INTRODUCTION
L'Organisation mondiale de la santé (OMS)
définit l'Accident vasculaire cérébral (AVC) comme
« le développement rapide des signes cliniques
localisés ou globaux de dysfonctionnement cérébral avec
des symptômes durant plus de 24 heures, pouvant conduire à la mort
sans autre cause apparente qu'une origine vasculaire » (1).
L'accident ischémique transitoire est défini comme « la
perte brutale d'une fonction due à une embolie ou à une
thrombose vasculaire » (1). On distingue deux types d'AVC :
l'AVC de type hémorragique et l'AVC de type ischémique (2). Ce
dernier type représente environ 80 % de tous les AVC en Occident
(3-6).
En terme de santé publique, l'AVC constitue un
défi sanitaire mondial aussi bien pour les pays développés
(7-10) que pour les pays en voie de développement (8). L'AVC rend compte
d'un taux de létalité très élevé et d'une
proportion importante des personnes dépendantes chez les survivants
(5,10-12). Aux Etats-Unis d'Amérique (USA), l'AVC est reconnu être
la troisième cause de mortalité et la première cause
d'incapacité physique (3,5,13-19).
L'émergence des maladies cardiovasculaires
(cardiopathies ischémiques, AVC, hypertension artérielle ou HTA)
chez les noirs africains, hier indemnes de maladies chroniques non
transmissibles (2O,21), inquiète déjà le Bureau
régional de l'OMS pour l'Afrique (22). Pour le cas particulier de la
République Démocratique du Congo (RDC), un effort important pour
la compréhension de l'histoire naturelle des AVC en milieu urbain de
Kinshasa, a été réalisé en dépit de la
limitation des ressources. L'HTA, le niveau socio-économique bas, les
conditions météorologiques et les saisons ont été
identifiés comme facteurs de risque d'incidence et de mortalité
liés à l'AVC( 23,24).
A notre connaissance, aucune étude relative à
l'AVC n'a encore été publiée chez les patients vivants en
milieu rural, urbano-rural et urbain des provinces de la RDC. Et pourtant , le
milieu rural de la province du Bas-Congo, caractérisé par une
prévalence de l'HTA tendant à être supérieure
à celle de la ville de Kinshasa selon Mbuyamba (25) devrait recevoir le
bénéfice de l'urgence. Le stress et l'HTA, tous deux facteurs de
risque cardiovasculaire (23-28), rendent la femme cultivatrice plus
vulnérable que l'homme en pays Kuzi du Bas-Congo (25). Les changements
climatiques, avec le phénomène El Niòo
(températures très élevées), le stress psychique
auraient aussi une action synergique sur l'AVC.
La province du Bas-Congo exempte de soubresauts
politico-militaires ayant élu domicile dans le reste des provinces de la
RDC depuis 1960, a connu successivement la mutinerie militaire et les pillages
en 1991 et les guerres de 1996 et surtout de1998. La province du Bas-Congo a
connu pour la première fois le traumatisme psychique (stress) de la
guerre d'agression rwando-burundo-ougandaise (28). Longo Mbenza et al ont
démontré les répercussions cardiovasculaires, l'action du
tabagisme par cigarette et l'hypertension liées aux guerres congolaises
à Kinshasa (28).
Il était urgent de combler ce vide par l'initiation
d'une étude en milieu hospitalier de la province du Bas-Congo.
OBJECTIF GENERAL
La présente étude vise à acquérir
des connaissances physiopathologiques de l `AVC en dehors de la
mégapole de Kinshasa. C'est le cas de l'Hôpital Saint Luc de
Kisantu (HSL).
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