CONCLUSION
Par l'outil internet, un organe de presse peut non seulement
rechercher des informations mais aussi en diffuser. Il rend plus efficace et
plus rapide la communication entre ses animateurs et assure la discussion en
ligne entre d'une part, les journalistes, et, d'autre part, entre eux et les
lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Les organes de presse
béninois peuvent profiter de cet outil pour mieux vulgariser la culture
béninoise qui à l'heure actuelle souffre d'une faible promotion
sur le plan international.
Dans la réalité, l'utilisation de l'internet par
les organes de presse béninois reste relativement en dessous de ce
qu'elle devrait être même si plus de la moitié des organes
enquêtés a une connexion internet. Parmi ces derniers, tous ne
profitent pas effectivement des opportunités qu'offre l'internet. Ils se
limitent aux échanges de correspondances et à l'utilisation de
l'application web pour la recherche d'informations alors que les forums
électroniques par exemple peuvent leur permettre d'échanger sur
des sujets de l'actualité et de déceler ainsi les forces et les
faiblesses de leurs écrits. Une minorité de ces organes
présente la culture béninoise sur son site et dispose d'un
service internet distinct des autres services.
Il urge donc que cette sous-utilisation de l'internet soit
corrigée. Des actions doivent être menées par l'Etat
à travers le MCPTN et la HAAC pour aider les organes de presse, qui
utilisent l'internet à l'extérieur de leurs locaux, à
disposer d'une connexion internet et pour améliorer la connexion des
autres organes. La formation des journalistes aux usages de l'internet doit
également être mieux coordonnée pour que tous les organes
soient tous représentés d'une part, et que de l'autre, une
commission puisse évaluer son impact sur la pratique de l'internet par
eux. Ces formations doivent amener les journalistes à démythifier
l'outil informatique et les familiariser aux utilisations de l'internet. Le
mécénat privé pourrait également se
développer pour doter les organes d'appareil informatique ou d'une
connexion internet.
Mais cela ne signifie en aucun cas que les organes de presse
ne doivent pas se prendre en charge eux-mêmes. C'est à eux
qu'appartiennent les rôles les plus importants. Après une
connexion internet, ils doivent instaurer un service internet, éviter de
se limiter à l'envoi et à la réception de courrier
électronique et à la recherche d'informations. Ils doivent
disposer d'un site dont la conception doit prévoir une tribune de
débats en ligne.
Cette étude de l'utilisation de l'internet par les
médias béninois que nous avons réalisée a
porté sur des organes de presse des villes de Cotonou et Porto-Novo.
Elle n'a pas pris en compte tout le territoire national et s'est
déroulé en août, septembre et octobre 2002. L'internet
évolue à un rythme vertigineux et des milliers de sites web sont
lancés chaque jour dans le monde entier. Il suffit qu'un des organes de
presse que nous avions enquêtés et qui n'a pas un site web s'en
dote dans le mois de novembre 2002 pour que notre travail soit en partie
dépassé. Cheikh Hamidou KANE n'a-t-il pas écrit dans
L'aventure ambiguë que « La
vérité que révèle la science est une
vérité partielle, et tant qu'il y aura de l'avenir, toute
vérité sera partielle. La vérité se place à
la fin de l'histoire.» Il serait intéressant que cette étude
soit actualisée chaque année pour retracer l'évolution de
l'internet "médiatique" béninois et pour décrire la
réelle situation de l'internet dans la presse. Par ailleurs, cette
étude s'inscrivait dans le cadre de la rédaction d'un
mémoire de fin de formation et ne pouvait par conséquent
embrasser à la fois d'autres questions importantes plus
spécifiques. Au nombre de celles-ci, on peut avoir : sur les sites
web des organes de presse, la navigation est-elle aisée. Ces sites web
sont-ils référencés ? Les gestionnaires de ces sites
disposent-ils des statistiques de consultations ? Ces sites sont-ils
visités régulièrement ? Quelles sont les
nationalités des visiteurs ? Sont-ce seulement des
béninois ? Quelles sont les rubriques qui attirent le plus les
internautes ? La publicité sur ces sites est-elle payante ?
Cette publicité est-elle constituée d'une simple affichage du
logo de la structure présentée ou le logo est-il un lien
hypertexte pouvant conduire au site web de cette structure ? Autant de
questions qui méritent d'être traitées
ultérieurement pour compléter cette étude.
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