Communauté Économique et Monétaire
de l'Afrique Centrale
(CEMAC)
Institut Sous-Régional de Statistique et
d'Économie Appliquée
(ISSEA)
Organisation Internationale
B.P 294 Yaoundé, Tél. (237) 22.22.01 34, Fax.
(237) 22.22.95.21
E-mail:isseacemac@yahoo.fr
(République du Cameroun)
Mémoire de fin de Formation
Thème :
LE NIVEAU d'ÉQUILIBRE DES RESERVES
INTERNATIONALES :
CAS DE LA CEMAC
Mémoire rédigé en vue de l'obtention du
diplôme d'Ingénieur d'Application de la Statistique,
Option économie
Rédigé et soutenu publiquement par :
André Bertrand MINE OKON
Élève Ingénieur d'Application de la
Statistique à l'ISSEA, 4è année
Devant le jury composé de
Président :
Erith NGHOGUE VOUFO
Ingénieur Statisticien Économiste, INS
Cameroun
Examinateur :
André MIALOU
Coordinateur du pôle modélisation
macroéconomique, Direction des Etudes à la BEAC Services
Centraux
Sous l'encadrement de
Séverin Yves KAMGNA
Chef du service de la programmation monétaire et de la
surveillance multilatérale aux services centraux de la BEAC
Avril 2008
Dédicaces
À mes chers parents OKON
BERNARD et EBOKOLO DORA en signe de reconnaissance pour les multiples conseils,
bénédictions et détermination à la réussite
de vos enfants.
À mes soeurs :
Hélène, Thérèse, Marie Laure, Danièle,
Josiane et Antoinette, puissions nous toujours faire la joie et la
fierté de nos parents.
À mes oncles et tantes : Okon Pierre,
Joséphine Mbango...que l'éternel vous récompense des
efforts consentis pour la réussite de vos neveux.
À tous ceux qui me sont chers et proches.
Remerciements
Ce travail de recherche est l'aboutissement de quatre
années de formation d'Ingénieur d'Application de la Statistique
à l'Institut Sous-Régional de Statistique et d'Économie
Appliquée (ISSEA). Il n'aurait pas été mené
à son terme sans le concours de plusieurs personnes. Nous tenons
à leur exprimer notre profonde gratitude.
Tout d'abord, nous pensons au Directeur Général
de l'ISSEA M. Leoncio ESONO NZE OYANA, ainsi que tout le corps enseignant de
l'institut pour tous les efforts consentis pour nous offrir une formation de
qualité.
Nous ne manquerons pas de citer M. Dieudonné
KINKIELELE, Directeur des études des 1er et 2e cycles à l'ISSEA
pour ses encouragements, sa rigueur et son dévouement pour notre
formation.
Nous pensons également à M. Robert NGONTHE,
Directeur des études du 3e cycle à l'ISSEA, qui a toujours
été d'un grand soutien aux efforts des étudiants de
l'ISSEA.
Nous remercions particulièrement M. Séverin Yves
KAMGNA, notre directeur de mémoire pour avoir proposé ce
thème, pour son entière disposition à l'encadrement de ce
travail et pour son soutien moral.
Nous ne manquerons pas de remercier ceux qui ont bien voulu
relire ce document. Nous pensons notamment à Robert EBOLO, Charlie
MPKEGUE, Joséphine YOUTCHA, Carine NZEUYANG.
Enfin, nous exprimons notre profonde gratitude à
l'endroit de tous nos camarades de promotion et tous ceux qui de près ou
de loin ont contribué à notre formation.
Table des matières
Dédicaces
i
Remerciements
ii
Liste des sigles et abréviations
vi
Liste des tableaux
vii
Liste des Schémas et figures
viii
Avant-propos
x
Résumé
xi
INTRODUCTION
1
PARTIE I:
MESURE ET TECHNIQUES D'EVALUATION DES RESERVES
INTERNATIONALES DANS LE CAS DE LA CEMAC
5
Chapitre I- CONCEPTS ET MESURES DES RESERVES
INTERNATIONALES
6
I-1 Définitions
6
I-2 Composantes des réserves
internationales
7
I-3 Mesures des réserves
internationales : optique du FMI
8
I-4 Motifs et utilité de la
détention des réserves
9
I-4-1 Motifs de détention des
réserves internationales
9
I-4-2 Principe d'utilisation des
réserves
10
I-5 Réserves internationales en change
fixe : cas spécifique de la CEMAC
11
I-5-1 Dispositions Institutionnelles entre le
Trésor français et la CEMAC
12
I-5-2 Compte d'Opérations
13
I-5-3 Mesure prise en cas de déficit du
Compte d'Opérations
13
I-5-4 Indicateurs indispensables avant l'analyse du
niveau d'équilibre des réserves
15
Chapitre II APPROCHES DE DETERMINATION DU NIVEAU
OPTIMAL DES RESERVES
17
II-1 Adéquation des réserves
internationales : approche par les indicateurs traditionnels
17
II-1-1 Indicateurs basés sur le
critère commercial : vulnérabilité du compte des
transactions
17
II-1-2 Indicateurs basés sur le
critère financier
18
II-1-3 Evaluation de l'adéquation des
réserves par les indicateurs de pertinence
18
A- Evaluation basée sur les indicateurs
financiers : Formulation de J.Onno de Beaufort Wijnholds et Arend
Kapteyn
19
B- Evaluation basée sur la combinaison des
indicateurs financiers et commerciaux
20
1-Evaluation à court terme
20
2- Modèle de Wang Leong Fee
21
II-1-4 Limites de l'approche par les
indicateurs
22
II-2 Approche par les fonctions optimales
22
II-2-1 Principe d'optimisation
24
II-2-2 Fonction d'optimisation des réserves
internationales : modèle de Siripim Vimolchalao
25
II-2-2-1 Détention optimale de
réserves : le concept
25
II-2-2-2 Détention optimale de
réserves : le mécanisme
26
II-2-2-3 Détention optimale de
réserves : le modèle
27
II-2-3 Limite de l'approche par les fonctions
optimales
29
II-3 Approche par la fonction de demande des
réserves
29
II-3-1 Réserves, croissance et
inflation
30
II-3-2 Réserves et balance des
paiements
31
II-3-3 Réserves, taux
d'intérêt et taux de change
32
II-3-4 Modélisation
33
PARTIE II:
EVALUATION EMPIRIQUE DU NIVEAU D'ÉQUILIBRE
DES RESERVES INTERNATIONALES : APPLICATION DE L'APPROCHE PAR LA FONCTION
DE DEMANDE DES RESERVES DANS LE CAS DE LA CEMAC
35
Chapitre III ORIGINE DES DONNÉES ET
CONDICTIONS D'ADÉQUATION
36
III-1 Aperçus des relations
extérieures la CEMAC
36
III-1-1 Evolution des réserves
internationales de la zone
36
III-1-2 Transactions courantes des biens
37
III-2 Origine des données
40
III-2-1 Source des données
40
III-2-2 Présentation des données
40
III-3 Conditions statutaires et
d'adéquation
41
III-3-1 Vérifications des conditions
statutaires
41
III-3-2 Vérifications des conditions
d'adéquation
42
Chapitre IV : ÉVALUATION DU NIVEAU
D'ÉQUILIBRE DES RESERVES INTERNATIONALES
44
IV-1 Les déterminants des réserves
internationales
44
IV-1-1 Etude de la stationnarité des
différentes variables
44
IV-1-2 Déterminants à long terme
49
IV-1-3 Déterminants à court
terme
51
IV-2 Synthèse et Analyse des
résultats
54
IV-2-1 Discussion
54
IV-2-2 Niveau d'équilibre des
réserves internationales
55
CONCLUSION, LIMITES ET RECOMMANDATIONS
57
BIBLIOGRAPHIE
59
ANNEXES
61
Annexe 1
61
Annexe 2
65
Liste des sigles et abréviations
ACCT:
|
Agence de Comptable Centrale du Trésor français
|
ADF:
|
Augmented Dickey-Fuller
|
AIC:
|
Akaïke Information Criterion
|
BB:
|
Bruit Blanc
|
BEAC:
|
Banque des États de l'Afrique Centrale
|
BCEAO:
|
Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest
|
CEMAC:
|
Communauté Économique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
|
DTS:
|
Droits de Tirage Spéciaux
|
FCFA :
|
Franc de la Coopération Financière en Afrique
centrale
|
FMI:
|
Fond Monétaire International
|
IDE :
|
Investissement Direct Étranger
|
ISSEA:
|
Institut Sous- Régional de Statistique et
d'Économie Appliquée
|
MCO:
|
Moindres Carrés Ordinaires
|
OCDE:
|
Organisation de Coopération et de Développement
Économique
|
PIB:
|
Produit Intérieur Brut
|
SIC :
|
Schwartz Information Criterion
|
TFPP:
|
Taux de Facilité Marginale de Prêts Permanent
|
TIAO:
|
Taux d'Intérêt sur les Appels d'Offres
|
TS:
|
Trend Stationnary
|
UEMOA:
|
Union Économique Et Monétaire Ouest Africain
|
VECM:
|
Vector Error Correction Model
|
WEO:
|
World Economic Outlook
|
Liste des tableaux
Tableau 1: Evolution du taux de couverture de
la monnaie
42
Tableau 2: Répartition des indicateurs
de l'adéquation des réserves internationales
42
Tableau 3: Test ADF sur les différentes
séries
48
Tableau 4: Résultats du test de
cointégration sur les séries
49
Tableau 5: Estimation du premier vecteur du
VECM
51
Tableau 7: Test de racine unitaire des
résidus du modèle
53
Tableau 8: Test des résidus du
modèle
54
Tableau 9: Test
d'homoscédasticité des résidus
54
Tableau 10: Déterminant des
réserves internationales dans la littérature et variables de
mesure
62
Tableau 11: Prix des principaux produits
exportés en FCFA par kg
64
Tableau 12: Simulation du modèle
71
Tableau 13: Base de données
72
Liste des Schémas et figures
Schéma 1: Composante des Réserves
internationales
8
Schéma 2 : Mécanisme
d'évaluation des réserves optimales
27
Schéma 3: Principe d'optimisation des
réserves internationales
29
Figure 1 : Evolution des réserves de la
CEMAC en milliard de FCFA de 1987 à 2005
37
Figure 2 : Evolution des transactions
courantes des biens de la CEMAC en milliard de FCFA
38
Figure 3 : Evolution des importations et
exportations des biens de la CEMAC en milliard de FCFA
38
Figure 4 : Répartition des exportations
de pétrole des pays de la zone CEMAC
39
Figure 5: Evolution des différentes
séries
45
Figure 6: Corrélogramme de la
série Lres
45
Figure 7: Test ADF en niveau de la
série LRES
46
Figure 8: Corrélogramme de la
série D(Lres)
47
Figure 9: Test ADF en différence
première de la série Lres
47
Figure 10: Résultat du test de bruit
blanc des résidus
52
Figure 11: simulation du modèle
55
Figure 12 : Evolution de la production
pétrolière en volume de la CEMAC
62
Figure 13: Evolution du taux de change
réel
63
Figure 14: Test ADF en niveau constance et
trend compris de D(LRES)
65
Figure 15: Corrélogramme de la
série opent
65
Figure 16: Test ADF d'opent en niveau au
retard p = 4
65
Figure 17: Test ADF de D (opent) retard p =
3
66
Figure 18: Test ADF en niveau de LPIB retard p
= 1
66
Figure 19: Test ADF de D(LPIB) p = 1
67
Figure 20: Test ADF en niveau de cc p = 1
67
Figure 21: Test ADF en niveau de v_er
68
Figure 22: Test ADF de D (v_er) au retard p = 1
68
Figure 23: Test ADF en niveau de Ldebt
69
Figure 24: Test ADF de D(Ldebt)
69
Figure 25: Test ADF en niveau de M2
70
Figure 26: Test ADF de D(M2)
70
Avant-propos
Institution spécialisée de la Communauté
Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (C.E.M.A.C),
l'Institut Sous régional de Statistique et d'Économie
appliquée (I.S.S.E.A.) est une école d'enseignement
supérieur chargée de la formation des cadres supérieurs et
moyens dans le domaine de la statistique et de l'économie
appliquée. La formation pour le cycle des Ingénieurs
d'Application de la Statistique requiert qu'au terme de quatre années
d'études, l'étudiant(e) présente et soutienne publiquement
un mémoire de fin de scolarité. Ce document répond donc
aux exigences académiques de l'Institut. Plus qu'une exigence
académique, ce document marque également le début d'une
initiation à la recherche.
Ce travail naît du constat que nous avons fait en ce qui
concerne l'évolution des réserves internationales. En effet,
ayant remarqué la croissance galopante des réserves de la CEMAC
et la dépendance de celle-ci vis-à-vis du compte
d'opération, nous nous sommes intéressé à
l'évaluation de leur niveau d'équilibre pour faciliter leur
gestion et offrir un nouvel instrument de décision politique à la
BEAC. Ceci en vue de garantir la solvabilité de la dette de la CEMAC et
d'éviter de toujours faire recourt à la garantie illimitée
pour assurer la couverture des transactions de la CEMAC.
L'exposé débute par une présentation des
différents concepts liés au thème de recherche qui
est : « le niveau d'équilibre des réserves
internationales : Cas de la CEMAC ». Le lecteur
s'imprègne des notions de base selon notre optique indispensables pour
la compréhension du contexte dans lequel nous évoluerons.
Le passage en revue des différentes approches et
théories rencontrées dans la littérature permet d'avoir
une idée des techniques présentées par les auteurs qui ont
fait des recherches sur le même thème dans d'autres régions
ou dans la région de recherche.
Comme tout travail statistique, ce document contient une
partie réservée à l'étude empirique de la question
de recherche. A l'aide des théories économiques et des
connaissances acquises durant notre formation, nous proposons une
évaluation empirique du niveau d'équilibre des réserves
internationales.
A la fin de ce travail, nous donnons quelques limites de
l'étude et proposons quelques recommandations sur le thème.
Résumé
A la suite de la crise financière de 1997-1998 survenue
en Asie de l'est, force est de constater que les pays de cette région
s'attèlent à une accumulation abusive des réserves
internationales. Selon eux, les réserves apparaissent comme le meilleur
moyen de se couvrir contre des crises futures1(*). L'évaluation du niveau d'équilibre des
réserves internationales permet ainsi de voir à partir de quel
seuil les coûts de détentions des réserves deviennent trop
importants. La notion de réserves internationales nécessite la
compréhension préalable du terme « monnaie
internationale ». Pierre PATAT2(*) définie la monnaie internationale comme
étant une monnaie convertible à l'échelle mondiale et
disponible en excès. De cette définition, on peut dire que les
réserves internationales sont l'ensemble de monnaies internationales
accumulées par un pays. Selon le FMI, les différentes composantes
des réserves internationales sont : l'or monétaire, la
position des réserves au FMI, les avoirs en devise et les DTS. Pour M
LELART, les réserves internationales comportent : l'or
monétaire, les DTS, les devises, les comptes ouverts par les
résidents dans d'autre pays etc.
L'évaluation du niveau optimal des réserves dans
un pays (ou une union monétaire), impose avant tout la connaissance des
dispositions institutionnelles de ce pays (ou union monétaire)3(*). Dans le cas de la CEMAC,
évaluer le niveau d'équilibre des réserves exige de
prendre au préalable en considération : les indicateurs
statutaires ; le type de régime de change ; et la
réglementation liée au compte d'opérations où sont
mises en commun les réserves des différents pays de la zone. La
garantie de convertibilité du FCFA assure la couverture des transactions
courantes mais ne garantie pas la couverture de la dette extérieure. La
littérature nous a permis de recenser trois types d'approches :
l'approche par les indicateurs ; l'approche par les fonctions
optimales ; et l'approche par la fonction de demande des réserves
internationales.
L'approche par les indicateurs s'appuie sur l'analyse des
indicateurs de l'adéquation que sont : le ratio réserves sur
importations, le ratio réserves sur la dette extérieure à
court terme et la référence sur la question de
l'adéquation développé par le FMI. Cette
référence voudrait que le plafond des réserves permette de
couvrir au moins 3 mois d'importations (c'est-à-dire que le ratio
réserves sur importations soit supérieur ou égale à
3 mois d'importations) et 100% de la dette extérieure à court
terme (c'est-à-dire que le ratio réserves sur dette
extérieure soit égale à 100%). Quoi que cette approche
soit facile à mettre en oeuvre, elle s'avère
limitée : Elle ne peut être applicable qu'à court
terme.
L'approche par les fonctions optimales principalement
développé par Joshua AIZENMAN et JAEWOO LEE prône la
maximisation du gain net4(*). Gain net provenant de la différence entre la
rentabilité des réserves et les coûts de détentions
des réserves (coûts d'ajustement et coût
d'opportunité). Siripim VIMOLCHALAO, dans cette même approche, a
raisonné en termes de minimisation des coûts. Pour lui, le niveau
optimal des réserves internationales est celui qui minimise les
coûts de détentions des réserves. Il a, à cet effet,
proposé un modèle5(*) qu'il a appliqué en Thaïlande. L'approche
par les fonctions optimales semble mieux adaptée pour la question de
recherche. Elle est cependant difficile à mettre en oeuvre dans le cas
de la CEMAC. En effet, dans le cas spécifique de la CEMAC, le
problème de taux d'intérêt ne se pose pas. En plus du fait
que les pays de la CEMAC ne sont pas tournés vers le marché
financier, ils ont une très faible participation dans l'investissement
direct étranger environ 1% de l'IDE total du monde. Nous ne disposons
pas de séries longues du TIAO (dans notre exposé, il s'agit du
TIAO sur les appels d'offre négatif à 28 jours) car le
marché monétaire n'a vu le jour qu'en 1996.
L'approche par la fonction de demande des réserves
permet d'avoir le lien qui existe entre les réserves internationales et
certains agrégats macroéconomiques. Elle nécessite au
préalable la maîtrise des différentes sources de
vulnérabilité des réserves. Corinne DELECHAT et
ABDOURAHMANE SARR nous enseignent que les principales sources de
vulnérabilité des réserves sont : la
vulnérabilité des transactions courantes, la
vulnérabilité des capitaux et la volatilité du change. La
méthode développée par cette approche consiste à
extrapoler le niveau optimum des réserves à partir de ces sources
de vulnérabilité.
L'approche que nous avons adoptée est celle par la
fonction de demande des réserves. Nous avons opté pour cette
approche parce qu'elle correspond aisément aux exigences statutaires.
Elle permet de ne pas prendre en compte les variables qui n'affectent pas les
réserves internationales dans le cas de la CEMAC. L'existence de quatre
relations de cointégration nous a conduits à utiliser un
modèle vectoriel à correction d'erreur6(*) (VECM). Il ressort de nos
analyses que les réserves en zone CEMAC sont influencées à
long terme par le produit intérieur brut, l'ouverture de
l'économie, la liquidité et la variation du change. Par contre,
à court terme, les réserves de la CEMAC ne sont sensibles
à aucune source de vulnérabilités rencontrées dans
la littérature. Au terme de notre étude, nous observons que les
réserves actuelles (de 2002 à 2005) sont au dessus des
réserves d'équilibre. En effet, avec l'explosion
pétrolière (hausse du prix du baril de pétrole et
découverte des gisements pétrolier en Guinée
Équatoriale), les réserves ont connu un accroissement
considérable.
Ce travail nous a permis de proposer un modèle
axé sur la fonction de demande des réserves. Par la même
occasion, cette étude aide à l'optimisation de la gestion des
réserves. En effet, l'analyse du niveau d'équilibre des
réserves internationales offre une vision politique à la BEAC en
termes de couverture des chocs et principalement la couverture des crises
futures. D'autant plus que les réserves internationales s'avèrent
être un parfait indicateur de crises financières. Plus les
réserves actuelles sont inférieures au niveau d'équilibre,
plus est important le risque de crise. En plus de cela la possibilité de
faire recourt à la garantie illimitée s'accompagne
automatiquement du support des coûts d'équilibre des transactions
courantes. Par ailleurs, lorsque les réserves internationales
observées sont supérieures au niveau d'équilibre, les
coûts de détentions à supporter sont importants. Il est
donc opportun de maintenir le niveau des réserves à son point
d'équilibre ou à défaut très proche de ce dernier.
INTRODUCTION
Du 16ème au 20ème
siècle, la Théorie du commerce international fût
marquée par deux grands courants de pensée économique.
D'un côté, les protectionnistes et de l'autre, les
libre-échangistes. Les protectionnistes prônaient la fermeture des
frontières pour éviter l'entrée ou l'envahissement de
l'économie des pays. Les échangistes, quant à eux,
préconisaient l'échange mutuel entre pays car selon eux, tout
pays, qu'il soit petit ou grand gagnerait en effectuant des échanges
commerciaux avec d'autres pays.
De nos jours, force est de constater que la plupart des pays
ont opté pour l'échange avec le reste du monde. La CEMAC, quant
à elle, n'est pas restée indifférente à cette
théorie. On assiste ainsi à des flux commerciaux et financiers
à l'intérieur de la zone et, entre la zone et le reste du monde.
A cet effet, les transactions entre les pays membres de la CEMAC et le reste du
monde engendrent la détention en monnaie étrangère entre
la zone et ses partenaires commerciaux. Il s'ensuit donc une accumulation
massive des avoirs extérieurs par la zone.
PASCAL SALIN, dans son oeuvre intitulée
« Économie Internationale » paru en avril 1974, fait
ressortir quatre problèmes liés à la possession des
réserves internationales :
§ Premièrement, quel est le niveau de
réserves à détenir ? C'est le problème de
l'optimalité des réserves internationales.
§ Deuxièmement, quelle est l'influence de la
stérilisation des réserves ? C'est le problème de
l'efficience des réserves. Il s'agit notamment de l'importance des
coûts que supporte un pays en détenant des réserves
internationales. Il fait ainsi apparaître la notion de coût de
détention
§ Troisièmement, quelle est l'utilité des
réserves ? C'est le problème de l'efficacité des
réserves. Il s'agit de dire si les réserves dont on dispose
pourront pallier aux différents chocs dus à la variation des
transactions et par ailleurs couvrir les crises futures.
§ Quatrièmement, le problème de la
rentabilité des réserves. En d'autres termes, quels sont les
bénéfices que nous tirerons en plaçant une partie de nos
réserves sur des comptes spéciaux.
En ce qui concerne le premier point, plusieurs auteurs se sont
mobilisés pour répondre à cette problématique. On
dénombre au total trois types d'approches utilisées dans
l'évaluation du niveau optimal des réserves internationales. A
savoir :
(i) l'approche par l'analyse des indicateurs
d'adéquation des réserves ;
(ii) l'approche par les fonctions optimales ou approche
bénéfice coût ;
(iii) l'approche par la fonction de demande des
réserves.
Dans le cas spécifique de la CEMAC, le FMI dans son
rapport N° 05/3907(*)
paru en Novembre 2004 propose une méthode empirique de
l'évaluation de l'adéquation des réserves internationales.
Cette approche se base sur l'évolution des indicateurs8(*) de l'adéquation, tout en
prenant en compte les sources de vulnérabilité des
réserves et les dispositions établies entre la CEMAC et le
Trésor Français. Dispositions renfermant une garantie de
convertibilité de la monnaie de la zone et le maintient du taux de
couverture supérieur à 20 %. Il ressort de cette étude,
menée par le FMI, qu'une garantie supplémentaire des
réserves de près de deux mois d'importation et 100 % de la dette
à court terme au delà des plafonds prescrits permet de
résister aux impacts des fluctuations des cours pétroliers
(principal produit exporté de la zone CEMAC). En d'autres termes, cette
approche, recommande d'une part la détermination des plafonds de
réserves par une analyse des indicateurs standards, d'autre part, une
majoration de trois mois d'importation9(*) des plafonds évalués, soit au total un
niveau de réserves permettant de couvrir 6 mois d'importation.
En outre, à cause de l'essor pétrolier, les
réserves de la CEMAC sont passés de 821 472 millions de FCFA en
octobre 2002 à 4 306 141 millions de FCFA en octobre 2006, soit un taux
de croissance de près de 424,20 % au cours de cette période. Le
taux de couverture10(*) de
la monnaie quant à lui n'est pas resté insensible à cette
croissance galopante des réserves de la CEMAC. Il est passé de
64,61 % en octobre 2002 à 92,66 % en octobre 2006. Force est de
constater que ce taux est largement au dessus du taux minimum statutaire
établi entre les pays de la zone franc d'Afrique centrale et le
Trésor français le 23 novembre 1972. Face à cette
évolution ascendante des réserves, la CEMAC se doit de conserver
un volume de réserves nécessaire à son activité
économique, d'autant plus que la stérilisation de
l'excédent de ses réserves s'accompagne des coûts
d'opportunité qu'elle devra supporter.
Ainsi, dans notre étude, nous nous proposons
d'évaluer le niveau optimum des réserves de la CEMAC. Ce niveau
ne doit pas porter préjudice aux grands équilibres
macroéconomiques de l'ensemble de la zone. L'objectif principal de la
présente étude est d'évaluer le niveau optimum des
réserves de la zone CEMAC, niveau qui sera obtenu à l'aide de
l'approche basé sur la fonction de demande des réserves.
De manière spécifique, il est question :
· d'identifier les principales sources de
vulnérabilité des réserves internationales de la
CEMAC ;
· d'identifier les déterminants à long et
court terme de la demande des réserves internationales dans le cas de la
CEMAC ;
· d'évaluer le niveau d'équilibre des
réserves internationales de la CEMAC ;
· de confronter le niveau actuel des réserves et
le niveau optimal des réserves.
Pour répondre à la question du niveau optimal
des réserves, nous supposerons que :
H1 : Les réserves internationales
que possèdent la CEMAC sont excessives et au-delà du niveau
requis favorable à la croissance des économies des pays membres.
En d'autres termes, les réserves actuelles de la zone sont
supérieures aux réserves d'équilibre garantissant la
croissance économique de la zone.
H2 : La fonction de demande des
réserves internationales de la CEMAC est très sensible aux
variations des cours du pétrole sur le marché mondial.
La présente étude est nouvelle et importante pour
la zone CEMAC vu son intérêt sur deux aspects :
v Sur le plan de la gestion optimale
des réserves internationales : La présente
étude propose une méthode d'optimisation des réserves
internationales à la CEMAC, donnant ainsi la possibilité à
cette dernière de pouvoir orienter ses excédents en
réserves. En effet, la détermination du niveau optimal de
réserves que devrait conserver la CEMAC offre la possibilité
à la zone de pouvoir réinjecter l'excédent de
réserve dans le système productif soit en effectuant des
placements, ou encore en les vendant à un prix qui les rendrait
rentables, assurant ainsi l'efficacité de la politique monétaire
par le biais du marché financier.
v Sur le plan méthodologique : La
présente étude propose une méthode d'estimation de
l'optimum des réserves à long et à court terme en partant
de la situation économique des pays de la zone CEMAC. Elle offre aussi
l'opportunité d'un point de vue économique de vérifier les
théories économiques dans le cas de la CEMAC.
Le travail est présenté en deux grandes parties:
La première partie intitulée
« MESURE ET TECHNIQUES D'EVALUATION DES RESERVES
INTERNATIONALES DANS LE CAS DE LA CEMAC », comporte
deux chapitres à savoir : « CONCEPTS ET
MESURE DES RESERVES INTERNATIONALES» comme chapitre
1 ; et
« APPROCHES DE DETERMINATION DU NIVEAU
OPTIMAL DES RESERVES » comme chapitre 2. Nous
examinerons dans le premier chapitre, le concept de réserves
internationales, les motifs de détention de ces réserves et leur
utilité. Nous spécifierons également une évidence
dans l'évaluation des réserves dans le cas de la CEMAC. Par
ailleurs, dans le second chapitre, nous exposerons les différentes
approches rencontrées dans la littérature sur la question qui
nous préoccupe.
La deuxième partie intitulée
« EVALUATION EMPIRIQUE DU NIVEAU D'ÉQUILIBRE DES
RESERVES INTERNATIONALES : APPLICATION DE L'APPROCHE PAR LA FONCTION DE
DEMANDE DES RESERVES DANS LE CAS DE LA CEMAC », se
penche sur l'évaluation empirique du niveau d'équilibre des
réserves internationales. Tout comme la première partie, elle
comporte deux chapitres à savoir : « ORIGINE
DES DONNÉES ET CONDICTIONS D'ADÉQUATION »
comme premier chapitre ;
et « ÉVALUATION DU NIVEAU D'ÉQUILIBRE DES
RESERVES INTERNATIONALES » qui constitue le second
chapitre. Nous nous limiterons uniquement à la mise sur pied d'un
modèle axé sur l'approche par la fonction de demande des
réserves. Le modèle ainsi développé nous permettra
d'obtenir le niveau d'équilibre des réserves, après avoir
au préalable pris le soin de s'assurer que les conditions
d'adéquation soient vérifiées.
NB : Dans la suite,
lorsqu'on parlera de réserves adéquates, il s'agira du niveau
optimal des réserves selon l'approche par les indicateurs.
PARTIE I :
MESURE ET TECHNIQUES D'EVALUATION
DES RESERVES INTERNATIONALES DANS LE CAS DE LA CEMAC
Chapitre I- CONCEPTS ET MESURES
DES RESERVES INTERNATIONALES
Dans ce chapitre, nous ferrons le point des concepts de base
de l'évaluation du niveau d'équilibre des réserves
internationales.
I-1
Définitions
Considérons deux opérateurs économiques.
D'un côté, un acheteur résident d'un pays et de l'autre
côté, un vendeur qui n'est pas résident du même pays
que l'acheteur. Le vendeur qui possède des biens ou services
désire pouvoir être payé en une monnaie qui est liquide et
qu'il pourra facilement utiliser comme moyen de règlement dans d'autres
transactions. Pour cela les deux opérateurs ne s'entendront sur la
monnaie de paiement11(*)
que si celle-ci pourrait facilement être utilisée plus tard par le
vendeur. D'autant plus qu'une monnaie n'a de pouvoir libératoire que
dans le pays émetteur de cette monnaie.
La monnaie qui permet ainsi d'assurer la fonction de paiements
entre nos deux opérateurs est considérée comme monnaie
internationale si elle est reconnue comme monnaie convertible à
l'échelle mondiale. Autrement dit, si les autres pays l'acceptent comme
monnaie internationale. Si de plus, elle est acceptée comme telle par le
pays émetteur de cette monnaie et enfin si elle est disponible en
quantité suffisante12(*). Selon MICHEL LELART13(*), les liquidités internationales sont le total
cumulé des réserves conservées par tous les pays.
Ainsi, on appelle réserves internationales toutes
liquidités internationales (devises, or, DTS, compte ouvert par les
résidents dans des pays autres que leurs pays de résidence etc.)
détenues par les différents opérateurs résidents et
la banque centrale d'un pays. Liquidités qui peuvent être
converties en monnaie locale14(*) et constitue une réserve de valeurs pour les
opérateurs qui la détiennent.
Avant la conférence de 1976 tenu en Jamaïque,
l'or était le seul bien considéré comme réserves
internationales. Suite à la démonétisation de l'or,
certaines monnaies ont accédée au statut de monnaie
internationale. En 1969, les Droits de Tirage Spéciaux (DTS) ont
été officiellement crées par le FMI et allouées
à ses pays membres pour compléter les réserves officielles
dont ils disposent déjà.
I-2
Composantes des réserves internationales15(*)
Les réserves internationales se présentent sous
trois formes :
o La forme naturelle principalement
constituée par l'or (qui joue la fonction d'avoirs de réserves),
qui est évalué au cours officiel ou au cours du marché.
Evalué en millions d'onces, l'or peut être converti en une autre
monnaie pour satisfaire les besoins du pays. Le FMI exige un stock d'or aux
banques centrales des Etats membres ;
o La forme institutionnelle : elle
recouvre les différents comptes ouverts par la banque centrale,
notamment ceux ouverts auprès du FMI. Elle contient également les
DTS alloués par le FMI à chaque pays ;
o La forme nationale : elle concerne les
devises détenues par les pays (hors DTS). Elle renferme également
les différents dépôts à terme extérieurs, les
titres émis par l'Etat et les bons du trésor16(*).
Les comptes ouverts dans des pays par des non résidents
ont l'avantage de n'être pas liés aux politiques de
réglementation des pays d'origine des non résidents. En effet,
l'ouverture d'un compte par une banque auprès d'une banque
étrangère met cette dernière à l'abri des
politiques monétaires notamment la constitution des réserves
obligatoires. D'un autre côté, toute monnaie
étrangère détenue à l'intérieur d'un pays
par les résidents (devises) de ce pays constitue des réserves de
change. Par conséquent des réserves internationales car ces
devises seront utilisées pour d'autres transactions ou encore pour
couvrir le déficit de la balance des paiements. Quant aux
réserves de devise détenues par la banque centrale
(réserves officielles), elles font aussi parti des réserves
internationales d'un pays. Contrairement aux comptes ouverts à
l'étranger, elles constituent le principal moyen d'action de la banque
centrale pour réguler les fluctuations du taux de change.
Schéma 1:
Composante des Réserves internationales
Réserves internationales
|
Réserve de change
|
Devise détenue par les résidents
|
Réserves officielles
|
Autres Réserves
|
Or
|
Comptes créditeurs extérieurs
|
DTS
|
Créance sur le FMI
|
Source : l'auteur
Ainsi pour couvrir les déséquilibres de la
balance des paiements, les banques centrales peuvent convertir les
réserves internationales en monnaie locale ou en une autre monnaie qui
va accroître l'accessibilité au marché des biens et
services.
I-3
Mesures des réserves internationales : optique du FMI
Selon le FMI, les réserves internationales comprennent
l'or monétaire, la position des réserves au FMI, les DTS, et les
Avoirs en devises. Les avoirs en devises sont les engagements des pays
émetteurs envers les pays qui les détiennent. Elles recouvrent en
partie les avoirs en eurodevises17(*). Pour la mesure des réserves internationales,
le FMI ne prend pas en compte les avoirs en devises des banques ou des
entreprises internationales. Il se limite uniquement aux réserves
officielles des banques centrales utilisées pour mener à bien
leurs objectifs de politique monétaire et, par là, soutenir leur
monnaie.
I-4
Motifs et utilité de la détention des réserves
L'objectif principal de la banque centrale à travers sa
politique monétaire est la stabilité monétaire. Plusieurs
canaux sont utilisés par la banque centrale pour aboutir à
l'objectif de sa politique monétaire. Parmi lesquels celui du taux de
change. Pour maintenir le taux de change conformément à sa
politique monétaire, la banque centrale agit sur les réserves
internationales18(*).
I-4-1
Motifs de détention des réserves internationales
Trois motifs sont avancés dans l'utilité des
réserves internationales. Le motif de transaction, le motif de
précaution et le motif de spéculation.
a- Le motif de transaction
Les réserves permettent de résoudre les
problèmes de transaction entre le pays et le reste du monde. Dans son
fonctionnement, la banque centrale est tenue de répondre aux exigences
des agents économiques en cas de besoins en devises de ceux-ci pour
réaliser des opérations d'achats avec l'extérieur. C'est
la raison pour laquelle la banque centrale doit pouvoir détenir les
réserves qui permettront d'éviter des manques en devises et par
la même occasion le ralentissement de l'activité
économique.
b- Le motif de précaution
Dans la lutte contre l'inflation, la banque centrale constitue
des stocks de réserves en vue de résorber les problèmes de
parité de la monnaie. En effet, l'ouverture des économies
s'accompagne des variations importantes des taux de changes en régime de
change flexible. Ces variations affectent la compétitivité de la
monnaie et par conséquent les termes de l'échange avec
l'extérieur. La banque centrale va donc vendre des devises pour baisser
leurs cours. En d'autres termes, réduire le taux de change ou encore
acheter des réserves pour relever le taux de change.
c- Le motif de spéculation
Le marché financier est caractérisé par
des opérateurs qui ont une action particulière sur
l'économie d'un pays. Leur action est essentiellement
spéculative. Ils anticipent sur les variations des taux
d'intérêt pour se faire des bénéfices. Une
anticipation sur une éventuelle augmentation des taux
d'intérêts s'accompagnera d'une augmentation de la demande de
monnaie. En effet, ces opérateurs ayant anticipé sur
l'évolution du taux d'intérêt vont acheter des devises afin
de les revendre après l'augmentation du taux d'intérêt.
Ainsi, l'achat des devises va s'ajouter au stock des devises que possède
le pays. Cette manoeuvre sera à l'origine d'un gonflement des
réserves internationales.
I-4-2
Principe d'utilisation des réserves
Le marché des devises est confronté comme tous
les autres au problème d'équilibre. D'un côté,
l'offre des devises (assurée par les opérateurs à
capacité de liquidité extérieure) et de l'autre
côté, la demande (qui est le fort des opérateurs en besoin
de liquidité extérieure). Au centre des deux types de banques, se
trouve la banque centrale qui joue le rôle d'intermédiaire entre
l'offre et la demande. Il faut cependant signaler que les différents
opérateurs ont accès au marché de change où ils
peuvent vendre et acheter des devises. Ce qui induit comme tout marché
un prix de vente et d'achat des devises.
Deux situations sont observables sur le
marché :
· L'offre est supérieure à la
demande : la banque centrale, afin d'atteindre les objectifs de
sa politique monétaire va acheter des devises en vue de maintenir le
cours de ces dernières. En effet, si l'offre est supérieure
à la demande, le cours des devises aura tendance à diminuer.
Entraînant ainsi l'entrée massive des devises dans le pays. Ce qui
se traduira par une augmentation de la masse monétaire. En fait, l'offre
de monnaie se fait en contrepartie des devises. D'autant plus que, les agents
en possession de devises, ne pouvant pas les utiliser comme monnaie dans le
pays, se verront obligés de les échanger contre la monnaie banque
centrale du pays (le FCFA en zone CEMAC) auprès des banques
commerciales. Celles-ci à leur tour les vendront auprès de la
banque centrale qui est tenue de les acheter. Ce qui de nouveau provoquera une
augmentation des réserves des banques commerciales en monnaie locale,
soit une augmentation de la base monétaire d'où du crédit.
Il s'en suivra une augmentation de la masse monétaire. Par ricochet,
l'inflation à son tour suivra. On se retrouve en fin de compte avec une
diminution du pouvoir d'achat donc une atteinte au fonctionnement de
l'économie. Afin de maintenir les pressions inflationnistes, la banque
centrale se verra dans l'obligation de réduire le cours des devises en
les achetant. Ce qui se traduit par un gonflement des réserves
internationales détenues par la banque centrale et d'un retour à
l'équilibre (offre = demande).
· La demande est supérieure à
l'offre. Un excédent de la demande sur l'offre se traduira par
une augmentation du cours des devises. Le prix des devises augmentera. Le taux
de change s'appréciera. Par conséquent, la valeur de la monnaie
locale augmentera par rapport à celle de l'étranger. Ce qui
augmentera le prix des exportations et diminuera le prix des importations. Il
s'ensuivra donc un déficit du compte des transactions courantes. Pour
maintenir la parité de taux de change (surtout dans un régime de
change fixe), la banque centrale doit pouvoir vendre les devises à un
prix qui ramènera le cours des devises à un niveau favorable
à l'économie. C'est pourquoi, il est indispensable que la banque
centrale ait au préalable des réserves qui lui permettront de
résoudre le problème de parité.
Les réserves internationales sont donc indispensables.
C'est ainsi que MICHAEL POSNER affirme dans son ouvrage « Problems of
international money, 1972-85 » que l'analyse des réserves
repose sur la fonction de demande des réserves. Elles permettent non
seulement de résoudre les problèmes de parité, mais
également d'assurer les transactions entre l'extérieur et le
pays. Les effets d'un déséquilibre de la balance des paiements
(plus précisément du compte des transactions courantes) se
transmettent de manière amplifiée à l'économie
nationale en régime de change fixe. Tout comme un excès de la
demande de devise sur l'offre se traduit par une destruction de la monnaie
nationale19(*) (Pascal
SALIN, 1974).
I-5
Réserves internationales en change fixe : cas spécifique de
la CEMAC
La CEMAC est une zone monétaire qui regroupe six pays.
L'évaluation du niveau optimal des réserves en zone CEMAC passe
par l'identification primaire des caractéristiques de la zone. Une
maîtrise parfaite des caractéristiques de la zone s'avère
donc très importante. Dans cette section nous présenterons d'une
manière brève les caractères à prendre en
considération dans l'évaluation de l'optimum des réserves
en zone CEMAC. D'une part, nous nous attarderons sur les dispositions de la
zone. D'autre part, nous énumérons les indicateurs à
prendre en plus en compte lors de l'évaluation du niveau optimal de
réserves.
I-5-1 Dispositions Institutionnelles entre le Trésor
français et la CEMAC20(*)
Au terme des accords signés le 22 novembre 1972, la
France s'engage à garantir la convertibilité du franc CFA. En
contrepartie de cette garantie, les pays membres de la zone franc s'engagent
à :
Ø assurer la libre transférabilité des
fonds à l'intérieur de la zone franc ;
Ø donner à leur monnaie une parité fixe
vis-à-vis du franc français ;
Ø harmoniser leur réglementation des changes
avec celle de la France et assimiler le territoire des autres membres de la
zone à la leur ;
Ø constituer un pool de devises. En d'autres termes,
déposer leurs avoirs extérieurs qui sont au préalable mis
en commun, dans un compte d'opérations auprès du Trésor
français ;
Ø et enfin, permettre à la France de participer
à la gestion des instituts d'émission dont ils sont membres.
1. la garantie de convertibilité
Le 23 décembre 1972, la coopération entre la
France et actuellement la CEMAC, stipule que la France s'engage à
garantir de façon illimitée la monnaie émise par la BEAC.
Ainsi, le franc CFA est convertible de façon illimitée avec le
franc français d'où avec l'euro de nos jours. Cette garantie de
convertibilité fait du franc CFA une monnaie solide, convertible et
reconnue sur le plan international. En effet, les créanciers de la BEAC
ont la certitude d'être payés dans une monnaie convertible (ils
peuvent être payés en euro qui est une monnaie très forte
à l'échelle internationale). En outre, la France s'engage
à fournir des sommes dont a besoin la BEAC pour ses engagements
extérieurs en devises grâce au mécanisme du compte
d'opérations.
2. la parité fixe
Le 22 novembre 1972, il a été fixé que 1
FCFA = 0,02 FF. En 1994, suite à la dévaluation du franc CFA,
cette parité est passée de 0,02 FF à 0,01FF pour une
unité de CFA. Actuellement, étant donnée que le FF est
entré en zone euro, la parité entre CFA et le FF établi au
préalable s'est vue étendre à l'euro. C'est ainsi que 1
euro vaut 655,957 FCFA. La fixité du taux de change à pour
conséquence la non cotation sur le marché de Paris du CFA, toute
fluctuation étant exclue.
3. la libre transférabilité
La libre transférabilité renvoie notamment
à la libre circulation des capitaux à l'intérieur de la
zone franc et dans les zones monétaires (UEMOA et CEMAC). Les
transactions courantes ou mouvements de capitaux, s'effectuent librement
à l'intérieur de la zone.
4. L'harmonisation des réglementations des
changes
Ce principe découle de la libre
transférabilité. La modification de la réglementation de
change de la France impose aux ministères africains de la zone franc
chargés de la réglementation d'ajuster leur réglementation
de manière à ce qu'elle soit harmonisée à celle de
la France. La particularité de cette réglementation repose sur
les transferts de salaire, des sommes exportées en devises par les
voyageurs, le seuil de domiciliation des exportations, les investissements
à l'étranger et en provenance de l'étranger et enfin les
emprunts étrangers. L'harmonisation de la réglementation
s'accompagne également de l'obligation pour la banque centrale de la
zone CEMAC de déposer une partie de ses avoirs extérieurs
auprès du Trésor français grâce au mécanisme
du Compte d'Opérations.
I-5-2
Compte d'Opérations
Une des caractéristiques essentielle de la zone
monétaire est la mise en commun des avoirs extérieurs des Etats
membres dans un compte unique : le compte d'opération. En
contrepartie de la garantie de convertibilité illimitée, la BEAC
est tenue de déposer au moins 60 % de ses réserves
extérieures dans un compte d'opiration. La convention du 13 mars 1973 du
compte d'opération stipule que la BEAC doit verser dans son coepte
d'opération les dispositions qu'elle constituera en dehors de la zone
d'émisqion, exception faite des sommes nécessaires pour sa
trésorerie courante. Comme il a été présenté
plus `aut, la totalité des avoirs extérieurs de la BEAC n'est pas
déposée dans le compte d'opiration. Actuellement, la BEAC est
autorisée à détenir au plus 40% de ses avoirs
extérieurs. Avoirs extérieurs dont sont exclues les Droits de
tirage spéciaux (DTS), les tranches de réserves auprès du
FMI, les liquidités détenues à l'extérieur de la
zone pour les opérations courantes. Ainsi, le compte d'opération
ne prend pas en considération les comptes possédés par la
banque centrale.
I-5-3
Mesure prise en cas de déficit du Compte d'Opérations
Le fonctionnement du compte d'opération fait intervenir
diverses institutions et fait apparaître plusieurs types de mouvements.
Le compte d'opération est nivelé quotidiennement par débit
du compte du trésor français dans les livres de la banque de
France s'il est débiteur et par crédit s'il est créditeur.
L'Agence de Comptable Centrale du Trésor français (ACCT), la
direction du trésor du ministère français des finances
(bureau F2), la Banque de France et la BEAC sont les principaux intervenants de
ce compte. L'ACCT est avertie au lendemain du mouvement du compte du
trésor à la Banque de France et passe ainsi l'opération
sur le compte miroir du trésor français qu'elle tient sur ses
livres. Elle mouvemente selon le principe de la partie double le compte de la
Banque Centrale auprès du trésor français. Cette
opération comptable est portée à la connaissance du bureau
F2 qui est chargé de gérer le compte d'opération. Il
calculera ainsi les intérêts, garanties de change etc. Le compte
d'opération est également utilisé, pour les
opérations entre la France et les pays membres de la CEMAC. Par exemple,
si le compte courant du trésor français à la BEAC est
créditeur, ce qui signifie que les dépôts du trésor
français (dépôt utilisés pour le paiement des
pensions des anciens combattants etc.) ont été supérieurs
aux paiements, le trésor français va donc débiter le
compte d'opération de la BEAC dans ses livres. Dans le cas contraire,
les écritures inverses seront passées. Le compte
d'opération est aussi utilisé pour les règlements
réciproques entre la BCEAO et la BEAC.
Il est important de noter que le trésor français
ne constitue pas un soutien illimité aux balances extérieures des
pays de la CEMAC. Dans le cas où le compte d'opération est
débiteur pendant trois mois consécutifs, les plafonds de
réescompte (actuellement 30% des recettes antérieurs des Etats
membres) d'avance et autres facilités à court terme, sont
réduits de 20% dans les pays dont la situation fait apparaître un
solde débiteur du compte d'opération extérieur. Et de 10
%, dans les pays dont la situation fait apparaître un solde
créditeur du compte d'opération extérieur d'un montant
inférieur à 10% de la circulation extérieure portée
à cette même situation.
Lorsque le compte d'opération est débiteur, le
Trésor français perçoit des intérêts dont le
taux est fixé de la manière suivante :
- sur la tranche de 0 à 5 millions de FF :1%
- sur la tranche de 5 à 10 millions de FF : 2 %
- au dessus de 10 millions, le taux est égal à
la moyenne arithmétique des taux d'intervention de la Banque de France
sur les effets publics à court terme pour le trimestre
considéré.
Par contre, lorsque le compte d'opération est
créditeur, les dépôts sont rémunérés.
Le taux de rémunération avoisine toujours 4% et les
intérêts viennent ainsi augmenter le solde du compte
d'opération.
Il ressort donc que le niveau optimal des réserves de
la zone doit pouvoir répondre aux exigences de la zone. En plus, elle
doit pouvoir préserver le maintient de la garantie de
convertibilité de la monnaie. Le niveau minimum autorisé pour le
ratio de garantie (taux de couverture de la monnaie) est de 20%. Toutefois, le
problème de coût d'opportunité apparaît à ce
niveau comme une perte dans la mesure où le compte d'opération
serait créditeur. En effet, si la BEAC préserve plus de devises
pour approvisionner son compte d'opération, le coût
d'opportunité résultant sera plus important. Tout comme une
rupture du compte d'opération (passage à un état
débiteur), conduira à des pertes car la banque devra verser des
intérêts supplémentaires. Il est donc judicieux, pour la
BEAC, d'avoir un niveau optimal de réserves qui permettra de couvrir des
éventuels chocs de la balance des paiements et par la même
occasion mettre les pays de la CEMAC hors de portée des ruptures des
devises en vue d'éviter de faire recours à la garantie
illimitée.
I-5-4
Indicateurs indispensables avant l'analyse du niveau d'équilibre des
réserves
Cette analyse se fait par l'observation des indicateurs qui
permettent d'apprécier l'évolution monétaire de la zone.
Ces indicateurs ont la faculté de permettre la description de
l'état des relations commerciales entre un pays et l'extérieur,
en plus des dispositions statutaires. Les pays de la CEMAC sont
particulièrement vulnérables aux chocs commerciaux à long
terme21(*). Vu que ces
pays sont très tournés vers l'extérieur, une modification
du prix des principaux produits exportés comme le cacao et le
café se répercutera sur la production locale qui, à la
longue, n'incitera plus les producteurs à accroître l'offre de ces
produits. Le premier indicateur sur lequel il faudrait d'abord s'attarder est
le prix des produits exportés. La majorité des pays de la CEMAC
sont des producteurs de pétrole. Il s'ensuit donc qu'une attention
particulière doit être accordée à l'évolution
du prix du baril de pétrole. En effet, le pétrole est le produit
fondamental qui affecte l'équilibre de la balance des paiements, plus
précisément du compte des transactions courantes. Une variation
du prix du baril de pétrole aura un effet sur les recettes
pétrolières qui sont la principale composante des recettes
d'exportations de la plupart des pays de la CEMAC. Par conséquent, sur
les réserves de la zone. Il constitue ainsi une source majeure
d'instabilité macroéconomique. Plus le prix du baril de
pétrole augmente, plus les recettes d'exportations
pétrolières sont importantes affectant ainsi le niveau des
réserves (Corinne DELECHAT, 2004).
Un accent sera aussi mis sur l'évolution de la dette
extérieure. Nous ne nous attarderons pas sur cet aspect de
l'évaluation car l'approche par les indicateurs permettra de mieux
comprendre le procédé. Il faut cependant ajouter qu'en plus des
indicateurs développés dans l'approche par les indicateurs, il
est important d'y ajouter les indicateurs statutaires. L'analyse des
indicateurs statutaires permettra de répondre aux exigences statutaires
de la zone vis-à-vis de la France. Comme indicateurs statutaires, on
retiendra le taux de couverture de la monnaie. Les dispositions statutaires de
la zone recommandent un taux de couverture supérieur ou égale
à 20%.
Chapitre II APPROCHES DE
DETERMINATION DU NIVEAU OPTIMAL DES RESERVES
II-1
Adéquation des réserves internationales : approche par les
indicateurs traditionnels
L'attention importante donnée à la taille des
réserves internationales d'un pays se justifie par deux principales
raisons :
§ En premier lieu, parce que l'étude de
l'adéquation des réserves internationales permettra aux
autorités de juger du niveau optimal de réserves à
détenir. Valeur qui ne nuira pas au fonctionnement de l'économie
et permettra réciproquement de se couvrir contre d'éventuelles
crises ;
§ En second lieu, les réserves se sont
avérées être un parfait indicateur d'alerte de crise.
L'approche par les indicateurs vise essentiellement à
évaluer le niveau de réserves nécessaire à
l'économie qui permettra de parer aux chocs éventuels et aux
crises. Cette approche se développe uniquement dans un cadre purement
préventif. En effet, l'optique de cette approche est de pouvoir faire
face aux chocs et crises en utilisant les réserves internationales. On
distingue deux types d'indicateurs dans la littérature : Les
indicateurs commerciaux et les indicateurs financiers. Le plus souvent, les
auteurs travaillant sur l'optimalité des réserves internationales
procèdent à des analyses préliminaires de ces indicateurs
afin de déceler la nécessité d'un niveau adéquat
puis optimum. La faculté des indicateurs traditionnels est qu'ils
renseignent sur la dimension financière et commerciale de
l'économie.
II-1-1
Indicateurs basés sur le critère commercial :
vulnérabilité du compte des transactions
Ils ont la faculté de décrire l'état des
relations commerciales entre un pays et l'extérieur. La conception de
ses indicateurs repose sur la nature du compte des transactions courantes
(déficitaire ou excédentaire). Ces indicateurs traduisent la
vulnérabilité externe du compte des transactions courantes. On en
dénombre deux. Le ratio réserves/importations
qui permet de juger de la couverture des importations par les réserves
et le ratio réserves/PIB. Ce ratio renseigne sur la
part des réserves constituées à partir de la richesse du
pays. Il n'est pas assez pertinent comparé au premier. Le premier est
plus sensible au motif de transaction. Il se rapproche donc de la
faculté d'un pays à assurer ses achats avec l'extérieur.
Le ratio réserves/importation est
considéré comme le meilleur proxy de la
vulnérabilité du compte des transactions courantes
(Marc-André Gosselin et Nicolas Parent, 2005).
II-1-2
Indicateurs basés sur le critère financier
Un pays éprouvant de gros besoins de financement et/ou
disposant de faibles ressources risque d'avoir beaucoup de peine à
assurer son service de la dette. Un accent est donc porté sur le ratio
réserves/dette à court terme résiduelle.
Ce dernier mesure l'amortissement de la dette extérieure à court
terme. En d'autres termes, il mesure le risque d'illiquidité et la
solvabilité de la dette extérieure à court terme. Mesure
importante des réserves, il permet d'apprécier la capacité
d'une économie à faire face à une crise de la dette.
En plus du ratio réserves/dette, on
rencontre aussi dans la littérature le ratio
réserves/M2 (où M2 est la masse monétaire
comportant la monnaie fiduciaire augmentée des dépôts
à vue et à terme). Ce ratio assure la couverture des besoins de
liquidité par les réserves détenues par la banque
centrale. Certains auteurs dans leurs études sur l'analyse de
l'adéquation des réserves le présentent comme un
indicateur de crise financière. Notamment, Esquivel et Larrain (1998),
Frankel et Rose (1996), Tornell et Velasco (1996) pour qui un niveau
élevé de ce ratio traduit une réduction probable
d'éventuelles crises. C'est un indicateur de l'adéquation des
réserves pour les pays qui ont un taux de change important (Calvo,
1996).
II-1-3
Evaluation de l'adiquation des réserves par les indicateurs de
pertinence
Dans la littérature, une technique d'évaluation
des réserves adiquates est faite en adoptant uniquement les indicateurs
que sond le ratao réserves/importations et réserves/dette
à court terme. L'évaluation des réserves par la
méthode des indicateurs s'appuie sur ene étude menée par
le FMI (2003). Cette étude recommande une garantie de trois mois
d'im`ortation des ráserves et une couverture de 100% de la datte
exdérieure à court terme. L'évaluation consistera donc
à identifier dans le temps le niveau des réserves qui permedte de
couvrir plus de trois mois d'importations et 100% de la dette. En mutre, ses
réserves sont susceptibles d'assurer une protection contre des crises
éventuelles futures et les déficits commerciaux.
A- Evaluation
basée sur les indicateurs financiers : Formudation de J.Onno de
Beaufort Wijnholds et Arend Kapteyn
Dans leur document intitulé « Reserves
adequacy in Emerging market Economies », J.Onno de Beaufort
Wijnholds et Arend Kapteyn présentent une méthode
d'évaluation des réserves internationales basée sur
l'analyse des indicateurs financiers. Ils utilisent principalement les ratios
Réserves/dettes extérieurs à court terme et
Réserves/M2 pour estimer l'adéquation des réserves dans
les pays émergeants. Cette méthode prend en considération
les références développées par le FMI ; soit
un taux de couverture de la mknnaie compris entre 5 et 10% en régime de
change flexible, 10 ed 20% en régime de change fixe. Au terme de leurs
analyses, les auteurs proposent comme réserves adéquates, la
somme de la dette extérieure à court terme et du ppoduit du
rapport Réserves/M2 et l'indice de risque calculé par le FMI pour
chaque pays. On a à cet effet :
Où :
:
Réserves adéquates ;
:
Dette extérieure à court terme résiduelle ;
:
Ratio réserves sur masse monétaire ;
: Indice de risque pays.
A cette formulation, il serait donc judicieux d'ajouter la
couverture de 3 mois d'importations pour avoir une expression plus large de
l'adéquation des réserves internationales. Il serait donc
plausible de prendre en compte ce ratio pour pouvoir atteindre les dispositions
du FMI. La méthode proposée par les auteurs
précédents présente quelques limites. Elle ne s'attarde
que sur l'aspect financier des réserves internationales. En d'autres
termes, elle ne prend en considération que la couverture risque
financier dans l'évaluation des réserves adéquates. Elle
néglige, par là, les effets dus à l'incapacité de
couvrir 3 mois d'importations.
B- Evaluation basée
sur la combinaison des indicateurs financiers et commerciaux
1-Evaluation à
court terme
D'autres formulations ont été établies
pour l'évaluation de l'adéquation des réserves. Elles se
basent sur l'analyse des indicateurs de pertinence et la nature de
l'opérateur. Un opérateur qui a une aversion pour le risque
préférera comme niveau adéquat, les réserves qui
lui permettront de couvrir tous les risques. Sa fonction de réserves
adéquates sera donc :
(1)
Où R1 est le niveau des
réserves requises ou adéquates ;
est le
niveau des réserves assurant les plafonds prescrits ;
est le
niveau de réserves qui permet de couvrir les importations ;
est le
niveau des réserves qui assure la solvabilité de la dette
extérieure résiduelle.
Cet opérateur est sûr de la couverture de tous
les risques. Par contre, dans le cas où les deux crises ne surviennent
pas au même moment, les coûts de stérilisation des
réserves seront encore plus élevés. Les coûts
d'opportunités issues de cette évaluation sont très
importants.
En dépit de cette formulation, l'opérateur qui a
une préférence pour le risque, optera pour les réserves
qui lui permettront de couvrir les risques les plus importants. D'où la
formulation suivante :
(2)
Avec les
réserves adéquates et les autres variables étant les
mêmes que dans la formulation (1).
Corinne DELECHAT, quant à elle, propose dans
l'évaluation des réserves internationales une approche
basée sur l'analyse des ratios réserves/importations,
réserves/dettes extérieures à court terme et
réserves/M2. Elle propose donc d'analyser tout d'abord
l'évolution de ces ratios pour voir s'ils répondent aux exigences
fixées par le FMI. Puis, l'analyse des sources externes de
vulnérabilité de la balance des paiements est indispensable. En
effet, cette analyse permet de détecter les composantes externes qui ont
une influence particulière sur la balance des paiements. En vue de
caractériser l'aspect que pourrait adopter le niveau des réserves
suite à une fluctuation de ses composantes, des prévisions des
réserves, des importations et de la dette extérieure sont ainsi
faites en vue de prédire le niveau des réserves suite aux
comportements des composantes externes. La variabilité des indicateurs
favorisera l'évaluation des réserves adéquates. Ainsi, les
réserves adéquates correspondantes ne seront rien d'autre que le
maximum entre les réserves prescrites par les plafonds
(c'est-à-dire les réserves qui couvrent 3 mois d'importations et
100% de la dette extérieure) et les réserves qui permettront de
couvrir les risques d'importations et les crises d'endettement. Par
conséquent, les réserves adéquates seront :
(3)
Où R est le niveau des réserves
requises ou adéquates ;
est le
niveau des réserves assurant les plafonds prescrits ;
est le
niveau de réserves qui permet de couvrir les chocs
d'importations ;
est le
niveau des réserves qui assure la solvabilité de la dette
extérieure résiduelle.
Cette formulation est celle qui a le niveau le plus bas de
réserves contrairement aux autres formulations qui sont basées
sur les mêmes indicateurs. Par conséquent, les coûts
supportés sont moins importants que dans les autres formulations.
Toutefois elle s'expose au problème de survenance des crises. Si jamais
les crises surviennent au même moment, le stock de réserves ne
pourra pas totalement les couvrir surtout si elles s'étendent sur une
période assez importante.
On a donc les inégalités suivantes :
2- Modèle de Wang
Leong Fee
Contrairement à l'optique de l'adéquation
à court terme des réserves adoptée par Corinne DELECHAT,
Wang Leong Fee a proposé un modèle axé sur les principaux
indicateurs de l'adéquation. Son étude a été
menée sur un panel de 8 pays à savoir : Chine,
Indonésie, Japon, Corée, Malaisie, Philippines, Singapour et
Thaïlande. Son modèle repose en plus des variables de
l'adéquation, sur l'ouverture de l'économie. Il en découle
que le ratio réserves sur importations n'est pas significatif au Japon
et aux Philippines. Ce ratio ne permet donc pas d'apprécier
l'adéquation des réserves internationales dans ces deux pays. Par
contre, la dette extérieure à court terme n'est pas un indicateur
de l'adéquation des réserves internationales en Chine et aux
Philippines. Son modèle se présente comme suit :
Où :
rsvgold représente les réserves
internationales or exclues ;
Openness le degré d'ouverture de
l'économie. Il est le rapport des exportations plus importations sur le
PIB de l'économie ;
Stedebt la dette extérieure
résiduelle à court terme.
II-1-4
Limites de l'approche par les indicateurs
L'approche par les indicateurs prend en considération
le ratio Réserves/importation. Ratio limité par
l'originalité de la construction de la balance des paiements qui
comporte une rubrique « omissions ». Omissions qui
proviennent des fuites de capitaux. On ne saurait donc dire que la couverture
des importations sera effective car il arrive le plus souvent qu'après
une vente vers l'extérieur, un agent économique ne déclare
pas son opération ou encore ne dépose pas ses avoirs
extérieurs auprès d'une banque commerciale ou encore ne donne pas
la provenance réelle de ses avoirs. On se retrouve ainsi
confronté au problème de collecte, de traitement et de
fiabilité des données en notre possession (cas spécifique
des pays de la CEMAC où les données collectées
diffèrent dans chaque poste de collecte). Ce qui crée un biais au
niveau de l'évaluation du niveau optimum des réserves
internationales à détenir. Toutefois, cette approche a la
faculté d'être facile à mettre en oeuvre.
II-2
Approche par les fonctions optimales
Plusieurs raisons peuvent expliquer l'attitude des pays d'Asie
de l'Est prônant l'accumulation excessive des réserves. Nous avons
parmi ces raisons, la crise de 1997-1998 en Asie de l'Est qui a
entraîné avec elle l'accélération des fuites de
capitaux suite à la bulle spéculative22(*). La bulle spéculative
est l'auto-entretien des anticipations des opérateurs. La
dépendance du taux de change vis-à-vis des anticipations des
opérateurs engendra des déséquilibres du marché de
change. Il s'ensuit une demande excessive de la monnaie. La
surévaluation du taux de change au-dessus du taux d'équilibre
fera en sorte que les anticipations ne dépendront plus des fondamentaux
(par exemple dans le cas de la bourse, les opérateurs ne se baseront
plus sur l'évolution des activités des entreprises cotées
en bourse) mais sur les rumeurs. Ce qui fait qu'à court terme, la bulle
va finir par éclater (à la suite d'une rumeur)
générant ainsi des fuites des capitaux, par ricochet
l'instabilité du système et la survenance des crises
financières. Les exportations vont considérablement
diminuées, provoquant la chute des réserves internationales,
d'autant plus que la monnaie aura perdue de sa crédibilité
A cet effet, les pays d'Asie de l'est ont vu les
réserves comme un moyen de se protéger contre des crises à
venir et comme une mesure d'assurance contre l'exposition aux effets des bulles
spéculatives. En effet, en accumulant les réserves, les pays
d'Asie de l'est maintiennent la crédibilité du système et
assurent le paiement effectif en devises de leurs engagements. Cependant cette
vue des réserves comme moyen de précaution fait face au principe
d'accumulation des réserves internationales issues de la
compétitivité des exportations. Cette explication a
été avancée par Dooley, Folkerts-Landau et Garber (2003),
particulièrement dans le contexte de la Chine. Ils interprètent
l'accumulation de réserves comme sous-produit de la favorisation des
exportations, qui est nécessaire pour créer de meilleurs emplois,
travail abondant de ce fait le secteur traditionnel, la plupart du temps dans
l'agriculture. Sous cette optique, l'accumulation de réserves peut
faciliter la croissance d'exportation en empêchant ou en ralentissant
l'appréciation du taux de change dans un régime flexible.
La littérature traite beaucoup le problème de
l'accumulation des réserves comme moyen de précaution contre des
crises futures. Cependant, certains auteurs comme Joshua AIZENMAN et JAEWOO LEE
se sont beaucoup plus attardés sur le problème lié
à la stérilisation des réserves internationales. Ils
proposent ainsi une autre vision des réserves en termes de
bénéfices et coûts. En effet, selon eux la détention
des réserves est liée à un coût d'opportunité
qui est le coût à supporter lorsqu'on préserve les
réserves au lieu de les rendre rentables.
Dans cette section de notre travail, il sera question pour
nous de vous présenter l'approche du niveau optimal des réserves
basée sur la rentabilité que l'on pourrait tirer en les
plaçant dans des comptes rémunérés.
L'approche est développée sur les banques
commerciales et peut par la suite être étendue sur un pays en
considérant la banque centrale comme point de cumul des
réserves.
Nous supposerons par la suite que l'intermédiation
financière est faite uniquement par les banques commerciales.
II-2-1
Principe d'optimisation23(*)
Le bénéfice se définit ici comme le gain
net issu des opérations des banques. Nous supposerons qu'il n'y a pas de
séparation entre l'entrepreneur et la banque. L'entrepreneur est la
banque emprunteuse. La dette servira au financement d'un projet à long
terme (K). A la période 1, les agents économiques constitueront
des dépôts D dont le risque de dépôts en banque est
neutre. La banque utilisera D pour financer le capital K à la
période 1. A la suite d'un choc (Z), la liquidité disponible pour
financer le capital sera de Z-R (R étant les réserves
constituées avant le choc). A la suite du choc, la banque ne pourra plus
financer le même montant de capital qu'à la période 2. Elle
ne financera que r% en moins de la liquidité disponible. Elle supportera
ainsi des coûts d'ajustement de. Le
capital pouvant être financé en fin de période (Y)
déterminée à l'aide de la fonction de Cobb-DOUGLAS est
de :
(4)
Ainsi, à la période 1 on a
D'où en période 2, le capital net est :
Or, les chocs n'ont pas tari les ressources de la banque (en
occurrence le dépôt D des agents car la banque ne peut que
financer une partie de ces dépôts).
Ainsi, ;
de densité
D'où .
Soit b le taux de retour du capital, le taux
d'escompte des dépôts ou taux de rémunération et
le
taux marginal de liquidité associé au choc de liquidité Z
tel que (5)
Le surplus24(*) ou gain net sera de :
(6)
Où représente la probabilité d'avoir une crise
c'est-à-dire prob(Z>R)
En remplaçant Z par z*D et R par on
obtient :
La résolution de l'équation ci-dessus conduit
à un dépôt optimum permettant de couvrir les chocs et
également d'atteindre le niveau optimum de réserves
internationales. Joshua Aizenman et Jaewoo Lee proposent un dépôt
optimum de :
(7)
permettant d'avoir ainsi un niveau optimum de réserves en utilisant la
relation (5).
L'approche ainsi étayée peut être
étendue au niveau d'un pays. Les dépôts (D) seront
assimilés à la somme entre le solde des transactions courantes,
et le solde du compte des capitaux. Le capital d'investissement (K) ne sera
rien d'autre que les réserves placées dans des comptes
rémunérés, le taux
d'intérêt servi par la banque centrale sur les opérations
liées aux réserves.
II-2-2
Fonction d'optimisation des réserves internationales :
modèle de Siripim Vimolchalao
II-2-2-1 Détention
optimale de réserves : le concept
L'approche utilisée par Vimolchalao vise à
minimiser les coûts en assurant la rentabilité des réserves
internationales. Cette technique d'évaluation des réserves
internationales a été appliquée par ce dernier en
Thaïlande en 2003. Le problème d'optimalité des
réserves se pose si les réserves sont au dessus des normes
requises. En effet, si les réserves ne respectent pas certaines
conditions (conditions basées sur la couverture de trois mois
d'importation et 100% de la dette extérieure résiduelle sur un an
qui sont les normes dans l'évaluation du niveau optimal de
réserves), on ne saurait évaluer ce niveau car les
réserves ne sont pas en excès. Ainsi, pour parler d'optimum, il
faut que les réserves soient en excès à la période
de référence ou de calcul.
L'évaluation des réserves internationales se
fait d'abord par l'analyse de la vulnérabilité du compte courant
en procédant à l'analyse des indicateurs pertinents des
réserves internationales. On s'attardera ensuite sur les politiques
adoptées en change fixe par la banque centrale, tandis qu'en change
flexible, l'accent sera enfin mis sur les indicateurs d'alertes de crise, plus
précisément des variations du taux de change qui affectent la
solvabilité de la dette extérieure.
II-2-2-2 Détention
optimale de réserves : le mécanisme
Le mécanisme d'évaluation du niveau optimum des
réserves internationales repose sur les principes de
bénéfices et coûts liés aux réserves. Elle se
fait en trois grandes étapes :
· L'étape 1 consiste à identifier le
régime de change. Il est important de connaître le régime
de change avant de se lancer dans l'évaluation du niveau optimum des
réserves. En effet, en régime de change fixe par exemple, les
disposions politiques sont très prises en considération d'autant
plus qu'elles orientent le plus souvent l'action de la banque centrale. En zone
CEMAC par exemple, les dispositions statutaires de la BEAC imposent la mise en
commun des réserves et une garantie illimitée du FCFA ;
· L'étape 2 vise à considérer la
référence du problème du niveau optimal des
réserves. Qui dit optimum des réserves dit d'avance que le niveau
minimum requis a été atteint. En d'autres termes, on assiste
à une accumulation des réserves au dessus des plafonds requis. La
référence ici est celle du FMI basé sur une couverture de
3 mois d'importation des réserves et de 100% de la dette
extérieure résiduelle à court terme sur un an ;
· L'étape 3 par contre s'attèle sur
l'évaluation des différents coûts liés à la
détention des réserves. Coûts qui comportent les
coûts par défaut (C0), le coût
d'opportunité (C1). Et enfin l'évaluation de la prime
escomptée de risque (Feder et Just ,1977). A la suite de l'estimation
des coûts, on pourra enfin évaluer le niveau optimum des
réserves internationales.
Ce mécanisme peut être résumé dans
le schéma suivant :
Schéma
2 : Mécanisme d'évaluation des réserves
optimales
1ère Étape :
Identification du régime de change
Contrôle des ratios (ratio réserves/dette
extérieure et réserves/importation) :
réserves adéquates
2ème Étape
(Condition des ratios) :
Identification des coûts
Problème de niveau optimal inexistant
Coût
Coût par défaut et coût
d'opportunité
3ème Étape :
Réserves optimales
Source : l'auteur
II-2-2-3 Détention
optimale de réserves : le modèle
Le modèle utilisé est basé sur le
modèle de Ben-Bassat et Gottlieb (1992). Le coût de
détention des réserves est :
(8)
Où
EC est le coût de détention des
réserves ;
:
La probabilité par défaut, ou probabilité d'avoir une
crise25(*) ;
:
Le coût associé à l'approvisionnement des
réserves,
:
Le coût associé à l'accumulation des réserves ou
coût d'opportunité.
Le coût d'opportunité est le produit entre la
différence des taux d'intérêt externe et interne et le
niveau des réserves internationales. = r*R
(avec R les réserves internationales). r est la
différence entre le taux de rentabilité externe des
réserves et le taux d'intérêt interne servi sur les
réserves ; c'est la différence entre les taux
d'intérêt externe et interne. Dans le cas de la CEMAC, le taux de
rentabilité externe correspondant au taux d'intérêt de
facilité européen de prêt marginale (TFPP) et le taux de
stérilisation des réserves26(*) ou taux servi par la BEAC sur les appels d'offre
négatifs (TIAO) des banques éligibles au marché
monétaire.
Le coût associé à l'approvisionnement est la
volatilité du revenu national de la Thaïlande. Dans son
modèle, Siripim Vimolchalao le définit comme
étant le résidu de la régression du revenu nationale avec
sa tendance.
Le problème consiste donc à minimiser le
coût de détention des réserves.
La relation (8) donne :
équivaut à
(9)
Les conditions du premier ordre de la relation (9)
donne : et
Ce qui implique que : (10)
et (11)
soit (12)
(car 0)
(11) et (12) donne :
(13)
(13) est l'équation de base dans l'évaluation du
niveau optimum des réserves internationales ; c'est le
modèle de Vimolchalao. L'estimation du niveau optimum va donc consister
à estimer simultanément, et R
à partir de (13) après avoir estimer les deux variables
précédentes.
Le schéma ci-dessus résume le
procédé de l'optimisation des réserves avec le
modèle de Vimolchalao.
Schéma 3:
Principe d'optimisation des réserves internationales
Probabilité par défaut ()
Coût associé à l'approvisionnement des
réserves
Coût d'opportunité
Réserves optimales
Source : Siripim Vimolchalao, 2002
II-2-3
Limite de l'approche par les fonctions optimales
L'approche par les fonctions optimales semble parfaitement
s'acclimaté à la question du niveau optimal des réserves.
Cependant, elle est difficile à mettre en oeuvre. De plus, dans le cas
de la CEMAC, on est confronté au problème de données. Les
pays de la CEMAC ne sont pas très ouverts sur le marché
financier. Ils ne subissent donc pas les effets de variations des taux
d'intérêts extérieurs. De plus, l'entrée en vigueur
du marché monétaire en 1996 limite la base de données.
Cette approche n'a donc pas de portée réelle dans le cas
spécifique de la CEMAC. Elle ne peut pas être appliquée
dans la zone monétaire.
II-3
Approche par la fonction de demande des réserves
Avant les années 80, les réserves étaient
vues comme instrument de gestion de taux d'intérêt, mais aussi
comme un amortisseur contre un manque peu désiré de
liquidité internationale qui pourrait endommager l'économie. Une
telle vue, qui remonte à Heller (1966), a été l'objectif
de nombreuses études sur la demande des réserves internationales
qui se sont étendues jusqu'au début des années 80
où les réserves n'étaient plus vues seulement comme mesure
de précaution mais aussi comme instrument de décision
politique.
L'approche par la fonction de demande des réserves
établie un lien entre les réserves internationales et les
variables macroéconomiques qui permettent de caractériser
l'économie (voir annexe 1 pour les principaux déterminants des
réserves internationales rencontrées dans la littérature).
L'approche par la fonction de demande des réserves repose sur la
relation entre les réserves internationales et la base
monétaire.
II-3-1
Réserves, croissance et inflation27(*)
Supposons que les devises constituent la seule contrepartie de
la masse monétaire.
On a :
(14)
Où est
l'offre de monnaie, est la
base monétaire et le
multiplicateur de crédit. Ainsi en faisant une différence d'ordre
un, (14) devient,
(15)
En partant de l'équation d'IRVING FISHER, supposons que
V est constant (Où V est la vitesse de circulation de la monnaie, P les
prix et Y le revenu national réel).
On a
(16)
En différentiant (16), on a :
(17)
En fin de compte, le taux de croissance de l'offre de monnaie
est égale à la somme du taux de croissance () et du
taux d'inflation ().
A l'équilibre, = ;
où est l'offre de monnaie et la
demande de monnaie.
Ainsi, on obtient.
(18)
Le taux de base monétaire est égal à la
somme du taux de croissance et de l'inflation. Nous avons cependant
supposé que la masse monétaire avait uniquement pour contre
partie les devises.
D'où
(19)
Le taux de croissance des réserves internationales est
donc fonction du taux de croissance de l'économie et le taux
d'inflation.
(20)
Une augmentation du taux de croissance des réserves
provient de l'augmentation du taux de croissance de l'économie. Un
accroissement de la production intérieure (PIB) se matérialisera
par l'augmentation des réserves internationales. La fonction de demande
des réserves internationales est donc une fonction croissante de la
croissance réelle de l'économie et de l'inflation. La croissance
de l'économie se résume à la croissance du PIB et de la
population.
II-3-2
Réserves et balance des paiements28(*)
Dans notre illustration ci-dessus, nous sommes parvenus au
fait que la base monétaire est liée aux réserves car elle
résulte de la création de la monnaie en contrepartie des devises.
En outre, le taux de croissance des réserves de devise est égal
au taux de croissance de la base monétaire. Ce qui signifie que la base
monétaire peut être liée à la balance des
paiements.
La variation de la base monétaire est la somme entre le
solde de la balance commerciale () et le
solde des capitaux ().
Il s'ensuit donc que
(21)
La variation des réserves survient suite à un
déséquilibre du compte courant et/ou du compte de capital. Une
crise de devise aura pour effet la réduction du stock des
réserves. Tout comme la variation des transactions courantes se
répercutera sur le niveau des réserves internationales. Les
réserves sont très vulnérables aux variations du compte
courant et des capitaux. La fonction de demande doit donc prendre en compte les
sources de vulnérabilité du compte des transactions courantes et
celles du compte des capitaux.
II-3-3
Réserves, taux d'intérêt et taux de change
Le compte des capitaux est vulnérable aux variations
des taux d'intérêt externe et interne.
On a :
(22)
Où est le
taux d'intérêt externe;
est le
taux d'intérêt interne;
est la
différence des taux d'intérêt.
Deux cas de figures se présentent :
·
; c'est-à-dire que le taux d'intérêt interne est
supérieur au taux d'intérêt externe. On assistera à
une entrée massive des devises dans le pays concerné. D'où
une augmentation du compte des capitaux d'autant plus que moins de capitaux
sortiront du pays. Par conséquent, le niveau des réserves
augmentera également ;
·
; c'est-à-dire que le taux d'intérêt extérieur
est plus attractif que le taux d'intérêt interne. Les capitaux
sortiront beaucoup plus de la zone. Ce qui se traduira par une
supériorité des capitaux importés sur les capitaux
exportés, soit un déficit de la balance des capitaux, qui
provoquera une baisse du niveau des réserves.
Conformément à ce qui vient d'être
illustré ci-dessus, une augmentation de la différence des taux
entraînera une diminution des réserves et l'inverse dans le cas
contraire. On a donc
(23)
D'un autre côté, le compte des transactions
courantes est vulnérable aux variations du taux de change. Plus le taux
de change s'apprécie, plus le solde du compte des transactions courantes
diminue. Par contre, une dépréciation du taux de change favorise
les exportations en les rendant plus compétitives, tout en diminuant les
importations. Soit une augmentation du solde des transactions courantes.
On a à cet effet : (24)
où r est le taux de change.
En somme, le niveau des réserves est une fonction
croissante du taux de croissance, de l'ouverture de l'économie et
décroissante du taux de change (r) et de la différence entre les
taux d'intérêt (i*-i).
(25)
II-3-4
Modélisation
Les réserves peuvent servir à atténuer
des effets de chocs aléatoires et temporaires sur la balance des
paiements pour maintenir la parité du taux de change, éviter les
coûts macroéconomiques de l'ajustement aux chocs temporaires et
faciliter l'ajustement aux incidents macroéconomiques de certains chocs
permanents (Abdourahmane Sarr, 2004). Elles servent par ailleurs à
atténuer la volatilité du taux de change sur les marchés
illiquides en régime de change flexible. La constitution des
réserves s'accompagne du support d'un coût d'opportunité
qui est l'écart entre leur produit et la productivité maximale
d'un investissement. Bussière et Mulder (1999) rappellent que la
présence d'un déficit des transactions courantes ou alors la
surévaluation du taux de change expliquerait l'accumulation des
réserves des pays émergents.
En vue de répondre à la problématique du
niveau optimal de réserves internationales, l'approche par la fonction
de demande des réserves repose sur l'appréciation des principales
sources de vulnérabilités externes (vulnérabilité
du compte des transactions courantes et du compte des capitaux),
vulnérabilité de change (taux de change), et l'état de la
croissance réelle de l'économie.
Dans l'étude du FMI (2003), les déterminants du
niveau optimum des réserves sont (voir annexe 1, le tableau 11 des
déterminants rencontrés dans la littérature et les
méthodes de calculs des variables liées à ces
déterminants):
· Le poids de l'économie mesuré par le PIB
réel par habitant et la population ;
· Les sources de vulnérabilité du compte
courant ; qui est mesuré par le degré d'ouverture aux
échanges et la volatilité des exportations;
· La volatilité du compte de capital par
l'ouverture financière et le risque de fuite de capitaux ;
· La souplesse du régime de change par la
volatilité réelle du taux de change ;
· Le coût d'opportunité par l'écart
entre les taux d'intérêt interne et externe.
Cette étude fait apparaître un modèle
simple faisant ressortir les différents déterminants
présentés ci dessus. Ce modèle a été
appliqué sur un panel de 122 pays émergeants de 1980 à
1996.
Marc-André Gosselin et Nicolas Parent (2006)29(*) quant à eux, ont
proposé un modèle à long terme basé sur la
cointégration des déterminants de la fonction de demande des
réserves. Il résulte de leur étude que seule la
Corée a un niveau de réserves bas par rapport au niveau de
réserves optimal prédit. Dans la spécification du
modèle, ils ont considéré le logarithme des variables
à l'exception de debt (qui représente la dette extérieure
à court terme) et M2 (la masse monétaire) qui ne sont pas
significatifs. En outre, les autres variables du modèle sont
intégrées d'ordre 1.
Dans le cadre de la recherche du niveau optimum des
réserves en Tunisie, Abdourahmane Sarr a proposé
un modèle basé sur les différentes sources de
vulnérabilité définies ci-dessus. Le modèle
proposé est le suivant :
Où :
volexr : écart-type du taux de change
dinar/dollar mensuel,
ratedif : différence du taux
d'intérêt nominal à court terme entre les Etats Unis et la
Tunisie,
opent : ratio entre importation plus exportation
et PIB,
cagdp : ratio déficit des transactions
courantes / PIB, :
les résidus. Toutes les variables sont significatives au seuil de 5
%.
D'après les relations entre réserves et
croissance, inflation, solde du compte courant et solde du compte des capitaux,
on s'attendrait à voir :
;
Car le taux de croissance des réserves est une fonction croissante du
taux de croissance de l'économie. Plus on produit, plus on
renchérit le niveau des réserves.
:
En effet, si le taux d'intérêt des Etats Unis est plus important
que celui de la Tunisie, il y'aura fuite des capitaux en Tunisie. Ce qui
affectera le compte des capitaux, par conséquent réduira le
niveau des réserves internationales.
PARTIE II
EVALUATION EMPIRIQUE DU NIVEAU
D'ÉQUILIBRE DES RESERVES INTERNATIONALES : APPLICATION DE
L'APPROCHE PAR LA FONCTION DE DEMANDE DES RESERVES DANS LE CAS DE LA CEMAC
Chapitre III ORIGINE DES
DONNÉES ET CONDICTIONS D'ADÉQUATION
Dans ce chapitre, il sera question pour nous de
présenter les principales sources de données puis de
vérifier les conditions indispensables dans le cas de la CEMAC. Nous
ferrons par ailleurs un aperçu de l'évolution de
l'économie de la CEMAC.
III-1
Aperçus des relations extérieures la CEMAC
La CEMAC est une union économique et monétaire
qui regroupe six pays à savoir : le Cameroun, le Tchad, le Congo,
la République Centrafricaine, la Guinée Equatoriale et le Gabon.
Elle a connu une très forte ascension de son économie dans
l'ensemble avec la découverte des gisements pétroliers en
guinée équatoriale. En effet, l'économie de la CEMAC est
en grande partie orientée par le secteur pétrolier qui
représente plus de la moitié des exportations des pays de la
CEMAC. Toutefois, elle mène en parallèle d'autres
activités telles que l'exportation du bois, de la banane, des
matières premières en direction des pays industrialisés,
etc. La crise économique des années 80 a été
à l'origine de la dévaluation du franc CFA. Dévaluation
qui a élevé la compétitivité des produits de la
zone et par ailleurs l'équilibre temporelle de la balance des
paiements.
III-1-1 Evolution des réserves internationales de la
zone
Du graphique ci-dessous, on observe une très forte
accélération des réserves à partir de 1995. En
effet, la dévaluation de 1994 n'a pas que renchéri les
réserves de la zone, mais elle a également facilité les
exportations des biens qui sont devenues moins chères. Entre autre,
cette dévaluation a limité les importations qui sont devenues
plus chères que l'avant dévaluation.
Figure 1 :
Evolution des réserves de la CEMAC en milliard de FCFA de 1987 à
2005
Source : FMI, Banque mondiale
Toutefois, les effets de la dévaluation ont
baissé à partir de 1997. Ce qui se fait ressentir au niveau des
réserves par une baisse de ces dernières en dessous de 500
milliards de FCFA. Cependant, nous remarquons une assez forte croissance qui
est d'ailleurs soutenue de 1999 à 2005. L'avènement des gisements
pétroliers et la hausse toujours galopante du prix du baril de
pétrole sont les principales raisons qui expliquent cette croissance.
L'augmentation des recettes pétrolières, la réduction des
dépenses publiques et par-dessus tout la forte expansion de
l'activité économique ne sauront également être
exclus de cette montée impressionnante des réserves
internationales.
Les pays comme la Guinée Equatoriale ont ainsi
favorisé cette expansion. En effet, à partir de 2003, les
réserves internationales de la Guinée provenant du commerce
extérieur représentaient à elles seules une grande partie
des réserves de changes de la zone.
III-1-2 Transactions courantes des biens
Le solde des transactions courantes était
particulièrement déficitaire de 1991 à 1996 pour ensuite
devenir excédentaire en 1997. En effet, ce n'est qu'à partir de
1997 que les effets d'ajustement de la dévaluation sur les transactions
courantes se sont fait ressentir, provoquant ainsi la supériorité
des exportations sur les importations. Cet excédent a cependant pris fin
en début 1998 avec une chute considérable du solde des
transactions courantes. C'est à cette période que prirent fin les
effets de l'ajustement sur les transactions courantes.
Figure 2 :
Evolution des transactions courantes des biens de la CEMAC en milliard de
FCFA
Source : FMI, BEAC, Banque mondiale
Nous remarquons entre autre une croissance rigide de ce solde
à partir de fin 1998, avec l'avènement de la hausse du prix du
baril de pétrole qui à favoriser l'expansion des recettes
pétrolières enrichissant par conséquent, les exportations
de la zone au détriment des importations, qui ont
considérablement baissées par rapport à l'année
précédente (voir figure 3). En 2000 le solde des transactions
courantes a atteint son apogée sur la période d'étude soit
910,3 milliards de FCFA. Pour ensuite décroître très
rapidement jusqu'en 2002 malgré la croissance de la production
pétrolière (voir figure 4 en annexe 1). En effet, durant cette
période, l'économie de la CEMAC était beaucoup plus
tournée vers l'extérieur. Ce qui se ressent avec l'accroissement
des importations et la chute des exportations (voir figure 3). Ce solde s'est
cependant rétablir à partir de 2002 avec l'éclosion
pétrolière de la Guinée Equatoriale.
Dans l'ensemble, les exportations de biens de la CEMAC sont
considérablement croissantes.
Figure 3 :
Evolution des importations et exportations des biens de la CEMAC en milliard de
FCFA
Source : BEAC, Banque mondiale
Elles sont cependant très instables. Ceci à
cause des fluctuations du prix du baril de pétrole. En effet, le
commerce extérieur des pays de la CEMAC repose en partie sur les
exportations pétrolières. Une fluctuation du prix du baril de
pétrole se fera ressentir sur les exportations. De plus, le manque de
diversité des produits exportés par la zone rend encore plus
fragiles ces exportations. En outre, la vulnérabilité des pays de
la CEMAC face aux prix des produits exportés est également un
facteur explicatif du déclin ou de l'expansion des exportations. Les
pays de la CEMAC sont particulièrement vulnérables aux prix des
matières premières. En effet, étant donné qu'ils ne
contrôlent pas le prix des matières premières sur le
marché international, ils en subissent les fluctuations. Par
conséquent, la baisse des prix de matières premières se
traduira par une baisse des exportations. C'est la raison pour laquelle, on
observe une chute des exportations à partir de 2000 jusqu'en 2002. En
effet, la combinaison de la chute du prix de baril de pétrole et des
principaux prix des matières premières ont intensifié la
décélération des exportations sur cette période
(voir annexe 2 tableau 12 pour la répartition des prix des principaux
produits exportés).
Figure 4 :
Répartition des exportations de pétrole des pays de la zone
CEMAC
Source : nos calculs, Banque mondiale,
FMI et OCDE
De 1993 à 2003, le Gabon était le plus grand
exportateur de pétrole. Ce n'est qu'a partir de 2004 que la
Guinée Equatoriale a pris le dessus sur tous les pays de CEMAC. Avec une
exportation atteignant près de 17,4 millions de tonnes en 2004 et 18,6
millions de tonnes de pétrole en 2005.
III-2
Origine des données
Dans cette partie, il sera question de faire une
présentation brève des variables de la base et de la
méthode que nous avons adoptée pour les calculer.
III-2-1 Source des données
Les données proviennent de la banque des données
de la Banque mondiale, du FMI et de la BEAC. Les séries du PIB, de la
masse monétaire en pourcentage du PIB (M2 dans la base), réserves
sur importations, dette à court terme résiduelle, réserves
internationales Or exclus, le taux de change réel, le PIB par habitant
et le solde du compte des transactions courantes proviennent du CD-ROM de la
banque mondiale sorti en 2002. Les données relatives à
l'évolution des exportations de la CEMAC ont été
tirées dans la banque des données du FMI tout comme les
importations, le prix du baril de pétrole. Le taux de facilité de
prêts permanents est issu de la banque des données de la banque de
France sur le site
www.banque-France.fr . Le taux
d'appel d'offre négatif à 28 jours quant à lui provient
des bulletins mensuels du marché monétaire de la BEAC.
III-2-2 Présentation des données
Dans notre base, certaines variables ont été
calculées d'autres par contre ont été prises à
l'état brut. Pour le niveau optimal par la fonction de demande des
réserves, nous avons considéré les variables
ci-dessous.
§ Lres, représente le logarithme
des réserves internationales. On l'obtient en appliquant le logarithme
népérien sur les réserves internationales. Les
réserves internationales sont calculées par la banque mondiale
par l'approche du FMI que nous avons décrit bien avant. Elle n'inclut
pas l'or monétaire.
§ Lpib est le logarithme
népérien du PIB nominal sur la population totale de la zone
CEMAC. Il est utilisé pour mesurer le poids de l'économie.
§ Opent est l'ouverture de
l'économie. Cette variable est obtenue en divisant la somme des
importations et des exportations par le PIB. Elle permet ainsi de mesurer la
vulnérabilité des transactions courantes.
§ CC est le rapport du solde des
transactions courantes et le PIB. Tout comme la variable opent, cette variable
mesure la vulnérabilité des transactions courantes.
§ M2 est la masse monétaire en
pourcentage du PIB. Cette variable est produite annuellement par la banque
mondiale. Dans notre base, nous avons fait recourt à la banque de
données du FMI pour étendre la série. En effet le CD que
nous avions à notre disposition se limite à l'année 2002.
Cette variable permet ainsi de calculer la volatilité des capitaux.
§ Ldebt représente le logarithme
népérien de la dette extérieure à court terme. Nous
l'utilisons également pour mesurer la vulnérabilité du
compte des capitaux.
§ V_er est la volatilité du
change. La volatilité du change est les résidus de la
régression du taux de change réel sur sa tendance. Il
s'avère cependant que la volatilité du change (mesurée
à partir du taux de change réel) ne présente pas de
tendance. On la mesurera donc à partir du taux de change réel du
FCFA par rapport au dollar. L'encadré 1 nous apporte assez
d'informations sur le calcul de la volatilité de change.
La CEMAC n'étant pas tournée vers le
marché financier international nous a amené à nous
abstenir de considérer la différence des taux
d'intérêts comme variable déterministe du niveau optimal
des réserves internationales. De plus, l'absence d'une série
longue de cette variable limite son utilisation. En effet, le marché
monétaire n'a vu le jour qu'à partir du 1er janvier
1994 et entra en vigueur en 1996. Ce qui implique donc que la série du
taux d'appel d'offre négatif ne débute qu'à partir de
1996.
Nous avons également les variables ci-après qui
seront utiles dans la vérification des conditions d'existence du niveau
optimal des réserves.
§ resimport qui est le ratio
réserves sur importations en mois d'importation.
§ resdebt qui est le ratio
réserves sur dette à court terme résiduelle.
III-3
Conditions statutaires et d'adéquation
L'adéquation comme optimalité des
réserves dans le cas de la CEMAC doit prendre en considération
les conditions statutaires et celles d'existence de l'adéquation. Nous
utiliserons les références du FMI comme conditions de
l'adéquation des réserves. Quant aux conditions statutaires, nous
adopterons la condition qui consiste à avoir un taux de couverture de la
monnaie minimum de 20 %.
III-3-1 Vérifications des conditions statutaires
Le taux de couverture de la monnaie est passé de 73,78
% en 2004 à 86,62 % en 2005.
Tableau 1: Evolution du taux de
couverture de la monnaie
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Cameroun
|
4,4
|
7,2
|
37,9
|
38,7
|
49,5
|
46,7
|
52,3
|
67,42
|
RCA
|
103,2
|
100,9
|
107,2
|
99,1
|
99,3
|
96,6
|
86,9
|
80,75
|
Tchad
|
71,8
|
74,4
|
87,1
|
79,8
|
87,9
|
73,9
|
70,3
|
63,46
|
Congo
|
6,5
|
26,4
|
65,1
|
35
|
21,6
|
18,1
|
31,1
|
71,7
|
Guinée
|
17,8
|
24,4
|
63,4
|
98,4
|
101,9
|
100,2
|
100,4
|
100,2
|
Gabon
|
10,4
|
16
|
70,8
|
17,5
|
38,3
|
45,3
|
61,8
|
74,83
|
CEMAC
|
39,1
|
46,94
|
69,28
|
63,39
|
66,58
|
64,93
|
73,78
|
86,62
|
Source : BEAC, FMI
Du tableau ci-dessus, on observe une évolution soutenue
de ce ratio en Guinée Equatoriale dépassant 100 % à partir
de 2002. L'éclosion pétrolière en Guinée
Equatoriale à partir de 2002 est à l'origine de ce
débordement largement au dessus de la référence du ratio
de minimum. En effet, l'augmentation des revenus pétroliers en
Guinée Equatoriale a favorisé l'accroissement des réserves
de change, conduisant par ricochet à l'augmentation des avoirs
extérieurs de la Guinée. On remarque cependant que certaines
violations de ce ratio ont été observées en 1998 par la
Cameroun, le Congo, la Guinée et le Gabon. Toutefois dans l'ensemble de
la zone il est au dessus du minimum requis. On peut donc a priori
procéder à l'adéquation des réserves si bien
évidemment la seconde condition à savoir celle liée aux
références du FMI sur l'adéquation est
vérifiée.
III-3-2 Vérifications des conditions
d'adéquation
Les calculs du WEO révèlent que le ratio
réserve sur importations en mois d'importations atteint 3,30 mois
d'importations en 2005. Le ratio réserves sur dettes à court
terme atteint également 229,10 % dans la même année. Il va
s'en dire que la couverture effective des importations et de la dette à
court terme selon les références du FMI ont été
vérifiées. On peut ainsi procéder à
l'évaluation de l'adéquation des réserves. Le tableau
ci-dessus illustre l'évolution de ces indicateurs de l'adéquation
de 1987 à 2005 de la zone CEMAC.
Tableau 2: Répartition des
indicateurs de l'adéquation des réserves internationales
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
resimport
|
0,90
|
1,40
|
1,40
|
0,90
|
1,00
|
1,90
|
1,40
|
1,90
|
1,60
|
2,50
|
3,30
|
resdebt
|
22,10
|
49,40
|
47,80
|
33,50
|
37,60
|
92,30
|
67,40
|
98,20
|
103,30
|
166,60
|
229,10
|
Source : Banque mondiale et FMI
La couverture de la dette extérieure à court
terme par les réserves permet donc de répondre à la
condition de l'adéquation à partir de 2005. Car elle s'accompagne
aussi de la couverture des chocs d'importations. Dans la suite, nous allons
donc procéder à cette évaluation proprement dite.
Chapitre IV :
ÉVALUATION DU NIVEAU D'ÉQUILIBRE DES RESERVES INTERNATIONALES
Dans ce chapitre de notre travail, il sera question de
déterminer non seulement les déterminants du niveau
d'équilibre des réserves en zone CEMAC, mais aussi,
d'évaluer une relation à partir de ces déterminants pour
ensuite déduire le niveau d'équilibre des réserves.
Nous admettrons pour la suite les hypothèses
suivantes :
H1 : les variables explicatives sont
observées sans erreur ;
H2 : l'espérance
mathématique de l'erreur est nulle ;
H3 : les erreurs sont non
autocorrélées ;
H4 : l'erreur est indépendante
des variables explicatives ;
H5 : l'absence de
colinéarité entre les variables explicatives ;
H6 : les erreurs sont
homoscédastique.
IV-1
Les déterminants des réserves internationales
Nous baserons la recherche des déterminants des
réserves internationales sur les variables spécifiées dans
le chapitre précédent. Nous ne considérons cependant pas
les ratios resimport et resdebt. Ils nous ont servi uniquement à
vérifier les conditions d'adéquation.
Le modèle classique d'estimation suppose que les
variables soient stationnaires. Afin de vérifier la possibilité
d'appliquer le modèle classique d'estimation, nous allons
procéder à l'étude de la stationnarité des
variables de notre modèle.
IV-1-1 Etude de la
stationnarité des différentes variables
L'analyse de la stationnarité est indispensable.
Toutefois, une analyse préliminaire de l'évolution des
séries est indispensable car elle nous permettra d'avoir une idée
des différentes composantes des séries.
Figure 5:
Evolution des différentes séries
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
À la vue de la figure ci-dessus, il semblerait que les
séries ne soient pas stationnaires. Un test de racine unitaire apportera
plus de précision sur l'étude de la stationnarité. Nous
allons uniquement nous limiter à l'étude de la série Lres,
les autres résultats seront présentés dans un tableau
récapitulatif et les résultats sont également
présentés en annexe 2 pour plus de détails.
v Test d'ADF en niveau
Figure 6:
Corrélogramme de la série Lres
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Le corrélogramme partiel de la série Lres laisse
penser à l'existence d'une racine unitaire. Nous allons donc effectuer
un test ADF au premier retard. La figure ci-dessous donne le résultat de
ce test appliqué sur la série Lres.
Figure 7:
Test ADF en niveau de la série LRES
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Il ressort de ce test que la constance et le trend sont
significatifs au seuil de 5%30(*). En effet, leurs P-values qui sont respectivement de
0,0317 et 0,0104 sont inférieures à 0,05. Par contre, la
statistique du test ADF étant de -2,3339 est supérieure à
la valeur critique -3,618 au seuil de 5 %. La série n'est donc pas
stationnaire. Il existe par conséquent une racine unitaire. Nous allons
donc procéder à nouveau au test ADF mais plutôt sur la
série différentiée.
v Test ADF en différence
première
Le corrélogramme de la série
différenciée à l'ordre 1 ci-dessous semble traduire la
stationnarité de la série différenciée.
Figure 8:
Corrélogramme de la série D(Lres)
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Nous allons donc procéder au test ADF de la
série différentiée au retard p = 1 qui est celui qui
minimise le critère d'AIC. Le test appliqué sur la série
D(Lres) donne des résultats assez intéressants. Il ressort de ce
test (voir figure 15 annexe 2 pour plus de détails) que la tendance et
la constance ne sont pas significatives. Par contre, la série
différenciée est stationnaire (la statistique du test est de
-4.879 inférieure à la statistique critique au seuil de 5 %).
Nous allons donc procéder à un nouveau test mais en omettant d'y
introduire la constance et le trend. En d'autres termes, nous allons
procéder à l'estimation successive du modèle [2] du test
d'ADF puis, si nécessaire, nous estimerons le modèle [1] du test
d'ADF si jamais la constance n'est pas significative après l'estimation
du modèle [2].
Figure 9:
Test ADF en différence première de la série Lres
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Le test ADF31(*) exercé sur la série
différentiée D(Lres) au retard p = 1 nous révèle
qu'à ce niveau la série est stationnaire. Il nous donne les
résultats suivants : Une statistique ADF (-3,88) inférieure
à la statistique critique au seuil de 1, 5 et 10 respectivement de
-2.66,-1.95 et -1.623. Une P-value de 0.0001 largement au dessus de 0.05. La
statistique de DURBIN WATSON (1,88) est sensiblement égale à 2.
Enfin, la série différentiée ne comporte ni tendance ni
constance. Elle est donc stationnaire en différence première au
nombre de retard p = 1.
L'application du même test ADF sur les
différentes séries conduit aux résultats suivants (voir
annexe2 pour tous les résultats).
Tableau 3: Test ADF sur les
différentes séries
Variables
|
T- statistique
|
Valeur critique au seuil de 5%
|
Nombre de retard
|
Stationnaire
|
Test ADF en niveau
|
Lres
|
-2,33
|
-3,6
|
1
|
non
|
Opent
|
-2,256
|
-3,6
|
4
|
non
|
LPIB
|
0,9736
|
-1,955
|
1
|
non
|
CC
|
-1,62
|
-1,955
|
1
|
non
|
V_er
|
0,07
|
-1,955
|
1
|
non
|
Ldebt
|
1,368
|
-1,955
|
1
|
non
|
M2
|
-0,37
|
-1,955
|
1
|
non
|
|
|
Test ADF en différence première
|
D(Lres)
|
-4,87
|
-3,6
|
1
|
oui
|
D(Opent)
|
-4,39
|
-3,071
|
3
|
oui
|
D(LPIB)
|
-3,116
|
-1,955
|
1
|
oui
|
D(CC)
|
-4,67
|
-1,955
|
1
|
oui
|
D(V_er)
|
-3,33
|
-1,955
|
1
|
oui
|
D(Ldebt)
|
-3,035
|
-1,955
|
1
|
oui
|
D(M2)
|
-4,235
|
-1,955
|
1
|
oui
|
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Les variables sont toutes stationnaires après les avoir
différentiées une fois. Les statistiques ADF calculées sur
les variables différentiées sont toutes inférieures
à la statistique critique au seuil de 5 % selon les différents
retards.
En somme, toutes les séries sont
intégrées d'ordre 1. En effet, une série est dite est
intégrée d'ordre 1 si elle ne devient stationnaire
qu'après être différentiée une fois.
L'intégrité des séries nous amène
à étudier la relation qui existe entre elles. Nous allons donc
procéder à un test de cointégration.
IV-1-2
Déterminants à long terme
1-Test de cointégration
La cointégration permet de traiter les séries
non stationnaires. Elle décrit la véritable relation à
long terme existante entre deux ou plusieurs variables. La cointégration
réside sur deux conditions. Tout d'abord l'intégrité des
séries au même ordre (1 dans notre cas) et la combinaison
linéaire des séries donne une série d'ordre
d'intégrité inférieur ou égale à la
différence en valeur absolue de l'ordre d'intégrité des
séries à étudier. Dans notre exemple, étant
donné que les variables sont intégrées d'ordre 1, on
s'attendrait à ce que les résidus de la relation de long terme
soient stationnaires.
Tableau 4: Résultats du test de
cointégration sur les séries
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Le test de cointégration ci-dessus nous montre qu'il
existe 4 relations de cointégration entre les variables du
modèle. La valeur propre maximale vaut 0.949600. La statistique de
Likehood Ratio (statistique de vraisemblance) est largement supérieure
à la statistique critique au seuil de 5 % pour les trois
premières valeurs propres. Le rang de la matrice de cointégration
vaut donc 4. L'hypothèse nulle selon laquelle il n'existe pas de
relation de cointégration entre les variables est rejetée.
2- Recherche de la relation de long terme entre Lres
et les autres variables du modèle
L'existence de cointégration nous permet donc de
procéder à la recherche des 4 relations de cointégration.
Dans cette partie, nous nous intéressons particulièrement au
vecteur unique de cointégration entre les variables du modèle.
L'estimation de ce vecteur se fait par les MCO. Ce qui nous conduit au
résultat suivant :
(Eq1)
La validation de cette relation de long terme repose sur la
stationnarité des résidus du modèle estimé.
Le test d'ADF appliqué sur les résidus du
modèle ci-dessus montre que ces derniers sont bel et bien stationnaires.
En effet, de la figure 30 en annexe 2, on observe que la statistique d'ADF est
inférieure à la statistique tabulée au seuil de 1, 5 et 10
%. Ainsi dit, la relation de long terme retenu est valide. Toutefois,
l'intégrité de cette relation de long terme dans le modèle
vectoriel va dépendre de la vitesse d'ajustement de cette
dernière dans le VECM que nous spécifierons par la suite.
3- Commentaire des résultats
Le test de cointégration nous a permis de
dénombrer quatre relations de long terme.
A long terme, les réserves internationales sont
fortement influencées par le poids de l'économie (mesuré
par la variable Lpib) de la zone monétaire. Par contre, elles sont
très peu sensibles aux variations de la masse monétaire en
pourcentage du PIB.
La relation (Eq1) de long terme ci-dessus, on constate :
· Une influence positive du poids de l'économie
sur le niveau des réserves internationales. Ce résultat
très important, renforce le développement théorique que
nous avons fait dans le cadre de l'analyse théorique. L'accroissement du
taux de croissance de la zone monétaire induit par ailleurs
l'appréciation du niveau des réserves internationales en une
proportion plus élevée.
· La vulnérabilité du compte des capitaux
influence négativement les réserves de la zone CEMAC. A long
terme, la liquidité (M2) réduit le niveau des réserves
internationales de la CEMAC. En effet, l'accroissement de la liquidité
(masse monétaire M2) provient de l'instabilité monétaire
de la CEMAC. De plus l'accroissement de la liquidité se fait en contre
partie des avoirs extérieurs d'où des réserves
internationales.
· Entre autre, l'appréciation du taux de change
entre le dollar et le franc CFA favorise l'accroissement du niveau des
réserves internationales. Plus le dollar s'apprécie par rapport
au franc CFA, plus le niveau des réserves augmente en une proportion
moindre que le taux de change.
· Enfin, l'a vulnérabilité des transactions
courantes (mesuré par la variable opent) constitue un moyen
d'appréciation du niveau des réserves internationales.
IV-1-3 Déterminants
à court terme
Le test ADF effectué sur les différentes
séries nous a permis d'étudier la stationnarité des
séries du modèle. Nous allons à présent nous
intéresser au modèle prenant en compte les différences
premières des séries intégrées d'ordre 1. Nous
procéderons pour cela à l'estimation du modèle vectoriel
à correction d'erreur par la méthode de cointégration de
Johansen (1990). Le modèle de Johansen repose sur la relation
suivante :
Où :
représente le vecteur des variables endogènes ;
:
est la matrice qui mesure la vitesse d'ajustement des relations de long
terme ;
:
représente les relations de cointégration ;
:
le retard du test. Nous considérons dans notre modèle
p=2 ;
:
les résidus du modèle vectoriel.
La méthode de Johansen consiste à estimer la
matrice. Le test de Johansen vise à cet effet vérifier si les
relations de cointégrations sont valides. En d'autres termes, il est
question de s'assurer que les vitesses d'ajustement sont valides dans la
relation de court terme spécifiées par le modèle
vectorielle à correction d'erreurs.
L'estimation du modèle vectoriel sera faite en prenant
en compte la relation (Eq1) comme relation unique de cointégration.
L'estimation du premier vecteur de notre modèle procure les
résultats ci-après :
Tableau 5: Estimation du premier vecteur
du VECM
Erreur
|
Coef
|
error
|
t-stat
|
Eq1
|
-0.767260
|
(0.42550)
|
(-1.80319)
|
D(LRES(-1))
|
-0.012571
|
(0.40547)
|
(-0.03100)
|
D(LDEBT(-1))
|
-0.204958
|
(0.27654)
|
(-0.74115)
|
D(CC(-1))
|
-0.003511
|
(0.00326)
|
(-1.07827)
|
D(LPIB(-1))
|
2.876752
|
(2.50307)
|
(1.14929)
|
D(OPENT(-1))
|
0.000581
|
(0.00927)
|
(0.06267)
|
D(V_ER(-1))
|
0.005167
|
(0.00510)
|
(1.01216)
|
D(M2(-1))
|
0.021805
|
(0.01597)
|
(1.36542)
|
C
|
0.024961
|
(0.10727)
|
(0.23270)
|
Caractéristiques de l'estimation
|
R-squared
|
0.467001
|
Adj. R-squared
|
-0.021582
|
Log likelihood
|
-5.269721
|
Akaike AIC
|
1.439143
|
Schwarz SC
|
2.028170
|
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Coef, error et t-stat représentent respectivement le
coefficient, l'erreur d'estimation et la statistique de student de chaque
variable du modèle.
De ce tableau, on remarque que la vitesse d'ajustement de la
relation de long terme n'est pas significative au seuil de 5%. A court terme,
aucune source de vulnérabilité n'affecte directement le niveau
d'équilibre des réserves internationales. Le modèle est
valide si les résidus issus de l'estimation sont tous des bruits blancs
(BB) stationnaires. Nous allons vérifier la validité du
modèle vectoriel.
2- Validation du modèle
Dans cette section de notre travail, nous allons
particulièrement nous intéresser à la validation des
hypothèses du modèle, plus précisément sur le
premier vecteur du modèle. Le premier vecteur du modèle est celui
qui établi la relation entre les réserves internationale (LRES)
et les variables du modèle. Bref, il correspond au modèle
à correction d'erreur entre les variables d'étude basé sur
la variable LRES.
§ Test de bruit blanc des
résidus
Le test de bruit blanc des résidus du modèle
nous révèle que les résidus suivent bel et bien un bruit
blanc. Le tableau ci-dessus donne les résultats du test de bruit blanc
effectué sur les résidus du modèle.
Figure 10: Résultat du test de
bruit blanc des résidus
Source : nos
calculs, Banque mondiale et FMI
Les résidus sont tous des bruits blancs. En effet, la
statistique de Box-Pierce (Q-statistique) au retard 28 est significative au
seuil de 5 %. Par ailleurs, l'analyse du corrélogramme des
résidus révèle que nous sommes en présence d'un
bruit blanc. Ces résidus ne sont donc pas autocorrélés.
L'hypothèse d'autocorrélation des résidus est donc
vérifiée. Il convient donc de noter que le modèle retenu
vérifie la condition d'autocorrélation des résidus. Il ne
reste plus qu'à s'assurer que ces résidus sont stationnaires pour
confirmer la validité du modèle.
§ Test de stationnarité des
résidus
Le test de stationnarité sur les résidus conduit
aux résultats suivants :
Tableau 7: Test de racine unitaire des
résidus du modèle
Caractéristiques
|
Valeurs
|
t- statistique
|
-3.056576
|
Valeur critique à 5%
|
-1.9574
|
stationnaire
|
oui
|
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Le tableau ci-dessus montre que les résidus du
modèle sont stationnaires. La statistique ADF en niveau est
significative au seuil de 5 %.
En somme, le fait que les résidus soient des BB
stationnaires, nous amène à dire que le premier vecteur du
modèle vectoriel à correction d'erreur est valide. Nous allons
dès lors vérifier l'hypothèse de normalité des
résidus. Il est toutefois important de dire qu'il est important pour
nous que cette hypothèse de normalité soit vérifiée
sur le premier vecteur colonne de notre modèle.
§ Test de normalité des résidus
Dans l'ensemble, les résidus du modèle sont tous
normaux. Le test de Jarque-Bera va nous permettre de mieux apprécier la
normalité des résidus. Les résidus (RESID01) du premier
vecteur du modèle ont une statistique de Jarque-Bera égale
à 0.50. Et la P-value du test de normalité est largement
supérieure au seuil de 5%.
Tableau 8: Test des résidus du
modèle
Caractéristiques
|
RESID01
|
RESID02
|
RESID03
|
RESID04
|
RESID05
|
RESID06
|
RESID07
|
Mean
|
2.31E-17
|
1.79E-17
|
-1.33E-15
|
-6.94E-18
|
-8.22E-33
|
5.18E-15
|
-9.25E-17
|
Median
|
-0.013400
|
-0.052225
|
2.391233
|
0.014283
|
-0.111923
|
-2.302021
|
-0.937339
|
Maximum
|
0.497983
|
0.553585
|
76.30147
|
0.158262
|
9.533294
|
151.6496
|
14.15143
|
Minimum
|
-0.663028
|
-0.618906
|
-50.26760
|
-0.238913
|
-10.64012
|
-115.3677
|
-10.06890
|
Std. Dev.
|
0.307867
|
0.241388
|
28.00584
|
0.098627
|
5.624331
|
59.81411
|
5.770717
|
Skewness
|
-0.138904
|
-0.118872
|
0.387995
|
-0.808346
|
-0.164049
|
0.409240
|
0.622592
|
Kurtosis
|
2.347235
|
3.650174
|
3.775749
|
3.805508
|
2.339291
|
3.434400
|
3.104765
|
Jarque-Bera
|
0.503280
|
0.479248
|
1.203946
|
3.262536
|
0.544185
|
0.858614
|
1.561461
|
Probability
|
0.777525
|
0.786924
|
0.547730
|
0.195681
|
0.761784
|
0.650960
|
0.458071
|
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Tout comme la P-value du test de normalité des
résidus du premier vecteur colonne du modèle VECM, les
résidus des autres vecteurs colonnes sont aussi significatifs.
L'hypothèse de normalité des résidus est donc
vérifiée.
§ Test homoscédasticité des
résidus
Tableau 9:
Test d'homoscédasticité des résidus
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Du tableau ci-dessus, il ressort que les résidus du
modèle sont homoscédastique. L'hypothèse
d'homoscédasticité des résidus est donc
vérifiée. Dans l'ensemble, le modèle est donc valide.
A présent que nous avons vérifié les
hypothèses du modèle, nous allons commenter les résultats
obtenus et simuler notre modèle dans la section suivante.
IV-2
Synthèse et Analyse des résultats
IV-2-1 Discussion
Les résultats de l'étude empirique nous ont
permis de déceler les relations à court terme et à long
terme des déterminants des réserves internationales en zone
CEMAC. Le niveau optimum des réserves internationales est
influencé à long terme par le poids de l'économie (Lpib),
la liquidité (M2), la volatilité du change (V_er) et l'ouverture
de l'économie (opent) de la zone CEMAC. Par contre, à court
terme, la chronique des réserves internationales n'est nullement
affectée par l'évolution les variations des différentes
sources de vulnérabilités des réserves.
Ces résultats apportent un plus dans
l'évaluation du niveau d'équilibre des réserves en zone
CEMAC. En effet, l'absence des effets à court terme des réserves
traduit l'originalité du concept d'équilibre. Ainsi toute
éventuelle action sur les variables endogènes du modèles,
n'induira pas forcement l'amélioration du niveau des réserves
à court terme, par contre à long terme, les effets
escompté peuvent être atteint. La chute du baril de pétrole
qui constitue la principale ressource des pays de la CEMAC aura pour effet la
réduction des exportations de la zone. D'où à long terme
l'amélioration du niveau d'équilibre des réserves
internationales. Par conséquent, l'instabilité du compte des
transactions courantes.
IV-2-2 Niveau d'équilibre
des réserves internationales
Les réserves de la CEMAC (LRES) ont
particulièrement été au dessus du niveau
d'équilibre des réserves (LRESF) de 2002 à 2005.
Figure 11:
simulation du modèle
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Le niveau des réserves a donc considérablement
augmenté durant cette période. Cette assertion renforce la
dépendance des réserves vis-à-vis du cours
pétroliers. En effet, nous avons observé plus haut que c'est
à partir de 2002 avec la découverte des gisements
pétroliers en Guinée que le niveau des réserves a
considérablement augmenté en zone CEMAC. Durant cette
période, le niveau d'équilibre des réserves était
très au dessous des réserves observées. A partir de 2003,
le niveau des réserves ne s'éloignait plus trop des
réserves adéquates. En 1992, les réserves adéquates
étaient largement au dessus des réserves internationales. En
1994, les réserves d'équilibre étaient en dessous des
réserves observées. Vu cette instabilité des
économies de la CEMAC sur tous les secteurs de l'économie, les
pays de la CEMAC ont convenu à une dévaluation en 1994. Cette
dévaluation a permis de relancer l'activité économique.
C'est ainsi que durant cette période (1993-1994), on assiste à un
changement brusque de la chronique des réserves internationales
surpassant par la même occasion le niveau des réserves
d'équilibre. En effet, la dévaluation de FCFA a provoqué
l'expansion des exportations au détriment des importations d'où
l'accroissement des réserves internationales.
CONCLUSION, LIMITES ET
RECOMMANDATIONS
De façon globale, il était question pour nous
d'évaluer le niveau d'équilibre des réserves
internationales en zone CEMAC. Nous avons en premier lieu identifié les
différentes composantes des réserves internationales à
savoir : l'ors, les comptes extérieurs, les avoirs en devises et la
position des pays de la CEMAC auprès du FMI. Nous avons également
présenté les dispositions institutionnelles de la CEMAC
vis-à-vis du trésor français. Dispositions qui
intègrent la mise en commun des réserves et une garantie de
convertibilité illimitée. Ces dispositions nous ont permis
d'avoir une idée sur les différentes variables statutaires qui
doivent être prise en compte dans l'évaluation du niveau
d'équilibre des réserves en zone CEMAC. En plus, nous avons
spécifié les conditions nécessaires d'existence d'un
niveau optimal à savoir : un ratio réserves /importation
supérieur ou égale à trois mois d'importation, un ratio
réserves /dette extérieures résiduelles à court
terme supérieur ou égale à 100%, et enfin un taux de
couverture de la monnaie supérieur ou égale à
20%.Conditions qui ont été vérifiées dans notre
travail en 2005.
En second lieu, nous avons présenté les
différentes approches rencontrées dans la littérature et
leurs limites à savoir : l'approche par les indicateurs, l'approche
par les fonctions optimales et l'approche par la fonction de demande des
réserves. L'approche par les indicateurs s'appuie sur l'analyse des
indicateurs des réserves (ratio réserves /importations, ratio
réserves sur dette à court terme). Cette approche est certes la
plus facile à mettre en oeuvre, mais elle n'est applicable qu'à
court terme. L'approche par les fonctions optimales se base sur la maximisation
du gain net ou la minimisation des coûts de détentions des
réserves. Elle semble être la plus appropriée, mais elle
est cependant inapplicable dans le cas spécifique de la CEMAC à
cause de l'indisponibilité de la série du TIAO négatif
à 28 jours sur une longue période. L'approche par la fonction de
demande des réserves quant à elle s'appuie sur les
différentes sources de vulnérabilités des réserves.
Elle établi un lien entre les réserves et les équilibres
macroéconomiques.
L'étude empirique nous a permis de déceler
à long et à court terme les déterminants des
réserves internationales dans le cas de la CEMAC. Nous avons pu observer
qu'à partir de 2002, les réserves observées sont au dessus
des réserves optimales (prédites). Ce ci est dû à la
hausse du baril de pétrole et de la production pétrolière
durant cette même période. L'étude empirique nous a
également permis de voir que les réserves que possèdent la
CEMAC sont au-delà du niveau requis favorable à la croissance des
économies des pays membres de la CEMAC.
L'étude n'aurait pu être faite si nous n'avions
supposé au préalable que la fonction de demande des
réserves internationales est très sensible aux variations du prix
du baril de pétrole. Assertion que nous n'avons cependant pas
vérifiée. D'un autre côté, l'évaluation
s'appuie sur les résultats économétriques.
Cette étude donne une nouvelle vision à la
politique monétaire de la BEAC. En effet, l'étude du niveau
optimum des réserves internationales permet à la BEAC d'avoir un
aperçu des risques de crise. Plus le niveau actuel (observé) des
réserves est inférieur au niveau d'équilibre, plus le
risque de crise est important. Elle assure ainsi la mise sur pied des
politiques qui permettront de recourir à cet écart. Par contre,
si l'écart entre les réserves observées et le niveau
optimal des réserves est très grand, la BEAC pourrait
réduire ses réserves en effectuant des placements
rémunérés ou en réduisant la dette
extérieure à court terme de la CEMAC. Cette étude permet
également à la BEAC de pouvoir limiter les interventions du
trésor français dans le compte de la convertibilité
illimitée, car cette convertibilité s'accompagne des
intérêts qui seront prélevés dans le futur sur le
compte d'opération. On pourrait ainsi réduire les déficits
des transactions courantes, assurer la couverture des chocs d'importations et
de la dette extérieure sans faire recourt à la garantie
illimitée juste en utilisant l'excédent des réserves
internationales.
BIBLIOGRAPHIE
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Business Research Papers Vol. 2. No. 2, August 2006, pp. 72-88
27- ZERAH, D., La monnaie, Fallois, 1996, 213
pages
Sites
consultés :
www.imf.org
www.banque-france.fr
www.banquemondiale.org
www.beac.int
ANNEXES
Annexe 1
Dans l'approche par les fonctions optimales, à la section
une de la première partie, les auteurs définissent le gain net
comme ceci :
Deux cas de figure en ce qui concerne la couverture des chocs de
liquidité se présentent :
1 : La couverture des chocs de liquidité par les
réserves est effective. En d'autres termes, Z<R ce qui se traduit par
le fait que cette couverture est inférieure à,
c'est-à-dire que 0<z<. Le
capitale à la période 2 sera donc de. Dans
cette condition, le gain net sera de.
2 : Dans la mesure où les réserves ne
peuvent pas couvrir les chocs de liquidité, on aura plutôt comme
gain net. Le capital de la seconde période dans cette condition sera
de. Ici <z<car les
réserves n'ont pas pu couvrir les chocs de liquidité.
En cas de choc de liquidité et couverture de ce choc,
le capital supplémentaire investi sera remboursé au taux b.
D'où le gain net supplémentaire. Les
coûts que supporte la banque sont de. En
effet, la banque s'est fixé un taux de risque ou taux d'alerte. Elle
s'arrangera donc à faire en sorte que ce taux ne soit pas
dépassé. D'où 0<z<.
Tableau 10: Déterminant des
réserves internationales dans la littérature et variable de
mesure
Déterminants
|
Variables
|
Poids de l'économie
|
PIB, PIB par habitant
|
Vulnérabilité du compte des transactions
courantes
|
Import/PIB32(*), Export/PIB, (Import+Export)/PIB, Volatilité
des exportations (résidus de la régression des export sur le
temps), déficit du compte des transactions/PIB
|
Vulnérabilité du compte des capitaux
|
Ouverture financière: M2/PIB, dette extérieure
à court terme,
|
Volatilité du régime de change
|
Volatilité du taux de change
|
Coût d'opportunité
|
Différence des taux d'intérêts
|
Source : WAN LEONG FEE, 2006
Figure 12 :
Evolution de la production pétrolière en volume de la CEMAC
Source: WAN LEONG, F BEAC, FMI
Encadré 1 : Calcul de la volatilité
du change
A- Volatilité du change (v_er)
Le graphique ci-dessus présente l'évolution du
taux de change réel de FCFA par rapport au dollar USA.
Figure 13:
Evolution du taux de change réel
Source : Banque mondiale, FMI
La variabilité du taux de change présente une
forte irrégularité de cette dernière. Par-dessus tout, le
graphique ci-dessus révèle la possibilité de l'existence
d'une racine unitaire. Tout comme on observe l'absence d'une tendance
déterministe. Pour vérifier l'absence de cette tendance
déterministe, nous allons donc procéder à un test ADF.
Test ADF
La figure ci-dessus illustre le résultat du test ADF
appliqué au niveau 0.
Figure : test ADF en niveau
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
De cette figure, il ressort que la tendance n'est pas
significative. La statistique ADF étant supérieure à la
statistique empirique aux seuils de 1, 5 et 10 pour-cent nous amène
à dire que la série n'est pas stationnaire. Cette série
n'est donc pas un processus TS (Trend stationary). La volatilité du
change sera donc la série de base (taux de change réel) car la
tendance n'est pas significative. Il n'existera donc pas de tendance
déterministe. De plus, la série n'est pas stationnaire. On
pensera donc à la différentier dans la suite.
Tableau 11: Prix des principaux produits
exportés en FCFA par kg
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Cacao
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cameroun
|
250
|
397,5
|
417,5
|
403,5
|
233,5
|
612,5
|
450
|
350
|
350
|
650-800
|
550-700
|
450-560
|
450-585
|
450-580
|
Gabon
|
500
|
400
|
400
|
420
|
400
|
450
|
600
|
600
|
600
|
600
|
600
|
600
|
600
|
600
|
Guinée
|
255
|
400
|
450
|
450
|
450
|
500
|
600
|
420
|
482
|
768
|
600
|
750
|
800
|
800
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Café
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cameroun
|
210
|
417
|
532
|
499,1
|
249,1
|
450
|
418,8
|
387,5
|
275-300
|
310-375
|
325-375
|
325-375
|
355-410
|
360-420
|
RCA
|
50
|
120
|
240
|
240
|
150
|
180
|
155
|
103
|
40
|
65
|
50
|
41
|
96,4
|
126,7
|
Gabon
|
150
|
150
|
225
|
225
|
225
|
300
|
400
|
400
|
400
|
400
|
400
|
400
|
400
|
400
|
Guinée
|
40
|
80
|
200
|
200
|
167
|
225
|
225
|
350
|
234
|
251
|
200
|
200
|
200
|
200
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Coton
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cameroun
|
107,5
|
132,5
|
147,5
|
165
|
172,5
|
177
|
180,5
|
187,5
|
183
|
188
|
185
|
192
|
190
|
170
|
Tchad
|
90
|
120
|
170
|
170
|
194
|
168,2
|
150
|
183
|
164
|
167
|
158,6
|
187,8
|
156,8
|
156,8
|
Source : OCDE
Annexe 2
Figure 14:
Test ADF en niveau constance et trend compris de D(LRES)
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Figure 15:
Corrélogramme de la série opent
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Figure 16:
Test ADF d'opent en niveau au retard p = 4
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Figure 17:
Test ADF de D (opent) retard p = 3
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Figure 18:
Test ADF en niveau de LPIB retard p = 1
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Figure 19:
Test ADF de D(LPIB) p = 1
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Figure 20:
Test ADF en niveau de cc p = 1
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Figure 21: Test
ADF en niveau de v_er
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Figure 22: Test
ADF de D (v_er) au retard p = 1
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Figure 23:
Test ADF en niveau de Ldebt
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Figure 24:
Test ADF de D(Ldebt)
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Figure 25:
Test ADF en niveau de M2
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Figure 26:
Test ADF de D(M2)
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Tableau 12: Simulation du modèle
Année
|
LRESF
|
LPOPF
|
LPIBF
|
LDEBTF
|
M2F
|
V_ERF
|
1980
|
26.06765
|
16.72033
|
27.12029
|
22.15826
|
83.63300
|
211.2800
|
1981
|
26.06898
|
16.74841
|
27.16218
|
21.82312
|
84.79600
|
271.7300
|
1982
|
26.09911
|
16.77670
|
27.28313
|
22.32166
|
89.74264
|
273.1176
|
1983
|
25.88918
|
16.80813
|
27.23438
|
22.01165
|
91.43135
|
323.0047
|
1984
|
25.69740
|
16.83494
|
27.17889
|
22.41046
|
94.88988
|
390.2845
|
1985
|
26.12963
|
16.86308
|
27.30525
|
22.46772
|
81.85860
|
469.6212
|
1986
|
25.78434
|
16.89133
|
27.23698
|
22.64988
|
100.9743
|
476.2663
|
1987
|
25.43718
|
16.89826
|
27.65824
|
26.65010
|
130.7876
|
273.3261
|
1988
|
25.65188
|
16.92357
|
27.50922
|
26.47825
|
112.5193
|
311.9482
|
1989
|
25.56041
|
16.96003
|
27.58926
|
26.37876
|
109.5305
|
258.5005
|
1990
|
25.95471
|
16.98369
|
27.54735
|
27.02484
|
94.67885
|
343.9340
|
1991
|
26.59974
|
17.01143
|
27.60900
|
27.18684
|
112.1748
|
280.4877
|
1992
|
26.30942
|
17.04507
|
27.57372
|
27.32900
|
102.5602
|
260.0513
|
1993
|
26.60950
|
17.06998
|
27.51771
|
27.67047
|
90.58892
|
326.1787
|
1994
|
26.66913
|
17.09810
|
27.26260
|
27.98204
|
87.79225
|
437.9472
|
1995
|
26.91514
|
17.13406
|
27.14344
|
28.63937
|
88.61501
|
529.7762
|
1996
|
27.23499
|
17.16157
|
27.30260
|
28.02613
|
86.83585
|
481.1104
|
1997
|
27.18954
|
17.18875
|
27.30509
|
27.70683
|
80.08625
|
557.5349
|
1998
|
27.01527
|
17.21923
|
27.29604
|
27.70333
|
77.30241
|
568.7170
|
1999
|
26.79349
|
17.24110
|
27.09250
|
27.85013
|
79.55917
|
673.1832
|
2000
|
27.39300
|
17.26780
|
27.09669
|
27.69340
|
72.31382
|
746.2854
|
2001
|
27.88293
|
17.29699
|
27.31572
|
27.91669
|
76.89161
|
719.2995
|
2002
|
27.15682
|
17.32421
|
27.29910
|
28.05756
|
83.62994
|
691.3137
|
2003
|
27.42535
|
17.35796
|
27.46700
|
27.78597
|
78.58690
|
637.1836
|
2004
|
27.93779
|
17.39851
|
27.65135
|
27.50137
|
78.73249
|
527.5693
|
2005
|
28.37905
|
17.42112
|
27.75688
|
28.26541
|
80.41357
|
539.3986
|
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
Tableau 13: Base de données
année
|
Lres
|
Opent
|
Log PIB/Hab
|
CC
|
V_er
|
Ldebt
|
M2
|
Lpop
|
TFPP
|
TIAO
|
Import
|
Export
|
1980
|
26,07
|
94,13
|
27,12
|
-11,62
|
211,28
|
22,16
|
83,63
|
16,72
|
|
|
|
|
1981
|
26,07
|
25,45
|
27,16
|
-16,90
|
271,73
|
21,82
|
84,80
|
16,75
|
|
|
|
|
1982
|
26,05
|
22,31
|
27,19
|
-15,54
|
328,61
|
22,09
|
81,72
|
16,78
|
|
|
|
|
1983
|
25,95
|
49,41
|
27,15
|
-21,70
|
381,07
|
22,14
|
83,02
|
16,81
|
|
|
|
|
1984
|
25,73
|
30,16
|
27,24
|
6,32
|
436,96
|
22,33
|
81,95
|
16,84
|
|
|
|
|
1985
|
25,98
|
34,93
|
27,28
|
-33,29
|
449,26
|
22,60
|
83,65
|
16,86
|
|
|
|
|
1986
|
25,59
|
23,59
|
27,29
|
-81,09
|
346,31
|
22,93
|
130,59
|
16,89
|
|
|
|
|
1987
|
25,35
|
34,46
|
27,60
|
-59,10
|
300,54
|
26,77
|
130,63
|
16,90
|
|
|
|
1,8549E+12
|
1988
|
25,72
|
34,41
|
27,55
|
-53,58
|
297,85
|
26,43
|
113,57
|
16,92
|
|
|
|
1,456E+12
|
1989
|
25,38
|
38,62
|
27,49
|
-35,71
|
319,01
|
26,38
|
108,59
|
16,96
|
|
|
|
1,4956E+12
|
1990
|
26,21
|
40,02
|
27,62
|
-34,09
|
272,27
|
26,96
|
107,16
|
16,98
|
|
|
|
1,9126E+12
|
1991
|
26,46
|
37,89
|
27,56
|
-57,32
|
282,11
|
27,21
|
102,20
|
17,01
|
|
|
2023,5
|
1,8117E+12
|
1992
|
26,16
|
35,88
|
27,58
|
-34,21
|
264,69
|
27,61
|
100,10
|
17,04
|
|
|
1855,5
|
1,4888E+12
|
1993
|
25,90
|
37,72
|
27,50
|
-41,33
|
283,16
|
28,12
|
92,29
|
17,07
|
|
|
2011,3
|
1,6828E+12
|
1994
|
27,01
|
50,57
|
27,06
|
-44,38
|
555,21
|
27,76
|
79,93
|
17,10
|
|
|
3049,6
|
2,8006E+12
|
1995
|
27,03
|
55,84
|
27,25
|
-94,30
|
499,15
|
28,54
|
88,82
|
17,14
|
|
|
3362,7
|
2,9987E+12
|
1996
|
27,23
|
57,52
|
27,32
|
-142,94
|
511,55
|
27,93
|
85,98
|
17,16
|
|
4,10
|
4036
|
3,8161E+12
|
1997
|
27,24
|
61,46
|
27,25
|
3,08
|
583,67
|
27,98
|
81,14
|
17,19
|
|
3,00
|
4285,7
|
4,362E+12
|
1998
|
26,78
|
56,76
|
27,20
|
-25,24
|
589,95
|
27,88
|
82,39
|
17,21
|
|
2,90
|
4601,7
|
3,6086E+12
|
1999
|
26,68
|
58,58
|
27,22
|
-0,83
|
615,70
|
27,66
|
76,77
|
17,24
|
4,00
|
3,00
|
4509,6
|
4,3317E+12
|
2000
|
27,56
|
65,45
|
27,24
|
27,93
|
711,98
|
27,64
|
73,45
|
17,27
|
5,80
|
3,40
|
5794,2
|
6,7045E+12
|
2001
|
27,68
|
68,15
|
27,24
|
9,02
|
733,04
|
28,08
|
79,95
|
17,30
|
4,30
|
3,60
|
7415,4
|
6,23E+12
|
2002
|
27,66
|
67,04
|
27,32
|
10,60
|
696,99
|
27,68
|
81,07
|
17,33
|
4,30
|
3,20
|
7886,2
|
6,242E+12
|
2003
|
27,62
|
63,49
|
27,52
|
-8,39
|
581,20
|
27,59
|
78,16
|
17,37
|
3,00
|
2,20
|
8165,8
|
6,784E+12
|
2004
|
28,05
|
70,38
|
27,69
|
-4,19
|
528,29
|
27,54
|
79,73
|
17,40
|
3,00
|
2,00
|
9608,8
|
8,9617E+12
|
2005
|
28,69
|
73,36
|
27,89
|
1,26
|
527,47
|
27,86
|
79,65
|
17,42
|
3,00
|
2,00
|
12519,6
|
1,237E+13
|
Source : nos calculs, Banque mondiale et
FMI
* 1 JAEWOO LEE, Insurance
Value of International Reserves: An Option Pricing Approach
* 2 Pierre PATAT dans
Monnaie, institutions financières et politique monétaires
pages 388
* 3 Corinne DELECHAT dans
«Reserve adéquacy in a currency union-The case of The CEMAC
region»
* 4 Joshua AIZENMAN et JAEWOO
LEE dans «International Reserves: Precautionary vs. Mercantilist
Views, Theory and Evidence»
* 5 Ce modèle s'appuie
sur la probabilité de survenance d'une crise et la différence des
taux d'intérêt interne et externe.
* 6 REGIS BOURBONNAIS,
Econométrie, 5ème édition pages 289- 294
* 7 Cette étude a
été menée par Corinne DELECHAT, que nous verrons plus
bas.
* 8 Parmi ces indicateurs, on
peut citer le ratio dette sur réserves, le ratio réserves sur
importation, réserve sur exportation etc.
* 9 La notion de mois
d'importation repose sur une prévision des importations de la zone.
Ainsi dire que l'on majore les réserves de deux mois d'importations,
signifie que l'on ajoute au plafond des réserves la quantité de
réserves pouvant couvrir la prévision sur deux mois des
importations de la CEMAC.
* 10 Ce taux est de 20%
* 11 Certains produits sont
cependant libellés en dollar qui sera dans ce cas la monnaie de
transaction. Cet exemple est retranscrit dans le but d'expliqué de
façon globale les conditions primaires d'une monnaie internationale
* 12 Pierre PATAT dans
Monnaie, institutions financières et politique monétaires
pages 388
* 13 Dans son ouvrage
intitulé le système monétaire international, page
5-8
* 14 Voir les composantes
des réserves internationales pour énumération.
* 15 DON ZERAH « la
monnaie » page 40
* 16 M LELART « la
système monétaire international » page 5-8
* 17 Selon P PATAT dans
Monnaie, institutions financières et politique monétaires
pages 390, une eurodevise est une devise détenue par des non
résidents, des banques étrangères, par des
étrangers au pays émetteur.
* 18 Le principe consiste juste
à influencer le cours des devises soit en les vendant plus chères
(ce qui va amener les opérateurs à s'en débarrasser) ou en
jouant sur les taux d'intérêt. Le taux d'intérêt et
le taux de change sont considérés par KEYNES comme des taux
jumeaux.
* 19 P SALIN
« économie internationale » page 59
* 20 Voir M VIZY,
« la zone franc »
* 21 Corinne DELECHAT ; cf
référence bibliographique 5.
* 22F.ÜLGEN, Monnaie
et finances internationales p 103-105
* 23 Pour plus de
détails sur les calculs voir Joshua Aizenman et Jaewoo Lee dans leur
document intitulé « International Reserves: Precautionary
vs.Mercantilist Views, Theory and Evidence », Octobre 2005
* 24 Voir annexe 1 pour plus de
détail
* 25 La probabilité
par défaut est obtenue à l'aide d'un modèle logit de
l'indicateur de crise sur les variables macroéconomiques. Mohamed BEN
ABDALLAH dans son ouvrage intitulée Analyse empirique des
déterminants macro-économiques des crises de balance des
paiements a proposé un modèle de l'évaluation de
cette probabilité.
* 26 Corinne DELECHAT
* 27 P SALIN
« économie internationale »
* 28 P SALIN dans Economie
internationale page 160-169
* 29 Le modèle
définitif qu'ils ont obtenu sur les pays du panel (Chine,
Indonésie, Corée, Malaisie, Philippines, Singapour,
Thaïlande, Inde) est : res=
â0*impt+â1*
impt*d1997+â2*M2t-1+â3*M2t-1*d1997+â4*v(x)t,
où res est les réserves internationales or exclus, imp le ratio
importation/PIB,M2 la masse monétaire, v(x) la volatilité des
exportation et d une variable muette introduite pour capter l'effet de la crise
asiatique survenu entre 1997-1998.
* 30 L'estimation du
modèle [3] d'ADF montre que la série n'est pas stationnaire. En
effet, le coefficient de la tendance étant significativement
différent de 0, traduit que notre série est soit un processus DS
soit un processus TS. Par conséquent, elle n'est pas stationnaire.
* 31 La procédure du
test d'ADF à conduit au modèle [1].
* 32 Développé
par le FMI en 2003 dans son modèle pour l'évaluation du niveau
optimum des réserves internationales, il est considéré
comme variable de la vulnérabilité du compte des transactions
courantes appliquée sur 122 pays
|