V.3.5 - Les inhibiteurs utilisés pour le
béton armé.
Le tableau_ présente de manière non exhaustive
les résultats obtenus pour certains inhibiteurs, ajoutés au
gâchage, vis-à-vis de la corrosion générée
par les chlorures.
Tableau n°3 : Inhibiteurs
de corrosion générée par les chlorures
Inhibiteurs
|
Corrosion en présence de chlorure
|
Référence
|
Nitrite de sodium
|
Retardée
|
TREADAWAY & RUSSEL (1968)
|
CRAIG & WOOD (1970)
|
BHASKARA RAO & Al (1988)
|
Nitrite de calcium
|
Retardée
|
ROSENBERG & Al (1977)
|
ANDRADE & Al (1986)
|
HOPE & IP (1989)
|
BERKE & ROSENBERG (1990)
|
TOMASAWA & Al (1990)
|
Chromate de potassium
|
Inchangée
|
CRAIG & WOOD (1970)
|
Benzoate de sodium
|
Inchangée
|
CRAIG & WOOD (1970)
|
Chlorure stanneux
|
Résultats contradictoires
|
ARBER & VNIAN (1961)
|
HOPE & IP (1987)
|
-glycérophosphate de sodium
|
Retardée
|
MONTICELLI (1992)
|
Mélange d'amines et d'esters
|
Retardée
|
NMAI & Al (1992)
|
N.B : Le nitrate de sodium n'est
plus utilisé car il entraînait une faible résistance du
béton à la compression et de possibles alcali- réactions
à cause du cation sodium. Par contre, le nitrite de calcium est
préféré par les utilisateurs puisqu'il ne modifie pas les
propriétés mécaniques du béton et est plus
compatible avec les fumées de silice.
Le monofluorophosphate de sodium (MFP) est un inhibiteur de
corrosion appliqué à la surface du béton. Son
efficacité en ce qui concerne le ralentissement de la corrosion a
été prouvée par le Dr Véronique NOBEL
PUJOL-LESUEUR. Les figures suivantes l'illustrent :
Figure 8 : Evolution du potentiel libre d'un acier
enrobé dans des béton non carbonaté durant 48 heures
après l'application d'une solution aqueuse contenant ou non du MFP.
Ces courbes présentent, à partir du potentiel
initial, une zone à potentiel constant plus ou moins étendue, la
présence d'ions chlorure ayant tendance à étendre cette
zone, puis une brusque chute de potentiel, d'une amplitude d'une centaine de
millivolts en l'absence d'ions chlorure, et de 150 millivolts environ en
présence d'ions chlorure. Puis le potentiel reste ensuite à peu
près stable durant 48 heures, durée totale de
l'expérience.
Il est remarqué par ailleurs que les potentiels
mesurés sont plus négatifs lorsque le béton contient des
ions chlorures.
Figure 9 : Evolution du potentiel libre d'un acier
enrobé dans des bétons carbonatés durant 48 heures
après l'application d'une solution aqueuse contenant ou non MFP.
En présence de MFP, les courbes d'évolution du
potentiel sont cette fois modifiées significativement par rapport
à celles tracées en l'absence de MFP.
D'une manière générale, les potentiels
atteints en présence de MFP sont moins négatifs (figure 8). La
courbe la plus significative à ce sujet est celle obtenue en absence
d'ions chlorure dans le béton. Alors qu'en l'absence de MFP dans l'eau
déposée à la surface du béton carbonaté, le
potentiel décroît de façon monotone en fonction du temps
pour se stabiliser vers -450 mV/ECS après une quarantaine d'heures, le
palier de potentiel atteint après 5 heures de contact est nettement plus
élevé et se situe à 190 mV/ECS en présence de
MFP.
|