UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
...........................
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
..................
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
Mémoire de Maîtrise
THEME :
LES TERROIRS PERIPHERIQUES DE LA RESERVE SPECIALE DE FAUNE DE
GUEUMBEUL
Présenté
par :
Sous la direction scientifique de :
M. El Hadji Ibrahima THIAM M. Amadou Abdoul SOW,
Maître-assistant
Année académique 2003-2004
PRINCIPAUX SIGLES ET ABREVIATIONS
A.G.R
A.P
A.N.C.A.R
CARITAS
C.N.C.A.S
C.R
C.S.E
D.P.S
F.E.M
F.N.P.J
G.I.E
G.P.F
G.R.N
I.F.A.N
I.R.D
M.A.R.P
N.T.I.C
O.C.B
O.N.G
P.G.I.E.S
P.N.U.D
R.N.C
R.S.F.G
T.V
U.N.C.A.S
WETLANDS
|
Activités Génératrices de Revenus
Aire Protégée
Agence Nationale de Conseils Agricole et Rural
Amour Charité Partage
Caisse Nationale de Crédit Agricole du
Sénégal
Communauté Rurale
Centre de Suivi Ecologique
Direction de la Prévision et des Statistiques
Fond pour l'Environnement Mondial
Fond National pour la Promotion de la jeunesse
Groupement d'Intérêts Economiques
Groupement de Promotion Féminine
Gestion des Ressources Naturelles
Institut Fondamental d'Afrique Noire
Institut de Recherche pour le Développement
Méthode Active de Recherche Participative
Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication
Organisation Communautaire de Base
Organisation Non Gouvernementale
Projet de Gestion Intégrée des
Ecosystèmes du Sénégal
Programme des Nations -Unies pour le Développement
Réserve Naturelle Communautaire
Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul
Terroirs Villageois
Union Nationale des Coopératives Agricoles du
Sénégal
Organisme intervenant dans la conservation des zones humides
|
Sommaire
Principaux sigles et abréviations
p.1
Avant-propos p.3
Méthodologie p.4
Introduction Générale
p.8
Problématique de Recherche
p.10
Première Partie : Etude du milieu
et de ses contraintes p.15
Chapitre I : Le cadre physique et les ressources
naturelles p.16
Chapitre II : Les ressources humaines, les
activités
économiques, et les infrastructures. P.33
Chapitre III : Les contraintes des T.V et de la R.S.F.G
p.45
Deuxième Partie : Intervention du
P.G.I.E.S et la dynamique organisationnelle p.55
Chapitre I : Présentation des activités du
P.G.I.E.S p.56
Chapitre II : L'analyse des actions p.66
Chapitre III : La dynamique organisationnelle et la
capacité des
populations à gérer les activités
p.71
Conclusion Générale
p.80
Bibliographie p.82 Table
des matières p.95
Avant - Propos
Ce travail d'étude et de recherche s'inscrit dans le
cadre d'un mémoire de maîtrise. La zone d'étude est
localisée dans l'estuaire du fleuve Sénégal. Elle est
peuplée, à majorité, de wolof et de peulh qui s'activent
dans plusieurs activités économiques que sont le
maraîchage, l'agriculture sous pluie, la pêche, l'élevage,
le commerce, et l'extraction de carrière. Mais le maraîchage
constitue l'activité principale des populations. Sa prédominance
est due à l'appartenance de la zone à l'écosystème
des « Niayes » qui couvrent toute la Grande Côte du
Sénégal de Saint-Louis à Dakar. Cependant les populations
sont soumises à beaucoup de contraintes pour le développement de
leurs activités économiques. Les principales contraintes sont la
salinisation, la proximité de la R.S.F.G, la sécheresse et
l'absence d'infrastructures de différentes sortes. L'Etat du
Sénégal, dans le but de vouloir préserver la
biodiversité, qui commence à se dégrader, a initié
le P.G.I.E.S tout en appuyant les populations à solutionner leurs
contraintes car ce sont elles les principales actrices du déroulement
des activités de ce projet. Cette intervention du P.G.I.E.S a
entraîné la création d'une nouvelle zone entre les T.V et
la R.S.F.G : c'est la R.N.C qui constitue une sorte de zone tampon entre
les deux (2) premiers. Le milieu est ainsi divisé en trois zones :
l'aire protégée (la R.S.F.G), la R.N.C, et les T.V. Le P.G.I.E.S
dispense des formations aux populations pour qu'elles puissent bien assurer les
activités prévues dans les différentes zones.
Notre travail d'étude et de recherche intitulé
« Les terroirs périphériques de la Réserve
Spéciale de Faune de Gueumbeul » se veut une modeste
contribution à l'étude du milieu, de ses contraintes et à
l'impact d'un projet de développement intégrant les populations
qui deviennent ainsi les principales actrices. Cette étude s'inscrit
dans ce cadre et vise à la bonne connaissance de la zone pour une
gestion durable de ses ressources.
Cependant sa réalisation n'a pas été
facile car elle a nécessité beaucoup d'engagements et
persévérance. Nous rendons grâce à Dieu qui nous a
donné la force et les moyens de son élaboration, ainsi
qu'à son Prophète (PSL). Nous remercierons également tous
ceux qui ont participé, généreusement d'ailleurs, à
la réalisation de ce document. Il s'agit notamment de :
- Toute la famille THIAM à Gossas pour leurs soutiens,
prières et encouragements. Particulièrement à mon
père Aladji, ma mère Seynabou Ndiaye et à mon grand
frère Massamba,
- Monsieur Amadou Abdoul SOW, Maître-assistant au
département de géographie, pour avoir
bien voulu assurer la direction scientifique de ce travail
avec une rigueur et un amour du travail bien fait ; et à travers
lui tous les enseignants de l'U.C.A.D qui ont participé à ma
formation,
- Messieurs DIOUF et SAMB du P.G.I.E.S pour les orientations
et la documentation,
- Monsieur le conservateur de la R.S.F.G, ainsi qu'à
tout le personnel et les éco gardes,
- Aux populations de la C.R de Gandon pour leur accueil et
leur disponibilité,
- La famille DIALLO à Gossas pour leurs soutiens et
encouragements sans faille ; particulièrement à mon Ami
Moussa,
- Les familles CISSOKHO et BOUSSO qui m'ont accueilli en leur
sein durant mes années d'étude à Dakar,
- Mes camarades de promotion à l'U.C.A.D :
Serigne SY, Amar KANE, Daouda DIA, Mamadou Diakhaté LÖ, Samba Diack
SEYE...
Méthodologie
Elle a commencé par la recherche documentaire qui nous
a conduit dans plusieurs bibliothèques et centres de documentation. Ce
sont :
Ø La Bibliothèque Universitaire
Ø La bibliothèque du département de
géographie
Ø La bibliothèque de l'I.F.A.N
Ø Le centre de documentation de la D.P.N
Ø Le centre de documentation de l'I.R.D
Ø Le centre de documentation du C.S.E
Ø Le centre de documentation de la Météo
Nationale
Ø Le centre de documentation de la D.P.S
Ø La Réserve Spéciale de Faune de
Gueumbeul
Ø La maison communautaire de Gandon
Cette revue documentaire a permis de bien situer notre zone
d'étude et de disposer d'informations concernant le climat, la
végétation, les populations et de certaines contraintes
auxquelles ces dernières sont confrontées.
Après la documentation, nous avons
élaboré notre problématique de recherche puis la mise en
oeuvre d'un guide d'entretien. La visite du milieu et l'administration du guide
d'entretien aux personnes concernées ont été
l'étape suivante. Les dernières phases ont été le
traitement des différentes informations recueillies et
l'élaboration du document.
Le choix des villages d'enquêtes est
réalisé en fonction des activités économiques
pratiquées dans la zone. Ainsi Ndiakher, village d'agriculteurs et de
maraîchers a été pris comme village centre du fait de ses
infrastructures, équipements et de sa proximité avec la R.S.F.G.
Ndiawsir et Toug Peulh, habités de peulh nous ont servi de villages
d'enquête pour les activités d'élevage. Enfin le village de
Dieule Mbame est ciblé du fait de ses activités de pêche.
D'autres villages ont été, cependant enquêtés
à cause de l'existence d'O.C.B dynamiques ou de leur proximité
avec la R.S.F.G.
Les études de terrain se sont déroulées
au courant du mois de mai 2004. Elles ont été, pour nous,
l'occasion de collecter beaucoup d'autres informations de visu et d'en
récolter davantage auprès des populations, des gestionnaires de
la R.S.F.G, et des autorités locales (conseillers ruraux, chefs de
villages...).
La méthode utilisée est la M.A.R.P avec comme
outil l'I.S.S (Interview Semi Structuré) qui a permis de cerner tous les
problèmes soulevés dans la problématique à travers
le guide d'entretien (voir en annexe du document).
Ce dernier a ciblé la population dans toutes ses
composantes (âge, sexe, activité pratiquée). Cependant nous
n'avons pas manqué d'interroger les personnes ressources (conseillers
ruraux, chefs de villages, présidents O.C.B, le conservateur de la
R.S.F.G), ainsi que certains membres
d'O.N.G et structures intervenant dans la zone pour
confronter les différentes informations relatives au niveau de formation
des populations.
Les dernières phases ont été le
traitement des données recueillies à travers la recherche
documentaire et les études de terrain. Les données sont
traitées à partir de deux (2) logiciels : Word, pour le
traitement de texte ; et Excel pour le traitement des statistiques et des
graphiques.
Les résultats obtenus sont répartis en deux (2)
grandes parties comprenant chacune trois (3) chapitres :
- Première partie : Etude du milieu et de ses
contraintes.
- Deuxième partie : Intervention du P.G.I.E.S et
dynamique organisationnelle.
INTRODUCTION GENERALE
La zone périphérique de la R.S.F.G constitue un
milieu particulier dans la C.R de Gandon. C'est une zone de l'estuaire du
Sénégal qui est constituée d'une plaine intégrant
des systèmes dunaires jaunes et rouges. Elle fait partie des Niayes tant
du point de vue du relief, du climat et de l'hydrographie. C'est une zone
deltaïque avec des cuvettes à eaux saumâtres
surplombées par des dunes.
La C.R de Gandon ceinture la ville de Saint-Louis sauf dans sa
partie ouest. Elle est située dans le Département de Saint-Louis
et compte quatre (4) zones : Rao, la plus grande, Ndiaw Doune,
Toubé et Gandon. La C.R est composée de quatre vingt un (81)
villages avec une population de quarante six milles (46.000) habitants sur une
superficie de cinq cent soixante (560) kilomètres carrés. Gandon
fait partie de ce grand écosystème qui couvre toute la Grande
Côte Sénégalaise de Saint-Louis à Dakar. C'est la
zone des Niayes, qui fait cent quatre vingt cinq (185) kilomètres de
long et large d'environ trente cinq (35) kilomètres. Les Niayes couvrent
une partie des régions de Saint-Louis, Louga, Thiès et Dakar.
Du point de vue climatique, les Niayes appartiennent au
domaine sub-canarien. On note une baisse nette, dans cette zone, des
précipitations ; celles-ci diminuent du sud au nord. Les Niayes
dans leur presque totalité, du point de vue géographique, font
partie du bassin sédimentaire, du Secondaire et du Tertiaire. Cette zone
est sableuse et fortement accidentée du fait de l'existence de
systèmes dunaires orientés NE-SW. C'est une plaine
constituée de dunes (les dunes littorales vives, les dunes littorales
semi fixées et les dunes rouges fixées) et de couloirs inter
dunaires ou Niayes inondables, au moins, une partie de l'année.
Sur le plan des sols, nous avons la présence des sols
minéraux bruts, des dunes vives ; des sols peu
évolués d'apport éolien, des sols hydro morphes à
pseudo gley et des sols salés.
La végétation est de type arbustif et
herbacé. Elle est dominée par des espèces relictuelles
issues des régions soudaniennes et sub-guinéennes, surtout dans
les dépressions inter dunaires. Dans cette végétation,
nous pouvons particulariser la bande de filao plantée tout au long des
Niayes pour la fixation des dunes. Cependant cette végétation a
subi une dégradation avancée qui a conduit à la
disparition de nombreuses espèces. On trouve également, une
mangrove dégradée entre Diama et Gandiole. La R.S.F.G renferme
les dernières reliques de cette mangrove.
La faune est dominée par les oiseaux et on compte des
centaines espèces concentrées au niveau de la R.S.F.G et du Parc
National des Oiseaux de Djoudj. Il y a aussi également d'autres
espèces comme les singes, les serpents, les varans, les singes...
Sur le plan de la population, la zone
périphérique de la R.S.F.G est constituée de deux (2)
ethnies : les wolof, majoritaires et les peulh. Les activités
économiques pratiquées sont nombreuses et elles sont
dominées par le maraîchage, l'agriculture sous pluie et la
pêche. Néanmoins d'autres activités y sont exercées
notamment l'élevage, le commerce et l'extraction de carrières. La
zone est quasiment dépourvue d'équipements (sanitaire, scolaire,
de stockage...) et les aménagements sont rares. Elle est aussi
marquée par un enclavement dû au mauvais état des pistes
existantes et à l'absence même de pistes par endroit.
Malgré sa richesse faunique et l'importance de ses eaux
de surface, la zone renferme beaucoup de contraintes. Celles-ci sont dues
à plusieurs facteurs notamment l'érection de la réserve,
les effets du barrage de Diama, la sécheresse ainsi que l'absence
d'équipements et d'aménagements pour appuyer les activités
économiques des populations. La R.S.F.G a aussi plusieurs contraintes
dites administratives et techniques. C'est pour tenter d'éradiquer ces
contraintes que le Gouvernement du Sénégal a initié le
P.G.I.E.S, avec l'aide de ses partenaires (P.N.U.D, F.E.M) pour venir appuyer
les populations de cette partie de la C.R de Gandon. Il faut cependant
préciser que les objectifs premiers de ce projet sont la lutte contre la
dégradation des écosystèmes et mettre fin aux
problèmes entre gestionnaires des aires protégées et les
populations riveraines. C'est parce que les populations sont
considérées comme des partenaires qu'une partie du programme
prévu leur est réservée. Un plan d'actions composé
de plusieurs activités a été mis en oeuvre. Il tourne
autour de la formation des populations, leur financement et initiation à
de nouvelles A.G.R, l'équipement et l'aménagement de la zone. Ce
sont les populations qui doivent mener les activités ; pour cela
différentes O.C.B ont été répertoriées dans
la zone. C'est à travers ces O.C.B que le P.G.I.E.S va appuyer les
populations dans le but de lever leurs contraintes.
Pour bien mener notre réflexion sur ce sujet
intitulé « Les terroirs périphériques de la
Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul » nous allons
étudier les potentialités ainsi que les contraintes de la zone.
Il est également question de présenter et d'analyser les
différentes activités du P.G.I.E.S, de montrer les
différentes O.C.B existantes et de déterminer si les populations
sont capables de gérer les activités prévues.
En Afrique les aires protégées couvrent 7% du
continent. Le décompte établit par le P.N.U.E (Programme des
Nations Unies pour l'Environnement) et le C.M.S.C (Centre Mondial de
Surveillance et de la Conservation de la Nature) fait état de 1 254 A.P
dont 198 zones marines, 50 réserves de biosphère, 80 zones
humides d'importance internationale et 34 sites du patrimoine mondial.
Au niveau de l'Afrique Occidentale, les zones
protégées sont au nombre de 126 sur une superficie de 29,38
millions ha ; soit 4,85% du territoire.
Le Sénégal compte plusieurs A.P qui sont
regroupées en parcs nationaux, en réserves de faune, en
réserves de biosphère, en forêts classées, en
réserves et en sites du Patrimoine Mondial. Il y a six (6) parcs
nationaux : le Parc National de Niokolo koba (P.N.N.K 913 000 ha), le
Parc National de Basse Casamance (P.N.L.B 2 000 ha), le Parc National du
Delta du Saloum (P.N.D.S 76 000 ha), le Parc National des Oiseaux de
Djoudj (P.N.O.D 16 000 ha), le Parc National de la Langue de Barbarie
(P.N.L.B 2 000 ha) et le Parc National des Iles Madeleines (P.N.I.M 45
ha). Les réserves naturelles sont celles de la Réserve de
Biosphère du Delta du Saloum (R.B.D.S), la Réserve de
Biosphère de Samba Dia (R.B.S.D 763 ha), la Réserve
Spéciale de Faune de Gueumbeul (R.S.F.G 720 ha), la Réserve
Spéciale de Faune du Ndiaël (R.S.F.N), la Réserve
Ornithologique de Kalissaye (R.O K 16 ha), la Réserve Naturelle de
Popenguine (R.N.P 1 009 ha), la Réserve de Faune du Ferlo Nord
(R.F.F.N 600 000 ha), la Réserve de Faune du Ferlo Sud (R.F.F.S),
la Réserve Naturelle de Palmarin (R.N.P 10 483 ha), la
Réserve Naturelle de Somone
(R.N.S 700 ha) et la Réserve Naturelle de Bamboung (R N
B 6 800 ha).
Parmi les A.P beaucoup sont inscrites dans des sites
internationaux que sont les sites Ramsar (R S.F.G, P.N.O.D, P.N.D.S et la R.S
F.N), les sites du Patrimoine Mondial (P.N.N.K et le P.N.O.D) et les sites
naturels protégés et inscrits sur les réseaux
spéciaux (P.N.O.D pour le réseau Danone et le P.N.D.S pour le
réseau R.E.D.B I.O.S).
En plus de ces parcs nationaux et réserves, il existe
un nombre important de forêts classées qui constituent, en quelque
sorte, des réserves secondaires de biosphère.
Malgré l'importance de ces A.P, le
Sénégal n'a pas encore atteint la norme internationale
préconisée par le sommet mondiale de l'environnement tenu
à Rio de Janeiro en 1992. C'est seulement un peu plus de 8% du
territoire, soit 1 613 790 ha, qui est sous protection alors que ce
sommet conseillait 12%.
C'est pourquoi le Gouvernement du Sénégal, avec
l'appui des partenaires internationaux, à travers les projets, a
lancé une vaste campagne pour augmenter ces zones
protégées. Ceci se traduit par la création de nombreuses
Réserves Nationales Communautaires (R.N.C). On peut citer entre autre
les R.N.C de Missira, de Mame Saliko, de Gandon. D'autres sont en cours de
création comme celle de Kayar et de Jinak Bara.
Au Sénégal les terroirs qui entourent les A.P
semblent poser l'un des problèmes les plus épineux de la
conversation : la population estime qu'elle a sont mot à dire sur
ce qui s'y passe mais, souvent les gestionnaires voient ces zones comme des
annexes des réserves naturelles qu'il faut protéger.
Au début les politiques de conversation étaient,
souvent, fondées sur des mesures de protection qui ignoraient les
besoins des populations locales, en leur restreignant les activités et
l'installation dans les A.P. Ces zones étaient alors des forteresses de
conservation et étaient à l'origine de beaucoup de tensions,
entre gestionnaires de ces aires et les populations riveraines. Car ces
dernières ne pouvaient comprendre, ni accepter le fait qu'on prenne
leurs terres et leur en interdit l'accès. C'est sur les terroirs de ces
populations que sont érigées les A.P et les tensions entre gardes
et ces dernières étaient quasi quotidiennes.
Maintenant la stratégie de protection, de ces zones, a
évolué et les communautés riveraines sont
considérées comme des partenaires. Les programmes de conservation
communautaire visent à atteindre leurs objectifs en permettant aux
populations de participer aux décisions de gestion des terres, et de les
donner des possibilités d'accéder aux ressources de la faune et
de la flore de sorte qu'elles puissent tirer profit de la conversation.
Au niveau de la R.S.F.G la chasse, la pêche et
l'agriculture sont interdites ainsi que toutes autres activités pouvant
nuire à l'environnement à l'exception de celles autorisées
par le Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature
à des fins scientifiques ou pour la défense préventive
contre les maladies des populations humaines ou animales. Ici la
coopération, entre gestionnaires de la réserve et les
populations riveraines, est plus accentuée. Ce sont en fait des jeunes
issus des villages périphériques qui se sont portés
volontaires pour assurer le nettoyage de certains aménagements, la
surveillance et le suivi des colonies de nidification des oiseaux. Ces
volontaires sont, en effet, des éco gardes et sont organisés en
groupement d'intérêt économique (G.I.E) au niveau de la
réserve.
La R.S.F.G est localisée au sud de Saint-Louis. Du
point de vue spéficité, la réserve constitue le premier
centre d'élevage de faune sauvage et la première parcelle test
mise en défens de la végétation et de la faune
sahélienne au Sénégal. C'est également un site de
séjour pour des milliers d'oiseaux et sert de lieu d'élevage,
d'acclimatation et de reproduction pour des espèces en voie de
disparition (les oryx et les gazelles dama mhor). La R.S.F.G
a beaucoup de potentialités en terme de ressources naturelles. Ses
terres sont très fertiles parce que non utilisées pour les
besoins de l'agriculture depuis longtemps, l'eau est abondante et l'extraction
de sel y est possible. Elle est très fertile pour une zone qui se situe
dans la partie Nord sahélienne. C'est une zone humide qui est inscrite
au site Ramsar.
Cette réserve de faune a été
créée par le décret numéro 83.550 du 30 mai 1983.
Elle est située à sept (7) kilomètres au sud de la commune
de Saint-Louis sur une surface de 720 hectares. La réserve est
constituée d'une cuvette de huit (8) kilomètres de long et large
de huit cent (800) mètres, et des dunes du Gandiolais et du
Toubé. Le site se trouve sur la route qui mène à Gandiole
et il est entièrement clôturé. La R.S F.G est, par la
convention de Ramsar de 1971, un site d'importance internationale en ce sens
qu'elle reçoit des milliers d'oiseaux. Elle accueille l'une des plus
grandes concentrations d'avocette au monde. D'autres espèces y sont
répertoriées comme la barge à queue noire (Limosa
limosa), le pluvier argenté (Pluvalis squatarola), la
spatule d'Europe (Platelea leucocordia)...En plus des oiseaux il y a
des phacochères, des singes rouges (patas) et des tortues
(Sulcata geochelone).
Trois objectifs lui étaient assignés lors de sa
création : maintenir le fonctionnement de la cuvette
de Gueumbeul pour son importance ornithologique ; reconstituer
la végétation sahélienne par la mise en
défens ; créer un centre d'étude et de restauration
de la faune sahélienne menacée de disparition. C'est ainsi qu'un
groupe de gazelles (dama mhor), offert par l'Espagne a
été introduit dans la réserve. Ce dernier s'est
multiplié et une partie de la population a été
amenée dans la Réserve du Ferlo Nord pour repeupler la zone. Des
oryx, offerts par le Gouvernement Israélien, y ont été
amenés.
Toutefois, il faut souligner que la réserve est en
état de dégradation avancée suite à la combinaison
de plusieurs facteurs tels que les effets liés à
l'aménagement du barrage de Diama, la sécheresse, la
salinisation, la baisse de la nappe phréatique et l'ensablement de la
cuvette.
Cependant nous ne faisons pas une étude proprement dite
de la réserve mais des terroirs villageois environnements. D'où
l'intitulé de notre sujet «les terroirs périphériques
de la Réserve Spéciale Faune de Gueumbeul ».
Ces terroirs périphériques de la
Réserve de Guembeul, situés dans la C.R de Gandon, sont en effet
confrontés à plusieurs contraintes. Celles-ci sont liées
à la proximité de la réserve, les conséquences de
l'aménagement du barrage de Diama, la sécheresse, l'absence
d'équipements et d'aménagements. La réserve est
érigée sur les terroirs des villages de Ndiakher, Gueumbeug,
Dieule Mbame et Diama Thiaguel. Jadis, avant la mise en défens de la
zone, c'est au niveau du site actuel la réserve que les populations
tiraient l'essentiel de leurs revenus à travers des activités
comme la pêche, l'extraction du sel, le maraîchage, la culture de
l'arachide et le ramassage du bois de chauffe...
Dès lors il s'agit, pour ces populations, de trouver de
nouvelles aires pour promouvoir leurs activités économiques et
également de nouvelles activités génératrices de
revenus. Le Gouvernement du Sénégal a crée le P.G.I.E.S
pour la préservation, avec les populations, des
écosystèmes et de promouvoir une gestion rationnelle des
ressources des A.P. Il appuiera en même temps les populations à
gérer leurs contraintes à travers un plan d'actions. En effet
c'est un programme qui vise à encourager la gestion
intégrée, c'est-à-dire une gestion avec les populations
riveraines, des écosystèmes et de la biodiversité au plan
communautaire.
Pour se faire une zone tampon entre la R.S.F.G et les T.V a
été délimitée, de commun accord avec les
populations, pour servir de R.N.C. Elle ne constitue pas une aire
protégée puisque des activités y sont pratiquées
à l'exception de l'agriculture qui ne participe pas à la
préservation de la biodiversité.
Désormais, dans cette partie de la C.R de Gandon, trois
(3) unités spatiales sont liées les unes aux autres : l'aire
protégée c'est-à-dire la R.S.F.G, la R.N.C et les terroirs
villageois (T.V).
Il s'agit, au niveau de la R.S.F.G, d'initier un modèle
de cogestion entre gestionnaires de la réserve et les populations
riveraines, qui sera une première au Sahel, et qui aboutira et à
des mécanismes de partage équitable des avantages que va procurer
la conservation.
Dans la R.N.C il y sera crée des plans
d'aménagement et de cogestion participative, avec les populations pour
une utilisation durable des ressources et un règlement des conflits
entre pasteurs et agriculteurs. Ainsi, le reboisement d'espèces à
buts multiples, la création de pépinière,
l'aménagement de marais salants, la restauration de la mangrove sont
entre autres des aménagements prévus.
Dans les terroirs villageois, zone de notre étude, les
systèmes de production seront intensifiés à travers des
activités comme l'embouche bovine et ovine, l'initiation
d'activités d'aviculture, la mise en place de mutuelle de
crédit... Il est également prévu le désenclavement
des villages avec la réfection des pistes existantes,
l'équipement du Conseil Rural, l'adduction en eau des villages...
C'est un programme qui vise à apporter aux populations
des ressources, de sorte qu'elles puissent compenser les désavantages
causés par les contraintes citées plus haut. Il s'agit aussi de
les initier dans de nouveaux secteurs d'activités pour augmenter leurs
revenus.
Dans le but de bien mener notre réflexion sur
« les terroirs périphériques de la Réserve
Spéciale de Faune de Gueumbeul », que nous posons les
hypothèses de recherche suivantes :
- Cette partie des Niayes, périphérique à
la R.S.F.G offre beaucoup de potentialités mais est aussi
confrontée à plusieurs problèmes.
- L'intervention du P.G.I.E.S, à travers des
activités intégrant les populations, a pour but de
préserver l'écosystème et d'appuyer les populations
à résoudre leurs contraintes.
Les objectifs visés sont :
- L'identification des différentes ressources de la
réserve et de sa périphérie, tant du point de vue
naturelle, humaine et infrastructurelle; ainsi que la détermination des
différentes contraintes qui empêchent les populations de
développer normalement leurs activités économiques.
- La présentation et l'analyse des actions du P.G.I.E.S
par rapport aux contraintes posées dans la R.S.F.G et les T.V, pour
enfin montrer les O.C.B existantes et la capacité des populations
à gérer les activités.
Première Partie :
ETUDE DU MILIEU ET DE SES CONTRAINTES
Cette partie est divisée en trois (3)
chapitres :
Dans le premier nous avons fait la présentation du milieu
et de ses ressources naturelles. Le second est réservé à
l'étude des ressources humaines, des activités économiques
et des infrastructures. Le dernier chapitre porte l'étude des
différentes contraintes de la zone.
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE ET LES
RESSOURCES NATURELLES
La C.R de Gandon est située dans
l'écosystème des « Niayes » qui couvrent
toute la Grande Côte Sénégalaise de Saint-Louis à
Dakar. Les « Niayes » se situent entre 14° et 16°
de latitude Nord et 16° et 17,05° de longitude Ouest. Elles sont
parallèles à la Côte sur cent quatre vingt cinq (185)
kilomètres de long et large d'environ trente cinq (35)
kilomètres. Les « Niayes », dans sa partie
extrême Nord Ouest, ont un climat sub-canarien dans une zone
sahélienne. La végétation est dominée par des
espèces soudano guinéennes et sahéliennes; mais on
peut particulariser la présence de la végétation de
mangrove.
I / CADRE PHYSIQUE :
L'étude du cadre physique est
limitée à deux (2) éléments principalement :
le relief et les éléments du climat.
1.1 Le Relief :
Le relief, de cette zone périphérique de la
R.S.F.G, est une vaste plaine essentiellement constituée de
systèmes dunaires plus ou moins émoussés et fixés
par la végétation. Cependant les dunes se distinguent nettement
les unes des autres : on a le système de dunes rouges et le
système de dunes jaunes (les dunes blanches n'existent pas dans ce
milieu). Ces ensembles dunaires, orientés NNE-SSW, sont
parallèles et forment entre eux des couloirs inter dunaires qui
constituent également un élément du relief : on les
nomme « Niayes » et c'est à l'intérieur de
celles-ci que sont installées les cuvettes (Gueumbeul, Ngaye-Ngaye...).
La mise en place, de ce relief, a débuté au Quaternaire, plus
précisément à l'Ogolien, il y'a environ 20.000 à
18.000 BP. Les premiers ensembles dunaires à se former sont les dunes
rouges suivies des dunes jaunes.
- Les dunes rouges, ont une orientation NNE - SSW et couvrent
un vaste espace localisé à l'est des villages de Ndiakher et de
Thiaguel. C'est durant la phase aride de l'Ogolien (20.000 - 12.000 BP) vers
17.000, qu'elles se sont formées. Elles ont ensuite évolué
durant le Tchadien (9.500 - 7.500 BP), puis au Nouakchottien (7.000 - 4.200
BP).
- Les dunes jaunes se situent à l'intérieur de
l'estuaire du fleuve Sénégal et sont séparées les
unes des autres par des cuvettes permanentes. Leur formation remonte au
Nouakchottien
(7.000 - 4.200 BP) durant la phase humide, avec
l'édification de petits reliefs dunaires que
Tricart a appelé « dunes jaunes »
(P. Michel, 1969 p. 583). Ces dunes présentent des formes complexes avec
parfois de grands alignements dont la hauteur atteint vingt (20) à
trente (30) mètres.
- Le relief des « Niayes » s'est
développé dans des bas-fonds inter dunaires accentués
à l'intérieur des dunes jaunes et jusqu'au contact avec les
systèmes de dunes rouges. Leur formation se situe à
l'épisode régressif post - Inchirien, contemporain de l'Ogolien
(20.000 - 12.000 BP) avec un creusement linéaire adoptant la même
orientation que les dunes. C'est au Tchadien (9.500 - 7.500 BP) que se termine
leur formation avec la mise en place d'un réseau hydrographique inter
dunaire. Les « Niayes » connaîtront ensuite un
envahissement de ses parties basses par les eaux lors de la transgression du
Nouakchottien (7.000 - 4.200 BP).
1.2 Les flux et autres
éléments du climat à Saint-Louis :
La station synoptique de Saint-Louis, où la prise des
éléments du climat a été réalisée, se
situe entre 16°03 et 16°27 W. Son altitude s'élève
à de 2,16m. Le régime des flux de janvier à
décembre présente deux (2) situations.
v D'octobre à mai :
Le vent a plusieurs directions, mais celles du quadrant Nord
à Est dominent la circulation des flux avec de secteurs Nord et Est.
· Le secteur N a les fréquences les plus
élevées et domine tous les autres secteurs. Il représente
40,7 % des fréquences d'octobre ; 53,6% en novembre ; 56,6 %
en février ; 70,4 % en mars ; 63,4 en avril ; 74,9 % en
mai et 44,9 % en janvier.
· Le secteur NE domine pour le mois de décembre
avec 65,6 %. Le secteur E est aussi présent avec 20 % des flux en
décembre, mais pour les autres mois il est faible avec seulement 5,4 %
en novembre et 10,6 % en janvier.
· Le quadrant Nord à Est domine, mais des vents du
quadrant ouest à Nord sont présents quoique faibles avec en
octobre un secteur NW qui représente 16,9% des
flux ; 4,8% en mars ; 10,4% en avril et mai. Le secteur NNW fait 5,5%
en mars, 14,2% en avril et 10,3 % en mai pour le total des flux.
v De juin à septembre :
A partir du mois de juin, c'est un vent du quadrant Ouest
à Nord qui domine et on note un renforcement considérable du
secteur NW qui passe de 10,3 % des flux du mois de mai à 44,7 % en Juin.
Durant la période allant de juin à septembre les vents d'Ouest
enregistrent les fréquences les plus élevées.
En effet juin marque le début de la diminution, puis de
la disparition progressive, des vents du quadrant Nord à Est. Ceux-ci
représentaient 78,1 % du total de mai, puis diminuent à 25 % en
juin, 5,1 % en juillet, pour devenir nuls en août. Il ne subsiste
pratiquement qu'un seul quadrant c'est-à-dire Nord à Ouest avec
ses secteurs NW et W.
Le NW représente 44,7 % du flux de juin ; 37,7 de
juillet ; 33 % d'août et 46,6 % de septembre. L'Ouest, pour sa part,
fait 24,5 % en juin ; 45,6 % en juillet ; 67 % en août et 43,4
% en septembre.
Néanmoins d'autres secteurs subsistent avec des
pourcentages très faibles. Ce sont l'WNW, l'WSW et le NNW. Le premier
représente 5,3 % des flux de juillet ; le second 6,4 % du
même mois et le dernier 5,6 % du mois de septembre.
Les deux quadrants identifiés, et dominant la
circulation alternativement durant toute l'année éolienne,
sont :
- Nord à Est : d'octobre à mai avec le
secteur N dominant.
- Ouest à Nord : de juin à septembre avec
les secteurs NW et W qui représentent les fréquences
maximales.
Les vents d'Est présents sont de 3 composantes :
N, NE et E respectivement en fonction de leur importance relative en
fréquence. Les vents d'Ouest se sont signalés avec les secteurs
NW et W.
Ces flux ont des vitesses variables dans l'année. Les
vitesses les plus élevées sont celles du quadrant Nord à
Est (octobre - mai). La vitesse maximale du vent est enregistrée en
avril (5,6m/s).
Néanmoins les autres mois ont des vitesses assez
élevées et le minimum intervient en septembre (3,4m/s). Les mois
d'octobre et de novembre connaissent aussi des vitesses très faibles et
proches du minimum. La vitesse moyenne annuelle est malgré tout assez
élevée avec 4,3m/s.
Vitesse moyenne du vent en m/s et direction
dominante à Saint-Louis
(1982 -2001)
Mois
|
Jan
|
Fév.
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juil.
|
Août
|
Sept.
|
Oct.
|
Nov.
|
Déc.
|
Moy An
|
Direction
Dominante
|
N
|
N
|
N
|
N
|
N
|
NW
|
W
|
W
|
NW
|
N
|
N
|
NE
|
|
Vitesse (m/s)
|
4,1
|
4,4
|
4,9
|
5,6
|
5,4
|
4,7
|
4,5
|
3,8
|
3,4
|
3,5
|
3,6
|
3,6
|
4,3
|
Tableau 1
Source I.
THIAM d'après des données de la Météo
Nationale
Fréquences et directions de vents dominants
et autres éléments
du climat à Saint-Louis
|
N
|
NNE
|
NE
|
E
|
NNW
|
NW
|
WNW
|
W
|
WSW
|
N à E
|
N à W
|
TX
|
TN
|
TM
|
Am
|
UX
|
UN
|
UM
|
J
|
44,9
|
|
44,5
|
10,6
|
|
|
|
|
|
100
|
0
|
30
|
15,6
|
23,1
|
14,4
|
71,5
|
26,8
|
49,1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F
|
|
5
|
21,4
|
14,4
|
|
|
|
|
|
100
|
0
|
32,3
|
17,1
|
24,8
|
15,2
|
72,3
|
25,1
|
48,7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
M
|
70,4
|
4,7
|
14,7
|
|
5,5
|
|
|
|
|
89,5
|
5,5
|
32,4
|
17,8
|
25,1
|
14,6
|
82,5
|
31,6
|
57,1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A
|
63,4
|
7
|
5
|
|
14,2
|
10,4
|
|
|
|
75,4
|
24,6
|
31,5
|
18,2
|
26,4
|
13,3
|
87,3
|
40,9
|
64,1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
M
|
71,9
|
6,2
|
|
|
11,5
|
10,4
|
|
|
|
78,1
|
21,9
|
30,2
|
19,7
|
25
|
10,5
|
89,5
|
50,2
|
69,8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
J
|
25,1
|
|
|
|
5,7
|
44,7
|
|
24,5
|
|
25,1
|
74,9
|
30,5
|
22,8
|
26,6
|
7,7
|
93
|
61,2
|
77,1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
J
|
5,1
|
|
|
|
|
37,7
|
5,3
|
45,6
|
6,4
|
5,1
|
94,9
|
30,8
|
24,6
|
27,9
|
6,2
|
91
|
66,5
|
78,7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A
|
|
|
|
|
|
33
|
|
67
|
|
0
|
100
|
31,8
|
25,1
|
28,4
|
6,7
|
92,7
|
67,8
|
80,2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
S
|
4,4
|
|
|
|
5,6
|
46,6
|
|
43,4
|
|
4,4
|
95,6
|
32,6
|
25,4
|
28,9
|
7,2
|
94,4
|
65,1
|
79,7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
O
|
58
|
|
|
|
11,5
|
16,9
|
|
13,7
|
|
58
|
42
|
33,9
|
23,6
|
28,7
|
10,3
|
91,7
|
47,6
|
69,6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
N
|
53,6
|
|
41,2
|
5,4
|
5
|
|
|
|
|
95,2
|
5
|
34
|
19,9
|
26,9
|
14,1
|
83,3
|
34,5
|
58,9
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D
|
4,5
|
10,2
|
65,6
|
20
|
|
|
|
|
|
100
|
0
|
31,5
|
17,1
|
24,2
|
14,4
|
76,1
|
29,9
|
53
|
An
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
31,8
|
20,6
|
26,3
|
11,2
|
85,4
|
45,6
|
65,5
|
Tableau 2
Source I. THIAM d'après des
données de la Météo Nationale
TX : températures maximales moyennes en °C
TN : températures minimales moyennes en °C
TM : températures moyennes en °C
Am : amplitude thermique
UX : humidité relative maximale moyenne en %
UN : humidité relative minimale moyenne en %
UM : humidité relative moyenne en %
Analyse des autres éléments du
climat
v L'évolution des températures maximales
moyennes mensuelles est bi modale ; tandis que
celle des températures minimales mensuelles et uni
modale. L'amplitude thermique diurne moyenne est peu élevée avec
une moyenne annuelle de 11,2 ° C. Son évolution est uni modale avec
un maximum en février : 15,2°C et un minimum en juillet :
6,2°C. La température moyenne annuelle connaît une
évolution bi modale.
L'évolution des températures laisse
apparaître des maxima et des minima principaux et secondaires.
Les températures maximales (TX) enregistrent leur
maximum principal au mois de novembre avec 34°C et le maximum secondaire
en mars avec 32,4°C ; le minimum principal est noté en janvier
(30°C) alors que le minimum secondaire est de 30,2°C (mai).
Les températures minimales (TN) ont leur maximum en
septembre et leur minimum en janvier avec respectivement 25,4°C et
15,6°C.
Le maximum principal des températures moyennes (TM) est
enregistré en septembre (28,9°C) et le maximum secondaire en avril
(26,4°C). Les minima se situent aux mois de janvier et de mai. Le minimum
principal fait 23,1°C (janvier) et le minimum secondaire 25°C
(mai).
L'amplitude diurne (Am) maximum est de 15,2°C
(février) alors que le minimal est de 6,2°C (juillet). Leur
différence donne l'amplitude diurne qui est égale à
11,2°C.
L'amplitude thermique annuelle est égale à la
différence entre le maximum principal moyen (28,9°C) et le minimum
principal moyen (23,1°C). Cette amplitude est égale à
5,8°C. La comparaison entre les deux amplitudes, montre que l'amplitude
thermique annuelle (5,8°C) est plus faible que l'amplitude diurne annuelle
qui est de 11,2°C.
Graphique 1
Source I. THIAM d'après des données de Météo
Nationale
Comparée à l'évolution des flux, il
apparaît que :
- Les vents de quadrant Nord à Est sont frais avec des
amplitudes thermiques moins élevées. Ces flux sont dominants
d'octobre à mai.
- Les vents de quadrant Nord à Ouest, avec des secteurs
NW et W, présents de juin à septembre, sont chauds.
Il faut remarquer aussi que les températures moyennes
et minimales connaissent leur maximum en septembre, alors que celui des
températures maximales intervient en novembre. Cependant, pour ces trois
paramètres, leur minimum est noté en janvier.
- Les vents de quadrant Nord à Est ont des valeurs de
températures moins élevées. Les minima interviennent en
janvier, moment où les vents de ce quadrant dominent la circulation des
flux. Ces vents sont plus frais en décembre, janvier et
février.
v L'insolation enregistre son maximum en avril avec 90 h et
son minimum en janvier avec 65 h, période où le quadrant Nord
à Est domine la circulation des flux. La moyenne annuelle est de 74 h.
Son évolution est tri modal.
Graphique 2
Source I. THIAM d'après des données de la
Météo Nationale
v L'évaporation a une évolution uni modale avec
le maximum en février : 60mm quand le quadrant Nord à Est
domine la circulation; et le minimum en septembre : 25,3mm lorsque la
circulation des flux est plus importante dans le quadrant Nord à
Ouest.
Graphique 3
Source I. THIAM d'après des
données de la Météo Nationale
v Les humidités relatives minimales moyennes et
moyennes mensuelles restent uni modales, alors que l'humidité relative
maximale moyenne est bi modale.
Les maxima de l'UX sont en juin : 93% et en septembre
94,4%, les minima interviennent en janvier : 71,5% et en juillet 91%.
Les mois de juin à septembre ont des UM qui
dépassent les 77%, ce qui correspond à la présence des
vents de Nord à Ouest. D'octobre à mai l'UM est inférieure
à 70%, et est même égale à 48,7% en février,
ce qui correspond aux vents de quadrant Nord à Est.
Graphique 4
Source I. THIAM d'après des données de la
Météo Nationale
L'évolution comparée des flux dominants et des
autres éléments du climat différencie nettement :
- Les vents de quadrants Nord à Est qui dominent la
circulation d'octobre à mai avec le
secteur N qui a les fréquences les plus
élevées. Ces flux sont accompagnés par des
températures assez faibles avec des amplitudes thermiques peu
élevées, des valeurs d'insolation et d'évaporation
élevées ; ce qui réduit les taux d'humidité
relative (inférieur à 70%). Ce vent frais et moyennement humide
est l'alizé boréal maritime issu de l'anticyclone des
Açores. Il n'y a pas un grand écart thermique entre le jour et la
nuit. Ce vent est surtout présent dans la frange côtière
Nord du Sénégal de Saint-Louis.
Cependant on a aussi la présence de l'alizé
continental ou harmattan, caractérisé par une grande
siccité dans l'air, une température élevée et un
pouvoir évaporant important d'où sa faible teneur
d'humidité relative. Son amplitude thermique est élevée
avec une chaleur torride le jour et une fraîcheur accentuée la
nuit. Généralement l'harmattan se manifeste entre février
et avril c'est-à-dire avant la saison des pluies. Il est issu de
l'anticyclone saharien.
- Les flux de quadrant Ouest à Nord dominant de juin
à septembre. Ils sont chauds, humides
avec des amplitudes basses et des valeurs d'insolation
élevées. Ce vent a comme caractères : une
température élevée, des valeurs d'humidité relative
maximales, une évaporation et une insolation connaissant leurs valeurs
les plus faibles. Ce vent chaud et humide est la mousson provenant de
l'anticyclone de Sainte-Hélène. C'est elle qui apporte le
potentiel précipital.
L'analyse de la
pluviométrie
La pluviométrie à Saint-Louis se trouve
entre les isohyètes 200 - 300mm. La saison des pluies débute en
juillet et se termine en octobre. Cependant des pluies faibles sont
notées en juin et en novembre, elles sont perçues comme des
débuts précoces ou des fins tardives. Saint-Louis sur trente (30)
ans (normale pluviométrique), a une pluviométrie de 228,6mm.
Août est le mois le plus pluvieux avec 83,9mm ce qui équivaut
à 36,7 % du total. Il est suivi des mois de septembre et de juillet. Les
plus faibles quantités sont notées aux mois de novembre 0,21mm,
mai 0,6 mm et d'avril 0,02mm.
Graphique 5
Source I. THIAM d'après des données de la
Météo Nationale
Bien que située en domaine climatique sahélien,
du fait des totaux de pluie qui se situent entre 200 et 300 mm, la frange
côtière du domaine dans laquelle se trouve la Communauté
Rurale de Gandon bénéficie fortement des effets adoucissant de
l'alizé maritime. Sa situation littorale lui confère un climat
typique appelé climat sub canarien.
Le climat à Saint-Louis
L'analyse comparée des paramètres
climatiques : directions et vitesses moyennes mensuelles des vents
dominants, la température moyenne mensuelle, l'insolation,
l'évaporation et l'humidité relative, montrent que l'année
consacre 2 périodes distinctes.
- La période qui va d'octobre à mai, 8 mois
où l'alizé maritime et l'alizé continental dominent la
circulation des flux. Ces vents de Nord et d'Est ont des températures
basses :
TX 34°C (novembre) ; TN 15,6°C (janvier), TM
26,3°C (moyenne annuelle). L'amplitude thermique est peu
élevée et connaît son maximum en février :
15,2°C. L'insolation a son maximum en avril : 89,5 heures. Ces
caractères expliquent le caractère humide de l'air qui a une
trajectoire océanique et une valeur de l'UR élevée. L'UM a
sa valeur la plus élevée en octobre : 69,6 % et la plus
faible en février : 48,7 %. Ces vents frais et humides sont de
l'alizé maritime. Ce vent a un pouvoir élevé
d'évaporation car c'est à cette période que celle-ci
connaît ses valeurs extrêmes. Cette période reçoit de
faibles quantités de pluie qui sont dues à des incursions d'air
froid polaire dans le domaine tropical. Ce sont des pluies hors saison
appelées « heug ». On est dans la saison
sèche ou non pluvieuse.
Cependant on a la présence de l'harmattan qui est un
vent chaud avec un pouvoir évaporant élevé d'où sa
faible teneur d'humidité relative (inférieure à 40 %).
L'amplitude diurne est aussi élevée.
Ce vent est surtout important entre février et avril
c'est-à-dire avant la saison pluvieuse.
- La période qui va de juin à septembre,
quatre (4) mois où la mousson domine avec ses secteurs NW et W. elle
provient de l'anticyclone de Sainte-Hélène. Cette seconde
période, moins longue, est marquée par la domination des vents
d'Ouest avec un quadrant Nord à Ouest. C'est dans cette période
que l'on note les températures les plus élevées avec en
septembre : TX 32,6°C, TN 25,4°C et TM 28,9°C. L'amplitude
thermique y connaît ses valeurs les plus faibles avec les minima en
juillet 6,2°C et août 6,7°C. L'insolation est faible avec 57,6
heures en juillet. L'évaporation suit la même évolution et
elle se réduit à 25,4mm en août et 25,3mm en septembre. La
mousson qui est un vent humide explique les valeurs élevées de
l'humidité relative qui est supérieure à 77 % et atteint
même 79,7 % en septembre. C'est la saison des pluies et elle concentre
71,5 % des précipitations.
Entre ces deux périodes les mois de mai et d'octobre
qui marquent le passage ou la transition :
Ø D'une circulation d'alizés dominant vers une
circulation de mousson : mai.
Ø D'une circulation de mousson dominant vers une
circulation d'alizés : octobre.
II/ LES RESSOURCES NATURELLES DES T.V ET DE LA
R.S.F.G :
Le terroir est selon PELISSIER et SAUTTER « une
portion de territoire appropriée et utilisée par le groupe qui y
réside et en tire ses moyens d'existence ». Les T.V et la
R.S.F.G sont localisés dans le même milieu et, par
conséquent ils possèdent les mêmes types de ressources
naturelles. Mais il convient de signaler que celles de la réserve sont
plus riches du fait de sa mise à protection. Les ressources naturelles
sont constituées par les sols, la végétation, la faune et
les eaux.
Les ressources naturelles de la zone sont typiques du domaine
sahélien et de l'estuaire du fleuve Sénégal dans lequel
elles se trouvent. Elles sont diversifiées, mais souffrent de plusieurs
facteurs qui contribuent leur dégradation. Les effets du barrage de
Diama constituent le principal facteur.
2.1 Les types de sols :
On rencontre trois types de sols dans la zone :
Ø Les sols ferrugineux lessivés ou Dior
dominent, au regard de la surface concernée. Ils s'adaptent aux cultures
de mil, d'arachide, niébé, pastèque.
Ø Les sols ferrugineux tropicaux non lessivés,
ou « deck », se rencontrent dans les cuvettes ou
bas-fond. Ce type de sol s'adapte au maraîchage.
Ø Les sols argileux et meubles, ou
« deck-dior », sont implantés en zone inondée
et sont utilisés pour les cultures de manioc, de niébé.
Ces différents types de sols supportent une
végétation, à dominante épineuse,
caractéristique de la zone sahélienne.
2.2 La
végétation :
La végétation, de type sahélien, est
largement dominée par les épineux. Elle est
caractérisée par le nombre peu important des espèces.
C'est une végétation constituée de deux strates : la
strate arbustive et la strate herbacée.
Ø La strate arbustive est constituée de quatre
types d'espèces : les espèces parasites, les espèces
introduites, les espèces des milieux salés et les espèces
des milieux non salés. Cette strate est ligneuse et dominée par
Acacia, Prosopis et Salvadora persica qui forme de
part et d'autre des buissons.
Les espèces ligneuses
Famille
|
Genre
|
Espèce
|
Nom Local
|
Observation
|
Ampelidaceae
|
Cissus
|
quadrangilaris
|
« Fériney »
|
Arbre parasite
|
|
Sclerocarya
|
birrea
|
« Beer »
|
|
Apocinaceae
|
Catharanthus
|
rossus
|
|
|
Amaranthaceae
|
Amaranthus
|
spinosus
|
« Mboum »
|
|
Asclepiadaceae
|
Calatropis
|
procera
|
« Foftaan »
|
|
|
Leptadania
|
hastata
|
« Thiakhatt »
|
|
Bombacaceae
|
Andansonia
|
digitata
|
« Gouye »
|
|
Burseraceae
|
Comifora
|
africana
|
« Ngôtôt »
|
|
Cactaceae
|
Opuntia
|
tuna
|
« Gargambose »
|
|
Capparidaceae
|
Capparis
|
tomentosa
|
« Khérén »
|
|
|
Cadaba
|
forisona
|
« Ndébarga »
|
|
|
Boscia
|
senegalensis
|
« Ndiadam »
|
|
Celastraceaeb
|
Maytenus
|
senegalensis
|
« Génamdek »
|
|
Cesalpiniacaea
|
Sesbania
|
pachycarpa
|
« Sélen »
|
|
|
Bauhinia
|
rufescens
|
« Randa »
|
|
|
Cassia
|
occidentalis
|
« Mbomtamaré »
|
|
|
Tamarindus
|
indica
|
« Dakhar »
|
|
|
Cassia
|
italica
|
« Laydour »
|
|
|
Parinari
|
macrofila
|
« Néo »
|
|
Chenopiniaceae
|
Salicornia
|
europea
|
« Ndiakaan »
|
En milieu salé
|
|
|
|
|
|
Combretaceae
|
Combretum
|
aculeatum
|
«Sawatt »
|
|
|
Terminalia
|
catapa
|
« Gerté toubab »
|
|
Curcurbitaceae
|
Momardica
|
charantia
|
|
|
Euphoiaceae
|
Euphorbia
|
balsamifera
|
« Salann »
|
|
|
Euphorbi
|
hirta
|
« Mbal »
|
|
Lithraceae
|
Lawsonia
|
inermis
|
« Fudeun »
|
|
Loranthaceae
|
Tapinanthus
|
bangwenis
|
« Tob »
|
Arbre parasite
|
Meliaceae
|
Azandirachta
|
indica
|
« num »
|
|
Memspermaceae
|
Cocculus
|
pendulus
|
« Sangol »
|
|
Malvaceae
|
Sida
|
alba
|
« Déti noor »
|
|
Mimosaceae
|
Acacia
|
radiana
|
« Seugue »
|
|
|
Acacia
|
espece
|
« Sourour »
|
|
|
Acacia
|
seyal
|
« Wérek »
|
|
|
Acacia
|
senegal
|
« Néb néb »
|
|
|
Acacia
|
albida
|
« Kaad »
|
|
|
Dichrostachys
|
glomerata
|
« Sinth »
|
|
|
Prosopis
|
juriflora
|
« Parc pisse »
|
Introduite
|
|
Leuceana
|
leucocaphala
|
|
Introduite
|
Papillonaceae
|
Inigofera
|
tinctiria
|
« Ngandia »
|
|
|
Crotalaria
|
lathyroïde
|
|
|
Pedalaceae
|
Rogeria
|
andenophylla
|
« Habeta »
|
|
Rutaceae
|
Citrus
|
limonium
|
« Limong »
|
|
Rhumnaceae
|
Ziziphus
|
mauritiana
|
« Sidém »
|
|
Rhizophoraceae
|
Avicennia
|
africana
|
« Samar »
|
En milieu salé
|
|
Rhizophora
|
racemosa
|
« Mbagué ndiar »
|
|
Salvadoraceae
|
Salvadora
|
persica
|
« Ngaw »
|
|
Simaroubaceae
|
Balanites
|
aegyptiaca
|
« Soump »
|
|
Sterculiaceae
|
Sterculia
|
aegyptiaca
|
« Lalo mbép »
|
|
Tamaricaceae
|
Tamarix
|
senegalensis
|
« Nguéd mbundu »
|
|
Tiliaceae
|
Grewia
|
tenax
|
« Khorom sap »
|
|
Source : R. S. F. G
Tableau 3
Ø La strate herbacée est dominée par
Cenchrus biflorus (cram-cram). On note une dizaine
d'espèces.
Les espèces herbacées
Famille
|
Genre
|
Espèce
|
Panicaceae
|
Digitaria
|
ciliaris
|
|
Penniselatum
|
pedicellatum
|
|
Echinocholoa
|
obtusiflora
|
|
Setaria
|
barbata
|
|
Cenchrus
|
biflorus
|
Eragrostidae
|
Eragrotis
|
tenella
|
|
Euleusine
|
indica
|
|
Dactyloctenium
|
eagyptium
|
Aristidae
|
Aristida
|
adesonis
|
Chloridae
|
Microchloa
|
indica
|
|
Chloris
|
pilosa
|
|
Chloris
|
prieuru
|
Tableau 4 Source : R. S.
F. G
Le Cenchrus biflorus se rencontre dans les zones
sableuses. La plupart des autres espèces occupent les zones
salées. Il s'agit surtout de Salicornia europea qui bordent les
cuvettes.
2.3 : La Faune :
Elle est riche et variée avec des singes rouges, des
phacochères, des lièvres, des tortues terrestres, des chats
sauvages, des écureuils, des renards pâles, des varans du Nil et
du désert, des couleuvres, ainsi que des oiseaux. Ces derniers sont les
plus nombreux et leur présence est liée à la R.S.F.G et
aux caractères humides de la zone.
Les singes constituent une colonie dans les T.V, la R.S.F.G et
la mangrove adjacente. Ils représentent, avec les phacochères,
les principaux « ennemis » des populations car ils
détruisent régulièrement leurs cultures. Ils se
réfugient, après leurs « forfaits », au
niveau de la réserve où ils trouvent un havre de paix. Ce sont
des espèces non élevées, dans la réserve, et qui
vivent en parfaite harmonie avec celles qui y sont en élevage.
Au niveau de la réserve, la faune est de trois
types : en plus de celle dite autochtone, il y a aussi une faune en
élevage et une faune en migration pour l'avifaune.
- La faune en élevage :
est très hétérogène et composée d'animaux
sauvages, qui avaient disparu, dans cette partie du Sahel, depuis les
années 50. Ces espèces sont des herbivores inféodés
comme la gazelle (Gazelle dama mhor), l'oryx (Oryx algazelle)
auxquels on peut ajouter les tortues terrestres (Sulcata
geochelon).
D'après les archives de la R.S.F.G, la dernière
apparition de la gazelle, dans cette zone, remonte en 1959. Mais, depuis 1984,
la R.S.F.G a reçu un troupeau de sept (7) gazelles offert par le Royaume
d'Espagne. La réintroduction de ces gazelles, dans la zone, est la
première du genre dans cette partie Nord du Sénégal. Les
conditions favorables, du milieu, ont permis une bonne adaptation de ces
individus qui se sont reproduits et réintroduits dans la Réserve
du Ferlo Nord.
Les Oryx algazelles avaient disparu dans la zone
depuis 1950 (archives R.S.F.G). Elles sont en élevage, dans la
réserve, depuis 1999. Cette réintroduction représente une
seconde après celle des gazelles. C'est à travers une
collaboration, entre le Gouvernement du Sénégal et le
Gouvernement Israélien, dans le domaine de l'environnement, que celle-ci
a eu lieu. La population initiale était de huit (8) et provenait de la
réserve de Haï Bar en Israël. Les oryx se sont
multipliés grâce à une bonne adaptation dans le milieu.
La tortue terrestre représente le troisième type
d'élevage dans la réserve. Ce reptile, est de type Sulcata
geochelon et était, une population autochtone de la zone du
Gandiolais. Cette espèce était très chassée, par
les habitants du Gandiolais, pour sa chair et c'est ce qui a conduit à
son extermination. Ce phénomène est aggravé par la
sécheresse des années 70. Un programme de préservation de
l'espèce a été lancé au niveau de Sangalkam
(Réserve Noflaay) et Gueumbeul (R.S.F.G). Le peuplement initial des
tortues de la R.S.F.G provient de Sangalkam.
- Les espèces en
migration : la cuvette de Gueumbeul est une zone éco
géographique qui abrite de fortes colonies d'oiseaux. Il s'agit d'une
population composée de deux groupes : les espèces
éthiopiennes et les espèces migratrices.
Les espèces éthiopiennes sont celles qui se
reproduisent sur le continent africain. La colonie la plus importante est celle
des pélicans gris qui atteint 500 à 1000 individus par an,
résultat du décompte annuel de l'avifaune du
Sénégal (c'est une opération internationale qui vise
à dénombrer les oiseaux d'eau et coordonnée par l'Office
Nationale de la Chasse en France). Il y'a aussi les aigrettes (5
espèces), les colonies de pélicans blancs, des hérons, des
grands cormorans, des spatules (2 espèces)... Ces espèces sont
données par le décompte de 2001. Selon le conservateur, on a
aussi de grands nombres d'oies, de canards et d'autres espèces afro
tropicales qui nichent dans des zones difficiles d'accès comme la
mangrove et les zones de marais.
Les espèces migratrices les plus représentatives
sont les canards et les limicoles. Ces espèces sont les chevaliers
combattants (Philomachus prignax), le geoland railleur (Larus
genei), l'avocette, les bécasseaux, la barge à queue
noire......
Ainsi la cuvette constitue une zone de prédilection
pour ces oiseaux. En 1988 une étude a révélé que la
cuvette héberge, en moyenne, 5.000 avocettes par an, une centaine de
flamants roses, à partir du mois d'octobre avec la baisse des eaux.
La réserve accueille, chaque année, 2.000
espèces d'oiseaux migratrices et éthiopiennes et elle
représente un trait d'union entre les parcs de Djoudj et la Langue de
Barbarie.
L'avifaune de la R.S.F.G
Nom en Français
|
Nom Scientifique
|
Gravelot à collier
|
Charadrius alexandrinus
|
Petit Gravelot
|
Charadrius dubius
|
Grand Gravelot
|
Charadrius hialicula
|
Pluvier argenté
|
Pluvialis squaterola
|
Barge à queue noire
|
Limosa limosa
|
Balbuzard pêcheur
|
Pandien haliactus
|
Grand cormoran
|
Phalacrocorax carbe
|
Cormoran d'Afrique
|
Phalacrocorax africanus
|
Tourne pierre
|
Arenaria interpres
|
Mouette rieuse
|
Larus ridibundus
|
Geoland railleur
|
Laru geneu
|
Sterne hansel
|
Gelochedin nilotica
|
Sterne caspienne
|
Sterna caspia
|
Sterne naine
|
Sterna minuta
|
Sterne royale
|
Sterna maxima
|
Héron cendré
|
Ardea cinersa
|
Grande aigrette
|
Egretta alba
|
Aigrette garzette
|
Egretta garzetta
|
Flamant rose
|
Phoeicopterus ruber
|
Spatule blanche
|
Plat alea leucorodia
|
Pélican blanc
|
Pelicanus onocrotalus
|
Pélican gris
|
Pelicanus rufescena
|
Chevalier gambette
|
Tringa totanus
|
Chevalier à cul blanc
|
Tringa echropus
|
Chevalier guinguette
|
Tringa hypoleuces
|
Chevalier sylvain
|
Tringa glareola
|
Chevalier arlequin
|
Tringa erythropus
|
Chevalier aboyeur
|
Tringa nebularia
|
Bécasseau minute
|
Calidris minuta
|
Bécasseau variable
|
Calidris alpina
|
Bécasseau cocorli
|
Calidris ferruginea
|
Bécasseau surderling
|
Calidris alba
|
Tableau 5
Source : R. S. F. G
2.4 : Eaux de surface et
eaux souterraines :
Les eaux de surface sont caractérisées par la
présence du fleuve Sénégal, à l'ouest de la R.S.F.G
le long des villages de Keur Barka, Mbambara, Dieule Mbame. Toutefois, il faut
noter la présence d'un nombre important de cours d'eau permanents comme
les lagunes de Ngaye-Ngaye, le lac Salicorne, la cuvette de Gueumbeul et la
Lagune aux Spatules. Cette dernière se localise au sud de la
réserve sur la route qui mène à Gandiole. La lagune de
Ngaye-Ngaye se situe au nord de la cuvette de Gueumbeul et est reliée
à celle-ci par le pont de Ndiakher. Dans ces eaux de surface nous
pouvons particulariser la cuvette de Gueumbeul qui, représente la plus
grande et du fait de localisation au niveau de la réserve. Jadis ces
eaux de surface étaient sous double influence de la mer et du
fleuve ; mais aujourd'hui elles subissent la seule influence marine durant
la quasi-totalité de l'année à cause du barrage de Diama.
Les cuvettes ne sont plus alimentées par l'eau douce du fleuve, comme
avant. Les eaux sont saumâtres et très salées dans certains
moments de l'année. On a aussi l'existence d'une dizaine de mares dont
la durée de stockage de l'eau peut dépasser deux mois.
Les eaux souterraines, de cette zone, sont la nappe
phréatique et la nappe maestrichienne. Les eaux sont saumâtres
voire salées et c'est ce qui explique l'absence des forages dans ce
milieu (un (1) forage à Ndiakher).
Photo 1 : Espèces en
élevage dans la R.S.F.G : Oryx (en 1er plan) et gazelles
Cliché I.THIAM mai 2004
CHAPITRE II : LES RESSOURCES HUMAINES,
LES ACTIVITES ECONOMIQUES ET LES INFRASTRUCTURES
I/ RESSOURCES HUMAINES
1.1 Historique du
peuplement des « Niayes »
Le peuplement des « Niayes » remonte au
XIIIème et XIVème siècle quand les
Mandingue et les Sérère ont quitté respectivement, la
vallée du Sénégal pour le sud et le centre du pays.
Le mouvement migratoire sérère est dû
à la dislocation de l'empire du Ghana et à la poussée des
Almoravides (Gravrand, 1988 p 121). En effet l'équilibre socioculturel
de la vallée, a subi un profond changement suite à l'incursion de
fondamentalistes musulmans, les almoravides, qui imposèrent une
islamisation dure et non tolérante. Ce qui a amené une partie de
la population sérère à aller vers les
« Niayes ». La venue des Wolof est surtout due à la
fréquence des guerres au Djolof et aux multiples exactions des
négriers sur les peuples wolof du Walo, du Cayor et du Baol. Ce sont les
Wolof qui ont commencé à organiser l'espace que les Peulh ont
toujours administré sans règles préétablies.
L'installation des Peulh, dans les « Niayes », remonte au
XVIIème siècle (vers 1680) ; Ce sont les Peuhl
« Waalowaalbé » du Walo et les Peulh
« Jeerinkkobe » du Njambour qui ont occupé le
milieu, de façon temporaire (saison sèche), par leur
transhumance. Certains, par contre, se sont sédentarisés et cette
sédentarisation est facilitée par la construction de routes et
à la vente de produits laitiers en ville. Mais la poussée des
Wolofs les a obligé à se disperser au centre et au nord de la
zone où ils sont majoritaires dans certains villages.
Leybar Boye est le plus ancien des villages de la zone. Il se
situe au nord de la R.S.F.G, au delà de Route Nationale Dakar -Saint -
louis. Sa fondation remonte au environ de 1359 ; Il est donc (de 300 ans)
plus ancien que la ville de Saint-Louis. C'est le nommé Yapnoune Boye,
un pêcheur wolof, originaire de la région de Thiès qui a
crée le village.
1.2 Dynamique de la
population
La zone compte seize (16) villages pour une population
estimée à 4.510 habitants d'après les chiffres du
recensement général de la population de 1988. La densité
est de 67 habitants au km². Le taux de croissance est très faible
car il est de 0,02% (L.A.Lake et AL 2000). Cette population est à
majorité composée de femmes car elles représentent 2.358
habitants sur le total.
Données démographiques des villages
périphériques de la R.S.F.G
Nom des villages
|
Nombre de concessions
|
Nombre de ménages
|
Population
|
Masculine
|
Féminine
|
Ensemble
|
Diama Toubé
|
9
|
13
|
79
|
104
|
183
|
Dieule Mbane
|
25
|
25
|
220
|
242
|
462
|
Doune Baba Dièye
|
21
|
28
|
145
|
170
|
315
|
Ngaïna
|
12
|
14
|
74
|
96
|
170
|
Gueumbeug
|
4
|
4
|
27
|
30
|
57
|
Keur BARKA
|
23
|
32
|
143
|
144
|
287
|
Keur Bernard
|
4
|
5
|
14
|
25
|
39
|
Keur Martin
|
9
|
13
|
50
|
51
|
101
|
Leybar Boye
|
10
|
12
|
67
|
75
|
142
|
Ndiakher
|
26
|
28
|
272
|
288
|
560
|
Ndiawsir
|
38
|
46
|
209
|
206
|
415
|
Toug Peulh
|
17
|
24
|
108
|
98
|
206
|
Thiaguel
|
12
|
15
|
81
|
90
|
171
|
Ngaye-Ngaye
|
69
|
58
|
486
|
557
|
1.043
|
Bekhare
|
12
|
20
|
150
|
161
|
311
|
Ngaye-Ngaye Peulh
|
4
|
4
|
27
|
21
|
48
|
Tableau 6 Source :
D.P.S
Cette zone, de pêche, d'agriculture et de
maraîchage, est très affectée par la migration de ses
habitants. Cette migration est de trois (3) types à savoir saisonnier,
national et international. Elle est due au manque d'infrastructures dans la
zone et de secteurs d'activités dynamiques pouvant retenir les
jeunes qui constituent la part de la population la plus affectée. Pour
la migration saisonnière et nationale, les zones d'accueil sont
ciblées en fonction des activités exercées.
Par exemples les agricultures, les maraîchers en particulier vont dans le
Gandiolais et dans la Région de Louga qui sont des zones de
maraîchage. Pour la migration nationale, les pêcheurs se rendent
dans les grandes zones de pêche et vers les grandes villes à
savoir Kayar, Rufisque, la Petite Côte et Ziguinchor. La migration vers
les grandes villes est prisée pour le commerce, les petites prestations
de service (cireur) pour les hommes ; tandis que les femmes s'adonnent aux
travaux domestiques. La migration internationale, en direction de la sous
région, intéresse surtout les professionnels. Les pêcheurs
vont en Mauritanie et les tailleurs au Mali. Mais la migration internationale,
la plus importante, s'effectue en direction de l'Europe (France, Italie,
Espagne). La périphérie de la R.S.F.G est peuplée de deux
ethnies principales : Wolof et Peulh. Les Wolofs sont majoritaires et
peuplent quatorze (14) villages sur les seize (16). Quant aux Peulh, leur
présence n'est pas négligeable et ils sont les principaux
occupants des hameaux. Les activités économiques, à
l'exception de la pêche, sont pratiquées par tout le monde aussi
bien pour le maraîchage, l'agriculture et l'élevage. Seule la
pêche est dévolue aux Wolof. Les Peulh pratiquent l'agriculture
sous pluie et le maraîchage à moindre échelle. Ce sont les
Wolof qui sont largement majoritaires dans ces activités. De même
l'élevage peulh est beaucoup plus important du point de vue nombre de
têtes de bétails et sur la diversité des espèces car
l'élevage wolof est limité aux petits ruminants (les ovins) et
à l'aviculture.
1.3 La structure de l'habitat
La structure de l'habitat dépend des ethnies en
présence. En général l'habitat wolof est groupé et
constitué de bâtiments en dur avec des toitures en tôle
zinc, en tuile et parfois même en dalles. Ce type d'habitat se rencontre
dans les grands villages comme Ndiakher, Ngaye-Ngaye et Leybar. Les
propriétaires sont des commerçants ou des pêcheurs
n'exerçant pas dans la zone ou des émigrés assez nantis.
L'autre partie de la population loge dans des habitations en banco avec des
toits en tôle de zinc ou dans des cases en banco couvertes de paille. Il
faut aussi signaler que certains villages ne sont pas lotis.
L'habitat peulh est lui très dispersé avec des
cases en banco couvertes de paille. Certaines habitations sont essentiellement
faites de pailles. C'est le cas des villages de Ndawsir et des hameaux de
Thiaguel, keur Aïmerou...
La majeure partie de ces villages n'a pas fait l'objet de
lotissement. Ceci a conduit à une mauvaise occupation de l'espace avec,
parfois, des habitations très serrées.
1-4 Les activités
économiques
Plusieurs activités économiques sont
pratiquées dans la zone. Ce sont le maraîchage, l'agriculture sous
pluie, l'élevage, la pêche, le commerce, l'exploitation des
carrières et l'exploitation forestière. Mais le maraîchage,
l'agriculture sous pluie et la pêche représentent les secteurs
d'activités les plus dynamiques.
- Le
maraîchage :
Il constitue la principale activité des populations en
raison de l'humidité des sols « deck-dior »
favorable à l'activité et à la présence de l'eau
pendant pratiquement toute l'année. Les spéculations sont la
tomate, l'oignon, le navet, la carotte, les choux pommés, les
aubergines, le piment, les pastèques, la patate... Les principaux
points d'approvisionnement du maraîchage en eau sont les céans
profondes d'un mètre cinquante (1,5m) à six mètres
(6m) ; alors qu'au niveau des espaces dunaires la profondeur peut
atteindre dix (10) mètres. Il existe un autre type de maraîchage
pratiqué sur les zones limitrophes du fleuve Sénégal
(Dieule Mbame, Mbambara) sous forme de culture de décrue.
- Les cultures sous pluie :
Cette activité se tient pendant l'hivernage sur des
sols assez fertiles et concerne les spéculations telles que l'arachide,
le niébé, la pastèque, le mil, l'oseille et le manioc. Les
rendements sont assez élevés. Les facteurs limitant restent
cependant, les déficits pluviométriques avec les débuts
tardifs ou fins précoces de la saison pluvieuse, et la salinisation des
terres du fait du barrage de Diama. Ce type d'agriculture utilise les
fertilisants naturels c'est à dire le «Toss » pour
renforcer les terres et augmenter les rendements. Ce sont principalement les
déchets des petits ruminants et des bovins qui sont utilisées.
Production en tonnes des spéculations dans la
C.R de Gandon
Spéculation
Année
|
Mil
|
Niébé
|
Arachide
|
Pastèque
|
1994-95
|
122
|
232
|
133
|
279
|
1995-96
|
159
|
279
|
160
|
100
|
1996-97
|
29
|
144
|
94
|
235
|
Tableau 7 Source :
C.E.R.P de Rao
- La pêche :
Elle est la principale activité des populations. Elle
est pratiquée dans le fleuve et dans les cuvettes. La pêche
fluviale est la plus importante ; l'autre pratiquée dans les
cuvettes n'est importante qu'en hivernage avec l'ouverture du barrage de Diama
qui laisse passer beaucoup d'espèces. La pêche souffre des effets
du barrage et du canal creusé sur la Langue de Barbarie pour
désengorger Saint-Louis des eaux pluviales. Ces deux aménagements
ont contribué respectivement à la raréfaction des
espèces capturées que sont les sardines, les saules, le
mérou, des requins, des raies, des langoustes, des crevettes, des
« Dièyes » et des « Ngoth ».
Répartition de la production halieutique suivant
les espèces dans la C.R de Gandon
Espèces de poisson
|
Pourcentage
|
Espèces nobles (saule, dorade, mérou)
|
10 %
|
Sardines
|
70 %
|
Espèces destinées à la transformation
(requins, raies)
|
10 %
|
Espèce pélagique
(« dièye », « ngoth »,
langouste, crevette)
|
10 %
|
Tableau 8 Source : C.E.R.P.
de Rao
- L'élevage :
Il n'est pas une activité représentative de la
zone. C'est un élevage de type extensif et concerne les ovins, caprins,
bovin et l'aviculture. Celui des petits ruminants est le loin, le plus
représentatif. Quant à l'élevage de bovins il est
spécifiquement réservé aux villages (Ndawsir) et hameaux
peulh. Le bétail se déplace, une bonne partie de l'année,
vers le centre et le sud du pays.
Effectif du cheptel sur la période 1995-2000
dans la C.R de Gandon
Espèces
Années
|
Bovins
|
Ovins / Caprin
|
Equins
|
95 - 96
|
10.770
|
22.620
|
1.100
|
96 - 97
|
3.210
|
1.010
|
210
|
97 - 98
|
2.902
|
918
|
194
|
98 - 99
|
2.416
|
800
|
156
|
99 - 00
|
3.980
|
22.800
|
500
|
Tableau 9 Source :
C.E.R.P. de Rao
- Le
commerce :
Les villages périphériques de la R.S.F.G ne sont
pas dynamiques en matière de commerce, en raison de l'insuffisance des
boutiques et de l'inexistence de lieux servant de marchés. Les produits
sont acheminés à Saint-Louis. Ce sont ceux du maraîchage
principalement et secondairement ceux de la pêche. Il n'y a pas de
marchés hebdomadaires dans la zone.
- L'extraction de
carrière :
Il existe deux formes d'extraction de carrière. Le
premier est l'exploitation de sable, et elle se pratique à la hauteur du
village de Ndawsir, sur le modelé de dunes jaunes. Les principaux
intervenants de ce secteur sont les Peulh, qui se sont reconvertis en
camionneurs pour juguler les difficultés rencontrées dans
l'élevage. Le sable est essentiellement acheminé à
Saint-Louis.
- L'extraction des
coquillages :
Elle se fait dans la partie située à l'est de la
route qui mène à Gandiole. La zone, jadis envahie par la mer au
Quaternaire, a de petites carrières fossiles de coquillages. Elles sont
exploitées par les charretiers qui revendent les coquillages dans la
zone et à Saint-louis.
- L'exploitation
forestière :
Elle n'est pas très importante dans la zone. Sa
pratique se limite à l'utilisation domestique essentiellement. Les
principales coupes s'opèrent sur Prosopis africana qui est une
espèce introduit dans la zone, mais qui aujourd'hui se
régénère naturellement au détriment des autres
espèces.
II/ LES INFRASTRUCTURES DES T.V ET DE LA
R.S.F.G
Les T.V et la R.S.F.G disposent d'un certain nombre
d'infrastructures. Dans les T.V ce sont surtout des infrastructures scolaires
et sanitaires ; alors que dans la R.S.F.G on a les bâtiments
administratifs et les logements des gestionnaires et les magasins de stockage
principalement.
2-1 Les infrastructures des T.V
Les villages périphériques de la R.S.F.G sont
mal dotés en matière d'infrastructures. La zone est
traversée par deux routes : la Route Nationale Dakar -Saint-Louis
qui intéresse les villages de Leybar et de Ndiawsir ; et la Route
Départementale qui relie Saint-Louis et Gandiole passant par les
villages de Keur Barka, Ngaina et Gueumbeug. Le reste de la zone enclavé
et ce sont des pistes en coquillages (Ngaye-Ngaye - Thiaguel - Ndiakher) ou des
pistes difficilement praticables qui relient les villages. Les plus difficiles
d'accès sont Dieule Mbame, Mbambara,
Toug Peulh. En matière d'équipements et de
branchement en eau, électricité et téléphone aucun
village n'est totalement pourvu.
Les équipements des villages
périphériques de la R.S.F.G
Village
|
Ecole française
|
Ecole arabe
|
Borne fontaine
|
Case de santé
|
Foyer des jeunes
|
Coopérative agricole
|
Magasin stockage
|
Moulin à mil
|
Electricité
|
Téléphone
|
Diama Toubé
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1
|
-
|
-
|
-
|
Dieule Mbane
|
1
|
1
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Doune Baba Dièye
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Ngaïna
|
-
|
1
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Gueumbeug
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Keur BARKA
|
1
|
-
|
1
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Keur Bernard
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Keur Martin
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Leybar Boye
|
1
|
1
|
3
|
-
|
1
|
-
|
-
|
-
|
-
|
disponible
|
Ndiakher
|
1
|
1
|
4
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
disponible
|
Ndiawsir
|
1
|
1
|
1
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Toug Peulh
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Thiaguel
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Ngaye-Ngaye
|
1
|
1
|
4
|
1
|
1
|
-
|
-
|
1
|
disponible
|
disponible
|
Bekhare
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Ngaye-Ngaye Peulh
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Tableau 10 Source :
Enquêtes mai 2004 par I .THIAM
2.2 Infrastructures et aménagements de
la R.S.F.G
Beaucoup d'investissements ont été faits dans la
réserve pour assurer son bon fonctionnement. Ces investissements portent
sur la dotation en infrastructures et à l'aménagement de
différents sites de la réserve.
2-2-1
Les infrastructures
La totalité de la réserve est
clôturée par un grillage sur un périmètre de douze
(12) kilomètres. La réserve est divisée en cinq (5) zones,
les quatre (4) sont regroupées au nord-ouest sur une superficie
restreinte et comprend : Le poste de commandement (P.C), un enclos de
réception, un enclos des mâles et un enclos numéroté
1. La cinquième zone représente le grand enclos. C'est au niveau
du P.C qu'on rencontre la totalité des bâtiments. Ce sont trois
(3) cases
de
logement, une (1) case bureau, un (1) bâtiment de trois (3) chambres pour
les éco gardes, une (1) case de toilette, une (1) case cuisine, deux (2)
magasins et une (1) buvette. Le matériau est en dur et le toit en
tôle zinc. En outre la réserve dispose de deux véhicules,
d'une machine à taper, de cinq (5) armes à feu (un (1) pistolet
automatique et quatre (4) pistolets mitrailleur), de trois (3) brouettes et des
cages de contention.
2.2.2 Les aménagements
Les aménagements sont constitués des ouvrages
hydrauliques, des enclos, du mirador, des îlots de reproduction et des
pistes.
- Les ouvrages hydrauliques sont réalisés
sur les points d'admission et de retrait de l'eau dans la cuvette. On a
l'ouvrage de Bount-baat, le principal, et les ouvrages secondaires de Albar et
de Ndiakher. L'ouvrage de Bount-Baat est le premier à être
réalisé, dans la cuvette, avant même l'érection de
la réserve. C'est un pont barrage équipé de vannes
métalliques batardeaux à crémaillère. Il mesure
quinze (15) mètres de long, sept (7) mètres de large et sert de
point de remplissage de la cuvette de Gueumbeul. Le pont Ndiakher est
réalisé, dans les années 80, pour mieux gérer les
eaux de la cuvette. Situé au nord-est de la cuvette, ce pont dispose de
trois (3) vannes métalliques à crémaillère de un
mètre cinquante (1,5) mètre sur deux (2) et, constitue le point
de jonction entre la cuvette de Gueumbeul et celle de Ngaye-Ngaye où se
jette le trop-plein d'eau de la première. Il mesure une trentaine
de mètres (29,78m) de long et large de trois (3) mètres. Le
pont Albar s'étend sur une longueur de dix sept (17) mètres de
long et large d'un mètre. Il dispose des mêmes équipements
que celui de Ndiakher, et se localise sur la piste qui mène à Rao
Peulh. Ce pont constitue un trait d'union entre le biotope hydraulique de
Gueumbeul avec une cuvette temporaire qui surplombe le village de Toug Wolof.
Les trois ouvrages disposent tous d'appareils servant à mesurer les
hauteurs d'eau de la cuvette intérieure. Ce sont des échelles
limnimétriques et des thalimédes.
- Les enclos sont, au nombre de quatre (4)
et, aménagés pour les besoins de l'élevage de faune
sauvage de la réserve. Les deux, de petites dimensions, sont
utilisés pendant les phases de capture des animaux. Les autres servent
d'abris pour les animaux en semi-liberté.
- Le mirador est érigé sur la dune au
Nord-Ouest de la cuvette, dans le poste de commandement pour superviser
l'ensemble de la réserve.
- Les îlots de reproduction, au nombre de trois (les
deux sont artificiels), servent comme aires de reproduction des espèces
qui séjournent dans la réserve. Ils sont installés
à l'intérieur de la cuvette et isolés des
prédateurs.
- Les pistes sont réalisées pour faciliter
la circulation à l'intérieur de la réserve. Elles sont
deux (2) et la principale longe toute la longueur de la cuvette dans sa partie
ouest depuis le P.C jusqu'au pont Bount Baat.
La zone est essentiellement peuplée de wolof et de
peulh qui s'adonnent à plusieurs activités économiques.
Cependant, ces ethnies sont différentes du point de vue de l'habitat. Au
niveau des T.V les infrastructures ne sont pas importantes ; tandis que
celles de la réserve sont plutôt vieillissantes.
Photo 2 : Ilot naturel de
reproduction de la R.S.F.G Cliché I.THIAM mai 2004
Photo 3 : Pont Bount
Baat Cliché I.THIAM mai 2004
CHAPITRE III : LES CONTRAINTES DES
T.V ET DE LA R.S.F.G
Malgré la multitude, et l'importance, de ses ressources
naturelles, la Réserve de Gueumbeul et sa périphérie sont
confrontés à de nombreuses contraintes. Mais, il faut remarquer
que les contraintes ne sont pas les mêmes car les T.V souffrent de
l'implantation du barrage de Diama, de la sécheresse et de la
proximité de la réserve ; tandis que la R.S.F.G souffre,
plutôt, de problèmes techniques pour sa gestion.
I/ LES CONTRAINTES DES T.V
Les terroirs villageois de la périphérie de la
R.S.F.G sont une zone très défavorisée. Cette situation
trouve ses origines, au début des années 1980, avec la mise en
place du barrage de Diama, l'érection dans leur terroir de la
réserve (1983) et des effets de la sécheresse. La combinaison de
ces trois facteurs a inéluctablement conduit à
l'exiguïté des terres, à la réduction des revenus des
populations tirés des activités économiques, puis à
l'exode rural. Ceux-ci ont comme conséquences les conflits agriculteurs
éleveurs pour la conquête d'espace et l'appauvrissement des
populations dû à la réduction de leurs revenus. Les T.V
sont aussi très affectés par le manque d'infrastructures
scolaires, sanitaires de loisirs, pour l'épanouissement de ses
populations.
1.1 Les contraintes liées au
barrage de Diama
Le fonctionnement hydrologique au niveau de l'estuaire, en
aval de Saint-Louis, est fortement affecté par les aménagements
hydrauliques sur le fleuve Sénégal. Actuellement il est
régi par la gestion du barrage de Diama, à travers ses phases de
lâchers et de rétention des eaux. On a ainsi deux
périodes : une des hautes eaux durant laquelle l'estuaire est
inondé par les eaux de crues. Cette période est courte et dure,
au maximum, trois (3) mois. La seconde, quant à elle, est longue (7 mois
environ) et dans cette période ce sont les eaux issues des
marées, de l'Océan Atlantique, qui occupent l'estuaire.
Le barrage de Diama entraîne, ainsi trois situations
dans l'estuaire dans la première, l'estuaire et ses dépressions
(Gueumbeul, Ngaye-Ngaye...) sont envahis par une crue artificielle qui
dépend des conditions, pluviométrique et hydrologique, en amont
de Diama. Sa durée est tributaire de l'option retenue à Diama. La
seconde est dite de salinisation, car la zone est soumise aux marées de
l'Océan Atlantique. La dernière dite d'évaporation,
s'opère dans le milieu qui est sous la seule influence de
l'océan.
Ces effets de Diama conduisent directement à des
conséquences désastreuses sur la zone. Celles -ci vont de
l'inondation des terres, à la salinisation des eaux des sols, à
la diminution de l'approvisionnement de la mangrove en eau douce et à la
disparition de certaines espèces de poissons.
- L'inondation des terres :
Les multiples lâchers, des vannes du barrage de Diama,
à la fin de l'hivernage, conduisent aux inondations des terres de la
zone. Ces lâchers se font au moment où les dépressions, de
la zone estuarienne, sont remplies d'eau. Cette situation entraîne
directement un débordement du lit mineur de ces cuvettes et
entraîne l'inondation des terres voisines composées des terres de
culture et de pâture.
Les villages de Dieule Mbame et de Mbambara sont les plus
touchés par ce phénomène, car étant très
proche du bras principal du fleuve Sénégal. Cependant d'autres
parties de la zone, qui sont proches des cuvettes, sont aussi
affectées.
- La salinisation des eaux et des
sols :
La longue période sans lâchers d'eau, au niveau
de Diama, contribue fortement à l'occupation de la zone, durant cette
période, par les marées dans l'Océan Atlantique. L'eau
étant salée, étalée dans toutes les cuvettes,
arrive aisément a contaminé la nappe phréatique qui est
peu profonde (1,5m parfois) ; durant sept (7) mois c'est ce processus qui
prévaut et transforme le fonctionnement écologique normal du
milieu. Si les lâchers étaient plus importants, ils conduiraient
à une alternance entre les phases de hautes marées
océaniques, où les eaux océaniques occupent les cuvettes,
et les phases durant lesquelles ce sont les eaux fluviales, amenées par
les grandes ondes de crues, qui dominent pour dessaler le milieu. Le processus
de salinisation se déroule de la façon suivante : Les eaux
de marines occupent les cuvettes, une partie s'infiltre et atteint la
nappe ; tandis que l'autre s'évapore et laisse les cristaux de sel
en surface. Cette invasion océanique cause deux problèmes :
la salinisation des eaux souterraines et la salinisation des sols ; ces
derniers deviennent impropres à l'agriculture. Ce
phénomène est plus désastreux pour le maraîchage,
car en plus des sols les nappes principales sources d'approvisionnement en
eau, sont aussi contaminées par le sel. Ce caractère
saumâtre des eaux a conduit à l'absence d'eau potable dans la
zone. Exceptés les villages de Ndiakher, Ngaye-Ngaye, Diama
Toubé, et Békhar, qui sont alimentés en eau potable par un
forage implanté à Ndiakher, tous les autres villages sont
alimentés à partir de Saint-Louis ou consomment directement ces
eaux saumâtres. Les villages qui souffrent le plus sont Dieule Mbame,
Doune Baba Dièye, Mbambara... La R.S.F.G et les villages de Gueumbeul et
Ngaïna sont alimentés par des citernes d'eau venant de
Saint-Louis. Le bidon de vingt (20) litres coûte à 60 francs
C.F.A.
- La diminution de l'approvisionnement en eau
douce de la mangrove :
Durant sept (7) mois, environ, la mangrove est totalement sous
les eaux salées. Cette situation conduit à une forte
mortalité de la mangrove, qui est la zone de frayère des
huîtres, des langoustes et des crevettes. L'espèce menacée
est le rhizophora.
- La diminution de certaines espèces
de poissons :
La fermeture du barrage cause un problème majeur pour
les populations de l'estuaire. Elle a entraîné la rareté et
la disparition de certaines espèces de poisson. Pendant sept (7) mois
les poissons sont retenus à l'amont du barrage et ne peuvent pas
accéder à la zone. Ce qui conduit à la rareté de
certaines espèces poissons qui n'apparaissent plus maintenant que durant
les courtes phases d'ouverture du barrage.
Seulement il faut dire que les populations ne souffrent pas
seulement de l'implantation du barrage mais, aussi et surtout, de
l'érection de la R.S.F.G qui leur cause beaucoup de
désagréments.
1.2 Les contraintes
liées à la R.S.F.G
La mise en place de la R.S.F.G sur une surface de sept cent
vingt (720) hectares, dans la zone, a joué un rôle néfaste
dans la vie et les activités des populations. Non seulement sa
superficie est trop grande, mais elle englobe aussi leur principale de zone de
pêche ainsi que leurs terres d'agriculture et de pâture.
- La non accès à la cuvette de
Gueumbeul :
La pêche est l'une des principales activités
économiques des populations de la périphérie de Gueumbeul.
Jadis la cuvette de Gueumbeul, aujourd'hui protégée, était
la zone la plus fréquentée pour cette activité. Les
résultats de nos enquêtes nous ont révélé que
certains pêcheurs saisonniers de Guet-Ndar y séjournaient
périodiquement pour capturer des espèces comme le
Tilipia et le Raume. Les populations autochtones des villages
périphériques de la réserve, y organisaient une
cérémonie annuelle de pêche. Aujourd'hui que la cuvette
étant mise sous protection, toutes ces activités n'y sont plus
possibles, sauf si le conservateur l'autorise pour de courtes
périodes.
- La destruction des cultures par les
singes et les phacochères :
Même si les singes et les phacochères ne sont pas
en élevage dans la réserve, c'est à l'intérieur de
celle-ci qu'ils s'abritent après la destruction des cultures des
populations périphériques de la réserve. Les populations
se sont toujours plaintes auprès des conservateurs, qui ont eu à
se succéder dans la réserve, sans succès car les animaux
sont sauvages, autochtones et non en élevage dans la réserve. De
ce fait les gestionnaires de la réserve ne peuvent non plus les
chasser, vu l'étendue de la réserve ni les abattre à cause
du code forestier. La chasse et le braconnage sont passibles d'une amende et
même d'une peine de prison.
- L'exiguïté des terres de culture
et de pâture :
La R.S.F.G est érigée sur les terroirs des
villages de Ndiakher, Gueumbeug, Dieule Mbame et Diama Thiaguel. Cette zone
constitue, pour ces populations, des terres d'agriculture, de pâturage et
de maraîchage. Ce dernier se faisait sur le pourtour de la cuvette qui
leur servait de lieu pour l'arrosage. Maintenant que sept cent vingt hectares
sont retranchés de leurs terres, les populations souffrent beaucoup de
l'étroitesse de leurs terroirs. Cette situation a aggravé les
conflits entre agriculteurs et éleveurs pour la conquête de
terres. La divagation des animaux y est très difficile, même en
saison sèche où il n'y a pas beaucoup d'activités
agricoles. Aussi le mauvais état de la clôture de la
réserve, permet aux animaux domestiques des populations riveraines (les
petits ruminants principalement) d'y accéder facilement. Ce qui
constitue une « infraction » pour le
propriétaire qui est obligé de payer une amende de deux mille
(2.000) francs par tête de bétail capturé.
1.3 Les contraintes
liées à la sécheresse
Les déficits pluviométriques enregistrés
lors des dernières décennies ont contribué à
augmenter les contraintes de la zone. Sur trente (30) années
d'observations dix sept (17) sont déficitaires. Les totaux
enregistrés n'atteignent pas 250 mm/an et peuvent être même
inférieurs à 100 mm/an.
Ce déficit pluviométrique a des
conséquences sur l'agriculture, sur le couvert végétal et
sur les ressources en eau.
L'agriculture sous pluie souffre beaucoup de ce déficit
car les spéculations n'arrivent quasiment plus en maturité. Le
mil et l'arachide ont des rendements faibles ; alors que le maïs, qui
demande beaucoup d'eau, n'est plus cultivé dans la zone.
Une autre conséquence des déficits
pluviométriques est la baisse du niveau des nappes alimentées par
la pluie. Beaucoup de ces nappes tarissent dés le début de la
saison sèche et les populations sont obligées de recourir
à d'autres sources d'approvisionnement.
La sécheresse a aussi entraîné la
disparition de certaines espèces végétales, alors que
d'autres sont à l'état endémique : Tamarindus
indica, Combrumtum lutunozum...
Graphique 6
Source I. THIAM d'après des données de la
Météo Nationale
Une dernière conséquence de la
sécheresse est l'ensablement des cuvettes. Ce processus est dû
à la dégradation du couvert végétal qui fait que
les vents ravivent les dunes non encore totalement fixées et
déposent le sable dans les cuvettes. Les cuvettes les plus
menacées, par ce phénomène, sont celles de Gueumbeul et de
Ngaye-Ngaye.
1.4 Le matériel et les techniques de
production : agricole et de pêche
Le matériel agricole utilisé par les populations
est vétuste. Les agriculteurs utilisent toujours les charrues
attelées aux chevaux ou aux ânes, la houe, l'hilaire et l'humus
pour enrichir les terres. Le
matériel agricole, de même que les techniques ne sont plus
adaptés face aux nouveaux problèmes auxquels les populations
souffrent à savoir l'exiguïté des terres de culture, le
déficit pluviométrique et la salinisation des terres. De
nouvelles techniques agricoles nécessitent d'être initiées
pour solutionner ces problèmes. Il s'agit de l'agriculture sur table, de
l'agriculture sous serre et l'utilisation des O.G.N (Organisme
Génétiquement Modifié)...
Les techniques de pêche sont aussi restées
artisanales. Il s'agit de la pêche à la nasse, de la pêche
à l'épervier et celle de la capture des crevettes. La pêche
à l'épervier utilise des filets à maille 18, 20, 23 et 25
cm et elle se fait dans des eaux profondes d'au moins 1,80m. La pêche
à la nasse, nécessite le tissage d'une plante qu'on appelle
Sporobolus robustus pour en faire de petites palissades qui sont mises
aux points de passage des eaux pour piéger les poissons. Elle est faite
pendant la période des crues. La technique pour capturer les crevettes
nécessite des filets de maille 18. Elle nécessite, au moins, deux
personnes qui tiennent les bouts d'un filet attaché à deux
bâtons d'environ un mètre chacun. Cette pêche est importante
aux mois de septembre et d'octobre au niveau des cuvettes. La zone ne dispose
d'aucunes unités de transformation des produits de la pêche. Il
n'y a pas d'électricité pour la conservation des surplus de
production. Les techniques de transformation du poisson séché ou
fumé ne sont pas bien maîtrisées encore moins
pratiquées en grande échelle par les populations. Les productions
maraîchères souffrent aussi de ces mêmes contraintes.
II/ LES CONTRAINTES DE LA R.S.F.G
Les contraintes de la R.S.F.G sont de deux ordres : Les
contraintes administratives et les contraintes techniques.
2-1 Les contraintes
administratives
Elles se limitent principalement à l'insuffisance du
budget alloué par l'Etat à la réserve pour son
fonctionnement. Il est passé de 10.000.000 de francs C.F.A à
2.500.000 de 1983 à nos jours. Les conséquences d'une telle
réduction sont les difficultés d'alimentation des animaux (50.000
francs pour mois), d'approvisionnement du carburant pour les deux
véhicules (150.000 francs C.F.A) et la faiblesse des moyens pour
l'entretien de la clôture de la réserve.
Il faut ajouter l'insuffisance du personnel pour une meilleure
gestion de la réserve. Elle ne dispose que de quatre (4) agents et d'un
chauffeur contractuel. Le conservateur est un
médecin-vétérinaire, son adjoint un ingénieur des
travaux des parcs, en plus d'un agent technique et d'un garde. Selon le
conservateur, ce nombre est insuffisant surtout pour les gardes. Il pense que
ceux -ci devraient être au nombre de huit (8) pour bien assurer la
surveillance de la réserve par des rondes régulières.La
réserve ne dispose pas d'électricité, de
téléphone, de radio, d'eau courante et d'équipements
de conservation des médicaments comme les
sérums. Elle n'est pas en plus dotée en médicaments et les
produits de base (alcool, coton...) sont achetés à Saint-Louis.
La réserve n'a pas donc une vocation scientifique alors que l'un des
objectifs de sa création est la reconstitution de la faune
sahélienne menacée de disparition. Le suivi médical des
animaux n'est pas totalement assuré.
L'eau potable est acheminée depuis Saint-Louis pour
abreuver les animaux et subvenir aux besoins du personnel de la réserve.
C'est la citerne qui alimente les villages de Ngaina et Gueumbeug qui leur
fournit aussi de l'eau. La connexion directe avec la D.P.N (Direction des Parcs
Nationaux) n'est pas assurée en cas de nécessité.
2.2 Les contraintes
techniques
Elles sont les plus nombreuses :
Le grillage de clôture est dans un état piteux,
troué et inexistant même par endroit. Ce grillage souffre beaucoup
des effets de l'embrun marin. Les phacochères quand ils sortent de
l'enceinte de la réserve ouvrent des brèches qui servent ensuite
de voie de pénétration aux animaux domestiques.
Une autre contrainte est liée à la non
fonctionnalité des ouvrages hydrauliques notamment ceux de Ndiakher et
de Albar. Ils sont les points de sortie des eaux de la cuvette. Leurs vannes
sont basses et très affectées par la rouille. L'eau ne circule
plus correctement entre les différentes cuvettes.
Les infrastructures de stockage des aliments pour les animaux
(gousses d'acacia, paille d'arachide...) sont quasiment inexistantes, en plus
de l'insuffisance des postes de surveillance (un seul mirador).
La dernière contrainte réside dans la
dégradation du couvert végétal surtout de la mangrove.
Cette situation est liée à l'irrégularité des
marées et à la salinisation des eaux. Les autres espèces
ligneuses sont aussi menacées par les cactus et Prosopis
africana qui ne cessent d'occuper la réserve. Ces deux
espèces produisent des substances nuisibles aux autres
espèces.
Photo 4 : Tamarindus indica :
espèce en voie de disparition
Cliché I.THIAM mai 2004
Photo 6 ; Dégradation du grillage de
clôture intérieur de la R.S.F.G
Cliché I.THIAM mai 2004
III/ LA PHILOSOPHIE DU P.G.I.E.S
Les T.V souffrent de plusieurs contraintes qui empêchent
les populations de développer correctement leurs activités
économiques. C'est ce qui a conduit à la diminution de leurs
revenus tirés des activités.
Les populations sont, en quelque sorte, victimes de situations
contraignantes qui ont poussé une grande partie de la jeunesse, de cette
zone, à immigrer vers l'intérieur du pays ou vers
l'étranger.
Dans les trois (3) principales contraintes identifiées
dans la zone, deux (2) leur sont causées par l'Etat du
Sénégal avec la mise en place du barrage à Diama et
l'érection de la réserve à Gueumbeul. C'est pourquoi
conscient du tort qu'il leur a causé, que l'Etat a cherché des
financements pour venir en appui à ces populations très
défavorisées. Ceci s'est traduit par l'élaboration du
P.G.I.E.S. qui couvrent d'autres zones, étant sous protection, et qui
posent des problèmes d'exéguïté des terres, à
la non accès des ressources naturelles par les populations et à
des relations tendues entre ces dernières et les gestionnaires de ces
aires protégées.
C'est dans le but de juguler tous ces problèmes que le
P.G.I.E.S a été mis sur pied par le Gouvernement du
Sénégal, à travers le Ministère de l'Environnement
et de la Protection de la Nature, avec l'appui du F.E.M. (Fond pour
l'Environnement Mondial) et du P.N.U.D (Programme des Nations Unies pour le
Développement). Son objectif premier est la défense des
écosystèmes à travers la sensibilisation des populations
qui vont être les acteurs principaux du déroulement des
activités. Le projet a crée une R.C.N autour de la R.S.F.G et va
y développer des activités économiques que les populations
pratiquaient à l'intérieur de celle-ci. C'est une zone tampon de
la réserve qui sert à détourner les regards des
populations sur les ressources de cette dernière. La R.N.C de Gandon a
une superficie de deux mille (2000) hectares et ne constitue pas une zone
protégée.
Notre zone d'étude est donc divisée en trois
parties : l'aire protégée (la R.S.F.G), la R.N.C de Gandon
et les T.V. Il s'agit, dés lors d'apporter des solutions aux
problèmes dont souffre le milieu. Chaque partie étant
différente de l'autre, du point de vue des contraintes, les solutions
à apporter seront aussi différentes. Il faut toutefois rappeler
que ce sont les populations qui ont identifié les contraintes et
présenté les activités retenues par le projet, sous forme
d'actions (solutions) pour lever ces contraintes. Ce sont aussi les populations
qui vont être les principaux acteurs, de ces activités. Le
P.G.I.E.S servira de structure de financement et d'encadrement pour la
réalisation de ces actions qui sont traduites en six (6) orientations
stratégiques :
- la formation et l'initiation technologique
- l'augmentation, la gestion de la biodiversité et
l'éducation environnementale
- l'exploitation des produits halieutiques
- l'aménagement de l'espace et l'augmentation des
ressources en eau
- l'initiation aux activités d'élevage de faune
et à l'écotourisme
- L'équipement, le renforcement des capacités et
à l'accès aux crédits et aux activités
génératrices de revenus (A.G.R.).
Ces six orientations stratégiques regroupent plusieurs
actions qui sont réparties à travers les trois parties de la
zone.
Les contraintes sont multiples et diversifiées. Celles
des T.V sont dues aux effets du barrage de Diama, à l'érection de
réserve et à la sécheresse. La réserve souffre
plutôt des contraintes administratives et techniques pour son bon
fonctionnement. L'intervention du P.G.I.E.S dans la zone peut être
perçue comme une solution pour lever ces différentes
contraintes.
Deuxième Partie :
INTERVENTION DU P.G.I.E.S ET DYNAMIQUE
ORGANISATIONNELLE
Cette dernière partie porte la présentation des
différentes activités retenues par le P.G.I.E.S et leurs analyses
par rapport aux contraintes. Le troisième chapitre fait apparaître
les différentes O.C.B et la capacité des populations à
gérer les activités prévues.
CHAPITRE I : PRESENTATION DES ACTIVITES DU
P.G.I.E.S
Les actions à mener par le P.G.I.E.S sont
réparties dans les trois parties qui constituent la zone. Dans la
R.S.F.G il s'agira surtout d'établir une véritable politique de
cogestion du milieu entre les populations environnantes et les gestionnaires de
la réserve. Par contre dans la R.N.C les actions tournent autour des
activités de reboisement et à la promotion d'activités
génératrices de revenus. Enfin dans les T.V, le P.G.I.E.S
appuiera les populations dans la mise en place d'infrastructures et
d'équipements, dans la formation et la facilitation à
l'accès aux crédits.
I/ LES ACTIONS A MENER DANS LA R.S.F.G
Les actions prévues au niveau de la réserve de
Gueumbeul sont au nombre de trois (3) nombres ; la réfection et le
calibrage des ouvrages hydrauliques, l'aménagement d'un îlot de
reproduction pour l'avifaune et l'établissement d'une politique de
cogestion de la réserve.
1.1/ La réfection des ouvrages hydrauliques
Les ouvrages hydrauliques à réfectionner sont
localisés au niveau des points de jonction entre la cuvette de Gueumbeul
et celles qui lui sont adjacentes. Ce sont les ponts de Bount Baat, Ndiakher et
celui de Albar. Ces ouvrages qui datent des années 80 ne sont plus
adaptés pour l'écoulement normal des eaux. Cet écoulement
doit se faire d'une part entre le petit bras du fleuve Sénégal et
la cuvette de Gueumbeul qu'il alimente, et d'autre part entre la cuvette de
Gueumbeul et les cuvettes de Ngaye-Ngaye et celle située en amont du
village de Toug Peulh.
Les problèmes dont souffre actuellement la cuvette de
Gueumbeul, à savoir l'ensablement et la salinisation, quasi annuelle,
ont fait que ces ouvrages n'assurent plus leur rôle de points de
communication entre les cuvettes. L'ensablement a atteint une grande hauteur au
point que les ponts sont devenus maintenant trop bas. De ce fait ils ne
laissent pratiquement plus passer les eaux. La salinisation a aussi rendu
impossible, par la rouille, la manoeuvre des crémaillères des
ponts qui servaient à ouvrir ou à fermer les vannes selon le
niveau des eaux.
Ces deux contraintes ont rendu très difficile la
circulation des eaux surtout entre la cuvette de Gueumbeul et les autres
cuvettes.
1.2 L'aménagement d'un îlot de
reproduction
La R.S.F.G a deux (2) îlots de reproduction pour
l'avifaune localisés à l'intérieur de la cuvette. L'un des
îlots est naturel, tandis que l'autre a été
aménagé. C'est dans ces îlots que les oiseaux font leur
ponte et leur couvaison, par conséquent leur reproduction. Mais vu le
nombre important des oiseaux et la dégradation progressive de
l'îlot naturel, le P.G.I.E.S a prévu d'y aménager un
troisième îlot de reproduction.
1.3 La mise en place d'une politique de
cogestion
Depuis sa création en 1983, la R.S.F.G est sous la
seule autorité de l'Etat par le biais de la D.P.N. Les populations
environnantes, à qui on a dépossédé les terres et
les ressources qui s'y trouvent, ne sont que de simples voisines de la
réserve. Comme on l'a énuméré plus haut, la
réserve leur a privé beaucoup d'activités
économiques. C'est ce qui est à l'origine de leurs rapports,
parfois, tendus avec les gestionnaires de la réserve. Cette
année-ci un homme qui transgressait les règles de la
réserve en pêchant dans la cuvette, a été atteint
d'une balle au dos. La mise en place d'une bonne politique de cogestion, par le
P.G.I.E.S permettra aux populations d'y développer des activités
économiques et elle permettra de juguler les tensions.
II /: LES ACTIONS A MENER DANS LA R.N.C ET DANS LES
T.V
2.1 La formation et l'initiation
technologique
Secteurs d'activités
|
Activités
|
Zones ciblées
|
Productions végétales
|
- Identification et traitement des pathologies
végétales
- Etablissement de calendrier cultural
|
R.N.C
|
G.R.N
|
- Elevage de faune
- Initiation aux métiers d'éco gardes
|
R.N.C
|
Autres
Autres
|
- Gestion financière et organisationnelle
|
R.N.C
|
- Technique de communication
|
T.V
|
- Organisation paysanne
|
R.N.C
|
- Législation foncière, décentralisation,
déconcentration
|
T.V
|
- Initiation aux techniques de diagnostique participatif
(M.A.R.P)
|
R.N.C
|
- Techniques de concertation et de communication
|
R.N.C
|
- Gestion
|
R.N.C
|
- Création et fonctionnement de G.I.E, de mutuelle
d'épargne et de crédit
|
R.N.C
|
- Gestion et règlement des conflits
|
R.N.C
|
- Gestion de petits projets de développement
|
T.V
|
- Lois sur la décentralisation et le domaine
national
|
T.V
|
- N.T.I.C
|
T.V
|
- Couture et teinture
T.V
|
Tableau 11
Sources : P.G.I.E.S
2.2 Les actions d'augmentation et de gestion de
la biodiversité
Activités
|
Zones ciblées
|
- Reboisement avec des espèces à usages
multiples
|
R.N.C et T.V
|
- Restauration de la mangrove
|
R.N.C
|
- Développement de l'arboriculture
|
T.V
|
- Initier des formations pour la G.R.N, le suivi et
l'encadrement
|
T.V
|
- Création de pépinières
|
R.N.C et T.V
|
Tableau 12
Source : P.G.I.E. S
2.3 Les actions liées à
l'exploitation des produits halieutiques
Activités
|
Zones ciblées
|
- Faciliter la mise en place d'unités pour la
conservation en frais, la transformation et le stockage des fruits,
légumes et produits halieutiques
|
T.V
|
- Appui à la commercialisation des produits frais et
transformés
|
T.V
|
- Faciliter l'équipement des pêcheurs
|
T.V
|
- Initier des activités d'empoissonnement et de mares
aménagées
|
R.N.C
|
- Initier des activités de pisciculture dans des mares
ou bassins piscicoles
|
T.V
|
Tableau 13
Source : P.G.I.E.S
2.4 Les actions d'aménagement de l'espace et
l'augmentation des ressources en eau
Activités
|
Zones ciblées
|
- Installer des ouvrages adaptés entre les mares
|
R.N.C et T.V
|
- Aménager des marais salants
|
R.N.C et T.V
|
- Aménager des mares d'eau douce
|
R.N.C et T.V
|
- Aménager et réfectionner des pistes de
production et d'accès aux villages
|
T.V
|
- Faciliter l'adduction en eau des villages
|
T.V
|
Tableau 14
Source : P.G.I.E.S
2.5 Les actions liées aux techniques
d'élevage de faune et à
l'écotourisme
Activités
|
Zones ciblées
|
- Développer l'écotourisme
- Installation d'un campement touristique
|
R.N.C
|
Tableau 15
Source : P.G.I.E.S
2.6 Les actions liées à
l'équipement et à l'accès aux crédits et
A.G.R
Activités
|
Zones ciblées
|
- Initier de nouvelles A.G.R (aviculture)
|
R.N.C et T.V
|
- Appuyer la mise en place de centrales d'achat d'intrants
agricoles (semences et produits phytosanitaires)
|
T.V
|
- Faciliter l'équipement du Conseil Rural
|
T.V
|
- Appuyer l'électrification solaire et
électrique
|
T.V
|
- Faciliter la mise en place d'unités de transformation du
sel
|
R.N.C et T.V
|
- Faciliter la mise en place de mutuelle de crédit
|
T.V
|
Tableau 16
Source :
P.G.I.E.S
La présentation des activités retenues au niveau
de la R.S.F.G de la R.N.C et des T.V a permis de déceler un nombre
important d'actions regroupées en orientations stratégiques. Il
reste à vérifier leur pertinence face aux contraintes du milieu
qui sont tout aussi importantes et diversifiées. L'analyse se fera dans
chacune des trois parties du milieu.
Chapitre II : L'ANALYSE DES ACTIONS
L'analyse des actions revient à justifier la pertinence
ou non des solutions préconisées par les populations par rapport
aux contraintes de la zone. Chaque action sera analysée en fonction de
la contrainte qu'elle suppose apporter des solutions. L'analyse se fera dans
les trois parties qui constituent la zone : la R.S.F.G, la R.N.C et les
T.V.
I/ L'ANALYSE DES ACTIONS A MENER DANS LA
R.S.F.G.
Le P.G.I.E.S a prévu d'apporter des solutions face
à certaines contraintes de la réserve. Les actions sont la
réfection des ouvrages hydrauliques, l'aménagement d'un
troisième îlot de reproduction et l'établissement d'une
politique de cogestion.
Les ouvrages hydrauliques à réfectionner au
nombre de trois sont dans un état de dégradation avancée.
Ils souffrent beaucoup de l'ensablement et de la salinisation. Une bonne
réfection, par le soulèvement des ponts, entraînerait une
bonne circulation des eaux entre les cuvettes. L'eau pourra ainsi circuler
librement depuis le bras du fleuve Sénégal qui alimente
Gueumbeul, jusqu'au cuvette de Ngaye-Ngaye et des petites autres qui se situent
dans la zone. Ces cuvettes souffrent du manque d'eau du fait du
caractère trop bas des vannes des ponts de Ndiakher et de Albar qui
n'arrivaient plus à les alimenter correctement. Un bon calibrage et
dimensionnement de ces ouvrages constituent une solution à cette
contrainte.
De même le changement de la matière des
crémaillères qui sont en fer, faciliterait la bonne
maîtrise de ces ouvrages par des phases d'ouverture ou de fermeture des
ponts selon le niveau des eaux.
L'aménagement d'un troisième îlot de
reproduction augmenterait les lieux de ponte et de couvaison de l'avifaune. La
réserve qui accueille chaque année, des milliers d'oiseaux, doit
disposer de grandes aires pour les besoins de l'avifaune. De ce fait les
oiseaux se reproduiront plus facilement et seront très
protégés des prédateurs. Ainsi ce troisième
îlot va déconcentrer les deux autres qui étaient
surpeuplés d'oiseaux de différentes espèces.
La R.S.F.G est sous la seule autorité de l'Etat depuis
sa création. Les populations riveraines, à qui on a pris leurs
terres et leur priver en même temps de beaucoup de ressources, ne sont
pas des acteurs dans la gestion de la réserve. C'est dans cet espace
qu'elles pratiquaient la récolte de sel, l'élevage, la
pêche, l'agriculture ainsi que le maraîchage. Les
différentes privations ont frustré les populations qui voient les
autorités de la réserve comme des ennemis. Ce sont encore ces
mêmes populations qui passent outre les interdictions pour venir
pêcher ou chercher du bois mort dans la réserve. Ceci se traduit
par des tensions entre elles et les autorités de la R.S.F.G.
Vu l'étendue de la réserve et de sa cuvette,
beaucoup d'activités peuvent y être pratiquées sans
gêner la quiétude de l'avifaune et des animaux en élevage.
Il s'agit de responsabiliser les populations en leur démontrant que les
ressources leur appartiennent et qu'elles ne doivent pas l'exploiter
abusivement. Tout ceci dénote de l'élaboration d'une bonne
politique de cogestion entre les deux parties. Des activités comme la
récolte de sel, le ramassage de bois morts, ainsi que la pêche
sont bien praticable à l'intérieur de la réserve. Les
revenus tirés de ces activités pourront aussi bien servir
à une meilleure gestion de la réserve qu'aux populations
riveraines.
II/ L'ANALYSE DES ACTIONS A MENER AU NIVEAU DE
LA R.N.C
Les actions prévues par le P .G.I .E .S
au niveau de la R.N.C sont classées en six orientations
stratégiques. Chacune renferme un ensemble d'actions qui servent comme
solutions aux contraintes des populations.
La formation des populations dans les techniques de
productions végétales, d'identification et de traitement des
pathologies végétales va leur permettre de mieux protéger
le couvert végétal. Ainsi elles pourront identifier les
pathologies qui affectent les arbres et les déciment. La
possibilité de les traiter qu'on leur a initié permettra, du
même coup, à la préservation du couvert
végétal. L'initiation aux techniques de commercialisation aura
comme effet d'appuyer les populations à mieux écouler leur
production. Ceci va se traduire par une bonne éducation aux techniques
de marketing. Ainsi elles vont comprendre la manière de présenter
leurs produits afin d'en tirer le maximum de profils.
Les populations vont aussi être formées au
technique d'élaboration de calendrier cultural qui va leur permettre de
s'occuper toute l'année à travers l'agriculture sous pluie et le
maraîchage. Elles pourront aussi connaître les moments propices aux
semis des différents types de production agricole.
Les formations en G.R.N concernent les techniques
d'élevage de faune, de la défense et de la restauration des sols
et aux métiers d'éco gardes, assureront une bonne protection des
animaux par les populations. La faune va donc pouvoir se reproduire et de
mieux s'épanouir dans la R.N.C. L'élevage de faune permettra aux
populations de pouvoir bénéficier de l'alimentation en viande de
gibier. L'inventaire permet de comprendre si la faune est en nombre suffisant
ou pas, de connaître les espèces et d'apporter des solutions en
cas de problèmes.
L'initiation aux techniques de défense et de
restauration des sols permet une bonne compréhension et gestion des
terres. Les contraintes soulevées par la salinisation de même que
l'ensablement des cuvettes peuvent trouver des solutions dans ces techniques.
Une bonne maîtrise de ces techniques de défense et de restauration
des sols va permettre, aux populations, de bien cerner et d'évacuer les
difficultés liées à leur exploitation.
La R.N.C a besoin de jeunes bien formés aux
métiers d'éco gardes pour qu'ils puissent guider les visiteurs,
s'atteler aux petits travaux (reboisements, pépinières,
interlocuteurs auprès des populations) et gérer le campement qui
y sera implanté. Les éco gardes doivent connaître bien le
milieu tant du point des ressources, potentialités et contraintes.
Les formations aux techniques de communication, d'organisation
paysanne, de concertation et de négociation, ainsi qu'aux techniques de
gestion et règlement des conflits permettront aux populations de mieux
s'outiller en matière d'organisation. Cela aussi facilitera leurs
discussions et négociations entre elles ou avec d'autres partenaires.
Ces formations permettront aussi de les empêcher à recourir
à la justice pour le règlement de mésententes ou de
conflits. Les conflits entre agriculteurs éleveurs qui ne cessent de
croître, dans la zone, peuvent trouver un dénouement heureux avec
ces formations. Les techniques de concertation et de négociation peuvent
leur permettre de délimiter, de commun accord, les zones de cultures et
de pâturage.
Les techniques de diagnostic participatif (M.A.R.P) quant
à elles permettront aux populations de glaner beaucoup d'informations
à travers des séances. Ces informations peuvent porter sur les
ressources naturelles, leur utilisation et niveau de dégradation, sur
les infrastructures, sur les équipements...
Les initiations aux techniques de gestion financière et
organisationnelle, de création et fonctionnement de G.I.E vont faciliter
les acteurs, de la R.N.C, de pouvoir monter des organisations et d'en
assurer une bonne gestion. D'autre part les techniques de fonctionnement et de
gestion financière assureront la longévité de ces
organisations.
En ce qui concerne les actions d'augmentation, de gestion de
la biodiversité et d'éducation environnementale elles permettront
la régénération des formations naturelles qui ont connu
une forte dégradation sous l'action combinée des coupes abusives,
de la sécheresse et de la salinisation. Les actions proposées
visent à renforcer le potentiel existant en vue de la satisfaction des
besoins des populations. Il s'agit du reboisement d'espèces à
usage multiple comme Acacia radiana, Acacia senegal,
Acacia mellifera... Des actions de restauration de la mangrove, qui
est très dégradée, seront menées à
l'intérieur de la R.N.C. Concarpus erectus, Avicennica
africana et Avicennia rhizophora vont être
multipliés pour le repeuplement de la mangrove.
Les actions liées à l'exploitation des produits
halieutiques visent à augmenter les ressources de la pêche. La
R.N.C a un certain nombre de cuvettes qui jouxtent celle de Gueumbeul. Un bon
calibrage des ouvrages hydrauliques, de la réserve, permettra un bon
empoissonnement de ces cuvettes. Les populations auront donc des zones de
pêche poissonneuses à l'intérieur de leur R.N.C. Le
P.G.I.E.S. qui prévoit d'aménager des mares, en vue
d'activités d'empoissonnement, augmentera les zones de pêche de la
R.N.C. Ceci renforcera le dynamisme de ce secteur. Les initiatives
d'activités de pisciculture dans des mares ou bassins piscicoles
individuels vont encourager les populations qui peuvent, désormais,
s'adonner davantage à la pêche.
L'installation d'ouvrages adaptés entre les cuvettes va
faciliter la maîtrise de l'écoulement des eaux. Les
périodes hautes eaux vont correspondre aux phases d'ouverture des
ouvrages et celles de fermeture aux périodes de basses eaux. Ceci peut
résoudre les problèmes d'inondation des terres car
l'écoulement sera artificialisé. Aussi l'aménagement de
marais salants va relancer l'extraction du sel qui était
délaissée, par les populations, du fait du mauvais
dimensionnement des ouvrages de la réserve qui ne laisse plus passer
assez d'eau en période sèche. La R.N.C va donc développer
une nouvelle A.G.R. Les mares d'eau douce quant à elles permettront le
développement des activités de maraîchage. Ces
activités vont être redynamisées à cause de l'eau
douce qui constituait son handicap.
Le développement des activités touristiques avec
l'installation d'un campement au bord de la mangrove va développer
l'écotourisme qui se limitait, jusqu'à présent, dans cette
zone à la R.S.F.G. La mangrove peut servir de lieu de découverte
pour les touristes. C'est une zone humide qui est fortement visitée au
niveau des Iles du Saloum. L'écotourisme constituera une nouvelle A.G.R
pour les populations qui seront chargées de la mener.
Le développement de nouvelles A.G.R comme l'aviculture
dans la R.N.C permettra une diversification des activités
pratiquées dans le milieu. L'agriculture, l'élevage, la
pêche et le maraîchage constituaient les principales
activités des populations. Ces activités vont être
renforcées par l'extraction du sel, car la R.N.C va être
dotée en unités de transformation du sel qui va alléger le
travail des acteurs.
III/ L'ANALYSE DES ACTIVITES A MENER
DANS LES T.V
Les contraintes soulevées dans les T.V sont nombreuses
et diversifiées. Elles contribuent au freinage des activités
économiques, donc à la diminution des revenus des populations.
L'analyse des actions, à mener dans les T.V, nous permettra de voir si
les contraintes peuvent être solutionnées par le P.G.I.E.S. Ces
actions sont groupées en cinq (5) thèmes appelés
orientations stratégiques.
Les populations des T.V sont très
défavorisées en matières de formation. La plupart d'entre
elles ne connaissent pas les lois qui régissent leurs terroirs. C'est
pourquoi l'initiative du P.G.I.E.S de les doter en formation constitue une
aubaine pour elles. La formation sur la législation foncière va
leur permettre de comprendre les voies et cheminements pour se procurer des
terres. La maîtrise des textes de la décentralisation apportera
une meilleure compréhension des pouvoirs de leurs dirigeants locaux
à qui l'Etat a délégué, depuis 1996 neuf (9)
domaines de compétence auxquels appartiennent les domaines, l'habitat,
la santé, les sports, loisirs... Par la même voie la loi sur le
domaine national va leur faire comprendre que leurs terroirs appartiennent au
grand domaine de l'Etat qu'est le domaine national
La formation axée sur la conception de petits projets
de développement aura comme effet principal, la familiarisation des
populations aux structures bancaires et d'encadrement que sont les banques, les
projets et les O.N.G. Ainsi elles pourront monter leurs propres micros projets
de développement et demander des financements auprès des
bailleurs de fonds (banques, mutuelles de crédits, Projets
F.N.P.J...).
Les modules de formation en N.T.I.C diminueront leur
analphabétisme avec la familiarisation avec l'outil informatique. Enfin
la teinture et la couture vont être de nouvelles activités
génératrices de revenus pour les femmes.
Les actions concernant l'augmentation des espèces
ligneuses, qui ne sont pas assez diversifiées et affectées par
une diminution du nombre, vont entraîner le repeuplement de la zone. Le
reboisement d'espèces à usage multiple va, non seulement,
augmenter les espèces mais aussi les diversifier. L'introduction
d'espèces nouvelles comme l'anacardier constitue un exemple car les
fruits ainsi que les noix de cet arbre peuvent être
commercialisés. Les espèces ligneuses locales de la zone vont
aussi être reboisées. Ces espèces sont dominées par
la famille Acacia (radiana, millofera, senegal...). Le
couvert végétal va donc être reconstitué à
travers ces activités d'augmentation de la biodiversité. Les
actions de gestion de la biodiversité vont être assurées
par les pépinières qui constituent les lieux d'approvisionnement
du reboisement. Les formations de gestion des ressources naturelles vont
permettre une bonne compréhension de leur utilité. Ainsi les
populations peuvent, désormais assurer l'encadrement et le suivi des
ressources naturelles.
Au niveau de la pêche, les contraintes soulevées
sont au nombre de quatre (4). D'abord le manque d'équipements
adéquats constitue un facteur bloquant pour la pêche. Les acteurs
utilisent de petites pirogues, parfois motorisées, avec des filets.
Beaucoup de pêcheurs se sont convertis, dans d'autres secteurs
d'activités, à cause du manque d'équipements. L'initiative
du P.G.I.E.S, de faciliter leur équipement, va contribuer à la
redynamisation de ce secteur qui souffre aussi de l'absence de marchés
et de partenaires commerciaux.
L'appui à la commercialisation des produits de
pêche va aider les pêcheurs à mieux écouler leur
production. La zone ne disposant pas de marchés, les acteurs de la
pêche ne savaient vraiment pas où vendre leurs productions. En
plus la difficulté d'accès des villages, les plus dynamiques en
matière de pêche, (Dieule Mbame, Doune Baba Dièye)
empêchent les acheteurs, d'y accéder. Le P.G.I.E.S qui
prévoit de leur trouver des marchés et des partenaires
commerciaux va mettre fin à cette difficulté de
commercialisation.
Les T.V malgré leur dynamisme, en matière de
pêche, ne disposent d'aucune unité de conservation et de
transformation des produits halieutiques. La mise en place ces unités
permettra un stockage au frais ou une transformation en produits
séchés ou fumés des excès de production. Le
P.G.I.E.S. qui prévoit d'y implanter des unités de
transformation, de conservation et stockage des produits halieutiques
empêchera la décomposition de ces productions. Les excès
pourront ainsi être conservés ou transformés en produits
séchés ou fumés. La rareté ou la disparition de
certaines espèces de poissons dans la zone devrait être
résolue par les initiatives d'activités d'empoissonnement de
mares aménagées et par des activités de pisciculture.
L'aménagement des mares aménagées permettra aux
populations de disposer de nouvelles zones de pêche. De même la
pisciculture permettra la réintroduction des espèces
endémiques ou disparues.
L'aménagement de l'espace et l'amélioration des
ressources en eau vont redynamiser le maraîchage qui est l'une des
principales activités économiques des populations. La
salinisation a fortement affectée les cuvettes et une grande partie de
la nappe phréatique, alors que celles-ci servaient de lieux
d'approvisionnement en eau douce pour le maraîchage. Ce dernier souffre
de l'absence d'eau douce par endroit. L'aménagement de mares d'eau douce
peut contribuer à la résolution de ce problème. Cette
initiative du P.G.I.E.S apportera un souffle nouveau au maraîchage qui a
perdu beaucoup de terrains à cause de ce problème.
Concernant toujours les ressources en eau, le P.G.I.E.S compte
faciliter l'adduction en eau potable des villages. Celle-ci constitue
également un réel problème dans la mesure où c'est
seulement quatre (4) villages qui en disposent ; les autres s'alimentent
à travers les puits traditionnels qui tarissent très vite ou
contaminés par le sel. L'augmentation du débit du forage de
Ndiakher permettrait une adduction des villages qui lui sont environnants et
même la réserve.
Du point de vue de l'aménagement de l'espace par la
réalisation des pistes, le P.G.I.E.S va permettre l'accessibilité
des villages. La plupart des villages sont difficile d'accès ;
certains ne sont accessibles que par voie fluviale car se situant dans des
îlots de l'estuaire (Doune Baba Dièye et Keur Martin sont
localisés dans la Langue de Barbarie). La piste qui mène à
Mbambara et Dieule Mbame est impraticable du fait de son sectionnement par le
bras du fleuve Sénégal. Les populations y ont
érigées un petit pont mais ce dernier passe sous les eaux en
hautes marées et en hivernage. L'érection d'un bon pont fait
partie des solutions pour désenclaver ces villages. Le
désenclavement total de la zone va passer par la réfection des
grandes pistes qui mènent à Leybar, Ndiakher, Ngaye-Ngaye et la
construction de nouvelles pour Mbambara, Dieule Mbame et Toug peulh qui sont
complètement enclavés.
L'électrification des villages n'est pas totalement
assurée. Seuls trois villages disposent d'électricité
fournie par la SENELEC. La facilitation de l'extension du réseau
électrique, par le P.G.I.E.S, serait la bienvenue pour les populations
car nombre d'entre elles disposent d'appareils (téléviseurs,
réfrigérateurs) qui fonctionnent par électricité.
Mais c'est à cause du manque de celle-ci qu'elles utilisent le gaz ou
l'énergie solaire. En plus l'électricité allégerait
le travail des femmes avec l'installation de moulins à mil. Elle permet
aussi la mise en place de nouvelles A.G.R et le fonctionnement d'unités
de conservation du poisson et des légumes.
La mise en place d'unités de transformation du sel
constitue une nouvelle A.G.R car l'exploitation du sel était
délaissée par les populations. Le sel va donc être
exploité à travers les marais salants puis transformé par
ces unités. La zone va donc pouvoir produire du sel industriel qui
pourra être commercialisé à grande échelle dans
toute cette grande partie Nord du Sénégal qui n'en produit
presque pas (ces unités de production existent à Gandiole au Sud
de la zone). Son acheminement va être facilité par la
réfection des pistes de cette partie de la C.R zone d'intervention du
P.G.I.E.S.
Dans le domaine de l'équipement le P.G.I.E.S va
équiper la C.R. Ces équipements non encore définis vont
certainement tourner dans le sens d'alléger le travail des conseillers.
D'autre part, dans toute la zone, il y a qu'une seule coopérative
agricole chargée de la distribution des semences. Il n'existe pas
structures pour la répartition des produits phytosanitaires ou de
matériels agricoles. Le P.G.I.E.S va appuyer la mise en place d'une
centrale d'achat d'intrants agricoles. Ceci permettra aux paysans de disposer
de lieu d'achat de semences ainsi de matériels agricoles pour changer
les vétustes. Cette centrale d'achat se chargera également de la
vente des produits phytosanitaires dans le but d'éviter aux paysans les
difficultés qu'ils rencontraient pour l'acquisition de ces intrants.
Ainsi ils pourront se procurer de l'engrais chimique pour le renforcement de la
capacité de production de leurs terres. Quant aux produits
phytosanitaires ils serviront de moyens de lutte contre les insectes et autres
vers destructrices des cultures.
Outre ces actions liées aux équipements, le
P.G.I.E.S. va aussi faciliter la mise en place de mutuelles d'épargne et
de crédit et l'initiation de nouvelles A.G.R. Les mutuelles serviront de
lieux d'épargne pour les populations qui y pourront également
faire des prêts. Ces structures financières seront très
proche de leurs créditeurs et pourront avoir un oeil permanent sur leurs
activités. De ce fait les mutuelles connaîtront les organisations,
les plus dynamiques, à qui elles pourront faire des prêts.
L'initiation de nouvelles A.G.R va permettre aux populations de ne plus se fier
seulement à la nature car l'essentiel de leurs activités est
lié à cette dernière (agriculture, maraîchage,
pêche).
L'analyse des différentes actions, à mener au
niveau des trois parties de la zone, nous a permis de déterminer leur
pertinence face à certaines contraintes. Une bonne conduite des
opérations permettait de lever beaucoup de contraintes. Elle
transformerait également le milieu par les différents
aménagements, équipements et niveau technique des populations. Ce
sont les mêmes populations par les formations, qu'elles ont
reçues, et les différents aménagements et
équipements du P.G.I.E.S qui doivent être les acteurs du milieu.
Ce sont les populations organisées à travers des O.C.B dynamiques
ou pas qui vont assurer la continuité des activités.
Chapitre III : DYNAMIQUE ORGANISATIONNELLE
ET CAPACITE
DES POPULATIONS A GERER LES ACTIVITES
Les O.C.B présentent dans la zone peuvent être
classées en trois types : les associations de jeunes, les
groupements d'intérêts économiques et les groupements de
promotion féminine. Ces organisations regroupent différentes
catégories socioprofessionnelles et s'activent autour des
activités économiques existantes dans la zone.
I/ LA TYPOLOGIE DES O.C B
Dans cette partie, il s'agit de déceler les forces et
les faiblesses des O.C.B. Nous allons successivement voir les atouts de toutes
les O.C.B par leur dynamisme, l'importance des adhérents... et les
contraintes liées au manque d'organisation, l'insuffisance de
revenus...
1.1 Les atouts des
O.C.B.
Les O.C.B présentent beaucoup d'atouts liés
à leur reconnaissance juridique, à leur dynamisme, l'importance
des adhérents et des revenus, à une bonne assise
financière, à une bonne organisation, à un bon niveau
d'étude...
1.1.1 Les
associations de jeunes
Les associations de jeunes ne sont pas nombreuses dans la
zone. Elles existent seulement dans les gros villages comme Ndiakher, Leybar et
Ngaye-Ngaye. Ces associations disposent de récépissés
délivrés par le ministère de l'intérieur. Le nombre
d'adhérents de ces associations de jeunes dépasse les cent (100)
personnes. Ce sont des jeunes instruits qui ont des niveaux d'étude de
l'élémentaire à l'universitaire. Il existe aussi des
jeunes qui n'ont pas fait l'école française mais qui ont suivi
des cours d'alphabétisation. Ces associations sont assez dynamiques et
s'activent dans plusieurs activités telles que le reboisement,
l'agriculture sous pluie (culture de pastèques) et dans la pêche.
Les revus tirés de ces activités font l'objet d'une bonne
gestion. En plus de ces activités économiques, ces associations
organisent des séances de lutte traditionnelle et des soirées
dansantes pour augmenter leurs revenus.
1.1.2 Les groupements
d'intérêts économiques
Les G.I.E font partie des O.C.B les moins
représentées dans la zone. Ils sont seulement au nombre de quatre
(4). Ce sont les G.I.E Book Diom de Ndiakher, Same Sa Ngor de Leybar Boye,
celui des éco gardes de la réserve et le grand G.I.E de la
réserve, Liguéyeul Gueumbeul, qui regroupe plusieurs groupements
de promotion féminine des villages environnants et le G.I.E des
éco gardes. Ces G.I.E disposent de reconnaissance juridique au niveau
du Tribunal Régional de Saint-louis au niveau de la
Sous-préfecture de Rao. Les adhérents varient de cinq (G.I.E des
éco gardes) à plus de cinquante (Liguéyeul Gueumbeul). Ce
sont des hommes et des femmes d'âges différents qui composent ces
organisations (de 15 à plus de 70 ans) avec des niveaux d'instruction
parfois élevés. La plupart des membres ont fait des cours
alphabétisation mais les dirigeants ont des niveaux d'étude du
secondaire et universitaire. Les secteurs d'activités dans lesquels
s'activent ces G.I.E sont nombreux et diversifiés. Il s'agit
l'élevage (embouche bovine, l'aviculture), dans l'agriculture sous pluie
(culture de pastèque), dans le maraîchage, dans les
activités de gestion de la biodiversité (reboisement,
pépinière), dans le commerce (quincaillerie, boutiques), dans la
gestion de cabine téléphonique et dans d'autres A.G.R comme la
réhabilitation des îlots de reproduction, le montage du grillage
de clôture de la réserve... Ce sont des associations très
dynamiques qui disposent de comptes bancaires au niveau de la C.N.C.A.S et
dans des mutuelles d'épargne et de crédit comme ceux de Rao ou de
Richard Toll. Des crédits leurs sont alloués par ces structures
financières et par des projets et O.N.G intervenant dans la zone. Les
crédits les plus importants ont été alloués par la
Mutuelle d'épargne et de crédit de Richard Toll au G.I.E Same Sa
Ngor de Leybar Boye (3.000.000 de francs) et par le F.E.M au G.I.E
Liguéyal Gueumbeul de la réserve (1.300.000 de francs). Les
autres financements ont été assurés par les structures
comme RODAR International (200.000 francs au G.I.E de Leybar Boye), Wethland,
l'U.N.C.A.S, Plan International. La plupart aussi des ces G.I.E (G.I.E de
Ndiakher et celui de la réserve) ont noué des partenariats avec
les O.N.G qui leur ont assuré des formations dans différents
domaines. Ce sont des formations de gestion de la biodiversité
(Reboisement, création et entretien de pépinières), de
technique culturale (technique de maraîchage, gestion des cultures
irriguées) d'élevage de faune, de gestion de micro
crédits.
1.1.3 Les Groupements
de Promotion Féminine
Les G.P.F sont les organisations les plus nombreuses et
existent dans quasiment tous les villages. Ils sont juridiquement reconnus par
la Sous-préfecture de Rao. Le nombre de personnes composant les G.P.F
varie de trente (30) à soixante dix (70) femmes, avec des âges
allant de quinze (15) à soixante (60) ans. Certaines d'entre elles
sont instruites jusqu'au niveau du secondaire ; les autres, non
instruites, ont suivi des cours d'alphabétisation. Les G.P.F sont des
O.C.B très dynamiques et s'activent dans plusieurs secteurs
d'activités. Les femmes font du commerce, du maraîchage, du
reboisement, l'aviculture... Dans les gros villages ce sont les G.P.F qui
gèrent les dépôts de bouteilles de gaz, les boutiques et
des cabines téléphoniques. Des micros crédits,
s'élevant entre cent cinquante mille (150.000) et deux cents quinze mile
(215000) francs, leurs sont alloués par les O.N.G ou par les organismes.
Ce sont généralement le F.E.M, Plan International, Wethlands et
les mutuelles d'épargne et de crédit qui sont leurs principaux
bailleurs de fond.
Ces organisations sont habituées à travailler
avec les projets et O.N.G qui leurs assurent des formations. Celles-ci tournent
autour d'A.G.R comme la teinture, la couture, la transformation de
déchets plastiques en produits vendables (sacs, chapeaux...). D'autres
formations leurs sont aussi assurées comme la conservation des fruits et
légumes, la culture sur table, la fabrication de savon, création
et l'entretien de pépinière. Les structures d'encadrement sont
l'A.N.C.A.R, le Corps de la Paix, l'ASPRODEP, le CARITAS...
Ces O.C.B, bien qu'ayant beaucoup d'atouts présentent
aussi des faiblesses qui empêchent leur bon épanouissement.
1.2 Les contraintes des
O.C.B
Les contraintes que renferment les O.C.B sont surtout les
manques d'organisation, l'irrégularité des réunions, les
mauvaises gestions financières, la faiblesse des revenus et des
financements, les contraintes sur les A.G.R et à l'inactivité de
la plupart des adhérents...
1.2.1
Les associations de jeunes
Les associations de jeunes souffrent de beaucoup de
contraintes. La première est liée à l'inactivité de
la majeure partie de certains membres. La zone étant un point de
départ pour l'émigration, beaucoup de jeunes ne font partie des
ces organisations que de nom. Ils ne participent pas aux réunions
encore moins aux activités. Les élèves et les
étudiants, faisant aussi partie de ces associations, ne sont actifs que
pendant l'hivernage période où ils prennent leurs vacances. Ceci
a conduit à un manque d'organisation causée par
l'irrégularité des réunions pour la planification des
activités et pour désigner les membres des bureaux. Ce sont
pratiquement les mêmes dirigeants qui président aux
destinées de ces organisations et pendant plusieurs années.
L'autre problème, dont souffrent les associations de jeunes, est relatif
à des contraintes sur les A.G.R. Car les secteurs d'activités
dans lesquels s'activent ces organisations, à savoir la culture de
pastèque et la pêche, souffrent de beaucoup de contraintes. Il
s'agit de la salinisation, l'exéguïté des terres ainsi que
le manque de poisson. Leurs activités sont limitées à la
saison des pluies pour la disponibilité des membres. Les revenus
tirés de ces activités des ces organisations ne sont pas
importants et sont quasiment financés dans la préparation des
Nationales Populaires (Nawétanes) qui se déroulent au niveau de
la communauté rurale (Gandon) et même à l'échelle de
l'arrondissement (Rao).
Ces associations de jeunes ne disposent pas de revenus
importants et n'ont pas des comptes bancaires. Les revenus tirés des
activités sont gardés par les trésoriers ou confiés
à des boutiquiers. Enfin ce sont des associations dépourvues de
financement et d'encadrement. Les structures, intervenant dans la zone, ne
ciblent pas les jeunes dans le cadre de leurs activités. Ce qui fait que
les jeunes n'ont reçu aucune formation.
1.2.2 Les
groupements d'intérêts économiques (G.I.E)
L'une des contraintes de ces O.C.B est leur faible
représentativité. Dans les dix huit (18) villages qui composent
la zone il n'y a que quatre (4) G.I.E. Les G.I.E souffrent de la faiblesse des
revenus tirés de leurs activités. C'est pourquoi les comptes
qu'ils disposent dans les banques et dans les mutuelles d'épargne et de
crédit ne sont pas assez fournis. La plupart des demandes de
crédits dans les structures financières, ne sont pas
acceptées. Ceci conduit à un ralentissement de leurs
activités dû à un manque de crédit de départ.
D'autres G.I.E, par contre, n'ont jamais reçu de financements. Seuls le
G.I.E de Ndiakher et ceux de la réserve ont travaillé avec des
projets et O.N.G intervenant dans la zone. Ce qui n'est pas le cas pour les
autres G.I.E qui n'ont jusqu'à présent compté que sur
leurs propres ressources c'est à dire la cotisation des membres. En plus
la majeure partie des membres de ces G.I.E (exceptés ceux de la
réserve) n'ont jamais fait de formation que ce soit en gestion
financière, en gestion des ressources naturelles ou d'en d'autres
A.G.R.
1.2.3 Les
groupements de promotion féminine (G.P.F)
Les G.P.F de la zone rencontrent de nombreux problèmes
pour les A.G.R, bien qu'ils soient des structures très dynamiques. Ils
reçoivent dés fois des crédits allant de cent cinquante
mille (150.000) à deux cents mille (215000) francs, alors qu'ils sont
composés de plus de cinquante (50) femmes parfois. Les financements
aussi ne sont pas réguliers et les intervalles peuvent faire deux
à trois ans. Le maraîchage qui était leur principale source
de revenus est de plus en plus délaissé par manque de terres et
d'eau potable pour l'arrosage. L'exiguïté des terres est due
à l'érection de la R.S.F.G et à l'avancée de la
salinisation. Actuellement leurs activités sont plus tournées
vers la gestion de cabines téléphoniques ou de dépôt
de gaz, tandis que dans les petits villages les femmes s'activent dans le petit
commerce. Les multiples formations en teinture, couture, transformation et
conservation des fruits et légumes ne peuvent pas être
appliquées à cause du manque de financement de leurs
activités. Les financements qu'ils reçoivent ne sont pas
très importants et ne sont pas rapidement renouvelables. Les G.P.F ne
disposent pas de comptes dans les mutuelles d'épargne et de
crédit encore moins dans les banques.
Photo 6 et 7 ;G.P.F de Mbambara et G.I.E des
éco gardes de la R.S.F.G Clichés I.THIAM
mai 2004
II/ LA CAPACITE DES POPULATIONS A GERER LES
ACTIVITES
Après la présentation, l'analyse des actions du
P.G.I.E.S et la présentation des différentes O.C.B existantes
dans la zone, il est maintenant possible de déterminer si les
populations sont capables ou non de bien mener les activités. Il faut
rappeler aussi que ce sont les populations organisées, à travers
les O.C.B, qui doivent diriger les activités. Le P.G.I.E.S servira
seulement de structure d'encadrement. Il va donc mener, dans les trois (3)
années, toutes les six (6) orientations stratégiques en assurant
la formation des populations, l'aménagement et l'équipement de la
zone. Il revient ensuite aux populations d'assurer la continuité des
activités initiées par le P.G.I.E.S, à travers les
différentes formations reçues, après le départ du
projet. Dans chaque sous thème il s'agira de déterminer, la
compétence et la capacité des populations en ce qui concerne le
suivi des activités. Nous déterminons, à chaque fois, s'il
y a lieu ou non de les renforcer pour qu'elles soient à la hauteur. Nous
nous baserons sur les activités qui vont être continuées
par les populations.
2.1 L'augmentation de la biodiversité et la
gestion
des ressources naturelles
Les populations qui ont suivi des formations
différentes en matières d'augmentation de la biodiversité
doivent être capables de bien mener ces activités après le
projet. C'est à travers des O.C.B comme les G.I.E et G.P.F que des
agents des structures comme le F.E.M leurs avaient fait des formations en
technique de reboisement, de création et de gestion des
pépinières. Mais il y a lieu de les appuyer pour qu'elles
puissent disposer de semis et des sacs en plastique pour les opérations
de réalisations des pépinières. Pour les techniques de
reboisement, il n'est pas nécessaire de les renforcer car ce sont les
populations qui, à chaque fois pratiquaient ces opérations au
niveau de la R.S.F.G. et dans leurs T.V.
Concernant les activités de gestion des ressources
naturelles, les populations ne sont pas capables de les gérer elles
seules. Par exemple les techniques d'inventaire de la faune nécessitent
des appareils pour pouvoir visualiser, à distance, les animaux afin de
ne pas les effrayer. C'est aussi valable pour les techniques de défense
et de restauration des sols qui demandent divers aménagements et de
matériels pour leur réalisation et pérennisation. Les
populations doivent donc être assistées, de manière
constante, tant du point de vue financier que matériel.
2.2 L'extraction du
sel
Les populations peuvent assurer la continuité des
activités liées à l'extraction du sel. Cette
activité était jadis pratiquait dans la zone au niveau de la
réserve. Elles maîtrisent les techniques d'autant plus ;
qu'elles ont encore fait les formations nécessaires dans ce domaine. Les
ventes vont procurer des bénéfices et ces derniers serviront pour
l'achat d'équipements comme les sacs, les pèles, les brouettes et
l'iode pour mieux fiabiliser leurs produits.
2.3 La gestion des nouvelles zones de pêche
et des équipements de transformation et conservation des produits
halieutiques
Les nouvelles zones de pêche constituées par les
bassins piscicoles sont difficiles à conserver par les populations. Ces
aménagements nécessitent des moyens financiers pour l'entretien,
le renouvellement des eaux, l'introduction de petites espèces ou des
oeufs et l'alimentation des poissons. Les populations ne pourront pas, à
chaque fois que nécessaire renouveler les eaux pour éviter leur
pourrissement. Les espèces introduites doivent aussi être
nourries avec une alimentation spéciale. Ceci nécessite des
moyens financiers importants et du temps pour leur réalisation.
Les équipements installés par le P.G.I.E.S, pour
la conservation et la transformation des produits de la pêche, doivent
être gérés par les acteurs de ce secteur. Il s'agit
d'assurer une bonne conservation au frais des surplus pour pouvoir les vendre
ultérieurement. Les populations, d'après la formation
reçue, doivent être capables de le faire. La gestion de ces
équipements ne nécessite pas des techniques extraordinaires et
les revenus tirés de la vente doivent servir, en partie, pour la
réparation éventuelle des machines en panne.
Les équipements de transformation du poisson en produit
séché fumé sont composés de fumoirs et
d'étals essentiellement. Cela ne nécessite pas des moyens pour
l'entretien. Les acteurs sont donc capables d'organiser ce secteur.
2-4 La politique
de préservation et de gestion des conflits
La préservation des conflits est très difficile
mais peut être assurée par les populations. La zone
étant correctement divisée en zone de pâture et de culture,
il ne reste plus, pour les acteurs concernés, que chacun se limite
dans sa partie. Sauf que contenir des animaux dans un espace restreint est
un peu difficile, mais cela ne peut pas engendrer de conflits majeurs. Mais au
cas où il y'aurait des conflits, les différentes techniques de
communication, de concertation et de négociation pourront leur servir de
moyen pour tempérer la situation.
2.5 Les structures de gestion des centrales d'achat
d'intrants
agricoles et du campement
touristique
Les populations de la zone sont habituées à
gérer, à acheter des semences dans la coopération
agricole de Ndiakher. C'est une coopérative qui date des
indépendances et assure, à chaque fois, les distributions de
semences. Gérer une structure de ce genre ne posera pas de
problème d'autant plus que les populations assurent la gestion de
beaucoup de secteurs du commerce dans la zone. Une fois les gérants
désignés et les intrants disponibles, il ne reste plus
qu'à conduire les opérations de vente et établir les
finances une fois la période de commercialisation close.
En ce qui concerne la gestion du campement touristique, les
éco gardes doivent être en mesure de la conduire. Au niveau de la
R.S.F.G, ce sont les éco gardes qui conduisent les touristes et autres
visiteurs à l'intérieur pour leur montrer les animaux. Ce sont
également eux qui gèrent les finances que procurent les visites
et la buvette installée à l'intérieur de la
réserve. Les comptes sont bien établis et il n'y a pas de
problèmes liés à la gestion. Il s'agit tout simplement
d'organiser les éco gardes qui vont assurer la gestion en G.I.E.
La dynamique organisationnelle et les activités qui
doivent être menées pendant et après le P.G.I.E.S, nous ont
permis de dégager les capacités des populations à les
gérer. Dans certains cas les populations sont bien capables, et en toute
aisance dés fois , d'assurer la continuité des activités,
dans d'autres cas, par contre, elles ne seront pas à la hauteur car les
activités nécessitent des moyens financiers et matériels
énormes qu'elles ne pourront pas fournir . Dans tous les cas, le
P.G.I.E.S doit assurer de la bonne organisation des populations et
désigner clairement les O.C.B qui seront chargées de la gestion
des activités.
CONCLUSION GENERALE
La zone environnante de la R.S.F.G fait partie de la zone
sahélienne mais elle constitue un milieu à part tant du point de
vue relief, du climat et de l'hydrographie. Cependant sa
végétation et ses ressources fauniques sont typiques du domaine
sahélien. Cette zone de l'estuaire du Sénégal appartient
à la zone des « Niayes » qui constituent
l'écosystème qui couvre toute la grande côte du
Sénégal de Saint- Louis à Dakar. Son climat est de type
subcanarien et différent de celui du reste du pays.
Notre zone d'étude se localise autour de la R.S.F.G qui
se situe à sept (7) kilomètres au sud de Saint -Louis sur la
route qui mène à Gandiole. La R.S.F.G est une zone humide qui
est inscrite au site Ramsar. Elle accueille chaque année des milliers
d'oiseaux qui viennent d'Europe en plus des populations autochtones. Sa
création remonte en 1983 et avait comme objectifs la reconstitution de
la faune sahélienne menacée de disparition, la
préservation de la végétation sahélienne et la
protection de la cuvette de Gueumbeul. Des espèces qui avaient disparu
de la zone ont été réintroduites à Gueumbeul, ce
sont les oryx et les gazelles dama mhor. Son importance est capitale
mais elle cause d'importants problèmes aux populations environnantes qui
se servaient du milieu pour la pêche, l'agriculture, l'extraction du sel
et des multiples ressources naturelles. Ces populations de la zone sont
aujourd'hui confrontées à d'énormes contraintes
liées à la réserve, au barrage de Diama et à la
sécheresse qui ne cesse de perdurer. En plus de ces contraintes, les
populations sont aussi confrontées au manque d'équipements et
à la difficulté de générer beaucoup de revenus
à travers leurs activités.
C'est dans le but de juguler ces contraintes que le
gouvernement du Sénégal a été assisté par le
F.E.M et le P.N.U.D pour appuyer ces populations défavorisées.
C'est ainsi que le P.G.I.E.S a été élaboré et il
dispense des formations dans différents domaines aux populations et
procède à différents équipements et
aménagements dans la zone. Dès lors le P.G.I.E.S peut être
perçu comme un souffle nouveau pour la zone et pour les populations.
Mais ce projet n'est pas éternel et doit disparaître au bout de
quelques années. Il appartient aux populations de continuer les
activités initiées et de gérer les équipements et
aménagements réalisés. Elles doivent bien s'organiser dans
des O.C.B pour réussir leur mission. Les formations qu'elles ont
reçues du P.G.I.E.S et leur forme d'organisation nous ont permis de
déceler leurs capacités et leurs compétences pour conduire
les activités.
Mais le P.G.I.E.S ne constitue pas une panacée pour ces
populations car ne pouvant pas résoudre toutes les contraintes
posées. Certaines comme, l'ensablement des cuvettes, le manque
d'équipements sanitaire et scolaire, l'inondation des terres sont autant
de problèmes auxquels le P.G.I.E.S n'a pas apporté de solutions.
En plus la réserve qui est dans un état de dégradation
avancée due à la réduction de son budget de
fonctionnement, à l'insuffisance du personnel, à sa non vocation
scientifique auxquels s'ajoute le mauvais état clôture n'ont pas
été pris en charge par le projet. Le P.G.I.E.S intervient en
partie dans la zone, car bon nombre de contraintes n'ont pas été
concernées par ses activités.
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Année 2000. 148 p.
P.G.I.E.S : Elaboration d'un plan
d'aménagement, de cogestion et d'utilisations durables des ressources
naturelles des aires protégées et de leurs
périphéries intégrant les terroirs villageois et les
réserves naturelles communautaires : l'écosystème des
Niayes.
Septembre 2003, 132 p.
P.G.I.E.S : Projet de gestion
intégrée des écosystèmes dans quatre paysages
représentatifs.
Le plan d'actions des activités retenues dans le site
des Niayes.
Code SEN/01/G31/A/1G/99, 25p.
R.S.F.G : Rapport d'activités du
mois de juillet 2002 du commandant de la Réserve Spéciale de
Faune de Gueumbeul. 3p.
R.S.F.G : Rapport d'activités du
mois de Novembre 2002 du Commandant de la Réserve
Spéciale de Faune de Guembeul. 4p.
U.I.C.N : « Gestion des
ressources côtières et littorales du
Sénégal », Actes de l'atelier de Gorée 27-29
Juillet 1992, Dakar, 485 pages.
Liste des tableaux
Tableau 1 : Vitesse moyenne en m/s et direction de vent
dominant à Saint-Louis de
1982 à 2001 p.19
Tableau 2 : Fréquence et direction de vents
dominants et les autres éléments du p.20
climat à Saint-Louis
Tableau 3 : Les espèces ligneuses des T.V
p.27
Tableau 4 : Les espèces herbacées des T.V
p.29
Tableau 5 : L'avifaune de la R.S.F.G p.31
Tableau 6 : Données démographiques des
villages périphériques de la R.S.F.G p.35
Tableau 7 : Production en tonnes des spéculations
de la C.R de Gandon p.38
Tableau 8 : Effectif du cheptel sur la période de
1995-2000 dans la C.R de Gandon p.38
Tableau 9 : Répartition de la production
halieutique suivant les espèces dans la C.R
de Gandon p.39
Tableau 10 : Les équipements des villages
périphériques de la R.S.F.G p.41
Tableau 11 : La formation et l'initiation
technologique p.58
Tableau 12 : Les actions d'augmentation et de gestion de
biodiversité p.59
Tableau 13 : Les actions liées à
l'exploitation des produits halieutiques p.59
Tableau 14 : Les actions d'aménagement de l'espace
et l'augmentation des ressources
en eau
p.60
Tableau 15 : Les actions liées aux techniques
d'élevage de faune et à l'écotourisme p.60
Tableau 16 : Les actions liées à
l'équipement et à l'accès aux crédits et aux A.G.R
p.60
Liste des cartes
Carte 1 : Région de Saint-Louis :
Communauté Rurale de Gandon p.8
Carte 2: Site de suivi de la Réserve Spéciale de
Faune de Gueumbeul p.44
Carte 3 : La R.N.C de Gandon p.61
Carte 4 : Réserve Spéciale de Faune de
Gueumbeul p.62
Liste des Graphiques
Graphique 1 : Moyennes maximales, minimales, moyennes et
amplitude
thermique à Saint_Louis de 1973 à 2002 en
degré Celsius (c° ) p.22
Graphique 2 : Moyenne mensuelle de l'insolation en heures
de 1980 à 1999 à
Saint-Louis p.23
Graphique 3 : Moyenne mensuelle de l'évaporation
en mm de 1980 à 1999 à
Saint-Louis p.24
Graphique 4 : Moyennes maximales, minimales, et moyennes
des humidités
Relatives en % de 1973 à 2002 à Saint-Louis
p.24
Graphique 5 : Moyenne pluviométrique en mm
à Saint-Louis de 1973 à 2002 p.26
Graphique 6 : Evolution de la pluviométrie
à Saint-Louis de 1915 à 2002 p.51
Liste des photos
Photo 1 : Espèces en élevage dans la
R.S.F.G
p.33
Photo 2 : Ilot naturel de reproduction de la R.S.F.G
p.45
Photo 3 : Pont Bount Baat
p.45
Photo 4 : Tamarindus indica : espèce en voie
de disparition p.53
Photo 5 : Dégradation du grillage de clôture
interne de la R.S.F.G p.53
Photo 6 : G.P.F de Mbambara
p.77
Photo 7 : G.I.E des éco gardes de la R.S.F.G
p.77
ANNEXES
Guide d'entretien
I / L'ETAT DES RESSOURCES NATURELLES ET
LEURS
CONTRAINTES LIEES A LA PROXIMITE
DE LA
RESERVE SPECIALE DE FAUNE DE
GUEUMBEUL.
1- La végétation
ü Quelles sont les espèces
représentées ?
ü Quel est l'état de la
végétation ? Reforestation ? Déforestation
ü S'il y a déforestation quelles sont les causes
et les espèces menacées ?
ü Quelles sont les espèces disparues ?
ü Quelles stratégies de conservation pensez-vous
la meilleure ?
ü Quelles sont les contraintes liées à la
proximité de la R.S.F.G ?
ü Quelles solutions préconisez-vous ?
2- L'eau
ü Quel est l'état de la
pluviométrie ?
ü Quelle est la profondeur de la nappe sur les
dunes ? Au niveau des Niayes ?
ü Quels sont les moyens pour l'exploitation de ces eaux
souterraines ? Puits ? Forages ? Autres ?
ü Quelle est la qualité de ces eaux ?
ü Excite-t-il des mares, marigots ? Leur nom ?
Leur situation ?
ü Quelles sont les contraintes liées à ces
eaux ?
ü Quelles solutions préconisez-vous ?
ü Quelles problèmes, liés à l'eau,
vous pose la R.S.F.G ?
ü Quelles solutions préconisez-vous ?
3- Les Sols
ü Quelle est la disponibilité en terre ?
ü Quels sont les différents types de
sols ?
ü Quels sont les rendements de ces sols ?
ü Quel est l'état de ces sols ?
ü S'il y a dégradation, quelles sont les
causes ?
ü Quelles sont les solutions envisageables ?
ü Quelles contraintes vous causes la proximité de
la R.S.F.G ?
ü Quelles solutions recommandez-vous ?
4- La Faune
ü Quel est l'état de la faune ?
Abondance ? Raréfaction ?
ü Quelles sont les espèces ? Singe,
phacochère, renard pâle, zorille, mangouste, écureuil,
varan, serpent, lièvre, tortue d'eau douce
ü Où les trouves- t-on ?
ü S'il y a raréfaction, quelles sont les
causes ?
ü Quelles sont les espèces menacées et les
espèces disparues ? Hérisson
ü Quelles stratégies pour la faune ?
ü Quelles sont les contraintes de la faune liées
à la proximité de R.S.F.G ?
ü
II/ ULTILISATION DE L'ESPECES
ACTIVITES MENEES
1- Elevage
Ø Quels sont les types de bétails ?
Ovins ? Caprins ? Bovins ? Volaille ?
Ø Quelles sont les potentialités du
bétail ?
Ø Quel est l'état des affectifs ?
Ø Quelles contraintes la R.S.F.G cause au
bétail ?
Ø Quelles sont les solutions envisageables ?
2- Agriculture
Ø Quelles sont les principales
spéculations ?
Ø Quelles sont les spéculations
dominantes ? Pourquoi ?
Ø Quels types d'engrais utilisez-vous pour fertilisez
les sols ? Engrais organique ? Engrais chimique ?
Lesquels ?
Ø Quelles sont les contraintes liées à
chaque activité ? Pluviométrie
Ø Quelles solutions pensez-vous les
meilleurs ?
Ø Quels types de contraintes vous pose la
proximité de la R.S.F.G ?
Ø Quelles stratégies pensez-vous pour les
solutionner ?
3- Pêche
Ø Quelles sont les espèces de
pêches ?
Ø Quels sont les matériels que vous
utilisez ?
Ø Quels types de pêche pratiquez-vous ?
Ø Quels genres de contraintes vous rencontrez ?
Ø Quelles sont les solutions à adopter ?
Ø Quelles contraintes vous cause la R.S.F.G ?
Ø Pensez-vous à des solutions ?
Lesquelles ?
4- Commerce
Ø Quels sont les produits
commercialisés ?
Ø Où se tiennent les marchés
hebdomadaires ? Les jours de marché ?
Ø Quels sont les villages participants ?
Ø Quelles sont les contraintes souffre le
commerce ?
Ø Quelles sont les solutions
préconisées ?
III/ PERSONNES RESSOURCES ET
DYNAMIQUE
ORGANISATIONNELLE
1-
Conservateur de la R.S.F.G
a- végétation
v Quelles sont les espèces
représentées ?
v Quel est l'état de la
végétation ?
v S'il y a dégradation quelles sont les causes ?
v Quelles sont les espèces menacées ?
v Quelles stratégies préconisez-vous ?
b- Faune
v Quelles sont les espèces présentes ?
v Quel est l'état de la faune ? Abondance ?
Raréfaction ?
v S'il y a raréfaction, quelles sont les
causes ?
v Quelles sont les espèces menacées et les
espèces disparues ? Quelles stratégies pour la faune ?
v Quelles solutions pensez-vous ?
c- Infrastructures
v Quelles sont les infrastructures dont dispose la R.S.F.G
?
v Quel est leur état ? Bon état ?
Mauvais état ?
v S'il y a dégradation, quelles sont les
infrastructures concernées ?
v Quelles sont les solutions ?
v Quelles autres infrastructures la R.S.F.G. a t- elle
besoin ?
d- Entretien de la R.S.F.G
v Le budget de la R.S.F.G suffit -il pour l'entretien de
celle -ci ?
v Nécessite-t-il une augmentation ? A quelle
hauteur ?
v Combien de personnes disposes la réserve pour son
entretien ?
v Si ce nombre est insuffisant, combien doit suffire ?
v Quel est l'état de la clôture ?
v Y- a- t-il des projets ou ONG qui interviennent dans la
R.S.F.G ?
v Si oui lesquels et quelles sont leurs implications ?
Et perspectives ?
e- Rapports de la R.S.F.G avec les populations
environnantes
v Quels types de relations entretiennent la R.S.F.G et les
populations ?
v Qu'est -ce que les populations veulent-elles tirer de la
R.S.F.G ?
v La proximité de la R.S.F.G leur pose t-elle des
contraintes ?
v Si oui lesquelles ?
v Qu'est -ce- que vous préconisez comme
solutions ?
2-
Conseil rural
v Quels sont les projets et ONG intervenant dans votre
CR ?
v Quels sont les secteurs dans lesquels ils
interviennent ?
v Ces projets et ONG ont-ils intervenus dans la
R.S.F.G ? Et dans quel domaine ?
v Pensez-vous que la R..S.F.G pose des problèmes aux
populations environnantes ?
v Si oui quelles sont les contraintes ?
v Quelles solutions, selon vous, sont
appropriées ?
3- Chefs de village
v Quels sont les rapports des populations de votre village
avec la R.S.F.G ?
v Qu'est-ce que ces populations veulent-elles tirer de la
R.S.F.G ?
v Quelles contraintes leur pose la R.S.F.G ?
v Quelles sont les solutions que vous envisagez ?
4-
Dynamique organisationnelle
a. Conseil rural
v Quelles sont les différentes formes d'organisations
existant dans votre CR ?
v Quels sont les différents groupements existant dans
votre CR ?
v Quels sont les secteurs d'activités dans lesquels
ces organisations interviennent ?
v Quel est l'état de ces organisations ?
Réussite ? Echec ? Lesquelles ?
v Ces organisations ont-elles eu à gérer des
prêts importants ? Lesquelles ?
v Ces organisations sont-elles reconnues au niveau du CR ou
de la sous préfecture ?
v Quelles sont leurs ressources financières ?
v Ces organisations ont-elles eu à travailler avec
des projets ?
v Si oui lesquelles ?
v Quel est le niveau d'instruction de leurs
dirigeants ?
v Ces organisations tiennent-elles des réunions
périodiques ?
v Existe-il des relations entre ces organisations ? Et
quels types de relation ?
b. Chef de village
v Quelles sont les différentes formes d'organisations
existant dans votre village ?
v Quels sont leurs domaines d'activités ?
v Quel est l'état de ces organisations ? ?
Réussite ? Echec ? Lesquelles ?
v Quelles sont les ressources financières ?
v Ces organisations ont-elles eu à travailler avec des
projets,
v Si oui lesquelles ?
v Ces organisations comptent-elles un nombre important de
membres ?
v Quelles sont les interrelations de ces organisations ?
Et les types de relations ?
c- Les organisations
v Quelle est l'existence juridique de votre
organisation ? Tribunal ? CR ? Sous -préfecture ?
v Combien de membres dispose votre organisation ?
v Quelle est la répartition des genres ? Des
âges ?
v Quelles sont vos ressources financières ? Et
d'où proviennent -elles ?
v Votre organisation dispose-t-elle d'un compte
bancaire ?
v Avez-vous eu à gérer des prêts ?
Si oui quelle a été la somme ?
v Quelles sont vos activités principales ?
v Votre organisation a t- elle eu à travailler avec un
projet ? Dans quel domaine ?
v Votre organisation tient -elle des réunions
périodiques ?
v Quel est le niveau d'instruction des dirigeants et
membres ?
v Les moyens de votre organisation sont-ils suffisants ?
v Avez-vous besoins d'appui ? Et quels types ?
v Nécessitez-vous les formations ? Et dans quels
domaines ?
Table des matières
Sommaire p.2
Avant-propos p.4
Méthodologie p.5
Introduction Générale
p.9
Problématique de Recherche p.11
Première Partie : L'étude du milieu et
de ses contraintes p.16
Chapitre I : Le cadre physique et les ressources
naturelles p.17
I : Le cadre physique p.17
1.1 : Le relief p.17
1.2 : Les flux et les autres éléments du
climat p.18
II : Les ressources naturelles des T.V et de la R.S.F.G
p.26
2.1 : Les types de sols
p.26
2.2 : La végétation
p.27
2.3 : La faune
p.29
2.4 : Les eaux de surface p.32
Chapitre II : Les ressources humaines, les
activités économiques
et les infrastructures p.34
I : Les ressources humaines p.34
1.1 : Historique du peuplement des Niayes p.34
1.2 : La dynamique de la population p.35
1.3 : Les activités économiques
p.36
1.4 : Les activités
économiques p.37
II : Les infrastructures des T.V et de la R.S.F.G p.40
2.1 : Les infrastructures des T.V p.40
2.2 : Les infrastructures et aménagements
De la R.S.F.G p.41
2.2.1 : Les infrastructures p.41
2.2.2 : Les aménagements p.42
Chapitre III : Les contraintes des T.V et de la
R.S.F.G p.46
I : Les contraintes des T.V p.46
1.1 : Les contraintes liées au barrage de Diama
p.46
1.2 : Les contraintes liées à la R.S.F.G
p.48
1.3 : Les contraintes liées à la
sécheresse P.49
1.4 : Le matériel et les techniques de production
p.50
II : Les contraintes de la R.S.F.G p.51
2.1 : Les contraintes administratives p.51
2.2 : Les contraintes techniques p.52
III : La
philosophie du P.G.I.E.S p.54
Deuxième Partie : Intervention du P.G.I.E.S
et dynamique
Organisationnelle
p.56
Chapitre I : Présentation des
activités du P.G.I.E.S p.57
I : Les actions à mener dans la
R.S.F.G p.57
1.1 : La réfection des ouvrages hydrauliques
p.57
1.2 : L'aménagement d'un îlot de
reproduction p.58
1.3 : La mise en place d'un politique de
cogestion
p.58
II : Les actions à mener dans la R.N.C p.58
2.1 : La formation et l'initiation
technologique p.58
2.2 : Les actions d'augmentation de la
biodiversité et d'éducation environnementale
p.59
2.3 : Les actions liées à l'exploitation
des
produits halieutiques p.59
2.4 : Les actions d'aménagement de l'espace
et l'aug. des ressources en eaux p.60
2.5: Les actions d'initiation aux activités
d'élevage de faune et à l'écotourisme
p.60
2.6 : Les actions liées à l'équipement
et à
L'accès aux crédits et aux A.G.R p.60
Chapitre II : L'analyse des actions
p.62
I : L'analyse des activités
à mener dans la R.S.F.G p.62
II : L'analyse des actions à mener dans la
R.N.C p.64
III : L'analyse des actions à mener dans les T.V
p.65
Chapitre III : La dynamique organisationnelle et la
capacité des populations à gérer les activités
p.72
I : La typologie des O.C.B
p.72
1.1 : Les atouts p 72
1.1.1 : Les associations de jeunes p.72
1.1.2 : Les G.I.E p.73
1.1.3 : Les G.P.F p.74
1.2 : Les contraintes p.74
1.2.1 : Les associations de jeunes p.74
1.2.2 : Les G.I.E p.75
1.2.3 : Les G.P.F p.76
II : La capacité des populations
à gérer les activités p.78
2.1 : L'aug de la biodiversité et la
Gestion des ressources naturelles p.78
2.2 : L'extraction de sel p.79
2.3 : La gestion des nouvelles aires de pêche,
équipements de conservation et
transformation
des prod halieu p.79
2.4 : la politique de gestion des conflits p.79
2.5 : Les
structures de gestion des centrales
d'achat et du
campement p.80
Conclusion Générale
p.81
Bibliographie p.83
Liste des tableaux p.86
Liste des cartes p.87
Liste des graphiques p.87
Liste des photos
p88
Annexes p.89
Table des matières
p.96
|