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Le transport urbain à Casablanca

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par Ahmed MESKINE
 -  2004
  

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LE TRANSPORT URBAIN EN COMMUN

 

Les services du transport urbain en commun dans la Région du Grand Casablanca se caractérisent par leur aspect social. En effet, les prix pratiqués, étant soutenus par l'Etat, sont à la portée de toutes les couches de la population notamment les tranches pauvre et moyenne. Ce mode transport urbain est assuré par deux intervenants : la Régie Autonome du Transport en Commun (RATC) et les sociétés privées autorisées à exercer dans ce secteur et ce depuis les années 80 selon un cahier des charges établi à cette fin.

Le parc total des autobus est constitué de 1198 véhicules lourds ( 438 autobus relevant de la RATC et 760 véhicules appartenant aux sociétés privées), soit un autobus pour 3615 habitants.

Près de 6000 employés travaillent dans ce secteur.

* La RATC

 

La RATC est le principal fournisseur de services du transport urbain en commun dans la Région. Ses services répondent à une partie de la demande avec une vocation plus sociale du fait que le prix des tickets, soutenu par l'Etat, est 2.5 Dh uniforme le long du trajet de la ligne desservie.

L'évolution du trafic de la RATC est retracée par le tableau suivant :

 

Evolution du trafic de la RATC

Désignation

1997

1998

1999

2000

2001

2002

Nombre de lignes desservies

82

66

71

73

59

57

Longueur des lignes en Km

891

674

760

650

627

685

Nombre d'autobus circulants

293

289

330

300

290

227

Nombre d'autobus en parking

145

149

108

138

148

211

Nombre moyen journalier de de voyageurs transportés (en milliers)

276

267

259

258

260

209

Nombre annuel de voyageurs transportés (en milliers)

100800

97375

94559

94000

94995

76200

Dont :

 

 

 

 

 

 

Abonnés surtout scolaires (en milliers)

25243

24038

21663

20900

22300

20900

Source : RATC - Casablanca.

 

Le trafic de la RATC est en baisse et ce au profit du secteur privé et des auitres moyens de transport urbain. Ceci se explique, en partie, la crise financière que connait la Régie.

Par ailleurs, la RATC emploie pplus de 2000 employés. Cependant, sur les 182 lignes programmées, 57 lignes seulement sont desservies en 2002.

Ce désistement observé est comblé en partie par les sociétés privées autorisées à exercer dans ce secteur.

 

* LES SOCIETES PRIVEES DE TRANSPORT EN COMMUN

 

Depuis la fin des années 80, le transport urbain en commun est assuré , parallèlement à la RATC, par des sociétés privées. L'autorisation d'exercer dans ce secteur relève de la Communauté urbaine de Casablanca.

Ainsi, 18 sociétés sont actives actuellement disposant d'un parc de 760 autobus desservant 97 lignes. Cependant le contrat d'exploitation (autorisation d'exercer) a été résiliée pour 4 sociétés n'ayant pas respecté le cahier des charges.

Le trafic moyen jounalier transporté est de 452200 voyageurs (soit 1.8 % le trafic de la RATC). Il s'avère donc que cette privatisation du transport urbain, a été bénéfique pour une importante demande en croissance continue. Ce modèle de privatisation à Casablanca, a été exporté à d'autres Régions du Pays.

Il faut noter qu'on observe une cohabitation, sur certaines lignes, de la RATC et des sociétés privées. Toutefois, d'autres lignes sont desservies uniquement soit par la RATC soit par le privé.

 

LE PARC DES TAXIS

 

L'autorisation d'agréments relative aux taxis relève de la Wilaya du Grand Casablanca.

Deux types de taxis circulent à Casablanca et Mohammedia : Les grands et les petits taxis.

 

* LES GRANDS TAXIS

 

Le parc des grands taxis autorisé à circuler dans la Région s'éléve à 8000 voitures dont 388 à Mohammedia). Ce moyen de transport urbain est autorisé à desservir des itinéraires fixes reliant le centre ville aux différents quartiers périphériques ou reliant les quartiers entre eux. Ces itinéraires coincident généralement avec ceux desservis par les autobus.

Les prix des places pratiqués varient de 3 à 6 Dh par parcours, soit 1 à 2 fois le prix d'un ticket d'autobus. Cependant, ce moyen de transport paraît plus pratique que l'autobus, vu qu'il n'a pas des horaires fixes et sans surcharge.

Le nombre des utilisateurs des grands taxis est estimé à 375000 utilisateurs par jour.

 

* LES PETITS TAXIS

 

Cette catégorie de taxis, caractéristique du milieu urbain en général, est présente par un parc de 6000 automobiles ( 430 véhicules légers à Mohammedia).

Ses services répondent à la demande d'une clientèle déterminée, souvent pressée, ne pouvant attendre l'arrivée du bus ou ne supportant pas les déplacements par autobus.

Les tarifs pratiqués varient en fonction de la distance à parcourir. La mojorité des conducteurs utilisent les appareils installés à cet effet indiquant le montant à payer par course. D'autres conducteurs se contentent d'une somme forfaire , quelquefois après marchandage avec le client.

Il est à rappeler que chaque petit taxi ne doit pas dépasser trois personnes par course.

Le propriètaire de l'agément du petit taxi se charge lui même de la conduite de sa voiture. Dans certains cas, le propriètaire céde sa voiture à un chauffeur moyennant une somme forfaitaire journalière.

Il faut noter, que le conducteur du petit taxi doit disposer en plus du permis de conduire habituel, d'un permis délivré par la Wilaya.

 

LES AGENCES DE LOCATION DE VOITURES.

 

Les agences de location de voiture répondent à une demande ciblée : touristes, hommes d'affaires, besoins personnels de certains utilisateurs, etc....Ce parc de location, renforçant celui des taxis, est composé de 150 agences en 2002, gérant un parc de près de 750 voitures Le point fort de ces agences est de servir les demandeurs de leurs services pour des déplacements à l'intérieur de la Région .comme elles relient cette dernière aux autres Régions : tourisme et rouages d'affaires économiques et commerciales.

 

LE TRANSPORT URBAIN SPECIFIQUE

 

On entend par cette catégorie de transport urbain :

-                     le transport scolaire assuré par les écoles privées, les universités et grandes écoles au profit des élèves et des étudiants,

-                     le transport du personnel assuré par les entreprises ou les administrations, les collectivités locales, les grandes écoles et les universités au profit de leur personnel.

 

Il faut noter que vu l'uniformité de la couleur du parc scolaire, celui-ci participe à l'esthétique de la ville.

Par ailleurs, ce parc constitue un support publicitaire pour les établissements concernés vu que ces véhicules sillonnent tous les quartiers de la ville.

 

* TRANSPORT SCOLAIRE PRIVE

 

En 2002, on enregistre que 300 écoles assurent le transport à leurs élèves, utilisant un parc de 1180 véhicules ( autocars ou estafettes). Le coût du transport est supporté par l'élève.

 

* TRANSPORT DU PERSONNEL

 

Certaines sociétés assurent le transport à leur personnel ( 285 entreprises en 2002) utilisant un parc de 609 véhicules (autocars et estafettes).

Dans le même cadre, les oeuvres sociales de certaines administrations et collectivités locales, universités et grandes écoles gèrent le transport du personnel de ces établissements.

Ce type de transport urbain se compose de 40 autocars et estafettes faisant bénéficiés près de 3000 personnes.

 

 

 

MOTOCYCLETTES ET BICYCLETTES

 

Un couche importante de la population (composée d'ouvriers, de commerçants, d'élèves et d'étudiants) utilise la motocyclette ou la bicyclette pour ses déplacements. Ainsi, en 2002, ce parc est estimé à :

-                     149000 motocyclettes ( soit 22.0 % des ménages urbains),

-                     49000 bicyclettes (soit 7.3 % des ménages).

 

TRANSPORT URBAIN PAR TRAIN « AL BIDAOUI »

 

L'ONCF a mis en service des trains dits « Al Bidaoui » reliant Mohammedia à l'Aéroport Mohamed V, dans le but de participer à la satisfaction d'une partie de la demande de transport urbain dans la Région. Toutes les gares de la Régions sont desservies par ce transport.

TRANSPORT URBAIN INFORMEL

 

Le milieu urbain de la Région du Grand Casablanca connaît un développement important du transport informel. Il s'agit du transport par charrettes ou koutchi au nombre de 200 unités environ.

Ce type de transport est très utilisé dans les quartiers périphériques (Lissasfa, Sidi Maarouf, Moulay Rachid, Ain Harrouda...) mais aussi dans des quartiers non loin du centre de ville ( Al Fida, Ben Msik, Ain Chok...).

A noter aussi, l'existence d'un "transport clandestin" où se mèlent voitures personnelles et motocyclettes . Ce service est utilisé généralement dans les heures de pointe ou dans des situations de "crises" ( grèves des autobus entre autres).

 

PRINCIPAUX PROBLEMES DU TRANSPORT URBAIN DANS LA REGION DU GRAND CASABLANCA

 

Le transport urbain dans la Région connaît des problèmes multiples; certains sont liés à l'état de la voirie et à l'absence d'un schéma directeur de circulation, d'autres à l'insuffisance du parc surtout en l'absence du métro. Toutefois, chaque mode de transport a ses problèmes spécifiques.

 

 

Problèmes de la RATC et des autobus privés

 

-                     Ancienneté du parc d'où pollution et charges d'entretiens très élevées ; C'est le cas de la RATC,

-                     Insuffisance du parc face à la demande croissante,

-                     Faibles recettes face aux charges prévues et non prévues (entretien, dégâts causés à certains autobus lors des rencontres sportives, soutien limité des autorités de tutelles, tarifs bas des tickets, faible rentabilité des transports scolaires d'où un impact sensible et remarquable sur les recettes de la Régie comblées par des dons de la Communauté urbaine),

-                     Concurrence déloyale de la part des sociétés privées de transport urbain suite au « non respect » des cahiers de charges,

-                     Non desserte des quartiers périphériques suite à l'état de la voirie et à l'insuffisance du parc,

-                     Absence de passages réservés aux autobus d'où longues attentes allant de 15 à 45 mn.

-                     Voirie non carrossable dans certains quartiers périphériaues mais aussi dans certaines artères du centre de ville d'où des repercussions néfastes sur l'état des autobus (crevaisons fréquentes, usure des pneus, et des ammortisseurs qui en résultent des charges supplémentaires) ,

-                     Encombrement de la circulation suite à des goulots d'étranglements résultants de l'absence d'un schéma directeur de circulation ou des aménagements tels que les trémis dans certains endroits appropriés,

-                     Concurrence de la part des grands taxis, empruntant les mêmes itinéraires,

 

Problèmes propres aux taxis

-                     Concurrence entre les grands et les petits taxis,

-                     Développement du transport urbain informel malgré qu'il n'est pas assuré en cas d'accidents.

-                     Souci prioritaire du conducteur de rentabiliser la journée (recettes maximales pour faire face aux charges et dégager un profit) d'où un trajet chrnonométré et par conséquent augmentation des risques de la circulation.

 

 

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams