INTRODUCTION
Les prestations de services fournies par certaines
institutions financières peuvent concourir à la réduction
de la pauvreté. Les banques sont les premières structures
organisées mettant à disposition ces types de services
financiers. Mais souvent celles-ci préfèrent adapter leur produit
à un monde restreint disposant des garanties et des capacités de
remboursement des crédits. Une telle pratique justifie, en partie leurs
stratégies d'implantation dans les grandes villes qui exclut de facto
une grande partie du monde rural où la pauvreté reste
légende. Or le monde rural a aussi besoin de ces services financiers
surtout dans la nouvelle vision du millénaire de la stratégie de
lutte contre la pauvreté. A cet effet, il importe donc de trouver une
nouvelle formule pour offrir des services financiers appropriés à
ces populations.
Pour offrir des services financiers de proximité
tenant compte de l'environnement du monde paysan, la solution semble être
trouvée dans la mise en place des Institutions de Micro finance (IMF).
La prise en compte des nobles objectifs et missions des IMF conformément
à l'objectif global du millénaire (réduire la
pauvreté au maximum par l'accès des couches les plus
déshéritées aux services financiers) a contribué
à la floraison des IMF dans les pays de la sous région Ouest
africaine notamment au Togo.
Une telle floraison des Institutions de Micro finance au Togo
comme partout ailleurs oblige à s'interroger sur leur
efficacité, et leur capacité effective à mobiliser de
l'épargne. Il s'agit de chercher à comprendre si la progression
en nombre des IMF au Togo induit une dynamique tangible non seulement dans la
mobilisation de l'épargne mais aussi dans l'augmentation des
crédits ?. En claire la problématique reste de voir la part
concurrentielle du volume d'épargnes mobilisées par les SFD sur
les trois dernières années au Togo. Pour élucider les
préoccupations formulées dans la problématique
précitée, il est nécessaire pour nous, suite à
notre stage à la micro finance Investir Dans l'Humain (I. D.H.)
d'organiser une réflexion autour du thème :
<<LA Part des IMF dans la Mobilisation de
l'Epargne au Togo : cas de IDH Micro finance.
>>
Notre objectif au delà de la mise en exergue du volume
d'épargne mobilisée par les IMF au Togo, comparativement à
l'effort fait par les institutions bancaires de la place, consistera aussi
à proposer des approches de solutions pour l'amélioration des
canaux de mobilisation accrue et de sécurisation de l'épargne par
les IMF au Togo.
Notre logique de développement du thème
s'intègre dans une vision d'argumentation en trois chapitres.
Le premier chapitre abordera la présentation,
l'organisation de IDH Micro finance, et le secteur de micro finance au Togo. Le
deuxième chapitre étudiera la stratégie d' IDH Micro
finance en matière de mobilisation de l'Epargne. Enfin le
troisième chapitre dégagera certains problèmes liés
à la mobilisation de l'épargne pour le cas spécifique de
IDH Micro finance, en vue d'en faire des approches de solutions.
CHAPITRE I
CADRE DU STAGE ET INDICATEURS DE LA MICRO - FINANCE
AU TOGO.
Le rôle de la mobilisation de l'épargne
était essentiellement joué au TOGO jusqu'aux années 1980
par les banques de la place. Ce qui excluait les populations rurales, non
seulement à cause de la faiblesse du taux de bancarisation, mais aussi
à cause de la faiblesse des revenus et de l'inaptitude de ces
populations à répondre aux conditions d'accès au
crédits et services des banques. L'incapacité des banques
à servir financièrement toutes les classes sociales de la
population a conduit à la naissance des systèmes de financement
décentralisés (SFD) en général et de la Micro
finance en particulier.
La présentation du cadre de stage sera faite par un
développement centré sur l'historique de la création de
IDH- Micro finance, son organisation, ses objectifs et ses perspectives
d'avenir ainsi qu'une aperçue sur le secteur de micro finance au
Togo.
SECTION I : Présentation, organisation et
objectifs de IDH-Micro finance.
I : Historique de la création de IDH- Micro
finance.
Les activités de base du réseau d'ONG Investir
Dans l'Humain (IDH) ont commencé en 1999. Mais il est reconnu
officiellement sous le numéro de récépissé
0104/MISD-SG-DAPSC-DSC, et ceux conformément aux dispositions du
décret numéro 92-130/PMRT du 27 Mai 1992. La qualité d'une
Organisation Non Gouvernementale (ONG) de développement lui est reconnue
sous le numéro 243 (MPATHU) du 30 Janvier 2002. Ce réseau d'ONG
IDH regroupe une soixantaine d'ONG menant des actions dans tous les secteurs de
développement économique et social. Une équipe de 250
cadres volontaires déterminés à oeuvrer pour la
réduction de la pauvreté anime les structures dudit
réseau. Hormis son vaste programme de développement qui
s'articule entre autre, autour de l'éducation, la santé, le
développement communautaire, la communication , le réseau a
élaboré un système de collecte d'épargne à
travers sa micro finance, pour contribuer au financement des activités
génératrices de revenus pour les populations cibles.
1- La Faîtière de Micro finance IDH
(FAMI-IDH).
La faîtière de micro finance IDH (FAMI-IDH)
où s'est déroulé l'essentiel de notre stage,est un
réseau qui regroupe sept (7) mutuelles d'épargne et de
crédit à vocation spécialisée dans des domaines
cibles de développement socio économique.
Elle a son siège à Lomé, Tokoin
Cassablanca 70 Rue Amoussimé et administre les activités des sept
mutuelles qui ont leur agence auprès d'elle. Les mutuelles
d'épargne et de crédit qu'elle supervise sont :
- Ami Financier des Pauvres (AFP)
- Entraide Solidarité pour le Bien-être
(ENSOBE)
- Epargne Sans Frontière (ESF)
- Fonds Social de Solidarité (F2S)
- Mutuelle d'Epargne et de Crédit pour la promotion de
l'Artisanat (MUECA)
- Mutuelle des Cadres pour le Développement (MUCAD)
- Mutuelle d'Epargne et de Crédit VOVO
2 - Le rôle de la Faîtière
La faîtière dans sa mission de structure de
micro - finance a pour rôle de :
Favoriser la formation et l'éducation des dirigeants
des mutuelles membres.
- favoriser une assistance technique aux mutuelles membres
notamment en matière d'organisation et de comptabilité.
- exercer un contrôle administratif, technique et
financier sur les institutions affiliées;
- procéder à l'inspection des mutuelles
régionales ;
- assurer la cohérence et le développement du
réseau ; et
- définir les grandes orientations du code de
déontologie à l'usage des mutuelles
3 - Objectifs de la faîtière.
La faîtière de micro finance IDH a pour
objectifs :
- de former et d'encadrer les membres ;
- d'apporter une assistance technique aux structures de base
qui oeuvrent pour la micro finance au Togo et ailleurs (les pays de la CEDEAO,
de L'UEMOA et les autres pays d'Afrique).
- d'offrir des opportunités de placement
institutionnels aux membres (un mois, trois mois, six mois, douze mois et
plus...)
- d'offrir un appui institutionnel et un système
d'assurance à tous les adhérents.
IDH-Micro finance a pour ambition de s'implanter à
l'échelle nationale (dans les préfectures, sous
préfectures et canton).
Face à ces objectifs, il revient à la
faîtière, dans sa mission de coordination des activités,
d'assister techniquement les mutuelles membres notamment en matière
d'organisation, de formation et d'action de contrôle administratif.
Ainsi pour atteindre sa mission de lutte contre la pauvreté, les
promoteurs de la micro finance IDH ont su très tôt mettre en
place une structure fonctionnelle appropriée
II : Structure et organisation de IDH- Micro
finance.
La Micro finance IDH a une structure plus ou moins complexe en
fonction des besoins d'organisation et de bonne gestion que prônent ses
promoteurs. La structure est en perpétuelle modification pour tenir
compte des suggestions faites en la matière pour une bonne gestion des
activités. Cependant, l'organigramme en vigueur jusqu'au terme de notre
stage comprend :
- un conseil d'administration
- un administrateur général
- une direction exécutive qui coiffe plusieurs
directions telles que
· la direction des affaires juridiques, crédit
contentieux
· la direction inspection et contrôle
· la direction des finances et comptabilité &
gestion des risques qui renferme plusieurs services tels que le service finance
et comptabilité, service trésorerie générale,
service gestion des risques et service informatique.
· La direction de l'exploitation du réseau et des
ressources humaines, qui renferme le service de coordination
régionale.
· La direction marketing et formation (voir Annexe1
organigramme)
SECTION II : Indicateurs structurels de la micro
finance au Togo.
L'objectif de notre travail est l'appréciation du poids
des IMF dans la mobilisation de l'épargne en général et
de IDH Micro finance en particulier. Cependant, nous ne saurions le faire sans
analyser et connaître la structure de ce secteur au Togo. Il s'agit de
nous interroger sur le nombre, les types et les catégories de structures
opérant officiellement dans le secteur de nos jours au Togo.
Selon les informations tirées dans le Rapport de
Contrôle des IMF de CASIMEC du 30 septembre 2006, les IMF opérant
au Togo sont au total de 147. Sur ce total, nous pouvons distinguer :
- 123 mutuelles d'épargne et de crédits :
ce sont des structures agréées par l'état et qui ont
uniquement pour activité l'épargne et le crédit.
- 2 mutuelles de crédit direct : ce sont des
associations ayant signées des conventions et font exclusivement de la
micro finance.
- 22 mutuelles à volet crédit : il s'agit
des structures conventionnées ayant d'autres domaines d'activité
en dehors de la micro finance. Ce sont généralement des ONG
à volet crédit.
Le nombre total des membres opérant dans ce secteur est
évalué à 331.036 au 30 Septembre 2006 et est
composé majoritairement de femmes.
Ces IMF opèrent sur toute l'étendue du
territoire national et compte à la même date 243 points de
service. L'analyse des IMF du Togo quant à la complexité et au
niveau des activités nous permet de faire un classement et de ressortir
des IMF les plus importantes et les plus représentatives.
Ces IMF sont au nombre de 16 au rang
desquelles nous citons l'institution qui nous a servi de cadre pour notre
stage. Notons que la FUCEC est le leader de ces 16 IMF les plus
structurées et les plus dynamiques.
Le réseau de micro finance IDH est l'un des derniers
Systèmes Financiers Décentralisés (SFD)
agréés au Togo. Cependant, dans le classement, il fait partie des
16 SFD les plus importantes et les plus représentatives au Togo. Au 30
septembre 2005, ce réseau a 13 structures de base installée sur
toute l'étendue du territoire et plus précisément dans
tous les chefs lieux de régions et certaines préfectures.
Cependant dans sa vision de servir financièrement les
groupes vulnérables et de lutter efficacement contre la pauvreté
et les fléaux sociaux, IDH Micro finance entrevoit une politique
d'expansion vers ces groupes vulnérables et démunis, ce qui peut
dans un futur très proche ramener le nombre de ses points de service
jusqu'à 51 (selon le planning d'implantation.) Au 31 décembre
2005, IDH- Micro finance sert 5785 membres composés de femmes et
d'hommes. En somme ce chapitre nous à permis de présenter :
l'organisation et la structure de IDH Micro finance, ainsi que le secteur de la
micro finance au Togo. Ce travail préliminaire fait, il importe
d'aborder au chapitre deux la problématique de la capacité des
structures de micro finance du Togo à mobiliser l'épargne
disponible.
CHAPITRE II
LA MOBILISATION DE L'EPARGNE PAR IDH - MICRO
FINANCE.
SECTION I : La stratégie commerciale, les
instruments de mobilisation de l'épargne et leurs
caractéristiques.
Le financement des économies en développement a
reposé depuis la fin de la colonisation sur des stratégies de
mobilisations des ressources extérieures ` sous prétexte de la
fragilité de l'épargne interne disponible). Ces ressources
qualifiées à tors ou à raison d'aides au
développement, restent en réalité, pour la plus part des
cas, des prêts portant intérêt. Le paiement des charges
financières liées à ces aides, sans toutefois parler de
l'aide elle-même, fait que nos pays croupissent sous le poids de
l'endettement excessif.
Il faut donc, pour éviter cette situation,
développer une autre forme de financement des économies
nationales. La promotion de la mobilisation de l'épargne
intérieure semble être une bonne alternative pour répondre
à cette nécessité impérative du moment. Il s'agit
essentiellement de l'épargne des populations rurales exclues du
système bancaire, des ménages mais aussi de certaine PME - PMI,
et des nationaux expatriés.
Les nombreuses recherches récentes sur les pratiques
informelles ont permis de mettre en évidence les nombreuses
opportunités de drainage de l'épargne du secteur informel vers le
circuit traditionnel de financement de l'économie.
Mais force est de constater que la mobilisation de
l'épargne ne saurait être efficace sans une politique bien
définie relative aux canaux de mobilisation de l'épargne, et une
stratégie commerciale appropriée. C'est pour raison, qu'avant
d'aborder l'étude des instruments de mobilisation de l'épargne
à IDH - Micro finance nous étudierons d'abord sa stratégie
commerciale.
I - Les Stratégies commerciales de IDH- Micro
finance.
Le développement et la croissance de toute institution
passe par l'acquisition et l'augmentation de sa part de marché. Pour se
faire, chaque unité économique de production doit se faire
connaître et faire connaître ses produits. C'est dans cette optique
que les structures définissent une stratégie commerciale.
Dans sa vocation de toucher un plus grand nombre de couches
sociales démunies et défavorisées, IDH Micro finance a
aussi défini une stratégie commerciale lui permettant de se faire
connaître et de sensibiliser les groupes vulnérables en vue de
partager ses objectifs. La clé de voûte d'une telle
stratégie commerciale reste l'offre de services de
proximité sur la base du principe de regroupement avec la dynamique
d'approche participative
Approche participative
La faîtière de Micro finance IDH se propose de
mettre en valeur l'approche participative pour toucher un plus grand nombre
dans une vision de réalisation de l'économie
d'échelle.
L'exécution de cette approche sera confiée
à un groupe d'agents commerciaux de terrain qui fera le porte à
porte pour des entretiens plus approfondis sur les produits financiers de IDH
Micro finance. Cette approche comprend :
- Le Focus Group (discussion de groupe dirigée) :
Elle consiste à la sensibilisation de masse ;
l'animation du groupe ; informer en s'informant. Une telle pratique
favorise la transmission du message ou de l'information et conduit à
l'expression des besoins des populations et l'identification des solutions.
- La sensibilisation grand public
Elle s'adresse à des groupes cibles ou des groupes
d'intérêt économiques (femmes, jeunes agriculteurs
syndicats tailleurs couturiers...) et offre l'occasion d'identifier les leaders
de groupe afin d'organiser des rencontres plus restreintes avec les
associations qu'ils dirigent.
Au cours de ses séances de sensibilisation, les
animateurs ont l'obligation de faire connaître aux futurs
adhérents les avantages des produits d'épargne et les
différents crédits qu'IDH Micro finance leur propose. Ils doivent
aussi insister sur la sécurisation, l'accessibilité et la
confidentialité des opérations de gestion des fonds, afin
d'instaurer une confiance certaine et une totale appartenance des membres aux
mutuelles.
Pour s'assurer que l'action de sensibilisation a atteint tous
les groupes ciblés, il est aussi utilisé la stratégie
porte à porte. Elle reste donc un moyen d'évaluation de
l'approche participative afin identifier les zones non touchées pour
initier de nouvelles rencontres.
2 Les grands thèmes
d'investigation et d'information
Lors des séances de sensibilisation, certains
thèmes sont retenus pour faire réfléchire les membres. Au
rang de ses thèmes nous citons :
- L'activité économique en rapport avec le
revenu, l'alimentation, les soins de santé primaire, le logement et
l'habillement ;
- Les services financiers
- Le potentiel associatif : les liens d'affinité,
l'habitude au travail en groupe...
- Faire comprendre les différentes techniques de
gestion des activités génératrice de revenue (AGR) aux
membres ;
- Faire prendre conscience aux membres, des risques
inhérents à leurs activités ;
Ces études conduisent à connaître le
comportement et l'attitude des participants vis-à-vis de
l'épargne et du crédit.
En définitif, la pratique de la stratégie
commerciale peut permettre à IDH Micro finance de mesurer sa
capacité de mobilisation de l'épargne. Son efficacité
dépendra des moyens humains, financiers et matériels dont dispose
l'institution.
II - Présentation et analyse des instruments de
mobilisation de l'épargne à IDH Micro -Finance
A- Les instruments classiques.
Il s'agit essentiellement des instruments utilisés par
toutes institutions financières pour drainer l'épargne vers
elles. Ce sont en réalité les produits que les institutions
financières proposent à leurs clientèles ou membres.
1- Les comptes de Dépôts à Vue
(DAV).
Les DAV sont des comptes ouverts par les membres des mutuelles
d'épargne et de crédit de la micro finance IDH. Sur ces comptes
les membres peuvent faire des opérations de dépôt et de
retrait de fonds. Ce compte doit son nom au fait que les dépôts
constitués par les membres sont disponibles à tout moment. Le
membre peut en avoir accès à tout moment pendant les heures
réglementaires de services des mutuelles. Les DAV à la micro
finance IDH s'adressent essentiellement aux femmes, aux commerçants
particuliers, aux professeurs aux cadres aux groupements et association de
femmes ou d'hommes, aux artisans aux apprentis etc.
L'accès à ces comptes dans les mutuelles de IDH
est très simple et n'exige pas beaucoup de formalités
1.1 Condition d'accès et
fonctionnement.
L'adhésion est libre et volontaire. Toute personne
physique ou morale peut le faire. Comme conditions d'adhésion on
a :
- l'acquisition du droit d'adhésion fixé
à deux mille cinq cent francs (2500) CFA ;
- la libération d'une part sociale de cinq mille francs
(5000) CFA ;
- la production de trois (3) photos
d'identité ;
- Le remplissage d'une fiche d'adhésion (voir
annexes2)
Le droit de membre après la libération totale de
la part sociale est conféré par l'établissement d'une
carte de membre, d'un livret de compte individuel et d'une fiche compte
dépôt qui est destinée à la mutuelle. Notons que
toutes ces pièces sont consécutives à l'attribution d'un
numéro de compte.
1.2 Le livret individuel (voir annexe
3) :
Il est gardé par le membre qui, doit s'en munir pour
toute opération, surtout de retrait sur son compte. Toute
opération effectuée par le membre y est mentionnée. Il
permet donc au membre de suivre toutes ses opérations de mouvement de
compte et de connaître son solde à tout moment. Il est
détenu exclusivement par le membre. Personne ne peut s'en servir
à sa place, à moins qu'il lui donne une procuration en bonne et
due forme.
1.3 La fiche compte dépôt (voir annexe
4)
Elle est destinée à la mutuelle qui s'en sert
pour mentionner toutes les opérations effectuées par les membres.
Elle permet à la mutuelle de suivre à tout moment les
opérations de leurs membres et de connaître leur solde. Le membre
ne peut en avoir accès qu'au moment d'une opération ou il doit
apposer sa signature.
L'accès à cette fiche est interdit à
toute personne étrangère à la mutuelle pour éviter
qu'une mention au débit ou au crédit de cette fiche, dans une
intention de nuire au d'avantager le membre ne soit possible.
Il est à noter que pour les comptes de
dépôt à vue, les opérations prises individuellement
ne sont pas considérées en matière de
rémunération des dépôts. Seules les soldes de fin de
période sont prises en compte. Ce qui fait que les dépôts
ne sont pas rémunérés à cause de leur
disponibilité et liquidité permanente. Les intérêts
sont calculés sur les soldes de fin d'année en fonction de la
rentabilité de la mutuelle.
2-Les Comptes de Dépôt à Terme ou
(DAT)
L'ouverture de ce compte est soumise aux mêmes
conditions et procédures que celles des DAV. Le terme de Contrat
à Terme convient mieux à ce type de produit. En effet il s'agit
d'un contrat entre la mutuelle et le membre. Il répond au besoin d'une
personne qui dispose d'une somme plus ou moins importante qu'elle affecte
à un projet, et qui pour plusieurs raisons ne veut pas garder cette
somme auprès de lui. Ainsi cette personne s'adresse à une
mutuelle et signe le contrat en fixant consensuellement avec la mutuelle les
termes du contrat (montant, durée, taux). Il ne peut avoir accès
à cet argent avant l'échéance fixée. Pour cela
cette épargne est rémunérée à des taux
graduels selon la durée du contrat. Ce taux ne dépasse pas 6%
à la IDH-microfinance quelle que soit la durée de
l'épargne.
A la différence du DAV, sur les DAT, aucune
opération n'est permise sur le compte pendant toute la durée du
contrat.
Toutefois, le contrat peut être modifié par le
membre, bien entendu en acceptant toutes les conséquences
financières qui en découlent. Le DAT ne donne pas directement
accès au crédit. Cependant il peut servir de garantie à un
crédit auquel cas il se transforme en DAV.
3- La domiciliation de salaire.
La domiciliation de salaire est un moyen permettant à
tout employé disposant un compte dans une mutuelle du réseau de
demander que son employeur vire périodiquement sa
rémunération afin de bénéficier des avantages
afférentes. Il s'adresse aux employés du secteur privé,
aux enseignants des établissements privés, aux agents des
sociétés de gardiennages et des stations d'essence, etc., qui
touchent leur salaire à la caisse de leur service. Cette situation ne
peut pas leur permettre de bénéficier des crédits de
montant élevé pour la réalisation de leur projet, puisque
leur revenu est généralement faible.
3.1Fonctionnement.
Ce produit est un peu formalisé. Pour décrire
son Fonctionnement, prenons l'exemple typique de l'école privée
TYFFANY qui a domicilié le salaire de tous ses enseignants à la
mutuelle Ami Financier des Pauvres (AFP). Le processus débute par
l'ouverture de compte par la société dans les livres d'une
mutuelle de Micro finance IDH. Ainsi TYFFANY a ouvert un compte dans les livres
de AFP. Ensuite tous les enseignants doivent aussi avoir un compte individuel
dans la mutuelle AFP.
Les conditions d'ouverture de comptes restent les mêmes
que celles décrites au niveau des comptes de dépôt à
vue.
A la fin de chaque mois TYFFANNY approvisionne son compte
à AFP d'un montant minimum égal au total du salaire de ses agents
et donne l'ordre à celle-ci de payer ses enseignants. L'ordre est
accompagné d'une fiche portant le nom et les salaires individuels de
chaque enseignant. Cet ordre reçu, la mutuelle AFP crédite dans
ses livres le compte de enseignant du montant indiqué. Cette
opération donne droit à un prélèvement de 500F sur
le salaire de tous les enseignants au titre de frais de traitement de salaire
Au plan comptable, l'opération est matérialisée
par :
Lorsque TYFFANY approvisionne son compte d'un montant M, la
mutuelle AFP passe dans ces livres :
`Compte TYFFANY AFP'
DEBIT
|
CREDIT
|
|
M
|
SC = M
|
Total = M
|
Lorsque la mutuelle AFP positionne l'argent sur le compte des
enseignants, elle passe dans ses livres :
`Compte TYFFANY AFP'
DEBIT
|
CREDIT
|
M
|
|
Total = M
|
SD = M
|
La domiciliation du salaire offre l'avantage de constituer
l'épargne pour prétendre à un crédit avec
prélèvement à la source, des possibilités de
facilites de caisse.
B Le système de collecte de fonds sur place ou la
TONTINE.
La Tontine est un système de collecte de
l'épargne sur place initiée par IDH micro finance à cause
de sa mission principale qui est d'enrayer par tous les moyens la
pauvreté. Le constat a été clair, certaines couches
sociales défavorisées à cause de la faiblesse de leur
revenu pensent qu'ils ne peuvent pas épargner à partir de leur
faible revenu. Or aucune pauvreté ne saurait être enrayée
efficacement sans l'investissement qui, lui-même, découle
logiquement de l'épargne. L'épargne est donc l'un des moyens de
lutte contre la pauvreté. Il faut, de ce fait, apprendre aux populations
en général et à celles plus défavorisées en
particulier à épargner, quelle que soit la faiblesse de leur
revenu en les aidant à éviter les épargnes
aléatoires auxquelles elles s'adonnent. C'est dans cet esprit que la
Tontine a été initiée à IDH Micro finance.
La Tontine s'adresse à tous ceux qui le désirent
en général et en particulier aux femmes à activités
génératrices de revenus, aux artisans, aux apprentis, aux
commerçants etc.
- Fonctionnement de la tontine.
Son fonctionnement est complexe et aussi coûteux pour
l'institution. Elle débute par l'expression du désire du membre
à s'y adhérer. Ce désire doit se concrétiser par
l'achat du livret Tontine (voir annexe5) qui tient lieu d'adhésion
Après l'achat du livet tontine, l'adhérant
précise sa mise journalière et peut commencer par cotiser le
même jour. Ainsi le collecteur passera tous les jours chez les
adhérents de sa zone pour la collecte de leur mise journalière
qui varie de 100 francs à 10000 francs. Cependant, un adhérent
peut ne pas cotiser pendant plusieurs jours et se rattraper en une seule
journée en cotisant pour les autres jours.
A la fin de la journée, le collecteur fait le point
des collectes à la caisse. La synthèse des cotisations de
façon mensuelles est aussi faite afin d'établir la
conformité du solde du livret Tontine et du cahier de collecte.
A la fin du mois et plus précisément au cinq (5)
du mois suivant, tout adhérent désireux de retirer sa cotisation
pour des besoins d'investissement ou autres, peut passer dans sa mutuelle muni
de son livret pour le retrait Tontine. Il ne peut retirer que la cotisation
nette car la première cotisation revient à la mutuelle dans
laquelle il cotise. Le dynamisme et la grande mobilité des collecteurs
font que le produit tontine à une très grande capacité de
mobilisation de l'épargne à IDH-Micro finance. Aussi permet
- elle aux adhérents de devenir membres des mutuelles
par prélèvement sur la cotisation mensuelle en vue de l'ouverture
de compte. Le produit TONTINE offre l'avantage d'augmenter progressivement le
capital d'affaire ; de diversifier ses activités. Il offre aussi la
possibilité d'avoir accès au crédit tontine pour les
membres qui disposent d'un compte dans une mutuelle.
C- Les produits d'épargne à
caractère social
Il s'agit des produits particuliers que IDH-Micro finance a
initié dans le but d'atteindre son objectif principal qui est la lutte
contre la pauvreté. Ce sont des produits d'épargne
initiés, soit pour permettre aux plus démunis d'avoir des moyens
financiers pour leur intégration sociale, soit d'avoir la
possibilité de se soigner ou d'assumer pleinement leur vieillesse. Ils
leur permet de pouvoir le faire à court, moyen ou long terme selon les
cas à travers des cotisations insignifiantes. Au rang de ces produits,
nous pouvons citer l'épargne scolarité, l'épargne
formation universitaire, l'épargne santé, l'épargne
vieillesse etc.
D - Les produits d'épargne à
caractère rural
Au Togo, la proportion estimée de la population rurale
est de 80. Ce taux aussi important de population rurale à servir
financièrement implique la mise sur pied de produits financiers
adaptés à leurs besoins auxquels ils ne peuvent jamais se
soustraire. C'est pour répondre à ces besoins, que IDH micro
finance a mis sur pied des produits d'épargnes à
caractère rural. Nous notons à ce titre, l'épargne
agriculture, l'épargne crédit de proximité,
l'épargne agriculture- élevage- maîtrise de l'eau etc.
Ces produits permettent aux populations rurales de faire face
à certains aléas climatiques ou naturels pouvant compromettre
leur activité.
E - Les produits d'épargne à
caractère économique
Ce sont des produits proposés aux commerçants,
industriels (PME-PMI) pour la promotion du petit, moyen et gros commerce, des
petites et moyennes entreprises, et l'exportation. Pour ne citer que quelques
uns, nous pouvons parler de l'épargne équipement petite
entreprise, épargne petit commerce, épargne assistance
exportation etc.
Tous ces produits ou catégories de produits sont des
instruments par lesquels l'épargne est mobilisée à IDH
micro finance.
L'étude de ces canaux de mobilisation de
l'épargne nous permet d'étudier l'effort de mobilisation de
l'épargne à IDH micro finance.
SECTION II : Analyse quantitative et dynamique
(évolutive) de l'épargne mobilisée et de crédits
octroyés : cas du système bancaire et de IDH-Micro finance
au Togo.
Au Togo, depuis quelques années, la mobilisation de
l'épargne outre les banques classiques est aujourd'hui aussi l'affaire
des Institutions de Micro finance (IMF) dont la prolifération est
très remarquable de nos jours. Il convient donc, pour avoir une
idée précise sur leur poids dans la mobilisation de
l'épargne au Togo, d'étudier certains chiffres statistiques.
Pour rester dans le cadre général de notre
étude et pouvoir faire une appréciation réelle de la part
d'épargne mobilisée par les IMF en général et par
IDH- Micro finance en particulier, nous ferons une analyse quantitative de
l'épargne mobilisée et de crédits octroyés par le
système bancaire, le secteur de micro finance au Togo et IDH-Micro
finance. Compte tenu du fait que IDH-Micro finance n'est qu'à trois
années d'activité notre analyse sera relative aux trois
dernières années à compter de 2003.
I - Analyse quantitative de l'épargne
mobilisée et de crédits octroyés par le système
bancaire au Togo de 2003 à 2005.
Nous utiliserons un tableau dans lequel figurerons les
années et les niveaux d'épargnes mobilisées et de
crédits octroyés. Ensuite nous ferons un histogramme qui montrera
leur évolution puis suivra une analyse succincte des chiffres
consignés dans les tableaux.
1 - Tableau montrant
l'évolution des dépôts et des crédits
octroyés par le système bancaire
Années
|
Montants de l'épargne collectée
|
Montants des crédits octroyés
|
Pourcentage des crédits octroyés par rapport à
l'épargne collectée
|
2003
|
208.775.000.000
|
166.706.000.000
|
61,11
|
2004
|
231.319.000.000
|
174.086.000.000
|
75,26
|
2005
|
239.538.000.000
|
174.880.000.000
|
73
|
Total
|
679.632.000.000
|
476.623.000.000
|
70,13
|
Source : Bulletin de Statistiques monétaires et
Financières mars 2005, page 70-71 BCEAO TOGO.
2 - Histogramme représentant l'évolution des
dépôts et des crédits octroyés.
II - Analyse quantitative de l'épargne
mobilisée et des crédits octroyés par les IMF au Togo pour
la période 2003-2005.
Les IMF Togolaises dans leur rôle de mobilisation de
l'épargne connaissent une progression. Au 31 décembre 2005, les
chiffres les plus probants disponibles cumulent pour la période
l'effort de collecte à 75.287 millions de francs CFA. A la même
date le total des crédits est évalué à
61.908.866.253. Il s'agit de la somme des collectes de dépôts et
celle de crédits de 53 IMF recensées dont 38 est de types
agréés et 15 conventionnées.
1 - Tableau montrant l'évolution des
dépôts et des crédits.
Années
|
Montants de l'épargne collectée
|
Montants des crédits octroyés
|
Pourcentage des crédits octroyés par rapport à
l'épargne collectée
|
2003
|
20.165.000.000
|
16.896.000.000
|
83,8
|
2004
|
26.213.000.000
|
21.261.000.000
|
81,11
|
2005
|
28.909.000.000
|
23.751.866.253
|
82,2
|
Total
|
75.287.000.000
|
61.908.866.253
|
82,23
|
Source : Rapport de Contrôle des IMF de CAS-IMEC
au 31 décembre 2005.
2 - Histogramme montrant l'évolution des
dépôts et des crédits.
III - Analyse quantitative de l'épargne
mobilisée et de crédits octroyés par IDH-Micro finance de
2003 à 2005.
1 - Tableau montrant l'évolution des
dépôts et des crédits.
Années
|
Montants de l'épargne collectée
|
Montants des crédits octroyés
|
Pourcentage des crédits octroyés par rapport
à l'épargne collectée
|
2003
|
1. 967. 500
|
Pas de crédit
|
0
|
2004
|
46 .873. 405
|
35.908.625
|
76,61
|
2005
|
435. 048. 690
|
239.907.403
|
55,15
|
Total
|
483. 889. 595
|
275.816.028
|
57
|
Source : Rapport d'activité 2003 ;
2004 ; 2005 de IDH-Micro finance.
2 - Histogramme montrant l'évolution des
dépôts et des crédits.
IV - Analyse comparative de l'activité
financière des SFD et des Banques.
L'ensemble de ces histogrammes nous montre que dans le
système bancaire comme au niveau des IMF, il y a une évolution
à la hausse de l'épargne mobilisée au cours de la
période considérée. Mais ce qui retire notre attention,
est la vitesse dont se fait cette évolution dans ces différentes
structures. Sur ce point nous notons que cette croissance est faible au niveau
du système bancaire classique, relativement moins faible au niveau du
secteur de micro finance au Togo, et très élevée au niveau
de IDH Micro finance
De l'analyse comparative des chiffres ci-dessus relatifs
à la mobilisation de l'épargne au Togo, il ressort que les SFD
ont mobilisé de façon successive sur la période, 2003,
2004 ;2005 ; 9,7% ; 11,33% ; 12,1% de l'épargne
globale du système bancaire.
Pour ce qui concerne le rapprochement des chiffres de
IDH-Micro finance à ceux du secteur bancaire classique, il ressort que
la comparaison n'est pas aisée, les montants mobilisés par IDH
sont relativement faibles. Cependant entre IDH-Micro finance et l'ensemble des
SFD au Togo les parts sont successivement de 0,0098% ; 0,18% et 1,51%
sur la période considérée. Dans une démarche
d'analyse superficielle on sera tenté de dire que cela est très
faible. Ce qui ne serait pas une analyse affinée, puisque dans une
étude plus approfondie où on tient compte du nombres total de
banques (6) et d'IMF (53) de même que le lieu et le type de populations
cible auprès de laquelle ce niveau d'épargne est mobilisé,
l'effort comparatif de la IDH-Micro finance sera plus remarquable.
En effet IDH-Micro finance est en ses débuts
d'activité, c'est ce qui explique la faiblesse des dépôts
en 2003. Les montants mobilisés pour les gestions 2004 et 2005
montrent la tendance évolutive favorable de l'effort de mobilisation de
l'épargne à IDH-Micro finance.
S'agissant des crédits, l'évolution n'est pas
monotone pour le système bancaire. De 2003 a 2005, les montants des
crédits octroyées en pourcentage sont respectivement de
61,11 ; 75,26 et 73,00 soit en moyenne 70,13 de l'épargne collecte
durant la même période. Pour les SFD la tendance est plutôt
à la baisse. Les crédits octroyés au cours des
années 2003 ; 2004 ; 2005 sont respectivement de 83,8% ;
81,11% et 82,2% de l'épargne mobilisée au cours des
mêmes périodes. Ce qui fait en moyenne 82,23% de l'épargne
globale sur les mêmes périodes. Une telle situation s'explique par
le ralentissement des activités économique au Togo suite
à la suspension de la coopération avec la plus part des bailleurs
de fonds et institutions financières internationales.
Au niveau de IDH-Micro finance, il n'y a pas eu de
crédit en 2003 puisque c'était l'année du début des
activités. On note cependant une baisse nette du montant des
crédits qui passe de 76,61% de l'épargne en 2004 à 55,15%
de l'épargne en 2005. Ce qui fait une moyenne de 57% de l'épargne
globale sur les mêmes périodes. Il ressort de cette comparaison
qu'en analysant les taux des crédits par rapport à
l'épargne collectée, les SFD ont des taux nettement
supérieurs aux taux des banques. Ce qui suppose que les IMF affectent
une grande partie des dépôts aux crédits D'ailleurs il ne
pourrait en être autrement.
En somme, nous retenons suite à ces analyses, le
réel poids des IMF dans la mobilisation de l'épargne au Togo. Les
SFD ont donc une part non négligeable dans le rôle de
mobilisation de l'épargne locale car elles ont mobilisé sur la
période 2003-2005 en moyenne 11,4% de toute l'épargne
mobilisée au Togo. La part de IDH Micro finance n'est pas aussi
négligeable dans l'ensemble et plus particulièrement par rapport
aux IMF du Togo.
La mobilisation de l'épargne ainsi
étudiée dans son ensemble, est confrontée à
plusieurs problèmes d'ordres techniques qu'administratifs.
Pour promouvoir le développement de la mobilisation de
l'épargne, il convient de répertorier les problèmes
clés en vue de trouver des approches de solutions. Une telle approche
fera l'objet de notre troisième chapitre dans un développement
centré sur le cas spécifique de la Micro finance IDH. Le
développement dudit chapitre nous permettra de dégager des
problèmes que nous avons pu détecter lors de notre stage en
matière de stratégie de mobilisation de l'épargne dans
ladite structure en vue d'en faire des suggestions.
Chapitre III
Problèmes et suggestions relatifs à la
mobilisation de l'Epargne a la micro -finance i. d.h.
La mobilisation de l'épargne par les IMF en
dépit de toutes les mesures prises, est toujours confrontée
à plusieurs problèmes. Pour ce faire il faut que ces
problèmes ou risques soient cernés pour assurer la
pérennité des actions des institutions de micro finance au Togo.
L'objectif de ce troisième chapitre au delà de La mise en exergue
des problèmes techniques liés à la mobilisation de
l'épargne et des problèmes de gestion administratifs des
structures, réside aussi dans la proposition des suggestions.
SECTION I : Les problèmes liés
à la mobilisation de l'épargne.
I - Les problèmes d'ordre technique
En matière de mobilisation de l'épargne, la
concurrence se fait rude, surtout avec les multiples possibilités de
placement des ressources qu'offre le monde bancaire, le marché financier
et la délocalisation des affaires. L'heure est à la mise en
place des stratégies de fidélisation des clients de même
que la rigueur dans les structures de gestion administrative.
A IDH-Micro finance, bien que beaucoup d'efforts sont faits
en la matière, il existe des problèmes liés
essentiellement à la conception des produits, la motivation des
agents de même que l'efficacité de l'action managériale.
1 - Les difficultés liées au compte de
DAT.
La mobilisation de l'épargne passe par les produits
d'épargne que sont les comptes que IDH-Micro finance propose à
ses membres. Parmi ces produits nous citons aussi les dépôts
à terme. Ce type d'épargne est un bon produit pour les mutuelles,
et doit être encouragé car elle permet à la mutuelle de
disposer de ressources plus ou moins stables pour son exploitation. Cependant
le problème capital dont il souffre est qu'il demeure moins connu par
les membres. Ajouter à ce problème il y a aussi celui de la
faiblesse de la propension à épargner et de la méfiance
des populations vis-à-vis des IMF.
2 - Difficultés liées à la
domiciliation de salaire.
La domiciliation de salaire est aussi un produit très
important qui peut permettre à la IDH Micro finance de mobilisée
une part très importante de l'épargne. Cependant, le produit
n'est pas encore accepté par la population pour plusieurs
problèmes techniques.
En effet, pour l'instant, IDH-Micro finance ne dispose pas de
compte dans certaines banques, du moins les banques qui couvres la
majorité des employés du secteur public. Or, plusieurs
salariés de grandes sociétés et du secteur public qui
perçoivent leur salaire dans les banques émettent le
désire de le faire à IDH-Micro finance, mais ne le peuvent pas
pour cause de :
- Refus de l'employeur d'avoir un compte à IDH-Micro
finance
- Désir non émis par l'ensemble des
employés
- l'absence de compte de la Micro finance IDH dans les banques
où ces sociétés ont domicilié les salaires de leurs
employés.
Le problème qui se pose ici est celui de l'absence de
compte de IDH -Micro finance dans certaines banques de la place. Certains
problèmes comme la non officialisation du produit et la méfiance
des populations cibles aux IMF ne sont pas aussi du reste.
En effet ce produit offre des possibilités de
crédit. Cependant l'échéance de remboursement retenue pour
ce type de crédits est généralement de 12 mois. Or les
employés du secteur public et privés optant pour ce produit
désirent des crédits dont la durée de remboursement
s'étale sur 36 mois compte tenu de la faiblesse de leur revenu. Une
telle durée de remboursement devait leur offrir la possibilité
d'avoir des crédits d'un montant consistant.
3 - Les difficultés relatives au produit
tontine.
L'analyse des éléments conceptuels et techniques
à la base de la création du produit tontine nous a montré
qu'il s'agit d'un outil efficace de mobilisation de l'épargne.
Malgré son importance la tontine est confrontée à beaucoup
de problèmes dans l'institution. Au rang de ces problèmes, nous
pouvons énumérer :
La maîtrise partielle du produit Tontine
par les agents commerciaux : les agents commerciaux ne
maîtrisent pas parfaitement le produit Tontine. Ainsi, ils
présentent le produit de manière erronée aux
adhérents tout en faisant éloge de ses avantages sans pour autant
prendre le temps de leur dire exactement les délais et les
règlements y afférents. C'est ainsi que les adhérents sont
frustrés lorsqu'ils se déplacent eux même vers les
mutuelles. Déçus, ils décident de partir et font une vaste
campagne défavorable
Ignorance des objectifs et philosophies
coopératives de leur mutuelle : ce qui ne leur permet
pas de savoir la conduite professionnelle et technique à adopter
individuellement pour la promotion et le
développement de leur mutuelle
La non motivation des agents commerciaux et la
méconnaissance de leur rôle:
démotivés, ces derniers ne font plus aucun effort de prospection
pour la vente de ce produit et n'agrandissent donc plus leur zone
d'activité. Aussi faut - il ajouter que les zones déjà
acquises sont parfois partiellement couvertes avant la clôture de la
journée.
Absence d'une véritable direction de
contrôle interne : les agents commerciaux conscients
de cette situation disposent d'une large gamme de manoeuvres malveillants leur
permettant de confondre la collecte à leur poche. Ils ne respectent pas
aussi les heures de service sur les zones.
4 - La défaillance du système de
contrôle
Nous avons pu noter, au début, l'absence de commissions
de contrôle tant interne qu'externe. Si le système de
contrôle interne existait, il ne serait que fictif et ne jouait pas
pleinement son rôle. Si une commission de contrôle interne de
fait, s'est vite constituée et a fait preuve de son importance dans la
vie de l'institution, il n'a vu le jour que tardivement et suite aux
malversations financières des agents commerciaux. L'absence de ces
systèmes ne faisait qu'encourager la répétition des
mêmes erreurs. Les agents commerciaux faute d'être
contrôlés, agissent à leur guise, ce qui ne sécurise
pas les dépôts des membres. Il va de même pour certains
gérants qui à cause du manque de contrôle interne,
détournent les avoirs des membres.
5 - Lenteur dans le processus d'octroie de
crédit.
Nos contacts commerciaux avec les membres nous ont permis de
savoir que le premier objectif visé en s'adhérent à une
mutuelle, est le crédit. Ce qui suppose que s'ils trouvent satisfaction
à ce besoin, ils seront fidélisés et leur
dépôt sera destiné à la mutuelle. Ce qui va
accroître l'épargne mobilisée par cette mutuelle.
Cependant. Il est noté une lenteur dans l'étude des dossiers de
crédit. L'étude des dossiers de crédit prend assez de
temps que les deux semaines fixées réglementairement. L'attente
et la lourdeur de la procédure d'octroi de crédit
découragent les épargnants, membres qui finissent par renoncer au
crédit, car soit l'opportunité d'affaire anticipée est
déjà passée, ou soit ils ne trouvent pas satisfaction
à leur besoin.
6 - Le problème d'arrêt des
crédits
Les crédits constituent certaines réponses aux
besoins des membres. Ils restent l'élément motivant la
constitution de l'épargne en amont. Cependant lors de notre stage nous
avons pu constater l'arrêt du programme d'octroie de crédit sur
une période relativement longue. Il est vrai que certaines mesures de
gestions telles le respect des ratios prudencielles peut être à la
base de cette situation, mais la période doit être
étudiée en tenant compte du type de population avec laquelle on
est en relation.
Les problèmes sus mentionnés proviennent pour
la plus part des insuffisances liés à l'organisation de
l'institution elle-même et qui ne sont pas de nature à contribuer
efficacement au développement de la mobilisation de l'épargne.
II - Les problèmes administratifs
détectés dans l'institution.
Pour susciter une grande audience auprès du public en
vue d'une large mobilisation de l'épargne, il faut les fonds
mobilisées soient bien gérés. La bonne gestion de cette
épargne ne peut se faire que dans un environnement approprié
possédant les valeurs administratives, techniques et éthiques
pouvant coexister ensembles pour la promotion de la mobilisation de
l'épargne. C'est dans cette optique que cette partie de notre
étude se penchera sur l'étude de certains problèmes
d'ordre administratifs et éthiques qui ne sont pas de nature à
promouvoir une mobilisation croissante de l'épargne. L'éthique
dont nous parlons ici est relative aux agents commerciaux et met en exergue
leur état de moralité professionnelle pouvant leur permettre
d'être dévoué au travail.
1 - L'absence de certaines directions
présentées dans l'organigramme.
La micro finance a pour base, l'activité de
terrain. Cette activité doit être organisée,
supervisée, et coordonnée par une direction commerciale et du
marketing. C'est cette direction qui doit se charger d'encadrer et de former
les agents commerciaux pour la promotion et la vente des produits
d'épargne. Aussi le produit qui est manipulé ici est de l'argent
qui est un besoin pour tout le monde. Il faut pour cela que les agents
commerciaux, les caissières et les gérants soient
contrôlés afin de combattre les malversations financières.
A cette fin, une direction de contrôle et d'inspection doit exister et
jouer pleinement sa mission d'inspection. L'organigramme que nous avons
présenté montre l'existence de toutes ces structures. Cependant
nous avons noté que ces directions n'existent que théoriquement
et ne sont pas effectives dans les faits. Ce qui fait que le rôle du
service commercial est assumé par le directeur de l'exploitation et des
ressources humaines. Le contrôle est assuré par une commission de
fait qui ne tient pas vraiment lieu de service inspection et contrôle.
Cette situation n'est pas de nature à promouvoir la mobilisation de
l'épargne dans l'institution, dans la mesure où le service
inspection et contrôle assure la sécurité des
dépôts des membres, et le marketing contribue à
l'accroissement du nombre de membres de la conception et présentation
des produits et donc des dépôts.
2- Insuffisance du matériel.
La rigueur et l'efficacité dans la gestion de
l'institution restent l'une des lignes directrices que prônent ses
dirigeants. Cela doit permettre de répondre à l'un des besoins
les plus importants des membres, qui est la sécurité de leur
dépôt. Cette sécurité passe par une gestion
adéquate ayant pour exigence l'utilisation de certains matériels
modernes de gestions. Cependant, de part nos observations il est à
remarquer que plusieurs traitements comptables et financiers (gestions des
retraits et dépôts, le calcul des soldes sur les fiches compte
dépôt...) se font encore manuellement, ce qui ne met pas les
acteurs à l'abri des erreurs. Les seuls ordinateurs disponibles
uniquement au niveau des gérants sont d'une gamme technique
dépassée qui entraîne une lenteur dans les traitements. De
plus, ces ordinateurs ne sont pas équipés de
périphériques (imprimante par exemple) indispensables aux travaux
des gérants de mutuelle. Ceux-ci pour imprimer tout document, doivent se
déplacer et parfois l'unique imprimante n'est pas disponible.
Nous avons aussi noté l'absence de logiciel comptable
approprié pour la gestion comptable et financière des mutuelles.
Les logiciels existants sont de simples programmes ne répondant pas
toujours à tous les traitements.
3- Etat des relations sociales, et motivation dans
l'institution.
Les produits d'épargne qui permettent la mobilisation
de l'épargne sont vendus par les agents commerciaux. Ceux-ci pour
pouvoir jouer pleinement leur rôle doivent avoir un état moral
professionnel au point. Les relations sociales ont une part non
négligeable pour le maintient de ce moral.
Cependant de notre analyse du climat social au sein de
l'institution, il ressort que les relations sociales n'ont pas toujours
été bonnes. Il y a très souvent une très grande
disparité de traitement entre les cadres de la faîtière et
les gérants d'une part et surtout entre ces cadres et les agents
commerciaux d'autre part. La motivation au sein de l'institution est
très faible. Les agents commerciaux ne sont aucunement motivés,
ce qui se remarque par la baisse de leurs performances en matière de
collecte de l'épargne. Il va de même pour certains
gérants en qui on sent parfois l'exécution de certaines
tâches contre leur gré.
Cette situation fait que les agents commerciaux ne prennent
pas les mutuelles comme leur propriété, mais pensent plutôt
que c'est celle des cadres de la faîtière.
Le développement de l'institution dépend des
solutions à apporter à tous ces éléments que nous
venons de relever. Pour que l'institution fonctionne d'une manière
équilibrée, et pour promouvoir une grande mobilisation de
l'épargne, il faut que ces problèmes soient abordés dans
le sens de leur résolution. C'est dans cette vision que, nous avons
essayé de proposer des approches de solutions que nous mettons dans la
rubrique suggestion.
SECTION II : Les suggestions
Dans cette partie nous essayerons en fonction de notre perception
et analyse des problèmes énumérés, proposer des
approches de solutions.
I - Les approches de solutions aux problèmes
techniques.
1 - Sensibilisation des membres sur l'existence des
DAT.
La souscription à un produit n'est faite par un
membre potentiel que lorsqu'il connaît ce produit ainsi que tous les
avantages qui y sont afférents. Il faut pour cela vulgariser
auprès des membres l'existence des DAT.
Pour ce faire une sensibilisation organisée au niveau
des mutuelles doit être initiée pour informer tous les membres
possédant déjà un compte ou non sur existence des comptes
de dépôt à terme et sur ses avantages. Aussi une
sensibilisation sur son existence et ses avantages s'imposent t'elle sur les
zones de collecte. Le problème de méfiance par rapport à
ce produit peut être résolu par l'officialisation de IDH-Micro
finance auprès du trésor public.
2- Etendre le champ d'utilisation de la
Domiciliation de salaire.
L'extension du champ d'utilisation de la domiciliation de
salaire sera possible par la possession des comptes par IDH-Microfinance dans
certaines banques ciblées de la place. Pour expliciter la
procédure, prenons l'exemple d'un employé X de TOGO TELECOM qui
perçoit son salaire à la BTD et désire le faire
plutôt à IDH Micro finance. La condition primordiale serait que
IDH Micro finance par le biais de la faîtière ait un compte
à la BTD. L'employé X notifie à son employeur Y son
désire de ne plus toucher son salaire à la BTD, mais plutôt
à IDH Micro finance. Lorsqu'il y a consensus entre X et Y ,
l'employeur Y donne l'ordre à la BTD qu'au lieu de virer le salaire de X
sur son compte à la BTD, il faut plutôt le virer sur le compte de
IDH Micro finance. Ce dernier après constatation de l'augmentation de
son compte à la BTD au nom de X, crédite aussi le compte de X
dans ses livres et ceci à chaque fin de mois. A partir de ce moment X
peut avoir son traitement au guichet d'une mutuelle de IDH-Micro finance.
Convaincu des avantages notamment des services financiers adaptés, X
peut donc tout en parlant de ses avantages parvenir à faire
adhérer plusieurs de ses collègues.
La possession d'un compte par IDH-Micro finance dans certaines
banques de la place, surtout celles qui reçoivent la majorité des
employés du secteur public est très importante. En effet
plusieurs contacts avec des membres nous ont permis de noter que nombreux sont
des employés du secteur public qui veulent épargner à
IDH-Micro finance à partir de leur salaire mensuel mais ne le peuvent
pas par manque de rigueur à leur niveau. Se confiant à nous, ils
estiment qu'ils ne peuvent le faire que si la possibilité de donner un
ordre de prélèvement automatique leur est offerte. Ainsi, ils
donnent l'ordre à leur banque de prélever chaque fin de mois une
partie de leur salaire qu'elle positionne sur le compte de IDH-Micro finance en
guise d'épargne, ce qui leur évite de faire un déplacement
eux même chaque fois.
Notons qu'avant l'application de cette proposition, une
étude commerciale doit être faite pour connaître plus les
populations cibles et faire une sensibilisation de porte en porte dans les
services publics.
Pour venir à bout du problème de méfiance
et consolider les adhésions au produit Domiciliation de Salaire, IDH
Micro finance peut s'officialiser auprès du trésor public. Comme
cela elle peut bénéficier de payement direct des salariés
des agents de l'Etat.
L'échéance des crédits domiciliation de
salaire doit être revue à la hausse. Il peut être
fixé à 24 voire 36 mois pour répondre aux besoins des
salariés du secteur privé et public.
3 - La prise en compte des problèmes
liés au produit Tontine.
L'efficacité du produit Tontine suppose la
résolution des problèmes que nous avons
énumérés plus haut. Pour se faire, la motivation des
agents commerciaux est le premier problème sur lequel doit se pencher
les autorités de l'institution. Des séances périodiques
d'éducation au cours desquelles on doit faire comprendre aux agents
commerciaux que les mutuelles sont leur propriété et non celle de
leur supérieur comme ils le pensent. Moralement il faut qu'ils se
sentent associés à la gestion des mutuelles (surtout sur le plan
financier). Cela leur permettra de se sentir utiles et associés
à la gestion des mutuelles. Une telle pratique pourrait être
source de motivation et aider à faire comprendre qu'étant au
début des activités, le chiffre d'affaire critique (seuil de
rentabilité) n'est pas encore atteint pour qu'on pense au
bénéfice et donc à l'augmentation des salaires. Ils
comprendront ainsi que seul par leur propre travail, le seuil de
rentabilité sera atteint et les bénéfices permettront dans
une certaine mesure à penser à une augmentation de salaire. Il
faut pour cela les initier à tout moment, à partir très
tôt sur le terrain afin de commencer par la prospection et finir par la
collecte. Cela engendra l'augmentation des membres et par conséquent une
grande exploitation pouvant générer des bénéfices
conséquents.
Pour ce qui est de leur fonction, une définition claire
de leur mission doit être effective et être rappelée
à tout moment afin qu'ils connaissent leur rôle et leur importance
pour les mutuelles. On doit leur rappeler qu'ils doivent couvrir leur zone tous
les jours avant la clôture de leur activité sur le terrain.
S'agissant de l'ignorance des objectifs de leur mutuelle, les
gérants doivent aider les agents commerciaux à connaître
ces objectifs. Ceci leur permettra de savoir la conduite professionnelle
à adopter individuellement pour promouvoir le développement de
leur mutuelle. Il faut donc une définition claire de ces objectifs et
que des réunions hebdomadaires se tiennent pour son évaluation et
son rappel.
Le problème de la maîtrise des produits est
très important. A cet effet, les séances de recyclage doivent
être régulièrement organisées pour former et
informer sur les évolutions et modifications des caractéristiques
des produits. Ceci permettra d'éviter que les membres ne soient surpris
à leur contact avec les mutuelles.
Le problème du contrôle sur le terrain reste
aussi très important. Pour en venir à bout, des contrôleurs
doivent être repartis sur les zones respectives pour vérifier les
travaux sur le terrain, savoir si tous les membres sont visités sur le
terrain et vérifier l'effectivité de leur cotisation.
4 - Le renforcement du système de
contrôle
Pour éviter les malversations des collecteurs, et les
erreurs des gérants ainsi que des caissiers il importe de mettre sur
pied une équipe de contrôle interne. Cette équipe se
chargera de contrôler tous mouvements des comptes des membres tous les
jours et de vérifier toutes les écritures comptables
passées à la caisse comme au niveau du gérant. Cela
permettra d'attirer l'attention de ces derniers sur d'éventuelles
erreurs et les fonctionnements anormaux des comptes.
Quant aux contrôles sur le terrain, les
contrôleurs doivent aller sur le terrain avec les collecteurs pour suivre
le déroulement des travaux de collecte et prendre les informations
auprès des sociétaires de tontines. Ainsi suite aux constats ils
feront des recommandations dont le respect par les collecteurs, sera signe de
satisfaction des membres. Des contrôles à l'insu des collecteurs
doivent aussi être organisés pour voir si les zones
d'activités sont régulièrement couvertes. On peut
connaître ainsi l'heure d'arrivée et de départ des
collecteurs et la durée de travail effectuée dans la zone.
Les contrôleurs doivent disposer d'un cahier renseignant
sur la liste des noms de tous les membres, leur mise journalière et leur
cotisation. Ceci permettra d'effectuer des contrôles systématiques
spontanément pour surprendre les collecteurs malveillants.
5 - Le respect du délai d'étude des
dossiers de crédit.
La lenteur dans l'étude des dossiers à notre
avis serait due à l'unicité du comité de crédit. Il
faut revoir la composition du comité de crédit dans le sens de sa
redynamisation. A ce sujet, si le comité de crédit doit
être unique, il faut qu'il soit composé de plusieurs
compartiments. Cela fera que l'étude des dossiers de crédit
s'effectuera à plusieurs niveaux et chaque compartiment aura une partie
spécifique à étudier ponctuellement sur le dossier. Cela
rendra le travail plus rapide en vue de répondre aux normes de
délais d'octroie de crédit pour répondre ainsi aux
attentes des membres.
6 - La prise en compte du
problème d'arrêt d'octroie de crédit.
Les raisons évoquées généralement
pour soutenir ce problème sont l'existence de plusieurs crédits
en souffrance et de l'atteinte du niveau de crédit autorisé aux
mutuelles. Ces raisons évoquées ne sont à notre avis que
de faux problèmes. Car si nous analysons les statistiques, les
crédits en souffrance déclarés et consignés dans
les documents de CAS-IMEC, s'élèvent à 782180 francs CFA
sur un total de 104.388.040 francs CFA soit 0.84% de crédit en
souffrance au 31/09/2005 ; ceci est négligeable et montre la
qualité du portefeuille de crédit du réseau de IDH Micro
finance. Car la norme admise réglementairement dans ce secteur est de
5% du volume total des crédits.
A la même date l'encours de dépôt total
s'élève à 326.356.826 francs CFA et le total de
crédit octroyé s'élève à 104.388.040 francs
CFA soit 32% environ. Ce qui suppose que les dépôts financent
largement les crédits. Toutes ces analyses supposent qu'il y a un
problème de mauvaise affectation des ressources. Les ressources
collectées doivent être bien affectées aux emplois surtout
aux emplois d'exploitation. En outre, jusqu'aujourd'hui, IDH-Micro finance
n'est qu'une structure naissante, elle n'a pas encore atteint son chiffre
d'affaire critique pour qu'on pense pas pense que les dépôts des
membres doivent financer totalement les crédits. Il faut donc
qu'IDH-Micro finance se lance dans la recherche de ressources stables capables
de financer les emplois à court, moyen et long terme. Pour se faire
l'intervention sur le marché bancaire voire sur le marché
financier sera opportune. Cependant elle doit être bien
étudiée et bien menée.
II - Les suggestions relatives aux problèmes
administratifs.
1 - La mise sur pied des directions commerciales et
inspection - contrôle.
L'administration de la faîtière doit veiller
à l'animation de la direction commerciale et de la direction inspection
et contrôle. La redynamisation de la direction commerciale et du
marketing doit être effective pour éviter le cumule de fonction
observé. Ces deux directions doivent exister avec des sections bien
définies et avec un cahier de charge approprié. Cela contribuera
énormément à l'organisation des activités
commerciales sur le terrain. Il permettra aussi un suivi des travaux des agents
commerciaux sur les zones de collecte et les contrôles financiers qui
s'imposent aussi bien dans les mutuelles que sur les zones de collecte.
2- La prise en compte du problème
d'insuffisance du matériel.
Pour être moderne et répondre aux exigences
technologiques du millénaire, une institution doit être
informatisée. Le problème d'insuffisance du matériel sera
résolu par l'équipement des mutuelles en matériel
informatique moderne avec des périphériques adéquats
indispensables au bon fonctionnement des mutuelles. Ces matériels
informatiques doivent être équipés des logiciels
appropriés pour les traitements comptables et financiers. Ceci
réduira les erreurs, contribuera à une efficacité des
traitements et rendra le travail moins pénible. La mise en réseau
des ordinateurs serait souhaitable.
3 - Amélioration de l'état des
relations sociales au sein de l'institution
Les relations sociales sont très importantes pour
l'épanouissement et la motivation au sein d'une entreprise. Pour palier
à ce problème de mauvaise relation sociale au sein de
l'institution, la culture de certaines valeurs comme : l'acceptation des
uns et des autres, la sincérité, l'égalité dans
l'ordre, la rigueur dans le travail, le respect mutuel quel que soit le
grade ; doivent être effective. En plus de ces valeurs,
l'organisation des heures de récréation réglementaires et
périodiques où l'occasion sera donnée à tout le
personnel d'être ensemble et de discuter des problèmes choisis
volontairement serait idéale. Ceci donnera lieu à freiner les
disparités entre cadres, gérants et agents commerciaux, car en
partageant ensemble les plats ou les verres à la même table que
son supérieur, on se sent important et considéré, ce qui
fait renaître la confiance et une fierté en soi.
En définitif, notre humble vision de la situation nous
inspire le fait que la mise en application de ces suggestions contribuera
énormément à la promotion de la mobilisation de
l'épargne et à assainir la gestion de l'institution. Cependant
elle ne sera pas une fin en soi. Pour atteindre ses objectifs, il faut aller
au-delà et ajouter que la bonne volonté, le dévouement au
travail et l'abnégation de tous les acteurs de l'institution
s'avère indispensable. Pour ces raisons, ces derniers doivent accepter
certaines condition de travail compte tenu de la jeunesse de la structure, mais
l'institution doit aussi faire un effort pour mettre certaines conditions
minimums requises.
CONCLUSION
Somme toute, cette étude sur la part des IMF dans la
mobilisation de l'épargne locale, nous a permis de mieux connaître
les stratégies et les produits par lesquels les SFD drainent
l'épargne vers leurs caisses. Nous avons ensuite essayé de faire
une quantification dynamique de l'épargne mobilisée par
l'ensemble du système financier et celui de IDH Micro finance. Il
ressort de cette quantification une comparaison qui nous a permis de conclure
sur le réel poids des IMF dans la mobilisation de l'épargne
locale. Nous avons, en outre, dégagé les problèmes
techniques et administratifs qui minent la mobilisation de l'épargne
à la micro finance I. D.H. Une telle démarche nous a conduit
à faire certaines suggestions concrètes dont la mise en
application peut contribuer à promouvoir la mobilisation de
l'épargne.
Cependant il est à noter que ce secteur, dans son
ensemble, au Togo est confronté à un problème de
confiance, car nombreux sont ceux qui prétendent faire de la micro
finance et ont, par la suite, disparu avec les dépôts des membres.
Nombreux sont aussi les IMF qui disparaissent quelques années
après leur naissance, situation due à l'incompétence dans
le domaine de micro finance, de ceux qui ont en charge la gestion de ces
structures. A tous ces problèmes viennent s'ajouter l'instabilité
socio - politique qui fait que les bailleurs de fonds ne soutiennent plus
financièrement les actions des IMF.
Ces difficultés doivent être résolues sur
le plan national par les autorités qui sont chargées de
réglementer et de contrôler ce secteur, car il joue d'importants
rôles comme :
- Financement de l'économie par l'octroie de
crédits de toutes gammes ;
- Offre de services financiers décentralisés aux
pauvres et aux populations rurales, avec des conditions souples et
adaptées à leurs besoins.
- Réduction du chômage par l'emploi des
diplômés dans le secteur.
Notre réflexion sur ces problèmes en rapport
avec le rôle de la micro finance dans la lutte contre la pauvreté
nous conduit à la question suivante : la micro finance peut,
à elle seule, permettre la réduction totale de la
pauvreté ?
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