5. DISCUSSION
Le franchissement d'un obstacle a été
très peu étudié lors de l'initiation de la marche
comparativement à des conditions de marche établie. L'initiation
de la marche sans obstacle a été largement décrite,
mettant en évidence la présence de modifications posturales
précoces précédent le début du mouvement de la
jambe exécutant le premier pas. Ces modifications posturales
précoces sont appelées : ajustements posturaux anticipateurs
(APAs).
Dans notre étude, nous avons formulé
l'hypothèse selon laquelle les APAs associés à
l'initiation de la marche sans obstacle étaient modifiés par la
présence d'un obstacle. Dans ce cas, nous tenterons de savoir si les
APAs lors du franchissement d'un obstacle restent prédictifs de la
vitesse de marche atteinte à la fin du premier pas, comme dans une
situation sans obstacle.
Pour les deux vitesses de marche de notre étude
(spontanée et rapide), les résultats montrent que le pic de
vitesse du CM sur l'axe de progression (antéro-postérieur)
n'était pas affecté par le franchissement d'un obstacle. En
situation avec et sans obstacle, de jeunes sujets sont donc capables
d'atteindre la même vitesse à la fin du premier pas (Brunt et al,
1999), alors que cette vitesse diminue en présence d'un obstacle chez
des sujets âgés (Brunt et al, 2005).
En accord avec notre hypothèse, nous avons
trouvé que la durée et l'amplitude des APAs étaient
modifiées lors du franchissement d'un obstacle. Par rapport à la
condition sans obstacle, la durée des APAs était
significativement réduite dans toutes les conditions avec obstacle.
Entre ces dernières, la durée des APAs diminuait avec la hauteur
de l'obstacle sauf entre C3 et C4. Ces résultats sont en accord avec
ceux de Brunt et al. (1999) qui montraient chez de jeunes sujets que le
début de la phase de simple appui en situation obstacle intervenait plus
tôt que dans celle sans obstacle.
En ce qui concerne l'amplitude des APAs, nous avons
trouvé que la vitesse de progression du CM à la fin des APAs dans
la condition sans obstacle diminuait significativement en présence d'un
obstacle ; la différence n'était pas significative entre les
conditions obstacle. Par contre, l'amplitude du recul du CP n'était pas
affectée par le franchissement d'un obstacle. Cela suggère que
l'amplitude des APAs en situation obstacle était réglée
principalement à partir d'une réduction de leur durée.
Les résultats obtenus dans les conditions obstacles
mettent en évidence une contradiction entre l'amplitude des APAs et le
pic de vitesse de progression du CM. En effet, les APAs étaient
réduits lors du franchissement d'un obstacle alors que le pic de vitesse
de progression restait similaire sur l'ensemble des conditions. Nous prenons
l'exemple du montée d'une marche (Gélat et Brenière, 2000
; Gélat et al, 2006) les APAs sont réduits lors de la
montée d'une marche par contre le pic de la vitesse de progression reste
pratiquement similaire pour la marche sur un plan plat ou avec la montée
de la marche .Cette contradiction amène à se poser les questions
suivantes :
1) quelle est la fonction d'une réduction des APAs lors
du franchissement d'un obstacle ?
2) ces APAs restent-ils prédictifs de la vitesse de
marche ?
Lors d'un déséquilibre vers l'avant,
imposé par une translation de la surface d'appui et provoquant
l'exécution d'un pas chez de jeunes adultes, la présence d'un
obstacle entraînait une réduction de la vitesse de progression du
CM au début de la phase de simple appui, alors que sa valeur à la
fin de cette phase n'était pas modifiée par rapport à une
situation sans obstacle (Zettel et al, 2002). Ces résultats sont
comparables à ceux obtenus dans notre étude, bien que le mode de
déclenchement du mouvement soit différent. Comme l'indique les
auteurs, la réduction de la vitesse de progression au début de la
phase de simple appui semble destinée à limiter le risque de
contact avec l'obstacle pendant son franchissement.
Dans notre étude, le rôle de la réduction
des APAs pourrait donc être similaire. Cependant, une différence
majeure existe entre les deux études. Tandis que la hauteur de
l'obstacle était comparable dans les deux études, sa position par
rapport aux orteils du sujet était très faible (environ 5 cm)
dans l'étude de Zettel et al. (2002), alors qu'elle était d'une
longueur de pied (environ 25 cm) dans notre étude. Cette
différence indique que les sujets de notre étude étaient
dans une situation beaucoup plus confortable pour éviter l'obstacle que
ceux de l'étude de Zettel et al. (2002). Cela suggère que la
réduction des APAs en présence d'un obstacle pourrait être
destinée à une autre fonction.
En condition obstacle, cette autre fonction pourrait être
de conserver la vitesse de marche att einte à la fin du premier pas de
la condition sans obstacle, prenant ainsi en compte
l'augmentation de la durée de la phase de simple appui.
Comme dans de nombreuses études par exemple (Brunt,1999) qui a
trouvé que la duré d'exécution augmente avec le
franchissement d'obstacle, d'autre étude (Brunt et al, 2005) ils ont
trouvé que pour des personnes âgées la durée
d'exécution été augmentée avec le franchissement
d'obstacle.
Si nous regardons les relations entre l'amplitude des APAs
(y'GHO) et la durée d'exécution (dEX) (figure3) on constate qu'il
n y pas de différence entre la première condition et les autres
conditions, avec obstacle au sans obstacle on a trouvé que lorsque (dEX)
augmente en même temps (y'GHO) diminue.
Le système nerveux est capable d'intégrer des
informations relatives au système musculo- squelettique. Le (SNC) joue
le rôle d'un pilote lors de franchissement d'obstacle pour que le sujet
ne touche pas l'obstacle, il est obliger d'augmenter la durée
d'exécution pour avoir la même vitesse de pic à la fin.
Donc on peut dire que la deuxième fonction de la
réduction des APAs et de conserver la vitesse de marche à la fin
de la première pas similaire a celle sans obstacle.
Pour bien répondre à la deuxième question
on va essai d'interpréter les relations entre V et y'GHO, d'après
notre étude on a trouvé que V reste pratiquement similaire pour
toute les conditions par contre l'amplitude des APAs sa défère
entre les conditions, si on regarde les relations entre V et y'GHO
d'prés (figure 2) on trouve qu'il n'y pas de différence entre la
première condition et les autres conditions. Sans obstacle ou avec
obstacle on a trouvé si V augmentait, on notait que y'GHO augmenter
aussi. Donc les APAs restent prédictifs de la vitesse de marche
lorsqu'on franchit un obstacle, comme c'est le cas avec la marche sans
obstacle.
L'initiation de la marche lors du franchissement d'obstacle
apparaît donc comme une adaptation du processus au sein du quel la
commande centrale joue un rôle essentiel par rapport aux autres
situations (équilibre statique et locomotion) dans les quelles la
contribution des afférences périphériques serait plus
importante.
La réduction des APA apparaît comme une adaptation
de ce processus qui permet le régler l'élévation de genoux
tout en préservant à la fois l'amplitude du pic de vitesse.
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