ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE MAGISTRATURE
ENAM
********
CENTRE DE FORMATION AUX CARRIERES DE
L'INFORMATION
CEFOCI
********
REPUBLIQUE DU BENIN
********
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE MESRS
********
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
********
FILIERE : ARCHIVISTIQUE
******
L'APPROPRIATION DE L'INTERNET PAR
LA PRESSE BENINOISE
Sous la direction
de
M. Jean TCHOUGBE
Directeur du Campus Numérique
Francophone de Cotonou
Réalisé et soutenu
par
Abdel Kader B. KPADONOU
ANNNEE ACADEMIQUE 2001 - 2002
XVIIIe PROMOTION
1999 - 2002
L'Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature n'entend donner aucune approbation, ni improbation aux opinions
émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être
considérées comme propres à son auteur.
DEDICACE
A la mémoire de ma feue mère Assana
DJIBRIL
A mes défunts frères et soeur
Faïsol, Israfil, Lawal et
Moussiliath.
A mon père El Hadj Saliou KPADONOU
A mon oncle Awal NAGNIMI et son
épouse
A Mme Fatima SANOUSSI
A Mme Latifatou KPADONOU née
INOUSSA
A mon frère Issiaka et à mes
soeurs Islamyath, Amdalath, Madinath, Chèrifath
et Madjidath.
A tous les journalistes béninois,
je dédie le présent travail.
REMERCIEMENTS
Mes remerciements s'adressent
à :
- M. Jean TCHOUGBE, Directeur du Campus Numérique
Francophone qui malgré ses multiples occupations a suivi ce travail.
- M. Hippolyte DJIWAN, Rédacteur en Chef NTIC et Doc du
quotidien Le Matinal et Président du réseau Pratic-Bénin.
- Tous les professeurs du CEFOCI et particulièrement M.
Bankolé ABATI.
- M. Roméo GBAGUIDI de la XVIIème
promotion du CEFOCI.
- Tous les journalistes qui ont répondu à mon
questionnaire et à toute leur rédaction. Par cette même
occasion, je présente toutes mes excuses à ces rédactions
dont j'ai enfreint les "Entrée interdite à toute personne
étrangère à la rédaction".
- M. Simon GOUDJO.
Qu'il me soit permis de remercier également tous les
étudiants de la XVIIIème promotion du CEFOCI. Nos
discussions sur le sujet ont été très édifiantes
quant à son étude.
Que tous ceux qui ont contribué d'une manière
ou d'une autre à la réalisation de ce mémoire et tous mes
amis trouvent à travers ces lignes le témoignage de ma
sincère gratitude.
« Le monde de la communication connaît de
profondes mutations. L'apparition du multimédia et d'Internet ne sont
qu'un versant du développement de nouveaux supports permis par la
révolution numérique »
Serge GUERIN, La Cyberpresse : la presse et l'écrit
off line, on line. P.137.
SIGLES ET ABREVIATIONS PRINCIPAUX
ABP : Agence Bénin Presse
AUPELF : Association des universités
partiellement ou totalement de langue
Française
CED : Centre d'Education à Distance
EIT : Espace Informatique et
Télécommunication
FTP : File Transfer Protocole
HAAC : Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la
Communication
IRC : Internet Relay Chat
Kbps : Kilobits par seconde
Mbps : Mégabits par seconde
MCPTN : Ministère de la Communication et de la
Promotion des Technologies
Nouvelles
MPREPE : Ministère du Plan de la Restructuration
Economique et de la
Promotion de l'Emploi
Ntic : Nouvelles Technologies de l'Information et de
la Communication
ODEM : Observatoire de la Déontologie et de
l'Ethique dans les Médias
OING : Organisations Internationales Non
Gouvernementales
ONG : Organisations Non Gouvernementales
OPT : Office des Postes et
Télécommunications
REFER : Réseau Francophone de l'Education et de la
Recherche
SECNI : Société d'Etude de Conseil et de
Négoce Informatique
WAIS : World Area Information Server
WWW : World Wide Web
SOMMAIRE
INTRODUCTION
Première partie: LA
PRESSE ET SON UTILISATION DE L'INTERNET
Chapitre I :
GENERALITES
Section 1 : L'internet
Section 2 : La presse
Chapitre II : L'INTERNET,
UN OUTIL INDISPENSABLE POUR LA
PRESSE
Section 1 : Préalables
à l'utilisation de l'internet par la presse
Section 2 : Analyse des
opportunités de l'internet pour la presse
béninoise
Deuxième partie: DE
L'UTILISATION DE L'INTERNET PAR LA
PRESSE BENINOISE
Chapitre I : ENQUETE
MENEE AUPRES DES ORGANES DE PRESSE
SUR LEUR UTILISATION DE
L'INTERNET
Section 1 : L'enquête et
ses résultats
Section 2 : Interprétation
et analyse des résultats
Chapitre II : STRATEGIES
D'ACTIONS POUR UNE MEILLEURE
UTILISATION DE L'INTERNET PAR
LES MEDIAS
Section 1 : Des
réalisations considérables
Section 2 : Recommandations
CONCLUSION
Memoir Abstract
Internet is a tool without which men can not do in the field
of communication, for it interests are found in all activities sectors.
Internet exists since 1968 but it has been officially
introduced in Benin in 1995 during the organization of the 6th Heads of states
conference and french speaking countries governments. Since then, Internet has
been revealed as the keymaster of development. Press constitutes a great factor
regarding the role it plays in democracy rooting in Benin. Press is then opened
to a variety of opportunities. This very press must owe his dynamism to
Internet. That is why our topic in the framework of our dissertation in
archives sciences at the University of Abomey-Calavi is :
INTERNET APPROPRIATION IN BENIN PRESS
The use of Internet by a press organization
requires a performing hardware, an Internet service, different from others
services such as : the marketing, the schedule, editorial, publising and
the transport. These journalists must be well trained for the Internet remains
for press, a source of information. Among them we have websites, usenet, wais
and telnet sites.
Besides, the press organization must have at disposal their
own website, presenting them as presenters, showing a synthesis of national
news. On the website, there must be on one hand a heading of dialogues on line
among journalists, and among journalists and people on the other hand.
The Benin press organization that do not use Internet, have
talk about the inexistence of financial means, for most the time. All the
press organization that are connected on Internet, use the electronical mail
and the world wide web but very few of them use the others services. Almost all
this others peoples use Internet for information research. The main problem
that the press organization, that are connected, face, is the debit very low of
the connection and the inexistence of a performing hardware.
As regards the journalists training, thirty six press
organizations have participated in Internet training. The press organization
would like the Internet connection almost free charge, and also reward the best
production and publication of the "Ntic".
The use of Internet in Benin press is not so good, so as to
let people profit from it advantages. Things have been done. Nevertheless,
effort remain to do by the government and the presenters of Benin press. The
formers must help the press organization to get connected and to improve their
connection, and to have a performing hardware. They also must create a
multimedia centre for journalists. The presenters must count on themselves and
have their own Internet connection and website.
Benin press agency website must be active and the high
audiovisual and communication authority must also have it own website.
INTRODUCTION
Lorsqu'il y a 5000 ans avant J-C, les premiers
hiéroglyphes faisaient leur apparition au coeur de la civilisation
égyptienne, personne n'était en mesure de soupçonner la
richesse de leurs implications futures aussi bien aux plans scientifique que
technologique. Ces hiéroglyphes présageaient l'écriture
dont l'invention constituait une victoire radicale de l'homme sur la nature.
C'est cette invention qui a accouché tout le reste du triomphe
scientifique et de la longue marche de l'homme vers la conquête de son
bien-être, vers sa victoire sur la nature. L'écriture était
donc incontournable dans les activités humaines et tout devait s'y
appuyer.
La quête perpétuelle du bien-être, de
l'amélioration de ses conditions d'existence a été la
marque essentielle voire commune de l'espèce humaine. Les inventions et
les progrès scientifiques et techniques enregistrés en Asie, en
Europe et en Amérique, à diverses époques et dans
plusieurs domaines et qui se basaient sur l'écriture en sont une
manifestation indéniable.
Dans le domaine de la communication, des moyens ont
été successivement inventés. La curiosité
scientifique devrait se fonder sur les insuffisances des inventions
précédentes et conduire à la découverte
d'instruments techniquement plus performants. Du livre (1455), on est
passé au journal (1605) ; du télégraphe aérien
(1790), en passant par le télégraphe électrique (1837), on
est arrivé au téléphone (1876). L'invention du
cinéma (1895) sera suivie de celles de la radio (1896), de la
télévision (1928) et du magnétoscope (1957).
Le reste de la deuxième moitié du
XXème siècle enregistrera la découverte de
moyens encore plus performants comme l'internet, le CD audio, le CD-ROM, le DVD
et l'apparition de la communication par câble et par satellite. Au nombre
de ces derniers moyens, l'internet paraît le plus populaire et le plus
utilisé en ce début de troisième millénaire.
Au Bénin, le constat est qu'il a gagné la
plupart des secteurs d'activités. Plusieurs organismes, qu'ils soient
publics ou privés, qu'ils soient d'ordre politique, juridique,
économique, social ou culturel, ont fait de ce nouveau moyen de
communication, une alternative essentielle à leur existence. Cela peut
s'expliquer : cet outil s'adapte à toutes sortes
d'activités.
S'il est un secteur qui ne doit pas rester en marge de cette
approche de l'utilisation de l'internet, c'est bien celui de la presse. La
presse dans une démocratie qui s'édifie est un facteur essentiel.
Elle constitue le quatrième pouvoir et doit se connecter à cet
univers virtuel, qui lui offre d'énormes possibilités, si elle
tient à son dynamisme. Il serait alors inconcevable que l'on puisse
envisager des organes de presse se passant de l'outil internet. Evaluer le
degré de son utilisation dans cette presse sera certainement une
entreprise capitale et c'est ce qui justifie le choix de ce thème dans
le cadre de la rédaction de notre mémoire de fin de formation en
archivistique, filière des Sciences et Techniques de l'Information
Documentaire :
L'APPROPRIATION DE L'INTERNET PAR LA PRESSE
BENINOISE
- Quelles sont les opportunités qu'offre l'internet
à la presse ?
- Quelle proportion de la presse béninoise utilise
l'internet ?
- Quels sont les organes de presse qui y sont
connectés ?
- Quels sont les usages de l'internet qui sont faits par les
organes de presse connectés ?
- Quelles sont les difficultés rencontrées dans
leur utilisation de l'internet ?
- Quels sont les organes qui ne sont pas connectés
à l'internet ?
- Pourquoi ne sont-ils pas connectés ?
- Comment peut-on amener les organes de presse à mieux
intégrer l'internet à leur existence si ce n'est pas encore le
cas ?
Telles sont les questions auxquelles cette étude devra
apporter des essais de réponses. Ces approches de réponses
s'établiront par l'intermédiaire de la recherche documentaire,
par des entretiens avec des personnes ressources et par un questionnaire
distribué dans les organes de presse afin de déterminer les
caractéristiques de l'internet "médiatique" béninois.
Dans cette perspective, notre étude s'articulera
autour de deux grands axes qui constituent d'ailleurs les deux grandes parties
de ce travail.
Première partie : La presse et son utilisation de
l'internet.
Deuxième partie : De l'utilisation de l'internet
par la presse béninoise.
PREMIERE PARTIE
LA PRESSE ET SON UTILISATION DE L'INTERNET
Dans cette première partie, nous essayerons de
comprendre les termes importants et de présenter les
caractéristiques - préalables et opportunités - de
l'utilisation de l'internet par la presse.
CHAPITRE I : GENERALITES
La présente étude mettant en rapport la PRESSE
et l'INTERNET, elle ne saurait occulter dans son entrée en
matière une certaine approche de définition de ces
concepts-clé. Qu'est-ce que l'INTERNET ? Qu'entend-on par
PRESSE ? Ce premier chapitre est consacré à la
présentation de l'INTERNET (section 1) et de la PRESSE (section 2).
SECTION 1 : L'INTERNET
Pour bien appréhender l'INTERNET en
tant que outil de communication, nous aborderons successivement son historique
et ses services avant de retracer son apparition, son évolution et sa
situation actuelle au Bénin.
PARAGRAPHE 1 : HISTORIQUE ET SERVICES
A- Historique
A la fin des années 60, la guerre froide qui opposait
depuis 1945 les Etats-Unis et l'URSS ainsi que leurs alliés respectifs
était dans sa phase de détente. Entre les deux blocs, on assiste
à un « relâchement de tension [et à] un mouvement
vers la coopération »1(*). Néanmoins, chaque superpuissance se tenait sur
ses gardes et la méfiance réciproque, qui en découlait,
stimulait les recherches dans les universités et les centres
scientifiques. Aux Etats-Unis, le ministère de la défense
disposait d'un département dénommé Advanced Research
Projects Agency (ARPA) qui était composé de plusieurs centres
militaires de recherche éparpillés sur le territoire
américain. Les chercheurs travaillant dans ces centres devaient
communiquer entre eux, ce qui impliquait la mise en place d'un réseau
informatique susceptible d'une part de connecter tous « les
ordinateurs (...) nombreux, géographiquement distants, de marque et de
génération différente »2(*) et d'autre part de
résister à toute explosion nucléaire
déclenchée par la partie ennemie. Les réflexions
menées dans ce sens ont débouché en 1969 sur la mise en
place du réseau ARPAnet reliant tous les scientifiques de la
défense américaine. Au lendemain de cette naissance de ARPAnet,
d'autres réseaux, quasi-similaires ou non, verront le jour dans quelques
centres civiles ou dans des universités. On pourrait citer entre autres
réseaux THEORYNET de l'Université de Wisconsin, USENET et BITNET
qui respectivement en 1977, 1979 et 1981 mettaient en contact par courrier
électronique plusieurs chercheurs et universitaires dans le monde. C'est
le cas aussi en France du réseau Cyclades reliant des scientifiques
d'universités. Mais une difficulté majeure va
apparaître : s'il était facile de communiquer entre
chercheurs dans un même réseau, ce n'était pas le cas pour
un échange d'informations d'un réseau à l'autre parce que
ces sites utilisaient des protocoles de communication divers. La nouvelle
équation à résoudre était la conception d'un
protocole de transmission uniforme capable donc d'interconnecter ces
réseaux. Pour ce, Vint CERF et Bob KAHN, deux informaticiens
américains, élaborèrent en 1982 le protocole de
transmission commun TCP/IP. Il faut entendre par TCP « Transmission
Control Protocol » et par IP « Internet
Protocol ». C'est l'instauration de l'internet. A partir de ce
nouveau pas, plusieurs réseaux dans le monde entier peuvent
s'interconnecter, qu'ils soient militaires, éducatifs, gouvernementaux,
commerciaux, publics, privés, américains ou non. C'est ce qui
justifie l'appellation « réseau des réseaux »
utilisée pour désigner l'internet.
En 1989, pour « coordonner le développement
d'Internet en Europe »3(*), le Réseau IP européen (RIPE) est
créé. Ce réseau sera rejoint par l'Europe de l'Est
après la signature du Traité de Moscou qui mettait fin au sort du
régime communiste.
Quant aux USA, l'administration de l'internet est
retirée au début des années 90 à la National
Science Foundation par le président Bill CLINTON et est confiée
aux sociétés commerciales privées. Le grand public pourra
désormais accéder à ce nouveau moyen de communication.
Qu'en est-il de la connectivité à l'internet dans les pays du
Sud ?
Ils ont été reliés à l'internet
à la fin des années 1980. Si en Amérique Latine, cette
connexion a été rendue possible grâce à l'Alliance
for Progressive Communication (APC), l'Afrique a, quant à elle,
bénéficié de trois projets à savoir : le
projet RIO de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en
1992, le projet REFER (Réseau Francophone de l'Education et de la
Recherche) de l'Association des Universités partiellement ou totalement
de langue française (AUPELF) en 1994 et de l'Initiative Leland en 1996.
Les deux premiers projets étaient essentiellement destinés aux
universités d'Afrique francophone pour favoriser la recherche et le
dernier était consacré à « l'installation de
liaisons spécialisées haut débit (64 à 128 kbps)
entre l'Internet américain et l'opérateur national de
télécommunications »4(*) dans une vingtaine de pays africains. A l'heure
actuelle, tous les pays africains sont connectés à l'internet.
Du nord au sud, cet outil est devenu incontournable et
suscite donc de la part de ses utilisateurs de multiples intérêts
qui sont certainement liés aux différents services qu'il
offre.
B- Les services du réseau internet
L'internet offre une gamme très variée de
services dont les plus importants sont les suivants :
1- La messagerie électronique
Est regroupé sous cette expression tout service
impliquant un processus d'échanges d'informations entre deux ou
plusieurs personnes. On distingue l'Electronical mail (E-mail), l'IRC, les
groupes de news.
a- L'Electronical mail
C'est le service le plus ancien du réseau internet.
Aussi en est-il le plus répandu et le plus utilisé. Il permet
d'envoyer des messages à un ou plusieurs correspondants à la
seule condition que l'expéditeur et le destinataire se soient au
préalable identifiés sur le réseau. Pour s'identifier, il
faut disposer d'une adresse électronique qui doit toujours comporter le
caractère typographique @.
Exemple d'adresse électronique :
valery@free.com. valery permet
d'identifier l'utilisateur et free.com indique le site qui héberge cette
boîte électronique. Un mot de passe sert aussi de clé
à la boîte.
Ce service comporte plusieurs avantages :
- tout message électronique peut être
envoyé à une ou plusieurs personnes à la fois ;
- tout message électronique atteint toujours le ou les
destinataires auxquels il est envoyé. Peu importe que ces derniers
soient absents ou non, peut importe leur situation géographique sur le
globe ;
- tout message électronique peut comporter du texte, du
son ou des images ;
- le coût d'envoi d'un courrier électronique est
de loin préférable à celui du timbre-poste.
b- L'Internet Relay Chat (IRC)
Il présente pratiquement les mêmes
caractéristiques que l'e-mail. La particularité ici réside
dans la communication en temps réel qu'il offre. Les internautes
connectés au même moment peuvent donc échanger des
informations en direct sur n'importe quel sujet.
c- Les groupes de news ou Usenet
Ce sont des forums électroniques qui regroupent
plusieurs personnes sur un sujet précis. Comme l'IRC, ils favorisent
aussi la communication en direct. Lorsqu'un participant émet un point de
vue ou pose une question, les autres peuvent le lire et réagir en direct
par rapport à son message. Il existe dix mille (10.000)
thèmes5(*)
différents sur lesquels les newsgroups échangent des idées
en toute liberté. La liberté étant une donnée
impliquant toujours une réglementation, ces groupes de news sont
administrés par un modérateur qui se charge de faire
régner l'ordre et la discipline « en surveillant le type de
message émis »6(*).
Pour assister à un newsgroup, il est indispensable de
consulter régulièrement sa boîte électronique qui
risque d'être encombrée de messages. Les serveurs usenet du monde
entier conservent pendant un certain délai tous les messages
envoyés dans les newsgroups, délai pendant lequel il est possible
de lire ses messages.
A ce service, s'apparentent les listes de diffusion. Il
faut pour accéder à ces listes s'abonner par
l'intermédiaire d'une adresse électronique. Chaque abonné
reçoit dans sa boîte une série de messages sur un sujet
défini.
2- Le FTP File Transfer Protocol
Ce service de l'internet permet d'accéder aux serveurs
de fichiers qui en conservent et en assurent la diffusion. Pour se connecter
à un serveur FTP, il suffit de s'identifier par une adresse
électronique. Sur un serveur FTP, on peut télécharger un
fichier contenant soit du texte, soit du son, soit des images.
3- Le TELNET
Encore appelé émulation de terminal, le Telnet
favorise l'accès à un serveur distant afin d'interroger ses bases
de données. Cet accès nécessite la disposition d'un
compte. Cette technique est surtout utilisée dans le cadre de recherches
documentaires et ne fournit que des éléments pouvant conduire aux
informations dont l'usager a besoin.
4- Le World Area Information Server
WAIS
Il remplit les mêmes fonctions que le Telnet à la
seule différence que les résultats de recherche ici sont des
textes entiers indexés à l'aide de mots-clé. L'utilisateur
doit donc maîtriser la technique d'interrogation sans laquelle la
recherche ne sera jamais aisée.
5- Le World Wide Web
C'est la « toile d'araignée à
l'échelle mondiale »7(*). Il a été créé en 1992 par
Tim BERNERS-LEE, chercheur au Cern, laboratoire européen pour la
physique des particules à Genève. Par rapport à Gopher son
aîné qui a été conçu « en 1991 par
l'Université du Minnesota »8(*), il est un outil de navigation offrant deux
avantages :
- il est constitué de liens hypertextes qui permettent
de se déplacer soit à l'intérieur d'un même
document, soit d'un document à un autre sur un même site web, soit
d'un site web à un autre.
- il favorise l'emploi d'une interface conviviale pour la
diffusion d'informations combinant texte, son, photos et images
animées.
Les déplacements sur le web exigent l'utilisation d'un
navigateur. Les navigateurs les plus connus sont Internet Explorer et Netscape
Navigator. Tout site web est identifié par une adresse sous la forme
http://www.nomdusite.suffixe.
Dans l'exemple
http://www.microsoft.com,
microsoft est le nom du site et .com est le suffixe. Les suffixes se
rapportent :
· Soit à la situation géographique de la
structure présentée par le site : .bj pour le Bénin,
.fr pour la France, .de pour l'Allemagne, .ca pour le Canada ;
· Soit à son domaine d'activités :
.com pour les sociétés commerciales, .org pour les organismes
à but non lucratif, .net pour les fournisseurs d'accès internet,
.info pour les services d'informations.
Pour concevoir un site web, on utilise un langage
appelé Langage Hyper Text Makup Language (HTML).
L'internet, qui à l'origine avait pour seul cadre
l'armée et ensuite les milieux académiques et scientifiques,
pénétra peu à peu dans les ménages après que
son administration ait été confiée aux entreprises
privées. C'est cette charpente de l'évolution de l'internet que
décrit Luciano FLORIDI lorsqu'il affirme à la page 7 de
Internet que « le réseau des réseaux s'est
étendu des casernes aux universités, puis a
pénétré dans les foyers de millions de citoyens
ordinaires,... ». Aujourd'hui, on peut tout faire sur l'internet eu
égard à ses services que nous venons d'examiner. Entre autres, on
peut diffuser ou rechercher des informations, envoyer des messages voire
échanger même en temps réel. On peut
téléphoner, et même vendre des produits. Aucune
société ne peut donc échapper à cette nouvelle
existence virtuelle qu'il instaure. Le Bénin reste-t-il en marge de
cette existence ? C'est à cette interrogation qu'essayera de
répondre le paragraphe suivant.
PARAGRAPHE 2 : SITUATION DE L'INTERNET AU BENIN
Avant de procéder à l'examen
proprement dit des caractéristiques actuelles de l'internet
béninois, nous essayerons de voir comment ce pays a été
annexé par le village planétaire instauré par le
« réseau des réseaux » et les grandes
mutations qui y ont été réalisées sur ce plan.
A- Historique de l'internet au Bénin
Même si « quelques rares béninois
jouissaient depuis 1994 »9(*) d'une portion de l'internet qu'est le courrier
électronique, grâce à l'entreprise Benin Online Service
System (BOSS) qui en offrait l'utilisation par le protocole UUCP (Unix to Unix
Copy Program), ce n'est qu'en novembre 1995 que le Bénin a
été officiellement connecté au réseau internet.
Cette connexion a été réalisée alors que le pays
s'apprêtait à accueillir à Cotonou le
VIème (sixième) Sommet des chefs d'Etat et de
gouvernement francophones. L'année suivante, seront mis en service les
serveurs du Centre Syfed-Refer dans le cadre du projet REFER de l'AUPELF, de
la Société d'Etude de Conseil et de Négoce Internationale
(SECNI) et du Ministère du Plan de la Restructuration Economique et de
la Promotion de l'Emploi (MPREPE). Le débit de la connexion, qui
était de 64 kilobits par seconde (Kbps), sera élevé
à partir de 1998 à 128 Kbps grâce à l'Initiative
Leland.
Jusqu'en 1999, le Bénin a participé à
plusieurs rencontres internationales sur les Ntic à Cotonou et à
l'étranger. D'autres serveurs de fournisseurs d'accès ont
été également mis en service et ont ainsi porté le
nombre de fournisseurs d'accès internet à huit (8) : Office
des Postes et Télécommunications (OPT), MPREPE, Centre Syfed,
SECNI, Société Espace Informatique et
Télécommunication (EIT), Firsnet, Arts Bobos, Sobiex
Informatique. Le nombre de cybercentres qui était de quatre (4) ou cinq
(5) en 1997 s'est vu porté à plus de cinquante (50). Les
prestations offertes par les fournisseurs d'accès variaient entre 7.500
et 350.000F10(*) selon les
services demandés. Les cybercentres variaient leur prix : pour dix
(10) messages envoyés par mois, les internautes payaient entre 1.000F et
9.000F. Il faut également noter qu'il existait en dehors des acteurs
précités plusieurs organismes participant au développement
des Ntic au Bénin. C'est le cas de l'Initiative Leland, du Réseau
de Communication pour le Développement Humain et Durable (RCDHD), de
l'ONG ORIDEV, du Réseau ANAIS (Advisory Network for African Information
Strategies) section Bénin, du projet FORST Formation à distance
en santé du travail en Afrique francophone section Bénin, de
l'Internet Society-Bénin, du Système d'Information et de Suivi de
l'Environnement sur l'Internet (SISEI) de l'Agence Béninoise pour
l'Environnement (ABE) et du Centre de Formation en Informatique du Bénin
situé à Bohicon. Cette même année 1999, il a
été procédé à la première
célébration de la Fête de l'Internet au Bénin
(FIB).
En l'an 2000, le nombre de fournisseurs d'accès
internet n'a pas évolué, celui des cybercentres a
« augmenté de façon exponentielle (...). On peut
dénombrer plusieurs centaines de cybercentres »11(*). La connexion permanente
à un débit de 64 kbps coûte chez les fournisseurs
d'accès internet 900.000F par mois pour les ONG et autres institutions
à but non lucratif alors qu'elle s'élevait à 1.200.000F
par mois pour les entreprises. Dans les cybercentres, la navigation
coûtait approximativement 1.500F l'heure sauf au Centre d'Education
à Distance (CED) où elle se faisait à 2.000F compte tenu
certainement de sa connexion internet satellitaire. A l'ensemble des acteurs
cités plus haut, se sont ajoutés entre autres le CED, VINOTIC,
Sayi Center, la Jeune Chambre Economique.
En l'an 2001, le nouveau gouvernement installé
après les présidentielles comporte en son sein un
ministère des nouvelles technologies dénommé
Ministère de la Communication et de la Promotion des Technologies
Nouvelles (MCTPN). C'est un pas déterminant de l'Etat béninois
qui montre ainsi l'importance qu'il accorde aux Ntic et plus précisant
à l'internet. Par ailleurs, au début du mois de juillet, le
débit de la connexion nationale à l'internet est porté
à 1 Mégabit par seconde (Mbps) par l'OPT qui offrira
désormais l'accès à l'internet à 22F la minute
alors qu'il était de 51F. Le coût de connexion horaire dans les
cybercentres a légèrement baissé. Il était en
moyenne de 800F l'heure. Cette baisse était liée à la
prolifération encore plus accrue de ces cybercentres dans la ville de
Cotonou, leur nombre ayant évolué par rapport à
l'année 2000.
B- L'internet béninois en 2002
La bande passante qui à la fin de l'année 2001
était de 1 Mbps a été, en janvier 2002, portée
à 2 Mbps12(*) par
l'opérateur national des télécommunications.
Néanmoins, « des liaisons indépendantes au niveau de
certains prestataires de services Internet »13(*) s'ajoutent à cette
connexion nationale.
Au nombre des fournisseurs d'accès, on peut citer
l'OPT, le MPREPE14(*), le
Campus Numérique Francophone (ex Centre Syfed) qui a été
inaugurée le 20 septembre 2002, SECNI, EIT, Arts Bobo, Sobiex
Informatique, AIB Dophia, Africa Computing Bénin, Elodia, Euraf, Afripa
télécom et Unitec.
En ce qui concerne les contenus béninois, ils se font
de plus en plus remarqués sur le net. En effet, chaque mois, un site web
au moins est lancé sur le net.
Pour ce qui est des cybercentres, il en existe dans les villes
principales comme Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Ouidah, Abomey, Bohicon,
Lokossa, Parakou et Natitigou où a été lancée
officiellement la 4ème édition de la fête de
l'internet. A Cotonou, les cybercentres « poussent comme des
champions »15(*). Chaque semaine un cybercentre y voit le jour. Les
prix pour la connexion varient entre 300 à 350 et 500F l'heure. Ce n'est
pas le cas dans les autres villes où ces prix sont un peu plus
élevés. Les cybercentres n'y foisonnent pas comme à
Cotonou.
Des visites dans quelques cybercentres de Cotonou, de
Porto-Novo et d'Abomey-Calavi nous ont permis de constater que la plupart des
jeunes scolaires et étudiants, qui s'y connectent à l'internet,
s'adonnent à la "tchatche" ou ouvrent des sites érotiques. Rares
sont ceux qui utilisent l'internet pour la recherche. Aussi, avons-nous
constaté que la plupart des cybercentres offrent des conditions de
travail précaires (micro-ordinateurs en mauvais état, salles non
climatisées, débit de connexion trop lent, déconnexion
fréquente). Il est d'ailleurs impossible de fixer avec exactitude le
nombre de cybercentres opérant dans la ville de Cotonou. Aucune
formalité administrative n'est exigée à leur installation
et il suffit de disposer d'un abonnement téléphonique et du
matériel informatique nécessaire pour mettre en place un
cybercentre. Une réglementation s'impose en ce qui concerne
l'installation et le fonctionnement de tels centres sur le territoire
national.
Notons également qu'il existe au Bénin un
énorme fossé entre la connexion internet du sud et celle du nord.
Souhaitons vivement que ce déséquilibre soit corrigé avec
les deux projets suivants :
- le protocole d'accord d'un montant de 125.000$ US
signé le 02 mai 2002 par le MCPTN. Ce protocole soutiendra
l'élaboration par ce ministère d'un cadre politique et
réglementaire et d'une stratégie nationale de
développement des Ntic ;
- le projet SAT qui améliorera l'extension de
l'internet aux autres localités du Bénin. Il a été
inauguré le 28 mai 2002 à Dakar. Il s'agit d'un câble
sous-marin dénommé "Sat-3/Wasc/Safe" qui a pour objectif
essentiel de connecter douze (12) pays d'Afrique, dont le Bénin, par la
mer au réseau mondial de câbles à fibres optiques.
SECTION 2 : LA PRESSE
Le concept peut prêter parfois
à une certaine confusion. Il convient donc de définir son cadre
sémantique dans l'optique de notre étude à travers
quelques notions générales avant de présenter la presse au
Bénin.
PARAGRAPHE 1 : QUELQUES NOTIONS GENERALES
SUR LA PRESSE
A- Définition
Le terme presse revêt des sens divers. Selon Le Petit
Robert Dictionnaire de la Langue Française, il permet de désigner
une foule ou une bousculade, une machine conçue pour comprimer, emboutir
ou garder fermée quelque chose ; une machine à imprimer, une
nécessité de se hâter, l'enrôlement forcé
jusqu'en 1668 des matelots dans la marine royale et dans le domaine de
l'information et de la communication l'« ensemble des
journaux ; activité, monde du journalisme ». Cette
dernière définition paraît être la mieux en
adéquation avec notre travail mais lorsqu'elle restreint la presse
à l'ensemble des journaux, cela porte à croire que la presse
n'est que écrite. Pour pallier cette restriction, le Dictionnaire
encyclopédique des Sciences de l'Information et de la Communication
entend par presse, l'ensemble des journaux et des journalistes quel que soit le
média (papiers, radio, télévision). La presse regroupe
donc l'ensemble des chaînes de radiodiffusion, les chaînes de
télévision et les journaux. C'est ce sens plus large de la presse
qui devra chaque fois être perçu dans le cadre de ce travail. Nous
recourons également au terme médias pour désigner les
organes de presse écrite et de presse audiovisuelle bien qu'il recouvre
en dehors de ces organes le cinéma et les affichages.
B- Typologie
A travers la définition du terme presse, il ressort
deux grands types de presse : la presse écrite et la presse
audiovisuelle.
1- La presse écrite
Elle est constituée de l'ensemble des
périodiques encore appelés journaux. Plusieurs critères
permettent de distinguer la presse écrite. Il s'agit de la
périodicité, de l'espace couvert par le journal, du public
visé et du sujet ou des sujets traités.
Selon la périodicité, on peut avoir les
quotidiens, les hebdomadaires, les mensuels, les trimestriels, les semestriels,
les annuels.
Selon l'espace couvert, on a la presse écrite locale,
la presse écrite départementale, la presse écrite
nationale, la presse écrite internationale.
Selon le public visé, on peut distinguer : la
presse écrite féminine, la presse écrite pour enfants, la
presse écrite pour jeunes. Ces différentes presses écrites
développent des sujets qui intéressent respectivement les femmes,
les enfants et les jeunes.
Selon le sujet traité, il y a deux catégories de
presse écrite. On distingue les journaux d'informations
générales qui abordent plusieurs thèmes à la fois
et les journaux d'informations spécialisées qui ne s'attachent
qu'à un domaine précis. Ainsi, on a, par exemple, la presse
écrite d'informations sportives, la presse écrite d'informations
économiques, la presse écrite d'informations musicales.
2- La presse audiovisuelle
Sous cette appellation sont regroupées les stations de
radiodiffusion et de télévision. Comme au niveau de la presse
écrite, on pourrait distinguer selon le domaine les radios et
télévisions généralistes qui traitent
d'informations et diffusent les émissions dans tous les domaines ;
les radios et télévisions musicales dont les programmes ne sont
constitués que de pages musicales entrecoupées ou non de quelques
brèves séquences d'informations et de publicité ; les
radios et télévisions thématiques qui se
spécialisent dans un domaine particulier. La zone de couverture peut
aussi fonder une différenciation des organes de presse audiovisuelle.
Ainsi, peut-on avoir des radios et télévisions régionales,
des radios et télévisions locales, des radios et
télévisions nationales, des radios et télévisions
internationales.
Avec l'avènement des Ntic, le canal de diffusion
utilisé par un organe de presse audiovisuelle (radios et
télévisions) peut également constituer un
élément de classification : on pourrait distinguer les
radios et télévisions en ondes hertziennes, les radios et
télévisions recevables par le câble ou par satellite, les
radios et télévisions recevables par l'internet. Avant
d'être accessible par le câble, par satellite ou par l'internet,
une radio ou une télévision reste d'abord hertzienne. La tendance
est de plus en plus portée vers l'utilisation de plusieurs canaux
à la fois.
Qu'un organe de presse soit écrit ou audiovisuel, son
appartenance à l'Etat donc au secteur public ou au secteur privé
constitue aussi un critère de classification. Un organe de presse peut
donc être public ou privé.
C- Acteurs de la presse
En premier lieu, viennent les journalistes. Sans eux, il
n'est pas possible de parler de la presse dans une société. Leurs
principales activités se résument à la recherche, à
la collecte, au traitement et à la diffusion des informations. Le
journaliste est donc un «récepteur et un diffuseur
d'informations »16(*). Il doit observer dans ses fonctions un certain
nombre de règles pour éviter des dérapages
éventuels au niveau du public. C'est ce qui justifie dans chaque Etat
l'existence de lois qui régissent les activités des organes de
presse.
Ensuite, suivent les associations de journalistes qui
favorisent une union dynamique face aux obstacles qu'ils peuvent rencontrer
dans leurs fonctions et organisent des rencontres d'échanges
destinées à améliorer leurs prestations.
Si les organes de presse à travers les hommes de
médias doivent, comme nous l'avions précisé un peu plus
haut, se conformer à une réglementation déterminée,
il faut bien des structures qui puissent la faire respecter. C'est l'importance
de l'existence des institutions de contrôle et de régulation au
sein de la presse.
Par ailleurs, un organe de presse ne peut exister sans un
public, car les informations diffusées ne sont destinées
qu'à un public réel ou potentiel. Pour qu'un organe de presse
existe, il faut également des lecteurs, auditeurs ou
téléspectateurs. Le public constitue donc un acteur de la
presse.
La presse joue donc un rôle non négligeable dans
un pays. Elle informe le public sur des faits, l'éduque et participe
à son épanouissement. La presse béninoise remplit-elle ces
fonctions ? Pour répondre à cette interrogation, nous
apprécierons sa situation à l'heure actuelle.
PARAGRAPHE 2 : LA PRESSE BENINOISE
Avant qu'elle ne soit à son stade
actuel, la presse béninoise a dû traverser plusieurs étapes
marquantes qui méritent d'être rappelées. Nous
présenterons donc les différents changements qu'elle a subis
depuis son origine. Ce rappel permettra d'aborder la question de sa situation
en 2002.
A- Bref aperçu historique
Le Bénin a connu sur le plan politique, outre les
royautés qui existaient déjà au XVème
siècle la période coloniale, la période
d'instabilité politique qui a succédé aux
indépendances et la période révolutionnaire qui a pris fin
avec la Conférence des forces vives de la nation. Cet
événement est à l'origine de l'ère
démocratique qui prévaut actuellement dans le pays. L'historique
de la presse béninoise arpentera donc les différentes
étapes de son histoire politique depuis la période coloniale.
1- Les origines de la presse béninoise: d'une
presse au service du colonisateur à une presse
engagée
A partir de 1894, le Dahomey devient une colonie
française. Partout sur ce petit territoire allant de l'Atlantique au
large du fleuve Niger, seuls les intérêts français
étaient légitimes. Noirs et blancs devaient donc se consacrer au
maintien de ces intérêts coloniaux. La presse avait alors pour
seul leitmotiv le soutien de l'action coloniale et n'était pour ce faire
qu'aux mains des colons. Ainsi, L'Echo du Dahomey17(*) 1er journal
à paraître au Dahomey à partir du 23 juillet 1905 fut
« créé et géré par un commerçant
français du nom de Crescent »18(*) et Le Bénin qui a suivi ses pas
à partir de 1907.
A l'époque, les activités de presse
étaient régies par la loi française de 1881 qui
interdisait à l'intelligentsia africaine de créer ses propres
organes de presse. Ce n'est qu'à la faveur de la première guerre
mondiale qu'ont été assouplis les rapports entre les blancs et
les autochtones dahoméens que ces derniers pourront mettre en place des
organes de presse entièrement gérés par eux. Cette
autorisation a été effective grâce à la
nationalité française que quelques dahoméens ont obtenue
« pour avoir combattu aux côtés des troupes
françaises pendant la guerre »19(*). Bien entendu, ces nouveaux journaux, qui ont fait
leur apparition à partir de 1920 dans les grandes villes comme Cotonou,
Porto-Novo, Ouidah et Abomey avaient la dent dure envers les autorités
coloniales locales. Au nombre de ceux-ci, on peut citer Le Guide du
Dahomey, La Voix du Dahomey, Le Phare du Dahomey, La Presse Portonovienne, Le
Courrier du Golfe du Bénin, L'Echo des Cercles et L'Etoile du
Dahomey. Les libertés politiques accordées à ses
colonies par la France à la fin de la seconde guerre mondiale feront
augmenter le nombre d'organes de presse jusqu'en 1960. Selon Marie-Soleil
FRERE, la colonie du Dahomey enregistra de 1946 à 1960 la
création d'une cinquantaine d'organes de presse écrite20(*). Dans cette masse de journaux
ayant accompagné la colonie dans sa marche vers l'indépendance,
mentionnons tout au moins France Dahomey qui était un organe de
presse écrite gouvernementale, La Croix du Dahomey
publié par le clergé catholique et Radio Cotonou
qui existait depuis le 07 mars 1953.
La presse dahoméenne était à la veille
de l'indépendance très diversifiée du point de vue de
l'option éditoriale. Cohabitaient la presse syndicale, la presse
partisane, la presse religieuse, des journaux très acerbes et ceux qui
soutenaient l'action coloniale. Cette situation pourra-t-elle survivre avec le
départ de l'homme blanc ?
2- Des lendemains instables d'indépendance au
régime révolutionnaire : une presse béninoise
muselée
Contrairement à ce à quoi l'on pouvait
s'attendre, les nouveaux dirigeants imposèrent une situation qui mettait
en cause l'épanouissement de la presse : plus de journaux
privés. L'organe de presse écrite gouvernementale de la
période coloniale, France Dahomey, sera remplacé
à partir de 1960 par L'Aube Nouvelle, hebdomadaire qui
deviendra, le 1er août 1967, quotidien sous le nom de
Daho-Express.
De 1960 à 1972, le Dahomey connut une
instabilité politique caractérisée par « des
coups d'Etat à répétition »21(*). Le dernier coup d'Etat
c'est-à-dire celui du 26 octobre 1972 marqua la fin de l'imbroglio
politique dans lequel le pays était plongé depuis
l'indépendance. Il instaura un régime révolutionnaire qui
ne sera pas aussi complaisant avec la presse. Les organes de presse changeront
de dénomination à l'image de l'Etat devenu Bénin et ceci
pour marquer le passage à une nouvelle ère politique. Le
quotidien gouvernemental Daho Express devient en 1975 Ehuzu,
Radio Cotonou devenue en 1958 Radio Dahomey sera
désignée par La Voix de la Révolution et
l'Agence Dahoméenne de Presse (ADP) qui fonctionnait depuis
1960 devient l'Agence Bénin Presse (ABP). Le quotidien
national, la radio nationale et la radio locale d'Etat de Parakou, qui
émettait depuis le 23 mars 1983, étaient tous
contrôlés par les barons de la révolution et de ce fait
remplissaient pleinement leur rôle de griot du régime
marxiste-léniniste. Ils ne pouvaient diffuser ou publier que ce qui
était autorisé par les dirigeants. L'Etat concentrant entre ses
mains les moyens de circulation de l'information, il se développait, en
dehors de La Croix, un journal catholique paru depuis la
période coloniale, une presse clandestine. On pourrait en citer La
Flamme du Parti Communiste, Combat des scolaires et
étudiants, Les lances intrépides du comité
préparatoire de la réunification de la jeunesse et La Voix
des Travailleurs du Bénin de la Centrale des syndicats des
travailleurs du Bénin.22(*)
3- Le Bénin du renouveau démocratique
et le pluralisme médiatique
Dans la seconde moitié de la décennie 1980,
le régime marxiste-léniniste sera confronté aux pressions
tant intérieures qu'extérieures. Les autorités politiques
étaient contraintes de procéder à un relâchement de
leurs méthodes trop coercitives. C'est ainsi qu'ils autorisèrent
deux journaux de presse privée à paraître. Il s'agit de
La Gazette du Golfe, hebdomadaire qui parut le 1er mars
1988, de Tam-tam express, bimensuel qui parut le 19 juin 1988 et de
La Récade, mensuel culturel paru pour la première fois
en juin 1989. Ce sont ces organes de presse rejoints par L'Opinion le
15 février 1990 qui se chargeront d'informer les populations sur les
activités de la conférence nationale des forces vives qui a eu
lieu à Cotonou du 19 au 28 février 1990.
Pendant la période de transition qui succéda
à cette conférence, d'autres organes de presse virent le jour
dont Le Forum de la semaine, L'Observateur, Le
Soleil, 24 heures, Le Canard du Golfe, Le
Satirique, Le Quotidien, Libération,
L'Indépendant, Je sais tout, La Voix du
Bénin, L'Union, L'Eveil. Le quotidien
gouvernemental Ehuzu devint le 1er mai 1990 La
Nation et La Voix de la Révolution redevint Radio
Cotonou. Survécurent la radio locale d'Etat de Parakou, la
télévision nationale et le journal catholique La Croix.
Tous ces organes de presse publique ou privée devant couvrir les
premières élections présidentielles de l'ère
démocratique, l'instauration d'une instance de contrôle des
médias pendant le scrutin se faisait nécessaire. Ainsi a
été créé le 21 janvier 1991 le Conseil National de
l'Audiovisuel et de la Communication qui n'était qu'une instance
provisoire.
La constitution du 11 décembre 1990 ayant prévu
parmi les institutions inhérentes à la démocratie la Haute
Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC) à travers
ses articles 8, 24, 56, 142 et 146, cette dernière ne sera mise sur pied
qu'après la promulgation de la loi organique n°92-021 du 21
août 1992. Elle servira désormais d'instance de régulation
et de contrôle des médias.
Le 20 août 1997, il sera voté par
l'Assemblée Nationale la loi n°97-010 portant libéralisation
de l'espace audiovisuel et dispositions pénales spéciales
relatives aux délits en matière de presse et de communication
audiovisuelle. Cette loi a constitué l'origine de l'explosion de la
presse audiovisuelle au Bénin. Ainsi, plusieurs organes de la presse
audiovisuelle privée ont commencé à voir le jour.
En 1997, il a été institué l'Aide de
l'Etat à la presse privée et le 06 octobre 1998, il a
été procédé à la création de
l'Observatoire de la Déontologie et de l'Ethique dans les Médias
(ODEM) qui est un organe d'autorégulation constitué
entièrement d'hommes de médias. Il a été
installé le 03 mai 1999 et le code de déontologie de la presse
béninoise qui servira de "bréviaire" aux « journalistes
et techniciens de la communication »23(*) sera adopté par cette institution le 24
septembre de la même année.
Alors qu'elle ne servait que les intérêts de la
métropole au départ et était devenue très critique
après la première guerre mondiale, la presse béninoise
est, aujourd'hui, libre et autonome après avoir été de
1960 à 1990 confinée dans les mains des dirigeants politico
administratifs.
Comment se présente la presse béninoise
à l'heure actuelle ? En d'autres termes, combien d'organes de
presse compte-t-elle ? Quelles sont les structures de
contrôle ? Combien d'associations peut-on y rencontrer ?
B- Situation de la presse béninoise en 2002
Le Bénin compte actuellement plus de 95 organes de
presse répartis comme suit :
Presse écrite publique : 3 organes
Presse écrite privée : 55 organes
Presse audiovisuelle : 32 organes dont 4 radios du
secteur public et 26 du secteur privé pour ce qui est des chaînes
de radiodiffusion et une télévision publique nationale et une
télévision privée commerciale non cryptée pour ce
qui concerne les télévisions. Il faut noter qu'à ces
radios, s'ajoutent les radios rurales locales qui sont au nombre de 524(*).
Depuis le 05 août 2002, la HAAC procède au
dépouillement de 93 dossiers de stations de radiodiffusion et de
télévision privées. Certainement, le nombre d'organes de
presse audiovisuelle privée augmentera dans les mois à venir
ainsi que la zone de couverture de certaines chaînes émettant
déjà s'étendra davantage.
L'ABP dont le siège est à Cotonou
(Département de l'Atlantique) dispose d'une agence locale dans chacun
des autres départements25(*). Elle compte donc cinq (5) agences régionales
à savoir l'ABP Atacora, l'ABP Borgou, l'ABP Mono, l'ABP
Ouémé et l'ABP Zou.
Les associations professionnelles de journalistes sont au
nombre de 15 et participent au dynamisme de la presse à travers des
rencontres périodiques, des séminaires, des formations
initiées à l'intention de leurs membres.
Le cadre juridique des activités de journalisme est
défini par plusieurs textes dont les plus importants sont :
- la loi n°60-12 du 30 juin 1960 sur la liberté de
la presse et l'ordonnance n°69-22 PR/MJL du 04 juillet 1969 modifiant
l'article 25 de cette loi ;
- la constitution du 11 décembre 1990 aux termes de ses
articles 8, 24, 56, 142 et 146 ;
- la loi n°92-021 du 21 août 1992 portant
création de la HAAC ;
- la loi n°97-010 du 20 août 1997 portant
libéralisation de l'espace audiovisuelle et dispositions pénales
spéciales relatives aux délits en matière de presse et de
communication audiovisuelle ;
- le code de déontologie de la presse béninoise
adoptée le 24 septembre 1999.
A l'heure actuelle, une convention collective régissant
les rapports employés-employeurs d'organes de presse est en cours
d'élaboration.
Les instances de régulation sont la HAAC et l'ODEM.
Les organes de presse béninoise arrivent qu'en
même à remplir leur fonction principale quelle que soit leur
catégorie. Ils parviennent à tenir informées les
populations sur les faits, qu'ils aient pour cadre leur environnement
immédiat ou non. Au niveau des radios, elles ont dans leurs programmes
des émissions interactives de grande audience surtout dans les villes de
Porto-Novo et de Cotonou.
La situation de l'internet au Bénin est acceptable.
Celle de la presse ne l'est pas moins. La presse pourrait donc se servir de
l'internet dans ses activités. Quelles sont les applications de
l'internet pour la presse béninoise si elle l'utilise ? En d'autres
termes, quelles sont les opportunités qu'offre l'internet pour la presse
béninoise ?
CHAPITRE II : L'INTERNET, UN OUTIL
INDISPENSABLE POUR LA PRESSE
Comme cela a été précisé plus
haut, l'internet est devenu un outil incontournable à tout secteur
d'activité. Chaque catégorie professionnelle peut adapter les
applications de ce moyen de communication contemporain à ses propres
activités. Vinton CERF ne disait-il pas qu' « Internet is
for Everyone »26(*). Il existe donc des applications de l'internet qui
s'adaptent au monde du journalisme. Mais les organes de presse doivent disposer
d'un certain nombre de moyens pour l'utiliser. L'analyse des
opportunités de l'internet pour la presse (section 2) se fera
précéder de l'énumération des moyens indispensables
pour son utilisation efficiente (section1).
SECTION 1 : PREALABLES A L'UTILISATION DE L'INTERNET
PAR LA PRESSE
Les moyens devant favoriser l'utilisation de
l'internet par la presse ne sont pas spécifiques au domaine du
journalisme. Ces moyens sont indiqués pour tout autre secteur
d'activité. Seulement, nous observons quelques fois des
spécificités pour la presse. Il s'agira des moyens
matériels, des moyens financiers et des moyens humains.
PARAGRAPHE 1 : LES MOYENS MATERIELS ET FINANCIERS
A- Les moyens matériels
L'internet est une « alliance de l'informatique et
des télécommunications, la télématique au
véritable sens du terme »27(*). De cette définition, se dégagent les
principaux éléments constitutifs de l'internet :
l'informatique et les télécommunications. L'accès à
l'internet n'est donc possible que par un ordinateur (informatique) et par un
moyen de télécommunication (téléphone, câble,
satellite). La ligne téléphonique reste le moyen
fréquemment utilisé. Un modem permet de réaliser la
connexion entre l'ordinateur et la ligne téléphonique, le
câble ou le satellite. En définitive, pour utiliser l'internet, il
faut disposer d'un ordinateur, d'une ligne téléphonique et d'un
modem.
Pour un organe de presse, c'est ce dispositif qui sera
utilisé. Cependant, il y a quelques spécificités à
relever. Toutes les personnes participant à l'animation d'un organe de
presse doivent avoir accès au réseau. Vu leur nombre, un seul
ordinateur serait insuffisant. C'est la raison fondamentale pour laquelle pour
un organe de presse, il est nécessaire de disposer de plusieurs
ordinateurs réservés à la connexion à l'internet.
Aussi choisira-t-on de préférence un modem dont la vitesse
favorise un transfert très rapide des données.
A tous ces moyens principaux sans lesquels un organe de
presse ne peut accéder à l'internet, s'ajoutent d'autres
accessoires moins nécessaires mais indispensables à son
utilisation dans toutes ses potentialités. Il s'agit des outils
suivants : les cartes son, les casques, les caméras
numériques, les cartes de capture vidéo, les micros. Par
ailleurs, pour mieux coordonner son utilisation de l'internet, un média
peut aussi disposer d'un service internet à l'instar de
la rédaction, des services administratif, technique et commercial, du
service transport, de la publication et du service des programmes. Ce service
internet devra être bien équipé des moyens techniques
énumérés plus haut et s'occupera essentiellement de
questions ayant trait à l'internet au sein de l'organe de presse. Il
assurera, entre autres, la connexion à l'internet, le
développement permanent du site web de l'organe de presse, ce qui
implique une mise à jour régulière des informations
accessibles sur ce site. Cependant, ce ne sont pas seulement les informations
qui doivent subir une mise à jour. Le matériel employé
pour utiliser l'internet nécessite un renouvellement après un
certain nombre de temps. L'état de fonctionnement des moyens techniques
détermine aussi la rapidité d'une connexion internet.
B- Les moyens financiers
L'acquisition des moyens matériels, leur maintenance
et leur renouvellement, l'installation et le fonctionnement d'un service
internet exigent d'importants moyens financiers. Tout projet de connexion
internet ou d'achat de matériel informatique doit du point de vue
financier être étudié à l'avance, en collaboration
avec le service internet.
Les moyens financiers ne seront pas seulement destinés
à couvrir les moyens techniques. Ils serviront également à
mieux former les professionnels des médias à l'internet et
à engager un personnel spécialisé pour le maintien de ces
moyens techniques.
PARAGRAPHE 2 : LES MOYENS HUMAINS
L'utilisation de l'internet dans un organe
de presse implique un savoir-faire de la part de toutes les personnes - qui
l'animent - qu'elles soient des professionnelles des médias ou non. Ce
savoir-faire n'est pas seulement dévolu aux journalistes. Ainsi, le
secrétaire administratif d'un média doté d'une connexion
internet doit être capable de s'en servir. Aussi la présence
d'informaticiens dans un organe de presse s'avère-t-elle
nécessaire. Dans l'optique d'une véritable appropriation de
l'internet par la presse béninoise, nous nous intéresserons aux
journalistes et aux informaticiens.
A- Les professionnels des médias
Avant qu'il ne soit question d'une appropriation de
l'internet par un organe de presse, il faut que ses journalistes y
accèdent au sein même de leur organe de presse. C'est dans ce
cadre que s'inscrit l'hypothèse d'un service internet dans un organe de
presse.
Pour utiliser adéquatement l'internet, les
journalistes doivent subir une formation initiale qui doit
régulièrement être mise à jour puisque les
applications de l'internet sont très évolutives. Chaque jour de
nouvelles méthodes de travail sur internet sont découvertes et
des sites web sont créés par millier. Pour s'adapter à ce
développement incontrôlable de l'internet, des rencontres ou
séminaires de formation doivent être organisés sur les
services de l'internet. De telles séances peuvent être
organisées par les associations de journalistes et les institutions de
contrôle et de régulation des médias telles que la HAAC et
l'ODEM et le MCPTN. Par ailleurs, l'anglais étant la langue la plus
utilisée sur l'internet, ces hommes des médias doivent être
formés à sa pratique.
B- Les techniciens en informatique
Chargés entre autres de la maintenance de
l'appareillage informatique, ce sont eux qui décideront par exemple s'il
faut ou non renouveler un micro-ordinateur. Selon ses moyens financiers, un
organe de presse peut engager des spécialistes en maintenance
informatique ou avoir recours aux compétences d'un service externe de
maintenance informatique. Ces techniciens doivent être également
associés à toute décision portant instauration d'un
service internet.
L'emploi de ces moyens dont la liste n'est pas exhaustive
assure à la presse une utilisation dynamique de l'internet. Les
ressources de l'internet offrent certainement plusieurs avantages pour qu'un
organe de presse puisse lui consacrer autant de moyens.
SECTION 2 : ANALYSE DES OPPORTUNITES DE L'INTERNET
POUR LA PRESSE BENINOISE
L'internet, comme nous le précisions
dans le premier chapitre de notre étude, dispose entre autres
applications de la messagerie électronique, du FTP, du Telnet ou
émulation de terminal, du WAIS et du World Wide Web. L'analyse des
opportunités de l'internet prendra en compte ces services et se fera par
rapport aux activités de journalisme d'une part et aux relations entre
acteurs de la presse d'autre part.
PARAGRAPHE 1 : OPPORTUNITES DE RECHERCHE ET DE
DIFUSSION DE L'INFORMATION
Rechercher, collecter, traiter et
diffuser : ce sont les opérations essentielles effectuées
par un organe de presse. Pour ces opérations, l'internet regorge
d'importantes opportunités qui se présentent comme suit.
A- L'internet : une mine d'informations pour la presse
béninoise
L'information est l'essence même de la presse. C'est
l'élément sans lequel un organe de presse ne peut exister. Pour
mettre à la disposition du grand public l'information, les journalistes
doivent pouvoir en disposer après recherche. Ils peuvent procéder
à cette recherche par des investigations personnelles, lesquelles
impliquent une présence sur le terrain pour des constats, des
enquêtes ou des interviews. En dehors de cet investissement personnel,
les journalistes peuvent se rapporter aux agences de presse qu'elles soient
nationales ou internationales.
Le réseau internet constitue un véritable espace
de partage de l'information. En effet, tout ordre d'informations y
circule : informations économiques, politiques, sportives,
culturelles et scientifiques. Ces informations sont disponibles sur les
multitudes de sites web, sur les serveurs Telnet, Wais et Usenet. Par exemple,
les agences de presse de pays occidentaux disposent de leur site web sur le
net. C'est le cas de l'AFP (France :
www.afp.com), de Reuter (Grande
Bretagne :
www.reuters.com), de Tass
(Russie :
www.itar-tass.com), de UK Press
Association (Grande Bretagne :
www.pa.press.net).
S'agissant des informations fournies par l'ABP, elles doivent
être disponibles sur le web à travers quelques synthèses.
Ainsi, les organes de presse écrite recevront les informations qu'elle
fournit par e-mail. L'existence d'un site web au niveau de l'ABP serait donc un
élément facilitateur des rapports entre cette institution et les
organes de presse tant nationaux qu'étrangers. Sur le plan interne,
l'ABP constitue un représentant sûr pour les organes de presse
à travers ses agences locales dans les départements. Les
médias ne pouvant pas toujours être présents sur le terrain
pour effectuer eux-mêmes leur constat des faits, ils ont la
possibilité de se servir de l'ABP comme intermédiaire. Ce
rôle de l'ABP serait accompli avec une rapidité et une
facilité indéniables dans l'hypothèse de la connexion non
seulement de cette structure mais aussi des organes de presse au réseau
internet.
A l'instar des agences de presse et de ses propres
investigations, les « informations diffusées par ses
confrères »28(*) constituent pour un homme de médias une source
complémentaire d'informations. Les organes de presse béninoise
peuvent s'inspirer des informations émises par les articles, les
reportages radiophoniques ou télévisuels de leurs
confrères internationaux qui disposent de plus de moyens techniques, en
matière de recherche et de collecte de l'information, et qui, par
conséquent, arrivent à marquer de leur présence n'importe
quel territoire où se produit un événement. Ces organes de
presse développent des sites web qui leur permettent de diffuser les
informations qui ont été présentées par leur
support écrit, par la radio ou par la télévision. Radio
France Internationale (RFI) dispose d'un site web
www.rfi.fr qui présente entre
autres, chaque jour une synthèse de l'actualité. Ce site permet
de suivre les journaux et les émissions en direct ou en
différé. Le journaliste d'un organe de presse béninois
peut se connecter à ce site pour en collecter des informations qu'il ne
pourrait obtenir par ses propres enquêtes sur le terrain.
L'animateur d'une émission radiophonique ou
télévisuelle ou le rédacteur d'un article
spécialisé trouvera toujours sur le web des informations qui
puissent l'aider à meubler cette émission ou cet article. Il
suffit de trouver aux moyens des moteurs de recherche les sites qui se
consacrent à ce domaine spécifique du savoir. Par exemple,
l'animateur d'une émission sportive trouvera sur le site
www.sports.com des informations
très utiles pour sa réalisation.
Dans un organe de presse, la recherche sur l'internet n'a pas
seulement pour finalité la mise à la disposition des lecteurs,
auditeurs ou téléspectateurs des faits marquant de
l'actualité ou d'informations diverses. L'utilisation de l'internet peut
aussi aider les journalistes à renforcer leurs aptitudes
professionnelles. Comme dans tout ordre de métier, les hommes des
médias doivent s'imprégner des nouvelles mutations
qu'enregistrent leurs fonctions. L'internet étant en quelque sorte le
moyen de communication répondant le mieux à l'auto-formation, les
journalistes peuvent se former en ligne aux techniques de leurs professions et
à l'anglais. Il existe des sites réservés à cet
effet et à titre indicatif nous pourrions citer
www.ecole.multimedia.com,
www.pressonline.com et
www.journalisme.com . Les
journalistes béninois peuvent perfectionner leur professionnalisme sur
ces sites.
L'internet constitue inévitablement une source
intarissable d'informations pour la presse béninoise. Néanmoins,
il ne faut pas perdre de vue que toute information n'est pas publiable. Le
principe qui impose la vérification de l'exactitude des faits29(*) avant leur publication
étant incontournable dans le monde du journalisme, la
problématique de la publication d'informations recueillies sur
l'internet reste entièrement posée.
B- L'internet : stimulant d'une diffusion plus
efficace d'informations
Par le biais de l'outil internet, un organe de presse, qu'il
soit un journal, une radio ou une télévision, peut non seulement
rechercher des informations mais aussi en diffuser.
Lorsqu'il est de la presse écrite, un organe de presse
peut sur son site procéder à la présentation de
résumés des articles les plus importants de sa parution. C'est
cette alternative qui convient le mieux aux journaux béninois : ne
pas mettre en ligne toutes les informations véhiculées par le
support écrit. En effet, quel intérêt les internautes
ont-ils à se procurer en échange d'un prix un journal
entièrement publié en ligne ? Ces résumés
d'articles ne doivent traiter que des sujets ayant rapport à
l'actualité nationale.
A quoi ça sert de diffuser des informations sur
l'actualité internationale, alors qu'elle est suffisamment
traitée par les organes de presse internationaux ? Seuls les
commentaires se démarquant de ceux de leurs confrères
étrangers peuvent à la rigueur être diffusés.
En ce qui concerne les chaînes de radiodiffusion et de
télévision, elles peuvent à l'instar des organes de presse
écrite présenter quelques synthèses de l'actualité
nationale sur leur site internet. A cela s'ajoute la possibilité pour
les radios et télévisions disposant de moyens techniques
nécessaires, la diffusion sur leur site de la quasi-totalité de
leur programme. Pour ce faire, ils devront passer au préalable de
l'analogique au numérique.
La diffusion de synthèses sur l'actualité
nationale a pour avantage essentiel de mettre à la disposition des
béninois qui se sont établis à l'étranger des
informations qu'il leur serait quasi-impossible d'obtenir en suivant les
médias occidentaux de renom. Ainsi un immigré béninois
résidant à l'autre bout du monde, plus précisément
à Seattle une vile américaine située sur le Pacifique peut
être tenu régulièrement informé sur son pays par
l'intermédiaire du site web d'un organe de presse béninois. Par
l'internet, les béninois de l'extérieur pourront se tenir
régulièrement informés et à moindre coût des
réalités quotidiennes de leur pays d'origine à travers les
sites web des organes de presse. La mise à jour régulière
de ces sites - on aurait souhaité une périodicité de 24
heures pour la mise à jour - pourrait pallier la carence en informations
locales dont souffre la diaspora béninoise.
Cependant, cette diaspora béninoise n'est pas la seule
destinataire des informations diffusées en ligne par les organes de
presse. L'extérieur, les ONG et les institutions
spécialisées des Nations Unies auront en temps réel
accès à l'essentiel de l'actualité nationale. Supposons
qu'un incendie se produise dans une localité proche du fleuve
Ouémé dans le département du Plateau30(*). Une telle information
relayée par le site internet d'un organe de presse béninois
pourrait être reçue par un organisme international qui
dépêchera une mission dans cette localité pour sauver des
vies humaines ou donnera des instructions à sa représentation au
Bénin.
Les sites web d'organe de presse béninois sont aussi le
véhicule de la culture nationale à travers le monde. Pour ce, ces
organes doivent intégrer sur leur site des documents textes, sons ou
images présentant un pan de la diversité culturelle
béninoise. Il serait vain pour ces sites de prétendre peindre
toute la dimension culturelle du pays tellement il est riche du point de vue
culturel. On peut y retrouver, par exemple, la description d'un rythme
traditionnel ou la présentation des rites religieux vodoun dans le
sud-Bénin. Dans cette perspective, une chaîne de radio ou de
télévision diffusant par internet ses émissions doit
privilégier dans ses pages musicales les rythmes traditionnels locaux.
Le web offrant un espace très conviviale favorisant des
déplacements en tout sens, ses sites peuvent comporter des liens
hypertextes capables de renvoyer les internautes sur des sites
spécialisés sur la culture béninoise.
Notons que la publicité occupe une place importante
dans les activités génératrices de revenus d'un organe de
presse privée. Il existe des organes qui ne survivent que par son biais.
Une publicité véhiculée par un journal ou une
publicité audiovisuelle peut être reprise sur un site web. Une
publicité en ligne a l'avantage de disposer d'une cible plus large que
toute autre forme de publicité. La presse béninoise gagnerait
davantage par cette publicité la confiance d'annonceurs, qu'ils soient
nationaux ou internationaux, publics ou privés.
Les journaux peuvent sur leur site web disposer des archives
de leurs anciennes parutions. Les numéros peuvent être
archivés pendant 5 ans au moins. Cet archivage aura pour avantage
d'aider les journalistes à rechercher rapidement des informations pour
écrire des articles et les internautes qui souhaiteront avoir des
informations sur des événements passés. Il faudra
éviter d'alourdir le site en essayant d'éliminer les parutions ou
synthèses d'actualités qu'ils jugent dépassés tout
en conservant le support écrit.
N'oublions pas que le site web d'un organe de presse doit
être référencé lors de sa conception. Cela
permettrait lors de la recherche par les internautes étrangers
désireux d'avoir des informations sur le Bénin de les porter
également vers les sites d'organes de presse. On peut connaître le
Bénin à travers le site web d'un média. Ces sites doivent
comporter des espaces d'évaluations qui offrent aux usagers l'occasion
de faire part de leurs besoins en informations et de leur appréciation
par rapport à la configuration de ces sites. Des statistiques qui
puissent fournir le nombre de visiteurs et leur nationalité par exemple
seront également tenues.
PARAGRAPHE 2 : LE "NEW DEAL" DES RELATIONS ENTRE
ACTEURS DES MEDIAS
Avec l'apparition du réseau internet,
c'est une nouvelle dynamique que connaissent les relations qui peuvent exister
d'une part, entre les journalistes, et, d'autre part, entre ces derniers et les
lecteurs, auditeurs et téléspectateurs.
A- La messagerie électronique : un moyen de
communication adapté aux activités de journalisme
Dans la vie d'un organe de presse, des échanges
instantanés d'informations peuvent se révéler
nécessaires pour la parution d'un journal ou la réalisation d'un
reportage. La messagerie électronique constitue donc un moyen de
communication efficace et rapide.
Un journaliste de la presse écrite envoyé
spécialement pour couvrir un événement dans une
localité située par exemple à 400 km de Cotonou peut s'il
a accès au réseau internet transmettre ses écrits en
pièces jointes par un e-mail à sa rédaction au lieu de
parcourir tout le trajet retour avant de les déposer. Les bureaux
régionaux des organes de presse écrite dans les autres
départements ont intérêt à se doter d'une connexion
internet pour se conformer à un principe aussi capital que celui de la
diffusion de nouvelles fraîches.
Selon Philippe BACHMAN, « l'information est une
denrée périssable »31(*). Il faut donc la diffuser avec le minimum de retard
possible. L'e-mail est le service de l'internet le plus adapté à
la diffusion instantanée des informations. Dans un organe de presse
audiovisuelle, une équipe de reportage ou de réalisation d'une
émission peut s'en servir pour signaler les difficultés
techniques rencontrées sur le terrain. Un organe de presse doit donc
disposer d'une boîte électronique. L'utilisation de l'e-mail
s'impose en définitive à tout organe de presse. Les
échanges entre les hommes de médias et les instances de
régulation de la presse peuvent également s'établir par ce
biais. A cet effet, la HAAC, le MCPTN et l'ODEM doivent disposer
eux-mêmes d'adresse électronique.
Les forums ou groupes de news constituent un creuset
d'échanges entre journalistes. Les listes de discussion sont elles aussi
une source d'informations pour ces derniers. Une discussion instaurée
sur un sujet brûlant de l'actualité nationale suscitera toujours
un engouement de la part des hommes de médias béninois. Une liste
de discussion peut servir de cadre à une telle conférence
électronique. Ces journalistes y échangent leur point de vue ou
leur position par rapport à un sujet précis. Ils pourront relever
eux-mêmes les insuffisances de leur analyse sur tel
événement politique, économique, culturel, sportif ou
social et s'informer davantage sur l'actualité.
Les associations professionnelles de journalistes peuvent
elles aussi organiser des conférences électroniques, histoire de
débattre de questions qui ont trait à leur domaine. Par exemple,
les membres du Réseau des Journalistes Economistes du Bénin
(Réseau-JEB) ont la possibilité de débattre en direct de
questions économiques.
Tout newsgroup nécessitant un modérateur, les
journalistes peuvent s'entendre pour en désigner en leur sein ou au sein
des organes de régulation comme la HAAC et l'ODEM.
Sur le plan externe, les newsgroups internationaux peuvent
accueillir les journalistes béninois. Selon leur sujet de
prédilection, ils pourront participer à ces réunions
virtuelles en temps réel. Ainsi, les chroniqueurs sportifs peuvent
s'inscrire à un newsgroup qui porte sur le football et y exprimer chaque
fois leur point de vue, dialoguer pour apprécier les positions de leurs
confrères étrangers sur le sport roi.
Les newsgroups apparaissent ainsi comme des interfaces sur
lesquelles les journalistes gagneront du point de vue de la connaissance sur
tel ou tel autre sujet et partageront des expériences sur le plan
professionnel.
B- Une nouvelle approche des relations avec le public
Traditionnellement, les informations diffusées par un
organe de presse n'impliquent pas un feed-back de la part de ceux qui les
reçoivent. Progressivement certains organes de presse écrite ont
inséré dans leur grille "un courrier des lecteurs", tribune sur
laquelle ces derniers interviennent pour réagir par rapport à
l'actualité ou aux points de vue émis par un rédacteur
dans son article. Des émissions radiophoniques et
télévisuelles consacrées à l'actualité ont
par la suite imité ces organes de presse écrite.
Avec l'internet, apparaît l'interactivité de la
presse. Le lecteur cesse d'être « un récepteur
passif »32(*).
Il devient désormais « un acteur qui réagit,
complète ou conteste l'émetteur d'une opinion ou d'une
information »33(*). L'auditeur et le téléspectateur
peuvent à l'instar du lecteur « commenter (une information),
interpeller le journaliste ou ajouter un fait
complémentaire »34(*). Ces réactions du public seront reçues
par les organes de presse sur leur site à travers l'e-mail ou une liste
de discussion. Dans la conception de son site web, un organe de presse
béninois peut prévoir par exemple une rubrique intitulée
"Ecrivez-nous" par laquelle le public présentera ses points de vue par
rapport à un sujet donné. Cette rubrique sera dotée d'une
adresse électronique à laquelle les réactions seront
envoyées.
L'instauration d'un forum électronique ou liste de
discussion favoriserait également ces échanges entre le public et
les journalistes d'un organe de presse. La communication ici s'établit
en temps réel et l'avantage primordial réside dans le fait que
sur un même sujet, plusieurs personnes peuvent discuter en direct. Ces
discussions seront très fructueuses entre le public et les journalistes.
Le premier manifeste toujours un intérêt dans le cadre d'un
dialogue avec les hommes du quatrième pouvoir, il peut quelques fois
afficher ses démarcations par rapport à leurs commentaires et les
amener à appliquer d'autres options à leurs analyses. Quant aux
journalistes, c'est l'occasion de déceler les limites de leurs
réflexions et d'évaluer l'impact de leurs papiers sur le
public.
Dans la perspective d'un newsgroup entre les journalistes et
le public, la nécessité d'un modérateur s'impose. Lorsque
cette conférence se tient entre les utilisateurs et les journalistes
d'un organe de presse déterminé, le modérateur est choisi
parmi l'un des animateurs de cet organe de presse. En ce qui concerne une
discussion avec des journalistes de plusieurs organes de presse, le
modérateur sera choisi par ses confrères journalistes ou sera
désigné parmi les conseillers de la HAAC ou les membres de
l'ODEM.
En définitive, l'internet constitue pour la presse
béninoise une source fertile en informations et un moyen par lequel elle
peut diffuser ses informations. Un organe de presse pourrait présenter
des synthèses de l'actualité nationale et internationale.
L'accent serait beaucoup plus mis sur l'actualité nationale. Le site
d'un organe de presse doit présenter en dehors de
l'actualité :
- l'identité de cet organe de presse à travers
ses journalistes, son siège, sa dénomination ;
- un tableau indicatif de ses rubriques (cas d'un organe de
presse écrite) ou de ces émissions accompagnées de leur
horaire et de leur durée (cas des radios et
télévisions) ;
- une page publicitaire ;
- une tribune de dialogue, d'échanges entre
journalistes ou entre eux et le public ;
- une fenêtre qui ouvre au monde entier la richesse
culturelle béninoise.
Si cette section ne se borne qu'aux avantages procurés
par l'internet à un organe de presse, il n'en demeure pas moins que ce
réseau des réseaux peut aussi engendrer des inconvénients
à une telle structure. En effet, la non fiabilité des
informations et le manque de confiance peuvent entraver les échanges sur
l'internet. Au cours d'un forum électronique, de fausses nouvelles
peuvent être envoyées par les participants. Nous pourrions citer
à titre d'exemple ce cas vécu par M. Hippolyte DJIWAN,
rédacteur en chef Ntic et Doc du journal Le Matinal. Lors d'un
newsgroup organisé par ce quotidien à l'occasion de la
commémoration des 42 ans d'indépendances du Bénin, les
internautes béninois de l'intérieur et de l'extérieur
étaient invités à faire des commentaires. Parmi les
participants à cette rencontre, un internaute béninois, qui
résidait à Cotonou, a fait savoir qu'il intervenait depuis le
Canada. Pendant la mise en page de cette conférence virtuelle sur son
support papier, l'un des animateurs du journal, qui connaissait le "fameux
béninois du Canada" a pu éviter que son témoignage soit
publié.35(*) Le
choix du non approfondissement de ces inconvénients de l'internet dans
cette étude s'inscrit dans son objectif primordial : inciter la
presse béninoise à utiliser l'internet. Nous nous contentons donc
de ce sobre développement des menaces de l'internet pour la presse.
Au regard des avantages énumérés que le
réseau internet garantit à la presse en générale et
aux médias béninois en particulier, il serait inconcevable que
la presse béninoise n'apprivoise pas ce moyen de communication. Les
organes de presse béninois utilisent-ils l'internet ? Quelles sont
les difficultés qu'ils rencontrent dans cette utilisation?
DEUXIEME PARTIE
DE L'UTILISATION DE
L'INTERNET
PAR LA PRESSE BENINOISE
Pour apprécier leur utilisation de l'internet,
nous nous sommes rapprochés des organes de presse par
l'intermédiaire d'une enquête.
CHAPITRE I : ENQUETE AUPRES DES ORGANES DE PRESSE
SUR
L'UTILISATION DE
L'INTERNET
Il s'agira ici de présenter d'une part l'enquête
et d'autre part ses résultats avant de les interpréter.
SECTION 1 : L'ENQUETE ET SES RESULTATS
PARAGRAPHE 1 : PRESENTATION DE L'ENQUETE
A- Les objectifs de l'enquête
Les objectifs de l'enquête peuvent être
présentés au moyen des interrogations suivantes :
- Quels sont réellement les organes de presse qui
utilisent l'internet ?
- Quels sont les services de l'internet qu'ils utilisent et
à quelles fins ?
- Quels sont les organes de presse qui n'utilisent pas
l'internet et pourquoi ?
- Selon ces organes de presse, quelles actions faut-il mener
pour qu'ils utilisent davantage l'internet ?
Autant d'interrogations qui nous ont amené à
élaborer un questionnaire constitué de trois grandes parties
à savoir : identification de l'organe de presse
enquêté, usage de l'internet et souhaits pour une affirmation plus
grande sur l'univers internet des organes de presse béninois.
Deux catégories de questions ont été
utilisées : les questions ouvertes et les questions
fermées.
Après cette élaboration du questionnaire et la
correction qui a suivi son test sur trois organes de presse, nous avons
procédé à son administration sur le terrain.
B- Administration du questionnaire
Compte tenu du temps qui nous était imparti pour la
rédaction de notre étude, nous avons choisi soumettre notre
questionnaire aux organes de presse des deux plus grandes villes du
Bénin à savoir Cotonou et Porto-Novo. A cette contrainte du
temps, s'ajoute le fait que la majeure partie des organes de presse de ce pays
se trouvent concentrés dans le sud et plus précisément
dans ces deux villes. Par ailleurs, ne pouvant pas parcourir tous ces organes,
nous avons préféré, aux organes de presse d'informations
spécialisées, les organes de presse généralistes.
Ainsi, les radios et périodiques à vocation confessionnelle par
exemple n'ont pas été soumis à notre questionnaire. C'est
sur cette base que nous avons défini les organes de presse qui seront
enquêtés.
Au début de l'administration de ce questionnaire, nous
avons opté pour l'enquête par envoi. Il s'agissait pour nous de
déposer auprès de chaque organe de presse notre questionnaire,
qui serait affecté au directeur de publication, pour les organes de
presse écrite et aux directeurs des radios et télévisions.
Cette option n'a pu convenir à nos attentes pour les premiers
questionnaires distribués : soit ces directeurs ne disposaient pas
du temps nécessaire pour y répondre, soit la lourdeur
administrative obligeait notre questionnaire à subir les traitements
d'une lettre administrative. Rares sont les questionnaires auxquels les
directeurs ont répondu dans un délai de vingt quatre heures
(24h). Cette alternative devrait donc être renforcée par
l'enquête directe avec n'importe quel journaliste de la rédaction
pouvant nous fournir les informations dont nous avions besoin. Un rendez-vous
fixait le jour de notre rencontre et le questionnaire était ainsi rempli
par le biais d'un entretien. Il nous revenait de relever les réponses
données par notre interlocuteur.
Sur les 41 questionnaires qui ont été
distribués, nous avons pu obtenir 39 réponses, soit un taux de
réponse de 95,21%.
On peut alors se demander les résultats auxquels cette
enquête a abouti.
PARAGRAPHE 2 : PRESENTATION DES RESULTATS
Notre questionnaire étant
divisé en partie, la présentation de ses résultats
s'établira autour de l'identité des organes de presse
enquêtés, de leur utilisation de l'outil internet et de leurs
aspirations par rapport à cette utilisation.
A- Identité des organes de presse
enquêtés
Cette première partie a pour objectif de situer les
organes de presse dans chacune des deux villes où l'enquête a
été effectuée, de déterminer ceux qui disposent
d'une boîte électronique, d'identifier leur typologie et leur
secteur d'activité.
En ce qui concerne leur situation géographique, sur les
39 organes de presse qui ont répondu à notre questionnaire, 34
sont installés à Cotonou et 5 seulement à Porto-Novo.
Parmi ces organes, 27 disposent d'une adresse électronique.
Quant à leur typologie, on distingue des journaux, des
radios et une télévision des secteurs public et privé
comme l'indique le tableau ci-dessous :
Tableau N°1 : Typologie et
secteur d'activité des organes de presse
Types des organes de presse
|
Presse écrite
|
Presse audio visuelle
|
Total
|
Quotidiens
|
Périodiques
|
Radios
|
Télévisions
|
Secteur d'activités
|
Public
|
Privé
|
Public
|
Privé
|
Public
|
Privé commercial
|
Privé non commercial
|
Privé
|
Nombres d'organes
|
01
|
17
|
00
|
11
|
02
|
06
|
01
|
01
|
39
|
Au niveau des périodiques, nous dénombrons six
(6) hebdomadaires, deux (2) bihebdomadaires, deux (2) bimensuels et un (1)
bimestriel.
B- De leur utilisation de l'internet et de leur souhait
1- Usage de l'internet par les organes de presse
Il a été demandé aux organes
enquêtés si l'internet constitue pour eux un outil
nécessaire (question n°5). Ils ont répondu comme
suit :
Tableau N°2 : De la
nécessité de l'internet pour un organe de presse.
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
39
|
100%
|
Non
|
00
|
0%
|
Total
|
39
|
100%
|
Question N°6 : Pour qu'on
soit en présence d'une utilisation effective de l'internet par un
organe de presse, il faut qu'il dispose d'une connexion internet. C'est ce qui
justifie cette question à laquelle les organes de presse devraient
répondre soit par oui soit par non.
Tableau N°3 : De la connexion
des organes de presse au réseau internet.
Types des organes
|
Quotidiens
|
Périodiques
|
Radios
|
Télévision
|
Total
|
Fré-
quence
|
Secteur
Moda-lités
|
Public
|
Privé
|
Privé
|
Public
|
Privé ccial36(*)
|
Privé non ccial37(*)
|
Privé
|
Oui
|
1
|
14
|
3
|
1
|
4
|
0
|
1
|
24
|
61,53%
|
Non
|
0
|
3
|
8
|
1
|
2
|
1
|
0
|
15
|
38,47%
|
L'étude de l'utilisation de l'internet s'est
effectuée par rapport aux organes de presse ayant une connexion
internet. Nous nous sommes limités simplement à savoir les
raisons pour lesquelles les autres organes ne disposent pas d'une connexion
internet à travers la question n°17. Ainsi, les questions
nos 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15 et 16 ne concernent que les
organes ayant une connexion internet. Ces derniers sont au nombre de 24 soit
61,53% des organes enquêtés.
Question N°7 : Question
à choix multiples, elle montre les services de l'internet que ces
organes connectés utilisent.
Tableau N°4 : Services de
l'internet utilisés.
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence
|
E-mail
|
24
|
100%
|
World Wide Web
|
24
|
100%
|
Groupes de news ou forums électroniques
|
8
|
33,33%
|
FTP ou transfert de fichier
|
8
|
33,33%
|
Telnet
|
0
|
00%
|
WAIS
|
0
|
00%
|
Autres
|
0
|
00%
|
Question N°8 : Comme la
question précédente, c'est une question à choix multiples
qui montre les fins auxquelles l'utilisation de ces services est
destinée.
Tableau N°5 : Fins auxquelles
les services sont utilisés.
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence
|
Recherche d'informations
|
23
|
95,83%
|
Présentation de l'organe de presse
|
13
|
54,16%
|
Diffusion de synthèse de l'actualité
|
11
|
45,83%
|
Auto-formation en journalisme
|
07
|
29,16%
|
Discussion entre journalistes
|
05
|
20,83%
|
Publicité
|
05
|
20,83%
|
Discussion entre journalistes et public
|
03
|
12,50%
|
Diffusion des émissions
|
01
|
04,16%
|
Autres
|
00
|
00%
|
Question N°9 : Elle permet
de connaître l'effectif des organes de presse ayant un site web propre
à eux. Les organes enquêtés avaient la possibilité
de répondre par "oui", par "non", par "il est en cours de conception"
et par "sera conçu ultérieurement". Mais ces quatre
modalités ont été regroupées en 2 à savoir
"oui" et "non". "Non" rassemble aussi la troisième et la
quatrième modalité. Comme nous l'avions fait au niveau de la
question n°6, nous présenterons les résultats à la
fois par secteur d'activité et par type d'organes de presse.
Tableau N°6 : Disposition d'un
site web.
Types des organes
|
Quotidiens
|
Périodiques
|
Radios
|
Télévision
|
Total
|
Fré-
quence
|
Secteur
d'activités
Modalités
|
Public
|
Privé
|
Privé
|
Public
|
Privé ccial
|
Privé
|
Oui
|
0
|
11
|
1
|
0
|
2
|
0
|
14
|
58,33%
|
Non
|
1
|
3
|
2
|
1
|
2
|
1
|
10
|
41,67%
|
Mentionnons toutefois que parmi les dix (10) organes ne
disposant pas d'un site web, sept (7) ont leur site web en cours de conception
et deux (2) projettent le concevoir plus tard.
Les questions n°10, n°11 et n°12 concernent
donc les organes de presse disposant d'un site :
Question N°10: Cette question
permettra d'identifier les rubriques qui constituent les sites de ces organes
de presse. Elles sont à choix multiples.
Tableau N°7 : Des rubriques
constituant le site.
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence
|
Présentation de l'organe de presse
|
13
|
92,58%
|
Présentation des rubriques
|
12
|
85,71%
|
Synthèse de l'actualité
|
11
|
78,57%
|
Publicité
|
06
|
42,85%
|
Messagerie
|
05
|
35,71%
|
Dialogues
|
04
|
28,57%
|
Présentation des émissions
|
02
|
14,28%
|
Autres
|
01
|
07,14%
|
NB : La modalité "autres"
renferme : présentation des archives.
Question N°11: Elle permettra de
déterminer les organes de presse qui vulgarisent la culture
béninoise à travers leur site.
Tableau N°8 : Vulgarisation de la
culture béninoise.
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
04
|
28,57%
|
Non
|
10
|
71,43%
|
Question N°12: Dans
l'hypothèse que le site web d'un organe de presse doit être mis
à jour quotidiennement, nous avons essayé de connaître la
périodicité de la mise à jour des sites des 14 organes qui
en disposent. Parmi ces sites :
- huit (8) sont mis à jour quotidiennement ;
- un (1) trois fois par semaine ;
- un (1) tous les trois jours ;
- un (1) site est mis à jour à chaque
parution ;
- un (1) site est mis à jour lorsqu'il y a de nouveaux
articles à proposer au public ;
- le treizième (13ème) organe de
presse n'a retenu aucune périodicité quant à la mise
à jour de son site et le quatorzième (14ème)
est resté sans réponse sur la question.
Question N°13, N°14 et
N°15: Dans l'optique de l'utilisation par un organe de presse
connecté au réseau internet sont indispensables un service
internet autonome et, la présence d'un journaliste spécialiste
des Ntic et des techniciens en informatique. Il s'agit de savoir ce qu'il en
est dans les organes de presse connectés.
Tableau N°9 : De l'existence
d'un service internet, d'un journaliste spécialiste des Ntic et de
techniciens en informatique.
Modalités
|
Existence d'un service internet autonome
|
Présence d'un journaliste spécialiste des Ntic
|
Présence de techniciens en informatique
|
oui
|
non
|
oui
|
non
|
oui
|
non
|
Effectif
|
4
|
20
|
16
|
8
|
18
|
6
|
Fréquence
|
16,67%
|
83,33%
|
66,67%
|
33,33%
|
75%
|
25%
|
Pour ce qui est de la question relative aux techniciens en
informatique, nous avons prévu trois (3) modalités. Mais dans
cette présentation des résultats, nous confondons les deux (2)
dernières. Ainsi les cinq (5) organes ayant répondu qu'ils
recourent temporairement à leur compétence ont été
considérés comme répondant par la négative.
Question N°16: L'objectif ici est
de déterminer les problèmes auxquels les organes connectés
sont confrontés, dans leur utilisation de l'internet. En d'autres
termes, ce sont les difficultés qui freinent cette utilisation qui
seront mises en exergue. Cette question est à choix multiples.
N'oublions pas que les organes connectés sont au nombre de
24.
Tableau N°10 : Obstacles à
l'utilisation de l'internet par les organes de presse ayant une connexion
internet.
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence
|
Débit de connexion trop faible
|
12
|
50%
|
Manque de matériel informatique
|
10
|
41,66%
|
Problème de déconnexion fréquente
|
09
|
37,50%
|
Coupure d'électricité
|
05
|
20,83%
|
Autres
|
04
|
16,66%
|
Mauvaise connaissance de l'anglais
|
02
|
08,33%
|
NB : La modalité
« Autres » renferme le coût de la connexion et le
manque de moyens financiers.
Question N°17: Après avoir
pris connaissance des difficultés que rencontrent les organes de presse
dotés d'une connexion internet, nous avons cherché à
savoir les raisons qui expliquent la non connexion des autres organes. Pour un
petit rappel, mentionnons que ces derniers sont au nombre de 15 sur l'ensemble
des organes enquêtés. Cette question est également à
choix multiples.
Tableau N°11 : Des raisons de la
non connexion de certains organes de presse au réseau internet.
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence
|
Manque de moyens financiers
|
13
|
86,66%
|
Manque de matériel informatique
|
05
|
33,33%
|
Non initiation des journalistes à l'internet
|
01
|
06,66%
|
Autres
|
01
|
06,66%
|
Ignorance des opportunités de l'internet
|
00
|
00,00%
|
NB : La modalité
« Autres » renferme : manque de volonté
politique.
Question N°18: L'utilisation de
l'internet par les organes exige une formation préalable des
journalistes que leur structure ait une connexion internet ou non. C'est la
raison pour laquelle cette question s'adresse à tous les organes de
presse enquêtés. Ces organes de presse, faut-il le rappeler, sont
au nombre de 39. Ceux dont les journalistes ont suivi au moins une formation
devaient répondre par "oui" et ceux dont les journalistes n'en ont pas
suivi par "non".
Tableau N°12 : De la
participation des journalistes à un séminaire-formation sur les
Ntic : sur l'internet.
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence
|
Oui
|
36
|
92,31%
|
Non
|
03
|
07,69%
|
Total
|
39
|
100%
|
2- Des actions envisageables
En ce qui concerne les mesures à prendre pour que la
presse utilise mieux l'internet, nous avons fait quelques propositions. Les
organes de presse enquêtés avaient donc à cocher nos
propositions selon leurs souhaits, selon leurs voeux. Cette question n°19
est à choix multiples.
Tableau N°13 : Actions à
mener pour que la presse soit stimulée à un meilleur
apprivoisement de l'internet.
Modalités
|
Effectif
|
Fréquence
|
Recycler régulièrement les journalistes
|
32
|
82,05%
|
Rendre quasi-gratuit le coût de connexion des organes de
presse
|
32
|
82,05%
|
Primer les meilleurs articles, reportages audiovisuels ou
émissions sur les Ntic
|
24
|
61,53%
|
Primer annuellement les meilleurs sites web de
médias
|
17
|
43,58%
|
Autres
|
06
|
15,38%
|
NB : Les actions exprimées
dans la modalité « Autres » ont pour nom le passage
de l'analogique au numérique, la dotation des organes de presse en
matériel informatique, la formation de journalistes webmestre38(*) et la maîtrise
préalable de l'outil informatique par les journalistes.
Tels sont les résultats auxquels notre enquête a
conduit. Ils suscitent quelques commentaires que voici.
SECTION 2 : INTERPRETATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
Notre enquête a dégagé
de façon globale deux catégories d'organes de presse par rapport
à l'utilisation de l'internet dans leurs locaux. D'un
côté, on distingue les organes de presse qui disposent d'une
connexion internet et de l'autre ceux qui n'en disposent pas. Seulement, il ne
faut pas perdre de vue que la non-disposition d'une connexion internet par un
organe de presse n'implique pas qu'il n'utilise pas l'outil internet. Il peut
l'utiliser à l'extérieur, c'est-à-dire dans un centre
d'accès internet. Dans cette étude, nous avons
privilégié l'examen des organes de presse qui sont
connectés à l'internet et avons relevé les raisons de la
non-connexion des autres à l'internet. Notre démarche consistera
alors à présenter les caractéristiques communes à
ces deux catégories d'organes de presse d'une part et les
caractéristiques qui leur sont propres.
PARAGRAPHE 1 : CARACTERISTIQUES COMUNES DES
ORGANES DE PRESSE PAR
RAPPORT A
L'UTILISATION DE
L'INTERNET
Il sera question ici de l'ensemble des 39
organes de presse qui ont répondu à nos interrogations.
A- De leur opinion par rapport à l'usage de
l'internet
L'internet est-il un outil nécessaire dans les
activités d'un organe de presse ? Telle est la question qui nous a
permis d'évaluer l'opinion des organes de presse enquêtés
sur la nécessité de l'usage de l'outil internet par eux. Tous les
organes de presse interrogés sur la question (voir tableau n°2) ont
trouvé que l'outil internet est indispensable. Cela nous réjouit
puisque le contraire aurait mis en cause toute l'importance du présent
travail dans le cadre de notre mémoire de fin de formation. Tous les
organes de presse sont donc conscients d'une réalité :
l'internet est un outil nécessaire pour leurs activités ;
ils ne peuvent pas se passer de ce puissant moyen de communication.
Pour utiliser l'internet, un organe de presse doit disposer,
entre autres, de journalistes formés à cet outil. Cette
utilisation passe par l'initiation voire la formation des hommes de
médias. Sur les 39 organes de presse enquêtés, 36 disposent
de journalistes ayant été formés au moins une fois aux
utilisations de l'internet (voir tableau n°12).
Tous les organes de presse sont conscients des avantages ou
opportunités dont regorge l'outil internet. Mais, tous n'ont pas des
journalistes formés à son utilisation.
Cela peut s'expliquer par une certaine
"ségrégation" dans la sélection des organes de presse
devant envoyer leur journaliste en formation. Or dans le cadre de telles
formations, aucun organe ne doit être laissé pour compte et pour
cause. Tous ont besoin de disposer de journalistes formés. Toutefois,
c'est déjà un pas que 92,31% des organes enquêtés
aient leurs journalistes formés aux usages de l'internet.
B- Des souhaits des organes de presse pour une meilleure
utilisation de l'internet
Des quatre (4) propositions qui ont été faites,
(voir tableau n°13), le recyclage régulier des journalistes et la
quasi-gratuité de la connexion des médias à l'internet ont
été les plus choisis par nos enquêtés (soit 82,05%).
La deuxième action, quoique relevant de l'utopie selon certains organes,
a été cochée par nos enquêtés.
Les journalistes accordent une certaine primauté
à leur formation aux utilisations de l'internet. Donc avant toute autre
action, il faudra selon eux la formation. Dans la même proportion (taux
de 82,05% des organes enquêtés), ils souhaitent la baisse voir la
quasi-gratuité de leur connexion au réseau internet. C'est la
preuve que les coûts d'abonnement à l'internet pratiqués
à l'heure actuelle au Bénin sont élevés et ne
peuvent pas être continuellement supportés par ces organes de
presse qui risquent d'abandonner cette connexion et orienter cet investissement
vers d'autres secteurs jugés prioritaires.
Il faut aussi remarquer que plus de la moitié des
organes enquêtés (soit 61,53%) souhaitent qu'un prix soit
décerné aux meilleurs articles et productions audiovisuelles sur
les Ntic. Ces organes de presse reconnaissent ainsi l'ampleur de leur
rôle dans la vulgarisation des Ntic, dans la vulgarisation des enjeux de
ces nouvelles technologies.
Si le pourcentage des organes qui souhaitent décerner
un prix annuel aux meilleurs sites web est inférieur à 50%,
(43,58% exactement) cela s'explique par le faible taux d'organes de presse
disposant d'un site web. La proportion des organes de presse disposant d'un
site a été calculée par rapport aux organes ayant une
connexion qui sont au nombre de 24.
D'autres actions non négligeables ont
été aussi proposées par les organes de presse :
- la formation de journalistes webmestre et la maîtrise
de l'outil informatique : la formation tient à coeur les
journalistes, sans elle toute utilisation de l'internet serait
superficielle ;
- le passage de l'analogique au numérique :
souhaité par un organe de presse audiovisuelle (une radio), elle montre
la volonté manifeste à s'approprier réellement les
Ntic ;
- la dotation des médias en matériel
informatique : cette proposition rappelle le besoin en matériel
informatique de certains médias. Sans matériel informatique, on
ne peut utiliser les Ntic et spécialement l'internet.
Tels sont les éléments qui caractérisent
les organes de presse qu'ils soient connectés au réseau internet
ou non. Quels sont les éléments caractéristiques qui leur
sont propres ?
PARAGRAPHE 2 : CARACTERISTIQUES PROPRES A
CHAQUE CATEGORIE D'ORGANES DE PRESSE
Il s'agit de présenter les
éléments qui caractérisent les organes de presse
connectés au réseau internet et ceux qui caractérisent les
organes de presse n'utilisant pas l'internet dans leurs locaux.
A- Les organes de presse connectés à
l'internet
Ils représentent 61,53% des organes de presse
enquêtés (voir tableau n°3). Alors que les quotidiens y
occupent une place importante, les périodiques y sont faiblement
représentés. Les quotidiens accordent un grand
intérêt à l'utilisation de l'internet par rapport aux
périodiques. Cela est dû aux moyens dont ils disposent, lesquels
moyens sont nettement supérieurs à ceux des hebdomadaires,
bimensuels, bimestriels ou autres. Les quotidiens sont donc plus
connectés à l'internet que les périodiques. Au niveau de
la presse écrite, sur les 29 organes enquêtés, 18 organes
sont connectés tandis qu'au niveau de la presse audiovisuelle, 6 organes
sont connectés sur les 10 organes enquêtés. On constate que
la presse écrite (les quotidiens surtout) tend à mieux
s'approprier l'internet que la presse audiovisuelle.
1- Les services de l'internet et leur utilisation
En ce qui concerne l'utilisation des services de l'internet,
l'e-mail et le world wide web viennent en tête. C'est la confirmation du
principe selon lequel ces deux services sont les plus populaires et les plus
connus de l'internet. Sur les 24 organes de presse, seulement 8 utilisent les
groupes de news et 8 téléchargent des fichiers. Aucun organe
n'emploie les autres services comme le Telnet, le WAIS.
La recherche d'informations est le mobile fondamental
d'utilisation de l'internet. 95,83% des organes de presse connectés
utilisent l'internet ou les outils de l'internet pour la recherche. Il n'y a
que cette opportunité qui est plus perçue par les médias
béninois connectés. 54,16% de ces organes utilisent l'internet
pour donner des informations sur leurs activités et sur leur structure.
Ils sont très peu ceux qui présentent une synthèse de
l'actualité ou diffusent des émissions. Sur 18 organes de presse
écrite, 11 procèdent à la mise en ligne d'une
synthèse de l'actualité alors qu'un organe sur les 6 radios et
télévision diffuse ses émissions par l'internet. Aussi,
l'auto-formation en techniques journalistiques est-elle effectuée par 7
organes sur 24. La plupart des organes de presse ne connaissent donc pas les
opportunités d'éducation à distance qu'offre l'internet.
L'interactivité favorisée par le web n'est pas encore
perçue comme une occasion à saisir puisque 5 organes de presse
seulement participent à une discussion en temps réel entre
journalistes et 3 à une discussion entre les journalistes et le public.
20,83% des organes utilisent l'internet pour la publicité.
L'importance accordée à la recherche
d'informations et la diffusion de synthèses de l'actualité montre
la restriction faite par les organes de presse des opportunités que
l'outil internet leur offre. La faible proportion d'organes utilisant les
groupes de news par exemple explique les faibles pourcentages
enregistrés par l'enquête en ce qui concerne la discussion entre
journalistes d'une part et les forums électroniques entre journalistes
et public d'autre part.
2- Les sites web des organes connectés
Qu'un organe de presse dispose d'un site web qui lui est
propre est le minimum qu'on puisse exiger lorsqu'il utilise l'internet. Un site
web peut non seulement permettre à l'organe de se faire connaître
dans toutes ses dimensions, mais aussi favoriser la diffusion de
synthèse de l'actualité, la diffusion d'émissions pour les
organes de presse audiovisuelle, la présentation d'une publicité
en ligne.
Sur les 24 organes de presse qui sont connectés au
réseau internet, 14 organes disposent d'un site web soit un pourcentage
de 58,33% (voir tableau n°6). Si cette proportion d'organes se situe un
peu en dessus de la moyenne, il faut remarquer qu'elle n'est constituée
que d'organes de presse privée. En effet, aucun organe de presse
publique ne dispose d'un site web. Aussi, la plupart des organes n'ayant pas un
site web ont affirmé que leur site est en cours de conception. Ils sont
au nombre de 7. Ce taux montre bien que les organes de presse reconnaissent
l'importance d'un site web pour leurs activités. A côté des
organes qui disposent déjà d'un site web, il existe d'autres qui
ne l'ont pas encore mais qui l'auront à court terme puisqu'il est en
phase de conception. Les intérêts d'un site web sont
énormes et sur les 14 organes qui en disposent la quasi-totalité
présente son organe de presse, la totalité présente ses
rubriques (cas des journaux) ou ses émissions (cas des radios). Les
autres rubriques du site ont trait dans l'ordre d'importance à la
synthèse de l'actualité, à la publicité et à
la messagerie électronique. Un seul organe de presse écrite
présente ses archives. Il paraît évident à ce niveau
que les organes de presse s'attachent seulement à présenter leur
organe, leur rubrique ou émission, une synthèse de
l'actualité plutôt que d'y installer une interface
d'échanges où aurait lieu la discussion en direct entre
journalistes et entre journalistes et public.
A ces organes de presse qui disposent d'un site web, nous
avons demandé de nous en fournir l'adresse (voir en annexe 2 la liste
d'adresses de sites web d'organes de presse béninois). L'examen de ces
adresses nous permet de retenir deux catégories de site web : les
sites web qui sont réellement propres aux organes enquêtés
et ceux qui ne constituent qu'une page ou des pages sur un site appartenant
à une autre structure. Les premiers ont une adresse de la forme
www.denominationdelorganedepresse.extension
et sont au nombre de 8. Les 6 autres ont une adresse de la forme
www.denominationdelastructureproprietairedusite.extension/nomdelorganedepresse.
Cela revient à dire que dans la réalité,
8 organes de presse disposent d'un site web digne du nom et propre à eux
et les autres n'ont que l'une des pages d'un site web d'informations qui ne
leur appartient pas.
Très peu d'organes disposent sur leur site de liens
hypertextes vers des sites culturels ou diffusent la culture béninoise.
Seulement 4 organes (voir tableau n°8) vulgarisent cette culture. La
musique béninoise en particulier, la culture béninoise en
générale souffre d'une promotion insuffisante et cette faible
proportion d'organes vulgarisant cette richesse culturelle par les sites web en
est une émanation logique. Déjà sur la plupart des radios
installées à Cotonou et Porto-Novo, on diffuse plus de musiques
étrangères que locales. Ce n'est donc pas sur un site web que
cette carence culturelle peut être réparée.
Si les sites web des organes de presse ne
bénéficient pas d'une même périodicité de
mise à jour, c'est certainement à cause des informations qui y
sont diffusées. 8 sites parmi les 14 au total sont mis à jour
quotidiennement parce qu'ils informent au jour le jour sur l'actualité.
Les autres ont opté pour une périodicité qui s'adapte aux
informations qui y sont diffusées. C'est le cas d'un site qui n'est mis
à jour qu'à l'occasion de la mise sur le marché de
nouveaux articles par l'organe de presse propriétaire. Ce site a donc un
contenu de portée commerciale.
3- Des conditions indispensables à l'utilisation de
l'internet par ces organes
Sur les 24 organes de presse, seules les conditions comme
présence de journalistes spécialistes des Ntic et présence
de techniciens en informatique, sont remplis par la plupart des organes de
presse (voir tableau n°9). Insignifiant est cependant le nombre d'organes
qui disposent d'un service internet. Sur l'ensemble des organes
connectés, seulement 4 disposent d'un service internet autonome. Il est
d'ailleurs plus facile d'engager un personnel, que de mettre sur pied une
structure internet autonome dénommée SERVICE INTERNET dont
l'objectif essentiel serait de coordonner l'utilisation par l'organe de
l'internet. Le capital humain pouvant animé une telle structure est
présent dans la plupart de ces organes de presse. Le problème ne
devrait plus se poser en principe pour leur mise en place. Cette situation
dénote aussi de la non-connaissance de l'importance d'un tel service
pour un organe de presse.
4- Atteintes à l'utilisation de l'internet
Dans l'ordre croissant, les handicaps qui
freinent l'utilisation de l'internet par ces organes de presse ayant la
connexion internet ont pour nom :
- débit de connexion trop faible ;
- manque de matériel informatique ;
- déconnexion fréquente ;
- coupure d'électricité ;
- coût de la connexion et manque de moyens
financiers ;
- mauvaise connaissance de la langue anglaise.
La moitié des organes de presse enquêtés
ont trouvé que le débit de la connexion demeure le
problème majeur rencontré dans l'utilisation de l'internet. Or,
ce débit joue énormément sur la navigation, sur la
recherche d'informations. Ces organes de presse n'ont pas une liaison
indépendante et disposent d'un débit de connexion trop faible,
c'est ce qui explique cette plainte par rapport au débit. Le manque de
matériel informatique et le coût de la connexion sont tous deux
liés au manque de moyens financiers. Pour avoir une connexion internet
acceptable, le matériel informatique doit être performant. Par
ailleurs, un débit de connexion trop faible et un manque de
matériel informatique performant lié au manque de moyens
financiers ne peuvent impliquer qu'une déconnexion fréquente. La
coupure d'électricité constitue aussi un problème à
l'utilisation de l'internet mais elle n'est évoquée que par 05
organes de presse sur les 24 enquêtés. La non connaissance de
l'anglais ne constitue pas un problème important dans cette utilisation.
Seulement, 2 enquêtés l'ont soulevé. Ce sont des cas
isolés qui peuvent subir une initiation à la pratique de cette
langue. L'anglais doit donc être perçu comme un obstacle
négligeable.
B- Les organes de presse non connectés au
réseau internet dans leurs locaux
Les organes qui ne disposent pas d'une connexion internet
dans leurs locaux sont un peu négligés par cette étude et
pour cause. Il fallait mieux connaître ceux qui en disposent afin de
relever leurs insuffisances lesquelles pourront édifier ceux qui se
préparent également à en disposer.
Les organes dont il s'agit ici constituent 38,47% des organes
enquêtés (voir tableau n°3). Sur 29 organes de presse
écrite, 11 dont 8 périodiques ne sont pas connectés. Sur
10 organes de presse audiovisuelle, 4 ne sont pas connectés. Ces
chiffres confirment l'analyse, faite un peu plus haut, selon laquelle la presse
écrite tend à mieux utiliser l'internet que la presse
audiovisuelle. Au niveau de cette presse écrite, les quotidiens
utilisent plus l'internet que les périodiques.
La raison qui empêche la connexion de ces organes au
réseau internet est le manque de moyens financiers. En effet, 86,66% de
ces organes manquent de moyens financiers pour se connecter.
Le manque de matériel informatique est lié au
manque de moyens financiers même si 33,33% pensent que c'est cette
deuxième raison qui bloque l'utilisation de l'internet dans leurs
locaux.
A ces raisons s'ajoutent le manque de volonté politique
et la non initiation de journalistes à l'internet. Il est vrai que
chacune de ces deux dernières raisons n'ont été
évoquées que par un seul organe de presse. Aucun organe de presse
n'a souligné l'ignorance des opportunités de l'internet.
Seulement un seul a évoqué la non initiation des journalistes
à l'internet, ce qui veut dire : bien que n'ayant pas une connexion
internet, ces organes ont qu'en même vu leurs journalistes
participés à une formation sur les Ntic et principalement sur
l'internet. Le coût de la connexion donc le manque de moyens financiers
reste en premier lieu ce qui dissuade ces organes de presse à s'offrir
une connexion internet ; tous connaissant les opportunités
énormes et non exhaustives de l'outil internet dans le cadre de leurs
activités.
Que les organes de presse soient connectés au
réseau internet ou non, tous ont besoin de s'apprivoiser cet outil de
travail. Il importe que des actions soient envisagées dans cette
optique.
CHAPITRE II : STRATEGIES D'ACTIONS POUR UNE
MEILLEURE
UTILISATION DE L'INTERNET
PAR LES MEDIAS
Cette étude ne saurait faire des propositions
concrètes sans tenir compte des efforts qui ont été
consentis dans le cadre de l'utilisation de l'internet par la presse
béninoise. Il convient donc de récapituler toutes les actions qui
ont été posées dans ce sens avant de présenter nos
propositions.
SECTION 1 : DES REALISATIONS CONSIDERABLES
Dans le domaine des Ntic et plus
précisément de l'internet, plusieurs formations ont
été effectuées à l'intention des journalistes. A
ces formations, s'ajoutent l'émission Ntic magazine, l'existence de
quelques sites web, les forums mis sur pied et une association des journalistes
pour l'appropriation et la promotion des Ntic.
PARAGRAPHE 1 : TABLEAU SYNTHETIQUE DES FORMATIONS DE
JOURNALISTES SUR L'UTILISATION DE L'INTERNET
Parmi les structures qui ont abrité
et/ou organisé ces formations, le Centre d'Education à Distance
(CED) demeure l'acteur principal.
A- Les formations effectuées ou abritées par
le CED
Ces formations sont au nombre de deux :
1- Formation à la gestion des parcs
informatiques
Cette formation qui était intitulée la
"Maintenance des parcs informatiques des organes de presse" a été
organisée par le CED en collaboration avec l'Association
Béninoise des Journalistes pour une Presse Indépendante (ABJPI)
du 26 au 30 août 2002. Elle s'inscrivait dans le cadre de l'aide de
l'Etat à la presse privée.
2- Formation au multimédia
Abritée par le CED Bénin, cette formation qui
entrait aussi dans le cadre de l'aide de l'Etat à la presse
privée a eu lieu du 23 au 27 septembre 2002 et a vu la participation de
40 journalistes. Elle a été organisée par le CED et
l'Association des Journalistes Indépendants du Bénin (AJIB) et a
été lancée par un conseiller de la HAAC. Ce
séminaire- formation était constitué de deux
modules : l'internet multimédia et l'initiation au logiciel
Access.
B- Formations organisées par d'autres structures
Ces structures sont le Centre de Documentation des Services
de l'Information (CDSI) et l'ONG Pratic-Bénin.
1- Formation sur le thème " journalisme et
Internet"
Cette formation qui s'est déroulée au CDSI du 04
au 15 septembre 2000 avait pour objectif essentiel « de renforcer la
capacité des journalistes aux Nouvelles Technologies de l'Information et
de la Communication (NTIC) et notamment à l'outil
Internet »39(*).
20 journalistes « seulement »40(*) de la presse publique et
privée ont participé à cet atelier de formation qui a
bénéficié du concours du Ministère de la Culture et
de la Communication de l'époque, de la Banque International des Etats
Francophones (BIEF) et de l'ONG ORIDEV d'où les formateurs
étaient issus.
2- Les formations initiées par
Pratic-BENIN41(*)
Ce réseau de journalistes a été
l'initiateur d'une formation sur la recherche à l'internet qui a eu lieu
le 03 août 2002. Elle a rassemblé une vingtaine de journalistes de
la presse écrite et audiovisuelle. Elle complétait une autre
formation organisée un peu plus tôt par cette même
association sur l'initiation au réseau internet.
Pour que les organes de presse intègrent l'utilisation
de l'internet à leurs activités, ce ne sont pas seulement des
formations de journalistes qui ont été organisées.
D'autres stratégies ont été développées.
PARAGRAPHE 2 : D'AUTRES ACTIONS FONDAMENTALES
A- La disposition de site web
En dehors des sites web des organes de presse que nous avons
déjà évoqués dans l'analyse des résultats de
notre enquête, l'ODEM dispose d'un site web dont l'adresse est la
suivante :
www.h2com.com/odem.
L'Union des Journalistes de la Presse Privée du
Bénin (UJPB) dispose aussi de son site :
www.h2com.com/ujpb.
Comme on le constate, ces sites sont intégrés
à un site d'informations générales appartenant à
une agence de communication dénommée H2COM. Ce sont en
réalité des pages qui sont intégrés au site
principal
www.h2com.com. Sur ce site, il y a
entre autres deux liens qui permettent de faire connaître l'ODEM et
l'UJPB. Des sites d'informations générales sur le Bénin
permettent également d'avoir la carte médiatique de ce pays. On
pourrait en citer quelques uns. Il s'agit de :
- www.mediaben.org
- www.opays.com
- www.benin-passion.com
- www.bj.refer.org/benin
- www.beninensis.net
- www.webfirstplus.com
B- La participation à quelques
forums
Le site de l'UJPB comporte une rubrique "forum" qui permet
aux membres de cette association professionnelle et à toute autre
catégorie d'internautes, en quête d'informations sur
l'association, d'échanger.
Les journalistes béninois ont participé du 11
février au 07 avril 2002 à un forum virtuel sur la liste de
discussion Africa-Net. Cette rencontre virtuelle s'est déroulée
autour de quatre thèmes dont "Internet et journalisme en Afrique :
enjeux et usages".
Un autre forum qui a été abandonné parce
que n'obtenant pas la participation des journalistes auxquels il était
destiné a réuni pendant un an MM. Ken LOHENTO, Pascal ZANTOU et
Hippolyte DJIWAN. Ce forum avait pour adresse :
plumebj@groups.com.
S'il a été abandonné, c'est parce qu'il
n'était pas très animé. Les internautes béninois
marquaient par leur absence.
C- L'émission Ntic magazine : une initiative
louable
Démarré le 23 juillet 2001 sur Atlantique
FM, la "Radio Leader", Ntic magazine ou Ntic mag est animé par
Joël KUEGAH. Cette émission est une grande première dans le
paysage audiovisuel béninois. Elle est née de l'idée
originale de son animateur qui avait décelé un manque de
productions audiovisuelles dans le domaine des Ntic au Bénin. Elle
compte plusieurs rubriques à savoir :
- Trucs et astuces : présentant quelques astuces
permettant d'utiliser facilement l'internet ;
- Actualités : les nouvelles informations
relatives à l'internet y sont présentées ;
- Invitées : un invité, professionnel des
Ntic, explique une notion, une portion de l'internet ou donne des informations
sur l'utilisation de l'internet ;
- Bonnes adresses : des adresses de sites sont
présentées aux auditeurs avec les informations et les
opportunités qu'ils offrent ;
- Courriers : lecture des lettres des auditeurs qui
peuvent poser des questions, faire des suggestions et demander des
correspondants.
Elle est diffusée toutes les semaines : les lundi
à 18h30 et les mercredi à 17h30 (rediffusion). S'il faut s'en
tenir au nombre d'e-mails qui constituent le courrier des lecteurs de cette
émission, on peut affirmer qu'elle est très écoutée
par le public, surtout dans le monde scolaire et estudiantin et aussi par les
professionnels des Ntic. Seulement, toute l'émission est
préparée à l'extérieur, la radio Atlantique
FM ne disposant pas d'une connexion internet. L'émission n'a
également aucun soutien financier de la part des autorités de la
chaîne en particulier et de l'Office de Radiodiffusion et
Télévision du Bénin (ORTB) dont elle dépend.
L'animateur se connecte donc à l'internet à ses propres frais
dans les cybercafés ou bénéficie quelque fois de bons de
navigation de la part des promoteurs ou gérants de ces centres
d'accès internet.
Un site web
www.ortb.org a été
conçu par l'animateur de cette émission. Conçu dans le but
de fournir des informations sur l'ORTB, il ne comporte que deux liens qu'on
peut cliquer et qui peuvent conduire vers les éléments
caractéristiques des émissions Ntic mag et Dimanche-Dimanche, une
émission de la télévision ORTB.
Les autres liens ne sont pas encore actifs parce que ce site
n'est que provisoire. Il sera rendu officiel au cas où l'ORTB
procédera à son achat. L'animateur de cette émission
souhaite vivement voir Ntic mag diffusé par la "chaîne
mère" Radio Cotonou (ORTB) dont la zone de couverture est plus
étendue que celle de Atlantique FM, et saisi par des annonceurs
ou sponsors qui, pour l'instant, se font très rares.
D- L'association Pratic-Bénin
Le 24 novembre 2001, il a été mis sur pied le
Réseau béninois des Journalistes pour la promotion et
l'Appropriation des Nouvelles technologies de l'information et de la
communication. Ce réseau est appelé Pratic-Bénin. Cette
association a pour objectifs :
- la formation de ses membres, des journalistes
béninois et étrangers sur les Ntic et leurs enjeux ;
- la sensibilisation des responsables des organes de presse et
des journalistes pour l'appropriation des Ntic ;
- la sensibilisation des populations aux enjeux des Ntic pour
le développement à la base à travers des publications et
des émissions ;
- le développement et la promotion du cyber journal
pour renforcer la présence du Bénin sur l'internet.
Depuis sa création jusqu'à l'heure actuelle,
Pratic-Bénin a à son actif l'organisation de séminaires de
formation sur l'initiation des journalistes à l'internet et sur la
maîtrise des moteurs de recherche. Dans le cadre de la
célébration de la fête de l'internet édition 2002,
il a animé le 19 mars, une conférence sur le
thème :"Internet : jeunesse et sexe" pour sensibiliser, les
jeunes et les éducateurs de tous les niveaux et les parents en
particulier, sur la dépravation des moeurs que constitue la visite des
sites pornographiques par les jeunes internautes béninois42(*). Le réseau ne compte
pas s'arrêter en si bon chemin. Il projette poursuivre la sensibilisation
pour l'abandon de la visite des sites érotiques, la formation des
journalistes et se lance un défi majeur : la mise en place d'une
association africaine des journalistes en Ntic. Son site web est actuellement
en cours de conception.
On ne peut en aucun cas négliger toutes ces actions se
rapportant à l'appropriation des Ntic par les journalistes.
SECTION 2 : RECOMMANDATIONS
Nos propositions d'actions pour une
meilleure utilisation de l'internet par les organes de presse béninois
visent les autorités politico-administratives, les médias et les
associations professionnelles de journalistes.
PARAGRAPHE 1 : L'ETAT : UN ROLE DERMINANT A
JOUER
Les institutions de l'Etat intervenant dans
le domaine de la communication telles que le MCPTN et la HAAC doivent se rendre
plus dynamiques dans l'assistance des médias en matière de
l'internet.
A- Les actions du MCPTN
C'est un atout indéniable que le Bénin dispose
d'un ministère qui s'occupe à la fois de la communication et des
technologies nouvelles. Dans sa promotion des technologies nouvelles, il doit
s'attacher à doter les organes de presse de matériel informatique
performant. L'aide de l'Etat à la presse privée n'étant
pas une aide financière directe mais plutôt un simple
règlement des opérations d'achat effectuées par les
organes de presse, elle est insuffisante pour que ces derniers se dotent de
matériel informatique dont le manque, qui résulte d'un manque de
moyens financiers, a été souligné par la majeure partie de
nos enquêtés. Le ministère peut instaurer une "Maison des
Ntic pour les médias", un centre multimédia où les
journalistes pourront avoir un accès internet optimal. En attendant que
les organes de presse qui n'ont pas encore une connexion internet s'en dotent,
leurs journalistes pourront utiliser gratuitement l'internet dans ce centre qui
serait à l'image du CED Bénin et qui sera réservé
à la formation des seuls professionnels de la communication.
L'instauration d'un tel centre a aussi l'avantage de mieux coordonner la
formation des journalistes.
Le ministère doit également aider les organes de
presse à se doter de connexion indépendante, de connexion
satellitaire. Cette dotation résoudra non seulement le débit de
connexion trop faible mais aussi le problème de déconnexion
fréquente, deux problèmes qui affectent l'utilisation de
l'internet dans les organes de presse. Dans cette optique, ce ministère
peut, en partenariat avec l'opérateur national des
télécommunications OPT qui est d'ailleurs sous sa tutelle et les
autres fournisseurs d'accès internet, étudier à la baisse
leur coût de connexion à l'internet. Il est vrai que certains
organes de presse enquêtés ont qualifié d'utopique la
proposition selon laquelle il faut rendre quasi-gratuit la connexion des
médias à l'internet, mais, eu égard au rôle qu'ils
jouent dans l'enracinement de la démocratie et aux opportunités
que leur offre l'internet, le jeu en vaut bien la chandelle. On pourrait pour
ce faire appliquer des tarifs spéciaux à leur utilisation de
l'internet, des tarifs forfaitaires.
B- Les suggestions à l'endroit de la HAAC
La HAAC devrait se doter d'un site web qui donne des
informations sur ses membres, ses décisions, ses activités, ses
sessions ordinaires et sur le paysage médiatique du pays. Sur son site,
il pourrait également être prévu un forum rassemblant la
participation des hommes des médias et de ces conseillers à des
débats portant sur des sujets ayant trait à la presse.
La rubrique "formations" de l'aide de l'Etat à la
presse privée devrait être mieux coordonnée par la HAAC.
Tous les organes de presse doivent pouvoir envoyer un journaliste à ces
formations. Un effort doit donc être consenti pour que tous les organes
soient représentés. La mise en place du centre multimédia
évoqué un peu plus haut pourrait résoudre la restriction
du nombre d'organes de presse participant due au fait qu'ils ne pouvaient pas
tous être représentés à la fois et au nombre
très limités de places disponibles pour la formation.
L'élaboration du projet d'un tel centre s'appesantira
nécessairement sur le nombre d'organes de presse existant et sur des
estimations portant sur l'installation de nouveaux organes. Ne perdons pas de
vue que les journalistes pourront être divisés en groupe pour
assister à une même formation mais un tel centre éviterait
d'inviter seulement 20 ou 40 journalistes sur la kyrielle de radios, de
télévisions et de journaux dont disposent le Bénin.
Les mesures que nous venons d'exposer permettront d'aider les
organes de presse n'ayant pas encore une connexion internet de s'en doter et
permettront d'optimiser la connexion internet de ceux qui en disposent
déjà. La HAAC devrait installer des commissions qui puissent
évaluer les résultats des formations sur le terrain et voir si
ces formations théoriques et pratiques ont été mises en
application dans les organes de presse. Il serait important par exemple que des
journalistes webmestre soient formés. Une telle formation doit
être suivie d'une évaluation qui puisse permettre de savoir
après un certain délai si les organes de presse qui ont
été représentés se sont dotés d'un site
web.
L'Etat à travers ces institutions ne peut pas à
lui seul aider les organes de presse à mieux s'approprier l'internet.
C'est également le rôle des mécènes, des ONG et des
OING spécialisées en Ntic qui peuvent entre autres doter les
organes de presse d'appareil informatique performant. Toutefois, les organes de
presse et les associations professionnelles de journalistes doivent se prendre
en charge.
PARAGRAPHE 2 : RESPONSABILITES DES ORGANES DE
PRESSE ET DES
ASSOCIATIONS DE
JOURNALISTES
A- Les organes de presse
Des efforts doivent être consentis par les organes de
presse n'ayant pas encore une connexion internet à en avoir, les
opportunités de l'internet étant nombreuses. Ces
opportunités ne sont pas offertes seulement par ses services e-mail et
web. Les autres services tels les groupes de news, le FTP, le Telnet sont
également d'une utilité importante. Les utilisations du web et de
l'e-mail devraient être dépassées.
Tous les organes de presse devraient pouvoir se doter d'un
site web propre à eux, un site web qui puisse être mis à
jour quotidiennement lorsqu'il fournit des informations sur l'actualité
tant nationale qu'internationale. Cette mise à jour serait, entre
autres, le rôle du journaliste webmestre. D'un autre côté,
leur site doit se constituer en une interface de vulgarisation de la culture
béninoise à travers le monde entier. En effet, la culture
béninoise souffre d'un certain manque de promotion. S'il est vrai qu'il
existe des contenus culturels béninois sur le web, la visite du site
d'un organe de presse peut permettre déjà d'avoir des
informations sur la culture béninoise. L'internaute n'aurait donc pas
besoin de se transposer sur un site culturel avant d'avoir des informations sur
le Bénin. Aussi la visite du site web d'un organe de presse peut-elle
amener l'internaute à jeter un coup d'oeil sur les pages culturelles
même si les informations culturelles n'étaient pas l'objet de sa
connexion à ce site. Ces sites web doivent également disposer
d'une liste de discussions qui puisse favoriser une conférence entre
journalistes et public. Pourquoi ne peut-on pas mettre sur pied une
compétition annuelle qui récompense les meilleurs sites web de
médias ? Cela incitera les organes de presse à appliquer
à leur site web tous les paramètres énumérés
ci-dessus et ceux qui ne disposent pas encore d'un site web à s'en
doter.
Les organes de presse doivent à travers leurs
productions ou publications vulgariser les Ntic et particulièrement
l'internet pour que les populations puissent s'informer de leurs enjeux pour le
développement. Ces réalisations seront
régulièrement primées par une commission qui associerait
la HAAC, le MCPTN et Pratic-Bénin. Souhaitons que Atlantique FM
soit imité par ses confrères par rapport à Ntic mag qui a
besoin d'être encouragé pour une bonne continuation.
L'ABP qui a une connexion internet lui permettant entre autres
d'obtenir des informations de la part de ses confrères tels l'agence
PANA, l'A.F.P. et Chine Nouvelles, doit rendre actif son site web qui ne l'est
pas encore. Ses représentations départementales doivent pouvoir
être dotées d'une connexion internet pour rendre plus facile la
transmission des informations qui actuellement se fait par
téléphone ou par fax. Son adresse e-mail
abpben@bow.intnet.bj pourrait
faciliter cette opération.
La nécessité d'un service internet s'impose dans
les organes de presse et il urge qu'ils dotent leurs structures de ce service.
L'effort devra également être fait par les radios
et télévisions afin de passer de l'analogique au
numérique.
B- Les associations de journalistes
Elles ne disposent pas pour la plupart d'un site web,
excepté l'UJPB, même si ce site dépend de celui de l'agence
H2COM. Elles doivent se doter de site web qui puisse donner des informations
sur leurs activités.
Il urge donc qu'à leur tête
Pratic-Bénin finisse la conception de son site et procède
à son lancement. Peut-être qu'une telle réalisation
inciterait ses associations-soeurs à l'imiter. Pratic-Bénin doit
également être associé à toute activité
visant à favoriser l'appropriation des Ntic par les médias.
CONCLUSION
Par l'outil internet, un organe de presse peut non seulement
rechercher des informations mais aussi en diffuser. Il rend plus efficace et
plus rapide la communication entre ses animateurs et assure la discussion en
ligne entre d'une part, les journalistes, et, d'autre part, entre eux et les
lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Les organes de presse
béninois peuvent profiter de cet outil pour mieux vulgariser la culture
béninoise qui à l'heure actuelle souffre d'une faible promotion
sur le plan international.
Dans la réalité, l'utilisation de l'internet par
les organes de presse béninois reste relativement en dessous de ce
qu'elle devrait être même si plus de la moitié des organes
enquêtés a une connexion internet. Parmi ces derniers, tous ne
profitent pas effectivement des opportunités qu'offre l'internet. Ils se
limitent aux échanges de correspondances et à l'utilisation de
l'application web pour la recherche d'informations alors que les forums
électroniques par exemple peuvent leur permettre d'échanger sur
des sujets de l'actualité et de déceler ainsi les forces et les
faiblesses de leurs écrits. Une minorité de ces organes
présente la culture béninoise sur son site et dispose d'un
service internet distinct des autres services.
Il urge donc que cette sous-utilisation de l'internet soit
corrigée. Des actions doivent être menées par l'Etat
à travers le MCPTN et la HAAC pour aider les organes de presse, qui
utilisent l'internet à l'extérieur de leurs locaux, à
disposer d'une connexion internet et pour améliorer la connexion des
autres organes. La formation des journalistes aux usages de l'internet doit
également être mieux coordonnée pour que tous les organes
soient tous représentés d'une part, et que de l'autre, une
commission puisse évaluer son impact sur la pratique de l'internet par
eux. Ces formations doivent amener les journalistes à démythifier
l'outil informatique et les familiariser aux utilisations de l'internet. Le
mécénat privé pourrait également se
développer pour doter les organes d'appareil informatique ou d'une
connexion internet.
Mais cela ne signifie en aucun cas que les organes de presse
ne doivent pas se prendre en charge eux-mêmes. C'est à eux
qu'appartiennent les rôles les plus importants. Après une
connexion internet, ils doivent instaurer un service internet, éviter de
se limiter à l'envoi et à la réception de courrier
électronique et à la recherche d'informations. Ils doivent
disposer d'un site dont la conception doit prévoir une tribune de
débats en ligne.
Cette étude de l'utilisation de l'internet par les
médias béninois que nous avons réalisée a
porté sur des organes de presse des villes de Cotonou et Porto-Novo.
Elle n'a pas pris en compte tout le territoire national et s'est
déroulé en août, septembre et octobre 2002. L'internet
évolue à un rythme vertigineux et des milliers de sites web sont
lancés chaque jour dans le monde entier. Il suffit qu'un des organes de
presse que nous avions enquêtés et qui n'a pas un site web s'en
dote dans le mois de novembre 2002 pour que notre travail soit en partie
dépassé. Cheikh Hamidou KANE n'a-t-il pas écrit dans
L'aventure ambiguë que « La
vérité que révèle la science est une
vérité partielle, et tant qu'il y aura de l'avenir, toute
vérité sera partielle. La vérité se place à
la fin de l'histoire.» Il serait intéressant que cette étude
soit actualisée chaque année pour retracer l'évolution de
l'internet "médiatique" béninois et pour décrire la
réelle situation de l'internet dans la presse. Par ailleurs, cette
étude s'inscrivait dans le cadre de la rédaction d'un
mémoire de fin de formation et ne pouvait par conséquent
embrasser à la fois d'autres questions importantes plus
spécifiques. Au nombre de celles-ci, on peut avoir : sur les sites
web des organes de presse, la navigation est-elle aisée. Ces sites web
sont-ils référencés ? Les gestionnaires de ces sites
disposent-ils des statistiques de consultations ? Ces sites sont-ils
visités régulièrement ? Quelles sont les
nationalités des visiteurs ? Sont-ce seulement des
béninois ? Quelles sont les rubriques qui attirent le plus les
internautes ? La publicité sur ces sites est-elle payante ?
Cette publicité est-elle constituée d'une simple affichage du
logo de la structure présentée ou le logo est-il un lien
hypertexte pouvant conduire au site web de cette structure ? Autant de
questions qui méritent d'être traitées
ultérieurement pour compléter cette étude.
BIBLIOGRAPHIE
B-1 Monographies
1-1 BA, Abdoul. Télévisions, paraboles et
démocraties en Afrique noire.
Paris, Canada : L'Harmattan, 1996.
187p.
1-2 BACHMAN, Philippe. Communiquer avec la presse
écrite et
audiovisuelle. Paris : CFPJ,
1996. 173p.
1-3 CHASSE, Dominique, WHITNEY, Greg. Guide de
rédaction des
références
bibliographiques. Montréal : Editions de l'Ecole
Polytechnique de Montréal, 1997.
177p.
1-4 CHENEAU-LOQUAY, Annie. Enjeux des technologies de
la
communication en Afrique : du
téléphone à Internet. Paris : Karthala,
2000. 402p.
1-5 FLORIDI, Luciano. Internet. Paris :
Flammarion, 1998. 127p.
1-6 FRERE, Marie-Soleil. Presse et démocratie en
Afrique francophone : les
mots et les maux de la transition au
Bénin et au Niger. Paris : Karthala,
2000. 540p.
1-7 GROUPEMENT FRANÇAIS DE L'INDUSTRIE DE
L'INFORMATION. 7 clés juridiques
pour Internet. Paris : AFNOR,
1998. 108p.
1-8 GUERIN, Serge. La cyberpresse : la presse et
l'écrit off line, on line. Paris : Hermès, 1996.
148p.
1-9 HABRAKEN, Joe, KRAYNAK, Joe. Internet 6. en. 1.
Paris: Simon&
Schuter Mac Millan, 1997. 521p.
1-10 INSTITUT PANOS. Internet à l'usage des
journalistes africains. Paris :
Institut Panos, Karthala, 1999. 95p.
1-11 INSTITUT PANOS ET L'UNION DES JOURNALISTES D'AFRIQUE
DE L'OUEST. Le pluralisme radiophonique en
Afrique de l'Ouest.
Paris : L'harmattan, 1993. Tome1, 163p.
1-12 LAMIZET, Bernard, SILEM, Ahmed. Dictionnaire
encyclopédique des
Sciences de l'Information et de la
Communication. Paris : Ellipses,
1997. 590p.
1-13 LARDY, Jean-Pierre. Recherche d'informations sur
l'internet : outils et
méthodes. 5e
éd. Paris : ADBS, 1998. 100p.
1-14 MICRO APPLICATION. Dictionnaire de l'informatique et
de l'Internet.
Paris : Micro application, 1998.
1-15 OBSERVATOIRE DE LA DEONTOLOGIE ET DE L'ETHIQUE DANS
LES MEDIAS. Etude sur l'état des
médias au Bénin : 1988-2000.
Cotonou : Fondation Friedrich Ebert,
2001.
1-16 TEYSSIER, Jean Pierre. La télévision
change de siècle : les années
numériques. Paris : Le
cherche midi, 1998. 189p.
1-17 VASSEUR, Frédéric. Les médias du
futur. 3e éd. Paris : PUF, 1996. 127p.
B-2 Articles
2-1 AZONWAKIN, Alexis. « Historique politique du
Dahomey au Bénin
d'aujourd'hui : les hauts et les bas
d'une Nation en quête de son
identité ».
Fraternité. N°162, juill. 2000. P.4.
2-2 DJIWAN, Hippolyte. « Développement
des Ntic au Bénin : un vide
juridique à
combler ». Le Matinal. N°1378, sept. 2002. P.4.
2-3 GBEKAN, Firmin. « Conférence de
presse Pratic-Bénin : l'internet et le
sexe au coeur des
débats ». Le Matinal. N°1226, mars 2002. P.5.
B-3 Mémoires
3-1 AZANDJEME, Marcel P. La presse écrite de 1990
à 1997. 1996. 28p.
Mémoire de fin de formation du
premier cycle en documentation,
Abomey-Calavi : ENA.
3-2 LOHENTO, Ken. Radioscopie de la connexion du
Bénin à l'internet.
1997. 71p. Mémoire de fin de formation
du premier cycle en
documentation, Abomey-Calavi : ENA.
B-4 Rapport
4-1 DEGILA, François. Rapport général de
l'atelier de formation sur le
thème « Journalisme et
internet ».
B-5 Autres sources d'informations
5-1 LOHENTO, Ken. Etude- l'internet au Bénin de
1995 à 2000. 30 p.
http: //www.anais.org /ARTICLES/ARTICLE93.HTML.
5-2 OKANLA, Moussa. Relations internationales :
cours. Université
d'Abomey-Calavi. Faculté de Droit et
des Sciences Politiques.
3e année. 2001-2002.
5-3 UNION DES JOURNALISTES DE LA PRESSE PRIVEE DU
BENIN.
Agenda de la Presse et de la
Communication 2002. 6 e éd. Cotonou :
Fondation Friedrich Ebert, 2001.
5-4 www.africacomputing.org
5-5 www.beninensis.net
5-6 www.mediaben.org
5-7 www.opays.com
5-8 www.oridev.org
5-9 www.ortb.org
5-10 www.webfirst.com
ANNEXES
1- Questionnaire de recherche
2- Liste d'adresses des sites web d'organes de presse
béninois
QUESTIONNAIRE DE RECHERCHE
Madame, Monsieur,
Je suis Abdel Kader KPADONOU, étudiant en
3ème année d'Archivistique au Centre de Formation aux
Carrières de l'Information (CEFOCI) sous tutelle de l'Ecole Nationale
d'Administration et de Magistrature (ENAM) de l'Université
d'Abomey-Calavi (UAC).
Dans le cadre de la rédaction de mon mémoire de
fin de formation, j'ai choisi réfléchir sur le
thème : L'APPROPRIATION DE L'INTERNET PAR LA PRESSE
BENINOISE. C'est à cet effet que j'ai élaboré
ce questionnaire qui me permettra d'évaluer l'utilisation de l'internet
par votre organe de presse. Je vous saurai gré de bien vouloir y
répondre.
Soyez-en déjà rassurés, le
caractère confidentiel des renseignements que vous mettrez à ma
disposition sera rigoureusement respecté dans leur traitement.
Je vous remercie d'avance pour votre précieuse
collaboration.
Abdel Kader B. KPADONOU
Archivistique 3 CEFOCI/ENAM
babatoundek@yahoo.fr
03 BP 211 Porto-Novo BENIN
I- Identification de l'organe de presse
enquêté :
1- Dénomination de l'organe de
presse
...............................................................................................................
2- Son adresse :
-
BP.................................................................................................
-
Téléphone........................................................................................
- Boîte
électronique...............................................................................
-
Siège :.............................................................................................
3- Votre organe de presse
est :
? Un quotidien
? Un périodique (Préciser la
périodicité : mensuel, bimensuel, hebdomadaire ou
autres).........................................................................................................
? Une radiodiffusion sonore
? Une télévision
4- Secteur
d'activité:
? Secteur public
? Secteur privé commercial
? Secteur privé non commercial
II- De l'usage de l'internet par votre organe de
presse :
5- Pour un organe de presse, l'internet est-il un
outil nécessaire ?
? Oui
? Non
6- Votre organe de presse a-t-il une connexion
internet ?
? Oui
? Non
(Si vous répondez "non", passez à la question
n°17)
7- Quels sont les services de l'internet que vous
utilisez ?
? l'e-mail
? les groupes de news ou forums électroniques
ou usenet
? le FTP ou transfert de fichier
? le telnet
? le WAIS
? le World Wide Web
? autres (à
préciser)..................... ............
8- A quelles fins utilisez-vous ces
services ?
? Recherche d'informations
? Auto-formation en techniques journalistiques
? Diffusion de synthèses de l'actualité
nationale et internationale
? Diffusion de vos émissions (pour les organes
de presse audiovisuelle)
? Discussion électronique entre journalistes
? Discussion électronique entre les hommes de
medias et le public
? Présentation de votre organe de presse
? Publicité
? Autres (à préciser)......
.................
9- Disposez-vous d'un site web propre à
votre organe ?
? Oui (donnez ici son adresse
http://www.......................................................................)
? Non
? Il est en cours de conception
? Il sera conçu ultérieurement
(Si vous ne répondez pas par "oui", passez
à la question n°13)
10- Quelles sont les rubriques qui constituent ce
site web?
? Présentation de votre organe de presse et des
journalistes
? Présentation des rubriques (pour les
journaux)
? Présentation des émissions (pour les
radios et télévisions)
? Synthèse de l'actualité
? Publicité
? Messagerie
? Dialogues
? Autres (à préciser).........
................................
11- Sur votre site peut-on trouver une
fenêtre sur la culture béninoise ou des liens vers des sites
culturels béninois ?
? Oui
? Non
12- Quelle est la périodicité de la
mise à jour de votre
site ?........................
...................................
13- Au nombre des services qui participent au
fonctionnement de votre organe de presse (service administratif, service
commercial, service technique, service des programmes, publication,
rédaction) y a-t-il un service internet autonome ?
? Oui
? Non
14- Parmi vos journalistes, en est-il un
spécialiste des Ntic ?
? Oui
? Non
15- Comptez-vous au sein du personnel des
techniciens en informatique ?
? Oui
? Non
? Nous recourrons temporairement à leur
compétence.
16- Quels sont les obstacles qui freinent
l'utilisation de l'internet par votre organe de presse ?
? Manque de matériel informatique
? Mauvaise connaissance de l'anglais
? Problème de déconnexion
fréquente
? Débit de connexion trop faible
? Coupure d'électricité
? Autres (à
préciser).................................................................................
(passez à la question n°18)
17- Pourquoi n'utilisez-vous pas l'internet dans
vos locaux ?
? Manque de moyens financiers
? Manque de matériel informatique
? Ignorance des opportunités de l'internet
? Non initiation des journalistes à l'internet
? Autres (à préciser)
18- Vos journalistes ont-il participé une
fois à un séminaire-formation sur les Ntic et
précisément sur l'internet ?
? Oui
? Non
III- D'une meilleure présence sur l'internet
des organes de presse béninois :
19- Selon vous, quelles actions peut-on mener pour
que la presse béninoise s'apprivoise davantage
l'internet ?
? Recyclage régulier des journalistes aux
utilisations de l'internet
? Rendre quasi-gratuit le coût de connexion
des médias à l'internet
? Primer les meilleurs sites web des médias chaque
année
? Primer les meilleurs articles, reportages audiovisuels
ou émissions sur les Ntic
? Autres (à préciser).........
..............................
20- Quelles suggestions pourriez-vous faire dans
le cadre de ce travail de mémoire ?
LISTE D'ADRESSES DES SITES WEB D'ORGANES DE PRESSE
BENINOIS(*)
1-
www.latribunedelacapitale.com
2-
www.lematinalonline.com
3-
www.webfirstplus.com/laurore
4-
www.mediaben.org/lesechosdujour
5- www.le-progres.info
6-
www.mediaben.org/liberte
7-
www.geoaties.com/laction2002
8-
www.lepointauquotidien.info
9- www.lerepublicain.org
10- www.lematin.bj
11-
www.webfirstplus.com/fraternite
12- www.jinfoplus.fr.st
13- www.planetefm.com
14-
www.eit.bj/GolfeFM.htm
* 1- Moussa OKANLA. Cours de
Relations Internationales. Université d'Abomey-Calavi : FADESP/
3ème année. 2001-2002.
* 2 - Frédéric
VASSEUR. Les médias du futur. 3è éd. Paris : PUF,
1992. P.52.
* 3 - Luciano FLORIDI. Internet.
Paris : Flammarion, 1998. P.31.
* 4 - Pascal RENAUD. Historique
de l'internet du Nord au Sud. P.98 in CHENEAU-LOQUAY, Annie. Enjeux des
technologies de la communication en Afrique : du téléphone
à Internet. Paris : Karthala, 2000. 402 p.
* 5 - Ce nombre a
été avancé en 1998 par Micro application dans son
Dictionnaire de l'informatique et de l'Internet.
* 6 - Groupement Français
de l'Industrie de l'Information. 7 clés juridiques pour Internet.
Paris : AFNOR, 1998. P.104.
* 7 - Bernard LAMIZET, Ahmed
SILEM. Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et de
la communication. Paris : Ellipses, 1997. P.316.
* 8 - Ibid.
* 9 - Ken LOHENTO.
Etude-l'internet au Bénin de 1995 à 2000.
http://www.anais.org/ARTICLES/ARTICLE93.HTML.
P.2.
* 10 - Les prix fournis dans ce
document sont en FCFA, monnaie utilisée au Bénin.
* 11 - Ken LOHENTO.
Etude-l'internet au Bénin de 1995 à 2000.
http://www.anais.org/ARTICLES/ARTICLE93.HTML.
P.24.
* 12 - Hippolyte DJIWAN.
« Développement des Ntic au Bénin : un vide
politique à combler ». Le Matinal. N°1378, sept.2002.
P.4.
* 13 - Yaovi ATOHOUN.
« Message du Président du COFIB : la fête pour
tous ». Orit@. N°25, mars 2002 Spécial fête de
l'Internet. P.2.
* 14 - Ce ministère est
devenu aujourd'hui MCCAGPD (Ministère d'Etat Chargé de la
Coordination de l'Action Gouvernementale, de la Prospective et du
Développement).
* 15 - Hippolyte DJIWAN.
« Développement des Ntic au Bénin : un vide
politique à combler ». Le Matinal. N°1378, sept.2002.
P.4.
* 16 - Philippe BACHMAN.
Communiquer avec la presse écrite et audiovisuelle. Paris : CFPJ,
1996. P.27.
* 17 - Dans ce document, les
dénominations des organes de presse sont mentionnées en
caractères italiques.
* 18 - OBSERVATOIRE DE LA
DEONTOLOGIE ET DE L'ETHIQUE DANS LES MEDIAS. Etude sur l'état des
médias au Bénin : 1988-2000. Cotonou : Fondation
Friedrich Elbert. 2001. P.20.
* 19 - Marie-Soleil FRERE.
Presse et démocratie en Afrique francophone : les mots et les maux
de la démocratie au Bénin et au Niger. Paris : Karthala,
2000. P.27.
* 20 - Ibid.
* 21 - Alexis AZONWAKIN.
« Historique politique du Dahomey au Bénin
d'aujourd'hui : les hauts et les bas d'un Nation en quête de son
identité ». Fraternité. N°162, juill. 2000.
P.4.
* 22 - Nous citons ici
Marie-Soleil FRERE, P.54.
* 23 - Préambule du Code
de déontologie de la presse béninoise fourni par l'Agenda de la
Presse et de la Communication 2002.
* 24 - Nous tenons ces chiffres
de l'Agenda de la Presse et de la Communication 2002 qui a été
réalisé dans le dernier trimestre de l'an 2001. Le nombre
d'organes de presse écrite aurait assurément augmenté
depuis ce moment.
* 25 - Nous faisons
référence ici à l'ancienne répartition
territoriale. Selon cette répartition, le Bénin compte 6
départements.
* 26 - Cette citation de Vinton
CERF a été utilisée par M. Yaovi ATOHOUN, Président
du COFIB 2002 dans son message à l'occasion de la fête de
l'internet.
* 27 - Frédéric
VASSEUR. Les médias du futur. 3è éd. Paris : PUF,
1996. P. 50.
* 28 - Philippe BACHMAN.
Communiquer avec la presse écrite et audiovisuelle. Paris : CFPJ,
1996. P.27.
* 29 - Aux termes de l'article
2 du Code de Déontologie de la Presse Béninoise, le journaliste
ne publie que les informations dont ils auraient établi la
véracité et l'exactitude.
* 30 - Il s'agit d'un
département du sud-est Bénin.
* 31 - Philippe BACHMAN.
Communiquer avec la presse écrite et audiovisuelle. Paris : CFPJ,
1996. P.28.
* 32 - Serge GUERIN. La
cyberpresse : la presse et l'écrit off line, on line. Paris :
Hermès, 1996. P.42.
* 33 - Ibid.
* 34 - Ibid. P.43.
* 35 - Entretien avec M.
Hippolyte DJIWAN en septembre 2002.
* 36 - Lire Privé
commercial
* 37 - Lire Privé non
commercial
* 38 - Journalistes concepteurs
et gestionnaires de sites web.
* 39 - François DEGILA,
directeur du CDSI. Rapport général de l'atelier de formation sur
le « Journalisme et Internet ».
* 40 - Ibid.
* 41 - Voir informations sur
Pratic-Bénin dans le paragraphe suivant.
* 42 - Firmin GBEKAN.
« Conférence de presse de Pratic-Bénin :
L'internet et le sexe au coeur des débats ». Le Matinal.
N°1226, mars 2002. P.5.
* Cette liste a été
établie à la suite de notre enquête en Octobre 2002. Les
organes de presse qui n'ont pas reçu notre questionnaire peuvent
disposer de sites web qui n'aient été pris en compte dans cette
liste
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