Annexe 3 : Les
observations du CSC (publié dans la presse)
Le Conseil supérieur de la communication,
gardien du respect de l'éthique et de la déontologie dans les
médias, nous a fait parvenir le 12 mars sa recommandation
n°001/2008/CSC/SG/CAB que voici.
En dépit de conditions matérielles souvent
difficiles, notre paysage médiatique s'illustre par la richesse des
lignes éditoriales et la maturité professionnelle de ses acteurs.
Cette situation vaut aux médias burkinabè d'être
cités en exemple aussi bien dans la sous-région que dans l'espace
francophone.
Le Conseil supérieur de la communication constate
malheureusement que, depuis quelque temps, il est amorcé de
sérieuses atteintes à ces ressorts déontologiques et
éthiques ainsi qu'un processus de rupture de cette assise
professionnelle acquise par nos médias.
A titre illustratif, et non exhaustif, le Conseil
relève les graves manquements professionnels qui ont
caractérisé les livraisons des n°134 du 25 février
2008 et 135 du 10 mars 2008 de l'Evénement, du n°462 du 29
février 2008 de l'Hebdo du Burkina, de l'Observateur Paalga n°7084
du 04 mars 2008, de l'Opinion n°543 du 05 au 11 mars 2008, du Journal du
Jeudi n°859 du 06 au 12 mars 2008, de Bendré n° 485 du 03
mars 2008, du Libérateur n°51 du 05 au 19 mars 2008, de
l'Indépendant n°757 du 11 mars 2008.
Ces manquements, relayés notamment en langues
nationales par certains médias audiovisuels, portent sur des articles
écrits sur fond de rumeurs de toutes sortes, d'incitations à la
haine, d'anathèmes basés sur des considérations
régionalistes et ethnicistes. Cette fracture avec les normes
professionnelles porte également sur des allégations et des
insinuations ne reposant sur aucune preuve matérielle sur l'état
de santé du Président du Faso.
Le Conseil supérieur de la communication invite les
responsables des organes sus-cités et, d'une manière
générale, l'ensemble des professionnels tant du public que du
privé, à cesser immédiatement ces pratiques
antiprofessionnelles.
A un moment où, sur le continent africain, la
liberté de la presse est de plus en plus soumise à de graves
aspérités, le plaidoyer du Conseil supérieur de la
communication pour la dépénalisation des délits de presse
peut se trouver contrarié par des comportements détonnant avec la
responsabilité sociale qui se doit d'être le credo du
journalisme.
Face à de telles dérives, le Conseil
supérieur de la communication rappelle aux organes de presse la
nécessité pour eux de ne pas succomber au sensationnalisme
facile, à la provocation inutile et indécente.
Et cela, surtout pour des faits délitant nos
références culturelles et exposant, en conséquence, toute
la profession à une menace contre la tolérance. C'est au
demeurant sur cette tolérance que repose le large consensus social,
précisément illustré par la diversité des lignes
rédactionnelles et éditoriales.
Le Conseil supérieur de la communication, pour sa part,
n'a cessé de rappeler aux hommes et femmes de médias la
délicatesse de l'exercice de la liberté de la presse. Et cela,
dans un contexte général où la démocratie, dont
elle est une composante essentielle, se révèle être une
oeuvre d'étape. Si l'exercice de la liberté de la presse à
laquelle le Conseil attache du prix est la règle dans le traitement de
l'information, il ne doit servir que l'intérêt
général.
Le Conseil supérieur de la communication sait compter
sur leur sens de responsabilité pour éviter de remettre en cause
les précieux acquis engrangés par notre pays dans la
liberté d'opinion et de presse, surtout lorsque les faits relayés
ne sont pas vérifiés.
Aussi le Conseil invite-t-il les responsables des
médias et les journalistes à éviter toutes les typologies
d'instrumentalisation et à veiller à une stricte observation des
règles fondamentales qui fondent la noblesse et la dignité de la
profession.
En tous les cas, cette recommandation, qui vaut une mise en
demeure, sera suivie en cas de récidive de décisions
administratives du Conseil supérieur de la communication,
conformément à ses attributions et à ses missions
régaliennes.
Le président
B. Luc Adolphe Tiao
Commandeur de l'Ordre national
NDLR : Dans sa recommandation sus-citée, le CSC a
dû se tromper en citant le n°7084 du mardi 4 mars 2008 de
l'Observateur Paalga, car nulle part dans cette édition il n'est fait
cas de la santé du président, ou d'autres articles en rupture
avec les ressorts éthiques et déontologiques.
Par contre, dans l'édition 7082 de notre journal du
vendredi 29 février au dimanche 02 mars, nous avons évoqué
ce sujet "très sensible" de la santé du Président dans
notre rubrique "Une lettre pour Laye".
Si c'est cela l'objet querellé, nous dirons que, pour
une fois, nous ne sommes pas en phase avec le CSC.
Est-ce vraiment faire entorse à l'éthique et
à la déontologie que de se préoccuper de la santé
du Président ?
Vraiment là, pas du tout !
Source : L'Observateur Paalga N° 7092
du 14 mars 2008
(http://www.lobservateur.bf/spip.php?page=rubriquearchive&id_rubrique=7549)
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