4.4. Vision court terme
La sélection des programmes d'investissement se heurte
souvent à la barrière à l'entrée d'un taux de
rentabilité prévisionnel exigé ex ante (que reflète
la fameuse convention du Return on Equity de 15%). En ce sens l'argument selon
lequel les exigences financières de court terme constituent un obstacle
à la croissance à long terme des grandes entreprises est
parfaitement recevable.
Par ailleurs, tout pousse aujourd'hui les dirigeants à
jouer le rendement maximal du capital. Tout les incite à dégager
des résultats aussi élevés que possible, le plus vite
possible : les pratiques de présentation des résultats
trimestriels, les nouvelles normes comptables, et même la durée de
vie de plus en plus courte de leur propre mandat.
Voilà pourquoi, bien que largement
désendettés aujourd'hui, les grands groupes sont in fine
encouragés à abandonner un certain nombre de projets de
développement ou de recherche dont la rentabilité est
jugée trop faible au regard des exigences actuelles, et qui se seraient
réalisés si la norme de rentabilité était
raisonnable.
L'horizon court terme conduit ainsi à remettre en cause
des méga fusions telle Alcatel Lucent au motif que les résultats
espérés ne sont pas au rendez-vous une année à
peine s'étant écoulée depuis le rapprochement des deux
sociétés.
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