Marie Jaouen
Promotion 13
Année 2005/2006
Mémoire de 3ème
année
L'Ecomobilité, vers un développement
durable de l'activité touristique.
Maitre de mémoire : J.P. Clerc DU IER
« Ingénierie de l'Espace Rural »
Membre du Jury : G. Daudé
Universités Lyon III et Savoie
Remerciements
Je tiens à remercier toutes les personnes qui, de
près ou de loin, m'ont aidée dans l'élaboration de ce
mémoire.
Je souhaite tout d'abord, remercier Messieurs Jean Philippe
Clerc et Guy Daudé pour leurs précieux conseils.
Je désire également remercier l'équipe de
Causeway Coast and Glens Heritage Trust qui m'a accueillie en stage pendant 8
mois en Irlande du Nord. J'y ai acquis des connaissances et des
compétences qui m'ont été très utiles durant
l'élaboration de ce mémoire et qui le seront encore pour d'autres
travaux, j'en suis persuadée.
Je remercie également l'équipe de Mountain
Wilderness France qui m'a renseignée sur les multiples projets qui
m'intéressaient.
Enfin, je souhaite remercier les personnes qui ont bien voulu
effectuer de nombreuses relectures de mon travail pour traquer les fautes et
les non sens.
Résumé
Le tourisme est aujourd'hui la première activité
économique mondiale et a malheureusement des impacts négatifs,
notamment écologiques. Le problème le plus sous estimé de
cette activité est le transport de passagers, source de nombreuses
difficultés au niveau environnemental. Ce mémoire tente de
répondre aux multiples questions qui se posent.
Quelles sont les caractéristiques du transport et du
tourisme, le fonctionnement de ses activités, les politiques et
réglementations qui y sont liées, les problèmes qu'ils
posent et les enjeux pour les années à venir ?
Quelles solutions sont envisageables pour palier aux
problèmes de transport pour un développement durable de
l'activité touristique ?
Enfin quels sont les freins qui limitent l'application de ces
solutions et les menaces qui pèsent sur leur
développement ?
Imprimé sur papier recyclé
Sommaire
SOMMAIRE
2
INTRODUCTION
4
1 LES
CARACTÉRISTIQUES DE LA MOBILITÉ DANS LE TOURISME EUROPÉEN
5
1.1 LE CONTEXTE EN CHIFFRES ET
TENDANCES
5
1.2 LES POLITIQUES DE TRANSPORT DE
PASSAGERS ET DE TOURISME DURABLE : CADRE
RÉGLEMENTAIRE
6
1.2.1 Le Transport de
passagers
6
1.2.2 Le tourisme
8
1.3 LES PROBLÈMES POSÉS PAR
LES TRANSPORTS DE PASSAGERS
9
1.3.1 Pollution de l'air
9
1.3.2 Pollution sonore
12
1.3.3 Saturation du trafic
13
1.3.4 Pollution visuelle
14
1.3.5 L'amenuisement des
ressources pétrolières
14
1.3.6 Autres problèmes
posés par le transport
14
1.4 PERSPECTIVES D'ÉVOLUTION ET
ENJEUX DE L'UTILISATION DES TRANSPORTS DANS LE TOURISME
15
2 QUELLES
SOLUTIONS PEUT ON ENVISAGER POUR INTÉGRER L'ÉCOMOBILITÉ
À L'OFFRE TOURISTIQUE DURABLE ?
17
2.1 UNE OFFRE RÉCENTE EN COURS DE
STRUCTURATION
17
2.1.1 L'apparition de
l'écomobilité dans le tourisme
17
2.1.2 Les différents
acteurs
17
2.1.3 Les réseaux
dédiés à l'Eco mobilité et au tourisme durable
18
2.2 DES PROJETS INNOVANTS ET
EXPÉRIMENTAUX
21
2.2.1 Des projets qui marchent,
roulent, glissent...
21
2.2.2 Un nouveau concept :
le tourisme lent
24
2.2.3 Autres idées pour
voyager vert
26
2.3 LES MOYENS À
DÉVELOPPER
29
2.3.1 Les moyens
réglementaires
29
2.3.2 Les moyens financiers
32
2.3.3 Les Moyens marketing et
de communication
35
3 QUELLES SONT LES
LIMITES AU DÉVELOPPEMENT DE L'ÉCOMOBILITÉ
TOURISTIQUE ?
39
3.1 FREINS LIÉS AUX
ÉQUIPEMENTS ET À L'ORGANISATION
39
3.2 FREINS POLITIQUES
40
3.3 FREINS SOCIÉTAUX
41
3.4 LE TERRORISME, RÉGULATEUR DU
DÉVELOPPEMENT DES TRANSPORTS AÉRIENS ?
43
3.5 LE TOURISME ET LES TRANSPORTS FACE
À LA DÉPLÉTION PÉTROLIÈRE
43
3.5.1 Les réserves
44
3.5.2 La consommation
45
3.5.3 La production
45
3.5.4 Les prévisions
46
3.5.5 Les
conséquences
47
3.5.6 Le futur
49
CONCLUSION
51
LEXIQUE
53
SIGLES
55
BIBLIOGRAPHIE
56
ANNEXES
58
ANNEXE 1
59
ANNEXE 2
60
ANNEXE 3
61
Introduction
De masse, de santé, de luxe, de nature, culturel,
« éco » ou durable, le tourisme est aujourd'hui la
première activité économique mondiale. La plupart des
européens le pratique à titre d'activité banale,
nécessaire, presque vitale. Le développement du tourisme est
pourtant récent et a connu une croissance rapide puisqu'il n'a
été popularisé qu'au début du siècle dernier
sur le vieux continent. Si d'un point de vu économique ce secteur
toujours en forte croissance est très fructueux, il peut cependant avoir
des conséquences très néfastes, en particulier sur
l'environnement.
Dans le souci de limiter ces impacts négatifs, un
concept est né récemment : le tourisme durable. C'est un
type de tourisme qui vise à concilier les enjeux économiques,
socioculturels et environnementaux de l'activité, par le biais d'une
utilisation efficace et raisonnée des ressources et des biens rares sans
compromettre les besoins des générations futures. Il s'agit donc
d'une approche intégrée du tourisme sur du long terme.
Le développement du tourisme est complexe, car il
touche et dépend de nombreux domaines tels que l'hébergement,
l'alimentation, l'énergie, l'eau, l'aménagement du territoire, la
gestion des espaces naturels, la culture, l'éducation... et le
transport. Or le transport est un problème sous estimé du
tourisme qui n'est peu ou pas pris en compte dans les politiques de
développement du tourisme, durable ou non. En effet les indicateurs du
tourisme durable prennent rarement en compte l'impact des déplacements
liés à l'activité touristique, pour accéder
à la destination et durant le séjour.
Une faille est présente dans l'application du concept
de tourisme durable : la vision globale laisse de côté le
problème sous estimé des transports. C'est à partir de ce
constat que je me suis interrogée. Comment mieux intégrer la
problématique des transports dans les projets de développement
touristique en Europe?
L'Europe comprend les pays les plus avancés en
matière de développement touristique durable, et la
mobilité y est très développée. C'est un espace
plus ou moins homogène avec un développement du tourisme et des
transports assez similaire. Cet espace me semble donc être le plus
pertinent pour traiter de l'écomobilité touristique.
Nous verrons tout d'abord qu'elles sont les
caractéristiques du transport et du tourisme afin de comprendre le
fonctionnement de ses activités, les politiques et
réglementations qui y sont liées, les problèmes qu'ils
posent et les enjeux pour les années à venir. Nous chercherons
ensuite des solutions possibles à apporter aux problèmes de
transport vers un développement durable de l'activité
touristique. Nous tenterons enfin de comprendre les freins qui limitent
l'application de ces solutions et les menaces qui pèsent sur leur
développement.
1 Les caractéristiques de la
mobilité dans le tourisme européen
1.1
Le contexte en chiffres et tendances
Le tourisme est la première industrie de la
planète. Il est tout d'abord lié à une grande
révolution : la création des congés payés.
L'allongement de la durée de vie, la baisse du temps de travail, le
développement de la voiture et de l'avion ont également
favorisé son développement.
Au niveau européen, la suppression des contrôles
frontaliers et la promotion de la libre circulation ont encouragé les
voyages intra européens. L'introduction de l'euro et les progrès
liés au transport qui réduisent les coûts et les temps de
trajet, favorisent également la circulation des touristes au sein des
pays de l'Union Européenne.
Le tourisme s'est popularisé, en effet, en 1950 le
nombre de touristes était de 25 millions, il était en 2000 de 702
millions. Pourtant, le tourisme reste une activité
réservée à une très petite minorité de
privilégiés dans le monde.
L'Union Européenne est le premier marché
touristique mondial, tant émetteur que récepteur. En effet,
l'Europe est la destination la plus populaire puisqu'elle accueille un peu
moins de 60 % des touristes internationaux au monde (voyages intra
européens compris). L'Organisation Mondiale du Tourisme prévoit
717 millions d'arrivées transfrontalières pour 2020 en Europe.
Cette activité a un poids économique important. Au total, 8
millions de personnes travaillaient dans le secteur touristique en Europe en
2003. Et l'augmentation du nombre d'emplois dans le secteur du voyage et du
tourisme dans l'UE est estimée à 2 millions entre 2003 et
2013.
Le tourisme est une industrie jeune, en pleine expansion mais
également en mutation du fait de nombreux changements (politiques,
sociaux, technologiques, économiques et environnementaux).
Pour le secteur touristique, le transport est essentiel
puisqu'il est le lien entre la résidence habituelle et la destination
touristique. Le développement des transports est plus récent mais
tout aussi impressionnant.
La voiture individuelle est le transport le plus
utilisé pour les transports intra européens (58%) devant l'avion
(31%) et le train (10%). Le développement des voyages en avion a connu
une croissance fulgurante ces 30 dernières années grâce aux
progrès techniques et à la concurrence qui ont
considérablement réduit les temps de trajet et les coûts.
La voiture et l'avion sont donc les moyens de transports les plus
utilisés pour les vacances.
Les périodes de vacances sont de plus en plus courtes
et de plus en plus fréquentes. Or les départs se font vers des
destinations de plus en plus éloignées du lieu de
résidence habituel. Les déplacements sont donc de plus en plus
fréquents et de plus en plus longs en terme de kilomètres.
Intéressons-nous maintenant aux politiques et
réglementations liées au transport et au tourisme, pour
comprendre de quelle manière ces secteurs sont pris en compte par les
institutions publiques et internationales.
1.2 Les politiques de transport de passagers et de tourisme
durable : cadre réglementaire
1.2.1 Le Transport de passagers
La politique communautaire des transports existe depuis le
traité de Rome et soutient la liberté de circulation des hommes
et des marchandises, et vise à décloisonner les espaces nationaux
et à réduire les déséquilibres régionaux.
L'ouverture des frontières a profité à de nombreux acteurs
(acteurs économiques, voyageurs, et consommateurs) mais de nombreux
problèmes sont apparus : embouteillages, insécurité
routière, pollutions...
L'UE s'est fixée comme objectifs de favoriser la
performance économique tout en assurant la protection des citoyens et de
l'environnement.
La commission européenne a adopté le 12
septembre 2001 le Livre Blanc « La politique européenne des
transports à l'horizon 2010 : l'heure des choix ». La
commission propose avec ce livre blanc sur les transports un plan d'action
visant à améliorer la qualité et l'efficacité des
transports européens. Elle se donne également les moyens de
découpler progressivement l'augmentation de la mobilité et la
croissance économique, afin de réduire la pression sur
l'environnement et la congestion, tout en maintenant la
compétitivité économique de l'Union Européenne.
Le protocole de Kyoto est un traité international qui
vise à réduire les émissions de gaz à effet de
serre considérés comme principale cause du réchauffement
climatique. L'ensemble des pays de l'Union Européenne a signé et
ratifié ce protocole. Toutes les émissions de carbone font
l'objet d'inventaires nationaux et sont incluses dans le mécanisme de
réduction principale, à l'exception de celles dues au transport
aérien international et aux transports maritimes. Il n'est pas
évident de définir à quel pays attribuer ces
émissions. En effet quel pays doit répertorier les
émissions liées au déplacement d'un passager
français voyageant sur un vol Londres-Madrid par exemple ? Le
problème reste sans réponse, pourtant les pollutions liées
à l'aviation civile sont importantes et contribuent de manière
croissante aux émissions des gaz à effet de serre.
Les taxes et écotaxes :
Dans la plupart des pays européens, des taxes
environnementales sont appliquées sur les carburants. La moyenne
communautaire des accises (impôts de consommation) sur l'essence et le
gasoil au 1er janvier 2006 était de 530,1 € par 1000
litres pour l'essence et de 374,2 € par 1000 litres pour le gasoil.
La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) est applicable aux
produits pétroliers, carburants et combustibles, au taux normal,
conformément aux normes européennes.
Les écotaxes appliquées dans les
différents pays européens sont en règle
générale très faibles par rapport au réel
coût des pollutions émises. La mise en place de taux trop
élevés des écotaxes aurait un impact trop important sur la
compétitivité des entreprises qui ne pourraient certainement pas
assumer une augmentation rapide des charges fiscales. La solution serait
certainement la mise en place d'écotaxes supra nationales qui limiterait
le problème de la compétitivité des entreprises
européennes entre elles.
Ces écotaxes qui restent très faibles par
rapport au réel coût des pollutions émises ont
néanmoins l'avantage d'inciter au progrès technique et au
développement de nouvelles technologies plus propres. Les taxes
environnementales représentent environ 2,8% du PIB européen.
Certains pays européens ont introduit des aspects
environnementaux dans différentes taxes existantes, notamment dans le
domaine du transport. En Allemagne par exemple, les taxes sont modulées
en fonction des niveaux de pollution émise par les véhicules. Au
Royaume-Uni et en Suisse les taxes entre le diesel et l'essence ont
été inversées à la faveur de l'essence qui est
moins polluante en terme de particules émises. En règle
générale, l'harmonisation des taxes européennes est bien
avancée dans le domaine des transports et des carburants.
Le cas particulier de l'aviation civile
internationale :
La convention de1944 relative à l'aviation civile
internationale dite « convention de Chicago »
définit le cadre politique applicable à l'aviation
internationale. A partir de cet acte législatif de nombreux accords de
services aériens bilatéraux régissent l'exploitation des
services aériens internationaux.
La législation communautaire remplace les accords
bilatéraux entre les Etats membres de l'UE depuis l'introduction du
marché unique européen du transport aérien. Il existe
toujours des accords bilatéraux entre des Etats membres de l'UE et des
pays tiers mais ils sont et seront progressivement remplacés par des
accords négociés au niveau de l'UE.
La directive sur les produits énergétiques
(2003/96/CE) permet désormais aux états membres de l'UE de
conclure un accord bilatéral de taxation du kérosène, ce
qui était auparavant interdit en vertu de la directive concernant les
droits d'accise sur les huiles minérales (92/81/CEE).
L'industrie aéronautique bénéficie de
privilèges fiscaux non négligeables. En effet, il n'existe pas de
taxe sur le kérosène. De plus, les billets d'avion internationaux
ne sont pas soumis à la TVA car ils sont assimilés à une
exportation de service. Il n'existe pas non plus de taxes sur le bruit ou les
émissions de gaz à effet de serre produits par les avions. Enfin,
certaines compagnies aériennes ont bénéficié de
subventions des pouvoirs publics pour maintenir des lignes ou relancer des
aéroports. Ces subventions se font par le biais de taxes d'atterrissages
au rabais, de campagnes publicitaires, de cours de formation et d'hôtel
gratuit au personnel comme ce fut le cas pour Ryanair qui
bénéficia de ces subventions attribuées par la
région Wallonne pour relancer l'aéroport de Charleroi (de 10
à 14 millions d'€ de 2001 à 2003), par la région
Alsace (560 000€) pour l'exploitation de la ligne Strasbourg -
Londres ou encore par la région Auvergne (725 000€) pour la
liaison Clermont-Ferrand - Londres. Ces subventions ont depuis
été jugées illégales par la commission
européenne. Le Gouvernement fédéral Suisse à lui
aussi mis la main à la poche en 2001 pour aider la compagnie Swissair
(700 millions d'€), cependant cette compagnie n'existe plus.
Malgré la prise de conscience d'une partie de la
population, les conséquences écologiques de l'aviation sont
rarement mises en cause par les pouvoirs publics qui ne considèrent en
règle générale les transports que comme moyen de
développement économique.
1.2.2 Le tourisme
Le tourisme est un secteur transversal qui est concerné
par de nombreuses politiques européennes. Cependant, il n'existe pas de
politique européenne spécifique au tourisme. Le secteur du
tourisme a un poids économique qui pousse cependant les institutions
communautaires à agir. La commission européenne a donc
présenté une stratégie pour promouvoir le tourisme dans
l'Union Européenne. Cette stratégie prévoit entre autre un
Agenda 21 européen du tourisme pour promouvoir la durabilité du
secteur. Une proposition sera donc présentée par la commission
avant fin 2007.
De nombreux textes, chartes, codes, et déclarations
existent. Ils ont souvent été conçus pour apporter un
cadre de référence aux activités touristiques durables.
Ces chartes, codes et déclarations encouragent les bonnes pratiques
environnementales ou socio culturelles (voir exemple du code mondial de
l'éthique : Annexe 1). Il s'agit d'engagements volontaires des
acteurs privés. Ces codes peuvent être assimilés à
des contrats. Ils n'ont pas de valeur réglementaire ou
législative et peuvent être assimilés à des
engagements moraux. S'ils ne sont pas relayés par les
législations nationales, les acteurs de l'industrie touristique n'ont
aucune obligation de les appliquer. C'est le cas du code mondial
de l'éthique proposé par l'Organisation Mondiale du Tourisme
ou encore de la Charte Européenne du Tourisme durable dans les espaces
protégés proposée par la Fédération parcs
naturels et nationaux d'Europe, ou encore de la Charte éthique du
voyageur et du Code de conduite du voyagiste proposés par Atalante.
Ces textes ont en commun une grosse lacune puisqu'ils ne
mentionnent peu ou pas les bonnes pratiques à adopter au niveau de la
mobilité qui représente pourtant la plus grande source de
pollution du tourisme.
1.3 Les problèmes posés par les transports de
passagers
Comme nous l'avons vu auparavant, les transports sont moteurs
de développement économique, contribuent au désenclavement
et sont nécessaires au tourisme mais ils posent également de
nombreux problèmes, notamment en terme de pollutions. D'après
l'OCDE, l'UNESCO et le PNUE, 22% de l'effet de serre serait dû aux
émissions que produisent les déplacements de loisirs.
Un manque de développement harmonieux des politiques
communes de transports a mené à une croissance inégale des
différents modes de transport, à des embouteillages et a eu un
impact nuisible sur l'environnement comme le souligne le livre blanc de la
commission européenne sur la politique de transport de septembre
2001.
La voiture et l'avion sont les moyens de transports les plus
utilisés pour se rendre en vacances mais ce sont aussi les moyens de
transports les plus polluants. Les nuisances occasionnées ont un
coût externe. En 2000, les coûts externes actuels du transport
aérien ont été estimés à 90,924 milliards
d'€ par an, soit 52,5€/1000 passager-km. Ce chiffre donne une
idée de ce qu'il faudrait ajouter au prix du billet pour un voyage
d'environ 1000 km, un aller retour Londres-Berlin par exemple, de façon
à internaliser les coûts.
Intéressons-nous à ces nuisances, quelles sont
elles et quelle est leur importance ?
1.3.1 Pollution de l'air
Les transports, avions, voitures et autres, ont besoin
d'énergie pour fonctionner. Cette énergie est produite pour quasi
tous les véhicules par la combustion de carburants. Outre le fait que
les ressources pétrolières s'amenuisent, la combustion de ces
carburants produit des gaz et des particules qui sont rejetés dans
l'air. Ces gaz et particules ne sont pas sans conséquences sur la
santé humaine et sur la planète en général.
Les principales émissions des moteurs sont le dioxyde
de carbone (CO2), l'oxyde d'azote (Nox), l'Hydrocarbure (Ho), les hydro
fluocarbures (HFC), et les particules.
Le rejet de ces gaz est en partie responsable de l'effet de
serre. L'effet de serre est un phénomène naturel qui est
aujourd'hui amplifié par l'émission de gaz rejetés par les
véhicules à moteur. Cette amplification pourrait avoir de graves
conséquences sur notre planète puisque certains experts affirment
que nous sommes aujourd'hui dans une phase de réchauffement climatique
rapide qui est d'après eux, d'origine anthropique.
Les gaz et particules ont également des impacts
très négatifs sur la santé humaine et sont responsables de
nombreuses infections respiratoires, de nombreuses formes d'asthme et du
développement de certains cancers.
Les différents types de véhicules ne consomment
pas les mêmes quantités de carburants et n'émettent donc
pas les mêmes quantités de gaz et particules. Comme le montre les
schémas suivants, l'avion est sur la première marche du podium en
terme de consommation et de pollution puisqu'il est le plus gros consommateur
et aussi le plus pollueur.
Consommation et taux moyen d'occupation par
différents types de transport
Source : OFS, 2002
Comme le montre ce graphique, l'avion est le mode de transport
le plus gros consommateur de carburants. Cette consommation est plus importante
pour les courts trajets puisque le décollage et l'atterrissage qui sont
gros consommateurs sont répartis sur moins de kilomètres.
La voiture est le transport utilisé avec le plus faible
taux d'occupation avec 37% contre 45% pour le train et 66% pour l'avion. Avec
une moyenne de 1,85 personnes par véhicule en moyenne.
Enfin, le train est le moyen de transport le plus
économique en terme de consommation de carburants mais avec seulement
45% de taux d'occupation.Emissions de CO2, en
kg/km/personne
Source : Environnement Suisse, politiques et
perspectives, Office fédéral de l'Environnement (Ofefp),
2002.
L'avion est le plus gros pollueur en terme d'émissions
de CO2 par km et par personne. Les vols courts sont les plus gros consommateurs
mais aussi les plus polluants par rapport à la distance parcourue :
les émissions très importantes dégagées lors du
décollage et de l'atterrissage sont réparties sur moins de
kilomètres.
La voiture est également très polluante
puisqu'elle émet presque autant de CO2 qu'un avion long courrier.
Le train est de loin, le moins polluant des modes de
transports.
Efficacité des transports
Source: Energy: A Guidebook, Janet Ramage, 1997
Légende : Passenger kilometers per
liter : Kilomètres-passager par litre ; Private
jet : avion privé (a réaction) ;
Commercial aircraft : Avion de ligne ; Steam
train :Train à vapeur ; Diesel
train : Train Diesel ; Electric Intercity
Train : Train Intercity électrique ; Electric
commuter train : Train régional électrique (RER, TER) ;
Single decker bus : Autobus ; Double-decker bus : Autobus
à étage ; Long-distance coach : Autocar longue
distance ; Medium diesel car :
Voiture moyenne Diesel ; Large car : Grosse
voiture ; Medium car : Voiture Moyenne ; Small
car : Petite voiture
Ce tableau démontre le rendement relatif des
différentes formes de transport (avec un taux moyen d'occupation), en
prenant en compte le nombre de passagers transportés (c'est pour
ça que les autobus sont meilleurs que les voitures) et l'énergie
nécessaire pour se déplacer d'un kilomètre (d'où le
mauvais résultat des avions).
Prendre l'avion pour se rendre à une destination
touristique est donc le premier et le plus important geste polluant que nous
effectuons avant même de commencer à apprécier notre
destination et notre activité touristique.
Faisons le point sur les émissions que
représente un mois de vacances pour nous donner une idée de la
part des transports dans ces émissions.
Emissions en gaz à effet de serre pour un mois
de vacances
- randonnée à vélo (départ en
train) : 80 kg d'équivalent carbone
- camping sous tente : 91 kg d'équivalent
carbone
- séjour dans une maison ancienne : 118 kg
d'équivalent carbone
- camping en caravane : 162 kg d'équivalent
carbone
- séjour en location : 188 kg d'équivalent
carbone
- séjour en résidence secondaire
récente : 468 kg d'équivalent carbone
- séjour aux sports d'hiver (voyage en voiture) :
580 kg d'équivalent carbone
- séjour en hôtel au Maroc (voyage en
avion) : 1 056 kg d'équivalent carbone
Source : L'écologie de paresseuses,
Sophie Derek, édition Marabout, avril 2006
1.3.2 Pollution sonore
La pollution sonore désigne les nuisances
sonores
provoquées par diverses sources et pouvant avoir des
répercussions sur la
santé et la
qualité de vie.
Source
: Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie
Le
schéma ci contre illustre l'échelle du bruit. Le décollage
d'un avion produit environ 140 décibels, c'est-à-dire un
bruit situé au dessus du seuil de douleur. Ce bruit est bien entendu
atténué par la distance mais cela donne un ordre d'idée du
bruit auquel sont confrontées les populations vivant à quelques
kilomètres des aéroports.
Le
bruit lié aux décollages et atterrissages des avions est
très important et peut avoir de graves conséquences sur la
santé des personnes déjà fragiles (enfants, personnes
âgées et malades). Il est source de problèmes de sommeil,
de retard et de difficultés d'apprentissage pour les enfants qui y sont
soumis.
Il
n'existe pas de solution miracle pour atténuer ce bruit. La solution
serait de concevoir des avions de plus en plus silencieux mais cela n'est pas
envisageable à court terme, on ne peut pas aller plus vite que le
progrès technique. Il y a pourtant de nombreux progrès à
faire, autant au niveau de la consommation de carburants et de la pollution
qu'au niveau du bruit des futurs appareils.
Les
riverains des aéroports sont également confrontés aux
bruits liés à une forte circulation de voitures en direction des
aéroports. Le bruit occasionné par la circulation des voitures
n'est malheureusement pas réservé aux riverains des
aéroports. En effet, la circulation automobile est source d'une
pollution sonore importante dans les villes et grandes destinations
touristiques. Des murs antibruit, merlons (talus), tranchées et
revêtements moins bruyants permettent de limiter les nuisances sonores
pour les riverains proches des axes à grande circulation. La plantation
d'arbres peut également être une solution. Tous ces ouvrages sont
coûteux et ne peuvent être mis en place partout mais ils
réduisent néanmoins le bruit du trafic dans des endroits
très sensibles. Des progrès font évoluer les techniques,
il existe aujourd'hui des murs antibruit dépollueurs qui permettent
d'éliminer les oxydes d'azote (Nox) de l'air ambiant.
Le
problème est traité en réaction aux nuisances qu'ils
occasionnent, ne doit il pas être traité en amont,
préventivement en réduisant la circulation ?
1.3.3 Saturation du trafic
La
saisonnalité de l'offre touristique et la concentration des touristes
sur des espaces restreints (stations de ski en hiver et littoral en
été) entraînent de fortes congestions. Cette saturation du
trafic routier se traduit par des difficultés de circulation, une
réduction de la vitesse du trafic, un allongement du temps de conduite
et donc à une baisse de la vitesse des conducteurs et une augmentation
des accidents. Mais aussi une pollution sonore et atmosphérique
localisée qui devient un véritable calvaire pour les populations
autochtones.
De
plus en plus de vols, cela implique une augmentation des décollages et
atterrissages et donc une augmentation de l'utilisation des aéroports.
Les aéroports saturent, mais il va pourtant falloir trouver une solution
pour assurer cette augmentation des vols, de nouveaux aéroports seront
construits et de nouveaux riverains devront subir les nuisances diverses que
ces infrastructures occasionnent.
1.3.4 Pollution visuelle
La
pollution visuelle regroupe toutes les nuisances qui peuvent gâcher un
espace, un paysage et dans un sens plus large tout ce qui contribue à
dénaturer un environnement.
Les
échangeurs d'autoroutes, les grandes routes et les aéroports
représentent une pollution visuelle significative. Il est évident
que l'on ne peut pas interdire la construction de ce type d'équipement
dans le seul but de préserver les paysages mais la pollution visuelle
doit être prise en compte lors de la conception de ces
infrastructures.
La
pollution visuelle liée à ces infrastructures ne se limite pas
aux équipements, les panneaux publicitaires qui longent maintenant
toutes nos routes en font partie. L'automobiliste est désormais victime
d'un matraquage publicitaire dès lors qu'il monte dans son
véhicule.
1.3.5 L'amenuisement des ressources
pétrolières
Comme
nous l'avons vu précédemment, les transports motorisés
sont de très gros consommateurs de carburants. Les chiffres sont
éloquents, la part des transports (marchandises et passagers) dans la
consommation de pétrole est aujourd'hui estimée à
plus de 55% et d'après les experts, la situation est loin de s'inverser
comme le démontre le schéma ci-dessous. Ceci n'est pas sans
pauser de problème. En effet, les ressources s'amenuisent et
l'échéance de la fin de l'ère du pétrole approche.
La
part des transports dans la consommation de pétrole
Source :
OECD Organisation de Coopération et de Développement
Economiques
1.3.6 Autres problèmes posés
par le transport
Chaque
année, environ 8 000 piétons et cyclistes sont tués, et
300 000 autres sont blessés à la suite d'accidents de la route,
au sein de l'Europe. Ces chiffres diminuent significativement grâce
à des politiques actives des états membres mais le risque
zéro n'existe pas.
L'apparition
des véhicules motorisés a considérablement changé
les habitudes des européens et réduit leurs activités
physiques. Dans la vie quotidienne comme lors des vacances, les
européens se déplacent en voiture plutôt qu'à pied,
à vélo ou en rollers. L'obésité a fait sont
apparition et touche de plus en plus d'européens et développe les
risques de maladies cardiovasculaires et les risques de diabètes.
1.4 Perspectives d'évolution et enjeux de l'utilisation
des transports dans le tourisme
Comme
nous l'avons vu précédemment, La voiture et l'avion sont les
principaux transports utilisés pour se rendre aux destinations
touristiques. Les périodes de vacances se raccourcissent, les
départs sont de plus en plus fréquents et se font vers des
destinations toujours plus éloignées du lieu de résidence
habituel. Les déplacements sont donc plus fréquents et plus longs
en terme de kilomètres.
L'avion
a révolutionné et facilité les voyages. Les transports
aériens ont enregistré la croissance de loin la plus
impressionnante au cours des vingt dernières années dans l'Union
Européenne.
Nombre
de passagers de vols internationaux de ligne, en millions*
Source :
Annual report 2003, International air transport association (IATA)
*Les
chiffres de ce tableau ne comprennent pas le trafic national qui, en 2002,
représente 830 millions de passagers, dont la moitié se
déplacent à l'intérieur des Etats-Unis (World air
transport statistics, IATA, 2003)
Comme
le montre ce schéma, le trafic estimé en passagers/km a
augmenté de 7,4% par an en moyenne entre 1980 et 2001. Le trafic dans
les aéroports de l'Europe des Quinze a lui quintuplé depuis
1970.
Le
développement de l'aviation civile va très certainement se
poursuivre avec l'arrivée de nouveaux pays sur le marché. En
effet, les pays émergeants comme la Chine et l'Inde se sont
développés économiquement et l'augmentation du pouvoir
d'achat des populations importantes de ces pays se traduira sur le
marché des transports par un développement des
déplacements à destination et en provenance de ces pays.
Les
déplacements et le tourisme vont donc poursuivre leur
développement et les nuisances qui y sont liées augmenteront de
la même manière. Or les coûts externes des transports
(accidents, pollution de l'air, changements climatiques, bruit,
dégradation de la nature et des paysages, congestion urbaine) en euros
pour 1000 voyageurs-kilomètres sont les suivants : voiture
87,3 ; avion 47,5 (mais le plus gros pollueur, 2 fois plus que la
voiture), autocar 38,9, rail 19,5 (source : Union Internationale des
Chemins de Fer). Ces coûts ne sont jamais intégrés dans les
projets de tourisme, durable ou non.
Les
enjeux sont donc de taille, comment concilier le développement de ces
activités et dans le même temps réduire leurs
impacts ?
La
mobilité durable ou écomobilité semble être la voie
la plus pertinente pour concilier les enjeux antagonistes que sont le
développement des transports et la préservation de
l'environnement. Il s'agit d'adopter des modes de transports qui
répondent aux besoins de déplacements sans sacrifier
l'environnement et l'humain.
Penchons
nous donc sur les solutions concrètes qui peuvent être
envisageables pour appliquer l'écomobilité au tourisme.
2 Quelles solutions peut on envisager pour intégrer
l'écomobilité à l'offre touristique durable ?
Comme
nous l'avons vu précédemment, les problèmes liés
aux transports sont divers et multiples : pollution de l'air, pollution
visuelle et sonore, saturation du trafic, santé, accidents, amenuisement
des ressources pétrolières... Une petite filière se met en
place dans ce but et propose des produits touristiques durables
intégrant l'écomobilité. Intéressons-nous dans un
premier temps à ses acteurs, son organisation, ses produits et concepts
puis recherchons des moyens à développer pour améliorer
cette offre et réduire encore l'impact des transports lié
à l'activité touristique.
2.1 Une offre
récente en cours de structuration
2.1.1 L'apparition de l'écomobilité dans le
tourisme
La
notion de tourisme a été popularisée depuis l'apparition
des congés payés, qui ont permis à cette activité
de loisir, dans les pays les plus développés, de devenir une
habitude de consommation, non plus pour une minorité aisée mais
pour une majorité de la population. L'écomobilité, quand
à elle, est une notion très récente qui était
pourtant naturelle avant l'apparition des moyens de transports modernes que
sont la voiture et l'avion. On entend aujourd'hui par
l'écomobilité une réponse alternative à ses
nouveaux moyens de transports qui eux aussi ne sont
popularisés/vulgarisés que depuis quelques décennies.
L'écomobilité est donc un simple retour à des modes de
transports plus doux, plus durables, plus écologiques. Les vacances
à pied, à vélo, ou encore en train font leur retour sur la
scène touristique depuis quelques années à peine, de
même que se développent des produits touristiques verts, durables,
écologiques. Bien qu'encore peu développée l'offre
touristique « écomobile » se décline sous de
nombreuses formes et est promue et développée par de nombreux
types d'acteurs.
2.1.2 Les
différents acteurs
Des
voyagistes ou Tour Opérateurs (TO), désireux d'améliorer
la qualité des produits touristiques qu'ils vendent et d'élargir
leurs marchés, proposent désormais des produits touristiques
« écomobiles ». Il s'agit pour eux de proposer une
offre alternative, durable et plus éthique qui est destinée
à un type de clientèle précis. Les voyagistes peuvent
choisir de toucher une clientèle déjà convaincue,
déjà sensibilisée aux problèmes environnementaux
que posent les transports et impliqués dans une démarche
écocitoyenne, déterminée à réduire leur
empreinte écologique. Ce type de clientèle recherche ce type
d'offre touristique écomobile. Les TO peuvent également choisir
de toucher un public qu'ils vont sensibiliser, il s'agit de clients
déjà sensibilisés aux problèmes environnementaux,
qui ne demandent qu'à être convaincus par ces produits. Ces
clients souhaitent généralement passer des séjours au
calme, à la recherche de tranquillité, de pureté,
d'authenticité. Enfin les voyagistes pourront choisir de toucher une
clientèle non avertie et non sensible aux problèmes
environnementaux. Pour toucher cette clientèle l'argument
écologique n'aura pas sa place. Il faudra convaincre par la
qualité du produit proposé, son aspect pratique, l'organisation,
le cadre et l'accueil qui seront compris dans ce produit.
Certaines
collectivités territoriales (communes, communautés de communes,
d'agglomération ou urbaines), pays, et organisations touristiques
locales, sont également à l'origine d'initiatives
intéressantes. Il s'agit d'organisations qui ont fait le choix d'une
mobilité douce sur et vers leur territoire qui possède le plus
souvent un fort attrait touristique. Grâce à une politique
volontaire en matière d'organisation des transports, ces organisations
proposent ou imposent (selon les cas) des alternatives à la voiture par
la mise en place de services ou d'aménagements spécifiques. Ces
organisations sont conscientes de l'importance de la qualité de
l'environnement pour pérenniser leur activité touristique et ont
donc fait le choix des transports doux, autant pour les autochtones que pour
les visiteurs.
Les
transporteurs ou loueurs de véhicules propres, publics ou privés,
peuvent proposer aux voyagistes, collectivités, et autres organisations
de véritables alternatives à la voiture et à l'avion. Ils
deviennent alors les partenaires privilégiés dans le
développement touristique durable. Leur rôle est primordiale
puisque indispensable au développement de l'activité
touristique. Taxis, bus, cars, vélos, chevaux, canoës... les
solutions ne manquent pas pour laisser la voiture au garage.
Pour
faire le lien entre ces différents acteurs et organiser cette offre
récente, des réseaux locaux, nationaux et internationaux ont
été créés.
2.1.3 Les
réseaux dédiés à l'Eco mobilité et au
tourisme durable
Les
réseaux dédiés à l'écomobilité et au
tourisme durable jouent un rôle de coordination et d'information des
différents acteurs. Leur rôle facilite le développement des
offres touristiques durables et écomobiles grâce à une
mise en relation d'acteurs et par des échanges de savoirs et de savoirs
faire.
Le
réseau pour le tourisme européen écomobile NETS
(Netzwerk Europäischer Tourismus mit sanfter Mobilität) a
été encouragé par le ministère autrichien de
l'environnement. C'est un réseau à dimension européenne en
faveur de la mobilité dans le secteur du tourisme. Il est basé
sur le projet européen « Soft mobility in tourism
destinations » (éco-mobilité dans les destinations
touristiques), cadre du plan d'action pour la promotion du tourisme de la
commission européenne. Les pionniers de l'écomobilité dans
les Alpes ont également initié la fondation de NETS (3
associations : Autrichienne, Suisse et Allemande).
La
tache de NETS est d'encourager les membres du réseau et indirectement le
public en développant et promouvant les offres touristiques
intégrant l'écomobilité, en encourageant le tourisme de
qualité par des concepts qui visent à freiner les facteurs de
pollutions le plus possible pour le trafic et le tourisme, et en
améliorant la qualité de vie et la qualité
environnementale des destinations en réduisant la pollution
causée par le trafic.
Le
réseau s'adresse aux destinations et régions touristiques qui
considèrent l'écomobilité comme un important facteur de
qualité pour un développement durable du tourisme.
L'écomobilité doit être exprimée de manière
exemplaire, par les partenaires NETS. La coopération transnationale des
destinations européennes et des importants services aux partenaires sont
des éléments clés. Les activités du réseau
en faveur d'une mobilité plus durable auront des retombées
économiques positives, des avantages, directement ou indirectement pour
les destinations et partenaires puisqu'il s'agit d'offrir un produit de
meilleure qualité.
Le
réseau réalise ou fait appel à des consultants et
encourage la création de nouveaux concepts, élabore des
études de marché pour des offres nouvelles et innovantes
intégrant l'écomobilité. Il facilite également le
développement de la vente d'offre touristique et écomobile. Le
réseau renforce les contacts, liens entre les professionnels du tourisme
écomobile et les clients par l'intermédiaire des organisateurs de
voyages, autres organisations de promotion et de diffusion, et protagonistes
appropriés
Le
réseau NETS regroupe des destinations touristiques, des entreprises et
prestataires de services de transport et de mobilité, des institutions
publiques et des organisations non gouvernementales. La plupart des partenaires
sont autrichiens, suisses, allemands ou néerlandais mais le
réseau est également en lien avec des organisations de nombreux
pays européens potentiellement futurs partenaires.
Au
réseau NETS, s'ajoutent les différents réseaux nationaux
dédiés à l'écomobilité et au tourisme
durable comme Mobiltour pour la Suisse par exemple. Des réseaux
dédiés au tourisme durable existent également, ils
travaillent de plus en plus en partenariat avec les réseaux
dédiés à l'écomobilité. C'est le cas du
réseau ECOTRANS.
ECOTRANS
est un réseau européen d'experts et d'organisation du tourisme,
de l'environnement et du développement régional, qui cherche
à promouvoir les bonnes pratiques dans le domaine du tourisme
durable.
Le
nom ECOTRANS porte 2 principes de bases : le lien entre ECOlogie et
ECOnomie, et le TRANSfert et la publication de savoirs et par conséquent
une meilleure TRANSparence.
Les membres
d'ECOTRANS représentent des organisations non gouvernementales et des
consultants de 12 pays européens : Allemagne, Autriche,
Portugal, Grèce, Royaume Uni, Belgique, Danemark, Pays Bas, France,
Italie, Espagne et Suisse. Ils sont reconnus pour leur activité dans
leur pays et territoires d'expertise. Ils combinent leurs forces dans la
recherche, les activités de conseils, de formation et parfois
d'éducation. Ils se sont attaqués à des problèmes
pratiques du tourisme et y ont développé des solutions
durables
Ils
fournissent des conseils créatifs à d'autres qui réalisent
leurs propres objectifs de tourisme durable. Ils ont été
impliqués dans des projets pilotes innovants dans le cadre d'initiatives
à dimension européenne. Les membres d'ECOTRANS sont
chargés d'établir et de promouvoir des principes clairs pour le
développement durable du tourisme en Europe.
ECOTRANS
offre à ses partenaires une base valable pour le développement
d'un tourisme de qualité, avec une attention particulière
accordée à la qualité de vie et à l'environnement,
et des avantages compétitifs sur le marché internationale. Ce
réseau offre également aux partenaires, clients et sponsors de
projets européens :
-
une approche transversale main dans la main pour la résolution de
problèmes
-
une assistance directe et une intensive collaboration dans la langue en
question dans le pays
-
un accès aux idées et approches de toute l'Europe
-
l'expérience d'une gamme de mesures qui ont été
essayées et testées en pratique
-
un support dans la recherche de futurs partenaires européens.
A
travers des années de collaboration internationale, les membres
d'ECOTRANS, entre eux, ont assemblé une image du tourisme durable en
Europe.
Mobiltour.ch
est un bon exemple de réseau national. Il s'agit du réseau suisse
pour le développement de l'écomobilité dans le tourisme.
C'est un projet de
Alpenbüro Netz
(Réseau de bureaux pour les alpes). Le projet mobiltour.ch comprend un
réseau national, qui associe tous les partenaires touchant aux
déplacements de tourisme, un service de consultation/expertise et de
mise en relation avec des professionnels, une plateforme de projets et une
documentation en ligne. Via mobiltour.ch, Alpenbüro Netz vise à
guider, pas à pas, le trafic de tourisme sur le chemin de
l'écomobilité. Au niveau international, mobiltour.ch collabore
avec le réseau européen NETS. Le Secrétariat d'Etat
à l'économie (SECO) subventionne notablement la mise en place de
mobiltour.ch.
Ces réseaux dédiés à
l'écomobilité et au tourisme durable représentent une aide
précieuse aux porteurs de projets et apportent une plus grande
crédibilité et transparence vis-à-vis des clients. Voyons
à présent ce que les voyagistes et autres organismes touristiques
proposent concrètement en terme de produits touristiques
écomobiles.
2.2 Des projets innovants et expérimentaux
2.2.1 Des projets
qui marchent, roulent, glissent...
Les projets touristiques écomobiles sont très
diversifiés, autant par les produits proposés que par les
porteurs de projets.
Comme nous l'avons vu précédemment, avions et
voitures donnent à nos vacances un bilan écologique
catastrophique. Différents acteurs du tourisme durable et de
l'écomobilité proposent donc des alternatives à ces 2
modes de transports sans faire un retour au moyen âge. Les voyagistes
offrent des solutions concrètes et complètes pour laisser la
voiture au garage et l'avion à l'aéroport. Nous tacherons
à travers les exemples, non exhaustifs, des produits les mieux
organisés, de nous faire une idée de l'offre existante.
Vacances en train, cars, bus
L'ÖBB (chemins de fers autrichiens) soutient le
réseau NETS depuis 6 ans et a créé quelques années
auparavant le produit Wedelweiss, qui permet à chaque touriste d'acheter
avec son billet de train, un service de bagage. Deux destinations NETS
constituent la base du projet autrichien « Ecomobilité,
tourisme sans voiture » (Bad Hofgastein et Werfenberg). Il s'agit
d'un projet quinquennal mené sous l'autorité des
ministères de l'Environnement, des Transports et de l'Economie, du
gouvernement de Salzbourg et de l'union européenne. Les objectifs sont
d'améliorer la qualité de l'environnement, de la vie des
habitants et des touristes, leur comportement, d'encourager la mobilité
et de favoriser le tourisme de qualité. Ce programme sert de
modèle à des destinations touristiques en Autriche et à
l'étranger.
Le village de Bad Hofgastein : C'est naturellement ou
logiquement que cette station dont l'activité principale est le tourisme
de santé, a fait le choix de l'écotourisme. En effet, une
activité principale basée sur la santé implique un
environnement de qualité. Ainsi le village de Bad Hofgastein fut le
premier à créer une zone piétonne en Autriche en 1972
alors que partout ailleurs, on ne parlait encore pas ou peu des impacts
négatifs du tourisme et on ne mentionnait pas les impacts
néfastes de la circulation. Ensuite sont venues les limitations de
vitesse à 30 km/h pour la plus grande partie du village puis la
limitation des livraisons à certains jours de la semaine et
l'interdiction de circulation des véhicules de plus de 7,5 tonnes et
enfin, la mise en place de bus de ville et de bus pour la saison estivale et
hivernale. De véritables produits touristiques écomobiles ont vu
le jour avec le forfait Gastein-Superski qui combine l'accès à
toutes les remontées mécaniques et tous les transports publics
sur la station. Depuis 1992-1993 le forfait Wedelweiss inclue un billet
aller-retour sur les lignes ferroviaires autrichiennes, un forfait ski pour 6
jours, les transferts de la gare à l'hôtel et 15% de
réduction sur les écoles et les locations de skis. Il existe
également un forfait train-ski de Salzbourg pour le week-end et un
billet de train combiné avec le transport des bagages gratuit.
A Werfenberg, la première initiative a
été de réduire le nombre de rues et de
réaménager le centre ville. La municipalité a
également fait le choix original de l'utilisation de voitures
électriques. Cette initiative a été soutenue par Renault
avec la mise à disposition de 2 Clio électriques.
Différentes organisations de Werfenberg ont été
honorées durant l'été 1997 car elles garantissent un
service spécial pour les personnes qui voyagent en train (transfert,
information sur la mobilité dans les hôtels, réduction sur
les billets de train, etc...). Les différents services offerts à
la population et aux visiteurs représentent une véritable
alternative au transport individuel en milieu rural. En février 2000,
tous les viennois ont bénéficié d'une offre
spéciale. Leurs bagages étaient acheminés de leur domicile
à leur chambre d'hôtel et en sens inverse à la fin de leur
séjour. Cette offre spéciale gratuite était en quelque
sorte une manière de leur prouver l'interet de ce service et de les
inciter à le réutiliser l'année suivante, ce qui fut le
cas. Enfin, les touristes qui arrivent en train ou qui remettent leurs
clés de leur véhicule à leur arrivée
bénéficient de la possibilité d'utiliser des voitures,
scooters et vélos électriques sans payer de supplément.
S'ils ne souhaitent pas conduire eux même, ils peuvent
bénéficier d'un chauffeur (de voiture électrique) de 10h
du matin à 10h du soir, ou d'un service de bus de nuit.
Pour Werfenberg et Bad Hofstein, l'écomobilité
est une offre unique d'éco-vente. Ces deux stations-villages
représentent une référence pour le programme national de
« Tourisme sans voiture », mais aussi pour leurs homologues
européens.
Pour permettre aux pratiquants des sports d'hiver
d'accéder aux stations sans voiture, l'autocariste VFD leur propose un
pack transport-forfait. 13 stations iséroises sont accessibles par
Skiline (Stations des massifs de Belledonne, Chartreuse, Oisans, Vercors,
Sud-Isère et Matheysine). Les clients intéressés peuvent
se procurer les billets à l'avance à l'agence VFD ou le matin
même au départ à la gare routière. Un aller retour
Grenobles-Les 2 alpes avec forfait journée coutait 34€ au
départ de Grenoble à 8h05 le matin pour un retour des 2 alpes
à 17h en soirée pour la saison 2005 alors que le forfait
journée aux 2 alpes coûtait 33, 90€. L'aller-retour
Grenoble-Les 2 alpes coûtaient donc 10 cents supplémentaires, un
prix donnant envie aux skieurs et surfeurs de laisser la voiture au garage. Ce
service existe au départ et à destinations d'autres villes et
stations, c'est le cas du forfait skibus proposé par l'entreprise Santa
Azur qui propose ces forfaits au départ de Nices, Cannes ou Antibes vers
les stations d'Auron, Isola 2000, Praz sur Arly, Autrans, Serre Chevalier, et
les stations des 3 vallées.
Les élus de la communauté de communes du Pays de
Corps ont souhaité développer l'offre touristique sur leur
territoire. Ce territoire déjà riche de nombreux sentiers de
randonnées a donc vu sa base nautique du Lac du Sautet
aménagée pour accueillir un bateau passager permettant de faire
visiter aux touristes les gorges de la Souloise. L'image tranquille et
naturelle du territoire a amené les élus à faire le choix
d'un bateau électro-solaire pouvant accueillir une vingtaine de
passagers. Cette année, le côté pédagogique va
être développé avec la mise à disposition de
plaquettes de l'ADEME et la création d'un poster explicatif. La
promotion se tourne vers un public plus sensibilisé à
l'environnement et des partenariats sont envisagés avec le Centre Terre
Vivante.
Le bateau effectue 4 rotations par jour, uniquement en juillet
et août. La balade en bateau dure une heure et permet d'admirer
différents sites et curiosités. A bord, le capitaine donne des
explications et apporte des commentaires sur les aspects géologiques,
patrimoniaux et sur le fonctionnement du bateau.
La communauté de communes du pays des écrins met
en place des navettes sur son territoire depuis 2001. Les navettes sont
accompagnées d'un guide et sont payantes, il s'agit de parcours
thématiques : le patrimoine viticole, le vallon du Fournel, les
cadrans solaires, le patrimoine religieux, la vie d'autrefois, les vaudois et
la force de l'eau. Les navettes à destination des lieux touristiques
sont, elles, gratuites. En hiver, dans le but de désengorger les routes
menant aux stations qui sont souvent étroites et dangereuses, un service
de navettes gratuites a été mis en place entre la vallée
et les stations. La mise en place de ces navettes a eu pour conséquence
une diminution des flux. En 2004, les navettes estivales ont compté 1000
utilisateurs soit environ 500 véhicules individuels en moins tandis que
les navettes hivernales ont compté 36 000 utilisateurs en 2005 soit
environ 12 000 voitures en moins. La qualité de vie des habitants
comme des touristes s'est donc notablement améliorée grâce
à la mise en place de ce service de navettes dont les chiffres
s'améliorent chaque année.
L'initiative du groupement allemand de voyagistes «forum
anders reisen » est originale et engagée. Ce groupement
mentionne dans sa charte des critères précis concernant le
transport et les autres aspects du développement durable. Les plus
notables concernant les transports sont la substitution de l'avion par le train
pour les trajets inférieurs à 700 km, et l'incitation à
l'allongement des séjours pour éviter une multiplication des
trajets. Ainsi les voyagistes ne vendent pas de billet d'avion pour des
parcours courts et ne proposent pas de séjours courts vers des
destinations lointaines. Cette initiative était à souligner, car
il est rare que les aspects environnementaux passent avant les aspects
économiques pour une entreprise mais ce groupement a fait le choix des
principes du développement durable et a su prioriser les aspects
écologiques aux aspects économiques.
Vacances en vélo
Irish Cycle Tours est un organisme proposant des packs
« tout compris » pour cyclotouristes. Organiser un
séjour de cyclotourisme relève parfois du véritable
défit. En effet, préparer l'itinéraire, réserver
l'hébergement dans les différents points d'arrêt,
prévoir l'équipement et partir en toute sécurité ne
sont pas une mince affaire. L'Irish Cycle Tours propose donc 7
itinéraires de 8 jours, chacun comprenant l'hébergement en Bed
& Breakfast, la location d'un vélo de qualité et d'un casque,
le transport des bagages entre chaque point d'hébergement,
itinéraires, cartes et notes détaillées sur le parcours,
et un service de secours-dépannage pendant toute la durée du
séjour. De plus, tous les points de départ et d'arrivée
des itinéraires sont accessibles en train et en bus. Les séjours
proposés par l'Irish Cycle Tours sont un très bon exemple de
projet touristique durable intégrant l'écomobilité. Du
départ de la gare jusqu'à son retour, le touriste, est donc
entièrement indépendant de son véhicule à moteur.
Si le touriste n'est pas irlandais, espérons qu'il prenne le bateau
plutôt que l'avion pour se rendre en Irlande afin de limiter les
émissions de gaz à effet de serre liées à ses
vacances. De vieux préjugés persistent : « le
bateau est plus cher que l'avion », cela est faux ! Un
aller-retour Paris Dublin coûtera 171€ sur vols AERlingus tandis que
l'aller-retour Roscoff Cork sur la Brittany Ferries coutera 116€ pour des
départs et retours aux mêmes dates (25 août 2006 et 2
septembre 2006). Malheureusement, même en vacances le touriste est
parfois pressé et 14 heures de traversée lui paraîtront
interminables à côté des 2 heures de vol... Voici la preuve
que l'aspect financier est un argument quand cela arrange le touriste...
Le projet allemand « Elberagweg » de
pistes cyclables est un bel exemple de partenariat. Les acteurs
impliqués comptent une association touristique, la ville de Dresde, la
Deutsche Bahn, des hôteliers, des agences de voyages et des transporteurs
privés. Le département d'urbanisme de la ville de Dresde et des
associations de protection de la nature ont également été
consultés lors de l'élaboration du projet. La région de
Dresde a souhaité favoriser le développement du cyclotourisme
dans la vallée de l'Elbe. Cette région à relief et aux
routes sinueuses connaît de fortes congestions et pollutions dues au
trafic. 190 km d'itinéraires cyclistes ont été mis en
place pour limiter ces problèmes de circulation. Conjointement, la mise
en place d'un plan de promotion commercialisant 60 hôtels
« vélo ami » et le circuit promotionnel des chemins
de fer « train-vélo-hôtel » soutiennent cette
initiative. Enfin, des centres d'entretien pour les vélos ont
été mis en place tout au long des itinéraires. Ce projet
est un bel exemple de projet intégré de tourisme
écomobile. Tous les acteurs du tourisme sont impliqués dans le
projet et le touriste n'a plus qu'à pédaler !
2.2.2 Un nouveau
concept : le tourisme lent
En 1986, Carlo Petrini lance le «Slow food» pour
contrer le développement des fast food et la standardisation culinaire.
Ce mouvement vise à sauvegarder la biodiversité et le patrimoine
alimentaire mondial. Le concept est basé sur le goût,
l'authenticité et la diversité et met en valeur les produits du
terroir et le savoir-faire des artisans.
En 1999, toujours en Italie, le mouvement «Slow
cities» voit le jour. Les villes de plus de 50 000 habitants qui
souhaitent améliorer la qualité de vie des habitants en
s'appuyant sur la préservation des particularités du milieu, la
qualité de l'accueil et les bonnes pratiques environnementales.
Quelques années plus tard en Suisse, le mouvement
«Slow travel» ou «tourisme lent» fait son apparition. Le
tourisme lent repose sur deux principes : prendre son temps et s'immerger
dans le lieu visité. Il se traduit par un état d'esprit mais
aussi par les moyens utilisés pour découvrir les environs, la
façon de vivre des habitants.
Ce type de tourisme favorise le respect de l'environnement. On
préférera par exemple les transports en communs ou les transports
non motorisés aux véhicules individuels, on favorisera
également les produits de terroirs de l'épicerie locale aux
produits standards de l'hypermarché le plus proche. On appréciera
la cuisine traditionnelle plutôt qu'un steak-frites, et de boire un bon
café sur la place du village plutôt qu'un
« instantané » dans la cuisine de la location.
Ainsi, petit à petit on se fera connaître au village et les
autochtones nous donneront de bons conseils pour une balade en montagne ou un
endroit paisible pour un pique nique au bord de l'eau. La location que l'on
aura choisie sera de préférence labellisée ou conforme aux
standards de construction écologique donc peu consommatrice
d'énergie et d'eau. On deviendra donc acteurs des vacances plutôt
que spectateurs. Au lieu de se précipiter sur les lieux
« à voir absolument » dans les 100 kilomètres
à la ronde, on choisira d'apprécier ce qui est juste autour de la
location, topographie, patrimoine naturel, culturel et bâti,
particularités... pour enfin comprendre ce qui lie les hommes à
leur terre, à la nature, à leur environnement.
Le tourisme lent, c'est la redécouverte des 5 sens en
décélérant le quotidien, en oubliant la course aux
loisirs. En changeant de mode de transport et en réduisant la
mobilité, on appréciera le calme, on échappera enfin au
stress.
En 2001, l'association Mountain Wilderness Suisse lance un
projet de tourisme lent dans la région du Mont Blanc en collaboration
avec les résidents. Le projet « Butiner au Pays du Mont
Blanc » voit le jour. Inspirés du projet pilote
« Région Modèle Göschenen » lancé
par la même association en 1998, les mêmes thèmes sont
retenus, adaptés et enrichis : Alpinisme et agriculture de
montagne, alpinisme et gestion des refuges, alpinisme et transport, alpinisme
et protection des sites.
Après plusieurs semaines de travail et de
réflexion, un recensement a été effectué en 2002
pour la publication d'un dépliant avec une carte, une soixantaine de
propositions de découvertes et quelques itinéraires de
randonnée en 2003.
L'année suivante la publication est enrichie par douze
nouvelles propositions de découvertes. Deux fils conducteurs, l'un
sociologique (la montagne en relation avec l'homme) et l'autre historique
(l'histoire régionale à travers les voies de communication),
forment avec les principes du tourisme lent, un cadre pour présenter ce
tourisme dans la région du Mont Blanc côté suisse. Une
carte de la région présente les offres et les itinéraires
qui les relient. Enfin, une liste de manifestations annuelles et une petite
bibliographie sur la région complètent l'information.
Ce dépliant est un moyen de communication essentiel
mais le coeur du projet reste la création d'un réseau de
prestataires qui commence à prendre forme. A terme, le but est
l'autogestion assumée par les prestataires ou par une structure
enracinée dans la région.
Le projet a bénéficié du soutient
financier des communautés locales qui se montrent très
intéressées par le projet. En effet, pour la publication du
dépliant, une aide financière proportionnelle au nombre d'offres
sur leur territoire a été versée par les
communautés locales.
L'association ALPINE PEARLS a pour vocation la promotion du
tourisme durable avec une mobilité respectueuse de l'environnement. Elle
relie des régions et des communes partenaires sur tout l'espace alpin.
Il s'agit du résultat de deux projets européens à
l'initiative du ministère autrichien de l'agriculture et de la
forêt, de l'environnement et de l'eau. Le projet regroupe 17 communes
dans cinq pays européens : Italie, Suisse, France, Allemagne et
Autriche. L'association oeuvre pour le regroupement et l'élargissement
d'initiatives isolées dans le but de la création d'un label
assurant un minimum de critères clairement définis. Les
vacanciers bénéficient d'une mobilité organisée sur
place et du cadre de localités alpines pittoresque. Les communes n'ont
pas d'installations industrielles et d'entreprises émettant un taux
important de pollution sur leur territoire. Elle s'engage à gérer
le trafic, à mettre en place des zones piétonnes et à
déposer des décrets contre la nuisance sonore.
Les conditions pour devenir « Perle des
Alpes » sont d'être accessible 4 fois par jour en train ou en
bus, de proposer un service de bagage, des transferts des touristes vers les
circuits de randonnées pédestre et cycliste (y compris le
transport des vélos). Enfin, la localité doit être proche
d'un parc naturel.
Il s'agit une fois encore d'apporter un service complet au
client au niveau de la mobilité qui lui permettra de découvrir
à son rythme son nouvel environnement.
2.2.3 Autres
idées pour voyager vert
Les manières de faire du tourisme en utilisant les
modes de transport doux ne manquent pas. La première bien entendu reste
la marche à pied.
Le tourisme n'est pas forcément synonyme de
déplacements terrestres, en effet, les voies fluviales, oubliées
pendant de nombreuses années connaissent un nouvel essor avec le
développement des sports d'eau : canoë, kayak, aviron, etc...
La descente de l'Aveyron est certainement l'une des balades fluviales les plus
populaires, c'est un bon moyen de découvrir une région d'un autre
point de vu.
Mais pourquoi ne pas faire du tourisme près de chez
soi ? C'est bien là le meilleur moyen de réduire notre
mobilité On connaît parfois mal notre environnement,
« le voyage apprend à voir » (proverbe africain)
mais en sortant des sentiers battus ou plutôt de ceux que l'on a
l'habitude de battre, une multitude de petites merveilles peuvent s'offrir
à nous. Remontez la rivière que l'on traverse tous les jours pour
allez au travail, visiter les écomusées locaux, suivre une visite
à la ferme ou encore demander au boulanger d'assister une matinée
à son travail. Les vacances finies, on pensera alors avoir
redécouvert notre environnement. On appréciera encore plus la
baguette fraîche du boulanger, les produits du terroir
préparés par le voisin fermier, on pourra discuter avec les
anciens du village sans avoir peur qu'il nous colle sur tel ou tel fait
historique de la région, enfin, en allant au travail tous les matins on
repensera aux ruines du moulin découvertes en la remontant.
Si l'on connaît bien notre environnement, il existe
cependant différents moyens de partir en vacances un peu plus loin en
utilisant des moyens de transports doux : les pieds, le vélo, le
bus, le train, mais aussi le covoiturage.
Le covoiturage est un mode de déplacement où
plusieurs personnes utilisent une seule
voiture pour faire le
même trajet, ce qui représente plusieurs les avantages de partager
les frais de voiture, d'essence, de péage, de parking mais aussi de
réduire le trafic et la
pollution et enfin de
rencontrer d'autres personnes. De nombreux sites Internet mettent en relation
les passagers et conducteurs souhaitant faire le même trajet.
Si vous ne pouvez vraiment pas vous passer de la voiture,
choisissez un véhicule le moins polluant possible. Inutile de parler de
véhicule propre, il s'agit d'un concept très discutable que l'on
pourrait surnommer « continuer à polluer en toute bonne
conscience ».
Le GPL est le carburant le moins polluant, ce qui ne signifie
pas qu'il n'est pas source de pollution. Les véhicules GPL sont
équipés d'un système de bicarburation qui leur permet de
rouler au gaz de pétrole liquéfié tout en conservant
l'essence comme carburant. L'utilisation de l'un ou de l'autre des deux
carburants se fait de façon alternative. Ce carburant véhicules
ne contiennent ni soufre, ni plomb, ni benzène. Les véhicules ne
produisent pas de particules et rejettent :
- 20 à 60% d'oxyde de carbone en moins qu'une voiture
à essence
- 10% de gaz carbonique en moins qu'une voiture à
essence
- 30 à 60% d'hydrocarbures en moins qu'une voiture
à essence
- 15 à 40% d'oxyde d'azote en moins qu'une voiture
à essence
La voiture hybride a pour principe l'utilisation de deux
moteurs (un électrique et l'autre à essence), qui fonctionnent
indépendamment ou ensemble. Le moteur électrique n'a pas besoin
d'être rechargé car la batterie qui l'alimente
récupère le surplus d'énergie du moteur à essence
et l'énergie créée par le freinage. Ce système
permet de réduire la consommation, environ 4 à 5 litres aux 100
kilomètres (3 litres de moins qu'une voiture à essence) et la
pollution.
Les biocarburants sont fabriqués à partir de
plantes (blé, betterave, colza) et ne rejettent pas de carbone. Ils sont
déjà incorporés dans l'essence et le gazole à
hauteur de 0,8% et il est prévu que ce pourcentage atteigne 5,75% en
2008, 7% en 2010 et 10% en 2015.
- Les huiles végétales ou huiles brutes sont les
mêmes que celles du rayon alimentation du supermarché.
- Les esters méthyliques d'huile végétale
(EMHV), ou diesters proviennent de ces huiles végétales qui ont
subi une transformation chimique
- Le bioéthanol ou son dérivé l'ETBE
(éther) est obtenu à partir de betterave, de canne à sucre
ou d'amidon
- Le gaz naturel véhicule (GNV) est produit par la
fermentation de déchets alimentaires ou de déchets
végétaux. Les bus des transports en commun roulent au GNV.
Source : L'écologie de paresseuses,
Sophie Derek, édition Marabout, avril 2006
En théorie, l'utilisation des biocarburants est une
bonne chose, pourtant, ils sont généralement issus de cultures
intensives, grandes consommatrices d'engrais et de pesticides. De plus, la
fabrication de l'éthanol à partir de maïs nécessite
29% d'énergie en plus que celle que l'éthanol libère comme
carburant. Les biocarburants ne sont donc pas toujours aussi
« bio » que l'on croit.
Enfin, les huiles végétales brutes ont
été reconnues par l'Union Européenne comme biocarburants
depuis décembre 2002 (directive européenne 2003-30CE), pourtant
tous les pays ne l'ont pas retranscrit dans leur droit national, c'est le cas
de la France.
Pour les gens souhaitant partir en vacances sans utiliser un
des modes de transports précités, des solutions persistent, le
voyage en roulotte, à dos d'âne ou de cheval. Ce type de transport
n'est pas le plus courant mais les enfants en raffolent et l'aventure est
garantie !
On constate que ces exemples ne sont valables que pour les
voyages effectués sur un même continent, la substitution du rail
à l'avion et à la voiture n'est possible que dans certaines
limites, techniques (comment franchir les océans ?) et de prix (une
piste d'atterrissage coûte nettement moins cher qu'une ligne
ferroviaire).
2.3 Les
moyens à développer
2.3.1 Les moyens
réglementaires
Pour favoriser les modes de transports doux, il existe
différentes solutions réglementaires.
Nous avons vu précédemment que le coût
environnemental de l'utilisation des voitures et des avions n'est pas
payé par leurs utilisateurs. Cela est dû à une politique
fiscale ancienne qu'il serait bon de réorienter. Il faudrait faire payer
par le biais d'une taxe tous les coûts induits, aujourd'hui payés
par la société. La construction des routes (à base de
pétrole), l'aluminium des panneaux de signalisation (grande
quantité d'énergie et de minerais), le prix des hospitalisations
et soins pour accident, asthme, bronchite, rhinite et autres maladies dues
à la pollution de l'air... actuellement ce sont les systèmes
fiscaux qui financent les activités polluantes.
Aujourd'hui de nombreux états incitent implicitement
des activités polluantes par des subventions ou des avantages fiscaux.
Sans ces aides, les profits seraient beaucoup plus bas et cela remettrait en
cause ces activités. Nous sommes aujourd'hui près d'une crise
environnementale où le facteur limitant sont les ressources naturelles.
Il faut donc restructurer les politiques fiscales pour révéler
les coûts environnementaux totaux par des taxes sur les activités
polluantes et par des subventions aux activités protégeant
l'environnement, on parle de transfert fiscal. Ainsi les activités non
ou peu polluantes coûteront moins chères que les activités
polluantes.
Depuis le début des années 1990, les pays de
l'Europe du Nord et la Scandinavie ont transféré une part
importante de leur fiscalité, diminuant les impôts sur le revenu
et taxant les émissions de soufre, de carbone, la vente de gaz,
d'électricité. Début août 2001, les britanniques ont
introduit une mesure fiscale en faveur de l'environnement. Cela consiste pour
les entreprises à déduire de leurs impôts tout
investissement fait qui permet de réduire leur consommation
d'énergie. Dans certains pays, des taxes sur l'essence sont
utilisées directement pour subventionner les utilisateurs du train pour
créer un engouement pour ce mode de transport plus respectueux de
l'environnement.
Il faut garder à l'esprit la difficulté de ce
changement, les gouvernements faisant face à de nombreux obstacles
sociaux qui font que, réorienter une subvention peut mécontenter
des secteurs économiques entiers. La voie n'est pas si simple à
emprunter mais, dans certains cas, il suffit d'un changement dans la
manière d'attribuer des subventions.
Le 7 septembre 2000, un accord a été voté
par le parlement européen qui prévoit des mesures pour :
- forcer les aéroports à donner des temps de vol
préférentiels aux avions présentant les meilleures
performances environnementales ;
- que l'aviation contribue à la réduction de 5%
de l'émission des gaz à effet de serre comme les autres secteurs
dans le cadre des accords de Kyoto ;
- soutenir l'instauration d'une taxe mondiale sur le
kérosène ;
- introduire une taxe environnementale pour les vols au
départ et à destination de l'Europe ;
- prendre des mesures pour réduire le bruit
causé par les aéroports
La législation européenne autorise depuis 2003
les Etats membres à taxer les carburants pour les vols
intérieurs, mais pour l'instant, face à la pression des puissants
lobbies de l'aérien, seul les Pays Bas avaient osé le faire
(à petite mesure).
La Commission a publié le 27 septembre 2005 une
communication sur la « réduction de l'impact de l'aviation sur
le changement climatique » et ouvrait les consultations. Le parlement
européen a voté le 4 juillet 2006 un rapport d'initiative sur la
question. Il s'agit seulement d'un avis mais il aura sûrement un impact
sur la proposition législative que la Commission compte publier fin 2006
et qui amènera un processus dans lequel le parlement aura cette fois un
pouvoir législatif.
Alors que jusqu'ici le secteur de l'aviation civile
était exclu du protocole de Kyoto, les députés
suggèrent d'inclure le secteur aérien dans un système
proche de celui des échanges de quotas d'émission de CO2, mais
indépendant. Cela obligerait les compagnies aériennes à
acheter des droits à polluer pour émettre certaines
quantités déterminées de CO2. Ce système
connaîtra une phase pilote de 2008 à 2012 et ensuite, l'aviation
civile rejoindra le système des échanges de quotas
d'émissions. Un régime spécial serait attribué
à l'aérien pour éviter de fausser la concurrence. Ainsi,
les émissions de CO2 seraient plafonnées.
Le parlement européen s'est également
montré en faveur d'une taxe sur le kérosène applicable aux
vols effectués à l'intérieur du territoire de l'Union et a
officiellement reconnu que l'exemption de taxes dont bénéficie le
secteur aérien conduit à une « concurrence très
inéquitable entre l'aviation et les autres modes de
transport ».
En 2007, il est fort probable que le conseil des ministres qui
partage le pouvoir législatif avec le parlement, ne fasse pas de cadeau
aux compagnies aériennes comme il l'a fait jusqu'ici.
Le projet d'une taxe en route qui serait proportionnelle au
parcours d'un appareil dans l'espace aérien de chaque pays
européen est également à l'étude.
Le partenariat « myclimate » est
basé sur le concept du volontariat et vise à trouver des
solutions innovantes pour la protection du climat, à la promotion des
énergies renouvelables et des technologies efficaces d'un point de vue
énergétique.
L'initiative internationale créée en 2002
propose des mesures de compensation des émissions de carbone. Ces
clients incluent de grosses compagnies mais aussi des entreprises de moyenne et
petite taille, des collectivités publiques mais également des
associations, des organisateurs d'événements et des
particuliers.
Le principe du « billet climat » est de
compenser l'impact environnemental des émissions de leurs voyages
aérien en achetant un « billet climat ». L'argent
sera reversé pour des projets liés aux énergies
renouvelables dans les pays en voix de développement.
L'initiative est intéressante mais on peu se poser la
question de la déculpabilisation des acheteurs de « billets
climats ». Ils payent donc ils peuvent polluer ? La base
volontariste laisse à penser que ce sont des gens sensibilisés et
impliqués qui font la démarche de l'acheter. Disons que c'est
mieux que rien, mais ce n'est pas le meilleur moyen de réduire les
émissions dues à l'aviation civile. (
http://www.myclimate.org)
Les collectivités locales ont-elles aussi leur
rôle à tenir en faveur de l'écomobilité vers un
tourisme plus durable. Elles peuvent prendre des décisions en ce sens en
interdisant par exemple l'accès aux véhicules individuels sur
certaines périodes de l'année, certains horaires et certaines
portions de route pour limiter la congestion et améliorer la
qualité de vie des habitants comme des touristes. Une station
touristique pourra par exemple interdire d'utiliser les véhicules
individuels du 15 juillet au 15 août dans le centre du village ou
vers certaines destinations touristiques entre 09h00 et 17h00, et mettre
à disposition des navettes gratuites. Il est évident que ce genre
de décision induit un coût parfois élevé, les
petites collectivités n'en ont pas toujours les moyens, c'est alors aux
collectivités supérieures (département, région,
état pour la France) de prendre en charge une partie de ces coûts.
L'image de marque d'une station ou d'un village se fait parfois sur des
critères tels que le calme et l'organisation de la mobilité, dans
ce cas, « le jeu en vaut la chandelle ».
Les Plans de Développement Urbain doivent inciter
à préférer les transports en commun plutôt que les
transports individuels. De nombreuses villes se sont lancées dans cette
aventure qui n'est pas toujours aisée. Le citoyen pense très
souvent plus à son confort personnel qu'à son impact
environnemental et transport en commun rime encore trop souvent avec inconfort
pour ceux qui ne les utilisent pas. Une démarche de sensibilisation est
donc nécessaire pour convaincre les plus réticents. Il est
très difficile de satisfaire tout le monde, le travail des élus
n'est pas simple mais les prises de décisions politiques s'imposent.
Une réglementation sur les émissions plus
stricte inciterait les compagnies aériennes à la recherche et au
développement de nouvelles technologies moins polluantes. Une
réglementation et une fiscalité plus sévère envers
les trajets aériens cours courriers inciterait également les
consommateurs à utiliser les autres modes de transports moins polluants
tels que le train. Enfin, une législation intégrant les principes
du tourisme durable et de l'écomobilité par exemple en
intégrant les codes, chartes et déclarations existantes dans le
droit national contraindrait les citoyens mais surtout les entreprises à
oeuvrer dans ce sens. Il est évident qu'il faudrait attacher une
importance particulière aux transports touristiques.
2.3.2 Les moyens financiers
Il existe de nombreux fonds européens, nationaux ou
régionaux pour lesquels des projets touristiques durables sont
éligibles. Les projets favorisant la mobilité douce
précités ont souvent bénéficié de ces fonds.
En voici quelques exemples.
Causeway Coast and Glens Heritage Trust est un partenariat
établi en mai 2002 dans le but de promouvoir et de valoriser les
qualités uniques du territoire de Causeway Coast and Glens en Irlande du
Nord. Le territoire couvert par le Trust comprend de multiples paysages
pittoresques, une importante vie sauvage et un patrimoine culturel riche.
Toutes ces ressources contribuent très fortement à faire du
territoire une véritable destination touristique. C'est dans cet esprit
que le Trust a pour finalité de promouvoir une gestion environnementale
dans le but de protéger le patrimoine unique du territoire de Causeway
Coast and Glens. Le Trust a également comme finalité de
promouvoir le tourisme durable pour le bénéfice mutuel des
visiteurs et des populations qui vivent et travaillent sur le territoire.
Causeway Coast and Glens Heritage Trust a été
sélectionné comme quatre autres organisations locales en Irlande
du Nord, et est chargé de la délivrance NRRTI (Natural Resource
Rural Tourism Initiative), un programme de financement spécial du
programme européen de soutien pour la Paix et la Réconciliation.
Une des conséquences défavorables des troubles
en Irlande du Nord ces trente dernières années a
été le faible nombre de visiteurs et le sous-développement
de l'activité touristique en particulier dans les territoires ruraux. En
conséquence, le tourisme représente en Irlande du Nord,
seulement 1,8% du produit intérieur brut contre 4,6% en
République d'Irlande. La paix fournit à l'activité
touristique l'opportunité de se rattraper par rapport à des
destinations concurrentes. La promotion du tourisme peut aussi aider
à stimuler le développement rural des territoires ruraux
défavorisés.
Il a été longtemps reconnu que l'attraction de
l'Irlande du Nord comme destination touristique est basée sur la
qualité de son environnement et, en particulier, les paysages
particuliers, qui fournissent une ressource naturelle dont le tourisme rural
dépend.
Quatre objectifs clés on été
identifiés pour la délivrance de NRRTI en Irlande du
Nord :
- Exploiter l'identité culturelle et les ressources
naturelles partagées en Irlande du Nord pour le
bénéfice du tourisme.
- Assurer un développement touristique
économiquement, socialement et environnementalement durable.
- Stimuler la régénération rurale,
particulièrement dans les territoires désavantagés.
- Créer des opportunités pour les deux
communautés de travailler ensemble à la poursuite de buts
communs.
NRRTI vise à aider l'activité touristique
à bénéficier d'opportunités émanant de la
paix, en promouvant un tourisme durable qui fera un meilleur usage des
ressources naturelles et culturelles. En se faisant, l'initiative vise
aussi à stimuler le développement rural dans quelques uns
des territoires ruraux désavantagés par les troubles des trente
dernières années. Il vise également à faire prendre
conscience aux visiteurs de la fragilité des ressources naturelles et
à assurer que la campagne d'Irlande du Nord soit
gérée de manière à fournir toujours une
expérience de qualité aux visiteurs.
Les fonds NRRTI ont aidé au financement de nombreux
projets : développement d'activités touristiques, sportives,
de manifestations, amélioration ou création d'hébergements
et de restaurants création d'air de pique nique mais aussi de projets
écomobiles. L'association Sustrans (pour Sustainable Transport) a en
effet bénéficié de fond NRRTI pour différents
projets de développement d'itinéraires cyclotouristiques en
Irlande du Nord. Le projet comprenait la mise en place d'itinéraires
balisés et sécurisés. Le dernier mis en service longe la
côte Nord Est sur 150 kilomètres environ. Le projet financé
comprenait également la publication et la diffusion de brochures
touristiques dédiés aux différents itinéraires
proposés ainsi que l'amélioration du site Internet de Sustrans
dans le but d'attirer de nouvelles personnes à utiliser ces
itinéraires.
Alpine Awareness est un projet européen qui s'inscrit
dans le cadre des lignes de financement du programme INTERREG III B, Espace
Alpin. Son titre anglais pourrait se traduire littéralement par «
Sensibilisation alpine ».
L'idée d'Alpine Awareness est de promouvoir les
déplacements doux (transports en commun essentiellement, mais aussi
vélos, marche), pour se rendre dans les lieux touristiques des Alpes.
C'est une problématique européenne qui est bien entendu commune
à tous les pays riverains des Alpes. C'est la raison pour laquelle
l'Union européenne a élaboré un programme de financement
appelé « Interreg ».
« Interreg » est une ligne de financement
européenne qui fait partie des Fonds Européens de
Développement Régional (FEDER). Interreg III est la nouvelle
phase d'Interreg (pour la période 2000-2006) qui vise à renforcer
la cohésion économique et sociale dans l'Union européenne
en promouvant la coopération transfrontalière, transnationale et
interrégionale, ainsi que le développement
équilibré des territoires. Alpine Awareness, est un projet
Interreg 3B, c'est-à-dire de «coopération
transnationale», c'est un projet porté par des pays ou
régions faisant face à des problèmes communs, telles que
les régions de montagne.
Les partenaires du projet sont nombreux : des
autocaristes, des autorités locales ou régionales, des instituts,
un magazine, des villages modèle ou communes pilotes, une
université, des ministères et agences de l'énergie et de
l'environnement, des associations, des écoles, des gestionnaires de
sites touristiques et de parcs naturels.
Le projet s'adresse aux jeunes (enfants, adolescents), aux
professionnels du transport et du tourisme et au grand public.
Différents outils sont utilisés :
- outils pédagogiques et une sensibilisation pour les
établissements scolaires et les jeunes
- des plans de déplacements pour les
établissements scolaires et les entreprises
- des formations sur les déplacements pour les
entreprises.
Ce projet est un bel exemple de projet transnational. Il a
pour originalité de s'adresser à différents publics et de
toucher les jeunes car plus ils sont impliqués tôt, plus leur
sensibilisation à une mobilité « douce », par des
moyens de déplacements moins polluants, sera grande. En groupes les
personnes se sentent plus concernés et motivés pour trouver des
solutions écologiques à leurs besoins de déplacements. Le
monde de l'entreprise est lui aussi visé par ce projet. Les acteurs des transports et également ceux qui
sont en relation avec l'essentiel des visiteurs doivent eux-mêmes
être sensibilisés et impliqués dans la conception et
l'organisation de solutions moins polluantes et de transports en commun pour le
public. C'est du grand public que dépend le succès de tout projet
de transports en commun ou moins polluants. Ils doivent être
mobilisés et convaincus mais également trouver dans les
transports proposés, des solutions confortables, rapides, et
pratiques.
D'autres fonds existent pour financer des projets touristiques
et écomobiles. Les fonds européens LEADER, ou LIFE, mais aussi
des fonds nationaux, régionaux et départementaux. Les fonds sont
délivrés en fonction de critères qui varient selon les
organismes qui les délivrent.
La recherche de subventions demande du temps et de la
patience. Il n'est pas toujours évident de s'y retrouver. Il est
important que l'accès aux financements soit facilité, par une
plus grande transparence et un accès simplifié aux informations.
Etant donné l'enjeu que représente l'écomobilité,
il serait intéressant de développer un fond spécifique au
développement de la mobilité douce qui serait alloué aux
modes de transports collectifs et propres, au développement
d'initiatives incitant à l'utilisation de ces modes de transports, aux
initiatives de sensibilisation et d'information.
2.3.3 Les Moyens marketing et de communication
La communication est certainement l'élément
clé du développement du tourisme durable et de
l'écomobilité. Pour faire connaître ses concepts,
sensibiliser les populations et les amener à une prise de conscience, il
faut faciliter l'accès à l'information, diffuser les bonnes
pratiques et expliquer concrètement comment il est possible de
réduire l'impact de nos vacances sur l'environnement.
La communication est un domaine vaste, ou de nombreux moyens
peuvent être utilisés. Ces différents moyens peuvent
être combinés pour toucher différents types de publics et
ainsi atteindre la majorité de la population. La prise en compte de
l'environnement est l'affaire de tous, mais les médias s'adressent
souvent à un public élitiste lors de leurs actions très
ponctuelles à ce sujet. Il est important d'apporter du concret, du
vécu et du ludique à la population.
La semaine européenne de la mobilité à
lieu chaque année en septembre et a pour objectif global de favoriser la
prise de conscience collective quant à la nécessité d'agir
contre les nuisances générées par la croissance du trafic
motorisé en milieu urbain. De fait, il ne s'agit pas seulement de lutter
contre la pollution atmosphérique ou contre le bruit mais aussi
d'améliorer la qualité de vie en ville. 70 millions
d'européens ont participé à cette semaine en 2005, la
preuve est faite que le sujet intéresse les citoyens et qu'ils sont
près à faire des efforts. Il faut maintenant les sensibiliser sur
le fait qu'en allant en vacances en voiture et en avion ils polluent beaucoup
et leur proposer des solutions alternatives. A quand la journée
« en vacances sans ma voiture » ?
L'ADEME a lancé début 2006 une campagne
télévisuelle de sensibilisation sur la réduction des
déchets ménagers tandis que Max Havellar a choisi de diffuser des
courts-métrages sur le commerce équitable par le biais de son
site internet et de publier des publicités sur les produits
équitables dans différents magazines et journaux. Pour le
comité catholique contre la faim et pour le développement, le
choix de l'affichage a été fait, des affiches chocs ont
été mises en place dans le métro, les gares et
aéroports : « tu mangeras quand tu seras
compétitif » sur fond de photo de famine africaine. Que l'on
choisisse la sensibilisation, l'information ou le choc, si le support de
communication est bien choisi, l'idée fera son chemin. Il ne faut pas
hésiter à employer les grands moyens quand on peut le faire
(aspect financier souvent déterminant) mais le plus important est de
choisir le bon message et le bon support
Pour sensibiliser les jeunes on choisira le jeu, la BD, le
dessin animé. Sensibiliser les petits c'est souvent sensibiliser la
famille. Un enfant doit comprendre que tous ces gestes ont un impact sur
l'environnement, s'il est convaincu, il convaincra ensuite ses parents, son
entourage puis ensuite ses propres enfants. Le jeu des sept familles de la
mobilité « pour un développement durable, choisissez le
transport adapté » est un bon exemple d'outils
pédagogique adapté aux enfants et à la famille. C'est un
bon moyen d'apprendre en s'amusant. Ce produit est vendu par correspondance
à partir du site Internet actu environnement.
Les informations diffusées doivent être claires.
L'écologie a longtemps été considérée comme
une préoccupation d'intellectuels, car l'information n'était pas
accessible et compréhensible par tous, les données scientifiques,
les détails futiles brouillaient les chances d'interpeller le grand
public. Il est essentiel que l'information soit, dans un premier temps,
épurée. Seule l'idée principale, l'essentiel est
prioritaire. Mais attention, si le grand public se décourage facilement
lorsque l'information ne lui est pas présentée de façon
claire, il cherchera certainement à approfondir un sujet s'il a
été interpellé, les idées doivent donc être
clairement chiffrées, argumentées, illustrées. Le site
internet de l'ADEME est un bon exemple, malheureusement ils sont rares et le
domaine de la pollution liée au tourisme et au transport touristique
n'est abordée que par très peu d'organismes. Seuls les sites
Internet de projet de mobilité touristique durable s'y
intéressent et comme nous l'avons vu plus haut, ils sont, eux aussi,
encore rares.
La remise de récompense est un bon moyen de faire
connaître des initiatives exemplaires. Les NETS awards
récompensent les meilleures initiatives en terme de mobilité
douce. Tous les ans, des porteurs de projets sont candidats. C'est un bon moyen
de faire connaître leur initiative car ces récompenses sont
souvent accompagnées d'articles dans la presse locale, régionale
voire nationale. En Irlande du Nord, l'organisme touristique (Northern Ireland
Tourisme Board) organise chaque année une cérémonie de
récompenses : les NITB awards. Depuis plusieurs années, des
prix sont remis aux porteurs de projets durables. Ainsi, hôteliers,
restaurateurs, gestionnaires de parcs d'attraction ont la possibilité de
se faire connaître grâce à leurs actions en faveur de
l'environnement.
Les conférences, ateliers de travail et salons pour les
professionnels du tourisme et de la mobilité se développent ces
dernières années. C'est un bon moyen de vulgariser des principes
et idées tels que l'écomobilité et le tourisme durable.
Causeway Coast and Glens Heritage Trust organise dans ce sens, chaque
année, un atelier de travail sur le tourisme vert en Irlande du Nord.
C'est l'occasion pour les professionnels du tourisme d'échanger entre
eux sur différents thèmes, mais aussi sur les aspects concrets de
projets déjà réalisés. C'est un véritable
travail en partenariat et la possibilité pour les futurs porteurs de
projets d'obtenir des bons conseils et des contacts qui leur seront utiles par
la suite.
La labellisation de produits intégrés
(transport, hébergement, restauration, activité...) est un bon
moyen de renseigner le client, de se crédibiliser et de se faire
connaître. De nombreux labels existent, ils peuvent être
européens, nationaux, régionaux ou locaux. Ils doivent être
le reflet d'une qualité et d'engagements communs à tous les
organismes labellisés. Des critères stricts doivent être
établis et l'organisme certificateur doit être indépendant
pour que le label soit crédible.
En partenariat avec Mourne Heritage Trust, South Armagh
Tourism Initiative et le Département du Tourisme d'Irlande du Nord
(NITB), Causeway Coast and Glens Heritage Trust a mis en place un projet pilote
d'éco-labellisation touristique. Le projet vise à concevoir un
schéma de labellisation et d'entreprendre la labellisation de 10
entreprises touristiques sur chacun des territoires de Mourne, South Armagh et
Causeway Coast and Glens. Le principal but de ce projet est d'inciter les
entreprises touristiques à prendre des mesures pour un tourisme durable
et de reconnaître leurs efforts par le biais de la labellisation. Les
entreprises participantes bénéficient d'une petite aide
financière pour atteindre les normes nécessaires à la
labellisation. Ce programme pilote deviendra peut être un modèle
pour une application à un niveau le plus large possible en Irlande du
Nord et en Irlande.
Les trois partenaires ont travaillé avec l'aide d'un
bureau d'étude pour définir les critères de la
labellisation. Ils balayent une grande diversité de domaines relatifs
à :
- l'économie et la gestion de
l'électricité
- l'économie et la gestion de l'eau
- la gestion et le recyclage des déchets
- la gestion environnementale générale
- la gestion des paysages et impacts
Trois catégories d'entreprises ont été
établies pour le programme : l'hébergement, les attractions
et services, et les activités. La certification a été
faite par un organisme indépendant avec différents niveaux
d'accréditation, certaines entreprises s'étant plus investies que
d'autres. Le projet a été en partie financé par le fond
NRRTI du programme européen spécial pour la paix et la
réconciliation. Une cérémonie a eu lieu pour
récompenser les porteurs de projets de leurs efforts, la presse y
était conviée et chacun des 3 organismes porteurs du projet a, de
son côté, fait la promotion du projet. Le département du
tourisme (NITB) réfléchit à présent au
développement de ce programme d'accréditation touristique au
niveau de l'Irlande du Nord.
La labellisation de produits touristiques et écomobiles
est une bonne chose, cela permet d'aider le consommateur à faire son
choix en connaissance de cause. Cependant, une trop grande diversité de
labels peut aussi brouiller les pistes et serait au contraire un frein pour le
consommateur qui ne saura plus quoi choisir tellement il y aura de labels. Il
est donc important que les critères des labels locaux, régionaux
et nationaux, soient le plus proche possible de ceux de l'éco-label
européen pour qu'il y ait possibilité d'harmonisation grâce
à ce label international. Ainsi dans toute l'Europe le consommateur
pourra choisir simplement entre un produit « normal » et un
produit « vert ».Le label écologique de l'union
européenne a été établi en 1992 et est
symbolisé par une fleur. C'est un système de certification
destiné à aider les consommateurs européens à
discerner les produits et services plus verts, plus favorables à
l'environnement. Les produits et services sont certifiés par un
organisme indépendant selon des critères stricts. Le label ne
concerne pas pour l'instant les services de transports, seuls des services
d'hébergement et de restauration sont pour l'instant
labellisés.
Enfin, la fidélisation du client au concept de
tourisme durable et écomobile est très importante. Un client qui
a passé des vacances durables et écomobiles ne doit plus passer
de vacances autrement. Il faut donc le fidéliser. La création
d'agence entièrement dédiée à ce type de tourisme
n'existe pas, certaines sont tout de même de sensibilité
« verte » et proposent un large choix de séjours, il
faut donc qu'un travail soit fait dans ces agences pour inciter le client
à revenir. Carte de fidélité ou avantages financiers aux
clients fidèles, la formule est à préciser, mais un client
sensibilisé, convaincu, reviendra d'autant plus facilement qu'on lui
propose des avantages.
3 Quelles sont les limites au
développement de l'écomobilité touristique ?
3.1 Freins liés aux équipements et à
l'organisation
Un réseau de transport intégré qui offre
des transferts aisés entre les différents modes de transport
deviendra de plus en plus important pour pouvoir répondre aux attentes
des clients. Les pays et les régions qui répondent à ces
demandes gagneront en popularité. Il est donc important qu'une
destination de tourisme durable propose une solution écomobile
compétitive vis-à-vis des autres moyens de transports que sont
l'avion et la voiture, si elle veut attirer des clients. Le temps d'attente
entre les différents moyens de transports doux est donc un facteur
clé du projet. L'inter modalité des transports doit être
efficace. Pour l'instant, l'avion est considéré « plus
pratique et plus rapide » que le train par exemple. C'est un
préjugé car c'est loin d'être le cas pour les petites
destinations mais c'est ce qui est ancré dans le cerveau des voyageurs.
Aujourd'hui, nous sommes, en général, encore loin de proposer des
transports durables sans rupture de charges.
De plus, il n'est pas toujours aisé de se rendre par
des modes de transport durable à certaines destinations. C'est le cas
des petites stations de montagne ou des petites stations balnéaires.
Ces destinations ne sont pas accessibles directement par le train et parfois,
il n'existe pas de moyen autre que le véhicule individuel ou le taxi
pour s'y rendre à partir de la gare la plus proche. Il s'agit là
d'une véritable lacune, mais, les petites collectivités ont
rarement les moyens financiers et la volonté politique de
développer une ligne fixe ou saisonnière sur leur territoire, et
surtout vers leur territoire à partir d'une ville proche. Ces
territoires défavorisés en terme de transport public ou en commun
sont handicapés lors de la mis en place d'un tourisme durable car
l'absence de moyen de transport doux supprime la possibilité de
création de projet de tourisme durable écomobile
intégré.
La saisonnalité de l'offre touristique ne rend pas
aisé le développement de transports publics ou en commun. En
effet, les voyages touristiques ont lieu en majorité lors des vacances
scolaires et en fonction des activités de saison. Ainsi en
février, l'arc alpin voit passer sur ses routes en un mois plus de
véhicules qu'il n'en voit le reste de l'année. Les stations
balnéaires quant à elles, sont souvent paralysées par le
trafic des vacanciers durant la saison estivale. On parle alors de
dépassement des capacités de charge d'un équipement, d'une
installation, ici il s'agit des routes.
La limitation des ruptures de charges, l'absence de desserte
locale et donc l'enclavement de territoires souvent déjà
défavorisés ainsi que le dépassement des capacités
de charges liés à la saisonnalité des activités
touristiques ne sont pas irrévocables. Cependant, les décisions
politiques peinent à enrayer ces problèmes.
3.2 Freins politiques
La remise en cause de certaines formes touristiques ou de
certains modes de transport peut prendre du temps en raison de blocages
décisionnels et de la crise politique.
La lourdeur et les incohérences de notre système
administratif sont en grande partie responsables du déficit
public. On créer en permanence de nouvelles structures, sans
supprimer les précédentes qui avaient des missions souvent assez
proches des nouvelles créées. Prenons l'exemple de la France,
alors qu'il n'existait à l'origine que 3 échelons administratifs
(commune, département et Etat), il existe aujourd'hui, en plus, des
structures intercommunales multiples, sans oublier les régions. La
répartition des responsabilités entre ces différents
niveaux est tout sauf claire. En effet, chaque instance essaie de justifier son
existence en dépensant et l'imbrication des responsabilités
conduit à multiplier le temps de concertation et de
décision : voilà de quoi décourager bon nombre de
citoyens et d'élus.
Pour les élus, la prise d'initiative est rendue de plus
en plus difficile par les responsabilités qui y seront liées. La
prise d'initiative est donc synonyme de risque. Les grands problèmes de
sociétés sont donc bien souvent non abordés et les
élus adoptent une attitude de gestionnaire à court terme, celui
des échéances électorales. Il s'agit d'un véritable
désengagement des collectivités publiques.
Les élus locaux sont, de plus, non formés, non
informés et non accompagnés dans leur fonction. Ils font donc des
choix qui ont souvent des conséquences désastreuses. Ils n'ont
aucune vision globale de leur territoire, de leurs citoyens. Leur vision
sectorielle les amène à mettre en place des projets ponctuels,
sans penser aux conséquences de ces projets sur les autres secteurs.
Des conflits d'usages apparaissent donc, et les élus doivent les
gérer. Lorsqu'il s'agit de traiter de thèmes ciblés comme
le tourisme et les transports par exemple, ils choisissent souvent de traiter
des deux thèmes séparément, de fractionner. Une
démarche d'ensemble est pourtant nécessaire puisque les deux
domaines sont intimement liés. Il est essentiel de changer les
problématiques traditionnelles, les conceptions fonctionnalistes ou
rationalistes d'un domaine, d'un problème, d'un projet, par une vision
globale. Ainsi une vue d'ensemble permettra d'inscrire une cohérence
dans les actions. Cette approche doit être adaptée au territoire
et non sectorielle, si l'on ne veut pas passer à côté de
données essentielles.
L'Europe manque de débats publics de fond. Il est rare
que les citoyens soient appelés à donner leur avis sur des
thèmes d'importance, sinon par l'affirmative ou la négative. Ils
peuvent se prononcer lors d'enquêtes publiques liées à un
projet ou un autre mais pas sur leur vision du futur, sur ce qu'ils veulent
pour l'avenir. On propose au citoyen et il accepte ou non. Ne serait-il pas
intéressant que le citoyen propose lui aussi ? La démarche
à mettre en place serait certainement longue et difficile, mais face
à la crise politique, ne faut-il pas changer de processus ? Bien
évidemment tous les citoyens ne souhaitent pas donner leur avis, mais
cela est peut être dû au fait qu'on ne le leur a jamais
demandé.
Comme nous l'avons vu en première partie, la
législation concernant le développement de certains modes de
transports ne prend pas en compte la réduction de leurs impacts. On
remarque en général, une absence de cadre législatif
strict et de politiques pionnières en matière
d'écomobilité (différents niveaux selon les pays
d'Europe). Ce problème est lié au désengagement des
collectivités publiques et à l'absence de prise d'initiative. Les
élus et décideurs gèrent les différents
problèmes au coup par coup, sans prendre de risque et toujours sur du
court terme.
Le domaine du tourisme traîne une lacune qui n'est pas
des moindres, l'absence de travail en amont qui pourrait permettre d'anticiper
les changements prévisibles ou en cours. De plus, il n'existe pas ou peu
de vision du futur en matière de tourisme. Les décideurs
(collectivités publiques) devraient à travers un projet
territorial définir leur propre vision du futur, se projeter, et ce dans
tous les domaines. Malheureusement, les actions sont souvent
réalisées sur du court terme, sans être mises en place en
fonction d'objectifs prédéfinis. Des multitudes de projets voient
le jour mais sans aucune coordination, on se retrouve par exemple, face
à une désorganisation totale du secteur touristique dans
certaines collectivités. Il est donc nécessaire que des objectifs
soient fixés. En effet, sans objectifs à atteindre, il n'y a pas
de changement, d'évolution dans la manière d'aborder les sujets,
c'est l'immobilisme. Les élus se retrouvent alors dans une attitude
passive où ils réagissent quand un problème survient. Si
un comportement actif est adopté, l'anticipation est possible, on peut
alors mettre en place en quelques années, de véritables projets
qui répondront aux objectifs fixés. L'anticipation permettra de
voir juste quant au futur et d'adapter les projets aux évolutions
prévues. Grâce à l'utilisation d'indicateurs dans de
nombreux domaines, on peut voir évoluer les comportements, voir le
changement s'amorcer et agir en conséquence avant que les
problèmes que vont causer ces changements n'éclatent. La mise en
place d'une veille technologique fait cruellement défaut aux
collectivités publiques qui ne se projettent pas et
végètent dans le cours terme.
3.3 Freins sociétaux
La décision publique intègre rarement le
moyen et le long terme, en prenant des décisions passives ou
réactives, mais cette absence de vision du futur fait également
cruellement défaut aux citoyens. En effet, les règles du
marché économique font référence au profit à
court terme, les citoyens ont donc du mal à se mobiliser pour
défendre une cause dont ils ne verront pas forcément les
retombées à court terme...
Selon les pays en Europe, la place qu'occupe la voiture n'est
pas identique, mais elle est en générale assez forte.
Malgré l'information disponible et les alternatives en transports en
commun, il existe en général une grande habitude d'usage de la
voiture (ou dépendance automobile) qui est sans doute l'un des obstacles
majeurs auquel on est confronté lorsqu'on cherche à diversifier
les modes de déplacements.
La dépendance à l'automobile aurait
différentes origines d'ordre culturelle, socio-économique,
urbanistique ou technique.
Le recours généralisé à
l'automobile serait d'une part étroitement lié au désir de
la grande majorité de « vivre au vert ».
Avec l'accroissement des revenus au cours du siècle
dernier, l'achat d'une automobile par le chef du ménage, dès
l'entrée dans la vie active et depuis peu d'une deuxième
automobile par le conjoint dès l'arrivée du premier enfant, fait
désormais partie de la norme de consommation. La motorisation a ainsi
envahi toutes les couches de la population, même si les personnes
à revenus élevés se déplacent toujours nettement
plus en voiture que les personnes à revenus modestes.
Les automobiles ayant une durée de vie limitée
et se dépréciant rapidement, leurs propriétaires ont
intérêt à les amortir au plus vite en roulant beaucoup. Et
on l'utilise plus vite, plus loin, surtout en périphérie.
Les nouvelles générations, habituées
dès l'enfance à se déplacer en voiture, n'imaginent plus
aujourd'hui utiliser un autre mode. Ceux qui ont accédé au mode
automobile dans les années 50-60 ne veulent plus s'en passer à
l'âge de la retraite.
Ce recours généralisé à la
voiture et la dépendance qu'il engendre, sont avant tout le
résultat des performances techniques remarquables de l'automobile par
rapport aux autres modes de transports. La voiture est jugée par ces
utilisateurs comme le seul mode qui semble n'avoir que des avantages, mis
à part son coût élevé peu perçu et quelques
nuisances « que de nouvelles technologies pourraient éliminer
à terme », dit-on. La marche offre une vitesse et un confort
très insuffisants. La bicyclette est trop peu sûre. Et les
transports collectifs sont trop lents pour le porte-à-porte et pas
toujours disponibles.
Tableau résumant les avantages et
inconvénients des modes de déplacement
Source : Frédéric HERAN
(IFRESI-CNRS / CLERSE), La réduction de la dépendance automobile,
Article paru en 2001 dans le n° 37 des Cahiers Lillois d'Economie et de
Sociologie.
3.4 Le terrorisme, régulateur du développement
des transports aériens ?
Le terrorisme dont est victime le secteur aérien depuis
les attentats du 11 septembre 2001 changera peut être les habitudes des
voyageurs. Le 11 août dernier (2006), un nouveau projet d'attentats
terroristes a été déjoué au Royaume Uni. Le
lendemain, le plan Vigipirate était poussé à son maximum
et les passagers étaient convoqués à se présenter 2
heures plutôt que prévu dans les aéroports londoniens pour
être fouillés plus scrupuleusement. Les bagages à main, que
les passagers pouvaient jusqu'alors emmener avec eux dans l'avion,
étaient enregistrés en soute. Si ces mesures de
sécurité draconiennes devaient se prolonger, il est certain
qu'elles décourageraient bon nombre de passagers aériens. En
effet, le cumul du temps d'attente et de contrôle avant le
départ, du temps de vol, du temps d'attente de
récupération des bagages après le vol et le temps de
contrôle une fois arrivé à destination est source de stress
pour le voyageur qui, découragé par ces attentes interminables,
préférera certainement prendre le train que l'avion sur des
distances courtes.
3.5 Le tourisme et les transports face
à la déplétion pétrolière
Le pétrole et sa chimie sont omniprésents et les
lobbies pétroliers sont très puissants. Notre économie
repose, toujours plus, sur un excès énergétique, sur
l'enthousiasme irrationnel de transporter biens et personnes aux quatre coins
du monde.
Aujourd'hui, toute anticipation trop crédible de la fin
de l'ère pétrolière est ressentie comme un réelle
menace pour l'économie mondialisée dont les énergies
fossiles sont la base. Nous refusons d'admettre qu'il y aura forcément
une fin. La chose est pourtant inévitable car les ressources de la Terre
sont limitées et tout le monde le sait.
Nous repoussons donc l'échéance en refusant de
voir ce qui arrivera. On se demande ce qui empêche la mise en place,
dès aujourd'hui, de transitions douces, sur une ou plusieurs
décennies. Est-ce la peur qui paralyse les pouvoirs politiques ? Il ne
manque plus désormais d'experts pour affirmer que nous sommes bien plus
près de la fin qu'on veut nous le dire.
En admettant que nous avons moins de 30 ans pour nous adapter
à un grand bouleversement de notre économie actuelle, on constate
que nous avons beaucoup plus de questions que de réponses. Le transport
et le tourisme comme beaucoup d'autres activités dépendent
directement et indirectement du pétrole. Si nous ne réduisons pas
radicalement nos transports et ne repensons pas notre manière de faire
du tourisme, l'échéance fatidique qui se rapproche sera
insurmontable.
Au vu de la réaction des différents
gouvernements vis-à-vis de ce problème, nous pouvons nous
demander s'il s'agit d'un mauvais canular. Si la déplétion du
pétrole est réelle, pourquoi aucune décision n'est
prise ? Faisons le point sur les réserves
pétrolières, la production, notre consommation d'énergie
fossile. Qu'elles sont les prévisions et qu'elles en seraient les
conséquences, le futur, si la déplétion du pétrole
survient rapidement comme le prédisent de nombreux experts ?
3.5.1 Les
réserves
La question des réserves est le problème le plus
épineux de la déplétion du pétrole.
Tout d'abord, il existe différents types de
réserves. Les réserves initiales sont celles estimées
disponibles dans un gisement lors de sa découverte. C'est sur ces
réserves que sont basés les calculs de prix de vente des
gisements, d'investissements faits pour son exploitation et de valeur des
entreprises. Les réserves sont souvent peu fiables en raison des enjeux
financiers qu'elles représentent. A partir des réserves initiales
des gisements, on calcule les réserves prouvées, probables et
possibles. La quantité de pétrole qui sera exploitée avec
les moyens actuels avec une probabilité de 95% représente les
« réserves prouvées ». La quantité de
pétrole qui sera produite avec une probabilité de 50% est
désignée « réserves possibles ». Et la
quantité de pétrole supposée produite, si le prix de vente
augmente de manière à couvrir des frais d'extractions très
élevés, avec une probabilité de 5% se nomme
réserves possibles. Les gouvernements et les banques utilisent
généralement la valeur médiane des trois quantités
qui a moins d'une chance sur deux d'être finalement découverte.
Les différentes estimations sont justifiées dans
les rapports par les différents types de pétrole :
conventionnels et non conventionnels (schistes bitumeux, sables
pétrolifères et pétrole inexploitable avec les
technologies actuelles). Pourtant les experts expliquent que l'exploitation des
gisements de pétrole non conventionnels restera lente, difficile et
coûteuse et que la production nette d'énergie est très
limitée. En effet, l'exploitation de ces gisements nécessite
souvent la consommation d'une part de leur énergie, autrement dit, il
faut utiliser de l'énergie pour exploiter ces gisements
d'énergie, ils sont donc peu rentables.
Enfin les estimations officielles sont souvent remises en
cause. Elles sont d'une part définies de manière
différente selon les pays, et d'autre part gonflées dans certains
pays pour augmenter leurs quotas de production. En effet, les
six principaux pays de l'OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole) ont augmenté significativement leurs réserves
vers la fin des années 1980, quand les autres ont continué sans
changements importants. Les quotas de production pour chaque pays membre de
l'OPEP sont proportionnels à leurs réserves prouvées. Plus
les quotas sont élevés, plus ils peuvent gagner d'argent, cela
leur a donc donné de bonnes raisons d'ajuster leurs chiffres. En
admettant qu'il n'y ait pas d'ajustement, les chiffres sont tout de même
suspects puisqu'ils sont identiques d'une année sur l'autre et quelle
que soit la quantité de pétrole extraite.
Le schéma suivant a été
réalisé par Jean Laherrère, qui a travaillé 37 ans
chez Total, où il a fini comme chef des techniques d'exploration, puis a
participé aux travaux du Commissariat Général du Plan sur
l'énergie. Il est membre de l'ASPO (Association
for the Study of Peak Oil and Gas), un réseau presque informel
d'ingénieurs, de géologues, de scientifiques de disciplines
diverses et d'économistes, qui cherche à déterminer le
moment où le pic pétrolier va survenir, et ses
conséquences sur l'économie.
Réserves mondiales prouvées
(Jean Laherrère)
Comme le montre ce schéma, les réserves
s'amenuisent depuis le début des années 1980. En effet, depuis
cette période, on consomme plus de pétrole que l'on en
découvre, les réserves diminuent donc.
3.5.2 La
consommation
La consommation pétrolière du futur sera
fonction de la démographie mondiale et de la consommation des pays en
développement. La population mondiale devrait croître de
façon continue durant la première partie de ce siècle.
Entre 2002 et 2012, la population mondiale devrait s'accroître de 12
%.Cela signifie une demande accrue en carburants, énergies,
matières plastiques et nourritures donc de besoin en pétrole.
Avec la population, l'autre facteur est l'utilisation croissante du
pétrole par les pays en développement. Ces pays ont
jusqu'à présent peu contribué à la consommation
mondiale. La consommation de pétrole en Asie va croître de
façon spectaculaire dans les prochaines décennies et ne sera pas
compensée par les diminutions de consommation d'autres continents. Il
est impossible de calculer exactement ces chiffres, mais il est clair que la
consommation de pétrole continuera d'augmenter.
3.5.3 La
production
La production de pétrole dans le temps peut être
représentée par une courbe (courbe de Hubbert, géologue
américain) (voir annexe 2). Cette courbe commence à zéro
quand l'exploitation du gisement commence, et finit également à
zéro lorsque le gisement est totalement épuisé. Entre les
deux, la production passe par un maximum qui intervient à peu
près au moment où la moitié du pétrole a
été extraite, c'est le pic de Hubbert. Une fois le pic
passé, la production ne peut que diminuer. Le pétrole restant est
plus difficile à extraire et est donc plus cher. De plus la production
de pétrole n'est pas uniquement une question d'argent mais aussi
d'énergie. En effet, l'exploitation consomme de l'énergie. Quand
le gisement s'épuise, on arrive à un stade où
l'énergie nécessaire pour extraire le pétrole
dépasse celle contenue dans ce pétrole. Le gisement n'est alors
plus rentable. Un gisement peut donc être considéré comme
épuisé, même s'il contient encore une quantité de
pétrole.
La courbe de Hubbert est une figure statistique, la production
réelle ne suit pas toujours la courbe. Si les découvertes sont
irrégulières, elle aura un autre aspect. Si un pays a plusieurs
cycles de découvertes, la courbe de production oscillera.
3.5.4 Les
prévisions
Production mondiale de pétrole
Source: ASPO (Gigabarrels Annually : Giga
Barils par Année)
Ce graphique montre la production mondiale jusqu'en 2002, avec
les prévisions de l'ASPO sur ce qui pourrait se passer ensuite.
Après une stagnation, on s'attend à une diminution plus ou moins
continue. Cette courbe est proche de la Courbe de Hubbert.
Durant les années 1970, de nombreuses
déclarations annonçaient l'épuisement du pétrole
avant la fin du 20ème siècle (voir Annexe 3). Il y a aussi eu une
prévision qui annonçait un pic de la production, pas un
épuisement, au tournant du siècle. La méconnaissance de la
différence entre le pic de production et l'épuisement du
pétrole a fait associer toutes les prévisions à la fin du
pétrole en l'an 2000. Il semble pourtant que la production mondiale de
pétrole atteigne actuellement son pic. Il n'y a pas de raisons de
supposer qu'elle surpasse les niveaux actuels dans le futur.
Les économistes, les gouvernements états-unien
et des pays de l'OPEP, les compagnies pétrolières sont
optimistes, ils évaluent que le pic de Hubbert se produira vers 2030 ou
après, tandis que les experts de l'ASPO l'évaluent aux alentours
de 2008-2010.
3.5.5 Les
conséquences
Le pétrole a quatre débouchés principaux.
Il s'agit des transports, de l'énergie domestique, de l'agriculture et
de la plasturgie.
Les transports :
Actuellement, 96 % des transports mondiaux utilisent des
hydrocarbures comme énergie : les transports maritimes,
aériens, fluviaux, routiers, utilisent tous des moyens de propulsion
brûlant du pétrole ou parfois du gaz. Le seul secteur où le
pétrole n'est pas dominant est le transport ferroviaire, en partie
électrifié. Une grande partie de cette électricité
est produite avec des hydrocarbures.
On peut noter que les transports maritimes et fluviaux ne
seront à priori que faiblement pénalisés par le pic
pétrolier et la hausse des prix du carburant, car les volumes de
marchandises sont tels que le prix du transport est largement dilué dans
le prix total. Seules les marchandises de faible valeur seront
pénalisées.
Il est probable que les transports terrestres et maritimes se
tourneront partiellement vers les biocarburants et le gaz naturel, voire le
charbon (trains et bateaux) ; le transport aérien reste par contre
dépendant du kérosène pour de nombreuses années
encore, aucune solution alternative n'ayant dépassé le stade du
laboratoire, à part le pétrole "Fischer-Tropsh" produit à
partir de charbon, qui fournit le tiers de la consommation de l'Afrique du Sud,
mais dont la production émet beaucoup de CO2.
L'énergie domestique :
Pour ce qui est du
chauffage, pour remplacer le fioul et l'électricité d'origine
pétrolière, diverses solutions existent : bois, houille, gaz
naturel, biogaz, combustion des déchets ménagers,
géothermie et solaire thermique. Ces différentes solutions ont
chacune leurs limites.
Les économies d'énergie possibles sont à
envisager très sérieusement, avec en premier lieu :
l'isolation des bâtiments. Il est possible de réduire de 50
à 80 % les dépenses d'énergie domestique, par exemple
avec des habitations ne nécessitant pas de chauffage, seule une
ventilation mécanique à récupération de chaleur
(double flux) étant nécessaire (cette méthode est
basée principalement sur l'isolation et l'effet de serre des vitres).
Une approche de cette « bonne conception »
architecturale est la démarche Haute qualité environnementale qui
se développe principalement dans les chantiers publics à l'heure
actuelle ou le concept de maison solaire passive qui se développe dans
les pays germaniques.
L'agriculture :
Le secteur agricole ne semble que peu concerné par la
déplétion pétrolière mais il sera peut-être
le plus durement touché. En effet, l'agriculture intensive repose sur
l'utilisation d'intrants (engrais chimiques, pesticides) élaborés
à partir de l'énergie pétrolière ou issus de
pétrochimique. De plus, l'agriculture consomme de grandes
quantités de plastiques (serres, mulch, emballages, outils ...) et de
carburant pour les engins agricoles.
Les engrais et carburants étaient deux facteurs
importants de la révolution verte. La mutation du modèle agricole
actuel vers un système « sans pétrole » sera
laborieuse. Les pertes de productivité qui en découleraient
pourraient engendrer des situations de crise alimentaire. Il est peu probable
que l'agriculture puisse se maintenir ou se développer dans le
modèle productiviste, même sans pic pétrolier
(problèmes écologiques, économiques, de santé
publique et sociétaux avec par exemple la dégradation de la
qualité des eaux et des sols).
La
plasturgie :
Aujourd'hui, une grande part des matériaux d'emballage
et de fabrication des produits industriels utilise du plastique,
c'est-à-dire du pétrole transformé. Un choc
pétrolier durable et irréversible pourrait remettre en cause cet
usage du pétrole, qu'il sera difficile de remplacer. La plupart des
aliments se vendaient en vrac avant les années 1950. Les fibres
synthétiques et les emballages individuels sont apparus tardivement tout
comme les produits jetables.
Il est désormais possible de produire certaines
matières plastiques en utilisant des végétaux ou des
bactéries, mais pas dans la gamme de diversité obtenue par la
pétrochimie. Ces produits ne sont pas encore prêts pour une
utilisation industrielle, car les surfaces de production agricole ne
peuvent pas être immédiatement attribuées à ces
cultures industrielles (si elles le sont, ce sera sans doute au
détriment d'autres cultures car les jachères ne suffisent
pas) et la filière industrielle reste à créer.
La voie du recyclage des matériaux doit être
privilégiée car il est impossible de consacrer une trop grande
partie des terres agricoles à des productions non alimentaires.
3.5.6 Le
futur
A un moment donné dans le futur, le monde prendra
conscience du danger de la déplétion du pétrole et
essayera de faire quelque chose, mais quand?
Vision optimiste :
Le monde deviendrait conscient de la déplétion
du pétrole, comme ce fut le cas dans les années 1990 pour le
réchauffement du climat. Longtemps ignoré, il devint d'un jour
à l'autre sujet n°1. Il suffirait d'un politicien ou d'un
scientifique influent pour créer un effet boule de neige. Une fois les
citoyens conscients du problème, les gouvernements auraient la
légitimité pour voter des lois pour les économies
d'énergies, et signer des traités entre pays producteurs et
consommateurs de pétrole pour prévenir des guerres
d'approvisionnement.
Des stratégies de diminution de la population seraient
mises en place pour réduire la demande d'énergie et de
nourriture. Notre mode de vie devra changer, mais les menaces seront tellement
graves que nous serons forcés de le faire. Finalement, une population
humaine réduite et plus stable émergera (estimée à
deux milliards d'individus).
Vision pessimiste :
Le monde continuerait son chemin, aveugle, sans voir ou
plutôt en ignorant les signes précurseurs, jusqu'à ce que
le déclin soit bien entamé et impossible à ignorer. Ce
serait alors la panique et les pays tenteraient de sécuriser le
pétrole restant pour leurs propres besoins, dans une stratégie
nationaliste plutôt qu'une politique mondiale de survie. Des guerres
éclateraient entre les ennemis, et des barrières
douanières s'élèveraient entre les
« amis », dans une tentative des sociétés de
repousser le changement inéluctable et de prolonger le monde actuel le
plus longtemps possible.
Les guerres, famines, pénuries et migrations de masse
détruiraient notre société, jusqu'à ce que nous
nous retrouvions avec une population estimée à deux milliards ou
moins d'individus organisés en société
médiévale.
Que nous adhérions à la
vision optimiste ou à la pessimiste, une chose est certaine : nos
modes de vie vont être profondément modifiés dans les
prochaines décennies en conséquence de la déplétion
pétrolière. Que le pic de Hubbert soit atteint aujourd'hui ou
dans les vingt prochaines années, la production de pétrole ne
fera ensuite que diminuer, tandis que notre consommation mondiale continue de
croître. Le prix du pétrole va donc augmenter, nous diminuerons
donc enfin notre consommation mais un jour viendra ou nous devrons nous en
passer car les ressources seront épuisées.
Tous les secteurs de l'économie connaîtront une
régression, ceux fortement dépendant du pétrole les
premiers. Sans pétrole, pas de transports et sans transports pas de
tourisme, c'est une évidence.
Les transports aériens seront les premiers
touchés, ils seront tout d'abord, réduits puis devront être
stoppés. L'utilisation de la voiture diminuera, avant de
s'arrêter, faute de véritable solution alternative. Les transports
en communs seront de plus en plus utilisés mais leur coût
augmentera, s'ils sont dépendants du pétrole.
Au niveau touristique, ça sera la fin du tourisme
mondial. En effet, sans avion, comment aller de Paris à Sydney en 15
jours ? Comment atteindre les cocotiers et le soleil des caraïbes
à partir de Genève pour une semaine ou encore New York depuis
Rome pour un week-end ? Durant cette phase de transition, le tourisme de
proximité connaîtra un véritable essor. On voyagera moins
vite, moins loin, moins souvent et pour plus cher.
Des pays comme la Norvège présentent la
particularité d'être producteur de pétrole et quasiment
indépendant de celui ci d'un point de vue énergétique. Ce
pays au faible taux démographique produit la majorité de son
énergie grâce à l'hydroélectricité. Nul ne
sait de quelle manière ce pays gérera sa production de
pétrole dans l'avenir, mais il est certain qu'il s'agit d'un des pays
européens les moins dépendants des énergies fossiles et le
plus préparé à une crise liée à
l'épuisement des ressources pétrolières.
Le tableau est noir, certes, mais sans prise de conscience des
citoyens, sans prise de décisions des gouvernements, la vision optimiste
du futur disparaîtra de la même manière que le
pétrole. Plus nous perdons de temps à préparer une
transition, à rechercher des alternatives au pétrole et plus le
choc sera dur.
Aujourd'hui, l'écomobilité touristique est
freinée par une mauvaise organisation des transports durables, une
absence de décision chronique de la part du monde politique, une absence
de vision à long terme et une forte dépendance des citoyens
à leur voiture. Pourtant, les menaces terroristes et la
déplétion pétrolière devraient inciter à la
mise en place, au plus vite, de solutions alternatives durables aux modes de
transports actuels mais aussi à notre manière de faire du
tourisme.
L'absence de prise de conscience et de politique
engagée ne fait qu'accélérer la venue et l'ampleur du choc
et de la crise qui surviendront avec la diminution, puis la fin de la
production pétrolière. Aujourd'hui, nous fermons les yeux,
demain, nous serons au bord du précipice car nous n'aurons pas voulu
préparer l'avenir durablement. Il est urgent d'agir maintenant, demain,
il sera déjà trop tard.
Conclusion
Le tourisme est une activité économique
très importante. Il dépend et influe sur de nombreuses autres
activités, le transport parmi tant d'autres. L'activité
touristique continue de croître et par voie de conséquence, les
transports touristiques suivent la tendance, ce qui n'est pas sans poser de
problèmes. Les conséquences néfastes de l'utilisation de
la voiture et de l'avion pour le tourisme sont multiples : pollution de
l'air, pollution sonore, visuelle, saturation du trafic aérien et
routier, amenuisement des ressources pétrolières, mais aussi
problèmes de sécurité et de santé.
Pour palier aux problèmes liés au transport
touristique, des projets de tourisme durable et écomobiles existent. Ils
sont cependant assez récents et leur filière est encore peu
organisée mais les projets sont multiples et très
diversifiés. Pour renforcer le développement de ce tourisme,
durable et écomobile, il faudra utiliser, mettre en place et combiner
différents moyens.
Le développement de ce type de tourisme est cependant
limité, tout d'abord par le manque d'équipements et
d'organisation des transports durables, mais aussi par l'absence de prise de
décision du monde politique qui se complait dans la gestion à
court terme. De plus, les citoyens refusent de prendre conscience de l'impact
de leur mode de transport et ferment les yeux sur le futur qu'il engendrera.
Les menaces terroristes feront peut être sensiblement évoluer les
habitudes de consommation, mais la remise en cause durable du comportement des
européens vis-à-vis des transports ne semble pas pour demain.
Pourtant, la déplétion pétrolière qui se profile
à un horizon proche ne rend que plus urgente la prise de conscience, de
décisions.
Des solutions alternatives à l'utilisation de
transports, grands consommateurs de pétroles et polluants, existent.
Cependant elles sont insuffisantes, le développement de
l'écomobilité touristique est un bon début. Mais si nous
ne changeons pas radicalement notre façon de pratiquer le tourisme et
plus généralement notre façon de vivre et de consommer, le
choc sera terrible. Nous devons préparer la fin du pétrole,
mettre en place une transition et rechercher des solutions.
Pour cela il faut tout d'abord que les citoyens prennent
conscience. Nous ne pouvons plus fermer les yeux. Le prix du pétrole
à la pompe augmente chaque jour, nous râlons mais nous payons sans
nous interroger sur l'avenir. Comment ferons-nous quand le pétrole sera
trop cher pour qu'on l'achète ? Nous devrons nous en passer. Il est
tellement présent et inhérent à notre mode de vie, que
nous devrons nous sevrer sinon la panique sera totale quand le manque
arrivera.
Cependant « Aucun gouvernement démocratique
ne gagne de votes en anticipant une crise. Les politiciens sont élus
pour de brefs mandats, qui les obligent à avoir une vision à
court terme de l'avenir. » (Colin Campbell, Docteur en
géologie de l'université d'Oxford et président de l'ASPO).
Il est pourtant urgent de préparer notre économie qui repose sur
le pétrole à se transformer. Nous passerons du « plus
vite, plus loin, plus souvent, pour moins cher » au « moins
vite, moins loin, moins souvent, pour plus cher » pour le tourisme et
les transports. Il est vital pour notre société, que de la
même manière, nous passions, pour le reste de notre
économie, de l'abondance, à l'économie et l'utilisation
efficace des ressources.
La réalisation de ce mémoire m'a fait passer du
« camp des optimistes » au « camp des
pessimistes ». Pourtant la différence est minime puisque
seules une ou deux décennies séparent les estimations. Mon
implication dans la promotion du tourisme durable et de
l'écomobilité en sort renforcée. Mais s'y ajoute
aujourd'hui, la volonté de faire prendre conscience, en plus des impacts
environnementaux de notre mode de vie, les risques imminents que nous encourons
si nous ne changeons pas notre manière de vivre et de consommer
dès aujourd'hui.
C'est maintenant, à chaque citoyen de prendre ses
responsabilités pour éviter le pire aux générations
futures.
Lexique
Ce lexique vise à définir les termes importants
et/ou techniques.
Tourisme :
C'est l'activité liée aux personnes voyageant et
demeurant à des endroits en dehors de leur environnement habituel, pour
une période consécutive de moins de un an, pour des
activités de loisirs, professionnelles ou pour d'autres raisons.
Source : Organisation Mondiale du
Tourisme
Tourisme durable :
C'est un type de tourisme qui doit :
- exploiter de façon optimum les ressources de
l'environnement qui constituent un élément clé de la mise
en valeur touristique, en préservant les processus écologiques
essentiels et en aidant à sauvegarder les ressources naturelles et la
biodiversité ;
- respecter l'authenticité socioculturelle des
communautés d'accueil, conserver leurs atouts culturels bâti et
vivant et leurs valeurs traditionnelles et contribuer à l'entente et
à la tolérance interculturelles ;
- assurer une activité économique viable sur le
long terme offrant à toutes les parties prenantes des avantages
socioéconomiques équitablement répartis, notamment des
emplois stables, des possibilités de bénéfices et des
services sociaux pour les communautés d'accueil, et contribuant ainsi
à la réduction de la pauvreté.
Source : Organisation Mondiale du
Tourisme
Agenda 21 :
C'est une déclaration qui fixe un programme d'actions
pour le 21ème siècle dans des domaines très
diversifiés afin de s'orienter vers un développement durable de
la planète.
Source : Wikipédia
Ecomobilité ou mobilité
durable :
C'est la capacité de répondre aux besoins de la
société plus librement, de trouver des accès, de
communiquer, échanger et établir des relations sans sacrifier
d'autres valeurs essentielles sur le plan humain ou écologique
aujourd'hui ou dans l'avenir.
Source : Ecole Centrale Paris
Empreinte écologique :
Elle permet de mesurer la pression qu'exerce chaque personne
sur son environnement. A l'échelle d'un individu, l'empreinte
écologique est une estimation de la superficie de terre biologique utile
pour répondre à l'ensemble de ses besoins en ressources
naturelles. Actuellement, les impacts écologiques de l'homme
dépassent de 30% les capacités de la planète à se
renouveler et à absorber les pollutions.
En ce qui concerne le transport, pour un trajet
équivalent de 10 km, l'empreinte écologique annuelle d'une
personne qui se rend à son travail est de 120m² en vélo,
420m² en bus et 2050 m² en voiture.
Source : atlas mondial du développement
durable, rapport du WBCSD « mobilité 2001 » et
WWF.
Déplétion :
Diminution de la quantité (de qqch.) (1960)
GÉOL. Dépréciation d'un gisement de pétrole
résultant de son exploitation.
Source : Le nouveau Petit Robert
Sigles
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economiques
UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural
Organization
(Organisation des Nations Unies pour l'éducation,
la science et la culture)
PNUE : Programme des Nations Unies pour l'Environnement
ADEME : Agence De l'Environnement et de la Maîtrise des
Energies
LIFE : Financial Instrument for the Environment (Instrument
financier pour l'environnement, programme européen)
LEADER : Liaison entre les actions de développement de
l'économie rural (programme
européen)
NETS : Netzwerk Europäischer Tourismus mit sanfter
Mobilität (réseau pour le tourisme européen
écomobile)
NITB : Northern Ireland Tourism Board (Organisation
touristique d'Irlande du Nord)
NRRTI : Natural Resource Rural Tourism Initiative
OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole
ASPO : Association for the Study of Peak Oil and Gas
(Association pour l'étude des pics
de production de pétrole et de gaz naturel)
Bibliographie
Ouvrages :
- Tourisme et environnement, du tourisme nature
à l'écotourisme, Les cahiers Espaces, hors
série, février 1993, éditions touristiques
européennes
- Tourisme durable, Les cahiers Espaces,
n°67, novembre 2000, éditions touristiques européennes
- Piloter le tourisme durable, dans les territoires
et les entreprises, Guide de savoir-faire, Les cahiers de l'AFIT,
septembre 2001, édition AFIT 2001
- Sites Naturels, contribution du tourisme à
leur gestion et à leur entretien, Guide de savoir-faire,
Les cahiers de l'AFIT, septembre 2000, édition AFIT 2000
- Développement touristique durable :
conciliation des intérêts économiques, culturels, sociaux,
scientifiques et environnementaux, Actes Maribor (Slovénie)
12-14 septembre 1996, Rencontres environnement n°34, Editions du Conseil
de l'Europe 1997
- Tourisme et environnement : les enjeux naturels,
culturels et socio-économiques du tourisme durable, actes Riga
(Lettonie), 9-11 septembre 1999, Rencontres environnement n° 43, Editions
du Conseil de l'Europe 2000
- Indicators of Sustainable Development for Tourism
Destinations, A Guidebook, World Tourism Organisation 2004
- Rathlin Island Sustainable Tourism Strategy,
Tourism Development International, Judith Annett, June 2005
- Tourisme, Touristes et Sociétés,
Collection Tourismes et Sociétés, Dirigé par
Georges Cazes, L'Harmattan 1998
Articles, Cours, dossiers, rapports, bulletins
d'information, autres :
- Clerc J.P., cours de tourisme montagnard
d'Ingénierie de l'Espace Rural 2ème année, Ecole
Supérieur Européenne, Poisy, 2004/2005
- Le tourisme peut-il être un élément
de développement durable ? , Gilles Caire et Monique
Roullet-Caire dans Les enjeux du développement durable,
Orcades, Poitiers, 2002
- Le chant du coq, bulletin de liaison de la
Fédération Française des « Stations Vertes de
Vacances » et des « Village de Neige »,
n°10- Mai 2001
- Tourisme rural et développement durable,
Conférence permanente du Tourisme rural, octobre 2003
- Developing Tourism and Protecting Cultural
Heritage : A challenge for the Twenty first century, ICCROM,
Rome, 5,6 September 2005
- Charte Internationale du Tourisme culturel, La gestion
du tourisme aux sites de patrimoine significatif, adoptée par
ICOMOS à la 12ème assemblée
générale au Mexique, Octobre 1999
- Commentaires sur les « orientations de base
pour un développement durable du tourisme européen »,
Conseil régional d'Aquitaine, Conseil économique et
social régional d'Aquitaine
- Le tourisme équitable, mémoire
de recherche effectué par Françoise El Alaoui dans le cadre d'un
Master de Management du Tourisme, Ecole supérieure de Gestion de Paris,
soutenu le 25 septembre 1999, mis à jour en 2002
- Connaître pour mieux gérer et mieux
protéger..., Réflexion sur la
fréquentation récréative dans les espaces
naturels, dans Système d'information touristique, revue
espaces n° 196, Editions Espaces septembre 2002
- Green Hotelier, July 2005
Sites Internet :
http://www.afit-tourisme.fr/
http://
www.odit-france.fr
http://www.tourisme.gouv.fr
http://www.world-tourism.org
http://www.unesco.org
http://www.tourisme-durable.net
http://
www.campus.epc.fr
http://www.europa.eu.int/pol/env/index_fr.htm
http://france.mountainwilderness.org/
http://iet.hevs.ch
http://www.euractiv.com
http://www.greentravelmarket.info
http://antibagnole.com
http://antivoiture.com
http://
www.cr-rhone-alpes.fr/
http://www.sommets-tourisme.org/
http://www.unige.ch
http://umwelt-schweiz.ch
http://www.veilleinfotourisme.fr
Annexes
Annexe 1 : Le code mondial de l'éthique dans le
tourisme
Annexe 2 : La courbe de Hubbert et la courbe de Hubbert
appliquée aux Etats-Unis
Annexe 3 : anciennes prévisions du pic de
production pétrolière
Annexe 1
Le code mondial de l'éthique dans le
tourisme
Principes :
Le code comprend neuf articles définissant les
"règles du jeu" pour les destinations, les gouvernements, les
promoteurs, les voyagistes, les agents de voyages, les travailleurs du secteur
et les touristes eux-mêmes. Le dixième article traite du
règlement des litiges en prévoyant un mécanisme
d'application, ce qui est une première dans ce genre de code.
ARTICLE
1 Contribution du tourisme à la compréhension et au
respect mutuels entre hommes et sociétés
ARTICLE 2 Le
tourisme, vecteur d'épanouissement individuel et collectif
ARTICLE 3 Le
tourisme, facteur de développement durable
ARTICLE 4
Le tourisme, utilisateur du patrimoine culturel de l'humanité et
contribuant à son enrichissement
ARTICLE 5 Le
tourisme, activité bénéfique pour les pays et
communautés d'accueil
ARTICLE
6 Obligations des acteurs du développement touristique
ARTICLE
7 Droit au tourisme
ARTICLE
8 Liberté des déplacements touristiques
ARTICLE
9 Droits des travailleurs et des entrepreneurs de l'industrie
touristique
ARTICLE
10 Mise en oeuvre des principes du Code mondial d'éthique du
tourisme
Annexe 2
La courbe de Hubbert
La courbe de Hubbert, nommée d'après le
géophysicien M. King Hubbert, est une dérivée de la
fonction logistique.
Un exemple de courbe de Hubert est :
La forme de la courbe de Hubbert ressemble à celle de
la fonction de densité probabilistique de la distribution normale. Son
but originel était de décrire le taux d'extraction du
pétrole. D'après ce modèle, le taux de production de
pétrole est déterminé par le taux de découverte de
nouveaux gisements de pétrole. Un pic de Hubbert dans l'extraction de
pétrole serait donc suivi d'un déclin de la production.
Source : Wikipédia
La courbe de Hubbert appliquée aux
Etats-Unis d'Amérique
Source : Robert K. Haufmann, World Watch
Institute, janvier 2006
Annexe 3
Prévisions du Pic de production
pétrolière ou pic de Hubbert
|
Date de la Prévision
|
Source
|
Date Prévue du Pic de Production
|
Réserves Ultimes Supposées
|
1972
|
ESSO
|
« Le pétrole deviendra progressivement rare
dès l'an 2000 »
|
2100 Gb
|
1972
|
Report de la Conférence des Nations Unies sur
l'environnement humain
|
« le pic sera quasiment atteint en
2000 »
|
2500 Gb
|
1974
|
SPRU, Sussex Université
|
n/a
|
1800-2480
|
1976
|
Département de l'Énergie UK
|
Pic: « autour de l'an...2000 »
|
n/a
|
1977
|
Hubbert
|
Pic: 1996
|
2000 Gb (Nehring)
|
1977
|
Ehrlich et al.
|
Pic: 2000
|
1900 Gb
|
1979
|
Shell
|
« ...plateau durant les 25 prochaines
années »
|
n/a
|
1979
|
BP (Crise du pétrole...encore?)
|
Pic (monde non-communiste): 1985
|
n/a
|
1981
|
Banque Mondiale
|
« plateau au tournant du
siècle »
|
1900 Gb
|
1995
|
Petroconsultants
|
Pic: 2005
|
1800 Gb
|
1997
|
Ivanhoe
|
Pic: 2010
|
~ 2000 Gb
|
1997
|
Edwards
|
Pic: 2020
|
2836 Gb
|
1998
|
IEA: WEO 1998
|
Pic: 2014
|
2300 Gb ref. case
|
1999
|
USGS (Magoon)
|
Pic: ~ 2010
|
~ 2000 Gb
|
1999
|
Campbell
|
Pic: ~ 2010
|
2000 Gb (inclus. polaire eau profonde)
|
2000
|
Bartlett
|
Pic: 2004 or 2019
|
2000 ou 3000 Gb
|
2000
|
IEA: WEO 2000
|
Pic: « après 2020 »
|
3345 Gb (d'après l'USGS)
|
2000
|
2000 US EIA
|
Pic: 2016-2037
|
3003 Gb (d'après l'USGS)
|
2001
|
Deffeyes
|
Pic: 2003-2008
|
~ 2000 Gb
|
2002
|
Smith
|
Pic: 2011-2016
|
2180 Gb
|
2002
|
« Nemesis »
|
Pic: 2004-2011
|
1950-2300 Gb équivalent-pétrole
|
Source :
http://www.oildepletion.org
|