II. LES ENSEIGNEMENTS GENERAUX SUR LE CAPITAL PUBLIC ET
LA PRODUCTIVITE
L'une des principales contributions de l'étude de
statistique Canada réalisée par Harchaoni et Tarkhani (2003) est
la preuve que les répercussions de l'infrastructure sur la
productivité ne sont pas uniformes à l'échelle des
secteurs d'activité, ni à l'échelle régionale. Des
enseignements sur la contribution du capital public à la
productivité peuvent alors être tirés. Nous montrerons
d'abord comment le capital public contribue à la productivité des
facteurs privés sectoriels, ensuite comment il contribue à
réduire la disparité régionale.
A. Contribution du capital public à la
productivité des facteurs privés sectoriels
Harchaoni et Tarkhani (2003) pensent que les
répercussions des investissements dans l'infrastructure se font sentir
davantage dans les secteurs d'activité qui misent davantage sur
l'infrastructure publique dans la production de leurs biens.
Hurlin (1999) soutient cette position, lorsqu'il affirme qua
la dimension sectorielle permet non seulement d'ignorer la critique de Gramlish
(1994) selon laquelle les estimations en coupe ou en panel conduisent à
une sous estimation de l'impact du capital public en raison de la
négligence des externalités extra régionales. Mais aussi,
de limiter l'éventuel biais de simultanéité qui pourrait
affecter les estimations agrégées, puisque l'on peut supposer que
la productivité d'un secteur particulier n'apporte pas de contribution
déterminante à l'évolution du stock de capital public
national.
a. Spécifications sur un panel sectoriel
Hurlin (1999) considère une fonction de production
élargie de type Cobb-Douglas exprimée en logarithme dans laquelle
la liste des facteurs de production est le travail, le stock de capital
privé et le stock de capital public.
(3.1)
Les indices i, s et t désignent respectivement les
dimensions pays, sectorielles et la date (connue) d'observation.
La variable Gi,t, qui désigne ici le stock de
capital public national, n'a pas de dimension sectorielle. Ce choix, Hurlin le
justifie tout d'abord par l'impossibilité de définir sur le plan
comptable la notion d'infrastructure publique sectorielle. Mais plus
généralement, cette spécification signifie que les
mêmes équipements publics (infrastructures de transport par
exemple) peuvent affecter la productivité de tous les secteurs de
l'économie, mais à des degrés divers (les
élasticités étant conditionnelles au secteur noté
s).
Dans une étude fondée sur un panel
américains, Evans et Karras(1994) préconisent d'utiliser le
nombre d'heures travaillées, dans le but de contrôler les effets
liés à l'hétérogénéité de la
durée légal du travail. En absence de telles données au
niveau sectoriel, Hurlin (1999) retient dans sa spécification l'effectif
total du secteur s du pays i pour définir la variable emploi
Nist.
Les paramètres en, ek et eg désignent
respectivement les élasticités de la production par rapport
à l'emploi, au stock de capital privé et au stock de capital
public mesurées dans le secteur s. le paramètre
à un effet spécifique individuel et capture toutes les
caractéristiques atemporelles de la productivité globale des
facteurs. Le paramètre gt correspond quant à lui à un
effet temps spécifique qui permet de contrôler les chocs communs
à tous les pays à chaque période.
représente alors un terme d'erreur indépendant
et identiquement distribué orthogonal aux effets nationaux et
temporels.
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