Le transport urbain à Casablanca :
Diagnostic et problèmes
Le transport urbain est un facteur déterminant dans le
développement économique, social et urbain de la ville. C'est le
"sang" qui irrigue toute l'agglomération en conditionnant et en suivant
de près son extension et ce pour désenclaver les
différents quartiers et en assurant leur liaison. Par conséquent,
le transport urbain est une des variables importante sur laquelle se base
toute planification urbaine. Par ses couleurs variées, le transport
urbain participe, de son coté, à l'esthétique de la
ville.
L'économie régionale et locale en dépend
énormément. En effet, le transport urbain est un
élément du développement du tourisme. C'est aussi un
support publicitaire vu le sillonnement des moyens de transport urbain à
travers les différentes artères de la ville, et par suite, il
peut participer aux finances locales.
Aussi, ces moyens de déplacements sont très
utilisés par les différentes couches de la population. En effet,
les dépenses de transport représentent 7.79 % de l'ensemble des
dépenses des ménages, se classant avant l'habillement, les
équipements ménagers, les soins médicaux et les loisirs et
culture.
D'un autre coté, le transport urbain, régulier,
entretenu et bien géré , pousse les personnes motorisés
à renoncer à l'utilisation de leurs propres véhicules pour
prendre l'autobus ou les taxis, d'où :
- Une
économie importante en énergie et par suite des dépenses
moindres qui seront affectées à d'autres achats.
- Moins de
pollution.
- Moins
d'embouteillage et donc moins d'accidents de circulation.
Etant soutenu par l'Etat, le transport urbain public a une
action sociale importante dans la mesure où les tarifs appliqués
sont à la portée de la couche modeste de la population. A jouter
à cela, que ce secteur participe à la création des
emplois.
Partant de ces constatations, la présente note dresse
le bilan et dégage les grands problèmes du transport urbain dans
la Région du Grand Casablanca.
Pour ce faire, cette note comprendra les
éléments suivants :
- Les
utilisateurs potentiels du transport urbain dans la Région,
-
L'infrastructure de base particulièrement la longueur et l'état
de la voirie,
- Le parc
automobile en circulation et son accroissement annuel,
- Les
différents mode de transport urbain dans le milieu urbain de la
Région du Grand Casablanca.
- Les
principaux problèmes du secteur.
LA DEMANDE POTENTIELLE DU TRANSPORT URBAIN A
CASABLANCA
La population urbaine résidente de la ville de
Casablanca est passée de 2738377 habitants en 1994 à 3233200
habitants en 2003.
Celle de Mohammedia s'est accrue de 170063 à 230000
habitants pour la même période.
Cette population légale ne constitue, en
réalité, qu'une partie de la demande des services du transport
urbain. Pour saisir la demande globale il y a lieu de raisonner en terme de
population dite de "fait" qui est définit comme étant la somme de
la population légale et de la population dite de passage (touristes,
invités des ménages, personnes, résidentes hors
Région, ayant des affaires personnelles, administratives, commerciales,
économiques ou de services dans la Région).
Ainsi, la population de fait des villes de Casablanca et
Mohammedia est estimée à 4330000 personnes.
Par ailleurs, la part de cette population susceptible
d'être déplacée peut être appréhendée
par le taux d'activité de la population urbaine , soit 49.6% en 2002.
Par conséquent, il en résulte un effectif journalier de 2592000
personnes à transporter qui se répartie comme indiqué
dans le tableau ci-dessous :
Demande potentielle journalière
de transport urbain dans les villes de Casablanca et
Mohammedia
Catégorie de population
|
Population à transporter par
jour
|
Population active occupée
|
1041000
|
Effectifs scolarisés utilisant un des moyens de
transport urbain
|
124000
|
Population de passage (1)
|
873000
|
Population résidente inactive se
déplaçant pour affaires administratives, commerciales,
économiques ou visites familiales
|
554000
|
TOTAL A DEPLACER
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2592000
|
1) les personnes logées dans les hôtels,
visiteurs des malades des hôpitaux et cliniques, patients des
médecins privés, visiteurs des détenus en prison,
visiteurs pour affaires industrielles, de services, commerciales ou
économiques.
Ce flux potentiel, a recourt dans ses déplacements ,
à divers moyens de transports. Certains sont propriétaires de
leurs moyens de transports (voitures, motocyclettes et bicyclettes), d'autres
utilisateurs font appel au secteur privé (grands et petits taxis), une
partie du flux est prise en charge par le transport urbain en commun (RATC,
autobus privés et ONCF). Une autre partie du flux
bénéficie du transport assuré par les employeurs
(administrations, entreprises, écoles privés).
Parallèlement, une partie de ce flux recourt au
transport informel (charrettes, koutchis ou transport clandestin).
Avant de décrire cette panoplie de moyens de transports
empruntés par les utilisateurs dans leurs déplacements
quotidiens, on présentera la longueur et l'état de la voirie et
le parc automobile en circulation à Casablanca et Mohammedia, son
accroissement annuel et les conséquences qui en découlent
(accidents de circulation).
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