1.2.3 Le réseautage
Le réseautage peut prendre concrètement deux
formes : un réseautage horizontal et un réseautage vertical.
Le réseautage horizontal ou réseautage avec le milieu,
s'établit par partenariat de complémentarité entre acteurs
d'un même milieu avec pour objectif le développement de la
localité. Le réseautage vertical ou sectoriel s'établit
entre des partenaires ayant des liens hiérarchisés tant sur le
plan de la ligne de pensée que sur celle de l'action. Tandis que le
réseautage horizontal se maintient par la communauté
d'intérêts, le réseautage sectoriel s'entretient par un
rapport de pouvoir financier. De plus, nous retrouverons dans cette partie les
concepts de partenariat et de multipartenariat qui sont des composantes actives
du réseautage (Sogge, 2003, p. 145 -146).
1.2.3.1 Réseau avec le milieu
Un réseau qui est implanté dans un milieu
établit des partenariats avec différents acteurs afin de
promouvoir une économie locale, mais aussi un développement qui
soit profitable à l'ensemble de la communauté. Un réseau,
c'est la mise en place d'une structure qui entraînerait une mobilisation
importante des acteurs, qui sont dans notre cas les acteurs du monde agricole,
mais aussi de la commercialisation du transport et des communications. Cette
structure permet de renforcer la participation de la société
civile au développement du pays. Le réseautage de militants, de
professionnels et du gouvernemental permet un plus grand flux
latéral de connaissances et d'idées qui
s'étendent à cause des coûts toujours plus bas des
télécommunications et des transports (Sogge, 2003) ; parce
ce que ce réseau d'acteurs, d'organismes, de coopératives ou
d'acteurs privés vise à insérer dans un circuit
économique l'ensemble des acteurs sociaux, le réseautage va
favoriser une plus grande capacité de positionnement sur le
marché. Les mouvements sociaux ou organisations communautaires locaux et
internationaux sont aussi partie prenante du réseau avec le milieu, ils
jouent un rôle auprès du politique en revendiquant des droits. Les
groupes de femmes qui ont organisé la Marche mondiale des femmes en
l'an 2000 ainsi que le mouvement Jubilé 2000 pour l'annulation de la
dette des pays les plus pauvres ont constitué des réseaux
internationaux de solidarité qui ont eu un impact sur les politiques des
pays et par le fait même sur le développement des localités
(Fall, Favreau, Larose, 2004, p.30).
1.2.3.2 Réseau sectoriel
Le réseau sectoriel renvoie au modèle de
développement dominant dont le superviseur est le FMI et il octroie des
fonds aux gouvernements des pays du Sud selon différents programmes
préétablis par la communauté internationale. La lutte
contre la pauvreté et le sida, la bonne gouvernance, l'éducation,
les femmes ou l'égalité des sexes, les droits humains... sont
autant de secteurs où des fonds sont mobilisés. Le réseau
sectoriel doit faire face à plusieurs défis. Les programmes
sectoriels exigent une expertise politique sophistiquée pour être
mis en oeuvre dans les pays du Sud et cette expertise est souvent
déficitaire à cause de la fuite des cerveaux. De plus, la mise en
place de ces programmes demande un remaniement des politiques ou des
réformes complexes, ce qui ne facilite pas la tâche des
gouvernements. L'approche sectorielle, si elle arrive à maturité,
est donc susceptible de se transformer en aide qui ressemblerait au Fonds
structurel de l'Union européenne, c'est-à-dire qu'au moyen des
voies publiques, les revenus du secteur collectif seraient
réaffectés à la réduction des
inégalités entre les régions (Sogge, 2003). Dans ce type
de réseau, les gouvernements locaux vont s'occuper de développer
ou de soutenir des services de proximité comme des cuisines collectives
ou des coopératives d'habitation. Ils vont aussi soutenir la mise en
place des filières ou des secteurs d'emplois prometteurs, des
systèmes de microcrédit ou de fond de démarrage pour les
petites entreprises (Fall, Favreau, Larose, 2004, p.28). Le réseau
sectoriel dépend en grande partie des instances gouvernementales et des
politiques qui y sont rattachées.
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