2.2. Les mécanismes non
juridictionnels
Par mécanisme non juridictionnel, on entend ici des
organes non contentieux chargés de contrôlé la mise en
ouvre de normes juridiques ou non, En ce qui concerne le domaine de
l'observation de l'éthique des droits d el' homme par les écrits
de la presse, on peut regrouper ces mécanismes en deux groupes, ceux qui
internes aux organes de presse et ceux qui leurs sont externes.
2.2.1. Les mécanismes
internes aux organes de presse
En vue de garantir le respect de l'éthique, de la
déontologie et aussi de la loi en vigueur, le monde de la presse dispose
de mécanismes de régulation internes à la corporation. On
peut en distinguer deux types à savoir ceux qui sont internes à
chaque organe de presse en tant que tel, ceux qui relèvent d'une
organisation associative ou qui sont de organes consultatifs de l'Etat.
2.2.1.1. Au sein des organes de
presse
Dans le souci de garantir la qualité professionnelle,
au Burkina Faso, les rédactions des journaux disposent en
général de deux mécanismes : le rédacteur en chef
et la conférence de rédaction. Ces deux dispositifs interviennent
en amont et aval de toute article susceptible de publication dans le journal.
Avant d'écrire, le choix du sujet lorsque le temps le permet est
discuté avec le rédacteur en chef. Dans les cas d'urgence, un
événement soudain, la décision est prise par la
journaliste sans observer la consultation préalable. Le texte une fois
écrit, fait l'objet d'un avis du rédacteur en chef. La
décision finale de publication relève en dernier de la
conférence de rédaction.
Entre ces deux dispositif, les rédactions des journaux
ont des chefs de desk par thème : sports et loisirs, politique,
économie, fait divers... Le nombre et la qualité des desks
dépendent en grande partie de l'effectif de journalistes dont dispose
chaque quotidien. Selon le thème majeur traité par un article, le
chef du desk thématique en question peut être amené
à apporter des observations aux écrits avant leur publication.
Dans ce processus, certains hommes de médias que nous
avons rencontrés affirment que, ni la quantité du travail, ni le
temps ne joue en faveur d'un réel contrôle du contenu de tous les
écrits paraissant dans les quotidiens. En dernier recours, toute
personne se sentant lésée par une publication a, comme
alternative, le droit de réponse. Celle-ci est prévue par la loi
et fait obligation au journal de le publier. Mais, ce droit n'est pas
applicable dans le cas des atteintes à l'éthique et aux principes
de droits de l'homme. Car, ici c'est moins un individu doté de
capacité d'intenter un procès que d'une valeur morale,
éthique, ou d'un principe abstrait des droits de l'homme qui est remis
en cause.
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