CHAPITRE I
INTRODUCTION
1.1
Problématiques
La satisfaction des besoins en protéines et en
vitamines tant en quantité qu'en qualité est l'un des aspects
nobles dans la lutte contre la malnutrition. Avec la croissance
démographique, beaucoup d'esprits pessimistes craignent que certains
pays tropicaux n'arrivent pas à consommer autant de protéines
animales que l'Europe et les Etats-Unis. Dans ces conditions une alimentation
basée sur un trop petit nombre de produits végétaux risque
de provoquer, quantitativement et qualitativement, une défaillance en
protéines, en vitamines ainsi qu'en sels minéraux (Messiaen,
1974).
Du point de vue nutritionnelle les cultures
maraîchères ont une grande importance pour l'homme, elles
permettent de lutter contre la malnutrition dans le monde en particulier dans
les zones tropicales touchées par la sécheresse et la concurrence
non contrôlée des mauvaises herbes en matière d'eau, de
lumière et d'éléments minéraux, et elles permettent
aux agriculteurs d'augmenter leurs sources de revenu.
Les légumes, de part leurs richesses en vitamines, en
sels minéraux et en protéines, procurent à l'homme une
diète équilibrée. Ils sont divisés en
légumes-feuilles, légumes-graines, légumes-racines
(Tubercules) et légumes-fruits. Parmi ces derniers, on retrouve le
poivron (Capsicum annuum) qui est riche essentiellement en vitamine C.
La production mondiale pour l'année 2005 est estimée à
25.02 millions de tonnes et la Chine, le premier producteur mondial, en produit
près de 50% et la production est de 135498 tonnes pour les caraïbes
(FAO, 2006).
La lutte contre les mauvaises herbes constitue un facteur
limitant biologique très grave surtout dans les pays sous
développés du point de vue technique. En effet, dans les pays
développés plusieurs méthodes de lutte contre les
mauvaises herbes sont utilisées : chimique, sarclage
mécanique, mulching et enfin couverture du sol avec des bâches
plastiques. En Haïti, en période de pic de travail et surtout
à cause du coût élevé de la main d'oeuvre, la
plupart des agriculteurs sont obligés de jongler avec des
différentes dates de sarclage des parcelles et certains d'entre eux sont
plus ou moins affectés par cette stratégie sans qu'on soit en
mesure de chiffrer de façon spécifique les effets de cette
compétition sur les pertes de rendement.
La culture du poivron est pratiquée un peu partout
dans le pays, dans le département du sud elle est pratiquée
notamment à Camp-Perrin et à Torbeck. Cependant, en dépit
de son importance économique et le niveau de compétitivité
des mauvaises herbes, il existe une carence de travaux de recherche
menés sur cette culture. Les mauvaises herbes occasionnent des pertes
énormes dans la production, environ 25% dans les zones tropicales
(CIRAD, 2002.). Les mauvaises herbes entraînent la réduction du
rendement due à la compétition pour les éléments
minéraux, l'eau, la lumière ou à cause de la
libération des composés allélopathiques (appelée
aussi télétoxique) et peuvent également servir
d'hôtes secondaires aux différents ravageurs et maladies de cette
culture.
La culture du poivron est très sensible
à la durée de compétition des mauvaises herbes. Il
peut avoir jusqu'à (5) cinq à (8) huit poussés de
mauvaises herbes durant le cycle cultural de cette culture. Face aux exigences
de cette culture en terme de main-d'oeuvre pour lutter contre les mauvaises
herbes, les exploitants de Torbeck ont décidé de s'investir
à petite échelle dans cette culture.
Compte tenu de l'effet néfaste des mauvaises herbes
sur le poivron, nous nous proposons d'étudier l'effet de la concurrence
des mauvaises herbes sur cette culture lorsqu'elles cohabitent, afin
d'élaborer un moyen de lutte fondé sur l'utilisation des
méthodes agronomiques (durée d'installation et ressources
limitatives) au sein de la commune de Torbeck, Redon. Comme une contribution
jugée importante à l'agriculture haïtienne !
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