitre premier : LA POLITIQUE ET SYSTEME DE SANTE
AU TCHAD
La Politique Nationale de Santé (PNS) adoptée en
1993 et révisée pour la première fois en 1999 à
l'occasion de la 4ème Table Ronde Sectorielle de GENEVE,
ensuite révisée pour la deuxième fois en 2006 est
fondée sur les Soins de Santé Primaires (SSP). Cette nouvelle PNS
qui couvre la période de 2007 à 2015 est orientée vers les
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et utilise la
Stratégie Nationale pour la Réduction de la Pauvreté
(SNRP) comme un des moyens pour atteindre son objectif global qui est
« d'assurer à la population l'accès à des
services de soins de base de qualité pour accélérer la
réduction de la mortalité et de morbidité afin de
contribuer à l'atteinte des OMD à l'Horizon 2015 »
.
La PNS est inspirée des Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD), de la SNRP et d'autres engagements auxquels
le Tchad a souscrit. Elle tire sa légitimité de la Constitution
de la République du Tchad stipulant dans son article 17 que :
« La personne est sacrée et inviolable. Tout individu a le
droit à la vie, l'intégrité de sa
personne... ».
Au regard de cette Constitution révisée, le
Gouvernement a réaffirmé dans son programme politique d'action,
la priorité du secteur de santé en maintenant le Ministère
de la Santé Publique (MSP) parmi les ministères prioritaires.
Section 1 : La Politique Nationale de Santé
(PNS) ;
La PNS comporte set (07) objectifs spécifiques :
1- Réduire la mortalité maternelle de 1099 à
275 décès pour 100 000 naissances vivantes d'ici 2015 ;
2- Réduire la mortalité néonatale de 48
à 12 pour 1 000 Naissances Vivantes d'ici 2015 ;
3- Réduire la mortalité infanto juvénile de
191 à 64 pour 1 000 NV d'ici 2015 ;
4- Réduire la transmission du VIH et l'impact du
SIDA ;
5- Maitriser le paludisme, la tuberculose et les autres maladies
prioritaires et commencer à inverser la tendance actuelle ;
6- Assurer une meilleure disponibilité et une utilisation
rationnelle des médicaments sûrs, efficaces, de bonne
qualité et à coût abordable pour les populations ;
7- Assurer la disponibilité des ressources humaines en
quantité et en qualité à tous les niveaux.
Le cadre de mise en oeuvre de la PNS sera
précisé dans le Plan National de Développement Sanitaire
et les Plans d'Actions annuels. Ces documents sont en cours
d'élaboration et devraient être disponibles à la fin de
cette année 2008.
Section 2 : Le Système National de
Santé (SNS) ;
L'organisation actuelle du MSP est régie par le
Décret N°360/PR/PM/MSP/2006 du 23 Mai 2006 portant organigramme du
Ministère de la Santé Publique. Cette organisation conserve les
principes de la Politique Nationale de Santé qui a été
élaborée dans le cadre de la table Ronde Sectorielle de Mars
1999. En ce qui concerne l'organisation administrative, cette politique est
fondée sur un plan de découpage sanitaire calqué sur le
découpage administratif et est structurée par l'organisation
pyramidale à trois niveaux à savoir :
- le niveau central ;
- le niveau intermédiaire et
- le niveau périphérique.
Niveau central Appui
stratégique
Administration centrale Conception et
orientation
Programmes nationaux de la PNS,
coordination
de santé
des aides, supervision,
Conseil National de Santé
évalution et contrôle de la
HGRN mise
oeuvre des ENASS Programmes
...
|
Niveau intermédiaire (18 DSR)
Appui tactique
Administration des DSR
Coordination de la mise en
FID
oeuvre de la PNS, appui
Conseil Régionale de Santé
technique au niveau
Hôpitaux Régionaux
périphérique
Pharmacies Régionales
|
Niveau périphérique (64 DS et 911 ZR)
Appui opérationnel
Administration des districts
Cheville ouvrière du SNS, chargé
Conseils départementaux de santé
de la mise en oeuvre de la PNS et
Hôpitaux des districts
de l'exécution des activités
Conseils de santé des ZR
définies par PNS
Zones de Responsabilités (ZR)
|
Le pays est découpé en 18
délégations sanitaires régionales, 64 districts dont 56
fonctionnels et 911 zones de responsabilités dont 639 fonctionnelles. Le
taux de couverture théorique est de 74,57% en 2007 (annuaire
statistiques DSIS).
La Santé Publique est une partie intégrante du
bien être des populations et représente à ce titre une
condition sine qua non du développement. Elle est un moyen d'assurer un
développement équilibré et harmonieux du pays et une
répartition équitable des services de santé, contribue
à l'équilibre entre les milieux ruraux et urbains et permet
d'atténuer les disparités régionales. Elle est aussi un
des facteurs importants de lutte contre la pauvreté. En coordonnant les
actions avec certains secteurs tels que, l'Education, l'Action Sociale, le
Développement Rural,..., elle contribue à atténuer la
pauvreté extrême des groupes particulièrement
vulnérables dans la société tchadienne.
Section 3 : Déterminants de santé au
Tchad
Plusieurs facteurs influencent la santé des populations
tchadiennes. Parmi les plus importants, sont à noter : les facteurs
politiques et institutionnels ; les facteurs socioculturels ; les
facteurs environnementaux et les facteurs liés au système de
santé.
a) Les facteurs politiques et institutionnels
Le facteur positif est surtout l'engagement politique des
autorités nationales et des partenaires en faveur du secteur de la
santé. Par contre, les insuffisances en matière de coordination,
de collaboration intersectorielle et de financement entravent
l'exécution des programmes de santé.
b) Les facteurs socioculturels
Le faible niveau d'éducation en général
et la pauvreté de la population associée aux
préjugés diminuent l'impact des activités sur les
changements de comportement favorables à la santé.
Sur le plan alimentaire, de mauvaises habitudes
associées dans certains groupes à la non accessibilité
à une alimentation équilibrée, associée à
certaines croyances sur la consommation de certains aliments, sont à
l'origine de nombreux cas de malnutrition et constituent de ce fait un
déterminant essentiel de la santé. Le statut de la femme dans la
société et sa faible responsabilisation dans la prise de
décisions limite l'impact des efforts pour le changement de comportement
de la population ;
c) Les facteurs politiques et
socio-économiques
Le faible pouvoir d'achat des populations limite
l'accès aux soins de santé. Cette situation de pauvreté
favorise la consommation d'aliments, de médicaments et d'autres produits
non contrôlés, nocifs pour la santé.
Le développement des villes avec leurs corolaires,
notamment l'augmentation du parc automobile et la criminalité sont
à l'origine de traumatismes et de mortalité y
afférente.
Par ailleurs, la protection sociale est faible, voire
inexistante. Le volet assurance maladie est très peu
développé, tandis que la protection sociale traditionnelle a
tendance à s'effriter.
Enfin la, la recrudescence des conflits armés et
intercommunautaires fragilise toute action de développement en
général et ne facilite pas une programmation à moyen et
long terme.
d) Les facteurs environnementaux
Les facteurs environnementaux sont responsables de nombreuses
maladies infectieuses et parasitaires dont la prévention est rendue
difficile par le bas niveau d'instruction des populations et les faibles moyens
susceptibles d'assurer un diagnostic fiable.
En matière d'hygiène et assainissement de base,
le réseau d'égouts dans les centres urbains est quasi absent et
il n'existe pas de système efficace de traitement des déchets
solides et liquides. L'utilisation des latrines reste très
limitée en raison de l'absence d'installations notamment en zone rurale
et dans les quartiers pauvres des milieux urbains.
L'évacuation anarchique des ordures
ménagères et des excrétas est un problème de
salubrité publique de première importance qui engendre d'autres
problèmes tels que la prolifération des mouches, des moustiques,
des cafards, des rats, ... vecteurs des maladies.
Un faible pourcentage de la population a accès à
l'eau potable (36%) et la qualité douteuse de l'eau de consommation et
des aliments est très favorable à l'éclosion des maladies
hydriques et alimentaires.
Les insuffisances dans l'élimination des
médicaments et autres produits périmés ainsi que la
mauvaise gestion des déchets au niveau des formations sanitaires
contribuent à la dégradation de l'environnement,
déterminant important de la santé.
e) Les facteurs liés au fonctionnement du
système de santé
publique
Le système de santé publique est peu performant,
avec des mécanismes de financement peu fiables et ne répondant
que partiellement aux besoins de la population. A cet effet, la population a de
plus en plus recours à la médecine traditionnelle et au secteur
privé. Les conditions de travail peu satisfaisantes des professionnels,
la répartition inégale du personnel entre les zones rurales et
urbaines, l'exécution partielle des budgets, l'absence de ressources
additionnelles, le peu d'intérêt accordé au
développement sanitaire comme partie intégrante et
préalable du développement socio-économique et humain, ont
une grande influence sur la performance du système de santé.
f) Les facteurs favorisants et contraintes du SNS
Les recettes seront stables entre 2007 et 2009, grâce au
mécanisme de stabilisation des recettes pétrolières
indirectes. Par ailleurs l'engagement des hautes autorités de l'Etat
à consacrer 70% de l'ensemble des dépenses du budget de l'Etat
aux secteurs prioritaires dont la santé est un atout(1).
L'exécution d'investissement du MSP par le Ministère des
Infrastructures, la faible allocation budgétaire, la faible mobilisation
des ressources prévues sur le budget de l'Etat et la résurgence
des conflits constituent des contraintes qui pourraient influencer
négativement le développement du SNS.
__________________________________________________________
(1) . Selon la Politique Nationale de Santé au
Tchad
Chapitre deuxième : LES PROBLEMES DU SYSTEME
DE SANTE AU TCHAD
Les problèmes du système de santé au
Tchad sont à plusieurs niveaux :
· Niveau de l'organisation, de fonctionnement et de
gestion du secteur public ;
· Niveau de l'offre de soins ;
· Niveau de développement des ressources
humaines ;
· Niveau des médicaments ;
· Niveau des financements de santé ;
Section 1 :
Problèmes liés à l'organisation, au fonctionnement et
à la gestion du secteur public :
Le bilan de la mise en oeuvre de la PNS 1999-2001 a mis en
évidence des insuffisances dans l'organisation, la gestion et la
disponibilité en ressources à différents niveaux.
a) Niveau central
Les faiblesses relevées concernent la conception et la
programmation des orientations stratégiques. Il s'agit :
Ø Des faiblesses de capacités de planification,
de coordination, de suivi, de supervision, d'évaluation et de
contrôle ;
Ø De l'insuffisance de dotation en ressources,
particulièrement humaines ;
Ø Des insuffisances dans les formulations et la mise en
oeuvre des stratégies nationales ;
Ø De lenteur du processus de
décentralisation ;
Ø De l'insuffisance dans la circulation de
l'information.
b) Niveau intermédiaire
Comme au niveau précédent, on note une
insuffisance en ressources. Il a été constaté
également une faiblesse de coordination dans la mise en oeuvre de la
politique sanitaire.
c) Niveau périphérique
Ce niveau rencontre un certain nombre de difficultés,
notamment une insuffisance en ressources humaines, matérielles et
financières ; une insuffisance dans la mise en oeuvre du PMA et
PCA, en terme d'offre de services et de couverture sanitaire.
Section 2 : Problèmes liés à
l'offre de soins :
Une insuffisance des déterminants liés à
l'offre de soins est observée. Des insuffisances dans l'accès, la
disponibilité, l'utilisation, la couverture et la qualité des
soins ont été soulignés par différentes sources,
notamment l'EDST et les statistiques sanitaires du MSP 2005. Les données
rapportées soulignent ; une faible couverture en structures de
soins, une inadéquation des plateaux techniques dans les structures de
santé, une faible opérationnalité du mécanisme et
du système de référence et contre référence,
une faible qualité dans la prestation de soins, une insuffisance dans
l'organisation des services, une insuffisance dans la gestion des
médicaments essentiels génériques, vaccins, Anti RetroViro
et produits contraceptifs, une insuffisance des moyens de communication, une
implication anarchique des structures de soins suite aux décisions
politiques, une insuffisance des infrastructures, équipements
médico-techniques ainsi que leur maintenance à tous les niveaux,
le non respect des normes et procédures des prestations par les
structures privées et confessionnelles de soins.
Par ailleurs, en 2003, les conflits armés ont
provoqué le déplacement des milliers des personnes, dont
200 000 à l'Est et 45 000 au Sud du Tchad. Cette
arrivée massive des réfugiés n'est sans incidences tant du
point de vue économique que socio sanitaire notamment sur l'organisation
de l'offre des services de santé pour répondre aux besoins de ces
personnes vulnérables.
Section 3 : Problèmes liés au
développement des ressources humaines :
L'accès, la disponibilité et la qualité
de l'offre de soins sont particulièrement liés à la
disponibilité, à la qualité et la motivation du personnel.
Malheureusement, le secteur de la santé souffre d'un double handicap
dans ce domaine : un déficit en ressources aussi bien quantitatif
que qualitatif et une mauvaise répartition géographique du
personnel disponible. Ce handicap est plus accentué pour certaines
catégories des ressources humaines en 2005 : Médecins (1
pour 27 680 hbts contre (1 pour 10 000, norme OMS), Infirmiers (1
pour 6 453 hbts) contre (1 pour 5 000, norme OMS) et sage femmes (1
pour 9 074 femmes en âge de procréer) contre (1 pour
5 000, norme OMS. A cela, il faut ajouter une insuffisance en
Médecins spécialistes.
Les principales faiblesse du développement des
ressources humaines sont : Une mauvaise gestion du personnel ; une
insuffisance du quota de recrutement annuel accordé par l'Etat ;
une insuffisance de crédits alloués à la formation
initiale et continue ; une absence de plan de carrière et de
politique de motivation ; un vieillissement du personnel ; une
absence de réglementation des structures de formations privées de
santé ; un manque de concertation entre le MSP et le
Ministère de l'Enseignement Supérieur dans le recrutement et la
formation des étudiants en médecine.
Section 4 : Problèmes liés aux
médicaments :
Le secteur pharmaceutique a fait depuis cinq (05) ans des
avancées significatives tant sur le plan institutionnel que dans le
domaine de l'approvisionnement. Cependant, la consolidation et la
pérennisation des acquis encore fragiles sont nécessaires et un
grand effort reste à faire pour assurer à la population des
médicaments de qualité et accessibles. Les principales
insuffisances liées au secteur sont les suivantes :
· La loi N°24 relative à la pharmacie souffre
d'un manque d'application en raison de la faiblesse des inspections
pharmaceutiques et vétérinaires ;
· Les importations et l'origine des produits
pharmaceutiques qui entrent dans le pays sont insuffisamment connues ;
· Le marché parallèle est un fléau
qui menace dangereusement la santé des populations. Il se
développe dans tout le pays ;
· L'absence d'un laboratoire de contrôle de
qualité des produits pharmaceutiques ;
· Le système d'approvisionnement du secteur public
est confronté à des grandes difficultés des
approvisionnements irréguliers et des ruptures de stock
fréquentes ; d'importants délais de paiement de ses
principaux clients et en particulier l'Etat ; des créances
fournisseurs très importantes, qui risquent d'entamer sa
crédibilité ; une faible maitrise de la gestion des stocks
et de la financière ; un niveau peu fonctionnel des Pharmacies
régionales d'Approvisionnement (PRA) ; un non respect des
procédures d'achat ;
· Le manque de cadre de concertation efficace entre les
tradipraticiens et le MSP dû au fait des résistances de certains
tradipraticiens ;
· L'absence de mécanisme de contrôle des
prix dans le secteur pharmaceutique privé lucratif ;
· L'utilisation peu rationnelle des médicaments
par les professionnels et les consommateurs ;
· L'insuffisance de programmes de formation continue sur
la thérapeutique et les médicaments qui font que ceux sont mal
utilisés ;
· Le service d'information et de documentation
pharmaceutique qui éditait le journal « Médicament et
santé » n'est plus opérationnel faute de moyens
financiers. La seule source d'information thérapeutique pour les agents
de santé reste celle des laboratoires pharmaceutiques qui n'est pas
toujours objective et qui reste limitée aux grands centres.
Section 5 : Problèmes liés au
financement de la santé :
Le financement du secteur de santé provient de trois
(03) sources : Etat au travers de son budget général ;
les bailleurs de fonds, les organisations non gouvernementales et les
organisations Internationales qui apportent des contributions de plus en plus
importantes au secteur ; les populations qui contribuent au financement de
la santé au travers les recouvrements des couts mais aussi par leurs
dépenses auprès des prestataires privés.
Chapitre troisième : LE FINANCEMENT DU
SYSTEME DE SANTE AU TCHAD
Section 1 : Financement de l'Etat dans le
Système de Santé au Tchad
Dans le secteur de santé au Tchad, le Gouvernement
finance tous les titres de dépenses, à savoir, les
dépenses de personnel, de biens et services, de transfert et
d'investissement. Cependant, le niveau de financement est faible par rapport
aux engagements du pays pour l'affectation d'au moins 15% du budget global au
secteur de la santé. L'évolution du budget du MSP par rapport au
budget global de l'Etat, montre une faiblesse de la dotation et un niveau de
dépenses réelles très faible. La part du budget du MSP par
rapport au budget général de l'Etat est passée de 8,44% en
2003 à 4,2% en 2006 et 5,3% en 2007(1).
En dépit de cette faiblesse d'allocation,
l'exécution effective du budget selon le Ministère des Finances
varie chaque année : 86,9% en 2003, 85,8% en 2004, 65,4% en 2005 et
75,6% en 2006. Ce chiffre ne reflète pas toute la réalité
car le financement extérieur est exécuté à plus de
80% au titre des investissements.
Les dépenses de santé à partir du budget
de fonctionnement de l'Etat ont diminué assez sensiblement au cours des
années 2003 - 2005 pour se retrouver à un niveau
équivalent en 2006. Ces dépenses ont augmenté sensiblement
en 2007, en grande partie grâce à l'augmentation des transferts.
Les dépenses de personnels ont aussi augmenté
sur la même période à cause des nouveaux recrutements et
des avancements réguliers du personnel en poste.
Les dépenses d'investissements représentent plus
de la moitié du budget du ministère de la santé publique.
Ce fort niveau d'investissement s'explique par le fait que les interventions
des bailleurs sont très importantes mais en diminution.
(1). Selon les lois de finances de 2003-2007,
Section 2: Les différents Partenaires au
système de sanitaire au Tchad
L'appui des partenaires au développement est un coup de
souffle pour le département de la Santé publique. Mais la
répartition géographique de ceux-ci ainsi que leur domaine
d'intervention ne leur permettent pas une bonne couverture de toutes les
régions du Pays.
Généralement, les partenaires proposent leur
aide selon les besoins du pays. En accord avec le ministère de la
Santé publique, ils sont répartis dans différentes zones
d'action.
Les partenaires multilatéraux sont : l'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS), l'Union Européenne (UE) à
travers les différents fonds européens pour le
développement (1er Fed jusqu'au 9ème FED aujourd'hui), la Banque
Mondiale (Projet d'Appui au Secteur de la Santé (PASS), la Banque
Africaine de Développement (BAD), le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
(UNICEF), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). Les
partenaires bilatéraux sont composés de l'Agence Française
de Développement (AFD), la Coopération Française, la
Coopération Suisse (le projet Bureau d'Appui à la Santé -
BASE), Médecins Sans Frontière (Belgique, France, Luxembourg), la
Coopération Allemande pour le Développement (EDED, la Mission
Cubaine pour la Santé. Enfin, les partenaires confessionnels se comptent
parmi l'Église catholique à travers le projet santé du
BELACD (Bureau d'Etudes et de Liaison des Activités Caritatives et de
Développement) et l'Ordre de Malte, l'Entente des Églises et
Missions Évangéliques au Tchad (EEMET) à travers les
hôpitaux de Bébalem et de Koumra, et les caravanes
médicales Saoudiennes.
De nombreux partenaires prennent en charge
généralement les constructions, la réhabilitation et les
équipements des structures sanitaires, la formation du personnel, le
fonctionnement, l'assistance technique et la fourniture en médicaments.
Mais leur répartition géographique pose problème.
Certaines délégations régionales sanitaires ont moins de
partenaires par rapport à leurs besoins alors que d'autres en ont
suffisamment. La délégation régionale sanitaire du Logone
Occidental par exemple bénéficie seulement de l'assistance
technique de la Coopération Française. C'est aussi le cas de la
délégation régionale sanitaire du Mayo-Kebbi Est qui se
contente de l'appui de Médecins Sans Frontière Belgique pour la
lutte contre les épidémies et de World Vision International en
matière de construction, soins préventifs et curatifs,
médicaments et formation. À la délégation du Logone
Oriental, Médecins Sans Frontière (MSF) Belgique aide à la
lutte contre les épidémies, le district sanitaire de
Bébédja est assisté par le Belacd en matière de
construction des infrastructures et des coûts de fonctionnement. La
région de la Tandjilé est desservie par l'Unicef en ce qui
concerne la santé infantile et le projet PASS de la Banque mondiale en
coûts de fonctionnement, construction, réhabilitation,
équipements, formation et médicaments. Le projet PASS est en
souffrance par rapport aux brouilles qu'il y a eu entre la Banque mondiale et
le Tchad, à propos du pétrole. Il est arrivé à son
terme en décembre 2006.
Par contre, la délégation du Moyen Chari est
appuyée par le Belacd (Moïssala), MSF Luxembourg (Koumra), la DED ,
le PASS (Sarh, Danamadji, Goundi, Koumra, Kyabé et Moïssala), le
projet BASE (Danamadji, Kyabé).
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) est un
partenaire naturel du Ministère de la Santé au Tchad. Elle
apporte un appui multiforme. Elle est associée à
l'élaboration des programmes et politiques de santé publique
d'une manière générale. Depuis la création de la
Faculté de médecine en 1989, c'est l'OMS qui soutient le
fonctionnement de cette structure de formation des médecins tchadiens.
Elle appuie aussi la formation continue et la formation initiale, apporte son
aide en moyens techniques et financiers. L'OMS octroie aussi des bourses
d'études aux médecins désirant se spécialiser
à l'étranger, pour les différents stages de formation du
personnel de santé et pour les séminaires.
Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) appuie
12 délégations sanitaires en matière de santé de
reproduction, de formation et d'assistance technique. L'Union Européenne
à travers les différents programmes du Fonds Européen pour
le Développement (FED), appuie 6 délégations au Nord du
pays par la formation, la participation aux coûts de fonctionnement, la
réhabilitation, les médicaments et les équipements. Elle
apporte son aide au ministère de la Santé publique pour son
fonctionnement, notamment en véhicules.
Certains partenaires se plaignent de la mauvaise gestion des
fonds mis à la disposition des délégations sanitaires.
C'est le cas du projet 8ème FED dont une partie des fonds a
été détournée. Le projet a exigé son
remboursement avant toute reprise de partenariat avec le Tchad. Le
ministère de la Santé publique s'est exécuté avant
la signature du 9ème programme FED. De même, un groupe
électrogène mis à la disposition de la direction des
ressources humaines du ministère de la Santé publique par le
Fonds européen aurait été démonté en 2006
pour être envoyé dans un centre de santé du village dont
est originaire une autorité politique.
C'est pour remédier à ce problème de
gestion que l'État en accord avec le projet 8ème FED (Fonds
Européen pour le Développement), a décidé de
l'ouverture d'une filière de gestionnaires des hôpitaux à
l'École Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) de
N'Djaména. Cette filière forme uniquement les gestionnaires des
hôpitaux dans les zones d'intervention du FED. Un pas vers une gestion
plus rigoureuse.
Le nombre de bailleurs de fonds intervenant au Tchad est
réduit par rapport aux véritables enjeux de développement.
Pour les multilatéraux, il s'agit des institutions de Bretton Woods (FMI
et Banque Mondiale) et de celles des Nations unies (PNUD, FAO, OMS, UNICEF,
PAM, HCR), de la Commission européenne, de la BAD et des institutions
arabes. Pour les bilatéraux, il faut signaler surtout, outre la France,
premier partenaire en volume, l'Allemagne (seul autre Etat membre de l'Union
européenne présent), Taïwan, la Suisse, la Libye, le Fonds
saoudien de développement et l'Egypte.
Le Tchad est sous programme FMI, dont l'objectif principal est
de créer les conditions d'une croissance tirée par le secteur
privé ; la vigilance du FMI porte notamment sur la stabilité
macro-économique, l'amélioration de la performance fiscale et la
résorption durable des arriérés extérieurs et
intérieurs.
En ce qui concerne les programmes sectoriels, la Banque
Mondiale intervient en matière de santé et de lutte contre le
Sida (elle est chef de file du secteur avec l'OMS), de service public de l'eau,
d'éducation, de développement local rural, et dans le domaine
urbain. La BAD est chef de file pour l'éducation et intervient dans le
secteur rural, les transports, la santé et la lutte contre le Sida. La
BID intervient dans les domaines de la santé, de l'hydraulique et de
l'éducation, où elle a en cours de démarrage un important
programme d'enseignement bilingue franco-arabe.
De manière générale, le
développement du Tchad ne s'inscrivant pas à ce jour dans une
perspective totalement stabilisée, il est difficile d'affirmer
aujourd'hui qu'il ne sera pas nécessaire d'intervenir dans les
années à venir sur d'autres secteurs que les priorités
développées ci-après. N'y apparaissent pas par ailleurs
certaines actions nécessitant peu de moyens mais ayant pourtant un
impact significatif, telles que l'appui aux médias ou le soutien au
sport de proximité dans les quartiers urbains.
L'espérance de vie à la naissance au Tchad est
inférieure à 50 ans, on ne compte que trois médecins pour
100.000 habitants et 16% seulement des accouchements sont assistés par
un personnel de santé qualifié : ces chiffres sont
significatifs du retard accumulé dans le domaine de la santé par
le Tchad, qui ne dispose par ailleurs pas de politique en matière de
planning familial (l'indice synthétique de fécondité
atteint 6,6 enfants par femme et les adolescentes de 12 à 15 ans
contribuent à la natalité pour plus de 15%).
L'organisation du secteur connaît depuis plusieurs
années une dégradation certaine déplorée par les
bailleurs de fonds concernés, avec par exemple des carences graves (en
cours de résolution) au sein d'institutions aussi fondamentales que la
centrale pharmaceutique d'approvisionnement (CPA) en matière de
gouvernance, ou l'hôpital général de
référence nationale de N'Djamena (HGRN) à cause du non
versement de la subvention d'équilibre par le gouvernement. Les
structures de santé sont confrontées à un déficit
quantitatif et qualitatif en personnels, ceux-ci étant par ailleurs
inégalement répartis sur le territoire. Le taux de
prévalence du VIH dans la population des 15-49 ans est estimé
à 3,3% (1) .
Le dispositif de coopération bilatérale du
secteur santé est toujours resté conséquent depuis plus de
dix années, et ce dans le cadre des orientations stratégiques
définies par le Tchad suite à la Table ronde sectorielle de
janvier 1993, mettant l'accent sur les soins de santé primaire. Cette
politique nationale de santé a été actualisée fin
1998 à l'occasion de Genève IV et reprise dans la SNRP.
Le secteur a de fait été partagé avec une
répartition géographique et sectorielle entre les principaux
bailleurs du secteur que sont la Commission européenne dans le cadre du
8ème FED (la santé n'est pas un secteur de concentration du
9ème FED et ne devrait pas l'être dans le 10ème), la Banque
Mondiale, ainsi que les agences spécialisées des Nations Unies.
Les interventions à venir vont répondre aux
priorités d'un système de santé très
altéré, tout en permettant une continuité certaine avec
les actions en cours :
l'appui à la formation et au développement des
ressources humaines ; l'appui à l'organisation des urgences hospitalières
par le renforcement de l'équipement et de l'organisation des soins
d'urgence de l'HGRN et de l'hôpital de Moundou ;
(1). Source : Enquête nationale
réalisée fin 2005.
l'appui à la lutte contre le SIDA qui comprendra à
la fois une dimension opérationnelle avec l'amélioration de la
prise en charge (notamment hôpital de jour au sein de l'HGRN) et une
dimension d'appui institutionnel au PNLS et au fonctionnement du Fonds
Mondial ; le renforcement des réseaux de prévention et de
prise en charge en santé maternelle en vue de la réduction de la
mortalité maternelle ; l'achèvement de la construction de 2 hôpitaux de
district et de centres de santé dans les régions du Lac et du
Kanem, ainsi que le renforcement de la fonctionnalité des districts
sanitaires correspondants.
Par rapport à notre étude nous allons maintenant
analyser l'aide du Projet Santé 8e FED (Fonds Européen
de Développement) dans le financement de soins de santé au
Tchad.
Le Projet Santé 8ème FED qui a
démarré en juillet 2000 appuie actuellement, la mise en oeuvre de
la politique sanitaire nationale au niveau central et dans six (6)
délégations sanitaires régionales (DSR) du Nord du pays
(Batha, BET, Guera, Ouaddaï, Salamat et Wadi-Fira).
La mission du Fonds Européen de Développement
(FED) consiste à aider à la réduction et à terme
à l'éradication de la pauvreté dans les pays en
développement et à promouvoir le développement durable, la
paix, la sécurité ainsi qu'un environnement stable et
démocratique chez ses partenaires.
Le Fonds Européen de Développement est un
mécanisme destiné à contribuer au développement des
Etats ACP. Il est le principal instrument financier de la politique
communautaire d'aide au développement. Le principal objectif du FED est
de soutenir financièrement le développement des pays ACP, en
s'appuyant sur des programmes concertés de longue durée visant
notamment :
· le développement rural ;
· l'industrialisation ;
· l'infrastructure économique.
Il finance tout projet ou programme contribuant au
développement économique, social ou culturel de ces pays, dans
des domaines tels que :
· le développement de l'éducation (donner
aux gens les moyens d'étudier) ;
· le développement des infrastructures (construire
une liaison routière entre un port et un grand site de production, par
exemple) ;
· le développement et la diversification de la
production ;
· dans une moindre mesure, l'aide humanitaire.
Ces projets à long terme incluent aussi la
résolution d'autres problèmes tels que la pauvreté, la
discrimination sexuelle et la dégradation de l'environnement.
La coopération avec les pays ACP a débuté
en 1957 avec la signature du traité de Rome, qui prévoyait
l'association des PTOM (pays et territoires d'outre-mer) avec la CE de
l'époque. Le premier accord de coopération a été
signé en 1963 sous le nom de convention de Yaoundé et reconduit
en 1969. A la suite de l'adhésion du Royaume-Uni, en 1973, un nouvel
accord, la convention de Lomé, a été signé en 1975.
Cette convention a été reconduite en 1979, 1984 et 1990.
L'accord de Cotonou a été signé le 23
juin 2000, après l'expiration de la convention de Lomé. Il doit
encore être ratifié, ce qui ne devrait pas être fait avant
le début de 2003.
L'accord de Cotonou a été signé par 77
Etats : 48 pays de l'Afrique subsaharienne, 15 pays des Caraïbes et
14 pays du Pacifique.
Cet accord vise à rétablir les équilibres
macroéconomiques, à développer le secteur privé,
à améliorer les services sociaux, à favoriser
l'intégration régionale, à promouvoir
l'égalité entre les sexes, à protéger
l'environnement et à supprimer, d'une manière progressive et
réciproque, les entraves aux échanges.
Le programme de développement mis au point dans le
cadre de l'accord de Cotonou repose sur cinq piliers :
· Dialogue politique ;
· Participation de la société civile ;
· Réduction de la pauvreté ;
· Nouveau cadre de coopération économique
et commerciale ;
· Réforme de la coopération
financière.
Certains points importants tels que la consolidation de la
paix, la prévention des conflits et les migrations ont été
expressément inscrits dans le nouvel accord.
Pendant plusieurs années le Tchad
bénéficie des appuis suivant du FED à travers les six
délégations sanitaires du Nord (Batha, BET, Guera, Ouaddaï,
Salamat et Wadi Fira).
La convention de financement du Projet
Santé 8 ACP/CD/O14 « Appui à la Politique de
Santé » signé le 13 mars
2000 poursuit comme objectif principal l'amélioration
à long terme de la santé de la population.
Les objectifs spécifiques sont :
· D'accroitre l'accessibilité et l'utilisation
des services de santé au niveau périphérique,
c'est-à-dire améliorer la mise en oeuvre du PMA au niveau des
centres de santé et celle du PCA au niveau de l'hôpital de
district ;
· De développer la capacité du niveau
central et du niveau intermédiaire à fournir un appui efficace au
fonctionnement et à la gestion des services de santé en
particulier en ce qui concerne les services de santé de
district ;
· De développer progressivement les ressources
humaines afin de garantir l'efficacité et la durabilité des
actions envisagées ;
Le projet santé 8ème FED intervient
aussi au sein du MSP dans les activités suivantes :
· Politique de santé, (district
opérationnel, approche sectorielle et décentralisée,
dimension sociale de l'ajustement structurel, privatisation, approche
contractuelle, ...)
· Renforcement institutionnel, (systèmes
d'information sanitaire, planification, plans directeurs, budgets programmes,
...)
· Politique pharmaceutique, achat et distribution des
médicaments ;
· Economie de la santé, (systèmes de
financement - assurances, recouvrement des coûts, ..., cadrages
sectoriels macroéconomiques, élaboration des budgets sectoriels,
...),
· Renforcement des moyens diagnostics et de la
qualité des soins, (laboratoires et radiologies, formations, supervision
de terrain, recyclages pratiques, manuels thérapeutiques, ordinogrammes,
guides d'utilisation des médicaments, ...),
· Gestion hospitalière et restructuration des
hôpitaux, (statuts, comptabilité, facturation, gestion des
services et du personnel, privatisation, systèmes de remboursement,
approche contractuelle, ...),
· Epidémiologie et prévention, (Drogue,
Cancer, Sida, Nutrition, PEV, Urgence et lutte contre les
épidémies, toxicologie, ...)
· Système de contractualisation des services de
santé et renforcement des unités de coordination des contractants
· Construction, équipement et maintenance des
formations sanitaires
· Un des objectifs prioritaires du FED est la
transmission de compétences techniques dans les domaines qui sont ses
spécialités et en particulier dans tous les domaines touchant
à la gestion des services de santé; dans cette optique, FED s'est
investie fortement dans la formation, aussi bien en Europe que dans les pays en
voie de développement.
· Les formations que FED peut dispenser ont
été préparées sous formes de modules. Chaque
module est indépendant, mais ils peuvent être reliés d'une
manière logique. Le contenu des modules est tiré de
l'expérience directe sur le terrain et des résultats de la
recherche effectuée par le Ministère de la Santé Publique.
Cette formation vient donc en complément des différents
enseignements théoriques.
Pour permettre une bonne analyse, nous allons étudier
les bilans par devis programme ensuite nous faisons une synthèse dans le
dernier chapitre de cette partie. Il y en a au total cinq (05) devis programmes
avec des avenants dans certains Devis Programmes. Le premier a commencé
en 2000 et le dernier est encore en cours d'exécution mais
n'empêche qu'on parle brièvement de ses activités
passées il y a quelques mois.
BILANS DU PROJET SANTE 8e FED
Chapitre Premier : LES DEVIS PROGRAMMES
Section 1 : Le Devis Programme N°1
Le Projet Santé 7ème FED a
été plusieurs fois prolongé dans l'attente de la mise en
place du Projet Santé 8ème FED dont la
préparation a connu des retards. La dernière prolongation a pris
fin le 30 juin 2000. La convention de financement du Projet Santé
8ème FED étant signée, le Projet Santé
8ème FED pouvait commencer. La sélection de
l'assistance technique n'était et n'est pas toujours
réalisée. Elle prendra encore plusieurs mois. La fin du Projet
précédent imposait cependant le démarrage du Projet
Santé 8ème FED afin de maintenir les activités
de bases (activités revêtant une importance essentielle pour le
bien être sanitaire des populations) soutenues par le Projet Santé
7ème FED. La mise en place d'un premier Devis programme
couvrant le deuxième semestre 2000 a été
décidée en attendant la mise en place de l'assistance technique
qui devrait être en place le 1er janvier 2001. Ce Devis
Programme devait prendre effet à partir du 1er juillet 2000,
mais il a été signé le 17 juillet et l'avance de
démarrage n'a été disponible que le 17 Août de la
même année.
Les activités du DP1 ont pris fin en juin 2002,
après des avenants.
Pendant cette période voici l'appui prévu dans
le domaine de santé, les réalisations, les difficultés et
les outils de gestion ainsi que le montant des rejets dans les sections
suivantes :
I) L'appui prévu sur le
système de santé dans le DP1;
Ce devis programme a été conçu comme DP
de transition entre le Projet Santé 7ème FED et le
Projet Santé 8ème FED.
Il apparaît dès à présent que
l'assistance technique ne pourra pas se mettre en place le premier janvier
2001. D'autre part même si l'assistance technique est en place, elle
devra participer à l'élaboration d'un programme, dont les
délais d'approbation (plusieurs mois), risque de créer une
rupture dans la continuité des activités soutenues par le projet.
Pour couvrir les délais de mise en place de l'assistance technique et
d'un nouveau devis programme, le DP1 devra être prolongé pour une
durée d'au moins six (06) mois supplémentaires entrainant une
augmentation budgétaire. Le circuit d'approbation de l'avenant à
ce devis requiert un avis du siège de la commission européenne
à Bruxelles et le délai d'approbation sera le même que pour
un nouveau devis programme, c'est-à-dire plusieurs mois comme
indiqué ci-dessus.
La révision du DP1 en vue de sa prolongation devra
prendre en compte :
o L'extension de l'appui aux districts du Guera qui recevaient
un appui du Projet Santé Maternité Sans Risque (PSMSR),
financement de la Banque Mondiale qui finit en fin 2000;
o Le retrait de l'appui aux DPS et districts du Kanem et du
Lac qui seront soutenus à partir du début de l'année 2001
par le nouveau Projet PASS financé par la Banque Mondiale ;
o La prise en charge plus la FID (coordination, pool de
N'Djamena, pool d'Abéché) comme le prévoit la convention.
Un financement de la Banque Mondiale dans le cadre du PSMSR a permis de couvrir
l'année 2000 en attendant le démarrage du Projet Santé
8ème FED. Le PSMSR finit en fin de l'année.
Pendant la période du DP1 du PS8eFED, le
recouvrement des coûts est presque généralisé dans
certaines formations sanitaires.
Pour les formations sanitaires ne pratiquant pas le
recouvrement des coûts (RDC) et pour les hôpitaux, une bonne partie
du pays est couverte par des crédits Etats ou des subventions dans le
cadre des projets les huit (08) préfectures sahariennes et
sahéliennes étaient couvertes par le Projet Santé
7ème FED et sont couvertes par le Projet Santé
8ème FED et aussi en partie par le PASS (Lac, Kanem,
Tandjilé, Moyen-Chari et une partie du Chari baguirmi) et financement de
la Banque Mondiale couvre une partie des besoins du Guera et ceux de la
Tandjilé, le MSF couvre les besoins du Mayo Kebbi, ...
Les budgétisations annuelles des Projets et celles de
l'Etat sont complémentaires mais leur élaboration se fait de
façon séparée sans concertation. Théoriquement la
base est la même c'est-à-dire, les besoins exprimés par les
DRS et les DS. Ces besoins sont normalement formalisés dans des plans
opérationnels. Idéalement les différentes contributions
additionnées l'une à l'autre devraient couvrir de façon
complémentaire les budgets des plans opérationnels.
Aucune consolidation entre les différentes
contributions n'avait été réalisée jusqu'à
cette année. En 2000 la Direction des Ressources et de Formation (DRF),
sur base de la nomenclature fonctionnelle, a réalisé une
enquête sur les différentes contributions financières
prévues pour l'an 2000. C'est un premier pas mais il s'agit plus d'un
travail de description que d'un outil de travail. Les contributions sont
présentées uniquement sur une base fonctionnelle. La
répartition géographique n'est pas indiquée. Il n'y a pas
de relation avec la couverture des besoins prévus. D'éventuels
doubles emplois ne sont pas détectés.
Deux (02) importants marchés furent
préparés et exécutés. Le premier a concerné
l'acquisition de trente (30) véhicules tout-terrain à usage du
niveau périphérique et du niveau central et le deuxième
marché a concerné l'assistance technique du Projet qui a
commencé début 2001.
II) Les réalisations ;
L'objectif général du devis programme
n°1 était d'éviter toute rupture entre le projet
santé 7ème et 8ème FED pour le bien
être des populations et ce, conformément à la Politique
Nationale de Santé et à la Convention de financement
n°6218/CD. Il s'agissait :
(i) au niveau central, d'apporter un appui à la
Direction Générale, et plus particulièrement, à la
tenue du Comité Directeur et à des missions de supervision,
à la Direction de la Planification et de la Formation et au
Secrétariat de la Commission Nationale de formation des jeunes
médecins sera maintenu ;
(ii) au niveau périphérique, d'apporter un
appui aux délégations et aux districts pour le bon fonctionnement
des services, de sauvegarder et entretenir les biens du 7ème
FED, d'approvisionner en médicaments les formations sanitaires de la
zone d'intervention et en approvisionner tous les centres de santé de la
zone, de former ou recycler les comités de gestion dans tous les centres
de santé qui sont actuellement sous recouvrement des coûts,
d'assurer le fonctionnement de la Formation Initiale
Décentralisée (FID) et de payer les bourses des agents sanitaires
techniques (ATS) de la première promotion à partir de mois
d'août et pour ceux de la deuxième promotion à partir de
septembre 2000,
(iii) enfin, au niveau de la Cellule de Gestion du Projet
(CGP) de continuer les activités de suivi et de contrôle et la
gestion du parc automobile.
III) Les difficultés
Les difficultés souvent évoquées pendant
le DP1 sont celles des tensions de trésorerie dans les
préfectures qui font peu de recettes et qui ne reçoivent pas ou
pas suffisamment de transferts de la CGP ; le résultat est que la
priorité est donnée à certaines dépenses comme les
salaires et que les autres dépenses sont faites en fonction de ce qui
reste ;
Une autre difficulté vient d'une mauvaise
interprétation de l'appui budgétaire de l'Union Européenne
(EU) par les trésoriers périphériques qui refusent
d'utiliser leurs liquidités et qui envoient les fournisseurs se faire
payer à N'Djamena ;
Les difficultés de paiement amènent les
fournisseurs à grossir les prix pour couvrir le risque de paiement
tardif ou aléatoire ;
Enfin les crédits délégués ne sont
autorisés que tardivement dans l'année : en 1999 dans le
Ouaddaï et sans doute ailleurs les crédits n'ont été
autorisés qu'au mois d'Août ;
Comme les ravitaillements se font par transfert des fonds,
certaines délégations ont de problèmes pour justifier
à temps et en recevoir d'autres.
Pas de gestionnaire - comptable dans certaines
délégations et alors retards dans les justifications et
envois.
Il convient aussi de signaler que la présence d'une
mission d'audit du projet santé 7ème FED durant tout
le second semestre 2000.
Ce premier devis programme a été relayé
par un deuxième de courte durée, allant de juillet 2002 à
septembre 2002.
Section 2: LE DEVIS PROGRAMME N°2
I) L'appui prévu sur le système de
santé dans le DP2;
Ce devis programme de trois mois est un programme transitoire
qui va permettre de continuer les activités de routine et l'appui
à la formation (bourses, vacations) et aux services de santé.
Durant cette période des pluies, les activités sont sensiblement
réduites et seront entamées des activités peu
coûteuses qui vont permettre de recadrer le programme (en particulier
l'élaboration du cadre logique manquant), d'étudier dans les
Directions et Divisions appuyées avec les cadres de celles-ci
l'organisation et la définition du plan de travail pour la mise en
oeuvre du plan d'action global du programme qui doit être validé
au cours d'un atelier (fin juin, début juillet 2002). Des devis
programmes plus conséquents seront alors élaborés sur la
base du plan d'action global du programme.
Il s'agit donc:
(i) au niveau institutionnel, de renforcer la
capacité institutionnelle du MSP en apportant les ressources
nécessaires aux Divisions et Directions appuyées afin de leur
permettre d'améliorer les conditions de travail, d'être plus
opérationnelles et d'appuyer les activités qui vont permettre
à celles-ci de bien cerner leurs stratégies, leur plan d'action
et les activités prioritaires à mettre en oeuvre, ainsi que
d'apporter une organisation et une méthode de travail ;
(ii) au niveau de la formation, de continuer un appui
à la Division de la Formation pour mener les activités de routine
et permettre les formations et stages pratiques dans le cadre de la FID et de
la formation des jeunes médecins, et ;
(iii) au niveau des services, de continuer l'appui
permettant la bonne marche de ceux-ci et les activités de
supervision.
A. OBJECTIFS SPECIFIQUES ET
ACTIVITES DU DEVIS
PROGRAMME N°2
Les objectifs spécifiques et activités du
Programme d'Appui à la Politique Nationale de Santé dans le cadre
de l'exécution du devis programme n°2 sont :
1) APPUI INSTITUTIONNEL
a) APPUI A LA DIRECTION GENERALE (DG) DU MINISTERE DE LA
SANTE
L'objectif de l'appui du programme à la Direction
Générale du MSP est de lui permettre de mieux jouer son
rôle de coordination, de supervision et d'animation des bureaux et
directions placées sous son autorité et de l'aider à mieux
veiller à l'exécution du Plan d'Action du MSP conformément
à la Politique Nationale Sanitaire et aux stratégies
définies.
Objectif °1 : appuyer les activités de
coordination et supervision de la Direction elle-même.
Les activités retenues sont :
- appuyer le fonctionnement, en particulier en fournitures
informatiques et carburant,
- appuyer la réalisation des supervisions.
Objectif °2 : appuyer la maîtrise des
ressources financières.
Les activités retenues sont :
- appuyer la réalisation des supervisions.
b) APPUI AU BACSI
Objectif °1 : appuyer l'informatisation du MSP avec
la création d'un Bureau d'appui, de coordination et de suivi
informatique (BACSI), rattaché à la DG, qui est
présenté ci-dessous comme un volet individualisé.
Les activités retenues sont :
- appuyer la conception d'une structure d'appui au
développement informatique du MSP, tel que « Bureau d'appui,
de coordination et de suivi informatique » (BACSI) :
définition du mandat du bureau, de son ancrage institutionnel, de ses
besoins en local et en équipements, besoins en ressources humaines,
évaluation du budget de fonctionnement et définition d'une
méthodologie de travail.
Objectif n° 2 : appuyer les études,
analyses et conception qui permettront une meilleure définition du plan
directeur informatique du MSP.
Les activités retenues sont :
- participer à l'évaluation des besoins de
formation des informaticiens et utilisateurs,
- participer à l'étude de recensement,
d'évaluation des besoins applicatifs,
- participer à l'étude de la situation des
procédés et pratiques des sauvegardes.
c) APPUI A LA LOGISTIQUE DU PEV
L'appui à la logistique du PEV a pour objectif
d'appuyer institutionnellement la rénovation de la chaîne du froid
(CDF), sa maintenance et la rationalisation de la gestion des vaccins au niveau
central, des DPS et des DS.
Objectif n°1 : contribuer au fonctionnement
régulier de la CDF.
L'activité retenue est :
- participer à l'analyse des circuits actuels de
recueil des données du PEV, leur productivité, leur
difficulté,
Objectif n°2 : développer et mettre en
place un mécanisme de rationalisation du type d'équipements de
CDF.
L'activité retenue est :
- améliorer la synergie entre le CT PEV, le CCIA et le
service PEV dans le mécanisme d'approvisionnement et de distribution du
matériel de la CDF afin d'assurer l'harmonisation du renouvellement
auprès des partenaires au développement.
Objectif n°3 : renforcer la capacité de
production des données du PEV au niveau central et
intermédiaire.
L'activité retenue est :
- appuyer l'étude de mise à niveau de
l'informatisation du PEV du niveau central et intermédiaire :
analyse des besoins en équipements.
d) APPUI A LA POLITIQUE DU MEDICAMENT
Il s'agit de contribuer à mettre à la
disposition des populations des médicaments de bonne qualité,
sûrs et efficaces, au meilleur coût et utilisés de
façon rationnelle.
Objectif n°1 : appuyer la mise en place du
système d'assurance qualité pour garantir l'efficacité et
l'innocuité des produits pharmaceutiques mis sur le marché
national.
Les activités retenues seront :
- revoir l'organisation interne de la DES où seront
mieux définies les profils de poste et les tâches des cadres de
cette Direction,
- finaliser l'ensemble des textes réglementaires
pharmaceutiques, nécessaires à la mise en place de
l'inspection,
- élaborer des critères de sélection
pour l'enregistrement des médicaments.
Objectif n°2 : améliorer
l'accessibilité géographique et financière des produits
pharmaceutiques.
Les activités retenues seront :
- créer un mécanisme de suivi budgétaire
des besoins et consommations en produits pharmaceutiques des formations
sanitaires, en collaboration avec la Div. des ressources financières et
l'AT de l'appui budgétaire,
- appuyer la CPA pour mieux maîtriser ses achats et ses
rythmes d'approvisionnement, compte tenu des nombreuses ruptures de stock
actuelles,
- identifier la situation des PPA dans la zone du projet par
un audit organisationnel, qui sera complémentaire de l'audit financier
en cours,
- appuyer la réorganisation de la PRA du OUADDAÏ,
qui pourrait devenir une succursale régionale d'approvisionnement,
- étudier et appuyer la réorganisation du
circuit des médicaments dans la zone préfectorale du
OUADDAÏ : hôpital d'Abéché et centres de
santé.
Il s'agira de démarrer les activités dans une
préfecture sanitaire pilote dans la zone du Programme, et plus
particulièrement la préfecture du OUADDAÏ, avant
d'étendre par la suite le processus sur l'ensemble des
préfectures appuyées par le Programme et voire sur l'ensemble des
14 préfectures sanitaires du Tchad.
- financer la dotation des hôpitaux en produits
pharmaceutiques dans la zone du projet (150 millions FCFA).
e) APPUI A LA MAINTENANCE
L'objectif est, d'une part d'institutionnaliser la
maintenance, par l'élaboration des textes juridiques
(Arrêtés), des outils de gestion du patrimoine et la
définition des normes minimales en équipements, ressources
humaines, et locaux nécessaires à la mise en place des structures
retenues dans les textes organiques et d'autre part, d'appuyer la maintenance
des équipements biomédicaux existants.
Les activités retenues sont :
- créer un comité technique animé par
l'AT et dirigé par un cadre National du Ministère de la
santé, qui s'attellera à préparer et proposer toutes les
stratégies et documents afin d'outiller le MSP,
- répondre aux sollicitations des DPS et MCD pour
identifier et/ou pallier les problèmes d'urgence qu'ils
identifieront.
f) APPUI A LA GESTION DES RESSOURCES FINANCIERES
L'objectif global en matière de gestion des ressources
financières vise à développer la capacité du
niveau central et du niveau intermédiaire à fournir un appui
efficace et cohérent au fonctionnement et à la gestion des
services de santé, en particulier en ce qui concerne les services de
santé de district.
Objectif n°1 : contribuer à la
rationalisation du processus budgétaire et au suivi de son
exécution financière.
L'activité retenue est :
- continuer avec la DRF le développement d'une
méthodologie de budgétisation, en particulier le transfert du
plan d'action au budget.
Dans le cadre de ces activités, le programme et son
assistance technique interviendront sous la tutelle de la Division des
Ressources Financières du MSP et la renforceront, en particulier au
niveau périphérique, dans la réalisation des travaux
déjà entrepris en la matière.
Objectif n°2 : assurer la gestion du programme
et le financement des services soutenus par le programme.
Les activités retenues sont :
- s'assurer de la mise en place des moyens et des
dispositions préalables pour assurer la continuité du programme
et le lancement des nouvelles actions (devis programme n°2, inventaires
7ème FED et 8ème FED, audit) ;
- mettre en place et utiliser des procédures et des
outils de gestion au sein du programme ;
- la mise en place d'un système comptable
informatisé au sein du programme (engagement spécifique
géré par l'ON : marché et paiement) ;
- réaliser des activités récurrentes
relatives à la gestion administrative et financière du programme
(devis programme, appels d'offres, marchés, comptabilité, suivi
budgétaire, mission d'appui et de supervision, audits externes...).
Objectif n° 3 : renforcer la capacité
informatique de la Cellule de gestion du programme santé.
Les activités retenues sont :
- participer à l'analyse de la situation, inventaire,
maintenance, applications existantes, logiciels utilisés,
- participer à l'évaluation des besoins
applicatifs, matériels, logiciels et formations, maintenance,
- participer au suivi des appels d'offres matériel et
logiciels,
- contribuer à la sauvegarde systématique des
données importantes des ordinateurs de la CGP.
g) APPUI A LA DIRECTION DE LA PLANIFICATION
L'objectif de l'appui du programme à la DIR PLAF est de
rendre le système d'information sanitaire actuel encore plus performant,
plus adapté aux orientations actuelles du système de
santé, mieux exploitée et utilisée par les
décideurs ainsi que les acteurs eux-mêmes qui fournissent cette
information.
Dans l'attente de la mise en place de l'assistant technique
à la Dir Plaf et l'élaboration d'un plan d'action plus soutenu en
planification et information sanitaire, le devis programme apportera un appui
financier limité au fonctionnement de la Division de la Planification et
aux activités essentielles de collecte et aux traitements des
données.
Objectif n°1 : appuyer la Direction de la
Planification dans le renforcement des planifications en
périphérie.
L'activité retenue est :
- appuyer la Division de la Planification dans son
fonctionnement et dans la supervision sur le terrain.
2 . APPUI A LA FORMATION
Il s'agit de développer progressivement les ressources
humaines afin de garantir l'efficacité et la durabilité des
actions envisagées.
Objectif n°1: apporter les ressources
financières aux activités de formation et stages
pratiques.
Les activités retenues sont :
i) appuyer la formation initiale décentralisée
(FID) :
- apporter un appui pour la réalisation des
activités de formation,
- allouer des bourses aux élèves ATS des
différents pools de formation FID et prendre en charge les frais de
vacation des enseignants non permanents,
ii) appuyer la commission nationale de formation :
- appuyer la formation complémentaire des jeunes
médecins,
- appuyer l'organisation de l'évaluation de fin de
stage pour les 20 médecins actuellement en formation,
- en collaboration avec la DF, préparer les termes de
référence pour une évaluation de cette formation.
iii) appuyer l'ENASS :
- prendre en charge une secrétaire.
(iv) appuyer la Division de la formation :
- appuyer le fonctionnement.
3. APPUI AUX SERVICES DE SANTE
L'objectif du programme est de renforcer les
capacités des Délégations Préfectorales de la
Santé (DPS) et les équipes cadres de districts (ECD) en termes de
planification et gestion des activités sanitaires des ressources
financières, matérielles et humaines, ainsi que
d'améliorer dans les centres de santé et les hôpitaux les
PMA et PCA.
Ce devis programme va permettre de continuer l'appui
permettant la bonne marche des DPS, DS et des services de soins, tout en
commençant à entreprendre les activités d'appui et de
structuration des districts sanitaires pour les rendre plus fonctionnels et
opérationnels, dans des zones pilotes.
Objectif n°1 : développer la
capacité du niveau intermédiaire à fournir un appui
efficace et cohérent au fonctionnement et à la gestion des
services de santé du district.
Les activités retenues sont :
- appuyer le financement du personnel contractuel,
- appuyer le financement des principaux postes de
dépenses de fonctionnement hors salaires,
- appuyer la supervision des districts sanitaires par les
DPS,
- appuyer l'analyse de la répartition des personnels
de santé, des besoins et l'affectation du personnel,
- créer un mécanisme de concertation avec les
partenaires de terrain (ONG, privés, confessionnels etc..),
- élaborer un plan de formation adapté aux
besoins pour le personnel de santé.
Objectif n°2 : accroître
l'accessibilité et l'utilisation des services de santé aux deux
échelons, en améliorant la mise en oeuvre du PMA et du PCA dans
les centres de santé et hôpitaux de référence.
Les activités retenues sont :
(i) au niveau des districts sanitaires :
- réaliser des études de génie civil
pour évaluer les réhabilitations et constructions
nécessaires pour les formations sanitaires des six préfectures
sanitaires,
- appuyer la supervision des activités dans les
formations sanitaires,
- étudier le circuit et la gestion des produits
pharmaceutiques (voir volet médicaments).
(ii) au niveau des hôpitaux
- fournir des produits pharmaceutiques pour les
hôpitaux de districts et de préfecture des six
Délégations Sanitaires Préfectorales appuyées par
le projet,
- pour l'Hôpital d'Abéché :
étudier le circuit des médicaments et réviser la gestion,
créer un comité médicament (PM : voir volet
médicaments).
(iii) au niveau des centres de santé
- élaborer des micro-plans semestriels
budgétisés,
- réviser les outils de gestion,
- superviser les activités et monitoring,
- réviser le circuit, la gestion et l'utilisation des
MEG dans la DRS du OUADDAÏ (PM, voir volet médicaments).
En règle générale, les dotations en
équipement ont été estimées au regard des dotations
d'équipements financées dans le budget national et des autres
projets comme ceux financés par l'IDA. Cependant, une actualisation des
besoins quantitatifs sera faite avant la finalisation des DAO et le lancement
des AO.
En conclusion, il s'agira pendant cette période de
trois mois de développer des activités à coûts
faibles ou nuls qui vont permettre (i) de situer le Programme dans son cadre
logique, (ii) d'appuyer la mise en oeuvre des plans d'action des Directions,
Divisions, Services, DPS et DS appuyées et (iii) pour tous les
« thèmes nouveaux », n'ayant ni ancrage
institutionnel bien défini, ni contenu préalablement
élaboré par le MSP, de développer une concertation avec le
MSP sur leur forme institutionnelle et leurs activités à
développer.
II) Les réalisations
Le Devis Programme N°2 d'une courte période a
permis de réaliser avec succès les différents appuis
(appui institutionnel, appui à la formation, appui aux services de
santé).
Dans ce même DP, il y a eu une dotation de cinquante
quatre (54) véhicules pour la supervision, le contrôle, les
évaluations, ... dans les différents niveaux de la santé
au Tchad.
Il y a eu aussi un changement positif dans la procédure
de gestion (naissance de certains outils).
III) Les difficultés
Les difficultés rencontrées ont
été :
(i) le faible taux d'utilisation du budget au niveau des
délégations,
(ii) les recettes des recouvrements des coûts
bloquées par le manque de disponibilité financière au
niveau des CCP,
(iii) l'équipe restreinte de la cellule de gestion qui
n'a pas eu les moyens de produire un travail de qualité.
(iv) le retard constaté dans le versement de l'avance
de démarrage qui n'a pas permis de lancer les activités à
temps afin d'obtenir des résultats plus performants pendant le
deuxième semestre 2000,
(v) la difficulté de réapprovisionner
rapidement les caisses d'avance des services périphériques
appuyées par le Projet.
Aussitôt après cette courte période
intervient le DPN°3
Section 3: LE DEVIS PROGRAMME N°3
Le Devis Programme N°3 de 15 mois qui a
démarré le 1er octobre 2002 correspond au
démarrage réel de la mise en oeuvre du plan d'action global du
programme et a été prolongé de trois mois par un avenant
couvrant la période du 1er Janvier 2004 au 31 Mars 2004.
I) L'appui prévu sur le système de
santé dans le DP3;
Dans ce programme on peut distinguer quatre (04) grands types
d'appui aux différentes composantes du programme, qui elles mêmes
se subdivisent encore en sous composantes :
- Appui institutionnel qui se subdivise en plusieurs sous
composantes ;
- Appui à la formation du personnel de santé et
au développement des ressources humaines ;
- Appui aux services : Opérationnalisation des
formations sanitaires dans les districts sanitaires de six (06)
délégations sanitaires du pays appuyées par FED;
- Appui à la coordination, la gestion et la
logistique/maintenance du programme.
Les objectifs spécifiques et activités du
programme d'appui à la Politique Nationale de Santé dans le cadre
de l'exécution du devis programme N°3 sont en ce qui
concerne :
1 . Appui institutionnel :
- L'appui à la Direction Générale du
Ministère de la Santé Publique
ü Doter la Direction Générale des
équipements nécessaires pour son bon fonctionnement ;
ü Appuyer les activités de coordination et
supervision de la Direction elle-même et en particulier appuyer la
création du bureau de coordination des DSR ;
- L'appui au bureau d'appui, de coordination et de suivi
informatique
ü Initier une coordination des activités
informatiques ;
ü Définir le cadre des orientations de
l'informatisation du MSP ;
ü Appuyer les activités d'informatisation
menées par la nouvelle structure de coordination au profit du MSP.
- L'appui à la logistique du PEV
ü Contribuer à la tenue régulière
des inventaires de la CDF ;
ü Améliorer la planification des besoins et le
recouvrement de la CDF ;
ü Développer et mettre en place des
mécanismes et rationalisation du type d'équipements de la
CDF ;
ü Développer et mettre en place un système
de maintenance des équipements de la CDF ;
ü Améliorer la gestion des stocks de vaccins
à tous les niveaux ;
ü Appuyer le fonctionnement des activités du PEV
prioritairement dans la zone d'intervention du programme ;
ü Renforcer le niveau de compétence technique des
logisticiens et du responsable de l'atelier de maintenance du PEV ;
ü Renforcer la capacité de production des
données de la gestion des ressources du PEV au niveau central et
intermédiaire.
- Appui à la politique du médicament
ü Améliorer le système d'assurance
qualité des médicaments mis sur le marché national
permettant de garantir leur efficacité et leur
innocuité ;
ü Améliorer l'accessibilité
géographique et financière des médicaments
essentiels ;
ü Améliorer l'utilisation rationnelle de
médicaments essentiels.
- Appui à la politique du laboratoire de biologie
médicale
ü Rationaliser le secteur des laboratoires ;
ü Développer un système d'assurance de
qualité des actes biologiques ;
ü Développer une disponibilité des actes
biologiques ;
ü Développer les ressources humaines du secteur des
laboratoires.
- Appui à la sécurité
transfusionnelle
ü Rationaliser le secteur de al Transfusion Sanguine
(TS) ;
ü Développer un système d'assurance de
qualité des produits sanguins ;
ü Développer une disponibilité et une
accessibilité financière des produits sanguins ;
ü Développer les ressources humaines du secteur.
- Appui à la Direction de la Planification
ü Assurer une amélioration des conditions de travail
des cadres de la direction ainsi que la fonctionnalité des locaux de
travail ;
ü Rendre opérationnel le Système d'Information
Sanitaire (SIS) ;
ü Rendre la division de planification
opérationnelle.
- Appui à la mise en oeuvre de l'approche
contractuelle
ü Au niveau opérationnel, appuyer la mise en place de
contrats avec des partenaires sur financement du programme ;
ü Au niveau institutionnel, appuyer l'élaboration des
procédures et modalités de contrat et leur application effective
et participer à la mise en place d'un mécanisme de financement de
ces contrats.
2. Appui aux services de santé
- Développer la capacité du niveau
intermédiaire à fournir un appui efficace et cohérent au
fonctionnement et à la gestion des services de santé du
district ;
- Accroitre l'accessibilité et l'utilisation des
services de santé aux deux (02) échelons, en améliorant la
mise en oeuvre du PMA et du PCA dans les centres de santé et
hôpitaux de référence.
3. Appui à la formation
- Renforcer les capacités des services
impliqués dans la planification, la mise en oeuvre, la coordination, le
suivi et l'évaluation des processus de formation, et la gestion des
ressources humaines ;
- Appui à la Division de la
Planification ;
- Appui à la Formation Initiale
Décentralisée (FID) ;
- Appui à l'Ecole Nationale des Agents Sanitaires et
Sociaux (ENASS) ;
- Appui à la Commission Nationale de Formation des
Jeunes Médecins (CNFJM) ;
- Appui à la Direction des Ressources Humaines
(DRH) ;
- Appui aux Délégations Sanitaires
Régionales (DSR) et Districts Sanitaires (DS).
4. Appui à la coordination, la gestion et la
logistique/maintenance du programme
- Appui à la gestion des ressources
financières
ü Contribuer à la rationalisation du processus
budgétaire et au niveau de son exécution
financière ;
ü Améliorer les capacités du niveau
intermédiaire à assurer la gestion de ses ressources
financières ;
ü Améliorer la gestion du programme et le financement
des services soutenus par le programme.
- Appui à la logistique/maintenance des ressources
physiques
ü Développer la maintenance dans la zone du programme
pour améliorer la mise en oeuvre du PMA au niveau des centres de
santé et du PCA au niveau des hôpitaux du district ;
ü Assurer le fonctionnement correct et régulier des
moyens physiques de la CGP.
II) Les réalisations
Partant du fait que toutes les actions entreprises tant au
niveau central, intermédiaire que périphérique visaient
l'amélioration de l'accessibilité et de l'utilisation des
services de santé aux deux niveaux des soins, le bilan du Devis
programme N°3 peut être examiné, d'une part par rapport aux
indicateurs de couverture et d'utilisation des services et, d'autre part par
rapport aux réalisations effectives des plans d'action
élaborés.
En rapport avec la réalisation des plans d'action des
différentes composantes du programme, un grand nombre d'activités
prévues dans ce DP3 ont été réalisées dont
les plus marquantes sont :
· L'appui constant financier et technique des
activités de routine permettant de réaliser correctement le PMA
et PCA dans les structures des soins ;
· Le renforcement du personnel qualifié sur le
terrain ;
· L'élaboration d'outils de supervision et de
gestion hospitalière dans le cadre du processus de réforme
hospitalière engagée par le MSP ;
· La révision des manuels de planification
existants, mais dont l'adoption ne saurait tarder ;
· La mise en place d'un processus de planification en
coordination avec l'Assistant Technique (AT) de la DAFM du ministère, de
programmation et d'élaboration budgétaire avec l'ensemble des
acteurs du terrain de la zone appuyée par le projet qui a abouti
à la production des plans d'actions 2004 budgétisés et
consolidés ;
· L'élaboration d'outils pour la planification des
besoins de formation : organigramme et définition des postes,
évaluation des FID et FC, critères d'attribution des bourses,
révision des curricula des ATS, etc. et l'élaboration d'un plan
national de Formation Continue (FC) pour 2003 ;
· La disponibilité des supports d'information et
de publication de l'annuaire statistiques sanitaires du TCHAD 2002 dans des
délais acceptables ;
· L'acquisition pour le Programme Elargi de Vaccination
(PEV) d'une chaine de froid négative à N'djamena ;
· La révision des modules de formation des points
focaux dans le cadre du PEV ainsi que la formalisation de la
supervision ;
· Une bonne synergie réussie avec les autres
partenaires dans le cadre des appuis apportés au PEV ;
· La création d'une structure de
référence, le BACSI pour le développement informatique du
MSP, la création du site web du MSP ;
· Une enquête réalisée sur les
logiciels et les utilisateurs de l'informatique dans huit(08)
Délégations Régionales Sanitaires ;
· La disponibilité des médicaments à
tous les niveaux de la pyramide sanitaire de la zone appuyée par le
projet et la mise en place d'un système continu de supervision de la
gestion des médicaments sur le terrain, ainsi que l'élaboration
des outils de supervision ;
· L'appui à l'amélioration de la gestion
des Pharmacies Régionales d'Approvisionnement (PRA) et leur
rationalisation ;
· L'appui à l'organisation de la nouvelle
direction de la pharmacie, du médicament et des laboratoires avec un
personnel techniquement formé ;
· La révision de la tarification des
médicaments et des actes de soins qui s'est matérialisée
par un arrêté ministériel fixant les fourchettes des
prix ;
· La disponibilité des plans d'action
budgétisés dans le domaine du Laboratoire de biologie
médicale et de la transfusion sanguine ;
· Le document de la Politique Nationale de Transfusion
Sanguine et le projet de loi sur la Transfusion Sanguine finalisés et
adoptés par les professionnels de santé en séminaire
national et la reconnaissance du centre National de Transfusion sanguine qui
pour la première fois aura en 2004, un budget autonome.
Cependant un certain nombre d'obstacles sont apparus pour la
réalisation de ce DP3.
III) Les difficultés ;
· Les DP1 et DP2 ne sont pas toujours pas
clôturés et constituent un énorme travail qui entrave la
réalisation quotidienne du DP3, car tout le monde est impliqué
dans la finalisation des outils et document permettant de faire la
clôture de ces deux (02) DP non clôturés ;
· Une insuffisance dans l'élaboration, la
coordination et le suivi des dossiers d'appels d'offres internationaux et
nationaux ;
· Une Cellule de Gestion du projet insuffisamment
organisée avec des procédures spécifiques non
finalisés, ce qui a considérablement retardé le traitement
des mémoires du DP3 et entrainant donc un grand retard dans le
réapprovisionnement des régies et sous régies ;
· Un circuit de transmission des dossiers
structurellement long entre le projet et ses principaux partenaires s'est aussi
établi trainant derrière lui une grande lourdeur dans le
traitement des pièces justificatives;
· Un « turn-over » important des
Assistants Techniques qui a entravé le travail d'équipe et la
continuité harmonieuse des activités ;
· Un grand retard dans le traitement des dossiers des
bourse qui n'a pas permis le départ en formation en septembre 2003 des
personnels qui avaient été sélectionnés.
Section 4: LE DEVIS PROGRAMME N°4
C'est un DP qui se situe à un moment charnière
de l'exécution du projet, puisque l'évaluation à
mi-parcours du projet en octobre 2003 a permis déjà d'identifier
un certain nombre de réorientations stratégiques qu'il serait
judicieux d'entreprendre et dont il a été tenu compte dans ce DP,
cependant dans le strict respect de l'actuelle convention de financement. Il
s'agissait surtout de mieux orienter ces appuis sur les activités tant
au niveau central que périphérique qui vont avoir un impact sur
la qualité des soins prodigués aux populations.
A la fin du DP n°4, compte tenu que le DP n°3
n'était pas clôturé, il fut impossible de mettre en oeuvre
un nouveau devis programme. Le projet est donc entré dans une
phase dite de fonctionnement à minima financée par la
lettre de marché de l'assistance technique. Ce fonctionnement à
minima (salaires équipe CGP, fonctionnement véhicules CGP,
fonctionnement bureau CGP) avait pour but de permettre la clôture du DP
n°3 et la préparation du DP n°5.
I) L'appui prévu sur le système de
santé;
De plus, le DP4 a été réalisé en
étroite collaboration avec l'ensemble des acteurs du MSP :
Les plans d'actions et chronogrammes ont pour la plupart
été réalisés à partir d'une analyse causale
des problèmes et le degré de faisabilité à les
régler.
Pour la première fois dans ce DP, un aperçu est
donné du financement global du Ministère de la santé
Publique, tous les bailleurs confondus, du moins pour le niveau central et les
six (06) DRS où le FED intervient. Il en ressort une vraie
cohérence financière de l'engagement du Fed en complément
des autres financements du MSP, mais aussi en complément de l'aide
budgétaire directe apportée dans le cadre du Programme d'Appui
à l'Ajustement Structurel.
Le DP n°4 d'une durée initiale de neuf (09) mois
(13 avril 2004 au 31 décembre 2004) fut prolongé deux fois par
des avenants, jusqu'au 30 septembre 2005. Situé à un moment
charnière du projet puisque élaboré juste après
l'évaluation à mi parcours d'octobre 2003, il a été
axé sur un certain nombre de réorientations stratégiques
décidées à la suite de l'évaluation. Ces
réorientations visent l'amélioration de la qualité des
soins prodigués aux populations.
1. Ce DP est axé sur des activités techniques
avec impact direct sur la qualité des soins prodigués au niveau
périphérique et des couvertures adéquates des
interventions du PMA et du PCA (soins curatifs, préventifs et
promotionnels résultant de la mise en oeuvre des stratégies
efficaces et des activités pertinentes au regard des
résultats ;
2. Une attribution plus importante des ressources aux
districts (6) et aux centres de santés (25) cibles par rapport aux
autres services de la zone ;
3. La réorganisation de la gestion sur base des
principes simples : une seule régie à la CGP dont le
régisseur et le comptable titulaires sont logés à la CGP;
la suppression des sous régies; la création des caisses d'avance
dans les DSR pour les centres de coûts des chefs lieux des régions
sanitaires (DSR, DS, PDH, MCT) et dans les DS
périphériques ;
4. L'Introduction d'un système de justification
forfaitaire de certaines dépenses de fonctionnement (matériel
roulant, primes et perdiem, stages et consommables de bureau) et l'allocation
des ressources aux centres des coûts sur base d'un plan de
trésorerie périodique. Les réapprovisionnements
ultérieurs sont conditionnés à la justification de
l'avance précédente (dépenses justifiées et
acceptées par la CGP et remise des rapports périodiques
d'activités) et sont limitées en fonction des soldes de
trésorerie de la caisse d'avance et des dépenses non
justifiées. Un budget permettant les déplacements des
ordonnateurs de la périphérie (DSR, MCD, gestionnaires) à
N'Djamena pour consultation et remise des justificatifs est prévu
à la CGP ;
5. La précision de la stratégie pour les
formations continues: l'encadrement par les MCT/DSR des formations autonomes;
la contractualisation de l'organisation de certaines formations non autonomes;
les stages (techniciens anesthésistes, radiologues, laborantins,
kinésithérapeutes, instrumentistes, urgentistes...) dans les
hôpitaux de référence national (HGRN N'Djamena) ou
régional (Abéché ); les formations longue durée (9
mois) en santé publique de trois DSR sélectionnés sur base
des arguments objectifs, quelques stages spécifiques de courte
durée à l'extérieur du pays (SIS, santé
communautaire, management de formation) ;
6. La mise à disposition sous conditions (qui seront
précisées) des techniciens de maintenance de la DIES et de
l'hôpital d'Abéché de kits d'outillage. Une
prévision budgétaire de maintenance au niveau des DSR et des
hôpitaux sera destinée à cette maintenance ;
7. Une baisse progressive du financement par le FED des
coûts de fonctionnement : un terme aux contrats de certains
personnels (opérateurs radio, magasiniers des PRA, plantons et
gardiens); l'arrêt de financement de fournitures de bureau et de factures
de téléphone dans les directions centrales ; la
réduction de #177; 25% des charges d'entretien des groupes
électrogènes dans les hôpitaux, l'arrêt du paiement
des perdiems de supervision dans les DSR ou DS de résidence ; la
réduction du forfait Km à 15 000 km au niveau central et à
30 000 km par véhicule non financé par d'autres programmes ;
l'arrêt du financement des bourses d'études aux
élèves des FID ;
8. L'appui financier aux stratégies avancées
dans les centres de santé cibles (budget de fonctionnement des motos et
perdiem de jour presté en campagne de vaccination) ;
9. le maintien des budgets d'appui aux structures
contractualisées (Am Timan, Goz Beïda et hôpital
d'Abéché) ; les ONG sous contrat sont ainsi tenues à
développer dans les districts appuyés les mêmes approches
que celles définies dans la réorientation pour les districts
cibles (PDH, AERP, PLANS DE TUTORAT et APPROCHE PAR UNITE DES CS) ;
10. Le conditionnement du versement des primes des MCD, MCH et
CZR à la présence effective au poste (minimum 15 jours/mois) et
le versement des primes des gestionnaires à la remise mensuelle d'une
comptabilité de qualité du projet à la CGP ;
11. Le conditionnement de l'approvisionnement des caisses
d'avance périphériques soumis à cinq
préalables: a) la nomination des ordonnateurs (DSR, MCD) et des
comptables (gestionnaires fonctionnaires ou contractuels) de chacune des
caisses d'avance, b) la présentation du DP n°5 et du manuel de
procédures aux ordonnateurs et comptables des dépenses des
caisses d'avance et la délivrance d'une formation afin de les
familiariser aux procédures et à la tenue de la
comptabilité propres à l'exécution du DP5 ;
après cette formation, les ordonnateurs et comptables des caisses
d'avance devront signer un protocole d'accord certifiant qu'ils s'engagent
à respecter les modalités de mise en oeuvre de la partie
régie du DP5 comprises dans le présent document et dans le manuel
de procédures révisé, c) le paiement de tous les
engagements réalisés sur le devis-programme n°4, d)
l'existence avérée de moyens sécurisés de transfert
de fonds, e) la fourniture par chaque centre de coût de la liste des
équipements (véhicules, motos, groupes
électrogène...) dont le fonctionnement sera assuré par le
projet ;
12. La responsabilisation des MCT en périphérie
pour la collecte, le suivi et la vérification des données
périodiques de suivi du cadre logique et des rapports périodiques
d'activités ainsi que de la comptabilité spécifique au
DP5 ;
13. La budgétisation à la CGP de la
capitalisation des expériences menées tout au long du projet et
leur diffusion afin d'assurer entre autre la visibilité du
projet ;
14. La validation par les partenaires d'une reprogrammation
semestrielle des activités (formations, ateliers, voyage avion...) sur
la base des activités déjà
réalisées ;
15. la mise en place de mécanisme de suivi
stratégique et opérationnel.
Le Devis Programme n°4 visait 7
résultats :
1. Onze centres de santé revitalisés et
rendus fonctionnels (réhabilités avec PMA complet et tenus par un
infirmier);
2. Un projet d'établissement hospitalier
exécuté à l'hôpital d'Abéché ;
3. L'amélioration de 6 indicateurs de performance des
services (utilisation du curatif ; accouchements assistés, CPN et
CPE, DTC3 et fréquentation des hôpitaux) ;
4. La disponibilité et l'utilisation des outils
normalisés (planification, supervision, ordinogrammes, gestion des PRA
et pharmacies des hôpitaux);
4. De nouveaux contrats passés avec des prestataires
des soins;
5. L'amélioration des critères de
fonctionnalité des organes de participation communautaire (la
régularité des réunions des COGES avec la participation
effective à la gestion des services de santé) ;
6. L'amélioration de la gestion des ressources mises
à disposition.
II) Les réalisations ;
Le Devis Programme N°4 qui s'est achevé le 30
septembre 2005 a permis de maintenir le fonctionnement dans les
Délégations Sanitaires Régionales (DSR) appuyées.
Il a contribué à faire évoluer nombre d'indicateurs dans
le bon sens ; d'autres indicateurs ont peu bougé, soit pour des
raisons structurelles, soit parce que le projet n'a pas utilisé des
moyens spécifiques.
Les acquis d'ensemble sont les
suivants :
1. Onze centres de santés
revitalisées
Il a été défini un paquet
d'activités à revitaliser comprenant la remise à niveau du
personnel par un programme de formation continue, la réhabilitation
légère de ces centres, la fourniture d'équipement
médical minimum, le renouvellement du mobilier, la fourniture d'eau
potable, l'installation d'un système de traitement des
déchets et d'un système d'éclairage, la mise à
disposition des motos pour booster la stratégie avancée de
vaccination.
Ce paquet n'a pas été entièrement
réalisé pour raison de :
a) la lenteur dans la mise à disposition des fonds. La
trésorerie est largement dépendante de la fluidité des
circuits de justifications (des retards dans la justification sont
restés courants tout au long du DP4).
b) la mise en oeuvre du programme de formation continue qui a
été entravée par l'expérience très faible en
la matière des ECD jeunes et nouvellement affectés pour la
plus part.
c) de plus, pour les acquisitions en engagements
spécifiques (DAO fourniture d'équipements biomédicaux,
construction des infrastructures...), l'application des procédures a
connu également un retard important.
Le reste du programme non réalisé doivent
être repris entièrement sur le compte du DP n°5.
2. Projet d'établissement hospitalier (PEH)
exécuté à l'hôpital d'Abéché
Les organes de gestion provisoire de l'hôpital ont
été mis en place (commission médicale
d'établissement à Abéché, direction et
comité de pilotage du PEH). Le plan d'action a été
réactualisé mais la mise en oeuvre du PEH d'Abéché
n'a pas débuté dans les faits pour les raisons
évoquées ci dessus de trésorerie insuffisante. Ce
résultat est réinscrit au DP n°5.
3. Evolution des 6 indicateurs retenus comme indicateurs
de performances des services
Figure 1 : Evolution des indicateurs dans les
centres de santé de la zone appuyée par le projet
Légende :
Proportion des zones de responsabilité tenues par un
Infirmier ou un ATS; Tx Utilisat° = Taux d'utilisation des services
curatifs primaires; % CPE = Couverture en consultation pour
enfants ; % DTC = Couverture pour le vaccin DTC ; % VAR = Couverture
pour le vaccin VAR ; % CPN1 = Couverture 1ère consultation
prénatale ; % Acc Ass = Proportion des accouchements
assistés au CS.
Figure 2 : Evolution des indicateurs dans les
hôpitaux appuyés par le projet
Légende :
Chirurgie AG/AR = Chirurgie sous anesthésie
générale ou régionale ; Nb Ex Labo*10 = nombre
multiplié par 10 des examens de laboratoire.
Figure 3 : Comparaison des indicateurs 2004 vs
2005
0
10
20
30
40
50
60
70
%
%ZDR IT
Tx Utilisat°
% CPE
% BCG
% DTC3
% VAR
% CPN1
% Acc Ass
Tx occupat°
% césa att
Indicateurs
Evolution des indicateurs dans la Zone appuyée
par le FED (2004 versus 2005)
2004
2005
Remarque : Source d'information
(DSIS pour 2004 et interne pour 2005)
Les figures 1 et 2 ci-dessus montrent comparativement à
l'année de signature de la convention de financement, une
amélioration de 5 des 6 indicateurs visés : (i) couverture
des 3 activités préventives (CPE, CPN, vaccination), (ii)
couverture en accouchements assistés dans les centres de santé et
(iii) fréquentation des hôpitaux. Deux facteurs peuvent expliquer
ces résultats :
- le 1er facteur est le fait que les centres de
santé tenus par du personnel qualifié (IDE ou ATS) a
augmenté et avec eux le nombre des CS développant le PMA ;
de même, le nombre des Médecins Chef des Hôpitaux (MCH)
affectés dans les hôpitaux a augmenté. La plupart de ces
MCH a bénéficié du stage de formation les préparant
à assumer les fonctions hospitalières et notamment la prise en
charge des urgences chirurgicales,
- le 2ème facteur, moins lié au
projet, est le fait de la situation humanitaire du Darfour, province
frontalière avec les DSR du Ouadaï et du Ouadi Fira. Ce facteur
explique l'amélioration spectaculaire de la fréquentation des
hôpitaux de ADRE et IRIBA. Outre que ces 2 hôpitaux ont
bénéficié d'un appui important de MSF France
(Hôpital de ADRE) et de MSF Luxembourg (Hôpital de IRIBA) ils ont
été renforcés en personnel expatrié de
qualité et ont assuré la gratuité des soins à tous
les malades. Par ailleurs, la population desservie par ces hôpitaux a
augmenté suite aux déplacements occasionnés par
l'insécurité entretenue dans ces régions.
L'augmentation des effectifs en personnel qualifié dans
les centres de santé ne semble pas avoir débouché sur une
amélioration nette de l'utilisation de la consultation curative primaire
dans les centres de santé.
On peut à juste titre poser la question de la
qualité de cette consultation. En effet, il a été
observé que les ATS qui sortent fraîchement des FID et qui
reprennent progressivement la gestion des activités des centres de
santé ont des lacunes importantes dans l'organisation des
activités du PMA; Ils n'ont pu bénéficier de la formation
continue prévue et des supervisions programmées. Par ailleurs les
protocoles des soins sensés les aider ont tardé à
être mis en place.
Comparativement à 2003, il a été
observé en 2004, une baisse des couvertures vaccinales. Cette baisse est
attribuable aux ruptures durables de stock de vaccins observées au
niveau central en 2004. En revanche, la figure 3 qui compare les
résultats de 2004 à ceux de 2005, montre pour les mêmes
indicateurs une amélioration sensible en 2005 qui pourrait en partie
s'expliquer par le niveau bas des indicateurs de couverture vaccinale en
2004.
4. Evolution de la disponibilité et de
l'utilisation des outils normalisés (planification, supervision,
ordinogrammes, gestion des PRA et pharmacies d'hôpitaux)
Un guide de planification révisé a
été proposé ; Les plans d'action opérationnels
sont désormais basés sur cette méthodologie
réactualisée.
La méthode et le contenu des supervisions ont
été précisés ; il en résulte que les
supervisions même si elles ne se sont pas améliorées en
nombre, sont désormais mieux préparées, utilisent des
grilles intégrées et sont plus fréquemment
rapportées par écrit.
Les ordinogrammes des centres de santé ont
été révisés et testés ; leur
utilisation généralisée doit être
précédée par la formation des chefs des zones de
responsabilité à leur usage. C'est une formation planifiée
dans le DP5.
Les outils de gestion des médicaments ont
été complétés mais leur utilisation a fait
défaut
Par insuffisance de suivi. A cet effet, il faut prévoir
un lot d'outils de gestion et de mettre en place un système de suivi et
leur renouvellement
Un manuel de gestion hospitalière a été
mis au point à la DOSS avec le concours de l'AT long terme et de la
DPML pour les aspects ayant trait à la gestion des médicaments.
Ce manuel a été validé par la DOSS mais n'est pas encore
mis en application dans les hôpitaux. Le DP5 prévoit une formation
du personnel médical et non médical à son utilisation.
En conclusion, nombre d'outils ont été
proposés ; il reste à former le personnel à leur
usage et à généraliser ainsi leur utilisation
5. Evolution des contrats passés avec des
prestataires des soins
Trois contrats ont été passés entre le
ministère de la santé publique et 3 ONG nationales et
internationales :
Un contrat de services avec l'ONG allemande DED
pour l'amélioration des compétences des cadres de
l'hôpital d'Abéché par la mise en oeuvre d'une Assistance
Technique de DED.
L'objectif final visé est d'améliorer la
qualité des soins offerts par l'hôpital régional
d'Abéché. Il s'agit de :
a. renforcer la structuration et la coordination de la gestion
de l'hôpital dans la transparence et l'efficacité ;
b. améliorer les prestations du service de
Chirurgie ;
c. améliorer la qualité des soins
infirmiers ;
d. améliorer la qualité de l'encadrement des
stagiaires de la FID et des jeunes médecins en chirurgie et
e. améliorer le système de
référence et contre référence des cas
chirurgicaux.
Un contrat de service avec l'ONG « Centre de
Support en Santé Internationale de l'Institut Tropical Suisse au Tchad -
CSSI-ITS » pour renforcer l'équipe du district et
permettre ainsi d'améliorer la mise en oeuvre du PMA et PCA dans le
district sanitaire d'Amtiman. Il s'agit de mettre à disposition deux
(02) médecins (un chirurgien et un médecin de santé
publique), une sage femme, un infirmier anesthésiste et un gestionnaire
avec comme principales activités l'organisation du système
de santé, de la gestion des ressources, du développement du PMA
dans les centres de santé prioritaires et du PCA dans l'hôpital
d'Am Timan et de la participation communautaire.
Un contrat de subvention avec COOPI pour le
renforcement des capacités du district de Goz Beida. Ce contrat
de trois ans prévoit un appui global au district sanitaire pour
réorganiser les activités, améliorer les soins de premier
et 2ème niveau, augmenter la participation et la
sensibilisation communautaire dans la gestion des centres de santé.
L'évolution de la fréquentation des
services (selon SIS)
1) On observe une progression de l'ensemble des indicateurs
relatifs aux CPE, CPN, vaccinations, accouchements assistés aux centres
de santé et fréquentation des hôpitaux (fig 1, 2 et 3).
Cette évolution pourrait s'expliquer en grande partie par le fait
que :
- les centres de santé tenus par du personnel
qualifié (IDE ou ATS) a augmenté et avec eux le nombre des CS
développant le PMA ;
- de même, le nombre des médecins chef
d'hôpitaux affectés dans les hôpitaux a augmenté.
Il n'empêche que ces deux (02) facteurs sont
certainement influencés par les appuis techniques et financiers des
projets Santé 7ème et 8ème FED
à travers notamment les programmes d'appui à la Formation
Initiale Décentralisée (FID) et aux stages pratiques
organisés en faveur des jeunes médecins qui terminent leurs
études de médecine ;
2) L'utilisation de la consultation curative primaire dans les
centres s'est maintenue. Même si la question de la qualité de
cette consultation se pose, il n'empêche que les interventions du projet
n'ont visé de façon spécifique que certains
problèmes du niveau le plus périphérique des soins. Cette
question est à la base de la réorientation décidée
et prise en compte dans le DP5.
L'évolution des activités
d'appui
- Une progression dans l'élaboration des Projets de
Développement Hospitaliers (PDH).
Un Plan d'Action global à Moyen Terme (PAMT) du MSP
concernant la qualité des soins a été
élaboré. Ce plan propose des projets concrets
d'amélioration de la qualité des soins dans les hôpitaux.
Les 3 PDH planifiés dans les hôpitaux de Abéché,
Mongo et Ati ont intégré des projets qualité
inspirés largement de la méthodologie du PAMT. Ces 3 PDH sont
arrivés à la fin de leur phase de conception et
bénéficieront des appuis techniques et logistiques plus
importants dans le DP5.
- Une évolution des capacités dans les
DSR.
Le nombre de zones de responsabilité (ZDR)
fonctionnelles dans les DS appuyés a progressivement augmenté de
même que le nombre du personnel infirmier et médical.
Ces augmentations n'ont pas encore débouché sur
une amélioration nette de l'utilisation de la consultation curative
primaire.
Des efforts ont été fournis pour encadrer les
processus de planification, de gestion et de supervision mais les
capacités des ECD des DSR à s'approprier ces méthodes
demeurent faibles. De nouveaux outils de gestion ont en effet été
élaborés et mis à disposition (profils de postes, canevas
de supervision, procédures de gestion financière, manuel de
gestion des hôpitaux, fiches d'inventaire et de stock du matériel)
mais leur utilisation reste limitée. La mise à disposition des
outils n'est donc pas suffisante pour qu'ils soient appropriés ; il
faut l'accompagner des mesures de suivi et d'encadrement. Pour cette raison,
des formations ciblant l'utilisation des différents outils sont
prévues dans le DP5.
III) Les difficultés
A) Les principales difficultés
rencontrées dans le DP 4 sont :
Le devis programme n° 4 a fait face à de nombreux
problèmes dont les plus caractéristiques sont :
L'insuffisance des ressources parvenant aux formations
sanitaires (rupture de stock ou d'approvisionnement en vaccins, en
réactifs et matériel nécessaire à la transfusion
sanguine et de ressources financières). Ces ressources devraient
être fournies par l'état et les partenaires dont le FED.
Les problèmes de coordination : exemple des
journées nationales de vaccination et de nombreuses missions des
responsables (DSR et MCD) hors de leur zone.
B) Evolution de la gestion des ressources dans le
DP4
Les résultats observés à ce niveau sont
quelque peu décevants :
L'objectif fixé de rattrapage comptable a abouti
à la clôture éprouvante des DP1 et DP2 ; la
clôture du DP3 a été réalisée moyennant
remboursement par le MSP d'un montant de 187 800 649 FCFA des
dépenses mal justifiées; les travaux de clôture du DP4 se
poursuivent jusqu'à présent.
Des problèmes de rupture des stocks pour de nombreuses
molécules de médicaments ont été observés
à la CPA et au PEV (2004) pour 2 antigènes ( BCG et DTC).
C) Problèmes
à résoudre
On peut constater que nombre des problèmes
identifiés au démarrage du projet persistent quoique
légèrement amoindris.
1.Faible utilisation des services de santé
Les raisons pour lesquelles les services de santé sont
restées peu utilisées sont presque identiques : (1) la
couverture géographique reste incomplète,
hétérogène et difficile à assurer dans les zones
peu peuplées et peu accessibles même si le nombre des zones de
responsabilité tenues par du personnel de santé qualifié a
augmenté. Le projet intervient pour rendre plus accessibles les soins
préventifs en supportant les activités en stratégie
avancée et mobile ; (2) le fonctionnement est
resté limité par insuffisance de ressources et leur mauvaise
utilisation (moyens financiers de l'état non disponibles, lourdeur des
procédures d'engagement et de décaissement, insuffisance de
trésorerie en périphérie ; (3) le
problème de la qualité des soins reste
préoccupant et devra être pris en compte de façon
spécifique par des projets qualité dans les hôpitaux et les
centres de santé, par un programme structuré de formation,
supervision et par une réhabilitation-restauration des infrastructures
et des équipements dans des structures bien
ciblées ; (4) pour raison de faible participation
communautaire, les attentes de la population ne sont pas encore bien
prises en compte; il est toujours difficile de comprendre la demande constante
des maternités de la part des autorités et la résistance
des femmes à accoucher dans celles qui existent déjà.
2.Carence en ressources humaines qualifiées
La carence observée en début de projet se
résorbe peu à peu: de 60% des zones de responsabilités
tenues par des manoeuvres en début de projet on est passé
à 40%. Le gap restant doit être comblé ; (1) la
répartition géographique du personnel de santé
employé par l'état (le cas des sages femmes est le plus criant)
reste par ailleurs très inégale; (2) les possibilités de
recrutement dans la fonction publique attirent de moins en moins le personnel
formé au profit des ONG en charge des réfugiés; (3) le
manque de motivations par suite de rémunérations insuffisantes et
irrégulières s'accentue et (4) finalement les performances
observées demeurent faibles.
3.Faiblesses institutionnelles
Un nouvel organigramme orienté vers l'action en
périphérie a été impulsé par le
ministère de la santé. Les nominations récemment
opérées par rapport à cet organigramme sont porteuses
d'espoir.
Cependant, les difficultés jusqu'à
présent éprouvées par l'administration centrale et
intermédiaire à fournir un appui efficace et cohérent au
fonctionnement et à la gestion des services de santé demeurent
quoique en des termes plus nuancés :
(1) manque de coordination et cohérence
interne et externe ; actuellement le MSP est engagé dans
un processus de mise en place d'une approche sectorielle que l'UTLC
prévoit de soutenir à travers le BCE. Le DP5 apportera sa
contribution à travers l'appui technique à différentes
directions impliquées..
(2) faible capacité de planification et de
programmation des dépenses ; un processus visant la
collecte des plans d'action et budgets auprès des partenaires et des
programmes verticaux est en cours dans la perspective d'un plan
stratégique sous l'égide de la BCE et de la DAFM. Ce processus
bénéficiera de l'appui du DP5 apporté aux
différentes impliquées.
3) faibles capacités de suivi et d'utilisation
de l'information sanitaire pour la décision, et absence de
capacité d'évaluation des résultats : les efforts
entrepris et appuyés par le projet pour la révision du
système d'information aboutissent à un système
d'information plus complet, intégrant des modules qui vont permettre le
tirage rapide des tableaux de bord au niveau central et des retro informations
aisées.
(4) budgétisation peu pertinente, faibles
capacités de contrôle de l'engagement des dépenses
et de suivi de l'exécution des budgets : l'inspection
générale a été placée dans l'organigramme
actuel au rang le plus élevé du ministère de la
santé publique avec 3 inspecteurs commis au suivi de l'utilisation des
budgets et des autres ressources ; cette intention sera soutenue par le
DP5.
(5) faiblesses gestionnaires de la CPA: la
tendance clairement affichée au ministère de la santé va
dans le bon sens de doter les structures d'approvisionnement en
médicaments (CPA et PRA) des statuts de type associatif avec
possibilités de contractualisation à des privés. Cette
stratégie bénéficiera du soutien technique et financier du
DP5.
(6) les faiblesses des équipes cadres des
délégations sanitaires qui manquent encore des
capacités techniques, administratives et logistiques pour assurer un
support effectif aux districts vont en se résorbant du fait de
l'étouffement progressif de ces équipes cadres ; six des 12
comptables gestionnaires des districts sanitaires viennent ainsi d'être
intégrés au sein de la fonction publique.
Partant de ce constat, le DP5 a choisi d'axer son appui au
niveau des districts et de prendre en compte prioritairement le problème
de la qualité des soins. C'est dans ce sens que les actions retenues
seront financées au niveau central et intermédiaire.
Section 5: DEVIS PROGRAMME N° 5
Le présent Devis Programme DP 5 est
préparé pour une période de 18 mois. Il
commencera le 1er septembre 2006 à condition que le
chef de la délégation de la Commission Européenne l'ait
endossée, à défaut, à la date d'endossement.
L'objectif général, les objectifs
spécifiques et leurs indicateurs objectivement
vérifiables de ce devis programme sont ceux de la convention de
financement et sont repris dans le tableau ci-dessous.
|
Logique d'intervention
|
Indicateurs objectivement vérifiables
|
Objectif global
|
Amélioration à long terme de la santé de la
population tchadienne en général et des mères en
particulier.
|
Les besoins obstétricaux non couverts passent de 77%
à 60% d'ici à 2008
|
|
Logique d'intervention
|
Indicateurs objectivement vérifiables
|
COMPOSANTE n° 1 : APPUI AUX SERVICES
|
Objectif spécifique
|
Les formations sanitaires dans les DRS d'intervention offrent des
services de qualité qui sont utilisés par la population.
|
D'ici à 2008, le nombre d'entrants dans les hôpitaux
d'Ati, Mongo, Abéché , Am Timan et Goz Beida passe de 7500
à 8000, (augmentation de 3% par an)
|
|
D'ici à 2008, le taux d'utilisation de CS augmente de 0,16
à 0,25 dans les CS cibles et contractualisés
|
|
D'ici à 2008, l'indice de retour CPN est
supérieur à 2 dans les CS cibles et contractualisés
|
|
D'ici à 2007, le taux d'accouchements assistés
passe de 10% à 20% (augmentation de 3% par an) dans les CS cibles et
contractualisés
|
|
Le taux de couverture DTC3 de 0 - 11 mois est supérieur
à 50% en 2006 et supérieur à 60% en 2008 dans les CS
cibles et contractualisés
|
COMPOSANTE N°2 : APPUI INSTITUTIONNEL
|
Objectif spécifique
|
Les structures centrales assument leurs fonctions pour assurer
la mise en oeuvre efficace de la politique nationale de santé
basée sur le développement du district sanitaire.
|
Le taux d'engagement du budget national pour la santé (y
compris les budgets ordinaires, PPTE et revenus pétroliers) atteint 60%
en 2006, 70% en 2007-2008
|
|
Le nombre de supervisions intégrées des services
techniques du MSP passe à 1 en 2006 à 2 en 2007 et 2008
|
|
Le nombre des ATS et IDE formés atteints 250 en 2005, 300
en 2006 et 500 en 2007-2008
|
|
Le nombre des zones de responsabilité disposant d'un
infirmier ou ATS atteint 65% en 2005, 70% en 2006 et 75% en 2007-2008
|
|
La couverture en services obstétricaux Essentiels Complets
(SOEC) s'améliore par la construction de 4 SOEC d'ici 2008
|
Les orientations s'inspirent fortement de celles
définies dans l'avenant à la convention de financement et
sont axées sur les résultats attendus
suivants :
Appui aux services.
1. Les hôpitaux offrent des services de meilleure
qualité à la population,
Les délégations régionales sanitaires
(DRS) assument leur rôle de tutorat vis à vis des districts
sanitaires (DS) ;
2. Les districts sanitaires (DS) disposent de la
capacité d'appuyer les CS sur les plans organisationnel et
méthodologique,
Les centres de santé (CS) offrent des services de
qualité aux populations.
Appui institutionnel
Le MSP assume son rôle de planification,
budgétisation, coordination et suivi-évaluation
Les procédures de gestion des ressources
financières et matérielles sont appliquées et
l'utilisation des outils de gestion est généralisée,
La mise en oeuvre de la contractualisation est
intensifiée,
Le MSP dispose des instruments et outils pour produire un plus
grand nombre de personnel de santé de qualité.
Les principales stratégies qui seront mises en
oeuvre pour atteindre ces résultats sont :
- Au niveau de l'appui aux services : L'accent sera
mis sur les activités d'appui technique au district et aux formations
sanitaires à travers notamment,
1. La mise en oeuvre des PDH dans les hôpitaux
d'Abéché, Ati, Mongo, Am Timan et Goz Beïda ;
2. Le développement d'un tutorat régulier du
couple DSR/MCT avec une concentration sur les ECD des 6 DS choisis
(Abéché, Goz-Béida, Am Timan, Mongo, Biltine et
Ati) ;
3. La mise en place d'une approche d'équipe pour la
résolution des problèmes (AERP) avec une concentration dans les
6 DS désignés ;
4. La mise en oeuvre d'une approche des Centres de
Santé « par unité» avec l'installation d'un paquet
d'activité minimal (PMA) complet pour chacun des 25 CS
sélectionnés dans les 6 districts choisis ;
5. Faire de l'hôpital régional
d'Abéché un centre d'excellence pour la formation des jeunes
médecins généralistes.
- Au niveau de l'appui institutionnel : L'accent sera
mis sur les activités ayant un impact avéré sur les
résultats en périphérie et notamment,
La réforme du système d'approvisionnement et de
distribution des médicaments par une révision des statuts
assurant plus d'autonomie de gestion et une meilleure viabilité
financière du circuit.
Le suivi étroit de la mise en oeuvre de 3 contrats et
lancement d'autres appels à proposition par le MSP dans les domaines
prioritaires de la contractualisation (médicaments et participation
communautaire).
La formation du personnel de santé niveau
paramédical, médical et gestionnaire.
Chapitre deuxième : LE BILAN GENERAL DU
PROJET SANTE 8e FED
Section 1 :
Résultats obtenus
Il est nécessaire ici de citer ces résultats par
volet d'invention du Projet dans le système national de santé au
Tchad, qui sont entre autres :
- Le volet des infrastructures ;
- Le volet des équipements ;
- Le volet de formations ;
- Le volet de fonctionnements
- Le volet d'appui à la contractualisation ;
- Le volet aux médicaments.
I) Résultats des activités par
volet ;
Dans le volet des infrastructures il y a eu construction de la
Pharmacie Régionale d'Approvisionnement (PRA) du Ouaddaï, la
clôture de l'hôpital d'Abéché, la construction des
hôpitaux de Mangalmé et d'Aboudéîa.
Dans le volet des équipements, il y a eu dotation des
équipements médicaux chirurgicaux aux hôpitaux
suivants : Abéché, Amtiman et Goz -Beïda ; le
projet a aussi doté les centres de santé de sa zone de 166 motos,
le niveau central ainsi que les délégations ont reçu en
total 71 véhicules achetés 54 en 2001 et 17 en 2005 ; 79
frigos sont aussi commandés et livrés au PEV national en 2007
pour les centres de santé ; Une acquisition de 41 groupes
électrogènes de différents KWA (09 groupes de 30 KWA, 02
groupes de 15 KWA, 30 groupes de 07 KWA) a été faite ; 03
chambres froides sont construites à Abéché, Moundou et
Sarh ; le projet a également doté les FID
d'Abéché et N'Djaména des Kits de matériel de
démonstration. Enfin le projet a acheté 28 ordinateurs pour ses
activités au niveau central comme au niveau périphérique.
Plusieurs photocopieuses ainsi que des kits solaires pour les
formations sanitaires.
Dans le volet de formations il y a ouverture de filière
de formation des Infirmiers anesthésistes (24
bénéficiaires) et des Administrateurs -Gestionnaires des services
santé à l'ENAM, 56 bourses de formation à
l'étranger pour toute discipline confondue ont été
octroyées, séminaires et ateliers sur plusieurs thèmes ont
été réalisés, les infirmiers et médecins ont
reçu des stages cliniques à l'Hôpital Général
de Référence National (HGRN).
Dans le volet de fonctionnement, tous les niveaux du
système de santé (administration centrale,
délégations, bureaux des districts et les hôpitaux ainsi
que certains centres de santé) ont reçu des appuis du FED.
Pour ce qui concerne l'appui à la
contractualisation ; 7 contrats ont été signés :
2 dans le domaine de médicaments (PRA du Ouaddaï et du Salamat), 2
en appui aux districts sanitaires (district d'Amtiman et celui de
Goz-Beïda), 2 pour la gestion des hôpitaux (hôpital
d'Aboudeïa et le complexe hospitalo-universitaire « Le Bon
Samaritain ») et 1 pour la formation des infirmiers
anesthésistes.
Dans le volet de médicaments le FED a
recapitalisé la Centrale Pharmaceutique d'Achats (CPA) d'un montant de
450 000 000 FCFA et a doté les centres de santé et
hôpitaux à la somme totale de 372 500 000 FCFA.
1. Evolution de certains indicateurs dans la zone
FED;
Ø Le district sanitaire de Goz-Beïda, d'Amtiman,
d'Abéché, d'Ati et de Mongo sont plus
opérationnels ;
Ø Les hôpitaux de Goz-Beïda, d'Amtiman,
d'Abéché, d'Ati et de Mongo exécutent correctement le PCA,
par la mise en oeuvre de leur plan de développement hospitalier (pour
Abéché, Ati et Mongo) ;
Ø A l'hôpital d'Amtiman, les interventions
chirurgicales sont passées de 5 à plus de 30 par mois ;
Ø Dans la zone appuyée par FED, le taux
d'accouchement assisté au premier échelon est passé de 10%
à 19% pour les centres de santé cibles, et le taux d'utilisation
du centre de santé est passé de 0,2 à 0,35 nouveau cas par
an et par habitant pour les centres de santé cibles (l'objectif du
projet est de passer à 0,25 NC/an/ha).
Section 2 : L'état actuel
d'exécution du budget
L'état d'exécution du budget pour toute la
convention de l'union européenne se présente de manière
suivante :
Domaine
|
Budget prévu après avenant N°2
*
|
Engagment effectif ** en Euros
|
Soldes en Euros
|
Taux d'engagement effectif
|
Infrastructures
|
3 768 961
|
3 489 224
|
279 737
|
92,58%
|
Equipements
|
5 840 608
|
4 907 575
|
933 033
|
84,03%
|
Formations
|
3 684 408
|
3 389 803
|
294 605
|
92,00%
|
Appui à la contractualisation
|
2 979 978
|
3 128 292
|
-148 314
|
104,98%
|
Médicaments
|
5 171 097
|
3 536 782
|
1 634 315
|
68,40%
|
Expertises/Evaluations
|
1 194 167
|
1 160 966
|
33 201
|
97,22%
|
Audits
|
133 492
|
133 492
|
0
|
100%
|
Assistance technique
|
10 085 913
|
9 757 541
|
328 372
|
96,74%
|
Imprévus
|
381 100
|
243 539
|
137 561
|
63,90%
|
Total
|
42 084 965
|
36 868 950
|
5 216 015
|
87,61%
|
*En prenant en compte des lignes CF 8 ACP CD 014 et CF 9 ACP
CD011.
**Ces engagements comprennent : les dépenses
effectives pour les engagements déjà clôturés ;
les montants des contrats signés pour les engagements en cours
d'exécution et le total des montants reçus par la DCE sur la
partie régie du DP en cours d'exécution.
Section 3 : Problèmes rencontrés
depuis le DP1 jusqu'au DP5
I) Problèmes liés aux résultats
attendus ;
Nous allons présenter ces problèmes dans le
tableau suivant :
Volet
|
Quelques problèmes rencontrés
|
Infrastructures
|
Retard important dans : la réhabilitation des 7
centres de santé et de 03 hôpitaux, la réhabilitation du
réseau électrique de 5 hôpitaux, et la construction d'un
centre de santé. Ces retards sont imputables à la lourdeur des
procédures et aussi à l'insécurité (2 appels
d'offres ont été lancés pour les centres de santé
des districts d'Amtiman et de Goz-Beïda mais n'ont pas d'offres).
|
Equipements
|
Retard dans l'exécution des contrats : la
réception des équipements médico-chirurgicaux pour une
valeur de 702 430 452 FCFA maintenant est en cours.
|
Formations
|
La formation complémentaire des jeunes médecins
qui devrait fournir les compétences nécessaires à la
réalisation du PCA et à la gestion des districts n'a pas
été vraiment exécutée par manque de rigueur dans le
suivi des stages et l'évaluation des jeunes médecins par le
MSP.
|
Fonctionnement
|
Retard dans l'envoi des fonds par la CGP en
périphérie pour l'exécution des activités en raison
de la lourdeur des procédures.
Retard dans l'envoi des pièces justificatives et des
rapports d'activités par les DSR et MCD
Instabilité du personnel dans les districts, postes de
médecins (DSR,MCD et MCH) non pourvus parfois sur une longue
période
|
Appui à la contractualisation
|
Absence d'homologues nationaux conformément au contrat
pour le transfert des compétences ;
Retard dans la mise à la disposition des fonds aux ONG
par le Projet
|
Médicaments
|
Mauvaise gestion des médicaments
Absence de sanction en cas de malversation
Absence des organes garantissant une gestion transparente des
médicaments
Lenteur dans la mise en place de la réforme du secteur
de médicament (non adoption des nouveaux statuts de la CPA et des PRA
proposées depuis septembre 2006 par le Projet)
Non remboursement des fonds bloqués sur les comptes
CCP
|
II. Problèmes liés au
suivi de la mise en oeuvre du Projet.
Les problèmes liés au suivi de la mise en oeuvre
du projet sont multiples :
Le comité de pilotage ne se réuni pas tous les 6
mois comme prévu : le dernier a eu lieu en mai 2004 ;
Le prochain comité de pilotage est en cours de
préparation pour réfléchir uniquement sur la
capitalisation des acquis et les conditionnalités sur certains
engagements comme les médicaments.
En ce qui concerne le suivi de la mise en oeuvre du projet par
le MSP, il y a assez de problèmes ; sur trois réunions de
préparation, le MSP n'a participé qu'à une seule ;
Pour des réunions mensuelles, le MSP n'est plus
représenté depuis quelques mois ;
Le MSP est démotivé dans le suivi du Projet pour
des raisons suivantes :
- Processus de prise de décision entre le MSP, ACTION
et la DCE non équitable.
LES PERSPECTIVES D'AVENIR
Le Projet d'appui à la politique nationale de
santé au Tchad du 8ème FED n'a pas produit d'une
manière satisfaisante des résultats attendus. Son
périmètre d'intervention était sans doute trop
étendu au regard des difficultés auxquelles il a du faire face
tout au long de son exécution. Ainsi nous proposons donc pour le futur
de réduire le nombre des objectifs et l'étendue
géographique du projet, en le focalisant sur le développement
global d'un ou deux districts sanitaires, dans une approche systématique
(équipe cadre, hôpital, centres de santé, système de
référence-contre référence, participation
communautaire) et de renforcer les mécanismes qui permettront d'assurer
des résultats durables. Ainsi nous allons voir dans les paragraphes qui
suivent certaines recommandations et orientations pour un avenir un peu
mieux.
Chapitre Premier: LES RECOMMANDATIONS.
Nous pouvons citer de la manière suivante :
1.Renforcer le cadre de la politique nationale de
santé
La coordination des partenaires sous l'égide de l'OMS
devra appuyer le MSP vers une plus grande pertinence de ses orientations et ses
engagements, d'une part pour consolider les grandes composantes de la PNS et du
plan national de développement en cours d'élaboration et d'autre
part pour permettre au Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) du
MSP de devenir opérationnel dès 2009.
Les orientations d'un programme d'activités
financées par le 10ème FED dans le domaine de la
santé trouveront ainsi une structure de développement sectoriel
véritablement porteuse.
Parmi les priorités de santé publique, il
conviendra de réaffirmer avec force l'objectif global
d'amélioration de la santé des femmes et des enfants,
insuffisamment prise en compte dans le projet au regard des
réalités humaines de la population du Tchad.
Les orientations et des normes établies par le MSP
constitueront le cadre du futur, mais il sera nécessaire d'accepter et
de traduire dans les faits la nécessaire adaptation de ces orientations
et de ces normes aux contextes de leur mise en oeuvre. Il est souhaitable
d'envisager un projet moins vertical et moins normatif, plus
« contextualisé » en fonction des
réalités, toujours si résistantes aux approches
théoriques et des attentes locales des personnels de santé et de
la population si éloignées des visions centrales.
2.Améliorer le pilotage et la gestion du
Projet
Il faut mieux définir en amont du Projet, les
responsabilités de chaque partenaire, établir et faire vivre un
dispositif de pilotage selon des règles adoptées en commun
constituent des conditions essentielles pour la bonne gouvernance d'un
Projet.
La viabilité des mesures introduites par le
PS8eFED sera ailleurs d'autant mieux assurée que seront
recherchés ensemble des mécanismes simplifiés de gestion
administrative et de suivi des activités assurant une plus grande
fluidité administrative tout en garantissant la fiabilité de la
gestion. Il faudra veiller à intégrer ces mécanismes dans
une structure centrale du MSP.
Les procédures de gestion devront être mieux
adaptées à la réalisation des activités
particulièrement complexes qui sont la caractéristique des
systèmes de santé. La logique de développement des
prestations de soins doit s'appuyer sur les instruments et les
mécanismes de renforcement des capacités institutionnelles
spécifiques (une clarification effectivement basée sur des
indicateurs d'état de santé de la population et sur des objectifs
précis d'amélioration de santé), de transfert des
compétences, de valorisation des expériences et de
pérennisation des acquis.
3.Améliorer la politique des ressources
humaines
Le MSP n'a pas pris en compte à temps le relais des
ressources affectées par le Projet au fonctionnement des services. Il en
est résulté une perte de bénéfices escomptés
du transfert de compétences et de l'introduction de nouvelles
méthodes de travail.
Le MSP devra être en mesure d'assumer ses engagements en
matière de ressources humaines :
- La formation statutaire en chirurgie courante,
gynécologie, pédiatrie et gestion du système de
santé doit être exigée des médecins en voie
d'intégration pour exercer dans les districts sanitaires ;
- L'affectation des médecins et techniciens de
santé doit être effective notamment dans les districts et dans les
formations sanitaires appuyés par voie de contractualisation ;
- L'intégration des personnels contractuels du projet
(gestionnaires, maintenanciers, ...) est nécessaire pour
pérenniser l'opérationnalité des services.
Le Processus de développement sanitaire implique des
districts sanitaires fonctionnels. Il nécessite des équipes
cadres responsables et capables de gérer un système de
santé intégré. Ces équipes doivent
bénéficier de mécanismes efficaces de suivi et
d'encadrement intensif qui relèvent de la responsabilité de DSR
aux compétences en santé publique confirmées.
Les médecins consacrent beaucoup de temps à des
activités divers pouvant leur apporter un complément de
ressources pour compenser des salaires insuffisants et irréguliers donc
il faudra en tenir compte dans l'avenir et envisager un mécanismes
indemnitaire lié au poste d'affectation, à l'acquisition de
compétences, à la performance dans les soins cliniques et au
support donné aux formations sanitaires. D'une manière plus
générale, il serait intéressant d'envisager des
modalités de motivation non plus liées à la simple
présence à des réunions ou à des formations, mais
attribuées après l'acquisition certifiée d'une
compétence ou la réalisation effective d'une activité.
4.Développer la politique de
contractualisation
La contractualisation constitue un enjeu pour la
viabilité des acquis du projet, mais faudra veiller à ce que le
cadre soit mieux adapté aux spécificités des districts
cibles, qu'elle puisse être ouverte à des personnels de
santé nationaux, qu'elle associe effectivement les communautés
bénéficiaires, que sa dégressivité soit
efficacement programmées et qu'elle soit régulièrement
appuyée et supervisée.
L'appui à la mise en oeuvre de la contractualisation
devra porter sur les facteurs clés de sa réussite :
- Les mécanismes de transfert de compétences,
avec la condition incontournable d'une présence effective des personnels
de santé nationaux, qui pourraient être mis à la
disposition, intégrés et rémunérés dans le
cadre du contrat ;
- La qualité de l'environnement de travail
(infrastructures, équipements, organisation et gestion) pendant et
après le départ de l'ONG ;
- Le respect des normes du MSP dans la gestion et dans les
activités de soins, dans la participation au système
d'information sanitaire et au processus de contrôle et de supervision,
- Les mécanismes de compensation et de
rétablissement de la participation communautaire lorsque celle-ci est
perturbée dans les situations d'urgence.
5.Appuyer la participation communautaire
Les attentes de la population, en particulier par l'adaptation
des soins aux contextes socioculturels n'ont pas été suffisamment
prises en compte alors que ce point critique avait été
signalé par les études de faisabilité.
La participation communautaire doit être abordée
d'une manière plus pertinente et plus efficiente. Une réflexion
sera engagée sur des pistes de travail telles que mutuelles, en
recherchant l'expérience et de l'appui d'autres partenaires à
identifier. Cette participation doit se traduire concrètement dans le
cadre d'un volet spécifique de contractualisation au niveau d'un ou
plusieurs districts sanitaires.
Dans ce domaine, l'intégration des activités de
vaccination avancée avec les autres activités préventives
et en particulier en direction des femmes et des enfants sera
systématiquement recherchée, avec l'appui des communautés
villageoises ;
Les comités de santé et les comités de
gestion doivent être davantage appuyés et leurs initiatives
soutenues par un engagement des agents de santé et de leur
encadrement.
6.Valoriser et capitaliser les expériences
Dans les zones de l'urgence, l'aide humanitaire a
apporté des bénéfices réels à la population
et donné aux personnels de santé la possibilité de
confrontations enrichissantes de pratiques et d'expériences. Il sera
important d'appuyer le MSP dans la mise en oeuvre des mécanismes
permettant d'assurer le relai des nombreux intervenants de l'urgence en tirant
partie de leurs expériences et de leurs apports.
Il est souhaitable d'intégrer dans la formation
initiale et continue des personnels de santé, l'apprentissage des
instruments les plus efficaces en terme d'amélioration de la gestion des
services de santé (tutorat, micro planification, PDH, projet
qualité, ...) avec le souci de développer le travail en
équipe, le partage de l'information, la transparence dans la gestion et
enfin de compte la qualité des services rendus à la
population.
7.Mieux prendre en compte l'environnement physique et
technique des services de santé
Le projet n'a pas assurer à temps les
fonctionnalités de base de l'environnement physique et technique requise
(locaux sains et adaptés, approvisionnement régulier en eau et en
électricité, assainissement et traitement des déchets,
équipement médico-technique et mobilier) dont dépend la
qualité des prestations de soins et l'attractivité des
services.
Afin d'assurer la viabilité des infrastructures et
équipements, il conviendra à l(avenir de porter la plus grande
attention sur trois facteurs déterminants :
- L'implantation précoce de ces composantes et leur
accompagnement par des mesures de contrôle (pour le strict respect des
spécifications techniques et des conditions d'installation) ;
- L'appropriation par les utilisateurs (par des actions
d'information et de formation) ;
- La mise en place d'une maintenance durable (avec
l'intégration d'agent de maintenance dans les effectifs du MSP et des
budgets appropriés).
Le volet « référence et
évaluation » permettant la prise en charge rapide et au bon
niveau de compétence sanitaire des cas urgents contribueront à
améliorer la performance du système de santé, en lui
augmentant sa crédibilité et surtout en sauvant des vies
humaines.
Chapitre Deuxième: LES ORIENTATIONS ET
SUGGESTIONS.
La prolongation de la durée de mise en oeuvre du Projet
et la clarification de rôle des différents partenaires dans le
suivi de la mise en oeuvre du Projet notamment le processus de prise de
décision sont nécessaires ;
Le Projet doit désigner au sein du MSP une personne
ressource pour appuyer le BCE afin de suivre la mise en oeuvre du Projet en cas
d'empêchement du BCE. Cette personne ressource doit :
- Participer aux réunions du comité de suivi
opérationnel ;
- Participer aux réunions de préparation du
comité de pilotage ;
- Veiller au respect des engagements du MSP par rapport aux
contrats avec les ONG ;
- Veiller au respect des engagements du MSP par rapport
à la convention de financement ;
- Participer aux réunions du staff du Projet.
Améliorer la performance des systèmes de
santé constitue un objectif essentiel de toute personne et de toute
institution travaillant dans le secteur de la santé. Les réformes
des systèmes de santé, tant dans les pays
développés que dans les pays en développement, ont
généralement entraîné des recompositions
institutionnelles qui se sont traduites par une multiplication, une
diversification et parfois une spécialisation des acteurs de la
santé, tant au sein du secteur public que des secteurs privé et
associatif.
L'isolement qui caractérisait souvent les acteurs
traditionnels de la santé n'est plus possible. De même,
l'entrée en scène de nouveaux acteurs indépendants ou
autonomes rend inopérant le recours à l'autorité
hiérarchique. Les acteurs de la santé sont ainsi amenés
à reconsidérer les modalités de leurs relations. Celles-ci
peuvent reposer sur la concertation; cet engagement moral présente
toutefois des limites. Aussi, de plus en plus fréquemment, ces relations
reposent sur des arrangements contractuels, lesquels formalisent les ententes
entre des acteurs qui s'obligent mutuellement.
Néanmoins, la multiplication d'arrangements
contractuels spécifiques peut entraîner des effets
néfastes. Ainsi, la juxtaposition d'arrangements contractuels ad hoc et
sans coordination peut conduire à des disparités difficilement
justifiables. L'explosion du nombre de ces arrangements contractuels peut en
outre conduire les autorités publiques à ne plus être en
mesure d'encadrer et de superviser cette dynamique aboutissant ainsi à
toutes sortes de dérives préjudiciables à la population.
Aussi est-il important que les arrangements contractuels ponctuels soient
constitutifs du système de santé et intégrés
à une stratégie politique globale. Afin de clairement articuler
chacun des arrangements contractuels avec la politique nationale de
santé, il s'avère important d'élaborer des politiques de
contractualisation. Les différents arrangements contractuels
établis entre les acteurs seront alors la traduction
opérationnelle d'une stratégie collective et concertée
(elle-même plus ou moins formalisée (par exemple, au travers de
conventions-cadre ou de contrats d'objectifs)). L'élaboration, la mise
en oeuvre et l'évaluation de cette politique contractuelle relève
de la responsabilité de l'État et plus particulièrement du
Ministère de la Santé. Toutefois, cette fonction d'administration
générale (stewardship) ne peut pas s'exercer sans la
participation de tous les acteurs qui la déclineront en arrangements
contractuels spécifiques. Enchâssée dans une politique de
contractualisation, la contractualisation devient alors une option
stratégique pour améliorer la performance des systèmes de
santé. Plus qu'une simple relation de cocontractants, c'est la recherche
et le développement de partenariats véritables et durables qui en
est l'enjeu.
CONCLUSION.
Le financement de la santé doit permettre la
mobilisation des ressources nécessaires à la mise en place de
mesures de prévention et de prise en charge médicale
répondant aux besoins des populations. Force est de constater que les
ressources mobilisables auprès des ménages, des pouvoirs publics
ou d'un tiers-payant sont très insuffisantes. Leur accroissement est un
objectif prioritaire, qui ne peut toutefois se concevoir qu'en lien avec une
amélioration de l'offre de soins, seule à même de susciter
l'envie de se faire soigner.
Dans les Pays les Moins Avancés comme le Tchad, le
financement de la santé est très insuffisant.
Les dépenses de santé sont, en outre, en grande
partie à la charge des ménages et seule une faible part de ces
dépenses est socialisée. Ce système profondément
inégalitaire a des conséquences sanitaires et économiques
importantes pour les ménages, les amenant à renoncer aux soins ou
à les différer.
L'augmentation de la part des ressources publiques en faveur
du secteur de la santé a d'ailleurs été amorcée
récemment, dans le cadre des annulations de dettes et à la suite
de réallocations de ressources entre secteurs.
Mais l'augmentation des ressources ne suffit pas. La gestion
défaillante des financements disponibles, et plus
généralement la mauvaise gouvernance des systèmes de
santé, compromettent souvent l'efficacité de la dépense.
Dans beaucoup de pays en développement, l'Etat ne remplit pas son
rôle en matière de hiérarchisation des objectifs, de
planification des besoins financiers, de gestion et d'allocation des ressources
et de garantie d'équité dans l'accès aux soins.
En conséquence, l'offre de soins ne répond aux
besoins, ni en termes qualitatifs, ni en termes quantitatifs.
D'autre part, si la sécurité sociale est plus
développée dans ces pays, son renforcement y constitue un enjeu
d'autant plus important qu'ils sont confrontés à une augmentation
des coûts de la santé, en lien avec le développement des
maladies
chroniques.
De plus en plus de gouvernements font de l'assurance maladie,
sous forme obligatoire ou volontaire, le mode de financement alternatif au
système de paiement direct à l'acte, jugé trop
inéquitable. Outre une amélioration de l'accès aux soins
des ménages qui y adhèrent, l'assurance maladie constitue une
forte incitation à la structuration et au renforcement de l'offre de
soins (négociations contractuelles, sécurisation des ressources
pour le prestataire, etc.). Elle est aussi, dans sa composante mutualiste, une
expression de la participation des usagers à la gestion de leur
santé. Elle n'est toutefois d'aucune utilité pour les
ménages les plus pauvres, qui doivent bénéficier de
systèmes de protection spécifiques.
La politique de santé du Tchad a pour objectif
prioritaire d'assurer à la population l'accès à des
services de santé de base de qualité. Le système est
cohérent et articulé sur trois niveaux (central,
intermédiaire et périphérique), avec une
déconcentration des pouvoirs qui prévoient que les équipes
cadres des délégations et des districts sanitaires assument des
fonctions techniques, administratives et de gestion.
Malheureusement, le secteur de la santé est
caractérisé par une extrême faiblesse des ressources
humaines, des infrastructures et équipements médicaux.
L'administration souffre de difficultés d'organisation et les ressources
propres de l'Etat sont difficiles à mobiliser.
Comme nous avons constaté ci - haut, le Tchad
bénéficie d'un appui considérable de la Commission
Européenne à travers le Projet Santé FED depuis plusieurs
années sur système de santé. Cet appui ne s'arrête
pas seulement au niveau central mais on le constate aussi bien dans les niveaux
intermédiaires ainsi qu'aux niveaux périphériques.
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