République de Côte d'Ivoire
Union ~ Discipline ~ Travail
Ministère de l'Enseignement Supérieur
Bureau National d'Etude Technique
Et de la Recherche Scientifique
et de Développement
(BNETD)
Institut National Polytechnique
Félix Houphouët Boigny
Ecole Supérieure d'Agronomie
(ESA)
Département Agriculture et
Cycle des Ingénieurs Agronomes
Aménagement Rural
DEPARTEMENT : Gestion Commerce
(DAAR)
Economie Appliquée (GCEA)
Observatoire Café / Cacao
Mémoire de fin d'étude pour l'obtention du
Diplôme d'Agronomie Approfondie
(DAA)
Spécialisation : Agro-Economie
Thème :
SITUATION DE LA PRODUCTION DE CAFE EN CÔTE
D'IVOIRE : CAS DU DEPARTEMENT D'ABOISSO
Etat des lieux et perspectives
Présenté par :
KOUA ANDRE HUGUES GOERGES
(37ème Promotion ENSA)
E mail : khangekoua@gmail.com
Encadreur Pédagogique
M. BLEU
Enseignant-chercheur au département GCEA de l'INP-HB
|
|
Maître de Mémoire
M. AGKPO Jean-Luc André
Coordonnateur de l'Observatoire café-cacao
|
(Version revue et corrigée)
(c) 2007
Année académique 2005-2006
TABLE DE MATIERES
RESUME
II
ABSTRACT
II
AVANT-PROPOS
II
REMERCIEMENTS
II
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
II
LISTE DES TABLEAUX
II
LISTE DES FIGURES
II
INTRODUCTION GENERALE
2
1. Contexte de
l'étude
2
2.
Problématique
2
3. Objectifs de
l'étude
2
4. Hypothèses de
recherche
2
CHAPITRE 1 : REVUE DE LITTERATURE
2
1. CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA
PRODUCTION DE CAFE EN CÔTE D'IVOIRE
2
1.1. Zones de production
2
1.2. Facteurs de
production
2
1.2.1. Terre
2
1.2.2. Travail
2
1.2.3. Capital d'exploitation
2
1.3. Encadrement
2
1.4. Cultures concurrentes
2
1.5. Gestion de la filière
café cacao
2
1.6. Acteurs de la
filière
2
2. INVESTISSEMENTS EN
AGRICULTURE
2
2.1. Définition et
concepts
2
2.2. Investissements et production
agricole
2
2.2.1. Intensification
2
2.2.2.
Replantation-plantations
2
2.3. Déterminants potentiels des
investissements en production agricole
2
2.3.1. Déterminants
sociaux
2
2.3.2. Déterminants
économiques
2
CAPITRE 2 : PRESENTATION DU
DEPARTEMENT D'ABOISSO
2
1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
2
2. MILIEU NATUREL
2
2.1 Relief
2
2.2 Hydrographie
2
2.3 Sols
2
2.4. Climat
2
2.5. Végétation
2
3 MILIEU HUMAIN
2
3.1 Population
2
3.2. Activités
économiques
2
CHAPITRE
3 :
METHODOLOGIE
2
1. APPROCHE DE TERRAIN
2
1.1. Echantillonnage
2
1.1.1. Base de sondage
2
1.1.2. Taille de
l'échantillon
2
1.1.3. Répartition de
l'échantillon
2
1.2. Collecte d'information
2
1.2.1. Données
primaires
2
1.2.2. Données
secondaires
2
2. APPROCHE
CONCEPTUELLE
2
2.1 Cadre théorique
2
2.2. Spécification du modèle
LOGIT
2
2.3. Calcules des quasi
élasticités
2
2.4. Spécification des variables
explicatives
2
2.5. Outils informatiques
2
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET ANALYSE DES
DONNEES DE L'ETUDE
2
1. ANALYSE
DESCRIPTIVE
2
1.1. Caractéristiques des
exploitations
2
1.1.1. Cultures
pratiquées
2
1.1.2. Matériel
végétal
2
1.1.3. Age du verger
2
1.1.4. Rendements des
plantations
2
1.2. Situation des investissements en
caféiculture
2
1.2.1. Création de nouvelles
plantations de café
2
1.2.2. Utilisation du facteur
travail
2
1.2.3. Utilisation des intrants
chimiques
2
1.2.4. Replantation des
caféières
2
1.2.5. Recepage des plantations de
café
2
1.3. Description des déterminants de
la décision d'investissement en caféiculture
2
1.3.1. Age du planteur
2
1.3.2. Instruction
2
1.3.3. Origine du planteur
2
1.3.4. Revenu brut du planteur
2
1.3.5. Age de la plantation
2
1.3.6. Superficie de la
plantation
2
1.3.7. Accès au facteur
travail
2
1.3.8. Pratique de cultures
concurrentes
2
1.3.9. Accès au
crédit
2
1.3.10. Réserves de
terre
2
1.4. Analyse de l'abandon de plantations de
café
2
1.4.1. Causes d'abandon des plantations de
café
2
1.4.2. Devenir des plantations de
café abandonnées
2
2. RÉSULTATS DU MODÈLE
LOGIT
2
2.1. Estimation des déterminants des
investissements
2
2.2. Modèle LOGIT et Calcul des
quasi-élasticités
2
3 : TYPOLOGIE DES CONTRAINTES A LA
CULTURE DU CAFE
2
3.1. Les contraintes liées à
l'incitation à la production
2
3.2. Les contraintes liées à
la l'inaccessibilité des facteurs de production
2
CHAPITRE 4 : CONCLUSION
RECOMMANDATIONS ET LIMITES DE L'ETUDE
2
CONCLUSION GENERALE
2
RECOMMANDATIONS
2
LIMITES DE L'ETUDE
2
REFERENCES BIBLIOGRAPHIE
2
ANNEXES
2
RESUME
Le département d'Aboisso, situé au Sud-est de la
côte d'ivoire, est l'une des principales zones de production de
café du pays. Cependant, depuis plus d'une dizaine d'année, la
production de café a fait face à une baisse drastique des
prix ; ce qui a entraîné une réduction des revenus des
planteurs. Ces derniers ont réagit en abandonnant les investissements
dans les plantations, avec pour conséquence la chute de la production de
café. Il était donc important, de faire un état des lieux
de la situation afin d'identifier les déterminants
socio-économiques qui seraient susceptibles d'influencer la
décision d'investir des caféiculteurs. L'étude a
été réalisée sur un échantillon de 50
producteurs de café. Elle s'est appuyée sur deux approches,
à savoir une approche de terrain (enquête) et une approche
conceptuelle (Modèle économétrique). Le modèle
LOGIT qui a été utilisé a permis d'identifier les facteurs
significatifs dans la décision du paysan d'investir dans ses plantations
de café. L'analyse descriptive des données, a permis de mettre en
exergue que les plantations sont vieillissantes. En plus de la moitié
des plantations ayant plus de 25 ans, les plants utilisés sont en grande
partie non sélectionnés (67%) avec pour conséquence la
faiblesse des rendements des plantations (rendement inférieurs à
250 kg/ha). Au niveau des pratiques culturales, il ressort que l'entretien des
caféières se limite à un ou deux désherbages
annuels et très peu d'intrants chimiques sont utilisés. En outre,
la création de nouvelles plantations, le recépage et la
replantation des parcelles sont ils devenus rares compte tenu de l'absence de
réserves de terre et de l'inaccessibilité de la main d'oeuvre. A
cette situation s'ajoutent de nombreuses plantations abandonnées
à la faveur de la baisse des cours du café. Près du tiers
de ces plantations ont été reconverties en palmier à huile
et hévéa ; mais la grande majorité a
été laissée en jachère. De l'analyse
économétrique, il ressort que les variables Revenu du producteur,
Accès au crédit et Age du planteur sont les plus
déterminants dans la décision du paysan d'investir dans ses
plantations. Sur la base de ces conclusions, nous avant recommander
l'installation et appui des jeunes caféiculteurs, la mise en place d'un
système de crédit et la diversification des activités des
producteurs. En plus, un ensemble de mesures complémentaires ont
été suggérées. Il s'agit de la
réhabilitation du verger caféier vieillissant, la diffusion de
matériel végétal sélectionné, la mise en
place de campagnes de vulgarisation plus incitatives à l'intensification
et l'encouragement des paysans au travail en groupe.
Mots-clés :
Caféiculture, diagnostic, perspectives, investissement, Aboisso,
Côte d'Ivoire
ABSTRACT
The department of Aboisso, located at the South-east of
côte.d'ivoire, is one of the principal areas of coffee production of the
country. However, since more than ten year, the production of coffee faced a
drastic fall of prices; what involved a reduction of the incomes of the
growers. The latter have reacts by reducing the investments in their
plantations, with for consequence the fall of coffee production. It was thus
important, to make an inventory of the situation in order to identify the
socio-economic determinants which would be likely to influence the decision of
coffee producer to invest in theirs plantations. The study was carried out on a
sample of 50 coffee producers. It was based on two approaches. An investigation
and a conceptual approach (econometric Model). The model used is a LOGIT which
made possible to identify the significant factors in the decision of peasants
to invest in their coffee plantations. The descriptive analysis of the data
shows that the plantations are old. More than half of the plantations have more
than 25 years; the seedlings used are mainly not selected (67%) with for
consequence the weakness of the outputs of the plantations (output lower than
250 kg/ha). Concerning the cultivation methods, it arises that the maintenance
of coffee-plantations is limited to one or two annual weedings and very few
chemical inputs are used. Moreover, the creation of new plantations, the
cutting back and the replanting of plantations became rare. To this situation
are added many plantations given up because of the fall of coffee prices. About
a third of these plantations were reconverted in palm tree and
hévéa; but the great majority was left in fallow. From the
econometric analysis, it arises that the variables producer income, Access to
the credit and Age of the grower are most determining in the decision of the
peasant to invest in his plantations. On the basis of these conclusions, we
have recommended installation and support of young coffee growers, the
installation of a system of credit and the diversification of producers'
activities. Moreover, a set of complementary measures were suggested in order
to remove the constraint faced by coffee producers.
Key-word: Coffee, diagnosis, prospects,
investments, Aboisso, côte d'ivoire
AVANT-PROPOS
Ce mémoire a été réalisé
en vue de l'obtention du Diplôme d'Agronomie Approfondie (DAA), en
spécialisation Agroéconomie. Il constitue le résultat de
neuf (9) mois de stage passé au sein du Département Agriculture
et Aménagement Rurale (DAAR) du Bureau National d'Etude Technique et de
Développement (BNETD).
Ce travail qui nous éclaire sur une
préoccupation majeure pour l'avenir de la caféiculture en
Côte d'Ivoire, émane de l'observatoire café cacao du DAAR.
Il est intitulé « Situation de la production de café en
Côte d'Ivoire: état des lieux et perspectives ». Cette
étude qui combine recherche bibliographique et enquêtes de
terrain, vise à établir un diagnostic de la production de
café en vue d'en ressortir les mesure pour sa relance.
Ce stage a constitué une expérience
enrichissante en matière de relations humaines, d'appréhension
des réalités du milieu rural et du milieu professionnel.
REMERCIEMENTS
La réalisation de la présente étude a
été possible grâce au concours de plusieurs personnes et
structures à qui nous tenons à exprimer notre gratitude. Il
s'agit
du BNETD à travers :
Ø M. AHOUA Don Mello, Directeur Général
du BNETD pour avoir bien voulu nous accepter dans sa structure pour le
déroulement de notre stage.
Ø M. EPONOU Thomas, Directeurs du DAAR, pour nous
avoir accueilli au sein de son département et mis à notre
disposition les moyens matériels et logistiques indispensables au
déroulement du stage.
Ø M AGKPO Jean-Luc, Coordonnateur du projet
Observatoire café cacao, notre maître de stage, pour ses critiques
constructives, sa patience et ses conseils avisés ;
Ø MM ASSI, N'DOUA, et YEO, Chargés
d'études, pour leur franche collaboration, leur soutien
indéfectible et leur engagement personnel à la réussite de
notre stage.
Ø MM N'ZUE, KONAN, LOUKOU, pour leur aide et leur
totale disponibilité pour la mise en place de notre dispositif
d'enquête.
du MINAGRI à travers :
Ø M. N'GUESSAN Rodrigue, Sous Directeur des cultures
d'exportations, pour ses précieuses informations et ses
conseils ;
Ø M. HUA Zouzou à la Direction Régional
de l'Agriculture d'Aboisso pour son aide pendant le déroulement de nos
enquêtes de terrain ;
de l'ESA (INP HB) à travers
Ø M. BLEU, enseignant, notre encadreur
pédagogique pour sa disponibilité et ses précieux
conseils
Ø M. CHIAPO Adassé, Coordonnateur du programme
agroéconomie, pour ses conseils et ses directives durant le
déroulement de notre stage
Ø MM. KAMA Berté, BAMBA Vamoussa, enseignants,
pour leur disponibilité à leur orientation pour le bon
déroulement de notre stage.
de notre famille pour son soutien moral et matériel
durant la période de notre stage.
des Centres culturels Yaouré et Comoé à
travers MM. Manuel Lago, Àngel Tallon, Dani Vives, Kouassi Alfred, De
Kotchy Richmond, Tanoh-Bian Jean-Christian, Kobenan Modeste, Kokou Aimé
et tous nos amis de chacun des deux centre, pour leur soutien et leurs
contributions à l'amélioration de notre travail.
de l'ensemble de nos amis Ingénieurs
Agroéconomistes de la 37ème Promotion ENSA, pour leur
soutien pendant le déroulement de notre stage.
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
ANADER : Agence Nationale d'Appui au Développement
Rural
ARCC : Autorité de Régulation du Café
et du Cacao
BCC : Bourse du Café et du Cacao
BNETD : Bureau National d'Etudes Techniques et de
Développement
CAF : Coûts Assurance Fret
CBC : Centre de Bouturage du Café
DAAR : Département Agriculture et Aménagement
Rural
FDPCC : Fonds de Développement et de Promotion des
Activités des Producteurs de Café et de Cacao
FGCCC : Fonds de Garantie des Coopératives
Café Cacao
FRC : Fond de Régulation et de Contrôle
IRCC : Institut de Recherche sur le Café et le
Cacao
JT : Journée de Travail
MINAGRI : Ministère de l'Agriculture
PRIMAC : Programme d'Information sur les Marchés du
Café et du Cacao
RNA : Recensement National de l'Agriculture
SATMACI : Société d'Aide et de Modernisation
Agricole en Côte d'Ivoire
LISTE DES
TABLEAUX
Pages
Tableau I : Cultures concurrentes majeures dans
les régions caféières......................
|
11
|
Tableau II Résultats du modèle
LOGIT...............................................................
|
66
|
Tableau III : Quasi-élasticités de
la probabilité d'investissement en caféiculture...........
|
68
|
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Présentation du département
d'Aboisso..................................................................
|
28
|
Figure 2: Répartition moyenne des superficies
agricoles.........................................................
|
43
|
Figure 3 Répartition des plantations de
café selon la qualité du matériel
végétal........................
|
44
|
Figure 4:Répartition des plantations de
café en fonction de
l'âge..............................................
|
45
|
Figure 5: Répartition des rendements des
plantations de café..................................................
|
46
|
Figure 6: Pourcentage de création de nouvelles
plantations depuis 2003..................................
|
46
|
Figure 7: Répartition des paysans selon la
disponibilité de réserves de
terre..............................
|
47
|
Figure 8: Répartition de la main d'oeuvre pour
les plantations en faire valoir direct......................
|
48
|
Figure 9:Fréquence de désherbage
annuel.........................................................................
|
49
|
Figure 10:Pourcentage d'utilisation des
herbicides.................................................................
|
50
|
Figure 11: Pourcentage d'utilisation des
insecticides.............................................................
|
51
|
Figure 12 :Pourcentage de replantation des
caféières.............................................................
|
52
|
Figure 13: Pourcentage de recepage des
caféières..............................................................
|
53
|
Figure 14: Pourcentage d'investissement selon
l'âge du planteur............................................
|
54
|
Figure 15: Pourcentage d'investissement selon
l'instruction...................................................
|
55
|
Figure 16 :Pourcentage d'investissement selon
l'origine du planteur..........................................
|
56
|
Figure 17: Pourcentage d'investissement selon le niveau
de revenu........................................
|
57
|
Figure 18: Pourcentage d'investissement selon
l'âge de la plantation.......................................
|
57
|
Figure 19 :Pourcentage d'investissement suivant
la taille de l'exploitation..................................
|
58
|
Figure 20: Pourcentage d'investissement en fonction du
nombre de travailleurs.........................
|
59
|
Figure 21: Pourcentage d'investissement selon la
pratique de cultures concurrentes....................
|
59
|
Figure 22: Pourcentage d'investissement selon
l'accès au
crédit...............................................
|
60
|
Figure 23: Pourcentage d'investissement selon la
disponibilité de réserves de terre...................
|
60
|
Figure 24: Raisons d'abandon de parcelles de
café..............................................................
|
61
|
Figure 25: Devenir des plantations de café
abandonnées......................................................
|
62
|
Figure 26: Répartition des cultures de
reconversion..............................................................
|
63
|
INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte de
l'étude
Durant les vingt ans qui ont suivi son indépendance, la
Côte d'Ivoire a pu se hisser parmi les pays en voie de
développement à revenu intermédiaire. Le PIB a ainsi connu
une augmentation en terme réel de 7% par an durant les
années 60 et 70 (GLOUNAHO, 2000).
Cette croissance économique a été
essentiellement le fait du secteur agricole, qui a représenté
plus de 30% du PIB et employé plus de 50% de la population active (LMC,
1997.). Pendant cette période de croissance (1960 à 1980), la
performance de l'agriculture a été due principalement au
café et au cacao qui ont représenté jusqu'à la fin
des années 1980, 60% des exportations totales et 90% des exportations
agricoles en Côte d'Ivoire (CIRAD, 1996).
Les exportations du café en particulier occupent la
troisième place en valeur des exportations ivoiriennes de produits
agricoles derrière le cacao et le coton fibre. Ces exportations se
chiffrent à environ 100 milliards de FCFA par an (BNETD, 2005). De plus,
la culture du café emploie environ 380 000 planteurs qui gèrent
environ 1 200 000 ha de plantations dont 600 000 ha en production (RNA,
2001).
Le développement de la caféiculture a
été possible grâce à l'intervention de l'Etat qui,
dès les premières années de l'indépendance, a mis
en place de nombreuses structures et sociétés d'appui au secteur
agricole.
Au niveau de la recherche, l'Institut de Recherche sur le
Café et le Cacao (IRCC) était chargé de mettre au point le
matériel végétal amélioré. L'IRCC a ensuite
été absorbé par l'Institut des Forêts (IDEFOR) puis,
en 1998 l'IDEFOR a été absorbé par le Centre Nation de
Recherche Agronomique (CNRA).
Au niveau de l'encadrement, la Société
d'Assistance Technique pour la Modernisation Agricole en Côte d'Ivoire
(SATMACI) était chargée de la vulgarisation de
variétés sélectionnées. La SATMACI a
été remplacée en 1993 par l'Agence Nationale d'Appui au
Développement Rural (ANADER).
Au niveau de la commercialisation, la Caisse de Stabilisation
et de Soutien des Prix des Productions Agricoles (CSSPPA ou CAISTAB)
était chargée de la supervision des opérations de
commercialisation et du soutien des prix du café et du cacao. Au niveau
du financement de l'agriculture, la Banque Nationale pour le
Développement de l'Agriculture (BNDA) était chargé
d'apporter un appui financier au milieu rural. En 1991, elle a par la suite
été liquidée en 1991.
Au début des années 80, la caféiculture
en Côte d'Ivoire a connu, une situation difficile du fait de la baisse
continue des cours sur le marché international. Cette baisse des cours
du café a entraîné une forte réduction des revenus
des producteurs, mais aussi des recettes du pays.
Face à cette situation, l'Etat Ivoirien, avec le
soutien des bailleurs de fonds, a entrepris au début des années
90, des réformes visant à libéraliser les
différents secteurs de son économie et en particulier les
filières café et cacao. Ces reformes ont abouti en janvier 1998
à la libéralisation totale de la filière café. Le
but de la libéralisation était le désengagement de l'Etat
de la gestion de la filière et d'en améliorer la
compétitivité afin de permettre aux paysans de percevoir une plus
grande part du prix de vente de leurs produits. Après la
libéralisation, la gestion de la filière café ( ainsi que
celle du cacao) a été confiée à un ensemble de
structures. Ce sont : la Bourse du Café et du Cacao (BCC),
l'Autorité de Régulation du café et du cacao (ARCC), le
Fond de régulation et de Contrôle (FRC), le Fonds de
Développement et de Promotion des Activités des Producteurs de
Café et de Cacao (FDPCC), le Fonds de Garantie des Coopératives
Café Cacao (FGCCC).
2.
Problématique
La Côte d'Ivoire produit principalement le café
Robusta et en est le troisième exportateur africain. La production de
café a évolué de façon erratique depuis les
années 50 jusqu'aujourd'hui. En effet, entre les années 50 et le
début des années 60, la production de café a connu une
hausse de plus de 10% par an. Elle a atteint une moyenne de 260 000 tonnes
durant les années 70 et au début des années 80, elle a
commencé à chuter (LMC, 1997). L'offre annuelle, qui était
de 239 000 tonnes en 1980, est passée au-dessous de 180 000 tonnes au
début des années 90, soit une baisse de 25%.
En effet, face à la baisse continuelle du prix du
café, la réaction des paysans dans un premier temps, a
consisté à accroître les superficies afin de réduire
les pertes de leurs revenus. Cela s'est fait par la création de
nouvelles plantations au détriment de la forêt primaire (NYEMECK
et al. ,2001). La chute du prix persistant, de nombreux paysans ont
dans un deuxième temps ont substitué leurs plantations de
café au profit d'autres cultures jugées plus rentables et plus
sûres (cacao, palmier à huile, hévéa). Par ailleurs,
ceux qui ont continué à produire ont réduit l'entretien
des plantations et suspendu les investissement nouveaux, avec pour
conséquence la chute des rendements et donc de la production de
café.
Durant la seconde moitié des années 90, à
la faveur d'une remontée des cours du café, le volume global de
la production ivoirienne a connu une légère baisse pour se
situer autour de 150 000 tonnes. Pendant la campagne 1999/2000, elle a atteint
le niveau record de 365 000 tonnes, soit son niveau le plus élevé
depuis 20 ans. Cette forte production a coïncidé sur le plan
international, avec l'entrée en production des plantations
indonésiennes et vietnamiennes. Le marché international a
enregistré un excédent de l'offre de café par rapport
à la demande avec pour conséquence la chute des cours mondiaux.
Cet effondrement des prix est venu redoubler les difficultés de la
filière café dont les producteurs étaient en crise depuis
plusieurs années. Cette situation a été accentuée
par la crise politico militaire que connaît la Côte d'Ivoire depuis
l'année 2002 et qui a entraîné l'abandon de nombreuses
plantations suite au déplacement de nombreuses populations.
Le département d'Aboisso, situé dans la
région du Sud Comoé qui est l'une des plus anciennes zones de
production de café du pays est actuellement l'une des plus
touchée par la baisse de la production de café. Sa production est
passée de 29 428 tonnes à 8715 tonnes entre 1998 et 2006 ;
soit une baisse de 70 % (Source : Base de donnée Observatoire
café cacao). D'autre part, la culture du café y subit la
concurrence d'autres cultures pérennes, notamment le palmier à
huile, l'hévéa. La crise que traverse la filière
café aujourd'hui affecte gravement les revenus des paysans du
département d'Aboisso, ainsi que l'économie toute entière.
Il apparaît dès lors nécessaire de se demander comment
relancer cette culture. La présente étude tente d'apporter des
pistes de solution à travers un diagnostic de la production
caféière dans le département d'Aboisso.
3. Objectifs de
l'étude
L'objectif général de l'étude est de
poser un diagnostic de la situation de la production caféière en
Côte d'Ivoire en vue de proposer une stratégie pour sa relance.
De façon spécifique, il s'agit de :
-établir un état des lieux de la production
caféière en Côte d'Ivoire ;
-identifier et analyser les facteurs pouvant favoriser la
relance de la caféiculture
-proposer un plan de relance de la production
caféière.
4. Hypothèses de
recherche
H 1 : La vieillesse du verger caféier est une cause de
la faible production des plantations.
H 2 : les prix bas payés aux producteurs sont la
principale cause de l'abandon de parcelles de café.
H 3 : la majorité des plantations de café
abandonnées ont été reconverties en d'autres cultures
pérennes.
H 4 : l'inaccessibilité de la main d'oeuvre
influence négativement les investissements dans les
caféières.
H 5 : la pratique des cultures telles que
l'hévéa et le palmier à huile (cultures concurrentes)
influence négativement les investissements en caféiculture.
CHAPITRE 1 : REVUE DE
LITTERATURE
1. CONTEXTE ECONOMIQUE ET
SOCIAL DE LA PRODUCTION DE CAFE EN CÔTE D'IVOIRE
1.1. Zones de
production
La culture du caféier se retrouve sur l'ensemble de la
zone forestière de la cote d'Ivoire qui présente des conditions
pédoclimatiques favorables à son développement (Annexe 1).
Les régions de production de café sont regroupées en 5
grandes zones :
· l'OUEST (régions du Moyen Cavally et des
Montagnes) : c'était la région de production la plus
importante avec une production de 72 980 tonnes en 2001. Elle regroupait 26,2%
des ménages agricoles produisant du café en côte d'ivoire
(RNA, 2001). Toutefois, depuis l'éclatement de la crise politico
militaire en 2002, l'on ne dispose pas de données statistiques
officielles récentes sur la production et la commercialisation du
café dans cette zone.
· le CENTRE-OUEST (régions de la Marahoué,
du Fromager et du Haut Sassandra) : c'est la deuxième zone de
production de café avec une production d'environ 50 900 tonnes en 2006,
soit 42% de la production nationale (Source : Base de données
Observatoire café-cacao). Elle regroupe près de 23,2%
ménages produisant le café. La production de cette zone
dépend en grande partie de la production dans le département de
Daloa.
· le SUD-OUEST (région du Bas Sassandra) :
cette zone, qui a produit 17056 tonne de café en 2006 (14% de la
production nationale), connaît depuis quelques années de fortes
reconversions des caféières en cultures d'hévéa et
de palmier à huile.
· Le SUD (régions des Lagunes, de l'Agneby et du
Sud Bandama). Cette zone a regroupe en 2001, 20,5% des ménages
produisant du café en côte d'ivoire. Cette zone est dominée
par le département de Divo qui a constitue 56% de sa production en 2006.
· l'EST (régions du Sud Comoé, du N'zi
Comoé et du moyen Comoé) : c'est la plus ancienne zone de
production de café du pays. Même si la production de café
dans cette zone est en régression depuis plusieurs années, elle
représente une part importante de la production nationale (environ 16 %
de la production nationale).
1.2. Facteurs de
production
1.2.1. Terre
Le développement agricole ivoirien, basé sur les
cultures d'exportation a été fortement influencé par le
libre accès à la terre, voulu et encouragé par le premier
régime au pouvoir après l'indépendance. Cela a
accéléré des mouvements migratoires des zones de savane
ivoirienne et des pays voisins (Mali, Burkina Faso) vers les zones
forestières en vue de l'acquisition de terres cultivables.
Il s'en est suivi une accélération du
« modèle front pionnier », par la création de
centaines de milliers d'hectares de nouvelles plantations de café et de
cacao par les migrants (surtout), après abattage de la forêt
primaire (Colin, 1987). Selon l'Ex-DCGTX, de 1955 à 1990, la population
rurale a été multipliée par quatre (4) et l'espace
forestier divisé par quatre (4). Aussi, les superficies plantées
sont passées de 1 347 000 ha en 1984 à plus de
2 500 000 ha en 1997 (MINAEF, 1984 et MINEOF, 1997 cités par
AGPKO, 2000). Pendant de temps les réserves forestières sont
passées de 8,5 à 0,5 ha par habitant. Cette situation a
été à la base de la hausse du coût d'acquisition de
la terre, la baisse de la fertilité des sols et de nombreux litiges
fonciers.
La raréfaction des réserves forestières
tant au niveau global qu'au niveau de chaque exploitation, engendre de nombreux
problèmes et bouleverse l'équilibre des systèmes
productifs.
1.2.2. Travail
La quantité de travail dans une exploitation agricole
dépend, outre la taille de l'exploitation, du système de
production utilisé. En effet, la conduite d'une exploitation peut
impliquer un besoin supplémentaire de travail (entretien, traitements
phytosanitaires, soins aux plantations) et cela tant que de nouveaux facteurs
ne transforment pas les techniques culturales. L'utilisation de la
main-d'oeuvre et le type de manoeuvres diffèrent selon les groupes
ethniques selon qu'on soit autochtone, allochtone ou étranger.
Les autochtones sont détenteurs de
terre. Ils sont caractérisés par la disponibilité en terre
et les possibilités de « vendre » cette terre contre
rémunération de différente nature. Ils peuvent aussi
« l'échanger » dans le cadre d'un contrat terre /
travail en vue de satisfaire les contraintes de liquidité
financière auxquelles ils sont soumis.
La main-d'oeuvre autochtone, moins abondante que la
main-d'oeuvre allochtone ou allogène, s'emploie surtout dans les
exploitations familiales et quelque fois dans des exploitations appartenant
à un autre autochtone (non membre de la famille).
Généralement, les exploitants autochtones, pour faire face
à la raréfaction et aux coûts souvent élevés
de la main-d'oeuvre, s'organisent en groupe d'entraide. Dans ce système,
tous les membres du groupe se retrouvent, chaque un ou deux jour, dans
l'exploitation d'un des leurs pour la réalisation des travaux
champêtres.
Les allochtones Baoulé, une fois en
possession de la terre, constituent des agrégats de campements
relativement importants. La force de travail dont ils disposent y est
concentrée et s'emploie rarement à l'extérieur. Ils
utilisent lorsque c'est possible, la main-d'oeuvre occasionnelle comme
permanente (Mossi), mais ils profitent également de l'apport de
main-d'oeuvre que représente la force de travail des jeunes
Baoulé ayant de près ou de loin des liens de parenté avec
eux.
Les Burkinabés : parmi ces
migrants, on peut distinguer les planteurs dernièrement arrivés
et ceux installés depuis de longues dates (avant 1980).
Les burkinabés installés depuis de longues dates
ont bénéficié d'une plus grande disponibilité en
terre compte tenu du besoin croissant des autochtones en force de travail. Par
la suite, ils ont pu, par leur statut privilégié de pionniers,
bénéficier d'une partie de la force de travail des migrants
arrivés après eux.
Les jeunes burkinabés qui arrivent, peuvent
espérer accéder à la terre, s'ils s'emploient comme
salariés permanents chez un autochtone. Ils doivent en outre consacrer
une partie de leurs forces de travail aux planteurs qui les accueillent et les
protègent. Sur leur temps de travail résiduel, ils peuvent
cultiver des vivriers sur des terres prêtées.
1.2.3. Capital
d'exploitation
Dans le cadre de notre étude, les investissements
auxquels nous nous sommes intéressé, porteront sur l'utilisation
des produits agro chimiques et les créations de nouvelles parcelles et
l'adoption de matériel végétal
sélectionné.
Ø Le matériel
végétal
Pour la plantation de leurs parcelles, les paysans utilisent
soit du matériel végétal sélectionné issu de
centres de recherche agronomique, soit du matériel provenant directement
d'anciens vergers.
Selon MOSSU (1990), la sélection de matériel
végétal repose sur des critères de vigueur, de
précocité, de productivité, de grosseur, de qualité
des cerises et de comportement vis à vis des maladies et d'attaques
d'insectes. Ils sont généralement appropriés aux
conditions climatiques et aux techniques culturales.
La plupart des caféiculteurs en Côte-d'Ivoire
exploitent leurs parcelles de façon traditionnelle, utilisant
très peu d'intrants notamment en ce qui concerne le matériel
végétal sélectionné. Ce qui accentue la faible
productivité des exploitations (HAÏDARA, 2001). C'est
généralement suite à des campagnes de soutien de la part
de l'Etat, que ces derniers utilisent du matériel
sélectionné.
Ø Les Engrais
L'objectif de la fertilisation est double : assurer les
besoins nutritifs des arbres et conserver les équilibres minéraux
et organiques du sol pour le maintien de sa structure et de sa
fertilité. Selon CAMBRONY (1979), l'emploi des engrais minéraux
et organiques en caféiculture est l'ultime et décisif
élément technique à mettre en jeu pour
l'amélioration de la productivité des caféiers. Mais il
doit être rentabilisé par un choix judicieux et une application
à des plantations bien conduites et bien entretenues.
Ø Les produits
phytosanitaires
C'est la catégorie d'intrants la plus utilisée
en caféiculture en Côte d'Ivoire. Sur les jeunes plantations, une
surveillance phytosanitaire doit être régulièrement
effectuée car des dégâts d'insectes qui, sur des arbres
adultes, seraient sans grand danger, peuvent s'ils se multiplient sur de jeunes
arbustes, compromettre gravement leur développement (MOSSU, 1990). Le
maintien d'une plantation en bon état de production nécessite
donc des traitements phytosanitaires réguliers.
Le café connaît peu de problèmes
phytosanitaires. Le traitement des scolytes des grains se fait avec
l'Endosulfan. Mais la recherche estime que 2% des paysans seulement font le
traitement car les attaques sont imperceptibles. Les perspectives de lutte
intégrée sont intéressantes à ce niveau parce
qu'ils existent des ennemis naturels qui limitent leur expansion. La lutte
intégrée fait place à la lutte biologique naturelle qui
est relayée, quand les taux de dégâts évoluent
au-delà de certains seuils économiques, par l'emploi de
pesticides appropriés (HAÏDARA, 2001).
1.3. Encadrement
Depuis la restructuration des services agricoles en Côte
d'Ivoire en 1993, les pouvoirs publics ont créé une
société unique de vulgarisation agricole, ANADER, reprenant les
activités de trois structures dissoutes : Ex-SATMACI (encadrement
café/cacao), Ex-CIDV (encadrement vivrier), Ex-SODEPRA (encadrement des
productions animales). Les structures dissoutes avaient une approche de
vulgarisation sectorielle et intégrée bâtie autour des
cultures de rente. Le conseil individuel était privilégié.
Ces structures se chargeaient de la distribution des intrants (semences,
engrais) et du crédit agricole.
L'ANADER intervient dans la filière café au
niveau de la production et la diffusion de matériel
végétal à partir de ses CBC. Elle intervient
également dans la vulgarisation d'innovation, notamment du
matériel végétal plus performant, des pratiques culturales
plus intensives.
Depuis sa privatisation 1999, les prestations de l'ANADER sont
devenues payantes de sorte qu'il est difficile pour les producteurs de
café de la solliciter son aide. Les producteurs n'ont en
général recourt à cette structure que pour l'achat de
matériel végétal.
1.4. Cultures concurrentes
Sur l'ensemble de la zone de production du café, la
culture qui a fait le plus concurrence au café est le cacao. La
production et la commercialisation des deux cultures sont étroitement
imbriquées ; les mêmes producteurs et les mêmes
intermédiaires s'occupant des deux. En dehors du cacao, il existe un
certain nombre d'autres cultures concurrentes plus ou moins importantes qui
varient selon la région.
Le tableau 1 présente les cultures concurrentes
majeures.
Tableau I : Cultures concurrentes majeures dans
les régions caféières
Régions
|
Cultures pérennes
|
Cultures annuelles
|
Ouest
|
Cacao
Hévéa
|
Riz
Manioc
|
Centre ouest
|
Cacao
Hévéa
|
Riz
|
Sud ouest
|
Cacao
Hévéa
Palmier à huile
|
Riz
Manioc
Banane plantain
|
Est
|
Cacao
Hévéa
Palmier à huile
|
Riz
Manioc
Banane plantain
|
Source : LMC (1997)
Après le cacao, les plus importantes cultures
pérennes concurrentes du café sont celles du palmier à
huile et de l'hévéa.
Dans le département d'Aboisso (Est) en particulier,
les cultures concurrentes les plus importantes sont le palmier à huile
et l'hévéa. L'importance du palmier à huile vient du fait
que cette culture bénéficie de la proximité d'une huilerie
(huilerie d'Ehania), facilitant l'écoulement des produits. Par ailleurs,
le second plan palmier mis en place par l'Etat à partir de 1985, a
favorisé la reconversion de nombreuses caféières en
palmeraies. L'hévéa, introduit dans le département depuis
les années 1980, n'a vraiment émergé que dans les
années 2000 et a commencer à exercer une concurrence aux autres
cultures pérennes et plus particulièrement au café.
1.5. Gestion de la
filière café cacao
Apres la libéralisation des filières café
et cacao et la dissolution de la Caistab, l'Etat ivoirien a mis en place de
nouvelles structures de gestion des filières :
Ø l'ARCC, structure étatique crées le 10
octobre 2000, donc la fonction principale est d'assurer la régulation
administrative des filières ;
Ø la BCC, structure privée de type
particulier, autonome, interprofessionnelle, créée le 25 juillet
2001, chargée d'assurer la régulation commerciale des
filières. Le conseil d'administration de la BCC est constituée
par les producteurs pour les deux tiers et par les exportateurs pour le tiers
;
Ø le FRC, personne morale de droit privé de
type particulier, a été crée en octobre 2001. Il est
chargé d'assurer la régulation financière et le
contrôle des opérations d'achat et d'exportation du café et
du cacao ;
Ø le FDPCC, institue par l'ordonnance du 31 janvier
2001. Il a pour missions essentielles le financement des coopératives,
le financement du développement rural (pistes, infrastructures),
l'organisation des producteurs, l'appui à la chambre
d'agriculture ;
Ø le FGCCC, institutionnalisé et
agréé comme établissement financier en décembre
2001. Il avait initialement pour tâche de garantir les prêts
octroyés par les banques commerciales aux coopératives. Depuis
2002, il a été transformé en un établissement
bancaire lui permettant de faire du crédit direct aux
coopératives.
1.6. Acteurs de la
filière
Ø Producteurs
La production de café est essentiellement l'oeuvre des
petits exploitants. Leurs exploitations, de type familiale, sont conduites de
manière extensive, avec utilisation de très peu d'intrants
chimiques. Au nombre de 382 242 en 2001 (RNA, 2001), les producteurs
disposent en moyenne d'une superficie comprise entre 1,5 et 5 ha, avec de
faibles rendements (entre 250 et 300 kg\ha). Par ailleurs, le verger
caféier est vieillissant avec 65% des plantations qui ont plus de 25
ans (BDPA, 2007). Ces caractéristiques des
exploitations limitent la production au niveau des producteurs individuels. De
ce fait, ils n'arrivent pas à obtenir les quantités de produit
pouvant permettre d'assurer individuellement les différentes
étapes de la commercialisation.
L'EST de la Côte d'Ivoire est caractérisés
par la forte proportion de « grands planteurs de
café » ayant plus de 10 ha de café. La plupart des
exploitation sont conduites en faire valoir directe.
Ø Coopératives
Les coopératives présentes actuellement dans la
filière café sont issues d'anciens groupements de producteurs
(GVC, UGVC) ou de nouvelles structures. Elles ont été
créées dans le cadre de la nouvelle loi coopérative
n° 97-721 du 23 décembre 1997. Les coopératives ont
été créées afin que les planteurs acquièrent
un certain contrôle de la commercialisation de leurs produits. Par
conséquent ils pourraient bénéficier d'une certaine
plus-value et ne pas subir la loi des pisteurs. Les coopératives
collectent généralement le produit auprès de leurs membres
pour ensuite le vendre aux exportateurs.
Les coopératives peuvent être financées
par les exportateurs. Mais compte tenu de leurs tonnages relativement faibles
et des risques élevés d'impayés au sein de cette
corporation, les niveaux des crédits qui leur sont octroyés sont
faibles. Cette insuffisance de financement, mais aussi le souci de minimiser
les risques liés à la fluctuation des prix, conduisent les
coopératives à acheter les produits de leurs membres à
crédit.
Ø Pisteurs
Les pisteurs sont les acteurs traditionnels de la collecte des
produits et les principaux intermédiaires entre les producteurs et les
traitants. Ils achètent les produits aux planteurs puis les acheminent
vers les magasins des traitants. Les pisteurs reçoivent des traitant des
camionnettes et le financement nécessaire pour l'achat des produits
auprès des producteurs. A la différence des coopératives,
les pisteurs achètent généralement les produits au
comptant ; ce qui leur donne un réel avantage.
Ø Traitants
Les traitants achètent le café aux pisteurs et
dans certains cas aux coopératives puis les revendent aux exportateurs.
Les traitants sont traditionnellement liés aux l'exportateurs qui leur
fournissent le préfinancement nécessaire. Ils sont alors
sûrs de vendre leurs produits, puisque les exportateurs doivent acheter
celui-ci pour récupérer les avances consenties.
Ø Exportateurs
Les opérations d'exportation sont menées par des
sociétés privées d'exportation qui exportent
également du cacao. Ces sociétés remplissent une fonction
logistique et commerciale. Ils assurent le conditionnement, le stockage et
exécutent l'exportation proprement dite. Les exportateurs
s'approvisionnent en général auprès des traitants ou des
coopératives. Toutefois certains d'entre eux possèdent des
magasins dans les villages et peuvent même avoir leurs propres
plantations. En 2005, on a dénombré 86 exportateurs qui ont
exporté au total 110 000 tonnes de café.
2.
INVESTISSEMENTS EN AGRICULTURE
2.1. Définition et
concepts
Les économistes ont reconnu depuis longtemps que
l'investissement est une importante source de productivité et de
croissance économique. Son importance fondamentale a suscité de
nombreux travaux de recherche (techniques et empiriques) qui ont exploré
le lien existant entre l'investissement, la productivité et la
croissance économique.
L'investissement est souvent considéré comme
étant l'achat de biens matériels qui contribuent à la
production actuelle et future. De ce fait, cette notion était
déjà présente dans les premiers travaux analytiques de
Cobb-Douglas (1928), de Tinbergen (1942), de Solow (1956, 1957). Ces derniers
ayant été parmi les premiers à utiliser une
« fonction de production» pour décrire la relation
existant entre la production d'une économie et les « intrants
primaire », c'est à dire le capital matériel et le
travail (STIROH, 2000). KOUADIO et al. (2000) abordent dans le
même sens en indiquant que l'investissement consiste en l'acquisition
d'équipements ou de main d'oeuvre supplémentaire par l'entreprise
en vue de maximiser son profit par une hausse de production dans le futur.
2.2. Investissements et
production agricole
L'investissement agricole consiste en l'acquisition de moyens
de production additionnels (équipements agricoles, capital fixe, capital
circulant ou main-d'oeuvre agricole) par l'exploitant agricole en vue d'une
augmentation de sa production (KOUADIO et al., 2000).
Les équipements agricoles sont constitués par le
petit outillage (daba, machette, lime, seau, sécateur, etc.) à
durée de vie limitée par rapport au cycle de production (moins
d'un an, en général). Le capital fixe est constitué par la
terre achetée (propriété définitive ou sur une
longue durée) et les équipements lourds ou durables à
durée de vie supérieure au cycle de production (plus d'un an en
général). Il s'agit, par exemple, des engins à traction
humaine, animale et à moteur et des bâtiments. Le capital
circulant est constitué par les fertilisants, les produits
phytosanitaires, les semences et les plants.
Les cultures du caféier, aussi bien dans leur phase
d'établissement que dans leur phase d'exploitation, sont des cultures
pour lesquelles les opérations agricoles peuvent être
effectuées entièrement avec le simple petit outillage d'un
agriculteur sans nécessiter d'investissement matériel
onéreux. Elles sont en cela parfaitement adaptées à la
culture familiale. La mécanisation et l'utilisation de gros
matériels ne peuvent intervenir que de manière très
limitée et ne peuvent intéresser que des exploitations
importantes. Il peut en particulier être fait appel à la
mécanisation pour certains travaux de préparation du terrain de
plantation (abattage, tronçonnage et débardage des arbres de la
forêt), mais l'entretien ultérieur de la plantation, de même
que la récolte, ne nécessite que de la main-d'oeuvre. Seuls les
traitements phytosanitaires, lorsqu'ils doivent être faits par le
planteur, exigent un équipement spécial. Mais cet
équipement ne réclame, pour la petite plantation familiale, qu'un
matériel de traitement très modeste.
Le traitement de la récolte enfin, en dehors des
transports qui justifient pour une plantation d'une certaine importance
l'utilisation de véhicules ou d'engins, n'implique d'investissement
important que pour le séchage lorsque l'utilisation de séchoirs
artificiels est nécessaire. Pour une exploitation familiale, le
séchage solaire est généralement satisfaisant et le
traitement de la récolte n'exige qu'une installation simple qui peut
être réalisée à très peu de frais avec des
matériaux locaux.
2.2.1.
Intensification
La notion d'intensification a une dimension très large.
Elle englobe l'environnement économique, financier, agronomique et
technique de nature à favoriser une augmentation de la production par
unité de ressource rare (NKENDAH, 1999). En agriculture de
manière générale, elle fait référence
à la quantité de capital ou de travail investie par unité
de surface cultivée (OUEDRAOGO, 2005).
L'intensification peut être décrite comme
étant le processus qui doit aboutir de façon durable à des
rendements agricoles plus élevés. Ce processus est
caractérisé par l'amélioration de l'efficacité de
l'utilisation des intrants internes (le travail, les engrais organiques) et les
intrants externes tels que les engrais minéraux (TEME et al.,
1996). L'intensification vise l'obtention de rendements élevés et
dépend donc des investissements menés pour améliorer la
qualité de la terre (NYEMECK al, Op. cit.). Pour AGKPO (2000)
l'intensification consiste en une utilisation rationnelle des facteurs de
production sur la base de l'utilisation des résultats du progrès
technique en agriculture en vue d'améliorer les rendements à
l'hectare.
En économie générale, on dit qu'une
technique est « intensive en travail » ou
« intensive en capital » si la quantité de travail
ou de capital utilisé par unité de production est importante
(AGKPO, 2000). Ainsi, pour Couty cité par OUEDRAOGO (op cit), une
agriculture intensive est celle qui utilise beaucoup de facteurs de production
autres que la terre. L'intensification correspond donc pour une quantité
de terre donnée, à un accroissement de travail et ou de capital.
On parlera alors d'un système de production intensif en travail
(respectivement en capital) lorsque pour accroître la production et donc
la productivité par unité de surface, on a recours à plus
de travail (respectivement plus de capital par unité de surface). Pour
les systèmes intensifs en travail et en capital, l'augmentation de la
production se fait par l'accroissement des deux facteurs. L'intensification
peut également se faire par l'augmentation de la productivité du
travail par l'accroissement du capital investi; c'est le cas pour les grandes
exploitations fortement mécanisées des zones
tempérées.
Selon RUF et STESSELS (1986), l'intensification en
caféiculture ivoirienne ne s'amorce effectivement qu'en situation de
« blocage foncier ». Cette intensification selon ROUX et
DURIS (1995), est avant tout exigeante en main d'oeuvre, mais nécessite
également le respect des itinéraires techniques.
Au niveau de la main d'oeuvre, les besoins se
répartissent au niveau de :
· la pépinière (en année N-1 et N1)
qui représente 20 à 30 journées de travail (JT). Elle
exige un travail soigné afin d'obtenir des plants vigoureux.
· -l'installation de la plantation (en année N1
à N3). C'est la phase la plus exigeante en main d'oeuvre, surtout pour
la préparation du terrain et la plantation avec 100 à 200 JT/ha.
Les 2 ou 3 années suivantes, le nombre de journée de travail est
compris entre 50 et 60.
· l'exploitation (à partir de N3) : à
ce stade, deux types de travaux sont à prévoir ; à
savoir :
-les travaux d'entretien et d'égourmandage (40 à
60 JT/ha) qui sont constants chaque année. A cela, il faut ajouter les
travaux de recepage toutes les 5 récoltes, soit 10 à 15 JT/ha
pour le recepage et 5 à 7 JT/ha pour la coupe du tire sève et la
sélection des rejets.
-les travaux de récoltes qui sont directement
proportionnels à la production et peuvent donc nécessiter de la
main d'oeuvre supplémentaire.
Au niveau de l'itinéraire technique, l'ANADER
préconise la conduite en croissance libre avec recépage avec une
densité de plantation de 1 333 pieds/ha. L'application d'intrants est un
élément déterminant pour l'accroissement des rendements.
Ces intrants sont de différents types : les herbicides, les
produits phytosanitaires et les engrais (cf 1.2.3.).
2.2.2.
Replantation-plantations
La replantation consiste à remplacer une plantation, a
priori âgée, déclinante, par une nouvelle (RUF F 2000).
Elle prend également en compte l'installation de plantations
après défrichement de jachère. RUF F et ALLAGBA
(2001) définissent donc la replantation comme une plantation
privée de « rente forêt » (sols appauvris, pression
d'adventices, attaques de termites et pression parasitaire accrue).
Il existe deux méthodes principales de replantation en
caféiculture qui sont : la replantation par phases et la
replantation par arrachage total. La replantation par phases ou progressive
consiste à replanter par phases une même exploitation sous de
vieux caféier. Les anciens pieds ne sont pas abattus et servent
d'ombrage aux nouveaux plants jusqu'aux premières récoltes.
Après quoi, ils sont détruits jusqu'à ce que la
caféière soit totalement renouvelée. Cette méthode
de replantation permet le maintien d'un rendement de transition, mais est
techniquement plus difficile à réaliser. Aussi, la propagation de
maladies et d'insectes y est plus facile et pourrait anéantir tous les
efforts consentis.
La replantation par arrachage total consiste en un
défrichement total de l'ancienne plantation de caféiers puis
l'installation d'une nouvelle en remplacement. Avec cette méthode, l'on
abandonne des revenus existants pour attendre les premières
récoltes après trois (3) ou quatre (4) ans. Toutefois, les
bananiers et autres cultures qui servent d'ombrage fournissent des
compléments alimentaires d'une grande importance et souvent des revenus
non négligeables. Cette technique est assez onéreuse et demande
de grande disponibilité en plants et en temps de travail. Elle a
cependant le mérite de permettre une renouvellement rapide de l'ancienne
plantation et donc l'obtention d'une augmentation de production en un laps de
temps assez court.
La replantation est une pratique très peu
utilisée par les paysans. Ces derniers préfèrent toujours
les extensions de parcelles, ce qui pourrait justifier le niveau
élevé de destruction de la forêt ivoirienne (NYEMECK et
al, op. Cit). Aussi, la décision de replantation intervient
rarement avant que les forêts accessibles ne soient totalement
défrichées Les raisons qui poussent les paysans à
étendre leur parcelle sont diverses. Parmi ces raisons, on peut citer le
besoin de sécurisation foncière, l'attente de revenu plus
élevé et le vieillissement des parcelles de caféier.
En effet, tant que la terre et la forêt sont
accessibles, la durabilité des revenus est assurée par de
nouvelles plantations créées après défrichement de
forêt. C'est l'époque de migrations et des « fronts
pionniers » avec deux grands avantages. Tout d'abord la terre est en
général facile d'accès, peu chère : la rente
foncière est donc faible et il y a peu de barrières à
l'investissement humain dans les cultures pérennes. Ensuite, la
forêt apporte le plus souvent des garanties de croissance rapide des
cultures pérennes à moindre coût (peu de mauvaises herbes
après le défrichement, matière organique disponible,
protection contre le vent et les aléas climatiques, bonne
pluviométrie utile, souvent peu de maladies et de dégâts au
premier cycle de plantation, etc.). C'est la « rente forêt
», ayant pour fonction de diminuer les coûts de l'investissement
dans la culture pérenne et d'augmenter les rendements, donc les revenus.
Cependant, l'établissement de nouvelles parcelles ne
peut se faire sans aucune contrainte. La raréfaction des terres
cultivables et des forêts, comme c'est le cas dans l'EST de la côte
d'ivoire, en est le premier obstacle. Aussi, faut-il ajouter que, même en
présence de terre, la disponibilité et le coût de la
main-d'oeuvre constituent des facteurs déterminants au lancement de
cette opération (HAÏDARA Op. Cit).
2.3. Déterminants
potentiels des investissements en production agricole
La littérature a permis d'identifier plusieurs facteurs
susceptibles d'expliquer la décision des producteurs d'investir ou non
dans la production agricole. Ils ont été classés selon
leur nature.
2.3.1. Déterminants
sociaux
Age du planteur
L'âge de l'exploitant peut avoir une influence sur la
probabilité d'utilisation des intrants et de la plantation dans les deux
sens. Selon MAROU (1999) les paysans âgés ont
généralement plus d'expérience, à même de les
pousser à essayer une nouvelle technologie. Mais l'age avancé
peut être source de réactions réfractaires à tout
changement. Les jeunes sont généralement les premiers adoptants
de nouvelles technologies à cause de leur courage et leur goût de
l'aventure (MAROU, op. cit.). L'âge peut jouer un rôle important en
ce sens que les plus jeunes, ayant très peu de charges en
général seraient plus aptes à prendre des risques pour
l'acquisition de certains inputs.
Par contre, certains auteurs comme SYLLA (2000) estiment que
les producteurs les plus âgés, en plus de leur expérience,
détiennent un capital plus solide et sont donc capables de
réaliser des investissements dans leurs plantations. De plus, les
études menées par AGKPO (2000), sur l'adoption des produits agro
pharmaceutiques par les cacaoculteurs des régions de Montagnes, du Haut
Sassandra et du Bas Sassandra, ont montré que les plus grands
utilisateurs d'intrants étaient les plus âgés.
Origine ethnique du planteur
HAIDARA (2001), dans son étude sur les
déterminants de l'adoption des pesticides en caféiculture et en
cacaoculture a montré que la variable origine du planteur était
la plus importante dans la décision du paysan d'utiliser les produits
agro pharmaceutiques. En outre, être non originaire de la zone de
production augmenterait significativement la probabilité d'emploi des
pesticides ainsi que leur quantité probable utilisée par hectare.
Par contre, selon SYLLA (op. cit.), les autochtones font l'objet de plus
d'égard vis à vis de la vulgarisation et surtout des politiques
en vigueur ; ce qui contribuerait à stimuler l'investissement dans
leurs parcelles.
Le niveau d'instruction
Pour NYEMECK et al. (2001) l'instruction peut agir
sur l'efficacité technique des exploitants, mais aussi sur le choix
d'allocation des facteurs entre les différents emplois. Selon YIFU
cité par ATSE (1997), le niveau d'instruction du paysan peut lui
permettre de mieux apprécier les éléments qui accompagnent
l'adoption d'une technologie et d'être à l'abri de certaines
erreurs. Aussi, SYLLA (op. cit.) affirme qu'un paysan instruit a une
capacité à mieux comprendre et à appliquer de nouvelle
technique qu'un paysan analphabète.
2.3.2. Déterminants
économiques
Accessibilité de la terre
La création de nouvelles plantations passe avant tout
par une disponibilité de terre ou de forêt. Autrement dit, un
exploitant peut projeter d'augmenter ses surfaces cultivées tant qu'il
dispose de portion de forêt ou tant qu'il peut s'en procurer
(HAÏDARA, 2001). Aussi, RUF et ALLAGBA (2001), dans leur étude sur
les difficultés de replantation en cacaoculture en côte d'Ivoire,
ont montré qu'au cours des années 50, le premier
déterminant de la plantation est l'accès à la forêt.
Accès au crédit
Le crédit concourt à l'accroissement de la
disponibilité financière en début de campagne. Il permet
ainsi de desserrer les contraintes financières qui pèsent souvent
sur les producteurs pour l'acquisition de certains inputs (HAIDARA, 2001). Le
crédit peut par conséquent accroître la probabilité
d'utilisation d'intrants agricoles et de Main d'oeuvre salarié.
La relation positive entre l'accès au crédit et
l'adoption de nouvelles technologies est appuyée par SHAKA et FLINN
cités par ATSE (op. cit.). Ils concluent, aux termes de leur
étude, que la probabilité d'adoption des fertilisants passe de
0,66 à 0,34 lorsqu'on supprime le financement extérieur
Prix
La baisse des prix au producteur est un facteur très
déterminant dans l'utilisation des produits phytosanitaires sur les
plantations de cacao (FLEISHER et al.,1998).
Ainsi, HAÏDARA (2001), dans son étude sur les
Déterminants socio-économiques des investissements en
caféiculture et cacaoculture ivoirienne, a montré que le niveau
des investissements en produits agro pharmaceutiques avait baissé entre
1998/1999 et 1999/2000, après la chute des prix du cacao. FLEISHER (Op.
ci.) souligne que cette chute des prix au niveau des producteurs a
freiné l'expansion des surfaces cultivées.
Dans leur étude sur l'analyse des filières des
pesticides en Côte d'Ivoire, FLEISHER et al., (Op. cit.)
indiquent que les augmentations des prix servent à inciter les
producteurs à intensifier leur production et à renouveler leurs
investissements. Cependant, certains auteurs tel que RUF pensent que la baisse
des prix au producteur contribue surtout à faire défricher les
forêts et créer de nouvelles parcelles. Dans ce cas, cette baisse
conduirait aux mêmes effets que la hausse : la course à la
forêt.
RUF et STESSELS (1986), quant à eux soutiennent qu'un
relèvement du prix au producteur ne favorise pas le choix d'investir
dans du matériel sélectionné. Ainsi, l'augmentation de
prix ne jouerait pas en faveur d'une intensification par modification des
techniques d'entretien et augmentation du temps de travail à
l'unité de surface. Ils justifient leur position par le fait que
l'augmentation de prix améliore dans les mêmes proportions les
taux de rentabilité de l'extensif et du semi intensif. Il ne peut, donc
pas à lui seul, favoriser un processus d'intensification.
Revenu du planteur
La disponibilité financière des producteurs est
très déterminante dans la capacité à traiter ou non
les parcelles. Théoriquement cette variable encouragerait le paysan dans
sa pratique agricole. Selon DIARRA cité par AGKPO (op. cit.), plus le
paysan perçoit un revenu agricole important, plus sa propension à
accroître sa production, donc à investir est grande. Selon SYLLA
(2000), le revenu du paysan lui permet de faire face à un ensemble de
dépenses nécessaires pour l'adoption d'une nouvelle technologie.
Plus le revenu du paysan est important, plus il est à l'aise pour
adopter l'innovation.
Accessibilité de la main
d'oeuvre
Elle prend en compte la main d'oeuvre salarié ainsi que
la main d'oeuvre familiale participant aux activités agricoles. Selon
HAÏDARA (op. cit.), la création de nouvelles parcelles se heurte
souvent à un manque de force de travail dans l'exploitation. Or, c'est
une opération qui exige précisément un nouvel
investissement en travail. Ainsi les exploitations disposant d'une
main-d'oeuvre abondante seraient plus motivées à étendre
leur superficie que les exploitations « pauvres » en
main-d'oeuvre. Cette idée est soutenue par SYLLA (op. cit.) qui pense
que le nombre d'actifs agricoles peut être un frein à la
création d'une nouvelle parcelle sachant que la plantation demande un
effort important pour l'entretien.
RUF (1980) a montré que au centre ouest de la
Côte d'Ivoire, le désherbage des vieilles caféières
par les Bétés ne se faisait que l'année où ils
disposaient d'une main d'oeuvre contractuelle plus importante. CHALEARD (1989)
quand à lui, dans son étude sur les risques en agriculture de
plantation à Agboville (Côte d'Ivoire), a montré que
l'inaccessibilité de la main d'oeuvre avait contribué à
une baisse de près de 10 % de la production de café et de cacao.
Il ajoute par ailleurs que la l'accessibilité de la main d'oeuvre influe
particulièrement sur la production de café à cause de
l'exigence de cette culture en travail.
Nous nous attendons à ce que la disponibilité de
la main d'oeuvre influence positivement la décision du paysan d'investir
dans l'entretien de ses plantations de café.
Age de la
plantation
Avec l'age, les rendements des plantations connaissent une
baisse naturelle. L'on pourrait alors penser que les propriétaires des
parcelles les plus âgées, seraient beaucoup plus enclins à
investir dans leurs vieilles plantations pour en améliorer la
productivité. De plus, les veilles plantations étant plus
exposées aux maladies et attaques d'insectes, seraient beaucoup plus
enclins à utiliser les produits phytosanitaires que les
détenteurs de jeunes parcelles de cacaoyer.
Taille de la
plantation
A travers leurs études effectuées respectivement
dans la province Shoa en Ethiopie, KEBEDE et al. cités par ATSE
(op. cit), , ont trouvé que la taille des exploitations est la variable
significative dans la décision du paysans d'utiliser e des pesticides et
des fertilisant.
Toutefois, vu le coût élevé des produits
phytosanitaires, il nous paraît plus simple pour les petits exploitants
(ayant besoin de petites quantités) d'acheter les intrants contrairement
aux grands propriétaires. Cependant les petits propriétaires
(avec les rendements faibles observés) disposant de revenus très
faibles seraient-ils en mesure de se procurer les produits.
Cultures concurrentes
Depuis leur première diffusion en Côte d'Ivoire
en tant que plantation, le café et le cacao sont devenus des cultures
complémentaires et concurrentes (RUF et STESSELS ,1986). Aussi, le
« boom cacao » des années 1970 a eu pour corollaire
un déclin de la production de café. Ils expliquent cela par le
prix du café trop faible par rapport au prix de la culture concurrente
qu'est ce cacao. Ils ont par ailleurs montré que les temps de travaux
par hectare et par tonne de produit, étaient plus élevés
pour le café que pour le cacao (environ 40%). Il s'en donc suivi une
conversion des extensions café au profit des extensions cacao.
Avec la crise que traverse le café, on assiste à
l'avènement d'autres cultures concurrentes du café. Les plus
importants sont le palmier à huile et l'hévéa (LMC, 1997).
L'impact de ces cultures sur le café est variable d'une région
à l'autre mais est plus prononcé dans le sud ouest de la
Côte d'Ivoire (BNETD, 2004). Ainsi, il ressort de l'étude de
NYEMECK et al.(op. cit.) que les paysans préfèrent
allouer prioritairement les temps de travaux familial et les groupes d'entraide
en faveur des cultures qu'ils jugent plus rentables. Cela ne permettait pas
d'effectuer certaines activités liées au café et affectait
négativement l'efficacité technique des exploitations.
CAPITRE 2 :
PRESENTATION DU DEPARTEMENT D'ABOISSO
1. SITUATION
GEOGRAPHIQUE
Le département d'Aboisso est situé au Sud-Est de
la Côte d'Ivoire, plus précisément à 116 Km
d'Abidjan et à 60 Km de la frontière du Ghana.
En 1961, par la loi n° 61-4 du 4 janvier 1961 et le
décret du 3 janvier déterminant le nombre et les limites
territoriales des sous-préfectures de la Côte d'Ivoire, Aboisso
fut érigée en sous-préfecture. Elle a été
érigée en commune le 9 janvier 1978 par la loi n° 78-07.
Elle est devenue chef lieu de région du Sud Comoé depuis le 15
janvier 1997 par le décret n° 97-19. Le département
d'Aboisso couvre une superficie de 4662,1713 Km². Comme l'indique la
figure 1, il est limité :
-au Nord, par les département d'Abengourou et
d'Alépé
-au Sud, par le département d'Adiaké
-à l'Est, par la république du Ghana
-à l'Ouest, par le département de
Grand-Bassam.
Figure 1: Présentation du département
d'Aboisso
2. MILIEU NATUREL
2.1 Relief
Le relief du département d'Aboisso est très
accidenté, notamment dans la partie Nord Est (dans les s/p
d'Ayamé et de Bianouan) et à l'Est (dans la s/p de
Maféré). Ce relief, très accidenté rend difficile
les travaux champêtres, la création et l'entretien des pistes
rurales, si bien que les populations éprouvent d'énormes
difficultés à évacuer leurs productions. Mais
malgré le caractère accidentel du relief, cette zone reste un
pôle important de l'agriculture en Côte d'Ivoire.
2.2
Hydrographie
Le département d'Aboisso est drainé par un
cours d'eau principal, la Bia, qui la traverse du nord au sud. Cependant il est
arrosé par de nombreuses rivières que sont les affluents de la
Bia et la Tanoe. On rencontre :
-sur la rive droite de la Bia : la rivière Sogan
au nord de la s/p de Bianouan ; les rivières Temin,
Abroussué et Soumié dans la s/p d'Aboisso;
-sur la rive gauche de la Bia, les affluents sont plus
nombreux ; Ambroran, Koun, Alouba dans la s/p d'Ayamé ;
N'djoma dans la s/p d'Aboisso
-à côté du bassin de la Bia, on note une
légère incursion de la lagune Aby dans la partie sud formant le
complexe Aby-Tendo-Bia et l'océan atlantique autour desquels est
articulé le territoire. On note la construction des barrages
d'Ayamé 1 et 2 sur la Bia dans la s/p d'Ayamé. Cette situation a
pour corollaire le développement de la pêche artisanale et la
pratique de la pisciculture par les riverains.
2.3 Sols
Les sols du territoire du département d'Aboisso
appartiennent au groupe des sols férralitiques fortement lessivés
en base sous forte pluviométrie. Ces sols restent donc de qualité
chimique médiocre, bien que généralement profond. On
rencontre:
-des sols férralitiques sur roches éruptives et
métamorphiques (granite, schistes et roches basiques), à bonne
rétention d'eau. Ils conviennent aux cultures pérennes et
annuelles notamment la banane plantain, les vivriers, le palmier à
huile, le caféier et le cacaoyer;
-des sols férralitiques sur sables tertiaires : la
mauvaise qualité de ces sols se trouve compenser par leur profondeur
suffisamment importante, permettant ainsi la culture du café, du cacao,
du palmier à huile et l'ananas;
-des sols développés sur sables quaternaires sur
lesquels seule la culture de cocotier est réalisable. Ces sols sont
retrouvés le long du littoral et aux pourtours de la lagune Aby;
-des sols hydromorphes beaucoup moins étendu. Il
s'agit des vallées et des bas-fonds. Les cultures de bananier et de riz
peuvent y être pratiquées sous réserve de drainage.
2.4. Climat
Le département d'Aboisso bénéficie d'un
climat chaud et pluvieux de type équatorial (climat attiéen). Il
se caractérise par l'abondance des précipitations avec une
hauteur moyenne d'environ 1500 mm de pluie sur les dix dernières
années. Il se présente par une forte humidité
atmosphérique (moyenne annuelle 85%), par des températures
élevées mais pas excessives, constantes tout le long de
l'année (avec une moyenne de 25°7) et par de faibles amplitudes
thermiques inférieures à 5°C. La durée de
l'ensoleillement varie en moyenne entre 1500 et 2000 h/an.
Le climat est rythmé par 4 saisons de durées
inégales. Le régime pluviométrique est de type bimodal
avec deux (2) périodes arrosées, insérant 2
périodes de faible pluviosité appelées saisons
sèches.
Autrefois bien marquées et régulières,
les saisons sont perturbées ces dernières décennies.
Toutefois, il convient de distinguer le découpage
ci-après :
une saison sèche de Décembre à
Février
une grande saison pluvieuse de Mars à Juillet
une petite saison sèche d'Août à
Septembre
une petite saison pluvieuse d'Octobre à Novembre
2.5.
Végétation
La végétation est constituée de
forêts denses et de formation hydromorphes. La forêt dense est une
formation fermée toujours verte d'où son nom de forêt dense
sempervirente. Elle est caractérisée par des essences telles que
l'Acajou, la Bassam.
Cette végétation, très tôt ouverte
à l'agriculture de plantation se trouve en ce moment fortement
humanisée. On y retrouve aussi des formations hydromorphes
composées de forêts marécageuses et de mangroves occupant
les vallées et les bas-fonds. Le palmier raphia est l'espèce
végétale qui y prédomine.
A Aboisso, on retrouve des forêts classées d'une
superficie totale de 1075ha:
-la forêt classée de Soumié de 725 ha;
-la forêt classée de Nègué de 350
ha.
Tous ces éléments physiques décrits plus
haut font du département d'Aboisso, une zone favorable à la
culture du café et du cacao piliers du développement
économique du pays. Cependant la zone est sujette à une forte
pression démographique.
3 MILIEU HUMAIN
3.1 Population
La population du département d'Aboisso est de 222 053
habitants (Recensement Général de la Population et de l'Habitat
de l'année 1998), repartis dans 62 villages sur une superficie de
4662,1713 Km², soit une densité de population de 48
habitants/Km² équivalent à celle trouvée au niveau
national. La forte pression démographique est due à la
concentration de la main d'oeuvre agricole autour des importantes entreprises
agricoles et agro-industrielles. Le département d'Aboisso a une
population majoritaire autochtone que sont les Agni appartenant au royaume
Sanwi.
A côté de cette population, il y a une
population très hétérogène composé
d'allochtones, dont les Baoulé, et d'allogènes :
Burkinabés, Ghanéens, Togolais, Nigériens et
Nigérians qui s'adonnent à diverses activités
économiques dans la région.
3.2. Activités
économiques
Les activités économiques dans le
département d'Aboisso sont dominées par les cultures de rentes,
principalement les cultures pérennes, ce qui fait d'Aboisso une zone
agricole.
· Les cultures de rentes
Les cultures de rentes sont les principales cultures de la
zone d'Aboisso. Ces cultures sont dominées par la culture du cacao avec
de. En plus du café et du cacao, il existe de grandes superficies
exploitées par des sociétés agro-industrielles dont la
PALMCI.
· Les cultures vivrières
Elles sont destinées à l'alimentation
familiale, le surplus étant vendu. Elles occupent une place de choix
dans les activités agricoles. Les cultures vivrières sont
dominées par la riziculture développée dans les bas-fonds,
la banane plantain avec de très grandes superficies industrielles.
Cependant la culture du manioc commence à gagner une place de choix, car
le manioc est très bien vendu sur le marché.
· Autres activités
Les autres activités économiques sont
principalement les cultures maraîchères, la production
halieutique, l'élevage et le commerce.
CHAPITRE
3 :
METHODOLOGIE
La méthodologie de l'étude repose d'une part,
sur une approche de terrain (enquête) et d'autre part, sur une approche
conceptuelle pour l'analyse des données.
1. APPROCHE DE TERRAIN
1.1.
Echantillonnage
1.1.1. Base de
sondage
Cette étude utilise comme base de sondage la liste des
villages d'Aboisso, répertoriés par la direction
départementale de l'Agriculture d'Aboisso. C'est dans cette base qu'ont
été choisis les villages dans lesquels se sont
déroulées les enquêtes.
1.1.2. Taille de
l'échantillon
La taille de l'échantillon de producteurs à
enquêter a été définie de façon empirique en
appliquant la loi normale. Cette dernière est une approximation de la
loi binomiale et s'applique dans le cas des études sur des
données biométriques des individus en agriculture et en zones
rurales. Selon cette loi, pour une taille au delà de 30, la distribution
des moyennes d'un échantillon peut être approchée par une
loi normale sans condition sur la distribution des moyennes de la population
mère. Aussi, les conclusions obtenues à partir de cet
échantillon sont identiques à celles résultant
d'échantillons issus d'une population normale, que la population
étudiée soit normale ou non. On fait donc l'hypothèse que
les pratiques culturales sont similaires au sein du département. Ainsi,
dans le cadre de cette étude, l'effectif minimum retenu est de 30
producteurs pour chacune des 3 plus grande sous préfecture du
département d'Aboisso ; soit une total de 90 producteurs à
enquêter.
1.1.3. Répartition
de l'échantillon
La répartition de l'échantillon s'est faite
à deux niveaux :
1er niveau : les villages
Au niveau de la base de sondage, 8 villages ont
été choisis à raison de 2 par sous-préfecture. Le
choix s'est porté vers les villages abritant les coopératives les
plus grandes en matières de commercialisation de café. On a donc
supposé que ces villages regroupent les plus grands nombres de
producteurs de café.
2ème niveau : les
producteurs
Dans chaque village choisi, un minimum de 7 producteurs sera
tiré au hasard de sorte à obtenir un total supérieur ou
égale à 30 personnes par sous préfecture (cf. taille de
l'échantillon).
Finalement, compte tenu des contraintes financières et
du temps imparti à la réalisation des enquêtes, un total de
50 producteurs a été enquêté, reparti dans 5
villages.
1.2. Collecte d'information
1.2.1. Données
primaires
Les données primaires ont été obtenues
à partir d'une enquête qui s'est déroulée du 21 mai
2007 au 1er juin 2007. Cette enquête a concerné 50 paysans
repartis dans 5 villages du département d'Aboisso. Les données
ont été recueillies à travers un questionnaire
d'enquête (Cf. annexe 2) qui a porté essentiellement sur :
Ø les caractéristiques socio-économiques
de l'exploitant et de l'exploitation (âge, origine, niveau d'instruction,
expérience dans la caféiculture, etc.);
Ø les facteurs de productions, leur évolution,
leur disponibilité, leur niveau d'utilisation et leur mode
d'accès;
Ø les comportements des producteurs dans la conduite
de leurs exploitations (replantation, extension, abandon, entretien).
1.2.2. Données
secondaires
Les données secondaires proviennent principalement de
deux sources.
· l'une issue des bases de données statistiques de
l'observatoire café-cacao du BNETD, du Ministère de l'Agriculture
et de certaines structures de gestion de la filière café cacao
(BCC, FDPCC)
· l'autre, obtenue à partir d'entretiens
réalisés avec des experts de la filière café-cacao
du BNETD, les agents de la Direction Départementale de l'Agriculture
d'Aboisso, des structures de gestion de la filière café/cacao
(BCC, FDPCC) et d'autre part avec des acteurs de la filière
café (des traitants et des coopératives). Ces entretiens ont
porté essentiellement sur l'environnement social et économique de
la production caféière en Côte d'Ivoire.
2. APPROCHE
CONCEPTUELLE
2.1 Cadre théorique
La décision du paysan face à une situation est
fondée sur un ensemble de critères pour le choix de changement
dans ses pratiques (NJANKOUA, 1999). Un certain nombre de
théories et modèles ont été
développés pour essayer d'expliquer le comportement
décisionnel du paysan. Cette explication peut être
facilitée par une représentation formalisée mettant en
relation une variable dépendante (décision d'investir, Yi) avec
un ensemble de variables explicatives ou indépendantes (vecteur Xi).
L'étude de cette relation peut se faire par des méthodes non
paramétriques utilisant des tables de contingence de CHI-2 ou l'analyse
de corrélation. Au niveau des tables contingentes de CHI-2, bien que les
résultats des tests suggèrent des relations significatives, il
est difficile de capter l'importance des phénomènes
économiques à travers les analyses. En effet, ces analyses ne
prennent pas en compte le caractère simultané ou
intégré du processus de décision du paysan (DORMAN, 1996,
FEDER, JUST et ZILBERMAN, 1985 cités par NJANKOUA, op. cit.). Les
études ayant utilisé l'analyse des corrélations pour
examiner les relations entre facteurs affectant la décision du paysan ne
fournissent que des informations qualitatives sur les effets des
différentes variables explicatives : aucune information concernant
l'importance quantitative de ces variables ne peut être obtenue. De plus,
les corrélations simples entre les variables peuvent être
hautement influencées par d'autres, de sorte que chaque
corrélation renferme de faux effets (FEDER op. cit.).
L'analyse économétrique propose des
méthodes plus raffinées par l'utilisation de modèles de
choix direct. Ceux généralement utilisés sont : l'analyse
discriminante, les modèles PROBIT, les modèles LOGIT et les
modèles de probabilité linéaire.
Les modèles de probabilité linéaires,
bien que fréquemment utilisés en économétrie
à cause de leur simplicité dans l'application (estimation par les
MCO) présentent d'énormes défaillances théoriques.
En effet, ils aboutissent à la construction de densité de
probabilité prenant des valeurs à l'extérieur de
l'intervalle [0, 1], ce qui est dénué de sens (FEDER op. cit.).
Ainsi, plusieurs auteurs dont GRIFFITH et al (1993) cité par
NJANKOUA (1985) déconseillent l'usage de ces modèles.
Deux techniques d'analyse multifactorielles liées,
généralement utilisées dans les études de choix,
sont le modèle LOGIT et le modèle PROBIT. Ces deux modèles
utilisent une série de caractéristiques de l'exploitation et de
l'exploitant (qui peuvent être continues ou discrètes) pour
prédire la probabilité du choix (MADDALA, 1983). La
différence fonctionnelle entre ces deux modèles est que le LOGIT
suppose que la variable dépendante suit une distribution logistique
tandis que le PROBIT suppose une distribution cumulative normale. Pour la
plupart des problèmes simples, l'interprétation des
données bien qu'estimée par le LOGIT ou le PROBIT sera
très similaire. Les différences apparaissent seulement au niveau
de la taille de la distribution, c'est-à-dire pour des individus ayant
une très grande ou très faible probabilité d'adoption vu
que la fonction logistique a une courbe plus plate. Cependant les calculs sont
plus simples dans le cas du LOGIT et plus complexe dans le cas du PROBIT.
Dans le cadre de l'analyse des facteurs déterminants
des investissements dans la caféiculture, nous utiliserons un
modèle LOGIT dichotomique. Ce choix est lié à deux
principales raisons :
- la variable expliquée dans la cadre de notre
étude est qualitative et dichotomique (investir dans la
caféiculture ou non) ;
- le modèle LOGIT facilite l'interprétation des
paramètres associés aux variables explicatives.
2.2. Spécification du
modèle LOGIT
Afin d'expliquer la décision du paysan d'investir dans
sa plantation, on suppose que l'individu est placé face à deux
choix exclusifs représentés par une utilité
aléatoire (U1 pour le choix d'investir et Uo pour le choix de
ne pas investir).
Considérons une variable qualitative dépendante
Y. Les deux modalités qu'elle peut prendre sont par convention
codifiées 0 et 1 c'est-à-dire :
Y= 1 si le paysan a investi et
Y= 0 si non (Cf Annexes 3).
Pour la spécification de la variable Y, un seuil
d'investissement a été fixé, au dessus duquel le paysans
est considéré comme ayant investi. On a donc considérer
qu'un paysan investi (Y=1) s'il pratique au moins deux (2) des
opérations suivantes :
--au moins deux (2) désherbage par an ;
--rénovation d'au moins un (1) ha ;
--emploi de produits phytosanitaire sur au moins un (1) ha,
avec respect des doses prescrites.
La forme générale de la régression est
présentée comme suit :
avec ai ? 0
Où : Y représente la variable
expliquée dichotomique ;
ai représente les
coefficients estimés et dont le signe indique le sens de
corrélation entre la variable explicative et la variable
expliquée,
Xi représente les variables
explicatives
å représente les termes
d'erreurs.
Plusieurs méthodes permettent d'estimer les
paramètres du modèle LOGIT : la méthode du Maximum de
Vraisemblance, la Méthode de BERKSON et la méthode du CHI-2
maximum.
La méthode du Maximum de vraisemblance que nous
utiliseront présente 3 caractéristiques à savoir que :
-ses propriétés asymptotiques sont très
intéressantes, notamment pour le LOGIT et le PROBIT;
-l'estimateur du Maximum de vraisemblance s'il existe est
unique (GOURIEROUX, 1989) ;
-elle est l'une des méthodes les plus
employées.
2.3. Calcules des quasi
élasticités
En analyse économique, l'intérêt principal
réside plus dans les effets et moins dans les valeurs des coefficients
estimés (C
RAMER, 1991). Ces effets sont généralement
exprimés en terme d'élasticité. Pour toute paire de
variables W et V reliées par une causalité, on a
l'élasticité sous la forme
Il s'interprète comme le pourcentage de variation de W
consécutif à une variation de 1% de V.
Dans le cadre de notre modèle LOGIT, la variable
dépendante étant une probabilité, CRAMER (op.cit.)
recommande l'utilisation de la quasi élasticité.
Cette quasi élasticité se définit comme
suit :
et dans le cas présent on a :
Avec P(X) la probabilité d'investir dans la production
de café,
Q(X)=1 - P(X) la probabilité de ne pas investir et
â le coefficient estimé de la variable
significative.
2.4. Spécification des
variables explicatives
La littérature a permis de recenser plusieurs variables
susceptibles d'expliquer la décision d'investissement dans la
caféiculture par les producteurs:
· AGE : représente l'âge du planteur. Dans
l'estimation du modèle LOGIT, AGE prend la valeur 1 si le paysan est
âgé de 45 ans ou plus et 0 si non
· INSTRUCTION : niveau d'instruction du CE ; prend
les valeurs 1 si le paysans est lettré et 0 sinon.
· ORIGINE : c'est l'origine ethnique du
paysan ; ORIGINE prend la valeur 0 si le paysan est autochtone et 1 si non.
· REVENU : C'est le niveau de revenu du paysan.
Cette variable prend les valeurs suivantes :
0: si le revenu est inférieur à 250 000 FCFA
(moyenne des revenus)
1: si le revenu est compris entre 250 000 et 500 000 FCFA
2: si le revenu est supérieur à 500 000 FCFA.
· AGE_PLANT : représente l'âge de la
plantation de café. Elle prend les valeurs suivantes :
0 : entre 0 et 10 ans
1 : entre 10 et 25 ans
2 : Plus de 25 ans
· SUPERF : c'est la superficie des parcelles de
café. Elle prend la valeur 1 si la superficie est supérieure
à 4 ha (superficie moyenne des parcelles de café) et 0 si non.
· ACCES_TRAVAIL : Représente le nombre d'actifs
travaillant dans les plantations. Cette variable prend les valeurs 1 si le
nombre de travailleur est supérieur à la moyenne ( 1 personne
pour 3 ha) et 0 si non.
· CULT_CONCUR : c'est la pratique par le paysan de
cultures concurrentes (hévéa ou palmier à huile). Elle
prend les valeurs 1 si le paysan pratique au moins l'hévéa ou le
palmier à huile et 0 sinon.
· ACCES_CREDIT ou accès au crédit. Prend
la valeur 1 si le producteur a accès au crédit et 0 si non.
· RESERVE_TERRE : c'est la quantité de
réserve de terre (forêt ou jachère) détenue et non
utilisée par le planteur. Elle prend la valeur 1 si le planteur
détient de la terre cultivable non utilisée et/ou peut s'en
procurer et 0 sinon.
2.5. Outils
informatiques
Pour la saisie de données, le logiciel MS Access 2003 a
été utilisé. Il permet une entrée plus rapide des
données, mais aussi fournit des fichiers convertibles sous d'autres
environnements logiciels.
Pour l'analyse descriptive, chaque base de données
Access a été convertie, dans un premier temps, en document MS
Excel 2003. C'est à partir de ces nouvelles bases converties que le
dépouillement a été fait. Les traitements statistiques se
sont effectués à partir de MS Excel et du logiciel SPSS 12.0
(Statistical Package for the Social Science). Ces analyses portent sur
des statistiques descriptives : fréquences, moyennes, variances ainsi
que des traitements graphiques. A partir du logiciel SPSS 12.0, on a par
ailleurs effectué le test de corrélations de pearson.
Pour l'analyse économétrique, c'est le logiciel
STATA 9 qui a été utilisé. Ce logiciel nous a permis
d'estimer les paramètres du modèle LOGIT dichotomique qui a
été utilisé pour ressortir les facteurs
déterminants du niveau d'investissement en caféiculture.
CHAPITRE 4 :
RESULTATS ET ANALYSE DES DONNEES DE L'ETUDE
1. ANALYSE DESCRIPTIVE
1.1. Caractéristiques
des exploitations
1.1.1. Cultures
pratiquées
L'ensemble des producteurs enquêtés ont des
exploitations plus ou moins diversifiées, ce qui leur permet de
diversifier leurs sources de revenu. La figure 2 représente la
répartition des superficies agricoles sur l'ensemble des planteurs.
Figure 2: Répartition moyenne des superficies
agricoles
Le cacao et le café occupent les plus importantes
superficies avec respectivement 40% et 36% des surfaces agricoles. Ces chiffres
confirment que le café est une culture importante pour les paysans du
département d'Aboisso. Le café a été la
première culture d'exportation introduite dans la zone d'Aboisso et a
constitué par le passé, la principale source de revenu des
producteurs. De ce fait, la plupart des exploitations agricoles étaient
principalement emblavées par le café. Cependant, avec la chute du
prix du café dans les années 80, l'intérêt des
paysans s'est porté vers le cacao jugé plus rentable à
cette époque. En effet, tandis que le prix du café était
passé de 524 FCFA à 198 FCFA entre 1980 et 1990 soit une chute de
62 %, le prix du cacao est quasiment resté stable autour de 300 FCFA.
Les plantations de cacao se sont donc développées au
détriment du café.
Deux autres cultures pérennes, le palmier à
huile et l'hévéa, sont pratiquées par les paysans et
représentent respectivement 19% et 4% des superficies agricoles.
L'intérêt des paysans pour le palmier à huile et
l'hévéa vient du fait que ces cultures procurent des revenus
mensuels. Le palmier à huile plus ancien, est la plus importante de ces
deux cultures ; elle bénéficie de la proximité d'une
huilerie de la Palmci (Huilerie d'Ehania), permettant un écoulement plus
facile de la production. Le développement de cette culture a
été principalement favorisé par le deuxième plan
palmier mis en place par l'Etat à partir de l'année 1985.
L'hévéa d'introduction plus récente est en nette
progression dans le département.
1.1.2. Matériel
végétal
Pour la mise en place des caféières, deux (2)
types de plants sont utilisés : les plants
sélectionnés et les plants non sélectionnés ou
« plants tout venant ». Leur répartition est
présentée par la figure 3.
Figure 3: Répartition des plantations de
café selon la qualité du matériel végétal
Sur la base des déclarations des planteurs, l'on
s'aperçoit que la grande majorité des planteurs de café
utilisent du matériel végétal tout venant. En effet, 67%
des plantations ont été réalisées avec du
matériel végétal non sélectionné provenant
d'anciennes plantations de café. Les paysans enquêtés
justifient l'utilisation de plants non sélectionnés par le manque
d'argent pour l'acquisition de matériel végétal
sélectionné.
Toutefois, près de 33% du verger a été
planté avec du matériel végétal
sélectionné. Ce matériel végétal provient
des Centres de Bouturage du Café (CBC) de l'Ex-SATMACI, situés
dans le département d'Aboisso. La proximité de ces CBC (au total
3 à Aboisso) a facilité l'approvisionnement des paysans en
matériel végétal sélectionné.
1.1.3. Age du
verger
La majeure partie des plantations de café a plus 25
ans, comme l'indique la figure 4.
Figure 4: Répartition des plantations de
café en fonction de l'âge
Plus de 50 % des plantations ont plus de 25 ans. Cette
situation s'explique en partie par le fait que les plantations
installées depuis les années 60 n'ont pas été
renouvelées. Les paysans ont préféré créer
de nouvelles plantations au détriment de la forêt primaire. Aussi
avec le vieillissement du verger, les rendements des plantations tendent
naturellement à baisser et les plantations sont de plus en plus
sensibles aux maladies et aux attaques d'insectes.
1.1.4. Rendements des
plantations
Les plantations ont un rendement moyen de 249 kg/ha. Ce
rendement est faible et en dessous de la moyenne nationale située entre
250 et 300 kg/ha (BDPA, 2007). La figure 5 présente la
répartition des exploitations selon leurs rendements.
Figure 5: Répartition des rendements des
plantations de café
Environ 54% des plantations ont des rendements
inférieurs à 250 kg/ha. Ces faibles rendements peuvent
s'expliquer en partie par l'âge avancé du verger et du
matériel végétal non sélectionné
utilisé en plantation.
1.2. Situation des
investissements en caféiculture
1.2.1. Création de
nouvelles plantations de café
Très peu de paysans ont créé de nouvelles
plantations depuis les quatre (4) dernières années comme
l'indique la figure 6.
Figure 6: Pourcentage de création de nouvelles
plantations depuis 2003
Sur l'ensemble des paysans enquêtés, 14% ont
créé de nouvelles plantations de café. La superficie
moyenne de ces plantations est de 1 ha. La raison évoquée comme
ayant motivé la création de nouvelle est la remontée du
prix du café de 166 FCFA à 423FCFA entre les campagnes 2003/2004
et 2005/2006, soit une augmentation de 60,7%. Cette remontée du prix
aurait donc encouragé certains paysans à effectuer des
investissements en création de nouvelles plantations de café.
Les paysans n'ayant pas créé de nouvelles
plantations (86%) évoquent le manque de motivation vis à vis de
la caféiculture, compte tenu des niveaux de prix pratiqué depuis
les années 90. Aussi, même si les prix du café ont connu
une hausse de 60,7% entre 2003 et 2006, la majeure partie des paysans sont
restés méfiants, craignant une rechute des prix.
Les paysans n'ayant pas créé de nouvelles
plantations de café, évoquent également le manque de
réserves de terre comme contrainte. En effet, comme le montre la figure
7, 46% des paysans enquêtés ne disposent pas de réserves de
terre. Aussi, l'accès à de nouvelles de terres étant
difficile, les paysans qui disposent encore de forêts (34%) ou de
jachères (20%) préfèrent les conserver pour leurs enfants,
ou bien y développer plus tard du palmier à huile ou de
l'hévéa.
Figure 7 : Répartition des paysans selon la
disponibilité de réserves de terre
1.2.2. Utilisation du
facteur travail
Les plantations de café sont exploitées soit
directement par les paysans (46%), soit confiée à des
métayers (54%). Selon le mode de faire valoir, le type de main d'oeuvre
utilisé varie d'une situation à l'autre selon les
disponibilités financières de l'exploitant.
Les métayers n'utilisent que la main d'oeuvre familiale
(100%) et n'ont recours à la main d'oeuvre salariée que pour les
opérations de récolte.
Dans les cas d'exploitation direct, les paysans emploient de
la main d'oeuvre familiale, la main d'oeuvre salariée et les groupes
d'entraide comme le montre la figure 8.
Figure 8: Répartition de la main d'oeuvre pour
les plantations en faire valoir directe
La main d'oeuvre familiale est la plus employée avec
plus de 65% des actifs. Les producteurs utilisent
préférentiellement cette main d'oeuvre car elle est gratuite.
Mais, la main d'oeuvre familiale se fait de plus en plus rare car les paysans
préfèrent envoyer leurs enfants à l'école, les
rendant indisponibles pour les travaux champêtres, d'où
l'utilisation de la main d'oeuvre salariée.
Cette proportion de main d'oeuvre salariée est
toutefois encore faible avec 23% de l'ensemble des actifs. Sa faible
utilisation vient du fait que les paysans ne disposent pas de moyens financiers
pour la rémunérer. Elle n'est donc employée que si le
paysan dispose de moyens financiers ou pour les opérations de
récolte.
Très peu de paysans sont organisés en groupes
d'entraides (7 %). Ce sont essentiellement des étrangers (il semble
qu'ils ne soient pas encore entrés dans les habitudes des autochtones).
Les groupes d'entraides permettent de mobiliser de grands effectifs sur une
même plantation.
La main d'oeuvre salariée et les métayers sont
essentiellement d'origine étrangère, (81,5 %) avec une
prédominance de burkinabés et de togolais. La main d'oeuvre
salariée est devenue inaccessible à cause de la chute des prix
du café depuis l'année 1999 qui a réduit les revenus des
paysans. De plus, pour les mêmes raisons, les contrats de métayage
sont devenus peu rentables.
Le manque de travailleurs a été aggravé
par la crise politico militaire que traverse la Côte d'Ivoire depuis
septembre 2002. Elle a entraîné le départ de nombreux
travailleurs (étrangers) vers leurs pays d'origine. Ceux qui sont
restés en Côte d'ivoire refusent en général de
travailler dans le café. Ils préfèrent se faire embaucher
dans le palmier à huile (pour les récoltes) où ils
perçoivent une rémunération plus régulière
et plus élevée. En effet, la rémunération
journalière dans une plantation de café est de l'ordre de 1500
FCFA contre 2250 à 3000 FCFA pour le travail dans les palmeraies
(Source : Enquêtes de terrain).
Une présentation de la fréquence de
désherbage des plantations de café est faite à partir de
la figure 9.
Figure 9: Fréquence de désherbage
annuel
La majorité des producteurs de café (70%)
effectuent par an deux (2) désherbages de leurs plantations alors que
les services d'encadrement conseillent 3 ou 4. Cela provient d'une part du fait
que les paysans ne disposent pas de moyens financiers pour embaucher de la
main d'oeuvre salariée. D'autre part, les métayers refusent en
général de faire plus de deux désherbages, trouvant que le
café est peu rentable.
Les trois désherbages sont effectués par
près de 20% des producteurs. On y trouve principalement les paysans
étrangers organisés en groupes d'entraide.
Les situations de désherbage unique sont
rencontrées chez 5% des producteurs enquêtés. Dans ce cas,
les plantations sont désherbées avant la récolte, pour
permettre un accès plus facile aux cerises. Le café fait alors
l'objet d'une agriculture de cueillette.
1.2.3. Utilisation des
intrants chimiques
Les intrants chimiques employés dans les plantations de
café sont essentiellement constitués d'insecticides (Decis,
Super, etc.) et d'herbicides (Gramoxone, Roundup, etc.).
· Herbicides
La figure 10 représente les proportions d'utilisation
des herbicides.
Figure 10: Pourcentage d'utilisation des herbicides
pendant la campagne 2005/2006
La majeure partie des producteurs de café (72%) n'ont
pas utilisé d'herbicides sur dans leurs plantations de café. Ils
le justifient tous par le manque de moyens financiers pour en
acquérir.
Pourtant, 28 % des producteurs ont utilisé des
herbicides dans leurs plantations de café. Cette utilisation
d'herbicides est en général un recours au manque de main
d'oeuvre. Cependant, ce pourcentage est faible en dépit de
l'inaccessibilité de la main d'oeuvre. Les producteurs ayant
utilisé des herbicides l'on obtenu par les coopératives qui leur
en ont facilité l'accès à crédit ou à
moindre coût.
· Insecticides
L'analyse de l'utilisation des insecticides,
représentée par la figure 11, permet de constater une faible
utilisation de ces intrants.
Figure 11: Pourcentage d'utilisation des insecticides
pendant la campagne 2005/2006
95% des producteurs n'ont pas utilisé d'insecticides
dans leurs plantations de café pendant la campagne 2005/2006. La raison
principale qu'ils évoquent est le manque d'argent pour en
acquérir.
Seulement 10% des producteurs ont utilisé des
insecticides dans leurs plantations de café. Cette utilisation
d'insecticide n'a lieu qu'une seule fois par campagne et juste avant la
récolte. L'objectif des paysans en traitant leurs parcelles est de
faciliter les opérations de récoltes par la lutte contre les
fourmis.
1.2.4. Replantation des
caféières
Les activités de replantation ont été
très peu pratiquées depuis 2004 dernières années
par les paysans, comme le montre la figure 12.
Figure 12: Pourcentage de replantation des
caféières depuis 2004
Seulement 12% des paysans ont pratiqué la
replantation. Cette replantation a été faite en grande partie
avec du matériel végétal tout venant. Le pourcentage des
paysans ayant pratiqué la replantation est faible malgré
l'âge avancé du verger caféier et la faiblesse des
rendements qui en découle.
Les producteurs n'ayant pas replanté leurs vergers de
café (82 %) évoquent le manque de moyens financiers pour le
faire, vu que cette opération est coûteuse en main
d'oeuvre. A cela, s'ajoute le difficile arbitrage entre le
sacrifice d'une plantation dont le revenu décline mais existe encore et
l'anticipation d'un revenu plus élevé mais retardé dans le
temps. Aussi, de nombreux paysans n'optent pas pour la replantation, craignant
une chute des prix du café au moment de l'entrée en production
des plantations.
1.2.5. Recepage des
plantations de café
Très peu de paysans ont pratiqué le
recépage de leurs parcelles de café depuis 2004, comme le montre
la figure 13.
Figure 13 : pourcentage de recépage des
caféières depuis 2004
Seuls 29% des paysans ont pratiqué le recépage
de leurs caféières. Ce recépage est en
général confié à la main d'oeuvre chargée
d'effectuer la récolte. Le faible pourcentage de recépage
pourrait entraîner la baisse des rendements des plantations. Les paysans
qui n'ont pas pratiqué le recepage de leurs vieilles
caféières évoquent le manque de moyens financiers comme
principale raison.
1.3. Description des
déterminants de la décision d'investissement en
caféiculture
Pour l'analyse des déterminants de la décision
d'investissement, nous nous sommes intéressé aux
opérations de désherbage, de rénovation des
caféières (recépage et replantation) et l'emploi des
produits phytosanitaires. Dans le cadre de cette étude, on
considérera qu'un paysan investi s'il pratique au moins deux (2) des
opérations suivantes :
--au moins deux (2) désherbage par an ;
--rénovation d'au moins un (1) ha ;
--emploi de produits phytosanitaire sur au moins un (1) ha,
avec respect des doses prescrites.
Les données utilisées pour l'analyse de la
décision d'investissement, sont celles de la campagne 2005/2006.
1.3.1. Age du
planteur
Pour l'analyse de l'investissement par l'âge, une
classification des paysans par classe d'âge a été faite.
Ainsi ce sont trois classes qui ont été retenues :
-- la classe des moins de 45 ans, regroupant les paysans les
plus jeunes;
-- les paysans d'un âge compris entre 45 et 65 ans;
-- et les vieux, âgés de plus de 65 ans.
La figure 14, ci-dessous, montre l'évolution des
pourcentages d'investissement selon les classes d'âge
sus-citées.
Figure 14 : Pourcentage d'investissement selon
l'âge du planteur
Les planteurs les plus jeunes (moins de 45 ans) semblent
être les plus motivés à investir dans leurs plantations de
café. Et cette motivation semble aussi décroître avec
l'âge du planteur, dans la mesure où ce sont les vieux qui
investissent le moins dans notre échantillon. Ce sont seulement 12 %
d'entre eux qui investissent dans leurs plantations, contre 29% pour les 45 -
65 ans et 59%.
1.3.2.
Instruction
La répartition des paysans ayant investi dans leurs
caféières est représentée par la figure 15.
Figure 15 : pourcentages d'investissement selon
l'instruction du paysan
On remarque que les planteurs lettrés investissent plus
dans leurs plantations de café avec une proportion de 60% contre 45%
pour les planteurs analphabètes.
1.3.3. Origine du
planteur
La population rurale productrice de café est
essentiellement composée d'autochtones (Agni), d'allochtones
Baoulé et Dioula et d'allogènes burkinabés et togolais.
Considérant que ces deux derniers groupes (allogènes et
allochtones) ont relativement les mêmes caractéristiques en leur
qualité de peuple migrant vers les zones de production, ils seront donc
regroupés au sein du groupe des migrants ou des non autochtones.
Il ressort de l'analyse de la figure 16, que c'est dans la
population des autochtones qu'on rencontre le pourcentage d'investissement le
plus élevé (75%).
Figure 16 : Proportion d'investissement selon
l'origine du planteur
1.3.4. Revenue brut du
planteur
Le revenu du planteur lui permettant de faire face à un
ensemble de dépenses nécessaires pour l'augmentation de ses
investissements. Le revenu brut, calculé dans le cadre de cette
étude, est la somme des revenus perçus par le planteur pour
chacune de ses activités économiques agricoles
(caféiculture, cacao culture, etc.). Pour l'analyse de l'investissement
par le niveau de revenu, une classification des paysans a été
faite. Ainsi ce sont trois (3) classes qui ont été retenues :
1 : classe des paysans dont le revenu est
inférieur à la moyenne des revenus (250 000FCFA)
2 : les planteurs ayant un revenu brut entre 250 000
FCFA et 500 000CFA
3 : les planteurs ayant un revenu supérieur
à 500 000 FCFA
L'analyse de la figure 17 indique les planteurs ayant moins de
250 000 FCFA investissent le plus dans leurs plantations de café
(plus de 50%). On a par la suite ceux ayant plus de 500 000 FCFA qui
représentent près de 28% des paysans ayant investi dans leurs
caféières. Les planteurs ayant un revenu situé entre
250 000 et 500 000 FCFA, semblent être les moins motivés
à investir dans leurs caféières dans la mesure où
ils ont le plus faible pourcentage d'investissement (moins de 15%).
Figure 17: Pourcentages d'investissement selon le
niveau de revenu
1.3.5. Age de la
plantation
L'analyse de la figure 18 indique que les investissements
réalisés dans les plantations les plus âgées sont
les plus importants. En effet, plus de 50% des paysans qui ont investi dans
leur caféière, ont des plantations qui ont plus de 25 ans. Cette
proportion des paysans ayant investi diminue lorsque les plantations sont plus
jeunes.
Figure 18 : Pourcentage d'investissement selon
l'âge de la plantation
1.3.6. Superficie de la
plantation
La figure 19 permet d'apprécier la répartition
des investissements suivant la superficie des exploitations.
Figure 18 : Pourcentage des investissements
suivant la superficie de l'exploitation
On constate que la proportion des paysans ayant investi
diminue avec la taille de la plantation. Autrement dit, plus les plantations
sont grandes et moins les paysans auraient tendance à y investir. En
effet, seulement 25 % des investissements en plantation ont eu lieu sur des
plantations de plus de 10 ha, contre 35 % et 40% pour les plantations entre 5
à 10 ha et les plantations de moins de 5 ha.
1.3.7. Accès au
facteur travail
L'investissement en plantation nécessite de la
main-d'oeuvre non seulement pour l'entretien de ces plantations, mais aussi
pour les opérations de recépage, de replantation et la
création de nouvelles parcelles.
De l'analyse de la figure 20, il ressort que les paysans
disposant de plus de plus de travailleurs sur leurs exploitations investissent
le plus. En effet lorsque le nombre de travailleur passe au-dessus de 1
travailleur pour 3 ha, la proportion des paysans qui investissent passe de 30%
à 70%, soit une hausse de 40%.
Figure 20 : Pourcentages d'investissement en
fonction du nombre de travailleurs
1.3.8. Pratique de
cultures concurrentes
L'analyse de l'effet de la pratique de cultures concurrentes
sur la proportion des paysans qui investissent dans les caféières
est faite à partir de la figure 21.
Figure 21 : Pourcentage d'investissement selon la
pratique cultures concurrentes.
On remarque à partir de la figure 21, que les
pourcentages d'investissement, sont à des niveaux très proche
pour les paysans pratiquant les cultures concurrentes du café que pour
ceux n'en pratiquant pas.
1.3.9. Accès au
crédit
La majorité des paysans qui investissent dans leurs
plantations de café ont eu accès à des crédits de
campagne, comme le montre la figure 22.
Figure 22 : Pourcentages d'investissements selon
l'accès au crédit
Au total 60% des paysans ayant investi ont accès
à des crédits de campagnes, contre 40% de paysans n'ayant
accès au crédit. Ces crédits sont reçus soit sous
forme d'argent, soit sous forme d'intrants chimiques.
1.3.10. Réserves de
terre
La proportion des producteurs ayant des réserves
disponibles est inférieure à celle des paysans ne disposant de
réserves comme le montre la figure 23.
Figure 23 : pourcentage d'investissement selon la
disponibilité de réserves de terre
Près de 40% des paysans ayant investi dans leurs
plantations de café ont des réserves de terre et 60% d'entre eux
n'en ont pas.
1.4. Analyse de l'abandon de
plantations de café
1.4.1. Causes d'abandon
des plantations de café
Environ 60 % des producteurs de notre échantillon ont
abandonné des parcelles de café. Les raisons que ces paysans
évoquent sont représentées à travers la figure
24.
Figure 24: Raisons de l'abandon de parcelles de
café
Dans la population de paysans qui ont abandonné leurs
plantations de café, la raison principalement évoquée est
la faiblesse du prix qui démotive les producteurs à la pratique
de la caféiculture (42%). Cela confirme l'hypothèse selon
laquelle la faiblesse des prix serait la cause de l'abandon des plantations. La
seconde raison évoquée est le manque de main d'oeuvres (42%).
Soulignons que le manque de main d'oeuvre est un problème directement
lié à la faiblesse des prix. En effet, les métayers
étant rémunérés par partage du revenu des
plantations, ces derniers refusent de travailler dans les
caféières en période de prix bas.
Environ 8% des paysans ont évoqué d'autres
raisons comme le désir de pratiquer une culture plus
rémunératrice (hévéa, palmier à huile). Ce
sont 8 % d'entre eux qui évoquent le manque de moyens financiers pour
embaucher la main d'oeuvre salariée.
1.4.2. Devenir des
plantations de café abandonnées
La description du devenir des plantations permet de
distinguer les plantations laissées en jachère et celles qui ont
été reconverties en d'autres cultures. Comme le montre la figure
25, 62% des plantations abandonnées sont restées en
jachères.
Figure 25 : Devenir des plantations de café
abandonnées
Les paysans qui ont abandonné leurs
caféières en jachère évoquent trois (3) raisons
principales. D'une part, les parcelles de café sont devenues trop peu
productives pour justifier un quelconque investissement. Ce choix est une
manière de laisser à leurs enfants des terres, vu que les
réserves de terres sont devenues rares dans la région. D'autres
ne disposent pas de moyens financiers pour effectuer une replantation de leurs
plantations de café en d'autres cultures pérennes
(hévéa, palmier à huile). La proportion
élevée de plantation en jachère vient infirmer
l'hypothèse de départ selon laquelle la majorité des
plantations abandonnée seraient reconverties en d'autres cultures.
Pour les autres paysans les plantations sont en jachère
pour restaurer la fertilité du sol pour ensuite les replanter en
café. Ces paysans semblent encore attachés à la
caféiculture même s'ils trouvent qu'elle est trop peu
rémunératrice. Ils justifient cet attachement par le fait qu'ils
ont reçu la pratique de la caféiculture de leurs parents et
souhaitent le transmettre à leurs enfants. Les paysans semblent ainsi
avoir pour la caféiculture un intérêt à la fois
économique et social.
À côté des plantations en jachère,
il y a 38% de caféières reconverties en d'autres cultures. Les
paysans concernés évoquent comme principale raison le
désir d'avoir des sources de revenus plus sures. Ce taux de reconversion
est faible par rapport à l'ensemble des plantations abandonnées
et vient infirmer l'hypothèse selon laquelle la majorité des
plantations abandonnées seraient reconverties en d'autres cultures.
La répartition des cultures de reconversion,
présentée par la figure 26, indique que la culture de
reconversion la plus importante est le palmier à huile avec 50 % des
parcelles reconverties. Ensuite, viennent l'hévéa et les vivriers
(20% chacun) et le cacao (10%).
Figure 26 :: Répartition des cultures de
reconversion
Les paysans justifient le choix du palmier à huile par
le fait que cette culture permet d'avoir des revenus mensuels contrairement au
café et au cacao. En effet, la production de 1 ha de palmier à
huile procure au paysan un revenu de l'ordre de 28 000 FCFA par mois. Ce revenu
lui permet de subvenir à ses besoins immédiats et à ceux
de sa famille. De plus, le palmier à huile bénéficie de la
présence dans la zone d'Aboisso d'une huilerie de la Palmci (Huilerie
d'Ehania), permettant un écoulement plus facile de la production.
La reconversion des caféières en vivriers permet
d'assurer aux paysans une certaine autosuffisance alimentation, vu que les
revenus issus des caféières sont faibles. En outre, le cycle de
production des vivriers permet aux paysans d'avoir dans des délais
relativement court des revenus souvent appréciables.
Le taux de reconversion en hévéa est encore
faible (environ 20%) même si cette culture procure également des
revenus mensuels. Cela est lié au fait que l'hévéaculture
est encore récente dans la région d'Aboisso.
L'hévéaculture suscite de plus en plus
l'intérêt des paysans à cause des revenus
élevés qu'elle procure et aussi à cause de la mauvaise
conjoncture des prix d'achat du régime de palme. En effet, pour un
hévéaculteur, la part de rémunération lui revenant
en propre est de l'ordre de 100 000à 120 000
FCFA/ha/mois ; soit environ 4 fois plus que le revenu provenant du palmier
à huile. C'est donc à juste titre que 31% des paysans qui ont
laissé leurs caféières en jachère prévoient
les reconvertir en hévéa en cas de disponibilité
financière. Par ailleurs, les paysans ayant des parcelles reconverties
en vivriers envisagent également y développer plus tard la
culture de l'hévéa.
CONCLUSION PARTIELLE
Le verger caféier est vieillissant avec plus de la
moitié des parcelles qui a plus de 25 ans. De plus, au moins 2/3 des
champs ont été créés avec des plants non
sélectionnés. Par conséquent, les rendements des
plantations sont très faibles et se situent en dessous de la moyenne
nationale (250 kg/ha).
Les principaux investissements analysés dans cette
étude sont : la création de nouvelles plantations, la
rénovation du verger, l'utilisation de la main d'oeuvre et d'intrants
chimiques. Au niveau de la création de nouvelles plantations, il ressort
que très peu de paysans ont mis en place de nouvelles plantations de
café d'une part à cause de la faiblesse des réserves de
terre et d'autre part, à cause du manque de motivation dû aux
faibles prix du café. La rénovation du verger est
également faiblement pratiquée avec 12% de replantation et 29 %
de recepage. La principale contrainte à la réalisation de ces
opérations est le manque de force de travail. Cette force de travail,
à 81% étrangère, est en effet devenu rare et
coûteuse de sorte que les paysans ont en majorité recourt à
la main d'oeuvre familiale.
L'emploi des intrants chimiques est faible (seulement 26%) et
est constitué principalement d'insecticides et d'herbicides. Les
insecticides sont utilisés en général pour faciliter les
opérations de récoltes et ne sont employés qu'une seule
fois par an. Quant aux traitements herbicides, ils servent à palier le
manque de main d'oeuvre. Pourtant, leur emploi est resté faible en
dépit du manque de main d'oeuvre.
L'analyse de l'abandon de parcelle indique que la principale
raison est la faiblesse des prix du café qui entrave la motivation des
paysans et influence la disponibilité de la main d'oeuvre. La majeure
partie des plantations abandonnées a été laissée en
jachère (68%) et 38% ont été reconverties en d'autres
cultures pérennes. Les plus importantes de ces cultures de reconversion
sont le palmier à huile et l'hévéa, qui procurent aux
producteurs des revenus mensuels.
2. RÉSULTATS DU
MODÈLE LOGIT
2.1. Estimation des
déterminants des investissements
Lors de l'estimation du modèle LOGIT, le
problème rencontré est l'existence de forte
colinéarité entre certaines variables explicatives. Cette
présence de colinéarité introduit un biais au niveau des
paramètres estimés avec le problème de non convergence des
itérations. C'est la raison pour laquelle nous avons calculé le
coefficient de corrélation de Pearson entre les variables
expliquées. Celles dont les coefficients de corrélation sont
significatifs au seuil 5% ont été exclues du modèle
estimé (Annexes 4). Aussi, sur un total de 11 variables explicatives
identifiées au départ, seulement 7 ont été retenues
pour l'estimation du modèle. Ce sont: l'Âge du planteur, l'Origine
du planteur, l'Accès au crédit, la disponibilité de la
terre, l'Age de la plantation, le Revenu du planteur et l'Accès au
facteur travail.
Le tableau II présentant les résultats de
l'estimation du modèle LOGIT, montre sa robustesse à travers son
khi deux et son pourcentage de bonne prédiction.
Tableau II : Résultats du modèle LOGIT
Variables
|
Coefficients estimés
|
Test de Wald
|
Probabilités associées
|
Constante
|
1,53194
|
1,02
|
0,309
|
Age du planteur
|
-1,68132
|
-2,45
|
0,014**
|
Origine du planteur
|
-0,01631
|
-0,03
|
0,976
|
Accès au crédit
|
1,43705
|
1,76
|
0,080*
|
Disponibilité de la terre
|
1,27563
|
1,60
|
0,110
|
Age de la plantation
|
-0,90122
|
-1,58
|
0,113
|
Revenu du planteur
|
0,81824
|
1,77
|
0,077*
|
Accès au travail
|
0,31150
|
0,41
|
0,681
|
|
|
|
|
Khi deux du modèle
|
|
20,34 ***
|
|
Pourcentage de bonne prédiction
|
78%
|
|
Taille de l'échantillon
|
50
|
|
*** significatif au seuil 1% ** significatif au seuil 5%
* significatif au seuil 10%
|
Le khi deux, X²= 20,34 est significatif à 1%, ce
qui révèle que les variables explicatives sont pertinentes et
qu'il y a au moins une variable qui apporte une information significative dans
l'interprétation du modèle. D'autre part, le pourcentage de bonne
prédiction (p= 78 %) est à un niveau satisfaisant, indiquant
ainsi que le modèle prédit correctement le comportement
d'investissement du producteur.
A l'analyse du tableau 2, il ressort que trois (3) variables
influent significativement sur la probabilité d'investissement dans les
plantations de café. Ce sont : l'Age du planteur,
l'Accès au crédit, le revenu du
planteur.
· l'Age du planteur est significatif au
seuil 5% et négativement corrélé à la
décision d'investissement. La significativité de cette variable
se traduit par le fait que les planteurs les plus âgés (plus de 45
ans) investissent moins dans leurs plantations de café. Cela pourrait
venir du fait que ces planteurs sont familiers des fluctuations du prix du
café depuis les années 80. Aussi seraient-ils restés plus
méfiants que les jeunes planteurs vis à vis de la récente
remontée des prix (entre 2003/2004 et 2005/2006), craignant une nouvelle
chute comme par le passé. La forte propension des jeunes planteurs
à investir par rapport aux plus âgés pourrait
également s'expliquer par le fait que les jeunes ayant « peu
de charges » pour la plupart (comparativement aux vieux), auraient
plus de ressources à investir et prêts à prendre le
risque.
· l'Accès au crédit est
significatif au seuil 10 % et il est corrélé positivement avec la
décision d'investissement du paysan. Ce résultat était
attendu et en conformité avec l'analyse descriptive. En effet, l'une des
contraintes à l'investissement évoquée par les paysans est
le manque de moyen pour l'acquisition de facteurs de production (intrants, main
d'oeuvre). Aussi, les paysans ayant utilisé des intrants chimiques dans
leurs plantations de café sont ceux qui ont reçu des
crédits de campagne de leurs coopératives. Le crédit
aurait donc permis de desserrer les contraintes financières des paysans
pour l'acquisition de facteurs de production.
· Le revenu du paysan est une variable
significative au seuil 10%. Cette variable est positivement
corrélée avec la décision du paysan d'investir dans ses
plantations de café. Le signe positif du coefficient indique que la
probabilité d'investir augmente avec le niveau de revenu du paysan.
Autrement dit, les paysans disposant d'un plus grand revenu seraient plus
disposés à consentir des investissements dans leurs plantations
de café que les paysans à revenus relativement faibles. En effet,
l'entretien d'une plantation de café nécessite des
investissements non seulement en produits mais aussi en main-d'oeuvre. Il
serait donc plus difficile pour un paysan à revenu faible de faire face
à toutes ces dépenses que pour un paysan à revenu
relativement élevé.
L'Origine du planteur, la disponibilité de la terre,
l'âge de la plantation et l'accès au crédit ne sont pas
significatifs dans la décision du paysan d'investir dans ses plantations
de café. L'origine du planteur et l'âge de la plantation ont des
signes négatifs et la disponibilité de la terre et l'accès
au travail ont des signes positifs.
2.2. Modèle LOGIT et
Calcul des quasi-élasticités
La valeur numérique des coefficients du LOGIT n'ayant
pas d'interprétation directe (car cette valeur dépend du
système choisi pour la codification des variables qualitatives),
l'impact des variables explicatives sur la probabilité d'investissement
est apprécié à travers le calcul des
élasticités. Aussi, dans le cadre de cette étude, il
serait plus intéressant de ne calculer ces
quasi-élasticités que pour les variables significatives.
Le tableau III recueille les différentes
quasi-élasticités calculées.
Tableau III : Quasi-élasticité de la
probabilité d'investissement en caféiculture
VARIABLES
|
Coefficients
estimés
|
Quasi-élasticités
|
Age du planteur
Accès au crédit
Revenu du planteur
|
-1,68132
1,437056
0,818242
|
-0,56
0,16
0,11
|
Les quasi-élasticités obtenues indiquent que la
probabilité d'investir en caféiculture baisse de 56%, lorsque,
toute chose égale par ailleurs, le planteur est âgé de plus
de 45 ans. Cette probabilité augmente de 16% lorsque le paysan
bénéficie d'un crédit en début de campagne. Le
tableau montre également que la probabilité d'investir augmente
de 11% lorsque le revenu du paysan passe de moins de 250 000FCFA à
l'intervalle 250 000-500 000 FCFA et de l'intervalle 250 000-500
000FCFA à plus de 500 000 CFA.
3 : TYPOLOGIE DES
CONTRAINTES A LA CULTURE DU CAFE
Les principales contraintes à la caféiculture
dans le département d'aboisso peuvent se regrouper en deux (2)
principaux types :
3.1. Les contraintes
liées à l'incitation à la production
Ces contraintes comprennent :
· La faiblesse du prix du café qui influence les
revenus des caféiculteurs et qui les démotives à la
pratique de cette culture. A cela s'ajoute la forte fluctuation des prix qui
augmente les risques à l'investissement dans les
caféières. Cependant, le facteur prix est difficilement
influençable dans la mesure où la filière café est
dans un contexte de libéralisation.
· Les revenus plus élevés
générés par les cultures concurrentes (palmier à
huile et hévéa) et qui rendent la culture du café moins
attirante. Aussi de nombreux paysans ont reconverties leurs
caféières en d'autres cultures pérennes qu'ils jugent plus
rentable.
3.2. Les contraintes
liées à la l'inaccessibilité des facteurs de
production
Ces contraintes réduisent la capacité des
producteurs à entreprendre des investissements dans leurs parcelles.
Elles comprennent :
· L'accès difficile à la terre. Cela est
dû à la situation de blocage foncier que connaît le
département depuis plusieurs années. Cette contrainte entrave
principalement la création de nouvelles parcelles de café.
· L'inaccessibilité du facteur travail :
c'est la contrainte la plus importante à ce niveau, ce facteur
étant le plus utilisé dans les caféières. Cette
contrainte est souvent lié à la baisse des prix du café
car en période de prix bas les manoeuvres refusent de travailler dans
les plantations de café. C'est l'une des principales causes de l'abandon
des parcelles de café.
· Le manque de moyens financiers : Cela met les
paysans dans l'incapacité d'acquérir des intrants chimique, du
matériel végétal sélectionné et d'embaucher
de la main d'oeuvre salariée.
· CHAPITRE 4 :
CONCLUSION RECOMMANDATIONS ET LIMITES DE L'ETUDE
CONCLUSION
GENERALE
Cette étude qui avait pour objectif d'identifier les
déterminants de la relance de la caféiculture, nous a permis
d'appréhender la situation de la culture du café dans l'EST de la
Côte d'Ivoire et en particulier dans le département d'Aboisso.
Elle nous a permis par ailleurs de déterminer les facteurs les plus
pertinents de la décision d'investir d'un paysan. L'étude a
été réalisée sur un échantillon de base de
50 paysans tirés dans 6 villages appartenant au département
d'Aboisso.
Le verger caféier est vieillissant et constitué
en grande partie de plants non sélectionnés. Ces deux facteurs,
en plus des conditions écologiques ont un impact négatif sur les
rendements des plantations qui sont restés à un niveau faible
jusqu'à ce jour. Les pratiques culturales se limitent à deux ou
trois sarclages annuels et très peu d'intrants chimiques sont
utilisés. La création de nouvelles plantations, la pratique du
recepage et de la replantation sont devenues rares compte tenu de l'absence de
réserves de terre et de l'inaccessibilité de la main d'oeuvre. A
cette situation s'ajoute de nombreuses plantations abandonnées à
la faveur de la baisse des cours du café. Près du tiers de ces
plantations ont été reconvertie en palmier à huile et
hévéa. Cependant, la grande majorité de ces plantations a
été laissée en jachère.
Même si les revenus provenant du café sont
faibles par rapport à ceux du cacao, du palmier à huile et de
l'hévéa, les planteurs montrent encore de l'intérêt
pour cette culture. En effet, les superficies emblavées de café
sont les plus importantes après celles du cacao. Autrement dit le
café constitue pour les paysans la deuxième source de revenu. En
outre, les planteurs ont pour la culture du café un intérêt
également social de sorte que même s'ils ont réduit les
investissements dans les plantations, ils sont restés attachés
à cette culture.
L'intérêt des paysans pour la caféiculture
montre la possibilité de relancer cette culture dans la zone d'Aboisso.
Cette relance devra se faire à travers les investissements en
plantation.
L'analyse économétrique montre que la
décision d'investir dans les plantations de café est
influencée par les variables Revenu du planteur,
Age du planteur et Accès au crédit.
Le signe négatif de la variable Age du
planteur traduit le fait qu'il existe une corrélation
négative entre la décision d'investir et cette variable.
Autrement dit, la probabilité d'investir dans les plantations de
café est plus grande chez les planteurs les plus jeunes. Un programme de
relance de la caféiculture pourrait donc s'appuyer sur les jeunes
producteurs qui sont le plus disposés à investir dans leurs
caféières.
Considérant le revenu du planteur, il
ressort que plus les paysans ont un niveau de revenus élevé, plus
ils sont enclin à investir dans leurs caféières. Un paysan
dont le niveau de revenu est élevé à plus de moyens pour
acquérir les facteurs de productions nécessaires à la
conduite de ses exploitations.
L'Accès au crédit influence
positivement la probabilité d'investir dans l'entretien des plantations
de café. C'est dire que les paysans qui bénéficient de
crédits de campagne sont plus enclins à investir dans les
plantations de café.
Sur l'ensemble des hypothèses à tester, trois
ont été confirmée. Ce sont :
H1 : la vieillesse du verger caféier est une cause
de la faible production des plantations ;
H2 : le prix bas payé aux producteurs est la
principale cause d'abandon des plantations de café et
H4 : l'inaccessibilité de la main d'oeuvre
influence négativement les investissements dans les
caféières.
L'hypothèse H3 (la majorité des plantations de
café abandonnées ont été reconverties en d'autres
cultures) n'a pas été vérifié car la
majorité des plantation abandonnées ont été
laissée en jachère. De même, l'hypothèse H5 (La
pratique des cultures telles que l'hévéa et le palmier à
huile influence négativement les investissement en caféiculture)
n'a pas été confirmé car l'analyse
économétrique à montré que la pratique de cultures
concurrente n'influence pas significativement la décision
d'investissement.
RECOMMANDATIONS
L'analyse des résultats de notre étude nous
permet de dégager ces recommandations en vue d'apporter notre
contribution à la relance de la production de café dans l'Est de
la Côte d'Ivoire notamment dans le département d'Aboisso. Ces
recommandations s'appuient sur les facteurs les plus significatifs dans la
décision d'investissement du paysan, tout en recherchant à lever
les principales contraintes à l'investissement en plantation.
Installation et appui des jeunes
agriculteurs
Les résultats indiquent que les jeunes paysans sont
plus disposés à investir dans les caféières que les
vieux paysans. La relance de la caféiculture devrait, dans un tel cas,
s'appuyer sur les jeunes paysans par la mise en place un programme
d'installation de ces derniers. Ce programme devra s'orienter vers les jeunes
agriculteurs qui ne sont pas propriétaires d'exploitation, afin de leur
permettre de s'installer à leur propre compte.
Développement d'un système de
crédit fiable et adapter à la caféiculture
ivoirienne
L'analyse des déterminants des investissements
révèle que l'accès au crédit influence positivement
la décision d'investissement. Il faudrait dans un tel cas mettre en
place un système de crédit pour aider les paysans (surtout les
jeunes) à l'acquisition d'intrants et l'emploi de la main d'oeuvre
salariée. Cela permettra ainsi de lever les contraintes liées
à l'inaccessibilité des facteurs de production notamment les
facteurs travail et capital.
Le crédit pourrait principalement se faire sous forme
de distribution d'intrants chimiques (herbicides et engrais chimiques). Aussi,
Il pourra s'appuyer sur les coopératives qui feront office
d'intermédiaires financiers.
Diversification des cultures
L'accroissement du niveau de revenu du paysan augmente la
probabilité qu'il investisse dans ses caféières. Pourtant,
compte tenue de la récente chute des prix du café, ces revenus
ont baissé. Les producteurs pourraient accroître leurs revenus et
donc leurs capacités de production, en diversifiant leur activité
de production. Ils pourraient se lancer dans d'autres cultures telles que
l'hévéa ou le palmier à huile et qui pourraient leur
permettre en plus d'accroître leur revenu, de compenser les pertes dues
aux chutes des prix du café.
En plus des principales actions à mener pour la relance
des investissements en caféiculture, un ensemble de mesures
complémentaires doivent être mises en place afin que cette relance
soit efficace. Il s'agit de :
La réhabilitation du verger caféier
vieillissant
L'analyse descriptive a montré que plus de la
moitié du verger caféier a dépassé la durée
de vie économique et les opérations de replantation et de
recépage sont pratiquées par très peu de paysans. Par
conséquent, les rendements des plantations sont faibles.
Il est donc nécessaire de mettre en place des
programmes de sensibilisation des paysans à la réhabilitation de
leurs vergers caféiers vieillissants. Il s'agira de :
a) la remise en production du verger abandonné par
recepage et entretien, à savoir les caféiers de moins de 25 ans
avec une densité d'au moins 1000 pieds/ha.
b) la régénération des vieilles
caféières de plus de 25 ans qui devra se faire par une
replantation avec du matériel végétal
sélectionné (donnant des rendements plus élevés,
résistant aux maladies et insectes).
Le verger réhabilité devra être conduit en
respectant les itinéraires techniques (désherbage,
égourmandage, application d'intrants chimiques)
La diffusion de matériel
végétal sélectionné
Les plantations de café sont en majorité (67%)
constituées de plants non sélectionnés avec de faibles
rendements. Par ailleurs, les opérations de replantation sont faites
à partir de plants non sélectionnés avec pour
conséquence la faiblesse des rendements des nouvelles plantations.
Aussi, la réussite des programmes de réhabilitation
sus-mentionnés va dépendre essentiellement de la
disponibilité du matériel végétal
sélectionné.
Il s'agit de diffuser les hybrides H79, H80, H81, H82, mis en
place par le CNRA. Les semences sont distribuées sous forme de cerises,
faciles à manipuler à transporter, avec des techniques culturales
simples. L'association de ces hybrides donne des résultats assez
satisfaisants en production: 2,5 à 3 tonnes/ha et une bonne
résistance aux maladie telles que la rouille orangée. En outre,
les plantations entrent en production au bout de 2 années après
le planting. Pour la production des hybrides, il est nécessaire de
mettre en place des champs semenciers dans la région d'Aboisso.
A ce jour, les hybrides H79, H80, H81, H82 sont encore
méconnus par les paysans. Une campagne d'information doit être
faite en vue d'expliquer aux paysans l'intérêt de ce nouveau
matériel végétal.
La diffusion du matériel sélectionné
pourrait s'appuyer d'une part sur l'ANADER qui a déjà une bonne
expérience en matière de vulgarisation en Côte d'Ivoire et
d'autre part sur les coopératives pour faciliter aux paysans
l'acquisition des semences (transport, coût réduit).
La mise en place d'une campagne de vulgarisation
plus incitative à l'intensification des pratiques
culturales
La conduite des plantations de café est
caractérisée par un système extensif avec un ou deux
sarclages par an, sans égourmandage, et très peu d'intrants
chimiques. Cela est à l'origine de la baisse des rendements et donc des
revenus des planteurs. Par ailleurs, la création de nouvelles parcelles
de café est rendue difficile à cause de la rareté des
réserves de forêts. Cette situation montre tout
l'intérêt d'intensifier les pratiques culturales pour
accroître la production de café. Il s'agira de :
-l'entretien des plantations: ce volet constitue la voie
immédiate pour accroître la production. Même s'il se
réalise spontanément dès que les prix bord champ sont
à la hausse, l'entretien des parcelles se limite en
général à deux (2) désherbages annuels, sans
égourmandage. Il est donc important d'encourager les paysans au respect
des techniques culturales, à savoir :
a) 3 sarclages annuels et égourmandages aux
périodes indiquées. Pour remédier au manque de main
d'oeuvre, les paysans peuvent avoir recours aux herbicides dont l'acquisition
pourrait être facilité par les coopératives
(Approvisionnement, achats à moindre coût ou à
crédit) ;
b) emploi d'engrais organique ou chimique pour
améliorer la fertilité du sol ;
c) pratique régulière du
recepage et de la replantation des plantations ;
-bien expliquer l'incidence de l'intensification sur les
rendements de leurs plantations et donc sur leurs revenus.
L'encouragement du travail en
groupes
L'étude a montré que la main d'oeuvre constitue
la principale contrainte à l'entretien des plantations de café.
Elle est devenue en effet rare et coûteuse causant l'abandon de
nombreuses plantations.
Il est donc important d'encourager les paysans à
s'organiser en groupes de travail. Ce type d'organisation permet au producteur
d'avoir dans ses plantations de grands effectifs de travailleurs et de lever
ainsi la contrainte liée à l'inaccessibilité au facteur
travail. En plus cette force de travail est gratuite.
LIMITES DE
L'ETUDE
L'étude, que nous venons d'effectuer, comme bon nombre
d'études comporte des limites dont la prise en compte permettrait de
mieux apprécier les résultats obtenus. Cependant, ces limites
n'affectent pas fondamentalement la pertinence de l'analyse et des
résultats obtenus. Ces limites se situent à deux niveaux
essentiels :
§ la variable prix du café qui pourrait sans doute
avoir une influence sur la décision d'investir des paysans n'a pu
être retenue pour l'estimation du modèle, parce que l'étude
ayant eu lieu dans un seul département, les prix pratiqués
étaient très similaires. Néanmoins, les variables
utilisées dans le modèle devraient fournir suffisamment
d'informations pour l'analyse de la décision d'investissement du
paysan.
§ Le choix des planteurs au niveau des villages n'a pas
permis toujours d'obtenir des paysans dont les caractéristiques sont
diversifiée (âge, niveau d'instruction, taille de l'exploitation,
etc.). Cela risquerait de diminuer la précision de l'analyse
descriptive, notamment lors des comparaisons de proportions qui ont
été faites tout au long de l'étude.
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ANNEXES
ANNEXE 1 : Zones de production de café en
Côte d'Ivoire
ANNEXE 2 : Questionnaire d'enquête
BNETD
DAAR
Date d'enquête :....../....../.....
Fiche N°...........
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
ENQUETE SUR LES DETERMINANTS DES INVESTISSEMENTS EN
CAFEICULTURE
SITUATION DE LA PRODUCTION CAFEIERE EN CÔTE
D'IVOIRE :
CAS DU DEPARTEMENT D'ABOISSO
ETAT DES LIEUX ET PERSPECTIVES
I. LOCALISATION ET IDENTIFICATION DU
PRODUCTEUR
1.1 Région
.............................................1.2 Département
...................................
1=Sud ouest ; 2=Centre Ouest 1=Daloa ;
2=Gagnoa ; 3=Soubré
1.3. S/ Préfecture ...................................1.4.
Nom du Village................................
1.5. Nom du planteur
.....................................................................................
1.6. Sexe : (1= M
2=F)..........................................
1.7.
Age...................................................................
1.8.
Origine..............................................................
1=Autochtone : 2=Allochtone ; 3=Allogène
1.9. Niveau
d'étude.........................................................
1. Analphabète 2. Primaire 3. Secondaire
4. Supérieur 5.
Autre....................................
1.10. Situation familiale
1.10.1. Situation
matrimoniale.......................................
1=Marié(e) 2=Célibataire
3=Autre.........................................
1.10.2. Nombre de personnes à charge ?
Enfants :..................
.Autres :........................
1.11. Depuis combien d'années êtes vous producteur
de café ?
...........................................................................
II. CARACTERISTIQUES DU PRODUCTEUR
2.1. Disponibilité en Terre
2.1.1. Combien d'ha de terres non encore exploitées
possédez vous
actuellement ?.....................................
2.1.2. Avez-vous la possibilités d'en acquérir dans
la zone?.............................................................
1=oui ; 2=non
2.1.3. SI Oui, quelles en sont les
modalités ?..........................................................................................
1=Achat ; 2=location ; 3=don de parents ou amis ;
4=Autres :............................................
2.2. Environnement Coopératif
2.2.1. Appartenez vous à une coopérative
?.....................................................................................
1=non (Aller au 2.3.) 2=oui (Laquelle
................................................................
2.2.2. Quels sont les services que vous rend la
coopérative?...........................................................
1=Vente de production ; 2=fourniture d'information sur les
prix ; 3= fourniture d'intrant :
4= assistance technique ; 5=Autre (à préciser
.......................................................)
2.2.3. Quelle appréciation faites vous de ces
services?..........................................................................
1=Bonne 2= mauvaise 3= Moyenne 4= Très mauvaise
Pourquoi ?.........................................................................................................................................................
..................................................................................................................................
2.2.4. De quels services auriez vous souhaité
bénéficier ?..................................................................
.................................................................................................................................................................................................................................................................
2.3. Accès au crédit
2.3.1. Avez-vous eu accès à des crédits de
campagne ces trois dernière
années ?..................................
1=oui ; 2=non (aller au 3.4.5.)
2.3.2. Si oui, de quel organisme l'avez-vous
obtenu ?..............................................................................
2.3.3. Quelles en ont été les
modalités ?....................................................................................................
1=Intrants ; 2=Argent ; 3=plants ; 4=Autres
(précisez.................................................................
2.3.4. Si réponse 2 à la question 2.3.3,
à quoi ont été destinés principalement les
prêts que vous avez contracté ?.......
...............................................................................................................
1=Achat d'intrants, 2=Rémunération de la MO ;
3=scolarisation des enfants
4=autres(précisez :............................................................................................................................................................................................................
2.4. Environnement informationnel
2.4.1. Avez-vous un poste de
radio ?....................................................................................................................
1=oui ; 2=non
2.4.2. L'écoutez vous
souvent ?...........................................................................................................................
1=oui ; 2=non
2.4.3. A quelle période de la journée
écoutez vous la
radio ?..............................................................................
2.4.4. Quelles informations vous intéressent
particulièrement quand vous écoutez la
radio ?.............................
.................................................................................................................................
2.4.5. Avez-vous un poste de
télévision?.............................................................................................................
1=oui ; 2=non
2.4.6. Le regardez vous
souvent ?........................................................................................................................
1=oui ; 2=non
2.4.7. A quelle période de la journée regardez vous
la
télévision ?...............................................................
2.4.8. Quelles informations vous intéressent
particulièrement quand vous regardez la
télévision ?..................
.................................................................................................................................
2.4.9. Disposez vous du réseau
téléphonique ?................................................................................................
1=oui ; 2=non
2.4. 10. Quelle type de connexion téléphonique
avez-vous ?.............................................................................
1=téléphone portable ;
2=téléphone fixe ; 3= les deux
2.4.11. Les journaux arrivent ils dans votre
village ?..........................................................................................
1=oui ; 2=non
2.4.12. Lisez vous souvent les
journaux ?...........................................................................................................
1=oui ; 2=non
2.4.13. Quelles informations recherchez vous lorsque vous lisez
les journaux ?.............................................
....................................................................................................................................................................................................................................................................
III. CARACTERISTIQUES DES PLANTATIONS
3.1. Tableau descriptif des exploitations
a. Numéro de la parcelle
|
b. Culture Pratiquée
(1)
|
c. Age
(2)
|
d. Superficie
(ha)
|
e. Superficie en production
(ha)
|
f. Nature des plants utilisés
(3)
|
g. Mode d'appropriation de la plantation
(4)
|
h. Mode de faire valoir
(5)
|
i. Quantité Produite lors de la campagne
2005/2006
(en kg)
|
|
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(1) café=1 ; cacao=2 ; café+cacao ;
autres=3
(2) moins de 5 ans=1 ; entre 5 et 10 ans=2 ; entre 10
et 15 ans=3 ; entre 15 et 25 ans=4 ; plus de 25ans=5
(3) plants sélectionné (clones)=1 ; plan auto
produits=2 ; autres (à préciser)=3
(4) crée soi-même=1 ; héritage=2 ;
don=3 ; achat =4 ; location ; métayage=5 ;
autre=6
(5) exploitation directe=1 ; métayage=2
3.2. Si métayage Pourquoi avez-vous décidé
de mettre certaines de vos plantations en
métayage ?...................
....................................................................................................................................................................................................................................................................
IV. UTIISATION DES INTRANTS CHIMIQUES DANS LES
EXPLOITATIONS DE CAFE
4.1. Avez-vous utilisé des intrants
(phytosanitaire+engrais) dans vos plantations de café durant les 3
dernières années ? (1=oui ;
2=non)................................................................................................................................
4.2. Tableau récapitulatif de l'utilisation des intrants
chimiques dans les plantations de café
a.
Années
|
b. Gestion des plantations
(1)
|
c. Superficie
(ha)
|
d. Production
(kg)
|
e. Surface traitée
(ha)
|
f. Surface entièrement traitée
(ha)
|
g. si traitement,
pourquoi?
(2)
|
h. Raison de surfaces non traitement
pourquoi?
(3)
|
i. Nature des produits
(4)
|
j. Lieu d'approvision
nement
(5)
|
2006
|
|
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2005
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2004
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(1) 1=exploitation directe ; 2=métayage
(2) Attaque d'insectes=1 ; prix du café
intéressant=2 ; don ou subvention=3 ; autres =4
(3) Parcelles trop anciennes=1 ; Manque d'argent=2 ;
Pas besoin de traitement=3 ; autres (à préciser)=4
(4) Thiodan=1 ; Callifan=2 ; Decis=3 ;
Sumition=4 ; Thimul=5 ; Autre (à préciser)=6
(5) Vendeur au village=1 ; vendeur à la S/P=2 ;
Coopérative=3 ; Grossiste à Abidjan=4 ; Autre (à
préciser)=5
a. Années
|
k. Surface d'épandage d'engrais
(ha)
|
l. Si épandage,
pourquoi ?
(6)
|
m. Si absence d'épandage, pourquoi?
(7)
|
n.
Nature des engrais
(8)
|
o. Lieu d'approvision
nement
(9)
|
2006
|
|
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2005
|
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2004
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(6) baisse de la fertilité de la terre=1 ; prix du
café intéressant=2 ; accès au crédit=3 ;
autre=4
(7) Parcelles trop anciennes=1 ; Manque d'argent=2 ;
Pas besoin d'épandage=3 ; autres (à préciser)=4
(8) NPK=1 ; Engrais Végétal=2 ;
Autres=3
(9) Vendeur au village=1 ; vendeur à la S/P=2 ;
Coopérative=3 ; Grossiste à Abidjan=4 ; Autre (à
préciser)=5
4.3. Rencontrez vous des difficultés pour vous
approvisionner en intrants
chimiques ?.........................................
1=oui ; 2=non
4.4. Si oui,
lesquelles ?.......................................................................................................................................
.................................................................................................................................
V. MAIN D'OEUVRE
5.1. De combien de manoeuvres disposez vous actuellement pour
l'ensemble de vos plantations ?....................
5.2. Combien travaillent dans le
café ?............................................................................................................
5.3. Quelle est l'origine de la main d'oeuvre que vous employez
habituellement (plusieurs réponses
possibles) ?............................................................................................................................................................
1=allogène ; 2=allochtone ; 3=autochtone
5.4. Pour l'entretien manuel, combien de passages font ils par an
dans les plantations de café ?........................
5.5. Arrivez vous actuellement à trouver la MO lorsque
vous en avez besoin?..................................................
1=non ; 2= oui ; 3= pas toujours ; 4=autre
(à préciser)
5.6. Autre réponse que oui, Quelles en sont les
raisons ?..................................................................................
5.7. Lorsqu'il y a manque de MO, dans quelles parcelles
préférez vous envoyer la
MO ?................................
1=café ; 2=cacao ; 3=hévéa ;
3=autres
5.8.
Pourquoi ?.....................................................................................................................................................
.....................................................................................................................................................................................................................................................................
5.9. Le coût de la MO est il le même pour le
café que pou les autres cultures comme le cacao, l'hévéa,
le palmier à huile ?
.................................................................................................................
1=oui 2=non
5.10. Si non qu'est ce qui explique cette
différence ?...........................................................................................
.......................................................................................................................................................................................................................................................................
5.11. Où trouvez vous l'argent pour payer la MO non
familiale qui travaille dans vos plantations ?..................
1=Revenu des plantations ; 2= Revenu extérieur
à la plantation ; 3=crédit agricole,
4=autre.......................................................................................................................................................
VI / REPLANTATION / PLANTATION
6.1-Producteurs de café actuellement en
activité
6.1.1. Avez-vous déjà procédé
à la replantation d'une partie ou de toutes vos parcelles de
café ?......................
1=non ; 2=oui (aller au 6.1.3.)
6.1.2. Si non
Pourquoi ?........................................................................................................................................
.....................................................................................................................................
......................................................................................................................................
6.1.3. Si oui,
a) Quand l'avez vous fait pour la dernière
fois ?.....................................................................................
b) Quelles en ont été les
raisons ?.............................................................................................................
..................................................................................................................................
6.1.4. Quelle est la nature des plants
utilisés ?....................................................................................................
1=boutures de plantation ; 2= plants
sélectionnés
3=.Autre (à
préciser :..........................................................................................................................)
6.1.5. Avez-vous des difficultés pour vous approvisionner
en
plants ?...............................................................
1= oui : 2=non
Si oui,
lesquelles........................................................................................................
......................................................................................................................................................................................................................................................................
6.1.6. Avez-vous créé récemment de nouvelles
parcelles de
café ?......................................................................
1=oui ; 2=non
6.1.7. Si oui,
a)
quand ?..................................................................................................................................................
b) Combien
d'ha ?.....................................................................................................................................
6.1.8. Vous est il arrivé d'abandonner des parcelles de
café ?..............................................................................
1=oui ; 2=non (Aller au 6.1.12.)
6.1.9. Si oui, Combien d'ha avez-vous
abandonné ?............................................................................................
Et en quelle
année ?.................................................................................................................................
..................................................................................................................................
6.1.10.
Pourquoi ?...............................................................................................................................................
.......................................................................................................................................................................................................................................................................
6.1.11. Avez-vous par la suite remis en valeur certaines des
parcelles de café
abandonnées ?............................
1=oui ; 2=non
6.1.12. Si Oui, en quelle
année ?............................................................................................................................
6.1.13. Pourquoi ce
retour ?................................................................................................................................
.....................................................................................................................................................................................................................................................................
6.1.14. Combien d'ha avez-vous remis en valeur?
.........................................................................
6.1.15. Si Non que sont devenues ces
parcelles ?................................................................................................
1=reconverties ; 2=abandonnées dans la brousse ;
3=autre :..................................................................
6.1.16. Rencontrez vous des difficultés
particulières dans la production du
café ?.............................................
1= oui ; 2= non
6.1.17. Si oui,
lesquelles ?.....................................................................................................................................
1= MO inaccessible ; 2= intrants trop chers ; 3= prix
trop bas ;
4=
Autre(..................................................................................................................
....................................................................................................................................
6.1.18. Avez-vous été tenté de laisser le
café pour faire autre
chose ?...............................................................
1=oui ; 2=non
6.1.19. Si oui, pour faire quelle
activité ?............................................................................................................
6.1.20. Qu'est ce qui vous motive donc à produire actuellement du
café ?.........................................................
...................................................................................................................................
6.1.21. Si non,
pourquoi ?......................................................................................................................................
....................................................................................................................................
6.2. Producteurs ayant abandonné la
caféiculture
6.2.1. Depuis quand avez-vous abandonné la culture du
café ?.............................................................................
6.2.2. Pourquoi
?....................................................................................................................................................
....................................................................................................................................
6.2.3. Que sont devenues ces parcelles de café ?
..........................................................................
1=reconverties 2=abandonnées dans la brousse
3=Autres (à
préciser) :.......................................................................................................
6.2.4. Si réponse 1 en 6.2.3.,
quelle(s) culture(s) occupent ces
parcelles ?.............................................................
1=cacao ; 2=hévéa ; 3=palmier à
huile ; 4=vivriers ;
5=autres :........................................................
6.2.5. Pourquoi le choix de cette
culture ?......................................................................................................
1 =travail moins contraignant; 2= meilleur prix
(préciser le
prix :..................................................................)
3=autres(à
préciser........................................................................................................)
........................................................................................................................
6.2.6. Si réponse 2 en 6.2.3.
Que comptez vous faire des parcelles abandonnées dans la brousse ?
................
1=entretenir plus tard ; 2= reconvertir ; 3=Autre
(à préciser :
.................................................)
6.2.7. Vous est-il arrivé de remettre en production des
parcelles de café que vous aviez abandonné?..............
0=non ; 1=oui
6.2.8. Si oui, Quand êtes vous revenu ?
....................................................................................
6.2.9.
Pourquoi ?.................................................................................................................................................
........................................................................................................................................................................................................................................................................
6.2.10. Qu'est ce qui vous motiverait à reprendre la
caféiculture ?.....................................................................
.....................................................................................................................................................................................................................................................................
6.2.11. Que pensez vous de la culture du café par rapport
au autres cultures ?..................................................
........................................................................................................................................................................................................................................................................
ANNEXE 3 : Modèle
économétrique
GOURIEROUX (1989) souligne que la meilleure façon de
décrire le comportement d'un individu face à plusieurs
alternatives est de supposer qu'il fait des choix rationnels qui sont
représentable par une fonction d'utilité aléatoire U
(U1 pour le choix d'investir et U0 pour le choix de ne
pas investir)
Soit « Z » le vecteur de caractéristiques
socio-économiques, techniques et psychologiques d'un individu
donné.
La décision d'investir est suscitée par
l'utilité U1 (z)=V1 (z) + å1 et
la décision de ne pas investir est suscitées par l'utilité
U0 (z)= V0 (z) + å0.
Vi et åi représentent les
composantes déterministes et aléatoires, et Z l'argument.
Les choix étant supposés rationnels, l'individu
choisit l'alternative pour laquelle son utilité est maximisée,
c'est-à-dire que le paysan choisira d'investir si U1 >
U0.
Etant donnée la variable dichotomique y, la
probabilité qu'un individu décide d'investir en
caféiculture peut alors s'exprimer de la façon suivante :
( 1 )
En prenant Vi comme fonction linéaire de Z,
c'est-à-dire que Vi=âZ
On a V1 (Z)-V0 (Z)= â1Z
- â0Z =(â1-â0)Z
Donc :
( 2
)
Avec â = â1 - â0 le vecteur des
paramètres à estimer
å = å0 - å1 le terme
d'erreur
F(âZ) une fonction de distribution cumulative. Le
modèle LOGIT suppose que F suit une loi logistique (CRAMER, 1991). Dans
ces conditions, la probabilité qu'un paysan « i » investisse
dans la production de café est donnée par :
( 3)
La forme générale de la régression est
présentée comme suit :
avec ai ? 0
Où: Y représente la variable
expliquée ;
ai représente les coefficients
estimés et dont le signe indique le sens de corrélation entre la
variable explicative et la variable expliquée ;
Xi représente les variables explicatives ;
å représente les termes d'erreurs.
Plusieurs méthodes permettent d'estimer les
paramètres du modèle LOGIT : la méthode du Maximum de
Vraisemblance, la Méthode de BERKSON et la méthode du CHI-2
maximum.
La méthode du Maximum de vraisemblance que nous
utiliseront présente 3 caractéristiques à savoir que :
-ses propriétés asymptotiques sont très
intéressantes, notamment pour le LOGIT et le PROBIT;
-l'estimateur du Maximum de vraisemblance s'il existe est
unique (GOURIEROUX, 1989) ;
-elle est l'une des méthodes les plus
employées.
Ainsi, pour la méthode du maximum de vraisemblance, le
vecteur de paramètres â est trouvé en maximisant la
fonction de vraisemblance ou son logarithme. La fonction de vraisemblance est
donnée par :
L'estimateur â du maximum de vraisemblance
vérifie le système d'équation de vraisemblance
donné par :
ANNEXE 4 : Résultat du test de
corrélation de Pearson
Corrélations
|
|
Age
|
Instruction
|
Origine
|
Revenu
|
Age_Plant
|
Superf
|
Accès_Travail
|
cult_concur
|
Acces_Credit
|
Reserve_Terre
|
Age
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
-,426(**)
|
-,168
|
-,133
|
-,113
|
,196
|
-,047
|
,077
|
-,195
|
-,055
|
|
Sig. (bilatérale)
|
.
|
,002
|
,243
|
,358
|
,438
|
,174
|
,747
|
,595
|
,175
|
,704
|
Instruction
|
Corrélation de Pearson
|
-,426(**)
|
1
|
,102
|
,094
|
,042
|
-,031
|
-,016
|
-,049
|
-,147
|
,210
|
|
Sig. (bilatérale)
|
,002
|
.
|
,483
|
,515
|
,776
|
,831
|
,910
|
,735
|
,307
|
,143
|
Origine
|
Corrélation de Pearson
|
-,168
|
,102
|
1
|
-,054
|
-,017
|
,175
|
-,085
|
,103
|
,168
|
,075
|
|
Sig. (bilatérale)
|
,243
|
,483
|
.
|
,708
|
,906
|
,224
|
,558
|
,477
|
,243
|
,606
|
Revenu
|
Corrélation de Pearson
|
-,133
|
,094
|
-,054
|
1
|
-,051
|
,157
|
-,133
|
,152
|
,081
|
,020
|
|
Sig. (bilatérale)
|
,358
|
,515
|
,708
|
.
|
,728
|
,275
|
,358
|
,292
|
,575
|
,892
|
AgePlant
|
Corrélation de Pearson
|
-,113
|
,042
|
-,017
|
-,051
|
1
|
-,004
|
,084
|
,125
|
,222
|
,011
|
|
Sig. (bilatérale)
|
,438
|
,776
|
,906
|
,728
|
.
|
,977
|
,568
|
,391
|
,125
|
,941
|
Superf
|
Corrélation de Pearson
|
,196
|
-,031
|
,175
|
,157
|
-,004
|
1
|
-,362(**)
|
-,067
|
-,044
|
,318(*)
|
|
Sig. (bilatérale)
|
,174
|
,831
|
,224
|
,275
|
,977
|
.
|
,010
|
,645
|
,764
|
,024
|
Accès_Travail
|
Corrélation de Pearson
|
-,047
|
-,016
|
-,085
|
-,133
|
,084
|
-,362(**)
|
1
|
,077
|
,127
|
-,055
|
|
Sig. (bilatérale)
|
,747
|
,910
|
,558
|
,358
|
,568
|
,010
|
.
|
,595
|
,379
|
,704
|
cult_concur
|
Corrélation de Pearson
|
,077
|
-,049
|
,103
|
,152
|
,125
|
-,067
|
,077
|
1
|
,084
|
-,371(**)
|
|
Sig. (bilatérale)
|
,595
|
,735
|
,477
|
,292
|
,391
|
,645
|
,595
|
.
|
,564
|
,008
|
Acces_Credit
|
Corrélation de Pearson
|
-,195
|
-,147
|
,168
|
,081
|
,222
|
-,044
|
,127
|
,084
|
1
|
-,031
|
|
Sig. (bilatérale)
|
,175
|
,307
|
,243
|
,575
|
,125
|
,764
|
,379
|
,564
|
.
|
,831
|
Reserve_Terre
|
Corrélation de Pearson
|
-,055
|
,210
|
,075
|
,020
|
,011
|
,318(*)
|
-,055
|
-,371(**)
|
-,031
|
1
|
|
Sig. (bilatérale)
|
,704
|
,143
|
,606
|
,892
|
,941
|
,024
|
,704
|
,008
|
,831
|
.
|
** La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral).
* La corrélation est significative au niveau 0.05
(bilatéral).
|