MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
UNIVERSITE DE MONASTIR
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION DE
MAHDIA
Mémoire de fin d'études
Pour l'obtention de la maîtrise en sciences
économiques
Option : économie financière et bancaire
La Politique Monétaire et la crise
Immobilière :
Cas du Subprime
Elaboré par :
Encadré par :
Taher Ben Dhief
Mme Noura Harboub
Wiem Mrad Namji
Année Universitaire: 2007/2008
Sommaire
Introduction générale
Partie I : La politique monétaire et la
formation de bulle des actifs
I. La politique monétaire
II. Bulle immobilière
III. La gestion de bulle
Conclusion
PARTIE II : La crise du subprime
I. Développement de subprime
II. La crise du subprime aux Etats-Unis
III. Une crise financière
généralisée
IV. Du subprime à l'économie réelle
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
TABLE DE MATIERE
LES ANNEXES
Introduction générale
Ces deux dernières décennies sont
marquées par un mouvement de changement structurel et organisationnel
dans le système financier international : globalisation,
déréglementation, innovation financière....
En effet, durant cette période, on remarque bien une
augmentation importante des problèmes dans les marchés
financiers. Par ailleurs, au cours des quinze dernières années,
les marchés financiers de plusieurs pays ont été
affectés par des crises dont l'ampleur est profonde.
Une raison justifie le fait que les crises financières
méritent un intérêt particulier.
Les crises sont de plus en plus violentes et plus en plus
couteuses tant en pertes sur le marché financier qu'en perte sur
l'économie réelle.
Tout au long de la décennie 1990, les crises
financières se diffusent à l'échelle internationale. On
prend à titre d'exemples la crise de Mexique en 1994 : La crise fut
déclenchée en
décembre
1994 par la soudaine dévaluation du peso mexicain les premiers jours
du mandat présidentiel d'
Ernesto Zedillo,
d'où son nom de crise du peso mexicain.
L'ancrage fixe du
peso mexicain au
dollar était,
à terme, incompatible avec le niveau élevé de l'
inflation au Mexique.
Néanmoins, cet ancrage donnait l'illusion générale d'une
garantie de change. Ajouté à la suppression d'obstacles
structurels aux mouvements de capitaux, il provoque de 1990 à 1993 un
afflux considérable de liquidités étrangères dans
l'économie mexicaine : plus de 90 milliards de dollars, lesquels
viennent
dollariser
l'économie mexicaine et, surtout, nourrir un boum des crédits
bancaires au secteur privé, qui croissent de 25% par an pendant la
période.
Ensuite la crise asiatique : une
crise qui a
touché les pays de l'
Asie du Sud-Est
à partir de juillet 1997, puis qui s'est propagée, avec une
moindre ampleur, à d'autres
pays
émergents : Russie, Argentine, Brésil.
Le
surinvestissement
et les niveaux de
dette
extérieure très élevés sont les causes
sous-jacentes de cette crise, qui a débuté sous la forme d'une
crise
monétaire (forte
dépréciation
des monnaies asiatiques).
La crise est initiée par la chute du
baht thaïlandais, et se
propage à très grande vitesse ; la
dépréciation des monnaies touche l'
Asie du Sud-Est et tout
particulièrement
Taïwan dont la
monnaie est dépréciée de plus de 45 % par rapport au
dollar en l'espace de trois semaines.
La crise en
Russie qui s'est traduite
également par une
crise
économique, a déclenché en
1998. Elle est marquée
par une dévaluation brutale du
rouble et un
défaut sur la dette Russe (les
GKO1(*) notamment).
La crise sur les
GKO cause dans le monde une
course vers la
liquidité et une
fuite vers la
qualité, lesquelles causent la faillite du
hedge fund
Long Term
Capital Management. Ce dernier ne détenait directement pas
même une obligation Russe, mais il possédait des obligations
adossées à des créances douteuses.
Mais cette crise a permis à l'appareil de production
russe de redevenir compétitive et de se remettre en marche. La hausse
des prix du pétrole et les réformes économiques
engagées à partir de 1999 ont favorisé également ce
rebond. Entre
1999 et
2005, la Russie a connu une
croissance économique moyenne supérieure à 6%.
La crise des subprimes, ou crise du subprime, est une crise
financière et boursière mondiale, déclenché en 2006
par un krach des prêts hypothécaires à risque aux
Etats-Unis (les "subprimes "), révélés au monde en
février 2007, puis transformée en crise financière
mondiale à partir de Août 2007.
L'expansion des problèmes du marché financier et
les difficultés rattachées à leur anticipation a
provoqué un intérêt croissant pour l'étude de la
politique monétaire comme un moyen dont disposent les autorités
pour faire face à ces crises financières qui sont à la
suite d'un éclatement d'une bulle immobilière. La question que
nous posons dans ce travail est la suivante : dans quelle mesure la banque
centrale peut-elle réagir à la formation d'une bulle
immobilière dans le cadre de sa politique
monétaire?
Ce travail s'intéresse donc à l'analyse des
mécanismes de la politique monétaire qui sont adopté pour
faire face à la formation des bulles et pour gérer les crises.
Ainsi ce travail est subdivisé en deux parties.
Une partie théorique où on va
s'intéresser dans un premier temps aux mécanismes de la politique
monétaire. Dans un second temps, on va analyser la dynamique et la
gestion d'une bulle.
Au niveau de la deuxième partie, on va étudier
le cas de la crise du subprime qui a déclenché suite à un
éclatement de la bulle immobilière et son impact sur
l'économie Américaine et sur l'économie mondiale.
Partie I : La politique monétaire et la formation
de bulle des actifs
L'objectif final de la politique monétaire aurait
été défini comme contribuer à maintenir les
conditions d'une croissance optimale (faible inflation, plein emploi). Trop de
crédit et de monnaie contribuent à alimenter une demande
excessive de biens et services, susceptible d'engendrer une pression sur
l'appareil productif, avec des risques de hausse des prix et de déficit
extérieur. Inversement, peu de crédit et de monnaie peuvent
limiter le développement de la demande à un point où les
capacités de production ne seraient pas pleinement utilisées et
donc provoquer le sous-emploi et le chômage.
Nous allons concevoir notre travail en premier lieu sur
l'étude de la politique monétaire, ses canaux de transmissions
et ses conditions de crédibilité.
En deuxième lieu, on va présenter la formation
d'une bulle immobilière, son impact sur le marché financier et
sur le déclenchement des crises. Enfin, comment les autorités
monétaires peuvent-elles gérer une bulle immobilière?
I. La politique
monétaire :
1. Définition de la politique
monétaire
La politique monétaire est, au même titre qu'une
politique budgétaire, un instrument de politique économique.
Comme dit J. P. Patat (1987) « on définit
généralement la politique monétaire comme l'action qui
utilise le contrôle de l'offre de la monnaie par la banque centrale comme
un instrument de réalisation des objectifs de la politique
économique générale »
Ainsi la politique monétaire apparaît comme un
instrument principal de politique économique qui consiste à
manipuler la monnaie pour atteindre un certains nombre d'objectifs internes et
externes : la stabilité des prix, la croissance économique,
le plein emploi et l'équilibre de la balance des paiements.
Parlant de la politique monétaire, A. Aglietta et A.
Orléans (1982) écrivent : « il s'agit d'une
politique parce que les décisions centrales concernant la monnaie ne
peuvent jamais se traduire à des règles de décisions. Ces
décisions sont politiques au sens fort du terme : elles comportent
des choix discrétionnaires, scellent des compromis, enregistrent des
tournants, des ruptures. La politique monétaire est un processus en
élaboration continue, dans lequel les objectifs et les contraintes sont
indissociablement liés »2(*).
Donc la politique monétaire est l'ensemble des
décisions prises par les autorités monétaires qui ont
pour effet de modifier la quantité de la monnaie et les taux
d'intérêts dans l'économie, et qui visent à faire
varier, selon les circonstances, le niveau du revenu national ou le niveau
général des prix.
2. Les canaux de transmission de la politique
monétaire
a) Le canal du taux
d'intérêt :
La banque centrale agit par le biais du taux
d'intérêt, sur le système financier et influence les
comportements des agents économiques. Avec
l'interpénétration des marchés au sein d'une
économie, la banque centrale agit sur le taux des titres à long
terme sur les différents marchés de capitaux.
Il s'agit du canal le plus classique de la théorie
économique, et il présente une caractéristique importante,
à savoir le fait qu'il met l'accent sur le taux d'intérêt
réel plutôt que nominal. De ce fait, les dépenses se
trouvent influencées, ce qui constitue un mécanisme important
indiquant la façon dont la politique monétaire est susceptible de
stimuler l'économie.
La politique du taux d'intérêt se
répercute sur le comportement des agents économiques. Son action
ne vise pas tout simplement la création monétaire par les
banques, mais le niveau de la demande de la monnaie.
Une politique monétaire expansionniste aboutit à
une baisse du taux d'intérêt réel. Ce qui réduit le
coût du capital d'où une augmentation des dépenses
d'investissement et aussi un accroissement de la demande globale de la
production.
Comme la déflation rend nuls les taux
d'intérêt nominaux, une croissance de la masse monétaire
est susceptible d'élever le niveau des prix attendus et donc l'inflation
anticipée augmente. D'où la baisse du taux d'intérêt
réel même si le taux nominal est nul, on assiste à une
stimulation des dépenses, ce qui montre l'efficacité de la
politique monétaire.
b) Le canal du crédit :
Le crédit s'impose de plus en plus comme
mécanisme de transmission de la politique monétaire à
l'économie réelle. On distingue le canal strict et le canal
large.
· Le canal strict du
crédit :
Ce canal met en évidence le rôle joué par
les banques dans le système financier. Il est fondé sur
l'hypothèse d'une substitution imparfaite entre les prêts
bancaires et les autres actifs financiers.
Dans le cadre d'une politique monétaire restrictive,
on assiste à une baisse des réserves bancaires et des
dépôts bancaires, et par voie de conséquence une diminution
de la quantité des crédits bancaires disponibles qui, à
son tour, diminue les dépenses de l'investissement et de la demande
globale.
A travers ce canal, on aboutit à une baisse des
crédits bancaires, qui s'explique par les problèmes de
sélection adverses3(*) et / ou d'aléa moral4(*).
· le canal large du
crédit :
La modification des taux d'intérêt, influence, et
à travers ce canal, la richesse nette des agents, leurs flux de
trésorerie et la valeur de leurs garanties. Ce qui accroît les
possibilités de financement au profit de ces agents.
Mishkin5(*)
distingue plusieurs façons par lesquelles la politique monétaire
peut affecter le bilan des emprunteurs :
A travers les cours des actions, une politique
monétaire expansionniste, entraîne une baisse du taux
d'intérêt et rend les actions plus attractives, ce qui
améliore la situation financière des entreprises, d'où un
accroissement des prêts et une augmentation des dépenses
d'investissement et de la production globale et ce à travers
l'atténuation des problèmes de la sélection adverse. A
travers le taux d'intérêt, une politique monétaire
expansionniste, qui baisse les taux d'intérêts, améliore
les bilans des entreprises par la réduction des services de la dette, ce
qui augmente les dépenses d'investissement et de production.
A travers le niveau général des prix, une
politique monétaire expansionniste, qui contribue à la hausse du
niveau des prix, fait diminuer la valeur du passif des firmes, et ce par la
diminution du poids de la dette. Elle atténue les problèmes de
sélection adverse et d'aléa moral, et par voie de
conséquence, elle entraîne une hausse des dépenses
d'investissement et de la production globale.
Dans le cas d'une politique monétaire restrictive, ce
sont les effets inverses qui se produisent.
c)Le canal du marché des actions : une
transmission complexe :
Selon la logique du canal du marché des actions, toute
modification du taux d'intérêt directeur de la banque central
exerce trois types d'incidences complémentaires.
Ø Tout d'abord, elle conduit à une
réévaluation « mécanique » du prix des
actifs. En effet, dans la mesure où la valeur d'une action est
calculée comme la somme des dividendes futurs actualisés qu'elle
est susceptible de procurer, le durcissement ou l'assouplissement de la
politique affecte le prix des actions aussi bien à travers la
révision des bénéfices attendus de la part de la
société émettrice que par celle du taux auquel ces
bénéfices sont actualisés.
Ø Ensuite, la révision du prix des actifs,
engendre un effet de richesse (positif ou négatif) au niveau du
portefeuille des investisseurs et, de là, modifie les plans de
dépense de ceux-ci avec un effet en retour sur l'activité des
sociétés et, par conséquent, sur les
bénéfices.
Ø Enfin, elle signifie plus généralement,
à travers son incidence sur l'ensemble de la gamme des taux
d'intérêt, une révision du coût du capital et, par
là même, une révision des plans d'investissement des
sociétés.
On comprend, au total, qu'une identification correcte du
canal du marché des actions doit permettre de mieux rendre compte des
effets attendus de la politique monétaire sur l'activité
réelle et les prix et, en définitive, de mieux cerner les
conditions de son efficacité.
Il existe deux canaux importants impliquant les cours des
actions pour le mécanisme de transmission de la politique
monétaire : ils se réfèrent à la théorie de
l'investissement de Tobin (coefficient q) et aux effets de richesse sur la
consommation.
· La théorie du coefficient q de
Tobin :
Ce coefficient est défini comme le rapport entre la
valeur boursière et le coût de renouvellement du capital.
q = valeur boursière/ coût de renouvellement du
capital
Si q est élevé, la valeur boursière des
entreprises est élevée par rapport au coût de
renouvellement du capital et les nouveaux investissements productifs sont peu
onéreux par rapport à la valeur boursière des entreprises.
Ces dernières émettent alors des actions pour obtenir un prix
plus élevé, tout en tenant compte du coût des
investissements productifs qu'elles réalisent. D'où
l'augmentation des dépenses d'investissement.
Si q est faible, la valeur boursière est faible par
rapport au coût du capital. Les entreprises ne chercheront pas à
acquérir de nouveaux biens d'équipement.
La question qui se pose à ce stade est, comment la
politique monétaire affecte-t-elle les cours des actions ? Deux
conceptions, à ce propos, débouchent sur un même
résultat :
-une conception monétariste, postulant que lorsque
l'offre de la monnaie augmente, les agents estiment qu'ils disposent de plus de
liquidité. Donc pour réduire leurs encaisses, ils accroissent
leurs dépenses. En contrepartie, le marché des actions leur offre
la possibilité de dépenser leur surplus. La demande des actions
s'accroît et fait monter les cours.
- une conception keynésienne, qui envisage que si le
taux d'intérêt chute dans le cadre d'une politique
monétaire expansionniste, ceci réduirait l'attrait des
obligations par rapport aux actions, d'où une hausse des cours.
· l'effet de richesse :
Ce canal est mis en évidence par Franco Modigliani,
qui l'a évoqué dans son modèle du cycle de vie, en
annonçant que les dépenses de consommation sont
déterminées par les ressources des consommateurs tout au long de
leur vie. Leurs ressources sont : le capital humain, le capital
matériel et la richesse financière. Les actions ordinaires sont
une composante majeure du patrimoine financier.
Si les cours des actions s'élèvent, la valeur de
ce patrimoine financier s'accroît et par voie de conséquence,
les ressources globales des consommateurs pendant l'ensemble de leur vie
augmentent.
3. Les conditions de la
crédibilité:
Ø la transparence de l'information à travers la
disposition des acteurs économiques de toutes les informations
disponibles et déjà traitées.
Ø Des règles de jeux claires.
Ø L'indépendance de la banque centrale : elle
consiste à un organisme dont la crédibilité
dépendra de la clarté de la mission qui lui sera
conférée par les autorités publiques. Cette
indépendance permettra à la banque centrale de résister
aux pressions à tester les limites de la politique
monétaire.
Ø La durabilité de la politique monétaire
par le respect de la banque centrale de ces engagements, en vue de limiter les
anticipations inflationnistes.
En fait une politique monétaire crédible assure
deux avantages, une inflation faible et un taux d'intérêt bas qui
est une condition de financement avantageuse pour les agents
économiques.
Or, des nombreuses crises bancaires et immobilières
sont survenues dans un contexte de maîtrise croissante de l'inflation. Ce
constat a suscité des interrogations quant à la cohérence
des objectifs de stabilité des prix. Certains auteurs ont suggère
la possibilité de "paradoxe de crédibilité " selon lequel
une politique monétaire crédible de lutte contre l'inflation
peut être à l'origine d'une fragilisation de la structure
financière de l'économie.
4. La politique monétaire et cycle de prix
d'actifs.
L'apparition, ces dernières années, de bulles
financières sur les marchés mondiaux telles que les bulles
japonaise (1989) et américaine (2000) ont stimulé les banques
centrales à introduire un lien entre prix d'actifs et politique
monétaire, et ce en utilisant l'information contenue sur les prix
d'actifs pour améliorer les prévisions d'inflation. La prise en
compte plus directe des prix d'actifs dans la détermination de la
politique monétaire peut être concrétisée de trois
manières:
Ø Tout d'abord, par la création d'un indice des
prix qui incorporaient les prix d'actifs.
Ø Ensuite, par l'ajout dans la règle de la
politique monétaire d'un terme qui capterait les changements des prix
d'actifs.
Ø Et enfin, la réaction de la banque centrale
à propos du mode directionnellement face à un
dérèglement des prix d'actifs.
· La réaction d'une nouvelle indice
des prix :
Un argument d'Alchian et Klein (1973) a été le
point de départ de cette idée, ils ont fait remarquer que la
banque centrale devrait en théorie stabiliser la valeur d'un panier de
biens "inter temporelle ". L'indice des prix devrait alors mesurer le
coût de la consommation sur un cycle de vie. Néanmoins, en
postulant qu'une hausse des prix d'actifs n'est pas forcement synonyme
d'inflation dans le futur, que certains économistes contestent le bien
fondé de cette idée. En montrant qu'elle n'est pas
raisonnable6(*), puisqu'elle
introduirait beaucoup de volatilité et donc des perturbations dans
l'indice, ce qui introduit, à posteriori, une plus grande
volatilité du taux d'intérêt.
Dans ce même contexte, la création d'un indice
plus large incluant des prix d'actifs peut être envisagée d'une
autre manière. Puisque, la majeure partie du crédit est
utilisée en vue d'acquérir des actifs patrimoniaux. Aglietta M.
(2001): risque systématique, 3eme conférence du centre
Saint-Gobain pour la recherche en économie, 8et 9 novembre. Sous
optique, la création d'un nouvel indice permet de prendre en compte la
détermination de la conjoncture macroéconomique tout en
conférant à la politique monétaire un caractère
très prospectif. Les banquiers centraux, malgré les avantages
qu'elle présente. Puisque en théories en créant cet
indice, l'objectif de la politique monétaire serait de limiter la
hausse des prix qui n'induit pas une perte de pouvoir d'achat comme c'est le
cas pour l'inflation. Ainsi, les taux seront volatiles après
l'introduction des prix d'actifs dans l'indice. Et d'un point de vue pratique,
les statistiques concernant les prix d'actifs n'ont pas la même
qualité et la même fréquence que la statistiques qui port e
sur les prix des bien des consommations.
D'autres formes de prise en compte des prix des actifs dans
la détermination de la politique monétaire sont envisageables.
· La prise en compte des prix d'actifs
à travers les règles de politique
monétaire7(*) :
Tout en ayant comme objectifs la stabilité des prix,
la banque centrale va essayer d'améliorer l'efficacité de la
stabilisation conjoncturelle qui peut être amélioré tout
en intégrant dans la règle de la politique monétaire un
terme qui capte l'évolution des prix d'actifs.
Plusieurs façons peuvent être
imaginées en vue d'écrire cette règle.
(1) R = C te + a p + B y + § Q
Où R représente le taux
d'intérêt, p représente l'écart d'inflation
à la cible, y l'output gap et Q le niveau des prix d'actifs soit la
règle est de la forme :
(2) R = Cte + a p + B Y +§ (Q* / Q)
Ou bien encore :
(3) R = Cte + a p + B Y + § (Q* / Q)
Où Q* représente un niveau de valorisation
de référence comme le niveau de long terme ou encore le niveau
de l'indice qui serait jugé conforme à la valeur fondamentale.
Dans le premier cas, et suite à la variation de
l'indice en valeur, la politique monétaire réagit de
manière systématique. Dans le second cas, la réaction est
systématique par rapport au taux de croissance de l'indice. Dans le
dernier cas, c'est l'écart vis-à-vis, d'une des
références qui commande l'impact des prix d'actifs sur les taux
d'intérêt.
La mise en oeuvre d'une de ces règles aurait pour
conséquence majeure de rendre les réactions de politique
monétaire plus symétrique par rapport aux évolutions de
prix d'actifs. En effet dans la situation actuelle, les banques centrales
réagissent systématiquement aux krachs boursiers en relisant des
interventions de prêteurs en dernier ressort, mais la hausse des prix
d'actifs n'entraîne pas la hausse de taux systématique, ce qui
peut favoriser des prises de risque excessif. Par ailleurs, le choix du
paramètre" § " permet de se prémunir pour partie de la
volatilité des taux qui serait induite par une redéfinition de
l'indice des prix.
Ces trois règles ne sont pas équivalentes, la
dernière règle est plus difficile à mettre en oeuvre
puisqu'il convient d'identifier le niveau idoine de Q*. Elle introduit
donc un élément normatif qui nous permet d'interpréter
cette troisième règle comme une véritable
réaction à un dérèglement de prix d'actifs. En
outre, elle présente l'avantage de ne pas impliquer une dérive
du taux d'intérêt puisque le terme Q- Q* peut être
centré en moyenne. C'est pour cette raison que l'introduction d'un
nouveau terme sous cette forme dans la règle a été
testée par Bernanke et Gertler8(*).
Et pour répondre à la question, et en vue de
tester la capacité des différentes règles de politique
monétaire à stabiliser l'inflation et l'output gap quand une
économie est en proie à une bulle, Bernanke et Gertler ont
conçu un modèle s'illustrant dans le cadre d'une
économie fermée dans la qu'elle il existe des frictions sur le
marché du crédit, affectant la dynamique de l'investissement. La
bulle qui affecte l'économie est exogène, elle
s'élève à 1% de la valeur fondamentale en première
période mais elle double chaque période. Par hypothèse
sa duré de vie est de cinq périodes, et l'éclatement
étant suivi d'un retour à la valeur fondamentale ou d'une
période de bulle négative suivant les scénarios. En
testant, selon que la politique monétaire réagit de façon
agressive ou accommandante à l'inflation anticipée et selon que
la règle inclut ou pas une réaction au prix des actifs. Ils
aboutissent à ce que la meilleure règle est celle qui
réagit fortement à l'inflation, et à elle seule,
permettant de maintenir la plus grande stabilité financière au
cours du cycle.
Ces résultats vont être contestés par
Cecchetti et Alii qui reprennent l'essentiel du modèle de Bernanke et
Gertler. Ils introduisent un out put gaps dans la fonction de
réaction et explicitent la fonction de perte. Il apparaît que
la règle optimale intègre toujours les prix des actifs comme
déterminant à des règles diverses en fonction de
paramètre d'aversion pour variance de l'inflation. Ces
résultats ne se modifient pas lorsque l'évolution de taux
d'intérêt est lissée afin que cette règle soit
plus facile à mettre en oeuvre. Il est important de remarquer que ces
conclusions sont d'autant plus remarquables que la bulle est parfaitement
exogène. Dans la réalité, il n'est pas interdit de penser
qu'une réaction des autorités monétaires augmentera la
probabilité d'éclatement de la bulle, ce qui renforcerait
théoriquement ces résultats, puisque la période de
"déréglementation " sera en moyenne
écourtée9(*).
Cette controverse sur la nécessité de
prendre en compte les "anomalie " de prix d'actifs dans la conduite de la
politique monétaire passe de dérèglements de prix
d'actifs par la banque centrale.
· Les difficultés d'une prise en
compte des prix d'actifs dans le cadre d'une politique
discrétionnaire10(*) :
En effet, l'inconvénient majeur d'introduire un
indicateur de dérèglement de prix d'actifs dans la fonction de
réaction de la banque centrale souffre de la rigidité du lien
entre les prix et la politique monétaire. Or, il est établi
que la réaction optimal de l'autorité monétaire face
à un changement de prix d'actifs dépend de l'origine de la
fluctuation de prix11(*). Par exemple, si la hausse des prix d'actifs est
concomitante à un choc d'offre positif, la politique monétaire
n'a pas d'impact inflationniste. A l'inverse, si les prix d'actifs augmentent
en raison d'un choc purement financier alors la politique monétaire
doit réagir. Il n'est donc pas possible de définir à
priori une règle de politique monétaire qui convient pour tous
les types de chocs. Le terQ* dans le règle(3) devrait en
théories être modifié tous les jours ou presque en
fonction des informations nouvelles dont dispose la banque centrale qui peut
poser un problème dans la mesure ou les agents peuvent
intégrer cette réaction dans la formulation de leurs
anticipations, ce qui modifie la dynamique des prix d'actifs. Si les risques
associés à la baisse des cours (risque déflationnistes et
risque systématique) sont jugés suffisamment importants, alors
la banque centrale peut être tentée de lisser la fluctuation de
prix d'actifs en effectuant un relèvement préventif de son
taux d'intérêt.
Ce scénario suppose cependant que la banque centrale
soit en mesure d'identifier l'origine des fluctuations de prix d'actifs, or
cet exercice est particulièrement difficile. Le banquier central se doit
dans condition d'avoir une attitude modeste car il n'est pas
spécialement bien placé pour effectuer ce travail.
La principale difficulté pour la banque centrale
à la prise avec une fluctuation importante de prix d'actifs,
réside dans le fait qu'elle doit agir assez tôt dans le cycle
pour avoir une chance de limiter son ampleur. Or le diagnostic de
dérèglement ou de surévaluation au début de la
phase ascendante du cycle est le plus difficile à réaliser. A
posteriori, la banque centrale doit donc procéder à un jugement
sur la situation et être capable d'imposer au marché une
politique qui détruit à un jugement sur la situation et
être capable d'imposer au marché une politique qui
détruit à cours terme une partie de la richesse qui revient aux
actionnaires. Et pour qu'elle ne soit pas accuser de destruction de leur
richesse, le banquier central devrait pouvoir se justifier devant le parlement
et devant l'opinion publique, afin d'augmenter le taux en cas de bulles. En
somme, l'exercice de l'identification est plus facile quand l'économie
n'est pas en proie aux changements structurels. L'histoire enseigne cependant
que durant ces périodes, le risque d'apparition d'une bulle est plus
grand.
Au de la de la question du moment précis de
l'opération de politique monétaire et de sa justification, un
relèvement de taux d'intérêt qui viserait à
contenir un déséquilibre financier aurait un inconvénient
de taille.
La fluctuation des prix des actifs qui n'est pas
accompagné avec une politique monétaire adéquate peut
provoquer une formation des bulles immobilières. Ces bulles sont
à l'origine de déclenchement des crises financière.
II. Bulle financière:
1. Définition d'une bulle
immobilière
Une bulle immobilière est une bulle spéculative
qui apparaît à l'échelle locale d'une région voire
sur l'ensemble du territoire d'un marché immobilier. Elle est
caractérisée par une hausse rapide de la valeur des biens
immobiliers. Très intimement liée à des aspects
spéculatifs et psychologiques, l'augmentation des prix évolue
sans rapport avec de nombreux fondamentaux économiques comme les
salaires ou le rendement locatif. Le marché reviendra immanquablement,
sur le long terme, à sa valeur d'équilibre. Le
dégonflement de la bulle peut être lent (cas des marchés
immobiliers en général, en raison de la faible liquidité
dans les biens), ou rapide : la correction des prix prend alors la forme
d'un krach immobilier, laissant de nombreux propriétaires en
équité négative (le montant de l'emprunt bancaire
contracté est supérieur à la valeur du bien immobilier).
Comme pour les différents types de bulles spéculatives,
l'existence d'une bulle immobilière n'est connue de manière
certaine qu'a posteriori, après son éclatement. Lorsque la hausse
des prix concerne une zone particulière (une ville, un quartier, un
projet immobilier), on parle de spéculation immobilière.
2. Les raisons de la formation d'une bulle
financière
· L'inflation et les anticipations
d'inflation: selon la théorie classique de William Fisher, les
rendements réels des actions et les taux d'inflation observés,
anticipés et non anticipés, sont indépendants,
étant donné que les rendements nominaux des actions varient au
même rythme que le niveau de l'inflation. Ainsi, W. Fisher stipule que
l'investissement en actions permet de se protéger contre l'inflation.
· Les taux d'intérêts actuels et
anticipés: le dégonflement d'une bulle conduit
traditionnellement à une politique de baisse du taux
d'intérêt. Ce qui est susceptible de favoriser l'investissement
c'est-à-dire réduire le coût du crédit et
accroître la proportion à consommer des ménages.
· Le mimétisme comportemental.
C'est un comportement que consiste à ce qui des
investisseurs suivent d'autres investisseurs qu'ils pensent être mieux
informés qu'eux, ce qui entraîne qu'un grand nombre
d'opérateurs va prendre simultanément des décisions
similaires.
Le mimétisme a lieu :
· Si les investisseurs sont mal ou pas du tout
informés, ces derniers vont se rencontrer et se copier sans se baser
sur la valeur fondamentale de l'actif, d'où une déviation
durable des prix de leurs vraies valeurs.
· Si les investisseurs observent leurs propre
informations, et se base sur le comportement des investisseurs
précédents, les petits intervenants se guident sur les choix de
gros opérateurs qu'ils se posent être mieux informés
qu'eux.
Le mimétisme a alors deux effets :
· Baisser des rendements anticipés.
· Accroissement de la volatilité des prix.
Ce qui est défavorable à la stabilité de
l'équilibre des actifs surtout les actifs risqués.
3. Impact de la présence de bulles sur le
marché financier et sur l'apparition des crises.
Les bulles spéculatives représentent
à la fois un signe de fragilité financière et une cause de
crise12(*).
a) L'impact sur le marché financier :
Tous les facteurs, déjà cité tout au
long de cette partie, ont une conséquence commune : ils encouragent
un comportement et des réactions homogènes, au détriment
de la diversité indispensable au bon fonctionnement des marchés
financiers.
Au cours de ces dix dernières années, nous avons
connu plusieurs crises financières et des phénomènes de
contagion, tel que la crise mexicaine en 1994-1995, la bulle des valeurs
technologiques qui a éclaté en 2000, ou plus récemment,
les crises financières en Argentine et en Turquie.
Selon les études récentes13(*) les épisodes survenus
récemment ont semblé durer moins longtemps, mais leurs
degrés de gravité a sans doute été
supérieurs.
La dynamique de libéralisation financière a
accentué la fragilité des marchés financiers, a
accentué l'afflux de l'épargne étrangère, en
établissant un climat de confiance de l'ouverture, et en garantissant
la liberté complète des mouvements de capitaux.
Le niveau sans précèdent des afflux de capitaux
privés montre l'intégration de plus en plus poussée de
nombreux marchés de capitaux émergents dans le système
financier mondial.
Les observateurs, en termes de rendement et de
volatilité, nous permettent de mettre en évidence un
parallèle entre, d'une part le fait que sur la longue période les
cours des marchés émergents pris dans leur ensemble ont
progressé plus rapidement en moyenne que ceux des marchés des
pays industrialisés. Et d'autre part, la volatilité des valeurs
financières est une caractéristique majeure de ces
marchés boursiers émergents.
Ces marchés sont les plus touchés par les crises
et leur degré de propagation se montre très élevé
c'est-à-dire la crise au sein de ces pays se généralise
très vite ; cette crise est en général due se aux
phénomènes de gonflement et d'éclatement des bulles
financières.
b) Le processus de déclenchement des
crises :
Les bulles une fois présentes, passent par la
dernière phase, elles s'éclatent et entraînent le krach
boursier ; deux phénomènes peuvent être
observés :
la dynamique baissière et les crises :
En se basant sur la théorie conventionnelle ayant
comme chef de file André Orléans, on remarque que si la
convention disparaît une crise apparaît; cette rupture
entraîne une grande panique au sein des investisseurs, ce qui s'illustre
économiquement par * une fuite vers la qualité *, une fuite
vers des actifs absolument sûrs.
Les ventes massives découle de cette fuite
débouche sur une panique baissière ; et la
dépréciation des valeurs peut ainsi atteindre des niveaux
exceptionnels. Et un grand moment peut passer sans qu'un acheteur n'apparaisse,
ce qui contredit la théorie des marchés boursiers efficients. Les
investisseurs continuent à vendre au fur et à mesure que les
prix baissent. C'est donc à un mouvement infiniment baissier qu'on
assiste qui se traduit par un désarroi général.
Pour André Orléan14(*), c'est à ce moment que
l'Etat doit intervenir afin d'émerger une nouvelle convention
permettant aux investisseurs de retrouver confiance dans le marché et
sur laquelle le prix va se stabiliser.
· la dynamique haussière et les
crises
L'excès des mouvements des capitaux peut être
à l'origine des crises notamment boursières. C'est le cas des
crises qu'on connu le Mexique et les pays du Sud Est Asiatique. D'abord,
l'excès dans les entrées de capitaux qui conduit à un
surinvestissement financier au début des années 90, puis
l'excès dans la sortie des capitaux. Ce qui plonge les pays
concernés dans des crises extrêmes.
En effet, un pays submergé par des capitaux
étrangers, ne tardera pas à voir sa monnaie s'apprécier,
sa compétitivité s'amoindrir, son déficit
extérieur se creuser, le prix de ces actifs augmenté et des
bulles spéculatives se former.
Puis dans un second temps le dégonflement de la bulle
et le creusement des déficits extérieurs entraîneraient le
retournement des anticipations et provoqueraient la sortie massive de capitaux
et par là même une crise majeure.
· le rôle des autorités
financières :
Les conséquences de la présence des bulles
s'opposent à la tendance du bon fonctionnement du marché, par
conséquent, et afin de préserver ce bon fonctionnement du
marché, il faut protéger, voir renforcer la diversité
des comportements des opérateurs. Cette nécessaire
diversité devrait logiquement traduire les différences
naturelles en termes d'horizons temporels, de stratégie et de fonctions
de réaction des opérateurs de marché.
Et pour établir ces actions en vue de stabiliser le
marché financier, trois actions sont proposées15(*) :
Ø Consolider et renforcer la transparence du
marché.
Ø Prendre en compte la perspective à moyen et
long terme de certains opérateurs de marché.
Ø Diversifier les outils de gestion de risque des
institutions financières.
III. La gestion de la bulle:
1. Les Banques Centrales et les prix des actifs
Avant de clore ce chapitre on doit s'arrêter quelques
instants sur les propos du Président de la Fed, son insistance à
défendre sa stratégie exclusivement centrée sur le
traitement monétaire des effets du dégonflement de la bulle :
Comment prendre le risque (politique) de mettre l'économie en
récession pour freiner la bourse, alors qu'une majorité
(unanimité) d'opérateurs financiers pense que ce n'est pas
justifié ? Cette position n'est pas sans rapport avec l'épisode
de 1994 où, bien que « pré-annoncée », une
politique monétaire excessivement restrictive déclencha un krach
obligataire mondial et provoqua une récession qui, bien que
modérée, n'en déchaîna pas moins un flot de
critiques virulentes.
Au tout début 2004, M. Greenspan se livrera à un
incroyable plaidoyer pro domo sur l'attitude de la Fed. Le refus d'enrayer
l'expansion de la bulle y est justifié par l'efficacité des
mesures prises ultérieurement pour pallier les ravages
occasionnés par son dégonflement, efficacité
attestée par la modicité de la récession de 2001, la moins
accentuée de l'après-guerre. La principale critique que l'on peut
adresser à A.Greenspan n'est-elle pourtant pas précisément
d'avoir suscité l'émergence de bulles successives, chacune se
nourrissant de l'afflux de liquidités distribuées pour compenser
les pertes de la précédente, puisque sa seule réponse, en
toutes circonstances (1987, 1997,1998, 2000, 2001) fut d'inonder le
marché de liquidités ?
« The immediate response on the part of the central bank
to such financial implosions must be to inject large quantities of liquidity
». Nul doute que la stratégie d'A.Greenspan, l'asymétrie de
son comportement vis à vis du prix des actifs financiers, coïncide
avec une vision nouvelle de l'économie globale, tournée vers
l'appréciation des actifs financiers -et immobiliers- et le
développement des instruments permettant d'extraire des financements du
prix de ces actifs. Ainsi, la résilience inattendue du consommateur
américain provient-elle largement du relais assuré par la hausse
des prix du secteur immobilier, représentatif des deux tiers de la
richesse patrimoniale globale, et dont l'effet richesse est estimé par
la Fed au double de celui des portefeuilles financiers. Grâce à la
baisse des taux, le refinancement hypothécaire de cette valorisation
(Home Equity Refinancing) a permis aux ménages de surcompenser leurs
pertes boursières -et leurs difficultés d'emploi. Après
s'être concentrées pendant vingt ans exclusivement sur l'inflation
des biens réels, tout en se déclarant peu concernées par
le pilotage du prix des actifs financiers, les Banques Centrales -en tout cas
celle des États-Unis semblent avoir changé partiellement de
doctrine, en se préoccupant prioritairement des menaces de
déflation généralisée que laissait planer le
dégonflement des bulles. L'inflation des actifs résultant de la
mise en oeuvre de politiques trop accommodantes ne semble en revanche pas
encore au centre de leurs préoccupations. Le débat, pourtant, est
largement ouvert...
2. le rôle et les limites de la prime de
risque
Pour le Président de la Fed, la variation des primes de
risques attachées aux actions est l'élément central du
problème. Que les économistes nous informent mieux sur la
déformation de ces primes et nous pourrons peut-être
répondre à la double question initiale : les bulles sont-elles
inévitables ? Comment les gérer plus efficacement ?
Remarquons au passage que, dans les marchés
d'aujourd'hui, la volatilité des primes de risque concernent aussi le
compartiment des obligations privées. C'est d'ailleurs la forte
dégradation de celui-ci, plus que celle des conditions
boursières, et la crainte d'un crédit crunch
généralisé qui conduisit la Réserve
Fédérale à desserrer spectaculairement le crédit au
tout début 2001.
Cette approche par la prime de risque ramène
directement aux modèles de valorisation des actions fondés sur
les anticipations des revenus futurs. Les modèles actuariels du type
Gordon-Shapiro reposent sur deux projections concomitantes : celle concernant
le taux de croissance des dividendes -supposé indéfiniment
constant ou à plusieurs séquences ; celle relative au taux
d'actualisation, égal au cumul du taux sans risque et de la prime de
risque, entendue comme le rendement exigé en excédent de celui
des fonds d'Etat.
On sait que, sur longue période, la prime de risque
appliquée aux actions est trop élevée au regard des
rendements réellement obtenus, ce qui revient à dire que les
actions sont globalement sous-évaluées. Ce constat est
également valable, quoique de manière moins nette et sur une
période de référence beaucoup plus courte, pour les
obligations privées. Faut-il en conclure, comme le firent les
thuriféraires du bull market, à la prochaine annulation de la
prime de risque et pronostiquer le DJI à 36000 ou plus ? Faut-il au
contraire en déduire que la neutralité au risque n'existe pas et
que les primes, lorsqu'elles baissent fortement, ne peuvent que remonter vers
leurs moyennes historiques ?
Considérer l'abaissement des primes de risque à
la fois comme le déterminant et l'expression de la formation des bulles
nous semble surtout revenir encore une fois à une analyse exclusivement
fondamentaliste du phénomène. Bien qu'elle reflète la
réalité d'une situation anormalement complaisante à
l'égard du risque, cette approche est par ailleurs largement
démentie par la divergence très nette entre la hausse
spectaculaire des bourses et les tensions observées sur les dettes
privées.
Dans l'escompte des dividendes futurs, si la prime diminue et
que le rendement exigé devient inférieur au taux de croissance
anticipé, la suite des flux actualisés ne converge plus et le
prix tend vers l'infini. C'est bien ainsi qu'étaient valorisées
des start-up du type Amazon.com, lorsque l'espoir d'atteindre
l'équilibre d'exploitation en année N+3 ou 4 débouchait
sur une valorisation de 50 ou 100 milliards de dollars.
Il faut alors inclure un comportement spéculatif dans
les modèles d'évaluation, sous la forme d'un facteur correctif
aléatoire qui est l'espérance de plus value au temps t+1. C'est
ainsi que se déterminent les modèles de bulles stochastiques. A
mesure que la bulle grossit, sa probabilité de survie diminue ce qui
permet de prévoir son inévitable éclatement. Mais de
même qu'Alan Greenspan ne peut déterminer quand et pourquoi se
produisent la diminution des primes et la hausse concomitante du taux de
croissance escomptée des bénéfices, les modèles de
bulle se heurtent irrémédiablement à la question de leur
point de départ.
Conclusion :
On conclu, que la politique monétaire englobe
l'ensemble des moyens dont disposent les autorités monétaires
pour agir sur l'activité économique par l'intermédiation
de la masse monétaire, et s'il est certain que la politique agit de
plus en plus dans des conditions difficiles et incertaines, cela ne signifie
pas pour autant que cette politique est condamnée au déclin.
Aujourd'hui, les impulsions de la politique monétaire se transmettent
à l'économie réelle par l'intermédiation de
l'ensemble des mécanismes et comportements financiers. C'est la raison
pour laquelle les techniques de contrôles utilisés par la
politique monétaire doivent être plus globales. Ce qui revient
à tenir compte de l'ensemble des marchés de capitaux et des
institutions financières, à recourir à des à
instruments pour surveiller à la fois les agrégats et les
marchés de capitaux et à dépasser le cadre national pour
s'engager dans une coopération internationale, afin de résoudre
le problème d'efficacité de cette politique.
Dans ce travail on va étudier la politique
monétaire adopté par la Fed face à la crise du subprime
qui a déclenchée suite de l'éclatement de la bulle
immobilière.
Partie II : La crise du subprime
La présence des bulles immobilière crée
des turbulences non seulement sur le marché financier, comme
déjà énoncé dans la partie
précédente, mais affectes également l'économie
réelle et la politique monétaire et ceci provient du fait
de l'interpénétration des marchés au sein d'une
économie.
Face à cette instabilité, les autorités
monétaires doivent réagir pour limiter, voire prévenir
les effets des bulles sur les différents comportements de
l'économie.
En vue de répondre à ces éléments
cette partie est subdivisée en quatre sous parties :
Dans la première sous partie on va
définir la crise de subprime.
Dans la deuxième sous partie on va
étudier le développement de marché subprime.
Dans la troisième sous partie, on se
propose d'étudier en premier lieu, les fonctionnements du
marché des subprimes. En deuxième lieu, le déclenchement
de la crise. En troisième, lieu l'effet de contagion de la crise sur
le système bancaire américain. En dernier lieu, on va
étudier la réaction de gouvernement américain.
Dans la quatrième sous partie on va
étudier les mécanismes de transmission de la crise et ses effets
sur les marchés bancaires.
Enfin, nous allons concevoir les différents
liens coexistant entre le marché financier, l'économie
réelle et la politique monétaire.
I -Développement du subprime :
1. Définition de la crise subprime
Les subprimes sont des crédits à risque
comprenant les prêts hypothécaires, les cartes des crédits,
les locations de voitures, accordées aux Etats-Unis à une
clientèle peu solvable, sur la base d'une majoration du taux
d'intérêt ("prime" appliquée à un emprunteur dont
la solvabilité est en dessous d'un certain seuil) censée
compenser les risques pris par les prêteurs. Les remboursements d'emprunt
immobilier étaient limités au paiement des intérêts
(déductible aux Etats-Unis)16(*), celui de capital étant souvent
déféré pour s'imputer sur les prix de revente du logement
deux ou trois ans après, avec une plus- value tant que les prix de
l'immobilier montaient, ce qui était le cas avant d 2006. Ces
prêts étaient majoritairement accordés à des
conditions de taux d'intérêts variables. Le double mouvement de
baisse des prix de l'immobilier aux Etats-Unis (dégonflement de la
bulle immobilière) à partir de 2006 et de remonter des taux
d'intérêts a conduit au défaut de paiement de nombreux
emprunteurs, et donc à la mise en situation de faillite des
établissements spécialisés aux Etats Unis. La crise des
crédits subprimes américains a conduit à une
défiance au niveau mondial envers les créances titrisées
(ABS, RMBS, CMBS, CDO), qui comprennent une part plus ou moins grande des
crédits subprimes, puis envers les fonds d'investissements, les OPCVM
(dont les SICAV monétaires) et les systèmes bancaires
susceptibles de détenir ces dérivés de crédit. Soit
un mouvement de réévaluation du risque et d'aversion au
risque.
De façon plus indirecte, la crise a provoqué,
à partir du 18 juillet 2007, une crise de confiance
générale dans le système financier, une chute des
marchés financiers et une crise de liquidité bancaire. De
crainte que la crise ne touche la sphère de l'économie
réelle, les banques centrales ont été amenées
à injecter des liquidités dans le marché interbancaire et
à assouplir leur politique monétaire (la FED en septembre 2007).
Les conséquences de la crise qui n'est pas achevée, restent
encore difficiles à évaluer en ce début d'année
2008. Cependant, le 21 janvier 2008 la bourse de Paris a chuté de 6,83%,
du jamais vu depuis le 11 septembre 2001.
2. La demande du crédit subprime
a) les raisons d'obtenir un crédit
subprime
Jusqu'au début des années 1990, le segment des
crédits hypothécaires subprime était
caractéri17(*)sé par des crédits de second rang, de
faibles montants. Ceci a changé : certaine statistiques montrent
qu'en 1999, plus de trois crédits sur quatre, sur le segment subprime,
étaient des crédits de premier rang ; 82% étaient
souscrits pour des refinancements de crédits, par opposition à
des acquisitions de logements, et plus de la majorité de ces
crédits (59%) étaient utilisés au financement de travaux
d'amélioration de l'habitat, de dépenses de consommation, ou
encore à l'épuration de dettes. Une autre étude,
menée par la NHEMA18(*),
révélait qu'environ 45% des crédits garantis pour un
logement (second rang) étaient souscrits pour épurer des dettes,
30%, pour couvrir des dépenses médicales, d'éducation ou
autres, et 25% pour des travaux d'amélioration du logement.
b) Les emprunteurs subprime
Selon le Treasury19(*), les émissions brutes de crédits
subprime ont atteint 160 Mds$ en 1999, soit 12,5% des émissions brutes
de crédit hypothécaires résidentiels accordés en
1999. Ce mouvement s'est inscrit en hausse de 360% par rapport à celui
de 1994 (35 Mds)$. Fin 1999, l'encours des crédits subprime était
estimé atteindre 370 Mds$, ce qui équivalait à 8% de
l'encours de la dette hypothécaire résidentielle.
Les analyses de la Fed indiquent que l'octroi de
crédits hypothécaires aux tranches les moins aisées de la
population s'est accru de 75% entre 1993 et 1998, cependant qu'il progressait
de 52% auprès des segments les plus favorisés.
Une étude du HUD, portant sur prés d'un million
de crédits hypothécaires subprime octroyés en 1998, a
essentiellement examiné les crédits de refinancement, qui
représentaient 80% de ces crédits.
Elle a établi quatre constats :
· entre 1993 et 1998, le nombre de crédits de
refinancements à des taux subprime a été multiplié
par dix (80 000 à plus de 790 000), et leur valeur, par
sept.
· l'octroi de crédits à des taux subprime
est trois fois plus fréquent dans les zones à faibles revenus que
dans celles à revenus élevés. En 1998, l'octroi de tels
crédits composait 11% des refinancements à l'échelle
nationale, mais 26% dans les zones à très faibles revenus et 7%
dans les zones à revenus élevés. A titre de comparaison,
ils représentaient en, 1993, 3% des crédits hypothécaires
accordés dans des zones à faible revenus, et 1% de ceux consentis
dans des quartiers aisés.
· Dans les quartiers à forte représentation
noire, les crédits subprimes sont cinq fois plus courantes (ils ont
représenté 51% du total des crédits reçus dans ces
zones en 1998) que dans les quartiers essentiellement blancs (9%). Les
crédits de refinancement à des taux subprime n'excèdent
pas un dixième des transactions dans les quartiers essentiellement
blancs, mais en représentent la moitié dans les quartiers
essentiellement noirs.
· Au total, les emprunteurs noirs représentent 13%
du marché subprime, mais 5% du marché hypothécaire dans
son ensemble.
· les bénéficiaires d'un crédit
hypothécaire dans les quartiers aisés à forte
représentation noire ont deux fois plus de chances d'avoir obtenu un
crédit subprime que les particuliers de race blanche percevant de
faibles revenus.
Il n'existe pas de statistiques permettant d'établir
une corrélation directe entre les emprunts subprime et les faillites
personnelles. Néanmoins, l'examen de l'évolution de la situation
financière des foyers à faibles revenus à la fin des
années 1990 (au cours de la période d'expansion rapide du
segment subprime) peut donner quelques indications de l'impact de ces
crédits. En 1996, les foyers disposant de moins de 25 000 $ annuels
représentaient un peu plus d'un tiers de l'ensemble des foyers, mais la
moitié des foyers en faillite et les deux tiers de ceux en faillite sous
chapter 720(*). En 1999,
1,2 million de foyers (soit 1.2% du total) se sont déclarés en
faillite, généralement après avoir
hypothéqué leur logement, ce, très vraisemblablement sur
le marché des crédits subprime.
3. L'offre du crédit subprime
a)les sociétés de prêts et les
banques spécialisées
Jusqu'au début des années 1990, le
segment subprime était dominé par des sociétés de
financement qui octroyaient les prêts et les conservaient dans leurs
portefeuilles. Les plus importantes d'entre- elles finançaient leur
crédits par des émissions de billets de trésorerie,
d'obligations garanties ou non, ou en utilisant des lignes de crédits
dans les banques commerciales. Le marché est aujourd'hui essentiellement
animé par des sociétés de prêts ou des banques
spécialisées dans l'octroi de crédits
hypothécaires, qui lèvent des fonds sur les marché, et
interviennent généralement au stade d'un refinancement de
crédits hypothécaires, de l'émission d'un crédit
hypothécaire ou hypothèque, ou encore dans le cadre de
transactions de refinancement de dettes. Des entreprises de construction ou des
courtiers interviennent également. Les activités des
premières peuvent être encadrées par des lois ou
réglementations d'Etat, (voire des réglementations
locales) ; celles des seconds le sont généralement par des
lois d'Etat, fréquemment de faible portée. Selon plusieurs
estimations de l'industrie, les courtiers organiseraient aujourd'hui le
financement de la majorité des crédits hypothécaire
octroyés, et celui de la moitié de subprime. HUD, qui compile
annuellement une liste de sociétés spécialisées
dans l'octroi des crédits subprime21(*), en dénombraient 239 en 1998, dont 168
étaient réglementées par la FTC, 36 étaient des
banques ou des filiales de sociétés de holding elles-mêmes
réglementées.
b) Le marché secondaire
Le recours au marché secondaire, devenu
important au cours des années 1990, non seulement pour des
crédits hypothécaires, mais aussi pour des prêts à
la consommation, a favorisé la croissance du segment subprime et la
participation d'un nombre accru de sociétés de financements. La
titrisation de ces crédits a totalisé 11 Mds$ en 1994 et 83 Mds$
en 1998 avant de se replier à 60 Mds$ en 1999 (repli attribué
à l'importante restructuration du secteur, en 1998). Elle a porté
sur 32% des émissions de crédits subprime en 1994, 55% en 1998,
et 37% en 1999. Les huit premières sociétés
d'investissement new-yorkaises ont été à l'origine des
¾ des émissions de titres subprime en 1999 (plusieurs sont
d'ailleurs associées à des spécialistes subprime).
II- La crise du subprime:
1. Le fonctionnement du marché des
subprimes
Le marché des "subprimes" est constitué
de prêts hypothécaires, cartes de crédits, location de
voitures et autres prêts à risques accordés à une
clientèle peu solvable ou à l'histoire de crédits
difficile. Ce marché s'est largement développé aux
Etats-Unis à partir de 2001, passant d'un montant de 200 milliards USD
pour les prêts hypothécaires en 2002 à 640 milliards USD
en 2006.Ce montant représentait 23% du total des prêts immobilier
souscrits22(*).
Les emprunteurs à risques peuvent contracter un emprunt
immobilier sur ce marché, moyennant un taux d'intérêt
révisable (indexé sur la base de taux directeur de la FED),
majoré d'une "prime de risque" (subprime) pouvant être très
élevée. Les premières années du prêt (1,3ou
5 en général) sont couvertes par un taux d'intérêt
fixe promotionnel qui devient ensuite variable. Les emprunteurs
hypothécaire américains ont la possibilité
d'emprunté jusqu'à 110% de la valeur de l'immeuble objet de
prêt, d'avoir la possibilité de ne rembourser que la partie de
leur mensualité, un intérêt d'ailleurs entièrement
déductible d'impôt.
Le marché aurait aussi été
encouragé par une législation de 1977 (Community Reinvestment
Act), qui oblige les établissements de crédits à
prêter à des personnes à revenus modestes auxquelles de
tels prêts ne seraient sans cela pas accordés23(*). Ces prêts à des
personnes aux scorings de crédit insuffisants ont fait gonfler la bulle
immobilière et aggravé les conséquences de son
éclatement.
Certains établissements financiers américains
ont fait de la subprime leur spécialité en trouvant appui
auprès du système bancaire traditionnel.
Quand la conjoncture est favorable, ce système
fonctionne bien : l'emprunteur met sa maison en hypothèque, qui sert
donc de garantie, et les établissements peuvent obtenir de confortables
marges de profits grâce à ces clients à risque. Pour
l'emprunteur à risque, ce mécanisme permet d'accéder
à la propriété, ce qu'il ne pourrait pas faire par
ailleurs.
2. Le déclenchement de la crise subprime
Le système dépend de deux conditions pour
sa pérennité : d'une part, des taux d'intérêt
relativement stables, et d'autre part d'une appréciation
régulière de l'immobilier.
Or,
-La Fédéral Réserve a progressivement
relevé son taux directeur de 1%à 5,25% entre 2004 et
200624(*).
-Les prix de l'immobilier ont commencé à
chuter dans plusieurs régions des Etats-Unis à partir de 2006. Le
marché immobilier américain a perdu aux alentours de 20% les 18
derniers mois précédents la crise. Ces fluctuations
immobilières sont toutefois très différentes selon les
Etats, villes et quartiers. Par conséquent, les emprunteurs se
retrouvent confrontés à une hausse de leurs mensualités
alors que la valeur de leur bien diminuait, et les plus fragiles furent alors
incapables de faire face à leur remboursement. Le défaut de
paiement, lorsqu'il est limité à des cas isolés, est
couvert par les créanciers, grâce à une politique de
gestion du risque, les organismes sont censés pouvoir supporter les
délais nécessaires au recouvrement des créances des
débiteurs. Mais, dans le cas d'un phénomène de
défauts de paiement en masse, l'organisme créancier peut se
retrouver en situation très difficile. Or, en 2007, le taux de non-
remboursement sur ce crédit s'est élevé aux alentours de
15 %. Avec, la baisse de marché immobilier américain, la valeur
des habitations est devenue inférieure à la valeur des
crédits qu'elles étaient censée garantir. Ainsi, les
établissements de crédit, censés pouvoir
récupérer leurs mises en vendant les habitations
hypothéquées, se retrouvaient sans moyen rapide de redresser leur
bilan, puisque vendre ces biens ne suffisait plus à couvrir leurs
pertes. L'afflux de biens saisis, mis en vente sur les marchés a
même aggravé le déséquilibre du marché
immobilier où les prix se sont effondrés.
Le 24 août 2007, un site spécialisé
faisait état de 1 268 525 défauts de paiement
constatés25(*),
mais chaque constat de défaillance ne mène pas à la
faillite de l'emprunteur. Les banques essayant généralement de
retrouver des solutions de rééchelonnement des prêts
lorsqu'elles pensent que les débiteurs ne traversent qu'une
difficulté passagère.
Le président de la commission bancaire du Senat des
Etats _Unis, Christopher Dodd, estime qu'entre un à trois millions
d'Américains pourraient perdre leur logement suite à cette
crise26(*).
3. L'effet de contagion sur le système
bancaire américain
L'insolvabilité des débiteurs et la
chute des prix de l'immobilier ont provoqué la chute ou la faillite de
plusieurs entreprises de prêts hypothécaires à risque
(subprime Mortgage Lender), tels la New Century Financial Corporation, dont le
titre en bourse à chuté de 90%, conduisant a l'effondrement du
prix des actions de l'industrie du crédit.
Les grandes banques, qui financent ces
établissements financiers spécialisés, pâtissent
également de ces faillites et leurs demandes de remboursements
anticipés auxquels ils ne peuvent faire face, accélérant
les faillites. D'autres grandes banques sont actionnaires de ces
sociétés de crédits spécialisés.
Le mardi 21 août 2007, les
sociétés financières américaines auraient
annoncé prés de 21000 suppressions d'emplois depuis le
début du mois, dont 11 040 depuis vendredi 17 aout, selon le cabinet
Challenger, Gray and Christmas.
Selon la FED, les pertes pour les banques pourraient
s'élever à hauteur de 100 à150 milliards USD pour un
marché de 8 400 milliards d'encours de crédits.
4. Gestion de la crise
Le vendredi 31 août 2007, le président
américain George W. Bush a annoncé une série de mesures
destinées à empêcher que les ménages qui font face
à des taux d'intérêts particulièrement
élevés ne se retrouvent en situation de défaut de
paiement et ne soit contraints de vendre leur maison. Il a notamment
proposé que la Fédéral Housing Administration modifie
ses règles de manière à assouplir les conditions de
refinancement exigées des emprunteurs, ainsi que modifié le
régime fiscal pour faire en sorte que des sommes radiées de la
valeur d'une maison par des institutions financières ne soient
taxées par le gouvernement fédéral. Il estime tout de
même que le rôle du gouvernement américain dans ce dossier
est limité, et qu'il n'est pas de sont ressort de se porter à la
rescousse de spéculateurs ou d'investisseurs ayant pris de mauvaises
décisions.
Par ailleurs, les agences de notation (Standart &Poor's,
Moody's, Fitch) sont accusées d'avoir mal évalué le risque
de produits et, partant, la notation associée à ces produits. En
outre, avec la baisse importante des émissions de produits
structurés qui représentaient la moitié de leur revenus,
ces agences ont du lancer des plans de licenciement : Standart & Poor's a
annoncé le 8 décembre un plan pour réduire ses effectifs
de 3%27(*).
Les représentants du G7 ont appelé à plus
de transparence dans le travail des agences de notation. La ministre
française de l'économie Christine Lagarde a
développé cette position en indiquant préférer
à de nouvelles lois28(*) une régulation du système bancaire par
lui- même.
III- Une crise financière
généralisée:
Au delà de la chaîne des effets
directs (insolvabilité des emprunteurs subprime, faillite des
sociétés de crédits spécialisées, pertes de
la part des grandes banques qui les détenaient ou travaillaient avec
elles), l'essentiels des effets de la crise du subprime est indirect.
1. La transmission de la crise par la
titrisation
Le premier canal de la crise réside dans le
phénomène de la titrisation des créances. La titrisation
est l'opération financière, méconnue de l'emprunteur, par
lequel une banque revend ses créances sur des marchés
spécialisés. Ce qui lui permet à la fois de se
référer et de réduire son risque (qui est reporté
sur les investisseurs qui achètent ces créances). La titrisation
est devenue un phénomène courant depuis le début des
années 2000. Les crédits titrisés sont rachetés par
des investisseurs (fonds d'investissement classiques, fonds plus
spéculatifs, etc.).
Le marché du subprime a été massivement
financé par la titrisation, les créances étant
regroupées dans des véhicules de financement ad hoc29(*) et transformées en
titres négociables souscrits par des investisseurs. Cependant, à
partir du début de 2007, la crise des crédits subprimes a
joué le doute sur l'ensemble des véhicules de titrisation de
créances, en premier lieu les créances hypothécaires
portant spécifiquement sur l'immobilier d'habitants
américains(RMBS30(*)) mais aussi les paquets de créances
diversifiées appelé CDO , Ce sont en fait toute les formes
de véhicules de titrisation de crédits (ABS, RMBS, CDO et
leurs variantes) qui sont devenus suspects aux yeux des investisseurs, au
début et surtout durant l'été 2007, de peur qu'il ne
portent des créances à risque général et subprime
en particulier31(*).
2. La transmission par les fonds
d'investissement
Le deuxième canal de transmission de la
crise est constitué des fonds d'investissements qui ont eux- même
acheté les créances titrisées. Les créances
subprimes, offrant des rendements élevés (high yeld) dus au
paiement par l'emprunteur d'un taux d'intérêt plus
élevé que pour le marché prime, les investisseurs ont
exercé une forte demande de ce type de produit afin de doper les
performances de leurs fonds d'investissements ou OPCVM. Ces fonds se sont
trouvés en difficulté du fait de la chute de la valeur de leur
actif. L'effondrement de la valeur de deux fonds d'investissements de la banque
américaine Bear Stearns, relevé le 17 juillet 2007, a
donné le signal de la crise de défiance. L'annonce, intervenue le
soir même d'une séance record à la NEW York Stock Exchange
(14 000 points atteints en séance), va donner le signal de la
baisse32(*) Ce sont
désormais tous les fonds d'investissement qui vont à leur tour
devenir suspect.
3. Les engagements indirects des
banques:
Ces fonds d'investissement appartiennent ou sont
financés par les banques (les hedge funds se financent par effets de
levier, c'est à dire avec peu de capitaux et beaucoup d'emprunts). Les
banques reprennent donc par ce biais les risques qu'elles avaient dans un
premier temps confiés aux marchés33(*). La communauté financière a alors
réalisé, vers la fin juillet 2007, que l'ensemble du
système bancaire supportait des risques de crédits, non seulement
dans les fonds que les banques finançaient, mais aussi dans les fonds
qu'elles géraient. Ainsi, des créances titrisées
à haut rendement (et donc à haut risque selon le Medef)
étaient elles-mêmes présentes dans certaines
SICAV34(*)
monétaires, placement jusque -là jugé sans risque, les
"sicav monétaires dynamiques". D'où une brutale chute de
valorisation des sicav monétaires dynamiques dans les premiers jours
d'août.
Le 9 août 2007, La première banque
française, par ses fonds propres35(*) , BNP Paribas annonce le gel (réalisé
le 7 août ) des actifs de trois fonds monétaire dynamique OPCVM
d'une valeur totale de 1,6 milliards d'euros ( gérés par BNP
Paribas ABS Eonia, BNP Paribas ABS Euribor et Parvest Dynamic ABS ) (
liés aux Sécurités des prêts aux Etats
Unis)36(*). La banque
était incapable de chiffrer les actifs de ces fonds depuis que les
négociations des Mortgage securits étaient virtuellement
arrêtées et donc empêchaient les investisseurs de pouvoir
déterminer le prix de marché security. Le 29 août, BNP
Paribas annonce la fin du gel. Les fonds ont rouvert courant septembre avec
des décotés d'au maximum 1,21%37(*).
4. La crise de la liquidité bancaire
Les incertitudes sur les engagements directs et indirects des
établissements financiers en matière de crédit à
risque, mais aussi la crainte d'un ralentissement général des
activités des banques d'investissement, très rentable et
moteurs de la croissance au cours des années précédentes
ont fini par entraîner une véritable crise de confiance, ayant
peu de précédant, entre banques. Celles-ci ont vu se tarir leurs
principales sources de refinancement, le marché interbancaire et
l'émission d'ABCP38(*).
Par ailleurs, les banques avaient mis en place au cours des
années précédentes des structures de financement,
appelés conduits ou SIV39(*) qui émettaient du papier commercial à
court terme à taux faible (asset backet-commertial paper) vendu à
des investisseurs. Les fonds levés étaient ensuite
prêtés à long terme à des taux très
élevés, ce qui permettait de dégager une marge
d'intérêt. Seulement, ces emprunts à court terme devaient
être renouvelés régulièrement (tous les trois mois).
Or, une fois la crise de confiance envers les banques engagée, les
investisseurs ont cessé de financer les ABCP, obligeant les banques
à les financer elles -mêmes.
Les banques se financent traditionnellement en empruntant
sur le marché monétaire interbancaire à des
échéances de trois mois. Le taux d'intérêt auquel
elles empruntent (en Europe continentale, il s'agie de l'Euribor à
3mois) est habituellement supérieurs de 15 à 20 points de base
(0,15 à 0,20% en langue courante) aux taux directeurs de la banque
centrale qui est considéré comme le taux sans risque. La
différence entre le taux auquel les banques ont emprunté le taux
directeur est appelée prime de risque ou spread en anglais. A partir de
la crise de confiance du mois d'août 2007, le taux Euribor s'est
envolé, atteignant 4,95% en décembre 2007alors que le taux
directeur était de 4% (2007) et qu'en temps normal, elles auraient
emprunté à 4, 20%.
La forte hausse , à partir du mois d'août 2007
, des taux à court terme auxquels se refinancent les banques constitue
un vrai risque pour leurs équilibre financier: " l'envolée des
taux du marché de refinancement bancaire ( Eonia et Euribor ), devenus
supérieurs aux taux des prêts sans risque à long terme,
(constitue ) une situation intenable pour les établissements qui
arrivèrent à emprunter à des taux élevé des
prêts financiers " écrit le 15 septembre un journal
spécialisé. En effet, certaines banques en arrivent à
emprunter à des taux élevés pour refinancer des
crédits qu'elles ont accordés précédemment à
des taux moindres. La crise de liquidité est liée à des
problèmes d'asymétrie d'information entre banques, qui sont
réticentes à des taux moindre.
5. Les conséquences sur les marchés
internationaux
Les marchés financiers, qui avaient subi une
première crise de confiance en fevrier-mars 2007, avant de se reprendre
au début de l'été, atteignent leur plus haut niveau annuel
à la mi-juillet. Ils chutent à partir du 18 juillet (annonce de
l'effondrement de deux hedge funds de Bear Stearns), un mouvement
accentué le 9 août avec l'annonce du gel des trois fonds
monétaires dynamiques de BNP Paribas. Le 9 août 2007, le CAC40
perd 2, 17% pour finir à 5 624, 78 points. La crise a des effets sur
d'autres marchés, comme celui des matières premières : "
c'est un effet de contagion : ce qui se passe sur les marchés des
bourses et des capitaux a causé un assèchement des
liquidités, obligeant plusieurs acteurs comme les hedge funds à
quitter le marché de l'énergie et à liquider leurs
positions."
6. Les conséquences sur les comptes des
banques
Les banques australiennes Macquarie, américaine Bear
Stearns, britannique HSBC et allemande IKB sont parmi les premières
touchées. Bear Stearns, notamment, possède des fonds
spéculatifs qui avaient misé sur une remontée du secteur
immobilier pour le recouvrement de fonds prêtés par les banques.
La banque affaiblie par la faillite de deux de ses hedge funds, pourrait
céder 20% de Son capital40(*). Merrill Lynch a préféré
reprendre 850 millions dollars US investis dans ce fonds spéculatifs, et
d'autres banques ont menacé d'adopter des mesures similaires41(*).
Une "ruée bancaire", limitée à la banque
britannique Northern Rock, a eu lieu en septembre 2007. En trois jours, les
clients de la banque ont retiré 12% des montants
déposés42(*).
Les grandes banques d'affaires américaines et
européennes ont enregistré d'importantes
dépréciations d'actifs au trimestre 2007 en forte baisse à
la fois:
· Des pertes directes sur les crédits subprimes.
· Mais surtout des dépréciations d'actifs
(la valeur des actifs financiers inscrits dans les comptes, établis
à leur valeur de marché, a fortement baissé au cours de
trimestre).
· D'un net ralentissement des activités des
banques d'affaire et de marchés qui avaient été les
moteurs des bénéfices des années
précédentes (titrisation, financement des LBO et des hedge funds,
fusion acquisition, gestion d'actifs, etc..).
Les grandes banques d'affaires américaines et
européennes ont enregistré d'importantes
dépréciations d'actifs au troisième trimestre
200743(*).
· Golldman Sachs : dépréciation de 1,
5milliardsde dollars
· Bar Stearns: 0, 7 milliards de dollars.
· Lehman Brothers: 0, 7 milliards de dollars.
· Morgan Stanley : 1,5 milliards de dollars.
· Merrill : 8,4 milliards de dollars.
· Citigroup : 5, 9 milliards de dollars44(*).
· UBS : 11 milliards de francs suisses45(*).
· Crédits suisse : 2, 5 milliards de francs
suisses.
· Deutshe Bank : 2,2 milliards d'euros.
Les banques françaises ont affiché pour leurs
parts des dépréciations d'actifs plus limitées au
troisième trimestre 200746(*).
· BNP Paribas : 301 million d'euros.
· Crédit agricole SA : 546 millions d'euros.
Le 20decembre 2007, crédits agricole SA annonce une
dépréciation supplémentaire de 2,5 milliards d'euros
(1,6 milliards hors fiscalité)47(*).
Les estimations du coût global de la crise sur les
banques (pertes et dépréciation d'actifs) établies par les
analystes financiers spécialisés se chiffrent en centaines de
milliards de dollars :
· 250 milliards de dollars selon Bear Stearns48(*) et Lehman Brothers49(*) vers l novembre.
· 300à400 milliards de dollars selon Deutsch Bank,
dont 150 à 250 milliards liée directement aux prêts
subprime et 150 milliards aux dérivés adossés à ces
prêts50(*).
· 500milliards de dollars selon Royal Bank of
Scotland51(*).
IV- Du subprime à l'économie
réelle :
La correction du marché immobilier américain,
l'éclatement de la crise du subprime, qui s'est propagée au
marché monétaire et au crédit, vont amplifier et prolonger
le ralentissement américain.
Les conséquences réelles de cette crise
débordent les frontières américaines .Ecarter le risque
de récession supposera de la part de FED une réactivité
sans état d'âme.
1. Du subprime au marché
monétaire
La montée des défauts
sur les prêts "subprime " a provoque une poussée des craintes
quant à la solvabilité des institutions exposée via
leurs investissements dans les supports de titrisation. Les prêts
hypothécaires ont, en effet, été largement
cédés sur le marché après avoir fait l'objet de
titrisation et de transformation sous forme d'instruments de dette, grâce
à l'utilisation de techniques de rehaussement du crédit
(collatéralisation accrue, hiérarchisation en tranches equity,
mezzanine, senior). Ceci a permis de bénéficier de notations
favorables de la plupart des agences de rating et donc d'élargir la base
des investisseurs. Si ces techniques ont permis une plus ample mutualisation du
risque, elles ont débouché sur une dispersion de celui-ci,
d'où la montée des incertitudes quant à la localisation
des pertes. Les instruments cédés sur les marchés
crées à partir de portefeuille de créances sont
structurés en tranches de telle manière que la dernière
tranche à essuyer des pertes soit notée AAA. Cela permet de les
céder à une communauté élargie d'investisseurs qui
bénéficient de surcroît d'un rendement supérieur
à celui des treasuries de même rating. Le pricing de ces
instruments sur des marchés étroits est apparu
problématique, d'où la poussée des craintes
d'insolvabilité. La notation des tranches "senior" et "super
senior"(AAA) est attribuée en raison de l'appartenance de ces
dernières à une structure donnée et non pour la
qualité de la dette qu'elles contiennent. La modification d'une
structure résultant de la contraction de la tranche prévue pour
absorber les premières pertes, ce qui se passe en cas de hausse des
défaillances, rend naturellement caduque la notation initiale.
Dans la première quinzaine du mois d'août, les
inquiétudes se sont exacerbées et ont touché le
marché interbancaire, notamment dans la zone euro et aux Etats-Unis. Les
taux overnight ont bondi du fait de la recherche
généralisée de liquidité, pour atteindre des
niveaux bien supérieurs aux cibles des banques centrales
(respectivement 4,7% contre 4% en zone euro et 6% contre 5,25% aux Etats-Unis).
La fuite vers la sécurité a provoqué une demande accrue
de titres d'Etat, conduisant à creuser l'écart entre les taux
interbancaires et les taux des bons du trésor. Ainsi, aux Etats-Unis,
l'écart entre ces taux est passé de 0,5% à 2,5%.
Les autorités monétaires n'ont pu faire
autrement qu'injecter massivement de la liquidité afin de ramener le
marché vers des conditions de fonctionnement normales et
d'éviter ainsi d'amplifier un mouvement de ventes d'actifs de bonne
qualité. Le 9 août, la BCE a injecté 95 milliards d'euros
et 61 milliards le lendemain, la FED injectait respectivement 24, puis 38
milliards de dollars, ce qui a amené le taux des FED funds à
s'établir nettement en dessous de l'objectif de 5,25%. En outre, la FED
a, de son coté, ramené le 17 août son taux d'escompte de
6,25% à 5,25% pour des échéances de 30 jours et admis des
Asset Backed Securities (ABS) à l'escompte. L'écart du taux
d'escompte par rapport aux FED funds a été ainsi réduit de
moitié. Les quatre principales banques américaines ont eu recours
à cette facilité, vraisemblablement pour effacer le
caractère stigmatisant du recours au discount window.
2. Puis du marché monétaire au
crédit
L'action de prêteur en dernier ressort des banques
centrales a permis de calmer le jeu. On a cependant assisté à un
effet contagion qui a touché le marché du commercial Paper, en
particulier le segment de l'Asset Backed CP(ABCP). En une quinzaine de jours,
l'encours a baissé de plus de 10%, tandis que le spread de rendement
entre les notations AA et A2/P2 se tendait, passant de 0,1% début
août 0,8% sous l'effet de l'inquiétude quant à la
solvabilité des emprunteurs ayant investi dans des actifs de
liquidité incertaine. Cette situation résulte de la
préférence des fonds monétaires pour les liquidités
à très court terme. Elle a conduit les débiteurs
à tiré sur les lignes "filet", matérialisant un mouvement
de réintermediation. Ceux qui ne benificie pas de ligne "filet"
(structed Investment Vehicles) étant amenés à céder
des actifs dévalorisés par un marché devenu illiquide. Ces
tensions ont conduit la BCE 52(*), le 22 août, à offrir des fonds à
91 jours à hauteur de 40 milliards d'euros. L'approche des
échéances de renouvellement du papier a maintenu le marché
sous tension.
Les injections de liquidité ont d'ailleurs du
continuer jusqu'à aujourd'hui. Ainsi, le 26 septembre, la FED53(*) à injecté 38
milliards de dollars, montant équivalent à celui du 10 août
et seulement dépassé par les 50,5 milliards de dollars du 19
septembre 2001. De son coté, la BCE a de nouveau prêté
à 3 mois à hauteur de 50 milliards d'euros à un taux moyen
de 4,5%, alors que l'Europa 3 mois à hauteur de 50 milliard s d'euros
à un taux moyen de 4,5%, alors que l'Euribor 3 mois s'élevait
à 4,75%. Cet écart persistant entre les taux interbancaires
à trois mois et les taux directeurs est une des manifestations les
plus tangibles de la poursuite de la crise : 5,2% pour le Li Bor dollar, alors
que le taux objectif des FED funds a été ramené
à 4,75%, et entre 4,7O% et 4,75% pour l'Euribor avec un refit à
4%.
Enfin, la BCE, toujours le 26 septembre, a prêté
3,9 milliards d'euros à son taux directeur supérieur, 5%, celui
de la facilité de prêt marginal.
Faisant figure d'exception parmi les principales Banque
centrales la Banque d'Angleterre s'était d'abord montrée
plutôt réticente à approvisionner les marchés
monétaires en liquidité, au titre qu'un tel soutien aurait pour
effet d'accentuer "l'aléa moral", voir de contribuer à
l'apparition d'une nouvelle crise. Ainsi, elle continuait de refuser de
fournir de la liquidité sur une gamme plus étendue de titres.
Elle a, toutefois, changé d'option à ce sujet
lorsqu'elle a été sollicitée par Northern Rock.
Basée a Newcastle, Northern Rock est à l'origine une
société d'épargne immobilière de petite taille, qui
est devenue, suite à son introduction à la bourse de Londres en
1997, le cinquième établissement de prêts
hypothécaires au Royaume-Uni, faisant même son entrée au
sein de l'indice FT-SE54(*)100.
Cette expansion rapide a été financée en
empruntant massivement sur les marchés monétaires: 75% des
financements de Northern Rock dépendent de ces marchés et un peu
plus de 40% d'entre eux de la titrisation de marché. A titre de
comparaison, la plupart des autres banques britanniques ne dépendent des
marchés monétaires qu'à hauteur de 50% environ de leurs
financements. En revanche, la part des dépôts clients est
très limitée par rapport aux autres banques.
Du point de vue commercial, cette stratégie s'est
révélée très peu coûteuse, dans la mesure
où Northern Rock ne doit pas gérer un réseau étendu
d'agences. Néanmoins, sa dépendance à un seul mode de
financement l'a conduite à la situation actuelle. Face à
l'assèchement du marché des titres adossés à des
créances, Northern Rock a du se tourner vers la banque d'Angleterre pour
être renflouée. Cette dernière lui a permis d'emprunter
à un taux majoré, en utilisant des titres adossés à
des créances comme garantie. Ce plan de sauvetage a
entraîné une panique parmi les clients de Northern Rock, en
dépit de la confirmation de la solvabilité de la banque par la
FSA. Toutefois, la plupart des clients n'ont pas réussi à faire
la distinction entre problèmes de liquidité et problèmes
de solvabilité, à en juger par les queues de plusieurs heures
à l'entrée des agences. Pour restaurer la confiance parmi les
épargnants, le gouvernement a donc décidé de garantir
la totalité de l'épargne confiée à Northern
Rock.
Mercredi 19 septembre, la banque d'Angleterre a de nouveau
assoupli sa position en annonçant une prochaine mise aux
enchères en vue de fournir des fonds à échéance
trois mois garantis contre une plus large gamme d'actifs, tels que des
crédits hypothécaires.
Les spreads sur les obligations privées se sont tendus,
matérialisant, là encore, le repricing du risque. Toutefois,
l'incidence sur les rendements corporatif a été en partie
contrebalancée par la baisse des taux longs, ainsi, le rendement des T
Notes à dix ans est passé de 5,2% le juillet à 4,5 % le
28 août, remontant légèrement par la suite (4,65% le 27
septembre).
La volatilité accrue a touché le carry trade, le
débouclage de position a entraîné une appréciation
des devises de financement, ainsi le yen contre dollar est passé de 123
fin juin à 114 mi-août, puis s'est stabilisé au dessus de
ce niveau par la suite, tandis que les devises de placement connaissaient une
forte baisse. Ainsi, le cours NZD/JPY est revenu de 97 le 24 juillet à
moins de 80 à la mi-août, ce mouvement se corrigeant en partie par
la suite, la parité repassant au-dessus de 85 fin septembre.
3. L'impact sur l'économie réelle
Au cours des dernières années, l'abondance de
liquidité, l'affaiblissement de la sensibilité au risque et les
innovations financières ont conduit à une forte augmentation de
la distribution de crédit hypothécaire aux Etats-Unis, en
particulier dans ses composantes "subprime" et "Alt A". Ceci a permis une
progression sensible de la proportion de ménages propriétaires de
leur logement (64% en 1995, 69% l'an dernier).
Les crédits "subprime" sont consentis à des
emprunteurs pour lesquels le ratio de la dette sur le revenu dépasse 55%
et/ou le ratio prêt /valeur du bien excède 85 %. Leur
distribution atteignait quelque 150 milliards de dollars l'an au début
de la décennie, elle était supérieure à 600
milliards en 2005 et 2006.
Ces crédits représentaient 13% de l'encours
total du crédit hypothécaire l'an dernier (10 000 milliards).
Les crédits dits "Alt A "sont constitués de prêts pour
lesquels les ratios ci-dessus ne sont pas dépassés, mais qui
sont consentis à des emprunteurs pour lesquels on ne dispose que de
références incomplètes.
Les prêts dits "jumbo" sont d'un montant
supérieurs au plafond (417 000 dollars) prévu pour prêts
éligibles pour les Government Sponsored Housing Entrepises (GSE),
Freddie Mac et Fannie Mae. Ils atteignent près de 15% de l'encours
total des prêts hypothécaires.
Tous ces prêts sont fréquemment assortis de
caractéristiques qui les rendent facilement accessibles, et ils se sont
répandus avec le relâchement des conditions dans un contexte ou la
hausse de prix rendait l'accession à la propriété plus
difficile.
Il en va ainsi des prêts à taux ajustable (ARM)
constitués pour les deux tiers de "2/28" : ce sont des prêts
consentis à taux fixe plus bas que les taux de marché sur les
deux premières années et sont transformés à l'issue
de cette période en prêts à taux variables. Cette
modification des taux (reset) a naturellement pour conséquence
d'alourdir la charge de la dette pour les emprunteurs d'où à un
potentiel d'accroissement des taux de défaut (les deux tiers des
prêts de subprime sont des ARM). Les "interest only loans" comportent
un amortissement différé. Les "negative amortization loans"
permettent a hauteur d'une certaines proportion du (15 à 25%) de
capitaliser les paiements d'intérêts, une fois cette proportion
atteinte, le prêt se transforme en prêts normal. Là
encore, la charge de dette s'en trouve alors nettement accrue.
La montée des difficultés récentes trouve
son origine dans la poussée des défauts. Le taux de
défauts sur les prêts ARM (saisis et arriérés plus
de 60 jours) est passé de 2,6% sur le segment subprime et 0,5% sur le
segment Alt A mi-2005 à respectivement 13% et 2,5 % à la fin de
l'an dernier. Le phénomène apparaît plus marqué
encore pour les générations de prêts les plus
récentes, au bout d'un an la proportion des délais de paiement
de plus de 60 jours atteignait 6 % pour les subprime ARM consentis en 2005 mais
plus de 10% pour ceux octroyés en 2006 (cf. graphique 1).
Compte tenu des caractéristiques de ces prêts, la
montée des défauts est appelée à se poursuivre
dans les prochains trimestres. De fait, comme le montrent les statistiques de
lnside Mortgage finance, les ajustements de taux prévus pour les
prêts ARM vont monter en puissance fin 2007et début 2008 avant
d'amorcer une décrue sensible à compter du quatrième
trimestre de l'an prochain. Ils ont touché un montant d'une soixantaine
de milliards au T1 2007et d'une centaine au T2, mais vont concerner plus de
120milliards de dollars aux T3et T4 2007 et au T1 2008 (dont environ les tiers
pour le subprime). Le pic sera atteint aux T2 et T3 2008 avec des montants de
plus de 140milliards de dollars, ceux ci retombent aux environs de 70 milliards
de dollars les trimestres suivants (cf. graphique 2).
4. Perspectives conjoncturelles encore plus
modestes
Il nous paraissait clair, avant même l'éclatement
de la crise financière récente, que l'ajustement immobilier
d'une part, était loin d'être arrivé à son terme et,
d'autre part, n'avait pas eu toutes les conséquences que l'on pouvait
anticiper sur la croissance (cf. graphiques 3, 4,5).
Le recul de la construction immobilière, après
avoir amené la croissance en dessous de son potentiel sur plusieurs
trimestres, n'avait eu que des effets très limités sur l'emploi
dans le secteur (graphique 7 et 8).
L'économie américaine continuait, en fait,
à bénéficier d'une situation de plein emploi. Par
ailleurs, le tarissement de l'extraction de liquidité à partir
d'actifs immobiliers mieux valorisés (cf. graphique 9) (le cash out
refinancing, une des conséquences de l'effet de richesse
immobilière) se trouvait compensé par la bonne tenue de la
bourse, permettant aux ménages de continuer à se porter vendeurs
d'actions (cf., graphique 10) sur un marché soutenu par les rachats
auxquels procédaient les entreprises. Cette situation, conjuguée
avec la bonne tenue du marché du travail et la hausse de revenus
réels, a permis à la consommation de croître de 4% en
rythme annualisé fin 2006 -débuts 2007, une progression qui
apparaissait difficilement extrapolable. Au second trimestre, la consommation
n'a augmenté que de 1, 4%.
La crise immobilière n'est pas terminée. Par
delà la question de subprime et de ses effets sur la situation des
ménages concernés, il apparaît clair que la correction
immobilière est appelée à se poursuivre sur plusieurs
trimestre et plus long temps que prévu. D'abord, les stocks de maisons
invendues sont très élevés, et la chute des demandes de
permis de construire et de mises en chantier, respectivement des 22,5% et de
21% en dessous de leur moyenne du deuxième trimestre au mois de juillet,
augure mal une stabilisation de dépenses en investissement
résidentiel.
L'enquête de la FED auprès des banques faisait
état, dès le printemps dernier d'une baisse de la demande de
crédits hypothécaire et d'un resserrement des conditions. Le
marché immobilier reste caractérisé par un
déséquilibre offre -demande. La faiblesse des ventes de maison,
en chute pour le sixième mois consécutif en août pour
l'ancien (-4,3%), freine la correction des stocks qui s'inscrivent à un
plus haut depuis seize ans (10 mois de vente) la baisse des prix (-3,9% en
g.a en juillet selon l'indice case Schiller) est insuffisante pour redresser la
capacité d'accès à la propriété, surtout
dans un contexte de condition devenues plus tendus : Le marché de
subprime s'est asséché, les taux hypothécaires sur les
prêts traditionnel (prime) ont augmenté de 50 points de base et
de 100 points de base pour les prêts jumbo (cf. graphique 11).
Au cours des dix-huit derniers mois, la crise
immobilière a amputé le taux de croissance de l'économie
américaine de 0,8 point. En glissement annuel, celui-ci est revenu de
3,7% début 2006 à 1,9% au premier trimestre 2007. Au second
trimestre, un coup d'arrêt au déstockage, un envol de la
construction non résidentielle (28% en rythme trimestriel
annualisé) et une très forte contribution de commerce
extérieur (1,4 point) ont fait rebondir la croissance à 4,0% en
rythme trimestriel annualisé, après 0,6% au premier
trimestre.
Pour autant, la qualité de la croissance n'était
pas au rendez-vous, révisions en hausse ou pas. D'abord, la contribution
positive du commerce extérieur à la croissance tient, pour une
bonne part, à l'effet modérateur de la demande interne sur les
importations.
Par ailleurs, on ne peut pas compter sur une
accélération des exportations, Compte tenu de la crise
financière sur l'économie mondiale. Ensuite, l'explosion des
dépenses en bâtiments ne peut être extrapolée, la
dernière enquête de la FED auprès des banques commerciales
(Senior Loans officers survey) effectuée en juillet, avant
l'éclatement de la crise fait d'ailleurs état à fois du
resserrement des conditions et d'un tassement de la demande de crédits
industriels et commerciaux.
Déjà, la crise a provoqué un tassement de
la confiance des ménages, l'indice de confiance de l'université
du Michigan a chuté en août (83,4 contre 90,4 en juillet) puis
s'est maintenu à ce niveau en septembre (83,8 en données
préliminaires). Si la baisse du prix des carburants ajoute quelque 0,5
point au revenu disponible réel, il parait acquis que le marché
du travail est appelé à connaître une
détérioration liée à une réduction des
effectifs dans les secteurs liée à l'immobilier. Déjas,
les chiffres d'emplois pour août et surtouts les révisions
à la baisse pour les mois précédents ont montré
que la situation du marché du travail avait déjà
radicalement changé. Par ailleurs, les resserrements des conditions de
crédit vont toucher la demande de biens de consommation durables.
Au total, la croissance américaine, qui devrait
s'affaiblir de façon très nette fin 2007 début 2008,
devrait être limitée, au plus à 1,5%, en moyenne l'an
prochain. L'expérience montre que lorsque la croissance revient, elle
n'en est généralement pas restée là (cf. graphique
12). On peut, ce pendant, espérer qu'une réaction rapide de la
FED puisse écarter le risque de récession.
Quelle politique monétaire ?
Le 7 août, le FOMC a décidé de maintenir
inchangé à 5,25% le taux des Fed funds. Tout en prenant acte de
l'augmentation de la volatilité sur les marchés, du resserrement
des conditions de crédit et des progrès en registrés sur
le plan de l'inflation, il indiquait sa confiance dans la poursuite d'une
croissance modérée avec, toutefois, des risques baissiers
(downside risks). L'inflation restait réaffirmée comme
étant la première préoccupation. L'idée selon
laquelle la situation du secteur immobilier ne se propagerait pas restait
dominante. En fait, au début de l'été, les débats
de politique monétaire portaient sur le risque inflationniste. Le retour
du core PCE deflator sous la barre des 2% était-il suffisant pour
justifier l'assouplissement de la politique monétaire ?
Pour certains y compris le FOMC, il apparaissait souhaitable
de voir les progrès confirmés, et donc le taux de l'inflation
sous-jacente ramené vers 1,5%.
La référence au taux sous-jacent se trouvait
elle-même remise en question, l'inflation totale dépassant
durablement l'inflation sous-jacente, cette dernière ne pouvait plus
être mise avant pour élaguer des bruits sur la hausse des prix.
La poursuite de cette configuration comportait un risque pour le bon ancrage
des anticipations. La crise a bien entendu, enterré ce débat, la
hiérarchie des risques a changé de nature. Il s'agit
d'apprécier les effets des perturbations financières sur
l'économie réelle alors même que la correction
immobilière apparaît devoir perdurer, tout comme les vents de
face engendrés par la crise qui joueront à l'encontre de la
dépense, tant au niveau des ménages qu'à celui des
entreprises. A la mi-août, la FED a fait clairement état des
effets négatifs de la conjoncture financière sur
l'économie :"downside risks to growth have increased appreciably".
Certes, la croissance du deuxième trimestre ne facilite pas la tache
ni la forte hausse des coûts salariaux unitaires, il reste que
l'économie parait appelée à connaître une
période prolongée de croissance inférieure au potentiel,
ce qui est propre à modérer les tensions. Dès lors, sans
surprise, le FOMC a abaissé son objectif pour les FED funds de 50 PB
à 4,75%, décision accompagnée d'un ajustement du taux
d'escompte (passée de 5,75 à 5,25%). Les autorités
monétaires ont pris acte du fait que le resserrement des conditions sur
marché du crédit est de nature à intensifier la correction
immobilière et freiner la croissance économique. La FED a, par
ailleurs, indiqué qu'elle continuerait à examiner les effets des
développements du marché sur la croissance et qu'elle agirait
autant que nécessaire pour assurer la stabilité des prix et une
croissance soutenable.
Une telle décision n'a pas manqué de soulever
quelques critiques, on a évoqué un "BERMANK PUT", le fait que la
FED, en assouplissant sa politique à la suite de la débâcle
des fonds LTCM en 1998, a nourri l'exubérance et les tensions
inflationnistes dans les années qui ont suivi. On a mentionné que
la FED ne doit pas venir à la rescousse de ceux qui ont pris des
risques inconsidérés, ni cibler des prix d'actifs mais
n'intervenir que si le développement de la sphère
financière présente un danger pour l'économie
réelle, thèse maintes fois réaffirmée par B.
Bernanke dans ses travaux. Ceci appelle plusieurs remarques. En premier lieu,
les décisions de baisse des taux en 1998 sont intervenues suite
à la défaillance d'un seul acteur et dans une conjoncture qui
s'est avérée très porteuse. La situation présente
est entièrement différente. L'économie évolue en
dessous de son potentiel, sans perspective d'amélioration dans les
prochains trimestres par ailleurs, ce sont les ménages qui sont
massivement touchés par la crise de l'immobilier. En second lieu,
renoncer à la baisse des taux toucherait ceux qui ont investi (fonds
de pension...) dans des titres dont le risque est apparu difficilement
évaluable et non ceux qui ont initié ce risque.
5. Les craintes de contagion à
l'économie réelle
Il y a d'importantes craintes que la crise financière
n'affecte l'économie réelle par le biais notamment de la baisse
du moral des ménages et des chefs d'entreprises, des difficultés
rencontrés par les banques, des resserrements des conditions de
crédits (hausse de taux d'intérêt, sélection plus
forte d'emprunteurs) qui pourraient peser sur la condition des crédits
(hausse des taux d'intérêt, sélection plus forte des
emprunteurs) qui pourrait peser sur la consommation des ménages comme
sur l'investissement des entreprises, et donc sur la croissance du PIB.
C'est pour conjurer ce risque que la banque centrale
américaine, la Fed, a décidé le mardi 18 septembre la
baisse d'un demi point (50 point de base dans le jargon financier) de ses taux
directeurs, ramenés de 5,25% à 4,75%. C'est la plus forte baisse
depuis novembre 2002 (crise de confiance de l'affaire Enron). Or, la confiance
des agents économiques est très affectée et, dans ce
cadre, la Fed poursuit cette politique de baisse du taux directeur en novembre
2007.
Après une action concertée des principales
banques centrales concernées, le 18 décembre 2007 La BCE s'est
engagée à prêter en quantité illimitée et en
garantissant l'anonymat au taux de 4,21% pour deux semaines pour réduire
les difficultés à emprunter sur le marché
interbancaire.
Conclusion
La crise du subprime est une crise d'endettement des
ménages américain qui sont peu solvables.
Cette crise a été
généralisé sur toute les secteurs de l'économie
Américaine (le secteur bancaire, l'économie réelle. . .)
et encore elle est propagée sur tout les marché
internationaux : c'est l'effet de contagion. Certains économistes
disent que si la crise n'était pas transférée au autre
pays du monde il serait plus difficile aux Etats-Unis de sortir de cette crise
et de dépassé leurs effet néfaste.
Conclusion
générale
Les crises financières ne sont pas un
phénomène récent. La liste des pays qui ont
été affectés par ce type de crises n'est pas seulement
longue, mais elle continue de s'élargir. Les crises financières
sont très couteuses.
Les crises financières n'ont pas cessé
d'augmenter depuis la globalisation financière. Donc les pays pour
réagir contre ces crises doivent adopter des politiques
monétaires convenables pour la gestion d'une crise.
Il est évidemment impossible de prédire
parfaitement le moment de déclanchement des crises financières et
très difficile de gérer les crises avec des politiques
parfaites.
Dans notre cas l'étude de la crise du subprime aux
Etats -Unis, la Fed n'a pas pu freiner la bulle immobilière et
éviter la crise même s'il a diminuée le taux
d'intérêt. Cet échec est dû à la fausse
anticipation des comportements et de l'insolvabilité des emprunteurs
américains, et aussi à la vision nouvelle de l'économie
globale, tournée vers l'appréciation des actifs immobiliers.
Mais une fois la bulle s'éclate la Fed a bien
géré la crise à travers sa politique monétaire
adéquate qui a marquée par :
Ø Le resserrement des conditions sur le marché
du crédit.
Ø La diminution du taux d'intérêt
directeur.
Bibliographie Ouvrages :
v Aglietta.A et A.Orléan, (1982) "la violence de la
monnaie". PUE.Paris
v Ninet Jacques Professeur associé IAE de Poitiers
«Les determinants recurrent de la formation des bulles financiers»
Article:
v Aglietta M. (2001): risque systématique, 3eme
conférence du centre Saint-Gobain pour la recherche en
économie, 8et 9 novembre.
v Bernanke B et G Gertler (1999) " monetary policy an Asset
Prices Volatility" in New Challenges, for Monetary Policy, Federal Reserve Bank
of Kansas City, Jackson Hole, Wyoming, pp. 77-128
v Bulletin de la banque de France N° 102 Juin 2002
v . Bordo M, Eichengreen B, Klingebiel D et Martinez-Peria M
S: "Is crisis problem Growing More Severe?" CEPR, September 2000
v Financial Times
« Deux géants bancaires pris au piège du
subprime » Le 8 octobre 2007
v Lecinq Florent et Delphine Tordjman (2002)
« dérèglements des prix des actifs la réponse
doit - elle être monétaire ou prudentielle, automatique ou
discrétionnaire. » laboratoire d'économie
d'Orléan .
v Investir «
Sylvain de Boissieu », Le 17 novembre 2007, page 2
v Kent et Lowe (2000) et Lecinq (2001) " la politique
monétaire en cas de bulle, un modèle", mimeo, Université
d'Orléans.
.
v Gary Gensler M., le 24 mai 2000, « à
l'occasion d'auditions organisées sur les "pratiques
prédatrices" en matière d'octroi de crédits à la
commission bancaire de la chambre »
v Mshkin Frederic." The transmission mechanism and the role of
asset prices in monetary policy", working paper number 8617,
www.nber.org
v Milleron Jean-Claude « Agence financière,
Ambassade de France à Washington »
v Milleron Jean-Claude « le
développement du crédits subprime remet en cause la portée
des lois et régulations encadrant l'octroi de crédits
hypothécaires résidentiels », Agence
financiere,Ambassade de France à washington, le 07/11/2000
v v Orléans, André, "Les marchés
financiers sont-ils rationnels?", recherche effectuée en mai 2003.
v Philipped'Arvisenet"du subprime à l'économie
réelle": Octobre 2007
Philppe.darvisenet@bnparibas.com
v Sarno et Taylor (1999), "Moral hazard, asset price bubbles,
capital flows, and East Asian crisis. The first test, Journal of International
money and Finance, 18, p p. 637. 657.
v Shiratsuka (1999): "Asset price fluctuation and price
indices", working Paper, Bank of Japan
v Sowell
Thomas, le 10
août 2007
The Washington
Times
v Trichet Jean Claude, " les bulles financières et
leurs conséquences sur la politique et la stabilité
financière"
v v Les Échos, juillet 2007 « sur exercice au
31 décembre 2006 »
v Les Echos, Le 19/07/2007
v Les Echos , Le 20/08/2007
v Les Echos,Le 10 janvier 2008
v Les Échos, le 3
septembre 2007
v Les Échos, Le 2
octobre 2007
v Les Echos, Le 13 novembre 2007, « Subprime,
l'addition pourrait approcher 400 milliards de dollars », page 33
v Le Figaro, Le 22
août 2007
v Le Figaro
Economie Le 9 octobre 2007 , page 18
v Le journal de dimanche, Le 18 septembre 2007
«
Northern
Rock aux pieds d'argiles »
v La Tribune, Le 12 octobre 2007, « Le
marché craint un nouvel impact de la crise sur les banques »
page 24
v La Tribune le « Le marché craint une
aggravation des dégâts liés au subprime » le 13
novembre 2007 page 19
v La Tribune, Le 19 décembre 2007, page 17
v La Tribune
« Les agences de notation dans la tourmente de la crise du
subprimes », Le 10 janvier 2008
THESE ET MEMOIRE
v Khaoula & Wafa( 2005- 2006) : les fondements
théoriques de la politique monétaire et l'évolution de
sa conduite, mémoire de fin d'étude pour l'obtention de maitrise
en sciences économiques option Economie financière et bancaire
, Université de Monastir , faculté des sciences
économiques et de gestion de Mahdia
v Manel Dabbussi(2004-2005) : La politique
monétaire et les bulles spéculatives -cas de la
Tunisie- ,mémoire pour l'obtention du mastère ens
économie monétaire et bancaire, université de Tunis El
Manar, Faculté des sciences économie et de gestion de Tunis
MOTS Clés :
ABCP: Asset Backet Ccommercial Paper
BCE: banque central européen
FED: banque central américain BCE: banque central
européen
FT-SE: Indice boursier de Royaume-Uni
NHEMA: National Home Equity Mortgage Association.
N HUD: Département Of Housing and Urban Département
(Ministère du logement et de l'urbanisme).
RMBS: Residantiel Mortegage Backed Security
SICAV: Société d'investissement à capital
variable
SIV: Structured Investement Vehicles
LES ANNEXES
* 1 Les GKO, abréviation
de Gosudarstvennoe Kratkosrochnoe Obyazatelstvo, sont des
titres
de créance negocia
* 2 A.Aglietta et
A.Orléan, (1982) "la violence de la monnaie". PUE.Paris
* 3 La sélection adverse
ou antisélection est un phénomène
statistique et
économique
qui joue un rôle important dans les domaines de l'
assurance et de la
gestion du risque,
par lequel une offre faite sur un marché aboutit à des
résultats inverses de ceux souhaités, à cause d'
asymétries
d'information
* 4 L'aléa moral
stipule qu'une partie assurée contre un risque peut se comporter de
manière différente en particulier plus risquée, que si
elle y était totalement exposée, laissant une autre partie
assumer totalement ou partiellement les conséquences des risques
pris.
* 5 Mshkin Frederic."The
transmission mechanism and the role of asset prices in monetary policy",
working paper number 8617, www.nber.org.
* 6 Shiratsuka (1999): "Asset
price fluctuation and price indices", working Paper, Bank of Japan.
* 7 Florent Lecinq et Delphine
Tordjman (2002) "dérèglements des prix des actifs : la
réponse doit - elle être
Monétaire ou prudentielle, automatique ou
discrétionnaire ; " Laboratoire d'Economie d'Orléan?
Mai
* 8 Bernanke B et G Gertler
(1999) " monetary policy an Asset Prices Volatility" in New Challenges, for
Monetary Policy, Federal Reserve Bank of Kansas City, Jackson Hole, Wyoming,
pp. 77-128.
* 9 Kent et Lowe (2000) et
Lecinq (2001) " la politique monétaire en cas de bulle, un
modèle", mimeo, Université d'Orléans.
* 10 Politique
discrétionnaire est une politique qui n'a pas des stratégies de
long terme, elle réagit aux coups par coup, c'est une politique active
qui réagit sur l'équilibre en fonction des informations qui
arrive
* 11 Artus (1994) et Smets
(1997): " Financial Asset Prices And Monetary Policy: Theory and evidence" CEPR
Working Paper, n°1751.
* 12 Sarno ET Taylor (1999),
"Moral hazard, asset price bubbles, capital flows, and East Asian crisis. The
first test", Journal of International money and Finance, 18, pp. 637.657.
* 13 M Bordo, B Eichengreen, D
Klingebiel et M S Martinez-Peria: "Is crisis problem Growing More Severe?"
CEPR, September 2000.
* 14 Orléans,
André, "Les marchés financiers sont-ils rationnels?", recherche
effectuée en mai 2003
* 15 Jean Claude Trichet, " les
bulles financières et leurs conséquences sur la politique et la
stabiité financière", Bulletin de la banque de France N° 102
Juin 2002.
* 16
Document de l'IRS
* 17 Source:Mortgage
Information Corporation.
* 18 NHEMA: National Home
Equity Mortgage Association.
* 19 Déposition de
M.Gary Gensler, sous- secrétaire au Treasury, le 24 mai 2000, à
l'occasion d'auditions organisées sur les "pratiques
prédatrices" en matière d'octroi de crédits à la
commission bancaire de la chambre
* 20 Sous chapter 13, une
partie de revenu disponible est affectée, sur plusieurs années,
au remboursement des dettes; en revanche, au titre du Chapter 7, les actifs
au-delà des exemptions statutaires sont distribués aux
directeurs.
* 21 Source : National
Association of Mortgage Bankers et National Home Equity Mortgage Association,
respectivement
* 22
Le Figaro
Economie, 9 octobre 2007, page 18
* 23
Sub-prime
politicians,
Thomas Sowell,
The Washington
Times, 10 août 2007
* 24
U.S. Foreclosures
* 25
Le Figaro, 22 août
2007
* 26 Les agences de notation
dans la tourmente de la crise des subprimes,
La Tribune, 10 janvier
2008
* 27
Marchés
financiers : le G7 réclame plus de transparence,
Challenges, 9
octobre 2007
* 28 Interview au
Financial Times, 8
octobre 2007
* 29 Special Purpose Vehicle
aux États-Unis ou Fonds commun de créance en France
* 30 RMBS: Residantiel
Mortegage Backed Security
* 31 Lire notamment Les
Techniques de titrisation montrées du doigt, in Les Echos, 20/08/2007
* 32 Les Echos, 19/07/2007
* 33 En se défaisant
d'une main des risques, elles les ont repris d'une autre en investissant sur
ces mêmes marchés
* 34 SICAV:
Société d'investissement à capital variable
* 35 Palmarès des 100
premières banques européennes, Les Échos, juillet 2007
(sur exercice au 31 décembre 2006).
* 36 Voir
Les
Échos et
La
Tribune
* 37
"Subprime" :
le dernier fonds gelé par BNP Paribas rouvre sur une baisse de
1,21 %,
Les Échos, 3
septembre 2007
* 38 ABCP: Asset
BacketCcommercial Paper
* 39 SIV: Structured
Investement Vehicles
* 40 La Tribune, mercredi 19
décembre 2007, page 17
* 41
The New York
Times, 26 septembre 2007
* 42
Economie, Finance,
Carrière et High-tech - L'Expansion
* 43
Northern
Rock aux pieds d'argiles, Le Journal du dimanche, 18 septembre 2007
* 44
* 45 Et aussi : Deux
géants bancaires pris au piège du subprime,
Les Échos, 2
octobre 2007
* 46 Et aussi : Deux
géants bancaires pris au piège du subprime,
Les Échos, 2
octobre 2007
* 47 Les banques
trébuchent après publication, Sylvain de Boissieu, in
Investir du 17 novembre
2007, page 2
* 48 Conference call
exceptionnelle analystes financiers, 20 décembre 2007 après
clôture de la Bourse
* 49" Le marché craint
une aggravation des dégâts liés au subprime ", La Tribune,
13 novembre 19 2007
* 50 Subprime, l'addition
pourrait approcher 400 milliards de dollars, in Les Echos, 13 novembre 2007,
page 33.
* 51idem, La Tribune, 13
novembre 2007, page 19 et Les Echos, 13 novembre 2007, page33
* 52 BCE: banque central
européen
* 53 FED: banque central
américain BCE: banque central européen
* 54 FT-SE: Indice boursier de
Royaume-Uni.